La Chambre reprend l'étude, interrompue le 21 février, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, au nom des Canadiens et des nombreux voyageurs, je suis fier de parler de ce projet de loi qui permettra au Canada de ratifier l’Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis d’Amérique relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien.
Comme les députés le savent, le gouvernement s'est donné comme priorité d'établir une relation solide et mutuellement avantageuse avec les États-Unis. Le Canada et les États-Unis se partagent la frontière internationale la plus grande et la plus ouverte de l'histoire du monde, et leur relation transfrontalière est la plus fructueuse qui soit.
Le projet de loi , Loi sur le précontrôle, illustre nos efforts concertés pour maintenir et accroître le bon fonctionnement des opérations transfrontalières, où sécurité et efficacité vont de pair pour accélérer la circulation légitime et essentielle des marchandises et des voyageurs. Nos deux pays croient qu'il est important de stimuler la croissance économique et d'établir des relations commerciales efficaces avec leurs alliés. Nos deux pays croient également aux bienfaits d'une étroite collaboration entre eux et avec leurs alliés pour se protéger contre les menaces communes à leur sécurité. C'est sur cette base que le Canada et les États-Unis ont établi le solide partenariat économique dont ils jouissent aujourd'hui.
Durant le temps dont je dispose aujourd'hui, je parlerai de la façon dont fonctionnent présentement les activités de précontrôle ainsi que des importants avantages économiques qui en découleront. Je me pencherai également sur l'amendement du NPD, qui s'oppose à ce projet de loi. Dans l'amendement qu'il propose, le NPD nous demande de rejeter le projet de loi en raison de ce qu'il qualifie de « climat d'incertitude à la frontière », des nouvelles politiques d'immigration des États-Unis et des inquiétudes relatives au droit à la vie privée. Je ne suis pas d'accord avec le raisonnement du NPD. J'expliquerai pourquoi un peu plus tard.
De nombreux Canadiens voyagent régulièrement en famille et entre amis. Ils voyagent également beaucoup pour le travail. L'aéroport Pearson, qui se trouve dans ma ville natale, Mississauga, a recensé plus de 12 millions de voyageurs entre le Canada et les États-Unis en 2016. Tous les jours, plus de 400 000 voyageurs aériens franchissent la frontière dans les deux sens, et la même chose est vraie pour près de 2,5 milliards de dollars de biens commerciaux de différents secteurs.
De toute évidence, nous ne pouvons pas nous passer de ce partenariat solide, il est essentiel pour assurer notre sécurité et notre croissance économique. Ainsi, nous devons gérer nos frontières de manière efficace. Elles doivent empêcher toute menace à la sécurité tout en facilitant le commerce et les voyages légitimes. Le projet de loi dont nous sommes saisis est un bon exemple des efforts que nous déployons pour mieux gérer les frontières du pays.
Depuis plus de 60 ans, des services de précontrôle sont offerts, sous une forme ou une autre, aux voyageurs canadiens se rendant aux États-Unis. Ces services sont actuellement disponibles dans huit aéroports canadiens. Ils permettent aux voyageurs de passer les douanes et de s'acquitter des formalités des services d'immigration des États-Unis au Canada avant leur départ, ce qui leur évite de faire la queue aux douanes lors de leur atterrissage aux États-Unis. Cela réduit aussi les retards et les inefficacités. Grâce au précontrôle, des vols directs sont offerts vers de nombreuses destinations pour lesquelles il aurait fallu autrement prendre des correspondances parce que certaines d'entre elles ne disposent pas d'installations douanières.
Sans le précontrôle, l'aéroport Pearson de Toronto, par exemple, ne pourrait pas offrir de vols directs vers près de la moitié de ses destinations aux États-Unis parce que les aéroports en question n'ont pas de services de douane et d'immigration. Les retombées sont considérables. L'aéroport Pearson offre des vols directs vers 50 destinations américaines. Sans le précontrôle, il n'y en aurait que 27.
En plus des avantages économiques notables, le précontrôle comporte également des avantages en matière de sécurité, en partie parce que les marchandises et les voyageurs font l'objet d'un précontrôle avant de quitter le pays. Les contrôleurs peuvent empêcher des marchandises et des personnes inadmissibles d'entrer dans le pays de destination au lieu de les refouler après leur arrivée.
Le NPD soutient que notre souveraineté est menacée. Je vais mentionner deux points. Premièrement, les contrôleurs américains en sol canadien continueraient d'être assujettis aux lois et à la Constitution du Canada. Deuxièmement, l'accord prévoit une réciprocité complète. Les contrôleurs américains au Canada ne pourraient porter que les armes qu'ont le droit de porter les agents des services frontaliers canadiens dans le même environnement, et vice-versa. Ainsi, comme les agents des services frontaliers canadiens ne portent pas d'arme dans les aérogares, leurs homologues américains ne seraient pas non plus autorisés à en porter.
Pensons aussi aux effets sur le commerce des biens et services. Les biens comprennent actuellement les espèces et les effets des personnes transitant par les États-Unis vers une autre destination. Le commerce serait autrement retardé ou évité en raison des inconvénients ou des contraintes de temps si l'on ne trouvait pas ces installations de douanes au moins dans les principales villes-centres.
Diverses chambres de commerce et plusieurs des villes douanières qui ont récemment été proposées appuient ce projet de loi, tout comme le fait John Manley, le chef de la direction du Conseil canadien des chefs d’entreprise. Toutes ces parties prenantes s'entendent pour dire que l'accord sera bon pour le secteur des affaires, et particulièrement pour l'industrie du tourisme et des voyages. Le projet de loi permettra de tirer pleinement parti des avantages découlant d'un accord visant à élargir les services de précontrôle pour les Canadiens. Les gares et les ports pour navires de croisière sur la côte Ouest se verront régularisés, et la porte sera ouverte pour d’autres installations au Canada et, éventuellement, le précontrôle de marchandises.
L'élargissement réel et prévu de ces services est avantageux, non seulement pour les personnes souhaitant se rendre aux États-Unis, mais aussi pour l'économie canadienne. L'économie transfrontalière repose en effet sur l'efficience et l'efficacité des contrôles. Les retards à la frontière sont considérés comme une entrave au tourisme et aux affaires. Le précontrôle entraîne donc des avantages économiques pour ces deux secteurs.
Notre économie est façonnée par l'accessibilité transfrontalière. En 2015, plus de 400 millions de dollars en produits et 50 milliards de dollars en services ont été exportés aux États-Unis. Durant cette même année, 12,5 millions de voyageurs en provenance des États-Unis ayant fait un séjour de plus de 24 heures ont directement injecté 35,5 milliards de dollars dans le PIB du Canada. Durant la campagne électorale de 2015, nous nous étions engagés à réduire les tracasseries pour les entrepreneurs canadiens qui franchissent la frontière avec des biens en facilitant la circulation des biens et des voyageurs.
Le NDP nous a demandé pourquoi nous ne continuerions pas simplement à employer le même cadre juridique pour le précontrôle. La réponse est très simple: sans nouvelle mesure législative, nous ne pouvons pas élargir la portée du précontrôle. Le rejet du projet de loi signifierait qu'il n'y aurait pas d'installations à l'aéroport Jean-Lesage à Québec, à l'aéroport Billy Bishop à Toronto, à la gare Centrale de Montréal et à la gare du Montagnard des Rocheuses ni aux terminaux pour navires de croisière et traversiers sur la côte Ouest. Il n'y aurait pas de précontrôle de marchandises et aucun précontrôle ne pourrait être effectué par des contrôleurs canadiens en sol américain. Cette situation serait très néfaste pour les voyageurs canadiens et pour l'économie du Canada.
La simplification des procédures à la frontière, prévue par le projet de loi , se fonde sur le long historique d'activités de précontrôle fructueuses entre le Canada et les États-Unis qui remonte à 1952. Les activités de précontrôle, les contrôleurs américains et les zones de précontrôle en sol canadien sont tous assujettis à la législation canadienne, ce qui comprend la Charte canadienne des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne.
Dans l'exercice des tâches de précontrôle, ce sont les lois canadiennes qui prévalent. Ainsi, la zone de précontrôle est comme une enclave dans le territoire canadien où les agents américains appliquent la réglementation des États-Unis en matière de précontrôle, sans enfreindre les lois canadiennes, pour effectuer le précontrôle des personnes qui le demandent, notamment les voyageurs en transit. Les droits et libertés des Canadiens sont protégés dans ces zones et périmètres de précontrôle, qui sont désignés par le gouverneur en conseil.
Le projet de loi est bien conçu pour encadrer les activités de précontrôle; il protège de façon optimale les droits et permet de maintenir la sécurité. Le précontrôle sert l'économie en accélérant le flux légitime de voyageurs et de marchandises tout en protégeant l'intégrité de la frontière, sous l'égide des lois canadiennes et de la Charte.
Le rejet du projet de loi par le NPD, fondé sur le contexte aux États-Unis et ses incidences sur les droits en matière d'immigration et de protection des renseignements personnels, n'est pas une bonne idée. C'est précisément au moyen de dispositions comme celles du projet de loi , qui comprennent un cadre clair pour régir les actes des contrôleurs américains, que nous pouvons réduire l'incertitude pour les Canadiens qui voyagent, nous protéger des aléas des politiques américaines, et défendre les droits des Canadiens, comme le soulignait le . Autrement, les contrôleurs américains effectueront, en sol américain, le contrôle des Canadiens, qui ne jouiront plus alors de la protection légale et constitutionnelle qui leur est garantie sur le territoire canadien.
J'implore donc le NPD de reconnaître les avantages d'étendre le précontrôle. Le projet de loi à l'étude doit être adopté pour que nous puissions profiter de ses avantages et des garanties qu'il contient quant à la protection des droits des Canadiens.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravi de parler du projet de loi , Loi sur le précontrôle, 2016. Il est bon de voir les libéraux donner suite à une initiative conservatrice qui visait à élargir le précontrôle. Cela témoigne vraiment de la relation très productive entre l'ancien premier ministre Stephen Harper et l'ancien président Barack Obama, qui a mené à la signature de l'entente Par-delà la frontière. Nous savons que le projet de loi C-23 satisfait à l'une des exigences de cette entente.
Les Canadiens profitent déjà du précontrôle, qui facilite le commerce, le tourisme et le déplacement des gens d'affaires qui traversent la frontière. Nous pourrons ajouter des aéroports et des gares ferroviaires aux huit aéroports canadiens dans lesquels nous effectuons déjà le précontrôle.
L'an dernier seulement, 12 millions de Canadiens ont fait l'objet d'un précontrôle au cours d'un voyage aux États-Unis, ce qui est considérable. C'est ce que souhaitent les transporteurs aériens. D'autres aéroports et gares ferroviaires veulent aussi en profiter. Il nous tarde non seulement de débattre en profondeur du projet de loi à la Chambre, mais aussi de tenir les audiences nécessaires, à l'étape de l'étude en comité, pour faire en sorte que le projet de loi réponde aux besoins de tous les groupes concernés, à toutes les préoccupations que soulèvent certains des nouveaux pouvoirs accordés aux agents des services frontaliers américains affectés au précontrôle, notamment en matière de détention, et à d'autres craintes entourant les réfugiés et l'immigration.
Les conservateurs appuient le renvoi du projet de loi au comité afin que celui-ci entende le point de vue d'experts et de groupes d'intervenants, envisage des amendements si besoin est et détermine si le projet de loi tient compte des problèmes soulevés.
Les aéroports de Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax profitent du processus de précontrôle depuis des années, soit depuis la signature, en 2001, de l’Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis d’Amérique relatif au précontrôle dans le domaine du transport aérien. La loi a été mise à jour en 2012. Comme les choses continuent d'évoluer, il est temps encore une fois d'aller plus loin, et le projet de loi comportera quatre parties.
Il est important de souligner que l'aéroport international Jean-Lesage de Québec, l'aéroport Billy Bishop sur une des îles de Toronto, la gare Centrale de Montréal et le Montagnard des Rocheuses seront ajoutés au projet de loi, car il s'agit d'endroits qui peuvent recourir au programme de précontrôle. On discute souvent avec les groupes d'intervenants des aéroports et des sociétés ferroviaires pour leur assurer que leurs craintes concernant les coûts — qu'ils devront assumer — sont sans fondement, puisque les coûts seront amplement compensés par l'augmentation du prix des billets et l'augmentation du chiffre d'affaires qu'ils connaîtront grâce au précontrôle.
Le projet de loi comporte quatre parties. La partie 1 autoriserait les contrôleurs des États-Unis à effectuer, au Canada, le précontrôle de voyageurs canadiens. La partie 2 permettrait que le précontrôle soit effectué aux États-Unis par des agents et fonctionnaires canadiens. La partie 3, qui préoccupe certains concitoyens de ma circonscription, apporterait des modifications au Code criminel pour prévoir que les contrôleurs des États-Unis n'encourent pas de responsabilité pénale. Les gens s'inquiètent à ce sujet et sur la façon dont les contrôleurs utiliseront ces pouvoirs dans les zones de précontrôle qui seront consacrées aux États-Unis en sol canadien. La partie 4 apporterait une modification corrélative à la Loi sur les douanes et abrogerait l'actuelle Loi sur le précontrôle.
Les Canadiens devraient se rappeler que le Canada a une relation spéciale avec les États-Unis. Actuellement, il n'y a que six pays qui possèdent une entente de précontrôle, et 15 aéroports sur la planète ont des contrôleurs des États-Unis qui effectuent des précontrôles dans ces pays. De ces 15 aéroports, 8 sont au Canada.
Nous avons une relation privilégiée avec les États-Unis. Nous ferons avancer les choses si nous élargissons la sphère d'application du précontrôle et misons sur cette relation privilégiée et les négociations menées par l'ancien premier ministre Stephen Harper et l'ancien président Barack Obama dans le cadre de l'initiative Par-delà la frontière.
Je sais que le a laissé entendre que, pour que les rapports commerciaux du Canada et des États-Unis progressent rapidement et continuent de se développer, le précontrôle pourrait aussi englober le transport des marchandises et les cargaisons de conteneurs et d'autres produits.
Comme on le sait, 2,4 milliards de dollars de marchandises traversent chaque jour la frontière canado-américaine. Le Canada, qui a acheté des biens et des services américains à hauteur de 338 milliards de dollars en 2015, est le client le plus important des États-Unis. Il s'agit d'échanges commerciaux d'une valeur extraordinaire, que nous devons protéger.
Les États-Unis sont un partenaire essentiel de la circonscription manitobaine de Selkirk—Interlake—Eastman. Ce partenaire est essentiel dans le domaine du transport des marchandises et des services, et dans celui des véhicules et du matériel de transport. Les véhicules de quelques compagnies de transport par autocar de Winnipeg traversent constamment la frontière. L'entreprise New Flyer Industries fait fabriquer ses pièces d'autocar en partie au Dakota du Nord et en partie à Winnipeg. Ses véhicules traversent souvent la frontière.
Les tracteurs Versatile sont très en demande aux États-Unis, et c'est sans parler des minéraux, des ressources naturelles, des produits chimiques et de l'équipement électronique qui se produit et se vend d'un côté et de l'autre de la frontière.
Il ne faut surtout pas oublier l'industrie alimentaire, dont le secteur des boissons, et l'industrie agricole, dont l'activité économique est vitale pour le Manitoba — pour tout le Canada en fait.
Le précontrôle des passagers donnera un sérieux coup de pouce au secteur touristique. Au Manitoba, plus de 20 000 emplois sont liés d'une manière ou d'une autre au tourisme. Chaque année, ce secteur apporte 1,6 milliard de dollars à l'économie manitobaine, et 6 % de ce montant vient de la région d'Interlake. Les gens viennent dans notre coin de pays pour chasser, pêcher et admirer les magnifiques lacs Winnipeg et Manitoba. Les visiteurs aiment le Manitoba parce que tout y est facile d'accès et abordable. Bref, 6 % des retombées touristiques proviennent du Manitoba, et 12 % des visiteurs se rendent dans la région d'Interlake, où j'habite, et nous en sommes extrêmement fiers. Ce flot de visiteurs est essentiel à la bonne marche de l'économie et à la création d'emplois.
Comme je le disais plus tôt, certaines parties du projet de loi posent problème, notamment celle prévoyant que les contrôleurs américains n'encourront pas de responsabilité pénale au titre du Code criminel. Qu'arrivera-t-il aux Canadiens qui pénètrent dans la zone de précontrôle et qui changent d'idée ou qui sont refoulés par les services frontaliers américains? Nous craignons qu'ils aient du mal à rebrousser chemin. Le texte prévoit-il quoi que ce soit pour encadrer les fouilles à nu? Qu'en est-il des demandes d'asile? Qu'en est-il des résidents permanents qui franchissent la frontière parce qu'ils doivent quitter le pays pour renouveler leur résidence permanente et qui se contentent d'aller faire demi-tour en territoire américain pour mieux renouveler leur demande à un poste-frontière canadien?
Ce ne sera plus possible à partir du moment où les zones de précontrôle seront en service. Il faudrait que le comité se penche sur la question, et j'imagine que c'est ce qu'il fera.
Ultimement, le projet de loi doit protéger les droits et la sécurité des Canadiens respectueux de la loi. Nous souhaitons que le comité étudie les répercussions que pourrait avoir le projet de loi lorsqu'il sera combiné aux politiques des libéraux, notamment celle sur la légalisation de la marijuana, promesse que le gouvernement a l'intention de tenir. Des événements récents laissent entrevoir de telles répercussions.
Ainsi, Matthew Harvey s'est fait interdire l'entrée aux États-Unis à vie parce qu'il a admis à un garde-frontière américain qu'il avait fumé de la marijuana. S'il peut se faire bannir à vie pour cette raison, quelle sera l'incidence du projet de loi sur les Canadiens qui se feront poser ce genre de questions, en sachant que le gouvernement libéral souhaite légaliser la marijuana au pays?
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Madame la Présidente, mon collègue de a mentionné les attraits touristiques de sa magnifique circonscription, y compris la chasse et la pêche, mais il n'a pas parlé de l'usine Crown Royal qui se trouve là-bas. Je croyais que c'était la raison pour laquelle la plupart des gens se rendaient à Gimli, mais je suis peut-être en train de révéler mes projets secrets de voyage.
Cela dit, il est formidable de voir des collègues députés de partis politiques différents coopérer dans un dossier aussi important que celui-là. La plupart des gens se servent de leur gros bon sens et ils espèrent que le gouvernement et les parlementaires, c'est-à-dire les élus, prendront des décisions destinées à faciliter la vie de leurs concitoyens.
À titre de députés, nous voyageons beaucoup. Certains d'entre nous font beaucoup plus de déplacements que le Canadien moyen, mais les Canadiens sont nombreux chaque jour à faire des voyages par affaire ou pour le plaisir. Je me rappelle avoir vu quelque part des statistiques qui nous apprennent que, à tout moment, environ un demi-million de personnes se trouvent à bord d'un avion, quelque part dans le monde. Voilà qui illustre bien l'importance énorme que revêtent les accords de ce genre.
Évidemment, la portée de l'accord entre le Canada et les États-Unis est tout simplement énorme. La frontière canado-américaine s'étend sur près de 9 000 kilomètres. Un tel accord entre deux pays n'existe nulle part ailleurs et ouvre des possibilités inégalées. Nombre de députés ont déjà souligné l'importance colossale de la relation commerciale et de la communauté d'esprit des deux pays. Même si les Canadiens tiennent, à juste titre, à faire valoir leur différence et leur caractère distinct, leurs ressemblances avec leurs cousins américains dépassent les quelques différences que l'on peut effectivement observer.
Il est important que nous maintenions cette relation. C'est important non seulement parce que les États-Unis sont notre plus proche ami et allié, mais aussi, évidemment, parce que c'est notre plus proche voisin et que nous devons donc continuer de resserrer ces liens de confiance. Les États-Unis sont notre meilleur partenaire commercial. Tout le monde sait que plus de 70 % des biens et services que le Canada exporte sont destinés aux États-Unis. Nous comptons sur le marché de consommation des États-Unis pour assurer la vitalité économique du Canada. Au Canada, un emploi sur cinq ou sur six dépend de notre capacité d'exportation de biens et services; cette mesure est donc absolument essentielle.
L'accord en question ne porte pas spécifiquement sur le transport de marchandises, mais il servira de précurseur. Dans les grands aéroports, ceux de Calgary, Ottawa, Toronto et ailleurs au pays, le seul précontrôle que j'ai pu constater et que j'ai utilisé pour mes déplacements vers les États-Unis est le précontrôle des douanes américaines effectué en sol canadien. Pour les gens qui nous regardent et se demandent de quoi nous parlons, nous parlons de la possibilité pour les Canadiens de passer les douanes américaines avant leur départ, en sol canadien, et de passer les douanes canadiennes avant leur retour, en sol américain. Ainsi, lorsqu'ils arriveront à destination, ils pourront simplement franchir les portes de l'aéroport, de la gare, ou que sais-je encore, et vaquer à leurs occupations. C'est pourquoi ces accords sont si importants.
L'origine de ces accords remonte à plusieurs années. Au fil du temps, au Canada comme aux États-Unis, différents gouvernements se sont succédé et les contrôles aux frontières ont parfois été resserrés, parfois assouplis. Je songe à l'accord conclu par le premier ministre Stephen Harper et le président Barack Obama en 2011, accord qui a jeté les bases de ces initiatives. Je me souviens aussi de l'époque de Stockwell Day. À titre de ministre, il a eu d'excellents rapports de collaboration avec ses homologues étatsuniens, ce qui a permis de créer le programme Voyageurs dignes de confiance. Ce programme est absolument essentiel pour quiconque traverse régulièrement la frontière. D'ailleurs, j'encourage les députés qui ne l'ont pas encore fait à obtenir une carte NEXUS. À ceux qui n'en ont pas, j'assure que s'ils en obtiennent une, ils verront les immenses avantages qu'elle procure. Pour les gens qui nous regardent en ce moment, je souligne qu'une personne qui a une carte NEXUS n'a plus vraiment besoin de passeport. Si elle voyage régulièrement aux États-Unis, il lui suffit de montrer sa carte NEXUS en arrivant au poste frontalier terrestre ou à l'aéroport. Cette carte est ni plus ni moins une sorte de passeport uniquement pour entrer aux États-Unis et au Canada. Le processus de contrôle à la sécurité et aux douanes est accéléré parce que la personne est considérée voyageur digne de confiance. C'est tout à fait fantastique. Ce genre d'initiatives permet de tirer parti de la confiance établie entre nos deux pays.
Nous en arrivons maintenant au projet de loi , présenté par le gouvernement libéral. Ce projet de loi est manifestement bien intentionné. J'ai quelques préoccupations, mais il s'agit là de questions à débattre. Je félicite le gouvernement d'aller de l'avant dans ce dossier. Il est important de faciliter la circulation des biens, des services et des personnes de part et d'autre de la frontière.
Le projet de loi a pour objet la circulation des personnes et de leurs biens. Il ne s'agit pas vraiment du transport de grande quantité de marchandises et de fret de part et d'autre de la frontière, mais plutôt du précontrôle des personnes et des biens que celles-ci ont avec elles. Il est très important que les gens comprennent de quoi il est question.
J'ai quelques préoccupations concernant le projet de loi. L'une d'elles, qui a également été soulevée par d'autres personnes, est qu'il semble y avoir — et j'espère qu'on répondra à ma question — une dispense dans le Code criminel pour les douaniers américains qui se trouvent en territoire canadien. Il s'agit essentiellement de leur accorder l'immunité pour toute accusation portée contre eux en vertu du Code criminel. Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous plier à cette demande. Je ne peux que supposer qu'il s'agit d'une demande faite par le gouvernement américain. Si la demande implique une réciprocité, de sorte que les agents des services frontaliers du Canada se trouvant en territoire américain et se chargeant d'activités de précontrôle soient également visés par des dispositions semblables concernant la protection, je suppose que je n'aurais pas d'objection. J'aimerais savoir si c'est en fait ce qui est prévu ou si ce sont des administrateurs et des législateurs américains qui prendraient là-bas ces décisions. J'espère qu'un député ministériel saura répondre à ma question et confirmer la présence d'une clause de réciprocité.
Certaines de mes préoccupations portent particulièrement sur les grands enjeux politiques qui lient nos deux gouvernements. La situation a considérablement changé. L'amitié qui a lié brièvement l'ancien président Barack Obama et l'actuel , leur « bromance » fondée sur des visions politiques semblables, diffère grandement de la dynamique créée par le nouveau gouvernement des États-Unis et certains gestes posés par le président Donald Trump.
Je ne suis pas ici pour débattre des politiques de Donald Trump. Je tiens simplement à souligner qu'il y aura sûrement des différences marquées entre les politiques qu'adopteront le gouvernement américain et le gouvernement canadien, notamment en ce qui concerne l'immigration, la légalisation de la marijuana et la façon de traiter les criminels. Ces divergences seront source de frictions et, dans bien des cas, ces frictions se manifesteront à la frontière. Nous devons faire le nécessaire pour bien défendre les intérêts du Canada à la frontière.
Je trouve aussi inquiétant le récit du député de . Il a parlé de M. Harvey, un homme qui, après avoir admis ou reconnu honnêtement qu'il consommait de la marijuana — puisqu'il faut être honnête quand on parle à un agent des douanes —, a été interdit d'entrée au pays pour toute sa vie.
Que de problèmes en perspective si jamais le Canada entend non seulement décriminaliser, mais légaliser la marijuana et que cela entre en conflit direct avec les politiques du gouvernement américain, même si plusieurs États américains l'ont déjà eux-mêmes légalisée. Il n'est pas question ici de franchir la frontière pour le Colorado, mais bien de franchir la frontière pour les États-Unis à partir d'une zone de précontrôle située dans un aéroport canadien.
Imaginons un instant un Canadien se trouvant dans un aéroport — canadien —, à l'intérieur de la zone de précontrôle vers les États-Unis, mais qui serait mis en détention par les autorités américaines sous prétexte qu'il aurait légalement — supposons que le gouvernement libéral a déjà changé la loi, ce qui ne devrait plus tellement tarder, j'imagine... Imaginons ce Canadien déclarer à l'agent des douanes américaines: « Oui, je fume de la marijuana parce que c'est maintenant légal au Canada. » Dans quel pétrin se retrouverait ce Canadien, qui serait mis en détention dans la zone de précontrôle vers les États-Unis d'un aéroport canadien parce qu'il aurait admis avoir fait quelque chose d'illégal là-bas, mais qui serait tout à fait légal ici. C'est un vrai problème, qui nous pend bel et bien au bout du nez. Selon moi, les Canadiens qui nous regardent présentement doivent avoir l'assurance que, s'ils font quelque chose qui est légal ici, ils seront pleinement protégés par la Charte canadienne des droits et libertés et pourront rebrousser chemin sans empirer leur situation, même s'ils sont dans une zone de précontrôle vers les États-Unis et que ce qu'ils ont fait est illégal chez nos voisins du sud.
Les politiques du gouvernement des États-Unis concernant les réfugiés sont nettement différentes de celles qu'adoptera le gouvernement fédéral. En effet, c'est le jour et la nuit. Les messages sont radicalement différents.
Cela va causer des problèmes aux frontières. C'est d'ailleurs déjà le cas. Il y a des gens qui franchissent illégalement la frontière à des endroits où il n'y a pas de poste frontalier. Cela enfreint les lois canadiennes. En raison de ce genre de problèmes, notamment celui des différences de politiques intérieures pouvant entraîner le resserrement des frontières, nous devons nous assurer que les dispositions du projet de loi assurent la protection des Canadiens.
Je termine là-dessus. Nous avons des préoccupations concernant ce projet de loi. Toutefois, je félicite le gouvernement de l'avoir présenté. J'espère qu'il écoutera les arguments formulés au comité, qu'il suivra le processus et qu'il modifiera le projet de loi s'il le faut.
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Madame la Présidente, je suis fière de prendre la parole aujourd'hui pour exprimer mon appui à cet important projet de loi.
J'aimerais d'abord rappeler à la Chambre que le Canada et les États-Unis entretiennent l'une des relations les plus étroites entre deux pays dans le monde. Ce partenariat est essentiel au bien-être de tous les Canadiens. Nos relations commerciales soutiennent des millions d'emplois tant au Canada qu'aux États-Unis, et nous continuerons de collaborer avec le nouveau gouvernement américain.
[Français]
Le projet de loi constitue un autre exemple de l'engagement ferme du gouvernement à créer des emplois et à favoriser la croissance économique au profit des Canadiens.
[Traduction]
En tant que députée d'une circonscription du Sud-Ouest de l'Ontario qui compte de nombreuses petites et moyennes entreprises du secteur manufacturier et du secteur de la haute technologie, je peux témoigner de l'importance du précontrôle pour assurer la circulation rapide et en toute sécurité des voyageurs et des marchandises à la frontière canado-américaine. Qui plus est, les emplois des travailleurs de la classe moyenne de ma circonscription et de partout au pays en dépendent.
La région de Waterloo fait partie des quelque 2 000 municipalités au Canada qui comptent sur des échanges commerciaux et des déplacements à faible risque entre nos deux pays pour maintenir leur croissance. Soyons clairs: il s'agit bien ici de la circulation des biens et de la circulation des personnes, qui sont toutes deux essentielles pour notre économie. Le Canada a exporté plus de 400 milliards de dollars en biens et 50 milliards de dollars en services aux États-Unis en 2015.
Le tourisme constitue le principal produit d'exportation du secteur des services au pays; il représente 2 % du PIB du Canada et fournit du travail à plus de 600 000 Canadiens. La grande majorité des touristes en 2016, près de 70 % plus précisément, provenaient des États-Unis. Les arrivées de touristes par voie aérienne en provenance des États-Unis ont augmenté de 17 % par rapport à 2015. C'est l'une des multiples raisons qui justifient la mise en oeuvre d'un précontrôle rapide et efficace. Les Canadiens voient d'un bon oeil toutes les mesures qui engendrent des retombées économiques et des avantages pour la sécurité, surtout les propriétaires de petite entreprise, notamment les exploitants d'entreprise touristique, qui ont besoin de frontières intelligentes et sécuritaires pour améliorer la circulation des biens et des voyageurs.
[Français]
C'est ce que le projet de loi nous donnera les moyens de faire. Ce projet de loi permettra de mettre en oeuvre l'accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis relatif au précontrôle dans le domaine du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien conclu en mars 2015. L'accord prévoit, sur le territoire de chaque pays, le précontrôle des voyageurs et des biens à destination de l'autre pays.
[Traduction]
Il vise à rendre plus rapide et efficace l'accueil des voyageurs au Canada et aux États-Unis. Les agents des services frontaliers américains en sol canadien autorisent les voyageurs à entrer aux États-Unis avant qu'ils montent à bord d'un avion, ce qui leur évite des attentes longues — et parfois frustrantes — aux douanes. Les voyageurs canadiens peuvent aussi prendre des vols directs vers des aéroports américains, comme l'aéroport LaGuardia de New York et l'aéroport Reagan de Washington. Il existe même des sites de préinspection pour les trains et les navires de croisière sur la côte Ouest du Canada.
Le précontrôle est un programme de gestion frontalière vital. Il accroît la sécurité à la frontière, et il améliore la circulation transfrontalière des marchandises et des voyageurs légitimes. Il permet d'utiliser plus efficacement les infrastructures frontalières, et il rend les voyages plus agréables pour tout le monde. Il est indispensable de veiller à ce que les marchandises et les voyageurs à faible risque dûment préautorisés puissent entrer dans notre pays et en sortir rapidement et efficacement afin de maintenir et de créer des emplois pour les Canadiens de la classe moyenne.
Je rappelle à la Chambre que les Américains ont déjà adopté une mesure législative en décembre dernier, la Promoting Travel, Commerce, and National Security Act, pour mettre en oeuvre l'accord dans leur pays. En faisant adopter le projet de loi, nous prenons la mesure qui s'impose pour respecter le partenariat avec nos voisins du Sud. Le projet de loi réaffirme officiellement l'engagement du Canada à l'égard de cet accord, ainsi que la relation unique qui le lie aux États-Unis.
Les liens entre les Américains et les Canadiens sont au coeur de cette relation. Je parlerai donc du tourisme. Je suis ravie de signaler à la Chambre que l'an dernier, le secteur du tourisme a connu sa meilleure année depuis plus d'une décennie et la deuxième meilleure de son histoire. En tout, plus de 20 millions de touristes étrangers ont visité le Canada.
Le nombre de touristes provenant de l'étranger a augmenté de 11,1 % en 2016. Il s'agit du plus important taux de croissance annuel depuis 30 ans. Une autre bonne année nous attend aussi en 2017 à l'occasion du 150e anniversaire de la Confédération.
[Français]
Notre gouvernement accorde de l'importance à l'industrie touristique, qui profitera du projet de loi. Nous savons très bien que le commerce et le tourisme sont d'une importance fondamentale pour notre économie. Une frontière ouverte est nécessaire à la réussite dans ces deux domaines. Nous reconnaissons aussi que le tourisme apporte une contribution considérable à l'économie canadienne.
[Traduction]
En 2015, le tourisme a généré des retombées économiques de plus de 90 milliards de dollars. Il a créé plus de 600 000 emplois au Canada, dans les 338 circonscriptions fédérales que compte notre pays, et généré des recettes d'exportation de plus de 17 milliards de dollars.
Je peux dire aux députés que le gouvernement libéral est déterminé à promouvoir le tourisme au Canada. C'est ce qui ressort clairement des sommes que nous affectons à Destination Canada, la société d'État fédérale qui s'emploie à faire connaître au monde entier les superbes expériences et destinations touristiques qu'offre le Canada. Autrefois connue sous le nom de Commission canadienne du tourisme, Destination Canada a toujours collaboré avec ses partenaires du secteur privé et tous les ordres de gouvernement en vue d'optimiser l'efficacité de ses campagnes de promotion.
Le budget de 2016 affecte 50 millions de dollars sur deux ans à l'organisme Destination Canada pour qu'il puisse profiter des occasions qu'offrent d'importants marchés, comme les États-Unis. Le programme national de marketing Accueillir l'Amérique de Destination Canada vise à mieux faire connaître la destination touristique qu'est le Canada. En collaboration avec le secteur touristique, Destination Canada veut inciter les voyageurs américains à venir voir le Canada. Sa campagne de promotion, qui cible certaines villes américaines, comme Los Angeles, New York, Chicago et Miami, veut montrer aux voyageurs américains en quoi le Canada se distingue des autres pays. Le Canada est un endroit chaleureux et emballant, imprégné d'un grand raffinement urbain. Le programme Accueillir l'Amérique met en valeur les nombreuses expériences et destinations de premier ordre que le Canada est le seul à offrir.
[Français]
Ces efforts portent déjà leurs fruits. De janvier à décembre 2016, le nombre de visites de voyageurs internationaux passant au moins une nuit au Canada a augmenté de 11 % comparativement à l'année précédente. Au cours des neuf premiers mois de 2016, le tourisme a injecté 74 millions de dollars dans l'économie canadienne, ce qui représente une augmentation de 4,3 % par rapport à la même période en 2015.
[Traduction]
Comme je l'ai mentionné plus tôt, 70 % des touristes étrangers provenaient des États-Unis. Par rapport à 2015, les séjours de plus de 24 heures des voyageurs américains arrivant par avion ont augmenté de 17 % et ceux des voyageurs arrivant en voiture ont augmenté de 7 %. C'est fantastique.
Ces statistiques soulignent l'importance du précontrôle, qui facilite l'entrée au Canada pour les visiteurs américains préautorisés et qui les incite à faire de notre pays leur principale destination à l'étranger. On comprend encore mieux l'importance que revêt le précontrôle quand on sait que l'industrie du tourisme international représente l'un des secteurs d'exportation dont la croissance est la plus rapide sur la planète. Un milliard de voyageurs dans le monde ont dépensé 1 billion de dollars à l'étranger en un an. En 2015, les arrivées de touristes provenant de l'étranger ont augmenté de 4,6 %, pour atteindre près de 1,2 milliard à l'échelle mondiale, et ces touristes ont dépensé plus de 1,2 billion de dollars américains.
L'intérêt croissant des visiteurs étrangers pour le tourisme autochtone constitue un autre élément prometteur. Cette forme de tourisme permettrait de créer des emplois et de générer une croissance économique pour les communautés autochtones partout au pays. Il s'agit d'offrir des expériences autochtones authentiques. Nous collaborons avec l'Association touristique autochtone du Canada afin de bien faire les choses.
Pour faire découvrir la beauté naturelle du Canada au monde entier, nous investissons également dans le réseau des parcs nationaux, les aires de conservation et les lieux historiques nationaux. En collaboration avec les collectivités des environs, nous contribuons à développer le secteur de l'écotourisme local et à créer des emplois pour les Canadiens de la classe moyenne. Lonely Planet, The New York Times, National Geographic, Condé Nast et d'autres ont classé le Canada parmi les meilleures destinations en 2017. En élargissant le précontrôle, nous faciliterons les déplacements et nous améliorerons l'accueil de toutes les personnes en provenance des États-Unis qui visitent notre pays.
Je tiens à rappeler aux députés et à assurer à l'industrie touristique que, comme mon collègue le l'a indiqué, les agents des services frontaliers des États-Unis qui travaillent dans les zones de précontrôle au Canada doivent exercer leurs fonctions conformément aux lois canadiennes, en particulier la Charte canadienne des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne.
J'aimerais maintenant passer aux petites et moyennes entreprises, les PME. Si l'on considère que près de 400 000 personnes franchissent la frontière canado-américaine tous les jours, de même que plus de 2 milliards de dollars en biens et en services, et que ces chiffres ne tiennent même pas compte des marchandises et des voyageurs qui circulent par voie ferroviaire, marine et aérienne, l'importance de cet accord pour les Canadiens devient rapidement évidente. Il est particulièrement important pour les PME, les principaux moteurs de la croissance économique du Canada, qui sont absolument essentiels à la prospérité à long terme du pays. Je rappelle à la Chambre que les PME sont l'épine dorsale de l'économie. Elles emploient 90 % de la main-d'oeuvre du secteur privé et elles représentent près de 40 % du PIB. Les retards à la frontière peuvent représenter une entrave considérable à la croissance économique. En effet, seulement 12 % des PME font de l'exportation. Nous pouvons et nous allons faire mieux.
On trouve des PME spécialisées dans les secteurs de la fabrication et des services dans toutes les régions du pays. Ma circonscription, Waterloo, en est un bon exemple.
L'écosystème de Waterloo, qui est de calibre mondial, compte des entreprises qui fabriquent un peu de tout, allant de l'équipement et du matériel de laboratoire aux tubes en acier inoxydable, en passant par les tapis. De nombreuses entreprises exceptionnelles se trouvent aux centres Communitech et Accelerator, et ma circonscription abrite aussi un grand nombre d'entreprises de haute technologie, qui se spécialisent dans toutes sortes de secteurs, allant des drones à l'imagerie numérique, en passant par les semi-conducteurs; et c'est sans compter les trois remarquables établissements d'enseignement postsecondaire de Waterloo, soit le Collège Conestoga, l'Université Wilfrid Laurier et l'Université de Waterloo, mon alma mater. Il s'y trouve aussi l'Institut de l'informatique quantique, l'Institut Perimeter pour la physique théorique et le Centre pour la recherche automobile de Waterloo.
Waterloo se trouve tout près de la frontière canado-américaine. Elle fait partie des nombreux villages et villes éparpillés le long du 49e parallèle, où vivent et travaillent maintenant la vaste majorité des Canadiens. Les PME qui se trouvent dans ces localités, y compris les exploitants d'entreprises touristiques, se porteraient mieux si l'on facilitait la circulation à la frontière des marchandises et des voyageurs préautorisés.
Un accès accru aux marchés mondiaux peut aider les entreprises canadiennes innovantes à prendre de l'expansion et à pénétrer de nouveaux marchés. Le gouvernement en a tenu compte dans le budget de 2016 en prévoyant 4 millions de dollars sur deux ans pour reconduire l'Initiative des accélérateurs technologiques canadiens. Ce programme soutient les entreprises canadiennes actives dans les domaines des technologies de l'information et des communications, des sciences de la vie et des technologies propres en leur offrant du mentorat, l'accès à des clients et à des partenaires éventuels ainsi que des espaces de bureau dans des accélérateurs d'entreprises à l'étranger. Le programme est offert à neuf endroits, dont sept aux États-Unis, pour permettre aux entreprises d'exporter plus facilement leurs services et leurs produits. J'ai visité l'accélérateur technologique canadien de Boston et j'ai pu voir le soutien exceptionnel que les accélérateurs fournissent aux entreprises canadiennes qui étendent leurs activités jusqu'aux marchés américains. Les PME pèsent lourd dans la balance commerciale. En 2013, elles y ont contribué à hauteur de 106 milliards de dollars, soit 25 % de la valeur totale des exportations. L'exportation est essentielle à la vigueur et à la prospérité des entreprises canadiennes et plus particulièrement des PME. Il faut dire que, même si un petit pourcentage seulement des petites entreprises font de l'exportation, environ 90 % de celles qui le font ont les États-Unis comme destination.
Le gouvernement s'efforce constamment de veiller à ce que les entreprises disposent des ressources dont elles ont besoin pour croître et être concurrentielles sur les marchés d'exportation. Je songe notamment au programme CanExport, doté d'un fonds de 50 millions de dollars afin d'aider les PME canadiennes à tirer parti des débouchés à l'étranger. Je tiens à souligner que, à ce jour, la majorité des projets approuvés par CanExport concernent de petites entreprises qui font des affaires depuis moins de 15 ans, qui ont moins de 20 employés et dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 2,5 millions de dollars. CanExport a déjà approuvé plus de 600 projets. Il constitue un élément central de la stratégie en matière de commerce international et d'investissement, à laquelle je travaille de concert avec le .
Afin d'aider de petites entreprises prometteuses à croître et à augmenter leur compétitivité sur les marchés mondiaux, le budget de 2016 prévoyait le lancement du Service de croissance accélérée. Les entreprises peuvent ainsi avoir accès à des services coordonnés adaptés à leurs besoins de la part d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada, de la Banque de développement du Canada, d'Exportation et développement Canada, du Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches, d'Affaires mondiales Canada, du Service des délégués commerciaux du Canada et d'organismes de développement régional. Les entreprises prometteuses peuvent ainsi consacrer plus de temps à leurs affaires pendant qu'un consultant qui leur est attitré leur prodigue des conseils stratégiques sur la façon de s'y retrouver parmi les mesures de soutien gouvernementales à leur disposition et les aide à concevoir un plan d'affaires. Cela vaut aussi pour les PME qui souhaitent grandir grâce à l'exportation. Nous avons déjà aidé une centaine d'entreprises pendant l'année pilote du Service de croissance accélérée et nous nous attendons à en aider 300 autres dans la deuxième année du programme.
Il y a à peine deux semaines, le , en compagnie du président étatsunien, a annoncé la création du Conseil canado-américain pour l'avancement des femmes entrepreneures et chefs d'entreprises. L'un des nombreux avantages du conseil serait un meilleur soutien pour les exportatrices.
Le projet de loi est un outil supplémentaire qui s'appuie sur ces initiatives et qui aide les exportateurs à faciliter et à sécuriser l'acheminement de leurs marchandises vers les marchés. Chaque heure épargnée en retards à la frontière augmente la productivité, ce qui est avantageux tant pour les travailleurs que pour les entrepreneurs canadiens. L'adoption du projet de loi serait un incitatif et aiderait d'autres entreprises canadiennes qui souhaitent se développer pour renforcer leur compétitivité mondiale.
[Français]
Le veut que notre pays profite des possibilités d'assurer la croissance de ses entreprises en consolidant l'amitié de longue date et la relation commerciale extrêmement fructueuse entre le Canada et les États-Unis.
[Traduction]
La prochaine étape est la mise en oeuvre du projet de loi . Le précontrôle réduirait la congestion aux points d'entrée et éliminerait les retards aléatoires, inutiles et coûteux à la frontière. La congestion, la bureaucratie étouffante et l'incertitude coûtent un temps et un argent précieux aux petites entreprises et aux entrepreneurs touristiques. Dans un monde de livraison juste-à-temps, le précontrôle permettrait aux petites entreprises d'épargner temps et argent. C'est une solution. Il offrirait aussi aux entreprises canadiennes un accès privilégié au marché étatsunien, créant ainsi de nouveaux débouchés pour que les entreprises se développent et exportent leurs produits.
Le précontrôle améliorerait aussi l'efficacité des voyages aériens, ce qui permettrait chaque année à 12 millions de passagers canadiens d'éviter de longues files d'attente à la douane des États-Unis. Il renforcerait également la compétitivité des aéroports canadiens sur la scène internationale.
Ce qui est peut-être le plus crucial, dans le contexte actuel, c'est que le précontrôle permettrait de cibler les personnes et les marchandises qui représentent un risque pour les zones de sécurité partagées. Ainsi, les deux pays seraient en mesure de contrer de manière proactive les menaces provenant de l'extérieur du continent tout en continuant d'assurer la libre circulation des marchandises et des voyageurs légitimes à nos frontières. Cela contribuerait à ce que la société demeure ouverte aux immigrants et aux réfugiés légitimes de partout dans le monde. C'est particulièrement important pour moi, cette année, puisqu'on célèbre le 35e anniversaire de la Charte canadienne des droits et libertés.
Il y a tellement d'arguments convaincants en faveur du projet de loi. Celui-ci serait profitable pour les petites entreprises et pour le tourisme. Il serait également bon pour la sécurité, puisqu'il réduirait les risques de menaces extérieures auxquels sont exposés les Canadiens. En fin de compte, le projet de loi serait bon pour les voyageurs canadiens, qui ne subiraient plus de ralentissements inutiles à la frontière. Leur temps est précieux, et ils ont mieux à faire qu'attendre à la frontière.
Je suis convaincue que le projet de loi permettrait aux Canadiens et aux Américains de continuer de profiter d'une frontière ouverte, mais sécuritaire, qui protège notre économie, nos valeurs et notre mode de vie communs. Ce serait extrêmement profitable pour les Canadiens dans l'ensemble.
Veiller à ce que le Canada demeure ouvert et à ce que les biens et services, les gens et les connaissances puissent accéder aux marchés américains rapidement et en toute sécurité nous permettra de créer des emplois, de la prospérité et des débouchés pour tous les Canadiens.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi . Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
L'oratrice précédente, la , a fait un commentaire à l'intention de mon bon ami et collègue, le député de . Elle n'a pas seulement laissé entendre, mais carrément déclaré que toutes les collectivités de la circonscription du député recevraient des fonds afin de célébrer le 150e anniversaire du Canada. J'espère donc fortement que toutes les petites et grandes municipalités de ma circonscription auront droit au même type de traitement.
Avant d'aborder des aspects précis du projet de loi , Loi relative au précontrôle de personnes et de biens au Canada et aux États-Unis, j'aimerais parler un peu de son histoire et du contexte qui a mené à sa rédaction.
En 2011, le président de l'époque, Barack Obama, et l'ancien premier ministre, Stephen Harper ont présenté une déclaration commune intitulée « Par-delà la frontière: une vision commune de la sécurité et de la compétitivité économique à l’intérieur du périmètre ». Cette déclaration énonçait une approche commune en matière de sécurité aux termes de laquelle les deux pays travailleraient ensemble afin d'éliminer les menaces à la frontière ainsi qu'à l'intérieur et à l'extérieur des frontières.
Plus tard la même année, les deux gouvernements ont publié le plan d’action Par-delà la frontière, qui fait fond sur la déclaration initiale et a mis en oeuvre plusieurs des mesures comprises dans l'accord.
À la Chambre comme partout au pays, il va sans dire que l'allié et le partenaire économique le plus fort du Canada sont les États-Unis. Nous sommes séparés par la frontière démilitarisée la plus longue et la plus prospère du monde. En fait, la seule chose qui se trouve entre ma circonscription, , et la côte Est du Michigan est le lac Huron. Si l'agriculture est la plus importante industrie de ma circonscription, celle du tourisme la suit de très près. Elle est très florissante. Le projet de loi stimulerait certainement le tourisme sur tous les plans dans ma circonscription et dans bien d'autres.
Chaque jour, environ 300 000 personnes et 1,6 milliard de dollars en biens et services traversent la frontière. À elle seule, la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent compte une population de plus de 100 millions d'habitants et son activité économique se chiffre à environ 6 billions de dollars.
L'entente Par-delà la frontière a été négociée et conclue en vue de renforcer la relation particulière qu'entretiennent les deux pays. En gros, les deux pays s'y engagent à collaborer en vue d'améliorer la sécurité des citoyens canadiens et américains et de favoriser la libre circulation des voyageurs, des marchandises et des services d'un côté à l'autre de la frontière.
C'est dans le cadre de cette entente que le gouvernement conservateur précédent a signé l'Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien. Cet accord met à jour les pouvoirs des contrôleurs aux postes frontaliers afin de mieux refléter le contexte actuel de la sécurité, étant donné que les anciennes lois sur le précontrôle n'avaient pas été revues depuis des décennies.
En termes simples, le précontrôle permet aux agents des services frontaliers de procéder aux formalités de douane et d'immigration sur le territoire de l'autre pays, ce qui les aide à employer leur temps bien plus efficacement et à mieux assurer la sécurité des citoyens des deux pays.
Cela nous amène au projet de loi , qui a été présenté par le gouvernement libéral pour mettre en oeuvre les mesures convenues dans l'Accord. Comme je l'ai déjà dit, j'appuie l'entente Par-delà la frontière conclue entre les États-Unis et le Canada, y compris l'Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien.
Il est très agréable de voir les libéraux profiter du bon travail effectué par le gouvernement conservateur précédent. Il y a beaucoup de querelles à la Chambre, et il est bien parfois de voir des initiatives se poursuivre, même lorsque il y a un changement de gouvernement. Je remercie le gouvernement actuel d'avoir continué notre travail.
Cependant, je veux m'assurer que l'Accord est mis en oeuvre de façon responsable afin qu'il respecte les droits et les libertés des agents des services frontaliers, des policiers, des voyageurs et des citoyens canadiens. C'est pour cette raison que je suis impatient d'étudier le projet de loi avec mes collègues du Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
Je crois que les membres de notre comité procéderont à une analyse rigoureuse du projet de loi et y recommanderont des amendements au besoin afin de garantir qu'il reflète adéquatement l'esprit de l'Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, conclu en 2015.
Je décrirai brièvement le type de questions sur lesquelles le comité devrait se pencher lors de l'étude du projet de loi .
En ce moment, des opérations de précontrôle se font déjà dans huit aéroports et trois aérogares au pays. Chaque année, ces installations canadiennes de précontrôle voient défiler environ 12 millions de passagers. L'une de ces installations se trouve à l'Aéroport international Toronto Pearson, qui se classe au quatrième rang mondial parmi les points d'entrée aux États-Unis.
Je souvent pris l'avion à cet aéroport. L'automne dernier, j'ai fait partie d'une délégation envoyée à Washington, et un grand nombre de mes collègues, du parti ministériel et de l'opposition, ont voyagé à partir de cet aéroport. Pour quiconque a passé cette zone de précontrôle, aucun doute ne subsiste. Cette méthode représente un énorme avantage qui accélère le processus au départ et à l'arrivée.
Le projet de loi autoriserait le à désigner des zones et des périmètres de précontrôle au Canada. Cela dit, avant que le projet de loi soit adopté, j'aimerais savoir si le ministre a déjà décidé de désigner des aéroports, des aérogares et des services ferroviaires et terrestres comme des zones de précontrôle. Nous l'ignorons, pour le moment. Le cas échéant, où seront instaurées ces nouvelles zones de précontrôle? Si le ministre a déjà tranché la question, il devrait en informer la Chambre. Par ailleurs, j'espère qu'il a consulté les collectivités visées afin d'assurer une transition sans heurts.
Pensons seulement aux centres d'injection dangereux, qui ont ouvert leurs portes sans la moindre consultation ou participation de la population. Espérons qu'on ne nous refera pas le coup cette fois-ci.
Le projet de loi accorderait aux contrôleurs américains les pouvoirs nécessaires pour précontrôler les voyageurs avant qu'ils ne quittent le Canada. Je suis fermement convaincu que, si ces mesures sont mises en oeuvre adéquatement, les répercussions sur la sécurité des gens seront positives.
Le projet de loi précise ce que les contrôleurs américains pourront faire et ne pas faire, et je crois que le comité aura tout avantage à s'assurer que les détails sont clairs et non équivoques. Nous devons savoir précisément jusqu'où s'étendront les pouvoirs de ces contrôleurs. Je suis donc impatient d'entendre ce que les spécialistes auront à dire.
De plus, le projet de loi autoriserait les policiers canadiens et les agents de l’Agence canadienne des services frontaliers à assister les contrôleurs des États-Unis dans l’exercice de leurs attributions. Je le répète, je crois que cet ajout est un élément crucial pour l'Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien fait en 2015 et pour le projet de loi . Cependant, le gouvernement doit agir de façon responsable dans l'attribution de ces nouveaux pouvoirs. Il faut que les policiers et les agents de l’Agence canadienne des services frontaliers aient l'assurance qu'on ne leur demandera pas de l'aide pour des tâches qu'ils n'accompliraient pas habituellement. Depuis 2015, l'application de la loi à la frontière a beaucoup évolué, et il revient au gouvernement de s'assurer que les agents de l’Agence canadienne des services frontaliers sont à l'aise dans l'exercice de ces nouvelles fonctions.
Il est important de rappeler que cet accord est réciproque entre les États-Unis et le Canada. C'est-à-dire que les dispositions du projet de loi ne peuvent entrer en vigueur que si la Chambre des représentants et le Sénat des États-Unis adoptent une loi semblable.
Selon le plan Par-delà la frontière, l'équivalent américain du projet de loi devait être adopté conjointement avec le projet de loi . Je sais que la législature américaine a présenté son projet de loi, mais avec le nouveau président en place, qu'en est-il maintenant? J'ai des doutes. Si le gouvernement adopte le projet de loi , il faut avoir la garantie que l'équivalent américain n'est pas menacé et qu'il sera adopté par la législature américaine sans qu'il n'y ait de tentatives de le rejeter ou d'en atténuer la portée.
Comme je l'ai dit plus tôt, ce ne sont que quelques-unes des questions que je souhaite poser lors de l'étude du comité de la sécurité publique et nationale. Comme le projet de loi à l'étude est fondé sur un accord produit par le gouvernement précédent, il est évident qu'il s'agit d'un projet de loi de qualité.
Je crois fermement qu'une étude approfondie de ce projet de loi par le comité de la sécurité publique et nationale garantirait que celui-ci favorise la sécurité de tous les Canadiens et solidifie le partenariat et l'alliance économiques entre les deux grandes nations.
Je répondrai maintenant aux questions.
:
Madame la Présidente, je ne sais pas si quelqu'un en a parlé jusqu'ici à la Chambre, mais je pense que nous devrions tous être très enthousiasmés par l'annonce faite aujourd'hui par la NASA, à savoir qu'elle a découvert sept nouvelles planètes, dont certaines pourraient être habitables.
De nombreuses personnes pensent sûrement à toutes les possibilités que cette découverte peut présenter sur les plans de la science et de la recherche. Pour sa part, le pense probablement aux projets de vacances qui y sont associés. Cependant, cette fois, il devra obtenir au préalable l'autorisation de la commissaire à l'éthique.
Parlant de vacances, nous sommes saisis aujourd'hui d'un projet de loi qui porte sur le précontrôle. Il n'est donc guère étonnant que le s'y intéresse au plus haut point.
Nous sommes heureux d'appuyer ce projet de loi important. Il favorisera les déplacements efficaces entre le Canada et les États-Unis. Nous sommes évidemment conscients de l'importance que revêtent les liens étroits entre les deux pays. Il est tout aussi important de faciliter les échanges et les déplacements des personnes et, à mesure que le cadre sera perfectionné, espérons que le précontrôle sera plus efficace dans le cas des marchandises. Nous estimons qu'il s'agit d'une mesure positive, qui permettra d'améliorer et de resserrer la relation entre le Canada et les États-Unis.
Nous sommes heureux de nous joindre au gouvernement pour appuyer ce projet de loi.
Je ne veux pas accorder trop de mérite au gouvernement — et je passe parfois proche de le faire — car le travail le plus difficile et important a été entamé sous le gouvernement précédent. J'en parlerai dans quelques minutes.
Question de souligner l'importance de notre relation avec les États-Unis — et d'autres députés ont déjà cité ce chiffre —, je précise que les échanges de biens et de services entre les deux pays s'élèvent à 2,4 milliards de dollars par jour. Aux États-Unis, cette relation est particulièrement importante. Elle ne fait pas nécessairement couler autant d'encre ni n'occupe autant de place dans le débat aux États-Unis qu'ici, mais cette relation économique est très importante pour les Américains. Nous voyons de plus en plus de gens aux États-Unis qui en prennent conscience et beaucoup qui défendent aux États-Unis, ainsi qu'au Canada, le maintien de cette relation entre les deux pays. La plupart des Canadiens sont déjà très au fait de l'importance de cette relation et des avantages qu'elle apporte.
Dans une relation étroite avec un autre pays, il y a une part de coopération, mais aussi une part de concurrence. Il y a coopération dans la mesure où une intensification des échanges nous fait tous prospérer, mais il y a aussi concurrence du fait que nous essayons d'attirer des investissements au Canada.
Les mesures de précontrôle prévues dans le projet de loi facilitent la relation, ce qui améliore la coopération. Toutefois, chemin faisant, nous devons garder à l'esprit les choses que nous pouvons faire pour accroître la capacité concurrentielle du Canada.
Le projet de loi découle de l'entente Par-delà la frontière négociée par l'ancien premier ministre, Stephen Harper, et l'ancien président, Barack Obama. Cette entente importante a été conçue pour faciliter les déplacements entre les deux pays et rapprocher ceux-ci grâce à différents types de procédures partagées. L'entente Par-delà la frontière comporte différents aspects.
L'un des plus importants est la présente mesure de précontrôle. En effet, le projet de loi concrétise un engagement pris dans le cadre de cette entente. Il met clairement en oeuvre cette partie de l'entente signée par les anciens gouvernements des deux pays.
Il est encourageant de voir que le gouvernement poursuit le bon travail entrepris par l'ancien gouvernement. Nous reconnaissons l'importance de la relation avec les États-Unis, notamment en ce qui a trait à la circulation des personnes et des biens, à la coopération sur le plan de la sécurité et aux échanges commerciaux.
En plus de ce qui a déjà été dit à la Chambre au sujet du projet de loi, dans le contexte de cette entente, l'ouverture du précontrôle se fait de manière réciproque. Nous facilitons le précontrôle pour les voyageurs canadiens qui se rendent aux États-Unis, mais aussi pour les voyageurs qui en arrivent.
Les Canadiens connaissent bien le concept du précontrôle. Chaque fois qu'une personne se rend aux États-Unis par avion, elle doit passer par des agents américains qui effectuent un contrôle au Canada plutôt que de l'autre côté de la frontière, comme ce serait le cas si elle se rendait dans d'autres pays. Ce service facilite grandement les voyages.
Le projet de loi ouvrirait la porte à différentes mesures qui faciliteraient le précontrôle en le rendant plus efficace. Il mettrait à jour le système de précontrôle pour que les échanges réciproques se poursuivent. Il réduirait le coût associé au passage à la frontière, ce qui pourrait entraîner des avantages économiques et culturels. En général, il permettrait aux Canadiens et aux Américains qui désirent visiter le pays voisin de le faire plus facilement. De plus, il améliorerait la force concurrentielle du Canada en lui permettant d'attirer plus facilement des voyageurs en provenance des États-Unis. Il ne s'agit là que de quelques-uns des nombreux avantages du projet de loi.
Les membres de notre parti, en particulier, comprennent l'importance de la relation du Canada avec les États-Unis, que ce soit sur le plan du commerce, de la sécurité ou à d'autres égards. Nous constatons que le gouvernement reconnaît parfois l'importance de cette relation. À d'autres occasions, toutefois, cet aspect semble lui échapper.
Le a récemment rencontré le nouveau président à Washington. Cependant, nous remarquons que c'était la deuxième fois qu'il se rendait à Washington sans le ministre des Ressources naturelles. Il est fort important de travailler de concert afin d'appuyer notre secteur de l'énergie et de lui trouver un moyen d'accéder aux marchés d'exportation. J'espère donc que la troisième visite sera la bonne et que le gouvernement prendra finalement au sérieux sa responsabilité de promouvoir notre secteur de l'énergie dans le contexte de cette relation.
Les échecs associés au bois d'oeuvre sont bien établis. Le gouvernement conservateur précédent a réussi à conclure une entente sur le bois d'oeuvre presque immédiatement après son arrivée au pouvoir parce qu'il en fait une priorité. Le gouvernement libéral, lui, ne semble pas avoir fait du règlement de la situation une priorité.
De plus, j'ai été déçu d'entendre le premier ministre affirmer, tout de suite après l'élection du nouveau président, qu'on allait sans problème renégocier l'ALENA. Ce qu'on avait besoin d'entendre, c'était des déclarations précises, la reconnaissance de la valeur de l'ALENA pour les Canadiens et la volonté de défendre le commerce qui en découle.
Le gouvernement devrait aussi tenter de soutenir davantage le Partenariat transpacifique. Il ouvre encore plus de débouchés commerciaux dans toute la région de l'Asie-Pacifique, il renforce les possibilités d'approfondir les relations commerciales qui existent déjà en Amérique du Nord et il permet d'en créer de nouvelles.
J'ai mentionné d'autres formes de coopération entre les deux pays. Les intérêts du Canada sont tributaires de la coopération en matière de sécurité qui passe par le NORAD et l'OTAN. À mon avis, l'OTAN est l'un des vecteurs de paix et de stabilité mondiales les plus importants, sinon le plus important de la planète. Le Canada doit faire valoir clairement ses arguments au sujet de l'importance de l'OTAN. Il doit aussi être prêt à investir dans l'OTAN et dans les forces armées de manière à respecter ses obligations au chapitre de la sécurité. Il faut un plan à long terme pour atteindre les 2 % du PIB. En fait, le premier discours du Trône du gouvernement mentionnait la création d'une force militaire rationalisée.
Je viens de parler de la coopération entre les deux pays et du partenariat à favoriser. Il faut aussi penser à l'autre aspect et chercher à rendre le Canada un peu plus concurrentiel. Les Américains réduisent les taxes et les impôts — du moins, c'est leur intention — et ils n'imposent pas de taxe sur le carbone. La candidate démocrate Hillary Clinton n'en proposait pas non plus. En imposant une taxe sur le carbone et en cherchant à augmenter les taxes et les impôts de toutes sortes de façons, le gouvernement libéral nuit, dans ce contexte, à la compétitivité du Canada.
Nous savons que la relation entre le Canada et les États-Unis est très importante. Le projet de loi dont nous sommes saisis facilite les mesures de précontrôle et, selon nous, c'est une bonne chose. Par contre, les mesures que prend le gouvernement pour entretenir cette relation laissent sérieusement à désirer. Nous lui demandons donc d'améliorer les choses, de comprendre l'utilité de la coopération, et de prendre aussi d'autres mesures qui sont nécessaires.
:
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de Surrey-Centre.
Je suis heureuse de prendre la parole au sujet du précontrôle et de ce que cela représente pour les résidants de ma circonscription, Kildonan—St. Paul. Chaque fois que je suis chez moi, je vois plus de camions sur les routes de Winnipeg qui se dirigent vers le CentrePort. C'est signe qu'il y a de la croissance, des échanges commerciaux et des emplois, et nombre de ces emplois sont créés dans ma circonscription, Kildonan—St. Paul.
Mon estimée collègue et concitoyenne d'ascendance ukrainienne, la , a souligné l'importance de faciliter les échanges transfrontaliers. Le a travaillé avec nos voisins américains afin de resserrer les liens entre les deux pays.
Lors de ses récentes rencontres à Washington, la ministre des Affaires étrangères a fait valoir que la facilitation des échanges commerciaux avec le Canada est une priorité et que cela passe notamment par la mise en place du précontrôle des produits exportés. Je cite les propos de la ministre, selon La Presse canadienne:
Nos conversations ont porté sur les façons de faciliter les échanges transfrontaliers. Nous nous sommes penchés sur le précontrôle des marchandises comme solution à envisager à l'avenir.
Actuellement, on dénombre 15 postes de précontrôle étatsuniens dans les aéroports du Canada. Voici ce qu'a déclaré à ce sujet un porte-parole du gouvernement du Canada:
Toutes les activités de précontrôle qui ont lieu au Canada doivent être effectuées en conformité avec les lois canadiennes, y compris la Charte canadienne des droits et libertés, la Déclaration canadienne des droits et la Loi canadienne sur les droits de la personne.
Les échanges commerciaux avec les États-Unis sont très importants pour le Canada. Le commerce de produits et de services entre les deux pays a totalisé environ 662,7 milliards de dollars en 2015. Les importations canadiennes ont atteint une valeur de 337,3 milliards de dollars, tandis que les exportations étaient de 325,4 milliards de dollars. Pour les produits et les services, les États-Unis ont enregistré un excédent commercial de seulement 11,9 milliards de dollars avec le Canada en 2015.
Au Manitoba, vers quel pays exporte-t-on le plus? Vers les États-Unis, évidemment. Les exportations à destination des États-Unis totalisent 16,291 milliards de dollars, tandis que l'on importe des produits d'une valeur de 9,527 milliards de dollars.
Par conséquent, il est tout à fait logique pour Kildonan—St. Paul, pour le Manitoba et pour l'ensemble du Canada de chercher à améliorer les relations avec les États-Unis.
Je suis très fière de pouvoir dire que la mission du à Washington a été couronnée de succès. Il a pu établir des liens amicaux avec le nouveau président et il a parlé avec lui d'un certain nombre de questions, y compris l'intensification des échanges commerciaux entre les deux pays. Le président des États-Unis et le premier ministre du Canada ont convenu tous les deux que ces échanges sont bénéfiques pour les deux pays.
Aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur les répercussions qu'auront des frontières plus ouvertes sur les entreprises de ma circonscription, Kildonan—St. Paul. Tout d'abord, l'aéroport James Richardson de Winnipeg offre un service de précontrôle américain depuis plusieurs années maintenant, et l'augmentation du précontrôle des marchandises au cours de la dernière décennie a nettement amélioré le sort des Manitobains.
On retrouve aussi dans ma circonscription l'entreprise Palliser Furniture, laquelle fabrique des meubles incroyables. Les propriétaires et de nombreux employés de cette entreprise habitent et travaillent dans ma circonscription. C'est une entreprise en pleine croissance qui a bénéficié de la politique de commerce libre et ouvert du Canada. Comme le gouvernement ratifiera bientôt les accords de libre-échange Canada-Europe et Canada-Ukraine, il est possible que je parle éventuellement des succursales de Palliser à Kiev et à Varsovie.
Nous avons construit CentrePort à Winnipeg, le plus important port intérieur en Amérique du Nord. CentrePort est un carrefour qui lie les entreprises locales à leurs partenaires de partout dans le monde grâce à des systèmes aériens, routiers et ferroviaires.
Notre politique commerciale ouverte a assuré la croissance rapide de CentrePort. Avec sa superficie de 20 000 acres, celui-ci dispose d'amplement de place pour d'autres projets de développement. Au cours des douze derniers mois, CentrePort a bénéficié de plusieurs nouveaux investissements, notamment l'annonce de 25 millions de dollars pour une installation de manutention du grain. De plus, un partenariat a été conclu avec des chefs d'entreprise et de gouvernement du Mexique pour attirer des investissements au Manitoba.
Cette croissance a forcé CentrePort à améliorer ses infrastructures, notamment pour l'alimentation en eau et en gaz naturel, de même que pour les télécommunications, afin d'offrir des occasions d'affaires aux entreprises et de créer des emplois pour les nouveaux travailleurs.
En fait, CentrePort a maintenant besoin de nouvelles routes et de nouveaux éléments d'infrastructure. La route Chief Peguis revêt une grande importance pour ma circonscription. J'invite donc le gouvernement du Manitoba à participer aux discussions et à accepter l'offre généreuse du gouvernement fédéral de construire des éléments d'infrastructure dans la province pour y créer des emplois et y attirer de nouveaux investissements. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait d'autres provinces de l'Ouest qui ont besoin d'améliorer leurs infrastructures.
Les plaques tournantes commerciales comme CentrePort sont importantes pour assurer des liens commerciaux solides et faire tourner l'économie. Au Manitoba, presque 40 % de l'activité économique est liée au commerce avec nos partenaires étatsuniens. Comme centre manufacturier, nous exportons chaque année des biens d'une valeur de 16 milliards de dollars. En fait, les Manitobains font presque autant de commerce avec des partenaires internationaux qu'avec les autres provinces canadiennes. Voilà pourquoi le Manitoba est devenu une plaque tournante qui relie nos infrastructures commerciales de calibre mondial à notre secteur manufacturier de premier ordre.
Les autobus représentent l'un des secteurs d'importation où les liens sont les plus nombreux. Bon nombre de députés et de Canadiens voyagent chaque jour à bord d'autobus dont des pièces viennent de Winnipeg. Ainsi, New Flyer Industries, chef de file novateur dans la fabrication d'autobus et d'autocars, emploie plus de 4 800 personnes et produit des autobus et des pièces à l'intention de clients canadiens et américains. La fabrication des autobus et des pièces a lieu à Winnipeg et au Minnesota, et elle crée des emplois stables pour la classe moyenne des deux côtés de la frontière.
Le Manitoba jouit aussi d'une solide réputation dans le secteur de l'aérospatiale. Ce n'est pas par hasard que l'équipe de hockey de Winnipeg s'appelle les Jets. L'industrie aérospatiale de Winnipeg est la première en importance dans l'Ouest du pays et la troisième en importance au pays. Des entreprises comme Boeing, StandardAero et Magellan ont toutes de grandes usines à Winnipeg. Ce secteur fournit d'excellents emplois à la classe moyenne. Certains des engins les plus complexes au monde sont fabriqués par les travailleurs de l'aérospatiale, des fabricants hors pair. Chaque année, le Manitoba importe plus de 660 millions de dollars en avions et en turbines et exporte plus de 550 millions de dollars en pièces d'avion, des échanges commerciaux qui totalisent plus de 1 milliard de dollars.
L'industrie de l'aérospatiale produit des revenus de près de 2 milliards de dollars par année et emploie directement plus de 5 000 Manitobains. Au-delà des chiffres, l'industrie aérospatiale du Manitoba contribue grandement à l'innovation canadienne. Deux entreprises américaines, General Electric et StandardAero, tirent parti du climat particulier du Manitoba: elles ont ouvert à Winnipeg des installations de 75 millions de dollars consacrées aux essais par temps froid. Soulignons aussi que les ingénieurs qu'emploie l'industrie aérospatiale comptent parmi les plus brillants.
Par ailleurs, le Centre for Aerospace Technology and Training se trouve également à Winnipeg. Grâce à des partenariats internationaux qui regroupent le Collège Red River, StandardAero et les gouvernements fédéral et provincial, ce centre prépare la classe moyenne du Canada de l'avenir.
Le secteur manufacturier connaît une profonde transformation, comme on le sait. Les étudiants se familiarisent avec les méthodes de fabrication de pointe telles que l'impression 3D, afin d'être en mesure d'occuper des emplois stables et durables dans le secteur manufacturier. L'amélioration du processus de précontrôle permettra aux fabricants de ma province de perdre moins de temps à la frontière. Elle réduit les files d'attente et les bouchons de circulation. Elle facilite le passage des gens et des marchandises à la frontière.
Comme j'ai déjà expliqué à quel point il est important pour ma province que les frontières soient ouvertes, je suis très contente de savoir que le précontrôle créera des emplois partout au Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux de parler du projet de loi .
Pendant le débat, nous avons beaucoup entendu parler des énormes avantages du précontrôle, que ce soit dans les opérations actuelles ou dans les possibilités futures qui seront offertes une fois l'entente sur le précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien ratifiée des deux côtés de la frontière.
Il est évident que le précontrôle est efficace. Comme nous l'avons entendu, cette approche dans le domaine aérien est une immense réussite. Depuis ses débuts à l'aéroport international Pearson de Toronto il y a plus de 50 ans, le précontrôle simplifie le passage aux douanes pour des millions de passagers aériens qui se déplacent du Canada vers les États-Unis. Il a également ouvert de nouveaux marchés pour le commerce et le tourisme en permettant aux compagnies aériennes d'offrir des vols directs vers de petits aéroports américains qui ne sont pas dotés de bureaux des douanes. Les Canadiens qui volent vers ces aéroports ont aussi profité de meilleurs prix.
Le précontrôle a favorisé la hausse du trafic des passagers en transit, ce qui a rendu les aéroports et les transporteurs canadiens plus concurrentiels. La sécurité du trafic transfrontalier s'en est trouvée améliorée parce que les menaces sont relevées au point d'origine plutôt que seulement à l'arrivée. En fait, j'utilise les zones de précontrôle lorsque je voyage vers les États-Unis: c'est plus facile et efficace que le passage aux douanes en sol américain.
Comme nous l'avons entendu, l'accord de principe conclu en mars 2016 permettra d'étendre le précontrôle à d'autres moyens de transport. De surcroît, il permettra d'étendre ces opérations à des aéroports de Toronto et de Québec, à la gare centrale de Montréal et, bien sûr, à la gare du Montagnard des Rocheuses à Vancouver.
Cette expansion se fait attendre depuis longtemps. En effet, des intervenants de l'industrie et du gouvernement réclament des changements de ce genre depuis de nombreuses années parce qu'ils savent que le précontrôle pourrait comporter d'énormes avantages sur le plan de l'économie et de la sécurité. Naturellement, les membres des secteurs du transport maritime, ferroviaire et terrestre veulent pouvoir jouir des mêmes avantages que ceux du secteur du transport aérien. En fait, nous possédons déjà des données concrètes qui montrent les avantages d'étendre les opérations de précontrôle à d'autres moyens de transport. Elles ont été recueillies notamment dans le cadre de deux projets pilotes sur le précontrôle des marchandises transportées par camion, ainsi qu'auprès de certains sites non officiels de préinspection sur la côte Ouest.
Nous espérons que ce nouvel accord nous permettra de simplifier les procédures aux postes frontaliers afin de maintenir une croissance économique et des échanges commerciaux vigoureux avec nos grands amis et voisins américains. Nous devrons notamment déterminer les modalités requises pour le précontrôle des marchandises et trouver des moyens de mettre cette approche à l'essai.
Sur la côte Ouest, en Colombie-Britannique, ce sont des contrôleurs des États-Unis qui sont chargés de la préinspection, à cinq endroits: au Port Metro Vancouver, à la gare maritime de Prince Rupert, à la gare ferroviaire centrale de Vancouver, à la gare maritime de Sidney et à celle de Victoria. Le Port Metro Vancouver illustre bien l'importance d'une gestion efficace de la frontière pour l'économie. L'industrie des navires de croisière génère d'énormes retombées économiques pour le Canada. En effet, le Port Metro Vancouver contribue à l'économie pour une valeur annuelle de quelque 420 millions de dollars et crée environ 4 500 emplois.
Le Port Metro Vancouver est le principal carrefour pour les navires de croisière à destination de l'Alaska, et ce, pour plusieurs raisons, y compris le fait qu'il s'agit du seul port à offrir l'accès à l'Inside Passage le long de la côte de la Colombie-Britannique en direction de l'Alaska. Durant la haute saison, les agents américains des douanes et de la protection de la frontière travaillent depuis le port et procèdent au contrôle des passagers qui embarquent à bord d'un navire de croisière à destination de l'Alaska. Les deux pays profitent de cet arrangement. C'est toujours un port de Vancouver qui accueille chaque année des centaines de milliers de voyageurs. Les États-Unis sont en mesure de protéger leurs frontières et de permettre aux petites localités de l'Alaska de demeurer sur l'itinéraire des navires de croisière, malgré le fait qu'elles soient sans services douaniers. Il s'agit d'un arrangement profitable aux deux parties, et la régularisation des opérations de prédédouanement améliorera encore la situation.
Il serait aussi avantageux d'élargir les services de prédédouanement pour qu'ils s'appliquent aux chemins de fer. Par exemple, la gare ferroviaire centrale de Vancouver est le carrefour pour les services de transport ferroviaire que fournit Amtrak entre le Canada et les États-Unis, à raison de deux trains par jour. Les passagers de ces trains font l'objet d'une inspection primaire en matière d'immigration à Vancouver.