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Monsieur le Président, aujourd'hui, je tiens à poursuivre ma réponse au discours du Trône, que j'ai débutée hier. J'évoquais un mot qui était exempt du discours, « région ». Malheureusement, au moment où j'évoquais la Route blanche, cette réalité de milliers de gens de ma circonscription, j'ai été témoin de rires à peine voilés venant des rangs du gouvernement. Dans les circonstances actuelles, c'est-à-dire à la Chambre, ces rires pourraient être qualifiés d'obscènes.
Peut-être devrais-je renchérir, car cela témoigne du malaise provoqué par le mot « région », qui ne m'apparaît pas avoir la cote. Faut-il rire du fait de devoir parcourir des centaines de kilomètres en motoneige sur des routes de neige ou d'eau, faute de route transcanadienne? Faut-il rire des femmes qui tolèrent la violence car, dans les villages où elles demeurent, comme à Fermont, il n'y a pas assez de logements pour qu'elles puissent se libérer, et qui doivent donc avoir un autre conjoint pour avoir une autre maison?
Je mentionnerai les travailleurs saisonniers, puisqu'il faudra en parler au moment où on abordera la question de la réforme de l'assurance-emploi. Un seuil de 360 heures n'est pas suffisant pour ces travailleurs dont la réalité est autre.
D'autre part, n'oublions pas les enfants autochtones disparus sur la Basse-Côte-Nord et que l'on n'arrive pas à retrouver, les corps étant partis en avion. Je rappelle qu'il n'y a pas de route, mais seulement une route blanche. Je pourrais aussi parler de collets à lièvre ou du fait de manger du loup marin, pourquoi pas?
Ma région, la Côte-Nord, n'est pas folklorique, elle est, tout simplement. En se moquant d'un élu pendant son discours, on se moque de ses électeurs et on affaiblit la démocratie.
Maintenant que j'ai traité de la question des rires qui ne mènent à rien, sinon qu'à une scission bien infertile entre urbanité et ruralité et à un discrédit de certains élus, à mon humble avis, peut-être pouvons-nous devenir députés et porter à l'attention du gouvernement, toujours bien humblement, une perspective régionaliste des aspects du discours du Trône.
J'ai évoqué le mot « région », auquel j'ajouterai celui de « colonie ». Soit, on le répète souvent, nous sommes au XXIe siècle. Or il me semble que, dans un siècle de postcolonialisme, les régions sont encore perçues comme des colonies. Nous devons nous justifier d'habiter dans des circonscriptions qui ont la taille de véritables États. Nous devons justifier le fait de vouloir occuper le territoire, ce qui ne se limite pas à exploiter la terre, la mer et la forêt. Il s'agit aussi d'assurer le développement du territoire sur les plans social, culturel et économique, c'est-à-dire humain.
Le désengagement n'est autre qu'un désaveu de la population de ce territoire, celle qui veut vivre même s'il n'y a pas de salle de cinéma de répertoire ou de cuisine fusion. Si on veut parler de développement économique, cessons de penser les régions comme n'étant rien de plus qu'une immense réserve de ressources où puiser sans vergogne, sans plus, parce qu'il faudrait oser se déstabiliser, créer et aller au-delà des certitudes...
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole cet après-midi avec le député d'.
C'est un grand plaisir pour moi d'intervenir pour la première fois à la Chambre depuis mon élection en octobre. Je tiens à personnellement remercier ma famille, mon épouse depuis 38 ans, Ann, ma fille Courtney et mon fils Geoff. Ils ont tous beaucoup contribué à ma campagne. Je devrais ajouter que notre fille a donné naissance à notre premier petit-enfant, une fille nommée Avery, durant la campagne électorale; la campagne était donc plutôt mouvementée. Comme le savent les députés, nous avons tous besoin de l'appui de notre famille; la mienne m'a certainement appuyé durant les 78 jours de la campagne.
J'aimerais également remercier mon équipe de campagne qui, comme bien d'autres, a consacré beaucoup de temps à faire en sorte que leur candidat se fasse élire.
J'ai passé ma vie à servir le public. J'étais commentateur sportif dans la ville de Saskatoon pendant près de 40 ans. Ma précédente carrière m'aide à m'acquitter plus efficacement de mes fonctions de député. J'ai siégé pendant de nombreuses années à des conseils d'administration d'organismes à but non lucratif comme KidSport et le YMCA, ainsi que l'alliance du tourisme sportif. J'ai également travaillé pour de nombreux organismes de financement et fait partie d'un certain nombre de fédérations sportives provinciales et nationales.
Au cours des neuf dernières années et demie, j'ai siégé au conseil scolaire de Saskatoon. Il s'agit de la plus grande division scolaire de la province. Elle sert plus de 25 000 élèves. J'ai aussi été élu représentant public urbain du comité exécutif de l'Association des conseils scolaires de la Saskatchewan, qui représente des villes comme Saskatoon, Regina et Lloydminster.
Comme nous le savons tous, l'éducation est en train de changer. L'année dernière, notre division scolaire a conclu un partenariat historique avec la nation dakota de Whitecap. Des enseignants de notre division scolaire travaillent sur la réserve et suivent le programme d'éducation de la Saskatchewan, qui favorise l'épanouissement scolaire des élèves. Ce programme a aussi été parrainé en partie par le gouvernement fédéral. Bien que les élèves demeurent sur la réserve pendant leurs premières années d'apprentissage, ils seront transférés dans les villes lorsque viendra le temps de poursuivre leurs études dans une école intermédiaire. En fait, on construit actuellement, dans ma circonscription, une nouvelle école qui accueillera ces élèves en 2017.
Environ 93 % de ma circonscription, Saskatoon—Grasswood, se trouve en région urbaine — il s'agit de la ville de Saskatoon — , alors que le reste se trouve en région rurale. La municipalité rurale de Corman Park représente la partie sud de la circonscription. On y trouve des exploitations agricoles, des entreprises et des superficies cultivées.
Saskatoon—Grasswood a connu une croissance extraordinaire au fil des années, peut-être plus que nulle part d'autre en Saskatchewan. Deux nouvelles subdivisions énormes, Stonebridge et Rosewood, sont apparues. La circonscription est devenue un moteur économique important pour la ville, et compte maintenant environ 250 000 habitants.
Les infrastructures destinées aux collectivités en croissance sont toujours une grande priorité. L'ancien gouvernement a su relever ces défis en construisant le pont Sud, qui relie notre collectivité d'est en ouest. Plus de 90 millions de dollars des fonds fédéraux destinés aux infrastructures ont été consacrés à ce projet. On parlait du projet du pont Sud depuis près de 100 ans dans la ville. Comme la rivière Saskatchewan Sud traverse notre ville, les ponts et les routes sont nécessaires, et nous en aurons besoin d'autres encore.
L'ancien gouvernement avait très bien collaboré avec notre ville pour préparer l'avenir, notamment en engageant plus de 57 millions de dollars dans la construction du pont Nord. J'ajouterais également que par l'entremise du Fonds PPP, le gouvernement précédent a consacré 43 millions de dollars supplémentaires au nouveau centre municipal des opérations, qui est en construction dans la ville de Saskatoon.
Le Fonds fédéral de la taxe sur l'essence a été très utile à la Saskatchewan et à la ville de Saskatoon. Il a permis d'injecter plus de 12 millions de dollars dans la ville chaque année depuis 2011.
Saskatoon est reconnue comme la « ville carrefour ». Elle se situe à peu près au milieu de la province. Elle est très importante pour les secteurs lucratifs de la potasse, de l'uranium, du pétrole et du gaz et de la foresterie, en plus de la communauté agricole autour de la ville.
Le secteur manufacturier contribue considérablement à l'emploi, car il fournit l'équipement nécessaire à l'exploitation minière et à l'industrie agricole. Pourtant, le discours du Trône est muet au chapitre de l'agriculture.
J'ai récemment assisté au salon de la production agricole tenu au centre Prairieland Park. C'est la plus grosse foire agricole organisée en Saskatchewan en hiver. On n'y a guère manifesté d'optimisme à l'endroit du gouvernement fédéral étant donné qu'il n'est pas question de l'agriculture dans le discours du Trône. Des entreprises comme PotashCorp, dont le siège social se trouve à Saskatoon, attendent des signaux et des directives de la part du gouvernement fédéral. Comme la question de l'agriculture n'a pas été mentionnée, personne ne s'est étonné que l'entreprise annonce la fermeture de sa mine au Nouveau-Brunswick au début du mois, mettant ainsi au chômage plus de 400 personnes.
Saskatoon—Grasswood compte le plus grand nombre de personnes âgées de la province. Au cours de la campagne électorale, nous avons rencontré beaucoup de groupes d'aînés. Ils étaient ravis de notre intention de hausser le plafond de contribution au compte d'épargne libre d'impôt et se réjouissaient des avantages du fractionnement du revenu, deux excellentes innovations du gouvernement précédent. Malheureusement, le discours du Trône a bien peu à proposer aux électeurs âgés de Saskatoon—Grasswood.
Notre circonscription a accueilli à bras ouverts des immigrants ainsi que des réfugiés. Nos voisinages ont certainement changé au fil des ans. En fait, notre circonscription compte un grand nombre de musulmans. Ils nous ont apporté un appui formidable, à moi et à l'équipe de ma campagne électorale, ainsi qu'à notre parti et à la circonscription. De plus, le groupe musulman Ahmadiyya est en train de construire une nouvelle mosquée dans la circonscription de Saskatoon—Grasswood.
Je dois ajouter que notre circonscription abrite le Western Development Museum. Tous les étés, nous tenons ce que nous appelons des « journées du patrimoine » pour mieux faire connaître à la population la vie difficile que menaient nos ancêtres. Je suis honoré d'être le porte-parole adjoint au Patrimoine canadien.
Nous avons aussi hâte de voir comment le Fonds Canada 150 sera mis en oeuvre pour les fêtes du 150e anniversaire du Canada, en 2017. Notre gouvernement avait prévu 500 000 $ pour l'amélioration de structures de terrains de jeux et 300 000 $ pour aider l'organisme White Buffalo Youth Lodge. Le gouvernement précédent a joué un rôle très important dans notre patrimoine, dans la ville et la province. En fait, nous construisons actuellement un nouveau musée d'art à Saskatoon dans le cadre d'un partenariat conclu avec la province, la ville et les intervenants communautaires. La somme de 13 millions de dollars provenant du Fonds Chantiers Canada a été consacrée à ce projet. Le musée ouvrira ses portes très bientôt.
Enfin, nous voulons tous observer un mode de vie sain. Comme j'ai travaillé dans le domaine des sports la majeure partie de ma vie, je m'en voudrais de ne pas mentionner que Saskatoon—Grasswood possède cinq parcours de golf. Nous avons une piste de curling, un centre aquatique et deux patinoires intérieures privées, dont une réservée aux personnes âgées de 50 ans et plus qui peuvent venir y jouer au hockey à leur guise. Nous espérons voir un jour un site d'activités hivernales au parc Diefenbaker aux abords du bras sud de la rivière Saskatchewan dans la ville de Saskatoon.
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Monsieur le Président, je tiens à vous féliciter pour votre nomination.
J'ai l'honneur et le privilège de prendre la parole pour la première fois à la Chambre au nom des habitants d'Edmonton-Ouest. La dernière campagne électorale a été longue et animée; il y avait de formidables candidats dans ma circonscription. Chacun a tout donné et a travaillé sans relâche pour rencontrer les électeurs et comprendre leurs préoccupations.
Au nom des électeurs d'Edmonton-Ouest, je voudrais féliciter Heather MacKenzie et Karen Leibovicci pour leur campagne et les remercier de s'être investies pour la démocratie.
J'aimerais également profiter de l'occasion pour remercier mon équipe de bénévoles dévoués. Tout au long de l'hiver, du printemps, de l'été et de l'automne, à 35 sous zéro comme à 35 au-dessus de zéro, ils se sont joints à moi pour faire du porte-à-porte dans les collectivités de la circonscription, pour parler aux électeurs et créer des liens.
Parlant de liens, je tiens à remercier ma tendre épouse, Sasha, et mes deux merveilleux fils, Jensen et Parker. Leur amour et leur soutien m'ont guidé tout au long de cette formidable aventure. Sans eux, je ne serais pas ici aujourd'hui. Je remercie tout particulièrement mon fils Jensen qui, à 16 ans seulement, a frappé à plus de 3 000 portes, expliquant souvent aux gens les avantages pour l'économie du concept de la main invisible d'Adam Smith.
On dit que les personnes dont on s'inspire sont celles qui nous façonnent, qui font de nous qui nous sommes. Je suis un des rares à avoir pu rencontrer la personne sur laquelle j'ai calqué ma vie et me lier d'amitié avec elle. Je parle d'un ancien député et collègue de beaucoup de députés ici présents. Il s'agit de nul autre que Laurie Hawn.
En sa qualité de député de la circonscription d'Edmonton-Centre, dont une partie est passée à Edmonton-Ouest après la dernière révision des limites des circonscriptions, M. Hawn était totalement dévoué aux gens qu'il représentait. Il ne les prenait jamais pour acquis et se démenait constamment pour répondre à leurs besoins et leurs désirs.
S'il y a une chose que M. Hawn m'a apprise, c'est que le devoir d'un député est toujours de servir les gens de sa circonscription, peu importe son allégeance politique. Au lieu de se livrer à des querelles politiques, il devrait plutôt donner à ses concitoyens les services qu'ils méritent.
Pour tout député, il n'y a pas de plus grand modèle de moralité que Laurie Hawn. Si on sent le besoin de s'adresser à la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique pour savoir si ce qu'on a fait est correct, c'est qu'au fond on doit se douter que ce n'est pas correct — même si la commissaire nous donne le feu vert. Pour ma part, je me demande toujours ce que ferait Laurie à ma place.
Voilà ce que j'aspire à faire en tant que député nouvellement élu. J'ai l'intention de servir les formidables habitants d'Edmonton-Ouest parce que, après tout, c'est ce que l'on attend des titulaires d'une charge publique.
J'ai la chance d'avoir hérité d'une partie de la circonscription d'Edmonton—Spruce Grove, représentée avec compétence par une personne qui a été, pour moi comme pour bien des conservateurs, un mentor, à la Chambre comme à l'extérieur, j'ai nommé l'honorable .
La circonscription d'Edmonton-Ouest est également célèbre pour deux grandes merveilles du monde, le West Edmonton Mall et mon bon ami, Ted Byfield, parrain du mouvement conservateur au Canada. Je suis fier de les représenter tous les deux.
Lorsque j'ai assumé mes fonctions de député d'Edmonton-Ouest, j'ai examiné l'historique de cette merveilleuse circonscription. Les personnes qui ont représenté Edmonton-Ouest ont toujours placé les intérêts du public avant les leurs. Par exemple, le lieutenant-colonel Marcel Lambert a servi les gens d'Edmonton-Ouest avec dignité et respect. Ayant siégé en tant que conservateur à la Chambre pendant 27 ans, dont une période en tant que Président de la Chambre, M. Lambert comprenait l'importance du service public et n'a jamais reculé devant une tâche ardue.
Son titre d'honorable, il le doit aux fonctions qu'il a occupées ici, dans cette enceinte, mais il qualifie tout aussi bien sa carrière de militaire déterminé à servir son pays au front. M. Lambert a été commandant des blindés au sein du 14e Régiment blindé, le Calgary Regiment, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a participé au débarquement sur les plages de Dieppe, où il a été fait prisonnier de guerre; il est demeuré incarcéré pendant trois ans. M. Lambert est pour moi une source d'inspiration, et je suis fier de suivre ses traces en servant les électeurs d'Edmonton-Ouest.
Monsieur le Président, si je puis me permettre, vous devriez suivre les traces de votre prédécesseur, le lieutenant-colonel Lambert, et peut-être vous munir d'un char d'assaut pour vous aider avec les députés ici, à la Chambre.
C'est un grand honneur pour moi de servir les habitants d'Edmonton-Ouest à titre de député. Ce sont des gens qui triment dur, qui ont un bon esprit d'entreprise et dont le parcours professionnel est fort diversifié. Ils ne sont pas seulement issus d'industries différentes, ils viennent aussi de diverses régions du pays et du monde.
Il n'y a pas que le West Edmonton Mall qui fait la fierté des gens d'Edmonton-Ouest; notre circonscription jouit d'une industrie touristique florissante, avec de bons hôtels, des restaurants savoureux et des attractions intéressantes, sans compter que l'on y trouve la plus belle partie de la vallée de la rivière Edmonton: le plus grand parc en milieu urbain au Canada.
C'est aussi là que se trouve le siège social de Finning Canada et de nombreuses petites et grandes entreprises du secteur des services énergétiques.
Bien des travailleurs et des entrepreneurs de ma circonscription sont des gens extrêmement travaillants, et c'est pour cette raison que le revenu moyen est l'un des plus élevés au Canada et que notre ville est celle qui connaît la croissance la plus rapide au pays, année après année.
On y trouve des lieux de cultes divers, dont la plus grosse synagogue d'Edmonton, où oeuvre le rabbin Daniel Friedman, qui est à la fois un ami et l'un des dirigeants du projet d'édification du Monument national de l'Holocauste. Il y a aussi une grande mosquée et de nombreuses églises chrétiennes, dont la mienne, l'église catholique Annunciation. Je suis fier de compter des amis dans bon nombre de ces endroits et je suis tout aussi fier des projets oecuméniques qu'ils mènent ensemble pour le bien des Edmontoniens.
Voilà toute la beauté d'Edmonton et de l'Alberta. Les Canadiens de partout au pays y voient un symbole d'espoir et une terre de possibilités.
J'aimerais m'attarder sur le mot « possibilité ». Que signifie-t-il au juste? Pour moi, il évoque la liberté de concrétiser tous nos rêves et l'accès aux moyens nécessaires pour réussir. Le mot « possibilité » s'incarne en un emploi bien payé, une économie stable et l'espoir que les lendemains seront toujours meilleurs. Malheureusement, le discours du Trône présenté par le nouveau gouvernement est marqué par l'absence de possibilités. En cette période où l'économie mondiale est fragile et où les familles sont en difficulté, le gouvernement semble accorder la priorité aux beaux discours et à la légalisation de la marijuana plutôt qu'aux emplois et à l'économie.
Le secteur de l'énergie a été le plus grand moteur de la création de richesses au Canada, et pourtant, il ne mérite pas une mention dans le discours du Trône. Il est le principal employeur des membres des Premières Nations au Canada, et pourtant, il ne mérite pas une mention dans le discours du Trône. Il est le plus grand exportateur canadien vers les marchés internationaux, et pourtant — tout le monde sait ce que je m'apprête à dire —, il ne mérite pas une mention dans le discours du Trône. Par contre, la marijuana y est mentionnée. Je sais que le Parti libéral a fait de la mari une de ses préoccupations centrales pendant la campagne électorale et même avant, mais cette question ne devrait pas occuper une place de choix dans le programme du gouvernement. Le discours du Trône offre au Canada des paroles creuses et non des possibilités.
Le programme du gouvernement est diamétralement opposé à celui que les conservateurs avaient mis en oeuvre. Lorsqu'ils étaient au pouvoir, le Canada avait des possibilités. La production nationale a connu une croissance massive. La classe moyenne canadienne a prospéré au point de devenir la plus riche au monde. Le Canada a enregistré des gains records dans la production de biens et de services destinés aux marchés internationaux, laquelle est un élément essentiel dans l'économie mondiale actuelle. Un certain nombre d'accords de libre-échange historiques ont été conclus. Toutes ces réalisations ont été accomplies alors que les conservateurs formaient le gouvernement, et elles offraient des possibilités au Canada et aux Canadiens. Le gouvernement libéral vient maintenant de nous en priver.
Nous n'avons qu'à examiner nos perspectives économiques pour constater que les choses sont malheureusement en train de prendre une mauvaise tournure. Quand les conservateurs ont quitté le pouvoir en octobre, ils ont laissé le gouvernement avec un excédent de 1,9 milliard de dollars, dont 600 millions de dollars pour le mois d'octobre seulement. Pourtant, le Canada est maintenant aux prises avec un déficit de 3 milliards de dollars. On peut également observer les conséquences alarmantes de l'absence de possibilités dans ma province, l'Alberta. Les Albertains croyaient autrefois qu'ils pouvaient réussir tout ce qu'ils entreprenaient. Maintenant que les possibilités disparaissent, leur optimisme est parti.
Sous le gouvernement actuel, le secteur énergétique, le secteur créant le plus d'emplois en Alberta, cherche des débouchés ailleurs. En raison des positions adoptées par le gouvernement, les entreprises n'envisagent plus leur avenir en Alberta avec autant de confiance. Quand elles voient des expressions aussi vagues que « nouveaux processus d’évaluation environnementale », les entreprises hésitent à investir au Canada. À cause de l'opposition à des projets de pipeline comme celui d'Énergie Est, le secteur énergétique du Canada ne demeurera plus longtemps prospère. Les investissements qui ont été perdus en Alberta seulement au cours des six derniers mois éclipsent les sommes d'argent prévues pour les projets d'infrastructure de l'ensemble du pays.
Dans son discours du Trône, le nouveau gouvernement a affirmé qu'il voulait « favoriser la croissance économique », mais il fait le contraire. En effet, les investissements au Canada diminuent considérablement , et nous sommes en train de perdre les investissements déjà promis. Tout cela pour dire que le discours du Trône ne propose aucune possibilité.
Pour ces raisons, je ne serai pas en mesure de l'appuyer. Bien que je sois déçu du programme du gouvernement et de sa vision pour le Canada — et je suis certain que d'autres députés partagent mon point de vue à cet égard —, je sais que les députés de mon parti et moi tenterons de redresser la situation, pas pour nous, mais pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je veux d'abord remercier sincèrement le député de Missisauga-Est—Cooksville de m'avoir généreusement cédé son temps de parole aujourd'hui. J'ajoute que je partagerai ce temps avec le député de Kitchener—Waterloo.
Je suis heureux de prendre la parole pour la première fois dans cette enceinte à titre de député d'Halifax. Cet insigne honneur me remplit d'humilité, mais également d'enthousiasme à la perspective de ce que la Chambre accomplira pour tous les Canadiens et de gratitude envers toutes les personnes qui m'ont aidé, qui nous ont tous aidés, en fait, à nous faire élire.
Permettez-moi, monsieur le Président, de remercier ma tendre épouse et ma fille chérie ainsi que toute ma famille et ma famille de campagne élargie d'avoir travaillé inlassablement avec une grande détermination. Je remercie de leur confiance et de leur appui les gens d'Halifax qui m'ont accordé le privilège de les représenter au gouvernement et je leur promets de défendre sans relâche leurs intérêts.
Je veux faire une autre promesse. Au début de la semaine, notre collègue la a à juste titre comparé le chahut à la Chambre à l'intimidation dans les cours d'école. Elle nous a demandé à tous de faire preuve de respect à l'égard de cette institution et des Canadiens qui nous ont envoyés ici, et de nous engager à ne pas chahuter quand nos collègues parlent. Je m'y engage. De plus, à l'instar de la ministre, j'invite tous mes collègues à prendre eux aussi cet engagement.
Je suis fier de faire partie d'un gouvernement déterminé à stimuler la croissance économique en investissant dans les transports en commun. Je suis fier de faire partie d'un gouvernement déterminé à investir dans l'infrastructure verte, les technologies vertes et les technologies propres pour créer les emplois de demain.
Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui s'est engagé à investir dans l'infrastructure sociale, comme le logement, les refuges et les centres de développement des enfants. Je suis fier d'appuyer un gouvernement qui offrira plus d'aide aux personnes âgées.
Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui a l'intention de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de faciliter la vie des Canadiens en réduisant les impôts de la classe moyenne et en donnant un coup de pouce aux Canadiens qui travaillent dur pour améliorer leur sort au moyen de la nouvelle Allocation canadienne aux enfants.
Je suis tellement fier de faire partie d'un nouveau gouvernement qui cherche à forger un nouveau partenariat de nation à nation avec les peuples autochtones dans les collectivités urbaines et rurales de tout le Canada.
Ces investissements et programmes auront un effet transformateur sur les villes de notre pays et pour les millions de Canadiens qui y habitent. Ces investissements profiteront aussi à l'ensemble de la population.
La proportion de Canadiens vivant en zone urbaine dépassant maintenant les 80 % et allant en augmentant, nous entrons dans un siècle qui sera fortement urbain dans lequel la prospérité des villes sera garante de la prospérité de la nation. C'est la raison pour laquelle la Chambre m'entendra souvent parler d'Halifax et défendre les intérêts d'Halifax et des autres villes du pays.
Je veux raconter une anecdote sur ce qui peut se produire lorsqu'on commence à exploiter le potentiel des villes.
Le centre-ville d'Halifax est sorti depuis quelques années à peine d'une période de stagnation qui avait duré des décennies. Toute une génération y a grandi sans jamais voir de grue à l'horizon. La croissance avait lieu en périphérie, engloutissant les forêts et les terres cultivables et s'étalant de plus en plus loin, tandis que le noyau urbain s'atrophiait.
Cette croissance dispersée à faible densité a eu un coût, un coût qui demeure tragiquement élevé: du point de vue financier, en raison des dépenses en immobilisations et en entretien engendrées par les nouveaux et vastes réseaux d'infrastructures; du point de vue écologique, en raison de la dégradation de l'environnement et de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre; et du point de vue social, en raison de l'augmentation de la durée des déplacements ainsi que des effets néfastes sur la santé, pour ne nommer que ces facteurs. Absolument rien de cela n'est viable.
En 2006, je suis devenu le premier directeur de l'urbanisme de la Ville d'Halifax. Fort de ce titre, je me suis donné pour but de remettre la ville sur la voie de la durabilité. J'ai eu le plaisir de travailler avec une bénévole hors du commun d'Halifax, Dale Godsoe, qui venait de quitter le Comité consultatif externe sur les villes et les collectivités du premier ministre Paul Martin. De concert avec une formidable équipe d'employés et de bénévoles ainsi qu'un conseil motivé, nous avons mis en branle un programme de mobilisation communautaire de trois ans afin de créer un nouveau plan pour notre ville. Ce plan a connu un succès retentissant.
Au cours d'une conversation récente avec le maire d'Halifax, Mike Savage — qui est un ancien député fédéral et qui est aujourd'hui membre du Caucus des maires des grandes villes —, en présence du , le maire nous a révélé que le centre-ville d'Halifax, qui comptait pour seulement 16 % de la croissance régionale avant notre nouveau plan, représentait désormais plus de 40 % de cette croissance, ce qui constitue un résultat spectaculaire issu d'un changement de politique publique.
Grâce à ce plan, les grues parsèment l'horizon du centre-ville, et les activités de développement y ont été multipliées par 40. De nouveaux locaux à bureau, de nouveaux commerces de détail et de nouveaux immeubles à utilisation mixte voient le jour. Nous assistons à la construction, en zone urbaine, de 5 000 nouvelles unités résidentielles qui auraient autrement été construites sur des terres agricoles ou forestières.
Comme l'utilisation des terres et le transport sont les deux faces d'une même médaille, la densification du tissu urbain a des conséquences sur le transport en commun et le transport actif. Notre société de transport en commun, Halifax Transit, est en train de remanier ses services et pourrait y inclure pour la première fois un train de banlieue. Les voies cyclables sont de plus en plus présentes, et c'est grâce en bonne partie au travail de promotion des groupes comme Halifax Cycling Coalition.
Cependant, le joyau de la renaissance de notre centre-ville est certainement la nouvelle bibliothèque centrale d'Halifax, un projet auquel je suis fier d'avoir pu contribuer, en compagnie de nombreux dirigeants municipaux.
Nous avons récemment souligné le premier anniversaire de notre bibliothèque. Grâce au travail de sa formidable PDG, Asa Kachan, la bibliothèque a accueilli près de deux millions de visiteurs depuis qu'elle a ouvert ses portes, une statistique qui est loin d'être mauvaise, dans une province d'un million d'habitants, et qui dépasse toutes nos attentes.
C'est devenu le salon de la ville, le noyau de la collectivité au centre-ville, un endroit où les gens viennent apprendre des langues, rencontrer des amis, faire des affaires, et même lancer des entreprises. Il y a une place pour chaque membre de la collectivité à la bibliothèque centrale.
Elle a propulsé notre ville sur la scène mondiale de l'architecture et de la culture, a reçu de nombreuses distinctions nationales et internationales et est devenue une source de grande fierté pour Halifax.
Bien que ma ville ait encore beaucoup de travail à accomplir, comme bien des villes canadiennes, je vais résumer quelques-unes de nos réussites.
Nous avons entamé un dialogue sincère avec les membres de la collectivité, afin qu'ils puissent eux-mêmes concevoir un plan pour leur centre-ville, et nous les faisons ainsi participer aux décisions qui les touchent.
Nous avons créé une politique publique progressiste qui élimine les lourdeurs administratives et qui permet au secteur privé de faire son travail. Nous combinons ces améliorations en matière d'aménagement du territoire avec les améliorations complémentaires et nécessaires au transport en commun et au transport actif. En ce qui concerne la bibliothèque centrale, nous avons fait un investissement public important dans notre ville, ce qui a donné au secteur privé la confiance nécessaire pour démarrer divers projets à usage mixte à proximité.
Cela témoigne de l'importance d'adopter des politiques publiques judicieuses et d'investir des fonds publics dans l'infrastructure communautaire, à l'image de ce que prévoit le discours du Trône, et explique pourquoi Halifax compte autant de réussites à son actif, et ce, dans de nombreux domaines. Par exemple, elle s'est vu offrir une occasion extraordinaire et d'énormes responsabilités lorsqu'elle a obtenu un contrat national de construction navale, et le chantier naval Irving est en train de devenir l'un des principaux moteurs économiques de notre ville. Le fait qu'Halifax compte le plus grand nombre de titulaires de doctorat dans des domaines liés à l'océan est une autre réussite dont elle peut se targuer; ils sont plus nombreux que partout ailleurs dans le monde, tirant profit du potentiel que nous offrent les océans à proximité en matière de recherche, de nutrition, d'énergie et de logistique; la station de recherche marine de Ketch Harbour, dans ma circonscription, est même utilisée dans le cadre de travaux de pointe sur les biocarburants à base d'algues. Une autre réussite de ma ville est l'appui qu'elle accorde aux arts et à la culture à l'échelle locale, notamment à des groupes comme l'organisme Shakespeare by the Sea, le centre des arts Khyber, le théâtre Neptune et la Galerie d'art de la Nouvelle-Écosse, ainsi qu'à divers festivals, notamment le festival Nocturne: Art at Night et le festival North by Night Market; ce ne sont là que quelques exemples qui illustrent bien le dynamisme culturel de notre ville. La grande diversité des initiatives en matière d'alimentation et de sécurité alimentaire qui y sont mises en oeuvre compte également au nombre de ses réussites. Je pense notamment au projet de l'organisme Hope Blooms, un modeste programme de jardins communautaires qui favorise l'autonomie des jeunes à risque en milieu urbain, ou encore aux fermes urbaines Common Roots et Spryfield ainsi qu'au John Umlah Memorial Community Garden. Et c'est sans compter le fait qu'elle attire des gens d'origines diverses et appuie la diversité.
Pas plus tard que le mois dernier, j'ai visité le Mi'kmaw Native Friendship Centre, situé au centre-ville d'Halifax, afin de discuter avec sa directrice, Pamela Glode-Desrochers, de la façon dont je pouvais l'aider à atteindre son objectif d'améliorer la vie des Autochtones en milieu urbain au moyen de programmes sociaux et culturels.
J'ai rencontré l'imam Tayebi et la communauté musulmane à l'Ummah Mosque and Community Centre, à Halifax. Il s'agit d'un groupe que je suis fier de compter parmi mes amis, et qui est devenu un modèle de générosité dans notre collectivité.
En somme, la mise en oeuvre d'un programme urbain national bien ciblé, jumelée à des investissements stratégiques, permet d'assurer la prospérité économique, la durabilité environnementale et le dynamisme culturel.
Voilà pourquoi je suis encouragé par le programme urbain que le gouvernement propose dans le discours du Trône. Ces investissements apporteront du changement dans nos villes. Cependant, il ne faut pas s'arrêter là.
J'exhorte mes collègues à tirer profit des capacités des villes canadiennes et à collaborer avec moi, avec le secrétaire parlementaire aux Affaires intergouvernementales et d'autres collègues, ainsi qu'avec des groupes urbains de partout au pays, notamment le Council for Canadian Urbanism, la Fédération canadienne des municipalités, et même le Caucus des maires des grandes villes, afin de continuer de promouvoir la mise en oeuvre d'un programme urbain national.
À l'aube du siècle urbain, je crois que c'est le seul choix responsable.
Monsieur le Président, puisque c'est la première occasion que j'ai de prendre la parole dans cette vénérée Chambre, j'aimerais en profiter pour remercier les habitants de Kitchener-Centre de m'avoir accordé l'honneur et le privilège de les représenter dans cette noble enceinte. Je tiens tout particulièrement à remercier les dévoués bénévoles qui ont généreusement consacré temps, énergie et talent à ma campagne. Sans leurs efforts, je ne serais pas ici aujourd'hui.
Comme bien des Canadiens, et comme nombre de mes collègues, je suis le fils d'immigrants venus s'établir au Canada dans l'espoir d'offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Si je me trouve ici aujourd'hui, c'est grâce au courage de mes parents et à leur profonde conviction que le Canada donnerait à leurs enfants la possibilité de réussir.
C'est très réconfortant pour bien des Canadiens, comme ce l'est pour les membres de ma propre famille — mes parents, Hem Chand et Parakash Saini; mes deux soeurs, Anju et Manju; mon beau-frère Sanjay; et ma nièce et mon neveu, Samria et Vikram — de voir qu'à force de travail et de dévouement, tout est possible dans ce merveilleux pays, terre de possibilités.
Comme le se plaît à dire, le Canada est fort grâce à nos différences, pas malgré elles. Mon propre cheminement pour arriver ici met en lumière la justesse de cet énoncé.
Je suis un néo-Canadien de première génération d'origine indienne. Je suis déménagé à Kitchener quand j'étais jeune pour me lancer en affaires, et les gens de cette ville m'ont accueilli. Kitchener a été fondée par des immigrants allemands, et son festival Oktoberfest est toujours l'un des plus importants et des plus courus du monde entier.
Jamais je n'aurais pu réussir à titre de propriétaire d'une petite entreprise si la collectivité n'avait vu que mon nom et mes origines et ne m'avait pas accepté en tant que personne. La société canadienne permet à chacun de nous de réussir en fonction de nos qualités propres, et non en fonction d'où nous sommes nés.
Les PME sont les moteurs de l'économie canadienne et les principales créatrices d'emplois. J'ai été propriétaire d'une petite entreprise pendant plus de 20 ans; je suis donc bien au courant des difficultés quotidiennes des PME. Lorsque la situation économique est volatile, ce sont souvent les petites entreprises qui sont touchées en premier et le plus durement. Par conséquent, il est extrêmement important que le gouvernement travaille en partenariat avec les PME pour les aider à prendre de l'expansion, à accéder aux marchés internationaux et à réinvestir dans l'économie canadienne. Je serai fier de défendre ce dossier en tant que député.
Comme le savent peut-être les députés, Kitchener fait partie du centre d'innovation de la haute technologie du Canada. La ville fait partie d'un corridor qui s'étend de la région de Kitchener—Waterloo à Toronto. Ce centre unique, novateur et collaboratif est un moteur économique non seulement à l'échelle locale, mais aussi dans tout le pays, et jouit d'une réputation d'excellence à l'échelle internationale.
Pour maintenir une position de chef de file dans ce domaine et pour être concurrentiels dans l'économie mondiale, nous devons continuer d'investir dans ce secteur. Nous devons être capables d'attirer le talent international. Nous devons améliorer les infrastructures de transport en commun dans ce corridor et offrir l'accès au financement à toutes les étapes de la recherche, du démarrage, de la fabrication et du développement.
Les changements climatiques ne sont pas une théorie. Ils ne sont pas contestés. Ce sont des faits. C'est dommage qu'en 2016, certains choisissent encore de ne pas y croire. Heureusement, le gouvernement reconnaît la réalité des changements climatiques et la nécessité de s'y attaquer maintenant par l'entremise d'un programme environnemental audacieux. Je suis certain que, par sa nature novatrice et collaborative, l'écosystème de la haute technologie de Kitchener—Waterloo est bien placé pour aider le Canada à devenir un chef de file mondial dans le domaine des technologies vertes et de l'innovation écologique.
Je suis très fier du programme d'infrastructure ambitieux que s'est engagé à réaliser le gouvernement, qui permettra de réparer nos infrastructures en ruine et de stimuler l'économie grâce à des emplois de qualité bien rémunérés.
Les infrastructures ne doivent pas être un enjeu partisan. Nous utilisons tous les mêmes routes, traversons tous les mêmes ponts et fréquentons tous les mêmes hôpitaux. Nous savons que les investissements dans les infrastructures de transport en commun favorisent les affaires, puisque ces infrastructures permettent un accès plus rapide aux marchés. Elles sont bonnes pour l'environnement, puisqu'elles permettent de réduire le nombre de voitures sur la route. Elles sont bonnes pour les gens, puisqu'elles leur permettent de passer moins de temps sur la route et plus de temps de qualité avec leur famille et leurs amis.
La grande priorité en matière d'infrastructure de transport en commun pour ma collectivité est un service de train de passagers à double voie offert toute la journée entre Kitchener et Toronto. Cette priorité est appuyée par tous les paliers de gouvernement et constitue un ingrédient essentiel pour solidifier la « Quantum Valley », favoriser la croissance économique et la création d'emplois bien rémunérés, et faire en sorte que le Canada puisse demeurer concurrentiel mondialement dans le secteur de la haute technologie.
Le logement abordable est également une énorme préoccupation pour ma collectivité. L'afflux récent de réfugiés a contribué à faire connaître nos besoins en matière de logement et a mis en lumière cet important problème. La région de Waterloo, dont fait partie Kitchener, a été choisie comme lieu d'établissement de réfugiés en raison du cadre de services collaboratifs existant entre ses organismes communautaires, de son solide leadership régional et municipal, et de son vaste bassin de personnes dévouées déjà mobilisées pour trouver des solutions permanentes à l'itinérance dans notre collectivité. Lorsqu'il est question de logement abordable, il n'est pas question de privilégier les itinérants ou les réfugiés, les résidents de longue date ou les néo-Canadiens. Il faut trouver une solution pour tous ces gens. Il convient de souligner que le logement n'est pas le problème: c'est la solution.
Je suis heureux que nos propositions d'infrastructure sociale contribueraient à faire en sorte que tous les membres de notre collectivité aient un chez-soi. L'élaboration d'un cadre national en matière de logement est une décision stratégique sensée non seulement sur le plan social, mais aussi sur le plan de la santé et de l'économie.
Les gens de ma circonscription s'inquiètent aussi vivement de l'avenir du régime de santé au Canada. Une des décisions les plus troublantes qu'a prises le gouvernement précédent a été de ne pas renouveler l'accord canadien sur la santé. Les provinces et les territoires doivent pouvoir compter sur un financement prévisible pour procéder aux investissements à long terme nécessaires dans notre système de santé, afin que celui-ci puisse continuer de servir les Canadiens, aussi bien aujourd'hui que demain. Je suis donc très heureux de constater que le gouvernement s'efforcera de rétablir ce financement.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, je suis fier d'être propriétaire d'une petite entreprise, soit une pharmacie. J'ai passé une bonne partie de ma vie adulte à aider des gens de tous âges à obtenir les médicaments dont ils ont besoin pour mener une vie heureuse, productive et en santé. J'ai été fier d'assumer cette énorme responsabilité pendant de nombreuses années. Cependant, en tant que pharmacien, j'ai vu trop souvent des personnes avoir de la difficulté à payer les médicaments dont ils avaient besoin. C'est inacceptable. Personne ne devrait avoir à choisir entre manger ou acheter des médicaments. Personne ne devrait avoir à choisir entre payer le loyer ou acheter des médicaments. C'est pourquoi je suis extrêmement heureux que le gouvernement se soit engagé à prendre des mesures pour faire l'acquisition de produits pharmaceutiques en vrac. Il s'agit d'un pas important et nécessaire dans la bonne direction.
Cependant, ce n'est pas fini. Je continuerai de défendre les politiques qui rendent les médicaments sur ordonnance plus abordables et plus facilement accessibles pour tous les Canadiens.
Nous venons exercer nos fonctions de député dans cette enceinte mus par de grands espoirs et de grands désirs. Chacun d'entre nous souhaite faire le mieux possible pour sa circonscription et pour son pays. Ce sont de nobles idéaux, auxquels il est souhaitable d'adhérer. Cependant, la réalité politique est parfois faite d'opportunisme. Tous les députés de cette 42e législature devraient s'efforcer de réduire au minimum la place qu'occupent leurs divergences dans les débats et se concentrer sur les questions qui nous rendent plus forts. Je sais que ce ne sera pas facile. Je sais que nous ne pourrons pas effacer certains clivages et que de grands débats auront inévitablement lieu. Toutefois, je crois qu'en alliant respect mutuel, poursuite des idéaux et désir de faire de son mieux, nous parviendrons à bien servir le Parlement et notre pays.
[Français]
Nous sommes tous ici pour la même raison. Nous voulons tous servir nos concitoyens aussi bien que possible. Nous sommes tous ici pour améliorer la vie des Canadiens et des Canadiennes. J'aimerais demander à tous les députés de la Chambre de garder cette idée en tête au cours des prochaines semaines.
[Traduction]
Je voudrais encore une fois remercier les bonnes gens de Kitchener-Centre de m'avoir donné cette chance historique de les représenter et remercier aussi mon équipe de campagne et mes bénévoles pour leur dévouement et leur travail infatigable. Je voudrais remercier mes parents pour l'excellent jugement dont ils ont fait preuve en m'emmenant vivre au Canada ainsi que les autres membres de ma famille, pour m'avoir appuyé. J'ai hâte de pouvoir travailler avec tous les députés.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Même si ce n'est pas la première fois que je prends la parole dans cette enceinte au cours de la présente session, je profite de l'occasion pour remercier les gens de Port Moody—Coquitlam, d'Anmore et de Belcarra de leur soutien et de la confiance qu'ils m'ont témoignée en m'élisant pour les représenter. C'est un honneur de continuer à servir cette belle collectivité diversifiée. Je continuerai de travailler fort pour la servir avec intégrité et respect.
J'en profite aussi pour remercier ma femme, Lynda, mes parents, Val et Cy, mon équipe de campagne et les centaines de bénévoles et d'employés qui ont travaillé sans relâche à ma campagne électorale. Je leur suis reconnaissant.
Je me suis réjoui que le discours du Trône traite de quelques-uns des problèmes bien réels qui préoccupent les gens de ma circonscription et de tout le pays, mais un discours du Trône demeure lettre morte s'il n'est pas suivi de mesures concrètes.
Chaque jour, des électeurs me disent qu'ils se débattent contre les effets bien tangibles de l'inégalité économique croissante, de la détérioration des services publics et des changements climatiques.
Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis un changement rapide et positif. Il a donc été décevant de voir un discours du Trône aussi mince, donnant peu de détails et pratiquement aucune date, ni aucune précision sur les principaux enjeux comme des objectifs pour contrer les changements climatiques, un financement pour combler le manque à gagner dans l'éducation et l'approvisionnement en eau des Premières Nations ou l'annulation des compressions des conservateurs dans la santé et les pensions. En l'absence d'information précise, j'espère sincèrement que cela n'indique pas que les libéraux se cherchent une excuse pour revenir sur les promesses qu'ils ont faites aux Canadiens durant la campagne électorale. Les Canadiens sont fatigués des promesses non tenues et ils se méfient à juste titre des discours creux du gouvernement. Après dix ans de règne conservateur, on ne peut pas les blâmer. Les Canadiens veulent et méritent des actions concrètes.
Durant la récente campagne électorale, les libéraux ont promis de s'attaquer à l'inégalité des revenus et à la stagnation de la classe moyenne, et pour cause. L'inégalité des revenus au Canada ne cesse de s'accentuer et les familles canadiennes en paient le prix. Malheureusement, plutôt que d'aider les familles canadiennes, la première chose qu'ils ont faite à leur arrivée à Ottawa a été de creuser l'écart en instaurant une soi-disant réduction d'impôt pour la classe moyenne. Selon le bureau du directeur parlementaire du budget, le nouveau plan de réduction d'impôt des libéraux ne profiterait qu'aux 30 % des contribuables qui gagnent les revenus les plus élevés et la majeure partie de l'argent irait aux 10 % les plus riches. Les électeurs de ma circonscription, Port Moody—Coquitlam, ressentent les effets des prix exorbitants des maisons, des services de garderie, des médicaments d'ordonnance et de l'épicerie. Nous pouvons et devons faire mieux. Le gouvernement doit attaquer de front le problème de l'inégalité des revenus. Il pourrait commencer par demander aux sociétés les plus riches de payer leur juste part, s'attaquer aux paradis fiscaux et remettre en vigueur le salaire minimum fédéral pour faire grimper les salaires de tous les travailleurs canadiens.
Les libéraux ont promis d'investir dans ce qu'ils appellent l'infrastructure sociale. Selon l'endroit où vous habitez, cela pourrait vouloir dire n'importe quoi. J'espère que nous aurons bientôt plus de précisions sur les plans de dépenses pour les infrastructures, car il est impératif d'injecter plus d'argent dans des logements abordables afin d'alléger la pression sur ceux qui sont aux prises avec des coûts élevés et une lourde dette personnelle.
Le coût exorbitant du logement préoccupe beaucoup d'habitants du Grand Vancouver. Le coût moyen d'une habitation dans la région des Tri-Cities est passé de 17 à 25 % l'an dernier seulement. Il est irréaliste pour bien des jeunes familles de penser à s'acheter une maison, ce qui les oblige à s'installer loin de leur lieu de travail; en conséquence, elles passent plus de temps dans les bouchons et moins de temps avec leurs proches. Les hausses d'impôt foncier ont forcé les personnes âgées dont le revenu est fixe à vendre leur maison et à déménager à un moment où il y a une pénurie de logements abordables. La dernière fois que le gouvernement fédéral a investi dans le logement abordable, c'est lorsque le regretté Jack Layton, chef du NPD, l'a convaincu de remplacer les réductions de l'impôt des sociétés par des investissements dans l'infrastructure sociale. J'encourage le nouveau à s'inspirer de cet exemple progressiste et à agir dès maintenant.
Je suis fier d'être le porte-parole du NPD pour Pêches et Océans Canada et la Garde côtière canadienne. Sur la côte Ouest, la promesse des libéraux de rouvrir le poste de la Garde côtière de Kitsilano est une bonne nouvelle. On ne l'ouvrira jamais assez tôt.
La fermeture du poste de la Garde côtière de Kitsilano par le gouvernement précédent, ainsi que la fermeture ou la réduction du financement des centres des Services de communications et de trafic maritime, ou SCTM, ont eu des conséquences désastreuses en Colombie-Britannique. Ces compressions mettent en danger la vie des pêcheurs et des autres marins, de même que le milieu marin. Le gouvernement doit dès maintenant rouvrir le poste de la Garde côtière de Kitsilano et rétablir son effectif complet. Il doit rouvrir le centre des SCTM d'Ucluelet et Tofino, qui a été fermé récemment, et mettre un terme au projet de fermeture des centres des SCTM de Vancouver et de Comox.
Ensemble, nous pouvons protéger nos eaux côtières contre les risques environnementaux et aussi protéger les gens qui y naviguent quotidiennement. J'espère que le gouvernement respectera sa promesse et qu'il mettra en oeuvre les 75 recommandations formulées dans le rapport de la Commission Cohen. Voilà trois ans que ce rapport a proposé un plan pour le rétablissement du saumon sauvage du fleuve Fraser. Le nouveau gouvernement ne doit pas commettre les mêmes erreurs que le gouvernement précédent en se traînant les pieds.
Le saumon sauvage est menacé sur la côte Ouest en raison de la pisciculture à enclos ouverts, de l'industrialisation des habitats fragiles et des changements climatiques. À l'issue d'une enquête qui a duré deux ans, le rapport de la Commission Cohen a formulé 75 recommandations visant à améliorer la durabilité future du saumon rouge du fleuve Fraser. Ce rapport exhaustif a mis en lumière l'incidence, sur le saumon sauvage, des facteurs de stress tels que les changements climatiques, l'aquaculture, la protection inadéquate de l'habitat et le financement insuffisant de la recherche scientifique.
Le saumon rouge du fleuve Fraser est indispensable au dynamisme économique, écologique et culturel de ma province. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre l'une des dernières grandes rivières à saumons du monde, dont dépendent d'innombrables emplois dans les collectivités riveraines. Il est temps d'agir. J'encourage le nouveau ministre à appliquer les recommandations de la Commission Cohen et j'ai hâte de collaborer avec lui à ce dossier.
Je sais que mon temps de parole tire à sa fin, mais, avant de conclure, je veux parler brièvement des pipelines, du processus d'évaluation environnementale et de l'approbation sociale. Les droits inhérents et issus des traités des Premières Nations sont inscrits dans le droit canadien. Les Premières Nations, les Inuits et les Métis comptent à leur actif une suite quasi ininterrompue de quelque 200 victoires juridiques qui affirment leurs droits. Il est donc temps d'envisager sérieusement l'établissement d'une relation de nation à nation avec les Premières Nations et de faire d'elles de véritables partenaires en matière de valorisation des ressources naturelles.
Les néo-démocrates croient que le fait d'assujettir les projets d'exploitation des ressources naturelles à l'approbation sociale incitera les communautés des Premières Nations, les citoyens et la société civile dans son ensemble à participer au processus de manière à ce que l'on puisse tenir compte de leurs vues et de leur expertise en ce qui concerne le développement durable de nos ressources. J'encourage le gouvernement à prendre des mesures en ce sens. Il devrait s'attacher en priorité à rétablir le processus d'évaluation environnementale qui a été réduit à néant par le gouvernement fédéral précédent. Nous devons rétablir le Programme d'action environnementale pour l'inlet Burrard et le Programme de gestion de l'estuaire du fleuve Fraser qui ont été supprimés sous le règne des conservateurs. En raison de la hausse des activités industrielles, nous devons tenir compte des incidences cumulatives de chaque projet d'envergure et formuler des recommandations fondées sur la science à l'intention de tous les ordres de gouvernement. Examiner chaque projet séparément sans prendre en considération les effets en aval nuira à long terme à notre économie côtière.
Les néo-démocrates souhaitent un développement durable des ressources naturelles qui favorise la création d'emplois à valeur ajoutée au Canada et réduise notre dépendance au pétrole étranger. Nous n'avons nul besoin de compromettre la santé de notre environnement ou des générations futures pour atteindre ces objectifs. Nous avons besoin d'un leadership fédéral, d'un leadership fort. Nous ne pouvons plus favoriser l'approche fondée sur l'extraction et l'expédition. Nous pouvons bâtir une économie durable qui générera des centaines de milliers d'emplois et protégera notre environnement pour les générations futures.
En terminant, le Canada fait face à des défis environnementaux et économiques de taille, et les libéraux ont promis de s'y attaquer. Espérons qu'ils seront à la hauteur de leurs promesses.
Je promets que nous, néo-démocrates, ferons en sorte que le gouvernement rende des comptes. Nous serons là pour le lui rappeler et énoncer bien fort les mesures qu'il faut prendre pour s'attaquer à ces graves problèmes. Les Canadiens ne méritent rien de moins.
:
Monsieur le Président, je suis ravie d'être ici aujourd'hui, parmi les députés, en tant que représentante récemment élue de Windsor—Tecumseh. Vous m'en voyez reconnaissante et honorée. Cela dit, pour un instant, je vais parler en tant que fière maman de ma cadette, Chevonne Hardcastle, qui célèbre aujourd'hui son 23
e anniversaire. Je la salue et lui souhaite une excellente journée.
Windsor—Tecumseh est un endroit fascinant. La circonscription est composée d'un certain nombre de collectivités qui, jadis distinctes, se sont regroupées au fil des ans. Les gens créent un tissu vivant et productif à Windsor et dans le comté d'Essex. Je suis honorée d'accepter la confiance qu'ils m'ont témoignée.
Dans les quartiers dynamiques de Windsor et Tecumseh, notamment Riverside, Walkerville, St. Clair Beach, Oldcastle et Maidstone, nous comprenons à quel point il est fondamental de tenir compte de l'équité en matière de services sociaux, d'économie et de santé. Nous attendons avec impatience la nouvelle ère qui nous a été promise, une ère de coopération entre tous les ordres de gouvernement, ainsi qu'un retour à un leadership national en matière de soins de santé, et la négociation d'un nouvel accord sur la santé.
Pendant la campagne électorale, j'ai promis aux gens de ma circonscription que je défendrais en leur nom les questions qui leur tiennent le plus à coeur, et j'entends honorer cet engagement.
À bien des égards, la circonscription de Windsor—Tecumseh ressemble beaucoup aux autres régions du pays. La population se préoccupe grandement de la condition du système de soins de santé, des débouchés pour les jeunes, de l'emploi, de la sécurité et de la dignité des personnes à la retraite, du logement abordable, et cetera. Toutefois, les gens de ma circonscription s'inquiètent aussi à juste titre de l'environnement, surtout en ce qui a trait à l'intendance des Grands Lacs qui les entourent.
La justice sociale est importante pour Windsor—Tecumseh. Heureusement, comme je suis néo-démocrate, les priorités de la population que je représente sont les mêmes que celles de mon parti, et ce n'est pas un hasard. Le NPD existe pour défendre ces priorités et ces valeurs. La population de Windsor—Tecumseh défend la justice sociale. On n'a qu'à penser au sous-amendement du NPD en réponse au discours du Trône pour le constater. Voici ce qu'il dit:
[...] collaborer avec les partis de l'opposition pour présenter des changements réalistes, structurés et concrets qui profiteraient aux citoyens les plus vulnérables du Canada, notamment aux aînés par la bonification du Supplément de revenu garanti, aux familles de la classe moyenne par la réduction des impôts de la première fourchette d'imposition, aux travailleurs à faible revenu par le leadership nécessaire pour élever le salaire minimum fédéral à 15 $ l'heure et aux personnes peinant à intégrer le marché du travail par la prestation d'une assurance-emploi solide et fiable.
Les députés connaissent à n'en pas douter la riche histoire de la ville de Windsor et du comté d'Essex, et le rôle que la ville a joué dans l'histoire de l'industrie automobile en Amérique du Nord. L'innovation et la recherche peuvent faire beaucoup pour encourager le développement accru de ce secteur dans notre région. Dans leur programme électoral, les libéraux se sont engagés à investir dans notre économie et à la faire croître, à renforcer la classe moyenne, et à venir en aide à ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Le gouvernement actuel a aussi déclaré, et c'est important, qu'il s'attend à ce que les Canadiens veillent à ce qu'il respecte ses engagements. Les néo-démocrates s'engagent à appuyer le gouvernement s'il donne suite à ses promesses, et à lui demander des comptes s'il ne le fait pas.
Même si le secteur de l'automobile ne figurait pas dans le programme électoral du Parti libéral ni dans le discours du Trône, j'espère néanmoins que le gouvernement adoptera des politiques qui permettront de revitaliser ce secteur essentiel de notre économie. Les Américains nous devancent déjà dans ce domaine, car ils ont lancé l'an dernier un programme de partenariat intitulé « Investing in Manufacturing Communities Partnership ». Ce programme encourage les collectivités à mettre au point des stratégies globales de développement économique qui leur permettront de consolider l'avantage concurrentiel qui leur permettra d'attirer des investissements étrangers dans les domaines de la fabrication et de la chaîne d'approvisionnement. Ce programme a notamment pour but de coordonner l'aide fédérale afin d'appuyer de solides plans de développement de la part des collectivités, et de synchroniser les programmes de subventions des différents organismes et ministères.
C'est ainsi que les néo-démocrates voient les choses. Nous avons quelques idées sur la façon dont le Canada pourrait atteindre des objectifs semblables au sein de son industrie automobile. Nous avons indiqué très clairement qu'il est nécessaire d'adopter des stratégies nationales pour nos secteurs manufacturiers. Je pense tout particulièrement à une stratégie nationale pour l'industrie automobile, chose que l'on attend depuis longtemps dans Windsor—Tecumseh.
Nous croyons que, comme nos amis américains, le gouvernement du Canada devrait faciliter la tâche des constructeurs d'automobiles et des investisseurs qui souhaitent s'implanter au Canada. Nous avons imaginé un programme que nous avons appelé « ICanada ». Ce programme constituerait un guichet unique, permettant aux fabricants d'automobiles et aux investisseurs d'avoir accès aux divers programmes et incitatifs qui, nous l'espérons, seront bientôt mis en place par le gouvernement fédéral.
Nous croyons que le gouvernement devrait améliorer les incitatifs financiers destinés aux fabricants d'automobiles et aux fournisseurs de pièces d'automobiles en échange d'engagements fermes de leur part en matière d'emplois et d'investissements au Canada. Le gouvernement doit appuyer la recherche et l'innovation dans le secteur de l'automobile, notamment en renouvelant sans tarder le financement destiné au Réseau des centres d'excellence en ingénierie AUTO21 de l'Université de Windsor.
Comme le discours du Trône ne parle pas précisément des Grands Lacs, j'ai consulté le programme électoral du Parti libéral afin d'y trouver l'engagement de les protéger et l'intention de prévenir, en collaboration avec les provinces et nos partenaires des États-Unis, la propagation d'espèces envahissantes, d'entreprendre des initiatives fondées sur les données scientifiques, de mieux comprendre et gérer les niveaux d'eau et de décontaminer les côtes. Ces enjeux de durabilité comptent beaucoup pour les gens de Windsor—Tecumseh; nous y sommes d'ailleurs très sensibles à cause de l'endroit où nous vivons.
On trouve même la promesse de rétablir le financement de 1,5 million de dollars qui était affecté à la recherche sur l'eau douce. Ce financement avait été aboli par l'ancien gouvernement conservateur.
Je m'arrête un instant pour saluer le travail de l'institut de recherche environnementale des Grands Lacs, de l'Université de Windsor. Ses travaux sont très importants, autant à l'échelle régionale et nationale que mondiale.
Bien des députés ont sûrement appris dans les bulletins de nouvelles que les algues bleues toxiques prolifèrent souvent de façon importante sur les berges de la région de Windsor—Essex. Du rivage, les algues semblent couvrir l'ensemble du lac Érié. Ces algues rendent toxiques nos sources d'approvisionnement en eau. Aucun avis d'ébullition de l'eau ne peut régler le problème, car l'eau reste toxique même si on la fait bouillir.
Ces émissions toxiques dans l'eau privent les poissons ainsi que la faune et la flore aquatiques d'oxygène. Nous nous préoccupons tous de la salubrité de l'eau douce, que nous tenons pour acquise. La situation est un véritable signal d'alarme qui nous avertit qu'il faut faire des recherches et prendre la question au sérieux.
J'applaudis au travail du groupe Citizens Environment Alliance et au plan d'assainissement de la rivière Detroit. Avec cet organisme, je surveillerai de très près le travail du nouveau gouvernement dans ces domaines et je ferai tout mon possible pour aider le parti au pouvoir et l'obliger à respecter les promesses dont j'ai parlé plus tôt.
Par ailleurs, au chapitre de la santé, les libéraux ont promis de renégocier l'accord sur la santé, qui devrait comprendre une nouvelle entente de financement, supposément en collaboration avec les provinces et les territoires. Peu de détails ont été donnés jusqu'ici.
Comme on peut s'y attendre, les néo-démocrates ont, en matière de soins de santé, quelques idées que nos collègues d'en face trouveront intéressantes. Quand j'ai fait du porte-à-porte dans ma circonscription, j'ai beaucoup entendu parler du coût exorbitant des médicaments d'ordonnance. Les néo-démocrates sont fermement convaincus que l'augmentation du financement devrait servir à mettre en place un régime national d'assurance-médicaments.
Un foyer canadien sur quatre compte une personne qui n'a pas les moyens de s'acheter les médicaments prescrits par son médecin. Nous exhortons par conséquent le nouveau gouvernement à s'attaquer sans tarder à ce dossier important. Personne ne devrait avoir à arrêter de manger pour s'acheter un médicament nécessaire à la vie.
Nous exhortons également le nouveau gouvernement à annuler les compressions que le précédent gouvernement conservateur comptait apporter en santé afin que nous puissions travailler avec les provinces à l'amélioration des services de santé. Dans l'intérêt des cinq millions de Canadiens sans médecin de famille, il est impératif que nous favorisions l'embauche de médecins et de personnel infirmier.
Nous devrions également dresser un plan concret et détaillé pour aider le million d'enfants et d'adolescents canadiens atteints d'une maladie mentale qui n'ont pas accès à des soins suffisants, notamment dans le cadre d'interventions précoces qui favorisent les résultats heureux.
Il nous faut une stratégie sur les soins aux aînés dans le besoin, autant à domicile qu'à l'hôpital, dans les établissements de soins de longue ou dans les centres de soins palliatifs. Le nouveau gouvernement n'a pas encore annoncé s'il compte annuler les compressions en santé prévues par les conservateurs, et pourtant...
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole aujourd'hui avec mon honorable collègue de .
Avant tout, je tiens à dire que les mots me manquent pour remercier les membres de ma famille. Ils sont ma force. Ils m'ont donné le courage de me battre pour que je puisse être ici, aujourd'hui, dans cette vénérable institution. Toute ma vie, j'ai chéri le rêve de représenter les citoyens de ma circonscription à titre de députée, de plaider pour leurs droits et de contribuer à faire du Canada un endroit meilleur.
Je veux aussi remercier quelqu'un qui a été comme un ange gardien pour moi. Du fond du coeur, je remercie Me François L'Heureux de croire en moi et d'être l'un des êtres les plus généreux que je connaisse.
Encore une fois, je remercie aussi du fond du coeur mes concitoyens et concitoyennes de Dorval—Lachine—LaSalle. Grâce à eux, je suis la toute première personne d'origine sud-asiatique à se faire élire au Québec. Leur appui, leurs suggestions, leurs problèmes et leur présence dans ma communauté ne font qu'augmenter mon amour de celle-ci et accentuer la gravité de ma responsabilité en tant que leur députée.
Aux députés de la Chambre à qui ce comté n'est pas familier, je dirai qu'il se trouve au Sud-Ouest de l'île de Montréal et qu'il se compose des villes de Dorval, qui compte une pluralité d'anglophones, de Lachine, dont la majorité est francophone, et de LaSalle, où se mêlent une centaine de dialectes de chaque coin du monde.
Ce comté est un véritable microcosme du Canada. On y trouve des industries, de l'environnement, des cols bleus, des cols blancs, des jeunes et des moins jeunes. Les Premières Nations représentent toujours la pierre angulaire de cette région. C'est aussi un comté d'immigrants depuis plus de trois siècles et demi.
Comme dans le reste du pays, cette mosaïque multiculturelle renforce la richesse et la communauté de notre chez-nous. C'est pourquoi j'étais si contente d'entendre le discours du Trône. Son Excellence le gouverneur général nous a présenté un plan ambitieux, mais réalisable pour les citoyens de ma circonscription ainsi que pour le Canada.
Comme à Moose Jaw, à Scarborough ou au Cap-Breton, trop de mes concitoyens ont eu du mal à joindre les deux bouts. À Lachine, la majorité des couples ont des enfants, dont presque le quart a moins de six ans. En même temps, 70 % de cette population a un salaire individuel inférieur à 40 000 $ par année. La situation des femmes est encore pire, car leur revenu moyen est presque de 900 $ de moins que celui d'un homme, et elles sont responsables de quatre familles monoparentales sur cinq.
Heureusement, l'aide arrive. Le gouvernement va fournir une allocation pour enfants qui viendra en aide à 9 familles sur 10. Un foyer lachinois monoparental typique, avec deux jeunes enfants, peut obtenir plus de 1 000 $ par mois, et je rappelle que cette somme est non imposable. Cela va sortir plus de 315 000 enfants de la pauvreté.
Notre investissement dans l'infrastructure, le plus important de l'histoire du Canada, est aussi ciblé pour aider les plus vulnérables. Un Canadien sur quatre ne peut pas se permettre son logement. C'est pourquoi le tiers de l'investissement ira à l'infrastructure sociale. Notre priorité est de bâtir des logements abordables et des résidences pour les personnes âgées. En plus de notre investissement, nous allons travailler avec les provinces et les municipalités.
Chaque jour, je pense à ma grand-mère, qui est décédée l'an dernier. J'ai énormément appris de ma grand-mère, qui a fait de moi une meilleure personne; elle avait de l'empathie. Ma grand-mère était une femme brave, qui avait une force de caractère avec un esprit indomptable. Pendant huit ans, elle a combattu des ACV et a été confinée à son lit les quatre dernières années de sa vie.
Cependant, ma grand-mère n'a jamais abandonné la lutte, et elle a continué à se battre. Elle a souffert physiquement, mais c'est son esprit qui l'a gardée vivante aussi longtemps. Grâce à l'appui de ma famille, j'ai pu être son aidante naturelle pendant les quatre dernières années de sa vie.
Je sais que toutes les personnes âgées n'ont pas cette chance. C'est pour cela que je suis si heureuse et fière que notre gouvernement ait déjà prolongé les prestations de compassion de 6 à 26 semaines. Ce sont six mois de plus. Nous continuons à travailler à la création d'un programme de prestations plus souple et inclusif.
Enfin, soyons très clairs, nous protégerons le fractionnement du revenu de retraite des aînés.
Encore sur le thème de la compassion, je veux reconnaître l'excellent travail de ce gouvernement concernant l'intégration de 25 000 réfugiés syriens au Canada. J'ai eu le grand honneur d'accueillir avec mes collègues les premiers réfugiés syriens au Québec. À leur arrivée, leur joie et leur soulagement étaient vraiment émouvants.
Je suis retournée, avec mon collègue de , accueillir les premiers réfugiés parrainés par l'État. J'ai été époustouflée face à l'amélioration et à la finesse des mécanismes d'intégration d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. À cette occasion, presque la moitié des nouveaux arrivants étaient de jeunes enfants et, plutôt que d'être effrayés dans ce pays inconnu, ils avaient de grands sourires et ils ont créé de nombreuses oeuvres d'art pour nous.
Lorsque je pense à ces familles, à nos aînés, aux milliers de réfugiés et aux scientifiques enfin démuselés, je suis abasourdie par tout ce que ce gouvernement a accompli en seulement 99 jours, et chaque soir, j'ai hâte de voir ce que le lendemain apportera.
[Traduction]
J'ai particulièrement hâte de voir la réalisation du programme ambitieux du gouvernement actuel en matière de condition féminine. Cela fera demain exactement 100 ans que les femmes se sont vu accorder le droit de vote. Des pionnières comme Nellie McClung se sont battues pour que la voix des femmes soit entendue. Il a fallu passablement de courage pour remettre en question les normes établies de la société. Elle a dû affronter beaucoup d'opposition de la part d'hommes et de femmes qui avaient peur que les droits des femmes n'entraînent l'éclatement des familles et des foyers.
Mais, ayant pu voir de près la souffrance des femmes et des enfants victimes de la pauvreté, de la négligence, des charges de travail écrasantes ou de l'alcoolisme, Mme McClung a lutté pendant presque dix ans pour que les femmes obtiennent le droit de vote. Elle a gagné son combat et, en fin de compte, ce sont toutes les femmes qui en sont sorties gagnantes. Mme McClung estimait que « le véritable esprit du mouvement des suffragettes réside dans la solidarité et l'intérêt que l'on éprouve pour les autres femmes ».
Le 28 janvier 1916, le Manitoba est devenu la première province canadienne à accorder le droit de vote aux femmes. Nellie McClung a continué de lutter pour le droit de vote des femmes dans d'autres provinces, et la société a progressé de façon constante. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire. Il y a encore un écart salarial important entre les hommes et les femmes, une situation aggravée par le fait que les femmes sont plus susceptibles de réduire leurs heures de travail afin de prendre soin de leurs enfants, de leurs proches malades ou des aînés, et qu'elles sont moins susceptibles d'être adéquatement représentées parmi les personnes qui occupent un poste de direction. Les femmes représentent environ 50,4 % de la population canadienne. Même si nous avons battu un record électoral, puisque 26 % des députés sont des femmes, nous n'avons parcouru qu'un peu plus de la moitié du chemin vers la parité hommes-femmes à la Chambre des communes. Au rythme où vont actuellement les choses, il faudra encore attendre un siècle.
Malheureusement, il y a un problème encore plus pressant, puisque les femmes sont beaucoup plus susceptibles d'être victimes de violence sexuelle et de harcèlement, et le risque est trois fois plus élevé chez les femmes autochtones.
Depuis le discours du Trône, le gouvernement a enfin lancé une enquête nationale sur les femmes autochtones assassinées ou disparues. Les disparitions, la violence et les morts qui ont touché et qui continuent de toucher les femmes autochtones sont une tragédie nationale. Nous avons respecté notre engagement en agissant immédiatement dans ce dossier.
Dans ce contexte, il ne fait aucun doute qu'encore aujourd'hui, le ministère de la Condition féminine répond à un besoin criant, comme à l'époque où Pierre Elliott Trudeau l'a créé. Je suis extrêmement privilégiée d'avoir été nommée au poste de . À ce titre, je travaille avec un gouvernement qui considère que l'égalité entre les sexes est une priorité pour tous les ministères, et non pas seulement pour Condition féminine Canada. Je collabore avec une ministre qui, pendant toute sa vie, a aidé les gens dans sa collectivité. Je travaille avec un qui prône la parité des sexes, comme il l'a prouvé en formant un Cabinet composé d'un nombre égal d'hommes et de femmes, car, comme il l'a si bien dit, nous sommes en 2015.
Nous sommes maintenant en 2016, et compte tenu de ce que nous avons accompli pendant les 99 premiers jours de notre mandat, on peut facilement imaginer ce que nous accomplirons ensemble au cours des 999 prochains jours. Même si nous avons tous une opinion différente sur diverses questions, il y a deux enjeux dont l'importance fait l'unanimité chez tous les députés — libéraux, conservateurs, néo-démocrates, bloquistes ou verts —, et ces enjeux, ce sont l'égalité entre les sexes et la justice pour les femmes. C'est pour cette raison que je m'estime très privilégiée d'avoir obtenu ce poste, car j'ai la chance exceptionnelle de pouvoir de travailler avec tous mes collègues dans ce dossier. Ensemble, écrivons une page d'histoire et éliminons l'inégalité entre les sexes.
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Madame la Présidente, comme c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre, je tiens à mentionner que je suis très honoré de me trouver parmi mes collègues pour représenter les citoyens de la circonscription de La Prairie.
Tout en demeurant fidèle à mes engagements et aux idéologies de notre parti et de notre chef, le , j'entends travailler avec acharnement et détermination pour être un porte-parole digne de leur confiance. J'aimerais d'abord remercier ma conjointe, Francine Gingras, pour son indéfectible appui. J'adresse un grand merci à mes enfants, que j'adore de tout mon coeur, Carolanne et Jason, ainsi qu'aux enfants de ma conjointe, Michael et Jenny Mantha, pour leur encouragement.
Je remercie chaleureusement les citoyens de ma circonscription et la vaillante équipe de bénévoles qui m'a accompagné tout au long des 78 jours de campagne électorale. Sans leur appui, je ne serais pas ici, en ce lieu où la démocratie s'exprime. Avant de plonger dans le vif du sujet, je tiens également à féliciter l'ensemble de mes collègues parlementaires pour leur accession à des postes de confiance.
J'aimerais d'abord dresser un portrait de la circonscription de La Prairie, qui est l'une des trois nouvelles circonscriptions du Québec. Je pourrais en parler durant des heures, mais je m'en tiendrai à l'essentiel. Je connais ma circonscription par coeur, car j'y ai mes racines. Non seulement j'y ai vu le jour, mais durant 55 ans, j'ai été un témoin privilégié de son développement. Située sur les rives du majestueux fleuve Saint-Laurent, à proximité de Montréal, la circonscription de La Prairie offre un monde de contrastes. Elle s'établit sur une superficie de quelque 295 kilomètres carrés, dans lesquels s'insère la MRC Roussillon, qui est la plus peuplée au Québec avec ses 99 815 habitants. La moyenne d'âge de la population y est de 38 ans, d'où la présence de nombreuses jeunes familles.
La population de la circonscription est mi-urbaine, mi-rurale. Cela n'a rien d'étonnant, puisque les meilleures terres agricoles de la vallée du Saint-Laurent s'y trouvent. La communauté mohawk de Kahnawake se trouve également sur ce territoire. La circonscription de La Prairie jouit d'une position géographique privilégiée. Le fait d'être située aux abords du fleuve Saint-Laurent, de la métropole montréalaise et des grands axes routiers tels que les autoroutes 30 et 15 Sud, d'un important réseau ferroviaire et des frontières américaines lui confère un haut potentiel économique et se traduit par une activité bourdonnante à tous points de vue.
Cela m'amène à parler de la richesse de notre patrimoine et de notre culture. Fondée en 1667, la ville de La Prairie est considérée depuis 1975 comme un joyau de l'histoire canadienne grâce à son architecture et à la concentration de ses pièces archéologiques. À Saint-Constant, le Musée ferroviaire canadien, premier en importance au pays et troisième au monde, fait revivre de grands pans de notre histoire autour de sa collection de véhicules ferroviaires unique.
La ville de Sainte-Catherine possède quant à elle un port en eau profonde doté d'écluses et tout le potentiel de développement qui vient avec cette richesse. Nos municipalités rurales offrent pour leur part des terres fertiles pour une agriculture diversifiée, allant des productions maraîchères aux productions céréalières et animales.
Cet héritage unique nourrit la fierté des citoyens que je représente et qui ont à coeur le bien-être de leur famille. Tout au long de ma campagne électorale, je me suis engagé à être leur porte-parole à la Chambre des communes, à faire connaître leurs besoins et à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour contribuer à leur mieux-être.
D'autre part, je tiens à remercier le et son bureau pour la confiance qu'ils m'ont accordée lorsqu'ils m'ont nommé secrétaire parlementaire du ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Comme tous le verront au cours de mon mandat, l'agriculture c'est ma vie. Je suis né sur la ferme de mes ancêtres, j'y ai grandi et j'y ai élevé ma famille. Cette ferme, spécialisée en production de lait, de céréales et de légumes de transformation, est passée aux mains de la cinquième génération grâce à mon fils, qui en prend la relève. Durant toutes ces années où j'ai été un producteur actif, je me suis toujours engagé au sein de la communauté agricole, partageant ses joies et ses peines. Bien que ces nouveaux engagements m'amènent à prendre un peu de recul, je demeure branché sur le monde et l'actualité agricoles et bien placé pour comprendre ce qui s'y vit au quotidien.
De la terre au Parlement, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour défendre notre agriculture. En agriculture on ne se retrousse pas les manches, on les arrache. Ce secteur d'activité mérite d'être considéré pour ce qu'il est, c'est-à-dire une force vitale. Au Canada, l'agriculture et l'agroalimentaire constituent le premier secteur d'emploi. Ils génèrent sur une base annuelle 108 milliards de dollars, 6,6 % du PIB et 2,3 millions d'emplois. Chaque jour, plus de 200 000 fermes nous mettent la table et nous alimentent en céréales, fruits, légumes, produits laitiers, viandes et autres.
Il y a toutefois une menace qui plane sur ce beau portrait, celle qu'un jour l'offre ne suffise plus à la demande. Il est de notre devoir de nous assurer que les Canadiens et leur famille pourront toujours compter sur des aliments sains et nutritifs produits dans le respect de l'environnement et dans un souci de pérennité. Répondre aux besoins essentiels de la population implique aussi de veiller à la santé de nos agriculteurs et de notre agriculture.
Il faut bien l'admettre, dans un monde en profonde mutation, l'alimentation de notre peuple est devenue un enjeu de sécurité nationale. Il faut savoir que l'agriculture et l'agroalimentaire occupe le deuxième secteur en importance de nos exportations. Au fur et à mesure que tombent les frontières, notre agriculture doit redoubler d'ardeur et d'ingéniosité pour s'adapter aux effets toujours changeants et marqués par la mondialisation, quand ce ne sont pas par les changements climatiques.
Certains producteurs tirent bien leur épingle du jeu, d'autres non. Entre 2001 et 2006, plus de 17 500 fermes-entreprises ont dû quitter le paysage canadien. Il faut arrêter cette hémorragie qui laisse des traces physiques et psychologiques dans nos familles agricoles. Tout au long de notre campagne électorale, nous avons constaté la grande nécessité de donner les outils nécessaires aux Canadiennes et aux Canadiens afin qu'ils puissent avoir accès à une saine alimentation tous les jours. La mise au point d'une politique alimentaire nationale s'impose. Seulement au sein de ma circonscription, au cours des deux dernières années, le recours aux banques alimentaires a fait un bon de 28 %. À l'échelle canadienne, on estime à 2,5 millions le nombre d'individus qui doivent composer avec l'insécurité alimentaire. C'est ce que le gouvernement définit comme l'incapacité de se procurer et de consommer des aliments de qualité en quantité suffisante, de façon socialement acceptable, ou l'incertitude d'être en mesure de le faire.
J'implore tous mes collègues de mettre de côté leurs divergences idéologiques et politiques pour faire de cette politique alimentaire nationale une priorité de tout premier ordre. Notre politique alimentaire, telle que je la vois, aura pour objectif de répondre aux besoins actuels et futurs des Canadiens et de leur famille, tant en termes de qualité que de quantité, dans une perspective responsable. Elle devra aussi voir à soulager nos agriculteurs de fardeaux qui ont pris des proportions surhumaines alors qu'on exige toujours plus d'efforts de leur part.
Nos familles agricoles travaillent d'arrache-pied pour défendre des biens durement acquis dans des conditions qui ne sont pas toujours équitables. Des écarts s'observent notamment au niveau de la qualité et des coûts de production, du climat et de l'envergure du territoire, ce qui n'est pas peu dire. Cette situation, qui a trop duré, est complètement inadmissible et nous devons y remédier pour que ces acteurs de premier plan fassent partie de la solution.
Je suis prêt à m'investir et à donner le meilleur de moi-même pour la mise en oeuvre d'une telle politique. J'en fais d'ailleurs la raison d'être de ma présence ici à Ottawa.
Évidemment, les régions ont un rôle crucial à jouer dans l'atteinte de ces objectifs. Chaque région a aussi ses particularités. Il est de notre devoir de reconnaître leur apport et d'exploiter judicieusement la richesse qu'elles offrent. Pour ce faire, il nous faut prêter une oreille attentive à leurs besoins et aux signaux qu'elles nous envoient. Par exemple, ma circonscription a dû s'adapter au débordement de la ville sur la campagne. Nombreux sont les citadins qui choisissent de s'installer en milieu rural tout en demeurant à proximité des grandes villes pour avoir le meilleur des deux mondes. Cela ne se fait pas sans tiraillements. L'expérience nous a prouvé que les tensions s'amenuisent lorsque les initiatives locales favorisent les rapprochements et une meilleure communication. Le Marché des jardiniers de La Prairie en est un bel exemple.
L'attitude d'ouverture qui est la nôtre nous incite par ailleurs à améliorer les conditions de vie des communautés autochtones et à investir dans leur éducation. Pendant trop longtemps, leur système d'éducation a été sous-financé et leurs enfants en ont payé le prix. Les retards dans les apprentissages s'observent au niveau de la lecture, de l'écriture et du calcul. Afin de corriger cette déplorable situation, les programmes de la maternelle à la 12e année feront l'objet d'un financement de base annuel plus avantageux. Le succès scolaire des enfants des Premières Nations figure également parmi nos priorités.
Tous nos gestes sont là pour le confirmer: la société de demain se bâtit dès aujourd'hui.
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Madame la Présidente, je participe avec plaisir à ce débat sur le discours du Trône.
Lors de la première journée du Parlement, j'ai eu l'honneur de saluer et de remercier ma famille, mes électeurs et mes organisateurs. Je voudrais en profiter aujourd'hui pour leur offrir mes meilleurs voeux à l'occasion du Nouvel An 2016: santé et bonheur à tous ces gens que j'aime bien et que j'ai l'honneur de représenter depuis 31 ans.
Certains députés me demandent si on essouffle parfois après des années et des années passées à la Chambre. Surtout aux nouveaux députés qui sont arrivés cette année — ils sont près de 200 —, je voudrais dire que la passion de la politique grandit avec le nombre d'années. Plus ils seront ici longtemps, plus ils seront passionnés du service à la population et de la politique, et plus ils respecteront cette grande Chambre des communes, un lieu de démocratie. C'est vraiment un privilège d'y siéger. Personne ne peut entrer ici, s'il n'a pas revêtu le manteau de la démocratie qu'a bien voulu mettre sur ses épaules la population de son comté. C'est toujours avec enthousiasme et passion que je reviens travailler à la Chambre. Souvent, il y a nécessairement des débats un peu houleux, ce qui va de soi, puisqu'on ne peut pas être toujours du même avis.
Souvent, à des gens qui estimaient que cela brassait pas mal à la Chambre des communes, je disais qu'on envoie nos soldats se battre partout dans le monde pour qu'un jour ils y apportent la démocratie afin d'avoir des opinions différentes. Alors, quand on a des opinions différentes, profitons-en, ici, à la Chambre des communes. Je suis encore très heureux d'y prendre la parole.
Il est certain que je regrette une chose. Le discours du Trône a été déposé le 4 décembre et les tours de parole de notre parti, étant considéré comme formé d'indépendants, arrivait aux 34e et 64e tours de parole. Dans une démocratie normale, il me semble que nous aurions pu avoir un tour de parole un peu plus tôt. Je le constatais aujourd'hui encore. Alors que l'honorable ministre a fait une déclaration importante sur l'environnement, les autres partis ont eu à peu près le même temps de parole que la ministre. Nous avons sollicité deux minutes pour notre porte-parole en environnement, mais on a refusé.
Ce fut la même chose à l'occasion d'autres déclarations de ministres, et on nous a aussi refusé de siéger à un comité spécial, sans droit de vote et seulement avec droit de parole. Il est anormal que des députés n'aient pas les mêmes privilèges que les autres députés et les mêmes ressources pour pouvoir se préparer à faire leur travail à la Chambre et dans leur comté. Ce n'est pas normal, et c'est la seule démocratie au monde qui refuse cela. On ne trouve dans aucun gouvernement des provinces ni dans aucune démocratie du monde des partis politiques qui n'ont pas les mêmes droits et privilèges que les autres députés de la Chambre ou de l'Assemblée. Cela existe seulement dans notre démocratie canadienne. C'est un accroc anormal, puisque cela ne repose sur aucun règlement de la Chambre. Cela repose simplement sur une décision des trois whips des trois partis qui décident arbitrairement qu'on doit être douze.
Historiquement, on a déjà été six députés au Bloc québécois et on nous a refusé les droits et privilèges. Le NPD a déjà compté neuf députés et on leur a aussi refusé les droits et privilèges. Nous sommes dix et on nous les refuse. Nous avons été quatre et on nous les a refusés. Nous sommes en 2016, au 21e siècle, avec des courants d'idées beaucoup plus nombreux qu'historiquement. Il est donc anormal que notre parti n'ait pas les mêmes privilèges que les autres, de même que le Parti vert. Le Parti vert, c'est un courant d'idées partout au Québec et au Canada, qui a reçu plus de 500 000 votes et qui aurait le droit d'avoir les mêmes privilèges que les autres, proportionnellement à son nombre de députés.
Je tenais à faire cette partie de mon discours là-dessus. Je demande aux députés à la Chambre de réfléchir en caucus et d'essayer de défendre cela devant leurs concitoyens, en leur expliquant qu'ils ont des privilèges et des droits que d'autres députés n'ont pas, et de leur demander s'ils sont d'accord avec cela.
Aucun juriste ni aucun être ayant le moindrement de jugement serait d'accord avec cela. Ce n'est pas la faute des simples députés à la Chambre. C'est souvent l'entêtement de leur whip que les députés devraient plutôt contester. Il ne s'agit pas de nous donner le même temps. Nous sommes 10 sur 338. Nous devrions, de façon proportionnelle, avoir le droit à du temps et à un budget de recherche et de soutien pour travailler à la Chambre comme tous les autres députés.
Je vais maintenant parler du discours du Trône. Lors de la campagne électorale, le Parti libéral a créé beaucoup d'attentes avec ses promesses parfois très articulées, concernant l'environnement, par exemple. Que nous le voulions ou non, cela a aussi créé un vent de changement.
Depuis 10 ans, l'ancien gouvernement avait une politique très austère qui n'était pas du tout partagée par l'ensemble de la population. Il y avait une usure de ce gouvernement, et les gens ont décidé d'entendre ce vent de changement, ainsi que les engagements très fermes pris par les candidats et le .
Cependant, lors du discours du Trône, le premier grand discours officiel du gouvernement, un discours qui trace la voie à tous les projets de loi qui vont être déposés au cours de cette session, qui dit comment cela va fonctionner dans les prochains mois et quelles seront les priorités du gouvernement, beaucoup de promesses semblent avoir été oubliées.
Dans le discours du Trône, nous ne retrouvons pas nombre des engagements pris par les libéraux lorsqu'ils étaient dans l'opposition comme troisième parti. Je veux bien donner une chance au coureur et dire que cela viendra peut-être s'ajouter. Il reste que généralement, c'est à partir du discours du Trône que nous agissons sur le plan législatif pour les mois qui suivent.
Voici ma première constatation: nous avons beaucoup parlé de dialogue avec les peuples autochtones de nation à nation, et le respect des nations, c'est formidable. Cependant, j'ai remarqué que la nation québécoise avait complètement été ignorée dans ce discours du Trône.
Pourtant, le Parti libéral, avec M. Chrétien en tête, avait déposé à la Chambre une motion, adoptée à l'unanimité, qui reconnaissait l'existence de la nation québécoise. Or lorsqu'on reconnaît une nation, on reconnaît également que cette nation peut faire des choix parfois différents d'une autre nation, et qu'il doit y avoir une entente spéciale sur tel projet de loi ou telle dépense engagée par le gouvernement central.
Là-dessus, il y a une absence complète de désignation de la nation québécoise, et cela fait dire à plusieurs que cette intention de reconnaissance — et cette reconnaissance qui a été faite — n'était au fond qu'une coquille vide.
D'ailleurs, c'est la première fois depuis plus de 50 ans qu'un premier ministre ne nomme pas de leader pour le Québec. Depuis plus de 50 ans, c'est la première fois. C'est donc dire qu'on considère le Québec une province comme les autres, qu'il faut oublier la notion de peuple fondateur ou de société distincte. Cela dit que le Québec est une province comme les autres, et que ce gouvernement va contribuer à la provincialisation du Québec. Cela ne conviendra pas du tout aux partis politiques qui existent au Québec.
En effet, aucun des premiers ministres du Québec n'a signé la Constitution canadienne. Légalement, nous sommes Canadiens. Toutefois, nous n'avons jamais signé la Constitution de 1982, quel que soit le parti politique au pouvoir à Québec, parce que cette reconnaissance de nation québécoise n'existe pas dans cette Constitution.
Cela étant dit, nous pouvons parler également des engagements liés à la santé. Pendant la campagne électorale, il était très clair que le ministre de la Santé voulait retourner vers le 25 %.
Rappelons que, sous le gouvernement libéral de Paul Martin, les contributions aux provinces s'élevaient à 50 % des dépenses totales des provinces. Pour faire en sorte que le budget soit équilibré, on a réduit les transferts à 25 % sous le gouvernement libéral du temps et on a continué sous les conservateurs, tout en collectant les mêmes taxes et les mêmes impôts. Ainsi, l'argent est à Ottawa, et les besoins dans les provinces, mais on diminue continuellement les transferts. Il doit y avoir un réajustement basé sur 1994-1995; on doit ramener les transferts à au moins 25 % et faire en sorte qu'on rétablisse aussi le même principe que dans ces années-là. Cela signifie que, dans les provinces, on doit considérer les soins de santé globaux et non pas par tête d'habitant, puisque certaines d'entre elles ont des populations plus vieillissantes que d'autres et auront donc besoin de plus d'argent pour donner les services à ces personnes qui en demanderont davantage. Cela est très important dans les négociations que le gouvernement devrait avoir avec les provinces. Disons là-dessus qu'il a bien commencé par une réunion des ministres de la Santé. Espérons qu'il écoutera leurs revendications.
En matière d'environnement, dans les promesses et dans le discours du Trône, il y a une intention claire de réduire les gaz à effet de serre. Il faut des gestes concrets. Puis, on ne peut pas passer à côté du fameux projet Énergie Est de TransCanada. En Colombie-Britannique, il y avait aussi un projet de pipeline. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, ainsi que beaucoup d'élus et la population en général, s'y sont opposés. Le Parti libéral, qui n'était pas au pouvoir à ce moment-là, a immédiatement appuyé la Colombie-Britannique, en disant qu'il s'opposait à ce pipeline, tout comme l'ont fait d'ailleurs les députés du Nouveau Parti démocratique.
En ce qui concerne le pipeline qui traversera le Québec, le gouvernement du Québec a dit qu'il fallait au moins sept conditions pour qu'il puisse regarder cela. Or aucune de ces conditions n'est remplie. Il n'y a pas d'acceptation de la population ou d'acceptabilité sociale, selon l'expression utilisée par le premier ministre. Quatre-vingt-deux maires de la région de Montréal représentant 4 millions de personnes disent « non » à ce projet de loi. Il n'y a donc pas d'acceptation sociale, pas plus qu'il n'y en avait en Colombie-Britannique. On doit donc agir en conséquence de cette non-acceptation sociale. Quatre-vingt-deux maires ainsi que le gouvernement du Québec s'y opposent. Il y a donc de quoi réfléchir. Il me semble que les députés du Québec, de n'importe quel parti politique ici, ont le devoir de se lever et de défendre les intérêts du Québec, avant de défendre les intérêts de TransCanada. Il me semble tout à fait normal d'écouter la population.
Je rappelle également que les risques environnementaux, puisqu'on a parlé beaucoup d'environnement dans le discours du Trône, concernent les 160 rivières que doit traverser le pipeline au Québec. Il ne s'agit pas de deux, mais de 160 rivières en plus du fleuve. Imaginons un instant un accident. Avons-nous les moyens de courir ce risque? Le maximum qui est couvert, lorsqu'un tel accident arrive, est de 1 milliard de dollars. Un accident dans une de ces rivières ou dans le fleuve coûterait beaucoup plus que cela. Le Québec court donc les risques et n'a aucune retombée financière, à part 33 emplois. La position du Bloc là-dessus est donc claire: il faut défendre les intérêts du Québec et s'opposer à ce pipeline.
En ce qui concerne l'assurance-emploi, je voudrais réitérer les engagements que le Bloc avait pris pendant la campagne et les engagements que certains députés libéraux avaient pris ici, à la Chambre. Il s'agissait d'éliminer la fameuse réforme proposée par l'ancien gouvernement et qui concernait, par exemple, la distance de 100 kilomètres à la ronde pour accepter obligatoirement un travail. Il y avait un engagement ferme de corriger cela.
Aujourd'hui, à la Chambre, la ministre a répondu qu'elle tendait une oreille et qu'elle s'apprêtait à réfléchir à une façon de régler ce dossier. Tant mieux! Si elle le règle, je n'aurai que des félicitations à lui transmettre. Toutefois, je voudrais qu'on aille plus loin au sujet de l'assurance-emploi. Je voudrais qu'on crée une caisse d'assurance-emploi indépendante du gouvernement. C'est l'argent des travailleurs et des travailleuses et celui des entrepreneurs. On ne peut pas piger dans les surplus de la caisse comme l'ont fait les gouvernements précédents.
Je rappelle que, dans le dernier budget du gouvernement, on disait qu'il y avait équilibre du budget. Toutefois, 3 milliards de dollars ont été puisés dans le surplus de la caisse d'assurance-emploi pour atteindre cet équilibre. Ces 3 milliards de dollars étaient prévus pour les deux prochains budgets. On doit donc mettre fin à cela et créer une caisse d'assurance-emploi indépendante. Quand il y aura un surplus, on augmentera l'accessibilité à l'assurance-emploi, et quand il y aura un déficit, on augmentera les cotisations. Il reste que ce sera une caisse indépendante et non une caisse dans laquelle le gouvernement pourra puiser pour atteindre ses objectifs financiers.
On a également parlé de la revitalisation de nos régions. Ma consoeur la députée de a prononcé un éloquent discours à ce sujet. Le gouvernement est presque muet à ce sujet. On oublie souvent que le Québec est aussi une terre de régions. Dans la grande région de Montréal, il y a 4 millions de personnes, mais dans le reste du Québec, contrairement à l'Ontario, il y a énormément de régions. Malheureusement, on ne semble pas tenir compte de ce fait, et on n'adapte pas les programmes d'infrastructure et les autres programmes aux réalités de ces régions, surtout en ce qui a trait aux domaines de la forêt, du tourisme et des pêches.
Je voudrais également parler brièvement de prestations pour enfants. Avant que la réforme proposée par le gouvernement actuel soit mise en place, il me semble y avoir un geste concret à poser. Dans le programme établi par les conservateurs, la PUGE, le montant reçu par les parents pour leurs enfants devait être ajouté à leur déclaration de revenus de 2016. On pourrait corriger cela immédiatement afin que ces prestations ne soient pas imposables.
En agriculture, plus précisément en ce qui a trait à la gestion de l'offre, le gouvernement s'était très clairement engagé à dédommager les producteurs laitiers, qui n'ont pas été entendus dans le cadre de l'entente Canada-Europe et du Partenariat transpacifique. On en a parlé, mais rien de concret n'a été fait pour les producteurs laitiers, surtout par rapport à l'importation de fromage, dans le cadre de ces ententes. Nous serons le chien de garde des producteurs laitiers dans ce dossier.
Quant au financement des partis politiques, une réflexion s'impose. Le gouvernement libéral de M. Chrétien avait établi, avec raison, en citant même René Lévesque, que le financement devait être public et que seuls les gens ayant le droit de vote pouvaient financer les partis politiques. On éliminait ainsi toutes les corporations. En compensation, on leur donnait 2 $ par vote, pour éviter que l'argent occulte ne revienne flirter avec les gens qui forment le gouvernement. Il serait grand temps de faire une réflexion à ce sujet et de rétablir l'esprit du projet de loi déposé par l'honorable Jean Chrétien.
Le Bloc québécois sera très vigilant en ce qui a trait aux promesses du discours du Trône. Il sera également présent lorsque viendra le temps de donner son appui aux mesures qui le méritent et pour proposer des solutions concrètes afin d'améliorer le sort de l'ensemble de la population canadienne et celui des Québécois et des Québécoises.
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Madame la Présidente, je suis honoré de prendre la parole afin de prononcer ma première allocution à la Chambre. Je tiens tout d'abord à remercier les électeurs d'Edmonton-Centre de m'avoir accordé leur confiance et de m'avoir élu à titre de représentant à la Chambre des communes. Je remercie également tous les bénévoles qui ont travaillé d'arrache-pied durant et depuis la campagne.
Edmonton est vraiment un endroit extraordinaire où il fait bon vivre, travailler et se divertir. Dans notre ville, l'endroit d'où l'on vient, la couleur de notre peau ou notre orientation sexuelle importent peu. Les gens y sont bien accueillis et ils devraient avoir la possibilité de réussir.
On trouve à Edmonton une industrie technologique pleine de dynamisme, des entreprises prospères dans toutes sortes de domaines, des établissements d'études postsecondaires comptant parmi les meilleures au Canada, des joyaux culturels nationaux et des équipes sportives gagnantes.
Pour les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuits, de plus en plus nombreux à Edmonton, le gouvernement a encore beaucoup de travail à faire. Nous nous sommes engagés à renouer une relation de nation à nation et à améliorer la qualité de vie de tous les peuples autochtones.
[Français]
La ville d'Edmonton de 2016 est une ville dynamique qui permet aux gens de réaliser leurs rêves et d'accomplir maints résultats pour leur famille, leur communauté, leurs entreprises ou leurs organismes à but non lucratif.
[Traduction]
Notre ville axée sur la collaboration doit une fière chandelle aux Edmontoniens qui ont siégé à la Chambre, notamment mes prédécesseurs, l'honorable Laurie Hawn, un homme dévoué et un serviteur infatigable de la population, et ma mentore et chère amie, l'honorable Anne McLellan, ancienne vice-première ministre du Canada.
Quand j'ai décidé de me présenter aux élections, les gens m'ont dit au début que, en tant que libéral, je n'avais aucune chance d'être élu à Edmonton. Toutefois, à titre d'homosexuel déclaré, j'ai l'habitude d'entendre les gens me dire que c'est impossible, que cela ne peut pas se produire, puis de travailler très fort pour prouver le contraire. Je suis ravi de faire partie du plus grand caucus libéral albertain depuis 1993. Je suis honoré de représenter l'Alberta au sein du gouvernement fédéral, en compagnie du député de , du et du . C'est un privilège pour moi d'être président du caucus de l'Alberta. Nous ne sommes peut-être pas nombreux, mais nous sommes puissants.
À l'heure actuelle, les Albertains ont besoin de fervents défenseurs tels que les membres de notre caucus parce que les temps sont difficiles pour eux. Edmonton, tout comme le reste de l'Alberta, est durement touchée par le ralentissement de l'économie et du secteur de l'énergie. Les effets se font ressentir à travers tout le pays: 100 000 emplois perdus en Alberta; des dizaines de milliers d'emplois perdus au pays.Tragiquement, les taux de suicide ont augmenté de 30 %. Les banques alimentaires sont à peine en mesure de satisfaire la demande. Le taux de chômage est à la hausse et des hommes et des femmes qui ont du coeur à l'ouvrage risquent de toucher leurs dernières prestations d'assurance-emploi sans avoir le moindre plan B.
Mes collègues du caucus et moi savons toute la douleur et la souffrance que cause la conjoncture actuelle. J'ai entendu clairement des gens dire, à 10 tables rondes sur le budget, à quel point les politiques du gouvernement précédent ne tenaient pas compte des conseils des experts du secteur de l'énergie et de l'environnement à propos de la nécessité d'une approche équilibrée. Malheureusement, après 10 ans de gestion environnementale malavisée, l'ancien gouvernement a érodé la confiance des Canadiens dans notre premier secteur d'exportation et a systématiquement échoué pour ce qui est de créer un accès à de nouveaux marchés. Peut-être que, s'il y avait eu moins de tapes dans le dos et plus de leadership, notre économie serait dans un meilleur état aujourd'hui.
Les Edmontoniens et les Albertains s'attendent à ce qu'on fasse preuve de leadership pour favoriser la croissance économique. Je suis fier d'affirmer que le gouvernement a un plan à cet égard. Le gouvernement s'engage à veiller à ce que les Canadiens aient confiance en les évaluations environnementales et les processus d'examen de la réglementation des pipelines et d'autres projets d'exploitation des ressources naturelles. Nous savons que le secteur des ressources naturelles est une composante essentielle de l'économie canadienne. C'est pourquoi notre discours du Trône exprime notre approche équilibrée en vue de créer une économie du XXe siècle fondée sur la fusion de l'énergie et de l'environnement. Ce nouveau triple E — énergie, environnement et économie — est la voie à suivre.
Les Edmontoniens et les Albertains ont toujours grandement contribué à la Confédération. Une fois de plus, nous sommes prêts à nous retrousser les manches avec tous les Canadiens et à reprendre le travail.
[Français]
Sur le plan fiscal et familial, notre gouvernement a déjà réduit les impôts pour plus de 9 millions de Canadiens.
[Traduction]
Les Edmontoniens savent aussi qu'il est maintenant temps d'investir pour réparer et développer nos infrastructures. Il est temps de renforcer nos collectivités. Nous voulons que le gouvernement paie sa juste part pour la nouvelle ligne Valley du réseau de train léger, dont le tronçon ouest traversera ma circonscription. Nous voulons que le gouvernement fédéral assure le leadership dans la construction de nouveaux logements sociaux, de logements pour les aînés et de logements abordables. Nous voulons que notre ville continue de croître et que la population travaille.
[Français]
Je suis aussi fier de siéger à la Chambre en tant que Franco-Albertain. De nos jours, la francophonie albertaine connaît un nouvel essor alimenté par la migration de francophones de partout au Canada vers l'Alberta, ainsi que par l'arrivée de nombreux immigrants issus de pays francophones. Conséquemment, le bilinguisme connaît une forte progression dans ma province, et l'intérêt envers le français et la culture française en Alberta est de plus en plus marqué.
[Traduction]
Pendant la campagne électorale et depuis les élections, les Edmontoniens et les gens de partout dans le monde ont fait savoir qu'il fallait régler les problèmes d'un système d'immigration déficient. C'est exactement ce que nous avons énoncé dans le discours du Trône et le gouvernement a déjà entrepris de réels changements. Notre engagement à accueillir 25 000 réfugiés syriens a ravivé notre esprit de communauté et nous a rappelé, à nous et à nos partenaires internationaux, le rôle particulier que le Canada peut et doit jouer à l'échelle internationale.
[Français]
En conclusion, j'aimerais rappeler la vision de la vie publique de Son Excellence le très honorable Georges P. Vanier, ancien gouverneur général du Canada, qui résume ainsi le fait de servir:
[Traduction]
Il faut accepter le mandat qui nous est confié dans un esprit de dévouement. On nous a élus pour servir nos concitoyens, mais l'ensemble du Canada requiert notre attention. Nous avons pour tâche de défendre la grande mosaïque moderne au nord du 49e parallèle qui est la nôtre. Quel que soit le temps pendant lequel nous serons appelés à servir la population, il ne faut pas oublier que nous devons faire en sorte qu'à notre dernier jour à la Chambre, nous puissions dire que, depuis la première fois où nous avons pris la parole, nous avons su améliorer notre pays et le rendre plus prospère et plus uni.