propose que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Madame la Présidente, avant de commencer, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel des Algonquins et des Anishinabes.
Je suis ravie de prendre de nouveau la parole à la Chambre au sujet du projet de loi . Il s'agit d'une priorité clé du gouvernement. Au moyen de ce projet de loi, nous respectons notre promesse de mettre en place de meilleures règles afin de protéger l'environnement et de renforcer l'économie. Ce projet de loi confirme que l'économie et l'environnement vont de pair et que le Canada fonctionne mieux lorsque tous les Canadiens travaillent ensemble.
Je vais parler des raisons pour lesquelles le gouvernement a présenté le projet de loi et des raisons pour lesquelles il est nécessaire d'établir de meilleures règles pour protéger notre environnement et régir la prise de décisions sur le développement des ressources. J'expliquerai comment l'approche équilibrée du projet de loi répond aux priorités des peuples autochtones, des intervenants et des Canadiens d'un bout à l'autre du pays, et comment elle donne suite aux attentes des Canadiens.
[Français]
Je décrirai également comment nos meilleures règles profiteront à tous les Canadiens, comment elles offriront un environnement plus propre à nos enfants, plus d'investissements à mesure que de bons projets sont mis en oeuvre et plus d'emplois et de possibilités économiques pour la classe moyenne et pour tous ceux qui travaillent durement pour s'y intégrer.
[Traduction]
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous nous sommes engagés à rétablir la confiance du public et à veiller à ce que les ressources canadiennes soient acheminées vers les marchés. Nous nous sommes engagés à mettre en place de nouveaux processus équitables pour garantir que l'approbation des grands projets soit fondée sur la science et les connaissances autochtones, qu'elle serve l'intérêt public et qu'elle permette la réalisation de bons projets.
Pourquoi est-ce si important? Madame la Présidente, on prévoit investir 500 milliards de dollars dans de grands projets d'exploitation des ressources, partout au Canada, au cours de la prochaine décennie. Il nous faut mettre en place des règles et des processus qui permettront à ces projets d'être menés à bien. Sous l'ancien système, les gens ne faisaient plus confiance aux processus d'évaluation environnementale du Canada.
[Français]
Puisque la participation à l'examen des grands projets était restreinte, certains Canadiens n'ont pas été en mesure de mettre à contribution leurs connaissances et leur expertise.
Le processus décisionnel était opaque et les Canadiens ont commencé à craindre que les décisions relatives aux projets soient fondées sur des considérations politiques plutôt que sur des données scientifiques et probantes.
En outre, avec les modifications apportées à la Loi sur les pêches et à la Loi sur la protection des eaux navigables, les Canadiens ont constaté que d'importantes protections avaient été perdues et que les poissons, les cours d'eau et les collectivités du Canada étaient menacés.
[Traduction]
Les changements apportés par le gouvernement précédent ont miné la confiance du public. Sans cette confiance, il est devenu très difficile pour les bons projets d'aller de l'avant. L'affaiblissement de la réglementation nuit à la fois à l'environnement et à l'économie.
[Français]
Si le Canada veut tirer profit de la prochaine vague de développement des ressources, nous avons besoin de meilleures règles qui répondent aux priorités et aux préoccupations des Canadiens, qui offrent la certitude et qui favorisent la compétitivité des promoteurs exerçant leurs activités au Canada, tout en veillant au respect de notre responsabilité de protéger l'environnement.
Conscients de ce fait, nous avons introduit des principes provisoires en 2016 pour orienter notre gouvernement dans l'examen de grands projets jusqu'à ce que nous puissions mettre en place ces meilleures règles.
[Traduction]
Afin de rétablir la confiance du public à l'égard du processus d'évaluation environnementale, le gouvernement a entrepris un examen qui s'est échelonné sur 14 mois et auquel ont pris part deux groupes d'experts et deux comités parlementaires. Les commentaires que nous avons recueillis auprès des provinces et des territoires, des communautés autochtones, des entreprises, des groupes environnementaux et des Canadiens de partout au pays ont éclairé le document de discussion publié en juin 2017 et, au final, nous ont aidés à donner forme à l'approche énoncée dans le projet de loi. D'après ce que nous avons entendu, les Canadiens veulent un système réglementaire et environnemental moderne qui protège l'environnement, appuie la réconciliation avec les peuples autochtones, attire des investissements, et garantit que les bons projets peuvent recevoir le feu vert de façon à créer des emplois et des possibilités économiques pour la classe moyenne. Des gens de l'industrie nous ont également parlé de l'importance d'avoir un processus clair et prévisible.
Le projet de loi mettrait en place de meilleures règles, à la hauteur des attentes des Canadiens et des entreprises. Grâce aux peuples autochtones, aux intervenants et aux Canadiens qui nous ont fait part de leur savoir et de leurs points de vue, ce projet de loi contribuerait à rétablir la confiance du public. Il propose de nombreuses améliorations importantes. Je parle notamment de la prise de décisions transparentes fondées sur des données scientifiques fiables et sur le savoir autochtone. Je parle aussi d'un processus d'évaluation de projets tenant compte non pas seulement de l'environnement, mais aussi d'un large éventail d'éléments touchant l'économie, la santé, les droits autochtones et la collectivité. Les évaluations seront menées plus rapidement et de façon plus prévisible. Des mesures sont prévues pour favoriser la réconciliation et le partenariat avec les peuples autochtones. Le modèle « un projet, une évaluation » est adopté pour éviter les duplications et les lourdeurs administratives. Les modifications à la Loi sur la protection de la navigation actuelle rétabliront la protection de toutes les voies navigables au Canada. Il complète également le projet de loi , qui propose des modifications à la Loi sur les pêches pour nous permettre de protéger adéquatement nos eaux et nos poissons.
[Français]
Comme je l'ai dit, nous nous sommes engagés à rétablir la confiance du public dans le système d'évaluation environnementale du Canada, à rétablir les protections perdues et à faire en sorte que les Canadiens puissent avoir confiance dans les processus d'examen et les résultats.
Il est essentiel de veiller à ce que les décisions soient transparentes et servent l'intérêt public pour rétablir la confiance. C'est exactement ce que le projet de loi permettra de faire.
Dans le système précédent, les Canadiens ne savaient pas comment les décisions étaient prises. Grâce à nos nouvelles règles, les Canadiens pourraient avoir l'assurance que les examens des grands projets sont effectués de façon juste et qu'ils sont fondés sur des données probantes, que les décisions servent l'intérêt public et que les bons projets sont mis en oeuvre.
[Traduction]
Le projet de loi aurait pour effet de préciser qu'un projet serait autorisé ou non selon le résultat de l'évaluation d'impact. Les décisions devraient en outre se prendre en considérant pleinement les facteurs ayant été pris en compte lors de l'évaluation, de même que des facteurs clés liés à l'intérêt public, notamment la contribution du projet au développement durable et ses répercussions sur les droits des Autochtones. Par conséquent, il faudrait que toutes les décisions finales soient bien étayées par des faits et des données probantes.
Voilà qui constitue déjà un progrès majeur par rapport au système précédent, mais ce n'est pas assez pour rétablir la confiance si les Canadiens ne sont pas informés de la démarche suivie pour arriver aux décisions finales. Pour susciter un sentiment de confiance chaque fois qu'une décision finale est prise relativement à un projet, il faudrait publier une déclaration qui présente les motifs de la décision. Cette déclaration démontrerait clairement aux Canadiens comment le rapport d'évaluation a servi de fondement à la décision et comment des facteurs comme la durabilité ont été pris en compte.
Pour prendre de bonnes décisions, nous devons avoir recours à de bons mécanismes qui tiennent compte d'une vaste gamme de facteurs. Le projet de loi énonce clairement les facteurs qui guideront les évaluations de projet. Nous savons que les répercussions des grands projets ne se limitent pas à l'environnement. Ces projets ont également une incidence sur l'économie canadienne, sur la santé de la population et sur les collectivités. Ils peuvent aussi avoir des conséquences sur les peuples autochtones et leurs droits.
Le gouvernement sait aussi que les grands projets n'ont pas que des effets néfastes. Certains effets sont désirables, comme la création d'emplois bien rémunérés pour la population locale. Voilà pourquoi, dans les nouvelles règles, les conséquences bonnes et mauvaises sur l'économie, l'environnement, la société et la santé sont prises en compte. Parallèlement à cela, les lignes directrices adaptées au projet garantiraient que l'évaluation se concentre sur les facteurs pertinents pour le projet en question.
[Français]
Ces améliorations permettraient de prendre de meilleures décisions et d'accroître la confiance du public. Les peuples autochtones, les entreprises et le public sauraient à l'avance quels facteurs guideront l'examen des projets. Ces examens et les rapports d'évaluation qui en découleront constitueraient la base des décisions finales.
Les déclarations de décisions publiques donneraient aux Canadiens l'assurance que les principaux facteurs ont été pleinement pris en considération et que les décisions servent l'intérêt public.
[Traduction]
Il est impossible de concrétiser un grand projet d'exploitation des ressources sans l'appui et le partenariat des Autochtones. Ce n'est pas facultatif. Cela fait partie intégrante du processus pour faire en sorte que les Autochtones, de même que tous les Canadiens, puissent bénéficier de la création d'emplois et d'investissements accrus.
Voilà pourquoi le projet de loi reflète pleinement l'engagement du gouvernement à renouveler sa relation avec les Autochtones en fondant celle-ci sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat. Il s'agit d'une priorité du gouvernement depuis le tout début. Nous avons pris des mesures importantes pour concrétiser cet engagement.
[Français]
En voici quelques-unes: annoncer le soutien sans réserve de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones; travailler en partenariat avec les peuples autochtones à l'élaboration d'un nouveau cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits; et effectuer de nouveaux investissements importants dans l'éducation, la santé, l'infrastructure et les collectivités autochtones.
Ce projet de loi place notre engagement à l'égard de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones à l'avant-plan, dans le préambule de la loi sur l'évaluation d'impact et de la loi sur la Régie canadienne de l'énergie.
Il précise également que le gouvernement, la ministre, l'Agence et les autorités fédérales devront exercer leurs pouvoirs, en vertu de la loi sur l'évaluation d'impact, d'une manière qui respecte les engagements du gouvernement et les droits des peuples autochtones.
Le mandat du nouvel organisme canadien de réglementation de l'énergie comprendrait l'exercice de ses pouvoirs et l'exécution de ses fonctions de la même façon.
[Traduction]
Les Autochtones, de même que les parties intéressées et le public, auraient de véritables occasions de participer à l'examen des projets dès le début du processus et tout au long de celui-ci. Reconnaissant les importantes contributions que le savoir autochtone apporte à l'examen des projets, le projet de loi rend obligatoire la prise en considération de ce savoir, de même que des connaissances scientifiques et d'autres données probantes, et ce, pour toutes les évaluations. En outre, il exigerait une transparence à savoir comment ces renseignements ont été pris en considération et utilisés. En même temps, toutes les parties du projet de loi prévoient des mesures solides pour protéger la confidentialité du savoir autochtone.
J'ai dit que nos règles améliorées sont conçues pour aider la concrétisation des bons projets afin d'acheminer les ressources du Canada vers les marchés. Des sociétés nous ont dit ce qu'il leur faut pour cela: des processus clairs, rapides et prévisibles qui procurent une certitude à toutes les étapes.
Le projet de loi prévoit qu'un organisme, l’Agence canadienne d’évaluation d’impact, serait le représentant du gouvernement fédéral pour l'examen de tous les grands projets. Ainsi, les examens seraient plus uniformes et plus prévisibles. En même temps, l'Agence collaborerait étroitement avec les organismes de réglementation afin que leur précieuse expertise continue d'éclairer les évaluations.
Une liste révisée des projets énoncerait clairement aux entreprises, aux collectivités autochtones, aux groupes environnementaux, aux municipalités et à tous les citoyens la façon dont les nouvelles règles s'appliqueraient. Nous avons consulté les Canadiens pour savoir quels critères devraient guider cette liste révisée et nous les consulterons de nouveau à l'automne au sujet de la liste proposée en soi.
Le projet de loi exigera la réalisation d'une nouvelle étape préparatoire de planification et de mobilisation avant même que l'évaluation d'impact puisse débuter. Cette nouvelle phase permettra aux entreprises de déceler les problèmes d'entrée de jeu et de les régler avant même de commencer, ce qui permettra ensuite à l'évaluation d'impact de reposer sur un ensemble clair de produits, dont des lignes directrices individualisées et adaptées à la portée et à la complexité du projet, un plan de collaboration, un plan sur la mobilisation des Autochtones, un autre sur la participation du public et un dernier sur les permis.
Même si un nombre élevé de facteurs seront pris en considération pendant cette étape, les lignes directrices individualisées ne contiendront que les facteurs s'appliquant directement au projet en question. Après l'étape préparatoire, les promoteurs seront avisés si leur projet risque d'avoir des répercussions inacceptables. Le processus ne s'arrêtera pas là pour autant. Avec l'information qu'elles auront en main, les entreprises pourront alors décider d'aller ou non de l'avant et de procéder à l'évaluation d'impact.
Comme je le disais, les entreprises sauront exactement à quoi s'en tenir; elles sauront ce qui est pris en compte dans l'examen et seront au courant des répercussions, négatives et positives, de leur projet sur l'environnement, l'économie, la santé et la population. Elles sauront également avec certitude comment la décision finale sera prise, c'est-à-dire à partir d'un rapport d'évaluation faisant état des principaux facteurs liés à l'intérêt public, y compris la contribution du projet au développement durable. Tout cela sera clairement énoncé dans la déclaration remise aux promoteurs.
[Français]
Afin de fournir les décisions et les examens opportuns auxquels les entreprises s'attendent, le projet de loi établirait des échéanciers clairs à chaque étape du processus, y compris la nouvelle phase de planification précoce. Cela comprendrait un délai de 300 jours pour les examens effectués par un groupe d'experts faisant intervenir un organisme de réglementation du cycle de vie, avec la possibilité de préciser un délai plus long pouvant aller jusqu'à 600 jours pour les projets les plus complexes seulement, lorsque cela est justifié. C'est une amélioration importante par rapport à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012, la LCEE, qui fixe un délai pouvant aller jusqu'à 120 jours pour tous les examens effectués par un groupe d'experts.
De plus, le projet de loi réduirait la paperasse administrative et préviendrait le double emploi grâce à des possibilités de collaboration avec les provinces. Il prévoit des examens conjoints, de sorte qu'un seul processus d'évaluation puisse répondre aux exigences de plusieurs administrations. Le projet de loi prévoit également une substitution dans le cadre de laquelle un processus dirigé par une autre administration pourrait satisfaire à l'exigence d'un examen fédéral.
Enfin, le projet de loi assurerait une transition en douceur vers le nouveau système d'évaluation d'impact. Le projet de loi permettrait de fixer des critères objectifs pour déterminer les projets qui continueront d'être examinés en vertu de la LCEE de 2012; de donner aux entreprises la possibilité d'adhérer au nouveau processus; et de confirmer que personne ne revient à la ligne de départ.
[Traduction]
Le projet de loi contribuera également à rétablir un climat de certitude et à redonner confiance au public en lui permettant de participer à toutes les étapes du processus d'examen.
La confiance et le soutien du public sont absolument essentiels pour que les projets d'exploitation des ressources aillent de l'avant. Or, ce sera impossible tant que les Canadiens ne pourront pas prendre part à l'examen de ces mêmes projets. Le projet de loi éliminera les critères liés au droit de participation qu'imposait la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012 afin qu'un plus grand nombre de Canadiens puissent faire valoir leur point de vue et mettre leurs connaissances à profit.
Grâce à la nouvelle étape préparatoire de planification et de mobilisation, les Canadiens pourront se faire entendre dès le début du processus.
[Français]
Le projet de loi ferait que la participation tout au long du processus d'évaluation soit vraiment significative, et que les peuples autochtones et le public disposent de l'information, des outils et de la capacité dont ils ont besoin pour partager leurs points de vue et leur expertise.
En même temps, en veillant à ce que les commentaires soient fournis dans le délai prescrit par l'Agence, le projet de loi établirait un équilibre entre la participation significative et la nécessité d'évaluation en temps opportun.
Les Canadiens veulent que les projets soient approuvés en fonction des données scientifiques et du savoir autochtone. Notre gouvernement s'est engagé à adopter des politiques fondées sur des données probantes, et le projet de loi C-69 en témoigne.
Il comprend un engagement clair à mettre en oeuvre la loi d'une manière qui respecte les principes d'intégrité scientifique, d'honnêteté, d'objectivité, de rigueur et d'exactitude. Cela cadre parfaitement avec notre engagement ferme à l'égard de la science et démontre notre intention de mettre en oeuvre cette loi.
[Traduction]
Le projet de loi prévoit également des évaluations régionales et stratégiques. Ces études façonneront les examens de projets en se penchant sur les problèmes transversaux et les effets cumulatifs, ceux qui vont au-delà de tout projet. Pour qu'ils puissent jouer un rôle important dans le système d'évaluation d'impact, ces examens tiendront pleinement compte des meilleures données disponibles et des connaissances autochtones. Nous sommes déterminés à procéder à ces évaluations, en commençant par une évaluation stratégique sur les changements climatiques.
Alors que nous effectuons la transition vers le nouveau système, nous investirons jusqu'à 1 milliard de dollars sur cinq ans afin de soutenir le nouveau système d'évaluation d'impact proposé ainsi que la nouvelle Régie canadienne de l'énergie, de renforcer la capacité scientifique des ministères et organismes fédéraux, d'apporter les changements nécessaires pour protéger les eaux, le poisson et la navigation, et d'accroître la participation des Autochtones et du public.
Je suis extrêmement fier du travail du gouvernement sur cette mesure législative. C'est le résultat de consultations publiques exhaustives et d'une promesse que nous avons faite lorsque nous sommes arrivés au pouvoir: regagner la confiance du public et acheminer les ressources naturelles canadiennes d'une manière viable.
Je souhaite souligner que beaucoup de gens ont contribué à l'élaboration de cette mesure législative. Évidemment, je tiens à remercier les peuples autochtones, les intervenants et les Canadiens qui ont participé au processus d'examen de 14 mois, de même que ceux qui ont continué de s'impliquer après la présentation de la mesure législative.
Je souhaite également remercier les députés qui ont contribué au débat sur le projet de loi et à son élaboration. Je veux remercier en particulier les membres du Comité permanent de l'environnement et du développement durable. Les efforts qu'ils ont déployés pour entendre des témoins et apporter des amendements au projet de loi ont débouché sur des changements importants qui ont renforcé la mesure législative.
[Français]
Tout au long de ce processus, le gouvernement ainsi que le Comité permanent ont travaillé à l'adoption d'une approche équilibrée qui répond aux priorités des peuples autochtones, de l'industrie, des groupes environnementaux et d'autres intervenants. Ensemble, je crois que nous y sommes parvenus.
[Traduction]
Grâce à cette approche équilibrée, nos règles améliorées protégeront l'environnement du Canada et contribueront à faire avancer de bons projets tout en reconnaissant et en défendant les droits des peuples autochtones. Je pense que nous pouvons tous être pour cela à la Chambre.
:
Monsieur le Président, nous nous retrouvons encore une fois à débattre du projet de loi . La ministre prétend que cette mesure rétablira la confiance des Canadiens envers le programme d'évaluation environnementale, mais c'est un mythe. Elle a beaucoup parlé du processus qu'il faudrait suivre pour rétablir la confiance de la population, en fait.
Parlons plutôt du processus qu'a suivi la ministre en vue de faire adopter ce projet de loi à la Chambre des communes. Il n'y a pas eu de vastes consultations et, au lieu de laisser au comité et à la Chambre le temps nécessaire pour faire un bon travail, la ministre et le gouvernement ont imposé l'attribution de temps à de multiples reprises.
Les libéraux avaient promis de ne jamais présenter de projet de loi omnibus, mais c'est pourtant ce qu'ils ont fait. Le projet de loi à l'étude touche une multitude de lois, dont la Loi sur l'évaluation environnementale, la Loi sur l'Office national de l'énergie et la Loi sur protection de la navigation. Avant d'être au pouvoir, les libéraux affirmaient qu'ils ne présenteraient jamais de projet de loi omnibus. Non seulement en ont-ils présenté un, mais ils imposent l'attribution de temps pour que le comité et la Chambre le traitent à toute vitesse.
Je siège à ce comité en tant que vice-président. Je sais que la ministre a fait l’éloge du comité, et ce, parce qu’elle a obtenu ce qu’elle voulait. La majorité des membres du comité sont libéraux. Ils ont expédié l’étude du projet de loi. L’affaire a pris de telles proportions que des centaines de témoins ont voulu comparaître parce que le projet de loi était important pour leurs industries ou leur mouvement écologiste.
Nous avons entendu 24 témoins sur les centaines qui voulaient comparaître; puis soudainement, les libéraux du comité ont présenté ce que l’on appelle une motion de programmation. Essentiellement, la motion de programmation fixe un nombre de jours pour entendre les témoins, examiner tous les amendements, adopter le projet de loi et le renvoyer à la Chambre. Cette motion de programmation était tout à fait inadéquate. Le temps qu’elle prévoyait ne permettait aucunement d’évaluer réellement le projet de loi. Il s’agit d’une mesure législative très importante et absolument essentielle à la prospérité nationale du Canada et à notre capacité à acheminer les ressources du Canada vers les marchés mondiaux. Ils n’ont même pas su accorder le temps nécessaire à cet examen.
Plus de 400 amendements ont été présentés au comité, dont plus de 100 provenant des libéraux. C’est ainsi que le gouvernement libéral présente des projets de loi. Il s’empresse de présenter un projet de loi en déclarant qu’il faut que ce soit fait, qu’il faut rétablir la confiance et qu’il le fera adopter à toute vapeur, puis il propose des amendements parce que c'était une mesure législative mal conçue et il veut que les membres libéraux du comité y corrigent les erreurs. Cent amendements ont été présentés par les libéraux, ce qui signifie qu'il y avait 100 erreurs dans le projet de loi.
Cette situation est symptomatique d’un gouvernement libéral en déroute. Évidemment, tous les amendements libéraux ont été adoptés. Combien d’amendements conservateurs ont été adoptés? Pas un seul. Il s’agissait pourtant d’amendements raisonnables qui auraient amélioré le projet de loi, dans la mesure où ce projet de loi foncièrement déficient pouvait être amélioré.
Mais il y a plus, et je crois que les Canadiens doivent entendre ceci. Il s’agit de l’hypocrisie du gouvernement libéral. Le gouvernement a dit qu’il appuyait la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et qu’il la mettrait en oeuvre dans le droit canadien. Les députés du NPD et du Parti vert qui siégeaient au comité ont présenté 25 amendements pour tenir compte de cette déclaration dans le projet de loi, comme le avait promis de le faire en campagne électorale.
Combien de fois les députés libéraux membres du comité ont-ils voté en faveur de l'intégration au projet de loi de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones? Zéro. N'est-ce pas de l'hypocrisie flagrante? Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il a tenu un double discours. Gerald Butts et les membres de son équipe étaient assis derrière les députés libéraux membres du comité pour leur dire exactement comment voter.
Cette façon de faire était censée rétablir la confiance du public à l'égard de notre processus d'évaluation d'impact. Le projet de loi a fait l'objet d'un processus bidon. Les intervenants canadiens qui s'attendaient à témoigner n'ont pas pu le faire. Les membres du comité n'ont pas été autorisés à parler et à débattre de bon nombre des amendements proposés à cause de la motion de programmation.
Voilà le contexte des prétendus efforts déployés par le gouvernement pour présenter le projet de loi , qui devait rétablir la confiance du public à l'égard du processus d'examen environnemental. Il ne fera rien de tel.
J'aimerais parler du projet de loi proprement dit. Nous avons parlé du processus boiteux qui a été suivi pour faire adopter ce projet de loi. Je présume qu'on procédera de façon aussi précipitée au Sénat. Le projet de loi comporte trois grandes parties. Il traite du processus d’approbation des évaluations environnementales. Il crée également la Régie canadienne de l'énergie pour remplacer l'ancien Office national de l'énergie, et il remédie à ce que le gouvernement considère comme étant des lacunes dans la Loi sur la protection des eaux navigables.
D'ailleurs, à ce sujet, en 2012, le gouvernement conservateur avait remarqué que la Loi sur la protection des eaux navigables n'avait pas été révisée ni modifiée en 150 ans, pas depuis la Confédération. Il s'agissait donc d'une loi désuète. Maintenant, le mouvement écologiste avait recours à la Loi sur la protection des eaux navigables comme s'il s'agissait d'une loi environnementale. Il invoquait systématiquement la Loi sur la protection des eaux navigables pour empêcher quelqu'un de faire telle ou telle chose. « Nous protégeons l'environnement. »
Or, la Loi sur la protection des eaux navigables n'avait rien à voir avec l'environnement. Elle visait le transport sur les eaux canadiennes et veillait à ce que la navigation soit libre partout au Canada. En 150 ans, le transport a bien changé au pays. Pensons-y. Pourtant, la Loi, elle, n'avait jamais été modifiée.
Par conséquent, le gouvernement conservateur a modernisé cette loi, et cela a donné un excellent résultat. Nous avons amélioré le mécanisme suivant lequel nous tâchons de résoudre les problèmes de navigation, en particulier dans les régions agricoles du pays, où les agriculteurs ne pouvaient pas faire de travaux sur leur terre à cause de dispositions juridiques vétustes sur la navigation.
Cependant, il y a un deuxième volet. C'est la Régie canadienne de l'énergie. Voyons un peu cet exemple représentatif du comportement habituel des libéraux. C'est typique d'eux. Ils ont décidé d'abolir l'Office national de l'énergie, l'un des organismes du genre les plus compétents et les plus capables dans le monde. Il est réputé partout sur planète, et son expertise est recherchée. Mais ils ont décidé de le remplacer par la Régie canadienne de l'énergie, un nouvel organisme. C'est incroyable. Était-ce nécessaire? Évidemment que non. C'est encore un artifice du gouvernement libéral auquel se rattachent des centaines de millions de dollars de coûts additionnels pour créer un nouvel organisme visant à mettre en oeuvre un nouveau système d'évaluation environnementale. Qui paie la note? Ce sont les contribuables.
Le gouvernement nous a promis que ce projet de loi, le projet de loi , allait réduire les délais d'évaluation et d'autorisation des projets d'exploitation des ressources. D'accord. Les gens les ont crus sur parole, mais en fin de compte, quel genre de saucisse est sorti de la charcuterie? Il en est sorti un gros gâchis, du genre de celui qu'on crée lorsqu'on fabrique de la saucisse. Ce projet de loi était de même nature.
Le gouvernement a affirmé que les nouveaux délais accélèrent le processus d'évaluation environnementale, ou l'évaluation. Cependant, il a ajouté une « étape de planification » de 180 jours au début du processus, ce qui a évidemment prolongé la durée du processus bien au-delà de ce à quoi les gens s'attendaient.
Par ailleurs, le gouvernement a prévu de nombreuses occasions, dans le projet de loi, pour le ministre d'exercer son pouvoir discrétionnaire afin de prolonger ou de suspendre un délai. Le ministre dispose donc de nombreuses occasions au cours du processus d'évaluation du promoteur de suspendre le processus immédiatement parce qu'il est préoccupé par un sujet ou un autre, et il n'y a rien que le promoteur peut faire pour le contrer. Le ministre a également le droit de prolonger les délais, en dépit de la promesse du gouvernement d'écourter le processus d'évaluation. Le nouveau projet de loi lui confère ce pouvoir. Par conséquent, les délais sont réellement plus longs, et il y a beaucoup moins de certitude en raison de l'énorme pouvoir discrétionnaire conféré au ministre dans le projet de loi, contrairement à ce que le gouvernement a promis.
On aurait pu penser que, à l'issue de ce processus — l'étape de la planification et l'étape de l'évaluation environnementale —, les décisions seraient fondées sur des données scientifiques, point. Nous en serions arrivés à un processus complètement scientifique. Non. Le gouvernement confère au ministre le droit d'opposer son veto à un projet à n'importe quel stade du processus, y compris à la fin de l'évaluation environnementale, trouvant ainsi un autre moyen de créer un climat d'incertitude pour les investisseurs, qui sont à la recherche d'occasions d'investir leur argent dans le monde, tentant de trouver un endroit où on leur offrira un environnement accueillant et favorable aux affaires, où ils pourront favoriser la prospérité des habitants du pays et où ils pourront réaliser de grands projets d'exploitation des ressources et construire des infrastructures pour acheminer ces ressources vers les marchés.
Le projet de loi ne correspond pas du tout à ce qui avait été annoncé. Les délais sont plus longs, et le pouvoir discrétionnaire, plus grand, tout comme l'incertitude qui va régner pour les gens qui veulent réaliser des projets d'exploitation des ressources.
Il y a pire encore. Les députés se souviennent peut-être que la ministre avait dit que le gouvernement voulait que ce processus soit plus simple, qu'il soit plus convivial et qu'il offre une certitude aux promoteurs de projets. Le projet de loi prévoit une série de nouveaux critères qui seront dorénavant appliqués aux demandes d'approbation de projet, y compris les répercussions en amont et en aval de choses comme les pipelines.
Il y a pire. De surcroît, le gouvernement a inclus une disposition qui indique que tous les projets doivent tenir compte de leur incidence sur les cibles du Canada en matière d'émissions de gaz à effet de serre au titre de l'Accord de Paris. Si nous pensions envoyer un message au monde pour dire que nous étions de nouveau prêts à faire des affaires, ce serait la mauvaise façon de procéder. Ce n'est pas du tout ce que fait le projet de loi . Certains de mes collègues ont cité des organismes au Canada axés sur les projets d'exploitation des ressources dont les responsables se sont plaints du fait que le projet de loi constitue un énorme pas en arrière et qu'aucun autre pipeline ne sera jamais approuvé au Canada selon la mesure législative actuelle.
Nous avons tenté d'améliorer la mesure législative au comité. Ce n'est pas comme si nous nous étions tourné les pouces et que nous avions déclaré que c'était un fait accompli. Nous avons travaillé d'arrache-pied. Nous avons présenté environ 100 amendements qui auraient amélioré cette mesure législative, qui auraient accéléré le processus, qui auraient apporté de la certitude et qui auraient fait d'elle une force pour attirer les investissements au Canada. Qu'ont fait nos collègues libéraux de l'autre côté de la table? Ils se sont opposés à absolument tous ces amendements. Voilà ce à quoi nous avons affaire avec le Parti libéral.
II y a encore pire. Parlons du principe de précaution, qui est aussi inclus dans cette mesure législative. Beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu'est le principe de précaution. Essentiellement, ce principe implique qu'il vaut mieux prévenir que guérir.
Autrement dit, si quelqu'un — n'importe qui: le ministre, un de ses collaborateurs, une entreprise, un environnementaliste — prétend, avant même qu'un projet ne soit scientifiquement analysé, qu'il pourrait constituer un danger pour la santé des Canadiens ou pour l'environnement, le principe de précaution jouera et mettra fin au projet.
Le ministre aura le pouvoir d'invoquer le principe de précaution pour refuser un projet sans autre forme de procès. Le promoteur aura beau lui faire valoir qu'il a en main une foule de données scientifiques qu'il a payées le gros prix et qui prouvent que son projet ne nuira pas à l'environnement et sera réalisé dans une perspective durable, le ministre pourra lui opposer une fin de non-recevoir simplement sous prétexte qu'il ne veut pas courir le risque. C'est ce qui arrivera si le projet de loi est adopté.
Les députés se rappellent peut-être que, pendant la dernière campagne électorale, les libéraux se plaignaient que le processus d'évaluation environnementale n'accordait pas assez de place au grand public. Qu'ont-ils fait une fois au pouvoir? Ils ont modifié les critères permettant d'établir si un Canadien ou un tiers a le droit d'intervenir dans une évaluation d'impact.
Les députés peuvent imaginer ce qui se passerait si nous n’avions aucun contrôle sur ceux qui sont susceptibles d’intervenir. Si n’importe quel quidam veut prendre part à un processus d’examen environnemental alors qu’il n’a aucun lien direct avec le projet ou qu’il n’est pas en mesure de prouver qu’il porte un intérêt particulier au projet, pourquoi l’autoriserions-nous à faire partie des gens qui veulent intervenir?
Les libéraux disent: « Nous allons ouvrir largement le processus. Le nombre de gens prêts à intervenir ne nous intéresse pas. Si des groupes d’intérêt font appel à un grand nombre d’intervenants pour ralentir le processus, le prolonger et décourager l’investissement, eh bien tant pis. » Voilà dans quelle situation nous nous retrouvons avec le projet de loi , un texte extrêmement boiteux qui offre à des groupes d’intérêt de nombreuses possibilités de retarder des projets d’intérêt national et de faire de l’obstruction.
Parlons des projets d’intérêt national. Le gouvernement affirme que ce projet de loi va attirer toutes sortes d’investissements. Nous savons que l’industrie affirme au contraire: « Absolument pas. Il n’y aura pas un seul pipeline de plus construit au Canada. » Nous avons aujourd’hui un pipeline, le pipeline TMX, le pipeline de Kinder Morgan qui avait été approuvé au Canada et qui était prêt à être construit. Or, comme d’habitude, des groupes d’intérêt affirment: « En dépit du processus en place, comme le projet de loi , processus censé être légal, censé être juste, nous rejetons la décision et nous allons la combattre jusqu’au bout. Nous allons manifester, nous allons nous coucher devant des bulldozers. » Et ainsi de suite. Voilà ce que se passe avec Kinder Morgan.
Le a des options à sa disposition. Après tout, il est premier ministre et peut donc employer tous les pouvoirs constitutionnels que cette fonction lui confère. Parmi ces pouvoirs constitutionnels, il y a le pouvoir déclaratoire. Il peut déclarer qu'un projet est dans l'intérêt national et qu'il l'emporte sur les pouvoirs des provinces. Selon l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, les oléoducs interprovinciaux sont considérés comme des projets fédéraux. Le gouvernement fédéral a donc le droit d'intervenir et de promouvoir ce projet. Au lieu de cela, le dit qu'il ne va pas exercer ses pouvoirs constitutionnels, qu'il va attendre de voir si quelqu'un d'autre dans le monde sera prêt à acheter cet oléoduc, car le promoteur du projet veut le vendre, il veut se retirer du projet.
A-t-il trouvé preneur? Pas du tout. Il dit aux contribuables qu'il veut leur faire payer la facture, qu'il va payer 4,5 milliards de dollars pour cet oléoduc, même si sa valeur comptable a été estimée à seulement 2,5 milliards de dollars.
Nous allons donc payer 2 milliards de dollars de plus que la valeur comptable de cet oléoduc. Voilà ce que le gouvernement propose aux Canadiens. Nous avons acheté un oléoduc, et ce sont maintenant les contribuables canadiens qui en assumeront les risques.
Nous sommes saisis d'un projet de loi terrible que nous n'avons jamais eu le temps d'évaluer, d'examiner et d'amender convenablement. Le gouvernement libéral devrait en avoir honte.
:
Monsieur le Président, encore une fois, j'ai le plaisir de me lever pour parler du projet de loi qui porte sur un nouveau processus d'évaluation d'impact et d'évaluation environnementale.
Je dois commencer par dire quelques mots concernant le procédé choisi pour adopter ce nouveau processus. Le gouvernement libéral s'était drapé dans la vertu et la défense des institutions démocratiques. Il voulait redonner des pouvoirs et la parole aux parlementaires, respecter le travail du Parlement et éviter les pratiques odieuses des conservateurs qui mettaient fin aux débats de manière précipitée. Les libéraux disaient vouloir laisser le temps aux députés de faire leur travail, afin de bien représenter les citoyens et les citoyennes de leur circonscription.
Cependant, les mauvaises habitudes reviennent. On est déjà rendu à plus de 40 bâillons, ce qu'on appelle des motions d'attribution de temps qui visent à compresser le temps de débat alloué.
La , semble-t-il, a vraiment à coeur ce projet de loi. Pourtant, les libéraux ont imposé un bâillon à chaque étape. À l'étape de la première lecture, du rapport et maintenant de la troisième lecture, ils ont imposé aux parlementaires un maximum de quatre ou cinq heures avant de clore le débat. On nous avait pourtant promis, la main sur le coeur, qu'un gouvernement libéral ne ferait jamais des choses aussi odieuses et antidémocratiques. C'est maintenant devenu systématique.
Mon collègue conservateur, qui siège au Comité permanent de l'environnement et du développement durable, nous disait que le gouvernement se vante d'avoir travaillé en collaboration avec les députés, étudié des amendements en comité et écouté l'opposition. Il se vante aussi du fait qu'une centaine d'amendements ont été adoptés en comité pour améliorer et bonifier le projet de loi. Bravo. Il faut juste savoir que 99 % des amendements acceptés étaient des amendements libéraux. Entre nous, cela facilite les choses.
C'est assez hallucinant de se rendre compte que le projet de loi était tellement mal foutu au départ et bricolé tout croche, que les députés libéraux ont été obligés de déposer une centaine d'amendements en comité pour essayer de patcher les trous et de réparer les pots cassés. Le projet de loi n'était pas clair et il était mal fait. Il fallait donc beaucoup de clarifications. Cela donne une idée de l'état du processus, puisqu'il n'arrive pratiquement jamais que les députés du gouvernement soient obligés de réparer le travail mal fait du bureau du ministre ou de la ministre.
J'aimerais maintenant parler des délais. Le gouvernement a quand même eu besoin de 28 mois pour accoucher d'un projet de loi sur un nouveau processus d'évaluation d'impact et d'évaluation environnementale. Pendant la campagne électorale, les libéraux ont dit qu'il s'agissait d'une priorité, puisque le processus détruit et démantelé par la législature précédente avait brisé la confiance des citoyens et des citoyennes. Selon eux, le processus des conservateurs avait évacué la science, et il était urgent de rétablir un processus transparent, valable et scientifique envers lequel les gens pourraient se tourner avec confiance. Il a fallu 28 mois pour accoucher de ce projet de loi.
Pendant ces 28 mois, le gouvernement a continué de se reposer et d'utiliser le processus de la législature précédente, un processus qui était si épouvantable paraît-il.
Qu'a fait le gouvernement pendant ce temps? Il a entre autres autorisé l'expansion du pipeline Trans Mountain, la priorité de Kinder Morgan. C'est très pratique: quand le gouvernement veut qu'un projet se concrétise, il ne met pas en place un processus plus sérieux, plus crédible, plus scientifique et plus exigeant. Le gouvernement a utilisé l'outil laissé sur le comptoir par les conservateurs, un genre de tampon, une voie rapide, une approbation à l'aveuglette. Le gouvernement a ainsi pu approuver tout et n'importe quoi.
Les libéraux font semblant de mettre quelques pansements pour dire qu'il ne s'agit pas de la même chose, mais personne n'est dupe. Encore une fois, le gouvernement a utilisé ce qu'il dénonçait la veille. C'est une preuve de plus de l'hypocrisie du gouvernement libéral.
L'expansion du projet Trans Mountain, on l'a autorisé en novembre 2016. Nous sommes maintenant en juin 2018, et nous discutons du nouveau processus d'évaluation environnementale. On a donc dépassé la moitié du mandat et aucun projet de loi n'a encore été adopté, car on a traîné les pieds sous prétexte de consultations. Les libéraux étaient bien contents de pouvoir rapidement expédier quelques affaires, car un processus plus sérieux les aurait gênés.
Cette promesse d'étudier l'expansion du pipeline Trans Mountain selon un nouveau processus d'évaluation environnementale a donc été brisée. En campagne électorale et lorsqu'il est allé en Colombie-Britannique, le a promis, la main sur le coeur, que jamais l'expansion du pipeline Trans Mountain ne serait évaluée selon le processus des conservateurs. Eh bien, c'est exactement ce qui est arrivé. Il avait aussi promis de changer le mode de scrutin et de faire une réforme démocratique. Cela doit être une mauvaise habitude de sa part. Quand il est un peu trop solennel, il faut s'en méfier, c'est une girouette.
On a donc une nouvelle agence qui est basée sur l'ancienne agence d'évaluation environnementale et à laquelle on a donné plus de pouvoirs et un plus grand rôle. Elle sera au-dessus de certaines commissions, comme l'Office nationale de l'énergie, qui deviendra une commission. C'est un pas dans la bonne direction qui était attendu, mais nous demeurons préoccupés par le fait qu'on donne beaucoup plus d'autorité et un rôle plus important à deux organismes dont on parle peu et qui sont parallèles à la nouvelle agence canadienne d'évaluation des impacts: l'Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers et l'Office Canada-Terre Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers.
Ce sont des comités d'évaluation autonomes et à part qui ont le mandat d'évaluer tout le forage qui peut se faire en milieu maritime, dans les océans, dans le golfe du Saint-Laurent, potentiellement, ou au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador. Cela nous inquiète, car ces deux offices ont le mandat de favoriser le développement pétrolier et gazier en mer. Ce n'est pas dans leur mandat de protéger l'environnement, les fonds marins, les écosystèmes ou les espèces menacées. C'est leur mandat de favoriser le développement pétrolier et gazier en haute mer et au large de certaines provinces.
Cela vient contredire passablement tout le discours du gouvernement sur le fait que l'environnement lui tient à coeur et qu'il est là pour protéger les océans, les ressources naturelles et les écosystèmes. Déjà là, il y a une contradiction très importante. Cela nous inquiète, au NPD, et je ne crois pas que nous soyons les seuls, si je me fie à la réaction spontanée de la chef du Parti vert, qui n'est pas loin derrière moi.
Lorsqu'on raconte une histoire, il y a un début, un milieu et une fin. Ce n'est pas compliqué. C'est ce qu'on enseigne aux enfants à l'école. Je veux parler de ces trois étapes dans le cadre du projet de loi . Au début, on doit décider quels projets seront soumis à l'évaluation de la nouvelle agence, puisqu'il faut bien savoir à quoi cela va servir. Si on décide de ne pas évaluer un projet parce que cela n'en vaut pas la peine, tout le projet de loi et tout ce qu'on nous dit sur les consultations publiques, sur la consultation des Autochtones et sur la prise en considération des rapports d'experts sur les changements climatiques n'ont plus aucune valeur.
Dans l'état actuel des choses, et la ministre l'a confirmé dans son discours, il n'y a pas de liste de projets établie par le projet de loi . Il n'y a pas non plus de critères clairs, solides et vérifiables nous permettant de déterminer que tel ou tel projet nécessite une évaluation environnementale. Il n'y a rien de tout cela.
Dès le départ, il y a un flou artistique qui est extrêmement grave. De façon arbitraire, l'agence peut décider elle-même ce qu'elle considère important ou pas.
C'est bien l'fun d'avoir un beau processus — qui n'est pas si beau que cela comme on va le voir —, mais s'il n'est jamais utilisé, on n'est pas plus protégés comme citoyens et citoyennes, comme gens préoccupés par l'environnement, les écosystèmes et le réchauffement climatique.
Il y a, par exemple, quelque chose d'un peu étrange. Si le projet est considéré comme étant grand, il va tomber sous la responsabilité de la nouvelle agence d'évaluation. S'il est considéré petit, il peut être étudié par une commission comme l'Office national de l'énergie. C'est quoi la différence entre grand et petit? Ce n'est pas écrit actuellement dans le projet de loi. Alors, on ne le sait pas.
Il y a des choses comme l'exploitation des sables bitumineux avec une technologie qui utilise de la vapeur et qu'on appelle « in situ ». Cela est déjà carrément exclu de la portée du projet de loi et de toute nouvelle évaluation environnementale. On dit qu'on ne va pas étudier cela, alors que c'est une technologie qui est de plus en plus utilisée et qui risque d'avoir des effets sérieux. Ceux-ci peuvent être parfois à petite échelle, mais pour les gens qui vivent dans la communauté autochtone ou dans le village concerné, cela ne prend pas nécessairement des milliers de litres de déversement ou de pollution pour que leur santé soit menacée, que leur environnement soit pollué ou que cela pose un problème de santé publique.
On n'explique pas clairement pourquoi l'extraction des sables bitumineux avec des technologies utilisant la vapeur était nécessairement exclue. Savoir ce qui est évalué et ce qui ne l'est pas, c'est le début. Il y a de l'arbitraire, il y a du flou. Ce n'est pas clair et cela nous inquiète. C'est le premier problème.
Le deuxième problème est ce qu'on pourrait appeler le milieu. C'est le processus où on mène des consultations publiques, on dialogue avec les communautés autochtones, on nomme des panels d'experts qui vont faire l'étude scientifique environnementale.
En ce qui concerne les consultations, une autre nouveauté du processus libéral, c'est la réduction des délais pour l'évaluation. Selon la taille du projet, on passe de 365 jours à 300 jours. On a donc perdu 65 jours d'évaluation. Si le projet est plus grand, on passe d'un processus de 720 jours à un processus de 600 jours. On on a donc perdu 120 jours. Cette décision libérale répond directement aux demandes des investisseurs et des compagnies privées.
Cette décision a soulevé l'inquiétude de beaucoup de groupes d'environnementaux, d'autochtones et de citoyens. Ils ne comprennent pas pourquoi, si on veut avoir un processus crédible, sérieux et auquel on peut faire confiance, on adopte une attitude où on a l'air de vouloir expédier les choses le plus vite possible et on répond d'abord et avant tout aux désirs et aux besoins de l'industrie.
Le gouvernement libéral affirme aussi que les Premières Nations vont avoir un plus grand rôle à jouer dans le processus d'évaluation. Faisons le lien avec ce que je viens de dire. En restreignant beaucoup, en réduisant sévèrement les échéanciers d'un projet et d'un processus, il est assez improbable qu'il y ait assez de temps pour mener des consultations exhaustives auprès des Premières Nations. Encore là, on dit une chose, mais dans les faits, cela risque fort bien de ne pas survenir ou d'avoir un processus boiteux ou absolument incomplet.
Voilà ce qu'il en est de la durée, du délai du processus.
La deuxième chose, ce sont les nominations de ces fameux experts dans les panels qui vont faire les évaluations dites scientifiques ou sur les impacts environnementaux. Il y a beaucoup de groupes, dont le Centre québécois du droit de l'environnement, qui sont inquiets du fait que le projet libéral ne prévoit aucun mécanisme pour s'assurer que ces gens ne vont pas être nommés de manière partisane, qu'ils ne seront pas des amis du régime et qu'ils ne risquent pas de donner, par la suite, des recommandations ou un rapport de complaisance qui va être uniquement en fonction de ce que le gouvernement voulait déjà avoir au départ.
C'est quelque chose de simple qui existe déjà dans d'autres administrations. On pense par exemple au BAPE au Québec qui est bien reconnu, qui a une crédibilité et qui a ce genre de mécanisme. Là, on a l'impression que le gouvernement libéral laisse la place à la nomination des gens qui vont être peu regardants ou qui vont écouter le message et le besoin du gouvernement.
Cela ne serait pas si étonnant que cela. Je vais revenir plus tard, si j'ai le temps, sur Kinder Morgan et cet espèce d'achat complètement loufoque qu'on a vu dernièrement.
Pendant qu'on faisait des consultations publiques sur l'expansion de Trans Mountain, pendant qu'on disait aux Premières Nations qu'on les écoutait, que c'était important, qu'on voulait vraiment connaître leur point de vue, on a appris au fil du temps que la décision était déjà prise. Le gouvernement essayait déjà de trouver des prétextes et des raisons pour pouvoir dire juridiquement que la décision était prise et qu'on allait l'approuver.
Des consultations bidons, il y en a déjà eu dans un passé très récent, et je pense que les gens doivent être inquiets de la possibilité de ces nominations partisanes sur le panel d'experts.
Après le début et le milieu, on arrive à la fin. Disons que le projet a été évalué. Disons que les consultations ont été assez longues et crédibles — même si elles ont été restreintes. Disons que les experts étaient véritablement indépendants, ils ont fait leur travail avec assiduité et ils remettent un rapport avec des recommandations qui sont basées sur la science, l'acceptabilité sociale, les impacts sur le changement climatique, sur les écosystèmes, et ainsi de suite. Au bout du compte, le ou la ministre a complètement le loisir de balayer du revers de la main toutes les recommandations de l'agence d'évaluation d'impact. Tout ce beau travail, même s'il a été fait parfaitement — ce sur quoi nous avons déjà des réserves —, peut très bien être pris et jeté à la poubelle et le projet sera approuvé parce qu'il est « d'intérêt national. »
L'intérêt national a le dos large en bibite ces temps-ci. On peut faire entrer n'importe quoi dans l'intérêt national. Quand on forme le gouvernement, qu'on décrète qu'il s'agit de l'intérêt national et qu'on a la majorité, alors cela passera à la Chambre de toute façon, merci, bonsoir. Je pense plutôt que l'intérêt national serait d'écouter les gens qui sont des experts, d'écouter les scientifiques, d'écouter les citoyens et les citoyennes, d'écouter les Premières Nations parce que donner tout ce pouvoir discrétionnaire au ministre en fonction peut devenir aléatoire. Disons qu'on aime bien le gouvernement libéral actuel, qu'on a confiance en sa — c'est parfait, j'imagine que des gens ont cette opinion dans la société —, mais, une fois adopté, le projet de loi ne changera pas à chaque remaniement ministériel, à chaque élection fédérale ou à chaque changement de gouvernement. On pourrait avoir des surprises assez rapidement avec quelqu'un qui aurait un autre ton ou une autre vision du développement. Je dis cela en étant particulièrement gentil avec la actuelle qui a plus les réflexes d'une ministre de l'Industrie que d'une ministre de l'Environnement et du Changement climatique. D'ailleurs, si on prétend être un champion dans la protection de l'environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique, on n'achète pas un vieux pipeline de 65 ans déjà troué et qui coule de partout.
J'aimerais que nos collègues libéraux ressortent la plateforme électorale de 2015 et me montrent le paragraphe où ils disaient aux électeurs et aux électrices qu'ils voulaient tellement un pipeline que, au besoin, ils prendraient des milliards de dollars de leur argent pour en acheter un et qu'ils devraient assumer l'ensemble des risques associés à ce genre de projet. Soyons clairs: Kinder Morgan ne voulait plus prendre ces risques, ils étaient trop élevés. Le actuel a même reconnu qu'aucune compagnie privée ne voulait prendre ces risques parce qu'il y a des contestations juridiques de la part de la province et d'un bon nombre de Premières Nations de Colombie-Britannique.
Il y a des difficultés et des défis relativement à nos engagements internationaux sur l'Accord de Paris et nos réductions de gaz à effet de serre. Ce projet ne tient pas la route. On va acheter une infrastructure pour au moins 12 milliards de dollars qui dans 25 ou 30 ans risque de valoir des pinottes. On va avoir perdu gros et on va avoir investi dans une énergie et des emplois du passé alors qu'on pourrait investir dans les énergies renouvelables. Ces types d'investissements créent six à huit fois plus d'emplois. Le premier ministre serait devenu un leader puis quelqu'un qui a une vision en environnement et en développement durable. Malheureusement, ce n'est pas le cas.
:
Monsieur le Président, je veux d'abord et avant tout remercier le Comité permanent de l'environnement et du développement durable de l'étude minutieuse qu'il a faite du projet de loi . Je tiens également à remercier tous les témoins et ceux qui ont présenté des mémoires d'avoir pris le temps d'exprimer leur opinion. Leur apport a contribué au projet de loi et il nous a permis d'en arriver où nous en sommes aujourd'hui.
Je vais aborder la partie 3 du projet de loi , celle qui créera une nouvelle loi sur les eaux navigables canadiennes.
[Français]
Notre pays est entouré de trois océans, ce qui nous donnent le plus long littoral au monde, alors que nos communautés sont connectées par des milliers de rivières, de lacs et de canaux.
Les Canadiens comptent sur les nos eaux navigables, car celles-ci sont essentielles à notre économie et à notre mode de vie. En fait, nous avons une relation profonde avec nos eaux. Cette relation fait partie de ce que cela signifie que d'être Canadiens.
Nous devons protéger la navigation sur ces eaux pour notre utilisation et pour notre plaisir aujourd'hui, mais aussi pour les générations futures.
[Traduction]
Lorsque le précédent gouvernement conservateur a présenté la Loi sur la protection de la navigation, les Canadiens se sont inquiétés du fait que la plupart des eaux navigables au Canada étaient laissées sans protection. En réponse à ces préoccupations, la ministre avait la tâche de revoir les modifications apportées par le précédent gouvernement afin de rétablir les protections et d'inclure des protections plus modernes.
En juin 2016, l'examen de la Loi sur la protection de la navigation a débuté. La première étape de cet examen consistait en l'étude de la Loi par le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. Le Comité a produit un rapport sur ses conclusions et ses recommandations en mars 2017.
Je souhaite profiter de l'occasion pour remercier le Comité, les témoins et ceux qui ont produits des mémoires au moment de cette première étape. Leur apport a servi de fondement à la nouvelle loi sur les eaux navigables canadiennes qui a été présentée au moyen du projet de loi .
Au cours de la première année de l'examen, les travaux du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités ont été appuyés par des consultations menées auprès des plaisanciers, des autres ordres de gouvernement, des groupes autochtones, de l'industrie et des groupes environnementaux. Qu'est-ce qu'ils nous ont dit? Bon nombre d'entre eux voulaient que toutes les eaux navigables soient protégées et c'est ce que nous avons entrepris de faire.
Aux termes des lois actuelles, le ministre a le pouvoir d’examiner les nouveaux projets et de prendre des mesures contre les obstacles à la navigation seulement s’ils se trouvent dans les eaux navigables figurant à l’annexe. Nous croyons cependant que toutes les eaux navigables devraient être protégées. Nous avons promis de rétablir les mesures de protection perdues et nous mettons cette promesse à exécution.
Que ferait le projet de loi? Il établirait, pour la première fois, une définition exhaustive de ce que sont les eaux navigables. Il assurerait la supervision de tous les travaux dans les eaux navigables au Canada, qu’il s’agisse de travaux mineurs, de travaux nécessitant une approbation ou de travaux assujettis au nouveau processus de règlement.
Il offrirait aux communautés et aux plaisanciers de meilleures chances de faire valoir leur point de vue sur les projets d’infrastructures et de ressources qui pourraient avoir une incidence sur leur droit à la navigation. Il pourrait offrir un nouveau niveau de transparence en créant un registre en ligne pour obtenir rapidement des renseignements sur les projets. Il étendrait le pouvoir de prendre des mesures contre les obstacles à la navigation à toutes les eaux navigables au Canada, et non pas seulement à celles énumérées dans une annexe.
Enfin, la loi favoriserait la réconciliation avec les peuples autochtones, tiendrait compte de leurs droits et de leurs connaissances, et leur donnerait l’occasion de s’associer au gouvernement pour gérer les eaux navigables qui leur sont importantes.
[Français]
J'aimerais parler plus en détail de ces améliorations. Comme je l'ai mentionné, cette loi comprendrait une définition exhaustive des termes « eaux navigables ».
La nouvelle définition comprend les plans d'eau accessibles au public ou ayant de nombreux propriétaires riverains, qui sont utilisés pour le transport ou les déplacements à des fins commerciales ou récréatives ou qui sont utilisés par les peuples autochtones pour exercer leurs droits protégés par la Constitution.
Cette nouvelle définition est bien équilibrée; elle n'est ni trop vaste au point de comprendre tout fossé ou canal d'irrigation sur lequel on peut faire flotter un canot, ni trop étroite au point d'exclure des plans d'eau qui sont importants pour les Canadiens.
[Traduction]
Tous les travaux effectués dans les eaux navigables au Canada seront assujettis à la nouvelle loi, peu importe si les eaux navigables sont mentionnées ou non à l’annexe. Une personne qui effectue un ouvrage mineur, comme construire un quai privé ou une rampe de mise à l'eau, dans des eaux navigables pourra le faire, à condition qu'elle construise et entretienne l'installation conformément aux exigences établies dans la disposition sur les ouvrages mineurs.
Pour certains travaux, il faudra toujours obtenir une autorisation en raison de leur incidence potentielle sur la navigation. Il s'agit des ouvrages majeurs dans toutes les eaux navigables au Canada ainsi que des travaux dans les eaux mentionnées à l'annexe.
Je crois fermement que les utilisateurs des eaux navigables et les collectivités locales ont le droit d'exprimer leur opinion au sujet des projets qui pourraient avoir une incidence sur la navigation. La mesure législative proposée répond à une nouvelle norme de transparence en obligeant les propriétaires à aviser le public de leur projet et à tenter d'obtenir des commentaires à cet égard avant de commencer une construction sur les eaux navigables. Dans certains cas, les propriétaires pourraient être tenus d'afficher un avis au sujet de leur projet dans les centres communautaires, les marinas, les journaux locaux ou tout autre endroit approprié.
Qui plus est, la nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes exigera la création d'un nouveau registre public accessible en ligne qui rendra l'information relative aux projets plus accessible que jamais. Depuis des millénaires, les Autochtones du Canada utilisent les eaux navigables pour pêcher, chasser, commercer et se déplacer, et ils continuent à le faire aujourd'hui. Les Autochtones ont participé activement à l'examen de la Loi sur la protection de la navigation.
Transports Canada a participé à plus de 90 rencontres avec des groupes autochtones et il a reçu près de 150 mémoires. Que nous ont dit les Autochtones? Ils nous ont dit qu'ils voulaient avoir leur mot à dire dans ce qui se produit au sein de leurs territoires traditionnels.
[Français]
En février dernier, le a annoncé son engagement à l'égard de la réconciliation au moyen du Cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits des Autochtones. Le gouvernement du Canada reconnaît que la réconciliation est un projet à long terme. Le rétablissement des relations nécessitera des efforts soutenus à l'échelle du gouvernement.
Une relation plus forte entre la Couronne et les peuples autochtones est au coeur de la démarche proposée. Cette nouvelle relation avec les peuples autochtones est basée sur le respect, la coopération et le partenariat.
[Traduction]
La loi offrirait aussi de nouvelles occasions aux peuples autochtones de travailler en partenariat avec le gouvernement du Canada pour protéger la navigation dans leurs territoires traditionnels. Les Autochtones ont participé à l'élaboration du projet de loi, et je suis très fière du travail que nous avons réalisé ensemble.
Les Canadiens retirent beaucoup d'agréments sur les eaux navigables du pays, que ce soit comme touristes qui font une croisière sur une rivière, villégiateurs qui s'adonnent à la pêche ou kayakistes qui explorent des baies isolées. Cependant, il se peut que, en vertu de la loi existante, les eaux navigables ne soient pas protégées à des fins récréatives.
La nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes contiendra une annexe plus inclusive, qui permettra de mieux surveiller les eaux navigables qui sont importantes pour les Canadiens et qui sont vulnérables au développement. La nouvelle Loi propose un processus pour ajouter des eaux navigables à l'annexe, qui tiendra compte des usages récréatifs, plutôt qu'uniquement les usages commerciaux.
Les modifications proposées aux dispositions législatives sur la navigation offriront de meilleures protections aux plaisanciers sur toutes les eaux navigables du Canada.
Le projet de loi rétablira la protection sur toutes les voies navigables au Canada et, de surcroît, il permettra à la nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes de jouer un rôle important dans le nouveau système proposé d'évaluation d'impact.
Il établira l'Agence canadienne d'évaluation d'impact, qui sera chargée de réaliser toutes les évaluations fédérales des projets désignés. Cette agence travaillera en collaboration avec d'autres entités, comme la nouvelle Régie canadienne de l'énergie, la Commission canadienne de sûreté nucléaire et les offices des hydrocarbures extracôtiers, de même que les provinces et les territoires et les administrations autochtones.
L'Agence canadienne d'évaluation d'impact déterminera les types de projets et les domaines de compétence fédérale qui pourraient poser des risques importants pour l'environnement et nécessiteront, par conséquent, un examen.
Un éventail de répercussions éventuelles sera pris en compte en plus de l'impact du projet sur l'environnement, y compris les répercussions sur les collectivités, la santé, les peuples autochtones, les emplois et l'ensemble de l'économie.
[Français]
Nous développons les meilleurs moyens pour mesurer l'impact potentiel de projets désignés, afin de s'assurer que seulement les bons projets peuvent aller de l'avant.
[Traduction]
La nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes sera transformationnelle. Elle rétablira la protection pour la navigation sur toutes les eaux navigables du Canada et créera une nouvelle norme de transparence. Elle rétablira la confiance de la population et offrira aux peuples autochtones de nouvelles occasions de collaborer avec le gouvernement du Canada pour protéger la navigation sur leurs territoires traditionnels.
Pour conclure, je propose:
Que cette question soit maintenant mise aux voix.
:
Monsieur le Président, au nom de Lakeland, je m’oppose au projet de loi , qui aurait de vastes répercussions importantes sur les secteurs pétrolier et gazier, nucléaire et minier du Canada et, par contrecoup, sur tous les autres secteurs au pays.
Le projet de loi ne concerne pas des modifications mineures. Il propose de réviser en profondeur de multiples lois et règlements régissant les processus d’évaluation au Canada, et il compromettrait la capacité du Canada à attirer des investissements qui profitent à tous. L’économie canadienne repose sur les ressources et le Canada est un chef de file mondial en matière de développement responsable des ressources.
Ces faits représentent certaines des grandes forces du Canada et font partie de sa contribution au reste du monde. Le secteur canadien de l’exploration et de l’exploitation minières est un moteur économique important. En 2016, ce secteur a contribué directement 60,3 milliards de dollars au PIB du Canada, a représenté 19 % des exportations canadiennes, soit 92 milliards de dollars, et a offert du travail à près de 600 000 Canadiens. En tant que secteur, il représente le plus important employeur privé d’Autochtones au Canada, souvent là où les emplois et les perspectives sont rares, dans les régions éloignées et nordiques.
À la fin de l’année 2015, la valeur des actifs miniers canadiens au pays et à l’étranger s’élevait à 171 milliards de dollars, dans 102 pays. Des communautés éloignées et autochtones aux grandes villes canadiennes, en passant par la Bourse de Toronto, le secteur minier génère d’importants avantages économiques et sociaux pour les Canadiens. Évidemment, le secteur du pétrole et du gaz constitue aussi une source considérable d’emplois pour la classe moyenne et un facteur important du haut niveau de vie du Canada.
L'Agence internationale de l'énergie prévoit que la demande mondiale pour le pétrole devrait continuer de croître et que le pétrole devrait demeurer la principale source d'énergie combustible du marché énergétique mondial pendant encore des dizaines d'années. La demande énergétique moyenne devrait augmenter d'environ 30 % d'ici 2040. À titre comparatif, c'est comme si on ajoutait l'équivalent de la Chine ou de l'Inde — qui sont les deux pays les plus populeux de la planète — à la consommation mondiale.
Avec des réserves récupérables de 171 milliards de barils, le Canada arrive au troisième rang mondial pour l'importance des réserves de pétrole. Il est le cinquième producteur mondial de gaz naturel, et ses réserves prouvées de gaz naturel, qui suffiraient à fournir les consommateurs pendant plus de 300 ans, le classent au 19e rang mondial.
L'Institut canadien de recherche énergétique estime que chaque emploi dans l'industrie pétrolière et gazière en amont permet de créer deux emplois indirects et trois emplois induits dans le reste du pays. Selon l'universitaire Kevin Milligan, sans les revenus tirés du secteur des ressources naturelles, les inégalités au pays seraient encore pires, et la classe moyenne serait en bien plus mauvaise posture.
Les libéraux n'arrêtent pas de se vanter qu'ils améliorent le sort des Canadiens de la classe moyenne, mais dans les faits, le a tourné le dos aux hommes et aux femmes qui ont tant donné pour leur pays en voyant à l'exploitation responsable des ressources. L'an dernier, le premier ministre parlait d'abandonner progressivement l'exploitation des sables bitumineux, mais quelques mois plus tard, il disait au monde qu'il regrettait que le Canada ne puisse pas dire adieu au pétrole dès le lendemain. Les effets cumulatifs de l'incertitude causée par les libéraux, de leurs innombrables formalités administratives et des coûts qui ne cessent de grimper finissent par faire fuir les investisseurs.
Les libéraux ont décidé d'appliquer une taxe sur le carbone sur tout, ce qui va à l'encontre de ce que font les autres pays producteurs de pétrole et de gaz. Quant à leurs lois et politiques anti-énergie, comme l'élimination, l'an dernier, du crédit d'impôt pour les nouvelles activités de forage pétrolier et gazier, ils les mettent en oeuvre juste au moment où plus de 100 000 travailleurs du secteur de l'énergie viennent de perdre leur emploi parce qu'en deux ans, le a fait fuir davantage d'investisseurs que n'importe qui d'autre dans le même laps de temps depuis 70 ans, c'est-à-dire depuis plus d'un demi-siècle.
Les libéraux ont mis fin au projet de pipeline fédérateur Énergie Est au moyen de modifications de dernière minute et d'une double norme d'évaluations des émissions, en aval et en amont, qu'ils entendent maintenant appliquer à toutes les évaluations de pipelines avec le projet de loi . Les libéraux ont simplement opposé un veto au projet de pipeline Northern Gateway, qui avait déjà été approuvé. Ces deux projets étaient à vrai dire les seules nouvelles propositions indépendantes devant permettre les exportations ailleurs qu'aux États-Unis à avoir été faites dans l'histoire récente. Ils imposent une interdiction des pétroliers sur la côte nord de la Colombie-Britannique qui revient en réalité à interdire les sables bitumineux et les pipelines, et ils imposent une interdiction des forages en mer dans le Nord.
Même avant que le projet de loi soit appliqué, l'Institut économique de Montréal dit que le message qu'on envoie aux investisseurs est de ne pas venir faire des affaires ici et que même s'ils répondent à toutes les exigences de la réglementation, ils devront surmonter une foule d'obstacles. C'est exactement ce qui est arrivé au projet d'expansion du pipeline Trans Mountain en raison de l'incurie des libéraux, et la réaction du a été de payer 14,5 milliards de dollars puisés à même les deniers publics pour que Kinder Morgan renonce à son plan d'investissement privé de 7,4 milliards de dollars au Canada. C'est clair: les politiques antiénergie du font fuir les investissements dans le secteur de l'énergie comme jamais auparavant.
Voilà maintenant que les libéraux ajouteraient encore plus d'incertitude pour les investisseurs au moyen du projet de loi . L'Association canadienne de pipelines d'énergie a dit que si le but est de diminuer la production de pétrole et de gaz ainsi que de ne plus construire de pipelines, cette mesure législative frappe en plein dans le mille.
Dans une récente lettre au député provincial de l'Alberta Prasad Panda, plusieurs associations qui sont directement touchées par le projet de loi ont précisé que les critères suivants sont essentiels pour attirer des investissements au Canada: « La certitude dans la réglementation afin de planifier des investissements de capitaux d'envergure et de parvenir à des décisions définitives en faveur du Canada relativement aux investissements. La permanence parce que si des programmes ou des politiques sont temporaires ou ont une date d'échéance, on considérera qu'ils représentent un trop grand risque pour être pris en considération dans les cycles de planification des immobilisations, qui ont une durée approximative de six à huit ans. La certitude sous forme de délais. Des politiques axées sur le rendement qui garantissent des avantages pour les collectivités en joignant des incitatifs aux mesures axées sur le rendement comme la création d'emplois, la recherche et le développement, l'innovation et l'investissement de capitaux. »
Ces critères ont été au coeur du cadre de réglementation du Canada pendant des décennies, sans oublier l'évaluation la plus rigoureuse, la consultation exhaustive, les normes les plus élevées et les protections environnementales les plus strictes au monde.
Une étude menée par WorleyParsons en 2016 fait écho aux conclusions de l'analyse comparative de 2014 entre le Canada et les principaux pays producteurs de pétrole et de gaz au monde. Elle confirme ceci: « Le Canada est un chef de file mondial dans le domaine de l'environnement, des relations autochtones et de la gouvernance de l'utilisation des ressources qui applique le nec plus ultra des processus, des pratiques et des lois. Le Canada est reconnu sur la scène internationale comme un pays qui a contribué de façon importante au développement et à l'avancement de l'évaluation environnementale régionale et stratégique depuis la mise en oeuvre de la directive canadienne, en 1990, qui oblige les ministères et les organismes fédéraux à tenir compte des préoccupations environnementales à l'échelle stratégique dans les politiques, les plans et les programmes. »
Toutefois, chaque fois que les libéraux dénigrent à des fins politiques les 10 dernières années d'évaluation énergétique et environnementale au Canada dans le but de conserver les votes qu'ils sont allés chercher du côté du NPD et du Parti vert et qui les ont aidés à gagner en 2015, ils alimentent les militants canadiens et étrangers qui s'opposent au secteur canadien de l'énergie et qui veulent mettre fin à toute exploitation des ressources au Canada. La situation devient critique, et le présent débat est essentiel à l'avenir de notre pays. Le Canada doit être en mesure de soutenir la concurrence.
Parmi les 10 endroits les plus attrayants pour les investissements dans le secteur pétrolier et gazier dans le monde, on compte six États américains: le Texas, l'Oklahoma, le Dakota du Nord, la Virginie-Occidentale, le Kansas et le Wyoming. Selon un rapport de 2017 de la Banque mondiale, le Canada se classe 34e sur 35 pays de l'OCDE pour ce qui est du temps nécessaire à l'obtention d'un permis pour un nouveau projet de construction. Il y a des conséquences à perdre du terrain sur le plan de la compétitivité.
Au comité, le représentant de l'Association canadienne des producteurs pétroliers a dit:
[...] le climat d'incertitude au Canada ne permet pas d'attirer des capitaux, et nous continuerons de perdre des investissements et des emplois si nous n'instaurons pas un système de règles claires et de décisions qui sont définitives et fiables.
[...] Malheureusement, l'Association canadienne des producteurs pétroliers et les investisseurs estiment aujourd'hui que le projet de loi C-69 ne prévoit pas grand-chose pour améliorer cette situation.
Le représentant de Suncor a dit que « l’amélioration de la compétitivité et la réussite de l’industrie par l’intermédiaire d’une innovation continue et approfondie sont empêchées dans une large mesure par la hausse continuelle des coûts associés aux nouvelles règles ».
Paul Tepsich, fondateur de High Rock Capital Management Inc., a dit: « Le Canada est loin de m'emballer. Les taxes et les impôts grimpent, et la réglementation aussi. »
Au comité, le président et chef de la direction de l'Association minière du Canada a déclaré: « Les promoteurs qui investissent des milliards de dollars doivent savoir quelles sont les règles et comment elles seront appliquées. Vous ne pouvez pas avoir cette certitude si vous savez que les règles peuvent changer en cours de route. »
Les libéraux ont déjà créé, depuis 2016, un vide réglementaire pour les grandes entreprises d'exploitation des ressources naturelles et ils ont exacerbé l'incertitude pour les investisseurs et les travailleurs. Avec le projet de loi , le message des libéraux est que le Canada n'est pas prêt à faire des affaires.
C'est en établissant des échéanciers et des exigences claires ainsi que des règles et des responsabilités prévisibles qu'on offre de la certitude. Les libéraux soutiennent que le projet de loi prévoit des échéanciers courts et clairs pour les examens, mais c'est faux. L'étape de la planification, pendant laquelle l’agence d’évaluation d’impact déterminerait si un projet est dans l'intérêt public — un critère pour lequel le projet de loi C-69 fournit quelques lignes directrices, mais accorde beaucoup de pouvoir discrétionnaire et arbitraire au ministre pour le définir —, ajouterait 180 jours, et on pourrait prolonger cette étape de 90 jours sur demande du ministre ou du gouverneur en conseil. Il faudrait attendre tout ce temps avant même d'approuver la tenue d'une évaluation d'impact sur le projet. De plus, le projet de loi C-69 n'établit pas de critères que le projet doit respecter et il ne définit pas ce qui constitue une demande complète en vue de faire passer le projet à l'étape de l'évaluation.
Le projet de loi a été amendé de manière à ce que le ministre n'ait plus le pouvoir d'imposer son veto à un projet avant qu'il puisse passer à l'étape de l'évaluation d'impact, ce que j'appuie. Cependant, selon la disposition proposée au paragraphe 17(1), le ministre pourrait quand même faire valoir des opinions sur les risques d'impacts environnementaux associés aux projets qui pourraient ou non avoir une incidence sur la décision de l’agence d'évaluer ou non le projet. Pour ce qui est d'un processus décisionnel objectif, indépendant et fondé sur l'avis des experts, on repassera. Même lorsque les libéraux auront fait adopter le projet de loi , les paramètres de la liste des projets ne seront même pas publiés avant l'automne, et la réglementation ne sera pas entièrement mise en oeuvre avant 2019.
Lorsque les libéraux auront fait adopter ce projet de loi à toute vitesse, il y aura toujours une incertitude pour les éventuels promoteurs de grands projets de ressources à long terme qui valent des milliards de dollars et qui exigent beaucoup de capitaux, et cela, après près de trois ans de péripéties du même ordre.
Le projet de loi ne prévoit toujours aucun délai précis pour l'évaluation des projets. Le paragraphe 37(6) proposé précise que: « Le ministre peut suspendre le délai dont dispose l'Agence pour fournir l'avis du début de l'évaluation d'impact jusqu'à ce que toute activité désignée par le règlement pris en vertu de l'alinéa 112c) soit terminée. » Le projet de loi C-69 permettrait l'arrêt et le début de l'évaluation et il autoriserait la prolongation indéfinie des délais. Évidemment, il y aurait encore plus d'incertitude pour les promoteurs et les investisseurs éventuels.
Au comité, le directeur des Services de l'environnement de Nova Scotia Power Inc., Terry Toner, a déclaré ceci: « [...] bien que [les délais] contenus dans le projet de loi orientent les promoteurs de projets, l'objectif du gouvernement en matière de prévisibilité du processus est largement dilué par les dispositions des lois qui permettent des extensions et des suspensions sans limites. »
Le temps revêt une valeur cruciale. Il peut faire la différence entre la réalisation et l'abandon d'un projet. Nous convenons qu'il doit y avoir une certaine flexibilité, mais il doit aussi y avoir une discipline et une transparence pour préserver la confiance des investisseurs dans les projets d'infrastructure canadiens.
Au comité, le président et premier dirigeant de la Commission canadienne de sûreté nucléaire a déclaré: « Il est important que nous sachions tous, dès le départ, le temps que cela prendra avant que le projet soit approuvé. D’après notre expérience, l’industrie peut accepter une décision favorable ou défavorable prise rapidement. Un "peut--être" n'est toutefois pas acceptable comme réponse. »
Malheureusement, le projet de loi est mûr pour une série de « peut-être » en ce qui concerne les demandes de projet, compte tenu des suspensions et des retards possibles, ainsi que de l'incertitude au sujet des mesures de rendement pour les demandes et les résultats. Manifestement, le projet de loi C-69 n'apportera pas les résultats voulus en matière de discipline et de transparence dans tous les aspects de l'évaluation de grands projets d'exploitation des ressources.
Conformément au paragraphe 183(5) dans la partie 2 du projet de loi, la régie peut exclure toute période du délai, pourvu que des motifs soient donnés. Si des promoteurs de projet d'exploitation des ressources peuvent choisir entre de multiples « peut-être » au cours de nombreuses années d'évaluation au Canada et un « oui » opportun chez nos voisins du Sud, où les libéraux croient-ils que les investissements iront? Malheureusement, la réponse est évidente, compte tenu de la fuite des capitaux d'investissement du Canada. Les investissements américains au Canada ont diminué de près de la moitié, et les investissements canadiens aux États-Unis ont augmenté des deux tiers.
Même si les libéraux affirment que le projet de loi rationalisera et clarifiera l'approbation de grands projets fédéraux d'exploitation des ressources, ses exigences créent de la confusion, et les questions demeurent sans réponse. Par exemple, le projet de loi C-69 prévoit que les promoteurs doivent démontrer « les effets sur la santé et les effets sociaux et économiques, notamment en ce qui a trait à l’interaction du sexe et du genre avec d’autres facteurs identitaires ».
Évidemment, la création d'emplois, la recherche et le développement, l'innovation et les investissements en capital dans l'exploitation des ressources diminuent la pauvreté, sont bénéfiques pour l'économie et augmentent les recettes dont l'État se sert pour financer les services publics comme la santé, l'éducation et les services sociaux. C'est aussi une source de financement pour les milieux universitaires et les organismes de bienfaisance. Néanmoins, je pense qu'on peut pardonner aux promoteurs de ne pas être certains du lien entre, d'une part, leur investissement et leur projet et, d'autre part, des facteurs identitaires.
Les libéraux ont passablement de culot de prétendre que le projet de loi pourrait améliorer le recours aux données scientifiques lors des évaluations, au-delà de ce qui se fait déjà dans le système réglementaire canadien. D'ailleurs, M. Martin Olszynski, de l'Université de Calgary, a signalé au comité que les mots « science » et « scientifique » revenaient seulement à cinq reprises dans les 400 pages de ce projet de loi omnibus majeur que les libéraux tentent de faire adopter à l'aide de la panoplie complète des outils procéduraux, tout en rejetant la vaste majorité des amendements, au nombre de plus de 400, qui ont été présentés par des députés de l'opposition.
Avant de délivrer un certificat, la Régie canadienne de l'énergie devra établir une commission et réaliser une consultation publique. Le comité a adopté l'un de mes amendements, qui oblige les commissions à publier les raisons pour lesquelles elles tiendront une audience au sujet des facteurs à prendre en compte pour délivrer un certificat. Cependant, un certain degré d'incertitude continue d'entourer l'évaluation, et le projet de loi permettrait à des influences étrangères de s'exercer pendant ces audiences publiques.
Le projet de loi permettrait à des étrangers d'exercer davantage d'influence sur les décisions prises relativement à l'exploitation des ressources canadiennes en éliminant le critère qui permettait auparavant de déterminer le droit de participation et qui nous garantissait que les intervenants étaient soit des personnes sur lesquelles le projet évalué pouvait avoir une incidence directe, soit des personnes possédant un savoir ou une expertise susceptible de contribuer à l'évaluation.
Certains affirment que les groupes étrangers ont toujours pu participer aux processus d'évaluation environnementale au pays, mais c'est tout à fait faux. Ils ont seulement pu intervenir dans le cas des projets qui traversent les frontières internationales. Le Canada n'a jamais permis que des groupes étrangers viennent s'ingérer dans le processus d'évaluation environnementale des pipelines interprovinciaux ou des projets d'exploitation des ressources relevant de la compétence fédérale qui ne traversent pas les frontières internationales. Cependant, l'élimination des critères liés au droit de participation ouvre maintenant ce processus à des groupes qui sont directement ou indirectement appuyés par des fonds étrangers ou des concurrents du Canada.
L'Association canadienne de pipelines d’énergie a signalé qu'il y avait des exemples récents au Canada où l'absence d'une exigence permanente avait donné lieu à une participation très inadéquate qui n'avait aucune valeur probante en ce qui concerne les questions à l'étude et que l'élimination de cette exigence pourrait être utilisée pour engorger le processus d'audience en vue de retarder les projets au point où ils seraient abandonnés.
L'ingérence étrangère dans les projets d'exploitation des ressources au Canada continue de prendre de l'ampleur, au détriment de tout le Canada. Des millions de dollars d'argent étranger servent à financer l'opposition au projet d'expansion du réseau Trans Mountain. Des fonds étrangers ont également servi à contester les projets d'exploitation de gaz naturel liquéfié au pays. Cela nuit à l'industrie minière canadienne.
Le Financial Post a récemment révélé que Tides avait accordé 40 millions de dollars à 100 organisations anti-pipeline canadiennes qui, à leur tour, militent pour empêcher la réalisation de projets énergétiques au pays et l'accès à des marchés d'exportation, ce qui nous désavantage par rapport aux États-Unis, notre plus grand concurrent dans le secteur énergétique, mais aussi notre plus gros client.
Les fonds étrangers influent également sur les résultats des élections au Canada. Un rapport envoyé à Élections Canada et à la sénatrice Frum souligne que des fonds étrangers ont été versés à des tiers, tels que l'organisme Dogwood Initiative et Leadnow, pour défaire des candidats conservateurs dans certaines circonscriptions aux élections de 2015 et lutter contre l'exploitation des ressources au Canada.
J'appuie le projet de loi proposé par la sénatrice Frum, car il définirait les contributeurs étrangers, établirait des catégories de contributions de l'étranger, et érigerait en infraction le fait pour un tiers d’accepter des contributions de l’étranger « à toute fin relative à une élection ».
Rappelons que le trouve acceptable d'utiliser des fonds publics pour financer des emplois destinés spécifiquement à des activistes afin qu'ils bloquent l'expansion de Trans Mountain, un projet pourtant approuvé. De plus, il résiste encore à l'invitation des conservateurs, qui demandent au gouvernement d'interdire le financement étranger dans le contexte des élections canadiennes. On peut donc conclure que le premier ministre semble voir d'un bon oeil que des intérêts étrangers l'aident à éliminer progressivement le secteur de l'énergie, conformément à l'objectif qu'il a annoncé.
Le projet de loi mettrait l'avenir économique du Canada en péril.
Alors que le Canada a la réputation d'offrir aux entreprises un milieu transparent, stable, prévisible et équitable où faire des affaires, l'Association canadienne des producteurs pétroliers a prévenu le gouvernement que le projet de loi nuirait à cette réputation, ce qui mettrait en péril la capacité du Canada d'occuper, à l'avenir, la position de fournisseur de choix en matière d'énergie responsable sur la scène mondiale.
Selon le PDG de Suncor, « le Canada doit faire mieux » pour attirer des investissements et concurrencer les États-Unis. Le projet de loi donne l'impression qu'au lieu de faire mieux, les libéraux abandonnent carrément la partie.
D'après l'Association canadienne de pipelines d'énergie, le projet de loi nuirait à la réputation du Canada à titre de destination de choix pour les investissements en énergie. L'association a déclaré:
En fait, il est difficile d'imaginer qu'on puisse construire un nouveau pipeline majeur au Canada en vertu de la Loi sur l'évaluation d'impact, et encore moins attirer des investissements dans le secteur canadien de l'énergie.
On prévoit que les investissements dans le secteur pétrolier et gazier afficheront cette année une baisse de 12 % comparativement à 2017. La Banque du Canada a déjà déclaré qu'il n'y aura pas de nouveaux investissements dans le secteur de l'énergie au Canada après 2019. Au cours des deux dernières années, au moins sept multinationales se sont complètement retirées du secteur énergétique canadien et nombre d'autres ont mis en veilleuse les activités en cours ou ont mis leurs plans au rancart.
Le directeur général de l'Association canadienne de pipelines d'énergie a déclaré:
La profonde incertitude qui règne à l'heure actuelle nuit à l'avancement des grands projets de pipelines. Le secteur et le pays ont maintenant beaucoup de mal à percer de nouveaux marchés d'exportation. La paralysie gagne le développement de nouveaux projets. Les sociétés membres de l'Association qui ont des biens matériels à l'étranger cherchent activement à saisir les occasions qui se présentent, en raison de l'incertitude et des implications possibles d'autres changements réglementaires de fond qui toucheront directement le secteur des pipelines. Résultat: le secteur est à l'agonie.
De toute évidence, les lourdeurs administratives et l'incertitude qu'ont installées les libéraux forcent déjà les investisseurs et les promoteurs à chercher d'autres marchés, ce qui cause la perte de milliers d'emplois au Canada. Le projet de loi ne fait qu'empirer les choses. Le doit cesser de sacrifier les intérêts du Canada au profit du reste du monde. Le Canada a déjà les normes environnementales les plus strictes au monde et est le producteur pétrolier et gazier le plus responsable.
Il en sera ainsi pendant encore longtemps si seulement les gouvernements permettent à l'énergie et à toutes les formes d'exploitation responsable des ressources de continuer à alimenter l'économie du Canada et de contribuer aux recettes de tous les ordres de gouvernement.
Les emplois du secteur de l'exploitation des ressources sont des emplois de la classe moyenne. Si celle-ci compte véritablement pour le , il doit cesser d'alourdir les formalités administratives et d'imposer des politiques qui font fuir les investisseurs et font disparaître avec eux des centaines de milliers d'emplois de la classe moyenne un peu partout au pays.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part à nouveau au débat sur le projet de loi . J'ai une tâche difficile. J'interviens après la députée de , qui a beaucoup apporté à la Chambre ces deux ou trois dernières années, en défendant le secteur de l'énergie de l'Alberta et du Canada plus que tout autre député dans cette enceinte. En fait, même avant d'être élue, lorsqu'elle travaillait dans le secteur privé, elle défendait les intérêts des travailleurs du secteur de l'énergie à l'échelle provinciale et nationale.
Elle nous a donc donné un aperçu des dommages que le projet de loi causerait au secteur économique canadien lié à l'industrie énergétique, et de l'ampleur des répercussions sur les travailleurs du secteur de l'énergie en Alberta, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
Je n'ai pas de chiffres à vous donner, mais j'ai sept arguments que j'aimerais faire valoir concernant le projet de loi , et les différentes parties qui, à mon avis, nuiraient énormément aux investissements et aux emplois de demain dans le secteur énergétique, de même qu'à la croissance du PIB au Canada.
À la Chambre, nous entendons souvent parler, entre autres, de la forte croissance du Canada. On dit souvent que le Canada arrive au premier rang des pays du G7. En fait, ce n'est même pas le cas. Nous ne sommes pas à la tête du peloton des pays du G7. Selon les prévisions de l'OCDE et la mise à jour économique du directeur parlementaire du budget, nous nous trouvons dans le milieu du peloton, c'est-à-dire au quatrième rang, particulièrement en 2018, avec une croissance de 1,9 %. En réalité, nous sommes derrière les États-Unis et nous en savons les raisons. C'est parce qu'ils n'ont pas une taxe sur le carbone comme celle qui nuira à l'économie du Canada et réduira la croissance du PIB de jusqu'à 0,4 %.
Lors d'une réunion du comité des finances, j'ai demandé aux représentants du Bureau du directeur parlementaire du budget s'ils avaient déjà vu une politique gouvernementale qui nuisait intentionnellement à l'économie du Canada, comme le fera la taxe sur le carbone, et ils n'avaient aucune réponse à me donner. Ils ne pouvaient pas en trouver une parce qu'il n'y en a simplement pas. Il s'agit d'une politique préjudiciable que le gouvernement instaure et impose de force aux provinces qui n'en veulent pas, dont les électeurs de l'Ontario, qui ont rejeté la semaine dernière les politiques préjudiciables du gouvernement libéral fédéral.
Nous savons également qu'en 2016, le secteur des ressources naturelles représentait 16 % de l'activité économique au pays. Ainsi, 16 % du carburant économique du Canada et 38 % des investissements en immobilisation non résidentielle sont liés au seul secteur des ressources naturelles.
Nous savons également, car la députée de l'a bien expliqué, que les investisseurs étrangers fuient le pays. Les raisons sont connues: nous ne soutenons pas aussi bien la concurrence qu'autrefois face aux États-Unis, notre principal partenaire commercial. Les compagnies américaines sont beaucoup plus concurrentielles grâce aux modifications apportées au système et aux réformes fiscales mises en oeuvre aux États-Unis. Il m'est impossible de dire combien d'habitants de ma circonscription, d'amis et de partisans ont déménagé pour aller travailler dans le secteur énergétique du Texas — que j'appelle souvent l'Alberta du Sud. L'année prochaine, l'État du Texas deviendra le plus grand producteur de pétrole au monde et dépassera les gros producteurs comme l'Arabie saoudite, le Nigeria et le Venezuela. Le Texas produira plus de pétrole que chacun de ces pays, et il ne s'agit que d'un seul État dans les États-Unis d'Amérique.
Le Texas, par exemple, n'impose pas le revenu des particuliers. Il compte plutôt sur une taxe de vente. Il s'engage toutefois auprès des travailleurs et des entreprises à ne jamais se mettre dans leur chemin. Son régime réglementaire est simple à comprendre et ne change à peu près pas d'un gouvernement à l'autre. Autrement dit, le Texas est synonyme de stabilité, tandis que le gouvernement libéral est au contraire synonyme d'instabilité.
Il y a sept points que j'aimerais aborder, et les voici, dans l'ordre et dans le désordre: le rejet des décisions scientifiquement éprouvées; la durée du processus avant qu'une décision finale soit rendue; les processus spontanés susceptibles de retarder le processus; la définition des ouvrages majeurs et des ouvrages mineurs; la concentration des pouvoirs dans le projet de loi; le rétablissement du concept de confiance du public et sa très forte connotation politique. Si on ajoute la question que j'ai déjà posée à l'un des secrétaires parlementaires pour savoir qui pourra comparaître devant le nouvel Office national de l'énergie pour se faire entendre et faire valoir son point de vue, nous arrivons à sept. Ce sont donc les sept points que j'aborderai ce soir.
Le National Post a déjà dit ceci au sujet de la mesure législative: « Le nouveau processus répète les erreurs du passé en ce qu'il repose sur le principe voulant qu'il est possible de raisonner avec les groupes voués à la destruction du secteur pétrolier. »
À l'instar de beaucoup d'autres Albertains, je n'ai pas oeuvré directement dans le secteur de l'énergie, mais mon travail y était lié de diverses manières. J'étais dans le domaine des ressources humaines. J'occupais les fonctions de registraire d'une association professionnelle dont de nombreux membres travaillaient pour des organisations fournissant des conseils en matière de ressources humaines, des services de recrutement ainsi que des services de gestion des avantages sociaux et des régimes de pension. Leur travail n'était pas directement lié au secteur de l'énergie, mais ils faisaient partie du personnel d'entreprises de ce secteur ou leur fournissaient des services auxiliaires. Ils constataient qu'il n'était aucunement possible de satisfaire ceux qui s'opposent ardemment à l'exploitation industrielle à grande échelle des ressources énergétiques, quelle qu'en soit la forme. Nous ne pourrons jamais créer un système qui les satisfasse. Peu importe la complexité du labyrinthe de mesures prises, ce ne sera jamais assez pour ceux qui sont opposés au développement, point à la ligne.
L'acceptabilité sociale n'existe pas. Il n'est pas possible d'atteindre un point où il y a un vaste consensus. D'ailleurs, si la taxe sur le carbone a été créée en Alberta, c'était pour que nous puissions construire un pipeline d'une manière ou d'une autre. Depuis ce temps, les projets Northern Gateway et Énergie Est ont été abandonnés. Des projets de terminal de gaz naturel liquéfié ont été abandonnés aussi, un peu partout en Colombie-Britannique. Dans bien des cas, ces terminaux auraient pu constituer un moyen d'exporter vers les marchés étrangers une grande partie de la production de gaz naturel de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Nous ne parlons pas souvent de ces terminaux, mais ils sont tout aussi importants que les pipelines.
À présent, le projet Trans Mountain se retrouve entre les mains du gouvernement libéral. Les libéraux ont véritablement la possibilité de mener à bien le rêve du père du , et d'un grand nombre de partisans du Parti libéral aujourd'hui à mon avis, et d'éliminer graduellement les sables bitumineux, d'éliminer graduellement l'industrie énergétique de l'Alberta. Le premier ministre a mentionné cette possibilité deux fois. La première fois, il s'est excusé et nous avons tous cru qu'il s'était mal exprimé. La deuxième fois, par contre, il l'a soulevée devant l'Assemblée nationale de France, à Paris.
Les Albertains, même ceux qui ne travaillent pas directement dans l'industrie énergétique, sont nombreux à ne tout simplement pas croire le gouvernement libéral lorsqu'il dit qu'il verra à ce que le pipeline soit construit, car il n'a pas de plan. Les libéraux n'ont pas dressé de plan détaillé sur les étapes de la réalisation du projet. Ils ont simplement parlé d'une entente d'achat bien particulière qu'ils ont négociée avec Kinder Morgan parce que cette dernière veut s'en aller. Elle veut s'en aller à cause d'éléments comme le projet de loi , qui complique le processus au lieu de simplifier la démarche qui mène de la demande d'approbation d'un projet à sa réalisation.
Je ne veux pas dire la réalisation du processus de demande, mais bien la réalisation du projet sur le terrain. Voilà ce qui devrait être la mesure de la réussite et à tout le moins à quoi devrait s'attendre la Chambre. Si nous allons dépenser 4,5 milliards de dollars de l'argent des contribuables, un contrat devrait être fourni à la Chambre pour que nous puissions juger de sa qualité et savoir qui obtient et reçoit les paiements. Le plan qui y est lié devrait également nous être présenté avec un échéancier ventilé et détaillé du moment où la construction des diverses parties du projet commencera et se terminera ainsi que de sa mise en service. Encore une fois, ce n'est pas quelque chose que nous sommes près d'avoir — du moins, pas selon moi.
En ce qui concerne le fait que l'on s'éloigne des prises de décisions fondées sur des données scientifiques dans ce projet de loi, les libéraux y ajoutent beaucoup plus de facteurs qualitatifs que quantitatifs. GMP FirstEnergy Research a dit:
Les facteurs qualitatifs semblent être pratiquement impossibles à mesurer ou à évaluer. De plus, certaines mesures quantitatives, comme l'analyse comparative entre les sexes, pourraient être pratiquement impossibles à mettre en pratique.
Cela a des conséquences énormes sur une société ayant un projet industriel à grande échelle lorsqu'elle se prépare à présenter une demande au début. Comme pour n'importe quelle demande, il y aura une tonne de cases à remplir et de renseignements à fournir. Si les sociétés ignorent comment répondre aux critères, si elles ne trouvent aucun choix correspondant à leur réponse dans la question à choix multiples, comment peuvent-elles donner au gouvernement ce qu'il souhaite? C'est là que les choses se compliquent. C'est là que beaucoup de sociétés énergétiques peineront à donner les renseignements supplémentaires que souhaite le gouvernement.
Deuxièmement, on a beaucoup parlé à la Chambre de l'échéancier avant qu'une décision finale soit rendue. Les députés ont dit que, en fait, le prétendu échéancier énoncé dans le projet de loi n'est pas réel. On verra plutôt de nombreuses occasions de bloquer la décision finale et de nombreuses occasions de s'en écarter.
Troisièmement, les sous-processus arrêtent le chronomètre. Comme l'a indiqué GMP FirstEnergy, cela se fera notamment en autorisant des études et des mémoires supplémentaires par des parties intéressées et « d'autres tactiques dilatoires telles que le gouverneur en conseil ayant la capacité illimitée de prolonger une décision en suspens du ministre aussi longtemps qu'il le souhaite, et de suspendre le délai dans lequel l'avis du début de l'évaluation d'impact doit être fourni ». Voilà des problèmes qui ont été énumérés par des chercheurs qui travaillent pour des sociétés énergétiques en les conseillant quant à la façon de se conformer à la complexité réglementaire, qui s'accroît dans le cadre du projet de loi .
Si l'objectif était qu'aucun autre grand projet industriel ne soit réalisé au Canada, alors, les libéraux l'ont atteint, mais je ne pense simplement pas que c'était l'objectif.
Le PDG de Suncor Énergie a dit qu'aucun autre grand projet industriel ne serait proposé. Le PDG de Sierra Energy, un petit joueur dans le secteur, mais néanmoins très important, a dit que si cette mesure législative entre en vigueur, aucun nouveau projet industriel de grande envergure ne serait proposé à l'autorité de réglementation. Je comprends pourquoi. Il deviendra beaucoup plus difficile de réaliser quoi que ce soit.
J'ai mentionné la difficulté à déterminer ce qu'est un grand ou un petit projet. Ce n'est pas précisé dans la mesure législative. Ce serait encore difficile à déterminer, et des chercheurs ont dit que cela posait problème.
Il y aurait une immense concentration du pouvoir, qui dérange un grand nombre de députés, surtout du côté des conservateurs. Nous avons exprimé notre crainte que le ministre soit trop impliqué dans les décisions sur les projets. Les projets pourraient être redirigés d'une manière qui ajouterait à la complexité et au fardeau pour l'entreprise, qui essaierait de prouver des choses avec de l'information difficile à obtenir et des critères difficiles à remplir.
Cela n'aidera en rien les travailleurs du secteur de l'énergie. Cela ne facilitera pas les approbations. Cela ne permettra pas que des projets soient achevés et que le Canada génère plus de prospérité et de richesse.
Au bout du compte, je suis certain que le gouvernement veut plus de recettes. Le gouvernement veut que les gens génèrent des recettes. Il veut que des projets soient entrepris et achevés, car il veut gonfler ses recettes liées à l'impôt sur le revenu et à la taxe de vente. C'est impossible sans générer davantage de richesse.
Si le PDG de Suncor Energy affirme qu'il n'y aura pas de nouveaux projets industriels d'envergure, nous avons un problème.
Le concept du rétablissement de la confiance du public est hautement politique. C'est un argumentaire fondé sur la prémisse voulant qu'il n'y avait plus de confiance et que, dorénavant, la confiance sera rétablie. C'est intéressant. Peut-être qu'il faudrait en informer les gens qui manifestent contre le pipeline Trans Mountain. Il aurait peut-être aussi fallu en informer ceux qui manifestaient contre le pipeline Énergie Est, lorsque le projet était encore sur les rails, avant que les libéraux ne le fassent dérailler en créant de nouveaux règlements.
Dans le communiqué qu'elle a publié à l'époque, la société Trans Canada a dit que c'était la décision de mettre en place un nouveau cadre réglementaire qui a mené à l'annulation du projet. Cette fausse idée de vouloir rétablir la confiance du public n'est pas du tout constructive. Cela va en quelque sorte à l'encontre de l'idée d'acceptabilité sociale, ce qui, encore une fois, n'existe pas. Il a été démontré, au cours des dernières années, que rien ne pourra satisfaire ceux qui s'opposent à tout projet énergétique.
Enfin, qui peut participer aux audiences de l'Office national de l'énergie? C'est une question qui a déjà été posée précédemment. Le paragraphe 183(3) éliminerait les critères liés au droit de participation aux audiences de l'Office national de l'énergie, qui sont pourtant très importants pour encadrer la sélection des intervenants qui pourront participer aux audiences pour tenter d'expliquer en quoi ils seront touchés, de façon avantageuse ou non, et pourquoi le projet devrait être modifié d'une certaine manière afin de répondre à leurs besoins ou à ceux de la communauté locale. Maintenant, des groupes internationaux pourront témoigner devant l'organisme de réglementation pour tenter de le convaincre d'une façon ou d'une autre que le projet les toucherait directement.
Si les collectivités sont les seules à pouvoir dire oui, seule la collectivité qui a un lien direct avec le projet devrait avoir son mot à dire sur les conséquences que le projet pourrait avoir pour elle. Ce sont les particuliers au sein de ces collectivités qui devraient avoir le plus grand rôle à jouer. Ce ne devrait pas être un porte-parole autoproclamé qui prétend parler au nom d’un certain groupe. Ce doit être les gens qui sont sur le terrain qui doivent pouvoir plaider leur cause devant l’Office national de l’énergie, comme c’était le cas autrefois. Il se pourrait désormais que des étrangers ou des gens de différentes régions du Canada, qui n’ont absolument rien à voir avec le projet, présentent des mémoires et comparaissent, ralentissant le processus et multipliant les complications et les retards afin de satisfaire leurs exigences et d’atteindre leurs objectifs.
Des membres de la collectivité juridique ont donné leur avis à ce sujet, comme l’a fait Jean Piette, avocat spécialiste de l’environnement chez Norton Rose Fulbright, dans un article publié le 9 février 2018 par le Lawyer's Daily. C’était au tout début, avant que certains amendements ne soient apportés. Il déclarait ceci: « Je pense qu’il y aura des retards inhérents à ce nouveau processus, retards qui vont inquiéter les promoteurs. »
Martin Ignasiak, coprésident national du groupe d’Osler intéressé par des enjeux réglementaires, environnementaux, autochtones et fonciers déclare dans un article, publié lui aussi le 9 février 2018 dans le Lawyer's Daily: « Rien dans ces propositions législatives ne laisse supposer que les évaluations seront en quoi que ce soit rationalisées, plus efficaces ou plus effectives. » En fait, elles ne le seront pas.
Nous savons que c'est vrai. Nous savons que c'est un fait, étant donné que la version finale du projet de loi a été adoptée à toute vitesse au comité des ressources naturelles, sans même qu'un seul amendement proposé par les conservateurs ne soit accepté comme étant raisonnable.
Des députés ministériels disent souvent que le comité travaille en collaboration. Le mot « collaboration » donne la fausse impression qu'il s'agit en quelque sorte d'un processus multipartite, dans le cadre duquel des amendements proposés par tous les partis sont examinés et inclus dans la version finale du projet de loi qui est renvoyé à la Chambre des communes. Nous savons que ce n'est pas vrai. Aucun amendement proposé par les conservateurs au projet de loi n'a été approuvé. C'est aussi ce qui se produit souvent dans le cas des autres projets de loi. J'espère que cette tendance ne se poursuivra pas jusqu'aux élections, mais cela en dit long sur ce qui se passe au sein des comités. Le gouvernement parle beaucoup, mais, en fait, très peu d'amendements — voire aucun — proposés par les conservateurs sont examinés attentivement en vue d'améliorer les projets de loi d'initiative ministérielle. Cela arrive, mais c'est rare.
Je sais que je fais cela assez souvent, mais je tiens à conclure en revenant sur quelques points parce que je sais que certains députés ministériels formulent des arguments fondés sur le bilan du gouvernement précédent, le nombre d'oléoducs qui ont été approuvés et le concept voulant que l'économie et l'environnement aillent de pair. Le proverbe yiddish que je tiens à utiliser cette fois-ci est le suivant: « Un seul mot de travers peut susciter une querelle. » Je tiens à provoquer une querelle, pas directement, mais peut-être verbalement à la Chambre. En fait, ma querelle porte sur le fait que nous affirmons que l'environnement et l'économie vont de pair, mais, trop souvent, selon les beaux discours que j'entends, il faudrait que l'économie perde au change pour que l'environnement s'améliore. Ce n'est pas le cas. Pourquoi chaque fois que les libéraux déclarent que l'environnement et l'économie vont de pair, ce qu'ils veulent dire, c'est que les contribuables doivent systématiquement payer de plus en plus cher? Ils dépensent plus d'argent à cause de la taxe sur le carbone, des cotisations accrues au Régime de pensions du Canada et des taxes plus élevées sur les produits qu'ils achètent. La liste continue. À tout coup, les petites entreprises paient plus cher à cause des modifications fiscales apportées par les libéraux, en dépit du fait qu'ils ont réduit le taux d'imposition des petites entreprises après s'être souvenus de leur promesse. La liste continue.
En deuxième lieu, j'aimerais revenir sur le bilan du gouvernement précédent. De nombreux pipelines destinés au transport du pétrole et du gaz ont été approuvés, dont ceux-ci: l'accroissement de la capacité de l'oléoduc entre Melita et Cromer, le doublement d'ancrage TMX, les oléoducs Cochin et Keystone, le projet d'expansion de l'oléoduc Alberta Clipper — la canalisation 67 —, l'oléoduc de Bakken, la canalisation 9B jusqu'à Edmonton, l'oléoduc Hardisty, le gazoduc du gisement extracôtier de Deep Panuke et le pipeline South Peace.
Le bilan en matière d'approbation des grands projets était exceptionnel à l'époque où l'ancien système était en vigueur. Les pipelines que j'ai mentionnés sont maintenant en fonction. À l'opposé, nous savons que le gouvernement libéral a supervisé l'annulation de plus de kilomètres de pipelines que tout autre gouvernement récent. Sous le règne des libéraux, des milliers de kilomètres de pipelines ont été annulés ou n'ont pas été approuvés. À l'exception de Trans Mountain, je crois que très peu des nouveaux projets qui iront de l'avant et seront soumis à I'approbation de l'organisme de réglementation pourront avoir une incidence notable sur l'écart ou sur l'acheminement du gaz naturel vers de nouveaux marchés situés dans diverses régions des États-Unis et à l'étranger.
Voici ce qui me préoccupe. Les déclarations ne correspondent pas à la réalité. Le président-directeur général de Suncor, ainsi que d'autres grandes sociétés énergétiques comme Sierra Energy, ont raison. Aucun nouveau grand projet énergétique industriel ne sera proposé une fois que le projet de loi sera adopté. C'est une mesure législative qui laisse à désirer. Il ne répond pas au besoin fondamental de garantir que la primauté du droit soit respectée au Canada. C'est la faute et le défaut du gouvernement libéral actuel. Il refuse de se conformer à la Constitution. Il refuse de respecter la primauté du droit et de garantir le respect du permis octroyé pour le projet de l'oléoduc Trans Mountain. Un permis octroyé par un organisme de réglementation ne vaut pas le papier sur lequel il est imprimé s'il n'est pas garanti par la primauté du droit, pour que les tribunaux puissent veiller à ce que ceux qui continuent à bloquer illégalement un projet doivent faire face au système judiciaire. C'est ainsi qu'il faudrait faire les choses. Il devrait aussi y avoir un soutien clair de la part du gouvernement qui n'implique pas qu'il doive nationaliser un oléoduc afin d'essayer vainement d'en garantir la construction, alors que, en fait, il s'agit simplement de l'amener sous le contrôle du gouvernement pour que celui-ci puisse établir l'échéancier de ce qui se fera à l'avenir.
Les Albertains ne font pas confiance au gouvernement. Les travailleurs du secteur de l'énergie de l'Alberta ne lui font pas confiance pour gérer l'oléoduc de Trans Mountain. C'est pourquoi je voterai contre le projet de loi.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un privilège de participer ce soir au débat sur le projet de loi . D'entrée de jeu, j'aimerais dire un certain nombre de choses. La chose la plus évidente, c'est que les libéraux ont brisé leur promesse en présentant ce projet de loi. Cela n'a rien à voir avec le contenu du projet de loi, mais tout à voir avec la taille de celui-ci.
Premièrement, le gouvernement a déclaré qu'il ne présenterait pas de projet de loi omnibus. Or, comme mes collègues l'ont mentionné, le projet de loi fait 370 pages de long. Il s'agit donc manifestement d'un projet de loi omnibus.
La deuxième promesse brisée, c'est que, en soi, le projet de loi n'est pas très écologique, étant donné sa taille volumineuse. Malgré sa taille, il aurait pu contribuer à améliorer l'environnement, mais ce n'est pas le cas.
De nombreux commentaires ont été formulés sur le projet de loi ce soir et je vais y revenir. Cependant, le discours du gouvernement relativement au projet de loi a eu toutes sortes d'effets. Les libéraux parlent d'essayer d'améliorer l'environnement, de créer plus d'emplois et d'accroître la qualité de ces emplois, mais ils ont déjà réussi à faire avorter deux projets d'oléoducs. Le premier était l'oléoduc Northern Gateway dans le Nord de la Colombie-Britannique qui visait à transporter du pétrole de l'Alberta jusqu'à la côte Ouest. Le deuxième était l'oléoduc qui se rendait jusqu'à la côte Est et qui visait à transporter du pétrole vers la région du Nouveau-Brunswick aux fins de raffinage.
Avant d'aborder le sujet, je dois informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue d'. Je sais qu'il en aura long à dire sur la situation en Alberta.
Mon point de vue découle de la petite quantité de pétrole dans le Sud-Ouest du Manitoba, dont la totalité se trouve justement dans ma circonscription. Il s'agit d'une question très importante pour les collectivités — peut-être pas autant pour Winnipeg, bien qu'elle soit touchée puisque beaucoup de recettes sont générées par le pétrole dans la région — ainsi que pour les gens qui vivent dans ces collectivités et les agriculteurs de la région. L'industrie pétrolière emploie beaucoup de Canadiens dans la région du Sud-Ouest, notamment dans le domaine du camionnage, de la construction de canalisations, de la construction de réservoirs et du transport du pétrole des puits aux réservoirs, des réservoirs aux wagons-citernes et des wagons-citernes aux installations de chargement. Il y a aussi un oléoduc important qui traverse le milieu de ma circonscription et qui transporte du pétrole vers l'est et vers le sud jusqu'aux États-Unis.
Des milliers d'emplois sont liés à cette industrie dans ma région du Sud-Ouest du Manitoba. Voilà pourquoi cette industrie a tellement besoin de certitude. Elle a d'ailleurs aussi une incidence sur les exploitations agricoles. J'ai vécu les périodes difficiles de l'industrie agricole, notamment la crise de l'ESB en 2003, la sécheresse en 2003, et les inondations de 2005, 2011 et 2014. Les emplois à l'extérieur des exploitations agricoles — dans l'industrie pétrolière — ont permis de stabiliser les revenus de bien des exploitations familiales du Sud-Ouest du Manitoba.
Il est assez important de veiller à l'existence de règles saines afin que les investisseurs, pas seulement dans ma région, mais surtout en Alberta, en Saskatchewan et, dans une certaine mesure, à Terre-Neuve, puissent avoir l'assurance qu'ils peuvent investir en sachant qu'ils obtiendront un rendement sur leurs investissements.
J'aimerais revenir sur les propos de mon collègue de , au début de ce débat. J'ai trouvé qu'il nous a donné un bon cours d'économie 101 quant à savoir si le gouvernement avait tiré quoi que ce soit du message qu'il tentait de transmettre au sujet de l'importance de disposer d'un processus d'investissement efficace. Nous savons que c'est chose rare au Canada en ce moment et que cela cause bien des inquiétudes. Comme il l'a indiqué, et comme nous le savons tous, la dette nationale est trois fois plus élevée que prévu cette année.
Je ne savais toutefois pas que les trop-payés à Hydro Ontario s'élevaient à 176 milliards de dollars en 30 ans. Je l'ignorais, mais je crois que cela vaut la peine d'être répété. C'est beaucoup d'argent: presque le quart de la dette nationale. Il y a un autre chiffre que nous devons garder en tête, et c'est 88 milliards de dollars. Il s'agit des investissements que le secteur pétrolier canadien a perdus parce qu'ils sont sortis du pays, généralement pour finir chez nos voisins du Sud, comme mon collègue de le disait à l'instant. Des milliers d'emplois sont rendus aux États-Unis. Seulement en Alberta, on parle d'environ 101 000 emplois.
Le forage a recommencé timidement dans le Sud-Ouest du Manitoba, mais le projet de loi ne fera rien pour permettre à ce secteur économique de survivre. Ce projet de loi omnibus et la quantité effarante de règlements qui en découlera empêcheront l'économie de croître, et c'est quand l'économie va bien qu'il se crée des emplois.
J'ai été 14 ans porte-parole de mon parti en matière d'environnement, à l'Assemblée législative du Manitoba. J'aimerais donc replacer les choses en perspective. Dès qu'il est question d'infrastructures et d'investissements, le gouvernement affirme qu'il peut concilier économie et environnement. Ce discours n'a rien de nouveau; en tout cas pas pour les députés, et pour les Canadiens non plus.
Il s'agit de veiller à ce que les Canadiens sachent que l'environnement et l'économie sont toujours allés de pair, probablement depuis que du pétrole a été découvert au Canada, à la fin des années 1940 ou au début des années 1950. Quiconque ne respecte pas les règles qui veulent qu'on essaie de garder l'environnement aussi intact que possible n'écoute pas. Mes collègues ont déjà mentionné ce soir que nous avons les règles les plus strictes du monde en la matière de protection environnementale, surtout dans le secteur pétrolier.
Des règles ont été introduites, et ce, non seulement dans le projet de loi ou le projet de loi , la Loi sur les pêches. Nous savons que les mesures du projet de loi n'aideront pas l'économie de quelque façon que ce soit. Elles ne permettront certainement pas de créer des emplois.
Comme je l'ai dit, on m'a demandé de devenir ministre du cabinet fantôme en matière d'environnement au Manitoba la première fois que j'ai été élu, en 1999. C'était en matière de conservation ou d'environnement. J'ai été député d'Arthur-Viden et je sais que la circonscription reçoit de l'eau de tout l'Est de la Saskatchewan, du Sud-Est de la Saskatchewan ainsi que du Nord-Est de la Saskatchewan, et que toute cette eau, en provenance de l'Assiniboine et même de la Qu'Appelle dans le centre de la province, se déverse dans la rivière Souris.
Nous savons ce que les répercussions sur l'environnement peuvent faire à notre province. Le gouvernement provincial actuel investit ses fonds destinés aux infrastructures de façon plutôt responsable. Il les utilise pour protéger des villes comme Brandon et Winnipeg, particulièrement, ainsi que Portage la Prairie et les rives des lacs Manitoba et Winnipeg. Il s'agit d'une gestion responsable. Pourquoi? Parce que le gouvernement provincial investit de l'argent dans des infrastructures visant à empêcher les inondations plutôt que de dépenser des milliards de dollars après coup pour réparer les dommages et la dévastation causés par ces dernières.
Les libéraux doivent suivre cet exemple et respecter les investissements au lieu de torpiller les possibilités d'investissements, comme les projets Eastern Access et Northern Gateway. Ce sont des enjeux importants.
Je pourrais nommer bien d'autres lacunes du projet de loi. Les changements apportés à l’Office national de l’énergie ne sont que l'une de ces lacunes. Le projet de loi avait peut-être besoin d'ajustements, mais le gouvernement a décidé qu'il détenait la meilleure solution et il a jeté le bébé avec l'eau du bain.
Mon collègue le député de a manifestement plus d'expérience que moi, étant donné qu'il possède une maîtrise en biologie, et il a assurément frappé en plein dans le mille au sujet de la Loi sur les pêches et du projet de loi . Je lui ai aussi parlé de ce projet de loi.
Je terminerai en disant simplement que je n'appuierai pas le projet de loi pour un certain nombre de raisons, qui ont été soulevées particulièrement par mon collègue d' aujourd'hui, ainsi que...
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à cette heure tardive de la soirée, au sujet du projet de loi , que l'on peut qualifier de projet de loi omnibus. J'aime le surnommer le projet de loi visant à ne jamais plus réaliser un autre pipeline ou un autre projet majeur du secteur de l'énergie au Canada. Nous pourrions aussi le qualifier de projet de loi labyrinthien parce qu'il rappelle le film
Labyrinthe, qui met en vedette David Bowie, où le spectateur est entraîné dans les méandres interminables d'un labyrinthe, un peu comme la mécanique réglementaire qui sera établie avec ce projet de loi.
Selon le gouvernement libéral, le projet de loi a principalement pour but de créer un système d'évaluation environnementale qui accroît la consultation, élargit divers critères sociaux et économiques servant à l'évaluation et diminue les délais prévus dans la loi. Long de 350 pages, le projet de loi prévoit tellement de changements qu'il est difficile de les assimiler tous. Mais une chose est certaine, c'est qu'aucun pipeline ne sera jamais plus construit par le secteur privé au Canada.
L'Association canadienne de pipelines d'énergie considère que les modifications législatives prévues sont des « poisons réglementaires » destinés à « asphyxier l'industrie pétrolière en faisant fuir les investisseurs ».
Lors des travaux du comité, nous avons entendu un témoin nous dire ceci: « L'évaluation d'impact n'apaise pas non plus la préoccupation la plus fondamentale du secteur des pipelines: un processus qui est coûteux, qui exige beaucoup de temps, qui polarise l'opinion et qui se termine par une décision politique discrétionnaire. »
C'est ce qui explique la loi qui est un vrai labyrinthe.
J'ai été ravi de citer Ozzy Osbourne dans une allocution plus tôt aujourd'hui sur le projet de loi , une autre mesure législative des libéraux qui créera un fardeau réglementaire. Je suis content d'avoir aussi pu mentionner le regretté David Bowie.
L'oléoduc Trans Mountain est branché à un respirateur artificiel qui a coûté 4,5 milliards de dollars en raison de l'action et de l'inaction des libéraux. Cependant, comme nous connaissons très bien la machine à propagande des libéraux, ils diront sans doute que ce respirateur artificiel de 4,5 milliards de dollars est en fait un investissement dans les soins de santé.
Les libéraux ont présenté ce projet de loi pour veiller à ce que plus aucun pipeline ne soit construit au Canada. On voit clairement que le processus réglementaire est conçu à des fins d'influence et d'intervention politiques. Le ministre peut intervenir à tout moment pour anéantir un grand projet d'exploitation des ressources énergétiques. Cela vaut même aux différentes étapes où aucune approbation officielle du ministre n'est nécessaire. Ce sera le projet Énergie Est de nouveau. Le projet de loi ne clarifie pas et ne rationalise pas un processus objectif fondé sur des données probantes et dans le cadre duquel des experts prendront des décisions.
Les libéraux peuvent éliminer des projets de pipeline pour des motifs purement politiques, et personne ne peut rien y faire. Bien entendu, les députés diront que les libéraux ne voudront sans doute pas éliminer un projet énergétique, comme une usine de production gazière d'un milliard de dollars, pour des motifs d'ordre politique? C'était là les libéraux de l'Ontario, mais d'où viennent la plupart des employés du Cabinet du premier ministre? Ils viennent bien entendu de Queen's Park.
Donner un tel pouvoir au ministre aura pour effet de réduire la transparence et n'offrira à l'industrie aucune garantie que des projets raisonnables pourront aller de l'avant. Cette étape de planification est également préoccupante puisque, selon le projet de loi, un groupe de défense de l'environnement de la Suède aura autant le droit d'être entendu qu'un groupe de défense de l'industrie énergétique canadienne.
J'imagine qu'on devrait donner encore plus de pouvoir ministériel aux libéraux. Après tout, qu'est-ce qui pourrait mal tourner? Il y a eu le scandale des commandites, le registre des armes à feu, le Shawinigate, le ministère du Développement des ressources humaines sous l'ancien gouvernement libéral, et bien sûr, l'escroquerie de la mactre, dans laquelle le est personnellement intervenu pour attribuer un quota lucratif de pêche à la mactre — je vous le donne en milles — au frère d'un député libéral siégeant, un ancien député libéral, et à un membre de la famille du ministre des Pêches actuel. C'est ce qu'on appelle un tour du chapeau à la Gordie Howe. Normalement, il y a une bataille, un but et une aide. Ici, c'est un tour du chapeau de la corruption: le frère d'un député libéral, un ancien député libéral, et en plus de cela, un membre de la famille du ministre libéral qui est intervenu et qui a le pouvoir décisionnel.
Je pourrais mentionner d'autres scandales libéraux, mais si je le fais, je n'aurai pas fini à minuit. Cependant, si les gens qui regardent CPAC à la maison s'ennuient et veulent mieux comprendre certains des scandales libéraux, ils devraient aller à https://www.mapleleafweb.com/forums/topic/4466-199-liberal-scandals.
Revenons à la mesure législative. Steve Williams, chef de direction de la principale entreprise pétrolière et gazière intégrée du Canada, Suncor Energy, a déclaré que ce projet de loi l'empêchera vraiment d'investir dans des projets canadiens majeurs. Suncor s'inquiète du manque de compétitivité du Canada, car, comme M. Williams l'a expliqué, « d'autres pays font beaucoup plus pour attirer les entreprises ». Le gouvernement libéral vient de donner 4,5 milliards de dollars de l'argent des contribuables à Kinder Morgan qui investira cette somme aux États-Unis. Sans vouloir offenser M. Williams par rapport à sa déclaration, mais il a tort. Compte tenu du gouvernement actuel, les autres pays n'ont pas à faire plus pour attirer les entreprises. En effet, le gouvernement se chargera de donner de l'argent aux entreprises pour qu'elles investissent à l'étranger.
La plus grande entreprise d'exploitation pétrolière du Canada affirme qu'elle ne sera pas en mesure d'investir au Canada, ni de créer des emplois au Canada, ni de payer plus d'impôt au Canada, ni de créer davantage de richesse pour les Canadiens. Suncor est un employeur apprécié en Alberta. Cette entreprise procure des milliers d'emplois bien rémunérés à des Autochtones, à des jeunes et à de nouveaux Canadiens. Peut-être que si on la rebaptisait « Suncorbardier », les libéraux ne chercheraient plus à éliminer graduellement cette entreprise, ni les sables bitumineux. Nous en sommes là, en effet.
Des milliards de dollars d'investissements vont directement aux États-Unis et à d'autres pays producteurs d'énergie. Dans un contexte où se combinent diminution des investissements, lourdeur du fardeau fiscal et incertitude quant à l'attitude du gouvernement, il devient difficile d'investir du capital au Canada.
Le projet de loi ne contribuera aucunement à renforcer la position concurrentielle du Canada. Il ne fera qu'empirer les choses. GMP FirstEnergy a critiqué le projet de loi C-69 pour « la complexité accrue, la subjectivité et les échéanciers ouverts » qu'il prévoit. Selon l'entreprise, « rien, dans les changements proposés, n'aura pour effet d'attirer des investissements progressifs dans le secteur canadien de l'énergie ».
Comme le montrent ces affirmations, le projet de loi est loin d'inspirer un appui enthousiaste. Les règles et les normes canadiennes en matière d'environnement comptent déjà parmi les plus strictes et les plus rigoureuses au monde. Pourquoi chercher à ajouter plus de règles alors que nous avons déjà un système de renommée mondiale?
Des experts chevronnés nous disent qu’au fil des ans, ces grands projets de développement des ressources sont devenus de plus en plus difficiles, voire pratiquement impossibles, à mener à bien et les libéraux veulent proposer encore plus de règlements qui auront pour effet de tirer une croix sur ces projets.
Malheureusement, c’est sur l’économie de l’Alberta qu'on tirera un croix et non sur le pipeline. Évidemment, les libéraux pensent qu’en ajoutant des cadres juridiques de plus en plus complexes et des méthodes de réglementation imprécises, cela accélérera en quelque sorte le processus. La affirme que nous avons besoin d’un processus sans surprise et sans drame. Je suppose qu’elle voulait dire par là qu’elle veut un processus sans surprise, sans drame et sans développement, voire même sans avenir pour les jeunes travailleurs de l’Alberta.
Je suis sûr que les députés ont entendu cette phrase à maintes reprises. Les libéraux adorent répéter comment l’environnement et l’économie vont de pair. Toutefois, le projet de loi ne correspond même pas à leurs normes douteuses en la matière. La politique qu’ils proposent met en avant la paperasserie et les intérêts des étrangers et au dernier rang l’économie, l’emploi et la prospérité des Canadiens.
Le développement énergétique est crucial pour l’emploi et les débouchés économiques de ce pays. Or, le projet de loi rendra encore plus difficile pour les entreprises privées l'approbation de projets d’infrastructures essentiels.
Je rappelle au que de nombreux Albertains ont toujours du mal à trouver du travail et à payer leurs factures. Ses politiques ne feront que leur nuire encore davantage et que les frapper alors qu’ils sont déjà à terre.
L'ancien premier ministre Frank McKenna a affirmé à la mi-février que le Canada avait perdu 117 milliards de dollars en raison de ses déboires liés au pipeline. En quoi le projet de loi règle-t-il le problème? La réponse est qu'il ne le règle pas. Il n'accomplit absolument rien. Je prévois que ces pertes ne vont qu'augmenter dans le futur.
Le projet de loi va miner la compétitivité du Canada sans pour autant améliorer sensiblement la protection de l'environnement. Tandis que l'administration américaine se débarrasse de règlements superflus et baisse les impôts de ses citoyens, le gouvernement libéral choisit d'alourdir les formalités administratives, d'allonger les délais d'approbation des projets et d'augmenter l'impôt des familles de la classe moyenne. Avec le projet de loi C-69, il sera de plus en plus ardu de soutenir la concurrence avec les pays étrangers et de faire croître notre économie. Le processus d'approbation s'allongera, se compliquera et rebutera complètement le secteur privé.
Pensez-y, quelle société voudrait investir des milliards de dollars au Canada lorsqu'elle voit le gouvernement s'activer pour faire avorter les projets énergétiques et constate qu'après le travail des libéraux, la nationalisation représente le seul moyen de s'en tirer?
Le Venezuela est en plein marasme après avoir nationalisé son industrie pétrolière. Selon les experts, le Venezuela pourrait se sortir du pétrin en la dénationalisant. Que faisons-nous? Nous procédons à la nationalisation de nos pipelines. Nous ne pouvons pas nous permettre de créer encore plus d'incertitude pour les sociétés désireuses d'investir au Canada.
Le gouvernement libéral ébranle chaque jour la confiance des investisseurs. Il devrait faire preuve d'une plus grande prudence quand il rédige ses mesures législatives. Les libéraux se surpassent toujours quand vient le temps d'accumuler les échecs. Nous enregistrons déjà des déficits annuels de 20 milliards de dollars. Alors, qu'est-ce qui pourrait mal tourner si la confiance des investisseurs continue de s'effriter?
Je ne peux pas appuyer un projet de loi qui ferait perdre des emplois à Edmonton et en Alberta, et qui ferait fuir les investissements dans le secteur de l'énergie sans rien faire pour l'environnement.
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Madame la Présidente, le projet de loi , dont nous sommes saisis aujourd'hui propose bien des modifications à des lois en vigueur, mais il propose également de nouvelles lois. Bien que j'appuie l'un des principes du projet de loi, celui d'une seule évaluation par projet pour les grands projets d'exploitation des ressources naturelles, il pose trop de problèmes pour que je l'appuie.
Je tiens à me concentrer plus particulièrement sur la nouvelle Loi sur l'évaluation d'impact que propose de créer le projet de loi. D'abord et avant tout, le projet de loi ne simplifiera pas ni ne rendra plus rapide l'évaluation des projets qui figureront sur la liste des projets désignés. Bien que le gouvernement affirme que la Loi sur l'évaluation d'impact fera passer les délais de l'évaluation des projets de 365 jours à un maximum de 300 jours pour celles qui seront menées par la nouvelle Agence et de 720 jours à un maximum de 600 jours pour celles qui seront menées par une commission, il refuse de reconnaître que même si ces délais sont plus courts, le nouveau projet de loi prévoit par ailleurs une étape préparatoire pour toute évaluation éventuelle menée par l'Agence ou la commission qui peut durer jusqu'à 180 jours.
En fait, le projet de loi augmentera les délais d'examen des grands projets d'exploitation de ressources naturelles qui doivent faire l'objet d'une évaluation environnementale fédérale. De plus, même si les échéanciers mis en place pour l'évaluation d'impact elle-même sont plus courts, les délais dans le projet de loi dont nous sommes saisis peuvent être prolongés par le ou par le Cabinet, à plusieurs reprises.
Rien dans la mesure législative ne laisse croire que le processus d'examen des projets soumis sera plus court. En fait, il laisse plutôt supposer qu'il sera plus long. Le projet de loi dont nous sommes saisis ne mènera pas à des évaluations plus efficaces ou moins coûteuses pour les entreprises qui souhaitent investir dans le secteur canadien des ressources naturelles. Selon les dispositions du projet de loi, il sera beaucoup plus coûteux pour les entreprises de présenter des demandes parce que le gouvernement propose d'augmenter considérablement le nombre de critères qu'un organisme ou une commission doit prendre en compte dans le cadre de l'évaluation d'un projet. Il ne suffit pas de tenir compte des facteurs environnementaux. Il faut aussi analyser les conditions sanitaires, sociales et économiques, ainsi que les effets sur d'autres enjeux, sans oublier les répercussions à long terme.
Lorsque l'on prend en compte ces critères élargis et le fait qu'ils seront élargis à long terme, il est évident que les entreprises devront dépenser beaucoup plus d'argent pour se préparer et passer à travers le processus de demande.
L'article 22 du projet de loi sur l'évaluation d'impact fait état de 20 facteurs à prendre en compte au moment d'évaluer l'impact d'un projet désigné. Par exemple, il est question de la durabilité et de l’interaction du sexe et du genre avec d’autres facteurs identitaires. Ce ne sont que quelques-uns des critères que le gouvernement a ajoutés au processus, et ces critères vont faire augmenter les coûts et la complexité du processus pour les promoteurs. Le processus sera non seulement beaucoup plus long, mais il sera également beaucoup plus coûteux.
Il s'agit d'un grave problème, puisque nous avons du mal, au Canada, à attirer les investissements intérieurs et les investissements étrangers pour les projets d'exploitation des ressources naturelles. Statistique Canada a, au printemps, fait d'ailleurs état de la plus importante baisse de l'investissement étranger direct dans ce pays en huit ans. L'an dernier, le pays a connu la plus importante chute de l'investissement étranger depuis les jours sombres de 2010, lorsque nous sortions à peine de la récession de 2009, qui avait été causée par la crise financière mondiale de 2008.
L'investissement étranger direct a connu un fort recul. Le nombre d'investisseurs prêts à investir dans les entreprises canadiennes a également chuté radicalement. L'an dernier, pour la deuxième année de suite, les investisseurs étranger ont vendu plus d'entreprises canadiennes qu'ils n'en ont acheté. Cela a entraîné une baisse des investissements, notamment dans le secteur pétrolier, accompagnée de pertes d'emploi et d'une réduction de la croissance.
Il y a aussi un autre problème que je veux souligner dans le projet de loi. Il concerne la liste des projets désignés. La façon dont certains projets sont désignés en vue d'une évaluation environnementale et d'autres, non, est problématique. Il reste à voir si le gouvernement fera correctement les choses dans ses règlements.
Plus tôt cette année, le gouvernement a annoncé qu'il allait lancer des consultations dans le but de revoir la réglementation concernant la liste des projets désignés. Les libéraux ont dit qu'ils allaient proposer de nouveaux règlements si le projet de loi était adopté, et j'espère qu'ils reliront le hansard de ce soir et qu'ils tiendront compte de nos commentaires dans l'élaboration de ces nouveaux règlements si le projet de loi est effectivement adopté.
Il y a un problème d'inégalité et d'injustice à plusieurs égards. Prenons comme exemple un projet de mine dans l'Ouest du Canada, disons en Alberta. Selon les règles d'avant 2012 et celles qui sont en vigueur depuis 2012, et peut-être aussi selon la nouvelle loi proposée, ce projet serait assujetti à une évaluation environnementale fédérale. Par contre, si le même projet de mine était proposé dans le Sud de l'Ontario — le genre de mines qu'on appelle sablières ou gravières —, il ne serait pas assujetti à une telle évaluation.
Je vais en donner un exemple aux députés. En 2011, une société américaine qui avait acheté plus de 2 500 acres de terres agricoles de grande qualité dans le comté de Dufferin, dans le Sud de l'Ontario, proposait l'établissement d'une mégacarrière. La société avait acquis l'équivalent de 10 kilomètres carrés de terres en vue d'y établir une mine à ciel ouvert. Conformément aux règles d'avant 2012, et ce serait aussi le cas avec les règles de 2012 et possiblement celles prévues dans le projet de loi, le gouvernement fédéral a dit qu''une évaluation environnementale fédérale n'était pas nécessaire. Pourtant, si on proposait de construire la même mine de 10 kilomètres carrés en Alberta — disons, une mine de bitume à ciel ouvert —, il va de soi qu'une évaluation environnement fédérale serait requise. Il s'agit d'un exemple de l'iniquité du régime actuel et, possiblement, du régime proposé par le gouvernement fédéral.
Si quelqu'un veut construire une mine pour extraire du minerai de fer ou du bitume dans l'Ouest canadien, il doit se soumettre à une évaluation environnementale fédérale. Il n'a toutefois pas à s'inquiéter s'il propose de construire la même mine dans le Sud de l'Ontario, car le gouvernement fermera les yeux et il n'aura pas à faire l'objet d'une évaluation environnementale. Par conséquent, il traite non seulement un secteur de l'économie différemment d'un autre, par exemple le secteur pétrolier et gazier ou le secteur du minerai de fer par rapport à l'ensemble du secteur minier, mais il traite aussi une région du Canada différemment d'une autre, ce qui est injuste. J'espère que le gouvernement tiendra compte de cette injustice pendant les consultations.
Ce n'est pas juste non plus sur le plan de l'environnement quand il est question d'une mégacarrière à ciel ouvert de 10 kilomètres carrés dans le Sud de l'Ontario, une carrière qui aurait eu 200 pieds de profondeur et dont on aurait sorti 600 millions de litres d'eau douce par jour. Un tel projet devrait être assujetti au même processus fédéral d'évaluation environnementale qu'une mine de taille semblable dans l'Ouest du pays. La même évaluation devrait être réalisée parce que le Sud de l'Ontario possède la biosphère la plus dense du pays. Il est d'autant plus nécessaire de protéger cette biosphère qu'elle est davantage menacée que la biosphère de toute autre région du pays en raison, surtout, de la croissance de la population de villes du corridor Québec-Windsor, qui passe par Montréal, Ottawa et Toronto.
J'espère que la liste de projets à venir du gouvernement, qu'elle soit fondée sur la loi actuelle ou la loi proposée, sera équitable envers tous les secteurs de l'économie et toutes les régions du pays. J'espère aussi que le ministère tiendra compte de ces commentaires dans ses règlements.
Le projet de loi dont nous sommes saisis présente par ailleurs un autre problème, celui de l'ingérence politique, une tendance générale du gouvernement. Comme vient de le souligner le député de , la mesure législative proposée conférerait au ministre un droit de veto sur les demandes de projet d'exploitation des ressources naturelles. Cette mesure est sans précédent au Canada. Avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, jamais un projet d'exploitation des ressources naturelles n'avait été rejeté ou approuvé par le Cabinet fédéral avant la réalisation du processus fédéral d'évaluation environnementale, et jamais un tel processus n'avait été annulé par le Cabinet fédéral.
Autrement dit, avant l'arrivée du gouvernement actuel, le Cabinet avait avalisé toutes les recommandations formulées à l'issue du processus fédéral d'évaluation environnementale, et ce, depuis sa création, il y a des dizaines d'années. C'était la première fois, avec le pipeline Northern Gateway, que le Cabinet bloquait un processus d'examen d'un grand projet d'exploitation des ressources naturelles avant qu'il soit mené à terme et avant que le Cabinet lui-même ait pu accepter les recommandations qui lui étaient adressées.
Le même scénario se répète ici. Les libéraux veulent donner un droit de veto au ministre. Avant même le début de l'évaluation d'impact, le ministre aura le pouvoir d'annuler un projet s'il est d'avis qu'il aura des effets inacceptables. Ce critère est tellement vaste qu'on pourrait s'y perdre. Encore une fois, le gouvernement cherche à politiser des processus quasi judiciaires autrefois indépendants et confiés au professionnalisme des fonctionnaires.
Le projet de loi est un autre bon exemple de processus autrefois confiés aux bons soins de la fonction publique et d'entités quasi judiciaires. Il accorde en effet au ministre des Transports un droit de veto politique sur les coentreprises auxquelles les lignes aériennes voudraient se joindre. Auparavant, les transporteurs aériens qui voulaient se joindre à une coentreprise devaient se soumettre à l'examen d'un des meilleurs organismes d'application de la loi du monde, le Bureau de la concurrence, afin que celui-ci s'assure que la concurrence n'en souffrirait pas. En fait, quand Air Canada a proposé de s'associer à United Airlines, il y a quelques années, le Bureau de la concurrence a rejeté la proposition initiale et indiqué aux deux transporteurs qu'ils devraient retirer une série de trajets transfrontaliers de leur coentreprise parce qu'autrement, la concurrence en souffrirait et que les prix payés par les consommateurs et les entreprises du Canada augmenteraient.
Ce que le gouvernement actuel a fait avec le projet de loi , qu'il a fait adopter de force à la Chambre et au Sénat, c'est accorder au ministre des Transports la capacité d'opposer son veto à ce processus à l'aide d'une définition large de l'intérêt public afin de contourner l'examen d'une coentreprise effectué par le Bureau de la concurrence et d'approuver sans discussion une coentreprise dans l'intérêt de la compagnie aérienne et au détriment de l'intérêt concurrentiel des consommateurs du pays. Avec la récente adoption du projet de loi C-49, Air Canada a annoncé la formation d'une coentreprise avec Air China. Je ne crois pas que ce soit une coïncidence.
Ainsi, voilà seulement quelques exemples qui montrent comment le gouvernement politise le processus d'application des lois sur la concurrence pour l'examen des grands projets d'exploitation des ressources naturelles, ce qu'aucun gouvernement précédent n'a fait.
Enfin, je tiens à critiquer l'approche générale du gouvernement libéral à l'égard des questions environnementales. Les libéraux ont créé un climat d'incertitude. En ce qui concerne l'approbation des pipelines, ils ont créé de l'incertitude. C'est pourquoi Kinder Morgan a annoncé qu'elle partait du Canada et pourquoi elle a vendu ses actifs au gouvernement du Canada. Les libéraux ont créé un climat d'incertitude dans le milieu des affaires. Comme je l'ai mentionné précédemment, voilà pourquoi, ce printemps, Statistique Canada a rapporté que les investissements étrangers au Canada avaient chuté pour atteindre leur plus bas niveau en huit ans. Il y a un exode de capitaux du secteur pétrolier et gazier du pays. Statistique Canada rapporte que, l'année dernière, les mouvements de capitaux ont diminué pour la deuxième année consécutive et qu'ils ont chuté de plus que de moitié depuis 2015. Les achats nets d'entreprises canadiennes par des entreprises étrangères sont désormais inférieurs aux ventes de ces mêmes entreprises étrangères, ce qui signifie que les entreprises étrangères ont vendu plus d'entreprises canadiennes qu'elles en ont achetées.
En ce qui a trait aux changements climatiques, les libéraux ont créé beaucoup d'incertitude.
Les libéraux ont annoncé leur tarification du carbone en grande pompe, mais le prix n'a été fixé qu'à 50 $ la tonne d'ici 2022. Ils n'ont pas dit ce qui allait arriver après 2022. C'est dans à peine quatre ans, et les entreprises et les consommateurs veulent savoir ce qui se passera après 2022.
De plus, les libéraux ont créé de l'incertitude, car 50 $ la tonne ne nous permet pas de respecter l'objectif de l'Accord de Paris. En fait, l'automne dernier, le vérificateur général a présenté un rapport dans lequel on peut lire que le Canada n'atteindra pas l'objectif de l'Accord de Paris qu'il s'est fixé, soit une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030, avec un prix de 50 $ la tonne. Il a estimé que nous sommes à quelque 45 mégatonnes en-dessous de notre objectif.
Les libéraux ont créé de l'incertitude avec leur politique de lutte contre les changements climatiques, car ils ont été incohérents à cet égard. Ils sont incohérents quant à la façon dont ils traitent un secteur de l'économie par rapport à un autre. Par exemple, ils demandent que les projets dans les secteurs pétrolier et gazier tiennent compte des émissions en amont et en aval, mais ils n'imposent pas cette même exigence aux projets dans les autres secteurs de l'économie.
Ils sont incohérents à l'égard de la politique de lutte contre les changements climatiques dans la façon dont ils traitent une région du pays par rapport à une autre. Dans le rapport du vérificateur général publié il y a une semaine, le quatrième rapport, on souligne l'incohérence observée dans la façon dont les libéraux traitent les Canadiens du centre du pays par rapport aux Canadiens de l'Ouest.
Par exemple, les libéraux disent aux producteurs de pétrole et de gaz de l'Ouest canadien que le processus d'approbation de tout projet d'envergure en matière d'exploitation des ressources naturelles doit tenir compte de ses répercussions sur les changements climatiques. Pourtant, ils font volte-face, et l'une des premières décisions qu'ils ont prises à leur arrivée au pouvoir a été de renoncer au péage sur le nouveau pont de compétence fédérale à Montréal, dont la construction coûtera plus de 4 milliards de dollars. Dans le rapport 4 qu'il a publié la semaine dernière, le vérificateur général du Canada a signalé que l'abandon du péage fera augmenter de 20 % la circulation sur ce pont, faisant passer de 50 à 60 millions le nombre de voitures et de camions par année. Ainsi, 10 millions de véhicules supplémentaires emprunteront ce pont tous les ans, ce qui causera de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre supplémentaires.
Dans une partie du pays, les libéraux disent aux entreprises et aux Canadiens qu'ils doivent tenir compte des émissions de gaz à effet de serre lorsqu'ils proposent un nouveau projet dans le secteur gazier et pétrolier. Toutefois, lorsqu'il décide de construire un tout nouveau pont de compétence fédérale à Montréal pour une somme de plus de 4 milliards de dollars, il omet de tenir compte des émissions de gaz à effet de serre. En fait, il va renoncer au péage, ce qui fera augmenter de 20 % la circulation, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre connexes.
Les libéraux ont finalement créé un climat d’incertitude en refusant de voir que l’impôt sur le revenu est trop élevé. Le gouvernement tient de beaux discours sur l’environnement et l’économie, mais les faits les démentent. Ils ont raté l’occasion d’une vie de réduire l’impôt des sociétés et des particuliers. Ils ont raté l’occasion de se servir des recettes produites par la tarification de la pollution causée par le carbone pour baisser les impôts sur le revenu des sociétés et des particuliers. Ils ont enfin raté l’occasion de réformer le régime fiscal afin de réduire sa complexité et ses distorsions.
Le régime a été réformé en 1971 par le gouvernement de Pierre Trudeau. La réforme suivante a été faite en 1986 par le gouvernement de Brian Mulroney. Plus de 30 ans se sont écoulés sans réforme significative de l’impôt des particuliers et des sociétés, et les libéraux ont laissé passer l’occasion alors même qu’ils avaient promis d’envisager une réforme fiscale dans leur tout premier budget.
Le gouvernement tient de beaux discours sur l’environnement et l’économie, discours que démentent les faits. Nous sommes face à une occasion manquée et c’est pourquoi je ne peux pas appuyer ce projet de loi.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole encore une fois à la Chambre au sujet d'une mesure législative qui représente un tournant majeur dans l'approche du Canada par rapport à la valorisation de ses vastes ressources.
Après avoir écouté les discussions récentes, je crois qu'il est important de revenir à la réalité. Ce projet de loi renforce la confiance des investisseurs, elle rétablit la confiance du public, elle fait avancer la réconciliation avec les Autochtones et elle améliore le rendement environnemental, le tout en faisant en sorte que les bons projets énergétiques soient réalisés de façon responsable, transparente et rapide. C'est aussi une mesure législative qui a été améliorée grâce à l'étude du comité, aux commentaires de ses témoins et aux conseils de ses membres.
Aujourd'hui, nous sommes saisis d'un projet de loi amendé qui non seulement reflète, mais confirme notre conviction que le Canada ne fonctionne jamais aussi bien que lorsque les Canadiens travaillent de concert. C'est un projet de loi encore meilleur qui concrétise la vision du gouvernement pour le Canada en ce siècle de la croissance propre et qui appuie notre objectif de faire du pays un chef de file de la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone.
C'est excessivement important parce que le monde arrive à un tournant: les changements climatiques constituent l'un des plus grands défis de notre génération, et la conjugaison d'une forte prospérité à la protection de l'environnement est devenue le nouvel impératif.
C'est ce que prévoit le projet de loi . Il reconnaît que le Canada a été en grande partie bâti grâce à des investissements et des pratiques novatrices dans le secteur des ressources naturelles. Il répond à notre besoin d'une approche nouvelle et plus efficace en matière d'évaluation environnementale et d'examen réglementaire. Il aide à faire en sorte que le Canada tire parti d'une nouvelle vague de mise en valeur des ressources qui pourrait dépasser les 500 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.
Les Canadiens le comprennent. C'est ce qu'ils nous ont dit dans le cadre de nos vastes consultations préalables sur le projet de loi , en réponse à notre document de travail, puis au comité. Ils ont aussi été plus nombreux que jamais à vouloir participer à Génération Énergie, notre discussion nationale sur l'avenir énergétique du Canada, dont le point culminant a été un forum de deux jours qui a eu lieu à Winnipeg, la ville natale du ministre, l'automne dernier.
Qu'est-ce qu'on nous a dit? Des centaines de milliers de Canadiens nous ont clairement dit qu'ils veulent une économie florissante à faibles émissions de carbone. Ils veulent que le Canada fasse figure de chef de file dans les domaines des technologies propres et de l'innovation. Ils veulent un système énergétique fiable et abordable, un système qui offre des chances égales aux Canadiens sans nuire à l'environnement. Ils veulent des villes intelligentes dotées de systèmes énergétiques intégrés et de moyens de transport éconergétiques et à faibles émissions de carbone. Ils veulent que les collectivités rurales et éloignées aient d'autres options que le diésel pour produire de l'électricité et chauffer les habitations.
Ils nous ont également dit qu'ils voulaient une réforme réglementaire pour amener plus de transparence et de meilleures communications avec les Canadiens afin de rétablir leur confiance. Ils veulent une réforme réglementaire qui inclura les peuples autochtones dans le processus décisionnel et qui les fera profiter des retombées du développement des ressources. Ils veulent une réforme réglementaire qui favorise la compétitivité et la durabilité du secteur des ressources et qui mène à la création de bons emplois et au partage de la richesse. Ils veulent une réforme réglementaire qui retire la politique du processus décisionnel afin de laisser la place à la science, aux faits et aux données probantes. Nous sommes d'accord avec eux sur tous les points.
C'est pourquoi, des suites du colloque de deux jours, nous avons créé le Conseil Génération Énergie composé de 14 membres afin de poursuivre sur notre lancée et d'élaborer des recommandations sur la meilleure façon de mettre en oeuvre tout ce qui avait été suggéré. Le Conseil doit présenter un rapport sous peu, mais une bonne part de l'optimisme de Génération Énergie et des idées qui y ont été proposées font déjà partie du projet de loi .
Le projet de loi tel qu'amendé reflète également ce que les peuples autochtones ont dit au comité et il propose un engagement encore plus clair envers la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones puisqu'elle est mentionnée dans le préambule du projet de loi et que davantage de transparence est prévue quant à la façon de se servir des connaissances autochtones et de les protéger.
D'autres amendements concernent des préoccupations importantes de l'industrie, notamment quant à la durée de l'évaluation des projets qui pourrait entraîner de l'incertitude. Les amendements proposés répondent à ces inquiétudes en imposant une limite de 300 jours aux commissions qui comprennent des intervenants du fédéral, et une limite de 45 jours pour la nomination des membres de la commission; en améliorant les dispositions transitoires de façon à ce qu'il y ait des mesures claires et objectives venant confirmer notre engagement à ce que les projets n'aient plus à retourner à la case départ; en ajoutant des incitatifs pour les promoteurs de projets existants afin qu'ils optent pour le nouveau régime d'études d'impact; en clarifiant que les décisions finales concernant les projets d'exploitation des ressources sont fondées sur le rapport d'évaluation — plutôt que de seulement en tenir compte — et sur d'autres facteurs clés décrits dans le projet de loi, notamment les impacts positifs et négatifs.
Le projet de loi , tel qu'il a été amendé, remédierait également à des préoccupations soulevées par des groupes environnementaux. En effet, en vue de renforcer la participation du public et la transparence, il met davantage l'accent sur la participation porteuse, il fait en sorte que des occasions de rétroaction offertes au public fassent toujours partie du processus d'examen des projets visant des terres fédérales, il prévoit la diffusion en ligne d'un éventail élargi de renseignements pour une plus longue période, et il précise le rôle des organismes fédéraux de réglementation du cycle de vie au sein d'un comité d'examen tout en veillant à ce que les évaluations d'impact continuent de bénéficier de leur expertise, et ainsi de suite.
Le Comité permanent de l'environnement et du développement durable a fait de l'excellent travail, et ses amendements ne font que renforcer le projet de loi. Les changements proposés correspondent à l'esprit d'un projet de loi qui non seulement améliorera la façon dont le Canada examine les grands projets d'exploitation des ressources, mais qui pourra, en fin de compte, redéfinir la façon dont les projets sont même envisagés.
En fournissant aux promoteurs de projets des règles plus claires, une certitude accrue et une plus grande prévisibilité, nous faisons également en sorte que les collectivités locales soient davantage consultées et que les Autochtones jouissent de meilleures perspectives dans le secteur des ressources.
Par exemple, le projet de loi nous aiderait à faire en sorte que les promoteurs de projet et leurs investisseurs sachent ce qui est attendu d'eux dès le départ en instaurant une étape de préparation et de mobilisation précoce afin de déterminer quelles sont les priorités et les préoccupations pour chaque nouveau projet. Cela permettrait aux sociétés d'exploitation des ressources de mieux planifier, de consulter plus tôt et de faire des aménagements plus judicieux. Tout cela favorisera leur capacité concurrentielle, améliorera leur rendement et fera du Canada un joueur de premier plan en matière d'économie fondée sur la croissance propre.
En même temps, notre nouvelle approche redonnerait confiance au public grâce à une transparence accrue, à des mesures de protection de l'environnement plus strictes, à la réconciliation qui serait favorisée avec les peuples autochtones et à la possibilité qu'auraient les Canadiens d'avoir davantage leur mot à dire. Évidemment, rien de tout cela ne garantit l'unanimité. Nous ne pouvons pas adopter une loi qui fera en sorte que tout le monde souscrira à chaque décision prise par le gouvernement. Toutefois, une fois que seraient adoptés le projet de loi et ses amendements, les Canadiens auraient l'assurance que leurs voix seraient entendues, que les données probantes seraient considérées et que l'évaluation des projets serait équitable.
À l'intention des Canadiens qui écoutent le présent débat pour la première fois, je précise que le projet de loi aurait tous ces avantages parce qu'il repose sur une approche plus globale de l'exploitation des ressources, à commencer par le respect du principe voulant qu'un projet ne fasse l'objet que d'une seule évaluation. Dans cette optique, le projet de loi propose la création d'un nouvel organisme gouvernemental de réglementation qui serait chargé des évaluations d'impact. L'Agence canadienne d'évaluation des impacts serait responsable de mener à bien une démarche unique, intégrée et cohérente comprenant l'expertise des autorités réglementaires fédérales, ce qui nous amène à créer simultanément une régie fédérale de l'énergie moderne et de classe mondiale.
La Régie canadienne de l'énergie remplacerait l'Office national de l'énergie et elle disposerait de l'indépendance nécessaire tout en ayant l'obligation de rendre des comptes comme il se doit. Elle aurait la tâche de surveiller le secteur canadien de l'énergie pour en assurer la solidité, la sécurité et la viabilité alors que nous vivons dans le siècle de la croissance économique verte. La création de la Régie apporterait cinq changements clés d'entrée de jeu: une gouvernance moderne et efficace, une certitude accrue et une prise de décisions en temps opportun pour les promoteurs de projets, de meilleures consultations publiques, une participation autochtone accrue ainsi que des mesures de protection plus strictes sur les plans de la sécurité et de l'environnement. Les amendements faciliteront l'atteinte de ces buts parce qu'ils prennent en compte des facteurs comme le paysage en pleine évolution des droits des Autochtones et les nouvelles technologies favorisant une transparence accrue et une plus vaste participation du public.
Avant que je souligne les caractéristiques de la version amendée du projet de loi qui permettront d'obtenir ces résultats, il serait utile de faire un retour sur les motivations qui sont à l'origine de notre projet de création d'un nouvel organisme fédéral de réglementation du secteur de l'énergie.
Lorsque le gouvernement formé par notre parti a commencé son mandat, il a fait le constat très simple que l'Office national de l'énergie avait bien servi les Canadiens, mais qu'il avait besoin d'être modernisé, étant donné que sa structure, son rôle et son mandat n'avaient pratiquement pas changé depuis l'adoption de la Loi sur l'Office national de l'énergie, en 1959.
Voilà ce que ferait la Loi sur la Régie canadienne de l’énergie. Elle propose un nouvel organisme fédéral de réglementation de l'énergie aux responsabilités plus claires, à l'indépendance accrue et de composition plus diversifiée. Par exemple, nous séparerons les fonctions quasi judiciaires de la Régie, qui exigent un degré élevé d'indépendance, de ses activités quotidiennes, où elle doit faire preuve d'un niveau élevé de responsabilité.
Cela sera possible grâce à la création d'un conseil d'administration qui assurera la surveillance et la direction stratégique de la Régie, et qui la conseillera sur ses activités pendant que le président-directeur général, indépendant du conseil, s'occupera des activités quotidiennes. Le nouvel organisme de réglementation comprendra aussi un groupe de commissaires indépendants qui seront responsables de l'évaluation rapide, inclusive et transparente des projets et de la prise de décisions, ces choses-là mêmes que les Canadiens et les témoins entendus au comité réclament.
Le projet de loi , tel qu'amendé, augmente également la diversité et l'expertise au sein du conseil d'administration et des commissaires, grâce à un processus de recrutement juste et transparent qui permettra de cerner les candidats les plus qualifiés, grâce à un nouvel accent mis sur la spécialisation dans le savoir traditionnel autochtone, ainsi que dans les questions municipales, d'ingénierie et environnementales, et grâce à l'exigence qu'au moins un membre du conseil d'administration et un commissaire soient membres des Premières Nations, métis ou inuits.
Le projet de loi amendé propose de rétablir la certitude à l'égard des investissements en accélérant les examens réglementaires et en les rendant plus prévisibles sans compromettre la consultation du public et des Autochtones ni la protection de l'environnement.
J'ai déjà abordé quelques-unes des principales modifications proposées par le comité: l'établissement d'un point de référence de 300 jours pour les comités d'examen, la garantie que les membres des comités seront nommés dans un délai de 45 jours et la confirmation qu'aucun projet existant ne sera renvoyé à la case départ.
Ces mesures reposent sur le principe d'une seule évaluation par projet qui sous-tend le projet de loi et sur la responsabilité de la nouvelle Agence canadienne d'évaluation d'impact en matière de coordination des consultations auprès des peuples autochtones.
Le projet de loi propose que tout le travail soit effectué en étroite collaboration avec la nouvelle Régie canadienne de l'énergie afin de rendre ses examens plus clairs, de mieux définir ses pouvoirs et de rendre le calendrier de prise de décisions plus court et prévisible, de mieux le gérer et de réduire le nombre de possibilités d'interruptions.
De plus, la nouvelle régie canadienne continuerait d'exercer le pouvoir décisionnel final à l'égard de fonctions administratives mineures, notamment en ce qui a trait à certaines dérogations par rapport aux certificats et aux permis ainsi qu'au transfert et à la suspension des certificats ou des permis. De plus, la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie rétablirait le pouvoir décisionnel de l'organisme de réglementation qui était en vigueur avant 2012 en lui permettant de délivrer des certificats pour les grands projets, sous réserve de l'approbation du Cabinet. Cette modification est importante parce qu'elle empêche le Cabinet fédéral d'annuler une décision négative de la Régie canadienne de l'énergie tout en maintenant le droit du Cabinet de demander à des commissaires de réexaminer une décision.
D'autres amendements au projet de loi nous permettront d'honorer notre engagement de tenir davantage de consultations publiques et d'accroître la participation des Autochtones. La Loi sur la Régie canadienne de l’énergie offrait déjà aux Canadiens plus d'occasions de se prononcer, notamment en éliminant les critères actuels de l'Office national de l'énergie liés au droit de participation; en tenant compte de façon explicite des aspects liés à l'environnement, aux questions sociales, à la sécurité, à la santé, aux questions socioéconomiques ainsi qu'aux répercussions sexospécifiques et à l'incidence sur les Autochtones; en élargissant le financement aux participants et ainsi qu'aux nouvelles activités; et en offrant de nouvelles possibilités en marge du processus traditionnel de consultation pour tenir des débats publics et des discussions.
Les amendements apportés à la Loi sur la Régie canadienne de l’énergie offrent plus de clarté.
Par exemple, en ce qui concerne les connaissances autochtones, les nouvelles protections seraient renforcées grâce à une obligation de tenir des consultations avant que des détails ne puissent être communiqués, et le ministre serait en mesure d'imposer des conditions à leur communication en se fondant sur les consultations. Le projet de loi exigerait aussi qu'un comité ait des choix en vue d'accroître la participation des Autochtones au titre de la Loi sur la Régie canadienne de l’énergie. D'autres modifications assureraient une plus grande participation du public et des Autochtones et feraient en sorte que les Canadiens aient les renseignements, les outils et la capacité nécessaires pour offrir leur point de vue et leur expertise.
Enfin, les amendements apportés au projet de loi vont dans le sens des efforts que nous déployons pour préciser la discrétion ministérielle et garantir de solides protections en matière de sécurité et d’environnement. Ainsi, grâce aux changements proposés par le comité à la Loi sur la régie canadienne de l’énergie, les déclarations de décision publique devraient montrer clairement comment le rapport a servi de base à la décision et comment ces facteurs ont été pris en compte. Des ordonnances d’exemptions ne seraient promulguées que pour garantir la sécurité, ou pour protéger des biens ou l’environnement.
Ces mesures s’ajoutent aux dispositions en vigueur dans la Loi sur la Régie canadienne de l’énergie, notamment l'attribution de nouveaux pouvoirs aux agents d’inspection fédéraux afin qu’ils puissent intervenir rapidement et, au besoin, émettre un ordre d’arrêt des travaux dans tout projet mené de façon non sécuritaire et qui ne remplit pas les conditions convenues, exiger des entreprises qu’elles renforcent la protection de leurs infrastructures, préciser le rôle de surveillance des responsables de la réglementation, notamment pour faire appliquer les normes de cybersécurité et autoriser la Régie canadienne de l’énergie à faire cesser de façon sécuritaire le fonctionnement d'un pipeline dont le propriétaire est sous séquestre, insolvable ou en faillite.
Le projet de loi et ses amendements offrent une législation conçue pour le Canada d’aujourd’hui et, en fait, pour le Canada que nous voulons demain. La Loi sur la Régie canadienne de l’énergie en est un volet majeur qui nous permet de diversifier les marchés énergétiques du Canada, d’étendre nos infrastructures énergétiques et de stimuler la croissance économique grâce à des décisions opportunes qui reflètent les valeurs que nous avons en commun en tant que Canadiens.
J’espère que tous les députés appuieront cette importante mesure législative alors que nous cherchons à créer la prospérité partagée que nous voulons tous, tout en protégeant la planète qui nous est chère à tous.
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Madame la Présidente, ma collègue de prétend avoir entendu dire que son ministre avait entendu dire que le Comité permanent de l'environnement et du développement durable avait appris qu'une multitude de gens étaient intéressés au sujet et voulaient intervenir dans le dossier de l'environnement. À titre de membre de ce comité, ce n'est pas ce que j'ai vu.
J'espère que nous pourrons améliorer le projet de loi qui est à l'étape de la troisième lecture ce soir, et que ce gouvernement va entendre raison. Sincèrement, le but de nos interventions est d'améliorer le projet de loi, afin de le rendre plus rigoureux et plus efficace pour améliorer nos actions comme citoyens sur le plan de l'environnement. Je me lève concernant la Loi édictant la Loi sur l’évaluation d’impact et la Loi sur la Régie canadienne de l’énergie, modifiant la Loi sur la protection de la navigation et apportant des modifications corrélatives à d’autres lois.
Oui, je suis un peu essoufflé après avoir lu le titre de la loi. Ce gouvernement nous avait promis de ne pas faire de projet de loi omnibus ou mammouth. Les libéraux nous prouvent encore une fois qu'ils n'ont pas de parole. Ils ne respectent pas les promesses faites pendant la campagne électorale de 2015, et les Canadiens s'en aperçoivent de plus en plus.
Au sujet du projet de loi, nous allons parler de la partie 1 qui édicte la Loi sur l'évaluation d'impact et abroge la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012.
La partie 2 édicte la Loi sur la Régie canadienne de l’énergie, qui constitue la Régie canadienne de l’énergie et en prévoit la composition, le mandat et les pouvoirs. Le rôle de la Régie consiste à régir l’exploitation, le développement et le transport de produits énergétiques qui relèvent de la compétence du Parlement.
La partie 3 modifie la Loi sur la protection de la navigation. Déjà, une chatte n'y retrouverait pas ses petits. Il y a plus de 400 pages. Présenter un tel projet de loi, c'est nous brimer comme parlementaires en nous empêchant de faire un travail performant et rigoureux pour que les lois du Canada soient biens faites.
Les libéraux s'acharnent à nous étiqueter de « méchants conservateurs » et de « conservateurs antienvironnement ». J'aimerais redire à la Chambre, même s'il est tard, qu'aucun député de l'opposition officielle à la Chambre se lève le matin pour détruire notre planète, bien au contraire.
J'aimerais revenir sur des choses concrètes qui ont été faites dans le passé par le précédent gouvernement conservateur. Je vais rappeler à la Chambre que nous avons créé le Programme de réglementation de la qualité de l'air. Nous avons établi de nouvelles règles pour réduire les émissions des voitures et des camions légers. Nous avons établi de nouvelles règles pour réduire les émissions des véhicules lourds et de leurs moteurs, et nous avons annoncé notre intention de réglementer ce secteur plus sévèrement. Nous avons proposé des règles pour nous aligner sur les normes du groupe 3 des États-Unis — nous avions une bonne relation avec les États-Unis —, concernant les émissions des véhicules et le souffre dans l'essence. Nous avons établi des cibles pour les hydrofluorocarbures, le carbone noir et le méthane. Nous avons établi de nouvelles règles pour réduire les émissions provenant de la génération d'électricité au charbon. Nous avons mis en place des mesures de soutien au développement des technologies de capture de carbone. Nous avons mis en place des mesures de soutien au développement de sources d'énergies alternatives. Nous avons amélioré le rapport annuel pour le gouvernement des principaux indicateurs environnementaux, dont les GES.
J'aimerais qu'on prête une attention particulière au point suivant: nous avons même, nous les conservateurs, supprimé les allégements fiscaux concernant les sables bitumineux. Si on pense que nous n'avons rien fait sous le règne du Parti conservateur au cours des neuf dernières années avant le mandat des libéraux, c'est totalement faux.Les libéraux font de la désinformation. Ce n'est qu'une partie des actions faites par notre gouvernement. Toutes ces mesures ont permis au Canada d'avoir un bon bulletin sur plan de l'environnement et de confirmer la diminution des gaz à effet de serre.
En 2014, la dernière année complète de notre gouvernement, nous avons réussi à baisser les émissions de gaz à effet de serre du Canada de plus de 15 %. Oui, le gouvernement conservateur a fait cela. D'ailleurs, nous avons si bien travaillé que, lorsque le gouvernement libéral a pris le pouvoir et qu'il est allé se pavaner à Paris, il a utilisé les cibles de réduction des gaz à effet de serre des méchants conservateurs, ces anti-environnementalistes qui n'ont pas bien travaillé avec les scientifiques. Nous avons établi des cibles de réduction des gaz à effet de serre et ce gouvernement s'en est servi. Il confirme donc que nous avons bien travaillé. Il devrait se taire et arrêter de dire que les conservateurs sont des gens qui travaillent contre l'environnement.
De façon plus concrète, au sein du caucus québécois du Parti conservateur, l'environnement est important, tout comme il l'est pour l'ensemble des conservateurs à la Chambre. J'aimerais faire part à la Chambre de gestes réels posés par des membres du caucus conservateur du Québec.
J'entends un de mes collègues rire à la Chambre. J'ai essayé de l'imiter en participant au Défi têtes rasées. Probablement que cela lui va mieux, mais dans mon cas, c'est temporaire.
Le député de a planté plus de 500 arbres sur sa terre. Le député de , quant à lui, a un chalet. Il est chanceux, mais c'est un entrepreneur qui a travaillé de façon acharnée et qui a ajouté ce chalet à son patrimoine avant d'arriver à la Chambre des communes. Sait-on ce dont ce chalet est doté? Il est équipé de panneaux solaires. Oui, c'est un conservateur qui ne pollue pas et qui est conscient de l'environnement. Il a aussi une éolienne pour générer de l'énergie.
Par ailleurs, n'oublions pas que notre lieutenant politique pour le Québec se promène dans une voiture électrique. Bravo! Nous sommes fiers de démontrer que nous sommes conscients de l'importance de l'environnement. J'aimerais également ajouter que j'ai moi-même formé un comité sur l'économie circulaire. Nous sommes des gens d'action et l'environnement est important pour nous.
Revenons maintenant au projet de loi. Dans Le Devoir du 31 mai, il y avait un article de Louis-Gilles Francoeur intitulé « L'évaluation environnementale à la merci des nominations politiques ». M. Francoeur est un ancien vice-président du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement et un ancien journaliste du Devoir. Voici ce qu'il disait:
Le projet de loi C-69, qui régira l’évaluation environnementale au niveau fédéral pour les prochaines années, progresse devant le Parlement dans la plus grande indifférence médiatique [...] Un de ces enjeux réside dans le mode de nomination des futurs membres des commissions d’enquête responsables de l’évaluation des grands projets relevant de l’autorité fédérale, comme le récent projet Énergie Est. À l’évidence, ce projet de loi assure une prépondérance du politique dans le choix des commissaires, ce qui apparaît peu compatible avec les exigences d’indépendance de cette fonction.
Les libéraux disaient qu'ils allaient gouverner le pays sans ingérence et mettre en place un système et les mesures nécessaires pour que tout soit fait de façon impartiale. Or, à l'article 33 du projet de loi, il est écrit ceci:
Le ministre ne peut autoriser la substitution que s'il est convaincu [...]
C'est un privilège qu'on accorde au ministre.
Ensuite, le paragraphe 39(1) dit ceci:
[...] le ministre peut conclure avec toute instance visée [...]
Puis, le paragraphe 75(2) mentionne une exception:
Elle n’y est toutefois pas tenue en ce qui concerne tout projet désigné pour lequel le ministre a accordé une autorisation [...]
Finalement, le paragraphe 183(6) dit ceci:
Le ministre peut, par arrêté, accorder une ou plusieurs prorogations du délai de présentation du rapport.
Je n'ai pas inventé cela, ce sont des articles du projet de loi. Alors, comment les libéraux peuvent-ils prétendre qu'ils ont mis en place des mesures impartiales et transparentes qui vont permettre un processus respectable et qu'ils rétabliront la confiance de la population?