:
Monsieur le Président, je suis très heureux de me lever à la Chambre, à titre de porte-parole du NPD en matière de finances, afin de débattre du projet de loi , qui a été déposé en décembre et qui est maintenant débattu à la Chambre.
J'ai eu l'occasion de questionner le à ce sujet, lors de son discours d'ouverture de ce matin. Malheureusement, je n'ai pas eu de réponse adéquate. En fait, je n'ai pas eu de réponse à la question fondamentale qui est posée par ce projet de loi, à savoir quelle est la définition de la classe moyenne pour le Parti libéral.
Cette question est fondamentale, car depuis les élections, le Parti libéral, qui forme maintenant le gouvernement, se targue de verser des réductions d'impôt à cette fameuse classe moyenne. Or, comme le rapport du directeur parlementaire du budget l'explique de façon extrêmement précise et concise, la classe moyenne ne reçoit rien de cette réduction d'impôt promise par le gouvernement libéral.
Pour le projet de loi , j'aurai un pot et une fleur. Je vais commencer par le pot, puis ce sera la fleur.
Toute définition de la classe moyenne doit se baser sur une définition commune. Un moyen de l'estimer est de se baser sur le revenu médian, qui, au Canada, est de 31 000 $ par année par individu. Cela veut dire que la moitié des Canadiens et Canadiennes gagnent moins de 31 000 $ par année et que l'autre moitié d'entre eux gagnent plus de 31 000 $ par année.
Un individu dont le revenu se trouve dans la médiane profitera-t-il de cette réduction d'impôt? Non. En fait, la réduction d'impôt promise par les libéraux ne sera distribuée d'aucune manière à des gens qui gagnent 45 000 $ et moins par année. Même les gens qui gagnent entre 45 000 $ et 90 000 $ par année ne recevront qu'une partie de ce qui est promis. Le diable se trouve dans les détails. En réalité, une personne qui gagne 50 000 $ par année ne recevra probablement qu'une vingtaine ou une trentaine de dollars.
Le maximum de l'avantage consenti par cette réduction d'impôt va être versé aux contribuables gagnant plus de 90 000 $ par année. Même quelqu'un qui gagne 200 000 $ par année recevra le maximum de cette réduction d'impôt. Une personne devra gagner 210 000 $ par année pour commencer à en recevoir moins, dû au nouveau créneau d'imposition, mais elle bénéficiera tout de même d'une grande partie de cette réduction.
Si on étend cette définition de la classe moyenne, qui gagne autour de 31 000 $ par année, pour exclure du total les gens dont le revenu est parmi les 20 % les plus élevés et ceux dont le revenu est parmi les 20 % les plus faibles, on se retrouve avec une classe moyenne qui regroupe 60 % de la population. Les revenus de cette classe se situeraient à peu près entre 20 000 $ et 60 000 $ par année. Or une très faible portion de ces gens pourrait bénéficier ne serait-ce que d'une partie du montant de la réduction d'impôt.
Bref, si on se base sur le revenu médian, les gens ne reçoivent rien; si on se base sur le revenu que tout le monde considérait comme étant celui de la classe moyenne, c'est-à-dire 45 000 $, les gens ne reçoivent rien; et ceux et celles qui reçoivent la plus grosse portion de cette réduction d'impôt sont les gens dont le revenu fait partie des 20 % les plus élevés. Ce n'est pas la classe moyenne.
Lors du dépôt de la motion de voies et moyens, nous avions déposé une contre-proposition, car si l'on veut vraiment aller vers le changement et que l'on considère que la population canadienne, le 19 octobre, a voté pour avoir cette réduction d'impôt pour la classe moyenne, il faut qu'on la donne à la classe moyenne.
C'est la raison pour laquelle nous avons proposé une modification de la proposition libérale qui, au lieu de toucher le deuxième créneau d'imposition, tel que le gouvernement libéral veut le faire, devrait plutôt modifier le premier palier d'imposition, afin qu'une plus grande partie de la population bénéficie d'une telle réduction d'impôt. Notre proposition vise à réduire le premier palier d'imposition de 15 % à 14 %, afin de s'assurer que l'ensemble des contribuables, soit ceux et celles qui paient de l'impôt sur leur revenu, peuvent bénéficier de cette modification.
Notre proposition vise à donner aux gens qui gagnent le revenu médian des réductions qui peuvent atteindre 250 $ par année, car ces gens ne reçoivent rien présentement.
Quelqu'un qui gagne 200 000 $ par année et qui va recevoir environ 600 $ en réduction d'impôt se verrait forcé de payer une portion de par l'effet de l'augmentation de l'imposition et la création du nouveau créneau que nous ne retirerions pas.
En ce sens, il est clair que ce que les libéraux proposent est vraiment de la poudre aux yeux. Le ministre, dans sa réponse à ma question sur ce qu'est la définition de la classe moyenne pour le Parti libéral, n'a pas répondu à la question. Il a simplement mentionné que ce n'est que la première étape, et qu'une deuxième étape va suivre avec l'allocation pour les enfants. On ne l'a pas encore vue. Peut-être qu'elle sera effectivement avantageuse, ou non — on le verra bien —, pour les familles avec enfants. Toutefois, ce n'est pas une réponse à la question que j'ai posée.
En fait, c'est une mesure qui va être extrêmement inadéquate pour venir en aide à la classe moyenne, parce que cette allocation, si elle vient effectivement en aide aux familles avec enfants, ne fera rien pour les célibataires, ne fera rien pour les couples sans enfant et ne fera rien pour les aînés. Ces gens, s'ils gagnent moins de 45 000 $ et, surtout, moins de 90 000 $ chacun, ne toucheront toujours rien des mesures promises par les libéraux pour la classe moyenne, même si leurs revenus sont inférieurs.
Il faut vraiment regarder l'ensemble de ce que les libéraux proposent. Nous jugeons que notre proposition, elle, aide la classe moyenne d'une manière beaucoup plus adéquate que la mesure des libéraux qui, encore une fois, ne profite qu'aux gens parmi les 20 % qui gagnent les revenus les plus élevés, et très peu aux autres.
J'y suis allé avec le pot, qui est effectivement un gros pot, je vais maintenant y aller avec la fleur et parler d'une mesure principale que nous appuyons dans ce budget. Il s'agit du retour du plafond du compte d'épargne libre d'impôt, le CELI, de 10 000 $ à 5 500 $. Nous considérons que le CELI est un outil utile pour l'épargne et qu'il devrait être utilisé pour l'épargne. Cependant, en ce qui a trait à la proposition qui avait été faite par le gouvernement conservateur précédent, l'augmentation du plafond du CELI à 10 000 $ est une mesure extrêmement dommageable pour les finances publiques canadiennes et elle va très peu aider les contribuables ou les épargnants qui désirent s'en prévaloir.
La raison est que tout le monde peut obtenir un CELI et, parmi ceux et celles qui peuvent s'en prévaloir, seulement 7 % contribuent actuellement au maximum. Cette mesure est extrêmement coûteuse. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2020, si le plafond demeure à 10 000 $ — et il pourrait même être indexé par la suite —, on calcule que les dépenses fiscales pour le Trésor canadien représenteraient 2,3 milliards de dollars, et ce, pour une seule mesure d'épargne qui ne bénéficie qu'à une minorité de la population. En 2030, 10 ans plus tard, les revenus abandonnés ou les dépenses fiscales sont évalués à 9 milliards de dollars. En fait, le directeur parlementaire du budget, puisque c'est lui qui a fait l'étude de l'impact sur le Trésor canadien, est allé jusqu'à dire que, à moyen terme — on parle de 2040-2050, parce que l'horizon peut être aussi loin que cela — les dépenses fiscales, qui sont les revenus abandonnés par le gouvernement canadien, seront si importantes qu'elles constitueront presque 0,7 % du PIB.
Je souligne que la présente Chambre ne bouge pas et que les gouvernements précédents n'ont pas beaucoup bougé sur la question de l'aide internationale et l'atteinte des objectifs qui, en vertu des ententes, ont été fixés à 0,7 % du PIB. L'ensemble du gouvernement précédent trouvait que c'était une mesure beaucoup trop dispendieuse pour aller de l'avant. On ne s'est même jamais approché de cet objectif de 0,7 %. Uniquement avec cette mesure du CELI, selon le directeur parlementaire du budget, on atteindrait 0,7 % du PIB en termes de revenus abandonnés, soit des revenus qui ne seraient plus versés au gouvernement canadien d'ici 2040-2050. Au-delà d'un véhicule d'épargne, avec lequel nous sommes tout à fait d'accord, c'est une mesure qui, si l'on suit la direction que le gouvernement conservateur avait proposée, pourrait devenir extrêmement dommageable pour la capacité fiscale canadienne et la possibilité d'offrir des programmes et des services de qualité auxquels les Canadiens et les Canadiennes s'attendent.
D'abord, en ce qui concerne le CELI, c'est un véhicule d'épargne intéressant, comme je le disais. Le plafond total de 5 500 $, qui sera indexé à coût de 500 $ lorsqu'on atteint ce niveau, est tout à fait adéquat. Seulement 7 % de la population canadienne contribue actuellement jusqu'au maximum de ce plafond. Si l'on prend uniquement l'ensemble de ceux qui ont déjà ouvert un compte d'épargne libre d'impôt, seulement 17 % d'entre eux contribuent jusqu'au maximum possible. L'augmentation du plafond ne va donc venir en aide qu'à 17 % des gens qui l'atteignent déjà. En ce sens, il s'agit d'une mesure très coûteuse dont très peu de gens bénéficient.
Si je m'étends sur le sujet du compte d'épargne libre d'impôt, c'est probablement parce qu'au-delà de la réduction d'impôt qui se trouve dans le projet de loi C-2, c'est la question fondamentale sur le plan des finances. Le CELI est un outil utile pour favoriser l'épargne et un abri fiscal apprécié des gens qui y contribuent de la bonne manière, mais il peut aussi devenir un moyen d'évitement fiscal, et c'est ce qu'il faut éviter.
Je dis cela parce que lorsqu'on parle de la somme de 10 000 $, qui sera indexée un jour ou l'autre, beaucoup de gens dans la population s'imaginent que le compte libre d'impôt est simplement un compte dans lequel on verse de l'argent après en avoir payé de l'impôt, et dont les intérêts sont libres d'impôt, et qu'au bout du compte, on peut retirer ces sommes lorsqu'on le désire, ce qui n'est pas mauvais en soi. Toutefois, ce que les gens ne savent pas souvent, c'est qu'on peut mettre bien d'autres choses que de l'argent liquide dans ces comptes. On peut y mettre des actions ou divers outils financiers, et ceux et celles qui peuvent se le permettre pourront mettre jusqu'à 10 000 $ d'actions, par exemple, dans un compte d'épargne libre d'impôt, et tout gain en capital à l'intérieur de ce compte ne sera plus taxé.
Présentement, les gains en capital sont taxés à 50 % du gain en capital, et à peu près à 40 % de ce 50 %. Cela devient un véhicule très attrayant pour ne plus avoir même à payer le gain en capital pour des gens qui, s'ils peuvent contribuer jusqu'à la limite de 10 000 $, n'ont pas vraiment besoin d'épargner.
En ce sens, c'est un outil utile pour aider la population, et c'est la raison pour laquelle nous soutenons le compte d'épargne libre d'impôt. Par ailleurs, nous voulons éviter qu'il devienne un véhicule d'évitement fiscal, et c'est la raison pour laquelle nous nous opposons à l'augmentation du plafond à 10 000 $. Nous jugeons que le plafond à 5 500 $ est tout à fait adéquat pour aider les Canadiens et Canadiennes qui désirent se garantir une sécurité financière dans l'avenir.
N'oublions pas qu'il existe également d'autres véhicules et moyens pour épargner, comme les REER. Cette épargne privée constitue un des piliers de l'ensemble des moyens d'avoir une sécurité financière qui inclut, entre autres, les régimes de retraite des entreprises, ou des fonds comme le Régime de pensions du Canada, le Régime des rentes du Québec et la Sécurité de la vieillesse qui peut être suppléée par le Supplément de revenu garanti.
Si je fais l'addition de la fleur et du pot que j'ai lancés plus tôt, il est clair que la décision des libéraux de diminuer l'impôt pour les 20 % les plus riches, en l'augmentant sur le 1 % des plus riches, n'est pas une mesure appropriée si on veut vraiment venir en aide à la classe moyenne.
Ultimement, sous un gouvernement néo-démocrate, il y aura moyen de réviser cette décision pour vraiment venir en aide à la classe moyenne, ou encore, et nous tendons la perche au gouvernement, faire les modifications nécessaires en comité pour revenir à la Chambre et réellement adopter une mesure qui viendra en aide aux gens de la classe moyenne.
Nous allons donc soumettre à nouveau cette proposition au comité pour étude, en nous basant en grande partie sur l'excellent travail réalisé par le directeur parlementaire du budget.
Par ailleurs, la question de la diminution du plafond du CELI est extrêmement importante sur le plan fiscal pour s'assurer de la capacité du gouvernement canadien d'offrir ces services, de fonctionner d'une manière adéquate, et ultimement, nous l'espérons, de réinvestir de façon massive là où les conservateurs ont fait des coupes jusqu'à l'os, et même gruger dans l'os.
C'est la raison pour laquelle nous appuierons le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Nous espérons que le gouvernement et ses députés seront à l'écoute lors des rencontres en comité. Cela permettrait éventuellement de modifier la disposition diminuant l'impôt sur le revenu des gens qui font partie des 20 % les mieux nantis, et ce, afin d'en faire profiter 80 % de la population, dont une grande partie ne touche rien présentement. Évidemment, nous appuierons la deuxième mesure de diminution du plafond des cotisations du CELI.
Il s'agit du premier projet de loi déposé devant le nouveau Parlement. J'espère sincèrement que le gouvernement procédera à un changement de procédures. Je pense que l'ensemble des parlementaires a pu constater un changement de ton et de dynamique, ce qui est bien apprécié. Toutefois, après avoir passé 4 ans à entendre des slogans et des formules vides pour tenter de justifier des éléments que les faits ne démontrent pas, cela risque d'être encore quatre longues années.
Ce matin, lorsque le a présenté le projet de loi et qu'il a prononcé son discours justifiant la réduction d'impôt, j'espérais qu'il puisse au moins comprendre ou reconnaître le travail de vérification fait par le directeur parlementaire du budget. Or ce ne fut pas le cas.
J'aurais aimé qu'il accepte un fait qui a été démontré à maintes reprises: ce n'est pas la classe moyenne qui bénéficiera de ces mesures, mais seulement les 20 % les plus riches. Les faits le démontrent. Le directeur parlementaire du budget l'a démontré, et nous l'avions nous-mêmes démontré avant la publication du rapport. Il désire continuer sur sa lancée et continuer à propager le mythe selon lequel la classe moyenne en bénéficiera. C'est de la poudre aux yeux!
Lorsque viendra le temps de compléter leur déclaration de revenus, bien des Canadiens et des Canadiennes seront surpris et déçus. Bien qu'ils croyaient avoir voté pour un parti — le Parti libéral du Canada — qui allait leur donner une réduction d'impôt, ils vont s'apercevoir qu'ils n'y sont pas admissibles. En fait, 80 % de la population verront qu'ils ne sont pas admissibles. Je prévois des lendemains de veille assez difficiles pour eux.
Je souhaite ardemment que le gouvernement écoute davantage les partis de l'opposition, particulièrement lorsque nous voulons lui venir en aide en proposant, par exemple, des améliorations qui devraient l'aider à atteindre les objectifs qu'il s'est fixés, et qu'il le dise publiquement.
Ce qui m'a le plus déçu de l'intervention du , c'est le fait qu'il tente encore une fois de compenser le problème en jetant de la poudre aux yeux des contribuables. La Prestation fiscale canadienne pour enfants, qui sera en fait un remaniement de l'ensemble des programmes, n'est pas une mesure que l'on a encore vue. Cela demeure encore des voeux pieux.
La réalité, c'est que seuls les couples avec enfants ou les familles monoparentales pourraient bénéficier de ces allocations. Si c'est le cas, ces gens auront une rentrée d'argent qui sera la bienvenue. Toutefois, les couples sans enfants, les célibataires sans enfants, les aînés, même les plus pauvres, même ceux qui gagnent 45 000 $, 30 000 $, 20 000 $ ou 10 000 $, par exemple, ne recevront rien: ni la réduction d'impôt ni la mesure à venir des libéraux.
J'aimerais que le gouvernement libéral soit conséquent et respectueux de la population canadienne, et qu'il dise la vérité sur les répercussions réelles des mesures qu'il met en avant. Il s'agit d'une première chance de le faire. Je pense que l'occasion a été ratée, mais il aura une autre chance de le faire en comité. J'espère que le gouvernement sera à l'écoute. Si le gouvernement continue sur cette voie, je prévois que les quatre prochaines années seront très longues, riches en fla-flas, riches en slogans et en formules creuses, mais extrêmement pauvres en matière de mesures qui permettront d'aider réellement les Canadiens et les Canadiennes, et particulièrement ceux et celles de la classe moyenne et ceux et celles dont les revenus sont si faibles qu'ils ont de la misère à boucler les fins de mois.
J'attendrai avec impatience les questions de mes collègues à la Chambre, mais je tiens à réitérer qu'en raison du maintien du plafond de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt à 5 500 $, qui a des implications fiscales très importantes, nous allons voter en faveur du projet de loi à l'étape de la deuxième lecture et essayer d'y apporter des changements en comité.
:
Madame la Présidente, la dernière fois que j'ai pris la parole, je n'ai pas eu l'occasion de remercier les électeurs de Coast of Bays—Central—Notre Dame de m'avoir réélu. Je tiens à le faire maintenant. Ils sont très nombreux à avoir voté pour moi au cours des cinq dernières élections. Je prends une nouvelle chance chaque fois que je me représente. Je tiens à les remercier de leur générosité. Je les remercie aussi de me donner la chance extraordinaire de les représenter à la Chambre des communes, dans la capitale canadienne. Pour nous tous à la Chambre, c'est une chance extraordinaire d'être ici.
J'ai aussi l'honneur de parler ce matin d'un projet de loi dont il a beaucoup été question pendant notre campagne. Nous avons mentionné qu'il s'agissait d'une façon d'aider la classe moyenne du Canada à relancer l'économie. La situation était déjà difficile au début de la campagne, et les difficultés persistent. À l'heure actuelle, nous avons des problèmes sans précédent liés à certains secteurs et à certaines régions géographiques du pays. Il s'agit du prix du pétrole et du gaz naturel. De nombreuses provinces se trouvent aussi dans une situation précaire, compte tenu du fait qu'une grande partie de leurs revenus proviennent de redevances et de taxes perçues dans ce secteur particulier. Notre dollar est aussi très bas, ce qui pourrait créer des possibilités pour certains, mais, dans d'autres cas, pourrait entraîner de grandes difficultés. La faiblesse de notre dollar — moins de 70 cents américains à l'heure actuelle — est sans précédent.
Je veux parler du projet de loi et de certaines des mesures que nous espérons mettre en place afin d'alléger le fardeau fiscal de la classe moyenne canadienne. Comme je l'ai dit auparavant, la classe moyenne constitue le moteur économique du pays. Je parle ici des talents individuels des Canadiens et de leur capacité à subvenir aux besoins de leur famille.
Par exemple, dans ma région, Terre-Neuve-et-Labrador, les principales exportations à l'heure actuelle pour ce qui est de la valeur monétaire sont les produits de la mer. Nous avons également des exportations dans les domaines de l'exploitation minière et forestière, ainsi que dans de nombreux autres secteurs. En toute honnêteté, l'une des plus importantes et intéressantes exportations à l'heure actuelle dans la région centrale de Terre-Neuve, la région que je représente en grande partie, c'est la population et ses talents.
Nous ne manquons évidemment pas de gens de talent dans les secteurs pétrolier et gazier, mais il y en a tout autant dans les autres secteurs, comme celui des mines. Ces travailleurs exportent leur savoir-faire partout sur la planète. Chaque semaine, quand je pars de chez moi pour venir ici, à Ottawa, ou pour me rendre dans un autre coin du pays, je rencontre des gens avec qui j'ai grandi ou je parle à d'autres dont j'ai fait la connaissance depuis que je suis député. Ces Canadiens me parlent des régions où ils ont séjourné ou des endroits qu'ils visiteront bientôt, comme la Russie, la mer du Nord, l'Afrique du Nord ou encore l'Alberta, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique, ici même au Canada. Certains travailleurs du secteur hydroélectrique ont vu le Québec et le Manitoba. C'est extraordinaire de les voir aller. Ils parcourent des distances incroyables. Ils quittent leur domicile durant des semaines, mais quand ils rentrent à la maison, c'est un peu plus riches. Or, les problèmes que connaissent présentement les secteurs pétrolier et gazier rendent leur situation précaire. D'aucuns diraient que c'est pour le pétrole et le gaz en tant que tels que cette valeur a été créée, mais je ne suis pas d'accord. Ce qui fait la valeur de ces travailleurs, ce sont leur talent et la faculté qu'ils ont de s'adapter aux marchés mondiaux. D'un côté, j'avoue que le prix du pétrole et du gaz au pays me cause du souci, mais de l'autre, je me dis qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, car ces travailleurs ont déjà montré leur polyvalence. La plupart d'entre eux ont très certainement des revenus se situant dans la classe moyenne.
C'est un plaisir pour moi de prendre part à la discussion d'aujourd'hui sur les baisses d'impôt que le gouvernement destine à la classe moyenne. En fait, je poursuis deux objectifs aujourd'hui: primo, j'aimerais faire un bref tour d'horizon de la situation économique et fiscale, et secundo, j'entends expliquer aux députés pourquoi la classe moyenne contribuera à faire croître notre économie.
Alors que nous lançons un programme axé sur la croissance économique et la prospérité à long terme, des vents contraires se font nettement sentir, comme je l'ai dit tout à l'heure. Partout dans le monde, il règne un climat de « nouvelle médiocrité », pour emprunter une expression célèbre de Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international. Dans ses plus récentes Perspectives de l'économie mondiale, publiées en janvier, le FMI prévoit une hausse modeste de la croissance mondiale, soit 3,4 % en 2016 et 3,6 % en 2017, ce qui représente pour ces deux années une baisse de 0,2 points de pourcentage par rapport aux prévisions des Perspectives de l'économie mondiale d'octobre 2015.
S'il y a lieu d'être optimiste devant la récente performance économique des États-Unis, celle de l'Europe ces sept dernières années et celle de la Chine, plus récemment, ont de quoi inquiéter. Le PIB de la Chine est très considérable et continue de grossir, mais sa croissance a ralenti par rapport aux quatre ou cinq dernières années. La plupart sinon la totalité d'entre nous ont connu les avantages du commerce international et se sont entretenus avec des entrepreneurs de leur circonscription qui font affaire avec des sociétés chinoises. Les députés savent de quoi je parle.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, le cours mondial du pétrole brut demeure inférieur à la moitié de celui du milieu de 2014, en raison du surplus de l'offre et du fléchissement de la demande dans le monde. Ce qui se passe au-delà de nos frontières a des conséquences tangibles et bien réelles pour nous tous.
La performance économique du Canada durant la première moitié de 2015 était faible, principalement en raison de l'effondrement des prix du pétrole en 2014. J'aimerais vous citer quelques chiffres en guise d'illustration. En avril dernier, le gouvernement prévoyait que, d'ici la fin de l'année en cours, le prix du baril de pétrole serait de 71 $. En ce moment même, le prix du baril se situe à environ 30 $, moins de la moitié de ce qu'on avait prévu. Comme je l'ai mentionné plus tôt, venant de Terre-Neuve-et-Labrador, je suis conscient des conséquences directes et indirectes du trou béant qu'un tel effondrement entraîne dans un budget provincial. La conséquence directe, bien évidemment, est le ralentissement des activités de prospection extracôtière, car les redevances et les impôts provenant de l'exploitation des ressources extracôtières sont une source de revenu directe pour la province, et la conséquence indirecte se fait sentir au chapitre des emplois créés par le secteur, notamment par ceux qui voyagent dans le monde dans l'exercice de leurs fonctions.
Nous savons que la croissance sera inférieure aux dernières prévisions budgétaires, ce qui a d'importantes répercussions sur notre monnaie et notre situation financière. La bonne nouvelle, c'est que la croissance du PIB réel a repris au troisième trimestre de 2015. D'après les plus récentes Perspectives de l'économie mondiale du FMI, parues le 19 janvier, le taux de croissance de l'économie canadienne prendra deux ans à revenir à ce qu'il était en 2015. Nous sommes encore dans une position enviable avec notre faible ratio dette-PIB, des ressources naturelles abondantes et l'une des mains-d'oeuvre les plus scolarisées et intelligentes au monde.
Nos politiques misent autant sur la responsabilité financière que sur les investissements contrôlés qui stimulent la croissance économique. Elles cherchent avant tout à rétablir la force économique de la classe moyenne, l'épine dorsale de notre économie depuis la naissance de notre pays il y a bientôt 150 ans.
C'est pourquoi, d'entrée de jeu en décembre dernier, le gouvernement a déposé un avis de motion de voies et moyens visant à réduire l'impôt de la classe moyenne. C'était la bonne chose à faire pour notre économie. La baisse d'impôt pour la classe moyenne et les mesures connexes contribueront à l'équité de notre régime fiscal et donneront à tous les Canadiens les moyens de réussir et de prospérer.
Plus précisément, le projet de loi propose, premièrement, de réduire le deuxième taux d’imposition du revenu d’un particulier de 22 % à 20,5 %; deuxièmement, d'instaurer un nouveau taux d’imposition de 33 % sur la partie du revenu imposable d’un particulier qui excède 200 000 $; et, troisièmement, de ramener le plafond de cotisation annuel à un compte d’épargne libre d’impôt de 10 000 $ à 5 500 $ et de rétablir l’indexation qui y était associée.
Voici quelques précisions sur ces trois aspects.
Premièrement, la réduction du taux d'imposition des salariés à revenu moyen s'appliquera rétroactivement au 1er janvier. On s'attend à ce qu'environ 9 millions de Canadiens puissent bénéficier de cette mesure en 2016. Les particuliers sans conjoint se verront accorder un allégement fiscal moyen de 330 $ chaque année, et les couples se verront accorder en moyenne un allégement fiscal de 540 $ par année.
Deuxièmement, le gouvernement établit un nouveau taux d'imposition du revenu des particuliers de 33 %, qui s'appliquera à la tranche de revenu personnel imposable supérieure à 200 000 $. Cela signifie que les modifications aux taux d'imposition du revenu des particuliers proposées par le gouvernement alourdiront uniquement l'impôt des contribuables dont les revenus sont les plus élevés. Comme les autres seuils des fourchettes d’imposition, le seuil de 200 000 $ serait indexé au taux de l’inflation.
Troisièmement, en date du 1er janvier 2016, le gouvernement a ramené de 10 000 $ à 5 500 $ le plafond de cotisation annuel à un compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI.
Voilà certains des enjeux dont nous avons discuté durant la campagne électorale, notamment avec mon collègue de . Il était ici il y a un instant, et il n'a pas cessé de dire à quel point sa circonscription est merveilleuse et combien il est difficile pour lui de s'y déplacer à cause de sa grandeur. Il aime parler de toutes les nouvelles politiques que nous adoptons pour aider la classe moyenne dans la belle région du Cap-Breton.
Je peux assurer aux députés que les modifications apportées au CELI ne sont pas rétroactives. Le plafond de cotisation annuel au CELI sera de 10 000 $ pour 2015. Toutefois, le retour au plafond de cotisation annuel au CELI de 5 500 $ est conforme à l'objectif du gouvernement de rendre le régime fiscal plus équitable et d'aider les personnes qui en ont le plus besoin. La contribution annuelle maximale au CELI de 5 500 $, associée aux autres régimes enregistrés d'épargne que nous connaissons bien, répondra efficacement aux besoins de la plupart des personnes en matière d'épargne.
Nous allons rétablir l'indexation de la contribution annuelle maximale au CELI de sorte qu'elle conserve sa valeur réelle au fil du temps, c'est-à-dire en fonction de l'indice des prix à la consommation et de l'augmentation de l'inflation.
J'aimerais pour terminer souligner certaines autres mesures désignées dans le projet de loi .
Le projet de loi propose la modification des règles concernant l'imposition uniforme au taux maximum auquel sont assujetties les fiducies; le taux passerait ainsi à 33 %, qui correspond au taux d'imposition 33 % que nous avons proposé. Le projet de loi propose d'établir l'impôt sur le revenu fractionné au nouveau taux de 33 %. Il modifierait le crédit d'impôt pour dons de bienfaisance afin de permettre aux donateurs à revenu élevé de réclamer un crédit d'impôt de 33 % sur la portion des dons provenant du revenu qui est assujetti au nouveau taux d'imposition marginal de 33 %. Enfin, il augmenterait le crédit d'impôt remboursable spécial et le taux de remboursement applicable aux revenus de placement des sociétés privées afin de tenir compte du nouveau taux d'imposition du revenu des particuliers de 33 % qui est proposé.
De plus, le gouvernement fera de nouvelles propositions dans le budget en vue de créer l'Allocation canadienne aux enfants, qui réunira toutes les allocations en une seule, exempte d'impôt. On en parle depuis un bon moment dans ma circonscription. Les gens se plaignaient surtout de la récupération fiscale sur les allocations du gouvernement, sans égard à leur montant. Nous avons présenté l'Allocation canadienne aux enfants, qui met de côté l'imposition, pour le bien de nos familles. J'ai hâte d'en parler à la présentation du budget au printemps.
De nos jours, les dépenses relatives aux enfants et aux services de garde d'enfants exercent une pression élevée sur le budget des familles. Je suis donc impatient de voir se concrétiser la proposition à cet égard dans le prochain budget, une proposition dont nous avons parlé en campagne et que les Canadiens ont accueillie avec grand enthousiasme, car cela leur procurera une aide financière pendant les années où ils élèvent une famille.
Toutes ces initiatives montrent que nos yeux sont rivés sur l'avenir. Le projet de loi aidera à renforcer la classe moyenne en laissant plus d'argent dans les poches des Canadiens, de l'argent qu'ils pourront mettre de côté ou investir et qui servira à faire croître l'économie. Dans une optique plus générale, cet argent contribuera à stimuler l'économie dans le contexte d'un climat économique mondial difficile de sorte que tous les Canadiens puissent en bénéficier.
J'ai écouté une partie du débat tout à l'heure, et je comprends certaines des préoccupations soulevées par l'opposition. Bien entendu, nous avons adopté une approche stratégique qui avantagera les Canadiens de la classe moyenne, en particulier ceux qui traversent une période difficile.
Je suis impatient que le budget soit déposé pour que nous puissions mettre en place des solutions, notamment, comme je l'ai mentionné plus tôt, grâce à des mesures telles que l'Allocation canadienne aux enfants, qui, je crois, améliorera dès maintenant le sort de ceux qui élèvent des enfants. Pour ceux qui se retrouvent soudainement sans emploi, la situation est très difficile. Nous souhaitons remédier à cette situation dans les prochains mois et certainement au cours des prochaines années, mais je suis convaincu que mes collègues seront d'accord avec moi pour dire que cela ne sera pas facile.
Les provinces tributaires des recettes du secteur pétrolier et gazier — et je pense ici à l'Alberta, à la Saskatchewan et à ma province, Terre-Neuve-et-Labrador —, devront surmonter des difficultés, surtout sur le plan des programmes sociaux. Elles devront assurément composer avec des pressions accrues, mais nous croyons que diverses mesures, comme celles contenues dans le projet de loi et celles qui figureront dans le prochain budget, aideront à atténuer certaines de leurs préoccupations.
Des consultations auront lieu au sujet du budget à venir. J'invite tous les députés à mener des consultations dans leurs circonscriptions, ce que je ferai. C'est l'occasion idéale pour retourner dans nos circonscriptions en tant que députés. Je vais me rendre dans 15 localités réparties sur un territoire aussi vaste que l'Allemagne. Je souhaite bonne chance à mes collègues. Je sais que les déplacements peuvent être très pénibles pour nos familles, mais ils en valent certainement la peine.
Je sais ce que les gens vont me dire. Ils vont me parler énormément du secteur des ressources, des défis qui se profilent à l'horizon, ainsi que d'enjeux comme les investissements dans les métiers spécialisés et les infrastructures qui viendront stimuler l'économie et aider les collectivités à se doter de bons réseaux de transport en commun et à planifier leurs investissements futurs.
Je vais m'arrêter ici. J'accueillerai volontiers les questions et observations de mes collègues.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis honorée de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Comme c'est mon premier discours à la Chambre, j'aimerais d'abord remercier les gens d'Elgin—Middlesex—London de me permettre de les représenter à la Chambre des communes pour les quatre prochaines années.
Je ne serais pas ici sans l'aide de bénévoles et d'amis exceptionnels, mais surtout de ma famille extraordinaire. Tout d'abord, je sais que, au moment où je parle, ma mère et mon père écoutent ces délibérations. J'aimerais remercier mes parents, Patricia et Harold Martyn, de toutes les possibilités et de toute l'aide qu'ils m'offrent depuis toujours. Étant la fille d'éleveurs de dindons et de porcs, je sais ce que sont le travail acharné et l'engagement, et je les remercie de m'avoir inculqué ces valeurs. Qui aurait cru que la fille de Sparta allait siéger à la Chambre des communes?
Je remercie énormément mes soeurs et mon frère, Linda, Ann et Paul, qui m'ont toujours fait prendre mes responsabilités avec amour. Je remercie également toute ma belle-famille, Greg, Scott, Trish, Lisa, Pete et David, ainsi que deux personnes que j'aime, Sandra et Bill, alias Nana et Pops, qui ont toujours été là pour moi.
Me décider à me lancer en politique n'a pas été chose facile, mais j'avais une véritable longueur d'avance. En effet, mon mentor et ancien patron, , a siégé à la Chambre de 2004 à 2015. Il me disait souvent: « Fais-moi confiance. » Aujourd'hui, je tiens à remercier Joe de m'avoir encouragée, car, sans son soutien, rien de tout cela n'aurait été impossible.
Passons maintenant aux choses difficiles, soit nommer les personnes qui me manquent tous les jours pendant que je sers notre magnifique pays: Dakota, Garrett, Marissa, Hannah et Christian. J'espère que ce nouveau chapitre de ma vie leur apprendra que tout est possible et les amènera à croire en eux-mêmes et à s'entourer de bonnes personnes. Il me tarde de voir ce que l'avenir leur réserve.
Enfin, à Michael, ma tendre moitié, mon mari, que j'ai rencontré au camp de musique, je tiens à dire que nos promenades en soirée me manquent. Je suis reconnaissante de pouvoir utiliser Facetime, sans quoi je ne me serais jamais lancée dans cette aventure. Il est toujours près de moi, malgré les 640 kilomètres qui nous séparent. Je crois en lui tout comme il croit en moi. Je me réjouis à la perspective de réaliser nos rêves ensemble au cours des 20 prochaines années.
Elgin—Middlesex—London est une circonscription extraordinaire qui regorge de lacs aux havres magnifiques, de riches terres agricoles, de petites et grandes entreprises pleines de dynamisme et, surtout, de gens formidables. Les bénévoles de ma campagne et ceux qui oeuvrent partout dans la circonscription ont contribué à faire mon éducation et à faire de moi la personne que je suis aujourd'hui.
Je veux remercier personnellement toutes les personnes qui m'ont aidée à me faire élire, y compris Brian, Fran, Francine, Marci, Whitney, Jeff, Jen, Betty, Ena, Blake, Bob, Mae, Terry, Reinhardt, Dan, Shirley, Dean, Bridget, Melissa et tous les habitants de l'avenue Crescent. Je pensais que, si je parlais rapidement, personne ne remarquerait que j'avais oublié de les nommer. Je remercie spécialement Ninja Turtle Noah, Maddie, Lauren et Sarah.
Je tiens à dire à Cathy, Kaylie, Jena et Kim, les femmes de mon bureau, que je sais que la circonscription d'Elgin—Middlesex—London est entre bonnes mains parce qu'elles font partie de mon équipe.
C'est en pensant à tous ces merveilleux Canadiens que j'interviens à la Chambre pour m'opposer aux modifications proposées à la Loi de l'impôt sur le revenu. Les Canadiens ont adopté les comptes d'épargne libre d'impôt, ou CELI, dès leur entrée en vigueur, en 2009. Ce programme les incite à devenir plus responsables sur le plan économique.
Un CELI est un outil utile pour les Canadiens qui veulent économiser de l'argent ou se préparer aux imprévus financiers, un outil qu'utilisent bon nombre de mes concitoyens d'Elgin—Middlesex—London, qu'ils soient jeunes ou vieux.
Le gouvernement libéral actuel a proposé de réduire le montant maximal que les Canadiens peuvent investir annuellement dans un tel compte. Le gouvernement prétend agir ainsi parce que doubler le plafond de cotisation avantagerait seulement les Canadiens qui gagnent le plus et non seulement ceux de la classe moyenne, ce qui est faux.
Au contraire, les données statistiques montrent que cet outil d'investissement est utilisé par de nombreux Canadiens de la classe moyenne. La moitié des détenteurs d'un CELI gagnent moins de 42 000 $ par année. De fait, 60 % des Canadiens qui profitent du plafond de cotisations au CELI gagnent 60 000 $ ou moins par année. Qui plus est, en 2015, 600 000 aînés canadiens ont cotisé à leur CELI, maximisant leur cotisation annuelle alors qu'ils gagnaient moins de 60 000 $ par année.
L'Association canadienne pour les 50 ans et plus a appuyé l'augmentation du plafond de cotisations au CELI afin d'aider les aînés à établir des plans financièrement responsables pour l'avenir. Lorsque les conservateurs ont augmenté le plafond de cotisations au CELI, la majorité des Canadiens ont appuyé cette décision. Diminuer le plafond de cotisations n'aidera en rien les familles à faible revenu, y compris les Canadiens ayant des problèmes financiers, auxquels le gouvernement doit continuer de rendre des comptes.
Les changements proposés dans le projet de loi auront une incidence défavorable sur les Canadiens, car ceux-ci ne seront plus aussi motivés à épargner pour l'avenir, et ils compteront davantage sur le gouvernement en période de crise financière. Ces changements limiteront aussi les choix des Canadiens.
Pourquoi le gouvernement veut-il créer des obstacles pour les gens qui veulent adopter des pratiques d'épargne responsables? Pourquoi le gouvernement veut-il supprimer cet outil d'épargne raisonnable, qui lui coûte très peu?
Le projet de loi ferait davantage que limiter les choix de la classe moyenne. Il ferait également en sorte que le gouvernement accorde moins d'attention aux personnes vulnérables de la société canadienne. Plutôt que de pinailler sur les détails d'un programme qui fonctionne déjà pour les Canadiens, le gouvernement libéral aurait tout intérêt à examiner des programmes et des initiatives pouvant aider les Canadiens les plus vulnérables.
Le gouvernement actuel doit continuer d'appuyer des initiatives comme Logement d'abord, qui a été lancé par le gouvernement précédent. Cette initiative visait à mettre fin à l'itinérance, en identifiant les personnes les plus désespérées de la société canadienne et en veillant à ce que celles-ci aient le soutien dont elles ont besoin. En examinant de tels programmes, le gouvernement actuel serait en mesure de faire en sorte que ses initiatives pour régler les problèmes sociaux aient plus de substance. Bien dépenser plutôt que simplement dépenser est la clé pour régler les problèmes sociaux. Malheureusement, dépenser de façon responsable ne semble pas être la plus grande qualité du gouvernement actuel.
Ces allégements fiscaux n'ont qu'un but: faire en sorte que le public se sente mieux par rapport à la posture actuelle du Canada en ces temps d'incertitude économique. Or, ils ne suffiront pas à soulager pour vrai les Canadiens qui pâtissent de la chute du dollar. Il faudra bien plus que de simples allégements fiscaux pour relancer l'économie canadienne. Ce remède n'est rien d'autre qu'un pansement sur une plaie autrement plus profonde.
Les répercussions que le projet de loi aura sur le Trésor public nous en disent encore plus long sur les habitudes dépensières des libéraux. Au départ, ceux-ci avaient promis que leurs nouveaux programmes fiscaux, y compris le rabaissement du plafond des cotisations au CELI, se feraient à coût nul. Or, les modifications aux fourchettes d'imposition que prévoit le projet de loi coûteront en réalité 8,9 milliards de dollars à l'État au cours des six prochaines années. Puisque les libéraux n'ont pas réussi à établir avec exactitude leurs prévisions et rapports financiers, pourquoi devrions-nous les croire quand ils nous promettent que les Canadiens en sortiront gagnants à long terme?
Les électeurs d'Elgin—Middlesex—London m'ont personnellement parlé de ces changements, car ils sont inquiets. Tout le monde, peu importe le groupe d'âge ou la fourchette d'imposition, compte sur ce moyen pour mettre de l'argent de côté. Les jeunes adultes mettent de l'argent dans leur CELI afin de pouvoir investir plus tard dans une nouvelle maison; les familles s'en servent pour financer les études des enfants; et bon nombre de Canadiens y mettent l'argent qui leur servira une fois à la retraite.
Comme je suis la porte-parole officielle pour les familles, les enfants et le développement social, je peux assurer aux députés que j'ai sondé de très nombreux électeurs de ma circonscription et de Canadiens en général, et ils veulent que les cotisations au CELI demeurent à 10 000 $ par année.
Je continuerai avec plaisir à écouter les électeurs de la magnifique circonscription d'Elgin—Middlesex—London et à collaborer avec l'ensemble des Canadiens dans le cadre de mes nouvelles fonctions. Je tiens en terminant à remercier la Chambre et mes collègues de m'avoir écoutée et de m'avoir permis de parler de cette importante mesure législative, qui aura une incidence sur tous les Canadiens.
:
Monsieur le Président, j'ai déjà commis le péché capital de l'art oratoire, c'est-à-dire prendre la parole après un discours extraordinaire. Je tiens à remercier ma collègue de son formidable premier discours. Nous l'accueillons avec joie au sein de la famille conservatrice à la Chambre des communes. Je crois que nous devrons tous faire des pieds et des mains pour la suivre, et c'est une bonne chose.
Avant de parler du sujet qui nous intéresse, j'aimerais revenir à un point qui a été soulevé pendant la période des questions et qui m'a plutôt vexé.
En parlant de l'Ukraine, le député de a dit que le gouvernement versait des larmes de crocodile. Je me souviens qu'en novembre 2014, j'ai eu l'honneur d'accompagner l'ancien premier ministre à la réunion du G20 à Brisbane, en Australie. Lors de cette réunion, le premier ministre a dû serrer la main de Vladimir Poutine. Il lui a dit « [...] Je vais vous serrer la main [...] », puis il l'a regardé droit dans les yeux et a dit « Vous devez sortir de l'Ukraine ».
Imaginons maintenant le chef libéral faire la même chose: défendre les intérêts du Canada et les principes qui sont les nôtres. Il voudrait probablement faire un égoportrait.
En outre, les députés d'en face minimisent l'importance de la tragédie humaine que provoque le ralentissement économique. Les anecdotes et les expériences personnelles ont souvent autant de poids, sinon plus, que les chiffres et les statistiques.
Il y a, tout près de Winnipeg, une station-service où je m'arrête quand je fais la navette entre Winnipeg et ma circonscription. Je parle avec le propriétaire. Nous sommes devenus amis. Nous avons parlé du bas prix de l'essence, qui l'inquiétait beaucoup. Je lui ai demandé pourquoi. Il m'a répondu qu'il voit chaque jour, à sa station-service, une personne ou une famille qui s'en retourne dans les Maritimes, d'où elle vient. Avec l'effondrement de l'économie albertaine, ces gens ont perdu à peu près tout ce qu'ils avaient et n'ont d'autre choix que de rentrer chez eux. Les Maritimes sont magnifiques, certes, mais elles connaissent des tensions économiques. Pourtant, ces personnes doivent plier bagage, abandonner des emplois stables et bien rémunérés et retourner vivre chez leurs parents en essayant de refaire leur vie.
La guerre que les libéraux et les néo-démocrates livrent aux industries extractives est une guerre contre les collectivités rurales également. Elle a des conséquences humaines bien réelles et désastreuses que nous perdons de vue à nos risques et périls.
Pour ce qui est de la question à l'étude aujourd'hui, je tiens à souligner que l'approche des conservateurs consiste d'abord à encourager la croissance et le cheminement personnels au moyen des régimes fiscaux et financiers en place. Notre objectif est de faire en sorte que les gens soient le plus autonomes possible, qu'ils réalisent leurs ambitions et qu'ils puissent mener leur vie comme ils l'entendent. Les politiques gouvernementales peuvent encourager cette indépendance, mais elles peuvent aussi avoir l'effet contraire.
En tant que conservateurs, nous sommes convaincus que le rôle du gouvernement est de favoriser l'autosuffisance et de réduire la dépendance à l'État afin que les gens puissent prendre leur destinée en main. Les CELI s'inscrivent tout à fait dans cette démarche.
Je suis au regret de le dire — je pense toutefois que c'est vrai, et les faits me donnent raison —, mais les libéraux et les néo-démocrates souhaitent plutôt que plus de gens dépendent de l'État. Je ne sais pas trop pourquoi. Au Canada, les politiques et les programmes mis en place par des gouvernements libéraux et néo-démocrates à l'échelle provinciale et fédérale font augmenter le nombre de personnes qui dépendent de l'État. Selon moi, cette situation engendre de graves problèmes pour la société.
Les Canadiens sont un peuple très fier, et quand ils peuvent prendre leur destinée en main, ils sont encore plus fiers. Le rôle du gouvernement consiste avant tout à tendre la main plutôt que de faire aumône.
De nouveau, j'aimerais dire quelques mots sur une note plus personnelle. Lorsque l'ancien gouvernement conservateur a présenté dans son dernier budget le fractionnement du revenu, la Prestation universelle pour la garde d'enfants et d'autres excellentes mesures pour les familles, j'ai reçu un courriel d'une mère célibataire de ma circonscription, Mme Mackenzie Danard, de Swan River, qui m'a autorisé à dire son nom.
Elle nous a écrit pour nous remercier des mesures fiscales que nous avons prises. Je rappelle qu'il s'agit d'une mère de famille monoparentale à très faible revenu. Elle écrit ceci: « Cette mesure aide beaucoup les chefs de famille monoparentale ». Elle ajoute aussi: « Merci de nous aider à élever nos enfants. » Qui peut encore prétendre que les budgets conservateurs favorisent les riches? Comme je l'ai dit hier, le Parti conservateur est le parti des travailleurs canadiens. Personne ne doit jamais l'oublier.
Les comptes d'épargne libre d'impôt, les CELI, s'inscrivent directement dans notre philosophie, qui consiste à favoriser l'autonomie des gens. Je répète que je ne suis pas de ceux qui pensent que le gouvernement n'a aucun rôle à jouer dans la société. Il a certainement son rôle à jouer. Je n'ai jamais eu peur de préconiser l'utilisation de fonds publics pour financer des projets et des programmes qui aident les gens. Nous avons certainement besoin de ressources fiscales pour améliorer la société, mais l'impôt et les taxes doivent être réduits au minimum.
Les CELI complètent en quelque sorte les REER. Ils favorisent l'autonomie des gens. Tous les citoyens de plus de 18 ans peuvent s'en ouvrir en. Comparons les CELI au Régime de pensions du Canada. Bien des députés d'en face préconisent d'augmenter les cotisations à ce régime.
En soi, le RPC est un excellent programme. Mais c'est une question de degré. En fait, les CELI viennent compléter le RPC. Contrairement au RPC, les CELI permettent de choisir la façon dont on investit son argent. De plus, ils s'accumulent dans un compte personnel. Les gens qui cotisent au RPC, ou même à une éventuelle version bonifiée du RPC, et qui meurent avant d'avoir droit à des prestations de retraite, ne peuvent rien laisser à leur famille. Les CELI permettent au moins de laisser un héritage à la prochaine génération.
Les critiques à l'endroit des CELI sont absolument injustifiées. Ma collègue qui s'est exprimée avant moi a énuméré de nombreux groupes, dont les personnes âgées. Pour tout dire, je fais partie des gens de plus de 60 ans. Ma génération appuie sans réserve l'approche que le gouvernement conservateur avait adoptée.
Je vais raconter une anecdote au sujet du CELI. Dans le hansard du 13 mai 2015, j'ai cité un courriel que j'avais reçu d'une électrice de ma circonscription qui m'a autorisé à la nommer. Mme Wendy McDonald est une épouse extrêmement dévouée de Newdale, au Manitoba. Son mari est agriculteur et ils ont des enfants. Ils étaient en visite à Ottawa. Voici ce qu'elle a écrit:
Si ma famille a pu se permettre de venir à Ottawa, c'est parce que mon mari et moi avons pu profiter du fractionnement du revenu et obtenir ainsi un remboursement d'impôt plus important que prévu [...] Ma famille a choisi de placer l'argent qu'on nous verse pour la garde des enfants dans un REEE au nom des deux enfants, et je figurerai parmi ceux à qui profitera l'augmentation des cotisations maximales au CELI. Je m'en réjouis parce que, pour moi, l'épargne est importante et me permet de gérer les finances familiales de manière responsable.
Cette famille, les McDonald de Newdale, planifie sa propre route. Ces gens sont indépendants, ils épargnent de l'argent pour leurs enfants et en prévision de leur retraite au moyen des outils mis en place par le gouvernement conservateur. Ce sont ces outils que le nouveau gouvernement tente d'éliminer.
En terminant, j'aimerais parler de la hausse d'impôt qui vise supposément les riches. Il est typique des libéraux et des néo-démocrates de pénaliser ceux qui réussissent, toujours envieux qu'ils sont des gens prospères, pensant qu'ils ne doivent leur réussite qu'à la chance. La plupart des gens réussissent dans la vie à force de travail et les gouvernements devraient appliquer des politiques qui soutiennent et récompensent le travail.
Je reçois la Revue financière du ministère des Finances. Ce qu'on y lit est très clair. Pour la période d'avril à novembre 2015 de l'exercice 2015-2016, le gouvernement a affiché un excédent budgétaire de 1 milliard de dollars. On ne pourrait être plus clair. Notre gouvernement a laissé les finances en bon état, ce dont je suis très fier. C'est un gouvernement dont j'ai certainement été fier de faire partie et, dans quatre petites années, nous serons de retour au pouvoir.
:
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole aujourd'hui avec mon collègue, le député d'.
Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi d'avoir aujourd'hui l'occasion de parler des baisses d'impôt que le gouvernement destine à la classe moyenne, car ces baisses d'impôt allégeront le fardeau fiscal de 9 millions de Canadiens.
J'aimerais tout d'abord en dire un peu plus sur l'ambitieux programme économique du gouvernement, qui permettra au Canada de retrouver le chemin de la croissance économique.
Personne ne s'étonnera si je dis que l'économie canadienne traverse une période difficile et que certaines régions sont plus durement éprouvées que d'autres. Même si les signaux en provenance de notre principal partenaire économique, les États-Unis, sont encourageants, dans la mesure où l'économie américaine devrait connaître un rebond en 2016, d'aucuns s'inquiètent encore de voir que la croissance au ralenti de certains marchés émergents, comme la Chine, puisse miner les espoirs de prospérité. Et c'est sans parler du fait que la Banque du Canada a, à deux reprises, revu à la baisse ses prévisions économiques des 12 derniers mois et a procédé à deux rondes d'assouplissement des taux d'intérêt.
Quoi qu'il en soit, aussi réels ces défis soient-ils, une possibilité demeure, celle de mettre en place les conditions nécessaires pour favoriser la croissance à long terme, une croissance qui se traduira par la création de bons emplois et contribuera à la prospérité de la classe moyenne, le véritable moteur de notre économie. En fait, tout n'est pas complètement noir, car nous avons été élus en promettant de mettre en oeuvre un plan de croissance économique, et nous sommes déjà au travail.
En décembre, nous avons instauré la baisse d'impôt pour la classe moyenne. C'est de cette modification à la Loi de l'impôt sur le revenu que nous discutons à la Chambre aujourd'hui.
Après 10 ans de faible croissance de l'économie, le gouvernement redouble d'efforts pour s'assurer que le Canada est prêt à soutenir la concurrence et à réussir en cette période économique difficile. Toutefois, il est clair que nous ne pouvons agir seuls. Nous avons besoin de collaboration.
L'un des éléments clés de notre plan consiste à travailler en étroite collaboration avec les provinces et les municipalités afin d'obtenir des résultats pour les Canadiens. Des projets d'infrastructure à la gestion responsable de l'environnement, nous exerçons le leadership dont le pays avait besoin. Le gouvernement travaillera dans un nouvel esprit de collaboration avec ses partenaires provinciaux et municipaux. Ce travail est déjà commencé; le a tenu une réunion des premiers ministres peu après l'assermentation du gouvernement, ainsi qu'une réunion des ministres des Finances juste avant les Fêtes.
Notre priorité est de mettre en oeuvre notre programme tout en respectant un plan de gestion financière responsable, adapté aux périodes économiques difficiles. Nous voulons vraiment que, grâce à des investissements ciblés, notre plan de croissance économique profite à tous les Canadiens.
J'aimerais assurer aux députés que le gouvernement ne se laisse pas démonter par les défis qui se présentent à lui. Nous sommes conscients de nos réalités fiscales et nous savons que notre plan est plus important que jamais. Nous collaborerons avec le secteur privé, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales pour faire progresser nos dossiers prioritaires sur divers fronts. Parmi ces dossiers, mentionnons les investissements ciblés dans des infrastructures publiques qui feront croître l'économie, permettront aux Canadiens de se déplacer, et ouvriront plus de possibilités commerciales rentables pour nos exportateurs, en mettant l'accent sur le transport en commun, les infrastructures vertes et les infrastructures sociales.
Travaillant de concert avec l'ensemble des provinces et des territoires à un environnement plus propre et à la lutte contre les changements climatiques, le Canada a un plan pour investir chaque année des fonds supplémentaires dans les fabricants de technologies propres de sorte qu'ils puissent relever les défis environnementaux du Canada les plus pressants et créer plus de possibilités pour les travailleurs canadiens. Le gouvernement appuiera également l'innovation et l'utilisation de technologies propres dans le secteur des ressources naturelles.
Comme l'a souligné le , une économie forte et un environnement sain vont de pair. Nous sommes résolus à léguer à nos enfants et à nos petits-enfants un pays plus viable et plus prospère.
Le plan du gouvernement sera réaliste, viable, prudent et transparent. Il comprendra aussi de plus amples détails sur les mesures visant à orienter le Canada vers un avenir plus prospère, plus inclusif et plus économiquement viable.
Avant de parler du contenu du projet de loi , j'aimerais mentionner que le plan du gouvernement inclut des propositions en vue de créer une nouvelle Allocation canadienne aux enfants. Son versement devrait commencer en juillet 2016. L'allocation proposée simplifierait et consoliderait les prestations pour enfants déjà existantes. Elle remplacerait la Prestation universelle pour la garde d’enfants, laquelle n'est pas fondée sur le revenu, et viserait surtout ceux qui en ont le plus besoin.
Le gouvernement travaillera également en collaboration pour mettre en oeuvre l'Allocation canadienne aux enfants, laquelle sortira des centaines de milliers d'enfants canadiens de la pauvreté et améliorera leurs chances d'avoir un avenir meilleur.
Nous sommes déterminés à renforcer et à faire croître la classe moyenne. Nous voulons assurer une véritable égalité des chances pour que tous les Canadiens puissent réussir. Le projet de loi que nous étudions aujourd'hui représente un premier pas important dans la bonne direction. Le projet de loi réduirait le taux d'imposition pour ceux qui gagneront entre 45 000 $ et 90 000 $ en 2016 en le faisant passer de 22 à 20,5 %, et il mettrait en place un nouveau taux d'imposition de 33 % sur la partie du revenu imposable qui excède 200 000 $. Depuis le 1er janvier, le gouvernement permet à environ neuf millions de Canadiens de garder plus d'argent dans leurs poches chaque année grâce à sa baisse d'impôt pour la classe moyenne. C'est l'approche intelligente et équitable à adopter.
Récemment, le et le secrétaire parlementaire ont parcouru l'ensemble du pays pour s'adresser directement aux Canadiens afin qu'ils leur disent ce que le gouvernement peut faire pour mieux soutenir la classe moyenne. Ils ont rencontré des dirigeants autochtones, des dirigeants d'entreprise et des leaders des milieux culturels afin de se fonder d'abord et avant tout sur l'avis des Canadiens et de lancer des discussions en vue de trouver des solutions concrètes pour relever les défis et saisir les occasions qui se présentent à eux. Ces consultations prébudgétaires se poursuivent en ligne. Un nombre extraordinaire de réponses et de commentaires ont été reçus. Avec plus de 146 000 Canadiens consultés jusqu'à présent, il s'agit de la plus vaste consultation prébudgétaire à ce jour.
Dans le cadre de ces consultations, les Canadiens ont confirmé qu'ils veulent un gouvernement qui contribue à renforcer la classe moyenne et à aider ceux qui travaillent fort pour y accéder. Les mesures proposées dans ce projet de loi renforceraient la classe moyenne. C'est une priorité pour le gouvernement du Canada.
Pendant les consultations prébudgétaires, il est aussi devenu de plus en plus évident que la situation économique du Canada a changé depuis les élections. Cette situation a simplement poussé le gouvernement à réaffirmer l'engagement qu'il a pris, car il a été élu pour l'exécuter. Plus important encore, en consultant les Canadiens, nous avons pu prendre en compte de nouveaux points de vue et peaufiner nos plans, qui feront partie du prochain budget fédéral.
L'approche adoptée par le gouvernement pour les consultations tient compte du fait que la collaboration est essentielle pour réaliser le vrai changement. Le gouvernement a fait part de sa volonté d'écouter les députés de tous les partis, de les consulter et de collaborer avec eux et s'est montré disposé à le faire pour trouver des solutions et éviter une escalade des conflits. Étant donné ce que nous ont déjà dit les Canadiens et de nombreux députés des autres partis, j'ai bien hâte que nous discutions de la meilleure façon de servir la population.
Les allégements fiscaux proposés dans cette mesure législative aideraient des millions de Canadiens. Ils permettraient aux Canadiens de la classe moyenne de conserver plus d'argent, qu'ils pourront dépenser et investir et utiliser pour stimuler l'économie. J'invite tous les députés à voter en faveur de cette mesure législative importante.
:
Madame la Présidente, je profite de l'occasion pour féliciter ma collègue pour son excellent discours.
Je suis heureux de participer à ce débat sur la baisse d'impôt pour la classe moyenne que nous avons instaurée et annoncée au cours du mois de décembre, une mesure importante du gouvernement du Canada pour les Canadiens.
Aujourd'hui, mon objectif est double. Je vais tout d'abord faire rapidement le tour de notre situation économique et budgétaire et, par la suite, j'expliquerai les raisons pour lesquelles la baisse d'impôt pour la classe moyenne contribuera à la croissance et à l'essor de notre économie.
Alors que nous nous engageons dans un programme de croissance économique et de prospérité à long terme, il ne fait aucun doute que nous faisons face à des vents contraires, des vents extrêmement forts. Dans l'ensemble, et nous le savons tous, nous continuons de vivre dans un contexte économique très difficile.
Selon la dernière perspective économique de janvier, le Fonds monétaire international, le FMI, prévoit que la croissance mondiale augmentera de manière modeste, soit de 3,4 % en 2016 et de 3,6 % en 2017. Cela constitue une baisse de 0,2 point de pourcentage pour 2016 et 2017 comparativement à la perspective d'octobre 2015 du FMI. On comprend bien que cela n'est pas une bonne nouvelle.
Même si les résultats de l'économie américaine sont encourageants — et nous nous en réjouissons tous —, les économies européenne et chinoise continuent d'être une grande source de préoccupation. Les prix mondiaux du pétrole brut demeurent plus de deux fois inférieurs à ceux qui prévalaient au milieu de 2014, et cela, en raison d'un excédent soutenu de l'offre et d'un affaiblissement de la demande.
C'est clair, ce qui se passe au-delà de nos frontières a des conséquences réelles et très importantes sur tout ce qui se passe ici, chez nous. Au Canada, nous l'avons vu, notre performance économique au cours de la première moitié de 2015 a été faible, et cela s'explique principalement par l'effondrement des prix du pétrole en 2014. Je laisse mes collègues en juger par eux-mêmes. En avril dernier, le gouvernement prévoyait que le prix du pétrole se situerait à peu près à 71 $ américains le baril d'ici la fin de l'année. En ce moment, le pétrole se négocie à peu près à 30 $ le baril, ce qui est un écart absolument considérable. Nous savons maintenant que la croissance sera plus faible que ce qui était prévu dans les dernières projections budgétaires.
Le contexte est donc beaucoup plus difficile que ce qu'avait prédit le gouvernement précédent. Tout cela entraînera donc des répercussions importantes sur notre monnaie et, évidemment, sur notre situation budgétaire.
Toutefois il y a aussi de bonnes nouvelles. La croissance du produit intérieur brut, ou le PIB réel, a repris au cours du troisième trimestre de 2015. Également, selon sa dernière perspective économique, publiée le 19 janvier, le FMI prévoit que la croissance au Canada augmentera au cours des deux prochaines années par rapport à ce qu'elle était en 2015. Nous nous trouvons également dans une situation enviable en raison du faible ratio de la dette par rapport à notre PIB, sans oublier l'importance de nos ressources naturelles ni le fait que nous disposons d'une main-d'oeuvre d'une qualité extraordinaire, si nous la comparons à tout ce qui se voit dans le monde.
Nous l'avons vu, un point central de notre programme économique consiste à placer le ratio de la dette par rapport au PIB sur une trajectoire qui se veut descendante, et nous voulons également, au bout du compte, rétablir l'équilibre budgétaire, ce qui est extrêmement important pour nous. Afin d'atteindre ces buts, nos politiques vont viser à établir un équilibre entre la responsabilité budgétaire, d'une part, et, d'autre part, les investissements contrôlés, qui eux, vont favoriser la croissance économique.
L'un des éléments les plus importants consiste à rétablir l'essor économique de la classe moyenne, qui est la pierre angulaire, le coeur de notre économie. C'est la raison pour laquelle l'un des premiers éléments à l'ordre du jour du gouvernement consistait à déposer un avis de motion de voies et moyens afin de réduire les impôts pour la classe moyenne. Cela devait être fait et c'est ce que nous faisons.
La baisse d'impôt pour la classe moyenne ainsi que les propositions qui l'accompagnent vont contribuer à rendre le régime fiscal plus équitable et permettre à tous les Canadiens de réussir et de prospérer. Regardons de façon plus précise ce que nous proposons. Plus particulièrement, le projet de loi propose les mesures suivantes: d'abord, nous allons réduire le deuxième taux d'imposition du revenu des particuliers afin qu'il passe de 22 % à 20,5 %. Ensuite, nous allons établir un taux d'imposition du revenu des particuliers de 33 % pour ceux qui gagnent plus de 200 000 $ par année. Enfin, nous allons aussi abaisser le plafond annuel de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt — le fameux CELI — pour le ramener de 10 000 $ à 5 500 $ et rétablir l'indexation de ce plafond annuel de cotisation.
Que l'on me permette d'expliquer rapidement ces trois points.
Premièrement, j'aborderai les modifications aux taux d'imposition du revenu des particuliers. Ces modifications sont entrées en vigueur le 1er janvier et il est prévu qu'environ 9 millions de Canadiens pourront bénéficier de cette mesure en 2016. Par exemple, les particuliers sans conjoint se verront accorder un allégement fiscal moyen de 330 $ chaque année, et les couples se verront accorder en moyenne un allégement fiscal de 540 $ par année.
Deuxièmement, comme je l'ai mentionné, le gouvernement a adopté un nouveau taux d'imposition du revenu des particuliers de 33 % qui va s'appliquer aux gens qui gagnent plus de 200 000 $ par année. Cela veut dire que seules les personnes qui gagnent les revenus les plus élevés devraient payer plus d'impôt. Point. Tout comme les autres seuils des fourchettes d'imposition, le seuil de 200 000 $ sera indexé à l'inflation.
Troisièmement, le gouvernement a rétabli à 5 500 $ le plafond annuel de cotisation au CELI, qui est actuellement de 10 000 $, et ce, à compter du 1er janvier 2016.
Par contre, pour rassurer ceux qui se posent la question, cette modification n'est pas rétroactive. Le plafond de cotisation à un CELI pour l'année 2015 demeurera à 10 000 $.
Le retour du plafond annuel de cotisation à 5 500 $ est conforme à l'objectif qui consiste à rendre le régime fiscal plus équitable et à venir en aide aux personnes qui en ont le plus besoin.
Combiné aux autres régimes d'épargne enregistrés, un CELI ayant un plafond annuel de cotisation de 5 500 $ permettra de répondre aux besoins courants de la plupart des gens en matière d'épargne, et ce, de manière avantageuse sur le plan fiscal.
L'indexation du plafond annuel de cotisation à un CELI sera rétablie de manière à ce que le plafond préserve sa valeur réelle au fil du temps.
Avant de terminer, j'aimerais souligner certaines des autres mesures qui sont comprises dans le projet de loi d'aujourd'hui, parce que c'est très important.
Le projet de loi présenté aujourd'hui propose la modification des règles concernant l'imposition uniforme au taux maximum auquel sont assujetties les fiducies. Ce taux passerait à 33 %.
Le projet de loi modifierait le crédit d'impôt pour dons de bienfaisance pour permettre aux donateurs ayant un revenu élevé de demander un crédit d'impôt de 33 % pour la partie des dons provenant du revenu qui est assujetti au nouveau taux marginal de 33 %.
Je pourrais continuer encore longtemps, mais il est clair qu'il y a une volonté réelle de la part du gouvernement du Canada de venir en aide de façon concrète à la classe moyenne, au moyen de ce projet de loi et d'autres projets de loi qui vont renforcer notre économie, créer des emplois et faire en sorte que le Canada ait un avenir meilleur.
:
Madame la Présidente, je veux souhaiter la bienvenue à deux personnes de ma circonscription, venues d'Edmonton.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi dont nous sommes saisis propose de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu. En ce qui concerne les particuliers, il réduirait la deuxième tranche d'imposition du revenu, qui passerait de 22 % à 20,5 %, et il appliquerait un nouveau taux marginal d'imposition de 33 % à tout revenu imposable supérieur à 200 000 $. De plus, il modifierait la Loi en vue de ramener la contribution annuelle maximale aux comptes d'épargne libre d'impôt de 10 000 $ à son niveau indexé précédent, 5 500 $.
Il faut se poser la question suivante: pourquoi faire ces changements? Est-ce que c'est par souci d'aider les Canadiens ou par opportunisme politique?
L'idée sous-jacente à la loi proposée, c'est que l'investissement dans la classe moyenne est le meilleur moyen de stimuler l'économie et que les CELI profitent de façon disproportionnée aux Canadiens les plus riches. C'est carrément faux.
Ces modifications ne seraient pas sans incidence sur les recettes fiscales, contrairement à ce qu'a soutenu le député d'en face en campagne électorale. Elles plongeraient le pays dans un déficit encore plus profond.
J'ai des enfants et je me suis vraiment efforcé de leur inculquer l'importance de vivre selon nos moyens et de dépenser l'argent de façon judicieuse. C'est peut-être un cliché, mais je leur ai appris que l'argent ne tombe pas du ciel. Or, en mettant en oeuvre les modifications proposées, nous enverrions à mes enfants le message contraire. Nous dirions qu'il n'est pas important de se montrer responsables sur le plan financier.
Les baisses d’impôts pour la classe moyenne ne peuvent pas stimuler l'économie à elles seules. Ce n'est pas en dépensant de l'argent que nous favoriserons la croissance économique. Ce n'est pas non plus en augmentant les impôts que nous trouverons le chemin de la prospérité. Nous avons besoin d'un plan économique et non d'une mesure législative motivée par des considérations politiques et conçue à la hâte. En alourdissant la dette publique, les modifications nuiraient à tous les Canadiens. Il manque dans ce projet de loi un plan concret et ciblé pour stimuler l'innovation économique. Concrètement, il ne tient pas compte du besoin pressant de mettre en place des initiatives de cet ordre.
Le directeur parlementaire du budget a indiqué très clairement que les modifications promises lors de la campagne électorale ne seraient pas sans incidence sur les recettes. Elles représenteraient, au contraire, un fardeau pour le Trésor public. En effet, selon les recherches du directeur parlementaire du budget, la modification des fourchettes d'imposition proposée dans le projet de loi ferait diminuer les recettes fiscales de 8,9 milliards de dollars en six ans. Ce n'est peut-être pas important pour des personnes qui croient que le budget s'équilibrera tout seul, mais ce l'est pour les personnes comme nous qui vivent dans le monde réel, où les chiffres comptent.
Selon les prévisions de Finances Canada, le nouveau plan fiscal des libéraux procurera, en moyenne, 6,34 $ par semaine aux personnes admissibles. Ce petit allégement fiscal ne sera pas suffisant pour stimuler l'économie, nous le savons bien. Ce n'est pas en lançant de l'argent à la classe moyenne qu'on stimulera la croissance et l'innovation. Le gouvernement devrait peut-être oublier un peu l'impôt sur le revenu et chercher plutôt à créer de l'emploi afin qu'un plus grand nombre de travailleurs paient de l'impôt.
Le plan fiscal des libéraux ferait grimper le taux d'imposition des hauts salariés, donc des gens qui, traditionnellement, créent de l'emploi et font croître l'économie. Imposer davantage ces créateurs d'emplois, c'est punir ceux qui ont réussi et donc, rendre le succès moins attrayant.
Le manque de transparence quant au coût de ces changements a aussi de quoi nous inquiéter. Les Canadiens sont en droit de savoir comment le système fiscal influence leur situation personnelle et celle du pays. Il faut penser non seulement au présent, mais aussi à l'avenir du Canada.
Les calculs du directeur parlementaire du budget tenaient compte de la façon dont les gens de différents niveaux de revenus réagissent généralement aux changements fiscaux, selon les analyses comportementales. Ils prévoyaient aussi des démarches en vue de réduire les versements d'impôt. D'après d'autres rapports, on risque fort d'assister à un exode des professionnels les mieux rémunérés. Certains pourraient choisir de quitter le Canada et d'aller travailler ailleurs pour payer moins d'impôt.
Apparemment, le gouvernement actuel n'a pas pu prévoir cette situation. Devant une hausse d'impôt, certaines personnes vont chercher des façons de réduire leur fardeau fiscal. La nature humaine est ainsi faite.
Dans la population, les médias et le secteur de la recherche universitaire, on dit qu'un exode des cerveaux du Canada risque fort de se produire et qu'il découlerait logiquement de ces changements. La plupart des médecins, des avocats et des autres professionnels qualifiés se situent aux paliers d'imposition supérieurs, et leur départ pourrait être très désastreux pour le Canada.
Il est tout à fait possible que des gens s'adonnent à l'évitement fiscal en déclarant moins de revenus imposables, en ayant recours à des techniques de planification fiscale pour réduire leur fardeau fiscal, en travaillant moins d'heures, voire en évitant les promotions au travail.
Les mesures fiscales progressives comme celle dont il est question aujourd'hui réduisent le rendement des investissements dans l'éducation, puisque les revenus élevés sont associés aux niveaux d'instruction supérieurs. Ces mesures fiscales incitent moins à bâtir le capital humain.
Les experts s'entendent pour dire que les impôts sur le revenu des sociétés et des particuliers sont particulièrement néfastes pour la croissance économique, car celle-ci découle en définitive de la production, de l'innovation et de la prise de risques.
Les comptes d'épargne libre d'impôt sont des outils d'épargne efficaces pour tous les Canadiens. On peut les utiliser pour réduire sa vulnérabilité économique et sa dépendance envers le gouvernement. Le fait de limiter leur usage aura une incidence négative sur les Canadiens dans l'ensemble du spectre socioéconomique. Ce ne sont pas seulement les riches qui ouvrent des CELI, mais des Canadiens de tous âges et de tous les milieux. De plus, limiter la possibilité de cotiser au CELI accroîtra la vulnérabilité et la dépendance des Canadiens. Les CELI sont utilisés par un grand nombre de Canadiens. En conséquence, de très nombreux citoyens seront touchés par ces politiques.
Selon le directeur parlementaire du budget, la dette personnelle des Canadiens est la plus importante de tous les pays du G7. Je trouve étrange que le gouvernement canadien instaure des mesures qui découragent l'épargne, mais c'est précisément ce que fait le gouvernement en réduisant la limite de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt, au lieu d'encourager les gens à faire des économies, à vivre selon leurs moyens et à épargner en prévision des mauvais jours.
Le gouvernement actuel veut dépenser pour se sortir de l'endettement. Il ne suffit pas d'affirmer que deux plus deux font cinq pour que ce soit vrai.
Durant de nombreuses années, j'ai possédé et exploité un certain nombre de petites entreprises. Je peux affirmer aux députés qu'il ne faut pas bien longtemps avant qu'une entreprise dont les dépenses sont constamment supérieures aux revenus ne ferme ses portes.
En tant que gardiens de l'argent durement gagné des contribuables, nous avons la responsabilité d'agir de façon responsable, et non de façon imprudente, avec les finances du pays.
Ces nouvelles mesures nuiront à tous les contribuables, au moment où les administrations publiques doivent creuser leur déficit et où la dette nationale augmente. Il faudra que quelqu'un paie la note un jour. Lorsque nos enfants et nos petits-enfants devront faire des pieds et des mains pour maintenir les services essentiels et qu'ils seront écrasés par une dette publique colossale, ils se demanderont qui n'a pas pris ses responsabilités. Que leur dirons-nous? Que nous pensions sincèrement que les budgets s'équilibreraient tout seuls?
Dans l'intérêt du Canada, ce projet de loi doit être rejeté.
:
Madame la Présidente, je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu.
Puisque c'est la première fois que je m'adresse assez longuement à la Chambre, j'aimerais profiter de l'occasion pour remercier les habitants de Perth—Wellington de m'avoir accordé l'honneur de les représenter au Parlement. Dans tout ce que je ferai, je promets à ces gens de travailler très fort en leur nom.
Comme tous les députés le savent, aucun d'entre nous ne pourrait faire ce travail sans l'amour et le soutien de sa famille et je ne fais pas exception à la règle. Je n'aurais pas résisté à ces 11 semaines de campagne sans l'amour, le soutien et la patience infinie de Justine, mon épouse; sans Ainsley, ma fille chérie, qui était beaucoup plus petite au début de la campagne électorale et qui grandit à vue d'oeil; sans notre famille élargie, mes parents, Bill et Darlene, ainsi que mes beaux-parents, John et Laurie; et sans les nombreux membres de mon équipe de campagne, notamment Keith et Matt, Tim et Tim, Sue, Irene, Cynthia, Lee et Ross.
Tous les membres de cette équipe m'ont accompagné tout au long de la campagne. Ils ont travaillé du matin au soir pour moi et pour les Canadiens afin de promouvoir leur vision d'un meilleur pays. Ils ont fait campagne dans toutes sortes de conditions météorologiques, que ce soit dans la chaleur de l'été ou sous la neige, pendant la dernière semaine. Ils nous ont accompagnés tout au long de la campagne.
La grande circonscription de Perth—Wellington comprend plusieurs entités municipales. Il y a sept municipalités à palier inférieur, deux municipalités à palier unique, deux administrations de comté, et des dizaines de petites municipalités et de villages. Pendant la campagne, nous avons parcouru toute la circonscription. Au jour de l'élection, nous avions frappé à plus de 30 000 portes à Harriston, Harmony, Mount Forest, Milverton, Stratford, Staffa et St. Marys, et partout entre ces localités.
Lorsque nous faisions du porte-à-porte, il y avait un message qui revenait constamment: les familles étaient préoccupées par l'économie, et elles voulaient que le gouvernement les aide. À chaque domicile, dans toutes les salles communautaires, dans tous les sous-sols d'église et sur toutes les rues principales, les électeurs n'hésitaient pas à donner leur opinion. Ils étaient reconnaissants pour les programmes comme le fractionnement du revenu de pension pour les aînés, le fractionnement du revenu pour les familles, la Prestation universelle pour la garde d'enfants et le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation. Chacune de ces initiatives offrait un allégement fiscal ciblé pour les Canadiens qui en avaient vraiment besoin.
Il y a maintenant un nouveau gouvernement en poste, et je pense qu'il importe de souligner les différences entre le gouvernement actuel, qui est formé par les députés d'en face, et le gouvernement précédent, qui était formé par les conservateurs.
Lorsque l'ancien gouvernement conservateur a pris le pouvoir, en 2006, il a lui aussi présenté un projet de loi . Ce projet de loi, c'était la Loi fédérale sur la responsabilité, qui a renforcé les règles relatives aux conflits d'intérêts, élargi l'accès à l'information aux sociétés d'État, accru la transparence des activités de lobbying et modifié en profondeur les règles relatives au financement des partis politiques afin d'interdire non seulement les dons des sociétés, mais aussi les dons des syndicats.
Maintenant, 10 ans plus tard, le gouvernement présente lui aussi un projet de loi . Cependant, ne nous méprenons pas. Ce projet de loi n'est que de la poudre aux yeux et il ne vise qu'à mettre en oeuvre une promesse électorale malavisée et trompeuse faite par les libéraux. Ainsi, le projet de loi C-2 sera surtout avantageux pour les personnes qui gagnent beaucoup d'argent. Ceux qui gagnent plus de 100 000 $ par année seront très satisfaits des mesures proposées dans le projet de loi C-2. Par contre, celui-ci n'aidera en rien les familles qui ont du mal à joindre les deux bouts, les familles de Perth—Wellington qui essaient de subvenir à leurs besoins avec 40 000 $ ou 45 000 $ par année.
Lors de mon arrivée à la Chambre, j'ai dit que je m'efforcerais de collaborer avec tous les députés, mais je ne peux tout simplement pas appuyer une mesure qui n'est pas dans l'intérêt de mes concitoyens. Parlons un peu de ma circonscription, Perth—Wellington, et de ses habitants qui m'ont accordé l'honneur de les représenter. Pas moins que 84 000 de mes concitoyens ne seraient pas avantagés par ce projet de loi libéral. Près de 80 % des habitants de ma circonscription n'obtiendraient aucun avantage concret du projet de loi . C'est pourquoi je voterai contre lui, et je crois que tous les députés de ce côté-ci de la Chambre feront de même. Nous comprenons qu'il faut présenter des projets de loi et des politiques qui sont dans l'intérêt des gens nous ayant élus pour être leur porte-parole à la Chambre.
Ma circonscription est composée essentiellement de Canadiens de la classe moyenne, des gens comme Steve et Bettie de Listowel qui ont trois enfants et tentent d'épargner pour payer les études de leurs enfants et payer leurs factures. Ce projet de loi ne les aiderait pas du tout, mais il accorderait une baisse d'impôt importante aux personnes gagnant 200 000 $. C'est inacceptable.
Pire encore, les libéraux ont dit aux Canadiens durant la campagne électorale que ces mesures n'auraient aucune incidence sur les recettes. Nous avons découvert que ce n'était pas vrai. Le directeur parlementaire du budget a affirmé que les mesures des libéraux ajouteraient, en fait, 1,7 milliard de dollars au déficit structurel que le nouveau du Canada est rapidement en train d'accumuler.
D'où proviendra ce 1,7 milliard de dollars? Est-ce que les libéraux vont réduire le crédit d'impôt pour l'achat d'une première maison? Est-ce qu'ils vont réduire les crédits d'impôt pour les activités sportives et artistiques des enfants? Est-ce qu'ils vont réduire les crédits d'impôt pour les étudiants ou les apprentis? On ne le sait tout simplement pas, parce qu'ils ne nous l'ont pas dit.
On ne parle pas seulement de l'impôt sur le revenu. Le projet de loi réduirait la contribution maximale aux comptes d'épargne libre d'impôt des travailleurs canadiens et des aînés. Le CELI est rapidement devenu l'un des outils d'épargne les plus efficaces et populaires. Il permet aux familles d'économiser plus, en vue par exemple de faire le versement initial sur l'achat d'une maison, ou encore en prévision de rénovations nécessaires ou simplement de leur retraite.
Vous n'avez pas à me croire sur parole. Les experts du milieu des affaires reconnaissent la valeur de la hausse du plafond de cotisation aux CELI. En fait, l'actuaire en chef d'une firme de ressources humaines réputée a dit ceci: « À mon avis, il s'agit vraiment d'une bonne chose pour la sécurité de la retraite en général [...] » Qui a fait cette déclaration? L'actuaire en chef de la société torontoise Morneau Shepell. J'incite le ministre des Finances à parler à ses anciens collègues des avantages du CELI et de la hausse du plafond de cotisation pour toutes les familles.
Au cours des dernières élections, j'ai souvent parlé des CELI et j'ai le plus souvent obtenu une réaction favorable de la part de jeunes gens, qui reconnaissent qu'il s'agit d'un outil d'épargne efficace leur permettant d'assurer leur avenir. Je trouve ironique que le gouvernement libéral, qui dit représenter la génération du millénaire, préfère offrir à cette génération des égoportraits plutôt qu'un outil d'épargne efficace et utile.
En décembre, j'ai reçu un courriel de Tyler, un résidant de Mount Forest. Il m'a signalé que la diminution du plafond de cotisations au CELI aurait une incidence sur sa capacité d'économiser pour l'avenir. C'est tout simplement inacceptable.
Le projet de loi n'allège en rien le fardeau fiscal des Canadiens qui ont véritablement besoin de cet allégement fiscal. Un trop grand nombre de Canadiens sont laissés pour compte. C'est pourquoi je suis fier de voter contre le projet de loi et de prendre le parti des résidants de Perth—Wellington, qui ne profiteraient pas de ce projet de loi.