La Chambre reprend l'étude, interrompue le 29 janvier, de la motion portant que le projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
J'interviens à la Chambre aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu ou, comme je préfère l'appeler, loi visant à enfin venir en aide aux familles de la classe moyenne et à celles qui souhaitent en faire partie.
Le gouvernement croit qu'il faut écouter la population. Depuis des années, les Canadiens nous disent haut et fort qu'ils ont besoin d'un coup de main. Les familles de la classe moyenne ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Trop de parents sont appelés à faire des choix difficiles. Devraient-ils payer le loyer ou nourrir leur famille? Devraient-ils économiser pour payer les études de leurs enfants ou pour s'assurer d'une retraite confortable? Devraient-ils acheter un nouveau complet pour une entrevue d'emploi ou un cadeau d'anniversaire pour leur fils? Ces choix sont difficiles et causent du stress et des difficultés à un très grand nombre de familles.
J'ai le privilège de représenter la circonscription de Scarborough-Centre, où habitent des familles de la classe moyenne. Les familles de Scarborough correspondent précisément au type de familles que nous devons aider, par exemple celle que j'ai rencontrée en faisant du porte-à-porte à Scarborough l'été dernier. Dans une tour d'habitation, j'ai parlé, devant sa porte, avec une mère de famille dont le mari travaille à plein temps dans un entrepôt et qui, elle-même, travaille de nuit dans le secteur des services. Ils réussissent à peine à se voir. Et les chèques de paie qu'ils reçoivent ne sont pas suffisants. Pour pouvoir payer les factures, elle était à la recherche d'un deuxième emploi. Elle se demandait qui allait s'occuper de ses deux jeunes filles pendant qu'elle serait au travail. Comme bien d'autres familles que j'ai rencontrées, ces gens ont du mal à joindre les deux bouts, car leurs factures augmentent toujours, sans que leurs revenus ne suivent le même rythme.
Les familles de la classe moyenne sont la pierre angulaire de notre pays. Elles triment dur; elles sont prêtes à travailler de longues heures et à faire les sacrifices nécessaires pour améliorer le sort de leurs enfants. Elles connaissent la valeur du travail et cherchent à inculquer ces valeurs à la prochaine génération. Cependant, les familles de la classe moyenne n'ont pas eu d'augmentation depuis très longtemps. Il est temps que nous leur venions en aide.
L'automne dernier, j'ai eu l'honneur de me trouver aux côtés du à une épicerie du quartier Leaside, à Toronto, quand il a promis que le premier geste que poserait un gouvernement libéral serait de réduire les impôts des familles de la classe moyenne. Je suis heureuse d'affirmer qu'avec le projet de loi , la promesse est tenue.
Neuf millions de Canadiens bénéficieront d'un allégement fiscal accordé à compter du 1er janvier. Le projet de loi modifie la Loi de l'impôt sur le revenu de manière à faire passer le deuxième taux d'imposition du revenu d'un particulier de 22 % à 20,5 %. Il établit en outre un nouveau taux d'imposition marginal de 33 % sur la partie du revenu imposable d'un particulier supérieure à 200 000 $. Qu'est-ce que cela signifie? Que pour aider ceux qui en ont le plus besoin, nous demandons aux plus riches de donner juste un petit peu plus.
Nous annulons en outre la décision coûteuse et irréfléchie du gouvernement précédent de pratiquement doubler le plafond de cotisation annuel à un compte d'épargne libre d'impôt. La hausse du plafond ne profiterait qu'aux citoyens les plus riches et coûterait à l'État plusieurs centaines de millions de dollars au cours des cinq prochaines années sans aider le moindrement les familles de la classe moyenne. Les familles de ma circonscription ne sont pas nombreuses à avoir les moyens de verser la cotisation maximale de 10 000 $ à un CELI, beaucoup d'entre elles étant davantage préoccupées par le paiement du loyer. En fait, en 2013, seulement 6,7 % des gens qui avaient le droit de cotiser ont versé le maximum.
Notre gouvernement a été élu pour aider ceux qui en ont le plus besoin et c'est exactement ce que nous allons faire.
Les modifications fiscales que nous apportons profiteront à plus de 9 millions de Canadiens en 2016. Les personnes seules paieront, en moyenne, 330 $ de moins en impôt par année, et, pour les couples, ce sera, 540 $. C'est de l'argent qui aidera les familles à payer le loyer et à acheter de la nourriture. Il leur sera par ailleurs un peu plus facile de mettre de l'argent de côté pour l'avenir. C'est un coup de pouce pour ceux qui en ont le plus besoin.
Durant les fêtes, j'ai eu l'occasion de me rendre à la section de Scarborough de l'Armée du Salut et au centre communautaire de Dorset Park dans ma magnifique circonscription, Scarborough-Centre. J'ai vu beaucoup de jeunes familles dans les banques alimentaires. J'ai vu des mères avec des poussettes qui avaient besoin d'aide pour nourrir leur famille de même que des travailleurs et des bénévoles qui peinaient à répondre à la demande. Cela brise le coeur de penser que de jeunes enfants pourraient ne pas manger à leur faim.
Nous sommes au Canada. Nous sommes capables de faire mieux et nous avons le devoir de le faire. Le projet de loi et nos allégements fiscaux pour la classe moyenne ne sont qu'un début. Beaucoup d'autres mesures seront annoncées dans le budget que le présentera à la Chambre. Ce budget comprendra, parmi ses éléments clés, la nouvelle Allocation canadienne aux enfants, qui fournira de l'aide ciblée aux familles en ayant le plus besoin. Une fois pleinement mise en oeuvre, cette allocation sera versée à neuf familles canadiennes sur dix et sortira des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté. Le Canada a besoin d'une classe moyenne vigoureuse et prospère. Lorsque la classe moyenne se porte bien, nous en bénéficions tous. Nous avons la grande chance de vivre dans un pays formidable, comme il y en a peu dans le monde. Notre population est instruite, vaillante et industrieuse. Si nous lui en donnons la possibilité, elle est capable de réaliser tout ce qu'elle entreprend.
Le gouvernement s'est fait élire en promettant la croissance économique, et nous avons déjà commencé à respecter cet engagement. Avec les changements prévus dans le projet de loi , nous rendons le système fiscal plus équitable. Les plus riches devront payer un peu plus, tandis que nous aidons les familles qui en ont le plus besoin.
En créant l'Allocation canadienne aux enfants et en fournissant un financement historique pour les infrastructures de transport et les infrastructures sociales, nous sommes en train de jeter les bases de la croissance économique et du renforcement de l'économie. Les Canadiens pourront individuellement réaliser leur plein potentiel et bâtir ensemble un pays encore plus fort et plus prospère.
J'invite tous les députés à se joindre à moi pour appuyer ce projet de loi important, et, de ce fait, les familles de la classe moyenne. Veillons à ce que la classe moyenne canadienne reçoive l'aide qu'elle mérite.
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Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat d'aujourd'hui sur la baisse d'impôt pour la classe moyenne annoncée par le gouvernement en décembre 2015.
Cependant, avant d'aborder la mesure législative, je souhaite prendre quelques instants pour féliciter le et son secrétaire parlementaire d'avoir mené l'une des consultations prébudgétaires les plus exhaustives de l'histoire récente.
Les consultations prébudgétaires de 2016 ont commencé quand le a tenu une séance de Google Hangout avec des étudiants et des professeurs de huit universités canadiennes, le 6 janvier dernier, afin de savoir quelle est selon eux la meilleure façon de favoriser la croissance économique. Le 11 janvier, le ministre et son secrétaire parlementaire ont ensuite entamé une tournée de six jours afin de parler au plus grand nombre possible de Canadiens. Dans le cadre de cette tournée, entamée à Halifax, ils ont tenu pas moins de 26 réunions et tables rondes distinctes avec des intervenants et des Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
En plus de ces réunions, le ministre a fait salle comble à la chambre de commerce d'Halifax, au Conseil des relations internationales de Montréal et à la chambre de commerce de Surrey. Au total, l'auditoire a été de loin supérieur à 1 500 personnes.
Les Canadiens n'ayant pas pu rencontrer personnellement le ministre et le secrétaire parlementaire pourront encore faire valoir leurs idées et formuler leurs commentaires sur divers canaux en ligne, par exemple la page Facebook Questions d'argent et le mot-clic #CPB16.
Les consultations prébudgétaires nous permettent d'être à l'écoute des Canadiens et de connaître leur opinion à savoir comment le gouvernement peut soutenir le mieux la classe moyenne et les personnes qui travaillent dur pour en faire partie, combler les besoins en infrastructure, contribuer à faire croître l'économie, protéger l'environnement, satisfaire les besoins des régions ainsi que veiller à ce que les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte. La liste est ambitieuse, c'est le moins que l'on puisse dire, mais elle est conforme aux valeurs canadiennes que sont l'honnêteté, l'ardeur au travail et la prudence en matière de finances.
Je tiens à remercier tous ceux et toutes celles qui ont contribué ou qui contribueront, en personne ou en ligne, aux consultations prébudgétaires. Cette rétroaction sera vitale pour permettre aux Canadiens d'orienter et de cibler les décisions que prend le gouvernement fédéral. Surtout, les Canadiens seront en mesure de constater le fruit de leurs contributions lorsque le budget de 2016 sera présenté.
Je veux assurer aux Canadiens que nous sommes à l'écoute. Nous espérons que leur intérêt renouvelé fera de notre pays un meilleur pays pour tous, un meilleur pays pour nos familles et nos collectivités. Les Canadiens réclament que nous allions de l'avant avec notre plan qui vise à stimuler l'économie, à renforcer la classe moyenne et à aider les personnes vulnérables, et nous les entendons.
Notre mandat est clair et les attentes sont élevées. Nous sommes ici, d'abord et avant tout, pour servir les Canadiens. Ceux-ci s'attendent à ce que nous mettions en oeuvre notre ambitieux programme économique. Ils réclament un gouvernement ouvert au monde, un gouvernement plus transparent.
Je ne surprendrai personne en disant que nous traversons une période très difficile sur le plan économique. Toutefois, devant ce défi bien réel, une possibilité demeure également: celle de mettre en place les conditions nécessaires pour favoriser la croissance à long terme, une croissance qui se traduira par la création de bons emplois et contribuera à la prospérité de la classe moyenne, le véritable moteur de notre économie. Le plan de croissance est plus important que jamais.
La bonne nouvelle, c'est que nous avons un plan de croissance économique et que nous avons déjà commencé à le mettre en oeuvre. En décembre, nous avons instauré la baisse d'impôt pour la classe moyenne et nous avons déposé le projet de loi .
Depuis le 1er janvier, la baisse d'impôt pour la classe moyenne permet à neuf millions de Canadiens chaque année de garder plus d'argent dans leurs poches. Nous mettons l'accent sur des investissements judicieux qui favorisent la croissance économique, tout en maintenant notre engagement à l'égard de la responsabilité financière. Nous améliorerons les perspectives économiques de la classe moyenne, qui est l'épine dorsale de l'économie. Le pays ne peut tout simplement pas être considéré comme prospère si la classe moyenne est en difficulté. Voilà pourquoi le projet de loi est aussi important pour les Canadiens.
Je vais maintenant aborder des points précis.
La baisse d'impôt pour la classe moyenne et les mesures connexes permettront de rendre le régime fiscal plus équitable en faisant passer le deuxième taux d'imposition du revenu d'un particulier de 22 à 20,5 %; d'instaurer un nouveau taux d'imposition de 33 % sur la partie du revenu imposable d'un particulier qui excède 200 000 $; de ramener le plafond de cotisation annuel à un compte d'épargne libre d'impôt de 10 000 à 5 500 $; et de rétablir l'indexation qui y était associée.
Nous prévoyons que neuf millions de Canadiens profiteront de la réduction des taux de l'impôt sur le revenu des particuliers, applicable à partir du 1er janvier 2016. La réduction d'impôt atteindrait 330 $ par année pour les personnes seules, et 540 $ par année pour les couples. Cette mesure permettrait aux Canadiens de garder plus d'argent dans leurs poches pour épargner, investir et faire croître l'économie.
De plus, le gouvernement met en place un nouveau taux d’imposition de 33 % sur la partie du revenu imposable d’un particulier qui excède 200 000 $. Ainsi, les modifications aux taux d'imposition du revenu des particuliers proposées par le gouvernement feront augmenter seulement l'impôt des contribuables dont les revenus sont les plus élevés. Comme les autres seuils des fourchettes d'imposition, le seuil de 200 000 $ serait indexé au taux de l'inflation.
Enfin, en date du 1er janvier 2016, le gouvernement a ramené de 10 000 $ à 5 500 $ le plafond de cotisation annuel à un compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI. Cette mesure s'inscrit dans la démarche du gouvernement qui vise à rendre le régime fiscal plus équitable et à apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin. La contribution annuelle maximale au CELI de 5 500 $, associée aux autres régimes enregistrés d'épargne, répondra efficacement aux besoins de la plupart des personnes en matière d'épargne. Le plafond de cotisation annuel sera de nouveau indexé, de sorte qu'il conservera sa valeur réelle au fil du temps.
Enfin, j'aimerais passer rapidement en revue les autres mesures incluses dans le projet de loi qui est à l'étude aujourd'hui.
Le projet de loi propose la modification des règles concernant l'imposition uniforme au taux maximum auquel sont assujetties les fiducies. Le taux passerait ainsi à 33 %. Le projet de loi propose d'établir l'impôt sur le revenu fractionné au nouveau taux de 33 %. Il modifierait le crédit d'impôt pour dons de bienfaisance afin de permettre aux donateurs à revenu élevé de réclamer un crédit d'impôt de 33 % sur la portion des dons provenant du revenu qui est assujetti au nouveau taux d'imposition marginal de 33 %. Enfin, il augmenterait le crédit d'impôt remboursable spécial et le taux de remboursement applicable aux revenus de placement des sociétés privées afin de tenir compte du nouveau taux d'imposition du revenu des particuliers de 33 % qui est proposé.
Le moment est donc tout indiqué pour faire des investissements ciblés afin d'appuyer la croissance économique du pays. Nous sommes sûrs que notre plan nous permettra d'atteindre cet objectif, et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous envisageons l'avenir avec optimisme. J'encourage donc tous les députés à appuyer le projet de loi.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir pour moi de pouvoir m'adresser à la Chambre au nom des électeurs de Battle River—Crowfoot. En fait, Battle River—Crowfoot est une nouvelle circonscription dont les limites ont changé avant les dernières élections, et j'ai la chance de représenter un nouveau secteur situé au nord. Je remercie les électeurs de leur soutien tout au long de la dernière campagne électorale, et je m'engage auprès d'eux à travailler fort pour défendre leurs intérêts, ici à Ottawa.
Je tiens également à remercier mon équipe de campagne et tous ceux qui m'appuient depuis longtemps. Depuis six scrutins, ils ont fait campagne à mes côtés et ils étaient toujours prêts à donner un coup de main, que ce soit dans ma circonscription ou ailleurs au pays. Je remercie bien évidemment les membres de ma famille — ma femme Darlene, nos enfants, Kristen et Ryan, et le mari de Kristen, Matthew — pour leur amour et leur soutien au fil des ans. Tous les députés le savent: sans le soutien de notre famille et de ceux qui nous sont chers, nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons. Alors qu'il s'agisse de ma famille immédiate, de mes parents ou de tous les autres, je leur dis: merci.
Nous débattons du régime fiscal destructif que le gouvernement libéral compte imposer à tous les Canadiens, dont ceux de la classe moyenne. Il élimine bon nombre des mesures qui avaient été mises au point pour venir en aide aux familles et aux travailleurs, pour veiller à ce que l'impôt de tous les Canadiens reste faible, pour veiller à l'équilibre budgétaire et pour créer des emplois. Ces mesures sont touchées par certaines dispositions du projet de loi . Le précédent gouvernement s'assurait de faire une priorité de la croissance économique du Canada.
J'ai oublié de vous dire, madame la Présidente, que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Depuis que les libéraux ont présenté leur projet de loi en décembre, nous savons que les chiffres qu'ils mettent de l'avant ne tiennent pas la route. Leur offensive contre les personnes à revenu élevé échouera. Ils veulent hausser l'impôt de ceux qui, traditionnellement, stimulent l'emploi et l'économie. Ils veulent hausser l'impôt des professionnels et des personnes instruites. Ils veulent hausser l'impôt de ceux qui travaillent fort et réussissent dans la vie.
Si nous haussons l'impôt des créateurs d'emplois en adoptant ce projet de loi, nous ferons entrave à leur succès et nuirons à l'emploi au Canada. Les personnes à revenu élevé prendraient de leur côté toutes sortes de dispositions pour se protéger contre une telle hausse. Les libéraux n'obtiendront pas la hausse des recettes fiscales nécessaire pour financer la maigre augmentation des avantages que le projet de loi est censé consentir à la classe moyenne.
Non seulement les contribuables à revenu élevé demanderont à leur comptable de prendre des mesures pour leur éviter une hausse d'impôt, mais certains abandonneront leurs activités lucratives au Canada pour réduire leur revenu de manière à de pas subir cette hausse. Ils déplaceront leurs projets, parfois à l'étranger; des Canadiens perdront leur emploi; les investisseurs vont suivre les chefs d'entreprises et le Canada perdra des investissements.
Nous avons été témoins d'une situation similaire avec les anciens gouvernements libéraux. Lorsque j'ai fait campagne en 2000 et en 2004 en tant que jeune nouveau député, comme beaucoup de gens ici aujourd'hui, la question de l'heure était ce qu'on appelait l'exode des cerveaux. On se demandait ce qu'on pouvait faire pour faire revenir les jeunes Canadiens, ceux qui avaient quitté le Canada pour faire carrière aux États-Unis ou en Europe. Comment mettre fin à l'exode des cerveaux? Les économistes prévoient que le projet de loi entraînera un autre exode du genre.
Le gouvernement n'aura pas les recettes fiscales nécessaires pour financer les régimes présentés dans le projet de loi . Pour les gens de ma circonscription, la réduction de la contribution annuelle maximale au compte d'épargne libre d'impôt, qui passera de 10 000 $ à son ancien plafond de 5 500 $, à compter du 1er janvier, est le pire élément du projet de loi C-2.
En ce moment, de nombreuses familles sont frappées de plein fouet par le chômage. Bon nombre de mes concitoyens qui travaillent pour des entreprises rattachées au secteur pétrolier ont vu leur vie être bouleversée. La vie des ménages a été perturbée. Dans certains cas, des gens doivent puiser dans leurs économies pour tenter de conserver leur foyer familial ou pour effectuer le prochain versement hypothécaire.
Les CELI sont un outil très efficace pour tous les Canadiens, jeunes et vieux. Bon nombre de mes concitoyens albertains encaissent en ce moment leurs CELI. Des familles s'en servent pour tenter de réduire leur vulnérabilité économique attribuable à la baisse du prix du pétrole ou, dans certains cas, pour faire face à une période de chômage éventuelle.
Pendant ce temps, le gouvernement libéral refuse d'aider à acheminer nos produits pétroliers vers les ports maritimes afin que nous puissions les exporter vers nos clients qui souhaitent les acheter, mais qui doivent s'armer de patience pour le moment. Dans ces circonstances, le taux de chômage est en hausse. C'est ce que nous constatons à l'heure actuelle.
Les familles qui ne sont pas trop frappées par le chômage cherchent à économiser le plus d'argent possible. Elles souhaitent économiser maintenant en prévision des périodes difficiles qui, elles le savent bien, se produiront inévitablement sous le gouvernement libéral.
Les libéraux ont promis de nombreux déficits budgétaires qui alourdiront notre dette nationale et entraîneront des hausses d'impôt. Dans d'autres régions du pays, dans les endroits qui ne subissent pas encore les contrecoups du ralentissement du secteur pétrolier, certaines personnes parviennent encore à investir dans leurs fonds de retraite.
De nombreux Canadiens économisent le plus d'argent possible. Ils tentent simplement de mettre leurs économies à l'abri, car ils savent que le ralentissement qui touche actuellement le secteur énergétique canadien va bientôt faire mal à leurs portefeuilles.
Nous avons découvert, il y a quelques jours, que le Japon avait instauré des taux d'intérêt négatifs. Il cherche des moyens de prélever un impôt sur l'argent qui dort dans les banques. Dans le climat d'incertitude qui règne actuellement là-bas, les gens conservent leurs épargnes.
La perte de recettes provenant du secteur pétrolier au cours des années à venir nuira au Canada. Ne nous y trompons pas: elle influera sur le fonctionnement du gouvernement libéral. Elle aura une incidence sur la façon dont le gouverneur de la Banque du Canada fixera les taux. Elle se répercutera sur tous les Canadiens, qu'ils habitent dans une région rurale, une grande ville ou un coin reculé du pays.
Déjà, après trois ou quatre mois, les Canadiens ne croient pas que le gouvernement aidera les gens en affaires dans un secteur autrefois prospère au Canada. Ils savent que leur famille aura à vivre une période difficile quand les plans des libéraux échoueront. Ils savent qu'une énorme somme d'argent des contribuables que le gouvernement n'a pas servira à des efforts malavisés pour créer des emplois et à des tentatives de pure forme pour diversifier les économies locales. Comment les libéraux s'en tireront-ils à ces égards? Cela reste à voir. Nous attendons toujours un budget.
Tout ce que je peux dire, c'est que les Canadiens sont déçus de l'inaction du gouvernement. De nombreux Canadiens savent que le gouvernement libéral est dans le pétrin. En effet, selon les estimations du ministère des Finances du Canada, la somme accordée dans le cadre du nouveau plan fiscal des libéraux représente en moyenne 6,34 $ par semaine pour les personnes admissibles. Les Canadiens ont l'impression d'avoir été trahis; on donne 6,34 $ à la classe moyenne, mais on alourdit le fardeau fiscal des créateurs d'emplois.
Nous savons que ce petit allégement fiscal ne suffira pas à stimuler l'économie. Nous savons également que ce n'est pas non plus en donnant de l'argent à la classe moyenne qu'on stimulera la croissance et l'innovation. De telles mesures ne créent pas d'emplois. Le gouvernement n'a proposé aucune mesure pouvant stimuler l'innovation, ni proposé de réinvestir dans les entreprises, ni offert quoi que ce soit qui pourrait favoriser la création d'emplois.
Le gouvernement conservateur, lui, a réduit les impôts plus de 140 fois. La modification du taux d'imposition proposée par les libéraux ne constitue pas un allégement fiscal important, et qui plus est, elle entraînera des coûts importants qui accroîtront le déficit. Les politiques du gouvernement seront néfastes sur le plan économique, et nous savons que leurs répercussions se feront sentir pendant des décennies.
Le a déjà reconnu que son plan fiscal aura une incidence sur les recettes. Le projet de loi plongera encore davantage le gouvernement dans le déficit et la dette. Je suppose que c'est ainsi que les libéraux tiennent leurs promesses. Cette dette mettra en péril nos programmes sociaux, et nos enfants et nos petits-enfants seront tenus de la rembourser. Ce projet de loi est un échec.
Par conséquent, au nom des électeurs de ma circonscription, je voterai contre le projet de loi .
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre la parole comme députée en cette 42
e législature du Parlement du Canada. Je suis très reconnaissante à la population de Renfrew-Nipissing-Pembroke de m'avoir accordé l'honneur et le privilège de la représenter six fois d'affilée.
Maintenant que les élections sont terminées, je renouvelle mon engagement à ne jamais oublier les gens grâce à qui cela a été possible, les bonnes gens de Renfrew—Nipissing—Pembroke. Ils peuvent être certains que je continuerai à me battre pour défendre les intérêts qu'ils me demandent de défendre. Comme toujours, je suis à leur service.
Il y a de très nombreuses personnes à qui je dois beaucoup pour la confiance qu'elles m'ont témoignée, pour le travail et le temps qu'elles ont généreusement consacrés à la victoire, qui est maintenant devenue la norme pour nous lors de campagnes électorales.
Pour la gouverne des nouveaux députés qui ne connaissent pas la petite histoire, la vallée de l'Outaouais est devenue une tête de pont de la démocratie dans l'Est du pays en 2000. Cette année a signalé le début d'un changement significatif alors que le Canada entrait dans le XXIe siècle. Pendant la brève absence des conservateurs au gouvernement, on se souviendra de la période qui a débuté en 2006 comme de la belle époque du leadership responsable.
Je remercie du fond du coeur toute mon équipe de campagne, mon époux Jamie et les centaines de bénévoles qui ont montré ce qu'est une véritable campagne provenant de la base dans la vallée de l'Outaouais.
Avant d'entreprendre mes remarques au sujet du projet de loi , je tiens à être parfaitement claire: le Parti conservateur, dont je suis fière de faire partie, est en faveur de la réduction des impôts et d'une moindre ingérence du gouvernement dans le quotidien des Canadiens. Le meilleur programme de lutte contre la pauvreté est un emploi, mais on ne crée pas d'emplois à coup d'impôts, d'emprunts et de dépenses dépassant nos moyens.
Les électeurs de ma circonscription appuient la réduction des impôts. Ils m'ont élue pour réduire la taille de l'appareil gouvernemental et pour lutter en faveur de la diminution des impôts. Le projet de loi C-2 fait suite à une promesse électorale trompeuse qui a été présentée à une population distraite comme des réductions d'impôts aux dépens d'autres contribuables, qui allaient subir des hausses d'impôts, alors qu'en fait ces augmentations touchent tout le monde.
En ce qui concerne cette prétendue baisse d'impôt pour la classe moyenne, durant la dernière campagne électorale, on a soutenu qu'on diminuerait les impôts de la classe moyenne en demandant aux Canadiens les plus riches d'en payer davantage. Les Canadiens ont depuis appris que l'augmentation des impôts des mieux nantis ne pourra compenser la promesse électorale qui sert de fondement au projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui. Les libéraux ont fait cette promesse sans avoir effectué la moindre analyse, même superficielle. Ils l'ont faite pour se faire élire.
Demander aux mieux nantis de payer davantage n'est pas suffisant pour le reste de la population. La classe moyenne finira par payer sa propre baisse d'impôt, en plus de l'intérêt sur les milliards empruntés pour couvrir la modification fiscale et les déficits successifs promis par les libéraux, une promesse qu'ils entendent bien tenir et qui devrait être brisée.
Les libéraux sont toujours généreux avec l'argent des autres. Les déficits ne sont que des impôts reportés et l'héritage financier de nos enfants. L'ironie, c'est qu'il y a amplement de preuves qui indiquent que le gouvernement perd des revenus lorsqu'il cible des particuliers qui ont les moyens de payer pour éviter l'impôt, par exemple en transférant leurs affaires financières aux Bermudes, le refuge fiscal préféré de l'ancien premier ministre libéral.
Le projet de loi qui nous est soumis aujourd'hui, qui constitue le premier projet de loi de finances de la première session de la nouvelle législature et qui précède le budget fédéral, alors que les mesures qu'il contient auraient très bien pu attendre et être incluses dans le budget, est destiné à remplir une promesse électorale capitale. Je comprends.
C'est l'ancien premier ministre conservateur de l'Ontario Mike Harris qui sert aujourd'hui de modèle pour ceux qui veulent tenir leurs promesses électorales, alors je comprends qu'un parti politique ne veuille pas être accusé d'avoir menti pour se faire élire, comme cela se produit lorsqu'un gouvernement brise ses promesses. On dirait que, pour le Parti libéral, il y a deux types de promesses électorales: celles qu'on fait pour gagner les élections et celles qu'on prévoit briser.
Une personne qui travaillait pour une grande banque canadienne a dit au personnel de mon bureau qu'à son avis, une fois élu, le Parti libéral ferait comme il a toujours fait et renierait ses promesses électorales destinées à séduire ceux qui sont incapables de voir que certaines promesses électorales sont faites pour gagner les élections, tandis que d'autres sont faites pour être brisées. Il n'arrivait pas à croire que les libéraux s'attaqueraient à la classe moyenne en minant les CELI, alors qu'à ses yeux de professionnel, ce sont de meilleurs véhicules d'épargne que les REER, en particulier pour les personnes âgées et, assurément, pour les jeunes familles qui aspirent à faire partie de la classe moyenne et qui veulent économiser pour s'acheter leur première maison.
Si, dans le débat sur le projet de loi , il est vraiment question d'aider la classe moyenne, alors de nombreuses autres promesses électorales devraient être brisées.
L'accès à la propriété fait partie des indices qui permettent de mesurer la prospérité de la classe moyenne dans une société. Selon une étude récente du Canadian Centre for Economic Analysis, ceux qui subissent le plus de pression sont les familles à deux revenus des moins de 45 ans, qui ne parviennent pas à trouver un logement abordable et qui doivent faire un long trajet pour se rendre au travail.
À Toronto, je connais une famille à deux revenus, qui, bien que les deux époux soient avocats, est incapable d'accéder à la propriété. Dans le quartier où ces gens sont locataires, une maison modeste qui nécessite des rénovations coûte 1 million de dollars.
Il y a de jeunes familles qui se servent des CELI pour épargner en vue d'acheter leur première maison. Le logement est aussi essentiel que les aliments ou l'eau, si bien que ceux qui n'en ont pas ressentent de plus en plus l'urgence de s'en procurer un, quel qu'en soit le prix.
Dans des villes comme Toronto et Vancouver, la situation actuelle est intenable. Dans des régions comme ma circonscription de l'est de l'Ontario, , on craint que le rêve de l'accès à la propriété, désormais inaccessible dans les grandes villes, finisse par s'effondrer dans de plus petites régions comme la nôtre, et que la hausse des taxes, du coût de l'électricité et des frais de transport, jumelée à d'autres problèmes des grandes villes, fasse également obstacle à l'accès à la propriété dans ces régions.
Si on fait disparaître l'espoir de devenir propriétaire, la classe moyenne disparaît. Comme on le sait, l'Ontario est en difficulté en raison d'une mauvaise politique énergétique: pour éviter de payer des tarifs d'électricité parmi les plus élevés en Amérique du Nord, des entreprises ont préféré quitter le Canada pour s'installer aux États-Unis, près de la frontière. Des tarifs d'électricité peu élevés stimulent l'activité économique. Quand le coût de l'énergie est abordable, les consommateurs et les manufacturiers en bénéficient.
À une certaine époque, les cols bleus du secteur manufacturier formaient une classe moyenne florissante, mais la décision — pour reprendre les paroles que le secrétaire principal du Cabinet du premier ministre, Gerald Butts, a prêtées au — d'abandonner peu à peu les emplois du secteur manufacturier a coûté cher à la classe moyenne ontarienne.
J'exhorte les députés libéraux et le reste du Canada à porter attention aux problèmes que connaît l'Ontario. Les anciens cerveaux du gouvernement McGuinty, un gouvernement provincial corrompu, ont abandonné ce navire en perdition et tirent maintenant les ficelles à Ottawa. Ils étendront au Canada entier l'attitude « dépensons sans compter, imposons les riches, qu'ils mangent de la brioche », qui fait des ravages en Ontario.
Il faut se concentrer sur la seule stratégie apte à améliorer l'économie et à aider la classe moyenne: la création d'emplois. Cessez de parler constamment d'environnement. La loi sur la cupidité verte adoptée en Ontario était censée aider l'environnement, mais elle a causé la perte de dizaines de milliers d'emplois, des emplois bien rémunérés, dans le secteur manufacturier ontarien.
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Madame la Présidente, je signale d'abord que je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je suis honoré de prendre la parole pour la première fois à la Chambre à titre de député d'York-Centre. Je profite de l'occasion pour remercier les habitants de ma circonscription de m'avoir confié l'importante responsabilité de parler et de voter en leur nom en cette enceinte. Je remercie également tous les bénévoles, les partisans et, surtout, ma famille, qui m'a appuyé et qui partage notre vision d'un Canada meilleur, plus juste et plus prospère.
J'ai parcouru tous les quartiers de York-Centre à pied et j'ai parlé à des dizaines de milliers de ses habitants. Des gens de partout au Canada et du monde entier y vivent. Ce que j'ai entendu de toutes sortes de personnes de tous les horizons, c'est qu'il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Le coût de la vie augmente plus rapidement que les revenus. En effet, les revenus de la classe moyenne stagnent depuis un certain temps. Les familles de la classe moyenne sont le moteur de notre économie, moteur qui est maintenant au point mort. C'est pour cette raison que j'aimerais prendre le temps d'exprimer mon appui à la baisse d'impôt pour la classe moyenne que le gouvernement a proposée en décembre et d'expliquer pourquoi elle serait dans l'intérêt de la croissance économique.
Alors que nous lançons un programme axé sur la croissance économique et la prospérité à long terme, des vents contraires se font nettement sentir. Partout dans le monde, il règne un climat de « nouvelle médiocrité », pour emprunter une expression célèbre de Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international.
Dans ses plus récentes Perspectives de l'économie mondiale, publiées en janvier, le FMI prévoit une hausse modeste de la croissance mondiale, soit 3,4 % en 2016 et 3,6 % en 2017, ce qui représente pour ces deux années une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions des Perspectives de l'économie mondiale d'octobre 2015. S'il y a lieu d'être optimiste devant la récente performance économique des États-Unis, celles de l'Europe et de la Chine laissent encore à désirer.
Le prix mondial du pétrole brut représente moins de la moitié de ce qu'il était à la mi-année 2014, en raison de la diminution de la demande et d'un surplus de pétrole à l'échelle mondiale. Ce qui se passe au-delà de nos frontières entraîne des conséquences tangibles pour nous tous. Le rendement économique du Canada pour la première moitié de 2015 a été faible, principalement en raison de la chute des prix du pétrole de 2014.
En avril dernier, le gouvernement prévoyait que le prix du baril de pétrole atteindrait 71 dollars américains d'ici la fin de l'année 2016. En ce moment même, le pétrole se négocie à moins de la moitié de ce prix. Nous savons maintenant que la croissance sera plus faible que celle désignée dans les dernières prévisions budgétaires, ce qui aura une incidence importante sur notre monnaie et notre situation financière. La bonne nouvelle, c'est que, dans sa dernière perspective économique du 19 janvier, le FMI prévoit que la croissance au Canada augmentera au cours des deux prochaines années par rapport à ce qu'elle était en 2015. Notre situation est toujours enviable grâce à notre faible rapport dette-PIB, à nos ressources naturelles abondantes et à l'une des mains-d'oeuvre les plus scolarisées au monde. Il est essentiel, pour notre vision économique du Canada, de faire en sorte que le rapport dette-PIB continue de diminuer tout au long de notre mandat, en plus d'équilibrer le budget. Pour atteindre cet objectif, nous mettrons en oeuvre des politiques qui assureront un équilibre entre la responsabilité financière et les investissements contrôlés qui entraîneront une diminution du rapport dette-PIB, ce qui favorisera la croissance économique.
Un des éléments les plus importants de notre plan consiste à rétablir la force économique de la classe moyenne, l'épine dorsale de notre économie. C'est pourquoi une des premières mesures du gouvernement a été de présenter une motion de voies et moyens visant à réduire l'impôt de la classe moyenne. C'était la chose intelligente à faire pour notre économie.
La baisse d'impôt proposée pour la classe moyenne et les mesures connexes contribueront à l'équité de notre régime fiscal et donneront à tous les Canadiens les moyens de connaître du succès et de prospérer.
Plus précisément, le projet de loi propose de faire passer le deuxième taux d’imposition du revenu d’un particulier de 22 à 20,5 % et d’introduire un nouveau taux d’imposition marginal de 33 % sur la partie du revenu imposable d’un particulier qui excède 200 000 $. Il propose également de ramener le plafond de cotisation annuel à un compte d'épargne libre d'impôt à 5 500 $ et de rétablir l'indexation qui y était associée.
Je vais maintenant donner très rapidement quelques précisions sur ces trois aspects.
Premièrement, les changements au taux d'imposition du revenu des particuliers sont entrés en vigueur le 1er janvier. On s'attend à ce qu'environ 9 millions de Canadiens puissent bénéficier de cette mesure en 2016. Les particuliers se verront accorder un allégement fiscal moyen de 330 $ chaque année, tandis que les couples auront droit en moyenne à un allégement fiscal de 540 $ par année.
Deuxièmement, le gouvernement établit un nouveau taux d'imposition du revenu des particuliers de 33 %, qui s'appliquera à la tranche de revenu personnel imposable supérieure à 200 000 $. Cela signifie que les modifications proposées alourdiront uniquement l'impôt des contribuables dont les revenus sont les plus élevés. Comme les autres seuils des fourchettes d'imposition, le seuil de 200 000 $ sera indexé au taux de l'inflation.
Troisièmement, le gouvernement ramène à 5 500 $, à compter du 1er janvier 2016, le plafond de cotisation à un compte d'épargne libre d'impôt. Que tous les députés se rassurent: le changement n'est pas rétroactif. Le plafond de cotisation à un CELI restera à 10 000 $ pour l'année 2015. Le rétablissement du plafond de cotisation à 5 500 $ permet de rendre le régime fiscal plus équitable et d'aider les gens qui en ont le plus besoin. Jumelé aux autres régimes d'épargne enregistrés, le plafond de cotisation de 5 500 $ à un CELI permet à la plupart des gens d'atteindre leurs objectifs d'épargne de manière avantageuse sur le plan fiscal. L'indexation du plafond de cotisation au CELI sera elle aussi rétablie afin que le plafond annuel conserve sa valeur réelle au fil des ans.
Enfin, avant de conclure, j'aimerais rappeler d'autres mesures que prévoit aussi le projet de loi dont nous sommes saisis.
Le projet de loi d'aujourd'hui prévoit la modification des règles concernant l'imposition uniforme au taux maximum auxquelles sont assujetties les fiducies; ce taux passera ainsi à 33 %. Le projet de loi établit l'impôt sur le revenu fractionné au nouveau taux de 33 %. Il modifie le crédit d'impôt pour dons de bienfaisance de façon à permettre aux donateurs ayant un revenu élevé de demander un crédit d'impôt de 33 % sur la portion des dons provenant du revenu qui est assujetti au nouveau taux d'imposition marginal de 33 %. Le projet de loi hausse aussi l'impôt spécial remboursable et le taux de remboursement applicable au revenu de placement des sociétés privées, afin de tenir compte du nouveau taux proposé d'imposition du revenu des particuliers, à 33 %.
Le gouvernement présentera dans le budget des mesures visant à établir une nouvelle Allocation canadienne aux enfants, qui entrera en vigueur en juillet de cette année. En plus de remplacer la Prestation universelle pour la garde d'enfants, qui n'est pas liée au revenu, la nouvelle allocation simplifiera et regroupera les prestations pour enfants existantes tout en visant prioritairement ceux qui ont le plus besoin d'argent. Les gens comprendront ainsi mieux comment avoir accès à ces prestations et en profiter. C'est pour cela que le crédit d'impôt a été instauré à l'origine.
Toutes ces initiatives montrent clairement que nous sommes tournés vers l'avenir. Cette mesure législative renforcerait la classe moyenne en laissant dans les poches des gens plus d'argent pour épargner, investir et stimuler l'économie. De façon plus générale, elle favoriserait la croissance de notre économie dans une conjoncture mondiale difficile de manière à ce que toute la population en profite. C'est pourquoi j'invite tous les députés à se prononcer en faveur de ce projet de loi.
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Madame la Présidente, j'ai l'honneur de discuter de la baisse d'impôt pour la classe moyenne, qui offrira un allégement à des millions de Canadiennes et de Canadiens. Nous sommes déterminés à assurer une classe moyenne forte et croissante, parce qu'elle est au coeur d'une économie saine et qu'elle permet de s'assurer que tous les Canadiens ont une chance réelle et équitable de réussir.
C'est exactement ce que ferait le projet de loi dont la Chambre est saisie aujourd'hui. Ce projet de loi réduit le taux d'imposition sur les revenus gagnés en 2016 qui se situent entre 45 282 $ et 90 563 $, passant de 22 % à 20,5 %. De plus, il instaure un nouveau taux d'imposition de 33 % sur les revenus gagnés supérieurs à 200 000 $, représentant les tranches de revenus supérieures au Canada.
Depuis le 1er janvier, le gouvernement permet à environ 9 millions de Canadiens de conserver une plus grande part de leurs revenus chaque année. Il s'agit de la chose intelligente à faire, et c'est également une mesure équitable. Les députés auront l'occasion d'en entendre plus à ce sujet de la part d'autres intervenants pendant les audiences du comité.
Toutefois, nous savons déjà que la réponse aux mesures annoncées en décembre a été favorable. Nous sommes conscients que la réduction du taux de la deuxième fourchette d'imposition du revenu des particuliers ne permet pas de régler tous les problèmes auxquels font face les Canadiens aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle l'engagement du gouvernement en ce qui concerne la transparence et les échanges avec les Canadiens deviendra de plus en plus important. Cette approche reconnaît que le gouvernement est conscient du fait qu'il n'a pas le monopole sur les bonnes idées.
Le ministre et le secrétaire parlementaire ont récemment parcouru le pays pour demander directement aux Canadiens d'indiquer les mesures que le gouvernement pouvait prendre pour appuyer la classe moyenne. Ils ont rencontré des chefs autochtones, des dirigeants d'entreprises et des chefs culturels en vue d'écouter les Canadiens et d'amorcer des discussions afin de trouver des solutions pratiques aux problèmes auxquels ils font face.
Dans mon comté, Edmonton-Centre, nous avons tenu neuf consultations concernant différentes tables sectorielles afin de bien saisir ce qui préoccupe les gens d'Edmonton. Les consultations nationales se sont poursuivies en ligne et ont encore lieu aujourd'hui. Le taux de réponses et de commentaires reçus appuie beaucoup les efforts du gouvernement. Depuis que la consultation en ligne a été amorcée, la page Web a déjà reçu plus de 20 000 visites, et plus de 2 500 observations distinctes ont été présentées par les particuliers et les groupes de discussion.
Le gouvernement a également discuté avec les jeunes Canadiens en tenant trois séances distinctes de clavardage en direct avec des étudiants universitaires. Ces activités ont permis au gouvernement d'obtenir une perspective inestimable concernant les préoccupations des jeunes Canadiens partout au Canada. Un total de 8 000 personnes ont participé à l'activité en direct sur Facebook organisée par l'Université Dalhousie, et plus de 1 000 personnes l'ont rejouée en ligne.
Je trouve encourageant que les jeunes Canadiens aient trouvé de nouvelles raisons de s'engager auprès de leur gouvernement. Plus de 80 000 personnes ont participé en direct, avec nous, à diverses activités. Cela représente presque toute la population de Prince George. Tout au long des consultations, les Canadiens ont confirmé qu'ils voulaient un gouvernement qui renforce la classe moyenne et qui aide ceux qui travaillent fort pour s'y joindre.
Bien que je souhaite mentionner uniquement les éléments favorables que nous avons entendus, ce serait injuste envers les opinions et commentaires fournis. Par exemple, la Fédération canadienne des contribuables a fait part de préoccupations quant à l'incidence possible que le rétablissement du plafond de cotisation annuel au compte d'épargne libre d'impôt de 5 500 $ aurait sur les épargnes futures des particuliers. Elle n'aime pas l'instauration de la nouvelle fourchette d'imposition du revenu.
Même si le gouvernement respecte l'opinion de la Fédération canadienne des contribuables, il ne partage pas la position indiquée, selon laquelle environ 18 % des presque 11 millions de détenteurs canadiens de CELI avaient versé le montant maximal à leur CELI à la fin de 2013. En outre, le gouvernement rétablit l'indexation du plafond de cotisation annuel afin d'en assurer la valeur réelle au fil du temps.
Les mesures prévues dans ce projet de loi contribueront à renforcer la classe moyenne. Il s'agit d'une priorité du gouvernement du Canada. Il est devenu de plus en plus évident, au cours des consultations prébudgétaires, que la perspective économique du Canada a changé depuis les élections.
Cela n'a permis que de réaffirmer l'engagement du gouvernement relativement à la réalisation de l'objectif pour lequel nous avons été élus.
Plus important encore, en échangeant avec mes collègues canadiens, nous avons été en mesure d'envisager de nouvelles perspectives et de peaufiner nos plans qui seront inclus dans le budget fédéral futur. Le plan du gouvernement sera réaliste, durable, prudent et transparent. Le plan comprendra également d'autres renseignements sur les mesures qui visent à orienter le Canada vers un avenir économique plus prospère, inclusif et durable.
Le plan du gouvernement comprendra l'instauration de propositions visant à créer une nouvelle allocation canadienne aux enfants. L'objectif est de commencer à effectuer des paiements au titre de la nouvelle Allocation canadienne aux enfants en juillet 2016. Cette allocation proposée aura pour effet de simplifier et de consolider les prestations pour enfants en vigueur. Elle remplacerait la Prestation universelle pour la garde d'enfants qui n'est pas établie en fonction du revenu. La nouvelle Allocation canadienne aux enfants sera mieux ciblée vers ceux qui en ont le plus besoin.
L'approche du gouvernement en matière de consultation reconnaît que la collaboration est essentielle pour réaliser un véritable changement. Le gouvernement s'est engagé à écouter les députés de tous les partis, à discuter et à collaborer avec eux, à trouver des solutions pour éviter l'escalade inutile de conflits. Il a déjà démontré sa volonté à cet égard.
Étant donné que nous avons déjà entendu les Canadiens et de nombreux députés d'autres partis, j'ai hâte de discuter et de débattre de la meilleure façon de servir les Canadiens.
Avant que mon temps de parole soit écoulé, je veux prendre une minute pour faire appel aux députés présents et aux Canadiens à la maison aujourd'hui. L'allégement fiscal proposé dans ce projet de loi aidera des millions de Canadiens. Cet allégement permettra aux Canadiens de la classe moyenne de disposer de plus d'argent pour dépenser et investir assurera la croissance de l'économie. J'ai hâte de discuter avec mes collègues de tous les partis pour trouver des solutions aux problèmes auxquels font face les Canadiens. En outre, j'ai hâte qu'ils appuient cette initiative.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est avec un certain enthousiasme que je participe au débat. Je crois que nous avons mis le doigt sur quelque chose au sujet la principale concrétisation des promesses fiscales que les libéraux ont faites aux Canadiens. Le projet de loi a deux objectifs. Premièrement, il vise à ramener à 5 500 $ le plafond de cotisation à un compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI. Deuxièment, il prévoit des modifications au régime fiscal quelque peu régressives. Les libéraux ont passé énormément de temps à parler de leur intention d'aider la classe moyenne, mais lorsqu'il s'agit de définir la classe moyenne, la meilleure réponse que nous avons obtenue aujourd'hui de leur part est venue du député qui a dit que ce n'était pas à lui de la définir. Il a ensuite répété à quel point les libéraux allaient aider cette classe de Canadiens qu'ils refusent de définir.
Je ne suis probablement pas le seul à trouver cela étrange et quelque peu inquiétant. Je propose donc que nous jetions un coup d'oeil au plan fiscal proposé par les libéraux. Revenu Canada divise les contribuables en cinq groupes: un premier segment de 20 %, composé des personnes qui ont les revenus les plus faibles, un deuxième segment de 20 %, un troisième segment de 20 %, un quatrième segment de 20 % et, enfin, un cinquième segment de 20 %, composé des personnes qui ont les revenus les plus élevés au pays.
Prenons le groupe du milieu. Il est plutôt étrange de se servir du groupe du milieu pour définir la classe moyenne. Le plan fiscal des libéraux prévoit bien peu de mesures pour ce groupe. C'est peut-être pour cette raison que les libéraux ne veulent pas définir la classe moyenne. S'ils ne cessent d'y faire allusion, peut-être que les Canadiens qui en font partie penseront que les libéraux parlent d'eux dans ce plan fiscal.
Examinons maintenant la situation des Canadiens gagnant un revenu qui devrait les placer dans la classe moyenne. Prenons un groupe qui peut être défini et allons droit au but. Ceux dont le revenu se situe entre 48 000 $ et 62 000 $ obtiendront 50 $ dans le cadre du plan fiscal des libéraux. Ces derniers n'estiment peut-être pas qu'il s'agit de Canadiens de la classe moyenne, mais je vais prendre un risque et dire qu'ils en sont. Ils pensent peut-être que c'est une bonne idée, mais il suffira d'une seule augmentation des coûts énergétiques dans le Nord de la Colombie-Britannique pour que cette somme s'envole en fumée.
Ceux qui se situent dans les 20 % supérieurs et gagnent un revenu considérablement élevé, disons entre 166 000 $ et 211 000 $, ne recevront pas 50 $, mais plus de 800 $.
Les libéraux peuvent bien prendre la parole à la Chambre aujourd'hui et affirmer qu'un contribuable qui gagne 200 000 $ a besoin de ces 800 $. Certains de mes collègues conservateurs ont déjà avancé les mêmes arguments, mais au moins ils avaient le culot de le faire sans détour.
Je trouve préoccupant que les libéraux fassent continuellement référence à un groupe particulier de Canadiens sans jamais le définir, dans l'espoir que les gens penseront tous en faire partie. Quand ceux-ci recevront 50 $ de plus dans leur remboursement d'impôt, ils se demanderont où se cache la fameuse aide promise à la classe moyenne. Alors que le a parlé sans cesse de la classe moyenne pendant la campagne, comme le font actuellement les députés libéraux, pourquoi ne veut-il ou ne peut-il pas la définir? Malgré les belles paroles on constate que, dans les faits, cette mesure ne profitera pas, ou presque pas, aux gens dont le revenu se situe dans les tranches d'imposition moyennes.
Les députés savent-ils ce que les 18 millions de Canadiens qui paieront des impôts l'an prochain retireront du plan fiscal libéral? Rien. Absolument rien.
Les libéraux disent aider un si grand nombre de personnes. En réalité, ce n'est qu'un leurre.
Il faut rendre à César ce qui appartient à César. C'est ce que faisaient les conservateurs auparavant. Ils lançaient de gros chiffres, puis affirmaient qu'ils venaient en aide à huit ou neuf millions de personnes. Ils se croyaient bons et se plaisaient à se vanter. Nous voulions savoir comment l'aide était répartie. L'aide était-elle semblable pour l'ensemble des huit ou neuf millions de personnes? Eh bien, non. L'aide augmentait selon que le revenu était plus élevé. Plus on gagnait d'argent, plus on retirait d'aide. Voilà comment le régime fiscal canadien fonctionne. Si les libéraux adoptent les réductions proposées dans le projet de loi , les personnes gagnant plus de 200 000 dollars retireraient près de 815 $. Ceux qui sont moins fortunés, qui ne gagnent pas un tel salaire, obtiendraient environ 50 $, ou, s'ils sont très malchanceux, n'obtiendraient rien du tout.
Il faut situer tout cela en contexte, comme l'ont affirmé aujourd'hui certains de mes collègues libéraux.
J'estime, tout comme d'autres, que l'économie est en grave difficulté à l'heure actuelle, en raison de politiques antérieures des gouvernements conservateurs et libéraux. Au cours des 10 dernières années, nous avons perdu un demi-million d'emplois à valeur ajoutée dans des usines, de bons emplois permettant de subvenir aux besoins d'une famille. Un demi-million d'emplois ont disparu au cours de cette période, et le gouvernement précédent ne semble pas s'en être inquiété, pas plus que les libéraux, alors qu'ils siégeaient dans l'opposition. Ils ont affirmé qu'il s'agissait d'une transition.
J'imagine qu'ils étaient fiers d'eux, les rédacteurs qui ont écrit le discours dans lequel le a dit, à Davos, qu'au lieu d'être reconnus pour nos ressources naturelles, nous voulions désormais être reconnus comme un peuple plein de ressources, comme si ces deux concepts ne pouvaient pas aller de pair. Comme si le rôle premier et le principe directeur d'un gouvernement à la tête d'un pays aussi riche que le Canada ne devaient pas être de puiser dans les ressources de tout un chacun pour tirer le maximum de ses ressources naturelles. On dirait que le premier ministre et ses rédacteurs de discours ont voulu opposer ces deux concepts économiques, comme si — ô malheur — c'était mal d'être reconnu pour ses ressources naturelles car on risque alors de se salir les mains. Nous serons plutôt reconnus pour la créativité et les ressources de notre population, tiens. Quelle belle opposition.
La région où je vis dépend des ressources naturelles. J'aurais même tendance à affirmer, comme on le voit en suivant les mouvements quotidiens de la bourse, que l'économie canadienne est encore plutôt dépendante des ressources naturelles. Espérons que le a repensé à son affaire. Il arrive parfois que ces formules-chocs, qui semblent bien jolies sur papier, choquent les gens une fois prononcées, car ils se demandent s'il n'est pas question d'eux. Ils se demandent si le premier ministre parle vraiment de leur emploi dans le secteur forestier ou encore dans celui des mines, du pétrole, du gaz ou de l'énergie verte. Je déploie toutes mes ressources pour faire valoir nos ressources naturelles, et je n'ai pas l'intention d'arrêter. Disons que le premier ministre ne nous a pas aidés, avec celle-là.
Parlons maintenant de choses positives. Il est important de garder espoir, de demeurer optimistes et d'entrevoir les fruits de notre dur labeur. Il a été judicieux de ramener le plafond du CELI de 10 000 $ à 5 500 $, car la mesure instaurée par les conservateurs s'est avérée en peu de temps très onéreuse pour le Trésor. Nous savons que les contribuables capables de verser la cotisation maximale de 5 500 $ annuellement ne font pas partie de la classe moyenne, et encore moins ceux qui se demandent que faire des 10 000 $ qui leur brûlent les doigts à la fin de l'année. Ces gens sont des biens nantis et ils ne représentent assurément pas les niveaux socioéconomiques inférieurs.
Par ailleurs, des travaux de recherche du ministère des Finances indiquent que le taux de départ à la retraite n'a pas augmenté depuis le lancement du CELI en 2009. Le CELI se voulait pourtant un autre outil d'épargne pour la retraite. Lorsqu'une nouvelle politique n'apporte pas les résultats escomptés, il vaut la peine d'y réfléchir, ce que l'actuel gouvernement a le mérite d'avoir fait. Il y a lieu de qualifier d'onéreux un outil qui a coûté au Trésor 13 milliards de dollars en seulement quinze ans. Si, par surcroît, cet outil n'aide pas les épargnants à prendre leur retraite, comme l'ont affirmé tant de députés conservateurs, c'est qu'il y a un problème.
Le gouvernement libéral remplace un gouvernement qui a ajouté 150 milliards de dollars à la dette nationale, a perdu un demi-million d'emplois dans le secteur manufacturier et a laissé derrière lui une économie très fragile et affaiblie. S'il veut aider la classe moyenne, il est très important qu'il puisse d'abord la définir. En effet, si j'allais chez un médecin et qu'il ne parvenait pas à diagnostiquer le problème dont je souffre, je me méfierais grandement de ses prescriptions. Nous avons entendu les députés libéraux, les uns après les autres, truffer leurs interventions du terme « classe moyenne » et l'utiliser le plus souvent possible. Pourtant, quand nous leur avons demandé sa signification de manière simple et directe, la meilleure réponse que nous avons obtenue jusqu'à présent est que ce n'est pas leur travail de définir ce qu'est la classe moyenne. Il s'agit là d'une réponse fascinante. Je suppose que leur travail, c'est seulement d'en parler.
Le fait que le gouvernement ne veut pas définir cette notion consterne bien des gens, et je vais vous dire pourquoi.
En examinant les détails de la proposition des libéraux, nous constatons qu'elle avantage, en très grande majorité, ceux qui en ont le moins besoin. Une vaste majorité de Canadiens, à savoir approximativement 18 millions de déclarants, n'obtiendront rien du gouvernement libéral cette année et ils ne pourront s'empêcher d'être déçus parce que les attentes sont élevées. L'équipe rouge a fait beaucoup de promesses et n'a pas cessé de répéter que de l'aide s'en venait. La population croyait que, après les nombreuses années sombres sous le gouvernement précédent, elle serait maintenant dirigée par un gouvernement qui comprend la classe moyenne et que, même si le chef de ce parti ne fait pas partie de la classe moyenne, il comprenait ce que c'était de payer des factures d'électricité et d'aller chercher ses enfants à l'école. Elle pensait que les libéraux allaient présenter des mesures qui aideraient vraiment les Canadiens ayant de la difficulté à joindre les deux bouts.
Si l'on examine les chiffres, on se rend compte que le plan libéral profitera 16 fois plus à ceux qui se situent à l'échelon supérieur qu'à ceux qui se situent au milieu, ce qui est infiniment plus que pour ceux qui se situent à l'échelon inférieur.
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Madame la Présidente, je tiens à remercier le député de . Il fait un travail remarquable à la Chambre depuis 2004 au nom de ses concitoyens. Je vais faire de mon mieux pour être à la hauteur d'une prestation aussi impressionnante.
C'est un honneur pour moi d'intervenir à la Chambre au nom de mes merveilleux concitoyens de Cowichan—Malahat—Langford et de participer au débat sur le projet de loi . Comme nous le savons tous, ce projet de loi vise à apporter divers changements à la Loi de l'impôt sur le revenu. Aujourd'hui, je vais me concentrer sur les modifications proposées aux tranches d'imposition et au plafond de cotisation du compte d'épargne libre d'impôt.
Les libéraux ont été élus en promettant d'alléger le fardeau fiscal de la « classe moyenne ». En fait, les mots utilisés sur le site Web de la campagne électorale des libéraux brossaient un tableau optimiste pour la classe moyenne canadienne. J'aimerais en lire un extrait: « Nous accorderons aux Canadiens de la classe moyenne une baisse d’impôts en rendant le régime fiscal plus équitable. Quand la classe moyenne canadienne a plus d’argent dans ses poches pour épargner, investir et faire croître l’économie, nous en profitons tous. »
Cela semble très optimiste.
Avant de passer au vif du sujet, les modifications fiscales, je tiens à parler du compte d'épargne libre d'impôt parce que le NPD peut s'entendre avec le Parti libéral à ce sujet.
Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont dit à maintes reprises que les CELI étaient un excellent moyen d'aider les aînés. D'après ce que m'ont dit les personnes âgées de ma circonscription, je sais pertinemment que la hausse du plafond de cotisation au CELI les aiderait très peu par rapport à bien des propositions du NPD. La réduction du plafond de cotisation instauré par les conservateurs constitue un pas dans la bonne direction parce que le plafond plus élevé avantage surtout les Canadiens les plus riches. L'augmentation du plafond de cotisation au CELI aurait coûté des milliards de dollars au Trésor au cours des prochaines décennies. En fait, on estime que les coûts combinés pour le fédéral et les provinces se seraient chiffrés à 132 milliards de dollars d'ici 2080. Où ces fonds auraient-ils été récupérés?
Nous savons que les conservateurs ont notamment répondu à cet argument que cela ne constituait pas un problème de laisser les petits-enfants de l'ancien premier ministre régler le problème. Les observations de Joe Oliver à ce sujet ont été rappelées dans la dernière allocution. Nous, néo-démocrates, préconisons plutôt la création d'un avenir prometteur où personne n'est laissé pour compte. Le problème tient à la manière dont beaucoup de gouvernements libéraux ont agi jusqu'ici. Ils ont appliqué quelques mesures infimes, mais, en réalité, ils n'ont rien fait pour régler les problèmes que connaissent les Canadiens de la classe moyenne et de la classe ouvrière. La conjoncture économique est très difficile. Il y a des mises à pied, et la valeur du dollar canadien diminue de semaine en semaine. La situation déjà précaire des personnes âgées s'aggrave, de même que leur insécurité alimentaire.
Je vais maintenant parler de la question que j'avais hâte d'aborder, à savoir la prétendue baisse d'impôt pour la classe moyenne.
Les libéraux ont choisi de se servir de leur premier projet de loi, le projet de loi , non pas pour s'occuper de notre économie en ruine, mais pour proposer un allégement fiscal qui, tel qu'il est présenté, ne profiterait d'aucune façon à 60 % des Canadiens. Dans ma circonscription, la personne qui touche 37 000 $ par année, soit le revenu annuel moyen, ne recevrait absolument rien. Nous savons que le prix des légumes a augmenté de 10 % depuis un an et nous avons vu dans un rapport de l'Université de Guelph que les prix des aliments allaient encore grimper plus vite que l'inflation. Le prix des aliments a une incidence disproportionnée sur les Canadiens les plus vulnérables et frappe la vraie classe moyenne du pays. Les aînés et les Autochtones de ma circonscription comptent parmi les plus durement touchés par cette hausse vertigineuse des prix. Quant aux gens qui ont la chance de se trouver dans la tranche d'imposition de la classe moyenne, le montant maximal que beaucoup d'entre eux obtiendraient, comme on l'a mentionné plus tôt, serait de 50 $ exactement, montant réduit à néant si on tient compte du coût de l'inflation. En fait, au rythme où les prix des aliments augmentent, ces 50 $ ne permettraient essentiellement d'acheter que cinq choux-fleurs à l'épicerie pendant l'année.
Il est important pour nous de souligner les contrastes en présence ici, aujourd'hui. Je veux montrer aux députés quelques chiffres de Statistique Canada: pour un travailleur de bureau moyen gagnant 39 000 $ par année, il n'y aurait aucune baisse d'impôt; pour les coiffeurs gagnant en moyenne 27 000 $, même chose. Même les travailleurs d'usine de transformation de poisson gagnant 26 000 $ par année n'obtiendront rien. Toutefois, je veux que tous les députés libéraux comprennent bien qu'ils s'octroient une baisse d'impôt de 679 $. Qui plus est, tous les secrétaires parlementaires s'octroient une baisse d'impôt de 679 $. Ils prennent cette mesure pour les avocats, les banquiers grassement payés et ainsi de suite. Toutefois, c'est une baisse d'impôt de zéro dollar dont vont bénéficier les Canadiens de la classe moyenne.
Une pause parlementaire est prévue la semaine prochaine. Nous pourrons alors retourner dans nos circonscriptions et rencontrer nos électeurs, et j'ai bien hâte. Toutefois, j'aimerais vraiment voir comment les députés libéraux expliqueront à ce qu'on appelle les gens ordinaires, les Canadiens de la classe moyenne, combien ils retireront au juste de cette baisse d'impôt et le fait qu'ils s'octroient à eux-mêmes 679 $ de réduction d'impôt, contre zéro dollar ou 50 $ pour le reste des gens dans la circonscription.
La baisse d'impôt pour la classe moyenne n'est que de la poudre aux yeux. Les libéraux ne sont jamais arrivés à définir avec précision ce qu'est la classe moyenne et ils n'ont jamais non plus répondu à la question. Le revenu médian, défini comme le point à mi-chemin entre le maximum et le minimum d'un échantillon de données, et probablement une bonne façon de définir la classe moyenne, est de 31 000 $. Toutefois, les gens qui gagnent ce montant ne recevront rien du tout.
Ce sont les familles dont le revenu oscille entre 166 000 $ et 200 000 $ qui profiteraient de l'allégement fiscal proposé pour la classe moyenne dans la mesure législative dont nous sommes saisis. Ces familles représentent la tranche de 90 % à 95 % la plus riche de la population canadienne. De deux choses l'une: soit les libéraux ne veulent pas aider la véritable classe moyenne, soit ils estiment que la classe moyenne est composée des gens dont le revenu se situe dans le 90e centile.
Le coût des mesures prises pour venir en aide à une part si infime des Canadiens les plus riches exercera d'énormes pressions sur les finances de l'État. En fait, on estime que, globalement, cet allégement fiscal coûtera 8,9 milliards de dollars au Trésor public au cours des six prochaines années. Cette mesure est une promesse électorale exagérée qui devait sembler progressiste, mais qui nuit à notre classe moyenne et à notre classe ouvrière.
Dans le passé, les gouvernements libéraux au pouvoir ont réussi à signaler à gauche avant de tourner à droite. Le NPD n'a pas l'intention de laisser le gouvernement actuel s'en tirer à si bon compte dans ce dossier.
Ce changement n'est pas la bonne façon de prendre de soin des membres les plus vulnérables de notre population, comme les personnes âgées, et encore moins de la véritable classe moyenne. Ce n'est pas le genre de changement que nos concitoyens les plus vulnérables attendaient.
Le NPD ne se contente pas de souligner les incohérences dans le plan des libéraux: il propose des solutions de rechange. Nous le ferons dans cette enceinte et pendant l'étude du projet de loi par le comité. Une opposition progressiste défend le principe de l'équité pour tous au lieu de préconiser une économie favorisant les plus riches. Nous croyons qu'il faut aider la véritable classe moyenne et non uniquement ces gens ayant un revenu élevé que les libéraux qualifient de classe moyenne.
Nous avons préparé une proposition qui corrige le plan des libéraux et qui le rendrait conforme à la promesse électorale qu'ils ont faite aux Canadiens. Nous croyons qu'en abaissant d'un point de pourcentage le taux de la tranche d'imposition inférieure, l'allégement fiscal serait bénéfique pour 83 % des contribuables. Cette solution serait avantageuse pour un nombre beaucoup plus grand de Canadiens, et la différence de coût serait minime.
Nous pourrions réduire davantage la perte de revenus pour l'État si les libéraux voulaient bien suivre le conseil du NPD et augmenter un tantinet le taux d'imposition des sociétés, auxquelles il faudrait demander de payer leur juste part plutôt que de se décharger des coûts sur les Canadiens.
Je termine mon discours en citant quelques experts qui ont étudié le projet de loi.
Selon la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke, les couples ayant un revenu combiné de 250 000 $ par année jouiraient d'un allégement fiscal d'environ 1 100 $, tandis que les couples ayant un revenu combiné de 75 000 $ par année ne verraient leur impôt diminuer en moyenne que d'un maximum de 4 $.
Enfin, Gordon Pape, qui n'est certainement pas un ami du NPD, a écrit ce qui suit dans le Globe and Mail:
Enfin, voyons le cas des personnes à faible revenu. Elles sont beaucoup plus nombreuses que celles qui sont incluses dans la catégorie de la classe moyenne [...] Les libéraux ne leur offrent aucun allégement fiscal, alors la seule baisse dont elles peuvent profiter est celle qui découle de l'indexation des tranches d'imposition.
Pape dit encore que ce sont ces personnes « qui auraient vraiment besoin d'un allégement fiscal, mais [elles] ont été oublié[es] au fil des hyperboles du discours électoral. C'est dommage. »
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Madame la Présidente, je veux d'abord décrire l'objet du projet de loi. J'ai écouté les députés de l'opposition parler de ce qui ne se trouve pas dans le projet de loi. Bon nombre des enjeux non abordés dans le projet de loi ne l'étaient pas parce que ce dernier porte sur quelque chose d'autre. Nous pouvons parler des services de garde, des pipelines, du besoin de médecins dans les collectivités éloignées, et nous nous pencherons sur ces sujets un jour. Cependant, le projet de loi à l'étude porte sur certaines questions bien précises. Il en est ainsi pour quelques raisons.
Premièrement, le projet de loi vise à modifier la Loi de l'impôt sur le revenu. Pour qu'il s'applique à l'année durant laquelle nous voulons instaurer la baisse d'impôt, nous avons dû revenir à la Chambre avant la nouvelle année afin de mettre en oeuvre ces mesures avant l'année civile. Il s'agit d'une simple formalité. L'une des raisons pour lesquelles il était si crucial de présenter ce projet de loi au Parlement et de le renvoyer au comité dans les plus brefs délais est qu'il faut le faire adopter pendant l'année civile à partir de laquelle les mesures sont censées s'appliquer.
Que propose-t-on? La proposition se concentre sur deux enjeux importants. Tout d'abord, elle prévoit une réduction d'impôt pour certaines tranches d'imposition, de façon à réduire l'impôt des gens qui gagnent, approximativement, entre 45 000 $ et 91 000 $. Ensuite, elle élimine une réduction d'impôt ultraciblée présentée l'an dernier par le gouvernement précédent, car au lieu de profiter à une vaste gamme de contribuables, cet allégement profite seulement à un petit groupe très précis dans un contexte très précis. En l'éliminant, nous obtiendrons quelques revenus qui pourront nous aider à équilibrer le budget et à offrir un allégement fiscal plus général à certains groupes qui, selon nous, en auraient besoin.
L'allégement fiscal prévu est très simple. Il s'agit d'alléger le fardeau des travailleurs de la classe moyenne, dont le revenu est tiraillé de toutes parts en cette période de fluctuations économiques. Cette mesure procurera-t-elle une aide financière à tous les Canadiens ou, plus spécifiquement, aux Canadiens à faible revenu? Non; d'autres mesures viendront offrir ce genre de soutien. Mais nous nous sommes engagés, pendant la campagne, à réduire l'impôt de la classe moyenne. Comme nous souhaitions présenter cette mesure cette année en prévision du budget de 2016, il fallait agir sans tarder.
Il s'agit néanmoins d'une mesure importante. Elle rendrait le régime fiscal un peu plus équitable. L'une des plaintes que nous avons entendues au sujet des couches successives d'allégements fiscaux présentées par le gouvernement précédent, qui visaient surtout les Canadiens les mieux nantis, c'est qu'il faut les modifier afin que la population puisse être convaincue que les impôts sont équitables. Nous avons commencé à changer le ton de la discussion au sujet des allégements fiscaux et avons ciblé les régions et les groupes de personnes qui estimaient que les mesures d'allégement fiscal du gouvernement précédent n'étaient pas équitables.
La dynamique du CELI est la plus évidente. Oui, un grand nombre de personnes participent au programme. Nous n'allons pas éliminer le programme. Nous ne l'élargirons pas, tout simplement. La grande majorité des personnes qui y participent, tout particulièrement les Canadiens à faible revenu, ne versent pas le maximum des cotisations à leur CELI. Les gens qui contribuent le maximum à leur CELI, une fois que toutes les factures de l'année ont été payées et après les impôts et les dépenses, ceux qui ont 10 000 $ de trop et qui peuvent investir cette somme dans un CELI, ce sont les plus riches.
Nous disons simplement qu'il faut aider ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts plutôt que ceux qui s'en tirent bien. Offrons-leur des services et soutenons leur collectivité. Mettons en place des allégements fiscaux visant les salariés de la classe moyenne.
Bien entendu, nous ne nous arrêterons pas là. Si notre proposition ne se limitait qu'à cela et à rien d'autre pour les trois prochaines années et demie et que nous nous contentions de gérer les finances et les programmes du gouvernement tels qu'ils sont organisés à l'heure actuelle, nous mériterions alors en grande partie les critiques exprimées jusqu'à maintenant durant le débat et dans la presse.
Cependant, nous nous sommes aussi engagés à mettre en oeuvre d'autres éléments de notre plateforme électorale. Par exemple, le ministre s'est déjà engagé à entreprendre un examen de l'admissibilité à l'assurance-emploi et du délai de traitement des demandes. Il a aussi été question de réévaluer le régime pour que les cotisants reçoivent le soutien dont ils ont besoin, ce qui est nécessaire en ces temps d'instabilité économique entraînant des hausses subites de chômage, comme c'est le cas en ce moment en Alberta dans le secteur des ressources naturelles.
Nous avons également parlé d'une réforme du RPC, notamment en ce qui concerne les aînés qui, en raison des aléas de la vie et de changements familiaux, se trouvent soudainement seuls à payer un loyer qu'ils partageaient auparavant avec un autre retraité.
À nos yeux, c'est une bonne idée d'entamer la réforme promise en commençant par cibler les aînés vivant seuls, qui sont aux prises avec certains problèmes particuliers. Il s'agit à notre avis d'un bon moyen d'atténuer la pauvreté dans un groupe bien défini de citoyens. Ces aînés ne seront peut-être pas touchés par la présente baisse d'impôt, mais ils bénéficieront des autres mesures qui seront dans le budget.
Pour tout dire, si on reprend l'exemple de la famille décrite tout à l'heure, celle avec enfants et dont le salaire total est d'environ 75 000 $, cette famille-là non plus ne sera pas touchée par les allégements à l'étude. Or, nous avons promis de doubler la prestation pour enfants, pas de l'éliminer. Au lieu de la rendre imposable, comme l'ancien gouvernement, nous allons la rendre non imposable. Nous nous y sommes engagés pendant la campagne électorale. Cette initiative profitera de manière ciblée à ce groupe bien précis de contribuables tout en donnant un coup de pouce aux Canadiens à faible revenu, surtout ceux qui ont des enfants. Il sera ainsi possible d'atténuer la pauvreté chez les enfants, qui constituent probablement le groupe le plus vulnérable de tous. Ce n'est qu'une des facettes que prendra la stratégie cible du gouvernement et dont les détails seront dévoilés dans le budget.
On peut également s'attendre à tout un train d'autres mesures qui, sans nécessairement redonner directement de l'argent aux familles, commencera à alléger le lourd fardeau que doivent supporter les Canadiens à faible revenu. Je pense entre autres au logement et au transport. Là d'où je viens, ces deux postes budgétaires représentent 71 % du budget d'une famille typique de travailleurs à faible revenu ou dont le revenu est comparable à ce qui a été décrit dans l'intervention précédente. Ces familles consacrent près de 71 % de leur revenu disponible au logement et au transport. Si nous ne faisons rien, si nous n'améliorons pas les transports en commun ou les mécanismes de soutien au logement de façon à répondre à l'ensemble des besoins en la matière, nous passerons à côté de la raison d'être même du soutien au revenu.
Si nous réussissons à réduire les coûts du logement et des transports, nous soutenons les Canadiens à faible revenu d'une manière globale, complète, directe et significative. Toutefois, nous retournons également les gens sur le marché du travail pour gagner le revenu dont ils ont besoin pour payer les factures. Réduire les impôts, ce n'est pas suffisant si nous ne fournissons pas également des emplois pour que les gens gagnent un revenu pour payer les impôts. Par conséquent, il faut examiner les choses dans une optique globale. C'est ce que nous avons fait dans notre programme.
Cela dit, nous ne pouvons commencer à bâtir des logements une semaine après notre arrivée au pouvoir. Il faut négocier et conclure des ententes avec les provinces et les fournisseurs de logement. Il faut relancer les programmes. Malheureusement, le gouvernement précédent avait mis tous ses oeufs dans le même panier. Cette fois-ci, je ne parle pas de l'industrie pétrolière, mais plutôt de l'industrie du logement.
L'accent mis sur le projet Chez Soi ou l'initiative Logement d'abord — qui accorde la priorité aux suppléments au loyer plutôt qu'à un programme de construction de logements — signifie que nous n'avons pas, au départ, un marché immobilier robuste permettant de loger efficacement les Canadiens à faible revenu. Il faut raviver ce programme et le faire redémarrer. Cela prend un peu plus de temps que la simple instauration d'une mesure fiscale. Par conséquent, ces dispositions seront révélées dans le cadre de notre programme relatif aux infrastructures.
Que les députés ne se méprennent pas, cependant. Si nous avons pris un engagement à l'égard de l'infrastructure, ce n'est pas simplement pour renforcer nos villes et villages et pour aider les provinces à redonner du travail aux Canadiens. C'est aussi pour reconstruire les fondements mêmes de notre pays afin d'aider les Canadiens à faible revenu qui ont besoin d'aide en matière de logement ou de transport en commun afin de pouvoir obtenir de la formation, du travail et des services et améliorer leur qualité de vie. Le soutien du revenu fait partie de la solution, tout comme l'appui direct consenti par des programmes d'aide aux Canadiens à faible revenu comme le RPC ou le régime d'assurance-emploi, programmes que nous comptons remanier. Les programmes d'emploi qui nous permettent de créer l'infrastructure nécessaire au renforcement de nos centres urbains font aussi partie de la solution. Nous proposons un ensemble complet de mesures qui permettront aux Canadiens de se remettre au travail et de subvenir à leurs besoins.
C'était notre programme électoral et c'est maintenant le programme du gouvernement. Ce n'est pas dans les 10 premières semaines du mandat d'un nouveau gouvernement que les résultats se feront sentir. Il faut du temps pour créer les partenariats nécessaires pour obtenir des résultats concrets, particulièrement dans les domaines du logement et du transport en commun. Il ne suffit pas de signer un chèque pour mener à bien un programme de stimulation du transport en commun. De tels programmes prennent du temps à mettre en place. Malheureusement, à bien des égards, nous avons du rattrapage à faire. C'est particulièrement évident dans le dossier de la réinstallation des réfugiés syriens.
La semaine dernière, j'ai entendu quelqu'un de l'autre côté demander pourquoi il n'y avait pas de logement pour tous les réfugiés. Si c'est ainsi, c'est parce que le précédent gouvernement n'avait aucun programme de logement.
Par conséquent, il est impossible de trouver un logement à 25 000 personnes du jour au lendemain. Il faut du temps pour financer et approuver les logements, et veiller à ce qu'ils soient construits au bon endroit pour être utiles. Nous progressons de manière constante à cet égard, mais il ne s'agit pas de la première étape. Il s'agit plutôt d'un élément d'un ensemble complet qui fera partie du budget.
Bien que les députés de la Chambre puissent être frustrés d'entendre les libéraux dire que la réponse à leurs questions se trouve dans le budget, qui sera présenté à la Chambre dans quelques semaines — et non pas des mois — dans le cadre d'une stratégie exhaustive en vue de régler les questions qui ne sont pas abordées directement dans le projet de loi à l'étude, c'est la réalité. Nous sommes au pouvoir depuis 10 ou 11 semaines seulement. Cela correspond à peu près à la durée de la campagne. Pensons-y. La campagne électorale a duré 78 jours et nous sommes au pouvoir depuis à peine 100 jours. Un peu de patience est de mise, alors que nous nous préparons à présenter notre premier budget.
Cependant, comme je l'ai dit, ce projet de loi doit être présenté au début de l'année civile pour que des changements nécessaires très précis soient apportés au code fiscal. Les changements contenus dans la mesure législative visent à appuyer les personnes à revenu moyen qui gagnent entre 45 000 et 91 000 $ par année environ afin de réduire leur taux d'imposition d'à peu près 7 %. Ce faisant, nous pourrons donner un certain répit à un segment crucial de la population qui est aux prises actuellement avec l'inflation, des logements plus chers et d'autres facteurs qui exercent des pressions sur le budget des ménages.
Ceux qui dénoncent le projet de loi à cause de ce qu'il ne contient pas font fausse route. Bon nombre des questions, des débats et des discours doivent porter davantage sur le budget que la discussion que nous avons ici aujourd'hui. Il faut le dire. Toutes les critiques que j'entends aujourd'hui au sujet du projet de loi ne portent même pas sur son contenu. Il est difficile de répondre aux questions et de dire que ce projet de loi devrait faire telle ou telle chose, alors qu'il vise clairement un objectif très précis.
Pour certains députés qui préconisent des allégements fiscaux beaucoup plus importants, les sommes accordées ne sont pas suffisantes. Pour d'autres députés de l'opposition, le soutien n'est pas suffisant. Nous devrons tous travailler très fort pour trouver l'équilibre dans une conjoncture économique difficile et instable. On ne peut pas régler les problèmes complexes que nous connaissons avec des solutions miracles universelles.
La liste complète des programmes que je viens de décrire s'en vient. Ces programmes figurent dans le programme électoral des libéraux, et les ministres en ont parlé en répondant aux questions de l'opposition. Voilà notre approche globale. Voilà l'approche holistique grâce à laquelle nous espérons non seulement faire croître la classe moyenne, mais aussi renforcer les assises économiques permettant au Canada de prospérer. Avec les investissements dont nous parlons, nous ne voulons pas seulement rétablir la prospérité de la classe moyenne, mais permettre également à nos partenaires municipaux et provinciaux de faire des investissements et de prendre les autres mesures nécessaires pour consolider et diversifier l'économie canadienne afin d'éviter d'autres périodes d'instabilité et de vulnérabilité comme celle qu'elle a connue l'an dernier.
Je le répète, les investissements dans le logement, l'environnement, les infrastructures sociales, les transports et le transport en commun font partie du programme général: renforcer la classe moyenne par la création d'emplois, soutenir sa capacité par des réductions d'impôt et réformer les programmes qui lui permettent de fournir un apport substantiel et précieux, sans pour autant omettre d'avoir l'oeil sur la pauvreté.
Je comprends les observations, les préoccupations et les questions que nous avons entendues au sujet de la pauvreté chez les peuples des Premières Nations, les Autochtones, les Métis et les Inuits, dans les réserves ou ailleurs, en particulier dans les milieux urbains, ce qui concerne la circonscription que je représente. Je comprends qu'on insiste sur le cas des aînés qui ont du mal à joindre les deux bouts parce que les pensions privées deviennent parfois fragiles et que les pensions publiques ne suivent pas le rythme de la hausse de certains coûts. Les changements démographiques qui s'amorcent feront grossir le nombre des personnes âgées en situation de vulnérabilité. Je suis conscient qu'il faut agir à cet égard.
La Chambre s'était notamment engagée à éliminer la pauvreté chez les enfants, mais elle ne l'a pas fait. Dans la circonscription que je représente, il y a plus d'enfants pauvres à une heure du centre-ville de Toronto que dans toute la région de l'Atlantique. Ce sont des problèmes graves qu'il faut régler. Ce projet de loi réussira-t-il à lui seul à les résoudre d'un coup? Bien sûr que non. Il serait insensé de le croire. Il faut s'y attaquer dans le cadre du processus budgétaire général et tout au long du mandat du gouvernement. Voilà cependant une première mesure que nous prenons pour procurer un allégement fiscal précis et ciblé à un groupe bien défini de la population.
Vous pouvez être certains qu'il y en aura d'autres à mesure que nous entreprendrons de rétablir la taille, la capacité et la vigueur de la classe moyenne dans notre pays.
En terminant, je veux parler de la place du logement dans cette stratégie, car elle est capitale. Le débat ne peut pas se limiter à une simple baisse d'impôt. Nous devons commencer à répondre à tous les besoins en matière de logement au pays. C'est un enjeu qui, à vrai dire, déterminera si nous arriverons à reconstituer la classe moyenne et à lui insuffler la vigueur dont elle a besoin.
Il n'est pas uniquement question de logements abordables, mais aussi de capacité de payer. Dans certains marchés immobiliers du pays, une correction soudaine des prix, une montée soudaine des mensualités hypothécaires ou une chute de la valeur nette plongeraient des ménages dans une pauvreté que nous n'avons pas vue au pays depuis des décennies. Nous devons nous occuper de tous les besoins en matière de logement au pays. Nous devons garantir qu'il y a moyen de passer de la rue à un refuge, d'un refuge à un logement abordable et d'un logement abordable à la propriété et, de là, à la classe moyenne.
À mon sens, les stratégies de logement dont il sera question à la Chambre sont essentiellement le débat le plus important que nous tiendrons en vue de réduire la pauvreté et de renforcer la classe moyenne. Si nous ne tenons pas ce débat, si nous nous contentons de mesurer le pourcentage des allégements fiscaux, l'ampleur du déficit et l'importance de la dette à venir, si nous nous concentrons seulement sur les chiffres et non pas sur les conditions de vie des Canadiens dans l'éventail des logements qui existent au pays, nous ne résoudrons jamais ces problèmes. Par conséquent, dans les semaines et les mois à venir, à mesure que nous renforcerons les capacités de la classe moyenne, nous devrons mettre l'accent sur la création des logements nécessaires pour tenir compte du désir d'accéder à la classe moyenne canadienne. C'est ce que nous devons faire, à défaut de quoi l'actuelle législature et le débat dans ce dossier auront été vains. Nous pouvons réduire les impôts tant que nous voulons, mais si la qualité de vie ne s'améliore pas et que les gens ou les collectivités sont incapables d'aller de l'avant, rien n'aura été accompli.
Le logement est au coeur de la question. Le logement n'est plus un simple transfert de richesse, il ne peut en être ainsi. Il faut aussi protéger les investissements de la classe moyenne. Il faut offrir aux Canadiens à faible revenu le moyen de prospérer et, aux Canadiens vulnérables, une protection et un hébergement adéquats.
Cependant, nous devons aussi voir le secteur de l'habitation comme un outil destiné à résoudre la plupart des autres problèmes du pays. C'est un outil dont nous avons besoin pour résoudre en partie la crise de l'énergie et la dynamique des changements climatiques. C'est un outil pour lutter contre la pauvreté des enfants. C'est un outil important pour nous assurer que les Autochtones du Canada — Premières Nations, Inuits et Métis — ont des perspectives de vie stables et stimulantes.
Le secteur de l'habitation est la solution et il fera l'objet de notre débat le plus complexe. C'est sur ce secteur que les enjeux actuellement définis auront le plus d'effet. Si nous pouvons réussir là où nous nous proposons d'agir — les allégements fiscaux, les modifications à l'assurance-emploi, les changements au RPC et les changements dans l'aide que nous apportons aux Canadiens vulnérables — et si nous pouvons consolider, protéger et améliorer la plateforme sur laquelle ils construiront leur existence, dans le cadre des mesures fédérales, nous réaliserons de grandes choses au cours de la présente législature.
Pour des raisons techniques et peut-être également symboliques, nous commençons par l'allégement fiscal prévu dans le projet de loi actuel, mais le programme en entier sera dévoilé dans le prochain budget. C'est ce dont nous débattrons au cours des trois ou quatre prochaines années. De nombreuses questions soulevées, qui sont des questions importantes, seront traitées dans les jours à venir. Cependant, ce projet de loi est le premier pas. J'espère qu'il recueillera l'appui des députés et je suis disposé à répondre à leurs questions.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de , et je veux profiter de l'occasion pour le féliciter de son élection à la Chambre.
Il s'agit de la première occasion qui m'est offerte de prendre la parole au cours de la 42e législature. Je souhaite donc d'abord remercier les habitants de ma belle circonscription, Haldimand—Norfolk, de m'avoir réélue pour un cinquième mandat et de m'avoir fait confiance, encore une fois, pour les représenter ici, à Ottawa.
Je remercie les bénévoles de ma collectivité qui ont travaillé si fort tous les jours durant cette période de 11 semaines. Sans eux, je sais que je ne serais pas ici aujourd'hui.
Je félicite aussi mes collègues des deux côtés de la Chambre de leur élection, et j'ai hâte de travailler avec eux au cours des prochaines années.
Je suis extrêmement fière de vivre dans la circonscription d'Haldimand—Norfolk, et je continuerai à travailler fort pour être une solide voix conservatrice à Ottawa, comme l'ont réclamé mes concitoyens. Je m'efforcerai de rendre notre circonscription un endroit encore plus agréable où vivre, travailler et élever une famille.
Haldimand—Norfolk est remplie de travailleurs acharnés qui connaissent la valeur d'un dollar. Le gouvernement conservateur a toujours cru que les Canadiens méritaient de garder leur argent et que ce sont eux qui savent ce qui est dans leur intérêt et dans celui de leur famille.
Le revenu net des Canadiens de tous les groupes de revenu augmente depuis 2006. Le fardeau fiscal fédéral est à son plus faible niveau en 50 ans grâce au précédent gouvernement conservateur et aux plus de 180 allégements fiscaux qu'il a consentis. Ces allégements donnaient aux Canadiens la flexibilité nécessaire pour faire les choix qui leur conviennent et pour les aider à jeter de bonnes bases afin de pouvoir stimuler l'économie et accroître leur qualité de vie et celle de leurs enfants.
Les Canadiens de tous les niveaux bénéficient de ces allégements fiscaux, ceux à revenu faible ou moyen profitant d'allégements proportionnellement plus importants. Plus de 1 million de Canadiens à faible revenu furent rayés du rôle d'imposition fédéral aux termes des politiques fiscales du gouvernement conservateur. Nous avons considérablement amélioré la vie des Canadiens tout en tenant la promesse que nous avions faite d'équilibrer le budget en faisant preuve de responsabilité financière.
Comme nous le savons tous, l'actuel gouvernement libéral a clairement indiqué dans sa plateforme qu'il comptait utiliser le surplus laissé par le gouvernement précédent et accumuler des déficits pendant plusieurs années. On nous avait initialement promis que le déficit ne dépasserait pas 10 milliards de dollars, mais ce plafond grimpera plutôt à 20 milliards de dollars, voire à 30 milliards de dollars.
Chaque semaine, nous constatons de nouvelles lacunes dans l'établissement des coûts de la plateforme libérale. Récemment, un rapport du directeur parlementaire du budget a contredit l'affirmation des libéraux relative à une hausse des impôts sans incidence pour les Canadiens.
Les Canadiens savent qu'il n'y a qu'un parti qui veillera toujours aux intérêts des travailleurs: le Parti conservateur, bien sûr.
Parmi les multiples mesures d'allégement fiscal mises en place par le gouvernement conservateur, la plus populaire est le compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI. Il s'agit du plus important instrument d'épargne offert aux Canadiens depuis le REER, lancé il y a plus de 50 ans.
Mis en place en 2009 par les conservateurs, le CELI est un outil d'épargne enregistré à la fois souple et polyvalent, grâce auquel les Canadiens âgés de plus de 18 ans peuvent gagner un revenu de placement libre d'impôt. Signalons qu'il s'agit d'un mode d'épargne volontaire.
Des millions de Canadiens ont profité du très populaire CELI. Il s'agit d'un excellent moyen d'épargner, qui permet d'éviter de payer des impôts sur l'argent mis de côté et d'accéder à celui-ci en cas de besoin.
Selon Revenu Canada, près de 11 millions de particuliers, soit environ un Canadien sur trois, avaient ouvert un CELI à la fin de 2013 et la valeur totale des actifs déposés dans ces CELI se chiffrait à près de 120 milliards de dollars.
Le CELI donne aux Canadiens la flexibilité d'économiser en prévision d'achats tels qu'une maison ou une auto, du démarrage d'une entreprise, ou de la retraite. De nombreux Canadiens ont atteint la limite initiale de 5 500 $ et beaucoup la dépasseraient s'ils le pouvaient. Le gouvernement conservateur a rendu cela possible lorsqu'il a porté à 10 000 $ la cotisation maximale pour 2015 et les années subséquentes.
Ses opposants prétendent que le CELI n'avantage que les riches. Or, c'est manifestement faux. À la fin de 2013, plus de 80 % des titulaires de CELI avaient un revenu annuel inférieur à 80 000 $ et environ la moitié avaient un revenu annuel inférieur à 42 000 $. Quelque 1,9 million de personnes, dont environ 46 % sont des aînés et plus de 70 % sont âgés de 55 ans et plus, ont cotisé le montant maximal à leur CELI. Environ 60 % des personnes qui ont cotisé le montant maximal à leur CELI avaient un revenu inférieur à 60 000 $.
De nombreuses personnes âgées de ma belle circonscription, Haldimand—Norfolk, m'ont fait part de leurs préoccupations concernant les modifications proposées par le nouveau gouvernement libéral. Certains retraités ayant un revenu fixe ont du mal à économiser pour leur avenir, et le CELI, avec sa limite augmentée, était un moyen de faciliter cela.
Le fait est que les Canadiens vivent plus longtemps que jamais, ce qui est une bonne nouvelle. Depuis 2006, les aînés bénéficient d'importantes mesures leur permettant d'économiser, comme le fractionnement du revenu de pension et le compte d'épargne libre d'impôt. À la fin de 2013, près de 2,7 millions d'aînés possédaient un CELI.
Le gouvernement précédent comprenait que la société canadienne s'épanouit lorsque le taux d'imposition est faible. C'est dommage que le gouvernement libéral s'oppose à l'augmentation du plafond des comptes d'épargne libre d'impôt. Il n'est pas conscient des avantages que les CELI offrent aux Canadiens d'un océan à l'autre. Contrairement aux conservateurs, qui avaient adopté une démarche financière prudente, les libéraux croient fondamentalement à une augmentation irresponsable des impôts, aux dépenses extravagantes et à ce qui semble être une aspiration au déficit structurel.
Par l'entremise du projet de loi , le gouvernement réduirait de façon significative le montant maximal que les Canadiens peuvent investir dans leur CELI, même si toutes les données montrent que les personnes à moyen et à faible revenu sont les plus susceptibles d'y cotiser. Pendant ce temps, les nouvelles modifications fiscales que tente d'apporter le gouvernement n'entraîneraient aucun allégement fiscal pour les personnes qui gagnent moins de 45 000 $ par année. Au contraire, de nombreuses personnes à faible revenu, qui cotisent à un CELI, verraient leur situation empirer avec ce nouveau plan proposé par le gouvernement libéral.
L'ancien gouvernement conservateur a rempli son engagement de doubler le plafond de cotisation du CELI pour le faire passer à 10 000 $, ce qui a été utile à tous les Canadiens, jeunes et vieux. Le gouvernement libéral devrait encourager les Canadiens à économiser de façon responsable, et ce, en dépit de sa manière irresponsable de gérer les finances du pays.
Les libéraux ont promis aux Canadiens que leur plan n'aurait aucune incidence sur les recettes. Depuis, la ministre du Revenu national a admis que ce ne serait pas le cas; en fait, le plan libéral créera un manque à gagner de 1 milliard de dollars. Selon un rapport du directeur parlementaire du budget, le coût serait plutôt de l'ordre de 1,7 milliard de dollars. Cette promesse rompue prouve que les calculs des libéraux sont grossièrement erronés.
Les Canadiens savent que le plan fiscal libéral finira par leur coûter cher. Par conséquent, ils méritent de savoir d'où proviendra l'argent. J'espère que le gouvernement libéral se rendra compte des répercussions de ces changements sur la population et qu'il modifiera son orientation afin que tous les Canadiens puissent bénéficier au maximum du CELI.
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Madame la Présidente, je vous remercie de me donner l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi . Les modifications proposées à la loi sont les suivantes: premièrement, une réduction du montant que les Canadiens qui gagnent durement leur vie peuvent placer dans un compte d'épargne libre d'impôt et, deuxièmement, un allégement fiscal présenté à la population comme devant aider la classe moyenne.
En guise d'introduction à mes observations sur ces changements, je tiens à signaler qu'avant d'être élu comme député de Barrie—Springwater—Oro-Medonte, je travaillais dans le domaine des finances. Qu'il s'agisse de particuliers, de commerces ou de petites entreprises, je me suis occupé de planification financière et de portefeuilles d'investissements, sauf en ce qui concerne les valeurs mobilières, et j'ai examiné des états financiers afin de comprendre la solvabilité de particuliers et d'entreprises.
Aujourd'hui, mes observations portent sur quatre conséquences évidentes de l'idéologie libérale qui consiste à imposer et à dépenser. Premièrement, la diminution du plafond de cotisation du CELI nuit aux personnes âgées et aux jeunes plus qu'à quiconque. Deuxièmement, elle dissuade les Canadiens d'épargner pour l'avenir. Troisièmement, l'allégement fiscal des libéraux censé être pour la classe moyenne profite surtout aux 10 % des contribuables canadiens ayant les revenus les plus élevés, tout en n'offrant absolument rien à ceux dont le revenu annuel est égal ou inférieur à 45 000 $. Quatrièmement, cette mesure qui, selon le premier ministre, le ministre des Finances et le gouvernement libéral, n'aura aucune incidence sur les recettes créera un déficit de 8,9 milliards de dollars au cours des six prochaines années.
Le compte d'épargne libre d'impôt est l'un des outils d'épargne les plus innovateurs jamais offerts aux Canadiens, et particulièrement aux personnes âgées. Je comprends que le gouvernement considère ces changements d'un point de vue théorique, mais mon objectif est d'expliquer correctement quelles sont les conséquences concrètes de ces changements. À mon avis, le gouvernement libéral réduit les avantages dont profitent les personnes âgées et tous les Canadiens, avantages qui avaient été présentés et modifiés par le gouvernement conservateur.
Par exemple, quand une personne âgée devient veuve, le code fiscal canadien exige qu'elle transfère toutes ses économies d'un régime enregistré d'épargne retraite, ou REER, à un fonds enregistré de revenu de retraite, ou FERR. À la suite de cette transition, la personne âgée est tenue de commencer à retirer un montant minimal, qui est imposable. Une retenue d'impôt pouvant aller jusqu'à 30 % est prélevée des montants qui dépassent la limite de retrait. Puisque les régimes d'épargne retraite et les fonds de revenu de retraite ne sont pas vraiment des liquidités, quelqu'un pourrait vouloir transférer ses économies dans un mécanisme lui permettant d'avoir plus de liquidités, à savoir le compte d'épargne libre d'impôt. L'ennui, c'est que cette personne paie déjà jusqu'à 30 % d'impôt. Disposer d'un mécanisme lui permettant de faire fructifier ses économies à l'abri de l'impôt est une solution idéale dans la plupart des cas.
Toutefois, le gouvernement a réduit le montant maximal pouvant être versé dans un compte d'épargne libre d'impôt, ce qui peut avoir deux conséquences pour les personnes âgées. Premièrement, la personne risque de ne pas être capable de retirer une aussi grande partie de ses économies de son fonds enregistré de revenu de retraite au cours d'une année. Deuxièmement, la personne paiera de l'impôt sur une somme plus élevée et devra payer encore de l'impôt sur les gains réalisés au cours de ses vieux jours. Je suis contre l'idée de priver les personnes âgées de leur argent chèrement gagné, comme elles risquent de devoir le faire pour s'assurer un mode de vie autonome et sain ou pour vivre le reste de leurs jours à leur façon. Je suis contre l'idée de hausser le fardeau fiscal des personnes âgées dans notre société, quelles que soient les circonstances.
De la même manière, je suis contre les hausses du fardeau fiscal des jeunes qui essaient de tirer le maximum de l'investissement le plus important qu'ils feront dans leur vie, soit leur première maison. Voici ce que dit le réseau anglais de Radio-Canada à ce sujet:
Avec le CELI, les jeunes et les acheteurs de maison ont une autre option [...]
À l'inverse, les retraits du CELI peuvent y être versés de nouveau à tout moment, après l'année du retrait. « Et contrairement au régime d'accession à la propriété, ne pas verser de nouveau un montant retiré d'un CELI n'entraîne jamais l'imposition de ce montant » [...]
Le gouvernement libéral fait en sorte qu'il est plus difficile pour les jeunes d'épargner pour l'achat d'une première maison. Les jeunes de la région du Grand Toronto, de Vancouver et d'autres marchés actifs du pays doivent maintenant épargner jusqu'à 10 % du prix pour le versement initial. Parallèlement, le gouvernement libéral retire l'un des outils les plus efficaces pour épargner ces 10 %. La mesure du gouvernement force les jeunes à payer de l'impôt sur la croissance de leurs économies ou à utiliser le régime d'accession à la propriété et à rembourser les fonds au cours des 10 années suivantes. Dans ces circonstances, le remboursement peut être difficile, car l'accession à la propriété constitue un énorme changement, et les nouveaux propriétaires trouvent souvent cette période difficile. Le gouvernement libéral fera donc en sorte qu'il sera plus difficile pour les jeunes d'épargner pour acheter leur première maison.
Alors que le ministre libéral des Finances parle de la diminution de l'endettement des ménages et de l'augmentation des paiements initiaux pour les maisons évaluées à plus de 500 000 $, les politiques de son gouvernement dissuadent les Canadiens d'épargner en vue de l'achat d'une maison. Pourquoi le gouvernement libéral dit-il une chose et en fait-il une autre? Il croit que ces hausses d'impôt pour les aînés et les jeunes qui tentent d'épargner pour l'achat d'une première maison sont nécessaires. Elles sont nécessaires pour qu'il puisse payer sa prétendue baisse d'impôt pour la classe moyenne.
Après la présentation de cette supposée baisse d'impôt pour la classe moyenne, des économistes ont dit que, en réalité, cette mesure aiderait ceux qui gagnent 190 000 $ par année, c'est-à-dire ceux qui gagnent plus que les autres. Autrement dit, personne ne recevrait plus d'aide que les 10 % de Canadiens ayant les revenus les plus élevés. Comment le gouvernement libéral, le premier ministre libéral, le ministre des Finances libéral et les députés libéraux peuvent-ils proposer de réduire les impôts de ceux qui gagnent 190 000 $ par année aux dépens des aînés à la retraite, des jeunes qui débutent dans la vie et des familles comme celle dans laquelle j'ai grandi? Comme bien des familles canadiennes, nous nous sommes battus pendant des années pour pouvoir accéder à la propriété, avec les avantages que cela comporte.
J'aimerais que nous puissions en rester là, et que cesse le comportement « absurde » du gouvernement, pour reprendre les propos du député de Papineau, mais ce n'est pas le cas. Non seulement le gouvernement a haussé les impôts des aînés et des jeunes, réduit les mesures qui encouragent l'épargne, et accordé des réductions d'impôt aux 10 % de personnes ayant les revenus les plus élevés dans la société, mais il l'a fait en plongeant le gouvernement dans un déficit.
Il a été dit la semaine dernière que le gouvernement conservateur avait laissé un excédent budgétaire de 400 millions de dollars en novembre. En décembre, le ministre des Finances a annoncé que les libéraux accumuleraient un déficit de 3,5 milliards de dollars cette année. Cela signifie que le gouvernement compte dépenser, de novembre à mars, 4,1 milliards de dollars de plus qu'il n'en percevra. On peut se demander comment cela est possible. C'est parce que l'allégement fiscal qui devait n'avoir aucune incidence sur les recettes aura une incidence sur les recettes. Pour l'exercice 2016, il y aura un manque à gagner de l'ordre de 1,7 milliard de dollars, selon le directeur parlementaire du budget. En outre, le manque à gagner total au cours des six prochaines années sera de 8,9 milliards de dollars.
Les Canadiens ont élu un gouvernement libéral parce qu'ils croyaient que la classe moyenne en profiterait, que les jeunes se verraient offrir de plus grandes possibilités et que les aînés pourraient vivre leurs dernières années d'une façon différente. Compte tenu des promesses qu'il a faites, le gouvernement a démontré qu'il était disposé à dire à peu près n'importe quoi à n'importe qui pour remporter les élections. Les Canadiens exigeront des comptes des libéraux pour les mesures qu'ils prendront, pour les mesures qu'ils omettront de prendre et pour l'ordre dans lequel ils prendront les mesures.
Les priorités du gouvernement sont claires, vu les mesures qu'il a prises en premier. À l'heure actuelle, il n'a pas accordé la priorité aux aînés, aux jeunes, aux Canadiens à faible et à moyen revenu et aux enfants, puisqu'il accumulera un déficit de plus en plus grand chaque année. Le gouvernement a donné la priorité aux baisses d'impôt pour les 10 % de Canadiens ayant les revenus les plus élevés. C'est en fonction de cela qu'il sera jugé. C'est pour cela qu'il sera reconnu. Voilà pourquoi, en tant que conservateur, je ne peux pas appuyer le projet de loi .