La Chambre passe à l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec une proposition d'amendement.
propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Monsieur le Président, c'est avec une certaine fierté que je prends la parole à nouveau au sujet du projet de loi .
Je tiens d'abord à remercier les membres du Comité permanent des ressources naturelles de leur coopération dans l'étude de ce projet de loi. J'ai vu comment fonctionnent de nombreux comités au Parlement, étant donné que j'ai siégé à un certain nombre d'entre eux, et, de tous ces comités, c'est celui des ressources naturelles qui semble davantage s'acquitter de sa tâche dans la bonne humeur et le respect. Je remercie le président et les membres du Comité de cette collégialité.
Je tiens également à remercier la et le , qui ont travaillé avec moi de bonne foi dans ce dossier. J'espère que l'on continuera d'appuyer le projet de loi à mesure qu'il franchit les étapes au Parlement pour devenir loi.
Commençons par rappeler l'objet du projet de loi. Son titre long est Loi modifiant la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, utilisation du bois. Comme le titre l'indique, il traite de l'utilisation du bois dans les projets d'infrastructure gouvernementaux. Il vise essentiellement à promouvoir l'utilisation du bois dans ces projets, à l'instar de la Wood First Act de la Colombie-Britannique ou de la Charte du bois du Québec.
Le projet de loi modifie la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, plus précisément en ajoutant une disposition après le paragraphe 7(1) où sont énoncés les pouvoirs et les fonctions du ministre.
Après mûre réflexion, le comité des ressources naturelles a proposé de modifier l'adjonction présentée dans le projet de loi pour qu'elle se lise comme suit:
Dans l’élaboration des exigences visant la construction, l’entretien ou la réparation d’ouvrages publics, de biens réels fédéraux ou d’immeubles fédéraux, le ministre tient compte de toute réduction potentielle des émissions de gaz à effet de serre et de tout autre avantage pour l’environnement et peut autoriser l’utilisation du bois ou de toute autre chose, notamment de matériel, de produits ou de ressources durables, qui offre pareil avantage.
Cette modification dissipe efficacement plusieurs des préoccupations que certains avaient à l'égard de la première version du projet de loi concernant notamment le risque de sanctions commerciales étrangères, le choix de gagnants et de perdants et la préférence accordée au bois au détriment d'autres matières telles que le béton et l'acier. Personnellement, je n'étais pas d'avis que la première version du projet de loi suscitait de telles préoccupations, mais je me réjouis que cette modification les dissipe.
J'aimerais maintenant parler de certains témoignages que nous avons entendus en comité au sujet de cette mesure législative. Je commencerai par les commentaires formulés par l'industrie forestière, tout d'abord les commentaires de Derek Nighbor de l'Association des produits forestiers du Canada.
Devant le Comité, M. Nighbor a notamment dit ceci:
Nous appuyons entièrement l'analyse du cycle de vie et nous nous attendons à ce qu'elle devienne la règle quand vient le temps d'évaluer les matériaux pour décider d'un achat. [...] Pour reprendre l'argument [...] voulant que le bois soit pris en compte à une étape précoce du processus, je pense que le portrait que M. Cannings a brossé correspond à l'esprit du projet de loi. C'est pourquoi nous l'appuyons.
Lors de discussions au sujet des Codes nationaux du bâtiment et des pratiques d'achat de Travaux Publics, Michael Giroux du Conseil canadien du bois a déclaré ceci:
À la fin, la solution est de rendre ces pratiques neutres sur le plan des produits et pour y tenir compte des gaz à effet de serre ou, comme le propose le projet de loi C-354, pour forcer Travaux publics, par une loi ou par une politique, à envisager l'utilisation du bois avec cette mesure du carbone. De cette façon, le gouvernement fédéral pourra s'aligner sur la Wood First Act de la Colombie-Britannique ou la Charte du bois du Québec ou la politique de l'égalité du bois [...] On se demande souvent si le projet de loi C-354 prend parti. En fait, il s'agit d'une loi sur les immeubles ou d'une politique de Travaux publics. À la fin, le bois ne devrait-il pas être traité ou considéré également? C'est un matériau structurel qui ressemble beaucoup au béton ou à l'acier, dont il devrait être considéré comme l'égal.
Tel est l'esprit de ce projet de loi. Selon notre expérience du secteur privé, les constructeurs aiment beaucoup avoir un troisième choix. À tout le moins, cela force tout le monde à raffiner ses calculs, ce qui donne de la valeur à vos investissements. C'est déjà une formidable reconnaissance.
Comme je l'ai déjà dit, la Wood First Act sert de modèle à ce projet de loi. Au comité, j'ai demandé à Michael Loseth, président-directeur général de Forestry Innovation Investment Ltd., de nous expliquer comment cette loi avait modifié l'utilisation du bois en Colombie-Britannique. Il a dit, entre autres:
Selon mon expérience en Colombie-Britannique, nous avons rencontré un certain nombre d'obstacles imprévus après l'adoption de la Wood First Act. Je peux vous en donner un exemple [...] Le ministère de l'Éducation a commencé à se pencher sur les matériaux qui entraient dans la construction des écoles de la Colombie-Britannique et a constaté qu'il y avait beaucoup de béton, de brique, d'acier et ainsi de suite. Il a donc entrepris de s'informer [pour apprendre] pourquoi il n'y avait pas plus d'écoles construites en bois. Les codes du bâtiment permettent une grande diversité de types d'école, de tailles, de formes et ainsi de suite, mais cela ne semblait pas favoriser la construction en bois. Ce n'est que lorsque le ministère a été forcé de prendre du recul et d'entreprendre un examen sérieux de la situation qu'il s'est rendu compte que ses propres modèles d'établissement des coûts et les systèmes de planification de projets qu'il imposait aux différents districts scolaires étaient tous conçus en fonction de la construction des écoles en béton.
J'arrête la citation ici pour dire, entre parenthèses, qu'une des écoles où j'ai étudié à Penticton, l'école secondaire de premier cycle Princess Margaret, a été démolie et reconstruite récemment. C'est un immeuble de béton à l'allure extrêmement froide, et je pense maintenant comprendre comment ce type de décision peut s'expliquer.
Je retourne aux propos de M. Loseth, qui a dit:
Lorsque les districts scolaires suivaient le processus et fournissaient toutes les informations nécessaires au ministère de l'Éducation, il leur fallait, bien entendu, revenir, dans la plupart des cas, aux bâtiments en béton, qui était le type de construction que la conception et les modalités d'application du système favorisaient. Ce n'est qu'après avoir commencé à changer le système et à l'ouvrir pour qu'il soit beaucoup plus neutre quant aux matériaux utilisés et qu'après avoir étudié le bois pour voir où il était inutilement exclu que les choses ont changé.
Nous commençons maintenant à voir un bien meilleur équilibre. Ce ne sont pas toutes les écoles de la Colombie-Britannique qui sont entièrement construites en bois, mais il y en a de plus en plus qui font entrer du bois dans leur construction. On s'attaque aux obstacles imprévus qui existaient dans le système.
Je passe maintenant à l'expérience vécue au Québec avec la Charte du bois. Gérald Beaulieu, du Conseil de l'industrie forestière du Québec, a parlé des avantages découlant de cette politique. Voici un extrait du témoignage de M. Beaulieu:
La Charte du bois dit que le gestionnaire de tout projet financé par des fonds publics doit considérer l'utilisation du bois. Elle ne dit pas qu'il faut utiliser du bois, mais qu'il faut considérer le bois en tant que matériau de construction. Il y a quelques jours, le ministre Blanchette nous a confirmé que plus de 54 % des 188 projets recensés avaient retenu le bois dans le concept final [...]
Le projet de loi prévoit l'intégration d'analyses du cycle de vie aux politiques d'approvisionnement afin de tenir compte du coût environnemental des différents matériaux tout au long du processus. Pour ce qui est du bois, on tiendrait ainsi compte, par exemple, de l'empreinte carbone associée à la coupe du bois, au transport, à la construction et au stockage du CO2 dans les infrastructures bâties. Dans bien des cas, ailleurs dans le monde, on procède déjà aux analyses du cycle de vie.
L'Athena Sustainable Materials Institute fait partie des organismes qui se sont intéressés à ces analyses. La présidente de cette société, Jennifer O'Connor, a déclaré ceci:
Vous voudrez sans doute veiller à établir un système robuste, équitable et transparent de comptabilisation que les intervenants seront disposés à accepter. Cela nécessite un fondement technique vraiment fort [...] Je tiens à souligner le fait que tous les matériaux ont des incidences [...] Ils sont tous essentiels pour le secteur du bâtiment. Le plus intéressant pour nous est de favoriser les améliorations dans tous les secteurs de façon à faire évoluer la situation d'ensemble dans le sens d'une réduction des incidences environnementales [...] Nous devons concentrer notre attention sur l'objectif de rendement. Quand nous avons des objectifs fondés sur le rendement, nous pouvons choisir nous-mêmes les moyens de les atteindre.
L'objectif du projet de loi consiste donc à tenir compte des émissions de gaz à effet de serre ainsi que des avantages sur le plan de l'environnement.
Adam Auer, de l'Association canadienne du ciment, a déclaré ceci:
[...] l'industrie canadienne du ciment appuie sans réserve le principe [voulant] que les achats fédéraux relatifs à l'infrastructure, qu'ils soient directs ou qu'ils prennent la forme de transferts indirects à d'autres ordres de gouvernement, peuvent et doivent orienter les marchés du bâtiment vers des modèles à faibles émissions de carbone et à résilience climatique. Nous acceptons aussi — je devrais dire favorisons — le recours à des outils de cycle de vie qui constituent les meilleurs moyens, même s'ils ne sont pas encore tout à fait au point, d'accentuer le caractère durable de l'environnement bâti.
On s’inquiète toujours de la sécurité-incendie lorsqu'il s'agit des grands bâtiments en bois, mais le Conseil national de recherches et d’autres organismes ont montré que ces craintes ne sont pas fondées. Le Conseil a testé la résistance au feu des bâtiments de bois massif: ces structures résistent pendant des heures et sont aussi sécuritaires que les bâtiments traditionnels construits en béton ou en acier. Les murs se carbonisent rapidement, puis le feu s’éteint de lui-même. La structure résiste pendant au moins trois heures, et il n’y a pas plus de fumée dans les cages d’escalier, ce qui laisse amplement de temps aux gens pour quitter les lieux et aux pompiers pour combattre l'incendie de l’intérieur.
En conclusion, je continuerai de visiter des scieries et des usines qui transforment le bois des forêts du pays. J’ai d’ailleurs récemment visité de nouveau l’usine Structurlam, à Okanagan Falls, pour prendre connaissance des plans d'expansion de l'entreprise. Comme beaucoup le savent, s’ils m’ont entendu parler de ce projet de loi ou d’autres sujets, Structurlam est l’une des principales sociétés nord-américaines pour la conception et la production de bâtiments de bois d'ingénierie, avec des poutres en lamellé-collé ou des panneaux lamellés-croisés. C’est un véritable chef de file dans ce domaine en Amérique du Nord, et si je présente ce projet de loi, c'est notamment afin de me faire le porte-étendard des grandes entreprises canadiennes en Amérique du Nord.
Chantiers Chibougamau serait un autre exemple à citer. On y fait largement le même genre de production.
Grâce à ces entreprises, l'industrie forestière trouverait de nouveaux débouchés pour son bois d'oeuvre. Structurlam envisage de prendre de l'expansion. Des emplois bien rémunérés seraient alors créés au Canada.
Comme l'a dit M. Beaulieu dans son témoignage, « un mètre cube de bois dans une cour d'usine vaut environ 69 $, mais quand il est converti en produits structuraux installés dans un bâtiment, par exemple en bois lamellé-croisé, il vaut plus de 2 200 $. »
Le secteur forestier se heurte à certaines difficultés au Canada, et ce serait une façon utile de lui venir en aide. En créant un nouveau débouché, on compenserait les pertes causées par les tarifs protectionnistes imposés par les États-Unis, et la production à valeur ajoutée des usines créerait des emplois au moment où l'approvisionnement en bois est de plus en plus limité en raison des pressions exercées par les changements climatiques.
Je crois que le projet de loi ne peut que faire des gagnants au Canada. Nous nous doterions d'infrastructures magnifiques qui seraient utiles dans la lutte contre les changements climatiques tout en aidant l'industrie forestière, qui fait partie du grand secteur des ressources naturelles et qui est au coeur de la prospérité canadienne depuis plus de 150 ans.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de participer à la conclusion du débat sur le projet de loi . Je veux également remercier le député d' d'avoir présenté ce projet de loi. Lorsque je me suis joint au comité des ressources naturelles, tout juste après Noël, il était en train d'étudier la question du bois; le projet de loi du député est donc arrivé à point nommé.
Je veux que ce soit clair: le gouvernement du Canada appuie l'esprit et l'intention du projet de loi du député. Son projet de loi correspond aux objectifs du gouvernement concernant le soutien de l'industrie forestière canadienne et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, l'atteinte de ces objectifs doit se faire dans le respect de l'engagement du gouvernement à offrir un processus d'approvisionnement juste, ouvert et transparent à tous les fournisseurs.
Je crois que l'amendement au projet de loi adopté par le Comité permanent des ressources naturelles est conforme à cet engagement. C'est pour cette raison que j'invite tous les députés à appuyer le projet de loi tel qu'il a été amendé par le Comité. Je vais profiter de l'occasion pour donner plus de précisions.
[Français]
Au cours du débat en deuxième lecture, nous avons eu l'occasion de souligner l'importance de l'industrie forestière canadienne. Notre industrie forestière a contribué au développement du Canada, et encore aujourd'hui, son apport est considérable. L'an dernier seulement, cette industrie a généré 22 milliards de dollars du produit intérieur brut du pays. Elle a une incidence considérable sur plus de 170 municipalités rurales où les scieries, les usines de pâtes et papiers et d'autres secteurs de la foresterie constituent une partie de l'économie. L'industrie forestière emploie plus de 200 000 Canadiens et représente en outre 9 500 emplois dans les collectivités autochtones, ce qui en fait l'un des principaux employeurs chez les peuples autochtones. C'est pourquoi les initiatives qui visent à soutenir l'industrie forestière canadienne, comme le projet de loi , méritent toute notre attention.
[Traduction]
Cela dit, nous craignions que le projet de loi présenté par le député d' vienne faire obstacle à certains principes, politiques et obligations du gouvernement du Canada établis depuis longtemps et qu'il engendre éventuellement des conséquences imprévues. À titre de référence, le projet de loi prévoyait que le ministre « donne la préférence aux projets favorisant l’utilisation du bois, en tenant compte des coûts y afférents et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ».
Le gouvernement est résolu à appliquer un processus d'approvisionnement juste, ouvert et transparent. Nous ne pouvons contrevenir aux valeurs fondamentales qui sous-tendent les politiques de Services publics et Approvisionnement Canada. Si les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement soutienne un secteur aussi important que celui de la foresterie, ils s'attendent également à ce qu'il respecte le principe fondamental d'équité dans ses processus d'approvisionnement.
[Français]
Selon l'interprétation et l'application qui en aurait été faite, la loi aurait pu aller à l'encontre des obligations du Canada découlant d'accords commerciaux importants, comme l'Accord de libre-échange canadien et l'Accord de libre-échange nord-américain.
Les retombées qui découlent des marchés attribués ne peuvent pas être prises à la légère, particulièrement dans le cas d'un secteur qui dépend lourdement de l'accès au marché d'exportation, surtout aux États-Unis.
[Traduction]
Le Comité permanent des ressources naturelles a étudié le projet de loi. J'aimerais remercier mes collègues du comité ainsi que la secrétaire parlementaire d'avoir étudié attentivement le projet de loi. D'ailleurs, nombre des préoccupations dont je viens de parler ont été soulevées au comité.
Je suis ravi que ma collègue de , qui siège avec moi au comité, ait proposé un amendement afin d'inclure dans le projet de loi la disposition suivante:
Dans l’élaboration des exigences visant la construction, l’entretien ou la réparation d’ouvrages publics, de biens réels fédéraux ou d’immeubles fédéraux, le ministre tient compte de toute réduction potentielle des émissions de gaz à effet de serre et de tout autre avantage pour l’environnement et peut autoriser l’utilisation du bois ou de toute autre chose, notamment de matériel, de produits ou de ressources durables, qui offre pareil avantage.
Le comité a finalement accepté cet amendement, puis a renvoyé le projet de loi à la Chambre. Je crois que l'amendement est très important et qu'il contribuera à rendre ce projet de loi plus efficace et à mieux nous outiller pour atteindre notre objectif commun d'aider l'industrie forestière canadienne.
Le débat d'aujourd'hui sur le projet de loi nous donne l'occasion de réfléchir aux mesures prises par le gouvernement pour aider le secteur forestier à innover et à continuer de jouer un rôle essentiel dans nos collectivités et notre économie.
[Français]
Par exemple, le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques favorise la collaboration fédérale, provinciale et territoriale, afin d'encourager une plus grande utilisation du bois dans la construction. Les codes du bâtiment seront mis à jour à cet égard.
[Traduction]
Ce sera facilité en partie par le travail en cours relativement à la mise à jour du Code national du bâtiment du Canada. Ressources naturelles Canada et le Conseil national de recherches du Canada sont en train de mener des travaux de recherche et de développement novateurs en vue de mettre à jour le Code national du bâtiment du Canada pour permettre la construction de bâtiments en bois pouvant aller jusqu'à 12 étages. De plus, le bois et les produits du bois occupent une place importante sur le plan des besoins en infrastructures du gouvernement du Canada.
Selon la politique de Services publics et Approvisionnement Canada, les entrepreneurs doivent proposer des matériaux qui répondent aux besoins du projet, respectent certains critères de durabilité et de rendement et sont conformes au Code national du bâtiment du Canada.
À lui seul, ce ministère consacre d'ailleurs environ 160 millions de dollars par année, en moyenne, à l'aménagement et à la finition intérieure de locaux. Environ 15 % de ce montant est directement lié à l'utilisation de produits du bois.
J'aimerais en outre souligner l'important travail accompli par Services publics et Approvisionnement Canada au chapitre du respect de l'engagement du gouvernement de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le ministère voit à ce que l'élément durabilité soit davantage pris en compte dans les opérations gouvernementales grâce à des méthodes de construction écologiques, dont l'utilisation de matériaux durables, l'optimisation de l'espace et la réduction de la consommation d'énergie dans les immeubles fédéraux.
Les bâtiments sont une source considérable de gaz à effet de serre; ils représentent en effet 23 % de l'ensemble des émissions de ces gaz au Canada. Comme nous le savons, le gouvernement s'est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des immeubles et des parcs de véhicules fédéraux de 80 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2050.
En tant que fournisseur de locaux au gouvernement du Canada, Services publics et Approvisionnement Canada est particulièrement bien placé pour influer directement et de manière importante sur l'écologisation des opérations gouvernementales. Il est le premier ministère fédéral à élaborer un plan de portefeuille national carboneutre tenant compte de toutes les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation d'énergie liées aux biens immobiliers adoptées par le gouvernement pour réduire les gaz à effet de serre.
[Français]
À titre d'exemple, citons l'investissement dans le Programme d'acquisition de services énergétiques, lequel vise à moderniser le système de chauffage et de refroidissement utilisé par quelque 80 immeubles à Ottawa. Cela comprend de nombreux immeubles sur la Colline du Parlement et dans les alentours.
Avant de déployer cet effort de modernisation, nous utilisons des copeaux de bois comme biocombustible à titre d'essai et de projet pilote. Les résultats aideront à déterminer la possibilité d'étendre cette option à d'autres installations de chauffage et de refroidissement du gouvernement fédéral.
Dans le même ordre d'idées, Services publics et Approvisionnement Canada continue d'adopter une approche intégrée et holistique à l'égard de la conception de projets et de la construction, ce qui comprend l'utilisation de divers matériaux durables comme le bois, tout en prenant dûment en considération les facteurs environnementaux, sociaux et économiques.
[Traduction]
Son objectif est de répondre aux normes de rendement durable, comme le système Leadership in Energy and Environmental Design, mieux connu sous l'acronyme LEED, et le programme Green Globes. Ces normes de rendement favorisent l’utilisation de produits et de matériaux pour lesquels l’information sur le cycle de vie est disponible et qui ont un faible impact sur les plans environnemental, économique et social tout au long de leur cycle de vie utile. Les projets visant des immeubles du gouvernement du Canada à Québec et à Yellowknife sont les plus récents à répondre à ces normes.
En conclusion, Services publics et Approvisionnement Canada continuera de donner l'exemple en intégrant les facteurs d'ordre environnemental, plus particulièrement la réduction des émissions de gaz à effet de serre, aux étapes de conception et d'approbation de ses projets.
Le projet de loi , dans sa version modifiée, appuiera aussi nos efforts en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de soutenir le secteur forestier canadien. En même temps, il nous aidera à remplir notre engagement, qui consiste à appliquer un processus d'approvisionnement ouvert, équitable et transparent. En résumé, le gouvernement du Canada est résolu à léguer aux générations futures un pays durable et prospère. J'encourage donc mes collègues à appuyer cette initiative.
Je tiens aussi à remercier le député d' d'avoir participé à l'élaboration d'amendements importants au projet de loi qu'il avait présenté. Ces amendements préservent l'esprit initial de la mesure législative et appuient le plan du gouvernement, qui consiste à appuyer le secteur forestier, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
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Madame la Présidente, je suis bien heureux de prendre part au débat ce soir. Il concerne cet intéressant projet de loi qui vise essentiellement à donner une préférence à l'industrie du bois pour des effectuer des travaux de construction ou des projets du gouvernement fédéral. Je tiens donc à saluer l'initiative de mon collègue néo-démocrate qui dépose un projet de loi empreint de gros bon sens et de bonnes intentions, mais qui de notre point de vue, malheureusement, fait que l'on risque de favoriser une industrie plutôt qu'une autre. Nous, les conservateurs, nous favorisons le libre marché plutôt que de donner la priorité à un type de ressource par rapport à un autre.
Il y a environ sept ou huit ans, il y a eu dans la ville de Québec un grand débat concernant la construction d'un nouvel amphithéâtre, qui aujourd'hui porte le nom du Centre Vidéotron. On y présente entre autres choses les matchs des Remparts de Québec — qui seront dirigés demain par Patrick Roy, semble-t-il — , mais on attend toujours le retour de la Ligue nationale. Cependant, là n'est pas mon propos.
Il y avait un grand débat à ce moment-là à Québec pour décider si on allait construire l'amphithéâtre avec du bois ou avec des matériaux conventionnels. Comme je le disais plus tôt, c'est plein de bonnes intentions de se dire que puisque le Canada est un pays producteur de bois, celui qui a le plus d'impact sur son économie, c'est notre pays à travers le monde. D'ailleurs, plus ça va, mieux ça va: les productions sont bonnes autant pour le bois mou que pour le bois franc, et autant pour les exportations que pour la qualité du bois. On se demandait s'il serait bon que ce nouvel amphithéâtre de Québec serve de vitrine pour justement démontrer qu'on était capable de faire de grands bâtiments avec du bois.
Cependant, on s'est rendu compte assez rapidement que, ce faisant, non seulement on décuplait les coûts, mais aussi on décuplait le risque et on décuplait les délais. Cela a donc été mis de côté. Je me souviendrai très bien de M. Dutil, qui est toujours à la tête de l'empire Canam Manac, un fleuron de l'économie canadienne qui a pignon sur rue en Beauce — pays du député que je connais bien et que j'aime bien. Cet esprit d'entrepreneuriat qui caractérise la Beauce caractérise aussi le libre marché. M. Dutil avait dit publiquement que ce n'était pas vrai que les 125 députés de l'Assemblée nationale savaient comment bâtir des bâtiments. « Laissez-nous notre job, faites la vôtre et nous ferons la nôtre. » C'est pourquoi nous avions décidé, les membres de ma formation politique et moi, de laisser agir le libre marché.
Cela ne veut pas dire que nous sommes contre l'industrie du bois, bien au contraire. La Ville de Québec, il y a une dizaine d'années, a construit sur le boulevard de l'Ormière, dans ma circonscription, le stade de soccer Chauveau. C'est un stade très innovant. J'y vais régulièrement pour voir les différentes activités des organismes de ma circonscription, et en effet la structure est faite en bois. C'est fantastique, c'est inspirant et c'est bon. Ils l'ont fait parce qu'ils avaient besoin de le faire. On a laissé libre cours au marché pour déterminer ce qui faisait l'affaire dans ce cas précis. C'est le bois qui a gagné. Cela ne veut pas dire que c'est parce qu'on l'a favorisé plus qu'il le fallait. C'est simplement qu'on s'est dit que dans ce cas on allait le faire avec du bois. Ailleurs, cela pourra être de l'acier; ailleurs, cela pourra être du béton; ailleurs, cela pourra être de l'aluminium; ailleurs, cela pourra être tout plein d'autres choses, comme de la brique ou du verre. Laissons le marché décider de lui-même, car si on impose quelque chose, il faudra s'attendre à des contestations juridiques, à des contestations financières par la suite et à ce que des gens ne seront pas du tout contents. Force est d'admettre que l'industrie du béton, l'industrie de l'aluminium, l'industrie de l'acier, l'industrie de la brique et l'industrie du verre pourront contester cette position et on ne sera pas plus avancé.
Nous croyons aux possibilités d'expansion pour le bois. C'est pourquoi, lorsque nous formions le gouvernement en 2013, notamment sous l'égide de l'honorable Denis Lebel qui a été député de Lac-Saint-Jean pendant 10 ans et qui avait à coeur le développement de l'industrie forestière, nous avions mis en place le Programme de développement des marchés qui visait non seulement le développement des marchés, mais aussi des investissements pour les entreprises, pour les usines qui travaillent le bois afin d'avoir de meilleures pratiques environnementales et de nouveaux débouchés innovants. Il s'agissait également d'être plus compétitifs face à notre partenaire qui est aussi notre principal concurrent, c'est-à-dire les États-Unis.
À preuve, il y a environ deux mois, j'ai eu le bonheur de me rendre dans la circonscription de Chicoutimi—Le Fjord. Je rappelle à cette assemblée que malheureusement, depuis bientôt six mois, les gens de Chicoutimi—Le Fjord n'ont pas de député, ici à la Chambre des communes.
Il est temps que le déclenche l'élection complémentaire. D'ailleurs, je rappelle à la Chambre que notre formation politique a un excellent candidat sur le terrain en la personne de M. Richard Martel. Il est là pour les gens de la circonscription depuis décembre dernier, et nous avons hâte que les Canadiens de la circonscription de Chicoutimi—Le Fjord puissent élire leur député.
Je me suis donc rendu dans un village de cette circonscription qui n'était peut-être pas bien connu de tout le monde à l'époque, mais qui a attiré l'attention mondiale, puisque Samuel Girard a gagné une médaille d'or. Il s'agit du village de Ferland-et-Boilleau, qui compte 600 personnes. Si je parle de ce village, c'est parce qu'il y a une coopérative forestière qui travaille le bois, l'exploite et le vend partout en Amérique du Nord et qui a innové en créant de nouvelles essences à base d'huiles de bois distillées. D'ailleurs, elle m'en a offert et j'en ai acheté, car même si c'est bien de recevoir des cadeaux, comme député, il faut aussi encourager l'économie locale. J'en ai vaporisé chez moi et cela sent très bon. C'est comme si on était dans une forêt.
Bref, nous sommes en faveur de l'industrie du bois, mais aussi en faveur du libre marché. On peut encore débusquer des produits innovants et débroussailler des secteurs qui ne sont pas encore connus. C'est cela, l'innovation. Or, si ce projet de loi est adopté, nous estimons qu'il risque de faire l'objet de contestations judiciaires et de contrarier les gens des autres industries de la construction, qui demanderont pourquoi on favorise les autres et pas eux. La question est tout à fait légitime. Qu'il s'agisse des industries du béton, de l'aluminium, de l'acier, du verre ou de la brique, ces gens-là ne seront pas contents.
Mes collègues seront sûrement déçus, mais puisque cela fait partie du débat démocratique, nous n'appuierons pas ce projet de loi. Nous estimons que l'idée n'est pas vilaine en soi, mais que les problèmes que le projet de loi va générer nous empêchent d'y accorder notre appui.
Ultimement, laissons le marché suivre son cours et les gens faire leurs choix. J'ai confiance en l'industrie canadienne du bois, qui est forte et dirigée par des gens d'affaires compétents qui sont capables de mettre en valeur leurs produits sans nécessairement avoir besoin de l'aide directe du gouvernement, d'un préjugé favorable ou d'un passe-droit, sans vouloir être trop sévère. Laissons le libre marché suivre son cours. Je suis convaincu que l'industrie canadienne du bois saura, comme c'est le cas depuis des centaines d'années, bien tirer son épingle du jeu sans avoir besoin de quémander l'aide de qui que ce soit.
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Madame la Présidente, avant de commencer mon discours, j'aimerais prendre un peu de temps pour dire à quel point je suis surprise des commentaires de mon collègue de .
Les commentaires qu'il a faits s'appliquaient à la deuxième lecture du projet de loi. Le projet de loi a maintenant été modifié, et l'amendement règle les problèmes dont il parlait dans son discours. Je suis un peu surprise, parce que je sais que d'habitude il fait preuve de rigueur et qu'il étudie les projets de loi de manière adéquate et complète. Je suis étonnée qu'il n'ait pas compris la nature des amendements présentés dans le projet de loi.
Je vais faire une rétrospective pour faire comprendre tout ce qui s'est passé concernant ce projet de loi. Quand il a été déposé en deuxième lecture, on visait une approche préférentielle. En effet, on préconisait l'utilisation du bois pour les bâtiments fédéraux. Le projet de loi a été étudié en comité. Des experts ont témoigné et ils ont expliqué, de manière simple, que le bois n'avait pas besoin de traitement préférentiel et qu'on n'avait pas besoin de lui accorder la priorité par rapport aux autres matériaux. Le problème est que, souvent, on ne considère même pas l'utilisation du bois. L'industrie dit souvent qu'elle n'a pas besoin d'un traitement préférentiel et que tout ce qu'elle veut, c'est qu'on pense à elle. C'est en raison de cela qu'un amendement a été apporté.
Par exemple, dans le cadre de la formation en architecture, on n'enseigne même pas aux étudiants comment ils peuvent utiliser le bois ou alors, on ne leur offre que quelques heures de formation à ce sujet dans l'ensemble du cours. C'est pour cette raison qu'on ne pense pas souvent à utiliser le bois. On ne se rend même pas à l'étape de se demander quels seraient les avantages de l'utiliser.
L'amendement fait en sorte qu'on va se poser la question. Si on a un bâtiment à construire, on va considérer les différents matériaux qui existent et se demander quels seraient les avantages sur le plan environnemental d'utiliser d'autres matériaux que les matériaux plus traditionnels. Si on constate qu'il y a un avantage important à utiliser le bois, on va décider de le faire.
Dans les faits, il n'y a pas de traitement préférentiel. C'est encore le libre marché. Chaque industrie peut proposer de démontrer les avantages à utiliser ses matériaux. Ce que l'industrie du bois nous demande, c'est de simplement penser à elle. Elle est certaine de réussir à convaincre les gens à utiliser le bois, et ce, sans traitement de faveur, parce qu'elle sait que son produit représente des avantages extraordinaires en matière d'émissions de gaz à effet de serre et de captation du carbone, en plus d'avoir plusieurs autres répercussions positives pour l'industrie canadienne et pour la construction.
Nous sommes donc passés d'une approche préférentielle, dans la première mouture du projet de loi, à une approche comparative où les marchés sont encore libres. On n'oblige personne. Le projet de loi ne fait que dire qu'on va considérer les répercussions potentielles sur l'environnement et qu'on va y penser. C'est l'élément essentiel pour comprendre le projet de loi initial et où il en est rendu maintenant. Si on ne fait qu'analyser ce que le bois peut apporter, on se rendra compte de tous ses avantages.
J'ai eu l'occasion de l'observer concrètement dans ma circonscription. En effet, la communauté de Long Point First Nation a été privée d'une école pendant longtemps. C'était vraiment triste. Les enfants fréquentaient une école qui avait été fermée par la commission scolaire dans le village voisin. L'école était vraiment en mauvais état. Il y avait même de la moisissure. Ils ont passé des années dans une salle de classe improvisée dans le gymnase où il n'y avait pas de fenêtre. Cela a eu des répercussions frappantes sur le moral des enfants.
On a finalement réussi à avoir une nouvelle école conçue par un architecte qui avait une vision vraiment incroyable. Elle est en forme de ruche d'abeilles. On retrouve la forme hexagonale dans chacune des parties dans l'école, et elle est entièrement construite en bois. C'est extraordinaire. Les enfants sont maintenant dans un environnement éducatif qui les motive. L'ambiance est différente. De toute évidence, cela démontre à quel point on peut construire de beaux bâtiments en bois.
C'est un long trajet en auto, parce que c'est quand même loin, mais si des gens ont la possibilité de venir voir cette école un jour, ils la trouveront vraiment superbe. On y découvre à quel point on peut utiliser le bois de manière efficace.
Ainsi, un projet de loi comme celui de mon collègue peut être apprécié par tout le monde, surtout dans sa version actuelle, puisque les libéraux y ont apporté un amendement. Je sais qu'ils ont travaillé en collaboration avec mon collègue en comité pour que tout le monde s'entende sur l'amendement et afin que le projet de loi convienne à tous. Dans sa mouture actuelle, c'est un excellent projet de loi qui correspond aux besoins et aux demandes raisonnables de l'industrie. Il peut avoir une incidence significative sur l'industrie forestière, ainsi que sur l'environnement, étant donné les avantages environnementaux que présente l'utilisation du bois. En effet, on ne construit pas des bâtiments pour les détruire, mais lorsqu'on doit le faire, ceux qui sont construits en bois ont un impact environnemental beaucoup moindre. En outre, ils ont une incidence moindre sur la communauté locale et sur la faune qui se trouve autour.
Selon moi, l'utilisation du bois est une solution d'avenir. Cela permet de construire rapidement et à moindre coût de grands immeubles. Les technologies en matière de construction en bois ont beaucoup évolué. Ce qui était impensable avant est maintenant facilement réalisable. D'ailleurs, il y a eu des changements pour permettre la construction de bâtiments en bois de plus de six étages. Dans ma circonscription, des bâtiments ont été construits avec beaucoup de bois, et cela ajoute une touche particulièrement intéressante aux projets. Nous pouvons être fiers de cette sensibilisation à l'utilisation du bois dans la construction des bâtiments.
L'industrie forestière a été malmenée au cours des dernières années. Lors d'une législature passée, j'avais déposé une motion concernant une stratégie nationale sur la foresterie, et je l'ai déposée de nouveau dans la législature actuelle, puisque c'est encore d'actualité. Bien que la mesure de mon collègue soit extrêmement importante, si on veut vraiment soutenir l'industrie forestière, il faudra développer plusieurs stratégies, et les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, ainsi que l'industrie et les communautés autochtones, surtout, devront s'asseoir ensemble.
Ensemble, nous pouvons trouver plein de solutions d'avenir pour notre industrie forestière, qui a beaucoup à offrir. Le problème, c'est qu'on ne pense pas à tout ce qu'elle peut apporter à l'économie canadienne, sans parler des divers produits qu'on consomme. On se retrouve donc parfois perdant parce qu'on n'a pas pensé à une option particulièrement intéressante qui n'a pas nécessairement besoin d'un traitement préférentiel pour faire son chemin. Parfois, il suffit d'avoir une idée pour trouver la meilleure solution. Si personne ne nous dit de vérifier la viabilité d'une solution, cela demeure une idée non développée et on n'avance pas.
Alors, j'espère que les députés vont considérer le projet de loi de mon collègue. J'espère aussi que les députés conservateurs vont prendre le temps de lire l'amendement afin d'en comprendre la portée, puisqu'il a modifié considérablement le projet de loi. Je pense aussi qu'il est temps que les conservateurs adaptent leur discours à la nouvelle mouture.
Dernièrement, j'ai eu la chance de rencontrer le Comité sur la forêt de l'Union des municipalités du Québec. Ses membres ont énormément de préoccupations en ce qui a trait à la foresterie, et je pense qu'ils méritent d'être soutenus davantage. La question est très large, notamment en ce qui concerne la pénurie de la main-d'oeuvre. On doit faire mieux en matière de foresterie. J'invite mes collègues à voter pour le projet de loi de mon collègue.
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Madame la Présidente, je suis ravi de participer au débat de ce soir sur le projet de loi , une mesure dont l'esprit et l'objectif sont louables et faciles à appuyer. Il faut dire que le député d' a présenté un projet de loi qui s'inscrit dans le droit fil des efforts du gouvernement pour appuyer et faire prospérer le secteur forestier canadien. Ces efforts illustrent bien l'importance du rôle que joue depuis longtemps l'industrie forestière dans l'économie canadienne de même que le brillant avenir qui s'annonce pour ce secteur.
Le secteur forestier du Canada a été confronté à de nombreux défis récemment. Je songe notamment à des incendies de forêt d'une ampleur sans précédent, à des infestations dévastatrices et à des droits et des barrières tarifaires injustifiés de la part de nos voisins du Sud. En dépit de ces difficultés, ce secteur continue de se réinventer et de se transformer pour s'adapter à ce siècle de la croissance écologique. En fait, l'industrie forestière se démarque aujourd'hui comme l'un des secteurs les plus novateurs de l'économie canadienne.
Cette mesure arrive à point nommé. Le monde arrive à un tournant: le changement climatique constitue l'un des plus grands défis que notre génération doit affronter, et les investissements dans la technologie propre sont le nouvel impératif pour une économie à faibles émissions de carbone. L'industrie forestière du Canada est au coeur de cette transition.
Le est même allé jusqu'à dire que, sans le secteur forestier, il n'existe aucune solution mondiale au changement climatique. Il y a une très bonne raison à cela. Comme nous l'avons appris dans nos cours de science à l'école secondaire, les forêts sont les poumons de la planète. Elles absorbent de vastes quantités de gaz carbonique qui se trouve dans l'atmosphère et elles l'entreposent pendant des décennies; l'industrie forestière est ainsi unique parmi les secteurs d'exploitation des ressources. Cette réalité ouvre d'énormes perspectives pour le bois et les produits du bois ainsi que pour les collectivités — rurales ou autochtones pour la plupart — qui les produisent. Voilà pourquoi le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques inclut des engagements de la part des hautes instances gouvernementales en vue de faire valoir l'utilisation accrue du bois dans les projets de construction. Parmi ces engagements, on compte notamment un financement fédéral de 39,8 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer ces efforts. Dans le même ordre d'idées, nous nous sommes également joints à nos partenaires provinciaux et territoriaux pour adhérer à un cadre de la bioéconomie forestière. Nous agissons rapidement pour mettre en oeuvre cette approche globale puisque nous souhaitons faire du Canada un chef de file mondial de l'utilisation de biomasse durable pour transformer l'économie.
Les défis associés aux changements climatiques représentent également une occasion sans précédent pour le secteur forestier, et le gouvernement apporte sa contribution. Voici quelques exemples.
L'automne dernier, le gouvernement a lancé le Programme de croissance propre, qui offre 155 millions de dollars pour financer des projets de recherche-développement et de démonstration sur les technologies propres. Fait important, l'un des cinq secteurs prioritaires du programme cible les matériaux et les bioproduits de pointe. Le Programme de croissance propre contribuera à accélérer leur adoption.
Il y a aussi le Programme de construction verte en bois qui finance des projets de démonstration pour accroître l'utilisation du bois d'ingénierie dans les projets de construction non traditionnelle, comme les immeubles de grande hauteur, les bâtiments commerciaux peu élevés et les ponts. Le programme appuie également la recherche nécessaire pour permettre la construction de grands immeubles en bois au-delà des limites actuelles dans la prochaine version du Code national du bâtiment du Canada, en collaboration avec le Conseil national de recherches. Ce travail est particulièrement important parce que des modifications au code du bâtiment ont déjà eu des effets sur l'utilisation du bois en construction. Il y a d'ailleurs actuellement près de 500 bâtiments en bois de hauteur moyenne au Canada dont la construction est terminée, en cours ou à l'étape de la planification, et c'est grâce à des changements apportés aux codes à l'échelle nationale et provinciale. Dans les prochaines années, ce nombre est appelé à augmenter considérablement au fur et à mesure que les changements au code du bâtiment seront mieux connus.
Ces efforts s'appuient sur de vastes partenariats avec, notamment, des associations de l'industrie comme le Conseil canadien du bois, des organismes de recherche et des universitaires du secteur forestier, le gouvernement fédéral et les provinces, ainsi que des municipalités.
Grâce à ces partenariats, nous avons pu unir nos efforts dans les domaines de la recherche, des codes de construction, du développement de matériaux, de la sensibilisation et de la communication afin de mieux faire connaître les constructions de bois et de sensibiliser la population à leurs avantages. Le gouvernement libéral est favorable à l'utilisation du bois dans les projets novateurs du Canada et de l'étranger. L'aide financière du fédéral a par exemple permis de construire, à l'Université de la Colombie-Britannique, une résidence pour étudiants qui est considérée comme la plus haute construction hybride à base de bois du monde entier. En plus d'être une réussite d'architecture et d'ingénierie, cette magnifique structure de bois, le Brock Commons, change aussi la donne dans le domaine de l'environnement. En effet, elle permet de stocker près de 1 600 tonnes de dioxyde de carbone et d'éviter de produire plus de 1 000 tonnes de gaz à effet de serre, ce qui équivaut à retirer chaque année 511 voitures du réseau routier.
De l'autre côté du pays, nous avons soutenu financièrement la construction, à Québec, d'un immeuble à condos de 13 étages en bois lamellé-croisé. Le projet Origine comprend une structure de bois massif de 12 étages bâtie sur un socle de béton.
Nous exportons aussi l'ingéniosité canadienne dans le monde entier. On n'a qu'à penser au nouveau projet sino-canadien d'écoquartier à faibles émissions de carbone de Tianjin, en Chine. Ce projet de 2,5 milliards de dollars permet de mieux faire connaître le savoir-faire et le bois d'oeuvre du Canada en créant un quartier durable de près de deux kilomètres carrés.
La première phase de cet écoquartier comprend 100 maisons en rangée à ossature de bois équipées de technologies d'efficacité énergétique canadiennes, ce qui crée non seulement de nouveaux marchés, mais aussi une nouvelle demande pour des produits du bois canadiens. Une fois terminé, l'écoquartier servira d'exemple pour montrer comment les matériaux de construction et les technologies écologiques peuvent aider la Chine à atteindre ses cibles, à savoir que la moitié des nouveaux immeubles d’habitation au pays devra respecter des normes de construction écologique d’ici 2020. En juin dernier, le était en Chine pour renouveler un protocole d'entente en vue de maintenir le dynamisme apporté par ce projet et d'améliorer le soutien du Canada pour les constructions écologiques en Chine.
Comme le montrent ces exemples, le secteur forestier peut continuer de jouer un rôle déterminant dans bon nombre des enjeux les plus cruciaux de notre époque, d'être un chef de file en matière de performance environnementale, de favoriser la croissance propre et l'innovation et d'encourager l'établissement de partenariats avec les Autochtones, transformant ainsi la lutte contre les changements climatiques en avantage concurrentiel.
Voilà l'intention et les objectifs qui sous-tendent le projet de loi . Nous devrions tous appuyer le projet de loi du député d'en face, du moins, en principe. Toutefois, nous ne pouvons pas le mettre en pratique avant d'y apporter quelques amendements essentiels.
Comme d'autres l'ont souligné à la Chambre et au Comité permanent des ressources naturelles, le libellé du projet de loi était problématique. Il soulevait des questions par rapport à l'équité dans les processus d'approvisionnement. Il courait également le risque d'aller à l'encontre des obligations commerciales du Canada, tant au pays qu'à l'étranger. Bien qu'il s'agisse de problèmes importants, il n'est pas impossible de les résoudre. En fait, je crois que l'amendement proposé par la députée de et adopté par le comité des ressources naturelles résout très bien le problème.
Je vais rappeler à la Chambre le libellé de l'amendement. Il se lit comme suit:
(1.1) Dans l’élaboration des exigences visant la construction, l’entretien ou la réparation d’ouvrages publics, de biens réels fédéraux ou d’immeubles fédéraux, le ministre tient compte de toute réduction potentielle des émissions de gaz à effet de serre et de tout autre avantage pour l’environnement et peut autoriser l’utilisation du bois ou de toute autre chose, notamment de matériel, de produits ou de ressources durables, qui offre pareil avantage.
Cet amendement aiderait le secteur forestier canadien. Il appuierait d'autres secteurs et fournisseurs. Il assurerait l'équité, l'ouverture et la transparence du processus d'approvisionnement fédéral. Le projet de loi modifié créerait de bons emplois, renforcerait l'économie et veillerait à la prospérité de tous pour des générations à venir. J'invite tous les députés à appuyer le projet de loi ainsi modifié.
Le député a présenté le projet de loi avec passion et vigueur et je l'en remercie. Il en a parlé avec ardeur au comité. Il nous a tous convaincus qu'il s'agit d'un projet louable dont nous devrions tous êtres fiers en tant que députés. Tous les Canadiens peuvent en être fiers.
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Madame la Présidente, je suis très fière de me lever pour appuyer le projet de loi de mon collègue de la Colombie-Britannique, le projet de loi .
D'entrée de jeu, je voudrais rappeler à mon collègue de que je pense qu'il a pris la mauvaise version du projet de loi. En fait, la première mouture du projet de loi qui n'avait pas encore été amendée en comité parlait d'une approche préférentielle pour faire une place prépondérante au bois dans les projets de construction. Ce n'est plus le cas, car on a entendu des experts en comité dire que l'industrie n'avait pas besoin de cette approche préférentielle. En effet, il s'agit plutôt de simplement considérer la possibilité d'utiliser le bois au départ, parce que ce n'est pas une pratique courante présentement dans les projets de construction.
Comme cela a été amendé en comité après avoir entendu les experts, ce n'est plus une approche préférentielle qui est préconisée dans ce projet de loi, mais plutôt une approche comparative. Le projet de loi est assez simple et très court à lire. On y dit dans le sommaire:
[...] que le ministre puisse autoriser l’utilisation du bois ou de toute autre chose qui offre des avantages pour l’environnement dans l’élaboration des exigences relatives aux ouvrages publics.
Cela concerne le ministre des Travaux publics. Dans le fond, l'article dit tout simplement:
(1.1) Dans l’élaboration des exigences visant la construction, l’entretien ou la réparation d’ouvrages publics, de biens réels fédéraux ou d’immeubles fédéraux, le ministre tient compte de toute réduction potentielle des émissions de gaz à effet de serre et de tout autre avantage pour l’environnement et peut autoriser l’utilisation du bois ou de toute autre chose, notamment de matériel, de produits ou de ressources durables, qui offre pareil avantage.
Cela répond au questionnement et au point soulevés par le député conservateur qui a pris la parole précédemment. Je pense que cela peut lui permettre de réviser sa position.
On sait que l'industrie du bois a été assez malmenée au cours des dernières années. On a entendu les travailleurs de plusieurs secteurs de l'industrie du bois du Québec, de l'Ontario et de la Colombie-Britannique dire qu'il faudrait peut-être que le gouvernement pense à intégrer le bois dans les constructions. En effet, il y a eu de l'innovation et de nouvelles techniques ont été élaborées dernièrement, ce qui fait en sorte que le bois peut être un matériau très avantageux. On veut diminuer notre empreinte carbone et, dans le cycle de vie, le bois est un matériau qui a une empreinte très faible par rapport au béton ou à l'acier, par exemple. Son utilisation pourrait permettre d'atteindre plus facilement les objectifs que le gouvernement s'est donné dans le cadre de l'Accord de Paris. On pourrait ainsi appuyer de façon économique les travailleurs dans nos diverses régions.