propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, je remercie mon collègue, le , et la Chambre de nous permettre de débattre, à l'étape de la deuxième lecture, de cette mesure cruciale qu'est le projet de loi , Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité.
C'est une mesure législative d'une grande importance, mais il est généralement admis que la question de la cyberintimidation requerra une approche globale. Des efforts devront être faits au sein du système d'éducation. La sensibilisation aux effets de l'intimidation et de la cyberintimidation exigera des échanges directs et sérieux avec les jeunes et les autres personnes concernées au pays.
Je tiens à signaler d'entrée de jeu que tous les éléments de ce projet de loi qui visent à aider la police dans ses enquêtes en ligne nécessiteront un mandat. J'insiste là-dessus: l'obtention d'une autorisation judiciaire est indispensable aux termes du projet de loi . Tout comme l'engagement de longue date du gouvernement à l'égard de la sécurité des rues et des collectivités, ce projet de loi s'inscrit dans le droit fil des efforts de surveillance judiciaire et met l'accent sur tous les programmes et tous les cas propres à aider les jeunes à comprendre le terrible fléau de la cyberintimidation et ses effets dévastateurs.
Ce projet de loi d'une grande importante tombe à point nommé. Comme tout le monde le sait déjà, il vise à améliorer la sécurité des Canadiens, que ce soit chez eux, dans leur quartier ou en ligne, où beaucoup de gens passent énormément de temps. La totalité de ses articles portent sur les communications électroniques. Il s'agit après tout du moyen de correspondance préféré de notre génération. Or, il est grand temps que les outils permettant de faire enquête sur les communications électroniques entrent aux aussi dans le XXIe siècle.
Le lien entre sécurité et activités en ligne devient de plus en plus apparent au fur et à mesure que croît l'utilisation que nous faisons des réseaux sociaux et des technologies en général. Rappelons-nous que, d'après Statistique Canada, en 2010, environ 80 % des ménages canadiens avaient accès à Internet. Selon le magazine Maclean's, plus de 19 millions de Canadiens sont maintenant inscrits à Facebook. C'est plus de la moitié de la population.
Dans les années 1990, on dénombrait quelques centaines de sites Web. Aujourd'hui, ils se comptent en milliards. Ces chiffres vont continuer d'augmenter, et la technologie va continuer de se perfectionner, rendant encore plus criant la nécessité de créer un cadre juridique qui à la fois permettrait d'assurer la sécurité des Canadiens en ligne et fournirait aux forces de l'ordre les outils dont elles ont besoin pour protéger la population.
Le projet de loi se divise en deux parties distinctes mais apparentées. La première porte sur une forme particulièrement ignoble et ravageuse de cyberintimidation, à savoir la distribution non consensuelle d'images intimes. La seconde vise de son côté à ce que le Code criminel et les autres lois fédérales ne soient pas dépassés par l'évolution technologique. Les deux parties portent sur les communications électroniques et visent à améliorer la sécurité publique. Je suis d'ailleurs ravi que le se joigne à moi pour le débat d'aujourd'hui.
Le projet de loi actualisera les infractions et les pouvoirs permettant aux policiers de faire enquête sur les crimes commis au moyen de réseaux numériques ou d'utiliser des éléments de preuve électroniques
Je vais aborder chaque partie séparément, en commençant par les principaux éléments du projet de loi qui portent sur la cyberintimidation.
Nous avons tous entendu parler de l'intimidation, de la cyberintimidation et de la manière dont de nombreux gouvernements partout dans le monde en ont fait une de leurs priorités. La cyberintimidation désigne le fait d'utiliser Internet pour commettre ce qu'on appelle depuis toujours l'intimidation, mais qui, de nos jours, revêt un intérêt tout particulier et prend une tournure de plus en plus inquiétante, en grande partie à cause du nombre élevé d'adolescents qui se sont suicidés ces dernières années et du fait que, bien souvent, la cyberintimidation y aurait été pour quelque chose.
Nous avons entendu parler des cas de Rehtaeh Parsons dans ma province, la Nouvelle-Écosse, d'Amanda Todd, sur la côte Ouest, du jeune Todd Loik, en Saskatchewan, récemment, et d'innombrables autres cas. C'est certainement la pire forme de harcèlement, d'intimidation et d'humiliation de jeunes, qui a mené au désespoir et à l'idée qu'il n'y avait qu'une façon de s'en sortir, et ils se sont enlevé la vie.
Ayant rencontré les parents d'un grand nombre de ces jeunes et parlé à un grand nombre de jeunes dans mon cercle d'amis et ma famille, il m'est apparu clairement qu'un signal d'alarme est lancé pour que le Parlement et notre système de justice réagissent. C'est vraiment une question sur laquelle je souhaiterais que la Chambre se rallie pour appuyer nos efforts afin d'améliorer la situation. Comme je l'ai dit, cela déborde largement cette mesure législative et la Colline du Parlement. Cette question nécessitera une discussion approfondie sur ce qu'implique l'affichage d'images et l'utilisation d'Internet pour harceler une personne et les conséquences qui en découlent.
Il semble y avoir un besoin accru de mieux comprendre les répercussions de cette forme d'intimidation sur les jeunes et de son omniprésence dans les écoles.
L'intimidation en ligne accroît la rapidité et la portée de la transmission de déclarations et d'images, qui peuvent être partagées avec un grand nombre de personnes, comme nous le savons. Une fois que quelque chose se retrouve en ligne, il est très difficile d'en contrôler l'usage et la diffusion. La plupart du temps, c'est le fait d'un individu lâche et malveillant qui reste anonyme et dont l'identité est très difficile à déterminer.
Les victimes de cyberintimidation disent aussi qu'il est très difficile de se retirer d'une activité de cyberintimidation ou de s'y soustraire. Elle est envahissante dans la mesure où les télécommunications jouent aujourd'hui un rôle important dans la vie des jeunes.
[Français]
Les Canadiens veulent savoir ce que l'on peut faire pour traiter la question de la cyberintimidation. Des questions ont été soulevées quant à savoir si le Code criminel tient suffisamment compte de ce type de comportement et des avancées technologiques récentes.
[Traduction]
À l'heure actuelle, le Code criminel peut régler la plupart des formes graves de cyberintimidation grâce, par exemple, aux infractions de harcèlement criminel prévues à l'article 264, de menaces proférées prévues à l'article 264.1 ou de fraude à l'identité prévue à l'article 403. Cependant, le Code criminel ne contient aucune infraction visant précisément la forme méprisable de cyberintimidation qui a fait surface, et qui consiste à distribuer des images à caractère sexuel sans le consentement de la personne qui figure sur ces images.
L'un des objectifs du projet de loi consiste à combler cette lacune dans le Code criminel. Le projet de loi propose d'ajouter au Code criminel une nouvelle infraction qui interdit la distribution non-consensuelle d'images intimes. Essentiellement, cette infraction interdirait l'échange d'images de nudité ou à caractère sexuel sans le consentement de la personne qui y figure.
Il peut être utile de mieux comprendre comment ce comportement se produit généralement. Dans un sens, cela commence habituellement par l'enregistrement consensuel, dans un cadre non-criminel et parfaitement légitime, d'images intimes dans un contexte privé. J'exclus expressément toute image où figurent des mineurs. Ces images peuvent ensuite être transmises électroniquement à un partenaire, une pratique communément appelée « sextage ». Après la rupture du couple, l'un des partenaires peut distribuer ces images à des tiers sans le consentement de la personne qui y figure. Cela est maintenant communément appelé « porno-vengeance ».
Il est important de souligner que cette infraction ne vise pas à criminaliser le sextage lorsque celui-ci est pratiqué avec le consentement des parties. C'est plutôt la distribution non-consensuelle et non-autorisée de ces images qui serait ciblée par cette nouvelle infraction.
[Français]
Je souhaite prendre un moment pour décrire en détail les éléments précis de l'infraction proposée.
[Traduction]
En premier lieu, en vertu de la nouvelle infraction proposée, il sera interdit de distribuer, de partager ou de diffuser, sous quelle que forme que ce soit, une image intime sans le consentement de la personne qui y figure. Cette disposition vise à englober toutes les formes de partage d'images intimes, y compris l'affichage sur un site Web ou le partage par l'intermédiaire de médias sociaux, par courriel ou en personne, mais non l'enregistrement consensuel ou l'utilisation privée de telles images.
L'infraction tient principalement au fait que le partage ou la distribution des images intimes a lieu sans le consentement de la personne qui y figure. Ainsi, serait accusé quiconque distribue une image intime d'une personne, même sans savoir que celle-ci n'y a pas consenti ou sans se soucier de savoir si elle y a consenti.
Le projet de loi comporte également une définition en trois parties de ce qui est considéré comme une « image intime », afin d'aider les tribunaux à déterminer si la distribution d'une image entraînerait une infraction. La définition de ce qui se classe dans la catégorie « image intime » est claire et précise. Cette définition est similaire à celles qui figurent dans les dispositions concernant les infractions de voyeurisme et de pornographie juvénile.
En deuxième lieu, l'image doit avoir été prise dans des circonstances pour lesquelles il existe une attente raisonnable de respect de la vie privée. Ainsi, on s'assure que l'infraction n'englobe pas la distribution d'images où la personne représentée aurait pu difficilement faire valoir son droit à la vie privée. Par exemple, il peut être difficile pour une personne de faire valoir son droit à la vie privée si les photos dans lesquelles elle figure ont été prises alors qu'elle se promenait toute nue dans la rue. Dans un tel cas, il n'y aurait pas d'attente de respect de la vie privée.
En troisième lieu, au moment de l'infraction, la personne qui figure dans l'image doit préserver sa vie privée. Autrement dit, si elle affiche une image d'elle nue sur un site Web et que, par la suite, quelqu'un partage cette image, il serait peu probable qu'elle s'attende au respect de sa vie privée.
En plus d'établir la nouvelle infraction, le projet de loi propose un certain nombre de modifications complémentaires. Je souligne à nouveau que les juges doivent examiner ces faits et interpréter comment appliquer la loi en ce qui concerne la collecte d'éléments de preuve et la détermination de la justification d'un mandat.
À titre préventif, les tribunaux pourraient autoriser et ordonner un engagement de ne pas troubler l'ordre public à l'égard d'une personne qui possède des images intimes s'il existe des motifs raisonnables de craindre qu'elle commette une nouvelle infraction, notamment, en affichant ou en partageant ces images.
Lorsqu'elle détermine la peine à imposer pour la nouvelle infraction, le tribunal serait autorisé à émettre une ordonnance d'interdiction qui limiterait l'accès de la personne condamnée à Internet et à d'autres réseaux numériques à moins que cet accès réponde aux conditions établies par le tribunal. Il y a aurait une peine très précise qui s'appliquerait en cas de violation de l'ordonnance limitant l'accès aux réseaux numériques.
Le tribunal serait également autorisé à ordonner le retrait d'Internet des images affichées sans consentement. La disposition actuelle permet au tribunal d'ordonner le retrait de pornographie juvénile et d'enregistrements voyeuristes. Cette disposition serait modifiée afin d'inclure les images intimes. Je souligne que nous avons déjà modifié à maintes reprises le Code criminel et avons présenté des mesures législatives obligeant les fournisseurs de services Internet, par exemple, à signaler la présence de ces images lorsqu'elles apparaissent en ligne.
De surcroît, le tribunal pourrait être autorisé à ordonner que tout outil utilisé dans la perpétration de l'infraction proposée, comme des téléphones cellulaires ou des ordinateurs, soit confisqué au profit de la Couronne. Cette disposition est conforme à d'autres dispositions législatives en vigueur qui permettent à la Couronne de confisquer des véhicules ou des outils utilisés dans la perpétration d'une infraction.
À la fin du processus, le tribunal serait également autorisé à ordonner au contrevenant condamné de verser des dommages-intérêts à la victime afin qu'elle puisse recouvrer toute dépense encourue afin de faire retirer d'Internet les images intimes affichées sans consentement.
Enfin, la Loi sur la preuve au Canada serait également modifiée pour veiller à ce que l'époux d'une personne accusée d'avoir distribué des images intimes puisse témoigner pour la Couronne. Autrement dit, l'immunité conjugale serait levée. Nous avons fait la même chose dans les articles touchant à la protection des enfants.
Le projet de loi propose également d'actualiser les infractions qui touchent à la cyberintimidation. Par exemple, l'infraction liée aux faux renseignements et aux appels téléphoniques harcelants, prévue à l'article 372, fait référence, entre autres, aux lettres et aux télégrammes, mais ne précise aucune méthode moderne, comme si Internet et les téléphones intelligents n'existaient pas.
Je souligne que bon nombre des dispositions que nous tentons de mettre à jour ont été mises en place à l'époque des téléphones à cadran et des télégrammes, soit bien avant l'arrivée de l'Internet. Nous modernisons ces dispositions pour qu'elles tiennent compte des réalités du 21e siècle. Cette infraction est pertinente et peut s'appliquer dans le contexte de la cyberintimidation. Cependant, dans sa version actuelle, elle ne s'appliquerait pas aux gestes commis au moyen de la technologie moderne. Le projet de loi vise à mettre à jour les infractions afin qu'elles s'appliquent à tout geste interdit, quel que soit le moyen de télécommunication employé.
Je veux également parler des mesures du projet de loi visant à moderniser le Code criminel ainsi que d'autres lois fédérales, dont certaines ont suscité une certaine consternation. Il y a eu beaucoup de désinformation à ce sujet.
Le projet de loi propose des modifications au Code criminel, à la Loi sur la concurrence et à la Loi sur l'entraide juridique en matière criminelle afin que les lois soient adaptées aux technologies avancées que nous employons aujourd'hui. Ces modifications visent à moderniser les infractions et les pouvoirs d'enquête afin que le Code criminel soit mieux adapté aux comportements criminels actuels, qui, comme nous le savons, deviennent de plus en plus complexes. Par exemple, le crime organisé et ceux qui s'en prennent aux enfants utilisent très souvent l'Internet pour commettre leurs méfaits.
Ces modifications ont un objectif commun. Elles visent principalement à donner aux forces de l'ordre les outils modernes dont elles ont besoin pour continuer de protéger la population tout en respectant les libertés civiles des Canadiens. Dans tous les cas, elles devront obtenir une autorisation judiciaire pour s'acquitter de leurs fonctions.
Tout d'abord, permettez-moi de souligner que ces modifications aux dispositions législatives et au pouvoir d'enquête ne visent pas à accorder de nouveaux et vastes pouvoirs à l'État pour qu'il puisse s'ingérer dans la vie privée des Canadiens. Au contraire, les nouveaux pouvoirs prévus dans le projet de loi ont été soigneusement établis afin de relever les défis au chapitre des enquêtes que présentent les progrès technologiques réalisés au cours des dernières décennies, ainsi que de maintenir les mécanismes de protection de la vie privée et de répondre aux attentes des Canadiens.
Il est important de moderniser les outils utilisés pour enquêter sur les nouvelles infractions proposées en ce qui concerne la distribution non-consensuelle d’images intimes, ce qui peut se produire dans les cas graves de cyberintimidation. Comme il se doit, ces outils mis à jour aideront la police à enquêter sur tous les crimes commis en ligne, ainsi que sur les crimes qui mettent en cause des preuves numériques, comme la fraude, la distribution de pornographie juvénile et diverses formes de cyberattaques.
Quelles sont ces modifications? Premièrement, le projet de loi propose de créer un nouveau régime de préservation des données. Ces outils permettront à la police de conserver des données informatiques pendant qu'elle demande à la cour de lui délivrer une ordonnance dans le but d'obtenir ces données. Autrement dit, il s'agit d'une ordonnance interdisant la suppression des données, le temps que la police obtienne le mandat requis.
Deuxièmement, le projet de loi propose de mettre à jour les ordonnances de communication actuelles, qui sont sous surveillance judiciaire. Grâce à ces modifications, on pourra élaborer un éventail complet d'outils, dont une ordonnance de communication générale, qui se compare à un mandat de perquisition, et quatre ordonnances de communication précises dans le cas des renseignements qui n'ont pas de répercussions sur la vie privée ou qui en ont très peu. Ces outils aideront la police à amorcer des enquêtes.
Les ordonnances de communication ne pourraient être utilisées que pour obtenir des données historiques en attendant que les ordonnances de communication précises, qui sont prévues dans le projet de loi , soient délivrées à la police afin qu'elle puisse faire ce qui suit: déterminer où se trouvaient les personnes mises en cause et ce qu'elles faisaient à un moment bien précis, c'est-à-dire obtenir des renseignements permettant de les localiser; obtenir des données de transmission, comme l'adresse électronique à laquelle la communication a été envoyée; retracer la télécommunication pour déterminer l'identité d'un suspect; enfin, recueillir des renseignements financiers de base. Il convient de signaler que la police est déjà habilitée à présenter une demande à la cour pour obtenir le même genre de renseignements pour d'autres fins.
Le projet de loi propose également de moderniser deux pouvoirs judiciaires actuels, soit ceux concernant la délivrance de mandats de localisation et de mandats d'enregistrement de numéros. Seuls ces mandats permettent à la police de recueillir ce type de renseignements en temps réel.
Enfin, le projet de loi propose certaines améliorations concernant les demandes d'écoute électronique. Ces modifications inscriraient simplement dans la loi une pratique déjà en vigueur dans de nombreux tribunaux. Ainsi, tous les tribunaux du Canada procéderaient de la même manière. Les modifications proposées permettraient d'utiliser une seule demande pour tous les mandats et les ordonnances judiciaires liés à l'exécution d'une écoute électronique autorisée. Le nouveau processus prévoit clairement que le juge qui a autorisé l'écoute électronique pourrait aussi autoriser des mandats ou des ordonnances connexes sans exiger une nouvelle demande. Ce processus simplifié permettrait au tribunal d'avoir une vue d'ensemble de toutes les interventions.
Je suis désolé de fournir autant de détails, mais je trouve important d'insister sur le fait qu'il faudra une autorisation judiciaire pour tous les cas prévus par ce projet de loi. Les modifications proposées tiennent compte des enjeux que représentent la préservation des données, la prolifération de l'information et l'avancement des technologies, tout en respectant les attentes raisonnables des Canadiens en matière de protection de la vie privée.
Le projet de loi ne prévoit pas de collectes massives de renseignements, ce qu'on appelle parfois des mégadonnées, comme le font certains pays d'Europe. Il ne demanderait pas aux fournisseurs de services Internet de recueillir des renseignements sur les clients et de les conserver indéfiniment. Les mandats dont il est question ici seraient, comme tous les mandats, valides pour une période déterminée. Comme je l'ai mentionné, on pourrait utiliser un ordre de non-suppression pour une période maximale de 21 jours; ce maximum passerait à 90 jours quand il s'agit de préserver des données de l'étranger. Je tiens à répéter qu'une autorisation judiciaire serait requise.
À mon avis, ce pouvoir faciliterait les enquêtes dans lesquelles les éléments de preuve sont surtout de nature électronique. Il permettrait d'intervenir en cas de distribution non consensuelle d'images intimes en cette époque où des éléments de preuve essentiels peuvent être supprimés en un instant, parfois par mégarde.
Comme je l'ai déjà dit, en plus de proposer de nouveaux pouvoirs d'enquête, ce projet de loi moderniserait les pouvoirs existants pour les adapter au XXIe siècle. Les policiers seraient donc mieux outillés pour faire leur travail et protéger nos communautés.
Je souligne que le projet de loi jouit d'un appui considérable de la part des provinces et que la commissaire à la protection de la vie privée a été consultée à l'égard de certains aspects. Nous avons hâte de débattre du projet de loi à mesure que son étude progressera. J'estime qu'il s'agit d'une mesure importante pour protéger les Canadiens et les renseignements tout en respectant ce nouveau moyen de communication que privilégient les Canadiens et le reste du monde.
:
Monsieur le Président, pour faire suite aux échanges qui ont eu lieu après le discours du , si les gens s'inquiètent de pilules empoisonnées, c'est peut-être parce que c'est souvent ce qu'on s'est fait offrir. Il n'est donc pas surprenant qu'ils soient inquiets par rapport à ce projet de loi, qui était fort attendu.
Je pense qu'il est important de répéter que mon collègue de avait déposé à la Chambre le projet de loi . Celui-ci visait effectivement la question de la cyberintimidation, plus particulièrement la distribution d'images intimes. Il faisait suite au suicide de la jeune Rehtaeh Parsons, et l'offre avait été faite au gouvernement d'accélérer ce processus.
Ces dispositions rejoignaient la totalité des parlementaires de la Chambre. Le gouvernement nous avait répondu qu'il était en train de travailler là-dessus, et je conviens qu'il y avait des rencontres fédérales-provinciales-territoriales. J'étais fort aise d'entendre le nous dire qu'il croyait à une approche plus complète que de prétendre simplement que le projet de loi allait régler la question de la cybercriminalité, comme le dit son titre ronflant. On l'espère, car on en donnait peut-être plus au demandeur qu'il n'en demandait. Je crois que les conservateurs embauchent quelqu'un dont la seule tâche est de créer des titres aussi ronflants que la « Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité ».
Dans ce contexte, je conviens que les provinces et les territoires ont été impliqués. Il y a eu des rencontres et des discussions, parce que les problèmes étaient issus de leur territoire. On sait qu'une approche plus holistique et plus complète est nécessaire. Par exemple, la motion M-485 de mon collègue de offre une approche complète en matière d'intimidation, mais les conservateurs ont voté contre. Il ne faut pas croire que le projet de loi va mettre un terme à des situations qui existent déjà depuis longtemps.
Les conservateurs ont déposé un projet de loi dont les sept premiers articles concernent tout ce que le monde s'attendait à voir un jour proposé par le en ce qui a trait à la cyberintimidation et la distribution d'images. Par contre, les gens s'attendaient sûrement moins aux articles 8 et les suivants du projet du loi, qui en compte 47. C'est quand même volumineux.
Les spécialistes en matière de vie privée et d'Internet ainsi que les journalistes se sont tout de suite rués pour poser des questions lors de la conférence de presse du ministre. Celui-ci espérait sûrement autre chose que ces questions, qui ont tourné autour du même sujet, et avec raison. En effet, après ce qui s'est passé avec l'ancien ministre de la Sécurité publique, on s'inquiète de ce qui nous pend au bout du nez. Je vais être charitable, mais ce n'était pas drôle, lorsqu'il avait déposé le projet de loi C-30.
En voyant les articles 8 du projet de loi et les suivants, les gens ont évidemment le réflexe de penser que c'est le projet de loi C-30 qui renaît de ses cendres. En effet, on s'était fait promettre par l'ancien ministre de la Justice, celui qui a précédé notre collègue d'en face, qu'on ne reprendrait pas ces dispositions-là.
Les journalistes, qui sont quand même au fait de la situation, n'ont donc pas attendu une seconde pour poser les questions qui s'imposaient au ministre, portant strictement sur la cyberintimidation. Or, lors de l'annonce du dépôt de son projet de loi, pas plus tard que la semaine dernière, le ministre disait que tout était relié à la cyberintimidation et qu'il n'y avait pas de surprise à cet égard.
Qu'on y voie ou non une pilule empoisonnée, les questions démontrent clairement que ce projet de loi touche des concepts complexes, surtout dans les articles 8 et les suivants.
Le a raison de dire que les irritants les plus sérieux, pour ne pas dire graves, du projet de loi C-30, ne sont pas dans le projet de loi actuel. C'est vrai que cela nécessite des mandats. Cependant, nous devons quand même nous poser de sérieuses questions sur le genre de mandat que nous allons obtenir et sur ce que nous devrons prouver pour l'obtenir. Certains vont même jusqu'à dire qu'on a abaissé le seuil. Au lieu de parler de motifs raisonnables et probables de croire quelque chose, on parle de suspicion. En fait, on introduit des termes différents.
Je crois que le ministre veut que le plus grand nombre possible de députés de la Chambre appuient son projet de loi. J'espère donc qu'il aura l'ouverture de nous permettre d'étudier véritablement ce volet. Nous aurons des arguments sérieux à faire valoir en comité sur ces aspects du projet de loi. J'espère qu'on ne nous le reprochera pas et que nous ne nous ferons pas accuser de soutenir les cyberintimidateurs ou de tout ce qu'on voudra parce que nous faisons simplement notre travail. Il y a des questions sérieuses et nous ne pouvons assurément pas donner de réponse à certaines d'entre elles aujourd'hui. Par exemple, le ministre a-t-il fait vérifier la compatibilité de ce projet de loi avec la Charte, comme cela fait partie de son devoir?
J'espère qu'il pourra nous faire part d'études lorsqu'il viendra parler du projet de loi au Comité permanent de la justice et des droits de la personne. J'espère qu'il nous dira qu'effectivement, avec les gens de son ministère, il a testé la constitutionnalité et la conformité de son projet de loi au regard de la Charte canadienne des droits et des libertés, et spécifiquement en matière de vie privée et d'interception des renseignements personnels.
J'ai écouté mon collègue de poser une question inquiétante pour certains spécialistes qui traite du mandat sur le fait de donner volontairement de l'information, et dans sa réponse, le ministre a insisté sur le fait que c'était à condition qu'aucune règle de droit n'interdise à celle-ci de préserver ou de communiquer cette l'information. Ce genre de disposition est grandement inquiétante. Ce n'est pas aussi simple que de formuler une demande et d'obtenir une réponse positive sur-le-champ. Il y a certaines règles, mais elles ne sont peut-être pas suffisantes dans le contexte de la protection de la vie privée.
Ultimement, nous cherchons tous à donner un environnement sécuritaire à nos enfants et aux jeunes. Toutefois, ce faisant, nous ne devons pas créer des monstres de telle sorte que d'autres réussiront à nous glisser entre les doigts ou que d'autres seront pris dans un étau où ils n'auraient jamais dû se trouver dans une société libre et démocratique. De ce côté-ci de la Chambre, nous nous soucions toujours de cela.
Évidemment, mon coeur saigne pour les parents qui ont vécu des événements horribles. Y a-t-il quelque chose de plus épouvantable que de voir son enfant commettre un suicide? Je ne peux pas imaginer l'enfer qu'une famille doit vivre en ces circonstances.
Je vais raconter une anecdote que je contais à mes collègues ce matin, lorsque je leur parlais de ma recommandation sur le projet de loi . Le jour du dépôt du projet de loi C-13, j'ai croisé un de mes collègues d'en face dans l'ascenseur du Parlement. Il était accompagné de gens qui venaient assister à ce dépôt historique. C'était important pour eux, car cela fait partie de leur vécu. Lorsqu'on m'a présentée comme porte-parole en matière de justice du NPD, Mme Todd m'a regardée en me disant qu'elle espérait que nous appuierions le projet de loi.
J'appuie toujours avec plaisir les bons projets de loi. Toutefois, j'ai aussi l'âme en peine et le coeur qui saigne quand je suis parfois obligée de dire à mes collègues que je ne peux pas, en mon âme et conscience, appuyer un projet de loi. Je donne souvent la chance au coureur, parce que j'ai toujours de l'espoir.
C'est le message que j'envoie au . Il faut nous permettre de faire cette étude sérieuse.
Je présume que le ministre croit vraiment en ce qu'il est en train de faire aujourd'hui et qu'il veut aider les victimes, les parents, les enfants, les jeunes et les adultes, car les adultes sont aussi pris dans cet étau.
J'espère qu'il croit vraiment en ce qu'il fait aujourd'hui et que les autres dispositions sont solides. J'espère qu'il a eu la chance de les étudier de long en large. Par contre, nous, les autres députés de la Chambre, n'avons pas eu le loisir de le faire, surtout après s'être faits dire par son prédécesseur qu'il ne reviendrait pas avec ce genre de dispositions. Par conséquent, j'espère qu'il ne sera pas surpris si on a de petites questions à ce sujet. C'est certain qu'on en aura.
Plusieurs organismes juridiques se posent présentement des questions. En effet, on doit comparer les dispositions les unes avec les autres. On doit comprendre ce qu'elles veulent dire. On a changé le vocabulaire utilisé pour l'obtention d'un mandat. On parle de « suspicion » plutôt que de « motif raisonnable et probable de croire ». Puisque le législateur ne parle pas pour rien dire, il faudra que cela veuille dire quelque chose.
C'est normal de vouloir analyser en profondeur ce genre de dispositions. Le projet de loi est très important pour les Canadiens de tous âges et de toutes races qui s'intéressent à la question du fléau de la cyberintimidation. C'est certain que c'est une priorité pour tous les parlementaires à la Chambre. C'est certain qu'on ne se lèvera pas pour dire, dès le départ, qu'on repousse ça du revers de la main.
Toutefois, j'ai le goût d'offrir un message aux familles, que ce soit à la famille Todd ou à celle de Rehtaeh Parsons.
J'ai lu le blogue de Mme Todd, et cela m'a touché directement au coeur. Elle y posait la question suivante:
[Traduction]
« Le projet de loi sur la cyberintimidation aurait-il permis de sauver Amanda? » Elle répond par l'affirmative.
[Français]
Le seul fait qu'un parent dise cela et qu'il mette tant d'espoir dans un projet de loi devrait, à mon avis, toucher tous les députés.
Cela étant dit, on ne peut pas laisser de côté notre devoir de législateur, c'est-à-dire le devoir de faire notre travail en bonne et due forme.
Aujourd'hui, j'exhorte le de mandater ses collègues qui siègent au Comité permanent de la justice et des droits de la personne de prendre le temps nécessaire pour étudier ce projet de loi, qui traite d'un sujet très important et très humain qui touche trop de gens. Il faut arrêter de penser qu'il s'agit d'une course contre la montre, car ce n'est pas le cas.
Évidemment, il faudra rapidement avoir des dispositions solides et parfaites qui permettront d'enrayer le fléau. Toutefois, ces dispositions devront être accompagnées d'autres dispositions tout aussi solides sur le plan juridique et légal, en plus d'être conformes aux lois. Ainsi, dans un an ou deux, elles ne seront pas rejetées du revers de la main.
Les familles croient au travail qu'on fait et ont beaucoup d'espoir. Il faut prendre le temps nécessaire pour faire un bon travail. Il faut entendre les témoignages des spécialistes en cybercriminalité et en cyberintimidation, des spécialistes d'Internet et des spécialistes en droit de la protection de la vie privée. Bref, il faut entendre les témoignages de toutes ces personnes pour être en mesure d'évaluer le projet de loi.
Par contre, il y a des moyens tellement plus faciles. J'ai pris note de ce que mon collègue de disait plus tôt, alors qu'il posait une question au . Il lui demandait s'il n'y avait pas moyen d'étudier le projet de loi sous deux angles. Tout d'abord, il faudrait l'évaluer plus rapidement. À mon avis, le projet de loi a déjà recueilli une adhésion auprès des députés de la Chambre par rapport à la cyberintimidation et à la distribution d'images intimes.
Dans ce contexte, il y aurait peut-être moyen, avec le vouloir des gens de cette Chambre, de tout simplement diviser le projet de loi en deux, sans changer les articles ou les amender. Je ne suggère même pas d'amendements, pour la simple et bonne raison qu'on fera ce travail en comité.
C'est bien certain qu'on veut faire ce travail en comité. Cependant, on veut le faire tant en ce qui a trait à la cyberintimidation et à la distribution des images intimes, qu'on veut le faire pour l'autre volet qui concerne davantage les pouvoirs qu'on accordera aux policiers.
Je lisais le mémoire d'une association de criminalistes. On y fait état de certaines dispositions qui sont inquiétantes. On doit s'interroger sur ce que le gouvernement veut dire exactement par « certaines dispositions ».
Dans ce contexte, je signale aux conservateurs qu'il faut tenir compte de ces interrogations. En effet, on se rappellera de ce qui est arrivé dans le cas du projet de loi C-30. Après une campagne absolument incroyable comme on a rarement vu à la Chambre, le gouvernement conservateur a reculé, ce qui n'arrive pas fréquemment. Ces gens ont tendance à toujours aller vers l'avant, même si c'est pour foncer dans un mur. Ils ne font pas souvent de recul stratégique pour montrer qu'ils ont bien reçu le message de la population. Toutefois, c'est arrivé dans le cas du projet de loi C-30.
Si cela s'est produit dans ce cas, c'est que les gens y ont vu un empiétement sur leur vie privée, une façon de donner des outils non balisés à des gens. Ces derniers sont peut-être des gens bien intentionnés, mais encore une fois, le diable est dans les détails. Cela a donc réussi à faire reculer le ministre, et c'est tant mieux.
Il ne faudrait pas qu'on revive cette situation dans le contexte du projet de loi . Je ne dirais pas que c'était une hystérie collective, parce que ce ne l'était pas, mais plutôt une inquiétude très élevée qui nous faisait se demander vers quoi le gouvernement voulait s'en aller exactement. On se pose les mêmes questions présentement, alors que les gens s'attendent à un projet de loi sur la cyberintimidation et la distribution d'images.
Les ministres de la Justice et de la Sécurité publique de partout au pays se sont penchés sur ces questions et sur la façon d'aller chercher la preuve, j'en conviens, mais pas de façon aussi détaillée que ce qu'on trouve dans le projet de loi .
D'un coté, il y a les parents des victimes qui, à bon droit, veulent voir quelque chose de positif ressortir de tout cela, mais de l'autre, il y a aussi les protecteurs de la vie privée.
Je ne pense pas que quiconque à la Chambre, y compris chez les conservateurs, ne trouve pas cela important. Évidemment, de leur côté, ils en parlent moins, mais je suis convaincue que, pour eux aussi, c'est très important. Je n'ai jamais entendu qui que ce soit du coté des conservateurs dire qu'ils ne croyaient pas en la Charte des droits et libertés, au droit à la vie personnelle, à leur vie privée, à leur image, à la possibilité de faire des choses chez eux.
Pour ce qui est du projet de loi , il y a une façon extrêmement simple de régler cette inquiétude majeure qui se vit sur différents plans. Il suffirait simplement de diviser le projet de loi C-13. J'en fais une motion.
Je demande le consentement unanime de la Chambre pour présenter la motion suivante: Que, nonobstant tout article du Règlement ou usage habituel de la Chambre, les articles 2 à 7 et l'article 27 en lien avec la cyberintimidation soient retirés du projet de loi et que ces articles forment le projet de loi C-15; que le projet de loi C-15 soit intitulé Loi modifiant le Code criminel, production ou distribution d'images intimes sans consentement; que le projet de loi C-15 soit réputé avoir été lu une première fois et que l'impression en soit ordonnée; que l'ordre portant deuxième lecture dudit projet de loi en prévoie le renvoi au Comité permanent de la justice et des droits de la personne; que le projet de loi C-13 conserve le statut qu'il avait au Feuilleton avant l'adoption du présent ordre et que le projet de loi C-13 modifié soit réimprimé et que le légiste et conseiller parlementaire soit autorisé à apporter les modifications ou corrections de forme nécessaires pour donner effet à la présente motion.
Cela rendrait l'adoption rapide de cette partie du projet de loi C-15. Ensuite, on pourrait travailler à l'étude en profondeur du projet de loi tel que modifié.
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Monsieur le Président, les incidents de l'an dernier ont touché tous les Canadiens. L'émergence de la cyberintimidation dans notre société est pour le moins troublante.
Nous abondons dans le même sens que le gouvernement et les victimes sur le fait qu'il faut des mesures pour prévenir et régler le problème de la cyberintimidation. Nous, de ce côté-ci de la Chambre, convenons qu'il faut agir de façon appropriée, ferme et juste contre ceux dont le comportement en ligne cause du tort à d'autres personnes. Il est tragique d'entendre dans les médias des histoires de jeunes gens qui avaient pourtant la vie devant eux et qui en sont venus à croire qu'ils n'avaient d'autres choix que d'en finir. La cyberintimidation est cruelle à ce point et elle peut blesser profondément. C'est de façon ferme et ciblée qu'il faut s'attaquer à ce problème.
La semaine dernière, nous soulignions la Semaine de la sensibilisation à l'intimidation. À cette occasion, un important sommet international a eu lieu dans ma circonscription, auquel ont participé des sociétés de médias sociaux, ainsi que des jeunes des deux côtés de la frontière. L'évènement était organisé par Parry Aftab, une sommité du domaine. La semaine anti-intimidation et ce sommet que je viens de mentionner nous offrent l'occasion de réfléchir à l'effet dévastateur que nos mots et nos actes peuvent avoir sur les autres. Selon moi, c'est vrai non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les moins jeunes.
Comme je l'ai dit à la Chambre à maintes reprises, l'intimidation est une réalité pour bien des gens. Ce qu'on dit est important. Souvent, les mots infligent de grandes souffrances aux jeunes. Nous savons que ce qui était auparavant réservé à la cour d'école s'est déplacé dans le monde virtuel. Le tyran ordinaire, qui choisissait auparavant sa victime à l'école, est maintenant capable de la rejoindre en ligne. Auparavant, la victime d'intimidation à l'école pouvait se rassurer en pensant qu'une fois à la maison, elle trouverait du répit dans sa chambre, un endroit sécuritaire et hors de la portée de l'intimidateur. Ce n'est plus le cas. Les brutes peuvent maintenant joindre leurs victimes chez elles et se servir d'Internet comme d'une cour d'école virtuelle.
Nous savons tous que les jeunes se disent des choses horribles en ligne. Nous ne pouvons qu'imaginer combien il doit être douloureux d'arriver à la maison, parfois après une dure journée, et de lire sur Internet un commentaire qui est faux ou peut-être embarrassant, à notre sujet. On ne peut qu'imaginer combien il doit être blessant et affligeant de lire un message où l'on nous traite de « tapette » ou de « gouine », où l'on décrète que nous sommes « bizarres », « gros » ou « laids », ou tout autre commentaire blessant et dévastateur.
Nous ne pouvons qu'imaginer comment cela ferait mal à un jeune — de nombreux jeunes étant déjà fragilisés par toutes les difficultés qui sont souvent le lot des jeunes en grandissant. C'est la réalité des jeunes Canadiens, jour après jour. C'est le côté impitoyable de la technologie et de l'utilisation qui est faite d'Internet.
C'est la raison pour laquelle nous avons tenté de nous attaquer à ce problème par voie législative l'année dernière, avec un projet de loi sur la cyberintimidation de la députée libérale de , sur lequel je reviendrai plus tard.
Nous savons que la vie à l'école peut être difficile, mais le problème de l'intimidation ne concerne pas que les jeunes. Je signale à mes collègues qu'il y a de l'intimidation, ici, à la Chambre. Nous nous attaquons souvent les uns aux autres, souvent parce que nous avons des opinions différentes. Nous exagérons souvent des choses qui n'en valent pas la peine. Nous ne nous écoutons pas suffisamment les uns les autres et ne nous engageons pas dans un réel débat. Nous semblons ignorer ou exclure la possibilité qu'un autre puisse avoir une idée utile ou faire une proposition qui vaut au moins la peine d'être entendue. Nous pouvons apprendre les uns des autres.
Au contraire, comme je l'ai constaté depuis le peu de temps que je suis ici, avoir une opinion différente revient parfois à prendre le parti des criminels. Nous invoquons ensuite la démocratie pour justifier ce genre de comportement. Ce faisant, franchement, nous donnons le mauvais exemple à la population et aux jeunes.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, un sommet international sur l'intimidation a eu lieu à Charlottetown. Les organisateurs ont été invités à la Chambre des communes la semaine dernière, le jour où on a annoncé la présentation de cette mesure législative. Disons que nous ne nous sommes pas montrés sous notre meilleur jour à cette occasion. Je crois qu'il est juste de dire que ces électeurs, qui avaient été invités par le , n'ont pas été impressionnés par le comportement des députés ici, à la Chambre des communes, d'autant plus qu'ils s'opposent à l'intimidation.
Aujourd'hui, nous débattons d'un projet de loi qui était censé s'attaquer à l'intimidation, et plus particulièrement à l'émergence de la cyberintimidation. Cela dit, pour une raison que j'ignore, la majorité des dispositions du projet de loi n'ont à peu près rien à voir avec la cyberintimidation. Cela m'a étonné. En fait, je supposais que les conservateurs auraient abordé cette question d'emblée.
On nous a dit que le projet de loi avait pour objectif de lutter contre la cyberintimidation. Cependant, il semblerait que le gouvernement a délibérément utilisé cet enjeu, qui fait beaucoup appel à nos sentiments, comme prétexte pour inclure toutes sortes de mesures qui n'ont rien à voir avec la cyberintimidation. Par exemple, il est tout à fait insensé d'associer le terrorisme à la cyberintimidation. En outre, il est inacceptable de se servir du fléau qu'est la cyberintimidation pour rétablir certains éléments de l'infâme projet de loi , qui a été rejeté en bloc parce qu'il était en fait axé sur l'espionnage électronique.
Les députés se souviendront de ce projet de loi, qui a été présenté l'an dernier par Vic Toews, l'ancien ministre conservateur de la Sécurité publique. Nous croyons également savoir que l'ancien ministre de la Justice et le en poste en ce moment ont cherché à rencontrer des victimes de la cyberintimidation ainsi que des membres de leur famille avant de présenter la mesure législative visant à s'attaquer à ce problème. Je les félicite d'avoir tendu la main à ces gens.
Cela dit, la majorité des dispositions de ce projet de loi n'ont rien à voir avec la cyberintimidation. C'est pour cette raison que nous appuyons la motion présentée par ma collègue de , qui vise à scinder le projet de loi au comité. Nous l'appuyons parce que tous les députés de ce côté-ci de la Chambre espéraient sincèrement que cette question serait abordée de façon distincte. Malheureusement, nous sommes saisis d'un projet de loi qui contient de nombreuses dispositions n'ayant rien à voir avec la cyberintimidation.
Nous savons que le ministre a consulté les victimes d'intimidation et leur famille. D'après moi, aucun membre du caucus conservateur ne pourrait nous expliquer de façon cohérente en quoi le fait d'accorder, par exemple, aux grandes entreprises de télécommunications l'immunité nécessaire leur permettant de divulguer au gouvernement certains renseignements personnels sur les Canadiens sans y être contraintes par un mandat, a quoi que ce soit à voir avec la cyberintimidation. Aucun député conservateur ne pourrait sérieusement prétendre que le fait de permettre aux entreprises de télécommunications de divulguer, n'importe quand, tout ce que veulent les forces de l'ordre sans être exposées à des poursuites civiles ou à des accusations criminelles, est une façon de s'attaquer à la cyberintimidation. Comme on l'a dit tout à l'heure, voilà la pilule empoisonnée que nous sert le projet de loi.
Le gouvernement semble instrumentaliser les victimes de cyberintimidation à des fins politiques et partisanes. C'est pour cette raison que nous serions d'accord pour scinder le projet de loi au comité afin que tout ce qui concerne la cyberintimidation se retrouve dans un projet de loi distinct.
Vic Toews avait présenté, l'an dernier, un ignoble projet de loi inconstitutionnel sur l'espionnage électronique qui aurait autorisé l'intrusion généralisée du gouvernement, sans mandat, dans la vie privée des Canadiens, mais il faut au moins reconnaître qu'il l'avait fait ouvertement. Il n'avait pas essayé de le dissimuler. Enfin, pas trop. Voyant la farouche opposition du député de à ces flagrantes violations de la vie privée des Canadiens, il avait dit: « Le député a le choix de se joindre à nous ou aux adeptes de pornographie juvénile. »
Au moins, Vic Toews jouait franc jeu et s'attaquait ouvertement au droit à la vie privé des Canadiens.
Encore une fois, le ministre présente à la Chambre un projet de loi dont la majeure partie n'a rien à voir avec la cyberintimidation. Je ne suis pas certain d'avoir obtenu une réponse à ma question, mais j'espère que le fera ce qu'il faut et permettra aux membres conservateurs du Comité de la justice de scinder le projet de loi en deux afin que nous puissions traiter de la cyberintimidation dans un projet de loi distinct. De nombreuses mesures de l'ancien projet de loi de Vic Toews sur le cyberespionnage n'ont pas leur place dans celui-ci.
Je sais que le ministre résistera à la tentation de nous accuser d'être du côté des intimidateurs simplement parce que nous voulons scinder le projet de loi de manière à faire de la cyberintimidation l'objet d'un projet de loi distinct. Qu'on me comprenne bien: personne ici ne s'oppose à la lutte contre la cyberintimidation.
Comme on l'a mentionné plus tôt, ma collègue de , une personne de marque qui a travaillé au fil des années avec des victimes d'intimidation et leurs familles, a présenté l'année dernière un projet de loi portant justement sur la cyberintimidation. Quand est venu le temps de se prononcer là-dessus, les conservateurs ont voté contre.
Comme les conservateurs n'avaient aucune raison évidente de voter contre le projet de loi de la députée, on peut supposer qu'ils l'ont fait parce que le projet de loi venait d'un parti de l'opposition, en l'occurrence, le Parti libéral. Or, nous voilà maintenant à étudier un projet de loi que nous espérions dénué de considérations politiques. Malheureusement, il ne contient que cinq pages sur la cyberintimidation; tout le reste, soit plus de 50 pages, renferme des mesures sans rapport avec la question.
J'ai félicité plus tôt le pour avoir consulté les victimes d'intimidation quand il a préparé ce projet de loi. Je pense que personne, parmi les victimes et les familles qu'il a écoutées cet été, ne lui aurait demandé de donner aux entreprises de télécommunications et aux fournisseurs de services Internet le droit de divulguer sans mandat des données en ligne et qu'on aurait voulu faire du vol de signaux de câblodistribution et de dispositifs sans fil une infraction criminelle. J'invite le ministre à produire des preuves, s'il prétend le contraire.
Pourquoi, alors, le n'a-t-il pas simplement fait ce qui s'imposait en présentant un projet de loi autonome portant sur la cyberintimidation et uniquement sur la cyberintimidation? Pourquoi le ministre a-t-il inclus des éléments qui ont si peu à voir avec la question?
Certaines des dispositions du projet de loi ciblent la cyberintimidation. Personne ne dit le contraire. Comme l'a relevé ma collègue de Gatineau, ce sont les articles 1 à 7.
La section pertinente est celle qui concerne l'échange non consensuel d'images intimes. Elle a lieu d'être. C'est une question qu'il faut régler. Nous n'avons aucun problème avec cela. Dans la foulée des récentes tragédies attribuables à l'intimidation, la création d'une infraction s'impose pour enrayer l'envoi non consensuel d'images intimes. Cette nouvelle infraction criminaliserait le partage malveillant de photos, qui est expressément à l'origine des circonstances tragiques ayant poussé Rehtaeh Parsons à s'enlever la vie.
Nous savons que la cyberintimidation est fort répandue chez les enfants et les adolescents. Or, compte tenu de l'immaturité de cette tranche de la population, il faut reconnaître qu'on ne peut pas s'en tenir strictement aux sanctions: on doit aussi favoriser les mesures préventives et réparatrices. Nous ne voulons pas que les enfants et les adolescents canadiens finissent en grand nombre derrière les barreaux. Par conséquent, même si la création de cette infraction part de bonnes intentions, nous ne devons pas négliger l'importance de préserver le pouvoir de poursuite discrétionnaire en prévoyant la possibilité d'appliquer une procédure sommaire. Je crois et j'espère que le gouvernement y sera ouvert.
Nous devrions également envisager la possibilité de contrer la cyberintimidation grâce à la justice réparatrice et à d'autres moyens non législatifs, de concert avec les provinces.
J'ai déjà dit que l'essentiel du projet de loi a peu à voir avec la cyberintimidation. En effet, sur la cinquantaine de pages qu'il contient, cinq environ y sont expressément consacrées.
Le gouvernement se demande pourquoi les Canadiens ne le croient pas franc et transparent au sujet de ses objectifs véritables. Si les dispositions que je viens de résumer avaient été incluses dans un projet de loi distinct, nous aurions pu rapidement renvoyer ce projet de loi au Comité de la justice pour que ce dernier en fasse l'étude. Les victimes auraient ainsi été très heureuses de faire l'éloge d'un tel projet de loi. Nous aurions pu nous entendre pour adopter le projet de loi à toutes les étapes subséquentes, et j'ose croire que nous aurions pu terminer avant Noël.
Mais nous nous retrouvons plutôt avec un projet de loi contenant des mesures odieuses et anticonstitutionnelles que les Canadiens ont rejetées l'année dernière. Voici quelques-unes des mesures que prévoit le projet de loi et qui n'ont rien à voir avec la cyberintimidation. Elles ont été recyclées et proviennent du projet de loi présenté par l'ancien ministre de la Sécurité publique, Vic Toews. Nous nous étions fait dire qu'il n'en serait plus question, vu la réaction des Canadiens. L'ancien ministre de la Justice, qui est actuellement ministre de la Défense nationale, avait déclaré ceci:
Nous ne poursuivrons pas l'étude du projet de loi C-30, et les mesures contenues dans ce projet de loi seront exclues de toute tentative à venir de modernisation du Code criminel.
Or, 37 des 47 articles du projet de loi qui nous est soumis aujourd'hui sont contraires à cette promesse. C'est pourquoi nous voulons scinder le projet de loi et regrouper les dispositions ayant trait à la cyberintimidation dans un projet de loi distinct.
Permettez-moi de résumer les éléments qui étaient contenus dans l'ancien projet de loi de Vic Toews et qu'on nous avait promis d'oublier définitivement. Ces mesures se trouvent dans le projet de loi actuel.
Dans le projet de loi, il est question de mettre à jour les infractions liées aux technologies, par exemple: le vol des signaux de télécommunication et l'utilisation non autorisée des ordinateurs, ce qui n'a rien à voir avec la cyberintimidation; le pouvoir de donner un ordre de préservation et de rendre une ordonnance au même effet qui rendront obligatoire la préservation de la preuve électronique, ce qui n'a rien à voir avec la cyberintimidation; le pouvoir d'exiger la production de données relatives à la transmission de communication et à la localisation d'opérations, de personnes physiques ou de choses, ce qui n'a rien à voir avec la cyberintimidation; le mandat qui étendrait les pouvoirs actuels d'enquête concernant les données transmises par téléphone à tous les moyens de communication, ce qui n'a rien à voir avec la cyberintimidation; les mandats dans le but de localiser une opération, une personne physique ou une chose, conformément à des critères juridiques proportionnels aux intérêts en jeu, y compris la prolongation des mandats liés au crime organisé et au terrorisme, ce qui n'a rien à voir avec la cyberintimidation; une prétendue rationalisation de la procédure d'obtention des mandats et des ordonnances autorisant l'interception des communications privées, ce qui n'a rien à voir avec la cyberintimidation.
Nous refusons d'utiliser les victimes de la cyberintimidation pour ramener le fantôme de Vic Toews et son projet de loi sur l'espionnage électronique. Cela devait être une bonne journée pour les jeunes et les autres personnes qui ont été victimes d'intimidation en ligne. C'était censé être une journée où la Chambre tout entière, nous tous, aurait pu se montrer solidaire des victimes de la cyberintimidation et appuyer une mesure législative qui contribuerait à lutter contre son incidence au Canada. Au lieu de cela, c'est la politicaillerie habituelle qui prévaut.
Il est dommage que les députés qui s'intéressent sincèrement à la question et qui veulent régler le problème de la cyberintimidation servent à dissimuler l'introduction de nombreuses dispositions qui ont peu ou rien à voir avec la cyberintimidation. Le projet de loi tire parti du décès tragique d'adolescents victimes de cyberintimidation pour rétablir des éléments de la mesure législative que le gouvernement a déjà retirée et qu'il avait promis de ne pas présenter de nouveau.
Le projet de loi actuel empêche les députés d'exprimer leur solidarité en s'attaquant à l'un des problèmes qui touchent les jeunes Canadiens, à savoir la cyberintimidation, au moyen d'une mesure législative distincte et autonome. Le projet de loi comprend des dispositions qui n'ont rien à voir avec la cyberintimidation et qui pourraient porter atteinte aux libertés civiles. Il soulève des préoccupations qui devraient être soumises à la commissaire à la protection de la vie privée et à des juristes, ou être étudiées par un comité avant de faire l'objet de délibérations à la Chambre. Le projet de loi incite les entreprises de télécommunications et les fournisseurs de service Internet à coopérer avec le gouvernement en matière de surveillance, d'une manière que les Canadiens pourraient trouver répréhensible.
C'est pour cela que nous souhaitons que le projet de loi soit scindé par le Comité de la justice. Les dispositions qui visent à lutter contre la cyberintimidation, et ces dispositions seulement, pourraient être réunies dans leur propre mesure législative et ainsi échapper à la partisanerie et à la dissension qu'il conviendrait d'éviter dans ce dossier.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de participer au débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité.
Le gouvernement a pris l'engagement de présenter cette mesure dans le dernier discours du Trône et s'en est rapidement acquitté. Le projet de loi est un élément central de la contribution du gouvernement à la lutte contre la cybercriminalité et un élément clé du programme du gouvernement visant à aider les victimes et à punir les criminels.
Il n'étonnera personne d'apprendre que les Canadiens ont adopté sans réserve Internet et les technologies de communication mobile comme les téléphones intelligents et les médias sociaux pour communiquer avec leurs amis et leur famille, établir de nouveaux liens sociaux, chercher de l'information et créer des sites Web et des blogues.
La plupart des gens se servent d'Internet de façon constructive, mais il y a un nombre croissant d'histoires bouleversantes de jeunes personnes, tout particulièrement, qui se servent d'Internet et d'autres moyens électroniques pour poser des gestes malveillants qui ont de graves répercussions pour leurs victimes.
Bien que le problème de l'intimidation n'ait rien de nouveau, la technologie a irrémédiablement changé sa nature et sa portée. Par exemple, grâce aux outils électroniques, l'intimidation peut se faire plus facilement, plus rapidement et plus méchamment que jamais. De plus, ces gestes peuvent être posés de façon anonyme et risquent de demeurer de façon permanente dans le cyberespace.
Ces quelques dernières années, la cyberintimidation aurait joué un rôle dans la décision de certaines jeunes personnes de mettre fin à leur vie. Ces histoires sont accablantes, et je suis sûr de parler au nom de tous les Canadiens lorsque j'exprime notre regret collectif pour ces événements tragiques.
Ces incidents amènent également les législateurs à se demander ce qu'ils peuvent faire. Que peut donc faire le gouvernement fédéral pour éviter que de telles tragédies se répètent à l'avenir ou au moins pour intervenir efficacement si de tels événements se produisent encore?
C'est exactement la question que s'est posé, le printemps dernier, un groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur la cybercriminalité. Ce groupe de travail s'est demandé si la cyberintimidation était suffisamment couverte par le Code criminel et s'il y avait des lacunes à combler.
En juillet, le ministère de la Justice, au nom de tous les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, a publié un rapport sur la cyberintimidation et la distribution non-consensuelle d'images intimes.
Le groupe de travail a formulé neuf recommandations unanimes concernant la réponse du droit pénal à la cyberintimidation. Je pense qu'il convient de signaler que la toute première recommandation du rapport réclame une approche plurisectorielle et pluridimentionnelle contre la cyberintimidation et demande à tous les ordres de gouvernement de continuer de renforcer leurs initiatives destinées à lutter contre la cyberintimidation de façon globale.
J'appuie sans réserve cette recommandation qui reconnaît qu'une seule mesure prise par un seul ordre de gouvernement ne peut résoudre à elle seule le problème de la cyberintimidation. D'ailleurs, la plupart des experts s'entendent pour dire que l'éducation, la sensibilisation et la prévention sont les meilleurs moyens de combattre l'intimidation et la cyberintimidation. La réforme des lois en matière pénale est une composante modeste, mais essentielle, de cette approche multisectorielle.
Pour revenir au projet de loi que nous étudions aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner que toutes les mesures proposées dans le projet de loi ont été recommandées par le groupe de travail fédéral-provincial-territorial, et appuyées par les procureurs généraux des provinces et des territoires.
Le projet de loi a deux objectifs principaux: créer une nouvelle infraction au Code criminel concernant la distribution non consensuelle d’images intimes; moderniser les pouvoirs d'enquête prévus dans le Code criminel pour que la police puisse enquêter de façon efficace et efficiente lorsque des actes criminels comme la cyberintimidation sont commis au moyen de l'Internet, et pour qu'elle puisse utiliser des éléments de preuve électroniques.
Je demande à tous les députés qui sont intervenus jusqu'à présent et à ceux qui prendront la parole après moi de se demander comment les policiers pourraient faire enquête sur certaines infractions liées à la cyberintimidation, comme dans le cas d'Amanda Todd, si on ne leur accordait pas ces pouvoirs d'enquête, et s'ils n'étaient pas en mesure de préserver les éléments de preuve, ni de retracer l'auteur des messages d'intimidation. Nous savons tous que le tortionnaire d'Amanda Todd est toujours en liberté. Ne serions-nous pas heureux de pouvoir trouver cette personne afin de la traduire en justice?
Pour le temps qui me reste, j'aimerais parler de la nouvelle infraction proposée. Elle permettrait de combler un vide juridique dans le cas des formes graves de cyberintimidation impliquant l'échange ou la distribution d'images de nudité ou à caractère sexuel utilisées sans le consentement de la personne qui y est représentée.
Je crois qu'il est important d'insister sur le fait que cette infraction ne vise pas à criminaliser la création de ces images, ni même leur échange consensuel, notamment entre des partenaires ou des amis intimes. Il s'agit plutôt de cibler les comportements qui y sont de plus en plus associés, c'est-à-dire la distribution de ces images sans le consentement de la personne qui y est représentée.
Bien souvent, un tel acte est commis par l'ancien partenaire ou l'ex-conjoint du sujet de l'image afin de se venger ou d'humilier la personne en question. Plus précisément, la nouvelle infraction interdirait toute forme de distribution de ce genre d'image sans le consentement du sujet. Pour obtenir une condamnation pour cette infraction, le procureur devra prouver que l'accusé a sciemment distribué l'image d'une personne sachant que celle-ci n'y consentait pas ou sans se soucier de savoir si elle y consentait ou non.
Un élément important de l'infraction proposée est la nature de l'image même. Le projet de loi propose une définition à trois volets de ce qui est considéré comme une « image intime », afin d'aider les tribunaux à déterminer si la distribution d'une image pourrait effectivement être considérée au titre de l'infraction proposée. Une image intime s'entend d'une image d'une personne où celle-ci y figure nue, exposant ses organes génitaux ou sa région anale ou se livrant à une activité sexuelle explicite. Dans le Code criminel, on trouve une définition similaire dans le contexte du voyeurisme, à l'article 162, et dans celui de la pornographie juvénile, à l'article 163.
Toutefois, à lui seul, le contenu de l'image ne suffirait pas à qualifier l'image d'image intime. Le tribunal devra également être convaincu que l'image a été prise dans des circonstances pour lesquelles il existe une attente raisonnable de protection en matière de vie privée et que la personne qui y figure avait toujours cette attente raisonnable au moment où l'infraction a été commise.
Ces deux éléments sont essentiels pour s'assurer que la définition de l'infraction proposée n'est pas trop vague et qu'elle n'inclut pas des images pour lesquelles il ne peut y avoir d'attente raisonnable de protection en matière de vie privée. Par exemple, si une personne produisait, dans l'intimité de son foyer, des images à caractère sexuel d'elle-même qu'elle destinait à ses seules fins personnelles, les images seraient vraisemblablement considérées comme des images intimes. Par contre, si cette même personne affichait ces images sur un site Web public, il serait moins probable qu'un tribunal juge raisonnable l'attente de protection en matière de vie privée, et ce, même si l'enregistrement initial des images s'était fait en privé.
L'infraction proposée serait appuyée par plusieurs modifications complémentaires au Code criminel afin d'offrir une protection aux victimes de cette forme de cyberintimidation particulièrement abjecte. Les modifications complémentaires permettraient à un tribunal d'ordonner que des images intimes soient retirées d'Internet et d'autres réseaux numériques et de formuler une ordonnance de dédommagement visant à couvrir certaines des dépenses associées au retrait des images en question.
De plus, les tribunaux auraient le pouvoir d'ordonner la confiscation des outils ou des biens utilisés pour commettre l'infraction, comme un téléphone intelligent ou un ordinateur, et de prononcer une ordonnance d'interdiction visant à restreindre l'utilisation que pourrait faire d'un ordinateur ou d'Internet la personne condamnée. Une telle ordonnance d'interdiction serait essentiellement utile dans le cas des récidivistes.
Le projet de loi permettrait aussi à un tribunal de rendre une ordonnance de bonne conduite à l'endroit d'une personne qui détient des images intimes s'il est raisonnable de craindre qu'elle commette cette nouvelle infraction. La nouvelle infraction proposée et les modifications connexes comblent une lacune du droit pénal. Elles offriraient une protection très large aux victimes de ces gestes.
J'ai parlé de la possibilité d'obtenir une ordonnance d'interdiction afin d'éviter qu'une personne utilise les images qu'elle détient déjà. C'est un point très important. Nous pourrons désormais intervenir dans des situations où on croit qu'une personne s'apprête à utiliser les images qu'elle détient à des fins d'intimidation. Nous pourrons donc intervenir avant que ces images soient distribuées sur Internet, ce qui est crucial.
Voici ce que quelques Canadiens ont dit du projet de loi depuis qu'il a été déposé, il y a quelques semaines. Le 20 novembre, Mme Carol Todd, mère d'Amanda Todd, a déclaré:
C'est un pas dans la bonne direction. Je ne peux m'empêcher de penser que, si cette mesure avait été en place il y a trois ans, quand j'ai commencé à signaler ce qui arrivait à Amanda [...] je crois que ma fille serait encore parmi nous aujourd'hui.
Selon Lianna McDonald, du Centre canadien de protection de l'enfance, le projet de loi C-13 contribuera à mettre fin à l'utilisation de la technologie à mauvais escient et aidera de nombreux jeunes touchés et anéantis par cette forme d'intimidation.
David Butt, avocat de la Kids' Internet Safety Alliance, a déclaré, dans le Globe and Mail du 21 novembre, que le nouveau projet de loi est une nette amélioration, car il contient des dispositions applicables spécifiquement à ce problème. Auparavant, il fallait se contenter des dispositions inappropriées de nos lois sur la pornographie juvénile.
Le 21 novembre, Allan Hubley, conseiller municipal d'Ottawa et père d'un adolescent victime d'intimidation qui s'est suicidé, a déclaré ceci à l'antenne de CTV News:
Lorsque nous étions jeunes, nous savions qui étaient nos tourmenteurs, alors nous pouvions remédier au problème. Aujourd'hui, tant que cette mesure législative ne sera pas adoptée, ils agiront sous le couvert de l'anonymat.
Je précise qu'il parlait du moment choisi pour adopter cette mesure législative. Il a ajouté que, grâce à cette mesure législative, les intimidateurs seront démasqués et devront faire face à de graves conséquences.
Le 21 novembre, Glen Canning, le père de Rehtaeh Parsons a déclaré ceci dans le Huffington Post:
Je suis très heureux d'apprendre que le [ministre de la Justice] et le ministre de la Sécurité publique aient annoncé le dépôt d'un nouveau projet de loi pour punir ceux qui commettent ce crime dégoûtant qui a anéanti notre fille, Rehtaeh.
Voici ce qu'on pouvait lire dans l'éditorial du quotidien The Province le 22 novembre:
Grâce aux modifications proposées dans le projet de loi, la police pourra démasquer les prédateurs responsables de ces crimes odieux et braquer sur eux les projecteurs de la justice. Beaucoup d'entre eux finiront, comme il se doit, en prison.
En terminant, j'aimerais citer Gil Zvulony, un éminent avocat torontois, spécialiste d'Internet: « Il y a une logique à tout cela, en ce sens que le projet de loi vise à moderniser [le Code criminel] afin de l'adapter à l'ère numérique. »
Même si cette mesure législative ne réglera pas tous les problèmes entourant ce vaste phénomène social qu'est la cyberintimidation, elle est un élément essentiel de la solution à ce problème complexe. J'exhorte tous les députés à l'appuyer.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir utiliser le temps de parole qui m'est imparti pour parler du projet de loi .
Le gouvernement a présenté le projet de loi pour s'attaquer au problème de la cyberintimidation. Cela lui a valu des louanges dans le foyer de la Chambre la semaine dernière. C'est principalement ce qu'en ont dit le ministre et le secrétaire parlementaire. Ils laissent entendre qu'il porte uniquement sur le problème de la cyberintimidation.
Ma collègue, notre porte-parole en matière de justice, la députée de , a mentionné que le projet de loi traite de deux problèmes très importants. Il traite de la cyberintimidation, mais aussi de toute la question de l'interception des transmissions, qui porterait atteinte à la vie privée, et des pouvoirs donnés aux autorités, qui pourraient effectivement être excessifs. Des spécialistes de la protection de la vie privée et du numérique ont dit craindre que le gouvernement tente subrepticement de faire passer certains changements pour une modernisation du Code criminel et de faire croire que ces modifications au Code criminel ne visent qu'à régler le problème de la cyberintimidation.
Cette question nous préoccupe beaucoup. Ma collègue a présenté une motion très sensée demandant au gouvernement et aux députés de scinder le projet de loi. À peu près tout le monde à la Chambre reconnaît qu'il faut se pencher sur la question de la cyberintimidation, et ce, dès maintenant. Nous convenons tous que le Code criminel comporte une lacune qu'il faut combler. Nous devons nous concentrer là-dessus. C'est l'objectif que nous devons viser. Nous pouvons traiter la question rapidement. Nous pouvons en débattre à la Chambre. Nous pouvons la renvoyer au comité. Nous pouvons écouter des familles touchées et des spécialistes et arriver certainement à nous entendre pour que le projet de loi franchisse toutes les étapes et soit adopté. Je le répète, cela peut se faire très rapidement.
Or, le gouvernement a décidé d'être très peu transparent. Personne ne s'étonnera de m'entendre accuser le gouvernement de ne pas être simple. Il présente des amendements qui ne font que compliquer les choses et créer des problèmes.
Pour moi, c'est incontestable. Je trouve inquiétant que le ministre et le gouvernement aient fait preuve d'une telle mauvaise foi à ce sujet. Comme député et comme politicien, je trouve vraiment préoccupant que le gouvernement actuel joue littéralement sur les émotions des familles concernées et des particuliers qui veulent qu'on s'occupe de la question. C'est franchement honteux. Même si je siège à la Chambre depuis un bon moment et que je connais ce jeu, je suis révolté quand je vois des gens se comporter ainsi.
Revenons à la raison pour laquelle nous nous penchons sur la cyberintimidation et les problèmes qu'elle suscite.
La question a été portée à mon attention très rapidement et très brusquement le printemps dernier, quand la jeune Rehtaeh Parsons s'est enlevé la vie à 17 ans. Ses parents l'ont trouvée pendue dans la salle de bain de la maison familiale. Elle avait été victime d'intimidation, de harcèlement et de cyberintimidation à cause d'un incident survenu deux ans plus tôt, des images intimes d'elle ayant été diffusées sur Internet sans son consentement et dans une intention malveillante.
L'information dont nous disposons indique que ces agissements, puis l'acharnement et la multiplication des personnes impliquées ainsi que la distribution de ces images ont insufflé à cette jeune femme un sentiment de désespoir total, et elle s'est enlevé la vie.
Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a vite réagi, selon moi. En 2011, un groupe de travail sur la cyberintimidation présidé par Wayne MacKay a été formé. Il a accompli un travail impressionnant et a formulé des recommandations claires et importantes sur la cyberintimidation, au terme d'une consultation des jeunes de tous les secteurs, dans l'ensemble de la province. Le gouvernement a immédiatement entrepris d'appliquer certaines recommandations et a élaboré un train de mesures pour faire suite à cette tragédie. Rehtaeh Parsons et Amanda Todd n'ont pas été les seules. Il y a également eu le cas de Jamie Hubley et celui de la fille de Pam Murchison, en Nouvelle-Écosse, qui a subi de l'intimidation en ligne et qui s'est suicidée.
Voilà qui est beaucoup trop fréquent. La situation a atteint un point où la société reconnaît enfin qu'il faut mettre un terme à ce comportement. Le gouvernement du pays doit apporter des modifications au Code criminel pour que les gens comprennent que leurs actes violents ne sont pas sans conséquence et pour qu'ils soient obligés de rendre des comptes.
Les changements ne doivent pas se limiter aux lois. Beaucoup d'autres mesures doivent être adoptées, et je vais en parler davantage tout à l'heure ou peut-être demain, selon le temps dont je disposerai.
Le printemps dernier, à la fin avril ou au début mai, la mère de Rehtaeh est venue à Ottawa avec son mari pour parler du dossier avec le ministre de la Justice et le . Ils voulaient que le gouvernement agisse. Le ministre de la Justice était présent et le premier ministre aussi, pour manifester leur soutien à cette famille et l'écouter leur parler de ce qui avait été entrepris et de ce que devait être la contribution du gouvernement du Canada dans le dossier, car on sait que les mesures doivent être adoptées dans un esprit de collaboration entre les autorités de tous les niveaux.
Le même jour, la mère de Rehtaeh nous a rendu visite, à moi, au et à ma collègue, la députée de . Nous les avons écoutés. Nous avons ressenti leur angoisse et nous les avons entendus exhorter le gouvernement à agir pour que les circonstances tragiques ayant entraîné la mort de leur fille ne se reproduisent plus. Et le gouvernement a fait ce qu'il pouvait.
Nous avons demandé au ministre de la Justice de la Nouvelle-Écosse et aux Parsons ce qui, selon eux, devait être fait. Ils nous ont parlé d'une lacune dans le Code criminel. Le ministre de la Justice a fait allusion spécifiquement à l'article 162 et à certains changements qu'il faudrait apporter pour combler cette lacune. Ils nous ont aussi dit que le gouvernement s'était engagé à agir à l'égard de certaines de ces questions. Nous avons pris un engagement. Voici ce que nous avons dit à Leah: « Que pouvons-nous faire en tant qu'opposition officielle? » Elle nous a répondu que nous pourrions inciter le gouvernement à prendre des mesures à cet égard, comme il s'était engagé à le faire. Nous nous sommes tous engagés à faire pression sur le gouvernement pour qu'il tienne sa promesse.
Par la suite, nous avons présenté un projet de loi d'initiative parlementaire, dont j'ai été très fier d'être le parrain, mais il provenait de l'opposition officielle. Je l'ai présenté au nom de notre chef, de notre porte-parole en matière de justice, en fait de tous les membres de notre caucus qui accordent beaucoup d'importance à cette question.
J'ai donc présenté le projet de loi au nom de mon parti. Il portait spécifiquement sur la question de la distribution non consensuelle d'images intimes. Il prévoyait des peines. Il allait droit au but. Il ne comptait pas 60 pages. En fait, il ne faisait qu'une ou deux pages.
Si je parle de cela, c'est que nous avons présenté ce projet de loi au printemps, avant la fin de la session. Nous avons dit au gouvernement: « Voici le fruit de notre réflexion. Les spécialistes que nous avons consultés nous ont dit qu'il s'agissait de la meilleure façon de composer avec ce problème. Voici notre recommandation en vue de combler la lacune existante. Nous pouvons agir rapidement. » Nous avons demandé au gouvernement d'agir. C'était avant l'ajournement de la Chambre. Nous espérions que le gouvernement allait prendre des mesures au début du mois de septembre.
Il m'importait peu que le gouvernement adopte le projet de loi , parrainé par Robert Chisholm. Cela m'importait peu. Je souhaitais simplement que le gouvernement prenne des mesures pour lutter contre ce problème. J'étais enthousiaste, et ce, même si le gouvernement avait décidé de proroger la Chambre et de tout repousser au milieu du mois d'octobre, soit un mois plus tard que prévu, retardant ainsi l'adoption de mesures pertinentes. Néanmoins, il a indiqué dans le discours du Trône qu'il allait agir à cet égard. J'ai trouvé cela encourageant.
Nous voici maintenant encore un mois plus tard et le gouvernement, bien qu'il ait proposé des modifications au Code criminel pour lutter contre la cyberintimidation, n'a pas pu s'empêcher de récidiver. Il fallait qu'il mette autre chose dans le projet de loi. Il fallait qu'il essaie de cacher autre chose derrière ces dispositions importantes. Il fallait qu'il le gâche en y ajoutant des éléments litigieux, tirés d'une mesure législative qui a été abandonnée par la Chambre l'année dernière, le projet de loi C-30. Il a introduit ces dispositions en douce en essayant de les camoufler derrière les dispositions sur la cyberintimidation, en pensant que personne ne le remarquerait.
Je peux dire aux députés que je concentre toute mon énergie à essayer de faire apporter dans le Code criminel ces modifications sur la cyberintimidation. Je le fais non seulement au nom de la famille de Rehtaeh, de la famille Todd et d'autres familles de partout au pays, mais aussi pour quiconque, tout adulte qui a été la cible de violence après la distribution non consensuelle d'images intimes, qu'on appelle parfois porno-vengeance. Je concentre toute mon énergie à m'assurer que ces modifications soient adoptées par la Chambre. Cependant, je ne peux pas dire aux députés à quel point je réprouve le fait que le gouvernement apporte d'autres changements qui rendent ce projet de loi extrêmement compliqué. Lors de l'étude en comité, il y a des gens qui soulèveront de vives inquiétudes sur les autres effets de ce projet de loi, à part les dispositions qui visent la cyberintimidation.
Si le gouvernement était sérieux, il aurait porté attention à la motion présentée par ma collègue, la députée de , dans le but de scinder le projet de loi. La motion proposait de créer un projet de loi sur la cyberintimidation qui aurait compris les articles 1 à 7 et l'article 26, il me semble, afin que nous puissions l'étudier et l'adopter. Le reste des dispositions aurait pu être examiné en détail par le Comité de la justice.
C'est un problème important et complexe qu'il faut régler dans les meilleurs délais. J'en reparlerai demain.
Mon temps de parole est presque écoulé. Je veux parler brièvement de toute la question de l'intimidation et de la nécessité d'établir une stratégie nationale comme celle qui a été proposée par mon collègue, le député de . Nous devons prendre ce genre d'engagement pour régler le problème de l'intimidation et de la cyberintimidation.
J'espère que nous pourrons régler cela une fois pour toutes avec le gouvernement. Je continuerai mes observations demain.