propose que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Monsieur le Président, je le répète chaque fois, mais c'est vraiment un honneur de prendre la parole sur le projet de loi C-479, qui en est à l'étape de la troisième lecture et qui vise à apporter des modifications importantes et nécessaires à la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition.
Après l'étude à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi, le a présenté, au début avril, la première Charte canadienne des droits des victimes. Je suis fier que le projet de loi aille de pair avec cette mesure législative historique; ainsi, les victimes de crime seront mieux protégées et elles auront une voix plus forte au sein du système de justice pénale.
En outre, je tiens à souligner le leadership exemplaire du et du en matière de protection des droits des victimes. La Charte canadienne des droits des victimes n'est qu'un exemple parmi tant d'autres des initiatives sur lesquelles ces ministres et leurs ministères travaillent.
Je remercie tout particulièrement la et députée de pour son appui lors de l'étude en comité et à la Chambre du projet de loi .
Je tiens aussi à remercier les députés qui sont membres du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de leurs commentaires, de leurs questions et de leur intérêt. J'apprécie le travail effectué par chacun d'entre eux.
Je tiens à remercier tout particulièrement l'ombudsman fédérale des victimes d'actes criminels, Sue O'Sullivan, des conseils francs qu'elle a prodigués avant et pendant la rédaction du projet de loi . Nous sommes très chanceux de pouvoir compter sur une Canadienne aussi expérimentée, dévouée et compatissante au poste d'ombudsman. C'est avec plaisir que j'ai appris à mieux la connaître au cours des deux dernières années, lors des travaux préparatoires à ce projet de loi. Je la remercie de son excellent travail et je sais que les dispositions du projet de loi les aideront, elle et les membres de son personnel, dans les fonctions qu'ils assument tous les jours. J'aimerais également encourager tous mes collègues à visiter le site Web du bureau de l'ombudsman et à regarder les vidéos qui présentent l'histoire de diverses victimes. Ils verront ce que doivent endurer les victimes à l'heure actuelle pendant les audiences de libération conditionnelle.
Alors que nous examinons à la Chambre le projet de loi à l'étape de la troisième et dernière lecture avant qu'il soit renvoyé au Sénat, je tiens à passer en revue son contenu. Le projet de loi , vise à apporter neuf changements qui permettront de moderniser la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition afin qu'elle puisse mieux protéger et appuyer les victimes de délinquants violents. J'aimerais en présenter un résumé.
Le projet de loi prolongerait les périodes d'examen obligatoire en vue d'une libération conditionnelle. Autrement dit, si un délinquant condamné pour une infraction grave accompagnée de violence se voyait refuser la libération conditionnelle, la Commission des libérations conditionnelles devrait examiner son dossier dans un délai maximum de cinq ans, plutôt que deux, comme c'est le cas actuellement.
Suivant l'annulation ou la révocation de la libération conditionnelle d'un délinquant purgeant une peine d'au moins deux ans pour une infraction accompagnée de violence, la période d'examen par la commission serait plutôt ramenée à un maximum de quatre ans.
La Commission des libérations conditionnelles devrait être sensible au besoin des victimes et de leur famille d'assister à une audience et d'être témoins de la procédure.
Elle devrait aussi tenir compte de toute déclaration des victimes.
La commission serait par ailleurs tenue, sur demande, de communiquer à la victime des renseignements sur la libération conditionnelle, la libération d'office ou la permission de sortir du délinquant, de même que sur le plan correctionnel du délinquant, y compris sur les progrès qu'il fait dans l'atteinte des objectifs qui y sont énoncés.
Il ne faut pas oublier le constable Michael Sweet, qui n'a aucun lien de parenté avec moi, je le rappelle à la Chambre. Il ne faut pas l'oublier parce qu'il a été assassiné brutalement par deux frères qui ont été condamnés à purger une peine pour ce crime terrible et odieux. La famille de Michael Sweet a demandé une chose. Son plaidoyer est simple. Les criminels concernés ont commis leur meurtre en public. Autrement dit, ils ont tué ce mari et père de famille en public. Ils ont subi un procès public. Par conséquent, aux yeux de la famille, la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition devrait être modifiée pour que le public puisse savoir si les délinquants font des efforts pour se réadapter et devenir de bons citoyens.
Cette demande ne me paraît pas exagérée.
Le projet de loi est également très important pour les victimes et les familles qui ont dû vivre une dure épreuve et qui doivent la revivre à cause des règles actuelles. Comme nous avons présenté de nombreux exemples à cet égard, au cours de l'étude du projet de loi, je voudrais faire valoir trois points alors que nous entreprenons cette heure de débat.
Au cours des consultations publiques tenues par le gouvernement partout au pays et l'ayant amené à présenter la Charte canadienne des droits des victimes, dont j'ai déjà parlé, nous avons entendu les gens nous dire très clairement que les victimes de crime souhaitent participer davantage au système de justice pénale. Je pense que le projet de loi répondrait exactement à leur souhait.
Nous savons que nous devons porter une attention particulière aux crimes violents, odieux, répugnants, prémédités et insensés. Je tiens à dire aux députés que, selon moi, le projet de loi s'inscrirait exactement dans cette optique.
Ce sont les victimes des délinquants violents que nous cherchons à aider avec ce projet de loi.
Les statistiques sur les délinquants violents au pays que j'ai citées à l'étape de la deuxième lecture sont alarmantes. Elles sont contenues dans le rapport Sampson de décembre 2007.
Près de 60 % des délinquants qui purgeaient des peines de moins de trois ans, au moment où le rapport a été préparé, avaient des antécédents de violence. Un délinquant sur six avait été associé à un gang ou à une organisation criminelle.
Pour parvenir à des changements véritables et bénéfiques pour les victimes et leur famille, dont les vies ont été bouleversées par un crime violent, nous devons faire deux choses comme il faut: donner aux victimes de crime violent une voix plus forte en leur fournissant de l'aide additionnelle relativement aux audiences de libération conditionnelle; doter la Commission nationale des libérations conditionnelles des outils dont elle a besoin pour l'examen des périodes de détention, y compris l'option de prolonger l'intervalle entre les audiences de libération conditionnelle pour les délinquants violents.
Je répète à mes collègues que nous voulons donner à la Commission des libérations conditionnelles la possibilité de choisir, le pouvoir discrétionnaire et les outils qui lui permettront de savoir, pour chaque cas, quand recourir aux outils que lui donnera le projet de loi.
Encore une fois, j'affirme à mes collègues que c'est exactement ce que fera le projet de loi .
Comme je l'ai précisé plus tôt, pour élaborer un projet de loi bien documenté et bien pensé, mon personnel et moi avons parlé à maintes reprises à l'ombudsman fédérale des victimes d'actes criminels, Mme Sue O'Sullivan, et à ses employés. Le témoignage de Mme O'Sullivan devant le comité permanent a été très convaincant.
Je suis heureux que le projet de loi donne suite à certaines des recommandations contenues dans le rapport de 2013 de Mme O'Sullivan, qui s'intitule « Répondre aux besoins des victimes d'actes criminels au Canada » — en particulier en ce qui a trait au droit des victimes à une bonne communication tout au long du processus, au recours à la technologie pour la présentation des déclarations des victimes aux audiences de la Commission des libérations conditionnelles et à la prise en compte des besoins des victimes dans le processus de libération conditionnelle.
Par ailleurs, quand je vois ce que d'autres instances font en la matière, je crois également que ce projet de loi repose sur des bases solides.
Comme je l'ai fait remarquer au comité permanent, la loi sur les droits des victimes de la Nouvelle-Zélande, instaurée en 2002, constitue un modèle pour le monde. Les dispositions correspondantes de la loi sur la libération conditionnelle de 2002 de la Nouvelle-Zélande garantissent également les droits des victimes, tout comme le propose le projet de loi . Ces dispositions se fondent, elles aussi, sur le respect et le soutien des victimes.
En 2009, le ministère de la Justice de la Nouvelle-Zélande a procédé à une vaste consultation publique afin d'améliorer le soutien aux victimes au sein du système de justice. Il s'est entre autres intéressé à la modernisation, tout comme on le fait dans le projet de loi en proposant le recours à la technologie, notamment la vidéoconférence et l'utilisation des télécommunications pour entendre les déclarations orales produites dans les bureaux régionaux.
Nous nous sommes penchés expressément sur cette question, afin que les victimes puissent se faire entendre au cours du processus et qu'elles et leur famille n'aient pas à revivre une nouvelle fois leur douloureuse expérience. Le projet de loi sur la réforme des mesures visant les victimes d'actes criminels présenté au Parlement de la Nouvelle-Zélande comporte une disposition à cet égard.
Le projet de loi sur la réforme des mesures visant les victimes d'actes criminels comportait également des améliorations au système de notification des victimes, tout comme le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui. Ainsi, au Canada, les victimes auront plus facilement accès aux renseignements concernant les progrès réalisés par les délinquants en ce qui a trait à leur plan correctionnel de même qu'aux documents pertinents.
En plus de la Nouvelle-Zélande, d'autres grandes démocraties occidentales se penchent elles aussi sur ces questions. Le rapport de Mme O'Sullivan et du Bureau de l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels a examiné les lois du gouvernement fédéral et des États américains. Le code de pratique du Royaume-Uni et la directive de 2012 du Parlement européen concernant le soutien et la protection des victimes de la criminalité ont également fait l'objet d'une étude.
Cela montre, encore une fois, que le projet de loi est approprié et qu'il arrive à point nommé.
Avant de terminer, j'aimerais de nouveau souligner les nombreuses heures de travail acharné que les membres de mon personnel ont consacrées à chaque étape de l'étude de ce projet de loi à la Chambre des communes. Je les remercie grandement de leur travail.
J'aimerais conclure là où j'ai commencé lorsque j'ai présenté le projet de loi .
Comme la Chambre le sait, j'ai assisté, à trois reprises, à des audiences de la Commission des libérations conditionnelles du Canada avec des gens de ma circonscription qui ont été victimes de délinquants très violents.
Je parle de délinquants comme Jon Rallo, qui refuse encore aujourd'hui d'admettre qu'il a assassiné sauvagement la soeur, la nièce et le neveu de ma concitoyenne. Le corps du neveu n'a jamais été retrouvé. On croit qu'il a été jeté dans des cours d'eau d'Hamilton.
Ce qui me touche le plus, c'est que, à chaque audience, cette femme qui habite ma circonscription pose la même question à M. Rallo, dans sa déclaration:
Pourquoi as-tu tué notre famille et qu'as-tu fait de ton fils?
Elle n'obtient jamais de réponse. Le délinquant reste de marbre. Il ne manifeste aucun remords. Cet élément a été soigneusement mis en évidence par la Commission des libérations conditionnelles dans sa décision de ne pas lui octroyer la libération conditionnelle totale en 2013.
Cependant, il se pourrait qu'il présente une autre demande de libération conditionnelle l'an prochain, et les membres de la famille pourraient devoir de nouveau présenter des déclarations des victimes et passer par toute la gamme d'émotions qui s'ensuit.
Je pense que je dois mentionner une dernière fois que le sentiment du devoir que ces familles ressentent envers leurs êtres chers qui ont été assassinés les oblige à revivre leur douloureuse expérience, mais nous devons faire tout en notre pouvoir, d'un point de vue législatif et réglementaire, pour les épargner le plus possible.
Ayant assisté moi-même à ces audiences, je peux dire que c'est une expérience des plus terribles pour les victimes. C'est pour cela que je veux faire adopter le projet de loi . Attelons-nous à la tâche.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour appuyer le projet de loi à l’étape de la troisième lecture. Comme je l’ai dit il y a quelques minutes, nous croyons que le projet de loi, dans sa forme modifiée, renforce sensiblement les droits des victimes.
Je voudrais, encore une fois, remercier le député d’ pour les efforts qu’il a déployés afin de présenter à la Chambre ces améliorations aux droits des victimes et de les faire avancer jusqu’à l’étape de la troisième lecture. Il est maintenant très vraisemblable que le projet de loi sera adopté.
Cette mesure législative renferme de nombreuses dispositions clairement avantageuses pour les victimes. En fait, certaines d’entre elles font déjà partie des pratiques courantes du système correctionnel et du système de libération conditionnelle. Nous convenons cependant que c’est une bonne idée d’inscrire ces droits des victimes dans la loi.
Les droits en question comprennent ce qui suit: le droit pour les victimes ou des membres de leur famille d’être présents aux audiences de libération conditionnelle; le droit pour les victimes de voir la Commission des libération conditionnelle tenir compte de leurs déclarations dans sa décision concernant la libération des délinquants; le droit pour les victimes de présenter leurs déclarations par des moyens différents grâce notamment à l’utilisation de la technologie; ainsi que la communication aux victimes des renseignements que la commission a pris en considération. Autrement dit, les victimes ont le droit de voir les faits examinés par la commission afin de comprendre comment celle-ci a pris sa décision.
Il devient en outre obligatoire de fournir aux victimes et à leurs familles la transcription des audiences de libération conditionnelle et de les avertir lorsqu’un délinquant bénéficie d’une permission de sortir ou d’une libération conditionnelle ou d’office.
Ce sont des améliorations, mais nous sommes déçus parce que le gouvernement ne s’est pas montré disposé à aller plus loin au sujet d’une question très importante. Nous avons été surpris par le rejet d’un amendement que nous avons proposé et qui visait à permettre aux victimes de choisir un autre moyen de suivre les audiences de libération conditionnelle sans être obligées d’y assister en personne.
Nous croyons que les victimes ont le droit d’observer ces audiences par vidéoconférence ou téléconférence si elles le préfèrent. Curieusement, la procédure actuelle ne leur permet d’observer les audiences par vidéoconférence ou téléconférence que si le Service correctionnel du Canada leur a interdit d’y assister en personne.
C’est une étrange anomalie des règles. Si les victimes ont proféré des menaces ou causé du désordre et que, par conséquent, le Service correctionnel leur dit de ne pas s’assister aux audiences de libération conditionnelle, elles ont alors le droit de les observer par vidéoconférence ou téléconférence. Nous estimons que ce droit devrait être accordé à toutes les victimes.
Il y a beaucoup de bonnes raisons pour lesquelles une victime peut ne pas vouloir user du droit d’assister en personne à l’audience. Certaines victimes ne veulent pas se trouver dans la même pièce que le délinquant soit par crainte, soit par dégoût.
L’observation à distance permettrait en outre à des victimes qui auraient autrement eu à voyager d’être présentes à une audience. Le délinquant peut avoir été transféré ailleurs dans le pays, de sorte que l’audience peut avoir lieu en Colombie-Britannique alors que la victime vit en Ontario. Si elle pouvait assister à l’audience par vidéoconférence ou téléconférence, elle n’aurait ni à assumer le coût du transport ni à prendre congé de son travail.
Les audiences tenues loin de leur domicile sont devenues un problème pour beaucoup de victimes. Encore une fois, nous croyons que ce serait une importante amélioration de leur permettre d’assister à l’audience par vidéoconférence ou téléconférence.
Nous sommes préoccupés par un aspect du projet de loi. Il s’agit de la disposition que vient justement de mentionner le député d’ dans sa réponse à la question de la secrétaire parlementaire. C’est l’autorisation donnée à la Commission des libérations conditionnelles de prolonger l’intervalle entre les audiences dans le cas des délinquants condamnés pour des crimes graves.
Nous ne voyons aucun inconvénient à cette disposition lorsqu’elle s’applique à des personnes condamnées à la prison à vie. En fait, nous avons justement proposé de modifier le projet de loi à cette fin. Toutefois, la prolongation de la période discrétionnaire entre deux audiences peut, dans le cas des délinquants condamnés à des peines relativement courtes, les décourager de participer aux programmes de réadaptation.
Autrement dit, si on dit à un délinquant que son audience est remise de quatre ans, quel intérêt aurait-il à s’inscrire aux programmes de réadaptation offerts par l’établissement?
Encore une fois, dans le cas de ceux qui purgent une peine relativement courte, cette disposition pourrait sans le vouloir augmenter le nombre de personnes qui sont libérées sans supervision à la fin de leur peine. En d’autres termes, si on leur dit que leur audience est remise de trois ans alors qu’il ne leur reste que trois ans et six mois à purger, ils n’auraient aucun encouragement. Ils ne participeraient pas aux programmes et sortiraient sans la réadaptation nécessaire.
Comment éviter cette situation? Évidemment, nous appuyons le projet de loi parce que nous croyons qu’il serait possible d’éviter cela si la Commission des libérations conditionnelles avait un budget adéquat. La commission serait en mesure d’éviter ces effets pervers.
Toutefois, nous avons une Commission des libérations conditionnelles qui subit actuellement des restrictions financières et qui pourrait donc se voir forcée d’allonger l’intervalle entre les audiences de libération conditionnelle simplement à cause d’un manque de ressources. La commission aura d’autres choses à faire pour se conformer à la loi et si l’intervalle autorisé est allongé, et nous dirons que c’est une question discrétionnaire, cet intervalle sera encore d’autant plus long si la commission n’a pas le financement adéquat. Comme nous l’avons vu très souvent depuis que les conservateurs sont au pouvoir, des services publics très importants sont sous-financés et la Commission des libérations conditionnelles est l’un d’eux.
Enfin, nous demeurons préoccupés par la démarche du gouvernement qui propose des changements importants au Code criminel du Canada et à la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition au moyen de nombreux projets de loi acheminés de différentes façons au Parlement, à des moments différents. À lui seul, le volume de changements apportés au moyen de projets de lois différents qui ont souvent été examinés par des comités différents peut provoquer des erreurs légales et des omissions et avoir ainsi des conséquences inattendues. En effet, certains projets de loi sont renvoyés au comité de la justice, d’autres au comité de la sécurité publique dont je fais partie.
Par exemple, dans le cas du projet de loi , le comité de la sécurité publique n’a pas pu voir le texte du projet de loi d’initiative ministérielle concernant la Charte des droits des victimes, le projet de loi , qui sera renvoyé au comité de la justice dont les membres n’ont pu entendre les témoins qui ont comparu devant le comité de la sécurité publique sur des questions très étroitement liées à ce sujet. Encore une fois, nous croyons qu’il risque d’y avoir un problème parce qu’on a de multiples projets de loi d’initiative parlementaire et d'un projet de loi d’initiative ministérielle qui portent tous sur les droits des victimes mais qui sont traités de façon différente au Parlement et à des moments différents.
À cause de cette approche au coup par coup, il arrive que certaines questions importantes ne soient jamais soumises à la Chambre. Je pense notamment aux besoins des victimes qui ne concernent pas le système judiciaire.
Il est certes important d’améliorer les droits des victimes dans le système judiciaire. Comme je l’ai dit, nous avons appuyé des projets de loi comme le projet de loi et nous appuyons celui dont nous débattons aujourd’hui pour cette raison. Toutefois, les victimes ont d’autres besoins importants, qu’il s’agisse notamment d’indemnités pour les pertes subies, d’une aide financière lorsqu’elles doivent s’absenter du travail, de counseling ou d’une aide pour absorber d’autres dépenses nécessaires pour reprendre une vie normale. Or, ni le projet de loi ni le projet de loi Bill ne répondent à cette question et le projet de loi , la Loi sur la Charte des droits des victimes, laisse entendre qu’il suffit simplement d’élargir les droits des victimes au dédommagement.
Le problème que nous percevons de ce côté-ci de la Chambre tient à ce que, malheureusement, très peu de victimes pourront obtenir quelque chose du processus de dédommagement parce que, évidemment, la plupart des délinquants ont peu de ressources. C’est ce que j’ai essayé de faire valoir hier soir au cours du débat de fin de soirée sur la Charte des droits des victimes. Lorsque j’ai essayé de faire comprendre qu’il fallait discuter d’une meilleure solution de rechange, une solution qui permettrait peut-être de traiter toutes les victimes équitablement et également, on a rejeté mon idée sans ménagement. C’est peut-être l’heure tardive qui a amené certains de l’autre côté de la Chambre à réagir vivement, mais cela montre bien l’inconvénient qu’il y a à traiter ces dossiers à la petite semaine.
Je voulais faire comprendre brièvement que ce dont nous avons vraiment besoin, c’est d’un leadership fédéral en faveur d’un plan d’indemnisation adéquat mis en place au moyen d'un fonds d’indemnisation des victimes d’actes criminels. Les conservateurs essaient de se débarrasser de la question en disant qu’elle relève des provinces. Or, une province, Terre-Neuve-et-Labrador, et tous les territoires n’ont aucun programme de la sorte et les fonds d’indemnisation des neuf autres provinces ont des plafonds très bas pour les sommes pouvant être versées aux victimes. Dans certains cas, la somme maximale ne dépasse pas 5 000 $. Or, on ne va pas bien loin avec 5 000 $ pour couvrir des frais comme une perte de revenu.
Comme je l’ai déjà dit, aucun parti à la Chambre ne détient le monopole des préoccupations à l’endroit des victimes, mais nous avons parfois des approches différentes pour régler le problème. Nous appuyons les efforts déployés pour élargir les droits des victimes dans le système judiciaire, mais nous croyons que les victimes ont autres besoins qui nécessitent autant d’attention. Nous avons également toujours fait valoir que l’une des choses les plus importantes que nous pouvons faire à la Chambre est d’adopter des programmes et de veiller à ce que les programmes correctionnels ne contribuent pas à augmenter le nombre de victimes. Or, il est important d’avoir un système correctionnel bien financé pour cela.
Nous cherchons donc à trouver un juste équilibre dans notre approche vis-à-vis de la sécurité publique, une approche qui nous permettra d'avoir des milieux de vie plus sûrs en mettant en place à la fois un système punitif et un système de réadaptation adéquats.
Le temps qui m’est accordé achève, et j’aimerais conclure en réitérant l’appui des néo-démocrates à un renforcement des droits des victimes dans le système judiciaire. Toutefois, j’exhorte tous les députés à réfléchir à l’autre question importante, ce dont les victimes ont besoin, soit des programmes bien financés pour les aider à reprendre leur vie en main.
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Monsieur le Président, je félicite le député d' d'avoir présenté cette mesure législative et de l'avoir menée jusqu'à cette étape. Je m'attends à ce que le projet de loi soit adopté à la Chambre. Le Parti libéral va l'appuyer à cette étape-ci.
Je veux revenir sur quelques remarques formulées par le député néo-démocrate qui vient de s'exprimer. Il a dit que certains amendements — de très bons amendements selon moi — proposés par des députés de l'opposition n'avaient pas reçu l'attention qu'ils méritaient au comité.
Je suis d'accord avec le député que le recours aux vidéoconférences pour les victimes était une demande raisonnable. Cette mesure permettrait de réduire les coûts et elle épargnerait aux victimes le stress de devoir être dans la même salle que le contrevenant. Rejeter cet amendement était une erreur.
Le député a aussi fait valoir un autre point sur lequel je ne vais pas non plus m'étendre, à savoir que la sécurité publique doit primer. Si, en raison de la période plus longue entre les audiences, les contrevenants ne peuvent pas participer à un programme de réhabilitation, cela pose un dilemme du point de vue de la sécurité publique. En effet, cette situation pourrait accroître les risques de récidive lorsque les contrevenants réintègrent la société.
Cela dit, puisque le principal élément de la mesure législative ne serait pas touché — à savoir le pouvoir discrétionnaire de la Commission des libérations conditionnelles —, nous avons l'intention d'appuyer le projet de loi.
L'objectif de l'auteur, qui est de s'assurer que l'on tienne compte des victimes d'actes criminels, demeure. Cet objectif était le fondement d'initiatives libérales antérieures. Il a été en lumière dans l'Énoncé des principes de justice fondamentaux pour les victimes d'actes criminels de 2003, qui avait été négocié entre les gouvernements fédéral et provinciaux.
Le problème de ce projet de loi et d'un grand nombre d'initiatives parlementaires des ministériels concernant la sécurité publique, c'est la mesure dans laquelle le gouvernement, par l'entremise des avocats du ministère de la Justice, a dû intervenir pour l'amender afin qu'il respecte la loi et la Constitution.
Le problème commence entre autres avec les déclarations faites au début, lorsque le projet de loi a été présenté à la Chambre. C'est ainsi que je vois les choses. La mesure législative a été présentée et elle a été renvoyée au comité. Des témoins sont venus s'exprimer devant le comité sur le projet de loi original. Ils appuyaient la mesure originale parce qu'elle renfermait des propositions très précises relativement aux droits des victimes. Une fois les audiences terminées et les témoins repartis — j'ai fait la même remarque au sujet d'autres projets de loi — les avocats du ministère de la Justice ou de Sécurité publique Canada sont intervenus et ont apporté plusieurs amendements du gouvernement qui, selon moi, ont modifié sensiblement le projet de loi. Il s'ensuit que celui-ci ne correspond plus exactement à la mouture originale présentée au début par son auteur.
Même à l'étape du rapport, le gouvernement a essayé de remanier le projet de loi afin de le rendre plus conforme à ce qui est légalement acceptable. J'ai fait le compte, et le gouvernement a présenté et fait adopter neuf amendements pour un projet de loi qui ne comptait initialement que sept articles. Ces modifications visaient à faire en sorte que la mesure législative respecte les exigences légales de toute loi.
Par exemple, le projet de loi dont la Chambre est saisie renforce la notion selon laquelle l'obligation de divulguer aux victimes certains renseignements relatifs aux délinquants qui est faite tant au Service correctionnel du Canada que, dans ce cas-ci, à la Commission des libérations conditionnelles n'est pas une obligation illimitée. Le pouvoir discrétionnaire de la Commission des libérations conditionnelles a été conservé dans la loi et dans le projet de loi .
Un autre problème qui se pose est la nature contradictoire des projets de loi d'initiative parlementaire des ministériels par rapport au programme de répression de la criminalité du gouvernement. J'ai d'ailleurs soulevé à la Chambre et au comité ce problème de la confusion engendrée par les projets de loi des ministériels. Je ne comprends pas pourquoi — et mon collègue y a aussi fait allusion — on n'assure pas une meilleure coordination avec le gouvernement concernant les mesures législatives qui sont présentées.
Pourquoi le n'intervient-il pas concrètement pour coordonner les projets de loi d'initiative parlementaire afin d'éviter les intérêts divergents et de réduire le risque qu'une mesure législative soit invalidée par une cour supérieure.
Le principe qui sous-tend le projet de loi était de réduire le nombre d'audiences de la Commission des libérations conditionnelles auxquelles les victimes devraient assister. Les témoins qui ont comparu devant le comité de la sécurité publique ont insisté sur l'importance de cette mesure législative pour éviter le plus possible que les victimes aient à revivre leur douloureuse expérience.
Il y a une chose que la Chambre doit comprendre, à juste titre d'ailleurs. Au comité, des témoins nous ont relaté des histoires très tristes. Ils nous ont dit que lorsqu'ils doivent préparer une déclaration des victimes et se présenter à une audience de la Commission des libérations conditionnelles, parfois presque sans préavis, et qu'ils sont tenus de le faire tous les deux ans, cela les oblige, en tant que victimes, à revivre encore une fois leur douloureuse expérience.
Comme les députés l'apprendront un peu plus tard en écoutant mon discours, on aurait dit que le projet de loi avait pour objectif de faire passer cette période de deux ans à cinq ans, mais ce n'est pas du tout le cas. Il se pourrait que cette période soit de cinq ans, mais elle pourrait aussi être de deux ans. Cette décision est laissée à la discrétion de la Commission des libérations conditionnelles.
Comme je l'ai souligné plus tôt, ce qui m'inquiète, c'est que les victimes qui ont témoigné au comité pensaient bel et bien qu'il était question d'une période de cinq ans. Ce n'est plus le cas. Ce pourrait être deux ans, ou cinq ans, ou encore quatre ans. C'est la Commission d'appel qui décide. On avait dit que c'était là l'objectif du projet de loi, mais ce qui avait été annoncé ne s'est pas concrétisé.
Par ailleurs, il existe aussi une contradiction et je tiens à la signaler. Le principe du projet de loi était d'accroître le nombre d'audiences de libération conditionnelle liées aux sorties avec escorte. Cela signifie donc que les victimes devraient se présenter à d'autres audiences.
D'une part, nous sommes saisis d'une mesure législative qui vise à restreindre le nombre des audiences de la Commission des libérations conditionnelles. D'autre part, il existe un autre projet de loi qui va à l'encontre de la mesure législative dont nous sommes saisis puisqu'il vise à accroître le nombre d'audiences.
Les victimes et les organisations qui les représentent doivent se poser une question très simple. Puisque les députés ministériels se consultent, pourquoi ne coordonnent-ils pas ces mesures de façon concrète pour que nous puissions mettre en oeuvre une stratégie globale dont les différents aspects s'harmonisent, au lieu d'entrer en conflit?
Je terminerai mon intervention en parlant d'un aspect qui m'inquiète en lien avec ce processus. Lorsqu'un projet de loi est présenté, il prévoit certaines choses. Ensuite, lorsque les témoins que nous avons entendus rentrent chez eux, les avocats du ministère de la Justice modifient le projet de loi. Nous nous retrouvons donc avec un projet de loi assez différent qui ne permet pas d'atteindre les objectifs qui avaient été annoncés au départ par les députés conservateurs d'arrière-ban. Cela fait plusieurs fois qu'une telle situation se produit.
Cela dit, le projet de loi comporte de bons éléments. Il constitue un pas dans la bonne direction, et ultimement, nous l'appuierons. Cependant, je tiens à dire aux victimes qu'il est tout à fait différent de ce qu'on nous avait annoncé au départ.
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Monsieur le Président, je suis ravie de parler du soutien indéfectible du gouvernement envers les victimes d'actes criminels au pays.
Les députés savent que nous avons récemment fait un pas de géant dans ce dossier en présentant le projet de loi . Ce projet de loi élaboré de manière à répondre aux préoccupations de longue date des victimes permettrait, pour la première fois, d'inscrire dans la loi quatre droits fondamentaux: le droit à l'information, le droit à la participation, le droit à la protection, et le droit au dédommagement.
Par ailleurs, bon nombre des préoccupations exprimées auparavant par les partis de l'opposition ont été prises en compte dans ce projet de loi. Ce projet de loi est aussi une mesure sans précédent, car il changerait la façon dont le système de justice pénale interagit avec les victimes d'actes criminels. La Charte des droits des victimes viserait simplement — mais de manière significative — à faire en sorte que les victimes aient davantage leur mot à dire au sein du système de justice pénale. Nous sommes reconnaissants de l'appui manifesté à l'égard de ce projet de loi, et nous avons hâte de poursuivre le débat sur les nombreux avantages qu'il propose.
Toutefois, nous sommes ici aujourd'hui pour discuter du projet de loi , Loi sur l'équité à l’égard des victimes. C'est un autre exemple du soutien indéfectible du gouvernement envers les victimes d'actes criminels. Cette mesure s'ajouterait aux mesures importantes que nous avons déjà mises en place à cet égard, y compris la Charte des droits des victimes, et à de nombreuses autres initiatives que nous avons prises depuis notre arrivée au pouvoir en 2006.
Nous avons décidé non seulement d'établir la Stratégie fédérale d'aide aux victimes et de la financer de façon permanente, mais aussi d'adopter plusieurs mesures législatives pour renforcer le processus de libération conditionnelle et aider les victimes à se faire entendre davantage. Grâce à la mise en place, en 2012, de la Loi sur la sécurité des rues et des communautés, nous avons inscrit dans la loi le droit des victimes de faire une déclaration lors des audiences de libération conditionnelle, et nous avons fait en sorte que Service correctionnel Canada communique en temps opportun des renseignements pour les victimes au sujet du transfert d'un délinquant.
De plus, nous avons mis en place des mesures pour que la Commission des libérations conditionnelles puisse prendre une décision — sauf dans certaines circonstances — même lorsqu'un délinquant retire sa demande de libération conditionnelle dans les 14 jours précédant la date prévue pour l'audience. Avant que nous apportions ces changements, une victime pouvait subir le désagrément de se rendre à une audience qui n'allait même pas avoir lieu.
Le projet de loi respecte aussi la promesse du gouvernement, qui s'est engagé à veiller sur la sécurité des Canadiens et de leur famille. Nous avons toujours à coeur de lutter contre la criminalité et de créer un système de justice efficient et équitable. Notre gouvernement fait constamment passer les intérêts des victimes avant ceux des criminels. J'espère que les députés d'en face commenceront à appuyer ces mesures importantes. Je suis d'ailleurs heureuse d'entendre aujourd'hui que les deux partis appuieront ce projet de loi.
J'aimerais féliciter encore une fois le député d', qui a travaillé avec acharnement afin que cette importante mesure législative puisse être présentée.
Comme le savent le députés, des amendements ont été adoptés à l'étape du rapport. Nous sommes persuadés d'avoir maintenant entre les mains le meilleur projet de loi qui soit pour défendre les intérêts des victimes. Nous remercions les députés d'avoir contribué à mener le projet de loi jusqu'au stade où il se trouve aujourd'hui.
Voyons maintenant de quelle façon cette mesure moderniserait la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition et aiderait les victimes.
Regardons tout d'abord les modifications que nous proposons d'apporter à la fréquence des examens obligatoires concernant la libération conditionnelle des délinquants reconnus coupables de meurtre ou d'une autre infraction avec violence. À l'heure actuelle, quand un délinquant se voit refuser la libération conditionnelle, la Commission des libérations conditionnelles du Canada doit, en vertu de la loi, réexaminer son cas tous les deux ans. Le projet de loi ferait passer cette période à cinq ans.
Nous proposons également d'allonger la période entre les examens obligatoires en cas d’annulation ou de cessation de la libération conditionnelle d’un délinquant condamné pour une infraction accompagnée de violence pour laquelle il purge une peine d’au moins deux ans. Nous proposons que la Commission des libérations conditionnelles procède au réexamen du cas dans les quatre ans qui suivent la date d’annulation ou de cessation, puis tous les cinq ans.
En quoi ce changement aiderait-il les victimes? N'oublions pas que plusieurs d'entre elles participent aux audiences. Si on y pense un instant, on peut imaginer toute l'anxiété et la détresse que peut éprouver une victime à l'approche d'une audience. C'est pourquoi il est préférable d'espacer davantage ces audiences. Il est raisonnable de laisser aux victimes davantage de temps pour rebâtir leur vie et se remettre de leurs épreuves. Cet effet positif a été démontré, et c'est un changement que nous pouvons mettre en place pour le bien des victimes. Lors de l'examen en comité, des victimes nous ont expliqué qu'elles choisissaient d'assister aux audiences pour honorer la mémoire de l'être cher disparu. Ce changement était l'un des plus importants à leurs yeux.
Le projet de loi obligerait aussi la Commission des libérations conditionnelles à prendre d'autres dispositions afin de mieux répondre aux besoins des victimes.
Par exemple, la Commission des libérations conditionnelles serait tenue de fournir aux victimes et à leurs proches un moyen d'assister aux audiences à distance si elles n'ont pas été autorisées à y assister en personne. Dans le même ordre d'idée, la mesure législative obligerait la commission à tenir compte des déclarations des victimes, surtout lorsqu'elle se penche sur les mesures à prendre pour les protéger. Puisque le gouvernement a écouté les victimes, nous savons que bon nombre d'entre elles veulent que l'on tienne davantage compte de ce qu'elles ont à dire pendant ce processus. C'est ce que ces modifications permettraient justement de faire.
Enfin, le projet de loi ferait en sorte que la commission serait tenue de fournir davantage de renseignements aux victimes. C'est important parce que, encore une fois, bien des victimes nous ont dit qu'elles ressentent le besoin d'obtenir divers renseignements au sujet des délinquants. Grâce au projet de loi, certains renseignements pourraient être communiqués si c'est justifié dans les circonstances. Par exemple, les transcriptions des audiences de libération conditionnelle seraient fournies aux victimes, mais on y retirerait les renseignements sur les tiers et les portions d'audience tenues à huis clos. De façon semblable, si la victime en fait la demande, on pourrait lui fournir dans les 14 jours précédant la remise en liberté du délinquant des renseignements sur la date, l'endroit et les conditions de la libération conditionnelle, de la libération d'office ou de la permission de sortir, mais seulement s'il est certain que la sécurité du public ne serait pas compromise.
Bref, le projet de loi améliorerait le processus de libération conditionnelle pour le bien des victimes, car il serait plus humain et mieux adapté. Je suis fière du bilan du gouvernement, car il appuie les victimes et leurs proches au sein du système de justice pénale. Notre objectif est à la portée de la main. Notre gouvernement passe à l'action. Nous avons écouté les victimes, leurs proches et ceux qui les défendent. Nous les avons consultés directement, et nous avons tenu compte de leurs inquiétudes dans le projet de loi et dans les autres mesures législatives que nous avons présentées. Nous les avons écoutés, et nous avons fait ce qui s'imposait en adoptant la Stratégie fédérale d’aide aux victimes et la , et en présentant la et le . Ce projet de loi nous aiderait à continuer sur cette voie et à faire un pas de plus en vue de l'instauration d'un système qui aide les victimes à guérir et à se refaire une vie.
Je remercie encore une fois les députés d'en face pour leur appui, et j'incite tous les autres députés à appuyer cette importante mesure législative.
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Monsieur le Président, je suis vraiment contente de prendre la parole encore une fois sur le projet de loi . Je le considère très important, et je suis heureuse qu'on ait eu le temps d'en discuter en comité. J'aimerais remercier mon collègue conservateur d'avoir déposé ce projet de loi.
C'était très intéressant de recevoir des témoins en comité. On a reçu entre autres des victimes qui ont été malheureusement touchées par ce qui passe actuellement par rapport à la Commission des libérations conditionnelles et au fonctionnement des audiences de libération conditionnelle. En fait, on a beaucoup entendu parler de leurs cas très personnels, et c'était des moments assez touchants en comité. On a eu aussi l'occasion de recevoir l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels, Sue O'Sullivan. Elle est venue témoigner encore une fois et a apporté un éclairage à sa façon. Ce fut grandement apprécié.
Le seul témoin qu'on aurait dû avoir et qu'on n'a pas eu la chance d'avoir, c'est un représentant de la Commission des libérations conditionnelles. La commission n'a pas pu témoigner malheureusement. C'est extrêmement triste parce que c'est la commission qui devra mettre en oeuvre le projet de loi et se plier aux nouvelles exigences qui seront introduites dans le Code criminel. Le témoignage de la commission nous a beaucoup manqué dans ce débat. Si j'ai quelque chose à reprocher à nos séances de comité ou à la façon dont on a fonctionné, c'est de ne pas avoir eu le témoignage de la Commission des libérations.
Comme l'a mentionné mon honorable collègue , on a présenté un amendement que les conservateurs ont refusé. J'ai été assez surprise de cela. On a proposé un amendement voulant que les victimes puissent assister aux audiences des libérations conditionnelles d'une autre façon qu'en personne. Il y a différentes raisons à cela. C'est entre autres parce que les victimes ne veulent parfois pas se retrouver dans la même pièce qu'un agresseur ou un détenu, ou qu'elles doivent voyager. Le déplacement peut parfois se faire d'un bout à l'autre du pays. Par exemple, si la détenue est une francophone, elle peut se retrouver à Joliette, parce qu'il n'y a pas beaucoup de prisons pour femmes. Le lieu de résidence des victimes peut être à Vancouver ou au Nouveau-Brunswick. En outre, les victimes peuvent être appelées à effectuer beaucoup de déplacements.
On a donc essayé de présenter un amendement complètement raisonnable pour régler cette situation. On proposait que les victimes aient la possibilité d'assister à ces audiences par vidéoconférence ou téléconférence. L'amendement a été refusé par les conservateurs.
Cela m'a surprise, d'autant plus que Sue O'Sullivan, ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels et un de nos témoins, a dit au comité:
Nous recommandons que toutes les victimes et les membres de leur famille qui désirent assister à une audience de libération conditionnelle aient le choix de la manière dont ils y assisteront. Ils peuvent y assister en personne, ils peuvent aussi y assister par vidéoconférence ou par un autre moyen technologique.
D'autres témoins ont parlé dans la même veine, mais je ne veux pas passer trop de temps là-dessus. On a décidé d'aller dans le sens de l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels et des témoins entendus en comité. Les conservateurs s'y sont malheureusement opposés. C'est une lacune dans le projet de loi qu'on aurait pu aborder plus tôt dans le débat.
Le projet de loi répond aussi à certaines recommandations de l'ancien ombudsman des victimes d'actes criminels et à beaucoup de recommandations faites par Mme O'Sullivan concernant le droit des victimes d'assister à des audiences de libération conditionnelle. On est content de voir ça.
Au NPD, on est en faveur de l'amélioration des droits des victimes. On considère que c'est très important. L'amélioration de ces droits passe par plusieurs canaux.
Les néo-démocrates soutiennent la participation accrue des victimes au processus de libération conditionnelle. C'est extrêmement important.
Nous appuyons bon nombre des recommandations de l'ancien ombudsman et de la nouvelle ombudsman, et nous travaillons à l'amélioration de la sécurité de nos collectivités. Une des façons d'y parvenir est de mettre en place un processus de libération conditionnelle permettant aux personnes de réintégrer de manière sécuritaire la société, afin de réduire la victimisation.
Cela m'amène à mon prochain argument. C'est beau, tout ce qu'on présente ici, et c'est aussi beau de voir que le gouvernement a déposé une Charte canadienne des droits des victimes. Cependant, chaque témoin en comité nous dit que la réduction de la victimisation passe par la réhabilitation, par des programmes et par de l'investissement dans nos prisons. Nous devons mettre sur pied de bons programmes et nous assurer de ne pas libérer des détenus sans qu'ils soient réhabilités et prêts à réintégrer la société.
Réduire la victimisation, c'est aussi adopter de bonnes politiques en matière de sécurité publique. À cet effet, Sécurité publique Canada concentre ses efforts pour rejoindre les jeunes de 5 ans à 18 ans et s'assurer qu'ils n'entrent pas dans le cercle vicieux de la criminalité et des gangs de rue.
Le gouvernement doit mettre ses culottes — j'aime beaucoup cette expression — et adopter des mesures en matière de sécurité publique. Il ne doit pas couper dans les services essentiels comme la réhabilitation de nos détenus. Il est essentiel d'investir dans notre jeunesse pour qu'elle ne tombe pas dans le cercle vicieux de la criminalité.
Parmi les témoins entendus en comité, Mme Arlène Gaudreault, de l'Association québécoise Plaidoyer-Victimes, qui fait un travail incroyable au Québec, déplorait le fait qu'on n'ait pas eu assez de temps pour étudier un pan du droit des victimes aussi important que celui d'assister aux audiences de libération conditionnelle. Elle avait d'ailleurs fait beaucoup de recommandations lors de son témoignage. Elle considère qu'on n'a malheureusement pas eu assez de temps pour proposer des amendements ou les mettre en place. Je tenais à ce que Mme Gaudreault soit entendue aujourd'hui dans ce débat.
Le projet de loi est beau sur papier, mais sa mise en place coûtera de l'argent. On devra déplacer des gens pour qu'ils assistent à des audiences de libération conditionnelle. Malheureusement, les conservateurs ont voté contre notre amendement visant à le faire par vidéoconférence ou par d'autre moyens technologiques. De plus, puisqu'il s'agit d'un changement dans le processus, il faudra prévoir des fonds additionnels.
J'espère que le gouvernement conservateur va suivre ces recommandations. La secrétaire parlementaire était très en faveur de ce projet de loi, mais franchement, le gouvernement conservateur doit y mettre les sous.
Je comprends qu'on a fait d'importantes compressions budgétaires dans tous les ministères, notamment au sein du ministère de la Sécurité publique. Toutefois, si on veut mettre en place un processus pour les victimes, on doit passer de la parole aux actes et investir l'argent nécessaire, en vue d'assurer un bon service aux victimes, parce qu'elles le méritent. Elles ont assez souffert et méritent qu'on leur offre un service adéquat.
Je réitère que je vais appuyer le projet de loi de mon collègue d'en face avec plaisir. Je suis aussi très heureuse de dire qu'au NPD, sont sommes pour un processus juste et équitable pour les victimes.
Il est très important de passer par la réhabilitation et par la réinsertion pour qu'il y ait moins de victimes et pour que nos collectivités et nos communautés soient plus sécuritaires pour toutes et pour tous.