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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir aujourd'hui pour parler de l'accord de libre-échange Canada-Union européenne. Il s'agit évidemment d'une initiative remarquable, qui est le fruit de nombreuses années de travail. Les raisons justifiant l'appui à cet accord sont fort simples.
Avant le début des négociations sur l'accord de libre-échange Canada-Europe, une étude a révélé que, compte tenu de diverses hypothèses, un accord de cette nature ferait croître l'économie canadienne de quelque 12 milliards de dollars par année. Ce n'est pas négligeable. Il s'agit d'une somme considérable, qui permettra d'améliorer énormément la qualité de vie des gens. Il faut aussi souligner que, comme cette étude a été menée il y a de nombreuses années, il est probable que la croissance économique des pays touchés sera en fait beaucoup plus importante que prévu. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une injection de 12 milliards de dollars dans l'économie permettra d'améliorer considérablement le sort des gens ordinaires, des travailleurs et des entreprises qui, partout au Canada, pourront tirer profit de cet accord.
Lorsque je suis devenu le ministre du Commerce international du Canada, les négociations étaient déjà en cours et j'ai rapidement veillé à ce que l'accord devienne notre plus grande priorité sur le plan du commerce et à ce qu'il soit au centre de nos politiques et de nos efforts. J'ai constaté que l'accord commercial potentiel nous permettrait de réaliser de grandes choses, que nous en tirerions des avantages et que c'était en fait une occasion en or pour le Canada. Nous avons également profité du fait que l'Union européenne considérait les négociations comme une pratique pour ses futures négociations avec les États-Unis, ce qui a donné au Canada une sorte de position privilégiée. Sur le plan commercial, nous étions mieux placés que tout autre pays du monde.
Grâce à l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis et ensuite à l'Accord de libre-échange nord-américain, nous avions déjà un énorme accès à nos voisins du Sud, les États-Unis, dont l'économie est la plus grande du monde. Avec l'Union européenne, ils représentent les deux plus grandes économies du monde. Si le Canada réussit à mettre en place cet accord, il sera le seul grand pays développé du monde à avoir des accords de libre-échange en vigueur avec les États-Unis et l'Union européenne, les deux plus grandes économies du monde.
La situation regorge de débouchés et de possibilités. Si des gens veulent construire une usine ou fonder une entreprise dans un endroit où ils peuvent accéder aux deux plus grands marchés du monde, ils examineront les faits et les accords en place et arriveront à la conclusion inévitable que le Canada est le meilleur endroit où le faire. C'est pour cette raison que cet accord est si important et qu'il attirerait d'importants investissements.
Lorsque j'étais ministre du Commerce, et que les conservateurs faisaient la promotion de l'accord, il m'arrivait souvent de discuter avec des investisseurs potentiels, et ceux-ci me disaient pourquoi le Canada était aussi attrayant. Certains attraits ne sont plus aussi forts qu'ils l'étaient avant, notamment le faible endettement, qui présentait un fort intérêt, car il signifiait que le taux d'imposition demeurerait bas à long terme, et le faible taux d'imposition signifiait que le Canada était un lieu très concurrentiel où faire des affaires. Depuis un an environ, le gouvernement actuel et la trajectoire qu'il a prise nous ont fait perdre des plumes. Cela dit, le pays est tout de même bien placé. Le Canada a d'autres avantages, dont sa main-d'oeuvre qui est la plus qualifiée du monde. Cette nouvelle mesure d'accès à deux grands marchés pourrait changer la donne pour un bon nombre d'investisseurs et les inciter à investir au Canada. Cela représenterait des emplois pour les Canadiens.
Selon moi, d'autres raisons expliquent pourquoi le calcul simple de l'étude sur les avantages éventuels sous-estime le potentiel du Canada. C'est que la population d'ici entretient des liens puissants avec l'Europe; il s'agit d'une diaspora provenant de tous les pays de l'Union européenne. Le Canada a le potentiel, par le biais des liens existants, de réellement en tirer profit. Il existe des liens interpersonnels et linguistiques. Au Canada, on peut trouver des gens qui parlent toutes les langues de l'Union européenne. Il existe des liens culturels, voire familiaux, ou d'anciens liens commerciaux. Ces liens fournissent la structure sur laquelle nous pouvons bâtir une forte relation commerciale transatlantique en misant sur les membres de cette diaspora. Il s'agit d'une véritable occasion.
Les relations commerciales que le Canada entretient avec les États-Unis ont évidemment grandement bénéficié de la proximité et des similitudes culturelles entre nos deux pays. Voilà pourquoi ces relations sont si fortes.
D'une certaine façon, les entreprises canadiennes ont presque été trop complaisantes en se limitant au marché américain, sous prétexte que ce marché est tout près et facile d'accès, que les Américains et nous parlons la même langue et que nous regardons les mêmes émissions de télévision. Nous pouvons parler ensemble du gala des prix Grammy, qui a eu lieu hier soir, et nous nous comprenons très bien. Les Canadiens ont misé sur le marché américain, peut-être à l'exclusion des autres possibilités qu'offre le monde, parce que c'est bien souvent la voie la plus facile. On ne peut d'ailleurs pas les en blâmer.
L'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne nous permet toutefois de procéder un peu autrement en raison de la nature de la diaspora européenne, des forts liens affectifs qui lient les Canadiens d'origine européenne à leur pays et de leurs racines qui les y rattachent toujours. D'après moi, ces gens savent que leurs liens interpersonnels, familiaux et culturels sont importants et ils souhaitent les conserver. Ils savent que de véritables possibilités s'offrent à eux sans qu'ils aient à apprendre les pratiques commerciales d'un nouveau pays. Ils ont déjà un bon bout de chemin de fait, et pour eux, c'est une occasion en or.
Je dois dire que, lorsque j'étais ministre du Commerce international, je me suis sérieusement employé à recueillir des appuis pour cet accord, qui faisait presque consensus auprès des membres de ces diasporas et des chambres de commerce. Par exemple, nous avions une chambre de commerce austro-canadienne et une chambre canadienne allemande de l'industrie et du commerce. Avec l'ajout de quelques groupes à ceux qui existaient déjà, il y avait, pour pratiquement chaque pays de l'Union européenne, un organisme dont le mandat était de favoriser les liens commerciaux en vue de la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. Le Canada était extrêmement bien outillé pour faire valoir auprès de ces divers groupes l'intérêt de souscrire au libre-échange, de s'y préparer et de saisir les occasions qui en découleraient. Voilà l'un des dossiers sur lesquels j'ai travaillé à titre de ministre du Commerce international et dont je suis très fier.
L'Accord offre un potentiel extraordinaire pour le Canada. Comme tous les accords commerciaux, il aura des retombées positives, à condition d'être négocié comme il se doit. Le Canada possède un bilan remarquable. Il va sans dire que le gouvernement conservateur a fait de l'excellent travail au chapitre des négociations commerciales. Toutes les parties à de tels accords peuvent être gagnantes, car comme on le dit « la marée montante soulève tous les bateaux ». Bref, les populations des pays signataires de bons accords bénéficient de ce que toutes les parties ont à offrir.
Il va sans dire que l'Europe offre d'autres avantages. Un accord peut être négocié à de bonnes conditions, parce que nous avons des normes aussi élevées pour le travail et l'environnement et des niveaux de vie semblables. Par conséquent, nous n'avons pas à craindre des désavantages inusités. Nos systèmes et racines culturels et juridiques sont aussi semblables, ce qui signifie que nous pouvons nous entendre et faire de bonnes affaires ensemble une fois cet accord commercial en vigueur.
Toutefois, celui-ci est avantageux pour d'autres raisons qui vont au-delà des considérations purement économiques. Sous certains rapports, je vois l'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne comme le prolongement d'une bonne politique étrangère pour le Canada.
Je pense que le Canada est un modèle pour le monde entier. Il s'agit donc d'une occasion pour nous de continuer ce que faisait le gouvernement précédent, à savoir promouvoir les valeurs canadiennes sur la scène internationale. Nous devrions être fiers de ces valeurs. Nous ne devrions pas hésiter à les promouvoir sur la scène mondiale. Le respect des droits de la personne, la primauté du droit, la démocratie et la liberté sont des valeurs fondamentales très importantes.
Les députés peuvent penser que, lorsqu'on parle de l'Europe, toutes ces choses sont acquises. Cependant, comme nous l'avons vu tout au long du siècle dernier, l'Europe a été agitée par les conflits et, pendant un demi-siècle, elle a été divisée entre l'Est, dominé par le régime soviétique communiste, et les modèles occidentaux, libres et démocratiques. Sur le plan économique, il n'y avait aucun doute quant au gagnant. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles à la fin, l'Union soviétique et les régimes communistes ont tourné à la débâcle. J'y reviendrai plus tard.
Pour l'heure, je rappelle que, grâce à cet accord commercial et au resserrement des liens qui s'ensuivra, nous avons une occasion de contribuer à la démocratisation et à la stabilisation de ces pays. C'est d'autant plus vrai dans une époque où nous observons une Russie — assez sûre d'elle sous le contrôle de Poutine — qui cherche à étendre son influence afin de peser de tout son poids sur certains pays qui l'entourent.
Je pense plus particulièrement aux pays baltes: l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et bien sûr les autres anciens pays communistes: la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, la Croatie, la Pologne, la Bulgarie et la Roumanie. Tous ces pays font partie de l'Union européenne. Il est important que nous renforcions les liens économiques avec eux afin de les aider à se faire une vraie place en Occident.
La dimension économique est importante, mais il ne faut pas oublier la dimension politique — géostratégique — pour autant. Tous ces pays font déjà partie de l'Union européenne. L'adhésion à l'OTAN est extrêmement importante pour eux. Par des accords commerciaux et des liens axés sur l'économie et les gens, nous pouvons aider ces pays à se faire une place en Occident.
Comme je l'ai dit, cela devient de plus en plus important. Il fut un temps, lorsqu'on croyait la guerre froide terminée, où on n'aurait pas cru devoir se préoccuper de telles choses. Malheureusement, comme on le sait, les choses ont changé au fil du temps. Quand on songe aux risques que pose un gouvernement agressif comme celui de Poutine, le premier exemple qui vient à l'esprit est évidemment l'intervention russe en Géorgie. La Russie a effectivement fait preuve de beaucoup d'ingérence dans les républiques d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud sous prétexte de régler certains troubles. J'ajouterai qu'il y a eu occupation de la part des Russes sous la forme de prétendus observateurs et soldats de maintien de la paix. Au bout du compte, un conflit a été provoqué en Géorgie qui, sous la gouverne de Mikheil Saakachvili, avait adopté une politique assurément pro-occidentale, souhaitant faire partie de l'OTAN et de l'Union européenne. En fait, même si la Géorgie ne faisait pas partie de l'Union européenne, on y voyait flotter le drapeau de l'Union européenne.
Poutine voulait empêcher la Géorgie de passer à l'Ouest. Il a donc provoqué avec succès un conflit qui, je crois, a eu le très malheureux effet de faire en sorte que la majorité des pays membres de l'OTAN, en particulier en Europe, ont été réticents à accueillir la Géorgie au sein de l'organisation, même s'ils s'étaient ouvertement montrés en faveur de l'idée à l'origine. Au Parti conservateur, nous croyons fermement que les pays devraient pouvoir choisir librement leurs alliés et qu'aucun autre pays, la Russie par exemple, ne devrait pouvoir s'y opposer.
Toutefois, l'expérience de la Géorgie a notamment permis de démontrer qu'un point tournant a été la décision des pays membres de l'OTAN de ne pas présenter à la Géorgie de Plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN, ce qui semble être l'événement qui a donné le feu vert à Poutine pour s'ingérer dans les affaires de ce pays et y créer de l'instabilité.
Nous avons vu la même chose se produire en Ukraine. Cela s'est passé après le soulèvement EuroMaïdan pour rétablir la démocratie et la liberté dans ce pays. Le peuple voulait, là aussi, se rapprocher du pôle occidental, ce qui a fourni un prétexte à Poutine pour annexer la Crimée et, bien entendu, pour occuper une partie de la région du Donbass, où le conflit se poursuit et où il semble même y avoir eu une escalade au cours des derniers jours et des dernières semaines.
Voilà pourquoi il est très important pour nous de ratifier également un autre accord commercial, soit l'accord avec l'Ukraine. Nous aiderons ainsi ce pays, conformément au voeu de la vaste majorité de sa population, à s'arrimer au bloc occidental, à l'Union européenne et à l'OTAN.
Toutefois, Poutine a clairement comme objectif stratégique d'empêcher ce rapprochement et de créer une situation d'instabilité militaire.
En ratifiant l'accord avec l'Union européenne qui nous est actuellement soumis, nous avons l'occasion d'empêcher des pays comme la Pologne et les pays baltes de subir le même sort que l'Ukraine. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont des raisons tout à fait valables de craindre une telle éventualité. Elles ont des frontières avec la Russie elles et ont vécu l'occupation soviétique dans le passé. Nous avons l'occasion de changer quelque chose grâce à nos efforts là-bas. Nous y avons déployé des militaires, et j'en félicite le gouvernement libéral. Il a pris la décision très sage de procéder à un déploiement militaire en Lettonie pour montrer que nous, les Canadiens, avons la ferme intention de tenir notre engagement envers nos partenaires de l'OTAN. Nous manifestons ouvertement notre détermination à appliquer l'article 5: si jamais une agression asymétrique ou autre chose du genre se produisaient dans les pays baltes, nous y résisterions. Grâce à l'accord de libre-échange, nous pouvons aussi resserrer les liens avec ces pays-là.
C'est un enjeu important dans les pays baltes, particulièrement dans le contexte géostratégique actuel. Tout juste de l'autre côté de la frontière se trouve la 76e division d'assaut aéroportée de la garde, basée à Pskov. Elle est tout juste de l'autre côté de la frontière. Pourquoi faut-il s'en inquiéter? C'est la phalange la plus agressive des forces militaires russes. Elle a participé aux campagnes en Tchétchénie et en Géorgie. Elle a participé à l'annexion de la Crimée et du Donbass. Elle mène continuellement des manoeuvres militaires très agressives aux frontières des pays baltes et dans leur espace aérien.
Par conséquent, en mettant en évidence les solides liens économiques et commerciaux qui unissent le Canada et les pays baltes, nous contribuons du même coup à la stabilité de la région, l'un de nos objectifs en matière de politique étrangère. Les pays baltes offrent aussi des possibilités de croissance. Nous cherchons toujours à conclure des accords commerciaux avec des pays qui connaissent une forte croissance économique. Où trouve-t-on des économies en pleine croissance qui sont compatibles avec le Canada? Après avoir fonctionné au ralenti pendant un demi-siècle, les anciens pays communistes d'Europe sont en train rattraper leur retard. Résultat: une forte croissance économique et la possibilité de conclure d'excellents accords commerciaux.
Par exemple, pendant environ une décennie, de 2004 à 2015, l'Union européenne a affiché en moyenne une croissance économique de 1 %, mais j'aimerais présenter les chiffres suivants. Pendant la même période, la Bulgarie a connu une croissance moyenne de 2,8 % par année. En République tchèque, c'était 2,4 %; en Estonie, 2,6 %; en Lettonie, 2,7 %; en Lituanie, 3,1 %; en Pologne, un taux impressionnant de 3,8 %; en Roumanie, 2,9 %; et en Slovaquie 3,9 %. Ce sont des tigres économiques.
Prenons un pays comme l'Estonie, un véritable exemple de tigre économique, qui affiche un ratio dette-PIB de 10 %. Au Canada, nous sommes plutôt fiers de notre taux de 31 %. L'Union européenne affiche un taux moyen de 85 %. J'ajouterais que notre taux de 31 % était celui observé à la fin du gouvernement Harper, alors que, sous le gouvernement Chrétien, ce taux s'élevait à 64 %, soit le taux auquel le gouvernement actuel nous ramènera très bientôt, à mon avis. Cela nous donne une bonne idée des endroits où se concentre la croissance économique. L'Estonie est un pays qui offre des politiques comme un congé de maternité de deux ans entièrement payé ainsi qu'un faible taux d'imposition uniforme. C'est avec de tels partenaires commerciaux compatibles que nous devrions faire des affaires. C'est avec les gens de ces pays que nous pouvons conclure des partenariats avantageux. Ce sont des économies qui devraient afficher un taux de croissance élevé dans un avenir prévisible.
Lorsqu'il s'agit de conclure des accords commerciaux avec d'autres pays, il est logique de nous concentrer sur ceux dont la croissance économique est élevée. Étant donné que leurs échanges commerciaux ont été limités pendant 50 ans, ces pays ne jouissent pas de relations commerciales établies depuis longtemps. À l'époque soviétique, leur principal partenaire commercial était évidemment la Russie. Or, ces pays se tournent de plus en plus vers l'Ouest, ce qui veut dire que le Canada a plus d'occasions d'établir avec eux de nouvelles relations économiques mutuellement avantageuses.
L'une de mes priorités comme ministre du Commerce a toujours été de faire affaire avec ces pays, de chercher à établir des liens avec eux et de chercher les occasions qui s'y présentaient. Par exemple, la Slovaquie a une importante industrie des pièces automobiles. Le Canada a également un très bon bilan en ce qui concerne les pièces automobiles et le montage d'automobiles. C'est ce type de lien que nous devrions chercher à établir, au lieu de toujours penser seulement aux grandes sociétés bien établies. Je sais que les gens se préoccupent surtout des compagnies comme Bombardier et SNC-Lavalin. Pourtant, grâce à nos diasporas respectives et à nos populations plus petites, nous avons l'occasion de traiter avec ces pays. Ils ont une soif de liberté et un vif désir de faire des échanges commerciaux dans un esprit de libre entreprise parce que leur niveau de vie a tellement baissé pendant les 50 ans où ils ont été laissés pour compte. Ils cherchent des occasions d'améliorer leur sort.
Il n'est donc pas surprenant que l'appui pour l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne soit plus fort dans ces pays. Ils partagent les mêmes priorités géopolitiques que nous et ont le même désir de réussir, de faire croître leur économie et de trouver des occasions de se développer.
Je suis très fier d'appuyer ce qui est d'après moi l'une des plus belles réalisations du gouvernement conservateur. Je suis également fier de voir le gouvernement libéral actuel en poursuivre la mise en œuvre et montrer au monde que le Canada est fier de son bilan en matière de libre-échange, surtout à une époque de protectionnisme grandissant. Nous étions chanceux d'avoir Stephen Harper à la barre en 2008, au moment du ralentissement économique mondial. Sans son intervention énergique à un moment critique, comme à la réunion du G20 en Pennsylvanie, nous aurions peut-être été témoins d'une vague de protectionnisme. Heureusement, nous y avons échappé.
Nous avons constaté un engagement à maintenir les frontières ouvertes et à favoriser des échanges commerciaux solides. Les forces qui s'y opposent sont toujours là, mais le Canada peut et doit demeurer un modèle. Nous avons des partenaires qui sont disposés à le faire dans l'accord commercial entre le Canada et l'Europe, et j'encourage tous les députés à l'appuyer.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour parler du projet de loi et de l'importance du commerce pour l'économie canadienne.
Il s'agit de l'un des rares projets de loi du gouvernement actuel dont je peux faire l'éloge. J'aimerais bien que les libéraux suivent plus souvent le chemin tracé par les conservateurs.
Ils ont de toute évidence profité du travail que nous avons fait quand nous formions le gouvernement. Ils ont été capables d'aller jusqu'au bout du chemin. Peut-être que les libéraux pourront prendre les leçons qu'ils ont apprises et les appliquer à l'équilibre budgétaire et à la réduction des impôts. Nous allons espérer que la prise de conscience des libéraux quant à l'importance du commerce s'étendra à d'autres enjeux importants qui influencent l'économie et la situation financière du pays. Encore une fois, je joue à l'optimiste en disant cela.
Parlons maintenant du sujet au coeur du débat d'aujourd'hui: le commerce. Le Canada est une nation commerçante et le commerce est le moteur de notre économie. En fait, un emploi sur cinq au Canada et environ 60 % de notre PIB sont liés aux exportations. Compte tenu de ces statistiques, on n'a pas besoin de regarder bien loin pour comprendre l'importance du commerce pour notre économie et pour les possibilités offertes aux Canadiens.
L'histoire prouve que le commerce est le meilleur moyen pour nous aider à créer des emplois et à favoriser la croissance et la prospérité à long terme au Canada. En effet, la prospérité de notre nation augmente à mesure que le commerce s'accroît, ce qui met évidemment plus d'argent dans les poches des travailleurs canadiens. C'est là l'essentiel de la question. Les gens parlent d'une économie forte et de débouchés, mais tout cela revient à mettre plus d'argent dans les poches des Canadiens pour qu'ils puissent nourrir leur famille et offrir à leurs enfants de meilleures perspectives d'avenir. C'est de cela qu'il est question lorsqu'on parle de commerce et de prospérité économique.
L'une des principales réalisations du gouvernement conservateur précédent, le gouvernement de Stephen Harper, a été de lancer l'un des plans de promotion du commerce les plus ambitieux de l'histoire du pays. En fait, c'était même probablement le plus ambitieux. Pendant que j'y suis, j'aimerais faire quelques éloges. Je sais que d'autres l'ont fait avant moi, mais je crois qu'il est important de dire ces choses, car il faut rendre à César ce qui appartient à César.
Je tiens donc à souligner l'excellent travail qu'ont accompli le député d', qui était alors ministre du Commerce international, et le député de , qui était le ministre de l'Agriculture. Je suis conscient de tous les déplacements qu'eux et d'autres personnes ont dû effectuer pour permettre certaines des réalisations de l'ancien gouvernement conservateur. Des choses remarquables ont été accomplies sous la direction de l'ancien premier ministre Stephen Harper, notamment grâce au travail acharné de ces deux députés. Il est important de reconnaître l'héritage qu'ils ont laissé. Ils siègent toujours ici, à la Chambre, et continuent de travailler fort au sein de l'opposition pour que les efforts déployés continuent de porter fruit.
Grâce au travail de ces personnes, le Canada a conclu des accords de libre-échange avec 38 pays, soit les 28 États membres de l'Union européenne, la Colombie, le Honduras, la Jordanie, Panama, le Pérou, la Corée du Sud, ainsi que l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse, par l'entremise de l'Association européenne de libre-échange.
Nous avons également signé et mis en application des accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers que nous avons conclus avec 24 pays, un nombre plus élevé que tout autre gouvernement canadien.
Une de nos réussites historiques est la conclusion de l'Accord de libre-échange Canada-Corée, le premier accord du genre conclu par le Canada dans la région Asie-Pacifique, une des régions de la planète connaissant la plus forte croissance. La Corée du Sud est un acteur économique important dont le marché est d'une grande valeur pour les Canadiens. Les entreprises canadiennes peuvent de plus s'en servir comme tremplin vers les autres marchés de la région Asie-Pacifique. On prévoit que l'Accord fera croître les exportations de marchandises canadiennes vers la Corée du Sud de 32 % et qu'il injectera 1,7 milliard de dollars dans l'économie canadienne.
De plus, en novembre 2013, le gouvernement conservateur a lancé le Plan d'action sur les marchés mondiaux, qui visait à favoriser l'emploi et les exportations. Son objectif était d'offrir de nouvelles occasions aux Canadiens grâce au commerce et aux investissements, en ciblant les marchés émergents et établis qui comptent pour les entreprises canadiennes.
Notre bilan le montre bien: nous appuyons fermement le commerce international, ainsi que les initiatives de commerce international qui génèrent une croissance de l'activité économique et des emplois et favorisent la collaboration entre le Canada et les économies émergentes.
Le Canada devrait chercher à maximiser ses avantages en tant que pays libre-échangiste et à établir des relations commerciales au-delà de l'Amérique du Nord, notamment avec les économies émergentes. Il est donc important que le gouvernement s'affaire énergiquement à réduire les obstacles au commerce international et les droits de douane. C'est pourquoi nous avons appuyé le projet de loi , concernant l'Accord sur la facilitation des échanges, qui a reçu la sanction royale récemment. L'Accord simplifiera les procédures douanières, réduira les lourdeurs administratives et les coûts liés au traitement, accélérera le dédouanement et la mainlevée des marchandises et rendra le commerce international plus prévisible pour les Canadiens.
La prévisibilité est certainement un élément essentiel. On peut se rendre compte des effets de l'absence de prévisibilité qui découlent des changements incessants apportés par le gouvernement actuel à la réglementation régissant l'évaluation des projets énergétiques. L'absence de certitude ralentit les investissements. La certitude est un élément essentiel lorsqu'on tente de créer des débouchés pour les entreprises qui aident à stimuler l'économie. Les entreprises ont besoin de certitude.
Les investisseurs, les importateurs, les exportateurs et les PME du Canada vont certainement bénéficier de la mise en oeuvre de l'Accord sur la facilitation des échanges.
L'Accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine est un autre accord commercial qui a été négocié avec succès par le gouvernement conservateur précédent. Grâce à cet accord, le Canada et l'Ukraine continueront de resserrer le partenariat qui les unit et qui favorisera la paix et la prospérité. En moyenne, entre 2011 et 2015, la valeur totale du commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et l'Ukraine a été de 289 millions de dollars par année. On estime qu'il augmentera de près de 19 % à la suite de la mise en oeuvre de cet accord. Celui-ci permettra au Canada et à l'Ukraine de supprimer les droits de douane sur 99,9 % et 86 % de leurs importations respectives actuelles, ce qui profitera aux exportateurs et aux consommateurs des deux pays. Grâce à l'Accord, le PIB du Canada connaîtra une croissance d'environ 29,2 millions de dollars, tandis que le PIB de l'Ukraine augmentera de quelque 18,6 millions de dollars. La valeur des exportations canadiennes vers l'Ukraine augmentera d'environ 41,2 millions de dollars.
La croissance des exportations du Canada sera diversifiée et elle touchera notamment les grandes industries suivantes: le porc, le matériel et l'outillage, le matériel de transport, d'autres produits manufacturés, les véhicules et les pièces d'automobiles, et les produits chimiques. En juillet 2015, le gouvernement conservateur précédent avait déjà ouvert le marché ukrainien au boeuf. En 2014, le Canada a exporté en Ukraine pour environ 35,5 millions de dollars de produits agricoles et agroalimentaires, de poisson et de fruits de mer. Ces chiffres montrent de manière évidente quelques-uns des avantages du commerce et des accords commerciaux et ce qu'ils peuvent représenter pour le Canada.
J'en viens à l'accord commercial dont nous sommes saisis aujourd'hui, c'est-à-dire l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Négocié par le précédent gouvernement conservateur, l'Accord est de loin l'initiative commerciale la plus ambitieuse que le Canada ait jamais conclue. Une fois l'Accord en vigueur, le Canada sera l'un des rares pays à jouir d'un accès préférentiel aux deux plus grosses économies du monde: l'Union européenne et les États-Unis.
Le Parti conservateur appuie fermement les initiatives de commerce international qui stimuleront l'économie, la prospérité et la création d'emplois et qui renforceront la coopération avec les alliés démocratiques du pays.
Une étude conjointe du Canada et de l'Union européenne a conclu qu'un accord commercial avec l'Union européenne pourrait ajouter environ 12 milliards de dollars à l'économie du Canada et accroître le commerce bilatéral de 20 %. Il est important d'expliquer ce que cela signifierait pour les Canadiens moyens et les familles canadiennes. Sur le plan économique, c'est comme si on ajoutait 1 000 $ au revenu moyen d'une famille. Pour l'économie du pays, cela se traduirait par la création de 80 000 nouveaux emplois. À ce jour, le gouvernement n'a pas réussi à réaliser ce dernier point. Cet accord commercial contribuerait à créer de l'emploi, à remettre les gens au travail et à offrir aux familles canadiennes de nouvelles possibilités d'augmenter leur revenu.
Lorsque l'Accord économique et commercial global entrera en vigueur, près de 100 % de toutes les lignes tarifaires de l'Union européenne visant les produits non agricoles seront éliminées, de même que près de 94 % de celles visant les produits agricoles. L'Accord permettrait aussi aux fournisseurs de services canadiens de profiter du meilleur accès au marché de l'histoire accordé par l'Union européenne à un de ses partenaires commerciaux. Ce sont d'excellentes nouvelles pour les 13,8 Canadiens qui travaillent dans ce secteur, qui représente environ 70 % du PIB du pays.
Aux termes de l'Accord, les entreprises canadiennes pourraient soumissionner pour des marchés publics et fournir des biens et des services aux trois principales institutions de l'Union européenne, soit la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil européen, ainsi qu'aux gouvernements des États membres de l'Union européenne et aux milliers d'administrations régionales et municipales. En facilitant l'accès aux marchés publics de l'Union européenne, dont la valeur s'élève à 3,3 billions de dollars, l'Accord offrirait aux fournisseurs canadiens de biens et de services de nouveaux débouchés d'exportation considérables.
Les investissements jouent un rôle essentiel dans l'économie canadienne. L'Accord garantirait plus de stabilité et de transparence aux investisseurs du Canada et de l'Union européenne. Selon les données connues, à la fin de 2015, la valeur des investissements directs effectués par des entreprises canadiennes en Union européenne s'élevait à environ 210 milliards de dollars, ce qui représente environ 21 % des investissements directs du Canada à l'étranger, tandis que la valeur des investissements directs effectués par des entreprises de l'Union européenne au Canada s’élevait à plus de 242 milliards de dollars, ce qui représente environ 31 % des investissements étrangers au Canada.
C'est un accord historique qui s'appuie sur des années d'efforts acharnés, en particulier de la part des négociateurs du Canada, des négociateurs de calibre mondial, qui ont fait l'essentiel du travail dans ce dossier.
J'aimerais parler tout particulièrement des avantages que l'Accord économique et commercial global procurerait à ma province, l'Alberta. À l'heure actuelle, les temps sont durs en Alberta; nous aimons donc beaucoup recevoir de bonnes nouvelles sur le plan économique. Il n'y a aucun doute que l'Alberta tirera parti de l'accès préférentiel aux marchés de l'Union européenne. L'Union européenne est déjà la quatrième destination des exportations et le troisième partenaire commercial en importance de l'Alberta. Une fois en vigueur, l'Accord éliminera les droits de douane sur presque toutes les exportations de l'Alberta, et il ouvrira des débouchés dans l'Union européenne. Les dispositions que contient l'Accord atténueront les barrières réglementaires, renforceront les droits de propriété intellectuelle et mettront en place des règles d'accès aux marchés plus transparentes. Les exportateurs de l'Alberta tireront profit de toutes ces conditions plus propices. Lorsque nous examinons certaines des possibilités, nous constatons que les principales exportations de marchandises de l'Alberta vers l'Union européenne sont les produits agricoles et agroalimentaires, les produits manufacturés de pointe, les métaux et les produits minéraux. Nous comptons parmi nos autres exportations les produits chimiques et plastiques, les produits de la pêche et du poisson, les produits forestiers et les technologies de l'information et des communications.
De plus, je tiens à prendre une ou deux minutes pour parler d'un aspect très précis de l'Accord économique et commercial global qui a déjà porté ses fruits.
En 2014, lorsque les négociations ont abouti à l'Accord, une usine de transformation du boeuf appartenant à des agriculteurs a rouvert ses portes dans ma circonscription. Elle avait fermé ses portes en 2006 et était demeurée vacante depuis lors.
En 2014, nous avons pu annoncer qu'il y avait un acquéreur, Rich Vesta, des États-Unis, qui est bien connu dans l'industrie du boeuf et qui a trouvé beaucoup de débouchés formidables à certaines des entreprises avec lesquelles il fait des affaires aux États-Unis. Il a décidé d'acquérir cette usine et de la remettre en service. Il a choisi de le faire en grande partie en raison de cet accord. Il a vu la possibilité de fournir certaines coupes de boeuf à des créneaux spécialisés du marché grâce à certaines dispositions des accords commerciaux que nous avons pu signer pour le Canada, plus particulièrement les débouchés que l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne créerait. Avant même la mise en oeuvre de cet accord, nous pouvions voir les retombées des débouchés qu'il créerait.
Cette usine était inactive depuis 2006. Je l'ai récemment visitée, à l'approche de son ouverture. Elle devrait ouvrir ce mois-ci. Lorsque je l'ai visitée, il y a quelques mois, la reprise imminente des activités était visible. On m'a parlé de toutes les innovations et les améliorations apportées. Cette usine sera sans contredit parmi les meilleures du monde. Les innovations qu'elle apportera au Canada en matière de transformation sont extraordinaires. Elles reposent toutes sur les possibilités commerciales créées par certains des accords commerciaux conclus sous le gouvernement conservateur et l'espoir créé par cet accord en particulier.
Nous voyons déjà de belles réussites et je suis certain que nous en verrons d'autres. Dans ma circonscription, les habitants d'Airdrie sont très emballés et très fiers, tout comme les résidants de Balzac dans le comté de Rocky View, où est située l'usine, car elle va créer des emplois chez nous pour les personnes qui cherchent du travail et qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts — et elles sont nombreuses par les temps qui courent. Ce n'est pas seulement l'usine qui créera des emplois; éventuellement, nous aurons accès à de nouveaux acheteurs de bovins. Les petites exploitations de vache-veau, les parcs d'engraissement, tout le monde va en bénéficier parce que cette usine va créer toutes sortes d'occasions dans la région. Les gens sont vraiment heureux de ce que cela représente pour ma circonscription.
Je prends une minute pour parler des possibilités et des occasions que représente l'Accord pour le secteur forestier canadien. En fait, l'Union européenne se classe au troisième rang des plus grands importateurs de produits forestiers. En 2015, les importations des États de l'Union représentaient 14 % des importations mondiales de produits forestiers, ce qui équivaut à 46 milliards de dollars. Bien que la plupart des produits forestiers canadiens entrent déjà sur le marché de l'Union européenne sans frais de douane, quand l'Accord entrera en vigueur, ces produits ne seront soumis ni aux frais de douane, ni aux quotas, ce qui veut dire que le Canada aura un avantage commercial préférentiel par rapport à ses concurrents.
De plus, un dialogue sur les produits forestiers renforcerait l’influence du Canada sur l’élaboration des mesures de l’Union européenne, réduirait les répercussions potentiellement négatives de ces mesures sur les exportations canadiennes et contribuerait à maintenir un accès continu des produits forestiers canadiens aux marchés européens. Ce dialogue offrirait au Canada un accès unique au processus d’élaboration réglementaire de l’Union européenne. Le Canada pourrait ainsi faire part des préoccupations de l’industrie à l’égard des règlements proposés aux balbutiements du processus. Cette situation profiterait aussi aux producteurs forestiers canadiens.
L'accord prévoit également la création d'un comité de gestion mixte des mesures phytosanitaires qui faciliterait les discussions entre les experts canadiens et les experts de l'Union européenne et qui leur permettrait de discuter des situations qui font obstacle au commerce avant qu’elles ne deviennent des problèmes sérieux.
En outre, l’Accord établirait un cadre de coopération concernant toute la gamme des dispositions sur la santé des animaux, la protection des plantes et la sécurité des aliments.
J'accorde aussi une immense importance au tourisme, un secteur qui joue un rôle clé dans ma circonscription. Il existe déjà d'excellents liens entre le Canada et des pays d'Europe au chapitre du tourisme. Je répète souvent que le tourisme renforce le commerce, et vice-versa. Les liens qui unissent déjà le Canada et l'Europe seraient donc source de débouchés. L'Accord nous permettrait de tirer parti de tous ces éléments.
J'interviens aujourd'hui pour démontrer mon appui à l'Accord économique et commercial global, aux débouchés qu'il créera et aux emplois qui ne manqueront pas d'être créés au sein des PME canadiennes. Je suis reconnaissant d'avoir pu intervenir en faveur de ce projet de loi.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, nous discutons d'une importante mesure législative, en l'occurrence le projet de loi . Je suis ravie d'avoir une deuxième occasion d'intervenir au sujet de cet accord commercial avec l'Union européenne, officiellement appelé Accord économique et commercial global.
Le projet de loi en est maintenant à l'étape de la troisième lecture après avoir été étudié par le Comité permanent du commerce international. Ce sera donc probablement la dernière fois que j'aurai la possibilité d'en parler.
En janvier, j'ai terminé une série de 11 assemblées publiques sur les problèmes auxquels sont confrontés les aînés. Afin de permettre à la Chambre de mieux comprendre, je précise que, lorsque j'ai demandé aux gens de ma circonscription de m'indiquer le problème le plus sérieux selon eux, la grande majorité ont parlé des défis touchant les personnes âgées. J'ai donc décidé de parcourir ma circonscription; je suis allée dans les grandes et les petites localités pour vraiment entendre le son de cloche des aînés eux-mêmes et des personnes qui les soutiennent et les aiment. Je voulais qu'on me parle des problèmes qu'ils doivent affronter au quotidien.
Malheureusement, ces assemblées publiques ont été plutôt tristes. Certains aînés m'ont dit avoir été forcés de faire un choix entre acheter des médicaments, chauffer leur domicile et se nourrir. Un très grand nombre de personnes âgées m'ont dit ne pas recevoir le Supplément de revenu garanti parce qu'il est trop compliqué pour elles d'en faire la demande. Mais, essentiellement, le coût des médicaments constitue le plus grand problème.
Je sais que cette situation n'est pas unique à la circonscription de North Island—Powell River. On la retrouve d'un bout à l'autre du pays. Les aînés perdent de plus en plus de terrain.
La dernière fois que j'ai parlé de ce projet de loi, j'ai soulevé certaines questions. La première était celle des médicaments sur ordonnance, qui me tient vraiment à coeur. J'ai mentionné que, compte tenu des dispositions de l'Accord économique et commercial global, le projet de loi modifierait les règles sur la propriété intellectuelle s'appliquant aux produits pharmaceutiques. Ainsi, en vertu de l'Accord, les consommateurs, dont les aînés ayant un revenu fixe, pourraient s'attendre à ce que le coût des médicaments augmente de plus de 850 millions de dollars par année.
De nombreux citoyens sont venus me voir à la suite des séances de discussion ouvertes et m'ont fait part de ce qu'ils vivent. D'autres l'ont fait pendant les séances. Je me souviens d'une femme qui m'a dit qu'elle et son époux sont, pour le moment, en santé. Ils viennent de prendre leur retraite et la vie est belle. Toutefois, ils se sont rendu compte qu'ils doivent planifier pour les années où ils seront moins en santé. Malheureusement, ils doivent planifier en prévision d'une séparation légale, d'un coût de la vie élevé en raison des coûts des médicaments et du placement de l'un d'entre eux dans un établissement de soins. La femme m'a dit qu'elle avait travaillé dur toute sa vie, mais que, compte tenu des coûts des produits pharmaceutiques et du coût de la vie, elle ne sait pas comment ils vont arriver à joindre les deux bouts, et ce, même s'ils ont épargné, même s'ils ont occupé des emplois bien rémunérés et même s'ils ont un bon régime de pension. La réalité pour les aînés d'aujourd'hui mène de plus en plus à la pauvreté.
Quand les libéraux étaient dans l'opposition, ils sommaient les conservateurs de réaliser une étude sur les conséquences financières de l'Accord sur les systèmes de soins de santé provinciaux et territoriaux et sur les médicaments d'ordonnance. Or, maintenant qu'ils sont au pouvoir, ils ne font que dire aux provinces et aux territoires qu'ils vont sabrer les transferts en matière de santé et mettre en oeuvre des accords qui risquent de faire augmenter le coût des médicaments pour les provinces et les territoires. Cela me préoccupe profondément.
La réalité est qu'il y aura des gens qui auront des problèmes de santé graves. En effet, de plus en plus de personnes vont être obligées de se rendre à l'urgence, faute de n'avoir pas pris leurs médicaments. Un médecin m'a dit un jour que des aînés qui étaient incapables de payer leurs médicaments se rendaient régulièrement à l'urgence pour les avoir. Il faut que nous pensions au coût que cela représente. Si le coût augmente, les conséquences sur notre système de soins de santé seront dévastatrices.
Je suis heureuse que la porte-parole en matière de commerce du NPD, la députée d', ait porté cette question à l'attention du comité. Le NPD a proposé deux amendements pour que soit réalisée une analyse des répercussions de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne sur le prix des produits pharmaceutiques. Que s'est-il passé? Il s'agit d'un enjeu important. Les Canadiens méritent d'être informés correctement. Nos amendements ont été très peu — même pas du tout — débattus. Ils ont tous été rejetés. Les libéraux ne semblent vraiment pas se soucier de corriger les lacunes de l'Accord ou de répondre aux préoccupations des Canadiens.
Lorsqu'il a comparu devant le comité, le président de l'Association canadienne du médicament générique, Jim Keon, a dit ceci:
Si nous adoptons [le point de vue] des coûts, comme je vous l’ai déjà dit, les médicaments génériques se vendent en moyenne à 20 à 25 % du prix d’un médicament de marque équivalent. Si vous prolongez de deux ans la protection accordée à ce dernier par les brevets, vous allez payer 75 à 80 % de plus pour ce produit pendant deux années additionnelles. Cela a des répercussions sur les budgets provinciaux des programmes de médicaments, sur les régimes des employés et sur les gens qui paient eux-mêmes leurs médicaments. Ces coûts sont très importants.
Les aînés, de même que tous les Canadiens, méritent mieux.
L'ancienne ministre du Commerce international, qui est maintenant , a expliqué honnêtement pourquoi les libéraux ont décidé de faire adopter cet accord à la hâte par le Parlement. Pour eux, cet accord est un symbole de l'ouverture du Canada dans un monde de plus en plus protectionniste. Je suis désolée, mais le commerce avec l'Europe est un enjeu trop important pour que nous manquions notre coup. Les Canadiens s'attendent à un bon accord, et c'est ce qu'ils méritent.
Nous devons parler des sérieuses réserves qui ont été soulevées au sujet de l'Accord économique et commercial global afin de pouvoir négocier un meilleur accord pour les Canadiens. Je parle ici des coûts des soins de santé et des médicaments. J'ai entendu beaucoup trop souvent des fournisseurs de soins de santé parler d'aînés et d'autres personnes qui coupaient leurs médicaments en deux et ne prenaient pas la dose au complet. Si les coûts augmentent, les gens ne pourront pas acheter les médicaments dont ils ont besoin pour se soigner.
J'appuie le resserrement des relations commerciales entre le Canada et l'Union européenne pour diversifier nos marchés, mais il reste toutefois des préoccupations non négligeables sur lesquelles il faut se pencher. Comme je l'ai déjà mentionné, lorsque les libéraux étaient dans l'opposition, en 2014, ceux-ci ont dénoncé le peu de temps alloué à l'étude de l'Accord. À la page 49 de leur rapport dissident, ils ont écrit: « Le peu de temps qu'a consacré ce comité à l'examen de cet accord est de nature à inquiéter quiconque s'intéresse un tant soit peu à l'AECG. » Qu'est-il advenu de cette préoccupation? Pourquoi ne prenons-nous pas le temps d'accomplir la tâche importante d'examiner les parties de l'Accord qui pourraient avoir d'énormes répercussions sur les Canadiens et dont nous devrions sérieusement nous préoccuper?
Maude Barlow a déclaré qu'« étant donné que le processus pourrait prendre jusqu’à cinq ans en Europe, le fait de vouloir précipiter les choses ici n’est qu’un exercice de relations publiques. » Est-ce le cas? Je l'ignore, mais les Canadiens méritent que les choses soient faites correctement, et non simplement rapidement.
Les principaux obstacles à la ratification de l'Accord par tous les pays de l'Union européenne sont la tenue d'un référendum aux Pays-Bas, l'opposition par le Bundesrat allemand et l'examen de l'Accord par la Cour européenne de justice. Profitons du temps que nous avons pour examiner les problèmes, voir comment les atténuer et bien faire les choses. Je crains toutefois que les libéraux ne voient pas la réalité et que pour eux ce ne soit qu'un grand spectacle.
J'ai pris conscience de terribles vérités dans la vie des aînés à North Island—Powell River. Cette réalité existe partout au Canada où les aînés sont aux prises avec de nombreuses difficultés. C'est un grand honneur pour moi d'être la nouvelle porte-parole dans les dossiers relatifs aux aînés. Je suis fière du travail accompli par les gens que je représente pour me faire connaître les difficultés que vivent les aînés et les préoccupations que celles-ci suscitent. Le gouvernement ne fait à l'heure actuelle aucun suivi quant au financement des soins à domicile qui permettent aux aînés de demeurer dans leur maison et d'obtenir l'aide dont ils ont tant besoin. Ces soins permettent d'épargner et ils favorisent la santé et le bien-être des aînés, qui ont bâti notre pays. L'Accord économique et commercial global aura de fortes incidences sur les soins de santé des aînés et sur l'accès aux médicaments dont ils ont tant besoin.
Les Canadiens doivent demander au gouvernement ce qui justifie de placer les aînés dans une situation où ils ne peuvent se payer les médicaments dont ils ont besoin et doivent choisir entre les dépenses courantes, comme la nourriture, l'électricité et le chauffage, ou l'achat de médicaments.
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Monsieur le Président, j'ai le grand plaisir et l'honneur de me lever à la Chambre pour parler de cet important projet de loi. En fait, le projet de loi porte sur une importante entente commerciale, ou traité de libre-échange, avec l'Union européenne. Nous savons à quel point il peut paraître naturel pour le Canada d'engager des relations commerciales beaucoup plus intenses et étroites avec l'Union européenne, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est un partenaire commercial naturel sur le plan historique et culturel. En outre, plusieurs pays européens ont des législations proches de la nôtre ou souvent meilleures que la nôtre en ce qui concerne la protection de l'environnement, les négociations collectives, les droits des travailleurs et travailleuses ainsi que la place des syndicats dans les sociétés et l'économie.
Nous devrions nous dire qu'il faut, bien sûr, avoir un accord de libre-échange avec l'Union européenne et intensifier nos relations commerciales avec elle. D'accord, mais cet accord est si important qu'il doit être bien négocié. Nous n'allons pas accepter n'importe quoi à la va-vite et sous pression, tout simplement parce que le et les membres de son Cabinet veulent avoir une belle photo, serrer des mains et publier cela sur leur page Facebook. C'est beaucoup plus important que cela.
Comme l'a spécifié ma collègue auparavant, nous aurions dû prendre le temps d'étudier correctement cet accord de libre-échange qui, je le rappelle, a été négocié en secret sous le régime précédent, soit le gouvernement conservateur. À l'époque, le processus était extrêmement critiqué par les libéraux. Toutefois, les libéraux étant ce qu'ils sont, une fois qu'ils prennent le pouvoir, la veste a tendance à changer de côté.
Je vais parler de l'importance de faire correctement les échanges avec l'Europe en utilisant un exemple récent. Vendredi dernier, j'étais dans la circonscription de mon collègue de . À côté de Rimouski, nous avons visité une petite entreprise qui s'appelle Utopie MFG, à Saint-Narcisse. L'entreprise a une trentaine d'employés. Elle fait des skis alpins et des planches à neige. Je ne savais pas comment on fabriquait ces articles. Nous l'avons donc visitée et j'ai appris des choses fantastiques. Chaque ski est fait à la main avec du bois franc. Les principaux compétiteurs de cette entreprise sont l'Autriche et la Chine. Il y a seulement deux entreprises qui fabriquent des skis alpins au Canada. Il s'agit de cette entreprise à Saint-Narcisse et d'une autre à Whistler. C'est important pour elles d'avoir accès aux marchés européen et américain.
Dans chacune de nos petites communautés, il y a des entrepreneurs qui prennent des initiatives, qui innovent, qui produisent des choses originales et qui ont besoin d'avoir la possibilité d'exporter leurs produits vers des marchés étrangers.
Nous voulons que l'entreprise Utopie MFG soit capable de vendre ses skis aux États-Unis, en Europe et un peu partout dans le monde, là où il y a de la neige évidemment. C'est pour cela qu'il faut avoir un bon accord de libre-échange et qu'il ne faut le bâcler comme les libéraux sont en train de le faire. Les libéraux ont aussi cette faculté extraordinaire de prendre un mot, puis de lui faire dire son contraire.
Une fois au pouvoir, les libéraux ont fait un copier-coller de l'accord de libre-échange négocié par le gouvernement conservateur précédent. C'est le même accord de libre-échange, mais soudainement, c'est un accord progressiste. C'est la même chose, mais on lui colle le mot « progressiste ». Étant donné que c'est libéral, c'est magique. Abracadabra. J'aimerais être capable de faire cela parfois avec les enfants à la maison. En fait, c'est la même chose qu'avant. Cet accord est dangereux pour un grand nombre de nos secteurs économiques, entre autres pour les producteurs de fromage qui vont voir entrer au Canada 17 000 tonnes de fromages fins en provenance de l'Europe, sans aucune protection et avec des compensations complètement dérisoires.
Je suis aussi allé à Saguenay en décembre dernier. Nous avons visité la Fromagerie Blackburn. C'est une fromagerie familiale qui était au départ une ferme laitière. D'ailleurs, elle remporte des prix en Europe. Actuellement, elle connaît un élan de croissance, mais cette croissance risque d'être coupée par l'arrivée massive de fromages européens, sans qu'on la protège et qu'on l'aide comme il le faut.
Comment se fait-il qu'on laisse tomber nos producteurs de fromages qui, eux aussi, sont en croissance depuis des années au Québec? Il y a 30 ans, on mangeait du cheddar et c'était à peu près tout. Il n'y avait pas d'autres fromages, à part celui qu'on tartinait sur des toasts le matin. Or, aujourd'hui, il y a des dizaines de producteurs fromagers très intéressants partout au Canada et surtout au Québec. Comment se fait-il que le gouvernement libéral les laisse tomber et leur donne des pinottes en compensation? Nous trouvons cela inquiétant. Ma collègue l'a dit également dans son discours, tout à l'heure.
Un autre élément est aussi inquiétant. Cet accord avec l'Europe traite de la propriété intellectuelle et des définitions qui y sont associées. Cela a des conséquences sur le prix des médicaments. En effet, avec l'accord progressiste libéral conservateur, l'entrée sur le marché des médicaments génériques risque d'être retardée de trois à trois ans et demi. Cela fait évidemment le bonheur des grandes compagnies pharmaceutiques, mais cela va toucher directement la poche des gens qui doivent s'acheter des médicaments.
Les évaluations de l'augmentation des coûts des médicaments au Canada varient entre 850 millions et 2,8 milliards de dollars par année. Cela aura des conséquences énormes pour les gens qui sont dépendants de médications sur une base constante s'ils n'ont pas de bonnes assurances privées. Or il n'y a pas d'assurance publique dans la plupart des provinces. C'est donc eux qui vont payer directement ces coûts, alors qu'ils peinent déjà à joindre les deux bouts et à payer leurs factures. Le gouvernement libéral est complètement insensible au fait que c'est à l'avantage des grandes compagnies pharmaceutiques et au désavantage de nos personnes âgées, de nos malades et de nos personnes handicapées. Il faut le dire.
Une autre chose, dans l'accord de libre-échange avec l'Europe, nous préoccupe également, et c'est vraiment fondamental. On parle de secteurs économiques, d'exportations, de prix de médicaments, mais il y a un mécanisme de différends dans l'accord de libre-échange avec l'Europe qui est extrêmement dangereux pour nos États et, je dirais même, pour la qualité de notre vie démocratique. Je parle ici de l'équivalent du chapitre 11 de l'ALENA qu'on retrouve dans l'accord de libre-échange avec l'Europe.
Je ne comprends pas comment un accord progressiste peut inclure la possibilité qu'une compagnie poursuive un gouvernement ou un niveau de gouvernement pour une réglementation qui viendrait menacer ses profits futurs. C'est avoir vraiment la bretelle et les ceintures. En effet, des compagnies prévoient faire des investissements. Or, si jamais un gouvernement prend des décisions qui vont dans le sens de la volonté de la population, de la protection de la santé publique, de la sécurité ou de la protection de l'environnement, ces compagnies ont la possibilité de poursuivre cet État-là devant des tribunaux commerciaux et de lui faire payer les pertes anticipées des profits futurs.
C'est vraiment donner un pouvoir immense aux corporations et aux grandes compagnies, au détriment des choix démocratiques faits par ceux et celles qui ont été élus par les citoyens et les citoyennes. Il y a un déni de démocratie, dans ce genre de mécanisme de différends, qui est extrêmement dangereux et contre lequel nous, au NPD, nous allons toujours nous opposer. Nous n'accepterons pas de donner ce pouvoir aux grandes compagnies. On l'a vu dans le cadre de l'ALENA. Le Canada s'est fait poursuivre plusieurs fois. Cela nous a coûté des millions de dollars et nous ne voulons pas qu'on répète la même erreur avec l'Union européenne.
Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls. Dans l'Union européenne, des gens ont les mêmes préoccupations que nous: en Allemagne, aux Pays-Bas et évidemment en Belgique, où le Parlement wallon s'est tenu debout et a fixé ses conditions pour éventuellement accepter l'entente de libre-échange Canada-Union européenne.
Des gens comme José Bové s'inquiètent aussi du fait que cet accord va diminuer les normes environnementales et les protections sociales sur les deux continents, que ce soit ici, au Canada, en ce qui concerne la production de porc ou de boeuf, par exemple, ou qu'il s'agisse d'accepter en Europe des produits qui proviennent du pétrole, qui émet beaucoup de gaz à effet de serre, ce qui n'est pas conforme à la philosophie des gens de l'Union européenne en ce moment.
Cet accord est dangereux et on aurait dû prendre le temps de l'étudier attentivement.
Ce sont les raisons pour lesquelles le NPD s'opposera au projet de loi , tout en sachant très bien qu'un bon accord de libre-échange, un bon accord commercial avec l'Europe serait dans notre intérêt. Toutefois, on ne peut pas se permettre de le bâcler comme le fait le gouvernement libéral.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui vise à porter mise en oeuvre de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne et ses États membres.
Avant de commencer, je tiens à remercier mes collègues le député d', le député de et l'ancien premier ministre Harper de leur excellent travail dans ce dossier.
Je tiens à commencer par ce qui relève de l'évidence. Le commerce est bon. Le commerce rend les marchés florissants. Le commerce fait baisser les prix pour les consommateurs et leur offre plus de choix. Le commerce n'améliore pas seulement la vie des riches Canadiens, il améliore la vie de tous les Canadiens.
Je suis toujours fier de prendre la parole à la Chambre pour défendre des accords et des projets de loi qui facilitent la vie des Canadiens. En novembre, j'ai parlé du projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Dans mon discours, j'ai mentionné quatre éléments qui expliquaient pourquoi je l'appuie. Je désire revenir sur certains d'entre eux aujourd'hui.
D'abord, comme je l'ai mentionné, le commerce est bon pour le Canada. Dans un marché plus concurrentiel, les Canadiens ont accès aux meilleurs produits, au meilleur prix. Réduire ou éliminer les droits de douane sur les marchandises que nous importons pour notre propre consommation fera chuter le prix de ces marchandises.
Comme je l'ai déjà dit, je me porterai toujours à la défense des mesures qui font baisser les prix dans ma circonscription et dans l'ensemble du Canada.
Les accords commerciaux aident les Canadiens d'un côté comme de l'autre: les consommateurs profitent de la baisse des prix et les producteurs peuvent vendre leur marchandises dans beaucoup d'autres marchés.
Lorsque l'Accord économique et commercial global sera ratifié, les agriculteurs de l'Alberta pourront non seulement vendre leurs produits en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, mais aussi les exporter, sans droits de douane, en Belgique, en Allemagne, en France et dans tous les autres pays signataires. L'Union européenne compte 500 millions d'habitants et son activité économique s'élève à près de 20 billions de dollars. À elles seules, les importations de l'Union européenne dépassent le PIB du Canada.
Pour que les producteurs canadiens puissent prendre de l'expansion, il faut qu'ils aient accès à des marchés plus vastes qui ont soif de leurs produits. Lorsque les producteurs ont plus de clients, ils ont besoin de plus d'employés pour répondre à la demande. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de rappeler aux députés que l'Alberta a bien besoin de nouveaux emplois par les temps qui courent.
On prévoit que l'Accord fera croître le PIB du Canada de 12 milliards de dollars par année. Je sais que 12 milliards, c'est un chiffre un peu abstrait, mais c'est comme si on augmentait le revenu du ménage moyen de 1 000 $ par année. C'est aussi l'équivalent de 80 000 emplois.
Une bonne part de ces emplois pourraient aider les gens d' et de l'ensemble de l'Alberta.
L'Accord économique et commercial global contribuera à la croissance de l'Alberta et aidera celle-ci à accéder à de nouveaux marchés pour nos biens. Il aidera aussi les Albertains avoir accès à des produits moins chers.
Pour nos producteurs, l'Union européenne est déjà la quatrième destination d'exportation et le troisième partenaire commercial en importance. Actuellement, l'Union européenne importe pour plus de 2 billions de dollars par année de marchandises, desquels 1,4 milliard de dollars sont des importations de l'Alberta. Nous n'occupons que 0,07 % du marché européen, ce qui fait que nous avons la possibilité de nous améliorer beaucoup. Parmi les principales exportations de l'Alberta vers l'Union européenne, l'on compte divers éléments de grande valeur et ressources tels que le nickel, les turbopropulseurs et autre équipement, les céréales, les instruments médicaux, le cobalt, la machinerie électrique, le combustible minéral et l'huile minérale, les services, la pâte de bois, les produits chimiques inorganiques, la viande, les aliments pour animaux, les semences, les fruits, le plastique, les véhicules, les produits pharmaceutiques, les boissons, le fer, l'acier et les produits d'origine animale.
Pour nos consommateurs, près de 100 % de tous les produits non agricoles seront exempts de droits de douane, de même que près de 94 % de tous les produits agricoles.
Lorsque l'Accord économique et commercial global entrera en vigueur, il éliminera les lignes tarifaires pour presque toutes les exportations de l'Alberta et permettra aux créateurs d'emploi de la province d'avoir de nouveaux débouchés en Europe. L'élimination des lignes tarifaires de presque toutes nos exportations signifie que pourrons offrir des prix plus concurrentiels à plus de 500 millions de nouveaux clients. C'est comme prendre notre comptoir de limonade au coin de la rue et le déménager à Times Square. Le potentiel est énorme pour nous.
L'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne donnerait également aux exportateurs de l'Alberta un avantage concurrentiel sur les exportateurs d'autres pays qui n'ont pas conclu d'accord de libre-échange avec l'Union européenne. C'est comme si nous installions notre comptoir de limonade du coin de la rue à Times Square, alors que notre concurrent est limité à un endroit sans achalandage et au coût plus élevé.
Le jour où les dispositions de cet accord entreront en vigueur, 98 % des produits canadiens seront exempts de droits de douane. Près de 94 % des tarifs européens sur les produits agricoles et agroalimentaires canadiens seraient éliminés et ce pourcentage atteindrait 95 % une fois l'élimination progressive terminée. L'absence de droits de douane équivaudrait pour les produits agricoles canadiens, y compris le boeuf, le porc et le bison, à un accès préférentiel au marché européen.
Je sais que certains de mes collègues ont une image stéréotypée des Albertains comme étant tous des éleveurs et des cowboys. Je n'aime pas évoquer ce stéréotype, mais je ne peux m'empêcher de rappeler à la Chambre à quel point le boeuf est important pour l'économie de l'Alberta et de dire ce que l'accord entre le Canada et l'Union européenne signifie à cet égard. Selon la CBC, grâce à cet accord, le Canada pourrait fournir environ 1 % de tout le boeuf consommé en Europe. Cela représente 600 millions de dollars pour l'Alberta, 600 millions de dollars de ventes et 600 millions de dollars qui se traduiront par de nouveaux emplois.
Cet accord bénéficierait également aux secteurs albertains suivants. Il y a tout d'abord les secteurs métallurgique et minier de la province. Ces secteurs comprennent le gaz naturel, le pétrole classique, le charbon, les minéraux et les sables bitumineux. En outre, le secteur de l'affinerie et des minéraux est un secteur fondamental qui permet le développement des infrastructures ainsi que la production d'énergie et de ressources naturelles en Alberta. Ce secteur a généré 28 % du PIB de la province en 2011 et emploie plus de 181 000 Albertains, dont les salaires sont parmi les plus élevés de la province. Les exportations de métaux et de minéraux sont actuellement frappées de droits de douane pouvant atteindre 10 %.
Il y a aussi l'agriculture et l'agroalimentaire. L'Alberta compte plus de 50 000 exploitations qui pratiquent l'élevage ou la culture et qui produisent une grande variété de produits agricoles de classe mondiale. Le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire emploie près de 76 000 Albertains et génère 2,5 % du PIB de la province. Entre 2010 et 2012, les exportations de produits agricoles vers l'Union européenne ont été frappées de droits représentant plus de 35 millions de dollars. Ce sont 35 millions de dollars qui auraient pu être réinvestis dans l'économie, la création d'emplois et l'amélioration de la productivité.
Il y a également les produits forestiers. Le secteur des produits forestiers emploie près de 19 000 Albertains et constitue une part importante de l'économie. Les exportations de produits forestiers vers l'Union européenne s'élèvent en moyenne à 62 millions de dollars et sont frappées de droits de douane pouvant atteindre 10 %. Ces obstacles seraient éliminés une fois l'Accord économique et commercial global en vigueur.
Il y a l'industrie de la fabrication de pointe. En Alberta, c'est une industrie qui emploie plus de 28 000 personnes. De 2010 à 2012, les exportations de produits issus de ce secteur vers l'Union européenne ont atteint en moyenne une valeur d'un quart de milliard de dollars, et elles sont assujetties à des droits de douane de 22 %. Dans le cas de la machinerie industrielle, l'un des principaux secteurs de l'industrie albertaine de la fabrication de pointe, les produits exportés vers l'Union européenne sont visés par des droits de douane de 8 %.
L'Alberta est un grand fabricant de produits chimiques et de plastiques. Ce secteur, qui emploie 11 000 Albertains, exporte vers l'Union européenne une grande partie de sa production pour une valeur moyenne de près de 100 millions de dollars par année. Actuellement, ces exportations sont soumises à des droits de douane qui peuvent s'élever jusqu'à 6,5 %. Soulignons, encore une fois, que ces droits de douane seraient éliminés.
En plus de viser les produits du boeuf et les produits agricoles, l'Accord prévoirait élargir l'accès pour les produits à haute teneur en sucre. Cette disposition permettrait à une société comme PepsiCo, qui exploite une grande usine d'embouteillage dans l'Ouest d'Edmonton et des établissements dans d'autres régions de l'Alberta, de continuer d'expédier ses produits à l'étranger et de trouver de nouveaux consommateurs dans de nouveaux marchés libres de droits de douane. Elle aiderait aussi des entreprises d'Edmonton en démarrage, y compris JACEK Chocolate Couture, qui a ouvert ses portes à Sherwood Park l'année dernière, et qui a depuis étendu ses activités à Canmore et au centre-ville d'Edmonton. Cette disposition l'aidera à embaucher de nouveaux employés et à accéder à un nouveau marché immense.
L'Accord économique et commercial global ouvrira des marchés pour nos florissants fabricants de boissons alcoolisées, dont les produits sont bien connus des membres du caucus conservateur de l'Alberta. Il y a plus de 50 brasseries dans cette province, y compris des brasseries très populaires comme Big Rock, Alley Kat et Yellowhead. On y trouve également des distilleries comme Eau Claire, qui produit du gin et de la vodka en se servant uniquement de grains de l'Alberta, et la distillerie Park, à Banff, qui produit une vodka à partir d'eau des glaciers des Rocheuses.
Plus près d'Edmonton, la ville d'où je viens, Vegreville abrite la distillerie Red Cup. Je porte aujourd'hui le macaron à l'appui de Vegreville. Finalement, il y a la distillerie artisanale Big Rig, à Nisku, près de l'aéroport d'Edmonton, où les gens peuvent acheter du brum, ce qui est essentiellement du rhum produit à partir de betteraves à sucre plutôt que de canne à sucre. Je souligne bien que cela s'appelle du brum et non du rhum afin de ne pas me mettre à dos le lobby du rhum. Si des membres de ce lobby très puissant nous regardent à CPAC aujourd'hui, je les prie de bien prendre note que j'ai employé le terme « brum » et non « rhum ».
On trouve à Edmonton le siège social de bon nombre d'entreprises de classe mondiale qui sont censées prendre de l'expansion, mieux soutenir la concurrence et réaliser de plus grands profits grâce à l'accès à cet énorme nouveau marché. PCL Construction a achevé la construction de la Place Rogers au centre-ville d'Edmonton, le meilleur aréna de hockey et centre culturel du monde. Stantec engineering, Booster Juice et Weatherford ont leur siège social dans cette ville.
Edmonton est aussi reconnue comme un terrain de prédilection pour les jeunes entreprises. Un grand nombre de nouvelles entreprises bénéficieront d'un accès accru au marchés et d'une protection supplémentaire de la propriété intellectuelle. TappCar est un service de covoiturage qui a gagné du terrain en collaborant avec les administrations municipales au lieu de contourner les lois locales. La société Drizly propose une application de livraison d'alcool. Si elle décidait d'offrir ce service sur la Colline du Parlement, je suis certain que les ventes de la société augmenteraient énormément. L'entreprise préférée de ma femme est Poppy Barley, un magasin de chaussures qui se trouvait initialement dans un petit bureau partagé au centre-ville d'Edmonton avant de déménager sur la célèbre avenue Whyte. Elle possède aussi des magasins éphémères à Toronto.
Edmonton peut aussi se vanter de compter trois des quinze jeunes entreprises les plus performantes au Canada, selon le classement de Metabridge. La première se nomme LoginRadius et se spécialise dans l'analyse des données sur les clientèles. Elle sert plus de 1 000 entreprises dans le monde. La deuxième se nomme Mover et offre des services de migration de données infonuagiques. La troisième, Showbie, aide les enseignants, les écoles et les élèves à connecter divers systèmes informatiques les uns aux autres.
Le secteur économique fondamental à Edmonton, soit le secteur du pétrole et du gaz, devrait profiter énormément de l'Accord économique et commercial global, puisque de nouveaux débouchés s'offriront aux produits pétroliers et gaziers canadiens. Le veut mettre fin progressivement à l'utilisation du pétrole et du gaz, mais l'Accord constitue une occasion formidable de recruter de nouveaux clients pour une industrie qui crée des emplois et qui est le moteur de l'économie au Canada.
La diversification des sources d'approvisionnement est l'une des priorités de l'Union européenne dans le domaine de l'énergie. Actuellement, la Russie fournit 31 % des importations de gaz et de pétrole de l'Union européenne, ce qui en fait le premier fournisseur en importance. Par comparaison, la part de marché du Canada n'est que de 1 %, ce qui le place au 26e rang. Or, nous savons bien que le président de la Russie, Vladimir Poutine, se sert des réserves de gaz et de pétrole de son pays comme d'une arme. Que la Russie fournisse presque le tiers du pétrole et du gaz importés par l'Europe place ce pays en position de force. L'Union européenne a besoin de diversifier ses sources d'approvisionnement et elle manifeste le désir de procéder à cette diversification, tandis que l'Alberta a justement beaucoup d'hydrocarbures à offrir. En plus d'apporter de la prospérité et des emplois en Alberta et dans le reste du Canada, l'augmentation de la part de marché du pétrole et du gaz canadiens dans l'Union européenne permettra à cette dernière de se soustraire à l'intimidation et au chantage du président de la Russie et le privera des recettes dont il a désespérément besoin pour menacer nos alliés démocratiques. Il est de notoriété publique que l'ex-premier ministre Stephen Harper a déjà dit à Poutine de partir d'Ukraine. L'Accord économique et commercial global nous aidera à le chasser du marché européen du pétrole et du gaz.
Comme l'Accord économique et commercial global réduit et élimine les droits de douane pour l'ensemble des produits pétroliers et gaziers, le Canada et l'Alberta sont déterminés à combler le vide et à devenir un allié essentiel sur le plan énergétique. C'est une occasion que nous ne devrions pas manquer et que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer, bien franchement. Un de ces jours, le gouvernement appuiera peut-être le projet Énergie Est, qui nous permettra de transporter le pétrole de l'Alberta au Québec et au Nouveau-Brunswick pour le raffiner dans ces provinces et cesser d'exporter des emplois et des milliards de dollars à des régimes tyranniques comme celui de l'Arabie Saoudite.
Au-delà du secteur énergétique, le libre-échange renforce la coopération entre alliés démocratiques. Nous soutenons fermement les accords commerciaux internationaux qui viennent renforcer les liens entre le Canada et ses pays amis, accroître la productivité économique et stimuler la prospérité et la création d'emplois.
L'incertitude plane partout dans le monde. D'anciens défenseurs du commerce et de la coopération battent en retraite. Ces changements arrivent à un moment inopportun pour le Canada. En effet, parmi les pays de l'OCDE, notre pays est celui dont la population augmente le plus rapidement. C'est dans l'Ouest du pays que la population croît le plus rapidement et est la plus jeune. Nous avons des produits à offrir. Nous avons des travailleurs. Nous avons des entreprises. Au cours des prochaines années, nous aurons encore plus de résidants et de produits. Il nous faut donc de nouveaux débouchés.
Grâce à l'Accord économique et commercial global, nous pouvons bénéficier d'un accès garanti au plus vaste marché du monde alors que d'autres pays battent en retraite. En plus de favoriser l'accès des créateurs d'emplois canadiens à des marchés exigeants et en pleine croissance, l'Accord procurera au Canada une longueur d'avance sur ses concurrents qui délaissent le marché international.
Malgré tous les avantages dont j'ai parlé, les opposants à l'Accord soutiennent qu'il comporte davantage d'inconvénients que de points positifs. Ils font valoir que l'Accord donne trop de pouvoir aux entreprises et qu'il leur permet d'engager des poursuites contre les gouvernements afin d'obtenir une indemnisation si ceux-ci modifient leurs politiques. Ils présentent cet argument avec cynisme, sous un jour impitoyablement négatif. Or, ce n'est qu'une allégation.
D'après un sommaire paru dans le Globe and Mail, l'Accord économique et commercial global prévoit la création d'un mécanisme de règlement des différends. Ce tribunal servirait de tribunal permanent chargé de traiter les plaintes déposées par des entreprises. Le Canada et l'Union européenne ont salué la création de ce tribunal. Ils ont affirmé qu'il s'agit d'une mesure importante qui offrira un niveau de protection élevé aux investisseurs tout en préservant les droits des gouvernements de prendre des règlements et de viser des objectifs légitimes en matière d'intérêt public, notamment en ce qui concerne la protection de la santé, de la sécurité et de l'environnement.
Il est tout à fait légitime pour les entreprises qui agissent de bonne foi et qui s'établissent dans de nouveaux pays en raison d'un accord commercial de vouloir se protéger contre des changements arbitraires imposés par le gouvernement hôte. Lorsque les gouvernements acceptent et signent un accord commercial, ils acceptent d'être liés par les dispositions de cet accord commercial, à quelques exceptions près. Il n'est pas raisonnable de faire en sorte que seuls les gouvernements détiennent le pouvoir en vertu de ces accords.
Si nous voulons que des entreprises s'établissent au Canada, qu'elles fassent des affaires avec le Canada, qu'elles créent des emplois pour les Canadiens et qu'elles créent de la richesse pour notre pays, nous devons être en mesure de leur garantir une certaine stabilité et prévisibilité, ou à tout le moins leur offrir des recours dans l'éventualité où un gouvernement apporte des changements arbitraires qui contreviennent aux dispositions de l'accord commercial. C'est un processus réciproque, et les entreprises ne méritent pas une moins grande protection parce qu'elles créent des emplois, font des investissements et réalisent des profits.
Par ailleurs, il importe également que les gouvernements puissent réagir à l'évolution de la situation et puissent adopter des mesures législatives qui sont bonnes pour les Canadiens, dans l'éventualité où des circonstances exceptionnelles surviendraient. Voilà pourquoi l'Accord économique et commercial global contient des dispositions qui protègent tant les entreprises que le gouvernement.
Je tiens à souligner que les investissements canadiens en Union européenne représentaient près d'un quart de billion de dollars en 2014. Ce sont des investissements canadiens qui seront également protégés quel que soit le contexte politique en Europe.
¼Le partenariat Canada en tête regroupe 12 des plus grandes villes du pays. Ces villes représentent 63 % du PIB du Canada et 57 % de sa population. Elles visent à attirer de nouveaux investissements au Canada et à favoriser les débouchés commerciaux.
La très respectée Edmonton Economic Development Corporation fait partie de l'alliance. Michael Darch, président de Canada en tête a affirmé ceci:
Le Canada est en voie de créer la plus grande plateforme d'investissement et de commerce au monde. Les villes qui forment l'alliance Canada en tête, et qui représentent 63 % du PIB du pays, sont pleinement conscientes que la prospérité économique s'appuie sur les investissements et les échanges commerciaux mondiaux [...]
Le commerce moderne est beaucoup plus que le déplacement de biens au-delà des frontières. Il comprend également des services de consultation axés sur le savoir et des services-conseils en matière de finances, de divertissement et de commerce numériques et il porte sur la mobilité des travailleurs qualifiés qui créent l'économie mondiale du XXIe siècle [...] L'Accord économique et commercial global vise ces secteurs et beaucoup d'autres débouchés. Le Canada fait figure de chef de file dans la conclusion d'ententes nécessaires pour protéger son avenir économique et garantir la prospérité à l'ensemble des Canadiens.
L'alliance Canada en tête a énoncé cinq principales raisons pour appuyer l'Accord. La première est le bon sens en finances. L'Accord « pourrait accroître de 20 % les échanges entre le Canada et l'Union européenne et stimuler l'économie du Canada en y injectant 12 milliards de dollars [....] ».
Deuxième raison: un accès au marché inégalé. « Une fois l'Accord économique et commercial global [...] en vigueur, les investisseurs [...] au Canada profiteront d'un accès privilégié garanti à l'ALENA et à l'Union européenne », ce qui représente près d'un milliard de consommateurs au total et un PIB de plus de 35 billions de dollars.
Troisième raison: une protection accrue pour les investisseurs, comme je viens de le mentionner. « L’AECG procurera aux investisseurs du Canada et de l’UE une certitude, une transparence et une protection accrues de leurs investissements. » Encore une fois, je souligne que les Canadiens ont investi un quart de billion de dollars dans les pays de l'Union européenne et que cet investissement sera protégé des aléas de la conjoncture en Europe.
Quatrième raison: l’assouplissement des restrictions à l’investissement. « Le seuil déclencheur d’examen, actuellement fixé à un avantage net de 600 millions de dollars canadiens en vertu de la Loi sur Investissement Canada, passera à un avantage net de 1,5 milliard de dollars canadiens après l’entrée en vigueur de l’AECG. »
Cinquième raison: l'accord signale l'ouverture des marchés plutôt que la fermeture des frontières. « Bien que le mouvement populiste qui se manifeste dans certains pays développés semble hostile à l'élargissement de la portée des accords commerciaux, les villes canadiennes accueillent favorablement les plans d'investissement ambitieux de la part de pays de l'Europe et d'ailleurs durant les missions d'investissement menées en collaboration avec des partenaires fédéraux [et provinciaux]. »
Je le répète, le commerce est une bonne chose. Il entraîne une baisse des prix et permet aux entreprises canadiennes concurrentielles et bien établies de prendre de l'expansion, d'embaucher des employés et de prospérer dans l'économie mondiale. Les échanges commerciaux resserrent les liens du Canada avec ses alliés. Nous appuierons toujours les projets internationaux qui favorisent une collaboration accrue entre notre pays et ses amis d'outremer. Le libre-échange permet à des milliards de dollars d'exportations canadiennes d'atteindre de nouveaux marchés et aux consommateurs canadiens d'acheter des marchandises européennes à un prix concurrentiel. Le libre-échange aidera les entreprises albertaines à croître et à prospérer à un moment où elles en ont bien besoin.
Je suis fier d'appuyer l'accord à l'étude, car il est favorable aux petites et grandes entreprises albertaines, aux consommateurs de l'Alberta, à l'industrie canadienne ainsi qu'aux producteurs canadiens, et il resserrera les relations que le Canada entretient depuis longtemps avec l'Europe.