La Chambre reprend l'étude, interrompue le 17 septembre, de la motion portant que le projet de loi , Loi portant mise en oeuvre de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste entre le Canada, l'Australie, le Brunéi, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
:
Monsieur le Président, je profite de mon allocution sur le projet de loi pour offrir mes meilleurs voeux aux gens d'Edmonton-Centre, qui bravent actuellement la neige et qui espèrent avoir un automne ensoleillé avant que l'hiver ne s'installe vraiment.
[Français]
J'aimerais partager mon temps de parole avec ma très chère collègue de . Nous commençons le débat sur le projet de loi .
Notre gouvernement croit fermement que l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP, est l'entente idéale pour les Canadiens et notre économie. Le PTPGP est un nouvel accord historique entre le Canada et 10 autres pays de la région de l'Asie-Pacifique, l'Australie, Brunei, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.
Une fois en vigueur, il constituera l'un des plus grands blocs commerciaux du monde, représentant près de 500 millions de personnes et 13,5 % du PIB mondial. L'Accord générera d'importants avantages économiques pour le Canada, avec des pays comme le Japon, quatrième partenaire commercial du Canada et première source d'investissement en Asie, ainsi qu'avec des économies dont la croissance est rapide, comme celles de la Malaise et du Vietnam.
[Traduction]
Aujourd'hui, j'aimerais préciser comment le PTPGP facilitera l'investissement étranger au Canada et fournira des protections aux Canadiens désireux d'investir dans les pays signataires de l'Accord. L'investissement, au Canada comme à l'étranger, est vital pour l'économie canadienne. L'investissement étranger contribue à la création d'emploi partout au pays. De plus, il favorise les échanges commerciaux en facilitant l'intégration dans les chaînes de valeur mondiales, en améliorant l'accès à de nouvelles technologies et en renforçant la compétitivité.
Selon la modélisation économique réalisée par Affaires mondiales Canada, le PTPGP donnera lieu à une hausse de 810 millions de dollars de l'investissement au Canada, et il favorisera une augmentation et une diversification de l'investissement canadien dans la région de l'Asie-Pacifique. Cette stimulation du marché découlera de la création d'un cadre d'investissement prévisible garantissant aux investisseurs un traitement juste sur tous les marchés visés par le PTPGP. Une entreprise qui investit une partie de son capital à l'étranger doit avoir la certitude qu'il s'agit d'un placement sûr qui rapportera.
Le PTPGP prévoit un ensemble complet et applicable de dispositions relatives à la protection des investissements. Il prévoit notamment de nouvelles obligations plus rigoureuses quant au traitement non discriminatoire des entreprises et des investisseurs des pays signataires de l'Accord. Les entreprises canadiennes bénéficieront ainsi d'une meilleure protection contre l'expropriation ou la nationalisation sans indemnité, de l'élimination d'exigences injustes visant l'investissement étranger en faveur des industries nationales et d'une facilitation des transferts de capitaux et de profits entre le Canada et le pays hôte.
Afin de garantir le respect de ces obligations par l'ensemble des pays membres, le PTPGP prévoit également un mécanisme de règlement des différends qui est juste et impartial. Le règlement des différends investisseur-État, ou RDIE, est une composante importante des accords sur le commerce international et l'investissement. Grâce à la mise en place d'un tel mécanisme, les investisseurs canadiens seront davantage assurés d'être traités de façon juste et transparente dans tous les marchés visés par le PTPGP. Il offrira également un outil impartial pour résoudre tous les conflits portant sur l'investissement dans l'éventualité où un gouvernement ne respecterait pas des obligations données aux termes de l'Accord. Les mesures de protection contribueront à faciliter les investissements bilatéraux en créant un environnement favorable à l'investissement qui est transparent et prévisible.
L'Accord, après sa mise en oeuvre, incitera les entreprises canadiennes à considérer les marchés à forte croissance dans les pays membres du PTPGP comme des façons de prendre de l'essor. Il favorisera les investissements au Canada et dans les autres pays du PTPGP. Il permettra aux Canadiens d'établir des liens avec des investisseurs et des entreprises partenaires dans de nouveaux marchés, en plus d'aider les entreprises d'ici à s'intégrer davantage dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. Ainsi, il créera des débouchés et des emplois au Canada.
Il est vrai que les règles du RDIE du PTPGP contribueront à protéger les investisseurs canadiens à l'étranger et qu'elles serviront à attirer les dollars étrangers ici. Il est toutefois important de souligner qu'elles préserveront également le droit du gouvernement canadien d'adopter des règlements en vue de réaliser des objectifs légitimes en matière de politique. Dans le cadre du PTPGP, le Canada a prévu certaines exemptions aux obligations de l'Accord, qui permettent de conserver une marge de manoeuvre pour réglementer dans l'intérêt public en ce qui concerne les secteurs sensibles comme ceux de la santé, de l'éducation, des affaires autochtones, de la culture, des pêches et de certains services de transport.
[Français]
Au Canada et dans tous les autres pays visés par le PTPGP, les investisseurs étrangers seront assujettis aux mêmes lois et règlements que les investisseurs canadiens, y compris ceux qui visent à protéger l'environnement et à maintenir des normes élevées en matière de travail, de santé et de sécurité.
Bien que le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, ou RDIE, offre aux investisseurs un moyen de résoudre des différends sans avoir recours au système judiciaire national du gouvernement hôte, il ne leur fournit pas de chèque en blanc. Il ne permettrait de réclamer des dommages-intérêts qu'en cas de violation d'obligations précises de l'accord. Les tribunaux de RDIE ne seront jamais en mesure d'annuler des décisions ou des lois gouvernementales, puisqu'ils ne sont en mesure de fournir aux investisseurs qu'une compensation pour les dommages résultant de violations du traité.
En prévoyant la suspension de certaines dispositions de RDIE incluses dans l'entente originale du PTP, le PTPGP fait en sorte de conformer le RDIE à l'approche standard et équilibrée du Canada en matière d'obligations d'investissement dans les accords de libre-échange.
[Traduction]
Il répond donc aux préoccupations exprimées par les Canadiens pendant les vastes consultations. Je suis fier de pouvoir affirmer qu'en ce qui concerne les dispositions relatives au RDIE, le PTPGP fait bien les choses.
Comme je l'ai déjà dit, le PTPGP n'empêchera pas le Canada de protéger l'environnement, ni de maintenir ou d'améliorer ses normes en matière de main-d'oeuvre, de santé et de sécurité. Nous pourrons continuer de promouvoir les valeurs chères aux Canadiens, des valeurs qui sont au coeur de l'identité canadienne.
Je tiens à dire aux résidants d'Edmonton-Centre et à tous les Albertains que le PTPGP est l'un des accords commerciaux les plus complets auxquels le Canada participe. Il regroupe 11 pays: l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Une fois approuvé, il nous donnera accès à un nouveau marché regroupant 500 millions de consommateurs. C'est donc dire que 40 % de l'économie mondiale pourra faire affaire avec le Canada, grâce à la combinaison du PTPGP, de l'Accord économique et commercial global, de l'ALENA et de la Corée du Sud. Cela démontre que nous sommes résolus à ouvrir de nouveaux marchés. Le PTPGP est un accord important parce qu'il éliminera plus de 95 % des lignes tarifaires, ce qui couvre plus de 98 % de tous les échanges commerciaux et plus de 99 % des exportations du Canada.
C'est d'une grande importance pour l'industrie albertaine et les entreprises d'Edmonton, je tiens à le souligner. Jetons maintenant un coup d'oeil aux dispositions concernant l'agriculture.
Lorsque le PTPGP entrera en vigueur, plus des trois quarts des produits agricoles et agroalimentaires seront immédiatement admissibles à la franchise de droits de douane, et les tarifs imposés sur de nombreux autres produits seront supprimés graduellement. Cela créera ainsi de nouveaux débouchés commerciaux pour le porc, le boeuf, les légumineuses, les fruits et légumes, le malt, les grains, les céréales, les aliments pour le bétail, le sirop d'érable, les vins et les spiritueux canadiens, en plus des produits du grain et de légumineuses transformés. Tous ces produits proviennent de ma province, l'Alberta.
Examinons de plus près la question des produits industriels. Aux termes de l'Accord, 100 % des droits de douane imposés sur les produits industriels et les produits de consommation seront supprimés. La majorité des produits industriels canadiens qui sont exportés vers des pays membres du PTPGP seront exempts de droits de douane aussitôt que l'Accord entrera en vigueur, et les droits de douane qui restent sur les produits industriels seront éliminés dans les 10 années suivantes. Voilà une bonne nouvelle pour les entreprises de l'Alberta et d'Edmonton.
Le PTPGP permettra aussi de supprimer les droits de douane sur toutes les exportations canadiennes de produits forestiers et de produits du bois à valeur ajoutée. Un grand nombre des droits de douane seront supprimés dès l'entrée en vigueur de l'Accord, alors que d'autres seront éliminés graduellement sur une période de 15 ans.
En ce qui concerne les services, l'économie de l'Alberta est de plus en plus diversifiée. Bon nombre d'entreprises dans ma ville, Edmonton, se réjouiront de la disposition du PTPGP qui leur offrira un accès plus sûr aux marchés dynamiques des pays membres du PTPGP, ainsi qu'un plus grand niveau de transparence et de prévisibilité.
J'aimerais que l'on réfléchisse aux secteurs professionnels comme l'ingénierie et l'architecture, ainsi que les secteurs qui ont trait à l'environnement et à l'exploitation minière. Ma circonscription à elle seule compte la septième entreprise de conception et d'ingénierie en importance au monde, Stantec, et l'une des plus grandes entreprises de construction au monde, Poole Construction Limited, mieux connue sous l'acronyme PCL. C'est le genre d'accord de libre-échange qui permet à de telles entreprises, ainsi qu'aux petites et moyennes entreprises, de prendre de l'expansion dans le monde entier.
En ce qui concerne les marchés publics, l'accord offrira une plus grande transparence et la possibilité aux entreprises dans ma ville natale, Morinville, ainsi qu'à St. Albert et à Edmonton, d'être concurrentielles sur la scène mondiale. C'est ce que nous avons promis aux Canadiens pendant la campagne. C'est ce que fait et continuera de faire le gouvernement, c'est-à-dire ouvrir des marchés, créer des emplois et favoriser la croissance économique du Canada.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui à titre de fière députée de Rivière-des-Mille-Îles.
Le Partenariat transpacifique est un accord très important. Comme le député d' l'a dit plus tôt, le projet de loi a une importance historique. Il ouvre un nouveau marché de 500 millions de personnes. Cela va aider les PME et créer des emplois pour la classe moyenne. C'est quelque chose qui me tient vraiment à coeur.
J'ai siégé deux ans et demi au Comité permanent du commerce international, où nous avons étudié cet accord. Nous avons visité le pays au complet et nous avons rencontré des gens de toutes les provinces et de toutes les villes. Nous voulions permettre à tous les gens de s'exprimer sur cette question très importante. Nous avons ainsi rencontré plusieurs représentants de syndicats, de la société civile, des associations de gens d'affaires et des chambres de commerce. Nous avons aussi été le premier comité à tenir des rencontres à micro ouvert, afin que tous puissent s'exprimer, et nous avons certainement pris leurs commentaires en considération.
Pensons-y: 11 pays ont réussi à conclure une entente sur un accord aussi important. Cela comprend l'Australie, Brunei, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Ce sont des marchés que nous allons ouvrir. C'est très important. Nous avons déjà un accord de libre-échange avec l'Europe, nous en aurons un avec l'Asie-Pacifique et nous négocions à l'heure actuelle pour ouvrir les marchés. Le Canada sera dans une excellente position, avec tous ces accords de libre-échange, pour faire croître la classe moyenne et donner de bons emplois à nos PME.
Je suis très heureuse de prendre la parole au sujet de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et des avantages qu'il procurera aux entreprises des secteurs industriels et manufacturiers du Canada.
Ma circonscription est une banlieue au nord de Montréal qui compte énormément de PME et d'entreprises oeuvrant dans les domaines de l'aérospatiale, de l'agroalimentaire et de la transformation alimentaire. Ces secteurs produisent une gamme incroyable de produits partout au pays, qu'il s'agisse d'automobiles, d'appareils médicaux, de métaux, de produits chimiques ou de plastique. Ils sont des composantes essentielles de l'économie de notre pays qui emploient 1,7 million de Canadiens hautement qualifiés à temps plein et contribuent pour près de 11 % au PIB du Canada.
Notre gouvernement croit fermement que le PTPGP est une entente idéale pour les Canadiens et pour notre économie. Il s'agit d'un accord commercial de haut niveau qui permettra d'accroître les exportations canadiennes.
[Traduction]
Notre action globale visant à renforcer l'engagement du Canada auprès des marchés asiatiques — caractérisés par leur dynamisme, leur forte croissance et leur influence grandissante — fait partie intégrante de notre engagement à diversifier nos échanges commerciaux, stimuler notre économie et améliorer la situation de la classe moyenne. Les échanges commerciaux et le mouvement des investissements entre le Canada et les économies asiatiques ont connu un essor considérable depuis le tournant du siècle. Entre 2014 et 2016 par exemple, les exportations canadiennes de produits industriels et manufacturiers vers les pays membres du PTPGP se chiffraient en moyenne à 22,4 milliards de dollars par année.
L'abolition de près de 100 % des droits de douane sur les produits manufacturiers — y compris certains droits pouvant atteindre 85 % — et la mise en place de mécanismes pour éliminer les barrières non tarifaires représentent deux mesures du PTPGP qui permettront aux entreprises canadiennes de calibre mondial d'augmenter leurs ventes. L'entrée en vigueur de cet accord permettra aux entreprises exportatrices canadiennes d'accéder à des chaînes de valeur mondiales intégrées et diversifiées. Dès le premier jour, il n'existera plus de droits de douane sur plus de 87 % des lignes tarifaires industrielles qui couvrent les exportations canadiennes vers les marchés visés par le PTPGP dont la valeur annuelle avoisinait 19,5 milliards de dollars entre 2015 et 2017.
Qu'est-ce que cela signifie concrètement pour nos industries? Je vais fournir quelques exemples.
Le PTPGP offrira des débouchés aux entreprises de l'industrie canadienne des produits chimiques et du plastique, qui se chiffre à plusieurs milliards de dollars, que ce soit en Ontario, la plaque tournante de l'industrie du plastique au pays, ou en Alberta, où se trouvent des usines de produits chimiques de pointe. Grâce à l'élimination des droits de douane, qui peuvent aller jusqu'à 50 %, ce qui améliorera l'accessibilité des marchés, cette industrie verra une augmentation de ses exportations dans les marchés du PTPGP, dont la valeur s'élève en moyenne à 1,1 milliard de dollars par année.
En ce qui concerne l'industrie des métaux et des minéraux, un secteur qui fournit près de 600 000 emplois dans l'ensemble du pays et dont les exportations de produits vers les marchés du PTPGP se chiffrent à 5 milliards de dollars, l'Accord éliminera tous les droits de douane, dont certains sont aussi élevés que 50 %. Par conséquent, des produits canadiens fort recherchés comme l'aluminium, l'acier, le fer, les produits pétroliers et les métaux précieux deviendront encore plus concurrentiels dans des marchés comme le Japon, l'Australie, la Malaisie et le Vietnam.
Grâce au PTPPG, le secteur canadien des technologies de l'information et des communications, d'une importance capitale dans les grands centres urbains du pays, est également en mesure de répondre à la demande grandissante dans les marchés établis et en développement de l'Asie-Pacifique. En plus d'éliminer les droits de douane, l'Accord évitera aux entreprises de devoir divulguer les renseignements exclusifs afin de vendre leurs produits sur les marchés du PTPGP.
[Français]
Notre gouvernement a écouté ce que les Canadiens avaient à dire au sujet du domaine de l'automobile, et il a fait de leurs préoccupations une priorité. Dans le cadre des négociations du PTPGP, le Canada a obtenu des lettres d'accompagnement bilatérales de l'Australie et de la Malaisie afin d'établir des règles d'origine plus libérales, ce qui permettra à nos fabricants du secteur de l'automobile de profiter d'un traitement tarifaire préférentiel sur ces marchés sans avoir à ajuster leurs modèles de production actuels. Nous avons également obtenu des résultats bilatéraux avec le Japon et la Malaisie en ce qui a trait aux normes et à la réglementation dans le secteur de l'automobile, une demande clé des intervenants du secteur.
Ce ne sont là que quelques exemples des secteurs qui pourraient bénéficier du PTPGP. En rendant les exportations industrielles et manufacturières canadiennes plus concurrentielles et en réduisant les formalités administratives qui entravent l'accès à des marchés dynamiques et en croissance, le PTPGP offrira aux entreprises canadiennes d'importantes possibilités d'accroître leurs profits et de créer de nouveaux emplois de qualité pour la classe moyenne.
[Traduction]
Au-delà de la réduction des droits de douane, les entreprises canadiennes de ces secteurs profiteront d'un autre aspect du PTPGP en ce qui a trait à la propriété intellectuelle. Les dispositions du PTPGP sur la propriété intellectuelle couvrent pratiquement tous les aspects du commerce et de la propriété intellectuelle, y compris le droit d'auteur, les brevets, les marques de commerce, l'indication géographique, les dessins industriels, les noms de domaine et l'application. Plus important encore, la protection et l'application des droits de propriété intellectuelle contribueront à protéger les innovations et les investissements du Canada lorsque les entreprises canadiennes feront du commerce à l'étranger. L'un des principaux obstacles au commerce auxquels les entreprises canadiennes doivent faire face dans certains marchés est l'incertitude concernant la protection de la propriété intellectuelle, notamment lorsqu'il s'agit de respecter et d'appliquer leurs droits de propriété intellectuelle.
[Français]
Par conséquent, les entreprises canadiennes innovantes seront mieux placées pour commercialiser leurs produits sur les marchés asiatiques déjà établis et à croissance rapide.
En plus de réduction tarifaire et des règles de propriétés intellectuelles, le PTPGP aborde également les obstacles non tarifaires et coûteux qui empêchent les sociétés canadiennes d'entrer sur les marchés étrangers. Les engagements de tous les membres du PTPGP de réduire les lourdeurs administratives contraignantes dans les secteurs tels que les cosmétiques, les instruments médicaux, les produits pharmaceutiques et les TIC fourniront aux exportateurs manufacturiers canadiens une plus grande certitude et prévisibilité que les avantages concurrentiels réalisés.
Le PTPGP marque une étape très importante dans l'histoire du commerce au Canada. Il jouera un rôle clé dans la diversification de nos marchés et la prospérité économique de notre pays. En établissant un système commercial efficace, transparent et fondé sur des règles dans l'une des régions les plus dynamiques et les plus en croissance du monde, le PTPGP préparera les exportateurs de nos secteurs industriels et manufacturiers à tirer parti des nouvelles possibilités.
Il faut aussi ajouter que nous avons réussi à obtenir une exemption culturelle, ce qui est très important pour le Québec et pour les langues officielles.
:
Monsieur le Président, enfin le gouvernement libéral a vu la lumière et comprend l'importance de ratifier rapidement le PTPGP.
Enfin, cette entente conclue en 2015 va peut-être être ratifiée très prochainement par le Canada. Nous espérons que cela se fera rapidement. On se rappelle que le PTPGP a été un des premiers faux pas du sur la scène internationale. Je vais citer quelques articles, dont ce dernier, intitulé:
[Traduction]
en anglais ce qui pourrait se traduire par « Le boude une réunion ».
[Français]
Je vais rappeler un peu ce qui s'est passé.
[Traduction]
Le texte de l'article dit que les dirigeants de dix des onze pays ayant décidé de maintenir leur adhésion au Partenariat transpacifique ont été gênés de constater l'absence du premier ministre du Canada lors de la réunion à laquelle il devait participer avec eux.
[Français]
Voici quelques réactions:
[Traduction]
Shinzo Abe a annoncé qu'il fallait reporter la signature de l'accord en raison de l'absence du premier ministre.
Steve Ciobo a qualifié l'affaire d'événement décevant.
Certains ministres ont indiqué que le premier ministre s'était montré frileux en raison des élections qui approchent au Québec.
[Français]
Qu'est-ce qui mène ce parti? Ce n'est pas l'économie du pays. C'est la tendance politique, c'est la partisanerie. Je dis cela parce que, quand les autres pays se sont entendus, au printemps dernier, on aurait pu étudier rapidement le projet de loi , ici, à la Chambre. Le gouvernement aurait pu déposer le projet de loi C-79 au mois de mai et on aurait pu commencer à l'étudier. Ainsi, on aurait déjà ratifié l'Accord et on serait parmi les six premiers pays à l'avoir fait. Cependant, le gouvernement a attendu à la dernière semaine de la session pour présenter le projet de loi. Il était donc trop tard pour qu'on commence à l'étudier.
L'opposition officielle a déposé deux motions dans lesquelles elle réclamait le consentement unanime de la Chambre, afin de procéder rapidement à l'étude du projet de loi et d'adopter de facto le projet de loi. Évidemment, cela n'a pas été fait. On comprendra ma déception et mon incompréhension aujourd'hui de voir que le gouvernement dit qu'il agira rapidement. Toutefois, si on se fie au passé, on réalise que les gestes ne concordent pas toujours avec les paroles.
J'en ai tellement à dire que je vais manquer de temps. Je vais partager mon temps de parole avec le député de . Lui aussi a beaucoup de choses à dire sur le projet de loi .
Cet été, notre chef, le , a envoyé une lettre au pour lui demander d'agir encore plus rapidement, afin de ne pas manquer l'occasion d'être parmi les six premiers pays à signer le PTPGP.
Je vais maintenant vous lire quelques extraits de la lettre que notre chef a envoyée au premier ministre. Je pense qu'il est important que les Canadiens sachent où nous en étions à ce moment-là, et pourquoi nous avons demandé d'agir rapidement.
Les mesures prises par les États-Unis menacent l'emploi et le gagne-pain de milliers de Canadiens. De plus, les menaces répétées du gouvernement américain d'imposer des tarifs de 25 % au secteur automobile créent davantage d'incertitudes. À cet égard, la priorité la plus pressante des conservateurs du Canada est la protection des emplois et de l'industrie en éliminant les tarifs sur l'acier et l'aluminium et en empêchant l'imposition de nouveaux tarifs.
La réalité est encore la même aujourd'hui. Il écrivait aussi:
Les conservateurs ont toujours soutenu la diversification de nos relations commerciales dans le monde. C'est pourquoi le gouvernement conservateur précédent a conclu des négociations de libre-échange et des accords d'investissement avec 53 pays, dont les pays du Partenariat transpacifique [...] original et, en 2014, les 28 pays de l'Accord économique et commercial global.
Le chef écrivait encore:
Il est donc urgent d'agir afin d'élargir et de diversifier nos relations commerciales.
C'est pourquoi il a pressé le premier ministre de:
[...] demander au Président de convoquer la Chambre des communes en vertu de l'article 28(3) du Règlement le plus rapidement possible. Cette session estivale [exceptionnelle] serait l'occasion de débattre et d'adopter le projet de loi C-79, la Loi de mise en oeuvre de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
Le chef a cité le Peterson Institute for International Economics qui:
estime que le PTP original, négocié et conclu par le gouvernement conservateur précédent, aurait injecté 20 milliards de dollars dans l'économie canadienne au cours des dix prochaines années.
Cette demande a été rejetée du revers de la main par le gouvernement. Nous ne comprenons pas pourquoi.
Nous étions prêts à venir travailler et à consacrer une partie de l'été pour faire en sorte que cet accord soit adopté le plus rapidement possible. Pourquoi cela est-il si important que nous soyons parmi les six premiers pays? C'est bien simple. C'est parce qu'après les six premières signatures, après que six pays auront entériné l'entente, le Partenariat transpacifique global et progressiste entrera en vigueur 60 jours après. Si nous ne sommes pas là durant cette période, toutes les bonnes ententes pour les exportations et pour les importations dans ces pays vont déjà avoir été conclues avec les six premiers pays signataires. Que va-t-il rester pour le Canada? Il restera des miettes.
Quand on arrive le dernier lorsqu'on passe à la table d'une grande famille, on ramasse ce qui reste dans les différents plats et souvent il ne reste rien. C'est pour cela que nous considérons qu'il est absolument urgent et nécessaire de ratifier rapidement le PTPGP.
Évidemment, nous allons collaborer avec le gouvernement pour l'adoption rapide du PTPGP parce que c'est important pour notre industrie et pour les producteurs agricoles. D'ailleurs, l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire a tenu deux points de presse. Un point de presse et un communiqué de presse ont été émis pour souligner à quel point il est important, pour le secteur agricole, d'adopter rapidement le PTPGP. On mentionne notamment une recherche parrainée par l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire qui dit que le traité pourrait faire augmenter les exportations canadiennes de produits agroalimentaires de près de 2 milliards de dollars annuellement. Il est question du boeuf, du porc, des grains, du canola, des légumineuses, du soya, de l'orge, du sucre et des aliments transformés.
Telles sont la réalité et l'économie. Ce sont des emplois au Canada qu'on met en péril quand on n'agit pas assez rapidement. On comprendra notre déception grande et profonde de voir que le gouvernement n'a pas su saisir à temps l'importance de signer rapidement le PTPGP.
Au nom de l'ensemble des gens qui produisent ces produits agricoles, nommément le boeuf, le porc, le canola, le blé, l'orge, l'avoine, les légumineuses, le soya, le sucre et les aliments transformés, j'espère que cette fois-ci le gouvernement va comprendre.
J'aimerais parler d'un autre secteur qui est inclus dans l'Accord et qui suscite quelques profondes inquiétudes, soit le secteur sous gestion de l'offre. Effectivement, l'entente prévoit des concessions de la part du Canada au chapitre de la gestion de l'offre. Dans le cadre de l'ancien accord, le gouvernement conservateur de l'époque avait prévu qu'il y aurait des conséquences pour les producteurs sous gestion de l'offre. Nous avions donc mis en place un plan de compensation sur 10 ans.
Le plan de compensation atteignait 4 milliards de dollars pour les producteurs sous la gestion de l'offre. Nous avions fait cela parce que nous considérions important de reconnaître que nous avions réussi à conclure cette entente économique globale qui serait bonne pour le Canada mais que nous avions dû sacrifier une partie du quota sous la gestion de l'offre et que les producteurs méritaient d'avoir une compensation. Il y avait 4 milliards de dollars dont 450 millions de dollars pour moderniser leurs installations.
La réponse du gouvernement actuel a été de n'offrir aucun programme de compensation. On se demande aujourd'hui pourquoi les gens sont inquiets. Il n'y a eu aucune annonce à ce sujet et aucune empathie envers les producteurs sous la gestion de l'offre. Ceux-ci ont pourtant accepté de sacrifier une partie de leurs quotas pour faire en sorte que l'économie canadienne puisse bien aller.
Le gouvernement a mis en place un petit programme de 350 millions de dollars pour moderniser les fermes et pour les transformateurs. Dans le plan des conservateurs, il s'agissait de 450 millions de dollars à ce chapitre auxquels s'ajoutaient plus de 3 milliards de dollars pour protéger les quotas et pour compenser les pertes qu'auraient pu subir les producteurs sous gestion de l'offre à la suite de l'entrée en vigueur du Partenariat transpacifique.
En résumé, l'opposition officielle va appuyer, aujourd'hui, la ratification le plus rapidement possible par le Canada du PTPGP parce que c'est important pour notre économie. Encore une fois, j'espère que le gouvernement libéral ne va pas tout gâcher lors d'une séance de signature, et j'espère que tout le monde va être présent. J'espère qu'on mettra tout en oeuvre pour ne pas faire rire de nous à l'échelle internationale.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir de me lever à la Chambre pour débattre du projet de loi J'aimerais remercier le député d' pour l'excellent travail qu'il a fait sur cet accord au cours de son mandat comme ministre du Commerce international au sein du gouvernement conservateur précédent.
Premièrement, j'aimerais souligner l'importance de ce projet de loi pour nos communautés agricoles. D'après l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, l'adoption de ce projet de loi pourrait augmenter la valeur des exportations agricoles du Canada de 1,84 milliard de dollars. Cet accord va ouvrir un tout nouveau marché dans lequel les agriculteurs canadiens pourront vendre leurs produits.
De plus, étant donné l'incertitude qui existe dans les négociations de l'ALENA, il est encore plus important que nous adoptions ce projet de loi pour que nous puissions diversifier notre commerce de plus en plus. Lorsque les États-Unis imposent au Canada des tarifs douaniers sur l'acier et aluminium, il est nécessaire que le Canada trouve un nouveau marché dans lequel il peut vendre ses produits. Lorsque le Canada perd l'accès à un marché et à des milliers d'emplois, il est tout simplement logique qu'il trouve un nouveau marché dans lequel il peut vendre les mêmes produits.
De plus, le PIB combiné des pays auxquels le Canada aura accès grâce à cet accord est d'environ 13 billions de dollars. Cela comprend le Japon, qui est la troisième économie en importance après les États-Unis et la Chine. Cela représente un marché d'à peu près les trois quarts du marché des États-Unis. Le PTPGP est une occasion extraordinaire pour la diversification du commerce du Canada et le bien-être économique des Canadiens.
Lorsqu'on regarde tous les bénéfices que le PTPGP va apporter au Canada une fois que nous aurons adopté ce projet de loi, il est difficile de comprendre pourquoi les libéraux ont décidé d'ignorer le chef de l'opposition lorsqu'il a demandé que la Chambre des communes soit convoquée pour que le projet de loi C-79 soit adopté. La raison pour laquelle le chef du Parti conservateur a fait cette demande est que l'accord n'entre en vigueur qu'après sa ratification complète par six différents pays. Le Mexique, le Japon et Singapour avaient déjà ratifié l'accord lorsque cette demande a été faite, alors il ne manquait que la signature de trois autres pays pour qu'il entre en vigueur.
Si les libéraux avaient convoqué la Chambre pour adopter ce projet de loi pendant l'été, comme nous l'avions demandé, le Canada aurait garanti son accès aux nouveaux marchés le plus tôt possible. Toutefois, ils ont plutôt décidé de prendre le risque que trois autres pays ratifient l'accord et que le Canada perde des milliers d'emplois. Ce que ce gouvernement a fait dans le cadre de l'ALENA, c'est-à-dire rester les bras croisés pendant que les autres pays établissent un accord de libre-échange, il a risqué de le faire une deuxième fois dans le cadre du PTPGP.
En effet, les libéraux n'avaient aucune raison de ne pas convoquer la Chambre pour adopter ce projet de loi. Le fait qu'ils ont ignoré cette demande montre qu'ils ne prennent pas au sérieux le bien-être économique des Canadiens. Ce gouvernement libéral me semble presque déterminé à faire en sorte que la vie des Canadiens devienne de plus en plus difficile.
En premier lieu, il impose une taxe sur le carbone et il ne veut pas révéler son coût pour les Canadiens.
Cette taxe ne permettra pas de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Elle rendra seulement la vie des Canadiens plus difficile en incitant les investisseurs à investir à l'extérieur du Canada, dans des pays ayant des réglementations environnementales différentes.
En deuxième lieu, il est incapable de construire les pipelines comme Trans Mountain, Énergie-Est et autres. Ces pipelines auraient apporté de nouveaux emplois au Canada et seraient avantageux pour tous les Canadiens.
Enfin, il a refusé de rappeler la Chambre pour garantir que les Canadiens de tous les différents secteurs ont accès à un marché élargi.
Ces trois exemples démontrent que les libéraux ne se battent pas pour la classe moyenne et pour ceux qui désirent s'y joindre. Ils démontrent plutôt que les libéraux ne prennent pas au sérieux les emplois des Canadiens. Il semble que chaque fois que les libéraux annoncent une nouvelle politique, elle a pour effet de décourager l'investissement au Canada et de prévenir la création de nouveaux emplois.
En conclusion, j'aimerais expliquer mon appui au projet de loi et au libre-échange.
En général, le libre-échange est une bonne chose. C'est certainement un élément qui joue un rôle dans les grands changements importants et globaux. Par exemple, c'est grâce au libre-échange que le taux global de pauvreté extrême est passé de 44 % à moins de 10 % depuis le début des années 1980. C'est grâce au libre-échange que l'espérance de vie à la naissance est passée de 53 ans en 1960 à plus de 70 ans aujourd'hui. C'est grâce au libre-échange qu'il y a moins de guerres dans le monde. Lorsque les pays font des échanges, ils deviennent de plus en plus dépendants les uns des autres sur le plan économique. Lorsque les pays font des échanges, ce n'est plus rentable de faire la guerre. Il est donc beaucoup plus avantageux de garder la paix, pour que nous puissions profiter mutuellement de l'échange commercial entre les pays.
C'est pour ces multiples raisons que le précédent gouvernement conservateur a signé des accords de libre-échange avec beaucoup de pays. Il l'a fait avec le Panama, la Corée du Sud, le Honduras et plusieurs autres pays. C'est pourquoi le gouvernement conservateur a conclu les négociations pour le PTP et pour l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes en faveur du libre-échange pour des raisons pratiques et de principe.
Le libre-échange aide aussi à promouvoir la liberté. Au cours de mes travaux au Parlement et à l'extérieur de celui-ci, je me suis toujours positionné du côté des droits de la personne et de la liberté. Le libre-échange est une forme essentielle de la liberté. Le libre-échange suggère qu'on a le droit de vendre et d'acheter, comme on le veut, d'un pays à l'autre.
Pour toutes ces raisons, je vais voter en faveur de ce projet de loi. Encore une fois, je voudrais souligner le travail de mes collègues conservateurs, comme le député d' et l'ancien premier ministre, qui ont fait beaucoup de choses pour assurer la prospérité du Canada.
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Monsieur le Président, le gouvernement est convaincu que l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste — le PTPGP — permettra d'accroître et de diversifier les échanges commerciaux et les investissements canadiens au sein des marchés en croissance rapide de l'Asie-Pacifique et d'améliorer la prospérité économique du Canada. Parallèlement, grâce à l'Accord, les avantages du commerce seront largement répandus, plus particulièrement parce qu'il sera plus facile pour les petites et moyennes entreprises — les PME — de tirer profit des débouchés que l'Accord leur offrira.
Les exportations sont essentielles pour la santé et la vitalité des entreprises canadiennes, et les PME canadiennes jouent un rôle clé en favorisant le commerce et la croissance économique au Canada. En effet, les PME sont l'épine dorsale de l'économie canadienne. Elles représentent plus de 99 % de toutes les entreprises et 90 % des emplois dans le secteur privé, comptent 10,7 millions de travailleurs et génèrent près de 40 % du produit intérieur brut canadien.
Monsieur le Président, j'ai oublié de préciser que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Seulement 11 % des PME canadiennes profitent des marchés étrangers, et le gouvernement s’est engagé à augmenter cette proportion. Les exportations sont vitales pour la croissance de l’économie canadienne. Voilà pourquoi le gouvernement aide les petites entreprises à pénétrer de nouveaux marchés étrangers en favorisant les exportations par la négociation et la mise en oeuvre d’ententes de libre-échange, tels que l’Accord économique et commercial global conclu avec l’Union européenne et, maintenant, l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste.
Ce dernier accord permettra aux PME canadiennes de pénétrer le marché dynamique de l’Asie et du Pacifique grâce à des ententes simplifiant le processus d’exportation et renforçant la participation des PME aux chaînes d’approvisionnement mondiales. Il renforcera nos liens économiques avec certains de nos partenaires actuels, tels que le Chili, le Mexique et le Pérou, tout en offrant un accès préférentiel dans sept nouveaux pays parties à l’Accord, à savoir le Japon, la Malaisie, le Vietnam, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Singapour et Brunei.
En outre, l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste éliminera les tarifs douaniers et facilitera l’accès aux marchés pour les entreprises canadiennes, y compris les PME. Lors de la mise en oeuvre de l’Accord, 86 % des tarifs douaniers imposés par les pays signataires seront immédiatement éliminés. Cette disposition s’appliquera aux exportations canadiennes vers les pays signataires, exportations dont la valeur moyenne s’élevait à 28,3 milliards de dollars par an entre 2015 et 2017. Lorsque l’Accord sera entièrement mis en oeuvre, les pays signataires élimineront 99 % de leurs tarifs douaniers. Cette disposition s’appliquera aux exportations vers les pays signataires dont la valeur moyenne s’élevait à 32 milliards de dollars par an entre 2015 et 2017. Cet accès accru aux marchés rendra nos PME plus concurrentielles et plus aptes à réussir. Il leur permettra en outre de diversifier leurs exportations à un moment où cela est extrêmement important.
L’Accord prévoit des ententes sur l’accès accru aux marchés pour nos secteurs des services et des services financiers ainsi qu’un ensemble exhaustif de dispositions sur la protection des investissements, qui reposent sur un solide mécanisme de règlement des différends en matière d’investissement. Ces dispositions profiteront grandement aux PME, car les obstacles non tarifaires ont des conséquences disproportionnées sur les petites et moyennes entreprises.
Par ailleurs, le PTPGP donnera lieu à une première au Canada en termes d’accord de libre-échange : il contient un chapitre qui garantit précisément que les petites et moyennes entreprises pourront profiter des possibilités que l’Accord créera. Ce chapitre distinct souligne l’importance des PME, qui forment l’épine dorsale de notre économie et qui sont un moteur de croissance économique.
Ces dispositions garantiront que nos entrepreneurs et petites entreprises auront accès à de l’information adaptée à leurs besoins, ce qui permettra aux entreprises canadiennes d’explorer facilement les marchés du PTPGP, de s’y retrouver aisément et de se préparer à y obtenir de bons résultats.
Par l’intermédiaire d’un comité et de mécanismes de collaboration, les signataires du PTPGP seront en mesure d’échanger des pratiques exemplaires sur les façons d’appuyer leurs entreprises et de coopérer dans le cadre de séminaires, d’ateliers et d’autres activités de renforcement des capacités afin d’aider leurs entreprises à saisir les possibilités que l’Accord offre.
Le PTPGP se traduira par l’augmentation des possibilités offertes dans les marchés pour les entreprises canadiennes de toutes les tailles, de tous les secteurs et de toutes les régions du pays. Au cours des mois à venir, nous nous adresserons aux petites et moyennes entreprises de tout le pays pour nous assurer qu’elles disposent des connaissances et des outils nécessaires pour tirer profit de cet accord historique. En parallèle, nous travaillerons afin d’aider les PME canadiennes à croître, à étendre leurs activités, à augmenter leur productivité, à faire preuve d’innovation et à s’orienter vers les exportations afin qu’elles puissent prospérer et créer de bons emplois pour la classe moyenne.
L'Asie est importante pour le Canada et les petites et moyennes entreprises. En effet, la contribution de cette région à l'économie mondiale continue à augmenter, et l'importance de l'Asie en tant que destination pour les exportations canadiennes a plus que doublé.
L'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste est l'une des pierres angulaires de l'engagement du gouvernement à l'égard de la diversification du commerce. Il permettra aux entreprises canadiennes d'effectuer des échanges commerciaux et des investissements dans cette région dynamique qui connaît une croissance rapide. Étant donné que l'Asie est une région hautement intégrée et adaptable, les avantages de l'Accord vont bien au-delà de l'accès à de nouveaux marchés. Cet accord donnera l'occasion aux entreprises canadiennes de toutes les tailles de faire partie de diverses chaînes de valeur intégrées régionalement ayant une portée mondiale.
Les accords ambitieux ayant des normes élevées, comme le PTPGP, contribueront à renforcer le système international fondé sur des règles et ses institutions solides, à promouvoir les chaînes de valeur mondiales et à assurer des règles du jeu équitables qui maximisent les avantages du commerce pour tout le monde.
En resserrant de façon responsable nos liens avec nos partenaires asiatiques, nous remplissons notre promesse de créer des possibilités de croissance économique qui bénéficieront à la classe moyenne du Canada. Cet accord créera des débouchés pour les petites et moyennes entreprises et les entrepreneurs canadiens afin qu'ils puissent élargir leurs activités, prospérer et créer de bons emplois pour la classe moyenne. Nous sommes ici pour aider les Canadiens, pour les aider à aller de l'avant, à croître et à réussir à l'étranger tout en créant un environnement propice à la croissance durable pour tout le monde.
[Le député s'exprime en cri.]
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler aujourd'hui des avantages importants de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste ou le PTPGP. Je veux parler spécifiquement du secteur canadien du poisson et des fruits de mer.
Cet accord est extrêmement important, non seulement pour le Canada, mais aussi pour l'Australie, Brunei, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Également, il est important pour nous d'avoir accès à ces marchés.
Le secteur canadien du poisson et des fruits de mer est important pour notre économie et essentiel au maintien d'une base d'emplois solides dans le cadre d'une économie diversifiée. Nous avons la chance d'avoir un secteur du poisson et des fruits de mer très prospère. Il contribue chaque année plus de 2 milliards de dollars au PIB du Canada et il fournit plus de 76 000 emplois aux Canadiens et aux Canadiennes.
À l'échelle régionale, ce secteur offre des possibilités économiques à de nombreuses collectivités d'un océan à l'autre et même à l'intérieur du Canada.
[Traduction]
Dans l'Ouest, les emplois dans l'industrie du poisson et des fruits de mer de la Colombie-Britannique représentent environ 12 % des emplois dans ce secteur au Canada. Dans les Maritimes, plus que les deux tiers de l'ensemble des travailleurs du secteur canadien du poisson et des fruits de mer travaillent dans les provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador. La pêche est également importante au Québec et dans les collectivités du Nord, au Yukon et au Nunavut, tandis que la pêche en eau douce est notamment importante au Manitoba.
La pêche commerciale est une industrie d'une grande valeur au Manitoba. Les Manitobains pratiquent la pêche commerciale depuis plus de 100 ans. La plus grande partie de la production vient du lac Winnipeg et du lac Manitoba, mais on pêche également dans sept lacs plus petits, dans le Sud et le Nord de la province. Les ressources sont gérées au moyen de quotas, et en fonction de la saison. La largeur du maillage des filets et le nombre de pêcheurs titulaires d'un permis sont aussi établis par règlement. Ces outils de gestion permettent aux populations piscicoles et à l'industrie de demeurer viables. Ils garantissent également que les ressources soient partagées équitablement, dans tous les lacs, parmi non seulement les non-Autochtones, mais aussi les Autochtones et les Métis. Puisque la presque totalité du produit est vendue à l'étranger, les 30 millions de dollars de ventes annuelles représentent une contribution significative et importante à la subsistance des familles de pêcheurs manitobains.
Au Manitoba, il est également important de maintenir une qualité élevée. Le Manitoba est la seule administration de l'hémisphère occidental ayant un marché du poisson d'eau douce certifié écologique. Nous avons obtenu une certification du Marine Stewardship Council et en sommes très fiers. Actuellement, nous exportons 85 % de notre production de poisson vers d'autres marchés. La province compte 3 155 pêcheurs autorisés et 83 % d'entre eux sont d'origine autochtone. Ils contribuent à soutenir de nombreuses communautés autochtones et offrent un bon niveau de vie et une aide à beaucoup de familles. Quarante-six communautés et Premières Nations participent à l'industrie de la pêche. Grâce à cette dernière, 294 emplois ont été directement créés, ce qui a permis d'améliorer la qualité de vie des gens grâce à leur participation à l'industrie de la pêche. Bon nombre d'emplois et de moyens de subsistance au Canada dépendent de cette industrie qui constitue le moteur économique d'environ 1 500 communautés rurales et côtières du Canada.
Je parlerai maintenant des raisons pour lesquelles les accords de libre-échange et le PTPGP en particulier sont nécessaires pour soutenir et développer l'industrie du poisson et des fruits de mer.
En résumé, les industries de la pêche et de l'aquaculture du Canada produisent du poisson et des fruits de mer de haute qualité et provenant de sources durables, qui permettent de nourrir le monde. L'industrie canadienne du poisson et des fruits de mer est axée sur l'exportation et dépend des marchés étrangers. En Asie, la demande accrue de la classe moyenne croissante représente un potentiel énorme pour les exportateurs canadiens de poissons et de fruits de mer de haute qualité.
Lorsqu'il entrera en vigueur, le PTPGP donnera aux exportateurs canadiens de poissons et de fruits de mer un accès préférentiel à l'un des plus grands blocs commerciaux du monde, qui représente près de 500 millions de personnes et 13,5 % du PIB mondial. De 2015 à 2017, les Canadiens ont exporté au total une moyenne annuelle de 732 millions de dollars de poissons et de fruits de mer vers les marchés visés par le PTPGP.
[Français]
Le Japon est l'un des marchés du PTPGP où les entreprises canadiennes peuvent s'attendre à d'importantes possibilités de croissance. Troisième économie mondiale, le Japon importe plus de 60 % de ses besoins alimentaires en calories, ce qui représente une demande énorme pour les aliments importés.
À l'heure actuelle, la compétitivité du Canada dans les marchés du PTPGP est entravée par les droits de douane élevés imposés sur le poisson et les produits de la mer comme le crabe des neiges surgelé, le homard, le saumon, les filets de poisson et les huîtres. Ces droits de douane peuvent varier de 3,5 % à 34 % dans les pays visés par le PTPGP, dont le Japon, la Malaisie, le Vietnam et la Nouvelle-Zélande.
Lorsque l'accord entrera en vigueur, plus de 90 % des lignes tarifaires sur le poisson et les produits de la mer deviendront immédiatement exemptes de droits pour les exportations canadiennes, dont la valeur annuelle moyenne était de 647 millions de dollars entre 2015 et 2017. Les 10 % restants seront éliminés progressivement au cours des 15 prochaines années.
[Traduction]
Par exemple, près de 66 % des lignes tarifaires du Japon dans le secteur du poisson et des fruits de mer seront éliminées à l'entrée en vigueur de l'Accord, offrant ainsi au Canada un accès préférentiel à ce marché pour le poisson et les produits de la mer de qualité supérieure comme le homard, le crabe, la crevette, le saumon, la rogue de hareng, l'oursin et le flétan. Quatre-vingts pour cent des lignes tarifaires du Vietnam touchant le poisson et les fruits de mer bénéficieront de l'accès en franchise de droits à l'entrée en vigueur de l'Accord, et, dès le premier jour, tous les poissons et fruits de mer canadiens seront exemptés de droits de douane en Malaisie. L'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste bonifie l'accès aux marchés pour les entreprises canadiennes, crée des conditions propices à l'accroissement des exportations et contribue à la vitalité et à une plus grande prospérité à long terme du secteur.
Des règles additionnelles en matière de simplification des procédures de dédouanement et des procédures administratives et un renforcement de la coopération en matière de réglementation aideront les exportateurs et les fournisseurs canadiens à économiser temps et argent aux frontières des pays membres de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste. L'accès accru et l'allégement du fardeau administratif leur donneront un avantage par rapport aux concurrents des pays qui n'ont pas un accès préférentiel aux marchés des pays de l'Accord. Soulignons que chaque pays membre conservera le droit de prendre les mesures de protection nécessaires contre les risques à l'égard de la salubrité des aliments et de la vie ou la santé des animaux ou des végétaux, tout en garantissant que l'accès facilité aux marchés ne soit pas compromis par des restrictions commerciales injustifiées.
Les règles claires du PTPGP quant à l'élaboration, à l'adoption et à la mise en oeuvre de mesures en matière de salubrité des aliments et de protection des animaux, des végétaux et de la santé assurent que ces mesures seront fondées sur la science et sur les risques et qu'elles seront transparentes. Ultimement, ces dispositions créeront un environnement de formation prévisible pour les membres du PTPGP, ce qui donnera une longueur d'avance aux fabricants et aux exportateurs dans divers marchés éventuels. Les consultations menées auprès de l'industrie du poisson et des fruits de mer ont été extraordinairement positives. Ce que les Canadiens qui travaillent dans ce secteur nous disent, c'est que l'industrie du poisson et des fruits de mer profitera de l'élimination des droits de douane et qu'ils ont hâte que l'Accord soit mis en oeuvre.
Le PTPGP comprend également un chapitre sur l'environnement qui vise à répondre à différents enjeux planétaires importants en matière d'environnement et qui comprend des engagements exécutoires pour les membres du PTPGP concernant notamment la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et la promotion de la gestion durable des pêches, par exemple au moyen d'obligations qui interdisent les subventions qui ont des incidences néfastes sur les stocks de poisson. Le chapitre sur l'environnement établit également un cadre de collaboration dans les domaines d'intérêt commun. Il s'agit, par exemple, de collaborer afin d'atténuer les effets du changement climatique, de promouvoir et protéger la biodiversité, de lutter contre le commerce illicite d'espèces sauvages et contre les espèces exotiques envahissantes, et de promouvoir les pratiques durables dans le secteur des pêches. En demeurant souple quant à ses politiques dans les secteurs comme les pêches et l'aquaculture, le Canada assurera la durabilité de ses ressources halieutiques aujourd'hui et dans l'avenir.
Comme l'Accord aura pour effet d'augmenter et de diversifier la présence du Canada dans les principaux marchés de produits de la mer en Asie-Pacifique, il pourrait grandement profiter à des milliers de Canadiens. En effet, de plus grandes quantités de poissons et de fruits de mer canadiens, des produits de calibre mondial, pourront se retrouver sur les tables du monde entier, puisque le PTPGP nous donnera accès à ce vaste marché en franchise de droits de douane. Le secteur du poisson et des fruits de mer contribue grandement à la prospérité économique et à la qualité de vie des Canadiens, particulièrement dans les régions côtières, mais aussi dans les communautés autochtones du centre du pays, notamment au Manitoba. Ce secteur joue un rôle crucial dans la croissance à long terme.
Je suis fermement résolu à soutenir le secteur du poisson et des fruits de mer, de façon à ce qu'il demeure dynamique et continue de faire partie intégrante de la culture et de l'économie du Canada. C'est pourquoi j'encourage tous les députés à voter en faveur du projet de loi à l'étude, afin que nous pussions mettre en oeuvre le PTPGP et que les Canadiens, notamment les pêcheurs autochtones et tous les pêcheurs du Manitoba, puissent en bénéficier.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse d'être de retour à la Chambre, de revoir mes collègues et, surtout, de participer au débat sur le projet de loi . Je vous signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Hier, nous avons commencé le débat entourant la ratification de l'Accord du Partenariat transpacifique global et progressiste entre le Canada, l'Australie, Brunei, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Hier, nous avons débattu pendant cinq heures et demie sur ce projet de loi important. Ce matin, il y a eu une motion d'attribution de temps. Le Parti libéral, le gouvernement, a travaillé avec le Parti conservateur, soit l'opposition officielle, pour accélérer l'adoption du projet de loi C-79.
C'est décevant de ne pas avoir le temps de prendre la parole pour exprimer les préoccupations des citoyens que nous représentons pour un projet de loi important comme celui de la ratification de l'Accord. C'est fâchant, c'est désolant. Je suis contente de pouvoir prendre la parole et exprimer de ces craintes et préoccupations par rapport au projet de loi.
Il faut d'abord dresser la table. Je vais faire une mise en contexte. Il y a eu une déclaration de la part du durant la campagne électorale. Le premier ministre a déclaré ce qui suit, le 5 octobre 2015:
Le gouvernement a l'obligation de faire preuve d'honnêteté et d'ouverture face au processus de négociation et doit immédiatement divulguer les détails de toute entente. Les Canadiens et les Canadiennes ont le droit de savoir pleinement quelles seront les répercussions de cet accord sur les divers secteurs de notre industrie. Le gouvernement fédéral doit tenir sa parole et, durant le processus de ratification, il doit défendre les intérêts du Canada — notamment en ce qui concerne la gestion de l'offre, notre industrie automobile et les fabricants canadiens partout au pays.
C'était en 2015. Nous sommes en 2018, et on peut dire que le premier ministre n'a pas tenu sa parole ni sa promesse.
Il y a eu des consultations au Comité permanent du commerce international. Je veux remercier notre porte-parole qui a travaillé très fort au Comité. Nous sommes fiers du travail qu'elle est capable d'accomplir. Ces consultations n'étaient pas facilement accessibles pour les membres du public qui voulaient y participer. Il n'y a pas eu beaucoup de temps pour aviser la population que ces consultations sur le Partenariat transpacifique avaient lieu. Les gens n'avaient pas beaucoup de temps pour se préparer, se rendre et participer aux consultations. Les membres du public qui désiraient faire des présentations et offrir un témoignage disposaient d'une heure pour ce faire. À Montréal, 19 participants du public s'opposaient à l'Accord. À Québec, trois présentateurs présents s'y opposaient également. Le Comité a reçu plus de 8 000 mémoires de Canadiens.
Nous avons eu beaucoup de difficulté à faire traduire et à examiner tous les mémoires comme il se le doit. Il n'y a pas eu de consultation exhaustive comme l'avait promis le premier ministre en 2015. Le Comité est censé être indépendant, mais il a mené ses consultations d'après les fortes suggestions du gouvernement.
Rappelons-nous que le Comité permanent du commerce international a tenu des dizaines de séances, a entendu plus de 400 témoins et a reçu des commentaires écrits de plus de 60 000 Canadiens, dont 95 % s'opposaient au projet de loi et donc à la ratification de l'Accord du Partenariat transpacifique global et progressiste.
Je me lève aujourd'hui pour parler au nom des gens de la circonscription Berthier—Maskinongé que je représente avec fierté. Depuis 2012, j'ai eu l'honneur de siéger au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Depuis le mois de janvier, j'ai de nouvelles responsabilités, mais je suis de près les travaux du Comité.
Dans tous les accords que signe le gouvernement depuis mon entrée en politique en 2011, on fait des brèches dans notre système de gestion de l'offre. Chaque accord signé donne plus d'accès à notre marché, que ce soit le lait, la volaille, la dinde ou les oeufs.
Chaque accord signé donne plus d'accès à notre marché. Le gouvernement conservateur nous disait qu'il appuyait et défendait notre système de gestion de l'offre. Que faisait-il? Il négociait des accords qui accordaient un plus grand accès à notre marché. Le Parti libéral, qui forme un gouvernement majoritaire, fait la même chose. Il ouvre encore des brèches. Toutefois, il nous dit toujours qu'il appuie et soutient notre système de gestion de l'offre.
Les Canadiens méritent un gouvernement qui respecte leur volonté et qui ne négocie pas les accords derrière des portes closes. Les experts nous disent que la ratification de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste engendrerait entre 60 000 et 80 000 pertes d'emplois au Canada, en raison des concessions dans le secteur de l'automobile. C'est vraiment troublant de voir que le gouvernement est prêt à simplement mettre à risque et en péril ces emplois.
Les concessions de l'entente du PTPGP préoccupent grandement les producteurs de lait, d'oeufs et de volailles. Au Québec seulement, cette brèche pourrait engendrer la perte de 26 000 emplois. Les producteurs de lait estiment que l'ouverture du marché canadien de 3,25 % les priverait annuellement d'environ 250 millions de dollars en revenus. De plus, l'éventuelle disparition de notre système de la gestion de l'offre représenterait des pertes de 60 000 à 80 000 emplois dans le secteur avicole, sans compter les concessions qui ont été faites dans l'accord entre le Canada et l'Union européenne.
Tous les accords qu'on a signés dernièrement représentent 15 % de plus de marché soumis à notre système de gestion de l'offre. Le gouvernement n'a pas cessé de nous dire qu'il allait protéger notre système de gestion de l'offre, mais il ne dit jamais qu'il le protégera intégralement. Il est donc certain que les producteurs ont des craintes et des préoccupations à cet égard.
Il faut aussi penser au moment propice. Présentement, nous débattons de la ratification du Partenariat transpacifique, mais le Canada négocie encore avec les États-Unis. Plusieurs experts et groupes nous ont recommandé la prudence.
En allant de l'avant et en appuyant le Partenariat transpacifique, on donnera aux autres pays un plus grand accès à notre marché, soumis à notre système de gestion de l'offre. Cela enverra peut-être à M. Trump et à nos amis américains un message clair: nous sommes disposés à leur laisser un accès encore plus grand à notre marché.
Ces pertes de marché se traduiront par une diminution du PIB canadien de 4,6 milliards à 6,3 milliards de dollars. L'étude conclut également que le démantèlement de notre système de gestion de l'offre ne procurera aucun avantage significatif aux consommateurs canadiens.
Selon les Éleveurs de volailles du Québec, pour l'ensemble de l'industrie de la volaille, la mise en oeuvre du Partenariat transpacifique entraînera la perte de plus de 2 200 emplois avec une réduction de 150 milliards de dollars de leur contribution au PIB du Canada.
Notre système de gestion de l'offre a en effet été créé par les libéraux. Toutefois, encore une fois, il est grandement affaibli. On est vraiment en train de le voir mourir à petits feux. On est en train d'affaiblir notre système à un point tel que cela ne vaudra plus la peine d'avoir un système de gestion de l'offre en place.
Le gouvernement nous dit qu'il n'y a rien à craindre et qu'il y aura un plan de compensation pour aider ces producteurs. Toutefois, les producteurs n'en veulent pas. Les producteurs ne veulent rien savoir des compensations. Les producteurs canadiens veulent que le gouvernement fédéral fasse son travail. Il faut que les bottines suivent les babines. On espère bien qu'ils vont vraiment tenir le coup lors de la renégociation de l'ALENA. Toutefois, jusqu'à maintenant, le gouvernement n'est pas capable de défendre les producteurs.
On peut parler d'autres problèmes du Partenariat transpacifique. Par exemple, il y a le secteur de l'automobile. Plusieurs personnes travaillent dans le secteur de l'automobile et des pièces.
Ces personnes et plusieurs syndicats s'opposent férocement au PTPGP, parce qu'il ne fera pas grand-chose pour les aider. Il sème encore l'incertitude. L'application des règles d'origine moins rigoureuses expose le Canada à une concurrence des véhicules japonais présentant des niveaux beaucoup plus élevés de contenus provenant de pays qui ne sont pas membres du Partenariat transpacifique, comme la Chine, la Thaïlande et l'Indonésie. L'engagement du Canada à éliminer progressivement ses tarifs dans le secteur de l'automobile sur une courte période de cinq ans demeure, lui, inchangé.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous n'appuyons pas le Partenariat transpacifique. Il met en péril des emplois. Le gouvernement nous dit qu'il protège les emplois et qu'il va en créer pour la classe moyenne, mais il est en train de menacer ces emplois et ces travailleurs et ces travailleuses.
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Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi de pouvoir entretenir la Chambre d'un sujet aussi important. J'ai eu le privilège d'occuper les fonctions de porte-parole de l'opposition officielle néo-démocrate en matière de commerce international durant les quatre années qu'a duré la dernière législature.
Je ne crois pas avoir besoin de rappeler que l'accord dont nous discutons aujourd'hui, qui s'appelait alors Partenariat transpacifique et qui porte aujourd'hui le nom d'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, a grandement retenu l'attention du public. J'en ai suivi la négociation d'assez près, et mes préoccupations tiennent essentiellement dans les quelques points que voici.
Premièrement, les néo-démocrates sont depuis longtemps préoccupés par le secret entourant le PTP et les négociations sur le PTPGP. Malgré les promesses sans équivoque faites par le , lors de la dernière campagne électorale, au sujet de la transparence à l'égard des accords commerciaux, les libéraux continuent de communiquer aux Canadiens des renseignements vagues et des messages contradictoires. Aujourd'hui, le gouvernement a honteusement imposé l'attribution de temps pour limiter le débat sur cette question très importante. Le gouvernement précédent l'a fait à presque 100 reprises, et l'actuel gouvernement libéral semble essayer d'égaler ce bilan. Cela a pour effet d'étouffer le débat démocratique en nous empêchant de donner notre avis et de faire ce pour quoi les gens de nos circonscriptions nous ont élus, c'est-à-dire les représenter à la Chambre. Je crois que c'est une pratique déplorable qu'il faut condamner.
Deuxièmement, rappelons que le comité du commerce a tenu des dizaines de séances, entendu plus de 400 témoins et reçu des commentaires écrits de plus de 60 000 Canadiens. L'immense consensus qui s'en dégage, c'est que 95 % de ces gens qui ont pris le temps de faire connaître leur avis étaient contre cet accord. Les experts soulignent également que le PTPGP entraînerait l'élimination de 58 000 emplois au Canada à cause des concessions qui nuiraient à notre industrie automobile et à notre système de gestion de l'offre. Je vais y revenir dans quelques minutes.
L'Accord contient également des dispositions inquiétantes relativement au contrôle étranger d'entreprises canadiennes, au droit à la vie privée et à la propriété intellectuelle. Il prévoit en outre des normes très laxistes en matière de travail et d'environnement. Je dirais même qu'il n'y a aucune norme prévue. Les soi-disant lettres d'accompagnement sont faibles, non seulement parce qu'elles ne figurent pas dans l'accord principal, mais également en raison des termes utilisés.
Depuis des dizaines d'années maintenant, les néo-démocrates sont d'ardents défenseurs du commerce équitable et d'accords commerciaux équitables qui visent à améliorer les normes de travail, à améliorer la protection environnementale, à protéger les services publics et la culture, ainsi qu'à accroître le nombre d'emplois dans l'économie canadienne.
Je vais m'arrêter pour un moment parce que j'ai entendu, malheureusement, de la part des libéraux, des propos qui, selon moi, illustrent bien leur regrettable façon d'aborder la politique. Nous avons pu constater la même chose du temps de l'ancien gouvernement conservateur, sous le premier ministre Harper. Lorsqu'un député n'était pas d'accord avec le gouvernement, celui-ci avait recours à la politique de division pour déformer la position du député. Cela se produisait constamment. Par exemple, si un député n'approuvait pas les mesures législatives des conservateurs visant à sévir contre la criminalité, alors ce député était représenté comme étant du côté des agresseurs d'enfants. Cette manière de faire de la politique à la Chambre est déplorable. Je crois que les Canadiens s'y opposent. Nous nous y opposons. Cette façon de faire ne sert pas du tout à faire avancer le débat politique.
Au cours du présent débat, les libéraux tiennent le même propos. Voyant que nous ne sommes pas favorables à cet accord ou que nous faisons notre travail de députés de l'opposition en le critiquant, ils affirment que nous sommes contre le commerce international. C'est absurde, mais les libéraux continuent de le dire. Tous les Canadiens comprennent l'importance du commerce international. Ils veulent que leur pays soit un acteur constructif dans le commerce international, mais cela ne veut pas dire que nous devrions signer n'importe quoi. Nous n'avons pas besoin d'être nécessairement favorables à tous les accords commerciaux, peu importe que le Canada perde de nombreux emplois et que son économie en pâtisse.
Je tiens à dire que les néo-démocrates sont de fiers partisans du commerce international. Nous sommes de tout coeur avec les champions qui portent l'étendard du Canada dans le monde et nous souhaitons bâtir un pays qui prend part abondamment aux échanges commerciaux entre les pays tout en protégeant l'environnement, en défendant les travailleurs et en faisant la promotion des droits de la personne.
Le seul changement majeur qui semble être bénéfique dans l'Accord est l'ajout du mot « progressiste » dans le titre, par les libéraux. Il est très facile de voir que ce n'est qu'un stratagème cynique et que les Canadiens à la mentalité progressiste ne l'accepteront pas. Il n'y a rien de progressiste dans cet accord.
Je voudrais prendre quelques minutes pour expliquer ce qui est troublant dans cet accord et je vais commencer par donner l'exemple de l'industrie de l'automobile.
L'industrie de l'automobile a une énorme importance au pays. Le Canada occupe le 10e rang parmi les grands producteurs de véhicules dans le monde. L'industrie de l'automobile est la plus importante du secteur secondaire au Canada. Plus de 120 000 personnes occupent un emploi directement dans la construction des automobiles ou la fabrication des pièces, qui génèrent environ 100 milliards de dollars de ventes par les usines et d'activité économique connexe.
Quel sera l'effet de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste? Les entreprises et les syndicats du secteur de l'automobile et des pièces d'automobile qui seront les plus touchés par cet accord en étudient attentivement les conséquences depuis des années et ils s'y opposent fermement.
L'industrie de l'automobile est déjà dans la mire des Américains dans le cadre du processus de négociation de l'ALENA et pourrait être assujettie à des droits de douane punitifs. Cette industrie n'ajoute pas foi à l'affirmation des libéraux voulant que le PTPGP ouvrira de nouveaux débouchés commerciaux dans la région de l'Asie-Pacifique, notamment au Japon. En effet, toute personne qui suit de près les tendances du secteur de l'automobile se rendra compte que la réduction des droits de douane au Canada se traduira par une vague d'importations de voitures et de pièces d'automobile provenant d'autres pays, et non l'inverse. Le PTPGP ne fera qu'accentuer le déséquilibre des échanges de produits automobiles et troublera davantage l'harmonisation au sein de l'industrie de l'automobile au Canada et aux États-Unis. Pourquoi? Penchons-nous sur les règles d'origine.
Selon le PTPGP, pour se voir accorder une exemption de droits de douane, une automobile importée au Canada et qui a été fabriquée dans un pays membre du PTP doit avoir été fabriquée dans une proportion de 35 % à 45 % dans ce même pays membre. Peut-on imaginer une chose pareille? Si, par exemple, un fabricant d'automobiles s'installe au Vietnam ou en Malaisie et qu'il souhaite jouir de l'exemption des droits de douane, il doit uniquement s'assurer que 35 % à 45 % de l'automobile est fabriquée au Vietnam ou en Malaisie. Le reste des pièces peuvent être fabriquées dans n'importe quel autre pays où les salaires sont bas, comme au Bangladesh ou en Inde, et même dans des pays où non seulement les salaires sont bas, mais où il n'existe aucune norme environnementale et où les normes de travail et d'emploi sont très peu rigoureuses. Même si l'automobile est fabriquée à 35 % ou à 45 % dans des pays comme la Malaisie et le Vietnam, où les salaires sont bas, il n'en demeure pas moins que 55 % à 65 % de ce même véhicule, soit tout le reste, sera fabriqué dans des pays où les salaires sont encore plus médiocres.
Comment diable les principaux fabricants de voitures concentrés au Canada qui offrent de bons salaires, des indemnités pour accident du travail, des régimes d'assurance-maladie et d'aide sociale et qui paient des impôts ou appuient des programmes sociaux dans ce pays sont-ils censés rivaliser avec cela? Pourtant, les libéraux veulent nous faire croire que, dans le cadre de cet accord, nous allons construire des voitures que nous enverrons ensuite en Malaisie. Qui croit cela est d'une grande naïveté.
J'aimerais parler de la gestion de l'offre. La gestion de l'offre repose sur trois principes: le contrôle des prix, le contrôle de la production et le contrôle des importations. Les libéraux ne cessent de dire qu'ils défendent toujours la gestion de l'offre lors de négociations en vue d'accords commerciaux. Ce qu'ils ne disent cependant pas aux Canadiens, c'est qu'à chaque fois qu'ils ont signé des accords commerciaux, de l'AECG au PTPGP, et jusqu'à l'ALENA aujourd'hui probablement, ils ont relâché le contrôle des importations et, à chaque grand accord commercial qu'ils signent, ils laissent rentrer encore plus de produits laitiers: 3 % pour l'Europe et 3,5% pour les pays signataires du PTP. Qui sait ce que nous allons donner à Donald Trump?
Cela signifie que, pendant qu'ils prétendent défendre la gestion de l'offre, les libéraux contribuent à l'affaiblissement de ce troisième principe sur lequel repose la gestion de l'offre. Au bout du compte, on atteindra 15 %, 20 %, 25 %, 40 %, voire 50 % d'importations et à ce moment-là, la gestion de l'offre aura implosé.
Nous avons vu ce qui s'est produit avec le Brexit au Royaume-Uni. Nous avons été témoins de l'élection de Donald Trump. Comment expliquer ces phénomènes? Les travailleurs du monde entier estiment que depuis 30 ou 40 ans, sous l'effet de ce que l'on appelle la mondialisation, le monde des affaires est parvenu à satisfaire tous ses caprices, notamment la réduction du coût de la main-d'oeuvre, la déréglementation et la libéralisation du commerce, favorisant ainsi la libre circulation des capitaux mondiaux. Que s'est-il passé? Les retombées n'ont pas été partagées équitablement.
Ce contexte explique pourquoi les classes moyennes américaine et britannique se sont révoltées contre des accords commerciaux néolibéraux qui nous ont conduits à la situation délétère suivante: alors que la tranche des 1 % à 10 % les mieux nantis ont vu leur PIB augmenté, les 90 % qui restent finissent par occuper des emplois mal rémunérés, observant avec impuissance l'affaiblissement du secteur manufacturier et la délocalisation de bons emplois pour la classe moyenne vers des pays à faibles salaires.
La situation que je viens de dépeindre s'est produite sous le règne des libéraux comme des conservateurs. Nous seuls, les néo-démocrates, sommes prêts à prendre la parole à la Chambre et à nous battre pour conserver les emplois canadiens et assurer la vigueur de notre économie. Nous allons nous opposer fermement à ces accords commerciaux désastreux chaque fois qu'ils seront présentés dans cette enceinte. Le PTPGP demeure essentiellement un accord désastreux et nous continuerons à le combattre jusqu'au jour où nous pourrons le bloquer.
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Monsieur le Président, on discute du projet de loi , qui porte sur la mise en oeuvre de la nouvelle mouture de l'Accord de partenariat transpacifique sans les États-Unis.
Le Bloc québécois déplore sincèrement et sérieusement les brèches dans la gestion de l'offre qu'on retrouve dans cette nouvelle mouture de l'Accord. Le gouvernement a concédé 3,25 % du secteur laitier, 2,3 % du marché des oeufs et 2,1 % du marché de la volaille.
Les libéraux et les conservateurs, qui se vantent d'être les grands défenseurs de nos agriculteurs et de la gestion de l'offre, viennent de voter en faveur du bâillon pour faire adopter rapidement ce projet de loi. Ils avaient aussi tenté le coup, au printemps dernier, en essayant de faire adopter de façon unanime une motion visant à l'adopter immédiatement. Évidemment, nous étions là et nous nous y étions opposés.
Il y a tout une adéquation entre leurs paroles et leurs actes. Ils disent vouloir défendre intégralement et sans brèche la gestion de l'offre. Maintenant qu'on a un cas concret, ils ne veulent plus le faire et ils ont bien hâte d'adopter la nouvelle mouture du Partenariat transpacifique, avec les brèches. Cela ne concorde pas. Il y a, ici, une grande perte de crédibilité.
À ce sujet, je rappelle que lorsqu'il est question d'une élection partielle, de grands engagements sont pris. Le , pendant l'élection partielle du Lac-Saint-Jean, avait dit: « Nous ne concéderons rien au sujet de la gestion de l'offre. »
Il a dit cela alors qu'il parlait du Partenariat transpacifique, le 19 octobre 2017, à Saint-Félicien, tel que cela a été rapporté par le Journal de Montréal. J'y étais aussi et je l'ai entendu. On était content sur le coup, mais, maintenant, on connaît la valeur de ses paroles.
D'ailleurs, à la veille des dernières élections, le 4 octobre 2015, le , dans une entrevue accordée à Radio-Canada qu'on peut encore aller voir en ligne, déclarait que le gouvernement libéral ne ferait aucune concession dans le PTP quant à la gestion de l'offre. De plus, il y a eu une motion unanime, le 7 février dernier. La motion demandait ce qui suit:
Que la Chambre exige du gouvernement qu'il n'y ait aucune brèche dans la gestion de l'offre dans le cadre du nouveau Partenariat transpacifique.
C'est mon collègue de qui avait proposé cette motion, qui a été adoptée à l'unanimité. Les deux ministres libéraux du commerce international étaient présents à la Chambre et ils ont acquiescé.
Je rappelle que nous, les législateurs et les élus, représentons le patron du gouvernement. Nous lui avons demandé, y compris tous les libéraux et tous les conservateurs, que la nouvelle mouture du Partenariat transpacifique ne contienne aucune brèche dans la gestion de l'offre. Qu'est-ce qu'on a? Une brèche importante. Je répète que sa parole et son engagement n'ont plus de valeur à mes yeux.
Je rappelle que c'est 3,25 % de notre marché pour le lait, 2,3 % pour les oeufs et 2,1 % pour la volaille. Tout cela est supposément protégé par un système de quotas que nos agriculteurs paient très cher. Au total, pour avoir un marché protégé, on parle d'environ 33 milliards de dollars de valeur de quotas, dont 20 milliards de dollars uniquement pour le secteur laitier. Ce ne sont pas des pinottes. Il faudrait respecter cela.
Présentement, on nous explique ainsi la brèche: ce sont les Américains qui voulaient une brèche dans la gestion de l'offre. Comme ils ne veulent plus faire partie du nouveau PTP, pour les attirer, on en créer une et ils vont revenir. Que font le président Donald Trump et les Américains? Ils disent qu'ils ne veulent pas du nouveau Partenariat transpacifique, mais qu'ils veulent une telle brèche dans la renégociation de l'ALENA. On l'a incluse dans le PTP, on peut la leur donner aussi. Cela fait deux brèches, à deux reprises, pour nos agriculteurs, qui paient pour absolument rien.
Je ferai un parallèle avec l'ALENA. Le 7 juin dernier, le disait, dans un article de Radio-Canada: « Si Donald Trump veut s'attaquer à la gestion de l'offre, il n'y en aura pas, d'ALENA, on ne va pas signer l'ALENA. » Comme la crédibilité et la valeur de la parole du gouvernement sont sérieusement entachées, on peut avoir des doutes.
De façon préventive, on avait fait adopter une motion unanime, le 26 septembre de l'automne dernier:
Que cette Chambre réitère sa volonté de maintenir intégralement la gestion de l'offre dans le cadre des renégociations de l'ALENA.
Au Québec, il y a une campagne électorale. Tous les chefs de parti demandent le maintien intégral de la gestion de l'offre dans l'ALENA. Toutefois, il faut croire que cela pèse moins lourd que les propos du conseiller du dans la renégociation de l'ALENA, Simon Beauchemin, qui avait écrit une lettre ouverte, dans La Presse, demandant l'abolition de la gestion de l'offre.
D'ailleurs à ce sujet, l'hiver dernier, je lui demandais s'il voulait abolir la gestion de l'offre et comment il comptait rembourser les 33 milliards de quota une fois la gestion de l'offre abolie. Les agriculteurs s'endettent auprès des institutions financières pour cela. Il s'est contenté d'un rire niais avant de s'en aller.
Je rappelle que pendant les années où la majorité des sièges au Québec étaient occupés par des députés du Bloc québécois, le système de la gestion de l'offre était respecté, et ces secteurs étaient systématiquement exclus des 10 accords commerciaux signés par le Canada, y compris l'ALENA.
À l'époque, le Québec était quand même capable de se faire écouter par le Canada. Depuis 2011, ce n'est plus le cas. Il y a eu l'accord Canada-Union européenne. La monnaie d'échange que le Canada a donnée a été une nouvelle brèche dans le secteur laitier et fromager.
Le gouvernement Harper avait non seulement promis, mais bien budgété 4,3 milliards de dollars de compensation pour nos producteurs laitiers. Les libéraux sont arrivés au pouvoir, ont déchiré cette entente et ont fait un mini programme de 250 millions de dollars. Le premier volet est parti en quelques minutes à peine. Il était très critiqué et mal adapté pour nos agriculteurs. C'est inacceptable. Nos agriculteurs ont servi de monnaie d'échange pour l'accord Canada-Union européenne. C'est la même chose pour le PTP et pour le PTPGP finalement.
Je rappelle qu'il n'y a aucune compensation annoncée de la part du gouvernement pour dédommager nos agriculteurs. Cependant, c'est encore les agriculteurs qui servent de monnaie d'échange. Nous sommes bien craintifs quant à la renégociation de l'ALENA à cause des changements dans les discours du et de la , soit les silences qu'on entend et leur façon de tourner leurs discours. Nous craignons vraiment qu'il y ait encore une brèche dans la gestion de l'offre.
C'est sans compter tous les trucs utilisés par les producteurs américains pour percer notre marché de façon — à mon avis — illégale, et qui prend un temps fou à colmater. Il y avait eu les protéines laitières, il y a le lait diafiltré, il y a le programme de report des droits de douane qui est dénaturé. On se souvient également du scandale de la poule de réforme, les deux sachets de sauce pour faire entrer les ailes de poulet en contournant la gestion de l'offre, les trousses à pizza pour faire entrer du fromage râpé et j'en passe.
Jusqu'en 2011, la position du gouvernement était claire face aux autres pays. S'ils voulaient que nous nous attaquions à la gestion de l'offre, ils devaient abolir leurs subventions et leurs autres mécanismes de protection afin que nous négociions. Maintenant, ce n'est plus du tout cela. Le gouvernement crée une brèche dans la gestion de l'offre, et allez, on y va.
L'Institut C.D. Howe avait fait une étude selon laquelle, pour la première année, l'impact de l'accord transpacifique sur le PIB serait de 0,01 %. C'est à peu près rien. Cela bénéficie surtout à l'Ontario et à l'Ouest. Le Québec, étant plus loin des pays du Pacifique, ne recevrait à peu près rien. Cependant, ce qui est donné en échange pour entrer dans ce partenariat sont des intérêts qui sont chers au Québec. Nous déplorons cela, et c'est inacceptable.
La gestion de l'offre est un système qui fonctionne. Je rappelle qu'aux États-Unis, il y a plusieurs secteurs qui sont protégés: le coton, le sucre, mais aussi le lait, les oeufs et puis le secteur de la volaille, comme ici. Dans chaque accord signé, il y a des tarifs très élevés pour protéger le marché intérieur. La plupart des pays industrialisés — pour ne pas dire tous —, ont des systèmes qui protègent leur agriculture. C'est un enjeu important et un secteur primordial pour la sécurité nationale qui permet de bien nourrir sa population.
On dirait que c'est juste ici que le gouvernement est prêt à brader systématiquement nos agriculteurs. C'est inacceptable.
Ce que nous ne voulons pas, non plus, c'est le modèle de mégaferme comme on voit aux États-Unis depuis quelques années. Une ferme peut avoir 10 000 vaches. Les mégafermes produisent 30 % de du lait. Chez nous, il y a environ 50 vaches par ferme. C'est le modèle de ferme familiale d'occupation du territoire. Si nous avions le modèle américain, pour ma circonscription au complet, il y aurait juste un producteur. C'est inacceptable, nous ne voulons pas cela. La revue américaine Quartz parle d'un suicide par semaine dans les fermes familiales aux États-Unis.
Ce n'est pas ce que nous voulons. Nous allons donc voter contre cet accord, notamment à cause de la brèche importante qu'il ouvre dans la gestion de l'offre.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui. Je rappelle avant de commencer que nous sommes actuellement sur le territoire traditionnel des Algonquins.
Le Partenariat transpacifique a connu une vie mouvementée et tortueuse, je crois que tout le monde s'entend là-dessus. J'aimerais prendre quelques minutes pour en retracer l'historique, puis consacrer le plus de temps possible — puisque nous ne disposons plus que de 10 minutes pour exposer nos arguments et que l'attribution de temps a déjà été votée — à expliquer en quoi les dispositions investisseur-État sont antidémocratiques, et plus particulièrement celles que contient cet accord-ci.
Je dois dire que je fais miens les arguments limpides de la porte-parole du NPD en matière de commerce international, la députée d', et du député de . Je suis d'accord avec eux sur toute la ligne. C'est d'ailleurs ce qui me permettra, au lieu de passer en revue chacun des problèmes du PTP, secteur par secteur, de m'attarder davantage aux dispositions investisseur-État.
Pour revenir au début, la négociation du Partenariat transpacifique était déjà bien engagée lorsque le précédent gouvernement de Stephen Harper était au pouvoir. Celui-ci le savait pertinemment, mais le Canada n’y prenait pas part. Cela explique pourquoi l’entente est défavorable à certains secteurs canadiens. Nous avons tardé à nous y engager, mais avons fait preuve de beaucoup d’acharnement lorsque nous avions décidé de le faire. On se rappellera que même pendant la période électorale de 2015 — pendant laquelle le gouvernement est censé ne jouer qu’un rôle de transition —, l’ancien ministre du Commerce avait travaillé très fort pour essayer de conclure cette entente, même s’il n’y avait pas lieu de le faire, puisque les brefs d’élection avaient déjà été délivrés.
Nous savons que le président américain actuel s’en est retiré, ce qui a profondément affaibli la portée économique de l’Accord qui, sans les États-Unis, semblait voué à l’échec. Toutefois, les mauvaises ententes commerciales ne meurent jamais tout à fait et renaissent de leurs cendres. Celle-ci est de nouveau à l’ordre du jour, sans les États-Unis, et regroupe désormais 11 pays.
Les Canadiens doivent savoir que nous avons déjà des ententes commerciales, comme dans le cadre de l'ALENA, avec le Mexique. En conséquence, nous concluons une entente avec neuf autres pays. Lorsque l’on parle de la région du Pacifique, beaucoup de Canadiens pensent qu’elle comprend de grands acteurs économiques. Lorsque l’on parle du Partenariat transpacifique ou, comme on l’appelle aujourd’hui, l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, on s’imagine qu’il comprend la Chine et l’Indonésie. Or, d’importants acteurs économiques asiatiques n’y participent pas, hormis le plus important, le Japon, ainsi que la Malaisie et, évidemment, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Y prennent également part des économies plus modestes telles que le Pérou et le Vietnam, ainsi que Singapour, qui est important, mais qui ne pèse pas très lourd en termes d’échanges.
Nous devons maintenant adopter à la hâte un accord improvisé. On nous avait promis que la Chambre n'aurait pas à adopter des accords commerciaux à toute vitesse, qu'elle pourrait en débattre amplement. J'en déduis que le comité s'est également fait dire de se hâter. C'est donc dire que cet accord commercial ne sera pas débattu adéquatement. L'issue est déterminée d'avance avec l'attribution de temps.
J'aimerais utiliser les six minutes et demie qu'il me reste pour expliquer à la Chambre pourquoi j'estime que les dispositions sur le règlement des différends entre investisseurs et États ne devraient faire partie d'aucun accord commercial. Elles n'ont pas leur place dans de tels accords. En fait, elles n'ont rien à voir avec le commerce. On les confond souvent avec les accords de résolution des différends commerciaux. Ainsi, dans le cas de l'ALENA — un accord qui, soit dit en passant, est à l'origine de ces systèmes de résolution des différends concernant les investisseurs —, les dispositions qui se trouvent au chapitre 11 de l'ALENA n'avaient jamais été exigées auparavant. On ne les comprenait pas. Même ceux qui ont négocié l'ALENA ne les comprenaient pas.
Dans l'ALENA, le chapitre 19 indique comment résoudre les différends au sujet des droits de douane et des décisions commerciales injustes. Nous connaissons bien ce genre de dispositions. C'est un mécanisme de résolution des différends commerciaux en bonne et due forme. Il faut de telles dispositions pour conclure un accord commercial. En revanche, ce qu'il ne faut pas, c'est adopter ce genre de disposition bidon et antidémocratique sur les différends entre investisseurs et États, qui remontent au chapitre 11 de l'ALENA. En quoi consiste ce chapitre? À la première lecture du texte de l'ALENA et pendant les disputes au sujet de son adoption, aucun des groupes anti-ALENA n'a remarqué le chapitre 11. Personne n'en parlait; il passait inaperçu.
Le chapitre 11 semblait logique. Si quelqu'un investissait dans un pays et qu'il se faisait exproprier le bien construit — comme lorsque Fidel Castro a pris le contrôle de Cuba —, il devait être indemnisé, ce qui est déjà la norme internationale. Cela semblait être la teneur du chapitre 11. Nous avons constaté que ce n'était pas tout à fait le cas lorsque la société Ethyl Corporation de Richmond, en Virginie, a intenté la première poursuite contre le Canada en vertu du chapitre 11.
Il convient de souligner que, à l'heure actuelle, le Canada est le pays industrialisé qui fait le plus souvent l'objet de poursuites aux termes de ces accords investisseur-État et qu'il perd de façon répétée. Il perd, non pas parce qu'il porte atteinte aux règles commerciales, non pas parce qu'il trahit un pays qu'il s'était engagé à traiter de manière amicale dans le but d'en retirer un avantage commercial, mais bien parce qu'il essaie de protéger la santé publique et l'environnement.
Prenons Ethyl Corporation. Dans ce cas, l'ancienne ministre de l'Environnement, Sheila Copps, avait entendu parler des efforts déployés par des groupes comme celui où je siégeais à titre de directrice générale, le Sierra Club du Canada. Nous travaillions fort pour éliminer un additif pour essence toxique appelé MMT, qui est à base de manganèse. C'est difficile à croire, mais les fabricants d'automobiles se sont joints à nos efforts. Les fabricants d'automobiles affirmaient que le MMT encrassait les moteurs et risquait d'abîmer les convertisseurs catalytiques. Autrement dit, cet additif augmentait la pollution d'une façon qui pouvait annuler les garanties des voitures.
Par conséquent, les fabricants d'automobiles, les groupes environnementaux et un certain nombre de groupes de santé, armés des données de la neurotoxicologue de l'Université du Québec à Montréal, la Dre Donna Mergler, ont déclaré que ce produit augmentait le nombre de cas de manganisme dans la population, à savoir des tremblements qui ressemblent beaucoup à la maladie de Parkinson, et, parallèlement, risquait d'annuler la garantie des voitures. La ministre de l'Environnement a présenté un projet de loi qui a été adopté au Parlement. La loi indiquait que l'on se débarrasserait du MMT dans l'essence.
Il est important de savoir que, à ce stade-là, l'Environmental Protection Agency des États-Unis avait refusé d'homologuer le MMT parce que, à son avis, ce produit était mauvais pour l'environnement et pour la santé et il ne fallait pas l'utiliser. Par conséquent, le Canada l'a interdit.
Ethyl Corporation a affirmé qu'elle intenterait une poursuite en vertu du chapitre 11 de l'ALENA. Cependant, avant que cette procédure aboutisse, le gouvernement de l'époque a décidé de régler l'affaire à l'amiable. On ne peut pas dire que l'affaire a été réglée « hors cour » parce qu'aucune cour n'était concernée. Il s'agit de causes d'arbitrage privé qui sont généralement entendues dans des chambres d'hôtel. Par conséquent, si on prévoit qualifier le processus d'arbitrage en vertu du chapitre 11 de processus « hors cour », il faut insérer le mot « fantoche » après le mot « cour » pour que tout soit logique.
Cependant, Ethyl Corporation a réussi à obtenir une indemnité de 13 millions de dollars américains du Canada, qui a été puisée à même le budget de services votés d'Environnement Canada. Si les députés ne pensent pas que cela a eu un effet néfaste sur la volonté d'Environnement Canada d'interdire des produits chimiques dangereux fabriqués aux États-Unis, ils ne se sont pas penchés sur ce qui est arrivé depuis. C'était le premier cas. En passant, quel était l'investissement de la société Ethyl Corporation au Canada? Avait-elle une usine au pays? Non. A-t-elle créé des emplois ici? Non. Elle vendait un additif à l'essence toxique au Canada et c'était suffisant pour faire de la société un investisseur. La même chose s'est produite avec S.D. Myers, qui est le prochain cas.
S.D. Myers est une entreprise de l'Ohio qui utilise des incinérateurs pour brûler des déchets contenant des BPC. Sheila Copps, l'ancienne ministre de l'Environnement, avait interdit l'exportation à partir du Canada de déchets contenant des BPC, conformément à la Convention de Bâle, dont le Canada était signataire, mais S.D. Myers a intenté une poursuite contre le Canada. Qu'est-il arrivé? Il se trouve que l'entreprise était maintenant considérée comme un investisseur. L'entreprise avait prévu de réaliser des profits en récupérant les déchets contenant des BPC et en les brûlant en Ohio.
Cependant, lorsque nous avons interdit l'exportation à partir du Canada de déchets contenant des BPC, l'importation aux États-Unis de ce genre de déchets était illégale aux termes des lois américaines. Compte tenu de ces faits, nous ne pouvions imaginer perdre devant les tribunaux, mais nous avons perdu. Le Canada a interjeté appel à la Cour d'appel fédérale, qui a conclu que l'erreur n'était pas suffisamment importante, selon les règles d'arbitrage, pour que nous ayons gain de cause. Il nous a donc fallu verser de l'argent à S.D. Myers.
Nous attendons la décision relativement à la poursuite intentée par Bilcon, qui a demandé 580 millions de dollars en dommages-intérêts. Le Canada a perdu le procès devant la Cour fédérale, malgré le fait que la conclusion de la commission d'évaluation environnementale, au sujet de l'exploitation par Bilcon d'une carrière à ciel ouvert à Digby, en Nouvelle-Écosse, était rigoureuse, exhaustive, indépendante et était fondée sur des données probantes.
La société Ethyl Corporation ne s'est pas adressée aux tribunaux au Canada, même si elle aurait pu le faire. Soit dit en passant, cette décision a amené le gouvernement progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse ainsi que John Baird, le ministre de l'Environnement de l'ancien gouvernement conservateur, à refuser le permis. Cependant, la société Bilcon, au New Jersey, a eu droit à une audience secrète au titre du chapitre 11 de l'ALENA, et elle a eu gain de cause.
LE PTP ne prévoit pas d'audience secrète, et c'est un élément qui distingue les deux accords. Toutefois, si nous adoptons cette mesure législative, nous le regretterons. Des poursuites seront intentées au titre du chapitre 9 du PTP, encore une fois par la Malaisie et le Japon, et nous perdrons, parce que le Canada perd en général. Cela mine la démocratie, et j'exhorte les députés à retirer du projet de loi dont nous sommes saisis les dispositions relatives aux différends investisseur-État.
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Monsieur le Président, c'est bon d'être de retour, d'être en mesure de parler du projet de loi et, en particulier, de pouvoir parler du commerce.
Je suis d'avis que le commerce fait partie de l'ADN du Canada depuis ses tous débuts, avec le commerce de la fourrure, jusqu'à aujourd'hui, alors que le pays est un chef de file mondial dans l'exploitation des mines, l'extraction de minéraux et l'exploration. Même dans tous les autres secteurs, que ce soit l'agriculture, le secteur manufacturier, l'innovation et la technologie, le Canada est aussi un chef de file.
Voici une statistique qui exprime vraiment dans quelle mesure le commerce est important pour le Canada et à quel point nous faisons bonne figure sur le plan du commerce à l'échelle mondiale. Nous représentons 0,5 % de la population du Canada, mais nous faisons 2,5 % de tout le commerce mondial, soit cinq fois notre population. Voilà qui montre que nous sommes, mondialement, un pays commerçant.
Nous avons signé l'AECG et avons obtenu l'accès à un autre marché de plus de 500 millions de personnes, dont le PIB est de plus de 20 milliards de dollars. À présent, avec le PTPGP, nous voyons l'Asie, qui constitue un marché de 500 millions de personnes ayant un PIB de 13,5 milliards de dollars, comme une autre occasion pour le Canada d'échanger ses excellents biens et services.
Nous sommes maintenant en mesure de décrire certains avantages qu'entraînerait la ratification du PTPGP. En examinant les secteurs industriel et manufacturier, nous pouvons nous pencher sur le cas de Maple Leaf, une formidable entreprise située dans Mississauga-Est-Cooksville. Son volume d'exportations étant particulièrement élevé, l'élimination des droits de douane au sein de plusieurs de ses partenaires asiatiques, membres du PTPGP, se traduirait par des emplois plus nombreux ici au Canada et par un meilleur accès aux marchés étrangers.
Les électeurs de ma circonscription, y compris plusieurs gens d'affaires, m'ont indiqué qu'il s'agit là de la voie à suivre.
Mississauga est la sixième ville en importance au Canada et elle poursuit sa croissance, en bonne partie grâce à ses entreprises orientées vers l'exportation, qui créent d'ailleurs les meilleurs types d'emplois. Ces entreprises, qui produisent automobiles, instruments médicaux, métaux, produits chimiques ou matières plastiques, constituent les piliers de notre économie nationale. De plus, elles permettent à 1,7 million de nos concitoyens d'occuper des emplois à temps plein hautement qualifiés, et représentent près de 11 % du PIB du Canada.
Le gouvernement croit fermement que l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste est un accord idéal pour les Canadiens et pour l'économie du pays. C'est un accord commercial de haut niveau qui augmentera les exportations canadiennes et nous aidera à conquérir des marchés étrangers, dans le cadre des efforts globaux du gouvernement pour améliorer la présence du Canada sur les marchés asiatiques, qui se caractérisent par leur dynamisme, leur forte croissance et leur influence grandissante. C'est un élément important de notre engagement à diversifier les échanges commerciaux du Canada, à faire croître son économie et à renforcer sa classe moyenne.
Le commerce et les investissements internationaux entre le Canada et les économies asiatiques ont beaucoup augmenté depuis le début du siècle. Entre 2014 et 2016, les exportations canadiennes de produits industriels et manufacturés à destination des pays signataires du PTPGP ont atteint en moyenne 22,4 milliards de dollars par année. En éliminant maintenant presque la totalité des droits de douane sur les produits manufacturés, y compris des droits pouvant être aussi élevés que 85 %, ce qui est une grosse barrière commerciale, et en créant des mécanismes pour tâcher d'éliminer les barrières non tarifaires qui nuisent au commerce international, l'Accord ouvrira de nouveaux horizons aux entreprises canadiennes de classe mondiale pour qu'elles puissent accroître leurs ventes.
Une fois l'Accord en vigueur, il permettra aux exportateurs canadiens d'accéder à diverses chaînes de valeur intégrant des entreprises de plusieurs pays. Dès son entrée en vigueur, plus de 87 % des lignes tarifaires concernant les produits industriels seront réduites à zéro, ce qui exemptera de droits de douane des exportations canadiennes qui ont atteint, sur une période de deux ans, une valeur de près de 20 milliards de dollars par année et qui sont destinées aux marchés de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste.
Qu'est-ce que cela signifie pour les industries? Qu'on me permette de donner simplement quelques exemples concernant les produits chimiques et les plastiques, une industrie de plusieurs milliards de dollars au Canada.
Le PTPGP offrira un meilleur accès aux marchés tant aux entreprises de l'Ontario, le coeur de l'industrie canadienne du plastique, qu'aux entreprises ayant des installations mécaniques de pointe en Alberta. L'industrie pourra accroître sa moyenne annuelle d'exportation vers les pays du PTPGP, qui se situe présentement à 1,1 milliard de dollars, grâce à l'élimination des droits de douane qui atteignent jusqu'à 50 %. Ce sera le jour et la nuit pour les exportations de plastiques.
En ce qui concerne les métaux et les minéraux, un secteur qui compte près de 600 000 emplois au Canada et qui exporte pour 5 milliards de dollars de marchandises vers les marchés des pays du PTPGP, l'Accord mènera à l'élimination des droits de douane, dont certains, encore une fois, atteignent jusqu'à 50 %. Ainsi, l'aluminium, l'acier, le fer, les produits pétroliers et les métaux précieux du Canada, qui sont déjà très prisés, deviendront encore plus concurrentiels dans les marchés comme ceux du Japon, de l'Australie, de la Malaisie et du Vietnam.
Le secteur canadien des technologies de l'information et des communications, essentiel aux grands centres urbains partout au pays, sera également bien positionné, grâce à cet accord, pour répondre aux besoins croissants dans les marchés établis et en développement de la région de l'Asie-Pacifique. En plus d'éliminer les droits de douane, l'Accord empêchera que les entreprises qui veulent vendre leurs produits dans ces marchés soient contraintes de divulguer des renseignements exclusifs qu'elles détiennent.
Pour ce qui est du secteur de l'automobile, le gouvernement a écouté très attentivement ce que les Canadiens avaient à dire, et a fait de leurs préoccupations une priorité. Dans le cadre des négociations, le Canada a reçu des lettres d'accompagnement bilatérales de l'Australie et de la Malaisie dans le but d'établir des règles d'origine plus libérales. Ces règles permettront aux fabricants d'automobiles canadiens de profiter d'un traitement tarifaire préférentiel dans ces deux pays sans devoir modifier les modèles de production actuels.
Le gouvernement a également réussi à conclure des ententes bilatérales avec le Japon et la Malaisie relativement aux normes et aux règlements dans le secteur de l'automobile. Il s'agissait d'une des principales revendications des intervenants de l'industrie puisque les barrières non tarifaires nuisaient aux capacités d'exportation du Canada.
Voilà quelques exemples de sphères qui pourraient tirer parti du PTPGP. En rendant les exportations industrielles et manufacturières canadiennes plus concurrentielles, et en réduisant les formalités administratives qui entravent l'accès aux marchés dynamiques et en pleine croissance, l'Accord offrirait aux entreprises canadiennes d'importantes occasions d'accroître leurs profits et de créer de nouveaux emplois.
Un autre aspect du PTPGP qui va au-delà de la réduction des droits de douane et qui bénéficiera aux entreprises canadiennes dans ce secteur est celui qui porte sur la propriété intellectuelle. Les dispositions de l'Accord relatives à la propriété intellectuelle englobent pratiquement tous les secteurs liés au commerce et à la propriété intellectuelle, notamment les droits d'auteur, les brevets, les marques de commerce, l'indication géographique, les dessins industriels, les noms de domaines et l'application des droits. Plus important encore, la protection et l'application des droits de propriété intellectuelle permettront de protéger les innovations et les investissements du Canada dans les échanges commerciaux avec l'étranger. Pour les entreprises canadiennes, l'un des plus importants obstacles au commerce dans certains secteurs est l'incertitude liée à la protection de la propriété intellectuelle; elles se demandent notamment si leurs droits de propriété intellectuelle seront appliqués et respectés.
La propriété intellectuelle a une grande valeur, et l'Accord établit une norme claire et prévisible sur les droits en la matière et leur application dans la région de l'Asie-Pacifique. Ainsi, les créateurs, les innovateurs et les investisseurs canadiens pourront faire des affaires avec leurs nouveaux partenaires du PTPGP en ayant l'assurance que leurs produits seront protégés et qu'ils profiteront des mêmes règles que les autres signataires. Du même coup, l'Accord favorisera l'investissement dans les technologies novatrices au Canada et permettra aux Canadiens de développer et de commercialiser leurs marques dans la région.
Ainsi, les entreprises canadiennes novatrices seront mieux en mesure de commercialiser leurs produits dans les marchés asiatiques établis et à forte croissance. En plus des règles sur la propriété intellectuelle et de la réduction des droits de douane, l'Accord cible les obstacles non tarifaires qui nécessitent beaucoup d'argent et de temps, compliquant la vie des entreprises canadiennes qui veulent pénétrer les marchés étrangers partenaires. Les membres du PTPGP se sont engagés à réduire les lourdes tracasseries réglementaires restrictives dans des secteurs comme ceux des cosmétiques, des appareils médicaux, des produits pharmaceutiques et des TIC. Les exportateurs canadiens de produits manufacturés profiteront donc davantage de certitude et de prévisibilité en ce qui concerne la pleine concrétisation des avantages concurrentiels découlant de l'élimination des droits sur leurs produits.
En établissant un système commercial fondé sur des règles qui est efficace et transparent dans l'une des régions du monde à la croissance la plus rapide et marquée, le PTPGP jettera les bases pour permettre aux exportateurs des secteurs industriel et manufacturier d'ici de profiter des débouchés créés. Voilà pourquoi j'encourage tous mes collègues à appuyer le projet de loi pour favoriser la mise en oeuvre rapide de cet accord important.