propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, lorsqu'on parcourt les rues de Londres, les quartiers de Paris ou les piazzas de Rome, on ne peut que s'émerveiller. L'architecture des lieux nous fait prendre conscience des grands artistes et philosophes qui y ont habité, des révolutions qui s'y sont déroulées et qui ont changé le monde, de l'évolution et de l'avancée des civilisations et des cultures liées à ces bâtiments.
Le patrimoine architectural de ces grandes villes offre une beauté intrinsèque, mais il raconte également l'histoire des gens, des peuples et des lieux et de notre identité. Nous vivons dans le présent, mais le patrimoine architectural nous rappelle les nombreux détours qui ont mené la civilisation humaine à sa forme actuelle.
Le patrimoine architectural a donc son importance. Il nous informe sur notre identité et nous permet de comprendre comment nous l'avons forgée. Il n'est donc pas étonnant que les endroits marquants de la planète soient définis par leur patrimoine architectural et que les touristes s'y rendent pour le contempler. Le patrimoine architectural est une source d'information et d'inspiration.
Il en va de même au Canada. Nous débattons actuellement de ce projet de loi qui vise à protéger le patrimoine bâti du Canada dans l'édifice le plus emblématique du pays. Nous sommes parmi les mieux placés pour comprendre le sentiment très spécial qui habite ceux qui ont l'immense honneur de siéger à la Chambre des communes.
Le patrimoine architectural qui nous entoure nous rappelle notre passé, les Pères de la Confédération, les Inuits et les peuples autochtones qui ont été les premiers à s'établir ici, les trappeurs, les chemins de fer, les industries, les agriculteurs et les travailleurs qui ont bâti l'économie. Ils sont tous littéralement sculptés dans les murs de l'édifice. La pierre et le bois témoignent aussi de l'histoire de nos terres et de nos forêts. Nous sommes entourés d'exemples concrets de l'importance de la préservation de notre patrimoine bâti.
Le projet de loi vise à préserver et à protéger les bâtiments historiques importants de notre pays en encourageant leur restauration. Il le ferait grâce à deux simples mesures. La première est un crédit d'impôt de 20 % visant les dépenses engagées pour la réhabilitation de bâtiments historiques. La deuxième est une déduction pour amortissement accéléré sur trois ans pour le reste des frais de réhabilitation.
Les raisons justifiant la présentation de ce projet de loi sont simples. Il est tout à fait dans l'intérêt public d'encourager la préservation et la restauration de bâtiments ayant une grande valeur historique. Cependant, les coûts que doivent engager les propriétaires sont beaucoup plus élevés que ceux liés à l'autre solution, c'est-à-dire celle qui consiste à démolir le bâtiment ancien et à en construire un neuf. Lorsqu'on demande à des propriétaires privés de préserver des bâtiments historiques au moyen d'une désignation patrimoniale, on leur demande de produire un avantage important pour la collectivité. Toutefois, on demande aussi à ces citoyens de supporter entièrement les coûts élevés de ces projets, alors que ceux-ci profitent à l'ensemble de la population. Grâce au crédit d'impôt et à l'amortissement accéléré prévus dans le projet de loi, on propose une mesure modeste qui vise à compenser certains des coûts engagés par des particuliers pour restaurer des bâtiments importants dans leur collectivité.
Trop souvent, le fardeau financier pousse les propriétaires à démolir les bâtiments. C'est ce qui s'est produit le mois dernier, alors qu'est tombé sous le pic des démolisseurs le bâtiment de style Beaux-Arts de la Banque de Montréal, vieux de 110 ans, qui se trouvait à l'intersection des rues Yonge et Roselawn à Toronto. Malgré les plans qui prévoyaient la restauration du bâtiment patrimonial et son intégration au nouvel édifice, les propriétaires ont finalement décidé de le démolir, ce qui a provoqué beaucoup de mécontentement dans le quartier.
Le projet de loi aiderait à changer ces calculs et inciterait les propriétaires à faire ce qui est juste, non seulement dans leur intérêt, mais aussi dans celui de la collectivité.
Il ne s'agit pas d'une initiative partisane. Le projet de loi transcende les lignes de parti. Je remercie les députés libéraux de et de de leur aide à l'égard de cette proposition.
Le projet de loi repose sur une initiative qui était en cours d'élaboration tant sous le gouvernement conservateur que libéral. Il s'appuie sur le travail, comme le registre national des lieux patrimoniaux, effectué par Parcs Canada en prévision d'une telle proposition de crédit d'impôt.
J'exhorte tous les députés à examiner le projet de loi dans un esprit non partisan et dans un effort sincère de contribuer à l'amélioration de la qualité de vie dans les villes.
Il est primordial de signaler que la portée du crédit d'impôt est encadrée. Tous les vieux immeubles du Canada n'y seront pas admissibles. Seulement les immeubles inscrits au registre national des lieux patrimoniaux y seront admissibles, ce qui correspond en général aux immeubles les plus importants parmi ceux qui ont été désignés bâtiments patrimoniaux en vertu des lois provinciales et territoriales.
Le projet de loi donnera aussi au ministre le pouvoir d'étendre le crédit à toutes les propriétés patrimoniales d'une province ou d'un territoire, mais il s'agit d'une décision qui reviendra au ministre. Cette protection permet d'assurer que le coût du crédit pour le Trésor public demeure gérable, en plus d'empêcher tout abus visant à tirer un avantage indu du nouveau crédit d'impôt.
Le projet de loi procurerait aussi une autre façon de contrôler les risques financiers pour les contribuables. Seuls les coûts directement liés à la restauration des caractéristiques patrimoniales seraient admissibles. Un architecte autorisé devra certifier que ces coûts et les travaux sont conformes aux « Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada », un document rédigé par Parcs Canada en prévision d'une initiative comme le présent projet de loi. La façon d'appliquer le crédit permettra également d'éliminer le besoin de créer une nouvelle structure administrative pour gérer le programme, ce qui réduira d'autant les coûts pour le Trésor public.
En fait, l'incidence annuelle sur les finances fédérales de ce programme visant les propriétés historiques du pays ne représentera qu'une fraction infime des quelque 3 milliards de dollars que coûteront les travaux de restauration des édifices du Parlement.
Ce projet de loi bénéficie d'un solide appui. La Fiducie nationale du Canada, un organisme à but non lucratif qui se consacre à la sauvegarde des lieux historiques du Canada, est fortement en faveur de ce projet de loi:
Entre 1970 et 2000, le Canada a perdu plus de 20 % de ses édifices historiques, et la tendance se poursuit encore aujourd'hui. [Le projet de loi C-323] transformerait les paramètres économiques du renouvellement des lieux historiques. Il aurait notamment pour effet de permettre la création d’emplois spécialisés et de réduire l'impact environnemental et la production de déchets par rapport à la construction de bâtiments neufs.
L'Institut royal d'architecture du Canada appuie également ce projet de loi et il souligne ceci:
La preuve n'est plus à faire que les politiques favorisant la préservation et la réutilisation de propriétés historiques entraînent d’énormes retombées par le maintien et la création d’emplois, le tourisme et l’augmentation de la valeur des propriétés.
L'organisme Heritage Winnipeg souligne que le projet de loi ressemble au crédit d'impôt américain pour la restauration du patrimoine. Selon cet organisme, il s'agit d'une grande réussite qui existe depuis 40 ans, et le projet de loi « offre une chance unique ».
Le cybermagazine Mosaïque montréalaise, partenaire d'organismes communautaires à but non lucratif, invite les députés à appuyer le projet de loi en raison des retombées économiques, environnementales et historiques qu'il aurait.
L'organisme Heritage BC déclare que c'est ce qu'attendaient les groupes de préservation du patrimoine depuis longtemps. Il dit:
Cette mesure législative cadre avec nos objectifs de préservation du patrimoine culturel. Elle protégerait ce patrimoine en incitant les propriétaires à remettre en état les édifices patrimoniaux plutôt que de les remplacer.
Ici même, l'organisme Heritage Ottawa appuie sans réserve le projet de loi .
Partout au Canada, les conseils municipaux, c'est-à-dire les gens qui sont directement touchés par ces questions, cherchent à trouver le juste équilibre entre les droits relatifs à la propriété privée et la protection des bâtiments patrimoniaux pour le bien commun. Ils doivent prendre des décisions très difficiles. Or, les conseils municipaux adoptent tous, les uns après les autres, des résolutions en faveur du projet de loi.
Lorsque nous pensons aux endroits que nous aimons visiter dans le monde, nous nous rendons compte que le patrimoine bâti occupe une place de premier plan: le quartier français de la Nouvelle-Orléans, la Grande Muraille de Chine, le Taj Mahal en Inde ou les châteaux de Prague. Au Canada, c'est la même chose. Nous avons la Grande Allée à Québec, l'avenue Stephen à Calgary, Peake's Wharf à Charlottetown, le quartier de la Distillerie à Toronto. Ces endroits magnifiques, empreints d'histoire, nous attirent et ce sont leurs constructions historiques qui les définissent. Lorsque les gens veulent visiter, apprendre, magasiner, manger, c'est à ces endroits qu'ils pensent.
Voilà qui démontre que nous accordons une grande importance aux bâtiments historiques et à l'environnement qu'ils créent, et que nous les apprécions. Nous voulons y passer du temps, et bien sûr, le projet de loi a le potentiel de contribuer à la restauration de nos bâtiments historiques — et pas seulement ceux des grandes villes. Il peut permettre de sauver et de restaurer des éléments importants du patrimoine bâti dans toutes les régions du Canada, dans les villages et les petites villes, et parfois même dans les régions sauvages. Notre histoire peut prendre vie n'importe où.
Au Canada, cependant, nous sommes victimes de deux arguments qui vont de pair et qui amènent les gens à sous-estimer notre histoire et notre patrimoine bâti. Premièrement, les élèves ont l'habitude de se plaindre et de dire que l'histoire du Canada est ennuyante. En fait, rien ne saurait être plus faux. Le Canada est certainement un pays beaucoup moins peuplé que l'Ancien Monde, et nous ne savons pas promouvoir notre histoire ostensiblement, à la manière de nos voisins des États-Unis, mais les récits de l'histoire du Canada sont plus intrigants que la plupart des récits historiques du fait qu'on y trouve entrelacés des épisodes de l'histoire de l'Europe et des États-Unis qui ont jalonné la construction de notre pays, un pays unique et merveilleux qui s'approche plus que tout autre de la perfection, selon moi.
Les gens qui ont appris à connaître et à aimer l'histoire du Canada ont exploré son passé à travers les bâtiments patrimoniaux, qui sont autant de fenêtres sur l'ancien temps.
Songeons un peu à ces bâtiments: la tour Cabot, au sommet de la colline Signal Hill, qui surplombe l'océan Atlantique et où d'innombrables explorateurs sont passés au moment où ils ouvraient les portes du continent américain, ou encore Province House, à Charlottetown, sur l'Île-du-Prince-Édouard, un bâtiment qui est le berceau de la Confédération. Pensons à la Citadelle de Québec et aux fortifications du Vieux-Québec, témoins de la bataille des plaines d'Abraham, qui a changé le destin de l'Amérique du Nord. N'oublions pas, bien entendu, le quai 21, à Halifax, où ont débarqué beaucoup de gens venus bâtir le Canada. Le Vieux-Port de Montréal nous rappelle l'essor de l'économie canadienne. Il y a aussi le fort George, à Niagara-on-the-Lake, où se sont déroulées des batailles de la guerre de 1812, qui a scellé le sort des Canadiens en tant que peuple distinct de leurs voisins du Sud, en Amérique du Nord.
On peut aller à la gare de Winnipeg, de même qu'à d'autres gares au pays, pour comprendre le rôle extraordinaire que le chemin de fer a joué dans l'unification et l'édification du pays de même que dans l'essor des économies rurale et urbaine. Lorsqu'on va à l'hôtel Palliser, à Calgary, on voit le dynamisme de la ville et la promesse d'avenir qu'elle recelait. Bien sûr, il y a aussi l'hôtel Vancouver et tant d'autres immeubles à Vancouver, témoins de l'autre facette remarquable de l'histoire du Canada.
Les édifices sont vraiment au coeur de l'histoire. En effet, ils nous racontent qui nous sommes et d'où nous venons, et c'est ce qui inspire les amateurs d'histoire.
L'autre argument, c'est que le pays est jeune, qu'il n'existe pas depuis assez longtemps pour avoir des édifices patrimoniaux dignes d'être préservés. Que dire de la liste que je viens d'en faire? C'est donc assurément faux. Quatre siècles d'histoire nous donnent 400 ans de patrimoine bâti, et pas une seule parcelle n'a été rasée par des bombardements lors d'une guerre mondiale, comme cela s'est produit ailleurs.
Le Canada recèle une foule de trésors patrimoniaux, mais nous en perdons constamment. Par exemple, Toronto a essuyé d'autres pertes récemment, y compris la démolition de la façade emblématique de l'ancien magasin Stollerys, à l'intersection des rues Yonge et Bloor. D'ailleurs, ce magasin de vêtements pour hommes a déjà appartenu à un ancien député de la circonscription de Spadina. Le magnifique hôtel Empress, à l'intersection des rues Yonge et Gould, fait également partie des pertes récentes.
Dans son livre intitulé Toronto, No Mean City, paru en 1964, le grand architecte et auteur Eric Arthur a déploré que, « [d]ans la marche vers le progrès, nous avons, de façon impitoyable, détruit presque tout notre patrimoine architectural [...] » Ses livres documentent de magnifiques trésors architecturaux tombés sous le pic des démolisseurs. On ne peut que rêver au cachet que revêtirait la ville si certains de ces joyaux avaient survécu. Comme M. Arthur l'a dit: « Il n'y a sûrement aucune autre ville du monde qui en fait si peu pour mettre en valeur un patrimoine historique de trois cents ans. »
Tandis que les générations qui nous ont précédés ont laissé disparaître de grands pans de notre histoire, nous avons, avec ce projet de loi, l'occasion d'offrir aux générations futures la chance de voir, de savoir et de comprendre d'où ils viennent ainsi que de découvrir les origines de leur collectivité telles qu'elles se reflètent dans un patrimoine architectural préservé et restauré.
À l'occasion du 150e anniversaire de la Confédération, le projet de loi nous donne l'occasion de faire de l'histoire canadienne — et plus précisément du patrimoine bâti du Canada — un héritage durable dont les Canadiens bénéficieront pendant de nombreuses années. Il n'y a pas de meilleure une année pour adopter ce projet de loi — certains diraient peut-être qu'il était temps —, car il conservera nos trésors pour les générations futures. Le 150e anniversaire de la Confédération est l'occasion par excellence de porter notre regard sur le passé pour faire le lien avec l'avenir pour les générations à venir et pour voir comment on pourrait traduire tout ce que représente le Canada en quelque chose de pertinent et d'éternel. Préserver notre patrimoine bâti contribuera beaucoup à cette vision.
J'ai beaucoup d'autres projets de loi d'initiative parlementaire en réserve, mais j'ai choisi d'aller de l'avant avec celui-ci. J'en ai deux autres qui traitent spécifiquement du patrimoine bâti du Canada, plus précisément d'autres édifices historiques que nous risquons de perdre, comme le lieu de naissance de John Diefenbaker à Neustadt, en Ontario. Je crois qu'il y aurait tout lieu de l'acheter et d'en faire un musée au profit de tous les Canadiens. Au fait, le gouvernement précédent, sous le premier ministre Harper, a pris un engagement en ce sens, mais malheureusement, on dirait que ce projet n'aura pas de suites. Cet édifice risque donc de disparaître à tout jamais.
Selon moi, on devrait aussi convertir en musée la résidence d'été de John A. Macdonald à Rivière-du-Loup, lieu de plusieurs réunions du Cabinet. Ces jours-ci, il est souvent question de la « Maison-Blanche d'hiver » à Mar-a-Lago. La maison à Rivière-du-Loup était le « 24, rue Sussex d'été » bien avant qu'existe la résidence du 24, rue Sussex. Le gouvernement y a mené ses activités pendant quelques étés.
Heureusement, l'endroit a été conservé grâce aux soins d'un groupe de citoyens appelé L'Héritage canadien du Québec, qui en a fait un gîte touristique. Son existence demeure toutefois précaire. Ce genre d'endroit mérite non seulement un crédit d'impôt comme celui proposé, mais aussi un appui plus grand.
J'ai choisi d'aller de l'avant avec le projet de loi parce qu'il pourrait profiter à des propriétés historiques de partout au Canada. Je presse tous les députés d'appuyer le projet de loi afin de préserver le patrimoine bâti pour les générations futures et nous aider à mieux nous connaître, nous et notre histoire.
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Monsieur le Président, je veux remercier mon collègue de sa présentation.
Je suis très heureuse de parler du projet de loi . Le projet de loi devant nous aujourd'hui, parrainé par le député de , vise à modifier la Loi de l'impôt sur le revenu « afin d’établir un crédit d’impôt visant les dépenses engagées pour la réhabilitation d’une propriété historique. »
Les modifications fiscales devraient idéalement être entreprises dans le cadre du processus budgétaire. Cela permet au gouvernement d'examiner pleinement les options, d'établir un équilibre entre les priorités et d'entreprendre de nouveaux engagements fiscaux uniquement dans la mesure où ils sont abordables, de manière responsable.
Le projet de loi soulève un certain nombre de considérations qui devraient être entièrement et mûrement réfléchies. Évidemment, le coût est un élément important, mais ce n'est pas le seul.
Selon Parcs Canada, il existe environ 13 000 lieux historiques qui figurent dans le Répertoire canadien des lieux patrimoniaux. Toutefois, le nombre de propriétés patrimoniales distinctes est probablement beaucoup plus élevé. En effet, le Répertoire comprend des quartiers patrimoniaux qui pourraient englober plus d'une propriété. Par exemple, l'Ontario, à elle seule, compte 121 quartiers patrimoniaux qui comprennent plus de 23 000 propriétés.
Mentionnons aussi un autre défi qui se présente au moment de déterminer le coût. Le projet de loi ne contient aucun plafond quant au montant demandé aux fins de l'impôt. C'est totalement irresponsable.
Il faudrait aussi évaluer dans quelle mesure un tel crédit d'impôt encouragerait en fait la préservation des biens historiques au lieu de simplement fournir un avantage inattendu aux propriétaires de biens pour faire des travaux qu'ils sont déjà tenus de faire.
L'équité entre les propriétaires de maison est aussi un élément très important que nous devons aborder. Certaines personnes seraient admissibles au crédit pour la rénovation domiciliaire, tandis que leurs voisins, qui ne sont pas propriétaires d'une maison historique classée n'y seraient pas admissibles, même si, dans les deux cas, les mêmes dépenses seraient engagées. Ce serait complètement injuste.
Il est également probable que le projet de loi entraînerait un nombre accru de demandes de désignation historique. Ainsi le gouvernement devrait évaluer la capacité de Parcs Canada de répondre à cette demande accrue. Cela signifie encore des coûts.
De plus, comme pour tout nouveau crédit d'impôt, le gouvernement devrait en évaluer les incidences administratives sur l'Agence du revenu du Canada.
Le gouvernement du Canada s'est engagé en faveur de l'équité et de l'efficience pour la classe moyenne et toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, particulièrement en ce qui concerne notre régime fiscal. À cette fin, dans le budget de 2016, le gouvernement a annoncé qu'il entreprendrait un examen exhaustif des dépenses fiscales. Cet effort s'inscrit dans l'engagement général du gouvernement à éliminer les programmes mal ciblés ou inopérants, le gaspillage et les initiatives gouvernementales inefficaces ou dépassées. Nous souhaitons nous rapprocher un peu de l'objectif de l'équité et de l'efficacité pour la classe moyenne.
Le gouvernement reconnaît l'importance de préserver le patrimoine du Canada dans l'intérêt de la classe moyenne et de tous les Canadiens. En fait, la Loi de l'impôt sur le revenu contient déjà des incitatifs pour encourager les particuliers et les sociétés à faire des dons en vue de la préservation des biens historiques. Les dons de tels biens ou ceux visant à appuyer les coûts de la préservation et de l'entretien de tels biens à un organisme de bienfaisance enregistré seraient admissibles au crédit d'impôt pour dons de bienfaisance pour les particuliers ou à la déduction pour les sociétés. De plus, les organismes de bienfaisance enregistrés sont entièrement exonérés d'impôt sur les revenus qu'ils reçoivent.
Lorsqu'un allégement fiscal provincial est ajouté, le crédit d'impôt pour don de bienfaisance constitue un crédit de 46 ¢ en moyenne pour chaque dollar de la tranche excédant 200 $. Pour la plupart des contribuables qui donnent plus de 200 $, ce crédit d'impôt élimine tout impôt à payer sur la plupart des dons et réduit d'autres impôts payables.
Il est également possible de demander un crédit d'impôt pour les dons de bienfaisance jusqu'à concurrence de 75 % du revenu net d'un particulier, et de le reporter jusqu'à cinq ans.
Les incitatifs fiscaux du Canada pour les dons de bienfaisance comptent parmi les plus généreux au monde. L'aide fiscale fédérale au secteur des organismes de bienfaisance s'élève à environ 3 milliards de dollars par année.
Le gouvernement a agi avec sérieux en prenant une mesure visant à renforcer la classe moyenne. L'une des premières mesures que nous avons mise en place lors de notre arrivée au pouvoir a été d'instaurer la réduction d'impôt pour la classe moyenne, et elle en vigueur depuis le début de la dernière année. Au total, près de 9 millions de Canadiens bénéficient maintenant de cette réduction d'impôt.
En tant que deuxième mesure visant à aider la classe moyenne et ceux qui travaillent très fort pour s'y joindre, le budget de 2016 a instauré la nouvelle Allocation canadienne pour enfants. Cette mesure donne plus d'argent aux familles canadiennes, afin de les aider à faire face aux coûts élevés associés au fait d'élever leurs enfants.
En fait, 9 familles sur 10 reçoivent maintenant plus d'argent grâce à ce programme. Comparativement à l'ancien système de prestations pour enfants, la nouvelle Allocation canadienne pour enfants est plus simple et plus généreuse, en plus d'être exempte d'impôt. De plus, elle cible mieux les personnes qui en ont le plus besoin.
Grâce à l'instauration de la nouvelle Allocation canadienne pour enfants, environ 300 000 enfants de moins vivront dans la pauvreté en 2017 par rapport à 2014, ce qui représente une réduction d'environ 40 % du taux de pauvreté des enfants au Canada. À cet égard, l'instauration de cette allocation représente la plus importante innovation en matière de politique sociale depuis une génération.
Un Régime de pensions du Canada plus solide a été l'un des piliers du gouvernement dans son engagement à renforcer la classe moyenne. Nous avons réalisé cet engagement en collaborant étroitement, dans cette optique commune, avec nos partenaires provinciaux et territoriaux.
Une retraite sûre et digne constitue sans doute l'un des buts les plus importants pour les Canadiens et pour les Canadiennes qui travaillent très fort. Elle a été un pilier de la prospérité canadienne depuis le siècle dernier.
Nous savons que les Canadiens de la classe moyenne travaillent plus fort que jamais, et nombreux sont ceux qui craignent ne pas avoir épargné suffisamment au moment où ils prendront leur retraite. Nous savons aussi que les jeunes Canadiens et Canadiennes, en particulier, font face à des défis pour avoir une épargne-retraite suffisante dans un contexte où peu d'entre eux peuvent s'attendre à occuper un emploi qui comprend un régime de retraite en milieu de travail.
En bonifiant le RPC, nous avons pris une autre mesure visant à améliorer les résultats économiques durables pour les familles canadiennes. Même s'il y aura une période d'ajustement à court terme, ces changements structurels à notre régime de retraite permettront à long terme de mieux appuyer les Canadiens et les Canadiennes.
Un RPC renforcé est également le bon outil, en temps opportun, pour améliorer la sécurité du revenu de retraite des jeunes travailleurs. Il s'agit d'une occasion pour les Canadiens d'aujourd'hui, qui travaillent fort, d'assurer à leurs enfants, à leurs petits-enfants et aux générations futures une plus grande sécurité financière à leur retraite.
Dans son budget précédent, le gouvernement a réalisé des investissements importants en éducation, en infrastructure et en formation, ainsi que dans d'autres programmes, ce qui contribuera à rehausser la qualité de vie des peuples autochtones du pays, ainsi qu'à bâtir un Canada plus fort, plus uni et plus prospère.
Notre gouvernement a investi dans la modernisation et la mise à niveau du transport en commun, dans l'amélioration des systèmes de traitement des eaux usées, dans l'élargissement du logement abordable et dans la protection des infrastructures contre les effets des changements climatiques. Il a augmenté le financement consacré à l'innovation, à la collaboration et à l'établissement de partenariats, afin de protéger l'intégrité de notre système de soins de santé. Il a fait passer les gens en premier, et il fournit l'aide dont les Canadiens ont besoin dès maintenant, et non pas dans 10 ans.
Parallèlement, le gouvernement investit pour les années et les décennies à venir, afin que nos enfants et nos petits-enfants puissent hériter d'un Canada plus prospère et rempli d'espoir.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi .
Ce projet de loi d'initiative parlementaire, qui a été présenté par mon collègue, le député d', est une mesure législative qui arrive à point nommé, et qui, je le crois, bénéficiera à tous les Canadiens de chaque collectivité au pays. Cela est particulièrement vrai dans le contexte où le Canada célébrera son 150e anniversaire en juillet.
Au cours des 150 dernières années, le Canada a connu une croissance phénoménale tant sur le plan culturel que sur le plan démographique. Cette semaine, Statistique Canada a publié des données tirées du dernier recensement qui prouvent que le Canada continue d'être le pays du G7 qui croît le plus rapidement.
Ces données du recensement démontrent aussi que les Canadiens choisissent de s'éloigner de plus en plus des zones rurales pour venir s'installer dans les grands centres urbains. Deux scénarios semblent se produire lorsque la population des grands centres urbains augmente: soit il y a étalement urbain, soit de vieilles maisons sont démolies et remplacées par de nouveaux lotissements qui peuvent accueillir davantage de personnes.
Il y a 150 ans, la population de la Colombie-Britannique ne comptait que 36 000 personnes. Aujourd'hui, elle atteint 4,5 millions. Alors que nous construisons des édifices et que nous adoptons une architecture novatrice pour répondre aux besoins engendrés par la croissance de la population, nous devons protéger notre histoire. Les propriétés historiques se trouvent souvent au coeur des municipalités, car, au fur et à mesure que celles-ci prennent de l'expansion, les gens s'installent autour des quartiers plus anciens.
Souvent, ces propriétés historiques seront les premières démolies par les promoteurs immobiliers et les propriétaires, parce qu'ils considèrent plus économique de le faire et de construire de nouveaux édifices. Rénonver et entretenir des propriétés historiques n'est pas avantageux pour eux. À l'approche du 150e anniversaire du Canada, il est tout indiqué de rappeler aux Canadiens qu'ils peuvent être fiers de leur histoire et de leur patrimoine. C'est l'occasion de les encourager à préserver le travail de ceux qui nous ont précédés, au lieu de le démolir et de repartir de zéro.
Le projet de loi du député de vise précisément cet objectif. Le projet de loi créerait un nouveau crédit d'impôt pour la réhabilitation des édifices figurant dans le Répertoire canadien des lieux patrimoniaux.
Aux termes du projet de loi, les Canadiens qui restaurent des propriétés patrimoniales pourraient obtenir un crédit d'impôt de 20 % applicable aux coûts de réhabilitation engagés, ainsi qu'une déduction pour amortissement accéléré. Qui plus est, le projet de loi accorderait au le pouvoir d'appliquer ce crédit aux propriétés désignées historiques par les provinces et les territoires qui ne figurent pas dans le Registre canadien des lieux patrimoniaux.
Nous savons que les initiatives de ce genre fonctionnent bien. Le gouvernement conservateur précédent avait mis sur pied le Programme d'infrastructure communautaire de Canada 150 pour aider les collectivités à construire de nouvelles infrastructures et encourager les citoyens à célébrer cet anniversaire très spécial dans l'histoire du pays.
Le projet de loi nous aidera à préserver l'histoire des collectivités canadiennes. Au milieu des années 2000, le Canada a réalisé un projet pilote de ce genre, le Fonds pour favoriser les propriétés patrimoniales commerciales. Ce projet pilote a permis de générer huit dollars de la part du secteur privé pour chaque dollar investi par le secteur public dans la restauration de propriétés patrimoniales. Il s'agissait d'un résultat bien supérieur aux cinq dollars issus du secteur privé dans le cadre d'un programme équivalent mené chez nos voisins du Sud, les États-Unis.
En outre, ce programme a permis, en moyenne, de doubler la valeur marchande des propriétés historiques, les revenus pour les entreprises et les taux d'occupation des propriétés en question.
Le Canada a la volonté et le potentiel nécessaires pour restaurer et préserver ses propriétés patrimoniales. Dans le cadre des célébrations entourant le 150e anniversaire du Canada, il s'agit d'une occasion idéale pour aider les Canadiens à préserver l'histoire.
Nous voulons aussi encourager la création d'emplois dans des domaines tels que la construction, la restauration et les métiers spécialisés. En joignant la déduction pour amortissement accéléré au crédit d'impôt, ce projet de loi permettrait d'atténuer l'éternel conflit entre ce qui constitue une réparation déductible d'impôt et ce qui constitue un coût capitalisé. Il s'agit là d'un problème qui, souvent, retarde ou même bloque complètement les projets de restauration.
Enfin, cette politique est tout simplement sensée. Les Canadiens bénéficient déjà d'un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, alors pourquoi ne pas avoir un crédit semblable pour la restauration des propriétés patrimoniales? En réduisant les coûts liés à la restauration de ces propriétés, nous incitons par la même occasion les Canadiens à restaurer et à entretenir ces éléments importants de l'histoire de notre pays.
Le projet de loi bénéficie également d'un vaste appui de la part de parties intéressées un peu partout au Canada. La Fiducie nationale, un des principaux groupes de protection et de défense du patrimoine au pays, a déclaré que cette initiative bénéficie d'un vaste soutien parmi les défenseurs du patrimoine, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les administrations municipales et la Fédération canadienne des municipalités.
Des architectes ont déclaré que cette mesure sera bénéfique tant pour les défenseurs du patrimoine que pour les économies locales qui cherchent à créer des emplois.
Nous savons que les propriétés patrimoniales peuvent avoir des effets et des retombées à long terme dans nos collectivités. Dans ma propre circonscription se trouve le Elgin Heritage Park, une zone complète consacrée à la préservation de l'histoire du Canada. La ferme Stewart, qui est située dans ce parc, se trouve dans le Répertoire canadien des lieux patrimoniaux. La ferme Stewart offre aux Canadiens et aux écoliers la possibilité d'observer la vie des pionniers et l'histoire agricole de Surrey. Cette propriété pourrait bénéficier de ce projet de loi, ce qui permettrait aux enfants des générations futures d'apprendre et de bénéficier de ce lieu.
Voilà le genre d'initiatives que nous devrions entreprendre à l'approche du 150e anniversaire du Canada. J'espère que mes collègues de tous les partis se joindront à moi pour appuyer le projet de loi .
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Monsieur le Président, je prends la parole à la Chambre aujourd'hui pour expliquer comment le gouvernement a à coeur de garantir un régime fiscal juste et efficient qui soit avantageux pour la classe moyenne.
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui et qui est parrainé par le député de , vise à créer un crédit d'impôt pour les dépenses liées à la réhabilitation de propriétés historiques. Or, idéalement, les modifications à la fiscalité devraient se faire dans le cadre d'un budget afin de permettre au gouvernement de tenir compte des concessions qui seront faites, d'équilibrer les priorités et de prendre de nouveaux engagements financiers seulement dans la mesure où ils sont abordables.
C'est la raison pour laquelle le premier point que je tiens à souligner est que le gouvernement a à coeur de veiller à ce que les dépenses fiscales fédérales soient justes pour les Canadiens, efficientes ainsi que financièrement responsables. C'est la raison pour laquelle, dans le premier budget du gouvernement, Assurer la croissance de la classe moyenne nous avons annoncé que nous entreprendrions un examen complet des dépenses fiscales. Cet exercice s'inscrit dans un engagement plus général du gouvernement à éliminer les programmes mal ciblés et inefficients, le gaspillage et les programmes désuets et inefficaces. À la fin de cette opération, le Canada aura progressé dans la voie de l'équité et de l'efficience pour ses citoyens et ses contribuables.
Le projet de loi dont nous sommes saisis contient plusieurs exemples des problèmes qui devraient être pris en considération au moment d'évaluer l'équité et l'efficience d'une mesure fiscale et je vais parler de quelques-uns d'entre eux.
Par exemple, il faudra notamment déterminer si la mesure favorisera véritablement la préservation des propriétés historiques ou si elle ne sera qu'un gain inattendu pour les propriétaires lorsqu'ils font ce qu'ils étaient déjà tenus de faire.
De plus, un tel crédit d'impôt créera-t-il des inégalités entre les propriétaires de maisons historiques et les propriétaires d'autres types de maison?
Une question évidente se pose également. À combien s'élèveront les recettes perdues par le gouvernement à la suite de l'adoption d'un tel projet de loi? C'est une question très pertinente. Dans sa forme actuelle, le projet de loi ne prévoit aucun plafond quant au montant demandé aux fins d'impôt. Le gouvernement serait également tenu d'établir si les exigences contenues dans le projet de loi pourraient facilement être appliquées par l'Agence du revenu du Canada et par Parcs Canada.
Ce ne sont que quelques-uns des éléments qu'il faudra examiner soigneusement au moment de l'étude du projet de loi .
Depuis le premier jour, le gouvernement a mis l'accent sur la croissance économique pour les Canadiens de la classe moyenne. L'an dernier, nous avons remplacé le régime de prestations pour enfants par l'Allocation canadienne pour enfants, qui est plus simple et plus généreuse, qui cible les familles qui en ont le plus besoin et qui n'est pas imposable.
L'Allocation canadienne pour enfants, qui se situe dans le prolongement de la baisse d'impôt pour la classe moyenne, a réduit les impôts de près de neuf millions de Canadiens. Ensemble, ces deux mesures signifient qu'un plus grand nombre de Canadiens de la classe moyenne disposent de plus d'argent, et ceux-ci peuvent utiliser cet argent comme bon leur semble.
Une classe moyenne forte signifie que les Canadiens qui triment dur pourront s'attendre à une bonne qualité de vie et à de meilleures perspectives pour leurs enfants. La prospérité de l'ensemble du pays passe par la prospérité de la classe moyenne. Nous nous sommes engagés à faire des investissements historiques dans les infrastructures, ce qui augmentera les débouchés, soutiendra la croissance et la rendra plus inclusive.
Les Canadiens tiennent à l'équité. C'est pour cette raison que, dans le budget de 2016, nous avons aussi pris des mesures pour améliorer l'intégrité du régime fiscal du Canada afin de protéger l'assiette fiscale du pays et de garantir aux Canadiens que le régime est équitable pour tous.
Voici ce que nous faisons. En avril 2016, la ministre du Revenu a annoncé une série de mesures que l'Agence du revenu du Canada allait prendre pour sévir contre l'évasion fiscale et lutter contre l'évitement fiscal, grâce à l'investissement de 444,4 millions de dollars prévu dans le budget de 2016. Ces fonds permettent à l'ARC d'embaucher d'autres vérificateurs, d'élaborer de bonnes infrastructures de collecte de renseignements commerciaux, d'accroître les activités de vérification et d'améliorer la qualité du travail d'enquête. Ces effectifs supplémentaires permettront à l'ARC d'accroître de 400 % ses vérifications visant les contribuables à haut risque.
Par ailleurs, le gouvernement rationalise ses activités en incluant des conseillers juridiques dans ses équipes d'enquête afin que les causes puissent être rapidement présentées aux tribunaux. Deux nouveaux mécanismes sont en cours d'élaboration: un programme spécial destiné à freiner les organisations qui créent et font valoir des stratagèmes d'évasion fiscale pour les plus riches ainsi qu'un comité consultatif indépendant sur l'évasion fiscale à l'étranger et l'évitement fiscal abusif qui fournira à l'ARC des conseils stratégiques sur les façons de combattre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal à l'étranger.
De plus, le Canada a contribué très activement aux efforts internationaux de lutte contre l'évasion fiscale. Le Canada est un membre actif du Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales, qui a été établi afin d'assurer la mise en place de normes rigoureuses sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales partout dans le monde. Le Canada a aussi conclu un vaste ensemble de conventions fiscales bilatérales et d'accords d'échange de renseignements fiscaux qui facilitent l'échange de renseignements.
Comme le confirmait le budget de 2016, une mesure législative adoptée récemment instaure la norme commune de déclaration régissant la communication, entre les agences nationales du revenu, de renseignements sur les comptes bancaires appartenant à des non-résidents. Le Canada se joint donc à plus d'une centaine de pays qui se sont déjà engagés à mettre cette nouvelle norme en oeuvre.
Le Canada participe aussi activement à une autre initiative multinationale, qui vise à s'attaquer à l'érosion de la base d'imposition et au transfert de bénéfices. Le projet BEPS, comme on l'appelle, se concentre sur certains mécanismes de planification fiscale auxquels ont recours des entreprises multinationales qui, même s'ils sont souvent légaux, exploitent l'interaction entre les règles fiscales nationales et internationales pour réduire leurs impôts. Le Canada a déjà donné suite à plusieurs recommandations du projet BEPS. Le gouvernement continuera de collaborer avec la communauté internationale afin d'arriver à des solutions cohérentes et homogènes.
Il est important de renforcer la transparence des entreprises du monde entier, et c'est un objectif que soutient le Canada. Le gouvernement a approuvé les règles strictes proposées, à cet égard, par le Groupe d'action financière international et le Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales. Les modifications apportées au Règlement sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes renforcent les exigences canadiennes imposées aux institutions financières à l'égard de la collecte de renseignements sur les propriétaires bénéficiaires des sociétés.
En conclusion, je peux assurer aux députés que le gouvernement libéral est résolu à aider la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour y accéder.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de parler, au nom des gens de Nanaimo—Ladysmith, des avantages de la protection du patrimoine, de l'économie d'énergie et de la création d'emplois.
Les néo-démocrates sont depuis longtemps favorables à la protection du patrimoine canadien et ils souscrivent à l'objectif de ce projet de loi d'initiative parlementaire, qui vise à protéger les propriétés historiques. Ils estiment que les édifices historiques font partie de notre patrimoine culturel et ils sont favorables à leur remise en état. Ils sont aussi favorables à ce que le gouvernement couvre une partie des frais associés à la remise en état des édifices historiques en raison du coût élevé des travaux.
Ce projet de loi favoriserait la création de bons emplois verts: des emplois stables et sûrs qui permettent de subvenir aux besoins de la famille, qui ne nuisent pas à l'environnement, qui ne contribuent pas aux changements climatiques et qui nous aident, petit à petit, à moins dépendre des combustibles fossiles.
Je remercie la Ville de Nanaimo, qui se trouve dans ma circonscription, de la lettre très complète qu'elle m'a fait parvenir, et dans laquelle elle énumère les nombreux avantages du projet de loi , Loi modifiant la Loi de l’impôt sur le revenu et portant sur la réhabilitation de propriétés historiques.
Chris Sholberg, du service de planification communautaire et culturelle de la Ville de Nanaimo, m'a écrit pour indiquer que le projet de loi « s'inspire du programme fédéral de crédit d'impôt pour bâtiments historiques des États-Unis, une réussite qui a incité le secteur privé à investir plus de 78 milliards de dollars depuis 1976 et ainsi permis la préservation de plus de 41 000 bâtiments historiques et la construction de centaines de milliers d'unités de logement, dont beaucoup ont été à des familles à revenu faible ou moyen. »
Il poursuit ainsi: « Le projet de loi C-323 offre la possibilité d'une réussite semblable au Canada et pourrait engendrer des retombées considérables pour les propriétaires et promoteurs immobiliers et l'industrie de la construction, de même que pour l'économie, l'emploi et l'environnement. »
M. Sholberg soutient que les mesures proposées dans le projet de loi « transformeraient les fondements économiques de la réfection des lieux historiques et encourageraient la conservation de bâtiments de tous genres et de toutes tailles, qu'il s'agisse de bâtiments commerciaux bien connus ou de modestes maisons. »
La Ville de Nanaimo a fourni des exemples de bâtiments qui pourraient profiter des mesures incitatives proposées, comme l'édifice Great National Land, au 17, rue Church; l'hôtel Occidental, ou Oxy, au 432, rue Fitzwilliam; la caserne de pompiers numéro 2 de Nanaimo, sur la rue Nicol; l'Hôpital de Nanaimo, aujourd'hui appelé Pavillon Malaspina, sur la rue Machleary; et Fernville, aussi appelé la résidence The Land, sur la rue Irwin.
Je remercie la Ville de son solide engagement et de son soutien envers le partenariat fédéral proposé, lequel pourrait contribuer à la création d'emplois et à la conservation de bâtiments historiques dans les localités.
Chelsea Challis, de Nanaimo, m'a également écrit pour me dire: « En tant que membre de l'industrie du développement et de la construction de Nanaimo, je vois souvent des propriétés historiques être démolies parce qu'il en coûte plus cher de les restaurer et de les entretenir que de les démolir et de bâtir de nouveaux immeubles. »
Elle poursuit:
Les conséquences malheureuses de cette situation sont que la ville perd un morceau de son histoire qui ne pourra jamais être remplacé. En outre, en raison des codes du bâtiment, des règlements et du coût élevé des matériaux, les nouvelles structures ne peuvent présenter le même attrait ni les mêmes valeurs architecturales que les bâtiments historiques. La situation actuelle ne favorise pas la préservation du patrimoine architectural et encourage plutôt sa démolition pour rebâtir de zéro. Le projet de loi C-323 inciterait les propriétaires et les promoteurs immobiliers à préserver et à restaurer les propriétés historiques, puisque ce serait avantageux pour eux et, dans la foulée, pour toute la population.
Mme Challis ajoute: « Des études ont montré que, à investissement égal, la réhabilitation des bâtiments générait jusqu'à 21 % plus d'emplois, notamment des emplois spécialisés, que la construction d'un nouvel immeuble. »
Elle ajoute également à la liste que la Ville de Nanaimo a présentée l'édifice Jean Burns, situé au centre-ville de Nanaimo et récemment détruit, en grande partie par les flammes, ainsi que le First Nanaimo Scout Hut.
Je remercie les habitants de ma région qui m'ont envoyé des lettres d'appui.
Je signale que j'ai également reçu une lettre, ce matin, de Laurie Gourlay, qui a écrit au nom du Salish Sea Trust. Elle nous encourage à nous « pencher expressément sur la réhabilitation des propriétés historiques et tous les avantages culturels, économiques et sociaux connexes » et attire notre attention sur « les avantages comparables obtenus lorsque des attentions et un soutien similaires sont accordés aux mesures de restauration dans les secteurs culturel et environnemental ».
Nous remercions le député d'avoir présenté le projet de loi. Nous sommes impatients de parler plus en détail, à la deuxième heure de débat sur la mesure législative, de certains des avantages touchant l'emploi, l'environnement et la conservation dans nos collectivités. De plus, les néo-démocrates soulèveront certaines questions au comité; nous estimons qu'il faut veiller à ce que cet avantage cible les personnes à revenu faible ou moyen, pour qui il est extrêmement difficile de trouver le budget permettant d'effectuer le type de rénovations patrimoniales et de conservation visées par le projet de loi.