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Madame la Présidente, c'est avec plaisir que je reprends le débat sur le projet de loi .
Dans la première partie de mon discours, j'ai fait un argumentaire assez intéressant sur le fait que, à plusieurs reprises la semaine dernière, le gouvernement n'a pas hésité à utiliser des motions d'attribution de temps pour que les députés de ce côté-ci de la Chambre ne puissent pas parler plus longtemps du projet de loi sur le budget. Pourtant, c'est un projet de loi super important pour l'ensemble des électeurs de nos circonscriptions et des citoyens que nous représentons.
Dans un document intitulé « Suivi des lettres de mandat: livrer des résultats pour les Canadiens » — les lettres de mandat des différents ministres ont été rendues publiques —, il y a le bulletin du gouvernement concernant cette promesse d'équilibrer le budget en 2019-2020. Le résultat escompté pour cette promesse était d'équilibrer le budget à long terme et de continuer à réduire le ratio de la dette sur le PIB. Le gouvernement se donne comme résultat « en cours, avec défis ». Il se donne une bonne note, alors que le directeur parlementaire du budget et le département des finances disent que, avec la manière dont le gouvernement gère l'État, le retour à l'équilibre budgétaire ne se fera pas avant 2045. C'est absolument incroyable. J'espère que quelqu'un va corriger ce bulletin-là pour écrire « en cours, avec impossibilité » ou « en péril », en parlant de l'économie du gouvernement actuel. Je pense que « en péril » serait un terme plus approprié, pas en parlant de la promesse, mais en parlant de la manière dont ces gens-là gèrent notre pays et le gouvernement.
Ils ont fait une autre grande promesse. Je me rappelle que j'étais très impressionné, parce que c'était le premier discours du Trône auquel j'assistais en tant que nouveau député. Nous sommes allés en procession du côté du Sénat pour entendre le gouverneur général livrer le discours du Trône. Une phrase dite dans ce discours m'a marquée: « [...] l’élection de 2015 aura été la dernière à être menée selon le système électoral majoritaire à un tour. » Je me souviens très bien que ce devait être la dernière élection avec ce mode de scrutin.
C'est un projet de loi qui a tellement de pages et de sujets qu'on n'avait déjà pas assez de temps pour en parler et aborder chaque sujet. Le gouvernement a décidé de mettre tellement d'éléments dans son budget que, malheureusement, plusieurs d'entre nous n'auront pas la chance de faire valoir le point de vue de leurs électeurs et de leurs électrices. Cependant, c'est à l'image de ce que le gouvernement a fait depuis son élection en 2015: il fait beaucoup de promesses, mais il ne les tient pratiquement jamais. La preuve, c'est qu'on ne devait pas avoir recours à des projets de loi omnibus qui comportent des éléments de tout acabit. C'était une des promesses faites par les libéraux. Malheureusement, depuis 2015, les libéraux ont eu recours à 38 motions pour faire taire les députés de l'opposition, mais pas juste les députés de l'opposition.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que si on fait taire les députés de l'opposition, les députés du gouvernement n'ont pas plus de temps pour prendre la parole sur ces projets de loi. Les libéraux sont plus nombreux que nous, donc, quand ils adoptent une telle motion, ils privent davantage de citoyens du droit de leur représentant de prendre la parole à la Chambre. Cela cadre parfaitement avec la manière dont le gouvernement gère le pays depuis son élection en 2015.
Il y a de nombreuses autres promesses que le gouvernement n'a pas tenues, notamment la promesse de légers déficits. Ils se sont pratiquement fait élire grâce à cette promesse. Ils ont dit qu'ils allaient relancer l'économie en faisant de très petits déficits et que cela ne durerait pas très longtemps, un an ou deux, que les déficits allaient ensuite diminuer, qu'il n'y aurait plus de déficit et qu'on serait de retour à l'équilibre budgétaire en 2019-2020. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le gouvernement lui-même.
Que s'est-il passé depuis ce temps-là? Les libéraux se sont rendu compte que, si on procédait à une réforme, ils risquaient de perdre des votes. Ils risquaient de perdre l'appui de certains Canadiens. La réforme qu'ils voulaient n'était donc pas à leur avantage. Ils se sont donc débarrassés de la réforme.
C'est une autre promesse qu'ils ont reniée, aussi facilement qu'on rejette du revers de la main quelque chose qu'on n'aime pas. Le pire, c'est qu'on a fait travailler un comité. On a fait travailler beaucoup de personnes. On a même mis en place un site Internet pour sonder l'opinion des Canadiens. Tout cela, c'est de l'argent dépensé de façon tout à fait inutile. En effet, une fois rendus de l'autre côté de la Chambre, les libéraux n'avaient plus l'intention de faire des changements. Ils savaient très bien que ces changements, dont les Canadiens voulaient, ne les avantageaient pas.
Pour ce qui est d'une plus grande transparence, on repassera. J'aurai l'occasion, dans quelques instants, de parler du secret que l'on garde sur la taxe sur le carbone, le coût réel pour chaque famille canadienne de la taxe sur le carbone qu'on ne veut pas révéler aux Canadiens, les coûts pour chaque ferme canadienne.
Combien va coûter aux fermes canadiennes la fameuse taxe sur le carbone? Nous avons posé la question à je ne sais combien de reprises ici, à la Chambre. Malheureusement, nous n'avons jamais de réponse. Nous savons que les chiffres existent. Nous avons vu un très beau document qui explique les effets de la taxe sur le carbone sur la famille moyenne. Malheureusement, ce sont les seuls mots que nous pouvions lire dans le rapport. Tout le reste avait été caviardé, caché. On entretient le secret. La promesse d'une plus grande transparence a donc été jetée à la poubelle.
On avait aussi promis de ne plus recourir à des mesures pour museler l'opposition. Je vais passer là-dessus, j'en ai parlé tantôt. Je pense que c'est assez clair.
On avait promis de ne pas concéder un litre de lait, une poule de plus, aux Américains. On s'était engagé à protéger le système de la gestion de l'offre dans le cadre des négociations. Qu'est-il arrivé? Malheureusement, le ne tient pas compte de ce qui se dit ici. Ce qui se dit ici ne l'intéresse pas. Ce que le pense ne l'intéresse pas. Ce que la nous a dit ici aujourd'hui ne l'intéresse pas. Quand le premier ministre n'est pas devant les Canadiens et qu'il est devant les Américains, il dit la vérité, il dit ce qu'il pense. Or ce qu'il a dit, c'est qu'il était disposé à faire preuve de plus de flexibilité pour permettre aux Américains d'accéder au marché du lait canadien. C'est la réalité.
Pourtant, de ce côté-là de la Chambre, on persiste à répéter qu'il faut maintenir et protéger le système de la gestion de l'offre. Oui, les libéraux protègent le système, mais il n'y aura plus rien à protéger quand ils en auront fini. Auront-ils concédé 2, 4 ou 10 % aux Américains pour sauver la face du premier ministre, parce qu'il n'a pas été capable de s'entendre sur l'ALENA avec eux? C'est cela la vraie question.
Nous savons que ce gouvernement a l'habitude de dépenser. Il a l'habitude, quand quelque chose ne fonctionne pas, de prendre l'argent des contribuables pour réparer ses gaffes. Nous l'avons vu dans le cas de Kinder Morgan: on dépense 4,5 milliards de dollars. Le gouvernement aurait pu agir il y a 18 mois. Quand l'oléoduc a été autorisé, il n'a rien fait. Il aurait pu agir il y a 11 mois, quand le gouvernement de la Colombie-Britannique a clairement énoncé qu'il s'opposerait à l'oléoduc. Il n'a rien fait.
Tout à coup, il se réveille, il se rend compte qu'il y a un problème, que le projet ne pourra pas se concrétiser et il se demande ce qu'il va faire.
Au lieu d'agir, les libéraux ont décidé de sortir de l'argent des poches des contribuables. C'est de l'argent que nous n'avons pas, parce que cet argent n'existe pas. Nous sommes déjà endettés et en déficit. On va envoyer cet argent aux États-Unis pour permettre à cette compagnie de bâtir des oléoducs pour concurrencer le futur oléoduc qui va être la propriété de tous les Canadiens, ici, au Canada. De plus, on achète un vieil oléoduc de 60 ans. On ne parle pas d'expansion, pourtant, le projet de loi qui a été approuvé, c'est l'expansion de Kinder Morgan. Avec 4,5 milliards de dollars, on n'agrandit rien, on achète des vieux tuyaux. Pour que cela fonctionne, il va falloir investir 7 milliards de dollars de plus, selon l'évaluation de la compagnie.
Grâce à mon collègue de , nous avons appris aujourd'hui que la valeur au livre de cet oléoduc de 60 ans, ce n'est pas 4,5 milliards de dollars, mais 2,5 milliards de dollars. C'est la compagnie qui le dit. Pourtant, le gouvernement a décidé de payer 4,5 milliards de dollars. Cela reflète tout à fait la logique de ce gouvernement: dépenser sans compter l'argent des contribuables et se dire que ce n'est pas grave de dépenser plus puisqu'on a déjà un déficit. On a rendu les déficits tellement banals. Que ce soit de 10 milliards à 23 milliards ou à 29 milliards de dollars, ce n'est pas grave. Un déficit est un déficit. Ce n'est pas cela. Cela fait toute la différence pour ce que nos enfants auront comme services dans 10, 20 ou 30 ans. Ils ne pourront pas s'offrir de services, parce que nous n'aurons que des déficits et des dettes à leur faire payer. C'est ainsi qu'agit ce gouvernement.
Les libéraux peuvent bien être contre l'excellent projet de loi du député de , qui prévoit de donner plus d'argent aux jeunes familles. Ils peuvent bien être contre et dire qu'ils font ceci et cela pour nos jeunes et qu'il s'agit d'un crédit de taxe très ciblé.
Les libéraux ne peuvent pas donner raison à l'opposition pour un bon projet de loi comme celui-là, c'est sûr. Cependant, ils ouvrent les valves et paient 4,5 milliards de dollars pour un pipeline qui existe déjà, et ce n'est même pas pour son prolongement. Un schéma dans la gestion de ce gouvernement s'est reflété dans le budget.
Je suis ministre du cabinet fantôme pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire. Je m'en voudrais donc de ne pas prendre quelques secondes pour parler de ce que le budget de 2018 comprenait en matière d'agriculture. Rien. C'était ce que le budget de 2018 comprenait en matière d'agriculture. Cela démontre clairement que l'agriculture n'est pas une priorité pour le gouvernement libéral.
J'ai quand même posé des questions, car je me suis dit que dans un budget contenant autant de pages, il y avait sûrement quelque chose que je n'avais pas vue. Je me suis levé et j'ai posé des questions au sur ce que contenait le budget de 2018 en matière d'agriculture. Le ministre s'est levé et s'est mis à parler des mesures adoptées dans le budget de 2017, nous disant que le budget de 2018 était un bon budget pour les agriculteurs. Cela démontre bien que les libéraux sont complètement déconnectés de la réalité en matière d'agriculture.
Il y a quelques dossiers locaux que nous aurions aimé voir dans le projet de loi . À Thedford Mines, par exemple, on a le Fonds Christian Paradis qui vise à diversifier l'économie de notre région.
Le gouvernement a décidé d'interdire l'utilisation de l'amiante au Canada. Cependant, les tas de résidus miniers sont encore à Thetford Mines. La ville en est entourée. L'amiante est interdite, mais les tas de résidus sont laissés là, et on fait comme si rien ne s'était passé.
Des millions de dollars sont disponibles pour nettoyer les terrains miniers dans des zones inhabitées, mais quand il s'agit de nettoyer des terrains miniers dans des zones urbaines où vivent les citoyens, il n'y a rien. On devrait assumer les conséquences de ces décisions et faire en sorte que lorsqu'on décide de mettre fin à une industrie, on accompagne la ville pour l'aider à se remettre dans un état normal; il faut réparer les années d'exploitation. Les gouvernements, quels qu'ils soient, ont bénéficié abondamment des redevances minières durant toutes ces années, grâce à l'exploitation de l'amiante.
J'aurais voulu parler d'Internet à large bande. Malgré des programmes mis en place, on a encore beaucoup de problèmes dans nos régions. J'aurais aimé qu'on prenne définitivement la décision de dire qu'Internet est un service essentiel dans toutes les régions du Canada. On ne pas se développer aujourd'hui si on n'a pas Internet. On n'a qu'à imaginer quelqu'un qui pense acheter une maison à Piopolis ou à Woburn. Il est tellement content d'avoir trouvé la maison de ses rêves. Il prend son téléphone cellulaire pour parler à son épouse, afin de lui dire de venir la visiter, mais il n'y a pas de signal. La maison va rester là et il ne achètera pas.
En terminant, je propose, appuyé par le député de :
Que l'amendement soit modifié par addition de ce qui suit: « et que le comité fasse rapport à la Chambre au plus tard le 15 juin, 2018 ».
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole à propos du projet de loi .
J’aimerais d’abord faire quelques remarques générales sur ce que nous avons accompli comme gouvernement depuis notre arrivée, il y a presque deux ans et demi. Le cœur de mon message à l’intention des Canadiens et des députés, ce soir, est que nous avons un plan et que notre plan fonctionne, que nous avons choisi d’investir dans les gens, que nous avons choisi d’investir dans notre pays, que nous n’avons pas choisi de faire des compressions, que nous n’avons pas choisi l’austérité, que nous avons laissé ces choix à ceux qui sont d’autres allégeances politiques à la Chambre.
Notre plan fonctionne manifestement, objectivement et dans les faits. Au cours des deux dernières années, une classe moyenne plus forte a alimenté la croissance économique du Canada. L'excellent travail des Canadiens, combiné à des investissements sans précédent dans les gens et les collectivités, principalement dans l’infrastructure, comme le train léger sur rail ici, dans la grande région de la capitale nationale d’Ottawa-Carleton, ont contribué à créer plus de bons emplois — près de 600 000 depuis novembre 2015 — alors qu'une aide accrue pour ceux qui en ont le plus besoin a permis aux gens d’épargner, d’investir et de dépenser plus d’argent dans leurs collectivités.
Parallèlement — et il est important que les Canadiens le sachent —, en ce qui concerne le chômage à l’échelle nationale, le taux de chômage est demeuré à 5,8 % en mars pour un deuxième mois consécutif, et aussi pour la troisième fois depuis décembre, correspondant à son plus bas niveau depuis que Statistique Canada a commencé à mesurer l’indicateur en 1976. Le seul autre moment où le taux a glissé à ce niveau a été en 2007. C’est le taux de chômage le plus bas au Canada en 42 ans.
À l’échelle locale, juste ici, dans la région de la capitale nationale, que j’ai le privilège de représenter, il s'est créé, net, 2 500 emplois en février, ce qui a contribué à faire passer le taux de chômage local de 5,2 % en janvier à 5,1 % en février. Toutefois, il a chuté à 4,9 % en mars, et encore chuté en avril, cette fois à 4,2 %. Le taux de chômage de la région demeure donc bien en deçà de celui de l’ensemble du pays. C’est le plus bas niveau en 30 ans dans la région de la capitale nationale; l’économie est donc en plein essor, et le chômage est en forte baisse. Il chute.
Le Canada accueillera le G7 la semaine prochaine et c’est lui qui présente le meilleur bilan parmi les pays du G7, avec le ratio dette-PIB le plus bas. Notre dette comme fonction de notre économie diminue à un rythme constant. On prévoit qu’elle atteindra bientôt son point le plus bas en près de 40 ans. Cela signifie que le Canada a la confiance nécessaire pour faire des investissements dans notre avenir qui renforceront et feront grandir la classe moyenne. Il jettera des bases plus solides pour les prochaines générations de Canadiens. Cela signifie que nous pouvons moderniser notre infrastructure de base — logement, transport en commun, établissements postsecondaires, recherche et développement — et que nous pouvons nous associer à nos partenaires provinciaux et municipaux pour aller chercher des milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans ces quatre domaines essentiels pour notre avenir. Il s’agit d’un principe central de l’approche du gouvernement depuis son arrivée il y a deux ans et demi d’aller chercher autant d’appui que possible des autres paliers de gouvernement pour des investissements prioritaires.
Le budget de 2018, intitulé « Égalité + croissance: Une classe moyenne forte », appuie l’approche du gouvernement axée sur les gens. Il est guidé par un nouveau « Cadre des résultats relatifs aux sexes » et propose de faire en sorte que chaque Canadien ait une chance réelle et équitable de réussir. Il s’agit de prendre les prochaines mesures pour bâtir un Canada égal, compétitif, durable et équitable où la science, la curiosité et l’innovation stimulent la croissance économique.
Voici quelques-unes des mesures clés du budget de 2018 que le projet de loi vise à mettre en œuvre et auxquelles je veux consacrer un peu de temps pour les communiquer aux Canadiens.
Tout d’abord, je veux rappeler ceci aux Canadiens. Le budget instaure la nouvelle Allocation canadienne pour les travailleurs. Nous savons que les Canadiens travaillent très fort pour faire partie de la classe moyenne et qu’ils méritent que leurs efforts soient récompensés par de plus grandes possibilités de réussite. C’est pourquoi nous instaurons la nouvelle Allocation canadienne pour les travailleurs. Il s’agit d’une allocation plus généreuse et plus accessible, qui laissera plus d’argent dans les poches des travailleurs à faible revenu que la Prestation fiscale pour le revenu de travail qu’elle remplace.
L’Allocation canadienne pour les travailleurs remplacera à la fois les prestations maximales et le niveau de revenu auquel les prestations sont progressivement supprimées. Par conséquent, les travailleurs à faible revenu, qui gagnent 15 000 $ par exemple, pourraient recevoir jusqu’à 500 $ de plus en 2019 qu’ils pourront investir dans des choses importantes pour eux. En permettant à un plus grand nombre de travailleurs à faible revenu de conserver une plus grande partie de leur chèque de paie, cette mesure aidera réellement plus de deux millions de Canadiens qui travaillent fort pour faire partie de la classe moyenne, et sortira de la pauvreté environ 70 000 Canadiens.
Pourquoi est-ce important? C’est important parce que le consensus économique est clair. Seul un pays stupide, seule une compétence stupide laisserait son peuple traîner derrière. Seul un pays stupide ne voudrait pas se prévaloir de tout le talent à sa disposition en le concrétisant, en aidant à le façonner, à l’éduquer et à lui donner l’occasion d’aller de l’avant et de prospérer. Par conséquent, la première grande annonce du budget est l’Allocation canadienne pour les travailleurs, dont nous sommes plus que fiers.
La deuxième chose que je veux rappeler aux Canadiens, c’est ce que nous faisons avec l’Allocation canadienne pour enfants. Celle-ci a été instaurée en 2016. Nous renforçons cette allocation dans le présent budget. Nous savons, d’après notre dernière année et demie d’expérience, que neuf familles canadiennes sur dix reçoivent une aide supplémentaire chaque mois pour payer des choses comme des aliments nutritifs, des programmes sportifs, des leçons de musique, des fournitures scolaires et des services de base. Les familles qui reçoivent cette Allocation canadienne pour enfants reçoivent en moyenne 6 800 $ cette année. Des millions de dollars, par exemple, sont remis chaque mois à des familles de ma circonscription, Ottawa-Sud, pour leur fournir cette aide.
Pour que tous les prestataires actuels de l’Allocation canadienne pour enfants, soit presque six millions d’enfants, continuent à la recevoir à long terme, nous avons apporté un grand changement. Dès le mois de juillet prochain, nous indexerons l’Allocation canadienne pour enfants afin que sa valeur augmente régulièrement au cours des années à venir. Un parent seul qui a deux enfants et qui gagne 35 000 $ par année recevra 560 $ de plus l’année prochaine, libre d’impôt. Ce parent pourra s’en servir pour acheter des livres, payer des cours de patinage ou acheter des vêtements chauds pour l’hiver.
Pour aider un plus grand nombre de familles à recevoir l’Allocation canadienne pour enfants, nous avons aussi ajouté au budget de 2018 un fonds qui nous permettra d’aider un plus grand nombre de communautés autochtones canadiennes qui se heurtent à des obstacles particuliers en essayant d’obtenir des allocations fédérales.
À mesure que l’économie continuera à prospérer et à créer de bons emplois bien rémunérés, le gouvernement veillera à ce que tous les Canadiens profitent de ce succès.
Il n’y a pas très longtemps, une mère seule de ma circonscription m’a téléphoné. Elle gagne 14 $ de l’heure, salaire minimum qui va bientôt augmenter à 15 $ en Ontario. Elle pleurait de reconnaissance. Comme elle élève trois enfants à elle seule, elle reçoit un soutien supplémentaire de presque 9 000 $ chaque année, libre d’impôt. Elle m’a dit que sans cette aide, elle ne pourrait jamais boucler les fins de mois et qu’elle aurait dû chercher un autre logement. Elle aurait dû entasser ses trois enfants dans un appartement d'une seule chambre à coucher au lieu de deux. Je crois que cette allocation a transformé la vie de cette maman et de celle de ses trois enfants.
Quant à l’économie même, je voudrais parler de la réduction des impôts des petites entreprises du Canada et de certaines des occasions qu’apporte cette réduction fiscale à tous les Canadiens.
Malgré ce qu’en disent les gens, le gouvernement baisse le taux d’imposition des petites entreprises de 11 % qu’il était en 2015 à 9 % d’ici 2019. Les propriétaires de petites entreprises auront donc plus d’argent à réinvestir dans leur entreprise et dans la création d’emplois. Ils économiseront jusqu’à 7 500 $ de plus par année en impôts. Nous savons que 99,8 % des entreprises canadiennes ont moins de 100 employés. Elles constituent la force de notre économie. Nous ciblons ces entreprises en abaissant leur taux d’imposition.
En réduisant le fardeau fiscal des petites entreprises, nous veillons à ce que les propriétaires ne se servent pas de cette économie pour se tailler un avantage fiscal inéquitable. Nous proposons de prendre d’autres mesures pour empêcher les personnes qui ont un revenu très élevé de constituer de petites sociétés par actions pour retenir des millions de dollars dans des portefeuilles d’investissement passif afin d’en tirer des avantages fiscaux considérables. Nous avons mené de vastes consultations à cet effet et écouté les commentaires. Ces propositions sont conçues directement à partir des commentaires reçus pendant ces consultations.
Ces propositions toucheront moins de 3 % des sociétés privées. Les ménages dont le revenu atteint la tranche supérieure de 1 % assumeront 90 % des répercussions de cette réduction fiscale; autrement dit, elle sera assumée par les plus riches des Canadiens qui travaillent fort.
Pourquoi est-il si important de se concentrer sur les petites entreprises? Parce qu’à l’heure actuelle, huit emplois sur dix sont créés par de petites entreprises. Nous allons donc continuer à soutenir nos entrepreneurs et les propriétaires de PME.
Un autre thème qui, selon moi, est indispensable pour l'avenir de notre économie, et pour notre bien-être et notre survie, est la question de la tarification de la pollution par le carbone, de la lutte contre les changements climatiques et du soutien à une croissance propre. Comme on l'a dit à maintes reprises à la Chambre, un environnement propre et une économie forte vont de pair.
Nous avons décidé d'investir davantage dans une économie saine et durable à faibles émissions de carbone, une économie qui crée de la croissance et des emplois pour la classe moyenne, tout en préservant notre patrimoine naturel pour les générations à venir. C'est d'ailleurs la tendance à l'échelle mondiale. Nous sommes engagés dans une course. C'est une course compétitive à laquelle participent les États-Unis, la Chine, l'Indonésie et le Congo. Presque tous les pays participent maintenant à la course mondiale pour réorganiser leur économie. Ils visent une plus grande efficacité. Il s'agit de devenir plus efficace en ce qui concerne l'énergie, l'eau, les intrants matériels, le transport des marchandises et la réduction des déchets. Toutes ces courses à l'efficacité sont des courses mondiales, auxquelles nous n'avons pas le choix de participer. D'un point de vue économique seulement, nous n'avons pas d'autre choix que de nous lancer sur cette piste et de participer à cette course.
Certains voudraient que nous ne lacions même pas nos chaussures de course. Nous croyons que ce serait une erreur. Tous les pays comprennent que c'est un avantage concurrentiel; c'est pourquoi nous avons décidé, comme tous les pays de l'Union européenne, comme tant d'autres pays du monde, d'établir une tarification de la pollution par le carbone. C'est un élément central du plan du Canada pour lutter contre les changements climatiques et faire croître l'économie. Les économistes du monde entier nous l'ont dit. Ils reconnaissent qu'il s'agit de l'un des moyens les plus efficaces, transparents et efficients de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Il s'agit de l'utilisation d'un mécanisme de marché pour atteindre un résultat environnemental. C'est pourquoi Ronald Reagan et les républicains des États-Unis ont négocié un accord avec le premier ministre canadien de l'époque, Brian Mulroney, afin d'utiliser le système de plafonnement et d'échange pour éliminer les oxydes d'azote et les oxydes de soufre, des centrales électriques américaines qui brûlent du charbon pour produire de l'électricité. C'est ainsi que nous avons éliminé les pluies acides en Amérique du Nord. C'est ainsi que nous avons pu protéger une grande partie de nos systèmes d'eau douce dans le Nord-Est des États-Unis et de l'Amérique du Nord. C'est en fait une idée qui vient de la droite. Elle vient des penseurs conservateurs ou républicains dans la plupart des écoles de pensée économique.
Voilà pourquoi Preston Manning appuie la tarification du carbone. Voilà pourquoi Stephen Harper s'est rendu à Londres, en Angleterre, et y a prononcé un discours devant les superpuissances énergétiques du monde, disant qu'il allait tarifier le carbone. Il leur a même dit quel prix il avait prévu pour 2018 pour une tonne de dioxyde de carbone.
En décembre 2016, le gouvernement du Canada, ainsi que la plupart des provinces et des territoires, a collaboré avec ses partenaires autochtones et a adopté un cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Le cadre comprend une approche à l'égard de la tarification de la pollution par le carbone, dans le but de mettre en place la tarification du carbone dans tout le Canada en 2018. Cependant, là où cela devient intéressant, c'est que les provinces et les territoires auront une certaine flexibilité pour choisir entre deux systèmes: un système explicite fondé sur le prix, c'est-à-dire une taxe sur le carbone, ou un système de plafonnement et d'échange, comme celui qui est en place, par exemple, en Ontario, tandis que la Colombie-Britannique a choisi la taxe sur le carbone. Nous savons que 80 % des Canadiens vivent déjà dans une province ou un territoire qui a fixé le prix de la pollution par le carbone. Donc, le Canada ira de l'avant en misant sur ces réussites provinciales pour accomplir les progrès nécessaires.
Il ne s'agit pas seulement de faire bien; il s'agit de bien faire économiquement. Il y a de vastes marchés à conquérir. Il existe d'énormes possibilités en matière d'efficacité énergétique et de technologies partout sur la planète, pour lesquelles les entrepreneurs canadiens peuvent rivaliser. C'est pourquoi il est si important pour nous de marier la tarification du carbone et le soutien au secteur des technologies propres, et c'est pourquoi l'un de nos principaux investissements, lorsqu'il s'agit de centres d'innovation des supergrappes, est lié au soutien des technologies propres pour l'avenir.
Je vais maintenant parler d'une question fondamentale pour bon nombre de mes concitoyens et pour des dizaines de milliers d'aînés au Canada, à savoir le Régime de pensions du Canada. En tant que député depuis 14 ans, je me suis battu pour cela, tant au sein du gouvernement qu'à l'extérieur. Depuis plus d'une décennie, j'essaie de faire progresser les choses en ce qui concerne le RPC. Je suis extrêmement fier du fait que le gouvernement s'est engagé envers les Canadiens à les aider à atteindre leur objectif d'avoir une retraite solide, sûre et stable. Après tout, c'est Paul Martin, en tant que ministre des Finances — et je pense que tous les députés peuvent en convenir objectivement —, qui a fait en sorte que le RPC soit solide sur le plan actuariel pour au moins 85 ans.
Nous pouvons comparer cela avec le système de sécurité sociale américain. La dernière fois que je l'ai examiné, j'ai été informé que sa durée de vie était d'environ 18 mois. La différence, c'est que les Étatsuniens n'ont pas modernisé leur système, ils ne l'ont pas réformé, ils n'ont pas travaillé pour assurer un fonds de retraite sûr et stable pour leur population, comme nous l'avons fait ici au Canada.
Tous les trois ans, les ministres des Finances examinent ensemble le Régime de pensions du Canada pour s'assurer que nous continuons de répondre aux besoins des retraités, des travailleurs et des employés canadiens.
Dans le présent budget, nous voulons nous appuyer sur le solide partenariat établi dans le cadre de l'accord historique signé en 2016, une percée majeure pour améliorer le Régime de pensions du Canada pour les travailleurs canadiens. L'entente de 2016 augmentera la pension de retraite maximale du RPC d'environ 50 % au fil du temps. C'est un incroyable pas en avant. Lors de leur récente réunion, les ministres des Finances ont convenu de renforcer le Régime de pensions du Canada afin d'offrir des prestations plus élevées, par exemple, aux parents dont le revenu a chuté après la naissance ou l'adoption de leurs enfants, aux personnes handicapées, aux conjoints qui sont devenus à un jeune âge, ainsi qu'à la succession des cotisants à faible revenu.
Il est important de ne pas permettre à nos retraités de sombrer dans la pauvreté. La pauvreté coûte cher. Elle coûte beaucoup plus cher en aval qu'en amont; voilà pourquoi nous traitons cette question du mieux que nous pouvons. Est-ce que tout est parfait? Pas du tout. Réalisons-nous des progrès? Absolument. Les Canadiens comptent sur nous pour continuer à travailler en ce sens.
Tous ces changements au RPC seront apportés dans le présent budget sans hausse du taux de cotisation des travailleurs et des employeurs au Régime de pension du Canada. Les ministres se sont mis d'accord pour donner suite à la réglementation afin de veiller à ce que la bonification du RPC reste adéquatement financée au fil du temps.
Enfin, je veux parler du soutien offert aux anciens combattants du Canada. Le gouvernement s'est engagé à assurer le bien-être des anciens combattants et de leur famille. Dans le présent projet de loi, nous avons prévu une option de pension à vie. Nous nous réjouissons à la perspective de réaliser des progrès à cet égard. Il s'agit d'un paiement mensuel à vie, libre d'impôt...
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis reconnaissant de pouvoir prendre la parole à la Chambre au sujet du projet de loi , soit le projet de loi d'exécution du budget. Ce projet de loi est préoccupant à plusieurs égards, notamment parce qu'il s'agit d'un projet de loi omnibus que nous ne sommes pas en mesure d'étudier convenablement, puisque les libéraux ne cessent de couper court au débat.
Les libéraux ont promis de ne pas recourir à l'attribution de temps ni de présenter des projets de loi omnibus comme ils le font. Malheureusement, nous avons découvert que le respect des engagements n'est pas le fort du gouvernement. Pour ne citer que quelques exemples, les députés se souviennent-ils de la promesse de réformer le système électoral, de mettre fin au système uninominal majoritaire à un tour, de ne pas présenter de projet de loi omnibus ou de présenter des budgets équilibrés?
Pendant sa campagne, le s'est engagé à faire un déficit allant jusqu'à 10 milliards de dollars pendant son mandat, et il a promis d'équilibrer le budget avant 2019. Nous savons maintenant que c'était on ne peut plus faux. Le budget de cette année s'élève à plus de 18 milliards de dollars jusqu'à présent, et les libéraux ont alourdi la dette nationale de plus de 60 milliards de dollars en seulement trois ans. Les chiffres révèlent que l'équilibre budgétaire ne sera pas rétabli avant 2045, et le gouvernement a maintenant nationalisé un oléoduc en dépensant des fonds publics, alors que des investissements privés auraient suffi. N'oublions pas qu'il n'y a rien de prévu dans ce budget en cas d'échec des négociations sur l'ALENA.
Les libéraux ne cessent d'augmenter leurs dépenses irresponsables. Au football, on signalerait une faute pour empilage.
En Saskatchewan, pendant le gala de charité télévisé des clubs Kinsmen et Kinettes, la tradition veut que, tout au long de l'événement, l'animateur présente le total des fonds recueillis en scandant: « Où allons-nous? » L'auditoire répond alors: « Plus haut. » Soulignons cependant que, dans ce cas, ce sont des fonds privés, et non des fonds publics, qui sont recueillis, tandis que les libéraux gaspillent l'argent des contribuables comme si de rien n'était.
Cela veut dire que ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui devront payer pour les dépenses irresponsables du gouvernement. Les libéraux n'arrivent pas à comprendre que leurs dépenses se font au détriment des personnes qu'ils disent vouloir aider, c'est-à-dire la classe moyenne et ceux qui veulent en faire partie.
Le projet de loi omnibus contient de nombreuses dispositions, mais la plus importante pour les habitants de ma circonscription et toute la population de la Saskatchewan est la taxe sur le carbone. Pourtant, bien que le gouvernement ait les chiffres en mains, il refuse d'informer les Canadiens de ce que cette taxe leur coûtera.
Comme de nombreux députés le savent, l'industrie pétrolière et gazière a été durement touchée ces dernières années. À Estevan, où j'habite, j'ai vu l'exode de mes propres yeux. Beaucoup d'entreprises ont été obligées de fermer leurs portes et ce n'était pas toutes des entreprises qui dépendaient directement de l'industrie de l'énergie. En raison de l'effet d'entraînement, des entreprises dans le secteur des services ont également été touchées. Des restaurants et des hôtels ont dû fermer leurs portes parce qu'il n'y avait plus de marché. Les temps étaient et sont toujours difficiles. La situation s'est améliorée, mais elle est loin d'être de retour à ce qu'elle était auparavant, bien que les libéraux semblent penser que la période difficile est terminée.
Des Canadiens qui ont acheté une maison n'ont maintenant plus d'emploi, ou un emploi dont la rémunération est beaucoup moins élevée, et ils n'ont pas les moyens de payer leur hypothèque. Il n'existe pas d'emplois dans le secteur de l'innovation et des infrastructures et ils n'ont rien à quoi s'agripper, sans oublier que tout le monde dans la collectivité se trouve dans le même bateau et que les gens ne sont pas enclins à acheter une maison ou à faire confiance au marché immobilier en général.
Maintenant, voici la taxe sur le carbone qui fait son apparition.
Je suis fier de venir de la Saskatchewan, la province qui jusqu'à maintenant tient tête au gouvernement fédéral par rapport à cette taxe sur le carbone imposée. Le gouvernement provincial comprend ce que les libéraux fédéraux n'arrivent pas à saisir: les habitants de la Saskatchewan n'ont tout simplement pas les moyens de payer une autre taxe, et c'est d'autant plus vrai depuis que le gouvernement libéral a accru le fardeau fiscal de tous les Canadiens.
Le budget verse 1,4 milliard de dollars aux provinces qui ont accepté de suivre le programme sur les changements climatiques du gouvernement. Parmi les quatre provinces des Maritimes qui ont adhéré au programme, pas une seule n'est dotée d'un plan de tarification du carbone. L'une d'entre elles a une taxe qu'elle renommera.
La Saskatchewan est dotée d'un plan, mais on lui refuse les fonds. Nous avons appris à plusieurs occasions que ceux qui n'adoptent pas les valeurs et les idéaux des libéraux doivent en payer le prix.
Lorsque le gouvernement de la Saskatchewan a présenté son plan de réduction des émissions, la l'a immédiatement rejeté. Elle ne fait aucun compromis: on doit adopter son approche ou en payer le prix.
La stratégie de lutte contre les changements climatiques de la Saskatchewan était bien réfléchie; elle prenait en compte tous les aspects de la province. Toutefois, elle n'était pas considérée comme satisfaisante par les libéraux d'Ottawa. Il semble qu'on n'ait accordé aucune importance au travail qui est déjà en cours dans ma province pour réduire les émissions.
Personnellement, je suis convaincu que les agriculteurs de ma circonscription comprennent mieux les changements climatiques que la majorité des Canadiens. Ces hommes et ces femmes prennent soin de leurs terres depuis des générations. Ils ont consacré temps, argent et énergie à trouver les meilleurs procédés agricoles, ceux qui donnent le meilleur rendement au meilleur prix, comme la culture sans labour, l'ensemencement au moyen de semoirs pneumatiques et la rotation des cultures, qui permet d'engraisser le sol et d'en retirer l'azote et le gaz carbonique. Pourtant, le budget ne fait aucunement mention des agriculteurs; pas un mot.
Les agriculteurs sont les chantres de l'innovation. Ils innovent depuis des siècles. Les sécheresses, les inondations, les sauterelles, tous ces fléaux s'abattent régulièrement sur eux, et c'est grâce aux techniques qui leur sont transmises de génération en génération qu'ils peuvent y survivre. Les agriculteurs respectent la terre, parce que c'est leur gagne-pain, alors on peut raisonnablement en déduire qu'ils sont prêts à tout pour que leur métier se fasse dans une perspective responsable et durable.
Au lieu d'aider les agriculteurs et les éleveurs, les libéraux leur compliquent la vie et font augmenter leurs coûts avec une taxe sur le carbone. Ils devront désormais payer plus cher pour l'essence, l'un des principaux postes budgétaires dans une ferme; pour l'équipement, parce que les coûts de transport vont augmenter, et ce n'est pas comme s'il y avait un concessionnaire à tous les coins de rue dans les régions rurales de la Saskatchewan; et pour la main-d'oeuvre. Je m'en voudrais également de ne pas rappeler que le gouvernement libéral a déjà laissé entendre que les agriculteurs et les chefs de petite entreprise fraudaient le fisc.
Quoi qu'en disent les libéraux, pas un seul des producteurs agricoles de ma circonscription n'est en faveur de la taxe sur le carbone. Une fois de plus, le gouvernement fédéral laisse tomber les gens de la classe moyenne. J'imagine que le gouvernement se soucie d'eux seulement quand ils font un don au Parti libéral, parce que, chose certaine, les électeurs de ma circonscription sont loin de se sentir appréciés par le et ses députés.
Dans le débat sur la tarification du carbone entourant le projet de loi , on n'accorde presque aucune considération aux efforts de réduction d'émissions qui sont déjà en cours en Saskatchewan, ce qui est contrariant. Les générateurs de la centrale au charbon de Boundary Dam, à Estevan, utilisent une technologie sans précédent dans le monde qui permet non seulement de réduire les émissions, mais aussi de récupérer certains sous-produits dont profitent d'autres industries, comme le soufre, l'acide sulfurique et de la cendre volante pour le ciment.
Je m'en voudrais de ne pas mentionner le captage et la séquestration du carbone dans le sol. Les députés n'en ont peut-être pas entendu parler, car le ministre n'en fait pas la promotion, si ce n'est pour mentionner qu'il s'est déjà penché sur le sujet. Le a déclaré qu'il a entamé il y a 25 ans une étude sur le captage et la séquestration du carbone. Mais où est-il aujourd'hui et qu'en est-il de la promotion de cette technologie à Boundary Dam? C'est le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui y a investi 250 millions de dollars et qui a fait la promotion de cette nouvelle technologie.
Le captage et la séquestration du carbone permettent de capter les émissions des centrales au charbon et de les stocker à des kilomètres sous terre. Depuis le début de sa mise en exploitation, l'installation de captage et de séquestration du carbone à Boundary Dam a retiré de l'environnement plus de deux millions de tonnes de CO2, ce qui équivaut au retrait de 500 000 voitures de la route.
Comme je l'ai dit, il s'agit d'une technologie sans précédent dans le monde. Des gouvernements partout dans le monde envoient régulièrement des représentants à Boundary Dam pour voir s'ils pourraient eux aussi utiliser cette technologie pour réduire leurs émissions. C'est une technologie verte novatrice qui n'est pourtant presque pas reconnue par le gouvernement.
Les États de l'Ouest américain ont signé un protocole d'entente pour mener une étude plus approfondie sur le captage et la séquestration du carbone. Taïwan s'intéresse à cette technologie puisqu'elle est en train de fermer ses cinq centrales nucléaires. Malgré tout cela, le budget prévoit le versement de 500 millions de dollars à une banque d'infrastructure étrangère pour la construction de pipelines et de centrales au charbon en Chine qui n'utiliseront pas cette technologie. C'est là que le ministre de la Sécurité publique pourrait décider de garder cet argent au Canada.
Il est vraiment frustrant que la ne reconnaisse jamais le mérite de la Saskatchewan et de la technologie de captage et de séquestration du carbone à Estevan. Le , le seul ministre de la Saskatchewan, ne défend pas les initiatives de réduction des émissions de sa propre province. C'est honteux, surtout puisque ce sont les bonnes gens de cette province qui paieront le prix au bout du compte.
À cause de la taxe sur le carbone prévue dans le projet de loi , il y aura une hausse générale du coût de la vie. Je le répète: les libéraux savent combien la taxe coûtera, mais ils refusent de le dire aux Canadiens. Les Canadiens en ont assez de se faire dire qu'ils doivent payer plus d'argent, alors que le gouvernement fédéral continue de dépenser sans compter et d'alourdir sans cesse la dette nationale.
Le s'est joint à nous. Un des programmes que le gouvernement avait financés a été celui de la voiture de demain. Fait intéressant, le gouvernement précédent y avait aussi investi quelques dollars, mais on procédait maintenant à un investissement de 20 millions de dollars dans ce programme.
J'ai posé la question évidente: qu'est-ce que les Canadiens, les contribuables, les citoyens obtiennent en retour de cet investissement de 20 millions de dollars? Il a donné une réponse. J'ai demandé quels étaient les éléments mesurables, éléments qu'il n'a pas mentionnés dans sa réponse. J'ai demandé combien d'emplois seraient créés. Je crois qu'il a répondu qu'il y en aurait entre trois et cinq.
Dans les faits, le rapport a indiqué qu'entre trois et cinq postes avaient été créés indirectement, ce qui signifiait que le gouvernement investissait 20 millions de dollars dans un programme qui ne créait aucun emploi. C'est le problème de la classe politique au gouvernement, de la culture qui existe, et nous le voyons partout dans le budget de cette année.
Le vérificateur général l'a dit de façon plus succincte:
Dans la culture actuelle du gouvernement, les deux points de vue ne sont pas en équilibre, et le côté politique domine. Cela s’explique en grande partie par le caractère instantané des communications numériques: en d’autres termes, la classe politique se préoccupe davantage de la gestion du message et de l’image.
Quand je suis venu à Ottawa pour représenter les gens de Barrie—Springwater—Oro-Medonte, j'espérais vraiment que les gens que nous servons seraient toujours la priorité. Or, annonce après annonce, on voit que ce n'est pas le cas, sinon il y aurait des éléments mesurables. En fait, tout est question d'apparence.
Cela ne suffit pas pour la population. Cela ne suffit pas pour les contribuables que nous représentons. La semaine dernière encore, 4,5 milliards de dollars ont été investis dans Kinder Morgan, lorsque le secteur privé laissait tomber un projet. Je parle d'un investissement, mais je ne suis pas certain que cela en soit un. Les libéraux disent qu'ils tentent d'atténuer les risques liés au projet. Ils n'atténuent pas les risques liés au projet; ils atténuent les risques pour les propriétaires et les investisseurs de Kinder Morgan et les refilent aux contribuables canadiens.
Voilà le genre de dépenses que l'on voit. Aucun élément mesurable n'est prévu. Je me demande si les 4,5 milliards versés à Kinder Morgan proviennent du fond de 7 milliards de dollars que le Conseil du Trésor veut mettre de côté, celui qui sera utilisé on ne sait trop comment.
Peu importe si c'est à l'échelle municipale ou s'il s'agit du secteur privé, une chose est toujours la même. Des éléments mesurables doivent être mis en place lorsque le gouvernement investit. En examinant le budget, je constate qu'il y est question de dépenses, toujours plus de dépenses, mais il n'y est nullement mentionné l'incidence que le budget aura sur la vie des Canadiens. Il ne contient aucun élément mesurable nous permettant d'établir si les dollars sont bien dépensés.
De tels éléments mesurables pourraient être mis en place au cours de l'année. Si c'est le cas, je serai le premier à féliciter les libéraux, mais j'ai toutefois l'impression, compte tenu de ce qui s'est produit au cours des deux derniers ans et demi, voire depuis plus longtemps que cela, puisque le gouvernement actuel n'est pas le seul à avoir agi ainsi, que ces éléments ne seront pas mis en place. Je demande au gouvernement de commencer à mettre en place des éléments permettant de mesurer si l'argent qu'il dépense au nom des contribuables canadiens est dépensé à bon escient, car il ne s'agit pas de l'argent du gouvernement, mais bien de celui des contribuables, et ceux-ci doivent pouvoir s'assurer qu'il est dépensé correctement.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
D'entrée de jeu, j'aimerais parler de quatre politiques importantes qui ont fait l'objet de discussions depuis une dizaine de jours. Avant tout, je tiens à dire que j'ai une confiance absolue aux négociateurs commerciaux canadiens. Ils sont les meilleurs au monde. J'apprécie l'excellent travail qu'ils font et je suis très heureux de constater à quel point les Canadiens se sont mobilisés et sont conscients de l'importance du dossier du commerce. On entend souvent parler de l'excellence de l'approche d'Équipe Canada à l'égard de l'Accord de libre-échange nord-américain.
Je tiens à souligner à quel point cette politique est importante pour le gouvernement et à assurer aux députés et aux Canadiens qui nous regardent que les fonctionnaires les plus compétents qui soient s'occupent du dossier du commerce. De plus, le a adopté la position nécessaire pour que le gouvernement puisse signer un accord commercial qui est dans l'intérêt supérieur du pays.
Il a aussi été beaucoup question du pipeline Trans Mountain depuis sept jours. La joie s'est emparée de moi le jour où j'ai appris que le gouvernement avait décidé de s'en porter acquéreur. C'était la chose à faire. Depuis des lunes, les conservateurs nous reprochaient de ne pas en faire assez. Lorsque est venu le temps de faire le nécessaire pour procéder à cette acquisition, c'est ce que nous avons fait. Outre les vastes consultations que nous avons menées au préalable, la science prouve que nous avons pris la bonne décision. Nous parlons après tout de milliers d'emplois et de croissance économique. Les avantages sont très nombreux, et c'est ce qui fait que ce projet est d'intérêt national.
Je suis découragé de voir la position adoptée par l'opposition officielle concernant les coûts. Il vient un moment où le gouvernement doit agir. À l'époque, le gouvernement Harper avait dépensé bien davantage pour sauver les grands constructeurs automobiles. S'il ne l'avait pas fait, qui sait où en serait le secteur canadien de l'automobile?
Nous n'avions tout simplement pas le choix, et je suis très fier du gouvernement, du et du . Les retombées ne manqueront pas de se faire sentir, qu'il s'agisse des milliers d'emplois qui seront créés, de la protection de l'environnement ou des consultations que nous continuerons de mener auprès des Autochtones et des parties intéressées.
On a récemment annoncé qu'une ligne de chemin de fer se rendra à Churchill. Cette décision aura une incidence importante au Manitoba, mais je dirais qu'au bout du compte, ce sera dans l'intérêt du Canada. Sans cette ligne de chemin de fer, c'est toute la viabilité de Churchill qui est en jeu. Le port de Churchill dessert le Nord du Canada. Il est très important de ne pas négliger ce port. Pendant des mois, nous avons essayé de réunir des gens afin de progresser dans ce dossier. La semaine dernière, un consortium de gens s'est rassemblé, grâce à une participation active de la collectivité. Qu'il s'agisse de groupes autochtones et non autochtones ou de gens des secteurs du commerce international et des finances, tous se sont réunis, non seulement pour le bien-être de Churchill, mais aussi pour le bien-être du pays.
Pas plus tard qu'hier, on a annoncé un investissement de l'ordre de 1,1 milliard de dollars dans les infrastructures du Manitoba.
Il y a une semaine environ, je frappais aux portes des résidants de Shaughnessy Park. Beaucoup d'entre eux m'ont parlé de l'importance des infrastructures et des conditions routières. Je leur ai dit que j'en parlerais ici à la Chambre des communes. Ces résidants, et en fait tous les résidants de Winnipeg-Nord, savent que je comprends l'importance de construire des infrastructures telles que des routes. J'ai soulevé la question, que ce soit dans le cadre de ce discours ou en personne, auprès des représentants municipaux, ainsi qu'auprès des représentants provinciaux lorsque j'en ai l'occasion. Grâce à notre programme d'infrastructure, nous avons démontré que nous voulons établir des partenariats avec les municipalités et les provinces afin de définir les secteurs prioritaires où on doit absolument investir pour continuer de bâtir les infrastructures nécessaires.
Voilà certaines des choses qui se sont produites au cours des sept derniers jours. Je n'ai même pas parlé de l'excellent travail accompli par la , qui veille à ce que nous fournissions de l'aide ou jouions un rôle en ce qui concerne l'accord avec le CP et que nous évitions une grève. Je le répète, ce furent de très bonnes nouvelles pour de nombreux habitants de la circonscription que je représente. Je pense à la gare dans ma région, mais, en fin de compte, ce qui importe c'est que nous en profiterons tous si nous avons des relations de travail plus saines. Le gouvernement s'efforce de le promouvoir.
Tout cela s'est produit la semaine dernière. Voilà un gouvernement qui sait qu'il faut intervenir et changer les choses. Le succès du Canada au cours des deux derniers ans et demi en témoigne.
Lorsque nous parlons de budget et de sa mise en oeuvre, l'une des choses qui m'ont plu dès le départ, c'est l'indexation de l'Allocation canadienne pour enfants. Les familles qui en ont le plus besoin dans nos collectivités auront ainsi un plus gros revenu disponible. Ce sont des dollars réels.
Dans Winnipeg-Nord seulement, des millions de dollars sont versés chaque mois pour soutenir les familles. Les familles de millionnaires n'ont pas besoin de ce soutien pour leurs enfants. Il faut veiller à ce que l'aide aille aux enfants qui en ont le plus besoin, et le gouvernement y voit, dans le dernier budget et par l'indexation. Dès notre premier budget, nous avons annoncé que le gouvernement appuierait les enfants dans les collectivités, et c'est ce qu'il a fait par l'intermédiaire de l'Allocation canadienne pour enfants.
J'ai posé une question à un député conservateur, qui a déclaré que le gouvernement ne contribue pas réellement à la création d'emplois. Je ne suis pas d'accord avec lui. J'ai donné l'exemple de l'Allocation canadienne pour enfants. Les particuliers qui la reçoivent dépensent et consomment. Dans la collectivité où ils vivent, ils font des achats pour leurs enfants et d'autres personnes, que ce soit au Tigre géant, au restaurant du coin ou dans une autre entreprise locale. Je conviens comme les députés de tous les partis que les petites entreprises représentent l'épine dorsale de l'économie et qu'il faut les appuyer.
L'une des meilleures façons d'aider les petites entreprises consiste à augmenter le revenu disponible des plus grands consommateurs du Canada, c'est-à-dire les gens de la classe moyenne et ceux qui s'efforcent d'y accéder. C'est en nous y prenant ainsi que nous allons favoriser l'essor économique du Canada. Je soutiens qu'une classe moyenne qui se porte bien contribue à la prospérité économique. Selon moi, c'est ce que permet de faire de manière concrète et sensible l'Allocation canadienne pour enfants.
Voilà pourquoi j'affirme que les députés d'en face devraient appuyer le programme sans réserve.
Pour prendre la mesure de l'appui que le gouvernement accorde à la classe moyenne canadienne, il suffit de jeter un coup d'oeil sur notre premier budget. Les députés se rappelleront que nous avions accordé un allégement fiscal spécial aux membres de la classe moyenne.
Est-ce que mon temps de parole est déjà écoulé ou est-il sur le point de l'être? Mon temps de parole est écoulé.
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Monsieur le Président, je remercie d'abord le de partager son temps de parole avec moi et de me permettre de m'exprimer au nom du Groupe parlementaire québécois.
Malheureusement, le projet de loi est un autre projet de loi mammouth, étudié sous une autre motion d'attribution de temps.
Le gouvernement blâme l'opposition de s'être opposée à ce projet de loi, et c'est ce qui l'aurait forcé à avoir recours à une motion d'attribution de temps. Or blâmer l'opposition de faire son travail d'opposition, c'est comme blâmer l'Agence du revenu du Canada d'imposer des taxes aux gens ou blâmer les météorologues d'annoncer de la pluie.
C'est bien certain que nous nous opposons aux mauvaises politiques. Le gouvernement veut-il me faire croire qu'il n'avait pas pensé que nous poserions des questions et qu'il n'avait pas sérieusement prévu que nous nous opposerions à certains aspects?
Cela ne fait vraiment pas sérieux. Nous nous retrouvons avec 10 minutes seulement pour parler d'un immense projet de loi mammouth, qui fait 560 pages.
Je vais donc tenter d'être aussi bref que possible et d'aller à l'essentiel: ce budget ne s'adresse pas aux Québécois, c'est aussi simple que cela.
Comme je le mentionnais à l'étape de la deuxième lecture, il n'y a pas grand-chose, dans ce budget, pour les Québécois, à part plusieurs petites mesures qui permettront au ministre de se pavaner partout au Canada un peu avant les élections. Des annonces ciblées, c'est payant dans les comtés chauds lors des élections, on le sait. On le voit présentement dans le cas de l'élection partielle, à Chicoutimi. Le journaliste David Akin a dit qu'il n'avait jamais vu autant de dépenses et d'annonces dans une seule circonscription de toute sa carrière.
Ils veulent la gagner à tout prix, cette élection. Il faut quand même avoir du front tout autour de la tête. Heureusement pour nos collègues libéraux, ils n'ont pas à payer leur propre essence, sinon ils y penseraient à deux fois avant de rouler des centaines de kilomètres en limousine pour aller faire une annonce à 10 000 $.
Dans le projet de loi C-74, on voit le cadeau à la Irving de 75 millions de dollars pour contrer la tordeuse du bourgeon de l'épinette. C'est un bel exemple. Le problème de la tordeuse est aussi présent au Québec. En fait, la zone infestée chez nous est plus grande que le Nouveau-Brunswick au complet, mais il n'y a pas un sou pour le Québec. On donne tout pour aider la Irving. Cela illustre bien ce budget. Ce n'est pas un budget pour le Québec. C'est d'abord un budget pour le Parti libéral. On voit que ce vieux parti ne changera jamais.
Il faut bien me comprendre, il n'y a pas que du négatif là-dedans. Par exemple, la réforme pour l'Allocation canadienne pour les travailleurs est intéressante. Elle va donner un coup de pouce aux travailleurs à faible revenu. La diminution du taux d'imposition de 10,5 à 9 % pour les petites entreprises est aussi une mesure intéressante.
Comme on le sait, l'économie du Québec repose en grande partie sur ses petits entrepreneurs. La créativité du Québec est reconnue partout. C'est grâce à de bonnes idées qu'on développe des entreprises capables de percer le marché aux quatre coins du globe. Abaisser leur taux d'impôt va leur donner un coup de pouce qui leur permettra de créer nos fleurons de demain.
Le contexte dans lequel l'annonce s'est faite, par contre, nous avait fait sourciller. Le se faisait attaquer de partout pour sa réforme fiscale annoncée l'été dernier. Il a sorti de nulle part l'annonce de la diminution du taux d'imposition pour sauver la face du gouvernement, mais au bout du compte cela reste une bonne mesure. On se rappellera que cette réforme fiscale a largement été abandonnée.
La proposition pour restreindre l'usage de revenus passifs a été préservée, mais le gouvernement l'a tellement diluée que la réforme ne donnera pas grand-chose. Le gouvernement, plutôt que de taper sur nos agriculteurs et nos petites entreprises, aurait pu saisir l'occasion de s'attaquer aux gros abus dans sa réforme fiscale. Justement, à ce sujet, il n'y a absolument rien dans le budget qui s'attaque aux paradis fiscaux.
Selon le Conference Board du Canada, chaque année, nous perdons des revenus d'au moins neuf milliards de dollars à cause de l'utilisation des paradis fiscaux.
Ce n'est pas compliqué. Récupérer ne serait-ce qu'une fraction de ces sommes aiderait sérieusement à nous donner une marge de manoeuvre pour atteindre l'équilibre budgétaire. Évidemment, Bay Street serait fâchée, ce qui ne conviendrait pas au parti gouvernemental, mais ce serait équitable pour les gens d'ici et pour les entreprises qui paient leurs taxes.
Plutôt que de multiplier les paradis fiscaux par des ententes de partage de renseignements avec des États où il n'y a même pas d'obligation de remplir des rapports d'impôt, le gouvernement devrait colmater les brèches.
Encore ici, Québec demande de percevoir la totalité des impôts, mais le s'est plutôt moqué de la motion unanime du Québec, démontrant une fois de plus son arrogance.
Je suis convaincu que, peu importe le gouvernement en poste à Québec, personne ne cracherait sur les milliards de dollars cachés dans les paradis fiscaux, contrairement aux libéraux, qui multiplient les échappatoires. Il en va de même pour Netflix, une multinationale américaine.
Les entreprises québécoises et canadiennes qui offrent un service similaire doivent prélever la taxe de vente, mais le gouvernement fait tout pour exempter Netflix et les autres géants américains de cette obligation. C'est complètement injuste. On offre un avantage concurrentiel à des entreprises étrangères au détriment des entreprises d'ici. Il faut que cela change.
En ce qui concerne les avantages aux entreprises étrangères, parlons de l'environnement et de Trans Mountain. Le gouvernement vient de faire un cadeau de 4,5 milliards de dollars à une entreprise américaine pour développer un pipeline auquel la Colombie-Britannique s'oppose.
Voici ce que la plateforme libérale disait en 2015 à propos des projets environnementaux:
Les Canadiennes et les Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement [...] respecte les droits des personnes les plus touchées par ces projets [de développement des ressources] [...] Si ce sont les gouvernements qui délivrent des permis aux projets de développement des ressources, seules les communautés peuvent donner leur permission.
Le gouvernement vient de faire un virage à 180 degrés ici. Avec ce budget, c'est la même chose sur le plan environnemental: beaucoup de mots et pas grand-chose de concret. C'est tout simplement décevant.
Le Québec demande de l'aide pour l'électrification des transports, et il n'y a rien dans le budget. Dans ce coin-ci de la Chambre, on a demandé cela à plusieurs reprises.
Le temps file, alors je vais commencer à conclure mon discours. Ce budget est avant tout pour les libéraux. C'est du saupoudrage de nos taxes pour gagner des élections. Le gouvernement n'a toujours pas réglé le problème des transferts en santé qui sont sous le seuil minimal acceptable. Pendant que le Parti libéral joue au Monopoly avec notre argent, le Québec est confronté chaque année à des problèmes réels en raison d'une importante hausse des coûts en santé.
J'aimerais vraiment que le gouvernement commence à écouter, plutôt que de toujours faire preuve d'arrogance, comme on l'a vu concernant le rapport d'impôt unique et la crise des migrants. De notre côté, nous allons continuer de défendre sans relâche les intérêts de notre monde, les Québécois.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre la parole ce soir au sujet de la loi d'exécution du budget et, en général, de la politique budgétaire du gouvernement.
Ce soir, j'ai pensé parler de certains des débats que nous avons sur les mesures budgétaires et les politiques financières du gouvernement. En même temps, je vais situer cela dans une sorte de contexte philosophique. Je vais parler un peu de ce qu'est une vision conservatrice de la politique économique, ainsi que des principes et des valeurs fermes associés à cette approche. J'en tiendrai compte dans certains détails du débat de ce soir.
Une discussion sur la politique économique doit commencer par un engagement en faveur de la justice. Après tout, il ne s'agit pas d'une simple discussion lorsque nous parlons de budgets, mais plutôt de ce qui est juste en ce qui concerne les politiques gouvernementales. Par juste, je veux dire ce qui est dû. La justice est la vertu de faire ce qui est dû aux autres, et la politique gouvernementale devrait s'en inspirer.
Il y a un certain nombre de principes et d'applications de la justice, bien sûr, comme la justice en faveur de qui. Parlons-nous de donner à un autre ce qui lui est dû? J'aimerais parler de certains de ces détails au fil de mon discours.
Une des questions souvent abordées dans le contexte de la justice est celle de la justice intergénérationnelle, qui veut que nous, la génération actuelle, donnions à la génération suivante ce qui lui revient. Il s'agit d'une question de justice fondamentale. Nous pouvons décider de profiter au maximum de ce que nous offre la société et d'en laisser le moins possible à la prochaine génération ou nous pouvons nous conduire de manière à préserver le plus de choses possible pour la génération à venir afin qu'elle puisse jouir d'une qualité de vie égale ou meilleure, de meilleures perspectives. C'est une question de justice intergénérationnelle et elle est fondamentale.
On peut peut-être aussi l'envisager sous l'angle de la durabilité. Notre contexte financier, nos institutions ou d'autres aspects de notre société sont-ils durables? Autrement dit, nous efforçons-nous de les préserver et de les préparer pour pouvoir les remettre à la prochaine génération dans un état semblable ou meilleur?
Quand il s'agit de justice intergénérationnelle, les conservateurs se tournent souvent vers le grand philosophe et parlementaire anglais Edmund Burke. Il parlait de la fragilité de la société, disant que nous la recevions de nos ancêtres et que nous devrions être prudents avec elle et la préserver pour la génération suivante.
Voilà pourquoi les conservateurs qui suivent les principes d’Edmund Burke se méfient instinctivement des projets révolutionnaires extrêmes. En entendant les libéraux et les néo-démocrates, on a quelquefois l’impression qu’ils proposent de réorganiser radicalement le monde et de changer complètement les choses. Les conservateurs quant à eux sont souvent la voix de la prudence. S’ils appuient les changements, ils veulent s’assurer de ne jamais perdre en même temps les avantages que nous ont légués nos ancêtres et que nous voulons, toujours par souci de justice fondamentale, transmettre aux futures générations. Nous préservons les traditions et nous faisons preuve de prudence en reconnaissant ce que nous devons à l’avenir.
Je crois sincèrement que l’approche que l’on a actuellement par rapport au budget constitue une immense trahison du principe de justice intergénérationnelle. Le gouvernement affirme que nous devons dépenser et investir, et que nous devons dépenser maintenant et beaucoup plus que ce que nous recevons.
L’inévitable conséquence de dépenser plus que ce que l’on a, c'est que les futures générations devront payer davantage d’impôts pour rembourser les intérêts sur les dépenses dont nous jouissons aujourd’hui, sans pouvoir rembourser les dépenses elles-mêmes. Je ne comprends pas comment on peut échapper à la logique assez simple de cet argument.
Si nous dépensons aujourd’hui de l’argent, cet argent devra être remboursé à un moment donné. Le gouvernement reviendra à cet argument de diverses façons. Par exemple, il dira que les dépenses en question constituent en fait des incitatifs, que les déficits créent la croissance économique qui, elle-même, profite à tous à long terme.
Ce raisonnement économique vient de John Maynard Keynes, qui soutenait que les dépenses peuvent stimuler l'économie en période de ralentissement, mais qu'il faut ensuite équilibrer le budget pendant les bonnes années. On a toujours reconnu, même parmi les économistes favorables aux politiques financières axées sur la stimulation économique, que les gouvernements doivent quand même rembourser leur dette à certains moments. Certains diront sans doute qu'un gouvernement doit faire des déficits pendant les années difficiles, mais rembourser la dette pendant les bonnes années. Cependant, l'idée qu'on puisse faire des déficits sans arrêt n'est pas une théorie économique reconnue et défendue par des théoriciens économiques sérieux.
Tôt ou tard, le gouvernement devra rembourser, et la prochaine génération ou la suivante devront payer pour les excès du présent. Lorsqu'un gouvernement croit pouvoir faire des déficits sans arrêt, non seulement il prend une mauvaise décision économique, mais il va à l'encontre du grand principe de justice intergénérationnelle.
Je pense que les Canadiens le comprennent spontanément, car, aux dernières élections, le a convaincu 39 % des Canadiens de souscrire à sa proposition de faire un déficit qui devait cependant être très modeste. Il a dit que, pendant trois ans, son gouvernement allait faire des déficits qui ne dépasseraient pas 10 milliards de dollars pour ensuite équilibrer le budget pendant la quatrième année. Or, à l'approche de la quatrième année, nous ne sommes pas près d'équilibrer le budget.
Les libéraux ont été capables de faire accepter cette idée car les Canadiens pensaient que c'était une approche limitée à l'égard du déficit budgétaire. Après les élections, le gouvernement a totalement brisé l'engagement qu'il avait pris. À présent, il n'a pas de plan pour atteindre l'équilibre budgétaire un jour.
Je souligne que chaque province du pays qui enregistre un déficit dispose d'un échéancier pour rétablir l'équilibre budgétaire. C'est le seul ministre des Finances au pays qui n'a pas d'échéancier pour le déficit.
C'est une violation du principe de justice intergénérationnelle. Mes enfants devront travailler plus fort et payer plus d'impôts, mais ils ne recevront pas plus de services du gouvernement, car notre génération a choisi le présent gouvernement qui dépense plus que ce dont il dispose. J'estime que c'est fondamentalement injuste.
Notre approche de rechange, qui insiste sur les budgets équilibrés, est durable à long terme et nous permet d'investir dans des programmes sociaux qui pourront durer. De plus, elle s'assure que peu importe ce que nous faisons dans le cadre d'un budget équilibré, nous serons en mesure d'offrir et de conserver un niveau continu de possibilité dans les programmes sociaux pour la prochaine génération.
Dans tous les cas, au Canada et à l'étranger, lorsqu'un gouvernement accumule des déficits persistants, la fête finit par se terminer. Tôt ou tard, quelqu'un doit se retrousser les manches et faire des compressions et ensuite endurer la perte de services et la hausse d'impôt qui ont inévitablement lieu lorsqu'il faut rendre des comptes. À mon avis, il n'est pas juste, correct ou moral de demander à mes enfants et à d'autres enfants de payer ce que nous ne sommes pas disposés à payer à l'heure actuelle.
En vue d'élaborer une politique économique juste, nous réclamons la justice intergénérationnelle, le respect pour la prochaine génération et des politiques budgétaires viables qui n'entraînent pas de déficits perpétuels.
Il y a un autre argument que le gouvernement avance souvent dans ce dossier. Il parle du ratio dette-PIB et affirme qu'il fait en sorte que le ratio demeure relativement constant au fil du temps.
Tout d'abord, les Canadiens devraient être préoccupés par le ratio dette-PIB global parce que, même si notre ratio dette-PIB fédéral est relativement inférieur à celui de nombreux autres pays, le ratio dette-PIB total du gouvernement est comparable à celui de ces pays. Puisque le Canada offre beaucoup plus de services au niveau infranational que la plupart des autres pays en raison du fait qu'il est une fédération plus décentralisée qu'un grand nombre de nos partenaires, il est important de comparer des pommes avec des pommes lorsqu'on parle du ratio dette-PIB et que l'on compare le ratio dette-PIB total du gouvernement du Canada à celui d'autres pays. Malheureusement, dans une telle comparaison, le Canada est certainement dans le milieu du peloton en ce qui concerne ce défi.
Je voulais aussi mentionner que le ratio dette-PIB est une mesure de la dette qu'on pourrait raisonnablement accumuler. Cependant, cela ne change pas le fait que la dette doit quand même être remboursée. Un gouvernement qui a un PIB élevé peut accuser une plus grande dette, mais il doit quand même la rembourser et payer des intérêt entretemps, et cela représente quand même une injustice pour la prochaine génération.
Notre parti croit que nous avons besoin d'une politique financière durable, une politique qui comprend — et je suis sûr que ce sera abordé dans des questions — des déficits durant les périodes de ralentissement économique majeur ou les périodes de crise nationale ou de catastrophe. C'est exactement ce que nous avons fait. Toutefois, nous avions en même temps une politique financière viable à long terme qui était stimulante pendant ces périodes et prévoyait la réduction de la dette en dehors de ces périodes. Le gouvernement semble croire que nous devrions accumuler les déficits et grossir la dette à perpétuité. C'est certainement une politique à laquelle nous nous opposons fortement.
Un autre élément de justice dans le contexte du budget est la justice pour les contribuables. Les contribuables qui travaillent fort et doivent verser une partie de leur argent durement gagné au gouvernement ont des attentes légitimes quant aux buts dans lesquels il devrait être dépensé. Ils s'attendent à ce qu'on le consacre à des choses d'intérêt public, liées à leurs intérêts, pas nécessairement leurs intérêts personnels immédiats, mais des choses qui reflètent les intérêts de l'ensemble de la population, de sorte que les taxes et impôts ne soient pas seulement un moyen pour les gens qui connaissent les bonnes personnes de profiter des largesses de l'État. L'idéal, c'est que les impôts et les taxes soient perçus à des fins qui sont dans l'intérêt public.
Malheureusement, de nombreuses dépenses prévues dans ce budget et dans d'autres documents budgétaires du gouvernement ne semblent pas fondées sur une évaluation logique de l'intérêt public. Elles montrent plutôt, très clairement, que le gouvernement souhaite se servir des deniers publics pour récompenser ses amis et les gens qui ont leurs entrées au Parti libéral, et pour tisser des liens qui pourront, il l'espère, servir ses intérêts.
Voici un exemple qui contrevient de façon claire et évidente au principe de la justice pour tous les contribuables. Il s'agit de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures. Des centaines de millions de dollars provenant des contribuables canadiens serviront à financer une banque établie à Pékin, qui construit des infrastructures en Asie et qui se trouve sous le contrôle du gouvernement chinois, lequel l'utilise comme un instrument de sa politique étrangère. Le Canada y investit des centaines de millions de dollars afin d'avoir le statut de membre de l'organisme avec droit de vote, tout en sachant qu'il ne contrôlera même pas 1 % des actions.
Bref, le gouvernement juge bon d'investir des centaines de millions de dollars dans cette banque d'infrastructures, et le seul argument qu'il peut fournir pour justifier cette idée d'envoyer de l'argent à l'étranger à un instrument qui sert la politique étrangère de la Chine, c'est que cet investissement donnera aux entreprises canadiennes la possibilité d'obtenir des contrats par l'entremise de la banque. Il faudrait donc croire que, si le Canada participe à la banque d'infrastructures, les entreprises canadiennes pourront participer à des projets auxquels elles n'auraient pas eu accès auparavant.
Toutefois, c'est faux. J'ai visité le siège social de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures, à Pékin, et des représentants de la Banque nous ont dit qu'elle avait adopté une politique de dotation et d'approvisionnement totalement ouverte, ce qui signifie que les entreprises canadiennes pourraient décrocher des contrats et qu'elles auraient des chances égales de soumissionner pour des projets, quoi qu'il advienne. Le seul argument que le gouvernement a pour justifier cet investissement est tout simplement erroné.
Le gouvernement de Pékin veut manifestement que d'autres pays placent leur argent dans cette banque afin de s'en servir comme un outil de politique étrangère, et il s'agit peut-être d'une façon d'obtenir des félicitations, mais c'est une grave injustice pour les contribuables, qui préfèreraient que leur argent soit dépensé chez eux pour des choses qui sont, selon eux, dans l'intérêt du Canada et pour le bien commun, plutôt que pour contribuer à l'atteinte des objectifs en matière de politique étrangère de la République populaire de Chine.
Cette question revêt de nombreux aspects. Il y a des programmes d'aide aux entreprises parasites, comme l'initiative des supergrappes. En quoi est-ce juste que les contribuables, les propriétaires de petite entreprise et la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie doivent payer des taxes et de l'impôt au gouvernement pour qu'il utilise ensuite cet argent afin de subventionner des entreprises déjà très prospères et bien placées? C'est fondamentalement injuste à l'égard des contribuables moins bien placés.
Les impôts ne sont pas censés servir de récompense pour les chercheurs de rente. Ils ne devraient pas servir de récompense aux personnes qui cherchent à rester près du pouvoir afin d'en retirer un avantage personnel, ou chercheurs de rente, comme les appellent les économistes. Les impôts doivent normalement servir à favoriser les intérêts de la population. Malheureusement, depuis que les libéraux sont au pouvoir, il y a de nombreux exemples de la façon inefficace dont ils se servent de l'argent pour récompenser leurs amis au lieu d'aider la population.
Un autre élément de justice qui doit être à la base de toute politique fiscale rationnelle et efficace, c'est le fait d'assurer l'égalité sociale en veillant à l'égalité des chances et à l'adoption de politiques qui favorisent l'autonomie. Selon nous, la meilleure façon d'assurer la justice pour tous et l'égalité des chances consiste à réduire les impôts de ceux qui en ont le plus besoin. Si nous examinons le bilan du gouvernement conservateur précédent et les baisses d'impôt que nous avons réalisés, les allégements fiscaux étaient toujours donnés à ceux qui avaient le plus de difficultés et qui en avaient le plus besoin.
J'entends une députée rire là-bas. Je l'invite à intervenir dans les questions et observations et à nommer une forme d'impôt que nous avons réduit au profit, principalement, voire exclusivement, des riches. Je ne pense pas que j'entendrai cette intervention, car il n'y en a pas. Les réductions d'impôt consenties par le gouvernement précédent comprenaient la réduction de la TPS et du taux marginal d'imposition le plus bas des petites entreprises. Oui, nous avons réduit le taux d'imposition des entreprises. Tous les Canadiens en ont bénéficié. Notre approche ne consistait pas à aider les entreprises parasites, mais plutôt à réduire les impôts pour les entreprises afin de favoriser la croissance économique, ce qui, par le fait même, est avantageux pour les employés et les clients. Nous n'avons pas imposé de taxes punitives aux Canadiens comme le fait le gouvernement actuel, par exemple, avec sa taxe sur le carbone.
Nous contestons la taxe sur le carbone des libéraux sous divers angles. Bien sûr, il y a le fait qu'ils refusent de nous donner l'information à savoir combien elle coûtera au Canadien moyen. Cela dit, j'aimerais en parler du point de vue de la justice et de l'égalité sociale.
Le hic avec la taxe sur le carbone, c'est qu'elle est conçue pour inciter les gens à changer leur comportement, mais s'y prend par une approche punitive. Elle dit aux gens que, s'ils ne changent pas leur comportement, ils devront payer plus de taxes. Certaines personnes ont peut-être les moyens d'investir pour changer leur comportement, moderniser leur maison ou déménager plus près de la ville. Toutefois, le problème, c'est qu'il y a également de nombreux Canadiens qui ne peuvent réagir à cette approche punitive parce qu'ils n'ont tout simplement pas les moyens de se payer ces changements de comportement. Il pourrait y avoir un autre moyen d'aider les gens qui veulent faire leur part pour l'environnement, mais qui ne peuvent réagir à la méthode forte. Ces personnes réagiraient peut-être mieux si on leur tendait une carotte. Quoi qu'il en soit, elles ne peuvent réagir à l'approche punitive d'une taxe sur le carbone.
Une taxe sur le carbone s'appliquerait au mazout pour chauffer la maison et à l'essence, tant pis pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d'acheter une voiture hybride. La taxe sur le carbone est une mesure qui frappe durement ceux qui ont le moins les moyens de la payer.
Il existe une approche différente en matière d'environnement. Il suffit de jeter un oeil au bilan environnemental du gouvernement précédent. Il a été le premier gouvernement de l'histoire du Canada sous lequel, dans toutes les provinces, les émissions ont diminué ou leur augmentation a ralenti. Aux députés qui rient et qui hochent la tête, j'ai hâte de répondre à vos questions, parce que si on examine les chiffres, il ne fait aucun doute que ce sont les véritables résultats en matière d'environnement du gouvernement précédent.
Comment sommes-nous parvenus à réduire ces émissions? Nous avons imposé des règlements sectoriels contraignants et nous avons offert des mesures incitatives aux Canadiens, dont des récompenses. Nous avons mis en place des initiatives comme le crédit d'impôt à la rénovation domiciliaire au lieu de punir les gens qui ne prenaient pas certaines décisions vertes. Nous leur avons offert un crédit d'impôt, ce qui leur a donné les moyens de faire les investissements qu'ils souhaitaient probablement déjà réaliser, notamment pour rendre leur maison plus éconergétique. Nous avons présenté des mesures comme le crédit d'impôt pour le transport en commun, qui a été éliminé par le gouvernement actuel.
Il est clair que deux visions de l'économie s'affrontent et que la nôtre, sur plusieurs plans, est une approche plus juste. Voilà pourquoi nous la proposons comme solution de rechange au budget du gouvernement.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole ce soir sur le budget de 2018, avec lequel nous poursuivons nos efforts pour investir dans notre économie afin que les retombées bénéficient à toute la population. Notre approche ne se concentre pas uniquement sur la croissance de l'économie canadienne. Elle est principalement axée sur les gens parce que notre but est de soutenir directement les Canadiens de partout au pays.
Je suis fier de pouvoir continuer à regarder vers l'avenir, que ce soit en matière d'avancement, de croissance ou de progrès. Je suis particulièrement satisfait des mesures prises contre les discriminations basées sur le sexe. Il est plus que temps de faire de l'égalité une réalité.
Le budget de 2018 est la preuve qu'ensemble nous sommes plus forts. Par le biais de mesures essentielles, notre gouvernement encourage la population canadienne à tous les stades de la vie.
Commençons par l'Allocation canadienne pour enfants, qui permet de faire profiter ceux qui en ont le plus besoin: nos jeunes. Par le biais de cette allocation, nous réduisons la pauvreté chez les enfants. Ils ont ainsi la possibilité de vivre leur enfance en toute insouciance. En effet, l'Allocation canadienne pour enfants offre aux parents plus de moyens pour payer des activités, des vêtements pour l'hiver, du matériel scolaire ou encore pour épargner en prévision de l'avenir. Dans Alfred-Pellan, cette mesure se traduit par un total de 5,6 millions de dollars libres d'impôt versés mensuellement au bénéfice de plus de 18 400 enfants et tout autant de familles.
J'ai eu la chance de rencontrer Mathilde, Lavalloise et mère monoparentale. Elle m'a parlé de ses difficultés financières et des dilemmes auxquels elle doit faire face. Mathilde m'a confirmé que les 600 $ d'allocation qu'elle reçoit lui permettront d'offrir à son fils des cours de natation et de l'inscrire dans un camp de jour durant la saison estivale. Pour Mathilde, cette prestation est précieuse. À son fils, elle donne une enfance inoubliable.
Afin de nous assurer que ceux qui bénéficient actuellement de l'Allocation canadienne pour enfants continuent de la recevoir à long terme, nous allons l'indexer à compter du mois prochain. De cette façon, sa valeur continuera d'augmenter chaque année. Ce n'est pas juste Mathilde et son fils que nous aidons, ce sont des milliers d'enfants et de familles partout au Canada.
Les bénéfices ne s'arrêtent pas uniquement aux familles d'Alfred-Pellan. Les retombées touchent également les commerces locaux, les entreprises ainsi que les organismes locaux. Tous profitent indirectement de cette allocation. En effet, les familles réinvestissent dans leurs communautés, au niveau local, et ces dernières sont contentes de pouvoir continuer de prospérer.
Une fois que ces enfants grandissent, nous continuons de les aider à réaliser leur plein potentiel. Il est essentiel d'encourager nos jeunes à acquérir les compétences et l'expérience nécessaires pour leur assurer un emploi. C'est pour cela qu'Emplois d'été Canada est là et les soutient dans cette démarche. À ce titre, notre gouvernement accorde 448,5 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer la Stratégie emploi jeunesse.
L'année dernière, plus de 175 jeunes de ma circonscription, Alfred-Pellan, ont pu profiter de cette expérience pour développer de nouvelles compétences. Cette année, ce sont près de 220 jeunes qui vont bénéficier du programme Emplois d'été Canada.
Cette aide est une belle occasion pour notre jeunesse partout au Canada, et j'espère qu'elle continuera de grandir et d'enrichir nos jeunes générations.
Vient ensuite le temps d'intégrer le marché du travail. Même en ce moment, le gouvernement continue d'encourager la population canadienne. Cette année, les femmes sont à l'honneur. Je pose la question: comment pouvons-nous avancer si la moitié d'entre nous est freinée? Pour cela, j'applaudis ce budget qui met les femmes et les filles canadiennes sur le devant de la scène. Elles font une différence. Elles changent le Canada. Elles méritent leur place. Donc, notre gouvernement les soutient en injectant 3 millions de dollars sur cinq ans pour assurer la transparence salariale, 100 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer le programme de promotion de la femme, et 19,9 millions de dollars sur cinq ans pour aider les femmes à entrer dans le marché des métiers et à réussir.
Nous soutenons parmi elles les entrepreneures présentes et à venir grâce à notre nouvelle stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Nous créons du nouveau financement pour leurs projets d'affaires, nous leur offrons des services élargis et de plus grandes possibilités d'exploitation. De cette façon, notre gouvernement soutient la créativité des Canadiennes en les outillant pour relever tous les défis de l'entrepreneuriat. En parallèle, nous poursuivons nos efforts pour faire progresser les femmes chefs d'entreprise.
Dans Alfred-Pellan, j'ai le plaisir de voir fleurir de nouveaux projets d'affaires, menés par des femmes, qui renforcent notre économie locale et nos communautés. D'ailleurs, j'ai rencontré Sophie, une Lavalloise en plein développement de son projet. Elle soulignait les difficultés qu'elle rencontre en tant que jeune entrepreneure dans le domaine de l'automobile. Sophie aspire à être propriétaire d'un concessionnaire d'autos. Aujourd'hui, je peux confirmer à Sophie que notre gouvernement propose 105 millions de dollars aux agences de développement pour la soutenir, elle et toutes les femmes en entrepreneuriat. Cela lui garantit l'accès à des ressources indispensables, à sa réussite et à celle de son commerce.
Parlons maintenant de l'Allocation canadienne pour les travailleurs, qui profite également à ceux qui en ont le plus besoin, soit nos travailleurs à faible revenu. Pour beaucoup de Canadiens, les fins de mois sont une source d'angoisse et de stress, et parfois de privation pour réussir à joindre les deux bouts. C'est pour cela que notre gouvernement met en place l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Cette prestation plus généreuse profite aux travailleurs, qui peuvent ainsi conserver une plus grande partie de leur chèque de paie, et aux individus en recherche d'emploi qui bénéficient d'un plus grand soutien pour intégrer le marché du travail et y rester.
Dans ma circonscription, Alfred-Pellan, j'ai rencontré Sébastien, un travailleur à faible revenu. Il se plaint de difficultés financières qui l'empêchent de subvenir correctement aux besoins de ses deux enfants de cinq ans et de huit ans. Grâce à l'Allocation canadienne pour les travailleurs, je peux confirmer à Sébastien qu'il fera partie des 300 000 travailleurs à faible revenu qui bénéficieront de cette aide. De cette façon, lui et sa famille n'auront plus besoin de redouter les fins de mois difficiles.
Ce n'est pas seulement la générosité de cette prestation que nous renforçons, c'est également son accessibilité. Fini les soumissions! Fini la paperasse! Fini les délais! Tous ceux et toutes celles qui peuvent bénéficier de cette prestation la recevront automatiquement lorsqu'ils produiront leur déclaration de revenu. De cette façon, nous éliminerons la pauvreté pour plus de personnes, étant donné que beaucoup ne la réclament pas.
Je termine en soulignant que le budget de 2018 s'inscrit dans la continuité. Il permet à notre gouvernement de continuer d'investir dans la population et pour la population.
Enfin, nos concitoyens sont notre inspiration pour avancer et pour paver la voie vers un Canada plus fort, plus généreux et plus prospère. Nous continuons donc d'alimenter ce plan qui fonctionne et qui a été conçu pour les gens. Je suis fier de pouvoir collaborer avec les gens d'Alfred-Pellan, de Laval et avec les élus municipaux et provinciaux.
[Le député s'exprime en langue autochtone.]
[Français]
Monsieur le Président, j'ai le grand plaisir d'être ici ce soir.
[Traduction]
J'aimerais faire rapidement le tour des retombées que récolteront les territoires visés par les traités nos 1, 2, 3, 4 et 5 qui forment le Manitoba. Nous sommes tous parties aux traités et nous collaborons tous ensemble.
Les retombées du budget de 2018 pour le Manitoba sont très nombreuses. Les principaux transferts totaliseront 4 milliards de dollars en 2018-2019, ce qui représente une hausse de 289,6 millions par rapport à l'année précédente. Au total, 2 milliards de dollars proviendront de la péréquation, soit une hausse de 216,5 millions de dollars; 1,4 milliard de dollars du Transfert canadien en matière de santé, soit une augmentation de 56,5 millions de dollars; et 518 millions de dollars du Transfert canadien en matière de programmes sociaux, pour une augmentation de 16,6 millions de dollars. Quelle belle nouvelle pour les Manitobains.
Seulement à Winnipeg, le gouvernement donnera un coup de pouce au Musée canadien pour les droits de la personne. Ce musée, qui fait partie des musées nationaux du Canada, explore le thème des droits de la personne en vue d'accroître la compréhension du public à cet égard. Afin qu'il dispose des sommes nécessaires pour s'acquitter de son mandat, qui comprend le respect des autres et la promotion du dialogue et de la réflexion, le budget de 2018 lui consacre 35 millions de dollars sur six ans à compter de 2018-2019. La présidente du Musée — le musée national de Winnipeg — est ravie, et les Winnipegois aussi.
Ce n'est pas tout. Le Laboratoire national de microbiologie, situé à Winnipeg, figure dans le budget de 2018. Nous proposons de lui affecter 9,4 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2018-2019, pour l'établissement d'un centre d'innovation en matière de diagnostic pour les maladies infectieuses, à même les niveaux de ressources existants de l'Agence de la santé publique du Canada. Il s'agit là d'une bonne chose pour les scientifiques de Winnipeg.
Nous allons également maintenir les services ferroviaires vers les communautés éloignées. Dans le budget de 2018, le gouvernement prévoit accorder à Transports Canada un montant de 11,3 millions de dollars en 2018-2019 pour le renouvellement du Programme de contributions pour les services ferroviaires voyageurs. Ces fonds permettront de soutenir deux services ferroviaires aux passagers dans le cadre du programme, soit le service Sept-Îles-Schefferville au Québec et au Labrador, et le service Pas-Pukatawagan dans le Nord du Manitoba. Ce financement bénéficiera aux gens de Churchill et aux 22 communautés autochtones qui dépendent de ce service. Je suis très fier des mesures que nous avons adoptées pour les Manitobains, qui ont été laissés de côté beaucoup trop longtemps sous l'ancien gouvernement.
Dans le budget de 2018, nous instaurons l'Allocation canadienne pour les travailleurs, ce qui consiste à bonifier la Prestation fiscale pour le revenu de travail et à la rendre plus accessible. Cette prestation renforcée, l'Allocation canadienne pour les travailleurs, entrera en vigueur en 2019. Dans le budget de 2018, le gouvernement propose d'augmenter les prestations maximales de l'Allocation canadienne pour les travailleurs d'un maximum de 170 $ en 2019 et d'augmenter le niveau de revenu auquel les prestations seront entièrement éliminées. Le gouvernement propose également d'augmenter de 160 $ la somme maximale pouvant être versée au titre du supplément pour personnes handicapées de l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Cette amélioration devrait profiter directement à 68 000 travailleurs manitobains chaque année.
En tant que député qui représente l'une des circonscriptions les plus pauvres au pays, je peux affirmer que la mesure contribuera grandement au soutien des travailleurs dans les collectivités qui en ont le plus besoin, que ce soit des Philippins qui travaillent dans le secteur des soins de santé ou des Autochtones qui travaillent auprès des services locaux. Grâce aux récentes améliorations, un travailleur à faible revenu qui gagne 15 000 $ par année pourrait recevoir près de 500 $ de plus en 2019 qu'en 2018.
À l'avenir, le gouvernement continuera de collaborer avec les provinces intéressées, et j'espère que le gouvernement conservateur du Manitoba souhaite vraiment travailler avec nous en vue d'harmoniser les prestations et de faciliter la transition de l'aide sociale vers le marché du travail.
Par ailleurs, le gouvernement reconnaît que ce ne sont pas tous les travailleurs à faible revenu qui reçoivent l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Il arrive parfois que les gens ne la demandent pas. Le gouvernement propose des amendements qui permettront à l'Agence du revenu du Canada de déterminer automatiquement si les déclarants ont droit à cette allocation. On estime à 300 000 le nombre supplémentaire de travailleurs à faible revenu qui recevront, en raison des changements, la nouvelle Allocation canadienne pour les travailleurs pour l'année d'imposition 2019. Plus précisément, le gouvernement estime que 13 000 autres travailleurs manitobains à faible revenu recevront cette allocation pour l'année d'imposition 2019.
La bonification de l'Allocation canadienne pour les travailleurs et les nouveaux investissements pour faire en sorte que chaque travailleur admissible reçoive cette allocation signifient que le gouvernement investira près de 1 milliard de dollars de plus dans cette allocation en 2019, par rapport à 2018. Le gouvernement estime que la bonification et la participation plus grande en 2019 profiteront directement à plus de deux millions de travailleurs canadiens, dont beaucoup ne recevaient pas la Prestation fiscale pour le revenu de travail. Cette mesure aidera à sortir environ 70 000 Canadiens de la pauvreté. C'est de l'excellent travail accompli pour les habitants du Manitoba.