propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis heureux de parler de nouveau à la Chambre des communes d'une initiative fort importante concernant nos amis à quatre pattes, des animaux qu'on peut considérer comme étant au service du pays et de la collectivité.
Le projet de loi , Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l’assistance, est aussi connu sous le nom de Loi de Quanto. Quanto, un berger allemand de cinq ans au service de la police d'Edmonton, a été malheureusement poignardé à mort le 7 octobre 2013 alors qu'il aidait la police à appréhender un suspect. Son maître, l'agent Matt Williamson, et lui poursuivaient un suspect qui était au volant d'une voiture volée. Quand il a dû s'arrêter en panne à une station-service, le conducteur a sauté du véhicule et s'est enfui. L'agent lui a ordonné d'arrêter, mais il n'en a rien fait. C'est alors que le policier a envoyé son chien Quanto, son partenaire, à ses trousses. Au cours de la poursuite, l'agent Williamson a vu ce qui s'est passé. Quanto a bien attrapé le suspect en fuite, mais alors qu'il le tenait en attendant l'arrivée du policier, il s'est fait poignarder à plusieurs reprises. On a tenté de le sauver, à la clinique vétérinaire, mais il a succombé à ses blessures.
Il ne s'agit malheureusement pas d'un incident isolé, puisque des incidents semblables se sont produits dans différentes régions du pays. Cette situation montre qu'il faut faire davantage pour protéger les animaux d'assistance. Il faut reconnaître la vulnérabilité des animaux qui assistent les forces policières, les services frontaliers et d'autres services d'application de la loi.
J'aimerais tout d'abord rendre hommage au député de et , qui a proposé cette initiative. Il a toutefois dû l'abandonner quand il est devenu secrétaire parlementaire, en raison des règles de procédure. Le gouvernement a alors pris la relève et a d'ailleurs mentionné cette initiative dans le discours du Trône.
Nous proposons d'amender le Code criminel pour tenir compte des risques que les policiers et leurs animaux d'assistance prennent chaque jour, alors qu'ils travaillent en étroite collaboration.
Tous les termes sont définis dans le projet de loi. Les amendements proposés érigeraient en infraction le fait de tuer ou de blesser un animal d'assistance, d'assistance policière ou d'assistance militaire. Je reviendrai sur ses définitions.
On définit l'animal d'assistance policière comme un chien ou un cheval dressé pour assister un agent de contrôle d’application de la loi dans l’exercice de ses fonctions.
L'animal d'assistance militaire est défini comme un animal dressé pour assister un membre des Forces canadiennes dans l’exercice de ses fonctions. Il y a quelques années, on a pu voir ces animaux s'acquitter d'une tâche extrêmement importante en Afghanistan, alors qu'ils travaillaient avec les équipes de neutralisation d'explosifs. Comme on le sait, les chiens ont l'odorat très développé. Ils peuvent donc percevoir des odeurs qui échappent aux êtres humains et à d'autres animaux. Malgré tous les progrès technologiques en matière de neutralisation d'explosifs, les chiens demeurent, dans bien des cas, la meilleure façon de repérer les engins explosifs improvisés et les mines terrestres. On peut donc imaginer tous les risques qu'ils courent. On peut aussi imaginer la frustration des talibans quand des chiens repèrent les engins improvisés qui étaient destinés à tuer et à blesser des gens. Ces chiens deviennent donc une cible à éliminer, tout comme ceux qui, dans un contexte de criminalité, permettent d'attraper les criminels qui tentent d'échapper à la justice ou sont mêlés au trafic de drogue.
Cela me ramène à l'objectif de ce projet de loi, qui vise à reconnaître les risques que courent ces animaux et les blessures qu'ils peuvent subir, et à établir des sanctions pénales afin de les protéger et de reconnaître leur vulnérabilité.
Un animal d'assistance s'entend d'un animal dont une personne ayant une déficience a besoin. Fait important, il est attesté par écrit que l'animal a été dressé par un organisme professionnel de dressage des animaux pour assister une personne ayant une déficience. Encore une fois, je crois que le projet de loi vise à rehausser l'importance du rôle de ces animaux, du service qu'ils rendent et du risque auquel ils peuvent être exposés en raison du service qu'ils rendent.
Bien que le projet de loi soit intitulé Loi de Quanto, il vise un bien plus grand groupe d'animaux. Soit dit en passant, Quanto a récemment été élu au Temple de la renommée des animaux Purina, me dit-on, en reconnaissance spéciale du service qu'il a rendu à notre pays.
Le Code criminel prévoit des infractions liées au traitement des animaux depuis 1892, et l'actuel régime d'infractions est en vigueur depuis 1953. Les sanctions prévues dans la législation actuelle ont été resserrées par le gouvernement en 2008. Les infractions consistant à tuer, à mutiler, à blesser, à empoisonner ou à estropier un animal d'assistance qui est gardé pour une fin légitime sont prévues à l'article 445 du Code criminel. C'est cet article qui a été invoqué pour poursuivre le tueur de Quanto.
Lorsque cette infraction mixte est poursuivie par voie de mise en accusation, cette infraction est passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans. La disposition législative prévoit que le tribunal peut, en plus de toute autre peine infligée, à la demande du procureur général, ou de sa propre initiative, ordonner au prévenu de rembourser les frais raisonnables engagés par suite de la perpétration de l’infraction. Cette disposition tient compte du fait que le dressage et l'acquisition de ces animaux, étant donné le service spécial qu'ils offrent, sont importants.
L'un de mes très bons amis, Duane Rutledge, est maître-chien pour le service de police régional de New Glasgow, dans ma circonscription. Au fil des ans, il a entraîné trois chiens et travaillé avec eux. La plupart de ces chiens sont des bergers allemands, qui proviennent de la République tchèque ou de l'Allemagne. Ces animaux peuvent coûter des milliers de dollars, et même beaucoup plus lorsqu'on tient compte du fait qu'il faut les dresser pour qu'ils deviennent des animaux d'assistance. Selon les estimations, dans certains cas, un seul animal d'assistance peut coûter 60 000 $ avant d'avoir acquis sa pleine maturité. Tout cela engendre donc des coûts. Je ne veux pas minimiser la perte et la tristesse que vivent les humains lorsqu'un animal est blessé, mais il ne faut pas oublier que des coûts importants doivent être assumés lorsqu'un animal d'assistance ne peut plus travailler ou, pire encore, est tué.
En outre, l'alinéa 738(1)a) du Code criminel autorise un tribunal à ordonner au délinquant de payer les coûts de dressage d’un nouvel animal à titre de dédommagement pour la perte de l’animal si cette valeur peut être facilement déterminée.
La personne qui a tué Quanto, par exemple, a été condamnée à 26 mois d'emprisonnement au total sous différents chefs d'accusation en raison des événements du 7 octobre, dont j'ai parlé plus tôt. Une peine de 18 mois d'emprisonnement lui a été imposée pour avoir tué Quanto, et on lui a interdit de posséder un animal pendant 25 ans.
[Français]
L'affaire de Quanto n'est que le cas le plus récent où un animal d'assistance policière a été tué dans le cadre d'opérations policières. La mort d'un cheval âgé de huit ans est un autre incident fort médiatisé.
Ce cheval, appelé Brigadier, assistait les services de police de Toronto. Il fut tué dans l'exercice de ses fonctions, en 2006. Dans cette affaire, un conducteur, dans un excès de colère alors qu'il faisait la queue pour utiliser un guichet automatique au volant, a fait demi-tour et a foncé sur le cheval et sur son cavalier policier. Les deux pattes avant du cheval Brigadier ont été fracturées. La patte gauche était tellement fracassée qu'il n'aurait jamais pu se remettre de ses blessures. Le cheval a dû être abattu.
[Traduction]
J'aimerais aussi parler d'un autre animal d'assistance, dans ce cas-ci, un cheval, qui a lui aussi été blessé gravement. Une personne a foncé sur cet animal, un cheval d'assistance policière, avec sa voiture. Elle a été accusée de conduite dangereuse causant des lésions corporelles à l'agent qui montait Brigadier et reconnue coupable.
Les députés savent aussi que les chiens et les chevaux d'assistance policière peuvent aider leurs maîtres à protéger la population de nombreuses façons.
Les chiens policiers sont dressés précisément pour aider les policiers et d'autres responsables de l'application de la loi à effectuer leur travail, notamment en cherchant de la drogue, des explosifs ou des gens qui sont perdus en forêt, en trouvant des preuves, comme des armes, et en protégeant leur maître. Les unités canines des forces de l'ordre, comme l'unité de Quanto, à Edmonton, font généralement partie des services de police municipaux, mais aussi des services de police provinciaux et de la Gendarmerie royale du Canada.
Nous connaissons tous le Carrousel et les services qu'il offre, de même que les spectacles qu'il présente. Le Carrousel est une source de fierté pour la GRC et tous les Canadiens.
En 1995, 23 ans après sa disparition, une nouvelle unité canine du Service de police de la ville de Montréal a été créée.
[Français]
Aujourd'hui, l'unité est composée de 11 policiers et policières et de 10 chiens opérationnels. L'unité canine appuie les policiers du Service de police de la Ville de Montréal dans ses enquêtes et ses actions quotidiennes. Elle est aussi appelée à servir dans le domaine d'intervention où ses spécialisations sont requises. Par exemple, l'unité canine viendra aussi en appui à d'autres corps policiers qui n'ont pas d'unité canine.
L'unité canine servira également les événements d'envergure. Elle sera aussi appelée à participer à des événements de nature médiatique, communautaire et culturelle, par exemple dans les écoles pendant des rencontres de citoyens ou des émissions de télévision, afin de promouvoir l'unité canine, le Service de police et la Ville de Montréal. Les chiens de l'unité canine de la police de Montréal ont chacun des tâches spécifiques.
[Traduction]
Certains chiens sont dressés précisément pour détecter la présence de stupéfiants ou d'explosifs, ou pour la recherche dans les édifices. Certaines de ces habiletés nécessitent des années de dressage.
Ailleurs, à l'étranger, comme dans certains États américains, l'Iowa, le Massachusetts, le New Jersey, l'Ohio, l'Oregon, entre autres, on a adopté des lois pour ériger en acte criminel le fait de blesser ou de tuer un chien policier et rendre l'auteur du délit passible de sanctions plus lourdes que celles prévues par les dispositions enchâssées dans les lois locales sur la cruauté contre les animaux. Nous sommes d'avis qu'une peine plus sévère devrait être imposée lorsqu'un animal d'assistance policière est blessé ou tué, tout comme c'est le cas pour une agression contre un agent de police.
Comme je l'ai mentionné, on peut dresser les chevaux d'assistance policière pour des tâches particulières, que ce soit pour le contrôle d'émeutes ou la patrouille dans les parcs ou les régions sauvages, terrain où une voiture de police serait inutilisable et trop bruyante. Lorsqu'une émeute menace d'éclater, rien ne suscite autant d'attention que l'arrivée d'un cheval policier de 1 500 livres dans la foule. Une telle apparition attire les regards et a tendance à en calmer plusieurs.
En raison de leur grande taille, les chevaux policiers envoient un message très ferme lorsqu'ils dispersent une foule. Ils rendent leurs cavaliers plus visibles et leur donnent une meilleure vue de la situation, qui est parfois très chaotique et désordonnée. À dos d'un cheval, le policier est donc à même d'observer une zone beaucoup plus vaste et d'attirer l'attention nécessaire. Ainsi, les chevaux d'assistance contribuent à combattre le crime. Ils aident les gens à trouver un policier en cas de besoin.
Le projet de loi va plus loin et propose des protections précises, non seulement pour les animaux d'assistance policière, mais aussi pour les animaux d'assistance militaire et les animaux d'assistance. Ces derniers aident leurs maîtres à mener une vie autonome malgré leur handicap.
La plupart des animaux d'assistance sont des chiens, comme ceux qui guident les aveugles. Cependant, d'autres espèces d'animaux ont également été dressés pour servir leur maître ou la personne avec laquelle ils doivent travailler. Les coûts associés au dressage de ces animaux sont considérables.
J'ai parlé des Forces canadiennes et des contrats qui leur permettent de se servir de divers animaux pour répondre à leurs besoins. Ces animaux aident les membres des Forces canadiennes à détecter les bombes. C'est un travail courageux, je tiens à le souligner une fois de plus.
Comme les hommes et les femmes des Forces canadiennes qui se voient confier ces tâches très dangereuses, les animaux d'assistance jouent un rôle énorme dans la détection des engins explosifs improvisés, qui sont cachés et qui, comme nous le savons, peuvent avoir des effets horrifiants sur des vies humaines. Nous avons certainement pu constater ces effets et le chaos qui en résulte lorsqu'une personne met le pied sur un tel engin. De nombreux militaires canadiens ayant subi ce triste sort sont obligés de vivre aujourd'hui avec un handicap qui les empêche de se mouvoir normalement.
Les animaux d'assistance doivent avoir suivi un dressage spécialisé pour pouvoir accomplir des tâches très précises pour aider de leur maître.
Je dois en outre souligner que cette infraction s'appliquerait seulement dans le cas où l'animal est tué ou blessé pendant qu'il assiste un policier ou un militaire. Les animaux qui ne sont pas compris dans la définition de cette nouvelle infraction seraient néanmoins protégés par les dispositions actuelles du Code criminel interdisant la cruauté contre les animaux.
Comme c'est le cas actuellement à l'article 445 du Code criminel, pour que la personne qui tue ou blesse l'un de ces animaux puisse être reconnue coupable de l'infraction prévue dans le projet de loi, il faudrait qu'elle ait agi volontairement. L'intention coupable doit exister. Ainsi, un accident ou un acte de négligence ne serait pas criminalisé.
À l'instar de ce qui est déjà prévu à l'article 445 du Code criminel, une personne déclarée coupable de la nouvelle infraction, par voie de mise en accusation, serait passible de cinq années d'emprisonnement. Dans le cas d'une déclaration de culpabilité par procédure sommaire, le délinquant serait passible de 18 mois d'emprisonnement ou d'une amende maximale de 10 000 $.
Il importe de dire aussi que les modifications législatives proposées exigeraient des tribunaux que, dans la détermination de la peine, ils accordent une attention particulière aux objectifs de dénonciation et de dissuasion. Soulignons en outre qu'une peine minimale de six mois d'emprisonnement est prévue pour la personne qui est déclarée coupable, par voie de mise en accusation, d'avoir tué un animal d'assistance policière alors qu'il assistait un policier.
Le projet de loi contient par ailleurs une disposition concernant toute personne coupable de voies de fait contre un policier. Ainsi, la peine infligée pour l'infraction contre un animal d’assistance policière devra être purgée consécutivement à toute autre peine sanctionnant une infraction basée sur les mêmes faits. Nous savons que les policiers et les militaires forment essentiellement un tout avec leur animal d'assistance, alors une infraction commise contre le policier serait purgée consécutivement à toute peine infligée pour avoir blessé ou tué l'animal.
Le meurtre d'un agent de police est classé automatiquement comme un meurtre au premier degré et, compte tenu de la gravité de cet acte, il est passible de l'emprisonnement à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
Certaines dispositions du Code criminel interdisent expressément les voies de fait contre les agents de la paix dans l'exercice de leurs fonctions, dont l'article 271, qui porte sur les voies de fait contre un agent de police, et l'article 270.01, qui porte sur l'agression armée ou l'infliction de lésions corporelles à un agent de la paix. Cette reconnaissance existe déjà.
Malheureusement, des données tirées de l'Enquête sur les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes menée par le Centre canadien de la statistique juridique révèlent que beaucoup trop d'agressions sont encore commises contre des agents de police au pays. En fait, on a dénombré, au total, 31 461 accusations en 2011-2012.
De nouveau, nous croyons que la présentation de cette mesure s'inscrit dans un ensemble cohérent. Le Code criminel a été modifié pour exiger que, au moment de déterminer la peine à imposer aux personnes reconnues coupables de voies de fait contre des agents de police, les tribunaux accordent une attention particulière aux objectifs de dénonciation et de dissuasion. Cette nouvelle modification au Code criminel sera dans la même veine.
Je suis persuadé que tout le monde est conscient que les attaques mettent en danger la vie et la sécurité non seulement des agents, mais aussi des animaux, lorsque les agresseurs ont recours à la violence et à des armes. Les attaquent nuisent au système de justice dans son ensemble, tout comme le fait de tuer ou de blesser volontairement des animaux d'assistance policière.
Le projet de loi exigerait que la peine imposée à une personne condamnée pour avoir tué ou blessé volontairement un animal d'assistance policière soit purgée consécutivement à toute autre peine imposée au délinquant pour une infraction commise au même moment.
En terminant, je tiens à souligner que j'ai bien hâte de suivre les délibérations du comité de la justice sur cet important projet de loi et de connaître les résultats de l'étude qu'il réalisera. J'exhorte les députés à faire en sorte que le projet de loi soit renvoyé au comité dans les plus brefs délais.
Je crois que, malgré le climat fortement partisan dans lequel nous devons parfois évoluer, ce projet de loi devrait faire l'objet d'un vaste appui.
Il vise à améliorer la sécurité des agents de police et des animaux d'assistance policière et à les aider à assumer leurs fonctions importantes, au service des Canadiens et dans l'intérêt du maintien de l'ordre au pays. J'encourage donc tous les députés à appuyer cette mesure législative.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de me lever aujourd'hui pour débattre du projet de loi .
Notre position est d'appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, afin d'en faire l'étude plus en profondeur en comité. J'aimerais mentionner que pour le reste de mon discours, je vais essayer de diriger mes observations au ministre pour qu'il puisse prendre en considération les préoccupations que nous avons concernant le projet de loi .
Le ministre a bien défini les balises pour l'élaboration de ce projet de loi qui, dans un langage plus courant s'appelle la Loi de Quanto, qui fait référence à un événement survenu à Edmonton. Un chien policier a été tué lors d'une opération policière. Il a malheureusement été poignardé alors qu'il essayait d'intercepter un suspect en fuite. Je crois que la police avait fait des représentations et dénoncé le manque de normes juridiques par rapport à la cruauté envers les animaux.
Dans le discours du Trône de 2013, le gouvernement conservateur a dit avoir l'intention de sévir contre la cruauté envers les animaux d'assistance. C'est pour cela que nous débattons aujourd'hui du projet de loi .
L'objectif général du projet de loi est de modifier le Code criminel pour créer une nouvelle infraction. Grosso modo, voici la définition de l'infraction créée par le projet de loi , qui se trouvera, par adjonction, après l'article 445: « [...] quiconque volontairement et sans excuse légitime tue, mutile, blesse, empoisonne ou estropie un animal d’assistance [...] ».
Dans les autres dispositions du Code criminel, les infractions de cruauté envers les animaux comportent presque toutes une peine maximale pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. Ce nouvel article ne s'éloigne pas des autres peines inclues dans le Code criminel. Par contre, le premier problème est qu'on instaure une peine minimale de six mois. Selon le projet de loi , si un animal d'assistance policière est tué pendant la perpétration d'une infraction, en aidant un policier à faire respecter la loi, on impose une peine minimale de six mois.
J'ai déjà demandé au ministre pourquoi le gouvernement conservateur décide encore une fois de venir attaquer la discrétion judiciaire et d'aller à l'encontre de ce que presque tous les experts en droit criminel et en justice criminelle disent, soit que les peines minimales obligatoires ne font que nuire au système de la justice. C'est reconnu. Même les experts aux États-Unis qui, on le sait, avaient décidé d'adopter une approche beaucoup plus sévère et punitive envers les criminels, sont en train de revirer la vapeur. Ils disent au gouvernement conservateur qu'ils ont déjà essayé cette façon de procéder et qu'elle n'a pas fonctionné. Aux États-Unis en ce moment, le taux de personnes emprisonnées par habitant est le plus élevé au monde et cela implique des coûts faramineux.
On se rend maintenant compte que l'idée d'une peine minimale, de prime abord, était de dissuader les gens de commettre des infractions. Même le ministère de la Justice a reconnu que l'effet dissuasif des peines minimales est extrêmement faible pour ce qu'elles rapportent. En effet, le système de justice encore plus bondé qu'avant et les taux d'incarcération explosent. Les peines minimales impliquent toutes sortes de problèmes.
Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement veut instaurer une peine minimale de six mois pour ce genre d'infraction. La cruauté envers les animaux est absolument inconcevable, soyons clairs. Toutefois, je sais comment les conservateurs fonctionnent. Ils vont tout de suite pointer les néo-démocrates du doigt en disant que nous nous rangeons du côté des criminels et ainsi de suite, mais c'est faux.
Nous voulons simplement que notre législation soit la meilleure possible et qu'elle respecte les principes fondamentaux du Canada et de la Charte canadienne des droits et libertés, tout en imposant les peines adéquates aux personnes accusées de cruauté envers les animaux. Le deuxième problème concerne l'instauration de peines consécutives dans le cas d'une infraction commise contre un chien d'assistance policière.
Ces deux problèmes exigent une étude de ce projet de loi en comité, afin qu'on y entendre des experts en la matière. En général, ceux-ci sont clairs: les peines minimales obligatoires ne fonctionnent pas, elles enlèvent la discrétion au juge et elles font exploser le taux d'incarcération. On a déjà un gros problème sur le plan de l'accessibilité à la justice, et il y a des délais dans les procès.
Je crois être claire. Je demande donc au de travailler avec nous afin de trouver une solution qui respecte non seulement le travail formidable que font les animaux d'assistance policière et militaire tous les jours, mais aussi les principes fondamentaux de notre système judiciaire.
Par ailleurs, il me semble important d'ouvrir une parenthèse sur les circonstances aggravantes. Le dernier paragraphe du projet de loi , qui concerne une indication au tribunal pour la détermination de la peine d'un accusé, est formulé de telle sorte que le juge ou le tribunal doit prendre en considération l'effet dissuasif de la peine. Alors, on donne une discrétion au tribunal concernant l'imposition d'une peine, mais en même temps, on le force à imposer une peine minimale de six mois.
J'aimerais dire au que les circonstances aggravantes du dernier paragraphe pourraient constituer une meilleure mesure législative que l'imposition d'une peine minimale. Le dernier paragraphe du projet de loi pourrait être formulé de telle sorte que le tribunal devrait prendre en considération l'effet dissuasif que cette loi veut avoir, mais aussi les circonstances aggravantes d'une infraction, afin de permettre au juge d'imposer la peine appropriée pour une infraction.
J'aimerais que le ministre travaille avec nous, afin qu'il comprenne que la peine minimale n'est peut-être pas la meilleure mesure législative.
J'ouvre une nouvelle parenthèse pour parler de la cruauté envers les animaux. Depuis que le gouvernement conservateur a pris le pouvoir en 2006, il n'a absolument rien fait. Il n'a jamais tenu compte de notre position en ce qui a trait à la cruauté envers les animaux. On a tous déjà eu un animal, et plusieurs d'entre nous ont peut-être des animaux à la maison.
Tout le monde peut s'entendre pour dire que ce sont des membres de notre famille. On les aime comme des enfants, comme des frères ou des soeurs. Quand je fais du porte-à-porte dans mon comté, je vois que les gens aiment leurs animaux, et je suis sûre que tous mes collègues ont fait ce constat aussi. La cruauté envers les animaux nous répugne tous, tous les Québécois, toutes les Québécoises, tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.
C'est une des priorités du gouvernement conservateur, parce que s'il veut présenter ce projet de loi maintenant et l'adopter avant la relâche parlementaire de l'été, c'est que la cruauté envers les animaux est un sujet extrêmement important pour lui et qu'il doit être réglementé. J'aimerais donc parler de deux projets de loi que le NPD a proposés dans ce Parlement, et j'aimerais que le ministre me dise si les conservateurs vont appuyer ces projets de loi ou non.
Je pourrais parler du projet de loi de ma collègue de . Ce projet de loi viendrait enlever les animaux de la section des biens du Code criminel pour créer une section sur la cruauté envers les animaux. En résumé, on reconnaîtrait les animaux comme des personnes et non des biens. En effet, selon la législation actuelle et en vertu du Code criminel, la personne doit être propriétaire de l'animal ou avoir un lien quelconque avec l'animal pour être reconnue coupable de cruauté envers les animaux, par exemple. La définition d'« animal » n'est pas adéquate. Il faut la revoir et revoir les dispositions du Code criminel.
Le projet de loi permettrait au système de justice de mieux traiter les infractions de cruauté envers les animaux et augmenterait la possibilité de condamnation pour des infractions de cruauté envers les animaux. C'est donc un bon projet de loi. Ma collègue de a rencontré des milliers de personnes qui appuient ce projet de loi. J'aimerais donc demander au ministre s'il va travailler avec le NPD pour réglementer et renforcer les infractions concernant la cruauté envers les animaux.
J'aimerais aussi parler du projet de loi de la députée de . Il vise à mieux définir ce qu'est un animal en vertu du Code criminel et définir l'intention dans les infractions de cruauté et les actes de cruauté envers les animaux. J'aimerais, encore là, que le ministre me dise si le gouvernement conservateur va appuyer ces deux projets de loi, le projet de loi C-592 et le projet de loi , qui visent à moderniser le Code criminel et à mieux réglementer le traitement accordé aux animaux.
Quel message le gouvernement veut-il envoyer à tous les Canadiens et Canadiennes?
Après ce qui s'est passé à Edmonton, je comprends tout à fait que les gens soient révoltés. Cela démontre que cet incident a été la goutte qui a fait déborder le vase, en plus de faire ressortir l'importance de la question et les lacunes du Code criminel relatives à la cruauté envers les animaux.
C'est bien de réglementer par rapport à une situation, mais que fait-on des milliers d'autres situations dont on entend parler dans les médias au sujet des refuges et des abattoirs? Que fait-on aujourd'hui pour réglementer concernant la cruauté envers les animaux?
Je remercie le ministre d'avoir déposé ce projet de loi. Je pense qu'on devra y travailler, et j'espère le ministre sera ouvert à certaines modifications.
Aujourd'hui, j'aimerais demander au gouvernement ce qu'on fait pour réglementer la cruauté envers les animaux. Ça fait plusieurs années que des scandales éclatent concernant le mauvais traitement dans les refuges et les abattoirs. Pourquoi n'ont-ils rien fait? Pourquoi est-ce seulement aujourd'hui qu'ils décident de présenter ce projet de loi qui touche seulement une infime partie des animaux? On parle d'animaux d'assistance policière, d'animaux d'assistance militaire et d'animaux d'assistance qui sont entraînés. Le critère d'entraînement fait partie de la définition. Que fait-on par exemple des animaux destinés à la consommation? Que fait-on des animaux dans les refuges et des animaux abandonnés?
C'est important de comprendre que tous les animaux sont dignes de protection. Il ne faut, en aucun cas, que les gens interprètent mon message comme s'il voulait dire qu'on n'est pas d'accord avec la protection des animaux d'assistance policière ou militaire. Je pense que c'est une bonne initiative, mais fait-on de tous les autres animaux?
Le critère d'entraînement dans la définition qu'on rajoute dans le Code criminel fait en sorte que certains animaux seront peut-être laissés de côté. Qu'est-ce qui fait la différence entre un animal d'assistance policière et un animal domestique, par exemple, dans le cas où un chien est tué alors qu'il essayait de défendre son propriétaire contre un voleur? Ce chien n'est pas nécessairement entraîné pour cela. Il y a beaucoup de situations qui ne semblent pas importantes aux yeux du gouvernement conservateur. Il pense peut-être que les mesures législatives sont suffisantes, mais ce n'est pas le cas. Les Canadiens et les Canadiennes ont parlé, et ils ont demandé au gouvernement de moderniser le Code criminel.
J'aimerais simplement tendre la main à M. le ministre et lui demander ce qu'on peut faire aujourd'hui pour légiférer sur la cruauté envers les animaux.
Le NPD est présent aujourd'hui. J'espère pouvoir compter sur l'appui du ministre pour nos projets de loi et , afin de travailler ensemble pour faire en sorte que les gens reconnus coupables de maltraitance envers des animaux reçoivent les peines qu'ils méritent.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui a été présenté à l'étape de la première lecture le 12 mai.
Ce projet de loi tire son origine de la mort récente d'un chien du service de police d'Edmonton, qui s'appelait Quanto. Le député conservateur de a présenté un projet de loi semblable à l'automne 2013 et je l'en félicite.
Cette pratique devient de plus en plus courante. En effet, des sanctions pénales sont imposées à ceux qui s'en prennent aux animaux d'assistance dans d'autres pays qui adoptent le même raisonnement. Lorsqu'ils sont en service, ces animaux sont souvent placés dans des situations dangereuses, comme c'est le cas pour les animaux d'assistance militaire et policière. Je pense que le député de et moi avons participé au même stage de formation en Israël, où nous avons vu des chiens militaires à l'oeuvre. Ils font de l'excellent travail. Ils peuvent chercher des explosifs, s'en prendre à des personnes ou retracer des terroristes qui pourraient s'infiltrer par les clôtures de sécurité dans l'intention de nuire. Ces chiens sont incroyablement bien entraînés. Ils offrent un service public aux forces de l'ordre et aux militaires ou servent à contrer des attaques terroristes.
Tous les animaux d'assistance apportent une aide cruciale à ceux qui les utilisent et, en conséquence, ces animaux doivent être présents au cours de situations qui présentent des risques élevés. Ils visitent les lieux des crimes, ils empêchent les agents d'exécution de la loi d'être attaqués par des criminels et ils participent à la recherche d'explosifs. Il s'ensuit que ces animaux sont souvent placés dans des situations où ils courent des risques élevés.
La question, ici, n'est pas seulement de savoir si nous sommes ou non favorables à la protection de ces animaux, mais si nous nous doterons des bons mécanismes législatifs pour réaliser ces objectifs. Voilà ce dont nous parlons aujourd'hui. Il fallait que nous fassions la distinction entre les deux. Si, comme nous venons d'en discuter, la mesure législative fait l'objet de critiques, cela ne signifie pas nécessairement que sa raison d'être, qui consiste à protéger les animaux, est problématique. Il se peut que les gens soient préoccupés par sa conception et la façon dont elle sera mise plutôt que par son objectif initial, à savoir la protection de ces animaux. Il est important de replacer cette mesure législative dans son contexte.
Au cours des 48 dernières années, 10 chiens policiers sont morts dans l'exercice de leurs fonctions. À l'heure actuelle, 310 chiens sont au service de la GRC, de l'Agence des services frontaliers du Canada et du Service correctionnel. La gravité de l'infraction n'est pas aussi élevée que les conservateurs eux-mêmes l'ont laissé entendre. Je pense aux observations que le ministre a formulées à l'intention de la députée qui vient d'intervenir. Parce qu'elle a critiqué les peines minimales obligatoires du projet de loi, la députée a essentiellement été accusée de dorloter les criminels. Il faut que nous nous concentrions sur la mesure législative en tant que telle. Nous devons nous assurer qu'elle a l'effet voulu et que les tribunaux ne l'invalideront pas plus tard. Le fait est que la gravité de l'infraction n'est pas aussi élevée que les conservateurs l'ont sous-entendu, mais il n'en reste pas moins que la protection des animaux d'assistance devrait être assurée.
La mesure législative, qui mérite d'être appuyée, doit tout de même être renvoyée au comité pertinent pour faire l'objet d'un examen approfondi. J'ai déjà soulevé ce point.
L'annonce concernant le projet de loi renfermait l'information qui suit concernant les animaux qui sont visés par la mesure législative. Le projet de loi propose d’apporter au Code criminel des modifications qui créeraient une nouvelle infraction, de manière à interdire spécifiquement de blesser ou de tuer des animaux dressés et qui travaillent pour la police, pour des personnes handicapées ou pour les Forces armées canadiennes.
Les personnes reconnues coupables d’une telle infraction pourraient recevoir une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison, avec une peine minimale obligatoire de six mois de prison dans le cas où un animal policier est tué en aidant un policier à faire respecter la loi et où l’infraction fait l’objet de poursuites par voie de mise en accusation.
Le projet de loi prévoit que, si un policier est attaqué ou si un animal policier est blessé ou tué en service, la peine imposée pour cette infraction serait purgée de manière consécutive à toute autre peine imposée à son auteur. J'expliquerai plus tard pourquoi l'imposition de peines consécutives nous inquiète, notamment parce que les juges perdent ainsi une partie de leur pouvoir discrétionnaire et parce que la mesure législative pourrait être invalidée.
La GRC dispose en ce moment de 157 chiens de police en service au Canada: 135 sont des chiens pour services généraux et 22 sont des chiens de détection. Ils servent à retrouver des personnes perdues, à retracer des criminels, à déceler des produits comme les narcotiques, les explosifs, ou des indices sur la scène des crimes.
À part la GRC, les services de police provinciaux et municipaux ont aussi intégré des chiens de police à l’exécution des services communautaires quotidiens.
L’Agence des services frontaliers du Canada dispose de 53 équipes maître-chien qui aident à déceler les drogues et les armes à feu de contrebande, les devises non déclarées, les produits alimentaires, végétaux ou animaux. Monsieur le Président, je ne sais pas si vous les avez déjà vus travailler, mais ces chiens font un travail incroyable lorsqu'ils essaient de trouver des armes à feu et des stupéfiants. Certains ont peut-être déjà vu le chien d'un agent des services frontaliers du Canada essayer de trouver de la drogue dans les bagages dans un aéroport. Il est absolument fascinant de les voir travailler. Ils courent parmi les bagages et, grâce à leur flair, ils réussissent à trouver les stupéfiants qui s'y cachent. Ils rendent un service remarquable aux Canadiens.
Comme je l'ai dit il y a quelques instants, lorsque nous étions en Israël il y a plus d'un an, nous avons vu comment les chiens parvenaient à trouver des armes cachées dans des véhicules. Je ne saurais trop insister sur l'importance du service que ces animaux extrêmement bien domptés rendent au public.
Service correctionnel Canada fait appel à des chiens pour aider à bloquer la circulation des drogues illicites et la contrebande dans les établissements correctionnels fédéraux. Cette organisation dispose de plus de 100 équipes maître-chien au Canada.
La Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l'assistance s'appliquerait aux animaux d'assistance policière et à ceux des Forces armées canadiennes. En pratique, les chiens seraient les principaux animaux protégés par cette nouvelle loi puisque ce sont eux qui sont le plus souvent dressés et utilisés pour aider les agents de la paix et les personnes handicapées.
Toutefois, certains corps policiers utilisent aussi des chevaux. Le ministre l'a d'ailleurs mentionné plus tôt dans ses observations. De plus, d'autres types d'animaux peuvent être dressés pour aider des personnes handicapées. Si je comprends bien, ces animaux seraient tous protégés en vertu de la Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l'assistance.
Selon l'Association canadienne des maîtres de chiens policiers, 10 chiens policiers ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions entre le 25 mai 1965 et le 7 octobre 2013. C'est une période de 48 ans. Parmi ces chiens, trois ont été tués au cours des 10 dernières années. Comme on l'a déjà dit, la GRC, l'Agence des services frontaliers du Canada et le Service correctionnel du Canada ont 310 chiens actuellement en service.
Le service de police de Toronto a signalé la mort d'un cheval policier en 2006.
On investit des sommes considérables dans les ressources nécessaires au dressage de chiens policiers. La GRC a indiqué qu'il y a 112 équipes cynophiles au Canada, qui coûtent chacune 60 000 $. Il faudrait également tenir compte du fait que les animaux d'assistance, même s'ils sont hautement dressés, sont les compagnons des agents et des particuliers qu'ils aident. Je vais revenir à mon expérience auprès de policiers, d'agents de correction et de militaires qui travaillent avec ces chiens. Dans bien des cas, les chiens les accompagnent toute leur vie. Ils sont très proches. L'esprit d'équipe qui règne entre le maître et le chien est tout à fait extraordinaire.
Ce qu'il faut clarifier dans ce projet de loi, c'est la question des animaux d'assistance. La définition à l'article 3 fait allusion à un « animal dont une personne ayant une déficience a besoin pour l'assister ». La question est de savoir quel est le nombre d'incidents signalés au gouvernement dans lesquels des animaux d'assistance ont été tués ou blessés.
Le a dit dans sa déclaration du 12 mai 2014 que ce projet de loi enverrait comme signal que la « violence contre les animaux aidants est inadmissible ». Reste à savoir dans quelle mesure ces modifications au Code criminel règlent le problème.
Le projet de loi n'est pas tellement différent des sanctions juridiques qui sont imposées dans d'autres pays en ce qui a trait à la protection des policiers, des militaires et des animaux d'assistance. Aux États-Unis, la Federal Law Enforcement Animal Protection Act renferme des dispositions précises liées aux peines infligées à ceux qui blessent ou tuent des animaux d'assistance policière fédérale. La loi dit ceci:
Toute personne qui blesse délibérément et malicieusement un animal de la police, ou essaie de le faire ou complote en vue de le faire, est passible d'une amende et d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an. Si l'infraction rend l'animal invalide ou le défigure de façon permanente, ou cause des lésions corporelles graves ou la mort de l'animal, l'infraction est assortie d'une peine d'emprisonnement maximale de 10 ans.
Toutefois, les lois américaines ne prévoient pas de peines d'emprisonnement consécutives ou de peines minimales obligatoires. Les infractions envers les animaux d'assistance policière sont traitées comme des violations distinctes.
Si l'on veut appuyer la mesure législative dont le comité est saisi, il faudra s'assurer que les peines qu'elle prévoit résisteront à un contrôle judiciaire. En réponse à ma question précédente, le ministre a indiqué qu'on a vérifié si le projet de loi respecte la Charte. C'est quelque chose qu'il faut absolument savoir.
J'espère que le ministre sera disposé à fournir aux membres du comité la source de ces avis juridiques. Provenaient-ils du ministère de la Justice ou de conseillers externes? Le projet de loi respecte-t-il la Charte, surtout en ce qui concerne les peines d'emprisonnement consécutives s'ajoutant aux peines minimales obligatoires?
Comme les députés le savent, ce n'est pas la première fois que le gouvernement conservateur présente une mesure législative qui prévoit des peines ayant été directement contestées par les tribunaux. En réponse à ce que le ministre a dit plus tôt, il n'y a rien de mal à ce que le gouvernement pousse les choses et conteste les décisions judiciaires. Ce n'est pas un problème.
La réserve que nous pourrions avoir, c'est que nous nous demandons si le gouvernement tient sérieusement compte de certains des conseils qui lui sont donnés, probablement par les fonctionnaires mêmes du ministère. Nous savons qu'il est arrivé au gouvernement de demander des opinions extérieures à propos d'une nomination à la magistrature afin d'en trouver une qui correspondrait davantage à la sienne, et nous savons ce qui s'est passé.
On retrouve le même phénomène lorsque les députés ministériels présentent des projets de loi d'initiative parlementaire qui s'inscrivent dans le cadre du programme de répression de la criminalité des conservateurs. Il faut parfois l'intervention directe de conseillers juridiques pour en atténuer les dispositions qui vont trop loin.
C'est arrivé à plusieurs reprises aux comités saisis de projets de loi d'initiative parlementaire. La version originale du projet de loi contient toutes sortes de merveilleuses dispositions pour protéger les victimes. On invite des témoins à comparaître à son sujet. Après que les témoins soient rentrés chez eux, le ministère de la Justice adopte toutes sortes d'amendements, parfois plus d'amendements qu'il n'y avait de dispositions dans le projet de loi d'origine. Il dilue le projet de loi à un tel point que celui-ci n'accomplit plus ce que la version originale devait accomplir. Les députés d'arrière-ban continuent d'en faire la promotion comme si de rien n'était et les témoins qui ont comparu ne se doutent pas que le projet de loi a été dilué.
Comme l'a fait remarquer le député de lorsqu'il exprimait des réserves quant au recours du gouvernement aux sanctions autant obligatoires que consécutives, il est important de ne pas retirer aux juges leur pouvoir discrétionnaire en les obligeant à imposer des peines consécutives obligatoires quelles que soient les circonstances d'une infraction donnée. Il est parfois nécessaire d'imposer de telles peines, mais il probablement mal avisé de les rendre obligatoires. Si la totalité de la peine n'est plus proportionnelle à la gravité de l'infraction ou n'est plus conforme aux objectifs de l'imposition d'une peine en vertu du Code criminel, on pourrait se retrouver en violation de la Charte.
Il va sans dire qu'il est possible de faire des peines consécutives la norme tout en permettant aux juges d'imposer des peines concurrentes dans certains cas exceptionnels, à condition qu'ils justifient leur décision de s'éloigner de la pratique habituelle. Une telle approche permettrait au Parlement d'exprimer sa préoccupation au sujet de la conduite et de la dénoncer tout en permettant aux juges d'exercer un pouvoir discrétionnaire nécessaire afin d'éviter qu'une peine ne soit en violation de la Charte.
Dans tous les débats sur la détermination de la peine, tâchons de ne pas oublier qu'une peine est imposée après coup et qu'elle n'a aucune valeur préventive; en effet, les études n'ont trouvé aucun lien entre l'imposition de peines obligatoires et la réduction du nombre d'infractions visées. La députée qui a la parole avant moi a longuement parlé de cette question.
Ces préoccupations ont également été exprimées dans un article du Globe and Mail du 1er mars, qui formulait les observations suivantes au sujet du recours par les conservateurs aux peines consécutives et aux peines minimales obligatoires:
Le gouvernement conservateur remanie le système de justice au nom des victimes de crimes et se concentre sur des peines d'emprisonnement plus longues et la limitation du pouvoir discrétionnaire des juges.
Or, les règles proposées pourraient être problématiques. Elles risquent d'être incompatibles avec le « principe de totalité » du Code criminel, qui énonce que la peine totale d'une personne ne doit pas être trop sévère ou accablante, ou d'aller à l'encontre de l'interdiction relative aux « peines cruelles et inusitées » en vertu de la Constitution.
Dans une entrevue, l'avocat de la défense de Toronto Clayton Ruby, auteur du livre Sentencing, qui en est à sa huitième édition, a fait valoir que les peines minimales, surtout les peines minimales consécutives, ne laissaient pas de place à l'examen individuel de chaque délinquant ni à la prise en compte de la nature de l'infraction. Il a de plus fait valoir que le gouvernement ne faisait pas confiance aux juges; qu'il les nommait, mais ne leur faisait pas confiance. Selon lui, tout est question de contrôle.
C'est inquiétant. Les dispositions désignées dans l'article du Globe and Mail ont trait à la tentative de recours aux peines minimales obligatoires et aux peines consécutives dans les cas de crimes contre les enfants. Le projet de loi imposerait ces dispositions pour les animaux d'assistance.
Comme je l'ai dit, la nécessité de la loi peut être justifiable; il est donc important de l'étudier. Nous craignons cependant que le gouvernement ait encore une fois créé un climat de crise là où il n'y en a pas.
En conclusion, et comme je l'ai dit dans mon exposé, je tiens à souligner que ces animaux d'assistance rendent un énorme service aux Canadiens et à la population du monde entier en protégeant la sécurité publique. Il faut donc agir, mais en faisant attention de ne pas compromettre les droits garantis par la Charte.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir prendre la parole au nom des citoyens de pour appuyer le projet de loi , Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l’assistance, ou Loi de Quanto.
Cette mesure législative fera en sorte que ceux qui blessent des animaux d’assistance policière, des animaux d’assistance militaire et d’autres animaux d’assistance subissent de graves conséquences.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier le très honorable d’avoir annoncé ce projet de loi dans le discours du Trône d’octobre 2013. Je remercie également le de l’intérêt et de l’attention qu’il a accordés à ce projet de loi dans son programme, car il doit s’occuper d’une foule de demandes et de questions de justice auxquelles il s’intéresse, comme il se doit.
Je remercie aussi le premier ministre et le ministre de m’accorder le crédit d’avoir proposé cette mesure dans un projet de loi d’initiative parlementaire.
Je m’empresse cependant d’ajouter ceci: le projet de loi que le gouvernement a présenté va au-delà de mon projet de loi initial, le , qui portait uniquement sur les animaux d’assistance policière. La nouvelle infraction proposée par la Loi de Quanto porte sur le fait de tuer ou de blesser intentionnellement un animal d’assistance policière, mais l’infraction s’étend aussi à d’autres animaux d’assistance comme les chiens-guides pour les aveugles et handicapés visuels, et les animaux qui aident les Forces armées canadiennes à s’acquitter de leurs fonctions. Ces animaux sont également utiles à la société canadienne. L’ajout de ces autres catégories d’animaux améliore considérablement le projet de loi. Je remercie donc le d’avoir donné une plus large portée à cette mesure et de l’avoir présentée aujourd’hui à la Chambre.
Le gouvernement reconnaît que ces animaux jouent un rôle très important dans la protection des collectivités et l’amélioration de la qualité de vie des Canadiens. Le projet de loi tend à dénoncer et à décourager tout acte intentionnel qui vise à blesser les animaux spécialement dressés pour aider les policiers, les personnes handicapées ou les Forces armées canadiennes.
Le simple fait de dire que le Parlement doit tout faire pour dénoncer et décourager ceux qui seraient portés à blesser intentionnellement un animal d’assistance qui est là pour nous protéger, protéger les humains, protéger la société, protéger les collectivités, ce simple fait, dis-je, devrait être pour tous les députés de toute allégeance une justification suffisante pour songer à appuyer le projet de loi , la Loi de Quanto.
Il arrive de temps en temps que nous soyons témoins à la Chambre de débats enflammés. Les observations sectaires fusent de toutes parts, et cela se comprend. C’est le rôle du gouvernement de gouverner et de proposer des lois; c’est celui de l’opposition d’exiger des comptes.
Toutefois, je crois que le projet de loi proposé ici transcende l’esprit de parti. Il imposerait des peines à ceux qui blessent les animaux d’assistance que nous dressons pour qu’ils nous protègent.
Nous avons entendu un peu parler du coût du dressage de ces animaux. J’ai lu quelque part que le dressage d’un chien policier, par exemple, coûte plus de 60 000 $. Celui d’un chien-guide coûte plus de 40 000 $. Il faut beaucoup d’efforts pour dresser ces animaux et en faire un membre de l’équipe pour protéger leurs partenaires dans l’exécution de leurs fonctions.
Je sais bien que les coûts ne doivent pas influencer la législation en matière de justice, mais je tiens à souligner que, abstraction faite des avantages évidents que nous retirons lorsque ces animaux nous protègent, il coûte très cher de les dresser.
En présentant le projet de loi, le gouvernement remplit une promesse qu’il a faite dans le discours du Trône de 2013, celle de reconnaître les risques que courent quotidiennement les policiers et leurs animaux d’assistance lorsqu’ils s’efforcent de faire respecter la loi et de protéger les Canadiens dans leur milieu.
Le projet de loi honore Quanto, un chien policier qui a été tué à coups de couteau dans l’exercice de ses fonctions, lorsqu’il essayait d’appréhender un suspect en fuite, à Edmonton, en Alberta. Quanto avait à son actif quatre années de service pour lesquelles il avait été décoré. Il a participé à plus d’une centaine d’arrestations avant sa mort, survenue en octobre 2013.
Je n’oublie pas, et je suis sûr que bien des Canadiens ne l’oublient pas non plus, que les coups de couteau reçus par Quanto, même si le suspect a été arrêté, auraient aussi bien pu viser le partenaire du chien, le policier Matt Williamson. Mais l’animal était là pour protéger son partenaire, et il a pris les coups à sa place. L’animal a agi avec abnégation. Le moins que les parlementaires puissent faire, c’est légiférer pour imposer des peines à ceux qui agissent de façon aussi odieuse envers des animaux qui sont là pour nous protéger.
Je tiens également à rendre hommage aux nombreux animaux, en particulier les animaux employés par les services policiers, qui ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions. Lorsque j'ai présenté mon projet de loi d'initiative parlementaire, en 2013, j'ai parlé de Brigadier, un cheval du service de police de Toronto qu'un criminel a délibérément heurté au volant d'un véhicule. En recevant le coup, le cheval a perdu la vie, mais il a sauvé l'agent Kevin Bradfield, qui a été blessé sans toutefois avoir subi l'impact. C'est l'animal qui a encaissé le coup. Voilà un autre exemple de dévouement de la part d'un animal qui a été blessé dans l'exercice de ses fonctions en protégeant son partenaire, un être humain.
J'aimerais citer ce que le a déclaré lorsqu'il était à Edmonton, il y a quelques semaines, pour annoncer ce projet de loi. Cela mérite d'être répété dans l'intérêt de tous les députés aujourd'hui présents, et des citoyens qui écoutent nos délibérations dans l'ensemble du pays. Je cite le premier ministre:
La triste mort violente de Quanto nous rappelle brutalement les dangers auxquels s’exposent les animaux policiers en aidant les agents à protéger les Canadiens et les communautés. Ce projet de loi rend hommage à ces animaux loyaux et met en valeur leur rôle. Notre gouvernement s’engage à veiller à ce que les gens qui s’en prennent volontairement à ces animaux aient à faire face à toute la force de la loi.
Nous savons que ce sont des animaux, et non des êtres humains. Cependant, ce n'est pas parce que ce sont des animaux que nous devons être insensibles au point de ne pas reconnaître leur dévouement qui contribuent à protéger les collectivités.
Le a ajouté ceci:
Le projet de loi sert aussi à souligner le rôle vital des animaux aidants, comme les chiens-guides, qui aident les personnes handicapées à avoir une meilleure qualité de vie et à mener une vie plus autonome. Il envoie comme signal que la violence contre les animaux aidants est inadmissible et que les auteurs de gestes aussi méprisables auront à en subir les conséquences.
Nous n'avons pas beaucoup parlé des conséquences pour le partenaire de l'animal blessé dans l'exercice de ses fonctions. Lorsqu'il est jumelé à un agent de police ou à une personne ayant une déficience visuelle, l'animal est un partenaire.
Si une personne est aveugle, l’animal d’assistance remplace ses yeux. C’est un partenaire, un animal sur lequel la personne compte comme protecteur et compagnon et qui agit en permanence pour préserver son maître de tout danger. Les animaux d’assistance ont un rôle très important. Lorsque l’un d’entre eux est blessé, il y a d’importantes répercussions non seulement pour la société canadienne, mais pour le partenaire de l’animal.
Ayant déjà rencontré le constable Matthew Williamson, qui s’occupait de Quanto, et le constable Kevin Bradfield, qui s’occupait de Brigadier, je sais à quel point eux-mêmes et leurs familles ont été affectés, car ils étaient très attachés à ces animaux. Ils savaient parfaitement que ceux-ci étaient là pour les protéger et pour appréhender les criminels.
Dans notre société, les animaux d’assistance sont une partie intégrante des organismes d’application de la loi. Ils participent aux efforts de recherche et de sauvetage, suivent les traces de criminels et cherchent les stupéfiants, les explosifs, les articles perdus et les indices sur les lieux des crimes. Ils servent parfois à la protection de personnalités et sont utilisés pour le contrôle des foules, en cas de prise d’otages ainsi que dans les relations de la police avec la communauté.
Tous les parlementaires voyagent. Nous parcourons le pays et rentrons régulièrement dans nos circonscriptions. Invariablement, chaque fois que nous traversons un aéroport, nous pouvons voir un animal de l’Agence des services frontaliers du Canada en train de renifler les bagages autour des convoyeurs. Il est à la recherche de produits illicites. À l’occasion, il trouve des stupéfiants qui auraient pu finir dans nos collectivités, nos écoles, nos centres commerciaux, à la portée de membres de nos familles. Ces substances pourraient faire beaucoup de mal à nos concitoyens. Nous devons remercier ces animaux qui ont été dressés au coût de dizaines de milliers de dollars à apprendre à déceler les stupéfiants avant qu’ils n’atteignent nos collectivités.
N’avons-nous pas la responsabilité d’en faire un peu plus pour protéger ces animaux? J’en suis profondément convaincu. C’est notre devoir, et c’est ce que ce projet de loi vise à faire.
La GRC a actuellement 157 chiens d’assistance policière au Canada. Sur ce nombre, 135 ont un profil policier général et 22 sont des chiens de détection. Ils suivent une formation particulière pour être en mesure de s’acquitter de leurs fonctions.
À part la GRC, les services de police provinciaux et municipaux du Canada utilisent des chiens dans le cadre des services qu’ils rendent tous les jours à nos collectivités. J’ai bavardé avec le chef de la police régionale de York, Eric Jolliffe, qui m’avait félicité lorsque j’avais déposé mon projet de loi à la Chambre. Il m’a dit, il y a quelques semaines, combien il était heureux de voir que le gouvernement avait décidé d’aller de l’avant pour ce projet de loi, étant donné que la police régionale de York a une très importante unité canine.
Je voudrais aussi profiter de l’occasion pour faire savoir aux députés que les agents de police sont enchantés de voir que nous avons finalement décidé de protéger les partenaires qui les aident à accomplir leur devoir de protéger les Canadiens.
La participation d’animaux d’assistance à l'application de la loi va bien au-delà de la police. Comme je l’ai mentionné il y a un instant, l’Agence des services frontaliers du Canada les utilise. En fait, l’ASFC a 53 équipes maître-chien qui contribuent à la détection de la contrebande, des drogues, des armes à feu, des devises non déclarées, des aliments, des végétaux et des produits animaux. Voilà toute une série de choses dont nous pourrions discuter aujourd’hui.
De plus, le Service correctionnel du Canada se sert de chiens pour combattre les drogues illicites et la contrebande dans les établissements pénitentiaires fédéraux. Le service utilise plus d’une centaine d’équipes maître-chien partout au Canada.
Les animaux d’assistance sont des membres actifs et indispensables de notre société qui, avec leurs maîtres, travaillent avec dévouement pour veiller à la sécurité des Canadiens dans leurs collectivités.
Je pourrais en dire davantage sur l’importance des animaux d’assistance dans les établissements pénitentiaires parce qu’il est évident que la lutte contre la drogue et la contrebande dans ces établissements contribue à la réadaptation des détenus.
Ces animaux ont d’importantes responsabilités, mais ils développent aussi des liens indéfectibles avec les agents qui ont l’honneur d’être leurs maîtres. Il est donc évident que la perte d’un animal dans l’exercice de ses fonctions est très difficile à admettre.
Le constable Matthew Williamson, de l’unité canine du Service de police d’Edmonton, qui était le maître de Quanto, avait été ébranlé par la perte de son chien, tout comme les autres membres du Service de police.
Scott Pattison, porte-parole du Service de police, a souligné le puissant lien qui unissait le maître à son chien : « Le chien rentre à la maison avec l’agent et fait vraiment partie de sa famille. Ces animaux s’acquittent de leurs fonctions chaque nuit, protégeant les citoyens de la ville avec un courage extrême. » Cela s’applique à tous les chiens d’assistance policière du pays.
C’est la raison pour laquelle notre gouvernement était extrêmement fier de déposer ce projet de loi afin de s’assurer que ceux qui font du mal à ces animaux dévoués soient punis.
Le projet de loi propose de modifier le Code criminel afin d’instituer une nouvelle infraction interdisant particulièrement de blesser ou de tuer un animal dressé pour aider des agents de contrôle d’application de la loi, des personnes handicapées ou des membres des Forces armées canadiennes.
Le député de a mentionné tout à l’heure notre visite à l’unité canine en Israël. Nous avons pu voir de nos propres yeux comment ces animaux se comportent lorsqu’ils cherchent à protéger des militaires. C’était vraiment impressionnant, un exemple frappant du dévouement de ces animaux.
Les personnes déclarées coupables de cette infraction sont passibles, si elles sont mises en accusation, d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement, avec un minimum obligatoire de six mois si un animal d’assistance policière est tué pendant qu’il aide un agent dans l’exercice de ses fonctions.
La peine minimale serait de six mois. Ce matin, j'ai entendu des députés parler de la peine minimale obligatoire de six mois. Je tiens encore une fois à souligner qu'elle serait de six mois. Toute personne qui sort un couteau à Edmonton et poignarde à plusieurs reprises un animal écoperait d'une peine d'emprisonnement de six mois. C'est incroyable.
Pour s'assurer que la condamnation des personnes reconnues coupables d'avoir blessé des animaux d'assistance policière reflète les crimes commis, le projet de loi contient des mesures faisant en sorte que si un agent de contrôle d'application de la loi est agressé ou si un animal d'assistance policière est blessé ou tué en service, la peine pour l'infraction serait purgée consécutivement à toute autre peine sanctionnant une autre infraction basée sur les mêmes faits. Cela garantirait que la peine est proportionnelle à la nature du crime.
La Loi sur la justice pour les animaux qui fournissent de l'assistance s'applique aux animaux d'assistance policière, aux animaux d'assistance et aux animaux d'assistance militaire. Concrètement, nous devons protéger ces animaux.
Mon temps de parole est presque écoulé, alors je vais conclure en disant que le gouvernement reste déterminé à présenter des mesures législatives visant à lutter contre la criminalité, afin de faire en sorte que notre système de justice est équitable et efficace. L'adoption de cette mesure législative codifierait que toute personne qui blesse ou tue un animal d'assistance commet une infraction.
Nous devons défendre et protéger ces animaux qui donnent leur vie pour nous protéger. J'exhorte tous les députés à réfléchir à ces commentaires, à écouter leur coeur et à se joindre à nous pour adopter à l'unanimité cette mesure législative très importante.
:
Monsieur le Président, je me réjouis de prendre la parole aujourd'hui, au nom des électeurs de ma circonscription, Parkdale—High Park, qui sont nombreux à m'avoir fait part des problèmes urgents qui les préoccupent.
Ils m'ont dit combien les graves conséquences du changement climatique les préoccupaient, et que le gouvernement devrait prendre immédiatement les mesures qui s'imposent. Ils m'ont dit qu'il leur paraissait indispensable d'entreprendre une enquête sur les femmes autochtones qui sont portées disparues ou qui ont été assassinées. Ils me parlent aussi des pressions considérables que l'absence de garderie d'enfants exerce sur les familles. Ils me parlent aussi, c'est évident, du nombre insuffisant d'emplois de qualité, et aussi, bien sûr, de l'érosion du secteur de la fabrication en Ontario.
Il y a donc bien des dossiers urgents dont la Chambre devrait être saisie, mais étant donné que le gouvernement a décidé de proposer le projet de loi , je vais profiter de l'occasion pour dire ce que j'en pense. Ce projet de loi modifie le Code criminel en ce qui concerne les animaux d'assistance policière, les animaux d'assistance militaire et les animaux d'assistance.
Tous ceux qui habitent dans ma ville, à Toronto, se souviennent certainement de l'horrible incident au cours duquel le cheval Brigadier, qui était au service de la police, a trouvé la mort. Ça s’est passé en 2006, quand un automobiliste a pris la fuite après avoir apparemment foncé sur le cheval, qui était un magnifique cheval belge. Ce superbe animal a donc été renversé et tué par un chauffard. C'était vraiment horrible.
C’est un autre événement plus récent qui est à l'origine du projet de loi , qu'on appelle aussi la Loi de Quanto. Il s'agissait d'un chien d'assistance policière qui a été poignardé par un suspect qui essayait de s'enfuir. C'était en 2013. L'auteur de l'infraction a plaidé coupable de cruauté envers un animal et d'autres infractions. Il a finalement été condamné à 26 mois d'emprisonnement, et il n'a pas le droit de posséder un animal domestique pendant 25 ans.
Il arrive que des animaux d'assistance soient victimes de tels actes de malveillance. C'est rare, Dieu merci, mais ça arrive. Actuellement, il n’existe pas, dans les articles du Code criminel qui portent sur les actes de cruauté envers les animaux, de dispositions particulières pour les actes de cruauté envers les animaux d’assistance policière.
Le projet de loi propose de durcir les sanctions dont sont passibles les personnes qui s’attaquent à des animaux d’assistance policière, des animaux d’assistance et des animaux d’assistance militaire. Il le fait en créant une nouvelle infraction qui interdit expressément à quiconque de tuer, blesser ou empoisonner des animaux spécialement dressés pour accompagner les policiers, les personnes handicapées ou les membres des Forces canadiennes, sous peine d’un emprisonnement de cinq ans au maximum et de six mois au minimum.
Si l’infraction est perpétrée alors que l’animal exerce sa fonction d’assistance, la peine sera purgée consécutivement à toute autre peine infligée au coupable.
Que ce soit des animaux policiers ou des animaux d’assistance, nous les admirons tous. Ce sont des bêtes magnifiques, superbement dressées, qui rendent un service précieux à notre société. Il serait souhaitable qu’un article du Code criminel traite précisément de ces animaux-là.
Il faut toutefois reconnaître que les lois qui s’appliquent aux actes de cruauté envers les animaux datent de 120 ans, et qu’elles ont grand besoin d’être actualisées. On les a un peu retouchées il y a quelques années, avec un projet de loi du Sénat, mais le problème fondamental, c'est qu'elles continuent de traiter les animaux comme des biens. En effet, ces derniers sont assujettis aux dispositions du Code criminel qui concernent les biens, au lieu d'être reconnus comme des êtres sensibles.
J'ai préparé un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , qui permettrait d'actualiser notre législation en matière d'actes de cruauté envers les animaux, tout en excluant expressément les activités agricoles, la chasse et la pêche. Mon projet de loi porte davantage sur les animaux de compagnie. Il reconnaît que ces animaux ne sont pas des biens au même titre qu'une voiture ou qu’une grange. Que ce sont des êtres sensibles. Le critère qu'on propose aujourd'hui pour obtenir une condamnation est celui de la négligence volontaire. Or, il est très difficile pour le système de justice pénale de faire la preuve qu'il y a eu « négligence volontaire » ou volonté de faire du mal à un animal.
Cela ne veut pas dire que les dispositions actuellement en vigueur ne permettent pas d'aboutir à des condamnations. Il y en a eu. Cependant, le fait de durcir les sanctions, comme nous l'avons fait il y a quelques années, ne modifie pas fondamentalement les principes de cette législation qui a plus de 120 ans. Il faut changer tout cela pour reconnaître que les animaux, en l'occurrence les animaux d'assistance dont on parle aujourd'hui, sont des êtres doués de sensibilité, qui sont sensibles à la souffrance, et qu'ils rendent un service précieux aux êtres humains, en accompagnant les personnes handicapées, les policiers ou simplement leur maître chéri. Ce ne sont pas des objets inanimés et par conséquent, ils devraient être traités différemment dans le Code criminel. C'est en tout cas ce que je propose dans mon projet de loi d'initiative parlementaire.
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui, le projet de loi , permettra d'apporter un changement positif au Code criminel en ce sens qu'il placera les animaux d'assistance policière et les animaux d'assistance dans une catégorie distincte, car ils exercent une fonction qui est définie par la loi et qui consiste à accompagner ceux qui veillent à l'application de la loi ou ceux qui sont particulièrement vulnérables. Il est tout à fait approprié qu’on accorde une reconnaissance spéciale à ces animaux et qu'on prévoie des sanctions spéciales, surtout pour les animaux qui sont blessés ou tués dans l'exercice de leurs fonctions. C'est tout à fait légitime.
Ce qui me préoccupe par contre, et plusieurs députés l'ont mentionné aujourd'hui, c'est qu'un projet de loi foncièrement louable soit entaché par l'introduction de peines minimales obligatoires. C'est une tactique que privilégie le gouvernement fédéral, qui consiste à imposer des peines minimales obligatoires afin de retirer toute discrétion au juge au moment de la détermination de la peine. Nous avons constaté que, dans certains cas, les juges ne condamnent pas l'individu parce qu'ils estiment que la peine minimale n'est pas justifiée. Nous avons constaté aussi que les peines minimales ne dissuadent pas les gens de commettre des crimes. Pour toutes ces raisons, nous nous demandons vraiment pourquoi les conservateurs s'entêtent à vouloir imposer des peines minimales dans les projets de loi qu'ils présentent.
L'imposition de peines consécutives, qui limite une fois de plus la capacité des tribunaux, nous inquiète également. C'est pourquoi nous voulons que le projet de loi soit étudié au comité, même si nous en appuyons le principe. Nous espérons qu'il y aura une justification pour les peines minimales proposées.
Nous sommes ici à la Chambre, mais il n'y a pas beaucoup de députés présents. En effet, bon nombre d'entre eux ont raté leur tour de parole à la Chambre. Ces derniers temps, les conservateurs et les libéraux ont manqué 26 occasions de s'exprimer. Nous observons beaucoup de manoeuvres procédurales. Les néo-démocrates vont lutter contre ce genre de tactiques. Nous voulons exécuter les travaux de la Chambre, et nous concentrer là-dessus.
Je propose:
Que la Chambre s’ajourne maintenant.