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Monsieur le Président, je suis très heureuse de pouvoir continuer de débattre d'une motion qui prévoit une augmentation progressive et une amélioration du Régime de pensions du Canada. Malgré les arguments soulevés plus tôt par les députés d'en face, nous savons qu'il s'agit d'une proposition sensée appuyée par de solides arguments économiques.
Aujourd'hui, je tiens à préciser ce que nous proposons. Nous proposons d'augmenter progressivement les prestations du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec, et non brusquement, comme mes collègues d'en face voudraient nous le faire croire. Des économistes, des banquiers, des actuaires et une foule d'autres intéressés appuient eux aussi cette proposition.
Nous croyons que le Supplément de revenu garanti doit servir à sortir les aînés de la pauvreté.
Il ne fait aucun doute pour nous que l'âge d'admissibilité doit être ramené à 65 ans. À ma connaissance, nous sommes le seul parti à avoir adopté cette bonne position. Cela ne signifie pas que les gens devront prendre leur retraite, mais plutôt que ceux qui ne peuvent plus travailler après 65 ans pourront compter sur cette assurance sociale.
Nous devons renforcer la loi pour protéger les pensions des travailleurs lorsqu'une entreprise risque la faillite, quitte le pays, est vendue ou fait l'objet d'une restructuration.
Je ne sais pas ce qu'en pensent mes collègues d'en face, mais je m'occupe constamment de ce dossier dans ma circonscription. Sans cesse, les gens se disent inquiets pour l'avenir de leur régime de retraite.
On entend par ailleurs souvent les gens d'en face dire que le NPD ne sait pas de quoi il parle quand il s'agit d'économie. Le NPD connaît le fonctionnement de l'économie. Nous avons de ce côté-ci des collègues qui ont géré des portefeuilles, qui ont brassé des milliards de dollars dans une vie antérieure et qui sont des parlementaires chevronnés.
Je commence à me poser des questions sur l'argument économique que présentent mes collègues d'en face ou sur leurs capacités. Permettez-moi de vous citer quelques statistiques publiées aujourd'hui. Le gouvernement n'est pas disposé à écouter les experts ni d'ailleurs à tenir compte de la recherche ou à prendre des décisions fondées sur cette recherche.
Statistique Canada a déclaré aujourd'hui que le RPC augmentait à un rythme de 13,7 %. Les gens ont-ils des fonds ou des épargnes de retraite qu'ils gèrent eux-mêmes et qui leur rapportent autant? Je répondrai catégoriquement non. Ces temps-ci, on a de la chance si l'argent que l'on place en banque rapporte 1 %.
Durant cette même période, les régimes enregistrés d'épargne ont augmenté de 8 %, ce qui fait une différence de 5,7 %.
De ce côté-ci de la Chambre, nous comprenons ce que sont les économies d'échelle. Lorsque nous avons d'importants montants à investir, nous profitons de ces économies d'échelle. Nous comprenons cela. Nous voulons donc savoir ce qui empêche mes collègues d'en face de comprendre ces chiffres qui sont très simples.
Le Globe and Mail indique par ailleurs que, lorsqu'on regarde la tendance à long terme, et nous aimons tous les tendances, surtout lorsqu'elles évoluent dans la bonne direction, les nouvelles sont bonnes. La bonne nouvelle, c'est la viabilité du Régime de pensions du Canada qui est reconnue dans le monde entier, entre autres par l'OCDE. Pratiquement chaque année, à l'exception de celle qui a suivi le ralentissement économique de 2008, l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, et non le NPD, a affiché des rendements remarquables. Au cours des 10 dernières années…
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Les députés ne s'entendent peut-être pas sur les solutions, mais je suis certain que nous conviendrons tous qu'il faut sans cesse chercher des moyens d'améliorer le système de revenu de retraite du Canada. Il ne suffit pas de se pencher sur le système de revenu que le gouvernement a mis en place, il faut aussi, de manière générale, essayer de trouver des façons pour que les Canadiens puissent vivre leur retraite dans le confort et la dignité.
Les aînés canadiens méritent notre gratitude et notre soutien. Le gouvernement reconnaît qu'ils ont travaillé sans relâche pour faire du Canada un pays meilleur pour les générations futures. Je tiens à garantir aux députés que le système de retraite s'est révélé des plus utiles aux Canadiens. En fait, il s'agit d'un des systèmes de retraite les plus solides du monde.
Des groupes d'experts du monde entier, notamment ceux de l'OCDE, considèrent le système de revenu de retraite du Canada comme un modèle efficace pour réduire la pauvreté chez les personnes âgées et pour fournir un bon revenu de remplacement aux travailleurs retraités.
Le système est fondé sur un juste équilibre entre la responsabilité publique et la responsabilité privée et il est constitué d'instruments obligatoires et facultatifs qui assurent une pension de base minimale à tous les Canadiens ainsi qu'un revenu de remplacement minimal à tous les travailleurs canadiens; il offre en outre une possibilité supplémentaire d'épargner volontairement pour sa retraite.
Notre système favorise un secteur des finances sain, dont il met également les forces à profit.
[Français]
En fait, le secteur financier du Canada reste fort, le Forum économique mondial l'ayant classé comme étant le système bancaire le plus solide au monde pour la sixième année de suite. En outre, le Canada est reconnu à juste titre pour la gestion responsable de son secteur économique et financier. Donc, il n'est donc pas surprenant que le Canada continue à avoir les cotes de crédit les plus élevées avec des prévisions à la hausse, selon toutes les principales agences de notation. Il est le seul pays du G7 à avoir ce statut. Nous nous attaquons à la dette et sommes sur la voie d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2015.
Alors que le NPD et les libéraux continuent de proposer de dangereux plans de dépenses, notre gouvernement réduit les dépenses et prend les dures décisions économiques qui amélioreront la prospérité à long terme et la croissance économique du Canada. Point peut-être plus important encore, notre régime de pensions s'ajoute à nos objectifs économiques sur l'emploi et la croissance.
[Traduction]
Ce modèle couronné de succès repose sur trois solides piliers, à savoir la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti; le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec; et les incitatifs fiscaux à l'épargne personnelle destinés à aider les Canadiens à planifier une retraite plus confortable.
Il y a quelques semaines, une électrice qui venait d'avoir 65 ans m'a adressé une lettre pour déplorer la situation actuelle à l'égard de la retraite. Pourtant, elle ne demandait pas la hausse des cotisations ni la bonification des régimes gouvernementaux. Elle sait bien qu'on ne peut pas revenir en arrière, mais elle a écrit que, si c'était possible, elle ferait en sorte que les gouvernements incitent les Canadiens à faire des investissements privés pour mieux préparer leur retraite et nous inciterait à inciter les jeunes à agir dans ce sens.
J'entends maintenant consacrer le reste de mon temps de parole aux points forts du Régime de pensions du Canada, en expliquant pourquoi la hausse des cotisations préconisée par le NPD est tout simplement contraire aux intérêts des travailleurs et des employeurs canadiens.
Faisons le point. Le Régime de pensions du Canada est un régime de pension public à participation obligatoire et à prestations déterminées qui assure un taux de base de remplacement du revenu à tous les travailleurs Canadiens. Les prestations sont fondées sur les salaires de carrière et les cotisations du particulier. Il existe également des prestations accessoires, comme les prestations de survivant. Les cotisations au régime s'élèvent à 9,9 % du salaire brut et sont réparties en parts égales entre l'employeur et l'employé.
L’Office d'investissement du régime de pensions du Canada, un organisme indépendant des gouvernements, est chargé d’investir prudemment les fonds d’investissement du Régime de pensions du Canada afin de servir au mieux les intérêts des cotisants et des bénéficiaires du régime.
[Français]
L'OIRPC est l'un des principaux fonds de retraite au monde, affichant un actif total de 172,6 milliards de dollars au 31 décembre 2012. Gérant prudemment des fonds pour le bien des membres actuels et futurs du fonds, l'OIRPC investit partout dans le monde. En fait, il a le mandat d'investir dans le meilleur intérêt des cotisants et des bénéficiaires.
Voilà pourquoi il est important que l'OIRPC soit diversifié en matière d'exposition au risque. Cela comprend une plus grande diversification mondiale, qui assure que les revenus de placements étrangers reviennent au Canada.
Notre gouvernement s'engage à assurer la saine gestion et la durabilité du Régime de pensions du Canada et à renforcer ce dernier, dans la mesure du possible. Par exemple, pour le moment, seuls les Canadiens peuvent siéger aux conseils d'administration des douze membres de l'OIRPC. À ce stade de son évolution, le conseil d'administration bénéficierait de l'apport de talents étrangers.
[Traduction]
C'est pourquoi, dans son Plan d'action économique de 2013, le gouvernement a annoncé qu'il consulterait les provinces en vue de permettre à un certain nombre de personnes qualifiées qui ne résident pas au Canada de siéger au conseil d'administration de l'Office d'investissement du RPC. Le fait de permettre à un certain nombre de non-résidents qualifiés de siéger au conseil d'administration permettrait à celui-ci de chapeauter le plus efficacement possible les activités de l'Office compte tenu de l'évolution rapide de l'économie mondiale.
C'est logique, étant donné combien il est important de diversifier le RPC pour réduire les risques financiers et pour faire en sorte que la caisse de celui-ci ne soit pas exclusivement investie dans l'économie canadienne. C'est tout particulièrement prudent étant donné notre expansion commerciale dans le monde.
J'aimerais maintenant passer à la question de la bonification du RPC afin d'assurer sa durabilité future.
Je rappelle d'entrée de jeu que toute bonification du programme exige l'appui des deux tiers des provinces représentant deux tiers de la population canadienne, ainsi que l'appui du gouvernement fédéral. Les deux tiers des provinces, les deux tiers de la population canadienne et le gouvernement fédéral doivent tous s'entendre pour bonifier le programme.
Aux réunions des ministres des Finances fédéral, provinciaux et territoriaux, tenues en décembre 2010, 2011 et 2012, l'idée d'une bonification n'a pas joui de l'appui nécessaire. Nous pouvons en parler et même adopter une motion, mais nous serions incapables de le faire sans l'appui nécessaire.
En effet, un certain nombre de provinces ont exprimé des préoccupations quant à l'éventuel impact économique de l 'augmentation des charges sociales sur les travailleurs et leurs employeurs, à un moment ou l'économie mondiale demeure précaire. Le gouvernement partage les préoccupations des petites entreprises, des employés et de certaines provinces quant à l'augmentation des coûts durant la fragile reprise économique mondiale.
Il faut tenir compte de la situation économique du Canada et de l'intérêt des travailleurs et des employeurs canadiens avant de prendre une décision sur la bonification du RPC. La motion proposée par le député de n'en tient pas compte. En effet, malgré la fragilité de la reprise économique du Canada, le NPD continue de préconiser un plan radical d'accroissement des charges sociales, ce qui freinerait notre croissance économique et éliminerait jusqu'à 70 000 emplois. De toute évidence, le moment est mal choisi pour bonifier le Régime de pensions du Canada. Bien franchement, le plan serait beaucoup trop risqué.
Cependant, si les députés ne me croient pas, ils n'ont qu'à écouter les conseils de ceux qui seraient directement touchés par la bonification du RPC.
Don Kelly, président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a tenu les propos suivants, qui risquent d'intéresser le NPD:
Selon la recherche effectuée par la FCEI, l'ancien projet visant à accroître les cotisations au RPC et au RRQ éliminerait de 700 000 à 1,2 million d'emplois en années-personnes. [...] Les petites entreprises sont d'avis que l'économie ne peut supporter une augmentation importante des charges sociales.
[Français]
Il est déraisonnable de vouloir alourdir les charges fiscales des employeurs et des employés. Il semble clair qu'il faut faire plus pour bien étudier l'impact de l'expansion du RPC, et déterminer si cela serait approprié, compte tenu des répercussions que cela aurait sur les familles, les entreprises et les communautés.
J'aimerais rappeler à l'honorable député que l'expansion du RPC n'est pas une idée nouvelle. Toutefois, c'est une idée qui ne fait pas consensus.
[Traduction]
Permettez-moi de rappeler l’importance d’avoir un consensus avant d’aller de l’avant avec la bonification du RPC. L’analyse joue, bien sûr, un rôle important, mais, pour l’instant, la bonification ne fait pas l’unanimité chez les provinces. Permettez-moi de faire un survol de ce que pensent les provinces à l’heure actuelle de l’augmentation des taux de cotisation au RPC.
Voici ce qu’a déclaré le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil:
Ce qui nous préoccupe, ce sont les répercussions que cela aura sur les propriétaires de petites entreprises de la province ainsi que sur les Néo-Écossais et les Canadiens à faible revenu.
Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a déclaré qu’il n’appuierait pas l’expansion du RPC à ce moment-ci, et je le cite: « Pour l’instant, nous nous y opposons. Le moment est mal choisi pour modifier ou augmenter les cotisations. »
Ce n’est pas tout. Voici ce qu’a déclaré le porte-parole du ministère des Finances de la Colombie-Britannique, Jamie Edwardson: « La Colombie-Britannique est d’avis qu’il faudrait attendre que l’économie se soit remise des répercussions de la dernière récession avant de réformer les pensions. »
Le gouvernement partage ces préoccupations. Nous croyons que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux devraient remettre de l’ordre dans leurs finances avant d’envisager de nouvelles dépenses. Au lieu de préconiser une initiative qui n’a pas le soutien nécessaire pour aller de l’avant, le NPD devrait appuyer les régimes de pension agréés collectifs, ou RPAC, que toutes les provinces se sont engagées à mettre en oeuvre.
Pendant qu’il se concentrait sur la bonification du RPC, le NPD ne s’est peut être pas rendu compte que quelque 60 % de Canadiens n’ont pas accès à un régime de pension offert par l’employeur. Voilà pourquoi les ministres des Finances du Canada ont décidé de favoriser les RPAC par rapport à d’autres options, comme la bonification du RPC. Ils leur accordent la priorité parce qu’ils jugent que les RPAC sont le moyen le plus efficace et le plus ciblé de pallier le manque d’épargne-retraite chez les personnes à revenu modeste ou moyen qui forment la vaste majorité de la population au pays.
Les RPAC aideront grandement les PME et leurs employés qui, jusqu’ici, n’avaient pas accès à un régime de pension privé d’envergure, à faible coût. Grâce à la mise en commun des économies en vue de la retraite, ces nouveaux plans ne coûteront pas cher, car les frais d’administration seront répartis entre un très grand nombre de personnes.
En dépit du consensus des ministres provinciaux des Finances, le NPD n’a pas appuyé ces régimes de pension agréés privés. Malgré ce qu’il veut faire croire aux Canadiens, il est évident que le NPD n’appuie pas les mesures concrètes qui renforceront le système de revenu de retraite du Canada. En effet, lorsqu’ils ont eu la possibilité d’appuyer les RPAC, les néo-démocrates ont voté contre le projet de loi du gouvernement créant le cadre fédéral pour les RPAC. Au lieu d’appuyer la réforme, ils se contentent faire des propositions qui comportent des risques pour les Canadiens et compromettent la reprise économique du Canada.
Comme le souligne Laura Jones de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante:
Majorer les cotisations obligatoires au RPC [...] n'est pas une bonne idée. Cette hausse alourdirait le fardeau fiscal des employés et des employeurs. Où prendre cet argent? Les employés pourraient être tentés de moins cotiser à leur REER ou de réduire leurs versements hypothécaires [...] Qui pis est, pour bon nombre de PME, une hausse des cotisations obligatoires au RPC se traduirait par une baisse de la masse salariale et même des mises à pied.
Voilà le grand problème que posent bien des propositions économiques du NPD, et pas seulement celle-ci. Les néo-démocrates ne comprennent pas que l'argent doit provenir de quelque part. On peut promettre à tout le monde une miche de pain, mais lorsque les boulangers eux-mêmes font la file pour recevoir du pain, il se pourrait que les tablettes soient vides.
Au bout du compte, il faut trouver une façon de payer pour toutes ces choses. Dans le contexte actuel, plus il y aura de l'argent dans le portefeuille des Canadiens, mieux ce sera. En laissant plus d'argent aux employés et aux employeurs, on ne soutient pas seulement l'économie actuelle, mais aussi l'économie future, et notre future retraite.
[Français]
Il est clair que les familles canadiennes ne peuvent pas se permettre une expansion radicale du RPC, ce qui leur coûterait plus cher encore. Elles ne peuvent pas se le permettre, tout comme les propriétaires de petites entreprises qui seraient confrontés à une hausse des charges sociales.
En tant que gouvernement prudent et responsable, nous partageons les préoccupations des petites entreprises et des employés qui ne peuvent tout simplement pas se permettre une telle proposition.
[Traduction]
Le gouvernement s'est donné beaucoup de mal pour placer le Canada dans une position financière enviable. Cependant, comme nous l'avons répété maintes fois, nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. La demande mondiale a diminué et les prix de nombreux produits d'exportation canadiens, en particulier les ressources, ont chuté. En outre, la crise de la dette souveraine dans la zone euro ébranle la confiance des consommateurs et des entreprises et, chez nos voisins du Sud, la lenteur de la reprise constitue une menace sérieuse pour l'économie canadienne.
Du côté des emplois, les gains sont réels, mais modestes, et le nombre de chômeurs au pays est encore trop élevé. C'est pourquoi le gouvernement continuera de mettre résolument l'accent sur la création d'emplois et la croissance économique, qui demeureront notre priorité.
Nous voulons tous un régime de retraite plus solide. Nous ne devons cependant pas apporter des changements qui pourraient nuire à notre économie fragile et avoir des répercussions désastreuses sur les régimes de retraite d'aujourd'hui et de demain. Pas d'emploi, pas de régime de retraite.
Le Plan d'action économique fonctionne. Le taux de chômage est à son plus bas depuis décembre 2008. La semaine dernière, on a annoncé la création en novembre de 21 600 nouveaux emplois en chiffres nets, ce qui représente beaucoup plus qu'un million de nouveaux emplois depuis le creux de la récession en décembre 2008. Comment y parvenons-nous? En maintenant un faible taux d'imposition et en mettant en oeuvre des mesures concrètes de création d'emplois.
La bonification du RPC augmenterait les charges sociales, réduirait les salaires et éliminerait des emplois. En réponse à un récent sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, 65 % des entreprises ont déclaré qu'elles baisseraient ou gèleraient les salaires si les cotisations au RPC augmentaient, 48 % ont affirmé qu'elles investiraient moins dans leurs affaires et 42 % ont dit qu'elles réduiraient leur personnel. Ce sont des données à ne pas prendre à la légère.
À certains endroits dans ma circonscription, une hausse même modeste des cotisations au RPC ferait perdre de l'argent aux employés et obligerait les employeurs à sabrer les postes, les heures et les salaires.
[Français]
Au lieu de cela, notre gouvernement a un plan prudent et responsable. Nous n'allons pas procéder sans réfléchir à une expansion qui aurait de graves conséquences économiques.
Nous allons continuer à chercher à identifier tous les facteurs qui pourraient nous aider à mieux comprendre les possibilités et les risques liés à l'expansion du RPC. Le va discuter avec ses homologues provinciaux et territoriaux à leur prochaine rencontre prévue dans une semaine.
C'est une question complexe qui aura de véritables conséquences pour les Canadiens. Nous devons bien comprendre le cadre économique dans lequel une telle expansion serait faite.
[Traduction]
Le Régime de pensions du Canada est viable avec le taux de cotisation actuel. Tandis que le NPD s'entête à faire valoir ses stratagèmes économiques radicaux, nous continuons de nous assurer de la viabilité à long terme du système de retraite des Canadiens, y compris par la création d'emplois aujourd'hui.
Autrement dit, étant donné que la reprise économique est encore fragile, nous croyons que le moment serait mal choisi pour augmenter les coûts des travailleurs et des employeurs. Personne n'y trouverait son compte.
:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer la motion de mon collègue visant à accroître les régimes de pensions du Canada et du Québec, au profit de toute la population.
Le Canada fait face a une crise de la sécurité de la retraite. Les aînés d'aujourd'hui n'ont tout simplement pas l'argent dont ils ont besoin pour prendre leur retraite. Près d'un tiers des Canadiens verront leur niveau de vie baisser de 20 % ou plus à leur retraite. En outre, près d'un tiers de la main-d'oeuvre, c'est-à-dire 5,8 millions de Canadiens, verra son niveau de vie baisser radicalement à la retraite. Et comme d'habitude, en raison des changements apportés par l'actuel gouvernement conservateur, les jeunes Canadiens se retrouvent dans une situation encore plus précaire. Comme le rapportait récemment le Globe and Mail et je cite:
Un rapport économique de la CIBC indique que les Canadiens à revenu moyen n'épargnent pas suffisamment pour la retraite et que la situation sera la pire dans quelques décennies, alors que les gens nés dans les années 1970 et 1980 verront baisser de 20 % ou plus leur niveau de vie au moment de prendre leur retraite.
Sans une augmentation du RPC, le Canada fera face à une crise de la sécurité de la retraite. Pour les aînés qui vivent dans la pauvreté, les paiements de transfert constituent plus de 90 % de leurs revenus. Cette situation n'est pas tenable. Tout au long de leur vie active, les Canadiens font des contributions au RPC et comptent sur ce régime au moment de prendre leur retraite. Nous pouvons faire mieux.
Je dois par ailleurs vous signaler que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Malheureusement, le Canada ne peut pas se permettre de ne pas investir pour améliorer la vie des aînés. Alors que les conservateurs offrent des milliards de dollars à leurs amis et achètent des avions de chasse qui, selon l'armée elle-même, ne répondront pas aux besoins militaires, ils ne tiennent pas compte des défis très réels que doit relever une population qui vieillit.
Le RPC est stable. De nombreux experts prônent désormais une augmentation progressive du régime de pensions du Canada et du régime de rentes du Québec, le RPC et le RRQ, comme le moyen le plus pratique et le plus efficace pour assurer la sécurité financière des retraités. Comme l'indiquent les propres données du gouvernement, un modeste accroissement des cotisations au RPC pourrait financer une augmentation substantielle des prestations.
La simple vérité, c'est que de très nombreux Canadiens n'épargnent pas suffisamment aujourd'hui pour leur retraite. Les gouvernements provinciaux, le Congrès du travail du Canada et divers experts financiers demandent tous au gouvernement fédéral de prévoir une augmentation du RPC.
Quels autres experts les conservateurs voudraient-ils qu'on ignore? Le président et chef de la direction de la Banque CIBC, Gerald McCaughey, a parlé du besoin d'améliorer notre régime de pensions publiques. Les conservateurs souhaiteraient que la population ignore l'avis de ces experts voulant que la bonification du Régime de pensions du Canada stimule l'épargne et permette aux Canadiens de faire d'importants investissements et d'obtenir un meilleur rendement à un coût relativement faible.
Les conservateurs doivent se demander ce que ces banquiers socialistes peuvent bien connaître de l'économie. À leurs yeux, tout le monde est socialiste, sauf eux.
L'Association canadienne des individus retraités fait campagne pour la bonification du Régime de pensions du Canada depuis au moins trois ans. Elle a fait valoir ceci:
Cela fait trois ans que les ministres des Finances ont reconnu que les Canadiens n'économisaient pas assez pour leur retraite et que les instruments actuels étaient inadéquats. Plus important encore, ils ont reconnu que le gouvernement avait un rôle à jouer à cet égard. Les groupes de réflexion et les spécialistes des pensions ont eu suffisamment de temps pour répondre à notre appel. Rien ne justifie ce retard.
Même le directeur parlementaire du budget a fait valoir que le Régime de pensions du Canada était stable. Plutôt que de se fier à ses propres données, le Parti conservateur préfère utiliser le Régime pour créer la peur chez les Canadiens. Un jour, les conservateurs nous disent que l'économie était forte; le lendemain, ils disent aux Canadiens que l'économie est si faible qu'il est impossible de bonifier le RPC.
Les néo-démocrates et les provinces demandent une augmentation progressive des prestations, de manière abordable et durable. La bonification du RPC et du RRQ en 1997 n'a pas ralenti la croissance économique. Les conservateurs veulent faire croire aux Canadiens qu'ils pourront réparer les pots cassés seulement s'ils sont réélus en 2015. À vrai dire, il pourrait être trop tard. Le problème ne pourra peut-être plus être réglé. Il faut s'attaquer dès maintenant à la crise de la sécurité de la retraite, mais il faut le faire de manière responsable.
Quelle est la gravité de la crise qui frappe la sécurité de la retraite au Canada? Par le passé, les Canadiens pouvaient compter sur le régime de retraite de leur employeur pour financer leur retraite. Mais maintenant, les personnes âgées doivent de plus en plus compter sur leurs épargnes personnelles, un phénomène plus marqué au Canada que dans les autres pays de l'OCDE.
D'après un récent sondage de l'OCDE, le nombre de personnes âgées qui vivent dans la pauvreté a augmenté au Canada depuis que les conservateurs sont au pouvoir, un phénomène qui touche surtout les femmes. À l'opposé, ce nombre diminue dans 20 autres pays de l'OCDE.
Les seuils de pauvreté peuvent varier selon les indicateurs utilisés. On parle d'un revenu avant impôt allant de 14 700 $ et 22 000 $ pour les couples âgés, et de 11 550 $ à 16 900 $ dans le cas d'un aîné célibataire.
Dans ma communauté, , seulement 12 % de la population a plus de 65 ans pour le moment, mais ce pourcentage ira en augmentant. Dans l'ensemble de la communauté, le revenu moyen se situe à 28 328 $, ce qui n'augure vraiment pas bien pour la sécurité de la retraite de mes concitoyens. Bon nombre des familles qui sont venues au Canada pour investir dans un avenir meilleur risquent d'être déçues des résultats.
Nous connaissons tous au moins une personne âgée qui continue de travailler après l'âge de la retraite. J'aimerais donner un exemple personnel, si vous me le permettez.
Ma mère travaille dans un entrepôt depuis déjà plus de 25 ans. Elle a presque l'âge de la retraite, mais elle doit continuer à travailler. Sans emploi à temps plein, elle n'aurait pas les moyens de payer les médicaments dont elle-même et mon père ont besoin. J'éprouve une grande fierté pour ma mère, qui est le gagne-pain du foyer et prend soin de la famille. Elle ne devrait pas avoir à retarder sa retraite de peur de se retrouver dans la pauvreté. Aucun aîné ne devrait se retrouver devant un tel choix. Ce n'est pas le genre de vie qu'on souhaite pour les aînés du Canada, y compris ma mère.
Notons que la situation des femmes âgées est particulièrement difficile. Quel que soit l'indicateur utilisé, les femmes représentent la majorité, soit 70 %, des personnes âgées vivant dans la pauvreté. Nous savons que les prestations gouvernementales représentent 62 % du revenu des femmes âgées célibataires. En effet, les régimes de pensions gouvernementaux représentent la principale source de revenus des femmes de plus de 75 ans, alors que les hommes sont plus nombreux à détenir des régimes de pensions privés.
Quelle est la situation des autres Canadiens? Qu'en est-il des jeunes, qui représentent l'avenir du pays? Le taux de chômage des jeunes atteint des niveaux records, et bon nombre d'entre eux ne peuvent même pas penser à la retraite. Ils sont trop préoccupés par leurs factures actuelles pour planifier une retraite qui n'arrivera que dans quelques décennies.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, près du tiers des travailleurs connaîtront une chute importante de leur niveau de vie quand ils prendront leur retraite. Les jeunes Canadiens se retrouveront dans une situation encore plus précaire. Nous devons apporter des changements dès maintenant pour que nous puissions faire face au vieillissement de la population au Canada avant qu'il soit trop tard.
Compte tenu de l'appui des militants communautaires et de nos banques, de la demande croissante, de tous les faits que nous avons en main et de la possibilité que nos jeunes soient confrontés à cette dure réalité, pourquoi les conservateurs ne veulent-ils pas bonifier le RPC et le RRQ? Je ne comprends tout simplement pas.
Pas plus tard que l'année dernière, le a convenu d'aller de l'avant et d'augmenter les prestations du RPC et du RRQ. Notre ministre des Finances ne veut jamais nous décevoir, mais il semble le faire très souvent. Le ministre des Finances a même promis de rencontrer les provinces et les territoires cet été pour discuter de la marche à suivre. À notre grande surprise, cette rencontre n'a jamais eu lieu.
En 2005, le a fait campagne en promettant de maintenir intégralement la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et le Régime de pensions du Canada. Je pense que nous pouvons tous admettre que la situation actuelle est loin de correspondre aux promesses électorales qui ont été faites en 2005.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils faire confiance aux conservateurs en ce qui a trait à leur épargne-retraite, alors que nous savons que nous ne pouvons pas leur faire confiance pour quoi que ce soit?
Nous savons que d'ici 2030, les montants retranchés à la Sécurité de la vieillesse par les conservateurs vont priver les personnes âgées de 11 milliards de revenus de retraite, puisqu'ils feront passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.
Je vais terminer là-dessus et je pourrai en dire davantage en réponse aux questions et observations.
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Monsieur le Président, je crois qu'il est de mon devoir de réagir sans tarder, et de bonne foi, aux remarques de mon collègue de . Je lui signale premièrement que les propos du porte-parole libéral en matière de finances que je citais sont tirées directement du hansard. Les voici:
Nous ne sommes pas en faveur d'une hausse obligatoire des cotisations au RPC en ce moment, car le taux de chômage demeure élevé [...]
Si ces propos ne correspondent pas à ce qu'il a dit depuis, je les retire volontiers.
Deuxièmement, l'extrait de la plateforme de son parti parle d'un objectif à atteindre, et notre inquiétude tient à ce que, à entendre le député, nous pourrions croire que la motion propose qu'on double d'un seul coup les prestations, alors qu'il est bien question d'une hausse progressive.
Voilà, c'était les deux éléments de ses observations sur lesquels je voulais revenir. En fait, quand le député dit que les différences qui nous séparent ne sont pas si importantes, je crois qu'il y aurait effectivement moyen de nous entendre. Je commence à croire, si je me fie aux interventions de mes collègues d'en face, qu'il y a peut-être une lueur d'espoir, puisqu'au moins une personne a dit qu'elle n'était pas contre une possible augmentation du RPC, simplement que le moment était mal choisi.
À partir de maintenant, tâchons de comprendre ce qui fait qu'il est urgent de donner le coup d'envoi aux augmentations dès maintenant et de voir si nous en avons — ou pas — les moyens.
Pour qu'on se comprenne bien, je relis le texte de la motion:
Que la Chambre demande au gouvernement de s’engager à appuyer une augmentation progressive immédiate des prestations de retraite publique de base en vertu des régimes de retraite du Canada et du Québec lors de la prochaine rencontre des ministres des finances fédéral, provinciaux et territoriaux.
La rencontre en question a lieu ce mois-ci, au lac Meech.
Il faut absolument comprendre que cette augmentation s'inscrit dans un train de mesures proposées par le NPD: premièrement, augmenter progressivement les prestations du RPC et du RRQ; deuxièmement, faire sortir les aînés à faible revenu de la pauvreté en augmentant le Supplément de revenu garanti; troisièmement, annuler la décision du gouvernement, qui veut faire passer l'âge d'admissibilité à 67 ans et le ramener au contraire à 65 ans; quatrièmement, resserrer les lois afin de protéger le régime de retraite des quelques travailleurs du pays qui en on un lorsque leur employeur fait faillite, quitte le Canada, est vendu ou fait l'objet d'une restructuration.
C'est dans ce contexte que s'inscrit l'augmentation progressive que nous proposons. Il faut aussi que les provinces et les territoires comprennent qu'il faut agir, et vite, et que nous ne sortons pas de nulle part. En fait, nous pourrions presque dire que nous prônons un fédéralisme de collaboration.
Il y a un an, en décembre 2012, le a affirmé être prêt à aller de l’avant, mais le gouvernement nie tout maintenant. Les ministres des Finances des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral se rencontreront la semaine prochaine, et les gouvernements provinciaux et territoriaux ont déjà proposé une ébauche de plan dont le présent gouvernement semble maintenant avoir l’intention de ne pas tenir compte. C'est la vraie question. Le gouvernement collaborera-t-il avec les provinces et les territoires pour entamer ce que nous appelons une transition progressive?
Il ne s’agit pas seulement des provinces. Par exemple, des gens qui semblent s’y connaître dans les finances, soit le PDG de la CIBC et l’ancien actuaire en chef du RPC, ont indiqué que c’est une bonne idée et que c’est entièrement faisable. L’éditorial du Globe and Mail abordait hier la bonification du RPC:
Il faut que ce soit fait, et il faut le faire bientôt [...] On a l’impression qu’il s’agit d’une augmentation d’impôt. Il n’en est rien. C’est un régime d’épargne, et c’est le meilleur que nous avons.
Je ne dis pas que le Globe and Mail a toujours raison dans ses éditoriaux, mais c’est le cas dans le présent éditorial.
Lorsque le journal est d’accord avec nous.
M. Craig Scott: Oui, lorsque le journal est d’accord avec nous.
Au bénéfice de mes collègues d’en face, j’aimerais répondre à deux reproches du gouvernement conservateur au sujet de la présente position: premièrement, l’idée qu’il s’agit en quelque sorte d’une nouvelle charge sociale; et deuxièmement, l’idée que ce plan comporte des risques et éliminera des emplois.
Tout d’abord, il y a l’affirmation selon laquelle il s’agit d’une nouvelle charge sociale. Comme nous l’a dit le professeur Jon Kesselman, qui est directeur de la Chaire de recherche du Canada sur les finances publiques à l’Université Simon Fraser, la vérité est que les faits sont déformés; je vous rappelle qu’il est l’un des spécialistes canadiens en ce qui concerne les charges sociales. Il va même jusqu’à affirmer que le RPC est un régime d’épargne et non une charge sociale imposée aux employeurs.
Il s'agit d'un plan d'investissement pour la retraite financé conjointement par l'employé et l'employeur. Il ne faut pas en oublier l'objectif général, c'est-à-dire le fait qu'il renforce non seulement la sécurité du revenu de retraite des particuliers, mais aussi la sécurité économique de toute la société. C'est primordial.
Selon la deuxième critique, ou attaque, il s'agit d'un plan risqué et néfaste pour les emplois. C'est ce que le n'a cessé de répéter au cours des deux derniers jours. Je crains que le gouvernement n'induise les Canadiens en erreur. Les experts ont affirmé sans équivoque que les précédentes hausses des cotisations au RPC n'ont pas nui à l'économie, ni aux emplois.
Le gouvernement nous répond par l'entremise du , qui cite une statistique insensée sur les pertes d'emplois, sans aucune preuve pour étayer ce qu'il dit, même lorsqu'on le presse de le faire à la Chambre. Il me tarde de découvrir si oui ou non son affirmation est fondée.
Permettez-moi de revenir sur la question de l'économie. Un économiste de la CIBC, Benjamin Tal, a affirmé que le RPC est important en raison de sa rentabilité:
Le RPC en est un bon [...] De par sa taille, le RPC permet de faire de gros investissements et d'obtenir un bon rendement à un coût relativement peu élevé.
Voilà qui résume les multiples avantages que procure le RPC, même obligatoire, et l'augmentation progressive des cotisations jusqu'à un niveau suffisant. Il importe de comparer cette approche au plan proposé par le gouvernement, soit les régimes de pension agréés collectifs, qui sont une version à peine maquillée des REER existants. En outre, ils sont souvent assortis de frais de service et d'administration élevés, imposés par les banques et autres institutions.
La différence entre le RPC et les REER en matière de rentabilité est assez renversante. Je crois même que les dernières données diffusées indiquent que la rentabilité du RPC au cours du dernier cycle mesurable était bien supérieure à celle des REER, dans lesquels on encourage les Canadiens à investir leurs économies.
Permettez-moi maintenant d'aborder la question du besoin, dont j'ai parlé au début de mon intervention. De nos jours, les emplois sont de plus en plus précaires. J'en profite pour saluer mon collègue de , qui a axé une grande partie de ses efforts sur cette question dans son travail à Toronto.
Force est de constater que, de plus en plus, il est impossible de se fier à quoi que ce soit, y compris les régimes de retraite, dans le monde du travail. En effet, 11 millions de Canadiens sont actuellement sans régime de retraite. Au rythme où vont les choses, 60 % des jeunes connaîtront une baisse de niveau de vie une fois à la retraite, et cette baisse sera marquée pour bon nombre d'entre eux.
La précarité de la sécurité financière à la retraite découle aussi de circonstances qui font que la participation de certaines personnes à la population active varie, bien souvent sans qu'elles y soient pour quoi que ce soit ou sans que cela ait à voir avec leur mérite. C'est seulement parce que les choses se sont passées comme cela.
J'ai reçu un message de la part d'un couple de ma circonscription, Bill et Jean. Ils l'ont inclus dans une lettre qui portait sur un autre sujet parce qu'ils considéraient que c'était très important. Ils ont dit qu'il fallait améliorer la sécurité financière des retraités et que le RPC devrait prendre soin d'eux, car, pour certaines personnes âgées, le temps passé dans la population active n'est pas suffisant pour ouvrir droit aux prestations du RPC. Par conséquent, il faudrait élargir un peu la couverture du RPC.
Il est important de noter que toute la question de la période de temps passée et de l'arrivée tardive dans la population active est une réalité qui touche surtout les femmes dans notre société. Je n'entrerai pas dans les détails parce que tout le monde ici le sait. La situation est même aggravée par un facteur qu'une électrice a porté à mon attention lors de la réception des Fêtes que j'ai organisée récemment. Nous en avons parlé pendant au moins 5 à 10 minutes. Elle me parlait de l'âgisme qui existe dans le monde du travail et du fait que des personnes qui perdent leur emploi à la fin de la quarantaine ou au début de la cinquantaine ont de plus en plus de difficulté à trouver un travail. Cela a des répercussions sur leur capacité à toucher des prestations du RPC.
C'est vrai que la réalité des besoins qui nous poussent, nous et d'autres intervenants, à réclamer une augmentation progressive des prestations du RPC doit être à la base du débat. Nous devons comprendre ce que vivent les citoyens moyens et le stress qu'ils éprouvent dans leur vie et au travail. Ils savent à quels défis ils doivent faire face et ils ont besoin d'un peu d'aide de la part du Parlement du Canada.
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Monsieur le Président, avant de commencer, j'aimerais exprimer, au nom de la famille Shory et des électeurs de Calgary-Nord-Est, mes plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Nelson Mandela et à la nation de l'Afrique du Sud. La longue marche de Nelson Mandela vers la liberté a laissé un héritage durable et a mené son peuple sur le chemin de la paix, plutôt que de la vengeance.
M. Mandela a déjà dit ceci:
Quand un homme a fait ce qu'il considérait être son devoir envers son peuple et son pays, il peut reposer en paix.
Il peut certainement reposer en paix maintenant.
Je suis heureux de pouvoir participer aujourd'hui au débat sur la motion du député visant à élargir le Régime de pensions du Canada. Soyons clairs. Le gouvernement conservateur se concentre sur ce qui compte pour les Canadiens: la croissance économique et la création d'emplois.
Nous prenons des mesures responsables depuis 2006 pour faire en sorte que l'économie nationale soit propice à la prospérité à long terme. Nous sommes sur la bonne voie. Grâce au Plan d'action économique, nous avons créé, net, plus d'un million de nouveaux emplois depuis la fin de la récession, dont 90 % sont des emplois à temps plein et plus de 80 % sont dans le secteur privé. C'est, de loin, le meilleur bilan en matière de création d'emplois des pays du G7. Qui plus est, Statistique Canada a récemment annoncé que 21 600 emplois ont été créés, net, en novembre, le taux de chômage demeurant à 6,9 %. C'est un bilan dont mes électeurs de Calgary-Nord-Est et tous les Canadiens peuvent être fiers.
Cependant, nous savons que le Canada n'est pas invulnérable aux perturbations venant d'ailleurs. L'économie mondiale demeure fragile, surtout aux États-Unis et en Europe, deux de nos plus grands partenaires commerciaux. En effet, la crise de la dette souveraine en Europe continue de saper la confiance des consommateurs et des gens d'affaires. Plus près de chez nous, aux États-Unis, la reprise économique léthargique ainsi que l'incertitude concernant la viabilité de ses finances constituent le plus grand risque pour l'économie canadienne.
À la lumière de ces facteurs, il n'est pas étonnant que, récemment, le Fonds monétaire ait révisé à la baisse ses prévisions quant à la croissance réelle du PIB dans les économies avancées et émergentes. En effet, le FMI projette maintenant que la croissance dans les économies avancées sera seulement d'environ 1,2 % en 2013, alors qu'il avait précédemment prévu une augmentation de 1,4 %.
Étant donné les risques considérables qui planent encore sur l'économie mondiale, le Canada doit demeurer bien placé pour résister à toute perturbation provenant d'ailleurs. Cependant, allez savoir pourquoi, c'est dans les présentes conditions économiques difficiles que le NPD exige unilatéralement que l'on bonifie le Régime de pensions du Canada.
Bien que nous continuions d'envisager les réformes au RPC de concert avec les provinces, nous partageons les préoccupations des petites entreprises et de leurs travailleurs liées à l'augmentation des charges sociales étant donné la fragilité de la reprise économique mondiale. J'aimerais donner à la Chambre quelques exemples de ce que les gens pensent de la bonification du RPC dans de telles circonstances.
Premièrement, voici ce qu'a à dire la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Les petites entreprises sont d'avis que l'économie ne peut supporter une augmentation importante des charges sociales [...] Des milliers de travailleurs pourraient se trouver à travailler des heures réduites ou encore au chômage si les employeurs sont tenus d'assumer une augmentation des charges sociales.
Dans le même ordre d'idées, l'Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires a exprimé le souci suivant:
Le secteur de la restauration est l'un des plus grands employeurs du pays ainsi que le secteur où le plus grand nombre de Canadiens obtiennent leur premier emploi. L'augmentation des cotisations au RPC risque de miner ces opportunités.
Mais ce n'est pas tout. Larry MacDonald a écrit ceci pour un article paru dans la revue Canadian Business:
Cela ne semble pas répondre à un besoin véritable [...] Une hausse soudaine des cotisations au Régime de pensions du Canada entraînerait une hausse des coûts de la main-d'oeuvre pour les entreprises et risquerait de mener à des pertes d'emplois.
Je pourrais poursuivre ainsi encore longtemps, car l'opposition foisonne à l'égard de cette proposition à courte vue du NPD en vue de possiblement doubler les prestations du Régime de pensions du Canada.
Pourquoi le NPD souhaite-il augmenter les charges sociales des petites entreprises? Ne reconnaît-il pas le rôle vital des PME dans l'économie canadienne? Ne reconnaît-il pas qu'elles sont essentielles à la création d'emplois et à la croissance économique?
Heureusement, le gouvernement conservateur sait que les petites entreprises constituent la pierre angulaire de l'économie canadienne. D'ailleurs, c'est pour cette raison que, depuis 2006, le gouvernement a réduit leurs impôts annuels de plus de 28 000 $. Nous avons accompli cela notamment en réduisant le taux d'imposition des petites entreprises pour le faire passer de 12% à 11%, en portant de 300 000 $ à 500 000$ le montant de revenu admissible au taux d'imposition inférieur des petites entreprises et en instaurant le crédit à l'embauche pour les petites entreprises, une mesure qui favorise la création d'emplois. Grâce à ces mesures, les entrepreneurs canadiens disposent de plus d'argent pour faire croître leur entreprise et créer plus d'emplois.
Nous prenons par ailleurs d'autres mesures pour appuyer les créateurs d'emplois du Canada.
Le Plan d'action économique de 2013 nous permet de prolonger et de bonifier le crédit à l'embauche pour les petites entreprises, ce qui, selon les estimations, aidera 560 000 employeurs et procurera des allégements fiscaux de près de 225 millions de dollars en 2013. Nous gelons aussi les cotisations d'assurance-emploi afin d'assurer une plus grande prévisibilité et stabilité aux petites entreprises. En 2014, cette mesure permettra aux créateurs d'emplois de conserver 660 millions de dollars dans leurs poches. Cet argent pourra leur servir à embaucher davantage d'employés, à augmenter les salaires et à faire croître leurs entreprises. C'est de cette façon qu'un gouvernement responsable appuie la création d'emplois. Contrairement à l'opposition, nous ne nous attaquons pas aux créateurs d'emplois en leur imposant des hausses d'impôt massives.
Malheureusement, pendant que nous appuyons ce secteur vital de notre économie, le NPD propose des initiatives qui feraient mal aux petites entreprises. Comme si une taxe sur le carbone de 20 milliards de dollars n'était pas assez, voilà maintenant que le NPD exige que le gouvernement double les prestations du RPC. Une telle mesure pourrait faire disparaître jusqu'à 70 000 emplois au Canada. À cette fin, le NPD imposerait une augmentation moyenne des cotisations de plus de 1 600 $ par année. Une famille comptant deux travailleurs pourrait être contrainte de verser jusqu'à 2 600 $ par année. Où le NPD veut-il que les familles trouvent ces dollars? Nous savons tous que l'argent ne pousse pas dans les arbres. Certaines familles pourraient devoir réduire les coûts liés au loyer, au chauffage ou à l'épicerie.
Le NPD n'a pas compris les préoccupations des familles canadiennes et il n'a pas non plus plus écouté les provinces.
Le NPD prétend que les provinces appuient l'expansion du RPC. Les députés devraient savoir que toute expansion du Régime de pensions du Canada nécessiterait l'appui des deux tiers des provinces représentant les deux tiers de la population canadienne. Si le député avait fait ses recherches, il saurait que plusieurs provinces ont clairement formulé des réserves quant aux répercussions économiques qu'auraient des cotisations plus élevées sur les travailleurs et les employeurs, alors que l'économie mondiale reste incertaine.
Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a déjà dit que ce n'était pas le moment de modifier ou d'augmenter les cotisations.
Quant au premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, il a fait état de préoccupations en ce qui concerne « les répercussions que cela aura sur les propriétaires de petites entreprises de la province ainsi que sur les Néo-Écossais et les Canadiens à faible revenu ».
Le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a dit: « Selon nous, ce n'est pas le bon moment d'imposer de nouveaux coûts aux entrepreneurs et aux employés. »
Par ailleurs, le ministère des Finances de la Colombie-Britannique, qui s'exprimait au nom du gouvernement provincial, à déclaré: « La Colombie-Britannique estime qu'il faut attendre que l'économie se soit remise des effets de la dernière récession avant d'entreprendre une réforme des régimes de retraite. »
Nous partageons ces préoccupations. Pourquoi? Parce que l'opposition ne comprend pas une vérité fondamentale, à savoir qu'un grand nombre de Canadiens ne peuvent pas avoir un bon régime de pensions s'ils n'ont pas un emploi.
Cela ne veut pas dire que la motion de l'opposition n'a aucune valeur. Il s'agit plutôt d'un excellent exemple de ce qu'il ne faut pas faire pour améliorer la sécurité de retraite des Canadiens.
Le NPD veut faire dérailler la reprise économique et augmenter les charges sociales. Il se fiche complètement des préoccupations soulevées par les provinces et les petites entreprises.
De plus, il ne tient pas compte du fait que le système de retraite du Canada figure parmi les meilleurs au monde, grâce en grande partie au plan d'action du gouvernement conservateur. Et nous sommes à juste titre très fiers de notre bilan.
Le gouvernement conservateur a produit des résultats positifs et a su offrir de nouvelles options aux travailleurs canadiens qui planifient leur retraite de même qu'à ceux qui sont déjà à la retraite. Nos mesures ont permis de réduire considérablement le taux de pauvreté chez les personnes âgées, qui est très faible.
J'aimerais souligner les trois piliers du système de revenu de retraite du Canada et expliquer à l'opposition comment il aide les personnes âgées.
Le premier pilier, qui comprend la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, assure un revenu minimal garanti aux personnes âgées et est financé à même les revenus du gouvernement fédéral. En effet, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti permettent de réduire la pauvreté et d'assurer un revenu de base aux retraités. C'est pourquoi le gouvernement a établi la prestation complémentaire au Supplément de revenu pour les personnes âgées les plus vulnérables. Depuis ces changements, plus de 680 000 personnes âgées à faible revenu reçoivent des prestations annuelles supplémentaires pouvant aller jusqu'à 620 $ pour une personne seule et à 865 $ pour un couple.
Actuellement, le gouvernement fédéral verse des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti d’une valeur d’environ 40 milliards de dollars à plus de 5,2 millions de Canadiens. Compte tenu de l’ampleur du programme et de son importance dans notre système de retraite, nous avons récemment adopté des mesures pour que la Sécurité de la vieillesse demeure viable à long terme. Nous l’avons fait, parce que ce programme a été conçu en fonction d’une époque révolue. Dans les années 1970, il y avait sept travailleurs pour un Canadien de 65 ans et plus; dans 20 ans, il n'y en aura plus que deux. En 1970, l’espérance de vie était de 69 ans pour les hommes et de 76 ans pour les femmes. De nos jours, elle se situe à 79 ans pour les hommes et à 83 ans pour les femmes. Parallèlement, le taux de natalité diminue.
Les Canadiens vivent plus vieux et sont en meilleure santé, ce qui est bien entendu une bonne chose. Grâce à nos modifications, la Sécurité de la vieillesse sera viable de manière à ce que la prochaine génération de Canadiens puisse elle aussi en bénéficier. Il s’agit là d'un leadership économique responsable.
Le Régime de pensions du Canada est le deuxième pilier du système de revenu de retraite du Canada. Nous y avons déjà apporté des améliorations. En collaboration avec les provinces, nous avons modernisé le Régime de pensions du Canada. Nous l'avons rendu plus flexible pour ceux qui quittent la population active afin de mieux traduire la manière dont les Canadiens vivent, travaillent et prennent leur retraite.
Le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec versent annuellement des prestations d’une valeur d’environ 45 milliards de dollars à environ 6,6 millions de Canadiens, et ce sont les cotisations des travailleurs et des employeurs qui financent le tout. Je suis ravi d’informer la Chambre que le plus récent rapport actuariel du RPC, soit le rapport de l’actuaire en chef qui a été présenté au Parlement le 3 décembre, confirme que le régime sera viable au taux de cotisation actuel de 9,9 % des gains ouvrants droit à pension pendant encore au moins 75 ans. Autrement dit, le RPC se porte bien, et son avenir est reluisant.
J’aimerais maintenant aborder le troisième et dernier pilier du système de revenu de retraite du Canada. Le gouvernement offre diverses aides fiscales à l’épargne-retraite privée en vue d’aider les Canadiens à épargner en prévision de leur retraite. Nous n’avons qu’à penser aux régimes de pension agréés et aux régimes enregistrés d’épargne-retraite.
Les cotisations aux RPA et aux REER sont déductibles du revenu aux fins de l’impôt, et le revenu de placement gagné dans ces régimes n’est pas assujetti à l’impôt sur le revenu. Le coût fiscal des RPA et des REER est considérable pour le gouvernement fédéral; il se chiffre actuellement à environ 24 milliards de dollars par an.
Compte tenu de leur importance, nous avons accru de différentes façons les mesures incitatives pour stimuler l’épargne privée. Par exemple, en 2009, nous avons consulté les Canadiens et avons modifié le cadre des régimes de pension agréés sous réglementation fédérale.
Ces améliorations consistent à obliger les répondants à combler tout déficit existant au moment de mettre fin à un régime. En outre, elles accordent aux répondants des régimes à prestations déterminées plus de souplesse quant au financement, ce qui rend les régimes moins sensibles aux fluctuations du marché.
Dans le budget de 2008, notre gouvernement a annoncé le compte d'épargne libre d'impôt, et cette mesure est entrée en vigueur en 2009. Véhicules d'épargne souples et généraux, les CELI sont avantageux sur le plan fiscal. Ils peuvent avoir divers usages, y compris pour l'épargne-retraite. Ils sont attrayants pour les personnes à revenu faible ou modeste, puisque ni les revenus que la personne peut en tirer, ni les sommes qu'elle en retire ne changent quoi que ce soit à l'admissibilité aux prestations et crédits fédéraux fondés sur le revenu, comme c'est le cas de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
Alors que la somme maximale pouvant être placée chaque année dans un CELI par les Canadiens était de 5 000 $, notre gouvernement l'a récemment augmentée de 500 $. Ainsi, depuis 2013, les Canadiens peuvent verser un maximum de 5 500 $ par année dans un CELI.
Et ce n'est pas tout. Notre gouvernement a également pris des mesures concrètes pour combler une lacune dans les régimes à participation volontaire du système de revenu de retraite du Canada. Tandis que les personnes à revenu moyen ou élevé participent dans une proportion assez importante à un RPA ou un REER, certains Canadiens ne profitent pas autant qu'ils le pourraient de ces véhicules d'épargne. Les études ont démontré en particulier que certains ménages à revenu modeste ou moyen n'économisent pas assez d'argent pour leur retraite.
On estime que 60 % des Canadiens n'ont pas accès à un régime de pension offert en milieu de travail. Notre gouvernement considère que ce n'est pas une bonne chose. C'est précisément la raison pour laquelle nous avons créé les régimes de pension agréés collectifs ou RPAC, qui aideront considérablement les PME et leurs employés, pour lesquels se doter d'un grand régime de pension privé à faible coût était jusqu'ici hors de portée. Les RPAC ne coûteront pas cher. En regroupant l'épargne-retraite de beaucoup de gens, on répartit parmi eux les frais d'administration du régime de pension. Les participants au régime pourront ainsi bénéficier de faibles coûts de gestion des investissements.
Je voudrais rappeler à mes amis du NPD que, contrairement à l'idée de bonifier le RPC, celle de créer les RPAC faisait consensus à l'échelon fédéral, provincial et territorial. Malgré ce consensus, le NPD n'a pas voulu consolider le système de revenu de retraite du Canada et a voté contre le projet de loi de notre gouvernement. Une fois adopté, ce projet de loi a établi le cadre fédéral pour les RPAC.
Pour conclure, je tiens à dire que notre gouvernement continuera de collaborer avec les provinces afin d'étudier la possibilité d'apporter des changements au RPC. Toutefois, nous rejetterons toute solution qui mettrait en danger les emplois des Canadiens, y compris la proposition risquée et malavisée du NPD consistant à doubler les cotisations du RPC. Nous savons que le meilleur régime de retraite pour demain est un emploi aujourd'hui. Le NPD peut essayer de prétendre qu'il veut sérieusement créer des emplois et favoriser la croissance économique, mais il continue de faire la promotion de politiques radicales qui ne sont pas abordables pour les Canadiens.
Quand vient le temps de gérer l'économie, les Canadiens peuvent avoir l'assurance que notre gouvernement conservateur favorisera les mesures qui stimulent la création d'emplois et la croissance économique, et non les mesures qui nuisent à l'emploi et à l'économie.
Malheureusement, la motion présentée aujourd'hui par le député de montre qu'on ne peut en dire autant du NPD.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de participer au débat d'aujourd'hui. Je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
J'aimerais remercier mon collègue néo-démocrate de la circonscription de d'avoir présenté cette motion et accompli un travail colossal dans le dossier des pensions, qui touche tant de Canadiens. Dans l'intérêt de ceux qui participent au débat et des Canadiens qui nous regardent, je vais lire la motion pour que l'on comprenne bien de quoi il s'agit.
Voici le texte de la motion:
Que la Chambre demande au gouvernement de s’engager à appuyer une augmentation progressive immédiate des prestations de retraite publique de base en vertu des régimes de retraite du Canada et du Québec lors de la prochaine rencontre des ministres des finances fédéral, provinciaux et territoriaux.
La rencontre aura lieu ce mois-ci au lac Meech.
La motion n'explique pas précisément quelle forme prendront ces hausses ni le taux d'augmentation, mais elle mentionne que les ministres devraient saisir l'occasion pour discuter de cette question aussitôt que possible à la rencontre du lac Meech.
Comme de nombreuses personnes s'en rendent maintenant compte, le Canada est aux prises avec une crise en matière de sécurité de la retraite. Près du tiers des Canadiens voient leur niveau de vie diminuer de 20 % au moment de la retraite. Dans ma circonscription de Parkdale—High Park, il arrive fréquemment que des électeurs viennent à mon bureau pour me dire qu'ils n'avaient pas la moindre idée des difficultés financières qu'ils éprouveraient au moment de la retraite.
D'une certaine façon, ils s'attendaient à ce que les régimes de retraite du Canada et du Québec soient suffisants pour subvenir à leurs besoins, et je tiens à être très claire, les fonds de retraite du Canada et du Québec sont réellement à toute épreuve, et ce programme est le régime de retraite le plus solide que les Canadiens pourraient souhaiter. Il est indexé au taux d'inflation et s'applique peu importe où les gens ont travaillé. Le montant des prestations est le même dans toutes les régions du pays. C'est un investissement à toute épreuve sur lequel les Canadiens pourront compter pendant de nombreuses décennies. Cela dit, le principal problème est que les prestations actuellement versées ne sont pas suffisantes pour assurer aux Canadiens la sécurité de la retraite.
La diminution de revenu très marquée que les Canadiens subissent à la retraite est attribuable au fait que la vaste majorité d'entre eux n'ont pas de régime de retraite privé, de régime de retraite en milieu de travail ou de REER. Les Canadiens qui ont des REER et qui se retrouvent en chômage pigent souvent dans ce fonds, mais ils n'ont aucun autre investissement. La plupart des Canadiens se fient aux régimes de pensions du Canada et du Québec, mais les prestations de ces régimes correspondent à une portion insuffisante des revenus qu'ils touchaient avant la retraite. Voilà pourquoi tant de gens croient qu'une crise en matière de la sécurité de la retraite se profile à l'horizon au Canada.
L'année dernière, le était de cet avis, et il a accepté d'augmenter les prestations du Régime de pensions du Canada et du Régime des rentes du Québec. Or, à l'heure actuelle, il ne semble même pas ouvert à l'idée de rencontrer ses homologues des provinces. Puisqu'il esquive la question, les néo-démocrates veulent l'inciter à se pencher sur ce dossier.
Nous savons que nos collègues du Parti libéral ont proposé l'instauration d'un régime facultatif. Pour notre part, nous croyons plutôt que les Canadiens ont besoin d'un régime obligatoire qui leur garantira des revenus de retraite, et c'est justement ce que nous mettons de l'avant.
Il ne fait aucun doute que la mesure que nous proposons est abordable. Examinons le calcul des coûts que le député de a fait.
On peut augmenter les prestations du Régime de pensions du Canada de diverses façons. Le Conseil du travail du Canada a proposé un plan qui doublerait les prestations. Il en coûterait 4 $ par semaine, soit le prix de deux cafés par semaine, et nous pourrions ainsi doubler les prestations de retraite des Canadiens.
Il existe d’autres propositions. Celle de l’Île-du-Prince-Édouard coûterait moins de 2 $ par semaine. Qu’est-ce que cela signifierait pour les Canadiens? Cette proposition se traduirait par une augmentation annuelle de 3 000 $ des prestations de retraite versées aux Canadiens. C’est une sacrée bonne proposition. Les Canadiens ne trouveront aucun autre investissement qui allie un tel rendement à la sécurité que procure le Régime de pensions du Canada.
Les néo-démocrates ne sont pas les seuls à dire que cela a du sens. Comme nous l’avons entendu, le Globe and Mail a publié un éditorial aujourd’hui. Je crois savoir que ce n’est pas un journal de la gauche radicale. Permettez moi de citer l’article concernant l’expansion du RPC:
Il faudrait le faire sans trop tarder. L’expansion du régime national de pensions met mal à l’aise les conservateurs de tout acabit. Pour eux, l’expansion équivaut à une augmentation d’impôt. Ils ont tort. C’est un régime d’épargne et c’est le meilleur que nous ayons.
Je suis tout à fait d’accord.
Examinons l’avis d’autres personnes. Voici ce qu’a déclaré Rhys Kesselman, un expert des cotisations sociales, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en finances publiques au département de politique publique de l’Université Simon Fraser:
Les augmentations des cotisations au RPC qui sont proposées se traduiraient par des prestations de retraite plus élevées. Par conséquent, il ne s’agit pas d’une augmentation ordinaire des cotisations sociales. Il s’agit plutôt d’un paiement ouvrant voie à une meilleure couverture d’assurance.
En somme, il s'agit effectivement d'une assurance-retraite.
Il a ajouté ceci:
Ce lien entre les cotisations et les prestations signifie que, contrairement à la plupart des impôts, les cotisations au RPC n’ont pas d’effet dissuasif.
Autrement dit, ce n’est pas négatif, mais positif.
Il a également déclaré ceci:
Les préoccupations concernant les répercussions liées à l’augmentation des cotisations au RPC sont injustifiées et on ne devrait plus tolérer qu’elles entravent cette importante réforme politique.
Nous sommes tout à fait d’accord.
Voici ce qu’Edward Whitehouse, chef de l’équipe d’analyse des régimes de retraite de l’OCDE a déclaré au sujet du Régime de pensions du Canada:
Selon l’étude, le Canada ne se heurte à aucun problème grave en ce qui concerne la viabilité financière de ses régimes de pension publics. […] Les projections à long terme montrent que l’offre publique de revenus de retraite est viable sur le plan financier.
C’est ce que nous avons déclaré plus tôt: notre régime public de pensions est solide.
Il a ajouté ceci:
Il est évident que le vieillissement de la population fera augmenter les dépenses publiques consacrées aux pensions, mais le taux de croissance est plus bas et le point de départ est meilleur que dans beaucoup de pays de l’OCDE. De plus, les régimes publics fondés sur la rémunération (RPC/RRQ) ont constitué d’importantes réserves pour répondre à ces obligations futures.
M. Whitehouse est convaincu que le régime actuel permet de répondre aux attentes.
Voici ce qu’on peut lire dans un autre article du Globe and Mail:
Par ailleurs, le Canada fait exception, car, contrairement à ceux de la plupart des autres pays, ses engagements au titre du régime de retraite public ne menacent pas vraiment les finances de l'État. Le Régime de pensions du Canada est excédentaire à long terme. La Sécurité de la vieillesse ne représente que 2,41 % du PIB. Proportionnellement à leur PIB, très peu de membres de l'OCDE dépensent aussi peu que le Canada pour leur régime public.
Prenons un exemple extrême: l'Italie consacre 14 % de son PIB à son régime de retraite public, soit 10 % de plus qu'il y a quelques années. Nous, c'est 2,41 % du PIB.
Notre initiative est applaudie. Comme je l'ai déjà dit, le Globe and Mail, divers fiscalistes et l'Association canadienne des individus retraités veulent que nous allions de l'avant. Même un rapport de la CIBC sur l'économie soutient que le Régime de pensions du Canada est un bon régime qui a les moyens d'investir en grand et de maximiser son rendement actuel à relativement peu de frais.
Les Canadiens comptent sur le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec, Il nous appartient de bonifier et de consolider ces régimes afin qu'ils assurent une plus grande portion du revenu de retraite de nos concitoyens. Nous pouvons le faire.
Unissons nos forces pour régler la crise dès maintenant. Passons à l'action.
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Monsieur le Président, je suis très fière de me lever à la Chambre pour participer à ce débat sur la motion de mon collègue de . La motion invite la Chambre à demander au gouvernement de s'engager à appuyer une augmentation progressive et immédiate des prestations de retraite publiques de base, dans le cadre des régimes de retraite du Canada et du Québec, lors de la prochaine rencontre des ministres fédéral-provinciaux-territoriaux.
À mon avis, c'est probablement l'une des conférences fédérales-provinciales-territoriales les plus importantes. Elle se déroulera pas très loin de chez moi, au lac Meech, que les gens voient peut-être d'un autre oeil. Cependant, pour une fois, ce lac pourrait faire l'objet d'une vision très importante, si quelque chose de positif émanait de cette rencontre.
On me dira que je crois au père Noël. J'espère que les députés à la Chambre, tous partis confondus, appuieront cette motion qui ne précise pas nécessairement un chiffre particulier, n'en déplaise à certains collègues conservateurs. Ces derniers ont essayé de jouer au fin finaud financier. Or la motion ne le demande pas. C'est plutôt une question d'intention. Il s'agit de s'asseoir avec nos homologues provinciaux et territoriaux pour tenter de résoudre un problème majeur.
Ayant été ici presque toute la journée pour tous les débats, j'ai entendu des commentaires selon lesquels le NPD est out of touch, on ne sait pas compter, que c'est épouvantable et que le pays sera en faillite.
J'aimerais qu'on se remette en contexte pour bien voir ce qui est demandé et qui ça pourrait aider. Dans d'autres contextes, je dis souvent une chose qui s'applique encore plus à ce cas-ci. On parle du Régime de pensions du Canada et du Régime des rentes du Québec, et non des régimes de retraite privés. On parle d'un régime de base qui donne, avouons-le, des peanuts, pas grand-chose. Il est vrai que ça coûte cher quand on rajoute quel que montant que ce soit, parce que cela implique beaucoup de gens. Toutefois, beaucoup de gens vivent grâce à ces régimes. Je mettrais au défi quiconque à la Chambre de vivre avec ce genre de revenu pendant de très longues années.
Nous devons nous s'asseoir et considérer l'essentiel: la raison pour laquelle nous sommes ici et pour laquelle un gouvernement existe. Un gouvernement existe certainement pour encourager la prospérité du pays, mais aussi pour s'assurer que tout le monde puisse en profiter et que personne ne soit laissé-pour-compte pour tout aspect que ce soit.
Le moment est propice pour nous poser cette question. Je suis convaincue que je ne suis pas la seule à aller dans son comté et à être énormément sollicitée, non seulement pour participer à des activités afin de rencontrer des concitoyens, mais pour participer à des collectes de denrées non périssables, entre autres.
Lundi dernier, j'étais au Buffet des continents. J'avais d'ailleurs invité tous mes collègues de la Chambre à s'y présenter, alors que Tony Priftakis et Mélanie Gauthier accueillaient les gens gratuitement à leur restaurant, moyennant trois boîtes de conserve pour aider les plus démunis. On a ramassé des montants records pour aider Moisson Outaouais, une banque alimentaire qui fournit toutes les banques alimentaires de ma région. Elle est située de l'autre bord de la rivière, près de cette belle grande ville d'Ottawa, capitale du Canada, où on trouve pourtant des poches de pauvreté absolument épouvantables dans lesquelles se trouvent beaucoup de nos aînés.
Chaque fois qu'on laisse ces personnes vivre dans la misère, c'est une réflexion sur toute la société. Mon discours n'est pas socialiste. Je viens du milieu des affaires, j'ai eu mon entreprise et j'ai été avocate à mon compte avec d'autres avocats. J'aime bien vivre, mais je n'aime pas voir des enfants ne pas manger trois fois par jour ni des aînés trop gênés et trop humiliés pour aller dans des banques alimentaires afin de se trouver quelque chose.
Lundi soir dernier, des familles entières y sont venues, car elles avaient réussi à trouver trois petites boîtes de conserve pour venir manger un souper absolument extraordinaire qui ne leur coûtait rien.
Pour eux, c'était leur souper de Noël. C'était le lundi. Jeudi matin, tous ceux qui étaient ici ont peut-être été arrêtés à quelques coins de rue, car c'était la grande guignolée des médias. Lors de cet événement, tous les médias de la région s'associent et collectent des sous pour aider les banques alimentaires et les soupes populaires, afin que les personnes âgées puissent survivre et passer un temps des Fêtes respectable.
J'étais postée à un coin de rue en compagnie de soeur Denise Blouin. Tous les jours, elle me disait que les gens n'avait pas seulement besoin de cette aide durant le temps des Fêtes, mais aussi tout au long de l'année. Les besoins sont grandissants. Jeudi, j'irai voir sur place. En effet, je servirai des repas, avec les gens de la soupe populaire Saint-François. Chaque année que je le fais, cela m'arrache le coeur.
En tant que société, on faillit lamentablement. On se fait questionner pour 2,25 $ ou 3,25 $ par les députés des banquettes ministérielles. Ceux-ci se promènent en limousine, mais ont peur de ramener nos personnes aînées qui ont besoin d'un tel montant à un niveau de vie décent. Je trouve cela absolument épouvantable. Parfois, je pense qu'on oublie pourquoi on est ici.
Samedi, c'était la fête de Noël au Marché public Notre-Dame. Encore une fois, j'ai vu des tonnes d'aînés se présenter. On collectait des denrées et un repas était fourni. Toutes ces personnes se réunissent à un endroit simplement dans l'espoir de manger. C'est absolument incroyable. Lorsque environ le tiers de la population ne peut survivre sans le Régime de pensions du Canada, on sait que l'on vit une situation dramatique.
Les gens vont au Centre de pédiatrie sociale de Gatineau, car ils ne peuvent pas aller dans les centres hospitaliers. Il y a énormément de misère. Par ailleurs, le déjeuner du maire a eu lieu dimanche à Gatineau, alors que le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, continuait une tradition vieille de 23 ans. Un journaliste m'a demandé si je trouvais important d'être là. Je lui ai répondu oui, mais que j'aimerais qu'un jour on n'ait plus besoin de ce genre d'activité.
Je trouve épouvantable qu'on célèbre les 23 ans d'une activité qui vise à ramasser des paniers de Noël pour les gens qui n'ont pas les moyens de manger à leur faim. Pendant ce temps, on fait des discours d'économistes, ce qui est très important, j'en conviens. Toutefois, la motion présentée par mon collègue vise à ce que nous travaillions avec nos homologues provinciaux et territoriaux afin de régler un problème criant. Personne ne demande que ce soit réglé demain matin. Arrêtons donc de faire peur aux gens et de donner l'impression qu'on va mener le pays à la faillite. Ce n'est pas du tout la question.
Il s'agit d'avoir un engagement ferme entre les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, afin de rentabiliser ce système pour que les gens ne vivent plus sous le seuil de la pauvreté, comme ils le font de plus en plus.
D'ailleurs, j'aimerais attirer l'attention des députés de la Chambre sur le fait que la pauvreté chez nos aînés touche surtout beaucoup de femmes. Beaucoup de femmes seules de 65 ans et plus vivent avec des revenus de crève-faim. Encore une fois, il faut aller voir ces gens sur le terrain.
Le 15 novembre, on a rencontré des gens de l'Association nationale des retraités fédéraux. Ils nous parlaient de leur inquiétude de voir le gouvernement leur faire toutes sortes de peurs, car celui-ci change les lois et les ententes de façon unilatérale, sans les consulter.
On ne protège pas les pensions des gens lorsque ceux-ci font faillite après avoir reçu toutes sortes de grandes subventions du gouvernement fédéral. Qui en paie le prix? Ce sont les gens qui ont travaillé toute leur vie et qui ont participé à ces régimes.
J'étais très fière de voir mon collègue déposer le projet de loi pour les protéger. C'est cela qui permettra aux gens de vivre décemment et de continuer à faire rouler l'économie du pays, comme le disait ma collègue de .
Dans ce contexte-là, il ne faudrait pas que les conservateurs adoptent encore une fois des mesures vraiment inadéquates, quoique, au fond, ce serait peut-être une bonne chose. En effet, on retrouverait peut-être une Solange Denis, qui avait dit, en 1986 si je ne me trompe pas, « Goodbye Charlie Brown ».
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Monsieur le Président, j'ai écouté les députés d'en face et, pour moi, il est clair que le parti de l'opposition ne comprend rien à l'économie. Les néo-démocrates ne comprennent tout simplement pas l'impact économique négatif qu'aurait la mesure qu'ils proposent sur les familles et les collectivités d'un océan à l'autre.
Je me permets de donner aux députés du NPD quelques renseignements sur l'état actuel de l'économie mondiale et sur les dangers qui pourraient encore faire dérailler la reprise économique du Canada.
Lorsque la récession mondiale a frappé en 2008, le gouvernement a aidé le Canada à traverser une période économique extrêmement difficile. En fait, le Canada s'est trouvé dans une meilleure position que la plupart des pays pendant la récession et au cours de la reprise. Cependant, malgré cette performance économique relativement bonne, il y a toujours des difficultés économiques ailleurs dans le monde, surtout en Europe et aux États-Unis, qui sont nos principaux partenaires commerciaux.
Le NPD sera peut-être curieux d'apprendre que la croissance mondiale a été beaucoup plus faible que prévue. Dans les économies avancées, comme le Canada, la croissance s'est stabilisée à un rythme relativement lent, tandis qu'elle a ralenti dans les marchés émergents. La zone euro est toujours confrontée à une crise de la dette souveraine qui mine la confiance des consommateurs et des entreprises.
Et ce n'est pas tout. Juste au sud de la frontière, la croissance plus lente que prévu et l'incertitude quant à la stabilité financière posent le plus grand risque pour l'économie canadienne. Il n'est donc pas étonnant que le Fonds monétaire international ait récemment révisé à la baisse ses projections concernant la croissance réelle du PIB dans les économies avancées et émergentes. En effet, selon les projections du FMI, la croissance des économies avancées devrait atteindre, en moyenne, un peu moins de 1,2 % en 2013.
Le Canada est un pays commerçant. Nous en sommes tous conscients. Nos exportations, notamment vers les États-Unis et l'Europe, sont tributaires d'une économie mondiale forte. Bien que la croissance économique au Canada ait résisté, notre pays n'est pas à l'abri des conséquences du faible rendement économique des autres pays. Pour cette raison, il n'est pas étonnant que la faiblesse de l'économie mondiale ait fait baisser la demande pour les exportations canadiennes, ce qui a eu pour effet de diminuer la croissance réelle du PIB. La fragilité de l'économie mondiale a également fait baisser le prix des exportations canadiennes. Tout cela, combiné à un faible taux d'inflation au Canada, a entraîné un ralentissement de la croissance du PIB nominal.
Je vais préciser ce que cela signifie concrètement. Malgré le rendement économique relativement solide du Canada, nous devons composer avec un certain nombre de défis que pose encore l'économie mondiale. Même si le NPD préférerait sans doute que le Canada devienne un pays protectionniste, il n'en demeure pas moins que les conditions économiques hors de nos frontières ont eu et auront encore des conséquences pour le Canada. Autrement dit, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Certes, l'économie canadienne s'améliore, mais elle demeure fragile.
À cet égard, je peux parler par expérience puisque j'ai été entrepreneur pendant plus de deux décennies. La dernière chose dont veulent les employeurs et les travailleurs lorsque l'économie est incertaine, c'est bien une hausse de la charge fiscale. Si on alourdit le fardeau fiscal, les employeurs ne pourront faire croître leur entreprise puisqu'ils ne pourront investir dans l'achat d'équipement et embaucher du personnel, les travailleurs se verront soutirer une plus grande part de leur revenu durement gagné, et les familles peineront à joindre les deux bouts en situation d'instabilité économique.
Les néo-démocrates n'en sont peut-être pas conscients, mais les cotisations au Régime de pensions du Canada représentent une charge sociale pour les employeurs. Augmenter les charges sociales des employeurs, alors que l'économie est encore en train de se rétablir, serait néfaste non seulement pour l'économie, mais également pour l'emploi. En effet, de nombreux Canadiens se retrouveraient sans emploi.
Le NPD ne semble pas comprendre que la prospérité ne passe pas par la taxation. Il semble qu'il ne veut pas seulement augmenter les prestations du Régime de pensions du Canada, mais aussi le taux d'imposition des sociétés.
Il y a quelques semaines à peine, quand je lui ai demandé directement s'il allait augmenter l'impôt des sociétés canadiennes, le chef du NPD a de nouveau confirmé qu'il le ferait. Pourquoi s'engage-t-il à hausser les impôts quand les autres pays réduisent le fardeau fiscal qui pèse sur la création d'emplois?
Je ne suis pas sûr que le chef du NPD, ou aucun membre de ce parti, comprend à quel point une hausse d'impôt peut paralyser les entreprises, surtout lorsqu'elles tentent encore de composer avec une reprise économique fragile. Il est clair que les députés néo-démocrates ne comprennent pas parce que, si c'était le cas, ils comprendraient les conséquences économiques de leur proposition.
Au lieu de cela, le NPD veut élargir le Régime de pensions du Canada, ce qui augmenterait les charges sociales et enlèverait de l'argent dans les poches des travailleurs canadiens. En fait, ce plan radical asphyxierait la croissance économique. Il ferait augmenter en moyenne les taux de cotisation de 1 600 $ par année pour chaque employé. Cela signifie qu'une famille comptant deux travailleurs pourrait devoir payer jusqu'à 2 600 $ d'impôts supplémentaires par année.
La proposition du NPD ferait perdre aux Canadiens non seulement l'argent qu'ils ont durement gagné, mais aussi leurs emplois. Le plan du NPD pourrait supprimer 70 000 emplois au Canada. J'aimerais demander aux députés du NPD ce qu'ils pensent d'une suppression de 70 000 emplois canadiens.
En plus de cela, j'aimerais aussi savoir ce que les députés du NPD pensent d'une mesure à laquelle s'opposent farouchement les propriétaires de petites entreprises.
Je vais dire au NPD ce que ces propriétaires pensent de son projet. En effet, selon une étude récente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, 65 % des entreprises ont dit qu'elles gèleraient ou réduiraient les salaires si l'on augmentait les cotisations au régime de pensions du Canada; 48 % réduiraient les investissements dans l'entreprise et 42 % réduiraient leur effectif.
Comme je ne demande pas à être cru sur parole, je citerai aussi Larry MacDonald, économiste de la revue Canadian Business qui pense que l'élargissement du RPC pourrait nuire à l'entreprise. Il déclare en effet ce qui suit:
Il ne semble pas vraiment nécessaire de le faire [...] Une augmentation des cotisations au RPC rendrait plus coûteux pour les entreprises le maintien de l'effectif et pourrait entraîner des pertes d'emplois.
Non seulement cette mesure pourrait faire perdre des emplois aux Canadiens, mais elle pourrait rendre aussi la situation plus difficile pour ceux qui conservent leur emploi.
Au bout du compte, l'argent qui sert à payer les travailleurs doit bien venir d'un budget. Si les charges sociales augmentent, comment les employeurs vont-ils payer leur personnel?
Selon Laura Jones, vice-présidente exécutive de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, « les petites entreprises signalent qu'une augmentation obligatoire du RPC forcerait bon nombre d'entre elles à réduire les salaires, voire l'effectif. » Pourquoi, au moment où l'économie commence à rebondir, le NPD voudrait imposer une réduction de salaire aux travailleurs?
En quoi cela aiderait-il les familles canadiennes? La seule chose que cela ferait serait de rendre plus difficile pour les Canadiens d'assumer leur hypothèque, d'inscrire leurs enfants à des activités parascolaires, ou pire encore, de s'acheter à manger.
Le NPD doit repenser aux conséquences de sa proposition, car il semble clair qu'il n'a pas beaucoup réfléchi à la portée qu'elle aurait sur les employeurs et les employés.
Non seulement cette proposition n'a aucun sens au plan économique, mais elle ne tient pas compte du fait que le régime actuel de retraites du Canada fait l'envie du monde entier.
Depuis 2006, notre gouvernement a adopté diverses mesures propices au bien-être de tous les aînés en offrant à ces derniers les services et le soutien financier dont ils ont besoin.
Manifestement, le NPD n'en a pas pris note. Je vais donc prendre quelques minutes pour lui expliquer le système de revenu de retraite du Canada. Il comprendra peut-être alors pourquoi il fait l'envie du monde entier.
Le Régime de pensions du Canada nous permet de verser une prestation assurée et indexée aux retraités jusqu'à la fin de leurs jours. Pour que le RPC demeure solide, il est revu périodiquement par les gouvernements fédéral et provinciaux, qui en assurent conjointement la gestion.
Le NPD trouvera peut-être intéressant que le dernier examen financier du RPC, fait en 2012 par les ministres des Finances fédéral, provinciaux et territoriaux, a confirmé que le régime était viable pour au moins 75 ans et ce, au taux actuel de cotisation de 9,9 % des gains admissibles. En d'autres termes, il n'est pas nécessaire de hausser le taux de cotisation pour l'instant.
Le système de revenu de retraite canadien prévoit aussi des possibilités d'épargne personnelle donnant droit à de l'aide fiscale pour inciter les Canadiens à épargner en vue de la retraite.
Je parle également des régimes d'épargne-retraite, comme les régimes de pension agréés et les régimes d'épargne-retraite enregistrés, deux instruments d'épargne très efficients pour aider les retraités.
Les régimes de pension agréés sont offerts par les employeurs qui le veulent et peuvent être à cotisation déterminée ou à prestation déterminée. Les employeurs et, bien souvent, les employés doivent y cotiser.
Les REER sont des régimes d'épargne facultatifs, personnels, à cotisation déterminée. Les employeurs peuvent offrir un REER collectif aux employés et payer une partie des cotisations pour eux.
Les cotisations aux régimes de pension agréés et aux REER sont déductibles du revenu aux fins de l'impôt et le revenu des placements que rapportent ces régimes n'est pas imposé tant qu'il n'est pas retiré.
On estime actuellement à environ 24 milliards de dollars les recettes auxquelles renonce le gouvernement fédérale en raison de l'aide fiscale fournie par les régimes de pension agréés et les REER.
Mais ce n'est pas tout.
Le compte d'épargne libre d'impôt, un compte d'épargne aux modalités souples donnant droit à une aide fiscale qui a été créé par le gouvernement dans le budget de 2008, est utile pour aider les Canadiens de tous âges à atteindre leur objectif d'épargne. Les comptes d'épargne libres d'impôt aident tous les adultes canadiens, y compris les personnes âgées, à épargner tout en reportant l'impôt à payer. Il est également accessible aux personnes qui ont plus de 71 ans, qui doivent commencer à retirer de l'argent de leur régime d'épargne enregistré, comme le REER.
Toutefois, ce n'est pas la seule façon pour le gouvernement d'aider les Canadiens à s'assurer qu'ils auront plus d'argent à la retraite. Depuis 2006, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour aider les personnes âgées et les pensionnés. Ensemble, ces mesures procurent environ 2,7 milliards de dollars de plus en allégements fiscaux à ces Canadiens.
Voici un aperçu des mesures d'allégement fiscal que nous avons adoptées.
Nous avons instauré le fractionnement du revenu de pension entre les époux. Nous avons aussi augmenté de 2 000 $ le crédit en raison de l'âge et le crédit pour revenu de pension, qui a doublé. Nous avons augmenté le montant que les prestataires du Supplément de revenu garanti peuvent tirer d'un emploi sans subir une diminution du montant de leurs prestations. Nous avons fait passer de 69 à 71 ans l'âge limite pour la conversion d'un REER en FERR. Nous avons procédé à la plus importante augmentation du Supplément de revenu garanti en plus de 25 ans, ce qui a permis de majorer les prestations des aînés à faible revenu admissibles au programme d'une somme maximale de 600 $ pour les personnes vivant seules et de 840 $ pour les couples, ce qui a aidé plus de 680 000 aînés canadiens.
Grâce à toutes ces mesures, nous avons rayé plus de 380 000 aînés du rôle d'imposition. En 2013, une personne âgée vivant seule peut gagner jusqu'à 19 800 $ et un couple jusqu'à 39 700 $ avant de payer de l'impôt sur le revenu au gouvernement fédéral.
La liste ne s'arrête pas là. Les nombreuses mesures d'allégement fiscal mises en place par notre gouvernement profitent considérablement aux aînés. Rappelons, par exemple, que nous avons fait passer la taxe sur les produits et services de 7 % à 5 %. Nous avons réduit le taux inférieur d'imposition du revenu des particuliers de 16 % à 15 %. Nous avons augmenté le montant personnel de base que les Canadiens peuvent gagner avant d'avoir à payer des impôts fédéraux. Nous avons également relevé la limite supérieure des deux tranches d'imposition les moins élevées pour les particuliers, de sorte que les Canadiens puissent gagner davantage avant de passer à un taux d'imposition supérieur.
De toute évidence, le gouvernement conservateur a un excellent bilan pour ce qui est d'aider les aînés canadiens.
En plus de soutenir les aînés actuels, le gouvernement instaure des mesures qui aideront les aînés de demain. Je pense ici aux régimes de pension agréés collectifs. Alors que les néo-démocrates proposent une mesure qui supprimerait des emplois et nuirait à l'économie du pays, le gouvernement collabore avec les provinces à la mise en place de cette nouvelle option d'épargne-retraite. Le régime de pension agréé collectif, ou RPAC, est un régime de pension à grande échelle. La mise en commun de l'épargne-retraite signifie que les coûts d'administration des fonds de pension seront répartis entre un plus grand nombre de personnes, qui profiteront ainsi de coûts de gestion des placements moins élevés.
Les régimes de pension agréés collectifs seront offerts aux employés, avec ou sans la participation de leur employeur, ainsi qu'aux travailleurs autonomes. Ils répondent à un besoin important, puisque 60 % des Canadiens n'ont pas accès à un régime de pension offert par leur employeur. Grâce aux RPAC, des millions de Canadiens auront accès pour la première fois à un régime de retraite à faible coût. Ils auront ainsi plus d'argent dans leurs poches au moment de la retraite.
En plus de profiter aux employés, les RPAC constituent un progrès important pour les petites et moyennes entreprises. Jusqu'à maintenant, les PME devaient surmonter des obstacles importants pour pouvoir offrir un régime de pension à leurs employés. Dans le cas des RPAC, la plus grande partie du fardeau administratif et juridique lié à un régime de pension sera assumée par un tiers qualifié et agréé. En septembre dernier, la Financière Manuvie est devenue la première société à se voir accorder une licence lui permettant d'administrer un RPAC fédéral.
Voici ce que Sue Reibel, vice-présidente principale, avait à dire à ce sujet:
Les RPAC ont été conçus afin que les petites entreprises canadiennes puissent fournir facilement un régime de pension rentable à leurs employés [...] L’autorisation que nous avons obtenue aujourd’hui constitue une première étape importante du processus devant permettre à beaucoup plus d’entreprises d’aider leurs employés à épargner en prévision de la retraite [...]
Le RPAC représente une option de régime de retraite efficace pour les millions de Canadiens qui n'ont actuellement pas accès à un régime de retraite offert par l'employeur. C'est pour cette raison que nous exhortons les provinces qui n'ont pas encore adopté de mesure législative pour mettre en oeuvre le RPAC de le faire le plus rapidement possible.
Si les néo-démocrates se préoccupent vraiment de la sécurité de la retraite, ils ne vont pas préconiser une mesure qui ferait disparaître des emplois au Canada. Ils devraient plutôt appuyer les efforts du gouvernement afin que chaque province adopte une loi qui permette de profiter des RPAC partout au pays.
Malheureusement, le NPD ne semble pas croire que la sécurité de la retraite est importante pour les Canadiens. Croyez-le ou non, le NPD a voté contre le projet de loi déposé par le gouvernement pour présenter le RPAC fédéral. Les néo-démocrates se sont opposés à cette mesure législative à chaque étape du processus. Ce faisant, ils ont défendu les intérêts des leaders syndicaux plutôt que ceux des Canadiens. Ils ont voté contre une mesure qui aiderait des millions de Canadiens à préparer leur retraite. Ils font semblant de se préoccuper de la sécurité de la retraite en présentant une proposition qui enverrait des Canadiens au chômage ou qui, à tout le moins, entraînerait une diminution de leurs salaires. C'est une honte.
Heureusement, le gouvernement est déterminé à préserver la solidité du système de revenu de retraite actuel du pays. Non seulement nous nous efforçons de présenter des mesures qui aideront les Canadiens à épargner pour leur retraite, comme par exemple le RPAC, mais nous sommes conscients qu'une reprise économique fragile n'est pas le moment d'augmenter les charges sociales des employés. Ce n'est tout simplement pas le bon moment pour hausser les cotisations au Régime de pensions du Canada.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir parler de cette question, surtout après quelques-unes des observations faites par le dernier intervenant et certaines questions qui ont été posées.
En juin 2009, la Chambre a adopté une motion à l'unanimité. J'espère que les conservateurs sont attentifs, parce que la motion appuyée à l'unanimité par les ministériels visait notamment à bonifier le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, à établir un régime d'assurance-pension financé par les participants au régime, à veiller à protéger d'abord les pensions des travailleurs lors des procédures de faillite et à favoriser la bonne gestion en cessant de verser des primes aux dirigeants responsables du Régime de pensions du Canada. La Chambre a adopté à l'unanimité cette motion indiquant la marche à suivre pour les trois prochaines années.
D'ailleurs, j'étais le parrain de cette motion à la Chambre. J'ai participé à plus de 50 assemblées publiques organisées dans l'ensemble du pays, de la Colombie-Britannique à la côte Est. Nous avons fait tout cela pour les 12 millions de travailleurs canadiens qui n'ont ni pension, ni économies.
Maintenant, nous entendons parler des régimes de pension agréés collectifs. En fait, les RPAC ne sont que des REER en plus compliqué. La principale lacune des RPAC, c'est qu'ils ne sont pas obligatoires. Nous avons parlé de l'un des aspects qui nous préoccupent le plus: le revenu disponible des Canadiens.
Certains députés devraient peut-être savoir qu'une personne qui touche un revenu de 30 000 $ par année paierait 117,86 $ de plus par année. Cela équivaut à 6 ¢ de l'heure, soit 0,43 % du revenu. Dans le cas d'un revenu de 47 000 $ par année, il s'agirait d'une augmentation de 185,43 $ par année. Il y aurait évidemment une cotisation équivalente de la part de l'employeur. Nous n'avons rien à cacher aux Canadiens.
Nous avons parlé d'une augmentation progressive afin de tenir compte de la fragilité de l'économie actuelle. Cette mesure prendrait donc un certain temps.
Nous savons qu'aujourd'hui 93 % des travailleurs canadiens cotisent au Régime de pensions du Canada. On leur dit que l'OCDE a examiné le régime en 2008 et a conclu que celui-ci était entièrement capitalisé pour 75 ans. Nous sommes d'accord avec cette affirmation. Nous considérons que le régime est en bonne posture et qu'il a été bien géré au fil des ans. Ce régime est très important pour les Canadiens. Une augmentation modeste des cotisations au cours des sept prochaines années ne doublera pas les pensions d'aujourd'hui. Il s'agit en fait de mettre de l'argent de côté pour l'avenir.
En fait, le régime offre aux Canadiens un moyen d'épargner — chose très importante. Pour l'heure, 12 millions de personnes ne mettent aucun argent de côté. Elles en sont incapables, pour une raison quelconque, ou choisissent de ne pas le faire dans la plupart des cas. Elles sont incapables de participer. Dans 30 ans, si nous n'avons pas de véhicule doté du genre de protection qu'offrira le Régime de pension du Canada, s'il est augmenté de manière considérable, que leur arrivera-t-il? Elles se heurteront à un mur. Elles atteindront l'âge de 65 ans avec très peu d'argent dans leurs poches. Comment peut-on comparer les 100 000 $ ou 60 000 $ qu'elles pourraient arriver à épargner en contribuant à un RPAC au rendement que pourrait générer le Régime de pensions du Canada, bien géré, rendement qui assurerait leur sécurité et celle de leur famille?
Cet enjeu est crucial. Il en va des générations futures, de nos petits-enfants. C'est des travailleurs de demain qu'il s'agit, et non ceux d'aujourd'hui, mais la question n'en demeure pas moins importante.
J'ai traversé le pays et j'ai parlé aux gens, de Thunder Bay à la côte Est, dans la communauté de Barrington, je crois. J'ai également participé à deux réunions dans la circonscription du député de . Il représente le NPD dans ce dossier et a présenté la motion d'aujourd'hui.
Ce qui est triste, c'est que nous devons une fois de plus présenter une motion pour pousser vers l'avant un parti qui était déjà d'accord avec nous. Il était d'accord avec nous en 2009, après l'important ralentissement économique qui nous a fait comprendre que la suite serait quelque peu difficile.
Si nous n'agissons pas, comment vont s'en sortir les familles?
Par le passé, le NPD a proposé l'établissement de garderies sans but lucratif. Quelle a été l'offre faite de l'autre côté? Cent dollars par mois. Les députés savent-ils combien coûte la garderie? C'est de l'ordre de centaines de dollars par semaine. Cela n'aiderait presque pas.
Le gouvernement propose une autre solution temporaire avec le RPAC, qui est loin de répondre aux besoins.
J'aimerais revenir à mes propos d'il y a quelques minutes. Au Canada, 12 millions de travailleurs ne sont pas préparés pour l'avenir. Le gouvernement doit les aider à se préparer à l'aide des instruments en place.
Le Régime de pensions du Canada s'applique à l'ensemble du pays. C'est un mécanisme ouvert et, surtout, obligatoire. Combien de fois avons-nous voulu, dans la vingtaine, la trentaine ou la quarantaine mettre un certain montant de côté pour nous préparer à cette éventualité pour finalement amasser seulement la moitié ou le quart de ce montant? Voilà pourquoi le caractère obligatoire du régime est important.
Les employeurs ont aussi une responsabilité. C'est quelque chose que certains contestent. Nous devons veiller à ce qu'ils ne soient pas exclus et qu'ils puissent aussi participer au Régime de pensions du Canada. Nous devons faire en sorte qu'il existe des instruments au sein du régime pour permettre à tous les travailleurs, y compris les employeurs, de faire leur part. Nous devons examiner les possibilités. De nombreux entrepreneurs comptent entièrement sur la vente de leur entreprise pour assurer leur retraite. En raison de changements apportés après 40 ans, combien d'entreprises pourraient ne pas être viables ou obtenir la valeur marchande à laquelle elles s'attendaient? Par conséquent, l'avenir des propriétaires de ces entreprises est également précaire.
C'est un modèle qui pourrait être mis en place dans l'intérêt de tous les Canadiens, pour leur permettre de prendre leur retraite dans la dignité.
Je sais que cela ne figure pas dans la motion à l'étude aujourd'hui, mais en juin 2009, nous avons discuté d'augmenter le Supplément de revenu garanti. Je le mentionne parce que je veux reparler de la situation désespérée dans laquelle se retrouvent certaines personnes. De nombreux citoyens âgés vivent avec environ 1 400 $ par mois. Dans le cadre des 50 assemblées publiques que nous avons tenues, il est arrivé à quatre reprises qu'une personne me prenne à l'écart après la réunion et me dise qu'elle doive manger de la nourriture pour chats pour avoir sa ration de protéines. Ce n'est pas du tout une façon de vivre pour des aînés dans un pays comme le nôtre. Je ne dis pas cela pour mettre quiconque dans l'embarras. C'est une froide et dure réalité à laquelle sont confrontés des gens qui ne se sont pas préparés à leur retraite. Bon nombre d'entre eux n'ont pas de plans bien établi en prévision de leur retraite.
Avant de terminer, je tiens à signaler encore une fois que le coût associé à l'augmentation des prestations au Régime de pensions du Canada pour une personne dont le salaire est de 30 000 $ serait de 117 $ par année ou de 6 ¢ l'heure.
Pour conclure, je demanderais une dernière fois aux députés de prendre le temps d'examiner la motion de juin 2009 et de regarder ce que le gouvernement appuyait à l'unanimité à ce moment-là. C'est précisément ce dont nous discutons aujourd'hui.