Que, comme le projet d’agrandissement du réseau Trans Mountain est d’intérêt national, créera des emplois et garantira aux provinces un accès aux marchés mondiaux, la Chambre exhorte le premier ministre à prioriser la construction de ce projet d’agrandissement approuvé par le gouvernement fédéral par la prise de mesures immédiates, par l’utilisation des outils disponibles, par l’établissement d’un climat de certitude pour le projet et par l’atténuation des dommages engendrés par le litige commercial interprovincial, et à présenter son plan à la Chambre au plus tard le jeudi 15 février 2018 à midi.
-- Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole aujourd'hui avec le député d'.
Je suis fière d'appuyer les travailleurs canadiens qui attendent de participer à la réalisation du projet d'expansion du réseau Trans Mountain, qui attendent de commencer leur prochain emploi technique bien rémunéré afin de pouvoir donner encore plus à leur famille et à leur collectivité. Je suis aussi fière d'appuyer les investisseurs et les représentants de l'industrie qui attendent d'obtenir des réponses de la part du gouvernement afin de pouvoir investir des milliards de dollars dans l'économie canadienne, ce qui permettrait à l'ensemble du Canada de récolter des milliards de dollars en retombées.
J'ai présenté la motion en m'attendant pleinement à ce qu'elle obtienne le consentement unanime de la Chambre. L'expansion du pipeline Trans Mountain est dans l'intérêt national parce qu'elle créerait des emplois et permettait aux provinces d'accéder aux marchés mondiaux, mais la réalisation de ce projet n'a même pas encore commencé, et personne ne semble savoir quand elle aura lieu.
Il est temps que le agisse. Si l'approbation par le gouvernement fédéral d'un projet servant l'intérêt national compte aussi peu qu'il semble, il incombe maintenant au premier ministre de prendre les mesures nécessaires pour changer les choses et veiller à ce que ce projet, qui est sous la responsabilité du gouvernement fédéral, se réalise.
C'est d'autant plus important que les autres projets d'oléoduc qui auraient pu accroître les capacités de transport jusqu'aux côtes et les débouchés du Canada ont été abandonnés. Le projet Énergie Est a été abandonné à cause des modifications aux règles et du fardeau administratif, tandis que le a rejeté le projet Northern Gateway par intérêt politique, malgré l'approbation du projet dans le cadre d'un processus fédéral aussi rigoureux que celui du projet Trans Mountain et les investissements perdus par 31 partenaires autochtones.
L'industrie pétrolière et gazière verse des milliards de dollars en recettes fiscales qui financent d'importants programmes sociaux. Dans toutes les régions du pays, des centaines de milliers d'emplois dépendent directement ou indirectement de cette industrie qui permet d'améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens. Sans ce projet d'expansion, les États-Unis demeureront le principal — voire le seul — client du Canada, notre pays sera incapable de saisir d'autres débouchés, et cela nuira directement au cours du pétrole canadien. C'est un grave problème, puisque les États-Unis, maintenant le plus grand concurrent du Canada dans le secteur pétrolier et gazier, renforcent leurs propres capacités de production et de distribution d'énergie et peuvent ainsi vendre leur production sur les marchés mondiaux.
Voyons comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle. Il y a six ans, en 2012, Kinder Morgan jugeait que, étant donné l'intérêt manifesté par les expéditeurs de pétrole, il fallait accroître les capacités de transport de l'oléoduc Trans Mountain pour répondre à la demande prévue.
Afin de pouvoir disposer des fonds d'immobilisation nécessaires pour son projet d'expansion, Kinder Morgan a obtenu des engagements de 15 et 20 ans de la part de ses expéditeurs, dont Cenovus et Suncor, des géants canadiens de l'industrie. Au bout d'un mois, la société a présenté une demande auprès de l'Office national de l'énergie pour faire approuver le contrat global et le barème des droits de passage. Un an et demi plus tard, soit à la fin de 2013, Trans Mountain a présenté sa demande d'expansion — un document de 15 000 pages — à l'Office national de l'énergie. Celui-ci a répondu en dressant une liste de plus de 1 500 participants aux audiences. Pendant les audiences, Kinder Morgan a répondu à plus de 400 questions de l'Office et à plus de 17 000 questions des participants. La contribution du savoir traditionnel des Autochtones a représenté l'un des éléments clés de ces audiences. C'était en décembre 2013.
Vingt-neuf mois plus tard, soit en mai 2016, à la suite d'une évaluation scientifique, technique et environnementale exhaustive — la plus solide au monde —, l'Office national de l'énergie a recommandé l'approbation du projet d'expansion, le déclarant dans l'intérêt national. Cette recommandation était assujettie au respect de 157 conditions, qui s'appliquaient à tous les aspects physiques et temporels du pipeline, avant et durant la construction, pendant son exploitation et jusqu'à son abandon éventuel. Ces conditions portaient sur la protection de l'environnement, la sécurité et les émissions, ainsi que sur les capacités de protection maritime et écologique, de prévention et d'intervention en cas d'urgence. Elles tenaient aussi compte des diverses collectivités qui seront directement touchées par le projet d'expansion.
Six mois plus tard, après une autre analyse des émissions en amont et un autre rapport fédéral sur les consultations demandé par les libéraux, le a enfin donné son aval. Les conservateurs ont approuvé cette décision, mais ils ont aussi fait une mise en garde: autoriser un projet est une chose, mais le réaliser en est une autre.
L'Office national de l'énergie a délivré un certificat de commodité et de nécessité publiques afin de permettre l'expansion du réseau. Depuis décembre 2016, Kinder Morgan poursuit son travail afin de se conformer aux 157 conditions. Elle continue de collaborer avec les principaux intéressés et exerce une surveillance environnementale. La construction aurait dû commencer il y a cinq mois, mais elle continue d'être retardée.
Au début, c'étaient les tactiques dilatoires de la Ville de Burnaby qui causaient du retard. Cette municipalité se trouve sur le tracé du projet. Ce sont les autorités municipales qui ont le pouvoir d'autoriser l'agrandissement d'un terminal pétrolier qui est prévu sur leur territoire. Kinder Morgan a dû obtenir une autorisation préliminaire pour son plan ainsi que des permis d'abattage d'arbres. Tout comme les autorités de Burnaby ont essayé d'empêcher la réalisation du tunnel du mont Burnaby, elles ont tenté de se servir de leur système de permis pour retarder la réalisation du projet d'expansion du réseau Trans Mountain. En juin 2017, Kinder Morgan a adressé des demandes de permis à la Ville de Burnaby. En octobre 2017, elle a été obligée de demander l'aide de l'Office national de l'énergie. Ce n'est que deux mois plus tard, soit il y a trois mois seulement, que l'Office national de l'énergie a répondu et que Kinder Morgan a pu poursuivre ses travaux.
Malheureusement, il y a une nouvelle fois du retard parce que le NPD de la Colombie-Britannique exige que le produit qui est transporté depuis des dizaines d'années dans les oléoducs existants fasse l'objet d'études supplémentaires. Il pense que, sans ces études, l'industrie et le gouvernement seraient nécessairement mal outillés pour intervenir en cas de déversement de bitume dilué. Il faudrait des années pour réaliser ces études.
Il est étonnant que le n'ait pas prévu cette attaque contre Trans Mountain. Après tout, le NPD de la Colombie-Britannique a ouvertement affirmé pendant la campagne électorale qu'il s'engageait à stopper le projet. Ce qui est encore plus étonnant, c'est que le premier ministre n'a pas pris la peine de discuter de l'expansion avec le premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, nouvellement élu. Ce n'était que la première preuve du manque de leadership du premier ministre, qui a été absent du dossier Trans Mountain depuis.
En ce qui concerne les affirmations du NPD de la Colombie-Britannique à propos du produit, le bitume dilué a fait l'objet d'études et de recherches en profondeur avant même qu'il soit transporté par pipeline et les recherches se poursuivent depuis. Je tiens à être claire. Je n'avance pas que l'industrie et les universitaires savent tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet et que d'autres recherches sur le bitume dilué seraient inutiles. Ce que je dis plutôt, c'est que de très nombreuses études existent déjà, et que l'industrie canadienne peut s'en servir comme base solide pour investir en toute confiance dans des infrastructures énergétiques essentielles. Les Canadiens peuvent compter sur la sécurité et sur les mesures d'atténuation des risques du projet d'expansion. Je sais que, en 2015, la Société royale a publié un rapport dans lequel elle demandait des recherches supplémentaires sur les effets d'un déversement. Il n'en demeure pas moins qu'un grand nombre de rapports et d'études ont permis de créer un corpus de travaux de recherche et de documents qui peuvent rassurer les Canadiens et informer l'industrie.
L’industrie énergétique du Canada est un leader national en matière d’auto-perfectionnement, d’étude, d’innovation, de recherche et de développement, et d’investissements judicieux. Pour tout problème imaginable, elle fait des plans et mène des recherches à l’avance afin d’être prête en cas de déversement accidentel. Les Canadiens ne s’attendent pas à ce que les entreprises pétrolières et gazières ne connaissent jamais de déversement accidentel — ce ne serait pas raisonnable —, mais ils s’attendent, à juste titre, à ce qu’elles rendent des comptes et qu’elles soient suffisamment bien équipées pour y faire face.
L’expansion doit avoir lieu pour que Trans Mountain puisse acheminer ses produits vers les marchés. Les quatre grandes destinations de ces produits témoignent d’ailleurs de l’importance et de l’urgence de l’expansion. Actuellement, le produit raffiné est expédié vers Kamloops et Burnaby, pour consommation en Colombie-Britannique. Le produit brut est en partie expédié dans l’État de Washington, au croisement du terminal de Sumas et du pipeline de Puget Sound, où il est réparti entre quatre autres pipelines à destination des raffineries. Le produit brut restant est raffiné à Burnaby ou exporté à partir du terminal maritime Westridge, qui est essentiel, car il permet à des pétroliers de taille Aframax de desservir les marchés d’Hawaï et de la côte Ouest des États-Unis, mais, surtout, de l’Asie-Pacifique et de l’Inde. Grâce à cette expansion, le Canada pourra fournir le pétrole le plus écologique et le plus socialement acceptable qui soit pour répondre, pendant les décennies à venir, à la demande exponentielle dans ces régions.
L’expansion vise entièrement à atteindre de nouveaux marchés et à augmenter la part des marchés actuels. En effet, il permettra de transporter des produits bruts destinés aux marchés d’exportation et pas nécessairement nationaux, ou qui sont même destinés à être raffinés sur la côte Nord-Ouest du Pacifique. Cet accès n’est évidemment que l’un des aspects de l’intérêt national que présente ce pipeline. Les conservateurs font depuis longtemps valoir que l’industrie et l’environnement sont les deux côtés de la même médaille. Les Canadiens doivent avoir des industries pour travailler, innover, construire, investir et faire des profits, mais ils doivent aussi gérer et protéger l’environnement: la qualité de l’air, l’eau, les sols et les habitats. Un aspect ne peut avoir préséance sur les autres. Le gouvernement doit trouver le juste équilibre et protéger l’intérêt public.
L'expansion du réseau Trans Mountain avait été évaluée en conformité avec l'ancien processus d'approbation, qui imposait 157 conditions à l'approbation, et elle a été acceptée par les libéraux. Soulignons que la condition no 5 prévoit que, sauf si l'Office en décide autrement avant le 30 septembre 2021, le certificat autorisant la construction parviendra à expiration, à moins que la construction du projet n'ait commencé à cette date. L'année 2021 peut sembler bien éloignée, mais cinq mois ont déjà passé depuis la date de lancement des travaux qui était prévue et ce projet est toujours menacé. Les promoteurs n'ont toujours pas pu entreprendre la première pelletée de terre. C'est pourquoi je me demande si la raison qui explique pourquoi le se tourne les pouces et s'abstient d'intervenir et de faire preuve de leadership dans ce dossier, c'est qu'il ne fait qu'attendre l'arrivée de l'échéance.
L'échéance réelle arrivera cependant lorsque Trans Mountain arrivera à la conclusion que les chances de réussite sont trop petites, même si l'entreprise a récemment déclaré qu'elle était engagée à long terme. Elle est là pour rester et prévoit mener le projet d'expansion à terme. C'est vraiment gênant. C'est gênant, parce que les investisseurs du secteur canadien de l'énergie se sentent obligés d'affirmer que, malgré les retards, l'incertitude, la possibilité d'un échec et la présence d'ennemis sur tous les fronts, ils s'efforcent de mettre en oeuvre un projet qui profitera à l'ensemble des Canadiens. Voilà à quoi en est réduit l'investissement dans le secteur de l'énergie au Canada sous les libéraux en raison de l'absence totale de leadership du premier ministre.
Les autres conditions exigent de Kinder Morgan qu'elle mène des évaluations exhaustives des impacts environnementaux, de la participation des collectivités, et des commentaires recueillis, de façon à ce que tous les intervenants et toutes les personnes touchées soient consultés et que leurs commentaires soient pris en compte dans le plan global, en particulier dans le cas des communautés autochtones touchées. Kinder Morgan reconnaît l'unicité des communautés autochtones du littoral et l'entreprise a obtenu l'apport de différents groupes autochtones supplémentaires dans le cadre de ses consultations.
J'implore tous les députés à voter pour cette motion. Si nous ne faisons rien, qui agira? Nous avons l'obligation, en tant que législateurs, de tenir...
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Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet d'expansion du réseau de Trans Mountain.
La semaine dernière, le gouvernement de la Colombie-Britannique a annoncé qu'il allait interrompre le transport de bitume dilué par le pipeline Trans Mountain en attendant les résultats de ce qui se résume à une étude environnementale. Il a pris cette décision malgré le fait que l'Office national de l'énergie a procédé à une étude qui a demandé 29 mois, que le gouvernement fédéral a approuvé le projet il y a plus de 14 mois, que le gouvernement de la Colombie-Britannique a exigé le respect de 157 conditions et que le Bureau d'évaluation environnementale de la province a déjà délivré le certificat d'évaluation environnementale du projet.
Le projet, qui vise à mettre en place un oléoduc combiné sur les 1 150 kilomètres du tracé de l'oléoduc Trans Mountain actuel entre le comté de Strathcona, en Alberta, et Burnaby, en Colombie-Britannique, permettrait de faire passer la capacité du réseau de 300 000 à 890 000 barils par jour. Ce projet d'expansion donnerait de nouveaux débouchés à l'industrie pétrolière canadienne grâce à l'accroissement de la capacité du seul oléoduc d'Amérique du Nord rejoignant la côte Ouest.
Le projet Trans Mountain est dans l'intérêt du pays. Il viendrait injecter 7,4 milliards de dollars dans l'économie canadienne pendant l'étape de la construction. Les producteurs de pétrole verraient augmenter leurs revenus de 73,5 milliards sur 20 ans. Les trois paliers de gouvernement se partageraient 46,7 milliards de dollars en taxes et redevances supplémentaires découlant de la construction et de l'exploitation sur 20 ans.
Selon les prévisions du Conference Board du Canada, ce projet créera 15 000 emplois dans le domaine de la construction et, à terme, il générera 37 000 emplois directs et indirects. On estime que les travailleurs participant directement à la construction dépenseront 480 millions de dollars le long du tracé du pipeline. En tout, la réalisation et l'exploitation du projet généreront directement et indirectement plus de 800 000 années-personnes de travail.
La semaine dernière, le gouvernement de la Colombie-Britannique, une coalition néo-démocrate tenant à peine grâce à l'appui des députés du Parti vert, a prévenu le reste du pays qu'aucun pétrole ne sera transporté jusqu'à la côte Ouest. Le a réagi à cette nouvelle en disant qu'il y avait un désaccord entre les provinces. Selon lui, ce problème n'a rien à voir avec le gouvernement fédéral. Il est ensuite parti aux États-Unis en laissant l'Alberta et la Colombie-Britannique régler elles-mêmes leur différend. Dans la mesure où ce projet générerait des dizaines de milliers d'emplois et des milliards de dollars de recettes, la première ministre de l'Alberta a bien résumé la situation lorsqu'elle a dit au que le débat n'oppose pas la Colombie-Britannique et l'Alberta, mais plutôt la Colombie-Britannique et le gouvernement fédéral.
Le a affirmé que la Colombie-Britannique peut lancer d'autres consultations, mais il a souligné aux Canadiens que ces consultations devront être faites en temps opportun. Ce sont des paroles qui inspirent sans doute confiance à l'industrie pétrolière et gazière, et je vous prie de prendre note de mon sarcasme. On pourrait penser que l'industrie pétrolière et gazière devrait adopter une approche attentiste. L'opposition devrait peut-être tout simplement laisser les choses se résoudre d'elles-mêmes, comme l'a proposé le .
Il suffit d'examiner le bilan du gouvernement pour se rendre compte rapidement de ce qui se passe ici. Le gouvernement libéral ne se soucie guère d'appuyer le secteur pétrolier et gazier au Canada. Les libéraux font de beaux discours, je le concède. Les députés d'en face diront qu'ils ont approuvé le projet et qu'ils appuient l'ouverture de marchés pour le secteur pétrolier canadien. Alors pourquoi le gouvernement a-t-il cédé devant des militants écologistes qui sont appuyés par des intérêts étrangers en interdisant la circulation des pétroliers sur la côte Nord-Ouest et détruisant par le fait même le projet Northern Gateway? Pendant ce temps, sur la côte Est, qui dépend de la livraison par bateaux-citernes de pétrole de despotes étrangers, ces mêmes pétroliers peuvent s'arrêter dans des ports de l'Atlantique, mais pas à Prince Rupert, en Colombie-Britannique. Cela n'a aucun sens.
Puis il y a eu le projet Énergie Est. Les députés se souviennent peut-être de ce projet, celui qui aurait créé 15 000 emplois et injecté 55 milliards de dollars dans l'économie canadienne. Le pipeline Énergie Est aurait diminué notre dépendance au pétrole provenant du Moyen-Orient et de pays ayant un bilan douteux en matière de droits de la personne. Les libéraux ont prétendu que c'était une décision de TransCanada et que cela n'avait rien à voir avec le gouvernement. Il n'y a rien d'étonnant à ce que ces projets échouent lorsque, à mi-parcours, nous changeons les règles et imposons d'interminables réglementations et de nouvelles formalités administratives.
L'échec d'Énergie Est n'a rien à voir avec les décisions de TransCanada. C'est plutôt le résultat de la mauvaise gestion du et de son incapacité de défendre le secteur canadien de l'énergie.
Le gouvernement est résolu à garder le pétrole canadien, l'avenir du Canada, enfoui dans le sol du Nord de l'Alberta. Nous pouvons au moins l'expédier aux États-Unis, où les producteurs canadiens sont obligés de réduire le prix de leur produit de 30 %.
Si les pipelines ne sont pas la solution, quelle est l'autre option? De nos jours, nous dépendons de camions et de trains pour transporter la majorité du pétrole canadien. Cela expose les collectivités et les Canadiens sur la route à d'énormes risques, comme le prouve l'accident tragique survenu à Lac-Mégantic en 2013. Un terrible incident de ce genre donne matière à réflexion à tout le monde. Le réseau de pipelines Trans Mountain transporte l'équivalent d'environ 1 400 camions-citernes ou 441 wagons-citernes de pétrole chaque jour. L'agrandissement du réseau de Trans Mountain permettrait de transporter du pétrole entre l'Alberta et la Colombie-Britannique de façon plus sécuritaire, efficace et rentable. Les pipelines sont sécuritaires: ils sont réglementés et inspectés.
Les procédés technologiques utilisés pour construire et surveiller les pipelines sont révolutionnaires. Les Canadiens et les Canadiennes qui construisent et surveillent ces pipelines et qui vivent et élèvent leur famille dans les collectivités où ils passent savent ce qu'ils font. Ils ont confiance en leurs compétences et en celles de leurs collègues. Le gouvernement doit cesser de faire de beaux discours et commencer à appuyer les familles des Canadiens qui triment dur dans le secteur pétrolier et gazier.
Je crains que le et le n'aient fait une grave erreur de calcul dans l'affrontement entre l'Alberta et la Colombie-Britannique. Le gouvernement de la Colombie-Britannique soutient que l'interdiction proposée vise à prévenir toute augmentation des exportations acheminées par le pipeline Trans Mountain tant qu'il n'aura pas l'assurance que la côte est entièrement à l'abri d'un déversement. Disons ce qu'il en est vraiment: le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique et la coalition du Parti vert provincial détestent le pétrole de l'Alberta même s'il alimente la productivité de la province. La stratégie obstructionniste de la province vise clairement à saboter l'expansion du pipeline en la retardant indéfiniment. En changeant les règles du jeu à mi-parcours, les autorités britanno-colombiennes espèrent forcer Kinder Morgan à abandonner le projet exactement comme le gouvernement libéral a forcé l'abandon d'Énergie Est.
Le défaut du de promouvoir la construction en temps opportun de ce pipeline a créé un vide sur le plan du leadership national et il est devenu nécessaire d'agir immédiatement. J'exhorte le gouvernement à examiner les diverses options possibles et à amorcer un dialogue direct avec la province. Le gouvernement devrait envisager la possibilité d'invoquer le recours à des pouvoirs spéciaux en vertu de l'article 92 de la Constitution et affirmer que la situation actuelle nuit à l'intérêt national et qu'il faut éliminer les obstacles. Il n'y a pas de moyen terme dans cette affaire. Le premier ministre doit prendre une position ferme: ou il appuie la responsabilité environnementale et l'exploitation durable des ressources naturelles ou il s'y oppose. Comme l'a dit Jason Kenney, le chef du Parti conservateur uni de l'Alberta: « Il ne suffit pas de parler, il faut agir ».
Chaque jour d'inaction de la part des libéraux, le conflit national s'envenime. Le gouvernement de l'Alberta a suspendu l'importation de vins provenant de la Colombie-Britannique et les projets interprovinciaux sont en péril. L'Alberta a interrompu ses négociations avec la Colombie-Britannique sur les transactions d'électricité. Jusqu'à 500 millions de dollars en revenus annuels sont en jeu pour la Colombie-Britannique.
Ne blâmons pas les Albertains. Le conflit commercial entre l'Alberta et la Colombie-Britannique existe parce que le est incapable de diriger. Il n'est pas étonnant que, ces deux dernières années, les investissements dans l'énergie au Canada ont été à leur plus bas niveau en 70 ans. Ce n'est pas surprenant que les sociétés pétrolières et gazières plient bagage et se dirigent vers le Sud, où le climat commercial est propice aux affaires et favorable aux entreprises. ExxonMobil a annoncé un investissement de 50 milliards de dollars sur cinq ans aux États-Unis. C'est très irresponsable de laisser les choses aller ainsi, étant donné l'état de flottement des négociations de l'ALENA. Il faut ouvrir les marchés plutôt que de les fermer et rassurer les investisseurs plutôt que de les envoyer promener.
Au beau milieu de cette crise, le gouvernement a présenté le projet de loi qui, selon lui, devait accélérer certains grands projets d'exploitation et clarifier le processus d'approbation. Or, rien n'est plus faux. Il suffit de lire le projet de loi pour constater qu'il contient partout des exceptions. Les limites de 450 et de 300 jours pour l'approbation des projets majeurs et des projets mineurs peuvent être prolongées indéfiniment. Le ministre peut rejeter une demande de projet avant même l'évaluation initiale. Un autre exemple de mesure qui fera croître l'incertitude et l'imprévisibilité, c'est l'élimination des critères dont l'Office national de l'énergie s'est toujours servi pour limiter la participation aux consultations aux personnes qui sont directement touchées par un projet ou qui ont des connaissances ou des avis pertinents et utiles.
Le projet Trans Mountain est dans l'intérêt national. Il créera des emplois et offrira aux provinces un accès aux marchés mondiaux. Les conservateurs comprennent que le projet Trans Mountain est important pour les travailleurs canadiens du secteur de l'énergie parce qu'il créerait des dizaines de milliers d'emplois et aiderait à financer les principaux programmes nationaux, comme les soins de la santé.
Il s'agit d'une crise nationale, et la réponse n'est pas d'envoyer des fonctionnaires accomplir la tâche. Le lui-même doit se rendre en Colombie-Britannique, tenir tête au premier ministre provincial et défendre les familles canadiennes, qui travaillent fort.
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Madame la Présidente, je me joins au débat avec un sentiment de déception.
Les Canadiens se tournent vers le Parlement pour y trouver un solide leadership et des idées inspirantes. Ils comptent sur nous pour unir le pays et édifier la nation. Ils ont plutôt vu beaucoup trop d'exemples d'une chose bien différente aujourd'hui: la présentation d'une motion qui semble conçue pour attiser la colère et accroître l'anxiété, et des députés qui préfèrent lancer des accusations et semer la division. Par moments, j'en suis même venu à me demander si l'objectif principal du débat n'était pas d'exacerber des tensions régionales et de rouvrir des griefs historiques. Nous valons mieux que ça.
[Français]
Le monde est à un moment décisif. Nous vivons à une époque où les changements climatiques représentent le plus grand défi de notre génération et investir dans un avenir faible en carbone est la nouvelle norme.
[Traduction]
Le Canada jouit d'une position unique pour répondre à l'appel et faire figure de chef de file mondial, grâce aux ressources du pays et à l'ingéniosité de ses habitants. C'est la vision du gouvernement pour le Canada en ce siècle de la croissance propre. C'est une vision qui unit tous les Canadiens derrière une cause commune, et qui cherche notamment à tirer parti de cette période de transition pour le Canada, en construisant l'infrastructure nécessaire pour acheminer nos ressources vers les marchés mondiaux et en investissant les revenus qu'elles génèrent dans l'avenir. C'est ce que nous faisons.
Voilà pourquoi le gouvernement collabore avec des représentants de l'Alberta et de la Colombie-Britannique pour obtenir une entente sur le projet de TMX. Qu'il s'agisse du , des premiers ministres des provinces, des ministres ou des hauts fonctionnaires de chaque gouvernement, tout le monde travaille de bonne foi, sans date limite artificielle, et c'est pourquoi la motion dont nous sommes saisis fait fausse route.
Laisser entendre que l'expansion du réseau Trans Mountain n'est pas prioritaire pour le gouvernement, c'est le comble du ridicule. Les faits prouvent le contraire. Le a décrit la position du gouvernement sans équivoque. À Edmonton, plus tôt ce mois-ci, il a déclaré « Le pipeline sera construit ». Il a ensuite ajouté: « Nous avons besoin de ce pipeline et nous le réaliserons de manière responsable ». Rien ne saurait être plus certain. Une motion disant au gouvernement d'employer tous les outils à sa disposition pour concrétiser le projet est donc inutile. À l'évidence, il n'y a aucune raison d'imposer des délais et de lancer des ultimatums.
Les pipelines interprovinciaux relèvent du gouvernement fédéral et celui-ci prend cette responsabilité au sérieux, il assume celle-ci et interviendra à cet égard. Lorsque nous prenons des décisions à l'égard d'un projet de pipeline interprovincial, nous avons le devoir d'agir dans l'intérêt national. C'est exactement ce que nous avons fait en approuvant l'expansion du réseau Trans Mountain.
Un proverbe autochtone dit « Nous n'héritons pas cette terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants. » Cette perspective a inspiré le gouvernement tout au long de ses deux premières années au pouvoir. C'est pour cette raison que nous croyons que l'économie et l'environnement vont de pair. C'est ce qui a motivé le lancement de Génération Énergie, le plus important dialogue national en matière d'énergie de l'histoire du Canada.
J'aimerais prendre un instant pour rappeler à la Chambre ce qui s'est passé pendant le forum Génération Énergie. Il est en effet bien possible que, dans des années, les Canadiens regardent en arrière et concluent que ce forum a été un tournant décisif, que cet événement a marqué l'émergence de notre pays en tant que chef de file mondial dans la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Nous avions invité les Canadiens à imaginer l'avenir énergétique du Canada et ils ont répondu et se sont joints à la conversation par centaines de milliers, des centaines d'autres décidant de venir à Winnipeg, ma ville d'origine, pour discuter pendant deux jours à propos de Génération Énergie, l'automne dernier. Arrêtons-nous là-dessus pendant quelques instants.
Les gens qui sont venus à Winnipeg pour le forum arrivaient de tous les coins du pays et du monde, de Norvège, de France, du Mexique et des États-Unis. Ils représentaient tous les secteurs de l'industrie de l'énergie, à savoir l'énergie pétrolière, gazière, éolienne, nucléaire et électrique. Éminents chefs autochtones, chefs d'entreprise, dirigeants communautaires et jeunes leaders, ils étaient tous là. Seul le Parti conservateur a décidé de n'envoyer personne. Des gens qui ne s'étaient peut-être jamais parlé avant étaient rassemblés dans la même pièce, s'inspirant et se remettant en question les uns les autres.
Soudainement, on a commencé à se poser des questions encore plus pressantes, comme ce qu'il fallait faire maintenant et si les choix individuels d'une personne pouvaient contribuer à l'apport de changements transformationnels. Génération Énergie a donné lieu à des résultats inattendus et à un courant irréversible. Le gouvernement s'inspire des idées qui y ont été recueillies pour élaborer une stratégie énergétique canadienne. Il collabore avec les provinces et les territoires afin d'ajouter à ce qui a déjà été fait, soit tirer parti des ressources en combustibles fossiles que nous avons aujourd’hui pour mettre en place les solutions d’énergie propre pour demain, planifier l'avenir énergétique du Canada de manière à ce qu'il s'aligne sur la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, se fonder sur des priorités communes comme des technologies éconergétiques et propres et des infrastructures vertes, et lier les provinces jouissant d'une abondance d'électricité propre à celles qui essaient d'en avoir.
Nous ne partageons pas le point de vue des personnes qui croient que nous devons pomper le plus de pétrole possible le plus rapidement possible, mais nous ne partageons pas non plus l'avis de celles qui estiment que nous devrions laisser le pétrole dans le sol et ne jamais construire de pipeline. Les deux côtés ne comprennent pas que nous pouvons et nous devons favoriser la croissance économique tout en protégeant l'environnement pour les générations futures. Comment pouvons-nous y parvenir? Ce n'est certes pas en adoptant l'approche employée par le gouvernement Harper, qui faisait fi des droits des Autochtones, des changements climatiques et de l'environnement et cherchait à assurer le développement économique à tout prix. Il faut plutôt prendre conscience que le plein respect des droits des Autochtones, la lutte contre les changements climatiques et la protection de l'environnement sont essentiels au développement économique.
Je propose à la députée et aux députés de son parti de revenir un peu en arrière. C'est un point important. Stephen Harper a perdu la confiance des Canadiens dès qu'il a décidé de défendre les projets de pipelines en priorité et par tous les moyens. Rappelons-nous que le gouvernement formé par le parti de la députée a tout fait pour que les projets de pipelines puissent être exemptés de toute évaluation environnementale. N'oublions pas qu'il a traité les environnementalistes comme des terroristes, empêché les groupes environnementaux de s'exprimer, limité la capacité des Canadiens à participer à l'examen des projets, utilisé l'argent des contribuables pour enquêter sur tous les organismes qui se soucient de l'environnement et supprimé d'un seul coup des dispositions législatives élaborées sur plusieurs décennies. Le gouvernement Harper s'est réellement servi de tous les outils possibles pour faire disparaître tout ce qui pouvait faire obstacle à l'exploitation rapide et non contrôlée des ressources. Il n'a jamais compris que ce n'est pas en ignorant un problème qu'on le fait disparaître.
Lorsque le gouvernement a été élu par les Canadiens, nous savions que la confiance du public avait disparu. Nous avons retroussé nos manches pour réparer le gâchis laissé par le gouvernement Harper. Premièrement, nous avons adopté une nouvelle approche provisoire en matière d’évaluation environnementale au Canada. Quelques semaines seulement après notre arrivée au pouvoir, nous avons adopté une approche différente pour examiner les grands projets, approche qui place à l'avant-plan les droits autochtones, la science, la protection de l’environnement et des consultations transparentes et publiques. Le gouvernement Harper s’était débarrassé de tous ces critères afin que les choses aillent plus vite. Cela n’a pas marché. Nous avons rétabli ces principes, en respectant le besoin de certitude des investisseurs, en élargissant les consultations du public, en renforçant la participation des Autochtones et en tenant compte des émissions de gaz à effet de serre dans l’évaluation des projets.
Deuxièmement, nous avons agi sur le front des changements climatiques. Nous avons assuré le caractère ambitieux de l’Accord de Paris. La Chambre, y compris les députés d’en face, a appuyé cet accord. Nous l’avons signé et ratifié, et nous avons lancé le Cadre pancanadien en matière de croissance propre et de changements climatiques, qui tient compte du plafonnement strict des émissions causées par les sables bitumineux de l’Alberta. C’est le premier plan sur les changements climatiques de l’histoire du pays à avoir été élaboré de concert avec les provinces et les territoires, de même qu’avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, nous avons lancé un plan fédéral visant à mettre un prix sur la pollution causée par le carbone. À titre d’information, nous avons, à ce chapitre, près de 30 ans de retard par rapport à d’autres pays tels que la Norvège, mais notre plan semble fonctionner.
Troisièmement, nous avons pris des mesures pour protéger les océans. Nous avons annoncé l'investissement le plus élevé de l'histoire du pays dans les océans, soit 1,5 milliard de dollars. Il s'agit aussi du plus grand investissement depuis une génération dans la Garde côtière canadienne. Nous avons examiné ce qui se faisait en Alaska et en Norvège, les deux plus grands protecteurs des océans au monde, dans le but d'égaler ou de surpasser leurs efforts, ce que nous avons fait. Le Canada disposera des meilleures mesures de protection des océans au monde, une fois qu'elles auront toutes été mises en oeuvre. Le Canada se sert de ses trois côtes pour expédier du pétrole, du gaz et du carburant depuis plus de 60 ans. Dans ce contexte, il doit donc assumer une responsabilité très importante, celle de protéger les océans.
Soyons clairs: ces trois choses se seraient produites, avec ou sans pipeline. Il fallait toutefois mettre en oeuvre ces trois plans cruciaux parce que le gouvernement Harper avait éliminé les mesures de lutte contre les changements climatiques et les mécanismes de protection des océans dans le but d'utiliser tous les outils dont il était humainement possible de se servir pour réaliser des projets de pipeline.
Quatrièmement, nous avons approuvé trois projets de pipeline: l'expansion du réseau Trans Mountain, la canalisation 3 et Nova Gas. Nous avons rejeté un projet, le pipeline Northern Gateway. Nous avons pris ces décisions en fonction de l'intérêt national et des données scientifiques judicieuses, après la tenue de consultations publiques et dans le respect des droits des Autochtones. Chose plus importante encore, nous avons tenu compte de tout ce que nous avions fait auparavant. Nous avons mis en place une nouvelle méthode pour réaliser des évaluations environnementales et avons veillé à ce que ces projets soient conformes au plan canadien de lutte contre les changements climatiques, à ce que le pays dispose du plan de protection des océans le plus sûr et le plus solide au monde et à ce que les droits des Autochtones soient respectés.
La grande majorité des communautés autochtones s'opposaient au projet de pipeline Northern Gateway. Comme il n'a pas tenu suffisamment de consultations, qu'il a totalement fait fi des données scientifiques et qu'il n'a pas cherché à obtenir l'aval de la population, le gouvernement Harper ne s'est pas du tout rendu compte qu'il était absolument irresponsable de faire passer un pipeline dans la forêt pluviale de Great Bear. Dans sa décision de rejeter le projet Northern Gateway, la Cour d'appel fédérale a critiqué le gouvernement Harper, plutôt que le promoteur ou l'organisme de réglementation.
En ce qui a trait au projet d'expansion du réseau Trans Mountain, la majorité des communautés autochtones l'appuyaient. Aujourd'hui, 42 communautés ont conclu des ententes sur les répercussions et les avantages, alors que 6 communautés ont fait valoir leurs droits devant les tribunaux.
En rétablissant un processus de consultation publique transparent et ouvert, processus auquel le gouvernement Harper avait mis fin, nous avons entendu des milliers de Canadiens, qui nous ont dit que nous avions la responsabilité d'acheminer les ressources vers les marchés, de prendre des mesures pour protéger l'environnement et de créer des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne.
Nous avons formé un groupe d'experts ministériel composé d'éminents Canadiens. Ces personnes ont été nommées pour parcourir la totalité du tracé proposé de l'oléoduc afin de s'assurer qu'on écoute attentivement les Autochtones et les collectivités locales. Pour la première fois, le compte rendu des décisions a été rendu public sur Internet pour que tous les Canadiens puissent y avoir accès.
Nous avons également étudié attentivement les conclusions de l'Office national de l'énergie. C'est la première fois que le gouvernement du Canada, conjointement avec des dirigeants des Premières Nations et des Métis, met en place un comité autochtone consultatif et de surveillance tant pour la canalisation 3 que pour le projet d'expansion du réseau Trans Mountain. Nous investissons 64,7 millions de dollars sur cinq ans dans ces collectivités, ce qui est essentiel pour que les entreprises tiennent leurs promesses et collaborent pleinement avec les détenteurs de droits pendant toute la durée des projets.
[Français]
Nous comprenons que notre décision concernant le projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain ne fasse pas l'unanimité, mais nous demeurons déterminés à travailler avec les provinces et les peuples autochtones et à assurer la sécurité et la sûreté de l'infrastructure énergétique du Canada tout en faisant preuve de leadership en matière d'environnement.
[Traduction]
Le projet, qui représente un investissement de 7,4 milliards de dollars et des milliers de bons emplois pour la classe moyenne, profitera à l'ensemble des Canadiens, tout comme l'oléoduc actuel leur est profitable depuis 1953, car il crée des débouchés pour le pétrole canadien et permet ainsi au Canada de vendre son pétrole sur les marchés internationaux et de profiter des cours mondiaux.
Cet accès aux marchés et l'attitude posée du gouvernement sont essentiels au maintien de la confiance des investisseurs, ce qui est particulièrement important en cette période où le pétrole se vend au rabais et à faible prix. L'expansion de l'accès aux marchés stimulera la croissance économique. Les milliards de dollars investis généreront des recettes publiques qui financeront les écoles, les routes et même ce que j'aime avant tout, c'est-à-dire l'orchestre symphonique.
Le fait de bloquer ce projet a des coûts pour la collectivité. Les recettes de l'État aident tous les Canadiens et contribuent à la transition vers l'économie à faibles émissions de carbone, autant de raisons pour lesquelles ce projet est très important pour l'ensemble du pays. L'approbation du projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain s'accompagne de 157 conditions juridiquement contraignantes, dont 98 qui ont trait aux exigences préalables à la construction.
Fait tout aussi important, l'oléoduc doit s'accorder avec les objectifs que le Canada s'est fixés d'ici 2030 en matière de lutte contre les changements climatiques, puisque le projet doit contribuer à atteindre l'objectif de l'Alberta de plafonner les émissions de gaz à effet de serre à 100 mégatonnes. Comme je l'ai dit auparavant, nous mettons en oeuvre le plan de protection des océans le plus ambitieux de l'histoire du pays, dont l'investissement le plus important vise à protéger les eaux, les côtes et la vie marine du pays.
Le Canada avait besoin de ce plan, avec ou sans l'expansion du réseau de pipelines, parce que le gouvernement Harper avait sapé les mesures visant à protéger nos océans.
Tout le monde pense à un éventuel déversement de pétrole; c'est ce qui inquiète le plus. Cela nous inquiète aussi, et c'est la raison pour laquelle nous avons mis en place toutes les mesures possibles et imaginables afin d'éviter en premier lieu qu'un déversement ne se produise.
Grâce au plan de protection des océans, la Garde côtière canadienne dispose maintenant de plus de personnel, de plus de pouvoir et de plus d'équipement pour remplir sa tâche essentielle et nécessaire. Pour la première fois, deux grands remorqueurs seront de garde sur les côtes de la Colombie-Britannique. Plusieurs navires de la Garde côtière seront équipés de trousses spécialisées de remorquage d'urgence afin d'accroître leur capacité à réagir rapidement. Des équipes d'intervention environnementale de première ligne, composées de personnel spécialement formé, faciliteront encore un peu plus le déroulement des opérations actuelles de la Garde côtière.
Nous avons aussi rouvert la station de la Garde côtière de Kitsilano et l'avons dotée de nouvelles embarcations de sauvetage et de capacités spécialisées d'intervention en cas de pollution. Il y a, par ailleurs, un plan d'action ciblé afin de promouvoir le rétablissement de la population d'épaulards résidents du Sud.
La semaine dernière, nous avons présenté une mesure législative, le projet de loi , qui vise à rétablir les protections que le pays a perdues sous le gouvernement Harper et à apporter une solution permanente en matière d'évaluation et d'examen des grands projets d'exploitation des ressources au Canada.
Le projet de loi représente l'aboutissement de vastes consultations et de travaux rigoureux qui se sont étendus sur plus d'un an et demi. Il repose sur un examen exhaustif que nous avons entamé sept mois seulement après notre arrivée au pouvoir. Cet examen a également porté sur la modernisation de l'Office national de l'énergie, ainsi que la protection du poisson et des voies navigables. Nous avons constitué des groupes d'experts, obtenu le concours de parlementaires, publié un document de travail et, du début à la fin, consulté les Canadiens, que nous avons surtout écoutés.
Les messages qui se sont dégagés de ce travail cadrent avec ceux qui sont ressortis du forum Génération Énergie: les Canadiens sont engagés; ils sont bien informés; ils savent que l'économie et l'environnement peuvent — doivent — aller de pair. Ils reconnaissent que le Canada obtient ses meilleurs résultats lorsque les Canadiens travaillent ensemble. Voilà les éléments qui caractérisent notre projet de loi, une nouvelle approche inclusive pour protéger l'environnement et faire prospérer l'économie, créer des emplois et offrir des perspectives d'avenir durables. Il s'agit d'une approche fondée sur le rétablissement de la confiance du public; le renouvellement de la relation du Canada avec les peuples autochtones; la collaboration avec les provinces et les territoires; la protection de l'environnement, du poisson et des voies navigables; l'encouragement de l'investissement dans les différents secteurs des ressources naturelles du pays; de meilleures règles pour bâtir un Canada meilleur.
L'approche libérale est diamétralement opposée à celle que propose la motion dont nous sommes saisis, qui cherche à diviser le Canada, à opposer environnement et économie et à monter les régions et les provinces les unes contre les autres. Nous n'avons carrément pas besoin d'une motion qui crée une crise de toutes pièces et qui préconise subrepticement le retour aux façons de faire du gouvernement Harper.
Concrètement, la Colombie-Britannique n'a fait jusqu'à présent que manifester son intention de consulter la population de cette province. C'est son droit le plus strict. Toutes les provinces en ont le droit. Nous avons clairement dit, toutefois, que c'est le gouvernement fédéral qui a le dernier mot au sujet du l'oléoduc TMX, et nous comptons exercer ce pouvoir. Nous ne tolérerons aucun retard causé par quiconque chercherait à retarder ce projet ou à le tuer dans l'oeuf et qui, ce faisant, outrepasserait ses compétences. C'est tout simplement hors de question.
Si c'est ce qu'une province cherche à faire, nous prendrons les mesures nécessaires pour que les projets d'exploitation des ressources naturelles approuvés par le fédéral se réalisent. D'ici là, nous continuerons de collaborer avec toutes les provinces, les territoires et les Autochtones, comme nous l'avons fait pour le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. En favorisant l'innovation, en améliorant le rendement écologique, en rétablissant la confiance de la population et en approfondissant les partenariats avec les Autochtones, nous pouvons créer la prospérité voulue tout en protégeant notre planète bien-aimée.
La motion qui nous occupe aujourd'hui ne tient pas compte de tout cela. Elle propose des moyens radicaux qui n'ont pas lieu d'être. Il existe de meilleures solutions, qui illustrent la générosité de notre pays, qui témoignent de notre foi dans le Canada et qui font appel à ce qu'il y a de meilleur chez les Canadiens. Voilà ce que j'appuierai aujourd'hui.
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Madame la Présidente, je remercie les conservateurs d'avoir déposé la motion à l'étude, car il s'agit d'une question dont la Chambre des communes ne débattait pas. S'il est un exemple de la tour d'ivoire qu'est Ottawa, ce sont bien nos discussions au sujet du pipeline Trans Mountain. Nous avons entendu de grands discours de gens préoccupés par l'endroit où tracer une ligne sur la carte, mais qui ne tiennent pas compte des collectivités touchées. C'est pourquoi j'invite les députés à prendre la lorgnette par l'autre bout et à réfléchir à cette question du point de vue des gens sur le terrain.
Le projet proposé comprend 980 kilomètres de nouveau pipeline, dont une grande partie suivrait un nouveau tracé, contrairement à ce que l'entreprise tente de nous faire croire en qualifiant le projet de projet de « doublement ». Il s'agit d'un nouveau pipeline qui passerait sous le Fraser et suivrait un tracé entièrement nouveau par Burnaby. Il s'agit d'un nouveau pipeline. Il acheminera du bitume, non pas en vue d'un usage local, mais de l'exportation, en majeure partie vers les États-Unis. La Chine a affirmé à maintes reprises qu'elle n'était pas en mesure de transformer ce produit; les seules raffineries capables de le faire se trouvent au Texas.
Environ 25 % de ce qui circule dans le pipeline TMX à l'heure actuelle est exporté. Vers où? Tout est exporté vers la Californie. Beaucoup d'arguments sont difficiles à réfuter, parce que les sociétés propriétaires des pipelines et leurs consortiums diffusent de fausses informations.
Il y a quelque chose qui l'emporte sur les publicités télévisées tape-à-l'oeil, et c'est ce qu'on appelle la Constitution — la loi fondamentale de notre pays. En Colombie-Britannique, même si c'est méconnu, la presque totalité du territoire provincial n'a pas été cédée. La province ne dispose d'aucun traité. Par conséquent, les négociations avec les Premières Nations y sont très différentes. Même s'il y a beaucoup de conjectures concernant le nombre de Premières Nations qui ont été consultées et qui ont conclu des ententes, il suffit qu'une nation s'oppose à ce pipeline pour faire mourir le projet.
Ce pipeline traverse environ 80 territoires différents. Il y a des revendications qui se chevauchent, mais ce n'est pas l'ensemble des Premières Nations et des peuples des territoires qui ont accepté ce pipeline, loin de là. De plus, ce projet traverse des réserves des Premières Nations. Pour de nombreux territoires des Premières Nations, il s'agit des derniers endroits qui ont été presque rayés de la carte par le colonialisme. Par conséquent, il y a beaucoup de colère et un sentiment de trahison. À l'origine, lorsque ce pipeline a été construit dans les années 1950, les Premières Nations n'avaient pas le droit de vote et ne pouvaient pas embaucher d'avocats. Au départ, la raison pour laquelle le pipeline a été construit sur des réserves est que c'était l'option la plus simple. Imaginons qu'un pipeline soit construit dans notre cour sans qu'on puisse embaucher d'avocat ni participer au processus menant à sa construction! Il existe beaucoup de colère résiduelle à l'égard de ce dossier et je pense que c'est justifié.
L'oléoduc déjà en place, qui traverse des territoires et des réserves des Premières Nations ainsi que plusieurs municipalités, a connu de nombreuses fuites, qui représentent 40 000 barils de pétrole jusqu'à maintenant, d'après le site Web de l'entreprise. En 2007, une fuite importante est survenue dans ma localité et le long du parcours, des renseignements que peuvent trouver facilement les rares personnes qui s'en donnent la peine. Puisque cet oléoduc a déjà connu des fuites, nous savons que le nouvel oléoduc en aura aussi, comme cela se produit partout. C'est un sujet d'inquiétude. On n'a pas affaire à une bande de hippies qui s'opposent à un oléoduc, mais à des citoyens qui s'inquiètent pour leur localité.
Je devine déjà ce qui se passera. En 2014, quand l'entreprise Kinder Morgan s'est rendue sans permission dans une zone de conservation du mont Burnaby, des milliers de personnes y sont allées. Elles ont formé un bouclier humain qui empêchait l'entreprise de travailler. Cent vingt-cinq personnes ont été arrêtées. Gary Mason, du Globe and Mail, aime qualifier ces gens de manifestants professionnels, mais cela montre qu'il est coupé de la réalité. Je suis moi-même allé sur le mont Burnaby. J'y suis allé 10 fois. J'ai traversé la barrière établie par les policiers pour m'assurer que tout le monde était en sécurité.
Les gens qui franchissaient cette barrière étaient des propriétaires locaux, des enseignants, des professeurs d'université, des coiffeurs, des gens ordinaires. Pendant le débat, certains tentent de donner une mauvaise impression de ces gens ordinaires, de ces propriétaires. Je suis certain que, dans d'autres circonstances, les conservateurs prendraient leur défense mais, dans ce contexte-ci, ils semblent résolus à faire avancer ce projet le plus rapidement possible. J'exhorte tous les députés à se mettre à la place des gens qui vivent dans des collectivités où passerait le pipeline, au lieu de croire tout ce que disent les entreprises.
Le lendemain de mon élection, en 2011, j'ai reçu un coup de fil de Kinder Morgan. J'ai rencontré des gens de la compagnie quatre fois. Je leur ai dit que je doutais que le pipeline soit jamais construit. Ils m'ont présenté le plan. J'ai aussi dit que, non seulement le pipeline ne serait pas construit, mais qu'on devrait remettre en état le pipeline existant, qui fuit beaucoup trop.
On parle beaucoup dans les médias en ce moment du bras de fer entre l'Alberta et la Colombie-Britannique, à vrai dire, entre le Canada et la Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a dit qu'elle allait étudier les effets du bitume, à juste titre. Je me suis entretenu avec le ministre de l'Environnement. Il est au courant du rapport de 2014 de la Société royale du Canada, qui soulevait beaucoup de questions relativement aux propriétés du bitume. Le ne cesse de citer un scientifique qui a fait des recherches non évaluées par des pairs selon lesquelles il flotte dans certaines conditions. Comparons cela à ce que dit la Société royale, qui comptait, je pense, une trentaine de scientifiques de premier plan dans son comité d'experts. Nous n'avons pas ici une approche scientifique de la construction de pipeline puisqu'on fait fi du rapport de la Société royale.
Beaucoup de choses clochent dans la façon dont ce pipeline a été approuvé et ce que des députés prédisent s'il est construit.
La Colombie-Britannique a raison de réaliser des études et de tenir des audiences, et elle a aussi raison de protéger sa compétence constitutionnelle. C'est ce que tous les gouvernements provinciaux devraient faire. Toutefois, j'ai peur de ce qu'on dira d'une telle initiative à la Chambre et dans les médias.
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Il y a quelque chose qui me préoccupe grandement, mais que personne n'a abordé à la Chambre. Je parle de ce que j'ai observé sur le mont Burnaby en 2014. J'ai des éléments de preuve que je serai heureux de déposer à la Chambre. Il s'agit de données de sondages et d'autres données. Les gens qui s'opposent à l'expansion du pipeline ne croient plus au processus. Ils ont rédigé des pétitions, envoyé des lettres et participé à des manifestations. Ils soutiennent que personne ne protège leurs intérêts. Où cela va-t-il nous mener? Cela va mener les Britanno-Colombiens sur une voie bien connue, celle de la désobéissance civile. Cela me rend fort nerveux et m'empêche de dormir. Je pense que la Chambre des communes ne prend pas la situation au sérieux.
L'autre côté nous abreuve de bien belles paroles. C'est ce qui m'a amené à demander au ministre s'il est bel et bien prêt, comme il l'a déjà affirmé, à recourir aux forces militaires et policières pour imposer le pipeline à la Colombie-Britannique. J'implore le ministre et le gouvernement de ne pas faire une telle chose.
Depuis mon élection, en 2011, je me suis entretenu avec toutes les parties intéressées dans ce dossier: l'Association canadienne des producteurs pétroliers, Kinder Morgan, tous les exploitants de pipelines ainsi que les ministres provinciaux concernés, tant libéraux que néo-démocrates. Selon moi, on néglige une partie du débat et on refuse de reconnaître ce qui pourrait se passer. Qu'arrive-t-il lorsqu'on construit un pipeline de 980 kilomètres et d'une capacité quotidienne de 600 000 barils à travers des collectivités qui n'en veulent pas?
Lors d'une réunion, le ministre a déclaré avec désinvolture, arrogance et suffisance qu'il était prêt à recourir aux forces militaires et policières pour forcer la construction de l'oléoduc. Il faut se demander comment cela se déroulerait. Les gens sur les terres de réserve s'opposent au pipeline. Si nous laissons des bulldozers s'y présenter, nous mettrons les travailleurs en danger.
Le ministre a dit que l'on aurait recours aux militaires pour garantir que le projet aboutisse. C'est irresponsable. Personne ici ne parle de cela, alors qu'il faut en parler. Le débat doit absolument poser la question de l'article 2 de la Loi sur les mesures d'urgence. L'un ou l'autre des côtés de la Chambre veut-il l'invoquer? Il s'agit probablement de l'une des décisions les plus lourdes de conséquences que nous soyons appelés à prendre au cours de la présente législature.
Je remercie les conservateurs d'avoir présenté la motion, même si je ne l'approuve pas et je ne l'appuierai pas. Il n'en demeure pas moins que nous devons tenir ce débat et que le gouvernement doit exprimer clairement ses intentions.
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Madame la Présidente, j'aimerais souligner le fait que mon collègue de a fait un travail remarquable pour écouter ses concitoyens et pour comprendre les enjeux entourant la question de l'oléoduc de Kinder Morgan.
[Traduction]
Pour comprendre la motion à l'étude aujourd'hui, il faut remonter au 20 août 2015. Je me réjouis de la présentation de cette motion. Nous allons nous y opposer pour les raisons que mon collègue le député de a énoncées.
Le 20 août 2015, le s'est rendu en Colombie-Britannique et, devant une foule réunie à Esquimalt, il a dit très clairement que le projet de Kinder Morgan ne serait pas approuvé à moins qu'on reprenne à zéro tout le processus. Il a pris cet engagement solennel devant les Britanno-Colombiens le 20 août 2015, soit quelques semaines avant les élections. Le problème avec lequel nous sommes aux prises aujourd'hui remonte donc à cette date.
On se rappellera que M. Harper a vidé de toute leur substance la réglementation environnementale et le processus utilisé par l'Office national de l'énergie. Or, les libéraux et le premier ministre ont adopté ce processus discrédité, un processus qui écarte les Canadiens, qui écarte les résidants de la Colombie-Britannique. En d'autres mots, le avait promis de remanier tout le processus et de mettre en place un mécanisme prévoyant une consultation légitime des Britanno-Colombiens. Toutefois, il a fait exactement le contraire. C'est tout à fait honteux.
Comme mon collègue de vient de le mentionner, les libéraux ont aggravé la situation en menaçant la Colombie-Britannique de faire intervenir l'armée. Les libéraux avaient promis de modifier un processus d'évaluation environnementale non légitime. Ils n'ont pas tenu leur promesse. Ils ont plutôt approuvé l'expansion du pipeline, ce que le avait clairement dit qu'il ne ferait pas. Par-dessus le marché, le gouvernement a menacé les Britanno-Colombiens. C'est le non-respect de cette promesse solennelle — faite quelques semaines à peine avant les élections — qui a incité un grand nombre de Britanno-Colombiens à s'insurger contre l'expansion du pipeline de Kinder Morgan. Plusieurs Premières Nations s'y sont également opposées. La Ville de Burnaby, que mon collègue de et moi représentons, a elle aussi exprimé haut et fort son opposition au projet, à l'instar des municipalités de la région côtière.
Pourquoi cette opposition? Cette réaction n'est pas uniquement attribuable au fait que le processus est illégitime, que le gouvernement conservateur de M. Harper a littéralement vidé le processus d'évaluation de toute substance et l'a rendu illégitime aux yeux de tous et que les libéraux ont promis d'y remédier mais sont en train de faire exactement l'inverse. Elle s'explique également à cause de l'incidence catastrophique éventuelle sur la région côtière.
J'ai grandi à New Westminster et je suis fier de vivre dans la vallée du bas Fraser. Ma famille y vit depuis quatre générations. À son arrivée de la Norvège, mon grand-père est venu s'établir sur la côte et il s'est adonné à la pêche pendant de nombreuses années.
Les secteurs de la pêche et du tourisme jouent un rôle énorme dans l'économie de la Colombie-Britannique. Dans leur démarche illégitime, les libéraux ne se sont jamais attardés à ce rôle ni aux pertes de plusieurs milliards de dollars qu'un seul déversement pourrait entraîner dans ces secteurs. C'est d'ailleurs pourquoi tant de collectivités se sont opposées à ce projet, et pourquoi tant de collectivités estiment que, en fin de compte, en l'absence d'un processus légitime, on élimine toute crédibilité.
Mon collègue de a parlé des répercussions sur le fleuve Fraser. J'aimerais souligner que le secteur de la rivière Brunette, où je promène mes chiens tous les matins, en est un sur lequel le nouveau tracé qu'on nous impose pourrait avoir d'importantes conséquences. Il n'y a pas eu de consultations. La Ville de New Westminster n'a pas pu exposer ses préoccupations. Nous avons là un habitat qui a été remis en état grâce au travail accompli par des membres du Club de chasse et pêche de Sapperton et d'autres organismes communautaires pendant des décennies. Ils ont fait tout ce travail et, à présent, Kinder Morgan, avec l'approbation du gouvernement libéral, vient mettre la rivière Brunette en péril aussi. Ce sont là de graves risques qui n'ont pas été étudiés dans le cadre d'un processus légitime.
Comme je suis l'un des rares députés qui ont littéralement trempé dans le pétrole, ayant travaillé pour la raffinerie Shellburn et au parc à réservoirs de Burnaby, je peux témoigner de la gravité des répercussions environnementales. Je sais à quel point il est difficile de nettoyer un déversement, aussi petit soit-il. Je peux affirmer avec certitude que les libéraux, par leur conduite irresponsable dans tout le processus, se sont mis à dos beaucoup de Britanno-Colombiens, non seulement en trahissant leur promesse envers eux, mais aussi en refusant de tenir des consultations publiques.
Mon collègue a parlé du rapport de la Société royale, un rapport que tous les députés libéraux devraient lire — et pas seulement ceux de la Colombie-Britannique — parce qu'il insiste sur le fait que nous ignorons les répercussions d'un déversement de bitume sur la mer des Salish ou sur la côte de la Colombie-Britannique. Nous n'en avons aucune idée. C'est pour cette raison que la Société royale a réclamé à maintes reprises que des travaux de recherche soient menés en priorité et de toute urgence. Le pipeline que le veut imposer pourrait avoir de profondes répercussions sur la côte et les travaux scientifiques montrent que le gouvernement libéral et le n'ont tout simplement pas fait leurs devoirs.
J'étais député lorsque le gouvernement Harper a vidé de leur substance les règles en matière d'environnement. Durant le débat sur le budget, j'ai parlé 14 heures tellement il y avait à dire sur ses répercussions pour le pays, notamment en ce qui concernait l'habitat du poisson et les lois environnementales.
Comme pour la plupart des gens de la Colombie-Britannique, il ne me serait jamais venu à l'esprit que les libéraux, qui avaient pourtant promis de répondre aux préoccupations des Canadiens par rapport à l'affaiblissement des règlements environnementaux, refuseraient de faire une telle chose.
Ce n'est pas mince affaire, car un seul déversement pourrait avoir des répercussions qui durent toute une génération. David Schindler, qui est le plus grand spécialiste de l'eau et de la politique sur l'eau au Canada, a récemment écrit au sujet des répercussions de l'Exxon Valdez. Une génération après l'incident, les répercussions se font encore sentir. Les poissons ne sont pas revenus en Alaska. La côte est toujours polluée par ce déversement. David Schindler est un scientifique de grande renommée; pourtant, les libéraux, tout comme ils ont écarté les données scientifiques de la Société royale, ont écarté les données scientifiques de David Schindler. Nous savons que la catastrophe de l'Exxon Valdez a eu de profondes répercussions qui subsistent. Le déversement dans la rivière Kalamazoo a encore des répercussions profondes sur l'habitat, et ce, même après avoir dépensé 1 milliard de dollars pour réparer les dommages.
Le est venu à Nanaimo il y a quelques semaines. Il a déclaré qu'il n'y aurait pas de protection côtière à moins que les Britanno-Colombiens fassent fi de cette information et acceptent sans tarder que le pipeline soit construit, comme le veulent les libéraux. C'est inacceptable. C'est pour cette raison que la réaction est si vive en Colombie-Britannique. Le processus est illégitime. Les libéraux ont manqué à leurs promesses, et c'est sans compter la menace, si le pipeline n'est pas accepté, qu'il n'y ait pas de protection côtière ni de politiques environnementales pour lutter contre les changements climatiques.
C'est immature de la part du gouvernement de parler ainsi. C'est un discours infantile indigne d'un gouvernement national. Nous avons besoin d'un gouvernement national qui fera preuve de leadership dans la lutte contre les changements climatiques et qui mettra en place des politiques et des processus prévoyant une consultation des Britanno-Colombiens et des Canadiens. C'est une chose que Jagmeet Singh apportera à Ottawa lorsqu'il sera élu en 2019.
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Madame la Présidente, je vous avise que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Cette question est d'une importance capitale, surtout pour ma circonscription. Je vais brièvement expliquer pourquoi. Dans les heures qui ont suivi l'annonce par l'Alberta de ce qui est essentiellement un embargo sur la vente et le transport de vin de la Colombie-Britannique en Alberta, j'ai reçu un appel d'un propriétaire d'une entreprise vinicole britanno-colombienne qui était pris de panique. Des clients de l'Alberta lui avaient acheté 6 000 caisses de vin, mais la livraison de celles-ci n'avait pas encore été effectuée. Il ne s'agit pas d'une grande entreprise vinicole et 6 000 caisses représentent une énorme part de son chiffre d'affaires annuel et de son volume de production. Il s'agit d'une entreprise vinicole familiale, où on peut voir quotidiennement le père et sa fille travailler côte à côte. Ils doivent payer leurs hypothèques, le salaire du personnel, les services publics et leurs impôts, en espérant que, au bout du compte, il leur reste assez d'argent pour se payer eux-mêmes un salaire. Je suis convaincu que tous les députés peuvent comprendre la peur et la frustration éprouvées par les travailleurs de l'industrie vinicole de la Colombie-Britannique.
Comment en sommes-nous arrivés là? À première vue, on assiste à une lutte entre deux gouvernements provinciaux néo-démocrates. En Colombie-Britannique, le gouvernement de coalition du NPD s'efforce désespérément de conserver le pouvoir grâce à une entente avec le Parti vert. Cette coalition se trouve évidemment en terrain glissant depuis que le NPD a approuvé le projet de barrage du Site C, qu'il avait critiqué pendant des années. Sur le plan politique, le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique se doit de lutter contre le projet Trans Mountain, tout comme le Parti vert de la province.
Le Parti vert de la Colombie-Britannique n'a pas fait grand-chose jusqu'à maintenant. Il a cessé de s'opposer au péage des ponts afin d'appuyer le NPD. Rappelons aussi qu'il appuie un gouvernement néo-démocrate qui a approuvé le barrage du Site C et qui souhaite soutenir le gaz naturel liquéfié. Le chef du Parti vert de la Colombie-Britannique, Andrew Weaver, cherche désespérément à montrer à ses militants qu'il n'a pas simplement vendu ses idéaux afin que son parti reçoive des subventions destinées aux partis politiques.
Entretemps, en Alberta, alors que les élections provinciales approchent à grands pas, le gouvernement néo-démocrate est carrément terrifié suite à la récente fusion des deux partis de l'opposition. Il est crucial que le NPD albertain lutte pour la réalisation du pipeline Trans Mountain, non seulement pour assurer sa survie mais aussi parce que ce projet est absolument essentiel pour l'Alberta. Néanmoins, voilà un aspect inquiétant de la question. Le différend commercial qui pointe à l'horizon peut permettre aux deux gouvernements néo-démocrates provinciaux de se faire du capital politique. Entretemps, de petites exploitations viticoles familiales sont prises en otage dans ce conflit politique.
En tant que députés, comment pouvons-nous remédier au problème? Nous savons que le croit fermement que l'expansion du pipeline Trans Mountain est dans l'intérêt national. Je tiens à ce qu'il soit clair que je suis d'accord avec le premier ministre à ce sujet. Toutefois, un problème se pose: à part le ferme soutien qu'il a exprimé à l'égard du pipeline Trans Mountain — qu'il estime d'intérêt national —, le premier ministre n'a pas parlé des mesures qu'il envisage pour que le projet se concrétise. Force est de constater que ce manque de précisions engendre de l'incertitude et illustre un manque manifeste de leadership de la part du gouvernement fédéral dans ce dossier.
Par conséquent, en l'absence de leadership de la part du gouvernement fédéral face à cet enjeu, l'Alberta se trouve essentiellement forcée de défendre ses intérêts et ceux du Canada. En toute honnêteté, je conviens que l'inaction et le manque de leadership du ont placé la première ministre Notley dans une position délicate et injuste. Voilà pourquoi nous débattons de la question aujourd'hui.
Il est bien beau que le affirme que ce projet sert l'intérêt national et qu'il sera réalisé, mais il ne précise pas dans quel délai. Quand le premier ministre fera-t-il preuve de leadership et agira-t-il dans ce dossier?
Voici ce que je trouve profondément inquiétant. Récemment, dans un article de la CBC, on a pu lire « au bout du compte, le gouvernement fédéral n'autorisera aucune province à empiéter sur ses compétences en ce qui concerne l'intérêt national, un point c'est tout. » À première vue, cela semble plutôt prometteur. Il y a un problème, toutefois. Qui a fait cette affirmation? Selon ce même article de la CBC, c'est « un libéral de premier plan, qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat ». Autrement dit, ce n'était ni le ni le . Le mieux que les libéraux puissent faire c'est de charger un des leurs de tenir un discours musclé devant la CBC, à titre anonyme. Franchement, est-ce vraiment le mieux que le gouvernement libéral puisse faire?
Ce qui m'inquiète davantage, c'est que le et le gouvernement libéral vont se battre contre des anciens combattants devant les tribunaux, même après avoir promis de ne pas le faire. Ils insisteront également pour que les organismes confessionnels ne reçoivent du financement pour les emplois d'été que s'ils souscrivent aux valeurs des libéraux. Par surcroît, ils feront tout pour que le premier ministre n'ait pas à rembourser les dépenses encourues lors de ses vacances illégales. Cependant, lorsque vient le temps de se battre pour un projet que le premier ministre a jugé comme étant dans l'intérêt national, essentiellement rien n'est fait. Tout ce qu'ils réussissent à faire c'est d'envoyer un libéral faire des déclarations anonymes à son journaliste préféré de la CBC. Bien entendu, c'est pour cela que nous nous retrouvons dans cette situation et que nous avons le présent débat.
Le doit expliquer clairement aux Canadiens les mesures qu'il compte prendre pour que les projets qui sont dans l'intérêt national du Canada soient réalisés. Je pense que tout le monde le comprend. Le temps des platitudes et du langage fleuri est révolu. Il faut maintenant agir et obtenir des résultats. Si le premier ministre n'en est pas capable, je lui suggère de trouver quelqu'un qui le sera, de préférence une personne qui n'est pas un haut placé anonyme de la hiérarchie libérale.
J'ajouterais aussi quelques observations. Lorsqu'il s'est agi de défendre les intérêts des chantiers navals Irving, le était prêt, jusqu'à ce que le public s'en aperçoive, à annuler un autre contrat de construction navale au Québec, ce qui aurait coûté très cher aux contribuables. Lorsqu'il s'est agi de défendre les intérêts de Bombardier, nous savons que le premier ministre était encore prêt à annuler un contrat. D'ailleurs, le gouvernement libéral nous annonce une nouvelle politique sur les achats conçue avec cette idée en tête.
Je mentionne ces cas parce que nous savons que le est capable de défendre certains intérêts, de temps en temps. Or, s'il est vraiment convaincu que le projet d'oléoduc Trans Mountain est dans l'intérêt national du Canada, il le défendra comme il en est capable. La seule question qui se pose est de savoir pourquoi il a refusé de le faire jusqu'à maintenant. En fin de compte, ce qu'il nous faut, c'est un premier ministre qui est prêt à prendre ses responsabilités comme un véritable chef de file, et qui est capable d'obtenir des résultats pour le pays. C'est le travail du premier ministre.
Voilà pourquoi, aujourd'hui, j'invite la Chambre à appuyer la motion qui nous est présentée et qui demande simplement au de faire son travail. Les députés de notre parti pensent que ce n'est pas trop demander, et j'espère que les libéraux qui siègent en face de nous seront d'accord.
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Madame la Présidente, la motion d'aujourd'hui a été précipitée par la décision du gouvernement de la Colombie-Britannique de contester l'approbation du projet d'expansion du réseau Trans Mountain, et elle représente peut-être le plus grand défi que doit relever la fédération depuis une génération. Nous sommes en présence de plusieurs enjeux, car on peut se demander si le Canada est un pays uni par le principe de la primauté du droit et la Constitution canadienne, ce qu'il adviendra de la viabilité de tout grand projet national et ce que sera l'avenir de toute forme de développement responsable des ressources.
Jusqu'à maintenant, la réponse du gouvernement à cette crise a été tout à fait inadéquate. Nous avons entendu, de temps en temps, le ministre se contenter de répéter à la Chambre — d'un air assez supérieur, presque condescendant — que l'oléoduc sera construit. Nous avons entendu la même chose de la part du , mais nous n'avons pas entendu le gouvernement défendre ce projet de manière significative. C'est important, car le bilan du gouvernement en ce qui concerne l'approbation de projets énergétiques est lamentable.
Sous le gouvernement libéral, qui entame maintenant la troisième année de son mandat, une interdiction arbitraire visant les pétroliers a mis fin au projet Northern Gateway, qui avait pourtant été approuvé au terme d'un processus extrêmement long et rigoureux, avec l'appui de dizaines de partenaires autochtones prêts à investir dans le projet. Nous avons vu comment le gouvernement a rendu le projet Énergie Est indéfendable sur le plan économique en changeant les règles du jeu, en tenant compte des émissions en amont, un aspect qui ne fait pas partie des champs de compétence du gouvernement fédéral ou de l'Office national de l'énergie, ainsi que des émissions en aval, ce qui est plutôt ridicule dans le cas d'un projet d'oléoduc, puisque le type de véhicule à essence choisi par les automobilistes est le facteur qui a la plus forte incidence sur les émissions en aval.
Le gouvernement a donc mis fin à deux projets. Nombre de ministériels ont tenu un discours défavorable au secteur de l'énergie, y compris le , qui a parlé de laisser les ressources sous terre. Au caucus libéral, il y a des militants anti-énergie qui occupent des postes clés au sein du personnel ministériel et même du Cabinet. Nous avons appris que des ministres ont dû nettoyer leurs comptes sur les médias sociaux en supprimant des publications anti-énergie avant l'arrivée des libéraux au pouvoir.
Le gouvernement a un grave problème de crédibilité lorsqu'il est question des projets énergétiques. Il ne suffit pas que le gouvernement tente d'amadouer les conservateurs en disant à la Chambre que ce projet ira de l'avant. Les libéraux doivent faire mieux.
Au fil des années, le Canada a pris du retard au chapitre des infrastructures énergétiques. Il accuse beaucoup de retard dans le secteur du gaz naturel liquéfié. Notre pays laisse les États-Unis devenir une superpuissance énergétique et saisir des débouchés dont il pourrait lui-même profiter sur les marchés internationaux.
L'industrie pétrolière canadienne ne participe pas à la relance de l'industrie pétrolière et gazière qui est en cours dans d'autres États producteurs. C'est en grande partie pour des raisons politiques. C'est à cause de l'attitude du gouvernement libéral et des signaux qu'il envoie aux investisseurs, mais l'attitude des administrations provinciales y est aussi pour quelque chose.
Au Canada, l'écart de prix qui existe entre les divers produits énergétiques élimine des emplois. Il nuit à notre capacité d'offrir des services publics. L'écart de prix nous prive de recettes fiscales. Il concède aux États-Unis des fonds qui pourraient servir à financer nos services publics. Le baril canadien est vendu à un prix qui est inférieur de 30 $ à la valeur marchande. Pensons à ce projet de pipeline qui nous permettrait de transporter un demi-million de barils de bitumes par jour et au fait parallèlement que nous acceptions de les vendre jusqu'à 30 $ moins cher.
Nous devrions penser à l'importance des revenus en redevances que l'Alberta, la Saskatchewan et d'autres administrations provinciales ne reçoivent pas. Nous devrions penser à tout l'argent que nous ne pouvons pas recevoir en paiements de péréquation. Nous devrions penser à toutes les recettes fiscales qui ne sont pas perçues sur l'argent qui n'est pas gagné en raison de l'écart de prix. Cela dure depuis des années. La situation est sans cesse exacerbée en raison du manque de capacité de transport par pipeline.
C'est un enjeu qui ne touche pas que l'Alberta. Loin s'en faut. Même s'il y a des milliers de personnes dans ma circonscription qui dépendent de l'industrie pétrolière et gazière pour vivre, les retombées de l'industrie sont ressenties partout au Canada. Elles jouent un rôle important dans la prestation de services publics essentiels aux Canadiens et permettent de percevoir des revenus importants en redevances et en recettes fiscales.
Les redevances sur le pétrole et le gaz canadiens versées par les producteurs sont parmi les plus élevées au monde. Les producteurs sont prêts à verser ces redevances parce que, jusqu'à maintenant, le Canada était considéré comme un pays fiable où le respect de la primauté du droit et de l'inviolabilité des contrats, la stabilité du régime politique ainsi que les processus réglementaires rigoureux, mais prévisibles, permettent aux entreprises d'investir dans les ressources canadiennes. Or, cette réputation est menacée par le conflit actuel. Les investisseurs internationaux ne viendront pas au Canada s'ils jugent que ce n'est pas un pays où ils peuvent compter sur la primauté du droit parce qu'un gouvernement provincial peut usurper le pouvoir d'approbation du gouvernement fédéral, et que c'est un pays où on ne respecte pas la Constitution et l'inviolabilité des contrats, puisque les gouvernements peuvent changer les règles des processus d'approbation. Toutes ces choses risquent de se produire à cause de l'inaction du et des signaux contradictoires que cela envoie aux investisseurs.
La situation actuelle est carrément intenable. Le et le Parlement disposent des outils nécessaires pour remédier à la situation. Nous savons que l'accès à une énergie abordable est un besoin humain fondamental. Nous sommes en train de parler de différends commerciaux entre les provinces. Les gens discutent de ce qui se passerait si le gouvernement de l'Alberta refusait de permettre l'exportation de pétrole brut au moyen du réseau Trans Mountain existant. Qu'arriverait-il à l'économie de la vallée du bas Fraser? Elle deviendrait paralysée en quelques jours.
Le fait même que nous discutions de ces choses est absolument incroyable. Nous ne devrions vraiment pas tenir de telles discussions, et pourtant, c'est ce que nous sommes en train de faire. Il est temps pour le de choisir le type de premier ministre qu'il veut être et quel héritage il souhaite laisser derrière lui. Une union divisée? Il ne peut continuer d'apaiser tout le monde. Il lui faudra peut-être se mettre à dos certains éléments extrêmes du mouvement environnemental, et alors? Ces gens ne se contenteront de rien de moins que la destruction totale de l'industrie pétrolière et gazière. Il n'y a donc aucun terrain d'entente à atteindre.
Nous savons que la famille de Pierre Trudeau a, par le passé, fomenté des crises constitutionnelles. Le ressentiment et la frustration que je discerne actuellement en Alberta n'ont rien de nouveau. J'ai grandi dans un climat semblable dans les années 1980. Les Albertains voient un gouvernement libéral qui laisse ses congénères idéologiques en Colombie-Britannique tuer un projet de pipeline auquel beaucoup de députés libéraux s'opposent de toute façon.
Il est temps que le empêche la petite minorité qui fait beaucoup de bruit de tuer les emplois et la prospérité au détriment de la majorité. Il devrait arrêter d'entraver notre production de pétrole et de gaz alors même que nous importons dans l'Est du pétrole de l'Arabie saoudite, du Venezuela et des États-Unis. Il devrait arrêter d'exporter nos services sociaux comme les soins de santé et l'éducation aux États-Unis. Il devrait arrêter d'empêcher l'industrie de profiter d'investissements et des fonds publics qui y sont associés parce que des projets ne vont pas de l'avant. Il devrait arrêter de récompenser ceux qui sapent l'État de droit et vont à l'encontre de la Loi constitutionnelle. Il devrait arrêter de toujours vouloir jouer sur les deux tableaux. Il devrait faire preuve de leadership, défendre les emplois et, pour une fois, se montrer fier de l'industrie énergétique canadienne et de la rigueur de nos politiques environnementales.