Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait interdire les frais payer pour payer aux banques en exploitation au Canada en adoptant un code de conduite financier obligatoire afin de protéger les consommateurs.
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue le député de .
[Traduction]
C'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui au nom des résidants de Davenport, dans la grande ville de Toronto, et, en fait, au nom de tous les Canadiens qui sont mécontents et même fâchés de devoir payer des frais de facturation. Les frais de facturation sont des frais que les clients doivent payer simplement pour avoir le droit de payer leur facture. Ils sont totalement injustes et prennent différentes formes. Aujourd'hui, il est question de ceux qu'imposent les banques.
Les députés se rappelleront que le NPD a mené une campagne musclée pour interdire les frais de facturation. En raison de cette pression, le gouvernement a présenté, dans l'avant-dernier budget, des mesures pour interdire aux compagnies de téléphone, aux fournisseurs de services Internet, aux entreprises de télécommunications et aux câblodistributeurs de facturer des frais de facturation. Toutefois, il n'a pas appliqué cette interdiction aux banques. Cette exclusion a donc permis aux banques de faire comme bon leur semble. En conséquence, elles ont augmenté et étendu ces frais de facturation.
Actuellement, les frais de facturation sur les transactions et les relevés envoyés à la maison valent environ 180 millions de dollars par an. Ce sont 180 millions de dollars que les consommateurs canadiens doivent payer aux cinq principales banques simplement pour recevoir leurs relevés à la maison. C'est scandaleux, ridicule et injuste.
Aujourd'hui, nous avons la possibilité de fermer la porte pour de bon à cette pratique déloyale dont les Canadiens, d'un océan à l'autre, conviennent qu'elle est injuste. Je suis convaincu que les députés d'en face, sur les banquettes ministérielles, ont eu des échos des concitoyens qu'ils représentent à propos de ces frais. Le temps est venu pour chacun d'entre nous de faire notre devoir, ce pour quoi nous avons été élus, c'est-à-dire lutter et intercéder pour les Canadiens qui nous ont élus, ceux que nous représentons, et les protéger.
Les banques comptent parmi les sociétés les plus puissantes au pays. Très peu d'institutions peuvent leur tenir tête. Individuellement, une PME, une personne, un vaillant Canadien, peut difficilement le faire. Cependant, c'est justement ce que nous cherchons à accomplir. C'est ce que nous pouvons accomplir aujourd'hui.
J'invite les députés à transcender les lignes de parti pour appuyer cette motion afin d'interdire les frais payer pour payer. Je tiens à citer un extrait de la lettre que Cynthia, une petite entrepreneure de ma circonscription, m'a adressée à ce sujet, où on peut lire ceci:
J'ai plusieurs comptes avec TD Canada Trust, dont je suis cliente depuis 30 ans (!).
Ça, c'est une cliente satisfaite.
On me facture 2 $ pour CHAQUE relevé de compte.
J'ai opté pour la facturation en ligne, mais je dois imprimer les relevés pour mes dossiers. Je me retrouve donc à payer l'encre et le papier avec lesquels j'imprime mes propres relevés. C'est perdant-perdant.
Beaucoup de résidants de ma circonscription sont propriétaires d'une entreprise. Je représente une circonscription où il y a beaucoup de petits entrepreneurs, de microentrepreneurs, qui cherchent à gagner leur vie, souvent à domicile. Cynthia poursuit:
J'ai ma propre entreprise. Il est tout à fait ridicule de penser que mes clients accepteraient que je leur impose des frais pour l'impression d'une facture papier.
C'est quand, la dernière fois où l'un d'entre nous est allé au restaurant, par exemple, et qu'il s'est retrouvé à devoir payer des frais pour pouvoir régler la note? C'est exactement ce qui se passe, et c'est tout un marché: 180 millions de dollars.
Selon le sondage mené par le Centre pour la défense de l'intérêt public, près de 40 % des Canadiens déclarent n'être pas assez à l'aise pour utiliser les services de facturation électronique ou ne pas pouvoir le faire. De plus, 74 % des Canadiens s'opposent à ce que les entreprises exigent des frais supplémentaires pour l'envoi de factures ou de relevés.
Qui sont les plus touchés? Les personnes qui n'ont pas accès à Internet, les aînés, les personnes handicapées, bien des gens dont le français ou l'anglais n'est pas la langue maternelle, et les personnes qui, pour toutes sortes de bonnes raisons, ne veulent pas faire leurs opérations bancaires en ligne. On peut dire que ce problème touche en quelque sorte des groupes de la société qui sont déjà défavorisés à certains égards, et nous devons veiller à ce que ces gens soient traités équitablement.
Il s'agit de frais injustes que les entreprises peuvent exiger parce que le gouvernement actuel le permet. Chaque fois que nous soulevons la question des frais de facturation à la Chambre, le gouvernement nie le problème et se met à louanger le code de conduite régissant les banques. D'ailleurs, je suis convaincu que c'est ce qu'il fera encore aujourd'hui. Les conservateurs ne disent pas, toutefois, que le code de conduite dont ils se vantent est facultatif. Nous le leur rappellerons aujourd'hui. Que se passerait-il si la circulation était régie par une code de conduite facultatif? J'ose à peine imaginer ce que serait alors la circulation sur l'autoroute 401. Or, c'est essentiellement ce qui se passe au Canada pour les institutions bancaires.
Pourquoi le gouvernement ne veillerait-il pas à ce que les banques suivent un code de conduite qui serait obligatoire et non facultatif? Lorsqu'on leur laisse le choix, les banques piquent constamment de l'argent aux consommateurs pendant que le gouvernement conservateur les regarde faire, ce qui revient essentiellement à le permettre.
Aujourd'hui, nous avons la possibilité de prendre une mesure très importante pour les consommateurs de tout le pays.
Il y a quelques semaines, une des cinq grandes banques — qui, en passant, vient de déclarer un bénéfice de 2 milliards de dollars pour le dernier trimestre seulement — a annoncé qu'elle ferait payer à ses clients des frais de facturation, juste pour qu'ils aient le droit de payer leurs mensualités sur un prêt hypothécaire, un prêt étudiant ou un solde de carte de crédit. Elle voulait faire payer un peu plus, uniquement pour le règlement des factures, jusquà ce qu'un tollé général, dans la population et à la Chambre des communes, force cette banque, RBC, à revenir sur sa décision.
Toutefois, cela ne l'a pas empêchée, de même que les cinq autres grandes banques, d'augmenter les frais sur les opérations courantes. Quelqu'un m'a dit récemment que, lorsqu'il retire 40 $ à un guichet automatique, il doit payer des frais de 4,50 $, et ce, pour pouvoir sortir son propre argent. C'est scandaleux. Nous devons discuter sérieusement de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas.
On pourrait comprendre si ces entreprises étaient en péril, mais comment se fait-il que le gouvernement permet aux banques canadiennes, qui déclarent toutes plus de 2 milliards de dollars de bénéfices tous les trimestres, de soutirer mesquinement de l'argent aux Canadiens qui travaillent dur pour le gagner? Honte au gouvernement.
Aujourd'hui, nous avons la possibilité de remédier à un problème pour les Canadiens, qui, eux, doivent respecter les règles et qui travaillent fort pour essayer de joindre les deux bouts. Ils ne méritent pas qu'on leur pique leur argent de cette façon. Aujourd'hui, nous avons la possibilité de mettre fin à cette pratique déloyale.
J'ai bien hâte au débat que nous aurons aujourd'hui et j'espère que la Chambre s'entendra, ce soir, pour mettre fin aux frais de facturation une fois pour toutes.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord remercier mon collègue de de partager son précieux temps de parole dans ce débat, parce que notre temps est très limité. En effet, c'est une journée de l'opposition et on y consacre toute notre journée. Je suis certain qu'il aurait pu livrer de nombreux témoignages de ses concitoyens concernant les problèmes liés à ces frais « payer pour payer ». D'entrée de jeu, je vais me permettre de lire la motion, parce qu'elle est très courte et claire:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait interdire les frais payer pour payer aux banques en exploitation au Canada en adoptant un code de conduite financier obligatoire afin de protéger les consommateurs.
Je me permets de revenir sur mes 10 ans de vie politique. Cela fait déjà dix ans, je n'en reviens pas moi-même. Cela va être ma quatrième campagne électorale, cet automne. Durant ces 10 ans, j'ai rencontré énormément de gens. Plus particulièrement dans les quatre dernières année, cela a été un travail quotidien d'écouter ce que les gens de Beauport—Limoilou avaient à dire.
Ce qui est frappant, et je suis certain que tous mes collègues peuvent en témoigner, c'est que les gens sont fiers de leurs réalisations, que ce soit d'avoir fondé une famille, d'avoir trouvé un emploi, d'avoir acheté une première maison ou d'avoir leur maison depuis 20 ou 30 ans. Toutefois, il y a une constante qui semble s'accentuer: les gens se plaignent de plus en plus de la hausse du coût de la vie général, mais surtout de frais innombrables.
On nous parle aussi de taxes et d'impôts, mais surtout de la facturation tous azimuts qui touche différents aspects de la vie, que ce soit des frais facturés pour des actes très simples ou des frais facturés par des entreprises afin de suppléer à des baisses de revenu liées à la forte compétitivité de leur marché. Toutefois, les frais les plus outrageants sont sans doute ceux facturés en surplus de profits énormes de très grandes entreprises canadiennes. Il s'agit particulièrement de nos grandes banques.
Je suis un observateur de longue date de l'économie canadienne. Cela fait 30 ans que je m'intéresse au sujet et que je vois la solidité admirable de nos banques à charte. Toutefois, je suis aussi témoin de leurs abus de plus en plus grands et répétés, ainsi que de la complicité des gouvernements qui ont laissé les choses aller au fil des ans. Cela est vraiment désolant.
Mon collègue de a choisi de viser les frais « payer pour payer » liés aux factures papier, car c'est sans doute l'exemple le plus outrageant d'abus de la part des grandes banques canadiennes. C'est carrément une insulte envers des millions de Canadiens qui, malheureusement, doivent dépendre de cette facture papier. Je dis que c'est malheureux, car en raison des changements imposés par les grandes entreprises comme les banques à charte, les gens se retrouvent à être pris en otage et à devoir changer leurs habitudes ou essayer de s'adapter vaille que vaille.
J'ai le grand plaisir de siéger actuellement au Comité permanent des finances. Toutefois, durant toute l'année 2014, j'ai siégé au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Je suis très fier d'avoir été un témoin privilégié, voire un acteur ayant pris part à l'adoption de mesures législatives qui interdisaient ces frais « payer pour payer » pour obtenir les factures papier de services téléphoniques, de cellulaire ou de télévision payante, entre autres.
C'est une très grande victoire dont nous sommes très fiers, car nous menons la charge depuis longtemps. De la même manière que mon collègue de évoquait le souvenir de notre regretté chef, Jack Layton, je me souviens très bien de notre campagne, il y a de cela bien des années. Notre cher Jack était devant un guichet automatique et dénonçait justement les augmentations de frais répétées et le fait que les gens devaient payer pour retirer leur propre argent.
Avant de continuer, je vais citer certaines statistiques très intéressantes et très importantes dans le cadre de ce débat. Selon un sondage réalisé par le CDPI, 33 % des répondants ont déclaré qu'ils n'étaient pas à l'aise avec la réception d'une facture par voie électronique. C'est un Canadien sur trois; c'est énorme comme proportion. Selon Statistique Canada, un foyer sur cinq au Canada n'a pas Internet mais, ce qui est plus important, c'est que 46 % des foyers au revenu inférieur à 30 000 $ par année n'ont pas Internet. C'est presque la moitié des foyers ayant les plus faibles revenus. Quand nous parlons des aînés canadiens, 40 % de ces derniers n'utilisent pas Internet.
Lorsque j'ai fait du mon porte-à-porte, particulièrement dans le cadre de notre campagne pour se battre contre l'élimination de la livraison postale à domicile, énormément de gens m'ont dit qu'ils appuyaient la campagne néo-démocrate, non parce qu'ils se sentaient mal à l'aise ou démunis face à la perte de la livraison de leur courrier à domicile, mais parce qu'ils pensaient à leurs voisins, aux personnes âgées, aux ménages avec de très jeunes enfants, aux personnes à mobilité réduite ou aux personnes qui n'utilisent pas Internet et qui se retrouveraient à payer le prix fort de l'abandon du service de livraison du courrier à leur porte.
C'est la même chose dans le cas qui nous occupe. Une personne comme moi, un jeune de 48 ans à l'aise avec Internet, peut très bien faire la transition. Cela étant dit, ma mère n'a même pas de cellulaire et elle n'a jamais utilisé Internet de sa vie. Quel est le sens de lui imposer des frais pour obtenir sa facture papier? C'est carrément un vol vis-à-vis de sa personne. Ma mère est loin d'être un cas isolé, au contraire, énormément de ses amis du même âge ou d'âge comparable sont aussi entièrement dépendants du papier. À partir de là, comment un gouvernement responsable et respectueux de l'ensemble des citoyens de ce pays peut-il tolérer que ces gens soient lésés et qu'ils paient des frais de 2 $? Cela peut paraître minime mais c'est quand même énorme. Ma mère a travaillé une partie de sa vie, mais elle n'a pas des revenus de retraite très grands. Pour elle, chaque cent compte. Comment pouvons-nous tolérer qu'un gouvernement permette ce genre de vol caractérisé? C'est du vol.
Je ne parle même pas des autres frais qui augmentent très régulièrement chaque année, et même souvent deux fois par année dans le cas des frais de transactions bancaires. Même quelqu'un qui a très peu de revenu doit faire quelques retraits ou quelques transactions dans son compte. Pour quelqu'un comme ma mère, avoir des frais de 1 $ ou de 1,50 $ pour chaque transaction et être forcée de payer 2 $ pour avoir sa copie papier afin de comprendre ce qui s'est passé dans son compte, c'est carrément un scandale. Tout gouvernement responsable doit examiner la situation et protéger les gens de ce genre d'abus.
Cela étant dit, c'est un grand plaisir pour moi de m'exprimer à ce sujet au nom de l'ensemble des Canadiens, et particulièrement ceux de la circonscription de Beauport—Limoilou. Ce sera un autre sujet dont nous allons débattre dans les prochaines semaines et pendant tout l'été.
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Monsieur le Président, je suis ravi de dire que je souscris tout à fait à l'esprit de la motion dont la Chambre est saisie. J'aimerais d'ailleurs passer en revue les mesures que le gouvernement a déjà prises pour faire primer les intérêts des consommateurs canadiens. J'ai aussi l'intention de montrer que, bien souvent, le gouvernement a réussi à obtenir des engagements positifs de la part des institutions financières sans recourir aux moyens coercitifs.
C'est carrément renversant de voir les néo-démocrates proposer quelque chose pour venir en aide aux consommateurs canadiens, dans la mesure où ils ont voté contre toutes les mesures leur étant destinées que le gouvernement a pu proposer. Quoi qu'il en soit, nous allons appuyer la motion d'aujourd'hui, parce que le gouvernement conservateur a toujours pris le parti des consommateurs, et je suis bien content que les députés néo-démocrates se réjouissent d'avoir notre appui. Nous allons continuer de faire primer les intérêts des consommateurs canadiens. Espérons simplement qu'ils feront de même.
J'aimerais cependant rappeler au député que les mesures de protection des consommateurs, dont la version actualisée du code de conduite que le gouvernement a rendue publique en avril, profite à deux groupes: les entreprises, qui comptent sur les institutions financières pour fonctionner, et les consommateurs, qui, en fréquentant ces entreprises, font rouler l'économie.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a déclaré que Code de conduite destiné à l’industrie canadienne des cartes de crédit et de débit « [...] a été extrêmement utile aux commerçants [...] [il] a été très efficace pour ce qui est d’assurer l’existence de règles du jeu équitables et de maintenir au Canada un système de paiement par carte de débit à faible coût [...] »
Ainsi, un examen valide et constructif de la motion à l'étude doit accorder la priorité aux consommateurs et aux petites entreprises. Étant donné leur opposition à toutes les mesures que nous avons proposées pour aider les petites entreprises et protéger les consommateurs, je doute de la sincérité derrière la motion des néo-démocrates.
La motion du député vise le commerce au détail, qui se caractérise par la relation qui s'établit entre une entreprise et le consommateur d'un service. L'importance de cette relation ne fait pas de doute. Les familles canadiennes travaillent dur pour joindre les deux bouts; chaque dollar compte. Lorsque les Canadiens décident de la manière dont ils entendent dépenser leur argent, ils doivent avoir l'assurance d'avoir voix au chapitre, de pouvoir choisir et de jouir d'un traitement équitable.
Ces mots nous rappellent une fois de plus le discours du Trône de 2013 et les tout premiers germes de ce qui allait devenir notre programme axé d'abord et avant tout sur les consommateurs. C’est dans ce contexte que les députés ont peut-être entendu parler pour la première fois de l’expression « facturer la facturation », parce que c’était à cette occasion que nous nous sommes engagés à mettre fin à cette pratique dans certains secteurs au Canada, à commencer par celui des télécommunications. Contrairement à ce que laisse entende le libellé de la motion, les banques ne sont pas les seules à facturer la facturation.
Pour ceux qui ne sont pas au courant, ce type de facturation désigne de nouveaux frais facturés sur les comptes de téléphone mensuels. Ces frais peuvent s’élever à 6 $ par mois; ils sont facturés aux Canadiens qui choisissent de recevoir leur compte de téléphone mensuel par la poste, donc sur support papier. Là encore, chose promise, chose due.
En décembre dernier, une loi interdisant aux compagnies de télécommunications de facturer les Canadiens qui reçoivent leurs factures sur support papier a reçu la sanction royale. C’était un excellent premier pas, mais assurément pas le dernier.
Les Canadiens ont avec leurs établissements financiers des rapports de toute la première importance, et les banques canadiennes sont de classe mondiale. Le Forum économique mondial a désigné le secteur bancaire canadien comme étant le plus sûr du monde pour la septième année de suite. Voilà quelque chose dont nous pouvons tous être très fiers.
Nos institutions financières nationales continuent de satisfaire aux exigences des réformes réglementaires mondiales à temps et même avant les échéances. Trois de nos six principales banques figurent sur la liste Bloomberg des banques les plus solides du monde. Plus important encore, les Canadiens ont beaucoup de respect pour leurs institutions financières: 87 % ont une opinion favorable des banques au Canada, ce taux étant supérieur à celui de tous les autres fournisseurs de services; 75 % attribuent une bonne note aux banques pour leur stabilité et la sécurité qu’elles offrent; et 79 % estiment en avoir pour leur argent concernant les frais qu’ils doivent acquitter.
Voilà une nouvelle positive, parce qu’elle montre que les Canadiens reconnaissent qu’un secteur bancaire rentable est avantageux pour tout le monde au pays et pour l’économie canadienne dans son ensemble. Les pays qui n’ont pas un bon système bancaire, y compris ceux qui ont été les plus frappés par la crise financière mondiale d’il y a quelques années, en sont venus à envier ceux qui en ont un bon.
Dans le secteur bancaire, tout comme dans celui des télécommunications, notre gouvernement a pris les devants pour que les Canadiens ne soient pas obligés d’acquitter des frais injustes ou cachés pour les services obtenus. D’ailleurs, nous intervenons à cet égard depuis longtemps dans divers secteurs du milieu bancaire et financier et nous collaborons même avec les autres paliers de gouvernement pour cela. Toutefois, même si nous sommes fiers d’avoir un secteur bancaire solide, nous comprenons également les préoccupations des Canadiens qui se sentent exploités par les grandes banques. C’est pourquoi nous avons mis en place des mesures énergiques pour protéger les Canadiens contre les pratiques bancaires abusives et nous continuons de chercher des façons de protéger les consommateurs canadiens dans leurs transactions avec les institutions financières.
Certaines de nos mesures ont donné lieu à une sensibilisation de la population. Par exemple, dans le budget de 2014, nous nous sommes engagés à sensibiliser la population sur les coûts associés aux prêts sur salaire et à d’autres prêts à taux d’intérêt élevés. Nous donnons également aux gouvernements provinciaux la latitude dont ils ont besoin pour réglementer entièrement les prêts sur salaire, au moyen d'un changement apporté en 2007 aux dispositions relatives aux prêts usuraires dans le Code criminel.
Nous prenons également de nombreuses mesures en faveur d’une divulgation claire, afin d’aider les consommateurs à faire de bons choix. Les règles de divulgation exigent des fournisseurs de services, notamment les compagnies de cartes de crédit ou les établissements financiers fédéraux qui offrent des hypothèques, qu’ils indiquent clairement aux consommateurs les frais qu’ils facturent et que ces informations soient facilement accessibles. Par exemple, le Règlement sur les produits de paiement prépayés, qui est entré en vigueur en mai dernier, prévoit que les frais doivent être indiqués dans un encadré informatif et figurer bien en évidence sur l’emballage extérieur du produit; que les renseignements pertinents à l’utilisation du produit doivent être divulgués, notamment la façon de s’enquérir sur les conditions relatives au produit et le numéro de téléphone sans frais à composer pour demander son solde; qu'il est interdit d’imposer aux détenteurs une date limite pour l’utilisation des fonds; et qu'il est interdit d’imposer des frais pour compte inactif pendant les 12 premiers mois qui suivent l’activation de la carte.
Afin de donner la priorité aux consommateurs, notre gouvernement interdit les pratiques déloyales, le cas échéant. Il s’agit, par exemple, de l’utilisation de chèques de cartes de crédit que le consommateur n’a pas demandés et qui l’encouragent à retirer de l’argent avec sa carte de crédit. Ces chèques sont considérés comme des avances d’argent, lesquelles sont assujetties à des taux d’intérêt et à des frais plus élevés pour la totalité de la période, sans aucun délai de grâce.
Le Règlement relatif à l’accès aux fonds est un autre exemple de la volonté du gouvernement de donner la priorité aux consommateurs. Grâce à ce règlement, la période maximale de retenue des chèques est ramenée à quatre jours, au lieu de sept, pour les chèques de moins de 1 500 $. Le règlement facilite également l’accès des consommateurs à la première tranche de 100 $.
Voilà des exemples des mesures qui ont été prises par le gouvernement et qui ont abouti à des changements dans le secteur bancaire.
Au Canada, le secteur financier a toujours été un moteur du progrès. Les institutions financières sont bien conscientes qu’il est important de traiter les clients de façon équitable, que ces clients soient des consommateurs ou des entreprises. C’est la façon de faire au Canada, et notre gouvernement n’hésite jamais à agir dans ce sens.
Par exemple, le budget de 2014 invite les banques à divulguer davantage de renseignements aux consommateurs au sujet des coûts et des conséquences des hypothèques subsidiaires par rapport aux hypothèques ordinaires. En réaction, le 3 septembre 2014, huit grandes banques, accompagnées de l’Association des banquiers canadiens qui représentait les plus petites banques, se sont engagées à fournir aux consommateurs des informations générales comparatives sur les hypothèques résidentielles. Les banques se sont également engagées à fournir des renseignements précis sur ces produits-là aux consommateurs qui s’apprêtent à contracter un prêt hypothécaire.
Le NPD a voté contre toutes ces mesures de protection des consommateurs.
Il y a à peine plus d’un an, les huit plus grandes banques du Canada se sont volontairement engagées à améliorer les comptes bancaires à frais modiques et à offrir à un plus grand nombre de consommateurs admissibles — notamment les étudiants et les personnes âgées — des comptes sans frais assortis des mêmes avantages que les comptes bancaires à frais modiques.
Les changements impulsés par l’industrie ne se sont d’ailleurs pas limités aux institutions financières sous réglementation fédérale. L’automne dernier, nous avons salué l’initiative de Visa Canada et de MasterCard Canada de diminuer les frais des cartes de crédit de près de 10 %. Visa et MasterCard ont commencé à mettre en œuvre ces réductions en avril 2015. C’est une décision très importante pour les propriétaires de commerce de détail, notamment.
Les Canadiens se sont révélés des adeptes enthousiastes des nouveaux moyens de paiement. On se souvient des débuts des distributrices de billets, qu’on appelle maintenant des guichets automatiques, et nous avons maintenant des cartes de débit sans contact. Nombreux sont ceux qui considèrent aujourd’hui que le paiement en argent liquide appartient bel et bien au passé. Je suis fier de pouvoir dire que le Canada est un chef de file dans ce domaine.
Les entreprises qui reçoivent des paiements doivent dorénavant offrir à leurs clients une gamme beaucoup plus large d’options de paiement, que ce soit en argent liquide, avec une carte de débit, avec une carte de crédit ou même avec les nouvelles technologies numériques. C’est la raison pour laquelle, à la suite de la publication récente d’un code de conduite actualisé pour l’industrie des cartes de débit et de crédit au Canada, nous avons également entrepris une consultation pour connaître le point de vue des Canadiens sur les mesures à prendre pour garantir la sécurité des paiements et la protection adéquate des consommateurs.
Les systèmes de paiement sont indispensables à la circulation de l’argent au sein d’une économie. Étant donné leur importance, le gouvernement en assure la surveillance, conformément aux objectifs de sécurité, de stabilité et d’efficience, et compte tenu des intérêts des utilisateurs. Nous espérons sincèrement que cette consultation suscitera un débat approfondi sur l’efficience, pour que notre industrie des paiements reste compétitive et que les consommateurs n’aient pas à payer des frais plus élevés lorsqu’ils utilisent de nouvelles technologies de paiement. Parallèlement, les entreprises doivent pouvoir faire les bons choix quant aux modes de paiement qu’elles accepteront.
Ce qu’il est important de rappeler aujourd’hui, et que le NPD semble avoir déjà oublié, c’est que les banques se sont déjà engagées à supprimer les frais de facturation. Ce débat n’a donc plus de raison d’être. J’en conclus que le NPD fait fi de l’engagement pris par les banques de ne plus imposer de frais à leurs clients pour les factures lorsqu'il y a une somme à acquitter.
Notre gouvernement est tout à fait en faveur de l’élimination de la pratique qui consiste à faire payer des frais aux consommateurs qui veulent recevoir une facture papier, et c’est la raison pour laquelle, au printemps ou à l’été de l’an dernier, les banques se sont engagées à mettre un terme à cette pratique, dans l’intérêt des consommateurs canadiens. Notre gouvernement a bien l’intention d’accepter l’engagement pris par les banques.
Le député n’est pas sans savoir que notre gouvernement ne réglemente pas les opérations quotidiennes des banques, c’est néanmoins un sujet que nous prenons au sérieux, et c’est la raison pour laquelle nous sommes fiers de pouvoir collaborer avec l’industrie dans l’intérêt de tous les consommateurs.
Le député a également soulevé la question du code de conduite financier. Encore une fois, je suis perplexe. Le Plan d’action économique de 2015, autrement dit le budget extraordinaire que le a déposé il y a quelque temps, propose en effet un nouveau cadre de protection des consommateurs de produits et services financiers, à l’intention des banques. C’est ce même budget que l’opposition s’est déjà engagée à rejeter, ce qui ne saurait nous surprendre étant donné que les députés d’en face s’opposent à la plupart des mesures proposées par notre gouvernement sans même les avoir lues.
Dans le Plan d'action économique de 2015, nous proposons de modifier la Loi sur les banques afin de renforcer et de moderniser le cadre de protection des consommateurs de produits financiers et, ainsi, de répondre aux besoins variés des Canadiens. Les dispositions sur la protection des consommateurs prévues dans la loi seront plus transparentes et uniformes en ce qui concerne les transactions entre les banques et les consommateurs, et elles profiteront à tous les Canadiens, y compris les consommateurs les plus vulnérables. Comme le cadre sera inscrit dans la Loi sur les banques, il serait obligatoire de s'y conformer.
Les néo-démocrates devraient lire le budget avant de présenter une motion. Le gouvernement a adopté des codes de conduite volontaires grâce auxquels les banques fonctionnent de façon plus transparente. D'ailleurs, ce cadre est considéré comme un modèle à suivre partout dans le monde. Toutes les banques canadiennes ont mis en oeuvre notre code de conduite volontaire et nous allons maintenant plus loin en nous assurant que le cadre interdira certaines pratiques commerciales et améliorera l'accès à des services bancaires de base. De plus, nous avons élargi les exigences selon lesquelles les institutions financières doivent divulguer l'information relative à leurs produits et services bancaires dans un langage simple et clair.
Je suis convaincu que je me suis bien fait comprendre, mais j'aimerais tout de même citer un extrait du budget:
Le gouvernement du Canada a l’intention que la Loi sur les banques constitue l’ensemble exclusif de règles régissant la protection des consommateurs qui s’appliquent aux banques. Un ensemble exhaustif de règles permettra aux banques de fournir des produits et des services à l’échelle nationale de façon efficace et de donner aux consommateurs l’avantage de savoir qu’ils bénéficient de la même protection uniforme lorsqu’ils interagissent avec leur banque, où qu’ils se trouvent au pays.
Je ne vois pas ce que le député peut bien vouloir de plus. Voilà un exemple clair du véritable leadership dont le gouvernement fait preuve dans ce dossier. Nous aidons tous les Canadiens en inscrivant ces principes dans la loi.
Permettez-moi d’être limpide pour le NPD. L’interdiction des frais de facturation par les banques est le genre de choses que nous entendons examiner, notamment dans le cadre obligatoire de protection des consommateurs de produits et services financiers que nous avons promis de mettre en place dans notre plan d’action économique de 2015. Notre gouvernement comprend que les Canadiens doivent avoir la garantie que leurs intérêts passent en premier et qu’ils reçoivent un traitement équitable lorsqu’ils prennent des décisions sur la façon de dépenser leur argent.
Je pourrais passer une journée entière à énumérer les mesures que nous avons présentées pour aider les consommateurs mais que l’opposition a rejetées. Je constate toutefois que le temps qui m’est attribué est presque écoulé.
Permettez-moi de vous parler d’une autre mesure qui, selon moi, est extrêmement importante: la littératie financière.
Notre gouvernement appuie la littératie financière des Canadiens depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Nous avons créé le poste de chef du développement de la littératie financière et investi de l’argent pour que les Canadiens aient les compétences et les connaissances nécessaires pour prendre des décisions financières éclairées. Comme nous l’avons dit de nombreuses fois, la littératie financière ne sera pas seulement utile aux Canadiens sur le plan individuel, mais également sur le plan collectif, parce qu’elle profitera à l’ensemble de l’économie.
La protection des consommateurs et l’appui des petites entreprises demeurent au centre des préoccupations de notre gouvernement. Nous continuerons donc de travailler sur plusieurs fronts pour apporter des changements positifs dans ces deux secteurs. Depuis la prise de règlements jusqu’à l’adoption volontaire de codes par l’industrie elle-même, les consommateurs jouissent aujourd’hui de protections beaucoup plus grandes que jamais auparavant, même si les produits et les services dont ils peuvent se prévaloir changent au gré de l’évolution de la technologie et de notre monde de plus en plus numérique. Les consommateurs et les entreprises du Canada sont donc les premiers à profiter des mesures exhaustives que nous avons prises; voilà une situation tout à fait appropriée et équitable.
Encore une fois, même si nous appuyons la motion à l’étude aujourd’hui, j’exhorte le NPD à cesser ses petits jeux politiques et à appuyer enfin les innombrables mesures que notre gouvernement a mises de l’avant pour protéger les consommateurs canadiens. Il pourrait peut-être commencer par appuyer le plan d’action économique de 2015.
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Monsieur le Président, j’aimerais dire quelques mots au sujet de la motion qu’a présentée le député de , qui vise à interdire les frais imposés par les banques canadiennes pour la facture papier.
Pour commencer, je me propose d’examiner la question de la facturation de la facture papier dans le contexte des mesures de protection des consommateurs qui sont en vigueur dans le secteur financier. Pendant le reste du temps qui m’est attribué, je proposerai une solution plus sérieuse pour rendre le système plus équitable pour la classe moyenne et pour les Canadiens qui aspirent à en faire partie.
L’équité me semble être le principe sur lequel repose la motion qui a été présentée aujourd’hui. Cette motion réclame « un code de conduite financier obligatoire afin de protéger les consommateurs ». Même si le libellé ne définit pas un objectif précis, je pense que celui qui est recherché est l’équité, ce que toute personne raisonnable ici présente devrait être en mesure d’appuyer.
C’est en effet un objectif qui s’appuie sur nos principes fondateurs de paix, d’ordre et de bon gouvernement, et qui reconnaît que nous avons besoin de solides mesures de protection des consommateurs pour que les Canadiens soient traités de façon équitable lorsqu’ils font un achat ou signent un contrat.
Les rapports de force entre les institutions et les grandes entreprises, d’une part, et les consommateurs, d’autre part, sont inégaux sur les plans de l’information et du pouvoir. La plupart des citoyens ont besoin de la protection d’une loi sur la protection des consommateurs pour rétablir l’équilibre.
Les Canadiens sont fiers de leurs banques, et ils ont raison. Nos banques comptent en effet parmi les plus importantes et les plus solides du monde. Mais ce n’est pas par accident que nous avons aujourd’hui un système bancaire résilient. Il s’est développé et renforcé, principalement depuis les réformes des années 1990, sous l’impulsion du gouvernement solide qu’a été celui de Paul Martin et de Jean Chrétien alors que, dans le reste du monde, notamment en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis, les systèmes bancaires étaient déréglementés. Le Canada avait alors refusé d’emboîter le pas à cette déréglementation mondiale, et je pense que les Canadiens et notre système bancaire s’en félicitent aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, n’importe quel système a besoin d’un certain équilibre. Un système bancaire solide doit être assorti de mesures de protection des consommateurs solides, au nom de l’équité pour tous les Canadiens.
Dans nos sociétés modernes, l’accès à des services bancaires de base est un besoin essentiel des consommateurs. Notre société utilise de moins en moins d’argent liquide. Il est pratiquement impossible, de nos jours, de ne pas avoir un compte bancaire. Le gouvernement fédéral lui-même encourage les Canadiens à utiliser des modes de paiement électroniques. Par exemple, il a annoncé qu’il allait cesser d’envoyer des chèques papier. À partir d’avril prochain, les Canadiens devront accepter tous les paiements du gouvernement fédéral par dépôt direct, y compris les remboursements d’impôt, les prestations fédérales pour enfants, le RPC, la SV et les prestations d’assurance-emploi.
Le gouvernement a dit qu’il n’émettrait de chèques que dans des circonstances exceptionnelles. Par exemple, qu’il continuera d’envoyer des chèques à ceux qui habitent dans des collectivités éloignées et qui n’ont pas accès à une institution financière. Pour tous les autres Canadiens, le gouvernement considère manifestement qu’ils doivent avoir obligatoirement un compte bancaire s’ils veulent recevoir une aide financière.
Les libéraux estiment que le gouvernement devrait faire preuve de plus de compassion, de compréhension et de souplesse, afin de permettre à un plus grand nombre de Canadiens de continuer de recevoir des chèques. Par exemple, il y a beaucoup de personnes âgées qui sont réticentes à utiliser les services bancaires en ligne, ou même des Canadiens à faible revenu qui n’ont pas accès à des services Internet haute vitesse fiables ou qui ne peuvent pas se les payer en permanence.
Nous savons qu'il est maintenant essentiel que les Canadiens puissent avoir accès à des services bancaires de base, plus particulièrement les Canadiens à faible revenu, comme je l'ai mentionné, puisque ces derniers ne peuvent pas se permettre de payer des frais élevés compte tenu de leurs maigres revenus. C'est donc pour cette raison qu'en 2001, le gouvernement libéral a présenté une mesure législative visant à garantir l'accès à des services bancaires de base pour tous les Canadiens, y compris ceux à faible revenu. C'est aussi pour cette raison que le gouvernement libéral a empêché les banques de geler les chèques de 1 500 $ ou moins émis par le gouvernement. C'est également pour cette raison que le gouvernement libéral a instauré des règles obligeant toutes les grandes banques à offrir des comptes à frais modiques. Ces comptes donnent le droit de faire de 8 à 12 transactions par mois et ils offrent une carte de débit, des dépôts et des relevés mensuels gratuits.
Parallèlement, le gouvernement libéral a créé l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, qui surveille l'industrie des services financiers, renseigne les consommateurs et fait respecter de nouvelles mesures plus strictes de protection des consommateurs. Ces réformes ont été proposées par un gouvernement libéral, et elles représentaient un important pas en avant. Par contre, il s'est passé bien des choses au cours des dix dernières années. La technologie a évolué dans tous les domaines. Les téléphones intelligents sont maintenant omniprésents. Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à faire leurs achats et leurs transactions bancaires en ligne, et de plus en plus d'entreprises du secteur des télécommunications et de la radiodiffusion et du secteur bancaire font pression sur les Canadiens afin qu'ils paient leurs factures en ligne, de manière à diminuer les coûts.
Au cours des dernières années, nous avons constaté que la pratique consistant à facturer la facturation est de plus en plus courante. Je tiens à préciser ce qu'on entend par là. Lorsqu'on parle de facturer la facturation, dans la plupart des cas, on parle d'imposer aux clients des frais supplémentaires pour leur poster une facture ou un relevé papier. Cela ne veut pas dire qu'il faut éliminer tous les frais de transaction liés aux paiements.
Selon les estimations du Centre pour la défense de l'intérêt public, l'an dernier, les consommateurs canadiens ont payé entre 495 et 735 millions de dollars par année pour recevoir des factures papier des entreprises de télécommunications et des institutions bancaires. De ce total, 180 millions de dollars ont été versés au secteur bancaire. Le centre a également mené un sondage, qui indiquait que le tiers des Canadiens ne sont pas à l'aise de recevoir leurs factures électroniquement, pour diverses raisons. J'ai parlé des aînés en particulier, qui peuvent être réfractaires à cette pratique.
Bien des Canadiens craignent de devenir victimes d'une arnaque ou d'un vol d'identité sur Internet. Plus tôt cette année, des milliers d'employés à l'Agence du revenu du Canada ont été incapables de reconnaître un courriel hameçon qui leur avait été envoyé dans le cadre d'un test. On peut comprendre que des Canadiens prudents prennent des mesures supplémentaires pour éviter de se faire arnaquer.
Certains Canadiens tiennent à recevoir leur factures sur papier parce qu'ils n'ont simplement pas le choix. Ils ne sont pas abonnés à un service Internet haute vitesse à la maison. C'est un obstacle de taille pour les Canadiens à faible revenu. Selon le dernier sondage de Statistique Canada sur l'utilisation d'Internet par les Canadiens, seuls 58 % des ménages se situant dans le quartile inférieur de la répartition des revenus ont Internet à la maison, contre 98 % et 94 % pour les premiers et deuxième quartiles. Il n'est donc pas surprenant que le sondage du Centre pour la défense de l'intérêt public montre que les Canadiens à faible revenu sont plus susceptibles de payer leurs factures en personne ou par la poste plutôt qu'en ligne, et ils ne sont pas les seuls.
Les Canadiens qui habitent dans des localités rurales éloignées sont moins susceptibles d'avoir un service Internet haute vitesse fiable à la maison. Les personnes âgées sont moins susceptibles d'utiliser régulièrement Internet, de sorte qu'elles risquent davantage de devoir payer des frais supplémentaires pour la facturation sur papier.
Il m'apparaît injuste de pénaliser des Canadiens en leur faisant payer des frais supplémentaires parce qu'ils ont un faible revenu ou qu'ils vivent dans une région où ils n'y a pas de service Internet haute vitesse. Il me semble que nous désavantageons des personnes qui sont déjà désavantagées.
Le CDIP a estimé que les Canadiens qui n'ont pas accès à Internet paient entre 77 et 102 millions de dollars par année pour les factures papier. Les frais de facturation étaient pratiquement du jamais vu avant 2010, mais entre 2010 et 2014, on a mis en place un système qui a obligé certains Canadiens parmi les plus vulnérables à payer des frais supplémentaires pour être informés de ce qu'ils doivent payer pour leurs services bancaires et leurs services de télécommunications, des services considérés comme essentiels dans le monde moderne.
Au cours des derniers mois, de nouvelles mesures de protection des consommateurs ont été adoptées. Le projet de loi a mis en place des mesures pour mettre fin aux frais de facturation dans les secteurs de la radiodiffusion et des télécommunications. Elles interdisent aux fournisseurs de service d'exiger des frais aux consommateurs qui reçoivent des factures papier pour les services sans fil, Internet, de téléphonie et de télévision. Les libéraux ont voté en faveur de ces mesures lors de l'étude article par article du projet de loi.
On a également mis en place de nouvelles mesures pour limiter les frais bancaires. Le gouvernement s'est appuyé sur les réformes mises en oeuvre par les libéraux en 2001 et a élargi les possibilités concernant les comptes bancaires à frais peu élevés ou sans frais. Les étudiants, les aînés à faible revenu et les Canadiens handicapés ont le droit de bénéficier de services bancaires sans frais. Grâce aux comptes à frais peu élevés et aux comptes sans frais, de nombreux Canadiens peuvent éviter de payer des frais de facturation à leur banque.
Toutefois, selon les banques, environ 15 % des Canadiens paient des frais s'ils demandent à recevoir leurs relevés par la poste. Apparemment, les banques sont disposées à éliminer les frais pour les clients qui ont des difficultés financières ou qui n'ont pas accès à Internet, mais davantage peut être fait pour éviter les frais de facturation du secteur financier sous réglementation fédérale.
Bien sûr, tout est dans les détails. L'élimination des frais de facturation ne donnera rien si d'autres frais sont créés ailleurs. Le gouvernement doit établir clairement en quoi consiste facturer la facturation. Cela renvoie-t-il aux factures pour des comptes où le client doit de l'argent, comme les comptes de carte de crédit ou les comptes hypothécaires? Le gouvernement a-t-il une interprétation plus vaste qui comprendrait les relevés pour tous les comptes financiers à la banque, y compris les comptes d'investissement, ou l'interprétation du gouvernement est-elle plus vaste encore? Il semble qu'un petit nombre de personnes tente de transformer le terme de façon à ce qu'il ait une portée beaucoup plus générale et qu'il vise à peu près n'importe quels frais de transaction financière pour n'importe quel paiement. Il faut donc éclaircir la question. Personne n'aime les frais bancaires, mais l'élimination des frais de transaction dans un monde moderne axé sur le commerce électronique doit être faite avec discernement.
Il est très important de reconnaître qu'il existe des moyens concrets pour rétablir l'équité pour les familles canadiennes qui ont du mal à joindre les deux bouts. La motion d'aujourd'hui représente une façon. Le plan équitable des libéraux représente une autre façon d'aider les familles canadiennes de classe moyenne, ainsi que les Canadiens qui s'efforcent de rallier les rangs de la classe moyenne.
Les libéraux ont présenté un plan qui défend les intérêts des familles canadiennes de classe moyenne. Nous sommes conscients du fait qu'un trop grand nombre de familles canadiennes ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Elles croulent sous le poids écrasant d'un niveau record d'endettement personnel, soit 1,66 $ pour chaque dollar de revenu disponible. Les Canadiens se sont endettés davantage au fur et à mesure que la qualité des emplois au Canada s'est détériorée. En fait, selon le service des études économiques de la CIBC, la qualité des emplois au Canada est à son niveau le plus bas depuis un quart de siècle. Des emplois à temps complet avec avantages sociaux ont été remplacés par des emplois à temps partiel.
Trop de Canadiens de la classe moyenne n'ont pas eu de réelle augmentation de salaire depuis longtemps. Trop de jeunes attendent encore la chance de commencer leur carrière. Confrontés à un marché du travail qui offre aux jeunes 160 000 emplois de moins qu'en 2008, ils se sentent de plus en plus forcés de travailler bénévolement, simplement pour acquérir un peu d'expérience. Nous avons tous entendu parler de jeunes diplômés coincés dans un cycle qui les mène d'un stage non rémunéré à un autre, tandis que leurs parents les aident tant bien que mal à payer leurs factures. Cette situation contribue à faire grimper le taux d'endettement des Canadiens, puisque des parents versent un soutien financier direct aux jeunes qui, malgré une solide éducation, n'arrivent pas à trouver un bon emploi et à voler de leurs propres ailes.
De nombreux parents de la classe moyenne retardent leur retraite pour aider leurs enfants adultes qui n'arrivent pas à établir leur autonomie financière. Il n'est plus rare de voir des jeunes Canadiens vivre encore avec leurs parents à l'approche de la trentaine et même plus vieux. Pendant ce temps, l'inégalité des revenus s'accroît. Cette situation ne fait pas qu'éveiller notre sens de l'injustice: elle nuit aussi à la croissance économique, comme le souligne notamment le Fonds monétaire international.
Un gouvernement libéral rendrait la fiscalité plus équitable et réduirait le taux d'imposition de la classe moyenne de 7 %, ce qui représenterait un allégement fiscal de 3 milliards de dollars pour ceux qui en ont le plus besoin. Nous pourrions nous le permettre en demandant aux Canadiens les plus riches de fournir un peu plus d'argent pour que la classe moyenne en fournisse un peu moins. Nous créerions une nouvelle tranche de revenu comprenant le premier centile des contribuables, soit les gens qui gagnent plus de 200 000 $.
Nous annulerions en outre le stratagème de fractionnement du revenu de 2 milliards de dollars conçu par les conservateurs puisque, selon l'Institut C.D. Howe, seules les familles les plus riches du Canada, celles qui figurent dans les 15 premiers centiles de l'échelle des revenus, profiteront de cette mesure. Le fractionnement du revenu permettrait à ceux qui n'ont pas besoin d'aide de se retrouver avec 2 000 $ de plus. Aucune famille monoparentale ni aucune famille à faible revenu n'en profitera. Selon l'Institut C.D. Howe, 85 % des ménages canadiens, c'est-à-dire ceux qui auraient le plus besoin d'aide, ne tireront pas un sou du fractionnement du revenu.
Selon le directeur parlementaire du budget, en plus d'être plus susceptibles de pouvoir bénéficier du fractionnement du revenu, les familles riches en tireront d'autant plus d'argent que leurs revenus seront élevés. Les conservateurs fournissent la plus grande quantité d'aide à ceux qui en ont le moins besoin. Nous ne pensons pas qu'il soit juste de demander aux Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts de payer la note pour accorder un allégement fiscal à la famille du premier ministre, ni d'ailleurs à la famille du chef du Parti libéral du Canada.
Le fractionnement du revenu est non seulement injuste, mais il complique aussi inutilement le régime fiscal et nuit à la croissance. Il faut suivre un processus en 85 étapes simplement pour présenter une demande. Même les fiscalistes du ministère des Finances qui ont rédigé les règles se sont trompés les trois premières fois que cette mesure a été présentée au Parlement. Comme je l'ai déjà dit, cette mesure nuit également à la croissance. Le directeur parlementaire du budget a montré que le fractionnement du revenu allait affaiblir notre économie, au lieu de la renforcer. Il estime qu'il pourrait coûter l'équivalent de 7 000 emplois à temps plein.
Le plan libéral permettrait davantage de favoriser la croissance économique et d'alléger l'important coût financier que les familles doivent assumer pour élever leurs enfants. Un gouvernement libéral fournirait un chèque mensuel non imposable plus gros aux familles canadiennes ayant des enfants. Dans le cadre de notre plan, toutes les familles dont le revenu annuel est inférieur à 150 000 $ par année recevraient davantage de prestations mensuelles.
Grâce à la nouvelle allocation canadienne aux enfants que les libéraux instaureront, une famille typique de deux parents et deux enfants dont le revenu annuel se chiffre à 90 000 $ recevrait chaque mois un montant libre d'impôt de 490 $. Aux termes du plan des conservateurs, cette famille recevrait seulement 275 $ après impôts.
Si on compare les deux plans, les Canadiens obtiendraient 2 500 $ non imposables de plus par année grâce à celui des libéraux par rapport à ce que leur verse actuellement le gouvernement conservateur. Cette même famille avec deux enfants gagnant 90 000 $ par année serait donc plus riche de 2 500 $ par année, chaque année.
Grâce au plan libéral, les familles ne comptant qu'un seul parent et un enfant et gagnant 30 000 $ par année recevraient 533 $ non imposables de plus par mois. C'est nettement plus que les 440 $ que leur versent actuellement les conservateurs.
Grâce au plan libéral pour redonner, les familles avec deux enfants gagnant 45 000 $ par année recevraient annuellement 4 000 $ de plus après impôt que ce qu'ils recevront tant que les conservateurs seront au pouvoir.
Tout est une question de choix, et les Canadiens sont présentement devant une alternative: d'un côté, les conservateurs qui allègent le fardeau fiscal des mieux nantis, et de l'autre, les libéraux qui se sont dotés d'un plan pour redonner à la classe moyenne, et au coeur duquel se trouve une nouvelle allocation canadienne aux enfants plus juste, plus généreuse et plus simple.
Les libéraux croient en un pays où chacun trouve son compte. Nous laisserons davantage d'argent dans les poches des familles canadiennes de la classe moyenne et de ceux qui travaillent d'arrache-pied pour en faire partie.
En conclusion, la motion dont la Chambre est aujourd'hui saisie veut mettre fin à des frais qui, quoique peu élevés, n'en constituent pas moins un irritant pour les Canadiens. Elle mérite donc de recevoir l'appui de tous les partis. Il ne faut juste pas oublier qu'un éventuel gouvernement libéral irait encore plus loin en s'attaquant aux choses qui constituent des irritants d'envergure pour les Canadiens.
Nous offririons une aide véritable aux familles canadiennes en difficulté, ainsi qu'une baisse d'impôt à la classe moyenne, ce qui laisserait plus d'argent aux familles canadiennes qui en ont le plus besoin. L'allocation canadienne aux enfants que proposent les libéraux aiderait les familles canadiennes les plus vulnérables, c'est-à-dire les familles à revenu faible ou moyen avec enfants.
Nous avons les moyens de prendre de telles mesures tout en équilibrant le budget, car nous sommes prêts à demander aux familles canadiennes mieux nanties de contribuer davantage financièrement. Cela est juste et bénéfique pour l'emploi et la croissance, parce qu'une baisse du fardeau fiscal des Canadiens à revenu faible ou moyen est plus susceptible de stimuler l'économie canadienne.
Nous avons d'autres plans pour stimuler l'emploi et la croissance futurs et assurer l'équité pour les familles de la classe moyenne canadienne. Nous avons hâte de gouverner après les prochaines élections et de mettre de l'avant des mesures qui viendront véritablement en aide à ces familles.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler de la motion présentée par l'opposition. Je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je pense que la motion à l'étude à la Chambre aujourd'hui est très importante pour la plupart des Canadiens ordinaires. Elle demande au gouvernement d'interdire aux banques d'imposer des frais de facturation, au moyen de l'adoption d'un code de conduite financier obligatoire afin de protéger les consommateurs.
Prenons quelques instants pour réfléchir au contenu de cette motion. Le Canada compte sept banques à charte, dont seulement cinq sont de taille considérable. Pour la gouverne de mes collègues, j'aimerais décrire rapidement la situation financière de ces institutions bancaires.
La Banque Royale du Canada a des actifs de 655 milliards de dollars; la Banque Toronto-Dominion, 557 milliards de dollars; la Banque Scotia, 496 milliards de dollars; la Banque de Montréal, 236 milliards de dollars; et la CIBC, 336 milliards de dollars.
Au cours des deux premiers trimestres de l'année seulement, les banques ont engrangé des profits de 15 milliards de dollars. Comme il ne s'agit que de la première moitié de l'année, on peut dire sans se tromper que les institutions bancaires n'ont pas trop de mal à joindre les deux bouts.
Ces sociétés disposent d'actifs colossaux, qui sont fondés sur les dépôts faits par des Canadiens. Voici la valeur de l'argent de Canadiens détenu par les principales banques du pays: la Banque Royale, près de 400 milliards de dollars; la Banque Toronto-Dominion, 391 milliards de dollars; la Banque Scotia, 350 milliards de dollars; la Banque de Montréal, 236 milliards de dollars; et la CIBC, 336 milliards de dollars. Elles ne sont donc pas obligées d'imposer tous les frais possibles et imaginables aux Canadiens pour se maintenir à flot.
Je félicite ces institutions financières qui ont réussi à maintenir une stabilité remarquable au cours d'une période difficile sur le plan économique.
Je tiens également à souligner que ces banques comptent plus de 250 000 employés qui fournissent, dans l'ensemble, un excellent service aux consommateurs et apportent une aide considérable à leur collectivité sous forme d'oeuvres caritatives et de collectes de fonds pour les organismes de bienfaisance.
Je salue en particulier le personnel de la Banque Toronto-Dominion. En tant que porte-parole du NPD en ce qui concerne les questions touchant la communauté LGBTQ, je sais que cette institution financière a soutenu très généreusement les activités de la Fierté gaie en différents endroits du pays et encouragé la fin de l'homophobie en milieu de travail, à l'égard des employés comme des clients. Je ne prétends donc pas que les banques ne font jamais rien de bien. Elles font souvent de bonnes choses. Ce que je dis, c'est ce que dit cette motion: il n'est pas nécessaire que les banques soustraient 180 millions de dollars par année à leurs clients en frais de facturation.
Voilà maintenant que le gouvernement se dit en faveur de la motion. C'est fort intéressant. Si les conservateurs avaient seulement mis cette mesure dans le budget, les Canadiens auraient 180 millions de dollars de plus dans leurs poches. Est-ce un simple oubli, ou viennent-ils tout juste de s'apercevoir qu'ils sont en faveur?
Je parle d'« oubli » très sérieusement, parce que, dans le discours du Trône de 2013, le gouvernement avait promis de mettre fin aux frais de facturation dans les secteurs de compétence fédérale. Il l'a fait, mais seulement pour les entreprises de télécommunications, pas pour les banques. Celles-ci ont été soustraites à la mesure. Ou bien des pressions ont été exercées, ou bien les conservateurs ont oublié leur promesse d'interdire les frais de facturation dans le secteur public.
Les libéraux se disent, eux aussi, en faveur de la motion, mais je leur rappellerai que c'est eux qui ont instauré les codes de conduite volontaires pour les banques. Les codes de conduite établis n'étaient pas obligatoires. Or, nous avons constaté à maintes reprises que les codes de conduite volontaires ne fonctionnent pas pour les institutions financières.
Je veux revenir sur un autre exemple, qui est très important pour certains électeurs de ma circonscription et qui montre ce qui arrive en cas de différend avec une banque. En 1996, les libéraux — et je les en félicite — ont créé ce qu'on appelle l'Ombudsman des services bancaires et d'investissement. C'était en 1996. En cas de différend avec une banque, une personne pouvait s'adresser à un organisme indépendant, sans but lucratif, pour obtenir une médiation et de l'aide pour affronter les grandes banques.
Au fil du temps, les banques ont commencé à ne pas aimer les décisions du médiateur indépendant, neutre, sans but lucratif, de sorte qu'en 2008, la Banque Royale du Canada s'est retirée. Pourquoi? Parce que la mesure législative des libéraux ne rendait pas l'adhésion obligatoire. Elle était facultative. Lorsque la Banque Royale s'est retirée, sans conséquence, la Banque Toronto-Dominion a surveillé de près la situation et, en 2011, a décidé de se retirer.
Là encore, le NPD a soulevé cette affaire à la Chambre, demandant si les banques pouvaient ne pas avoir ce service de médiation indépendant. La question a été clarifiée par les conservateurs en 2012, mais ils ont dit que les banques devaient avoir un mécanisme de règlement des différends par un tiers, sans préciser que ce devait être l'Ombudsman des services bancaires et d'investissement, indépendant et sans but lucratif.
Qu'ont fait la Banque Royale et la Banque TD? Elles ont engagé des entreprises chargées de fournir des services de médiation indépendants.
S'il y avait un litige entre une banque et un client, que penserait ce client si l'affaire était portée devant un tiers embauché par la banque? La plupart des Canadiens seraient d'avis que ce tiers n'a pas l'indépendance nécessaire pour que ses décisions soient dignes de confiance.
Bref, le gouvernement a eu l'occasion de soumettre de nouveau les banques au jugement de l'Ombudsman des services bancaires et d'investissement, mais il ne l'a pas fait. De leur côté, les libéraux sont restés étonnamment muets sur la question de la résolution des litiges avec les banques.
Le problème se limite-t-il aux frais de facturation? Certaines personnes se demandent pourquoi le NPD a choisi un enjeu aussi mineur. En fait, ces gens ne tiennent pas compte du fait que cet enjeu est loin d'être négligeable pour la plupart des gens et que le total des frais de facturation payés par les Canadiens s'élève à 180 millions de dollars. Il s'agit donc d'une question importante pour la plupart des consommateurs.
Cependant, ce n'est pas seulement sur cela que le NPD s'est fondé pour démontrer que les codes de conduite volontaires à l'égard des frais ne fonctionnent tout simplement pas. En 2012, nous avons mené une campagne pour informer les gens de l'énorme somme d'argent que les banques perçoivent avec les frais de transaction. Ces frais sont exigés lorsque les gens déposent de l'argent dans leur compte ou effectuent un retrait. Qu'il s'agisse d'un dépôt ou d'un retrait, cet argent leur appartient, mais les banques leur imposent des frais pour effectuer ces transactions. Les banques font valoir que ces transactions ont un coût et qu'elles doivent donc imposer des frais pour le recouvrer.
Notre porte-parole en matière de protection des consommateurs a travaillé très fort pour découvrir quel est le coût réel que les banques doivent assumer. Nous savons qu'elles exigent entre 1,50 $ et 3 $ par transaction lorsqu'une personne effectue un dépôt ou un retrait, à moins qu'elle soit inscrite à un régime spécial. Dans ce cas, la banque lui accorde quelques transactions gratuites, sinon, les consommateurs seraient complètement révoltés.
Quel est le coût réel? Il est de 36 ¢ par transaction.
Or, lorsque le NPD a présenté une motion à la Chambre pour établir un plafond de 50 ¢ pour ces frais de transaction bancaire, ce qui aurait quand même permis aux banques de réaliser un profit substantiel, ni les libéraux, ni les conservateurs ne l'ont appuyée. Ils ont dit que, selon les codes de conduite volontaires, il appartenait aux banques de déterminer si les frais étaient appropriés ou non.
Encore une fois, les consommateurs ont bien peu de recours, car lorsqu'on compare les frais bancaires, on se rend compte que ceux-ci sont presque tous semblables. Donc, si les consommateurs ne sont pas satisfaits des services offerts par l'une des cinq grandes banques et se tournent vers une autre institution financière, on leur offrira les mêmes conditions.
Je tiens à parler d'un autre aspect qui n'est pas abordé dans la motion à l'étude aujourd'hui, en l'occurrence les frais de mainlevée d'hypothèque. De plus en plus, au Canada, on constate que les gens qui finissent de payer leur hypothèque, sont propriétaires à part entière de leur maison et sont finalement libérés de leurs obligations envers leur banque doivent payer des frais à celle-ci parce qu'ils ont fini de payer leur hypothèque.
Au départ, au Canada, on imposait ce qu'on appelle des frais de mainlevée d'hypothèque. Aujourd'hui, j'ai fait des vérifications, et j'ai constaté que les cinq grandes banques imposent des frais de mainlevée d'hypothèque de 200 $ à 400 $. Je conviens qu'il y a certains coûts associés aux formalités administratives, mais les banques ont empoché des profits sur ces hypothèques pendant 25 ou 30 ans. Elles ne prêtent pas cet argent gratuitement. Elles imposent des intérêts, mais quand les gens finissent de payer leur hypothèque, ils doivent encore payer des frais.
Toutefois, au cours des cinq dernières années, les frais se sont mis à se multiplier. En plus des frais de la mainlevée d'hypothèque, il faut parfois payer des frais d'inscription en ligne. En Ontario, ces frais s'élèvent à 70 $. Il nous faut donc payer la banque pour éteindre l'hypothèque, puis payer pour inscrire au cadastre que l'hypothèque est remboursée. Alors, il faut payer pour payer, puis payer encore pour dire à tout le monde qu'on a payé.
Certains doivent aussi payer des frais de réinvestissement. Les banques ont décidé que, si une personne remboursait son hypothèque et allait obtenir un prêt ailleurs, elle devait payer à la banque le coût de la recherche d'un nouvel emprunteur. La plupart des banques font payer des frais de 300 $ à la personne qui vient juste de lui rembourser tout l'argent qu'elle avait emprunté. Essentiellement, elles nous disent que nous devons nous occuper de lui trouver un nouveau client. De plus, lorsqu'on change de banque, il faut payer des frais de rétrocession de 260 $. Et, bien entendu, toutes les banques facturent des frais très considérables à quiconque souhaite rembourser son hypothèque avant l'échéance.
J'en aurais encore long à dire sur les pratiques des banques, mais je tiens à préciser, en terminant, que je n'ai rien contre les employés des banques. La plupart de ces employés sont comme les autres Canadiens ordinaires. Mais ils ont à subir la colère des consommateurs au guichet ou dans leur bureau lorsqu'ils doivent les obliger à payer ces frais, et j'ai une certaine sympathie pour ces employés.
Nous avons entendu aujourd'hui tous les partis dire qu'ils sont pour que nous mettions fin aux frais payer pour payer. J'espère que cette motion sera adoptée à l'unanimité par la Chambre et, lorsqu'elle aura été adoptée, j'aimerais qu'on y donne suite concrètement. J'espère que les conservateurs ne feront pas comme dans le cas de l'élimination de la taxe sur les tampons ou d'autres mesures pour lesquelles ils ont voté, sans malheureusement prendre les mesures nécessaires pour permettre aux consommateurs d'économiser tout de suite de l'argent.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de parler de la motion proposée par l'infatigable député de , qui a à coeur de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et de faire disparaître tous ces frais qui, aussi ridicules soient-ils, n'en ont pas moins une incidence bien réelle dans la vie des gens. On pourrait même dire qu'il s'agit de frais cachés, puisque, bien souvent, les gens ne savent même pas qu'ils les paient tant qu'ils n'examinent pas leurs relevés bancaires.
Le gouvernement devrait mettre sur pied un code de conduire financière d'application obligatoire afin de protéger les consommateurs et d'interdire aux banques canadiennes de recourir à quelque pratique que ce soit consistant à facturer la facturation. Je crois que tous les partis sont d'accord. Espérons que le gouvernement conservateur fera comme il l'a fait après le débat sur les produits d'hygiène féminine et donnera rapidement suite à la motion dont la Chambre est actuellement saisie.
Pour que tout le monde se comprenne bien, je rappelle qu'il n'est pas question ici des frais colossaux et scandaleux que demandent les entreprises émettrices de cartes de crédit lorsqu'elles prêtent de l'argent aux titulaires ni des frais associés à ces mêmes cartes de crédit. Il n'est pas question non plus de l'énorme fardeau que les frais de transaction font assumer aux entreprises, et plus particulièrement aux PME.
Nous débattons aujourd'hui de la pratique qui consiste à facturer la facturation — « pay-to-pay » en anglais —, dont les Canadiens ont commencé à faire l'objet. Certaines personnes pourraient penser que le terme « pay-to-pay » en anglais signifie vivre de paie en paie. Ce n'est pas le cas. Le terme a été inventé par un jeune bénévole à Toronto qui a demandé si nous devons payer pour payer. Le terme signifie qu'il faut payer des frais pour payer une facture ou utiliser des services bancaires. C'est sur cela que porte la motion.
Comme le savent les députés, les banques facturent des frais élevés pour l'envoi de la facture papier. Tous les Canadiens n'ont pas accès à Internet. D'après Statistique Canada, un ménage sur cinq n'est pas abonné à Internet et 46 % des ménages dont le revenu est inférieur à 30 000 $ ne le sont pas.
Quelque 40 % des aînés canadiens n'utilisent pas Internet. Beaucoup d'électeurs, jeunes de coeur et autres, me parlent des répercussions que ces frais ont sur leur vie quotidienne. Certains aînés vivent avec un revenu fixe, un revenu très limité, qui n'augmente pas au même rythme que le coût de la vie, et ils trouvent que ces nouveaux frais poussent comme des champignons.
Il est question de certaines des plus grandes banques canadiennes. Durant les deux premiers semestres, les cinq plus grosses banques ont enregistré un profit de 16 milliards de dollars. À elle seule, la Banque royale du Canada a empoché cinq milliards de dollars. Ce sont ces banques qui ont l'intention d'imposer des frais de facturation, que ce soit des frais pour payer une facture ou rembourser une hypothèque, entre autres.
Rappelons que la Banque royale du Canada a fait la manchette lorsque, dans le but de réduire ses dépenses, elle a mis à pied des travailleurs canadiens vaillants et qualifiés pour les remplacer par des travailleurs étrangers temporaires. C'est seulement lorsqu'elle s'est fait prendre et dénoncer par les médias que cette institution bancaire s'est mise à défendre l'idée des emplois canadiens pour les Canadiens. Malgré ses profits de milliards de dollars, cette banque impose des frais aux travailleurs canadiens et met de la pression sur les familles de la classe moyenne et celles qui aspirent à y entrer. Ces nouvelles pressions sont considérables.
Il est très difficile de comprendre pourquoi les banques imposent de tels frais. J'ai toujours pensé que l'automatisation entraînerait une réduction des frais de fonctionnement ou leur élimination, mais il semble en être autrement. Avec la venue de l'automatisation, de nombreux emplois disparaissent, alors que les banques prennent — ou subtilisent — encore plus d'argent aux consommateurs.
Les Canadiens ne devraient pas avoir à se départir de leur argent durement gagné pour recevoir un relevé bancaire ou payer une facture. Les banques où les gens déposent leur argent bénéficient sûrement de cet argent, car elles ne versent presque aucun intérêt sur ces dépôts. Les banques imposent déjà des intérêts assez élevés lorsqu'une personne fait un retrait. Comme nous le savons, ces taux d'intérêt peuvent varier considérablement. Par exemple, ceux des cartes de crédit peuvent aller de 18 % à 21 %. Même emprunter de l'argent de la banque peut être très coûteux. Toutefois, quand les gens déposent leur argent à la banque, ils n'obtiennent presque rien en retour.
Les conservateurs ont acquis la fâcheuse réputation d'être de grands parleurs, mais de petits faiseurs. En effet, le gouvernement conservateur répète constamment les mêmes promesses et, chaque fois, il agit comme s'il prenait un nouvel engagement. C'est ce qu'il fait avec le budget dont il fait actuellement la promotion auprès de la population canadienne, alors que le plan d'action n'a même pas franchi toutes les étapes à la Chambre des communes ou au Sénat.
Dans le discours du Trône de 2013, le gouvernement a annoncé que les conservateurs prendraient finalement des mesures pour « mettre un terme aux politiques “payer pour payer” afin que les consommateurs n'aient pas de frais pour l'obtention de relevés papier. »
Le gouvernement a promis la même chose dans le budget de 2014, dans lequel on peut lire qu'il « éliminera la pratique consistant à facturer la facturation ». Qu'ont fait les conservateurs dans la mesure législative qu'ils ont ensuite présentée afin de régir les entreprises de télécommunications? Ils ont exclu les banques, qui font des milliards de dollars de profit. Je suis certaine que les Canadiens se demandent quel genre de pots-de-vin les conservateurs ont reçus ou quelle forme de pression les banques ont exercée.
Ce n'est pas comme si les frais payés par les Canadiens étaient minimes. Chaque année, ils paient 180 millions de dollars uniquement pour recevoir des relevés bancaires. Personne ne devrait avoir à payer de frais pour recevoir des relevés bancaires ou pour s'acquitter de ses factures, mais c'est exactement ce que l'on impose aux travailleurs canadiens.
J'ai ici des citations de travailleurs canadiens et d'aînés.
L'Association canadienne des individus retraités a déclaré: « Il ne semble pas très juste que les clients, pour des raisons indépendantes de leur volonté, se voient imposer des frais de 2 $ supplémentaires pour avoir le privilège de payer leur facture. » Certaines banques imposent des frais encore plus élevés.
Quant au Centre pour la défense de l'intérêt public, il recommande que « [...] le gouvernement du Canada donne suite à son engagement à éliminer l’imposition des frais supplémentaires facturés aux consommateurs canadiens afin de recevoir un relevé ou une facture papier ».
Cela n'a rien d'amusant. Toutefois, on a souvent recours à l'humour pour prouver à quel point certaines politiques sont ridicules. Lors d'une série spéciale diffusée sur les ondes de CBC en octobre 2013, dans le cadre de l'émission Marketplace, on a signalé que les frais sur les factures et les relevés papier figuraient parmi les coûts les plus stupides exigés au Canada, devançant les frais imposés par Ticketmaster, les frais exigés par des compagnies aériennes pour le choix de sièges et même les frais de guichet automatique.
Les gens dénoncent de plus en plus la situation. Les Canadiens ne devraient pas avoir à attendre qu'une autre promesse faite ne soit pas tenue. J'exhorte mes collègues d'en face à faire ce qu'ils ont fait dans le cas de la taxe sur les tampons et à donner suite à cette motion.
Cette mesure aiderait énormément les Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Ces frais causent un tort injuste aux aînés, aux personnes qui n'ont pas accès à Internet et aux familles qui ont déjà de la difficulté à payer les factures. Il faut aussi tenir compte du fait qu'un nombre croissant de Canadiens, dont je fais partie, s'inquiètent de la fraude et du vol d'identité en ligne. Les Canadiens sont essentiellement pénalisés en se voyant imposer des frais croissants parce qu'ils choisissent d'effectuer leurs transactions bancaires en n'utilisant pas Internet.
Enfin, j'exhorte mes collègues à adopter cette motion aujourd'hui et à la mettre en oeuvre d'ici la fin de la semaine, comme cela a été fait dans le cas de la taxe sur les tampons.