Que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées reçoive instruction d’entreprendre une étude sur les pénuries de main-d’œuvre dans la région du Grand Toronto et de Hamilton, afin d’examiner, entre autres questions, (i) les difficultés qu’entraîne le manque de travailleurs qualifiés dans l’industrie du bâtiment, (ii) des recommandations possibles sur les façons de renforcer le développement des compétences en construction dans la région, (iii) l’analyse d’initiatives menées dans le cadre du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, qui pourraient servir de modèle pour répondre aux besoins en travailleurs qualifiés dans la région du Grand Toronto et de Hamilton; et que le Comité fasse rapport de ses constatations à la Chambre dans les six mois suivant l’adoption de cette motion.
— Monsieur le Président, j'aimerais mettre en contexte la motion M-190. Le gouvernement est extrêmement fier des 180 milliards de dollars qu'il investit dans l'infrastructure. Le secteur de la construction résidentielle et celui de la construction industrielle, commerciale et institutionnelle connaissent tous deux une croissance énorme.
Depuis notre arrivée au pouvoir, l'économie a créé 600 000 emplois. Le taux de chômage est à son niveau le plus bas en 40 ans. Le projet d'exploitation de gaz naturel liquéfié LNG Canada, le plus important projet du secteur privé de l'histoire du Canada, a été annoncé hier. Le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada, combiné à l'Accord économique et commercial global avec l'Europe ainsi qu'à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste conclu avec nos partenaires de la région du Pacifique, placent le Canada en position enviable.
Le gouvernement saisit le moment et les occasions. Il veille à ce que tous les Canadiens, femmes, filles, hommes, garçons, Autochtones, quelle que soit la couleur de leur peau, leur orientation sexuelle ou leur lieu d'origine et le moment de leur arrivée au pays — que ce soit il y a de nombreuses générations ou hier — soient à leur meilleur de manière à profiter de ces occasions extraordinaires et à contribuer, collectivement et individuellement, à cette prospérité. Tout cela en faisant croître la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
Aujourd'hui, je présente la motion M-190 visant à examiner les difficultés constantes que l'industrie de la construction affronte à cause du manque de travailleurs qualifiés dans la région du Grand Toronto et d'Hamilton. Pour aider à relever cet énorme défi, j'aimerais que le comité présente des recommandations ainsi qu'une analyse de la motion M-39, qui porte sur le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique à titre de modèle et sur le recours à l'immigration permanente.
Les maisons où nous vivons, les entreprises où nous travaillons, les hôpitaux, les écoles, les routes, les ponts, les réseaux d'égouts et d'aqueducs sont tous bâtis par les travailleurs de la construction. La tâche n'est pas de tout repos. Ils sont appelés à travailler autant à 30 °C sous zéro qu'à 38 °C au-dessus de zéro, peu importe qu'il pleuve, neige ou grêle. Dans de nombreux cas, la construction des villes et villages représente un travail éreintant.
Brique par brique, bloc par bloc, pierre par pierre, les gens de métiers spécialisés de niveau intermédiaire, comme les briqueteurs, les installateurs de coffrages, les monteurs de charpentes et les menuisiers, constituent l'épine dorsale de l'industrie de la construction, et ils sont peu nombreux au pays. La pénurie de main-d'oeuvre se fait particulièrement sentir dans la région du Grand Toronto et d'Hamilton, qui présente une forte croissance.
Il s'agit d'emplois bien rémunérés qui permettent de subvenir aux besoins d'une famille. Toutefois, les écoles et les parents canadiens n'encouragent pas les enfants à choisir un type de travail qui, comme j'aime le dire, nécessite de se salir les bottes et les mains.
J'ai entendu des intervenants, des dirigeants syndicaux, des travailleurs, des entrepreneurs et des représentants de l'industrie qui sont vivement préoccupés par la grave pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Non seulement cette pénurie ralentit momentanément les entreprises, mais ces dernières ont aussi beaucoup de difficulté à planifier leur croissance future.
Cette motion vise à fournir aux résidants de ma circonscription, Mississauga-Est—Cooksville, de la région du Grand Toronto et d'Hamilton, ainsi que de l'ensemble du pays, un plan de croissante économique durable pour le secteur de la construction.
La région du Grand Toronto et d'Hamilton a une industrie de la construction florissante. Ce secteur affiche le plus fort pourcentage de création d'emplois du pays, il est constamment en croissance, et il compte actuellement pour 5 % du marché de la main-d'oeuvre au Canada. Selon les prévisions de Statistique Canada, avec l'augmentation de la population que le Canada connaîtra au cours des 50 prochaines années, le pays devrait compter 51 millions d'habitants d'ici 2063. Cette augmentation de la population continuera de stimuler la demande dans le secteur de la construction pendant des années à venir.
Cependant, nous connaissons actuellement une grave pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. On prévoit que, partout au Canada, le quart des travailleurs de la construction prendront leur retraite au cours des 10 prochaines années. En Ontario seulement, on prévoit que le décalage sur le plan des compétences entraînera un manque à gagner de 24,3 milliards de dollars au chapitre du PIB, et de 3,7 milliards de dollars en ce qui concerne les recettes fiscales de la province.
En plus des recettes perdues, le manque de main-d'oeuvre a des conséquences énormes pour une industrie qui compte pour 6 % du PIB de l'Ontario. À mesure que la population canadienne vieillit, on estime à environ 87 000 le nombre de travailleurs de la construction qui prendront leur retraite au cours des 10 prochaines années. C'est près de 20 % des travailleurs de la construction en Ontario.
Si on regarde vers l'avenir, le vieillissement de la main-d'oeuvre et les départs à la retraite compteront pour une plus grande part des emplois à pourvoir au cours de la prochaine décennie. Même si la population de l'Ontario est vieillissante, la croissance naturelle et l'immigration dans la province devraient permettre une croissance nette de la population pendant cette période. Néanmoins, le bassin de jeunes qui accèdent à la population active est en déclin, alors que les départs à la retraite sont en croissance.
Le nombre de travailleurs dans le secteur de la construction en Ontario a augmenté d'environ 200 000 depuis 1997 et ce secteur compte maintenant 6,9 % de tous les emplois dans la province. Cependant, le rythme de croissance de l'industrie est tel qu'il ne suffira pas de pourvoir les postes de ceux qui partent à la retraite, il faudra aussi attirer de nouveaux travailleurs, entre 20 000 et 80 000 selon les estimations, d'ici 2027 pour suffire à la demande en Ontario.
Il faut analyser en profondeur le système actuel d'apprentissage. De nombreuses études ont montré que le taux d'achèvement de la formation par les apprentis n'est environ que de 50 %. Ils abandonnent avant d'avoir terminé.
À l'heure actuelle, il y a un écart entre les jeunes, les compétences et les métiers spécialisés. Cependant, alors que la nature du travail est en mutation, la demande de main-d'oeuvre dans les métiers spécialisés demeurera forte encore longtemps dans un avenir prévisible.
Compétences Canada estime que, au cours des 10 prochaines années, 40 % des nouveaux emplois seront dans les métiers spécialisés, alors que seulement 26 % des jeunes âgés de 13 à 24 ans envisagent de faire carrière dans les métiers spécialisés. Dans la plupart des cas, les métiers spécialisés représentent un deuxième choix, alors que le collège et l'université sont privilégiés. Il faut un effort concerté pour montrer aux jeunes qu'il est aussi possible de réussir dans la vie et de vivre heureux en optant pour un métier spécialisé.
On s'attend à ce que la demande dans l'industrie de la construction augmente dans un avenir prévisible. Divers sondages menés auprès de grands et petits entrepreneurs révèlent que 32 % d'entre eux prévoient faire beaucoup plus d'affaires en 2018 qu'en 2017, alors que 51 % s'attendent à en faire au moins autant que l'année dernière. Par conséquent, nettement plus de 80 % des entreprises de construction sondées croient que leur secteur est robuste. Elles ont besoin de plus d'employés, de travailleurs qualifiés. Toutes les études indiquent que le secteur de la construction se porte bien et que ses membres sont confiants dans son avenir, mais qu'il a beaucoup de mal à trouver la main-d'oeuvre dont il a besoin.
De plus, il devra répondre à une demande soutenue causée par la croissance de l'immigration, les programmes de logement abordable du gouvernement, les initiatives d'atténuation des changements climatiques ainsi que les travaux d'entretien, de rénovation et de restauration. Les députés ont vu tous les travaux effectués sur la Colline, et nous remercions les ouvriers qui sont en train de construire notre lieu de travail.
Il est impératif d’entreprendre une étude sur les pénuries de main-d’œuvre afin d'élaborer les politiques qui permettront au secteur de la construction de prospérer et de continuer d'offrir aux Canadiens de bons emplois bien rémunérés.
Il pourrait falloir du temps pour mettre en oeuvre un plan incitant les jeunes à faire carrière dans les métiers spécialisés et pour qu'il donne les résultats voulus. Il faut adopter une politique qui permettra d'assurer la continuité de la main-d'oeuvre quand une génération de travailleurs qualifiés prendra sa retraite afin de répondre à la demande croissante de l'industrie à cet égard.
Dans quatre ans à peine, il y aura plus d'aînés que de jeunes. En 2030, on ne devrait plus compter que deux travailleurs pour chaque retraité. Cette révolution démographique est déjà en marche et elle aura d'énormes répercussions sur le marché du travail, et plus particulièrement dans le secteur de la construction.
Certains affirment que la pénurie de main-d'oeuvre est exagérée, puisqu'il y a encore des jeunes au chômage au Canada, mais sur le terrain, tous les regroupements de professionnels et les spécialistes de l'industrie s'entendent pour dire qu'elle est bien réelle et qu'elle pourra seulement aller croissante. À un peu moins de 3 %, le taux de chômage chez les travailleurs âgés et d'expérience n'a jamais été aussi bas, ce qui montre que les travailleurs âgés demeurent plus longtemps sur le marché du travail, tandis que les jeunes n'ont pas encore les compétences requises pour les remplacer.
D'un point de vue stratégique, la collaboration de tous les intervenants sera nécessaire, des employeurs aux apprentis en passant par les compagnons, les employés, le mouvement ouvrier et les syndicats. Je tiens à remercier bon nombre d'entre eux d'avoir mené des consultations et des discussions sur cette initiative attendue depuis longtemps. C'est le phénomène dans son ensemble que nous devrons décortiquer.
La motion d'initiative parlementaire M-39, sur l'immigration au Canada atlantique, a été présentée dans le but d'attirer des immigrants au Canada atlantique et de les y garder en mettant en oeuvre des politiques qui renforceront les assises du marché du travail et stimuleront la croissance économique. Malgré certaines différences entre le secteur de la construction et l'économie de l'Atlantique en général, ce projet pilote permettra de recueillir des données importantes susceptibles de contribuer à l'atteinte des objectifs définis dans la motion.
L'industrie de la construction continue de croître et, en même temps, elle fait l'objet de changements démographiques marqués. L'industrie de la construction a permis à des générations d'immigrants et de Canadiens de prospérer. Elle offre des possibilités d'acquisition de compétences, tout en servant de tremplin à de nombreux immigrants qui viennent au Canada dans l'espoir de connaître un avenir meilleur. Ces gens participent à la construction des maisons, lesquelles sont maintenant le principal actif immobilisé de nombreux Canadiens. La motion M-190 vise à relever les défis associés à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans le secteur de la construction dans la région du Grand Toronto et d'Hamilton. Je souhaite que l'on mette en oeuvre les recommandations pour aider l'industrie et que l'on examine le projet pilote mené dans le Canada atlantique, qui pourrait servir de modèle pour répondre aux besoins en travailleurs qualifiés dans l'industrie de la construction.
C'est extrêmement important. La motion est axée sur la région du Grand Toronto et d'Hamilton pour que l'on puisse déterminer l'efficacité des mesures avant de les étendre au reste de la province et du pays. J'ai parlé à bon nombre de mes collègues à la Chambre. Le député de prendra la parole à ce sujet. Son expérience au sein de l'industrie donnera encore plus de poids à ce que je viens de dire.
Les députés avec lesquels je discute me parlent des pénuries dans leur circonscription. Ils appuient la motion parce qu'ils savent très bien que des employeurs vont se plaindre à leur bureau, comme au mien, de la difficulté de trouver de la main-d'oeuvre qualifiée pour occuper des emplois de rang intermédiaire. Cette main-d'oeuvre existe néanmoins. Des travailleurs viennent au Canada en tant que travailleurs étrangers temporaires. Ils restent pendant une, deux, trois ou quatre années, mais en fait, ce qu'ils voudraient obtenir, c'est la résidence permanente qui leur permettrait de devenir citoyens canadiens.
Voilà ce dont il est question dans ma motion. Elle a pour but de permettre au comité de formuler des recommandations de manière à assurer la venue d'immigrants aptes à travailler dans le secteur de la construction, comme ouvriers qualifiés de rang intermédiaire, c'est-à-dire des maçons, des menuisiers, des ouvriers à l'installation de coffrages d'acier et beaucoup d'autres travailleurs que l'on voit dans les chantiers, sur les routes du pays. C'est de la main-d'oeuvre qualifiée.
Une personne m'a demandé un jour si le travail de maçonnerie nécessitait de la main-d'oeuvre qualifiée. Elle devrait essayer de poser des briques pour voir. Cela demande des compétences, et les ouvriers qui les possèdent sont capables de faire leur travail vite et bien. Malheureusement, les jeunes Canadiens ne s'intéressent pas à ce genre de travail actuellement, alors il nous faut combler le vide, puis encourager les jeunes à opter pour ces métiers en leur faisant comprendre qu'ils peuvent y gagner de bons salaires. Ce sont des métiers où l'on fait un travail manuel en plein air, bien sûr, mais ils donnent accès à des emplois bien rémunérés, et on aura toujours besoin de travailleurs pour occuper de tels emplois. Notre pays n'a que 150 ans. C'est un pays jeune où le secteur de la construction connaît un renouveau.
J'espère que les députés appuieront la motion M-190 que je soumets à la Chambre.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de la motion M-190, la motion d'initiative parlementaire présentée par mon collègue de . Je suis d'accord avec lui sur certaines de ses observations, mais pas sur d'autres.
Je crois aussi, comme le député l'a indiqué dans son discours, que nous ne valorisons pas suffisamment bon nombre des carrières rattachées à la construction, à l'agriculture, au tourisme et à l'hôtellerie. Il faut en parler davantage aux jeunes des écoles secondaires, et même des écoles élémentaires, et leur faire connaître les possibilités fantastiques qu'offrent ces secteurs. Il est tout à fait possible de commencer au bas de l'échelle, comme plongeur ou ouvrier, puis de gravir les échelons, de réussir une belle carrière et de gagner un excellent salaire. À titre de parlementaires et de parents, nous devons, de concert avec l'industrie, faire beaucoup mieux et passer le mot aux écoles et aux conseillers en orientation. Cette sensibilisation doit être intégrée au programme scolaire, de façon à ce que les jeunes comprennent tout ce que ces carrières peuvent leur offrir.
J'ai grandi dans une région rurale. Quand j'étais jeune, on croyait, à tort, que les jeunes qui choisissaient un métier spécialisé prenaient une mauvaise décision, puisqu'ils renonçaient du même coup à faire des études collégiales ou universitaires. Si les conseillers en orientation avaient été mieux informés des salaires associés à certains métiers spécialisés, ils nous auraient peut-être donné des conseils différents.
J'aimerais me pencher sur la portée de cette étude. Je la trouve excessivement centrée sur Toronto et Hamilton, ce qui met en lumière un problème du gouvernement libéral, à savoir sa vision de plus axée sur les villes, notamment la région du Grand Toronto. J'ai consacré les dernières années à parcourir le pays, m'intéressant principalement au secteur agricole, ce qui ne m'a pas empêché de m'entretenir également avec des représentants d'autres secteurs d'activité. Ils sont tous préoccupés par la pénurie de main-d'oeuvre. Nous traversons une crise. Des entreprises ont fermé leurs portes. J'ai discuté avec une serricultrice en Colombie-Britannique la semaine dernière, qui a dû fermer sa serre de légumes, car elle ne parvenait pas à trouver la main-d'oeuvre nécessaire. Parmi les nombreuses entreprises que nous avons consultées, plusieurs risquent de fermer leurs portes en raison du même problème.
Le gouvernement libéral s'est fixé un objectif très ambitieux. Il souhaite faire passer les exportations agricoles du pays à 75 milliards de dollars d'ici 2025. Malgré l'ampleur de la cible, c'est faisable. Le secteur agricole est prêt, mais se voit confisquer chaque moyen dont il dispose pour atteindre cet objectif, dont l'accès à la main-d'oeuvre, qui est évidemment essentiel. J'aimerais que cette motion s'applique à d'autres secteurs, et bien sûr à d'autres régions du pays.
Je remercie mon collègue, qui s'est efforcé d'expliquer pourquoi la motion se concentre sur la région du Grand Toronto, mais il est très difficile de comparer ce qui se passe là-bas avec ce qui se passe dans les régions rurales de la Saskatchewan et dans le Nord canadien, ou encore avec la pénurie de main-d'oeuvre à Québec. Il y a tellement de facteurs différents en jeu. J'aimerais que la portée de cette motion soit élargie.
Mon collègue a aussi mentionné certaines des grandes réalisations du gouvernement libéral. Je trouve paradoxal qu'il se préoccupe de la pénurie de main-d'oeuvre. Il parle des 180 milliards de dollars que le gouvernement libéral a promis en 2015 pour les infrastructures; pourtant, seuls 6 % de ces fonds ont vraiment été engagés dans des projets concrets. Il est impossible de construire ces grands projets d'infrastructure parce qu'on ne verse pas l'argent nécessaire pour le faire. L'oléoduc Trans Mountain est un projet d'infrastructure qui est dans une situation très précaire. Lorsque les Canadiens constatent qu'aucun de ces projets ne sera construit, il est difficile de les remettre au travail et de les encourager à apprendre un métier spécialisé. C'est décourageant.
Nous devons assurer un avenir prometteur. Si nous voulons que les jeunes comprennent la valeur de ces emplois, ils doivent aussi prendre conscience que ce sont des possibilités de carrière et que certaines de ces carrières les attendent. Actuellement, je sens leur agacement. Pourquoi apprendraient-ils l'un de ces métiers spécialisés, comme le tuyautage, le soudage ou la métallurgie, si nous ne sommes pas en mesure de construire un seul projet d'infrastructure? C'est un élément essentiel de la question. Le gouvernement doit commencer à montrer qu'il est capable de mener ces projets à bien, de verser les fonds nécessaires et d'accorder la priorité à ce dossier. C'est d'autant plus vrai dans les collectivités rurales, et c'est assurément ce qu'on m'a fait comprendre lorsque j'ai parcouru les régions rurales du Canada. Les Canadiens sont extrêmement frustrés de voir que tout ce que fait le gouvernement libéral est axé sur les villes.
La carte qui a été publiée la semaine dernière sur les sites Huffington Post et iPolitics montre les zones où l’immense majorité des investissements en infrastructures ont été faits, et ces zones se retrouvent dans les centres urbains. Je sais que c’est là que vit la majeure partie de la population, mais les libéraux ne peuvent pas agir ainsi et négliger certaines régions rurales. Voilà pourquoi je pense qu’il est nécessaire d’élargir la portée de la motion et de l’étude menée par le comité des ressources humaines, dont je suis fier d’être membre.
Il faut se pencher sur d’autres enjeux en cause; je parle des impôts élevés, de la réglementation punitive, de l'abandon de notre souveraineté aux termes de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada, de l’impossibilité de faire lever les droits de douane sur l’acier et l’aluminium et de l’impossibilité de conclure un accord sur le bois d’oeuvre. Tout cela rend ce type de carrières moins attrayant pour les Canadiens. Les Canadiens doivent comprendre qu'il y a des débouchés et un avenir dans ces carrières. Pour l’instant, au rythme où vont les choses, les Canadiens se rendent à l’évidence. Il n’y a pas d’avenir dans certaines de ces carrières parce que, à long terme, ces emplois n’existeront plus. C’est extrêmement troublant.
Jetons un coup d’oeil sur le projet de loi et le projet de loi . Quoi qu’il arrive à propos de Trans Mountain, il est très clair que si ces mesures législatives sont adoptées, il n'y aura plus jamais d’autres grands projets d’infrastructures menés à bien dans ce pays, qu’il s’agisse d’un oléoduc, d’une mine ou d'une autre initiative d’extraction de ressources. Ce sera très difficile de mettre en oeuvre de tels projets.
Quand je parle à certains intervenants dans les secteurs de l’agriculture, de la construction, de l’accueil et du tourisme, il ne fait aucun doute que leur incapacité à trouver de la main-d’oeuvre va bien au-delà d’une simple motion présentée en comité. Il s’agit d’une crise. Ils ont besoin qu’on agisse sans tarder dans ce dossier.
Je vais appuyer la réalisation de cette étude, car je pense qu’il en découlera de très bonnes recommandations. Suivre ce processus en vaut encore la peine. J’espère que l’étude donnera lieu à des recommandations concrètes.
Encore une fois, certaines entreprises ont dû fermer leurs portes, et d'autres risquent d'être forcées de le faire. On nous en a parlé au comité de l'agriculture hier. Certains agriculteurs et éleveurs nous ont parlé du stress psychologique qui pèse sur eux. Le manque de main-d'oeuvre est une des raisons qu'ils ont invoquées pour expliquer ce stress. Ils sont obligés d'en faire beaucoup trop. Ils doivent travailler dur et pendant de longues heures. Il n'est pas facile de s'y retrouver dans les programmes des travailleurs étrangers temporaires et des travailleurs agricoles saisonniers. Ils ont presque tous dit que, depuis trois ans, sous le gouvernement libéral, il est pratiquement impossible de s'y retrouver dans ces programmes.
Mon collègue a parlé un peu du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Nous devons trouver une solution permanente à un problème qui est permanent. Il ne suffit pas de modifier légèrement ce programme, d'y apporter quelques changements. Des changements de taille s'imposent pour favoriser l'accès à la main-d'oeuvre.
Épuiser les ressources dont nous disposons à l'heure actuelle pour régler le problème des migrants illégaux n'est pas la solution. Nous devons donner la priorité au traitement des demandes des immigrants légitimes qui vont venir s'installer au Canada et contribuer de manière importante au développement économique du pays. Ce sont là des gens qui pourront être embauchés dans des secteurs qui exigent une main-d'oeuvre qualifiée et où les besoins sont criants. Cette question doit elle aussi être abordée. En matière d'immigration, où mettons-nous l'accent? Comment les immigrants doivent-ils faire pour avoir accès à ce système? Comment les intéressés peuvent-ils avoir accès à ce système? Comment doivent-ils s'y prendre pour suivre ce processus jusqu'au bout?
Il faut qu'on établisse une façon de procéder claire pour ceux qui veulent venir au Canada. J'espère que ce sera un volet de la démarche. Encore une fois, des changements de taille s'imposent. Je suis vraiment impatient de travailler avec les intéressés partout au Canada dans le cadre de cette étude en vue de trouver une solution permanente à un problème permanent, de régler Ie problème de pénurie de main-d'oeuvre qui sévit actuellement dans l'ensemble du pays.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion M-190 dont nous sommes saisis.
Je vais d'abord revenir sur ce que demande la motion exactement. Il n'y aura donc aucun doute possible sur le sujet des discussions.
Voici la motion:
Que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées reçoive instruction d’entreprendre une étude sur les pénuries de main-d’œuvre dans la région du Grand Toronto et de Hamilton, afin d’examiner, entre autres questions, (i) les difficultés qu’entraîne le manque de travailleurs qualifiés dans l’industrie du bâtiment, (ii) des recommandations possibles sur les façons de renforcer le développement des compétences en construction dans la région, (iii) l’analyse d’initiatives menées dans le cadre du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, qui pourraient servir de modèle pour répondre aux besoins en travailleurs qualifiés dans la région du Grand Toronto et de Hamilton; et que le Comité fasse rapport de ses constatations à la Chambre dans les six mois suivant l’adoption de cette motion.
Par conséquent, je tiens à être clair: nous appuierons la motion à l'étape de la deuxième lecture parce que nous croyons pertinent que le comité mène une étude sur les pénuries de main-d'oeuvre. Évidemment, nous réévaluerons notre position une fois l'étude terminée.
Une question demeure, et je l'ai déjà posée. Pourquoi était-il nécessaire de présenter une motion à la Chambre à ce sujet? Pourquoi n'a-t-on pas tout simplement présenté la suggestion au comité?
Je me suis aussi demandé pourquoi le député qui parraine la motion a limité, comme l'a mentionné le député qui vient de parler, la portée de l'étude aux régions du Grand Toronto et d'Hamilton. Il me semble qu'une étude nationale plus ambitieuse serait peut-être plus utile et appropriée, d'autant plus qu'il manque de données sur les pénuries de main-d'oeuvre au Canada.
En faisant des recherches en préparation de mon intervention au sujet de cette motion, j'ai parlé à des personnes de l'industrie du bâtiment dans la région concernée et j'ai découvert qu'on y a un point de vue assez différent de celui du parrain de la motion. Je me suis entretenu avec plusieurs représentants des métiers de la construction dans la région et, bien qu'ils accueilleraient favorablement une étude sur les pénuries de main-d'oeuvre dans leur secteur, ils sont sceptiques quant à la motion. Ils estiment que le problème n'est pas une pénurie de travailleurs, mais plutôt un manque d'employeurs qui sont prêts à payer un juste salaire. Les travailleurs de l'industrie sont aussi d'avis qu'il doit y avoir des incitatifs, de bons salaires et des avantages sociaux pour attirer la main-d'oeuvre dans le secteur du bâtiment et des métiers et que, dans la région visée par la motion, c'est encore plus important en raison du coût de la vie.
J'espère sincèrement que le comité invitera les syndicats des métiers de la construction à participer aux audiences ou à l'étude, car ils possèdent beaucoup de connaissances et une vaste expertise à l'égard des questions à l'étude.
Je crois que nous devrions tenir compte des besoins en services de première ligne afin de mettre en contact les chercheurs d'emploi et les employeurs qui ont besoin de travailleurs. Je pense qu'il faut se pencher sur l'importance de fournir de la formation et des possibilités de formation, en particulier dans les domaines et les industries qui pourraient être touchés par une pénurie de travailleurs. Il serait également utile de déterminer comment le gouvernement fédéral pourrait travailler en collaboration avec les provinces afin d'investir dans l'éducation et la formation dans les métiers spécialisés.
Évidemment, le gouvernement devrait prendre très au sérieux la responsabilité de s'assurer qu'il y a suffisamment de travailleurs qualifiés pour répondre à la demande du marché du travail. Une solution plus durable et équitable serait d'amener les travailleurs, les employeurs, les syndicats, les établissements d'enseignement, le gouvernement fédéral et les gouvernement provinciaux du pays à travailler ensemble de façon stratégique afin d'atteindre nos objectifs en matière de main-d'oeuvre. Nous avons souvent exhorté le gouvernement à recueillir de meilleures données afin de bien évaluer la pénurie de main-d'oeuvre. Certaines industries et certaines régions sont beaucoup plus touchées que d'autres. La situation n'est pas la même dans toutes les régions du pays et dans tous les secteurs.
Nous appuyons la réalisation d'une autre étude au comité, car cela nous donnerait l'occasion de faire le point sur l'état de la main-d'oeuvre. Nous devons amener les employeurs à offrir une rémunération équitable. Comme je l'ai dit plus tôt, on ne sait pas avec certitude si Toronto et Hamilton connaissent une pénurie de main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction. Nous ne pouvons pas tout simplement permettre aux employeurs de l'Ontario de se procurer de la main-d'oeuvre bon marché et de se soustraire ainsi à leurs responsabilités lorsqu'il s'agit d'investir dans la formation et d'offrir une rémunération adéquate. Le gouvernement et les employeurs devraient d'abord investir dans la formation et offrir aux travailleurs des conditions de travail et une rémunération plus avantageuses avant de se tourner vers les travailleurs migrants pour pourvoir des postes.
Pour ce qui est de demander au comité de prendre pour modèle le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, j'émets une mise en garde. Pour des raisons économiques, on ne devrait pas tenter de régler une pénurie de main-d'oeuvre en comptant seulement sur l'immigration. Il faut mettre l'accent sur la formation et l'éducation de la main d'oeuvre canadienne, qui connaît un taux élevé de chômage, dans les régions, chez les Autochtones et, surtout, dans les communautés ethnoculturelles.
Pour répondre aux futures pénuries de main-d'oeuvre, nous devons combiner l'importation de travailleurs qualifiés avec une stratégie visant la formation et le perfectionnement des futurs travailleurs qualifiés du Canada. Certes, nous appuyons l'immigration économique, mais il faut éviter d'en faire la seule solution à la pénurie de main-d'oeuvre spécialisée. Il serait plus judicieux de compter sur l'immigration tout en investissant dans le développement des compétences des travailleurs du Canada.
La motion M-190 propose d'étudier le programme pilote en tant que solution possible. Depuis mars 2017, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada accepte des demandes de résidence permanente soumises dans le cadre du programme pilote de l'Atlantique. Contrairement à d'autres programmes, celui-ci n'exige pas que les employeurs se soumettent au processus d'étude d'impact sur le marché du travail pour les emplois offerts. Ce programme est axé sur les employeurs et ceux-ci trouvent eux-mêmes les candidats étrangers qu'ils souhaitent embaucher. Bien que le programme offre de meilleures perspectives que celui des travailleurs étrangers temporaires, il n'attire pas autant de candidats qu'on s'y attendait. Par ailleurs, il faudrait confirmer qu'il existe bel et bien une pénurie avant de lever l'exigence relative à l'étude d'impact sur le marché du travail.
Il ne faut pas oublier que les mesures prises par le gouvernement conservateur ont perturbé les niveaux de rémunération dans les marchés locaux, au point de dissuader les travailleurs de suivre une formation. Plus précisément, les conservateurs avaient permis aux employeurs de verser aux travailleurs étrangers temporaires occupant des postes hautement qualifiés un salaire jusqu'à 15 % inférieur au marché canadien. Avant ce changement, les employeurs devaient d'abord tenter d'embaucher des travailleurs canadiens et leur offrir un salaire au taux du marché. Ceux qui n'y arrivaient pas pouvaient embaucher un travailleur étranger temporaire à un salaire inférieur au taux du marché, ce qui encourageait les employeurs à ne pas afficher de postes à un salaire supérieur au taux du marché.
La modification inciterait les employeurs à afficher des offres d'emploi exigeant des compétences hautement spécialisées à un taux de rémunération inférieur au marché. À court terme, cela signifierait que plus de main-d'oeuvre se livrerait concurrence pour des emplois plus faiblement rémunérés. À long terme, cela exercerait sans doute une pression à la baisse sur le taux de rémunération du marché, ce qui diminuerait les salaires de tous les travailleurs occupant un emploi hautement spécialisé. La perspective de salaires inférieurs inciterait moins les travailleurs canadiens à investir dans la formation ou l'éducation, ce qui, à son tour, ferait en sorte qu'il serait encore plus facile pour les employeurs d'importer des travailleurs étrangers temporaires en raison du manque de main-d'oeuvre canadienne disponible.
Le problème des pénuries de main-d'oeuvre est très important. Il faut faire plus d'études et recueillir plus de données pour évaluer adéquatement la situation. Il serait utile d'avoir plus d'information sur les pénuries de main-d'oeuvre, alors le NPD appuie la réalisation d'une étude par le comité.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui à l'appui de la motion de mon collègue de .
Les travailleurs qualifiés sont l'épine dorsale de l'économie du Canada. L'étude proposée dans la motion examinerait des façons dont nous pouvons réagir à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans la région du Grand Toronto et d'Hamilton.
J'ai occupé bien des emplois dans le domaine de la construction l'été lorsque je fréquentais l'université. Je connais donc de première main l'importance des travailleurs qualifiés dans l'industrie de la construction. Avant de me lancer en politique, j'ai suivi des cours de génie électrique au niveau collégial. J'ai travaillé quelque temps dans l'industrie en tant qu'apprenti-électricien. Comme l'a mentionné le député dans son discours, environ 50 % des personnes terminent leur apprentissage. Personnellement, je ne l'ai pas terminé. Je me suis réorienté en sciences politiques à l'Université de Guelph. Je fais donc partie des 50 % qui ne terminent pas leur apprentissage, mais j'ai tout de même appris un métier spécialisé.
J'ai su tirer parti d'autres emplois par le passé. J'ai appris comment faire l'installation électrique dans mon propre sous-sol lorsque j'ai acheté ma première maison. J'ai appris un métier spécialisé, et je sais à quel point ce peut être important dans la vie d'une personne.
Au cours de la prochaine décennie seulement, plus d'un cinquième des travailleurs de la construction au Canada devraient prendre leur retraite, emportant avec eux leurs compétences. Prenons l'exemple de l'Ontario. En 2015, la main-d'oeuvre de la construction représentait 1,6 % de son PIB et, en 2016, cette province employait un demi-million de travailleurs de la construction.
Au Canada, plus de 1,4 million de personnes travaillent dans cette industrie. On s'attend à ce qu'environ 250 000 d'entre elles prennent leur retraite au cours de la prochaine décennie, mais à ce que seulement 215 000 nouveaux travailleurs soient disponibles pour combler le vide, ce qui créera une pénurie de 32 000 travailleurs à l'échelle du pays. Ce nombre pourrait augmenter encore plus à cause de l'augmentation prévue des activités de construction découlant de la croissance soutenue de la population canadienne.
Le Canada est aux prises avec une grave pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Selon diverses sources, la demande de travailleurs spécialisés augmentera rapidement au cours des prochaines années. D'après le Globe and Mail, il manquera un million de travailleurs spécialisés au Canada d'ici 2020.
Le Conference Board du Canada estime que l'Ontario connaîtra une pénurie de 190 000 travailleurs spécialisés d'ici 2020, et ce nombre devrait passer à 560 000 d'ici 2030. Toujours selon le Conference Board du Canada, l'Ontario perd jusqu'à 24,3 milliards de dollars en activité économique chaque année parce que les employeurs n'arrivent pas à trouver de travailleurs possédant les compétences dont ils ont besoin pour innover et prendre de l'expansion dans la conjoncture économique actuelle.
L'industrie de la construction peut recruter des travailleurs qualifiés dans les trois groupes suivants: les jeunes, les nouveaux arrivants et les segments sous-représentés de la population canadienne, par exemple les femmes et les Autochtones.
Bob Collins, l'économiste principal de ConstruForce Canada, recommande que l'on compte sur les Néo-Canadiens, la population autochtone et les femmes pour répondre à la demande croissante de main-d'oeuvre dans le secteur de la construction du Canada. D'ici 2027, les jeunes qui entrent sur le marché du travail ne combleront qu'à peu près 10 % des emplois dans la construction.
En tant que membre du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, j'ai toujours été un grand défenseur de l'immigration économique. Au Canada Atlantique, le pourcentage de travailleurs qui prendront leur retraite devrait atteindre 25 %, ce qui veut dire que le Canada Atlantique a le défi de combler ses besoins en main-d'oeuvre. Le comité a fait un examen approfondi du Programme pilote d'immigration au Canada Atlantique comme solution possible. En 2017, dans le cadre du programme, le Nouveau-Brunswick a envoyé des offres d'emploi à 487 travailleurs étrangers et porté le quota de 2018 à 800 personnes. Pendant ce temps, l'Île-du-Prince-Édouard a réussi à remplir son quota de 120 personnes en 2017 et a accepté 15 personnes plus tôt cette année.
Ici, en Ontario, nous pouvons tirer des leçons du Programme pilote d'immigration au Canada Atlantique. Le programme peut servir d'excellent modèle pour combler la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans la région du Grand Toronto et dans un rayon de 100 km de l'agglomération torontoise.
De plus, un nombre considérable de gens de métier qui sont venus au Canada en tant que travailleurs temporaires sont restés en raison de la demande de main-d'oeuvre même si leur visa était expiré. Nous devrions veiller à ce que ces travailleurs puissent accéder au statut de résident permanent.
De plus, il y aurait un nombre élevé de gens de métier venus au Canada en tant que travailleurs temporaires qui, en raison de la forte demande de main-d'oeuvre, sont demeurés au pays plus longtemps que ne le permettait leur visa. Il faudrait prévoir des mesures pour que ces travailleurs puissent obtenir le statut de résident permanent.
Dans ma circonscription, Kitchener-Sud—Hespeler, le Collège Conestoga est un chef de file en matière de formation des femmes dans les métiers spécialisés. Grâce à des programmes et à des occasions de mentorat adaptés au sexe, le Collège Conestoga a aidé bien des femmes et des hommes à avoir une carrière enrichissante dans des métiers spécialisés. Les emplois non traditionnels pour les femmes, comme les métiers spécialisés, peuvent mener directement à un avenir sûr et satisfaisant. En outre, des syndicats de l'industrie de la construction disposent de centres de formation et offrent des programmes d'apprentissage, alors il faudrait également soutenir leurs efforts en matière de formation dans les métiers pour différents groupes.
Le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées pourra étudier toutes ces solutions. Il pourrait présenter des recommandations quant à la façon d'améliorer le développement des compétences dans le domaine de la construction.
Le nombre d'emplois en Ontario a augmenté de 33 900 au cours du deuxième trimestre de 2018, en raison de toutes les avancées dans le secteur de l'emploi à temps plein. Cette croissance de l'emploi montre que l'économie pourrait s'améliorer et que nous pouvons trouver des solutions à la pénurie de main-d'oeuvre dans le domaine de la construction.
De nombreux députés d'en face ont fait des discours. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre dans les métiers spécialisés. Les députés ont surtout parlé de la région du Grand Toronto et d'Hamilton, mais la pénurie est ressentie à la grandeur du Canada.
Comme je l'ai dit dans mon discours, le problème va continuer de s'accentuer année après année. La pénurie deviendra encore plus importante, et l'économie du pays en souffrira. Cependant, si nous prenons dès maintenant le taureau par les cornes en demandant au comité d'étudier le dossier et en intervenant dans le domaine de la formation pour encourager la population, notamment les jeunes, à choisir les métiers spécialisés et les industries offrant des emplois bien rémunérés, de manière à que le nombre de travailleurs augmente, nous pourrons rectifier la situation avant que le problème ne s'aggrave.
Par conséquent, j'appuie cette motion, qui concerne un problème très réel et très pressant.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion M-190, qui été présentée par le député de . Au sein du cabinet fantôme formé par mon parti politique, je suis ministre adjoint responsable de l'emploi, du développement de la main-d'oeuvre et du travail. Je suis enchanté de pouvoir travailler avec le député dont le discours a précédé le mien, le député de , en Alberta, qui est ministre du cabinet fantôme responsable de l'emploi, du développement de la main-d'oeuvre et du travail. Le dossier dont il est question actuellement est très important pour nous et pour l'ensemble des Canadiens.
Le secteur de la construction doit résoudre de nombreux problèmes, et je tiens à donner quelques statistiques avant d'aborder le coeur de mon propos. Selon l'Association canadienne de la construction, ce secteur emploie presque 1,4 million de Canadiens. Cela fait 7 % de toute la main-d'oeuvre au Canada, ce qui est une proportion importante. Chaque année, la construction génère environ 120 milliards de dollars d'activité économique, ou 7 % du PIB du Canada.
Le secteur canadien de la construction continuera d'être un important moteur économique dans les années à venir, et il est essentiel que tous les gouvernements appuient les efforts de l'industrie pour attirer des travailleurs qualifiés et pour fournir aux travailleurs la formation et l'assistance dont ils ont besoin.
Comme on l'a entendu plus tôt, il y a plusieurs années, le gouvernement libéral a annoncé des investissements de 180 milliards de dollars dans les infrastructures. Malheureusement, de nombreux entrepreneurs de ma circonscription et de ma province disent qu'ils n'ont pas encore vu la couleur de cet argent. On a appris tout à l'heure que seulement 6 % des 180 milliards de dollars ont été investis dans des projets en cours. C'est très préoccupant.
J'aimerais parler de mon expérience au sein de l'industrie de la construction. Comme je suis impliqué dans l'industrie des agrégats, un secteur de la construction lourde, je suis bien au courant de la situation. Je suis membre de l'association de la construction lourde du Manitoba et j'ai fait partie du comité des agrégats, puisque mon entreprise est spécialisée dans ce genre de travaux.
Il est très difficile d'attirer des travailleurs qualifiés, comme des apprentis en mécanique de machinerie lourde ou des soudeurs, et ce, pour toutes sortes de raisons. Il est aussi difficile d'attirer des conducteurs. Au Canada, l'industrie du transport est solide. Certains des plus grands transporteurs internationaux et canadiens se trouvent dans ma circonscription. Par conséquent, la demande est grande en conducteurs de véhicules à moteur de classe 1. Ces travailleurs oeuvrent aussi dans l'industrie de la construction, où ils conduisent des camions de gravier et des véhicules de transport d'équipement lourd.
Il manque aussi cruellement de conducteurs d'équipement lourd dans le secteur de la construction, ce qui contribue à la pénurie générale de main-d'oeuvre. Le problème, c'est qu'il manque de formations pour exercer ce métier. Aucun collège ni aucune université n'offre un tel programme, alors, bien souvent, ce sont les employeurs qui forment leurs employés sur le tas. Or, il s'agit d'un coût direct pour les entrepreneurs et les employeurs, et les gouvernements doivent y voir.
La portée de la motion a été restreinte au Grand Toronto et à la région d'Hamilton. Plusieurs députés, dont un certain nombre de libéraux, ont estimé que c'est peu et que nous aurions avantage à étendre l'étude proposée au secteur de la construction de l'ensemble du Canada. Le parrain de la motion devrait y songer parce que le problème ne touche pas seulement Toronto et Hamilton.
Au contraire, selon les statistiques de la Banque de développement du Canada, 40 % des entrepreneurs du pays ont déjà du mal à trouver la main-d'oeuvre dont ils ont besoin. En Ontario, cette proportion atteint 40 %, ce que le député sait sans doute déjà; en Colombie-Britannique, elle est plutôt de 45 %, tandis qu'elle grimpe à 50 % dans l'Atlantique. Au Québec, 37 % des entrepreneurs ont du mal à dénicher des employés. À 32 %, les Prairies font un peu meilleure figure, mais les besoins n'en sont pas moins grands dans l'industrie de la construction. J'invite donc le député qui a présenté la motion à étendre la portée de l'étude qu'il propose au reste du Canada.
Quelles sont les répercussions de la pénurie de main-d'oeuvre sur la construction? Parfois, les entrepreneurs ignorent s'ils auront une main-d'oeuvre suffisante pour mener un projet à bien, alors ils doivent soumissionner les projets en conséquence. Lorsqu'ils font cela, le prix d'un projet augmente, à l'instar des coûts de construction, étant donné que les entrepreneurs doivent prévoir qu'ils ne pourront peut-être pas terminer le projet à temps à cause de la pénurie de main-d'oeuvre. C'est un problème que nous devons aussi étudier.
Un autre élément que l'on a mentionné tout à l'heure, c'est qu'il faut porter une attention particulière aux secteurs commerciaux et aux programmes du Sceau rouge. C'est pourquoi, lorsque le gouvernement conservateur précédent a mis en place des programmes appuyant le programme de formation du Sceau rouge, la mesure a été très bien accueillie. Cette mesure a incité les gens à s'inscrire au collège, voire à l'université, pour apprendre un métier et possiblement obtenir un permis et la mention Sceau rouge. Grâce à un appui financier, le gouvernement conservateur a permis aux employeurs et aux employés de suivre cette voie.
Si les écoles, les écoles secondaires et les parents faisaient valoir qu'il y a des carrières très viables et honorables dans l'industrie de la construction, je pense que plus de jeunes envisageraient l'idée d'apprendre un métier spécialisé. Beaucoup de gens adorent exercer un métier spécialisé. Si on encourageait les jeunes à s'orienter vers les métiers spécialisés, que ce soit à l'école ou à la maison, je pense qu'un plus grand nombre s'inscrirait à des programmes de formation professionnelle. J'espère que l'étude arrivera à la même conclusion, à savoir que nous devons susciter l'intérêt des jeunes pour les métiers spécialisés.
Les métiers spécialisés constituent une excellente option pour beaucoup de gens. Je sais que de nombreux travailleurs du secteur mécanique de l'industrie de la construction lourde, que ce soit en mécanique automobile ou en mécanique industrielle lourde, touchent un salaire dans les six chiffres, ce qui est très enviable de nos jours. La plupart des gens ne réalisent pas qu'il est possible de gagner un tel salaire dans les métiers spécialisés ou le secteur de la construction.
L'industrie de la construction a beaucoup de défis à relever, mais je veux parler du défi particulier que représente le travail saisonnier. Comme nous le savons, nous habitons au nord du 49e parallèle, et nous avons un hiver. Déjà, cette année, l'hiver a frappé Calgary avec des tempêtes de neige records. Mon épouse m'a envoyé un texto ce matin pour me montrer qu'il a neigé dans le sud du Manitoba aujourd'hui. Nous devons reconnaître que l'industrie de la construction est une industrie saisonnière. Cette réalité crée des défis particuliers non seulement pour accomplir le travail, mais aussi pour employer des personnes dans l'industrie de la construction. Nous avons des programmes et des mécanismes qui tiennent compte des fluctuations de l'industrie de la construction pour que les gens n'aient pas à travailler pendant six mois, puis à se chercher un autre type d'emploi le reste de l'année afin de subvenir aux besoins de leur famille.
Nous devons faire en sorte qu'il y ait des mécanismes en place qui soutiennent les travailleurs de l'industrie saisonnière de la construction. Bien sûr, il y a des métiers dans le secteur de la construction où l'on travaille toute l'année, mais ce n'est pas le cas pour l'ensemble de l'industrie. Nous devons être sensibles à cette réalité. J'espère que l'étude le reconnaîtra et qu'elle offrira des solutions.
J'aimerais aussi parler de l'industrie de l'aviation — qui n'est pas directement liée à l'industrie de la construction. Je suis pilote, donc la question m'intéresse. L'industrie de l'aviation emploie 154 000 personnes et, en ce moment, le Canada connaît une pénurie de 3 000 pilotes. Nous avons récemment entendu à la Chambre qu'il manque 450 pilotes à l'armée. Par conséquent, il y a actuellement une pénurie de main-d'oeuvre non seulement dans l'industrie de la construction, mais dans beaucoup de secteurs.
Je sais que cette étude est axée sur l'industrie de la construction canadienne dans la région du Grand Toronto et d'Hamilton. J'espère que sa portée sera élargie. Je suis impatient de voir la conclusion de l'étude et de donner mon appui à la motion.