propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Madame la Présidente, c'est un grand jour pour mes concitoyens. Aujourd'hui marque une étape importante dans la première démarche que j'ai entreprise à la suite de mon élection, soit de changer, au nom de mes concitoyens, le nom de notre circonscription, Châteauguay—Lacolle, pour celui de « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville ».
La raison motivant cette initiative est que le nom de Châteauguay—Lacolle est inexact. En consultant la carte géographique de ma circonscription, on remarque que la municipalité de Lacolle est en fait située dans la circonscription voisine, celle de mon honorable collègue de . C'est en effet plutôt la municipalité de Saint-Bernard-de-Lacolle qui est située sur notre territoire, une municipalité qui a sa propre histoire, ses propres institutions et sa propre raison d'être.
Avant même mon entrée en fonction, les résidants de Saint-Bernard-de-Lacolle m'ont communiqué cette préoccupation, et je me suis engagée à entreprendre les démarches nécessaires pour y remédier. C'est dans cet esprit que j'ai l'honneur de me lever aujourd'hui à la Chambre. Et comme s'il ne suffisait pas que le nom Lacolle soit utilisé à tort pour désigner Saint-Bernard-de-Lacolle, puisque ce n'est pas du tout la même chose, nous avons remarqué à plusieurs reprises, au cours des deux dernières années, que le nom Châteauguay—Lacolle portait à confusion chez les citoyens des deux circonscriptions et qu'il était à l'origine d'erreurs de compréhension chez certains intervenants.
Les noms Saint-Bernard-de-Lacolle et Lacolle sont souvent assimilés par différents acteurs, comme les représentants des médias nationaux, principalement car la douane dite de Lacolle, qui se trouve sur l'autoroute 15, le principal axe routier entre Montréal et New York, ainsi que le point de passage vers les États-Unis le plus achalandé au Québec, est située dans les limites de Saint-Bernard-de-Lacolle et non de Lacolle.
Mes collègues ne sont pas sans savoir que la situation qui a cours depuis quelques mois à la douane de Lacolle — je parle bien entendu de l'afflux de demandeurs d'asile provenant des États-Unis — à contribué à maintenir cette mauvaise appellation. Toutefois, il y a une bonne nouvelle: les parties prenantes ont, pour la plupart, corrigé le tir au fil des derniers mois.
Bon nombre de citoyens m'ont exprimé leur insatisfaction concernant le nom Châteauguay—Lacolle, pour les raisons que je viens d'évoquer, mais aussi parce qu'il atteint la fierté que les résidants de Saint-Bernard-de-Lacolle tirent de leur municipalité et parce qu'il nuit à leur sentiment d'appartenance. Après plusieurs discussions et réflexions avec des citoyens et des intervenants de la région, le nom Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville est ressorti comme un choix logique et significatif, et ce, pour plusieurs raisons.
Premièrement, Les Jardins-de-Napierville est le nom d'une MRC qui regroupe neuf de nos quinze municipalités. Deuxièmement, la principale ville, Châteauguay, se trouve à extrémité nord-ouest de la circonscription, alors que la MRC des Jardins-de-Napierville regroupe les neuf municipalités qui se trouvent plus au sud et à l'est de la circonscription. La plupart des résidants des six autres municipalités s'identifient sous le vocable fréquemment employé du Grand Châteauguay. Ainsi, tous les citoyens pourraient se reconnaître dans le nom Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville: les gens de la région de Châteauguay et les gens de la MRC des Jardins-de-Napierville.
La MRC des Jardins-de-Napierville, dont la beauté est symbolisée par le terme « Jardins », est la première région en importance au Québec pour la production maraîchère, ce qui lui donne une certaine notoriété. Finalement, le nom Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville représente bien le caractère semi-urbain, semi-rural de notre circonscription.
J'aimerais aussi parler d'une personne toute particulière qui a fortement contribué au choix du nom Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville. Il s'agit du défunt maire de Napierville Jacques Délisle.
Si ma mémoire est bonne, il est le premier intervenant à avoir lancé ce nom. Cet homme dévoué, qui a légué un héritage remarquable dans sa municipalité, aura peut-être laissé aussi sa marque pour l'ensemble de la circonscription.
Je dois rappeler que je parraine ce projet de loi pour mes concitoyens. Une pétition demandant à la Chambre des communes de changer le nom de notre circonscription pour Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville est d'ailleurs en circulation dans la région depuis quelques semaines. Le taux de réponse est très bon. La pétition a déjà reçu plusieurs signatures des gens provenant des quatre coins de notre circonscription, y compris bien sûr les maires de Saint-Bernard-de-Lacolle et des localités avoisinantes. En leur qualité d'élus, ils sont heureux de soutenir ma démarche au nom de leurs concitoyens, tout comme mes honorables collègues de , de et, je crois, de
Comme le temps me le permets, j'ai maintenant le plaisir de donner une petite leçon d'histoire à tous ceux qui m'écoutent. Tel que consigné dans mon projet de loi, la circonscription de Châteauguay—Lacolle a été créée en 2013, à la suite d'un redécoupage électoral qui est entré en vigueur lors de la dissolution de la 41e législature en 2015.
La circonscription actuelle a été formée à partir des anciennes circonscriptions de Châteauguay—Saint-Constant et de Beauharnois—Salaberry. Il semble qu'une erreur a été commise à la commission de délimitation des circonscriptions de Québec, lors du choix du nom de la nouvelle circonscription. Le fait que Lacolle était déjà située dans la circonscription de Saint-Jean, lors d'un redécoupage précédent, est probablement passé sous le radar. On ne sait pas ce qui est arrivé, mais on peut l'imaginer.
Après avoir effectué une recherche et discuté avec le maire de Saint-Bernard-de-Lacolle, j'ai une hypothèse qui pourrait expliquer la confusion entre les appellations Saint-Bernard-de-Lacolle et Lacolle.
Saint-Bernard-de-Lacolle est une municipalité de paroisse fondée en 1855, en l'honneur de Bernard-Claude Panet, 12e archevêque de Québec.
En ce qui concerne le qualificatif de Lacolle, il provient de l'ancienne seigneurie à laquelle ce territoire était rattaché. On dénombre aujourd'hui à Saint-Bernard-de-Lacolle environ 1 500 habitants. Quant à Lacolle, c'est une municipalité de village fondée en 1920. Elle a officiellement été constituée en 2001. Elle compte maintenant près de 2 800 habitants.
Saint-Bernard-de-Lacolle a donc été fondée bien avant Lacolle, mais au cours des dernières décennies, elle s'est développée plus lentement et a été dépassée par sa voisine sur la plan de la population. C'est en ce sens qu'on peut affirmer que la municipalité de Lacolle est plus connue.
[Traduction]
Maintenant que nous comprenons mieux l'histoire de notre région, je vais expliquer le processus de changement de nom et les critères auxquels doit répondre tout changement de nom proposé, y compris celui proposé par mon projet de loi .
Premièrement, étant donné la pratique de revoir les limites existantes des circonscriptions électorales aux 10 ans à la suite d'un nouveau recensement national, Élections Canada fournit aux 10 commissions provinciales chargées de la révision des cartes électorales des lignes directrices sur les conventions d'affectation de noms de circonscription et les pratiques exemplaires. Même si Élections Canada adoptera tout changement de nom établi par le Parlement, il existe des questions pratiques et techniques qui doivent être prises en compte, comme la capacité limitée des bases de données. Par conséquent, les noms de circonscription ne doivent pas dépasser 50 caractères afin de faciliter leur lecture sur les produits géographiques et leur affichage sur les sites Web, les cartes et les rapports sur papier.
Je souligne au passage que le nom proposé par le projet de loi dont nous sommes saisis, Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville, contient 38 caractères, y compris les traits d'union, les tirets et les espaces.
Je crois comprendre que tout changement aux noms des circonscriptions électorales fédérales nécessiterait une sanction royale, au plus tard en janvier 2019, pour être mis en oeuvre avant les prochaines élections fédérales. Selon les délais législatifs du Parlement, j'espère que le projet de loi prendra effet en temps opportun.
Le nom choisi pour chaque circonscription devrait refléter le caractère du Canada et être clair et sans équivoque. Je crois que mon projet de loi respecte ces critères, puisque les noms réfèrent à une grande municipalité de notre région et à une municipalité régionale de comté.
Troisièmement, il y a aussi une distinction à faire entre les traits d'union et les tirets dans l'épellation des noms. J'invite les députés à écouter attentivement. Les traits d'union sont employés pour lier les parties des noms géographiques, tandis que les tirets sont utilisés pour lier deux, ou plusieurs, noms géographiques distincts. Cette convention est respectée, puisqu'un tiret est employé pour séparer Châteauguay et Les Jardins-de-Napierville, et que les traits d'union sont conservés dans Les Jardins-de-Napierville.
Les lignes directrices d'Élections Canada ont aussi des particularités positives qui sont toutes respectées dans le nouveau nom proposé, comme l'idée de localisation et l'ordre logique entre des éléments multiples. Sur la carte électorale, on voit que Châteauguay et Les Jardins-de-Napierville sont deux noms géographiques qui correspondent presque entièrement au territoire de la circonscription et qui sont conformes à la lecture de la carte d'ouest en est, c'est-à-dire de gauche à droite.
Le nom d'une circonscription électorale fédérale doit être unique, ce qui veut dire que ses composantes ne peuvent être utilisées qu'une seule fois, ce qui est le cas du nom proposé, qui se compose des éléments « Châteauguay » et « Les Jardins-de-Napierville ».
Enfin, j'aimerais souligner qu'il est important de préserver les traditions, et que, à cet égard, il est tout à fait acceptable qu'une circonscription fédérale ressemble à celui d'une circonscription provinciale, pourvu que ces circonscriptions regroupent essentiellement les mêmes populations. C'est le cas de « Châteauguay », qui est le nom d'une circonscription provinciale représentant le Grand Châteauguay, ce qui comprend Léry, Mercier et Saint-Isidore, ainsi que la ville de Châteauguay, où vit plus de la moitié de la population comprise dans la circonscription fédérale.
Les lignes directrices indiquent également quelles sont les caractéristiques à éviter lors du choix du nom de la circonscription, et elles l'ont toutes été dans le cas de « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville ». Je vais citer des exemples, sans toutefois revenir sur les contre-indications déjà implicites dans mes explications précédentes sur les critères qui ont été respectés.
Je peux répéter ce que je viens de dire, au besoin, mais je vais donner quelques exemples à la Chambre.
Le nom d'une circonscription électorale fédérale devrait être clair tant en anglais qu'en français, et il faut, autant que possible, éviter tout nom qui nécessite une traduction vers l'autre langue officielle afin qu'on ne se retrouve pas avec des formes multiples et des incohérences pouvant créer de la confusion. Il faut également éviter d'inclure des points cardinaux comme « est » ou « ouest ». Cela ne ferait qu'accroître les risques qu'une erreur se glisse dans la traduction vers l'autre langue officielle.
Il faut absolument éviter de mal utiliser les traits d'union et les tirets. Le projet de loi utilise correctement le tiret pour bien séparer le nom « Châteauguay » du reste, et tous les mots de la région des « Jardins-de-Napierville » sont bien séparés par des traits d'union.
Soit dit en passant, il faut aussi éviter d'utiliser le nom des provinces, les noms de personnes et les noms imprécis ou artificiels qui sont tirés de sources non géographiques.
Je pense que j'ai fait valoir tous les arguments qui réussiront à convaincre les députés que le nom que propose le projet de loi , c'est-à-dire « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville », respecte toutes les directives prescrites par Élections Canada.
[Français]
En conclusion, j'aimerais brosser le portrait de ma magnifique circonscription, qui a le privilège d'avoir un environnement splendide, une terre riche, une économie dynamique et des gens fort sympathiques. Ma circonscription est située dans la province du Québec, sur la rive sud de Montréal, dans la région de la Montérégie-Ouest. Elle est composée de 15 municipalités, dont Saint-Bernard-de-Lacolle.
J'apprécie également de représenter une circonscription semi-urbaine et semi-rurale. La ville de Châteauguay, avec ses 48 000 habitants, dont plus de 15 000 anglophones et allophones, possède un important quartier industriel qui compte plusieurs entreprises innovantes.
En contrepartie, la majeure partie de la superficie de la circonscription est rurale, et nous sommes également très fiers de notre industrie agricole et agroalimentaire.
J'attends les questions de mes collègues. Je pourrais parler encore longtemps de ma circonscription, Châteauguay—Lacolle, et fournir beaucoup de détails.
:
Madame la Présidente, je remercie ma collègue de Châteaugay—Lacolle — on peut le dire encore pendant quelque temps — de son discours. Je tiens à la rassurer tout de suite, l'opposition officielle est tout à fait d'accord sur le fond du projet de loi et nous allons l'appuyer.
Comme ma collègue l'a démontré, en effet, il y a une incongruité majeure concernant l'appellation de la circonscription, puisqu'on y mentionne Lacolle, qui n'est pas dans la circonscription de Châteaugay—Lacolle, mais plutôt dans la circonscription de Saint-Jean. Cela n'a aucun sens.
Par ailleurs, lorsqu'on va à la frontière américaine, on parle toujours de la frontière de Lacolle, alors que c'est la frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle. Je remercie ma collègue d'avoir apporté cette précision importante. Dans ma propre circonscription, à Québec, on parle souvent de l'aéroport international Jean-Lesage, que l'on appelle l'aéroport de l'Ancienne-Lorette. Il n'est pas à l'Ancienne-Lorette, il est a Québec, mais on lui donne toujours le nom de l'Ancienne-Lorette, alors que c'est de l'autre côté de la rue. À ma grande déception, je ne suis pas le député qui représente l'aéroport de Québec. C'est dommage, parce que j'aime beaucoup l'aviation, comme j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises au . Toutefois, l'aéroport et les alentours sont représentés par le député de , pour qui j'ai respect et estime.
Nous sommes donc d'accord sur ce changement et nous apprécions les précisions apportées par la députée. Elle a évoqué d'une belle façon l'histoire de sa circonscription, de ses paroisses et de ses villes et l'importance que l'on doit accorder, avec raison, aux noms précis. Je voudrais poser à ma collègue deux questions tout à fait mineures concernant des petites préoccupations.
D'abord, j'ai toujours trouvé cela un peu particulier, pour être poli, que les noms des circonscriptions fédérales soient si longs. La députée m'a appris que ceux-ci ne pouvaient faire plus de 50 caractères, mais cela me semble très long. J'ai toujours de la difficulté à préciser le nom de la circonscription de ma collègue de , qui n'est pas loin de ma circonscription. Les noms des circonscriptions fédérales peuvent être interminables. Je regarde mon collègue de : c'est un mot, c'est simple, on ne se trompe pas. Louis-Saint-Laurent, c'est le nom d'un ancien premier ministre, alors on ne se trompe pas non plus. Toutefois, lorsqu'il s'agit de circonscriptions qui ont quatre ou cinq noms accolés, même si on respecte la limite de 50 caractères, c'est beaucoup trop long, à mon avis.
Si je fais cette réflexion, c'est parce que la députée propose que sa circonscription porte dorénavant le nom de Châteaugay—Les-Jardins-de-Napierville. Si c'est la volonté des gens, il n'y a pas de problème, et j'appuie la députée, puisqu'elle a pris soin d'écouter la population. Cependant, j'étais pour le moins surpris quand j'ai vu qu'on voulait changer un nom relativement court en un nom un peu plus long. Historiquement parlant, c'est tout à fait légitime, je le reconnais.
D'autre part, je partage la surprise de ma collègue de et du député du NPD: pourquoi a-t-on choisi la voie des projets de loi d'initiative parlementaire pour proposer cette démarche très importante, à laquelle nous souscrivons d'ailleurs, alors qu'en attendant un peu, on aurait pu l'inclure dans le projet de loi omnibus que la ministre va présenter bientôt?
Pour informer nos auditeurs, je rappelle que tous les 10 ans, nous révisons la carte électorale ainsi que les noms des circonscriptions. Dans un projet de loi dit omnibus, ce qui ne nous pose aucun problème, le gouvernement inclut des modifications proposées par les députés. On peut les appuyer ou s'y opposer, c'est un débat tout à fait légitime.
C'est dommage que ma collègue ait préféré faire sa démarche de façon autonome et indépendante, soit par l'entremise d'un projet de loi d'initiative parlementaire, plutôt que de se joindre à la cohorte des 337 autres députés qui, eux, vont participer de bonne foi à l'exercice proposé par le gouvernement avec le soutien des parlementaires.
[Traduction]
Nous reconnaissons tous le droit de la députée de déposer ce type de projet de loi et nous le défendrons tous. Toutefois, je dois exprimer ma surprise parce qu'elle aurait dû procéder autrement pour obtenir exactement les mêmes résultats. Nous appuyons l'objet du projet de loi et nous reconnaissons que la population fera de même. C'est fantastique, et nous l'appuyons sans réserve. Cela dit, nous sommes légèrement surpris que la députée ait présenté un projet de loi d'initiative parlementaire.
Selon nous, un projet de loi d'initiative parlementaire est tout aussi important que les autres; il passe par la porte principale. Pourquoi ai-je besoin de le préciser? C'est parce que, il y a moins de deux ans, comme mon collègue de s'en souviendra, la Chambre a été le théâtre d'un vif débat sur le projet de loi , présenté par le gouvernement, qui visait à torpiller deux projets de loi d'initiative parlementaire présentés lors de la législature précédente. Il s'agissait du projet de loi , sur la démocratie et les syndicats, et du projet de loi , sur la transparence et les syndicats. Ces mesures législatives avaient été présentées par des députés conservateurs et non par le gouvernement.
À notre avis, ces projets de loi d'initiative parlementaire n'étaient pas présentés de façon détournée. Malheureusement, le secrétaire parlementaire du premier ministre a dit à maintes reprises à la Chambre que le gouvernement conservateur les avait présentés de façon détournée, en passant par la porte arrière. C'est toute une insulte. Tous les députés sont sur un pied d'égalité. Tous les projets de loi présentés à la Chambre sont sur un pied d'égalité. Aucun député n'est moins égal que les autres, et personne ne présente de projet de loi de façon détournée, par la porte arrière, contrairement à ce que le député de a dit à d'innombrables reprises il y a moins de deux ans.
[Français]
Je vais un peu répéter ce que je viens de dire. En effet, je veux préciser que selon nous, tous les projets de loi, quels qu'ils soient, que ce soit des projets de loi de députés, du gouvernement, de mesures législatives ou de mesures financières, sont des projets de loi de la porte principale.
Il y a moins de deux ans, au milieu d'événements excessifs, le député de , secrétaire parlementaire du premier ministre, rien de moins, avait dit à la Chambre que le gouvernement conservateur avait utilisé des projets de loi de la porte arrière, des backdoor bills. C'était des projets de loi émanant de députés. Ces projets de loi concernaient la démocratie syndicale et la transparence syndicale. Par malheur, ils ont été assassinés par le projet de loi déposé, débattu et adopté par le gouvernement libéral.
[Traduction]
Pour que ce soit bien clair pour la députée de — je m'excuse de devoir employer ce titre, mais je suis certain que la situation sera corrigée d'ici deux ans —, les conservateurs n'ont aucun problème à se plier à la volonté du peuple. Nous reconnaissons tout le travail que la députée a accompli et le fait qu'elle a tenu compte de l'avis des gens de sa circonscription et qu'elle s'est bien documentée. C'est fantastique. Nous sommes seulement un peu surpris de voir le titre d'autant de députés changer, mais si c'est ce que les gens veulent, nous allons respecter ce désir. Nous sommes aussi un peu surpris du fait que, plutôt que de monter dans le train, comme on dit...
[Français]
Plutôt que de monter dans le train du projet de loi omnibus, la députée a décidé de faire autrement.
[Traduction]
Au lieu d'avoir recours à un projet de loi omnibus, et nous reconnaissons que c'est son droit, elle a opté pour un projet de loi d'initiative parlementaire, alors que tant d'autres questions auraient pu être traitées au lieu de changer le nom d'une circonscription. Elle aurait pu le faire dans un projet de loi omnibus.
[Français]
Je tiens à rappeler que nous sommes d'accord avec le projet de loi .
:
Madame la Présidente, comme on l'a dit, nous commençons l'étude du projet de loi de ma collègue de .
Je connais assez bien la portion ouest de sa circonscription, qui faisait autrefois partie de la circonscription Beauharnois—Salaberry que je représentais avant les modifications de 2015.
Comme dans Salaberry—Suroît maintenant, Châteauguay—Lacolle comprend une ville, dans laquelle la moitié de la population vit, de même que plusieurs régions rurales. La Montérégie-Ouest est une super belle région agricole qui a aussi des défis à surmonter.
Je comprends tout à fait le besoin de ma collègue de changer de nom de la circonscription pour Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville. Comme l'ont dit mes autres collègues conservateurs et néo-démocrates, nous comprenons et nous saluons l'initiative de la députée qui a consulté les gens de sa circonscription, qui a fait des recherches sur le plan historique et qui a respecté une promesse électorale. C'est pour cette raison que nous allons voter en faveur de son projet de loi.
Toutefois, je m'interroge, et tous se sont aussi interrogés, sur le processus et l'outil, soit le projet de loi émanant d'un député, que ma collègue a choisis, alors que notre région subit de nombreux contrecoups économiques, sociétaux et environnementaux, et compte tenu du fait que le gouvernement a mis en place un processus à cet effet. On a parlé du projet de loi omnibus où tous les députés ont la chance de participer pour proposer de nouveaux noms de circonscription. On a encore l'occasion de le faire présentement.
C'est un processus par lequel les leaders parlementaires des partis se sont déjà mis d'accord pour permettre à tous les députés de la Chambre de proposer de nouveaux noms et de changer les noms choisis avant les élections de 2019.
On doit tout d'abord faire part de notre changement auprès de notre leader parlementaire. Ensuite, la liste des députés et des noms de circonscription à changer est compilée par le personnel des leaders parlementaires. Un député est choisi pour rédiger le projet de loi omnibus qui va englober tous les changements de nom de circonscription de tous les députés qui auront soumis des propositions.
Il y aura ensuite une consultation avec Élections Canada pour vérifier que tout est conforme, tant du côté des noms que du temps accordé par Élections Canada pour apporter les changements nécessaires. Le député modifie ensuite le projet de loi au besoin, le dépose à la Chambre des communes, et cherche à obtenir le consentement unanime de la Chambre des communes pour faire adopter tous les changements de nom de toutes les circonscriptions en même temps.
Cette démarche a déjà été faite en 2014 avec le projet de loi , qui a permis d'effectuer tous ces changements de nom.
Alors, pourquoi ma collègue de a-t-elle utilisé un privilège de député, celui de déposer un projet de loi émanant d'un député? On sait que ceux qui auront le privilège de pouvoir débattre ce projet de loi dans cette législature correspondent à un peu plus de la moitié des députés. Notre nom est pigé au sort et c'est vraiment le hasard qui détermine notre rang pour débattre du projet de loi que nous aurons choisi, et qui fait en sorte qu'on peu en débattre tout de suite.
Par exemple, je suis la 194e sur la liste, et j'aurai peut-être la chance de débattre mon projet de loi d'initiative privée. Il faut donc choisir ce projet de loi avec minutie. Le projet de loi que ma collègue a choisi de débattre porte sur le changement de nom de circonscription. Elle aurait pu faire cela et en plus choisir un autre enjeu totalement différent. Elle aurait pu faire les deux pour avoir des répercussions positives et améliorer le sort des citoyens de sa circonscription et de toutes les circonscriptions du Canada. Elle ne l'a pas fait.
C'est assez surprenant qu'elle ait choisi d'utiliser cet outil pour faire la promotion d'un changement de nom, sur lequel nous sommes tous d'accord et en faveur duquel nous allons voter.
Toutefois, je considère que présenter un projet de loi émanant d'initiative parlementaire sur ce sujet, c'est une occasion perdue, car un tel projet de loi peut changer le sort de façon positive pour des milliers, voire des millions de Canadiens. Par exemple, dans la région de la Montérégie-Ouest, plusieurs enjeux pourraient profiter d'un projet de loi d'initiative parlementaire pour effectuer un changement économique, social ou environnemental.
Les Jardins-de-Napierville font partie de ce que l'on appelle « le Jardin du Québec ». De nombreux producteurs agricoles sont implantés dans cette région et ils ont besoin du soutien de leur député local.
On peut penser, en premier lieu, au défi des travailleurs saisonniers. On sait que, dans les productions maraîchères, on a besoin de centaines de travailleurs étrangers sur les terres, du mois de mars au mois d'octobre ou de novembre. Il faut des protections pour ces travailleurs quand vient le temps pour le gouvernement de négocier des traités de libre-échange.
Si on prend le cas de l'ALENA, rien ne permet d'assurer que la gestion de l'offre sera toujours là demain. Nous en parlons et nous avons soulevé la question à de nombreuses reprises. Pourquoi ne pas faire un projet de loi sur un de ces sujets agricoles afin de favoriser le secteur agroalimentaire quand on sait qu'une personne sur huit travaille dans le secteur alimentaire au Canada?
Notre région a besoin d'être plus attrayante pour les petites et moyennes entreprises. Parmi les manques dans nos régions rurales, notons l'Internet haute vitesse, la télécommunication 4G et des infrastructures pour aider les jeunes entrepreneurs et sécuriser les entreprises déjà présentes sur le territoire. Chez nous, on le dit en riant: quand il pleut, on n'a plus Internet. Quand il vente, on n'a plus Internet. Est-ce que la députée aurait pu travailler sur un projet de loi visant à améliorer cette situation pour les écoles, les hôpitaux, les travailleurs et les étudiants?
Un projet de loi économique serait aussi une avenue intéressante, d'autant plus que, quand on est un député du gouvernement, on a peut-être un peu plus de contacts à l'interne pour faire passer son projet de loi.
L'environnement est un autre enjeu d'importance capitale. La protection des cours d'eau est aussi importante pour la circonscription de ma collègue du gouvernement que pour la mienne et que pour toutes les circonscriptions du Canada. La preuve est que ma collègue a été invitée à l'annonce du démantèlement du Kathryn Spirit, qui représente une menace pour un bassin d'eau potable, à Beauharnois, sur le lac Saint-Louis. Depuis six ans, l'épave rouille. J'aurais bien aimé avoir plus de soutien de ma collègue de sur ce sujet et qu'elle avec la députée de .
D'ailleurs, c'est assez ironique, les deux projets de loi ont été débattus aujourd'hui. Le projet de loi de ma collègue de vient d'être muselé. Nous ne pourrons pas voter sur ce projet de loi étant donné que le gouvernement a décidé de mettre la barre sur celui-ci parce que le ministre des Transports a un autre projet de loi, pourtant complémentaire. Les 50 communautés côtières qui ont aidé à bâtir ce projet de loi depuis 15 ans ne pourront pas voir les députés voter là-dessus.
Une voix: C'est épouvantable.
Mme Anne Minh-Thu Quach: Effectivement, c'est épouvantable. C'est la démocratie qui est atteinte. Il est dommage de voir que, d'un côté, on utilise les outils à mauvais escient pour faire des changements de nom de circonscription alors qu'on peut tous le faire de façon globale, et que, de l'autre côté, on perd une opportunité incroyable de parler d'enjeux primordiaux dans les circonscriptions et de faire avancer des situations présentement problématiques sur le terrain.
J'appuie la demande de changement de nom, qui vient de la population, pour que la circonscription devienne Châteauguay—Les-Jardins-de-Napierville. Toutefois, je pense que la députée aurait pu faire preuve d'un meilleur jugement en utilisant un meilleur outil et traiter d'un autre enjeu pour son projet de loi émanant d'un député.
:
Madame la Présidente, c'est un plaisir de me lever à la Chambre pour parler du projet de loi .
[Traduction]
Nous sommes saisis d'un projet de loi d'initiative parlementaire qui a été présenté par ma collègue la députée de . Comme nous le savons, il propose de changer le nom de la circonscription électorale de Châteauguay—Lacolle en le remplaçant par Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville.
La municipalité de Lacolle, qui fait partie actuellement du nom de la circonscription de ma collègue, se trouve en fait dans la circonscription voisine, . Comme on l'a entendu, cette situation porte à confusion pour les résidants des deux circonscriptions en question. C'est pourquoi le député de Saint-Jean appuie lui aussi le projet de loi. Le gouvernement, quant à lui, appuie le projet de loi parce qu'il est logique.
Comme les députés le savent, les noms des circonscriptions sont choisis durant un processus qui a lieu une fois tous les 10 ans aux termes de la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales. Au cours du dernier processus, des commissions de délimitation des circonscriptions électorales ont été créées dans chacune des provinces après le recensement de 2011. Conformément à la Loi, chacune des commissions était composée de trois personnes et était présidée par un juge nommé par le juge en chef de la province concernée.
Au cours du printemps et de l'été 2012, les commissions ont élaboré et rendu publiques des propositions pour leur province respective. Puis, elles ont tenu des audiences pour recueillir les commentaires du public et pour examiner d'éventuelles modifications. Le directeur général des élections a présenté les rapports finaux au Président de la Chambre des communes, qui, à son tour, les a renvoyés au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Ce processus est aussi excitant qu'il en a l'air. Je pense que nous pouvons tous nous entendre sur ce point. Ce renvoi a donné aux députés l'occasion de soulever des objections, que le comité a étudiées avant de produire son rapport final. Le rapport a été présenté aux commissions et contenait les modifications recommandées.
Dans le cas du Québec, le comité a soulevé 11 objections aux noms des circonscriptions et en a proposé d'autres. Toutes leurs suggestions ont été adoptées et le décret de représentation électorale de 2013 a été proclamé à l'automne de la même année, ce qui a débouché sur la nouvelle carte électorale.
Cependant, le Parlement a la possibilité d'adopter des changements de nom une fois que ce processus sera terminé. Normalement, cela se fait sans heurts, bien que des objections aient été soulevées en 2003-2004 par le directeur général des élections de l'époque, Jean-Pierre Kingsley. M. Kingsley a souligné que le changement de nom imposait un fardeau administratif parce qu'il était effectué très près des élections de 2004. Il était également préoccupé par la possibilité que le changement sème la confusion chez le public et par les coûts additionnels de la réimpression des documents électoraux et de la reconfiguration des logiciels. Cependant, aucun problème important n'a été trouvé lorsque les changements de nom sont proposés bien avant les élections.
Dans le cas du projet de loi dont nous sommes saisis, rien n'indique que le changement de nom causera des problèmes techniques. Élections Canada a demandé qu'aucun nom ne dépasse 50 caractères, y compris les traits d'union et les tirets. Le nombre de caractères dans le nouveau nom proposé est bien inférieur à cette limite. Je suis certain que le député de en convient.
Élections Canada a également demandé que les projets de loi modifiant le nom des circonscriptions reçoivent la sanction royale au plus tard en janvier 2019. Il y a amplement de temps.
En plus de présenter ce genre de mesure législative, le gouvernement et, en fait, tous les députés, doivent faire tout en leur pouvoir pour encourager les Canadiens à participer à la démocratie. Semer la confusion chez les Canadiens, chez les électeurs, ne favorise en rien la participation démocratique. La a d'ailleurs souligné avec beaucoup d'enthousiasme que nous devons faire tout notre possible pour encourager, et non décourager, la participation.
Nous sommes donc déterminés à rétablir l'intégrité de notre processus démocratique en annulant une partie de la Loi sur l'intégrité des élections du précédent gouvernement, qui rendait la participation au scrutin difficile pour beaucoup de gens. Voilà l'objet du projet de loi , qui a été présenté l'année dernière, comme les députés le savent. Si elle est adoptée, cette mesure législative fera en sorte qu'il sera plus facile de voter et plus de Canadiens iront voter. En outre, elle apportera plus d'intégrité à notre mode de scrutin, qui inspirera davantage confiance.
En gros, ce projet de loi d'initiative parlementaire vise à donner plus de pouvoir aux Canadiens. Il vise à donner plus de pouvoir aux électeurs pour qu'ils aient le sentiment de participer au processus démocratique.
Je trouve qu'il est un peu surprenant que certains députés d'en face s'obstinent sur le processus alors qu'ils appuient tous les deux l'objectif du projet de loi. Il existe plusieurs façons d'atteindre le même objectif. Par exemple, certains portent des ceintures et d'autres portent des bretelles. Aucun n'a raison ou tort. Dans les deux cas, l'objectif, qui est de retenir son pantalon, est atteint. Est-ce qu'il importe vraiment de buter sur le processus s'il nous permet d'atteindre l'objectif? Il s'agit d'un processus équitable et ouvert. Nous pouvons tous convenir de cela.
La députée de connaît les préoccupations de ses électeurs mieux que n'importe qui d'entre nous. Ils lui ont parlé. On l'a entendu dire qu'une pétition circule dans sa circonscription demandant qu'on en change le nom. La députée de serait mal venue de l'ignorer. Comment pourrait-elle retourner dans sa circonscription et dire à ses électeurs qu'elle n'a pas tenu compte d'une pétition signée par un millier de personnes parce que l'opposition voulait qu'elle fasse autre chose pour ses électeurs? N'est-elle pas là pour défendre leurs intérêts lui demanderaient-ils? Bien sûr qu'elle les défend comme nous tous qui travaillons très fort pour nos électeurs partout au pays. En ce qui concerne les insinuations voulant qu'elle ait mal évalué l'importance de cette mesure pour les habitants de sa circonscription, je dirais que non, ce n'est pas le cas.
Je crois honnêtement, comme nous le croyons sans doute tous, que ce projet de loi d'initiative parlementaire...
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Madame la Présidente, je me demandais si j'allais appuyer ce projet de loi, mais après un tel discours, comment pourrais-je refuser? Je crois que le député nous a tous convaincus, de ce côté de la Chambre, d'appuyer cette mesure législative, sauf peut-être ceux qui désireraient aussi changer le nom de leur circonscription, mais j'y reviendrai.
Je dirais que, à l'instar des critiques formulées jusqu'à maintenant, il est curieux que la députée ait opté pour un projet de loi d'initiative parlementaire. Il y a des députés qui sont à la Chambre depuis 10 ans, mais qui n'ont pas encore présenté de projet de loi d'initiative parlementaire. Puis nous arrive le présent projet de loi, qui, je suppose, représente une priorité pour les résidants de la circonscription de la députée.
Je ferai une petite mise en contexte pour ceux qui suivent à la maison, pour qu'ils comprennent exactement de quoi nous débattons.
Ce projet de loi changerait le nom de la circonscription électorale de Châteauguay—Lacolle à « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville ». La députée qui parraine le projet de loi a souligné, en le présentant, que le nom « Lacolle » réfère à la paroisse de Saint-Bernard-de-Lacolle, qui a une population de 1 500 personnes et qui est souvent confondue avec la municipalité voisine plus grande de Lacolle, qui appartient à la circonscription voisine de Saint-Jean.
Elle propose de remplacer le nom par celui de la municipalité de comté initiale de Les Jardins-de-Napierville, une municipalité de palier supérieur dont la population est d'environ 27 870 habitants et qui comprend la paroisse de Saint-Bernard-de-Lacolle, ainsi que plusieurs autres collectivités, la plupart dans la circonscription.
La députée a eu la gentillesse de fournir une carte, dont elle a parlé dans son discours. Je souligne que je ne suis jamais allé dans sa circonscription. D'après la carte, c'est une belle région du pays. Je devrai m'y rendre à un moment donné. Il est à espérer que le nom reflète bien la région, surtout à ce moment-là, pour que, comme le député qui a pris la parole avant moi, je ne me perde pas lorsque j'irai. Cela dit, je comprends un peu la situation de la députée.
Ma circonscription s'appelle Edmonton Riverbend. Une rivière traverse Edmonton et sépare les parties sud et sud-ouest du reste de la ville. Pour un grand nombre de mes concitoyens, Riverbend est un secteur plus vieux de la collectivité. Les gens qui y habitent sont là depuis environ 30 ou 40 ans.
De l'autre côté de la rivière, là où elle fait un méandre, se trouve la nouvelle partie de la circonscription. Le toponyme Riverbend n'inclut pas nécessairement ces endroits, qui se nomment Sweet Grass, Blue Quill et Twin Brooks. Lorsqu'on regarde une carte normale, il n'y est pas indiqué que ces endroits font partie de Riverbend. Toutefois, pour Élections Canada, ils sont sur le territoire de la circonscription nommée Riverbend.
C'est pourquoi je me suis dit que je devrais peut-être faire rebaptiser ma circonscription. Néanmoins, je sais qu'il y a une marche à suivre pour y arriver et qu'elle est définie assez clairement. Normalement, les députés doivent soumettre leur demande de changement de nom de circonscription au leader parlementaire de leur parti. Ils peuvent justifier leur demande en disant que le nom actuel ne reflète pas fidèlement la réalité ou la géographie de la région. Puis, le leader parlementaire du parti doit soumettre la demande au leader du gouvernement à la Chambre, qui les réunit en un seul projet de loi omnibus. Habituellement, ce genre de projet de loi franchit rapidement toutes les étapes, un vote après l'autre, et il est adopté le jour même. Par exemple, en 2014, 30 noms de circonscription ont été changés d'un seul coup.
C'est la raison pour laquelle, je le répète, il me semble assez particulier que la députée dépose un projet de loi d'initiative parlementaire pour effectuer un changement de nom. Néanmoins, comme mon collègue l'a indiqué, elle a le droit de le faire et nous ne contesterons certainement pas son choix.
En écoutant le débat, je me suis dit que nous pourrions amender le projet de loi. Nous pourrions peut-être aider la députée à changer le nom de sa circonscription. Nous la renommerions « Harper Diefenbaker ». Ce serait un choix responsable, il me semble. Je me demande bien ce qu'elle en pense. Elle ne semble pas trouver que c'est une bonne idée.
Nous avons essayé d'aider la députée dans ce processus. Cependant, elle a le droit de présenter ce genre de projet de loi. Je suppose qu'elle pourrait déménager à Calgary. Sa proposition y serait peut-être acceptable.
Au bout du compte, nous essayons tous de répondre le mieux possible aux préoccupations actuelles des gens de nos circonscriptions. À l'heure actuelle, tout ce dont on me parle dans ma circonscription, c'est d'une patinoire extérieure de luxe. Les gens de ma circonscription sont également inquiets au sujet des modifications fiscales proposées par le . Je dirais donc que je suis ici pour défendre le point de vue des gens de ma circonscription à propos de ces deux questions qui sont au coeur de leurs préoccupations actuelles, puisqu'elles ont une incidence sur leurs finances. Elles ont des conséquences pour les contribuables qui essaient d'équilibrer leur budget. Voilà le genre de choses que je proposerais d'inclure dans un projet de loi d'initiative parlementaire.
Apparemment, ce changement de nom est la question la plus pressante dans la circonscription de Châteauguay—Lacolle, qu'on appellera bientôt « Châteauguay—Les Jardins-de-Napierville ». La députée a donc le droit de faire cette proposition. C'est pour cela que, personnellement, je suis porté à appuyer le projet de loi d'initiative parlementaire. J'estime cependant que ce n'est pas la meilleure raison de présenter un projet de loi d'initiative parlementaire.
J'ai déjà siégé à l'Assemblée législative de l'Alberta. On y avait présenté un projet de loi d'initiative parlementaire sur le congé de compassion. C'est un député très brillant qui avait présenté ce projet de loi. Il a présenté une mesure en fonction de ce que ses concitoyens et des intervenants de l'ensemble de la province lui avaient mentionné. Il s'agissait d'une mesure qui était importante non seulement pour sa circonscription, mais aussi pour toute la province. Il a présenté ce projet de loi, et celui-ci a connu beaucoup de succès. Des gens de tous les coins de la province sont venus le rencontrer pour lui en parler. On a fini par adopter le projet de loi, mais le député a dû suivre un processus. Il a parlé à des intervenants, à l'opposition et à tous les autres partis au sujet de l'adoption du projet de loi.
Le groupe sur le congé de compassion, la Société canadienne du cancer et un certain nombre de groupes sans but lucratif étaient de son côté. D'aucuns diraient que l'opposition était de son côté. Certains diraient qu'il s'agit du projet de revendication le plus réussi de l'histoire de l'Assemblée législative de l'Alberta. Le projet de loi a été adopté, et tous les groupes d'intervenants ont éprouvé la même fierté. Nous étions tous fiers du travail accompli par le député. La Chambre a voté à l'unanimité, et la mesure législative est devenue une loi en Alberta. Voilà un projet de loi d'initiative parlementaire qui a été défendu avec succès. Il a transformé la province et la vie des gens. Il a vraiment eu une incidence sur le terrain pour beaucoup de groupes d'intervenants.
Or, au lieu de suivre un processus qui a déjà été établi, la députée a décidé de changer le nom de sa circonscription. C'est sa prérogative. J'ai tenté d'apporter un léger amendement amical à la Chambre, mais elle n'a pas semblé en tenir compte. Même s'il est un peu étrange qu'elle présente ce projet de loi, je suis tout de même prêt à l'appuyer. J'ai hâte de me prononcer sur ce projet de loi.