Que, compte tenu du fait qu’une crise du logement fait rage au Canada et que 90 % des fonds au titre de la stratégie nationale du gouvernement en matière de logement ne seront pas débloqués avant la prochaine élection, et que ces fonds dépendent en grande partie de la collaboration avec les gouvernements provinciaux et le secteur privé, la Chambre demande au gouvernement de: a) reconnaître le droit au logement en tant que droit de la personne; b) débloquer 50 % des fonds de la stratégie avant la prochaine élection afin d’investir dans (i) le logement pour les communautés autochtones, (ii) la construction de nouveaux logements abordables, de nouveaux logements sociaux et de nouvelles unités de coopératives d’habitation, (iii) un plan pour mettre fin à l’itinérance, (iv) la remise en état des logements sociaux et des vieux logements existants, (v) l’expansion des suppléments au loyer, (vi) l’administration de programmes qui répondent aux besoins particuliers des aînés et des personnes à mobilité réduite.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec la députée d'.
Un chez-soi sûr et abordable n'est pas la réalité pour beaucoup des résidants de ma circonscription. À l'approche de la dernière année du mandat du gouvernement, j'aurais aimé voir une situation différente pour les gens que je représente.
Les loyers ont doublé au cours des 10 dernières années en Saskatchewan, sans qu'il y ait de hausses salariales ni d'augmentation des soutiens du revenu pour les personnes handicapées, les chefs de famille monoparentale et les aînés. Actuellement, en Saskatchewan, nous avons le taux de chômage le plus élevé à l'extérieur des provinces de l'Atlantique. La vie est très difficile pour bien trop de gens en Saskatchewan.
Lorsque je participe à des activités et que je rencontre des concitoyens, la conversation dévie systématiquement vers le logement et les gens qui ont du mal à trouver un foyer sûr et abordable. Cet été, la situation de nombreuses personnes s'est envenimée. Pourquoi? Parce que, peu après que le gouvernement de la Saskatchewan a entériné les principes du nouveau cadre fédéral-provincial-territorial sur le logement proposé par le gouvernement fédéral, il a suspendu le programme provincial de supplément de revenu pour le logement. Depuis le 1er juillet, cet important programme de soutien offert aux habitants de ma province, de ma circonscription, a pris fin.
Qu'est-ce que cela signifie? Pour Amanda, une mère seule de Saskatoon avec trois jeunes enfants, qui a perdu son emploi en automne dernier, cela signifie vivre dans la peur de perdre aussi sa maison. Amanda reçoit du soutien au revenu du gouvernement provincial par l'entremise de l'Allocation de transition en matière d'emploi, qui comprend un supplément de revenu pour le logement. Étant donné qu'elle reçoit 1 000 $ par mois de l'Allocation de transition en matière d'emploi ainsi que 331 $ en supplément de revenu pour le logement, 65 % de ses revenus servent à payer son loyer mensuel. Ainsi, il lui reste 481 $ pour payer l'épicerie et les services publics et acheter des vêtements. Par conséquent, tous les jours, elle est rongée par l'angoisse et le stress de perdre son supplément de revenu pour le logement et de ne pas savoir ce qui arrivera le cas échéant.
Plus de 14 000 Saskatchewanais dépendent d'un supplément pour le loyer pour payer un logement. Le plan d'action pour lutter contre l'itinérance à Saskatoon, qui a été créé par un groupe d'action communautaire, a permis de trouver un logement sûr et abordable à 800 Saskatchewanais, dont la plupart comptaient sur un supplément pour le loyer.
Ce n'est pas une réalité unique à ma collectivité, à ma ville et à ma province, elle est partagée par un trop grand nombre de personnes au pays. Chaque année, au moins 235 000 ménages canadiens vivent en situation d'itinérance. Plus d'un million de ménages consacrent plus de 30 % de leur revenu au logement, dont 400 000 qui y consacrent plus de 50 % de leur revenu. Il s'agit selon moi d'une crise, et je sais que je ne suis pas la seule à le penser. Tout le monde convient que nous devons nous attaquer à cette crise en tant que pays.
En 2016, les maires des plus grandes villes du Canada estimaient que plus de 170 000 personnes attendaient d'obtenir un logement subventionné. Bon nombre des personnes inscrites sur les listes d'attente se retrouvent à la rue durant cette période d'attente. Dans les centres urbains, un Autochtone sur 15 est sans-abri. Le taux d'occupation des refuges d'urgence est de 90 %, ce qui représente une augmentation de 10 % ces derniers temps. Il y a de plus en plus de parents avec enfants qui ont recours aux refuges. C'est dans cette catégorie de personnes que la demande croît le plus rapidement.
La motion d'aujourd'hui vise à pousser le gouvernement à prendre ses responsabilités dans les plus brefs délais par rapport à l'urgence d'un problème qui concerne un grand nombre de nos concitoyens: le fait de ne pas avoir un toit au-dessus de la tête.
Un organisme national que je connais a très bien résumé la situation dans laquelle nous nous trouvons: des enjeux importants, et des choix importants à faire. Voilà qui dit tout. Je n'approuve pas les choix actuels du gouvernement fédéral. En effet, le plus fort pourcentage de ses investissements aura lieu après les prochaines élections, alors que les nouveaux investissements sont dérisoires. On nous a annoncé en grande pompe la réorganisation de programmes et la mise en place de cibles décevantes. Je vois un gouvernement qui refuse de se tenir debout et de donner l'exemple.
L'objectif de la motion d'aujourd'hui est de tracer la voie à suivre pour le gouvernement et pour le pays afin que l'on s'attaque véritablement à la crise du logement et de l'itinérance.
Je tiens également à rappeler que c'est uniquement quand mes collègues néo-démocrates et moi-même présentons des projets de loi et des motions que cette crise fait l'objet de débats à la Chambre.
Je l'ai souvent dit et je le répète: ce débat doit avoir lieu si on veut obliger le gouvernement à donner suite à ses promesses et faire en sorte qu'elles se traduisent par des stratégies et des gestes concrets. Plus les élections approchent et plus le lustre de ce qu'on nous a annoncé pâlit, car on s'aperçoit que le gouvernement manque cruellement de leadership et que les sommes nécessaires pour résoudre la crise actuelle ne sont pas au rendez-vous.
Voici un des grands piliers de la Stratégie nationale sur le logement: « [La Stratégie] soutiendra en priorité les Canadiens les plus vulnérables — les femmes et les enfants qui fuient une situation de violence familiale, les aînés, les Autochtones, les personnes handicapées, les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, les anciens combattants et les jeunes adultes. »
Je suis d'accord, mais tout indique qu'il ne s'agit pas d'une priorité pour le gouvernement, surtout pas sur le plan financier. Si ce l'était, pourquoi attendre 2020-2021, c'est-à-dire après les élections, avant de lancer l'Allocation canadienne pour le logement?
Elle est pourtant là, la solution qui permettrait de changer les choses et de remédier sur-le-champ à la pénurie de logements abordables qui frappe le Canada. Cet élément clé de la Stratégie doit être mis en oeuvre plus tôt que tard. L'Allocation canadienne pour le logement pourrait transformer des vies dès maintenant. En effet, si les investissements prévus avaient lieu l'an prochain, c'est plus de 250 000 ménages à faible revenu qui pourraient payer plus aisément leur loyer. Ce n'est qu'un seul exemple d'initiative qui a le potentiel de changer la vie des gens en mieux.
Le gouvernement fédéral a les moyens de faire plus et il a le devoir de faire plus. Il n'a pas joué de rôle de premier plan en matière de logement au pays depuis plus de 30 ans. Le fait qu'il soit revenu sur un engagement à investir dans le logement abordable a contribué à la crise que nous connaissons aujourd'hui. Il y est pour beaucoup.
Parmi les conséquences de cet abandon, il y a l'augmentation du déficit en matière de réparation des immobilisations des logements sociaux, qui dépasse à présent les 1,3 milliard de dollars. Le gouvernement a prolongé les accords d'exploitation qui arrivaient à échéance. Il s'agissait là d'un premier pas important, mais cela ne reste qu'un expédient. Ceux qui fournissent des logements aux personnes les plus vulnérables, qui doivent accorder d'importantes subventions pour que les loyers demeurent abordables, ont besoin sans délai de soutien financier pour procéder à l'entretien des immobilisations. Le gouvernement doit investir immédiatement afin que nous puissions conserver ces importants actifs sociaux dans les collectivités canadiennes.
Nous n'avons pas encore vu de stratégie précise pour les Autochtones, aussi bien dans les communautés rurales, éloignées ou nordiques qu'en milieu urbain. Il en est question dans la Stratégie nationale sur le logement, mais le gouvernement n'a encore rien fait de concret ni déployé d'efforts concertés, même s'il soutient qu'il s'agit d'une priorité dans le cadre de sa stratégie nationale.
Frances Sanderson et Mark Maracle, qui coprésident le comité consultatif sur le logement autochtone de l’Association du logement sans but lucratif de l’Ontario ont déclaré: « Si le gouvernement ne garantit pas de financement permanent, nous verrons — et c’est malheureux à dire — une augmentation du nombre déjà effarant de sans-abri autochtones ».
Le gouvernement est parfaitement au courant de la crise du logement qui touche les Premières Nations. Quelque 40 % des logements des Premières Nations doivent faire l’objet de réparations majeures et 35 % ne sont pas assez grands pour loger une famille. À ce jour, le gouvernement a investi seulement 3 % du financement nécessaire pour améliorer la situation. Force est de constater que le soi-disant concours sur l’innovation annoncé cet été pour le logement des Premières Nations est une insulte à notre intelligence.
Les budgets doivent porter sur les priorités. Le gouvernement doit nous présenter un budget prouvant aux Canadiens que, comme il ne cesse de le répéter, la crise du logement et de l’itinérance est grave. Les gens comme Amanda et les 14 000 personnes en Saskatchewan qui découvrent qu’ils ne peuvent pas compter sur leur gouvernement provincial attendent maintenant l’intervention du gouvernement fédéral libéral.
Si la construction de logements locatifs à prix abordable est essentielle, on ne pourra pas régler du jour au lendemain le problème des loyers exorbitants demandés aujourd’hui. Le gouvernement doit dégager des crédits pour le logement. Voilà ce qu’il doit faire et voilà le leadership auquel nous nous attendons.
J’aimerais conclure sur l’engagement qu’a pris le gouvernement de consacrer dans la loi le droit au logement, le ayant déclaré il y a plus d’un an: « Le droit au logement fait partie des droits de la personne ». Or, nous constatons que le gouvernement a reculé par rapport à cet engagement de légiférer en la matière.
Nous avons constaté que les consultations tenues par le gouvernement ont abouti à un consensus selon lequel il faudrait légiférer le droit au logement. Je demande au gouvernement de donner suite à cet engagement qui a été pris publiquement de sorte que les citoyens puissent demander des comptes au gouvernement sur ce qui est — et qui doit être — un droit fondamental de la personne, le droit d’avoir un chez-soi sûr et à prix abordable.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un véritable honneur de me prononcer sur la motion de ma collègue de que nous débattons aujourd'hui.
Quand j'ai été nommée porte-parole de mon parti en matière de logement, une fonction que j'ai occupée pendant plusieurs années, j'ai lancé la campagne Un toit, un droit, qui m'a menée aux quatre coins du Canada. Le choix des mots était important. Pour ma part, c'est clair que le logement est un droit fondamental et qu'il devrait être traité comme tel.
En 1976, le Canada a ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le PIDESC, par lequel les États signataires reconnaissaient notamment le droit au logement.
Le problème, c'est qu'en droit canadien, pour qu'un traité international puisse être justiciable et qu'il puisse véritablement avoir force de loi sur notre territoire, nous devons adopter une loi à la Chambre.
Malheureusement, plus de 40 ans plus tard, aucune loi canadienne ne reconnaît formellement le droit de toute personne à un logement.
Afin de se conformer à ses obligations internationales, le gouvernement fédéral a, dans un premier temps, la responsabilité d'intégrer le droit au logement dans la législation canadienne des droits de la personne, mais aussi de mettre en place les mesures nécessaires afin que le droit fondamental à un logement se réalise.
Quand on étudie la situation du logement au pays, on se rend compte assez rapidement que, depuis la ratification du PIDESC, les différents gouvernements qui se sont succédé n'ont pas pris les mesures nécessaires pour éliminer les obstacles à la pleine réalisation de ce droit fondamental.
Depuis plusieurs années, on entend parler de la crise du logement au Canada. L'augmentation du coût des loyers, la pénurie d'habitations locatives, le désengagement du gouvernement fédéral en matière de financement du logement social, la proportion trop importante de familles qui affectent plus de 30 % de leur revenu au logement et l'augmentation de la population en situation d'itinérance ne sont que quelques exemples des causes et des répercussions de cette crise.
La Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL, considère qu'un ménage habite un logement abordable lorsqu'il n'y affecte pas plus de 30 % de ses revenus. Dans le cas contraire, on considère que le ménage est en besoin impérieux de logement.
Or, selon l'Enquête nationale auprès des ménages de 2016, 24 % des ménages consacraient plus de 30 % de leur revenu total au coût d'habitation. C'est près d'un ménage canadien sur quatre. Dans le cas des ménages canadiens qui étaient locataires, 40 % d'entre eux affectaient plus de 30 % de leur revenu pour payer le loyer.
Conséquemment, les ménages ayant un besoin impérieux de logement se retrouvent trop fréquemment dans l'obligation de choisir entre les besoins essentiels qu'ils devront combler.
Dans un pays riche comme le nôtre, il nous apparaît tout à fait inacceptable qu'une personne doive, par exemple, choisir entre payer l'épicerie ou payer son loyer.
La présente motion vise donc à remédier à cette situation et à obtenir un appui ferme de la Chambre pour que le gouvernement respecte ses engagements internationaux.
Il y a quelques mois, le gouvernement annonçait en grande pompe sa Stratégie nationale sur le logement. Le problème fondamental de cette stratégie, c'est que, comme d'habitude, les bottines des libéraux ne suivent pas leurs babines. Je ne remets pas en question la bonne volonté du ministre responsable du logement, mais il faudrait probablement qu'il ait une bonne discussion avec le . En effet, lorsque ce dernier a fait l'annonce des sommes à être investies dans les infrastructures sociales, incluant le logement, il a repoussé 90 % de ces investissements à la dernière année de ce mandat.
Alors que les besoins sont immédiats et qu'ils existent depuis longtemps, on a trouvé que c'était une bonne idée de retenir 90 % de l'argent qui devait servir à améliorer les conditions de vie des ménages canadiens et de peut-être commencer à respecter nos engagements internationaux. Pourquoi? Est-ce en vue d'offrir des pseudo-cadeaux préélectoraux en 2019? C'est tout simplement honteux.
Ce n'est pas terminé. La grande majorité des sommes annoncées dépendent en grande partie d'une collaboration accrue avec nos partenaires provinciaux et territoriaux. On a même inclus des sommes qui proviendraient des provinces et du secteur privé dans la Stratégie nationale sur le logement, mais on ne s'est même pas assuré de leur consentement.
Combien de temps faudra-t-il avant que les ménages touchés par la crise du logement voient enfin la couleur de cet argent?
Au moyen de la motion, nous demandons donc au gouvernement de débloquer 50 % des fonds fédéraux dédiés à la Stratégie nationale sur le logement avant la prochaine élection et d'investir cet argent notamment dans: le logement pour les communautés autochtones; la construction de nouveaux logements abordables, de nouveaux logements sociaux et de nouvelles unités de coopératives d'habitation; un plan pour mettre fin à l'itinérance; la remise en état des logements sociaux et des vieux logements existants; l'expansion des suppléments au loyer; et l'administration des programmes qui répondent aux besoins particuliers des aînés, des personnes à mobilité réduite et des étudiants.
Je vais maintenant m'attarder à certaines de ces demandes. La situation du logement dans les communautés autochtones est on ne peut plus désastreuse, et cette situation n'est pas inconnue des autorités fédérales, qui ont par ailleurs la pleine autorité et toutes les obligations fiduciaires à l'égard des peuples autochtones.
Je n'invente rien lorsque je dis que les autorités fédérales sont au courant de la situation. À preuve, en réponse à une demande de renseignement au gouvernement du mon collègue député de a sujet des besoins en matière d'infrastructure pour les Premières Nations, Affaires autochtones et du Nord Canada s'exprimait en ces termes quant à l'état du logement:
Selon une étude sur l'évaluation des besoins qui repose sur l'Enquête nationale au près des ménages de 2006, la pénurie de logement dans les réserves devrait atteindre 115 000 unités d'ici 2031. Les données de l'Évaluation nationale des systèmes d'aqueduc et d'égout dans les collectivités des Premières Nations de 2009-2011 indiquent qu'il faudrait 20 000 unités dans les réserves afin de réduire à 4 le nombre moyen de personnes par ménage (moyenne dans les réserves) et que 81 000 maisons seront nécessaires pour atteindre la moyenne canadienne de 2,5. De plus, en date de 2011, presque 41 % des ménages dans les réserves vivaient dans des logements ayant besoin de réparations majeures. On signalait la présence de moisissures dans 51 % des unités.
C'est le gouvernement qui le dit.
Malgré cette situation connue des autorités ministérielles, le gouvernement a décidé de ne financer que la construction de 300 nouvelles unités par année en 2016 et en 2017, soit 3 % de ce qui est nécessaire. Qui plus est, si l'on prend en considération le fait qu'il manquera plus de 115 000 unités de logement d'ici 15 ans, on peut affirmer sans aucun doute que le gouvernement va devoir en faire beaucoup plus pour répondre aux besoins en matière d'habitation dans les communautés autochtones et leur permettre d'avoir eux aussi droit au logement.
Nous demandons aussi d'investir dans la construction de nouveaux logements abordables, de nouveaux logements sociaux et de nouvelles unités de coopératives d'habitation et dans la remise en état des logements sociaux et des vieux logements existants. Ce n'est probablement pas la première fois qu'on m'entend parler de cela, parce que j'en ai fait mon cheval de bataille depuis plusieurs années maintenant. Il semble qu'il faut que je me répète.
Jusqu'au retrait du gouvernement fédéral du secteur du logement social en 1994, près de 650 000 logements sociaux ont été créés au Canada grâce à des ententes à long terme d'une durée de 25 à 50 ans, avec la Société canadienne d'hypothèque et de logement, qui permettaient notamment aux fournisseurs de logements sociaux d'octroyer des subventions au loyer, de façon à ce que les locataires n'aient pas à consacrer plus de 30 % de leur revenu pour se loger. Depuis un peu plus d'une décennie, certaines de ces ententes commencent progressivement à prendre fin. De 2006 à 2013, plus de 45 000 logements sociaux ont été affectés par la fin des ententes, avec les conséquences que l'on comprendra sur les familles moins bien nanties. Seulement l'année dernière, le nombre de ménages touchés a atteint 140 000.
Malgré cela, le gouvernement nous fait encore attendre pour qu'on puisse réinvestir dans le logement social. On va quand même donner au gouvernement actuel qu'il a mis en place des sommes temporaires pour pallier la fin des ententes, mais qu'en est-il des économies de bouts de chandelles qui ont été faites depuis 2006?
Entretemps, Mme Carole Parent, qui habite depuis 25 ans dans une coopérative de ma circonscription, Hochelaga, payait 175 $ par mois pour se loger, soit environ 25 % de ses revenus. L'entente d'exploitation à long terme de sa coopérative a pris fin il y a quelques années. En conséquence, elle a vu son loyer augmenter à 306 $ par mois, une augmentation de loyer de presque 75 %. C'est bien sûr moins que ce que chacun des députés de la Chambre paie pour se loger, sauf que Mme Parent, elle, a une contrainte sévère à l'emploi. Elle ne peut pas travailler et doit compter sur des prestations de la solidarité sociale pour essayer de survivre.
Dans le cadre de l'actuelle campagne électorale québécoise, on a entendu certaines personnes dire qu'elles croyaient qu'on pouvait faire une épicerie pour une famille avec 75 $ par semaine. Eh bien, après avoir payé son loyer et ses comptes, il ne reste même pas 75 $ par mois à Mme Parent pour faire son épicerie.
Elle n'est pas la seule dans sa situation, et on laisse la situation dépérir. J'aurais fait un discours de 20 minutes et je n'aurais même pas eu assez de temps pour dire tout ce que je voulais dire.
Je termine là-dessus. Comme plusieurs intervenants, je me suis réjouie de la volonté du gouvernement de mettre en place une stratégie sur le logement, mais la réalité m'a rapidement rattrapée. Le gouvernement doit se donner les moyens de ses ambitions et agir immédiatement. J'espère qu'il va enfin entendre raison et voter en faveur de cette motion.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux d'avoir l'occasion de me prononcer au sujet de la motion présentée par la députée de . Ainsi, je suis en mesure d'informer la Chambre et les Canadiens des progrès impressionnants que nous avons réalisés pour accroître le nombre de logements convenables, abordables et de qualité au Canada, surtout pour les personnes les plus vulnérables de la société.
Le gouvernement actuel reconnaît depuis toujours l'importance des questions liées au logement. Il s'agit de l'une des pierres angulaires de notre stratégie pour favoriser la croissance de la classe moyenne du Canada, pour stimuler la croissance économique et pour aider plus de Canadiens à faire partie de la classe moyenne. Nous témoignons depuis le début des défis que doivent relever les Canadiens pour trouver un logement abordable. C'est pour cette raison que l'une de nos priorités a été de faire en sorte que le gouvernement du Canada s'attaque aux problèmes de logement après, malheureusement, trop d'années de négligence. Nous avons pris des mesures décisives qui se traduisent par des investissements à long terme sans précédent. Nous avons mené de vastes consultations. Nous avons écouté les Canadiens. Nous avons collaboré avec des intervenants de tous les secteurs et de tous les ordres de gouvernement. Des centaines de milliers de familles en profitent déjà, comme je le démontrerai aux députés sous peu.
[Français]
L'investissement dans le logement va beaucoup plus loin que de la brique et du mortier. Comme l'a dit notre , tous les Canadiens méritent un chez-eux, un endroit où ils se sentent en sécurité, où ils peuvent avoir confiance en leur avenir et où ils peuvent mettre l'accent sur leur épanouissement et celui de leur famille.
Cela veut aussi dire bâtir des communautés inclusives pour tous et faire en sorte que les Canadiens disposent d'un logement abordable répondant à leurs besoins. Malheureusement, pour trop de Canadiens, un chez-soi convenable n'est tout simplement pas abordable. À l'heure actuelle, environ 1,7 million de familles éprouvent des besoins en matière de logement au Canada. Ces familles vivent dans des logements surpeuplés, inabordables ou qui ont besoin de réparations. De plus, près de 25 000 Canadiens vivent annuellement en situation d'itinérance chronique.
Dans de nombreux centres urbains, l'offre de logements n'a tout simplement pas suivi la demande. Les personnes qui bâtissent nos communautés, c'est-à-dire les personnes de la classe moyenne et toutes celles qui travaillent fort pour en faire partie, que ce soit des enseignants, du personnel infirmier, des commis de magasin ou des travailleurs de la construction, ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Tout cela est inacceptable et il faut que cela change.
Mon rôle en tant que ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social est d'améliorer la vie de tous les Canadiens. C'est pourquoi l'une des priorités de notre gouvernement, lorsqu'il a été élu, a été d'accroître immédiatement les investissements dans le logement, et c'est ce qu'il a fait dès le budget de 2016. Ce budget comprenait des investissements de 2,7 milliards de dollars pour deux nouvelles initiatives ayant pour objectif d'augmenter l'offre de logements locatifs abordables partout au pays. De plus, il contenait des engagements supplémentaires de 2,3 milliards de dollars pour améliorer immédiatement les conditions de logement pour les ménages à faible revenu, les aînés, les collectivités nordiques et autochtones et les survivants fuyant malheureusement des situations de violence familiale.
Notre premier budget prévoyait également près de 112 millions de dollars en nouveaux investissements sur deux ans pour la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance. Ce nouvel investissement de taille représentait une augmentation de 50 % des fonds alloués à la Stratégie et la première hausse du financement fédéral pour lutter contre l'itinérance depuis la mise en oeuvre de la Stratégie en 1999.
Ma collègue de sait bien que, depuis 2016, nous avons investi plus de 4,7 milliards de dollars dans les logements abordables par l'intermédiaire de différents programmes, notamment l'initiative en matière de logement abordable, des ententes fédérales-provinciales-territoriales à long terme sur le logement social, le Fonds consacré à l'infrastructure sociale et plusieurs autres. Ce faisant, nous avons aidé 945 000 ménages, notamment les familles, les aînés, les femmes et les enfants fuyant une situation de violence familiale, les Canadiens autochtones, les personnes vivant avec des handicaps, les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, les anciens combattants et les jeunes Canadiens. Cela ne fait que commencer.
En novembre 2017, nous avons annoncé la toute première Stratégie nationale sur le logement du gouvernement canadien. C'est un plan de plus de 40 milliards de dollars sur 10 ans qui permettra à plus de Canadiens d'avoir un chez-soi abordable, un chez-soi qu'ils pourront appeler leur chez-eux, à commencer par nos populations les plus vulnérables.
La vision de ce plan ambitieux consiste à ce que tous les Canadiens aient accès à un logement qui répond à leur besoin et qui est abordable. Notre plan est porteur de résultats concrets pour les Canadiens. Au cours des 10 prochaines années, 530 000 familles de plus auront enfin les moyens de se payer un logement qui répond à leurs besoins. De plus, durant cette période, nous réduirons l'itinérance chronique de plus de 50 %.
Ma collègue de sait aussi — et elle voudra le reconnaître — qu'il s'agit d'une stratégie historique et d'une occasion de mettre en oeuvre des changements durables qui ne se présente qu'une fois par génération. C'est la raison pour laquelle, dans le cadre de l'élaboration de la Stratégie nationale sur le logement, nous avons tenu des consultations auprès des Canadiens et des experts partout au pays. Je suis très reconnaissant envers tous ceux et toutes celles qui ont pris de leur temps et de leur énergie pour participer à cette importante mais trop rare conversation et qui nous ont fait part de leurs nombreuses idées. Ces consultations ont fait de la conception de la Stratégie un processus véritablement coopératif.
La conception des piliers majeurs du plan a également constitué un exercice de collaboration. Elle nous a permis de rassembler tous les partenaires pour répondre aux besoins uniques de toutes les collectivités en matière de logement. Après tout, comme la députée de Saskatoon-Ouest le sait aussi très bien, les solutions pour répondre aux besoins en logement de sa circonscription sont très différentes de celles adaptées au centre-ville de Toronto ou à Iqaluit, par exemple.
Au printemps, nous avons commencé à mettre en place les principaux piliers de ce plan ambitieux. Par exemple, nous avons lancé des initiatives majeures pour accroître le parc de logements, incluant le Fonds national de coïnvestissement pour le logement. Ce fonds de 13,2 milliards de dollars servira à créer 60 000 logements abordables et à réparer et à rénover jusqu'à 240 000 logements. Environ un tiers du Fonds sera distribué sous forme de contributions financières, et le reste sera constitué de prêts à faible taux d'intérêt.
Comme il s'agit d'un fonds de coïnvestissement, les partenaires joueront un rôle essentiel. Le programme incite les provinces et les territoires, les fournisseurs de logements sociaux et communautaires, les municipalités, le secteur privé et les gouvernements et organismes autochtones à collaborer avec le gouvernement canadien pour trouver des solutions qui vont répondre aux besoins de leurs collectivités. Il permettra de mettre l'accent sur ce que veulent vraiment les Canadiens en accordant la priorité aux projets qui vont au-delà des exigences habituelles en matière d'abordabilité, d'efficacité énergétique et d'accessibilité. Il visera les gens, les collectivités et les partenariats et comportera des cibles précises qui soutiendront entre autres les survivants de situations de violence familiale, les aînés et les personnes atteintes d'une déficience développementale.
En avril dernier, nous avons aussi conclu une entente historique concernant un cadre de partenariat sur le logement avec tous nos partenaires provinciaux et territoriaux, notre première rencontre depuis plus d'un quart de siècle. Ce cadre représente un financement de 7,7 milliards de dollars qui, avec les contributions équivalentes des partenaires, seront investis dans les programmes répondant aux besoins uniques des Canadiens, qu'ils vivent dans une communauté éloignée du Nunavut, dans un centre urbain en Colombie-Britannique, dans une petite municipalité de l'Île-du-Prince-Édouard ou n'importe où ailleurs au Canada.
Jusqu'à maintenant, l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick ont signé des ententes bilatérales fondées sur ce cadre historique. Nous nous attendons à ce que des ententes soient signées avec toutes les autres provinces et territoires d'ici le 1er avril 2019.
Nous avons également lancé une initiative qui maintient l'abordabilité des logements communautaires et sociaux administrés par le gouvernement fédéral, une étape critique dans la protection des Canadiens à faible revenu qui éprouvent des besoins en matière de logement. Chacune de ces étapes s'appuie sur d'autres initiatives et programmes de logement que notre gouvernement a mis en place depuis son élection en 2015.
Par exemple, en 2016, nous avons annoncé l'initiative Financement de la construction de logements locatifs. L'intérêt pour cette initiative a de beaucoup dépassé nos attentes, et a été tel que nous avons prolongé l'initiative dans le budget de 2018 et avons augmenté son financement, qui atteint maintenant 3,75 milliards de dollars.
D'ici 2021, l'initiative Financement de la construction de logements locatifs aura permis de créer 14 000 nouveaux logements locatifs, abordables et destinés aux Canadiens de la classe moyenne. Cela comble ainsi un vide entre l'aide au logement et les logements locatifs du marché, là où les besoins sont les plus importants.
[Traduction]
De la même façon, le Fonds d'innovation pour le logement locatif abordable permettra de créer 4 000 logements sur une période de cinq ans en investissant plus de 200 millions de dollars dans des modèles de financement novateurs et des designs uniques.
Enfin, pour accroître encore plus nos investissements dans de nouvelles constructions, nous mettons à la disposition des fournisseurs de logements communautaires des terres fédérales d’une valeur d’environ 200 millions de dollars à un coût réduit ou gratuitement.
Cet été, nous avons aussi lancé une nouvelle stratégie de lutte contre l'itinérance, qui prévoit un investissement de 2,2 milliards de dollars sur 10 ans en vue de réduire l'itinérance de 50 %. Cette stratégie, qui s'appelle « Vers un chez-soi », donnera à davantage de collectivités plus de fonds et d'outils afin de leur permettre de lutter à leur manière contre l'itinérance. Cela mènera à de meilleures solutions pour les jeunes, les aînés, les femmes fuyant la violence, les anciens combattants, les personnes handicapées, et les membres des communautés LGBTQ2 ou racialisées.
Nous avons aussi prévu des nouveaux fonds pour améliorer la situation des Autochtones vivant dans des villes puisqu'ils sont huit fois plus susceptibles d'être sans-abri que le reste de la population canadienne. Notre stratégie inclut des nouveaux fonds pour les territoires afin de leur permettre de relever les défis propres à l'itinérance dans le Nord.
Pour tirer parti autant que possible de nos investissements dans la lutte contre l'itinérance, nous avons mis au point des outils pour simplifier le processus de logement et coordonner les services de soutien qui permettront aux Canadiens de demeurer à long terme dans un logement stable.
Ces initiatives constituent une réalisation incroyable en à peine deux ans. Je suis fier de la façon dont le gouvernement a collaboré avec les Canadiens et d'autres intervenants dans le domaine du logement, notamment pour lancer des programmes qui déboucheront sur une amélioration durable. Évidemment, il reste encore beaucoup de pain sur la planche.
Comme je l'ai mentionné précédemment, nous nous employons à conclure des ententes bilatérales avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et nous espérons y arriver d'ici avril 2019. Je sais que les députés et bon nombre de Canadiens sont particulièrement préoccupés par la piètre situation du logement dans les communautés autochtones. Dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, 225 millions de dollars ont été investis pour améliorer le logement des familles autochtones vivant dans les centres urbains. En outre, 200 millions de dollars additionnels ont été affectés au soutien des ménages autochtones vivant en ville, dans le cadre d'ententes bilatérales conclues avec les provinces et les territoires. Enfin, 300 millions de dollars seront versés aux trois territoires du Nord à l'intention de 3 000 ménages.
Je travaille également en étroite collaboration avec la et avec des dirigeants et des organisations autochtones pour élaborer des stratégies de logement distinctes à l'intention des collectivités des Premières Nations, métisses et inuites. Ces stratégies viseront à répondre aux besoins uniques de tous les groupes et seront fondées sur les principes de réconciliation et d'autodétermination.
Nous avons également lancé d'importantes initiatives de recherche pour combler la pénurie de données concernant les besoins et la situation en matière de logement. Je suis impatient de voir les résultats de la recherche et de savoir comment continuer à améliorer la situation du logement pour l'ensemble des Canadiens.
Enfin, nous rédigeons en ce moment une mesure législative qui inscrira dans la loi l'approche du logement axée sur les droits de la personne qui est à la base de la stratégie nationale pour le logement. Nous comptons déposer cette mesure législative essentielle cette année. Nous sommes convaincus qu'elle contribuera à la réalisation progressive du droit au logement au Canada, comme le prévoit depuis des années le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies. Cette mesure législative nous garantirait que le logement abordable demeurera une priorité pour tous les gouvernements et profitera à tous les Canadiens pendant des générations.
Je le répète: le gouvernement du Canada s'occupe de nouveau du logement. D'ailleurs, nous faisons les choses en grand, avec ambition, avec de l'aide et un désir de collaborer. Les Canadiens et les leaders dans le domaine du logement au Canada appuient notre nouvelle approche et j'invite tous les députés d'en face à se joindre à eux. Ensemble, nous pouvons livrer une stratégie nationale pour le logement inclusive qui améliorera la vie de tous les Canadiens et renforcera nos collectivités et notre économie pendant des années.
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Monsieur le Président, je partagerai aujourd'hui mon temps de parole avec la députée de .
Je suis heureuse de prendre la parole pour débattre de la motion du NPD. Au bénéfice des auditeurs, je vais lire le contenu de la motion afin que nous sachions de quoi il s'agit exactement.
La motion va comme suit:
Que, compte tenu du fait qu’une crise du logement fait rage au Canada et que 90 % des fonds au titre de la stratégie nationale du gouvernement en matière de logement ne seront pas débloqués avant la prochaine élection [...]
Voici l'élément clé:
[...] et que ces fonds dépendent en grande partie de la collaboration avec les gouvernements provinciaux et le secteur privé, la Chambre demande au gouvernement de: a) reconnaître le droit au logement en tant que droit de la personne; b) débloquer 50 % des fonds de la stratégie avant la prochaine élection afin d’investir dans [...] le logement pour les communautés autochtones [...] la construction de nouveaux logements abordables, de nouveaux logements sociaux et de nouvelles unités de coopératives d’habitation [...] un plan pour mettre fin à l’itinérance [...] la remise en état des logements sociaux et des vieux logements existants [...] l’expansion des suppléments au loyer [...] l’administration de programmes qui répondent aux besoins particuliers des aînés et des personnes à mobilité réduite.
D'abord, je vais parler de la première partie de cette motion, un enjeu qui revient constamment dans les débats avec le NPD. Il s'agit de la question du logement en tant que droit de la personne. Nos deux partis ont chacun leur vision et nous essayons tous de déterminer laquelle est la meilleure.
Nous, du caucus conservateur, avons pris le temps d'en discuter. Nous avons parlé de tout ce qui touche au logement. À vrai dire, ce qui me chicote, c'est quand on commence à y mêler le système judiciaire. Est-ce vraiment souhaitable? On doit tout à fait s'occuper des problème d'itinérance et de logement, mais j'ai des craintes chaque fois qu'on veut y mêler le système judiciaire. Il faut d'abord et avant tout un bon plan et un bon programme.
La deuxième partie de la motion parle de dépenser l'argent annoncé, notamment en débloquant maintenant 50 % des fonds prévus au cours de la première année du programme d'une durée de 11 ans. Comme je l'ai dit, ce programme ne sera mis en oeuvre qu'après les prochaines élections fédérales. Je rappelle que nous avons un gouvernement majoritaire depuis 2015 et que, essentiellement, ce programme est un élément de sa plateforme. Je remercie le gouvernement d'avoir présenté dès maintenant la stratégie nationale sur le logement, qui fera partie de sa plateforme de 2019. Toutefois, tant qu'il n'y a pas de mesures concrètes, ce n'est rien de plus.
J'aimerais revenir sur un autre point. On demande au gouvernement de commencer à dépenser l'argent annoncé et à agir. Malheureusement, je dois rappeler aux députés que le gouvernement actuel n'a pas construit de pipelines ni nommé de juges. Les gens qui ont regardé les nouvelles, hier, savent que les négociations commerciales vont mal. Il y a aussi des retards dans le traitement des demandes d'immigration. La liste de problèmes est longue. C'est ce que nous constatons à la Chambre. Il a même été question des 300 millions de dollars et plus que le ministère des Anciens Combattants n'a pas dépensés. Par conséquent, il est dérisoire de demander de bien faire les choses à un gouvernement qui s'avère incapable de faire les choses qu'il doit faire. Je ne sais pas si ce serait suffisant.
J’ai commencé par passer en revue ce que nous faisons, combien d’argent il reste, ce que nous avons fait pour les communautés autochtones, où vont être construits les nouveaux logements abordables, quel est l’impact de l’itinérance, à quoi ressemble le parc immobilier actuel et quels sont les besoins des personnes âgées. Tous ces éléments doivent être pris en compte, car ils sont très importants.
C’est dire que je ne cherche pas du tout à minimiser l’importance de cette question, loin de là, et le logement en fait partie. En première année de psychologie, on étudie Maslow et le principe selon lequel avoir un toit est un besoin fondamental. Toutefois, nous, les conservateurs, nous avons une philosophie différente quant à la façon de combler ce besoin.
À mon avis, une économie prospère permet de financer de meilleurs programmes. Quand j’entends le NPD dire qu’il faudrait mettre la charrue devant les bœufs, moi je dis qu’il faut mettre les bœufs devant la charrue. Il faut avoir des politiques économiques robustes et un dynamisme économique soutenu pour pouvoir financer ces programmes sociaux et s’assurer que les besoins essentiels de tous les Canadiens sont satisfaits. Le coût du logement est aussi un élément.
Par conséquent, il faut commencer par élaborer un modèle de gestion assez simple en matière de logement. C’est comme la gestion d’un magasin de détail: plus la demande augmente, plus les besoins augmentent et, éventuellement, plus le coût augmente si les stocks sont insuffisants. Si les stocks sont excédentaires, nous savons que les coûts ont tendance à diminuer. C’est un principe du marché.
Depuis que le gouvernement libéral est au pouvoir, il ne cesse de se vanter de tout ce qu’il a accompli. Cependant, si l’on se reporte aux données de la SCHL, on constate que pour un studio ou un appartement de trois chambres, la situation n’a absolument pas changé depuis 2015. Autrement dit, le pourcentage de logements disponibles n’a pas changé, alors que le gouvernement ne cesse de vanter ses réalisations dans le domaine du logement abordable. Rien n’a changé depuis trois ans, selon les données existantes.
En revanche, pour les appartements d’une chambre et de deux chambres, nous constatons que le nombre de logements disponibles diminue puisque le taux d'inoccupation se situe autour de 2,5 ou 2,7 %.
J’ai rencontré quelqu’un, à London, qui s’occupe de logements abordables. Son organisation a plus ou moins pour objectif de constituer une banque de logements. Nous savons que de nos jours, il y a toutes sortes de façons de trouver un logement. Certaines personnes consultent Kijiji, d’autres s’adressent à des organisations comme la SCHL, d’autres encore utilisent les réseaux sociaux de leur région.
Quoi qu’il en soit, dans la ville de London, l’été dernier, seulement 11 logements abordables étaient disponibles pour une population de près de 400 000 habitants. C’est là que réside le problème, au chapitre des stocks, et c’est pour cela qu’il faut démarrer des chantiers. Nous le savons.
Par ailleurs, il y a aussi d’autres facteurs qui interviennent, comme on le constate en discutant avec les représentants de l’Association canadienne de l’immeuble. Le gouvernement actuel a décidé d’imposer une simulation de crise aux demandeurs de prêt hypothécaire, non seulement aux primo-accédants, mais à tous ceux qui veulent vendre une première maison pour en acheter une plus grande. Nous avons qu’eux aussi ont les mains liées.
Quoique nous ayons des façons de voir différentes, la présidente de l’Association, Barb Sukkau, a dit que « [l]'ampleur de son impact [celui de la simulation de crise] sur les acheteurs varie en fonction de l’emplacement, des types de logements et des catégories de prix. Vu la nature locale du marché immobilier, les courtiers et agents membres de [l'Association] continuent d’être votre meilleure source d’information ». J’ai donc consulté des agents et des courtiers immobiliers pour leur demander leur avis sur la situation actuelle. Nous avons que les prix ont atteint des niveaux astronomiques. Il y a eu une demande très forte, et les prix ont explosé, grimpant parfois près de 75 % en cinq ans. Le coût d’une maison a augmenté de 75 %. C’est ce que nous avons constaté dans certaines régions.
J’habite à St. Thomas, en Ontario, et j’ai observé la progression à la hausse du coût du logement. Les Torontois, eux, voient bien que le phénomène a touché Richmond Hill, puis Guelph, puis Kitchener, puis London et maintenant Port Stanley. C’est le cycle que l’on a pu observer, mais, maintenant, il faut voir ce que l'on peut faire.
On connaît le prix moyen des logements, mais on ne peut certainement pas inclure les logements du Grand Vancouver et du Grand Toronto sans fausser le calcul. À Vancouver, une maison coûte plus de 1 million de dollars, et à Toronto, le prix dépasse aussi 750 000 $. Il faut voir ce qui est abordable.
C'est d'ailleurs un des éléments qui nous manque. Qu’est-ce qu’un logement abordable? Il n’y a pratiquement plus de barème. Peut-on dire que celui qui paie sa première maison 300 000 $ a un logement abordable? Probablement pas. Certaines familles en ont peut-être les moyens, mais beaucoup d'autres, surtout les primo-accédants et les nouveaux parents qui veulent accéder à la propriété ne peuvent pas se permettre une maison de 300 000 $.
Par conséquent, nous avons là un problème qui est lié au marché, mais qui concerne aussi le continuum du logement. Il faut en examiner les conséquences. Lorsque l'on parle de logements abordables, il faut considérer la question du logement dans sa globalité. Comment tout cela se tient-il?
Je connais une jeune femme qui a deux emplois et trois enfants en bas âge en plus d'aller à l’école. Elle a quitté son mari et elle habite actuellement dans une maison d’hébergement prolongé. Son objectif est de trouver un logement abordable, mais il n’y en a pas. C’est un problème. Elle voudrait pouvoir s’en sortir et recommencer une nouvelle vie avec ses enfants, mais elle ne peut pas parce que les chantiers ne démarrent pas.
Après trois années de régime libéral, nous constatons que rien n’a changé. Nous n’entendons parler que de gens qui essayent de se trouver un logement.
Le gouvernement devrait avoir pour priorité de redynamiser l’économie afin que les promoteurs puissent démarrer des chantiers, de façon à ce que les gens qui veulent acheter une maison puissent le faire. Nous savons que 50 % des Torontois sont des locataires. Les choses ont changé, et l’idée d’avoir sa propre maison où vivre sa retraite est maintenant un rêve pratiquement inaccessible. Les gens vivent différemment. Ils vivent d’une paie à l’autre. Nous savons que les Canadiens sont plus endettés qu’avant. Il y a toutes sortes de choses qui se passent.
Or, pour ce qui est d’avoir une économie robuste, le gouvernement rate complètement la cible, et c’est cela qui me préoccupe. Nous aurons beau avoir un marché immobilier dynamique, si les gens n’ont pas les moyens d’acheter une maison parce qu’ils n’ont pas d’emploi, nous ne serons guère avancés. À ce moment-là, c’est tout le secteur du logement qui va dérailler. Il faudra davantage de logements sociaux parce que les gens n’ont pas d’emploi, et ceux qui ont acheté des maisons très chères vont en voir la valeur diminuer, car d’autres perdent la leur.
Le gouvernement doit se ressaisir et prendre au sérieux la négociation d’accords comme l’ALENA. Il faut enrayer la fuite d'usines de transformation canadiennes vers les États-Unis. Le secteur de la fabrication représente 10 % de l'économie canadienne, ce n’est pas rien. J’habite dans une région où l’ALENA est actuellement la priorité absolue, mais ce problème n’est toujours pas réglé. Je pourrais continuer encore longtemps, car on m'a rapporté beaucoup de choses lorsque je suis allée à London. Les refuges débordent, à hauteur de 40 %: un refuge destiné à 65 personnes en accueille 85.
La politique du logement, à l'instar de toutes les politiques mises en œuvre par le gouvernement, cause des problèmes au secteur du logement dans son ensemble. Je remercie la députée d’avoir présenté la motion, mais le gouvernement doit vraiment se ressaisir et voir à ce que l’économie aille de pair avec le logement.
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Monsieur le Président, j’aurais bien des choses à dire, et je regrette de n’avoir que 10 minutes, mais je vais commencer par les priorités.
Premièrement, la motion demande au gouvernement de débloquer 50 % des fonds alloués à la stratégie avant les prochaines élections. Je suis contente que cela figure dans la motion. Le gouvernement a en effet la mauvaise habitude d’annoncer de nouveaux investissements qui ne seront faits qu’après les prochaines élections. Ce sont donc des investissements qui partiront en fumée si les libéraux ne sont pas réélus, et pourtant, j’espère bien qu’ils ne le seront pas.
C’est la même chose avec les investissements en infrastructures, qui ont été promis pour les 10 prochaines années. C’est à supposer que les libéraux seront réélus deux fois, ce qui a de quoi faire peur. Nous avons besoin de débloquer ces crédits d’infrastructures, et le logement abordable fait partie des secteurs qui ont besoin de cet argent. Quand je pense à toutes les promesses que les libéraux ont faites pendant la campagne, qu’ils allaient se limiter à de petits déficits, qu’ils allaient dépenser cet argent dans les infrastructures des municipalités, et au bout de trois ans, qu’est-ce qu’on constate? Qu’ils ont effectué moins de 40 % des dépenses d’infrastructures prévues. C’est un véritable désastre.
Dans ma circonscription, Sarnia—Lambton, cet argent pourrait servir à d'innombrables fins. Ces fonds sont grandement nécessaires. Toujours dans ma circonscription, il faudrait investir 40 millions de dollars dans la rénovation des logements abordables existants. Cela dit, la situation dans ma circonscription est identique à celle d'autres circonscriptions décrite par des députés qui sont intervenus à la Chambre aujourd'hui. Quiconque cherche une maison ne réussira pas à en trouver une à un prix abordable. Une résidante de ma circonscription a appelé à mon bureau. Cette mère seule, qui venait de sortir d'un refuge pour femmes battues, a dit qu'elle ne pouvait trouver de logement abordable pour ses deux enfants et elle, et ce, même si elle travaille à temps plein.
La hausse des salaires n'a pas suivi celle du prix des maisons. Il faut certainement faire quelque chose pour corriger ce problème. Rien ne me ferait plus plaisir que de voir le gouvernement dépenser l'argent qu'il a promis dans le domaine du logement abordable.
Pour ce qui est de l'itinérance et du plan visant à y mettre fin, je signale que j'ai déjà fait partie du conseil d'administration d'un refuge pour sans-abri. Le problème de l'itinérance est grave à Sarnia. Il n'est peut-être pas aussi grave que dans certaines grandes villes du pays, mais il est très important. Dans bien des cas, divers problèmes, notamment en matière de santé mentale et de toxicomanie, poussent certaines personnes dans la rue.
Chose intéressante, le centre d’hébergement pour sans-abri au conseil duquel je siégeais a mis en place une solution unique consistant à accompagner ces personnes, à sympathiser avec elles et à les aider. Il a réussi à les apparier avec des personnes avec lesquelles elles se sont liées d’amitié au centre d’hébergement, puis elles ont réussi à vivre de manière indépendante, et nous les avons aidées à gérer leur argent parce que, souvent, elles ont du mal à gérer l’argent que leur donne le gouvernement pour les aider. Le succès a été tel qu’en fait, la province de l’Ontario a décidé de donner de l’argent au centre d’hébergement, ou de lui fournir un financement, pour continuer d’élargir le programme, tellement nous parvenions à sortir des personnes de l’itinérance pour les amener à vivre de manière indépendante. Le succès de cette solution réside en partie dans la capacité de trouver des logements abordables. Nous savons à quel point le logement abordable sera essentiel pour réaliser plusieurs des points énumérés dans cette motion aujourd’hui.
Il est aussi question dans cette motion de l’administration de programmes qui répondent aux besoins particuliers des aînés et des personnes à mobilité réduite. J’ai eu le plaisir de prendre la parole l’autre jour au sujet du projet de loi , qui concerne les personnes handicapées et les mesures à prendre pour qu’elles bénéficient des mêmes droits et libertés que d’autres dans le pays. J’ai donné un exemple qui, à mon sens, touche aussi au logement abordable.
Nous avons dans ma circonscription un homme qui, malheureusement, est paralysé à la suite d’un accident et se retrouve en fauteuil roulant. Il est une telle source d’inspiration dans notre communauté. Il s’est associé avec un architecte pour une collecte de fonds. Ils vendent des billets pour le tirage au sort de ce que l’hôpital appelle la maison de rêve et, ainsi, recueillent des fonds pour celui-ci. Dans ce cas, cet homme, Dan Edwards, et l’architecte ont créé ensemble une maison qu'on peut visiter. C’est une maison totalement accessible pour une personne en fauteuil roulant, qui peut tout à fait y cuisiner et y faire tout ce qu’on doit faire dans une maison, et le prix est raisonnable.
Je crois qu’il y a des idées qu’on pourrait reprendre dans les logements abordables parce que beaucoup de personnes qui ont besoin d’un logement abordable sont des aînés. Nos aînés ont du mal à joindre les deux bouts et ils ont beaucoup de difficulté à trouver des logements correspondant à leurs moyens. Le montant de leur pension ou leurs prestations du RPC et de la Sécurité de la vieillesse n’augmentent pas et, le prix des loyers continuant de grimper, c’est difficile pour eux. Dans bien des cas, les années passant, ils auront plus de mal à marcher et ils souffriront d’autres handicaps dont il faudra tenir compte. Il s’agit certainement d’un domaine où, si nous construisons des logements abordables, nous devrions nous assurer qu’ils soient accessibles et qu’ils répondent aux besoins des aînés.
Je souhaite aussi parler du logement pour les communautés autochtones. Le gouvernement libéral parle beaucoup de sa relation de nation à nation. Cependant, si je regarde ce qui se passe vraiment, ce sont beaucoup de paroles, mais pas beaucoup de résultats, quand on pense à la construction de logements, aux avis d'ébullition d'eau, et j'en passe.
Il y a un besoin, mais nous voulons nous assurer de ne pas nous retrouver dans une situation comme celle qui s'est produite à Attawapiskat. Les députés se souviendront peut-être de l'époque où 300 millions de dollars ont été versés à la communauté. Il y avait environ 80 personnes dans cette communauté, et elles vivaient toutes sous des tentes et dans des conditions de vie horribles. À mon avis, cela aurait dû régler le problème, parce que 300 millions de dollars auraient dû s'avérer suffisants pour construire des logements abordables.
Il y a un besoin auquel le gouvernement ne répond pas au sein des communautés autochtones. Ce serait bien que le gouvernement dépense une partie de l'argent qu'il a prévu pour l'avenir. Il devrait le dépenser maintenant, parce que le besoin est immédiat, et il est important que le gouvernement le fasse.
En ce qui concerne le droit au logement en tant que droit de la personne, je ne suis pas certaine d'être vraiment d'accord, car dès que nous dirons que c'est un droit de la personne que d'avoir un logement, la question sera de savoir quel genre de logement les gens méritent. Il n'y a pas de définition de ce qui est acceptable. Pensons-nous que tout le monde devrait avoir une maison de 300 000 $, ou devrions-nous tous pouvoir acheter une maison à Vancouver ou à Toronto? Je pense que c'est un point de discussion.
Ma fille cadette a récemment acheté une maison. Ce sont des acheteurs d'une première maison à London. La députée d' a dit que le prix moyen d'une maison est probablement de 300 000 $. Eh bien, pour l'acheteur d'une première maison, il faut une mise de fonds de 20 % à cause de ce que le a mis en place. Cela représente 60 000 $. Quel genre de jeunes acheteurs d'une première maison disposent de 60 000 $? S'ils n'ont pas des parents qui sont raisonnablement bien nantis et généreux, ils ne peuvent pas accéder à leur première propriété. Par conséquent, une autre suggestion utile que j'aimerais faire au gouvernement est d'éliminer l'exigence d'un acompte de 20 %. Si on a un prêt hypothécaire de 240 000 $, il n'y a pas beaucoup de différence entre cela et un prêt de 300 000 $, mais c'est une énorme différence pour les jeunes qui pourront réaliser leur rêve de devenir propriétaire. Je pense que c'est important également.
Lorsque nous examinons toutes les parties de la motion dont nous sommes saisis, nous constatons qu'il y a de nombreuses priorités que le gouvernement pourrait mettre de l'avant. J'espère qu'il dépensera de l'argent pour l'infrastructure. J'espère qu'il répondra aux besoins des communautés autochtones. J'espère qu'il fournira des logements abordables en permettant aux députés qui sont à la Chambre de présenter ce dont les municipalités ont besoin dans leur région. Il est plus que nécessaire d'aider le gouvernement à dépenser les 60 % des fonds d'infrastructure qui n'ont pas encore été dépensés.
Le gouvernement ne présente pas de plan pour mettre fin à l'itinérance, mais il existe de nombreuses solutions merveilleuses dans les collectivités, comme celle dont j'ai parlé, qui pourraient aider à mettre fin à l'itinérance. Je suis heureuse d'entendre que l'on n'a pas mis fin au programme Logement d'abord, car c'est certainement quelque chose dont nous avons besoin. Il doit y avoir un endroit où les gens peuvent vivre, car c'est en partie grâce à cela qu'ils pourront recouvrer la santé et retourner sur le marché du travail.
Je n'ai pas parlé de l'augmentation des suppléments au loyer, parce que je n'ai pas vraiment compris ce qui était prévu et ce qu'ils aimeraient voir en place. Comme il n'y a pas de logements abordables, le montant d'argent que le gouvernement verse pour le loyer n'est pas suffisant — je pense que c'est tout à fait juste de le dire — et c'est pire dans les grandes collectivités comme Vancouver et Toronto.
Dans l'ensemble, je suis heureuse de voir que la motion a été présentée.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est un immense honneur de prendre la parole aujourd'hui au sujet d'une question très importante.
En seulement trois ans, le coût de l'immobilier dans ma circonscription a augmenté de 50 %. À Vancouver, il y a eu la crise du logement, et les gens ont vendu leur maison pour déménager sur l'île de Vancouver, à Victoria. Ensuite, ces personnes ont déménagé au nord de l'île, dans nos collectivités, qui ont été très abordables pendant de nombreuses années. La crise touche les gens de nos collectivités. L'itinérance augmente. De plus en plus d'aînés vivent dans la pauvreté. En effet, plus que jamais auparavant, un nombre croissant d'aînés se présentent dans les maisons d'hébergement pour sans-abri. Les jeunes perdent espoir. Les familles de travailleurs tirent le diable par la queue. Les personnes handicapées ou aux prises avec un problème d'accessibilité trouvent qu'il est de plus en plus difficile de trouver un endroit où vivre.
Ce mois-ci, j'ai tenu trois assemblées publiques dans ma circonscription pour prendre le pouls des habitants à ce sujet. Ils ont dit très clairement qu'il s'agit du problème le plus important touchant les habitants de la circonscription. Nous avons eu la chance d'accueillir des experts lors de tables rondes pour parler de la situation.
L'un des groupes présents était l'Association du logement sans but lucratif de la Colombie-Britannique. Il nous a donné la définition de « logement abordable ». Nous pouvons tous convenir que, si on consacre plus de 30 % de son revenu avant impôt au loyer et aux services publics, le logement n'est plus abordable. Dans ma circonscription, plus de 50 % des locataires consacrent plus de 30 % de leur revenu au logement. En fait, un quart des locataires de ma circonscription consacrent maintenant plus de 50 % de leur revenu au logement. C'est scandaleux. Il est impossible pour les gens d'épargner en vue de faire un jour l'acquisition d'une maison, ou de répondre à des besoins simples comme acheter des vêtements, des médicaments et de la nourriture. Les gens ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Ils doivent occuper deux ou trois emplois simplement pour gagner leur vie; oublions les économies pour la retraite.
Je pense aux plus vulnérables. En Colombie-Britannique, un bénéficiaire de l'aide sociale reçoit une allocation de logement de 375 $ par mois. Il y a trente-six mois, le prix moyen d'une maison dans la ville la plus abordable de ma circonscription, Port Alberni, était de 192 000 $. Aujourd'hui, c'est 303 000 $. Les gens s'installent dans notre ville et font la navette pour aller travailler parce que c'est l'endroit le plus abordable. Le problème, c'est qu'il faut avoir un revenu supérieur de près de 50 % au revenu moyen des ménages pour pouvoir acheter une maison maintenant, au coût de 303 000 $.
De plus en plus de gens ne sont pas en mesure d'acheter une maison, et les inégalités s'accentuent. Les gens qui en ont les moyens achètent cinq ou dix maisons. Ils les louent et font grimper le prix des loyers. Comme nous le savons, les personnes à faible revenu ont du mal à joindre les deux bouts. Lorsqu'ils ne peuvent pas payer leur loyer, ils sont évincés et ils doivent trouver un autre endroit où vivre. Cependant, lorsqu'il y a un taux d'inoccupation de 0,01 %, ils ne trouvent pas de logement. Le coût de ces loyers est maintenant supérieur au seuil de 375 $ par mois. De plus en plus de gens se tournent vers la rue ou les refuges. Ils sont laissés pour compte ou vivent dans la précarité.
Dans une question que j'ai posée plus tôt, j'ai dit que pour acheter une maison à Parksville ou à Courtenay, il faudrait avoir un revenu supérieur à 140 000 $. Moins de 6 % des habitants de ces collectivités gagnent plus de 140 000 $. Cela ne fonctionne absolument pas pour les gens de nos collectivités. Les administrations locales disent clairement qu'elles demandent au gouvernement fédéral d'investir immédiatement dans leurs collectivités. C'est une véritable crise. Quand il n'y a nulle part où vivre et que les jeunes perdent espoir, c'est un gros problème pour nous tous.
Nous pouvons regarder où nous en étions dans les années 1970 et 1980, lorsque 10 % de nos logements étaient des logements sociaux. Aujourd'hui, c'est seulement 4 %. L'approche des conservateurs selon laquelle le libre marché résoudra le problème dans la mesure où nous augmenterons tout simplement l'offre n'a pas fonctionné. Elle a complètement échoué. L'approche des libéraux selon laquelle ils vont investir de l'argent sur 10 ans s'ils sont réélus ne fonctionne pas, ni le système de logements pour les sans-abri au Canada, puisque 50 % des sans-abri ne trouveront pas d'endroit où vivre. De plus, 10 ans, c'est trop long.
Nous avons vu des investissements audacieux de la part de la Colombie-Britannique. Elle a montré au gouvernement du Canada à quoi ressemble la situation d'urgence. Elle a investi 1 milliard de dollars cette année et va investir 7 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années. Ce serait formidable d'avoir un gouvernement fédéral qui ne se contente pas de verser 31 millions de dollars par année en transferts, mais qui offre un financement équivalent. C'est l'occasion de soutenir les gens laissés pour compte, mais aussi l'économie locale.
Nous avons entendu la Chambre de commerce de Comox Valley dire haut et fort que c'est la question la plus importante. Dianne Hawkins a déclaré: « Les employeurs et leurs employés ont été touchés par le manque de logements abordables et les inégalités de revenu qui existent dans notre région. L'accès à un logement sûr, de qualité et abordable et aux mesures de soutien nécessaires pour maintenir cet accès constitue l'un des critères sociaux les plus déterminants en matière de santé. Comox Valley a besoin d'une gamme ou d'un large éventail de logement qui ciblent toutes les clientèles ». Selon eux, cela limite la croissance économique dans la région pour les petites et moyennes entreprises.
Nous devons créer de la diversité. Il y a des pays qui le font. En Europe, plus de 30 % du parc immobilier est constitué de logements sociaux. À Vienne, ce chiffre est supérieur à 40 %.
J'ai eu la chance de vivre dans une coopérative d'habitation construite dans les années 1970 et 1980, lorsque le gouvernement fédéral a investi dans le logement, avant de commencer à refiler la facture aux autres dans les années 1990. En 1993, Paul Martin a réduit les transferts fédéraux en matière de logement aux provinces. Il a refilé les factures aux provinces, qui ont commencé à les refiler aux administrations municipales. J'ai siégé au sein d'une administration municipale. Je me souviens combien il nous a été difficile de trouver les moyens de faire face à cette situation complexe. La plupart des municipalités n'ont pas les moyens, les compétences, ni les ressources nécessaires pour s'attaquer seules à ce problème. Elles comptent sur les ordres supérieurs de gouvernement pour investir et participer.
Lorsque les gens ne trouvent pas d'endroit où vivre, cela affecte leur santé mentale. Cela a une incidence sur le bien-être des enfants. C'est un énorme problème en Colombie-Britannique et il est lié au logement. Le logement est l'un des facteurs les plus déterminants pour la santé. Le stress que cela cause aux familles est incroyable. Est-ce cela que nous voulons? Est-ce le genre de société que nous voulons laisser à nos enfants? Voulons-nous qu'ils vivent sous un tel stress et qu'ils aient besoin de deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts? Nous savons que 30 % des femmes seules de plus de 65 ans vivent dans la pauvreté. Nous les laissons tomber. C'est l'occasion de les aider.
Je pense beaucoup aux familles de travailleurs. L'investissement le plus important qu'on puisse faire au cours d'une vie est l'achat d'une maison. À l'heure actuelle, très peu de gens font cet investissement parce qu'ils n'en ont pas les moyens. La plus grande perte économique dans la vie des gens, c'est lorsqu'ils n'ont pas les moyens d'acheter une maison. La plus grande perte économique dans les collectivités, c'est lorsque des gens de l'extérieur de la collectivité ou du pays achètent tous les logements. Cette richesse s'en va. Les communautés rurales savent trop bien que la richesse quitte leur collectivité, ce dont, malheureusement, nous nous accommodons beaucoup trop bien.
Nous sommes au début d'une crise qui n'est pas près de se dissiper. De nombreux habitants de ma circonscription ont dû emménager dans les logements les plus abordables qu'ils ont pu trouver, mais leur situation ne fait que s'aggraver. Ils n'ont plus nulle part où aller. Cette situation catastrophique est loin d'être résolue.
Durant une assemblée publique dans ma circonscription, j'ai rencontré une personne nommée Marcy, et je continue de penser à elle chaque jour. Alors qu'elle a vécu dans ma communauté pendant plus de 30 ans, elle se trouve en situation d'itinérance depuis les quatre dernières années. Les faibles taux d'inoccupation, combinés au prix faramineux des loyers, l'ont empêché de se trouver un logement. Forcée de vivre dans sa camionnette, elle est par la suite parvenue à améliorer un peu sa situation en emménageant dans une roulotte sur une propriété, mais craint d'être expulsée. Chaque jour, elle s'inquiète de cette possibilité. Les forces du libre marché demeurent indifférentes au sort de Marcy. Cette femme est en détresse et c'est notre devoir de trouver des solutions pour lui venir en aide. Nous en sommes capables. Par exemple, nous pouvons accélérer la construction de coopératives d'habitation.
Les aînés autochtones disent ne pas avoir d'endroit où habiter dans leur réserve et dans leur communauté. Tout est surpeuplé. Seize personnes vivent dans une même maison. Le gouvernement avait promis de régler le problème, mais il ne l'a pas fait. Ma circonscription compte 10 communautés autochtones; aucune d'entre elles ne pourrait dire que le gouvernement fédéral a amélioré la situation du logement, comme il l'avait pourtant promis. Verna a 76 ans et elle arrive à peine à survivre avec ses prestations de retraite. Son loyer et ses factures d'hydroélectricité ont beaucoup augmenté. Elle est comme Marcy. Sa situation, mais aussi celle des jeunes, l'inquiète.
Il y a un problème. Je suis content que nous ayons cette discussion aujourd'hui. Je pourrais rapporter beaucoup de commentaires de gens de ma circonscription. Je leur suis d'ailleurs reconnaissant de m'avoir fait part de ce qu'ils vivent. Nous devons être vigilants. Il faut travailler ensemble, et pas dans 10 ans.
Nous avons besoin d'argent dès maintenant. Le gouvernement s'est senti obligé d'acheter le pipeline de Kinder Morgan, mais nous savons que c'est une grosse erreur. Si les libéraux ont pu trouver 4,5 milliards de dollars pour acheter un pipeline qui fuit de partout, pourquoi ne pourraient-ils pas trouver 4,5 milliards pour aider les aînés, les anciens et les personnes les plus vulnérables? C'est ce que le gouvernement doit faire dès maintenant; il doit débloquer des fonds.
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Monsieur le Président, je remercie ma collègue de Saskatoon-Ouest d’avoir présenté cette motion essentielle et pour le leadership dont elle fait preuve dans le dossier du logement, qui nous a profité à tous.
On a beaucoup parlé aujourd’hui des souffrances des Canadiens, et notamment des travailleurs pauvres, qui ont de plus en plus de mal à payer leur loyer. Toutefois, j’aimerais faire ressortir l’autre côté de la médaille.
L’an dernier, dans ma circonscription, Kootenay—Columbia, j’ai tenu des assemblées publiques où j’ai invité des propriétaires de petites entreprises à nous dire comment nous pouvions, en tant qu’élus, les aider à réussir dans les régions rurales de la Colombie-Britannique. J’y ai invité également des représentants provinciaux et municipaux afin que les propriétaires d’entreprises puissent s’adresser aux trois ordres de gouvernement en même temps — question de gagner du temps et pour éviter que leurs recommandations ne soient noyées dans les conflits de compétence, comme cela arrive souvent. J’ai ainsi rencontré des propriétaires d’entreprises de la vallée de la rivière Elk à Fernie, ceux de Kootenay-Centre à Nelson et enfin des propriétaires de petites entreprises à Invermere.
J’ai rédigé un rapport à l'issue de ces rencontres, que j’ai d’ailleurs affiché sur mon site Web. J’encourage tous les députés à prendre le temps de parler avec les propriétaires de petites entreprises de leur circonscription. Ils pourraient avoir des surprises.
Quel est l'obstacle dont se sont plaints le plus fréquemment les propriétaires de petites entreprises dans ma circonscription? Ce n'est pas l'impôt ou les formalités administratives; c'est le manque de logements abordables qui les empêche d'étendre leurs activités.
Nous pensons souvent que l'itinérance et les problèmes de logement se limitent aux grandes villes, mais les régions rurales et les petites villes éprouvent aussi des problèmes de logement. Les entreprises dans ces régions ont de la difficulté, surtout pendant la haute saison, à trouver des employés qui pourront trouver un endroit où vivre.
Autrefois, les étudiants universitaires affluaient vers les Kootenays pour trouver un emploi d'été. Ils travaillaient fort pendant la journée et passaient leurs soirées et leurs fins de semaine à faire de la randonnée, du vélo de montagne et du canot, et à profiter des grands espaces dans la nature que nous avions à leur offrir. Cependant, cela se produit de moins en moins. Les étudiants et les adultes qui cherchent du travail dans des villes comme Fernie, Invermere et Nelson découvrent qu'ils n'ont aucun endroit où se loger. Les logements abordables qui étaient autrefois loués pour l'été sont maintenant souvent loués pour un soir ou une semaine par l'intermédiaire de services comme Airbnb, ce qui signifie qu'il manque les logements nécessaires pour permettre aux petites entreprises de prendre de l'expansion.
Ce problème ne touche pas seulement ma circonscription. Un article publié par la CBC, le 22 septembre, indique que la pénurie de logements suscite des inquiétudes alors que Banff cherche à embaucher des travailleurs pour la saison de ski. Selon l'article, dans des endroits comme Banff et Canmore, les taux d'inoccupation sont très faibles et les gens n'arrivent pas à se loger. Comme l'explique Daniel: « J'ai trouvé plusieurs emplois et j'ai eu plusieurs d'offres, mais trouver un logement demeure le plus grand défi. »
Voilà pourquoi nous avons besoin d'une stratégie visant à augmenter le parc de logements locatifs partout au pays. Nous devons collaborer avec les provinces afin de donner aux municipalités le pouvoir de réglementer les unités locatives d'Airbnb de leur région et de leur imposer des taxes. Il faut garder à l'esprit que la pénurie de logements abordables a des conséquences non seulement pour les résidants, mais pour l'ensemble de l'économie.
Étant donné les hivers très froids que connaît le Canada, l'idée que le logement est un droit fondamental devrait aller de soi. Personne ne peut survivre à nos températures hivernales de -40 degrés Celsius sans abri adéquat. Personne ne devrait avoir à le faire.
L'article 25 de la Déclaration universelle des droits de l'homme l'indique clairement, en ces termes:
Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
Le logement est un élément essentiel pour la santé et le bien-être.
Le Canada s'enorgueillit d'être signataire de la déclaration depuis 1948. Les gouvernements, à tous les niveaux, feraient bien d'élaborer des politiques et des programmes pour assurer le respect de ces droits absolument élémentaires. Cependant, 70 ans de voeux pieux ne suffisent pas. J'espère vraiment que le gouvernement libéral fera le nécessaire pour que le logement soit reconnu comme un droit pour l'ensemble des Canadiens. Si je ne m'abuse, c'est ce qu'il prévoit faire plus tard cet automne.
Lorsque je m'entretiens avec les gens de Kootenay—Columbia, il ressort clairement qu'ils sont confrontés à de graves problèmes de logement. Je vais faire part de certains cas sur lesquels on a attiré mon attention.
Bill vit à Nelson, dans une résidence pour aînés à faible revenu. Le coût de son logement a augmenté de façon substantielle après un très court préavis. Les frais pour le chauffage central et l'air climatisé avaient toujours été compris dans le loyer mensuel. Cependant, en raison d'une réduction du financement fédéral, le propriétaire à coupé le chauffage en mai et a commencé à enlever les chaudières. En juillet, des plinthes chauffantes ont été installées dans les logements.
À cause de ce changement, Bill, les autres aînés à faible revenu et les personnes handicapées vivant dans cette résidence ont dû se passer d'air climatisé et subir la chaleur intense de l'été. Maintenant, ils devront payer la facture d'électricité pour le chauffage. En Colombie-Britannique, l'électricité est considérablement plus chère que le gaz naturel. Lors d'une réunion en août, les locataires ont appris qu'ils devaient signer un nouveau bail. À l'exception de Bill, tous ont signé de crainte de n'avoir nulle part d'autre où aller.
À Kaslo, un magnifique village au nord de Nelson, sur les rives du lac Kootenay, on ne trouve aucun logement abordable. Rien n'est disponible. Il n'y a pas de logements sociaux, pas de résidences avec services d'assistance et pas de chambres. Le coordonnateur de la société de logement a une longue liste de personnes et de familles cherchant à se loger. Chaque semaine, il reçoit des appels de personnes qui cherchent à se loger et qui sont prêtes à déménager à Kaslo, mais qui n'y trouvent rien.
George et Mary, un couple âgé à la retraite, ont vécu et travaillé à Kaslo pendant de nombreuses années. Malheureusement, ils ne pouvaient plus vivre dans leur maison. Ils l'ont vendue le mois dernier et, maintenant, ils doivent déménager, mais ils n'ont trouvé aucun endroit où vivre à Kaslo. Il n'y a aucune place disponible; ils doivent donc déménager à Nelson, à une heure de route de leurs amis. Ils sont chanceux de pouvoir se permettre une résidence à Nelson.
Un homme handicapé de Fernie a découvert des punaises des lits dans une résidence pour aînés. Par conséquent, il est devenu à toutes fins utiles un sans-abri. N'ayant nulle part où aller, il a finalement dû dormir à la belle étoile. Il ne pouvait pas se rendre à Cranbrook, car le refuge de l'Armée du Salut n'est ouvert que pendant l'hiver.
La ville de Nelson a des logements sociaux abordables, mais les vacances sont rares. L'itinérance chez les jeunes est un problème. Il y a des familles qui habitent dans leurs véhicules.
À Nelson, Alan, un aîné qui souffre d'un handicap mineur qui l'empêche de conduire, a dû déménager à un endroit moins cher à Salmo, à environ une demi-heure de route. Sa pension ne suffisait plus pour lui permettre de vivre à Nelson. Salmo est une collectivité plus rurale, et les possibilités de transport en commun sont très limitées. Donc, il se sent isolé et très seul. Il avait souvent l'habitude de venir à mon bureau à Nelson, mais mon personnel ne l'a pas vu depuis juillet.
Voilà quelques-unes des situations les plus désolantes que mon personnel et moi voyons régulièrement. Des personnes âgées ayant travaillé toute leur vie et ayant planifié leur retraite ne peuvent plus se permettre de vivre dans leur maison. Lorsque je suis passé au marché fermier de Creston, cet été, une femme âgée vivant seule, comme c'est le cas malheureusement de beaucoup de personnes âgées au Canada, est venue me dire qu'elle craignait de ne plus pouvoir vivre dans sa propre maison. Elle a vécu pendant des années dans sa maison familiale, mais même avec les prestations maximales de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, elle ne reçoit qu'un peu plus de 18 000 $ par année. L'impôt foncier et les factures de services publics augmentent. Elle ne sait pas si elle aura les moyens de continuer de vivre dans sa maison.
Il nous faut un programme conçu sur mesure pour les personnes âgées et il nous le faut dès maintenant pour les aider à rester dans leur maison le plus longtemps possible.
Lorsque j'étais maire de Cranbrook, je me suis porté volontaire pour qu'un projet pilote de réduction de la pauvreté en Colombie-Britannique puisse être réalisé sur le territoire de la municipalité. Sept municipalités en tout ont été choisies. Nous avons rassemblé des organismes aidant les personnes dans le besoin pour venir à la rescousse des démunis. Lorsque j'ai demandé à ces organismes ce qu'ils feraient en priorité pour réduire la pauvreté à Cranbrook, ils ont tous répondu qu'ils s'occuperaient du logement en premier, peu importe le genre d'aide sociale qui était leur spécialité.
Les gens doivent avoir un endroit sûr où habiter s'ils veulent pouvoir reprendre leur vie en main. Pour être en mesure de chercher un emploi, une personne doit commencer par avoir un toit sur la tête.
Ce sont des problèmes, mais ils peuvent être résolus pourvu qu'on y mette l'argent nécessaire et qu'on fasse preuve de dévouement et d'initiative. Nous devons le faire, sous peine de manquer à nos obligations envers les Canadiens.
Je compte appuyer cette motion et j'invite bien entendu tous mes collègues députés à l'appuyer également. Nous devons nous employer à mettre fin à l'itinérance dès maintenant et nous devons voir à ce que tous les Canadiens aient accès à un logement abordable.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Comment vient de le dire le député, rien n’est plus important que d’avoir un logement. Le Canada a l'un des meilleurs systèmes de logement du monde et il s’améliore encore. C’est pourquoi je suis si heureux de parler de la motion présentée par la députée de . Je vis dans le sud du Grand Vancouver, où il est très difficile de trouver des logements abordables. Comme le député vient de le mentionner, bon nombre de jeunes de la génération du millénaire ont aujourd’hui beaucoup de mal à rester dans cette région. Je connais deux médecins, des médecins de famille qui sont mariés, qui sont arrivés à la conclusion qu’il est impossible de vivre dans la région métropolitaine de Vancouver.
Beaucoup de gens ont du mal à trouver un logement abordable. Voilà l’occasion de parler des investissements que le gouvernement faits par l’entremise de la SCHL pour que les Canadiens aient accès à des logements à prix abordable correspondant à leurs besoins.
Un logement, c’est plus qu’un toit sur la tête. C’est un endroit où les familles canadiennes peuvent s’épanouir, où les enfants apprennent et grandissent, où les parents trouvent la stabilité nécessaire pour réussir professionnellement et où les aînés peuvent vivre dans la dignité. Environ 1,7 million de ménages canadiens ont ce qu’on appelle des besoins impérieux en matière de logement. Autrement dit, ils vivent dans un logement dont le coût représente plus de 30 % de leur revenu, ou qui est inadapté à leur situation.
Des logements sûrs, adéquats et abordables constituent le fondement des collectivités inclusives et des économies prospères. Les logements communautaires, ou logements sociaux, sont des logements subventionnés par le gouvernement au titre d’une vaste gamme de programmes fédéraux mis au point au fil du temps pour répondre aux besoins des groupes vulnérables. Ces programmes s'inscrivent dans la réponse du Canada aux défis en matière de logement depuis les années 1940, quand le gouvernement a créé des logements pour les anciens combattants revenant de la Deuxième Guerre mondiale. Depuis, ces programmes ont fourni des logements à une variété de Canadiens à faible et moyen revenus, notamment à des familles d’immigrants souhaitant s’établir au Canada et à des aînés vivant leurs vieux jours dans leur collectivité. Voilà pourquoi le gouvernement a prévu, dans trois budgets consécutifs, d’importants investissements pour la création de logements abordables. Au cours des deux dernières années, le gouvernement fédéral a investi plus de 4,7 milliards de dollars en financement et en subventions pour des projets de logement abordable dans le pays tout entier. Ainsi, quelque 945 000 familles auront un logis qui répond à leurs besoins et à leurs moyens financiers, comme à Surrey où le soutien du gouvernement pour le logement communautaire a fait en sorte que 144 familles ont un logement dans les coopératives de logement Totem, Common Ground et La Casa.
En 2017, le soutien pour le logement communautaire s’est encore accru avec la première Stratégie nationale sur le logement. Ce plan ambitieux de 40 milliards de dollars sur 10 ans fera en sorte qu’un plus grand nombre de Canadiens auront un logement stable et abordable, qu'ils vivent dans une petite collectivité, une collectivité éloignée ou un grand centre urbain.
La Stratégie nationale sur le logement reconnaît explicitement le rôle crucial du logement communautaire. L’Initiative fédérale de logement communautaire, une des premières initiatives lancées dans le cadre de la Stratégie, est gérée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Ce programme de 500 millions de dollars sur 10 ans subventionnera 55 000 logements communautaires au pays. La phase I de cette initiative traitera d’abord des accords d’exploitation qui viendront à échéance sous peu. Elle injectera des fonds pour que les fournisseurs puissent continuer à offrir des logements abordables à leurs locataires. Ensuite, en 2020, au cours de la phase II, on commencera à mettre en place de nouveaux accords d’exploitation pour tous les fournisseurs, au fur et à mesure que les accords viendront à échéance au cours de la décennie. L’Initiative fédérale de logement communautaire accorde aux fournisseurs de logements la stabilité et la prévisibilité recherchées pour continuer à offrir des logements abordables et réaliser des plans d'entretien à long terme et de grandes réparations.
Les gens pourront aussi accéder au Centre de ressources techniques et au Fonds de transformation du secteur, nouvellement créés, qui faciliteront la transition vers les nouveaux accords d’exploitation. Bien sûr, les logements communautaires sous administration fédérale ne forment qu'une partie des logements communautaires du Canada. Près de 80 % des logements communautaires sont gérés par les provinces et les territoires. Voilà pourquoi il est important que les logements communautaires constituent un élément central des accords de partenariat en matière de logement conclus avec nos partenaires provinciaux et territoriaux. Dans le cadre de la nouvelle Initiative canadienne de logements communautaires, nous dépenserons 4,3 milliards de dollars, auxquels les provinces et territoires ajouteront une contribution équivalente. Cela fera en sorte que 330 000 logements continuent d’être abordables pour des Canadiens dans l’ensemble du pays.
Nous sommes résolus à appuyer le logement communautaire et le rôle qu’il a dans la création de collectivités viables, productives et dynamiques où tous ont leur place. La Stratégie nationale en matière de logement constitue la plus grande mesure de soutien au logement depuis près de 50 ans. Elle fera en sorte que les Canadiens aient accès à des logements qui répondent à leurs besoins et qui sont à la mesure de leurs moyens.
Dans Surrey Sud—White Rock, nous savons que de nombreuses personnes ont de la difficulté à trouver un logement abordable. Nous avons la chance d’avoir des organisations et des personnes qui réunissent les secteurs public, privé et à but non lucratif pour répondre à ce besoin. Elles axent leurs efforts sur les Canadiens les plus vulnérables: les aînés, les femmes et les enfants fuyant la violence familiale, les enfants handicapés, les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendance, les anciens combattants et les jeunes adultes. Des organismes à but non lucratif, comme Semiahmoo House, ont créé un complexe d'habitation mixte, ouvert et abordable appelée Chorus. Les 71 logements de ce complexe sont loués selon le revenu de la personne ou de la famille, et ils sont mixtes, c'est-à-dire qu'on y trouve des personnes handicapées, des aînés et des personnes vivant dans la pauvreté. Ce projet a créé un meilleur esprit communautaire.
Semiahmoo House se réjouit de la Stratégie nationale en matière de logement. Son PDG, Doug Tennant, dit que son organisme adhère totalement à l'idée que le logement est un droit de la personne. Les gens de Semiahmoo House sont heureux que le gouvernement prenne cette idée au sérieux et procède à de vastes consultations en vue de mettre en œuvre cette stratégie.
C’est une stratégie formidable et j’appuie sans réserve la motion.
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Madame la Présidente, je suis heureux de participer à ce débat. C'est pour moi une excellente occasion de parler du leadership sans précédent de notre gouvernement en matière de logement dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement.
Comme le responsable du logement l'a indiqué dans sa première intervention, le gouvernement a reconnu dès le début de notre mandat les difficultés auxquelles les Canadiens font face pour trouver un logement abordable. Nous voyons trop de vaillants Canadiens se faire imposer des prix exorbitants à proximité de leur lieu de travail. Les gens doivent pouvoir habiter près de leur lieu de travail. Même dans ma circonscription, Brampton-Centre, le logement abordable est une question d'une grande importance pour moi et pour mes électeurs. Dès qu'il a constaté les difficultés, le gouvernement a pris des mesures.
En tant que membre du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences et du développement social, je suis fier de dire que je suis bien au courant de l'étude réalisée par le Comité à propos de la Stratégie nationale sur le logement. Grâce à cette stratégie, le gouvernement veut s'assurer que, d'un bout à l'autre du pays, les Canadiens ont accès à un logement qui répond à leurs besoins et qui est tout à fait abordable pour eux. Nous voulons en faire davantage.
Nous voulons que les partenaires du fonds de coïnvestissement jouent un rôle essentiel. Nous voulons atteindre cet objectif. La stratégie s'adressera d'abord aux Canadiens les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants fuyant la violence familiale, les personnes âgées, les Autochtones, les personnes handicapées, les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, les anciens combattants et les jeunes adultes.
Pour atteindre cet ensemble d'objectifs tangibles, un organisme sera créé au moyen d'une loi et aura pour fonction d'aider le gouvernement à maintenir intacte la Stratégie nationale sur le logement. De plus, des consultations auront lieu de temps en temps, sur une période de plusieurs années, afin de sonder le public au sujet des diverses formes de logement abordable.
Le gouvernement a décidé de consacrer de l'argent à la stratégie sur le logement en tant que plan national, élaboré par et pour les Canadiens. Au cours de la prochaine décennie, il dépensera 40 milliards de dollars pour renforcer les collectivités et aider les Canadiens d'un bout à l'autre du pays à accéder à des logements sûrs et abordables. Ce plan ambitieux promet de s'attaquer à tous les problèmes, de l'itinérance à la pénurie de nouveaux logements en passant par la réparation des logements existants au cours de la prochaine décennie.
La stratégie permettra de répondre aux besoins de 530 000 ménages, de réduire de 50 % l'itinérance chronique, de protéger 385 000 ménages contre la perte de logements abordables, de construire 100 000 nouveaux logements abordables, de réparer 300 000 logements abordables et de fournir une aide financière à 300 000 ménages. En plus des avantages locatifs et des programmes de réduction de la consommation d'énergie, la loi exigera qu'au moins 20 % des logements soient conformes aux normes d'accessibilité pour les personnes handicapées.
La stratégie nous engage à bâtir des collectivités dynamiques et accueillantes pour tous où les Canadiens voudront vivre, travailler et se divertir, de manière à ce qu'ils puissent espérer un avenir meilleur. L'objectif du gouvernement est de faire en sorte que le droit au logement soit un droit de la personne. Tout le monde mérite un endroit sûr et abordable pour se sentir chez soi. La stratégie fera en sorte que ce soit un droit fondamental pour tous les Canadiens, qu'on réponde à leurs besoins en matière de logement abordable et que personne ne se voie jamais refuser un logement en raison de son sexe, de sa religion ou de son origine. Agissons dans l'intérêt supérieur des Canadiens en encourageant les gens de chacune de nos circonscriptions à accéder à ces programmes.
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Madame la Présidente, je suis fière de prendre la parole au nom de ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith, et à titre d'ancienne élue à l'échelle locale là-bas. Je comprends donc très bien la nécessité d'avoir un appui total envers le logement abordable dans la région. Le logement est à la base de tout. Nous travaillons à partir de la maison. C'est notre abri qui nous permet de rester en santé. Le logement est d'une importance fondamentale. Il est donc essentiel que tous les ordres de gouvernement jouent un rôle dans ce dossier.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Un certain nombre de gens de ma circonscription ont décrit en détail les besoins en matière de logement à Nanaimo. J'ai effectué un sondage l'été dernier et j'ai reçu au moins 500 réponses. J'ai entendu des choses terribles. Voici un exemple: « Je suis une dame de 78 ans et je dois payer un loyer de 1 700 $ par mois. C'est très difficile en vivant d'une pension de retraite. Je ne suis pas encore prête à déménager dans une résidence pour personnes âgées. » On m'a aussi dit ceci: « Nous avons vécu dans six maisons en quatre ans parce que nous n'arrivons pas à trouver une maison à louer à long terme. Le revenu de mon partenaire et mon salaire d'aide familiale ne nous permettent pas de devenir propriétaires. » Enfin, j'ai aussi lu ceci: « Dans quelques années, je dépendrai entièrement du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse. Les médicaments que je dois prendre coûtent environ 500 $ par mois. Ce sera très difficile de trouver un logement abordable. » Je pourrais donner beaucoup d'autres exemples.
Récemment à Nanaimo, la crise de l'itinérance s'est manifestée explicitement par l'établissement, juste au bord de l'eau, d'un village de tentes où vivent 300 personnes. Ce campement n'est situé qu'à quelques pâtés du centre des congrès où le et son Cabinet se sont réunis cet été. Le campement a vu le jour à la suite du rejet, par le conseil municipal, de la proposition du gouvernement provincial d'aménager un complexe modulaire temporaire de 44 unités de logement abordable. Pour exprimer leur grande frustration à l'égard de la décision de leurs représentants élus, la communauté itinérante et des militants ont créé cette manifestation très visible du manque de logements.
J'ai visité le village de tentes. J'ai entendu des histoires encourageantes et d'autres déchirantes. Une jeune femme m'a dit avoir un emploi, mais être en congé pour traiter une dépendance. Elle est admissible à un traitement, mais comme elle est sans adresse, elle ne peut pas remplir les derniers documents pour y être admise. Je ne sais pas comment une personne peut se sortir d'une telle impasse.
D'autres femmes m'ont raconté que même leur vie à la dure, dans des tentes et sous des bâches, sur des terrains vacants, avait des côtés positifs. Elles m'ont raconté qu'auparavant, quand elles se rendaient à des entretiens d'embauche avec leur chariot d'épicerie, cela ne se passait pas très bien. Cependant, maintenant qu'un petit cadenas bloque la fermeture éclair de leur tente et que leur voisine garde un oeil sur leurs affaires pendant qu'elles vont prendre une douche à l'Armée du salut, elles peuvent marcher dans la rue comme n'importe qui et, au moins, avoir la possibilité de reprendre leur vie en main. Une autre m'a dit que, maintenant, elles ne sont pas toujours en train de se demander où elles vont dormir et mettre leurs affaires pendant la nuit; elles ont du temps et ont repris contact avec leur famille.
Ce ne sont que de petites choses, et ces femmes se sont montrées très fières du système de gestion et d'entraide qu'elles sont parvenues à construire dans leur village de tentes.
Il y a aussi, bien sûr, de gros inconvénients à avoir une telle concentration de gens dans le besoin, aux prises avec des problèmes de toxicomanie et peinant vraiment à s'en sortir. Le taux de criminalité est élevé dans cet environnement. Des résidences et des magasins ont été cambriolés dans le voisinage. Ce n'est manifestement pas la solution et je ne plaide pas en faveur d'un village de tentes, mais j'applaudis les organisateurs de lui avoir donné une place de premier plan.
Les statistiques montrent un tableau dramatique. Le plan d'action contre l'itinérance de Nanaimo pour 2018-2023 qui vient juste d'être déposé au conseil municipal de Nanaimo indique ce qui suit:
En d'autres termes, Nanaimo subit des pressions qui, si on ne fait rien, mettront en péril l'intégrité et la durabilité du système actuel. En premier lieu, le système de services à Nanaimo doit s'adapter aux changements problématiques apparus sur les marchés du logement et du travail, notamment une forte augmentation du coût des logements, un taux d'inoccupation bas et des revenus précaires.
Cela ne s'arrête pas là.
Le gouvernement au pouvoir a prévu un budget pour aborder le problème du logement. Si nous construisons plus de logements, nous atténuons les pressions qui s'exercent sur toutes les étapes d'accession au logement abordable et nous sommes mieux en mesure de répondre aux besoins en matière de logement. En effet, l'itinérance est réduite lorsque les personnes en ayant les moyens peuvent déménager dans de nouveaux logements. Cela libère ainsi des logements pour les personnes à plus faible revenu et allège le fardeau. C'est pour cette raison que nous devons commencer les travaux de construction.
C'est exactement ce que font les gens de ma collectivité. J'aimerais souligner quelques exemples de réussites à cet égard. Tout d'abord, l'Association Ladysmith Resource Centre collabore avec le diocèse anglican de la Colombie-Britannique afin de réaliser un projet de logement abordable de 36 unités en plein coeur du centre-ville, à Ladysmith. Je suis très heureuse et fière d'appuyer un tel projet.
De plus, l'Église Unie Brechin, à Nanaimo, a procédé à un réaménagement complet de son église dans le but d'y construire des unités de logement abordable. Voilà comment le travail est accompli dans ma collectivité.
Si je ne me trompe pas, le Nanaimo Aboriginal Centre a ajouté 60 unités, au total, dans la réserve de logements abordables de Nanaimo. Il a aussi construit la première habitation plurifamiliale en Colombie-Britannique depuis 1999. Il s'agit d'un ravissant et innovateur complexe d'habitation à énergie passive, qui regorge d'oeuvres d'art et qui comprend même un espace pour les personnes âgées. C'est un endroit magnifique. Cette habitation est venue occuper l'endroit autrefois appelé King Arthur Court, mais qui a ensuite été renommé Sanala. Il s'agissait d'un endroit à problèmes, où les policiers étaient souvent appelés à intervenir. Chris Beaton et son équipe de gestion, ont transformé cette propriété afin que les familles s'y sentent davantage chez elles.
La Société John Howard fait du travail concret à Nanaimo. Elle oeuvre auprès d'hommes ayant obtenu une libération conditionnelle qui tentent de faire la transition vers une vie meilleure. S'ils participent aux programmes de justice réparatrice et aux programmes communautaires de thérapie où, ensemble, ils s'aident dans leur processus de rétablissement et où ils ont l'occasion d'assumer la responsabilité des crimes qu'ils ont commis, de reconnaître les traumatismes qu'ils ont subis durant l'enfance et les dépendances qui les ont menés là, le taux de récidive est pratiquement nul.
J'ai quelques anecdotes de la Société John Howard. Un ancien sans-abri toxicomane a dit qu'il s'était adressé à tous les organismes en ville et qu'il avait rempli toutes les demandes et que le soutien que lui avait apporté la Société John Howard même quand il était sans abri est ce qui avait fait pour lui toute la différence. Nous avons aussi entendu parler d'un itinérant qui avait fait carrière dans les champs pétrolifères et avait une petite entreprise de sous-traitance et qui a tout perdu en raison d'une dépendance.
Il y a des gens qui souffrent beaucoup et je suis extrêmement reconnaissante envers les organismes sur le terrain qui leur viennent en aide. Par exemple, l'organisme Centraide de Nanaimo est un chef de file incroyable. Il fait partie d'un groupe qui coordonne des mesures de lutte contre l'itinérance qui aident beaucoup.
Dans le cadre de notre travail au comité de la condition féminine, nous avons entendu des histoires déconcertantes sur le nombre de femmes aux prises avec des problèmes de violence conjugale qui se retrouvent à la rue. La directrice de l'organisme, Anne Taylor, a dit ce qui suit au comité:
Une femme obligée de faire le choix de quitter le foyer à cause de la violence est en fait obligée de décider de vivre dans la pauvreté et d'y entraîner ses enfants. Elle sera confrontée à de nombreux obstacles dont l'inégalité salariale et le manque de services de garderie accessibles et de logements sûrs et abordables, outre ses craintes pour sa sécurité, le traumatisme qu'elle aura vécu et la forte probabilité qu'on ne la croit pas ou qu'on ne la prenne pas au sérieux ou peut-être même qu'on la blâme.
Nous avons aussi un groupe fantastique, l'Island Crisis Care Society, qui gère la Samaritan House en plein centre-ville de Nanaimo. Il raconte des histoires stupéfiantes sur l'itinérance dans notre collectivité. Au comité de la condition féminine, sa représentante a dit ceci: « nous avons accueilli une femme âgée de 82 ans et une autre de 76 ans, qui ont accédé à notre refuge pour la première fois ». Elle a dit que, au cours des neuf derniers mois, 50 % des occupantes du refuge pour femmes sans abri que le groupe administre étaient âgées de plus de 50 ans. Il s'agit de femmes ayant travaillé toute leur vie qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, sont devenues sans-abri à cause du manque de logements abordables.
Nous avons donc du travail à faire. La majorité des engagements d'investissement du gouvernement dans le logement abordable sont prévus pour après les prochaines élections. Si le gouvernement peut trouver 4,5 milliards de dollars à investir dans un vieil oléoduc qui fuit, nous pouvons sûrement verser autant d'argent maintenant à ces précieux partenaires communautaires afin de donner aux Canadiens le respect et les logements qu'ils méritent.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour participer à ce débat.
L'une des observations les plus révélatrices aujourd'hui a été la déclaration du secrétaire parlementaire lorsqu'il a dit qu'il y avait eu environ 25 ans d'absence du gouvernement fédéral dans ce dossier. J'étais ici lorsque Paul Martin a annulé le programme fédéral de logement et lorsque les libéraux ont résisté à tout compromis. Le secrétaire parlementaire avait raison de dire que c'est le gouvernement de Paul Martin, et même celui de Jean Chrétien, qui a fait échouer une stratégie nationale du logement. Ils ont parcouru la distance entre les provinces et les municipalités et le gouvernement fédéral afin d'être proactifs, de miser sur notre succès et de veiller à ce que les parcs de logements existants demeurent viables pour l'avenir et que de nouveaux logements répondent à la demande pour assurer la sécurité, l'éducation et la qualité de vie de tant de gens de nos jours.
Nous nous trouvons dans un important scénario de rattrapage en raison des 25 années que le secrétaire parlementaire a décrites à juste titre dans sa déclaration d'ouverture d'aujourd'hui. Il a tout à fait raison dans l’attribution du problème: les gouvernements de Paul Martin et de Jean Chrétien n'ont pas fait le travail nécessaire. Les néo-démocrates et d'autres députés à la Chambre les ont avertis à maintes reprises. Chacun de leurs gouvernements a sabré dans les services sociaux. En même temps, il y a eu des réductions massives de l'impôt des sociétés pour les compagnies d'assurance, les sociétés pétrolières et gazières et une série d'autres qui ont réalisé des profits records.
L'investissement social d'aujourd'hui nous donnera une économie plus forte et nous permettra de faire face à certains des problèmes humains auxquels nous sommes confrontés, comme la crise des opioïdes et d'autres tendances émergentes. Il est si important de mettre un toit sûr au-dessus de la tête des gens et de leur famille. Cela se répercute d'un bout à l'autre du pays.
Il est également important de souligner dans la motion le rôle du secteur privé. Il existe un certain nombre d'options qui s'offrent à nous dans le secteur privé. Toutefois, le gouvernement continue de prendre des décisions qui réduisent les options en matière de logement.
La région que je représente a l'un des taux les plus élevés de pauvreté infantile. Plus récemment, non seulement nous attendons des investissements dans le logement fédéral, mais il y a eu un décret du gouvernement, le Cabinet, pour éliminer le logement de notre marché. J'y reviendrai dans une seconde.
Je représente la ville de Sandwich, la plus ancienne colonie européenne à l'ouest de Montréal, où la guerre de 1812 a été menée et où se trouvait le chemin de fer clandestin. Aujourd'hui, le taux de pauvreté y est également l'un des plus élevés. Il s'agit d'une région où les mesures de soutien en matière d'immigration constituent un élément clé pour s'assurer que les gens retournent à l'école. Il y a de nombreuses familles monoparentales. Cette réalité est reconnue, même dans les rapports préparés par des tiers, notamment par le rapport Campagne 2000, comme étant l'un des plus importants défis à relever au pays pour mettre fin à la pauvreté infantile. L'analyse circonscription par circonscription montre, malheureusement, que nous sommes presque dans le top 10.
C'est dans cette région que s'effectue quotidiennement le tiers des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis. Qu'a fait le gouvernement? Il a accordé à Matty Moroun, un milliardaire étatsunien qui a une emprise tentaculaire sur le Parti libéral depuis une éternité, la permission de construire un nouveau pont et, en même temps, de démolir des maisons unifamiliales et des habitations à loyer modique qu'il avait achetées. Comme si ce n'était pas suffisant, on sentait déjà les répercussions de cette décision parce que M. Moroun avait barricadé les portes et les fenêtres des résidences qu'il avait achetées. Nous avons perdu des écoles, en particulier l'école secondaire Forster. Nous avons perdu le bureau de poste, qui était le plus ancien au Canada: il datait des années 1800 et, à une certaine époque, le courrier qu'il traitait était livré à l'aide de chevaux et de calèches. Nous avons perdu des lieux de culte et des entreprises.
Pour ceux qui connaissent mal les décrets en conseil, il s'agit essentiellement d'un décret émis par un premier ministre et son Cabinet, qui court-circuitent ainsi tout examen. Il correspond à leur volonté du moment, selon laquelle ils savent tout et peuvent adopter cette loi, user de ce privilège et de ce droit, sans passer par la Chambre basse ni même la Chambre non élue.
Les libéraux ont donné à ce milliardaire américain, qui a déjà fait de la prison dans son pays, le droit de continuer de barricader des maisons. Cet homme veut maintenant faire démolir une trentaine, voire une quarantaine d'autres maisons. La situation est si grave qu'il a décidé de poser des pancartes sur la pelouse de ces propriétés pour réclamer leur démolition. Le gouvernement lui a donné le feu vert en lui accordant un accès privilégié et l'autorisation spéciale de construire un autre passage frontalier sans lui imposer de conditions. Il n'a même pas été question de retombées locales. Paradoxalement, les libéraux ont voté en faveur d'une motion d'initiative parlementaire portant sur la réalisation d'un projet axé sur les retombées locales. Ils n'ont pas tenu compte de l'avis de leurs propres députés. Je crois que la motion s'est perdue quelque part dans les dédales des comités parce que la Chambre ne l'a plus revue. Il s'agit probablement encore une fois d'une motion que les libéraux ont renvoyée à un comité pour pouvoir dire qu'ils ont fait quelque chose pendant leur mandat de quatre ans, mais les députés ne l'ont plus revue.
Que se passe-t-il maintenant? Les rues de Windsor sont le théâtre d'une autre guerre alors que les besoins en logement ont atteint un point critique.
Même si les résidants de Windsor ont pu profiter de logements à un prix plus bas qu'ailleurs et, dans une certaine mesure, de logements abordables, la situation a complètement changé depuis cinq ans. À l'heure actuelle, des centaines de personnes n'ont pas de logement convenable. Le marché est à la hausse. Plus de gens affluent vers la ville. Nous subissons les effets de la crise des opioïdes, et les problèmes sociaux se multiplient. Une véritable tempête est en train de se lever, et de plus en plus de gens — ils sont plus nombreux que jamais — n'ont finalement nulle part où loger leur famille.
Les libéraux sont bien au courant de la situation et du fait que leur partenaire démolit des maisons et veut en raser d'autres. Pourtant, ils restent les bras croisés.
La motion fait mention du secteur privé. Il revient au gouvernement et à ses partenaires, y compris les responsables du pont Ambassador et le projet qui fera l'objet du décret du et du Cabinet, et au ministre responsable du débat d'aujourd'hui, d'intervenir afin que les mesures qu'ils prennent cessent d'éliminer des logements abordables dans ma collectivité.
Je parle de maisons unifamiliales, de duplex et de quadruplex qui permettraient de fournir un logement sûr aux parents et à leurs enfants. Les fondements économiques nécessaires à la survie d'une collectivité sont menacés par les politiques des libéraux, l'absence de reddition de comptes et le simple fait que les promesses des libéraux ne sont que du vent.
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Madame la Présidente, avant de commencer, je vous informe que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis heureux de prendre part au débat sur le logement dans le cadre de la journée de l'opposition. Il n'est pas habituel pour les partis de l'opposition de donner l'occasion au gouvernement de parler de ce qu'il a accompli, mais, grâce à la députée de , c'est le cas aujourd'hui.
Je ne me contenterai pas de parler de notre bilan en matière de logement. Je vais également parler de ce que nous avons fait pour les aînés, pour les personnes handicapées et pour les Canadiens les plus vulnérables. Je vais surtout parler de ce que nous faisons pour lutter contre la pauvreté, car cet enjeu est au coeur de la motion de l'opposition à l'étude aujourd'hui. Que fait le gouvernement pour lutter contre la pauvreté au Canada? La réponse est simple: nous en faisons plus que n'importe quel autre gouvernement depuis des générations.
Je vais commencer par les aînés. Nous savons tous que la population canadienne est vieillissante. Peu importe sous quel angle on regarde la situation, les Canadiens sont en meilleure santé et ils vivent plus longtemps, et les changements démographiques que cela implique amèneront à la fois des défis et des occasions. Le gouvernement en est conscient et c'est pourquoi une des priorités depuis notre arrivée au pouvoir est l'amélioration de la qualité de vie d'une population vieillissante.
Nous avons bonifié le Supplément de revenu garanti pour les aînés célibataires, ce qui a amélioré la sécurité financière de près de 900 000 aînés et aidé à sortir des milliers d'aînés de la pauvreté. Nous avons, pour la première fois en une génération, amélioré le Régime de pensions du Canada de façon à soutenir les aînés de demain grâce à des prestations de retraite accrues, notamment pour les cotisants invalides et pour les veufs et les veuves. D'ailleurs, les députés ne peuvent imaginer le nombre d'aînés de ma circonscription qui tentent de survivre uniquement au moyen des prestations du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti et qui sont venus me voir. Ils peinent à y arriver. C'est vraiment un exploit. Évidemment, nous avons annulé les changements catastrophiques apportés par le gouvernement Harper concernant l'admissibilité à la Sécurité de vieillesse et au Supplément de revenu garanti en ramenant l'âge de l'admissibilité à 65 ans au lieu de 67 ans, ce qui empêchera 100 000 aînés de tomber dans la pauvreté chaque année.
Parlons de ce que notre gouvernement fait pour promouvoir l'accessibilité et aider les Canadiens aux prises avec un handicap. Aujourd'hui, un Canadien sur sept déclare avoir un handicap, et les handicaps continuent d'être le motif le plus courant de plainte de discrimination à la Commission canadienne des droits de la personne. C'est pourquoi notre objectif est de faire d'un Canada exempt d'obstacles une réalité dans tous les domaines de compétence fédérale. C'est aussi pourquoi, en juin dernier, nous avons déposé le projet de loi , la toute première loi canadienne en matière d'accessibilité. Avec la Loi canadienne sur l'accessibilité, notre gouvernement adopte une approche proactive pour éliminer la discrimination systémique dans tous les domaines de compétence fédérale afin d'assurer la réalisation progressive d'un Canada exempt d’obstacles.
Nous investissons également de l'argent là où c'est important grâce à des programmes comme le Fonds pour l'accessibilité et le Programme de partenariats pour le développement social. Des initiatives comme celles-ci appuient des projets communautaires partout au Canada visant à améliorer l'accessibilité et la sécurité dans les collectivités et les milieux de travail. Ils nous rapprochent d'un Canada exempt d'obstacles, où les personnes handicapées peuvent avoir de réelles chances de réussir.
Nous pouvons parler du logement. Notre gouvernement est fier d'avoir annoncé la toute première stratégie nationale du Canada en matière de logement, notre plan décennal de 40 milliards de dollars visant à donner à un plus grand nombre de Canadiens un chez-soi. Grâce à la Stratégie nationale sur le logement, nous allons créer 100 000 nouveaux logements et en réparer et rénover plus de 300 000 autres. Nous allons réduire ou éliminer les besoins de logement de 530 000 familles canadiennes partout au Canada. Nous allons protéger 385 000 ménages de plus contre la perte d'un logement abordable. Nous comptons réduire l'itinérance chronique de 50 % d'ici 2027-2028.
Il est toutefois important de noter que notre engagement à faire en sorte que les Canadiens aient accès à des logements sûrs et abordables va plus loin que la Stratégie nationale sur le logement. Depuis le début de notre mandat, nous avons fait des investissements sans précédent dans le logement. Ces investissements portent déjà leurs fruits. Qu'il s'agisse d'éliminer l'itinérance chronique à Victoria, de financer de nouveaux projets de logements communautaires à Calgary ou à Kitchener ou de financer des aînés dans des logements supervisés à St. John's, nous aidons à offrir des logements à ceux qui en ont le plus besoin partout au Canada. En fait, depuis notre arrivée au pouvoir en 2015, nous avons investi près de 5 milliards de dollars dans le logement, ce qui a profité à près d'un million de Canadiens d'un océan à l'autre. Par comparaison, le parti qui a lancé le débat d'aujourd'hui a promis moins de 3 milliards de dollars sur quatre ans pour le logement, et ces engagements étaient conditionnels à ce que l'équilibre budgétaire soit d'abord atteint.
Notre gouvernement a compris que la résolution des problèmes en matière de logement au Canada ne pouvait attendre, et c'est pourquoi nous avons investi dans ce dossier dès le début de notre mandat et que nous nous sommes engagés à fournir un financement stable et à long terme à nos partenaires pour la prochaine décennie. Cela apportera de la certitude à nos partenaires au cours de la prochaine décennie afin qu'ils puissent planifier et commencer à envisager la façon dont ils peuvent aider à relever certains de ces défis.
Parlons de la pauvreté. Comme nous l'avons indiqué récemment dans « Une chance pour tous: la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté », le gouvernement, qui a l'intention d'établir beaucoup de précédents, a un plan pour réduire le taux de pauvreté afin que, d'ici 2030, celui-ci atteigne son niveau le plus bas de l'histoire du Canada. Des millions de personnes seront sorties de la pauvreté. Nous comptons aussi établir pour la toute première fois un seuil officiel de la pauvreté, de manière à ce que l'on puisse mesurer avec précision les résultats obtenus dans la lutte contre la pauvreté, plutôt que de laisser le gouvernement du jour en donner sa propre définition.
Lors des travaux du comité dont je fais partie, j'ai demandé des données aux témoins. Il nous faut des données. Nous devons comprendre où se situe le niveau de référence. Quel est l'état des lieux par rapport à la situation antérieure? Quels résultats avons-nous obtenus dans nos efforts pour atteindre nos objectifs futurs? Il est primordial de le savoir si l'on veut mettre en oeuvre un plan concret.
Je le répète, nous savons que la lutte contre la pauvreté ne peut pas être remise à plus tard, et c'est la raison pour laquelle nous avons consacré beaucoup d'argent à cette lutte depuis que nous sommes arrivés au pouvoir. Jusqu'à maintenant, nous avons dépensé plus de 22 milliards de dollars dans la lutte contre la pauvreté. Je suis fier de dire que nous en récoltons les fruits. Grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, aux prestations bonifiées pour les personnes âgées et à l'Allocation canadienne pour les travailleurs, qui sera versée à compter d'avril 2019, nous serons parvenus à sortir plus de 650 000 Canadiens de la pauvreté, y compris plus de 300 000 enfants. C'est une réussite formidable dont nous sommes très fiers.
Le gouvernement sait qu'il reste encore du travail à faire. Le aime dire qu'il est toujours possible de faire mieux. Quel que soit l'angle sous lequel on aborde la question et l'étalon de mesure que l'on emploie, force est de constater que nous sommes en train de réaliser de véritables changements. Nous avons été élus pour aider les Canadiens de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Or, grâce aux sommes sans précédent que nous avons consacrées au logement, aux personnes âgées et à la lutte contre la pauvreté, le gouvernement permet à un nombre de plus en plus grand de Canadiens d'avoir des chances véritables et équitables de réussir.
J'aimerais ajouter que dans ma circonscription, ces questions se posent tous les jours. J'ai participé à d'innombrables tables rondes et assemblées publiques. J'ai participé à certaines de ces consultations avec nos collègues. Ce que nous avons entendu et ce que nous présentons comme plan, c'est ce que les experts nous ont dit que nous avions besoin. Nous n'avons pas besoin d'une réaction impulsive. Nous avons besoin d'un plan à long terme sur lequel nous pouvons compter pour pouvoir aller de l'avant efficacement au cours de la prochaine décennie.
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Madame la Présidente, je suis vraiment très heureuse de commenter la motion de l'honorable député de Carleton.
Les dépenses que le député trouve inconsidérées sont reconnues par les Canadiens comme étant des investissements stratégiques judicieux qui stimuleront l'économie du pays et contribueront à créer des collectivités fortes et inclusives.
À titre d'exemple, notre engagement de plus de 11 milliards de dollars en nouveaux investissements dans le logement représentait les dépenses les plus importantes du budget de 2017.
L'accès à un logement sûr et abordable est un enjeu clé dans pratiquement toutes les circonscriptions du pays, dont celle de Carleton et, bien sûr, dans la mienne, Rivière-des-Mille-Îles. Je suis heureuse de dire que le gouvernement a fait preuve d'un leadership national sans précédent dans ce dossier si déterminant pour la santé et le bien-être des familles canadiennes.
J'aimerais souligner plus particulièrement l'ampleur exceptionnelle des efforts déployés par le gouvernement, l'an dernier, pour consulter les Canadiennes et les Canadiens sur la façon d'améliorer les résultats en matière de logement pour tous. D'ailleurs, le ministre est venu visiter ma circonscription, en compagnie de tous les représentants d'intérêts et des associations de logements abordables. Il a pris le temps de venir consulter les gens de ma circonscription. Il s'agit d'un engagement que nous avons pris dans le budget de 2016, afin de recenser les idées novatrices qui pourraient être incluses dans la toute première Stratégie nationale sur le logement du Canada.
À la fin du mois de juin 2016, une conversation nationale sur le logement a été lancée au terme d'une réunion très fructueuse des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables du logement. Dirigées par la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL, les consultations, intitulées « Parlons logement », ont duré quatre mois.
Entre le 28 juin et le 21 octobre de l'an dernier, la SCHL et les administrations provinciales, territoriales et municipales ont entrepris un certain nombre d'activités de consultation au sujet de la Stratégie nationale sur le logement du Canada. Les consultations comprenaient à la fois des initiatives en ligne et des événements en personne organisés dans les villes et les régions du Canada, ce qui a permis d'amasser énormément d'information. Les opinions, les idées et les points de vue de milliers de Canadiens et de douzaines d'organisations intéressées ont été recueillies et consignées.
Ces consultations visaient trois objectifs. Premièrement, nous voulions encourager les Canadiens à réfléchir activement à la question du logement, à ce qu'elle signifie pour nos collectivités et à en parler. Nous y sommes parvenus sans l'ombre d'un doute.
Deuxièmement, les Canadiens ont été invités à faire part de leurs points de vue relativement à une vision à long terme pour le logement au Canada. Ils ont aussi été invités à cerner les thèmes et les résultats significatifs liés au logement, ainsi qu'à trouver des solutions et des approches novatrices en matière de logement. Cela a aussi clairement été accompli.
Troisièmement, l'objectif des consultations était de faciliter l'élaboration de la Stratégie nationale sur le logement, dont je parlerai dans quelques minutes.
J'aimerais profiter de l'occasion pour résumer certaines activités de mobilisation qui ont eu lieu l'été dernier et au début de l'automne.
En ce qui a trait spécifiquement aux activités en ligne, la SCHL a lancé une campagne d'information, « Parlons logement », sur les médias sociaux, afin de faire la promotion des consultations. C'est ainsi que les Canadiens ont partagé plus de 1 900 idées à ce sujet par l'entremise des médias sociaux. Cette campagne a été si novatrice et efficace qu'elle a reçu deux prix Platine MarCom de l'Association des professionnels de la communication et du marketing. La SCHL a également reçu quatre prix de catégorie « or » dans diverses catégories de vidéos et des mentions honorables dans plusieurs catégories de sites Web pour ses consultations « Parlons logement ».
Plus de 6 300 Canadiens ont également pris le temps de participer à une enquête nationale sur la Stratégie nationale sur le logement, par l'entremise du site Web de « Parlons logement ». Plus de 130 suggestions ont été soumises par l'entremise de la plateforme d'échange d'idées créée par la SCHL, et plus de 475 mémoires en ligne ont été reçus de particuliers et d'organismes comme la Fédération canadienne des municipalités et le Collectif pancanadien pour le logement.
La SCHL a également dirigé des consultations ciblées sur la Stratégie nationale sur le logement du Canada. Au total, 22 tables rondes ont été organisées par la SCHL, et des spécialistes et des intervenants y ont participé.
De plus, 21 groupes de discussion ont été tenus auprès des populations vulnérables, y compris les personnes ayant fait l'expérience de l'itinérance, de nouveaux arrivants, des Canadiens à faible revenu et des personnes handicapées, afin de s'assurer que les personnes vivant avec des problèmes de logement au quotidien peuvent participer à l'élaboration de la Stratégie nationale sur le logement. C'est une excellente initiative.
Nous avons également entrepris des recherches sur l'opinion publique, et certains députés de la Chambre ont organisé des assemblées dans leur circonscription. J'aimerais également mentionner que tous les députés de la Chambre ont reçu de l'information et du matériel pour les aider à communiquer avec leurs concitoyens. Nous avons mobilisé les Autochtones, dont les conditions de vie sont parmi les plus difficiles au Canada. La SCHL a organisé des tables rondes d'experts sur le logement autochtone dans les régions rurales, éloignées et urbaines, ainsi que sur le logement dans le Nord.
Des rencontres ont eu lieu avec des organisations autochtones nationales et nous avons appuyé leurs propres tribunes de consultation. Tous ces efforts ont abouti à la publication du rapport intitulé « Ce que nous avons entendu » par le dans le cadre d'un événement sur Facebook le 22 novembre 2016, Journée nationale de l'habitation au Canada. J'invite tous les députés à visiter le site parlonslogement.ca et à lire le rapport « Ce que nous avons entendu ».
Pour l'instant, je me permets de dire qu'un message clair et commun est ressorti des consultations: les Canadiens veulent de meilleurs résultats en matière de logement pour ceux et celles qui en ont le plus besoin. Certains thèmes clés sont également ressortis des consultations. Par exemple, les Canadiens et les intervenants du logement croient que la Stratégie nationale sur le logement devrait englober l'ensemble du spectre du logement tout en accordant la priorité aux personnes dont les besoins sont les plus grands. Il faut intégrer le logement aux autres services de soutien dont les personnes vulnérables pourraient avoir besoin. Les fournisseurs de logement ont besoin d'un meilleur accès à des capitaux pour faciliter l'aménagement d'un plus grand nombre de logements abordables. De plus, les participants ont largement privilégié les politiques qui permettent aux collectivités locales de proposer des solutions aux problèmes de logement.
Plus précisément, les Canadiens veulent que leur Stratégie nationale sur le logement atténue ou élimine l'itinérance au Canada. Ma circonscription, Rivière-des-Mille-Îles, englobe Deux-Montagnes, Saint-Eustache, Boisbriand et Rosemère, qui sont en banlieue nord de Montréal. Nous avons des maisons pour aider les gens en itinérance. L'itinérance n'est pas seulement dans les centres urbains. Elle est aussi dans les banlieues. Malheureusement, dans ma circonscription, des gens vivent de l'itinérance tous les jours. De façon surprenante, il y a près de 1 000 accès par année.
Je reviens à ce que les Canadiens veulent dans leur stratégie de logement. Ils veulent qu'on accorde la priorité aux besoins en matière de logement des Canadiens à faible revenu et vulnérables. Il faut aussi que la Stratégie s'attaque aux défis particuliers auxquels font face les Autochtones, où qu'ils vivent; qu'elle réponde aux défis croissants liés à l'abordabilité des logements auxquels font face les Canadiens à revenu faible et moyen, particulièrement dans nos grandes villes; qu'elle façonne des collectivités à la fois inclusives et durables; et qu'elle assure la vigueur du secteur du logement social.
Les participants aux consultations ont fait plus que cerner les problèmes. Ils ont également recensé des possibilités, proposé des solutions novatrices et contribué à mettre l'accent sur des résultats mesurables. Tous ces renseignements et ces points de vue sont pris en compte alors que le gouvernement met la dernière main aux initiatives clés dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement.
Comme le l'a indiqué, la Stratégie nationale sur le logement ne vise pas à dupliquer ou à remplacer les plans et stratégies en matière de logement qui sont en place à l'échelle provinciale, territoriale ou municipale. Elle permettra plutôt de mieux harmoniser les efforts de tous les acteurs, gouvernements, intervenants du logement, organisations autochtones ou d'autres. Nous devons travailler ensemble à une vision et à des résultats communs dans un esprit de respect mutuel.
D'entrée de jeu, une approche pangouvernementale a été adoptée à l'égard de la Stratégie nationale sur le logement en vue de considérer le logement dans un contexte global et d'appuyer la progression sociale et économique des particuliers et des familles. De plus, en collaboration avec les provinces et les territoires, nous visons à mettre en oeuvre une stratégie nationale qui tient compte des besoins régionaux en matière de logement et qui respecte les compétences de chacun.
Les principaux intervenants sont très favorables à ce que nous avons fait à l'égard de la Stratégie nationale sur le logement et de l'orientation que nous lui donnons. D'ailleurs, dans ma circonscription, les représentants ont été très contents de la Stratégie.
Je termine...
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée d'.
Comme toujours, je suis très honoré de prendre la parole à la Chambre au nom des formidables résidants de Cowichan—Malahat—Langford au sujet d'une question qui me tient très à coeur, mais qui fait aussi partie des principaux sujets dont les gens me parlent constamment dans ma circonscription.
C'est mon ancien rôle de gestionnaire de cas auprès de l'ancienne députée Jean Crowder qui m'a amené à faire de la politique. Ayant travaillé dans son bureau pendant sept ans, j'ai bien vu comment les politiques et les mesures législatives qui sont adoptées dans cette Chambre touchent les gens sur le terrain. J'ai vu trop souvent des gens de ma circonscription en pleurs et au bout du rouleau parce qu'ils devaient choisir entre payer le loyer et acheter des aliments de qualité. Il est honteux qu'une telle situation arrive encore aujourd'hui dans un pays aussi riche que le nôtre. Cela fait pourtant partie des problèmes dont j'ai été témoin au cours des 10 dernières années. C'est une situation qui arrive encore en 2018.
Nous devons débattre de cette motion aujourd'hui parce qu'il est urgent d'agir. C'était déjà un problème urgent il y a 10 ans et lorsque les libéraux ont remporté les élections, en 2015. Or, on tarde à agir, et ce sentiment d'urgence ne se reflète pas dans les mesures qui sont prises. En tant que députés, nous vivons tous ce genre de situation. Dans nos bureaux de circonscription, nous devons tous expliquer à des gens pourquoi nous n'en faisons pas suffisamment pour répondre à leurs besoins. Nous devrions donc étudier la motion dont nous sommes saisis, car elle comporte deux volets très importants.
Une partie demande à la Chambre de reconnaître le droit au logement comme un droit de la personne. D'emblée, je veux souligner l'excellent travail de mon amie et collègue la députée de , ainsi que sa tentative, plus tôt au cours de cette législature, d'inscrire ce droit dans la loi grâce au projet de loi , qui malheureusement a été rejeté par les libéraux. Ce projet de loi aurait inscrit le droit au logement dans la Déclaration canadienne des droits. Je sais qu'à l'époque, les libéraux ont critiqué le projet de loi, disant que le recours à un moyen juridique, à une approche fondée sur les droits, ne serait pas efficace. Je crois que les députés ont dit que nous avions besoin d'un plan. Ce qu'ils ne comprenaient pas, c'est que lorsque les gens ont un moyen juridique, ils peuvent demander des comptes au gouvernement. Lorsqu'ils ont un moyen juridique, ils peuvent se présenter devant les tribunaux et faire en sorte que non seulement le pouvoir législatif, mais aussi l'organe exécutif respecte cette obligation juridique. Je sais que ce n'est pas la seule solution. Cependant, c'est certainement une composante importante de la question dont nous sommes saisies aujourd'hui.
La deuxième partie de la motion, qui en est probablement la partie essentielle, est que nous voulons que le gouvernement actuel concrétise son engagement financier et verse des fonds avant les élections de 2019.
Les libéraux sont passés maîtres dans l'art de faire des promesses à long terme. Ils font des annonces constituées généralement de fonds débloqués antérieurement; elles sont grossièrement exagérées afin d'inclure le financement annoncé par les territoires et les provinces; et quand on se penche sur les détails, on se rend compte qu'elles sont étalées sur des années et que le financement ne se concrétisera vraiment qu'après les prochaines élections. C'est sûr, la Stratégie nationale sur le logement a été lancée en grande pompe. Pourtant, quand on regarde les chiffres annoncés dans le budget, on s'aperçoit que tout est reporté à l'exercice financier 2019-2020 et après. Cela signifie qu'on devra attendre jusqu'à la prochaine législature. Même s'il y a déjà des fonds fédéraux dépensés en ce moment, ils ne sont en rien suffisants par rapport à la crise qu'il y a sur le terrain. Nous demandons donc au gouvernement de desserrer les cordons de la bourse, de traiter cette situation comme la crise qu'elle est et de faire construire ces logements.
J'aimerais parler de certaines incroyables initiatives locales. En l'absence de ces fonds fédéraux d'une importance vitale ou dans l'attente de ces fonds, je constate que des associations comme la M’akola Housing Society et la Cowichan Housing Association essaient véritablement de faire avancer les choses localement. De fait, là où je vis, dans le district régional de la vallée de Cowichan, nous allons poser, dans le cadre des élections municipales, cet automne, une question référendaire importante, à savoir si nous allons allouer des fonds à la Cowichan Housing Association afin qu'elle puisse essayer de commencer à agir véritablement.
Je trouve encourageant le travail incroyable que font certains électeurs de ma circonscription. Ils se sont attaqués au problème. Ils ont dénombré les itinérants. Il y a une partie de la crise du logement dont on ne parle pas souvent et c'est la précarité du logement, par exemple, les gens qui ne sont qu'à un chèque de paie de l'expulsion, qui reçoivent des menaces de leur propriétaire ou qui sont logés provisoirement par des connaissances. C'est un problème de taille.
Je ne veux pas juger d'avance de la teneur de la question du référendum, mais j'espère que les électeurs de Cowichan Valley y répondront avec tout le sérieux qu'elle mérite et essaieront de reconnaître les efforts qui sont déployés localement pour remédier à ce problème.
Durant la période des questions et observations, les libéraux vont nous lancer toutes sortes de faits et de chiffres et dire qu'ils font vraiment quelque chose, mais, la triste réalité, c'est que le gouvernement est prêt à consacrer 4,5 milliards de dollars de l'argent des contribuables à un vieux pipeline pour pouvoir transporter du bitume dilué jusqu'à la côte, ce qui va à l'encontre de notre engagement à lutter contre les changements climatiques. De plus, les libéraux veulent accroître les exportations de bitume dilué, ce qui rend nos engagements en matière de lutte contre les changements climatiques totalement risibles.
Les libéraux n'ont aucun mal à trouver une telle somme rapidement et facilement. Pendant ce temps, je dois expliquer à mes enfants de six ans, pour l'avenir de qui nous travaillons en cet endroit, ce que fait le gouvernement actuel et tenter de concilier cela avec la crise du logement qui sévit au pays.
Il est toujours très utile, lorsque nous discutons d'un dossier à la Chambre, de rapporter des histoires personnelles, car, au final, c'est pour cela que nous sommes ici. J'aimerais parler de citoyens de ma circonscription qui m'ont écrit et m'ont autorisé à les nommer et à transmettre ce qu'ils vivent.
Wilfred Stevens est père monoparental. Il arrive à peine à joindre les deux bouts. Il tente de prouver qu'il est le pourvoyeur principal de soins pour ses enfants et a du mal à obtenir l'Allocation canadienne pour enfants. Toutes ces difficultés financières font qu'il n'a jamais la certitude de pouvoir payer son loyer chaque mois.
Dans ma circonscription, une femme qui s'appelle June Thomas attend depuis longtemps que sa demande de prestations du Supplément de revenu garanti soit traitée. En ce moment, à son âge, elle se voit obligée de dormir chez différents membres de sa famille pour tenter de joindre les deux bouts. C'est totalement inacceptable que des aînés, les personnes qui ont fait de notre pays ce qu'il est aujourd'hui, aient à vivre dans une pauvreté abjecte et à se chercher un endroit où loger, alors que c'est un des besoins humains les plus fondamentaux.
Peter Emeny-Smith a des difficultés avec l'ARC, entre autres. Ce sont tous des problèmes qui sont liés à la capacité des gens de trouver un logement. Le fait de ne pas avoir ce genre de sécurité a des répercussions sur leur vie entière, comme sur leur vision de la vie, leur façon de fonctionner en société et leur capacité de garder un emploi. Ce genre de stress est épuisant pour les gens et peut entraîner d'autres conséquences plus tard, notamment sur leur santé mentale et physique. Le fait de ne pas régler la crise du logement a un véritable coût économique. Peut-être que les députés conservateurs diront que c'est un projet trop coûteux. Je dirais qu'il est trop coûteux de ne pas agir.
Étant donné que mon temps de parole achève, je terminerai en disant que je sais à quel point cette question est importante. Je vais tenir deux assemblées publiques sur le logement pendant la semaine de relâche du mois d'octobre afin de tenter d'établir un parallèle entre le rôle traditionnel que le gouvernement fédéral jouait en matière de logement, le rôle qu'il joue en ce moment et le plus grand rôle qu'il pourrait jouer.
J'espère que tous les députés saisiront l'esprit et l'intention de la motion, qu'ils reconnaîtront son caractère urgent et qu'ils nous aideront à résoudre ce grave problème.
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de pouvoir parler de logement aujourd'hui, puisque ma circonscription, qui est particulièrement rurale, éprouve des besoins cruciaux en la matière depuis plusieurs années.
Dans plusieurs localités, aucun logement social n'a été construit depuis la fin des années 1980. Absolument rien n'a changé. La plupart des logements existants sont des habitations pour des personnes de plus de 55 ans, des personnes seules ou des couples vieillissants. Dans la plupart des petits villages, les seuls logements abordables disponibles sont pour des personnes plus âgées. Il n'y a donc rien pour les familles.
Quelques projets ont pu aboutir dans les centres-villes des différentes MRC de ma circonscription, mais lorsque je parle avec les maires de ces villes, ils me disent qu'il est extrêmement compliqué de monter de tels projets en raison de toutes les exigences à satisfaire. En effet, ils disent que c'est parfois si décourageant que cela donne envie de tout laisser tomber.
Souvent, les exigences administratives à satisfaire pour soumettre des projets de logements sociaux sont exactement les mêmes pour les communautés rurales, peu importe l'ampleur des projets. Qu'il s'agisse d'un projet de 200 logements dans le centre-ville de Montréal ou d'un projet de quatre logements dans un petit village comme La Reine, Dupuy ou Saint-Vital, il faut satisfaire les mêmes exigences. De plus, cela prend souvent un projet d'au moins 24 logements pour avoir droit au financement. Une municipalité de 300 habitants serait donc obligée de construire un projet de 24 logements sociaux, ce qui coûte quand même quelques millions de dollars, pour avoir droit au financement, alors que cela ne correspond pas du tout à ses besoins et à sa réalité.
Alors, tant qu'on va maintenir les mêmes exigences pour tout le monde et qu'on ne tiendra pas compte de la diversité démographique du Canada, on privera de facto plusieurs communautés rurales de fonds leur permettant d'avoir accès à des logements sociaux. Or celles-ci en ont particulièrement besoin, puisqu'elles sont très souvent écartées des programmes de financement.
Par ailleurs, les exigences administratives ont souvent pour effet de faire gonfler le prix des projets, puisque les coûts administratifs, comme ceux associés aux devis, sont les mêmes, que l'on construise quatre ou 24 logements. Lorsqu'on n'a que quatre logements pour absorber ces coûts, les projets reviennent très chers, puisque les exigences administratives ne sont pas modulées en fonction de l'ampleur des projets.
De plus, quand arrive le temps de monter un projet, on dépense beaucoup d'argent pour aller chercher tous les devis et toutes les expertises dont on a besoin afin qu'il corresponde aux normes, et ce, sans savoir si on va réussir à obtenir du financement. Cela entraîne un risque financier accru pour les municipalités. Lorsqu'on dépense 100 000 $ sur un budget municipal de 800 000 $, c'est-à-dire le budget qui sert à assurer l'entièreté des services municipaux, sans savoir si on va réussir à mener un projet à terme, on prend un risque financier énorme. Les grandes municipalités, elles, ont plusieurs projets en cours qu'elles mettent dans un tiroir, et quand les programmes sont annoncés, elles n'ont qu'à ouvrir le tiroir et choisir celui qu'elles veulent soumettre. Tout est déjà fait.
D'autre part, n'oublions pas que les petites collectivités n'ont pas la même organisation municipale que les grandes villes. Celles-ci ont un service d'ingénierie, des architectes, des urbanistes, etc. Tous ces gens travaillent déjà pour elles. Par contre, les petites municipalités ont un directeur général, une secrétaire municipale, qui a rarement un poste à temps plein, un inspecteur municipal et un journalier qui fait le déneigement, la tonte des pelouses et tout le reste. Cela ressemble à l'équipe qu'elles ont à leur disposition.
Alors, quand vient le temps de monter un projet de logement social et de demander tous ces devis, elles n'ont pas le choix de se tourner vers le secteur privé pour obtenir les plans d'architecte et les études d'ingénierie. Cela leur coûte extrêmement cher. Elles ne peuvent pas utiliser des ressources internes, puisque leur organisation municipale ne dispose pas de ces ressources.
Il faut comprendre ce que cela pose comme défi. À un moment donné, il faut en arriver à établir des exigences et à gérer les projets sur le plan administratif de manière concordante avec la grosseur des projets et à la taille des petites municipalités.
Pour que ce ne soit pas tout le temps les grosses villes qui remportent l'entièreté des projets, c'est important que, dans les budgets, il y ait une portion réservée pour des projets dans des municipalités de moins de 3 000 habitants. Il faut qu'il y ait des fonds réservés pour que tout l'argent ne s'enfuit pas et que rien ne soit bâti.
Plusieurs petites municipalités sont vraiment épuisées. Elles ont besoin de logements, mais elles ne voient jamais la façon de réussir à tirer leur épingle du jeu. Là, le gouvernement annonce beaucoup d'argent en logements sociaux, mais on ne sait jamais quand ce sera dépensé. Présentement, on apprend que 90 % du budget sera dépensé après les prochaines élections. Si une petite municipalité monte un projet, elle va engager des fonds très importants, sans savoir si ce gouvernement sera réélu. Elle aura donc monté ce projet pour rien s'il n'y a plus de fonds au moment où son projet sera fait. C'est vraiment inacceptable comme façon de gérer.
Si on veut annoncer des fonds pour le logement, qu'on le fasse en disant que les fonds sont disponibles maintenant, que tant d'argent est disponible et qu'on dispose de trois ans pour déposer les projets.
Présentement, ce qu'on fait, c'est juste jeter de la poudre aux yeux, c'est donner de l'espoir à des gens qui vont peut-être vouloir faire aboutir des projets, alors que, dans le fond, on ne sait pas ce qui va passer. À cause de la conjecture électorale, on ne sait pas ce qui va se passer dans deux ou trois ans. On ne sait pas si, dans deux ou trois, il ne sera pas annoncé, comme dans le cas de la réforme démocratique, que cela est trop compliqué à faire, qu'il y a des problèmes, et patati, et patata et qu'il faudra attendre encore.
Pendant ce temps, des gens continuent à vivre dans la pauvreté et ne sont pas capables de s'en sortir. Ce sont des enfants dont on hypothèque l'avenir, parce qu'ils n'ont accès à rien. Ce sont des gens qui restent dans des situations de violence. Au chapitre du logement autochtone, rien n'a été construit dans plusieurs communautés. Il y a des situations où une femme qui vit de la violence conjugale et qui veut mettre son conjoint à la porte ne peut pas juste le mettre à la porte. Si elle le fait, elle le met en dehors de la communauté car il n'y a aucun autre endroit où il peut aller vivre. Souvent les femmes ont trop peur, parce qu'elles se disent qu'elles ne peuvent pas mettre leurs maris complètement à la rue, vu qu'il n'y a pas d'autres possibilités. Elles finissent par plier et rester dans des situations de violence. C'est la même chose si c'est la femme qui décide de partir, parce que le logement est au nom de son mari. Elle ne quitte pas juste son logement, elle quitte sa communauté sans savoir si elle sera capable de trouver une place ailleurs.
En Abitibi-Témiscamingue, les logements sont extrêmement chers. Il y a une pénurie de travailleurs, il y a une pénurie de logements qui dure depuis une décennie. Il n'y a rien qui avance. Les gens sont incapables de payer leur loyer. Ils vivent dans des conditions d'insalubrité, ils vivent l'intimidation de la part de leur propriétaire, mais pourtant on continue à croire que c'est acceptable, à croire qu'on peut laisser les gens vivre de cette façon-là et à croire que ces gens ne sont pas importants.
On aurait une possibilité de faire croître l'économie rurale dans des régions comme la mienne. Il y a un potentiel énorme, mais présentement on n'est pas capable de faire croître cette économie, parce qu'on n'est pas capable de loger les gens qui pourraient y contribuer. On n'est pas capable d'envoyer des travailleurs, alors qu'il y a du travail et que des entreprises ferment par manque de travailleurs. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre comment le gouvernement peut dire qu'on va investir ces fonds lors d'un autre mandat, alors que les besoins sont là et sont criants.
On sait bien qu'à partir du moment où les fonds sont accordés, le logement ne pousse pas comme par magie. Il faut quand même le construire, il faut trouver des entrepreneurs. Les projets n'aboutissent pas du jour au lendemain.
Présentement, ce qu'on fait c'est hypothéquer l'avenir de la petite enfance des enfants qui vont naître. Dans les petites villes dont j'ai parlé, la dernière fois où on a construit des habitations à loyer modique, c'était quand j'avais à peu près cinq ans. On hypothèque l'enfance et l'adolescence au complet de ces gens. En matière de logement, ils ne verront jamais d'investissement avant leur majorité. Je pense que c'est inacceptable.
il faut comprendre aussi que ne pas avoir de logement ou payer 75 % de son revenu pour un logement hypothèque plein d'autres choses. C'est plate à dire, mais il faut de l'argent pour être capable de gagner de l'argent. Si quelqu'un consacre 75 % de son budget à se loger, il n'aura pas d'argent pour se payer la voiture qui lui permettrait d'avoir un meilleur salaire et un meilleur revenu, car il n'y a pas d'autre moyen de se rendre à ce travail.
Il n'y a pas de transport collectif, parce qu'il n'y a pas de masse critique. C'est extrêmement important de comprendre que le logement est un besoin immédiat et j'espère sincèrement qu'on va comprendre les besoins de ma région. Il est grandement temps qu'on allume de l'autre côté.