Que le sixième rapport du Comité permanent de la santé, présenté le mardi 21 octobre 2014, soit agréé.
-- Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour parler des risques graves et permanents que l'usage de la marijuana présente pour la santé, surtout chez les jeunes.
Je partagerai mon temps de parole avec la .
Le rapport dont nous sommes saisis aujourd'hui, qui vient du comité de la santé, dont j'ai le plaisir de faire partie, situe cette sérieuse préoccupation en matière de santé publique dans son contexte. Il tranche nettement avec la proposition inquiétante du chef libéral, qui suggérait de vendre la marijuana dans les magasins, comme l'alcool et les cigarettes, de sorte qu'il serait encore plus facile pour les enfants et les jeunes de s'en procurer et d'en consommer.
Si la marijuana est illégale, c'est pour une raison qui est bien documentée dans ce rapport sur les méfaits de la marijuana et les risques qu'elle pose pour la santé. D'ailleurs, le président de l'Association médicale canadienne a fort bien résumé la question quand il a déclaré que « spécialement chez les jeunes, la preuve est irréfutable — la marijuana est dangereuse ».
C'est pourquoi le gouvernement conservateur veut empêcher les enfants et les jeunes de consommer de la marijuana. Contrairement au chef libéral, nous ne voulons pas faciliter l'accès aux drogues illégales.
Dans le cadre de la Stratégie nationale antidrogue, le gouvernement accorde environ 100 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer la sensibilisation aux drogues illicites et malsaines et pour combattre la production et la distribution de celles-ci. À l'opposé, le chef libéral veut légaliser la marijuana et ainsi faire en sorte qu'il soit plus facile pour les enfants et les adolescents de se procurer cette drogue et de la consommer. Le plan du Parti libéral est irresponsable, et il aura un seul effet indiscutable: il accroîtra l'accès à la marijuana et la consommation de cette drogue.
Tandis que le chef du Parti libéral a dit à un journaliste qu'il avait fumé de la marijuana cinq ou six fois, même depuis qu'il est député, et veut que la consommation de marijuana puisse devenir une activité quotidienne normale pour les Canadiens, le gouvernement conservateur, lui, contribue à la sécurité et à la santé de nos collectivités grâce à des efforts concertés visant à empêcher la consommation de drogues illicites, à traiter la dépendance et à réduire la production et la distribution de drogues illicites.
Les responsables de la Stratégie nationale antidrogue et de la GRC travaillent en étroite collaboration pour sensibiliser la population à cet important problème de santé publique. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le chef libéral, lui, traite ce problème à la légère. La Stratégie nationale antidrogue comprend trois plans d'action, qui portent sur la prévention, le traitement et l'application de la loi.
Le plan d'action sur la prévention vise à empêcher les jeunes de consommer des drogues illicites en les sensibilisant davantage à leurs effets néfastes sur la santé, de même qu'à mettre en place des interventions communautaires pour prévenir la consommation de drogues.
Le plan d'action sur le traitement appuie des systèmes et des services efficaces pour le traitement et la réadaptation, en mettant en oeuvre des approches novatrices axées sur la collaboration.
Le plan d'action sur l'application de la loi vise à réprimer le trafic de drogue de façon sûre, en ciblant surtout les organisations criminelles.
La GRC a organisé des milliers d'activités communautaires afin de sensibiliser les jeunes aux risques liés à la consommation de drogues illicites, dont le programme Les enfants et la drogue, un programme national de prévention à l'intention des parents, qui fournit à ces derniers des stratégies pour prévenir la consommation d'alcool et d'autres drogues chez leurs enfants d'âge scolaire. Le Programme de sensibilisation aux dangers de la drogue, plus communément appelé le programme D.A.R.E., vise à fournir aux écoliers les compétences dont ils ont besoin pour reconnaître les pressions sociales qui pourraient les inciter à essayer le tabac, l'alcool ou d'autres drogues, et pour résister à ces pressions. Le programme Bouclier autochtone aide les jeunes Autochtones à prendre des décisions éclairées relativement à la consommation d'alcool et de drogues, et à les informer au sujet de solutions de rechange saines.
Sensibiliser les jeunes aux effets nocifs de la consommation de marijuana est une responsabilité que la GRC prend au sérieux, et le gouvernement conservateur la félicite pour les services qu'elle offre aux collectivités. En effet, le président actuel de l'Association médicale canadienne a été très clair sur le sujet lorsqu'il a déclaré que toutes mesures visant à mettre de l'avant les dangers, les préjudices et les effets secondaires possibles causés par la consommation de marijuana seront les bienvenues.
Le rapport du comité de la santé expose clairement ce que tous les députés de la Chambre devraient savoir, c'est-à-dire que consommer de la marijuana cause un préjudice au cerveau en développement des adolescents et aux poumons de tout un chacun, et cause d'autres préjudices graves. C'est essentiellement ce qui est si inacceptable dans le plan irresponsable du chef libéral, qui cherche à donner l'impression que consommer de la marijuana constitue une activité quotidienne acceptable.
Le gouvernement conservateur est conscient de ses responsabilités à l'égard des familles canadiennes en ce qui concerne la prévention de la consommation de marijuana chez les jeunes. C'est pourquoi nous avons adopté de nouvelles règles strictes pour éradiquer les installations de culture de marijuana dans les quartiers résidentiels.
Pour ce qui est de l'application de la loi, la GRC a lancé l'Initiative relative aux cultures de marihuana en septembre 2011 pour mieux régler la question des installations de culture de marijuana. Cette initiative a permis de renforcer la collaboration entre les organismes gouvernementaux, les groupes communautaires, les commerçants et les membres des collectivités. Elle a également donné lieu à de nombreuses activités d'application de la loi réussies.
Dans le cadre de la Loi sur la sécurité des rues et des communautés, le gouvernement a aussi prévu des peines minimales obligatoires pour les infractions graves liées aux drogues commises par des membres du crime organisé ou des personnes ciblant des jeunes, et il a fait passer de 7 à 14 ans la peine maximale d'emprisonnement pour la fabrication de drogues désignées, y compris de la marijuana.
Chose choquante, le chef libéral ne croit même pas qu'il soit une bonne idée de démanteler les dangereuses installations de culture de marijuana à domicile. Il a rapidement condamné les efforts déployés à cette fin, en tenant les propos suivants:
Nous craignons que l'approche hypercontrôlée actuelle concernant la marijuana [...], qui empêche les gens de s'adonner à leur propre culture, ne constitue pas un pas dans la bonne direction.
Il est inutile que l'État soit surprotecteur à cet égard [...]
Les domiciles où la marijuana est cultivée présentent un risque d'incendie parce qu'une telle culture nécessite le réaménagement des installations électriques afin de permettre la mise en place d'un système d'éclairage puissant. Leur taux d'humidité est aussi très élevé, ce qui donne lieu à une prolifération malsaine des moisissures. De plus, ces lieux sont parfois piégés afin d'empêcher le vol de ces drogues. Il peut y avoir des enfants qui vivent dans ces domiciles. Ces installations sont extrêmement dangereuses pour les enfants. Malheureusement, le chef libéral considère qu'il est plus important de permettre à des hippies vieillissants de s'adonner à leur propre culture. J'aimerais pouvoir édulcorer les propos du chef libéral, mais ils reflètent ses véritables croyances. Le chef libéral pense que le gouvernement conservateur est surprotecteur parce qu'il cherche à protéger les enfants et les adolescents.
Le chef libéral veut que fumer de la marijuana devienne une activité normale et quotidienne pour nos jeunes. Il veut rendre la marijuana disponible dans les magasins, comme l'alcool et les cigarettes, et il veut qu'elle soit cultivée dans des résidences privées partout au Canada. C'est le genre d'approche irresponsable qui prouve quotidiennement aux parents canadiens que le chef libéral est dépassé par les événements.
La conduite avec facultés affaiblies par la marijuana est une autre préoccupation soulevée dans ce rapport du comité de la santé. Tout le monde semble savoir qu'il est mal de conduire avec les facultés affaiblies par l'alcool et qu'il ne faut pas boire et conduire. C'est un message qui est véhiculé depuis longtemps. Par contre, les gens comprennent moins bien le problème de la conduite avec les facultés affaiblies par les drogues. Cette dernière est dangereuse et illégale, et elle pose un risque pour nos collectivités et les Canadiens.
Il ressort d'un rapport publié en 2011 par le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies que des drogues sont présentes dans le sang d'environ un tiers des conducteurs blessés mortellement. C'est presque autant que l'alcool. De plus, le groupe d'âge le plus à risque est celui des jeunes hommes de 16 à 24 ans, et la marijuana est leur drogue de prédilection. De surcroît, il ressort d'une étude réalisée par le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé que 26 % des répondants pensent qu'un conducteur ne peut pas être inculpé s'il conduit avec les facultés affaiblies par la marijuana. Donc, nombre de conducteurs morts âgés de 16 à 24 ans chez qui on a retrouvé de la marijuana dans le sang ne savaient pas qu'il est dangereux ou illégal de conduire après avoir fumé de la marijuana.
Selon le Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies, 15,8 % des jeunes ont admis être montés à bord d'une voiture dont le conducteur avait fumé de la marijuana dans les deux heures précédentes. C'est pourquoi la GRC travaille à prévenir la conduite avec facultés affaiblies et à sensibiliser nos jeunes. Dans le cadre des séances Discussions GRC, la GRC a organisé une série de vidéoconférences interactives en direct pour permettre aux élèves de partout au pays de discuter de nombreux enjeux importants, dont la conduite avec facultés affaiblies et les distractions au volant.
Le chef libéral nous a reproché de ne pas aller dans la bonne direction avec cette approche, et pourtant, nous voyons des résultats. L'enquête menée par la GRC auprès des jeunes révèle une baisse du nombre d'élèves ayant un permis de conduire qui prennent le volant après avoir consommé de la marijuana ou qui montent à bord d'un véhicule dont le conducteur a consommé de la marijuana. Ces mesures et d'autres initiatives améliorent la situation dans les collectivités d'un bout à l'autre du pays.
Selon l'Enquête de surveillance canadienne de la consommation d'alcool et de drogues, le taux de consommation de la marijuana chez les jeunes a diminué de près de 30 % depuis 2008 et de 45 % depuis 2004. Toutefois, tous ces efforts seront contrecarrés par le plan irresponsable des libéraux pour légaliser la marijuana et l'insistance de leur chef à normaliser la pratique, car les enfants et les adolescents auraient ainsi beaucoup plus de facilité à se procurer de la marijuana et à en consommer. Cela rendrait également le cannabis socialement acceptable, au point même d'en faire un signe de prestige auprès des jeunes. Le gouvernement conservateur, lui, veut empêcher les enfants et les adolescents de fumer de la marijuana. Nous n'appuierons donc pas l'idée de faciliter l'accès aux drogues illégales.
Le débat d'aujourd'hui tombe à point. Notre position repose sur des faits, et c'est le bon message en matière de santé publique à transmettre aux adolescents canadiens et à leurs parents.
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Monsieur le Président, je suis ravie d’avoir l’occasion de contribuer à la discussion d’aujourd’hui sur les graves risques à long terme pour la santé de la consommation de marijuana, en particulier pour nos jeunes.
J’aimerais d’abord féliciter le comité de la santé pour son excellent travail concernant le rapport dont nous sommes saisis aujourd’hui. Je crois comprendre que le comité a entendu durant un mois les témoignages convaincants de divers témoins, y compris des spécialistes du domaine médical, des chercheurs et des représentants de la GRC et du gouvernement.
Le rapport prouve clairement que l’ancien président de l’Association médicale canadienne avait raison lorsqu’il a dit que « spécialement chez les jeunes, la preuve est irréfutable — la marijuana est dangereuse ». Pour comprendre pourquoi il est si important de tenir une telle discussion aujourd’hui, il suffit de comparer cette réalité avec le plan du chef libéral de faire de la consommation de marijuana une banale activité quotidienne pour les jeunes et de permettre la vente de marijuana dans les magasins, à l’instar de l’alcool et des cigarettes.
Le présent rapport présente une évaluation complète des risques de dépendance et des effets négatifs sur le développement du cerveau des jeunes que peut entraîner la marijuana. Les données sont claires. Lorsque les jeunes fument de la marijuana, ils sont plus susceptibles de développer des problèmes de santé mentale, y compris la psychose et la schizophrénie. Nous savons également que la consommation régulière à long terme de marijuana peut nuire à la concentration, à la mémoire et à la capacité de penser et de prendre des décisions et causer la paranoïa.
Le rapport signale aussi une méconnaissance inquiétante des risques et des torts réels associés à la consommation de marijuana par les jeunes. Le plan libéral ne contribuerait pas à mieux les faire connaître. Banalisant les risques et les dommages qui y sont associés, le chef libéral veut légaliser la marijuana pour qu'il soit aussi facile de s'en procurer que d'acheter de l'alcool ou des cigarettes. Le chef libéral veut même en permettre et en étendre la culture à domicile.
Des députés libéraux ont déjà défendu ici même les commerces de marijuana à Vancouver. Ces dispensaires se fichent éperdument de la loi et se sont fait prendre à vendre de la marijuana à des jeunes de 15 ans seulement. Ces magasins sont caractéristiques de ce à quoi les communautés canadiennes d'un océan à l'autre devraient s'attendre du Parti libéral. Il est certain que le plan des libéraux prévoit qu'il y ait des magasins de marijuana d'un bout à l'autre du pays. Les commerces de marijuana sont illégaux et, sous le gouvernement conservateur, ils le resteront. Nous nous attendons à ce que la police fasse respecter la loi.
Les répercussions graves sur la santé des jeunes en font un enjeu de santé publique important. Nous déployons beaucoup d'efforts pour empêcher les enfants de fumer de la marijuana et c'est la raison pour laquelle il est si encourageant de voir la tendance à la baisse de la consommation de marijuana chez les jeunes. Selon les derniers résultats de l'Enquête de surveillance canadienne de la consommation de drogues, alors que 20 % des jeunes fumaient de la marijuana en 2012, leur proportion a chuté de presque 45 % depuis 2004. C'est une baisse importante qui démontre l'efficacité de notre approche, qui aide à sensibiliser les familles sur les risques graves de la consommation de marijuana pour la santé.
Comparons cela à un autre chiffre tiré de la même enquête. En 2012, environ 70 % des jeunes buvaient de l'alcool, une substance réglementée. L'affirmation du chef libéral selon laquelle le fait de réglementer une substance empêche les enfants d'y avoir accès est carrément absurde. De telles mesures serviraient seulement à légitimer et à normaliser la consommation de marijuana par les jeunes et pourrait tripler sa consommation, comme nous l'avons vu pour l'alcool.
Le principal problème en ce qui concerne le plan libéral visant à légaliser la marijuana, à élargir les installations de culture à domicile et à rendre la marijuana plus accessible dans les magasins, c'est simplement que le rôle d'un gouvernement consiste à diffuser des messages responsables relatifs à la santé publique. Je me demande quel genre de message le gouvernement enverrait aux jeunes et aux parents s'il approuvait la vente et la consommation de marijuana. Nous laisserions entendre qu'il est acceptable et sécuritaire de fumer de la marijuana, alors qu'en réalité sa consommation comporte des risques graves et durables pour la santé des jeunes. C'est pour cela que le gouvernement conservateur veut continuer à décourager et à empêcher les jeunes de fumer de la marijuana.
Il est clair que notre Stratégie nationale antidrogue, qui est axée sur la prévention et sur le traitement des toxicomanies, donne des résultats. Nous avons instauré de nouvelles peines plus sévères pour les trafiquants de drogue et avons réduit la consommation de marijuana de plus de 30 % chez les jeunes. Ce rapport produit par le comité de la santé indique clairement que nous devrions faire encore plus. Le plan libéral visant à légaliser la marijuana ne contribuerait pas à réduire le nombre de jeunes qui fument cette substance. Il la rendrait plus accessible et en normaliserait la consommation.
Le comité a discuté d'une étude qui révèle que la région du cerveau qui est la plus touchée par la consommation de marijuana est le cortex préfrontal, région responsable des fonctions cognitives exécutives comme la prise de décisions, la planification, le sens de l'organisation ainsi que l'établissement et l'atteinte d'objectifs. Cependant, ce qui est le plus inquiétant pour les parents, c'est que la consommation à long terme peut aussi entraîner un risque accru de troubles mentaux graves comme la schizophrénie et la psychose. Des spécialistes en toxicomanie de tout le pays m'ont parlé très clairement du nombre élevé de jeunes dépendants de la marijuana qui consultent pour obtenir de l'aide.
La consommation de marijuana peut également entraîner la dépendance psychologique et l'accoutumance. Une synthèse de la recherche médicale sur 20 ans publiée dans le journal Addiction montre que les personnes qui fument régulièrement de la marijuana ont une chance sur dix de développer une dépendance à la drogue, et la proportion augmente à une chance sur six pour les personnes qui commencent à fumer régulièrement de la marijuana au cours de leur jeunesse.
Nous devons également considérer les effets sur les poumons et le reste du corps. Nous connaissons les effets de la dépendance au tabac, mais qu'en est-il de la marijuana? Des témoins que le comité a entendus lui ont expliqué que fumer de la marijuana comporte des risques pour le système respiratoire. La fumée de marijuana peut contenir de 50 à 70 % de substances cancérigènes de plus que la fumée du tabac. Les témoins ont souligné à l'intention du comité que fumer de la marijuana entraîne l'inhalation de ces cancérigènes et d'une certaine quantité de monoxyde de carbone, ce qui engendre des risques plus importants pour la santé que ceux qui sont associés au tabagisme. Les témoins ont également attiré l'attention du comité sur les études qui montrent que la fumée de marijuana est un irritant pour les poumons et qu'elle accroît la prévalence des troubles comme la bronchite. Ce ne sont pas seulement des statistiques inquiétantes. Les faits sont éloquents, et les risques sont bien réels pour nos jeunes.
Le Dr Melton Kahan, qui était parmi les personnes appelées à témoigner au cours de l'étude faite par le comité, a déclaré ceci: « [...] les organisations de santé publique doivent mener des campagnes de santé publique pour réfuter le mythe répandu selon lequel le cannabis est inoffensif et thérapeutique ». L'année dernière, lorsque Santé Canada a lancé sa campagne de sensibilisation sur les risques sérieux pour la santé de la consommation de marijuana parmi les jeunes, les libéraux ont protesté. Ils ne voulaient pas que les familles canadiennes connaissent les risques pour la santé de la consommation de marijuana parce que, bien entendu, la crédibilité du chef du Parti libéral risquait d'être entachée. La campagne risquait de nuire à son projet de légalisation.
La députée libérale de était présente lors de l'étude faite par le comité et a même déclaré ceci mot pour mot à cette occasion: « [...] nous savons tous depuis le début que les effets à long terme ou les problèmes cognitifs causés par le fait de fumer de la marijuana sur de longues périodes chez les jeunes — de moins de 40 ans, environ — sont élevés [...] ».
Les Canadiens ne se laisseront pas berner. Ils sont au courant du projet de légalisation de la marijuana du chef du Parti libéral, qui voudrait en permettre la vente dans les commerces, tout comme l'alcool et les cigarettes. Ils voient bien que c'est un exemple de plus qui démontre que l'homme n'est pas prêt à occuper le poste qu'il convoite.
Il nous a fallu 50 ans pour réfréner le tabagisme dans notre pays, et voilà que le chef libéral veut ouvrir la porte aux entreprises qui cherchent à commercialiser la marijuana et à en faire la vente au détail. Or, nous savons pertinemment qu'il y a de plus en plus de preuves scientifiques sur les risques et les maux associés à la consommation de cette drogue. Nous devons veiller de façon continue à ce que tous les Canadiens aient facilement accès à cette information, surtout les parents et les enfants.
Il a été démontré que les parents et les enfants ne sont pas au fait des risques découlant de la consommation de marijuana, comme ils le sont pour d'autres drogues illicites. Par exemple, lors des audiences du comité, un représentant du Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies a expliqué qu'une partie de la jeunesse canadienne n'était pas au courant des effets associés à la consommation de marijuana et qu'elle la percevait plutôt comme un produit naturel que comme une drogue. Certains croient même que le fait de fumer de la marijuana avant de prendre le volant n'est pas aussi dangereux que de boire de l'alcool.
Le gouvernement a les mêmes préoccupations que le comité de la santé en ce qui concerne les effets néfastes de la marijuana sur les jeunes. Contrairement au chef libéral, nous ne souhaitons pas faciliter l'accès aux drogues illégales qui sont nocives pour la santé. En tant que ministre de la Santé, je trouve complètement irresponsable la campagne du chef du Parti libéral pour légaliser la marijuana et en normaliser la consommation chez les jeunes. Ce plan n'envoie pas le bon message. Le message véhiculé est qu'il est correct et sans danger de fumer de la marijuana lorsqu'on est jeune, alors qu'en réalité, cette habitude comporte des risques très graves pour la santé, des risques qui peuvent être de longue durée.
Encore une fois, je remercie le comité de la santé de son rapport. Nous continuerons de veiller à ce que les parents et les jeunes soient conscients des risques que la consommation de marijuana fait planer sur leur santé.
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Monsieur le Président, je suis heureuse que nous tenions aujourd'hui ce débat sur le rapport du Comité permanent de la santé, qui a été publié en octobre 2014, parce que les politiques publiques à l'égard de la marijuana sont un sujet très important. J'aimerais d'abord dire que le rapport dont nous débattons est, malheureusement, complètement biaisé.
Le rapport s'intitule « Les risques et les dommages sanitaires de la marihuana ». Ce titre révèle que les ministériels, qui forment la majorité du comité, n'ont voulu démontrer ce qu'ils croient être les risques et les dommages liés à la marijuana que pour se faire du capital politique. L'étude et le rapport étaient très suspects depuis le début parce qu'ils n'étaient pas fondés sur le genre de données et d'approche scientifique sur lesquelles les comités du Parlement devraient s'appuyer lors de leurs études.
Nous avons entendu plusieurs témoins. Il est regrettable que les députés ministériels aient essayé d'empêcher la comparution de témoins dont le point de vue sur la marijuana est fondé sur des données probantes, sur une approche axée sur la santé. Il a été très difficile de présenter ce point de vue au comité. Je suis toutefois heureuse de dire que nous avons réussi à entendre certains témoins qui nous ont présenté une image très équilibrée de la situation sur le plan de la politique publique. Je dirais que l'approche qui a été proposée, et certainement celle que privilégie le NPD, est une approche qui met l'accent sur la promotion de la santé ainsi que sur la sensibilisation et la sécurité du public. Nous devons aborder la question de la marijuana de manière plus équilibrée. C'est quelque chose qui n'est pas attribuable à l'étude et à ce rapport.
Pour cette étude, nous avons préparé ce qu'on appelle un rapport dissident ou minoritaire. Dans notre principale recommandation au gouvernement du Canada, nous avons précisé qu'il est essentiel d'adopter une approche de la santé publique visant la marijuana qui mette l'accent sur l'éducation et, au besoin, sur le traitement et sur la réduction des méfaits. C'est ce que nous ont dit des témoins. C'est une approche sensée.
Dans ce pays, on s'entend généralement pour dire que l'approche des conservateurs reposant sur la guerre contre les drogues et la prohibition a été un échec catastrophique sur le plan économique et social ainsi que pour le système de justice. On fait plus de mal que de bien lorsqu'on établit un dossier criminel, lorsqu'on adopte une politique de tolérance zéro et lorsqu'on nie la réalité au sujet de la marijuana au pays. Voilà l'approche des conservateurs.
L'approche du NPD est différente. Elle met l'accent sur la santé publique et sur la promotion de la santé.
Nous avons entendu plusieurs témoins, dont le Dr Evan Wood, le Dr Tony George, le représentant de l'Association canadienne de santé publique, Philippe Lucas et le Dr Perry Kendall. Ce sont tous d'éminents médecins et scientifiques qui ont étudié cette question, et ils nous ont tous dit qu'une approche de la santé publique visant la consommation non médicale de drogues ou de médicaments est nécessaire et, à vrai dire, essentielle, pour minimiser les risques et les méfaits.
Tout à l'heure, j'ai interrogé la ministre sur le peu de recherches qui ont été menées. Pendant les audiences du comité, nous avons appris qu'environ la moitié des gens qui consomment de la marijuana à des fins médicales le font pour soulager leurs douleurs chroniques. Cette donnée vient d'un témoin extrêmement crédible, le Dr Perry Kendall. Les représentants du ministère des Anciens Combattants nous ont aussi dit que leur organisation payait la marijuana consommée par les anciens combattants pour traiter leur état de stress post-traumatique. Tous les témoins ont dit qu'il faudrait faire plus de recherches sur la marijuana consommée à des fins médicales, mais que c'est très difficile à cause de l'approche adoptée par le gouvernement.
Je trouve contradictoire que, d'un côté, les conservateurs soient disposés à encourager les recherches visant à confirmer les risques et les torts causés par la marijuana, mais que, de l'autre, le rapport majoritaire produit par le gouvernement ne contienne pas une seule recommandation portant sur la tenue de recherches sur la consommation de marijuana à des fins médicales ni sur les bienfaits qui ont déjà été démontrés. Toute une étude parlementaire! Les conservateurs devraient avoir honte d'avoir produit un document aussi biaisé et aussi bourré de préjugés.
Selon nous, il faut faire d'autres recherches. Il faut aborder la question de façon globale et sous l'angle de la santé publique. En fait, il faudrait faire exactement ce que dit l'une des recommandations de notre rapport. La voici:
Établir une commission indépendante ayant pour vaste mandat, notamment en matière de sécurité et de santé publique, de consulter les Canadiens sur tous les aspects de l’utilisation de la marihuana à des fins non médicales et formuler des conseils à l’intention du Parlement sur la mise en place d’un régime réglementaire adéquat.
Pourquoi recommander une telle chose? Parce qu'à notre avis, tout concourt à montrer que l'approche actuelle, c'est-à-dire un marché non réglementé, est un échec complet, car en plus de favoriser la violence et les préjugés, elle laisse le champ libre au crime organisé. C'est très clair.
Selon moi, les Canadiens comprennent que la criminalisation n'est pas la solution. Au contraire, la criminalisation elle-même cause énormément de torts. Que les conservateurs l'admettent ou pas, ils savent que le problème est là. Sauf que, pour des raisons politiques évidentes, ils en nient l'existence. Les lois sur la marijuana doivent être modernisées, et elles doivent surtout reposer sur des faits probants et des principes éprouvés de santé publique.
La même chose se produit un peu partout dans le monde. Pas plus loin qu'au sud de la frontière, plusieurs États, dont le Colorado ou Washington, ont décidé d'aborder la question de la marijuana de façon beaucoup plus réaliste et de miser plutôt sur la prévention, la santé publique, le bien-être, la réduction des méfaits, la sécurité publique et la sensibilisation.
Voilà le genre de stratégie dont le Canada a besoin. Le gouvernement a toutefois décidé de rejeter cette idée pour des raisons politiques. Il préfère s'en tenir à des jeux politiques et ne parler que des jeunes. À ma connaissance, aucun député et aucun témoin ne soutient que les jeunes devraient avoir accès à la marijuana. Cette confusion des messages montre clairement pourquoi nous avons besoin d'une approche réglementaire. Nous avons besoin d'établir des règles claires à propos des endroits où la consommation de marijuana pourrait être permise. Il faut que des adultes examinent les questions de commercialisation. Il faut aussi examiner la distribution, comme l'ont fait certains États américains.
Le leitmotiv politique du gouvernement dans ce dossier se concentre sur les jeunes. La consommation de plusieurs substances, dont l'alcool et la marijuana, est au coeur de divers enjeux, mais ce n'est qu'un aspect de la question à régler. Je crois très fermement qu'en adoptant une approche axée sur la réglementation et la santé publique, nous pourrions plus efficacement déterminer comment faire en sorte que les jeunes n'aient pas accès à la marijuana et à d'autres substances nocives, et coordonner nos efforts.
De toute évidence, le gouvernement conservateur choisit de réagir à la situation à sa manière habituelle: des lois plus sévères et des peines minimales obligatoires. C'est ce qu'il a fait pour les crimes liés aux stupéfiants, même si tout indique que la criminalisation de la consommation de drogues, qu'il s'agisse de marijuana ou d'une autre substance, a un effet nuisible.
Il apparaît très clairement qu'il nous faut une approche axée sur la santé publique. C'est d'ailleurs la démarche qu'ont adoptée les médecins hygiénistes partout au pays et que prônent de nombreuses grandes villes du Canada. La ville de Vancouver a assurément fait figure de chef de file en la matière.
Je trouve aberrant qu'encore aujourd'hui, avec la publication du rapport, les conservateurs aient recours à de tels arguments pour s'attirer des faveurs sur le plan politique. Selon moi, ils n'y arriveront pas. C'est un échec.
En effet, les Canadiens comprennent la teneur du débat. Ils savent que la criminalisation s'est révélée inefficace au pays. La prétendue guerre contre la drogue a favorisé la criminalité et la violence, tout comme la prohibition dans les années 1930. Aujourd'hui, le Canada est aux prises avec une situation semblable. Pensons à ce qui se produit à Surrey ou à Vancouver et à la violence qu'entraîne la prohibition, notamment la violence liée aux gangs.
Dans notre parti, nous préférons nous fier aux faits, à la réalité. Nous préconisons une approche réglementaire appropriée, fondée sur des politiques publiques en matière de santé publique, donnant lieu à une réponse cohérente au problème de la marijuana.
Les conservateurs peuvent tempêter tant qu'ils veulent et essayer de créer une situation où tout est noir ou blanc, où les gens sont avec ou contre eux, comme nous l'avons entendu si souvent à la Chambre, mais les Canadiens ne sont pas dupes. Ils savent que nous devons moderniser ces lois. Ils savent que nous avons besoin d'une surveillance adéquate et d'une approche réglementaire qui contribueront à améliorer la sécurité des jeunes.
Nous avons besoin d'une approche réglementaire qui nous fournirait des lignes directrices, des règles et des règlements adéquats qui précisent où la marijuana peut être consommée. Ce sont là toutes des questions très importantes.
Je suis très fière que le NPD ait produit un bref rapport au Comité permanent de la santé en octobre. Il énonce très clairement les principes et l'orientation que nous estimons absolument nécessaires pour gérer la question de la consommation de marijuana au Canada.
Pour terminer, je répéterai ceci: premièrement, nous devrions adopter une approche axée sur la santé publique, deuxièmement, nous devons financer la recherche pour étudier l'efficacité possible de la consommation de marijuana à des fins médicales et, troisièmement, nous réclamons la tenue d'une commission d'enquête indépendante qui aurait le vaste mandat de conseiller le Parlement sur la mise en place d'un régime réglementaire adéquat à l'égard de la consommation.
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Monsieur le Président, je trouve très intéressant que nous discutions de l'adoption d'un rapport qui a été présenté en avril 2014. Manifestement, il n'est plus question ici de l'adoption d'un rapport, mais bien d'une manoeuvre politique.
Lorsque nous avons étudié cette question au comité de la santé, personne n'a mentionné le chef libéral. Nous avons parlé de la marijuana. Il est assez amusant de constater que le résumé porte sur un rapport qui n'a même pas été mentionné; c'est plutôt transparent. D'ailleurs, c'est probablement la seule et unique fois que le gouvernement a fait preuve de transparence.
Le Parti libéral du Canada rejette ce rapport. Nous ne l'approuvons pas, et nous avons présenté un rapport dissident. Je veux que ce soit bien clair: ce rapport ne correspond pas aux témoignages et aux conseils des experts qui ont comparu devant le comité. En fait, la majorité des témoignages, plus particulièrement ceux liés aux données scientifiques, ne figurent pas dans le rapport. Il y a très peu de données scientifiques dans ce rapport, et c'est pour cette raison que nous estimons qu'il comporte de graves lacunes.
Les libéraux ont demandé que l'étude porte aussi bien sur les bienfaits que sur les risques, comme le font toutes les études ayant pour objet un examen approprié de toute drogue. Mes collègues du Nouveau Parti démocratique avaient également demandé un tel examen, mais cette demande a été rejetée. Nous disposons donc d'une étude très boiteuse puisqu'elle n'examine que les dangers et les risques, et non les bienfaits possibles. En fait, au cours des témoignages que nous avons entendus pendant les cinq séances du comité, on nous a parlé des bienfaits, mais ceux-ci ne sont pas du tout mentionnés dans le rapport. De nombreux témoins ont indiqué qu'il faut effectuer un examen objectif et scientifique, comme c'est le cas pour toute drogue devant faire l'objet d'une évaluation.
Le message était on ne peut plus limpide. Nous disposons de recommandations du Centre de toxicomanie et de santé mentale, qui sont entièrement fondées sur des données probantes faisant état de la consommation élevée de marijuana chez les jeunes de 11 à 15 ans. D'après un rapport de l'UNICEF, le Canada compte le plus haut taux de consommation au monde. Il s'agit d'un rapport comparatif, d'une comparaison avec d'autres pays du monde.
La ministre continue de faire référence à un rapport selon lequel le taux diminue. Il s'agit d'un seul rapport, et c'est un rapport produit au Canada. Il ne s'agit pas d'un rapport comparatif. Il y est simplement mentionné que les taux sont en train de diminuer. La ministre n'a toujours pas précisé à quoi elle fait référence exactement lorsqu'elle affirme que de nouveaux rapports font également état des mêmes résultats.
L'Enquête de surveillance canadienne de la consommation d'alcool et de drogues montre très clairement que 41,5 % de Canadiens ont déjà consommé de la marijuana au moins une fois dans leur vie et que 25 % d'entre eux sont des utilisateurs chroniques. Dans cette enquête, ce qui n'est pas mentionné c'est que 17 % des personnes qui ont consommé de la marijuana l'ont fait à des fins médicales. La moitié de ces 17 % de personnes l'utilisent pour calmer la douleur, et l'autre moitié, pour lutter contre la dépression, l'insomnie et l'anxiété, ce qui donne à penser que la marijuana offre certains bienfaits sur le plan médical. L'incidence chez les jeunes demeure à 20,2 %, comme on l'a constaté dans le rapport de l'UNICEF.
Voici ce que nous n'avons pas vu dans le rapport. Tous les groupes scientifiques ont présenté des arguments contradictoires.
M. Philippe Lucas, de l'Université de Victoria, a fait observer que, dans tous les États où l’accès à la marijuana était réglementé, on avait constaté une baisse de l’usage d’autres drogues à des fins récréatives, dont l’alcool et les médicaments d’ordonnance. Il est donc important d'envisager une telle solution.
Selon le Dr Evan Wood, directeur de l’Initiative de recherche sur la toxicomanie et la santé urbaine au Centre d’excellence sur le VIH/sida de la Colombie-Britannique, le fait que la marijuana soit illégale n’empêche pas les jeunes d’en consommer, car 80 % des jeunes interrogés lors d’une enquête menée aux États-Unis trouvent qu’il est facile de s'en procurer.
Le Dr Le Foll, de l’Université de Toronto, et le Dr Didier Jutras-Aswas, de l’Université de Montréal, ont tous deux recommandé de légaliser la marijuana au moyen d’un système de réglementation et de taxation sévères, qui contribuerait à réduire les méfaits et les risques pour la santé. Cependant, ils ont aussi ajouté que, si nous réglementons l'accès à la marijuana, nous devrons en surveiller le contenu, y compris le niveau de THC qui, comme nous le savons, a beaucoup augmenté depuis les années 1960. De plus, ils ont indiqué que nous pourrions examiner des façons moins nocives de consommer la marijuana, notamment celle consommée à des fins médicales.
Tous ces chercheurs et ces médecins remarquables et réputés affirment que nous devrions légaliser la marijuana et que, à tous les endroits où cette mesure est prise, elle réduit non seulement la consommation par les jeunes de cette drogue, mais aussi leur consommation d'autres drogues utilisées conjointement avec elle, comme l'alcool, les cigarettes et les médicaments d’ordonnance.
Nous avons recommandé que le gouvernement du Canada se penche sur un cadre de légalisation réglementaire, de concert avec des spécialistes du domaine, afin de garder la marijuana hors de la portée des jeunes. Nous voulions déterminer à quoi ressemblerait ce cadre réglementaire en examinant les pratiques exemplaires des autres pays, ainsi qu'en faisant appel à des spécialistes pour qu'ils nous disent ce qui devrait être inclus dans ce genre de recommandation, plus particulièrement en ce qui a trait à l'âge.
D'après des données de 2002, 0,3 % des hospitalisations au Canada sont liées au cannabis, tandis que 5,8 % sont liées à la consommation d'alcool et 10,3 % à la consommation de tabac. Le tabac et l'alcool sont des drogues légales au Canada. En 2002, le coût direct de la consommation de cannabis pour notre système de soins de santé a été de 73 millions de dollars, celui de la consommation d'alcool a été de 3,3 milliards de dollars et celui de la consommation de tabac de 4,4 milliards de dollars. Ces deux drogues légales comportent donc des risques énormes pour la santé.
Lorsque la ministre a dit, de façon si émouvante, qu'elle se soucie des jeunes et des effets nocifs de la drogue, voulait-elle dire qu'elle allait rendre l'alcool et le tabac illégaux au Canada? Je ne sais pas. Si elle s'en soucie réellement, c'est peut-être de cela qu'elle parlait.
L'une des choses que nous avons apprises, c'est qu'une campagne de sensibilisation du public est très importante. Par exemple, le Dr Tony P. George de l'Université de Toronto a déclaré que, aux États-Unis, on a constaté que la perception que les jeunes ont des effets nocifs changerait s'il y avait une campagne de sensibilisation du public. Ce qu'il n'a pas dit, cependant, c'est qu'une telle campagne doit être fondée sur des renseignements exacts, parce que le recours à des tactiques alarmistes s'est avéré être le moins efficace. Le gouvernement a fait paraître sa publicité alarmiste qui ne contenait aucun renseignement exact.
C'est important. Lorsque le gouvernement a demandé à l'Association médicale canadienne et au Collège des médecins de famille du Canada de contribuer à la publicité de sensibilisation du public, ces deux organismes crédibles ont dit non parce qu'il s'agissait d'une publicité alarmiste et qu'elle ne visait pas à diffuser des renseignements exacts.
Le gouvernement alimente ce préjugé établi. Si le gouvernement se soucie tant de la question, pourquoi refuse-t-il de légaliser la marijuana?
Nous avons trouvé beaucoup plus de renseignements contradictoires sur les dommages et les risques liés à la consommation du cannabis que sur ses bienfaits. Certains groupes nous ont dit qu'il y avait des risques évidents: déficience cognitive, problèmes de développement du cerveau, problèmes pulmonaires, problèmes de santé mentale, accidents de la route et maladies cardiovasculaires. En revanche, d'autres groupes nous ont dit qu'il n'y avait pas de lien de causalité direct entre l'usage chronique de marijuana et les effets à long terme sur les fonctions cognitives. Nous avons appris qu'une méta-analyse complète menée à l'Université de la Colombie-Britannique sur l'utilisation de cannabis à long terme n'a révélé aucun effet général important sur les fonctions neurocognitives. Nous avons donc deux séries de renseignements contradictoires.
Ensuite, on nous a répété que la toxicité de la marijuana a des effets à long terme sur les poumons. Pourtant, d'autres ont laissé entendre que les recherches dans ce domaine n'ont pas abouti à des résultats clairs et qu'il faut réaliser d'autres études, surtout sur les modes d'inhalation de la marijuana, que ce soit sous forme de feuilles roulées dans du papier, ce qui a un effet, ou sous forme de vapeur. Nous avons entendu les arguments des deux camps, représentés par des scientifiques très crédibles.
Certains témoins ont affirmé que la marijuana nuit aux fonctions cognitives et aux habiletés psychomotrices et qu'elle pourrait réduire les facultés d'un conducteur. D'autres ont fait valoir que les accidents mortels de la route liés au cannabis mettent toujours en cause la consommation de plusieurs drogues ou d'alcool. Par conséquent, nous ne pouvons pas nous en tenir aux réponses simplistes fournies par les députés d'en face sur ce qui est bien ou mal, à moins de comprendre les liens de causalité et les multiples facteurs qui entrent en ligne de compte. Toujours en ce qui concerne les accidents de la route, on a décelé la présence d'autres drogues, notamment d'alcool.
Tous les chercheurs ont signalé que d'après certains examens effectués au moyen de l'imagerie par résonnance magnétique et certaines études sur l'activité cérébrale, les effets de la marijuana se manifestent surtout dans le cortex préfrontal en développement. Par contre, d'autres chercheurs ont prévenu que d'autres facteurs pourraient contribuer aux aptitudes mentales des jeunes qui consomment de la marijuana, parce qu'il faut tenir compte de plusieurs facteurs de causalité: le statut économique, le stress social et les traits de personnalité. Par conséquent, nous ne pouvons pas dire qu'un plus un égale cinq, comme le laisse entendre le rapport.
En résumé, tous les témoignages contradictoires indiquaient que nous devions évaluer les avantages par rapport aux dommages et aux risques. Nous avons entendu que le cannabis augmentait l’anxiété et la psychose. Or, d’autres médecins et scientifiques ont affirmé que c’était utilisé comme antipsychotique. L’un est un avantage; l’autre, un risque. Nous avons entendu que la consommation de cannabis causait des attaques de panique et augmentait la dépression. Nous avons ensuite entendu que le cannabis était utilisé pour réduire l’anxiété et les douleurs chroniques, par exemple dans des cas de sclérose en plaques, de VIH-sida et de stress post-traumatique. Je trouve de plus en plus amusant qu’Anciens Combattants Canada assume les coûts de la marijuana médicale pour les patients en état de stress post-traumatique. Je ne sais pas si la était au courant.
Bon nombre de ces témoignages contradictoires n’ont pas été inclus dans le rapport. En fait, la vaste majorité des témoins ont souligné que les résultats n’étaient pas concluants jusqu’à maintenant en ce qui concerne les dommages et les risques directs, et qu’il fallait mener des recherches. Les libéraux ont proposé de mener des recherches exhaustives sur les risques et les avantages, et les membres conservateurs du comité ont refusé catégoriquement. Comme nous pouvons le constater, le rapport est muet en ce qui concerne la recherche.
Il est dommage que le rapport ne tienne pas compte du témoignage d'une bonne partie des témoins crédibles. Il est dommage que certains jeunes commencent dès 11 ans à consommer une substance aussi néfaste que la drogue. Qu'on se souvienne du temps où les gens commençaient à fumer des cigarettes à 10 ou 12 ans, derrière la grange. Aujourd'hui, grâce à toute la réglementation sur la consommation de tabac, les jeunes de 11 ou 12 ans ne se cachent plus derrière la grange. En fait, les amendes à payer sont énormes lorsqu'un jeune achète des cigarettes. La légalisation de la cigarette, la réglementation, les règles qui s'appliquent en fonction de l'âge et les lourdes amendes imposées aux commerçants qui vendent des cigarettes aux jeunes ont eu des effets.
Lorsque j'ai terminé mes études en médecine — je suis convaincue que bien des députés se souviennent de cette époque — l'objectif consistait à se soûler complètement le soir du bal des finissants. Aujourd'hui, grâce au travail de MADD et à la réglementation sur l'âge minimum imposé en ce qui concerne l'alcool, des bals se tiennent sans que les jeunes consomment de l'alcool. Toutes les politiques de santé publique doivent se fonder sur des données probantes. Il faut tenir compte des bienfaits des substances. Tous les médicaments ou drogues ont des bienfaits et des effets néfastes. L'aspirine a des bienfaits, mais aussi d'énormes effets néfastes.
Parlons sérieusement des données scientifiques et des faits. On ne peut pas étudier une substance sans tenir compte à la fois de ses bienfaits et de ses effets néfastes. Le rapport, que nous n'appuyons pas, ne fait pas ressortir les deux aspects et ne les soupèse pas comme on le fait pour d'autres substances. On nous a aussi parlé du coût de la consommation d'alcool et de tabac sur le système de santé. En fait, l'alcool et le tabac sont des milliers de fois plus coûteux et dangereux que le cannabis.
Il y a divers éléments à considérer. Prenons les systèmes fondés sur des preuves. Il y a deux drogues qui sont actuellement consommées, réglementées et licites. Toutes sortes de données probantes montrent que la réglementation, la légalisation et l'imposition de sanctions permettent d'en réduire la consommation.
Soutenir que ce dossier est instrumentalisé à des fins politiques nous empêche de bien veiller sur les jeunes. Nous ne voulons pas qu'ils boivent, qu'ils fument ou qu'ils consomment du cannabis. Pourquoi réserver un traitement aussi particulier au cannabis? C'est une drogue au même titre que l'alcool ou la nicotine.
Parlons plutôt des bonnes preuves scientifiques, des données objectives. Dans notre parti, nous nous soucions des jeunes. Nous ne voulons pas que les jeunes Canadiens consomment de grandes quantités de cannabis. Nous ne voulons pas qu'ils en consomment, point. Nous savons à quel point il est facile de s'en procurer. Quatre-vingts pour cent des jeunes confirment qu'ils peuvent s'en procurer facilement.
Commençons à réglementer cette drogue et à imposer des sanctions à son égard, mais, en parallèle, menons des travaux de recherche de manière à ne pas priver la population des avantages éventuels de cette drogue, quels qu'ils soient.
Je remarque que la ministre a beaucoup parlé de Vancouver, de la municipalité de Vancouver et du fait qu'elle accorde des permis à des dispensaires.
Il y a assez longtemps, aux alentours de 2001, Santé Canada avait décidé de délivrer des permis à des dispensaires pour la production de marijuana à des fins médicales, car il avait été démontré qu'elle apportait un réel soulagement aux personnes atteintes de sclérose en plaques, du VIH-sida, de douleurs chroniques, de dépression, de certains troubles de l'humeur ou d'une maladie en phase terminale. Les médecins la prescrivaient. Les gens allaient à un dispensaire autorisé, détenant un permis de Santé Canada, et ils pouvaient y faire exécuter leur ordonnance.
Puis, le présent gouvernement est arrivé et il n'a pas aimé l'idée que Santé Canada accorde des permis pour ce produit. Il a décidé d'en faire une activité commerciale, octroyant des permis à des entités commerciales et harcelant les gens qui en avaient besoin et qui en cultivaient deux plants. Nous avons en effet pris un règlement permettant la culture de deux plants à des fins personnelles. Cela est maintenant interdit. Le gouvernement actuel a révoqué ce droit. Nous avons plutôt des milliers d'entreprises commerciales qui attendent leur permis pour produire de la marijuana à des fins médicales et très peu en ont obtenu un jusqu'à maintenant. Elles sont moins de dix à détenir un permis.
Le gouvernement est intervenu et a changé ce qui fonctionnait extrêmement bien, ce qui fait que nous nous retrouvons dans l'incertitude. La province de la Colombie-Britannique et certaines autorités de cette province dans le domaine de la santé ont poursuivi le gouvernement du Canada parce que ce dernier ne voulait pas laisser les gens cultiver deux plants et qu'il souhaitait désormais que ces personnes se procurent leur marijuana à grand prix de ces entités commerciales. La Cour suprême de la Colombie-Britannique a dit: « Eh bien, non, vous ne pouvez pas faire cela. Vous ne pouvez pas protéger les gens qui prennent quelque chose qui les aide, qui les aide concrètement. Si c'est ce que certains médecins leur prescrivent, vous ne pouvez pas leur enlever cela et exiger des prix que nombre d'entre eux ne pourront pas se permettre. » Beaucoup de ceux qui en prennent à des fins médicales sont en phase terminale ou handicapés, et ils n'ont pas d'emploi à temps plein. Ils n'ont pas d'argent pour acheter des médicaments en quantité. Nous savons que la plupart des gens au pays n'ont pas les moyens d'acheter des médicaments pour des maladies comme l'hypertension, le diabète, et cetera, parce que ce sont des médicaments qui coûtent très cher.
Le gouvernement a assurément convenu qu'il y avait un avantage médical à consommer de la marijuana puisqu'il avait l'intention d'accorder des permis à des entreprises du secteur privé pour qu'elles en produisent à des fins thérapeutiques.
À cause du chaos créé par le gouvernement actuel — qui fait des choses, mais sans en assurer le suivi —, la Ville de Vancouver est dans l'attente depuis environ deux ans. Nous constatons que de nombreux dispensaires sont mis sur pied, mais sans avoir obtenu de permis ou d'autorisation légale. Les villes de Victoria et de Vancouver ont dû prendre les choses en main pour accorder des permis et assurer un certain contrôle de la situation chaotique créée par le gouvernement actuel.
Pour terminer, je dirai que nous avons présenté un rapport dissident. J'ai donné toutes les raisons expliquant pourquoi nous ne pouvons pas être d'accord avec le rapport dont nous sommes saisis aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de participer au débat d'aujourd'hui. J'aimerais mentionner que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le comité de la santé a fait de l'excellent travail pour rédiger le rapport qui a été déposé à la Chambre aujourd'hui et dans lequel sont énoncées les preuves fournies par les témoins experts concernant les graves risques et dangers pour la santé qu'entraîne la consommation de marijuana.
Si j'en juge par les discussions d'aujourd'hui, il ressort clairement que la position de notre gouvernement est diamétralement opposée à celle du Parti libéral et à celle du NPD. Je dirais que nous sommes vraiment les seuls à attacher une grande importance à la santé des jeunes Canadiens.
Au profit de mes collègues, je vais lire un extrait du rapport; il s'agit, en fait, de propos qu'a tenus M. Harold Kalant, professeur de pharmacologie à la faculté de médecine de l'Université de Toronto. M. Kalant mène des travaux de recherche sur les effets néfastes de la marijuana depuis 1959. Voilà ce qu'il a dit:
[...] la consommation récréative de cannabis a un coût, et la société doit déterminer si le jeu en vaut la chandelle [...] la société dans son ensemble doit bien réfléchir aux changements sur le plan des politiques qui pourraient donner lieu à une augmentation du nombre et de la gravité des problèmes de santé causés par la consommation chez ses membres les plus vulnérables, à savoir, comme je l'ai mentionné, les jeunes.
Ce n'est qu'une opinion présentée par l'un des experts qui sont venus témoigner dans le cadre de l'étude au comité. Cet expert oeuvre et fait des recherches dans le domaine depuis plus d'un demi-siècle, ce qui donne du poids à son témoignage. C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis inquiète lorsque le chef du Parti libéral veut que la consommation de marijuana devienne une pratique courante pour les Canadiens et que la marijuana soit vendue en magasin, au même titre que l'alcool et les cigarettes.
Le rapport du comité de la santé décrit en détail les observations de M. Kalant, mais également celles d'autres personnes pour qui la proposition de légaliser la marijuana pose problème. Pour la gouverne de mes collègues, je vais citer de nouveau un passage de la page 16 du rapport du comité. On peut y lire ceci:
Des témoins, y compris le Dr Kahan, Harold Kalant et Kevin Sabet s'opposent à la légalisation de la marihuana, car cela augmenterait les méfaits et les risques pour la santé liés à l'usage de cette substance. Selon eux, la légalisation aurait pour effet d'augmenter l'offre et de faire baisser le prix, ce qui répandrait l'usage [...] les règles régissant l'alcool et le tabac n'empêchent pas les jeunes de se procurer ces substances et n'éliminent pas le tabac sur le marché noir, où le contenu n'est pas réglementé.
À mon avis, la légalisation constitue un geste irresponsable, car elle entraîne une conséquence inévitable: les jeunes auront davantage accès à la marijuana et ils en consommeront plus. Le gouvernement conservateur ne souhaite pas faciliter l'accès aux drogues illicites. Nous avons accompli des progrès considérables au cours des dernières années et nous avons réduit la consommation de drogues par le biais de la Stratégie nationale antidrogue. Celle-ci s'est avérée efficace: selon les plus récents résultats de l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues, 20 % des jeunes ont fumé de la marijuana en 2012, ce qui représente une baisse de 45 % par rapport à 2004. Cette réduction est considérable et témoigne du succès de notre approche consistant à informer les familles des graves dangers que pose la consommation de marijuana pour la santé.
L'enquête met aussi en lumière les problèmes liés au plan des libéraux. En 2012, 70 % des jeunes ont consommé de l'alcool, qui est une substance réglementée. Comparons 20 % à 70 % et il apparaît clairement, du moins selon moi, que la légalisation mènerait à une hausse de la consommation.
Non seulement les spécialistes médicaux et les familles sont nombreux à critiquer le plan libéral, mais des chiffres fiables montrent également ce qui cloche dans la logique de celui-ci. La vente de la marijuana en magasin, comme c'est le cas pour l'alcool et les cigarettes, n'entraînerait pas une baisse de la consommation au pays, mais la triplerait plutôt. Rappelons la statistique de 20 % comparée à 70 %.
Revenons à la question que je viens tout juste de poser à la députée. Nous constatons combien les questions entourant la consommation de tabac inquiètent les municipalités et les provinces et nous sommes témoins des efforts qu'elles déploient à cet égard. Nous voyons aussi des particuliers qui intentent des poursuites contre les compagnies de tabac. Par exemple, il y a lieu d'examiner le fait d'aller de l'avant et d'encourager la consommation de marijuana, d'une part, et les coûts et le travail énorme que suscite le dossier de l'usage du tabac, d'autre part.
Dans son rapport, le comité propose également d'importantes recommandations dont l'actuel gouvernement conservateur s'est inspiré pour concevoir des mesures visant à empêcher les enfants de consommer de la marijuana.
La première recommandation suggère au gouvernement de collaborer avec les intervenants et les spécialistes afin de mettre sur pied une campagne visant à sensibiliser le public aux risques et aux méfaits liés à l'usage de marijuana.
C'est exactement ce que Santé Canada a fait. La Campagne médiatique de prévention de l'abus de drogues, qui a eu lieu de la mi-octobre au début décembre, fournissait aux parents les outils nécessaires pour parler avec leurs enfants des risques qu'il y a à fumer de la marijuana ou à consommer indûment des médicaments d'ordonnance.
On y présentait des publicités expliquant à quel point le cerveau et l'organisme en général des adolescents sont fragiles et montrant que la consommation de marijuana et l'usage indu de médicaments d'ordonnance peuvent entraver leur développement de manière permanente.
Je me rappelle très bien les fois où, dans mon ancienne vie, des jeunes étaient amenés aux urgences parce qu'ils vivaient leur première crise psychotique. Quand venait le temps d'interroger leurs proches et amis pour connaître leurs antécédents, il était souvent question de consommation intensive de substances nocives. On peut donc établir, ne serait-ce que de manière empirique, un lien de cause à effet. La vie de ces jeunes était bouleversée à jamais, et leurs proches et amis étaient traumatisés, pour ne pas dire dévastés.
Santé Canada a demandé l'aide de chercheurs de renom pour élaborer sa campagne afin qu'elle repose sur les plus récentes données scientifiques ayant été validées par des pairs.
Je suis ravie d'apprendre à la Chambre que les résultats de cet effort collectif ont été extrêmement positifs. Plus de 60 % des parents ont vu les publicités et, du nombre, 80 % en ont retenu le message: la drogue est néfaste pour les jeunes.
La deuxième recommandation qui figure dans le rapport du comité porte sur la nécessité d'accroître les efforts de sensibilisation à l'égard des données scientifiques concernant les méfaits et risques pour la santé liés à l'usage de la marijuana. Nous avons donné suite à cette recommandation-ci également.
En avril 2014, la a animé une table ronde avec des représentants du milieu des soins de santé et des spécialistes de la recherche pour discuter des données scientifiques concernant les risques liés à l'usage de la marijuana par les jeunes, surtout à long terme.
La troisième recommandation du comité nous demande d'élaborer de nouvelles stratégies de prévention de la conduite avec facultés affaiblies par la marijuana
C'est regrettable, mais les Canadiens connaissent trop bien les risques associés à la conduite avec facultés affaiblies par l'alcool et son impact dévastateur sur les familles et les collectivités. Tâchons d'être tout aussi intolérants à l'égard de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue, car beaucoup de gens pensent encore qu'il est inoffensif de prendre le volant lorsqu'on est sous l'influence d'une drogue comme la marijuana.
Le gouvernement partage cette préoccupation; il est déterminé à appliquer systématiquement la loi en matière de conduite avec facultés affaiblies et à travailler avec les provinces, les territoires et les intervenants clés à l'élaboration de stratégies et d'initiatives de prévention de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue. Je répète que, par contraste, le plan des libéraux viserait à légaliser et à normaliser la consommation de marijuana.
Le chef libéral veut autoriser et permettre l'expansion des installations de culture de marijuana à domicile dans les quartiers résidentiels, ce qui aurait pour effet de normaliser la marijuana et d'entraîner la création d'installations du genre dans les quartiers du pays entier. Il s'est empressé de condamner les efforts déployés par le gouvernement conservateur pour interdire ces installations de culture à domicile lorsqu'il a dit:
Nous craignons que l'approche hypercontrôlée actuelle concernant la marijuana [...], qui empêche les gens de s'adonner à leur propre culture, ne constitue pas un pas dans la bonne direction.
Il est inutile que l'État soit surprotecteur à cet égard [...]
Nous avons entendu le même commentaire de la part du précédent intervenant.
Les députés libéraux ont montré la conclusion logique de la politique de légalisation de leur chef en appuyant les dispensaires de marijuana illégaux de la Colombie-Britannique, qui fournissent de la marijuana aux enfants. En fait, il y a quelques semaines, le service de police de Vancouver, qui s’était montré jusqu’alors réticent à faire respecter la loi, a enfin fait une perquisition dans l’un de ces dispensaires, lorsqu’un employé a été pris à vendre de la marijuana à un jeune de 15 ans qui s’est retrouvé à l’hôpital.
Le message que la et le ont envoyé à la Ville de Vancouver était on ne peut plus clair: les établissements qui vendent de la marijuana sont illégaux et le demeureront tant que les conservateurs seront au pouvoir, et nous nous attendons à ce que les policiers appliquent la loi.
En résumé, les séances du comité et les témoignages des spécialistes entendus durant un mois ont brossé un tableau très clair de la situation. La marijuana est une drogue illégale, et ce l’est pour une bonne raison. Cette drogue a de graves effets permanents sur la santé des enfants qui en consomment.
Alors que le chef libéral légaliserait la marijuana et faciliterait la tâche pour les enfants qui veulent en acheter et en fumer, le gouvernement conservateur veut empêcher les jeunes de fumer de la marijuana.
Je tiens à remercier les membres du comité de leur rapport, et j’aimerais terminer en citant l’ancien président de l’Association médicale canadienne:
[...] spécialement chez les jeunes, la preuve est irréfutable — la marijuana est dangereuse.
:
Monsieur le Président, c'est pour moi un privilège que d'intervenir dans ce débat opportun concernant le rapport du comité de la santé sur les risques et les dommages sanitaires de la marijuana. Le rapport fait état de preuves incontestables du risque de toxicomanie qu'implique le fait de fumer de la marijuana, des effets de ce produit sur le développement du cerveau ainsi que du degré de sensibilisation de la population canadienne aux risques et aux dommages sanitaires associés à sa consommation.
Le gouvernement partage les préoccupations du comité à l'égard des méfaits de la marijuana sur les jeunes. C'est la raison pour laquelle nous cherchons à empêcher les jeunes d'en fumer. Cette approche est diamétralement opposée à la politique du chef du Parti libéral, qui voudrait légaliser la marijuana et en autoriser la vente dans les magasins, à l'instar de l'alcool et des cigarettes. L'approche du chef du Parti libéral est irresponsable et montre qu'il n'est pas à la hauteur.
De plus en plus de données confirment que la marijuana est maintenant plus forte qu'il y a 30 ans à peine, à raison de 300 à 400 % en moyenne. Nous savons également que la fumer peut gravement nuire au développement du cerveau. En effet, de nombreuses études révèlent que l'exposition fréquente et continue au THC au début de l'adolescence peut non seulement entraver le développement du cerveau et nuire au fonctionnement cognitif, mais aussi aggraver le risque de déclencher un épisode de psychose ou une maladie mentale telle que la schizophrénie. Les risques sanitaires graves et durables de la consommation de marijuana, que présente le rapport dont la Chambre est actuellement saisie, montrent à quel point l'idée du chef du Parti libéral de laisser les Canadiens fumer de la marijuana, d'en faire une activité ordinaire comme les autres, est irresponsable.
Les personnes qui consomment régulièrement de la marijuana risquent de développer une dépendance à cette drogue. Les personnes qui commencent à prendre de la marijuana à l'adolescence ont une chance sur six de devenir dépendantes. Il s'agit de faits dont le chef libéral a décidé de ne pas tenir compte ou qui lui ont échappé totalement.
La normalisation de la consommation de la marijuana aurait des conséquences très graves sur les fonctions intellectuelles. La consommation de la marijuana peut nuire à la concentration, au temps de réaction, à la mémoire et à la capacité de prendre des décisions de manière efficace. Il s'agit d'aptitudes essentielles pour conduire un véhicule, aller au travail, écouter en classe ou exercer un leadership responsable. Lorsque la marijuana est mélangée à de l'alcool, comme le font de nombreux jeunes, les effets sur ces fonctions sont encore plus graves.
Le plan libéral visant à légaliser et à normaliser la consommation de la marijuana envoie aux jeunes le message que le fait de fumer de la marijuana est une activité acceptable, qui est même approuvée en vertu de la réglementation gouvernementale. La politique proposée par le chef libéral est irresponsable. Elle ne tient pas compte des effets durables et graves de la marijuana sur la santé, comme le souligne le rapport du comité de la santé dont la Chambre est saisie aujourd'hui. Il s'agit tout simplement d'une mauvaise politique.
D'après les résultats de l'étude prospective prénatale d'Ottawa, qui a suivi des groupes d'enfants dont la mère a fumé de la marijuana pendant la grossesse et comparé leurs résultats avec ceux d'enfants dont la mère a fumé du tabac et ceux d'enfants dont la mère n'a rien fumé, nous savons que l'exposition à la marijuana avant la naissance a une incidence sur le développement intellectuel des enfants. L'étude a suivi ces enfants de la naissance jusqu'au début de l'âge adulte. Elle conclut que les enfants dont la mère a fumé de la marijuana pendant la grossesse ont des troubles cognitifs, qui se manifestent à l'école et se poursuivent encore aujourd'hui. Ces troubles sont assez importants pour avoir une incidence sur leur niveau de scolarisation.
Les nombreux dangers et les conséquences imprévisibles de la toxicomanie font de cette question un véritable enjeu de santé publique, et ses effets se font surtout sentir chez les familles.
Le gouvernement conservateur se fait un devoir d'informer les Canadiens des véritables effets à long terme de la consommation régulière de marijuana sur la santé. Contrairement au chef libéral, le gouvernement veut empêcher les jeunes de fumer de la marijuana.
En 2013, nous avons affecté 11,5 millions de dollars supplémentaires à la stratégie de prévention de la toxicomanie du Centre canadien de lutte contre les toxicomanies. Le Plan d'action économique de 2014 a aussi consacré 44,9 millions de dollars à l'élargissement de la Stratégie nationale antidrogue, qui informe les Canadiens des graves conséquences de la consommation de drogue et de la toxicomanie.
Qui plus est, nous en voyons les résultats. Selon le rapport le plus récent issu de l'Enquête de surveillance canadienne de la consommation d'alcool et de drogues, la consommation de marijuana a diminué de presque 30 % parmi les jeunes depuis 2008 et de 45 % depuis 2004. Certaines statistiques sont encourageantes, et elles démontrent que, lorsque les familles sont sensibilisées aux risques pour la santé découlant de la toxicomanie, elles agissent en conséquence. Le même rapport contient aussi une autre statistique intéressante: tandis que 20 % des jeunes fumaient de la marijuana en 2012, 70 % buvaient de l'alcool. Le projet du chef du Parti libéral de permettre la vente de marijuana dans les commerces, tout comme l'alcool et les cigarettes, pourrait faire en sorte que le taux de jeunes fumant de la marijuana augmente de plus de trois fois par rapport à la situation actuelle.
Au début de son mandat, la a rencontré l'Association médicale canadienne et toute une série de chercheurs et d'acteurs clés pour discuter des effets néfastes de la consommation de marijuana. Et l'on a pu dégager une conclusion claire des propos tenus lors de cette réunion: il est essentiel de bien informer les parents et leurs enfants des effets sérieux et chroniques de la consommation de marijuana. Selon les participants, les jeunes ne connaissent pas les effets néfastes que peut avoir la marijuana sur leur santé, et les parents pensent que la marijuana d'aujourd'hui est semblable à celle d'il y a 30 ans. Ils ne se rendent pas compte du danger qu'elle présente aujourd'hui.
Les chercheurs constatent que la marijuana engendre les troubles de santé graves et bien réels que sont les psychoses et la schizophrénie. C'est pourquoi ils pensent qu'il y a lieu d'agir, et c'est ce que le gouvernement du Canada a décidé de faire. L'Association médicale canadienne réclame la mise en oeuvre d'une campagne nationale pour convaincre les jeunes de cesser de fumer de la marijuana. Le président de l'Association médicale canadienne a déclaré que « toutes mesures visant à mettre de l'avant les dangers, les préjudices et les effets secondaires possibles causés par la consommation de marijuana seront les bienvenues ». L'ancien président de cette même association militait énergiquement contre la consommation de marijuana et a déclaré que « spécialement chez les jeunes, la preuve est irréfutable — la marijuana est dangereuse ».
Lorsqu'on compare le point de vue de ces experts au projet du chef du Parti libéral de légaliser et de normaliser la consommation de marijuana parmi les jeunes, on voit bien qu'il n'est pas à la hauteur du poste qu'il convoite. De plus, le chef du Parti libéral ne souhaite pas seulement qu'on vende de la marijuana dans les commerces, comme l'alcool et les cigarettes, mais il veut également qu'on permette la propagation de la dangereuse culture de marijuana dans les villes et les villages un peu partout au Canada.
Le gouvernement conservateur ne veut pas faciliter l'accès aux drogues illégales et il continuera d'appuyer les stratégies qui empêchent les enfants de consommer de la marijuana. Ainsi, Santé Canada a effectué des recherches pour faire progresser ses campagnes de sensibilisation, qui s'avèrent efficaces. Sa récente campagne de marketing social, qui s'est déroulée du 20 octobre au 28 décembre 2014, avait pour but d'apprendre aux parents comment parler à leurs adolescents des dangers que présente la consommation de marijuana. Elle comportait des messages télévisés qui mettaient l'accent sur le cerveau et le corps fragiles des adolescents et montraient comment la consommation de marijuana et l'abus de médicaments sur ordonnance peuvent nuire de façon irrémédiable à leur développement. Des contenus Web et pour les médias sociaux, y compris des documents prêts à être publiés sur les dangers de la consommation de drogues, ont été élaborés afin d'aider les parents à obtenir de l'information et de leur fournir des conseils sur la manière d'aborder la question avec leurs enfants.
À l'issue de la campagne, on a effectué des sondages pour déterminer dans quelle mesure les gens se rappelaient du contenu des messages et pour évaluer l'efficacité globale de l'exercice. Je suis heureux d'annoncer que plus de 60 % des parents ont vu les messages et que, parmi ceux qui les ont vus, plus de 80 % ont compris les dangers que la consommation de drogues peut présenter pour les jeunes.
Ce qui m'a particulièrement frappé dans cette campagne, c'est qu'elle avait pour but d'aider les parents à protéger leurs enfants des dangers de la marijuana, d'abord en décrivant les effets néfastes que cette drogue peut avoir sur le développement du cerveau, et ensuite en fournissant aux parents et aux éducateurs les renseignements dont ils ont besoin pour mettre les enfants à l'abri de ces dangers.
L'approche du gouvernement conservateur consiste à informer les familles des graves effets permanents des drogues et à empêcher les enfants de fumer de la marijuana. L'intention du chef libéral de légaliser la marijuana est irresponsable et ne tient pas compte des faits énoncés dans le rapport du comité de la santé. C'est tout simplement une mauvaise politique.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole et de contribuer à cet important débat.
Le gouvernement a demandé l'adoption d'un rapport présenté par le Comité permanent de la santé en octobre 2014, intitulé « Les risques et les dommages sanitaires de la marihuana ».
D'entrée de jeu, je souligne le titre de ce rapport, car, comme vous allez pouvoir le constater dans mon intervention, il semble que le gouvernement a choisi de mettre l'accent sur un aspect particulier de ce débat complexe entourant la politique publique sur la marijuana. Je n'étais pas le vice-président de ce comité, mais je suis maintenant fier de l'être. À l'époque, c'est ma collègue de qui, dans ce débat, a dirigé la charge pour l'opposition officielle. Je salue le travail qu'elle a fait sur ce rapport dissident, et je précise que mes observations porteront principalement sur ce rapport. Je parlerai aussi de façon plus générale de la guerre contre la drogue et de ce qui nous a menés à cette conjoncture.
Comme son titre l'indique, le rapport que le gouvernement nous demande d'approuver met l'accent sur les risques et les dommages sanitaires, lesquels, il va sans dire, ne doivent pas être pris à la légère. Il y a toutefois deux côtés à une médaille, et c'est la raison pour laquelle le Nouveau Parti démocratique a émis trois recommandations dans ce rapport dissident, recommandations dont je souhaite vous parler aujourd'hui.
Le rapport dissident indique d'abord ce que j'ai dit, soit que l'étude qui a été réalisée manque d'équilibre et qu'elle a été conçue de manière à s'attacher aux méfaits liés à la politique sur la marijuana et à la consommation de cette substance au Canada. Le rapport dit ensuite qu'un grand nombre de témoignages ont été écartés; le comité n'a donc pas pu entendre et tenir compte d'autres points de vue que les idées préconçues du gouvernement au sujet de la marijuana. Le rapport dissident indique aussi qu'on a tenu compte de soi-disant opinions et non de décisions fondées sur des preuves; pourtant, en matière de santé, tout le monde convient qu'il est important de tenir compte des données probantes. Par conséquent, davantage de témoins mettaient l'accent sur les risques et les méfaits que sur l'autre volet du débat.
Ce que je veux dire, en guise d'introduction, comme le rapport dissident l'indique clairement, c'est que la lutte contre la drogue ne donne tout simplement pas de bons résultats. À ce sujet, j'aimerais citer un extrait du numéro du mois dernier du magazine The Economist, une publication très à droite du Royaume-Uni, qui engage une discussion approfondie sur les drogues illicites en disant:
En 1971, Richard Nixon a lancé ce qui est devenu la « guerre contre la drogue » en déclarant que c'était l'« ennemi public numéro un ». En Amérique et dans les autres pays riches qui luttaient à ses côtés, la campagne s'est traduite par des lois rigoureuses et des peines sévères imposées aux petits revendeurs et aux toxicomanes [...] Or, des milliards de dollars ont été engloutis et de nombreuses vies ont été détruites, et pourtant, il y a encore des drogues illicites, et ceux qui luttent contre les drogues sont fatigués.
L'article se termine ainsi:
Les pays qui s'apprêtent à déclarer la guerre au trafic de la drogue n'ont qu'à regarder ce qui se passe plus à l'Ouest pour savoir ce qui les attend: une augmentation de la violence et de la corruption, du nombre de cas de VIH-sida et du nombre de prisonniers — et, comme avant, un approvisionnement illimité en drogues.
L'interdiction, qui semble être la seule solution offerte par le gouvernement, ne fonctionne tout simplement pas. Des milliards de dollars ont été dépensés à cette fin, mais même la revue The Economist a reconnu que cette méthode ne fonctionne pas. C'est pour cette raison que le NPD réclame une approche plus équilibrée, axée sur la promotion de la santé, la sensibilisation du public et la sécurité. À cette fin, nous avons formulé trois recommandations. Je les aborderai tour à tour.
La première recommandation était la suivante: « Appliquer une approche axée sur la santé publique en ce qui concerne la marihuana en mettant l’accent sur l’éducation et, au besoin, sur le traitement et la réduction des méfaits. »
Je serai très clair. Personne ne laisse entendre qu'il n'y a aucun risque ou méfait associé à cette activité, et j'espère que je me fais bien comprendre. De toute évidence, certains problèmes doivent être abordés, plus particulièrement en ce qui concerne les jeunes. Par contre, ce n'est pas en revenant à une approche axée sur la guerre contre la drogue, au lieu d'adopter une approche axée sur la santé publique, qu'on s'attaquera à ces méfaits.
Par exemple, de nombreuses personnes, y compris un électeur de ma circonscription, Philippe Lucas, ont préconisé une approche axée sur la santé publique en ce qui concerne l'utilisation non médicale de la marijuana et d'autres drogues afin de minimiser les risques et les méfaits. Les campagnes de sensibilisation s'adressant aux jeunes doivent être fondées sur des renseignements exacts. Je suis assez vieux — et je crois que vous l'êtes vous aussi, monsieur le Président — pour me souvenir des publicités diffusées à une certaine époque, qu'on aurait dit sorties tout droit du film Reefer Madness. C'était ridicule. Ces publicités n'étaient pas efficaces, et la majorité des jeunes qui consommaient de la marijuana en riaient, même si c'est à eux qu'elles s'adressaient.
L'approche de la tolérance zéro n'a pas fonctionné non plus. Il faut une approche plus nuancée. À cet égard, nous devrions écouter les experts comme M. Lucas, entre autres. Je vais donc revenir à la première recommandation, qui préconise une approche axée sur la santé publique.
Dans le rapport dissident du NPD, la deuxième recommandation est de « financer des études pour examiner l’efficacité possible de la marihuana à des fins médicales ».
La production de marijuana à des fins médicales est devenue une grande industrie. Le Dr Perry Kendall, qui vient de ma région, soutient qu'environ 50 % des gens qui consomment de la marijuana le font pour soulager des douleurs chroniques. Il a été établi que la consommation de marijuana peut contribuer de manière efficace au traitement des personnes atteintes de certaines maladies comme le VIH-sida et la sclérose en plaques. D'ailleurs, le ministère des Anciens Combattants paie les coûts liés à la marijuana utilisée pour traiter les anciens combattants atteints du trouble de stress post-traumatique.
Cependant, la recherche sur l'utilisation de la marijuana à des fins médicales, qui pourrait donner des résultats bénéfiques dans bien des domaines, est limitée à cause de l'approche prohibitive défendue par le gouvernement dans ce dossier. Nous devons faire plus de recherche. Je suis le premier à le reconnaître. Il est extrêmement important de financer la recherche sur l'efficacité clinique, mais également sur les risques pour les jeunes et les autres personnes.
L'accroissement de l'utilisation de la marijuana à des fins médicales au Canada a été tout à fait remarquable. Dans un article publié dans le National Post en mars 2014 et qui portait sur le Règlement sur l'accès à la marihuana à des fins médicales, j'ai été estomaqué de constater qu'en 2001, 88 Canadiens étaient autorisés à posséder de la marijuana au titre de ce règlement. En 2013, près de 37 000 Canadiens étaient autorisés à en posséder. Il y avait 85 licences de production de marijuana en 2001; en 2013, le nombre de licences est passé à près de 30 000.
Force est de constater qu'il s'agit d'un dossier très important et d'un défi, mais il semble incontestable que l'utilisation de la marijuana à des fins médicales offre aussi certains bienfaits.
La troisième recommandation sur laquelle je souhaite me pencher est celle qui est la plus importante dans ce débat, c'est-à-dire qu'il faut « [é]tablir une commission indépendante ayant pour vaste mandat, notamment en matière de sécurité et de santé publique, de consulter les Canadiens sur tous les aspects de l’utilisation de la marihuana à des fins non médicales » — mais voici le meilleur — « et formuler des conseils à l’intention du Parlement sur la mise en place d’un régime réglementaire adéquat ».
Nous sommes d'avis qu'il faut mettre en place une commission indépendante, qui entendrait les gens de différents milieux, dont les services de police, le milieu médical, le milieu juridique et d'autres encore, pour déterminer comment nous pouvons formuler des conseils au Parlement sur la mise en place d'un régime réglementaire approprié, puisque l'interdiction s'est avérée un échec. L'interdiction n'a donné lieu qu'à la violence, la stigmatisation et le contrôle par le crime organisé. Poursuivre simplement avec le modèle de criminalisation actuel ne donnera rien. Nous devons avoir recours à des solutions fondées sur des données probantes pour arriver à régler ensemble le problème.
M. Lucas travaille maintenant chez Tilray, un producteur autorisé de marijuana sur l'île de Vancouver, près de Nanaimo. M. Lucas a souligné que l'interdiction liée au cannabis donne lieu à davantage de préjudices que l'utilisation de cannabis elle-même et que l'interdiction n'a pas permis de contrôler l'utilisation et la production de marijuana à l'échelle nationale. Il fait état de taux d'arrestation de plus en plus élevés dans certaines régions du Canada, et l'un de mes collègues a mentionné que la loi est appliquée de façon inégale partout au pays en ce qui concerne la marijuana.
M. Lucas affirme que le cannabis est notre première culture commerciale au Canada et fait valoir qu'environ 50 % de la population en a consommé. Il dit que l'interdiction fait en sorte que les jeunes Canadiens peuvent avoir accès à du cannabis non réglementé dont on ignore la force et la qualité et fait remarquer que les gens savent bien que la force de cette drogue a changé de façon dramatique depuis les années 1970 et que celle-ci est souvent coupée avec d'autres produits qui peuvent causer soit une grande dépendance soit des torts considérables aux personnes qui les consomment. Il n'y a aucun contrôle de la qualité. Les gens ne savent pas ce qu'ils achètent.
La consommation de cannabis est à la hausse chez les jeunes. Elle a baissé dernièrement, mais elle est généralement à la hausse. Comme quoi la lutte antidrogue n'a pas fonctionné, ni le fait de dire aux jeunes ne de pas en consommer. Nous en sommes conscients. Dans ma région, cela va de soi.
L'application de la loi en ce qui concerne le cannabis varie grandement d'un bout à l'autre du pays. Nous en sommes bien conscients. Les jeunes hommes, les minorités visibles et les Premières Nations sont nettement surreprésentés dans les statistiques sur le nombre d'arrestations pour possession de cannabis. C'est aussi un fait. Les gangs, le crime organisé, et cetera, entrent en ligne de compte, comme nous le savons tous.
Il y a d'autres façons de traiter le problème. Le pays qui m'intéresse le plus en ce moment est le Portugal. En 1997, les sondages d'opinion dans ce pays révélaient que la consommation de drogues était le problème social le plus important. Maintenant, 12 ans après qu'il a décriminalisé l'utilisation personnelle de petites quantités de marijuana et d'autres drogues — c'est-à-dire pour moins de 10 jours de consommation —, l'utilisation de drogues se classe maintenant au 13e rang des préoccupations. Tous les intervenants dans ce pays — de gauche, de droite et du centre — appuient la politique visant à traiter la consommation de drogues comme un problème de santé. C'est la première chose qui a été dite dans le rapport dissident du NPD: que cette question doit être vue comme un enjeu de santé publique et que nous devons la traiter en tant que tel.
Au Portugal, tous les partis s'entendent pour considérer la consommation de drogue comme un problème de santé plutôt qu'un crime. Résultat: le taux d'infection par le VIH a beaucoup diminué. Il y a toutefois une différence entre décriminalisation et légalisation. Le Portugal a mis sur pied des « comités de dissuasion » formés de médecins, de psychologues et d'autres spécialistes. Leur but: amener les toxicomanes à se faire traiter et empêcher que des consommateurs occasionnels deviennent toxicomanes. Les comités de dissuasion peuvent imposer des amendes et des travaux communautaires au besoin. Comme les consommateurs de drogues n'ont plus à craindre les sanctions criminelles et la honte qu'elles inspirent, ils sont davantage portés à obtenir l'aide dont ils ont besoin.
Il faudra examiner les différentes stratégies utilisées ailleurs dans le monde si on souhaite trouver de bonnes solutions. C'est pourquoi la principale recommandation formulée par le NPD dans son rapport dissident repose, encore une fois, sur la création d'une commission indépendante qui guiderait le Parlement vers l'adoption d'un régime réglementaire approprié concernant l'utilisation de la marijuana à des fins non médicales.
La loi des conséquences imprévues se fait sentir de mille et une façons. Nous savons maintenant que divers États, dont le Colorado et l'État de Washington, ont essentiellement légalisé la marijuana. Un an plus tard, a-t-on constaté une augmentation des cas de conduite avec facultés affaiblies? Ce changement a-t-il eu des retombées positives ou négatives sur les jeunes consommateurs de marijuana? Quels sont les faits? Nous avons besoin de données.
Nous avons la possibilité de découvrir si ces changements ont eu des conséquences imprévues. Nous pouvons examiner l'évolution de la situation dans les États du Colorado et de Washington, de même qu'en Uruguay, au Portugal et dans d'autres pays. Le Canada a peut-être des leçons à tirer de ces expériences.
Voilà pourquoi il faut qu'une commission indépendante regarde ce qui se fait ailleurs dans le monde pour mieux déterminer comment aborder la question. La priorité doit aller aux jeunes, c'est indéniable. Mais que sait-on déjà?
Une chose est sûre: l'attitude des conservateurs, selon qui il suffit de dire non à la drogue, ne mène nulle part. La tolérance zéro et la guerre contre la drogue ont été autant d'échecs désastreux. Il suffit de regarder ce qui se passe dans n'importe quelle rue du pays pour s'en convaincre.
Alors, que peut-on faire pour s'attaquer sérieusement au problème et aider les jeunes? Quelles leçons a-t-on apprises? Voilà pourquoi il faut qu'une commission se penche sérieusement sur tout ça.
Je me souviens du juge Le Dain et de la commission qu'il avait présidée, la Commission Le Dain, dans les années 1970. Nous avions appris beaucoup de choses à l'époque, mais ces données doivent être mises à jour. Une chose est certaine: rien n'est tout noir ou tout blanc. Ce n'est pas une question à laquelle on peut répondre simplement par oui ou par non.
Les tribunaux britanno-colombiens appelés à juger des cas où la drogue et la dépendance sont en cause font souvent appel à un spécialiste des politiques sur la drogue de l'Université de la Californie à Los Angeles, M. Mark Kleiman. Selon ce scientifique, comme pour toute initiative de nature sociale, les effets négatifs ne peuvent pas être exclus. Il est d'avis que les adolescents qui consomment de manière excessive devraient être suivis de près. Comme je le disais, il faut faire quelque chose concernant la conduite avec les facultés affaiblies. Quant aux politiciens, il est d'avis qu'on devrait leur expliquer qu'ils ont sous-estimé la complexité du problème.
Car il s'agit effectivement d'un problème complexe. Voilà pourquoi les solutions simplistes et universelles, les injonctions et autres commandements ne donnent rien. Il faut écouter ce que disent les spécialistes comme M. Kleiman.
C'est d'ailleurs ce qui explique pourquoi la deuxième recommandation parle de financer la recherche. Il faut savoir si ce produit, qu'on trouve à peu près partout, ne comporte pas aussi des bienfaits. Il faut connaître la nature de ces bienfaits et les risques qui y sont associés. Car dans la vie, tout se résume à ça: trouver l'équilibre entre les risques et les avantages.
On pourrait faire valoir — avec raison — que l'alcool est une drogue causant du tort à de nombreuses familles et ayant un impact important dans les milieux de travail, etc. Pourtant, personne ne recommande d'interdire l'alcool. Il faut plutôt trouver des moyens de régler plus efficacement les problèmes qui y sont liés. Je suis d'avis qu'il en est de même avec le problème de la marijuana, auquel il faut apporter une solution multidimensionnelle. Comme je l'ai déjà mentionné, la commission se pencherait là-dessus.
Le NPD prône depuis longtemps la décriminalisation de la marijuana et l'imposition d'une contravention pour la possession de petites quantités, ainsi que des investissements dans l'éducation et des programmes additionnels visant à réduire la consommation de marijuana chez les jeunes. J'ai été heureux de voir l'Association canadienne des chefs de police déclarer qu'elle était ouverte à une telle approche. L'association souhaite entre autres élargir l'éventail de mesures d'application de la loi.
Il s'agit d'un problème chez les jeunes. En août 2013, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance rapportait que 28 % des jeunes Canadiens consommaient de la marijuana, ce qui en fait les plus grands consommateurs du monde industrialisé. Selon le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, la consommation de marijuana chez ces jeunes serait cependant en baisse et elle serait passée à 20,3 % en 2012.
Qu'est-ce qui explique cette baisse? Si cette statistique est exacte, est-ce qu'elle s'applique à tous les groupes démographiques; à toutes les communautés, autochtones et non autochtones; ainsi qu'aux minorités visibles et non visibles? Dans quelle partie du pays observe-t-on surtout cette baisse? Il me semble que, si nous étions aux prises avec un grave problème de santé publique, nous voudrions nous pencher sur ce type de questions.
L'adoption d'une approche réglementaire universelle n'est peut-être pas judicieuse. Alors, comment devons-nous nous attaquer à ce problème dans les diverses régions du pays, si nous ne présumons pas qu'il s'agit d'une question de droit pénal qui doit être réglée au moyen d'une simple interdiction?
Voilà le genre de questions sur lesquelles se pencherait la commission indépendante réclamée par le Nouveau Parti démocratique afin de formuler des conseils sur la mise en place d’un régime réglementaire adéquat, qui permettrait de mettre à jour les lois relatives à la marijuana en s’appuyant sur des données probantes et des principes de santé publique et qui chercherait à établir un équilibre entre la prévention, la santé et le bien-être du public, la réduction des méfaits, la sécurité des collectivités et la sensibilisation du public. Ce sont les éléments caractéristiques d'une bonne politique publique.
Je ne crois pas qu'il faille traiter la consommation de marijuana à des fins récréatives et à des fins médicales différemment de toute autre question dans ce domaine. Je crois aussi que des politiques fondées sur des données probantes doivent reposer sur des recherches comparatives avec d'autres pays, ainsi que sur l'évaluation des pratiques exemplaires présentées aux législateurs canadiens afin d'aider le Canada à mettre au point une solution purement canadienne qui tiendra compte des besoins uniques de notre pays et de notre population.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole à la Chambre aujourd’hui pour parler des risques graves que présente la marijuana pour la santé. Je vais partager mon temps avec le député de .
Le rapport du comité de la santé a largement confirmé ce que les députés de la Chambre savaient déjà, à savoir que les risques que présente la marijuana pour la santé sont tout simplement irréfutables. Qu’il s’agisse de schizophrénie, de psychose ou de problèmes pour la pression artérielle et, très franchement, pour le taux de sucre dans le sang, les députés de la Chambre devraient savoir que les enfants du Canada qui fument de la marijuana courent beaucoup trop souvent ces risques.
Comparez maintenant cette réalité avec que ce que le chef libéral planifie de faire en légalisant la marijuana. Cela donnera lieu à la vente de marijuana dans les magasins, tout comme les cigarettes ou l’alcool, et, très franchement, même les bonbons. Cette approche est tout simplement irresponsable, et je peux vous parler des risques que cela fait courir aux enfants. Contrairement aux députés de l’opposition, je vais dans les services d’urgence et je suis aux premières loges pour voir ces enfants qui nous arrivent. Je vois les répercussions de la marijuana sur les enfants et je vois dans quel état terrible ils sont lorsqu’ils nous arrivent à l’urgence.
Quoi qu’en dise l’opposition, aucun parent de ma circonscription ou même du pays tout entier ne voudrait que son enfant souffre de psychose ou de schizophrénie, c’est certainement quelque chose que chacun redoute pour ses propres enfants.
Les députés libéraux, comme je le disais tout à l’heure, s’imaginent tout simplement que la marijuana, c’est comme de l’aspirine. Dans le milieu d’où je viens, croyez-moi, on reconnaît que l’aspirine est efficace dans certains cas, mais jamais on songerait à utiliser de la marijuana à la place.
Le gouvernement conservateur veut empêcher les enfants de fumer de la marijuana, et je voudrais simplement profiter de l’occasion pour rappeler certaines des initiatives que nous avons prises dans ce domaine.
En 2007, notre gouvernement a annoncé la mise en œuvre de la Stratégie nationale antidrogue, dont l’un des objectifs est de rendre les collectivités plus sûres et plus saines en interdisant l’utilisation de drogues illicites et la consommation abusive de médicaments d’ordonnance. Elle contribue aux efforts de lutte contre la dépendance, dans l’intérêt des personnes souffrant de graves problèmes de toxicomanie, et contre la production et la distribution de drogues illicites, comme on l’a déjà mentionné dans cette Chambre. Voilà ce que nous faisons. Nous prenons des mesures, et ce, depuis 2007.
Les recherches indiquent que la marijuana est la drogue illicite la plus fréquemment utilisée par les jeunes. Près d’un élève sur cinq, de la 7e à la 12e année, a consommé de la marijuana au cours des 12 derniers mois. En moyenne, les jeunes commencent à fumer de la marijuana à l’âge de 14 ans.
Ces statistiques sont alarmantes, et elles montrent bien que le projet des libéraux de légaliser la marijuana et l’insistance de leur chef à vouloir en normaliser l’usage sont tout à fait irresponsables, car il sera encore plus facile pour les jeunes d’acheter et de fumer de la marijuana.
Si le chef libéral était aux commandes, il rendrait la marijuana encore plus accessible. Il a même dit que la décision du gouvernement conservateur de fermer les installations de production participait d’une « approche hypercontrôlée ». Je préfère une approche hypercontrôlée qui garantit que les enfants de ma circonscription seront protégés, plutôt que la solution préconisée par l’opposition. Les installations de production sont dangereuses, et on en trouve dans tous les quartiers de nos villes parce que les tribunaux nous empêchent de les fermer, alors que nous voulons tout simplement empêcher les enfants d’en acheter. Le gouvernement conservateur est farouchement opposé au maintien de ces installations, et nous allons continuer de nous battre devant les tribunaux à cet égard.
Nous ne voulons pas que nos enfants ou n’importe quel autre Canadien aient un accès plus facile aux drogues illégales. Nous avons pris des mesures précises, dans le cadre de la Stratégie nationale antidrogue, pour lutter contre la consommation de marijuana chez les jeunes, et nous en voyons les résultats. Selon les données de l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues, la consommation de marijuana chez les jeunes a chuté de près de 30 % depuis 2008 et de 45 % depuis 2004. Le projet libéral de légaliser la marijuana ne peut avoir qu’un effet: en augmenter l’accessibilité et la consommation.
Santé Canada étudie de nouvelles preuves scientifiques sur les dangers de la marijuana, et suit de près l’évolution de la consommation de marijuana chez les jeunes et chez les adultes.
Santé Canada peut compter sur des financements importants pour lancer des projets et des initiatives de recherches qui permettent à la fois de sensibiliser la population aux dangers de la consommation de la marijuana et d’aider les professionnels de la santé qui, comme moi, s’emploient à prévenir la consommation excessive de marijuana et de drogues. Comme je l’ai dit tout à l’heure, la consommation de marijuana a des effets à la fois graves et persistants, qu’il ne faut pas sous-estimer.
L’opposition voudrait nous faire croire qu’il n’y a pas d’études qui le prouvent, mais il y en a. Et selon ces études scientifiques, on dénombre, parmi les effets à court terme de la consommation de marijuana, l’anxiété, la peur ou la psychose, sans parler des problèmes de concentration et des difficultés à réfléchir et à prendre des décisions qui, à long terme, peuvent avoir une incidence négative sur les capacités cognitives d’un enfant et sur ses chances de réussite.
À long terme, la consommation de marijuana augmente les risques de déclencher ou d’aggraver des troubles psychiatriques ou psychologiques, comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire. Je ne sais pas s’il y a beaucoup de députés de l’opposition qui ont déjà rencontré quelqu’un qui souffrait de schizophrénie ou de le trouble bipolaire, mais croyez-moi, ces gens-là souffrent vraiment. Ils ne peuvent pas fonctionner au maximum de leur capacité à cause de ces problèmes qui peuvent durer toute la vie, pour les individus et pour leur famille. Le gouvernement conservateur est convaincu qu’il faut mettre la marijuana hors de portée de nos enfants. Contrairement aux libéraux, nous sommes contre la dépénalisation des drogues illégales.
La députée de a même déclaré: « [...] nous savons tous depuis le début que les effets à long terme ou les problèmes cognitifs causés par le fait de fumer de la marijuana sur de longues périodes chez les jeunes — de moins de 40 ans, environ — sont élevés ».
Le chef libéral sait tout cela, mais il a décidé de faire complètement fi des dangers et des risques que cela représente pour les jeunes de notre pays. C’est dans les collectivités les plus vulnérables qu’il est particulièrement important d’empêcher les jeunes de fumer de la marijuana. Les recherches indiquent que c’est généralement entre la 7e et la 9e année que les jeunes commencent à consommer excessivement des substances dangereuses. Pour toutes sortes de raisons, les collectivités vulnérables sont plus exposées à ce risque, probablement parce qu’elles ont moins de programmes pour les jeunes et qu’elles offrent un accès limité à des milieux sûrs et sans drogue.
Plutôt que de dissuader les jeunes de consommer de la marijuana, le chef libéral préfère en légaliser l’utilisation et la rendre encore plus accessible. Dans ce cas, je suppose qu’il nous faudra multiplier les programmes pour soigner tous les enfants qui souffriront de troubles générés par cette terrible addiction. Ça ne va pas faciliter la tâche des collectivités vulnérables qui travaillent d’arrache-pied pour prévenir la consommation excessive de drogue.
Pendant que le Parti libéral ne pense qu’à légaliser la marijuana, le gouvernement conservateur, lui, essaie de venir en aide aux familles canadiennes en mettant sur pied toutes sortes de projets à l’intention des jeunes à risque. Les recherches montrent que les jeunes commencent à consommer de la marijuana pour toutes sortes de raisons, et c’est à partir de ces données que des outils de prévention et d’éducation ont pu être élaborés, testés et distribués aux enfants et à leur famille.
Le projet du chef libéral de légaliser la marijuana et d’en normaliser la consommation banalise les risques et, très franchement, n’envoie pas le bon message à nos jeunes. Dire aux jeunes qu’ils peuvent fumer de la marijuana tous les jours n’est certainement pas le message que les parents canadiens veulent transmettre à leurs enfants.
En légalisant la vente de la marijuana, en la rendant disponible dans les magasins au même titre que l’alcool et les cigarettes, on annule tous les progrès qui ont été faits par les programmes visant à sensibiliser la population à la dangerosité de cette substance.
Outre les autres projets réalisés par l’entremise du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, notre gouvernement a fourni un financement de 11,9 millions de dollars réparti sur cinq ans, qui sera versé jusqu’en 2018, pour des activités destinées à aider à réduire la toxicomanie chez les jeunes. Ces activités comprennent l’examen et la synthèse de faits probants sur les répercussions de la marijuana pendant l’adolescence ainsi qu’une étude sur l’efficacité de brèves interventions pour réduire la consommation de la marijuana.
Ces activités portent sur les répercussions du cannabis et visent à fournir aux jeunes de l’information à jour sur les dommages graves et durables que cause la marijuana.
L’ancien président de l’Association médicale canadienne s’est également prononcé fermement contre cela, affirmant que les preuves montrant que la marijuana est tout particulièrement dangereuse pour les jeunes sont irréfutables. Cette déclaration devrait être prise très au sérieux, elle provient d’un médecin bien informé. Le gouvernement conservateur prend cette question très au sérieux et nous continuerons de nous battre pour éviter que les jeunes fument de la marijuana.
En terminant, je reprends les paroles du Dr Meldon Kahan, médecin en chef du service pour les toxicomanes au Women's College Hospital à Toronto. Pendant l’étude menée par le comité, ce médecin a déclaré: « les organisations de santé publique doivent mener des campagnes de santé publique pour réfuter le mythe répandu selon lequel le cannabis est inoffensif et thérapeutique ».
Comme l’a dit l’actuel président de l’Association médicale canadienne « toute mesure visant à mettre en lumière les dangers, les préjudices et les effets secondaires possibles causés par la consommation de marijuana est la bienvenue ».
Je peux affirmer de façon irréfutable, pour avoir rencontré à l’urgence des enfants sous l’effet de la marijuana accompagnés de leurs parents, en état de grande détresse, que ce soit parce que ces enfants vivaient une psychose, ou parce qu’ils étaient devenus bipolaires, que nous devons faire tout ce que nous pouvons pour éviter la légalisation de cette drogue de façon à protéger les enfants canadiens, contrairement à l’approche adoptée par le chef libéral qui veut normaliser cette pratique pour tous les enfants du Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour parler du rapport du Comité permanent de la santé, intitulé « Les risques et les dommages sanitaires de la marihuana », ainsi que de la façon dont le gouvernement conservateur s'y prend pour lutter contre le problème de la consommation de la marijuana chez les jeunes.
Je tiens d'abord à remercier les membres du comité de leur excellent travail dans ce dossier, qui a tout particulièrement permis d'exposer en détail dans le rapport les torts durables et graves que cause la consommation de la marijuana. Ce rapport montre clairement que le plan du chef libéral visant à rendre la marijuana plus facilement accessible aux enfants est irresponsable et troublant.
Le Parti libéral souhaite légaliser la marijuana et faire en sorte qu'elle soit encore plus facilement accessible aux jeunes Canadiens. Ce plan est irresponsable et ne tient aucunement compte des données scientifiques touchant les risques de la marijuana pour la santé et les torts qu'elle peut causer. Les risques graves et durables sur la santé de la consommation de la marijuana sont irréfutables. Au Canada, le taux de consommation de la marijuana chez les jeunes est déjà deux fois plus élevé que celui des adultes. Le comité a aussi constaté que les jeunes Canadiens âgés de 11 à 15 ans sont parmi les plus grands utilisateurs de marijuana comparativement à leurs pairs d'autres pays. Les preuves montrent que les Canadiens ne sont pas aussi bien informés des risques associés à la consommation de la marijuana qu'ils le sont au sujet des risques liés aux autres drogues illicites. Ces statistiques sont alarmantes, et le gouvernement conservateur s'inquiète des effets néfastes de la marijuana sur les jeunes.
Contrairement au chef du Parti libéral, nous refusons de faciliter l'accès aux drogues illicites. La marijuana est un produit dangereux. Il est irresponsable de la part d'un gouvernement de laisser entendre que la fumer est une activité normale et sans danger pour les jeunes. Des travaux de recherche ont déjà démontré les méfaits de la marijuana sur les poumons et le cerveau. Le chef du Parti libéral veut que la consommation de marijuana fasse partie des activités courantes et normales des enfants. Il veut que les magasins puissent en vendre, au même titre que les cigarettes et l'alcool. Le chef du Parti libéral choisit de fermer les yeux sur les dommages sanitaires graves et durables de l'inhalation de marijuana, que le comité de la santé décrit dans le menu détail dans le rapport dont la Chambre est actuellement saisie. Ce n'est pas pour rien que la marijuana est illégale. On ne saurait surestimer ses conséquences graves et durables sur la santé.
Voilà pourquoi grâce à son approche répressive à l'égard des drogues, par l'intermédiaire de la Stratégie nationale antidrogue, le gouvernement vise à empêcher les Canadiens de tous âges, mais surtout les jeunes, de fumer de la marijuana. Depuis le lancement de la stratégie, le Programme de soutien au financement du traitement de la toxicomanie a subventionné 29 projets d'un bout à l'autre du Canada. En ce qui a trait aux problèmes associés à la consommation de marijuana, nous collaborons également aux efforts visant à traiter la dépendance des personnes qui ont de graves problèmes de toxicomanie.
Nous avons également accordé 1,2 million de dollars au gouvernement de la Nouvelle-Écosse pour financer un projet qui vise à renforcer les systèmes de traitement à l'échelle provinciale et à accroître l'utilisation de pratiques thérapeutiques parmi les intervenants en toxicomanie. Les personnes qui souffrent de toxicomanie et de troubles mentaux concomitants constituent un groupe cible important pour ces projets. Cette clientèle souffre de deux graves problèmes de santé: la consommation de drogues illicites, comme la marijuana, et des troubles permanents de santé mentale. Le chef libéral fait fi de ces personnes vulnérables dans ses efforts pour normaliser la consommation de la marijuana, qui présente de graves risques à long terme pour la santé.
Le gouvernement fournit également 1,2 million de dollars au ministère de la Santé de la Saskatchewan pour l'aider à entreprendre un projet destiné à intégrer une pratique fondée sur des données probantes dans le programme provincial de traitement de la toxicomanie. Ce projet vise à améliorer les pratiques de traitement normalisées dans les secteurs de soins de la toxicomanie et de la santé mentale. Lorsque la toxicomanie s'accompagne de problèmes comme l'anxiété et la dépression, les difficultés connexes sont aggravées aussi bien pour les clients que pour les professionnels qui prennent soin d'eux.
La bonne nouvelle pour mes collègues, c'est que le nombre de jeunes qui fument de la marijuana au Canada est à la baisse, grâce à cet excellent travail. Selon le dernier rapport d'une enquête de surveillance canadienne de la consommation de drogues, la consommation de marijuana chez les jeunes a diminué de près de 30 % depuis 2008 et de 45 % depuis 2004. Dans le même rapport, on apprend que 20 % des jeunes fumaient de la marijuana en 2012, alors que 70 % des jeunes buvaient de l'alcool.
Si, comme le préconise le chef libéral, la marijuana se vendait dans les magasins, comme l'alcool et les cigarettes, les jeunes en consommeraient autant que de l'alcool, soit presque trois fois plus qu'à l'heure actuelle.
Le président de l'Association médicale canadienne a déclaré:
Toute mesure visant à mettre en lumière les dangers, les préjudices et les effets secondaires possibles causés par la consommation de marijuana sera la bienvenue.
Nous savons qu'il y a du travail à faire pour réduire la consommation de marijuana chez nos enfants, mais le chef libéral choisit de ne pas écouter les experts, montrant encore une fois qu'il n'est tout simplement pas prêt à gouverner. Ses députés défendent même ouvertement les magasins qui vendent illégalement de la marijuana en Colombie-Britannique et ailleurs. Personne ne devrait s'étonner que le chef libéral refuse de condamner ces commerces illégaux, qui se font régulièrement prendre à vendre de la marijuana à des enfants, car ils représentent la vision qu'ont les libéraux du Canada.
Qu'on me comprenne bien: les magasins qui vendent de la marijuana sont et demeureront illégaux sous le gouvernement conservateur. Nous comptons sur la police pour faire respecter la loi. Un magasin de marijuana à tous les coins de rue, c'est parfaitement conforme aux déclarations publiques du chef libéral, qui défend les installations de culture de marijuana dans les maisons de nos quartiers. Le gouvernement conservateur, lui, se bat en cour pour obtenir le démantèlement de ces installations.
Ce qu'il y a d'ironique dans l'intention des libéraux de légaliser la marijuana, c'est que cela ne réduirait aucunement le nombre de jeunes fumant de la marijuana ni, en fait, le commerce illégal de la drogue. Des témoins experts qui ont témoigné pour ce rapport du Comité de la santé en ont longuement parlé. Je cite M. Harold Kalant:
Je soulignerais [...] que l'objectif d'éliminer le marché noir en légalisant la marijuana pourrait seulement se réaliser si la vente légale se faisait à un meilleur prix que celle sur le marché noir. Dans un tel cas, la consommation risque d'augmenter massivement.
Toutefois, ce témoignage d'expert contredit la vision libérale du Canada. Son chef ne lui accordera donc aucune attention. M. Kalant a exprimé d'autres idées sur le sujet, que je vais répéter avant de conclure. Il a dit:
[...] la consommation récréative de cannabis a un coût, et la société doit déterminer si le jeu en vaut la chandelle. [...] la société dans son ensemble doit bien réfléchir aux changements sur le plan des politiques qui pourraient donner lieu à une augmentation du nombre et de la gravité des problèmes de santé causés par la consommation chez ses membres les plus vulnérables, à savoir, comme je l'ai mentionné, les jeunes.
Le chef libéral affirme que les mesures du gouvernement, qui empêchent vraiment les enfants de fumer de la marijuana, résultent d'une approche « hypercontrôlée ». Il n'appuie même pas les sanctions que nous imposons aux gens qui cultivent des plants chez eux. Il veut faire de la consommation de marijuana une activité courante au Canada et il ne tient absolument pas compte de ses effets néfastes à long terme sur la santé. Il fait fi des risques que les gens qui cultivent des plants chez eux font courir à la collectivité.
Le gouvernement conservateur fait d'importants progrès dans le dossier complexe de la toxicomanie. Nous avons tous un rôle à jouer et nous devons tous faire notre part. Le gouvernement estime qu'il doit collaborer avec ses principaux partenaires. Nous les félicitons d'ailleurs pour ce qu'ils font: recherche, diffusion du savoir, politiques sensées, mesures législatives importantes et financement, lorsque c'est nécessaire.
Les mesures prises par le gouvernement pour empêcher les jeunes de fumer de la marijuana sont efficaces. Il s'agit surtout de mesures de santé publique responsables qui envoient le bon signal aux familles canadiennes.
Je tiens encore une fois à remercier le Comité permanent de la santé d'avoir entrepris ce travail et d'avoir présenté cet excellent rapport sur les risques et les dommages sanitaires de la marijuana. J'espère que le chef libéral prendra ce rapport au sérieux et qu'il prendra le temps d'écouter ce que disent les médecins. Ceux-ci sont d'accord avec l'ancien président de l'Association médicale canadienne lorsqu'il dit que « spécialement chez les jeunes, la preuve est irréfutable — la marijuana est dangereuse ».
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Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur d'intervenir à la Chambre pour contribuer un peu à ce débat sur l'adoption d'un rapport de comité concernant les méfaits et les risques de la consommation de marijuana.
Commençons par quelques faits sur lesquels je crois que nous pouvons tous nous entendre. Les jeunes Canadiens sont les plus grands consommateurs dans le monde développé. La guerre contre la drogue a donc été un échec lamentable. Si ce n'était pas le cas, nous n'aurions pas un des taux de consommation chez les jeunes les plus élevés dans le monde développé.
De vastes ressources sont allouées à la guerre contre la drogue, que ce soit aux forces policières, aux procureurs, aux acteurs du système judiciaire ou aux agents de probation. Toutes ces ressources sont consacrées à cette bataille perdue.
Il y a des gagnants et des perdants dans cette bataille. Les gagnants sont ceux qui sont impliqués dans le crime organisé. Le crime organisé profite du bilan catastrophique de notre pays dans la guerre contre la drogue. Les perdants sont les enfants, qui consomment plus de marijuana que n'importe où ailleurs dans le monde développé, et les contribuables, qui payent pour les ressources utilisées au sein du système judiciaire et du système d'application de la loi, pour les procureurs et les juges. Ce sont les perdants.
Il est temps de discuter sérieusement de la consommation de marijuana au pays. Nous savons que les conservateurs n'aiment pas beaucoup les discussions sérieuses. On n'a qu'à penser au débat qui a eu lieu récemment à la Chambre au sujet de l'aide médicale à mourir. Les libéraux ont profité de leur journée de l'opposition pour établir un processus afin que le Parlement donne suite à la décision rendue par la Cour suprême du Canada dans l'affaire Carter. Ce processus a été rejeté, mais le gouvernement nous a promis qu'il établirait son propre processus extra-parlementaire et que nous entendrions le point de vue des groupes visés. Nous attendons toujours. Le temps file, le Parlement ajournera bientôt ses travaux, et le délai imposé par la Cour suprême approche à grands pas.
Pour revenir à l'objet du débat, il est grand temps de discuter sérieusement de la consommation de marijuana. Il n'est pas question ici de sortir son porte-voix, de se lancer des invectives ou encore de tenir des propos alarmistes. Non: l'objectif est de discuter de façon raisonnée, en se fondant sur des critères de santé, des preuves et des témoignages d'experts, et de tirer des leçons de l'expérience des autres administrations. Nous pouvons nous inspirer des autres administrations qui sont en avance sur nous dans ce dossier. Le Colorado et l'État de Washington se livrent à cet exercice à l'heure actuelle, et je ne vois pas pourquoi leur expérience ne pourrait pas être prise en compte dans nos discussions ici, lorsque nous étudions cette question.
C'est Einstein qui a dit, je crois, que la définition de la folie, c'est de refaire toujours la même chose en s'attendant à un résultat différent. Et pourtant, on constate que la réponse à tous les problèmes sociaux complexes consiste, encore et encore, à imposer des peines minimales obligatoires et des réductions de budget. Rien de plus.
Des jeunes Canadiens se retrouvent avec un casier judiciaire parce qu'ils possédaient six plants de marijuana. Ce casier judiciaire, véritable boulet, nuira à leur avenir, à leur capacité de trouver un emploi et à leur capacité d'aller aux États-Unis. Ils peuvent demander que leur casier soit blanchi, mais ils ne pourront pas être graciés. La suspension d'un casier exige beaucoup de temps et d'argent. Combien de jeunes ont vu leur vie ainsi compromise? Combien de jeunes aimeraient reprendre le droit chemin après une erreur de jugement mais sont bloqués par ce modèle de sanctions aveuglément uniformes?
Le rapport que nous avons sous les yeux est déséquilibré et comporte des lacunes fondamentales. Le Parti libéral a soumis un rapport dissident proposant une façon beaucoup plus équilibrée et plus raisonnable d'aborder ce problème. Tout n'est pas noir et blanc dans cet enjeu. Il y a des zones grises, comme dans tout problème social complexe. On ne peut pas régler ces problèmes en imposant des peines minimales obligatoires et des réductions de budget.
Le Parti libéral recommande au gouvernement de se pencher sur un cadre de légalisation réglementaire, de concert avec des spécialistes du domaine, afin de garder la marihuana hors de la portée des jeunes. Nous lui recommandons de collaborer avec les intervenants et les spécialistes compétents pour élaborer une campagne de sensibilisation et d’information au sujet des risques et des méfaits associés à l’utilisation de la marihuana. Enfin, nous lui recommandons aussi de financer la recherche visant à approfondir les connaissances sur les méfaits et les avantages à court et à long terme de la consommation de marihuana dans toutes les couches de la société.
L'approche du Parti libéral respecte les données scientifiques et respecte également les Canadiens. Ce n'est pas une simplification à outrance comme celle qui émane des arguments préfabriqués que nous servent les députés d'en face. Les Canadiens sont prêts pour une discussion sérieuse. Il est temps que le gouvernement du Canada participe à une telle discussion, qu'il en facilite la tenue et qu'il fasse confiance aux Canadiens.