propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet du projet de loi intitulé Loi modifiant la Loi sur l'hymne national. Ce projet de loi vise à modifier légèrement la version anglaise uniquement, en remplaçant « True patriot love in all thy sons command » par « True patriot love in all of us command ». Ainsi, on ne changerait que deux mots: « thy sons » deviendrait « of us ».
Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles nous croyons qu'il serait préférable de chanter « in all of us command ». Nous aimons notre pays et tous ses habitants. Notre hymne est important et nous voulons qu'il s'applique à tous les Canadiens. Nous sommes tous fiers de chanter l'Ô Canada, et ses paroles devraient représenter tous les Canadiens.
Certes, les deux mots que nous voulons intégrer à notre hymne sont courts, mais ils revêtent un sens important: ils auront pour effet que l'hymne national s'adresse aussi aux 18 millions de Canadiennes.
En tant que Canadiens, nous nous interrogeons constamment sur la pertinence d'hypothèses, de symboles et d'hymnes, comme nous l'avons fait au sujet de notre drapeau, il y a 50 ans. Comme pays, nous faisons preuve de courage et de sérieux lorsque nous sommes prêts à affirmer qu'il est possible d'améliorer la situation. Nous avons fait ce qu'il fallait à maintes reprises et nous avons encore l'occasion de le faire en modifiant la version anglaise de notre hymne national.
Notre hymne serait très clair et inclusif si, dans la version anglaise, les paroles étaient « True patriot love in all of us command ». C'est l'essence même de ce que signifie être Canadien.
Populaire dès sa première interprétation, le 24 juin 1880, la version française de l'Ô Canada n'a jamais été modifiée depuis. Cependant, il a fallu un certain temps avant que la version anglaise s'impose. N'oublions pas que la version anglaise n'est pas une traduction de l'Ô Canada, même si les deux versions sont chantées sur le même air. Un certain nombre de poèmes ont été chantés sur la musique de Calixa Lavallée, dont un rédigé en 1908 par le juge R. Stanley Weir, de Montréal, en l'honneur du 300e anniversaire de la fondation de Québec.
Voici les mots de la première strophe du poème écrit par le juge Weir en 1908:
Our home and native land!
True patriot love thou dost in us command.
Comme les députés peuvent le constater, le mot utilisé, « us », est exactement celui que nous tentons de remettre dans notre hymne national.
Nous savons que le juge Weir a modifié son poème en 1913, en 1914 et en 1916. En 1913, il a modifié la deuxième ligne de la version anglaise, qui est devenue « True patriot love in all thy sons command ». Nombreux sont ceux qui croient que ce changement découle des événements qui ont précédé la Première Guerre mondiale, à laquelle des hommes et des femmes du Canada ont fièrement participé. Nous rendons hommage aux hommes canadiens qui se sont battus pour la liberté sur ces champs de bataille. Nous honorons la mémoire de tous ces hommes et de tous ceux qui sont décédés. Nous leur rendons hommage dans notre hymne national.
Les femmes canadiennes ont aussi servi durant la Première Guerre mondiale, non pas en tant que soldats, mais bien à d'autres titres — surtout comme infirmières —, et bon nombre d'entre elles sont mortes pendant la guerre. Nous avons honoré leur mémoire dans le Hall d'honneur du Parlement; par contre, nous ne leur avons pas rendu hommage dans notre hymne national.
En 1927, à l'occasion du 60e anniversaire de la Confédération, le gouvernement a accepté que la chanson du juge Weir soit chantée dans les écoles et lors d'événements publics, mais il a conservé la deuxième ligne de la version de 1913, et non celle de la version originale de 1908, qui était neutre.
Par ailleurs, d'autres mots ont été changés en 1927, puis encore une fois en 1980, lorsque l'hymne national a été promulgué. En effet, la Loi sur l'hymne national a été présentée et adoptée, puis elle a reçu la sanction royale au cours de la même journée, le 27 juin 1980. Cela s'est fait si rapidement que les parlementaires n'ont pas eu assez de temps pour s'attarder à certains aspects problématiques de l'hymne national, notamment le fait que la version anglaise n'est pas inclusive. À ce moment, les parlementaires se sont engagés à consacrer du temps à l'étude de l'Ô Canada, et plus particulièrement à l'utilisation des mots anglais « thy sons », lors de la session suivante. Malheureusement, cela n'a pas été fait.
Depuis 1980, neuf projets de loi d'initiative parlementaire ont été présentés au Parlement afin de modifier la deuxième ligne de la version anglaise de l'hymne national pour qu'il y soit question tant des femmes que des hommes. Malheureusement, jusqu'à maintenant, aucun de ces projets de loi n'a fait l'objet d'un débat ou d'un vote à la Chambre. Ce qui se passera aujourd'hui risque d'être très intéressant. J'invite mes collègues à participer à ce débat, qui pourrait nous amener à inclure nos filles et nos petites-filles dans notre hymne national.
Trente-cinq ans, c'est très long pour apporter un changement simple, mais important, surtout lorsque le 150e anniversaire de la Confédération approche à grand pas. La Chambre a maintenant l'occasion de réparer l'oubli de 1980.
Nous pouvons rétablir les mots écrits et chantés il y a 107 ans. Nous ne devrions pas craindre un tel changement. En effet, les paroles anglaises de l'Ô Canada ont déjà été modifiées cinq fois depuis 1908. La première version, qui date de 1908, était inclusive, mais les paroles ont été changées par la suite. Les mots « thy sons command » pouvaient sembler plus appropriés en raison de la participation de nos soldats à la Première Guerre mondiale. Toutefois, ils ne sont pas suffisamment inclusifs pour notre époque.
Certains pourraient se demander pourquoi. C'est parce que, depuis l'introduction des mots « thy sons » dans notre hymne national il y a de cela un siècle, de nombreux événements marquants sont survenus et justifient le retour au « us » de la première version de 1908. En voici quelques-uns.
En 1918, les femmes ont obtenu pour la première fois le droit de voter aux élections fédérales, grâce au gouvernement de sir Robert Borden.
Les premières élections fédérales canadiennes où les femmes ont pu voter et se porter candidates ont eu lieu en 1921. Cette année-là, Agnes Macphail a été élue à la Chambre des communes et est devenue la première députée au Parlement du Canada.
En 1929, dans l'affaire « personne », plaidant pour la reconnaissance des femmes en tant que personnes et, donc leur admissibilité à une nomination au Sénat, les Célèbres cinq ont obtenu gain de cause. S'est ensuivie, quelques mois plus tard, c'est-à-dire au début des années 1930, l'assermentation de la première sénatrice du Canada, Mme Cairine Wilson.
En 1947, alors que moins d'une minute s'était écoulée depuis le début de l'année et l'entrée en vigueur de Loi sur la citoyenneté canadienne, un premier citoyen canadien de naissance a vu le jour, une petite fille nommée Nicole Cyr-Mazerolle.
En 1980, à Kingston, le Collège militaire royal du Canada, un établissement jusqu'alors réservé aux jeunes hommes, a admis ses premières étudiantes. De nos jours, des femmes servent en tant que soldats. D'ailleurs, une femme a tout récemment été promue au rang de major-général; il s'agit de Mme Christine Whitecross.
L'adoption de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982 a marqué le début d'une application progressive et rigoureuse de l'égalité entre les hommes et les femmes garantie par celle-ci. Nous ferions un geste symbolique très important en adaptant notre hymne pour qu'il soit conforme à la Charte.
Souvenons-nous qu'aux Jeux olympiques d'hiver de 2010, qui avaient lieu à Vancouver, les athlètes canadiennes ont remporté plus de médailles que leurs compatriotes masculins. On ne dit plus seulement « Il lance et compte! »; on dit aussi « Elle lance et compte! ».
Lorsque j'ai prêté serment en tant membre du Conseil privé, j'ai juré allégeance à la reine du Canada. À trois reprises, le poste de son représentant, le gouverneur général, a été occupé par une femme. En outre, le Canada a connu et compte toujours de nombreuses femmes lieutenantes-gouverneures. Pourquoi Sa Majesté la reine et et ses représentantes ne sont-elles pas incluses dans notre hymne?
Chris Hadfield, mon collègue de , et les autres hommes qui ont risqué leur vie dans l'espace sont inclus lorsque nous chantons « thy sons », mais leurs collègues, Julie Payette et Roberta Bondar, ne le sont pas. Cela est loin d'être approprié.
En 2013, la campagne Restore Our Anthem a été lancée en vue de remplacer les mots « thy sons » par les mots « of us » dans la version anglaise.
L'ancienne première ministre Kim Campbell, l'auteure de renommée internationale Margaret Atwood, la sénatrice Nancy Ruth, et l'ancienne sénatrice Vivienne Poy ont toutes donné leur appui à la campagne. L'honorable Belinda Stronach l'appuie également.
L'auteur Wayne Johnston a déclaré: « C'est l'évidence même. “All thy sons?“ “Citisons?“ “All of us“, bien sûr. Chantons-le fièrement, chères épouse, soeurs, mère, nièces... chantons-le tous, “all of us“. »
L'ancienne mairesse d'Ottawa, Jacquelin Holzman, chante déjà « all of us ». L'animateur Lowell Green de la station de radio CFRA m'a dit qu'il appuie cette modification. Mme Maureen McTeer, avocate et auteure canadienne, femme du très honorable Joe Clark, 16e premier ministre du Canada, m'a envoyé une note pour m'informer qu'elle appuie cette initiative. L'ancien député et chef du NPD, M. Ed Broadbent, l'appuie également, il me l'a confirmé.
Voici ce qu'a déclaré l'ancien sénateur conservateur Hugh Segal:
Notre 2hymne national devrait être le reflet des femmes et des hommes qui ont dirigé et se sont sacrifiés pour façonner notre histoire. [Chanter « all of us »] est exactement la bonne chose à faire.
Voici ce qu'a déclaré Jonathan Kay, du National Post:
Notre meilleur argument, peut-être, c'est que si le gouvernement n'adapte pas l'Ô Canada à la réalité du XXIe siècle, les Canadiens ordinaires le feront.
En fait, c'est ce qui se passe. Des choeurs partout au pays utilisent déjà la version modifiée. Parmi les groupes de musique qui font la promotion de l'hymne national inclusif, il y a le Welsh Male Voice Choir de Toronto, le choeur d'enfants de Vancouver et le choeur de femmes Elektra.
L'Ottawa Citizen a appuyé mon projet de loi dans un éditorial intitulé « What's so scary about an inclusive anthem? » qu'on pourrait traduire par « Pourquoi avoir peur d'un hymne inclusif? ». En voici un extrait:
Il est pour le moins paradoxal qu'autant de gens tiennent mordicus à la version actuelle de l'hymne national alors que la strophe contestée est elle-même le fruit d'une modification.
Dans un même ordre d'idées, le Conseil national autrichien a justement modifié les paroles de l'hymne national en 2011 pour les rendre plus inclusives en y mentionnant les filles en plus des fils. L'Autriche l'a fait, alors pourquoi pas le Canada?
Même nos voisins du Sud ont constaté le sexisme qui teinte la version anglaise de notre hymne national, comme en fait foi cette citation du New York Times:
Malgré les efforts que déploient les écoles publiques canadiennes pour épurer leur programme d'enseignement de tout sexisme, chaque matin, lorsque les élèves entonnent la version anglaise de l'Ô Canada, ils font essentiellement abstraction de la moitié de la population canadienne.
En fait, c'est même un peu plus de la moitié.
Le dernier argument, et non le moindre, c'est le souvenir de Nichola Goddard, première soldate canadienne à mourir au combat, en 2006. Elle a perdu la vie en Afghanistan, à notre service. Elle est aussi digne que nos fils d'être incluse dans notre hymne national. Sa mère appuie d'ailleurs la modification de notre hymne national, un geste certes symbolique, mais éminemment éloquent.
Le Canada a beaucoup évolué. Les Canadiennes ont remporté de grandes victoires. Il faut les reconnaître pleinement. Notre hymne national ne devrait pas taire la contribution sans cesse croissante de 52 % de notre population. Aux quatre coins du pays, les Canadiens sont favorables à ce que propose le projet de loi.
Il y a d'autres personnes aussi qui s'y opposent. Pour eux, l'hymne national est parfait tel qu'il est actuellement. Cela me rappelle le débat que nous avons eu il y a 51 ans sur l'adoption d'un nouveau drapeau canadien. Le débat fut très animé, parfois même acrimonieux. Au bout du compte, nous avons pris la bonne décision. La preuve, c'est que la très grande majorité d'entre nous l'ont pleinement adopté aujourd'hui. Je le répète, la très grande majorité « d'entre nous ». J'estime que l'ajout des mots « of us » dans la version anglaise de notre hymne national donnera les mêmes résultats.
Le projet de loi vise simplement à ce que notre hymne national rende autant hommage aux Canadiennes qu'aux Canadiens pour leurs contributions à notre pays et leurs sacrifices. J'espère que nous aurons un débat respectueux et non partisan sur ce projet de loi et que les députés pourront ensuite voter librement.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , qui vise à modifier la loi pour remplacer les mots «
thy sons » par «
of us » dans la version anglaise de l'hymne national, le but étant d'éliminer toute distinction de genre. Le couplet serait donc «
True patriot love in all of us command » plutôt que «
True patriot love in all thy sons ». La version anglaise du
Ô Canada n'est pas une traduction directe. Ainsi, le projet de loi ne modifierait pas la version française de l'hymne national, dont les paroles resteraient les mêmes.
Outre l'Ô Canada, le Canada a un hymne royal, le Dieu protège la Reine, qui est joué en présence des membres de la famille royale et comme partie du salut accordé au gouvernement général et aux lieutenants-gouverneurs lors de cérémonies et d'autres événements dans notre pays.
Le Canada a une riche histoire d'autres chants patriotiques, comme l'Ode à Terre-Neuve et le Maple Leaf Forever, deux chants qui perpétuent notre patrimoine et notre histoire.
Les symboles et hymnes nationaux sont très importants pour un pays ainsi que pour l'identité nationale. Ils représentent les convictions et les valeurs des citoyens et racontent l'histoire d'un pays, de sa population, de son milieu, de son histoire et de ses traditions. Ils peuvent inspirer la fierté chez les gens et exacerber le sentiment d'unité nationale, ce qui est particulièrement vrai de notre hymne national.
Chaque pays a son propre ensemble de symboles qui définissent son identité et le distingue des autres nations du monde. Nos symboles à nous sont aussi diversifiés que notre histoire: songeons seulement aux armoiries, à la devise, au drapeau canadien, à nos couleurs officielles, à la feuille d'érable, au castor, à notre cheval national, à nos sports nationaux, au tartan et, il va sans dire, à notre hymne national. Ensemble, ces symboles définissent et incarnent l'identité canadienne. Ils assurent un sentiment de continuité entre les Canadiens, sont une source de fierté et favorisent l'unité nationale.
Plus nous approcherons de 2017 et des festivités du 150e anniversaire du pays, et plus le gouvernement multipliera les initiatives pour que les Canadiens comprennent et connaissent davantage leur histoire, leurs symboles et leurs institutions.
En plus de nous aider à mieux connaître notre pays, nos symboles nationaux peuvent aussi nous donner le goût de célébrer notre identité canadienne. Notre hymne national nous a été légué par les générations qui nous ont précédés. Il est une source de fierté nationale. Selon deux sondages menés en 2012, 78 % des Canadiens estiment que notre hymne national est une grande source de fierté et 74 % considèrent qu'il est ce qui reflète le mieux l'image du pays.
Le gouvernement a à coeur de promouvoir et de protéger nos symboles et nos institutions. Ce sont ces piliers de la cohésion nationale qui nous permettent de mieux connaître et apprécier ce qui nous unit et nous rend fiers. Nos symboles nationaux représentent notre pays et ceux qui l'habitent. Les paroles de l'hymne national sont demeurées inchangées depuis leur adoption officielle, en 1980.
De nombreux autres projets de loi avant aujourd'hui ont tenté de modifier l'hymne national afin d'en éliminer toute distinction de genre, mais aucun d'eux n'y est parvenu.
Dans le discours du Trône de 2010, le gouvernement s'était engagé à trouver un moyen d'éliminer les distinctions de genre des paroles. Or, cette annonce a aussitôt été accueillie par une levée de boucliers dans la population, et le gouvernement a reculé. Diverses autres enquêtes d'opinion ont ensuite été réalisées, et toutes ont permis de conclure que les Canadiens aiment leur hymne national et veulent qu'il demeure tel qu'il est. En fait, selon une étude menée en 2013, 65 % des Canadiens s'opposent à toute forme de changement. Seulement 25 % d'entre eux sont favorables à un éventuel changement et 10 % n'ont pas d'opinion sur la question.
Comment pouvons-nous appuyer ce projet de loi après avoir reçu ce message clair? Partout au pays, les Canadiens, hommes et femmes, ont exprimé leur opposition à ce changement. Appuyer ce projet de loi reviendrait à dire haut et fort que la volonté de la majorité des Canadiens ne compte pas et que le gouvernement se soucie peu de leur opinion.
Comme je l'ai déjà dit, nos symboles célèbrent notre identité nationale. Ils servent à rapprocher un peuple qui partage des points de vue, des perspectives et des buts. Si notre hymne célèbre notre identité nationale et représente les convictions et les valeurs de nos concitoyens, comment pouvons-nous le modifier sans le consentement de ces mêmes concitoyens? Ce qui compte, c'est l'opinion des Canadiens de tout le pays. Aucun gouvernement ne peut s'opposer à la volonté de la population qu'il représente.
J'estime que l'égalité entre les sexes est un enjeu très important. Le gouvernement a fait beaucoup de chemin pour garantir la reconnaissance des nombreuses contributions et réalisations des femmes et pour souligner leur rôle dans la société. Cela est rendu possible grâce à la désignation de journées spéciales comme la Journée internationale de la femme et le Mois de l'histoire des femmes, à la remise de prix, à la mise en valeur — lors des commémorations et des célébrations — du rôle que les femmes continuent de jouer dans l'édification de notre pays, et à des investissements particuliers dans le cadre du Plan d'action économique du Canada.
Par exemple, depuis 2007, le gouvernement a versé plus de 146 millions de dollars pour financer le Programme de promotion de la femme de Condition féminine Canada, un programme qui vise à assurer la pleine participation des femmes à la vie économique, sociale et démocratique du Canada.
Il va sans dire qu'il reste du travail à faire pour atteindre l'égalité entre les sexes dans tous les aspects de la vie canadienne. Il nous incombe à tous de continuer à oeuvrer à l'atteinte de cet objectif primordial. Cependant, puisque les Canadiens s'opposent à la modification de notre hymne national, le gouvernement n'appuiera pas ce projet de loi. Il continuera toutefois de reconnaître concrètement la contribution des femmes de diverses façons et demeurera résolu à protéger et à préserver avec conviction nos symboles nationaux.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier le député d' d'avoir présenté ce projet de loi dont il a admirablement exposé l'importance, et j'approuve entièrement ses propos.
Je suis fière du fait que plusieurs députés du NPD, dont certains ne siègent plus ici, aient présenté des projets de loi identiques au cours des dernières années, y compris Svend Robinson, Judy Wasylycia-Leis et moi-même, lors de la 40e législature. Ces projets de loi visaient à modifier les paroles de notre hymne national.
En prenant la parole à ce sujet aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de me demander si nous sommes en 2015. En préparant mon discours, j'ai remarqué qu'un député conservateur allait parler du projet de loi avant moi. Je me suis demandé ce que les conservateurs avaient à dire contre le projet de loi. Que pouvaient-ils dire? Il n'y a absolument rien à redire sur ce projet de loi. C'est une question d'égalité des sexes. Il s'agit d'apporter une modification mineure à notre hymne national afin qu'il reflète l'ensemble du pays.
Je croyais que le projet de loi allait être appuyé à l'unanimité, ce qui aurait été fantastique. Or, voilà que le secrétaire parlementaire défend le principe selon lequel aucun gouvernement ne pourrait voter contre la volonté du peuple. Je me suis alors souvenu du terrible projet de loi sur la suppression de votes, qui allait certainement à l'encontre de la volonté du peuple.
Les conservateurs affirment ne pas pouvoir appuyer ce projet de loi parce qu'il irait à l'encontre de l'opinion des Canadiens. Cela n'a aucun sens. Il faut savoir s'adapter à la société moderne actuelle.
J'imagine que les observations du député représentent le point de vue du gouvernement, mais peut-être pas celui de tous les députés. Je trouve très troublant que les conservateurs semblent appuyer leur position sur le respect des traditions, et ce, bien que le texte original de l'hymne national dise « True patriot love thou dost in us command », comme l'a souligné le parrain de la mesure. La version originale convenait donc aussi bien aux hommes qu'aux femmes, mais les conservateurs soutiennent que les nouvelles paroles adoptées en 1980, « True patriot love in all thy sons command », ont valeur de tradition. Ils ne veulent donc pas les modifier.
Qu'est-ce qu'une tradition? Les traditions nous tiennent à coeur, elles ont de l'importance. Et elles évoluent. Elles évoluent en fonction de la diversité de la société. Certaines traditions sont franchement horribles. Si la tradition était le seul argument valable pour refuser ou adopter un projet de loi, il n'y aurait pas de mariage homosexuel ni de mariage interracial. Les femmes et les Autochtones n'auraient toujours pas le droit de vote. Voilà ce qui serait advenu si la tradition avait primé quand ces dossiers ont été débattus au Parlement.
Il est tout à fait ridicule de prétendre qu'on ne pourrait pas modifier le texte de l'hymne national parce qu'il s'agit d'une tradition, d'un patrimoine. J'espère que les députés conservateurs, ou du moins les femmes de l'autre côté de la Chambre, appuieront ce projet de loi. Il est inacceptable que cet hymne national auquel nous tenons tant, et que nous entonnons dans de multiples contextes, ne reflète pas notre réalité.
L'Ô Canada résonne souvent pendant les événements qui se tiennent dans ma région, Vancouver Est. On le répète plusieurs fois à la fête du Canada. Je chante déjà les paroles modifiées, comme le font beaucoup d'autres Canadiens. Le député d' nous a aussi parlé des chorales qui utilisent déjà les paroles modifiées. C'est fantastique! Ce changement s'installe déjà à la grandeur du pays. Il est donc faux de prétendre que les Canadiens s'y opposent.
Rappelons que la modification ne toucherait pas la version française et que le débat porte sur la version anglaise seulement. Je suis d'avis que l'hymne national est un symbole important au pays. Dans la mesure où nous reconnaissons le rôle et les sacrifices des femmes membres des Forces armées canadiennes, que nous valorisons, appuyons et respectons la contribution des femmes dans la société en général, il est très important, d'un point vue symbolique, d'apporter le changement proposé dans le projet de loi.
J'incite les conservateurs à respecter la promesse faite par le dans le discours du Trône de 2010. Je les exhorte à maintenir cette position honorable, logique et respectueuse des traditions et de la diversité — deux choses qui peuvent coexister. J'invite les conservateurs à lire le projet de loi, à réfléchir à l'histoire du Canada et aux caractéristiques de sa société. N'oublions pas que le 150e anniversaire du pays approche; l'actuel débat est donc des plus appropriés et tombe juste à point.
Je suis très fière de dire que les néo-démocrates saisissent tout cela. Nous comprenons qu'il s'agit d'une initiative simple, mais importante du point de vue symbolique, et que la Chambre doit l'adopter. Après tout, pourquoi sommes-nous ici, si ce n'est pour faire preuve de leadership?
Si nous écoutions les ministériels, du moins le secrétaire parlementaire, il faudrait se fier aveuglément aux sondages et se refuser à faire tout changement dès que quelqu'un dit: « Je ne suis pas certain. Ce n'est pas une bonne idée. Il faut respecter la tradition. » Si c'est le cas, nous n'avons qu'à remballer nos affaires, à retourner chez nous et à gouverner en fonction des sondages. Je ne sais pas si ce serait une bonne idée, compte tenu des sondages concernant les dernières élections en Colombie-Britannique, d'où je viens, et même en Ontario.
Il ne faut pas adopter des lois à coups de sondage. Dans le présent dossier, les parlementaires ne peuvent se laisser mener par les sondages. Il faut tenir compte des valeurs canadiennes; nous sommes en 2015 et non pas en 1980. Les femmes ont une place de choix au pays, mais il faut en faire encore plus. S'il n'est même pas question de nous, les femmes, dans l'hymne national, nous n'avons vraiment pas beaucoup progressé.
Ne nous laissons pas bercer d'illusions, et faisons abstraction des sondages, ces écrans de fumée. L'idée que les conservateurs ne veulent pas s'élever contre la volonté de la population n'est que chimère: tout le monde se souvient de mesures que les conservateurs ont imposées aux Canadiens simplement pour faire avancer leur programme politique.
Je veux terminer mon intervention sur une note positive et remercier le député d' d'avoir soulevé cette question de nouveau. Le fait qu'elle ait été soulevée à maintes reprises montre qu'il s'agit d'une préoccupation constante. Nous devons régler cette question, et nous continuerons de la soulever jusqu'à ce que les députés d'en face, qui sont reconnus pour leur attitude négative, comprennent que nous vivons dans une société moderne et que ce changement aurait dû être apporté il y a longtemps déjà.
Comme il s'agit d'un projet de loi d'initiative parlementaire, j'espère sincèrement que chacun des députés de la Chambre prendra le temps de réfléchir à la teneur du projet de loi, à ses propres valeurs, à toutes les femmes qui habitent notre pays et à ce que notre hymne national dit réellement. Cette réflexion devrait les mener à la seule conclusion possible: nous devons nous prononcer en faveur d'un tel changement et le célébrer. Nous devrions en discuter avec les électeurs et avec les personnes qui se soucient de la tradition. De nombreux exemples montrent que la tradition évolue et qu'elle peut représenter la diversité du Canada.
Je remercie le député d'avoir présenté ce projet de loi. J'ai hâte d'entendre les commentaires d'autres députés conservateurs. J'aimerais vraiment qu'ils se prononcent en faveur de ce projet de loi, qui reflète la société moderne dans laquelle nous vivons. J'espère qu'ils ne conserveront pas une mentalité sexiste et discriminatoire et qu'ils appuieront le projet de loi.
:
Monsieur le Président, j'ai l'honneur de me lever à la Chambre aujourd'hui pour manifester, à titre de porte-parole libéral en matière de patrimoine canadien, mon appui au projet de loi parrainé par notre très déterminé collègue, le député d'.
C'est un projet de loi apparemment très simple, soit l'un des plus simples qu'on ait jamais eu à débattre à la Chambre. Ce projet de loi ne fait que changer deux petits mots dans la version anglaise de notre hymne national. Toutefois, comme ce petit changement aura une forte portée symbolique, on peut s'attendre à ce qu'il ne fasse pas tout de suite l'unanimité.
Je vais donc examiner avec ouverture les arguments invoqués contre ce projet de loi et montrer qu'ils ne l'emportent pas sur ceux qui militent en sa faveur.
[Traduction]
Le projet de loi propose d'éliminer toute distinction de genre de la version anglaise de notre hymne national en modifiant deux petits mots dans l'un des couplets. Ainsi, le couplet « True patriot love in all thy sons command » deviendrait « True patriot love in all of us command ». Il s'agit de remplacer deux petits mots, « thy sons », par « of us », mais ceux-ci représentent un symbole important.
Pourquoi devrions-nous faire ce changement? Parce que la nouvelle version neutre ferait en sorte que l'hymne national du Canada soit inclusif, traduisant ainsi l'évolution de la société canadienne et confirmant l'une des valeurs les plus importantes que chérissent les Canadiens, soit l'égalité entre les hommes et les femmes.
C'est le seul objectif du projet de loi, mais il est important.
[Français]
Qui donc voudrait s'opposer à ce changement et pourquoi? Ne sommes-nous pas tous, ici à la Chambre, pour l'égalité des sexes? Certes, nous ne sommes pas toujours d'accord sur la façon de promouvoir cette égalité, mais je suis persuadé que nous sommes tous en accord avec l'objectif.
Aussi, serait-il tout à fait injuste d'accuser ceux qui s'opposent à ce projet de loi d'être opposés à l'égalité des femmes et des hommes.
[Traduction]
Je crois comprendre que les opposants au changement proposé soutiennent que l'Ô Canada est un texte historique qui doit être préservé dans sa forme actuelle à fins patrimoniales et d'intégrité historique. Ils soutiennent que le passé a contribué à faire du Canada ce qu'il est aujourd'hui et qu'il nous montre à quel point nous avons évolué en tant que société et pays.
[Français]
Il faut reconnaître une validité à cet argument. Prenons, par exemple, la version française de l'Ô Canada.
Certains pourraient faire valoir, avec raison, qu'elle n'est pas suffisamment inclusive au regard des critères de la société canadienne actuelle. On y réfère d'emblée à la terre de nos aïeux, alors que les aïeux de quantité de Canadiens ne sont pas nés sur cette terre. On y exhorte à porter la croix, alors que beaucoup d'entre nous n'adhèrent pas à la foi chrétienne.
Toutefois, à ces arguments, on doit faire valoir, il me semble, que le beau poème patriotique écrit par Adolphe-Basile Routhier en 1880 fait partie de notre patrimoine, qui doit être respecté, et que, en nous rappelant ainsi d'où nous venons, il nous aide à établir ensemble où nous voulons aller.
Appelons cela l'argument du rappel patrimonial. Le Canada d'aujourd'hui est né du Canada d'hier et non d'une génération spontanée, et notre hymne national est là pour nous le rappeler. Cet argument a donc une valeur certaine. Pour autant, il ne faut pas l'ériger en absolu. Il en est d'autres à considérer.
Quand on met dans la balance tous les aspects de la question, il apparaît que le petit changement proposé par le projet de loi est tout à fait justifié. Mieux encore, il est tout à fait souhaitable. Voici pourquoi, en deux arguments.
Premièrement, l'argument patrimonial, dans ce cas précis, milite en faveur du changement de deux mots proposé par le projet de loi . En effet, si l'on examine la question d'un point de vue patrimonial, il serait plus juste de parler d'un retour à la version originale que d'un changement.
[Traduction]
La version anglaise originale, composée en 1908 par le juge R. Stanley Weir, contenait les mots « True patriot love thou dost in us command ». Le projet de loi propose donc de retourner à la forme historique originale au moyen de l'anglais contemporain, ce qui donnerait les mots « in all of us ».
La version anglaise de l'Ô Canada a été modifiée à quelques reprises depuis 1908. Ainsi, les paroles ont été changées en 1913, 1914, 1916, 1927 et 1980. Cela ne veut pas dire qu'on a modifié les paroles sans justification valable; toutefois, tous ces changements révèlent que les paroles de l'hymne national ne sont pas intouchables, tout particulièrement quand on sait que la modification proposée permettrait d'un seul trait de plume de le rapprocher de la version originale de 1908.
Cela nous montre aussi que, même si les paroles ont été modifiées à différents moments, ce qui a résisté à l'épreuve du temps, c'est l'esprit patriotique qui continue d'être incarné par notre hymne national et les Canadiens qui se lèvent pour l'interpréter.
[Français]
Deuxièmement, le changement de deux mots proposé par le projet de loi respecte non seulement le principe patrimonial mais en plus, il est probablement inévitable. Si nous ne le faisons pas cette fois-ci, ce sera fait un autre jour.
Alors, autant nous placer du bon côté de l'histoire en effectuant ce changement nous-mêmes, tout de suite, plutôt que de le laisser faire par les législateurs de demain.
[Traduction]
Si les paroles « thy sons » ne sont pas remplacées par les paroles « of us » aujourd'hui, elles le seront certainement dans l'avenir.
Les choses ont évolué de la même façon en Autriche. Ainsi, en décembre 2011, les législateurs de ce pays ont décidé d'ajouter quelques mots au premier couplet de leur hymne national. Au lieu de « La patrie de grands hommes », on utilise maintenant « La patrie de grands hommes et grandes femmes ».
Les paroles de la version anglaise de l'hymne national du Canada ont été adoptées en 1980. Elles font l'objet de critiques depuis ce moment, car elles excluent les femmes. Par conséquent, si nous ne réglons pas ce problème, le débat entourant cette question ne fera que s'accentuer au fil du temps. Entre 1984 et 2011, pas moins de neuf projets de loi ont été présentés au Parlement afin de rendre les paroles de l'hymne national neutres.
Même le gouvernement conservateur actuel a proposé, dans le discours du Trône de 2010, de modifier les paroles de l'hymne national afin de les rendre neutres. Voici ce qu'on pouvait lire dans le discours: « Notre gouvernement demandera également au Parlement d'examiner la formulation anglaise neutre de la version originale de l'hymne national ». Le gouvernement voulait revenir au poème original de 1908 et remplacer les paroles anglaises actuelles, « in all thy sons command », par « thou dost in us command ». Même si le gouvernement a changé d'idée 48 heures plus tard, depuis ce temps, de plus en plus de gens appuient un tel changement.
En 2013, une campagne intitulée « Restore Our Anthem » a été lancée afin que l'on adopte le genre neutre dans la version anglaise de l'hymne national. Plusieurs Canadiennes bien en vue, comme Margaret Atwood, Kim Campbell, Vivienne Poy, Nancy Ruth et Belinda Stronach, ont appuyé cette campagne.
[Français]
La simplicité de ce changement, combinée à sa conformité aux valeurs d'égalité d'aujourd'hui, font en sorte que de plus en plus de Canadiens l'adoptent spontanément.
[Traduction]
Des chorales et des groupes musicaux de l'ensemble du pays, comme le Toronto Welsh Male Voice Choir, le Vancouver Children's Choir et l'Elektra Women's Choir, utilisent déjà la nouvelle formulation. Il est donc inévitable que les mots « thy sons » soient remplacés par les mots « of us », peut-être pas aujourd'hui, mais certainement dans l'avenir.
Par conséquent, appuyons le projet de loi au nom de tous les Canadiens. Appuyons cette petite modification importante qui a été proposée par notre collègue, le député d', à juste titre d'ailleurs. Notre hymne national demeurera donc fidèle à la version originale et il honorera nos hommes et nos femmes, qui protègent nos foyers et nos droits et savent porter la croix, dans l'égalité.
:
Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour parler du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l’hymne national pour ce qui est du genre.
Le projet de loi vise à modifier la loi pour éliminer des paroles de l'hymne national toute distinction de genre en remplaçant les mots « thy sons » par « of us » dans la version anglaise.
Comme les députés l'ont entendu aujourd'hui, les paroles de l'hymne national n'ont pas été modifiées depuis 1980, l'année où il a été adopté comme hymne national officiel. Le projet de loi ne propose rien de nouveau. En effet, on a tenté plusieurs fois de modifier les paroles de l'hymne, mais sans succès.
En outre, d'après les médias et les résultats de récentes études, les Canadiens ne veulent pas que leur hymne national soit modifié. En effet, selon une étude menée en 2013 par Forum Research, 65 % des Canadiens s'opposent à ce changement, 25 % y sont favorables et 10 % n'ont aucune opinion à ce sujet.
J'aimerais d'abord mentionner les nombreuses façons dont le gouvernement du Canada reconnaît les femmes et le rôle important qu'elles jouent dans la société. Le gouvernement célèbre les Canadiennes d'un bout à l'autre du pays, notamment en désignant des journées spéciales, telles que, comme l'a mentionné le secrétaire parlementaire, la Journée internationale de la femme et le Mois de l'histoire des femmes, de même qu'en leur décernant des prix, en organisant des commémorations et en prévoyant des investissements dans le cadre du Plan d'action économique.
On célèbre la Journée internationale de la femme depuis 1911. Cette journée mondiale est l'occasion de reconnaître et de célébrer les contributions des femmes dans la société. C'est également l'occasion de faire le point sur les progrès effectués pour faire valoir les droits des femmes et l'égalité ainsi que sur les difficultés que vivent encore les femmes, au Canada et ailleurs dans le monde.
Cette année, le Canada participera une fois de plus à la Journée internationale de la femme. En effet, le 8 mars, gouvernements, organismes, oeuvres de bienfaisance, établissements d'enseignement, groupes de défense des intérêts des femmes, entreprises et médias célébreront cette journée spéciale en tenant des événements et des activités dans le but de sensibiliser la population et de souligner les réussites économiques, politiques et sociales des femmes.
Autre forme de reconnaissance des femmes au Canada: les Prix du gouverneur général en commémoration de l'affaire « personne », une victoire marquante pour les femmes au Canada qui a déjà été mentionnée ce matin. Créés en 1979 à l'occasion du 50e anniversaire de l'affaire « personne » , ces prix honorent annuellement, en hommage aux Célèbres cinq, cinq Canadiennes ayant contribué de manière exceptionnelle à la cause de l'égalité pour les femmes et les filles au Canada.
Octobre est le Mois de l'histoire des femmes. C'est l'occasion de favoriser la compréhension des femmes et de reconnaître leurs réalisations en tant qu'élément essentiel de notre patrimoine. Ce mois nous permet de célébrer les réalisations des femmes canadiennes et de reconnaître leurs contributions.
Diverses activités sont organisées durant le Mois de l'histoire des femmes, notamment des manifestations culturelles, des expositions, des visionnements de films et des activités en salle de classe. On encourage les Canadiens à en apprendre davantage sur les contributions des femmes à l'histoire et leur lutte pour l'égalité — un mouvement social puissant et continu — et à mieux les apprécier.
Ce mois est une autre occasion de mettre en lumière le travail des Célèbres cinq — Emily Murphy, Nellie McClung, Henrietta Muir Edwards, Louise McKinney et Irene Parlby — de l'Alberta. Leurs efforts inlassables ont mené à un nouveau précédent pour les femmes. Ce mois est également l'occasion de reconnaître d'autres pionnières ou championnes canadiennes, des femmes comme Cairine Ray Wilson, la première femme sénatrice du Canada, ou Harriet Brooks, la première physicienne nucléaire du Canada, ou Roberta Bondar, la première femme astronaute du Canada.
Le Canada est fier que les femmes puissent participer à tous les aspects de la vie canadienne. D'entrepreneures à astronautes en passant par athlètes de calibre mondial, les femmes font leur marque, améliorent leur pays et inspirent les générations futures.
Cela ne veut pas dire que l'égalité est pleinement atteinte, mais le Canada fait de réels progrès en ce sens. Alors que nous attendons avec impatience le 150e anniversaire du Canada, le gouvernement du Canada souligne des jalons importants qui ont façonné notre pays. Les commémorations de la Première Guerre mondiale sont en cours. Ces dernières sont l'occasion de célébrer les héroïnes canadiennes qui ont servi leur pays avec dévouement et courage.
Oui, de nos jours, les femmes font partie de tous les aspects de la vie militaire. Nous tous à la Chambre connaissons probablement au moins une ou deux femmes fortes qui servent dans les Forces armées canadiennes. Toutefois, en 1913, lorsque la conscription était obligatoire, seuls les hommes étaient visés.
Je crois que le député libéral est animé d'intentions certes honorables, mais néanmoins sentimentales, voire révisionnistes. Il importe de reconnaître la contribution des femmes sur le front intérieur et d'en perpétuer le souvenir, mais, au-delà des fonctions militaires, les Canadiennes ont assumé d'autres fonctions inédites, que ce soit dans les usines, dans les bureaux ou dans les organismes bénévoles qui soutenaient l'effort de guerre.
Dans ma propre circonscription, Mississauga-Sud, un bâtiment de la Small Arms Limited est existe toujours. On y fabriquait autrefois des fusils Lee-Enfield et des pistolets-mitrailleurs Sten. Bon an mal an, plus de 5 000 femmes y travaillaient et y fabriquaient les fusils Lee-Enfield dont se servaient les Alliés. J'ai conscience du rôle qu'ont joué les femmes dans les grandes guerres.
Les changements apportés en 1914 à l'hymne national reflétaient concrètement le lourd tribut versé par les jeunes hommes, le prix de leur profond patriotisme. Lorsque la version anglaise de l'hymne national mentionne les fils, c'est une allusion manifeste à la Grande Guerre. Contrairement à ce qu'affirme la députée néo-démocrate, ce n'est pas une question de sexisme ou de discrimination, mais bien, selon moi, de respect de l'histoire canadienne.
Comme un député libéral l'a dit, ce n'est pas simple non plus. Les libéraux essaient de nous faire croire que le remplacement de deux mots est un changement anodin, mais effacer l'histoire ne permet pas d'éviter le sexisme et d'atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour atteindre cet objectif et améliorer le sort des femmes, il faut prendre des mesures concrètes.
Comme je l'ai déjà dit, le gouvernement sait que les femmes jouent un rôle important dans la société et le souligne de différentes façons, notamment en instaurant des journées spéciales, en remettant des prix, en organisant des cérémonies commémoratives et en prévoyant du financement dans le Plan d'action économique. Ces formes concrètes de reconnaissance illustrent bien la place importante que la société canadienne accorde aux femmes.
Les Canadiens nous ont dit haut et fort ce qu'ils pensaient de cette question. La très grande majorité d'entre eux ne veut pas qu'on rouvre le dossier. Cette question n'intéresse que le vase clos d'Ottawa et ne concerne pas les Canadiens ordinaires. Bien des femmes de caractère des quatre coins du Canada nous demandent de rejeter ce projet de loi.
Notre hymne traditionnel restera tel qu'il est, et le gouvernement du Canada continuera de soutenir les femmes en prenant des mesures positives et concrètes qui en soulignent les réalisations et les contributions et les aident à prendre la place qui leur revient dans la société canadienne.