a) le secteur de l’exploitation forestière est un employeur important au Canada;
b) le Canada est un chef de file mondial au chapitre des pratiques forestières durables;
c) le gouvernement a échoué à conclure un accord sur le bois d’oeuvre résineux et à faire une priorité du bois d’oeuvre résineux en le mentionnant dans la lettre de mandat du ministre du Commerce international;
d) les travailleurs de l’industrie forestière et les communautés qui dépendent de ce secteur sont particulièrement vulnérables aux campagnes de désinformation et aux autres attaques menées contre l’industrie forestière par des organisations non gouvernementales financées par des intérêts étrangers telles que Greenpeace et ForestEthics;
la Chambre exprime son soutien aux travailleurs de l’industrie forestière et dénonce les efforts faits par des groupes financés par des intérêts étrangers pour perturber les pratiques forestières légitimes au Canada.
-- Monsieur le Président, avant de commencer, j'aimerais vous demander la permission de partager mon temps de parole avec mon amie la députée de qui va continuer par la suite.
C'est avec beaucoup de fierté que j'ai l'honneur de déposer aujourd'hui la motion de l'opposition officielle, une motion qui a pour objectif de défendre et de soutenir l'industrie dans le secteur du bois d'oeuvre, ainsi que les travailleurs et les travailleuses de toutes les régions partout au Canada, au Québec et aussi au Lac-Saint-Jean, je tiens à le mentionner.
Dans un enjeu aussi important que celui soulevé par cette motion, il convient de commencer le débat par de simples rappels. Il s'agit d'un petit exercice de mémoire qui nous permettra à tous, ici, à la Chambre, de mesurer l'ampleur de l'enjeu soulevé aujourd'hui.
Rappelons d'abord, qu'à la fin du mois de juin dernier, les Canadiens ont appris avec beaucoup d'inquiétude qu'une surtaxe s'appliquerait aux exportations de bois d'oeuvre vers les États-Unis.
Rappelons ensuite que cette taxe injuste et injustifiée s'ajoute aux droits compensatoires imposés aux entreprises en avril dernier. Cette surcharge, je tiens à le mentionner, est importante et varie entre 13 et 20 %. Rappelons aussi que l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux a expiré et que cela a fait un an la semaine dernière. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau n'a toujours rien négocié et présenté à la population.
Souvenons-nous aussi que lors du dernier conflit sur le bois d'oeuvre, l'industrie canadienne a perdu 5,4 milliards de dollars, gaspillés en surtaxes, résultant en un impact direct sur nos entreprises et sur leurs employés.
Pour nous donner un ordre de grandeur, souvenons-nous que 66 % des exportations canadiennes du bois d'oeuvre sont destinées au marché américain.
Voici quelques données pour bien comprendre l'impact économique de cet enjeu. L'industrie du bois d'oeuvre, c'est 400 000 emplois partout au pays, dont près de 60 000 au Québec et 10 000 dans les communautés autochtones. C'est un secteur économique névralgique, particulièrement dans la belle région du Lac-Saint-Jean. Il fait la fierté de beaucoup d'hommes et de femmes. C'est une industrie créative, et c'est le génie des gens d'ici qui fait de l'exploitation forestière une industrie de plus en plus responsable et écologique.
Malheureusement, l'industrie est victime de nombreuses campagnes de désinformation, financées par des intérêts étrangers qui nourrissent des préjugés et entretiennent des faussetés sur l'exploitation forestière. Soyons clairs: aucune entreprise n'a intérêt à sacrifier son capital forestier; toutes ces dernières ont intérêt à développer une industrie durable.
La coupe et la transformation du bois d'oeuvre résineux est ce qui nourrit des centaines de milliers de familles, c'est ce qui permet à plusieurs régions de survivre, et c'est ce qui permet à des milliers de Canadiens et de Canadiennes de s'assurer d'un avenir financier sans tracas.
Toutefois, l'industrie forestière, qui rapporte 15,8 milliards de dollars chaque année, c'est aussi près de 1,5 milliard de dollars qui retournent au gouvernement sous forme de taxes et d'impôts payés par les entreprises et les travailleurs. C'est donc tout le pays qui en bénéficie et ce sont les entreprises de chez nous, ainsi que des milliers de Canadiens et de Canadiennes de ce secteur, qui contribuent à la construction de nos hôpitaux et à assurer des services dans nos écoles, dans nos organismes communautaires, et ce, à tous les niveaux.
Pendant que le tergiverse, hésite et recule, il met en péril le gagne-pain de tous ces travailleurs forestiers partout au Canada, au Québec et au Lac-Saint-Jean. Pendant que le gouvernement libéral refuse de négocier, on estime que les producteurs canadiens ont payé environ 500 millions de dollars en droits compensatoires et antidumping.
Cinq cent millions de dollars, c'est une somme énorme qui n'a pas été investi dans l'économie ni dans la création d'emplois. Cinq cent millions de dollars, ce sont des milliers de projets qui n'ont jamais vu le jour. C'est une dette qui s'ajoute. Ce sont des services et des programmes publics qui ne seront jamais mis en oeuvre.
Est-ce que le gouvernement se rend compte du nombre de communautés qui sont en danger, alors que les jours continuent de s'écouler et que rien ne se règle? Sans une bonne nouvelle, sans accord, est-ce que ces villes entières qui dépendent de cette industrie survivront?
Je tiens à souligner que, particulièrement pour des régions comme le Lac-Saint-Jean, l'industrie du bois d'oeuvre est un secteur névralgique qui est important et que nous devons soutenir. À l'heure où nous nous parlons, nous apprenons que les importations en provenance de l'Allemagne et en direction des États-Unis ont bondi de 916 %, par rapport à l'an dernier. Nous sommes en train de perdre notre place privilégiée dans le secteur américain, notre premier marché.
Le temps presse. Des scieries ferment et des emplois sont perdus partout au pays et au Saguenay—Lac-Saint-Jean. On dirait que les libéraux sont incapables de négocier une entente. Les travailleurs méritent plus de stabilité et de prévisibilité de la part de ce gouvernement de l'autre côté de la Chambre.
En fait, peut-être sommes-nous naïfs de croire encore en ce gouvernement libéral et en sa capacité de répondre rapidement aux attentes, de représenter les intérêts des Canadiens sur toutes les tribunes et de négocier des accords gagnants pour tous. Quand le agira-t-il vraiment en leader et reviendra-t-il au pays avec un accord signé? Le congé fiscal de Netflix, la remise en question de la gestion de l'offre, la négociation de l'ALENA et les nouvelles des négociations de ce gouvernement à l'étranger sont profondément décevantes. Peut-être sommes-nous naïfs de croire que le gouvernement libéral a fait de l'industrie du bois d'oeuvre une priorité. D'ailleurs, je tiens à souligner qu'il n'y a aucune mention d'un nouvel accord dans les lettres de mandat des ministres, qui négocient présentement avec le gouvernement américain.
Pendant qu'on met en péril toute l'industrie, on décourage aussi des jeunes qui considéraient l'exploration forestière comme une carrière. Il y a quelques semaines, 400 jeunes du secondaire provenant de partout au Saguenay—Lac-Saint-Jean ont découvert les différentes facettes de l'industrie forestière. La 11e édition de l'événement Viens vivre la forêt, qui s'est déroulé sur le site d'étude de l'Université du Québec à Chicoutimi, a permis à des centaines de jeunes femmes et de jeunes hommes de se glisser derrière le volant d'un camion semi-remorque, de manipuler une pelle mécanique et de découvrir les méthodes de transformation du bois.
Toutefois, que peut-on promettre à ces jeunes qui auraient envie d'une carrière dans l'industrie forestière et qui voudraient redonner à leur communauté, trouver des emplois dans leur région au lieu de se déplacer dans les grands centres urbains et faire croître l'économie de leur coin de pays? Que peut-on leur promettre? Les perspectives sont loin d'être prometteuses, sous ce gouvernement libéral. Le contexte est extrêmement difficile. Dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, plus de 5 000 emplois dépendent directement de l'industrie forestière. En d'autres mots, 5 000 familles inquiètes attendent du un message clair, un engagement sincère et une volonté assumée de sauver leurs emplois.
Au-delà des voeux pieux, ce gouvernement libéral peut-il enfin nous donner une date d'échéance et nous dire clairement quels sont ses objectifs de négociation? Peut-il annoncer aux milliers de Canadiens et de Canadiennes qui font rouler l'économie forestière et qui font leur part pour construire un pays prospère qu'il signera une entente qui mettra fin à la surtaxe inéquitable et injustifiée au plus vite?
En espérant obtenir une réponse claire et sans équivoque, loin des cassettes partisanes — je tiens à le mentionner —, et tenant compte de l'inquiétude des Canadiens qui attendent depuis trop longtemps, j'invite la Chambre à exprimer clairement son soutien et à voter unanimement pour la motion déposée aujourd'hui, qui se lit comme suit:
a) le secteur de l’exploitation forestière est un employeur important au Canada;
b) le Canada est un chef de file mondial au chapitre des pratiques forestières durables;
c) le gouvernement a échoué à conclure un accord sur le bois d’oeuvre résineux et à faire une priorité du bois d’oeuvre résineux en le mentionnant dans la lettre de mandat du ministre du Commerce international;
d) les travailleurs de l’industrie forestière et les communautés qui dépendent de ce secteur sont particulièrement vulnérables aux campagnes de désinformation et aux autres attaques menées contre l’industrie forestière par des organisations non gouvernementales financées par des intérêts étrangers telles que Greenpeace et ForestEthics;
la Chambre exprime son soutien aux travailleurs de l’industrie forestière et dénonce les efforts faits par des groupes financés par des intérêts étrangers pour perturber les pratiques forestières légitimes au Canada.
C'est un cri du coeur qu'on lance aujourd'hui pour tous ces travailleurs de partout au Canada et au Québec, et particulièrement pour ceux du Saguenay—Lac-Saint-Jean qui vont voter lundi prochain à l'élection partielle. Qu'on leur envoie un message clair qu'on va les appuyer. Je souhaite sincèrement que tous les députés de la Chambre des communes, et particulièrement ceux du gouvernement libéral, de l'autre côté, se prononcent en faveur de cette motion ce soir, afin que toutes ces personnes se sentent appuyées et qu'on puisse négocier un accord fort pour l'ensemble des travailleurs de partout au Canada.
:
Madame la Présidente, il me fait plaisir aujourd'hui de prendre part à ce débat qui m'apparaît d'une importance capitale. Ancienne fille de la ville et maintenant fière femme de la ruralité, je m'aperçois à quel point le gouvernement d'en face a baissé les bras devant les États-Unis.
Que ce soit pour la gestion de l'offre pour nos petites municipalités ou pour le bois d'oeuvre, il faut qu'on se lève debout et qu'on soit fort devant les Américains et qu'il y ait des négociations fières et franches pour sauver nos petites municipalités, que ce soit dans Charlevoix et ou au Lac-Saint-Jean. Ce sont des petites communautés qui ne vivent que de ce commerce. Le bois d'oeuvre est très important pour nos petites communautés. Tout le monde ici, peu importe le parti politique, sait à quel point ces communautés ont besoin qu'on se batte pour elles de façon à ce que les Américains comprennent que ce dont on parle aujourd'hui, c'est négociable, mais non négociable.
On ne doit pas mettre en péril le commerce du bois d'oeuvre pour des petites banalités. J'espère aujourd'hui que le , qui est présentement sur le terrain là-bas, va comprendre et donner le bon message aux bonnes personnes, soit que le bois d'oeuvre, c'est sa priorité. Quand c'est une priorité, il faut que ce soit écrit dans la lettre de mandat du ministre qui négocie avec les États-Unis. Il ne faut jamais oublier que 96 % des importations de bois d'oeuvre aux États-Unis proviennent de chez nous, du Canada, et que 69 % des exportations canadiennes de bois d'oeuvre sont destinées aux États-Unis. Quand on a des chiffres aussi concluants que cela, il faut savoir négocier de façon juste, mais surtout équitable pour les Canadiens. Il ne faut pas que nos Canadiens, nos Québécois et nos Québécoises, les gens du Lac-Saint-Jean soient les perdants parce que le gouvernement d'en face n'a pas les coudées franches. Une négociation, c'est aussi parler franchement, mais sans se mettre à plat ventre devant les États-unis.
Notre gouvernement conservateur avait négocié un accord à la fin de 2006, trois mois après notre arrivée au pouvoir, afin de régler le conflit du bois d'oeuvre. C'est aussi le Parti conservateur qui a négocié une prolongation de l'entente en 2012 pour assurer la stabilité du marché jusqu'en octobre 2016. Nous sommes maintenant en 2017. Qu'est-ce qui s'est fait? De quoi on parle? Quel chiffre le Parti libéral peut-il nous donner? Quelle sorte de négociations a-t-il faites? J'espère qu'il n'en n'a pas fait sur le dos des travailleurs de l'industrie de la foresterie.
Dans nos communautés, nous voyons que des scieries ferment. Ce n'est pas une ou deux scieries, mais plusieurs scieries. Je parle du Québec parce que je viens du Québec. Nous avons énormément des scieries qui ont fermé et c'est inadmissible de voir aujourd'hui le Parti libéral s'autoproclamer défenseur de la classe moyenne. Défendre l'industrie du bois d'oeuvre, c'est une bonne façon de défendre la classe moyenne, parce que ces travailleurs en font partie. Ce sont eux qui travaillent pour nous et ce sont eux qui travaillent fort.
Aujourd'hui, nous n'avons pas de chiffres et nous ne savons pas où en sont les négociations.
D'ailleurs, le nouvel accord sur le bois d'oeuvre ne figure dans aucune des lettres de mandat des ministres qui mènent cette négociation. Nous avons donc l'impression, en lisant cela, qu'ils s'en fichent complètement. J'espère que nous nous trompons, de ce côté-ci de la Chambre. J'espère qu'on va délaisser la partisanerie et qu'on va travailler, tous les députés ensemble, pour sauvegarder la gestion de l'offre et nos scieries.
Aujourd'hui, je parle plus particulièrement aux gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Ils doivent se tenir debout devant le . Qu'ils y mettent de l'émotion, qu'ils pleurent s'il le faut, pour autant que leur message soit entendu: on veut aujourd'hui une négociation fière et franche pour sauver l'industrie du bois d'oeuvre.
On s'aperçoit de plus en plus que, dans des dossiers aussi importants pour nos petites communautés que ceux du bois d'oeuvre et de la gestion de l'offre, les libéraux se contentent de prendre des photos. Les gens ont besoin de manger et d'être rassurés par rapport à leur avenir. On ne sait pas ce qui se négocie de l'autre côté de la Chambre. C'est opaque. Les libéraux ne nous disent rien. On ne sait même pas ce qui s'est fait depuis 2016 dans ce dossier, et on ne le saura probablement jamais, parce qu'ils ne savent pas eux-mêmes où ils vont vis-à-vis du gouvernement des États-Unis. C'est un peu angoissant pour M. et Mme Tout-le-Monde qui se battent jour après jour pour mettre du pain sur la table.
De notre côté, nous avons toujours été derrière l'industrie du bois d'oeuvre. Nous avons eu plusieurs ministres qui l'ont défendue, dont l'honorable Denis Lebel, qui s'est battu pour sa communauté du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Aujourd'hui, il se bat toujours pour l'industrie forestière. J'espère que la motion que nous avons déposée aujourd'hui signale clairement que nous sommes tous derrière les gens qui vivent des scieries et de l'accord du bois d'oeuvre. On ne doit pas faire de partisanerie sur le dos des travailleurs et des travailleuses du Saguenay—Lac-Saint-Jean, de Charlevoix, de tout le Québec et de tout le Canada qui vivent de cette industrie. J'espère que le parti d'en face comprendra que c'est un cri du coeur et que nous devons travailler ensemble pour améliorer notre avenir. Nous devons tous nous tenir derrière les travailleurs de l'industrie forestière.
Dans ma circonscription, des gens de Greenpeace sont venus me faire la morale sur la foresterie, et je trouve cela désolant. Je n'ai rien contre l'environnement; au contraire, je fais tout pour l'environnement, chez moi. Toutefois, quand des groupes essaient de détruire une industrie, c'est qu'il y a une méconnaissance de l'industrie et un manque d'éducation.
C'est à nous, les députés, d'être à l'écoute des représentants de l'industrie. Aujourd'hui, je demande aux députés du parti d'en face de se joindre à nous et de voter unanimement pour cette motion importante pour les travailleurs de l'industrie forestière, afin que l'on ait des négociations fières et franches.
Ne baissons pas les bras devant les États-unis.
:
Madame la Présidente, je remercie l'honorable député de de cette motion.
Je sais à quel point le député comprend, tout comme notre gouvernement, l'importance de la foresterie pour le Canada.
[Traduction]
L'industrie forestière emploie plus de 200 000 Canadiens et contribue au PIB du Canada à la hauteur de plus 23 milliards de dollars par année. En fait, elle fournit plus d'emplois par dollar que tout autre secteur de ressources naturelles. Nous exportons une valeur de plus de 34 milliards de dollars de produits forestiers à 180 pays dans le monde.
De nos jours, les producteurs forestiers renforcent des pièces d'automobiles en composite, rendant les véhicules plus légers, réduisant leurs émissions et remplaçant le plastique fait de combustibles fossiles non renouvelables. Le travailleur forestier d'aujourd'hui peut tout aussi bien porter le sarrau blanc que la chemise à carreaux rouge. Il peut s'agir d'une chercheure en génomique, cherchant comment rendre les arbres plus résistants aux maladies, ou d'un économiste travaillant à optimiser des chaînes d'approvisionnement. Pour paraphraser une célèbre publicité d'Oldsmobile, ce n'est pas l'industrie forestière de votre père. En effet, l'industrie forestière canadienne est devenue l'un des secteurs les plus innovants de notre économie.
Il n'y a pas très longtemps, l'industrie forestière semblait en difficulté. Pour beaucoup, c'était une industrie désuète, à l'agonie. Puis, une chose remarquable s'est produite. Plutôt que de se laisser aller, l'industrie a redoublé d'effort et a entamé une transformation dont les meilleurs moments restent à venir. Les dirigeants de ce secteur sont allés rencontrer leurs détracteurs, ont écoutés leurs préoccupations et ont apporté des changements dans leurs activités. L'industrie a investi dans la recherche, créé de nouveaux produits et trouvé de nouveaux marchés à l'étranger, se dotant non seulement d'une nouvelle image, mais aussi d'une nouvelle vision de ce qu'est l'industrie forestière et de ce qu'elle pourrait être.
[Français]
Aujourd'hui, l'industrie forestière est bien placée pour aider notre pays à relever certains des plus grands défis auxquels il est confronté: lutter contre les changements climatiques, stimuler l'innovation, créer des possibilités d'emplois pour les collectivités autochtones et rurales et favoriser l'essor des échanges commerciaux.
[Traduction]
Permettez-moi de dire quelques mots sur chacun d'entre eux.
Le premier défi consiste à contrer les changements climatiques. On ne saurait trop insister sur l'importance du secteur forestier dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De fait, j'irais même jusqu'à dire que, sans le secteur forestier, il n'y a pas de solution mondiale aux changements climatiques. Pourquoi? Parce que la foresterie a cela d'unique qu'elle contribue en fait à l'absorption du carbone de l'air.
La plupart d'entre nous ont suffisamment de souvenirs de leur cours de science du secondaire pour savoir que les arbres absorbent de grandes quantités de carbone atmosphérique et le conservent pendant des décennies. Cependant, la foresterie va beaucoup plus loin que ça. Elle développe des technologies vertes, produit de l'énergie verte, réduit ses besoins en énergie et en eau ainsi que les émissions et les résidus forestiers. Alors que la quantité totale d'émissions de gaz à effet de serre au Canada a baissé de 3 % entre 2004 et 2014, celle du secteur forestier a baissé de 49 %; c'est impressionnant. Ce n'est que le début en plus. La lignine, une substance qu'on trouve dans les arbres, pourrait un jour prendre la place du pétrole brut, et les biocarburants pourraient remplacer les combustibles fossiles dans la production du plastique, des produits pharmaceutiques et des produits chimiques.
Le bois est aussi utilisé comme matériau de construction. À poids égal, le bois d'ingénierie peut être aussi solide que l'acier. Il s'agit donc d'un matériau sûr et pratique qui peut être utilisé non seulement pour construire des édifices, mais aussi des infrastructures comme des ponts. Grâce au financement du gouvernement libéral, le projet Origine a ouvert ses portes en septembre. Le projet de construction de bois en hauteur dans l’écoquartier de Pointe-aux-Lièvres, à Québec, est l'immeuble d’appartements en copropriété en bois le plus haut en Amérique du Nord.
En 2016, j'ai eu le plaisir de participer à l'inauguration d'une nouvelle résidence pour étudiants à l'Université de la Colombie-Britannique, résidence qui est maintenant le plus haut édifice en bois au monde. Cette merveille d'ingénierie et d'architecture change la donne sur le plan environnemental, car elle stocke près de 1 600 tonnes métriques de dioxyde de carbone et prévient la production de plus de 1 000 tonnes métriques de gaz à effet de serre. C'est comme si on retirait 500 voitures des routes pendant un an.
Même dans les structures plus moderne, le bois est bien meilleur pour l'environnement. En effet, l'utilisation de bois comme matériau de construction produit 86 % moins d'émissions de gaz à effet de serre que l'utilisation de matériaux de construction traditionnels comme le béton et l'acier.
Pour faire la promotion de l'usage du bois dans les projets de construction au Canada, le gouvernement fédéral a créé le programme de construction verte en bois. Nous recevons actuellement des déclarations d'intérêt pour les prochains grands projets canadiens.
Par ailleurs, le secteur de la foresterie contribue à la lutte contre les changements climatiques par ses pratiques d'aménagement durable, qui comptent parmi les meilleures au monde selon de tierces parties.
Le Canada est fier de posséder 37 % des terres forestières certifiées du monde, ce qui est de loin supérieur à n'importe quel pays. C'est important, car les acheteurs peuvent compter sur le fait que les produits du bois canadiens sont récoltés suivant des pratiques forestières durables. Tout arbre abattu sur une terre domaniale doit être remplacé. De plus, de moins en moins de terres forestières sont converties à des fins d'agriculture ou de développement municipal. En effet, la déforestation réelle est inférieure à 0,02 % par année.
Notre régime d'aménagement forestier durable est évalué au moyen d'un éventail d'indicateurs scientifiques, notamment la régénération, la perturbation des forêts, les émissions de carbone et le volume de bois récolté.
De plus, le Canada a développé un modèle du bilan de carbone qui simule la dynamique de tous les stocks de carbone forestier. Ce modèle, adopté par plus de 25 pays, est au coeur du système national de surveillance, de comptabilisation et de production de rapports qui sert à rendre des comptes à l'international.
Ainsi, l'industrie forestière joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques, que ce soit par la production de matériaux de construction plus verts, l'élaboration de nouvelles utilisations pour les produits du bois ou la gestion durable de ses ressources.
Deuxièmement, l'industrie forestière contribue à l'innovation. Depuis des décennies, elle consacre des efforts et des investissements à l'élaboration de produits et de procédés novateurs. On assiste à l'émergence des technologies propres et de la bioénergie, une source d'énergie renouvelable produite notamment à partir de bois, de déchets de bois et de paille.
Le gouvernement comprend que l'économie de demain sera une bioéconomie. En septembre, les ministres des Forêts ont approuvé à l'unanimité un cadre de la bioéconomie forestière qui vise à faire du Canada un chef de file mondial dans ce domaine. Ce cadre décrit une toute nouvelle vision pour l’avenir du secteur forestier et le rôle de la biomasse dans le processus de transition vers une économie durable à faible production de carbone.
La semaine dernière, à Winnipeg, j'ai eu le bonheur d'être l'hôte du forum Génération Énergie, le plus important forum sur l'énergie de l'histoire de notre pays. Je peux affirmer à la Chambre que la biomasse et la bioénergie ont occupé une place importante lors des discussions.
En juillet 2016, je suis allé à Port-Cartier, au Québec, afin d'annoncer un investissement de 44,5 millions de dollars qui vise à établir la première usine qui transformera des résidus forestiers à échelle commerciale afin de fournir une source de carburant renouvelable. Ce projet est un brillant exemple de collaboration intergouvernementale qui permet d'appuyer l'industrie et de promouvoir la bioéconomie canadienne.
De plus en plus de communautés autochtones et de collectivités éloignées se servent de la bioénergie pour produire leur électricité et mettre fin à leur dépendance aux génératrices au diesel très polluantes. Nous appuyons ces efforts au moyen d'un investissement de 55 millions de dollars pour mettre en oeuvre des technologies bioénergétiques éprouvées et appuyer la chaîne d'approvisionnement de la biomasse dans les secteurs ruraux ou éloignés. Le gouvernement collabore avec l'industrie et les provinces afin de mettre au point les produits forestiers de l'avenir en investissant dans la recherche, le développement et l'innovation, et en contribuant à la mise en marché d'innovations écologiques de pointe.
Troisièmement, l'industrie forestière est un moteur de croissance dynamique qui crée des débouchés économiques dans l'ensemble du pays, y compris dans les communautés autochtones et les collectivités éloignées. Même si ses activités ont une portée mondiale, elles demeurent un élément vital des régions rurales du Canada et une source de revenus importante pour environ une municipalité sur sept au pays.
Comme je l'ai mentionné au début de mon intervention, l'industrie forestière a su se réinventer et montrer ce qu'on peut accomplir grâce à la collaboration et à la mobilisation. Ses efforts en ce sens, elle les a déployés, plus que nulle part ailleurs, auprès des communautés autochtones, dont 70 % se trouvent dans des régions boisées. Il n'est donc pas étonnant que l'industrie forestière soit l'un des principaux employeurs chez les Autochtones; on lui doit quelque 9 700 emplois bien rémunérés dans tout le pays.
[Français]
Ces emplois nous permettent d'espérer l'établissement d'une longue prospérité et de changements durables.
[Traduction]
Aujourd'hui, les gouvernements, les communautés autochtones, les forestières et les environnementalistes travaillent tous ensemble pour conserver l'industrie forestière durable dont nous avons besoin tout en protégeant l'environnement, que nous chérissons.
Quatrièmement, et dans la même veine, l'industrie forestière crée des emplois au pays en stimulant le commerce avec l'étranger. L'exportation de produits du bois vers des marchés comme la Chine a connu une hausse spectaculaire, soit plus de 1 200 % sur les 10 dernières années.
En juin dernier, j'ai eu l'honneur de diriger une mission commerciale en Chine pour présenter l'ingéniosité et l'esprit d'innovation canadiens, ainsi que les débouchés que notre pays a à offrir. J'étais accompagné d'une délégation de plus de 50 personnes représentant les secteurs de la foresterie, de l'énergie et des technologies propres, toutes désireuses de renforcer nos liens avec nos homologues chinois. Cette mission a généré de nouvelles activités commerciales. Des entreprises canadiennes ont signé des ententes commerciales d'une valeur globale de près de 100 millions de dollars.
Un des points saillants de ce voyage a été la visite de l'écoquartier sino-canadien à faibles émissions de carbone de Tianjin. Il s'agit d'un projet de 2,5 milliards de dollars. La première phase du projet comprend plus de 1 300 habitations dont la construction fait appel au bois d'oeuvre, à l'ingéniosité et au savoir-faire canadiens. Une fois terminé, le quartier s'étendra sur près de deux kilomètres carrés.
Grâce au soutien du ministère chinois de l’Habitation et du Développement urbain-rural, ces immeubles serviront de tests et ouvriront la voie à une révision des codes du bâtiment ainsi qu'à une augmentation de l’utilisation du bois comme matériau de construction. Ce projet découle directement du protocole d'entente que nos deux pays ont signé en 2012. Lors de mon séjour en Chine, le ministre Chen Zhenggao et moi avons renouvelé ce protocole d'entente pour maintenir la dynamique qu'il a créée et renforcer le soutien aux constructions écologiques en Chine.
Pour la Chine, l'écoquartier améliorera la qualité de l'air, assainira les collectivités et réduira les coûts énergétiques. Pour les entreprises canadiennes comme Nu-Air, Soprema, et Kryton, il ouvrira de nouveaux marchés pour leurs produits et services novateurs. Le succès du projet rendra possible sa reproduction partout en Chine, ce qui créera encore plus de possibilités de collaboration et aidera la Chine à atteindre ses objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques.
L’écoquartier de Tianjin témoigne de façon remarquable de ce qui peut être réalisé quand des partenaires internationaux unissent leurs efforts pour relever de grands défis.
Pendant mon séjour à Tianjin, j'ai aussi eu le plaisir d'annoncer l'ouverture d'un centre sino-canadien de technologie du bois, qui renforcera encore davantage les liens qui existent entre nos deux pays et rendra possible de nouveaux partenariats intéressants.
Ce sont là des mesures concrètes et pratiques prises par le gouvernement pour appuyer l'industrie forestière canadienne, une industrie qui est à la fine pointe de la technologie et à l'avant-garde de la performance environnementale.
Le marché des États-Unis demeure essentiel pour les producteurs de bois d'oeuvre du Canada, mais en continuant d'ouvrir l'accès à d'autres marchés et d'élaborer de nouveaux produits, nous contribuons à la diversification de nos échanges commerciaux et nous renforçons notre prospérité économique.
Le gouvernement croit en cette industrie. Nous sommes convaincus qu'elle a un rôle central à jouer dans certains des dossiers les plus importants de notre époque, que ce soit pour lutter contre les changements climatiques, encourager l'innovation ou créer des débouchés économiques pour les collectivités rurales et les communautés autochtones. Voilà pourquoi nous appuyons cette industrie et nous continuons de travailler sans relâche afin de parvenir à une nouvelle entente sur le bois d'oeuvre.
Le gouvernement est fortement en désaccord avec le Département du commerce des États-Unis lorsqu'il décide d'appliquer des droits punitifs injustes sur les importations de bois d'oeuvre canadien. Nous défendons vigoureusement l'industrie canadienne du bois d'oeuvre contre ces droits injustifiés et nous contesterons au besoin ces droits devant les tribunaux, qui, à notre avis, nous donneront raison comme ils l'ont fait dans le passé.
Nous continuons de croire qu'il est possible de conclure un règlement par la négociation, que ce serait souhaitable pour les deux pays et que le Canada y trouverait son compte.
La Constitution du Canada comporte des bizarreries dont l'une des plus intéressantes est l'attribution aux provinces de la compétence en matière de ressources naturelles, tandis que le commerce international relève du gouvernement fédéral. Nous devons donc collaborer et tirer parti des points forts de chacun.
En février, c'est exactement ce que nous avons fait. Nous avons créé un groupe de travail fédéral-provincial sur le bois d'oeuvre. Au sein de ce groupe, nous avons échangé de l'information avec nos collègues des provinces sur les meilleurs moyens d'aider les travailleurs et les populations touchées. Nous sommes ainsi parvenus à établir un plan d'action exhaustif.
Au total, le gouvernement prévoit 867 millions de dollars pour les mesures suivantes: des garanties de prêts pour l’industrie, par la Banque de développement du Canada et Exportation et développement Canada; un accès au Programme de travail partagé pour aider les employeurs et les employés à protéger les emplois; du financement accordé aux provinces pour aider les travailleurs à trouver de nouveaux emplois; de nouvelles ressources pour l’Initiative de foresterie autochtone dans le but de favoriser la participation autochtone au développement économique; une prolongation du programme Investissements dans la transformation de l’industrie forestière et du Programme d’innovation forestière pour la création des produits de la prochaine génération; un accès au Programme de développement des marchés afin d’atteindre de nouveaux marchés et d’élargir l’utilisation de constructions en bois.
Voilà un plan exhaustif conçu pour répondre aux besoins véritables, en temps réel. C'est une démonstration claire et convaincante de notre volonté d'aider cette industrie vitale.
[Français]
La motion qui a été présentée à la Chambre traduit l'importance qu'a la foresterie pour nos collectivités, notre économie et notre mode de vie.
Notre gouvernement est conscient de la contribution qu'apporte le secteur de la foresterie, et c'est pourquoi nous travaillons jour après jour à soutenir son avenir et à faire en sorte qu'il atteigne son plein potentiel.
J'invite tous les députés de la Chambre à se joindre à nous dans ces efforts.
:
Madame la Présidente, je suis ravi d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet de cette motion parce que je suis fier du secteur forestier canadien. Je sais que ce secteur est d'une importance capitale pour des centaines de collectivités d'un bout à l'autre du pays, qu'elles soient petites ou grandes, et je suis également très inquiet de l'avenir de l'industrie forestière.
Je dois cependant avouer, d'entrée de jeu, que je ne peux pas appuyer la motion qui a été présentée par mes collègues conservateurs. L'ancien gouvernement conservateur doit assumer sa part des responsabilités pour cette crise, et je ne peux tout simplement pas tolérer qu'il fasse de la politique partisane avec le gagne-pain des gens.
Ma circonscription offre toute la gamme d'opérations de l'industrie forestière. On y retrouve la grande usine de pâte à papier Celgar à Castlegar; les scieries Interfor à Castlegar et à Grand Forks; la scierie spécialisée Kalesnikoff à Thrums; l'usine de bois de placage et de contreplaqué ATCO à Fruitvale; l'usine Vaagen Brothers de Midway qui transforme les grumes de petite taille; le ranch familial Son au sud d'Eholt; les usines de poteaux dans les forêts communautaires et les boisés de Nakusp; Greenwood Forest Products, à Penticon, qui produit des panneaux muraux et des panneaux de bois laminé collé bout à bout; et Structurlam, dont vient tout juste de parler le ministre dans son discours, un leader continental dans la fabrication de poutres de lamellé-collé et de panneaux stratifiés-croisés, qui sont au coeur même de la révolution de construction de grands bâtiments de bois. De plus, il y a tous les autres abatteurs et camionneurs, ainsi que tout le secteur de l'abattage du bois qui fournit des grumes à ces usines.
Il s'agit d'une longue liste et j'espère n'avoir oublié personne. Elle se répète à maintes reprises dans de nombreuses circonscriptions du Canada, dans des collectivités, grandes et petites, de Campbell River à Cornerbrook. Plus de 200 collectivités rurales au Canada dépendent de l'industrie forestière pour au moins la moitié de leur revenu de base.
Lorsque j'étudie ma circonscription, je constate que l'industrie forestière fait preuve d'innovation et d'efficacité et que chaque usine se spécialise dans un domaine qui lui permettra de survivre et, idéalement, de prospérer. Je suppose que c'est le cas dans l'ensemble des forêts du Canada. L'industrie forestière est essentielle à l'économie canadienne et aux espoirs et aux rêves de milliers de familles de travailleurs partout au pays.
En Colombie-Britannique seulement, elle rapporte 12 milliards de dollars à l'économie chaque année, génère 2,5 milliards de dollars en recettes gouvernementales directes et crée 145 000 emplois, ce qui correspond à 1 emploi sur 16 en Colombie-Britannique. Dans l'ensemble du Canada, l'industrie forestière rapporte plus de 20 milliards de dollars au PIB réel chaque année.
Le Canada est un chef de file mondial au chapitre de la gestion durable des forêts. Les forêts canadiennes représentent, à l'échelle mondiale, 40 % des forêts exploitées de façon conforme aux principes du développement durable; il s'agit de la plus grande superficie de forêts certifiées par un tiers au monde. Le Canada est devenu un chef de file au chapitre de la production d'énergie à partir de la biomasse, utilisant les déchets et résidus des pratiques d'exploitation forestière et des scieries, partout au pays.
Cependant, l'industrie a souffert ces dernières décennies. Au cours des 10 dernières années, une vaste épidémie de dendroctone du pin a balayé la Colombie-Britannique et tué des arbres dans tout l'intérieur de la province. Cette épidémie a maintenant migré en Alberta et menace l'industrie forestière de la province. Des feux de forêt catastrophiques ont brûlé plus d'un million d'acres de forêt en Colombie-Britannique cet été et, selon les prévisions climatiques, nous verrons de plus en plus d'étés chauds, secs et enfumés à l'avenir. De toute évidence, ces facteurs ont réduit les coupes annuelles autorisées des scieries. Les scieries qui souffraient déjà de l'épidémie de dendroctone du pin ont maintenant accès à encore moins de forêts.
Il y a aussi le conflit sur le bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis, qui a entraîné la fermeture de nombreuses scieries depuis une dizaine ou une quinzaine d'années. Je vais revenir sur le bois d'oeuvre un peu plus loin. Je tiens d'abord à dire que ce conflit a fait disparaître beaucoup d'emplois dans ma circonscription: la fermeture de la scierie Weyerhaeuser, en 2007, a entraîné 200 mises à pied à Okanagan Falls et celle de la scierie de Slocan a durement touché cette localité. Lorsque le gouvernement conservateur de Harper était au pouvoir, l'industrie forestière du Canada a perdu plus de 134 000 emplois, dont 21 000 en Colombie-Britannique, 40 000 en Ontario et 41 000 au Québec.
Sur une note plus positive, je veux maintenant parler des moyens de relancer l'industrie forestière au Canada. L'une des stratégies les plus évidentes pour limiter les pertes résultant du conflit du bois d'oeuvre consiste à développer des marchés ailleurs qu'aux États-Unis. Nous cherchons à accroître notre part du marché asiatique, surtout en Chine.
Le ministre a parlé de certaines mesures qui ont été prises récemment. Les exportateurs de la Colombie-Britannique font affaire avec la Chine depuis plus de 10 ans et ils s'en tirent très bien. Les échanges commerciaux semblent toutefois stagner, car nous devons rivaliser avec la Russie, qui peut tout simplement transporter ses produits jusqu'en Chine par voie ferroviaire. Étant donné la faible valeur monétaire du rouble, il sera très difficile pour les entreprises canadiennes, dans un avenir rapproché, de soutenir la concurrence de leur côté du Pacifique. Voilà ce dont les intervenants de l'industrie britanno-colombienne me font part.
Soit dit en passant, le cours du bois d'oeuvre est si élevé à cause du conflit actuel que les constructeurs de la côte Est nord-américaine commencent à se tourner vers les marchés européens, comme la Roumanie et l'Allemagne. C'est fou. À mon avis, il vaudrait mieux, à moyen terme, développer nos marchés intérieurs en créant de nouveaux produits et en trouvant de nouvelles façons d'utiliser le bois dans les constructions.
Comme je l'ai dit plus tôt, dans ma ville, Penticton, il y a une entreprise appelée Structurlam qui fabrique des poutres en lamellé-collé et des panneaux lamellés-croisés qui sont utilisés dans la construction, entre autres, de grands immeubles faits uniquement de bois. L'entreprise vient de terminer la construction d'un immeuble de 18 étages à l'Université de la Colombie-Britannique: la résidence Brock Commons. Il s'agit du plus haut bâtiment en bois du monde. Dans l'immeuble, seuls les puits d'ascenseur sont faits d'acier et de béton. Comme les pièces ont été préfabriquées hors site, la construction de la résidence Brock Commons n'a pris que 66 jours. On parle de 18 étages en seulement 2 mois. Le projet de l'Université de la Colombie-Britannique a utilisé 1,7 million de pieds-planche de bois d'oeuvre de la Colombie-Britannique. Structurlam obtient son bois à l'échelle locale, dans des scieries comme Kalesnikoff. Les avantages sont donc nombreux dans la région.
J'ai été ravi de voir que, dans le dernier budget, le gouvernement avait affecté des fonds afin de contribuer à la croissance de ce secteur novateur de l'industrie forestière. Le ministre l'a aussi mentionné. Les entreprises canadiennes sont de véritables chefs de file dans cette nouvelle technologie en Amérique du Nord, mais elles doivent croître afin de le demeurer.
C'est dans cette optique que j'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , qui vise à favoriser l'utilisation de bois dans les infrastructures du gouvernement. La mesure législative demande au gouvernement d'évaluer les options en matière de matériaux pour les grands immeubles en tenant compte à la fois du coût global du projet et des conséquences de son empreinte écologique. De cette façon, nous pouvons déterminer la meilleure option pour l'immeuble: le bois, le béton, l'acier ou une combinaison de ces matériaux.
Le projet de loi ne vise pas à donner l'exclusivité au bois. Il demande simplement au gouvernement de tenir compte des nouvelles technologies pouvant être utilisées pour créer de magnifiques immeubles sécuritaires et écologiques. J'étais heureux d'apprendre, il y a quelques jours, que l'industrie du béton avait fait presque la même demande au gouvernement. Bien évidemment, elle ne lui a pas demandé d'utiliser plus de bois dans la construction des immeubles, mais elle lui a demandé de prendre en considération le coût à long terme des matériaux et l'empreinte carbone d'un projet avec le même regard dans le cadre de la construction d'infrastructures.
Je crois que ce processus amènerait le gouvernement fédéral à privilégier davantage l'utilisation du bois dans les grands projets de construction immobilière. Évidemment, nombre de ces constructions pourraient inclure divers matériaux, y compris du béton et de l'acier. Cela aurait trois effets positifs sur l'industrie forestière. On stimulerait la croissance de cette technologie prometteuse, ce qui aiderait le Canada à demeurer un chef de file nord-américain, on aiderait tous les intervenants locaux de l'industrie forestière à surmonter les difficultés attribuables au conflit du bois-d'oeuvre, et on contribuerait de façon concrète à atteindre les objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le secteur forestier canadien devra composer avec de graves problèmes à l'avenir, y compris une baisse de l'approvisionnement en bois, d'autres incendies catastrophiques, des épidémies d'insectes à cause des changements climatiques et une hausse des coûts associée aux différends commerciaux avec les États-Unis. J'aimerais maintenant parler plus particulièrement du conflit du bois-d'oeuvre avec les États-Unis.
Il y a environ un an, le 17 octobre 2016, nous avons tenu dans cette enceinte un débat sur une motion similaire des conservateurs qui portait plus précisément sur le bois d'oeuvre. La motion visait à exhorter le gouvernement à prendre tous les moyens nécessaires pour prévenir une guerre commerciale avec les États-Unis dans le dossier des exportations de bois d'oeuvre. J'ai évidemment appuyé cette motion, car, pour les milliers de Canadiens qui comptent sur cette importante industrie pour gagner leur vie, il est urgent que le Canada conclue avec les États-Unis une entente équitable et respectueuse de nos différences régionales qui protège les bons emplois du secteur forestier canadien.
Un an s'est écoulé depuis, et le gouvernement du Canada n'a toujours pas réussi à conclure un accord. L'industrie a été durement touchée par les droits de douane injustes imposés par le ministère du Commerce des États-Unis, qui peuvent atteindre 27 %. Le contexte actuel, dans lequel le gouvernement est incapable de conclure un accord et les États-Unis imposent ces nouveaux droits, entraîne des pertes d'emplois dévastatrices et nuit grandement à une industrie cruciale pour le Canada.
D'après un rapport publié par le Conference Board du Canada à la fin mai 2017, les droits de douane sur le bois d'oeuvre imposés par les États-Unis entraîneront la perte de 2 200 emplois et réduiront les exportations canadiennes de 700 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Le bois d'oeuvre représente un segment dynamique du secteur forestier canadien. C'est aussi le moteur de l'économie de plusieurs collectivités rurales, je le rappelle.
D'après l'Enquête sur la population active du Canada, en 2015, l'industrie forestière était source de 300 000 emplois directs et indirects, alors que ce chiffre dépassait les 400 000 en 2003. Des centaines de scieries canadiennes ont fermé leurs portes, éliminant du même coup des emplois de qualité bien rémunérés.
L'industrie du bois d'oeuvre est sur le point de subir d'autres pertes d'emplois. Cette industrie déjà durement touchée subira encore les effets de la chute des marchés immobiliers américains et d'autres facteurs environnementaux que j'ai mentionnés. Les producteurs et les travailleurs du Canada ont besoin d'un nouvel accord sur le bois d'oeuvre qui créera un climat juste et prévisible.
Le différend a débuté en 1982. Depuis 35 ans, l'industrie américaine persiste à soutenir que les producteurs canadiens bénéficient de subventions, un argument maintes et maintes fois rejeté par les tribunaux commerciaux. Je pense qu'il y a eu 14 ou 15 décisions en ce sens.
Au fil des années, plusieurs accords commerciaux ont été mis en oeuvre, mais, à leur expiration, les exportations canadiennes ont été frappées de droits plus élevés. Le Canada a dépensé environ 100 millions de dollars en frais juridiques pour défendre sa position. Il est vrai que les avertissements donnés par les tribunaux dans le cadre de l'accord de libre-échange, l'ALENA, ont toujours été en faveur du Canada et que l'OMC a systématiquement conclu que les droits imposés par les États-Unis n'étaient pas justifiés. Notre pays n'en a pas moins perdu des dizaines de milliers d'emplois. Il me semble incroyablement malhonnête de la part du gouvernement de présenter ces contestations judiciaires comme des victoires. Je suis convaincu que les gens qui ont perdu leur emploi à cause d'accords mal négociés ne sont absolument pas impressionnés par ces prétendues victoires.
Il est extrêmement préoccupant que les Américains soient déterminés à éliminer le chapitre 19 de l'ALENA, soit le mécanisme de règlement des différends qui protège le Canada de ces contestations depuis si longtemps. Après l'expiration du précédent accord, en 2001, les États-Unis ont perçu 5,4 milliards de dollars en droits de douane sur les importations canadiennes. Cet argent aurait dû rester dans les poches des Canadiens, mais il a plutôt été remis à l'industrie américaine. Ce fut le début d'une décennie marquée par des pertes d'emploi massives dans l'industrie canadienne.
En 2006, peu après leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont négocié un nouvel accord, sans consulter, ou si peu, les acteurs canadiens de l'industrie. Il en a résulté un accord très controversé, décrié par plusieurs comme une capitulation à l'égard des intérêts canadiens. À cause de cet accord, l'industrie canadienne a dû dépenser 50 millions de dollars pour créer un mécanisme contraignant de règlement des différends, ce qui a permis aux Américains d'intenter encore plus de poursuites contre le Canada. Le plus grave, peut-être, c'est que cet accord autorisait les États-Unis à garder 1 milliard de dollars en droits de douane illégalement perçus auprès des producteurs canadiens. Les Canadiens étaient furieux contre l'accord sur le bois d'oeuvre de 2006. Lorsque les conservateurs l'ont présenté au Parlement sous la forme du projet de loi C-24, le NPD l'a vertement dénoncé.
Avec le recul, on peut dire sans se tromper que les conservateurs ont plié l'échine devant les intérêts américains. Aujourd'hui, il est impératif que les libéraux ne fassent pas la même chose. Pourtant, compte tenu du manque de leadership affiché par les libéraux durant la renégociation de l'ALENA, je ne perçois aucune différence entre le gouvernement précédent et le gouvernement actuel.
Comme on le sait, l'accord de 2006 a été reconduit en 2012 et il a expiré en octobre 2016. Encore une fois, après avoir été incapable de négocier un nouvel accord, le gouvernement libéral a semblé passer plus de temps à refuser d'assumer ses responsabilités et à rejeter le blâme sur le gouvernement conservateur précédent qu'à veiller à ce que les travailleurs de l'industrie forestière bénéficient de la sécurité d'emploi dont ils ont désespérément besoin.
En dépit de la bromance notoire entre le et l'ancien président Barack Obama, les libéraux ont encore une fois brisé une promesse et ils n'ont pas été en mesure de conclure une entente à temps.
Nous devons maintenant négocier avec le président Trump, dont l'administration a pris des mesures pour imposer des droits encore plus élevés à l'industrie du bois d'oeuvre du Canada. Cette industrie est à nouveau ébranlée, tout comme elle l'était lorsque les entreprises de bois d'oeuvre ont été durement touchées en 2006, et ce sont les travailleurs du secteur forestier qui seront les plus pénalisés. À cause de l'incapacité du gouvernement à négocier une entente équitable depuis des années, les Canadiens se trouvent dans l'incertitude et, honnêtement, ils se sentent abandonnés. On a l'impression qu'il n'y a toujours pas de solution.
Le gouvernement, qui s'est traîné les pieds pendant deux mois, a présenté un programme d'indemnisation qui a été bien reçu par le NPD, mais je dois signaler qu'il ne contenait aucune mesure pour améliorer les prestations d'assurance-emploi pour les travailleurs qui ont perdu leur emploi à la suite de ce litige. Le programme d'appui de 867 millions de dollars était une bonne solution à court terme pour l'industrie et les entreprises forestières, mais les travailleurs ont besoin de solutions à long terme.
Bien des gens admettent qu'une nouvelle entente d'encadrement du commerce sera moins coûteuse que des recours en justice. Cependant, il est fondamentalement injuste que, malgré les multiples conclusions indiquant que le Canada n'enfreint pas la loi, nous continuions à conclure des ententes qui avantagent nettement l'industrie américaine.
De nombreux témoins souhaitaient que le Canada et les États-Unis parviennent à une entente négociée, une entente qui fonctionnerait pour toutes nos régions. Par contre, on nous a également dit au comité, et ce, très clairement, qu'on ne veut pas d'une autre entente insatisfaisante. Prenons l'exemple du Québec, qui a apporté beaucoup de changement à ses pratiques forestières. Il faut que toute nouvelle entente en tienne compte, tout comme des autres différences entre les régions. Une solution universelle ne peut tout simplement pas faire l'affaire.
Au printemps 2016, le Comité permanent du commerce international a tenu des réunions au sujet de l'accord sur le bois d'oeuvre et a présenté un rapport au Parlement. Malheureusement, une des opinions que le Comité n'a pas eu la chance d'entendre est celle des travailleurs.
Le Syndicat des Métallos, qui représente quelque 40 000 travailleurs de l'industrie forestière, a exposé plusieurs exigences en ce qui concerne la nouvelle entente. D'abord, il veut que soient créés des fonds provinciaux pour la restauration de la communauté forestière qui investiraient dans les travailleurs, les localités tributaires des forêts et la santé des forêts. Ensuite, il demande un accès équitable au marché américain du bois et il déconseille l'adoption d'un nouveau système de quotas. Enfin, il veut également une garantie que les producteurs canadiens jouiront d'un accès au marché américain du bois égal à celui dont bénéficient les producteurs de pays tiers.
Je pense que le point de vue du Syndicat des Métallos est important, car il représente le point de vue des travailleurs. Ces trois éléments favoriseraient la sécurité d'emploi des travailleurs et renforceraient l'industrie au lieu de l'affaiblir.
Dans son rapport final, le comité a présenté cinq recommandations au gouvernement. Il demandait au gouvernement de conclure une entente qui serve les intérêts des Canadiens, de consulter les gros et les petits producteurs et de veiller à ce que la nouvelle entente tienne compte des différences régionales.
Je veux parler d'une question qui revient de plus en plus ces derniers temps, en raison du processus de renégociation de l'ALENA, et qui touche à de nombreux aspects de notre relation commerciale avec nos voisins américains. C'est une relation extrêmement déséquilibrée et abusive. Que ce soit dans le cadre de notre conflit de 35 années au sujet du bois d'oeuvre ou de notre accord commercial bilatéral et trilatéral de près de 30 ans avec les Américains, les divers gouvernements canadiens ont négocié à maintes reprises de mauvais accords. C'est peut-être dû à la taille, la force et la richesse des États-Unis, mais je ne peux pas faire fi de l'énorme manque de leadership ainsi que de la lâcheté et la faiblesse apparentes des gouvernements fédéraux consécutifs.
Nous parlons souvent de volonté politique à la Chambre. Par conséquent, lorsque je constate que des producteurs canadiens doivent payer aux États-Unis des droits de douane d'environ 27 % dans l'industrie forestière et 300 % dans l'industrie aérospatiale, que des scieries et des usines de fabrication ferment leurs portes partout au Canada, que la l'existence de milliers de Canadiens est menacée et que des milliers d'emplois ont été perdus, je dois dire que quelque chose en tourne pas rond. Nous avons une mauvaise méthode pour négocier des accords commerciaux.
J'espère que le gouvernement comprend la gravité de ces pertes d'emplois pour les collectivités. Des milliers de personnes n'ont plus de travail ni de salaire, et des familles se demandent comment payer le loyer ou l'hypothèque. J'exhorte le gouvernement à agir dans l'intérêt des personnes dont l'emploi est en jeu, c'est-à-dire en concluant un accord bénéfique et en collaborant avec les collectivités.
Si le gouvernement libéral veut vraiment prendre le temps qu'il faut pour conclure un bon accord au lieu d'en signer un mauvais au plus vite, il a le devoir d'être plus transparent et plus ouvert envers les Canadiens quant à la façon dont il aidera la population et l'industrie canadiennes à surmonter la tempête commerciale qui s'annonce. Les Canadiens ont droit à des réponses de la part du gouvernement, et non à d'autres fausses promesses et paroles creuses.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole sur un sujet qui, comme nombre de députés le savent, me tient beaucoup à coeur. Le secteur forestier a joué un rôle essentiel au fil de l'histoire du pays, et il ouvre la voie vers un avenir prometteur. C'est une industrie propre, verte et en croissance. L'exploitation forestière crée des emplois, soutient l'économie et contribue de façon importante à façonner notre culture. Après tout, que ferait le Canada sans bâtons de hockey? J'adore cet argument. Il vient d'un ami qui travaille dans l'industrie forestière, un secteur qui a été durement touché et qui se sent quelque peu négligé depuis un certain temps. C'était un chef de file du secteur forestier dans ma province, la Colombie-Britannique.
Cette industrie traverse une période difficile depuis deux ans.
Au cours des deux dernières années, je crois être la première personne à avoir parlé du bois d'oeuvre au Parlement. C'est un sujet qui me tient beaucoup à coeur. Je suis probablement l'un des rares députés qui sait vraiment ce que c'est que de se lever aux alentours de deux heures du matin pour ensuite rouler sur des centaines de kilomètres jusqu'au bloc de coupe. J'ai été opérateur de débusqueuse et de tronçonneuse pendant un certain temps. J'ai utilisé une scie à chaîne. Je sais exactement ce que c'est que d'avoir de la sciure dans les cheveux — je sais que je n'ai plus de cheveux, mais j'en avais à une certaine époque — et de l'huile à chaîne sur les mains et sous les ongles.
La foresterie est vraiment le moteur de l'économie de la Colombie-Britannique.
Je veux m'excuser. J'ai affirmé avoir été le premier à parler de bois d'oeuvre à la Chambre. Je veux dire publiquement que je me suis trompé. Ce n'est pas moi, c'est mon collègue de qui en a parlé le premier le 7 décembre 2015, environ une heure avant que je fasse mon premier discours à la Chambre et que j'en parle à mon tour. J'ai cependant été le deuxième député à amener le sujet à la Chambre, le lendemain, lors de la période des questions pendant le débat sur le discours du Trône. D'ailleurs, le discours du Trône ne faisait aucune mention du bois d'oeuvre et, depuis son élection, le gouvernement n'a jamais accordé d'importance à cette question. Le discours du Trône n'a pas souligné l'importance du bois d'oeuvre et des travailleurs forestiers canadiens. La première fois qu'un député libéral en a parlé, c'était le 29 janvier 2016. J'avais posé une question et le député de avait répondu que le gouvernement tenait des consultations. J'avais demandé où en était l'entente sur le bois d'oeuvre, car des emplois bien rémunérés étaient en jeu dans différentes régions de tout le Canada.
Pour nous, ce dossier a toujours été une priorité. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'ancien gouvernement conservateur y a consacré énormément de temps et d'efforts. J'ai fait remarquer tout à l'heure, et pas pour la première fois, que le gouvernement conservateur avait mis fin à l'un des conflits commerciaux les plus longs et les plus coûteux à avoir divisé le Canada et son principal partenaire commercial, les États-Unis. Nous y avons mis fin dès 2006, c'est-à-dire à peine trois mois après avoir été élus.
On pourrait en parler très longtemps, de ce conflit commercial. En faisant mes recherches, j'ai notamment appris qu'il nous avait coûté extrêmement cher et que ce sont les producteurs canadiens qui en ont fait les frais. Le conflit en général était injuste et inéquitable, mais les sanctions imposées l'étaient tout particulièrement. Les députés savent-il à qui ces sanctions sont allées au bout du compte? Il est quand même ressorti du bon de tout cela, parce qu'en 2006, quand nous avons signé l'accord avec les États-Unis, nous n'avons pas seulement mené à terme un dossier commercial historiquement problématique.
Non, nous avons aussi obtenu que les 500 millions de dollars de sanctions et de droits qui avaient été imposés à l'industrie canadienne du bois d'oeuvre ne soient pas versés à l'industrie américaine, mais à des organismes de charité américains. Habitat for Humanity était du nombre. Cet organisme a construit plus de 19 000 maisons depuis ce temps. Autrement dit, 70 000 Américains ont pu bénéficier des 500 millions de dollars qui ont été versés à Habitat for Humanity parce que le Parti conservateur a obtenu que cet argent n'aille pas seulement aux entreprises américaines, ce qui aurait été injuste. Aujourd'hui, les États-Unis pénalisent encore les producteurs forestiers et les familles du Canada qui comptent sur la forêt pour gagner leur vie, sans oublier les consommateurs américains. J'ai du mal à concevoir que les Américains ne voient tellement pas plus loin que le bout de leur nez qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils prennent leurs propres consommateurs en otage. Pourquoi? Quel produit occupe une part importante du marché américain de la construction domiciliaire et des logements neufs?
Une voix: Le bois d'oeuvre.
M. Todd Doherty: Le bois d'oeuvre, et il s'agit du bois d'oeuvre canadien. Pourquoi est-ce important? C'est parce que nous avons le meilleur produit du monde, ici même, au Canada. Qui plus est, l'industrie canadienne est chef de file dans les technologies vertes, et dans les principes et les méthodes de récolte. En dépit de ce que nous entendons — et dont je parlerai —, des intérêts étrangers ne cessent de nous attaquer, car ils n'ont qu'un seul objectif, soit de fermer l'industrie canadienne. Qu'il s'agisse de l'industrie forestière, du secteur maritime et des pêches, de l'industrie des pétroliers ou des sables bitumineux, les intérêts étrangers ne veulent qu'une chose: fermer l'industrie canadienne.
Je me suis éloigné du sujet un peu, mais je tiens à revenir sur un des premiers discours du Trône que le a prononcés devant le Canada et le monde. Il a dit que sous la direction de l'actuel gouvernement, le Canada se taillerait une meilleure réputation pour son ingéniosité que pour ses ressources naturelles. Cela sonne juste à ce stade-ci. Les projets ne sont pas approuvés. Celui d'Énergie Est a assurément été abandonné. Où en est l'accord sur le bois d'oeuvre? Voilà pourquoi nous en débattons aujourd'hui. Nous voyons de plus en plus d'incertitude.
Le rôle du gouvernement est toujours de créer un environnement au sein duquel les industries et les organismes veulent investir pour créer de l'emploi. À ce stade-ci, deux ans après l'arrivée au pouvoir des libéraux, tout ce qu'ils ont fait, c'est créer davantage d'incertitude. Un récent article affirmait que le Canada n'est plus l'un des environnements ni l'un des pays les plus stables dans le monde du point de vue économique, car le gouvernement continue de créer de l'incertitude en adoptant des politiques et des mesures incohérentes et en prenant des décisions douteuses.
La Colombie-Britannique est le plus grand producteur de bois d'oeuvre en Amérique du Nord. Ce secteur a un rendement de 33 milliards de dollars et contribue à hauteur de 12,9 milliards de dollars au PIB de la province. En 2016, plus de 140 000 emplois ont été créés directement ou indirectement par l'industrie forestière. Il y a eu 8,6 milliards de dollars en revenus de travail. Plus de 140 collectivités en Colombie-Britannique dépendent de la forêt. Ma circonscription, Cariboo—Prince George, en est une.
L'été dernier, la Colombie-Britannique a traversé l'une des pires saisons des feux jamais vues. Plus de 53 millions de mètres cubes de bois se sont envolés en fumée. Pour mettre cela en contexte, c'est l'équivalent d'un an de coupes annuelles permises en Colombie-Britannique et de dix ans de coupes annuelles permises dans ma circonscription, Cariboo—Prince George. On ne sait pas encore quelle proportion du bois est toujours commercialisable. Les producteurs forestiers ont un très court délai pour aller voir s'il reste du bois récupérable ou commercialisable.
Nous avons réclamé que le gouvernement néo-démocrate de la province permette à l'industrie de se rendre sur place et faire l'état des lieux. Nous le demandons de nouveau aujourd'hui pour nous assurer que cela se produise. Il serait préférable de déterminer le plus tôt possible l'état de la matière ligneuse afin d'élaborer une stratégie et planifier les prochaines étapes.
Le secteur forestier de la Colombie-Britannique est un chef de file mondial en matière de gestion durable des forêts. Moins de 1 % des forêts de la province font l'objet de récolte. Trois arbres sont plantés pour chaque arbre récolté, ce qui est rarement mentionné. Mais il y a toujours moyen de faire mieux. Le gouvernement précédent a investi dans ce sens et consenti des centaines de millions de dollars dans les technologies vertes, ce qui nous a permis de procéder au reboisement. Lorsqu'on remplace les arbres récoltés le long des rivières, des lacs et des ruisseaux, on assure la présence d'une structure racinaire qui les protège. Après l'embrasement de 53 millions de mètres cubes de matière ligneuse, il faut en faire davantage. Des rivières, des lacs et des ruisseaux ont perdu cette structure racinaire qui leur est essentielle. C'est pourquoi nous prions le gouvernement fédéral d'aider le gouvernement provincial à intervenir à cet égard.
Je souhaite également parler de l'incidence de la situation sur le Canada. Le parle de l'importance de l'industrie du bois d'oeuvre depuis un moment déjà, et de la valeur qu'elle représente pour le Canada avec un apport annuel de 22 milliards de dollars au PIB. Ce secteur emploie plus de 200 000 travailleurs, dont bon nombre d'Autochtones, d'un bout à l'autre du pays. Je précise qu'il donne du travail à 9 500 personnes dans les collectivités des Premières Nations. J'irais même jusqu'à dire que, si on tient compte des emplois indirects, plus de 200 000 travailleurs dépendent de ce secteur et que, d'un océan à l'autre, le gagne-pain de centaines de collectivités repose sur l'industrie forestière.
Le gouvernement tergiverse depuis un bon moment dans le dossier du bois d'oeuvre. Il n'en a pas été question dans le discours du Trône, qui était pourtant le premier message aux Canadiens pour dire ce que les libéraux comptaient accomplir pendant leur mandat. Un autre intervenant a indiqué plus tôt que c'est en janvier 2016 qu'un député libéral a mentionné ce dossier pour la première fois, en réponse à une question d'un collègue conservateur.
Au début de 2016, les libéraux ont affirmé qu'ils repartaient sur des bases nouvelles, que le et le président sortant étaient les meilleurs amis du monde et qu'ils allaient conclure une entente. En fait, une ministre a même déclaré que le premier ministre jubilait. Voilà le terme qu'elle a utilisé dans une entrevue. La bromance battait son plein et les deux dirigeants allaient abattre tous les obstacles.
À la suite de pressions que nous avons exercées, on nous a assuré qu'une certaine forme d'entente serait conclue dans les 100 jours. Je crois que le président de l'époque a affirmé à la Chambre que nous allions trouver une solution à cet irritant. J'ai été insulté qu'il utilise le terme « irritant ». Cet irritant fournit des emplois à ma famille, à la famille de ma femme, à beaucoup d'autres familles de ma région et, comme on l'a entendu, à de nombreuses familles partout au Canada. Ce n'est pas un irritant, monsieur le président, c'est un mode de vie. C'est l'une de nos plus grandes industries. C'est la pierre angulaire de l'économie canadienne. Il est honteux qu'un soit alors tout sourire et qu'il parle d'une belle amitié. Lorsqu'il a été invité à un dîner d'État, il a laissé le à la maison. Il est plus intéressé par les soirées tapis rouge et les égoportraits que par la négociation d'un accord sur le bois d'oeuvre.
Je suis contrarié parce que les gens de ma région, des proches, des amis et des voisins, restent dans l'attente de bonnes nouvelles. Inlassablement, nous venons ici pour faire valoir leurs intérêts, et qu'obtenons-nous? On nous sert des platitudes ou de belles paroles prononcées la main sur le coeur.
Cela fait déjà deux ans que nous sommes saisis de cette affaire. C'est une vraie farce.
J'étais présent lors de ces voyages à Washington. J'ai entendu des gens là-bas — qui ne sont pas des partisans des conservateurs — dire que les libéraux ont mal géré ce dossier depuis le début de leur mandat. Ils n'ont pas fait preuve de fermeté durant les discussions. Ils n'ont pas négocié en position de force, et cela m'amène à mon prochain point.
Depuis mon arrivée à la Chambre, que ce soit dans le dossier des pêches, des océans et de la Garde côtière canadienne, dont je suis le porte-parole, ou de ceux de la réforme électorale ou de l'industrie forestière, des groupes financés par des intérêts étrangers se sont attribué le mérite de la défaite du Parti conservateur lors des élections de 2015. En fait, le conseiller supérieur en politiques du a déjà été le président-directeur général de l'un de ces groupes. Certains des chefs de cabinets et des gens qui conseillent les ministres sur des dossiers ayant une importance cruciale pour l'économie canadienne ont des liens avec ces groupes. Que ce soit ForestEthics, Greenpeace, Tides Canada ou la fondation Tides, ils ont tous une chose en tête, même s'ils aiment prétendre qu'ils agissent pour des raisons écologiques ou pour le bien du pays.
Je reviens sur une autre chose qui s'est produite dans ma collectivité: la catastrophe minière de Mount Polley. C'est indéniable, c'était une catastrophe. Toutefois, l'entreprise et la collectivité, les gens véritablement concernés, les gens qui dépendent des lacs, des cours d'eau, de l'environnement et de l'exploitation de la mine pour assurer la viabilité économique de notre région, tous se sont concertés et sont parvenus à faire changer les choses. Tous étaient d'accord pour dire qu'une telle catastrophe ne doit plus jamais se reproduire.
Lorsque nous avons vérifié les pièces d'identité à la barrière, il était intéressant de constater qui manifestait. On envoyait manifester des autobus pleins de gens, mais ceux-ci n'étaient pas de Williams Lake, de Quesnel, de Prince George, de Vanderhoof, ou de la région de Cariboo. Ces gens, ces activistes payés, venaient d'autres pays, comme les États-Unis, et de grandes villes.
Cela ne me surprend pas que nos collègues du NPD n'appuient pas la motion. Lors de la campagne électorale de 2015, ces groupes ont ciblé ouvertement les circonscriptions conservatrices considérées comme étant vulnérables, dont la mienne. Je pourrais montrer les documents à la Chambre. Qui ces groupes appuyaient-ils? Ils appuyaient les candidats du NPD et d'autres candidats non conservateurs afin de vaincre Harper et les conservateurs.
Il est intéressant de constater que les députés néo-démocrates, qui se sont joints à nous tant de fois ces dernières semaines pour dénoncer les manquements des députés d'en face, refusent d'appuyer notre motion et de défendre les travailleurs de l'industrie forestière. C'est honteux.
Notre politique devrait toujours être élaborée dans l'intérêt des Canadiens et sans l'influence de groupes étrangers. Voilà, je m'arrête là-dessus.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
La motion présentée à la Chambre demande au gouvernement de réitérer son appui aux travailleurs forestiers et de dénoncer les efforts déployés par des militants écologistes financés à l'étranger pour nuire à la réputation environnementale de l'industrie forestière du Canada. Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui, car l'industrie forestière est au coeur de la prospérité économique de ma propre région, la Mauricie, au Québec.
Je peux assurer à la Chambre que notre gouvernement est bien conscient des difficultés réelles auxquelles doivent faire face ce secteur et de l'impact que les événements récents ont eu sur nos communautés et nos travailleurs forestiers, dont ceux de chez nous, en Mauricie. J'aimerais rappeler que c'est notre gouvernement qui a pris des mesures ciblées et concrètes pour protéger et défendre l'industrie. Nous avons aussi travaillé à créer de nouvelles possibilités d'affaires dans des marchés compétitifs pour assurer la prospérité de nos travailleurs forestiers.
Notre gouvernement continue de prendre des mesures pour trouver des moyens novateurs de soutenir l'ensemble de ce secteur allant des grandes entreprises forestières aux petites entreprises familiales, en passant par les personnes employées dans l'ensemble de la chaîne de valeur du secteur et au sein des collectivités dépendantes des forêts où elles vivent et travaillent.
En tant que ministre du Commerce international, je sais que plus de 70 % de la production canadienne dans le secteur forestier est exportée. Par conséquent, le commerce international des produits forestiers et la réputation internationale du Canada en tant que fournisseur responsable sur le plan environnemental de produits forestiers durables figurent parmi les plus grandes priorités de notre gouvernement.
Ma première mission commerciale avec l'équipe Canada, comme je le disais à mon collègue d'en face, était une mission axée sur le bois d'oeuvre en Chine et comprenait l'ensemble des partenaires du milieu, tant Canada Wood que des représentants du Québec et du Nouveau-Brunswick. C'était pour démontrer l'innovation qui fait notre renommée dans le marché chinois.
Ce que je me dois de souligner aujourd'hui, c'est que notre industrie, la meilleure du monde, incarne bien plus que le produit qu'elle vend. Elle offre des solutions tangibles aux besoins de toutes les sociétés modernes: une production qui répond à la demande, qui oeuvre contre les changements climatiques et qui offre une importante valeur ajoutée. C'est pourquoi nous ouvrons de nouveaux marchés pour nos producteurs. C'est pour créer plus de choix, mais aussi parce que le bois d'oeuvre représente une solution et un produit essentiel pour les plus importants marchés du monde.
Nous nous sommes également tournés vers d'autres marchés en Asie, où nous avons tenu des rencontres, comme à Singapour, au Vietnam et au Moyen-Orient, afin de faire augmenter nos exportations et de promouvoir notre engagement à l'égard de la gestion durable des forêts. Notre plan a pour objectif d'améliorer les relations d'affaires avec les principaux acheteurs étrangers actuels de produits forestiers canadiens, ainsi que d'établir des relations plus solides avec les nouveaux acheteurs à long terme. Nous faisons cela avec l'appui de notre équipe d'employés hautement qualifiés au sein des missions du Canada à l'étranger, et nous tirons également parti des outils et de l'expertise d'Exportation et développement Canada, de la Banque de développement du Canada et de la Corporation commerciale canadienne.
En tant que chef du marketing du Canada, le bois d'oeuvre est ma priorité. Je suis avant tout le député de Saint-Maurice—Champlain. J'ai eu souvent l'occasion de rencontrer les employés de Produits forestiers Résolu, en Haute-Mauricie, et je peux témoigner de leur attachement à la forêt et de leur professionnalisme. Ce sont des gens fiers, travaillants et responsables.
On se rappellera que le 1er juin, avec mes collègues le et la , nous avons annoncé que notre gouvernement allait investir 860 millions de dollars dans des mesures tangibles en vertu du Plan d'action sur le bois d'oeuvre. Mon collègue, plus tôt, nous demandait des mesures tangibles. Nous avons fait des investissements totalisant près de 1 milliard de dollars pour favoriser l'innovation et la productivité de notre secteur forestier. Ce plan offrira un appui aux travailleurs forestiers et aux collectivités touchées par les mesures récemment mises en avant par les États-Unis qui ciblent le bois d'oeuvre résineux.
Ce plan est élaboré directement pour soutenir les travailleurs tel que mentionné par le Conseil de l'industrie forestière du Québec dont je salue le nouveau président — qui est un ancien collègue de la Chambre, il a été député conservateur — qui reconnaît le travail que nous avons fait et que nous continuons de faire pour aider l'industrie forestière. Cet investissement est une aide concrète à la main-d'oeuvre qui lui permettra de durer et d'assurer le maintien de ses opérations mais également de son développement.
C'est aussi notre gouvernement qui a posé des gestes forts et concertés pour contrer les mesures injustes de l'administration américaine. Ce plan d'action démontre l'engagement du gouvernement à prendre des mesures rapides afin de surmonter les difficultés auxquelles doit faire face l'important secteur forestier. Il décrit la stratégie globale de notre gouvernement en vue de développer les marchés partout dans le monde de manière ciblée et globale afin d'accroître la diversification des échanges commerciaux et des marchés pour le bois et les produits du bois canadiens dans le cadre de notre engagement à favoriser une économie axée sur la croissance propre.
Ces efforts concertés conjugués aux produits de qualité de nos entreprises canadiennes ont déjà donné des premiers résultats en matière de croissance positive des exportations de bois d'oeuvre résineux du Canada vers des marchés clés à l'extérieur des États-Unis. Par exemple, au cours de la première moitié de 2017, les exportations vers la Chine ont augmenté de près de 50 millions de dollars par rapport à la deuxième moitié de 2016, ce qui est significatif. L'Inde a triplé, quant à elle, ses importations de bois d'oeuvre résineux canadien au cours de la même période. Nous avons également observé une croissance positive des marchés nouveaux et émergents, notamment aux Philippines et en Corée du Sud.
Ces récentes initiatives n'ont pas été mises en place du jour au lendemain; elles reposent sur l'engagement de longue date de mon ministère en vue de soutenir les associations commerciales et les entreprises qui aspirent au développement du commerce international. Par conséquent, le service des délégués commerciaux du Canada, qui compte cinq bureaux centraux régionaux au Canada et plus de 161 bureaux dans le monde, participe activement à diverses initiatives internationales de promotion et de développement commercial dans les marchés traditionnels et émergents pour les entreprises forestières canadiennes souvent en partenariat avec des associations commerciales nationales et provinciales dans tout le Canada, nos partenaires fédéraux à Ressources naturelles Canada et évidemment nos homologues provinciaux et territoriaux.
En travaillant ensemble, nous obtenons de bien meilleurs résultats. Le service des délégués commerciaux qui met l'accent sur l'aide aux petites et moyennes entreprises compte dans 44 de nos ambassades et consulats partout dans le monde des employés chargés d'offrir un soutien direct à l'exportation aux entreprises canadiennes de produits forestiers.
Ces professionnels du commerce international travaillent sur le terrain, et je salue leur travail et je sais que mes collègues des deux côtés de la Chambre saluent leur travail également pour faciliter la réalisation de nombreuses initiatives en faveur du développement du commerce international mené par des associations commerciales canadiennes de produits du bois qui reçoivent des fonds du Programme de développement des marchés dirigés par Ressources naturelles Canada.
Parmi les résultats tangibles de l'année dernière qui découlent de cet engagement, notons quelque 45 initiatives particulières liées aux produits forestiers et du bois mises en oeuvre dans 16 pays par notre service de délégués commerciaux, plus de 40 accords commerciaux conclus avec des organisations étrangères et quelque 500 clients du secteur forestier de partout au Canada qui ont reçu des services et un appui au cours de cette année.
Je les remercie, au nom des travailleurs et des travailleuses du secteur forestier, d'avoir été au rendez-vous pour les aider.
Je vais laisser mes notes de côté et je vais simplement dire à ceux qui nous regardent que les gens qui connaissent le secteur de la foresterie, les travailleurs et les travailleuses que je rencontre lorsque je retourne dans ma circonscription le week-end, savent que notre gouvernement est là pour les aider. Nous sommes avec eux, nous étions avec eux et nous serons avec eux à chacune des étapes.
À titre de membre du gouvernement, à titre de membre du caucus québécois du gouvernement et à titre de ministre, j'ai toujours leur intérêt à coeur. Chaque fois que j'en ai la chance, j'en fais la promotion.
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Monsieur le Président, je croyais que vous alliez me demander de poser une question à mon collègue le , que je salue pour son travail extraordinaire. J'aurais voulu demander au ministre quelles étaient les réactions des présidents de syndicat et des entrepreneurs de sa région face aux mesures que nous avons mises en place et qu'il a énumérées. Je peux dire que sa réponse aurait été très claire: les entrepreneurs sont satisfaits des mesures que nous avons mises en place. Je pourrai en parler davantage au cours des prochaines minutes.
Je tiens à rassurer mes collègues de l'opposition, notamment mon collègue de : le dossier du bois d'oeuvre est une priorité absolue de notre gouvernement. Je le répète, c'est une priorité absolue. Comme le ministre du Commerce international l'a mentionné plus tôt, nous sommes fiers d'avoir un secteur forestier de calibre mondial. Nos entreprises forestières canadiennes emploient plus de 230 000 Canadiens dans tout le pays, souvent dans des régions rurales, où elles constituent un moteur économique essentiel en fournissant des centaines d'emplois à notre classe moyenne. Chez nous, dans Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, c'est le cas. Nos entreprises et notre économie dépendent en grande partie de la forêt, et je suis très fier du travail de nos entrepreneurs dans le domaine de l'industrie forestière.
Le secteur de la foresterie est clairement un important contributeur à la croissance économique de notre pays, alors qu'il contribue pour plus de 21 milliards de dollars au PIB du Canada. Nous avons travaillé fort pour diversifier nos marchés d'exportation et pour offrir des produits canadiens de la meilleure qualité partout au Canada. Ces mesures ont créé d'excellents débouchés pour les entreprises canadiennes en Asie, en particulier en Chine. Les États-Unis sont évidemment la principale destination des exportations canadiennes de bois d'oeuvre. En 2016 seulement, 78 % de ces exportations avaient pour destination les États-Unis, avec une valeur de plus de 7,6 milliards de dollars. Il est donc essentiel de maintenir un accès stable et prévisible au marché américain si l'on veut que notre industrie du bois d'oeuvre continue à prospérer et que les travailleurs canadiens conservent leur emploi bien rémunéré. C'est pour cette raison que le dossier du bois d'oeuvre est une priorité absolue pour notre gouvernement depuis le premier jour où nous sommes arrivés au pouvoir.
Dès son entrée en fonction, la , qui était alors ministre du Commerce international, a demandé la tenue de vastes consultations auprès des principaux acteurs et interlocuteurs de l'industrie du bois d'oeuvre, notamment les gouvernements provinciaux et territoriaux, des petites et grandes entreprises du bois d'oeuvre, des producteurs de différents types de produits du bois d'oeuvre résineux, des associations industrielles, des syndicats et des représentants de groupes autochtones.
Dans ma région, notamment à Amqui, à Carleton-sur-Mer et à Gesgapegiag, j'ai eu la chance de consulter différents intervenants, entrepreneurs et acteurs qui travaillent de façon acharnée à ce que leurs entreprises se développent. Je les ai rencontrés, accompagné de certains de mes collègues qui sont ici, à la Chambre, afin d'écouter leurs préoccupations et de déterminer comment notre gouvernement peut les appuyer concrètement dans le développement de leurs entreprises. Ils nous ont donné des pistes intéressantes. Tout à l'heure, je ferai état des mesures concrètes que notre gouvernement a prises.
Pour nous accompagner, des fonctionnaires fédéraux ont d'ailleurs sillonné le pays afin de rencontrer en personne des intervenants, qui ont clairement indiqué qu'ils soutenaient la négociation d'un nouvel accord reflétant les intérêts supérieurs des Canadiens. Ceux-ci ont toutefois formulé une mise en garde: il était préférable de ne pas conclure d'accord plutôt que d'accepter un mauvais accord.
Notre gouvernement s'est alors mis à l'oeuvre en vue de négocier un nouvel accord avec les États-Unis. Les négociations ont commencé en janvier 2016 et se sont poursuivies à un rythme soutenu. En l'espace de seulement 12 mois, nos deux pays ont tenu environ 20 réunions en personne et de nombreuses conférences téléphoniques pour faire progresser la discussion. Notre gouvernement a soulevé cet enjeu auprès des plus importants représentants du gouvernement américain et continuera de le faire.
À de nombreuses occasions, le s'est entretenu avec le président Trump à propos du bois d'oeuvre, dont la semaine dernière, lors de son voyage à Washington, le 11 octobre. De plus, la s'est chargée personnellement de ce dossier depuis le début des négociations. Elle a soulevé cet important enjeu auprès du secrétaire américain au Commerce chaque fois qu'elle l'a pu. Grâce à cet engagement politique de haut niveau, ce dossier crucial demeure à l'ordre du jour politique des États-Unis.
Une collaboration étroite entre les provinces, les territoires, et les intervenants de l'industrie, ainsi qu'une forte mobilisation de ceux-ci, sont au coeur de notre stratégie de gestion dans ce dossier important. La ministre et les fonctionnaires fédéraux, de même que les députés de ce côté-ci de la Chambre, ont fourni des efforts soutenus pour établir un dialogue non seulement avec les principaux exportateurs du Canada, mais aussi avec les principaux producteurs, comme les entreprises de seconde transformation et les fabricants de produits du bois d'oeuvre résineux spécialisés.
De plus, dans le respect de ces démarches entreprises par notre gouvernement en vue d'établir des relations de nation à nation avec les groupes autochtones, des mesures ont été prises pour consulter les représentants des Premières Nations, tout particulièrement ceux des scieries qui appartiennent à ces groupes. Nos consultations ont été menées par l'entremise de divers mécanismes, dont des consultations en personne, des mises à jour régulières dans le cadre de forums consultatifs réservés aux gouvernements et à l'industrie, des réunions bilatérales officielles et informelles, ainsi que des appels téléphoniques effectués auprès de premiers ministres et de ministres de l'ensemble du pays.
Les efforts fournis par ce gouvernement ont manifestement porté leurs fruits. Les gouvernements provinciaux et les représentants de l'industrie ont publiquement félicité notre gouvernement pour la ferme volonté dont nous avons fait preuve dans ce dossier. La relation étroite qu'entretient notre gouvernement avec les provinces, les territoires et l'industrie a permis au Canada de s'exprimer d'une seule voix à la table des négociations, ce qui a renforcé notre position.
Cette unité a récemment été affirmée en août, lorsque les envoyés provinciaux de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, de l'Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick se sont réunis avec l'ambassadeur à Washington afin de montrer, sans équivoque, que les gouvernements provinciaux sont solidaires du gouvernement fédéral en ce qui a trait à cette question.
Alors que le Canada a persisté à défendre les intérêts à la table des négociations, les États-Unis n'ont pas voulu accepter les conditions qui étaient acceptables pour le Canada. Je tiens à souligner que, bien que notre préférence soit de conclure un nouvel accord qui apporterait une stabilité et une prédictibilité à notre industrie, nous n'accepterons pas de signer un accord qui causerait des dommages considérables et permanents à notre industrie et à nos travailleurs. Notre position est très claire: nous voulons conclure un accord sur le bois d'oeuvre juste et équilibré avec les États-Unis. Cependant, je le répète, nous n'accepterons pas n'importe quelles modalités. Nous continuerons de travailler très fort pour notre industrie. Trop d'emplois sont en jeu.
Dans ce contexte, je me permets d'énumérer les mesures que nous avons prises. À ceux qui disent que le gouvernement du Canada n'est pas engagé à défendre l'intérêt de l'industrie forestière et des travailleurs, je réponds que nous avons pris des mesures totalisant 867 millions de dollars pour appuyer directement l'industrie, les entrepreneurs et, évidemment, les travailleurs. Ces mesures sont accessibles par l'entremise de la Banque de développement du Canada et d'Exportation et développement Canada, et j'ai moi-même discuté avec des intervenants de ma circonscription pour m'assurer qu'ils étaient bien au courant de l'ensemble des mesures disponibles.
Ce qui est intéressant, c'est que le prix du bois d'oeuvre au Canada n'a cessé d'augmenter au cours des derniers mois. Pour ce qui est du deux-par-quatre, par exemple, son prix est passé d'environ 500 $ à 650 $ pour 1 000 pieds mesure de planche. Évidemment, c'est profitable pour l'industrie et c'est intéressant pour les industries de chez nous. En effet, les entrepreneurs embauchent du monde parce qu'ils doivent produire davantage de bois. En raison de catastrophes importantes qui sont survenues aux États-Unis, la demande pour le bois d'oeuvre continue d'augmenter et cela a un effet positif sur le prix, ce qui est bon pour nos entrepreneurs.
Ce que nous souhaitons, c'est de conclure une entente avec les Américains afin d'assurer la stabilité du marché. Je peux assurer à la Chambre que notre gouvernement fait de cet enjeu une priorité absolue et que nous allons continuer de travailler pour nous assurer que l'industrie du bois d'oeuvre continue de se développer, tout en diversifiant les marchés et en favorisant l'innovation. Nous sommes très fiers de notre industrie canadienne.
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Monsieur le Président, je soupçonne que ces appels que nous recevons visent à appuyer cette magnifique motion devant nous aujourd'hui. Dans ce cas, je vous saurais gré d'être plus tolérant pour que nous puissions recevoir les appels de ces citoyens qui veulent témoigner avec nous de l'importance de cette motion.
L'industrie forestière est un employeur majeur dans la province de Québec et partout au Canada. Les travailleurs forestiers québécois, notamment, méritent une stabilité et une prévisibilité de la part de leur gouvernement. Au Québec, nous le savons, l'industrie forestière est la pierre angulaire de plusieurs de nos communautés.
Cependant, comme je le mentionnais, on a été incapable de négocier cet accord sur le bois d'oeuvre. On a mis en péril le gagne-pain de travailleurs forestiers, pas seulement au Québec mais partout au Canada. Pendant que le continue de se traîner les pieds dans cet important dossier, les travailleurs de ce secteur vital à l'économie canadienne restent vulnérables aux campagnes de désinformation menées contre leur industrie.
Ce sont des machinations menées par des organisations non gouvernementales financées par des intérêts étrangers, tels que Greenpeace et ForestEthics, des groupes qui ne comprennent pas que le Canada est un chef de file mondial au chapitre des pratiques forestières durables, mais qui profitent d'une industrie forestière qui est actuellement très vulnérable dans notre pays.
Tout cela, c'est grâce à l'inaction du gouvernement libéral. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes tous très au courant et très inquiets de la situation actuelle de l'industrie du bois d'oeuvre au Canada. La situation demeure inacceptable pour des milliers de travailleurs, leur famille et leur communauté. Ce sont des personnes qui dépendent de l'action du gouvernement fédéral face à l'administration américaine.
Au Québec, le bois d'oeuvre, selon le Conseil de l'industrie forestière du Québec, génère un chiffre d'affaires de 15,8 milliards de dollars chaque année, dont près de 4 milliards de dollars en salaires et en avantages sociaux. Ressources naturelles Canada indique que l'industrie emploie plus de 200 000 personnes, dont 9 500 dans les communautés autochtones. Au Québec, 58 000 emplois sont directement reliés à l'industrie forestière.
Malgré ces chiffres qui sont impressionnants, nous le savons, nous attendons toujours une action concrète de la part du gouvernement. Ce manque de leadership met en danger la sécurité de communautés entières qui dépendent de l'industrie du bois d'oeuvre. Nous entendons ce message de partout d'ailleurs: il nous vient des travailleurs, des personnes qui habitent dans les villes et les villages du Québec, de la Colombie-Britannique, de gens de partout au Canada où il y a une importante industrie forestière, de gens sur le terrain qui dépendent de la pérennité de l'industrie du bois d'oeuvre.
On entend ce message de la part de personnes comme Gilles Potvin, porte-parole du Comité sur la forêt pour l'Union des municipalités du Québec. En avril, il a déclaré à La Presse:
L'industrie forestière du Québec est doublement pénalisée par les nouveaux tarifs américains sur le bois d'oeuvre.
Ça nous met vraiment dans une situation difficile et les dernières petites entreprises familiales qui demeuraient dans la course vont être pénalisées encore davantage. Elles n'auront pas la capacité de supporter cette nouvelle pression-là.
Dans les régions de Québec, telles la Matawinie, les entreprises forestières anticipent des répercussions considérables.
Ce printemps, dans le journal L'Action, concernant des scieries comme celle qui se trouve à Saint-Michel-des-Saints, on estimait que la note à payer pourrait s'élever à 3 millions de dollars par année à cause des nouveaux tarifs.
L'Alliance des chambres de commerce de Lanaudière a déclaré en mai:
[...] que ce nouveau conflit met en péril la compétitivité de nombreuses entreprises et la pérennité de notre industrie forestière qui est essentielle à la vitalité économique du Québec et de ses régions.
Malgré tout cela, le gouvernement ne semble pas se rendre compte der l'importance des enjeux sérieux dont nous parlons aujourd'hui. J'ai entendu dans le discours précédent un argument qui témoigne de l'incapacité du gouvernement à comprendre l'urgence d'agir et d'intervenir face aux Américains.
Quand on dit que le prix du bois d'oeuvre a augmenté de 500 à 650 $ pour justifier que rien ne presse pour conclure une entente avec les Américains, on comprend pourquoi on est rendus où on en est aujourd'hui. On comprend pourquoi, lors de cette toute première rencontre avec le président américain, le président Obama, il n'y a pas eu de discussion sur la nouvelle entente sur le bois d'oeuvre. Pourquoi? Bah! on a jugé qu'on avait le temps, que l'industrie serait capable de s'en sortir toute seule; le prix avait augmenté, ce n'était pas grave, on n'avait pas besoin de négocier, car les gens ne se plaignaient pas beaucoup. Bah! des familles sont inquiètes et des gens ont peur de perdre leur emploi. Bah! ce n'est pas grave pour le gouvernement libéral. Il y a une élection partielle. Bah! on va dire qu'on s'en occupe aujourd'hui, et la semaine prochaine, on ne s'en occupera plus. C'est grave.
C'est important que le gouvernement regarde attentivement la motion que nous avons déposée devant lui aujourd'hui et qu'il agisse contre ces groupes qui sont financés à l'étranger pour nuire à notre industrie forestière, parce que les dommages causés aujourd'hui sont permanents, même si le prix du bois d'oeuvre est plus élevé. On donne à ces gens la possibilité de salir la réputation de notre industrie forestière. On se croise les bras, puis on se demande pourquoi des milliers d'emplois sont perdus dans des régions comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean. C'est inacceptable.
Des organisations telles que Greenpeace et ForestEthics qui propagent de la désinformation sur le secteur forestier et qui essaient depuis longtemps de la détruire ont compris, elles, que ce gouvernement n'avait pas l'intention d'agir pour contrer cette propagande néfaste et qu'elles pouvaient continuer à faire cette campagne de désinformation. Quand le terrain est libre, pourquoi pas? Elles ont besoin de cette campagne pour amasser des fonds à l'étranger ou, pire encore, pour obtenir des sous de certains lobbys américains qui n'ont pas intérêt à voir le bois d'oeuvre canadien se rendre aux États-Unis. Ce sont ces questions-là qu'il faut se poser et que nous abordons aujourd'hui dans la motion de mon collègue de . C'est pourquoi nous demandons au gouvernement, aujourd'hui, de se tenir debout, pour une fois, devant ces groupes qui menacent des centaines de milliers d'emplois partout au Canada.
M. Garneau, dans le Globe and Mail, a dit que Greenpeace ne se contentait pas de marauder seulement nos entreprises, mais aussi notre mode de vie fondé sur la préservation des forêts saines, qui sont la pierre angulaire des gens qui y vivent.
La forêt, c'est le Canada. Les gens qui travaillent dans la forêt ont bâti l'histoire de notre pays. C'est cette première ressource qu'est la forêt qui a fait du Canada l'un des pays les plus beaux, les plus grands et les plus riches au monde. On doit la préserver, et on doit surtout la défendre contre les étrangers qui ont d'autres intérêts que celui de protéger les familles des travailleurs de l'industrie forestière au Canada.
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Monsieur le Président, je parlerai aujourd'hui du secteur du bois d'oeuvre, de la motion à l'étude et de certaines préoccupations. Ma circonscription est située dans le nord de la Colombie-Britannique. La foresterie est une industrie majeure pour Prince George—Peace River—Northern Rockies. Il y a deux semaines, je suis passé à la scierie Lakeland Mills à Prince George afin de voir comment on s'y porte à la suite de l'incendie mortel qui s'y est produit. Heureusement, la scierie s'en est bien remise et arrive à vendre son bois d'oeuvre, notamment grâce à la levée temporaire des droits, à laquelle les États-Unis mettront fin en novembre, je présume.
Je me suis rendu à maintes reprises aux États-Unis dans le but de comprendre leur vision de l'industrie du bois d'oeuvre. J'ai fait la connaissance de Ryan Zinke, le secrétaire de l'Intérieur et, en février dernier, une semaine après l'arrivée de l'administration Trump, j'ai compris l'intention des Américains. Ils comptent augmenter leur exploitation du bois public et des matières ligneuses en vue de rivaliser beaucoup mieux contre le Canada, qui fournit une grande partie du bois d'oeuvre et du bois de charpente utilisé aux États-Unis.
J'aborde la question d'un accord sur le bois d'oeuvre en parlant des États-Unis parce que nous y exportons 69 % de notre bois d'oeuvre, ce qui est énorme. L'administration au sud de notre frontière s'apprête à faire de son mieux pour développer son industrie. On ne peut pas l'en blâmer. Le gouvernement américain défend son pays, tout comme nous défendons le nôtre. Or, notre gouvernement semble accorder bien peu d'efforts à la négociation d'un accord sur le bois d'oeuvre. Le gouvernement conservateur précédent avait quant à lui négocié le dernier accord sur le bois d'oeuvre ainsi que sa prolongation. Cet accord à deux volets a été fructueux, selon les conservateurs. Lorsque je vais aux États-Unis pour m'entretenir avec le secrétaire de l'Intérieur, je lui demande pourquoi on ne conclut pas un accord semblable au précédent, qui s'est avéré profitable pour tous, et je fais valoir que les États-Unis ont besoin de notre bois, et cetera.
Je vais revenir à l'objet du débat d'aujourd'hui à la Chambre. Le gouvernement ne semble pas s'intéresser au dossier du bois d'oeuvre. Il est occupé avec l'ALENA, qui occupe une grande part de son temps actuellement, mais, à mon avis, en tant que Britanno-Colombien, le bois d'oeuvre est tout aussi important au chapitre des exportations. Le bois d'oeuvre occupe une place prépondérante au sein des industries de la province, fournissant des emplois aux Britanno-Colombiens et aux Canadiens de la province et de ma circonscription. Voilà pourquoi les conservateurs sont profondément inquiets.
Lorsque le gouvernement libéral a été élu, en 2015, on pouvait croire que des éléments positifs allaient ressortir de la relation entre le gouvernement libéral et l'administration Obama de l'époque. Le et le président avaient promis de conclure un accord sur le bois d'oeuvre dans les 100 jours. Lorsque ces deux principaux acteurs font une telle promesse, il n'y a aucune raison pour qu'ils ne s'entendent pas. Idéologiquement, il n'y avait pas beaucoup de différences entre les deux administrations. Il y a eu beaucoup de fla-fla, d'éclat et de dépenses pour que le président vienne à Ottawa. Nous accueillons toujours les chefs d'État d'autres pays à la Chambre, dans cette enceinte où nous siégeons aujourd'hui. Avec tout ce tralala, on s'attendait à ce qu'on ouvre un livre et qu'on signe l'accord sur le bois d'oeuvre.
Les jours ont passé, le président a prononcé une allocution à la Chambre, et puis il est parti, sans avoir conclu d'accord. Les députés qui représentent une circonscription où le bois d'oeuvre revêt une grande importance ont su qu'on venait de rater une excellente occasion. Les travailleurs forestiers en Colombie-Britannique, au Québec et partout au Canada ont compris que le gouvernement ne considérait pas le bois d'oeuvre comme une question importante. Les égoportraits, les photos avec le président et les soupers d'apparat, avec de beaux costumes et de belles robes, voilà ce qui comptait, mais aucune démarche n'a été entreprise par le et le président pour arriver à un accord, alors qu'ils auraient facilement pu le faire. Cela nous fait nous demander si le gouvernement comprend à quel point cette industrie est essentielle pour l'ensemble du pays, car le message qu'il a envoyé, c'est que cette industrie n'existe pas vraiment.
Je comprends qu'il est difficile d'arriver à un accord sur le bois d'oeuvre, mais lorsque le premier ministre et le président promettent d'en signer un dans les 100 jours, on s'attend à ce qu'ils aient déjà réglé tous les détails. Ils ont eu trois mois. Ils avaient déjà un accord préexistant qui avait fonctionné pour les deux pays. Il aurait été très simple de revenir avec cet accord et de le renouveler.
En ce moment, nous sommes aux prises avec un différend qui ne fera que s'aggraver. Avec nos voisins étatsuniens qui jouent du coude pour que leur industrie puisse croître, la situation a peu de chances de s'améliorer.
Nous ne devons pas nous concentrer sur les échecs du passé, mais ce jour-là, en ne signant pas l'accord, les deux chefs d'État ont rompu une promesse. C'est un échec de plus.
Nous nous posons des questions sur la philosophie du gouvernement concernant l'exploitation des ressources, car cela intéresse bon nombre de nos régions. Nous voyons des projets en Colombie-Britannique, même des oléoducs, assujettis à une réglementation outrancière; c'est au point où les compagnies quittent la province. Le projet Énergie Est a été arrêté, et la compagnie dit qu'il y a trop de règlements et de facteurs de risque pour aller de l'avant avec cet investissement en particulier.
Nous examinons d'autres industries, comme les industries agricole et forestière, qui ont évolué d'année en année au fil des siècles au Canada et nous cherchons à dépendre davantage de ces industries pour maintenir une économie stable. Il est troublant que le gouvernement ne semble pas en comprendre l'importance. Il a vraiment laissé tomber l'industrie forestière et ses travailleurs.
Nous, politiciens, parlons souvent d'économie, de chiffres, de PIB, d'exportations et de droits d'importation et nous utilisons toute cette terminologie, mais tout se résume à vouloir mettre du pain sur la table et un toit au-dessus de la tête des Canadiens et à aider les familles à vivre où elles le souhaitent.
Je suis né et j'ai grandi dans la région de Peace River. Ma famille et moi habitions à Ottawa lorsque mes enfants étaient petits. Nous sommes heureux d'être de retour à Fort St. John et dans la région de North Peace, en Colombie-Britannique. Les gens me demandent pourquoi nous voulons y retourner après avoir habité Ottawa, une si belle ville. C'est parce que c'est chez moi. Beaucoup de travailleurs forestiers veulent simplement un bel endroit où vivre, ce que nous avons dans la magnifique région du Nord de la Colombie-Britannique.
L'industrie forestière est aussi très présente dans la vallée de la Robson, notamment à Valemount, McBride et Prince George, et dans toute la région qui s'étend jusqu'aux Rocheuses. Tous ces endroits dépendent énormément de l'industrie forestière. Il ne s'agit pas seulement d'un chiffre, mais de gens et de familles, et les travailleurs des secteurs connexes, comme les mécaniciens en machinerie lourde, dépendent aussi de cette industrie. Je dis souvent que les commis du Tim Hortons vendent fort probablement du café aux gens qui travaillent dans les scieries et qui produisent du bois d'oeuvre. Mon fils, qui est un apprenti mécanicien en machinerie lourde de première année, pourrait fort bien travailler un jour pour une entreprise de l'industrie forestière. Il répare les camions et la machinerie lourde dont on se sert dans les forêts. C'est son gagne-pain, qui lui permet de bien gagner sa vie et d'avoir une belle voiture.
Comme je le disais, il faut que le gouvernement se soucie des gens directement touchés. Noël s'en vient. Nous passerons bientôt le temps des Fêtes dans nos familles; nous voulons donc que les gens puissent garder leur emploi et avoir une belle qualité de vie.
J'espère que le gouvernement prend en considération l'importance de l'accord sur le bois d'oeuvre pour la Colombie-Britannique, le Québec et le Canada. J'espère qu'il fera mieux que par le passé. Nous avons perdu une occasion et j'espère que les ministres concernés et le saisissent toute l'importance de cet accord et ce qu'il représente pour les Canadiens. J'espère qu'ils penseront aux gens qui tiennent aux emplois forestiers et aux répercussions pour eux si un accord sur le bois d'oeuvre était signé.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Comme les députés le savent, cette question concerne les circonscriptions de tout le pays, et Tobique—Mactaquac — que je représente — ne fait pas exception à la règle. Ce dossier reste d’une importance vitale pour le gouvernement. Depuis le début du différend, on en a fait une priorité absolue.
Le secteur forestier soutient 230 000 emplois bien rémunérés de la classe moyenne. Il appuie des travailleurs et des collectivités de tout le pays, comme Juniper, dans ma municipalité. La production de bois d’oeuvre apporte 21 milliards de dollars au PIB du Canada, et c’est le point d’ancrage de l’économie dans plus de 170 collectivités rurales.
Étant donné notre proximité géographique et nos liens commerciaux étroits, il n'est pas étonnant que les États-Unis constituent notre principal marché d'exportation pour le bois d'oeuvre. Plus de 78 % de notre production sont écoulés sur les marchés américains, et nous savons tous que les États-Unis en retirent des avantages considérables. Depuis des décennies, les États-Unis comptent sur nos exportations pour combler l’écart entre leur production et la demande.
Historiquement, le bois d'oeuvre canadien répond au tiers de la demande globale des États-Unis. Malgré cette relation mutuellement avantageuse, le bois d'oeuvre est un sujet controversé dans un différend commercial de longue date entre le Canada et les États-Unis. Depuis le début des années 1980, le Canada est presque en permanence devant les tribunaux ou en négociation d'un accord commercial concernant ses exportations de bois d'oeuvre vers les États-Unis. Le bois d'oeuvre constitue un enjeu complexe. Même si notre pays participe à des négociations intenses avec notre voisin du Sud en vue de conclure un nouvel accord sur le bois d'oeuvre, nous avons toujours su qu'il serait très difficile de trouver des conditions mutuellement acceptables.
J'aimerais réaffirmer qu'il s'agit d'une priorité du gouvernement et que nous travaillons étroitement avec les provinces, les territoires et l'industrie dans ce dossier. Mon collègue le a eu plusieurs réunions avec les provinces, les territoires et les intervenants afin de trouver des solutions à l'appui des travailleurs et des collectivités. De plus, nous travaillons fort avec les intervenants concernant la probabilité de poursuites à l'OMC et dans le contexte de l'ALENA, après les décisions définitives des États-Unis.
Nous désapprouvons vivement la décision du département américain du Commerce d'imposer des droits compensateurs injustes et punitifs sur les importations de bois d'oeuvre canadien. Ces pénalités injustifiées nuisent aux travailleurs, aux collectivités et aux consommateurs tant au Canada qu'aux États-Unis. Les accusations portées par l'industrie américaine du bois-d'oeuvre sont non fondées. Il s'agit depuis le tout début d'accusations non fondées qui visent à ébranler l'industrie et qui ont fini par faire grimper les coûts pour les consommateurs des deux côtés de la frontière.
Au cours des trente dernières années, il y a eu quatre enquêtes sur les droits compensateurs imposés par les États-Unis, et le Canada a obtenu gain de cause chaque fois qu'il a contesté ces droits devant les tribunaux. Les États-Unis ont toujours perdu leur cause devant les groupes de l'OMC et de l'ALENA, parce que le Canada ne subventionne pas l'industrie du bois d'oeuvre. Nous allons défendre énergiquement l'industrie canadienne du bois d'oeuvre, y compris par voie judiciaire. Nous nous attendons à obtenir gain de cause comme auparavant.
Nous comprenons parfaitement que les droits compensateurs imposés aux producteurs canadiens de bois d'oeuvre sont injustes et créent de l'incertitude pour les travailleurs de l'industrie et les membres de leur famille. C'est pourquoi, en juin dernier, le gouvernement a annoncé un plan d'action de 867 millions de dollars pour le bois d'oeuvre afin d'aider les travailleurs et les collectivités touchés par ces droits.
Je précise que le plan d'action comporte deux mesures pour aider les travailleurs. Premièrement, le gouvernement investit 9,5 millions de dollars sur quatre ans au titre d'un programme de travail partagé qui donnera aux employés et aux employeurs la souplesse dont ils ont besoin advenant une diminution temporaire des activités commerciales. Ce programme, qui s'ajoute aux prestations d'assurance-emploi, aide les travailleurs admissibles dont les heures de travail sont temporairement réduites. Il prolonge également la période maximale des ententes de travail partagé de 38 à 76 semaines pour limiter les mises à pied. Cette mesure aidera les entreprises à retenir les travailleurs qualifiés même en situation de difficultés économiques. Deuxièmement, le gouvernement accorde 80 millions de dollars sur deux ans pour les ententes sur le développement du marché du travail. Ce financement aidera les travailleurs à améliorer leurs compétences et à relever de nouveaux défis. Nous reconnaissons qu'une transition professionnelle peut être difficile et causer du stress. Pour faciliter cette transition, les travailleurs recevront un supplément de rémunération pendant qu'ils se préparent à accéder à un nouveau domaine d'emploi.
Je reconnais également que l'industrie forestière est extrêmement importante pour les collectivités autochtones d'un bout à l'autre du Canada. Voilà pourquoi le gouvernement versera 10 millions de dollars sur trois ans pour soutenir les initiatives forestières dans les collectivités des Premières Nations. Ces initiatives pourront porter sur les technologies propres, l'intendance environnementale ou la gestion des ressources forestières.
Comme le l'a affirmé lorsque cette initiative a été annoncée: « Ce plan d’action remplit notre promesse de prendre rapidement les mesures raisonnables qui s’imposent pour défendre notre industrie du bois d’œuvre résineux et améliorer les perspectives d’avenir des travailleurs, des familles et des collectivités qui en dépendent ».
Enfin, le gouvernement s'affaire activement à aider l'industrie forestière à accéder à de nouveaux marchés étrangers. Le dirige des missions commerciales sur l'industrie forestière qui s'occupent de ce dossier. Par exemple, le marché asiatique offre un potentiel de plus en plus grand pour la vente des produits de bois canadiens, et le ministre a vanté les mérites des produits forestiers canadiens lors de ses visites récentes en Chine, au Vietnam, à Singapour, en Corée du Sud et au Japon.
Le gouvernement du Canada continue de penser que la meilleure solution pour les deux pays consisterait à conclure un accord négocié garantissant la stabilité et la prévisibilité de l'industrie du bois d'oeuvre, mais nous n'accepterons pas de conclure un accord à n'importe quel prix. Ce ne serait pas une bonne chose ni pour l'industrie canadienne, ni pour les gens de nos circonscriptions, ni pour les travailleurs du pays. Un accord négocié serait la meilleure issue pour les Canadiens et les Étatsuniens. Bien qu'aucun accord n'ait été conclu jusqu'à maintenant, nous poursuivons nos efforts afin d'y arriver. Nous voulons conclure un bon accord, et non nous contenter de n'importe quoi.
Il est important de comprendre que nous ne devrions pas faire de partisanerie avec ce dossier. Il s'agit d'une industrie qui touche des populations locales, des familles et des travailleurs partout au pays. Il est important aussi de souligner que le gouvernement formé par mon parti s'est engagé dès le début à soutenir les familles, les travailleurs et les acteurs de l'industrie au cours de cette période difficile.
Le bois d'oeuvre occupe une place très importante dans la circonscription que je représente, Tobique—Mactaquac. En fait, il y joue un rôle primordial, tout comme dans le reste du Nouveau-Brunswick. La majorité des exportations de bois d'oeuvre de la province s'en vont directement aux États-Unis. Il faut trois heures et demie pour parcourir la limite ouest de ma circonscription, qui correspond d'un bout à l'autre à la frontière canado-américaine. Nous collaborons de près avec nos homologues américains situés juste de l'autre côté de la frontière et les échanges vont bon train dans un sens comme dans l'autre. D'ailleurs, il est arrivé souvent que les parties intéressées, qu'elles soient d'un côté ou de l'autre de la frontière, partagent les ressources disponibles.
Depuis six mois, j'ai sondé à plusieurs reprises les consommateurs américains, et je me suis aperçu qu'ils veulent que le prix du bois d'oeuvre demeure à peu près au niveau où il est. Ils ne veulent surtout pas que le prix des maisons augmente. C'est là que les États-Unis font erreur. En fait, ils font erreur dans tout plein de domaines, mais dans ce cas-ci, ils n'ont pas compris l'effet dévastateur que les droits compensatoires ont sur leurs consommateurs.
En tant que politicien et que Canadien, je trouve offusquant, pour moi et pour le gouvernement, que certains essaient de se faire du capital politique avec un dossier qui devrait faire l'unité. Le dernier accord sur le bois d'oeuvre a pris plus d'une demi-décennie à conclure et, à l'époque aussi, nous avions eu droit à tous les commentaires partisans inimaginables. Quelles leçons en avons-nous retenues? Nous voilà encore à passer un temps fou à nous chercher des poux alors que nous devrions nous concentrer sur la tâche devant nous, c'est-à-dire soutenir les travailleurs, l'industrie et les intervenants canadiens et les aider à traverser cette période difficile, à trouver de nouveaux marchés et à s'y adapter. Nous devrions aussi agir de manière civilisée, tâcher de trouver des moyens d'aider ces gens à prendre de l'expansion, respecter les familles touchées et — surtout — travailler tous ensemble à cet objectif commun.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre dans le cadre de cet important débat, car cela me donne l'occasion de parler des forêts et de l'industrie forestière canadiennes et du rôle qu'elles jouent dans l'accroissement de l'économie pour tous les Canadiens. Elles favorisent également la protection et la conservation de l'environnement afin qu'il demeure sain pour nos enfants et pour les générations à venir.
Le sujet du débat d'aujourd'hui arrive à point nommé. J'ai justement participé la semaine dernière — plus précisément le 12 octobre — à l'assemblée générale du Forest Stewardship Council, qui se déroulait dans la magnifique province de la Colombie-Britannique. J'ajouterais, pour ceux qui ne le connaissent pas, que le Forest Stewardship Council est un organisme international à but non lucratif qui a pour but de promouvoir une gestion des forêts de la planète qui respecte l'environnement, profite aux sociétés et contribue à la prospérité économique. Son système de certification est l'un des trois systèmes qu'utilise le Canada pour mettre en évidence ses pratiques durables en matière d'aménagement forestier. Ceux-ci viennent compléter les lois et règlements canadiens rigoureux qui encadrent ce domaine. Notons que c’est au Canada qu’on trouve la plus grande superficie de terres forestières certifiées par des tiers, soit 168 millions d'hectares à la fin de 2016.
Quelque 800 participants venus de plus de 80 pays assistaient à l'assemblée de Vancouver. Les discussions ont porté sur divers enjeux importants, dont les changements climatiques et les forêts boréales. J'ai eu le plaisir de parler aux participants de la façon dont le gouvernement libéral aborde la lutte contre les changements climatiques et des démarches entreprises pour protéger les populations de caribous et les rétablir.
Mes collègues des deux côtés de la Chambre ont parlé de l'importance du secteur forestier au Canada. Il emploie des centaines de milliers de travailleurs partout au pays, ce qui se chiffre, pour l'économie canadienne, en milliards de dollars, et il fait vivre de nombreuses collectivités rurales dans tout le pays.
Le gouvernement pense qu'économie vigoureuse et environnement sain sont indissociables. C'est la raison pour laquelle tous les intervenants doivent unir leurs efforts afin de trouver un moyen, compatible avec une gestion durable des forêts et la protection de la biodiversité, de maintenir la croissance économique. Pour ce faire, nous travaillons avec l'industrie des produits forestiers, les provinces et les territoires, les collectivités locales, les communautés autochtones, les organisations environnementales non gouvernementales et d'autres encore pour que le Canada continue d'être un chef de file mondial dans la préservation de la biodiversité et favorise une croissance économique durable.
Il y a une chose que nous ne devrions pas négliger dans le débat en cours, c'est l'importance des forêts du Canada dans la lutte contre les changements climatiques et la protection de la santé humaine. Les responsables du secteur forestier canadien sont tout à fait conscients du rôle qu'ils jouent dans la lutte contre les changements climatiques. Ils ont joué un rôle de premier plan dans le développement des technologies vertes qui contribuent à réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre.
En outre, les forêts canadiennes constituent un des plus grands réservoirs de carbone au monde, et c'est la raison pour laquelle le gouvernement est résolu à intensifier le stockage de carbone par les forêts en prenant des mesures en matière d'utilisation des terres et de conservation, notamment de reforestation massive, et en encourageant le recours accru au bois dans les projets de construction.
Au cours des quarante dernières années, les forêts mondiales ont absorbé environ un quart de tout le carbone émis par les activités humaines en raison notamment de la consommation de combustibles fossiles et de l'utilisation des terres qui a changé. Il est évident que les forêts du Canada et d'ailleurs dans le monde ont un rôle très important à jouer pour lutter contre les changements climatiques.
De plus, nos forêts contribuent grandement à l'amélioration de la qualité de l'air. Au mois de juin dernier, la revue Nature Communications a publié une étude réalisée par des scientifiques d'Environnement et Changement climatique Canada qui démontrait, entre autres, la façon dont les forêts peuvent réduire les niveaux d'ozone troposphérique, entraînant ainsi une meilleure qualité de l'air et, partant, des Canadiens plus en santé.
Les forêts au Canada jouent également un rôle de premier plan dans la protection et le rétablissement d'espèces menacées. Le gouvernement reconnaît l'importance de conserver la biodiversité du Canada et de maintenir et d'améliorer la protection et le rétablissement des espèces en péril. Voilà pourquoi nous collaborons avec des intervenants du secteur forestier, des représentants des provinces et des territoires, ainsi qu'avec des dirigeants autochtones pour veiller à ce que nos forêts soient gérées de façon durable et que les régions spéciales soient protégées et conservées.
Il ne fait aucun doute que l'industrie forestière est un moteur économique au Canada, particulièrement dans ma province, la Colombie-Britannique. Toutefois, elle contribue aussi de façon importante à l'atteinte de résultats positifs au chapitre de la préservation au Canada, en particulier pour les espèces telles que le caribou boréal. Le caribou boréal est une priorité pour le gouvernement et nous sommes résolus à protéger ce symbole emblématique de la riche identité culturelle canadienne. Comme le savent les députés, la Loi sur les espèces en péril oblige le gouvernement du Canada à prendre des mesures pour protéger cette espèce menacée. Par conséquent, en 2012, celui-ci a élaboré le programme de rétablissement du caribou boréal, lequel prévoit notamment la désignation de l'habitat essentiel de l'espèce. Le programme reconnaît le rôle principal des provinces et des territoires dans la gestion du caribou boréal et de son habitat et leur donne jusqu'à cinq ans pour établir des plans par aire de répartition exposant comment restaurer l'habitat afin que des troupeaux autonomes puissent y vivre.
La plupart des provinces et des territoires sont toujours en train d'élaborer leur plan de rétablissement du caribou boréal. Pour être efficaces, leurs plans devront mettre l'accent sur la préservation et la restauration de l'habitat. Il faudra donc porter une attention particulière à des aspects tels que l'exploitation sélective et le reboisement intensif comme éléments de solutions plus vastes, en particulier dans les régions où le niveau de perturbation de l'habitat est déjà élevé.
En juillet, le gouvernement du Canada a publié une proposition de plan d'action qui énonce la contribution du gouvernement fédéral pour le rétablissement et la protection du caribou, en collaboration avec ses partenaires et les intervenants. Dans le cadre de ce plan d'action, nous avons invité des représentants du secteur forestier et des nations autochtones ainsi que d'autres intervenants à participer à un forum multipartite appelé le consortium national du savoir sur le caribou boréal pour leur donner l'occasion d'échanger de l'information, du savoir autochtone et des leçons apprises sur la science de la conservation du caribou boréal. Nous négocierons aussi des accords de conservation avec les provinces et les territoires afin d'accélérer le travail et la collaboration pour protéger le caribou boréal et rendre des comptes aux Canadiens. Nous publierons notamment un rapport d’étape quinquennal à la fin de ce mois-ci. En ce moment, nous examinons certains documents que nous avons reçus des provinces et des territoires pour déterminer si les caribous et leur habitat essentiel sont ou seront protégés de façon adéquate. Nous prévoyons de faire un compte rendu sur la pertinence de ces plans en avril 2018.
Une fois que des plans par aires de répartition auront été établis, Environnement Canada cherchera à conclure des accords de conservation avec les provinces, les territoires et les tiers appropriés afin de définir clairement les engagements de chacun en matière de protection et de rétablissement du caribou boréal. Le gouvernement conclura des accords de la sorte seulement s'ils comportent des mesures précises, mesurables, réalisables, limitées dans le temps et fondées sur des données scientifiques lui permettant de croire que les accords contribueront, à terme, à protéger et à rétablir cette espèce et son habitat essentiel. Nous pourrions faire d'importants progrès en ce qui concerne la protection du caribou boréal si nous avions des accords solides de conservation comportant des mesures concrètes de protection et de rétablissement.
Le 15 septembre dernier, le a été l'hôte de la réunion annuelle du Conseil canadien des ministres des Forêts. Lors de la réunion, les ministres ont reconnu l'importance du rôle que le secteur forestier peut avoir dans le rétablissement et la protection du caribou. Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont discuté de la nécessité de collaborer avec les peuples autochtones, les intervenants et l'industrie afin de protéger et de rétablir les populations de caribou boréal. Ils ont convenu à l'unanimité de l'importance d'adopter une approche collaborative fondée sur des preuves scientifiques et de mettre en commun des pratiques exemplaires afin d'appuyer les accords de conservation tout en tenant compte des avantages socioéconomiques qu'offre le secteur forestier aux collectivités.
L'élaboration de plans par aires de répartition efficaces et d'accords de conservation qui permettent de protéger des habitats essentiels n'empêche certainement pas la poursuite d'activités économiques dans la forêt boréale. Je crois que, en collaborant avec tous les intervenants, nous pourrons maintenir la croissance économique de l'industrie forestière canadienne, tirer profit du captage du carbone au moyen de la gestion durable des forêts et protéger de nombreuses espèces en péril, comme le caribou boréal. Je sais que le secteur forestier est résolu à trouver des façons innovatrices de favoriser la solidité et la viabilité de l'économie canadienne, tout en contribuant à la conservation du caribou. Je sais également que l'industrie est consciente de la nécessité du développement durable, tout particulièrement dans la forêt boréale. Je me réjouis à l'idée de continuer à travailler avec le secteur forestier et tous les intervenants en vue de protéger la forêt boréale et la biodiversité du pays, ainsi que d'assurer la viabilité de l'industrie forestière pendant encore des décennies.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est avec plaisir que j'offre mon soutien à la motion d'aujourd'hui ainsi qu'à l'industrie forestière du Canada. Partout au pays, la foresterie contribue directement à la croissance et à la prospérité économiques des provinces et plus particulièrement des petites localités. Pour tout dire, au-delà de 650 localités canadiennes vivent de la forêt, dont plus ou moins 160 en vivent exclusivement. En 2016, le Canada a exporté pour 34,6 milliards de dollars de produits forestiers, ce qui représente une augmentation de 5,2 % par rapport à 2015. Il s'agit d'un élément clé du portefeuille canadien d'exportations.
L'Alberta, là d'où je viens, compte plus de 27 millions d'hectares de zones boisées. La foresterie donne de l'emploi à plus de 20 000 personnes, ce qui équivaut à près de 1 milliard de dollars en salaires. Le secteur forestier contribue à l'économie albertaine à hauteur de 5,5 milliards de dollars, et juste dans les Prairies, le nombre d'employés qui y travaillent pourrait doubler d'ici 2020. Bref, la foresterie est essentielle à la bonne marche de l'économie canadienne, et le gouvernement fédéral doit faire sa part pour aider les travailleurs et les transformateurs du secteur.
La motion que propose aujourd'hui l'opposition officielle demande au gouvernement de soutenir le secteur forestier et ses travailleurs en concluant un accord sur le bois d'oeuvre résineux. Elle lui demande en outre de dénoncer les efforts faits par des groupes financés par des intérêts étrangers pour perturber les pratiques forestières légitimes et durables du Canada de même que l'exploitation des autres ressources naturelles, dont relèvent les très importants projets énergétiques, qui ont pourtant des retombées positives sur les localités concernées et font augmenter le niveau de vie de l'ensemble des Canadiens.
ForestEthics, par exemple, a qualifié d'« énergie sale » le pétrole que les pipelines permettraient d'acheminer sans danger jusqu'aux marchés d'exportation. Quant à Greenpeace, il a célébré l'annulation du projet de pipeline Énergie Est, dernièrement, en disant qu'il s'agissait d'une « victoire ». Ces groupes ne représentent pas la vaste majorité des Canadiens, qui sont en faveur d'une exploitation responsable des ressources naturelles. En fait, ils militent activement contre les emplois bien rémunérés et les retombées que crée le secteur canadien des ressources naturelles et qui assurent la subsistance de centaines de milliers de nos concitoyens.
Voilà plus de deux ans que le dernier accord sur le bois d’oeuvre est venu à échéance. Les travailleurs forestiers canadiens ne sont plus protégés. Les conséquences de l’échec des libéraux dans ce dossier sont énormes. Le dernier différend sur le bois d’oeuvre a coûté 5,3 millions de dollars au secteur forestier canadien. Le précédent gouvernement conservateur avait négocié un nouvel accord dans les trois mois qui ont suivi son arrivée au pouvoir en 2006. Les conservateurs ont à nouveau pris les devants en 2012 en négociant une prolongation de deux ans de l’accord, qui a protégé l’industrie forestière canadienne et ses travailleurs jusqu’en octobre 2016. Cette prolongation a assuré certitude et stabilité au secteur, contrairement à l’inaction des libéraux, qui met en péril le secteur et le gagne-pain des travailleurs.
Le 12 mars dernier, la ministre du Commerce international de l'époque a déclaré que des progrès concrets avaient été réalisés dans les négociations sur le bois d'oeuvre et elle a promis que les grandes lignes d'un accord seraient en place dans les 100 jours. Évidemment, le délai est passé, et on a pu lire dans les manchettes qu'aucun accord sur le bois d'oeuvre n'avait été conclu et que les discussions difficiles, quoique productives, traînaient en longueur.
Les droits de douane actuellement imposés aux producteurs canadiens peuvent atteindre pas moins de 24 %, ce qui entraînera certainement des pertes d’emplois et précarisera de plus en plus les activités des producteurs forestiers canadiens. Le secteur forestier est un volet important de l’économie de l’Alberta. Il fournit plus de 20 000 emplois dans la province. C’est la troisième industrie manufacturière et la seconde industrie d’exportation en importance de la province. Toutefois, à cause de l’inaction des libéraux, ces emplois et les contributions économiques du secteur forestier sont menacés.
Si l'on additionne les droits compensateurs et antidumping, les producteurs forestiers de l'Alberta sont assujettis à des barrières commerciales allant jusqu'à 30 %, et il n'y a aucune solution à l'horizon. Ce problème s'ajoute à l'infestation du dendroctone du pin ponderosa, qui cause des dommages considérables. Par exemple, en Alberta seulement, le gouvernement a dépensé près de 500 millions de dollars pour lutter contre le dendroctone du pin ponderosa, mais l'insecte continue de se propager; six millions d'hectares de terres sont actuellement menacés.
Les Albertains ressentent les répercussions des temps difficiles que vit l'industrie forestière. Dans Lakeland, Millar Western a dû fermer la scierie de Boyle. Dans un village de 950 habitants, cette fermeture signifie que 10 % de la population a perdu son emploi, ce qui représente une perte d'environ un quart de million de dollars en recettes foncières et autres à cet endroit. L'effet est dévastateur.
Cependant, il y a de nombreux exemples de réussite. L'Alberta-Pacific Forest Industries Inc. est une usine de pâtes et papiers qui est également située dans Lakeland. L'Alberta-Pacific compte parmi les 100 meilleurs employeurs au Canada et les 100 meilleurs employeurs pour les jeunes Canadiens. Elle est reconnue comme l'une des meilleures entreprises du monde sur le plan écologique. En plus de fabriquer des produits de pâtes comme le papier et les papiers minces, elle produit de l'énergie renouvelable à partir de biomasse forestière pour satisfaire aux besoins énergétiques de sa scierie. Elle fait la fierté de l'Alberta.
Étant donné que le bois d'oeuvre est l'un des principaux moteurs de l'économie albertaine, il est crucial que les libéraux concluent un nouvel accord.
Paul Whittaker, président-directeur général de l'Alberta Forest Products Association, a déclaré: « Lorsqu'on examine les difficultés considérables que le secteur forestier de l'Alberta doit surmonter, si le premier problème est le dendroctone du pin ponderosa, le deuxième problème est manifestement l'avenir de l'accord sur le bois d'oeuvre. » Il ajoute: « [Un accord] fournit une plateforme commerciale stable et prévisible relativement au principal marché étranger de l'Alberta. » En 2014, 24 % du bois d'oeuvre albertain qui était transformé par les entreprises membres de l'Alberta Forest Products Association était envoyé aux États-Unis, mais, puisque aucun accord n'a encore été conclu, il est évident que les libéraux doivent modifier leur façon de négocier.
Naomi Christensen, une experte du bois d'oeuvre qui travaille pour la Canada West Foundation, affirme que le Canada doit montrer au gouvernement des États-Unis à quel point l'augmentation des droits de douane sur le bois d'oeuvre canadien aura une incidence négative sur les consommateurs étatsuniens. L'augmentation des droits de douane sur les produits de bois d'oeuvre canadiens entraînera une hausse du prix des maisons aux États-Unis ainsi que des pertes d'emplois et de salaire. Mme Christensen a aussi déclaré:
Une seule raison véritable a motivé la coalition américaine du bois d'oeuvre à demander au département du Commerce américain d'imposer des droits de douane sur le bois d'oeuvre canadien — faire grimper le prix du bois d'oeuvre. Cependant, bien que l'industrie américaine augmente ses profits, les consommateurs américains, eux, perdent au change. C'est évident, lorsqu'on examine les répercussions des droits de douane prévus dans l'accord sur le bois d'oeuvre, qui est arrivé à échéance récemment. D'après l'Institut économique de Montréal, ces droits de douane, qui varient de 0 % à 15 %, selon le prix du bois d'oeuvre, ont rapporté aux producteurs américains plus de 4 milliards de dollars; en revanche, les consommateurs américains se sont retrouvés à payer 6 milliards de dollars de plus.
Avant que le gouvernement américain n'impose des droits de douane sur le bois d'oeuvre canadien, la National Association of Home Builders, aux États-Unis, avait prévu que l'imposition de droits de douane de 25 % sur les importations de bois d'oeuvre canadien entraînerait la perte de près de 8 000 emplois aux États-Unis et des pertes salariales de 450 millions de dollars. Mme Christensen souligne que le Canada peut motiver les États-Unis à annuler les droits de douane. Elle a déclaré que:
Le marché immobilier joue un rôle majeur dans la santé économique des États-Unis. Après la grande récession de 2008, l'économie américaine n'a commencé à se rétablir que lorsque le marché immobilier a repris, et le bois d'oeuvre canadien a favorisé cette reprise […] L'imposition de droits de douane suffisamment élevés pour restreindre l'exportation de bois d'oeuvre canadien aux États-Unis entraînera une hausse des prix, une baisse de la consommation et un ralentissement de la croissance. S'il y a un refroidissement du marché immobilier, il sera plus difficile de stimuler la croissance de l'ensemble de l'économie américaine.
Autrement dit, les libéraux doivent faire comprendre clairement aux États-Unis que l'imposition de droits de douane élevés sur les importations de bois d'oeuvre canadien pourrait, en fait, donner lieu à des répercussions négatives pour les Américains. Malheureusement, il semble que les libéraux, malgré leurs belles paroles, n'aient pas convaincu les États-Unis et ne cherchent pas à conclure un nouvel accord afin de protéger les travailleurs forestiers canadiens. Cette incertitude qui subsiste est mauvaise pour les travailleurs, pour l'industrie forestière de calibre mondial du Canada et pour l'économie canadienne.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer l'industrie du bois d'oeuvre.
Nous avons tous, sous un aspect ou un autre de notre vie, des liens avec l'industrie du bois d'oeuvre. Récemment, j'ai eu l'occasion de visiter l'usine de pâtes et papiers de la société DMI, à Peace River. On m'a donné un document de trois pages qui énumérait les compagnies qui intègrent des produits de l'usine dans leurs produits finaux. Les députés seront heureux d'apprendre que des produits comme les Kleenex viennent d'arbres qui poussent au nord de l'Alberta. Des produits comme les Pampers, ou comme le papier même qui repose sur nos bureaux à la Chambre étaient au départ des arbres dans le Nord de l'Alberta.
C'est très important pour chacun de nous. La civilisation occidentale — la vie que nous menons, notre qualité de vie et les produits que nous utilisons — est liée à l'industrie du bois d'oeuvre.
Récemment, j'ai eu un rapport sur mon bureau qui disait que 127 000 emplois dans la moitié nord de l'Alberta étaient liés à l'industrie du bois d'oeuvre — 127 000 emplois. Et je ne parle ici que de la moitié nord de l'Alberta. Cela ne se rapproche même pas du nombre d'emplois dans l'ensemble du pays. Je sais que 85 % du bois d'oeuvre vendu en Amérique du Nord est produit en Alberta et en Colombie-Britannique. Donc, c'est une partie très importante de l'économie canadienne.
Quand je parle des 127 000 emplois touchés, nos pensées se concentrent souvent sur ce grand nombre. J'aimerais prendre un instant pour ramener cet enjeu à l'échelle individuelle.
Parlons tout d'abord de Mark, un mécanicien de Whitecourt. Mark est travailleur autonome. Il travaille dans le contexte d'un petit abri fiscal, plus précisément d'une société personnelle. Il y travaille tous les jours. Il travaille pour diverses entreprises forestières et répare leur matériel. Ce sont des gens comme lui que nous défendons quand nous défendons les emplois de ce secteur. Mark et sa famille habitent à Whitecourt. Ils ont déménagé à Whitecourt parce que la région offrait des débouchés économiques.
J'aimerais aussi dire quelques mots à propos d'un gars qui s'appelle Guido. Guido conduit un camion grumier pendant l'hiver et est agriculteur l'été. J'ai parlé de lui l'autre jour. C'est parce que Guido a la possibilité de conduire un camion grumier pendant l'hiver qu'il peut ensuite s'adonner à l'agriculture. Ses revenus de l'hiver lui permettent d'ensemencer ses terres au printemps. Comme je l'ai expliqué l'autre jour, la récolte a été mauvaise l'an dernier. Il a dû faire de nouvelles économies cette année pour pouvoir ensemencer. Les récoltes de cette année s'annoncent mauvaises, encore une fois. Chapeau à Guido pour ses efforts.
Ces exemples montrent la nécessité de l'industrie du bois d'oeuvre au Canada. Nous devons l'appuyer.
Quand je parle de l'industrie du bois d'oeuvre, je pense à des gens comme Guido et Mark. Je ne pense pas au prochain prix qui me sera décerné par un organisme international. L'objectif n'est pas d'obtenir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU ou de pouvoir dire, quelle que soit la tribune, que le Canada est de retour. L'objectif est de défendre l'intérêt des Canadiens et de veiller à ce que chacun de nous ait l'occasion et la capacité de gagner sa vie pour subvenir aux besoins de sa famille. C'est dans cet état d'esprit que je défends l'industrie du bois d'oeuvre et que je reconnais sa contribution à nos collectivités.
Dans ma circonscription, j'ai récemment tenu une table ronde sur le bois d'oeuvre. Le député de y était. Les gens de l'industrie que nous avons rencontrés sont très préoccupés de l'orientation que nous avons prise en ce qui concerne l'accord sur le bois d'oeuvre. Ils savent que, à défaut d'accord, nos produits seront considérablement désavantagés. Nous devons éviter les droits de douane élevés qui sont en vigueur et faire en sorte que notre produit, qui est l'un des meilleurs au monde, puisse être concurrentiel sur la scène mondiale, en particulier sur le marché nord-américain.
L'une des questions qui ont été constamment soulevées est celle des quotas qui pourraient entrer en vigueur si aucun accord n'est conclu. C'est une question importante pour eux. Chaque fois qu'il a été question des quotas, ils ont exprimé leurs craintes que l'Alberta en souffre particulièrement. Lors du dernier accord, la production a été divisée entre les provinces du pays, et l'Alberta semble avoir toujours dépassé son quota. Elle a été pénalisée en permanence par le régime tarifaire. Quelle que soit la teneur du prochain accord, qui sera conclu très bientôt, nous l'espérons, ils veulent que l'Alberta obtienne un quota équitable si c'est l'orientation privilégiée par le gouvernement libéral.
Si nous voulons sauvegarder les 127 000 emplois dans le Nord de l'Alberta, il est essentiel qu'un accord soit conclu sur le bois d'oeuvre. Le Parti conservateur fait tout son possible pour que ce soit le cas. Je tiens à m'assurer que le gouvernement continue de travailler énergiquement afin de conclure un accord sur le bois d'oeuvre le plus tôt possible.