La Chambre reprend l’étude, interrompue le 5 juin, du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissant de l’occasion qui m’est offerte ce soir de parler en faveur du projet de loi . Avant de commencer, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel des Algonquins et des Anishinaabes.
Ce projet de loi fournit le cadre d’un processus d’évaluation moderne qui protégerait l’environnement, qui attirerait les investissements et qui ferait en sorte que les bons projets soient mis en chantier rapidement pour créer des débouchés et ouvrir des perspectives économiques.
J’expliquerai plus précisément de quelle façon le projet de loi appuie l’engagement que le gouvernement a pris à l’égard de la réconciliation et d’une relation renouvelée avec les peuples autochtones. Remplir cet engagement est difficile, mais c'est aussi nécessaire. J’expliquerai par ailleurs comment le projet de loi favorise la réconciliation et les partenariats avec les peuples autochtones. Je décrirai enfin ce que le gouvernement a entendu ces derniers mois des peuples autochtones et comment leur rétroaction a permis de renforcer le projet de loi.
Depuis le tout début, le gouvernement a bien précisé qu’aucune relation n’est plus importante pour le Canada que celle qu’il entretient avec les peuples autochtones. Nous nous sommes engagés à renouveler cette relation en misant sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat afin d'opérer un changement transformateur et nous avons pris des mesures importantes pour assumer cet engagement.
En 2016, le Canada a annoncé qu'il appuyait sans réserve la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et a promis de la mettre en oeuvre intégralement et efficacement. En février dernier, le a annoncé que le gouvernement allait travailler en partenariat avec les peuples autochtones à l'élaboration d'un nouveau cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits afin de restructurer la relation entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones en fonction de la Déclaration de l'ONU.
L'élaboration du cadre fait fond sur les mesures que nous avons déjà prises en ce sens. Cela comprend le lancement d'un examen des lois et des politiques qui vise à faire en sorte que la Couronne respecte ses obligations constitutionnelles relatives aux droits ancestraux et issus de traités, qui est fondé sur les 10 principes inscrits dans l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et sur la Déclaration de l'ONU, et qui est appuyé par le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones et par les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.
Nous avons commencé à apporter des changements institutionnels pour favoriser la relation renouvelée. En particulier, nous avons annoncé la dissolution d'Affaires autochtones et du Nord Canada et la création de deux nouveaux ministères: Services aux Autochtones Canada et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord. Cela accélérera le travail en cours pour renouveler la relation avec les peuples autochtones et leur permettra de mieux renforcer la capacité qui appuie la mise en oeuvre de leur vision d'autodétermination.
Nous avons annoncé notre appui à l'égard du projet de loi , Loi visant à assurer l’harmonie des lois fédérales avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui représente un premier pas important dans le cadre du processus de mise en oeuvre. D'autres mesures législatives devront être prises pour mettre pleinement en oeuvre la Déclaration au Canada. Le gouvernement a aussi effectué des investissements sans précédent dans l'éducation, la santé, l'infrastructure et les collectivités des Autochtones. Il a notamment amélioré l'enseignement primaire et secondaire dans les réserves, amélioré les installations sanitaires, construit des logements et fait en sorte que les Autochtones aient accès à de l'eau potable.
Enfin, comme les peuples autochtones sont depuis longtemps les gardiens de l'environnement et possèdent des connaissances approfondies du territoire, nous continuons de travailler en étroite collaboration avec eux alors que nous prenons des mesures pour protéger et améliorer l'environnement du Canada et pour lutter contre les changements climatiques.
De concert avec les peuples autochtones, nous avons élaboré le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, et le gouvernement travaille en partenariat avec l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis pour le mettre en oeuvre. Compte tenu des liens étroits qu'entretiennent les collectivités autochtones côtières avec les océans du Canada, nous travaillons en partenariat avec elles en vue de la mise en oeuvre du Plan de protection des océans, qui représente un investissement de 1,5 milliard de dollars. Nous élaborons par exemple des programmes de formation afin d'accroître la participation des Autochtones aux emplois dans le domaine de la sécurité maritime.
Le projet de loi dont nous sommes saisis repose sur un engagement à l'égard des peuples autochtones, ainsi que l'industrie, les intervenants et de nombreux Canadiens partout au pays.
Ce projet de loi constitue une étape importante, qui favorisera la réconciliation et permettra de prendre de meilleures décisions relatives aux projets en reconnaissant les droits des Autochtones et en travaillant en partenariat d'entrée de jeu. Au titre de ce projet de loi, il sera obligatoire de tenir compte des connaissances autochtones au même titre que les données scientifiques et les autres données, y compris lorsque l'évaluation est effectuée par une autre administration.
Au titre de la nouvelle Loi sur l’évaluation d’impact, les instances autochtones auront davantage l'occasion d'exercer leurs pouvoirs et leurs fonctions, notamment prendre l'initiative des évaluations d'impact par l'entremise de la substitution. Grâce à des mesures comme l'étape préparatoire précoce et l'étape de participation, qui sont nouvelles, le projet de loi garantira que les Autochtones auront l'occasion de participer dès le début et tout au long du processus d'évaluation.
Finalement, les répercussions sur les Autochtones ainsi que leurs droits seront au centre du processus décisionnel, étant donné qu'on en tiendra compte comme un facteur essentiel lorsqu'on prendra une décision à la suite de l'évaluation d'impact.
Nous sommes déterminés à travailler avec les Autochtones pour définir les processus visant à obtenir leur consentement et à collaborer avec eux dans le cadre de l'élaboration des règlements qui font partie de cette loi.
Depuis la présentation du projet de loi , le gouvernement a continué à discuter avec les Autochtones à la moindre occasion. Au cours de l'étude du projet de loi, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable a aussi entendu le témoignage d'un certain nombre d'Autochtones et d'organismes autochtones. En réponse à ces témoignages, le Comité a apporté plusieurs amendements importants qui ont amélioré le potentiel du projet de loi à favoriser la réconciliation et l'établissement d'une nouvelle relation.
Les Autochtones ont déclaré qu'il est crucial que le projet de loi reflète l'engagement du gouvernement de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. À l'aide d'amendements, le comité permanent s'est assuré que cet engagement soit au coeur du projet de loi et qu'il oriente sa mise en oeuvre.
Dans le projet de loi, il est prévu que la déclaration des Nations unies est mentionnée dans le préambule de la Loi sur l'évaluation de l'impact et de la Loi sur la régie canadienne de l'énergie. L'article sous « Objet » de la Loi sur l'évaluation de l'impact précise maintenant que le gouvernement, le ministre, l'Agence et les autorités fédérales devront exercer leurs pouvoirs de manière à respecter les engagements du gouvernement à l'égard des droits des peuples autochtones. Pareillement, la mission de la régie canadienne de l'énergie exige qu'elle exerce ses pouvoirs de la même façon dans l'exercice de ses attributions.
Nous avons entendu parler de l'importance d'adopter une approche fondée sur les distinctions. C'est l'un des 10 grands principes qui orientent notre examen des lois et des politiques. C'est nécessaire pour que les droits, les intérêts et la situation uniques des Premières Nations, des Métis et des Inuits soient reconnus, affirmés et pris en compte. En réponse à cela, le comité a amendé le projet de loi pour que la composition des principaux comités dont il est question dans cette mesure législative reflète une approche fondée sur les distinctions.
Les peuples autochtones nous ont dit qu'il est capital de prendre en considération les connaissances autochtones dans les évaluations d'impact. Ils ont aussi demandé que ces connaissances soient mieux protégées. Les amendements du comité permanent favoriseraient à la fois l'utilisation et la protection des connaissances autochtones.
La mesure législative exigera à présent que les rapports d'évaluation montrent clairement de quelle manière les connaissances autochtones ont été prises en compte. Elle prévoit également plus de mesures de protection dans toutes les lois afin d'assurer une protection appropriée des connaissances autochtones tout en reconnaissant que les promoteurs peuvent parfois avoir besoin d'y accéder. Des consultations seront nécessaires avant toute divulgation des connaissances autochtones, et les ministres seront ensuite en mesure d'établir des conditions quant à la divulgation de ces renseignements à la suite des consultations.
Conformément aux commentaires des organisations autochtones, le comité a également précisé que les connaissances autochtones seront prises en compte et que cela ne se limitera pas aux connaissances « traditionnelles » des peuples autochtones.
Enfin, d'un bout à l'autre de la mesure législative, le comité a pris des mesures en vue de souligner davantage l'engagement à l'égard d'une pleine participation des peuples autochtones et de la population en ce qui concerne les processus d'évaluation.
Je suis ravi de constater que de nombreux amendements apportés par le comité permanent sont en lien direct avec les enjeux soulevés par les peuples autochtones, et qu'ils permettront de veiller à ce que la mesure législative favorise la réconciliation.
Comme je l'ai dit, dans toutes ses initiatives, notamment le projet de loi dont nous sommes saisis, le gouvernement est déterminé à poursuivre la réconciliation et à renouveler ses relations avec les peuples autochtones.
Je souhaite souligner les contributions que les peuples et les organisations autochtones de l'ensemble du Canada ont apportées au projet de loi . C'est un véritable privilège de travailler avec les peuples autochtones et d'entendre leurs points de vue et leurs priorités. Le gouvernement se réjouit de travailler en collaboration avec eux en vue de mettre en oeuvre le projet de loi.
Je souhaite de nouveau souligner le travail du comité, qui a écouté les témoignages des Autochtones et des organisations qui les représentent, et qui leur a répondu. Il s'agit d'un processus ardu, mais gratifiant, au bout du compte, alors que nous travaillons ensemble afin de protéger l'environnement, de créer des débouchés économiques et de favoriser la réconciliation.
Sur une note plus personnelle, je souhaite mentionner que je suis membre du comité de l'environnement et du développement durable. Ce fut un grand honneur de participer à l'étude de cette mesure législative et des amendements proposés.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre part au débat sur le projet de loi , que le gouvernement libéral a déposé.
Comme on le sait sans doute, cette mesure législative vise à créer une nouvelle Agence canadienne d'évaluation des impacts en remplacement de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Cette agence sera responsable de tous les examens fédéraux des principaux projets, et devra collaborer avec d'autres organismes, comme la nouvelle Régie canadienne de l'énergie, actuellement connue sous le nom de l'Office national de l'énergie, la Commission canadienne de sûreté nucléaire et les bureaux extraterritoriaux.
D'entrée de jeu, en tant que citoyen et député de Lévis—Lotbinière, j'ai toujours été intéressé à la protection et à la sécurité de la navigation comme, entre autres, celle de notre prestigieux fleuve Saint-Laurent qui passe non loin de ma demeure, et j'ai toutes ces questions à coeur. C'est notamment pour cela aussi, qu'en 2012, notre gouvernement conservateur avait apporté des modifications à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale.
Mes inquiétudes face au projet de loi sont évidemment nombreuses, et elles sont surtout liées au réel bien-fondé des modifications apportées à cette loi, ainsi qu'à l'éthique élastique du gouvernement libéral. En effet, le gouvernement se dit responsable et transparent, mais dans les faits, il nous prouve chaque fois que sa seule ambition est de favoriser ses petits amis libéraux et d'encourager la partisanerie libérale en augmentant les recettes des coffres du Parti libéral, et ce, d'un océan à l'autre et d'un prétexte à l'autre.
Sous les apparences nobles de cette mesure législative qui prévoit que tous les projets seront évalués en fonction de leur impact environnemental et sur la santé ainsi que des enjeux sociaux, il y a lieu de sonner l'alarme sur les pratiques du bon vieux Parti libéral, champion de la « crocherie » et des scandales, comme nous les voyons actuellement. Pensons, par exemple, au et à l'attribution des quotas de pêche pour un fruit de mer prisé.
Là où les choses se corsent avec le gouvernement libéral, c'est que dès que l'on touche à des projets de loi qui donnent plus de pouvoirs discrétionnaires à un ou à une ministre, les enjeux concernant l'économie et les droits dit « des genres » et des Autochtones deviennent ceux des plus offrants, et ce, au profit des intérêts financiers de la grande famille libérale.
Le gouvernement, qui aime dépenser à outrance l'argent des contribuables canadiens et pense réinventer la roue, s'engage également dans le cadre de ce projet de loi à dépenser jusqu'à 1 milliard de dollars sur 5 ans pour appuyer le nouveau régime, les modifications requises et pour assurer une soi-disant participation accrue des Autochtones et du public.
J'aimerais souligner de nouveau que cela ressemble pas mal aux mêmes visées qu'avait le , qui nous l'espérons, sera bientôt sous enquête.
Évidemment, le précédent gouvernement conservateur savait toujours faire mieux sans augmenter le fardeau fiscal des Canadiens. Les conservateurs du Canada comprennent l'importance d'offrir une certitude, une prévisibilité et une clarté réglementaire, afin d'assurer la viabilité des principaux projets énergétiques.
Nous savons à quel point ces projets créent des dizaines de milliers d'emplois et profitent à des communautés partout au Canada, sans favoritisme par rapport à leur allégeance politique. Avec les conservateurs, de solides politiques économiques et environnementales n'existent pas au détriment les unes des autres.
Une plus grande prospérité rime toujours avec une meilleure performance environnementale, mais pour ce qui est du gouvernement libéral, tout rime avec des occasions alléchantes de bonbons pour les petits amis et la famille.
Le projet de loi propose de créer deux nouveaux fardeaux réglementaires qui, une fois combinés à la taxe fédérale inutile sur le carbone, nuiront davantage à la compétitivité mondiale du Canada, sans pour autant améliorer la protection de l'environnement. C'est un scandale.
Ces nouvelles conséquences, comme tant d'autres que nous vivons actuellement et, en fait, depuis de l'arrivée en poste de ce gouvernement libéral qui multiplie les échecs les uns après les autres pour le Canada, sont désolantes.
D'ici la prochaine élection, les libéraux ont du chemin à faire et des croûtes à manger pour commencer à défendre convenablement l'industrie des ressources naturelles du Canada au lieu de lui dresser des obstacles.
Heureusement, fidèles à nos valeurs et à nos engagements, nous, les conservateurs du Canada, allons continuer à nous opposer à la réglementation coûteuse qui nuit aux emplois, à la croissance économique et à la compétitivité mondiale.
Le projet de loi ne répond en rien à l'objectif du Parti conservateur du Canada de toujours de trouver un juste équilibre entre la protection de l'environnement et la croissance économique.
Quand on regarde ce qui se passe chez nos voisins, c'est aberrant de constater qu'alors que l'administration américaine assouplit la réglementation, baisse les impôts et encourage la production d'énergie à partir du gaz naturel ou du charbon, le Canada, quant à lui, régresse.
Nous ne pouvons nous permettre de nuire à notre compétitivité en resserrant la réglementation et en créant de l'incertitude autour du processus d'évaluation environnementale. Tout projet de loi, tel que celui-ci, qui entraînera une diminution de la compétitivité économique du Canada est à dénoncer et à bannir.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons fermement que, pour être efficaces, les politiques économiques et environnementales ne doivent pas se contredire, se nuire ou s'annuler. Toutes les données empiriques nous indiquent que la prospérité permet d'améliorer le bilan environnemental. Que ce perde toute crédibilité à nos yeux et aux yeux de la population mondiale, tel qu'il l'a fait lorsqu'il nous a fait honte à l'étranger lors de son passage en Inde, pour ne nommer que cet exemple, c'est une chose. Cependant, qu'il défavorise et désavantage le Canada sur l'échiquier politique et économique mondial, c'est une autre chose que nous ne le laisserons pas faire.
Nous avons vu abondamment son portrait dans toutes les situations et costumes imaginables, mais ce qui nous intéresse et nous préoccupe de ce côté-ci de la Chambre, ce n'est pas Superman, c'est l'image du Canada, son rôle, sa prospérité et le bien-être de toutes les familles canadiennes.
Je m'inquiète de la façon dont on va déterminer, avec ce projet loi, si un projet doit faire l'objet d'une évaluation d'impact dirigée par l'agence ou une commission. Au-delà du processus prévu, la réponse est très facile et prévisible. Le processus d'évaluation va demeurer très politique, car c'est le ou la ministre qui détermine s'il est dans l'intérêt public qu'un projet soit soumis à une commission au lieu de l'évaluation d'impact plus courte de l'agence.
Une autre de mes inquiétudes concerne la raison pour laquelle le gouvernement affirme que ce projet de loi va écourter l'évaluation des projets de ressources. Le gouvernement trompe les Canadiens en disant que les évaluations de projet seront plus courtes. L'étape préparatoire ajoute 180 jours au processus, même si l'évaluation d'impact est quelque peu écourtée.
De plus, le projet de loi prévoit une vaste discrétion ministérielle pour prolonger ou suspendre le processus. Dans le Document de consultation sur le Règlement concernant les exigences en matière de renseignement et de gestion des échéanciers, un système d'évaluation d'impact proposé, le gouvernement libéral reconnaît que dans certains cas, les délais prévus par la loi ne seront pas respectés. Face à ce pouvoir discrétionnaire qui sera sans aucun doute utilisé à outrance, il nous reste bien peu d'aspects à soutenir de cette mesure législative.
En principe, nous soutenons le processus voulant qu'il y ait une évaluation par projet, ainsi que l'engagement à l'égard de délais prévus par la loi. Cependant, le projet de loi est truffé d'obstacles réglementaires et de critères additionnels qui augmenteront invariablement la période d'évaluation.
Nous nous opposons au projet de loi pour de multiples raisons, et en voici une autre. Il établit nombre de nouveaux critères qui seront pris en compte pendant l'évaluation d'impact, notamment l'impact que le projet aura sur les engagements du Canada en matière de changement climatique. On va dorénavant tenir compte des répercussions environnementales en amont et en aval. De plus, le projet de loi augmente considérablement le nombre de personnes qui pourront intervenir dans un examen même si elles n'ont pas d'expertise particulière. Finalement, comme à la fin de l'étape préparatoire et à la fin de l'évaluation d'impact, la ministre ou le Cabinet prennent la décision finale; le processus demeure politique de nature, créant une incertitude continue pour les investisseurs.
Rien dans l'annonce d'aujourd'hui n'aidera à augmenter la confiance des investisseurs ou à attirer de nouveaux investissements dans le secteur des ressources du Canada. Nous savons que les entreprises canadiennes font déjà face à d'importants défis concurrentiels, alors que les États-Unis mettent en oeuvre leur plan de réduction de la réglementation, d'allégement fiscal et d'investissements dans la production d'électricité au charbon et au gaz naturel afin de réduire les coûts énergétiques.
Les entreprises canadiennes méritent un gouvernement qui travaille avec elles et non contre elles. L'approche du Canada pour combattre le changement climatique doit être réaliste et établir le juste équilibre entre la protection de l'environnement et la croissance de notre économie. Les conservateurs soutiennent la réglementation, les investissements dans les technologies propres et l'atténuation du changement climatique si ces initiatives produisent des résultats concrets et mesurables pour les entreprises et l'environnement.
Nous n'avons ici aucune garantie.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . C'est un privilège de l'avoir étudié avec le Comité permanent de l'environnement et du développement durable, que je préside, et d'en faire rapport à la Chambre avec des amendements importants. Avant d'élaborer les amendements, nous avons entendu plus de 55 témoins et reçu plus de 150 mémoires soumis par des ONG, des peuples autochtones, des syndicats, des experts et des représentants de l'industrie. Les amendements adoptés visent à rendre les examens plus prévisibles et plus rapides, à rendre les attentes plus claires et à favoriser une prise de décisions transparente.
Le gouvernement est déterminé à regagner la confiance de la population en ce qui concerne l'examen des projets et l'acheminement des ressources canadiennes jusqu'aux marchés. C'est ce qu'accomplira le projet de loi à l'étude.
Depuis 2012, nous avons pu constater que l'affaiblissement de la réglementation nuit à la fois à l'environnement et à l'économie. Si la confiance et l'appui de la population ne sont pas au rendez-vous, les projets ne peuvent pas avancer et les investissements sont menacés. Le projet de loi à l'étude améliorerait les règles qui encadrent l'examen des grands projets, afin que les Canadiens puissent profiter des grands projets d'exploitation des ressources d'une valeur de plus de 500 milliards de dollars prévus pour la prochaine décennie. Il rendrait les examens plus prévisibles et plus rapides, ce qui favoriserait les investissements. Du même coup, il contribuerait à la protection de l'environnement et à l'atteinte de nos engagements à l'égard de la réduction de la pollution par le carbone et du passage à une croissance économique verte.
La consultation de l'industrie, des peuples autochtones, des gouvernements provinciaux et territoriaux, des intervenants et de la population canadienne a joué un grand rôle dans l'élaboration de ce projet de loi. Pendant les 14 mois qui ont précédé sa présentation, le gouvernement a entendu ce que voulaient les entreprises pour assurer la réalisation de bons projets. Depuis ce temps, le gouvernement a continué de consulter les entreprises, les peuples autochtones et les intervenants. Les entreprises nous ont dit à maintes reprises qu'elles ont besoin de certitude dans le processus, notamment en ce qui a trait aux exigences, aux échéances et à la façon dont les décisions sont prises dans le cadre du processus d'approbation des projets. Le projet de loi offrirait ce genre de certitude.
Tout d'abord, on désignerait un seul organisme, la nouvelle Agence canadienne d'évaluation d'impact, comme organisme fédéral responsable de l'évaluation de tous les grands projets. Cela permettra d'effectuer des évaluations de façon plus cohérente et prévisible. Nous avons consulté la population canadienne au sujet des critères qui serviront à apporter des modifications à la liste des projets, ce qui permettra de clarifier la façon dont les nouvelles règles seront appliquées.
Une nouvelle étape de planification et de consultation permettra aux entreprises de cerner et de résoudre les problèmes dès le début du processus, avant qu'on entreprenne une évaluation d'impact. Le projet de loi clarifie la portée et les objectifs de cette nouvelle étape. On pourra ainsi établir des lignes directrices sur mesure relatives à l’étude d’impact qui tiennent compte des facteurs et des exigences propres au projet, un plan de collaboration, un plan de partenariat et de consultation des Autochtones, un plan de participation du public et, au besoin, un plan de délivrance de permis.
Des précisions concernant ces produits seront inscrites dans les règlements, au sujet desquels le gouvernement tient présentement des consultations. Ces règlements entreront en vigueur en même temps que la Loi sur l'évaluation d'impact. À l'étape préparatoire, on définira les exigences et on précisera les attentes de façon à ce que les entreprises sachent ce qui est attendu d'elles et à quel moment. Cette mesure les aidera à concevoir et à planifier leurs projets et à interagir plus efficacement avec les peuples autochtones, les intervenants et les collectivités locales.
De plus, si le projet risque d'avoir des impacts négatifs, le ministre pourra informer les entreprises plus tôt dans le processus, sans que ce dernier ne doive être interrompu. Ainsi, les entreprises seront en mesure de décider plus tôt si elles veulent poursuivre l'évaluation d'impact ou non.
Grâce au projet de loi , les entreprises sauront à l'avance ce qui sera examiné lors de l'évaluation d'un projet ou lors de la prise de décisions. Les évaluations tiendraient non seulement compte des impacts environnementaux, mais aussi des impacts socio-économiques, des effets sur la santé et des incidences sur les peuples autochtones et sur leurs droits.
Le projet de loi prévoit également des mesures visant à assurer la transparence afin que les promoteurs soient informés des décisions clés, ainsi que des raisons qui les sous-tendent. Cela comprend, par exemple, les décisions concernant la prolongation du calendrier d'une évaluation ou le renvoi de la décision finale concernant un projet au Cabinet.
Lorsqu'une décision finale est prise quant à l'approbation d'un projet, le promoteur sera informé des raisons de cette décision et il aura l'assurance que tous les facteurs clés ont été pris en compte adéquatement.
Le projet de loi répond également aux préoccupations soulevées par l'industrie en accélérant le processus d'évaluation. Les règles améliorées prévoient une gestion plus stricte des échéanciers et des délais plus courts pour les évaluations. Ainsi, le délai des évaluations dirigées par l'agence passera de 365 à 300 jours. Le délai des évaluations faites par une commission sera ramené de 720 à 600 jours au maximum. De plus, pour des projets désignés, le délai des évaluations faites par une commission en collaboration avec un organisme fédéral qui assure une réglementation tout au long du cycle de vie sera ramené à 300 jours, mais le ministre aura l'option d'établir le délai à 600 jours au maximum si la complexité du projet le justifie. Enfin, les délais pour les projets non désignés examinés par un organisme de réglementation axé sur le cycle de vie passeront de 450 à 300 jours.
Les règlements permettront également de définir des règles claires au sujet des pauses possibles à l'intérieur de ces échéanciers. Le cas échéant, le promoteur sera informé des motifs justifiant la décision de prolonger le délai.
J'aimerais expliquer rapidement comment le projet de loi permettra d'atteindre l'objectif d'une évaluation par projet et nous aidera ultimement à faire acheminer les ressources vers les marchés. En proposant la constitution conjointe d'une commission ou la substitution d'un autre processus selon lequel une autre instance remplira toutes les obligations d'une évaluation fédérale, le projet de loi va favoriser la collaboration avec les provinces et les territoires, réduire les procédures bureaucratiques et empêcher les chevauchements. De plus, nous allons multiplier les possibilités de partenariat avec les peuples autochtones et encourager les corps dirigeants autochtones à assumer des responsabilités importantes, y compris la direction d'une évaluation, grâce aux dispositions de substitution prévues dans le projet de loi.
Les représentants de l'industrie ont indiqué au gouvernement qu'il est extrêmement important que le projet de loi permette une transition en douceur entre le régime d'évaluation actuel et le nouveau régime. Les dispositions relatives à la transition doivent être claires et prévisibles afin d'encourager les investisseurs et de faire en sorte que les bons projets continuent d'avancer. Le projet de loi C-69 établit des critères objectifs pour déterminer quels projets continueront d'être évalués selon le régime de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012 et il offre aux sociétés la possibilité d'opter pour le nouveau processus, ce qui confirme qu'aucun projet ne retournera à la case de départ.
J'aimerais simplement souligner que, grâce au travail du comité, le projet de loi comporte maintenant des dispositions plus rigoureuses en matière de transparence. Elles profiteront aux promoteurs et assureront davantage de certitude ainsi que de cohérence. Par exemple, les rapports d'évaluation devront contenir davantage d'informations, notamment un résumé des commentaires reçus, des recommandations sur des mesures d'atténuation et un programme de suivi, et la justification et les conclusions de la décision de l'agence. Les commentaires faits par le public devront être affichés sur Internet, et les renseignements fournis en ligne devront être conservés afin qu'on puisse les consulter à n'importe quel moment.
Le comité permanent a également tenu compte des commentaires formulés par les gens de l'industrie, à savoir que les plus petits projets, examinés par un organisme fédéral de réglementation du cycle de vie, comme les projets d'énergie renouvelable en milieu extracôtier, pourraient être assujettis à un examen plus long. Les amendements règlent cela en fixant un nouveau délai de 300 jours pour l'examen de projets par un organisme de réglementation du cycle de vie, avec la possibilité de fixer un délai maximum de 600 jours, s'il y a lieu.
Le projet de loi modifié, qui vient compléter les dispositions existantes visant à assurer une certaine rapidité, prévoit un délai clair de 45 jours pour la constitution d'une commission d'évaluation. Les amendements du comité précisent que les commentaires du public doivent être fournis pendant une période de temps déterminée par l'agence afin d'assurer une participation véritable et adaptée pour permettre des évaluations rapides.
Le comité permanent a également fait progresser l'objectif d'un seul examen par projet. Grâce aux amendements du comité, des commissions d'évaluation composées de représentants fédéraux peuvent maintenant inclure des représentants d'autres instances, de sorte qu'une seule évaluation pourra répondre à toutes les exigences. Enfin, le comité permanent a tenu compte des commentaires des entreprises en clarifiant davantage les dispositions transitoires du projet de loi.
Pour terminer, le projet de loi tient compte de ce que les entreprises nous ont dit, clarifie les attentes et les exigences, établit un processus d'examen prévisible et rapide et améliore la transparence du processus décisionnel. Le projet de loi, en rétablissant la confiance du public, favorisera l'investissement et permettra de créer de nouveaux emplois et débouchés pour les Canadiens.
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Monsieur le Président, en tant que députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke, je suis ravie d'avoir l'occasion, la veille des élections provinciales en Ontario, d'adresser une mise en garde aux électeurs au sujet du projet de loi et d'insister sur la nécessité d'élire un gouvernement conservateur majoritaire dirigé par Doug Ford.
Même si ce projet de loi d'initiative ministérielle renferme de nombreux aspects auxquels je m'oppose, ce qui me préoccupe le plus, c'est la politisation de l'Office national de l'énergie. La décision de passer d'un processus décisionnel qui repose sur des faits et des données scientifiques à un qui soit motivé par la cupidité est une mesure rétrograde que les abonnés du réseau électrique de l'Ontario ne connaissent que trop bien.
Alors que, sous l'ancien gouvernement conservateur, les Canadiens avaient un régime environnemental et réglementaire dans lequel ils avaient confiance, la stratégie des libéraux de recourir à une guerre culturelle pour détourner notre attention de l'absurdité de ce qui est proposé ne peut que mal finir pour tous les Canadiens.
Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, l'Office national de l'énergie était un organisme de réglementation indépendant comme l'était à l'époque la Commission de l'énergie de l'Ontario. Or, la décision du Parti libéral de Toronto de procéder à des nominations politiques à la Commission, ce qui ressemble à ce qui est proposé à l'échelon fédéral dans le projet de loi , est à l'origine des tarifs d'électricité en Ontario, qui sont parmi les plus élevés en Amérique du Nord. La pauvreté énergétique dans cette province est maintenant devenue la norme, particulièrement chez les personnes âgées, les personnes qui vivent avec un revenu fixe et les petits salariés.
Ce qui est si malheureux, c'est l'appui des néo-démocrates à l'égard des mêmes politiques énergétiques inefficaces, des politiques inefficaces qui sont reproduites à l'échelle fédérale au moyen de mesures législatives malavisées comme le projet de loi , dont nous débattons aujourd'hui.
Soyons bien clairs. Il y a un lien direct entre les politiques inefficaces de Kathleen Wynne et le NPD, qui appuie ces mêmes politiques. Le lien direct, c'est Gerald Butts, le secrétaire principal du . C'est le technocrate le plus puissant à Ottawa à l'heure actuelle. Il n'a pas été élu et il n'a pas à rendre de comptes. Il occupe le même poste qu'il occupait à Toronto, où il a mis en oeuvre à l'échelle de l'Ontario les politiques gourmandes qui font du gouvernement de l'Ontario le gouvernement infranational le plus endetté du monde à l'heure actuelle.
En ce qui concerne la propagande verte, chaque fois que quelqu'un remettait en question la loi sur la cupidité verte, c'est l'environnement qui servait d'excuse, sans aucune donnée probante à l'appui.
Dans l'intérêt de tous les Canadiens qui suivent le débat, j'encourage les électeurs ontariens à chercher sur le site Web de Global News les reportages du 1er juin. Je les encourage à regarder le reportage d'enquête qui fait la lumière sur la corruption qui a fait de l'Ontario une province pauvre.
Global News a obtenu 4 000 pages de courriels internes et de documents de l'Office de l'électricité de l'Ontario, un organisme qui n'existe plus. Ces documents font état de milliards de dollars dépensés inutilement, des dépenses qui auraient pu être évitées si le gouvernement avait suivi dès le départ les conseils de l'Office de l'électricité de l'Ontario, qui avait été chargé de concevoir nombre de politiques énergétiques de l'Ontario. En fait, d'après Global News, en ce qui concerne le Programme de tarifs de rachat garantis et le Programme de tarifs de rachat garantis pour les micro-projets, qui sont des éléments clés de la loi sur la cupidité verte de l'Ontario, des documents montrent que des décisions prises par le gouvernement libéral en 2009 et en 2010, lorsque le collaborateur du Parti libéral Gerald Butts était à Toronto, ainsi que des erreurs de conception dans les programmes eux-mêmes ont mené à l'augmentation des coûts de l'électricité en Ontario.
Brady Yauch, économiste et directeur du Consumer Policy Institute, a examiné de façon indépendante les 4 000 pages de documents et il a fait part de son point de vue à Global News. D'après le directeur du Consumer Policy Institute: « La province a retiré [le Programme de tarifs de rachat garantis et le Programme de tarifs de rachat garantis pour les micro-projets] aux organismes experts qu'elle avait elle-même créés pour s'occuper de telles politiques énergétiques techniques et complexes. Ce qui est encore plus grave, c'est que [le Parti libéral n'a pas tenu compte] des préoccupations de ces experts, qui affirmaient que le gouvernement payait trop cher les générateurs [d'électricité]. » M. Yauch a constaté que « [c]'est très préoccupant parce qu'il y a maintenant un système électrique ancré dans la politique, plutôt qu'un système fondé sur des principes économiques ou sur la rentabilité. »
Voilà ce que fera à l'échelle fédérale le projet de loi , cette mesure législative fédérale dont nous sommes saisis.
Toujours selon Global News, l'homme responsable de la conception le Programme de tarifs de rachat garantis et le Programme de tarifs de rachat garantis pour les micro-projets, Jim MacDougall, a aussi affirmé que le gouvernement « a fait fi » des conseils d'experts qui auraient pu faire économiser aux Ontariens des milliards de dollars en dépenses liées à la cupidité verte. Pour la prise de décisions fondées sur les faits et les données scientifiques, on repassera. Le Parti libéral a refusé de répondre à des questions précises sur les deux programmes qui ont été soulevées dans le reportage de Global.
Selon le reportage de Global News, la Société indépendante d'exploitation du réseau d'électricité, qui a fusionné avec l'Office de l'électricité de l'Ontario en 2015, a également refusé de répondre à des questions précises sur la conception et la mise en oeuvre des programmes inefficaces. L'organisme a plutôt fourni à Global News une déclaration écrite disant que l'Office a « travaillé étroitement » avec ses maîtres politiques pour s'assurer que les programmes répondaient aux « objectifs stratégiques généraux en matière économique et environnementale » du gouvernement.
Le 1er octobre 2009, l'Office a commencé à recevoir des demandes dans le cadre des programmes d'énergie renouvelable qu'on lui avait demandé de créer. Contrairement au programme principal, conçu pour les projets commerciaux à grande échelle comme les grandes centrales solaires, les parcs d'éoliennes industrielles et les barrages hydroélectriques, le programme pour les micro-projets était prétendument conçu pour permettre aux propriétaires d'installer un panneau solaire sur le toit de leur maison afin de compenser une partie de leur consommation d'énergie et de faire baisser leur facture d'électricité.
Le reportage de Global News dit également ceci:
Cependant, [l'Office de l'électricité de l'Ontario] a vite été inondé de demandes au titre du Programme de tarifs de rachat garantis pour les micro-projets.
Les factures d'électricité ont commencé à monter en flèche.
Des courriels révèlent que, à la mi-novembre, soit environ six semaines après le lancement du programme, [l'Office de l'électricité de l'Ontario] craignait les « abus » de la part de demandeurs qui présentaient de multiples demandes pour la réalisation de petits projets d'énergie solaire sur la même propriété, ce qui, en principe, n'allait pas à l'encontre des règles, mais ne respectait pas l'objectif du programme.
Ceux qu'on a appelé les « accumulateurs » ont soumis des centaines de demande au titre du programme pour les micro-projets dans le but d'installer des panneaux solaires sur des terrains vacants ou des champs agricoles. Cela posait problème, car, selon les contrats conclus au titre du programme, on devait payer aux demandeurs près du double de ce que recevaient les promoteurs des grands projets d'énergie solaire.
Étant donné que le coût de construction des grands projets était nettement inférieur à ce qu'un propriétaire pouvait payer pour installer un panneau solaire sur un toit, les accumulateurs ont reçu [des sommes du gouvernement] plus [élevées] que ce que [...] l'Office de l'électricité de l'Ontario [avait] prévu initialement.
Parmi les plus grands profiteurs du programme de la cupidité verte figurait l'ancien président de l'aile ontarienne du Parti libéral du Canada, Mike Crawley. Son entreprise a reçu un contrat qui garantissait le versement de 66 000 $ par jour sur 20 ans, soit 475 millions de dollars sur toute la durée de l'entente. Au cours du processus d'appel d'offres, il a même eu le culot d'envoyer un courriel pour encourager divers intervenants à participer à l'une de ces fameuses soirées de financement offrant un accès privilégié à 5 000 $ le billet. Le Parti libéral...
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Monsieur le Président, je suis heureux de me joindre au débat d'aujourd'hui sur le projet de loi . Les modifications proposées sont importantes parce qu'elles s'appuient sur la mesure législative et qu'elles la renforcent; on a qualifié cette mesure d'historique, de révolutionnaire et de virage majeur pour l'exploitation des ressources au Canada.
On utilise tous ces superlatifs pour une bonne raison, soit parce que le projet de loi , d'autant plus maintenant qu'il a été amendé, changera probablement la donne dans la façon dont le Canada évalue les nouveaux grands projets d'exploitation des ressources en créant plus de certitude à l'égard des investissements, en rétablissant la confiance du public, en favorisant la réconciliation avec les Autochtones, en renforçant les protections de l'environnement, du poisson et des cours d'eau et en établissant de meilleures règles pour la coopération entre les divers ordres de gouvernement et les organismes de réglementation fédéraux.
Par exemple, le projet de loi prévoit une étape de mobilisation précoce et une étape préparatoire qui réuniront les promoteurs de nouveaux projets avec les collectivités locales et les Autochtones en vue de définir les priorités et de cerner les préoccupations. Cette mesure aura deux avantages immédiats. Premièrement, les promoteurs de projets et leurs investisseurs obtiendront un meilleur portrait de la situation avant de dépenser beaucoup d'argent pour présenter leur proposition. Deuxièmement, si on détermine dès le départ les principaux enjeux, l'évaluation des projets sera plus courte et plus précise.
Ces résultats seront porteurs de changement pour les industries primaires du Canada. Ils permettront d'améliorer la compétitivité du pays tandis que nous assurons la durabilité, ce qui montre encore une fois que la prospérité économique et la protection de l'environnement ne sont pas incompatibles, mais que ce sont des composantes égales dans un même moteur qui fait accélérer la croissance propre.
Le projet de loi comprend bon nombre d'autres mesures novatrices qui sont tout aussi appréciables. Je suis ravi de voir que les amendements proposés au comité sont conformes à l'esprit et à l'objet du projet de loi. Ces amendements favoriseront la reconnaissance des droits autochtones, accroîtront la participation du public et la transparence, amélioreront les échéanciers et la prévisibilité, et préciseront la discrétion ministérielle et les facteurs à considérer dans le cadre des évaluations d'impact et des examens réglementaires.
Beaucoup de ces amendements concernent toutes les lois énoncées dans la mesure législative, mais j'aimerais parler principalement de la manière dont les modifications proposées renforceront les objectifs de la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie.
Pour les gens qui regardent peut-être le débat à la maison et qui ne connaissent pas le projet de loi , il est question que la nouvelle Régie canadienne de l'énergie remplace l'Office national de l'énergie. Notre objectif est de créer un organisme de réglementation fédéral plus moderne, qui disposera de l'indépendance requise et des mécanismes de reddition de comptes appropriés pour surveiller un secteur énergétique canadien fort, sécuritaire et durable en ce siècle de croissance propre.
La Loi sur la Régie canadienne de l'énergie propose d'y arriver dans les cinq secteurs clés suivants: une gouvernance moderne et efficace; une certitude accrue et une prise de décisions en temps opportun pour les promoteurs de projets; de meilleures consultations publiques; une participation autochtone accrue; et des mesures de protection plus strictes sur les plans de la sécurité et de l'environnement. Les amendements dont nous sommes saisis permettront de faire avancer les choses dans chacun de ces secteurs.
Par exemple, le comité propose de clarifier les facteurs à prendre en considération par la Régie canadienne de l'énergie pour faire en sorte que les changements climatiques soient pris en compte lors de la prise de décisions sur les projets non désignés, comme les oléoducs, les lignes de transmission d'électricité et les projets extracôtiers.
Je suis déçu du traitement de l'opposition à l'égard de ce projet de loi historique. Au cours de l'examen en comité, les députés de l'opposition ont essayé de retirer complètement l'Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers du processus d'examen, ce qui est tout à fait scandaleux, car ce retrait a été proposé malgré l'objection massive des Terre-Neuviens, des Labradoriens et des experts.
En fait, la critique la plus vive à l'endroit des changements apportés en 2012 par le gouvernement précédent à Terre-Neuve-et-Labrador, c'est qu'il a complètement exclu l'Office du processus. Il est clair que l'opinion des conservateurs n'a pas changé. Je suis fier que le projet de loi intègre le rôle essentiel de l'Office Canada—Terre-Neuve et Labrador des hydrocarbures extracôtiers.
Lors de son témoignage devant le comité de l'environnement, le représentant de l'Office a dit que le projet de loi représente une amélioration par rapport au processus actuel et qu'il permettra à l'Office de collaborer plus étroitement avec les autorités de réglementation et les organismes fédéraux. Il a aussi dit que les évaluations régionales prévues dans le projet de loi C-69 renforceront le processus.
Certains amendements visent à renforcer la transparence de la nouvelle Régie canadienne de l'énergie et à offrir aux Canadiens de nouveaux moyens de participer concrètement au processus réglementaire. Les processus et le financement devront notamment favoriser la participation des Autochtones et du grand public. De plus, dès que le promoteur d'un projet publie un avis, ce qui signifie qu'il a transmis de l'information à la Régie, il devra afficher l'avis en question sur son site Web. Il s'agit d'une modification importante, car le public sera mieux informé des projets.
Pour ce qui est des pouvoirs discrétionnaires, les seules ordonnances d'exemption que la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie autorisera dorénavant sont celles qui visent à assurer la sécurité de la population ou la protection des biens ou de l'environnement.
Certains autres amendements reposent sur le principe « un projet, un examen ». Par exemple, les commissions conjointes pourront faire de la place aux autres administrations afin qu'on puisse procéder à une seule évaluation d'impact tout en répondant à toutes les exigences en vigueur.
D'autres amendements visent à éliminer les incertitudes liées à la transition vers le nouveau processus d'examen. De nouveaux critères objectifs seront notamment ajoutés afin de déterminer quels projets continueront d'être évalués aux termes de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012. Une disposition encouragera également les promoteurs à opter pour le processus mis en oeuvre par le projet de loi . Le texte précise bien sûr qu'aucun promoteur ne sera tenu de tout reprendre à zéro.
Il s'agit d'excellents amendements et le gouvernement les fait siens.
Ces changements contribueront à la mise en place d'une Régie canadienne de l'énergie encore plus efficace. Ils feront en sorte que les bons projets énergétiques aillent de l'avant grâce à des décisions rapides et transparentes fondées sur des valeurs communes et sur le partage des avantages. Ils conduiront à des ressources plus judicieuses, à des examens plus efficaces et à de meilleurs résultats.
Considérés dans leur ensemble, le projet de loi et ses amendements forment une mesure historique et ambitieuse, comme il se doit. Ils montrent qu'il faut frapper la balle avec conviction si on veut réussir un coup de circuit. C'est ce que fait le projet de loi modifié.
J'espère que tous les députés appuieront le projet de loi et les amendements proposés afin que nous puissions continuer à bâtir un Canada encore meilleur, dans lequel la gestion et l'exploitation des ressources naturelles reflètent vraiment notre identité canadienne et les valeurs auxquelles nous tenons le plus.
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Monsieur le Président, je profite de l'occasion pour remercier les députés d'avoir soigneusement étudié le projet de loi sur la protection de la navigation.
Beaucoup de Canadiens ont exprimé leur mécontentement et leurs préoccupations concernant les changements apportés par le gouvernement précédent. Les députés ont vu à corriger la situation. Ils ont entendu les Canadiens et ont répondu en formulant des recommandations en vue de protéger les droits des Canadiens de se déplacer sur toutes les eaux navigables au pays.
L'aventure a commencé il y a environ deux ans, lorsque le gouvernement a lancé un vaste examen des processus environnementaux et réglementaires. L'examen a couvert les processus d'évaluation environnementale, la modernisation de l'Office national de l'énergie et le rétablissement des protections qui avaient été retirées de la Loi sur les pêches et des dispositions législatives en matière de protection de la navigation.
L'examen de la Loi sur la protection de la navigation est important pour les députés, à tel point que le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités a effectué sa propre étude de la loi. Le rapport du Comité, déposé en mars 2017, tient compte des témoignages entendus et des nombreux mémoires présentés par des Canadiens intéressés. Les conclusions et les recommandations que renferme ce rapport complémentent notre étude.
Les consultations sont au coeur de cet examen. J'aimerais en profiter pour remercier aussi les Canadiens qui ont contribué à l'étude du comité.
Les travaux du comité ont permis d'ouvrir le dialogue sur les mesures de protection que les Canadiens veulent dans le domaine de la navigation au Canada. Qu'avons-nous entendu? Nous avons entendu que les Canadiens veulent que des mesures de protection soient en place pour tous les cours d'eau au Canada, y compris ceux qui ne sont pas protégés par la loi actuelle. Nous avons aussi entendu que les Canadiens veulent que cette protection se fasse plus intelligemment et que nous affections les ressources là où on en a le plus besoin.
En juin 2017, le gouvernement a répondu au rapport du comité, acceptant toutes ses recommandations. Peu après, il a publié un document de travail contenant des propositions pour les quatre volets de l'examen, ce qui a marqué le début d'une seconde vague de consultations.
Des consultations ont été menées auprès de tous les ordres de gouvernement, des peuples autochtones, d'électeurs, d'organismes environnementaux non gouvernementaux et de l'industrie. Ce que nous avons entendu au cours de l'été et au début de l'automne 2017 nous a aidés à formuler la loi sur les eaux navigables canadiennes présentée au Parlement en février de cette année, dans le projet de loi .
J'en profite pour souligner le travail accompli par le Comité permanent de l'environnement et du développement durable. J'aimerais aussi remercier le Comité, les témoins et les gens qui ont présenté un mémoire d'avoir pris le temps d'examiner la nouvelle loi sur les eaux navigables canadiennes et de nous avoir donné leur avis.
Le projet de loi donne suite à l'engagement du gouvernement de rétablir les mesures de protection qui avaient été éliminées en assurant la surveillance de tous les ouvrages sur tous les cours d'eau navigables au Canada. La loi sur les eaux navigables canadiennes, présentée dans le cadre du projet de loi C-69, conserverait la disposition sur les ouvrages mineurs. Cette disposition permet la construction d'ouvrages qui ont une incidence mineure sur la navigation, pourvu qu'ils respectent les conditions qui ont été énoncées.
Le projet de loi prévoit également une nouvelle exigence relative aux ouvrages majeurs. Conformément à cette exigence, quiconque construit des ouvrages majeurs qui constituent une entrave importante à la navigation dans les eaux navigables doit d'abord obtenir l'autorisation de Transports Canada avant d'entreprendre la construction. De plus, aux termes du projet de loi, quiconque réalise des ouvrages, à l'exception d'ouvrages mineurs, dans des eaux mentionnées à l'annexe, devra obtenir l'autorisation de Transports Canada.
Au titre de la nouvelle loi sur les eaux navigables canadiennes, les ouvrages qui ne seraient pas couverts seraient soumis aux nouveaux processus de règlement des différends prévus dans la loi. Les constructeurs devraient en informer le public avant d'entreprendre la construction et régler les préoccupations liées à la navigation. Si ces préoccupations ne sont pas résolues, le constructeur pourrait être tenu de demander une autorisation à Transports Canada. Ce processus permettrait à des collectivités locales de se prononcer sur les projets susceptibles d'avoir une incidence sur la navigation sur leur territoire. C'est un progrès important.
Je suis ravi que le comité ait apporté des améliorations importantes à la nouvelle loi sur les eaux navigables canadiennes, y compris des précisions aux dispositions relatives aux connaissances autochtones, à la vente des obstacles et au pouvoir réglementaire qui permet au gouverneur en conseil d'exclure des petits cours d'eau de la définition d'eaux navigables.
L'amendement qui est peut-être le plus important est celui précisant clairement que les changements des niveaux et des débits d'eau seront pris en considération quand on évaluera si les ouvrages gênent la navigation. La navigation ne peut manifestement pas se poursuivre si les niveaux d'eau sont trop faibles. On tiendra compte des effets que les ouvrages ont sur les niveaux ou les débits d'eau lors de l'évaluation de ces ouvrages. On pourra ensuite mettre en place des conditions pour atténuer ces effets.
Je viens de la circonscription de Pitt Meadows—Maple Ridge, qui se trouve dans un bassin hydrographique. Quand j'ai été élu, l'une des premières choses que j'ai faites, c'est de rassembler un groupe diversifié d'habitants des environs qui se souciaient de l'environnement et qui s'intéressaient à ce qui se passe, puis de les écouter. Nous avons ainsi passé presque deux ans à parler aux gardiens des cours d'eau locaux, aux représentants de la municipalité, aux personnes qui s'intéressent au saumon et aux eaux reliées. Cela nous a permis de rédiger un rapport au sujet de la Loi sur les pêches et des amendements devant y être apportés.
Tous les habitants de ma collectivité ne cessent de me répéter que le gouvernement précédent a vidé de sa substance non seulement la Loi sur les pêches, mais aussi de nombreuses lois qui étaient censées protéger l'environnement. Nous prenons maintenant des mesures pour rétablir les protections perdues.
J'aimerais conclure en soulignant les vastes consultations qui nous ont menés à ce projet de loi. Les Canadiens ont vraiment eu voix au chapitre pour rétablir les mesures de protection perdues.
Nous avons fait fond sur l'examen initial du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités ainsi que sur l'examen récent du Comité permanent de l'environnement et du développement durable d'après ce que les Canadiens nous ont dit souhaiter voir dans la protection de la navigation. Les deux comités ont fourni une tribune importante pour que les Canadiens puissent se faire entendre, et le projet de loi répond aux préoccupations exprimées.
Je ne saurais trop insister sur le fait que j'entends constamment les députés de l'opposition dire que leur loi était parfaite et que tout allait bien, alors que ce n'est pas ce me disent mes concitoyens. Ce n'est pas ce que je constate dans ma communauté. Ce n'est pas ce que je constate aujourd'hui quand je vois les difficultés que nous éprouvons relativement aux poissons, à l'habitat des poissons et aux cours d'eau.
Avant l'été, il est possible de faire du canoë sur le chenal de Katzie sans le moindre problème. Toutefois, au milieu de l'été, des espèces végétales envahissantes en viennent à occuper tout le chenal, et on ne peut même pas y passer en canoë. C'est un véritable problème. Ce n'est pas un problème inventé à la Chambre. C'est ce qui se passe dans nos collectivités en ce moment.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre. Il se fait tard, mais je suis heureux de voir que les députés sont ici pour débattre cette importante question. Je suis ravi d'intervenir après le député de , car j'étais justement dans sa belle collectivité la semaine dernière. Il était peut-être au courant.
J'ai eu une excellente rencontre avec la chambre de commerce locale, ainsi que d'autres résidants de sa circonscription. Détail intéressant, ce projet de loi n'a jamais été mentionné. Il y a d'autres sujets qui ont été abordés, comme la décision des libéraux d'acheter un pipeline. Les gens de sa circonscription étaient nombreux à s'inquiéter du coût de cette décision. De nombreux autres sujets touchant la croissance et les perspectives économiques ont été soulevés. Il a été question de l'abordabilité des logements et du fait que le gouvernement libéral ne faisait rien pour régler le problème. Par conséquent, je ne peux que faire l'éloge des résidants de sa circonscription, mais les questions abordées par le député ce soir ne sont pas celles qui les préoccupent.
Je représente la circonscription de Parry Sound—Muskoka. La protection des eaux navigables est un enjeu important dans ma circonscription, comme c'est le cas dans bien d'autres circonscriptions du pays. Ma circonscription compte 8 000 lacs. Vous le savez bien, monsieur le Président, puisque vous traversez ma circonscription chaque fois que vous rentrez chez vous, en respectant la limite de vitesse, bien entendu. Ces questions sont importantes. Tous les députés souhaitent certainement assurer la pérennité des eaux navigables, afin que nos concitoyens et les générations futures puissent en profiter.
La question qui se pose est la suivante: le projet de loi nous aidera-t-il à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés? Les députés libéraux n'ont pas cessé de nous dire à quel point le projet de loi est merveilleux et améliorera les choses. Examinons certaines dispositions du projet de loi pour connaître leurs conséquences. En faisant cela, je pense que nous allons nous rendre compte qu'il existe une énorme différence entre les beaux discours sur le projet de loi et les répercussions réelles qu'il aura.
J'attire l'attention sur le fait que la mesure législative est bourrée d'exemptions ministérielles qui retarderont l'exploitation des ressources naturelles du Canada, ce qui aura des conséquences sur les emplois et les débouchés de même que sur la capacité de la société de payer pour la pérennité des eaux navigables et d'autres objectifs environnementaux que nous avons. De plus, le ministre se voit accordé plus de pouvoir dans le processus. Je suis certain que des commentaires ont été émis à cet égard en comité et à d'autres étapes du débat sur la mesure législative.
Certains avocats spécialisés en environnement ont dit que rien dans la mesure législative ne permettra d'améliorer les mesures de protection environnementale. Il s'agit donc d'une lacune considérable. Ce n'est pas qu'un petit problème qui peut être réglé à l'aide d'un amendement. Cela touche au coeur, à l'essence et à la substance, comme on disait, de la mesure législative. C'est en soi une raison pour y réfléchir à deux fois. Lorsque le gouverneur en conseil exerce son pouvoir et que des exemptions ministérielles sont autorisées, le processus d'approbation est plus long.
J'ai entendu des députés d'en face dire qu'on ne doit pas s'inquiéter, que tout va bien aller, que les approbations seront accordées, que l'environnement sera protégé. Cependant, ce n'est pas ce qu'on constate quand on regarde la mesure législative. Il ne fait aucun doute que le gouverneur en conseil, c'est-à-dire le Cabinet, le conseil exécutif du gouvernement, est en mesure de ralentir le processus.
L'ajout de la planification et des échéanciers qui y sont associés signifie que l'évaluation prendra en fait plus de temps que lorsque la législation précédente était en vigueur. On devra attendre la décision plus longtemps. Tout se déroulera plus lentement. Les promoteurs crouleront sous les tracasseries administratives. Ce sera néfaste. Ce ne sera certainement pas un bon moyen de stimuler l'économie. On ira à l'encontre de l'idée voulant que la société civile que nous formons ait les moyens d'arriver à des solutions négociées pour protéger les eaux navigables du pays. Le gouvernement prétend toujours être favorable à la croissance et au développement économique. Or, voilà un projet de loi qui risque de nuire à la croissance et au développement économique prétendument souhaités par le gouvernement.
C'est problématique. En prévoyant en plus la constitution conjointe d'une commission, il y aura plus de comités qu'avant. Un plus grand nombre de projets seront soumis à des échéanciers plus longs.
Mes collègues du Parti conservateur et moi considérons que l'équilibre judicieux entre la protection de l'environnement et la croissance économique n'est pas atteint. Alors que cet équilibre est le mantra du gouvernement, nous ne le voyons pas dans le projet de loi. Le Canada doit être capable d'affronter la concurrence. Nous savons que les autres pays n'attendront pas que le Canada se réveille. Ils essaient déjà d'être plus compétitifs. Ils s'efforcent de réduire les fardeaux fiscal et réglementaire auxquels sont soumis leurs citoyens afin de stimuler la croissance économique et de créer des débouchés, en particulier pour les jeunes. Malheureusement, ce projet de loi fait exactement le contraire.
Je sais que le gouvernement s'est engagé à consacrer un milliard de dollars sur cinq ans au nouvel organisme canadien de réglementation du secteur de l'énergie. Pourtant, les députés ministériels ne nous ont pas dit comment cet argent serait dépensé. Où se trouvent les détails qui devraient nous être fournis dans le cadre de nos fonctions de législateurs, pour que nous puissions comprendre comment cet argent sera utilisé dans le but d'aider vraiment le nouvel organisme canadien de réglementation de l'énergie? Comme je l'ai dit, nous sommes passablement inquiets parce que ce projet de loi risque de diminuer la compétitivité de l'économie canadienne sans renforcer la protection de l'environnement. Voilà le problème clé de ce projet de loi, selon moi.
En tant que députés, nous savons qu'il nous revient d'adopter des politiques économiques et environnementales judicieuses et de faire en sorte de ne pas en favoriser une au détriment de l'autre. Il n'est pas nécessaire que ce soit un jeu à somme nulle. De ce côté-ci de la Chambre, nous savons qu'une plus grande prospérité entraîne de meilleurs résultats environnementaux.
En 2016, le secteur canadien des ressources naturelles était responsable de 16 % des activités économiques au Canada et comptait 38 % des investissements de capitaux non résidentiels. Cependant, ces pourcentages diminueront radicalement s'il y a de l'incertitude réglementaire, c'est-à-dire des tracasseries administratives. C'est ce qui se passe, à un degré exponentiel, depuis les deux dernières années, à tel point que les investissements dans le secteur de l'énergie du Canada ont diminué davantage dans les deux dernières années que pendant toute autre période de deux ans dans les 70 dernières années. Je pense qu'une autre députée a mentionné la présence d'un éléphant dans la pièce. Voici l'éléphant et c'est pour cette raison que le projet de loi ne représente pas une solution aux problèmes du Canada.
Nous exhortons le gouvernement à promouvoir des projets énergétiques canadiens et à fournir de la certitude, de la prévisibilité et de la clarté sur le plan de la réglementation afin d'assurer la viabilité des grands projets. Le projet de loi est accompagné de beaucoup d'assurances et de beaux discours, mais nous n'avons aucune véritable garantie que les projets futurs d'importance nationale et locale iront de l'avant. Malheureusement, il fait fond sur le bilan croissant des libéraux en matière de tracasseries administratives et de réglementation excessive.
De ce côté-ci de la Chambre, les conservateurs du Canada continueront de s’opposer aux coûteux règlements qui détruisent les emplois, nuisent à la croissance économique et affaiblissent notre compétitivité à l’étranger. Nous continuerons de défendre le contribuable et le citoyen ordinaire en quête d’une meilleure vie dans ce pays, ainsi que la croissance et les débouchés au Canada, parce qu’ils sont la solution aux problèmes environnementaux et qu’ils garantissent la prospérité.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au sujet du projet de loi . Je tiens à prendre un moment pour parler expressément de certaines des lacunes du projet de loi. Ensuite, je parlerai un peu plus d'un modèle général de comportement qui correspond au projet de loi, qui est problématique en soi.
L'approche préconisée par le précédent gouvernement en matière d'évaluation environnementale avait provoqué l'ire des Canadiens. En fait, on pouvait à peine appeler cela une approche puisque ce gouvernement s'était simplement contenté de démanteler le processus en vigueur à l'époque. À mon avis, comme de celui de nombreux Canadiens, le résultat de cette manoeuvre de la part du gouvernement Harper a essentiellement été de donner le dernier mot au Cabinet pour l'approbation finale des grands projets d'exploitation. Ainsi, les décisions ont cessé d'être fondées sur la preuve, la science et les conséquences prévisibles des projets sur le climat. Les peuples autochtones ont perdu le droit d'avoir leur mot à dire quant aux activités menées sur leur territoire. Tout reviendrait dorénavant à une décision politique du Cabinet. On pourrait donc croire qu'un parti qui avait fait campagne contre les conservateurs de Harper, notamment en s'engageant à rétablir les évaluations environnementales qu'ils avaient abolies, veuille réviser le processus afin d'éviter que cette approbation finale dépende simplement du bon vouloir du gouvernement.
Ce qui cloche avec le projet de loi , c'est que, après avoir attendu plus de deux ans, le gouvernement a présenté une mesure législative qui était censée corriger l'approche du gouvernement Harper en matière d'approbation des projets. Ce n'est toutefois pas ce que le projet de loi à l'étude aujourd'hui permettra de faire. Il maintiendra plutôt la prérogative absolue conférée au gouvernement de réaliser un projet, peu importe les faits, les données scientifiques ou le point de vue des nombreuses communautés autochtones qui pourraient être touchées. À mon avis, il s'agit d'une lacune évidente dans le projet de loi. Il ne remplit pas l'engagement que les libéraux ont pris lors de la dernière compagne électorale envers les Canadiens qui sont vraiment préoccupés par cet enjeu. Un des voeux les plus chers et les plus évidents des Canadiens, c'était de dépolitiser le processus d'approbation applicable à bon nombre de projets et de garantir que les décisions soient prises en fonction des données scientifiques et des faits probants. Il ne s'agissait pas de permettre au gouvernement de décider de se conformer ou non aux données probantes, mais plutôt de l'obliger à prendre des décisions en fonction de ces données, ou encore à demander à une entité indépendante de le faire. Il s'agit d'une lacune évidente dans le projet de loi, et c'est très décevant.
En ce qui a trait au respect des droits des Autochtones lors de l'approbation des projets de ce type, mon collègue le député d' a présenté des amendements qui auraient eu pour effet de ne pas inscrire cet engagement uniquement dans le préambule, comme le gouvernement a décidé de le faire. La décision du gouvernement d'inscrire cet engagement dans le préambule nous indique le peu de sérieux de son engagement à l'égard de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, puisque le préambule n'est pas exécutoire. C'est, bien entendu, le genre d'engagement que semblent préférer les libéraux, ceux qui ne sont pas exécutoires, comme en témoigne le rejet de divers amendements qui auraient donné une véritable force exécutoire à cette déclaration dans le cadre du processus d'évaluation environnementale. Le fait que cet engagement figure dans le préambule ne donne pas de force exécutoire à la déclaration. Ce sont de belles paroles, mais elles ne changent rien quand on a un gouvernement que le respect des droits des Autochtones n'intéresse pas. Ce dont les Autochtones ont besoin, c'est d'un texte qui ait force de loi, qu'ils pourraient invoquer en cour si le gouvernement bafouait leurs droits. Les libéraux ont choisi de ne rien offrir de tel, et cela ne lui rend vraiment pas service de dire que c'est une occasion manquée.
Il est déplorable qu'ils n'aient pas choisi cette voie. Le principe est déplorable, mais c'est surtout déplorable en raison de l'engagement qu'ils venaient de prendre en appuyant le projet de loi la semaine dernière, un projet de loi qui vise essentiellement à consigner dans la législation canadienne la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. C'est également déplorable à la lumière des prétentions du , qui répète souvent que la relation de nation à nation est l'une des plus importantes.
C'est donc pour toutes ces raisons que la décision du gouvernement est indéniablement déplorable.
On commence à voir se dessiner une tendance d'un dossier à l'autre: le gouvernement considère qu'il faudrait simplement lui faire confiance. Le gouvernement admet qu'il s'accorde une large marge de manoeuvre, mais il affirme que c'est pour lui permettre de faire les bons choix et que son objectif est de faire les bons choix. Il pense qu'il n'a pas à prévoir de mesures législatives pour le contraindre à faire les bons choix, car c'est ce qu'il souhaite faire de toute façon, alors il faut le croire sur parole. C'est ce qui se produit avec le projet de loi . C'est ce qui arrive quand on donne au ministre le pouvoir discrétionnaire de se statuer sur un projet indépendamment des faits.
La ministre a fait une déclaration en ce sens lors du débat sur l'attribution de temps, quand elle a dit que le gouvernement se souciait de la science et des données probantes et qu'il n'était par conséquent pas nécessaire de prévoir des exigences dans la loi pour la prise de décisions fondées sur la science et les données probantes. Elle a affirmé que, si nous attendons et que nous examinons les décisions du gouvernement, nous constaterons, après coup, qu'elles auront été prises en fonction de la science et des données probantes.
Je ne crois pas que ce soit ce que les Canadiens souhaitaient lorsqu'ils ont élu un gouvernement qui avait promis de créer un processus fondé sur des données scientifiques et probantes. C'est une mauvaise façon de légiférer. Cela signifie que les gouvernements futurs ne seront pas tenus de faire cela, tout comme le gouvernement actuel ne l'est pas.
Franchement, je ne crois pas que les libéraux soient, dans bien des cas, véritablement déterminés à prendre des décisions fondées sur des données probantes. Ils n'auraient pas acheté un pipeline de 65 ans qui fuit pour une somme bien supérieure à sa valeur s'ils entendaient réellement prendre des décisions éclairées. Nous pourrions procéder sur cette voie, mais même si nous ne le faisons pas, il est très clair que si l'on s'engage à bâtir un bon processus, celui-ci ne doit pas reposer sur la bonne volonté du gouvernement de l'heure. Ce doit être un processus qui oblige le gouvernement de l'heure à faire ce qui s'impose, quel que soit le parti au pouvoir. De toute évidence, le présent projet de loi ne répond pas à ce critère.
Nous avons vu quelque chose de semblable dans le cas du projet de loi , concernant les enregistreurs audiovisuels dans les locomotives. Le gouvernement nous a dit de ne pas nous inquiéter parce qu'il n'avait aucun intérêt à empiéter sur le droit à la vie privée des travailleurs, qu'il le protégerait, mais sans l'inscrire dans la loi, seulement dans les règlements. Le gouvernement nous a demandé, au moment de la mise aux voix du projet de loi, de lui faire confiance pour faire ce qui s'impose ultérieurement lorsqu'il prendrait les règlements en application de la loi.
Même si le gouvernement actuel fait ce qui s'impose, ce que nous nous attendons toujours, un futur gouvernement pourra toujours modifier les règlements par décret, sans passer par le Parlement, car ce n'est pas inscrit dans la loi. Je ne crois pas que le gouvernement ait rendu un bien grand service aux travailleurs de cette industrie en rédigeant une loi aussi vulnérable aux abus.
Nous avons vu ce même genre de façon de faire de la part du gouvernement en ce qui concerne l'approbation du financement de toutes les nouvelles mesures prévues dans le budget pour 2018-2019. Il demande qu'on approuve plus de 7 milliards de dollars à l'avance. Devant le comité, les représentants ministériels et les ministres ont indiqué très clairement qu'ils n'avaient en fait pas encore établi de plan pour l'utilisation des fonds. Ils ne savent pas encore ce qu'ils vont faire de cet argent. Ils n'ont pas élaboré le programme, et rien n'a été approuvé par le Conseil du Trésor. Ils ne savent pas combien de personnes ils vont embaucher. Ils ne savent pas s'ils vont faire construire un immeuble, louer des bureaux ou utiliser des locaux existants. Ils ne savent pas s'ils vont se déplacer au pays. Le gouvernement ne sait pas comment il va utiliser cet argent, mais il est clair sur un point: nous devrions simplement lui faire confiance, les choses vont se placer, et tout ira bien.
Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement fasse preuve de leadership dans différents domaines, qu'il s'agisse de responsabilité financière, d'ouverture et de reddition de comptes ou, encore, des questions très importantes que le projet de loi doit, en principe du moins, régler. J'ai déjà laissé entendre que je ne suis pas convaincu qu'il règle vraiment ces questions.
Quel que soit le dossier, les Canadiens s'attendent à du leadership et à des lois qui obligent le gouvernement à rendre des comptes. Si ses engagements sont sincères, alors le gouvernement en place ne devrait pas voir d'inconvénient à se plier à des normes plus rigoureuses, quitte à devoir rendre des comptes aux Canadiens devant les tribunaux, s'il le faut. Espérons que les choses n'iront pas jusque-là et que le gouvernement tiendra parole, mais cela reste à voir.
Les Canadiens méritent d'avoir des recours à leur disposition pour obliger le gouvernement à tenir parole. Ils méritent aussi que les prochains gouvernements y soient assujettis. Il faudrait à tout le moins faire en sorte que, si un prochain gouvernement souhaite changer les règles, il soit obligé de se justifier devant les représentants élus des Canadiens au Parlement au lieu de pouvoir les changer en catimini. Voilà le problème que pose le projet de loi .
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Monsieur le Président, le , la et le ministre responsable des ressources naturelles ne cessent de répéter qu'il faut admettre que l'environnement et l'économie vont de pair. On ne le répétera jamais assez. Peut-être que si on le répète suffisamment, les conservateurs et les néo-démocrates finiront par saisir tout le mérite de cette notion.
Les Canadiens comprennent cette notion. Si les conservateurs et les néo-démocrates écoutaient ce que les Canadiens ont à dire à ce sujet, ils constateraient qu'ils sont à côté de la plaque au sujet de cette mesure législative, que je considère comme fort importante.
Il est intéressant de constater que les deux partis de l'opposition semblent vouloir voter contre cette mesure législative. Je ne suis pas totalement certain en ce qui concerne les néo-démocrates, mais je crois qu'ils vont voter contre eux aussi. Peut-être même que le Parti vert en fera autant.
Ils sont motivés par des raisons différentes. Les conservateurs disent que nous y avons mis trop de règlements et que nous sommes trop sévères à l'égard de la libre entreprise. C'est tout le contraire pour mes amis néo-démocrates, qui disent que nous devons y inclure davantage de règlements et de restrictions.
Le fait est que si le NPD est incapable d'appuyer le projet d'expansion Trans Mountain ou même de comprendre en quoi il est effectivement dans l'intérêt national, il s'ensuit qu'il n'appuie manifestement pas les pipelines. En effet, si les néo-démocrates ne peuvent pas en venir à appuyer ce pipeline-ci, c'est selon moi qu'ils n'en appuieront aucun, jamais. Je soupçonne que c'est la conclusion à laquelle arriveraient la plupart des Canadiens après avoir écouté le NPD énoncer sa position.
Puis, de l'autre côté, il y a nos amis conservateurs. D'ailleurs, ils se débrouillent à merveille sur les banquettes de l'opposition, bien mieux que lorsqu'ils étaient au gouvernement. Les députés peuvent me croire sur parole. Si j'ai bien compris les conservateurs, d'abord ils reprochaient au gouvernement libéral de ne pas en faire assez et ils réclamaient un pipeline, et ce, après avoir été incapables de construire ne serait-ce qu'un seul centimètre de pipeline vers les côtes en 10 ans.
Nous en avons construit quatre. Nous avons construit quatre pipelines.
Les conservateurs peuvent chahuter autant qu'ils veulent. Le fait est qu'ils n'ont pas construit un seul centimètre de pipeline vers les côtes. Ils ont échoué. Leur bilan dans le dossier, c'est 10 ans d'échecs. Ils ont demandé que l'on construise le pipeline parce qu'eux n'ont pas su construire.
Nous avons maintenant un gouvernement qui fait bouger le dossier. On penserait que les conservateurs en seraient heureux, mais non. Ils demandent maintenant pourquoi le gouvernement achète un pipeline. Dois-je leur rappeler que c’est Stephen Harper qui avait acheté des parts pour sauver l’industrie de l’automobile? Pensons aux milliers d’emplois qui ont été sauvés grâce à la décision prise par Stephen Harper d’investir dans l’industrie automobile. L'argent a fini par être récupéré. Dois-je rappeler qu’ils ont dépensé 1 milliard de dollars à cette fin dans le dernier budget qu’ils ont présenté? Pourquoi disent-ils non à l’Alberta et au Canada tout entier? Voilà le défi que je présente à mes amis conservateurs parce que ce qu’ils disent ne fait aucun sens.
Que fait le projet de loi ? Il protège l’environnement, le poisson et les cours d’eau. C’est une bonne chose. Nous rétablissons la confiance du public dans l’environnement et dans le développement économique parce que les deux peuvent aller de pair. Nous respectons en outre les droits des Autochtones.
Pour en revenir à mes amis néo-démocrates, ils feront remarquer qu’il y a un groupe qui s’y oppose. La logique du NPD, qui est quelquefois difficile à comprendre, est que si on ne peut pas adhérer à 100 % à un projet, il faut l'abandonner, peu importe de quoi il s'agit. Voilà semble-t-il l’approche des néo-démocrates en matière de développement économique. Je pense qu’ils doivent être plus clairs et plus transparents envers les Canadiens.
Je crois que des partis politiques de toutes allégeances reconnaissent exactement ce que nous avons réussi à accomplir avec le projet d'expansion du réseau Trans Mountain. Nous avons accompli ce que les conservateurs n'ont pas pu accomplir. Tous les grands projets suscitent des divisions, même entre les représentants d'un même parti, comme le NPD. Par exemple, la première ministre néo-démocrate de l'Alberta pense qu'il est très encourageant et positif d'avoir enfin un gouvernement fédéral qui est capable d'obtenir des résultats. En revanche, le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique, lui, est déterminé à faire échouer le projet. Puis, il y a le NPD fédéral, dont la position est un peu plus difficile à deviner. Cependant, depuis environ une semaine, je pense qu'il est devenu évident qu'il ne réalise pas la valeur des pipelines.
Je dirai aux députés pourquoi ce projet est dans l'intérêt national, en partant du point de vue restreint du Manitoba, ma province. Nous pouvons parler des milliers d'emplois qui seront créés et des possibilités infinies qui s'offriront aux communautés et aux peuples autochtones de toutes les régions du pays. Nous en profiterons tous. Toutefois, je veux mettre l'accent sur quelque chose dont on ne parle pas très souvent, à savoir que le Manitoba dépensera environ 6 milliards de dollars en soins de santé, et probablement bien plus que cela. Cela fait un certain temps que je ne suis plus député à l'Assemblée législative du Manitoba, mais la province compte grandement sur les paiements de péréquation et les paiements de transfert, entre autres. Une province comme l'Alberta, par exemple, verse des milliards de dollars en péréquation. Si le Manitoba ne recevait pas ce genre de fonds, nous ne pourrions pas fournir le type de services de santé et d'éducation que nous offrons et bon nombre de programmes sociaux très importants que, à mon avis, les Manitobains et tous les Canadiens veulent voir être mis en place.
Quand j'ai appris que nous achetions le projet d'expansion de Trans Mountain, j'en étais ravi. Selon moi, c'est ainsi que se comporte un gouvernement; il doit avoir une vision qui conduira ultimement à une croissance continue du Canada. Grâce à cet achat, la classe moyenne d'aujourd'hui se portera mieux demain. À la base, il s'agit d'un engagement que nous avons pris envers les électeurs en 2015. Nous nous sommes engagés à envisager différentes façons de renforcer la classe moyenne et ceux qui aspirent à en faire partie, et à explorer des façons de renforcer l'économie canadienne.
Les néo-démocrates, ces éternels insatisfaits, ne comprennent pas toute l'importance de l'énergie ni la nécessité d'acheminer nos produits jusqu'aux marchés; ils préfèrent dire non à tout, systématiquement. Pour leur part, les conservateurs ne saisissent pas combien il est important de respecter l'environnement et les droits des Autochtones.
De ce côté-ci de la Chambre, le et le caucus libéral comprennent tout ce que peut apporter un gouvernement qui est prêt à prendre des décisions difficiles dont les effets positifs se répercuteront partout au pays de différentes façons. Je suis extrêmement fier de faire partie d'un gouvernement qui n'a pas peur d'agir en faveur de l'intérêt national. Cette raison, à elle seule, devrait tous nous convaincre d'appuyer le projet Trans Mountain et, plus précisément, le projet de loi à l'étude.
Ce projet de loi renforcerait la confiance de la population, notamment parce que la Régie canadienne de l'énergie verrait à ce que, lorsque les agences traitent des enjeux, les conditions à respecter soient réellement respectées. Ce serait une bonne chose. Il y aurait des gains d'efficience. Au final, nous serons en meilleure posture grâce à l'adoption de ce projet de loi.
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Monsieur le Président, je prends la parole ce soir — presque demain matin, en fait — au sujet du projet de loi .
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de donner mon avis sur ce projet de loi, car les mesures qu'il contient auraient des effets importants sur les gens de ma circonscription. Le secteur de l'énergie est au coeur de Battlefords—Lloydminster. Assurer la viabilité et la croissance de ce secteur est essentiel pour les gens de ma région. L'exploitation responsable de nos ressources naturelles est primordiale pour ma circonscription et pour l'ensemble du Canada.
Notre pays doit sa prospérité en grande partie à ses ressources naturelles. Même le l'a reconnu. Dans la lettre de mandat du , il a écrit: « Tout au long de l’histoire du Canada, notre prospérité a été intimement liée aux ressources naturelles. » Nous ne pouvons pas et ne devons pas l'oublier. L'exploitation de nos ressources naturelles crée des emplois et renforce notre économie. Les taxes et les impôts que ce secteur génère contribuent de manière importante au Trésor public.
Le secteur de l'énergie est un segment clé du secteur des ressources naturelles du Canada. Il représente plus de 800 000 emplois et compte pour près de 10 % du PIB nominal du pays. Ces chiffres ne sont pas négligeables. Malheureusement, même si le a reconnu l'importance des ressources naturelles, tant ses gestes que son inaction ont eu d'énormes conséquences financières.
Le bilan du gouvernement libéral en ce qui concerne le secteur canadien de l'énergie est atroce. Les députés d'en face auront beau prétendre que ce projet de loi est un pas dans la bonne direction pour l'avenir du secteur, c'est tout simplement faux. On ne peut pas faire confiance aux libéraux dans le dossier de l'énergie, point.
Le projet de loi propose un système selon lequel il y aurait un seul examen par projet en vue de l'approbation de celui-ci. En principe, cela semble parfaitement louable, mais en examinant le projet de loi de plus près, on voit immédiatement qu'il est truffé de façons de ralentir le processus d'approbation. En réalité, le processus proposé prendrait plus de temps.
Je doute que cela surprenne grand monde, car le a pris l'habitude de faire des promesses aux Canadiens, puis de les briser. En fait, depuis qu'il est à la tête du gouvernement, le accumule les échecs dans le secteur de l'énergie. L'achat récent du pipeline de Kinder Morgan avec l'argent des contribuables est un bon exemple de l'incurie du , une incurie qui se traduit par une dépense de 4,5 milliards de dollars à même les fonds publics, sans compter les milliards de dollars de coûts supplémentaires qui feront encore gonfler la facture.
Je rappelle à mes collègues que Kinder Morgan n'a jamais demandé un seul dollar des contribuables. Tout ce que Kinder Morgan voulait, c'était l'assurance que le pipeline pourrait être construit. Même si les libéraux ont approuvé l'expansion du réseau de Kinder Morgan, ils n'ont rien fait pour faire bouger le dossier. Kinder Morgan n'a même pas obtenu l'assurance qu'elle avait demandée. Tout ce qu'elle a obtenu, c'est un délai, suivi d'un autre délai, suivi d'un autre délai.