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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole à la Chambre au sujet du deuxième budget du gouvernement, intitulé « Bâtir une classe moyenne forte ».
Les citoyens de ma circonscription m'ont élu pour faire partie du gouvernement qui aidera la classe moyenne et ceux qui travaillent dur pour se joindre à elle. C'est pour moi un privilège de pouvoir communiquer les priorités des citoyens de à la Chambre.
J'ai la chance d'être membre du Comité permanent des finances, qui me tient plutôt occupé jusqu'à présent. Récemment, le Comité a conclu une étude sur l'équité fiscale pour l'ensemble des Canadiens. Il a étudié l'évasion fiscale et l'évitement fiscal. Le rapport du Comité contient 14 recommandations à l'intention du gouvernement, notamment réaliser un examen du Programme des divulgations volontaires et exiger que tous les fiscalistes enregistrent leurs produits fiscaux auprès de l'Agence du revenu du Canada.
Je suis fier d'annoncer qu'en réponse au rapport du comité des finances, le gouvernement a affirmé son appui à l'égard des 14 recommandations. De plus, il a fait part du travail déjà accompli ou entrepris pour faire en sorte que tous les Canadiens paient leur juste part d'impôt à notre grand pays.
Pour que l'État puisse financer les mesures qui amélioreront la qualité de vie de tous les Canadiens, ceux-ci doivent payer leur juste part d'impôt. Quand certains particuliers ou entreprises trouvent le moyen de frauder le système, ce sont les contribuables de la classe moyenne qui en paient le prix. C'est aussi inacceptable que contraire aux objectifs poursuivis par le Canada. Voilà pourquoi le gouvernement a toujours eu pour priorité de rendre le régime fiscal plus juste.
Pour ce faire, le budget de 2017 propose d'investir de nouvelles ressources dans la lutte contre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal abusif. Il prévoit en outre une série de changements législatifs aux règles fiscales afin de supprimer les échappatoires permettant à certains de profiter d'avantages fiscaux indus, d'investir davantage de ressources dans la lutte contre l'évasion et l'évitement fiscaux, de rendre les allégements fiscaux dont peuvent déjà se prévaloir les particuliers et les familles plus efficaces et plus acceptables, d'éliminer les mesures fiscales inefficaces et peu efficientes et d'harmoniser l'application des règles fiscales.
Nous continuerons à éliminer les mesures fiscales mal ciblées et inefficaces; nous viserons encore et toujours à accroître l'équité et l'efficience du régime fiscal. Le gouvernement s'engage à prendre ces mesures parce qu'il comprend que l'équité est essentielle pour faire en sorte que les Canadiens aient confiance en leur régime fiscal.
L'an dernier, dans le budget de 2016, le gouvernement s'est engagé à effectuer un vaste examen des dépenses fiscales qui sont de plus en plus complexes. Cet examen des dépenses fiscales fédérales a mis en évidence un certain nombre de problèmes liés aux stratégies de planification fiscale qui ont recours à des sociétés privées; des particuliers à revenu élevé retirent ainsi des avantages fiscaux inéquitables. Ces personnes ont accès à une panoplie de stratégies de réduction d'impôt qui ne sont pas offertes aux autres Canadiens. Par exemple, ils ont recours à des sociétés privées pour réduire l'impôt à payer en distribuant les revenus à des membres de la famille.
Le budget de 2017 envoie un message clair: le gouvernement prend des mesures afin que les personnes à revenu élevé ne puissent utiliser des stratégies qui ont recours à des sociétés privées pour obtenir des avantages fiscaux inéquitables. Dans les prochains mois, le gouvernement publiera un document qui précisera la nature de ces problèmes et les politiques proposées pour y remédier. En s'attaquant à ces enjeux, le gouvernement veillera à ce que les sociétés qui contribuent à la création d'emplois et à la croissance économique, au moyen d'investissements dans leurs activités, continuent de profiter d'un régime fiscal hautement concurrentiel.
Le maintien d'un régime fiscal équitable requiert une attention soutenue. Il faut rajuster la loi régulièrement pour que les règles fonctionnent comme prévu et qu'elles ne permettent pas à certains contribuables d'avoir recours, entre autres, à des mécanismes de planification fiscale complexes afin de payer moins que leur juste part.
Le gouvernement continuera de cerner, d'examiner et de corriger les échappatoires fiscales ainsi que de contrer les mécanismes de planification fiscale pour que le régime fiscal demeure aussi efficace et équitable que possible. L'évasion fiscale et l'évitement fiscal sont injustes à l'égard de la vaste majorité des Canadiens et des entreprises au pays qui respectent les règles.
Les mesures que renferme le budget de 2017 s'appuient sur les investissements antérieurs visant à soutenir l'Agence du revenu du Canada dans la poursuite de sa lutte contre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal. Dans ses efforts, l'Agence augmente ses activités de contrôle. Elle embauche des vérificateurs et des spécialistes qui s'attaquent à l'économie souterraine, elle bâtit une infrastructure relative aux renseignements d'entreprise et des systèmes d'évaluation du risque, et elle améliore la qualité du travail d'enquête qui cible les fraudeurs fiscaux.
Le budget de 2017 prévoit des investissements supplémentaires de 523 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer les efforts de l'Agence. De surcroît, comme l'Agence a déjà prouvé qu'elle remplit les attentes en matière de vérification ciblée de l'observation des règles fiscales, le budget de 2017 prévoit des recettes supplémentaires de 2,5 milliards de dollars sur cinq ans grâce aux mesures qui ciblent l'évasion fiscale et l'évitement fiscal.
Nous savons que, dans l'économie mondialisée, concentrer nos efforts au pays ne suffit plus; il faut aborder le problème d'un point de vue international. C'est pourquoi le Canada contribue à un effort coordonné à l'échelle internationale de lutte contre l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices; c'est ce qu'on appelle le projet BEPS. Ces arrangements de planification fiscale sont employés par des multinationales pour réduire déloyalement leurs impôts. Le Canada a mis en oeuvre, ou est en voie de mettre en oeuvre, les mesures convenues à titre de standards internationaux pour le projet BEPS.
Il s'agit notamment d'une loi adoptée récemment pour exiger que les grandes multinationales fournissent des renseignements sur la répartition internationale de leurs activités. Ces renseignements permettront aux autorités fiscales de mieux évaluer les risques d'évitement fiscal. Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires du monde entier afin d’assurer une réponse cohérente et uniforme à l’évitement fiscal dans le cadre du projet BEPS.
Depuis un an, nous nous employons à bâtir un régime fiscal plus équitable qui profite à la classe moyenne. L'examen des mesures fiscales nous a permis de cerner des façons de les rendre plus efficaces, plus équitables et plus accessibles pour tous les Canadiens. Plus précisément, le budget de 2017 propose de simplifier et d'améliorer les mesures fiscales existantes pour les aidants naturels, les personnes handicapées et les étudiants.
À l'heure actuelle, les Canadiens qui prennent soin d'un être cher ont du mal à s'y retrouver dans le système complexe des crédits pour aidants naturels. C'est pourquoi nous avons simplifié ce système en instaurant le crédit canadien pour aidant naturel. Ce nouveau crédit non remboursable offrira un meilleur soutien aux gens qui en ont le plus besoin et il s'appliquera aux aidants naturels, qu'ils habitent ou non avec le membre de leur famille qui reçoit des soins. Cette mesure fournira 310 millions de dollars en allégement fiscal supplémentaire de 2016-2017 à 2021-2022 et elle appuiera les familles qui ont de la difficulté à prendre soin de leurs êtres chers.
Le Canada est un pays fondé sur la croyance que le travail acharné mène à la réussite et que la réussite s’accompagne de la responsabilité d’aider les autres. Les Canadiens partagent la conviction selon laquelle notre succès en tant que pays ne se mesure que par le succès des membres les plus vulnérables de notre société. Ils savent que la remise en cause des obstacles qui existent toujours constitue une condition préalable à la progression du pays.
Le budget de 2017 représente la prochaine étape du plan économique à long terme du gouvernement, selon lequel, face à un changement sans précédent, une classe moyenne canadienne confiante sera toujours le coeur de notre pays et le moteur de notre économie.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole pour débattre des questions qui concernent les gouvernements et les Canadiens et des difficultés auxquelles se heurtent les Canadiens.
Partout au Canada, les gens attendaient le budget avec grande impatience. Ils avaient hâte de voir la deuxième stratégie budgétaire que présenterait un gouvernement dont la première stratégie, selon la plupart des gens, avait raté sa cible. Quand on examine le taux de croissance, les statistiques sur l'emploi et tous les autres indicateurs, on peut effectivement conclure que la stratégie a été un échec. Il y avait toutefois de l'espoir. Je pense que les Canadiens s'attendaient à voir des mesures dans le budget qui leur donneraient un certain degré d'espoir et d'optimisme.
Nous sommes au courant de certains des problèmes que vivent les Canadiens. Le taux d'endettement des ménages est élevé. Ils espéraient que le budget contiendrait des mesures qui les aideraient à le réduire. Nous savons qu'ils ont des besoins en matière d'acquistion de compétences et de formation, et ils espéraient sans doute qu'il y aurait des mesures à ce sujet. Nous savons que les Canadiens n'épargnent pas autant qu'ils le devraient, et ils espéraient sans doute que le budget inclurait des mesures qui les aideraient. Au lendemain de la présentation du budget, je pense que nous conviendrons tous que les Canadiens sont très déçus. Il n'y a rien dans le budget qui leur redonne de l'espoir, rien qui les incite à l'optimisme et rien qui suscite leur enthousiasme.
Que savons-nous du budget? Nous savons en fait que le budget de l'an dernier a entraîné un déficit de 23 milliards de dollars. Les libéraux prévoyaient que ce déficit serait plus élevé, mais comme ils n'ont pas pu débloquer beaucoup de fonds, il est un peu plus faible. Le budget de cette année est encore écrit à l'encre rouge. Il endette encore davantage les Canadiens. Les intérêts à payer seront encore plus élevés. Le budget accroît les recettes fiscales, mais elles ne serviront qu'à payer les intérêts que le gouvernement fait augmenter sans cesse.
Moi qui ai déjà participé à la préparation des budgets conservateurs, je peux dire que nous avions instauré des stratégies de retour à l'équilibre budgétaire. Lorsque la dernière récession a secoué le monde entier, le Canada a été le dernier pays à en subir les effets et le premier à s'en sortir. Pour quelle raison? Parce que nous avions mis en oeuvre une stratégie de retour à l'équilibre budgétaire. Nous savions qu'il fallait mettre de l'ordre dans nos finances et que le Canada devait prendre ses responsabilités. Nous savions que c'est ce que les Canadiens attendaient de nous.
Le budget donne encore une fois à penser que les libéraux se soucient peu de rétablir l'équilibre budgétaire à courte échéance. Ils sont passés de l'idée que les « budgets s'équilibrent d'eux-mêmes », comme l'a déjà dit le aux Canadiens, à une indifférence complète pour les dettes qui s'accumulent et dont les prochaines générations devront faire les frais.
Qu'on me comprenne bien. Au cours des deux premières années de notre décennie au pouvoir, nous avons réduit la dette nationale. Nous avons utilisé les excédents pour rembourser près de 40 milliards de dollars de la dette. Lorsque le pire ralentissement économique et la pire récession depuis la Grande dépression ont frappé le monde entier, de nombreux pays ont éprouvé de sérieuses difficultés. On a vu leur monnaie, leurs banques et l'ensemble de leurs plans s'effondrer. On sait ce qui s'est passé en Grèce et dans de nombreux autres pays, comme l'Islande, et j'en passe. Les problèmes étaient énormes. Cependant, les Canadiens savaient que ceux qui gouvernaient leur pays comprenaient l'économie et savaient comment réagir.
Même si nous étions opposés à l'augmentation de la dette et au déficit budgétaire, nous avons compris que, dans la pire récession depuis la Grande dépression, il fallait investir afin de relancer l'économie — ce que nous avons fait —, à l'instar de tous les pays du G7. Nous n'allons pas présenter d'excuse pour avoir pris cette décision. Afin de relancer l'économie, le gouvernement conservateur a mis sur pied le plus grand programme d'infrastructure de l'histoire du Canada, qui représentait les plus importantes dépenses d'infrastructure du pays. Ainsi, on devrait poser la question suivante — et elle est justifiée— , puisqu'on la posera aux libéraux. Cette stratégie a-t-elle fonctionné? Évidemment, la réponse est sans équivoque: elle a fonctionné.
Nous avons vu que le Canada a été le tout premier pays du G7 à se sortir de la récession et à afficher une reprise économique. Nous avons veillé à investir à long terme dans des éléments d'infrastructure qui dureraient des décennies et contribueraient à la croissance économique; le plan a fonctionné. De plus, comme promis, nous avons rétabli l'équilibre budgétaire et nous avons enregistré un excédent. En fait, certains diraient que nous y sommes parvenus un an plus tôt que prévu. Nous avons remboursé 40 milliards de dollars de la dette, puis nous nous sommes concentrés sur la croissance de l'économie nationale.
J'écoute les questions posées par les libéraux. Le Parti libéral compte beaucoup de nouveaux députés, étant donné qu'il a désormais 160 sièges, comparativement à 30 auparavant. Le gouvernement est donc majoritaire, mais bon nombre de ministériels sont des nouveaux venus. Les libéraux disent que nous avons enregistré un gros déficit et fait augmenter la dette. C'est bien vrai, mais nous avions prévu rétablir l'équilibre budgétaire.
Le gouvernement actuel prévoyait aussi rétablir l'équilibre. Il a dépensé, il a enregistré un déficit et il a considérablement alourdi la dette. Il avait l'intention de revenir à un budget équilibré en 2019. Cependant, le directeur parlementaire du budget estime qu'il faudra attendre 2030 ou 2035, soit 30 ans, avant de voir un plan qui permettra d'atteindre l'équilibre budgétaire.
Nous ne pouvons pas faire cette erreur et tomber dans ce piège. Nous ne devons pas laisser notre pays crouler sous une dette massive, et nous devons faire notre possible pour l'éviter. Je pense que, lors des prochaines élections, nous ferons un premier pas vers le retour à l'équilibre budgétaire. Je suis très optimiste à cet égard.
Lorsque nous formions le gouvernement, nous nous sommes efforcés de traverser la récession en protégeant les emplois existants et en trouvant des façons d'en créer de nouveaux. Nous avons financé l'innovation et le développement des compétences. Nous avons investi pour former la meilleure main-d'oeuvre au monde.
Cependant, nous sommes allés plus loin encore. Nous devions nous assurer que la fiscalité canadienne permettait aux entreprises du pays d'être concurrentielles dans le monde. Comme elles doivent vendre leurs produits sur un marché mondialisé, nous devons nous assurer que les entreprises sont capables de rivaliser avec la concurrence. Il est inutile de créer un emploi pour fabriquer quelque chose et essayer de le vendre si le prix est tellement élevé que personne ne veut acheter le produit en question. Par conséquent, nous avons veillé à ce que le fardeau fiscal diminue constamment. En fait, nous avons allégé le fardeau fiscal plus de 160 fois. Nous avions le taux d'imposition le plus bas des pays du G7. Selon Bloomberg, nous étions au deuxième rang mondial des pays les plus propices aux affaires. Voilà pourquoi nous avons pu sortir rapidement de la récession.
Nous avons discuté avec les employeurs et les entreprises pour savoir ce qu'il faudrait faire pour qu'ils gardent les emplois et pour en créer de nouveaux. Ils ont été très clairs. Ils ont dit de ne pas augmenter les charges sociales ou le taux d'imposition. Par conséquent, dans une entente que j'ai crue acceptée par tous les partis, nous avons convenu de réduire l'impôt des petites entreprises de 12 % à 11 % — et nous l'avons fait — et ensuite de 11 % à 9 %, sur trois ou quatre ans. Nous étions déterminés à le faire. En fait, tous les partis étaient déterminés à le faire. Cependant, immédiatement après l'élection du gouvernement libéral actuel, celui-ci a fait le nécessaire pour rompre cette promesse. Les libéraux ont dit au secteur des petites entreprises: « Pourquoi est-ce que nous réduirions les impôts? »
Nous avons consulté les Canadiens et les entreprises. Nous espérions sauver des emplois et assurer la croissance économique pendant cette période difficile. C'est pourquoi nous avons enregistré des déficits budgétaires: nous avons créé des occasions pour les jeunes Canadiens et nous avons sauvé des emplois pendant la récession.
Une reprise économique très fragile a suivi la récession mondiale. De nombreux pays ont eu de la difficulté à s'en remettre et la reprise a été douloureusement lente. Cependant, notre gouvernement a immédiatement cherché à équilibrer le budget et a montré au Canada et au monde que nous avions confiance en notre dollar et que nous mettions de l'ordre dans nos finances. Tout cela s'est reflété sur notre dollar.
Les Canadiens ont alors compris que les difficultés économiques étaient terminées. En 2015, nous avons présenté un budget fédéral excédentaire. Le Canada était prêt à affronter une autre crise mondiale.
Habituellement, un gouvernement ne fera un déficit que si le pays doit faire face à une crise. Un gouvernement qui a un excédent budgétaire ou un budget équilibré est plus à même de surmonter de nouvelles difficultés. Avec la dette de plus en plus lourde que le gouvernement libéral impose aux Canadiens, j'ai bien peur que le Canada ne soit plus en mesure de contrer efficacement les effets d'une autre grande crise ou d'un ralentissement économique mondial.
Lorsqu'il a présenté le budget précédent, le gouvernement libéral a dit qu'il allait investir dans les infrastructures. Je pense que tous les Canadiens connaissent l'histoire. Pendant la campagne électorale, les libéraux ont promis un faible déficit de 10 milliards de dollars. Le a alors fait valoir qu'un déficit de 10 milliards de dollars peut sembler énorme, mais qu'on peut faire bien des choses avec un tel montant. Or, après son arrivée au pouvoir, nous avons appris que le déficit prévu de 10 milliards de dollars avait gonflé à près de 30 milliards de dollars. C'est alors que les inquiétudes ont commencé.
Cet argent était censé stimuler la croissance, le marché de l'emploi et le secteur de la construction. Or, le plan a échoué sur toute la ligne. Le financement a connu des ratés, et la croissance n'est pas au rendez-vous; elle a même diminué. Il y a de la croissance aux États-Unis et partout dans le monde, mais elle se fait certainement attendre au Canada, malgré toutes les mesures que les libéraux ont proposées dans le budget de 2016.
Pourquoi les Canadiens fonderaient-ils des espoirs sur ce budget-ci? Qu'y a-t-il dans ce budget qui pourrait leur donner un peu d'espoir? Il suffit d'écouter les médias; je n'ai pas l'habitude d'encourager les gens à le faire, mais même les médias admettent que ce budget est probablement le plus mauvais budget jamais présenté. Hier, j'ai parlé à un ancien député libéral. Il a dit que c'est le budget le plus insipide qu'il ait jamais vu. Ce sont les mots d'un collègue des libéraux.
Où devrait se situer le Canada? Le Canada devrait avoir enregistré un excédent budgétaire pour la troisième année de suite. Cette année, le gouvernement du Canada devrait avoir un excédent lui permettant de dépenser sans faire d'emprunt. Les paiements d'intérêts sur la dette nationale du Canada devraient être en train de diminuer, mais, selon le budget présenté, les intérêts que le Canada doit payer continuent d'augmenter. Nous savons que, lorsque des fonds doivent être utilisés pour le service de la dette, ces fonds ne peuvent pas servir à autre chose. Cet argent ne sera pas consacré à des programmes sociaux. Cet argent n'ira pas à l'éducation ou aux soins de santé. Les libéraux semblent croire qu'ils pourront tout simplement imprimer plus d'argent ou continuer d'accumuler les déficits.
Les mesures que nous prenons ont des conséquences. Je tiens à avertir le gouvernement libéral que le fait de ne pas avoir de plan pour rétablir l'équilibre budgétaire aura d'importantes conséquences. Il y a des conséquences découlant de l'augmentation des déficits et de la dette nationale. La génération actuelle n'aura peut-être pas à assumer ces conséquences, mais la situation sera difficile pour nos enfants et nos petits-enfants.
En cette 42e législature, nous devrions être en mesure maintenant de rembourser la dette nationale du Canada. Au lieu de cela, les libéraux ne dépensent pas d'argent pour créer des emplois ou favoriser la croissance économique. Ils ne font qu'ajouter à la dette nationale plutôt que de la rembourser. Ils vont laisser leur dette aux futures générations.
Le gouvernement libéral n'a même pas réussi à atteindre les objectifs en matière d'économie et d'emploi énoncés dans son budget de l'année dernière. Le budget de 2017 n'aurait dû inclure aucune hausse d'impôts pour les familles, les entreprises, les personnes âgées ou les étudiants canadiens. Il aurait plutôt dû prévoir des mesures immédiates encourageant les entreprises à recruter de jeunes Canadiens et ciblant la crise du chômage chez les jeunes. Il aurait dû comprendre un plan crédible pour rétablir l'équilibre budgétaire d'ici 2019, comme il avait été promis aux Canadiens. Ce budget ne répond pas aux attentes des Canadiens. Les libéraux laissent tomber la population dans leur deuxième budget. Il n'y a pas d'incitatif à la création d'emplois; il n'y a que de nouvelles possibilités d'éducation.
Les jeunes étudiants que je connais quittent les universités et les collèges avec l'espoir de trouver un emploi. Or, le gouvernement cherche plutôt à leur faire poursuivre des études.
Il n'y a aucun plan pour rétablir l'équilibre budgétaire.
D'après le directeur parlementaire du budget, le budget de 2016 n'a pas rempli les objectifs d'emploi parce que les investissements dans l'infrastructure ont été retardés, et pour de nombreuses autres raisons. Les libéraux obtiennent un F. Ils méritent toujours un A pour leurs annonces — ils excellent en la matière —, mais seulement un D ou un F pour l'exécution parce que ce sont les Canadiens qui doivent payer la facture au bout du compte.
En Alberta, le gouvernement néo-démocrate de la province a gardé pour lui l'argent frais qui avait été promis aux municipalités dans le cadre de Chantiers Canada. Cinq municipalités rurales se sont fait dire d'attendre ou ont carrément été laissées pour compte. Je suis pourtant porté à laisser le bénéfice du doute aux libéraux et à croire que, lorsqu'ils ont transféré cet argent à la province, ils s'attendaient à ce qu'elle le distribue aux instances prioritaires, mais le parti néo-démocrate au pouvoir en a décidé autrement: « Nous allons plutôt mettre tout cet argent dans nos recettes générales, et nous donnerons suite à quelques priorités ici et là. » Même les libéraux n'en reviennent probablement pas, de celle-là.
Comment s'étonner ensuite que la croissance soit au point mort, que le découragement soit à son comble et que les entreprises en démarrage soient absentes du paysage albertain? La province a le pouvoir d'utiliser à sa guise la majeure partie des fonds destinés aux infrastructures, mais dans ce cas-ci, ils ne sont pas allés là où on pensait qu'ils iraient. Quelle occasion ratée pour les municipalités concernées, surtout que, dans certains cas, il semble que les municipalités rurales soient particulièrement éprouvées.
Les mesures budgétaires des libéraux n'ont rien fait non plus pour stimuler l'économie. Cette dernière a crû de 1,4 % en 2016, ce qui est un demi-point de pourcentage en deçà des prévisions qui figuraient dans le budget de 2016, qui prédisait une hausse de 1,8 %. Les libéraux ont calculé qu'avec tout l'argent qu'ils entendaient dépenser, la croissance allait nécessairement être au rendez-vous. Le gouvernement conservateur avait réussi à obtenir une hausse de 1,8 %, alors les libéraux se sont dit qu'il n'était pas exagéré d'en espérer autant vu les dépenses faramineuses qu'ils promettaient. Quand nous investissions dans les infrastructures, les libéraux se plaignaient que nous n'en faisions pas assez, que nous ne dépensions pas assez d'argent. Ils en ont donc dépensé beaucoup plus que nous, pour une croissance économique bien moindre. Ils ont dépensé plus, mais obtenu de moins bons résultats. Succès faméliques et résultats décevants: le voilà le bilan du gouvernement libéral.
Qu'est-ce que les libéraux ont bien pu faire avec ces 30 milliards de dollars? Qu'ont-ils accompli? Ils n'ont pas créé d'emplois ni gonflé les revenus, voilà qui est sûr.
Il me reste deux points avant de terminer.
Premièrement, je veux parler de nos voisins du Sud, les États-Unis, et de notre relation avec eux. Je crois que les libéraux ont reculé à bien des égards et qu'ils auraient serré la vis aux Canadiens encore plus qu'ils ne l'ont fait dans le budget, si ce n'était de l'administration Trump et la possibilité que celle-ci baisse très prochainement le taux d'imposition des sociétés.
Lorsque nous étions au pouvoir, nous avons diminué le taux d'imposition des sociétés de 22 % à 15 %, ce qui a stimulé la création d'emploi. Le secteur des affaires avait promis de créer des emplois et il a tenu parole une fois la récession terminée. Voilà que les Américains envisagent de le baisser de 35 % à 15 %.
La possibilité que des entreprises retournent aux États-Unis a de quoi nous inquiéter vivement. Il nous faut un plan.
Après avoir diminué le taux d'imposition, nous avons vu des sièges sociaux et des entreprises, du secteur manufacturier surtout, s'installer en Ontario et partout au Canada. La prudence est de mise. Les Américains sont présents et prêts à faire concurrence. Nous devons nous assurer d'être compétitifs. Nous ne gagnerons pas la bataille si nous continuons à augmenter le fardeau fiscal du secteur manufacturier et des affaires avec les hausses des cotisations à l'assurance-emploi et au Régime de pension du Canada, en leur disant: « Voilà d'autres taxes qu'il vous faut payer », d'autant plus qu'il y a aussi la taxe sur le carbone et d'autres mesures du genre.
Les Américains sont compétitifs et nous avons avantage à l'être aussi. Le budget du gouvernement libéral met les Canadiens à sec, certes, mais il frappe encore plus durement les entreprises.
Monsieur le Président, je vois que mon temps de parole est écoulé. Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de prendre la parole et je suis impatient de répondre aux questions.
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Monsieur le Président, c'est avec fierté que j'interviens aujourd'hui pour appuyer le budget. Je pense qu'il contient tout ce à quoi l'on peut s'attendre dans un bon budget libéral. En 2016, le budget renfermait des mesures pour aider la classe moyenne et les personnes souhaitant en faire partie à garder plus d'argent dans leurs poches. L'Allocation canadienne pour enfants et la baisse d'impôt pour la classe moyenne ont contribué à l'atteinte de cet objectif. Un an plus tard, force est de constater que les dépenses associées aux articles ménagers et celles faites dans les magasins de détail ont connu une hausse. Le budget de 2016 a donné les résultats escomptés.
Le budget de 2017 met l'accent sur l'emploi. En fait, il est axé sur les façons dont les Canadiens de la classe moyenne peuvent décrocher de bons emplois solides, permanents et bien rémunérés, ainsi que sur les façons dont les différents secteurs de l'économie peuvent créer encore plus d'emplois de ce genre. Le budget de 2017 s'appuie sur le budget de l'an dernier. Il contient des mesures qui permettront aux Canadiens d'obtenir ces emplois.
Nous savons qu'il ne suffit pas de dire que nous voulons créer des emplois. Nous savons aussi que ce n'est pas le gouvernement lui-même qui crée des emplois. Par contre, nous pouvons instaurer un climat propice. Nous pouvons favoriser la création d'emplois grâce à des mesures pour les entreprises et les industries. Nous savons que les Canadiens sont instruits et sont des travailleurs compétents et intelligents qui comprennent bien ce qui se passe. Nous devons aller vers les nouveaux secteurs, vers l'économie mondiale. Nous savons que l'innovation sera un moteur d'emploi au Canada.
Toujours au chapitre de l'emploi, nous avons voulu que le budget favorise l'égalité des chances entre les deux sexes. Comment s'en sortent les femmes dans ce nouveau monde du travail? Comment vont-elles pouvoir profiter des possibilités? Dans le domaine des projets d'infrastructure et de construction, par exemple, on trouve seulement 2 % de femmes. Nous savons pourquoi le pourcentage est si faible. Les femmes nous l'ont dit de nombreuses fois: ces emplois exigent une grande souplesse. Parfois les journées sont longues, parfois la météo vous empêche de travailler. Par conséquent, la chose la plus importante que nous puissions faire pour aider les femmes à participer au marché du travail et obtenir ces emplois permanents bien rémunérés est d'investir dans la garde des enfants et, aussi, dans de bons services d'apprentissage et de développement pour les enfants de la prochaine génération; nous y consacrerons 7 milliards de dollars sur 10 ans.
En passant, on me rappelle à l'instant que je partage mon temps de parole avec le député de .
Il ne s'agit pas seulement des services de garde d'enfants. Il faut étudier les façons dont nous pouvons aider les familles à s'adapter au monde du travail en vue d'accroître leur flexibilité. Il faut permettre aux femmes enceintes de prendre quatre semaines de congé de maternité de plus si elles le désirent — et je précise que c'est seulement si elles le désirent — et veiller à passer d'un congé parental de 12 mois à un congé de 18 mois qui est flexible. Les parents peuvent décider qui restera à la maison et qui conciliera le travail rémunéré et la responsabilité d'élever leurs enfants. Nous avons établi une formule standard pour aider les gens à prendre cette décision.
Pour trouver des emplois pour les Canadiens, il est aussi nécessaire d'établir des façons pour eux de suivre des formations professionnelles et faire des études postsecondaires. Il faut faciliter clairement le retour à l'université des adultes qui sont déjà sur le marché du travail, mais qui occupent seulement un emploi à temps partiel qui n'est pas bien rémunéré. Nous suggérons des bourses d'études qui permettraient aux travailleurs à temps partiel de suivre ce type de formation.
Comme nous le savons, le régime d'assurance-emploi a été modifié afin que les personnes qui occupent certains emplois, qui ne sont pas des postes bien rémunérés à long terme, puissent suivre une formation tout en continuant à travailler.
Nous proposons également l'instauration d'un nouveau modèle de contribution à taux fixe pour déterminer l'admissibilité aux prêts étudiants. Autrefois, les personnes qui étaient propriétaires d'une maison ou qui travaillaient à temps partiel n'étaient pas admissibles. Dorénavant, ces mêmes personnes propriétaires, qui occupent un travail à temps partiel et ont des enfants, auront accès à un programme étendu de contribution à taux fixe. L'objectif est d'intégrer les gens dans la population active.
Parlons maintenant de la création d'emplois. Nous appuierons les industries et les entreprises pour faciliter leur entrée dans cette nouvelle ère du travail.
Nous parlons de l'innovation dans des secteurs où le Canada jouit déjà d'une réputation enviable. Nous nous concentrons sur cinq secteurs, mais ce ne sera pas tout. C'est notre point de départ.
Il y a l'agroalimentaire, ce qui est une excellente nouvelle pour la Colombie-Britannique. Nous ciblons également le secteur de la fabrication de pointe, une force en Ontario et au Québec.
Nous axons aussi les efforts sur les grappes d'innovation en sciences de la santé et en biotechnologie. Ces secteurs en Colombie-Britannique créent des grappes et des réseaux d'innovation en sciences de la santé. Nous tenons évidemment compte des produits pharmaceutiques et établirons des réseaux pour stimuler leur développement. Il y a notamment TRIUMF en Colombie-Britannique. Tous ces groupes tireront des avantages de la création de ces nouveaux types d'emploi.
Nous ciblons aussi les technologies propres. Récemment, le s'est rendu en Colombie-Britannique. Même si la province ne représente qu'environ 13 % de la population canadienne, elle crée 33 % des emplois en haute technologie. Les mesures appuyant le progrès dans ces secteurs, qui favorisent l'innovation et les technologies propres, seront avantageuses pour ma province, mais aussi pour l'ensemble du pays.
S'il y a une chose qui a toujours figuré parmi les priorités en Colombie-Britannique, c'est bien le logement. Le prix des maisons est tellement élevé que personne ne peut plus en acheter une. En consacrant des sommes que je considère comme importantes à ce domaine, le gouvernement fédéral relance la stratégie nationale du logement, grâce à une collaboration avec les provinces, les territoires, les municipalités, les ONG et les groupes qui construisent des habitations, notamment le secteur privé. Cependant, nous savons qu'il est impossible de remédier à tous les problèmes en l'espace d'un ou deux ans, voire même trois ans. Lorsque le ministre a effectué sa consultation sur la stratégie nationale sur le logement, les gens lui ont dit de se concentrer sur les personnes les plus vulnérables.
Ce que le budget prévoit correspond exactement aux avis que le ministre a reçus. Le budget met l'accent sur les personnes âgées, sur la santé mentale et les dépendances, sur les anciens combattants et sur le logement pour les Autochtones. Une population autochtone très nombreuse vit à Vancouver, en milieu urbain. Les autres villes de l'Ouest ont également une population autochtone très nombreuse, et on trouve aussi, dans cette région du pays, beaucoup d'Autochtones vivant dans les réserves, où ils ont besoin de bons logements.
Le budget contient également encore une fois des mesures destinées à aider les femmes. Celles qui doivent fuir la violence figurent sur la liste des priorités budgétaires.
Nous avons pris acte en outre de l'impossibilité d'adopter de bonnes politiques si nous ne disposons pas de bonnes données. Nous accordons 40 millions de dollars à Statistique Canada pour établir un cadre de statistiques sur le logement, de manière à ce que nous puissions nous appuyer sur des données, plutôt que sur de simples perceptions, notamment l'idée que ce sont les acheteurs étrangers qui font monter les prix. Il nous faut de bonnes données pour savoir qui fait quoi, à quel endroit et à quel moment ainsi que pour cerner les besoins et déterminer les effets des hypothèques sur les acheteurs d'une première maison.
L'argent additionnel que nous injectons dans le domaine du logement servira à financer tout un éventail de mesures. Nous élargissons le cadre de la lutte contre l'itinérance en y affectant 2,1 milliards de dollars. Nous cherchons à répondre à toute la gamme des besoins, de l'itinérance aux maisons de chambre, en passant par le logement abordable dans le secteur locatif, où se trouve le plus gros problème à l'heure actuelle. Aider des jeunes et d'autres personnes à acheter une première maison, en collaboration avec la SCHL, et répondre aux besoins impérieux de logement: voilà où se situent en particulier les mesures et les partenariats que nous emploierons pour améliorer la situation dans le domaine du logement.
En quoi le logement aide-t-il? Le logement est un droit fondamental qui offre aux familles un endroit sûr pour élever leurs enfants et qui offre à ces enfants lorsqu'ils grandissent la possibilité d'obtenir une bonne éducation et d'acquérir des compétences. Nous envisageons toutes les façons possibles d'aider les Canadiens à atteindre leur plein potentiel, à trouver du travail, à dénicher de bons emplois et à dépenser de l'argent, ce qui fait rouler l'économie. Nous cherchons à savoir comment les entreprises peuvent fournir véritablement du travail aux gens dans cette nouvelle réalité.
Je suis si fière du budget. En ce qui concerne le transport en commun et le navettage, la construction d'une ligne du métro Broadway dans ma circonscription et son prolongement dans celle de Vancouver Quadra est une excellente nouvelle. Le maire a déjà diffusé un communiqué pour dire à quel point il était heureux de certaines des mesures du budget qui répondront aux besoins de la population de Vancouver et aux besoins d'autres maires et populations de la Colombie-Britannique.
Le budget n'est pas seulement bénéfique pour la Colombie-Britannique et la ville de Vancouver, il est bénéfique pour le pays tout entier. Je suis fière de ce bon budget libéral réfléchi et complet.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du budget de 2017. Ce budget constitue la prochaine étape que doit entreprendre le gouvernement pour assurer un avenir plus prospère à tous les Canadiens. Le gouvernement aura recours à un plan à trois volets, qui mettra l'accent sur l'innovation, l'infrastructure et la formation axée sur les compétences. Le budget tient compte des réalités mondiales et des certitudes auxquelles le Canada se heurte, mais il vise également à profiter des perspectives excitantes qui s'offrent au Canada et trace une voie dont les Canadiens sont fiers et convaincus.
J'ai travaillé pendant plus de deux décennies dans le domaine des marchés financiers mondiaux de New York, de Londres et de Toronto. Je peux m'appuyer sur mon expertise pour affirmer que le budget de 2017 est prudent sur le plan financier et prévoit des investissements stratégiques qui renforceront et feront croître la classe moyenne, tout en favorisant une approche responsable en matière de gestion financière, qui est renforcée par un ratio dette-PIB stable et à la baisse. La force financière du Canada dépend largement du faible poids de sa dette, et il est primordial de protéger cet atout.
Étant père de deux jeunes filles, Natalia et Eliana, je sais que le budget est un plan pour l'avenir non seulement de cette génération, mais de plusieurs générations. Je sais que le budget de 2017 apportera un changement positif dans la vie des résidants de Vaughan-Woodbridge, la circonscription dynamique que je représente.
Plus tôt cette année, j'ai annoncé un investissement de plusieurs millions de dollars dans un nouveau terminus interrégional dans la ville de Vaughan qui sera relié au prolongement de la ligne de métro Toronto-York Spadina, qui entrera en service à la fin de 2017. Cet investissement de notre gouvernement, en collaboration avec les autres ordres de gouvernement, profitera non seulement à ma collectivité, mais à toutes les collectivités de la région de York et du Grand Toronto. Comme j'aime bien le dire, ce sera un meilleur endroit pour vivre, étudier et travailler.
Nous commençons déjà à voir des signes de changement dans l'économie canadienne, dont un marché du travail qui connaît sa plus forte croissance depuis 2012, des dépenses des consommateurs encouragées par un revenu disponible plus élevé et l'Allocation canadienne pour enfants ainsi qu'un marché de l'habitation dynamique, tout cela grâce au budget de 2016. L'Allocation canadienne pour enfants tout à fait novatrice qui est versée directement aux familles canadiennes leur procurera cette année plus de 20 milliards de dollars non imposables.
Les investissements stratégiques dans les infrastructures, la réduction de l'impôt pour plus de neuf millions de Canadiens de la classe moyenne et l'application de politiques commerciales qui ont permis au Canada de conclure un accord progressiste, appelé à servir de modèle, avec l'Union européenne sont autant de mesures qui établissent une base solide pour assurer un meilleur avenir économique à tous les Canadiens pendant de nombreuses années.
Penchons-nous sur les mesures du budget de 2017 qui visent particulièrement ce que j'ai appelé notre plan à trois volets axé sur l'innovation, l'infrastructure et la formation axée sur les compétences. Dans l'énoncé économique de l'automne 2016, le gouvernement a indiqué qu'il investirait 81 milliards de dollars dans l'infrastructure au cours des 11 prochaines années. Je suis fier d'annoncer que le budget de 2017 apporte des précisions à cet égard. En effet, on y prévoit près de 21 milliards de dollars pour soutenir l'infrastructure sociale dans les collectivités canadiennes, dont 7 milliards sur 10 ans pour créer plus de places en garderie et offrir des services de garde de qualité et abordables partout au Canada.
Pour souligner cet investissement dans les familles canadiennes, je cite Marni Flaherty, présidente de la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, qui a déclaré:
Nous nous réjouissons que le gouvernement fédéral ait fait cet important premier pas en consentant un investissement pluriannuel. Néanmoins, pour changer substantiellement la façon dont le Canada aide la classe moyenne — et toutes les familles — à accéder à des services de garde abordables et de qualité, il faudra accroître le financement, renforcer la planification et concerter les efforts.
Plus de 11 milliards de dollars seront investis au cours des 11 prochaines années pour mettre en place une stratégie nationale inclusive sur le logement. Par ailleurs, 1,8 milliard de dollars seront investis dans l'infrastructure culturelle et récréative sur 10 ans. En outre, le gouvernement investira 10,1 milliards de dollars dans les projets liés au commerce et aux transports partout au pays. Nous devons éliminer les problèmes d'engorgement afin d'acheminer les produits et services aux marchés d'exportation.
Je salue l’investissement stratégique de 152 millions de dollars qui vise à garantir un contrôle de sécurité uniforme et efficace des voyageurs et des travailleurs. Air Canada a fait à ce sujet le commentaire suivant:
Air Canada a affirmé aujourd'hui qu'elle se réjouit des sommes prévues au budget fédéral qui permettront d'améliorer les processus de contrôle de sécurité aux aéroports canadiens. Les voyageurs profiteront de temps d'attente réduits, et leur expérience de voyage sera meilleure dans son ensemble.
Les aéroports sont des moteurs économiques clés. Ainsi, l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto est la deuxième zone d'emploi en importance au pays.
Dans une économie mondiale qui évolue rapidement, le Canada doit, pour réussir, encourager les Canadiens à être des leaders mondiaux dans leur domaine et permettre aux gens créatifs et aux entrepreneurs de propulser l’économie. Notre plan en matière d’innovation et de formation axée sur les compétences permet de relever le défi et prépare les citoyens et les entreprises du Canada à la réussite, non seulement au pays, mais aussi sur la scène mondiale.
Le budget de 2017 contient diverses mesures sur l’innovation. Nous savons tous que le Canada est en bonne position pour innover: il jouit de la main-d’oeuvre la plus qualifiée et la plus instruite, et c’est l’un des pays les plus ouverts au commerce et à l’investissement.
Il y a trois mesures dont j’aimerais brièvement parler; elles aideront les entreprises à prendre de l'expansion et elles permettront de repérer celles qui ont le plus grand potentiel de croissance. Premièrement, il y a la création d’Innovation Canada, un guichet unique à l'égard des programmes d'innovation commerciale qui relèvera d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada et qui coordonnera et simplifiera les programmes d'innovation. Deuxièmement, 950 millions de dollars seront investis sur cinq ans pour appuyer les supergrappes d’innovation menées par l'entreprise qui présentent le plus grand potentiel d’accélération de la croissance économique, et jusqu’à 400 millions de dollars seront investis dans la Banque de développement du Canada pour une nouvelle initiative de catalyse du capital de risque.
Je suis fier de notre engagement envers les familles canadiennes et de la compassion dont nous faisons preuve à leur endroit. Cet engagement est solide. Dans le marché du travail d’aujourd’hui, l’apprentissage doit être permanent, et nous sommes là pour le favoriser. Comme le dit un vieux proverbe: « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. »
Le gouvernement investira 2,7 milliards de dollars sur six ans pour aider d'avantage de Canadiens au chômage ou sous-employés à se prévaloir des mécanismes de soutien, dans le domaine de la formation ou du travail, dont ils ont besoin pour trouver et garder un bon emploi. De plus, 225 millions de dollars seront investis sur quatre ans afin de recenser les lacunes dont souffre l'économie au chapitre des compétences, de les combler et d'aider les Canadiens à se préparer à relever les défis de la nouvelle économie.
Le budget nous donne aussi l'occasion de remplir une promesse que nous avions faite aux parents. Les parents qui le souhaitent pourront en effet étaler leur congé parental sur 18 mois, au lieu de 12 à l'heure actuelle. Il s'agit d'une mesure importante, car elle accroîtra la marge de manoeuvre dont disposent les familles, surtout dans les régions où les places en garderie se font rares ou coûtent très cher. Je ne crois pas avoir besoin de préciser que l'écart entre 12 et 18 mois est loin d'être négligeable, puisque bon nombre de garderies n'acceptent pas les enfants de 18 mois ou moins.
Je ne voudrais pas oublier la nouvelle prestation d'assurance-emploi pour les proches aidants, qui permettra aux travailleurs qui prennent soin d'un membre adulte de leur famille de toucher des prestations pendant une période pouvant atteindre 15 semaines. De leur côté, les femmes enceintes pourront réclamer des prestations de maternité de l'assurance-emploi jusqu'à 12 semaines avant la date prévue de leur accouchement. Présentement, cette période est de 8 semaines. Quand on additionne toutes ces mesures, on se retrouve avec une foule d'excellents investissements pour les familles canadiennes.
Il y a quelques autres mesures qui sont, à mon avis, dignes de mention, y compris une initiative visant à améliorer la collecte de données sur le marché canadien du logement grâce à un investissement de 39,9 millions de dollars pour l'élaboration d'un cadre de statistiques sur le logement, qui permettra de combler les lacunes à cet égard relevées par un groupe de travail composé de représentants fédéraux, provinciaux et municipaux. Le gouvernement cherche à assurer un marché du logement sûr pour tous les Canadiens, et c'est ce que reflètent les mesures qu'il a prises jusqu'à présent. En améliorant la collecte de données, nous pourrons mieux veiller à ce que l'accession à la propriété demeure forte et à ce que le marché canadien du logement demeure solide.
Finalement, je veux mentionner une mesure que j'espère pouvoir commenter à l'avenir. Je parle du nouveau crédit canadien pour aidant naturel, qui simplifiera considérablement le système existant. Il remplacera le crédit pour aidants naturels, le crédit pour personnes à charge ayant une déficience et le crédit d’impôt pour aidants familiaux. Grâce à ce nouveau crédit d'impôt unique, nous pourrons offrir un meilleur soutien à ceux qui en ont le plus besoin. Le crédit s'appliquera aux aidants naturels, qu’ils habitent ou non avec le membre de leur famille, et il aidera les familles qui ont des responsabilités d’aidants.
Cette mesure reflète les valeurs du gouvernement libéral, et elle améliorera véritablement la vie des familles canadiennes. Je suis fier de faire partie du gouvernement qui a présenté un budget prônant ce genre de principes et de valeurs.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir pour moi de me lever ici à la Chambre, mais évidemment, je suis très déçu.
Je suis très déçu aujourd'hui de prendre la parole à la suite de ce budget qui, malheureusement, perpétue le mauvais chemin qu'a voulu emprunter le gouvernement libéral il y a un an. Le gouvernement a complètement perdu le contrôle des dépenses publiques. Il vit au-dessus de ses moyens, il endette et surendette nos enfants, nos petits-enfants et nos arrières petits-enfants qui, par malheur, devront payer pour la mauvaise gestion de l'actuel gouvernement.
Ce n'était pas surprenant, il y a trois jours, de voir le tout heureux et fier, comme le veut la tradition, de pouvoir lancer son budget dans le cadre d'une séance de photos, ce qu'on appelle dans le métier une photo op, entouré de tout plein d'enfants. C'est clair, il était entouré des gens qui vont devoir payer plus tard pour les erreurs aujourd'hui. C'est la signature du deuxième budget de l'actuel .
Le gouvernement s'est fait élire, rappelons-le de triste mémoire, il y aura bientôt deux ans, sur la base d'un engagement formel: celui de faire des tout petits déficits pendant trois ans pour un maximum de 10 milliards de dollars et de revenir à l'équilibre budgétaire en 2019.
À la base, cet engagement électoral n'était pas bon. Toutefois, nous sommes des démocrates. Nous respectons l'opinion de la population. La population s'est prononcée en octobre 2015 et a élu le parti libéral qui s'était engagé à faire des tout petits déficits. S'ils avaient fait des tout petits déficits, nous n'aurions pas été contents, mais nous aurions au moins respecté les gens qui respectent leur parole.
Or, c'est tout le contraire: quelques mois à peine après leur élection, voilà que ces gens se sont vautrés dans une orgie de dépenses et surtout dans un irrespect de leur engagement électoral de faire des tout petits déficits. Dès la première année, nous avons vu le gouvernement en place faire un déficit, selon les livres, de 23 milliards de dollars.
Ne soyons pas dupes: la réalité, c'est que ce gouvernement s'est servi du coussin financier de 6 milliards de dollars, qu'il s'était donné comme marge de manoeuvre nécessaire pour faire face à des imprévus, non pas pour faire face à des enjeux survenus comme cela dans l'économie, mais pour éponger sa mauvaise gestion. La réalité, c'est que la première année de ce gouvernement se solde avec un déficit de 29 milliards de dollars. C'est trois fois pire que prévu.
Aujourd'hui, le gouvernement dépose un budget dans lequel on prend exactement le même chemin: des déficits, des déficits, des déficits. C'est 28,5 milliards de dollars pour cette année; 27,4 milliards de dollars pour l'année suivante; 23,4 milliards de dollars pour l'année 2019-2020; et 21,7 milliards de dollars et 18,8 milliards de dollars pour les années subséquentes. C'est la signature de ce gouvernement: des dizaines et des dizaines de milliards de dollars en déficit.
L'année où on devait, selon le plan des libéraux, revenir à l'équilibre budgétaire — ce pour quoi des millions de Canadiens ont voté — on va festoyer au Parti libéral avec un déficit de près de 24 milliards de dollars. C'est la signature du gouvernement libéral et c'est pourquoi, pour nous, c'est tout à fait inacceptable.
Quand je dis « nous », je ne parle pas uniquement du Parti conservateur, celui qui a réussi à remettre la maison en ordre, qui a laissé le Canada en bonne situation financière et qui, sous l'égide du très honorable Stephen Harper, avec des ministres chevronnés comme John Flaherty et Joe Oliver, a fait en sorte que le Canada est le pays qui s'est sorti le plus rapidement et de la façon la plus forte et la plus robuste possible de la pire crise économique que ce pays a connu depuis les années 1920.
Nous avons laissé la maison en ordre avec un surplus budgétaire 2,9 milliards de dollars. Quand j'ai soulevé cette réalité, il y a quelques jours à peine, le a refusé de répondre à ma question et a crié des bêtises en disant que ce n'était pas vrai. C'est faux. S'il n'est pas capable de reconnaître la vérité, peut-il au moins se fier au directeur parlementaire du budget, qui a conclu, à la suite d'une demande faite par le sénateur Larry Smith, que notre gouvernement avait laissé un surplus budgétaire de 2,9 milliards de dollars. Nous avons fait attention à cela. Nous avons fait attention à l'administration publique.
Doit-on se surprendre de ce manque de vision et d'acuité en matière de responsabilité financière de la part du gouvernement libéral? Monsieur le Président, le 10 octobre dernier, je ne sais pas où vous étiez et pour être honnête, je ne me rappelle pas non plus où j'étais. Par contre je sais que le , lui, était à son bureau.
Qu'avait-il sur son bureau, le 10 octobre dernier? Il avait un rapport signé par ses propres fonctionnaires qui concluait très clairement, à la page 14, que s'il ne changeait pas d'optique, en 2050, le Canada aurait une dette de 1,5 trillion de dollars — 1 trillion de dollars c'est 1 000 milliards de dollars — et le retour à l'équilibre budgétaire se ferait en 2055. Cela veut dire que les libéraux ont manqué la cible de 36 ans. Pire encore, cela veut dire qu'ils n'ont strictement aucun plan pour revenir à l'équilibre budgétaire.
Monsieur le Président, si dans votre vie personnelle, vous avez votre budget et vous faites un déficit, l'un après l'autre, serez-vous conscient qu'un de ces jours quelqu'un va frapper à votre porte pour vous dire qu'il est temps de vous ressaisir? Je sais que vous êtes un homme honorable, mais cela peut quand même arriver à tout le monde.
Comment se fait-il que des gens qui contrôlent un budget de 330 milliards de dollars perdent tous les repères que n'importe quel père ou mère de famille doit avoir? C'est cela qui n'a pas de sens. Pire que cela, le était tellement fier d'avoir ce document sur son bureau, fait par ses propres fonctionnaires, qui disait que si rien ne changeait, on allait atteindre un déficit nul en 2055, qu'il l'a gardé dans son bureau, caché bien au chaud, pendant 10 semaines.
Je peux dire que moi aussi, si j'avais un rapport aussi accablant à mon endroit, je serais peut-être tenté de le mettre dans un bureau et faire semblant que cela ne n'existe pas. Or le ministre des Finances a la responsabilité première de faire face à la réalité et aux 35 millions de Canadiens qui paient son salaire. C'est la preuve qu'il n'avait peut-être pas la conscience en paix. Quand on se fait élire sur la promesse d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2019 et que, finalement, cela se termine en 2055, en effet, on a difficilement la conscience en paix.
Pire que cela, le gouvernement avait la chance de redresser la situation avec ce budget et il ne l'a pas saisie. Au contraire, il a continué sur le mauvais chemin, le chemin des déficits, le chemin de la dette et le chemin de l'endettement de nos enfants et de nos arrière-petits-enfants, qui vont payer pour cette mauvaise gestion.
Le Parti conservateur n'est pas le seul à dire que cela n'a pas de sens. Hier, sur les ondes de RDI, chaîne de Radio-Canada/CBC, René Vézina, un économiste, a dit: « Mais il reste que c'est beaucoup beaucoup beaucoup d'encre rouge. Effectivement, on ne voit plus l'horizon. »
Cela n'a pas de sens, il faut au moins le savoir. Si le ministre nous avait dit que, en effet, on dépense pas mal, mais dans sept, huit ou dix ans, on va retrouver l'équilibre budgétaire. Cela n'aurait pas été une bonne chose, mais au moins on aurait eu un plan de match, une vision et un plan d'action. On aurait su où en s'en allait. Or ce n'est pas le cas. Il n'y a aucune vision concernant l'avenir des finances publiques, zéro. Cela est tout à fait inacceptable.
C'est ce qui fait donc dire à M. Vézina que cela n'a pas de sens. C'est ce qui fait dire aussi à Carl Vallée, porte-parole de la Fédération canadienne des contribuables, que cela n'a pas de sens et que « le fait qu'il n'y a aucune indication d'un retour à l'équilibre budgétaire bientôt est très inquiétant et certainement l'élément le plus décevant de ce budget ».
C'est la réalité et c'est pour cela que nous devons faire attention.
Que dit Michel Girard, économiste et analyste à QMI, LCN et TVA, chez Québecor? Il dit que c'est un budget qui est un grand dépensier, que « la dette fédérale s’accroît à un rythme fou » et que nous sommes chanceux d'avoir actuellement des taux d'intérêt bas. Or, tôt ou tard, les taux d'intérêts risquent d'augmenter et chaque augmentation représente 6 milliards à 7 milliards de dollars de plus pour chaque point d'augmentation.
François Pouliot, du journal Les Affaires, écrit que « [l]e but de tout gouvernement devrait être de mettre à l'abri sa cote de crédit pour l'avenir, et surtout de préparer de meilleures assises financières pour la génération qui vient ».
C'est exactement le contraire de ce que fait le gouvernement. Cela n'a donc pas de sens. C'est donc une complète perte de contrôle concernant les dépenses publiques.
D'autres éléments nous inquiètent, et ce sont les augmentations de taxes qui seront imposées aux contribuables, ainsi que l'abolition de certains crédits d'impôt que notre gouvernement avait mis en avant. Tout d'abord, voilà que le gouvernement a décidé d'inventer la taxe du vendredi et du samedi soir. En effet, le gouvernement vient maintenant d'imposer une nouvelle taxe supplémentaire sur l'alcool, le tabac et des choses semblables. Alors le travailleur canadien qui travaille fort toute la semaine, qui voit la moitié de sa paie passer en taxes et impôt et qui, le vendredi soir, avec ses amis, veut prendre une bonne bière, voilà qu'il aura une taxe supplémentaire à payer grâce à ce bon gouvernement.
Le samedi soir, le père ou la mère de famille qui travaille fort, qui a le goût d'avoir un bon souper avec son époux ou son épouse, qui va s'acheter une bonne bouteille de vin, va maintenant la payer plus cher grâce à ce gouvernement-là. C'est à cause de la taxe du vendredi et du samedi soir que vient d'imposer l'actuel gouvernement. D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dit, c'est un économiste; je ne viens pas d'inventer cette figure de style.
À partir du moment où on augmente les taxes, les hausses de taxe sur l'alcool et le tabac ne sont pas de bonnes choses. D'ailleurs, selon la Fédération canadienne des contribuables, c'est une grosse hausse de taxe pour les consommateurs. C'est la manière de faire du gouvernement de gruger un peu d'argent dans les poches de ceux qui, de toute façon, vont consommer ces biens qui sont tout à fait légaux.
Il faut faire donc très attention quand on fait cela.
Par ailleurs, il y a des dizaines de crédits d'impôts. Il y a deux jours, si on m'avait dit ce que je m'apprête à dire, j'aurais dit que cela n'était pas possible, puisqu'il s'agissait des libéraux. Or voilà que les libéraux attaquent directement les usagers du transport en commun. Qui l'eut cru?
Ce gouvernement, qui n'a de cesse de dire qu'il est pour l'environnement, qu'il est écologiste — contrairement aux gros méchants conservateurs qui n'aiment pas cela —, qu'il prend à coeur cela, qu'il incite les gens à prendre le transport en commun plutôt que l'automobile, a même dit des insanités concernant l'industrie du pétrole, mais cela est une autre chose. Le voilà qui abolit le crédit d'impôt pour les usagers du transport en commun, ce crédit d'impôt établi par le gouvernement conservateur.
Qui l'eut cru? Une politique verte des conservateurs abattue par les libéraux, c'est cela la réalité. Cela n'a aucun bon sens.
Qui attaque-t-on en abolissant cela? On attaque l'étudiant qui n'a pas de sou, qui doit économiser. On attaque les personnes âgées, on attaque nos citoyens qui n'ont pas le moyen d'avoir une automobile. On attaque le travailleur à modeste revenu. On attaque la personne qui veut s'en sortir, qui a une conscience écologique, qui est pour l'environnement, qui ne veut surtout pas laisser une mauvaise empreinte écologique sur la terre, qui prend le transport en commun plutôt que l'automobile. C'est cette personne-là que le gouvernement libéral attaque. C'est cette personne-là que le gouvernement conservateur protégeait. C'était bien modeste, mais c'était le bon élément qui devait être mis en avant.
Encore là, ce n'est pas juste nous, les gros méchants conservateurs, qui disons cela. Qui a dit cela? C'est l'ami Denis Coderre, maire de Montréal, ancien député et ministre libéral. Denis Coderre condamne le gouvernement libéral. Je sens du scepticisme de la part des gens de l'autre côté. Permettez-moi de citer un article de Boris Proulx, mis à jour le 22 mars 2017 à 18 h 15 pour être précis: « [Denis Coderre] se déçoit par contre de l'abolition du crédit d'impôt sur l'abonnement au transport en commun. Il perçoit cette mesure comme une contradiction du gouvernement Trudeau. »
C'est Denis Coderre, ancien ministre, ancien député libéral, ici même, grand ami de l'actuel , député de Papineau comme chacun le sait. « Comment peut-on d’un côté financer des méga-projets de transport collectif et, de l’autre côté, cesser d’encourager les Canadiens à les utiliser » demande le maire.
Je pose la question à mes amis du parti ministériel. S'ils ne veulent pas me répondre, qu'ils ne me répondent pas, mais au moins qu'ils répondent à leur ami Denis Coderre qui s'interroge sur leur contradiction tout à fait inacceptable.
C'est la même chose pour les usagers du transport collectif qui ne comprennent pas du tout. Hier, sur les ondes de TVA, on demandait aux gens dans la rue ce qu'ils en pensaient. Ils disaient que cela n'avait pas de bon sens. C'est sûr que cela ne changeait pas la face du monde, mais c'était un petit incitait supplémentaire. Cela donnait un peu d'oxygène, les gens étaient stimulés par rapport à cela. Voilà que les libéraux ont décidé de punir celles et ceux qui utilisent le transport en commun. Cela n'a pas de bon sens.
Je dois reconnaître qu'il y avait aussi d'autres libéraux qui n'étaient pas contents: les libéraux provinciaux du gouvernement provincial du Québec sous l'égide de l'honorable Philippe Couillard, premier ministre libéral du Québec. On sait qu'il n'y a aucun lien entre le Parti libéral provincial et le Parti libéral fédéral, et ce, depuis Jean Lesage en 1965, mais quand même, ce sont des libéraux. Hier, le ministre des Finances et le président du Conseil du trésor ont été « extrêmement déçus ». Ce sont les mots employés par les hauts ministres du gouvernement Couillard qui ont dit hier: « nous sommes extrêmement déçus et préoccupés de l'absence d'un signal clair » dans ce budget. Il n'y a rien dans ce budget sur les demandes du Québec. Pierre Moreau a d'ailleurs interpellé ses homologues fédéraux:
J'aurais bien aimé entendre les membres du caucus du Québec sur les questions qui concernent les infrastructures majeures au Québec.
Alors, j'interpelle de nouveau mes amis ministériels du Québec: où étaient-ils lorsqu'il était temps de défendre le Québec lors des débats tenus au sein du Conseil des ministres? J'ai beaucoup de respect et d'estime pour le député de Louis-Hébert, et il le sait bien. Toutefois, le président du Conseil du trésor du Québec, l'honorable Pierre Moreau, estime que les 40 députés fédéraux du Québec ont été pour le moins silencieux, modestes et éclipsés lors de la préparation du budget. Je les rappelle donc à l'ordre.
Ce budget est donc une source de déceptions pour bien des gens qui croyaient à ce que le gouvernement pouvait faire. Nous, nous savions très bien que ce gouvernement était sur la mauvaise voie en matière de gestion des fonds publics.
[Traduction]
Je vais maintenant me pencher sur la question de l'innovation.
Le gouvernement actuel est très fier de l'innovation. Les libéraux prétendent que le budget est axé sur l'innovation et ils en parlent beaucoup. Le Globe and Mail a indiqué que les libéraux ont employé plus de 250 fois le mot « innovation » dans le budget. L'innovation est au coeur du budget, n'est-ce pas? La réalité, c'est qu'il s'agit de 1 milliard de dollars pour les cinq prochaines années. Ce n'est pas si mal, et nous ne nous y opposons pas, mais avons-nous vraiment affaire à un budget pour l'innovation? Je ne crois pas.
Je tiens aussi à dire quelque chose aux députés. Hier, nous étions assis avec des collègues pour parler de l'innovation. J'ai eu le privilège de m'entretenir avec des personnes absolument formidables qui ont très bien servi notre pays en tant que ministres au cours des 10 dernières années. Parmi ces personnes, il y avait une ancienne ministre assise tout près de moi. Elle a dit « Voilà qu'ils parlent d'innovation, mais ils ne présentent rien de nouveau. Nous avons proposé les mêmes mesures quelques années plus tôt, quand j'étais ministre. »
L'ancien gouvernement conservateur a déposé un plan intitulé « Bâtir une économie de l'innovation au Canada ». C'est exactement ce que c'était. Nous avions également proposé un plan de la sorte, et nous n'étions pas le premier gouvernement à présenter ce genre d'enjeu puisque chaque gouvernement a l'obligation de se pencher sur la question de l'innovation. Dans les années 1960, 1970, 1980 et 1990, année après année, les gouvernements ont présenté des programmes d'innovation. C'est très bien. Nous l'avons fait et c'est maintenant au tour des libéraux de faire la même chose. D'accord. Est-il juste cependant de dire que c'est une toute nouvelle idée? Pas du tout.
Voilà pourquoi je tiens à préciser au ministre que nous sommes d'accord à certains égards, en particulier à propos de l'innovation, car au Canada, comme dans tout autre pays, le gouvernement doit s'occuper du dossier de l'innovation plutôt que de se contenter d'imiter les autres.
Toutefois, la solution pour aider les entreprises est de réduire les impôts. Le gouvernement actuel ne montre aucune intention de tenir compte de la réalité du gouvernement Trump, qui répète jour après jour qu'il réduira les impôts aux États-Unis. Si nous n'emboîtons pas le pas, les entreprises canadiennes ne seront pas en mesure de répondre adéquatement à notre plus important partenaire et concurrent.
[Français]
Je veux quand même être bon joueur et reconnaître les bons coups de ce gouvernement, particulièrement ceux qui se trouvent dans ce budget, comme l'aide aux aidants naturels. Il s'agit d'un sujet délicat qui n'appelle aucune partisanerie, et notre gouvernement a fait des investissements. D'ailleurs, lorsque ma collègue de était au gouvernement, elle avait proposé de bonnes mesures à ce sujet.
Nous sommes heureux que le gouvernement ait décidé de prendre ces initiatives et de les souder dans un seul programme qui va faire progresser les choses. Bravo! C'est la bonne chose à faire.
Malheureusement, ce gouvernement a manqué une chance historique de redresser la barre. Il avait une occasion en or d'admettre que le plan de match qu'il avait adopté lorsqu'il a pris le pouvoir, il y a un an et demi, n'a pas donné les résultats escomptés. S'il ne redresse pas la barre et ne reprend pas le contrôle des finances publiques, on foncera droit sur un mur et on enverra la facture à nos enfants et nos petits-enfants. Malheureusement, ce gouvernement a failli à la tâche.
[Traduction]
Le gouvernement avait une occasion en or d'annoncer son intention de reprendre le contrôle des dépenses publiques. Malheureusement, il ne l'a pas saisie. Il a simplement créé une autre usine à déficits. Voilà pourquoi nous demandons à tous les députés de rejeter ce mauvais budget.