propose que le projet de loi soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Madame la Présidente, depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons axé nos efforts sur le renforcement des divers moteurs économiques qui vont créer de bons emplois et des occasions pour la classe moyenne et tous ceux qui travaillent fort pour en faire partie. En effet, nous avons réduit les impôts de la classe moyenne et renforcé les revenus des familles en mettant en oeuvre l'Allocation canadienne pour enfants. Nous avons augmenté le soutien fédéral aux étudiants, notamment en investissant dans le développement des compétences et dans la formation. Nous avons investi dans l'innovation et dans les infrastructures. Nous avons profité d'occasions intéressantes pour accroître les échanges commerciaux du Canada à l'échelle internationale. En ce sens, nous avons signé de nouveaux accords. Nous avons organisé des missions commerciales et fait de la commercialisation. Nous avons mis en oeuvre des initiatives pour rendre le déplacement des personnes et des marchandises dans le monde plus rapide, plus simple et plus efficace, tout en veillant à la sécurité et au respect des droits.
Le projet de loi , Loi relative au précontrôle de personnes et de biens au Canada et aux États-Unis, s'inscrit dans les efforts du gouvernement visant à saisir ces occasions. Le projet de loi permettra à davantage de Canadiens et d'entreprises canadiennes de profiter de la commodité et des avantages économiques que présente la capacité de passer les douanes et de s'acquitter des formalités des services d'immigration des États-Unis au Canada avant leur départ.
Le nombre accru de points de précontrôle renforcera la compétitivité économique du Canada en accélérant le flux des échanges et des déplacements légitimes et en améliorant la sécurité à la frontière. De plus, grâce aux dispositions de ce projet de loi, plus de Canadiens subiront les contrôles des douanes américaines en étant protégés par la législation canadienne et par la Charte canadienne des droits et libertés.
Le Canada et les États-Unis sont tous deux le principal partenaire commercial de l'autre; l'économie transfrontalière est donc essentielle à la prospérité des deux pays. Près de 2,5 milliards de dollars en biens et services traversent la frontière canado-américaine chaque jour. En fait, depuis que j'ai commencé à parler il y a 2 minutes, des biens et services valant environ 1,5 million de dollars ont traversé la frontière. Les exportations vers les États-Unis représentent plus de 20 % du PIB du Canada et 2,5 millions d'emplois dépendent de ces exportations.
Ce n'est pas tout. En 2015, plus de 600 000 emplois du Canada étaient directement attribuables au tourisme, et plus des deux tiers des 18 millions de visiteurs ayant séjourné au Canada plus de 24 heures étaient des Américains. Chaque jour, plus de 400 000 personnes traversent la frontière. Les deux pays bénéficient de ces transports frontaliers. Aux États-Unis, 9 millions d'emplois dépendent directement des échanges commerciaux avec le Canada, et le Canada est le principal marché d'exportation de 35 États américains. De toute évidence, la circulation des gens et des marchandises d'un côté à l'autre de la frontière est essentielle pour le dynamisme de l'économie nord-américaine et elle favorise beaucoup la croissance économique des deux pays ainsi que la création d'emplois.
Toutefois, les retards et la possibilité de retards à la frontière peuvent nuire considérablement à la croissance économique. Le gouvernement libéral est déterminé à régler ce problème. Parmi les aspects fondamentaux de sa plateforme électorale, il a notamment promis d'intensifier les échanges commerciaux, de favoriser la croissance et de créer des emplois en s'employant à faire tomber certaines barrières commerciales et en facilitant la circulation des biens et des voyageurs.
Il y a quelques années, le Canada et les États-Unis ont commencé à élaborer un nouveau cadre juridique régissant le système de précontrôle entre les deux pays. Or, ce cadre n'a pas été mis en oeuvre et il ne prévoyait pas de plan précis d'élargissement de la portée du précontrôle. Au cours de la dernière année, nous nous sommes employés à corriger certains défauts en nous fiant à plus de six décennies de bons rapports entre le Canada et les États-Unis en matière de précontrôle.
Les plans d'élargissement commenceront avec de nouveaux services de précontrôle pour les voyageurs aériens des aéroports Billy Bishop de Toronto et Jean Lesage de Québec et les voyageurs ferroviaires se dirigeant aux États-Unis en partance de la gare Centrale de Montréal et du train le Montagnard des Rocheuses en Colombie-Britannique.
Nous avons également accepté de régulariser les activités de précontrôle dans certaines gares et certains ports de la Colombie-Britannique qui offrent actuellement un service partiel. Cette amélioration sera d'une importance particulière pour l'industrie des bateaux de croisière de la côte Ouest.
L'une des étapes pour réaliser tout cet élargissement est l'adoption de nouvelles mesures législatives dans les deux pays. La loi étatsunienne requise a été adoptée en décembre dernier, après avoir été adoptée par le Congrès avec, exceptionnellement, un appui unanime du Sénat et de la Chambre des représentants. Ce que nous étudions aujourd'hui est le pendant canadien de cette mesure.
Avant d'aborder quelques-uns des détails du projet de loi , je vais prendre un moment pour expliquer exactement ce qu'est le précontrôle et quels sont les avantages potentiels de son expansion pour les Canadiens.
Le précontrôle signifie simplement que les procédures des douanes et de l'immigration ont lieu à l'avance, plutôt qu'une fois que le voyageur a franchi la frontière physique des États-Unis ou qu'il a atterri dans un aéroport de ce pays. Les Canadiens qui se sont rendus par avion aux États-Unis à partir de l'un des huit aéroports du pays où le précontrôle est en vigueur — Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto Pearson, Ottawa, Montréal et Halifax — connaissent très bien la procédure et ses avantages.
Les agents des services frontaliers américains autorisent les voyageurs à entrer aux États-Unis avant qu'ils montent à bord d'un avion, ce qui leur évite de devoir faire la queue et de subir des retards après leur arrivée à destination. Les voyageurs canadiens peuvent aussi prendre des vols directs vers des aéroports américains, comme l'aéroport LaGuardia de New York et l'aéroport Reagan de Washington, qui ne disposent pas d'installations douanières complètes et qui ne reçoivent habituellement que des vols américains intérieurs. Par exemple, l'aéroport Pearson de Toronto offre des vols directs vers 50 destinations américaines. Sans le précontrôle, il n'y en aurait que 27.
Grâce au précontrôle, il est plus facile pour les Canadiens de se rendre aux États-Unis et il est plus facile pour les entreprises canadiennes d'attirer des touristes et des voyageurs d'affaires américains au Canada, ce qui, évidemment, représente un avantage important pour les économies locales. C'est pourquoi il y a eu autant d'appui à l'égard du projet d'élargissement de cette procédure, que nous avons annoncé le printemps dernier et qui sera mis en oeuvre grâce à la mesure législative à l'étude aujourd'hui.
[Français]
À la suite de l'annonce, au printemps, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec a déclaré que nous venons de franchir un jalon historique en ce qui a trait à l'accessibilité de la région.
Selon le maire, Régis Labeaume, l'arrivée du précontrôle à l'aéroport Jean-Lesage représente une grande victoire pour sa ville. Pour citer le président de l'Aéroport de Québec, « ce grand projet changera à jamais le visage de l'aéroport en réduisant considérablement le temps de correspondance aux États-Unis [et] en rehaussant l'expérience client de nos passagers ».
[Traduction]
Le président de la Chambre de commerce de la Colombie-Britannique a déclaré que l'accord pour élargir le précontrôle favorisera la croissance des entreprises et évitera l'attendre à la frontière.
La Chambre de commerce du Canada a accueilli favorablement l'élargissement puisque les opérations de précontrôle, qui existent sous une forme ou une autre depuis plus de 60 ans, se sont avérées une grande réussite, selon la Chambre de commerce. Ces opérations ont permis de réduire énormément la congestion à la frontière et de faciliter le traitement des marchandises et des voyageurs dignes de confiance.
Autrement dit, le projet de loi sera bon pour les affaires partout au pays, il sera bon pour le tourisme et il sera également bon pour les voyageurs canadiens ordinaires.
La première partie du projet de loi fait état du cadre législatif canadien qui autorise les contrôleurs des États-Unis à effectuer au Canada le précontrôle des voyageurs et des biens à destination des États-Unis. En général, les voyageurs qui ont déjà l'habitude du précontrôle ne constateront aucune différence.
Comme c'est déjà le cas, les contrôleurs des États-Unis seront autorisés à recueillir les mêmes renseignements sur les voyageurs que ceux recueillis par les agents de la U.S. Customs and Border Protection Agency dans les points d'entrée ordinaires aux États-Unis. À bien d'autres égards, notamment en ce qui concerne les pouvoirs relatifs à la fouille et à la détention, ainsi qu'en ce qui concerne les sanctions pour les personnes ayant menti à un agent, le projet de loi est généralement semblable à la mesure législative régissant le précontrôle qui est actuellement en vigueur et qui l'est depuis au moins 1999.
Je sais qu'il y a toujours des préoccupations quant aux pouvoirs dont disposeraient les agents américains au Canada, tout comme il y a toujours des préoccupations de l'autre côté de la frontière quant aux pouvoirs dont les agents canadiens disposeraient aux États-Unis. Je peux garantir à la Chambre que le gouvernement prend très au sérieux le fait de protéger les droits des voyageurs et de veiller à ce que ceux-ci soient traités de manière équitable et conformément à la primauté du droit.
Je vais donc prendre quelques minutes pour aborder certaines des préoccupations mentionnées publiquement.
Tout d'abord, en ce qui concerne les fouilles, la loi actuelle autorise un contrôleur américain à effectuer une fouille par palpation s'il a des motifs raisonnables de croire qu'un voyageur cache sur lui ou a sur lui une chose dangereuse. Cela ne change pas dans le projet de loi .
S'il est nécessaire d'effectuer une fouille à nu, la loi actuelle oblige les agents américains de demander à un homologue canadien de mener la fouille. Cela aussi ne changerait pas. La seule différence est que le projet de loi permettrait à l'agent américain de mener la fouille si aucun agent canadien n'est disponible. Les chances qu'une telle situation survienne sont extrêmement rares et la personne faisant l'objet d'une telle fouille serait assujettie aux mêmes protections juridiques et constitutionnelles que si la fouille avait été effectuée par un agent canadien.
De plus, selon les expériences vécues au cours des 60 dernières années, on peut affirmer qu'il n'y aurait eu absolument aucun conflit lié aux règles sur les fouilles.
En ce qui concerne la détention, les agents américains n'auraient pas le pouvoir d'arrêter ou d'inculper des voyageurs au Canada. En fait, comme c'est actuellement le cas en vertu de la loi existante, un contrôleur des États-Unis qui a des motifs raisonnables de croire qu’un voyageur a commis une infraction doit remettre le voyageur aux autorités canadiennes le plus rapidement possible. Seules les autorités canadiennes peuvent déterminer si des accusations doivent être portées, et ce, sans exception.
Les voyageurs qui souhaitent sortir d'une zone de précontrôle ont le droit de le faire, mais ils pourraient être tenus de s'identifier et d'expliquer la raison de leur départ. Cela vise simplement à empêcher les gens de sonder les zones de précontrôle de façon illicite afin de trouver des faiblesses dans la sécurité frontalière avant de quitter la zone sans être détectés.
Pour ce qui est d'armer les contrôleurs, les contrôleurs américains au Canada ne pourraient porter que les armes qu'ont le droit de porter les agents des services frontaliers canadiens dans le même environnement. Ainsi, comme les contrôleurs canadiens ne portent habituellement pas d'arme dans les aérogares, les contrôleurs américains ne seraient pas autorisés à en porter non plus dans les aérogares.
Surtout, le projet de loi dit expressément que les contrôleurs des États-Unis doivent exercer leurs attributions en vertu de cette loi conformément au droit canadien, y compris la Charte canadienne des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne. Comme je l'ai dit, l'autre option serait que les voyageurs soient contrôlés uniquement du côté américain, sans les protections juridiques canadiennes.
L'entente de précontrôle entre le Canada et les États-Unis prévoit une réciprocité complète. Il en est donc question dans le projet de loi . Aucun pouvoir ni privilège n'est conféré aux contrôleurs d'un pays sans l'être à ceux de l'autre. C'est un point important à retenir alors que le Canada étudie la possibilité de mettre en place des services de précontrôle canadiens aux États-Unis pour les voyageurs et les biens à destination du Canada.
L'élargissement du service comprend aussi le précontrôle du fret. À l'occasion de la récente visite du à Washington, le Canada et les États-Unis ont reconnu le succès des mesures actuelles de précontrôle des voyageurs et déclaré leur détermination commune à établir le précontrôle du fret afin d'accélérer, de faciliter et de sécuriser davantage les échanges commerciaux transfrontaliers.
Tout cela fait partie des objectifs généraux de stimulation de l'économie et de création d'emplois du gouvernement, et est conforme à notre promesse électorale visant à promouvoir des relations productives avec les États-Unis dans l'intérêt de notre prospérité et notre sécurité communes tout en préservant les droits et libertés des Canadiens.
Depuis le début de mon allocution, il y a environ 20 minutes, plus de 25 millions de dollars de biens et services ont été échangés entre le Canada et les États-Unis, et plus de 5 000 personnes ont traversé notre frontière commune. Ces échanges et ces déplacements — et par conséquent les possibilités de croissance économique — entre nos deux pays pourraient toutefois être beaucoup plus importants. Nous pouvons — et devons — accélérer, faciliter et sécuriser davantage les déplacements des biens et des personnes à la frontière. C'est ce que permettrait de faire le projet de loi , et ce, tout en permettant à davantage de voyageurs canadiens de bénéficier de la protection des lois et de la Charte canadiennes lorsqu'ils se trouvent aux douanes américaines.
Il s'agit d'un débat important. Je remercie la Chambre de son attention cet après-midi. J'ai hâte d'entendre les commentaires constructifs que, j'en suis sûr, les députés offriront dans le cadre du débat d'aujourd'hui et tout au long du processus législatif concernant le projet de loi .
:
Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi sur le précontrôle, 2016.
[Français]
Le gouvernement conservateur précédent soutenait les accords sur le précontrôle avec les États-Unis et a fait plusieurs avancées afin de conclure des accords facilitant les déplacements des Canadiens. En 2015, le Canada a signé, avec le gouvernement des États-Unis, l’Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien. Cet accord établissait un cadre juridique pour de nouvelles opérations de précontrôle visant tous les modes de transport.
En 2012, le gouvernement a annoncé la création de comités binationaux sur les opérations dans huit aéroports canadiens offrant un service de précontrôle américain. La position du Parti conservateur est que les accords sur le précontrôle transfrontalier avec les États-Unis sont importants et aident à améliorer la sécurité, renforcent l'intégrité de la frontière et créent des emplois et une croissance au Canada en facilitant la circulation des biens et des voyageurs légitimes.
[Traduction]
Le projet de loi crée un mécanisme juridique permettant aux agents des services frontaliers du Canada et des États-Unis de procéder au précontrôle des voyageurs et des biens à destination de l'autre pays. Les échanges commerciaux et les déplacements entre les États-Unis et le Canada sont essentiels à leur prospérité économique mutuelle. Plus de 2 milliards de dollars traversent la frontière chaque jour. Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter les échanges commerciaux et les déplacements tout en veillant à ce que nos frontières soient protégées et jouent réellement leur rôle.
Plus précisément, le projet de loi à l'étude met en oeuvre l’Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis d’Amérique relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, lequel a été négocié par le gouvernement conservateur. Le projet de loi est déterminant à la fois pour notre sécurité et notre prospérité. Il importe de laisser les échanges commerciaux et les voyages légitimes se faire le plus librement possible, tout en tirant parti du travail effectué par les agents de l'Agence canadienne des services frontaliers et ceux du service américain des douanes et de la protection des frontières.
Tout d'abord, parlons un peu de ce qu'est le précontrôle et de son fonctionnement, car contrairement à ce que certains voudraient faire croire, il ne s'agit pas d'un nouveau concept. Comme le député vient de le mentionner à la Chambre, le précontrôle a été mis en œuvre pour la première fois au Canada en 1952, lorsque des contrôleurs des États-Unis ont commencé à contrôler les voyageurs des avions à destination des États-Unis à l’Aéroport international de Toronto. Il n’existait pas alors d’accord officiel relatif au précontrôle avec les États-Unis. Le Canada et les États-Unis ont conclu leur premier accord relatif au précontrôle dans le domaine du transport aérien en 1974.
Le précontrôle permet de déplacer la frontière à l'extérieur du pays. Qu'est-ce que cela signifie? Dans ce cas-ci, cela signifie que les voyageurs sont contrôlés dans leur pays d'origine avant d'embarquer dans l'avion plutôt qu'à destination. C'est important, car les menaces sont interceptées avant d'entrer dans un nouveau pays, et les temps de contrôle gagnent en uniformité.
Les députés seront peut-être intéressés de savoir qu'en 2016, plus de 12 millions de passagers dans huit aéroports ont subi un précontrôle avant de s'envoler vers les États-Unis. Au cours du précontrôle, les agents des services frontaliers du pays responsable de l’inspection, c'est-à-dire les États-Unis ou le Canada, procèdent aux formalités de douane et d’immigration dans le pays hôte avant de permettre l’entrée de marchandises ou de personnes dans le pays responsable de l’inspection.
L'objectif du précontrôle consiste à améliorer et à accélérer la circulation des marchandises et des voyageurs légitimes, tout en continuant de veiller à la sécurité et à l'intégrité des frontières. Si le précontrôle n'existait pas, les Canadiens ne seraient pas en mesure de profiter de presque la moitié des vols directs entre le Canada et les États-Unis. Ils devraient plutôt prendre l'avion jusqu'à une ville intermédiaire aux États-Unis, puis faire l'objet d'un contrôle douanier. Cela augmenterait le coût et la durée des voyages, et il deviendrait plus difficile de voyager.
Toutefois, le précontrôle renforce aussi la sécurité. En effet, les forces de l'ordre peuvent arrêter une personne pouvant représenter une menace pour l'autre pays avant même qu'elle traverse la frontière. Dans le cadre de l'entente Par-delà la frontière, il est important de prendre ce type de mesure. Les États-Unis et le Canada sont depuis longtemps habitués à travailler ensemble afin de veiller à garder les frontières ouvertes pour les voyageurs et les marchandises légitimes, mais fermées pour les terroristes, les criminels, et les marchandises illégales ou non autorisées. Le travail effectué par le gouvernement précédent a permis d'approfondir et d'officialiser cette coopération à la frontière commune, ainsi qu'à l'intérieur et à l'extérieur de celle-ci. Le gouvernement précédent a fait un excellent travail, et nous sommes heureux qu'il ait été finalisé, mais il est évident qu'il y a peut-être des lacunes.
Les médias font état de préoccupations à l'égard de la possibilité, pour les agents du service américain des douanes et de la protection des frontières, de détenir des Canadiens en sol canadien. À mon avis, cette critique est exagérée et n'a rien à voir avec le projet de loi. Le projet de loi dit clairement que les agents du service américain des douanes et de la protection des frontières ne sont pas des agents de la paix, et que les pouvoirs d'arrestation reposent uniquement entre les mains des autorités canadiennes. Cela dit, une personne peut être retenue pour être interrogée à la discrétion de l'agent du pays qui fait l'inspection. C'est logique. Le précontrôle consiste essentiellement à traiter le bureau de douanes au même titre qu'un poste frontalier terrestre.
Je suis impatient d'entendre les préoccupations des particuliers et des groupes à l'étape de l'étude en comité concernant les pouvoirs de détention. S'il y a des problèmes à régler, le comité pourra se pencher là-dessus. Nous savons tous qu'une partie importante des mesures de sécurité nationale consiste à maintenir la confiance de la population canadienne. Le doit expliquer aux Canadiens comment le projet de loi fonctionnera. Je serai ravi de l'aider à cet égard. Il doit continuer d'expliquer que les droits ne seront pas enfreints et que la sécurité sera assurée.
Ces derniers jours et ces dernières années, nous avons beaucoup entendu parler de sécurité nationale. Nous avons beaucoup entendu parler de la promesse faite par les libéraux, pendant la campagne électorale, de modifier considérablement la Loi antiterroriste de 2015, qu'on appelle plus communément le projet de loi . J'affirme à la Chambre que ce serait manifestement faire preuve d'irresponsabilité. Le directeur du SCRS confirme que les nouveaux outils de perturbation des menaces ont été utilisés plus de deux douzaines de fois. Retirer au SCRS ces outils qui lui permettent d'accomplir des tâches aussi banales que de parler aux parents de personnes radicalisées reviendrait à lui attacher les mains dans le dos.
Le a également affirmé vouloir réexaminer le Programme de protection des passagers. Or, dans la plupart des cas, pour ne pas dire dans tous les cas présentés dans les médias de personnes à qui on a refusé l'accès à leur vol, le problème provenait de la liste d'interdiction de vol américaine. Le ministre a bien peu de recours pour changer les politiques d'un pays étranger, mis à part de faire pression sur ce pays.
Nous avons également entendu certaines personnes suggérer que la nouvelle disposition qui criminalise le fait de préconiser ou de fomenter la perpétration d’infractions de terrorisme en général avait une portée trop large et qu'elle limiterait la liberté d'expression. Cependant, dans le cadre de l'examen de la sécurité nationale effectué par le comité de la sécurité publique, des représentants de divers groupes, notamment le Centre des affaires israéliennes et communautaires juives et B'nai B'rith Canada, sont venus témoigner et ont affirmé catégoriquement que ces mesures offraient la sécurité dont leur communauté a besoin.
J'ajouterai que la sécurité nationale du Canada est une question qui doit être prise au sérieux. Il faut être attentif au débat; il faut écouter les experts en sécurité. Cela me ramène au projet de loi à l'étude. Les nombreuses recherches universitaires sur le sujet montrent que le précontrôle permet aux autorités frontalières de mieux utiliser les ressources, car le contrôle est effectué en dehors de leur territoire.
Voici ce que révèle un document publié récemment par la Pacific NorthWest Economic Region:
L'accord relatif au précontrôle donne le pouvoir au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis et à l'Agence des services frontaliers du Canada de mener des opérations et des inspections de sécurité dans l'autre pays avant le départ. En adoptant l'approche du périmètre en matière de sécurité, les deux pays peuvent gérer rapidement les menaces potentielles et faciliter les déplacements et le commerce légitimes à la frontière.
L'un des éléments souvent oubliés du projet de loi est qu'il ne porte pas uniquement sur le précontrôle dans le domaine aérien, mais également dans le domaine ferroviaire. Nous savons que de nombreux voyageurs se déplacent entre Montréal, au Québec, et Plattsburgh, dans l'État de New York. Sans le précontrôle, le train doit s'arrêter lorsqu'il a franchi la frontière, et tous les passagers doivent passer la douane. Cela peut prendre plus d'une heure. C'est un processus lourd et inutile, qui peut dissuader une personne de voyager davantage. Grâce au précontrôle, les inspections douanières auraient lieu avant même que le passager monte dans le train.
Ce genre de mesure de sécurité mobilise les ressources des deux pays. Un migrant clandestin ou toute autre personne non admissible qui tente de traverser la frontière peut en être empêché dans son pays d'origine. Une menace à la sécurité peut également être gérée tout de suite dans le pays d'origine. Les agents frontaliers du pays responsable de l'inspection et les forces de l'ordre du pays hôte peuvent travailler ensemble pour veiller à prendre les décisions appropriées.
Le projet de loi met l'accent sur le transport des voyageurs — ce qui est très important —, mais il reste encore du travail à faire. Comme je l'ai dit plus tôt, des marchandises d'une valeur de plus de 2 milliards de dollars franchissent la frontière tous les jours. Le gouvernement doit aussi procéder au précontrôle des marchandises.
Sous la direction du gouvernement conservateur précédent, un projet pilote sur le précontrôle des marchandises transportées par camion a été réalisé au poste frontalier du pont Peace, qui relie Fort Erie, en Ontario, et Buffalo, dans l'État de New York. Les importantes leçons tirées de ce projet pourraient maintenant être appliquées pour accélérer les délais de précontrôle des marchandises. Il s'agirait notamment d'éliminer la collecte de fonds pour les frais d'utilisation lors de l'inspection primaire, de mettre à niveau la connectivité technologique et de rendre obligatoire la transmission électronique des données sur le manifeste pour toutes les déclarations commerciales.
Lors de la présentation du projet de loi, le gouvernement libéral a mentionné le fait que l'étude des questions concernant les marchandises avait été confiée à un groupe de travail sur le précontrôle. Plusieurs mois ont passé depuis. Je crois comprendre que le a aussi parlé de ce sujet dans ses remarques aujourd'hui, mais nous souhaitons voir bientôt des résultats concrets.
Le problème n'a pas du tout été mentionné dans la récente déclaration commune suivant la rencontre entre le et le président Trump, et on n'a pas entendu parler non plus d'efforts visant à amincir la frontière pour le commerce et les déplacements légitimes tout en veillant à ce que les terroristes et les immigrants illégaux soient arrêtés. C'est préoccupant, mais malheureusement il faut attendre de voir comment la relation évoluera, et j'espère qu'on n'attendra pas trop longtemps.
Le gouvernement actuel a fait quelques déclarations incendiaires par le passé — que ce soit en montrant ses vraies couleurs concernant les négociations relatives à l'ALENA ou lors de l'éloge funèbre de Fidel Castro — , déclarations dont les plus grands partenaires commerciaux du pays ne sont pas friands, ce qui, bien sûr, n'est pas une manière efficace d'obtenir des résultats pour les Canadiens.
Cependant, je vois le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui et je constate que nous pouvons progresser dans ces dossiers. J'en profite pour résumer la situation.
Le projet de loi est essentiellement une bonne mesure législative. Je suis fier d'appuyer son renvoi au comité de la sécurité publique pour une étude plus approfondie. Les raisons sont très simples.
Premièrement, le projet de loi permettrait aux voyageurs aériens, ferroviaires et maritimes de traverser plus rapidement la frontière pour se rendre à leur destination. Le voyage devient donc plus facile, ce qui signifie un voyage plus souhaitable, et un voyage plus souhaitable signifie une augmentation en revenus touristiques dépensés au Canada.
Deuxièmement, cette mesure législative serait bénéfique au Canada et aux États-Unis, qui pourraient combiner leurs ressources en matière de sécurité. Les agents des services frontaliers des États-Unis et du Canada travailleraient en collaboration, ainsi qu'avec leurs partenaires du FBI, de la GRC et des services de police locaux, afin de veiller à ce que les terroristes, les criminels et les immigrants illégaux soient arrêtés dans les plus brefs délais. Repousser la frontière est un principe plein de bon sens qu'il faut développer davantage.
Troisièmement, cette mesure législative est le résultat du travail acharné et des négociations menés par le gouvernement conservateur précédent. L'ancien premier ministre Stephen Harper et l'ancien président Barack Obama ont élaboré une merveilleuse stratégie pour notre frontière commune, et cette mesure rendra cette frontière plus efficace.
Il faut absolument poser au et à ses hauts fonctionnaires des questions importantes au sujet de l'équilibre entre la liberté, la sécurité et le commerce. Il faut absolument recueillir l'avis des principales parties intéressées, tels les groupes de défense des libertés civiles, le Syndicat des douanes et de l'immigration, le Conseil national des lignes aériennes du Canada et d'autres groupes importants qui doivent transiger au quotidien avec les éléments de cette mesure législative. Toutefois, à première vue, les conservateurs appuient les mesures destinées à simplifier les procédures à la frontière ainsi que les déplacements entre le Canada et les États-Unis.
:
Madame la Présidente, je veux commencer en reprenant une des idées partagées par mon collègue de : le NPD a une façon différente de penser des libéraux et des conservateurs. Là-dessus, je suis tout à fait d'accord.
Je dois dire que c'est la clé de ce débat et de notre pensée concernant le projet de loi . Les néo-démocrates seront toujours en faveur de faciliter l'accès aux frontières et du franchissement des frontières, mais jamais au détriment des droits des Canadiens, et particulièrement en sol canadien. C'est cela la clé pour nous, aujourd'hui.
Nous reconnaissons les explications fournies par le ministre. C'est vrai que le prédédouanement peut nous aider en ce qui concerne les destinations disponibles aux voyageurs. On pense, par exemple, à quelqu'un qui part de Montréal pour atterrir à une destination américaine. Le fait qu'on peut faire le prédédouanement à Montréal offre beaucoup plus de destinations potentielles. Pourquoi? Parce que l'aéroport en question n'a pas besoin d'avoir des installations pour les douanes américaines.
Or la différence avec le projet de loi devant nous, c'est qu'on a initialement présenté le projet de loi, ainsi que l'entente qui va avec, comme offrant une augmentation des destinations disponibles. On allait donc avoir plus d'aéroports au Canada comme, par exemple, l'aéroport Jean-Lesage à Québec. On allait aussi avoir la présence de douaniers canadiens du côté américain pour la première fois, ce qui simplifierait davantage le processus. Or cela va plus loin que cela.
[Traduction]
Il ne s'agit pas seulement d'augmenter le nombre d'endroits où les Canadiens peuvent faire l'objet d'un précontrôle ou même d'assurer la présence de Canadiens en territoire américain pour faire le même travail, ce qui ne s'est jamais fait jusqu'ici. Cette option est maintenant offerte, ce qui change favorablement les choses.
Le projet de loi va toutefois plus loin. En effet, il accorde aux agents américains en territoire canadien des pouvoirs à propos desquels il y a lieu de s'interroger. Comme pour plusieurs questions débattues au cours des semaines qui ont suivi notre retour à Ottawa après la période des Fêtes, le gouvernement ne peut pas ignorer le fait que le contexte n'est plus le même avec la nouvelle administration américaine. La situation est imprévisible et très instable. Malgré les mots rassurants du gouvernement et malgré le fait que les libéraux se soient tapés dans le dos la semaine dernière parce que la visite du à Washington s'est passée sans histoire, il y a lieu de se préoccuper sérieusement des événements à venir.
[Français]
Je vais donner quelques exemples.
Il y a un décret dont on a très peu parlé, parce que celui qui a retenu le plus l'attention est le décret discriminatoire du président Trump, qui vise certaines communautés dont les membres cherchent à s'évader d'une situation horrible, à se réfugier et à refaire leur vie ailleurs. C'est le décret qui a retenu l'attention. Toutefois, un autre décret changeait la façon dont la loi s'applique à des citoyens qui ne sont pas américains en ce qui a trait à la protection de leurs données privées.
Pourquoi est-ce important? Parce que nous vivons à l'ère numérique où la technologie change rapidement. Comme chacun le sait, à la frontière, la technologie joue un rôle de plus en plus prépondérant, et ce, de deux façons. La première concerne nos cellulaires. On les apporte aux États-Unis avec soi. L'accès à des plans internationaux permet d'avoir un certain nombre de données et de minutes d'appel. Aujourd'hui, presque tout le monde voyage avec son téléphone cellulaire.
[Traduction]
Pourquoi est-ce important? C'est parce qu'il est de plus en plus question d'incertitudes relatives aux protections juridiques dont disposeront les Canadiens au moment de traverser la frontière, notamment lorsqu'il est question de leur téléphone cellulaire. Quel est le rapport avec le projet de loi ?
Il a été question dans le Daily Xtra d'une telle situation survenue le week-end dernier. Un homme de Vancouver a été refoulé à la frontière lorsque des contrôleurs lui ont demandé son mot de passe pour son téléphone et ont ensuite vérifié son téléphone. Cet homme, qui fait partie de la communauté LGBTQ2, a été refoulé à la frontière parce qu'il était soupçonné d'être un travailleur du sexe. Pourquoi les agents ont-ils cru une telle chose? C'est parce que, lorsqu'ils ont examiné le téléphone, ils ont trouvé des applications utilisées pour faire des rencontres et d'autres choses du genre, que de nombreuses personnes ont sur leur téléphone. Ce n'est rien d'inhabituel.
On pourrait parler de discrimination fondée sur l'orientation sexuelle d'une personne, mais je n'aborderai pas cette question pour le moment. L'autre problème, c'est qu'on lui a dit qu'il avait vidé son téléphone. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'une personne a effacé ses messages textes, l'historique de navigation et n'importe quoi d'autre qui pourrait être utilisé pour établir le profil de la personne ou qui pourrait être utilisé pour refouler cette personne à la frontière. Nous ne voulons pas nommer de communautés, mais nous pouvons certainement penser aux communautés qui pourraient faire ce genre de chose, parce qu'elles pourraient être soumises à un profilage par un contrôleur à la frontière américaine.
Pourquoi s'agit-il d'une préoccupation relativement au projet de loi ? C'est parce que cela pourrait se produire en territoire canadien. Il n'y a pas de garantie, malgré ce que le gouvernement a affirmé quant à la conformité à la Charte. Des avocats ont soulevé la question et ont demandé en vertu de quelle disposition les contrôleurs américains pourraient appliquer en territoire canadien des décrets provenant du président.
[Français]
Il n'y a pas que la question des données numériques et des téléphones cellulaires. Il y a aussi la question de la technologie que les Américains voudront mettre en oeuvre.
Je félicite le ministre sur un point: il a été proactif. Il est en train de parler à son homologue américain afin d'empêcher la mise en place de différentes technologies, comme la prise d'empreintes digitales à la frontière. Nous espérons que ces pourparlers auront un dénouement positif.
La question qui se pose par rapport à un projet de loi comme , est de savoir ce que l'on fera quand les Américains voudront mettre en place cette technologie. Les Américains le feront-ils? Nous n'en savons rien.
Cela vaut aussi pour un citoyen qui voudrait quitter la zone de prédédouanement. J'ai demandé au ministre quelle assurance il pouvait nous donner par rapport aux protections nécessaires pour les citoyens. On nous a rassurés en nous citant les mots « délais raisonnables »; mais qu'est-ce qu'un délai raisonnable?
Le ministre peut citer la jurisprudence. Par contre, un fait demeure: c'est un terme assez ouvert et vague qui fait qu'on pourrait détenir une personne et l'interroger pendant des heures, sans aucune garantie.
Pourquoi cela est-il inquiétant? Parce que la réalité a changé. On donne un pouvoir à un agent américain lorsqu'un citoyen canadien en sol canadien quitte une zone de prédédouanement. Le ministre nous assure que c'est simplement pour poser des questions et comprendre ses motifs afin de s'assurer qu'il ne s'agit pas de quelqu'un qui a analysé la zone de prédédouanement. Il y a des questions de sécurité à respecter, et je le comprends. Toutefois, plusieurs questions se posent.
Pourquoi est-ce nécessaire maintenant, alors que ce ne l'était pas avant? Les zones de prédédouanement existent déjà. On n'a donc pas à accorder ce pouvoir. Pourquoi cela doit-il être un agent américain? Pourquoi est-ce que cela ne pourrait pas être un agent canadien? Comment allons-nous éviter le profilage, qui se produira inévitablement?
Le Comité permanent de la sécurité publique et nationale a reçu des témoins qui nous ont parlé exactement de cela, dans le contexte du projet de loi .
[Traduction]
J'aimerais citer les paroles de Mme Safiah Chowdhury, représentante de la société islamique d'Amérique du Nord, lors de son témoignage devant le comité de la sécurité publique. Sans que la question lui soit posée par l'un des membres du comité, elle a donné ce projet de loi en exemple pour discuter de certaines de ses préoccupations. Elle a expliqué qu'il était inquiétant de constater les vastes pouvoirs accordés aux agents frontaliers américains, en sol canadien, sans que les conséquences possibles soient prises en considération. Elle a déclaré:
Pour le moment, si je voyage à partir, disons, de l’aéroport Pearson et que l’on me questionne d’une façon qui ne me plaît pas, qui brime mes droits ou qui me pousse à fournir des réponses qui me placeraient dans une catégorie en particulier, je peux tout simplement quitter l’aéroport et rentrer chez moi. Toutefois, en vertu de ces lois, je n’aurai plus cette possibilité. Je serai obligée, en tant que Canadienne sur le territoire canadien, de répondre à ces questions, notamment en raison du climat qui règne aux États-Unis. C’est très inquiétant.
Nous nous inquiétons également des conséquences disproportionnées sur les résidents permanents, notamment ceux d’origine musulmane, et l’impact que cela pourrait avoir sur leur capacité à rentrer au pays, le pays qu’ils ont adopté.
Ce dernier point est particulièrement important. Je sais que le ministre va se faire rassurant et nous promettre que personne ne sera détenu indéfiniment et que quiconque le voudra pourra rentrer chez soi. Une question demeure cependant, une question qui a déjà été posée par les avocats spécialisés en droit de l'immigration.
Qu'en est-il des gens qui n'ont pas encore la citoyenneté canadienne, des résidents permanents? Tous les députés ont déjà accompagné ces gens dans leurs démarches et les ont aidés à franchir les étapes d'un processus aussi long que complexe — même si c'est pour les bonnes raisons. Que leur arrivera-t-il, à ces gens? Avec quelle espèce de tache dans leur dossier se retrouveront-ils, simplement parce qu'un agent américain — et non canadien, je le rappelle — les aura interrogés ou amenés à dire telle ou telle chose alors qu'ils se rendaient peut-être tout simplement aux États-Unis pour voir un proche malade, honorer leurs obligations ou voir à leurs affaires s'il s'agit d'entrepreneurs?
Cette question est loin d'être anodine; or, le gouvernement n'a pas réussi à nous convaincre que ce n'est pas ainsi que les choses se passeront. Les témoignages comme celui-là devraient faire réfléchir les députés. En tout cas, il a fait réfléchir les membres du comité.
[Français]
Une autre question est très importante, et c'est celle du port des armes à feu. J'ai soulevé la question auprès du ministre. En effet, des changements seront apportés au Code criminel en vertu du projet de loi pour permettre aux agents américains de porter des armes à feu en sol canadien. L'exemple qu'on nous a donné est celui la réciprocité: ces agents n'auraient le droit de porter des armes à feu que dans les mêmes circonstances que les agents canadiens. Cette réponse est satisfaisante quand on la prend telle quelle.
Par contre, une question se pose ensuite, à laquelle nous n'avons pas eu de réponse satisfaisante: où est-ce écrit dans la loi? En effet, on nous cite des ententes qui n'ont pas de restrictions légales.
[Traduction]
On ne peut pas se contenter d'un simple protocole d'entente quand il s'agit d'aller jusqu'à permettre à des agents américains de porter une arme en sol canadien. La question mérite d'être posée. Pourquoi cette nouvelle disposition alors que le précontrôle est déjà bien implanté dans de nombreux aéroports du pays ainsi que, par exemple, au port de Vancouver? Qu'est-ce qui justifie un tel changement? Personne ne nous a encore fourni de réponse.
[Français]
Quand on considère les difficultés que cela va poser à la frontière, on voit qu' il ne s'agit pas seulement d'une question liée aux droits de la personne puisque cela soulève également certaines questions financières.
Je vais faire référence au président et chef de la direction de l'Aéroport international Jean-Lesage de Québec, un aéroport qui pourrait bénéficier de cette entente, parce qu'il y aurait du prédédouanement. Tous les emplacements n'ont pas encore été choisis. Si on veut toutefois l'exemple d'un résultat possiblement positif, c'est là exemple parfait.
M. Gaëtan Gagné, président et chef de la direction de l'Aéroport international Jean-Lesage de Québec, dit que les citoyens de Québec ne sont « pas des citoyens canadiens secondaires ».
S'il dit cela, c'est que les citoyens n'ont pas à payer pour un service qui est offert gratuitement dans des aéroports comme celui de Montréal, par exemple. Il y a donc aussi une question financière, et le gouvernement fédéral a des obligations. Nous espérons que le ministre pourra nous fournir des réponses au cours de ce débat.
[Traduction]
Je veux revenir sur la question de la biométrie, que j'ai abordée plus tôt dans mon intervention, parce que je veux citer les propos tenus par Alex Neve, secrétaire général d'Amnistie internationale Canada, quand il a comparu devant le comité de la sécurité publique. Nous l'avons interrogé sur les inquiétudes au sujet de la biométrie. Je tiens à préciser que je reconnais les efforts déployés par le ministre auprès de son homologue américain pour empêcher la mise en oeuvre de ce type de technologie ou du moins pour voir à ce qu'elle ne se fasse pas trop rapidement, mais cela soulève encore une fois une question. Si le gouvernement américain adopte les technologies de ce type, quelles seront les répercussions dans les zones de précontrôle? Je voulais citer les propos de M. Neve pour soulever cette préoccupation dans le cadre de notre débat sur la frontière. Voici ce qu'il a dit:
[...] nous signalons assurément le potentiel très réel de violations graves des droits de la personne si, par exemple, les nouvelles technologies ne sont pas utilisées de manière responsable. C'est la première chose. Ensuite, il n'y a pas de mesures de protection efficaces en place, si bien qu'on s'en remet bien souvent aux évaluations et à la surveillance, mais comme nous le savons, le Cadre de sécurité nationale du Canada est faible à cet égard.
Étant donné ces incertitudes, on peut se demander ce qui se produirait si ces technologies étaient mises en oeuvre.
Peter Edelmann, avocat et membre du comité de direction de la Section du droit de l'immigration de l'Association du Barreau canadien, a dit qu'il était inquiet quant à l'application de la Charte canadienne des droits et libertés. Il a demandé comment nous pouvions avoir l'assurance que les contrôleurs du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis seront assujettis à la Charte. Le projet de loi ne précise pas s'ils sont des agents de l'État.
[Français]
L'autre élément que je veux soulever est très troublant. Pour revenir à un autre élément que j'ai mentionné dans mon discours, je rappelle que, vendredi, à la Chambre, j'ai posé une question sur la possibilité que les agents frontaliers américains demandent de plus en plus le téléphone cellulaire des gens pour recueillir de l'information sur les réseaux sociaux et d'autres informations qui peuvent s'y retrouver. J'avais dit qu'un téléphone cellulaire contenait beaucoup plus de renseignements personnels qu'une valise, par exemple. Par conséquent, fouiller la valise d'un citoyen qui respecte la loi, qui contient son rasoir et ses vêtements, par exemple, ce n'est pas la même chose que de fouiller son téléphone cellulaire.
Le secrétaire parlementaire m'a répondu que c'était correct parce qu'il y avait des directives en place pour les agents canadiens. Toutefois, on se pose encore des questions sur les obligations des agents américains. En ce sens, c'est une question de culture.
On sait qu'une façon de travailler s'impose pour les hommes et les femmes en uniforme qui assurent notre sécurité au Canada. D'ailleurs, nous en sommes très fiers. On ne peut pas nécessairement remettre en question la façon de travailler des Américains, mais on doit hésiter et se poser la question.
En cas d'infractions commises par les contrôleurs américains, la partie inspectrice, soit les États-Unis, aura la priorité de juridiction sur la plupart des infractions, exception faite du meurtre, des agressions sexuelles graves et du terrorisme.
Cela semble correct, mais il manque un élément important: les agressions tout court. Quelles sortes de pratiques peuvent être employées dans le cadre d'un interrogatoire? On ne le sait pas, mais si jamais des agressions étaient commises dans le cadre d'un interrogatoire, il n'y aurait rien dans la loi pour faire en sorte que l'agent américain en cause soit assujetti à la juridiction du Canada.
Je pourrais soulever d'autres préoccupations, mais je dois conclure en disant que celles-ci existaient auparavant et qu'elles sont de plus en plus importantes, compte tenu de la réalité qui change rapidement. Malheureusement, le gouvernement ne semble pas être en mesure de se tenir debout et de s'opposer aux violations des droits de la personne et politiques discriminatoires du président Trump.
[Traduction]
Pendant le temps qu'il me reste, je veux proposer l'amendement suivant:
[Français]
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
« cette Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-23, Loi relative au précontrôle de personnes et de biens au Canada et aux États-Unis, parce qu'il: a) omet de prendre en compte le climat d'incertitude à la frontière à la suite des décrets et des politiques discriminatoires de l'administration Trump; b) ne répond pas aux inquiétudes des Canadiens et des Canadienne face à la possibilité d'être interrogés, détenus et refoulés à la frontière en fonction de la race, de la religion, des pays visités ou du lieu de naissance ce qui pourrait contrevenir aux dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés; c) n'assure en rien que le droit à la vie privée des Canadiens et Canadiennes sera protégé lors de fouilles d'appareil électronique et d'inspection de « l'univers numérique »; d) contrevient à la souveraineté du Canada en augmentant les pouvoirs des contrôleurs américains en sol canadien en ce qui a trait au port d'arme à feu et en ne garantissant pas un cadre de responsabilité criminelle adéquat.
:
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député. Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de cette mesure législative incroyablement importante, le projet de loi , Loi sur le précontrôle de 2016.
Une des plus grandes priorités du gouvernement consiste à veiller à ce que le passage à la frontière se fasse efficacement, sécuritairement et sans heurts. En effet, la relation entre le Canada et les États-Unis est de la plus haute importance pour notre économie. La valeur des échanges commerciaux entre nos deux pays s'élève à 2,2 milliards de dollars par jour. De toute évidence, notre amitié existe depuis des décennies et notre frontière fait souvent l'envie du monde.
Il va sans dire que les réunions récemment tenues à Washington avec le et le pour renforcer la relation ont touché à la question du précontrôle afin de faciliter la circulation des biens, des services et des gens à la frontière et d'améliorer la sécurité, l'état de notre économie et notre capacité de faire mutuellement du commerce avec l'autre.
Du côté américain, ils ont déjà adopté une loi pour améliorer le précontrôle, la loi de 2016 intitulée « Promoting Travel, Commerce, and National Security Act ». Il est essentiel que nous en fassions autant. En effet la Loi de 1999 sur le précontrôle ne traite que des passagers aériens. Je vais expliquer dans un instant pourquoi il est impératif que nous l'étendions à d'autres modes de transport.
Les voyageurs utilisent déjà le précontrôle. Je l'ai fait en fin de semaine. Environ 30 000 Canadiens y recourent chaque jour et 12 millions de voyageurs, chaque année à huit différents endroits. Lorsque nous en parlons, il est important de mentionner que cela se fait déjà et fonctionne très bien. Je pense qu'il est important de se demander quels sont les avantages du processus actuel, mais aussi de ce qui est proposé dans cette mesure législative.
La sécurité serait accrue. La capacité d'empêcher une personne qui ne devrait pas voyager de voyager constitue un immense avantage. Il est logique de ne pas vouloir qu'une personne qui ne devrait pas voyager monte dans un avion, un train ou un navire. Le précontrôle nous permet d'empêcher que cela se produise.
Cela signifie en outre que, lorsqu'une infraction est commise au Canada, nous aurons la possibilité d'en inculper l'auteur.
Nous pourrions aussi, dans le même ordre d'idées, renforcer l'intégrité de la frontière parce que le précontrôle se ferait également aux États-Unis, comme on le demande depuis longtemps. Ainsi, une personne qui ne devrait pas entrer au Canada pourrait être interceptée avant d'y arriver. Actuellement, la personne arrive en territoire canadien, et c'est nous qui devons gérer le problème. Nous devons expulser la personne après coup. Ce changement présenterait donc un avantage considérable.
Pour les voyageurs et pour notre économie, ce serait également très avantageux. Il serait notamment possible de se rendre directement à destination. Actuellement, par exemple, les gens qui prennent l'avion à l'aéroport Jean-Lesage, à Québec, ne peuvent pas se rendre directement à Nashville. Ils doivent prendre un vol avec une correspondance.
En faisant passer de 27 à 50 le nombre de villes où le système de précontrôle est en vigueur, y compris Québec, les voyageurs pourraient prendre un vol direct à destination d'aéroports pour lesquels c'est impossible actuellement. Soit dit en passant, personne au monde, à l'extérieur des États-Unis, ne peut prendre un vol direct à destination de ces aéroports actuellement, par exemple l'aéroport LaGuardia, l'aéroport Reagan, les aéroports de Colombus, en Ohio, de Milwaukee, de Richmond, de Nashville, comme je l'ai dit, ainsi que beaucoup d'autres aéroports.
Je pense que n'importe qui peut se rendre compte que ce serait très avantageux pour les voyageurs de pouvoir se rendre directement là où ils veulent. Tout le monde veut éviter autant que possible les escales et, au-delà de la dimension pratique, le changement rendrait beaucoup plus attrayant le commerce entre nos deux pays.
Les gens s'étonneront peut-être d'apprendre que l'aéroport Pearson de Toronto se classe déjà au quatrième rang parmi les points d'entrée aux États-Unis. Voyons un exemple. Imaginons qu'une personne souhaite faire une croisière. Elle arrive d'Europe et souhaite voir la côte de la Colombie-Britannique et se rendre en Alaska. Elle peut monter à bord de son paquebot de croisière à Vancouver, subir un contrôle préalable, et se rendre ensuite dans de petites villes d'Alaska sans avoir à subir les tracasseries d'un passage frontalier. Pour les gens qui souhaitent visiter nos deux pays, c'est un énorme avantage de subir un seul passage frontalier, surtout si ce passage se déroule de façon très efficace, dans une installation de bonne taille apte à traiter efficacement les voyageurs.
Pensons notamment à l'ampleur d'une industrie comme celle des navires de croisière. Pour les régions côtières de la Colombie-Britannique seulement, elle a des retombées économiques de 435 millions de dollars et fait travailler 4 600 personnes. Par conséquent, si un tel accord pouvait faciliter les déplacements et stimuler cette industrie, les bénéfices seraient forcément considérables.
Certains ont soulevé des préoccupations quant à la sécurité. Je pense que l'une des meilleures façons d'aborder la question est de se mettre à la place d'un voyageur qui veut aller aux États-Unis. Où préférerions-nous subir un contrôle? Serait-ce en sol américain ou en sol canadien, où nous serions protégés par la Charte canadienne des droits et libertés, par la Déclaration canadienne des droits, par la Loi canadienne sur les droits de la personne, bref, par l'ensemble des lois du Canada? S'il y avait un problème, je suppose que, en tant que Canadiens, nous préférerions nous trouver en sol canadien. Compte tenu de tous les pouvoirs en cause, il est important que les Canadiens jouissent de toutes les protections garanties par les lois du Canada. Ainsi, je crois qu'un voyageur se sentirait beaucoup plus en sécurité s'il subissait un précontrôle en sol canadien, où il serait protégé par les lois du Canada.
Nous aimerions pouvoir procéder au précontrôle à certains endroits. Bien entendu, il y a déjà certaines possibilités à l'aéroport Billy Bishop, et j'ai mentionné l'aéroport Jean-Lesage, la gare centrale de Montréal et la gare du Montagnard des Rocheuses, en Colombie-Britannique. J'espère que ce n'est qu'un début.
Le précontrôle permet aux voyageurs de franchir la frontière plus rapidement et plus efficacement. Le projet de loi étendrait cette mesure au fret afin de permettre un échange accru des biens et des services de part et d'autre de la frontière. Les Canadiens auraient l'assurance que, lorsqu'ils se présentent à la frontière, ils jouissent de la protection pleine et entière des lois canadiennes.
Enfin, j'aimerais souligner qu'en ce qui concerne l'Agence des services frontaliers du Canada, nous sommes déterminés à nous pencher sur la surveillance et à veiller à améliorer les services à la frontière. Toutefois, à mesure que je prends connaissance de ce dossier et que je discute avec le ministre, je découvre le travail qu'accomplissent quotidiennement les fantastiques agents frontaliers afin d'aider à faciliter le commerce entre nos deux pays, et je m'en voudrais de ne pas remercier ces hommes et ces femmes. Je crois que le projet de loi ne manquera pas de les aider dans leur noble tâche qui consiste à assurer le passage des biens et des services entre nos deux pays et à accroître les échanges entre le Canada et les États-Unis.
:
Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre la parole aujourd'hui au sujet d'un projet de loi qui offre au Canada d'importants avantages économiques et en matière de sécurité, le projet de loi .
Alors même que notre pays célèbre son 150e anniversaire, il est important de noter que cette mesure législative souligne les solides liens qu'a fièrement cultivés le Canada avec son plus grand partenaire commercial, ami et allié. Ce sont des liens qui subsisteront entre nos gouvernements respectifs, nos entreprises et nos concitoyens.
Comme nous l'avons entendu, le précontrôle est un outil de gestion frontalière qui facilite grandement ces liens, et il le fait de façon à contribuer à notre sécurité et à nos intérêts économiques. Voilà longtemps qu'il fait partie de l'histoire à succès du Canada et des États-Unis pour ce qui est du commerce et de la sécurité frontalière. Ces deux pays ont signalé leur ouverture à l'étendre à de nouveaux aéroports, dont celui de Québec, et au-delà du mode aérien, où il est pratiqué à l'heure actuelle, à l'ensemble des modes de transport, où et quand il est pratique pour les deux pays. Le projet de loi devant nous est la mesure législative canadienne nécessaire pour concrétiser cette vision.
Le précontrôle permet aux agents des services frontaliers de la partie qui procède à l'inspection de déterminer si les personnes et les biens peuvent entrer dans son pays, alors qu'ils sont toujours physiquement dans la partie hôte.
Notre expérience antérieure nous permet d'affirmer qu'il s'agit d'une pratique efficace. Le précontrôle a été adopté dans huit grands aéroports canadiens. En effet, chaque année, quelque 12 millions de passagers à destination des États-Unis font l'objet d'un précontrôle au Canada avant même d'embarquer.
Du point de vue de la sécurité, il est avantageux que les autorités frontalières puissent aborder toute préoccupation au point de départ. Du point de vue du public voyageur, l'avantage est la commodité. Comme ils ont fait l'objet de précontrôle avant d'embarquer, les voyageurs peuvent éviter les longues attentes aux douanes américaines, écourtant ainsi le temps de correspondance et ajoutant un élément de prévisibilité aux plans de voyage.
Les voyageurs et les compagnies aériennes profitent aussi du fait qu'ils peuvent dorénavant se rendre directement dans des aéroports intérieurs des États-Unis qui ne disposent pas d'installations douanières pour les arrivées internationales.
C'est ainsi que le précontrôle offre des avantages économiques tout en maintenant la sécurité et l'intégrité frontalières.
Ce projet de loi nous permettra de miser sur la réussite des opérations actuelles de précontrôle aérien pour les étendre à d'autres aéroports et, à vrai dire, à l'ensemble des modes de transport. De plus, comme le projet de loi comprend un élément de réciprocité, il mettra en place le cadre législatif qui régira d'éventuelles opérations canadiennes de précontrôle aux États-Unis.
J'aimerais maintenant consacrer le temps qu'il me reste à expliquer ce que signifiera le précontrôle pour l'Aéroport international Jean-Lesage, à Québec. En mars 2016, le et le secrétaire de la Sécurité intérieure des États-Unis ont convenu, en principe, d'étendre le précontrôle à ce site et à trois autres, soit l'aéroport Billy Bishop à Toronto, la Gare centrale de Montréal et Le Montagnard des Rocheuses, en Colombie-Britannique.
Compte tenu du potentiel du précontrôle pour le développement économique régional, il s'agissait d'une nouvelle importante pour cette ville, reconnue comme étant le berceau de la culture française en Amérique du Nord. En effet, le maire de Québec, Régis Labeaume, l'a qualifiée de grande victoire pour la ville de Québec. Il n'est pas surprenant que le maire Labeaume, Aéroport de Québec inc., qui assure la gestion de l'Aéroport international Jean-Lesage, ainsi que plusieurs entreprises, cadres, municipalités et associations commerciales des environs aient applaudi la nouvelle. Il s'agit d'une mesure pour laquelle ils ont tous fortement milité, car ils comprennent les avantages pour les passagers et pour l'économie locale.
En 2015, l'aéroport Jean-Lesage a accueilli plus de 220 000 passagers voyageant à des destinations situées aux États-Unis. Une fois les installations de précontrôle en place, les passagers en partance feraient l'objet d'un précontrôle par des agents des services frontaliers américains avant l'embarquement. Par conséquent, une fois arrivés aux États-Unis, ce serait comme s'ils arrivaient à bord d'un vol intérieur. Le temps de correspondance en serait écourté et cela ajouterait un élément de prévisibilité à leurs plans de voyage.
Non seulement cette option offre-t-elle une plus grande commodité aux voyageurs à destination des États-Unis, mais elle a aussi le potentiel d'accroître grandement le nombre de tels passagers que dessert l'aéroport, notamment en attirant davantage de touristes et de voyageurs d'affaires américains.
À l'heure actuelle, les vols en provenance de l'aéroport international Jean-Lesage se rendent directement à New York, Chicago, Philadelphie, Orlando et Fort Lauderdale. Une fois le précontrôle établi, l'aéroport pourrait offrir des vols directs vers un plus grand nombre de villes américaines, car ils pourraient se rendre aux aéroports qui ne sont pas dotés d'installations douanières.
Cela représente un avantage économique considérable pour la région, soit environ 75 millions de dollars par an, ainsi que la création d'emplois. Voilà pourquoi la Ville de Québec et l'aéroport Jean-Lesage sont si enthousiastes et désireux d'obtenir des installations de précontrôle. Je termine en réitérant que le précontrôle est un outil de gestion de la frontière essentiel qui rehausse notre prospérité et notre sécurité.
Son implantation dans de nouveaux sites, comme à l'aéroport Jean-Lesage, permettra au Canada et aux entreprises canadiennes de tisser des liens encore plus solides avec des partenaires et des clients aux États-Unis, et de le faire d'une façon qui renforce à la fois la sécurité et l'économie. C'est pourquoi le projet de loi est si important. J'incite donc les députés des deux côtés de la Chambre à l'appuyer.
:
Monsieur le Président, je suis fier de me joindre à ce débat sur le projet de loi . Je vais partager mon temps de parole avec mon collègue et très bon ami de .
[Traduction]
Je commence toujours par un proverbe yiddish, et en voici un autre: pour ouvrir la porte du succès, il faut soit la tirer, soit la pousser. Je crois que ce proverbe yiddish illustre bien la relation entre le Canada et notre allié, les États-Unis. Cette relation commerciale, militaire et même familiale, avec le passage des familles de part et d'autre de la frontière, est plus ancienne que la Confédération.
La mesure législative, qui mettrait l'Accord en oeuvre et qui lui donnerait force de loi au Canada, fait partie intégrante de cette métaphore sur la porte du succès. Les économies des deux pays sont interreliées. Le succès des États-Unis fait celui du Canada, et cet accord nous permettrait de resserrer davantage nos liens.
Je m'en voudrais de ne pas souligner que nous devons une grande partie de cet accord et de ce projet de loi à notre collègue le député de , pour qui j'ai eu l'honneur de travailler il y a plusieurs années, lorsqu'il a été élu pour la première fois à la Chambre. Je suis donc au courant de tout le travail qu'il consacre à tout ce qu'il entreprend au nom de ses concitoyens et du Canada. On lui doit cet accord. C'est en grande partie grâce à lui que cet accord est parvenu à cette étape. Le projet de loi de mise en oeuvre de l'Accord est le fruit de son labeur.
Nous savons que le précontrôle des voyageurs existe déjà. Ce service serait étendu, grâce à l'Accord et au projet de loi, au transport aérien, terrestre, ferroviaire et maritime. Cela permettrait de renforcer nos relations avec nos amis étatsuniens. Cela permettrait aussi de réduire les embouteillages et les retards dans le cas des déplacements terrestres qui, comme nous le savons, ont chuté après les attentats du 11 septembre 2001 pour ne jamais vraiment revenir à ce qu'ils avaient été. Le nombre de personnes traversant la frontière n'a plus jamais atteint les niveaux d'avant cette date. J'ai ici des données provenant du Bureau of Transportation Statistics des États-Unis, qui indiquent que 34 % moins de véhicules de tourisme sont entrés aux États-Unis en 2014 qu'en 2000. C'est une baisse importante.
Davantage de personnes préfèrent prendre l'avion, où ils bénéficient du précontrôle. Cette pratique serait étendue à d'autres points d'entrée vers les États-Unis.
Très peu de pays jouissent de liens aussi privilégiés que ceux que le Canada entretient avec les États-Unis. Les Canadiens bénéficient d'un accès privilégié au marché américain. Comme le député de l'a déclaré plus tôt durant le débat d'aujourd'hui, l'accord le plus ancien que le Canada a conclu en matière de passages frontaliers remonte aux années 1970. La relation que nous entretenons avec nos voisins du Sud ne date donc pas d'hier, et ce, malgré les différends qui sont survenus au fil des ans, que ce soit au sujet de la politique étrangère, économique ou sociale. Nous ne laissons pas les différends nuire au resserrement des liens entre nos deux pays, ce qui permet d'accroître les échanges commerciaux.
Nous savons que de nombreux emplois sont tributaires des relations commerciales que le Canada entretient avec les États-Unis et que le Canada est le principal partenaire commercial de 35 États américains. Cette situation est surtout attribuable à l'échange des marchandises entre les deux pays.
En février 2014, nous avons tenté différentes choses dans le but de resserrer ces liens. Nous avons mené des projets pilotes afin de suivre le transport des marchandises. Un projet pilote d'inspection préliminaire a été lancé au pont Peace, à Fort Erie, en Ontario. Le précontrôle mis à l'essai dans le cadre de ce projet s'est avéré efficace pour faciliter les échanges commerciaux et les déplacements légitimes.
Un cadre bilatéral existant qui régit le précontrôle du transport aérien rend les déplacements par avion beaucoup plus efficients pour plus de 10 millions de passagers par année. Le précontrôle s'effectue dans les huit aéroports internationaux les plus achalandés du Canada.
Pour le reste de mon temps de parole, je tiens à passer en revue différents articles du projet de loi qui, je crois, répondent à certaines des préoccupations que j'ai relevées dans les médias et dans certains courriels que j'ai reçus de la part de concitoyens inquiets au sujet du projet de loi. Je vais tenter d'y répondre au fur et à mesure.
Il y a de nombreuses mesures de contrôle en place dans le projet de loi ; il y a donc un mécanisme de surveillance. Comme de nombreux députés l'ont déjà mentionné, il y aurait beaucoup de limites, donc les pouvoirs conférés aux agents frontaliers seraient limités par les lois canadiennes et la Charte des droits et libertés. Les critères relatifs au pouvoir et à l'exercice de toute fonction s'appliqueraient aux contrôleurs étatsuniens au même titre qu'aux agents canadiens qui seraient là pour les aider, et ils seraient assujettis aux lois canadiennes. Dans la partie 1 du sommaire du projet de loi, nous voyons que le tout doit être conforme à la loi, notamment à la Charte canadienne des droits et libertés, à la Déclaration canadienne des droits et à la Loi canadienne sur les droits de la personne.
La partie 2 du sommaire indique que le projet de loi « élargit la portée d’autres lois canadiennes relatives à l’entrée de personnes au Canada et à l’importation de biens à ces zones et périmètres ».
Le préambule fait de même. On y trouve le concept de surveillance. Dans le projet de loi, on remarque que les pouvoirs seraient conférés et limités par la loi et par des renvois à la Charte et à d'autres mesures législatives qui limiteraient les mesures que pourraient prendre les contrôleurs dans l'exercice des fonctions que le projet de loi leur accorderait.
À titre d'exemple, les contrôleurs du Canada et des États-Unis seront autorisés, aux fins de sécurité, à porter les mêmes articles réglementés que les agents du pays hôte dans le même milieu. Au Canada, cela signifie que les contrôleurs de la U.S. Customs and Border Protection Agency pourront porter des armes à feu lorsqu'ils effectueront le précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime, mais pas lorsqu'ils effectueront le précontrôle de passagers aériens. Dans les huit aéroports canadiens menant des activités de précontrôle, il est actuellement possible d'obtenir l'aide, au besoin, des agents du Canada chargés de l'application de la loi qui sont de service pendant les heures d'ouverture de la Customs and Border Protection Agency. Ces renseignements sont accessibles à tous sur le site Web du gouvernement; la plupart des gens devraient donc être capables de les trouver assez facilement.
Les habitants de ma circonscription m'ont demandé si les contrôleurs des États-Unis avaient le pouvoir de procéder à des arrestations en sol canadien. Encore une fois, la réponse est non, pas dans cette situation. Comme c'est le cas avec l'accord actuel relatif au précontrôle dans le domaine du transport aérien, ils ne posséderaient pas le pouvoir de faire des arrestations, seulement le pouvoir de détenir les gens. S'ils veulent poser plus de questions, ils doivent obtenir l'aide d'un agent canadien. Cette mesure fait partie du cadre de surveillance et de responsabilisation qui permet la détention, mais non l'arrestation. De plus, un agent canadien doit intervenir si on décide de procéder à une arrestation. Cela fait partie intégrante de notre relation approfondie, dans le cadre de laquelle nous comptons sur nos partenaires américains du Sud pour prendre de bonnes décisions et faire preuve de jugement. Nous faisons confiance à leur formation.
Les choses ne se dérouleront pas parfaitement, comme je le dis à tout le monde. J'ai eu des expériences désagréables, à la frontière des États-Unis tout comme à l'étranger, où la situation a parfois été pire. Cela se produit en certains contextes et c'est parfois inévitable. Nous avons affaire à des êtres humains et ils sont faillibles. C'est le cas dans tous les pays. Cela n'a rien à voir avec les dispositions de la loi, qui confèrent des pouvoirs suffisants et les maintiennent dans la limite du raisonnable.
Il m'est arrivé que, lors de voyages à l'étranger, on m'impose des contraintes ou me pose des questions auxquelles je ne voulais pas répondre. J'ai toujours eu le choix de ne pas répondre aux questions et de me retirer. Cela peut se produire.
Je le répète, le préambule du projet de loi indique que l'exercice d'attributions par les contrôleurs doit être conforme à la Charte canadienne des droits et libertés. Je souligne, parce que c'est rarement le cas lorsque nous débattons de projets de loi, que les attributions prévues dans le projet de loi paraissent sous des rubriques telles que « fouille par palpation: biens dissimulés », « fouille à nu » ou, à l'article 23, « évacuation intestinale sous supervision ». La présence de telles rubriques dans le projet de loi me paraît étrange, quoique, encore une fois, nous nous efforçons d'être aussi précis que possible par rapport aux attributions envisagées et aux limitations qui leur seraient imposées.
J'ai vu de nombreuses mesures législatives présentées à la Chambre qui contiennent les mots « Il est entendu que ». C'est le cas dans l'article 9 du projet de loi, qui précise qu'« il est entendu que les règles du droit canadien s'appliquent — et que leur exécution et contrôle d'application peuvent être assurés — dans les zones de précontrôle et les périmètres de précontrôle ». J'ai vu de telles précisions dans un projet de loi présenté par l'une de mes collègues — je crois qu'il s'agissait du projet de loi C-225 —, ainsi que dans le projet de loi sur l'aide médicale à mourir. Ces précisions indiquent aux juges, si jamais nous en arrivons là, l'objectif visé par la mesure législative. Dans le projet de loi dont nous sommes saisis, il est précisé clairement que les règles du droit canadien s'appliquent tout aussi bien aux agents des services frontaliers canadiens qu'aux agents des services frontaliers américains, que ces agents doivent user de leur jugement lorsqu'ils remplissent les fonctions qui leur ont été confiées, et que les pouvoirs qui leur sont accordés ne sont pas illimités, mais soumis à des limites raisonnables.
Le paragraphe 10(2) prévoit une autre restriction. On peut y lire ceci: « le contrôleur ne peut [...] exercer aucun des pouvoirs d'interrogation, d'examen, de fouille, de saisie, de confiscation, de détention ou retenue ou d'arrestation que lui confèrent les lois des États-Unis ». Cela nous ramène de nouveau au concept de limite. Nous accordons aux agents certains pouvoirs, mais ils ont une moins grande marge de manoeuvre dans certains domaines et sont limités quant aux mesures qu'ils peuvent prendre.
Tous les agents suivent une formation intensive avant de devenir responsables du contrôle des frontières. Dans le cadre de ce processus, les agents en apprennent beaucoup sur différentes lois, notamment sur ce qu'ils ont le droit de demander et ce qu'ils n'ont pas le droit de demander, ce qu'ils ont le droit de faire et ce qu'ils n'ont pas le droit de faire. Ils apprennent à faire leur travail correctement. C'est vrai de toutes les professions au Canada et aux États-Unis. Nous leur donnons des pouvoirs tout en les limitant. En signant cet accord, nous nous attendons à ce que tous les gardes-frontières remplissent leurs fonctions et les agents canadiens qui se trouvent aux États-Unis aussi. Je suis certain que les Américains ont le même débat que nous en ce moment, à savoir s'ils devraient accorder certains pouvoirs aux agents canadiens à leurs frontières.
Le projet de loi dont nous sommes saisis est l'aboutissement du travail réalisé par le gouvernement conservateur précédent. Cela doit être souligné. Grâce à cet accord, nous allons intensifier notre relation avec les États-Unis. Cela nous permettra de créer de bons emplois dans les 20 à 30 prochaines années. J'ai hâte que le projet de loi soit renvoyé au comité. Nous pourrons entendre les préoccupations plus précises des témoins. Des gens de ma circonscription m'ont fait part de leurs préoccupations. J'ai hâte d'échanger avec eux des courriels pour leur expliquer les diverses parties du projet de loi qu'ils ne comprennent pas et entendre également ce qu'ils ont à dire à ce sujet.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier et à féliciter mon collègue de pour l'excellent discours qu'il vient de livrer. On voit qu'il a approfondi le projet de loi et qu'il a profité de son expérience avec le ministre de la sécurité publique de l'époque pour faire part de ses connaissances sur ses échanges à nos collègues parlementaires. Je remercie mon collègue et j'espère que plusieurs ont entendu son excellent discours.
Le projet de loi a été déposé le 17 juin par le . J'ai écouté attentivement son discours aujourd'hui lorsqu'il a fait sa présentation d'une vingtaine de minute sur ce projet de loi pour nous expliquer les raisons qui ont amené le gouvernement à déposer le projet de loi C-23.
Je me permets de revenir sur le début de son discours. Cela n'a pas été une surprise pour moi, parce que ce sont des mots qu'on entend régulièrement depuis que le gouvernement actuel a été élu, c'est-à-dire, une répétition de notes d'allocution sur la classe moyenne et sur les gens qui travaillent fort pour s'y joindre, sur les baisses d'impôt pour la classe moyenne, pour les Canadiens qui gagnent jusqu'à 200 000 $ par année.
Évidemment, il faut se le rappeler, parce que la définition de la classe moyenne n'est pas toujours évidente de l'autre côté. C'est peut-être une façon pour notre millionnaire de s'identifier à la classe moyenne que d'inclure à celle-ci ceux qui font jusqu'à 200 000 $ par année.
Enfin, pour les gens qui travaillent fort, comme le dit et le répète continuellement le gouvernement, ce qui compte le plus, c'est d'avoir un emploi, d'abord et avant tout. Le gouvernement en place est incapable de créer des emplois à temps plein depuis un an. Il n'a pas de plan. C'est un gouvernement qui est incapable d'obtenir des résultats, qui promet des investissements majeurs en infrastructure et qui, malheureusement, n'est même pas capable de faire en sorte que ces investissements se réalisent.
Si le gouvernement veut vraiment aider la classe moyenne, qu'il se consacre à créer des emplois, pas juste à répéter les mêmes points de discussion jour après jour. Je pense que les Canadiens vont apprécier cela. Le projet de loi traite des relations avec les États-Unis. Malheureusement, au cours des dernières semaines, on a vu que le gouvernement ne fait pas grand chose pour aider et améliorer nos échanges commerciaux avec les États-Unis.
Un exemple très concret et précis est celui du lait diafiltré. C'est un conflit avec les États-Unis que nous pourrions régler sans même faire intervenir les Américains. C'est un conflit qui, je le rappelle, se déroule entre l'Agence des services frontaliers et l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Une simple définition de ce qu'est le lait permettrait de régler ce différend, qui, malgré tout, est un écueil dans nos relations avec les États-Unis.
Il y a également l'autre dossier dans lequel le gouvernement n'a pas fait grand chose, celui du bois d'oeuvre. J'aurai sûrement l'occasion d'y revenir au cours des semaines à venir. Le gouvernement a raté plusieurs occasions de régler ce dossier.
Ce n'est pas nécessaire de le rappeler, je pense que tout le monde le sait, mais récemment, les États-Unis ont élu un nouveau gouvernement. Avec ce nouveau gouvernement vient de nouvelles politiques. On parle de baisses de taxe pour tous, d'abolition de l'impôt des entreprises, de diminution de la paperasse et bien sûr, pas de taxe sur le carbone.
Récemment, notre a rendu visite au nouveau président. On pouvait s'attendre à ce que, justement, cette visite nous permette d'améliorer et d'augmenter les échanges aux frontières. Malheureusement pour les Canadiens, notre premier ministre n'a pas parlé du problème du lait diafiltré. Il n'a pas parlé du dossier du bois d'oeuvre avec le président américain.
Le pire, ce n'est pas nécessairement ce que le n'a pas fait lors de cette rencontre, c'est ce qu'il n'a pas fait quand il est arrivé ici. Le premier ministre n'a pas présenté de plan pour aider nos entreprises à être plus compétitives. Il n'a annoncé aucune mesure concrète pour aider à régler le dossier du lait diafiltré.
Il n'y a rien, aucun plan, aucun projet pour régler le dossier du bois d'oeuvre. Il n'y a a pas de plan pour réduire les impôts des entreprises et aucune intention de respecter sa promesse de diminuer les impôts des petites et moyennes entreprises.
Pourtant, tout le monde à la Chambre sait quels sont les principaux créateurs d'emplois, ceux qui sont vraiment les artisans de notre économie, particulièrement dans les régions comme la mienne et comme celles de mes collègues de et de .
Partout, les petites et moyennes entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la création d'emplois. Malheureusement, il n'y a aucune intention de la part du gouvernement de respecter cette promesse de diminuer les impôts des PME. Donc, il n'y a aucun plan, mais, de ce côté-ci de la frontière, on va imposer une taxe sur le carbone.
Pour que le projet de loi améliore les choses, le gouvernement doit commencer par montrer l'exemple. Or il est en train de manquer le bateau à ce chapitre sur le plan des relations avec les États-Unis.
Cependant, je dois dire que le projet de loi est le résultat d'un gouvernement qui a quand même une vision. Attention! Je ne parle pas de celle du gouvernement actuel, mais bien de celle d'un bon gouvernement. Je parle de la vision qui a été énoncée le 4 février 2011 dans un document qui avait été rendu public par l'ancien président américain, Barack Obama, et le premier ministre de l'époque, M. Stephen Harper, et qui s'intitulait « Par delà les frontières: une vision commune de la sécurité du périmètre et de la compétitivité économique ».
Cette déclaration établissait un nouveau partenariat à long terme qui s'articule autour d'une approche en matière de sécurité et de compétitivité économique qui repose sur le périmètre commun de nos deux pays. Cela signifie que nous allons travailler ensemble non seulement à la frontière, mais également par delà la frontière, afin de renforcer la sécurité et d'accélérer la circulation légitime des personnes, des biens et des services. Pour atteindre ce but, les dirigeants ont demandé que soit élaboré un plan d'action commun, qui est détaillé dans ce document.
Sans ce groupe de travail mis en place par le précédent gouvernement, qui avait une vision pour le Canada, il n'y aurait pas de projet de loi . Toutefois, parlons de ce projet de loi, car nous allons évidemment l'appuyer, afin qu'il se rende en comité et qu'on puisse l'approfondir à la lumière de l'avis des experts.
Il s'agit d'une loi qui met en oeuvre l'Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis d’Amérique relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, signé par le gouvernement conservateur en 2015. Elle repose sur l'Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis d'Amérique relatif au précontrôle dans le domaine du transport aérien. Elle impose des obligations réciproques aux deux pays afin de faciliter les déplacements et les échanges commerciaux tout en améliorant la sécurité.
De nouveaux emplacements canadiens seront visés par ce projet de loi. On parle notamment de l'Aéroport international Jean-Lesage de Québec, de l'aéroport Billy Bishop de Toronto, de la gare centrale de Montréal et de la gare du Montagnard des Rocheuses. Actuellement, les opérations de précontrôle se font déjà dans huit aéroports canadiens, soit à Vancouver, à Calgary, à Edmonton, à Winnipeg, à Toronto, à Ottawa, à Montréal et à Halifax.
Le gouvernement libéral a conclu que les avantages économiques étaient plus importants que les coûts, et va donc travailler pour financer l'infrastructure douanière américaine en sol canadien. Les aéroports desservis devront fournir des installations et l'équipement nécessaire et assumer les coûts liés à l'embauche, à la formation et à l'équipement des agents américains.
Ce dossier tient beaucoup à coeur à la population de la région de Québec, que l'Aéroport international Jean-Lesage accueille avec beaucoup de plaisir et d'empressement. D'ailleurs, à l'époque, les gens s'étaient montrés très impatients de voir tous les gouvernements obtenir ces centres de prédédouanement. Des dizaines d'entreprises, des dirigeants, des municipalités et des chambres de commerce avaient publiquement signifié leur appui concernant l'installation d'un centre de prédédouanement du côté de l'aéroport Jean-Lesage.
Je citerai le président et chef de la direction de Aéroport de Québec. En 2015, dans un communiqué, il mentionnait ceci:
L'installation d'un centre de prédédouanement américain apporterait des retombées économiques importantes pour la région tout en facilitant le transport de nos passagers vers les États-Unis. [...] C'est une valeur ajoutée de premier plan pour la capitale nationale, une valeur indéniable pour stimuler et soutenir la croissance économique de la région et celle de l'Est du Québec.
Je me permettrai d'ajouter que le Canada tout entier en bénéficiera.
Nous allons donc appuyer le projet de loi . Il est étudié depuis longtemps et il est attendu par les intervenants tant du secteur économique que touristique. Il va permettre à la ville de Québec et aux autres aéroports visés d'avoir un accès additionnel au marché américain et au territoire américain, et je crois que cela avantage tous les Canadiens et Canadiennes.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi sur le précontrôle, 2016. Ce projet de loi a un certain nombre de conséquences importantes pour le Canada. Il est en effet important pour l'économie et la sécurité canadienne, de même que pour la relation bilatérale du Canada avec les États-Unis.
J'ai entendu certaines préoccupations de gens de ma collectivité qui sont inquiets de l'incidence perçue du projet de loi sur les droits des Canadiens. Je répondrai à ces préoccupations au cours de mon intervention, mais je signale d'entrée de jeu que j'ai confiance que le projet de loi ne portera pas atteinte aux droits des Canadiens. D'ailleurs, les droits accordés aux Canadiens sous le régime de précontrôle incluent clairement les protections supplémentaires dont nous bénéficions au Canada en vertu de la Charte des droits et libertés.
La gestion frontalière est un objectif prioritaire pour le gouvernement, ainsi que pour les hauts fonctionnaires de Sécurité publique Canada et les organismes de son portefeuille qui collaborent étroitement avec leurs homologues des États-Unis sur une vaste gamme de questions, pour nous assurer de garder notre frontière efficace et fonctionnelle
[Français]
La gestion frontalière est un objectif prioritaire pour notre gouvernement, ainsi que pour les hauts fonctionnaires de Sécurité publique Canada et les organismes de son portefeuille qui collaborent étroitement avec leurs homologues des États-Unis sur une vaste gamme de questions, pour s'assurer de garder notre frontière efficace et fonctionnelle.
[Traduction]
Il faudra notamment mettre en place le meilleur cadre et les meilleures politiques possible pour permettre la libre circulation des personnes et des marchandises tout en assurant la sécurité de la frontière. Il n'est donc pas surprenant que nous soyons enthousiastes à l'idée de réaliser de nouveaux progrès bilatéraux dans l'initiative de précontrôle. Pour mettre en contexte l'expression « libre circulation des personnes et des marchandises », il est utile de noter que plus de 400 000 personnes et près de 2,5 milliards de dollars de biens commerciaux traversent chaque jour la frontière entre le Canada et les États-Unis.
Les activités de précontrôle font depuis longtemps partie de notre solide relation transfrontalière et demeureront un élément clé pour l'avenir. Le projet de loi nous permettra d'augmenter la sécurité et les avantages économiques des déplacements transfrontaliers entre le Canada et les États-Unis. J'aimerais souligner les principaux éléments du projet de loi et expliquer pourquoi il est si important que les députés se joignent à moi pour appuyer son adoption.
Une fois adopté, ce projet de loi pavera la voie à la ratification et à la mise en oeuvre de l'accord entre le Canada et les États-Unis relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, signé en 2015. Cet accord aura des retombées immenses pour les Canadiens. Le projet de loi présente deux avantages principaux. D'abord, il décrit les pouvoirs législatifs concernant les activités de précontrôle menées par les États-Unis et par le Canada, y compris l'ajout futur de sites et de moyens de transport. Ensuite, il établit les fondements de la mise en place, par le Canada, de services de précontrôle en territoire américain, comparables à ceux que les États-Unis offrent depuis longtemps, ici, au Canada.
Car, dans les faits, les États-Unis effectuent le précontrôle dans certains aéroports canadiens depuis des décennies. Comme j'habite à Toronto, j'ai pu constater les mesures de précontrôle en place dans l'un des aéroports de la ville, à savoir l'aéroport international Pearson. Ce précontrôle existe dans huit grands aéroports canadiens, et dans cinq sites de préinspection des transports maritimes et ferroviaires en Colombie-Britannique. L'an dernier, plus de 12 millions de passagers ont utilisé les services de précontrôle américains dans les aéroports de Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto Pearson, Ottawa, Montréal et Halifax, ainsi qu'à l'aéroport Pearson de Toronto.
Le précontrôle est une vraie bénédiction pour les voyageurs d'affaires et d'agrément des deux pays. Pour les Canadiens, le précontrôle effectué dans les aéroports canadiens leur permet d'atterrir dans les aéroports américains qui comportent un contrôle douanier limité ou inexistant. Pour les vols directs depuis Toronto, cela signifie près du double de destinations accessibles.
La première partie du projet de loi décrit les aspects importants, notamment l'emplacement de nouvelles zones de précontrôle et le moment où elles pourraient être fonctionnelles, les personnes qui auront accès à ces zones, les actes que peuvent poser les contrôleurs américains en sol canadien, et la façon, pour les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada et des services de police canadiens, de collaborer avec les agents des services frontaliers américains.
À ce stade-ci, j'aimerais aborder certaines des craintes dont j'ai entendu parler à propos de ce projet de loi. Plus précisément, j'ai entendu des gens dire qu'ils craignaient que les Canadiens aient moins de droits dans les zones de précontrôle. Or il est dit, non seulement dans le préambule, mais aussi à l'article 11, que les précontrôles faits par les contrôleurs des États-Unis au Canada doivent respecter la Charte des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne.
Le préambule dit, entre autres:
que l’exercice d’attributions en vertu des lois des États-Unis au Canada s’effectue sous réserve du droit canadien, notamment de la Charte canadienne des droits et libertés, de la Déclaration canadienne des droits et de la Loi canadienne sur les droits de la personne;
L'article 11 du projet de loi dit:
Le contrôleur exerce les attributions que lui confère la présente loi conformément au droit canadien, notamment à la Charte canadienne des droits et libertés, à la Déclaration canadienne des droits et à la Loi canadienne sur les droits de la personne.
Cette partie du préambule et le texte de l'article 11 me paraissent très importants. Je crois qu'ils répondent à certaines objections que j'ai entendues. Le projet de loi semble accorder une meilleure protection aux voyageurs canadiens dans une zone de précontrôle que ce ne serait le cas à un poste frontalier des États-Unis, sur le territoire de ce pays, où nous ne bénéficions pas des garanties offertes par la Charte canadienne des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne. Ces garanties sont propres à notre pays.
Je dois souligner que nous ne faisons aucun compromis sur cette question. Les Canadiens veulent que nous ayons toujours bien présente à l'esprit, dans tout notre travail, la protection de leurs droits et de leurs valeurs, et ce dossier ne fait pas exception. Sur ce point, le a été on ne peut plus clair.
[Français]
Comme il a été clairement établi, toutes les activités de précontrôle au Canada doivent être menées dans le respect des lois canadiennes, y compris la Charte canadienne des droits et libertés. Cela ne peut faire l'objet d'un compromis. Les Canadiens s'attendent à ce que nous fassions de leurs droits et valeurs une priorité de tous les instants, dans le cadre de tous nos travaux, et le cas présent ne fait pas exception.
[Traduction]
La deuxième partie du projet de loi comprend les dispositions de réciprocité. De concert avec les pouvoirs d'application de la loi qui ont été conférés à l'Agence des services frontaliers du Canada par les lois des États-Unis, ces dispositions permettraient à l'Agence d'effectuer le précontrôle des voyageurs aux États-Unis, pour tous les modes de transport: terrestre, aérien, ferroviaire et maritime.
Le projet de loi établirait un cadre à partir duquel l'avantageux système de précontrôle pourrait être étendu à n'importe quel endroit et n'importe quel mode de transport, dans l'un ou l'autre des deux pays, conformément aux accords futurs.
[Français]
Comme nous l'avons entendu, cette loi ouvrira la voie afin d'étendre les avantages du précontrôle à tous les sites et moyens de transport, dans l'un et l'autre des pays, conformément aux accords futurs. Déjà, le Canada et les États-Unis ont annoncé leur intention d'amorcer l'expansion avec l'aéroport international Jean-Lesage de Québec, l'aéroport Billy-Bishop de Toronto, la gare Centrale de Montréal et la gare du Montagnard des Rocheuses en Colombie-Britannique. Ces sites ont fait l'objet d'accords de principe conclus au cours de la visite d'État à Washington en mars dernier.
[Traduction]
Nous avons déjà fait ces annonces au Canada. Le projet de loi nécessaire a été adopté aux États-Unis en décembre. Il est temps pour le Canada de faire de même, de manière à ce que nous puissions mettre en oeuvre cet important programme. Le projet de loi nous permettrait de bonifier la coopération en matière de précontrôle qui existe depuis plus de 60 ans.
J'invite tous les députés à appuyer ce projet de loi.