Que, de l’avis de la Chambre, le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique devrait obtenir le pouvoir de contrôler et d’appliquer les directives aux ministres énumérées dans Pour un gouvernement ouvert et responsable afin de mettre un terme à la pratique actuelle de « l’accès au comptant » en veillant à ce qu’il n’y ait aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou des organisations en contrepartie de contributions financières à des politiciens ou des partis politiques.
— Monsieur le Président, c'est un plaisir d'intervenir dans le débat d'aujourd'hui. Je tiens à remercier le député qui a appuyé la motion ainsi que les députés de ce côté-ci de la Chambre, qui posent des questions fort pertinentes et très pointues à propos du sujet en question. Il est toutefois malheureux que les circonstances rendent cette motion nécessaire.
Comme je ne prononcerai probablement pas d'autres discours d'ici au jour du Souvenir, je prends un moment pour remercier tous les députés qui ont parlé avec éloquence, sagesse et fougue de la Semaine des anciens combattants. Si vous me le permettez, j'aimerais ajouter une note personnelle.
Je tiens à remercier ma collègue la sénatrice Yonah Martin, qui m'a permis, pendant la dernière législature, de parrainer un projet de loi visant à souligner la Journée des anciens combattants de la guerre de Corée. J'ai d'ailleurs une anecdote personnelle à ce sujet.
J'ai grandi sur la ferme familiale aux côtés de mon grand-père, qui avait trois frères. La politique du gouvernement du Canada, à l'époque, permettait qu'un homme de la famille reste à la maison au lieu d'aller combattre, mais cette décision demeurait libre. Mon grand-père, Don, a été l'heureux élu, celui qui est resté à la maison pour s'occuper de la ferme familiale.
Ses frères, Joe, Robert et James, ont tous servi dans les Forces armées canadiennes. Robert a été tué lors de la campagne d'Italie et repose au cimetière de guerre de la crête de Coriano. James a servi dans le 2e Bataillon, Princess Patricia's Canadian Light Infantry. Il a été tué en février, quelques semaines avant la bataille de Kapyong, en Corée, et il repose à Busan. Son frère aîné, Joe, a participé au débarquement du jour J et a survécu. Il est le seul des frères de mon grand-père à avoir survécu, mais à quel prix? Malheureusement, bien qu'il ait survécu aux horreurs de la guerre et soit revenu au pays, il a vécu une période très difficile et s'est enlevé la vie vers l'âge de 60 ans.
Il est très important de reconnaître et d'honorer les soldats qui ont consenti ce sacrifice. Je tenais à faire cette déclaration à la Chambre.
Je suis heureux de présenter cette motion aujourd'hui et je veux en parler parce que le , après avoir été élu, et le nouveau gouvernement libéral ont produit un document intitulé « Pour un gouvernement ouvert et responsable ». C'est un très gros document et il contient beaucoup de mots.
Nous ne savons pas, toutefois, ce que certains de ces mots signifient. C'est pourquoi nous présentons cette motion aujourd'hui afin d'obtenir des éclaircissements au sujet de l'intention réelle. Il est vraiment très triste d'avoir à présenter une motion dans laquelle on demande au de suivre les règles qu'il a établies dans son document « Pour un gouvernement ouvert et responsable ». Me voici donc en train de demander au premier ministre de prendre des mesures pour faire en sorte que les Canadiens puissent avoir confiance dans les travaux du gouvernement et dans ses activités politiques.
Pourquoi est-ce important? Les Canadiens doivent avoir la certitude que les gens qu'ils envoient à Ottawa pour les représenter ont à coeur leurs intérêts. Je ne vais pas revenir sur cette question et réciter une litanie de tout ce qui a eu lieu avant. Je tiens à souligner toutefois que, lorsqu'un membre du grand public demande ce que fait une autre personne et que cette personne dit en riant qu'elle travaille comme avocat, alors tout le monde se met à faire des blagues sur les avocats. S'il s'agit d'un politicien, alors on se met à faire des blagues sur les politiciens.
Cela ne devrait pas se produire. La vie politique devrait être quelque chose à laquelle on aspire. Demander l'occasion de représenter sa circonscription et son pays et siéger à la Chambre afin de prendre des décisions qui servent au mieux les intérêts des Canadiens est en fait une noble vocation.
Il appartient à chacun et chacune d'entre nous de faire en sorte que notre réputation — personnelle, évidemment, mais aussi celle, collective et institutionnelle, du Parlement, de l'État canadien et du gouvernement fédéral, qui devrait donner l'exemple en toute chose — contribue à entretenir la confiance des Canadiens et le lien sacré qui nous unit à eux.
Nous devons être ouverts et transparents et nous devons répondre de chaque geste que nous posons, de chaque parole que nous prononçons et de chaque dollar que nous dépensons. Il ne saurait y avoir de principe plus clair. Il ne devrait surtout pas y avoir de taxation sans représentation. Nous devons prendre le temps de comprendre comment se décident les politiques et quelle est la place de l'influence, ici à Ottawa.
Je ne suis pas en train de dire que tous les lobbyistes sont mauvais, ou que tous les politiciens sont mauvais. J'essaie simplement de dire que, pour être certains d'être sans reproche et d'avoir la confiance du public, nous devons agir de manière ouverte et répondre de tous nos faits et gestes.
Voyons ce que dit le message que le a envoyé à ses ministres:
Pour mériter la confiance des Canadiens, nous devons toujours faire preuve d’intégrité. Il ne s’agit pas simplement d’adopter les règles adéquates, ou de voir à ce que l’on observe les exigences techniques de ces règles.
Or, que se passe-t-il quand, à la Chambre des communes, nous posons des questions sur le document « Pour un gouvernement ouvert et responsable »? Les libéraux nous répondent qu'ils observent les exigences techniques des règles d'Élections Canada, ce qui, en soi, ne respecte pas les règles imposées par le . Le document poursuit ainsi:
En tant que ministres, vous devez, ainsi que votre personnel, respecter les normes les plus élevées d’honnêteté et d’impartialité. En outre, la façon dont vous menez vos devoirs officiels et vos affaires personnelles doit pouvoir résister à l’examen public le plus minutieux. Il s’agit là d’une obligation dont on ne s’acquitte pas simplement en respectant la loi.
Là aussi, c'est le même scénario qui se répète: chaque fois que nous posons des questions au gouvernement sur ce sujet ou sur ce document, il répond qu'il se contente de se conformer aux règles — minimales — établies par les dispositions de la Loi électorale du Canada sur le financement, la Loi sur le lobbying, le code d'éthique, le code de conduite des députés, celui des ministres, et cetera.
Ce document devait relever la barre. Il avait été annoncé en grande pompe et le gouvernement l'avait présenté comme la solution. Cependant, on constate maintenant qu'il n'est pas utilisé. Ce n'était que de la poudre aux yeux et aucun changement important n'a été apporté.
Je rappelle entre autres aux députés les problèmes sur lesquels s'est penchée la Commission Gomery. Comme je l'ai dit, je ne veux pas déterrer cette histoire. Ce n'est pas mon objectif aujourd'hui. Toutefois, elle avait entaché la réputation de la Chambre, des politiciens et du gouvernement. Nous devons tous nous assurer qu'aucun député ne fasse plus jamais l'objet de soupçons.
Plus loin, le même document dit:
Vous devez rendre compte au Parlement quant à l’exercice des attributions qui vous ont été confiées. Vous devez donc être présent au Parlement pour répondre avec honnêteté et exactitude aux questions concernant vos secteurs de responsabilité, prendre des mesures correctrices au besoin afin de résoudre les problèmes qui peuvent survenir dans vos portefeuilles [...] et travailler de façon constructive et respectueuse avec vos collègues parlementaires d’autres allégeances politiques.
Nous devrions procéder de manière respectueuse et constructive de sorte que, à la fin du débat sur la motion, la Chambre arrive à une entente absolue et non équivoque pour l’adopter. Nous pourrons alors coopérer et échanger l’information dont nous avons besoin pour gouverner le pays de façon sage et la conscience tranquille.
Le document énonce le grand principe suivant:
[…] le titulaire d’une charge publique ne doit pas participer à des activités politiques qui sont perçues ou pourraient raisonnablement être perçues comme étant incompatibles avec ses fonctions publiques ou comme pouvant nuire à sa capacité d’exercer ses fonctions de manière politiquement impartiale, ou encore qui pourraient jeter le doute sur l’intégrité ou l’impartialité de sa charge.
Les Canadiens veulent être mis au courant. À plusieurs occasions, des questions ont été posées à la Chambre, concernant Apotex, par exemple. Dans cette affaire, on a parlé des activités du président du conseil d’administration, qui organise une collecte de fonds donnant droit à un accès privilégié aux ministres du Cabinet libéral. Parallèlement, Apotex poursuit le gouvernement fédéral. La société organise une collecte de fonds pour le , le même ministre qui siège au comité du Cabinet responsable de la gestion des litiges, comité qui décide de la stratégie du gouvernement par rapport aux poursuites dont ce dernier fait l’objet. Apotex lance en fait une collecte de fonds pour le Parti libéral du Canada.
C’est tout simplement inacceptable.
En tant que président du comité de l'éthique, je dirais que, lorsque nous demandons à la commissaire au lobbying ou à la commissaire à l'éthique de se pencher sur ces questions, les réponses que nous obtenons ne sont pas satisfaisantes. Les commissaires nous disent clairement ne pas être en mesure d'obtenir l'information dont elles ont besoin. Elles n'en sont pas capables parce qu'elles n'ont pas les moyens de faire respecter les règles contenues dans ce document.
Voilà la raison pour laquelle la motion d'aujourd'hui nous est soumise. Elle dit que le document « Pour un gouvernement ouvert et responsable » a été déposé par le gouvernement et que le Bureau du Conseil privé s'occupe d'en faire respecter les règles. Toutefois, personne n'a accès aux documents du Cabinet: ni la commissaire à l'information, ni le commissaire à la protection de la vie privée, ni la commissaire à l'éthique, ni la commissaire au lobbying.
Je ne suis pas en train de dire que tous les députés devraient avoir accès aux documents confidentiels du Cabinet, mais nous pouvons certainement, afin de dissiper toute apparence de conflit d'intérêts ou de manquement à l'éthique, permettre aux commissaires d'examiner cette information pour s'assurer que tout fonctionne de manière parfaitement régulière.
Voici un passage de l'annexe B, qui s'intitule « Les activités de financement et les rapports avec les lobbyistes: pratiques exemplaires à l'intention des ministres et des secrétaires parlementaires »:
Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d'intérêt, toute apparence de conflit d'intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d'intérêt.
Ce n'est pas ce que nous observons. Beaucoup de questions sont posées. Lorsqu'on apprend que la s'est présentée à une activité privée organisée à Toronto par une société d'avocats faisant payer les convives 1 500 $ chacun, il est tout à fait normal de s'interroger. Tout le monde ne pouvait pas s'acheter un billet et assister à l'activité. C'était une activité privée. Je pourrais donner d'autres exemples de ce genre. Il suffit de jeter un coup d'oeil dans les médias pour s'en convaincre. Les médias font actuellement un très bon travail pour relever les cas de ce genre.
Nous avons découvert plus de 90 activités de financement donnant un accès privilégié en échange de dons et avons constaté que le prix maximal du billet à bon nombre d'entre elles était de 1 525 $. C'est beaucoup de pièces de monnaie. C'est beaucoup d'espèces sonnantes et trébuchantes. On ne parle pas ici d'un billet à 50 $ pour un souper de financement. On ne parle pas d'un billet à 75 $. On parle de personnes qui peuvent débourser 1 525 $ sans sourciller pour avoir un accès direct à des ministres à qui il incombe de prendre des décisions au nom du gouvernement du Canada.
On peut aussi lire ce qui suit dans le document:
Il ne doit y avoir aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou à des organismes en raison des contributions financières qu’ils auraient versées aux politiciens ou aux partis politiques.
Il suffit de jeter un coup d'oeil sur la nomination faite récemment à l'Administration portuaire d'Halifax. La personne en question a fait un don de 1 525 $ au Parti libéral et a aidé à organiser une activité pour un promoteur immobilier qui touchera de l'argent du gouvernement fédéral en vue d'accueillir le même ministre, soit le , qui décide où va l'argent.
Il s'agit de questions intéressantes. Quelqu'un doit être en mesure de faire enquête pour déterminer si ces activités sont conformes aux normes en matière d'éthique, puisque les règles que le et les ministres sont censés respecter et qui figurent dans le document publié par le premier ministre lui-même sont mises en application par le Bureau du Conseil privé. Or, de qui le Bureau du Conseil privé relève-t-il? Il relève du . N'est-ce pas commode? N'est-ce pas fort commode? Cette situation ressemble énormément à celle d'un autre gouvernement que le admire au point haut point et qui pourrait fort bien concevoir un stratagème semblable et prétendre que c'est une façon de rendre des comptes.
Il faut qu'un tiers objectif et indépendant se penche là-dessus. Le commissariat à l'éthique a la réputation d'être une entité très crédible, absolument non partisane et très efficace dans son travail.
La commissaire à l’éthique nous a dit plusieurs fois, en comité, qu’elle donne des avis fermes et des avis souples. Ce sont les mots précis qu’elle a employés au comité. Quand je lui ai demandé de préciser ce qu’elle entendait par là, elle a dit qu’elle donnait des avis fermes en ce qui concernait la loi et le code d’éthique, puisque c’est sa sphère de compétence. Elle a ajouté qu’elle pourrait faire plus, non pas dans son intérêt, mais dans celui de toutes les personnes ici présentes, si on lui donnait le pouvoir d’examiner en détail les activités de financement politique pour vérifier s’il y a eu des entorses au code d’éthique.
Elle n’en a pas le pouvoir, mais elle a par contre le pouvoir de donner des avis souples, et elle dit tenir compte de tous les autres documents, notamment celui que le a fait mettre sur le site Web du gouvernement du Canada, et dans ce cas-là, elle donne des avis souples. Quand je lui ai demandé, au comité, si elle avait eu l’occasion, récemment, de donner des avis souples, elle m’a répondu qu’elle en avait donné beaucoup. Je me demande bien pourquoi.
Les quelques exemples que j’ai donnés aujourd’hui indiquent, à mon avis, que la commissaire à l’éthique a sans doute donné des avis aux ministres libéraux, voire au lui-même. Je n’en sais rien. Je suppose qu’elle fait son travail, mais il semblerait qu’elle ait donné beaucoup d’avis pour s’assurer que ces manquements à l’éthique ne se produisent pas, non pas dans son intérêt, mais dans celui de tous les Canadiens, pour qu’ils comprennent bien ce qui se passe et qu’ils aient l’assurance que tout est réglo.
À l’heure actuelle, nous n’en savons rien, mais on a tous les morceaux du puzzle, et un élève de sixième année serait capable de le reconstituer. C’est tellement évident que cela crève les yeux. Tous ceux qui sont concernés savent bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
Avant de terminer, j’aimerais revenir sur une autre question qui a récemment refait surface dans les médias. Il s’agit d’un courriel publié par WikiLeaks au sujet de la visite en 2014 d’Hillary Clinton, la candidate à la présidence américaine. Glen McGregor a fait un article là-dessus. Joan Bryden en a publié plusieurs sur le même sujet. J’ai écrit à la commissaire à l’éthique il y a quelque temps pour lui demander d’examiner les relations entre Bluesky Strategy Group, Canada 2020 et les activités de financement que ce groupe de réflexion soi-disant indépendant a organisées pour le Parti libéral du Canada.
Nous avons ici un organisme, Canada 2020, qui a été créé par Tim Barber et Susan Smith, des lobbyistes très connus de chez Bluesky. Le président de Canada 2020 est Thomas Pitfield, qui est l’époux de nulle autre qu’Anna Gainey, la présidente du Parti libéral du Canada. Cette semaine, à Ottawa, ils organisent une conférence qui est financée par le gouvernement du Canada et le gouvernement de l’Ontario.
Nous savons, d’après certains courriels, que l'organisation a organisé des rencontres entre Hillary Clinton et Justin Trudeau, et que le Parti libéral du Canada et Canada 2020 ont essayé de transformer une rencontre en activité de financement, en violation — il faut le faire — des normes éthiques d’Hillary Clinton. Ils ont affiché sur le site Web du Parti libéral des tirages au sort pour gagner un voyage afin de rencontrer une personnalité très importante. Est-ce que c’est vraiment conforme au règlement ? Nul ne le sait, puisque la commissaire à l’éthique n’a pas le pouvoir de faire enquête.
La lettre que j’ai adressée à la commissaire à l’éthique comprenait plusieurs pages. Je regrette de ne pas avoir le temps de la lire maintenant, pour qu’elle soit consignée au compte rendu. J’ai posé ces questions à la commissaire à l’éthique et à la commissaire au lobbying. Au moins, cette dernière a le pouvoir d’examiner, dans une certaine mesure, tout ce qui se rattache au lobbying dans cette affaire. Lorsque nous lui avons posé la question la semaine dernière en comité, nous avons appris que la commissaire au lobbying était en train d’étudier la question. Elle nous a dit qu’il y avait suffisamment d’informations et suffisamment de doutes pour justifier une enquête, afin de s’assurer que toute démarche auprès d’un ministre est dûment enregistrée et que tout a été fait dans les règles. La commissaire à l’éthique nous a dit qu’elle serait ravie d’examiner la question, mais qu’elle n’a pas le pouvoir de le faire.
Nous devons donc examiner sérieusement cette motion, car il en va de la réputation de l'institution — de la Chambre des communes —, de la réputation des partis politiques et même de celle d’Élections Canada, de la commissaire à l’éthique et des politiciens en général. C’est très important.
Nous savons que Canada 2000 et Bluesky Strategy, une société de lobbying — j’ignorais qu’un groupe de réflexion ait besoin d’une société de lobbying —, occupent le même immeuble. Ils se partagent aussi les mêmes employés. Ils reçoivent de l’argent du gouvernement du Canada, et ils organisent des activités de financement du Parti libéral. On ne peut vraiment pas dire qu’il s’agit d’un groupe de réflexion indépendant. À mon avis, et de l’avis de tous les députés de l’opposition et même de certains députés du Parti libéral, cela va à l’encontre des directives établies par le pour un gouvernement ouvert et responsable.
La solution est de faire la lumière sur toute cette affaire. Faisons-le. Donnons à la commissaire à l’éthique le pouvoir d’examiner l’affaire. Faisons confiance à son jugement et à sa sagesse, faisons confiance à son bureau pour déterminer clairement si tout cela est conforme au règlement.
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Monsieur le Président, c’est toujours un plaisir de prendre la parole dans cette admirable enceinte. Je remercie sincèrement les électeurs de Winnipeg-Nord qui m’ont permis d’être ici pour répondre, que ce soit à cette question ou à ce que nous avons entendu plus tôt concernant l’hommage spécial à l’occasion du jour du Souvenir aux membres passés et actuels des Forces canadiennes et aux sacrifices qu’ils ont faits.
Je voudrais me faire l’écho des nombreuses déclarations qui ont été adressées aujourd’hui aux anciens combattants et, en tant que député du gouvernement, exprimer tous les vœux de celui-ci pour l’avenir et encourager les gens à participer au jour du Souvenir le 11 novembre.
Je serai très précis sur quelques points. Quand nous parlons de démocratie et, dans ce cas, des questions que le Parti conservateur a soulevées ces derniers jours, il est important que les Canadiens ne se laissent pas abuser par la désinformation pratiquée par le Parti conservateur. C’est pourquoi je soulèverai certains points très précis qui doivent être soulignés.
D’abord, les règles fédérales sont parmi les plus rigoureuses au pays. Les dons et les contributions sont faits de façon ouverte et transparente. D’ailleurs, dans certaines provinces, les gens peuvent donner des dizaines de milliers de dollars tandis que dans d’autres, aucune limite n’est imposée aux contributions. De plus, certaines provinces acceptent les dons provenant de syndicats, d’associations professionnelles ou d’entreprises. Ce n’est toutefois pas le cas au fédéral. Nous appliquons toutes les règles et toutes les lois concernant les collectes de fonds. Notre cadre de financement des partis politiques est parmi les plus stricts et nous en sommes fiers.
Notre gouvernement consacre énormément de temps à bien servir les Canadiens partout au pays. Il rencontre des foules et des particuliers, est à l’écoute des associations de consommateurs, des petites entreprises et ainsi de suite. Nous travaillons d’arrache-pied pour donner des résultats aux Canadiens et les Canadiens le savent.
Notre gouvernement s’est engagé dans un processus sans précédent de consultations publiques pour s’assurer de répondre aux besoins réels des Canadiens. Voilà pourquoi nous avons pris des mesures comme augmenter les impôts du 1 % des plus riches et les diminuer pour la classe moyenne. C’est ce que les Canadiens veulent.
Il n’y a aucun accès préférentiel au gouvernement. Le gouvernement actuel a adopté l’approche la plus ouverte et la plus transparente possible, et ce, non seulement en respectant les règles, mais en consultant plus activement les Canadiens que tous les autres gouvernements précédents. Nous consultons la population et nous sommes actifs. Force est de constater que c’est en étant à l'écoute des Canadiens que nous pouvons répondre à leurs besoins. C’est ce que nous avons fait dans la dernière année et c’est ce que nous continuerons de faire.
Depuis plus d’un an maintenant, les députés d’en face critiquent régulièrement le gouvernement, parce qu’il mobilise trop les Canadiens, parce qu’il est trop ouvert et accessible, parce qu’il consulte souvent la population et parce qu’il se présente comme le gouvernement le plus ouvert et le plus accessible que le pays ait connu. Les conservateurs lui reprochent toutes ces choses.
Nous respectons, bien entendu, toutes les règles et nous maintenons un dialogue avec les Canadiens. Nous écoutons ce qu’ils ont à dire de la manière la plus positive et respectueuse possible. Tous les députés et tous les partis amassent des fonds et nous sommes tous soumis aux mêmes règles, des règles qui ont été adoptées par le gouvernement précédent. Si les règles sont respectées, il n’y aura aucun conflit d’intérêts. Nous continuerons de les appliquer.
J’aimerais faire part à la Chambre de plusieurs choses.
Avant qu’il ne devienne , le chef du Parti libéral avait déjà soulevé la question de la divulgation proactive. Nombre de mes collègues de tous les partis se souviendront de cette initiative. Le Parti libéral avait été relégué au rang de troisième parti à la Chambre et avait un caucus relativement petit. Notre chef a demandé le consentement unanime de la Chambre pour présenter une motion concernant la divulgation proactive. Il a tenté d’obtenir ce consentement à maintes et maintes reprises, mais n’est jamais parvenu à l’obtenir. Cependant, le chef du Parti libéral n’a pas baissé les bras. Il a alors indiqué que, si la Chambre n’était pas prête à adopter la divulgation proactive, le Parti libéral lui l’était, et tous les députés du caucus libéral ont été tenus de respecter les exigences à cet égard. Même si cette divulgation devait se faire au détriment du parti, nous avons choisi d’aller de l’avant. Il est tout à l’honneur du gouvernement Harper que le Parti conservateur ait emboîté le pas quelques mois après. Le Parti conservateur a suivi la direction du Parti libéral. Des mois plus tard, après avoir présenté une motion de l’opposition libérale, nous sommes parvenus à obtenir un appui unanime pour la divulgation proactive. Les néo-démocrates ont fini par se joindre à nous.
Je le dis parce que nous n’avons rien à envier aux autres partis à la Chambre en matière de reddition de comptes et de transparence ou de souci de faire les choses correctement. Le chef de ce qui était le troisième parti à l’époque en a fait la démonstration claire et il continue à le démontrer clairement aujourd’hui en tant que du Canada.
Aucune loi n’a été enfreinte. Les conservateurs peuvent essayer de conspirer et porter toutes sortes d’accusations, mais le fait est que le Canada a une des législations les plus rigoureuses en vigueur pour garantir l’absence de conflit d’intérêts. Les membres du Cabinet libéral et le gouvernement actuel respectent les lois de notre pays de sorte qu’il ne peut y avoir de conflit d’intérêts. Les députés d’en face le savent. Seulement, ils sont malveillants et essayent de créer un problème qui n'existe pas.
Je suis un démocrate convaincu qui a foi dans le parlementarisme. Je ne me laisserai pas intimider par quelqu’un qui me fait un don de 1 500 $, de 1 000 $ ou de 500 $. Je suis accessible aux habitants de ma circonscription. Par exemple, tous les samedis, de 10 heures à 14 heures, je suis au McDonald’s local, où je rencontre des électeurs. Je le fais depuis plus de 20 ans. Ce qui m’influence personnellement, ce sont les témoignages éclairants de mes concitoyens. Je les transmets à mes collègues du caucus et de la Chambre. Un bon exemple est la réunification des familles, parce que c’est un sujet qui intéresse énormément les habitants de ma circonscription. Presque tous les quinze jours, au restaurant local ou par courriel ou téléphone, des électeurs prennent contact avec moi ou avec mon bureau. Cela m’influence personnellement.
La démocratie est un aspect important de notre identité individuelle et de notre identité en tant que société. J’ai reçu des dons de plus de 1 000 $ et je suis incapable de citer les noms de toutes ces personnes. Je pourrais en citer un ou deux. Est-ce que j’apprécie ces dons? Absolument. J’apprécie aussi les bénévoles qui font campagne pour moi. Certaines personnes ne sont pas en mesure de faire un don en espèces, mais font volontiers don de leur travail et de leur temps, de toutes sortes de façons. Certaines m’aident et aident le Parti libéral en allant frapper aux portes et en installant des pancartes. Je ne me sens pas redevable envers elles. Je ne me sens pas tenu d’évoquer chacun de leurs problèmes à la Chambre des communes, sauf, bien entendu, s’il s’agit d’un problème qui me préoccupe également. Ces personnes sont tout aussi importantes que celles qui soutiennent financièrement ma campagne.
Qu’est-ce que les députés de l’opposition vont nous reprocher ensuite? Que telle ou telle personne a fait beaucoup de bénévolat pour la campagne d’un député et que cela constitue un conflit d’intérêts car elle exerce ainsi une influence sur le député? Ce serait vraiment bizarre de le penser. J’assiste à toutes sortes de dîners dans ma circonscription, et bien souvent, les gens doivent payer leur place. Il m’arrive de participer à des activités sociales auxquelles participent des centaines d’électeurs de ma circonscription, moyennant 10 $ par personne. Il m’arrive aussi de recevoir un don de 1 000 $, ou de participer à un dîner à 100 $ par personne, mais c’est ça la démocratie.
Je respecte le travail que font les gens pendant la campagne en posant des panneaux, en faisant des appels téléphoniques, en faisant du porte-à-porte, en livrant des brochures ou en faisant un don s’ils ne peuvent pas nous donner du temps. Je ne leur donne pas un traitement de faveur. Quant à ceux qui veulent me rencontrer, il leur suffit de venir au McDonald's local tous les samedis, j’y suis. Il y a peut-être un samedi ou deux, pendant l’année, où je n’y suis pas, mais je pense que je suis très accessible. C’est certainement aussi le cas d’un grand nombre, sinon de la plupart des députés ici présents. Je crois que nous en sommes tous conscients.
Le Parti conservateur n'organise-t-il pas des activités de financement à participation payante? Bien sûr que si. Même les néo-démocrates le font. Si nous voulons changer ou améliorer les lois en place, il suffit de proposer qu’un comité en fasse l’étude et de débattre du type de changements que nous voulons apporter à notre législation électorale. C’est quelque chose que tous les députés ont le droit de faire, notamment en présentant un projet de loi d’initiative parlementaire, mais il ne faut pas laisser entendre que des lois ont été violées lorsque ce n’est pas le cas. On se souvient par contre comment le parti d’en face a violé ces mêmes lois. Les députés d’en face ne devraient pas jouer les vierges offensées alors qu’ils ont eux-mêmes enfreint les lois électorales.
Le gouvernement est totalement ouvert et transparent dans de nombreux domaines. Si les députés d’en face veulent parler d’accessibilité et reprocher au de participer à des dîners, j’aimerais qu’ils me disent si un autre ministre des Finances s’est montré aussi ouvert aux suggestions qui lui étaient faites pendant les consultations prébudgétaires. Qu'ils ne se fatiguent pas, je vais répondre à leur place: il n’y a pas un autre ministre des Finances qui s’est démené autant pour écouter ce que les Canadiens avaient à lui dire pour son premier budget et pour le suivant. Même M. Flaherty n’était pas aussi accessible, et de loin, que notre gouvernement pendant ces consultations. Je peux en assurer les députés.
Je ne parle pas de milliers, mais de dizaines de milliers de suggestions, par toutes sortes de moyens, pas seulement par Internet. En fait, le et son secrétaire parlementaire parcourent toutes les régions du pays pour écouter ce que les Canadiens ont à leur dire.
Des voix: Les voies ensoleillées, ça se paie
M. Kevin Lamoureux: Oui, monsieur le Président, les voies ensoleillées, les députés ont parfaitement raison. C’est notre devise.
Nous sommes en train de...
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Monsieur le Président, le député qui a chahuté va le mettre sur sa page Facebook. Assurez-vous de me lier au commentaire. Je ne sais pas comment Facebook fonctionne exactement, mais je serais heureux d’y être lié.
Parlons-en, justement, des voies ensoleillées. Il y a beaucoup de mérite à reconnaître, comme le nous a constamment mis au défi de le faire, qu’il y a toujours une meilleure façon de faire les choses et que nous n’avons pas à nous contenter de moins. Le a pris ce conseil à coeur. Il a indiqué très clairement qu’il veut écouter les Canadiens.
Pensons à ce que cette approche a donné comme résultats au cours de l’année qui vient de s'écouler. Quelqu’un qui est venu au McDonald's de ma région il n’y a pas si longtemps m’a dit que l'actuel gouvernement avait fait plus au cours de sa première année que le gouvernement Harper au cours des 10 années précédentes. Ce n’était pas la première fois que j’entendais ce commentaire. D’où les députés croient-ils que ces idées et ces suggestions proviennent?
Ces suggestions proviennent des consultations effectuées par les nombreux ministres qui vont faire ce que le leur a demandé de faire, soit consulter les Canadiens et travailler avec eux, justement grâce au fait que ces ministres sont accessibles. Cela va plus loin, parce que les députés se voient également demander d'agir ainsi d’une manière non partisane. Nous disons non seulement aux députés libéraux, mais à tous les députés qu’ils devraient faire ce qui, en fin de compte, sert au mieux les intérêts de la société canadienne et entendre ce que disent les Canadiens.
Je le fais chaque semaine. J’aimerais croire que nous voulons tous jouer un rôle de premier plan. Nous pouvons apprendre beaucoup de ceci, lorsqu'il est question du budget, par exemple. J’ai eu la chance de parler de la mise à jour économique et du budget deux fois cette semaine. Dans ces deux documents, on parlait des personnes âgées. Les députés qui mènent des consultations, comme nous l’avons fait avec les personnes âgées, découvriront que beaucoup de gens sont en faveur de l’augmentation du Supplément de revenu garanti, qui permettra à des dizaines de milliers de personnes âgées à sortir de la pauvreté. C'est ce que les Canadiens veulent.
Les députés découvriront aussi que beaucoup de gens sont en faveur de l’Allocation canadienne pour enfants qui va sortir de la pauvreté des dizaines de milliers d’enfants. Encore une fois, les Canadiens le veulent. De plus, les députés découvriront que les Canadiens voulaient que nous abaissions l’âge de l’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. Les conservateurs, débranchés des Canadiens, l’ont fait passer de 65 à 67 ans lorsqu’ils ont haussé l’âge de la retraite. Nous avons annulé cette mesure parce que nous écoutions ce que disaient les Canadiens, pas seulement au mais aussi à beaucoup d’autres.
Je crois que nous devrions tous être bien conscients du fait que la démocratie nécessite une certaine forme de finances. Si les députés ont des idées sur la façon de s’en occuper, ils devraient les présenter à l’un des comités ou tenir des discussions en parallèle mais ne devraient pas essayer de donner l’impression de quelque chose qui n’est tout simplement pas vrai.
Aucune loi n’a été enfreinte de ce côté-ci de la Chambre concernant les questions financières. On a tort d’essayer d’insinuer le contraire. Au député qui a présenté cette motion et commencé son discours en disant que parfois les gens n’ont pas une bonne opinion de nous en tant que politiciens et ainsi de suite, je dirais que lui et les conservateurs ont un choix. Ils choisissent d’essayer de donner une impression qui est absolument fausse.
Rien n’est allé de travers de ce côté-ci. Je ne sais pas ce qu’il en est des députés de l’autre côté, mais j’assure le député qu’en tant que politicien, je ne me laisserai pas acheter par un don de 1 500 $. J’apprécie les personnes qui font des dons à mes campagnes et à mon parti politique, ou à n’importe quel autre parti politique. Il est difficile pour la démocratie de fonctionner s’il n’y a pas d’argent. Les gens ne devraient pas se faire d’illusions parce que ce n’est qu’un des aspects de la démocratie.
Lorsque les députés parlent de la pente glissante, je voudrais rétorquer que la vraie pente glissante ici est le fait que, s’ils continuent à exagérer quelque chose qui n’est tout simplement pas valide, ceci deviendra une pente glissante sur le plan de la démocratie.
J’ai hâte de voir comment les néo-démocrates voteront sur cette motion. Ce que je leur recommande de faire, c’est de réfléchir aux lois, qu’ils ont respectées, et je ne présenterai mes réflexions qui se rapportent plus particulièrement aux néo-démocrates qu’après avoir entendu leur position. Cependant, je suis sûr qu’ils appuieront la démocratie, les lois que nous avons ici. Le fait est qu’aucune loi n’a été enfreinte. Par conséquent, il ne peut pas y avoir de conflit.
Monsieur le Président, je vous remercie de m'avoir donné l’occasion de vous présenter quelques réflexions publiquement. C’est toujours un privilège pour moi de prendre la parole ici.
:
Monsieur le Président, à entendre les libéraux essayer de patauger pour éviter la vraie question, c'est à se demander s'ils ont lu la motion. Je vais donc me permettre de le faire d'emblée.
Que, de l’avis de la Chambre, le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique devrait obtenir le pouvoir de contrôler et d’appliquer les directives aux ministres énumérées dans Pour un gouvernement ouvert et responsable [le document libéral] afin de mettre un terme à la pratique actuelle de « l’accès au comptant » [c'est-à-dire payer pour avoir accès aux ministres] en veillant à ce qu’il n’y ait aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou des organisations en contrepartie de contributions financières à des politiciens ou des partis politiques.
[Traduction]
On peut donc facilement comprendre pourquoi les gens veulent que des mesures concrètes soient prises à cet égard: il s'agit de l'une des promesses du gouvernement.
Monsieur le Président, puisque je sais que vous l'avez entendu, tout comme nous, vous vous souviendrez sans doute que les libéraux ont promis un vrai changement. Ils entreprennent la deuxième année de leur mandat, et malheureusement, lorsqu'on écoute les réponses qu'ils ont données aujourd'hui, on se rend compte qu'il n'y a rien de vrai et qu'il n'y a pas non plus de changement.
La réalité est la suivante. Hier, j'ai posé une question fort simple au et j'ai cité son propre document. Je vais le lire, mot pour mot. Voici ce que le a écrit dans la lettre de mandat de chacun de ses ministres:
[...] vous devez observer les normes les plus élevées en matière d’honnêteté et d’impartialité [...] On ne s’acquitte pas de cette obligation simplement en se contentant de respecter la loi.
Nous venons maintenant d'entendre le , qui a répété environ 50 fois, dans le cadre de son discours de 20 minutes et pendant la période de questions et réponses de 10 minutes, que le gouvernement respecte la loi, mais ce n'est pas ce que le a promis aux Canadiens. Le leader adjoint du gouvernement a parlé d'ouverture et de responsabilité, mais il a évité le véritable enjeu. Les ministres se conforment-ils à des normes plus élevées, comme le l'a indiqué?
Nous n'avons obtenu aucune réponse à ces questions. Il y a aussi d'autres extraits des documents publiés par le qui méritent d'être répétés, notamment le suivant: « Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d’intérêt [ce qui devrait aller de soi], toute apparence de conflit d’intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d’intérêt ». C'est la même chose pour le favoritisme.
Le premier ministre a ensuite exigé ce qui suit: « Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent s’assurer que les activités de financement politique ou autres éléments liés au financement politique n’ont pas, ou ne semblent pas avoir, d’incidence sur l’exercice de leurs fonctions officielles ou sur l’accès de particuliers ou d’organismes au gouvernement. » Il est question ici de grandes entreprises riches, comme Apotex, et nous savons que, malheureusement, Apotex a joué un rôle dans les activités de financement du Parti libéral, dans l'affaire 1-800-Joe Volpe.
Il faut veiller à ce qu’il n’y ait aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou des organisations en contrepartie de contributions financières à des politiciens ou des partis politiques.
Les libéraux affirment aujourd'hui que ces événements sont ouverts à tout le monde et qu'il suffirait de payer 5 $ pour y participer. Dans les faits, il faut payer 1 500 $ pour assister à ces événements qui se tiennent derrière des portes closes dans un grand cabinet d'avocats au centre-ville de Toronto. Voilà le problème. Hier, j'ai posé au une question simple d'une seule phrase. Je lui ai demandé ce qu'il voulait dire quand il a déclaré — et je lui ai cité ses propres paroles — « vous devez observer les normes les plus élevées en matière d'honnêteté et d'impartialité » et « On ne s’acquitte pas de cette obligation simplement en se contentant de respecter la loi ».
Je me sens un peu comme George Carlin, qui citait des passages de la loi de l'impôt pour faire rire les gens. Personnellement, je vais citer la réponse du , qui s'avère un chef-d'oeuvre d'ambiguïté et qui n'a absolument rien à voir avec la question que je lui ai posée puisque je lui demandais ce qu'il entendait par « normes les plus élevées ». Je cite donc textuellement sa réponse, parce qu'il est impossible d'inventer une chose pareille.
Il a dit ceci: « Monsieur le Président, après 10 ans sous un gouvernement au bilan méprisable lorsqu'il s'agit de répondre aux attentes des Canadiens [...] ». Quel est le lien entre cette réponse et ce que le premier ministre a dit aux Canadiens? Il préconise les normes les plus élevées, mais il semble avoir énormément de difficulté à expliquer ce dont il s'agit.
Il a ajouté « nous savons que les gens avaient besoin d'un gouvernement plus ouvert, plus transparent » — et voici la partie que je préfère — « et, surtout, plus accessible. C'est ce qu'ils réclamaient. C'est donc exactement ce que nous sommes. Le ministre a fait des consultations prébudgétaires [...] ». Quels faux-fuyants. Le premier ministre tente de faire croire qu'une activité servant à recueillir des dons intéressés qui se tient dans un cabinet d'avocats au centre-ville de Toronto et qui coûte 1 500 $ par personne constitue en fait une consultation.
C'est amusant, parce que, pour la première fois de mémoire d'homme, le gouvernement a omis d'inclure les partis de l'opposition dans ses consultations prébudgétaires. J'ose affirmer que, si les conservateurs s'étaient permis d'exclure les partis de l'opposition d'une consultation prébudgétaire, les libéraux se seraient insurgés et auraient eu la moitié de la tribune de la presse pour en rajouter.
Ils s'en sont tirés impunément. C'était incroyable. C'était la première fois, d'aussi loin qu'on s'en souvienne, qu'un gouvernement qui se dit ouvert et transparent tenait des consultations privées en vue de préparer le budget. Il est peut-être sérieux. Il croit peut-être réellement qu'on peut tenir une consultation à huis clos dans un prestigieux cabinet d'avocats. Ce n'est pas ainsi que je définis la consultation et ce n'est sans doute pas non plus ainsi que la plupart des Canadiens la comprennent.
Revenons à la non-réponse du .
C'est donc exactement ce que nous sommes. Le ministre a fait des consultations prébudgétaires; nous faisons des consultations partout au pays. On nous reproche même de parler trop aux Canadiens, d'être trop à l'écoute des Canadiens.
Qu'est-ce que cela a à voir avec ce dont nous discutions hier? Nous discutions de ce que le premier ministre lui-même avait écrit, à savoir que les obligations des ministres sont des obligations dont « on ne s'acquitte pas [...] simplement en se contentant de respecter la loi ». Les ministres allaient être appelés à se conformer à des normes plus élevées.
Le premier ministre a patiné.
Nous faisons preuve d'un niveau d'ouverture et de reddition de comptes qu'aucun gouvernement antérieur n'a égalé, et nous en sommes fiers.
À la faculté de droit, j'ai appris que l'un des moyens les plus efficaces de remporter un débat est de faire des concessions. Je vais donc concéder au Parti libéral que, pour ce qui est des relations publiques et de trouver les bons mots à répéter sans cesse pour nous les rentrer dans la tête, les libéraux sont très forts. C'est lorsqu'on prend un peu de temps pour enlever la pelure — comme celle d'un oignon, parce qu'on se met à pleurer lorsqu'on se rend compte à quel point leurs propos sont vides et insipides — qu'on se rend compte que ce ne sont rien d'autre que des slogans, de vaines paroles complètement vides.
C'est ce que le nous a montré en étant incapable de répondre dans ses propres mots hier. Qu'a-t-il voulu dire en affirmant qu'il ne suffit pas de respecter la loi? Je viens de lire sa réponse mot pour mot. Comme je l'ai dit, cela ne s'invente pas. C'est exactement ce que le a dit.
C'est ce que fait le gouvernement libéral depuis son arrivée au pouvoir.
Je sais que bien des jeunes ont voté pour les libéraux parce qu'ils avaient promis de légaliser la marijuana une fois élus.
Nous leur avons parlé d'une chose qu'ils pouvaient faire immédiatement, c'est-à-dire décriminaliser la marijuana, car, puisque nous sommes sur le point de la légaliser, personne ne devrait avoir un casier judiciaire qui lui nuira pour le reste de sa vie à cause de la possession d'une petite quantité de marijuana à des fins personnelles.
Les libéraux entament maintenant la deuxième année de leur mandat. Les députés savent-ils quelle a été leur réponse? L'ancien chef de la police de Toronto n'a rien fait. Des milliers de Canadiens — pour la plupart des jeunes — auront un casier judiciaire qui leur nuira pour le reste de leur carrière, que ce soit lorsqu'ils voyageront ou lorsqu'ils chercheront un emploi. C'est une promesse brisée qui aura une incidence sur leur vie. Or, les libéraux s'entêtent à ne pas dire s'ils sont prêts à envisager d'accorder l'absolution complète aux gens qui ont été condamnés simplement pour ce genre d'infraction.
On voit la même attitude à l'égard de la question dont nous sommes saisis. En ce qui concerne les activités de financement, les libéraux ont dit qu'ils allaient suivre des normes plus élevées.
[Français]
Les libéraux ont promis que, en matière de financement politique, ils allaient laver plus blanc. Ils ont écrit, et je viens de les lire, des normes plus strictes. Ce n'est pas suffisant d'obéir à la loi, il faut aussi être astreint à une norme plus élevée. Pourtant, on a entendu strictement le contraire de la part du . À 50 reprises pendant son discours, il a dit qu'ils ont obéi à la lettre stricte de la loi. Ce n'est pas ce que le avait promis. C'est une manière équivoque d'essayer d'esquiver leurs promesses faites aux Canadiens dans ce domaine. Toutefois, il y en a tellement d'autres que cela vaut la peine de les passer brièvement en revue.
Ils ont promis que, en matière de réforme électorale, ils allaient écouter. Quatre-vingt-dix pour cent des experts qu'ils ont entendus au Canada ont dit vouloir un système basé sur la représentation proportionnelle.
Or on a pu lire, dans un article d'Hélène Buzzetti paru il y a 15 jours dans Le Devoir, que le trouvait que c'était nécessaire de réformer notre système électoral parce qu'il avait donné lieu au gouvernement de Stephen Harper. Maintenant que « M. Sunshine » est au pouvoir, il trouve que l'on n'a peut-être plus besoin de réformer notre système électoral. Si ce système l'a donné, lui, en cadeau aux Canadiens, pourquoi diantre aurait-on besoin d'y changer quoi que ce soit?
C'est hallucinant qu'un gouvernement ait l'outrecuidance de se présenter comme un agent de changement et que, dès son élection, il commence à renoncer à des promesses aussi cruciales.
[Traduction]
Pour ce qui est des changements climatiques, qui aurait pensé cela? J’étais à Paris, à la conférence sur le climat, il y a presque exactement un an. J’ai vu notre fraîchement élu ouvrir grand les bras et déclarer « Le Canada est de retour » devant un auditoire totalement silencieux, éberlué, qui, à l’évidence, n'avait pas remarqué que nous avions quitté la scène. Il a déclaré que tout allait être différent, différent jusqu’au jour où il est réapparu pour dire que, après y avoir pensé, le plan de lutte contre les changements climatiques de Stephen Harper était tout ce qu’il avait à offrir. C’est le même plan, les mêmes objectifs et le même échéancier.
C’est intéressant, parce que soudainement, hier, comme ça, le secrétaire du Conseil du Trésor a déclaré que nous avons un nouvel objectif, soit 40 % pour 2030. Vraiment? Pourrions-nous voir le plan « à l'échelle de l'économie » que nous devrions avoir, selon le paragraphe 4 de l'article 4 de l’Accord de Paris? Non, il n’y a rien.
J’étais à Montréal en 2005 lorsque l’ancien ministre libéral, aujourd’hui , a dit qu’il avait un plan. Le plan portait le nom de Défi d’une tonne.
Pourquoi les libéraux devaient-ils dire à l’époque que les Canadiens avaient personnellement la responsabilité de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’une tonne? L’exemple parfait était d’éteindre les lumières, comme si cela pouvait éliminer une tonne d’émissions par personne au Canada. Les libéraux étaient en deçà de leurs promesses d’environ 40 millions de tonnes, et cela correspondait en gros à environ une tonne par Canadien. Ce n’était donc pas de la faute du gouvernement, des libéraux, s’ils n’avaient pas progressé dans la lutte contre les changements climatiques. C’était la faute des Canadiens. C’était une opération de relations publiques extraordinaire.
Les libéraux ont ensuite été défaits. Je n’oublierai jamais une déclaration bien intéressante de Eddie Goldenberg, l’ancien chef de cabinet de Jean Chrétien, qui avait admis que les libéraux n’avaient jamais eu de plan pour respecter l’accord de Kyoto ni l’intention d’y donner suite. C’était là la meilleure preuve qu’on pouvait avoir. Ils ont signé l’accord de Kyoto « pour galvaniser l’opinion publique ». Qu’est-ce qu’il disait? Que la signature de l’accord de Kyoto était une opération de relations publiques.
Les conservateurs ont retiré le Canada de l’accord de Kyoto, le Canada est le seul à l’avoir fait, et je n’approuverai jamais cela, mais je dirai qu’au moins les conservateurs ont déclaré aux Canadiens qu’ils ne croyaient pas aux changements climatiques et qu’ils allaient retirer notre pays de l’accord. Les libéraux, pour leur part, allaient feindre d’y adhérer. Ne pouvant y parvenir parce qu’ils n’avaient pas de plan, ils allaient dire que c’était de la faute des Canadiens et que c’était à eux de trouver une solution. Cette fois-ci, c’est exactement la même chose.
Nous augmenterons nos émissions de gaz à effet de serre chaque année de ce premier et dernier mandat de ce gouvernement libéral. Pourquoi? Parce que les libéraux n’ont toujours aucun plan. Ils ont promis d’instituer une taxe sur le carbone pour 2018 sachant très bien que les statistiques sur la production des gaz à effet de serre pour 2018 ne seront rendues publiques qu’en 2020. Les émissions générées n'auront pas été mesurées au moment des prochaines élections. Est-ce que cela vous rappelle autre chose? C’est un peu comme notre mise à jour économique de cette semaine. Ils nous diront dans 11 ans comment nous nous portons. Vraiment?
Quelque 15 milliards de dollars sont retirés de ce qui a été promis aux municipalités et versés dans une banque de privatisation. J’ai beaucoup entendu parler le pendant la campagne électorale. C’est bizarre, nous avons en fait scruté toutes ses paroles, mais nous n’avons pas pu trouver le mot « privatisation » dans tout ce qu’il a dit. Les libéraux ont dit qu’ils allaient construire l’infrastructure publique. Ils n’ont pas dit qu’ils allaient vendre l’infrastructure publique.
Pour la santé, c’est la même chose. Ils ont réduit à 3 % l’augmentation des transferts, qui devait être de 6 %. Cette décision aura des conséquences graves sur la capacité des provinces de fournir les services de santé. Les libéraux prétendent qu’ils vont dicter aux provinces les secteurs sur lesquels elles devront se concentrer. Toutefois, le gouvernement fournit des services de santé dans trois secteurs: dans les pénitenciers, dans les bases des Forces canadiennes et dans les réserves des Premières Nations. Avec un bilan pareil, le gouvernement devrait se montrer un peu plus modeste avant de prétendre pouvoir dire aux provinces ce qu’elles font de bien et ce qu’elles font de mal en santé.
Pour ce qui est des droits des travailleurs, mon sujet favori, les libéraux ont de nouveaux amis dans le mouvement syndical. Ils se tiennent avec eux et font montre de bons sentiments. Toutefois, nous avons vu, la semaine dernière, des jeunes leur tourner le dos, avec une bonne raison.
Nous avons présenté un projet de loi contre les briseurs de grève. La députée de , ma collègue, a présenté ce projet de loi, qui est à la base même de tout vrai système de négociation des conventions collectives. Or, les libéraux ont voté contre. Voilà la vraie feuille de route des libéraux en matière de droits des travailleurs; nous devons briser ce mythe également.
Oh, mais ce qu’ils peuvent faire semblant d’avoir de bons sentiments! Ils peuvent faire semblant de croire aux droits de la personne et au rôle du Canada dans le monde. Dans les faits, toutefois, nous les avons vus vendre des milliers de véhicules blindés de transport de troupes à l’un des pays les plus horribles et les plus répressifs de la planète, l’Arabie saoudite. Nous avons des films montrant l’Arabie saoudite en train d’utiliser ce genre d’équipement contre des populations civiles. Nous savons que de l’équipement militaire provenant du Canada est utilisé contre des civils. Il y a également la famille de Raif Badawi, sa femme et ses trois enfants, qui est à Sherbrooke pendant que le même gouvernement saoudien s’apprête à recommencer à torturer cet homme, parce qu’il ose avoir une opinion sur tout. Voilà ce qu’est l’Arabie saoudite. Voilà la meilleure amie du gouvernement actuel, qui soutient être en faveur du respect des droits de la personne partout dans le monde.
C’est le même gouvernement qui négocie actuellement un traité d’extradition avec la Chine, un pays qui ne respecte pas la primauté du droit, qui n’a pas de tribunal indépendant et où les gens sont exécutés et torturés, selon les groupes les plus respectés dans le monde, soit Démocratie en surveillance et Amnistie internationale. Voilà la réalité des libéraux en ce qui concerne les droits de la personne. Oubliez les points de discussion. Oubliez les relations publiques. Voilà ce qu’ils sont.
En ce qui concerne les Premières Nations, de l’argent manque dans le budget, bien sûr, pour l’éducation des Premières Nations. Cette semaine, nous avons présenté une motion demandant aux libéraux de trouver les 155 millions de dollars que les tribunaux ont ordonné de verser. Le Tribunal canadien des droits de la personne a rendu trois ordonnances. Il ne s’agit pas ici de notre opinion contre la leur: ce sont les tribunaux qui leur ordonnent d’engager cette dépense.
Je n’oublierai jamais que le député libéral de nous a attaqués à la Chambre des communes parce que nous avions présenté la motion visant à affecter des fonds aux soins de santé et aux services sociaux pour les enfants des Premières Nations et que, ensuite, il a voté pour. Il ne faut pas chercher à comprendre.
La leader du gouvernement à la Chambre va peut-être voter pour notre motion. En soi, cela poserait problème parce que cela voudrait dire que la motion sera comme toutes les autres choses dont les libéraux ont parlé. La motion tombera dans le puits sans fond contenant toutes les autres promesses brisées des libéraux.
Il est arrivé la même chose dans le dossier de l’égalité des sexes. Ils vont finir par y arriver. Il y a pas moins de 25 ans que les tribunaux ont ordonné au gouvernement d'assurer concrètement l'égalité des femmes de ce pays, mais les libéraux sortent toujours leurs beaux discours. Ils vont parler de ce qu’ils ont fait lorsqu’ils ont nommé le gouvernement l’an dernier, ce qui n’a rien à voir avec la façon dont les femmes qui travaillent dans la fonction publique fédérale sont traitées. Les libéraux ont voté avec les conservateurs pour imposer des sanctions aux syndicats qui se portent à la défense de l’égalité entre les sexes au pays. Voilà ce que les libéraux ont réellement fait.
Le projet de loi est directement lié à ce que nous vivons cette semaine avec la surveillance policière des journalistes. Au cours de la campagne, le chef du Parti libéral a juré ses grands dieux que l’une de ses priorités absolues serait de corriger le projet de loi C-51, qui est une violation monstrueuse et sans précédent du droit à la vie privée et des libertés individuelles des Canadiens. Or, jusqu’à maintenant, les libéraux n’ont absolument rien fait.
Sont-ils vraiment le gouvernement le plus transparent de l’histoire du Canada? Nous avons demandé au combien de journalistes sont surveillés par la GRC ou le SCRS, mais il n’a pas répondu. Au Québec, une commission royale d’enquête a été établie parce que l’on a découvert que non seulement le service de police de Montréal avait espionné des journalistes, mais que la Sûreté du Québec l'avait fait également. Le gouvernement du Québec a immédiatement lancé une commission d’enquête royale.
Les libéraux se vantent, font semblant, prétendent, puis n’agissent pas. Cependant, ils ont obtenu le titre. Ils disent que le y réfléchit, en espérant que la question sera oubliée comme le reste. Voilà le vrai gouvernement libéral. Le vrai changement n’est que baliverne. Le Parti libéral reste fidèle à lui-même sur la question du financement, dont nous discutons aujourd’hui, et sur tous les autres sujets que nous avons abordés.
Les libéraux se vantent d'avoir réduit les impôts de certains Canadiens et d'avoir augmenté ceux de la tranche du 1 % des plus riches. En fait, les libéraux prennent l’argent de ces plus riches et le donnent au Parti libéral, parce que chacune de ces contributions donne lieu à un crédit d’impôt. Il ne faut pas se leurrer: chaque fois que des représentants d’Apotex et d'autres gros bonnets du genre se retrouvent derrière des portes closes dans un prestigieux cabinet d’avocats, c'est l’argent des contribuables qui est en jeu et c’est pourquoi le gouvernement doit respecter les engagements en matière de transparence qu'il a pris envers la population.
:
Monsieur le Président, c’est un grand honneur pour moi de prendre la parole dans le cadre du débat d'aujourd'hui. Je suis fier de partager mon temps avec le député de .
J’aimerais parler un peu d’argent et d’accès privilégié.
Dans le livre The Parliament of Canada, écrit au milieu des années 1980, C.E.S. Franks abordait la question des députés. En Angleterre, à l’origine, les députés recevaient un avis pour siéger, similaire à celui envoyé à un juré. On attendait d’eux qu’ils représentent leur région et qu’ils se rendent au Parlement. À l’époque, le Parlement était une nouveauté et bien des gens considéraient qu’aller y siéger était un fardeau parce qu’il les éloignait de la maison et leur imposait de résoudre des questions difficiles. En tant qu’institution, le Parlement était encore jeune. Souvent même, les Présidents de la Chambre étaient menacés de violence. Le fait que de nombreux députés quittaient l’Angleterre quand ils apprenaient avoir été nommés pour représenter leur région est documenté.
Ce n’est que plus tard, quand l’institution du Parlement s’est renforcée et que le rôle individuel des députés du Parlement a pris de l’importance qu’on a vu apparaître l’accès privilégié. Les députés pouvaient compter sur des mécènes, des gens habituellement assez fortunés, pour financer leur campagne, espérant une contrepartie.
Évidemment, au fil des ans, notre pays a grandi – de même que ses institutions – tout comme la Grande-Bretagne. Je suis fier d’être Canadien. Je suis fier des règles que nous avons maintenant, mais comme le aime à le dire : « il est toujours possible de faire mieux ».
Je vais aborder quelques-unes des questions ayant trait à la position actuelle du gouvernement, telle qu’exprimée dans son document intitulé « Pour un gouvernement ouvert et responsable ». J’espère que les deux côtés de la Chambre accueilleront ma contribution, car l’un des principes clés de la démocratie tient à la possibilité pour les députés de s’exprimer franchement, même si leur propos peut sembler gênant.
J’ai passé beaucoup de temps à explorer la façon d’aborder les conflits d’intérêts, surtout pour veiller à ce que les Canadiens puissent faire confiance à nos institutions. Il faut dire que pour ce faire, il faut parfois donner plus de mordant à nos institutions au sens parlementaire du terme.
Tout d’abord, voyons à l’aide d’exemples concrets où se situe le problème. Le , à ses débuts en tant que député de et avant son élection comme chef du Parti libéral, donnait des conférences contre rémunération. Ce qui est fascinant, c’est que, bien qu’une personne ne puisse pas recevoir d’avantages financiers de la part de groupes d’intérêts, cette personne peut toucher des milliers de dollars pour donner des conférences. Dans le cas du premier ministre, il s'avère que les syndicats lui ont versé des milliers de dollars pour des conférences. Or, surprise, l'une des premières choses qu'il a faites à son arrivée au pouvoir, comme l’a mentionné un député précédemment, a été d’annuler l’obligation pour les syndicats de rendre publics leurs renseignements financiers. Paradoxalement, la loi même qui aurait révélé l’identité exacte des gens que paient les syndicats pour donner des conférences a été abrogée par un politicien que les syndicats avaient payé pour donner des conférences. C’est l’une des raisons pour lesquelles, au niveau fédéral, nous traitons les dons des syndicats et des sociétés comme nous le faisons. Cependant, gardons à l’esprit que de prononcer un discours contre rémunération constitue une échappatoire potentielle, mais que la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique n’a aucun pouvoir d'intervention à ce chapitre. C’est ce qui fait toute l'importance de la motion d’aujourd’hui.
On rapporte que, depuis un an, sous l’actuel gouvernement libéral, le lobbying de la part de consultants a augmenté de 142 %. Il s’agit d’une augmentation remarquable. N’oublions pas que le propre coprésident de la campagne nationale des libéraux a été forcé de démissionner après avoir conseillé des gens sur la façon de faire du lobbying auprès du gouvernement libéral pour l’oléoduc Énergie Est.
De surcroît, il y a un certain nombre de ministres libéraux et de cadres supérieurs du parti que des considérations liées à l'éthique obligent à contourner les filtres anti-conflits. En passant, ces filtres relèvent de la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique. Elle travaille déjà avec le gouvernement pour s’assurer qu’il respecte ses obligations dans ce domaine.
Des préoccupations quant au lobbying et à l’éthique sont souvent exprimées en ce qui concerne le gouvernement, et encore, nous n’avons pas encore abordé le problème des activités de financement des libéraux où des gens extrêmement fortunés, des initiés bien branchés, peuvent payer jusqu’à 1 500 $ chacun pour jouir d'un accès privilégié et individuel aux principaux ministres libéraux.
Gardons à l’esprit que si nous entendons parler de ces cas, ce n'est pas parce que le gouvernement libéral, dans sa grande transparence, nous en parle. Non, ce sont le plus souvent des journalistes qui dénoncent les tractations occultes de ce genre. Pendant ce temps, les libéraux ne font que hausser les épaules en disant que c’est acceptable parce que les libéraux de Kathleen Wynne ont fait pire au niveau provincial ou parce que, comme le veut le commentaire libéral consacré, ils n’enfreignent aucune règle. Bien sûr, ils ne disent jamais un mot sur le fait que c'est tout simplement amoral.
Certains diront que c’est ainsi que fonctionne le financement en l’absence de subventions publiques pour les partis politiques, mais je ne suis pas d’accord. Il est vrai que les ministres attirent le public à des fins de financement. Il n’est pas rare que des Canadiens ordinaires déboursent 50 $ ou 100 $ pour assister à une activité de financement, et c’est une pratique, soyons honnêtes, qui dure depuis plusieurs décennies. C’est toutefois une tout autre chose d’envoyer secrètement des invitations à quelques privilégiés, en leur offrant un accès spécial à 1 500 $. Cette pratique est nouvelle, et les libéraux y ont de plus en plus recours.
Il n’y a pas si longtemps, j’ai découvert que certains ministres libéraux utilisaient un service de limousine payant, après avoir indiqué en réponse à une question inscrite au Feuilleton qu’ils ne le faisaient pas. Après une enquête plus poussée, il a été révélé que l’un de ces ministres libéraux utilisait une limousine appartenant — tenez-vous bien — à un libéral. Cela montre que les ministres libéraux ne craignent pas de permettre aux sympathisants de leur parti de profiter d’avantages payés par l’argent des contribuables.
Que se passe-t-il quand quelqu’un verse 1 500 $ pour avoir un accès direct à un ministre? Nous ne le savons pas. Nous savons toutefois que la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique doit être dotée de pouvoirs supplémentaires afin de le découvrir. Paradoxalement, le s’est déjà prononcé en faveur de l’octroi de tels pouvoirs. Qui sait, les libéraux nous surprendront peut-être en votant en faveur de la motion? Cela s’est vu souvent ces derniers temps.
Avant de conclure, j’aimerais signaler une dernière chose. Dernièrement, au comité des finances, j’ai eu l’occasion de demander au quelle valeur il accordait au point de vue du comité des finances qui, encore une fois, est dominé par une majorité libérale. Je lui ai posé la question parce que le comité avait récemment sillonné notre grand pays afin de prendre connaissance des priorités des Canadiens en prévision du budget de 2017. À ma grande surprise, le ministre des Finances a répondu qu’il n’accordait pas plus de valeur aux rapports de ce comité parlementaire qu’à ceux de tout autre intervenant.
Je rappelle que ce même a récemment assisté à une activité de financement du Parti libéral à 1 500 $ le couvert où les participants pouvaient le rencontrer directement et en privé. Ce que dit essentiellement le ministre, c’est qu’il accorde la même valeur aux commentaires d'un comité parlementaire qu'à ceux des participants à une activité de financement à 1 500 $ le couvert. Je vous laisse y réfléchir. Nous avons tous été élus afin de représenter des milliers de Canadiens, mais lui n’accorde pas plus de valeur à un comité parlementaire, constitué d'élus du peuple, qu’à un particulier. Rien d’étonnant à ce que d’influents libéraux soient prêts à payer 1 500 $ le billet afin d’avoir un accès direct au ministre.
Pour résumer, cette motion est absolument nécessaire compte tenu du gouvernement libéral qui est actuellement au pouvoir. Soyons honnêtes: nous avons vu comment les libéraux répondent lors de la période des questions quand l’opposition, tant conservatrice que néo-démocrate, soulève le sujet. Ils se contentent de hausser les épaules, sans même faire semblant de se préoccuper de ces pratiques immensément douteuses.
Nous savons tous que la partisanerie atteint son apogée quand il est question du financement des partis politiques. Seulement pour cela, je propose que tous les députés se posent la question suivante: est-il toujours possible de faire mieux? À cela, je réponds par l’affirmative, à condition que nous nous entendions. Nous avons réussi à le faire lors des derniers votes sur les motions de l’opposition, et j’espère que nous nous entendrons encore aujourd’hui.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la présente motion. J'aimerais inviter le , la , le et le à venir jouer à
The Price Is Right, car il semble qu'ils sont prêts à vendre leur intégrité et n'importe quoi d'autre pour progresser, à la condition que le prix soit le bon. Cela ressemble au petit jeu du Parti libéral. Qui sait quel grand prix attendra les libéraux au moment du jeu final? Je suis persuadé que les gens qui paient 1 500 $ pour assister aux activités exclusives en question en seront les gagnants. J'aimerais toutefois dire à ceux qui ont déboursé 1 500 $ pour profiter d'occasions exclusives de pouvoir serrer la main et avoir l'attention de ministres que leur mise était trop élevée. Avec une mise de 1 dollar, ils auraient fait meilleur usage de leur argent et de leur temps.
J'aimerais revenir à ce que le a déclaré après son élection, il y a un an. Je vais citer un passage de l'annexe B:
Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent éviter tout conflit d'intérêt, toute apparence de conflit d'intérêt et toute situation pouvant donner lieu à un conflit d'intérêt.
Le lui-même a clairement indiqué aux ministres et aux secrétaires parlementaires qu'il ne devait pas y avoir d'accès préférentiel au gouvernement ni d'apparence d'accès préférentiel accordé à des personnes ou à des organismes en raison de leurs contributions financières à des politiciens ou à des partis politiques.
Les députés d'en face nous demandent souvent si des lois ont été violées. La législation électorale n'a pas été violée, mais la promesse très solennelle du de faire les choses différemment, elle, l'a été.
Dans le passage en question, il dit qu'ils doivent éviter tout conflit d’intérêts et toute apparence de conflit d’intérêts.
Il est assez évident que ces paroles ne valent même pas le papier sur lequel elles sont écrites. Nous sommes revenus au sempiternel mantra libéral: tout leur est dû, quel qu'en soit le coût. Si des gens leur offrent assez d'argent, les libéraux sont prêts à leur accorder ce qu'ils veulent. Je voudrais dire un mot sur certains libéraux qui ont déjà posé de tels gestes, alors qu'ils viennent à peine de terminer la première année de leur mandat.
Le a assisté à une réception le 29 août dernier, à Edmonton, dans les bureaux de MacPherson Leslie & Tyerman. Il s'agit du ministre chargé des ressources naturelles, des mines, du pétrole, du gaz, des forêts et de l'énergie nucléaire. Or, ce cabinet d'avocats avec lequel il a eu une réunion privée se spécialise justement dans le domaine des permis et de la réglementation sur les mines et les autres ressources. Non seulement c'était une réunion avec ce cabinet d'avocats, mais cette réunion était privée. Les personnes qui ont eu la permission d'y assister ont payé les frais de 1 500 $ pour faire partie du Club Laurier des libéraux, qui est un organe du Parti libéral se consacrant exclusivement aux collectes de fonds. Par conséquent, il me semble passablement malhonnête de prétendre qu'il s'agissait d'une consultation ouverte aux acteurs des secteurs minier, gazier et pétrolier. C'était une activité réservée exclusivement aux membres du club de collecte de fonds Laurier du Parti libéral, qui ont payé des frais d'adhésion de 1 500 $ pour avoir l'occasion de parler au .
Je pourrais dire dès maintenant à mes collègues que, sur les 100 000 travailleurs du secteur de l’énergie de l’Alberta ayant perdu leur emploi, aucun n’a eu la chance de parler au . Ils auraient plutôt besoin de ces 1 500 $ pour rembourser leur prêt hypothécaire, puisqu’ils sont au chômage, mais c’est plutôt un groupe sélect et très exclusif d’avocats du centre-ville d’Edmonton qui a pu rencontrer le ministre des Ressources naturelles. Je suis sûr qu’il a été longuement question à cette réunion de permis d’exploitation de ressources minières et naturelles. Je suis persuadé que des milliers de travailleurs de l’énergie de l’Alberta aimeraient actuellement avoir l’occasion de s’asseoir avec le ministre des Ressources naturelles afin de parler de certaines des mesures que le ministre pourrait mettre en oeuvre selon eux, comme des politiques et des règlements qui les aideraient à retourner au travail, au lieu de rencontrer des avocats au centre-ville d’Edmonton. Les travailleurs de l’énergie qui ont perdu leur emploi n’ont toutefois ni les moyens ni les relations qui leur permettraient de rencontrer personnellement le ministre des Ressources naturelles.
Ce dernier n’est manifestement pas le seul. Le 7 avril dernier, la a participé à une activité de financement libérale à 500 $ le billet organisée par un important cabinet d’avocats de Bay Street. Pourquoi la ministre de la Justice rencontrerait-elle exclusivement les membres d’un cabinet d’avocats au centre-ville de Toronto?
Poursuivons.
La a participé à une autre activité, à seulement 1 000 $ le billet cette fois-là — elle a profité d’une remise — le 28 avril dernier. Parmi les participants à cette réunion tenue à Vancouver figuraient Catherine et Gordon McCauley. Il se trouve que Gordon est PDG de Viable Healthworks et directeur du Centre for Drug Research and Development. J’ai l’intime conviction qu’ils ont parlé de tout sauf des lois sur la marijuana ou de la décriminalisation de la marijuana. Je suis persuadé qu’il n’a pas été question de cela lors de cette rencontre.
De son côté, la assistera à une activité du Parti libéral du Canada qui promet d'être une mémorable soirée en sa compagnie à Toronto. Quand je consulte le site Web de l’activité et que je clique afin d’obtenir un mot de passe qui me permettrait d’y assister, j’essuie un refus. Cette activité est pourtant censée être ouverte à tous. Si je veux avoir la chance de parler à la ministre du Commerce international de ce qui se passe avec l’AECG ou avec le Partenariat transpacifique, que les agriculteurs et les éleveurs du Sud de l’Alberta ont très hâte de voir aboutir, je n’ai malheureusement pas accès à ce qui est supposément un processus ouvert et transparent permettant de rencontrer des députés et des ministres.
Le 13 octobre dernier, le a tenu une activité à Halifax. Le prix d'un billet s'élevait à 1 500 $. Encore une fois, c’était un club assez sélect. Quinze représentants du milieu des affaires, y compris des promoteurs immobiliers, des banquiers et des courtiers en hypothèques, ont payé chacun 1 500 $ pour avoir la chance de rencontrer le . Je suis sûr qu’ils ne parlaient pas du développement du centre-ville d'Halifax ou de l’Administration portuaire d’Halifax, mais qu’ils voulaient simplement le consulter sur le budget à venir qui, espérons-le, sera bien meilleur que ce que nous avons entendu dans la mise à jour.
Encore une fois, je pourrais continuer longtemps.
J’ajouterai le : il était l’invité principal à une activité qui s’est tenue à Vancouver et dont le prix s'élevait à 1 500 $ le billet. Il n'a pas dû avoir le succès escompté, car il offre maintenant un rabais: sa prochaine activité aura lieu dans une habitation privée, et les billets ne coûtent que 400 $.
Le lui-même n’est pas à l’abri de ce phénomène. Il a assisté à 17 activités de ce genre, où le prix des billets pouvait atteindre 1 525 $.
Les libéraux prévoient tenir 89 de ces activités au cours des prochains mois. En dépit des discours creux que nous entendons à la période des questions ou ici, aujourd’hui, sur les lois qui n'ont pas été enfreintes ainsi que sur la volonté d’ouverture et de transparence, et en dépit de la réaction des contribuables canadiens, qui pensent que cela ne va pas, les libéraux n'en ont rien à faire. Ils sont déterminés envers et contre tous à continuer à tenir ces activités. C’est un outrage absolu à la Chambre et aux contribuables canadiens, une gifle. C'est comme s'ils disaient qu’ils n'en ont rien à faire de ce que les gens pensent des collectes de fonds de ce genre et de l'image qu'elles projettent: ils vont les tenir de toute façon.
Le a parlé pas mal du fait qu’il allait s’agir d’une consultation, que ce serait une occasion de parler du processus budgétaire aux Canadiens, mais la commissaire fédérale au lobbying, Karen Shepherd, enquête maintenant sur les collectes de fonds donnant droit à un accès privilégié. La commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique a qualifié ces activités de louches. Même l’ancienne ministre libérale Sheila Copps a demandé au d’interdire ces collectes de fonds réservées aux élites. Elle a rapporté que, pendant les années Chrétien, lorsqu’elle était ministre, on se présentait et on recevait une enveloppe en se faisant dire: « J’ai besoin de ceci; je veux ceci ou cela ».
Il est assez clair que tout cela n’a rien à voir avec des consultations. Il s’agit de déterminer ce que les libéraux peuvent faire pour les gens et combien cela va coûter.
S'il s'agit de consulter les Canadiens, il y a d’autres façons de le faire. Nous avons une semaine de relâche la semaine prochaine. Je serai dans ma circonscription, . Je prévois alors tenir quatre tables rondes à différents endroits de la circonscription. Je vais consulter des centaines de résidants de à propos de ce qu’ils considèrent comme important aux fins du processus budgétaire, et ils vont certainement se concentrer sur les emplois de l’Alberta.
Je loue des salles à la Légion ou dans un hôtel ou un restaurant local. Les députés savent-ils combien je fais payer les gens pour leur permettre d’assister à mes activités? Rien, absolument rien. C’est comme cela qu’il faudrait consulter les Canadiens, pas en les faisant payer 1 500 $ par personne.
Les libéraux parlent aux riches, aux privilégiés, aux élites. Ils ne parlent pas aux vaillants Canadiens moyens, ceux à qui ils devraient vraiment accorder leur attention parce que ce sont eux qui comptent réellement lorsqu'il s'agit de ce qui se passe et des décisions que prend le gouvernement libéral.
Bref, les gens de ma circonscription constatent, incrédules, qu'on a encore affaire à des gens qui pensent que tout leur est dû. Le Parti libéral est fidèle à ses vieilles traditions.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
[Traduction]
Je suis content de pouvoir parler de la motion d'aujourd'hui.
Il y est d'abord et avant tout question d'intégrité et de responsabilité. Nous nous entendons tous, je crois bien, pour dire que les échanges avec les Canadiens constituent un pan essentiel du processus démocratique. Hélas, lorsque les conservateurs étaient aux commandes, les Canadiens n'étaient jamais sollicités, et leurs doléances ne se rendaient jamais jusqu'aux oreilles de leurs dirigeants. C'est pour cette raison qu'ils ont choisi un autre gouvernement pour les représenter.
Bref, quoi qu'en disent mes collègues de l'opposition, les activités de financement n'ont rien de tabou. Elles font au contraire partie des moyens mis à la disposition de chacun des partis pour échanger avec la population. Je suis fier de dire aux Canadiens de tous les horizons qu'ils peuvent avoir l'assurance non seulement que leur gouvernement suit les règles, mais qu'il juge primordial de solliciter leur opinion et de faire de leurs priorités sa priorité.
Tous les partis recueillent des fonds. Il s'agit en fait d'un moyen, pour les citoyens, d'exprimer leur point de vue dans un contexte démocratique juste et libre. Cela étant dit, nous devons tout faire pour préserver les règles du jeu équitables qui sont à la base de notre culture démocratique.
Les collectes de fonds et les dépenses électorales doivent être réglementées, et elles le sont. Les règles de financement fédérales sont parmi les plus strictes au pays et veillent à la transparence des dons et des contributions. Par exemple, dans certaines provinces, les particuliers peuvent faire des dons de dizaines de milliers de dollars et, dans d'autres, il n'y a aucune limite. Il est aussi important de noter que, dans certaines provinces, il est permis d'accepter les dons provenant de syndicats, d'associations professionnelles et d'entreprises. Au niveau fédéral, il n'est pas permis d'accepter de tels dons.
Les députés d'en face essaient de faire croire que notre gouvernement ne fait pas preuve d'ouverture et de transparence, mais je peux dire en toute confiance qu'ils ont tort. Les Canadiens savent que les règles fédérales régissant le financement politique figurent parmi les plus strictes au pays, et que nos députés les respectent à la lettre. Les Canadiens ont confiance dans notre système parce qu'ils savent que des mesures sont en place pour assurer la transparence des institutions publiques et exiger que les décideurs rendent des comptes.
La Loi sur les conflits d'intérêts constitue l'un des fondements de notre régime d'intégrité. Il est important que les députés comprennent le fonctionnement du régime extrêmement rigoureux énoncé dans cette loi.
Tout d'abord, cette loi a une vaste portée. Lorsqu'elle parle des titulaires de charge publique, elle inclut les ministres, les secrétaires parlementaires, les personnes nommées par le gouverneur en conseil et même le personnel exonéré. Le respect de la Loi sur les conflits d'intérêts n'est pas quelque chose que nous prenons à la légère. Il ne s'agit pas d'une suggestion, mais d'une condition de nomination à laquelle tous titulaires de charge publique sont assujettis.
Essentiellement, la loi exige que les titulaires de charge publique évitent tout conflit entre leurs intérêts privés et leurs attributions officielles. Cela signifie que les ministres, les membres de leur personnel et les autres intervenants doivent s'abstenir de prendre part à toute décision pouvant favoriser leurs intérêts personnels ou ceux de leurs parents ou amis.
Nous savons tous que ce principe n'est pas reconnu partout dans le monde. Dans certains pays, des gens briguent de hautes charges publiques pour s'enrichir. Heureusement, au Canada, nous voyons les choses différemment. La fonction publique a pour objet de servir le public, non les intérêts personnels.
[Français]
Les règles sont parmi les plus strictes au pays en ce qui concerne les dons, et les contributions doivent être effectuées de manière ouverte et transparente. Certaines provinces acceptent que des individus fassent des dons de plusieurs dizaines de milliers de dollars, tandis que d'autres n'ont même pas de limite en ce sens, et certaines d'entre elles acceptent aussi des dons de syndicats, d'associations commerciales et de sociétés. Tout cela n'est pas admissible selon le régime fédéral, en vertu duquel un don de plus de 200 $ doit être indiqué en ligne. Cela dit, il est indéniable que le gouvernement actuel suit les règles et les lois sur les campagnes de financement des partis politiques au pays.
Parlons maintenant de quelques exemples concrets d'activités et de pratiques qui ne sont pas admises selon le régime que nous suivons. Le titulaire d'une charge publique fédérale ne peut prendre part à des décisions qui affecteront la valeur de l'entreprise de ses enfants ou qui causeraient une hausse de la valeur de son portefeuille d'actions. Il ne peut délivrer un permis qui hausserait la valeur foncière entourant ses propriétés. Il ne peut non plus accepter de cadeaux extravagants.
La définition de ces cadeaux inclut un éventail large et varié d'items. Cela peut inclure un sac de cadeaux d'une entreprise, une hypothèque à faible taux d'intérêt et tout ce qu'on peut trouver entre les deux. Des dispositions de la loi prévoient aussi la période suivant la fin de l'emploi. Le titulaire d'une charge publique fédérale ne peut, par exemple, démissionner et utiliser immédiatement l'information confidentielle à laquelle il a eu accès à ses propres fins. Il ne peut pas démissionner subitement et changer d'équipe dans une transaction ou une négociation avec le gouvernement.
[Traduction]
La commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique surveille ce régime. Elle interprète et applique la loi. Son travail consiste à offrir des conseils confidentiels aux titulaires de charge publique, à enquêter et à faire rapport sur les manquements présumés, et à imposer des pénalités aux titulaires de charge publique qui omettent de déclarer un conflit d'intérêts. C'est un travail difficile.
Je sais que tous les députés sont d'accord pour dire que la commissaire actuelle fait un travail admirable et mérite notre respect et notre reconnaissance collectifs. Quand je dis que c'est un travail difficile, je suis sérieux. Tout est rarement noir ou blanc. Le contexte est important et la perception est importante. Voilà pourquoi il existe des mécanismes de reddition de comptes et des mécanismes permettant aux ministres, aux membres du personnel et aux autres personnes régies par la loi de vérifier auprès de la commissaire lorsque des doutes surviennent.
Les Canadiens s'attendent à ce que les gouvernements et les ministres agissent selon les normes éthiques les plus élevées. C'est exactement ce que tous les ministres du gouvernement actuel font et continuent de faire. La commissaire est l'autorité qui interprète la loi. Elle publie sur son site Web des lignes directrices et des avis d'information pour aider les titulaires de charge publique. Bref, dans le doute, elle est la source de la sagesse.
[Français]
La Loi sur le lobbying est un autre pilier du régime d'éthique fédéral. Cette loi est basée sur le principe selon lequel il est légitime et nécessaire pour le gouvernement de communiquer avec les groupes d'intérêts. Les Canadiens ont le droit de savoir qui s'implique dans le lobbying rémunéré ayant pour but d'influencer les décisions du gouvernement.
La loi prévoit que tout lobbyiste rémunéré doit s'enregistrer auprès du commissaire au lobbying pour pouvoir communiquer avec les ministres, le personnel exonéré, les agents du gouvernement et les parlementaires. Cela inclut les consultants qui travaillent pour les cabinets d'avocats ou de lobbying, de même que les employés de sociétés, de syndicats, d'associations industrielles et de groupes de défense d'intérêts.
Les lobbyistes doivent entrer l'information à propos de leurs clients, du sujet de leur lobbying et des ministères et agents qu'ils rencontrent dans une banque de données publique. Ils doivent aussi rendre publics les détails de toute rencontre ou de tout appel téléphonique avec des décideurs gouvernementaux, qu'ils soient des ministres, du personnel exonéré, ou même des fonctionnaires supérieurs. Tous les membres du public peuvent consulter la banque de données en ligne pour y trouver ces informations.
De plus, tous les lobbyistes doivent respecter le Code de déontologie des lobbyistes émis par le commissaire au lobbying. Comme le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, le commissaire au lobbying est un agent indépendant qui se rapporte directement au Parlement et non au gouvernement. En vertu de leur code de déontologie, les lobbyistes doivent agir avec honnêteté, intégrité et ils ne doivent pas agir de manière à ce qu'un titulaire d'une charge publique soit placé en situation de conflit d'intérêts.
Le commissaire à l'éthique a le pouvoir d'enquêter sur toute possible violation de la Loi sur le lobbying et du code de déontologie. Il doit aussi en rapporter toutes les violations au Parlement. Il peut aussi, lorsqu'il croit qu'une violation de la loi a pu être commise, transmettre le dossier à la GRC pour enquête criminelle et, le cas échéant, pour poursuite.
La Loi sur le lobbying fait en sorte que les agents de haut niveau du gouvernement ne puissent pas quitter leur poste et immédiatement faire du lobbying auprès de leurs anciens collègues au gouvernement. Il est prohibé pour les ministres, le personnel exonéré et les fonctionnaires supérieurs d'être un lobbyiste rémunéré auprès du gouvernement fédéral au cours des cinq ans suivant la fin de leurs fonctions.
[Traduction]
Ensemble, la Loi sur les conflits d'intérêts et la Loi sur le lobbying représentent l'un des régimes de transparence et d'éthique les plus rigoureux au monde. Je suis fier que le gouvernement place la barre aussi haut. C'est ça, offrir aux Canadiens un gouvernement ouvert et responsable.
:
Monsieur le Président, je suis venue ici aujourd'hui pour parler de la motion de l'opposition au sujet de la collecte de fonds et des ministres fédéraux. En matière de financement, la politique canadienne fédérale est assujettie à des règles qui comptent parmi les plus strictes au pays et dans toute l'Amérique du Nord, et le Parti libéral du Canada respecte scrupuleusement toutes les règles.
La campagne électorale de l'année dernière a été l'une des plus longues de l'histoire du Canada. Elle a été entièrement financée par des dons de particuliers. Pourquoi? C'est parce que les partis politiques canadiens sont des organismes à but non lucratif qui dépendent exclusivement de dons et d'activités de financement pour payer les frais courants, nourrir les bénévoles et mobiliser les Canadiens. C'est ce que nous faisons. Nous mobilisons les Canadiens, nous renforçons la démocratie et nous agissons de façon ouverte et transparente, dans un esprit de collaboration.
[Français]
Le a été très clair depuis son entrée en fonction. Nous avons besoin d'un vrai changement dans notre manière de fonctionner. Cela veut dire que le gouvernement se doit de fonctionner de manière ouverte et transparente et que les institutions gouvernementales doivent travailler au grand jour. Bref, il faut rendre les affaires gouvernementales transparentes par défaut.
C'est l'un des points centraux de l'Énoncé économique de l'automne 2016 présenté par le , mardi dernier. Qu'il s'agisse de rendre le système des statistiques plus intègre, de rendre les décisions du Bureau de régie interne plus transparentes ou de rendre le gouvernement plus clair et facile à suivre et à comprendre, ce gouvernement agit concrètement pour les Canadiens.
[Traduction]
J'ai eu la chance et le privilège de passer presque tout l'été dans ma circonscription. J'ai tenu une série d'assemblées publiques, et plusieurs ministres sont venus dans ma circonscription. Le a tenu une assemblée publique dans ma circonscription. Le a aussi organisé quelques séances. La est venue rencontrer des étudiants à l'université ainsi que plusieurs intervenants. Le est venu dans ma circonscription pour discuter avec plusieurs intervenants, employés et membres du public. En outre, le s'est rendu dans ma circonscription cet été, où il a participé à un barbecue où l'entrée était libre. Il en a profité pour rencontrer plus de 400 résidants de ma circonscription. Ce fut une activité formidable.
Dans la région, nous avons aussi reçu la visite de la , du , de la et de la . Nous avons eu un merveilleux été. Ce fut une période très occupée durant laquelle nous avons tenu des assemblées publiques et pris connaissance du point de vue de nos concitoyens. Je suis très fière du travail qui a été réalisé.
[Français]
Je crois que nous sommes certainement sur le bon chemin. Ce qui est encore plus important, c'est que les Canadiens sont d'accord. Les plus récents sondages démontrent que la confiance des Canadiens envers le gouvernement est à un niveau très élevé. C'est d'une importance cruciale, puisque c'est sur nous que repose la confiance en la démocratie.
Les Canadiens doivent savoir que leurs élus travaillent pour eux. Ils doivent savoir que nous, les élus de la Chambre des communes, sommes ici, à Ottawa, pour que leurs voix soient entendues.
[Traduction]
À l'échelle provinciale, nous savons qu'en Colombie-Britannique, il n'existe aucune limite pour ce qui est des dons anonymes pouvant être acceptés par un candidat, une association de circonscription ou un parti politique. En revanche, à l'échelle fédérale, les partis politiques doivent présenter des rapports publics trimestriels et annuels sur tous les dons de plus de 200 $.
Toujours à l'échelle provinciale, nous savons qu'en Alberta, les particuliers peuvent donner jusqu'à 30 000 $ à un parti politique pendant une campagne électorale. Je trouve cela stupéfiant. À l'échelle fédérale, les particuliers ne peuvent pas donner plus de 1 525 $. Puisque les Américains se rendront aux urnes dans quelques jours, je crois que le moment est tout indiqué pour rappeler aux Canadiens qu'au Canada, les règles régissant le financement des partis politiques interdisent tout don fait au nom d'une entreprise, d'un syndicat ou d'un groupe d'intérêts spéciaux.
Oui, le Parti libéral compte sur les dons faits par les particuliers, par les Canadiens partout au pays. Uniquement l'an dernier, il a reçu 93 000 dons. En fait, le Parti libéral du Canada est allé encore plus loin en ce qui concerne la mobilisation des Canadiens. En effet, il a ouvert les portes du parti à tous en éliminant les frais d'adhésion, en permettant aux Canadiens de devenir membres du parti gratuitement et de participer au processus politique, y compris à la nomination des candidats et au choix du chef du parti. Lorsque j'ai été nommée candidate, en 2015, un homme s'est présenté à mon bureau. Il voulait devenir membre du parti, mais il n'en avait pas les moyens. Il était très mal à l'aise. Maintenant, grâce aux nouvelles règles, tous les groupes marginalisés et tous les Canadiens pourront participer au processus.
Les ministres sont aussi des députés, et tous les députés ont besoin d'amasser des fonds. Tous les députés sans exception recueillent des fonds, y compris les néo-démocrates et les conservateurs. Je trouve quelque peu étrange que maintenant que les Canadiens se sont vraisemblablement dotés d'un meilleur gouvernement, on renie soudainement la mesure législative mise en place et appliquée par le gouvernement conservateur précédent, qui soit dit en passant est presque identique au guide « Pour un gouvernement ouvert et responsable » que le a présenté.
Revenons un peu en arrière, si c'est possible, pour rafraîchir la mémoire des députés de l'opposition. La collecte de fonds n'est pas toujours facile, comme le député de l'a récemment constaté. Néanmoins, lorsqu'il était ministre, il a réussi à faire participer des donateurs à une activité de financement tenue à l'Albany Club de Toronto, moyennant un prix d'entrée de 250 $ par personne.
Cependant, le ministère que je dirigeais...
En mai dernier, l'ancien ministre Chris Alexander était l'invité d'honneur d'une réception à laquelle les participants ont dû payer 3 000 $ par personne...
L'hon. Tony Clement: Ne commencez pas à parler d'une activité de financement alors que vous...
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Les commentaires que nous venons d'entendre cherchent à justifier un comportement contraire à l'éthique. Pendant toute la matinée, nous avons entendu des députés répéter les justifications préparées par le bureau du premier ministre, qui rappelle qu'aucune loi n'a été enfreinte. C'est l'argument qu'ils martèlent. Ils oublient toutefois de mentionner les consignes en matière d'éthique que le a données aux ministres et aux secrétaires parlementaires, bref aux gens d'en face qui sont titulaires d'une charge publique. Voici un extrait de ces lignes directrices, plus précisément des principes généraux:
Les ministres et les secrétaires parlementaires doivent s'assurer que les activités de financement politique ou autres éléments liés au financement politique n'ont pas, ou ne semblent pas avoir, d'incidence sur l'exercice de leurs fonctions officielles ou sur l'accès de particuliers ou d'organismes au gouvernement.
Il ne doit y avoir aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d'accès préférentiel, accordé à des particuliers ou à des organismes en raison des contributions financières qu'ils auraient versées aux politiciens ou aux partis politiques. Aucun particulier ou organisme ne doit être visé, ou sembler être visé, par une collecte partisane parce qu'ils traitent officiellement avec des ministres et des secrétaires parlementaires, ou avec leur personnel ou leur ministère.
Le Parti libéral veut nous faire croire que, lorsque la organise une activité de collecte de fonds à laquelle assistent un tas d'avocats qui paient chacun 1 500 $ pour avoir le privilège d'être présents, ce n'est qu'une coïncidence que ces gens soient des avocats et que leurs activités soient régies par le ministère de la Justice.
Lorsque le organise une activité de collecte de fonds dont les billets coûtent 1 500 $ par personne, dans les bureaux d'une société d'avocats, ce n'est qu'une coïncidence que cette société se spécialise dans le secteur des ressources naturelles. Comment les convives étaient-ils censés savoir qu'ils allaient rencontrer le ministre chargé de régir leur secteur et de décider quels projets iront de l'avant? Comment pouvaient-ils le savoir? Quelle heureuse coïncidence!
Lorsque le tient, un peu partout au pays, des dizaines d'activités du genre, où les invités doivent payer 1 500 $ chacun et où les banquiers de Bay Street affluent, comment ces derniers sont-ils censés savoir à l'avance que le ministre présent sur place pour recueillir les contributions de 1 500 $ est celui qui est responsable de réglementer le secteur des services financiers?
Il est absolument incroyable de voir le Parti libéral justifier son stratagème évident d'accès privilégié en contrepartie de dons et essayer d'inciter d'autres députés à faire de même pour recueillir de l'argent. Tous les députés font des collectes, mais à la différence du Parti libéral, nos ministres étaient très clairs lorsque nous formions le gouvernement. Nous avions établi des normes éthiques, et nos ministres n'acceptaient pas de dons de la part des gens dont ils devaient régir les activités ou qui agissaient comme lobbyistes auprès de leur ministère. Voilà la différence claire entre le gouvernement conservateur et le Parti libéral. Les libéraux n'essaient même pas de s'en cacher. Ils justifient leur comportement en disant qu'il n'est pas illégal.
C'est le même comportement que l'on observe de la part de Kathleen Wynne et du Parti libéral de l'Ontario, où des personnes visées par des enquêtes conservent leur poste sous prétexte qu'elles n'ont pas été encore inculpées officiellement. Elles n'ont pas encore officiellement pris le chemin de la prison.
Voilà le genre d'exemple qui sert de modèle au gouvernement. Ce n'est pas surprenant, parce que le parti qui forme le gouvernement est celui dont Jacques Corriveau est membre, lui qui a été déclaré coupable, tout juste cette semaine, de trois chefs d'accusation de fraude commise dans le cadre du programme de commandites qui a fait scandale. Les Canadiens s'en souviennent bien. C'était un système de ristournes pour l'obtention de contrats gouvernementaux. Des gens sont encore en train de se faire condamner à des peines d'emprisonnement à cause de cette culture de la corruption du Parti libéral.
Rien n'a changé. C'est l'héritage libéral sous une nouvelle forme. Bref, c'est du pareil au même. Voilà comment ils mènent leurs activités. Comme le dit la phrase célèbre de David Dingwall: « J'ai droit à ce qui m'est dû ». Le Parti libéral du Canada se croit en droit de recueillir de l'argent auprès de personnes qui ne devraient pas assister à ces activités de financement avec des gens qui les réglementent, avec des ministres qui sont chargés de déterminer si des projets iront de l'avant ou si des règlements doivent être modifiés pour aider une industrie. Voilà ce dont il est question, ce sont des dons intéressés. Il n'est pas question d'éliminer les activités de financement.
J'ai entendu dans une autre intervention rédigée par le Cabinet du premier ministre et qui a été consignée au compte rendu aujourd'hui qu'en Colombie-Britannique, il était possible de donner 30 000 $ et, dans d'autres provinces ou territoires, 20 000 $, comme si le montant même du don constituait le manquement à l'éthique. Or, le manquement a lieu lorsqu'une somme d'argent est versée pour avoir accès à un ministre qui s'occupe d'un dossier, un dossier qui est important pour le ministre et les intérêts personnels de celui-ci. C'est exactement ce que font les libéraux, et ceux-ci ne s'en cachent même pas. C'est de la corruption coordonnée.
À notre connaissance, les libéraux ont tenu près de 90 de ces activités, et des ministres de premier plan ont participé à 20 de ces activités. Le affirme qu'il n'était pas présent, mais, bien sûr, les faits prouvent le contraire. J'aurais honte moi aussi à sa place. J'affirmerais que je ne fais rien de ce genre. Cependant, les faits montrent qu'il a bel et bien assisté à cette activité à laquelle a également participé un cabinet d'avocats qui fait du lobbying dans le secteur des ressources naturelles.
Il y a eu d'autres activités avec la , dont une décrite comme une soirée avec l'honorable organisée par le Parti libéral du Canada, à Toronto. Toutefois, lorsqu'on consulte la page Web, on ne trouve rien sur cette soirée parce que l'information est protégée par un mot de passe. Les libéraux ont beau tenter de brouiller les pistes, les Canadiens ne les laisseront pas s'en tirer.
Ce sont les fonctionnaires au service du qui déterminent si le enfreint les lignes directrices sur l'éthique. Il a mis en place un système, bien commode pour lui, dans lequel c'est le Conseil privé qui exerce un contrôle. C'est le Conseil privé — l'entité administrative au service du Cabinet du premier ministre — qui détermine si le respecte ses propres lignes directrices sur l'éthique et, ô surprise, il le fait dans 1 000 % des cas. Il suit toujours les règles et le Conseil privé ne semble pas juger qu'il y a un problème, même si la commissaire au lobbying et la commissaire à l'éthique ont dit que cette façon de procéder était très douteuse et que ce sont leurs bureaux qui devraient exercer ce contrôle. Nous sommes d'accord, d'où le libellé de la motion d'aujourd'hui:
Que, de l’avis de la Chambre, le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique devrait obtenir le pouvoir de contrôler et d’appliquer les directives aux ministres énumérées dans Pour un gouvernement ouvert et responsable afin de mettre un terme à la pratique actuelle de « l’accès au comptant » en veillant à ce qu’il n’y ait aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d’accès préférentiel, accordé à des particuliers ou des organisations en contrepartie de contributions financières à des politiciens ou des partis politiques.
C'est directement tiré des directives du à l'intention des ministres. Nous avons entendu les députés libéraux se défendre aujourd'hui. Il est étonnant de voir tous les libéraux prendre la parole pour affirmer qu'ils n'ont pas enfreint la loi. Il ne s'agit pas tant de loi que d'éthique. En cherchant à recueillir des dons auprès de personnes assujetties aux règlements de leur ministère, les ministres se livrent à la corruption.
Je le répète, les libéraux ont organisé 89 activités de financement jusqu'à présent. Dix autres sont prévues cet automne, auxquelles participeront des ministres, des secrétaires parlementaires et, pour l'une d'entre elles, le conseiller principal du , Gerald Butts.
Les libéraux tentent de défendre l'indéfendable en invoquant la Loi électorale ou le fait que tous les députés mènent des activités de financement, ce qui est vrai. Cela fait partie du processus politique au Canada. Il n'est pas admis, cependant, que l'on utilise la charge confiée par le , qui consiste à agir au nom de tous les Canadiens, afin d'agir plutôt au nom de ceux qui ont les moyens de faire un don de 1 500 $ pour accaparer l'attention du ou de ses ministres.
Dans le secteur des ressources naturelles, 100 000 travailleurs ont perdu leur emploi depuis l'élection de l'actuel gouvernement. Ils ne peuvent pas payer les frais d'entrée qui leur donneraient accès au et l'occasion de lui demander pourquoi il ne leur redonne pas du travail. La culture de la corruption est de retour.
Les libéraux devraient appuyer la motion à l'étude et les directives du . Ils devraient aussi faire évaluer la situation par la commissaire à l'éthique, et non par les fonctionnaires, afin de déterminer si ces conflits d'intérêts évidents enfreignent les règles d'éthique.
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Monsieur le Président, la Chambre étudie aujourd'hui une motion présentée dans le but de faire une déclaration au gouvernement actuel et aux Canadiens, une déclaration qui est ferme, solide et qui donne le pouvoir aux Canadiens plutôt qu'aux quelques personnes qui ont l'argent voulu pour acquérir accès et influence.
Selon les principes fondamentaux de notre démocratie et la primauté du droit, nous avons tous, en tant que citoyens, le même poids et les mêmes responsabilités et nous sommes tous égaux aux yeux de la loi. Malheureusement, des pratiques en cours menacent ce principe et cherchent à miner la volonté du peuple pour la remplacer par les désirs des riches initiés. Je sais que mes collègues d'en face se demandent comment cela est possible, comment est-ce que le parti qui a promis un véritable changement peut menacer la structure de notre démocratie et donner moins de place à l'opinion des Canadiens qui les ont élus pour former le gouvernement.
En fait, c'est assez facile à faire.
Certains proches du Parti libéral qui ont un bureau ou un domicile luxueux invitent, dans ses temps libres, un ministre libéral. Ils vendent ensuite des billets aux personnes qui souhaitent accaparer l'attention dudit ministre, dans l'espoir que le ministre libéral modifie à leur avantage les politiques du pays ou appuie leur opinion.
Peut-être aussi que ce n'est pas aux politiques qu'ils pensent. Peut-être que les personnes qui assistent à ces activités de financement ne cherchent pas vraiment à influencer les politiques, mais plutôt à obtenir un emploi, que ce soit au sein de la magistrature dans le cas de la , d'un tribunal de l'immigration dans celui du , ou au Sénat de la part du ou de la . Peut-être aussi que ces personnes cherchent à convaincre le d'accorder une subvention à leur entreprise, le de financer un projet, ou celui des de modifier la politique budgétaire en leur faveur.
La question de l'accès préférentiel se résume ainsi: quel est le Canada auquel nous croyons? Celui où les citoyens sont tous considérés comme égaux et où, partant, ils sont tous traités de la même façon, ou celui où les citoyens appartenant à un certain parti politique, gagnant un certain revenu ou entretenant certaines relations bien choisies obtiennent un traitement privilégié?
Voici comment moi, je vois les choses. Personnellement, je crois à un Canada qui respecte les électeurs, quels qu'ils soient et quelle que soit leur situation; un Canada qui offre à tous — et pas seulement à ceux qui soutiennent le Parti libéral du Canada — la possibilité d'influer sur les politiques gouvernementales, car je veux que le gouvernement soit à l'image de la population qui l'a élu. Je crois que l'allégeance politique — libérale, conservatrice, néo-démocrate ou autre — ne devrait pas être un facteur. Je doute fort que les électeurs libéraux soient favorables à l'idée que ce soit les proches du Parti libéral qui orientent les politiques du gouvernement.
Pourquoi? Parce que cela voudrait dire que certains libéraux ayant de gros moyens ou connaissant les bonnes personnes auraient plus facilement accès au gouvernement que les autres. C'est tout simplement inacceptable. Le pays auquel je crois, celui dans lequel je croyais avoir grandi, se fiche bien de l'endroit où j'ai grandi; il se fiche des moyens financiers de ma famille ou de mon réseau d'amis. Il estime que tout le monde doit avoir les mêmes chances de réussite et il traite tous les Canadiens sur le même pied.
Je ne suis pas naïf au point de croire que personne n’est désavantagé dans ce pays, mais je suis furieux — et les Canadiens le sont aussi — de voir que des enfants sont souvent oubliés, en l’occurrence pour un chèque de 1 525 $. Il est troublant de voir que les pratiques de collecte de fonds d’un parti politique au pouvoir déterminent les priorités du gouvernement fédéral.
Je vais illustrer l’importance de ce que je dis par quelques exemples.
Supposons que la aille rendre visite à un cabinet d’avocats ayant pignon sur rue dans Bay Street, à Toronto, et qu’elle organise une collecte de fonds pour le gouvernement libéral. Supposons que ce même cabinet achète une série de billets pour le Parti libéral. Supposons alors que la ministre de la Justice doive nommer des centaines de juges, à cause d’un arriéré dans les nominations. Supposons enfin que ce cabinet emploie une tonne d’avocats désireux d’être juges. Est-ce que les Canadiens seraient à l’aise avec ce scénario? Je suppose que non. Moi, en tout cas, il me met mal à l’aise, c’est certain.
Ce qui est le plus difficile à imaginer dans ce scénario, c’est qu’il n’est pas du tout hypothétique. Il correspond exactement à ce que vient de faire la . Certains avocats, en fonction du poste qu’ils occupent ou du cabinet dans lequel ils ont choisi de travailler et de la somme d’argent qu’ils seraient prêts à donner au Parti libéral, ont pu prendre contact avec la personne à laquelle ils souhaitaient demander un poste. Pour une raison ou pour une autre, les membres du Parti libéral défendent jour après jour ces pratiques. C’est déplorable.
Supposons que le se rende à Halifax, et qu’une activité de financement soit organisée en sa présence avec un promoteur immobilier. Supposons que ce promoteur immobilier ait versé des milliers de dollars au Parti libéral du Canada et qu’il demande à être nommé à l’Administration portuaire d’Halifax. Supposons encore que le nomme cette personne, le promoteur immobilier, à l’Administration portuaire d’Halifax. Dans ce cas, les Canadiens ont besoin de savoir s’il est normal qu’une personne soit nommée au poste qu’elle convoite simplement parce qu’elle a contribué à une activité de financement pour le Parti libéral. Non ce n’est pas normal. L’exemple que j’ai donné n’est pas une supposition, puisque le Parti libéral et le ont déjà commis une telle violation de nos principes démocratiques.
Les libéraux disent aujourd’hui, et diront sans doute aussi demain, qu’ils n’ont violé aucune loi. Je sais que je suis jeune et naïf, mais il me semble que le texte de la loi ne devrait pas être le seul élément qui détermine la conduite à suivre dans ce genre de situation. Le était de cet avis il y a à peine un an, mais malheureusement, il ne semble plus l’être aujourd’hui.
Avec des normes éthiques clairement énoncées, qui s’appliquent aux personnes occupant une charge publique au Canada, il est facile de tenir les ministres responsables lorsqu’ils participent à des activités de financement en échange de dons au Parti libéral.
Il est facile de savoir quelles sont les normes. Elles ont été rédigées par le gouvernement libéral, dans un document intitulé « Pour un gouvernement ouvert et responsable ». Malheureusement, les ministres libéraux ne respectent pas le contenu de ces lignes directrices. Le document dit précisément que les titulaires d’une charge publique « sont tenus de s’acquitter de leurs fonctions officielles et de mener leurs affaires personnelles d’une manière qui puisse résister à l’examen public le plus rigoureux. Cette obligation ne se limite pas à la simple observation de la loi. »
Manifestement, c’est un document qui ne trouve plus aucun écho au sein du gouvernement.
Lorsque je suis arrivé à Ottawa l’an dernier, quelqu’un m’a pris à part et m’a dit: « Alex, ne te fais pas avoir par Ottawa », c’est-à-dire qu’il ne fallait pas que le fait d’être ici m’amène à changer mes convictions. J’ai bien l’impression que c’est le gouvernement qui s’est fait avoir par Ottawa, en l’espace d’un an, ou peut-être que ses membres étaient déjà très proches d’Ottawa dès le départ. Quoi qu’il en soit, cela montre bien que le gouvernement libéral est complètement décalé par rapport à la réalité des Canadiens.
Je suis convaincu que, peu importe d’où nous venons au Canada, que ce soit de Windsor ou de Yellowknife, peu importe notre niveau de revenu, et peu importe le soutien qu’on a pu avoir du gouvernement, nous sommes tous égaux devant la loi. Nous vivons dans une démocratie représentative, ce qui signifie que tous les gens sont représentés et qu’ils sont tous égaux.
[Français]
Que l'on habite dans un logement social, que l'on habite au Nunavut ou à Barrie, le gouvernement devrait savoir que nous sommes tous égaux. Chaque personne mérite l'égalité d'accès au gouvernement et aux ministres. Chaque Canadien mérite d'avoir la possibilité de partager sa voix avec le gouvernement et d'être entendu.
[Traduction]
Toutefois, la question aujourd’hui n'est pas seulement de savoir qui a accès, mais aussi, ce qui est plus important, qui n’a pas accès. Quel enfant est oublié parce que le ministre s’occupe de lever des fonds? Quelle grand-mère ou quelle personne âgée est laissée pour compte parce que les ministres accordent leur attention aux gens à ces collectes de fonds?
Je rappellerai aux libéraux fédéraux que leur secrétaire principal et leur chef de cabinet proviennent du gouvernement libéral de l’Ontario. Ce gouvernement a institué la Loi sur l’énergie verte qui a permis de donner des milliards de dollars en contrats. Selon le vérificateur général de l’Ontario, 92 p. 100 des contrats adjugés en vertu de la Loi sur l’énergie verte l’ont été à des gens qui avaient fait des dons au Parti libéral de l’Ontario. C’est incroyable.
La meilleure façon de prédire l’avenir est de regarder le passé. Hier, les libéraux organisaient des activités de financement offrant un accès privilégié. Aujourd’hui, c’est pareil. Demain, il en ira de même. Toutefois, en donnant un accès aux proches du parti, le Parti libéral ne doit pas oublier qu’il exclut le reste des Canadiens.
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Monsieur le Président, pour commencer, j'aimerais dire que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion, parce que, étant député pour la première fois, j'ai remarqué qu'il y a trois valeurs fondamentales qui animent, de ce côté-ci de la Chambre, la discussion sur la façon de mieux gouverner: l'ouverture, la transparence et la responsabilisation envers les Canadiens. Le rétablissement de ces valeurs importantes après 10 ans de laisser-aller à la Chambre des communes reste, et restera, un volet fondamental de notre mandat.
Ces valeurs s'inscrivent aussi dans une longue tradition libérale. C'est un gouvernement libéral, dirigé par l'ancien premier ministre Jean Chrétien, qui a complètement interdit les contributions de sociétés et de syndicats aux partis politiques fédéraux. Pourquoi l'avoir fait? Les députés d'en face aimeraient beaucoup le savoir. C'est parce que nous voulions garantir aux Canadiens qu'aucun groupe d'intérêts particuliers ne pourrait jamais influer sur le travail des députés en leur versant de l'argent.
Ces règles sont en place depuis maintenant plus de 10 ans, et nous savons qu'elles sont efficaces. Elles figurent parmi les règles les plus rigoureuses en Amérique du Nord, voire dans le monde entier. Par exemple, quatre fois par année, tous les dons de plus de 200 $ effectués pendant une campagne électorale doivent être divulgués sur le site Web d'Élections Canada. Les Canadiens et les médias peuvent ainsi connaître le nom des donateurs, le montant de leur don et le moment où ils le font.
En comparaison, dans certaines provinces, comme la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et Terre-Neuve, il n'y a absolument aucune limite sur les dons et, en Alberta, une personne peut donner jusqu'à 30 000 $ au cours d'une année électorale. Les normes fédérales sont beaucoup plus rigoureuses. Comme on l'a dit plus tôt aujourd'hui, il est absolument interdit aux syndicats, aux entreprises et aux groupes d'intérêts spéciaux de faire des dons à des partis politiques.
En avril, un éditorialiste du Globe and Mail a affirmé que les excellentes règles régissant les dons à l'échelle fédérale reposaient sur un principe fondamental voulant que seuls les citoyens soient autorisés à faire des dons aux partis politiques.
L'éditorialiste a ajouté ce qui suit à l'intention des gouvernements provinciaux: « Faites un copier-coller de cette mesure législative dans votre province; vous réglerez ainsi le problème. »
Nous avons créé un modèle efficace et un précédent solide qui font ressortir les caractéristiques les plus positives des partis politiques. Ceux-ci sont animés par le dynamisme, l'engagement et le travail acharné de leurs bénévoles.
Comme le diront tous les députés qui ont eu à faire du porte-à-porte, la politique est toujours enracinée dans les enjeux locaux. Le désir de servir la population anime les Canadiens dévoués qui savent que, pour être responsable, le gouvernement doit prendre part aux débats sociaux. Il peut arriver que ces débats portent sur la place du pays dans un monde qui change rapidement, mais le plus souvent, il est question des moyens à prendre pour améliorer un peu le sort des gens de la classe moyenne et de ceux qui voudraient en faire partie. Je crois que le gouvernement actuel s'est clairement engagé à s'occuper des préoccupations de ces gens.
Voilà ce qui sous-tend le dialogue de mon parti politique avec les Canadiens, et je présume qu'il en va de même pour les autres partis politiques, s'ils veulent réussir à amasser des contributions. On n'a qu'à regarder les faits. Depuis que ces règles ont été établies, le nombre de personnes qui font des contributions aux partis politiques a connu une augmentation spectaculaire. On trouve parmi les donateurs beaucoup de Canadiens ordinaires. En 2015 seulement, un total de 330 456 Canadiens ont fait des dons aux trois principaux partis politiques nationaux, ce qui est une augmentation de 115 908 personnes par rapport à 2004.
[Français]
Nous avons senti l'obligation et la responsabilité d'impliquer le plus de Canadiens possible dans le processus politique. C'était le résultat de plusieurs nouvelles méthodes. Nous avons organisé plus de discussions en ligne avec les Canadiens que tous les autres gouvernements au cours de la dernière décennie. Il y a également eu plus de 80 consultations auprès des Canadiens. Cela ne nécessite ni d'être membre d'un parti politique ni de payer pour obtenir un accès spécial ou une influence.
Non, nous avions fait tout cela d'abord et avant tout dans l'espoir que plus de Canadiens soient impliqués dans le processus politique. Encore une fois, c'est une question de responsabilité. Plus nous impliquons de Canadiens, mieux nous pouvons les écouter, leur répondre et gouverner dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Les Canadiens ordinaires sont capables de voir les changements que nous continuons de faire ici, au Parlement. C'est ce gouvernement qui a mis en place les règles selon lesquelles tous les députés doivent mettre en ligne leurs dépenses pour chaque trimestre. Il a également apporté des changements importants au Sénat et à la nomination des juges de la Cour suprême, afin de renforcer à nouveau la responsabilité et la transparence.
Nous avons également apporté ces changements pour accroître la diversité et l'équilibre des genres, parce que ces réformes améliorent également la transparence afin d'établir l'approche activiste de ce gouvernement. Cela est très important. Je ne peux penser à un meilleur exemple qui prouve que nous écoutons tous les Canadiens pour représenter leurs intérêts à un niveau fondamental que la façon dont nous nous assurons que les postes les plus élevés au sein de nos tribunaux et ici, à la Chambre, sont pourvus sur la base du mérite et des accomplissements des individus d'abord et avant tout.
[Traduction]
À une certaine époque, il était de mise d'accorder un accès spécial, de monnayer des faveurs ou de jouer de son influence. Nous avons effectué des réformes avec audace et vigueur, car nous avions écouté les Canadiens et nous savions que c'est ainsi qu'on établit une véritable confiance et la certitude que nous avons leurs intérêts à coeur. C'est ainsi qu'on gouverne de façon intègre. C'est aussi, à mon avis, la question au coeur de cette motion.
Pour les Canadiens qui participent aux mêmes activités de financement que mes collègues de ce côté-ci de la Chambre, il est très clair, à la façon dont nous gouvernons, que nous prenons au sérieux notre engagement en matière d'ouverture, de transparence et d'intégrité, et que nous élaborons des politiques après avoir écouté le plus grand nombre possible de Canadiens.
Le gouvernement est au pouvoir depuis un an. Je peux revenir sur les nombreuses consultations que nous avons menées et les efforts sans précédent que nous avons faits pour être à l'écoute de l'ensemble des Canadiens, peu importe leur allégeance politique, et pour garantir, dans la mesure du possible, que nous gouvernerons dans l'intérêt supérieur des Canadiens et que nous travaillerons avec eux pour les aider à réaliser leurs plus grandes aspirations.
Aux Canadiens de la classe moyenne et à ceux qui souhaitent en faire partie, nous avons montré par des gestes, pas seulement des paroles, que nous sommes sérieux. Fidèles au fier passé que nous partageons tous, nous continuerons de rendre les activités de financement et le financement des partis plus transparents et plus responsables en veillant à ce que les efforts du Parti libéral soient, d'abord et avant tout, dirigés par des bénévoles. Seuls l'espoir et le dur labeur garantissent l'accès au Parti libéral, et c'est pourquoi je m'oppose à cette motion.
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Monsieur le Président, parlons de nos lois.
[Traduction]
La commissaire a aussi souligné un aspect très intéressant à propos des lois canadiennes. Je la cite:
[Français]
Je conclurai en répétant que, même si des améliorations sont possibles, la Loi et le Code des députés sont dans une large mesure des instruments efficaces.
En effet, ils sont efficaces, parce qu'au Canada, les contributions versées aux entités politiques sont encadrées par la Loi électorale du Canada. Cette loi nous donne un cadre qui favorise la transparence et l'équité du financement de notre système politique. En effet, la Loi électorale du Canada impose à un particulier une contribution maximale de 1 525 $ par parti enregistré, et ce, par année. Au Canada, neuf provinces ou territoires limitent également le montant qu'un particulier peut verser à des entités politiques. Les montants varient d'une province à l'autre, mais les principes de transparence et d'équité restent les mêmes.
Le système fédéral électoral qui encadre les contributions aux entités politiques sert non seulement de modèle pour les provinces et les territoires, mais il sert également de modèle à l'étranger. Pour plusieurs pays dans le monde, le Canada est un modèle, un exemple. Ce ne sont pas tous les pays qui, en effet, ont établi un cadre réglementaire aussi détaillé et rigoureux que le nôtre. Encore une fois, notre système vise une plus grande transparence et permet une plus grande reddition de comptes.
En Australie, par exemple, lors de la dernière élection, les contributions et les dons aux partis politiques enregistrés provenaient en majeure partie de grandes corporations et de syndicats, ce qui, comme on le sait, n'est pas permis dans le système fédéral canadien.
Un autre élément qui nous distingue de l'Australie est le montant limite qui peut être versé à une entité politique enregistrée. Le cadre réglementaire de l'Australie n'impose aucune limite sur les contributions qui peuvent être faites par un particulier, un syndicat ou une corporation. Le plafond relatif aux contributions qui ne sont pas assujetties à une obligation de divulgation, par exemple, a été fixé à 13 200 dollars australiens pour l'élection australienne de 2016.
Au Canada, le seuil devant être atteint pour que soit divulguée l'information d'un individu qui contribue à un parti politique est de 200 $. On doit donner le nom et l'adresse du particulier. Cela va également bien au-delà de la limite maximale de 1 525 $ pouvant être versée par un particulier à toute entité politique enregistrée.
Prenons un autre exemple, celui de la Nouvelle-Zélande. Dans ce pays, il n'existe aucun plafond concernant le montant des contributions des particuliers. Le seul plafond qu'impose la loi est celui des contributions provenant de l'étranger, fixé à 1 500 dollars néo-zélandais. Au Canada, les contributions provenant de l'étranger ne sont pas permises.
En Nouvelle-Zélande, seules les contributions de plus de 15 000 dollars néo-zélandais doivent être incluses dans la déclaration annuelle des entités politiques. Encore une fois, ce sont des mesures qui vont bien au-delà de ce qui est permis au Canada.
Au Royaume-Uni, comme c'est le cas en Australie et en Nouvelle-Zélande, aucune limite n'est imposée pour une contribution faite par un particulier. En fait, en vertu de la réglementation britannique, toute contribution de moins de 500 livres sterling n'est pas considérée comme un don et peut provenir de particuliers, de corporations, de syndicats ou même, plus étrangement, d'un autre parti politique.
Toujours au Royaume-Uni, la divulgation des noms des donateurs n'est exigée que pour les dons qui dépassent 7 500 livres sterling au cours d'une année civile. Encore une fois, on constate que les limites canadiennes sont bien en deçà des limites permises par les trois pays que je viens de présenter aujourd'hui.
Maintenant, il ne faut pas oublier non plus nos voisins du sud. En effet, les États-Unis ont une approche nettement différente de la nôtre pour encadrer leur système de financement politique. L'arrêt dans l'affaire Citizens United v. Federal Election Commission, rendu par la Cour suprême des États-Unis en janvier 2010, est un arrêt historique, car il a mis les États-Unis sur une voie étrange en matière de financement. Il permet la participation financière des entreprises aux campagnes politiques, et ce, sans aucune limite.
Certes, les entreprises sont assujetties à une interdiction relative aux contributions directes aux campagnes politiques, mais elles peuvent dépenser sans aucune limite pour promouvoir indépendamment les candidats qu'elles appuient, ce qui ne limite pas leur liberté d'expression — c'est l'argument que la cour a retenu. Cela nous différencie d'une manière assez importante de nos voisins du sud.
Ici, au Canada, on a adopté une approche qui vise à encourager la pleine participation de toutes les voix afin de favoriser une pleine participation au dialogue politique. Un des objectifs de notre système est de s'assurer que l'influence de l'argent est bien réglementée. Cela dit, je suis rassuré par le fait que notre cadre réglementaire est robuste et reflète bien les valeurs des Canadiens et des Canadiennes.
On peut en apprendre beaucoup des pays comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Chacun de ces pays, ainsi que les provinces et territoires, ont mis en place leurs propres systèmes et mécanismes de reddition de comptes.
Le système fédéral canadien est le résultat de l'évolution d'un système qui offre aujourd'hui aux Canadiennes et aux Canadiens plus de transparence et permet une plus grande reddition de comptes.
Le Canada est un chef de file en matière de financement politique. Notre système impose, entre autres, une limite aux énormes contributions financières et il impose aussi plus de responsabilités, en matière de divulgation, de la part des entités politiques envers le public.
Je crois que nous devrions être fiers de l'évolution de notre cadre réglementaire et de notre système de financement de nos partis politiques.
En fait, notre gouvernement passe beaucoup de temps à travailler avec les Canadiens partout au pays, à les rencontrer individuellement ou collectivement, ainsi qu'à écouter les groupes de consommateurs et les petites et moyennes entreprises. Il n'y a aucun favoritisme. L'objectif est d'avoir l'approche la plus ouverte et la plus transparente qui soit. Nous nous impliquons, afin de tenir nos promesses aux Canadiens et Canadiennes, et je crois qu'ils le savent.
Nous nous sommes engagés à tenir une quantité de consultations publiques sans précédent, pour nous assurer de répondre aux vrais défis auxquels les Canadiens font face. C'est pourquoi nous avons adopté des mesures telles que la hausse de taxe pour le 1 % des mieux nantis, la baisse d'impôt pour la classe moyenne et l'Allocation canadienne pour enfants. Ce sont des mesures que les Canadiens voulaient et nous les avons adoptées.
Depuis maintenant plus d'un an, l'opposition critique le fait que notre gouvernement cherche à trop s'impliquer auprès des Canadiens, que notre gouvernement est trop ouvert et accessible, que les Canadiens sont trop régulièrement consultés et que notre gouvernement démontre être le gouvernement le plus ouvert et accessible que ce pays n'a jamais connu.
Notre démocratie est définitivement mieux servie quand toutes les voix ont la même chance d'être entendues. Nous ne faisons que respecter les règles qui étaient déjà en place. Nous nous sommes engagés envers les Canadiens à être ouverts et transparents, et c'est ce que nous faisons.
Comme on le constate, notre gouvernement continue à travailler et à servir les Canadiens de façon équitable, transparente et responsable, en respectant surtout les lois telles qu'elles sont au Canada. Nos lois sont parmi les plus strictes dans le monde, comme je viens de le démontrer, en faisant une comparaison entre la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni.
Je pense que nous pouvons être fiers du système qui fait en sorte que seuls les particuliers peuvent contribuer à un parti politique enregistré et que la limite est faible. S'il y a des améliorations à faire à ce système, en tant que membres du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, il nous ferait plaisir d'étudier quelles seraient les pistes à explorer.
J'attends avec impatience les questions de mes honorables confrères.