La Chambre reprend l'étude de la motion portant que la Chambre approuve la politique budgétaire générale du gouvernement, ainsi que de l'amendement et du sous-amendement.
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Monsieur le Président, avant de commencer mon discours, je veux dire que je vais partager mon temps de parole avec le député de . Nous avons hâte d'entendre son discours.
J'ai le plaisir de me lever afin de discuter de ce que sera le dernier budget de ce gouvernement conservateur.
Après une décennie sous ce gouvernement, les familles travaillent plus fort que jamais, mais arrivent à peine à se sortir la tête de l'eau. Malheureusement, ce budget continue dans la même voie et ne fait rien à ce sujet, alors que les familles de la classe moyenne continuent de se sentir étouffées.
Au lieu de proposer un vrai plan pour aider ceux et celles qui en ont le plus besoin, le gouvernement s'entête à imposer des mesures, comme le fractionnement du revenu, qui aident en grande partie les personnes qui en ont le moins besoin et à offrir des cadeaux fiscaux aux grands PDG.
La dette moyenne des ménages a atteint des niveaux records, mais les conservateurs n'ont aucune proposition pour aider les familles à joindre les deux bouts. Il n'y a rien pour rendre la vie plus abordable, comme protéger les Canadiens des frais déraisonnables d'utilisation de guichets automatiques et des taux d'intérêt de cartes de crédit qui sont sincèrement exagérés.
En général, l'équilibre de ce budget a été accompli aux frais des Canadiens et des Canadiennes, avec des coupes dans les services sociaux et dans les emplois du secteur public. L'endettement des ménages est en hausse et la dette des gouvernements provinciaux a atteint un niveau record. Les conservateurs ont pu équilibrer leur propre budget, après un déficit qu'ils ont créé eux-mêmes, mais le Canada est vraiment dans un mauvais état.
Les conservateurs ont rendu très difficile l'accès aux services et, depuis 2011, les répercussions de cette nouvelle réalité ont affecté les citoyens de ma circonscription d'Argenteuil—Papineau—Mirabel. Six Canadiens sur dix ne sont pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi, et c'est tout à fait inacceptable. Ce budget ne fait rien pour améliorer l'accessibilité. Dans mes bureaux de circonscription, nous avons aidé des centaines de concitoyens en ce qui concerne l'accès à l'assurance-emploi, leurs documents d'immigration, la gestion de leur PME — avec l'aide de la Banque de développement du Canada —, ainsi que concernant les prestations et les services auxquels ils ont droit. Dans le cas des pensions et de l'assurance-emploi, ils ont déjà payé. Ce gouvernement préfère toujours faire ses cadeaux aux plus riches.
Les mesures d'austérité ne stimulent pas la croissance et étouffent trop de gens dans Argenteuil—Papineau—Mirabel. Je ferai tout en mon pouvoir pour que ce soit vraiment le dernier budget conservateur parce que mes concitoyens méritent vraiment beaucoup mieux.
Ce budget réaffirme l'engagement du gouvernement de réduire les taux de cotisation à l'assurance-emploi, ce qui veut dire que ces cotisations continueront de permettre au gouvernement de récolter d'importants surplus, alors qu'il refuse de rendre l'assurance-emploi plus accessible aux travailleurs qui y cotisent, mais qui ne peuvent pas en profiter quand ils en ont besoin.
[Traduction]
Les inégalités se creusent entre les Canadiens, sauf qu'au lieu de s'attaquer au problème, les conservateurs l'exacerbent en appliquant des mesures aussi scandaleuses que le fractionnement du revenu, qui nous coûtera plus de 2 milliards de dollars par année alors que 49 % des familles admissibles ne toucheront rien du tout.
N'oublions pas que les ménages monoparentaux ou à faible revenu de même que ceux où les parents gagnent le même salaire ne sont pas admissibles. Ils ne toucheront pas le moindre sou au titre de cette mesure. À vrai dire, 89 % des ménages canadiens ne tireront pas le moindre avantage du fractionnement du revenu.
De surcroît, selon Kathleen Lahey, du Centre canadien de politiques alternatives, 30 % des familles qui, elles, pourront en profiter toucheront 78 % de l'enveloppe, ce qui laissera moins d'un million de dollars à peine à partager entre les familles canadiennes admissibles qui forment l'autre 70 %.
Ces changements n'apportent rien aux familles qui ont le plus besoin de l'aide et du pouvoir d'impulsion de l'État, celles qui font les frais de la réduction draconienne des budgets et des services que le gouvernement impose depuis qu'il est au pouvoir. Rappelons de plus que, partout dans le monde, l'adoption du fractionnement du revenu a systématiquement fait chuter le taux de participation des femmes au marché du travail. Je ne vois pas du tout comment on peut y voir une politique gouvernementale positive.
[Français]
Le programme inexplicable de fractionnement du revenu de ce gouvernement aura pour effet de directement faire reculer la cause de l'égalité hommes-femmes dans ce pays. Ce n'est pas si surprenant, car ce budget ne prévoit rien pour faire avancer la cause de l'égalité des sexes, rien pour l'équité salariale, rien pour les garderies et rien pour mettre fin à la violence faite aux femmes.
L'inégalité des sexes signifie que les femmes n'ont pas de sécurité économique, et c'est la situation qui est promue par ce gouvernement. Les femmes composent 59 % des travailleurs qui gagnent le salaire minimum. Avec ces emplois, même à temps plein, elles n'ont pas assez d'argent pour répondre à tous les besoins de leur famille. Les femmes qui travaillent à temps plein gagnent en moyenne 23 % moins que les hommes, alors qu'elles gagnaient 28 % moins que les hommes il y a 20 ans. À ce rythme, il nous faudra 95 années avant d'atteindre la parité.
[Traduction]
Dans une famille à deux revenus, c'est souvent la femme qui touche le revenu le plus bas. Qui doit quitter son emploi quand une famille n'a pas les moyens d'envoyer ses enfants à la garderie? La mère. Qui occupe des emplois précaires à temps partiel? Les femmes.
Qui sont les principales laissées pour compte dans ce pays où l'on n'arrive pas à créer de bons emplois et où l'on se fait un devoir d'alléger le fardeau fiscal des grandes entreprises et des mieux nantis? Les mères célibataires, les femmes âgées, les femmes qui vivent dans la pauvreté, les femmes handicapées, les femmes de couleur et les femmes autochtones: elles reçoivent très peu d'aide alors qu'elles en auraient grandement besoin.
C'est simple: ce budget démontre que le gouvernement a laissé tomber les femmes. Au lieu de laisser le choix aux mieux nantis, le gouvernement fédéral pourrait et devrait s'efforcer de réduire la discrimination et les inégalités.
Rares sont les travailleurs qui, l'an dernier, ont vu leur salaire augmenter de plus de 2 % ou de 3 %. Pendant cette même période, 32 % des femmes qui travaillent ont vu l'écart entre leur salaire et celui de leurs collègues masculins se creuser davantage. Or, si l'on éliminait cet écart, la croissance du produit intérieur brut connaîtrait une augmentation pouvant aller jusqu'à 10 %.
[Français]
C'est pour cette raison qu'il nous faut une stratégie concernant la main-d'oeuvre féminine, ainsi que des mécanismes pour s'assurer que les investissements du gouvernement dans les programmes visent autant les femmes que les hommes.
[Traduction]
Cependant, les conservateurs estiment que, pour inclure les femmes dans le budget, il suffit de les mentionner dans quelques mesures superficielles. À titre d'exemple, ils proposent une mesure visant à aiderles femmes en affaires grâce au Plan d'action pour les entrepreneures ainsi qu'une mesure visant à modifier la Loi canadienne sur les sociétés par actions afin de promouvoir la mixité au sein des entreprises canadiennes.
Je suis impatiente d'avoir plus de détails sur ces propositions, mais il n'en reste pas moins que des nouveaux fonds ne sont pas prévus pour ces mesures.
[Français]
Pendant ce temps, l'équité salariale est loin d'être atteinte au Canada. L'écart salarial au Canada est le huitième plus grand parmi les pays de l'OCDE. Plus de femmes que jamais au Canada s'éduquent et poursuivent des carrières, mais elles ne reçoivent pas encore un salaire égal pour le même travail effectué par les hommes.
Pour chaque dollar gagné par un homme ayant une éducation postsecondaire, sa collègue féminine avec la même éducation ne recevra que 0,82 $ dans le domaine public et 0,77 $ dans le domaine privé. Cet écart est encore plus grand lorsqu'il est question de femmes de minorités visibles et de femmes autochtones.
Les avancées faites au cours des générations de femmes qui se sont battues pour l'équité salariale ne sont pas attribuables à la générosité des employeurs. En fait, les employeurs ne savent souvent même pas qu'il y a un problème. Les avancées sont reconnues par les experts comme venant des lois sur l'équité salariale et des mesures législatives. Or, depuis 2004, il n'y a pas que de l'inaction sur ce front, mais de véritables reculs.
Comme je l'ai détaillé plus tôt, le fractionnement du revenu ne fera rien pour 85 % des familles et ne fera rien non plus pour régler le manque de services de garde abordables dans ce pays. En fait, le budget de 2015 échoue complètement à offrir des espaces de garde d'enfants pour les familles canadiennes. Or nous savons que la création de places dans des garderies abordables et de qualité est une pièce centrale pour arriver à l'égalité des sexes.
Même 44 ans après que la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme ait recommandé un programme national de services de garde d'enfants, seulement 22,5 % des enfants âgés de moins de cinq ans disposent d'un espace de service de garde réglementé. C'est une pénurie qui existe partout au Canada. C'est pourquoi le NPD a un plan pour assurer l'accès aux services de garde à un maximum de 15 $ par jour. Les experts s'entendent pour dire que ce plan est un élément clé pour l'égalité des femmes.
[Traduction]
Les familles canadiennes n'ont jamais eu autant de mal à joindre les deux bouts, mais le gouvernement ne fait rien pour les aider.
[Français]
Ce qui est encore pire, c'est que le budget échoue à s'attaquer au problème de la violence envers les femmes. Cela est vraiment décevant. Il est également regrettable que l'on refuse de lancer une enquête publique nationale, qui est demandée unanimement au Canada.
Il y a quelques bonnes propositions dans ce budget, soit celles qui ont été volées au NPD, comme la réduction du taux d'imposition des PME, qui vont passer de 11 % à 9 %, ainsi que le prolongement de la durée des prestations de l'assurance-emploi de six semaines à six mois.
Toutefois, la réalité est que la majorité des mesures de ce budget laissent tomber les Canadiens, et surtout, les Québécois. Le budget ne crée pas de bons emplois et n'investit pas dans ceux qui en ont le plus besoin. Je n'appuierai donc pas ce budget.
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Monsieur le Président, je remercie beaucoup ma collègue d' de partager son précieux temps de parole. Je ne doute pas qu'elle aurait pu utiliser facilement 10 autres minutes, afin de parler d'autres aspects du budget qui touchent les citoyens de sa belle circonscription.
Je ne cacherai pas que, depuis que ce beau document est devenu mon livre de chevet, soit depuis 48 heures, certains aspects m'ont passablement amusé et bien d'autres m'ont grandement désolé.
Je vais concentrer mon discours sur deux aspects précis. Toutefois, avant toute chose, je vais donner 10 minutes de réflexion à mes collègues conservateurs pour qu'ils m'aident dans ma recherche. Comme notre document budgétaire compte presque 600 pages dans sa version française, je vais les aider en leur demandant de se reporter au chapitre 4.1. Cela pourrait faciliter leur recherche. J'ai cherché les mots « fractionnement du revenu » et je ne les ai malheureusement trouvés nulle part. J'essaie de comprendre quel mystère peut représenter cette disparition mystérieuse de ce que plusieurs de nos collègues d'arrière-ban défendaient bec et ongles vis-à-vis leurs concitoyens.
En effet, ils disaient avoir pris cet engagement lors de la dernière campagne électorale, y tenir et vouloir que cela se fasse. Je les remercie de bien vouloir m'aider en m'indiquant, dans neuf minutes, à quelle page les mots « fractionnement du revenu » apparaissent.
Cela étant dit, je vais commencer par l'aspect le plus amusant. Je dois avouer que je suis tombé sur le derrière quand j'ai pris connaissance de cet engagement dont se vantait le , et j'imagine que c'est probablement une idée du , concernant la Loi sur l'équilibre budgétaire. Il faut avouer qu'en matière de bouffonnerie, il est difficile de penser à quelque chose de pire ou de meilleur, selon qu'on aime ou non l'aspect ridicule de la chose.
Je ne me permettrai pas de me moquer d'une mesure d'un gouvernement, quelle que soit la couleur de ce dernier, tant que les fondements seront sains et que l'intention visera le plus grand nombre, soit l'intérêt commun. Or ce n'est absolument pas le cas de ce projet de loi, ou enfin, de la loi proposée et décrite dans le document du budget.
Examinons ce que va potentiellement contenir cette loi. J'espère que, dans le temps de parole qu'il m'est accordé pour mon discours, les conservateurs vont prendre des notes importantes, car ce projet de loi risque de contenir des choses absolument aberrantes et inacceptables, à moins que ce soit mis, évidemment, dans la Loi de mise en oeuvre du budget et que ce soit un projet de loi omnibus. Je sais que les paris sont ouverts pour savoir s'il va compter moins de 400 pages ou plus de 400 pages, mais c'est une autre question. Dans quelques semaines, nous saurons à quoi nous en tenir.
Le gouvernement défend plusieurs aspects d'une loi sur l'équilibre budgétaire, entre autres parce qu'elle:
permet de maintenir les impôts à un faible niveau au Canada et d’accorder des allègements fiscaux additionnels afin de favoriser la croissance et la création d’emplois dans l’intérêt de tous les Canadiens;
Depuis neuf ans, les conservateurs appliquent une politique d'allégements fiscaux, surtout pour leurs amis les plus riches, mais aussi pour ce qui est de la création d'emplois et d'activités pour la force ouvrière du Canada, soit les gens âgés de 25 à 55 ans. Or la Banque du Canada a été très dure en indiquant que le niveau d'emplois et d'activités de cette classe de travailleurs était restée au même niveau qu'au sortir de la dernière récession, en 2009. Nous stagnons donc actuellement. C'est certain qu'un gouvernement néo-démocrate refuserait de se plier à cette exigence de la future loi.
L'autre aspect vraiment comique, et j'ai pourtant posé de nombreuses questions à ce sujet durant les quatre ans de mon mandat, au nom des gens de Beauport—Limoilou, c'est qu'on dit que cela:
inspire la confiance des consommateurs et des investisseurs, dont l’argent stimule la croissance économique et la création d’emplois;
Les investisseurs canadiens — et même étrangers — sont pas mal frileux. Selon un autre constat très dur de la Banque du Canada, les entreprises retiennent malheureusement des fonds énormes et elles n'investissent pas afin d'améliorer leur productivité.
D'ailleurs, la marge excédentaire de production des entreprises au Canada était assez grande, malgré les prétentions du gouvernement selon lesquelles il y avait une effervescence économique et qu'on utilisait nos forces. À la suite de la chute du prix du pétrole et de la devise canadienne par rapport à la devise américaine, malgré la marge que cela donnait, la reprise qu'on espérait ne sera pas vraiment au rendez-vous, car les entreprises ne sont pas prêtes à cela.
D'ailleurs, les entreprises ne sont pas prêtes à engager des gens pour profiter de l'occasion qui leur est offerte dans les conditions actuelles. En réalité, le piège du pétrole nous amène à appréhender beaucoup plus de ralentissements et de problèmes à la suite de la baisse des cours du pétrole sur les marchés mondiaux. Cela va donc affecter l'ensemble de l'économie canadienne.
Par ailleurs, on parle d'éviter de futures augmentations d'impôt ou réductions des services. En ce qui concerne la réduction des services, je serais tout à fait d'accord, si ce n'était du fait qu'en ce temps de déclarations d'impôt, lorsqu'on appelle l'Agence du revenu du Canada, on tombe sur une boîte vocale, et les chances d'être rappelé par un fonctionnaire pour avoir des réponses à nos questions sont pratiquement inexistantes. Mon collègue me fait signe que ces chances sont nulles. Il a dû le constater auprès de ses concitoyens de la circonscription de Saint-Jean.
Si les conservateurs avaient présenté ce projet de loi pour l'équilibre budgétaire il y a neuf ans, cela aurait pu avoir un certain intérêt, parce qu'on aurait pu les forcer à répondre de leurs actions, notamment leurs réductions draconiennes des services. Toutefois, ce n'est pas le cas. Ils présentent ce projet de loi, alors qu'ils savent qu'ils vont être éjectés du pouvoir et être remplacés par un gouvernement néo-démocrate.
Ce qui est très drôle, dans ce document budgétaire, c'est qu'on fait la liste de tous les critères pour un déficit acceptable en temps de récession ou dans des circonstances extraordinaires, comme une guerre ou une catastrophe naturelle, et qu'on oblige le ministre des Finances à comparaître devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans les 30 jours suivant la présentation d'un budget déficitaire.
Je dois avouer que je m'en réjouis grandement, car les invitations envoyées au ministre des Finances de la part du Comité permanent des finances font souvent chou blanc. Visiblement, celui-ci est pas mal plus occupé à sillonner le pays pour faire ses annonces sur ses mesures mirobolantes, comme le fractionnement du revenu. Non, c'est vrai, il n'utilise plus du tout ce terme! Il ne fait plus d'annonces partout au pays sur le fractionnement du revenu. C'est devenu un concept inexistant noyé dans une définition très vague de « baisse d'impôt pour les familles » dans le document budgétaire.
Abordons un autre sujet qui est beaucoup plus désolant. Dans le chapitre 3.4 concernant les investissements dans les infrastructures, il s'agit d'un fonds pour le transport en commun. Objectivement, c'est une assez bonne nouvelle qu'il y ait un fonds récurrent et à long terme dédié au transport commun. Malheureusement, il arrive assez tard. Je ne sais pas ce qui explique ce délai. Est-ce parce que les conservateurs ne comprennent absolument pas ce que le transport commun représente? Il faut peut-être les initier à la définition et leur montrer à quoi ressemble un autobus urbain ou un train de banlieue.
Lorsqu'on essaie de comprendre ce que les conservateurs tentent de faire avec leur fameux fonds dédié aux projets de transport en commun, on fait le constat désolant qu'ils veulent contraindre les municipalités à travailler en partenariat public-privé. C'est d'ailleurs la même chose concernant le Plan Chantiers Canada. C'est pourtant le contraire de ce que prétend le , qui dit que le fédéral n'a pas à se mêler des projets des provinces et des municipalités. C'est de l'ingérence.
Comment les conservateurs peuvent-ils justifier l'imposition de leur volonté sur la gestion de projets d'infrastructure, tels que des projets de voirie, qui relèvent des provinces ou des municipalités?
Si une municipalité décide de développer un projet de transport en commun, par exemple un projet de tramway ou de système d'autobus rapide, et qu'elle décide de le développer dans la perspective d'en garder la maîtrise de A à Z sans impliquer le secteur privé, pourquoi le gouvernement rejetterait-il sa demande de financement? Visiblement, il semble que cette condition va permettre aux conservateurs de refuser tout projet qui ne se pliera pas à l'obligation qu'il soit sous forme de PPP.
Franchement, il va falloir que les conservateurs répondent à des questions sérieuses sur leur ingérence face à d'autres paliers de gouvernement partout au pays.
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Monsieur le Président, je suis heureux de m'adresser à la Chambre sur les thèmes du leadership fort, du budget équilibré et de notre plan de réduction des impôts pour stimuler l'emploi et la croissance économique et assurer la sécurité. Je vais partager mon temps de parole avec la députée de , une grande championne des contribuables et de ses électeurs.
J'occupe le poste de ministre de l’Emploi et du Développement social. C'est un véritable honneur d'occuper cette fonction. Toutefois, la terminologie employée au gouvernement est parfois trop technique; les choses pourraient être dites plus simplement. Mon rôle consiste à veiller sur les emplois, les familles et les collectivités. Ce sont là les trois points que j'aborderai durant mon allocution aujourd'hui.
Commençons par les emplois. Comment pouvons-nous en créer? Le plan du gouvernement repose sur trois choses: le commerce, les baisses d'impôt et la formation. Ces trois facteurs ont permis de créer, net, 1,2 million d'emplois. Ce sont 1,2 million de personnes qui ont reçu un appel leur annonçant: « Félicitations, vous avez obtenu l'emploi. » Nous voulons qu'un plus grand nombre de gens reçoivent un tel appel. Le commerce peut contribuer à cet égard.
Lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir, il y avait six accords de libre-échange en vigueur. Aujourd'hui, on en compte environ 44. Nous avons conclu presque 40 nouveaux accords de libre-échange. En fait, 97 % de l'accès au libre-échange dont jouit le Canada a été obtenu par les conservateurs. Les 3 % qui restent sont attribuables aux libéraux.
Rendons les choses concrètes, car le commerce semble être un concept un peu abstrait pour certaines personnes. Par exemple, nous avons signé un accord de libre-échange avec l'Europe, la plus importante économie combinée du monde sur le plan du PIB — encore plus importante que les États-Unis ou la Chine. Selon certains économistes, 80 000 emplois seront créés, net, grâce à cet accord de libre-échange. Nous entendons déjà parler de certains d'entre eux, qui se trouvent ici, en Ontario. Il y a tout juste trois semaines, le a rendu visite à l'usine de Honda Canada. À cette occasion, la compagnie a annoncé que, pour la première fois de son existence, elle exportera directement en Europe des véhicules construits ici. Voilà qui représente, net, 400 nouveaux emplois.
Nous avons aussi conclu un accord de libre-échange avec la Corée du Sud, une économie démocratique en plein essor placée sous le signe de la libre entreprise. Dernièrement, le a aussi annoncé une entente qui permettra au Canada d'exporter de l'uranium en Inde, deuxième pays le plus populeux du monde, un pays qui compte parmi ceux dont la classe moyenne croît le plus rapidement. L'économie indienne carburera littéralement à l'uranium, créant ainsi des emplois pour les vaillants employés d'entreprises telles que Cameco, en Saskatchewan, qui exploite l'un des plus riches gisements d'uranium sur Terre. Le commerce stimule l'emploi.
Les réductions d'impôt aussi, et c'est pourquoi elles constituent le deuxième volet de notre plan pour l'emploi. Dans le budget, le a ainsi annoncé la plus forte baisse d'impôt en 25 ans pour les petites entreprises. Après tout, les PME forment 90 % des entreprises au pays et elles emploient deux tiers des Canadiens actifs. Autrement dit, les petites entreprises sont le moteur de la création d'emplois. Qu'il s'agisse de la station-service Sonny's de la rue Main, à Manotick, ou de n'importe quel de ces commerces de proximité que les députés connaissent si bien et à qui ils font confiance, les petits entrepreneurs portent nos collectivités à bout de bras, et c'est à eux que profitera cette énorme réduction d'impôt. Il restera davantage d'argent dans leurs poches, ce qui leur permettra d'embaucher des employés prometteurs et, par la suite, de jouir d'un fardeau fiscal allégé.
Le budget prévoit aussi que, en 2017, nous réduirons les cotisations à l'assurance-emploi de 21 %. L'embauche de nouveaux employés coûtera donc moins cher, et les employés, en payant moins de cotisations, auront aussi plus d'argent. Ça aussi, ça crée des emplois.
Cette mesure fait suite au crédit à l'embauche, que nous avons annoncé l'automne dernier et qui fait économiser les petites entreprises. En réduisant les cotisations que les petites entreprises doivent payer, ce crédit vise expressément à ce qu'elles embauchent d'autres employés. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante confirme que ce crédit créera des emplois.
Les allégements fiscaux et la réduction des impôts laisse plus d'argent aux entreprises, aux familles ou aux consommateurs pour embaucher, épargner ou dépenser, trois différentes façons de créer des emplois. Les allégements fiscaux créent donc des emplois, tout comme la formation, le troisième volet de notre plan de création d'emplois.
Nous avons fait une erreur. Pendant 40 ans, nous avons dit à nos enfants que la seule façon d'obtenir un emploi plus tard, c'était de faire des études universitaires pour décrocher un poste de col blanc. Nous en subissons actuellement les conséquences. Au cours des sept prochaines années, nous aurons besoin de 1 million de travailleurs qualifiés, surtout dans les métiers spécialisés. Seulement dans le secteur de la construction, nous aurons besoin de 300 000 travailleurs.
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Monsieur le Président, mon collègue du NPD est menuisier. Je pense qu'il songe à retourner à la menuiserie, où il ferait de l'excellent travail et bâtirait, au sens propre, notre économie. En vérité, il fait de l'excellent travail ici aussi, mais il serait encore plus utile sur un chantier, comme journalier avec un groupe d'apprentis. J'espère simplement qu'il ne leur montrera pas quoi que ce soit en politique.
J'ai un grand respect pour la carrière qu'il a eue avant de venir ici, comme j'en ai pour tous les gens de métier. Nous devons faire passer le message. Je pense que mon collègue néo-démocrate, en face, serait d'accord pour dire que les collèges et les écoles polytechniques méritent le même respect que les universités. Les cols bleus méritent autant de respect que les cols blancs, et les métiers que les professions.
C'est là la nature du changement fait par le dans l'attribution des ressources destinées à la formation. Il fut un temps où, si les gens voulaient suivre un programme de formation de courte durée et qu'ils avaient des revenus modestes, ils ne pouvaient pas obtenir de bourse parce que les bourses étaient réservées aux étudiants de niveau universitaire. Que dire des gens qui voulaient suivre une formation technique de courte durée? Ils n'y avaient pas droit. Tout un groupe d'étudiants à faible revenu provenant de milieux défavorisés ont été dans l'impossibilité d'obtenir de l'argent pour leur formation. Le a annoncé, il y a trois semaines, que nous allions réduire de 60 à 34 semaines la durée minimale requise pour être admissible au Programme canadien de subventions aux étudiants, de sorte que 42 000 jeunes pourront acquérir une formation et des compétences puis se trouver un emploi.
Toutefois, la formation en cours d'emploi est parmi les meilleures. C'est ce que nous favorisons avec les bourses et les prêts canadiens aux apprentis et la Subvention canadienne pour l'emploi.
Commençons par les apprentis. Les députés savent que les apprentis consacrent la majeure partie de leur temps à suivre une formation en cours d'emploi. Cependant, ils consacrent environ 20 % de leur temps à suivre une formation théorique en classe et à parfaire leurs connaissances en consultant des livres ou des enseignants. Pendant cette période, ils ont souvent de la difficulté à payer leurs factures, surtout s'ils viennent d'une famille aux moyens limités. Le programme de subventions aux apprentis a offert un demi-million de subventions à plus d'un quart de million de jeunes gens prometteurs afin qu'ils puissent surmonter cet obstacle financier et recevoir la formation dont ils ont besoin pour acquérir des compétences spécialisées qui leur permettront d'obtenir un emploi bien rémunéré dans un secteur où la demande est élevée.
Notre plan pour l'emploi repose sur les réductions d'impôt, le commerce et la formation. Il nous a permis d'obtenir une création nette de 1,2 million d'emplois pour les Canadiens. Nous allons continuer de réduire les impôts, de signer des accords commerciaux et de former la prochaine génération qui bâtira l'avenir de notre pays.