propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Madame la Présidente, je suis fière d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour parler du projet de loi et du travail qui a été réalisé pour proposer des modifications à cette loi importante pour l'avenir de Parcs Canada.
[Français]
Je voudrais remercier personnellement mes honorables collègues et le Comité permanent de l'environnement et du développement durable d'avoir analysé soigneusement la législation proposée. J'encourage les députés à se joindre à moi aujourd'hui pour appuyer le projet de loi en troisième lecture, afin qu'il puisse être transmis au Sénat.
[Traduction]
Le projet de loi arrive à point nommé puisque, cette année, les Canadiens célèbrent le 150e anniversaire de la Confédération et le centenaire des lieux historiques nationaux.
Les parcs et les lieux historiques nationaux permettent aux Canadiens de mieux connaître la richesse de l'histoire et du patrimoine de leur pays. Le projet de loi à l'étude aujourd'hui accorderait à Parcs Canada les pouvoirs dont il a besoin pour consolider son rôle de chef de file mondial en matière de conservation et pour poursuivre ses réalisations.
Le projet de loi vise à modifier les trois lois suivantes: la Loi sur le parc urbain national de la Rouge, la Loi sur les parcs nationaux du Canada et la Loi sur l'Agence Parcs Canada. Chaque série de modifications vise des objectifs précis. Ensemble, les modifications profiteront aux Canadiens de plusieurs façons importantes.
Depuis 2011, année où le projet de créer le parc urbain national de la Rouge a été annoncé, nous avons établi des partenariats avec des organismes communautaires et des représentants autochtones. Parcs Canada a réalisé des dizaines de projets en vue d'améliorer et de protéger les écosystèmes et les terres agricoles dans la vallée de la Rouge.
[Français]
Aujourd'hui, grâce au projet de loi , nous ferons de l'intégrité écologique, la priorité de la gestion du parc urbain national de la Rouge. L'ajout de l'intégrité écologique à la Loi sur le parc urbain national de la Rouge nous aiderait à réaliser pleinement le potentiel du premier parc urbain national du Canada.
Les discussions relatives au projet de loi C-18 ont été axées sur le concept de l'intégrité écologique. Je suis convaincue de la pertinence de l'attention accordée à cette question, compte-tenu de l'importance de la Rouge pour les résidents de la région du Grand Toronto et l'ensemble de la population canadienne.
[Traduction]
L'intégrité écologique vise à maintenir les éléments naturels d'un endroit, y compris les plantes, les animaux sauvages, les cours d'eau et les processus écologiques. La Loi sur les parcs nationaux du Canada définit clairement l'expression et exige que Parcs Canada préserve ou rétablisse l'intégrité écologique dans le cadre de sa gestion de tous les parcs nationaux. Dans le cas du parc urbain national de la Rouge, le projet de loi rendrait cette exigence explicite.
Le parc urbain national de la Rouge est unique et spécial pour de nombreuses raisons. La diversité de sa flore et de sa faune est remarquable, sa riche histoire remonte aux premiers peuples autochtones et son patrimoine agricole est bien vivant. Il est situé à moins d'une heure de route de sept millions de Canadiens et il est possible de s'y rendre par transport en commun. Il sera le premier parc national à être visité par de nombreux néo-Canadiens. Le plus beau cadeau que nous puissions faire à tous les Canadiens pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération est de leur offrir l'accès gratuit au parc de la Rouge et à d'autres parcs partout au Canada.
La combinaison de ces facteurs présente à la fois des défis et des possibilités. La meilleure façon de relever ces défis et de tirer parti au maximum de ces possibilités consiste à placer l'intégrité écologique au premier plan de la gestion du parc.
[Français]
Ce type d'approche de gestion vise à préserver l'ensemble des nombreuses richesses du parc urbain national de la Rouge pour les prochaines générations. L'approche tient compte des éléments naturels, culturels et agricoles.
La Rouge comprend des forêts caroliniennes rares, d'importants milieux humides et plus de 1 700 espèces animales et végétales. La Rouge abrite certains des plus anciens sites autochtones du Canada, datant de milliers d'années. La Rouge comprend aussi de vastes étendues de terres agricoles de classe 1, le type de terres les plus rares et les plus fertiles au pays. Certaines de ces terres sont cultivées depuis des siècles.
Une approche qui fait de l'intégrité écologique la priorité garantirait la protection du patrimoine culturel et agricole de la Rouge maintenant et pour les générations à venir.
[Traduction]
Le gouvernement est déterminé à protéger les parcs nationaux, à étendre le réseau d'aires protégées et à contribuer au rétablissement des espèces en péril. Aucun autre organisme dans le monde n'est mieux équipé que Parcs Canada pour atteindre ces objectifs. Depuis plus d'un siècle, l'Agence Parcs Canada prend des mesures pour préserver et protéger le patrimoine naturel et culturel du pays.
Parcs Canada est reconnu dans le monde entier comme un chef de file en matière de conservation, de programmes éducatifs et d'activités enrichissantes et de grande qualité pour les visiteurs. Comme d'autres députés l'ont souligné, l'agence a déjà fait des progrès dans ces domaines au parc urbain national de la Rouge.
C'est grâce à la grande expertise de Parcs Canada en matière de conservation que le gouvernement a confié à l'agence la coresponsabilité de respecter l'un des engagements internationaux du Canada dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies. La convention propose de protéger la diversité biologique de la planète en encourageant les pays à protéger leurs terres et leurs eaux. En vertu de l'engagement pris dans le cadre de la convention, le Canada vise à protéger au moins 17 % de ses terres et de ses eaux douces, et 10 % de ses écosystèmes marins d'ici 2020.
Le ministère de l'Environnement et des Parcs et le bureau du changement climatique de l'Alberta se sont joints à Parcs Canada à la tête du volet terrestre de l'initiative. Afin d'atteindre cet objectif ambitieux, il faudra une vaste collaboration et des mesures décisives pour établir des réseaux d'aires protégées qui préservent l'incroyable biodiversité du Canada, ainsi qu'une série de mesures de conservation supplémentaires tout aussi cruciales.
[Français]
Afin de favoriser cette collaboration et de déterminer les initiatives clés, le Canada et l'Alberta créeront un groupe consultatif national. Le groupe conseillera les gouvernements concernant des solutions pratiques pour élargir le réseau existant d'aires terrestres et d'eau douce protégées, notamment quant à la meilleure façon d'évaluer les progrès.
Le groupe sera composé de représentants de plusieurs groupes, tels que des organisations autochtones et à but non lucratif, des municipalités, des représentants de l'industrie des ressources naturelles, ainsi que des jeunes et des groupes communautaires, afin de s'assurer que les conseils du groupe reflètent l'éventail complet des points de vue.
[Traduction]
Le gouvernement est déterminé à élargir le réseau d'aires protégées du Canada et à protéger la biodiversité, et ce, non seulement pour respecter la Convention de l'ONU sur la diversité biologique, mais aussi parce que c'est important pour tous les habitants de la planète.
La biodiversité est essentielle au mieux-être collectif. Elle est aussi nécessaire pour que le Canada puisse s'adapter aux changements climatiques. En protégeant la très grande variété d'espèces, d'écosystèmes et de processus écologiques que compte le Canada, on protège aussi l'humanité et on transmet un héritage précieux aux prochaines générations.
Les aires naturelles sont un aspect fondamental de la culture canadienne. Ils sont au coeur de notre identité, de notre patrimoine et de notre économie. Il y a plus d'un siècle, le Canada, en créant ce qu'on appelle aujourd'hui le parc national Banff, a été l'un des premiers pays à protéger une aire naturelle de toute exploitation. Le Canada a aussi été le premier pays à créer un organisme fédéral chargé d'administrer et de protéger des aires naturelles et des sites historiques d'importance.
Ce qui prouve aussi que les aires naturelles sont très importantes pour le Canada et les Canadiens, c'est que nous avons recours à des mesures législatives pour désigner des aires protégées. Nous savons qu'il s'agit d'espaces vitaux pour les écosystèmes du Canada et qu'ils sont essentiels pour protéger les habitats fauniques, atténuer les répercussions des changements climatiques, favoriser le tourisme et les activités récréatives ainsi que rapprocher les gens de la nature.
[Français]
Afin d'atteindre l'objectif national en matière de biodiversité, lequel vise à protéger au moins 17 % des terres et de l'eau douce du Canada, ce gouvernement travaillera avec les peuples autochtones en vertu des principes de réconciliation et d'une relation de nation à nation renouvelée.
Nous travaillerons ensemble en nous appuyant sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat. Le Canada apprécie la sagesse et les contributions des peuples autochtones dans le cadre de notre effort commun à atteindre nos cibles en matière de biodiversité.
[Traduction]
Parcs Canada travaille avec plus de 300 peuples autochtones partout au Canada afin de protéger, de conserver, de restaurer et de mettre en valeur notre patrimoine naturel et culturel.
L'année dernière, pour renforcer ses partenariats avec les peuples autochtones, l'Agence a mis en oeuvre un cadre de réconciliation et elle utilise des connaissances traditionnelles dans son travail.
De plus, dans le budget de 2016, le gouvernement a investi dans un programme de cinq ans destiné à encourager la narration de récits autochtones et à soutenir les possibilités de tourisme autochtone. Cette année, Parcs Canada collaborera avec les communautés autochtones afin d'élaborer et d'offrir 40 activités d'interprétation dans les parcs nationaux et sur les lieux historiques à travers le pays. Cette initiative permettra aux gens de visiter des endroits magnifiques avec un nouveau regard.
[Français]
Dans le cadre de sa gestion des parcs nationaux, Parcs Canada y protège ou y restaure l'intégrité écologique et offre au profit de la population canadienne des possibilités d'expériences et de découvertes.
La principale raison pour laquelle les Canadiens et les Canadiennes apprécient ces endroits, c'est parce qu'ils racontent qui nous sommes, y compris l'histoire, les cultures et les contributions des peuples autochtones.
La priorisation de l'intégrité écologique aiderait Parcs Canada à protéger les trésors naturels, culturels et agricoles de la Rouge. Située tout près de 20 % de la population du Canada, la Rouge offre une occasion unique de rendre nos parcs nationaux plus accessibles, afin que les Canadiens et les Canadiennes, y compris les jeunes et les nouveaux arrivants, puissent vivre des expériences de plein air et en apprendre au sujet de leur environnement.
[Traduction]
En encourageant la population canadienne à visiter les parcs nationaux et en lui fournissant les renseignements et les moyens pour y prendre plaisir, Parcs Canada permet à un plus grand nombre de personnes d'explorer la nature et d'en apprendre davantage au sujet du patrimoine national.
[Français]
Le gouvernement du Canada offre à la population canadienne, en 2017, l'entrée gratuite aux parcs nationaux, lieux historiques nationaux et aires marines nationales de conservation. Nous nous réjouissons de la grande fréquentation des parcs nationaux, et nous sommes impatients d'accueillir les visiteurs dans les endroits de Parcs Canada pour célébrer Canada 150.
[Traduction]
La carte d'entrée Découverte de Parcs Canada 2017 a été incroyablement populaire; plus de 2,6 millions de personnes et d'entreprises en ont commandé. Je suis convaincue que Parcs Canada dispose de beaucoup d'outils pour gérer efficacement le nombre accru de visiteurs.
La gestion des parcs nationaux continuera de s'effectuer en gardant l'intégrité écologique à l'esprit. On parle entre autres d'aider les visiteurs à planifier leur expérience, d'encourager les visites en saison intermédiaire, et de promouvoir les trésors cachés et les parcs moins fréquentés. Par exemple, les sites que gère Parcs Canada offrent encore plus d'événements et d'activités à l'automne et au printemps.
Nous investissons aussi dans nos installations pour être en mesure d'accueillir tous les visiteurs. Cela comprend des investissements considérables dans l'infrastructure, en particulier les terrains de camping, les aires de fréquentation diurne et les sentiers, ainsi que l'ajout de tentes oTENTik dans l'ensemble du pays.
[Français]
Grâce au budget de 2016, notre gouvernement investit aussi dans le populaire programme Initiation au camping, afin d'atteindre davantage de familles à faible et moyen revenu, leur permettant ainsi de faire l'expérience des merveilles du plein air au Canada. Le budget de 2016 a aussi permis de faire des investissements importants dans des installations touristiques et des routes, favorisant ainsi la création de liens entre la population canadienne et la nature, tout en stimulant l'économie dans les collectivités partout au pays.
[Traduction]
Parmi les autres points saillants en 2017, il y aura des bioblitz, menés en collaboration avec des partenaires, pour accroître la sensibilisation à la conservation et à la biodiversité. Les bioblitz sont d'excellents exemples d'activités scientifiques citoyennes. Ce sont des activités divertissantes qui rassemblent des naturalistes, des scientifiques et des citoyens en vue d'inventorier le plus grand nombre d'espèces possibles dans un secteur donné. Les Canadiens peuvent ainsi contribuer aux connaissances scientifiques tout en communiant avec la nature d'une manière qui les implique personnellement.
J'espère qu'en cette année du 150e anniversaire de la Confédération un grand nombre de Canadiens, y compris les jeunes, les familles urbaines et les nouveaux arrivants, découvriront Parcs Canada pour la première fois cette année au parc urbain national de la Rouge.
[Français]
Le projet de loi à l'étude permettrait à la Rouge d'atteindre son plein potentiel. Le premier parc urbain national du Canada est situé dans la région la plus densément peuplée du pays. La région du Grand Toronto, déjà l'un des endroits les plus multiculturels de la planète, continue d'attirer davantage de nouveaux arrivants, plus que toute autre région. Plusieurs de ces personnes n'ont pas ou très peu d'expérience en lien avec les parcs nationaux et ne connaissent pas le patrimoine du Canada.
Le parc urbain national de la Rouge, desservi par le transport en commun, sert de tremplin idéal pour se familiariser avec l'incroyable réseau d'endroits protégés du Canada chers à la population canadienne.
[Traduction]
Pour aider les nouveaux arrivants à faire l'expérience du patrimoine naturel et culturel de notre pays, Parcs Canada participe au programme du laissez-passer culturel de l'Institut pour la citoyenneté canadienne et tiendra des cérémonies de citoyenneté dans les parcs dans le cadre des festivités du 150e anniversaire du Canada. Le laissez-passer donne gratuitement accès à plus de 1 000 trésors culturels d'un océan à l'autre, y compris de nombreux lieux administrés par Parcs Canada. Chaque nouvel arrivant reçoit un laissez-passer durant la première année de l'obtention de la citoyenneté canadienne. Ainsi, des générations de néo-Canadiens ont amplement l'occasion d'être inspirées par les lieux et les événements qui nous définissent.
[Français]
Je suis également fière de dire que notre gouvernement prolongera l'entrée gratuite aux sites de Parcs Canada à tous les enfants et les jeunes de moins de 18 ans à partir de 2018.
[Traduction]
Il est important, alors que nous nous proposons d'adopter cette mesure législative, de prendre en considération le travail déjà accompli pour créer le parc urbain national de la Rouge, de même que la collaboration qui a permis que nous en arrivions là. Depuis des décennies, des groupes communautaires et des organismes publics travaillent à protéger et à mettre en valeur le patrimoine naturel, culturel et agricole de la Rouge.
[Français]
La création du premier parc urbain national du Canada dans cet environnement s'est appuyée sur de vastes consultations et des partenariats solides. Parcs Canada continue de travailler étroitement avec des agriculteurs, des partenaires autochtones, la province de l'Ontario, des municipalités et d'autres agences et organismes gouvernementaux, ainsi qu'avec des institutions scolaires et des groupes environnementaux, afin d'assurer la réussite de la Rouge.
[Traduction]
C'est un cadre de gestion qui vise principalement à protéger l'intégrité écologique et à encourager la collaboration en tenant compte de tous les facteurs. Les modifications proposées pour le parc urbain national de la Rouge permettrait aux visiteurs de la région ou d'ailleurs de découvrir, de comprendre et d'apprécier la combinaison unique d'éléments patrimoniaux naturels, culturels et agricoles du parc de la Rouge. J'aimerais tout particulièrement remercier le gouvernement de l'Ontario de s'être engagé à céder les terres nécessaires à l'aménagement du premier parc urbain national du Canada.
J'aimerais maintenant souligner d'autres modifications proposées à la Loi sur les parcs nationaux du Canada et à la Loi sur l’Agence Parcs Canada. Le projet de loi propose un deuxième ensemble de modifications qui changeraient les limites du parc national Wood Buffalo, dans le Nord de l'Alberta. En retranchant une partie des terres de ce parc national, le gouvernement du Canada serait en mesure d'honorer ses engagements envers la nation crie de Little Red River en créant la réserve indienne de Garden River. Ce serait un pas modeste, mais essentiel vers la réconciliation avec les peuples autochtones.
Le troisième ensemble de modifications proposées dans le projet de loi C-18 moderniserait les dispositions de la Loi sur l’Agence Parcs Canada visant le Compte des nouveaux parcs et lieux historiques. Actuellement, les fonds de ce compte ne peuvent servir qu'à l'acquisition de terres ou de biens en vue d'établir un lieu patrimonial protégé qui n'est pas encore pleinement opérationnel.
[Français]
Les amendements proposés donneraient une plus grande flexibilité à Parcs Canada afin d'agir rapidement pour accueillir des terres et des biens en vue d'élargir ou de compléter des aires patrimoniales protégées existantes, déjà opérationnelles, par exemple, le parc national des Prairies et le parc national de la Péninsule-Bruce.
L'amendement permettrait aussi à des Canadiens ou à des Canadiennes de contribuer à l'élargissement ou à l'achèvement de telles aires patrimoniales.
[Traduction]
La Loi sur le parc urbain national de la Rouge a fait l'objet de nombreux débats à la Chambre. Dans le cadre de l'examen des modifications à la Loi, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable a convoqué plusieurs témoins, étudié plusieurs mémoires et analysé une poignée de propositions d'amendements, puis a fait rapport du projet de loi sans y apporter de changement.
Dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération, j'invite tous les députés à faire de l'adoption du projet de loi une façon de protéger notre patrimoine naturel, culturel et agricole au bénéfice de tous les Canadiens, aujourd'hui et demain.
:
Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole au sujet du projet de loi .
Je représente la merveilleuse circonscription de . Signalons que la croissance démographique de la région métropolitaine de Barrie est plus rapide que celle de l'ensemble du pays et affiche un taux de 5,4 % par année. De plus, la circonscription de a connu une croissance de 7,9 % entre 2011 et 2016.
Ma circonscription regorge de superbes parcs et aires naturelles. Je pense entre autres à la baie Kempenfelt, où les résidants peuvent courir, marcher, jouer et profiter d'une longue plage qui accueille, en cette période de l'année, beaucoup de cabanes de pêche et de pistes de motoneige.
Je suis heureux d'intervenir à l'étape de la troisième lecture du projet de loi . Je tiens tout d'abord à dire que je voterai en sa faveur.
L'origine du projet de loi remonte à 1990, année où le gouvernement progressiste-conservateur de l'Ontario a mis en place un comité consultatif chargé d'élaborer un plan d'action pour la protection de la rivière Rouge et des terres avoisinantes. Le parc de la rivière Rouge a été créé en 1995, et un don de terres à l'Ontario a permis d'agrandir considérablement sa superficie.
Jouissant d'un appui pour la création du premier parc urbain national du Canada, l'ancien premier ministre Harper s'est engagé dans le discours du Trône de 2011 à établir le parc urbain national de la Rouge. Plus tard, il y a ajouté une parcelle de 21 kilomètres carrés, à Pickering et à Uxbridge. Le parc urbain national de la Rouge, d'une superficie totale de 79,5 kilomètres carrés, est unique en raison de la diversité de son territoire, qui comprend à la fois des forêts et des terres agricoles.
En 2013, le gouvernement fédéral et le gouvernement libéral de l'Ontario ont conclu une entente concernant le transfert de 47 kilomètres carrés de terres en vue de la création d'un parc urbain s'étendant de l'extrémité est de Toronto jusqu'à Markham et Pickering et d'une superficie équivalant à 22 fois celle de Central Park à New York et à 14 fois celle du parc Stanley à Vancouver.
En novembre 2014, le gouvernement conservateur a présenté le projet de loi , dont l'adoption en mai 2015 a donné lieu à la création du parc urbain national de la Rouge, un parc unique au Canada. Avant le projet de loi , le parc était protégé par la loi ontarienne sur la ceinture de verdure, dont les normes de protection environnementale sont de loin inférieures à celles prévues par le projet de loi . La loi fédérale réunit les règles applicables en vertu de la Loi sur l'Agence Parcs Canada, la Loi sur les espèces en péril et la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale.
Situé à 100 kilomètres de Barrie, le parc offre un bouquet unique d'éléments naturels, culturels et agricoles, y compris 1 700 espèces de plantes, d'oiseaux, de poissons, de mammifères, d'insectes, de reptiles et d'amphibiens — la richesse de plus de 10 000 ans d'histoire. Dans le parc de la Rouge, des affleurements rocheux formés durant la dernière période glaciaire servent à l'étude de l'activité sismique, plus particulièrement des risques de tremblement de terre. Des failles visibles révèlent qu’il y a eu d’importants tremblements de terre il y a entre 80 000 et 13 000 ans. Le parc urbain national de la Rouge comprend le chemin de portage original entre le lac Ontario et le lac Simcoe utilisé bien avant la Confédération, il y a 150 ans.
Selon moi, au moment de l'adoption du projet de loi , le gouvernement fédéral comprenait quelle protection environnementale devait s'appliquer à ce territoire. En vertu de la Loi sur la ceinture de verdure de l'Ontario, le parc n'aurait pas profité du niveau de protection qui lui a été accordé par le projet de loi . Cette mesure législative combinait la protection de la nature, de la culture et de l'agriculture dans une nouvelle approche. Grâce à un solide cadre législatif, une protection accrue complétait celle déjà en place.
À l'époque du débat sur le projet de loi , l'opposition considérait que le terme « intégrité écologique » devrait être ajouté à la mesure législative. Lorsque la question a été discutée en comité, M. Larry Noonan, président de l'Altona Forest Community Stewardship Committee, a affirmé ceci:
L’« intégrité écologique » ne peut s’appliquer à un parc urbain national.
Il a ajouté:
Nous ne pouvons permettre des feux et des inondations dans l’environnement urbain de Toronto, Markham et Pickering. Le projet de loi sur le parc urbain national de la Rouge ne peut donc inclure cette expression sans rattacher, à la définition, une liste d’exceptions [et d'exemptions] qui pourraient réduire son impact dans la Loi sur les parcs nationaux du Canada.
M. Noonan a également affirmé ce qui suit au comité:
Le projet de loi C-40 parle plutôt de « la préservation des espèces sauvages indigènes [...] et [du] maintien de la santé de ces écosystèmes ». Le parc urbain national de la Rouge et le plan directeur établissent des stratégies visant à assurer la préservation de la santé optimale des écosystèmes du parc.
J'ai siégé au Comité mixte permanent d'examen de la réglementation, de mon arrivée en tant que député à la Chambre, en 2015, jusqu'à tout récemment. Je peux dire en toute connaissance de cause, puisque j’ai participé aux réunions du Comité et fais des recherches sur les règlements étudiés, que Parcs Canada n’avait vraiment pas besoin qu'on lui impose davantage de règlements à suivre. La , qui parraine le projet de loi , doit sûrement être au courant du fardeau que représente la réglementation pour ses hauts fonctionnaires.
Le député de , l'ancien ministre de l'Environnement, a tenu les propos suivants dans son discours à l'étape de la troisième lecture du projet de loi :
Le cadre législatif du parc urbain national de la Rouge satisfait aux critères rigoureux de la définition d'une zone protégée de catégorie V de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Cette catégorie de zones protégées s'applique lorsque les interactions entre les gens et la nature ont produit au fil des ans une zone ayant un caractère distinct et une valeur considérable sur les plans écologique, biologique, culturel et scénique.
Il a également ajouté:
C'est exactement ce que représente le parc urbain national de la Rouge. Je m'engage auprès de la Chambre à ce que Parcs Canada s’assure que l'ensemble des composantes uniques de ce parc respecte les normes internationales les plus strictes en matière de conservation et que le parc obtienne les meilleures protections juridiques de l'histoire de la Rouge.
Le projet de loi C-18 n'est rien de plus qu'une manoeuvre politique des libéraux aux niveaux provincial et fédéral.
À Queen's Park, à Toronto, le député progressiste-conservateur provincial de Wellington—Halton Hills, M. Ted Arnott, a pris la parole à plusieurs occasions pour demander aux libéraux de Kathleen Wynne de respecter l'entente de 2013 concernant le transfert de terres au parc urbain national de la Rouge. Sa déclaration à l'Assemblée législative provinciale montre clairement que les libéraux de l'Ontario font de la petite politique.
Je cite quelques phrases de sa déclaration d'avril 2015:
Cela fait maintenant plus de deux ans que le gouvernement libéral a accepté de transférer des terres au gouvernement fédéral pour créer le parc urbain national de la Rouge, qui serait le plus grand parc urbain en Amérique du Nord. La création du parc urbain national de la Rouge protégerait concrètement les terres situées entre le lac Ontario et la moraine d'Oak Ridges et, comme nous le savons, Parcs Canada maintient des normes élevées.
Nous savons également que le parc urbain national de la Rouge serait protégé à l'année longue par des gardiens dont ce serait la seule tâche. Il assureraient l'intégrité écologique, environnementale et culturelle du parc en appliquant les règles contre le déchargement illégal de déchets, le braconnage, la pollution, la chasse, le vandalisme et le vol d'artefacts culturels, tous des problèmes récurrents dans le parc depuis des années.
En priorisant les intérêts politiques au détriment de décisions stratégiques judicieuses, la ministre compromet les 144 millions de dollars ou presque qui ont été promis par le gouvernement fédéral pour cette initiative. Cet argent pourrait servir à protéger l'intégrité environnementale de ces terres et faire en sorte que les gens de la province puissent jouir du parc urbain national de la Rouge pendant des décennies à venir.
Aujourd'hui, nous demandons à la ministre d'arrêter de faire du capital politique, de ne plus tarder et de collaborer pour créer le plus important parc urbain en Amérique du Nord. Comme l'a dit M. Arnott, la petite politique des libéraux est la seule raison pour laquelle les terres n'ont pas été transférées comme il a été convenu en 2013.
Le projet de loi ne fait rien de plus que donner aux libéraux de l'Ontario ce qu'ils veulent, et ce qu'ils veulent, « l'intégrité écologique », comme l'a déclaré M. Noonan, n'est pas une mesure responsable pour le parc urbain national de la Rouge.
L'ancienne ministre d'État fédérale à l'Environnement, Pauline Browes, a également manifesté son appui au projet de loi tel qu'il était, sans la notion « d'intégrité écologique ». Mme Browes a déclaré devant le comité, et je paraphrase : Parcs Canada est « une organisation de grande réputation » avec des employés très compétents et « s'est vu confier la responsabilité de protéger et préserver en permanence les aspects naturels, culturels et agricoles du parc urbain national de la Rouge ». La loi permet au ministre « de prendre les décisions qui s'imposent en fonction des fins pour lesquelles le parc est créé et des facteurs à prendre en considération ». Or, mettre en opposition les différents éléments — les terres urbaines, les terres rurales et les parcs — en décrétant « que l'un d'entre eux est prioritaire [...] créerait vraiment une situation de conflit ».
Parcs Canada s'est aussi opposé à l'idée de faire de l'intégrité écologique un principe directeur pour le parc. Il est important qu'on examine ce que l'on entend par intégrité écologique au juste. Selon la définition d'intégrité écologique que donnerait un environnementaliste pur et dur, il faudrait laisser les forêts brûler, laisser les inondations suivre leur cours et laisser la faune et la flore survivre sans intervention humaine. Le parc de la Rouge est bordé de quartiers résidentiels, d'écoles et de terrains de jeux. Il est aussi traversé par des autoroutes, des lignes de transport d'électricité et un pipeline, et englobe des terres agricoles en exploitation, un ancien site d'enfouissement et un ancien parc à ferrailles. Au nom de l'intégrité écologique, les environnementalistes laisseront-ils les feux et les inondations détruire des maisons, les autoroutes et les infrastructures de transport se désagréger, et les animaux mettre en danger la vie de femmes, d'enfants, d'hommes et d'animaux de compagnie, en plus de nuire aux activités des agriculteurs?
Comme je l'ai dit plus tôt, les mesures de protection qui sont déjà en place pour le parc urbain national de la Rouge vont bien au-delà de tout ce que le gouvernement libéral pouvait faire. En fait, je pensais que Kathleen Wynne se serait réjouie du fait que le gouvernement fédéral débarrasse celui de l'Ontario des responsabilités financières liées au parc. On n'a pas affaire ici à une simple notion d'« intégrité écologique »; c'est une question d'argent pour le Parti libéral de l'Ontario, une question d'ego. Le ministre ontarien du Développement économique, Brad Duguid, a avoué qu'il n'avait pas l'intention de collaborer avec le gouvernement conservateur à l'approche des élections. Il a confirmé cette déclaration devant l'assemblée législative, à Toronto, le 26 novembre 2015. Je le cite:
Le gouvernement dont vous avez parlé, le gouvernement Harper, n'a pas pris cette responsabilité au sérieux. Heureusement, le nouveau premier ministre et le nouveau gouvernement, si. Nous nous réjouissons à l'idée de collaborer avec eux pour mettre un vrai parc national de la Rouge en place, lequel bénéficiera des mesures de protection qui sont en vigueur à l'heure actuelle [...]
Le ministre Duguid a également dit:
Nous devons travailler de concert avec le gouvernement fédéral pour bien faire les choses. Nous avons enfin une ministre fédérale de l'Environnement et un gouvernement qui sont soucieux de l'environnement, qui veulent sauver la planète et qui sont résolus à préserver les joyaux écologiques comme la vallée de la Rouge.
Le gouvernement Harper avait visé juste avec le parc urbain national de la Rouge. Les témoins au comité ont confirmé que la protection accrue de Parcs Canada dans la réglementation fédérale surpasserait de loin toute protection que le gouvernement Wynne accordait. Des lacunes dans Loi sur la ceinture de verdure et la Loi sur la conservation de la moraine d'Oak Ridges de l'Ontario maintiennent des dispositions nuisibles pour l'environnement et permettent que des permis soient délivrés, alors qu'ils ne devraient pas l'être. Les exceptions mèneraient à la destruction du milieu et à la perte d'espèces en voie de disparition.
Comme d'autres témoins, l'ancien directeur général de Parcs Canada, Alan Latourelle, affirme:
Toute personne ou organisation qui soutient ou insinue que la législation fédérale concernant le parc urbain national de la Rouge ne va pas aussi loin que la législation provinciale régissant les terres de la Rouge trompe la population.
Comme l'ont mentionné d'autres députés, Parcs Canada ne voyait pas la nécessité d'ajouter la notion d'intégrité écologique.
Les Amis du parc national de la Rouge est un petit groupe qui cherche à inciter le gouvernement de l'Ontario à respecter son engagement et à céder 25 kilomètres carrés de terres au gouvernement fédéral. À l'époque, en novembre 2015, le groupe comptait dans ses rangs d'anciens membres du Cabinet fédéral, ainsi que des députés et des conseillers municipaux actuellement en fonction. Les gens qui faisaient partie de ce groupe appuyaient tous le projet de loi , et l'entente de transfert des terres ne comprenait aucune mention de l'intégrité écologique. Le Globe and Mail affirmait, le 20 mars 2015, que la position du gouvernement fédéral représentait un compromis raisonnable — contrairement à ce que prétend le gouvernement de l'Ontario —, puisqu'elle protège « la flore et la faune et toutes les espèces en voie de disparition », en plus « d'interdire la chasse, la décharge de déchets, l'exploitation de mines, la coupe de bois et toutes les activités qui ne conviennent pas à un parc ». Il est tout aussi important de rappeler que le Globe and Mail souligne que le parc de la Rouge est un parc urbain et qu'il est impraticable d'avoir un écosystème naturel dans un environnement urbain.
Le projet de loi concerne également l'aspect financier. Le gouvernement de l'Ontario s'est enfoncé dans un déficit considérable qu'il n'arrive pas à éponger et qui ne cesse de croître. La dette provinciale se chiffre actuellement à 316 milliards de dollars. Par ailleurs, on estime que la dette individuelle des Ontariens s'élève à près de 23 000 $. Par conséquent, je ne suis pas surpris d'apprendre que le ministre de l'Infrastructure de l'Ontario, Bob Chiarelli, a demandé et même exigé que soit apportée la modification tant réclamée à l'entente de transfert des terres. Je signale que le gouvernement de l'Ontario a présenté une demande de paiement de 100 millions de dollars pour le transfert du parc urbain national de la Rouge à Parcs Canada et au gouvernement fédéral.
Si les députés se rappellent le début de mon intervention, ils savent que j'ai mentionné que le parc de la Rouge a vu le jour grâce à des dons de terres que diverses municipalités ont faits au gouvernement de l'Ontario. Le mot clé, ici, c'est « dons ».
Bref, la province a demandé un paiement pour des terres qui lui ont été données il y a des années. Ce n'est qu'après que cette demande de paiement eut été présentée que le gouvernement de l'Ontario a décidé d'invoquer le respect de l'intégrité écologique pour empêcher tout transfert des terres du parc. Or, cette position va à l'encontre de l'annonce faite le 22 juin 2016 par le ministre Duguid à l'occasion de l'activité Paddle the Rouge, où il avait déclaré qu'il recommanderait le transfert des terres provinciales au gouvernement fédéral. Je me demande qui a forcé le ministre à revenir sur cette décision.
Les demandes de paiement ont été remplacées par des demandes de respect de l'intégrité écologique. Je précise que ces demandes ont été faites sans que Parcs Ontario puisse évaluer le plan de Parcs Canada pour le nouveau parc et y réagir.
Sous la direction du ministre provincial de l'Infrastructure et du ministre du Développement économique, le gouvernement libéral de l'Ontario a rompu une entente de transfert de terres juridiquement contraignante qui le liait au gouvernement fédéral et qui visait un territoire de 47 kilomètres carrés. Je répète encore une fois que le gouvernement libéral de Mme Wynne a agi de façon partisane à l'approche des élections fédérales pour obtenir ce qu'il voulait et qu'il a montré son incapacité ou son refus de collaborer avec un autre parti politique au pouvoir. Or, de très nombreux experts avaient publiquement affirmé leur désaccord à l'égard de la demande du gouvernement libéral provincial.
Lors des élections de 2015, le premier ministre Harper s'est engagé à agrandir le parc, et ce, même si les libéraux ontariens avaient enfreint un accord juridique. De nouveaux sentiers, cours d'eau, forêts, ruisseaux et prairies allaient être ajoutés au parc urbain national de la Rouge. Les libéraux, qui étaient alors le troisième parti, ont fait campagne en promettant que le gouvernement de l'Ontario allait obtenir l'« assurance » dont il avait besoin pour transférer des terres au parc. Aucun engagement n'a été pris en vue d'agrandir le parc.
Le gouvernement libéral va-t-il enfreindre l'accord juridique de 2013 concernant le transfert de terres? La première ministre Wynne va-t-elle obtenir l'« assurance » demandée, c'est-à-dire une somme de 100 millions de dollars?
En terminant, je tiens à dire que le gouvernement fédéral précédent a pris des mesures audacieuses pour ajouter plus de 220 000 kilomètres carrés aux zones de protection marines et aux parcs fédéraux du Canada, soit une augmentation de plus de 58 % de leur superficie totale. Le plan national de conservation de l'ancien gouvernement conservateur a permis d'agrandir le territoire des parcs nationaux de dizaines de milliers de kilomètres carrés et de protéger des terres privées écosensibles.
Les parcs nationaux du Canada présentent des exemples remarquables des paysages naturels du pays, ils engendrent une activité économique importante en attirant des visiteurs du pays et de l'étranger et ils permettent aux Canadiens d'avoir accès à leur patrimoine naturel. L'environnement est sans doute l'élément qui unit le plus les citoyens de la planète, et je crois en la conservation. Je crois aussi que la conservation est conforme à de nombreuses valeurs conservatrices.
J'ai hâte d'appuyer le projet de loi , mais j'aimerais bien que le gouvernement libéral et ses cousins provinciaux cessent de s'adonner à de petits jeux politiques qui entraînent la présentation de projets de loi qui alourdissent la réglementation et qui montent les secteurs de l'économie canadienne les uns contre les autres.