propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis fière d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi . Il s'agit d'une étape importante dans la réalisation de la vision du gouvernement, qui consiste à faire du Canada un des pays les plus écologiques au monde et à continuer d'améliorer la qualité de vie des Canadiens.
[Français]
C'est avec fierté que je parle aujourd'hui du projet de loi . Il s'agit d'une étape importante dans la réalisation de la vision de notre gouvernement, soit de faire du Canada un des pays les plus écologiques au monde, et de continuer d'améliorer notre qualité de vie.
[Traduction]
Comme je vais l'expliquer, les amendements proposés dans le projet de loi montrent clairement que le développement durable et l'environnement sont au coeur de nos réflexions et que le processus décisionnel du gouvernement reflétera dorénavant cette réalité. Je vais décrire comment les amendements proposés permettront d'accroître la transparence et faciliteront l'adoption d'une approche pangouvernementale en matière de développement durable en prenant appui sur la loi actuelle et sa mise en application.
Je vais parler de la contribution du Comité permanent de l'environnement et du développement durable et de la façon dont les amendements y donneront suite. Enfin, je vais décrire comment le projet de loi favorisera le dialogue continu avec les Autochtones, les intervenants et l'ensemble des Canadiens au sujet du développement durable et de l'environnement.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont aidé à jeter les bases du projet de loi. Premièrement, je remercie la présidente et les membres du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, ainsi que les témoins qui ont comparu au cours de l'examen réalisé récemment par le Comité au sujet de la Loi fédérale sur le développement durable. Le deuxième rapport unanime du Comité, intitulé « La durabilité fédérale pour les générations futures », a présenté des réflexions et des recommandations qui ont contribué à l'élaboration des amendements proposés.
Je remercie John Godfrey d'avoir présenté le projet de loi d'initiative parlementaire à l'origine de la Loi fédérale sur le développement durable, qui constitue le fondement de la stratégie fédérale de développement durable. Je remercie également mon collègue le député de , qui est également mon secrétaire parlementaire. Grâce à son travail inlassable et à son leadership, nous avons pu concrétiser notre engagement et nos aspirations en présentant le projet de loi dont la Chambre est saisie aujourd'hui.
[Français]
Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il est au coeur du programme et des priorités de notre gouvernement. Depuis le tout début, nous avons constamment affirmé qu'un environnement sain et une économie forte peuvent et doivent aller de pair.
[Traduction]
Ce projet de loi fait également la promotion de mesures intégrées et coordonnées à l'échelle pangouvernementale, puisqu'il exige que les 26 ministères et agences élaborent leur propre stratégie de développement durable, qui doit s'inscrire dans le droit fil de celle du gouvernement fédéral et la soutenir.
[Français]
La stratégie fédérale de développement durable, que j'ai présentée il y a un an aujourd'hui, montrait ce qu'il est possible d'accomplir à l'intérieur du cadre prévu par la loi. Elle est plus audacieuse que les stratégies précédentes, car elle propose 13 objectifs ambitieux à long terme qui reflètent les aspects environnementaux des objectifs de développement durable du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle répond directement aux intérêts et aux priorités des Canadiens que nous avons écoutés pendant plus de quatre mois de consultation auprès du public et des intervenants. Nos priorités sont les priorités des Canadiens, qu'il s'agisse de la lutte contre les changements climatiques, d'écosystèmes en santé, d'eau potable propre ou d'alimentation durable.
En allant au-delà de ce qu'exige la loi, nous avons intégré dans notre stratégie un plus grand nombre de ministères et d'organismes fédéraux que jamais auparavant. Pour donner suite à une recommandation du Comité permanent de l'environnement et du développement durable en faveur d'une approche pangouvernementale, 15 organisations contribuent volontairement à la Stratégie fédérale de développement durable 2016–2019, en plus des 26 organisations qui sont légalement tenues de participer. Cela signifie qu'un total de 41 ministères et organismes fédéraux ont un rôle à jouer dans la concrétisation de notre vision du développement durable. C'est huit de plus que dans le cadre de la Stratégie fédérale de développement durable pour le Canada 2013-2016.
[Traduction]
Faisant fond sur les objectifs de transparence et de reddition de comptes énoncés dans la loi, nous nous sommes aussi engagés à mettre régulièrement à jour notre stratégie pour permettre aux Canadiens et aux parlementaires de suivre de près les réalisations et les résultats. Nous avons tenu parole à cet égard, puisque nous avons publié, en juin, la première mise à jour de la stratégie. Cette mise à jour révèle que nous avons déjà atteint bon nombre des objectifs à court terme fixés dans la stratégie, notamment la ratification de l'Accord de Paris, une entente historique.
En outre, cette semaine, nous présentons la stratégie ministérielle de développement durable de plus de 20 organismes fédéraux. Ces stratégies fixent des engagements concrets qui nous aideront à atteindre les objectifs et les cibles prévus dans la stratégie fédérale de développement durable. Qui plus est, comme elles étoffent notre plan, les Canadiens auront une meilleure idée de ce que fait le gouvernement pour favoriser le développement durable au Canada.
Nous avons accompli beaucoup de choses, mais nous sommes déterminés à en faire davantage pour mettre en oeuvre un modèle fédéral amélioré en matière de durabilité, qui sera axé sur la reddition de comptes, l'inclusion et un dialogue permanent avec les peuples autochtones, les intervenants et les Canadiens. Le projet de loi illustre bien cette approche renouvelée. Il rehausse les normes en matière de transparence et de reddition de comptes, il crée un véritable système pangouvernemental en matière de planification, de reddition de comptes et d'intervention au chapitre du développement durable, et il fait en sorte que les stratégies de développement durable soient inclusives et appuient l'engagement du gouvernement envers les générations à venir.
La transparence et la reddition de comptes auprès du Parlement constituent des éléments centraux de l'actuelle Loi fédérale sur le développement durable. Dans le cadre de l'examen de la Loi, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable en a d'ailleurs fait des enjeux clés. Par conséquent, ils sont à l'origine des modifications proposées dans le projet de loi.
[Français]
Les parlementaires ont toujours joué un rôle essentiel dans la surveillance des mesures prises par le gouvernement pour respecter ses engagements et atteindre des résultats en matière de développement durable. Ce projet de loi rehausserait et renforcerait leur rôle en exigeant que chaque ministère et organisme soumette un rapport annuel aux comités parlementaires sur les progrès dans la réalisation de leurs engagements en matière de durabilité.
Il permettrait également de faire en sorte que les stratégies de développement durable comprennent des objectifs fermes pour que les parlementaires et les Canadiens puissent demander des comptes au gouvernement. En s'appuyant sur la loi actuelle, les modifications proposées dans le projet de loi établiraient clairement que les cibles de la Stratégie fédérale de développement durable doivent être mesurables et assorties d'un calendrier de réalisation.
[Traduction]
Le développement durable n'est pas l'affaire d'un seul ministère ou d'un seul organisme. Toutes les organisations de l'administration fédérale ont un rôle à jouer pour protéger l'environnement au Canada, le remettre en état et améliorer la qualité de vie des Canadiens. Comme je l'ai mentionné, le nombre de ministères participants dépasse déjà de beaucoup les 26 qui sont désignés par la Loi. Les modifications proposées iraient encore plus loin en étendant notre approche pangouvernementale à plus de 90 ministères et organismes, dont des organisations qui ont une empreinte écologique considérable, comme la Gendarmerie royale du Canada. Il serait ainsi possible de conserver une approche pangouvernementale même si le contexte change. Ce projet de loi permettrait au gouvernement de modifier la liste des organisations visées par la Loi.
Nous nous sommes engagés à faire preuve d'ouverture et de transparence ainsi qu'à donner l'exemple; les modifications proposées cadrent toutes avec ces engagements. Qui plus est, l'établissement de cibles élevées en matière de développement durable et de reddition de comptes irait dans le sens d'engagements que nous avons pris envers les générations à venir, à savoir lutter contre les changements climatiques, valoriser les ressources naturelles de manière responsable, stimuler une croissance économique écologique et moderniser les processus liés aux évaluations et à la réglementation environnementales.
À présent, j'aimerais parler des travaux et des recommandations du Comité permanent de l'environnement et du développement durable qui ont contribué aux modifications prévues dans le projet de loi .
[Français]
Nous avons transformé cette conviction en actions concrètes d'importance majeure, comme la ratification de l'Accord de Paris, en travaillant avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones dans l'élaboration du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, et en réalisant de nouveaux investissements dans les technologies propres et l'infrastructure verte.
Nous sommes également engagés à appuyer le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le cadre mondial en matière de lutte contre la pauvreté qui ne laisse personne de côté. Avec ses 17 objectifs universels, le Programme 2030 démontre une volonté mondiale renouvelée de faire du développement durable une réalité, et nous voulons que le Canada joue un rôle de premier plan à ce chapitre.
[Traduction]
Comme je l'ai déjà mentionné, le Comité a apporté une précieuse contribution lorsqu'il a publié l'an dernier le rapport de son évaluation de la Loi fédérale sur le développement durable, intitulé « La durabilité fédérale pour les générations futures ». Dans ce rapport, le Comité soulignait que la modification de la Loi devait commencer par la modification de son objet. Je suis d'accord avec lui. Le projet de loi revoit l'objet de la Loi. La stratégie de développement durable serait axée sur une vision à long terme plutôt que sur la planification à court terme. Il s'agirait de favoriser une démarche économique, sociale et environnementale qui tend vers un avenir meilleur.
[Français]
Le Comité proposait que le gouvernement revoie l'utilisation des principes dans la LFDD, et le projet de loi ajouterait à la loi de nouveaux principes généralement admis en matière de durabilité. Deux principes fondamentaux sont déjà écrits dans la loi: le principe de la prudence selon lequel, en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adaptation de mesures rentables visant à prévenir la dégradation de l'environnement, et le principe fondamental voulant que le développement durable soit fondé sur l'utilisation écologique, rationnelle des ressources naturelles, sociales et économiques.
Ce sont des principes essentiels, mais d'autres principes sont aussi nécessaires pour donner aux ministères et organismes, ainsi qu'aux ministres, une orientation claire dans la préparation de leurs stratégies de développement durable et de mesures à prendre. Le projet de loi intégrerait sept nouveaux principes de durabilité, y compris l'équité intergénérationnelle, le pollueur-payeur et l'internalisation des coûts. Le Comité a souligné le besoin de faire intervenir les organismes centraux dans la promotion du développement durable à l'intérieur du gouvernement et c'est ce que nous avons fait.
[Traduction]
En 2016, nous avons créé le Centre pour un gouvernement vert, au sein du Secrétariat du Conseil du Trésor. Le Centre a pour rôle de suivre les émissions de gaz à effet de serre produites par le gouvernement fédéral, de coordonner les efforts pangouvernementaux et d'inciter à l'obtention de résultats. Par l'intermédiaire du Centre, le Secrétariat du Conseil du Trésor joue un rôle clé dans le respect des engagements du gouvernement fédéral qui visent à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Les modifications contenues dans le projet de loi feraient fond sur ces engagements, officialisant ainsi le rôle du Conseil du Trésor dans l'élaboration de politiques liées à la réduction de l'empreinte écologique du gouvernement, de façon à ce que les ministères et organismes fédéraux tiennent compte de ces politiques dans la préparation de leurs stratégies de développement durable.
J'aimerais une fois de plus remercier la présidente et les membres du comité permanent d'avoir examiné la Loi fédérale sur le développement durable et formulé des recommandations. C'est ainsi que le Parlement devrait fonctionner. Le comité permanent a déposé un rapport unanime et réfléchi, et le gouvernement y donne suite avec des changements concrets. Je tiens à remercier tous ses membres.
[Français]
Avec la Stratégie fédérale de développement durable 2016-2019, nous avons franchi la première étape de la mise en oeuvre du rapport du Comité. Notre stratégie a répondu à ses recommandations par des objectifs plus ambitieux, des cibles plus faciles à mesurer et un engagement clair à l'égard du programme de développement durable à l'horizon 2030 et des principes fondamentaux du développement durable. Le projet de loi est la prochaine étape. Le Comité a souligné le besoin d'apporter des modifications à la loi. Nous l'avons entendu. Ce projet de loi apporterait des modifications législatives à l'appui d'une approche plus inclusive, responsable et intégrée de la durabilité fédérale. Je tiens à dire combien j'apprécie les efforts du Comité permanent de l'environnement et du développement durable et j'espère que cette excellente collaboration se poursuivra.
[Traduction]
J'aimerais maintenant discuter de la façon dont nous mobilisons les peuples autochtones, les intervenants et les Canadiens au sujet du développement durable.
Comme l'indique la stratégie, le gouvernement ne peut parvenir seul au développement durable. L'ensemble de la société canadienne doit mettre la main à la pâte: les provinces, les territoires et les collectivités; les gouvernements et organismes autochtones; ainsi que les entreprises et la société civile. En fait, comme il est clairement indiqué dans la stratégie, tous les Canadiens ont un rôle à jouer dans l'édification d'un Canada plus durable.
Selon la Loi fédérale sur le développement durable, le gouvernement doit appliquer une approche inclusive en consultant le public et les intervenants au sujet de chaque nouvelle stratégie fédérale de développement durable.
Elle prévoit aussi la création du Conseil consultatif sur le développement durable, que je préside. Le Conseil comprend des représentants de chaque province et territoire, des peuples autochtones, du monde des affaires, des organisations non gouvernementales à vocation écologique et des syndicats. La stratégie actuelle est fondée sur les commentaires fournis par les Canadiens dans le cadre des consultations publiques ainsi que sur les avis du Conseil. Les commentaires informés des Canadiens ont montré que le développement durable et l'environnement les passionnent et les mobilisent. De février à juin 2016, nous avons reçu des centaines de commentaires sur la stratégie de la part de citoyens et d'organismes d'un océan à l'autre.
[Français]
Les Canadiens nous ont fait savoir qu'ils appuient le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et la mise en place de mesures audacieuses dans le domaine des changements climatiques. Ils nous ont dit qu'ils veulent voir des objectifs impérieux et ambitieux en matière de développement durable, des cibles précises et mesurables, ainsi que des plans d'action clairs. Ils nous ont aussi indiqué que la stratégie de notre gouvernement doit être un appel à l'action montrant ce que tous les Canadiens peuvent faire pour l'environnement et la durabilité.
Comme je l'ai expliqué, la stratégie que j'ai déposée en octobre dernier répond aux priorités des Canadiens ainsi qu'aux priorités de la communauté internationale. Par exemple, pour la première fois, la Stratégie fédérale de développement durable inclut un objectif sur l'alimentation durable, un aspect négligé jusqu'ici, selon les Canadiens. De plus, notre stratégie comprend de l'information sur les gestes que chacun peut poser pour nous aider à atteindre nos objectifs de développement durable.
Nous sommes aussi résolus à poursuivre la conversation avec nos partenaires, les intervenants et tous les Canadiens pendant la mise en oeuvre de notre stratégie, ce qui va au-delà des exigences de la loi en matière de consultation.
[Traduction]
Les peuples autochtones, les collectivités, les provinces, les territoires et les Canadiens s'attendent à avoir leur mot à dire lorsqu'il est question de l'économie et de l'environnement. Depuis la présentation de notre stratégie, nous avons poursuivi un dialogue avec les Canadiens afin de les tenir au courant des mesures prises par le gouvernement et d'apprendre ce qu'ils font pour favoriser le développement durable.
Nous continuerons de discuter avec eux pour trouver comment faire du Canada un chef de file en matière de durabilité grâce au renforcement de la Loi fédérale sur le développement durable. Nous voulons entendre ce que les Canadiens pensent que nous pouvons faire pour lutter contre les changements climatiques, appuyer et promouvoir des technologies novatrices, consolider l'économie et créer des emplois bien rémunérés pour les Canadiens au cours du siècle de la croissance propre.
Les modifications proposées par le projet de loi favoriseront la mobilisation en renforçant le Conseil consultatif sur le développement durable. Le Conseil réunit des gens passionnés et bien informés de tous les secteurs de la société canadienne. Il a fourni des observations importantes sur la stratégie fédérale de développement durable de 2016-2019. Par exemple, l'objectif ambitieux que nous avons fixé concernant l'eau potable dans les communautés des Premières Nations se veut une réponse aux avis du Conseil et aux commentaires d'autres organismes et de Canadiens.
Le projet de loi nous donne l'occasion d'accroître le rôle du Conseil consultatif sur le développement durable au moyen de modifications législatives. Nous reconnaissons que la participation des peuples autochtones à l'élaboration de politiques sur l'environnement et le développement durable est essentielle. Les modifications leur garantiraient une voix au chapitre en faisant passer de trois à six le nombre de représentants autochtones qui siègent au Conseil.
En conclusion, la Loi fédérale sur le développement durable a eu des effets positifs sur la durabilité de l'administration fédérale et elle nous a aidés à privilégier la transparence, la reddition de comptes, l'inclusion et une approche pangouvernementale. Le gouvernement est toutefois résolu à en faire davantage.
Grâce à l'approche renouvelée à l'égard du développement durable que représente le projet de loi, les stratégies de développement durable reposeront sur des principes de développement durable et un objectif plus ambitieux qui combine la transparence et la reddition de comptes à la volonté de favoriser le développement durable au Canada et d'améliorer la qualité de vie des Canadiens.
[Français]
En s'appuyant sur les rapports sur la durabilité, notre approche renouvelée permettra de réaffirmer et de renforcer le rôle des comités parlementaires grâce à la nouvelle exigence d'un rapport annuel des ministères et des organismes sur leur contribution à l'atteinte des cibles de développement durable.
[Traduction]
Les travaux du Comité permanent de l'environnement et du développement durable ont inspiré notre approche, et le Comité jouera à l'avenir un rôle clé pour ce qui est de tenir le gouvernement responsable des résultats obtenus. Nous entamons le nouveau chapitre de l'histoire du Canada en matière de développement durable. Une loi modifiée fournira le cadre d'action dont le Canada a besoin pour remplir ses engagements au pays et à l'étranger.
Avec l'appui de mes collègues, je suis convaincue que nous réaliserons notre vision d'un environnement propre, d'une économie durable et d'une meilleure qualité de vie pour tous les Canadiens.
:
Monsieur le Président, c'est un plaisir de participer à ce débat sur le projet de loi , qui propose des modifications à la Loi fédérale sur le développement durable. Je crois que les Canadiens comprennent que, lorsqu'il s'agit de prendre des décisions stratégiques, les gouvernements devraient tenir compte des impératifs à la fois économiques, sociaux et environnementaux du pays.
Comme ma collègue la ministre l'a indiqué, la Loi a été mise en place lors d'une législature précédente, en 2008, alors que John Baird était ministre de l'Environnement. Les députés savent que, sous un gouvernement majoritaire, les projets de loi d'initiative parlementaire de l'opposition ne sont pas adoptés à moins d'avoir l'appui du gouvernement en place. C'est ce qui est arrivé dans ce cas-ci. Le gouvernement conservateur a vite compris que la durabilité devait se refléter dans toutes les initiatives du gouvernement fédéral de manière à tenir compte de tous les facteurs sociaux, économiques et environnementaux au Canada. C'est pour cela que nous avons appuyé la création de cette loi.
Récemment, après un examen plus poussé en comité — auquel je siège et dans le cadre duquel j'ai eu le plaisir de participer aux délibérations ayant donné lieu au rapport —, en nous penchant sur la Loi sous sa forme actuelle, nous nous sommes rendu compte qu'elle comportait un certain nombre de lacunes qui devaient être comblées. Le consensus régnait parmi les membres du comité en ce qui concerne les éléments ayant besoin d'être corrigés. Nous sommes parvenus à publier un rapport consensuel, ce qui n'est pas toujours le cas quand un gouvernement majoritaire ne pense qu'à imposer sa volonté au Parlement.
Selon la Loi elle-même, tout le processus décisionnel à l'échelle gouvernementale doit être conduit en tenant compte des générations futures. Je suis content que ma collègue la ait reconnu le fait que les recommandations du comité parlaient du caractère intergénérationnel de la durabilité. Par conséquent, le processus décisionnel sera envisagé sous un angle environnemental, économique et social de sorte que la génération actuelle ait non seulement un mode de vie dont nous puissions être fiers, mais aussi que nous puissions le transmettre aux générations futures pour qu'elles puissent l'adopter et le mettre à profit.
Il y a un certain nombre de modifications que le projet de loi apportera à la Loi. D'abord, il renforcera les dispositions qui obligent les ministères et les organismes gouvernementaux à présenter des rapports périodiques sur leurs progrès afin qu'ils respectent nos objectifs en matière de développement durable. Aussi, le nombre de ministères et d'organismes visés par la Loi a été considérablement augmenté. Ceux-ci feront l'objet d'un examen de leur processus d'élaboration des politiques sous l'angle de la Loi fédérale sur le développement durable.
À part cela, le projet de loi prévoit l'augmentation du nombre de membres siégeant au conseil consultatif qui conseille le ministre. Il y a aussi un certain nombre d'éléments qui feront fort probablement l'objet d'amendements au comité, comme la proposition de verser un salaire aux membres du conseil consultatif, car chaque fois que les libéraux proposent une nouvelle politique, un nouveau projet de loi ou un nouveau règlement, ils augmentent toujours le nombre de personnes qui reçoivent un salaire. Cela coûte de l'argent aux contribuables. En tant que conservateurs, nous pouvons dire, avec une conviction absolue, que nous défendrons toujours les intérêts des contribuables du Canada. Voilà pourquoi nous allons proposer des amendements au comité.
La Loi fédérale sur le développement durable a été mise en oeuvre en 2008, il y a presque 10 ans, et le gouvernement libéral est au pouvoir depuis deux ans. Il a eu l'occasion de comprendre la Loi et de l'appliquer à tous les ministères et agences du gouvernement pour s'assurer qu'ils respectent nos objectifs en matière de développement durable. Les Canadiens ont le droit de poser la question suivante. Quels progrès le gouvernement et la ministre ont-ils accomplis?
Il se trouve justement que, cette semaine, alors que nous entamions le débat sur le projet de loi , la commissaire à l'environnement et au développement durable a publié un rapport à propos du bilan du gouvernement et de la en matière d'environnement et de développement durable. Il s'agissait, en fait, d'un rapport d'audit relevant du vérificateur général du Canada. On y trouve une critique sévère du bilan du gouvernement libéral dans le dossier de l'environnement et, de façon plus générale, à propos du développement durable.
Regardons le premier rapport, qui fait état des progrès vers la réduction des gaz à effet de serre. Il convient de rappeler que, pendant la dernière campagne électorale, le Parti libéral se vantait d'être le seul à pouvoir relever le défi que posent les changements climatiques au Canada. Les libéraux ont eu deux ans pour faire avancer ce dossier. Après avoir entendu moult beaux discours des libéraux et de la ministre, on pourrait imaginer que les progrès réalisés sont considérables. Le vérificateur général est toutefois d'un tout autre avis: il donne un F, donc un échec. Voici ce qu'écrit la commissaire:
Nous avons conclu qu’Environnement et Changement climatique Canada avait collaboré [...] à l'élaboration d'un nouveau plan national [...] Cependant, les mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui y sont présentées n’avaient pas encore été mises en œuvre.
Pire encore, voici ce qu'on peut lire au paragraphe suivant:
Nous avons conclu qu’Environnement et Changement climatique Canada [...] n’avait pas réalisé de progrès en vue d’honorer les engagements du Canada consistant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Avec toutes les belles promesses qu''ils nous ont faites pendant la campagne électorale et avec la ministre qui n'arrête pas de dire que l'environnement et l'économie vont de pair, je me serais attendu à certains progrès. Le rapport est pourtant clair: aucun progrès n'a été réalisé. La commissaire ne dit pas que les progrès sont insuffisants ou qu'ils pourraient être plus substantiels. Non, elle dit qu'il n'y en a pas eu, point. Plutôt accablant, n'est-ce pas? Pendant ce temps, la seule chose que la ministre et son gouvernement ont trouvé à faire, c'est imposer une mégataxe sur le carbone qui créera un énorme trou dans le budget des contribuables canadiens.
Ce n'est pas tout. À la page 27, le deuxième rapport, publié mardi dernier, dit ceci:
Nous avons conclu qu'Environnement et Changement climatique Canada [...] n'avait pas fourni un leadership adéquat pour faire progresser l'adaptation aux impacts des changements climatiques au sein du gouvernement fédéral.
C'est écrit noir sur blanc: la ministre n'a pas fait preuve du leadership voulu à l'échelle fédérale. Voyons ce que dit ensuite le rapport:
La plupart des ministères et organismes fédéraux que nous avons examinés n'ont pas pris de mesures appropriées d'adaptation aux impacts des changements climatiques [...] Le gouvernement fédéral n'a donc pas pu démontrer qu'il faisait des progrès dans l'adaptation aux impacts des changements climatiques. Il est nécessaire que le gouvernement fédéral renforce son leadership à cet égard.
Quelle preuve accablante de l'incurie du gouvernement libéral et de la ministre dans le dossier environnemental.
Je crois que les Canadiens peuvent en conclure sans craindre d'être injustes qu'ils ne peuvent pas faire confiance au gouvernement libéral. Il suffit de regarder son bilan pour comprendre qu'il est devenu une véritable usine à promesses manquées.
C'est la seule chose à laquelle nous avons eu droit depuis deux ans: des promesses brisées. Prenons les déficits, par exemple. Les députés se rappelleront sûrement que le avait promis que les libéraux s'en tiendraient à un déficit de 10 milliards de dollars. Il avait donné sa parole. Les Canadiens l'ont donc cru et ils l'ont élu. Aujourd'hui, les déficits annuels avoisinent plutôt les 30 milliards de dollars. Voilà ce que j'appelle manquer grandement à sa promesse. Le pire, c'est que ces déficits serviront à dépenser sans compter et qu'ils donneront suite non pas aux priorités des contribuables, mais à celles du gouvernement libéral.
Il ne faut pas oublier qu'on nous avait promis qu'il y aurait une réforme électorale et que le dernier scrutin serait le dernier selon le régime uninominal majoritaire à un tour. Voilà un autre engagement rompu. Cette totale déconfiture a coûté son poste à la ministre. À vrai dire, c'est le qui aurait dû être tenu responsable, car c'est lui qui a entrepris ce processus raté. Il avait promis aux Canadiens de vastes consultations et une démarche légitime à la suite desquelles il allait réussir à dégager un consensus et irait de l'avant. En a-t-il été ainsi? Non. On a eu droit plutôt à une véritable débâcle. Au bout du compte, le premier ministre a déclaré qu'il reculait sur sa promesse de réforme électorale parce qu'il lui était impossible d'arriver à un consensus. C'est une honte.
Il y a aussi le problème des taxes: une taxe par ici, une taxe par là, comme la taxe sur le carbone et la hausse des charges sociales. Le plus récent fiasco du gouvernement est celui des modifications fiscales, un fardeau énorme qui accablera non pas les bien nantis et les plus riches du Canada, mais les petits entrepreneurs. Je parle de petits commerces de quartier, comme la pizzeria de chez nous, où travaillent des parents du propriétaire. Ils triment dur pour arriver à joindre les deux bouts, avec un revenu annuel qui varie peut-être de 50 000 $ à 80 000 $. Le gouvernement a décidé qu'ils feraient les frais de ses récentes modifications fiscales. Ces hausses d'impôt sont à l'image des déficits dont parlait le premier ministre durant la dernière campagne, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas modestes. En effet, il prévoit un taux d'imposition de 73 % pour les petites entreprises du Canada. C'est scandaleux.
Le gouvernement ira puiser dans l'épargne de ces entreprises et les frappera d'un taux d'imposition de 73 %. J'ai parlé aux gens d'affaires de ma circonscription. J'ai tenu des tables rondes sur cet impôt des entreprises. Les petites entreprises forment l'épine dorsale de l'économie canadienne, et leurs propriétaires sont indignés de voir que le gouvernement, le et le songent à leur infliger un taux d'imposition qui peut atteindre 73 %. Pendant ce temps, la société milliardaire du ministre des Finances, Morneau Shepell, échapperait à cette mesure. Elle paierait encore moins d'impôt sur son revenu annuel d'un demi-milliard de dollars. C'est l'une des plus grandes entreprises au Canada.
Le premier ministre, qui a bénéficié d'une fiducie, d'un héritage familial, verra aussi ses investissements échapper aux modifications fiscales proposées par le ministre des Finances. Faut-il le répéter, il se rend ainsi coupable d'abus de confiance.
Le gouvernement veut que nous lui fassions confiance. Il veut que nous le croyions lorsqu'il nous assure qu'il fera adopter la Loi fédérale sur le développement durable. Il a promis aux Canadiens de protéger l'environnement. Il leur a dit que l'économie et l'environnement iraient de pair. Je me souviens d'avoir entendu la le répéter à maintes reprises. Elle l'a dit encore aujourd'hui, et on nous le dira probablement encore au cours de la période des questions.
Que s'est-il passé? Au lieu de nous montrer qu'il comprend le volet économique, le gouvernement l'a complètement négligé, sans tenir compte de l'importance des petites entreprises au Canada. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des entreprises du Canada sont de petite taille. Elles forment l'épine dorsale de l'économie canadienne. Avec la complicité de la ministre de l'Environnement, le ministre des Finances s'en prend aux bâtisseurs et au moteur de l'économie. De surcroît, le gouvernement propose des modifications fiscales qui rendront la tâche plus difficile aux agriculteurs et aux propriétaires de petite entreprise qui veulent passer le flambeau à la prochaine génération. Voilà pourquoi il est paradoxal d'entendre le ministre dire à quel point il est important de se pencher sur les effets intergénérationnels des politiques de l'État.
La ministre parle de la Loi fédérale sur le développement durable, qui devrait favoriser à la fois l'environnement et l'économie. Pourquoi le gouvernement a-t-il complètement mis de côté l'aspect économique? Je n'arrive pas à y croire.
Après les élections, nous avons avancé que le faisait des promesses qui allaient bien au-delà de ce qu'il pouvait réaliser. Nous savions que ces promesses suscitaient des attentes chez les Canadiens et que le premier ministre n'allait jamais y répondre. Que s'est-il passé? Les mois qui ont suivi nous ont donné raison. Jour après jour, il y a un nouveau fiasco, un nouveau scandale.
Il n'y a aucune transparence. Les députés se souviennent-ils des lettres de mandat que le premier ministre a envoyées à chacun des ministres, y compris à la ministre de l'Environnement? J'ai lu des lettres de mandat de nombreuses fois, et je remercie le premier ministre de nous avoir donné un aperçu de ce qu'il espérait réaliser au Canada et ici, à la Chambre. Dans ces lettres, le premier ministre disait vouloir relever la barre en matière d'ouverture et de transparence au sein du gouvernement ainsi que mieux gérer les conflits d'intérêts, de sorte que même une apparence de conflit d'intérêts ne serait pas acceptable pour le premier ministre.
Toutefois, nous avons constaté que le pourrait fort bien bénéficier de sa réforme du régime fiscal ciblant les petites entreprises canadiennes. En effet, en empêchant ces petites entreprises de se constituer en sociétés, on forcerait les entrepreneurs à investir dans des fonds de pension privés et à faire gérer leurs fonds de pension par nulle autre que Morneau Shepell, l'entreprise du ministre des Finances. Nous en entendrons davantage à ce sujet plus tard, durant la période des questions. Il s'agit là d'un conflit d'intérêts flagrant, ce qui va complètement à l'encontre de la lettre de mandat du ministre.
La ministre de l'Environnement ne respecte pas non plus sa lettre de mandat. Je lui ai demandé à maintes reprises de me fournir les évaluations ministérielles des répercussions que la taxe sur le carbone aura sur le Canada, y compris sur les entreprises et les familles canadiennes. Or, l'information fournie par les libéraux est lourdement caviardée, c'est-à-dire qu'elle est censurée. Le gouvernement actuel est fort sur la censure. Il veut que la population ne sache rien de ce qui se passe dans les coulisses. La ministre ne nous a pas remis un document exposant clairement les répercussions sur l'économie canadienne, mais un document lourdement censuré qui ne nous a pas du tout aidés à comprendre les politiques gouvernementales.
Nous avons cependant un rapport du Conference Board of Canada montrant que la taxe sur le carbone proposée par les libéraux aura une incidence relativement modeste sur les émissions de gaz à effet de serre. Lorsque je dis « modeste », ce que je veux vraiment dire, c'est « négligeable ». De plus, le rapport souligne qu'il faudra réaliser des investissements de plusieurs billions de dollars pour mettre en oeuvre le plan de lutte des libéraux contre les changements climatiques.
Le rapport va jusqu'à dire que les dépenses du gouvernement augmenteront si nous adoptons le plan des libéraux. Qu'arrivera-t-il au secteur privé? Il est très clair que le secteur privé va fondre.
Le Parti conservateur a beaucoup d'estime pour le secteur privé. Les petites, moyennes et grandes entreprises contribuent toutes à la prospérité du pays. Il s'agit d'un rapport très crédible du Conference Board of Canada qui — fait troublant — prédit que le rôle du gouvernement prendra de l'ampleur tandis que le rôle du secteur privé diminuera.
J'ai parlé de beaucoup de choses. Le gouvernement a beaucoup de comptes à rendre. Nous pouvons faire mieux. Si les libéraux n'en sont pas capables, ils devraient nous céder la place pour que nous nous en occupions.