Que, compte tenu de la présente période d’incertitude économique, la Chambre: a) reconnaisse l’importance du secteur de l’énergie pour l’économie canadienne et soutienne son développement de manière écologiquement viable; b) convienne que les pipelines constituent la façon la plus sûre de transporter le pétrole; c) reconnaisse l’opinion favorable que les gouvernements de l’Alberta, de la Saskatchewan, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick ont exprimé à l’égard du projet Oléoduc Énergie Est; d) exprime son appui au projet Oléoduc Énergie Est actuellement à l’étude.
— Monsieur le Président, merci d'avoir lu cette importante motion. Je partagerai mon temps de parole ce matin avec le député de .
Je suis très heureuse et fière, non seulement de pouvoir parler de cette motion, mais aussi d'être membre du Parti conservateur, l'opposition qui défend les intérêts des gens de l'Alberta et de l'Ouest canadien, ainsi que les emplois à la grandeur du pays. Voilà le but de cette motion, qui vise à encourager le gouvernement à faire la même chose. Cependant, les conservateurs veulent que les Albertains et les Canadiens sachent que nous défendrons toujours leurs intérêts et que nous ferons valoir les ressources canadiennes, notamment le pétrole. Je suis très heureuse de pouvoir en parler.
Lorsque nous avons rédigé cette motion, nous espérions vraiment qu'il y ait une chance pour que les libéraux l'appuient, et nous serions ravi qu'ils le fassent, non seulement avec leur vote, mais surtout avec les mesures qu'ils prendront. Malheureusement, hier, nous avons bien constaté que le gouvernement ne comprend pas l'importance du secteur de l'énergie pour la croissance économique du Canada. Il ne comprend pas qu'un gouvernement convaincu de ses politiques inspire la confiance et stimule les investissements, et qu'une politique gouvernementale stable se traduit par la stabilité et la prévisibilité de secteurs comme celui du pétrole et du gaz.
Le gouvernement ne semble pas comprendre que lorsqu'il choisit de faire fi des emplois et des débouchés économiques générés lorsque les ressources énergétiques canadiennes ont le même accès au marché que celles des États-Unis et d'autres pays, il nuit à la croissance économique. Son opposition, pour des raisons idéologiques, à l'infrastructure fondamentale dont le pétrole a besoin pour accéder aux marchés de façon sécuritaire est franchement troublante. Son idéologie place le Canada en situation désavantageuse. Les libéraux sont déterminés à miner l'Office national de l'énergie et à faire obstacle à la construction d'oléoducs dans un avenir proche.
J'aurais bien voulu annoncer de bonnes nouvelles aujourd'hui pour les Albertains et pour l'ensemble des Canadiens. Mais, malheureusement, la façon de procéder du gouvernement n'a rien de rassurant. Il se dégage une tendance qui consiste à mépriser et, semble-t-il, à dévaloriser le secteur des ressources naturelles, en particulier le secteur pétrolier et gazier du Canada. En effet, les décisions et les mesures que prennent les libéraux montrent qu'ils sous-estiment le secteur énergétique et l'industrie pétrolière et gazière du Canada.
Les libéraux sous-estiment les hommes et les femmes dont le travail consiste à extraire les ressources du sol et à les acheminer vers les marchés. Voilà deux activités dont nous avons tout lieu d'être fiers au Canada. Les travailleurs du secteur pétrolier au Canada peuvent être fiers, car, ici au Canada, l'extraction des ressources naturelles se fait de la façon la plus durable, la plus écologique et la plus responsable, non seulement grâce aux règlements rigoureux mis en place par le gouvernement conservateur, mais aussi parce que le Canada est un pays de liberté et d'égalité, un pays où les droits des femmes, les droits des homosexuels, les droits de la personne, les libertés religieuses et les lois du travail sont protégés avec vigueur et rigueur. Cela signifie que l'extraction et l'exportation du pétrole canadien se font d'une manière dont les Canadiens peuvent être fiers; nous, de ce côté-ci de la Chambre, en sommes extrêmement fiers.
Nous avons vu se dessiner une tendance inquiétante peu après l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement. Tout d'abord, le a fait quelques commentaires à Davos, commentaires qui se voulaient peut-être brillants, mais qui, en réalité, sont très révélateurs. Il a dit que nous ne voulons pas que le Canada soit reconnu pour ses ressources naturelles, mais pour les ressources de ses citoyens. Dans l'état actuel des choses, ce n'est pas le genre de message édulcoré que souhaitent entendre les Canadiens et le secteur des ressources naturelles. Il y a là de quoi s'inquiéter.
Même avant ce voyage, juste après les élections, le gouvernement a annoncé un moratoire sur le transport de pétrole par bateau dans le Nord de la Colombie-Britannique, ce qui a porté un dur coup au projet d'oléoduc Northern Gateway. C'est encore une fois très troublant. Récemment, le gouvernement a refusé de défendre le projet Énergie Est. Il a refusé de dire qu'en principe, il est pour les oléoducs. Il y a de quoi s'inquiéter parce que les libéraux n'ont pas peur de défendre les autres types d'infrastructure ou de se dire en principe pour les autres types d'infrastructure. Cependant, pour une raison ou une autre, ils ont beaucoup de difficulté à dire que les pipelines sont bons pour le pétrole canadien.
Pas plus tard qu'hier, ils ont annoncé qu'ils ajoutaient une autre couche, un autre processus, un autre obstacle sous la forme de demandes d'autorisation supplémentaires. Cette fois, il semblerait que ce sont les ministres eux-mêmes qui accorderaient les autorisations.
L'annonce qu'ils ont faite était vraiment très brève. Le document d'information avait deux pages... en fait, il n'avait qu'une seule page. Il ne comptait même pas deux pages. Nous avons des questions à poser auxquelles nous espérons obtenir des réponses, concernant les annonces faites hier. Il y a eu un peu de confusion en ce qui a trait à la nouvelle évaluation qu'Environnement Canada inclurait en amont. Nous savons qu'il y aura une évaluation en amont, mais nous ne sommes pas certains de bien comprendre s'il y aura une évaluation en aval. Il faudrait que ce soit indiqué plus clairement.
On a entendu dire qu'un représentant ministériel participerait à cette évaluation environnementale. Donc, les fonctionnaires ou le ministère feraient une évaluation environnementale parallèle. Mais il semble qu'il y aurait un représentant politique. Nous avons d'importantes objections à ce sujet et je pense que l'industrie aurait des objections, elle aussi. On s'inquiète aussi du rôle que les promoteurs auraient la possibilité de jouer dans l'évaluation. Auraient-ils un mot à dire? Seraient-ils capables d'examiner l'évaluation ou seraient-ils confinés à une démarche parallèle?
En affirmant vouloir donner des assurances à un moment où plane une bonne dose d'incertitude, le gouvernement suscite en fait plus d'incertitude et de questions.
L'annonce d'hier n'a certainement pas redonné espoir aux gens de l'industrie des hydrocarbures.
À mon avis, il faudrait bien mettre en évidence l'apport économique du secteur gazier et pétrolier au Canada.
L'exploitation des ressources naturelles, c'est-à-dire l'ensemble du secteur des ressources naturelles, produit 20 % du PIB nominal. Près de la moitié de ce pourcentage provient directement du secteur de l'énergie. Donc, près de 10 % découle du secteur gazier et pétrolier. En comparaison, près de 6,7 % du PIB provient de l'agriculture. Ma circonscription du Sud du Manitoba compte d'excellents producteurs agricoles. Nous savons à quel point le secteur agricole est important et nous n'avons pas peur de le défendre. Le Canada produit les meilleurs aliments du monde. Lorsque nous étions au pouvoir, nous étions très fiers d'ouvrir des marchés et de soutenir le secteur agricole, qui représente environ 6,7 % du PIB.
Le secteur gazier et pétrolier produit plus que cela, c'est-à-dire près de 10 % du PIB. Nous devrions être tout aussi fiers de dire que nous produisons le meilleur pétrole du monde de la façon la plus responsable qui soit. Nous devrions soutenir le secteur gazier et pétrolier de la même façon que nous soutenons l'agriculture. Les députés de ce côté-ci défendent fièrement ce secteur. Nous défendons ces deux secteurs des Prairies et de l'Ouest canadien.
Le secteur des ressources naturelles fournit 1,8 million d'emplois, dont environ 300 000 dans le secteur énergétique. Nous savons qu'un grand nombre de ces emplois se trouvent dans certaines provinces, notamment l'Alberta, et que l'oléoduc Énergie Est aurait d'importantes retombées pour le Nouveau-Brunswick. Les Néo-Brunswickois souhaitent sa construction. Les maires, les dirigeants municipaux, ont dit à quel point il était important. Nous savons que cela créerait des emplois d'un bout à l'autre du pays.
Le gouvernement a parlé de sécurité. Il a dit à quel point il était important que la population appuie le processus pour assurer la sécurité et que celui-ci lui inspire confiance. C'est presque comme si, quand il dit que la confiance du public est acquise, il disait ce qu'il souhaite entendre. C'est assez dérangeant parce que plus le gouvernement le dit, plus on le répète.
Cependant, rien ne prouve que la population s'oppose farouchement aux pipelines. Nous savons que certains groupes de défense n'appuient pas les pipelines et ne le feront jamais dans cent ans. Pour tout dire, un grand nombre d'opposants siègent en face, dans le gouvernement, où ils ont déclaré qu'ils n'estimaient pas que les ressources naturelles devraient être exploitées et qu'il ne devrait pas y avoir d'autres pipelines.
Parlons d'une approche raisonnable et équilibrée et de la sécurité des pipelines.
D'abord, pour mettre les choses en perspective, je dirai que, selon nous, tous les projets d'infrastructure devraient être mis en oeuvre de façon responsable. Tous ces projets doivent faire l'objet d'évaluations, et la plupart d'entre eux requièrent un certain degré de participation de la collectivité.
J'habite à Ottawa, comme de nombreux députés. La construction du train léger sur rail, qui est en cours, fait beaucoup jaser, et les responsables poursuivent les consultations avec la collectivité pour discuter des répercussions du projet sur les habitants du centre-ville. Aucune administration ne dirait cependant qu'elle n'appuie pas le transport en commun rapide parce que toutes les consultations n'ont pas été menées. C'est ridicule.
Les gouvernements sont évidemment en faveur du transport en commun rapide, comme ils devraient être en faveur de la construction de pipelines canadiens. Les projets d'infrastructure nécessitent donc une surveillance réglementaire, la participation de la collectivité et toutes sortes d'autres éléments importants.
Toutefois, pour une raison qui m'échappe, le gouvernement libéral est disposé à appuyer toutes sortes de projets d'infrastructure, sauf les pipelines. Nous devons être sur le même pied que nos partenaires américains. Les États-Unis accroissent leurs exportations, ils construisent des pipelines et ils ne parlent pas d'instaurer une taxe sur le carbone. Le Canada doit appuyer la production pétrolière. Nous devons appuyer le projet Énergie Est, défendre les emplois qu'il créerait et les perspectives économiques qu'il offre.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de parler aujourd'hui d'un sujet qui me tient bien à coeur et d'appuyer la motion de ma collègue. La motion se lit très bien. On y dit qu'on doit reconnaître l'importance du secteur de l'énergie pour l'économie canadienne. C'est un fait, plus de 10 % de l'économie canadienne est issu du secteur énergétique. Les entrepreneurs de ce secteur créent la richesse au Canada, et il faut les appuyer.
On dit aussi dans cette motion que les oléoducs constituent la façon la plus sûre de transporter le pétrole. Venant moi-même du Québec, je peux assurer mes collègues que les Québécois sont d'accord avec cela, puisque nous avons vécu au Québec, à Lac-Mégantic, la pire tragédie en ce qui concerne le transport du pétrole par train. Les Québécois savent bien que transporter le pétrole par oléoduc est beaucoup plus sécuritaire. C'est un moyen qui existe depuis plusieurs années, et avec la technologie qui existe aujourd'hui pour la construction sécuritaire d'oléoducs, c'est tout à fait faisable de développer l'économique tout en protégeant l'environnement.
Nous disons aussi dans cette motion que plusieurs gouvernements sont favorables à des projets d'oléoducs sécuritaires qui respectent les lois canadiennes, notamment ceux de l'Alberta, de la Saskatchewan, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick. C'est aussi le cas des Québécois, malgré la position du maire de Montréal, qui a dit il y a quelques jours qu'il était contre un tel projet, sans même avoir attendu la position ou les recommandations de l'Office national de l'énergie.
Depuis sa prise de position, le maire a fait beaucoup de remarques. Il a dit, par exemple, que Montréal, avec ses 4 millions d'habitants, avait une plus grande population que la Saskatchewan avec ses 1,3 million d'habitants et, par conséquent, que Montréal avait le droit de dire non à un projet d'oléoduc. C'est complètement fou comme position, et je suis très déçu du maire de Montréal, puisqu'il ne représente pas les positions des Québécois. Je suis d'accord avec plusieurs gens de l'Ouest canadien, outrés par la position du maire de Montréal et par celle du qui en a rajouté avec un autre processus d'approbation, en fait un processus politique. Le processus déjà en place respectait toutes les règles et était indépendant. On veut maintenant politiser un secteur énergétique, ce qu'on ne fait pas dans le cas d'autres moyens de transport, par exemple, le transport en commun. Il existe des processus indépendants et il n'y a pas de politique qui vient interférer dans ceux-ci.
La semaine dernière, je me suis rendu dans l'Ouest canadien, soit à Vancouver, Calgary et Winnipeg, et j'en ai profité pour rencontrer des gens de ces différents endroits. Le sujet de discussion a été le développement économique du Canada. On a discuté de moyens à employer pour avoir une économie forte. Un des points importants qu'on a abordé a été le développement d'un ou de projets d'oléoducs au Canada.
Nous savons que ce gouvernement veut malheureusement faire un déficit de plus de 20 milliards de dollars. Ce sont les derniers chiffres que nous avons. Le gouvernement ne veut pas donner de précisions, mais nous allons vers un déficit de 20 milliards de dollars. Le gouvernement dit qu'il veut stimuler l'économie en empruntant de l'argent que nous n'avons pas. Déjà 10 % ou 10 ¢ par dollar que les Canadiens paient en taxes sont utilisés pour payer les intérêts sur la dette. Cela représente la totalité du budget du . Le gouvernement veut faire un autre déficit encore plus grand qui va ajouter à la dette pour, selon lui, stimuler l'économie. Cela ne sera pas un stimulus pour l'économie, mais plutôt un sédatif.
Nous avons ce projet d'oléoduc Énergie Est dans lequel le secteur privé va investir plus de 15 milliards de dollars. Ce n'est pas de l'argent des contribuables canadiens, cela ne provient pas des taxes des Canadiens. Cela provient du secteur privé. Nous savons que c'est le secteur privé qui crée la richesse par ses investissements, et non les dépenses du gouvernement. Le secteur privé va investir 15 milliards de dollars pour développer l'énergie canadienne et avoir accès à d'autres marchés. Ce gouvernement met des bâtons dans les roues des différents promoteurs jour après jour. C'est très décevant, surtout que nous venons de terminer une campagne électorale au cours de laquelle le gouvernement affirmait vouloir faire des consultations et adopter des politiques prodéveloppement économique.
J'aimerais aussi parler de l'impact financier de ces développements sur l'économie canadienne. Les municipalités canadiennes recueillent plus de 600 millions de dollars en impôt foncier auprès des exploitants de pipelines.
Il faut savoir aussi que ces exploitants ont payé 1,1 milliard de dollars en impôt foncier des sociétés en 2014. Ils sont des contribuables importants pour le gouvernement du Canada, et ils apportent plus de 25 millions de dollars en investissements communautaires.
L'investissement est donc bon pour les gens qui vont travailler dans le développement des oléoducs, pour ceux qui vont transformer ce pétrole à Montréal ou au Nouveau-Brunswick dans les différentes raffineries et aussi pour les gens des différentes communautés.
Le retard dans l'acceptation d'un projet, qui fait en sorte que le Canada n'a pas accès à un nouveau marché pour la vente de ses ressources naturelles, peut coûter jusqu'à 70 millions de dollars par jour en activités économiques perdues.
Qu'attend le gouvernement en place pour aller de l'avant et appuyer cette motion de l'opposition et de ma collègue pour le développement économique du Canada?
Le gouvernement dira peut-être qu'il faut s'assurer que ce sera fait de façon respectueuse pour l'environnement. Je tiens à dire que notre gouvernement, soit l'ancien gouvernement, a fait des modifications législatives qui font en sorte de protéger l'environnement et de développer les ressources naturelles de façon responsable.
Nous avons apporté des modifications au pouvoir décisionnel de l'Office national de l'énergie afin que ce dernier puisse formuler des recommandations au gouvernement pour ce qui est d'accepter ou de rejeter un projet. Les politiciens auront donc le dernier mot, et c'est ce qu'il faut faire. C'est important.
Nous avons aussi fait en sorte de réduire les délais pour l'approbation des projets. Ces délais pouvaient aller jusqu'à quatre ou cinq ans dans le passé; maintenant, ils ne peuvent excéder 15 mois. De plus, les gens qui sont intéressés à commenter de tels projets vont pouvoir le faire en déposant leur mémoire, et c'est ce qu'ils font actuellement.
Nous nous sommes donc assurés de la participation du public canadien, des Canadiens, des Québécois intéressés à déposer leur mémoire devant l'Office national de l'énergie, et nous avons fait en sorte que ceux-ci aient le temps nécessaire pour présenter leurs revendications.
Nous avons aussi revu la portée de l'examen pour que cet examen soit centré sur le projet à l'étude et non sur des théories alarmistes de gens qui prônent un développement sans avoir accès à différentes ressources; c'est important de le signaler.
Autrement dit, l'Office national de l'énergie est complètement indépendant et formulera des recommandations. Le gouvernement devrait appuyer cette motion, puisque les Canadiens et les gens des différentes provinces la veulent, et surtout, les Québécois.
Le Québec reçoit de la péréquation, comme d'autres provinces canadiennes, et cette péréquation provient de provinces de l'Ouest. Je remercie ces gens-là. Je souhaiterais que le Québec ne reçoive pas de péréquation, que le Nouveau-Brunswick n'en reçoive pas non plus et que ces provinces soient riches. Cependant, il faut stimuler l'économie, et la construction de l'oléoduc Énergie Est va permettre un développement économique bénéfique pour l'ensemble du Canada et des provinces.
Il faut appuyer cette motion et donner un signal à l'industrie pour dire que, oui, nous sommes pour un développement économique durable.
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Madame la Présidente, c'est avec plaisir que je prends la parole pour participer au débat sur le secteur énergétique dans notre pays, sur la réglementation et sur les pipelines. Je veux d'abord dire que j'ai constaté avec regret que les deux discours des membres de l'opposition officielle ne comportaient aucune allusion aux peuples autochtones ni à des consultations avec leurs collectivités. Je suis persuadé que nous aurons l'occasion de discuter de cette omission plus tard, mais, pour moi, cela en dit long.
Le gouvernement reconnaît l'importance du secteur énergétique au Canada et pour l'économie canadienne, et nous soutenons sans réserve son développement de façon durable sur le plan environnemental. Comme le l'a dit plus tôt cette semaine, nous devons voir à ce qu'il y ait un processus grâce auquel les promoteurs montrent que leurs projets de pipeline sont dans l'intérêt public et qu'ils peuvent recevoir l'appui de la population.
C'est pourquoi j'étais heureux d'annoncer hier, en compagnie de la , notre approche provisoire pour éclairer les décisions liées aux grands projets d'exploitation des ressources pour lesquels le processus d'examen réglementaire a déjà été entamé. L'approche provisoire constitue un premier pas critique vers la solution permanente et globale que nous avons promise pour examiner ces projets à l'avenir.
Avant de parler de la vision du gouvernement en ce qui concerne le développement des ressources, il m'apparaît important de prendre un instant pour reconnaître que certains des principaux producteurs d'énergie du Canada ont connu des temps très difficiles récemment. Je n'ai pas besoin de rappeler aux députés les effets négatifs de la chute des prix du pétrole et les dures décisions au chapitre des dépenses en capital et, plus déchirant encore, des employés. Derrière les statistiques sur les plateformes de forage abandonnées et les projets retardés, il y a des gens, des gens qui vivent non seulement dans l'Ouest du Canada mais partout au pays, des gens durement touchés par la situation et incertains de leur avenir. Seulement en Alberta, plus de 63 000 emplois ont disparu pendant les huit premiers mois de 2015, un nombre qui va en augmentant. Ces pertes d'emploi ont des répercussions sur le secteur financier, les services et la vente au détail. Elles ont des conséquences concrètes, nous en sommes conscients.
C'est pourquoi nous avons instauré un processus intérimaire qui permettra de connaître, avec plus de certitude, les principes qui guideront la prise de décisions dans le cas des grands projets d'exploitation de ressources dont l'examen réglementaire est déjà en cours. C'est dans la même optique que nous moderniserons l'Office national de l'énergie. Le plus tôt nous aurons rétabli la confiance du public envers le processus réglementaire, le plut tôt les grands projets énergétiques pourront bénéficier d'un vaste appui.
De l'avis du gouvernement, les Canadiens ont toutes les raisons d'être optimistes par rapport à l'avenir à long terme du secteur énergétique. Il y a lieu de croire que le Canada peut être à la fois un producteur d'énergie de premier plan et un chef de file mondial dans la lutte contre les changements climatiques. Il y a lieu de croire en un avenir meilleur où un environnement sain et une solide économie vont de pair, un avenir qui mise sur l'innovation et l'adaptation au changement, un avenir où l'on fait appel à des méthodes plus vertes pour extraire et raffiner les combustibles fossiles, un avenir où il existe d'autres façons d'acheminer nos ressources aux marchés canadiens et étrangers et où on utilisera davantage les sources d'énergie renouvelable, un avenir où l'efficacité énergétique occupe une plus grande place, un avenir où l'on investit dans les technologies propres et les infrastructures vertes, un avenir où l'on consulte les Canadiens sur les façons de produire de l'énergie tout protégeant notre planète bien-aimée.
Le gouvernement s'engage à travailler sur les deux plans. Il croit que nous pouvons transformer le secteur énergétique afin qu'il soit plus solide et plus viable que jamais, et prendre des décisions et des mesures qui détermineront l'orientation future de l'économie et créeront des débouchés pour les générations futures. Le gouvernement considère qu'il est possible de contribuer à l'édification du pays en élaborant une stratégie énergétique visionnaire grâce à laquelle le Canada se positionnera en tant que figure de proue dans la lutte contre les changements climatiques et deviendra un véritable modèle d'économie à faible émission de carbone.
Cet engagement a clairement été confirmé hier lorsque la et moi avons annoncé conjointement l'approche provisoire du gouvernement comme première étape en vue de rétablir la confiance du public dans la façon dont le Canada examine et évalue les grands projets d'exploitation des ressources. La ministre a décrit les principes provisoires qui traceront la voie à suivre.
Aucun projet ne sera ramené au point de départ. L'avis du public sera sollicité et pris en considération. Des renseignements additionnels seront recueillis pour les projets faisant l'objet d'une évaluation environnementale, notamment pour mesurer les émissions de gaz directes et en amont associées au projet. Les répercussions environnementales seront comprises et minimisées, et les décisions seront prises à partir de données scientifiques, de faits et de preuves.
Ces mesures provisoires visent à faire en sorte que les perspectives environnementales, économiques et communautaires éclairent véritablement les décisions du gouvernement concernant les grands projets d'exploitation des ressources et à mieux servir l'intérêt public, puisque c'est ce qu'il faut pour susciter la confiance du public et rétablir la réputation du Canada sur la scène internationale. Le a dit que « le Canada doit joindre le geste à la parole et prendre des mesures concrètes pour faire savoir au monde entier que nous sommes sérieux et déterminés à exploiter nos ressources de manière responsable et durable ».
La question n'est pas de savoir s'il faut exploiter les abondantes ressources naturelles du Canada de façon responsable. Les industries primaires apportent indéniablement une contribution essentielle au pays. L'exploitation de nos ressources a toujours été et continue d'être un véritable exercice d'édification de la nation.
Qu'il s'agisse de pétrole et de gaz, de potasse ou de minerais, sans parler de la foresterie, de l'exploitation minière ou de l'hydroélectricité, les ressources naturelles représentent à peu près 20 % de notre PIB. Les Canadiens le savent bien. Ils savent combien ces secteurs sont importants pour les localités et l'économie canadiennes. Ils savent aussi que le secteur de l'énergie permet à des milliers de familles canadiennes de gagner leur vie, qu'il crée des emplois et qu'il favorise les investissements qui avantagent tous les Canadiens, et ils veulent que l'on soulage les souffrances des collectivités qui, dans l'ensemble du pays, sont durement frappées par la baisse du cours des matières premières.
Les Canadiens savent également qu'il faut que nous traitions les peuples autochtones équitablement en assurant leur participation pleine et entière au processus environnemental, pas seulement parce que nous avons le devoir constitutionnel de consulter, mais aussi parce que c'est l'occasion parfaite de faire profiter les communautés autochtones des retombées économiques de l'exploitation des ressources au Canada. Peu de gens s'opposent à cela. Le problème, c'est que les Canadiens ont perdu confiance dans la façon dont le Canada évalue les grands projets de cet ordre ces dernières années. Les Canadiens comprennent qu'on ne peut exploiter les ressources aux dépens de la bonne gérance environnementale, car l'un ne va pas sans l'autre. Comme je l'ai dit hier, afin d'attirer les investissements, il faut procéder à l'exploitation durable de nos ressources énergétiques, faire participer encore davantage les Canadiens, approfondir les consultations avec les peuples autochtones et fonder nos décisions sur des données et des éléments de preuve scientifiques. Aucun projet ne pourra aller de l'avant si nous n'avons pas de l'entière confiance des Canadiens, et ça, ce ne serait dans l'intérêt de personne.
Les Canadiens savent aussi que nous pouvons tirer avantage à la fois du développement énergétique et de la gérance environnementale sans pour autant sacrifier la croissance et la prospérité, en grande partie grâce à l'ingéniosité des chefs de file de l'industrie qui mettent à profit nos innovations technologiques, surtout, si je puis me le permettre, en Alberta. Toutefois, ces chefs de file doivent retrouver leur confiance en la façon dont nous évaluons les grands projets comme les pipelines. Pendant la campagne électorale, les électeurs ont clairement fait savoir qu'ils voulaient que les élus les écoutent, qu'ils les consultent et qu'ils établissent des processus fidèles à leurs préoccupations et à leurs priorités. C'est exactement ce que nous avons l'intention de faire.
Nous allons faire les choses autrement pour attirer les investissements nécessaires à l'exploitation durable de nos ressources énergétiques et construire les infrastructures requises pour les mettre sur le marché. Nous allons faire ce qui s'impose pour que les Canadiens adhèrent aux importants projets d'exploitation de ressources. C'est pourquoi nous sommes déterminés à moderniser l'Office national de l'énergie, pour rassurer les Canadiens et pour offrir à l'industrie la prévisibilité dont elle a besoin pour exploiter les ressources de façon durable.
Je peux vous assurer qu'aucun promoteur dont le projet de pipeline fait l'objet d'un examen environnemental n'aura à reprendre le processus à zéro. Grâce aux mesures intérimaires présentées hier, nous avons fixé des balises claires en vue de rassurer les investisseurs quant aux délais associés à la prise de décisions à court et à moyen terme. Dans deux cas, nous croyons qu'il y a encore du travail à faire pour harmoniser le processus d'évaluation environnementale avec les principes annoncés hier.
Examinons d'abord le projet de prolongement de l'oléoduc Trans Mountain, à partir d'Edmonton, en Alberta, jusqu'à Burnaby, en Colombie-Britannique. Le processus d'examen réglementaire est déjà très avancé à l'égard de ce projet. En fait, les conclusions finales seront présentées à Burnaby cette semaine, puis à Calgary, la semaine prochaine. L'Office national de l'énergie doit ensuite présenter son rapport de recommandation au gouvernement en mai prochain.
Compte tenu des cinq principes sur lesquels repose son approche provisoire, le gouvernement du Canada entend mener des consultations supplémentaires auprès des peuples autochtones et nommer un représentant ministériel qui rencontrera les collectivités situées le long du tracé de l'oléoduc pour veiller à ce que leurs points de vue soient pleinement pris en compte. Des fonds seront également débloqués pour encourager les communautés autochtones à participer à ces consultations.
Comme la l'a expliqué hier, nous allons aussi procéder à une évaluation des émissions de gaz à effet de serre directes et en amont, ce qui nous aidera également à établir un cadre national de lutte contre les changements climatiques avec les provinces et les territoires.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement compte demander que le délai prescrit par la loi fédérale pour la prise d'une décision finale soit prolongé de quatre mois. Nous aurions alors jusqu'en décembre 2016 pour déterminer si le projet est dans l'intérêt public. Nous pensons qu'il s'agit d'une solution juste et équilibrée, qui repose sur les principes énoncés et qui montre que le Canada peut réaliser des projets d'exploitation des ressources d'une manière conforme aux attentes de la population canadienne.
Dans le cas du projet Énergie Est, qui permettrait de transporter du pétrole de l'Alberta et de la Saskatchewan jusqu'au Nouveau-Brunswick, nous apporterons encore des changements raisonnables au processus d'examen afin de le rendre conforme aux principes adoptés.
Comme je l'ai dit hier, le gouvernement entend collaborer davantage avec les peuples autochtones pour forger une relation qui jettera les bases de consultations fructueuses. Je compte aussi nommer jusqu'à trois nouveaux membres temporaires à l'Office national de l'énergie pour nouer un dialogue avec les collectivités et les groupes autochtones le long du tracé proposé.
Enfin, le gouvernement du Canada évaluera les émissions de gaz à effet de serre directes et en amont du projet d'oléoduc Énergie Est ainsi que leur incidence sur les changements climatiques.
Pour rendre ces mesures possibles, je demanderai que les délais prescrits par la loi pour l'examen de l'Office et pour la décision finale du gouvernement du Canada soient prolongés, de six mois et de trois mois, respectivement.
Je répète ce que j'ai dit hier: avec ces mesures, j'ai confiance que nous pourrons commencer à regagner la confiance du public tout en respectant le besoin de certitude de l'industrie et en assurant une manière de procéder exhaustive, équitable, transparente et responsable.
Il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction et nous poursuivrons nos efforts afin de rétablir la confiance des Canadiens à l'égard de nos processus d'évaluation environnementale. Le gouvernement espère pouvoir aller rapidement de l'avant en ce qui concerne l'examen des processus environnementaux du Canada, et pour ce faire, il demandera aux Canadiens de lui communiquer rapidement leurs points de vue sur le sujet. J'espère que tous les députés participeront activement à cet effort important.
Les Canadiens veulent que notre pays recommence à jouer un rôle constructif sur la scène internationale et que nous agissions de manière durable ici, au pays, en luttant contre les changements climatiques, en trouvant des façons plus écologiques d'extraire et de développer les combustibles fossiles et en étant un chef de file dans le domaine de l'énergie verte. Ils s'attendent à ce que nous prenions des décisions fondées sur des faits. Les Canadiens veulent que nous mettions en place l'infrastructure essentielle pour acheminer notre énergie vers les marchés intérieurs et internationaux, en respectant les impératifs environnementaux actuels.
Plus que toute autre chose, les Canadiens veulent que les gouvernements, les collectivités et les particuliers travaillent ensemble; ensemble, parce que les défis qui nous attendent sont trop importants pour que nous les relevions seuls; ensemble, parce que c'est de cette façon que les Canadiens ont toujours été les plus efficaces; ensemble, car nous pouvons régler les problèmes plus rapidement et plus facilement lorsque nous nous considérons comme des partenaires.
Le gouvernement est déterminé à atteindre cet objectif.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de me lever aujourd'hui à la Chambre pour parler de questions énergétiques. Relativement à ce secteur, il est très important d'aborder aussi la valeur ajoutée, chose que nous avons perdue de vue depuis des années, au Canada, au regard du développement des ressources naturelles.
Bien sûr, puisque nous entendons toujours participer à des débats de fond à la Chambre, je vais aussi proposer un amendement à cette motion à la fin de mon discours.
[Traduction]
Je pense que je suis l'un des rares députés à la Chambre à avoir littéralement trempé dans le pétrole. J'ai déjà travaillé à la raffinerie de Shellburn, à Burnaby, en Colombie-Britannique. C'est l'une des raffineries qui ont fermé au pays.
Je me rappelle la première fois où le superviseur de la sécurité nous a fait un exposé sur la sécurité. Il a dit deux choses: qu'il ne fallait jamais entrer dans les réservoirs seuls, qu'il fallait toujours être accompagné d'un collègue. Il parlait du parc à réservoirs adjacent à la raffinerie de Shellburn. Ensuite, il nous a donné un conseil, ou plutôt, une consigne, et c'était de toujours vérifier le matériel de sécurité avant d'entrer dans les réservoirs et de s'assurer que les réservoirs d'oxygène étaient pleins, que le régulateur fonctionnait et que le masque n'était pas abîmé. Ce sont toutes des choses importantes.
Si le superviseur de la sécurité insistait autant, c'est parce qu'il nous fallait tenir compte de la nature du pétrole et de ses conséquences. Le fait est que tout travailleur qui entrait dans ces réservoirs avec du matériel de sécurité défectueux pouvait mourir en quelques secondes. Quand on voit ce qui se passe dans le secteur de l'énergie dans le monde, nous comprenons pourquoi les règlements sur la sécurité doivent être respectés à la lettre. Nous devons tenir compte du potentiel de la substance pour l'économie et du danger qu'elle fait courir si elle n'est pas manipulée avec précaution. Nous croyons fermement qu'il est indispensable d'avoir des règlements sur la sécurité.
Par ailleurs, s'agissant de projets énergétiques, nous devons veiller à ce que le processus soit crédible. C'est en réalité de cette question fondamentale que nous discutons aujourd'hui. La façon d'évaluer les grands projets de ressources naturelles pour assurer la protection de l'environnement et avoir l'approbation de la population est une question absolument capitale. La dure réalité est que, après une décennie de gouvernement conservateur, qui s'est heureusement terminée en octobre dernier, les Canadiens ont simplement perdu confiance dans le processus d'évaluation fédéral. Pendant ce temps, les projets de pipelines n'ont pas avancé.
Ce sont les députés conservateurs qui m'entourent, ceux-là mêmes qui parrainent cette motion, qui sont responsables de cette inaction. Ce sont les conservateurs qui, lorsqu'ils formaient le gouvernement, ont systématiquement démantelé, sous le couvert de projets de loi d'exécution du budget, les lois qui protégeaient notre air, nos terres et notre eau et qui ont vidé de leur substance la Loi sur la protection de la navigation, la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, la Loi sur les pêches et la Loi sur l'Office national de l'énergie. Nous nous souvenons tous de ces modifications.
Ce sont les conservateurs qui ont limité les consultations publiques de façon arbitraire, excluant de ce fait les Canadiens du processus d'examen des projets. Chez moi, à Burnaby, en Colombie-Britannique, des audiences de l'Office national de l'énergie ont eu lieu dans une salle complètement vide parce que le public avait été écarté du processus.
En réalité, ce sont les conservateurs qui ont rendu le processus d'examen plus partisan en donnant au Cabinet le pouvoir de renverser les décisions de l'Office national de l'énergie. Nous avons constaté les répercussions de ces changements: des milliers de Canadiens ont été privés de droit de participer aux examens des projets de pipeline, le mécontentement est croissant chez la population, et le nombre de batailles juridiques augmente.
Où cela nous a-t-il menés? Nous utilisons une expression chez moi, dans l'Ouest du Canada. Je suis né en Colombie-Britannique et j'y ai grandi, mais ma mère vient de l'Alberta. Mon frère a habité au Manitoba pendant un certain temps. Bien sûr, le foyer spirituel des néo-démocrates est la Saskatchewan, qui a élu le premier gouvernement social-démocrate en Amérique du Nord, sous Tommy Douglas. Cette expression, « Grands parleurs, petits faiseurs », englobe l'approche des conservateurs en matière d'énergie. C'est bien simple, même si les conservateurs prétendent le contraire, pas un seul kilomètre de nouveau pipeline n'a été construit au moyen du nouveau processus mis en place par leur gouvernement. Au cours des deux dernières années seulement, 28 décisions de l'Office national de l'énergie ou du Gouverneur en conseil ont fait l'objet de contestations judiciaires. En conséquence, les emplois créés par les conservateurs dans le secteur de l'énergie ont été pour les avocats.
Je n'ai aucune objection à cela, mais en réalité, lorsqu'on regarde les résultats globaux — et j'ai écouté attentivement ma collègue de nous parler des projets dont l'évaluation avait commencé avant que les conservateurs arrivent au pouvoir —, le seul projet qui leur sert d'argument, dans le dossier des évaluations, est en fait un projet d'inversion de canalisation, et non un projet de nouveau pipeline.
Dans le domaine de l'énergie, les conservateurs sont de grands parleurs, mais de petits faiseurs. Au lieu d'accélérer l'évaluation des projets de pipeline, les changements que les conservateurs ont apportés ont miné la confiance du public et ont eu en fin de compte comme conséquence que les projets n'ont pas pu être réalisés, car ils n'avaient plus de légitimité sociale. Les conservateurs ont fait un tort tellement grand aux évaluations environnementales — et ma collègue d' en a parlé tout à l'heure — que la commissaire à l'environnement a été obligée de sonner l'alarme au sujet des plans d'urgence désuets des entreprises, du suivi nettement insuffisant de l'office ainsi que de l'information sur la sécurité des pipelines à laquelle le public n'a pas accès.
Et ce qui est peut-être le plus troublant, c'est que l'Office national de l'énergie ne vérifie même pas si les sociétés de pipeline respectent les conditions auxquelles les autorisations leur sont accordées. Tout comme les règles de sécurité doivent être énoncées clairement et doivent être suivies, par exemple, les règles de sécurité dans la raffinerie où je travaillais, les sociétés de pipeline doivent respecter les conditions des autorisations qu'elles reçoivent.
Ce rapport est présenté cinq ans après un autre rapport de vérification accablant, qui a révélé à peu près les mêmes problèmes. Les conservateurs ont laissé le processus d'examen des pipelines en piteux état, mais heureusement, en octobre dernier, les Canadiens ont clairement rejeté leur approche. Voilà pourquoi il est particulièrement inapproprié pour les conservateurs aujourd'hui d'essayer de se servir de la Chambre des communes pour contourner la nécessité de mettre en place un processus crédible, rigoureux et ouvert mené par l'Office national de l'énergie. Ils sont eux-mêmes les architectes du problème dont nous discutons aujourd'hui.
Il est évident que les Canadiens ont voté pour le changement dans ce dossier. Durant la campagne électorale, les libéraux ont dit aux Canadiens que, selon eux, le processus des conservateurs ne fonctionnait pas, et je suis d'accord. Nous l'affirmons d'ailleurs depuis longtemps. Ces 10 dernières années, les néo-démocrates n'ont cessé de signaler que les conservateurs démantelaient les lois relatives à la protection de l'environnement, alors que les libéraux restaient les bras croisés et laissaient les projets de loi omnibus être adoptés.
Comme nous l'avons vu durant la campagne, cela pourrait s'expliquer en partie par la provenance des conseils qu'ils obtiennent. Tout le monde se rappelle l'incident impliquant un certain Dan Gagnier, coprésident de la campagne du Parti libéral, conseiller de confiance du , qui se trouvait à travailler également pour la société de pipeline TransCanada, la conseillant sur la manière d'exercer des pressions auprès du nouveau gouvernement libéral. Ce n'était certainement pas le comportement éthique irréprochable auquel s'attendent les Canadiens.
Or, une fois la campagne lancée, même les libéraux disaient que le processus d'évaluation environnementale comportait tellement de lacunes qu'il fallait le réviser. Le 20 août dernier, le est venu dans ma province, à Esquimalt, en Colombie-Britannique. Lorsqu'il s'est fait demander si la réforme de l'Office national de l'énergie allait toucher Kinder Morgan, il a répondu: « Oui, oui, cela s'applique aux projets en cours ainsi qu'aux pipelines existants. » Il a également dit: « Nous allons changer le gouvernement, et ce processus doit être révisé. »
Le gouvernement a effectivement changé, mais le reste de cette phrase ne s'est pas concrétisé. Cette promesse aux Britanno-Colombiens a été réitérée par le nouveau député libéral de et par le député de , qui occupe la fonction de . Il a dit que Kinder Morgan allait devoir se soumettre à un nouveau processus d'évaluation plus rigoureux. Or, hier, le gouvernement a plutôt annoncé de façon vague et improvisée la mise en place d'étapes supplémentaires au processus d'évaluation actuel qui a été mis en place par les conservateurs. Il ne fait qu'enjoliver un processus d'évaluation profondément désorganisé qui ne permet pas d'obtenir l'approbation sociale.
Malheureusement, même si le vient de donner un bon discours, il a essentiellement dit que c'est l'ancien processus d'évaluation du gouvernement conservateur qui sera mis en oeuvre plutôt que le nouveau processus que, lors de la campagne électorale, les libéraux s'étaient engagés à mettre en place devant les Britanno-Colombiens et l'ensemble des Canadiens.
[Français]
Il faut aussi dire que la présentation d'hier a été faite si rapidement que les documents n'étaient même pas disponibles dans les deux langues officielles. Cela démontre à quel point cela s'est fait à la hâte et sans la rigueur nécessaire.
[Traduction]
L'annonce d'hier ne change aucune loi. Les évaluations se feront selon les dispositions législatives mises en place par les conservateurs.
Le processus provisoire s'ajoutera tout simplement au processus des conservateurs qui ne fonctionne pas, et il soulève une foule de questions sans réponse.
De quelle façon ce processus permettra-t-il de déterminer ce qui constitue des répercussions climatiques inacceptables?
De quelle façon tiendra-t-il compte des répercussions à long terme du transport des produits au chapitre des émissions de gaz à effet de serre?
De quelle façon le gouvernement s'attend-il à remplir son obligation de consulter véritablement les Premières Nations dans un délai aussi court?
À quoi ressemble le système, et que se passe-t-il avec les commentaires des Premières Nations?
Pourquoi n'y a-t-il pas de fonds disponibles pour une consultation publique générale?
Qu'en est-il des projets qui échappent à la portée limitée actuelle des examens de l'ONE? Comment feront-ils l'objet d'un examen attentif?
De quelle façon ce processus peut-il réparer les dommages causés par les conservateurs alors qu'il ne s'attaque pas à l'affaiblissement de la Loi sur la protection des eaux navigables ni à l'élimination de la protection de l'habitat du poisson?
Comment peut-il représenter un véritable changement alors que le Cabinet peut encore, derrière des portes closes, infirmer une décision négative de l'Office national de l'énergie?
Les Canadiens et l'industrie méritent des réponses, et ils méritent un gouvernement qui remplit les promesses faites durant la campagne relativement à un véritable nouveau processus.
Je veux être clair. Demander un processus rigoureux et crédible signifie qu'il est beaucoup plus probable d'obtenir, tôt ou tard, un « oui » comme réponse.
Les ressources naturelles du Canada constituent un atout précieux et un moteur important de l'économie lorsqu'on les exploite de façon saine et durable. Le secteur de l'énergie emploie des millions de Canadiens et contribue grandement aux économies régionales et nationale. J'ai pu le voir de mes propres yeux.
Il est important d'acheminer les ressources canadiennes jusqu'aux marchés, nous en convenons tous. Un projet reliant l'Ouest à l'Est pourrait, s'il est géré adéquatement, procurer de meilleurs prix aux producteurs, accroître la sécurité énergétique et contribuer à créer des emplois à valeur ajoutée, bien nécessaires étant donné les emplois perdus. Nous devons toutefois faire en sorte que tous les projets potentiels soient soumis à une évaluation qui permettra non seulement de protéger l'environnement, mais aussi de redonner à la population un sentiment de confiance.
Ces conversations peuvent se faire dans un esprit de collaboration. L'exploitation durable des ressources repose sur des évaluations environnementales solides et sur des consultations constructives auprès des collectivités. Il revient au gouvernement de voir à ce que ces conversations rassemblent les Canadiens autour des solutions. Le devrait s'inspirer des gestes posés par la première ministre de l'Alberta, Rachel Notley: un accord révolutionnaire sur les changements climatiques, fruit d'une collaboration entre environnementalistes, représentants de l'industrie et Premières Nations; l'élimination graduelle, d'ici 2030, de la pollution causée par le charbon dans les usines; le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre provenant des sables bitumineux; et des investissements accrus dans l'énergie renouvelable, les infrastructures vertes et le transport en commun.
Cet exemple percutant montre à quoi on peut arriver quand les discussions se concentrent sur les solutions plutôt que sur les beaux discours. La motion proposée échoue malheureusement sur ce plan.
Pour les néo-démocrates, l'essentiel se résume à ceci: il nous faut un processus d'évaluation intègre qui sera, aux yeux de la population, crédible et digne de confiance.
C'est pourquoi je propose, avec l'appui de ma distinguée collègue d', l'amendement suivant à la motion de la députée de : Qu'on modifie la motion en retranchant tous les mots suivant les mots « à l'égard du projet Oléoduc Énergie-Est » et en les remplaçant par ce qui suit: « d) fasse savoir que, à son avis, l'examen des projets d'oléoducs doit être crédible, exhaustif, ouvert et libre de toute ingérence politique ».
:
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour débattre de la motion présentée par le Parti conservateur au sujet du secteur énergétique et des oléoducs au Canada.
Comme il s'agit de mon premier discours depuis le début de cette législature, j'aimerais prendre le temps de remercier la population de Chilliwack—Hope de m'avoir une fois de plus fait confiance pour les représenter en tant que député. Puisque nous ne serions pas ici si ce n'était du travail acharné de nos bénévoles, j'aimerais remercier les membres de mon équipe incroyable dans Chilliwack—Hope pour leurs efforts pendant cette très longue et difficile campagne. Enfin, et surtout, j'aimerais remercier ma femme Lisa et mon fils Maclean pour leur amour et leur soutien, pas seulement pendant la campagne, mais tous les jours.
Au cours des derniers mois, on a vu les chiffres désastreux sur l'emploi en Alberta et en Saskatchewan. Plus de 100 000 emplois ont été perdus uniquement dans le secteur de l'énergie et les secteurs connexes. Ce n'est pas seulement un problème en Alberta; c'est un enjeu qui touche tous les Canadiens. J'aimerais vous faire part de ses effets sur ma circonscription et ma ville. Je ne veux pas comparer la situation dans ma région à celle des régions qui sont plus durement touchées par le problème, mais je veux montrer aux députés que des familles en souffrent partout au pays.
Lors de la dernière législature, j'ai parlé des avantages du secteur énergétique à Chilliwack. Même si nous sommes à 1 500 kilomètres de Fort McMurray et du coeur du secteur pétrolier, des centaines d'emplois manufacturiers locaux ont été créés par de petites et grandes entreprises. Ce sont des sociétés à l'avant-garde de l'innovation, de l'efficacité et de la productivité; c'est pourquoi il a été très décevant d'entendre le insulter le secteur de l'énergie en disant qu'il n'était pas assez débrouillard, lorsqu'il marivaudait sur des pentes de ski avec des célébrités qui militent contre l'industrie énergétique à Davos, plus tôt ce mois-ci.
Jusqu'à tout récemment, l'entreprise Britco Structures, qui se trouve dans Kent, un district voisin, comptait plus de 200 employés, qui fabriquaient des unités d'habitation destinées aux nombreux camps de travail utilisés par les sociétés énergétiques exerçant leurs activités dans des endroits éloignés, à l'intérieur de la région pétrolifère. De nombreux employés de cette entreprise vivent à Chilliwack. Les postes étaient occupés par des travailleurs qualifiés, qui, grâce à leur bon salaire, pouvaient subvenir aux besoins de leur famille. Il ne reste plus aujourd'hui qu'une bien maigre équipe chez Britco, qui a recours aux programmes de travail partagé pour permettre au plus grand nombre possible d'employés de tenter de joindre les deux bouts. La crise dans le secteur de l'énergie a fait disparaître presque tout l'effectif de cette entreprise. Les dirigeants de Britco ont bon espoir de décrocher de nouveaux contrats, ce qui leur permettrait de rappeler au travail certains des employés mis à pied. Toutefois, à l'heure actuelle, la situation est très difficile.
Dans ma circonscription, un autre exemple de réussite est la société TYCROP Manufacturing. Mise sur pied il y a 35 ans, cette entreprise de création de produits se spécialise dans la conception et la fabrication d'équipement industriel mobile. Il s'agit d'une entreprise ingénieuse, qui dépend en grande partie du secteur pétrolier et gazier.
Hier soir, j'ai contacté l'un des propriétaires de TYCROP Manufacturing, qui m'a dit ce qui suit: « Rosedale TYCROP a licencié plus de 100 employés, ce qui représente une perte d'environ 7 millions de dollars au titre de la rémunération à Chilliwack et ses environs, à Hope, à Abbotsford et à Langley. Nous estimons que plus de 100 autres emplois de valeur égale ont été éliminés chez les fournisseurs ayant des contrats avec TYCROP, ce qui représente une valeur semblable sur le plan des salaires. Les répercussions sont importantes, et il n'y a pas de nouvelles commandes en vue. Je viens d'apprendre en consultant mon courriel que, aujourd'hui seulement, cinq autres employés ont été mis à pied. N'ayant pas de travail pour eux, nous ne pouvions plus garder ces gens en poste. »
Des dizaines de travailleurs hautement qualifiés ont perdu leur emploi à l'entreprise IMW Industries de Chilliwack en raison de la contraction du marché auquel sont destinés ses produits de gaz naturel comprimé.
Des centaines d'emplois manufacturiers qui permettaient de subvenir aux besoins d'une famille ont été perdus dans ma circonscription. Cependant, la situation actuelle ne touche pas seulement les emplois hautement spécialisés dans le secteur manufacturier.
Pendant le temps des Fêtes, j'ai parlé avec Gordon, le gérant du Slotcar Palace de Chilliwack, un magasin de jouets à l'ancienne, rempli de Lego, de jeux de société, de modèles réduits de chars d'assaut et d'avions et de toutes sortes de choses fascinantes pour les jeunes et les jeunes de coeur. Je lui ai demandé comment allaient les affaires. Il m'a répondu spontanément que le ralentissement de l'exploitation pétrolière, qui se fait à 1 500 kilomètres de là, avait des répercussions négatives sur son petit commerce. Plusieurs de ses meilleurs clients avaient été mis à pied et n'avaient plus les moyens d'acheter des cadeaux de Noël. Ils avaient moins de moyens et, par ricochet, lui aussi en avait moins, et il s'inquiétait de ce que cela voudrait dire pour lui à court et à long terme. Il y a des centaines d'histoires comme celle-là dans ma circonscription et des dizaines de milliers dans l'ensemble du pays.
Canex Building Supplies, une grande entreprise de matériaux de construction de Chilliwack, déclare qu'elle reçoit des dizaines de curriculum vitae de personnes qui, après avoir travaillé à gros salaire en Alberta, reviennent chez elles et cherchent désespérément à obtenir un emploi au bas de l'échelle dans son parc à bois.
J'ai entendu des histoires semblables de membres de ma famille élargie qui, heureusement, ont encore un emploi dans l'industrie pétrolière et gazière de l'Alberta: des centaines de candidatures de personnes absolument surqualifiées pour un seul poste à pourvoir; des problèmes de créances, des factures de centaines de milliers de dollars et même plus payées en retard ou carrément impayées; une augmentation massive du recours aux banques alimentaires; un accroissement considérable des crimes contre les biens.
Nous traversons une période difficile. C'est pourquoi j'ai trouvé choquant et cynique de la part du , un libéral de Calgary, de déclarer à la Chambre cette semaine que les gens de l'Alberta trouvaient l'approche du gouvernement rafraîchissante et étaient emballés. Les membres de ma famille qui vivent en Alberta ne trouvent rien de rafraîchissant. Ils sont anxieux, préoccupés, inquiets et cherchent un signe permettant d'espérer que les choses vont aller mieux.
D'où notre appui au développement économique respectueux de l'environnement. Voilà pourquoi il est crucial d'appuyer le secteur de l'énergie. C'est ce qui explique notre appui de principe à une infrastructure énergétique sûre et efficace, comme le projet d'oléoduc Énergie Est. L'approbation de ces projets enverrait un message d'espoir aux gens qui ont perdu leur emploi et à ceux qui craignent le même sort — l'espoir d'un avenir prometteur dans le secteur de l'énergie, l'espoir que la situation s'améliorera, que les Canadiens commenceront enfin à recevoir le prix mondial pour le pétrole que notre pays a la chance de receler, que le pétrole canadien sera utilisé dans les raffineries canadiennes, que les entreprises qui procèdent à des mises à pied pourront survivre et élargir leurs effectifs lorsque les conditions du marché s'amélioreront.
Les conservateurs ont toujours été clairs: nous n'appuierons les projets de pipelines que s'ils ne présentent aucun danger pour les Canadiens et l'environnement. Lorsque nous formions le gouvernement, nous avons imposé des centaines de conditions aux projets de pipelines qui ont été approuvés. Nous avons exigé une capacité d'intervention de calibre mondial en cas de déversement en milieu marin, le tout accompagné de constructions et de normes de premier ordre. Nous l'avons fait en investissant dans des travaux scientifiques de renommée mondiale. Les analyses indépendantes révèlent toutes que les oléoducs constituent le moyen le plus sûr de transporter les produits pétrochimiques. C'est la simple réalité. Si le nouveau gouvernement libéral croit vraiment à l'élaboration de politiques basées sur des faits, alors les libéraux devraient approuver les projets de pipelines dont la sécurité est éprouvée, et ils devraient renoncer à leur opposition idéologique au secteur de l'énergie.
Tous les Canadiens bénéficient directement ou indirectement de ce secteur. Les produits énergétiques chauffent les maisons, ils alimentent les véhicules automobiles et ils permettent de transporter des marchandises et de déplacer des gens aux quatre coins du Canada. Le secteur de l'énergie génère des redevances et des recettes qui permettent de soutenir les hôpitaux et les écoles. Il génère des fonds pour les infrastructures. Il faudrait l'apprécier à sa juste valeur et le soutenir au lieu de le dénigrer et d'en minimiser l'importance, comme le fait le nouveau gouvernement depuis le peu de temps qu'il est au pouvoir.
J'aimerais parler brièvement de mes amis Jeff et Marcy. Tous deux vivent à Chilliwack. Lorsque Jeff s'en va travailler dans les champs pétrolifères, il quitte son épouse et ses deux enfants pour plusieurs semaines. C'est un compromis difficile, mais Jeff et Marcy l'ont accepté pour pouvoir améliorer leur situation financière. Promu cadre, Jeff n'a pas été touché par les mises à pied qu'ont subies des centaines de ses amis et collègues. Il craint tout de même cette éventualité et il m'a expliqué les conséquences qu'elle aurait sur sa famille. Marcy devrait alors retourner sur le marché du travail et ne pourrait plus faire l'école à ses enfants à la maison, bien que ce soit ce qui leur convient le mieux en raison des troubles de santé de leur fils. Leurs enfants ne pourraient plus pratiquer de sports ni suivre des leçons de musique. Jeff et Marcy ne pourraient plus jouir de la sécurité financière pour laquelle ils ont sacrifié beaucoup de choses. Jeff se trouve chanceux parce que d'autres vivent actuellement ce qui n'est pour l'instant qu'une crainte pour lui.
Il ne s'agit pas de simples chiffres, mais de la réalité que connaissent nos amis et nos voisins; la décision que prend le gouvernement aura de véritables répercussions sur leur avenir.
Les Canadiens savent que nous ne contrôlons pas le prix de vente du baril de pétrole. Ceux qui ont été mis à pied ne s'attendent pas à ce que nous puissions, en discutant de cette question à la Chambre des communes, renverser soudainement cette tendance à la baisse. Ils s'attendent toutefois à ce que nous nous rangions de leur côté, à ce que nous défendions leurs intérêts et à ce que nous fassions tout notre possible pour appuyer l'industrie énergétique et l'infrastructure énergétique, qui subviennent aux besoins de leur famille. Les Canadiens ont besoin d'un gouvernement, comme l'ancien gouvernement conservateur, qui appuie l'exploitation responsable et durable des ressources.
Appuyer la motion à l'étude aujourd'hui témoigne de notre soutien à l'égard du secteur énergétique. Cela démontre aux Canadiens qui éprouvent des difficultés que nous nous soucions d'eux, que nous travaillons pour eux et pour leur avenir, afin qu'ils puissent retourner au travail, qu'ils puissent continuer de subvenir aux besoins de leur famille et qu'ils puissent continuer de contribuer à l'édification de notre pays.
:
Madame la Présidente, comme c'est la première fois que je prends la parole dans cette enceinte, je voudrais remercier les électeurs de Calgary Shepard pour leur confiance et leur appui. Je voudrais aussi remercier ma femme, Evangeline, et tous mes partisans de me permettre de parler en leur nom aux Communes.
Alors que je songeais au privilège qui m'est donné, je me suis mis à penser à un vieux proverbe yiddish: « la parole est difficile, mais le silence est impossible ». Je ne peux pas garder le silence en voyant les deux ordres de gouvernement hausser le fardeau fiscal, créer de nouvelles taxes sur le carbone et alourdir encore et encore les tracasseries réglementaires. La première obligation d'un bon gouvernement est de ne pas faire du tort. Or, ce n'est pas ce que je vois de la part du camp d'en face. L'incertitude qui plane, le flou ambiant et l'absence de plan nuisent à l'économie. Et surtout, ils entraînent des pertes d'emploi dans ma circonscription, ma ville et ma province.
Selon la dernière enquête publiée par l'institut des ressources humaines de l'Alberta, la principale cause des départs des employés, dans presque toutes les catégories d'emplois, est désormais la fin de l'emploi sans motif. Pour la première fois en deux ans, depuis que cette enquête a commencé à être effectuée, le nombre d'employés qui se voient remerciés de leurs services sans motif par leur employeur est plus élevé que le nombre d'employés mis à pied pour une raison donnée et que le nombre d'employés quittant leur emploi pour en occuper un meilleur. Voilà qui montre bien l'évolution actuelle de l'économie, dont l'état s'est encore détérioré depuis les élections provinciales et fédérales. Voilà qui en dit long sur la confiance des sociétés, des entrepreneurs, des commerces et des citoyens envers les députés d'en face.
L'enquête indique en outre que 38 % des Albertains reçoivent des indemnités de départ qui, en moyenne, leur durent quatre mois. Les familles de l'Alberta n'ont pas le temps d'attendre une refonte du système réglementaire. Elles n'ont pas le temps d'attendre que le projet d'oléoduc Énergie Est ou d'autres projets de pipeline soient autorisés. Elles ont besoin d'emplois maintenant. Elles ont besoin que la confiance règne de nouveau dans le secteur privé.
Le a mentionné un peu plus tôt que le processus d'évaluation environnementale durerait au moins neuf mois de plus. Les gens qui perdent leur emploi aujourd'hui et qui auront épuisé leur indemnité de départ dans quatre mois devront puiser dans leur épargne-retraite, s'endetter davantage ou déménager dans une autre province ou à l'étranger, là où des emplois sont disponibles. Ils ont besoin d'un emploi dès maintenant, et c'est pourquoi le projet Énergie Est est aussi important. Il y a une façon simple de redonner du travail à de nombreux Canadiens, et c'est de veiller à ce que le projet Énergie Est soit approuvé.
La valeur totale du projet, y compris les volets connexes liés au gaz naturel, est de 20 milliards de dollars. En neuf ans, il créera plus de 14 000 emplois hautement techniques et bien rémunérés et il permettra de soutenir plus de 3 000 emplois directs et indirects à temps plein pendant son exploitation. Il produira des revenus qui permettront aux familles d'élever leurs enfants, de les inscrire à des activités parascolaires et d'épargner pour la retraite. Voilà pourquoi le projet en vaut la peine.
Dans les semaines qui ont précédé mon arrivée à Ottawa, j'ai discuté tous les jours avec les résidants de ma circonscription. Beaucoup m'ont parlé de ce qui leur était arrivé. Ils étaient tous sans emploi, et je veux vous raconter l'histoire de quelques-uns d'entre eux.
Michael, un Canadien d'ascendance polonaise, comme moi, est ingénieur en mécanique. Il a déménagé en Alberta et il voulait se recycler. Il est devenu ingénieur pétrolier. Il est maintenant sans travail depuis 10 mois. Il n'a que deux options: prendre une retraite anticipée et cesser ses activités, ou redéménager ailleurs. Ses perspectives d'emploi sont directement liées au sort de ce pipeline et à la capacité du Canada à bâtir des infrastructures énergétiques nationales.
Susan, qui habite également sans ma circonscription, est géoscientifique. Elle a perdu son emploi récemment. Pour en obtenir un autre, elle doit déménager soit en Sierra Leone, soit au Burkina Faso. Ce sont les deux seuls endroits où elle peut se trouver un emploi. Elle n'est pas la seule dans cette situation. Bon nombre de ses collègues et de ses amis sont exactement dans la même situation qu'elle. Elle ne veut pas quitter l'Alberta, mais elle se rend compte qu'elle n'a pas le choix. Voilà les dilemmes auxquels les gens doivent faire face. Les membres de leur famille font également face à un dilemme: vont-ils les suivre ou prendre le risque de rester en Alberta? Voilà l'alternative: prendre le risque de s'en remettre à l'actuel gouvernement fédéral, qui semble déterminé à saboter leur avenir, ou partir pour trouver du travail à l'étranger, sachant qu'ils pourraient ne plus jamais revenir. Nous allons perdre une expertise et des recettes fiscales, mais, plus important encore, nous allons perdre une génération de professionnels hautement qualifiés que nous avons mis toute une génération à former.
Chaque année, une nouvelle cohorte de diplômés, notamment des ingénieurs, des géoscientifiques et des comptables spécialisés dans le secteur pétrolier, arrive sur le marché du travail. Malheureusement, ces jeunes professionnels ont peu de possibilités d'emploi dans leur province en ce moment. Ils n'auront peut-être pas la possibilité de profiter de la richesse de l'Alberta et de voir leurs rêves et leurs espoirs se concrétiser chez eux. Jusqu'à tout récemment, l'Alberta était confrontée à une énorme pénurie de travailleurs hautement qualifiés dans le secteur du développement énergétique, entre autres pour la construction des infrastructures connexes comme les pipelines. Lorsqu'on envisage d'appuyer la construction d'infrastructures énergétiques, ce n'est pas pour soutenir une industrie ou un secteur, mais plutôt pour soutenir, d'un océan à l'autre, les Canadiens qui travaillent fort pour gagner leur vie et élever leur famille.
Le gouvernement crée actuellement un climat défavorable à l'investissement qui, lorsque le prix des ressources énergétiques remontera, nuira à la reprise du secteur et aux emplois qui en dépendent. L'oléoduc Énergie Est ne verra peut-être pas le jour, comme ce fut le cas du gazoduc de la vallée du Mackenzie à une autre époque.
L'annonce que le gouvernement a faite hier a également accru l'incertitude et le risque que le processus de consultation ne dérape ou qu'une injonction de la Cour ne paralyse complètement le projet. Pourquoi souhaite-t-on la construction de pipelines? D'une part, parce qu'ils constituent le moyen le plus sûr pour acheminer le pétrole et le gaz et, d'autre part, surtout parce qu'ils créent des emplois et de la prospérité, ce qui améliore la qualité de vie des familles canadiennes.
Un témoin qui a comparu devant le comité des ressources naturelles lors de la deuxième session de la 41e législature a déclaré « Nous avons l'eau courante, nous avons un grand centre communautaire pour les loisirs, nous avons de vastes installations récréatives extérieures, nous avons toutes sortes de terrains de baseball et de soccer pour les familles ». L'argent investi bénéficie aux collectivités. Il contribue à bâtir des collectivités où des familles peuvent vivre et peut-être rester après la retraite. Voilà pourquoi ces projets sont importants.
Voulons-nous un projet d'infrastructure prêt à démarrer? C'est ce que j'entends très souvent de la part des députés d'en face lorsqu'ils expliquent à quoi serviront les nouveaux fonds d'infrastructure. Il est question du projet Énergie Est. C'est un projet prêt à démarrer. Il est aussi question de tous les autres projets ambitieux qui ont été proposés, qui ont été conçus par des personnes soucieuses de la qualité de leur travail et fières de leur savoir-faire. Ces personnes sont fières du savoir-faire associé à leur métier. Elles considèrent l'énergie et l'environnement comme les deux côtés d'une même médaille.
Le Sénat a mené une étude sur la sécurité du transport de l'énergie et a ainsi pu déterminer qu'entre 2000 et 2011, dans 99,9996 % des cas, le pétrole brut et les produits pétroliers transportés dans des pipelines l'ont été sans qu'aucun déversement ne se produise. Lorsqu'il y a eu déversement attribuable à un accident, quelle qu'en soit la raison, le pipeline a simplement cessé de pomper la substance qu'il transportait. Voilà pourquoi les gens sont fiers de leur savoir-faire et de leur métier, de leur profession. Oui, nous pouvons discuter du tracé du pipeline, mais il n'y a pas lieu de remettre en question la technologie employée. C'est une technologie éprouvée qui est utilisée partout dans le monde. Certains des meilleurs experts du domaine travaillent en Alberta, au Canada, et ils savent comment construire des pipelines de façon sécuritaire et responsable.
Le réseau de pipelines du Canada couvre plus de 115 000 kilomètres et transporte chaque jour environ 3,2 millions de barils de pétrole et 14,6 milliards de pieds cubes de gaz naturel. Nous dépendons tous de ce réseau. S'il fallait transporter ces produits par camion, il y aurait sur les routes plus de 15 000 camions additionnels chaque jour. Ceux-ci couvriraient de longues distances sur les autoroutes et dans nos collectivités, ce qui aurait des incidences sur les émissions, l'entretien des routes, la sécurité publique et, bien sûr, les risques d'accidents de la route.
Les nouveaux échéanciers en matière de réglementation annoncés hier par le ministre m'ont rappelé un autre grand projet d'infrastructure des débuts de la Confédération, le chemin de fer transcontinental, la ligne du Canadien Pacifique jusqu'à la côte Ouest. C'était considéré à l'époque comme un impératif national. Aujourd'hui, au XXIe siècle, Énergie-Est et les autres oléoducs représentent notre impératif national en matière d'énergie. Je suis ravi que la voie ferrée ait été construite il y a 100 ans car, de nos jours, ce projet serait paralysé par les formalités administratives et par un examen de ses effets sur le climat.
Quand le a annoncé hier un nouveau processus réglementaire plus long, il s'est engagé à ne pas ramener les projets à la case départ. C'est excellent. Il n'a pas précisé, par contre, que les entreprises devraient désormais franchir 200 cases de plus avant la ligne d'arrivée. Elles devront en faire davantage pour réaliser leurs projets, pour mettre les choses en branle.
En soi, un pipeline n'accomplit rien, comme une autoroute sans voitures et sans camions ou une voie maritime avec des docks et des ports, mais sans navires. Les pipelines génèrent des emplois aux sites d'extraction. Ils représentent la méthode la plus économique et ils garantissent des emplois. Initialement, chaque puits nécessite des investissements directs de 13 millions de dollars et entraîne la création de 40 à 50 emplois. Le secteur pétrolier et gazier génère des centaines de milliers d'emplois bien payés dont nous avons besoin. Les pipelines sont les autoroutes qui servent à transporter les produits.
Ce n'est pas une question de cupidité de la part des sociétés ou de course au profit. Il s'agit plutôt de créer de la richesse et de garantir notre part de prospérité. Les habitants de Calgary Shepard souhaitent retourner au travail. Voilà des décennies qu'ils vivent à proximité de pipelines sans qu'il y ait d'incident. Contrairement à ce qu'a affirmé précédemment le député de à la Chambre, l'approche du gouvernement n'est pas rafraîchissante à leurs yeux. Ils sont inquiets, tout comme moi. J'appuie le projet parce qu'il créera des emplois pour les familles canadiennes et parce qu'il ne coûte pas un sou au Trésor.
Je presse les députés de l'autre côté de la Chambre de faire comme moi et le député de et de voter pour la motion. C'est important pour le Canada. C'est un impératif pour le secteur énergétique du pays.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous signaler que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis contente d'avoir l'occasion de parler de la motion proposée par la députée de . La motion arrive à point. Elle arrive une semaine où le a clairement énoncé que le rôle du gouvernement consiste à veiller aux intérêts du Canada lorsqu'il examine des propositions de pipeline et non à agir telle une meneuse de claques.
La motion arrive le lendemain de l'annonce, par le et moi-même, d'une solution temporaire et de mesures précises pour renforcer immédiatement les évaluations environnementales avant que l'on ne procède à l'examen complet des processus d'évaluation.
[Français]
Je suis certaine que les députés de la Chambre aimeraient savoir comment nous en sommes arrivés là. Qu'on me permette d'abord de vous situer le contexte.
Le régime fédéral pour l'examen des projets, dont les projets énergétiques et les pipelines, comprend des évaluations environnementales, des consultations auprès des groupes autochtones et des décisions sur la délivrance des permis.
[Traduction]
Ce régime est important pour protéger l'environnement et assurer la sécurité des Canadiens. Des consultations significatives avec les Autochtones sont essentielles. Le processus doit tenir compte des opinions et des préoccupations exprimées par les Canadiens et les collectivités touchées. Il importe d'atteindre ces objectifs pour l'économie et l'environnement.
En 2012, les projets de loi omnibus d'exécution du budget et ont sensiblement modifié le système d'examen des projets en remplaçant la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale par la loi de 2012 du même nom, en modifiant la Loi sur l'Office national de l'énergie et la Loi sur les pêches, et en modifiant et renommant la Loi sur la protection de la navigation. Malgré l'importance de ces modifications, le Parlement n'a pas étudié longtemps les projets de loi: trois mois pour le premier et deux mois pour le deuxième. La présente motion parle de questions importantes qui ont été touchées par les modifications apportées en 2012.
[Français]
Nous connaissons le rôle crucial des projets de ressources naturelles pour notre économie, et nous reconnaissons l'importance pour les Canadiens de la création d'emplois et de la croissance économique. Nous croyons qu'il est important et essentiel de rétablir la confiance des Canadiens dans nos processus d'évaluation environnementale. Il n'y a pas d'autre moyen de livrer des ressources au marché de façon responsable au XXIe siècle.
Que la et le travaillent ensemble sur cet aspect constitue un message important indiquant qu'un environnement sain et une économie forte vont de pair.
[Traduction]
Nous savons que les projets d'exploitation des ressources naturelles jouent un rôle vital: ils créent des emplois pour les Canadiens et ils contribuent à la prospérité économique. Nous savons également que, en 2016, les projets envisagés n'iront de l'avant que s'ils peuvent être réalisés de façon durable et responsable. Nous estimons important et essentiel de rebâtir la confiance des Canadiens à l'égard du processus d'évaluation environnementale. Nous devons prendre en compte le point de vue et les préoccupations des Canadiens, respecter les droits et les intérêts des peuples autochtones et soutenir notre secteur des ressources naturelles. Voilà la seule façon d'exploiter et d'acheminer des ressources naturelles de façon responsable au XXIe siècle.
Hier, nous avons fait les premiers pas pour atteindre cet objectif. Les principes que nous avons annoncés permettront au gouvernement de prendre des décisions meilleures et davantage axées sur les faits en ce qui concerne les projets d'envergure. Tant que des modifications législatives n'auront pas été mises en oeuvre, ce sont ces principes qui s'appliqueront aux projets faisant actuellement l'objet d'une évaluation environnementale fédérale.
[Français]
Les principes que nous avons annoncés hier permettront au gouvernement de prendre de meilleures décisions basées sur les faits à l'égard des grands projets. Ces principes s'appliqueront aux projets faisant actuellement l'objet d'une évaluation environnementale fédérale, jusqu'à ce que les modifications législatives puissent être mises en oeuvre.
[Traduction]
Ces principes sont clairs. Nous les avons exposés dans notre programme électoral de l'automne dernier. Les Canadiens nous ont donné un mandat sans équivoque pour les mettre en oeuvre. Hier, nous avons agi dans le cadre de ce mandat. Notre objectif consiste à rétablir une surveillance rigoureuse et des évaluations environnementales exhaustives dans les secteurs qui relèvent de la compétence fédérale et à collaborer avec les provinces et les territoires pour éviter les chevauchements. Nous veillerons à ce que les décisions qui seront prises reposent sur des données scientifiques, des faits et des preuves et qu'elles servent l'intérêt de la population. Nous tenons également à donner l'occasion aux Canadiens d'exprimer leur point de vue et aux experts de pleinement participer au processus. Nous exigerons que les promoteurs choisissent les meilleures technologies sur le marché pour minimiser l'impact environnemental.
Compte tenu de ces objectifs, nous demanderons aux Canadiens de participer à un examen ouvert, inclusif et respectueux du processus d'évaluation environnementale. Cependant, ce genre d'examen nécessite du temps. Le Parlement devra se pencher attentivement sur toute modification législative proposée dans le cadre d'un tel examen. Dans cet ordre d'idées, que doit-on faire dans le cas des projets qui font actuellement l'objet d'une évaluation environnementale?
[Français]
Hier, nous avons annoncé l'approche provisoire, y compris des principes clairs, que le gouvernement suivra pour prendre de meilleures décisions concernant les grands projets. Ces principes sont basés sur le fait que la protection de l'environnement et la croissance de l'économie ne sont pas des objectifs incompatibles. À vrai dire, notre réussite future exige que nous fassions les deux.
[Traduction]
Les principes sont clairs. Nous les avons exposés dans notre programme électoral de l'automne dernier. Les Canadiens nous ont donné un mandat sans équivoque pour les mettre en oeuvre. Nos principes temporaires sont les suivants. Premièrement, aucun examen de projet ne retournera au point de départ. Deuxièmement, les décisions seront fondées sur des données scientifiques et probantes, y compris les renseignements concernant les changements climatiques et le savoir traditionnel des Autochtones. Troisièmement, les décisions s'appuieront sur la rétroaction que les Canadiens, notamment les Autochtones et les résidants des collectivités touchées, fourniront dans le cadre de consultations.
La consultation est, et continuera d'être, une force motrice du gouvernement dans son approche en matière d'évaluation environnementale. Comme l'a dit le , aucune relation n'est plus importante pour le gouvernement que celle qu'il entretient avec les peuples autochtones. Il est temps de renouveler notre relation de nation à nation, en se fondant sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat.
Les principes soulignent notre résolution à travailler en partenariat avec les peuples autochtones et à faire en sorte que leurs droits et leurs intérêts soient respectés. Les émissions de gaz à effet de serre doivent être prises en considération dans le processus décisionnel. La lutte contre les changements climatiques est l'une des principales priorités du gouvernement du Canada.
La collecte à partir de diverses sources, notamment des évaluations environnementales, d'éléments de preuve et de faits portant sur les émissions de gaz à effet de serre contribuera à guider notre plan national sur les changements climatiques. Parallèlement, le secteur privé a un rôle à jouer en tant que source d'innovations dynamiques en matière de technologies et de pratiques plus écologiques et plus propres. Les évaluations environnementales peuvent aider à promouvoir ces innovations. Après tout, l'objectif de ces évaluations est d'améliorer la façon dont les projets sont conçus, structurés et mis en oeuvre.
Je tiens à souligner que l'approche provisoire qui a été dévoilée hier et notre engagement à revoir les processus d'évaluation environnementale sont des mesures qui, je crois, aideront à rétablir la confiance du public dans ces processus et dans les décisions qui en découlent.
Les Canadiens ont voté pour un gouvernement qui comprend que l'économie et l'environnement vont de pair. Hier, nous avons donné aux gens d'affaires la certitude qu'ils doivent planifier, construire et prendre de l'expansion, et nous avons donné aux Canadiens l'assurance que leur environnement sera protégé, comme ils le voulaient.
En 2016, il s'agit de la chose responsable à faire et de la seule façon pour nous d'assurer notre prospérité collective et notre avenir. Je suis très heureuse de lire des commentaires formulés à la suite de l'annonce des principes provisoires faite hier. Adam Scott, du groupe Environmental Defence, a dit que d'avoir toute la documentation en main au moment de prendre une décision donnera lieu à des décisions plus éclairées.
Shannon Phillips, la ministre de l'Environnement de l'Alberta, a mentionné qu'elle et moi avons eu une série d'entretiens à propos de notre rôle de leaders dans la lutte contre les changements climatiques et de l'importance de l'accès aux côtes. Elle a mentionné que, lors de notre première rencontre, nous avons parlé des processus d'évaluation environnementale. Il y a donc eu des conversations en cours de route. Elle a affirmé que le gouvernement fédéral collabore de manière productive avec eux, et qu'ils lui sont reconnaissants de cette relation respectueuse.
Mark Cooper, porte-parole de TransCanada, a affirmé:
Nous sommes en faveur d'un cadre réglementaire rigoureux et clair permettant aux Canadiens de voir notre engagement à construire et à exploiter des oléoducs et des gazoducs le plus sécuritairement et le plus écologiquement possible.
:
Monsieur le Président, le secteur de l'énergie est essentiel à la prospérité du Canada. Nous savons que les pipelines sont des moyens sûrs et efficaces pour le transport des ressources clés d'un océan à l'autre. Aujourd'hui, le gouvernement fédéral s'adresse aux Canadiens de manière franche et honnête à propos des défis présentés par l'économie du XXI
e siècle. C'est une démarche qui joint l'évaluation environnementale efficace à une vision à long terme de notre prospérité.
Cette vision des industries de l'énergie exige une approche collaboratrice entre les provinces, territoires et communautés autochtones. L'époque de la politique qui entraîne la division autour de l'énergie et des pipelines est finalement arrivée à son terme.
Après une décennie où l'ancien gouvernement a privilégié l'idéologie plutôt que la création d'emplois, nous allons prendre des décisions basées sur la création d'emplois, de notre prospérité et d'un avenir durable. Le leadership d'aujourd'hui sera désormais générateur de perspectives économiques.
Notre monde a connu une transformation importante. Avec la venue des technologies de l'information, l'accès à l'information devient la norme. Les Canadiens et les Canadiennes demandent de la transparence dans les affaires de l'État. Nos concitoyens exigent un gouvernement qui s'engage à faire face aux problèmes qui ont une incidence importante sur notre vie quotidienne.
Nous tiendrons notre promesse d'inclure les communautés, les organismes environnementaux et les peuples autochtones dans un dialogue concernant nos besoins relatifs à une économie durable et fiable.
Il s'agit d'un patrimoine que nous devons établir pour les générations qui nous suivront. Il s'agit d'un engagement envers notre pays et nos générations futures, qui ne feront pas de distinction entre l'innovation et la conservation de nos ressources naturelles. Elles verront les décisions que nous prenons comme étant les premiers pas cruciaux vers un avenir plus vert et plus prospère, où les entreprises canadiennes sont des leaders en matière de conception et de production de technologies vertes utilisées dans le monde entier.
Ce destin était complètement mis de côté par les conservateurs, pendant la dernière décennie. Ils ne poursuivaient pas l'innovation et l'esprit de l'entreprise dans les secteurs de la technologie verte et de l'extraction des ressources naturelles. Combien d'emplois potentiels ont été sacrifiés sur l'autel de leur idéologie?
En ce qui concerne nos collègues néo-démocrates, la vision qu'ils offrent à nos concitoyens dépend de la langue qu'ils parlent et du lieu de leur discours. Le député d' a soutenu le projet Énergie Est en Alberta, mais l'année dernière, il s'est déclaré contre ce projet au Québec. Qu'est-ce qui a changé, la langue, la région, ou sa politique, peut-être? Assurément, sa politique personnelle a changé.
Le secteur de l'énergie est très important pour la prospérité future du Canada. Nous ne pouvons pas jeter l'avenir de notre pays aux flammes de l'idéologie et des jeux politiques. Les Canadiens s'attendent à ce que nous prenions des décisions sur une base factuelle et à ce que nous les entendions. Si leur voix n'est pas incluse dans le cadre de l'étude des grands projets qui nous importent à tous, ils le sauront.
Voilà le sens de notre démarche. C'est pourquoi nous attribuons aux entités qui avancent des projets de pipeline la responsabilité de démontrer que tous les risques associés à leur projet ont été considérés. C'est en répondant à ce critère qu'ils pourront obtenir le droit de réaliser leur projet. Personne n'a besoin d'aide pour voir que notre pays a été fortement affecté par les prix à la baisse du pétrole, les décisions difficiles en matière d'investissements et les décisions encore plus difficiles concernant la mise à pied de travailleurs.
Derrière les statistiques et les projets différés se cachent des personnes, des citoyens et des gens de tous les coins du pays. Les personnes dans les communautés, non seulement dans l'Ouest du pays, mais partout au pays, font face à des conditions économiques difficiles et contemplent un futur incertain.
Au Québec, nous avons perdu un nombre élevé d'emplois pendant les six premiers mois de 2015. L'effet s'est fait sentir dans le secteur financier, le secteur des services et celui de la vente au détail. Ces luttes sont réelles et il n'y a pas de solution magique. Cependant, nous pouvons entreprendre plusieurs actions positives.
Voilà pourquoi notre gouvernement se concentre sur le soutien de la progression rapide des technologies vertes et des investissements dans les infrastructures vertes pour alléger le fardeau porté par ceux qui ont été atteints par les pertes d'emplois dans le secteur de l'énergie. Voilà pourquoi nous avons mis en place une démarche pour redonner confiance à la population quant aux principes qui guideront les décisions concernant les grands projets des ressources qui sont déjà en cours d'évaluation. Voilà pourquoi nous modernisons l'Office national de l'énergie. Restaurer la confiance dans le régime réglementaire augmentera le soutien général pour les projets sur l'énergie à grande échelle. En effet, le gouvernement croit qu'il est approprié d'être optimiste quant à l'avenir à long terme du secteur de l'énergie.
Le secteur de l'énergie a une importance croissante au Canada et au Québec, mais à l'avenir cette prospérité exigera un régime environnemental efficace. En parallèle, les investissements en infrastructures vertes représentent une des clés de notre prospérité collective. Nous devons veiller à ce que le Canada soit leader dans la transition nécessaire de notre économie vers un monde plus écologiste. Les générations futures exigent cela de nous. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas les décevoir.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de revenir à la charge. On dirait que c'est devenu chose courante que d'avoir à protéger, en tant que représentant de l'Alberta, les intérêts des gens de ma province contre les transgressions du gouvernement libéral actuel. Je suis ravi de partager mon temps de parole avec le député de , ce qui me laisse environ 10 minutes.
Je ne vais pas prendre l'approche habituelle que certains de mes collègues ont adoptée ici aujourd'hui. J'ai siégé au comité des ressources naturelles pendant plusieurs années, à la dernière législature. Je suis très fier de parler de ces questions du point de vue de ma province.
Un des témoins les plus intéressants que nous ayons reçus au comité des ressources naturelles était le professeur Pierre Desrochers, de l'Université de Toronto. Le dossier qu'il nous a présenté à la séance était plutôt peu orthodoxe. Il a fait un exposé très utile et très instructif, rempli d'informations historiques, sur le rôle important des combustibles fossiles dans l'évolution de la Terre.
Imaginons un peu comment devait être la vie il y a quelques centaines d'années. Nous ne parlons pas de cela dans cette enceinte, mais l'espérance de vie moyenne dans les années 1800 était d'environ 30 ans. L'homme moyen mesurait environ 5,5 pieds et pesait 145 livres. Les gens étaient souvent emportés par une maladie ou parce qu'ils avaient travaillé trop dur pour assurer leur subsistance.
Il n'était pas question de qualité de vie. Essentiellement, les gens travaillaient de l'aube jusqu'au coucher du soleil pour répondre à leurs besoins essentiels. Il n'y avait pas d'éminents universitaires, d'établissements médicaux de pointe, d'enseignants ou de médecins. Nous n'avions pas ce genre de professionnels parce que les gens arrivaient à peine à joindre les deux bouts.
Quel effet cette situation a-t-elle eu sur l'environnement? Les libéraux justifient leur opposition en soutenant que les pipelines nuisent à l'environnement. Quelle était la situation environnementale quand les gens travaillaient simplement pour assurer leur subsistance? Les gens essayaient de faire pousser des légumes sur chaque mètre carré de terre. Par conséquent, il y avait toutes sortes de terres marginales, notamment le long de ravins et en bordure des lacs et des océans. On cultivait ces terres.
Des forêts ont été rasées. De grandes quantités d'arbres ont été coupées pour le chauffage, la cuisine ou tout autre usage nécessaire à l'époque.
Il nous a donné des cartes. Si on jette un coup d'oeil sur le passé, on se rend compte que, aux États-Unis, dans les années 1920, il y avait beaucoup moins de forêts qu'aujourd'hui. Grâce au perfectionnement des combustibles fossiles et à leur utilisation, notamment pour le transport et le chauffage, nous vivons dans un environnement beaucoup plus propre, plus sain et plus durable que nous n'aurions jamais pu l'imaginer. L'espérance de vie dépasse maintenant les 80 ans. Nous sommes plus grands, nous nous nourrissons mieux et nous utilisons davantage de moyens technologiques découlant des combustibles fossiles, y compris ceux utilisés en agriculture. Il ne s'agit pas simplement du carburant utilisé pour faire fonctionner les tracteurs, mais aussi de produits comme les fertilisants, qui permettent de produire plus d'aliments que jamais.
Ce n'est pas là le plus important. Le plus important, c'est l'amélioration du transport, a expliqué M. Desrochers. Autrefois, on ne pouvait manger que ce qui était produit localement. Même si l'idée peut sembler bucolique et que beaucoup de députés de tous les partis en font la promotion à certains moments, le fait est qu'une mauvaise récolte ou une mauvaise année mettait les gens en danger de mort quand on vivait d'une agriculture de subsistance.
Il n'y a pas tellement longtemps de cela. Imaginez comment on pouvait, il y a 200 ans, transporter une tonne de céréales sur une distance de 50 kilomètres quand tout ce dont on disposait, c'était quelques chevaux. Imaginez la quantité de céréales qu'il fallait pour nourrir ces animaux afin qu'ils puissent transporter d'autres céréales.
À la fin du XIXe siècle, en 1898, je crois, des urbanistes régionaux se sont réunis pour la toute première fois à New York. La question à l'ordre du jour n'était pas l'installation d'un réseau d'égouts ou d'aqueduc ni d'autre chose du genre, mais la façon de disposer du crottin de cheval. Le cheval était le moyen de transport.
Arrivent les combustibles fossiles. On a maintenant du charbon qu'on peut faire brûler dans les bateaux. On ne compte plus sur les alizés ou les voiliers pour faire du commerce. On peut transporter les aliments n'importe où dans le monde, n'importe quand. Quand une région du monde connaît une sécheresse, une autre obtient une récolte abondante. Voilà où on en est, mais on tient ce progrès pour acquis. On a oublié comment cela s'est produit. On peut maintenant transporter des aliments de l'Australie à l'Asie du Sud-Est, de l'Amérique du Nord à la Chine, de l'Afrique à l'Europe ou, du reste, de l'Europe à l'Afrique, sous forme d'aide.
Où en serait la planète, à l'heure actuelle, si on ne pouvait pas transporter les aliments rapidement, par bateau ou avion-cargo ou par tout autre moyen que permettent les avancées technologiques de l'industrie pétrochimique?
Je ne sais pas s'il y en a ici qui ont vu un cockpit d'avion dernièrement, mais je signale que ce n'est pas fait en bois. Où en serions-nous sans les avancées qu'il y a eu dans le domaine des combustibles fossiles?
Ce sont des choses que nous tenons pour acquises et que nous oublions trop facilement lorsque nous débattons de l'approbation sociale. Je sais où faire approuver une demande de permis de conduire. Je sais où faire approuver une demande de permis de pêche. Si j'ai de la chance, je pourrais même faire approuver un permis de mariage. Toutefois, je ne connais pas d'endroit où obtenir une approbation sociale. Ce n'est qu'un terme inventé par les tenants d'une opinion donnée dans l'intention de freiner un projet tout à fait sensé, de freiner l'industrie et de freiner des choses qui améliorent notre qualité de vie.
Sans les combustibles fossiles, nous serions bien misérables. Où en serions-nous? Que pourrions-nous faire? Rien. Il n'y aurait pas de politiciens dans cette salle pour en débattre parce que nous serions dehors en train de casser de la pierre pour gagner notre vie.
Je ne connais pas d'autre carburant ni d'autre technologie à l'heure actuelle qui permette le transport longue distance. Y a-t-il quoi que ce soit d'autre que nous puissions mettre dans un avion pour le faire voler? Prévoit-on de mettre en service un appareil commercial à piles et lui faire traverser le Pacifique? Je n'y monterais pas. Je suis très satisfait de pouvoir prendre un avion alimenté au carburant carboné pour traverser l'océan. C'est absolument fantastique. C'est un progrès de la vie moderne.
Les députés savent-ils que, il y a 100 ans, l'air était plus pollué à Toronto qu'il ne l'est à Beijing aujourd'hui? La plupart des Canadiens l'ignorent. C'est vrai. Avec quoi chauffait-on les maisons à Toronto il y a 100 ans? Avec des sources de carbone parmi les plus polluantes de l'époque: le bois et le charbon.
Nous avons progressé depuis le temps où la société brûlait ses déchets et à peu près tout ce qu'elle pouvait trouver. La Chine traverse actuellement la même phase. C'est la révolution industrielle qui se répète. Cette révolution ne fait que se produire dans les pays à différentes époques. La Chine progressera. Certains pays sont très avancés par rapport au Canada. Le Canada est l'un des pays les plus avancés sur le plan technologique, mais certains pays qui font toujours partie du tiers monde ou qui viennent d'en sortir disposent d'un meilleur système de communications que le nôtre. Ils n'ont pas été obligés de creuser pour enfouir les lignes électriques. Ils sont passés directement à la radiotélécommunication et aux communications par satellite, et ils n'ont jamais dû utiliser de téléphones cellulaires en bois.
Je n'ai rien contre le bois, ni contre les autres ressources naturelles. Je préfère même les bâtons de hockey en bois, mais il s'agit de tout autre chose.
En fait, les combustibles fossiles nous ont enrichis et nous ont permis d'être en meilleure santé. Plus nous sommes riches, meilleure est notre santé. Les gens des pays où la population vit sous le seuil de la pauvreté, et où le PIB par habitant est inférieur à 5 000 $ par année, vivent-ils aussi longtemps que nous? Sont-ils en aussi bonne santé que nous? Peuvent-ils se permettre d'acheter des aliments d'aussi bonne qualité que ceux que nous achetons? Absolument pas.
Le secteur des combustibles fossiles crée de la richesse. La richesse crée la santé. Non seulement nous vivons plus longtemps parce que nous avons de meilleurs aliments et tout ce qui vient avec cela, mais nous avons permis à une part énorme de notre population d'aller vivre dans nos régions urbaines pour poursuivre leurs études et créer un puissant centre d'innovation et de technologie afin que nous puissions réaliser des progrès. Nous pouvons résoudre nos problèmes grâce aux améliorations technologiques.
Nous n'avons pas besoin de politiser une chose si incontestable. Prétendre vouloir passer la journée sans combustibles fossiles revient à dire que l'on peut survivre sans nourriture. Cela n'a aucun sens. Jamais on ne dirait cela. Pourquoi dire alors que l'on veut passer la journée sans émettre de dioxyde de carbone ou utiliser de combustibles fossiles de temps à autre?
Ce sont les baleines qui se sont le plus réjouies du développement des combustibles fossiles. Je m'explique. Avant l'invention ou le raffinage du kérosène, la principale source d'huile dans le monde était les baleines. J'écoute le Parti libéral parler sans cesse de ces problèmes environnementaux alors que le développement de l'industrie des combustibles fossiles est probablement ce qui a sauvé les baleines de la planète. Je remercie Shell. Je remercie Nexon. Je remercie toutes ces sociétés de l'excellent travail environnemental qu'elles accomplissent.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de participer aux débats importants de la Chambre, et il s'agit d'ici d'un sujet très important. Drôle de coïncidence, il y a près de 60 ans, la Chambre a été secouée par un autre débat sur les pipelines, qui a entraîné des élections et un changement de gouvernement.
À l'époque, le Parti libéral souhaitait qu'on construise un oléoduc traversant le Canada, et le premier ministre Diefenbaker se demandait si le tracé pourrait passer par les États-Unis et voulait savoir comment le gouvernement procéderait. Je crois toutefois que tous les gens concernés étaient conscients de l'importance de ce projet pour le Canada et l'économie canadienne. Sa mise en oeuvre servait l'intérêt national.
Si nous abordons à nouveau ce sujet aujourd'hui, c'est que la porte-parole de l'opposition officielle en matière de ressources naturelles a relancé ce débat à la Chambre. Les débats de ce genre me rappellent toujours une citation qu'un de mes mentors m'a fait connaître. Je n'ai jamais pu en trouver l'origine, mais, quand je vivais en Nouvelle-Écosse, l'un de mes mentors était le regretté Henry David MacKeen, un proche de Robert Stanfield, conservateur et chef de l'opposition officielle à Ottawa. Stanfield a déjà affirmé qu'il était plus facile d'unifier une partie du Canada contre une autre partie du Canada que d'unifier l'ensemble du pays. Le nouveau semble malheureusement l'avoir oublié; c'est pourquoi nous tenons ce débat aujourd'hui. Il semble aussi avoir oublié que le chef de la nation se doit de guider l'économie.
Le aborde régulièrement la question de la diversité, et je suis heureux qu'il le fasse. La diversité, qui est notre force, va au-delà des gens. Elle touche également notre géographie et notre économie. Ces trois éléments sont liés, parce que c'est en raison de la géographie des régions, qu'il s'agisse du Canada atlantique et la pêche ou l'Ouest canadien et ses ressources, que les habitants de ces régions et de l'ensemble du Canada profitent des retombées économiques. Voilà en quoi consiste la diversité de notre pays, qui se classe au deuxième rang mondial pour sa superficie. C'est sur cela que doit mettre l'accent le premier ministre du Canada. Il ne sert à rien de dresser les uns contre les autres les régions, les industries ou les secteurs, parce que, ce faisant, nous divisons les Canadiens.
Notre économie est diversifiée. Nous entendons parfois dans les médias que le Canada n'est qu'un exportateur de pétrole et de gaz et que c'est sur cela que le gouvernement précédent a mis l'accent. Ceux qui sont de cet avis ne comprennent pas bien notre économie. L'économie fondée sur les ressources est très importante pour le Canada, mais elle ne représente qu'environ 8 % de notre produit intérieur brut, et elle n'est pas concentrée que dans quelques provinces seulement. C'est à Petrolia, en Ontario, que le pétrole a d'abord été produit au Canada. Il n'y est plus produit, mais près de un milliard d'emplois dans le secteur manufacturier dans le Sud de l'Ontario sont attribuables au secteur des ressources de l'Ouest canadien. Il y a autant d'emplois dans le secteur manufacturier dans le Sud de l'Ontario qui sont attribuables au secteur des ressources qu'aux usines de montage d'automobiles. Le succès de cette région et d'une partie de notre économie profite à tous.
L'industrie des ressources naturelles génère des recettes de 17 milliards de dollars pour le Canada par l'entremise de tous les ordres de gouvernement. C'est cette diversité qui nous a aidés à mieux surmonter la récession mondiale de 2008-2009 que tous nos principaux alliés. Ce secteur économique nous a aidés lorsque l'Ontario, le Québec et d'autres provinces ont fait face à un ralentissement économique. Il serait canadien de célébrer la diversité de cette économie; maintenant que le prix des ressources naturelles est à la baisse, avec un peu de chance, d'autres secteurs de notre économie comme ceux de la technologie de pointe, de la fabrication, de l'agriculture et des pêches peuvent prendre la relève. C'est comme cela qu'on procède dans une famille. Il en va de même pour une confédération. Nous ne pouvons pas dresser une industrie ou un secteur de notre économie contre un autre, car cela dresse les Canadiens les uns contre les autres.
L'industrie des ressources naturelles ne se limite pas aux arbres, aux minerais ou au pétrole et au gaz. Nous avons probablement su innover mieux que tout autre pays dans ce secteur. De l'exploration à l'extraction, en passant par la transformation, le secteur compte des emplois spécialisés axés sur le savoir qui nous aident aussi à atténuer les dommages environnementaux. On consacre des millions de dollars à ces efforts.
Pendant un certain nombre d'années, j'ai eu le plaisir de travailler à Toronto dans le secteur de Bay Street, comme on l'appelle. La bourse de Toronto et Bay Street n'existeraient pas sous leur forme actuelle sans notre secteur des ressources naturelles. En fait, notre bourse reste l'un des meilleurs endroits où réunir des capitaux pour faire de la prospection minière dans le monde. C'est ce qui nous a fait connaître.
Bien des députés libéraux sont originaires de Toronto. Les postes dans les tours de bureaux torontoises n'existeraient pas si nous n'étions pas un centre mondial de la finance minière. Les marchés financiers et les banques qui en bénéficient depuis des générations ont fait de nous l'une des meilleures et des plus robustes économies du G7. Le secteur des ressources naturelles génère des emplois et des recettes pour tous les ordres de gouvernement partout au pays. C'est abdiquer son leadership que de diaboliser ce secteur ou de le dresser contre un autre.
Au cours de la dernière année, tant avant qu'après son élection, le a fait des observations qui donnent l'impression qu'il favorise certains secteurs. Or, comme les secteurs, la géographie et les gens sont étroitement liés, le favoritisme divise le pays. Nous l'avons vu lorsque le premier ministre a dit que des parties de l'Ontario devaient laisser leur patrimoine manufacturier derrière elles et passer à autre chose. L'industrie automobile au Canada a essaimé d'Oshawa. J'ai d'ailleurs l'honneur de représenter une partie de sa population. Il y a encore des milliers d'emplois dans les industries de l'assemblage et des pièces automobiles dans ma région et des dizaines de milliers dans le Sud de l'Ontario. Nous ne pouvons pas simplement les abandonner et passer à autre chose. Le devrait plutôt chercher à rendre ces occasions d'emploi plus sûres et à les multiplier. Ce ne sont pas toutes les collectivités au pays qui peuvent donner naissance à un BlackBerry, à un OpenText ou à un Hootsuite. Ce sont là des entreprises novatrices extraordinaires. Toutefois, on ne peut favoriser celles-ci au détriment du secteur des ressources, pas quand on est .
Au cas où le l'ignorerait, nous sommes déjà ingénieux. Mais ça ne l'a pas empêché d'affirmer, à Davos, que le Canada se distançait des ressources, comme si le Canada ne faisait pas preuve d'une grande ingéniosité lorsqu'il a réalisé des innovations améliorant les méthodes de travail sur le chantier dans les secteurs minier, pétrolier et gazier, lorsqu'il a trouvé des moyens de réduire la consommation d'eau dans les sables bitumineux, lorsqu'il rassemblait des capitaux pour financer des projets importants d'exploration et d'exploitation dans le monde. Le ne devrait pas avoir de chouchou. Il devrait être l'ardent défenseur de tous nos secteurs économiques.
Je m'inquiète du ton que donne le si tôt dans son mandat, un ton que reprennent déjà d'autres ordres de gouvernement. Le maire de Montréal, son ancien collègue au Parlement, semble rien n'avoir à redire, et ce, même s'il est très conscient des avantages que représente Énergie Est pour le Nouveau-Brunswick et l'Ouest du Canada et même s'il sait très bien que l'Office national de l'énergie est chargé de veiller à ce que le projet soit dans l'intérêt national tout en respectant l'environnement, les peuples autochtones et les populations locales — ce qui, au sens large, correspond aujourd'hui au concept de l'approbation sociale. Le ton donné par le ouvre la voie aux divisions nationales.
Le du Canada ne devrait pas jouer le rôle de gendarme pour le compte des autres ordres de gouvernement. Il devrait plutôt agir comme un arbitre impartial quand des dizaines de milliers d'emplois sont en jeu et que, 60 ans après le dernier débat sur le sujet à la Chambre, nous tenons un autre débat sur les pipelines et sur les avantages qu'ils présentent pour le Canada.
Je terminerai mon intervention en citant les remarques que Frank McKenna, un grand Canadien et un important leader libéral, a faites sur le projet Énergie Est en 2014. Voici ce qu'il a dit.
Notre pays a toujours eu des différences régionales, et le projet d'oléoduc Énergie Est ne parviendra pas à lui seul à changer cette réalité. Cependant, après un examen rigoureux de la part de l'Office national de l'énergie et l'obtention de commentaires supplémentaires de diverses parties (y compris les Premières Nations et les organisations environnementales), j'espère qu'une chose deviendra très claire. Le projet Énergie Est nous offre l'occasion rare d'amener toutes les provinces et régions canadiennes à appuyer un projet qui nous avantagera tous, et qui est vraiment dans l'intérêt national.
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Monsieur le Président, comme le l'a récemment dit en réponse à la question d'un journaliste, le relâchement des façons de faire en matière de responsabilité environnementale a entraîné une escalade des critiques à l'égard des secteurs énergétique et pétrolier du Canada. Voilà l'héritage que nous laissent les conservateurs dans le secteur énergétique.
Si nous n'arrivons pas à convaincre les Canadiens et la population mondiale que nous nous soucions vraiment de l'environnement, il sera toujours difficile, sinon impossible, d'exporter nos ressources dans les marchés mondiaux.
Or, cette situation peut être évitée. En effet, le ministre des Ressources naturelles et la ministre de l'Environnement et du Changement climatique l'ont souligné hier en annonçant notre démarche provisoire en matière d'évaluation et d'examen des principaux projets d'exploitation des ressources naturelles. Les cinq principes provisoires qu'ils ont présentés permettront aux sociétés d'exploitation de pipelines et du secteur de l'énergie de démontrer que leurs projets servent les intérêts de la population canadienne et méritent de recevoir son approbation. Cette démarche ouverte et collaborative changera vraiment les choses et favorisera la prospérité du secteur énergétique.
Les mesures que nous prenons nous aideront à rétablir la confiance du public en notre capacité d'atteindre la prospérité et de protéger l'environnement sans faire de concession ni sur un plan, ni sur l'autre.
Nous avons promis aux Canadiens de mettre la barre plus haute en matière d'ouverture et de transparence et de travailler au grand jour afin de rester concentrés sur la population que nous servons. Nous allons tenir parole. Nous allons également faire preuve de transparence quand nous collaborerons avec d'autres secteurs, y compris l'industrie énergétique, afin d'assurer aux promoteurs la clarté et la certitude dont ils ont besoin pour préparer et réaliser leurs projets.
Bref, quand nous nous pencherons sur des projets nationaux comme la construction de pipelines, nous agirons de façon positive et productive afin de stimuler l'économie, d'assurer la sécurité de l'environnement, de rapprocher les gens et de bâtir un avenir meilleur pour les générations à venir.
Notre projet pour les pipelines ne repose pas sur des chimères; il ne suppose pas non plus une ingérence indue dans le marché. Le gouvernement reconnaît qu'il a un rôle de premier plan à jouer dans l'ouverture de marchés étrangers pour les ressources canadiennes et qu'il doit contribuer à instaurer des façons responsables et viables d'acheminer les ressources vers les marchés. Le meilleur moyen d'y parvenir est de mettre en place des processus justes et transparents qui permettront à l'industrie de faire croître l'économie et de protéger l'environnement de manière à préserver la grande qualité de vie des Canadiens.
Cela veut-il dire que nous sommes disposés à maintenir le statu quo, comme le recommande la motion de l'opposition? Certainement pas. Il faut mettre fin au climat de méfiance et de suspicion qui entoure actuellement les discussions sur les pipelines au Canada et qu'entretiennent ceux qui font de la basse politique et qui font passer l'idéologie avant les intérêts de l'industrie et de la population. Comme les conservateurs ont empêché tout véritable dialogue pendant plus d'une décennie, on ne peut s'étonner qu'il y ait une perte de confiance. Or, la confiance constitue un élément indispensable pour assurer l'efficience gouvernementale. Nous protégerons la confiance du public.
Je tiens à être très claire. Aucun promoteur de projet de pipeline faisant actuellement l'objet d'une évaluation environnementale ne devra revenir à la case départ du processus. Grâce aux modifications raisonnables et équilibrées qui sont apportées, les promoteurs et les investisseurs pourront prendre une décision finale plus éclairée en ce qui concerne les échéanciers et les exigences qui leur seront imposées.
L'actuel gouvernement estime que les exploitants et les expéditeurs de ressources énergétiques possèdent l'ingéniosité nécessaire pour trouver des solutions durables. Le secteur énergétique élabore des technologiques novatrices depuis plusieurs décennies pour exploiter ces précieuses ressources naturelles. Nous reconnaissons que l'industrie continue de faire figure de chef de file pour réduire son empreinte environnementale. Si elle affecte davantage d'énergie et d'ingéniosité à l'extraction et au transport des ressources, l'industrie énergétique peut être et sera plus durable sur le plan environnemental.
Cependant, même ces progrès en matière de durabilité ne suffiront pas à dissiper les craintes des Canadiens qui doivent avoir l'assurance que le processus d'examen réglementaire est rigoureux. Voilà pourquoi nous avons annoncé la mise en place de cinq principes qui soutiendront, de façon provisoire, les efforts du secteur de l'énergie pour exploiter les ressources naturelles de façon durable et les acheminer de façon responsable jusqu'à nos côtes.
Nous montrerons aux Canadiens et à la communauté internationale que nous approuvons les projets en nous fondant sur les connaissances scientifiques, les faits et des données probantes. Nous tenons compte du point de vue de tous les Canadiens et respectons les droits des peuples autochtones. Nous sommes déterminés à mieux comprendre les répercussions environnementales et à les réduire au minimum. Nous veillerons à ce que les décisions et les mesures concernant la mise en valeur des ressources soient au coeur de l'engagement du gouvernement en matière de changements climatiques.
La protection de l'environnement et la croissance économique ne sont pas des objectifs incompatibles. Un environnement sain et une économie forte vont de pair.
Je suis certaine qu'en travaillant de concert avec toutes les parties qui ont des intérêts dans le développement des pipelines, nous montrerons que le Canada est un chef de file mondial dans le domaine des énergies et du transport durables.
Nous rétablirons la confiance de la population. Pour que la population appuie ces projets, il est essentiel d'avoir sa confiance.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je félicite les personnes qui ont été choisies pour occuper le fauteuil. Je suis certain que les électeurs de sont très fiers du travail que vous faites avec énergie et diligence, non seulement pour eux, mais pour l'ensemble des Canadiens.
Je suis fier de prendre la parole aujourd'hui à propos du programme économique du gouvernement formé par mon parti.
L'économie canadienne traverse une période difficile. L'économie chinoise a beaucoup ralenti, et le cours des matières premières est à la baisse dans le monde entier. La Banque du Canada a revu ses prévisions économiques et réduit son taux directeur deux fois au cours des 12 derniers mois. C'est le moment ou jamais: le gouvernement doit cibler une croissance économique à long terme qui créera de bons emplois pour la classe moyenne du Canada, élément vital de notre économie. C'est pourquoi nous avons présenté le projet de loi , qui prévoit un allégement fiscal pour la classe moyenne afin d'aider les familles canadiennes.
Les résidants de se réjouissent de pouvoir enfin compter sur un gouvernement qui comprend qu'ils méritent eux aussi un allégement fiscal. La baisse d'impôt que les libéraux accordent aux contribuables de la classe moyenne diminuera le fardeau fiscal de ces derniers de 3 milliards de dollars.
Le projet de loi fera passer le taux d'imposition intermédiaire de 22 à 20,5 %. Il réduira également la contribution maximale dans des comptes d'épargne libre d'impôt, en la faisant passer de 10 000 $ à 5 500 $. Ces mesures profiteront à environ neuf millions de Canadiens, ce qui permet d'atteindre deux importants objectifs. Tout d'abord, elles rétabliront l'équité dans le régime fiscal en plaçant les personnes à revenu moyen sur un pied d'égalité avec les personnes à revenu élevé et les entreprises canadiennes, qui ont reçu la majorité des allégements fiscaux accordés par le gouvernement précédent.
Ce qui est tout aussi important, c'est qu'il s'agit d'une baisse d'impôt pour la classe moyenne qui est conçue de manière à stimuler l'économie. L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, a affirmé que cet allégement fiscal augmentera la consommation et pourrait inciter les gens de la classe moyenne à travailler davantage, car ils pourront garder une plus grande partie de leurs chèques de paie.
L'histoire nous a appris que la réduction des impôts de la classe moyenne offre à un gouvernement un des taux de rendement les plus élevés, car elle stimule la croissance en encourageant la consommation dans l'économie locale. C'est pourquoi les petites entreprises de et de partout au Canada appuient également cette mesure, qui aura pour elles des répercussions positives directes.
Il ne s'agit toutefois pas de la seule façon dont le gouvernement remet de l'argent aux familles. La nouvelle Allocation canadienne aux enfants crée une injection de fonds plus simple, plus généreuse et libre d'impôt pour les familles ayant des enfants.
Les investissements ne s'arrêtent pas là. Nous investirons aussi dans les villes, qui sont les moteurs économiques essentiels à l'économie nationale. Dans la circonscription de Surrey—Newton, nous voyons le fardeau qu'impose la croissance rapide de la population. La ville de Surrey accueille plus de 1 000 nouveaux résidants par mois, et nous devons continuer d'améliorer nos services municipaux afin de tenir compte de cette croissance.
Le gouvernement libéral s'est engagé à investir 125 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années pour améliorer l'infrastructure publique et le transport en commun. Le nouveau projet de train léger sur rail, à Surrey, est absolument essentiel à un réseau solide de transport en commun à long terme. Au cours des 30 prochaines années, Surrey deviendra la plus grande ville de la Colombie-Britannique, et un service de transport en commun facilement accessible est indispensable pour assurer cette évolution.
Le gouvernement comprend que l'investissement dans l'économie canadienne doit être équilibré, mais cela signifie également que nous n'arrêterons jamais de travailler en vue d'exporter nos ressources naturelles vers les marchés internationaux. Le et le gouvernement n'oublieront jamais que 1,8 million d'emplois sont liés directement et indirectement aux ressources naturelles au Canada.
Le gouvernement dresse des plans loin dans l'avenir pour assurer la stabilité et la croissance à long terme de l'économie canadienne. Il y parviendra d'un certain nombre de façons: en veillant à ce que la durabilité environnementale soit au coeur du secteur canadien des ressources naturelles, ce qui rendra les ressources canadiennes attrayantes à l'échelle mondiale; en travaillant avec les provinces et les territoires afin que les groupes sous-représentés soient représentés dans une nouvelle stratégie de compétences et de main-d'oeuvre; en soutenant les entreprises en croissance pour qu'elles attirent des talents et des investissements tout en continuant d'intégrer l'innovation à leurs activités; et en bonifiant le Régime de pensions du Canada, en collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, afin que tous les Canadiens aient accès à une retraite sûre. Je ne saurais trop insister sur l'importance de cette approche pour la réussite future de tous les Canadiens.
Surrey a eu le bonheur de compter parmi les six villes que le a visitées pendant sa tournée de consultations prébudgétaires. Le ministre a pu entendre les points de vue très variés de l'une des collectivités les plus dynamiques au pays. L'un des messages clés: le Canada ne peut plus placer tous ses oeufs dans le même panier. Il faut trouver un bon équilibre. Il faut investir dans la classe moyenne, les villes, les différentes industries, et garder une vision à long terme pour les générations futures.
C'est aussi ce que nous disent les Canadiens de partout au pays. Près de 150 000 Canadiens ont participé aux consultations prébudgétaires, en ligne ou en personne, un record dans l'histoire du Canada! Nous sommes fiers de favoriser l'inclusivité, un principe qui caractérisera tout ce que notre gouvernement entreprendra au cours des quatre prochaines années. Notre gouvernement est un gouvernement pour toutes les provinces, tous les territoires, toutes les villes, et pour les gens de toutes les classes, toutes les races, toutes les origines. Nous sommes résolus à écouter tous les points de vue et toutes les opinions. C'est pourquoi la croissance économique que nous prônons, une croissance durable, responsable et équitable comportant une vision à long terme, a été bien accueillie à Surrey—Newton et dans l'ensemble du pays. Nous continuerons de respecter les multiples voix du Canada pendant la préparation du budget, qui sera déposé dans quelques mois.
Je peux affirmer avec fierté que l'équilibre est revenu à Ottawa.
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Monsieur le Président, je veux simplement mentionner d'entrée de jeu que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je profite de l'occasion pour vous féliciter, monsieur le Président, pour votre nomination en tant que l'un des occupants du fauteuil. Je suis convaincu que la fonction vous plaira.
Comme il s'agit de ma première vraie intervention, j'en profite également pour remercier les habitants de Regina—Qu'Appelle de m'avoir accordé leur confiance. Pour être réélu, il faut rencontrer beaucoup d'habitants de la circonscription et parler avec eux pendant la campagne électorale, et c'est ce que j'ai fait.
J'ai frappé à un très grand nombre de portes. Bien évidemment, on a eu un peu plus de temps pour le faire au cours de la dernière campagne électorale parce que celle-ci a été plus longue. J'aimerais souligner que j'ai arpenté à peu près toutes les collectivités et tous les quartiers. Je n'affirmerai pas avoir frappé à chaque porte. Comme il y a au moins 30 000 ménages, ce n'était pas vraiment possible, mais j'ai tout de même fait de mon mieux pour tenter d'atteindre cet objectif.
J'ai frappé à bien des portes où la personne qui m'a ouvert avait un intérêt direct à ce que les oléoducs soient construits. Les députés l'ignorent peut-être, mais cet intérêt direct s'explique par le fait que les gens de Regina sont fiers d'accueillir le siège social d'Evraz Steel, le plus important employeur du secteur privé dans cette ville. L'entreprise emploie plus de 1 000 personnes directement et des centaines d'autres dans des industries dérivées. Elle fabrique, plus particulièrement, des canalisations d'acier de grand diamètre.
Pour les gens de Regina, la question des oléoducs n'est pas un projet théorique éloigné; il ne s'agit pas d'une idéologie, mais d'une question bien réelle, d'une industrie qui leur permet de payer leurs factures et leur hypothèque et d'inscrire leurs enfants à des activités sportives.
Evraz Steel a été fondée dans les années 1960 sous le nom d'IPSCO. Nombreux sont les Saskatchewanais qui connaissent bien ce nom. C'est une entreprise citoyenne qui commandite bien des événements et qui a le droit d'associer son nom à des installations récréatives autour de Regina.
Les gens de partout en Saskatchewan connaissent bien l'importance de cette question. Dans cette province et dans l'Ouest canadien, le secteur de l'énergie traverse des moments très difficiles. Nous connaissons tous le prix du pétrole. Je crois que personne ici n'affirmerait qu'un quelconque gouvernement puisse contrôler le prix du pétrole, le hausser ou le réduire artificiellement, à moins, peut-être, qu'il s'agisse du gouvernement d'un pays de l'OPEP.
Ils peuvent toutefois créer un climat de confiance favorisant la croissance économique. Voilà ce qu'a fait le gouvernement conservateur durant un peu plus de 10 ans. Lorsqu'ils étaient au pouvoir, les conservateurs ont approuvé quatre grands projets de construction de pipelines. Quatre projets qui, quoi qu'ait pu en dire le NPD tout à l'heure, ont été mis en branle, traités et approuvés sous le gouvernement conservateur.
Le voilà, notre bilan. Tout ce que peuvent dire les gens comme quoi le processus actuel n'inspire pas confiance et crée de l'incertitude quant à l'approbation des projets est tout simplement faux. Notre bilan prouve que le processus permet d'approuver des projets, de construire des pipelines et de créer de l'emploi dans les industries connexes.
À Regina, les retombées sont évidentes. Quand je fais du porte-à-porte, je constate que les gens ont des véhicules qu'ils ont achetés dans la dernière année. Ils inscrivent leurs enfants à toutes sortes de sports et d'activités. Ils sortent au restaurant. L'économie de Regina et de la Saskatchewan ne dépend pas exclusivement des ressources énergétiques que nous extrayons du sol; elle peut aussi compter sur la construction, sur les industries secondaires ou à valeur ajoutée et bien évidemment sur les emplois que créent les entreprises du secteur manufacturier.
Ce ne sont pas seulement les grandes sociétés, comme Evraz. Partout dans le Sud de la Saskatchewan, toutes sortes de petites et moyennes entreprises ont pris de l'expansion au fil des ans et emploient des dizaines, sinon des centaines de gens pour fournir le nécessaire à l'industrie des hydrocarbures.
Des familles de travailleurs comptent sur le chèque de paye qu'elles reçoivent grâce à cette industrie pour payer les factures. Elles savent que, en raison de la faiblesse du cours du pétrole partout dans le monde, leur secteur traverse une période extrêmement difficile. Elles réclament l'aide du gouvernement pour protéger l'industrie et les emplois qu'elle crée non seulement dans l'Ouest canadien, mais d'un bout à l'autre du pays.
Des emplois dans le secteur manufacturier en Ontario et au Québec dépendent de l'approvisionnement du secteur de l'énergie en Alberta et en Saskatchewan. Partout au pays, des emplois en transports dépendent d'un secteur des ressources naturelles fort et concurrentiel. Ce que les gens qui occupent ces emplois réclament, c'est que le gouvernement les appuie, qu'il fasse valoir et défende l'industrie pétrolière, qu'il soit fier du secteur des ressources naturelles de notre pays et qu'il soit prêt à tout faire pour contribuer à son essor.
Le pétrole canadien est la source d'énergie la plus propre et la plus éthique du monde, et nous devons en être fiers. Nous devons appuyer les hommes et les femmes qui travaillent dans cette industrie.
Pendant la campagne électorale, la visite du dans l'Ouest canadien a fait beaucoup parler. Il a prononcé de beaux discours concernant ces emplois. Il disait aux gens de l'Ouest canadien que, en théorie, il les appuyait, puis, quand il visitait d'autres régions du pays, il changeait complètement de discours. Voyons le bilan du gouvernement conservateur: quatre projets de pipeline ont été approuvés. En comparaison, l'une des premières choses qu'a faites le premier ministre actuel a été d'annuler le projet Northern Gateway, qui aurait créé des milliers d'emplois en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et au Québec. Il l'a annulé unilatéralement.
Pire encore, il met en place un régime de réglementation qui va à l'encontre des belles paroles qu'il sert aux gens de l'Ouest. Ce régime, conçu pour aboutir au refus des demandes, consiste en une série interminable d'objectifs aux critères changeants. C'est exactement le contraire de ce que nous avions instauré lorsque nous formions le gouvernement: un processus d'examen prévisible, fondé sur les données scientifiques et comportant un temps limite établi, qui garantissait une approbation aux entreprises dont la demande répondait à des critères très rigoureux de protection environnementale. Une telle approche inspire la confiance des investisseurs. Elle assure aux travailleurs des industries concernées qu'ils auront un emploi au bout du compte, parce qu'ils savent que le projet de leur entreprise sera approuvé.
En cette période d'incertitude économique, les libéraux parlent également de stimuler l'économie avec d'immenses projets de dépenses et d'énormes déficits. Durant la campagne, le a dit qu'il accumulerait un déficit de 10 milliards de dollars. Nous savons maintenant qu'il dépassera largement ce montant.
Il y a un projet de 15 milliards de dollars qui est prêt à démarrer et qui ne coûtera pas un sou au Trésor. Je parle du projet d'oléoduc Énergie Est, dont il est question aujourd'hui. Ce projet ne nécessite aucuns fonds publics devant être approuvés par les bureaucrates d'Ottawa ni aucun financement de la part des autres ordres de gouvernement. Il s'agit d'un investissement du secteur privé pour le transport du pétrole de l'Ouest aux marchés de l'Est, qui en ont bien besoin. Je trouve insensé que cette question fasse l'objet d'autant de controverse alors que des régions du pays doivent acheter du pétrole de l'étranger.
Hier, le a dévoilé un nouveau processus pour ce genre de projets. J'ai à ce sujet quelques inquiétudes que je voudrais faire consigner au compte rendu. Je suis impatient d'entendre des explications au cours de la journée et de la semaine.
Une politique de deux poids, deux mesures à l'égard du secteur énergétique de l'Ouest canadien se dessine peu à peu. Le a parlé d'inclure les émissions « en amont ». Est-ce que c'est le seul secteur auquel cette mesure s'appliquera? Allons-nous calculer les émissions en amont du secteur manufacturier de l'Ontario et du Québec? Allons-nous, comme la ministre libérale l'a dit hier, inclure les émissions en aval dans l'évaluation des projets hydroélectriques envisagés? Si l'hydroélectricité est utilisée par le secteur manufacturier dans le reste du pays, est-ce que ce facteur sera pris en compte dans l'analyse des émissions de gaz à effet de serre? À l'heure actuelle, il semble que cette mesure s'appliquera uniquement au secteur énergétique de l'Ouest, ce qui est profondément injuste.
Ce dont les Canadiens ont besoin maintenant, c'est de l'appui du gouvernement fédéral. C'est ce qu'ils reçoivent de la part des députés de ce côté de la Chambre. Le Parti conservateur soutient ouvertement les travailleurs de ces secteurs, ainsi que leur famille.
Je ne sais pas s'il y a des députés qui ont eu la chance d'aller à Calgary récemment ou de se rendre dans les régions de l'Alberta ou de la Saskatchewan qui ont été touchées très durement. Les familles de ces régions sont vraiment désespérées. Le climat est très sombre. En cette période difficile, ces travailleurs et leur famille ont besoin d'un gouvernement fédéral qui fera la promotion de ce genre de projets du secteur privé. Peu importe les sommes qu'il verse, le gouvernement fédéral ne parviendra pas à stimuler l'économie autant que le secteur privé le peut actuellement. Tout ce que le gouvernement doit faire, c'est de s'enlever du chemin. Nous n'avons pas besoin de beaux nouveaux programmes. Nous n'avons pas besoin de formalités bureaucratiques. Nous n'avons pas besoin d'embaucher des centaines de fonctionnaires pour déterminer comment dépenser les deniers publics. Nous devons seulement permettre au secteur privé de faire ce qu'il fait le mieux.
J'exhorte les députés d'en face à voter en faveur de la motion, à défendre les intérêts des personnes durement touchées par le ralentissement économique et à appuyer le projet Énergie Est.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue, le député de , de bien vouloir partager son temps de parole avec moi.
Je dois dire qu'il m'a été très pénible d'assister à l'annonce faite hier par la et le . Je pensais entrevoir une lueur d'espoir et espérais que le gouvernement libéral comprendrait désormais l'importance du secteur énergétique pour l'économie canadienne et l'ampleur de la crise qui frappe actuellement cette industrie au pays, plus particulièrement en Alberta. Je dois admettre que, lorsque les ministres ont annoncé le premier des cinq principes, j'étais plutôt optimiste. Le premier principe prévoit que, dans le cas des projets en cours, il ne sera pas nécessaire de retourner au point de départ. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un bon début. Il va sans dire que mon optimisme a été de courte durée. En fait, en prenant connaissance de chacun des niveaux de bureaucratie supplémentaires, des tactiques dilatoires et des lignes directrices floues, je me suis rendu compte — tout comme de nombreux intervenants du secteur pétrolier — que l'annonce voulait tout simplement dire qu'aucun autre pipeline ne serait probablement construit au Canada.
Je prends un moment aujourd'hui pour expliquer aux Canadiens la signification exacte de l'annonce faite hier. Le gouvernement libéral a ni plus ni moins dit aux investisseurs canadiens, en fait à l'ensemble des Canadiens, qu'il préférait soutenir les producteurs de pétrole étrangers plutôt que les entreprises canadiennes et les employeurs de l'Alberta. Il estime que le bilan environnemental du Nigeria, de la Russie et l'Arabie saoudite est meilleur que le régime réglementaire canadien, qui jouit d'une bonne renommée dans le monde entier. Le gouvernement préfère écouter le discours de groupes de pression financés par des intérêts étrangers plutôt que les innovateurs et les économistes canadiens. Il préfère soutenir l'économie du Venezuela, de l'Iran et du Soudan plutôt que de protéger les emplois et les familles canadiennes.
L'achèvement de ces importants éléments d'infrastructure permettrait d'acheminer le pétrole canadien, qui est extrait dans le respect de normes de niveau mondial. Ce pipeline créerait des emplois au Canada, établirait un marché sûr pour un produit canadien et permettrait d'augmenter les recettes pour financer les programmes sociaux et les projets d'infrastructure au pays. Or, le gouvernement libéral a plutôt choisi d'appuyer la solution qui consiste à importer dans l'Est du Canada 630 000 barils de pétrole par jour en provenance de pays comme le Nigeria, le Venezuela et l'Arabie saoudite. On ne peut pas dire que ces pays jouissent d'une bonne réputation sur la scène internationale au chapitre des pratiques environnementales et du respect des droits de la personne. Voilà essentiellement la signification de l'annonce qui a été faite hier.
Ce ne sont pas des paroles en l'air. C'est ce que les Albertains me répètent jour après jour, pas uniquement dans le secteur de l'énergie, mais partout à l'échelle de la province. Aujourd'hui, ces Albertains se sentent abandonnés par le gouvernement libéral.
C'est une décision tout à fait dévastatrice pour l'économie canadienne, et ses effets se feront particulièrement sentir dans ma circonscription, Foothills, où tous les habitants dépendent directement ou indirectement de la vigueur du secteur énergétique pour assurer leur subsistance. Cette nouvelle, ce manque de leadership et d'orientation, sera absolument catastrophique pour les gens du Sud de l'Alberta, qu'ils travaillent dans l'industrie énergétique, ou pour Clean Harbors à High River ou la société Canadian Oilsands Construction à Okotoks, qu'ils soient propriétaires d'un hôtel à Claresholm ou d'une boutique à Crowsnest Pass, ou encore qu'ils travaillent comme soudeurs à Pincher Creek.
Hier, après l'annonce selon laquelle l'exécution du projet d'oléoduc Énergie Est et du projet de prolongement de l'oléoduc Trans Mountain sera retardée, j'ai passé la soirée à parler avec de nombreux intervenants de l'Alberta. Ils étaient unanimes. Le message envoyé au secteur canadien des ressources, c'est que le pays n'est pas disposé à brasser des affaires. Le gouvernement préfère plutôt alourdir la bureaucratie, ajouter des formalités administratives et accroître son influence politique pour essayer d'atteindre un consensus. Ce n'est pas en ajoutant de nouveaux règlements, en empiétant sur les champs de compétence des provinces et en retardant les décisions qu'on y parviendra. Le gouvernement libéral doit faire preuve de leadership, c'est-à-dire faire ce qui s'impose pour le Canada et défendre son bilan remarquable en tant que pays riche en ressources.
Des provinces comme l'Alberta, par l'entremise de l'organisme provincial de réglementation de l'énergie et du ministère provincial de l'Environnement, ont déjà instauré des régimes de réglementation solides pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre en amont. De fait, en novembre, l'Alberta a annoncé un cadre encore plus sévère pour la gestion des changements climatiques. Maintenant, le gouvernement libéral veut accroître la bureaucratie et les tracasseries administratives dans un système qui est déjà complexe.
C'est sous la direction du gouvernement conservateur que nous avons adopté la Loi sur la sûreté des pipelines, qui a permis d'instaurer un régime de calibre mondial en la matière. Nous avons également renforcé le financement de l'Office national de l'énergie pour augmenter de 50 % le nombre d'inspections annuelles des gazoducs et oléoducs et doubler le nombre des vérifications détaillées afin d'améliorer la sûreté des pipelines partout au Canada. Notre système figure maintenant parmi les meilleurs au monde, grâce à un bilan de 99,99 % au chapitre de la sûreté. Voilà de quoi faire l'envie du reste du monde.
Le régime de réglementation du Canada en matière d'environnement figure parmi les meilleurs du monde; c'est d'autant plus vrai lorsqu'on le compare à celui de certains pays qui exporteront leur pétrole dans l'Est du Canada. En effet, le Conseil mondial de l'énergie a déclaré en 2013 que le Canada était le pays qui s'améliorait le plus rapidement sur le plan de l'environnement, et il l'a classé à un meilleur rang que plusieurs autres pays producteurs de combustibles fossiles, dont la Norvège, l'Australie et les États-Unis, pour ce qui est de l'élaboration de systèmes énergétiques durables. Le Conseil a aussi classé le Canada neuvième au monde pour ce qui est de la sécurité énergétique, de l'équité des ressources énergétiques et de la durabilité écologique.
Selon la norme sur les carburants à faible teneur en carbone, 13 champs pétrolifères de la Californie et la production, dans six autres pays, de mélanges de pétrole brut génèrent plus d'émissions de gaz à effet de serre en amont que la production de bitume au Canada.
Où se trouve le pétrole le plus polluant d'Amérique du Nord? Certainement pas au Canada. En fait, il se trouve tout près de Los Angeles. À cet endroit, le champ pétrolifère génère deux fois plus de gaz à effet de serre en amont que les sables bitumineux du Canada. Le titre de « pétrole le plus polluant du monde » revient au pétrole brut de Brass, au Nigeria, qui génère plus de quatre fois plus de gaz à effet de serre en amont que les sables bitumineux du Canada. Or, il semble que nous ne voyons pas d'objection à importer ce pétrole dans l'Est du Canada.
Une étude publiée par WorleyParsons en 2014 compare les normes environnementales de l'Alberta à celles de neuf États comparables du monde. Le Canada s'est classé à la tête de ces 10 pays pour ce qui est de la transparence, du respect des normes et de la rigueur de notre bilan en matière d'environnement.
Sur le plan de la concurrence, le gouvernement libéral place le Canada dans une position encore plus désavantageuse par rapport aux autres pays producteurs de pétrole, notamment les États-Unis, qui ne parlent pas de taxe fédérale sur le carbone, ne freinent pas la construction d'oléoducs et ont, en fait, doublé leur production au cours des cinq dernières années pour la porter à neuf millions de barils par jour.
Les Canadiens comprennent que l'énergie est un élément essentiel de notre économie. Elle fournit des emplois et des possibilités partout au pays. Il est malheureux de voir le gouvernement libéral minimiser l'importance du secteur des ressources naturelles, même si celui-ci, à hauteur de 160 milliards de dollars par année, représente 20 % du PIB nominal du Canada.
Le projet d'oléoduc Énergie Est comporte deux éléments: la conversion en oléoduc d'un segment de 3 000 kilomètres d'un gazoduc existant, et la construction d'un nouveau segment de 1 500 kilomètres qui passeront de l'Alberta au Nouveau-Brunswick en traversant la Saskatchewan, l'Ontario et le Québec. Ce pipeline de 4 600 kilomètres permettra le transport d'environ 1,1 million de barils de pétrole brut par jour de l'Alberta et de la Saskatchewan jusqu'aux raffineries du Québec et du Nouveau-Brunswick.
L'oléoduc Énergie Est générerait littéralement des milliers d'emplois au pays et répondrait à quelque chose dont j'entends parler régulièrement: la demande et le besoin au Canada d'un bitume raffiné à valeur ajoutée produit chez nous. Tout le monde y gagnerait au pays.
En fait, l'oléoduc Énergie Est créerait plus de 14 000 emplois à plein temps par année pendant les neuf ans de sa construction, dont 1 300 en Alberta.
Malheureusement, le gouvernement libéral ajoute maintenant à l'incertitude dans un secteur déjà durement touché par la baisse du prix du pétrole, ainsi que la taxe albertaine sur le carbone et un nouveau régime de redevances qui sera peut-être annoncé demain.
Le ralentissement dans le secteur de l'énergie fait mal à tous les Canadiens, mais ce sont les Albertains qui sont le plus touchés et la situation ne fait qu'empirer. Pendant que le gouvernement libéral trouve rafraîchissant son manque de leadership dans le secteur des ressources naturelles, le secteur pétrolier et gazier de l'Alberta en arrache. Plus de 50 milliards de dollars en investissements ont déjà quitté l'Alberta et le transfert de richesse du Canada vers les États-Unis est d'environ 30 milliards de dollars par année.
Et voilà que cette semaine Statistique Canada a annoncé que son rapport initial sur les pertes d'emplois en Alberta était inexact. Ce ne sont pas 14 000, mais 19 000 Albertains qui auraient perdu leur emploi l'année dernière. C'est le pire bilan depuis que les libéraux ont lancé le Programme énergétique national dans les années 1980. Le taux de chômage en Alberta, qui a déjà fait l'envie du Canada, devrait dépasser 8 % d'ici la fin de 2016.
Une chose a vraiment attiré mon attention dans l'annonce faite hier. Ils disent avoir fait cette annonce pour l'avenir de nos enfants.
J'ai grandi sous un gouvernement néo-démocrate en Saskatchewan et je me souviens que mon père disait: « Va en Alberta profiter des avantages que cette province a à offrir et ne reviens pas. Il n'y a rien pour toi ici. »
Je crains fort que, sous la politique du présent gouvernement libéral, je vais devoir dire à mes enfants: « Vous allez devoir quitter l'Alberta, car il n'y a pas d'emplois pour vous ici. »