propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Monsieur le Président, je suis très heureuse d’intervenir à l’étape de la troisième lecture du projet de loi d'initiative parlementaire que j'ai présenté, le projet de loi , Loi visant l’élaboration d’un cadre sur les soins palliatifs au Canada.
Le besoin en soins palliatifs augmente dans le pays. L'idée du projet de loi a germé au sein du comité formé de députés de tous les partis qui était chargé d’étudier les soins palliatifs et les soins de compassion à la session de 2011. Le comité a ensuite présenté un rapport, des recommandations et une motion à la Chambre et nous avons aujourd’hui ce projet de loi qui est appuyé à la Chambre et en comité, et qui est maintenant prêt à l’examen final de la Chambre.
Les Canadiens ont plus que jamais besoin de services de soins palliatifs. Moins de 30 % d’entre eux ont accès à ce service vital qui leur permet de choisir de vivre aussi bien et aussi longtemps qu’ils le peuvent.
Le projet de loi est la prochaine étape à franchir pour définir les services offerts, pour établir des exigences en matière de normes de formation chez les différents prestataires de soins, pour élaborer un plan et un mécanisme visant à assurer un accès uniforme pour tous les Canadiens et pour recueillir les données essentielles à la réussite. Grâce à des amendements proposés en comité, le rétablissement du secrétariat des soins palliatifs sera aussi envisagé.
[Français]
Le Canada a un nombre croissant d'individus de tous âges souffrant de douleur chronique ou de maladies mortelles. Les services de soins palliatifs peuvent remplacer une large gamme de services, tels les soins de courte durée, les soins à domiciles, les soins en cas de crise et les services d'aide psychologique ou spirituelle.
Une philosophie de soins palliatifs est nécessaire pour répondre à une grande variété de besoins par l'entremise d'un processus adapté et centré sur le patient. L'utilisation accrue des soins à domicile et palliatifs divisera par quatre le coût des services de santé, comparativement au coût des soins de courte durée ou des soins palliatifs dans les hôpitaux.
La création et la mise en oeuvre d'un cadre sur les soins palliatifs donneraient un accès cohérent à des soins palliatifs de haute qualité dans les hôpitaux, à domicile, dans les établissements de soins de longue durée et dans les foyers résidentiels.
[Traduction]
Le projet de loi arrive à point nommé, puisque dans le cadre de son étude sur l’arrêt Carter et sur le cadre législatif régissant l’aide médicale à mourir, le comité spécial saisi de la question a indiqué que sans soins palliatifs de bonne qualité, il n’y a pas de véritable choix.
Lors du débat en comité, nous avons entendu les témoignages de certaines sommités canadiennes telles que le docteur David Henderson, médecin-chef en soins palliatifs, et le docteur Pereira, autre pionnier dans ce domaine. Nous avons également entendu des représentants d'organisations nationales d’infirmiers et infirmières et de centres de soins palliatifs ainsi que d’autres experts en soins palliatifs. À la suite de leurs témoignages, plusieurs amendements ont été proposés.
[Français]
Le premier amendement précise que le gouvernement fédéral est tenu de développer un cadre sur les soins palliatifs, pour autant que les provinces soient tenues d'exécuter le travail. Évidemment, le gouvernement fédéral va soutenir les efforts des provinces, et je suis contente d'entendre l'annonce d'un investissement de 11 milliards de dollars dans les soins palliatifs et dans les soins de santé mentale dans le budget de 2017.
Le deuxième amendement clarifie le libellé de la disposition concernant la formation des fournisseurs de soins palliatifs. Il existe un grand nombre d'individus qui contribuent à ce domaine, comme les fournisseurs de soins de santé, les bénévoles de milieux divers et les aidants naturels. Le comité a jugé qu'il était important de mieux définir la formation des fournisseurs de soins de santé et des autres intervenants, et le libellé de cette disposition a été amendé pour refléter cela.
Le comité a aussi demandé à ce que la disposition proposant d'amender la Loi canadienne sur la santé afin que les soins palliatifs soient considérés comme étant un service protégé soit retirée.
Selon les témoins, il était clair qu'il existait d'autres mécanismes que le gouvernement fédéral examinait déjà, comme les accords sur la santé, l'examen des dépenses en infrastructure et les programmes qui ciblent les soins palliatifs et les soins de santé à domicile.
Le but de ce projet de loi était de concentrer nos efforts sur l'élaboration d'un plan, et il existe plusieurs manières d'y parvenir.
[Traduction]
L'un des amendements présentés par le comité demande que le cadre proposé pour favoriser l'amélioration de l'accès aux soins palliatifs pour les Canadiens examine l'opportunité de rétablir, au sein du ministère de la Santé, le Secrétariat des soins palliatifs et des soins de fin de vie. En juin 2001, le Secrétariat a été mis sur pied pour servir de point de départ aux travaux de Santé Canada visant à coordonner l'élaboration d'une stratégie nationale sur les soins palliatifs et de fin de vie.
Près d'un an plus tard, le Secrétariat a réuni plus de 150 spécialistes nationaux, provinciaux et territoriaux, qui comprenaient des intervenants, des chercheurs et des décideurs du domaine des soins palliatifs et de fin de vie. L'Atelier de planification d'action nationale sur les soins en fin de vie a mené à l'établissement des secteurs principaux, et des groupes de travail associés, qui étaient considérés comme essentiels à des soins palliatifs et de fin de vie de qualité au Canada.
Ces cinq groupes de travail sont à l'origine de la Stratégie canadienne sur les soins palliatifs et les soins de fin de vie. Ils se sont concentrés sur les meilleures pratiques et les soins de qualité, sur la formation des professionnels soignants, sur l'information et la sensibilisation du public, sur la recherche et sur la surveillance. Je suis très curieuse de voir quelle forme pourrait prendre aujourd'hui un organisme semblable au Secrétariat des soins palliatifs et des soins de fin de vie du ministère de la Santé.
Le projet de loi soulève maintenant l'opportunité de rétablir un tel secrétariat, ce qui pourrait être discuté en profondeur. J'en dirai toutefois plus sur la forme que pourrait prendre le secrétariat ou l'organisme de réglementation.
Il serait considéré comme l'organe central pour les questions entourant la disponibilité des soins palliatifs au Canada ainsi que la sensibilisation et l'éducation les concernant. L'établissement d'une norme ou d'un cadre national permettrait d'établir divers mécanismes visant l'uniformisation des soins au pays. Les soins virtuels, les soins palliatifs, les soins à domicile et les soins dans les résidences pour personnes âgées ne représentent que quelques options parmi d'autres actuellement.
Introduire toutes ces modalités de soins dans les réseaux communautaires profiterait à tous les Canadiens. Cela faciliterait la tâche à ceux qui font la transition vers les soins palliatifs ou qui sont à la recherche de tels soins. Les travailleurs du domaine de la santé, c'est-à-dire les infirmières, les médecins, y compris les médecins de soins palliatifs, ainsi que tous les autres soignants, seraient au coeur de ces activités.
Le comité a approuvé un amendement visant à améliorer le libellé d'une disposition sur la nécessité de la recherche et de la collecte de données, ainsi qu'un amendement abolissant la responsabilité permanente de mesurer le rendement du cadre, étant donné que les provinces recueilleront des données à cet effet.
Le comité a jugé que le texte du projet de loi était suffisamment clair pour couvrir tous les Canadiens et que, partant, aucun autre amendement n'était requis. Je remercie les membres du comité de la diligence avec laquelle ils ont étudié le projet de loi.
J'ai eu la possibilité d'expliquer au comité comment j'aimerais que le cadre s'applique. Sur le plan des services compris, j'aimerais que ces derniers englobent le traitement de la douleur, des services d'intervention de crise, un accompagnement spirituel et émotionnel, ainsi que tous les soins à domicile et les services en maison de soins palliatifs. Dans une approche globale des soins palliatifs axée sur le patient, ces éléments sont utilisés au besoin et ne s'appliquent pas nécessairement à la situation de tous les patients.
J'aimerais que le gouvernement tire parti de la formation sur les soins palliatifs qui est déjà offerte par des organismes comme Pallium Canada et bon nombre d'universités. J'aimerais que nous encouragions davantage de spécialistes des soins palliatifs à travailler au Canada puisque nous n'en avons que 200 alors qu'il nous en faudrait au moins 600 à l'heure actuelle.
J'ai entendu parler de nombreuses idées novatrices qui ont été mises en oeuvre pour accélérer l'offre de soins palliatifs dans des régions éloignées du Canada. Ainsi, il y a des endroits où des ambulanciers et des fournisseurs de soins à domicile formés ont accès à des spécialistes des soins palliatifs à distance qui peuvent les guider. La formation à ce niveau permet vraiment d'accélérer l'offre de soins sur place dans les localités éloignées, ce qui pose problème à l'heure actuelle.
La circonscription que je représente, Sarnia—Lambton, est la preuve qu'il y a moyen de réussir son coup dans le dossier des soins palliatifs. La population de Sarnia—Lambton est de plus en plus âgée, mais nous avons réussi l'exploit de créer un excellent réseau de soins aux aînés et, surtout, de lui faire prendre de l'expansion. Avec ses 20 lits, ses 5 médecins et son réseau intégré de soins palliatifs à domicile et en établissement, je ne crois pas exagérer en disant que Sarnia—Lambton se démarque du lot.
La maison de soins palliatifs St. Joseph's, par exemple, survit uniquement grâce aux dons qu'elle reçoit chaque année — environ 1 million de dollars —, et j'en suis très fière. Espérons maintenant que le gouvernement offrira son aide à ces établissements, car les services qu'ils offrent sont d'une valeur inestimable. Je tiens d'ailleurs à remercier le Dr Glen Maddison, qui, avec ses nombreux collègues de St. Joseph's, a contribué à la rédaction de ce projet de loi en me donnant ses commentaires.
À mon sens, tous les Canadiens devraient avoir accès à des soins constants et de qualité, comme ceux qui sont offerts dans ma circonscription. Je remercie les nombreux établissements et groupes de Sarnia—Lambton qui fournissent des soins palliatifs ou qui contribuent à leur prestations, comme la société de soins de santé St. Joseph's, l'unité de soins palliatifs Bluewater, le centre d'accès et de soins communautaires Erie St. Clair et, bien entendu, la maison de soins palliatifs St. Joseph's. Malheureusement, toutes les régions du pays n'ont pas la chance d'avoir les mêmes ressources, mais je fais tout en mon pouvoir pour que ce soit le cas.
J'aimerais aussi que l'on puisse obtenir les données nécessaires pour améliorer la prestation des soins palliatifs. Par exemple, nous savons que les soins palliatifs à domicile coûtent environ 200 $ par jour, alors que les soins actifs en milieu hospitalier coûtent 1 200 $ par jour. Toutefois, nous ne connaissons pas le véritable coût moyen des soins palliatifs. En raison des nombreux modes de prestation des soins palliatifs et du nombre élevé de personnes qui n'ont pas accès à ces soins, il manque évidemment de renseignements sur la véritable demande. Nous avons aussi besoin de connaissances sur les traitements les plus efficaces ou les plus rentables. Il est tout aussi important de savoir combien il faudrait de centres de soins palliatifs pour répondre adéquatement à la demande. Le Canada ne compte que 30 centres de soins palliatifs contre 1 300 aux États-Unis. Il est donc tout à fait nécessaire d'en ouvrir d'autres au pays.
J'aimerais que certaines des sommes annoncées par le gouvernement pour les infrastructures servent à créer des emplois canadiens et à construire des infrastructures de soins palliatifs. Ce serait certainement une bonne façon de dépenser l'argent. Le cadre sur les soins palliatifs prévu dans le projet de loi contiendra le plan nécessaire, puis le gouvernement déterminera le rythme des dépenses et les secteurs où elles seront axées.
Ce dossier a suscité énormément d'intérêt et bénéficié d'un grand appui. J'espère que je n'oublierai personne dans mes remerciements.
Je tiens à remercier les nombreuses organisations qui ont appuyé le projet de loi tout au long du processus, notamment l'Association médicale canadienne, la Société canadienne du cancer, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, la Société canadienne des médecins de soins palliatifs, Pallium Canada, l'ARPA, l'Association canadienne de soins palliatifs et bon nombre des maisons de soins palliatifs qui en sont membres, comme Soins continus Bruyère, la maison St. Joseph's dans ma propre circonscription et la résidence de soins palliatifs West Island. Je remercie aussi la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC du Canada, la Fondation canadienne du rein, la Société de la SLA, l'Association canadienne des ergothérapeutes, les 50 organismes et plus qui sont membres de la Coalition pour des soins de fin de vie de qualité du Canada, ainsi que des groupes interconfessionnels, dont le Centre consultatif des relations juives et israéliennes, la Conférence des évêques catholiques du Canada, le Conseil canadien des imams, l'Alliance évangélique du Canada, la Prélature arménienne du Canada, la Conférence des évêques orthodoxes du Canada, la mosquée principale d'Ottawa et l'Association musulmane d'Ottawa. Je remercie toutes ces organisations de leur soutien indéfectible et de la manière dont elles ont contribué à faire connaître le projet de loi. C'est par l'intermédiaire d'organisations et de groupes comme ceux-ci que nous arriverons à intégrer les soins palliatifs dans le système de soins de santé actuel et que nous arriverons à changer concrètement la vie des Canadiens.
Je remercie également mes collègues de tous les partis qui se sont exprimés avec passion et qui ont appuyé le projet de loi.
Je tiens à remercier les milliers de Canadiens qui ont écrit des lettres à leurs députés et au et qui ont envoyé à la Chambre plus de 84 pétitions réclamant des soins palliatifs.
Je tiens à remercier la , qui a défendu cette cause auprès des provinces et mis de l'argent de côté dans le budget pour veiller à ce que les Canadiens aient accès aux soins palliatifs et puissent choisir de vivre aussi bien et aussi longtemps qu'ils le peuvent.
Il est temps d'agir. Le projet de loi est un autre bel exemple de la manière dont les partis politiques peuvent s'unir et travailler pour le bien commun. Ce fut une incroyable expérience pour moi.
Cela étant, j'invite tous les députés à appuyer ce projet de loi. Il y a des gens dans leurs circonscriptions et partout au pays qui ont désespérément besoin d'accès à des soins palliatifs de qualité. Le projet de loi est un pas de plus dans la bonne direction.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux d'être ici pour exprimer mon appui au projet de loi .
Notre gouvernement croit que le projet de loi C-277 offre une bonne occasion d'assumer un rôle de premier plan sur cette question. Je veux aussi prendre quelques moments pour saluer la députée de , qui a eu la classe et l'élégance d'envoyer quelques fleurs à la ministre avec qui j'ai la chance de travailler. Je veux lui rendre la pareille. Je crois qu'elle a fait un travail extraordinaire sur cette question. Elle arrive avec une proposition très judicieuse. Je veux la féliciter très sincèrement.
Je veux aussi féliciter les députés qui ont siégé au Comité permanent de la santé et qui ont examiné ce projet de loi avec beaucoup d'attention et de soin.
Notre gouvernement comprend que les soins palliatifs sont une partie essentielle et importante de notre système de soins de santé, et qu'ils fournissent un soutien très nécessaire aux patients et à leur famille au cours de l'une des périodes les plus difficiles de leur vie. Nous savons aussi que les Canadiens et les Canadiennes appuient massivement une approche palliative aux soins de fin de vie.
Or les études ont démontré qu'à peine 16 à 30 % des Canadiennes et des Canadiens ont accès aux soins palliatifs, selon l'endroit où ils vivent au Canada.
[Traduction]
Il ne fait aucun doute que nous devons améliorer les soins palliatifs et les soins de fin de vie afin que les Canadiens, indépendamment d'où ils habitent, aient accès à des soins de qualité prodigués en temps opportun à la fin de leur vie. Cependant, si nous voulons réussir à atteindre cet objectif, il est primordial que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et les territoires et qu'il s'inspire de l'expertise considérable que les intervenants, les fournisseurs de soins de santé et les aidants naturels ont à offrir.
Je tiens maintenant à profiter de l'occasion pour parler de certains des amendements adoptés par le Comité permanent de la santé qui, selon moi, renforcent le projet de loi.
Le Comité permanent de la santé a reçu un certain nombre de mémoires de la part de principaux intervenants au sujet du projet de loi , notamment la Société canadienne des médecins de soins palliatifs, la Société canadienne du cancer, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada et Pallium Canada. Tous ces organismes ont exprimé un appui solide à la mise en oeuvre d'un cadre fédéral sur les soins palliatifs. Cependant, ils ont aussi souligné qu'un travail considérable avait déjà été fait et qu'on devrait en tenir compte dans l'élaboration d'un cadre fédéral sur les soins palliatifs.
[Français]
Par exemple, la plupart des gouvernements provinciaux et territoriaux ont déjà une stratégie, un plan ou un cadre en place pour appuyer les soins palliatifs. Plusieurs des observations présentées au Comité ont également souligné que l'initiative « Aller de l'avant: vers l'intégration des soins palliatifs au Canada » de l'Association canadienne des soins palliatifs est une ressource clé sur laquelle on peut bâtir.
Financée par Santé Canada, l'initiative « Aller de l'avant: vers l'intégration des soins palliatifs au Canada » a été élaborée par l'entremise d'un vaste processus de consultation mené avec les fournisseurs de la santé, les experts, les intervenants clés et tous les ordres de gouvernement. L'initiative fournit une orientation, des pratiques exemplaires et d'autres ressources pour aider les communautés et les organisations à adopter une approche palliative dans l'ensemble des milieux de soins.
Des organisations de partout au Canada, y compris le gouvernement de l'Alberta, l'Association canadienne de soins et services à domicile, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada et l'Association médicale canadienne se sont servies de l'initiative pour orienter leur travail visant à mettre en oeuvre une approche palliative intégrée aux soins.
J'ai été heureux de constater que les membres du Comité permanent de la santé ont reconnu l'ensemble de ce travail important et qu'il sera examiné dans l'élaboration de tout cadre futur.
[Traduction]
Par ailleurs, nombre d'intervenants ont exprimé leur appui à l'égard des priorités établies dans le cadre, y compris la formation sur les soins palliatifs, le soutien aux fournisseurs de soins, la collecte de données et la recherche. Chacun de ces éléments est largement reconnu comme étant essentiel à l'amélioration de l'accès à des soins palliatifs de grande qualité pour les patients et leur famille.
Le gouvernement a exprimé très clairement son appui à cet égard. Par exemple, il a accordé un financement de 3 millions de dollars à Pallium Canada afin d'offrir une formation sur les soins palliatifs aux fournisseurs de soins de première ligne. Cette mesure a permis d'élaborer une foule de ressources pédagogiques, de faire appel à des formateurs qualifiés et d'organiser des séances animées afin d'accroître les capacités des fournisseurs de soins de santé en matière de soins palliatifs.
[Français]
On reconnaît aussi le rôle essentiel joué par les fournisseurs de soins non rémunérés dans les soins accordés à de nombreuses Canadiennes et de nombreux Canadiens.
Comme on l'a annoncé dans le budget de 2017, l'instauration d'un nouveau crédit canadien pour aidants naturels et d'une nouvelle prestation d'assurance-emploi destinée aux aidants naturels offriront un soutien supplémentaire aux Canadiens et aux Canadiennes qui prennent soin des membres de leur famille gravement malades ou blessés.
[Traduction]
Par ailleurs, l'élaboration d'un cadre rigoureux axé sur les données probantes est une autre priorité clairement établie par le gouvernement. En tant qu'organe de financement de la recherche du gouvernement, le centre d'excellence du Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées recevra 23,9 millions de dollars au cours des cinq prochaines années afin d'encourager la recherche fondée sur les données probantes, le partage des connaissances et les pratiques cliniques qui améliorent les résultats en santé pour les Canadiens âgés fragilisés, leur famille et les fournisseurs de soins. J'espère sincèrement que l'on saura tirer parti de ces investissements cruciaux afin d'encadrer les efforts à venir dans ce domaine.
[Français]
Notre gouvernement s'est aussi engagé à travailler de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, pour que l'on puisse améliorer la qualité des soins palliatifs et leur accessibilité pour les Canadiens et les Canadiennes.
Si le gouvernement fédéral peut assurer le leadership grâce à la mise en oeuvre d'un cadre pour aider à appuyer et à unir les efforts pour apporter un changement positif, ce sont les provinces et les territoires qui ont la responsabilité première de la prestation des services de soins de santé, y compris les soins palliatifs.
[Traduction]
La version du projet de loi présentée initialement chargeait la d'élaborer et d'instaurer un cadre visant à rendre accessibles aux Canadiens des soins de santé palliatifs dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées, ainsi qu'à domicile. Le projet de loi C-277 est considérablement renforcé par les modifications apportées en comité pour indiquer que le cadre fédéral sur les soins palliatifs prévu vise à soutenir une accessibilité accrue à ces services. Certes, le fédéral est en mesure de compléter et de renforcer les efforts des gouvernements provinciaux et territoriaux à cet égard, mais le libellé actuel reflète plus fidèlement les réalités constitutionnelles du système de soins de santé canadien, étant donné que ce sont les provinces qui fournissent les services au jour le jour.
[Français]
Le projet de loi modifié, examiné par la Chambre aujourd'hui, n'exige plus « d'examiner l’opportunité de modifier la Loi canadienne sur la santé afin d’y ajouter les soins palliatifs offerts à domicile, dans des établissements de soins de longue durée ou dans des maisons de soins palliatifs ».
Bien que cela souligne sans doute l'importance des soins palliatifs au sein du système de santé, je suis d'accord avec les observations qui ont été envoyées au Comité permanent de la santé par l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, par exemple, et par la Société canadienne des médecins de soins palliatifs, qui expriment des préoccupations au sujet des modifications possibles à la Loi canadienne sur la santé dans ce projet de loi.
Compte tenu de la complexité de la Loi canadienne sur la santé, il y a un risque réel que cette mesure entraîne de longs retards dans la mise en oeuvre du cadre, ce qui n'est définitivement pas notre objectif ni celui, j'en suis sûr, de la députée de , lorsqu'une mesure plus urgente est nécessaire.
Ces organisations se sont également dites préoccupées du fait que l'examen portant sur l'état des soins palliatifs, tel que prévu à l'article 4 du projet de loi, ne donnera pas forcément lieu à un accès accru aux services de soins palliatifs à domicile et dans la communauté, services pour lesquels les Canadiennes et les Canadiens ont exprimé un très grand soutien.
[Traduction]
Compte tenu de ces considérations, le retrait de ce détail permet de mettre l'accent là où il le faut, c'est-à-dire sur l'élaboration d'un cadre visant à appuyer les provinces, les territoires et les intervenants dans les efforts qu'ils déploient sur le terrain pour améliorer les soins palliatifs.
Je veux remercier la Chambre de m'avoir donné l'occasion de livrer mes observations sur les importantes modifications apportées au projet de loi qui, selon moi, rendent le cadre proposé considérablement plus solide.
Je vais conclure mon intervention comme je l'ai commencée, c'est-à-dire en remerciant la députée de d'avoir présenté une proposition aussi bien réfléchie, et en offrant mon appui et celui du gouvernement au projet de loi amendé actuellement à l'étude.
:
Monsieur le Président, je suis contente de me lever à la Chambre aujourd'hui, afin de discuter du projet de loi . J'aimerais remercie la marraine de ce projet de loi de son travail, de même que les membres du Comité permanent de la santé de cette nouvelle mouture.
Les néo-démocrates appuient et défendent depuis longtemps l'idée de mettre en place une stratégie pancanadienne sur les soins palliatifs, afin d'offrir des soins de fin de vie aux Canadiens et aux Canadiennes. Étant donné le vieillissement de la population canadienne qui met à rude épreuve le système de santé, il est de plus en plus nécessaire de mettre en oeuvre, dans l'ensemble du pays, une stratégie cohérente et concertée en matière de soins palliatifs et de soins de fin de vie. C'est une question qui nous touche et nous touchera tous de près ou de loin.
J'étais contente de voir, dans la nouvelle mouture du projet de loi, les mots suivant:
2(1)g) d’examiner l’opportunité de rétablir, au sein du ministère de la Santé, le Secrétariat des soins palliatifs et des soins de fin de vie.
Je tiens à rappeler que nous en sommes là, parce que, alors qu'ils étaient au pouvoir, les conservateurs ont malheureusement choisi de supprimer le Secrétariat des soins palliatifs et des soins de fin de vie et de cesser le travail sur la Stratégie canadienne sur les soins palliatifs et les soins de fin de vie. Nous avons alors perdu l'occasion de faire des avances incroyables pour le bien-être des patients, de leur famille et de notre société. Ces décisions jumelées à l'inaction dans ce dossier pendant 10 ans a grandement nui.
J'espère donc que les libéraux, avec ce projet de loi, saisiront l'occasion de rétablir le Secrétariat des soins palliatifs et de fin de vie et que celui-ci sera doté d'un financement adéquat. J'espère aussi que les professionnels de la santé disposeront des ressources nécessaires pour qu'ils puissent offrir les services partout au pays, car nous le savons tous, les besoins sont grands et grandissants.
J'ai d'ailleurs pu mesurer toute l'ampleur du besoin, alors que j'ai eu l'occasion de siéger avec des collègues de cette Chambre et de l'autre Chambre au Comité mixte spécial sur l'aide médicale à mourir. Lors des audiences, une vaste majorité de témoins et d'experts nous ont mentionné à quel point les soins palliatifs de qualité et disponibles pour l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes étaient essentiels. J'ai été sensible au fait que, dans l'ensemble du pays, seulement 16 % des Canadiennes et des Canadiens ont accès à des soins palliatifs de qualité. C'est donc un Canadien sur dix qui a accès à des soins palliatifs de qualité. Un sur dix, c'est trop peu, vraiment trop peu.
Au NPD, nous respectons le fait qu'une bonne partie des services de santé sont offerts par les provinces, mais le gouvernement fédéral a un rôle fondamental à jouer dans sa collaboration avec elles. Voilà pourquoi nous demandons depuis longtemps une stratégie nationale de soins palliatifs qui respecterait la compétence des provinces et des territoires, mais qui chercherait à trouver des façons d'offrir des services de soins palliatifs adéquats pour tous et toutes.
Dans le cadre du Comité mixte spécial sur l'aide médicale à mourir, nous avons fait des recommandations éclairées et nécessaires sur les soins palliatifs qui demandaient le rétablissement du secrétariat des soins palliatifs et un financement, la création d'une stratégie pancanadienne de soins palliatifs et de fin de vie dûment financée et le soutien des proches aidants et la bonification des prestations pour compassion.
Ces recommandations doivent être prises en considération. Elles répondent aux préoccupations des Canadiennes et des Canadiens. Comme on le sait sans doute, la Semaine nationale des soins palliatifs se déroule actuellement, du 7 au 13 mai.
Je profite donc de cette occasion pour remercier tous ceux et celles qui, jour après jour, oeuvrent auprès de nos concitoyens et de nos concitoyennes. Je pense ici aux professionnels de la santé qui se dévouent et aussi aux bénévoles. Leur engagement est essentiel, et je tiens à les remercier sincèrement. Je profite de l'occasion pour remercier plus particulièrement les professionnels de la santé, les organismes et les organisations, de même que les nombreux bénévoles de la circonscription de Saint-Hyacinthe—Bagot qui travaillent de près ou de loin auprès des patients. Ces mêmes personnes jouent un rôle plus qu'essentiel en offrant des soins palliatifs de qualité. En effet, ils donnent aux patients et à leur famille le soutien dont ils ont tant besoin pendant une des périodes les plus difficiles de leur vie. Les soins palliatifs qu'ils offrent, qu'ils soient à la maison, dans un centre de soins palliatifs ou à l'hôpital, sont plus qu'indispensables.
Dans ma circonscription, Saint-Hyacinthe—Bagot, de nombreux organismes font un travail exceptionnel.
Ces organismes offrent des services de soins palliatifs et de répit. D'autres amassent des fonds pour assurer que ceux qui ont besoin de soins palliatifs de qualité peuvent en avoir. Nous avons d'abord l'Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe. L'équipe de soins palliatifs du Centre offre depuis 30 ans des soins palliatifs. Au Centre d'hébergement, plusieurs centaines de personnes vont finir leurs jours. C'est autour de 500. Dans cet hôpital de plusieurs centaines de lits, il n'y a que 12 lits pour les soins palliatifs.
À Acton Vale, au Centre d'hébergement de la MRC-d'Acton, nous n'avons qu'un seul lit pour les soins palliatifs. Tous ceux et celles qui travaillent auprès des patients et de leur famille font un travail d'exception, et je les remercie du fond du coeur, que ce soit au sein des comités d'usagers ou ailleurs.
En soutien aux résidants de l'Hôtel-Dieu, la Fondation Aline-Letendre tiendra d'ailleurs un souper-spaghetti suivi d'une soirée « Rock à la Sylvain Lussier » le samedi 13 mai, à 19 heures, au Centre communautaire Douville à la mémoire de Mme Lucie-Anna Gaucher et de Mme Jeanne Palardy, toutes deux ayant bénéficié des soins palliatifs de l'Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe.
Cette fondation maskoutaine fait un travail primordial dans notre communauté. Je me permettrai de souligner le travail incroyable de sa directrice générale, Mme Christine Poirier, de l'ensemble des bénévoles de la Fondation et des membres de son conseil d'administration. Depuis sa création, il y a plus de 20 ans, la Fondation Aline-Letendre a versé plus de 7 millions de dollars à l'Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe. Je pense aussi aux intervenants et aux bénévoles de l'organisme Les Amis du crépuscule, un organisme communautaire qui vient en aide aux personnes qui sont aux soins palliatifs ou, par la suite, à leur entourage endeuillé. Nous avons aussi la Maison Marie-Luce-Labossière, qui offre un service à la fois de soutien et d'aide ainsi qu'un service d'hébergement dans un milieu de vie paisible et sécuritaire aux personnes atteintes, entre autres, de cancer en phase « préterminale ». De plus, la Maison dispose de places pour des séjours de courte durée afin de permettre aux aidants naturels de prendre un peu de répit durant les mois d'été.
Tout comme moi, les membres de ces organismes sont d'avis qu'une stratégie nationale de soins palliatifs aura une incidence positive sur les patients et leur famille et qu'il est grand temps de se doter d'un cadre pour les soins palliatifs.
La demande croissante de soins palliatifs et de fin de vie constitue un défi majeur à relever pour notre société. Le projet de loi qui nous est présenté aujourd'hui nous appelle à considérer les cadres, les stratégies et les pratiques exemplaires existantes en matière de soins palliatifs. À cet effet, je tiens à saluer le travail exceptionnel fait par le Québec depuis plusieurs années afin de faire face à cette réalité en offrant des services adaptés aux Québécois et aux Québécoises. Le Québec s'est d'ailleurs doté d'un plan de développement en soins palliatifs et de fin de vie en 2015. Ce plan s'ajoute d'ailleurs aux autres mesures déjà en place, comme la politique de soins palliatifs de fin de vie. Le Québec est un exemple, un chef de file dans ce domaine dont nous devons nous inspirer. Il existe aussi une autre initiative inspirante, et c'est celle de mon collègue néo-démocrate qui déposait le 31 octobre 2013 la motion M-456 visant la création d'une stratégie pancanadienne de soins palliatifs et de fin de vie concertée avec les provinces et les territoires.
Les néo-démocrates travaillent depuis longtemps avec de nombreux intervenants et organismes afin d'élaborer et de mettre en place une stratégie de soins palliatifs. Nous sommes fiers que la députée reprenne la motion du NPD sur les soins palliatifs adoptée en 2014. C'était il y a trois ans que cette motion fut adoptée à la Chambre, et depuis, nous voilà sans avancées réelles sur ce sujet primordial.
Il est donc grand temps d'avancer sans perdre de temps. Le fédéral doit faire preuve de leadership et agir sans plus tarder afin d'adopter un cadre de soins palliatifs qui permettra à tous et à toutes d'avoir un meilleur accès à des soins palliatifs de qualité.
Je remercie encore la marraine de ce projet de loi que j'invite tous mes collègues à adopter. Nous devons démontrer, sur ce sujet, une belle unanimité à la Chambre.
:
Monsieur le Président, c'est vraiment un honneur de pouvoir prendre la parole dans cette enceinte aujourd'hui sur un sujet qui me passionne beaucoup. Je souhaitais avoir l'occasion d'exprimer mon point de vue sur cet important projet de loi, qui nous est présenté par ma collègue la députée de et qui vise à établir un cadre pour les soins palliatifs au Canada. C'est une question extrêmement importante.
J'ai écouté avec plaisir les discours de mes collègues, mais je voudrais commencer le mien différemment. Je voudrais vous parler d'une certaine journée au froid mordant de l'hiver 2012. C'était dans ma carrière précédente. Je travaillais à l'époque comme rédacteur en chef d'un journal local. Je me souviens très bien d'avoir reçu un appel téléphonique, un après-midi, de la part d'une personne qui me demandait de me rendre au centre de soins palliatifs Foothills Country Hospice pour faire un reportage sur une affaire intéressante qui était en train de se dérouler. Il s'agissait d'un homme, Greg Garvan, qui vivait au centre de soins palliatifs et qui était malheureusement atteint d'une forme rare de cancer. Sachant qu'il n'en avait plus que pour quelques jours à vivre, il espérait vraiment qu'on puisse exaucer son dernier voeu avant de mourir. Il espérait que ses deux compagnons favoris puissent lui rendre visite une dernière fois. M. Garvan pratiquait l'équitation. Il aimait la vie à la campagne dans le Sud de l'Alberta, et comme n'importe quel éleveur ou cowboy pourrait le comprendre, il voulait revoir un peu ses deux amis, c'est-à-dire ses deux chevaux, Kiwi et Russell. Ce jour d'hiver très froid, le personnel du centre de soins palliatifs emmitoufla Greg dans une couverture et le sortit sur son lit roulant dans le terrain de stationnement du centre, où ses deux chevaux, Russell et Kiwi, l'attendaient.
Je dois admettre qu'il était très difficile de prendre des photos cette journée-là et de parler au personnel sans avoir les larmes aux yeux. Il n'y a certes pas beaucoup d'établissements ou d'employés qui auraient déployé autant d'efforts et d'énergie pour montrer à quel point leurs patients et les familles de ces derniers comptent pour eux, ainsi que pour exaucer le dernier souhait d'un de leurs amis. Nous avons des photos de Russell et de Kiwi blottis contre Greg, qui est emmitouflé dans sa couverture, dans son lit, à l'intérieur du stationnement du centre de soins palliatifs Foothills Country Hospice.
Pour couronner la journée, la mère de Greg, qui vient de la Nouvelle-Zélande, était venue séjourner à Okotoks. On était au début de décembre. Le personnel du centre de soins palliatifs a organisé un dîner de Noël anticipé pour Greg et sa famille sur les lieux. Je suis sûr qu'il s'agissait d'une journée mémorable pour cette famille qui vivait des moments difficiles. Elle ne l'oubliera certes pas de sitôt.
Les personnes qui n'ont pas la chance d'avoir un centre de soins palliatifs dans leur localité ne peuvent pas comprendre les choses formidables que ses employés peuvent faire. C'est un grand honneur d'avoir le centre de soins palliatifs Foothills Country Hospice dans notre collectivité.
Voilà qui résume parfaitement le débat d'aujourd'hui. Quand on sait que certains ont la chance d'avoir une maison de soins palliatifs près de chez eux et qu'ils peuvent compter sur les services qu'elle offre à la population et aux patients, je trouve dommage que cette option ne soit pas offerte à tous les Canadiens en fin de vie. Selon les statistiques que j'ai consultées, moins de 30 % de nos concitoyens ont accès à une maison de soins palliatifs. C'est vraiment dommage.
Certains de mes collègues ont souligné à quel point la situation est rendue critique, et c'est ce qui m'a poussé à m'intéresser davantage aux maisons de soins palliatifs et au fait que les Canadiens n'y ont pas tous accès. Cette question est revenue extrêmement souvent pendant le débat sur l'aide médicale à mourir. Chose certaine, il s'agit d'un sujet très difficile pour les électeurs de ma circonscription. J'ai organisé quatre assemblées publiques dans Foothills et le Sud-Ouest de l'Alberta, et des centaines de personnes se sont déplacées pour y assister. J'ai aussi fait parvenir un sondage aux gens de ma circonscription afin de savoir ce qu'ils pensaient de la loi sur l'aide médicale à mourir. J'ai reçu 1 400 réponses, ce qui constitue un taux de réponse fort honorable — comparable, en fait, au sondage sur la taxe sur le carbone.
Les électeurs de ma circonscription étaient déchirés. Il faut dire qu'il s'agit d'un sujet difficile. Certains s'opposaient catégoriquement au projet de loi, alors que d'autres l'appuyaient sans réserve. Cela dit, dans toutes les assemblées publiques que j'ai organisées et dans toutes les réponses au sondage que j'ai reçues, un thème revenait constamment, et c'est l'importance des soins palliatifs et la place qui leur était accordée dans la mesure législative.
Si le gouvernement devait permettre l'aide médicale à mourir, les gens de ma région tenaient à ce que des ressources soient en place et qu'un cadre pour les soins palliatifs soit prévu dans la loi.
Il était évident que les gens de ma circonscription voulaient qu'on leur offre des options. Si nous devions vraiment permettre l'aide médicale à mourir, il fallait que les Canadiens sachent qu'ils avaient un autre choix, soit de recevoir des soins de fin de vie dans un centre de soins palliatifs.
Ce souhait était ardent, clair et affirmé dans ma circonscription parce que nous avons le Foothills Country Hospice. Beaucoup d'autres circonscriptions et de nombreux Canadiens n'ont pas un tel centre.
Nous avons la chance d'avoir ce centre de soins palliatifs, mais également de pouvoir compter sur les gens qui travaillent très fort pour en assurer l'existence. Il y a environ 10 ans que le centre est ouvert, mais l'énorme travail pour permettre la réalisation de ce projet remonte à près de 20 ans.
Je tiens vraiment à profiter de l'occasion pour remercier quelques personnes qui ont joué un rôle essentiel dans la création de ce centre de soins palliatifs en Alberta rurale, notamment le Dr Eric Wasylenko et son épouse Louise, David et Leslie Bissett, Jean Quigley, le Dr Jim Hansen, Doug et Susan Ramsay, Beth Kish et Dawn Elliott, Mark Cox, et les membres du conseil de l'arrondissement municipal de Foothills de la ville d'Okotoks. Ces gens ont déployé des efforts incroyables pour faire de ce projet une réalité.
Le centre de soins palliatifs Foothills Country Hospice dispose d'un budget annuel d'environ 2,8 millions de dollars. La province finance une grande partie de ce budget, mais la collectivité doit également recueillir près d'un million de dollars, voire plus, chaque année afin de permettre au centre de fonctionner. Il est formidable de voir à quel point le centre bénéficie du soutien de toute la collectivité et comment chaque année celle-ci se retrousse les manches pour recueillir les fonds demandés. Cela montre aussi qu'il n'est pas facile d'avoir un centre de soins palliatifs dans une collectivité.
Le maintien de telles installations et des merveilleuses personnes qui y travaillent est impossible sans le soutien des trois ordres de gouvernement. C'est pourquoi ce projet de loi d'initiative parlementaire est si important. Il faut élaborer un cadre prévoyant des ressources pour offrir des soins palliatifs aux Canadiens, ainsi que les ressources pour réaliser ce projet. C'est ce qu'il manque.
Je sais que, lors du débat sur l'aide médicale à mourir, de nombreux députés des deux côtés de la Chambre demandaient un amendement au projet de loi afin de prévoir du financement pour les soins palliatifs. Je suis heureux de constater l'appui de tous les partis à l'établissement d'un tel financement. C'est bien d'en discuter, mais il faut des ressources et un engagement de la part du gouvernement fédéral. Avec l'avènement de l'aide médicale à mourir, il est également important de prévoir un cadre en matière de soins palliatifs et de nous engager quant à leur financement.
J’ai parlé abondamment du centre de soins palliatifs Foothills Country Hospice, qui se trouve dans la circonscription que je représente, car je trouvais important de donner un visage humain à ce service. Beaucoup d’entre nous parlons des soins palliatifs et du fait qu'ils représentent une option importante en fin de vie. Je me suis rendu dans ce centre à maintes reprises et j'y ai parlé aux infirmières, aux médecins et aux nombreux bénévoles et employés extraordinaires qui y travaillent. Il est difficile d'expliquer tout ce que signifie un centre de soins palliatifs à une personne qui n'en a pas fait l’expérience. Malheureusement, nous sommes nombreux à ne pas souhaiter connaître un tel endroit de près, mais l'option qu'il représente a une profonde incidence.
En tant que parlementaires, nous devons comprendre que le projet de loi apporte une toute nouvelle définition aux soins de fin de vie, qu’il y a moyen de rendre cette période difficile aussi confortable que possible pour les gens et leur famille. Si nous voulons vraiment bénéficier de l’aide médicale à mourir, nous devons également avoir l’autre option que représentent les soins palliatifs.
Je remercie à nouveau ma collègue de pour tout le travail remarquable qu’elle a accompli pour que son projet se réalise. J’ai d’ailleurs hâte de collaborer avec mes collègues des deux côtés de la Chambre pour que ce projet devienne réalité.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi visant l’élaboration d’un cadre sur les soins palliatifs au Canada, et de discuter de l'engagement du gouvernement à améliorer les soins palliatifs et les soins de fin de vie pour tous les Canadiens.
Le projet de loi arrive à point nommé dans le cadre du dialogue national sur les soins palliatifs. J'aimerais reconnaître les efforts déployés par la députée de pour faire avancer le débat.
J'ai eu l'occasion de passer en revue le projet de loi avec le conseil des aînés de Coquitlam—Port Coquitlam lors de notre dernière réunion. Je tiens à remercier les membres du conseil d'avoir participé et de m'avoir aidé à mieux comprendre à quel point il est important que ce projet de loi soit adopté.
Le gouvernement comprend que la qualité et la disponibilité des soins palliatifs sont d'une grande importance pour les Canadiens. Un sondage Harris/Decima a révélé que plus de 90 % des Canadiens estiment que les soins palliatifs améliorent la qualité de vie des patients, ainsi que celle des membres de leur famille. Des études ont montré que les patients qui reçoivent des soins palliatifs sont plus heureux, ont plus de mobilité et, dans certains cas, vivent plus longtemps que les patients qui n'en reçoivent pas.
Le récent projet de loi sur l'aide médicale à mourir a donné de l'ampleur au débat public sur les options de soins de fin de vie. L'aide médicale à mourir ne constitue que l'une des options possibles en fin de vie, et, selon l'expérience d'autres pays, seule une fraction des gens touchés y auront recours.
[Français]
Il semble que bon nombre de Canadiens et de Canadiennes qui profiteraient de soins palliatifs ne les reçoivent pas. Par exemple, l'organisation Qualité des services de santé Ontario a établi qu'en 2015, deux Ontariens et Ontariennes sur cinq n'avaient pas reçu de services de soins palliatifs à la fin de leur vie.
[Traduction]
Les soins palliatifs figurent au nombre des priorités du gouvernement, et j'appuie la création d'un cadre pour orienter notre travail à cet égard. Je suis satisfait des amendements proposés par le Comité permanent de la santé pour que le cadre adopte une approche plus ciblée et plus intégrée et qu'il tire profit des travaux importants en cours pour améliorer les soins palliatifs et les soins de fin de vie au Canada.
Les provinces, les territoires et des organismes intéressés du secteur de la santé ont mis en place un large éventail d'initiatives prometteuses. Ces initiatives portent sur bon nombre des éléments proposés dans le projet de loi, notamment la détermination des besoins en matière de formation des fournisseurs de soins de santé et des autres aidants, l'adoption de mesures à l'appui des fournisseurs de soins, la facilitation de l'accès aux soins et la promotion de la recherche et de la collecte de données.
[Français]
En reconnaissant les avantages et le besoin grandissant de soins palliatifs, notre gouvernement a financé une série d'initiatives stratégiques en vue d'établir des approches clés et de se fonder sur ces dernières ainsi que d'aborder des questions clés.
[Traduction]
Par exemple, le Partenariat canadien contre le cancer, organisme national indépendant de lutte contre le cancer financé par le gouvernement, a réuni un groupe d'experts en soins palliatifs des quatre coins du pays pour créer l'Initiative sur les soins palliatifs et les soins de fin de vie. Le réseau comprend des représentants des 10 provinces et des 3 territoires, de ministères provinciaux de la Santé, d'organisations médicales professionnelles, de groupes de défense des droits des patients, ainsi que de patients et de familles.
Au moyen de cette tribune qui favorise la conversation nationale, les responsables de l'Initiative sur les soins palliatifs et les soins de fin de vie s'emploient à améliorer la coordination du soutien aux patients et aux familles grâce à la formation offerte aux professionnels, aux patients et aux aidants naturels. Le réseau travaille aussi pour améliorer l'accès aux soins palliatifs fondés sur des données probantes, intégrés et de grande qualité, qui tiennent compte des préférences des patients.
En plus du réseau, le Partenariat canadien contre le cancer a également financé une série d'études axées sur l'expérience des patients et de leur famille à l'égard des soins palliatifs. Cette approche axée sur le patient met l'accent sur l'importance des évaluations précoces et soutenues des volontés exprimées par le patient et sa famille concernant la gestion des symptômes et la qualité de vie. Le Partenariat canadien contre le cancer s'efforce d'accroître la visibilité de son travail en diffusant ses conclusions à grande échelle afin de faire connaître cette information à l'ensemble du milieu de la santé. En mettant l'accent sur la prééminence du patient et de sa famille, le système de santé canadien peut fournir des soins de fin de vie qui répondent aux besoins des patients et offrent une meilleure expérience aux patients et aux familles qui traversent la période la plus éprouvante de leur vie.
La Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé est un autre organisme national financé par le gouvernement. Elle s'est donné pour mission de contribuer à déterminer quelles innovations ont fait leurs preuves en santé et à accélérer leur adoption dans tout le Canada. Ces dernières années, elle s'est donnée comme priorité, entre autres, d'évaluer et de diffuser de l'information sur les meilleures pratiques dans le domaine des soins palliatifs. L'éventail des programmes de la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé dans le domaine des soins palliatifs et des soins de fin de vie est bien amorcé et vise à déterminer quelles sont les innovations et les pratiques hautement efficaces et prêtes à être diffusées et appliquées à plus grande échelle au pays et à les valider. Par exemple, en février, elle a lancé un appel pancanadien de propositions pour l'innovation en soins palliatifs afin de découvrir des modèles, des pratiques et des outils hautement efficaces et de les valider. Les projets considérés comme offrant le plus grand potentiel seront présentés à un forum d'experts, de décideurs et d'administrateurs en santé, en juin, pour alimenter une discussion sur les façons de diffuser ces innovations et de les appliquer dans d'autres organismes et provinces.
J'aimerais également souligner le travail important entrepris par les chercheurs canadiens pour comprendre l'état actuel et le potentiel des soins palliatifs au Canada. Depuis 2011, le gouvernement a investi plus de 546 millions de dollars par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada pour appuyer la recherche sur le vieillissement, y compris les soins palliatifs et les questions liées à la fin de la vie. Les Instituts de recherche en santé du Canada appuient un vaste éventail de travaux au moyen de leurs subventions d'équipe pour les questions liées à la fin de la vie. Par le passé, ces projets de recherche ont porté sur certaines des questions les plus pressantes en matière de soins palliatifs au Canada, notamment l'amélioration de l'acquisition de connaissances chez les fournisseurs et dans les établissements, les protocoles appropriés pour le transfert de patients entre différents niveaux de soins, et l'élaboration de mécanismes de mesure de la qualité de l'expérience du patient.
Un autre exemple de recherches menées par les Instituts de recherche en santé du Canada est le projet visant à améliorer les soins de fin de vie dans les communautés des Premières Nations. Mené par Mary Lou Kelley, de l'Université Lakehead, ce projet avait pour objet d'améliorer les soins de fin de vie dans quatre communautés des Premières Nations grâce à l'élaboration d'une approche culturellement adaptée en matière de soins palliatifs. Les fournisseurs de chaque communauté ont choisi une série d'interventions cliniques, éducatives ou administratives pour renforcer les capacités locales, chacune des activités étant évaluée pour déterminer leur contribution au développement des soins palliatifs. Les quatre communautés ont créé des programmes de soins palliatifs élaborés et contrôlés localement. Ce projet a prouvé qu'il était possible de fournir localement des soins palliatifs à domicile aux communautés des Premières Nations, que ces communautés avaient les capacités voulues et qu'il y avait des avantages connexes à offrir cette possibilité aux membres des Premières Nations. De plus, le projet a donné lieu à de nombreux rapports et autres ressources utiles tant pour les communautés des Premières Nations que pour le gouvernement. Les rapports contenaient des recommandations qui seront cruciales pour l'amélioration des soins palliatifs dans les communautés des Premières Nations et partout au pays.
Afin de s'appuyer sur ce travail, le gouvernement fournit désormais des fonds pour travailler avec l'Université Lakehead afin d'offrir de l'encadrement et du mentorat auprès de 24 communautés des Premières Nations en Ontario qui désirent instaurer des services de soins palliatifs chez elles. Le message est clair: les Canadiens souhaitent avoir accès à des soins palliatifs de qualité.
En s'appuyant sur les mesures déjà en place et sur les progrès accomplis, le gouvernement est prêt à jouer un rôle important pour aider les Canadiens en fin de vie à recevoir les soins de compassion appropriés en temps opportun.
Je suis fier du travail que le gouvernement a déjà accompli dans ce domaine ainsi que des progrès importants réalisés non seulement par les gouvernements des provinces et des territoires, mais aussi par les intervenants du domaine de la santé. J'ai hâte que l'on poursuive les efforts afin d'améliorer l'accès à des soins palliatifs de qualité pour l'ensemble des Canadiens.
La députée de devrait être félicitée pour son travail dans ce dossier et pour avoir présenté ce projet de loi. Je remercie également le conseil des aînés de ma circonscription de m'avoir aidé à me préparer en vue de ce débat.