Que la Chambre: a) reconnaisse que Bombardier contribue à l’économie canadienne et à l’industrie de l’aérospatial; b) reconnaisse que le marché offre déjà une solution susceptible d’aider Bombardier; c) reconnaisse que Bombardier a conçu l’aéronef le plus silencieux et le plus perfectionné de sa catégorie, parfaitement adapté aux aéroports urbains tels que l’aéroport Billy Bishop de Toronto; d) reconnaisse que l’aéroport Billy Bishop de Toronto est un moteur économique important de la région du Grand Toronto qui facilite les voyages d’affaires et d’agrément; e) reconnaisse que le projet d’expansion de l’aéroport Billy Bishop de Toronto permettrait aux compagnies aériennes de faire l’acquisition d’aéronefs de Bombardier; f) exhorte le gouvernement à annuler sa décision de limiter le projet d’expansion de l’aéroport Billy Bishop de Toronto.
— Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole ce matin à propos de la motion.
En novembre dernier, seulement quelques jours après avoir été nommé, le a annoncé sur Twitter qu'il s'opposerait à tout projet d'expansion de l'Aéroport Billy Bishop. En moins de 140 caractères, le a unilatéralement privé la Ville de Toronto de son droit de tenir des consultations et de décider si elle accepte ou non que l'aéroport local soit agrandi et puisse croître au même rythme que la ville.
En avril 2014, le conseil municipal de Toronto a adopté à l'unanimité un rapport produit par des employés municipaux qui autorisait la Ville, l'Administration portuaire de Toronto et le gouvernement fédéral à négocier des conditions avant de mettre en oeuvre le projet consistant à offrir un service d'avions à réaction à l'Aéroport Billy Bishop et à allonger la piste d'atterrissage.
Par conséquent, la Ville de Toronto a ordonné que l'on effectue une évaluation environnementale complète et que l'on élabore un plan directeur pour l'aéroport ainsi qu'un plan d'aménagement de la piste d'atterrissage, pour un coût approximatif de 4 millions de dollars. Il semblerait que les trois études étaient terminées à 90 % et devaient être publiées peu après que le ministre a publié son gazouillis et empêché ainsi les intéressés de prendre part au processus décisionnel. Même le Toronto Star a déclaré que la décision politique du ministre, qui a choisi de mettre fin aux discussions relatives à l'expansion de l'aéroport avant de connaître tous les faits, était mal avisée.
Pour un gouvernement obsédé par les consultations sans fin sur à peu près tout, l'absence intentionnelle de consultation dans ce cas-ci est révélatrice. À la question de savoir pourquoi le gouvernement a agi avec autant d'empressement pour interrompre l'agrandissement proposé de l'aéroport Billy Bishop, la a souligné que les trois parties d'une entente tripartite doivent être d'accord avec toute modification pour que l'entente soit ratifiée. Le fait que le gouvernement a un droit de veto sur toute modification pouvant être apportée à une entente ne signifie pas qu'il devrait y avoir recours sans d'abord consulter les parties les plus touchées, c'est-à-dire la Ville de Toronto dans ce cas-ci.
Jusqu'à présent, le ministre n'a donné aucune raison qui serait liée à une compétence fédérale et pour laquelle il s'opposerait au projet, qu'il s'agisse de sécurité des passagers ou de préoccupations au sujet de la congestion de la circulation aérienne dans la région du Grand Toronto. J'espère qu'au cours du débat d'aujourd'hui, nous entendrons des motifs convaincants justifiant de ne pas donner suite au projet.
Ce qui m'inquiète, c'est que le ministre se soit empressé de s'opposer à l'agrandissement parce qu'il craignait d'avoir du mal à expliquer pourquoi il s'opposerait à une position adoptée par la Ville de Toronto ou l'administration portuaire après que celles-ci auront tenu leurs consultations exhaustives. Je crois que nous tenons ce débat aujourd'hui parce que le a manifestement manqué à ses responsabilités en omettant de tenir compte de l'ensemble des répercussions de ses actes.
En ce qui concerne la croissance économique et la création d'emplois, le gouvernement fédéral devrait être un catalyseur et non un obstacle, comme il l'a été dans cette affaire. En conséquence, le gouvernement fédéral doit maintenant envisager des façons d'aider Bombardier, et ces façons coûteront des milliards de dollars aux contribuables, alors qu'il aurait pu adopter une solution provenant du secteur privé qui n'aurait rien coûté aux contribuables.
Voici les faits. Une entreprise canadienne a signé une lettre d'intention pour acheter jusqu'à 30 avions C Series de Bombardier, sous réserve que l'aéroport agrandisse ses installations pour pouvoir accueillir ces avions. Le ministre lui-même a décrit l'avion C Series comme étant le meilleur dans sa catégorie. Je signale que l'avion C Series est le meilleur dans sa catégorie parce qu'il est moins bruyant que l'avion à turbopropulseurs Q400, parce qu'il utilise moins de carburant que tout autre avion similaire et parce qu'il a le plus faible facteur de charge de rentabilité.
Les gens qui voyagent entre Toronto et des endroits mal desservis tels que Timmins, Thunder Bay et Moncton bénéficieront de déplacements à bord d'un appareil à la fine pointe de la technologie qui consomme moins de carburant et dont l'exploitation est donc plus écologique et plus économique que celle de ses compétiteurs. De surcroît, Bombardier obtient un client majeur.
C'est un projet doublement gagnant pour le Canada. Pourtant, en bloquant l'expansion potentielle de l'aéroport de la ville de Toronto, le ministre déçoit les espoirs de Bombardier et de ses employés, eux qui ont conçu le meilleur avion de sa catégorie, un appareil idéal pour ce type d'aéroport. De plus, il a réduit l'accès de milliers d'entreprises et de voyageurs d'affaires qui comptent sur l'aéroport comme alternative pratique permettant de gagner du temps par rapport à l'aéroport Pearson.
En 2015, 2,5 millions de passagers sont passés par l'aéroport de l'île de Toronto, ce qui en fait le neuvième aéroport au Canada en matière d'achalandage et le sixième aéroport canadien à desservir les États-Unis. En outre, l'aéroport est responsable de 6 500 emplois, de 385 millions de dollars en rémunération, et de plus de 2 milliards de dollars de retombées économiques. Il s'agit également d'un contributeur majeur d'impôts pour la Ville de Toronto et le gouvernement fédéral.
La semaine dernière, l'aéroport Billy Bishop a été classé au troisième rang des meilleurs aéroports de l'Amérique du Nord par le Conseil international des aéroports, considéré comme la référence mondiale en matière d'excellence aéroportuaire. Voilà qui rend d'autant plus étonnant le rejet unilatéral d'une expansion par le ministre. Si le ministre avait cité la moindre raison fondée sur des données probantes pour justifier son rejet d'une expansion potentielle de l'aéroport, alors les défenseurs de l'expansion auraient été en mesure de remédier à ces préoccupations, voire de modifier leurs plans. Son rejet soudain de l'expansion de l'aéroport m'amène à me demander si le ministre considérera un jour rouvrir l'entente tripartite.
Par exemple, qu'arriverait-il si son propre ministère recommandait à l'Administration portuaire de Toronto, le propriétaire exploitant de l'aéroport, de prolonger la piste principale pour permettre l'aménagement d'une aire de sécurité de piste? Comme le sait le ministre, le Bureau de la sécurité des transports inclut la question des accidents à l'atterrissage et des sorties de piste à sa liste de surveillance des questions liées à la sécurité des transports représentant le plus grand danger pour les Canadiens, l'aire de sécurité de piste étant nommée comme mesure clé d'atténuation des risques.
Par ailleurs, le ministre envisagerait-il de rouvrir l'entente tripartite si le ministère le recommandait, à la lumière de preuves scientifiques montrant que tous les types d'aéronefs pourraient atterrir et décoller moins bruyamment s'ils pouvaient utiliser une piste plus longue et, partant, s'ils n'avaient pas à accélérer aussi rapidement?
L'entente tripartite a déjà été rouverte à deux reprises: en 1985, pour permettre que l'appareil Dash 8 de la société de Havilland figure sur la liste des aéronefs autorisés à utiliser l'aéroport, et en 2003, pour prolonger les heures d'activités à l'aéroport et permettre la construction d'un tunnel reliant l'aéroport à la ville. Pas plus tard qu'hier, j'ai eu l'occasion d'emprunter ce tunnel qui j'ai trouvé très pratique pour me rendre à l'aéroport.
Ces deux modifications ont donné aux voyageurs la possibilité de mieux se prévaloir d'une option pratique pour partir de Toronto ou y arriver. L'innovation et l'adoption de nouvelles technologies et pratiques stimulent l'économie canadienne et le gouvernement devrait adapter la réglementation en fonction de cette nouvelle réalité.
Aux termes de l'entente tripartite d'origine signée en 1983, seul le Dash 7 était autorisé à atterrir à l'aéroport Billy Bishop. Cet appareil à quatre turbopropulseurs pouvait atteindre une vitesse maximale de 450 kilomètres à l'heure. Puis, après la modification de l'entente en 1985, le premier Dash 8 ajouté à la liste des appareils pouvant atterrir à Billy Bishop mesurait 73 pieds de longueur et il pouvait transporter 38 passagers à une vitesse de croisière de 500 kilomètres à l'heure.
L'appareil Q400 de type Dash 8, couramment utilisé à l'aéroport Billy Bishop aujourd'hui, peut accueillir 68 passagers. Il mesure 107 pieds de longueur et sa vitesse de croisière est de 667 kilomètres à l'heure. Étonnamment, le Q400 est moins bruyant que le Dash 8-100. Aujourd'hui, je crois que nous sommes arrivés au point où l'innovation technologique dans le secteur aérospatial exige la modification de la législation et le gouvernement devrait faire preuve de la souplesse nécessaire pour s'adapter.
Il y a une décennie, personne n'aurait pu imaginer qu'une entreprise canadienne construirait un appareil pouvant accueillir entre 100 et 150 passagers, qui serait moins bruyant que le Q400 à turbopropulseur. À l'époque, le Q400 a marqué une avancée incroyable. Il y a deux décennies, personne n'aurait pu imaginer qu'un avion à turbopropulseurs pourrait transporter près de 70 passagers de Toronto à Winnipeg.
J'estime que les Canadiens devraient se réjouir de la possibilité d'utiliser ce nouvel appareil au Canada. En décidant, pour un motif purement politique, d'invalider l'étude et les consultations que la Ville de Toronto était sur le point de terminer, et d'empêcher l'expansion de l'Aéroport Billy Bishop, le ministre nuit à la situation de l'emploi et empêche le Canada de faire preuve de leadership dans l'industrie aérospatiale.
La motion d'aujourd'hui demande à la Chambre de reconnaître que Bombardier contribue à l’économie canadienne et à l’industrie aérospatiale, que le marché offre déjà une solution susceptible d’aider Bombardier qui ne coûterait rien aux contribuables, que l’Aéroport Billy Bishop de Toronto est un moteur économique important de la région du Grand Toronto qui facilite les voyages d’affaires et d’agrément, et que le projet d’expansion de l’Aéroport Billy Bishop de Toronto permettrait aux compagnies aériennes de faire l’acquisition d’aéronefs de Bombardier. Elle réclame enfin du gouvernement qu'il annule sa décision de limiter le projet d’expansion de l’Aéroport Billy Bishop de Toronto.
Si la Chambre appuyait la motion, elle ferait clairement comprendre que les Canadiens sont favorables à l'esprit d'entreprise et qu'ils veulent pouvoir profiter d'un appareil purement canadien qui permettrait d'améliorer les services offerts aux localités mal desservies.
L'Aéroport Billy Bishop est une ressource que peu de grandes villes du monde peuvent se vanter de posséder. Il crée des emplois et il constitue un atout important pour le Grand Toronto.
Bombardier a conçu l'aéronef le plus perfectionné de sa catégorie, parfaitement adapté aux aéroports tels que l’Aéroport Billy Bishop.
J'espère que tous les députés verront qu'il existe un potentiel de synergie extraordinaire qui contribuerait à créer des emplois à Toronto, chez Bombardier à Montréal et à tous les endroits desservis par cet aéroport.
Nous avons tous été élus pour analyser les questions sous un angle national. L'avenir de Bombardier et de l'Aéroport Billy Bishop aura des retombées à l'échelle nationale, et les députés devraient considérer cette question comme une question nationale.
J'espère aussi que tous les députés sont d'avis que, lorsque le secteur privé est prêt à intervenir pour soutenir le champion canadien de l'industrie aérospatiale, c'est une solution préférable à celle voulant que les contribuables canadiens, qui s'attendent déjà à un déficit de plus de 30 milliards de dollars cette année, aient à le faire.
Le a déjà qualifié la C Series de produit qui attire les superlatifs et d'avion extraordinaire et, pas plus tard que la semaine dernière, il a posé la question à 1,3 milliard de dollars: « [...] comment nous assurons-nous que ce soit une réussite et que ce soit une réussite canadienne? »
L'un des moyens de contribuer à la réussite canadienne de la C Series consiste à ne pas nuire aux sociétés canadiennes qui souhaitent acquérir cet appareil. En appuyant la motion d'aujourd'hui, le pourrait recommencer à appuyer la Ville de Toronto, l'Aéroport de l'île de Toronto, Bombardier et le programme des aéronefs C Series, et ce, sans demander aux contribuables canadiens de payer la note.
Pour conclure, je vais terminer là où j'ai commencé. Je comprends que certains se demanderont pourquoi une députée de la Saskatchewan se soucie de l'Aéroport de l'île de Toronto et de Bombardier, une société située à Montréal. La réponse est très simple. Je suis la porte-parole chargée de demander au de rendre des comptes quand des décisions insensées sont prises. À ce titre, il convient de contester la décision d'exercer un droit de veto pour bloquer à la dernière minute ce projet d'agrandissement amorcé par la Ville de Toronto.
Le débat d'aujourd'hui permettra d'examiner minutieusement cette décision à bien des égards. D'abord et avant tout, il faut veiller à ce que les décisions soient fondées sur des données probantes et respectent les domaines de compétence.
Cela dit, je demande à tous les députés de la Chambre d'appuyer la motion.
:
Monsieur le Président, je me réjouis de pouvoir parler aujourd'hui de cette motion, car on m'a demandé à maintes reprises de commenter le sujet pendant la période des questions. En fait, il y a quelques semaines, lorsque je répondais à la question de l'un de mes collègues à ce sujet, j'ai entendu le député de dire très clairement que personne ne veut acheter la C Series.
Ce que j'essaie de dire aujourd'hui, c'est qu'il est possible que cette motion de l'opposition ne fasse pas nécessairement l'unanimité au sein de ce parti. J'aimerais bien savoir pourquoi le député de , après avoir entendu notre collègue dire qu'il s'agissait, selon moi, du meilleur aéronef de sa catégorie dans le monde — et je persiste à le croire —, n'accepte pas cette évaluation et n'appuie pas pleinement les ventes d'avions CS100. J'aimerais connaître sa réponse.
[Français]
Je prends la parole au sujet de la motion de l'opposition concernant Bombardier et l'Aéroport Billy Bishop de Toronto.
Le Canada est le deuxième pays du monde en superficie. Nous comptons sur nos réseaux de transport et de communication solides afin de nous relier entre nous et au reste du monde.
Tout d'abord, je tiens à affirmer que le gouvernement du Canada reconnaît pleinement la contribution de Bombardier à l'industrie canadienne et au marché international.
Notre secteur de l'aérospatiale permet de donner au Canada un nom de marque sur la scène mondiale, et grâce à ses contributions à la technologie aéronautique et satellitaire, il profite tant à ce pays qu'à l'ensemble de la communauté internationale.
Le secteur a servi, et il continuera de servir, comme l'un des mécanismes les plus solides pour les investissements et le commerce international. Il est également un acteur important pour l'infrastructure sociale, écologique et économique du Canada. Il relie les gens aux emplois et il aide à livrer les biens et les services essentiels.
[Traduction]
Le Canada est un chef de file mondial en matière de transport aérien et Transports Canada est reconnu partout à l'étranger en tant qu'organisme d'homologation et de réglementation. Je souligne que, dans le rapport d'examen de la Loi sur les transports au Canada qui a été déposé récemment, on affirme que « les aéronefs, équipements et travailleurs qualifiés certifiés au Canada sont très demandés partout dans le monde ».
L'aérospatiale est une composante majeure du secteur manufacturier canadien et Bombardier y figure comme l'un des acteurs importants. L'an dernier, le secteur de l'aérospatiale a généré plus de 180 000 emplois et injecté 29 milliards de dollars dans l'économie du pays. Il constitue un facteur considérable de croissance économique. Les entreprises aérospatiales telles que Bombardier exportent à peu près 80 % de leurs produits.
L'annonce d'Air Canada, le 17 février dernier, concernant l'achat d'appareils C Series de Bombardier est donc une bonne nouvelle, selon le gouvernement du Canada. Elle est sans contredit favorable à l'industrie aérospatiale canadienne et laisse entrevoir la création d'emplois bien rémunérés pour les travailleurs hautement qualifiés du secteur. Je suis rempli d'optimisme à l'idée des bienfaits éventuels qu'apportera cette importante transaction entre deux sociétés emblématiques du Canada. Les appareils C Series de Bombardier sont le fruit de progrès majeurs en aviation et je suis persuadé que cette addition à la flotte d'Air Canada profitera considérablement à la compagnie et au secteur canadien de l'aérospatiale.
[Français]
Le gouvernement du Canada a confiance en Bombardier et en ses appareils de la gamme C Series. Ces derniers progressent, et comme je l'ai mentionné précédemment à cet égard, les appareils de la C Series sont les meilleurs au monde dans leur catégorie.
Malgré ce qu'en a dit le député de le mois dernier, on veut acheter les aéronefs de la C Series. Le premier aéronef de la C Series sera livré à la compagnie Swiss International Air Lines au printemps. L'entrée en service de l'aéronef C Series suisse dans le domaine commercial donnera à Bombardier l'occasion de montrer au monde, et surtout, aux clients potentiels, ce dont ces appareils sont capables et ce qu'ils peuvent apporter aux compagnies aériennes.
Le gouvernement est persuadé que les aéronefs de la C Series montreront à tous qu'ils sont les excellents appareils que les rapports prédisent qu'ils seront.
En décembre dernier, j'ai participé à la certification de la C Series de Bombardier, ce qui a été un moment historique pour le secteur canadien de l'aérospatiale, et je suis fier que Transports Canada ait pu prendre part à ce processus.
Le certificat de type de tout aéronef comprend un examen minutieux de la conception afin de vérifier qu'elle est conforme à nos normes de navigabilité et à notre réglementation environnementale. Cette certification de la conception de l'aéronef est requise avant que ce dernier puisse commencer le service commercial.
[Traduction]
Cette approbation initiale constitue un pas important vers l'obtention par Bombardier d'une certification complète au Canada, en Europe, aux États-Unis et ailleurs. C'est une étape importante en vue de la livraison d'appareils à des clients partout dans le monde. Cette approbation aidera aussi Bombardier à gagner la confiance des investisseurs et des clients.
Je remercie ma collègue d'en face de sa motion et de son intérêt à l'égard de ce dossier.
Pour ce qui est de l'aéroport Billy Bishop de Toronto, il serait trompeur de laisser entendre que la possibilité que Bombardier vende plus d'appareils serait le seul facteur à prendre en considération dans le cadre de l'examen de la proposition visant à modifier l'entente tripartite et à autoriser l'expansion de l'aéroport afin de permettre l'utilisation d'avions à réaction commerciaux et le prolongement de la piste.
L'économie nationale dépend des liens du Canada avec le reste du monde. Le Grand Toronto et le Sud de l'Ontario sont, dans l'ensemble, bien desservis par un réseau d'aéroports travaillant ensemble pour former une porte d'entrée internationale. Cette porte d'entrée aide le Canada à rester concurrentiel et à attirer du trafic et des passagers aériens de partout dans le monde.
L'aéroport Pearson de Toronto est de loin l'aéroport le plus achalandé du Canada. J'y étais en décembre lorsqu'il a accueilli son 40 millionième passager de 2015. Il accueille plus de passagers en provenance de l'étranger que n'importe quel autre aéroport nord-américain, à l'exception de l’aéroport international John F. Kennedy, de New York, et l'aéroport Billy Bishop contribue à relier le coeur commercial de Toronto à d'autres grands centres du Canada et des États-Unis.
En outre, bon nombre d'aéroports cherchent à renforcer leur présence commerciale. On peut voir des créneaux spécialisés se développer. L'aéroport d'Hamilton, par exemple, offre des services de messagerie. Les aéroports du Sud de l'Ontario stimulent l'économie régionale en fournissant des services à l'aviation générale et commerciale, aux passagers, aux expéditeurs et aux entreprises. Ils accueillent des passagers de partout dans le monde, qui contribuent aux économies locales et nationale.
La circulation de personnes et de marchandises attire les entreprises, tout en favorisant le commerce et les investissements étrangers dans notre grand pays.
[Français]
J'aimerais présenter aux députés certaines données importantes provenant de l'examen de la Loi sur les transports au Canada que j'ai eu le plaisir de déposer au Parlement le 25 février 2016:
En 2012, le transport aérien employait directement 141 000 Canadiens et contribuait 34,9 milliards de dollars au PIB et plus de 7 milliards de dollars en impôts aux trésors fédéral et provinciau. En 2014, l'industrie a desservi presque 125 millions de passagers, 45 % de plus que dans la dernière décennie depuis 2004, et a transporté 116 milliards de dollars en fret international.
L'Aéroport Billy Bishop de Toronto est un très bon exemple de ce réseau florissant. Situé à quelques minutes du coeur du centre-ville de Toronto, sur l'Île de Toronto, cet aéroport est le neuvième au Canada pour ce qui est de l'achalandage, accueillant plus de 2,4 millions de voyageurs d'affaires et d'agrément chaque année. L'Aéroport Billy Bishop offre maintenant ses services à 24 villes canadiennes et américaines, avec des liaisons à plus de 80 villes dans le monde. Cet aéroport est un important contributeur à l'économie de Toronto. Il sert également de base pour un service d'ambulance aérienne qui a accompli à peu près 4 600 vols en 2014, et il abrite une communauté de l'aviation personnelle importante comprenant une école de pilotage.
[Traduction]
Il s'agit également d'un aéroport historique. Les députés ignorent peut-être qu'il a ouvert ses portes en 1939. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il a servi de base d'entraînement pour l'Aviation royale norvégienne, ce qui a notamment valu au Canada d'être surnommé « l'aérodrome de la démocratie » par le président américain Franklin Delano Roosevelt. Un nouveau chapitre de cette histoire s'est ouvert il y a quelques années lorsque l'aéroport a été renommé en l'honneur d'un aviateur légendaire et d'un héros de guerre canadien, Billy Bishop.
Le fait est que, même à sa taille actuelle, l'Aéroport Billy Bishop de Toronto offre déjà des services incomparables. Le mois dernier, il a été reconnu comme l'un des meilleurs aéroports d'Amérique du Nord lors de la remise des prix pour la qualité des services aéroportuaires du Conseil international des aéroports. Il est arrivé ex aequo à la troisième place dans la catégorie « région de l'Amérique du Nord » et il était l'un des deux seuls aéroports du Canada à figurer parmi les finalistes, l'autre étant celui d'Ottawa.
Les marques d'appréciation comme celle-là montrent que les investissements dont l'aéroport a bénéficié — que ce soit pour développer ses infrastructures ou pour, en collaboration avec les principaux intéressés, améliorer ses équipements et l'accès à ses installations — permettent déjà aux passagers de jouir d'une expérience exceptionnelle.
Le gouvernement est conscient que l'Aéroport Billy Bishop est un moteur économique important pour la région du Grand Toronto et qu'il facilite la vie des voyageurs, qu'ils se déplacent par affaires ou pour faire du tourisme.
Le 12 novembre 2015, j'ai annoncé que le gouvernement du Canada ne rouvrirait pas l'entente tripartite qui le lie à la Ville de Toronto et à PortsToronto afin d'autoriser l'agrandissement de l'Aéroport Billy Bishop. Le gouvernement maintient sa décision, car il estime que, telle qu'elle est actuellement, l'entente tripartie permet d'atteindre le juste équilibre entre les intérêts du milieu des affaires et ceux des gens qui habitent dans les environs et convient au contexte environnemental et culturel, notamment en ce qui concerne l'évolution du secteur riverain. De plus, dans la mesure où il y a d'autres aéroports capables d'accueillir des avions à réaction à proximité, le gouvernement n'est pas convaincu que l'approche actuelle mérite d'être changée.
Le gouvernement n'est pas le seul à être de cet avis. Plusieurs groupes de citoyens de la région du Grand Toronto se sont opposés à l'expansion proposée de l'Aéroport Billy Bishop. Ils sont donc contre l'idée, eux aussi, qu'on rouvre l'entente tripartie.
[Français]
Comme je l'ai précédemment mentionné, il s'agit d'une question qui va au-delà de l'aéroport. C'est une question qui met en cause le fait que les Torontois veulent avoir davantage leur mot à dire concernant l'aménagement de leur secteur riverain, un secteur riverain qui serait touché par l'agrandissement de cet aéroport.
Lors de l'examen d'une modification possible de l'entente tripartite entre le gouvernement fédéral, la Ville de Toronto et Ports Toronto, comme il est indiqué dans la motion du député, il y avait plus de points à examiner qu'uniquement la question visant à savoir si les avions à réaction ou un prolongement de la piste devaient être permis.
Chaque situation est unique et complexe. Le gouvernement du Canada examine chaque situation attentivement, afin d'offrir aux Canadiens des services de transports aériens et de fret sécuritaires, sûrs, efficaces et respectueux de l'environnement.
Le gouvernement examine continuellement le cadre stratégique sur les services aériens, pour faire en sorte que le réseau de transport aérien du Canada puisse répondre à cet environnement changeant et qu'il soit bien équipé, afin de favoriser la croissance future.
J'assure à tous que la décision a été prise dans le meilleur intérêt des Torontois et des Canadiens. L'Aéroport Billy Bishop de Toronto a un modèle de gestion efficace depuis de nombreuses années. Il reviendra à Ports Toronto et aux compagnies aériennes qui exploitent leurs activités à partir de l'aéroport de continuer à faire fonctionner leur modèle de gestion.
[Traduction]
En avril 2014, le conseil municipal de Toronto a débattu de la question et a cherché à connaître l’opinion du gouvernement fédéral de l’époque. On voulait que le gouvernement se prononce publiquement sur les changements proposés à l’entente tripartite, qui auraient prévu l’agrandissement de l’aéroport, permettant ainsi aux avions à réaction, tels que les avions C Series de Bombardier, de l’utiliser. C’était il y a trois ans. Des comptes rendus étaient publiés sur le site Web de la ville, de même que dans les médias. Tout était public.
Entre avril 2013 et l’automne 2015, c’est-à-dire pendant environ deux ans et demi, l’agrandissement de l’Aéroport Billy Bishop du centre-ville de Toronto a été débattu lors de multiples assemblées publiques, conférences et autres événements. Tout le monde a pu s’exprimer sur les tribunes en ligne et par bien d’autres moyens publics.
Les partisans et les détracteurs du projet se sont mobilisés et ont été très actifs. Les possibilités, les inquiétudes et les opinions entourant le projet ont été débattues et l’on n’a pas manqué de faire valoir publiquement les éventuels avantages économiques du projet pour la région et pour le pays.
La députée d’en face ne peut pas laisser entendre que la réussite des avions C Series de Bombardier dépend de l’agrandissement de l’Aéroport Billy Bishop de Toronto. Cette conclusion est simpliste et fait fi du contexte global. Les produits Bombardier ont toujours réussi — et continueront de réussir — grâce à leur qualité et à leur compétitivité sur les marchés mondiaux. On ne peut pas laisser entendre que le succès de Bombardier dépend uniquement de l’agrandissement de l’Aéroport Billy Bishop de Toronto.
[Français]
Je tiens à répéter que le gouvernement du Canada est persuadé que l'entente tripartie actuelle permet d'établir un juste équilibre entre les intérêts commerciaux et ceux des communautés locales — qui sont importantes —, ainsi qu'entre les défis environnementaux et culturels, y compris en ce qui concerne l'évolution du secteur riverain. En novembre 2015, le gouvernement du Canada a pris la bonne décision en n'autorisant pas l'agrandissement et, comme il l'a mentionné à plusieurs reprises, il maintient sa décision.
Le gouvernement n'appuiera donc pas cette motion. Le secteur aérien du Canada est robuste, compétitif, sécuritaire, sûr et efficace. Ce gouvernement continuera de maintenir notre réputation en tant que chef de file dans le monde et de renforcer la compétitivité du secteur.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de dire que je partagerai mon temps de parole avec mon extraordinaire collègue, le député de .
Je prends la parole aujourd'hui pour parler de la motion présentée par la députée de . Bien que j'aime beaucoup travailler en comité avec la députée et que j'ai aimé travailler avec celle-ci au sein du comité où je siégeais précédemment, je dois avouer en toute honnêteté que je ne partage pas son enthousiasme pour cette motion.
Assurément, mes collègues et moi reconnaissons la contribution de Bombardier à l'économie canadienne, non seulement dans le secteur de l'aérospatiale, mais également pour la fabrication de trains, notamment les trains légers. Il s'agit du transport motorisé de l'avenir — ce que l'opposition officielle refuse de reconnaître.
Je tiens à reconnaître dans cette enceinte, à mon grand bonheur, ainsi qu'à celui de nombreuses villes dans ce pays, et, bien sûr, des maires des grandes villes, que le gouvernement a jugé bon d'affecter une bonne partie des fonds d'infrastructure, au moins un tiers, au transport en commun. J'espère que certains de ces fonds seront versés à Bombardier, un exemple resplendissant de réussite au Canada, qui cherche à obtenir de nombreux contrats pour la fabrication de trains légers et de trains.
Je tiens aussi à signaler que le rapport obligatoire qui a été préparé, le rapport Emerson, recommande que le gouvernement du Canada songe sérieusement à investir dans l'expansion des services de trains de banlieue afin que nous puissions réduire les gaz à effet de serre et la pollution découlant de la circulation automobile.
Mes collègues et moi reconnaissons pleinement la contribution de Bombardier à notre pays, mais cette contribution ne se limite pas à l'aérospatiale.
Un autre aspect troublant de la motion est qu'elle tente, à tort, de lier la situation économique d'une entreprise canadienne — autrement dit, Bombardier — à une décision concernant l'aménagement du territoire, qui devrait être laissée à la Ville de Toronto.
D'après ce que je crois comprendre, et ce qui a été mentionné à la Chambre, les Torontois ont clairement fait savoir qu'ils veulent que leur secteur riverain soit protégé. Quand elle était au pouvoir, l'opposition officielle avait déjà du mal à permettre aux personnes touchées par les décisions gouvernementales d'avoir voix au chapitre relativement à ce qui allait se produire sur leur territoire et dans leurs collectivités.
Comme l'ont mentionné d'autres intervenants, l'entente concernant cet aéroport remonte à 1937. Il s'agit d'une entente tripartite conclue entre la Ville de Toronto, ce qui s'appelle aujourd'hui l'Administration portuaire de Toronto et le , au nom du gouvernement du Canada. Le gouvernement fédéral a offert du financement, Toronto a fourni les terres, et des modifications successives ont été apportées à l'entente.
L'une des choses qui n'a pas changé dans l'entente, ce sont les conditions imposées. Si je puis, j'aimerais préciser ces conditions.
L'article 11 interdit la nuisance aux occupants des terres adjacentes. Il est important de noter qu'on entend parler d'une entente tripartite parallèle pour le secteur riverain de Toronto. J'aimerais faire part aux députés des propos, des pensées et des préoccupations exprimés par Paul Bedford, ancien urbaniste en chef de Toronto, de David Crombie, ancien maire de Toronto, et de Jack Diamond, architecte renommé reconnu internationalement. Ils ont publié ceci:
D'Etobicoke-Sud aux falaises de Scarborough et au-delà, ce que l'on peut observer tout le long du secteur riverain de Toronto est l'une des transformations les plus remarquables du genre au monde, offrant de nouveaux endroits améliorés pour la joie du public: parcs et sentiers, série de voisinages interreliés, lieux où vivre et travailler, et aires de loisir, de repos et de beauté naturelle. Bénéficiant littéralement de milliards de dollars d'investissement [...] privé en cours de progrès, il s'agit de l'un des efforts de revitalisation les plus importants au monde [...]
De toute évidence, les riverains, qu'ils pratiquent la voile, marchent sur la plage, achètent des condominiums ou fréquentent les nombreux restaurants du secteur, ont vigoureusement protesté contre l'utilisation d'avions à réaction. Il faudrait rouvrir l'entente tripartite pour supprimer cet article, ce qui suscite une vive opposition.
Deuxièmement, l'article 14 interdit la construction de nouvelles pistes et l'agrandissement de l'aéroport de même que la construction de ponts ou de tunnels destinés aux véhicules.
Les autorités ont fait preuve de souplesse pour améliorer l'accès à l'aéroport Billy Bishop. En ce moment même, on termine la construction d'un tunnel piétonnier pour faciliter l'accès au centre-ville.
Jusqu'ici, tous les gouvernements fédéraux ont eu le mérite de respecter l'entente tripartite qui interdit l'agrandissement de l'aéroport. Pour accéder à la demande des députés de l'opposition, il faudrait rouvrir l'entente tripartite qui est en vigueur depuis 1937.
Je souligne que les autorités ont fait preuve de souplesse pour permettre la vente d'aéronefs de la société Bombardier puisque, en 1985, l'entente a été modifiée pour autoriser le Q-400 de Bombardier, à l'origine le Dash 8 fabriqué par de Havilland, à utiliser l'aéroport. Par surcroît, comme je l'ai mentionné, en 2003, on a permis la construction du tunnel sous-marin piétonnier.
La motion visant à accueillir à l'aéroport Billy Bishop les avions à réaction C Series de Bombardier exige un accord entre les trois parties mises en cause. Partant, il faudrait modifier l'entente tripartite. Or, cela violerait clairement les conditions que les Torontois souhaitent maintenir. La société Porter a demandé que la piste soit prolongée de 336 mètres. De toute évidence, l'entente tripartite interdit un tel prolongement. Pour autant que je sache, Transports Canada, n'a pas donné son aval à ce projet pour des raisons de sécurité aéronautique ou des restrictions de zonage visant les avions à réaction.
Je me permets de répéter que la proposition pose un deuxième problème fondamental du fait que Transports Canada, le ministère fédéral responsable des activités et de la sécurité aéroportuaires, n'a pas encore pris de décision à l'égard de certaines questions liées à la sécurité aéronautique et au zonage. J'estime que le ministre a été très clair aujourd'hui lorsqu'il a dit à la Chambre que Transports Canada ne ferait aucun accommodement pour l'agrandissement de l'aéroport et que l'évaluation environnementale avait fait ressortir nombre de répercussions potentielles néfastes, notamment au chapitre de l'environnement et de la sécurité.
Je me penche maintenant sur la fameuse évaluation environnementale. L'opposition officielle, plus précisément le précédent gouvernement, a considérablement affaibli le processus d'évaluation environnementale fédéral et a entre autres porté atteinte au droit des collectivités de faire entendre leur voix.
L'une des plus grandes critiques concernant le processus utilisé pour décider si l'agrandissement de l'aéroport Billy Bishop devrait être autorisé est ce simulacre d'évaluation environnementale appropriée, qui, d'après ce que j'ai compris, aurait été réalisée par l'administration portuaire. Comme je l'ai dit, la vaste majorité des recettes de l'administration portuaire viennent de l'aéroport. Par conséquent, l'administration portuaire est-elle vraiment l'intervenant qui devrait statuer sur le fait que le projet pourrait avoir des conséquences environnementales ou non? Les habitants de Toronto répondent non.
De plus, il n'y a pas eu de plan exhaustif pour évaluer les besoins en transport du Sud de l'Ontario ou le rôle que pourraient jouer les îles de Toronto. Je sais qu'il y a eu une certaine forme d'évaluation du besoin d'agrandir l'aéroport Pearson ainsi que de l'utilisation stratégique potentielle de l'aéroport de Hamilton et, possiblement, de celui de Waterloo. L'aéroport de l'île de Toronto, ou aéroport Billy Bishop, n'a jamais été mentionné dans un seul des examens effectués par Transports Canada au sujet des besoins du Sud de l'Ontario en matière de trafic aérien.
L'aéroport est déjà limité sur le plan physique. Une multitude d'objections ont été évoquées pour expliquer pourquoi cet aéroport ne pouvait pas être agrandi, malgré ce qu'en dit l'opposition officielle. Le stationnement public n'est pas assez grand. Le terminal est trop petit. On ne pourrait pas y aménager d'installations de dégivrage. L'aéroport a vraisemblablement déjà atteint sa capacité maximale. Qui plus est, le débarcadère est trop petit et l'espace réservé aux taxis est déjà utilisé au maximum de sa capacité.
Il est tout à fait inacceptable qu'on propose, à la Chambre, d'appuyer de grandes entreprises canadiennes comme Bombardier et, dans la foulée, de miner une décision locale sur l'aménagement du territoire. Comme l'a proposé un conseiller municipal de Toronto, Mike Layton, pourquoi le gouvernement fédéral, s'il veut appuyer Bombardier, n'affecte-t-il pas des fonds à la construction de nouveaux tramways et de nouveaux wagons, notamment pour les trains Union Pearson Express qui transportent les passagers aériens de l'aéroport Pearson jusqu'à Toronto même? C'est le moyen de transport de l'avenir.
J'invite le gouvernement libéral à consacrer plus d'argent aux transports en commun. Je me réjouis que le tiers des crédits destinés aux infrastructures y soit alloué.
Sur ce, je déclare que je m'oppose à la motion.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion de l'opposition, et d'intervenir après ma collègue qui, avant sa carrière politique, a longuement travaillé dans le domaine de l'environnement et est considérée depuis de nombreuses années comme une chef de file dans ce secteur. Je la remercie de son intervention.
Quand je regarde la motion qui est proposée, ce que je vois, c'est un moyen de contourner une véritable stratégie destinée à l'industrie du transport aérien. La motion présente cette unique option pour l'aéroport de l'île de Toronto pour tenter de définir une nouvelle stratégie. Ce qui manque au Canada, que ce soit dans les secteurs de l'automobile, de la construction navale ou de l'aérospatiale, c'est une stratégie nationale pour développer ces industries de manière à créer des emplois pour les Canadiens et qui puisse être appliquée de façon mesurable.
Je trouve l'alinéa b) particulièrement intéressant. Je cite: « [Que la Chambre] reconnaisse que le marché offre déjà une solution susceptible d'aider Bombardier ». Cela repose sur l'abandon d'un accord tripartite qui a justement été conclu pour créer cette occasion et dans le cadre duquel toutes les parties ont fait des compromis pour mettre en place les conditions actuelles. Or, on laisse entendre que c'est le marché qui offre cette solution.
Cette motion n'est vraiment pas précise. Le nombre d'appareils que les transporteurs se procureraient serait limité, même si tous relevaient le défi. En outre, si cette motion est adoptée, je crains que les voyages d'affaires ou d'agrément ne deviennent beaucoup plus compliqués et vraisemblablement moins efficaces, compte tenu du nombre limité de places au départ de Toronto, mais aussi en provenance des États-Unis et d'autres régions de l'Ontario et du Canada, selon l'endroit d'où partent les vols.
C'est aussi un endroit où la météo peut être capricieuse, ce qui risque d'avoir une incidence sur d'autres aéroports, selon le type d'avion utilisant l'aéroport de l'île et l'endroit où les avions pourront atterrir. La motion est contraire à ce qui a été convenu, et il semble y avoir une sorte de trêve générale dans ce dossier. Je crois que l'accord est en vigueur jusqu'en 2033. Il y a des gens qui trouvent que l'accord actuel va plus loin que ce qu'ils auraient voulu. Ils en subissent les conséquences comme nous le montrent les témoignages recueillis par le conseil municipal de Toronto et par d'autres acteurs.
Je me sens un peu concerné. J'ai habité à l'angle de Dufferin et Queen au début des années 1990, lorsque je travaillais pour Community Living Mississauga. Je partais de Toronto pour aller travailler à l'époque où les gens pouvaient encore circuler sur les routes sans être pris dans un bouchon — ils ne le peuvent plus maintenant —, puis je revenais à Toronto à l'heure où les automobilistes quittaient la ville. Je passais souvent les fins de semaine dans le secteur où j'habitais et je sais quelle importance a la rive du lac Ontario pour toute la région de Toronto. C'est un lieu accessible et bien aménagé, qui est intégré au tissu social. Les gens se rendent à l'île de Toronto pour pêcher. Ils y vont pour faire de la navigation de plaisance en bateau à moteur, en voilier, en kayak ou en canot. Ils s'adonnent à d'autres activités offertes sur place, comme la randonnée dans le réseau de sentiers que l'on peut emprunter pour faire de l'exercice.
Je dis cela parce que j'ai été conseiller municipal à Windsor, et qu'il a fallu de nombreuses années, probablement sept décennies en tout, pour que les six kilomètres de rivage deviennent un sentier vert qui est très important pour diverses initiatives environnementales. Il y a un nouvel habitat du poisson. Windsor a aidé Detroit à aménager son secteur riverain, qui est maintenant aussi vaste que celui de Windsor et qui devient une initiative touristique transfrontalière. Du côté de Windsor, paradoxalement, les travaux émanaient de Chicago. Le regretté M. Battagello, conseiller municipal à l'époque, a joué un rôle primordial dans ce dossier. Plus tard, de nombreuses personnes, y compris le maire Mike Hurst, ont participé à la création du secteur riverain que nous appelons aujourd'hui le joyau. Les gens de l'extérieur de la région aiment s'y rendre.
J'ai beaucoup de réserves et je n'appuierai pas cette motion, car en tant qu'ancien conseiller municipal, j'estime que nous avons cessé de soutenir les municipalités pour les secteurs riverains. Dans bien des régions, la planification urbaine et l'ajout de routes et d'infrastructures ont créé des obstacles pour les piétons, le cyclisme, les parcs publics et les autres activités.
Le fait d'isoler des parties du secteur riverain dégraderait la qualité de vie, car il serait alors difficile de profiter de certains attraits naturels que l'on tient souvent pour acquis. Les Grands Lacs font partie des plus importantes réserves d'eau douce au monde et sont, sans contredit, au nombre de nos ressources les plus précieuses. Nous devrions réduire l'incidence sur ces ressources plutôt que de l'accroître, comme le ferait cette activité, qui isolerait encore davantage les gens de leur environnement naturel. Toronto a travaillé à un certain nombre d'initiatives pour intégrer le secteur riverain, mais il lui reste beaucoup à faire.
J'étais ici lorsque le gouvernement a décidé d'élargir le mandat des ports du Canada, surtout des petits, et de leur donner plus d'autonomie en matière de planification vis-à-vis des municipalités. Ce sont les municipalités, le grand public et d'autres qui en font les frais, car les promoteurs n'auront plus à suivre certains des processus de planification qu'ils devaient souvent suivre par le passé.
Pour moi, c'est exagéré. C'est presque comme une passe désespérée à la fin d'un match de football. Cela fonctionne une fois de temps en temps, mais pas souvent. Ce n'est pas une manoeuvre qu'une équipe s'attend à faire. Je perçois cette production de Bombardier comme ce type de tentative. C'est un aveu de désespoir que de penser qu'il suffit d'agrandir une piste d'atterrissage pour avoir une stratégie en aérospatiale, que ce soit à Toronto ou ailleurs. Ce n'est pas une stratégie dans le vrai sens du terme. Ce n'est pas le manque de buts ou de normes qui créera plus d'emplois canadiens. Nous devons fixer des objectifs et les atteindre. Nous avons besoin de normes mesurables qui nous permettront de voir comment sont dépensés les fonds publics consacrés à nos projets.
Le gouvernement fédéral fait preuve d'un manque de respect incroyable à l'égard des provinces et des municipalités en annulant des accords, pas seulement dans cette situation, mais aussi dans d'autres cas. Qu'arrivera-t-il? Par caprice, le gouvernement peut-il déchirer des accords déjà en place? Cela crée un mauvais précédent pour l'urbanisme.
Cet accord sera en vigueur jusqu'en 2033. Beaucoup d'argent a été investi dans le processus de planification, et priver la population de ce processus ne rendrait pas service aux contribuables. Les autorités provinciales et fédérales ont contribué au processus, mais en ayant une vision différente pour cette région. D'autres éléments, comme la gestion de la circulation, la présence accrue de piétons et les allées et venues des voyageurs, viennent compliquer les choses. L'emplacement des installations servant à effectuer le dégivrage ou à composer avec d'autres intempéries pose un problème de taille sur ce site, et cela pourrait nuire à l'efficacité des opérations. Ce risque est plus important que la possibilité d'acheter des avions à la société en question. Ce n'est pas du tout ce que j'appelle une stratégie aérospatiale.
Soulignons qu'il est important de respecter le processus de planification municipale en cours. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ce n'est pas pris en compte dans la motion. Celle-ci comporte plusieurs éléments, et on s'attendrait à ce que cet aspect y soit au moins mentionné. La motion aborde d'autres facteurs importants, mais il n'y est pas du tout question de demander l'avis du conseil municipal de Toronto.
La motion aborde des questions que nous comprenons, comme les voyages d’affaires et d’agrément, et nous convenons que c'est un aspect important, mais je ne comprends pas pourquoi on n'a pas tenu compte de l'avis de ceux qui, à l'échelle municipale, pourraient être pour ou contre cette mesure.
Les néo-démocrates croient réellement au processus de planification. Bon nombre de personnes de ce côté-ci de la Chambre ont l'habitude de collaborer régulièrement avec des administrations municipales. Le fait de conclure un accord permet aux intervenants d'agir selon un cadre établi. Si nous nous écartons de ce processus, comment pourrons-nous atténuer ces problèmes, ou à tout le moins en discuter? Nous n'avons pas vu ces questions être prises en compte dans le cadre de ce processus.
Je vais m'opposer à la motion concernant l'expansion de l'aéroport Billy Bishop.
Le secteur canadien de la fabrication et de l'assemblage d'automobiles est passé du deuxième au dixième rang mondial. Il est d'ailleurs souvent le grand oublié des accords commerciaux, comme tout récemment dans le Partenariat transpacifique. Par exemple, le Canada aura droit à une élimination progressive sur 5 ans, alors que les États-Unis auront droit à 25 ans, et la Malaisie, à 10 ans. La Malaisie a mieux joué ses pions que nous au jeu de la négociation.
Je terminerai en rappelant que la saine planification n'est pas l'apanage de la seule Chambre des communes, elle commence avec les citoyens, dans la rue.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir d'intervenir à la Chambre en faveur de la motion présentée par ma collègue de . Je partagerai mon temps de parole avec le député de Chilliwack—Hope.
Tout le monde reconnaît que l'aéroport municipal Billy Bishop est un moteur économique important de la région du Grand Toronto. Il pourrait présenter encore bien des débouchés; tâchons d'en profiter.
Il s'agit d'une équation à trois dimensions, dont la première est économique. La contribution économique de l'aéroport Billy Bishop à la région de Toronto est considérable. L'aéroport engendre actuellement 6 500 emplois, génère plus de 2 milliards de dollars et représente une contribution annuelle de 71 millions de dollars à l'assiette fiscale. Il convient de déterminer combien d'emplois sont susceptibles d'être créés — et de recettes supplémentaires, d'être générées — tant pour les sociétés canadiennes que pour les contribuables canadiens.
L'éventuelle expansion de l'aéroport Billy Bishop permettrait aux entrepreneurs de croître et d'offrir de meilleurs services aux clients de l'aéroport. Elle permettrait également aux compagnies aériennes comme Air Canada, Porter ou WestJet de faire l'acquisition de nouveaux aéronefs, de prendre de l'expansion et d'élargir leur réseau. Ce serait donc dans l'intérêt des constructeurs canadiens comme Bombardier et des transporteurs aériens canadiens comme ceux que je viens de mentionner.
Le deuxième volet porte sur la conception et la production des avions. Bombardier serait le fournisseur des avions C Series, qui sont les avions les plus silencieux de leur catégorie. C'est exactement le genre d'avions dont on a besoin pour un aéroport du centre-ville comme l'Aéroport Billy Bishop.
Si la motion est adoptée — et j'ai entendu dire qu'elle ne le serait pas — et que l'expansion de l'aéroport est approuvée, alors les avions C Series seraient ajoutés à la flotte aérienne. Cela entraînerait non seulement de grands avantages économiques pour la région, mais aiderait également Bombardier à régler un problème important auquel l'entreprise est confrontée, étant donné l'annonce récente de la perte de 7 000 emplois.
Bombardier demande une aide financière d'environ 1 milliard de dollars du gouvernement fédéral. Je suis curieuse de voir si le gouvernement va y consentir. De plus, la dette de l'entreprise s'élève à 9 milliards de dollars environ. Le Québec a acheté une part de 49 % dans le programme des C Series. Le Québec et l'Ontario ont tous deux demandé au gouvernement fédéral d'intervenir financièrement. Ils ont demandé au gouvernement libéral d'aider Bombardier, d'aider le secteur de l'aérospatiale, qui est en difficulté, et d'aider les travailleurs qui vont perdre leur emploi. L'agrandissement de l'Aéroport Billy Bishop et l'acquisition d'avions aideront beaucoup Bombardier à régler ses problèmes financiers. Il ne s'agit pas d'une aide ponctuelle, mais d'une stratégie globale pour aider Bombardier.
Mon troisième et dernier point concerne le processus comme tel, qui doit être ouvert et transparent. La Ville de Toronto a commandé, au coût de 4 millions de dollars, une évaluation environnementale complète, un plan directeur pour l'aéroport et un plan d'aménagement de la piste d'atterrissage. Les trois projets étaient achevés à 90 %. Ils étaient en cours et les plans étaient prêts à être présentés.
Par ailleurs, la Ville de Toronto avait établi une liste de 25 conditions d'approbation, comme des mesures de restriction et d'atténuation du bruit, des heures d'interdiction de décollage et d'atterrissage, des évaluations environnementales adéquates et des plans de gestion de la faune. Il s'agit là de points importants qu'il faut régler pour la collectivité. Cependant, le gouvernement libéral a décidé arbitrairement de restreindre l'expansion de l'aéroport. Il rate ainsi une belle occasion de stimuler l'économie, de créer des emplois et de soutenir le marché, tant Bombardier que l'ensemble du secteur aérospatial.
Bombardier a conçu un aéronef polyvalent qui convient aux aéroports urbains. L'agrandissement proposé devrait faire l'objet d'un processus ouvert et transparent, auquel participent toutes les parties concernées. Le projet devrait aller de l'avant et recevoir l'attention qu'il mérite.
Je rappelle aux députés que le gouvernement libéral se targue souvent d'être un partenaire des municipalités et de lutter pour les emplois au Canada. Eh bien, il a ici une excellente occasion de venir en aide à une société canadienne en difficulté et de comprendre les besoins d'une municipalité.
Le conseil municipal de Toronto et l'Administration portuaire de Toronto ont instauré un processus pour l'approbation éventuelle de l'expansion de l'aéroport Billy Bishop, mais le gouvernement libéral s'en est mêlé et a décidé de bloquer le projet.
En tant que députés, nous avons le devoir de soutenir les Canadiens et la création d'emplois et de tâcher de répondre aux besoins des collectivités. Aussi, j'exhorte mes collègues d'appuyer la motion à l'étude, la société Bombardier et l'expansion de l'aéroport Billy Bishop. Je presse le gouvernement d'annuler sa décision et de permettre la continuation du processus.
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Monsieur le Président, je suis de nouveau très heureux de prendre la parole au nom des résidents de Chilliwack—Hope au sujet d'une importante question concernant l’économie canadienne et l’industrie aérospatiale.
En cette Journée internationale de la femme, je prendrai une minute pour saluer les deux remarquables conservatrices qui animent ce débat de notre côté, soit les députées de et de . Par ailleurs, je tiens à prendre un instant pour saluer ma femme, ma mère et mes trois sœurs qui ont joué un rôle très important dans ma vie.
Je me propose de parler de certains sujets dans le temps qui m’est alloué, notamment de l’importance de l’industrie aérospatiale pour le Canada.
Quand on pense aux emplois dans ce secteur d’activité, on pense souvent aux grands employeurs comme Bombardier, WestJet, Air Canada ou Porter. Cependant, depuis que je suis député, je sais que les emplois et les répercussions économiques de l’industrie aérospatiale sont pancanadiens, car il y a aussi des entreprises comme Cascade Aerospace et Avcorp en Colombie-Britannique. Ce sont de gros joueurs du secteur de l’aérospatiale dans cette province qui assurent non seulement l’entretien d’aéronefs un peu partout au Canada, dans le cas des appareils militaires, par exemple, mais qui réalisent aussi des contrats ailleurs dans le monde offrant du même coup des emplois biens payés aux travailleurs des collectivités canadiennes. Nous ne devons pas perdre cela de vue quand on parle de l’industrie. Tout cela ne concerne pas que Montréal et Toronto, mais aussi des villes comme Chilliwack et Abbotsford, dans ma région.
Permettez-moi aussi de vous parler de l’importance des aéroports secondaires. J’ai été déçu d’entendre le se demander pourquoi il faudrait agrandir l’aéroport Billy Bishop, que les gens pouvaient simplement aller à Pearson, que Pearson était un bon aéroport. Je pense à l’incidence que cela pourrait avoir sur la région que je représente.
Nous avons un superbe aéroport international près de Chilliwack, l’aéroport international d’Abbotsford qui accueille annuellement le célèbre spectacle aérien international du même nom. Quelque 500 000 passagers transitent annuellement par cet aéroport secondaire grâce aux nombreux vols quotidiens de WestJet et de certains vols saisonniers d’Air Canada. L’aéroport est une importante plaque tournante pour l’économie de la région. Lorsque nous faisons la promotion de ces aéroports secondaires, nous faisons la promotion de l’économie de même que de meilleures solutions pour les voyageurs et de meilleures possibilités pour les compagnies aériennes qui desservent ces aéroports secondaires, certes relativement petits, mais souvent beaucoup mieux adaptés à la demande.
Je sais que l’administration de l’aéroport international d’Abbotsford s’enorgueillit d’exiger de faibles redevances d’atterrissage et de stationnement ainsi que d’offrir de bons services douaniers qui attirent les investisseurs et les clients. Nous voulons encourager non seulement les grands aéroports du pays, ceux de Vancouver, de Montréal et de Toronto, mais aussi les aéroports secondaires que le public voyageur emprunte ou pourrait emprunter si plus d’options lui étaient offertes. C’est important.
Permettez-moi de vous parler de l’importance de notre industrie aérienne nationale, qu’il s’agisse de WestJet, d’Air Canada ou de Porter.
Dans ma région, WestJet, qui vient juste de célébrer son 20e anniversaire, est le principal transporteur que les résidents du coin empruntent pour aller travailler ou rendre visite à leurs familles. Après des débuts modestes, la compagnie a pris de l’ampleur pour devenir un joueur important qui emploie des dizaines de milliers de Canadiens.
Quant à l’apport de ces compagnies aériennes pour les clients, force est de constater que l’augmentation des choix favorise une diminution des prix. Les compagnies ont acheté différents types d’avions. Elles ont déjà acheté des Q400. Elles ont étendu leur service, ce qui est toujours une bonne chose pour le secteur de l’aérospatiale en général, car cela ouvre des débouchés.
Je viens de Chilliwack, en Colombie-Britannique, et je veux — à l’instar de la députée de — parler de l’aéroport de l'île de Toronto au centre-ville, appelé Billy Bishop, car le débat concerne l’ensemble des Canadiens et qu’il est porteur d’un message.
Que doit-on en effet conclure quand on voit le gouvernement libéral qui, peu de temps après être arrivé au pouvoir, manipule déjà le processus pour parvenir à ses fins?
On nous avait pourtant fait de magnifiques promesses, soit que l’on prendrait des décisions fondées sur des données probantes, qu’on tiendrait de vastes consultations et qu’il nous suffirait d’observer ces consultations. Cependant, dans le cas de l’aéroport Billy Bishop, les libéraux ont coupé court à leur démarche.
Plutôt que de permettre la poursuite de l’évaluation environnementale, réalisée à 90 %, le ministre a unilatéralement décidé d’y mettre fin. S’il est intimement convaincu de la valeur du processus, s’il croit dans la prise de décisions fondées sur des données probantes, pourquoi alors ne pas avoir permis au processus d'aller à son terme? Pourquoi ne pas avoir permis la publication des rapports? Pourquoi ne pas demander au gouvernement fédéral de réagir au travail réalisé par l'Administration portuaire de Toronto et par la ville? Cette interruption du processus, cette application d’une décision politique à cette fin, est une erreur.
Nous l’avons entendu dans le débat sur l’oléoduc d’Énergie Est. Quand les membres du gouvernement jugent que les résultats risquent de ne pas correspondre à leur vision, ils infléchissent le processus de consultation. Dans ce cas, ils ont tout bloqué et ajouté une strate bureaucratique.
Hier en Colombie-Britannique, nous avons vu les rapports d’un groupe très en faveur du gaz naturel liquéfié. On ne sait pas très bien s’il représente la position de cette société, mais le secteur craint de perdre la confiance des investisseurs en l'absence d'un processus de consultation ouvert et transparent auquel le public peut se fier. Les Canadiens perdent confiance quand ils voient que le processus est manipulé. Le même phénomène s’est produit dans le cas des examens de l’oléoduc, auxquels on avait superposé un processus de consultation. Cela contraste fortement avec ce processus-ci, que l’on a écourté.
Ce processus présente un problème, et, à titre de membres de l’opposition officielle, cela nous inquiète, et cela inquiète aussi les Canadiens que nous représentons. Cela n’augure rien de bon pour les consultations que le gouvernement a promis d’entamer auprès des Canadiens.
Nous avons parlé de réforme démocratique. On nous promet de tenir de vastes consultations, mais nous avons déjà vu que, quand les libéraux ne sont pas sûrs des résultats d’une consultation ou qu’ils veulent obtenir des résultats prédéterminés, ils abrègent le processus. Ce n’est pas ainsi qu’on mène des consultations. Ces méthodes ne garantissent pas aux Canadiens que la prise de décisions sera fondée sur des données probantes.
L’opposition officielle et le gouvernement réagissent différemment aux problèmes économiques. Dans nos motions de l’opposition, qu’il s’agisse du projet Énergie Est ou de l’aéroport de l’île de Toronto, nous favorisons des solutions axées sur le marché. Nous demandons pourquoi on ne laisse pas le secteur privé aider Bombardier et nous suggérons de faciliter le transport de nos ressources vers les marchés dans le cas du projet d’oléoduc Énergie Est.
Au lieu de cela, le gouvernement s’ingère, soit en écourtant les processus, soit en les retardant. Cela ne restaure pas la confiance des Canadiens et ne contribue certainement pas à la prospérité du marché. Pourquoi ne pas lancer le processus de consultation sur Billy Bishop? Ensuite, si le gouvernement veut vraiment intervenir, nous disposerons au moins de toute l’information nécessaire. Au lieu de cela, les libéraux ont coupé court à ces consultations.
Le ministre nous a brandi la lettre d’intention d’Air Canada. Quand on lui a demandé pourquoi il avait coupé court à ce processus, il nous a dit de ne pas penser aux emplois perdus chez Bombardier, mais plutôt de regarder la lettre d’intention qu’il brandissait. Il a en sa possession une lettre d’intention semblable d’une autre société de transport aérien, mais il ne veut pas en parler. C’est ce dont nous discutons aujourd’hui.
Alors, pourquoi ne pas lancer ce processus? C’est ce que vise la motion. Elle vise à permettre au marché libre d’assumer son rôle, qui est de stimuler l’exploitation de sociétés privées comme Bombardier. Ces deux objectifs sont cruciaux; voilà pourquoi je vais appuyer cette motion.
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Monsieur le Président, je remercie le parti d’opposition de l’occasion de parler de ce dossier à la Chambre qui définit certains défis avec lesquels est aux prises la circonscription que je représente.
La circonscription que je représente comprend le secteur riverain de Toronto et l’arrière-port qui s’étend des terrains de l’Exposition nationale canadienne jusqu’à la rivière Don, englobant l’île de Toronto et l’aéroport de l’île de Toronto, ainsi que les collectivités touchées.
L’un des aspects intéressants au sujet de cette partie de la ville, c’est que le secteur riverain a connu une transformation extraordinaire au cours des 25 dernières années, et c’est grandement dû à une autre entente tripartite dont il a été fait mention plus tôt, à savoir l’entente tripartite sur le secteur riverain qu’ont signé le premier ministre , le premier ministre Mike Harris et le maire de Toronto à l’époque, Mel Lastman. Cette entente a entraîné des investissements de près de 3,5 milliards de dollars en vue de transformer le secteur riverain et son port industriel à l’abandon en une nouvelle collectivité qui veille à tous les aspects qui assurent la prospérité d’une ville.
Pour ce qui est du secteur industriel, Lafarge continue d’y expédier des produits, et Sucre Redpath continue d’utiliser activement le port. Nous avons également un aéroport qui est défini par une autre entente. Il s’agit de l’aéroport Billy Bishop, qui est mieux connu à Toronto sous le nom d’aéroport de l’île.
Cet investissement a également suscité d'énormes investissements privés, bien supérieurs à toutes les retombées générées, selon les calculs, par l'aéroport de l'île. Nous avons de nouveaux établissements postsecondaires dans le secteur riverain. Ayant plus que triplé en superficie, le centre Harbourfront est maintenant l'un des centres culturels de la ville et du pays.
En outre, nous comptons de nouveaux circuits de transport en commun, de nouveaux hôtels, de nouveaux immeubles en copropriété et de nouvelles résidences. Nous avons aussi dans ma circonscription, à 500 mètres de l'extrémité de l'aéroport, la plus forte concentration de logements sociaux.
Voilà le contexte dans lequel se situe l'aéroport de l'île. J'invite les députés à examiner ne serait-ce qu'un seul des 25 rapports déposés dans ce dossier et à étudier la proposition ainsi que la configuration du terrain sur lequel on voudrait aménager cette installation. Quand on regarde les cartes et qu'on analyse les faussetés véhiculées, on se rend compte de l'absurdité de la proposition.
L'idée a été présentée par M. Deluce et Porter Airlines dans un document privé adressé au maire Ford, qui avait six semaines pour donner son approbation. La ville avait six semaines pour donner son aval, sans quoi l'affaire tombait à l'eau. Quand cette proposition ridicule a été soumise au conseil, les questions qu'elle a suscitées étaient si sérieuses et d'une telle ampleur que la Ville a dû y consacrer cinq réunions publiques du conseil, tenir de nombreuses réunions de consultation et examiner 25 rapports déposés par des experts-conseils en économie, en planification et en aéronautique ainsi que par tous les autres qui essayaient de comprendre pourquoi cette idée avait fait son chemin et, du reste, pourquoi elle figurait à l'ordre du jour du conseil municipal.
Il faudrait demander au maire Ford. L'ex- aurait peut-être pu le faire pendant qu'il avait M. Ford sur l'estrade au cours de la campagne électorale. Quoi qu'il en soit, nous ignorons pourquoi cette idée a été présentée. Ni PortsToronto, ni la Ville de Toronto, ni le gouvernement du Canada ne l'ont appuyée. Aucun des signataires de l'entente tripartite n'a souscrit à la proposition. Nous l'étudions afin de voir si elle est pertinente.
Les études n'ont fait que susciter davantage de questions. Qu'en est-il de la zone d'exclusion maritime? Entend-on l'étendre et empêcher la circulation commerciale d'accéder au port? Nous n'arrivons pas à obtenir de réponse. Au départ, la piste ne devait être prolongée que de 80 mètres par la construction d'une jetée. Par la suite, il a été question d'un prolongement de 300 mètres à chaque extrémité, ce qui nécessiterait la construction et le pavage d'une jetée d'un demi-kilomètre. Or, cette jetée bloquerait l'accès aux îles et vers la pointe de Hanlan par traversier et pourrait également obstruer le passage près d'Ontario Place, empêchant ainsi les navires commerciaux d'emprunter l'un des principaux chenaux pour entrer dans le port et en sortir.
Nous n'avons pas pu savoir si ce projet de réaménagement est celui qui serait privilégié, quelle serait la largeur de la piste et s'il y aurait des voies de circulation. On ne nous a fourni aucun dessin. En fait, personne n'a présenté de dossier commercial au sujet de ce projet.
La ville était disposée à étudier le projet. Toutefois, avant même d'envisager de donner son approbation, elle a imposé des conditions très strictes. Ces conditions n'ont jamais été respectées. En fait, l'administration portuaire a déclaré ne pas pouvoir les remplir, ce qui signifie que lorsque le projet a finalement été présenté au conseil municipal, il était déjà tombé à l'eau.
Le projet exige un remblayage d'un demi-kilomètre à chaque extrémité de la piste. On ne peut pas déplacer les installations d'un côté ou de l'autre, car on nuirait au développement des zones portuaires ou on empièterait sur la Place de l’Ontario. Il faudrait étendre les zones interdites à la navigation, et nous ne pouvons pas savoir dans quelle mesure nous devrions le faire, car Transports Canada ne veut pas se prononcer sur la question, étant donné qu'on ne lui a pas présenté de plan ou de projet.
Par ailleurs, il est devenu très évident que, lorsqu'un avion effectuerait un virage au bout de la piste, le souffle des réacteurs serait si puissant qu'il renverserait de petites embarcations et ruinerait la navigation de plaisance dans le havre de Toronto.
L'autorité portuaire a ensuite proposé que l'on construise un mur de six mètres tout le long de la piste, de la rue Bay à la rue Dufferin, afin de contrer le souffle des réacteurs. Il faudrait carrément construire un mur pare-souffle pour protéger les plaisanciers dans cette zone, mais, même pour cette solution, aucune proposition n'a été faite au sujet du financement.
Nous sommes donc en présence d'un projet dont la portée et les coûts ne cessent de croître et qui sape l'excellent travail qui a été réalisé pour revitaliser le secteur riverain, cet investissement extraordinaire — qui est sur le point d'être doublé une fois de plus — fondé sur une analyse et des données bien plus considérables, qui jouit d'un plus grand appui populaire et dont les répercussions économiques sont beaucoup plus importantes. Au lieu de cela, nous avons cette idée farfelue proposée par un individu qui veut promouvoir une compagnie aérienne.
Est-ce que WestJet ou Air Canada a appuyé ce projet? Non.
Est-ce que l'administration portuaire l'a approuvé? Non.
La Ville de Toronto l'a-t-elle approuvé au cours de l'une des cinq réunions publiques tenues à ce sujet? Non. À cinq reprises, elle a eu l'occasion de donner son approbation, mais elle a toujours refusé de le faire à moins que les conditions fixées ne soient respectées. Ces conditions, qui viennent d'être énoncées, n'ont jamais été remplies.
Toutefois, le véritable mystère qui entoure ce projet, c'est l'idée qu'il est axé sur le marché.
L'un des moyens proposés pour que le projet fonctionne consistait à construire un échangeur en trèfle au-dessus du lac Ontario pour que la circulation du port contourne les silos et revienne vers l'aérogare. Le coût de ce seul projet s'élevait à 600 millions de dollars et M. Deluce a déclaré que le gouvernement fédéral en assumerait les frais. Pendant la dernière législature, le gouvernement aurait pu décider d'aller en ce sens, mais il a choisi d'investir l'argent dans le transport en commun à Scarborough. Ce fut une sage décision.
L'administration portuaire a ensuite indiqué qu'elle augmenterait tous les frais, dont les frais imposés aux passagers. Mais il y a un problème: selon les lettres patentes, l'administration portuaire n'est pas autorisée à dépenser les revenus provenant de propriétés qui ne lui appartiennent pas ou qui ne sont pas visées dans les lettres patentes. Par conséquent, l'administration portuaire ne peut pas modifier la partie sud de la ville à sa guise, puisqu'elle n'est pas autorisée à dépenser les revenus provenant de propriétés ne lui appartenant pas. Elle s'est dite d'accord et a déclaré que la Ville devait s'adresser au gouvernement fédéral pour obtenir les fonds.
Le gouvernement fédéral aurait pu prévoir des fonds dans les trois derniers budgets, mais il a choisi de ne pas le faire. En fait, il a choisi de redoubler d'efforts et de s'en tenir au plan du secteur riverain de Toronto, le plan approprié ayant reçu l'appui de la Ville de Toronto, des habitants de Toronto, du milieu d'affaires de Toronto et des urbanistes de Toronto.
Nous nous retrouvons donc aujourd'hui à discuter d'une notion absurde présentée par un seul promoteur, qui cherche à reconfigurer à sa guise toute la ville de Toronto, à nous faire interrompre les plans prévoyant un investissement fédéral de l'ordre de 3,2 milliards de dollars pour le secteur riverain, à nous faire tourner le dos au Harbourfront Centre, à nous faire tourner le dos aux résidants du secteur — pas les résidants vivant dans des copropriétés, mais les personnes résidant dans des logements sociaux, qui sont celles vivant le plus près de la piste d'atterrissage. Ces personnes vivent à 500 mètres de la piste. Selon les collectivités dans ce secteur, la Ville de Toronto, l'administration portuaire et le gouvernement fédéral ont promis par écrit qu'il n'y aurait pas d'avions et pas d'agrandissement de la piste d'atterrissage. Elles veulent que cette promesse soit respectée.
Par conséquent, pendant la campagne électorale, nous avons affirmé que nous respecterions cette promesse, et c'est ce que nous faisons.
Toutefois, ce qui me préoccupe à cet égard, c'est que, lorsque nous demandons aux députés d'en face à qui ils se sont adressés, ceux-ci ont reconnu n'avoir discuté qu'avec l'exploitant de la ligne aérienne. Ils ont rencontré M. Deluce. Ce dernier, ainsi que son groupe de pression, le Sussex Strategy Group, font du lobbying sur la Colline du Parlement depuis plus d'un mois. Si nous devions vérifier le registre des lobbyistes, nous constaterions qu'ils ne sont pas inscrits.
Le parti d'en face parle au nom de lobbyistes qui n'ont pas respecté les règles et ont fait présenter à la Chambre une motion visant à promouvoir les intérêts privés d'une seule compagnie aérienne sans tenir compte de tous les autres investissements publics.
On s'attendrait, à tout le moins, à ce que cet exploitant, pour une fois, suive les règles et s'inscrive au registre des lobbyistes avant de s'entretenir avec des parlementaires de ces intérêts commerciaux, mais il ne l'a pas fait. C'est choquant. Cela n'a rien de surprenant de la part du parti d'en face, mais c'est néanmoins choquant.
Ce qui ressort constamment du parti conservateur et de l'administration portuaire de Toronto, c'est que leur relation est extrêmement opaque. Le parti a nommé à l'administration portuaire des copains d'université et des collecteurs de fonds d'anciens ministres.
L'administration portuaire a une feuille de route...
Des voix: Oh, oh!
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le député de Toronto s'est exprimé avec ardeur au sujet d'un réservoir sur le terrain d'un aéroport. J'aurais aimé qu'il en fasse autant à propos de l'aval qu'a donné le gouvernement au déversement de huit milliards de litres d'eaux usées dans le Saint-Laurent. Je n'ai pas entendu le député évoquer cette affaire à l'époque. Il aurait été bon de l'entendre s'insurger contre le déversement d'eaux usées dans une réserve d'eau douce.
Comme je l'ai dit lors de ma dernière allocution à la Chambre, il faut prendre une décision pour le pays. Allons-nous continuer à bloquer la création d'emplois alors que les faits scientifiques prouvent qu'il est acceptable d'aller de l'avant? Allons-nous au moins laisser le processus suivre son cours, afin d'être en mesure de tirer des conclusions à cet égard?
J'ai pris quelques notes ce matin. Les voici.
Le projet d'oléoduc Énergie Est injecterait plus de 16 milliards de dollars dans l'économie. Or, étant donné que l'actuel gouvernement a modifié les modalités des évaluations environnementales, il est peu probable que le projet soit approuvé d'ici la fin de son mandat.
Il y a également un projet dans ma circonscription dont l'évaluation environnementale a commencé en 2008. Le projet lui-même a commencé en 2002 ou 2003. Nous disposons de toutes les données scientifiques. Le gouvernement du jour a dit vouloir laisser traîner les choses un peu plus longtemps pour voir ce qu'il peut trouver d'autre. Mais les données scientifiques confirment que le projet peut aller de l'avant. Selon une estimation conservatrice, il faudrait près de 1 milliard de dollars pour entamer les travaux et créer de nombreux emplois dans ma circonscription.
De plus, la décision d'annuler l'expansion nous prive d'une activité économique supplémentaire de près 2 milliards de dollars dans la région centrale de Montréal et la région avoisinante. Au total, le manque à gagner en matière d'activité économique et d'emplois atteint pratiquement 20 milliards de dollars. La plupart des agences de développement économique diraient que tous ces projets auraient un effet multiplicateur d'un facteur de 4, voire de 6. Si l'on multiplie 20 milliards de dollars par 4 ou par 6, on en vient à la conclusion qu'on renonce à 80 milliards ou 100 milliards de dollars en activité économique, et ce, sans bonne raison scientifique.
Je voulais ainsi introduire mon discours aujourd'hui, car c'est à nous qu'il incombe de prendre les décisions.
Dans ma région, il y a beaucoup d'amish et de mennonites. Ce sont des gens merveilleux. Je les connais depuis que je suis enfant. Toutefois, nous ne pouvons pas revenir en arrière et vivre comme eux. Nous devons être progressistes. Nous devons utiliser la technologie. Nous devons tirer profit de l'innovation pour favoriser notre croissance et améliorer le monde.
J'ai déjà travaillé dans le secteur de la technologie. Tous les Canadiens ne peuvent pas élaborer des solutions logicielles et informatiques pour nous. C'est peut-être un bel objectif à avoir, mais il ne se réalisera pas de mon vivant.
Je veux aussi parler de ce que j'ai entendu dire sur les habitants de Toronto. J'admets que je ne vis pas à Toronto, et que je n'y ai jamais vécu. Si j'avais vécu dans cette ville ou dans la région, j'aurais peut-être des sentiments un peu plus forts à propos de ce dont je m'apprête à parler.
Il y a 10 ans, l'aéroport accueillait 23 000 passagers. Ce nombre est maintenant supérieur à 2 millions. La population s'est prononcée: l'aéroport est bien achalandé, il est populaire, et il a sa raison d'être.
J'ai vu le rapport de janvier, et sur les 200 vols et plus qui ont eu lieu dans la région au cours de ce mois, il y a seulement eu 14 plaintes liées au bruit. Ce n'est pas beaucoup. Nous avons aussi entendu aujourd'hui quelques remarques sur le potentiel des avions CS100 par rapport à celui des appareils Q400 et de tout autre appareil de la série Dash 8: 100, 200 ou 300.
Un rapport a été publié par Tetra Tech, une firme mondiale d'ingénierie qui se spécialise dans l'aviation. Dans ce rapport, on indique que le niveau de bruit d'un avion CS100 est 17 % inférieur à celui d'un Dash 8 de type 100, plus de 20 % inférieur à celui d'un Dash 8 de type 200 et 57 % inférieur à celui d'un Dash 8 de type 300.
Tous les chiffres ne sont pas encore connus, mais ceux que j'ai pu obtenir aujourd'hui montrent que le total des trois unités de mesure correspond essentiellement à celui des Q400, et que la moyenne sera très à l'avenant. Voilà les faits importants.
S'agissant de l'agrandissement et de l'amélioration de l'aéroport, il y a ce que l'on appelle, selon la terminologie de Transports Canada, l'aire de sécurité d'extrémité de piste, où des travaux s'imposent. À ces travaux s'ajoute l'agrandissement proposé par l'aéroport, qui faciliterait l'atterrissage des CS100.
Je comprends l'inquiétude que suscitent les remblais. Cette inquiétude est constante. Dans ma région, l'administration portuaire de Goderich, qui est un des ports les plus profitables du pays, projetait un remblai de 14 acres dans le lac Huron en suivant le processus d'évaluation environnementale.
Je comprends que l'évaluation environnementale en cours ou projetée ici diffère de l'évaluation fédérale proposée au port de Goderich. Ce que je dis toutefois, c'est que si les Libéraux disent non à tous les remblais en eau douce ou, en fait, dans toutes les eaux, ils feraient mieux de faire le compte des ports et marinas qui stimulent quotidiennement l'activité économique.
Il y a un processus en place. Il n'y a pas lieu de craindre les recommandations de l'évaluation environnementale contenues dans le rapport Jacobs, qui permettraient d'atténuer les niveaux sonores. Voilà ce que font les gens qui sont en affaires, qui se soucient de l'environnement ou qui vivent en ville ou en campagne. Voilà pourquoi il y a des règles. Voilà pourquoi ils font ce qu'ils ont à faire.
Je comprends également l'argument selon lequel la circulation accrue réduirait la croissance résidentielle et l'appréciation de la valeur des propriétés. Est-ce que quelqu'un a lu quelque chose récemment dans le Globe and Mail ou un autre journal au sujet de la hausse des prix de l'immobilier à Toronto? Nous sommes passés de 23 000 passagers en 2006 à plus de 2 millions aujourd'hui. Pensons à la croissance dans ce secteur de Toronto au cours des 10 dernières années. Pensons à l'augmentation de la valeur des biens immobiliers au cours de la même période. Pensons à la multiplication des améliorations apportées au secteur riverain.
J'ai visité Queen's Quay. J'y ai séjourné bien des fois. C'est un beau secteur. Il s'agit réellement de l'un des joyaux de l'Ontario, et il a été en mesure de croître en harmonie. C'est ainsi que les choses doivent fonctionner. Lorsque les affaires sont menées de manière responsable, lorsque le gouvernement est responsable, et lorsque les citoyens sont entendus, tout roule dans l'économie, et le pays peut croître, tout comme la province, c'est-à-dire la province que je représente, l'Ontario.
En résumé, tous les Canadiens ont le choix. Nous pouvons choisir de faire croître notre économie, de respecter notre environnement et de respecter les gens qui vivent dans nos régions. Il n'est pas seulement question des aéroports, mais aussi des chemins de fer, des autoroutes et des routes. Cela concerne tout. Diverses collectivités ont des problèmes d'égout. Ma région en a évidemment quelques-uns qui pourraient être réglés. Il y a des problèmes d'égout partout. Il y a des problèmes environnementaux partout, et nous pouvons tous nous appliquer à améliorer la situation. Cependant, cet aéroport devrait au moins pouvoir vérifier les faits et recueillir toutes les données par rapport à ce que l'entreprise veut faire.
Il y a des occasions pour d'autres entreprises. Je devrais également mentionner qu'Air Canada avait la place à elle seule durant des années et que cela n'a pas vraiment mené à grand-chose. C'était Porter qui avait la vision. J'adore Air Canada, mais Air Canada ne manque pas de culot de revenir et de demander sa part.
Je serai ravi de répondre aux questions. Je suis certain que le député de Toronto me posera au moins une question, parce qu'on dirait qu'il est le seul libéral à poser des questions aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir au sujet de cet important dossier.
Il est question de l'agrandissement de l'aéroport Billy Bishop à Toronto et des avantages que ce projet aurait pour la ville reine. Nous parlons également de Bombardier et des retombées qu'entraînerait l'agrandissement de l'aéroport pour Bombardier et plus généralement pour le Québec. Nous discutons également d'un principe fondamental, en l'occurrence l'importance de la stimulation économique et la façon de la réaliser.
À la Chambre, tout le monde reconnaît l'importance d'une économie vigoureuse, d'une part, et la responsabilité qui incombe au gouvernement à l'égard du renforcement de l'économie, d'autre part. Le gouvernement doit mettre en place des politiques et des structures pour stimuler l'économie.
Nous avons une approche différente de ce côté-ci de la Chambre. Selon nous, il faut, pour commencer, tâcher, dans la mesure du possible, de travailler avec le secteur privé et profiter des occasions d'investissement qu'il présente pour stimuler l'économie. Les possibilités d'encourager les investissements du secteur privé qui dynamisent l'économie et en favorisent la croissance sont une excellente chose. Nous devrions, dans la mesure du possible, leur accorder la priorité. Il faut chercher à stimuler les investissements du secteur privé avant de penser à des injections massives de deniers publics.
Cette façon de voir diffère de celle du gouvernement. Pour les libéraux, souhaiter une économie vigoureuse et dynamique signifie automatiquement que le gouvernement doit se lancer dans une série de nouvelles dépenses.
Nous savons que le gouvernement a l'intention de créer d'énormes déficits, mais je pense que ce qui se cache derrière ce plan, c'est une incompréhension fondamentale de la façon de stimuler l'économie. Nous voulons une croissance économique forte pilotée par le secteur privé, et la motion à l'étude montre comment nous comptons l'obtenir. Nous voulons que le secteur privé stimule l'économie. Nous voulons des politiques qui facilitent les investissements du secteur privé, et c'est précisément là l'objet de la motion.
Notre stratégie accorde la priorité aux investissements du secteur privé. C'est notre point de départ. Nous avons fait un certain nombre de choses qui ont encouragé ce genre d'investissements. Un bon moyen de favoriser une relance axée sur le secteur privé consiste à ouvrir le marché et à déployer des efforts pour attirer des investissements internationaux. Bien entendu, c'est ce que nous avons fait au cours des 10 dernières années. Un réseau de transport solide fait partie de cette stratégie. Cela favorise le commerce international et les relations interpersonnelles qui rendent les échanges commerciaux possibles.
Bien sûr, il est aussi important d'avoir un cadre réglementaire stable, mais relativement limité. Cela encourage les nouveaux investissements. Il est important d'avoir un cadre réglementaire prévisible et limité qui soit toujours axé sur les nouveaux investissements. C'est ce qu'il faut pour stimuler notre économie. C'est ce qu'il faut pour favoriser une relance axée sur le secteur privé.
Le troisième élément, sur lequel porte la discussion d'aujourd'hui, concerne l'importance des réseaux de transport et d'infrastructures pour favoriser la relance économique axée sur le secteur privé. Ces réseaux ont toujours eu une grande importance dans l'histoire de notre grand pays. Le gouvernement a un rôle à jouer à ces égards, mais dès qu'il est possible d'encourager les investissements du secteur privé dans les réseaux de transport et d'infrastructures, j'estime qu'il faut travailler aussi fort que possible en ce sens.
Nous avons parlé, entre autres choses, à la Chambre, de l'importance des pipelines. Les pipelines sont l'infrastructure du XXIe siècle qui relie le pays, et les aéroports et les liaisons avec ces aéroports en sont une autre. C'est cela dont il est question: des pipelines et des aéroports. Ce sont ces infrastructures qui créent les liens économiques au pays, des liens qui facilitent le commerce et la création d'emplois.
Je suis certain que d'autres députés ont parlé des avantages économiques de l'aéroport Billy Bishop, mais je vais les passer en revue quand même. Ses retombées annuelles directes sont les suivantes: près de 2 000 emplois, une masse salariale de 100 millions de dollars, 220 millions de dollars de contribution au PIB et 980 millions de dollars en retombées économiques. Selon une étude, les dépenses des visiteurs de l'extérieur sur les services aériens à l'aéroport ont une incidence d'environ 150 millions de dollars par année. Nous savons donc que cette infrastructure de transport apporte des avantages économiques considérables.
Nous avons besoin de ce projet. Nous devons en admettre l'utilité et le réaliser. Il est simplement malheureux que nous traitions en ce moment avec un gouvernement qui ne voit qu'un outil dans le coffre à outils pour stimuler l'économie. Lorsque les libéraux veulent une économie forte, ils s'imaginent que la solution est toujours d'augmenter les dépenses publiques. En période de vaches grasses, en période de vaches maigres et dans l'intervalle, tout ce qu'ils veulent, c'est augmenter les dépenses publiques. En réalité, quand ils tiennent un marteau, tout problème ressemble à un clou.
Par conséquent, au lieu de stimuler l'économie en trouvant de nouveaux débouchés pour le secteur privé et en collaborant avec ce dernier pour favoriser les investissements provenant d'autres sources, ils veulent tout simplement que le gouvernement dépense plus d'argent.
De ce côté-ci de la Chambre, nous adoptons une approche différente. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'avoir à notre disposition de nombreux outils pour stimuler et renforcer l'économie, mais de façon générale, nous croyons que les dépenses publiques devraient être une mesure de dernier recours. De toute évidence, il est préférable de stimuler l'économie sans y injecter beaucoup d'argent provenant des contribuables, car toutes les dépenses importantes faites par le gouvernement ont un coût pour ces derniers.
J'aimerais maintenant aborder la question dans le contexte du contrôle local et parler de ceux qui participent à la prise de décisions liées à l'aéroport. Il existe une entente tripartite qui, en théorie, donne au gouvernement fédéral le pouvoir de prendre des décisions en ce qui concerne cet aéroport, mais puisqu'il s'agit d'une décision liée au développement et à ce qui se passe au sein de Toronto, nous estimons qu'au bout du compte, ce sont les gens de Toronto qui devraient prendre cette décision importante. Même si nous favorisons le développement, nous souhaitons qu'un contrôle local soit exercé dans ce contexte.
On rencontre toujours des difficultés dans la réalisation d'un projet, qu'il s'agisse d'ériger un édifice, d'agrandir un aéroport ou d'exploiter des ressources naturelles. Les difficultés sont déjà assez importantes sans que plusieurs autorités publiques viennent s'en mêler. Elles veulent toutes qu'on attende qu'elles soient prêtes avant de commencer la réalisation du projet. Ce sont les gens les plus directement concernés qui devraient jouer le rôle principal en pareil cas. La Ville de Toronto a déjà dépensé beaucoup d'argent pour étudier ce projet. Elle n'a plus la marge de manoeuvre qu'elle avait, et c'est à cause du désir du gouvernement libéral de s'immiscer dans le dossier. Il a le pouvoir de le faire, tant sur le plan technique que juridique, mais la décision devrait revenir aux Torontois.
Le gouvernement ne comprend pas ces facteurs essentiels. Si le gouvernement veut stimuler l'économie, il n'a pas à se précipiter pour y injecter plein d'argent s'il peut mettre à contribution des investissements du secteur privé. Ce projet aurait d'énormes avantages économiques pour l'Ontario et le Québec. Ce serait l'occasion de tirer parti du secteur privé et ce serait une meilleure façon de faire, une meilleure façon de stimuler l'économie que l'autre approche, qui consiste à injecter des tas de deniers publics dans toutes sortes de choses.
La question de l'exercice du pouvoir à l'échelle locale se pose aussi. Les difficultés de réalisation du projet sont déjà assez importantes sans que tout le monde essaie de s'en mêler. Nous devrions laisser autant que possible les Torontois prendre les choses en main de même que leurs représentants au conseil municipal de Toronto. Ce sont eux qui sont directement concernés.
Je pense que, compte tenu de ce que je viens de dire au sujet de la manière opportune de stimuler l'économie et de la nécessité d'exercer le pouvoir localement, cette motion est importante. J'ai hâte de voter pour.
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Monsieur le Président, j'aimerais partager mon temps de parole avec ma collègue la députée d'.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de participer à ce débat sur la motion conservatrice. Le secteur de l'aérospatiale est un pôle de croissance qui mise sur l'innovation, l'activité économique et les emplois hautement qualifiés, contribuant ainsi de façon importante au bien-être socioéconomique du Canada.
En 2014, l'industrie aérospatiale canadienne représentait 29 milliards de dollars du PIB et générait plus de 180 000 emplois. Parmi ces emplois, on comptait plus de 76 000 emplois directs, le reste des emplois favorisant l'activité économique de différentes régions du pays.
Le Canada est un pays parmi les plus importants dans le secteur de l'aérospatiale mondial. Notre industrie est la cinquième en importance selon l'OCDE, derrière les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. De plus, le Canada se classe au troisième rang mondial dans le secteur de la fabrication aéronautique. Par ailleurs, le Canada est un leader mondial en ce qui concerne la fabrication de simulateurs de vol et de moteurs d'avion.
L'industrie canadienne de l'aérospatiale, qui est de calibre mondial, exporte près de 80 % de sa production vers divers partenaires commerciaux. Les États-Unis, l'Europe et l'Asie-Pacifique sont les trois principales destinations des exportations, représentant respectivement 57 %, 21 % et 14 % des exportations de l'industrie aérospatiale. Près de 60 % des exportations canadiennes dans ce domaine sont liées à la chaîne d'approvisionnement.
Toute personne qui connaît l'industrie aérospatiale sait que l'innovation est cruciale. L'industrie de l'aérospatiale est l'une des plus importantes en termes de recherche-développement, et les dépenses dans ce domaine totalisent annuellement 1,8 milliard de dollars, soit près de 20 % des activités de l'industrie. Il est impossible de décrire l'industrie canadienne de l'aérospatiale et ses contributions à l'économie, sans souligner les contributions de ses entreprises phares. En effet, je fais référence à Bombardier.
Bombardier emploie directement plus de 23 000 personnes au Canada. Les activités directes de Bombardier, y compris celles de ses fournisseurs immédiats, représentent le tiers du produit national brut du Canada attribuable au secteur de l'aérospatiale. L'entreprise se classe depuis 2012 au premier rang en ce qui concerne les dépenses de recherche-développement au Canada.
En reconnaissant l'importance de l'innovation, le prépare un nouveau programme axé sur l'innovation. Ce programme tiendra compte de la façon dont le gouvernement peut permettre aux entreprises de l'aérospatiale, y compris les petites et moyennes entreprises, d'innover, de prendre de l'expansion et, ultimement, de favoriser la croissance durable de l'industrie aérospatiale.
Je dois aussi souligner que le soutien du gouvernement du Canada à l'égard de cette industrie va au-delà de l'innovation. Le gouvernement soutient l'industrie notamment grâce à son programme de certification de classe mondiale, à son soutien financier de l'exportation et à sa Politique des retombées industrielles et technologiques.
Je pourrais continuer longuement, mais je vais plutôt prendre les questions de mes collègues. Toutefois, je veux simplement ajouter un dernier point: quand on parle de Bombardier, on doit dire qu'à titre de troisième entreprise d'aviation civile en importance dans le monde, Bombardier agit comme un aimant auprès des investisseurs directs et étrangers.
Beaucoup d'entreprises souhaitant fournir des services et des pièces à Bombardier s'installent au Canada et créent, par le fait même, des emplois de qualité et innovants, et les travailleurs du secteur canadien de l'aérospatiale en bénéficient.
Je peux répondre aux questions des autres députés, mais je peux aussi continuer puisque j'ai la chance de parler davantage de l'importance de Bombardier dans le domaine de l'aérospatiale.
Quand une compagnie comme Bombardier représente presque le tiers de l'activité de l'aérospatiale, il est vraiment important de la soutenir. En effet, une industrie d'une telle valeur contribue à la création d'emplois de grande qualité et à l'économie canadienne.
C'est la raison pour laquelle le a répété qu'il était important de prendre en considération la situation du secteur de l'aérospatiale. Il est important de prendre le temps d'en évaluer les données et de présenter un dossier solide pour appuyer cette compagnie. Dès que nous aurons fait cette étude, nous pourrons continuer et prendre une décision dans les semaines ou les mois à venir.
Comme plusieurs de mes collègues et moi-même l'avons déjà dit à la Chambre, l'industrie de l'aérospatiale est extrêmement importante pour le Canada. Non seulement Bombardier génère 23 000 emplois, mais 180 000 emplois sont aussi directement ou indirectement liés à l'industrie de l'aérospatiale. Or on ne trouve pas ces emplois qu'à Montréal. On les trouve partout au Canada: à Toronto et dans l'Ouest et dans l'Est canadien. Toute la chaîne d'approvisionnement est importante, et elle est liée à l'industrie aérospatiale.
Je sais que tous les députés de la Chambre prennent leur travail au sérieux. Nous voulons bien représenter nos concitoyens et concitoyennes, mais ce que nous pouvons leur offrir de mieux, c'est la chance d'avoir de bons emplois, des emplois de valeur qui permettent de gagner un salaire important.
Or les gens qui travaillent dans l'industrie aérospatiale ont cette chance. Ayant suivi une formation au cégep, au collège, mais plus encore à l'université en ingénierie ou en sciences, ils occupent souvent des emplois vraiment bien rémunérés dans l'industrie aérospatiale, et cela, c'est important.
Je sais que tous mes collègues de la Chambre des communes, peu importe leur formation politique, se joignent à moi pour que nous démontrions notre appui et fassions en sorte que les Canadiens puissent occuper ces emplois. En effet, l'économie de l'avenir en dépend. Le Canada doit prendre sa place sur la scène internationale pour s'assurer de créer des emplois de valeur et importants qui contribuent aussi à l'économie canadienne.
C'est la raison pour laquelle je suis très fier de prendre la parole ici et de partager mes pensées avec tous les députés de la Chambre des communes pour appuyer l'industrie aérospatiale au Canada.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Tout d'abord, j'aimerais saluer les électeurs de mon comté. Même si cela fait déjà près de cinq mois que nous avons été élus, je trouve important de saisir l'occasion de les remercier de la confiance qu'ils m'ont octroyée le 19 octobre dernier. Je m'engage solennellement à travailler extrêmement fort pour bien les représenter au cours des quatre prochaines années.
Mon comté a de grandes forces, et nous devons travailler très fort pour continuer à développer notre économie et créer des emplois stables et bien rémunérés. Il ne fait aucun doute que cela aide les familles, les travailleurs et les travailleuses, ainsi que les aînés à améliorer leur qualité de vie. C'est un processus extrêmement simple: quand on crée des emplois de qualité, il y a inévitablement une meilleure qualité de vie.
C'est précisément le but de la motion. Celle-ci vise à améliorer la qualité de vie d'un ensemble de personnes, dont les voyageurs qui prennent l'avion pour aller dans la belle grande ville de Toronto. La décision d'agrandir l'Aéroport Billy Bishop de Toronto a donc des effets positifs directs et indirects insoupçonnés.
Commençons par parler des habitants de Toronto et des Canadiens qui auront, sans être taxés davantage, accès à un aéroport up to date, comme on le dit en bon français. Des avions moins bruyants atterriront dans leur cour, au centre-ville de Toronto, et les travailleurs de l'aéroport seront donc évidemment moins exposés aux bruits ambiants, en raison de la qualité de ces avions. Cela améliorera leur journée de travail. De plus, les voyageurs seront plus près de leur point d'arrivée. Étonnamment, cela réduira les gaz à effet de serre de façon importante.
De toute façon, l'avion que Bombardier et ses travailleurs ont conçu et produit est un avion extrêmement sophistiqué qui permet des économies d'échelle, non seulement en raison de son poids, mais aussi grâce à ses qualités environnementales, si on peut les appeler ainsi. Le se plaît actuellement à dire qu'il s'agit du meilleur avion au monde. Nous sommes donc bien heureux de savoir que Bombardier fabrique le meilleur avion au monde, et nous sommes d'accord.
Il ne faut pas oublier que Bombardier est une entreprise à part entière qui, par sa présence canadienne, promeut la qualité des emplois et des produits fabriqués ici même, au Canada. Le Canada et les provinces, particulièrement le Québec et l'Ontario, ont investi des milliards de dollars, au cours des 20 dernières années, dans l'industrie aéronautique. Cet élément de l'économie canadienne est extrêmement important. Le réseau canadien en matière d'aérospatiale est très important. La qualité des produits fabriqués ici est reconnue partout dans le monde.
Dans le cas particulier de Bombardier, la qualité de ses produits n'est pas uniquement reconnue dans le monde de l'aviation, mais aussi dans le monde du transport par train, par métro ou par tramway. Ces derniers sont fabriqués un peu partout au Canada. Bombardier a des antennes à plusieurs endroits au Canada, dont une usine à La Pocatière, où je suis né et où je demeure toujours. Cette usine crée actuellement 400 emplois. Au moment où l'on se parle, elle termine le contrat du métro de Montréal, un train extrêmement sophistiqué et bien développé. Avec toute une panoplie d'innovations, c'est l'un des meilleurs trains au monde, tout comme l'avion de Bombardier est l'un des meilleurs au monde.
Je suis donc bien placé pour parler de l'importance de Bombardier, puisque cette entreprise est née à La Pocatière, dans une certaine mesure, grâce à la fabrication des motoneiges Ski-Doo, à l'époque. Par la suite, il y a eu le premier contrat de Montréal et de New York, qui a permis de mettre l'accent sur le développement de l'usine de La Pocatière.
À une certaine époque, pour le contrat de la Ville de New York, 1 200 employés travaillaient à l'usine de La Pocatière. On connaît donc très bien l'importance de la présence d'une usine comme celle-là dans notre milieu.
Je peux dire que Bombardier forme un tout; c'est une entreprise qui travaille dans différents domaines d'opérations. Cela fait en sorte que si les choses vont mal d'un côté, cela risque d'aller mal un peu partout. Actuellement, l'ensemble des sommes investies par Bombardier pour développer cet avion, qui serait très bienvenu à Toronto, est considérable et très important. Par conséquent, il y a actuellement un maillon faible chez Bombardier, et c'est le domaine de l'aéronautique.
On a donc besoin d'aider Bombardier de toutes sortes de façons. Une des façons de le faire, c'est de permettre à ces avions, qui sont les meilleurs et les plus économiques au monde, ainsi que les moins bruyants, d'atterrir à Toronto. Cela va dans le sens d'une vision globale du transport, par rapport à tous les aspects environnementaux, à la productivité et à la qualité de vie des résidants environnants, car on dit que des habitants de Toronto seraient potentiellement affectés. Il semble que c'est une des raisons pour lesquelles on ne veut pas agrandir l'aéroport.
Il est question aussi de la croissance économique au pays. Le gouvernement nous dit qu'il a un plan pour développer l'économie. Il a une chance absolument incroyable sur la table pour dynamiser l'économie du domaine de l'aéronautique et de l'innovation. Il est en train de passer à côté d'une chance absolument incroyable.
On doit comprendre qu'une entreprise comme Bombardier ne fonctionne pas seule. C'est une grappe industrielle importante. Toute la question des sous-traitants de Bombardier est aussi très importante. Partout au Canada, un réseau fournit des services et des biens à Bombardier et crée des emplois.
Je pense que cette décision du gouvernement est complètement irrationnelle. Elle ne va pas du tout dans le sens du développement durable dont ce gouvernement se targue d'être le champion. Il est très important que cette décision soit réexaminée par le gouvernement de façon à donner à Bombardier la possibilité de vendre des avions à des compagnies aériennes canadiennes. Il faut vendre des avions canadiens au Canada, créer des emplois ici dans ce très beau pays et aider une entreprise comme Bombardier. En effet, cette entreprise traverse actuellement une période plus difficile en raison de l'ensemble des investissements qu'elle a dû faire dans ce projet, par ailleurs extrêmement essentiel pour elle.
Il est essentiel pour l'entreprise d'obtenir la confiance du Canada et du pays tout entier grâce à l'achat de ses avions par des compagnies canadiennes, comme Air Canada l'a d'ailleurs fait dernièrement. D'autres compagnies aériennes canadiennes peuvent le faire aussi pour aider l'entreprise à se développer. On donnerait ainsi un signal clair, fort et précis aux compagnies aériennes internationales, soit qu'on encourage notre propre industrie locale et qu'on en est fiers. Je pense qu'il faut absolument continuer à encourager Bombardier.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole à propos de ce que je considère comme un sujet très important, quoi qu'en dise l'intervenant précédent.
La motion dont nous sommes saisis est simple. Nous demandons que la Chambre reconnaisse la contribution de Bombardier dans notre pays. Nous demandons qu'on reconnaisse que le marché offre une solution parmi les nombreuses solutions susceptibles d'aider Bombardier. Je vais en parler un peu plus en détail. Nous voulons que la Chambre reconnaisse que les avions sont parfaitement adaptés aux aéroports urbains; cela aiderait Bombardier à vendre des avions partout dans le monde.
La motion demande également que nous reconnaissions que l'aéroport Billy Bishop de Toronto est un moteur économique important de la région du Grand Toronto, ce qui est vrai; nous pouvons fournir des statistiques à ce sujet. Nous demandons à la Chambre de reconnaître que le projet d'expansion de l'aéroport Billy Bishop de Toronto permettrait aux compagnies aériennes de faire l'acquisition de l'avion C Series de Bombardier. Voilà ce dont nous parlons aujourd'hui.
Enfin, nous demandons à la Chambre d'annuler une décision très précise qu'elle a prise, le 12 novembre, en 88 lettres: celle d'interdire toute discussion sur la question de savoir s'il est possible de modifier une entente opérationnelle pour permettre l'atterrissage des avions à réaction dans un aéroport ou la prolongation d'une piste d'atterrissage, sans en préciser la longueur. Il s'agit de l'entente opérationnelle qui est en place depuis de nombreuses années. Elle arrivera à échéance en 2033 et au départ, elle visait à encadrer les activités de l'aéroport dans le contexte d'un grand centre urbain.
Le secteur riverain était bien différent dans les années 1980, et de grandes avancées ont été faites depuis. Il y a de nombreuses années, le gouvernement fédéral, la Ville de Toronto et la Commission du havre de Toronto de l'époque ont conclu une entente tripartite dont ils ont tous été signataires. Il y était question de ne pas permettre aux avions à réaction d'atterrir à l'aéroport insulaire et de ne pas permettre la prolongation des pistes d'atterrissage existantes. Cette entente a été conclue il y a plus de 30 ans. Huit jours après l'assermentation du actuel, ces 88 lettres annonçaient que l'on n'étudierait pas la question.
Le député qui m'a précédée a demandé pourquoi nous faisons perdre du temps à la Chambre. Le plan que nous présentons, c'est-à-dire d'avoir recours à une solution du marché, a fonctionné dans le passé. Les députés ne sont peut-être pas au courant, mais, au début, il y avait peu d'acheteurs pour les avions à turbopropulseurs Q400, un autre produit Bombardier. C'est l'achat par Porter d'un avion fabriqué à Toronto pour un transporteur aérien établi à Toronto qui a attiré l'attention d'autres acheteurs dans le monde. C'est à ce moment-là que les ventes du Q400 se sont envolées, si on me permet ce mauvais jeu de mots. Lorsqu'une entreprise exerce ses activités dans un pays où son produit, un avion, sera utilisé dans des installations particulièrement adaptées à cet avion, cela attire l'attention d'autres pays et d'autres transporteurs aériens ailleurs dans le monde.
Lorsque Porter a annoncé qu'il achetait des avions Q400, ce fut un moment privilégié pour Bombardier, ainsi que pour la section locale de Downsview du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile, qui se trouvait dans une situation insoutenable au chapitre des emplois. C'est pourquoi le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile, la direction et tous les autres ont uni leurs efforts, parce que c'était la bonne chose à faire pour sauver l'usine, et ils ont réussi.
Bien entendu, les compagnies aériennes ne veulent pas de concurrence. Personne ne voulait voir Porter entrer en scène, encore moins Air Canada et WestJet. Le président de WestJet à l'époque a fait valoir que personne ne voudrait voyager à bord d'un Q400 avec un propulseur à hélice fonctionnant à plein régime près de sa tête. Les temps ont changé. WestJet a intégré à sa flotte quelques Q400, dont les turbopropulseurs à hélices tournent tout près de la tête des passagers, parce qu'il a été prouvé que cet appareil consomme moins d'essence et est plus écologique.
La ville de Toronto et l'Administration portuaire de Toronto ont entrepris une série d'études afin de déterminer si les deux parties devraient lever l'interdiction concernant les avions à réaction et permettre la présence des avions C Series de Bombardier à l'aéroport Billy Bishop, comme nous l'appelons.
Les choses suivaient leur cours, même si ce genre de processus demande beaucoup de temps. Comme d'autres l'ont dit avant moi, il a fallu faire toutes sortes de consultations. Hélas, il aura suffi du gazouillis que l'on sait pour tout bloquer. C'est ainsi que l'on doit fonctionner: quand une entente est signée par trois parties, les trois doivent s'entendre.
Par souci de transparence, je rappelle que j'occupais le poste de PDG la dernière fois que l'entente tripartite a été modifiée. Ce fut très long. J'ai eu le temps d'avoir deux enfants, alors c'est dire à quel point il faut du temps pour modifier une entente tripartite. Or, entre les intérêts du gouvernement fédéral et ceux des gens du coin, qu'ils soient exprimés par la Ville de Toronto ou l'Administration portuaire de Toronto — qu'on l'appelle ainsi ou commission portuaire, PortsToronto ou que sais-je encore —, ce sont toujours les intérêts locaux qui, jusqu'ici, ont servi à décider des enjeux locaux.
Qu'il s'agisse du ministre , du ministre ou de la dernière personne en poste, tout le monde a toujours dit la même chose: si la Ville de Toronto et PortsToronto réussissaient à s'entendre, le gouvernement fédéral entrerait alors dans la discussion, étudierait la situation et prendrait ensuite une décision.
Dans ce cas-ci, la situation est tout à fait inverse. Nous le relevons, car la façon dont le gouvernement fédéral entend traiter avec les collectivités du pays est problématique. Ce ne sera pas la dernière fois qu’une collectivité demandera à un député d’intervenir en sa faveur dans un dossier local, en échange d'un certain nombre de sièges dans la région.
C’est un précédent dangereux, non seulement parce que toutes les études qui étaient en cours — voire achevées dans de nombreux cas — ne seront pas présentées au public. Or, le public se posait de vraies questions sur l’offre de ce service à l’aéroport du centre-ville de Toronto.
Il est vrai que les études n’avaient pas toutes été terminées, mais n’était-ce pas pourquoi il était d’autant plus important que le gouvernement fédéral ne prenne pas de décision? N’est-ce pas là le cœur du problème, que sans une seule étude, sans proposition, il intervienne et prenne une décision qui relevait en réalité des conseillers de la Ville de Toronto?
Si le gouvernement conservateur était intervenu et avait pris une décision privant la Ville de Toronto de son pouvoir décisionnel final sur un enjeu important pour elle, tout conseiller, y compris l'ancien conseiller qui est maintenant le secrétaire parlementaire du premier ministre, aurait piqué une crise et réclamé la démission du gouvernement.
Voilà le problème que nous avons aujourd'hui. Il semble qu'il est inacceptable pour nous d'intervenir dans des affaires locales, mais que c'est parfaitement acceptable pour le gouvernement actuel. Nous devons mener des consultations, écouter ce qui est dit et laisser les parties compétentes mener à bien les processus qu'elles ont mis en place. Puis, la décision reviendra à l'ordre de gouvernement approprié, c'est-à-dire le gouvernement fédéral.
La solution qu'offre le marché est réelle. Il s'agit d'une occasion de mettre en vedette un avion conçu, fabriqué et assemblé au Canada qui peut rivaliser avec n'importe quel autre avion dans le monde et qui pourrait faire progresser les ventes de Bombardier. En effet, Porter ou un nouveau transporteur pourrait être intéressé à acheter des avions C Series en raison de son efficience énergétique. Toutefois, tous les transporteurs ont besoin de voir quelqu'un faire le premier pas. Dans le cas des appareils Q400, c'était Porter qui l'avait fait.
Comme je l'ai déjà dit, le processus suivait son cours. Il est incroyablement important que le processus continue. Voilà pourquoi la dernière partie de la motion constitue le coeur de la question. Elle demande au gouvernement de revenir sur sa décision et de laisser le processus suivre son cours et de laisser les rapports être publiés. Si, à ce moment-là, la Ville de Toronto et PortsToronto décident qu'ils ne veulent pas aller de l'avant, il s'agit du niveau approprié pour le lobbying et le dialogue. Ce n'est qu'ensuite qu'intervient le gouvernement fédéral.
En 2002, lorsque Porter tentait d'intervenir pour exploiter des appareils Q400, un organisme auprès duquel le secrétaire parlementaire était très actif, appelé CommunityAIR, a prédit que l'arrivée de Porter ferait chuter de 25 % la valeur des propriétés et compromettrait 20 milliards de dollars d'aménagement du secteur riverain. Cela ne s'est tout simplement pas produit. Si l'on regarde la circonscription du député, on constate clairement que la valeur des propriétés riveraines s'est accrue de 70 % malgré la présence d'un aéroport insulaire en exploitation.
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Monsieur le Président, je partagerai aujourd'hui mon temps de parole avec la députée de .
Le gouvernement sait à quel point les secteurs canadiens de l’aviation et de l’aérospatiale sont importants, et il a constaté la contribution de Bombardier dans ces secteurs. J'aimerais rappeler que l’industrie aérospatiale canadienne dispose d’un des plus solides mécanismes d’investissement et d’échanges internationaux, et qu’elle profite à la fois au Canada et au monde entier.
Comme l’a dit le ministre au début du débat, nos secteurs de l’aviation et de l’aérospatiale relient les gens aux emplois et contribuent à faire circuler des biens et services essentiels. Leurs produits, leurs spécialistes et leurs compétences sont en demande dans le monde entier, de même que les capacités du Canada en matière de certification et de réglementation.
L’an dernier, notre secteur aérospatial a produit plus de 180 000 emplois et des recettes supplémentaires de 29 milliards de dollars. Des entreprises comme Bombardier exportent environ 80 % de leur production.
Comme nous l’avons fait remarquer, le gouvernement du Canada est heureux d’apprendre qu’Air Canada a l’intention d’acheter des avions C Series de Bombardier. Comme je l’ai dit, cet aéronef représente un progrès majeur dans l’aviation et nous sommes certains que sa présence dans la flotte d’Air Canada profitera à l’entreprise et au secteur aérospatial canadien.
Par contre, l’intérêt concernant les avions C Series ne se limite pas à Air Canada. Le premier avion C Series sera livré à la Swiss International Air Lines au printemps. L’entrée en service commercial de l’avion C Series de Swiss donnera l’occasion à Bombardier de montrer au monde que la C Series est vraiment un appareil de qualité.
Le gouvernement est fier que Transports Canada ait participé au processus pour certifier que l’appareil respecte les normes canadiennes de navigabilité et la réglementation environnementale. L’approbation initiale est une étape importante pour Bombardier en vue d’obtenir une certification complète au Canada, en Europe, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Une telle approbation aidera également Bombardier à accroître la confiance des investisseurs et des consommateurs.
En ce qui a trait à la question de l’aéroport Billy Bishop de Toronto, j’aimerais réaffirmer que notre position au sujet de la modification de l’entente tripartite en vue de permettre l’agrandissement de l’aéroport Billy Bishop, l’utilisation de jets commerciaux et le prolongement de la piste de l’aéroport ne reposait pas sur la possibilité que Bombardier puisse vendre plus d’appareils.
Le Grand Toronto et le Sud de l'Ontario sont bien desservis par leurs aéroports, y compris l'aéroport international de London. J'aimerais répéter certains propos du ministre.
L'aéroport Pearson de Toronto est de loin l'aéroport le plus achalandé du Canada. Il transite à cet aéroport plus de passagers internationaux qu'à tout autre aéroport en Amérique du Nord, à l'exception de l'aéroport international John F. Kennedy de New York. L'aéroport Billy Bishop aide à relier le quartier des affaires de Toronto aux autres grands centres urbains du Canada et des États-Unis. D'autres aéroports comme l'aéroport international de London et l'aéroport d'Hamilton sont en voie d'agrandissement et fournissent des services spécialisés, tels que les services de messagerie offerts à l'aéroport d'Hamilton. Ensemble, ces aéroports accueillent des appareils de l'aviation générale et commerciale, des passagers, des transporteurs et des entreprises, qui contribuent à l'économie locale et nationale.
L'aéroport Billy Bishop dessert maintenant 24 villes canadiennes et américaines et compte des liaisons avec plus de 80 villes dans le monde. Il sert également de base pour un service d'ambulance aérienne, qui a réalisé environ 4 600 vols en 2014, et il accueille un nombre important d'adeptes de l'aviation personnelle, y compris une école de pilotage. L'aéroport Billy Bishop contribue déjà de façon importante à l'économie de Toronto et offre de précieux services sans qu'il soit nécessaire de l'agrandir.
Le mois dernier, l'aéroport Billy Bishop a été nommé l'un des meilleurs aéroports en Amérique du Nord et a reçu le prix 2015 de la qualité du service aéroportuaire décerné par le Conseil international des aéroports. Il a terminé ex aequo au troisième rang dans la catégorie des meilleurs aéroports en Amérique du Nord. L'aéroport Billy Bishop et l'aéroport international d'Ottawa sont les deux seuls aéroports canadiens à faire partie de cette liste. Cette reconnaissance prouve que les investissements réalisés dans l'aéroport permettent déjà à ses usagers de profiter de meilleures installations, d'un accès amélioré et d'une expérience de voyage exceptionnelle.
Le 12 novembre 2015, le a annoncé que le gouvernement du Canada ne rouvrirait pas l'entente tripartite conclue entre le gouvernement fédéral, la Ville de Toronto et PortsToronto pour permettre l'agrandissement de l'aéroport Billy Bishop de Toronto.
Comme le ministre l'a souligné pendant le débat, le gouvernement appuie cette décision. L'actuelle entente tripartite assure un équilibre entre les intérêts commerciaux et les intérêts des collectivités locales tout en tenant compte des questions de nature environnementale et culturelle et de l'évolution du secteur riverain. Ce dossier ne concerne pas seulement l'aéroport. Avec la proximité d'autres aéroports pouvant accueillir des avions à réaction, nous croyons qu'il n'y a aucune raison de changer l'approche actuelle.
Le gouvernement n'est pas le seul à défendre cette position. Plusieurs groupes de citoyens de la région du Grand Toronto se sont opposés à tout projet d'expansion de l'aéroport Billy Bishop. Ils appuient donc notre décision de ne pas rouvrir l'entente.
Comme le ministre l'a souligné, ce dossier ne concerne pas seulement l'aéroport. Il faut tenir compte du fait que les Torontois veulent avoir davantage leur mot à dire dans le développement de leur secteur riverain, qui pourrait être touché par l'expansion de l'aéroport Billy Bishop.
Pour envisager de modifier l'entente tripartite entre le gouvernement fédéral, la Ville de Toronto et PortsToronto, il faudrait non seulement se demander s'il faut permettre à l'aéroport d'accueillir des avions à réaction ou de prolonger sa piste, mais aussi évaluer de nombreux facteurs pour assurer des services de transport aérien et de transport de marchandises qui soient sécuritaires, efficaces et respectueux de l'environnement.
Or, cela a déjà été fait. Le gouvernement évalue continuellement le cadre stratégique en matière de transport aérien de manière à ce que le réseau de transport aérien du Canada puisse s'adapter à l'évolution de son environnement et soit bien outillé pour faciliter la croissance à venir. Cette décision tient compte de l'intérêt supérieur des Torontois et des Canadiens.
En avril 2014, le conseil de la Ville de Toronto a débattu de la question et s'est activement employé à obtenir le point de vue du gouvernement fédéral de l'époque. La Ville a demandé au gouvernement de prendre une position publique à l'égard des modifications proposées à l'entente tripartite. Ces modifications visaient l'agrandissement de l'aéroport pour en permettre l'accès à des avions à réaction, comme les avions C Series de Bombardier.
Qu'on me permette de rappeler aux députés que du mois d'avril 2013 à l'automne 2015, le projet d'agrandissement de l'aéroport Billy Bishop de Toronto a fait l'objet de nombreuses assemblées publiques, de conférences et d'autres événements. Des forums en ligne et de nombreuses autres initiatives ont donné l'occasion aux gens d'exprimer leur opinion sur la question. De nombreux aspects liés au projet ont été discutés, notamment les avantages économiques. Toutefois, il est simpliste d'établir un lien entre l'agrandissement de l'aéroport Billy Bishop et le succès des avions C Series de Bombardier, sans compter qu'une telle inférence fait abstraction de la situation d'ensemble.
Les produits de la société Bombardier ont toujours remporté du succès et continueront de le faire à cause de leur qualité et de leur compétitivité sur les marchés mondiaux. Les députés de l'opposition ne peuvent pas laisser entendre que la réussite de Bombardier dépend uniquement de l'agrandissement de l'aéroport Billy Bishop.
Le gouvernement estime que l'entente tripartite actuelle établit un juste équilibre entre les intérêts commerciaux et ceux des collectivités locales et qu'elle tient compte des enjeux environnementaux et culturels, notamment le développement du secteur riverain de Toronto.
Nous avons pris la bonne décision en ne permettant pas l'agrandissement de l'aéroport, et nous demeurons sur notre position. Par conséquent, le gouvernement n'appuiera pas la motion.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet de la motion de l'opposition. Je commencerai cependant par souhaiter à tous une heureuse Journée internationale de la femme. Je rends hommage à toutes les femmes de la Chambre, quelle que soit leur allégeance politique, ainsi qu'à celles qui travaillent dans nos bureaux, qui assurent le soutien de la Chambre et qui font partie des services de sécurité. Elles témoignent de l'émancipation des femmes.
La motion à l'étude mélange et confond deux questions primordiales: d'une part, le soutien de l'industrie aérospatiale, en l'occurrence de l'entreprise Bombardier, et d'autre part, l'urbanisme, c'est-à-dire, dans le cas qui nous occupe, les conséquences de l'expansion de l'aéroport Billy Bishop pour la ville de Toronto et le secteur riverain. La motion confond les deux questions en les reliant, ce qui affaiblit le débat. Nous pouvons débattre de la meilleure façon de soutenir l'industrie aérospatiale, ce qui en vaut la peine, mais pourquoi lier la question à l'aéroport? On simplifie trop le problème et l'on n'apporte pas de solutions à long terme. Soyons francs: ce n'est pas l'expansion d'un aéroport qui assurera l'avenir de l'industrie aérospatiale ou de Bombardier.
Cette motion est présentée de manière à semer la division. Elle fait croire aux gens qu'il n'est possible d'aider l'industrie aérospatiale qu'au détriment du développement urbain. Ce n'est pas le cas. Les gens de l'industrie aérospatiale peuvent favoriser le développement urbain. Ils peuvent en être des champions. Nous serons plus forts si nous collaborons. Je ne peux pas appuyer cette motion en raison de la façon dont elle est rédigée. Elle vise à semer la division et ne nous rapprocherait pas des solutions. Elle nuirait au développement actuel de Toronto et au secteur riverain de la ville. Nous pouvons coopérer pour trouver des solutions.
C'est un raisonnement simpliste de prétendre qu'on pourrait résoudre les problèmes de notre industrie aérospatiale en général ou de Bombardier en particulier, en entreprenant des travaux d'agrandissement des aéroports du pays qui se dérouleront pendant longtemps, même dans les cas où le projet d'expansion est contraire aux intérêts de la population locale. Nous sommes capables de faire mieux dans ce dossier. Cette motion ne nous serait d'aucune utilité pour trouver une solution.
Ma circonscription, Toronto—Danforth, contient à la fois de vastes secteurs résidentiels et près de 300 acres de terrains industriels et commerciaux constituant la zone portuaire. Nous surplombons l'aéroport de l'île et nous en sommes tout près. Parfois, les avions qui y atterrissent ou en décollent passent juste au-dessus de nos têtes. Bien que je sois fière de Bombardier, qui est une solide entreprise canadienne, et bien que je sois favorable à l'exploitation qui est faite actuellement de l'aéroport de l'île, je m'oppose à la motion d'aujourd'hui.
Je suis favorable à Bombardier.
[Français]
L'entreprise Bombardier est un symbole canadien. Depuis les années 1930 jusqu'à la fin des années 1960, elle a été la pionnière de la motoneige moderne.
La diversité des produits fabriqués par les désormais nombreuses divisions de ce géant canadien est remarquable. Les divisions ferroviaire et aéronautique de Bombardier, avec leurs bureaux administratifs associés, emploient des dizaines de milliers de personnes de Burnaby, en Colombie-Britannique, à Saint-Bruno, au Québec.
Elle fabrique des motoneiges, des systèmes de monorail, des avions bombardiers d'eau amphibies pour la lutte contre les incendies et du matériel roulant. Le travail des employés de Bombardier se voit partout dans le monde, ainsi que dans nos tunnels de métro et nos garages. Bombardier est important pour le Canada.
Au cours de la dernière décennie, l'une des grandes percées réalisées par Bombardier en matière de produits est la C Series. Cette catégorie d'appareil est une véritable merveille technologique. Tous s'entendent pour dire qu'il s'agit d'un des avions les plus silencieux du monde. Qui plus est, il trouve preneur: le mois dernier seulement, Air Canada a signé une lettre d'intention pour acheter 45 de ces avions à réaction, accompagnée d'une option en vue de l'achat de 30 appareils supplémentaires.
Le marché offre à Bombardier des solutions à ses problèmes financiers, et nous savons que le gouvernement examine sa demande d'aide financière pour que décolle sa production de C Series.
[Traduction]
La qualité des avions à réaction de Bombardier n'est pas en cause, ni même le bruit qu'ils font. Ce qui pose problème, c'est plutôt la circulation aérienne et ses répercussions sur la faune, sur les petites embarcations de plaisance du lac et sur les Torontois.
De plus, je conviens que l'aéroport de l'île de Toronto doit continuer de fonctionner sous sa forme actuelle. Il permet à des voyageurs, à des touristes et à des gens d'affaires de se rendre au centre de ma ville. Cet aéroport y joue un rôle important.
Je tiens à souligner que la Ville de Toronto n'est pas seulement un moteur économique. Des millions de personnes y habitent. L'agrandissement de cet aéroport porterait préjudice au secteur riverain qui a été revitalisé récemment. Des sommes importantes y ont été investies au cours des dernières années et ces investissements se poursuivent. Par conséquent, je n'appuie pas l'agrandissement de l'aéroport.
Ce projet aurait des conséquences directes sur ma circonscription. À l'extrémité sud de celle-ci, on trouve le parc Tommy Thompson. Ce parc est l'une des conséquences environnementales de l'expansion de Toronto au cours des 50 dernières années.
Il s'agit d'une longue langue de terre qui avance dans le lac Ontario. À l'origine, c'était un brise-lames qui devait protéger l'arrière-port de l'érosion. Long de cinq kilomètres, cet ouvrage de 1 200 acres est la preuve tangible des changements qu'a subis Toronto. Il a été construit avec la terre qui a été enlevée pour construire les lignes de métro et les tours de bureaux au cours des cinq dernières décennies. La nature a reconquis cet ouvrage et nous l'avons transformé en parc.
Ce ne sont pas seulement les résidants du Grand Toronto qui aiment ce site. Le parc est l'un des seuls endroits du secteur riverain de Toronto où les oiseaux et d'autres espèces trouvent des habitats naturels. Le parc abrite quelque 316 espèces d'oiseaux et une grande variété de mammifères. Des castors, des visons et des rats musqués y ont fait leur demeure. BirdLife International a affirmé qu'il s'agissait d'une zone importante pour la conservation des oiseaux: c'est une zone de reproduction essentielle et une escale prisée par de nombreuses d'espèces migratoires.
Exploiter une piste d'atterrissage prolongée à proximité de cette zone d'importance nationale aura une incidence considérable sur la faune ailée et sera contraire à l'utilisation que ces animaux font de ces terres. Un horaire de vols augmenté et la présence d'avions à réaction seront aussi incompatibles avec les fonctions que les gens de ma circonscription et les habitants du Grand Toronto pressentent pour ce parc.
L'agrandissement de l'aéroport de l'île aura d'importantes répercussions sur les résidants du Grand Toronto. La motion dont nous sommes saisis ne porte que sur les présumés avantages économiques qui, selon le député d'en face, devraient se matérialiser en prolongeant le tarmac de l'équivalent de quelques terrains de football à même le secteur riverain de Toronto. La motion ne dit rien sur les millions de personnes qui, chaque année, se rendent dans les îles de Toronto pour pique-niquer, se baigner ou patiner.
Toronto a été construite au bord d'un lac. Notre secteur riverain et nos îles sont au coeur même de notre identité et de notre espace commun. Les touristes visitent notre secteur riverain, et nous avons investi dans sa revitalisation. Après tous ces efforts d'urbanisme, pourquoi voudrions-nous l'altérer en rallongeant les pistes pour que des avions à réaction puissent y atterrir?
La motion ne tient pas compte de la valeur du secteur riverain pour ma circonscription et le Grand Toronto dans son ensemble. Elle perçoit le port comme un endroit où on ne fait que travailler et qui permet d'attirer des investissements à Toronto. Elle n'a pas de vision plus globale du port et du secteur riverain comme espace public crucial. Le secteur riverain est un endroit où les gens vivent, travaillent et se détendent. L'aéroport de l'île existe et constitue une partie importante du centre-ville de Toronto, mais il n'a nul besoin de définir cet espace.
Je m'oppose à la motion, car elle va à l'encontre de la vision que ma communauté a de l'avenir de Toronto. L'agrandissement de l'aéroport de l'île n'est pas compatible avec un secteur riverain qui soit vivable et accessible. Il nous détourne de l'espace que nous sommes efforcés de construire, un espace que les gens peuvent visiter et où ils peuvent étudier et travailler. Le projet d'agrandissement de l'aéroport de l'île ne prévoit pas d'espace pour les bateaux à voile, les bateaux-dragons et les canoës. C'est l'espace de détente torontois. Il ne prévoit pas d'espace pour les colonies d'oiseaux migrateurs sur une bande de terrain qui n'était jadis que matériau de construction. Il ne prévoit pas de plages tranquilles et isolées avec vue infinie sur les lacs, et il offre une version de Toronto diamétralement opposée au type de développement dont la ville a besoin et qu'elle souhaite avoir dans les espaces entourant son port.
Nous devrions nous efforcer d'agrandir les espaces culturels, de construire des infrastructures vertes et d'investir dans le logement dans les espaces qui restent au centre-ville. Le Canada et le Grand Toronto bénéficieront d'investissements judicieux et prudents dans le milieu urbain pour rehausser la qualité de vie des gens.
Les avantages économiques d'un secteur riverain où il fait bon vivre sont tout aussi importants et seraient plus bénéfiques qu'un plus gros aéroport. Nous devrions favoriser l'urbanisme et ne pas présumer que quelques centaines de mètres d'asphalte régleront, en quelque sorte, les problèmes du plus grand fabricant d'aéronefs et de trains au monde.
Je termine en disant que je serai heureuse de faire visiter ma circonscription à la députée de , afin qu'elle puisse voir de ses propres yeux ce dont je parle. Après tout, c'est presque la saison des oiseaux migrateurs dans le parc Tommy Thompson.