La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 novembre, du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir aujourd'hui pour appuyer le projet de loi d'exécution du budget, plus précisément les dispositions qui visent à créer un collège des agents de brevets et des agents de marques de commerce. Il s'agit de la sous-section D, section 7, partie 4, du projet de loi.
C'est un élément important de la Stratégie en matière de propriété intellectuelle du gouvernement. Dans son ensemble, cette stratégie veillera à ce que le régime canadien de propriété intellectuelle soit moderne et solide et à ce qu'il appuie l'innovation canadienne au XXIe siècle.
Les agents de brevets et les agents de marques de commerce sont un élément essentiel de l'écosystème de l'innovation, car ils aident les inventeurs à obtenir des droits exclusifs en matière de propriété intellectuelle. Lorsque j'ai été élu, j'étais le seul habitant de Terre-Neuve-et-Labrador à occuper les fonctions d'agent de brevets. Bien que je ne sois plus actif dans ce secteur du droit, je possède des renseignements très fiables concernant la nécessité d'un collège des agents de brevets et des agents de marques de commerce.
Étant donné l’importance croissante de la propriété intellectuelle dans une économie axée sur l’innovation, et le rôle clé que jouent les agents de brevets et de marques de commerce, il est temps de confier à un organisme de surveillance compétent la responsabilité de maintenir les normes élevées qu’on attend d’un proche conseiller. En plus, cela permettra de combler les lacunes qui existent depuis longtemps au niveau de la surveillance, laquelle manquait jusque-là de clarté et de transparence et ne s’appuyait pas sur un code de déontologie contraignant. Étant donné l’importance de la profession, il est bon d’avoir de solides garanties pour veiller à ce que les agents fassent leur travail correctement et jouissent de la confiance de leurs clients et de l’ensemble des Canadiens.
Même si rien ne donne à croire que le comportement des agents pose problème, il est impératif de moderniser le système maintenant que les communications avec les agents sont protégées par la loi, de la même façon que les relations avocat-client. C’est un droit extraordinaire qui justifie l’imposition de normes d'éthique afin d’empêcher les abus.
Le collège des agents de brevet et des agents de marques de commerce sera un régulateur indépendant qui assurera la surveillance professionnelle des agents, dans l’intérêt du public. Le collège administrera un système d’octroi de permis afin que seuls les professionnels qualifiés soient autorisés à fournir des services d’agent. À titre de régulateur indépendant, il devra également imposer le respect d’un code de déontologie, afin que les agents offrent des conseils de qualité de façon constante.
Le collège devrait également élaborer des exigences en matière de perfectionnement professionnel, afin que les agents soient régulièrement informés de l’évolution de la législation en matière de propriété intellectuelle. Ces mesures devraient contribuer à hausser le niveau des services professionnels en matière de propriété intellectuelle.
Le collège disposera d’un comité d’enquête qui sera chargé d’examiner les plaintes et de mener des enquêtes sur des accusations d’incompétence ou de manquement professionnel de la part d’un titulaire de permis. Il disposera également d’un comité de discipline qui aura le pouvoir d’imposer des mesures disciplinaires s’il estime qu’un titulaire de permis a commis un manquement professionnel ou a fait preuve d’incompétence.
Enfin, le projet de loi crée des infractions relatives au fait de prétendre être un agent de brevets ou un agent de marques de commerce, ou d'avoir représenté une personne devant le Bureau des brevets ou le Bureau du registraire des marques de commerce. Ces infractions vont contribuer à protéger les consommateurs, l’objectif étant d’assurer que les innovateurs reçoivent les conseils d’agents qualifiés et titulaires d’un permis.
J’aimerais maintenant dire quelques mots sur les principales dispositions du projet de loi qui garantissent que les règlements seront pris dans le respect, avant tout, de l’intérêt public.
Le gouvernement a pris soin de s’assurer que le projet de loi protégera l’intérêt public dans un marché concurrentiel d’agents qualifiés et professionnels, relativement à la propriété intellectuelle. Par exemple, le collège sera dirigé par un conseil d’administration composé notamment de représentants du public qui auront été nommés par le ministre, et de représentants des agents de brevets et des agents de marques de commerce qui auront été élus par les membres du collège lui-même.
Toujours dans l’optique de protéger l’intérêt public, le ministre aura le pouvoir d’examiner les activités du conseil d’administration et, au besoin, de lui demander de prendre des mesures pour s’assurer que la réglementation sert l’intérêt public. De plus, le conseil d’administration devra chaque année faire rapport de ses activités au Parlement.
Le dispositif proposé dans ce projet de loi tient compte des commentaires faits par les parties prenantes à l’occasion de plusieurs consultations publiques. Au cours de ces consultations, on a fait valoir que beaucoup d’agents spécialisés en propriété intellectuelle sont aussi des avocats, et que cela présentait des risques. Certains ont exprimé des réserves au sujet de la double réglementation, puisque les avocats et les agents seront alors assujettis à deux régimes réglementaires potentiellement contradictoires.
Compte tenu de ce risque de chevauchement, le projet de loi prévoit une réglementation minimale pour les avocats qui sont aussi agents. De plus, le comité d’enquête du collège aura le pouvoir, s’il y a lieu, de transférer une plainte à un autre organisme chargé de réglementer une autre profession, par exemple un barreau dans le cas d’un avocat.
Je peux vous dire que, personnellement, j’apprécie que l’on se soit efforcé, dans ce projet de loi, d’éviter la surreprésentation ou la surréglementation ainsi que les conflits possibles à l'égard des obligations déontologiques, car j’ai moi-même été réglementé en tant qu’ingénieur, en tant qu’avocat dans trois provinces différentes, et en tant qu’agent de brevets et agent de marques de commerce dans deux pays différents.
Ainsi, un avocat, par exemple, peut avoir l’obligation déontologique de respecter strictement le secret professionnel, tandis que, pour l’ingénieur, c’est l’intérêt public qui prime. Par conséquent, il est important de bien comprendre qu’il peut y avoir des conflits justifiés et raisonnables entre les codes de déontologie de professions différentes.
Les agents de brevets ont pour vocation d’obtenir la protection maximale pour les inventions de leurs clients ou le champ de protection maximal pour les marques de commerce de leurs clients. Cela peut aller à l’encontre d’une autre obligation déontologique qui s’applique à un avocat ou à un ingénieur.
Il est important de trouver un juste milieu et de s’assurer que, lorsque les agents de brevets agissent en tant qu’agent de brevets, ils sont assujettis aux règlements propres aux agents de brevets, que, lorsqu’ils agissent en tant qu’avocat, ils sont assujettis aux règlements propres aux avocats, et que, lorsqu’ils agissent en tant qu’ingénieur, ils sont assujettis au règlement propres aux ingénieurs. Le projet de loi permet ces distinctions.
On nous a également suggéré, au cours des consultations, de veiller à la protection des renseignements protégés. Il est important de mettre en place des dispositifs qui garantiront le traitement approprié et la protection des renseignements protégés et qui permettront de contrôler strictement l’accès à de tels renseignements. Pour ce faire, le gouvernement s’est inspiré, dans ce projet de loi, des garanties et procédures qui sont utilisées par les barreaux provinciaux pour protéger ce type de renseignements, lors d’une enquête sur un membre du collège.
Plus précisément, les renseignements protégés ne pourront servir que dans le contexte de la réglementation des agents. La communication au collège de renseignements protégés ne sera pas considérée comme une renonciation à cette protection, laquelle sera préservée à d’autres fins, par exemple, lors d’une poursuite devant les tribunaux au sujet du secret professionnel entre un avocat et son client ou au sujet du secret qui protège un inventeur jusqu’à la publication de son invention.
Le projet de loi impose des obligations strictes aux employés et aux administrateurs du collège, afin de les empêcher de communiquer des renseignements protégés, et il précise que le gouvernement ne peut pas invoquer son pouvoir de surveillance pour avoir accès à des renseignements protégés. Il contient également des garanties juridiques pour que les tribunaux puissent contrôler l’accès aux renseignements protégés et statuer en cas de contestation. Ces dispositions étaient jugées importantes par les agents de brevets lors des consultations qui ont précédé l’élaboration du projet de loi.
Moi qui ai accompli toutes les formalités pour devenir agent de brevets, je peux vous dire qu’il y a un autre facteur à prendre en compte, s’agissant d’une profession réglementée. Parfois, les professions sont réglementées de façon à encourager les gens à les embrasser, mais parfois aussi, elles sont réglementées de façon à les dissuader.
Il faut savoir qu’aux États-Unis, où la population est 10 fois plus grande qu’au Canada, il y a 100 fois plus d’agents de brevets que chez nous. Cela montre que notre régime de titularisation des agents de brevets est trop restrictif.
La création d’un collège indépendant permettra également de lui confier la tâche de développer la profession dans l’intérêt du public, afin qu’il y ait davantage d’agents de brevets pour aider les inventeurs à faire connaître leurs inventions. En matière de brevets et de propriété intellectuelle, il n’existe rien si le bien n’est pas déposé ou enregistré et si l’inventeur n’a pas accès à des conseils professionnels.
Ce n’est pas comme le droit d’auteur, où une personne crée une oeuvre et jouit ensuite des droits sur cette œuvre. Dans le domaine des brevets et des marques de commerce, ce sont les professionnels qui aident les créateurs ou les fabricants de marques de commerce à protéger, à acquérir et à préserver ces droits, aussi bien au Canada qu’à l’étranger. Si cela n’est pas fait, il n’y a rien à protéger. Le Canada a probablement besoin de 10 fois plus d’agents de brevets et d’agents de marques de commerce qu’il n’en a à l’heure actuelle, s’il veut avoir le même niveau de création de biens qu’aux États-Unis. C’est important pour une économie du XXIe siècle.
En conclusion, je dirai que le collège des agents de brevets et des agents de marques de commerce devra tenir compte des suggestions des parties prenantes et respecter les meilleures pratiques internationales en matière de réglementation de la profession. Le projet de loi propose la création d’entités bien structurées, qui assureront une surveillance indépendante et adéquate, tout en permettant au gouvernement d’intervenir si c'est nécessaire. Le système de contrepoids permettra de réglementer cette profession dans l’intérêt du public.
Somme toute, j’invite tous les députés à approuver ce projet de loi portant exécution du budget, y compris cette sous-section de la partie 7.
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Madame la Présidente, c’est avec grand plaisir que je prends la parole au sujet du projet de loi . Depuis notre arrivée au pouvoir, nous nous sommes vraiment concentrés sur la classe moyenne et sur ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Ce projet de loi nous aiderait à poursuivre sur cette voie, à faire du Canada l’une des économies du G7 dont l’essor économique est le plus rapide et à faire en sorte que les entreprises canadiennes soient en mesure de créer de bons emplois de la classe moyenne. En fait, elles ont réussi à créer plus d’un demi-million d’emplois. Le gouvernement a créé les conditions propices par des investissements pour que ces entreprises et les Canadiens puissent croître et prospérer. Il l’a fait grâce à des investissements commerciaux et à d’autres investissements dans l’éducation et la formation professionnelle, et il poursuivra sur cette voie.
Toutefois, je tiens à me concentrer aujourd’hui sur trois points précis que j’ancrerai dans les objectifs de développement durable. Plus tôt cette année, j’étais avec le à New York pour présenter notre déclaration volontaire aux Nations unies sur les objectifs de développement durable. Le Canada a un rôle à jouer pour garantir que nous atteindrons ces 169 cibles et 17 objectifs d’ici 2030. Nous sommes en bonne voie de le faire. Nous y travaillons depuis le premier jour.
Je vais me concentrer sur des éléments particuliers des objectifs de développement durable mis en relief dans le présent budget. Le premier est l’objectif 5, qui me tient vraiment à cœur. Il concerne les rôles des hommes et des femmes et la nécessité d’assurer l’égalité entre les sexes dans notre pays. Comme nous sommes au milieu de 16 jours d’activisme contre la violence sexiste, je tiens à m’assurer que mes gestes comptent. Pour revenir au projet de loi en question, le projet de loi , c’est ce qu’il me permet de faire.
Nous avons devant nous plusieurs initiatives différentes qui contribueraient à assurer l’égalité des sexes au Canada. Notre gouvernement a réglementé la budgétisation sensible au genre, fait de Condition féminine Canada un ministère à part entière et promulgué une loi proactive sur l’équité salariale.
En ce qui concerne la transformation de Condition féminine Canada en ministère à part entière, le futur ministère des Femmes et de l’Égalité des genres, il est bon d’inclure le mot « salaire » dans le titre d'une loi proactive sur la rémunération. Considérant que les femmes autochtones, les femmes de couleur, les femmes handicapées, les religieuses, les personnes ayant des orientations sexuelles différentes et les femmes trop âgées ou trop jeunes subissent des répercussions néfastes et se heurtent à des obstacles disproportionnés dans leur milieu de travail et de vie, il est important que nous y soyons sensibles. Quand nous souhaitons adopter une loi, il est aussi important d’en examiner les incidences variables selon les personnes. En imposant par une loi la budgétisation dans une perspective sexospécifique et en veillant à accroître la participation des femmes, en particulier celles qui sont les plus vulnérables, nous nous employons à soutenir les femmes et les filles et à réduire l’écart salarial entre les sexes. Nous faisons en sorte que notre pays soit prospère pour tous.
L’écart actuel d’environ 20 ¢ par dollar entre les revenus des hommes et ceux des femmes s'accroît proportionnellement dans le cas de certains groupes vulnérables ou en raison de l’intersectionnalité. Lorsque différentes caractéristiques s'ajoutent au sexe de la personne, l’écart entre les hommes et les femmes s’élargit, et c’est pourquoi il est très important de veiller à ce que notre pays soit prospère pour tous.
Comme je l’ai dit, il est très important qu'un ministère à part entière se consacre à la condition féminine, le ministère des Femmes et de l’Égalité des genres. Il aura un mandat élargi qui comprendra l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression du genre ainsi que la promotion d’une meilleure compréhension de la diversité du genre, souvent grâce à ce qu’on appelle « l'analyse comparative entre les sexes plus ».
Nous devons nous assurer que nous avons la capacité de tirer parti des mouvements comme #MoiAussi et Time’s Up et de faire en sorte que toutes les femmes au pays aient le sentiment d’avoir leur place, d’être valorisées et respectées. Les mesures que nous avons prises jusqu’à présent en matière d’égalité entre les hommes et les femmes permettront d’y parvenir.
Je poursuis mon exploration du thème des objectifs de développement durable. L’objectif 8 porte sur le travail décent et la croissance économique; l’objectif 9, sur l’industrie, l’innovation et les infrastructures; l’objectif 10, sur la réduction des inégalités, l’objectif 11, sur des villes et des communautés durables; et l’objectif 16 sur la paix, la justice et des institutions fortes. Nous cherchons à réaliser ces objectifs de concert avec les intervenants du secteur caritatif.
J’ai travaillé dans le domaine de la recherche avant de me lancer en politique. J’étais propriétaire d’une entreprise de gestion de la recherche, mais j’ai travaillé avec des organismes comme Neurological Health Charities Canada, la Société Alzheimer du Canada, Parkinson Canada, Epilepsy Durham et de nombreux organismes de ma circonscription comme Sunrise Youth Group à Whitby ou le Charles H. Best Diabetes Centre, dont Kenadie, une élève de 6e année, est une très grande championne. Elle est venue me voir à Ottawa l’an dernier.
Ces organismes de bienfaisance sont au service de la classe moyenne. Elles abattent une somme de travail considérable pour garantir que nous puissions continuer de fonctionner en tant que société. Par exemple, le Sunrise Youth Group s'occupe d'adultes ayant une déficience intellectuelle afin que leurs parents puissent aller travailler. C’est ce que fait notre secteur caritatif et c’est vraiment une partie importante de notre société.
En renforçant ce rôle de notre secteur caritatif, nous faisons en sorte que les organismes caritatifs puissent accomplir le travail qu’ils souhaitent pour les Canadiens. Nous éliminons les limites à leurs activités politiques, nous leur permettons de participer pleinement à l’élaboration des politiques. Ils pourront donner leur avis sur des projets de loi et des mesures législatives. Nous établissons un comité consultatif permanent sur le secteur caritatif.
Le secteur caritatif est un des secteurs qui contribuent à notre économie. Il peut générer jusqu’à 2 milliards de dollars en activité économique et créer 100 000 emplois. Ce secteur est en expansion, il est vital et il est novateur. Il fait beaucoup avec très peu et nous devons le soutenir. Le gouvernement fournira pour 750 millions de dollars d'aide et de ressources sur les 10 prochaines années pour soutenir et établir un fonds de financement social. Les organismes caritatifs aident nos familles, et nous devons les soutenir. C’est ce que nous faisons dans ce projet de loi d’exécution du budget.
Je tiens aussi à parler, enfin, de l’objectif 1: pas de pauvreté; de l’objectif 2: faim « zéro »; et de l’objectif 3: bonne santé et bien-être. Pour lutter contre la pauvreté et faire en sorte que les citoyens puissent vivre pleinement leur vie et contribuer à notre économie, nous devons examiner de manière globale les déterminants sociaux de la santé afin d’être certains d’aider à créer les conditions qui permettent aux Canadiens de vivre le mieux possible. Avec notre Stratégie de réduction de la pauvreté, des programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants, notre Stratégie nationale sur le logement, l’amélioration des prestations aux personnes âgées et l’Allocation canadienne pour les travailleurs, nous avons sorti de la pauvreté 650 000 Canadiens, dont 300 000 enfants.
Nous élaborons actuellement notre première stratégie nationale de réduction de la pauvreté et nous créons pour la première fois une alliance officielle contre la pauvreté. Nous cherchons globalement à faire en sorte que les Canadiens de tous horizons puissent bénéficier d’une bonne qualité de vie. Depuis octobre 2015, nous ne ménageons pas nos efforts pour que cela arrive de manière globale. Non seulement allons-nous pouvoir réaliser nos objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, mais nous le faisons ici, au Canada. Nous faisons preuve de leadership en veillant à ce que tout le monde ait les mêmes chances de réussir.
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Madame la Présidente, la bonne nouvelle, c'est que malgré cette grippe d'homme — comme l'appelle ma conjointe —, ma voix semble être revenue. J'espère que cela durera pendant les 15 prochaines minutes pour me permettre de prendre la parole sur le projet de loi n
o 2 d'exécution du budget de 2018. Avant de traiter de ce qui est dans le projet de loi ou surtout de ce qui n'y est pas — cela risque d'être la majorité de mes propos —, je veux parler du processus.
Il s'agit d'un projet de loi omnibus, après tout, comme on en a vu si souvent sous le gouvernement précédent. Plus important encore, c'est une chose que le gouvernement actuel, durant la campagne électorale, avait promis de ne pas répéter. Non seulement les libéraux ont-ils brisé cette promesse, mais ils présentent des projets de loi omnibus à répétition, pas juste dans le contexte des budgets, mais aussi dans toutes sortes d'autres domaines comme la sécurité publique, le transport ou la justice. On voit constamment des projets de loi qui deviennent de plus en plus difficiles, pour les parlementaires, à étudier de façon sérieuse.
Je me trompe peut-être au sujet des chiffres — on pourra se renseigner —, mais juste le fait qu'on puisse évoquer ce genre d'image en dit long. Le premier projet de loi omnibus des conservateurs, le projet de loi présenté en 2012 lors de la dernière législature, a montré à quel point cette pratique était devenue abusive. Ce projet de loi représentait le summum de cette tendance antidémocratique où on a miné le régime d'assurance-emploi et éliminé le système d'évaluation environnementale alors que le système en place était déjà insuffisant. Ce projet de loi faisait plusieurs centaines de pages.
Si on mettait ensemble le premier projet de loi omnibus des conservateurs en 2012 et le premier projet de loi omnibus des libéraux — pas celui dont nous débattons actuellement — , on se retrouverait avec un projet de loi de la même ampleur que celui devant nous, qui fait plus de 800 pages.
C'est complètement aberrant. Je comprends que nous restions dans nos bureaux jusqu'à minuit ou une heure du matin à lire un projet de loi. Certains diront qu'ils s'écoeurent parfois du décor de leur bureau et qu'ils vont le lire à la maison. Cependant, soyons honnêtes. Croire que nous pouvons prendre le temps de consulter nos concitoyens, les intervenants des différents dossiers des porte-paroles ou des sujets qui sont d'intérêt pour un député, en plus de lire le projet de loi C-86, incluant toutes les lois qui y sont modifiées, est irréaliste.
Certains diraient que cela va à l'encontre de nos privilèges de parlementaires. Je ne veux pas lancer un débat sur une question de privilège, mais je pense néanmoins qu'il est important de souligner à quel point cela rend le travail difficile.
Sans égard à l'ampleur du projet de loi, à sa lourdeur et au fait que nous n'avons pas le droit, à la Chambre, de tenir des objets et de nous en servir à des fins de débat, je déconseille à mes concitoyens de l'imprimer. Cela serait un gaspillage de papier. Je peux dire que c'est énorme.
En plus d'avoir un projet de loi de cette grosseur-là, une motion d'attribution de temps a été présentée. Donc, en plus de limiter le débat dans un sens plus large puisqu'on présente un projet de loi extrêmement difficile à étudier et conséquemment à débattre, on limite le temps du débat. En 10 ou 20 minutes — la durée habituelle des interventions des députés de la Chambre —, il est impossible de toucher à tous les éléments. En plus, on veut limiter le temps de débat. Pour nous qui sommes le deuxième parti de l'opposition, cela représente environ huit députés au maximum sur une quarantaine de députés.
Certains diraient que le processus budgétaire et donc le projet de loi d'exécution du budget font partie des fonctions les plus importantes du gouvernement fédéral. Le fait que moins du tiers des députés d'un parti reconnu de l'opposition puisse s'exprimer pose vraiment un problème.
Mettons de côté l'aspect procédural, car nous pourrions parler en long et en large de cette promesse brisée. Je veux aussi parler des éléments qui sont absents du projet de loi et, par le fait-même, du budget des libéraux. Malheureusement, ces éléments ont trop longtemps été ignorés au cours des dernières années, depuis que les libéraux sont au pouvoir.
J'aimerais me concentrer sur quelques éléments en particulier. Premièrement, on n'a toujours pas imposé une taxe de vente aux géants du Web. C'est pourtant une question simple. C'est une question d'équité et de gros bon sens.
Lors de la dernière semaine passée dans ma circonscription, j'ai eu une discussion avec un concitoyen qui me disait que c'est la réalité d'aujourd'hui. La réalité, c'est qu'on reçoit des services par Internet. C'est de cette façon qu'on télécharge la musique, le cinéma et les émissions de télévision.
Nous ne demandons pas au gouvernement de réinventer la roue ou d'aller à l'encontre d'une tendance qui existe. Nous demandons deux choses. Tout d'abord, nous demandons de mettre toutes les entreprises sur un pied d'égalité. Si on commande un bien ou un service sur Internet, il va de soi qu'on devrait payer une taxe de vente, comme on le fait dans un magasin traditionnel. Cela peut sembler évident pour les gens qui nous écoutent, mais le gouvernement libéral manque pourtant à l'appel depuis trop longtemps.
Le gouvernement du Québec a pris le leadership, et on espère que d'autres provinces et territoires du Canada vont suivre l'exemple. En tout respect pour nos collègues de l'Assemblée nationale, je dois dire que ce n'est pas assez. Le gouvernement fédéral dispose de leviers économiques qu'il doit utiliser pour assurer l'équité entre les entreprises afin que les Canadiens puissent bénéficier des revenus générés par la loi. C'est ce qui manque présentement. Cependant, il ne faut pas seulement imposer une taxe de vente aux géants du Web, tels que Netflix, Google et Facebook. Il y a également toutes les autres plateformes de l'espace numérique sur lesquelles on peut acheter des biens. On se fie actuellement à la bonne foi de certains acteurs qui ont choisi d'appliquer la taxe de vente de façon proactive.
Deuxièmement, il faut envisager une entente pour l'avenir de notre culture. Il s'agit d'une question qui concerne spécifiquement Netflix. Je m'y connais moins que mon collègue de , qui pourrait en dire long sur l'aspect musical des plateformes comme Spotify et Apple Music. Pour l'instant, je vais me concentrer sur la question de Netflix, puisque mon temps de parole est limité.
Je vais mettre de côté la question de la taxe de vente. Je n'ai aucun doute que l'ancienne ministre du Patrimoine canadien a trouvé le temps long et difficile quand elle était au Québec. Tout le monde ou presque était unanime pour dire que l'entente qu'elle a signée avec Netflix était insuffisante, non seulement à cause du pourcentage de contenus francophone et québécois, qui est inexistant, mais aussi parce qu'on demande des pinottes à Netflix. On se fie à la bonne foi de l'entreprise pour appliquer la loi de façon proactive.
Madame la Présidente, vous me faites signe qu'il me reste seulement deux minutes de parole. Je pense que cela illustre bien le fait qu'il est impossible d'étudier un projet de loi omnibus dans le temps alloué.
Quand on voit ce qui se fait en France ou dans d'autres pays, on constate qu'il y a des modèles à copier. On peut aussi trouver notre propre modèle afin de reconnaître que c'est la nouvelle réalité, sans pour autant abattre notre culture au profit des géants du Web. Il faut plutôt valoriser notre culture et continuer d'offrir toutes les spécialisations du milieu culturel. Ainsi, on pourra offrir un contenu qui nous est propre. Il en va ainsi pour toute la question culturelle, que ce soit la qualité du contenu ou le devoir de mémoire et de partage.
Je vais maintenant passer à un autre élément manquant du budget des libéraux.
La ne cesse de parler de l'investissement de 1 milliard de dollars. Cet investissement a simplement servi à tourner le couteau dans la plaie et à constater les milliards de dollars perdus par l'évasion fiscale et l'évitement fiscal. On constate que le copinage est bel et bien réel au sein du gouvernement libéral. La question des Panama Papers et des Paradise Papers n'a pas été réglée. Aucune mesure n'a été prise pour reprendre ces milliards de dollars. C'est encore une fois une question d'équité.
En terminant, j'aimerais dire que le projet de loi omnibus est loin d'aborder les problèmes que les libéraux supposément progressistes ont promis de régler, et c'est leur troisième essai pour le faire. C'est un troisième essai et un troisième échec.
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Monsieur le Président, j'aurai le plaisir aujourd'hui de donner mon appui au projet de loi .
Il se peut qu'une partie des programmes abordés aujourd'hui semblent familiers aux gens qui suivent le débat. C'est parce qu'ils en ont entendu parler une première fois le 27 février quand le a présenté le budget de 2018.
Par définition, les budgets sont tournés vers l'avenir et décrivent les aspirations du gouvernement au pouvoir, ce qu'il entend faire dans la prochaine année.
Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés dans le budget, nous devons adopter de nouvelles lois ou modifier celles qui existent déjà, c'est-à-dire légiférer.
Cette année, il a fallu au-delà de 400 pages au gouvernement pour exprimer ses aspirations. Une fois ces 400 pages écrites, il faut rédiger les lois qui mettront à exécution les aspirations qu'on y trouve, ce qui nécessite généralement plusieurs documents au moins aussi volumineux. Ces textes législatifs doivent ensuite être présentés à la Chambre, qui en débat, puis ils sont étudiés par un ou plusieurs comités. Une fois que la Chambre les a adoptés, ils prennent le chemin du Sénat, qui suit le même processus. À la toute fin, le gouverneur général, ou ces jours-ci la gouverneure générale, leur donne la sanction royale. C'est très long, comme processus.
Nous séparons donc le plan budgétaire afin de regrouper les éléments qui doivent être adoptés immédiatement. Peu après le dépôt du budget, nous traitons ces éléments dans un premier projet de loi. Par la suite, nous nous occupons des éléments du budget qui sont davantage tournés vers l'avenir, et nous rédigeons un deuxième projet de loi pour la mise en oeuvre du reste du plan budgétaire.
C'est de ce deuxième projet de loi de mise en oeuvre du budget de 2018 que nous discutons aujourd'hui. L'une des aspirations du budget de 2018 consiste à combler l'écart salarial entre les sexes en réalisant des progrès par rapport au principe du salaire égal pour un travail égal. C'est un enjeu, puisque, comme on peut le lire dans le budget:
Au Canada, les femmes gagnent aujourd'hui 31 % de moins que les hommes [...] le revenu médian des femmes est de 28 120 $, tandis que celui des hommes est de 40 890 $ [...] Étant donné que le gouvernement fédéral est le plus grand employeur au pays, beaucoup d’intervenants lui ont demandé de donner l’exemple — et c’est exactement ce que compte faire le gouvernement.
Le projet de loi à l'étude comprend une mesure législative proactive sur l'équité salariale au sein du gouvernement fédéral et dans les lieux de travail sous réglementation fédérale. Offrir un salaire égal pour un travail de valeur égale est tout à fait sensé. Nous sommes très fiers de présenter une loi proactive sur l'équité salariale. C'est une composante importante de l'engagement du gouvernement à l'égard de l'égalité des sexes.
Le projet de loi proposait d'édicter la Loi sur l'équité salariale afin d’établir un processus proactif qui vise l’atteinte de l’équité salariale et permet de remédier à la discrimination systémique fondée sur le sexe subie par les employés occupant des postes dans des catégories d’emploi à prédominance féminine. La nouvelle loi exige que les employeurs des secteurs public et privé relevant de la compétence fédérale et comptant au moins 10 employés établissent et maintiennent un plan d’équité salariale dans des délais prescrits afin d’identifier et de corriger les écarts de rémunération entre les catégories d’emploi à prédominance féminine et les catégories d’emploi à prédominance masculine lorsque la valeur du travail est égale.
La nouvelle loi prévoirait les attributions du commissaire à l’équité salariale, dont la facilitation du règlement des différends, la conduite d’évaluations de conformité et d’enquêtes sur des questions faisant l’objet d’un différend, sur des objections ou des plaintes, la délivrance d’ordonnances et l’infliction de sanctions administratives pécuniaires pour des violations à la loi. En outre, elle oblige le Commissaire à l’équité salariale à déposer au Parlement un rapport annuel sur son exécution et son contrôle d’application.
Le projet de loi modifierait également la Loi sur les relations de travail au Parlement afin de prévoir l’application de la Loi sur l’équité salariale aux employeurs parlementaires. En outre, elle charge le ministre du Travail de l’administration du Programme de contrats fédéraux pour l’équité salariale.
Pour moderniser les normes fédérales du travail, le projet de loi modifierait le Code canadien du travail afin:
a) de prévoir cinq jours de congé payés pour les victimes de violence familiale, un congé personnel de cinq jours avec trois jours payés, un congé sans solde pour fonctions judiciaires et, pour les employés qui ont terminé au moins 10 années de services consécutives, une quatrième semaine de congé annuel payé; b) d'éliminer les périodes de service requises pour donner droit aux congés et à l'indemnité de congé pour les jours fériés et de réduire la période de service requise pour donner droit à trois semaines de congés annuels payés; c) d'interdire les différences dans les taux de salaire en fonction de la situation d'emploi des employés; [...] e) de mettre à jour les dispositions sur les licenciements collectifs et individuels en augmentant le préavis minimal de cessation d'emploi.
Le projet de loi modifierait également la Loi sur le Programme de protection des salariés afin:
[...] notamment, d’augmenter le montant maximal des prestations à verser aux personnes physiques au titre de la présente loi, d’élargir la définition de salaire admissible et les conditions auxquelles les prestations peuvent être versées au titre de cette loi [...]
Il est intéressant de signaler que, tandis que le gouvernement fédéral libéral améliore les normes du travail pour les travailleurs, le gouvernement provincial conservateur de l'Ontario est en voie de faire reculer les normes du travail. On penserait que la première règle d'un gouvernement serait comme celle de la profession médicale: ne causer, d'abord, aucun tort.
Je partage la déception des députés qui regrettent que nous n’ayons pas pu aller plus loin pour protéger les pensions des travailleurs en cas d’insolvabilité des employeurs. Le projet de loi modifie la loi canadienne sur l’insolvabilité et la Loi sur le programme de protection des salariés. Toutefois, il ne règle pas le problème, qui concerne essentiellement les salaires différés qui restent impayés. Il faut protéger les pensions de retraite des travailleurs contre une faillite de l’employeur en donnant la priorité aux fonds de pension en cas de faillite de l’employeur. J’espère que nous pourrons régler ce problème dans un avenir pas trop lointain.
J’aimerais également dire quelques mots sur le bilan du gouvernement et sur ce que nous avons fait pour la classe moyenne.
Le gouvernement a investi 40 milliards de dollars pour la classe moyenne dans une stratégie nationale sur le logement. C’était plus que nécessaire, et cela aidera les Canadiens à avoir un logement décent où loger et élever leur famille. Nous avons également augmenté l’Allocation canadienne pour enfants, qui a été indexée dès cette année. Une famille moyenne dispose ainsi de 2 000 $ de plus pour assumer le coût élevé associé au fait d'élever des enfants. Nous avons réussi à sortir des centaines de milliers d’enfants de la pauvreté.
Au chapitre des emplois, nous en avons créé plus de 500 000 depuis 2015. Le taux de chômage est le plus faible depuis 40 ans. Il oscille entre 5,8 et 6 %. Dans la région de Waterloo, à la fin octobre, le taux de chômage était de 5,2 %.
Nous avons également annoncé un investissement fédéral à une entreprise de haute technologie de ma circonscription, North Inc., qui fabrique des lentilles et des lunettes de pointe. Cela a eu pour effet de créer 230 emplois rémunérateurs dans le secteur de la haute technologie.
De plus, mais cela ne concerne pas le budget, le comité de la citoyenneté et de l’immigration dont je fais partie a proposé une stratégie globale sur les compétences, afin d’attirer dans notre région les travailleurs du secteur de la haute technologie dont nous avons besoin.
Au chapitre des infrastructures, nous avons engagé des dépenses record de 120 milliards de dollars dans des projets d’infrastructures. Rien que dans ma région, j’ai annoncé un investissement de 97 millions pour l’élargissement d’une autoroute, qui passera de 6 à 10 voies, ce qui permettra d’assurer un transport plus rapide des marchandises aussi bien que des travailleurs entre la région du Grand toronto et la nôtre.
De plus, nous avons diminué le taux d’imposition de la classe moyenne, qui est passé de 22 à 20,5 %, ainsi que celui des entreprises, qui est passé de 11 à 9 % en 2019.
Voilà des exemples des mesures qu’a prises le gouvernement depuis qu’il est au pouvoir, et c’est la raison pour laquelle j’appuie ce budget.
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Monsieur le Président, c’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi , Loi portant exécution du budget. J’ai de la chance de pouvoir le faire, car, à cause de l’attribution de temps qui a été imposée par ce gouvernement, comme c’est déjà arrivé maintes et maintes fois, un grand nombre de mes collègues n’en auront pas la possibilité. J’ai donc de la chance d’avoir au moins l’occasion de dire ce que je pense de ce projet de loi et de poser des questions au gouvernement.
On a souvent fait remarquer que, pendant la campagne électorale, le gouvernement avait fait de nombreuses promesses qu’il n’avait pas l’intention de tenir. Moi, quand je fais une promesse, je m’engage à la tenir, mais le gouvernement semble n’avoir aucun respect pour ses propres engagements ou pour les citoyens canadiens, et cela me répugne au plus haut point.
Les libéraux avaient promis de ne pas présenter de projets de loi omnibus, mais cela ne les a pas empêchés de déposer un projet de loi de plus de 800 pages, presque 900 en fait, pour ce qui est de l’exécution du budget. Rien qu’à lui tout seul, le sommaire de ce projet de loi fait plus de 12 pages. C’est un pavé énorme qui mériterait d’être longuement débattu à la Chambre des communes, mais avec l’attribution de temps qui nous est imposée, nous n’aurons pas l’occasion de le faire. Je sais qu’un certain nombre de mes collègues voulaient que certaines parties du projet de loi en soient extraites pour être examinées séparément au comité, mais ces demandes ont été rejetées par les libéraux au comité. C’est inadmissible que nous ne puissions pas discuter à fond d’un projet de loi aussi important pour les Canadiens.
J’aimerais revenir sur les promesses que le gouvernement a faites pendant la campagne électorale de 2015. Les libéraux prétendent avoir été élus en raison des promesses qu’ils ont faites aux Canadiens, notamment de maintenir le déficit en dessous du seuil des 10 milliards de dollars par an. Cette promesse n’a pas été tenue. Les libéraux avaient aussi promis que les déficits diminueraient chaque année au cours de leur mandat. Cette promesse n’a pas été tenue. Les libéraux avaient promis de présenter un budget équilibré au plus tard en 2019. Cette promesse n’a pas été tenue. Ils avaient promis d’être un gouvernement ouvert et transparent. À de multiples reprises, nous avons constaté que cette promesse n’a pas été tenue, et nous en avons un autre exemple aujourd’hui avec l’attribution de temps qui est imposée au débat sur ce projet de loi, laquelle nous empêche d’expliquer au public canadien toutes les mesures qu’il contient.
Dans North Okanagan—Shuswap, de plus en plus de gens me demandent comment nous pouvons mettre un frein aux dépenses incontrôlées du gouvernement et à la dette qu’il lègue aux générations futures. Cela m’inquiète vraiment. Un grand nombre de jeunes entrepreneurs de ma circonscription sont à la recherche d’un avenir plus prometteur, mais on peut voir ce que le gouvernement est en train de faire avec ses déficits consécutifs de près de 20 milliards de dollars par année. La plupart des gens ne peuvent pas imaginer ce qu’une somme de 20 milliards de dollars pourrait faire pour un projet dans leur ville ou leur région, ou à la maison.
Les gens ne peuvent pas visualiser aisément ce que 20 milliards de dollars signifient; cela représente environ 600 $ de dette par personne. Le gouvernement endette chaque homme, femme, enfant, bébé et personne âgée du Canada à hauteur de 600 $ de plus chaque année. En trois ans, cela représente 1 800 $ pour chaque homme, femme et enfant. Imaginons un peu ce que cela coûtera à une famille de quatre personnes. Quand ils apprennent ce que cela représente concrètement pour les familles et les particuliers, les gens sont stupéfaits. La proportion des Canadiens actifs à plein temps sur le marché du travail se situe probablement à 25 %. Par conséquent, un Canadien sur quatre travaille à rembourser la dette monumentale que le gouvernement accumule.
Nous visons l’élection en 2019 d’un gouvernement conservateur dirigé par notre . Nous avons hâte de gérer les finances du Canada de façon plus terre à terre pour offrir aux jeunes Canadiens l’espoir d’un avenir prospère.
La seule façon d'y arriver, c'est en tentant de retirer de leurs épaules cette dette colossale que le gouvernement accumule. C’est inimaginable. Ma fille et mon gendre sont déjà établis, mais je ne peux pas concevoir ce que ce serait que d'avoir des adolescents ou de jeunes enfants et de devoir leur annoncer qu’avec ce gouvernement, ils assumeront une dette supplémentaire de 500 ou 600 $ par année chaque fois qu'il adopte un budget. C’est très inquiétant. Je ne peux pas imaginer communiquer cette information en faisant du porte-à-porte.
Voilà ce que me disent les gens quand je suis dans ma circonscription. Ils ne veulent pas que cette dette soit transmise à leurs enfants. Ils demandent constamment comment mettre un frein à cette situation.
Comme des députés l'ont souligné, un autre facteur s'est révélé dans ce projet de loi: l’augmentation du coût du service de la dette. Que le gouvernement soit libéral, conservateur, minoritaire ou issu d'une coalition, peu importe: selon le plan du gouvernement actuel, l'augmentation du coût du service de la dette pourrait atteindre 60 %. C’est incompréhensible. Cela signifie que nous pourrons finir par consacrer une part plus importante du budget annuel au service de la dette qu'aux transferts actuels aux provinces pour les soins de santé.
Autrement dit, le gouvernement est en train de créer des déficits et d'alourdir la dette pour les gouvernements futurs au détriment des autres choses que nous aurions dû pouvoir nous permettre à l’avenir. Logement, soins de santé, investissements commerciaux: voilà autant de choses qui feront les frais du fardeau de la dette qu'accumule présentement le gouvernement.
Revenons sur quelques-unes des promesses que le gouvernement a faites et qu’il n’a pas tenues. Il avait promis de réduire l’impôt des sociétés. Il l’a fait d’une certaine façon, mais, du même souffle, il a puisé dans la poche arrière des gens d’affaires pour en retirer plus que ce qu’il y avait laissé. C’est ce qu’il a fait plus tôt cette année en mettant en œuvre l’impôt sur le revenu reporté.
Le gouvernement a augmenté le taux d'imposition sur le revenu passif, ce qui pourrait toucher jusqu'à 73 % des contribuables. Cela est très nuisible aux sociétés qui investissent en dehors de leurs principales activités. Beaucoup de gens investissent des revenus excédentaires générés par leur principale entreprise dans des immeubles locatifs, comme des maisons unifamiliales ou de petits édifices à logements. En investissant leurs revenus excédentaires de la sorte, ils offrent un logement à moindre coût à des gens qui n'ont pas les moyens de faire l'achat d'une maison.
À maintes reprises cet été, je me suis entretenu avec des personnes qui m'ont indiqué qu'elles ne feraient plus ce genre d'investissement. En raison de ce que fait le gouvernement, il ne sert plus à rien d'investir dans une entreprise secondaire en plus de l'entreprise principale.
Mon temps de parole achève et je vais conclure. Il est très difficile de parler en détail des éléments d'un projet de loi de plus de 800 pages durant une intervention de 10 minutes. Je tiens à souligner que le gouvernement déposé une motion d'attribution de temps, ce qui empêchera la plupart de nos députés de s'exprimer au sujet du projet de loi. Je le répète, il est déplorable que le gouvernement continue de procéder ainsi. Je ne sais pas comment nous allons surmonter cela.
Le gouvernement et l'opposition doivent travailler ensemble pour le bien des Canadiens, mais le gouvernement rend la chose pratiquement impossible. Je termine mon intervention là-dessus.
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Monsieur le Président, c’est un grand honneur de pouvoir prendre la parole aujourd’hui pour soutenir les initiatives du gouvernement mentionnées dans le projet de loi, alors que nous mettons en œuvre les promesses formulées dans le budget du printemps dernier, et d’apporter un réel espoir, un vrai changement et de véritables possibilités de croissance dans le pays pour des populations qui sont parmi les plus vulnérables du Canada.
Mes observations porteront principalement sur la stratégie de réduction de la pauvreté. Il s’agit de la toute première du Canada qui fixe des objectifs réels et prévoit de vrais outils pour mesurer la pauvreté non seulement telle qu’elle existe dans tout le pays, mais aussi telle qu’elle existe dans des régions, des centres précis et au sein de populations particulières.
La nouvelle stratégie est essentielle, car un des objectifs du gouvernement, et nous l’entendons souvent répéter, n’est pas seulement de renforcer la classe moyenne, mais aussi le soutien nécessaire pour aider les Canadiens à accéder à la classe moyenne, pour les sortir de la pauvreté en leur donnant les outils nécessaires, le soutien dont ils ont besoin et les possibilités qu’ils souhaitent pour être certains de transformer leur vie. C’est essentiel à la réussite de notre pays parce qu’en renforçant les familles et en faisant en sorte que les collectivités soient plus saines, nous aidons aussi les enfants à être plus résilients. Cela nous donne à espérer que la prochaine génération sera en mesure de nous fournir à tous beaucoup plus de soutien, tandis que nous progressons en tant que pays.
Pour situer le contexte, il faut comprendre que la stratégie de réduction de la pauvreté, tout en étant une nouvelle stratégie présentée sous forme de politique, n’est pas quelque chose sur laquelle nous venons de commencer à travailler. Le jour où nous avons formé le gouvernement, nous avons commencé à investir dans tout le pays pour transformer la vie de nos concitoyens. En fait, bien plus de 600 000 Canadiens sont sortis de la pauvreté grâce aux mesures prises par le gouvernement. Sans parler des près de 500 000 emplois à plein temps créés, qui ont aussi permis à des personnes d’éviter la pauvreté. Je le dis parce que la prévention de la pauvreté est tout aussi importante que son soulagement.
Les 22 milliards de dollars que nous avons investis comprennent environ 5,6 milliards de dollars dans le logement. Dès la présentation de notre premier budget, nous avons triplé les transferts aux provinces et doublé les investissements dans les organisations communautaires, qui sont des fers de lance de la lutte contre l'itinérance.
Nous avons également instauré l’Allocation canadienne pour enfants et changé son profil. Non seulement cette allocation est plus généreuse, mais elle est également non imposable et liée aux ressources, ce qui veut dire que les personnes qui en ont le plus besoin recevront l’aide la plus importante. Contrairement au gouvernement précédent, nous n’envoyons pas de chèques aux millionnaires et nous n’imposons pas le montant de l’allocation après qu’il a été versé aux familles. Il s’agit probablement du changement le plus profond dans la politique sociale de ce pays ces 25 dernières années, et probablement de l’élément le plus important pour sortir ces enfants dont je viens de parler de la pauvreté.
De plus, des changements ont été apportés au RPC dans le cadre des mesures que nous prenons pour garantir les régimes de retraite des Canadiens. Nous avons aussi augmenté le Supplément de revenu garanti afin que les femmes célibataires, en particulier, qui sont souvent seules en fin de vie, obtiennent le coup de pouce dont elles ont besoin pour bénéficier d’un meilleur soutien du revenu afin de maintenir leur niveau de vie.
De plus, nous avons investi 7,5 milliards de dollars dans l’éducation préscolaire et la garde d'enfants. Cet argent a été transféré directement aux provinces qui, depuis l’échec de l’ancienne stratégie nationale en matière de garderies, ont modifié leurs programmes de sorte que la situation est devenue encore plus asymétrique à travers le pays. Grâce à ces 7,5 milliards de dollars échelonnés sur les 10 prochaines années, nous avons déjà commencé à préserver les places déjà existantes, à injecter de nouveaux capitaux pour augmenter le nombre de places et aussi à favoriser l’élargissement nécessaire du réseau de garderies. En Ontario, 100 000 places subventionnées, de qualité et abordables ont été créées en garderie grâce aux investissements faits en partenariat avec la province.
Pour la toute première fois, une aide a également été versée aux services de garderie gérés par des organisations autochtones pour faire en sorte que des programmes distincts, dirigés et conçus par des communautés autochtones pour leurs propres enfants soient maintenant intégrés au programme. Ces investissements aident les familles qui ne participent pas aux programmes réguliers offerts depuis une génération dans notre pays.
En plus des services de garde, nous avons investi des sommes substantielles dans les communautés autochtones, situées dans des réserves et hors réserve, visées ou non par un traité, tant dans les régions rurales et éloignées que dans les centres urbains. Ces investissements ont permis d’améliorer la qualité de l’eau potable, des logements, de l’éducation et, surtout, d’offrir de meilleurs programmes de santé. Concernant le principe de Jordan, en particulier, si nous comparons les taux d’approbation et d’inscription affichés par l’ancien gouvernement sous lequel, en 10 ans, un seul enfant a pu obtenir des services, nous en offrons chaque année à plusieurs milliers d’enfants.
Ce sont là de grandes transformations qui nous ont permis de fournir un effort plus soutenu pour éliminer plus rapidement la pauvreté que nous voyons dans notre pays, parce que nous ne pouvons tolérer la pauvreté dans un pays aussi riche que le nôtre, tout en ayant la conscience tranquille.
Au moment où nous établissons le nouveau seuil de pauvreté et adoptons une nouvelle méthode de mesure de la pauvreté afin que nous puissions avoir un dénominateur commun pour savoir avec précision combien de personnes nous sortons de la pauvreté et comment nos programmes y contribuent, on nous reproche souvent de ne pas avoir annoncé de nouveaux programmes.
Je veux que les députés sachent que nous avons déjà prévu des programmes et des investissements pour les années à venir, mais que nous ne les avons pas pris en compte dans le calcul des 650 000 personnes que nous voulons sortir de la pauvreté. Par exemple, nous avons signé des ententes bilatérales sur l’allocation canadienne pour le logement. Je viens justement d’aller en signer une dans les Territoires du Nord-Ouest.
L’allocation canadienne pour le logement est une nouvelle façon de subventionner divers types de logements afin de permettre aux Canadiens à faible revenu de choisir le genre de logement le mieux adapté à leurs besoins. Ces subventions ne seront pas versées avant l’an prochain, mais elles auront une incidence considérable sur la qualité de vie et la réduction de la pauvreté chez les personnes qui ont des besoins impérieux en matière de logement. En fait, si on tient compte de tous les autres volets de la Stratégie nationale sur le logement, notre objectif est de venir en aide à beaucoup plus que 650 000 Canadiens, mais à près de 700 000. Ensuite, il y a les programmes de réparation et d’autres programmes qui font partie de nos prévisions sur 10 ans.
Ces fonds sont bloqués et viennent s’ajouter aux investissements de 5 milliards de dollars que nous avons déjà réalisés. Nous avons également restructuré ces fonds afin de les assortir d’une plus grande souplesse, en particulier quant à leurs retombées sur les femmes et les enfants. Nous voulons nous assurer de répondre à ces besoins en logement dans le cadre d'une stratégie nationale sur le logement. Ces fonds n’étaient pas inclus dans la version précédente du programme. Dans le cadre de la nouvelle Stratégie nationale sur le logement, nous avons réaffecté ces 40 milliards de dollars et avons cherché à avoir des retombées dans la vie des gens. Voilà une autre façon d’atténuer la pauvreté.
Ce projet de loi porte également sur l’équité salariale. J’ai entendu les députés de l’opposition se plaindre que le projet de loi était trop long. Il couvre sept mesures législatives distinctes, mais celle sur l’équité salariale vise l’ensemble des régimes salariaux réglementés et administrés par le gouvernement fédéral. C’est un projet de loi vaste et complexe, car l’équité salariale touche à pratiquement tous les aspects du gouvernement ainsi qu’à des éléments importants du secteur privé au pays. Voilà pourquoi le projet de loi fait 850 pages.
Il s’agit d’une approche d’équité salariale exhaustive pangouvernementale et pancanadienne. Nous sommes très fiers d'agir dans ce domaine, car l’équité salariale est l’un des outils les plus importants à notre disposition pour réduire la pauvreté, surtout pour les femmes, mais également pour les familles et les Canadiens partout au pays. L’équité salariale donne une chance équitable à tout le monde, surtout aux femmes. Nous en tirerons tous parti. À mesure que la situation économique des femmes se consolidera et se renforcera au pays, les petites et moyennes entreprises et toutes les dynamiques sociales se renforceront, car les femmes exerceront une plus grande influence. Voilà l’une des principales raisons en faveur de l’équité salariale. Elle est dans l’intérêt de chacun, même de ceux qui ne sont pas des femmes.
De plus, nous avons également ajouté une formule d’indexation à l’Allocation canadienne pour enfants pour que les prestations aux familles augmentent au fil du temps et que l’inflation ne vienne pas diminuer la valeur des bons et solides investissements que nous avons réalisés pour éradiquer la pauvreté chez les enfants. Je le répète, ces fonds ne sont pas calculés dans notre plan de réduction de la pauvreté, qui était en place avant la stratégie, mais qui aura des retombées par la suite.
Ensuite, il y a bien entendu la Stratégie nationale sur le logement, un investissement de 40 milliards de dollars. J’ai entendu certaines personnes insinuer que la bonne façon de créer un programme de logement — c’est ce que nous avons vu dans les programmes des partis qui tentaient de se faire élire au Parlement — était de débourser les fonds au départ et de laisser le programme partir à la dérive par la suite. Comme j’ai participé à la majeure partie des consultations avec le ministre et la SCHL en vue de cette stratégie, je peux dire que les universitaires, les fournisseurs de logement, les partenaires municipaux et les organismes provinciaux nous ont tous dit que la meilleure façon de mettre en place un programme de logement consistait à investir massivement au départ puis à majorer les investissements au fur et à mesure que le système prend de l’ampleur.
Autrement dit, si 1 000 unités de logement public sont construites dans une circonscription cette année, 1 000 l’année suivante et 1 000 autres l’année d’après, les besoins en logement passeraient de 1 000 à 2 000 à 3 000. Les travaux de réparation nécessaires augmenteront également, tout comme les besoins en subvention. Si aucun financement n’est prévu en fin de période dans le cadre du programme, personne ne pourra mettre en place de système efficace tout en créant un programme de logement efficace et solide. Voilà pourquoi non seulement le programme dure 10 ans — il survivra à deux élections —, mais il prendra également de l’expansion avec le temps pour que nous puissions augmenter et renforcer nos capacités pour loger les Canadiens dans le besoin.
Ensemble, ces mesures forment la stratégie gouvernementale en matière de logement, de pauvreté et d’amélioration du niveau de vie des Autochtones, des femmes et les membres de nombreuses communautés marginalisées et racialisées de ce pays. Nos programmes sont fondés sur des données et de l’information envoyées par des intervenants et sur nos partenariats avec des gouvernements autochtones, municipaux, provinciaux et territoriaux. Les investissements initiaux, les investissements dans les projets, les nouveaux outils pour mesurer et analyser les données et les intégrer au système dans le but de réduire la pauvreté sont autant de raisons expliquant pourquoi ce projet de loi est si volumineux, pourquoi les ambitions sont si élevées et, surtout, pourquoi les résultats ont une si grande portée.
Nous sommes extrêmement fiers de ce projet de loi. J’espère qu’il recevra un appui partout au Canada. J’espère que tous les députés du Parlement l’appuieront. Il annonce un vrai changement, favorise la construction de véritables logements et apporte un réel soutien aux Canadiens de tout le pays. Voilà pourquoi j’encourage tous les parlementaires à l’appuyer.
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Monsieur le Président, les finances du pays doivent être en ordre, tout le monde s'entend là-dessus. Voilà pourquoi nous nous sommes imposés une discipline de fer afin que le ratio dette-PIB du pays demeure sur une pente positive, que dis-je qu'il demeure le moins élevé de tout le G7. C'est entre autres pour cette raison que nous avons pu stimuler l'économie et créer des emplois.
Le député d'en face s'est vanté des emplois créés par les conservateurs, mais il omet toutefois de parler de ceux qui ont disparu lorsque la récession mondiale a frappé le pays et que les mesures d'austérité des conservateurs y ont provoqué une seconde récession. Aucun autre pays du G7 n'a réussi un tel exploit. Autrement dit, la création nette d'emplois à cette époque a été bien moins reluisante que le dit le député. C'est le gouvernement actuel, formé par notre parti, qui a réussi à faire baisser le taux de chômage à son plus bas niveau en 40 ans, au Canada. C'est ce que j'appelle une bonne stratégie anti-pauvreté.
Pour ce qui est du déficit dont parle le parti d'en face, rappelons que, dans une économie complexe, il y a déficit et déficit. Prenons l'exemple des infrastructures. Le gouvernement précédent nous a laissé un déficit de 660 milliards de dollars dans le dossier des infrastructures. Les autoroutes tombaient en ruines, les projets de transport en commun stagnaient, l'eau n'était pas potable et les routes n'étaient pas entretenues. Quant aux ponts qui auraient dû être construits et aux logements qui avaient besoin de réparations ou de rénovations, ils ont attendu. Il s'agit d'un véritable déficit, parce que les répercussions sur la population, l'économie et la productivité nationale étaient bien réelles. Les conservateurs se sont délestés de ce fardeau sur nos épaules et sur celles des prochaines générations.
Le pays doit revenir à l'équilibre, c'est vrai. Cela dit, il y a d'autres types d'équilibre que l'équilibre budgétaire. Il y a aussi l'équilibre social, l'équilibre environnemental et l'équilibre en matière d'infrastructures. Si le Parti conservateur s'est fait montrer la porte, c'est entre autres parce que, dans tous ces cas, l'équilibre s'était mué en déficits atroces et qu'il fallait que ça change. Aujourd'hui, les Canadiens ont droit à des investissements soutenus et ciblés qui répondent aux besoins de ceux qui utilisent les infrastructures du pays et qui se prévalent des programmes sociaux qui leur sont offerts, tout en servant les intérêts du pays, parce qu'ils font croître...
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Monsieur le Président, les députés néo-démocrates ont tendance à se plaindre de deux choses: soit du fait que nous menons des consultations et que nous n'agissons pas assez vite, soit du fait que nous n'avons pas mené de consultations et que nous agissons trop vite. Je pense que, dans ce cas-ci, nous avons su doser. Nous sommes arrivés à une mesure législative détaillée sur l'équité salariale après avoir mené de vastes consultations auprès des parties prenantes, des syndicats ainsi que de personnes-ressources des secteurs privé, public et gouvernemental.
En ce qui concerne les amendements, nous avons tous ici vu comment fonctionnent les comités. On arrive à un consensus sur la façon d'améliorer un projet de loi de différentes façons. L'opposition présentera une façon de faire, et le gouvernement en proposera une autre. La proposition de l'opposition ne sera peut-être pas adoptée, mais les députés ministériels appuieront une proposition très semblable. Parfois, ces décisions tiennent vraiment à des questions de détails.
Pour ce qui est de l'équité salariale, cela doit absolument se faire pendant la législature en cours. Les femmes attendent depuis déjà trop longtemps. J'étais ici en 2005 en tant que journaliste lorsque les députés néo-démocrates ont parié sur Stephen Harper plutôt que sur Paul Martin. Résultat: fini l'Accord de Kelowna, finis les 2 milliards de dollars supplémentaires pour le logement, finie la stratégie nationale en matière de garde d'enfants et finie aussi la mesure législative détaillée sur l'équité salariale.
Les députés diront qu’ils n’ont pas parié et ajouteront, à juste titre, que les Canadiens ont voulu changer de gouvernement. Quoi qu'il en soit, à un moment donné, le NPD devra assumer la responsabilité de ce qu’il fait, et non de ce qu’il aspire à faire. Dans ce cas-ci, ces mesures législatives ont été rejetées, et les néo-démocrates ont décidé de s’en accommoder. Voilà le bilan de leur parti.
Je rappelle également aux députés du parti d’en face qu’ils ne voulaient pas investir un sou pour le logement cette année et qu’ils voulaient dépenser 25 millions de dollars pour les infrastructures pour les Autochtones, soit un total de 375 millions de dollars. S’ils croyaient ainsi s’attaquer à l'ensemble du problème dans les communautés autochtones partout au pays, soit ils s’en fichaient, soit ils n'en connaissaient pas l'ampleur, soit ils ne voulaient pas vraiment agir.
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Monsieur le Président, nous parlons aujourd'hui des libéraux qui proposent un projet de loi très musclé de plus de 850 pages. C'est un projet de loi omnibus. C'est le plus gros projet de loi jamais déposé à la Chambre des communes. À l'époque des conservateurs, lorsque ceux-ci déposaient des projets de loi omnibus, il s'agissait de projets de loi de 75 pages. Aujourd'hui, on remarque une augmentation de 800 %, voire 900 % puisqu'il s'agit d'un projet de loi de 851 pages. Les libéraux se sont faits élire en disant qu'ils allaient être plus transparents et plus redevables.
En plus d'être soumis à un projet de loi hors norme, nous avons été bâillonnés. La se vantait ce matin d'avoir déjà permis aux députés de l'opposition de disposer de 15 heures de débat.
Quinze heures de débat pour traiter de 851 pages, — j'ai fait le calcul — cela équivaut à une minute cinq secondes par page. Est-ce responsable d'avoir aussi peu de temps pour débattre un projet de loi? Débattre du projet de loi, c'est vite dit, parce qu'il y a eu huit députés du NPD et cinq députés conservateurs, si ma mémoire est bonne, qui ont pris position sur ce projet de loi avant aujourd'hui.
Quand les libéraux disent qu'ils sont plus démocratiques, plus transparents et plus redevables, j'en doute. D'ailleurs, je pense que tout le monde peut douter de la bonne volonté et de la bonne foi des libéraux.
Comme ma collègue de l'a dit, le projet de loi touche sept lois. Les libéraux n'ont jamais été capables de dire combien d'articles et sous-articles sont énumérés dans ce projet de loi mammouth. Ils ne le savent même pas eux-mêmes. Ils ne savent même pas tout ce qu'ils ont inséré dans le projet de loi. C'est ridicule de devoir en débattre sous un bâillon.
Je vais concentrer mon discours sur quelques points, parce que, malheureusement, personne à la Chambre ne peut parler de l'ensemble des mesures développées dans près de 900 pages en 10 minutes.
Les femmes attendent depuis 42 ans que les libéraux remplissent leurs promesses au sujet de l'équité salariale. Des syndicats se battent devant les tribunaux contre Postes Canada à ce sujet depuis 30 ans. Une fois de plus, le gouvernement dit aux femmes qu'elles doivent attendre. Cela ne prendra pas quelques semaines ou quelques mois avant que la loi sur l'équité salariale entre en vigueur, cela va prendre quatre ans.
Nous avons défendu cet important dossier sans relâche. En fait, nous avons déjà proposé des changements. Comme nous l'avons entendu de la bouche de ma collègue de , le NPD a proposé 36 amendements. Les conservateurs ont proposé des amendements. Les autres partis ont proposé des amendements. Combien d'amendements ont été retenus par les libéraux? Aucun amendement n'a été retenu, et ce, même si cela reflétait des revendications syndicales ou les revendications de divers groupes de femmes. Aucun amendement n'a été retenu pour améliorer le projet de loi, pour que les femmes soient mieux entendues. Rien de tout cela n'a été retenu par les libéraux.
Le Canada doit affronter de très grands défis qui ne s'affrontent pas avec un manque de courage, comme le font les libéraux. Les premières initiatives qui obligent les employeurs à déterminer combien de personnes doivent être plus payées vont dans le bon sens. Cependant, qu'est-ce qui peut justifier un délai d'application aussi long? Est-ce acceptable que les femmes soient encore sous-payées pendant quatre ans, sous le couvert du gouvernement?
En 2018, elles sont rémunérées en moyenne 12 700 $ de moins que les hommes. Si on multiplie cela par quatre, on est rendu à presque 51 000 $ de moins pour les femmes. Le gouvernement dit être fier d'avoir mis sur pied une loi sur l'équité salariale. Pourtant, c'est presque 51 000 $ de moins dans les poches des femmes, c'est beaucoup.
Si je devais résumer l'action du gouvernement, je parlerais de demi-mesures. Le temps d'application de l'équité salariale n'est que la partie la plus saillante de ce qui se cache derrière les bonnes intentions qu'il affiche. À cela, on peut ajouter le fait que la n'oblige pas les employeurs à appliquer un traitement égal en matière d'équité salariale aux travailleurs qui ont déjà été sous contrat lors de futurs changements de contrats à la suite d'un appel d'offre. Pourquoi? On ne le sait pas.
On peut aussi parler du manque de mesures de transparence des salaires demandées par les intervenants. Cela ne fait pas non plus partie du projet de loi. On ne peut pas comparer les salaires, alors qu'on traite d'équité salariale. Trouvez l'erreur! Est-ce que le commissaire à l'équité salariale aura les ressources nécessaires pour bien faire son travail? On ne le sait pas non plus.
Toujours dans le thème de la demi-mesure, pourquoi ne pas avoir appliqué les recommandations du rapport Bilson, qui comprend la mise en place d'un tribunal canadien de l'équité salariale? Finalement, les libéraux disent une fois de plus à une partie de la population qui est lésée de prendre son mal en patience, et ce, derrière des airs de défenseurs de l'égalité. Je rappelle que les femmes représentent 51 % de la population.
Le gouvernement a fait son choix: il laisse de côté les investissements nécessaires pour que les femmes aient le même salaire pour privilégier les grandes corporations, les plus riches de ce monde, à coup de 14 milliards de dollars en économies fiscales. C'est une mesure qui a été déposée la semaine dernière par le dans son dernier énoncé budgétaire de l'automne. Est-ce que les riches et les grandes corporations avaient vraiment besoin de ces 14 milliards de dollars cet automne? Je ne pense pas. On les aide et en plus, plusieurs d'entre elles font de l'évitement fiscal ou utilisent carrément des paradis fiscaux pour ne pas payer d'impôt.
On retrouve la même chose du côté des géants du Web de ce monde, comme Netflix, Apple et Facebook, qui paient des pinottes en impôt et qui se voient accorder un congé de taxes. Pourtant, ils utilisent nos services et sont bien contents d'avoir de la main-d'oeuvre hautement qualifiée du Québec et du Canada. Les libéraux disent que nos PME sont importantes et qu'ils veulent encourager l'achat local, mais ils favorisent les géants du Web qui, eux, n'ont pas besoin de se bâdrer de la taxation imposée à toutes nos PME et qui fait partie de la loi canadienne.
Combien de cet argent va aller dans les régions rurales? On n'en a aucune idée. En effet, le gouvernement propose des milliards de dollars pour que des entreprises changent d'équipement et innovent, mais comment peut-on innover quand nos régions rurales n'ont même pas accès à Internet haute vitesse ou à un réseau 3G ou LTE pour la téléphonie cellulaire?
Le vérificateur général a reproché au gouvernement son manque de jugement dans la gestion des fonds publics relativement au programme Brancher pour innover. Certaines municipalités de ma circonscription ne peuvent même pas avoir accès à ces fonds ou à ceux du CRTC pour des raisons ridicules, comme le fait qu'il y a déjà une maison qui a Internet haute vitesse dans un rayon de 25 kilomètres. Cela arrive à Saint-Louis-de-Gonzague, et toutes les régions desservies par la Coop CSUR dans la région de Soulanges vivent la même restriction. Est-ce que ce qu'on veut, un deux poids deux mesures pour nos régions rurales et nos régions urbaines? Bravo!
Par ailleurs, comment la stratégie de lutte contre la pauvreté va-t-elle être financée? Apparemment, ce sera des programmes déjà existants sans budget supplémentaire. C'est rire des gens, je pense. Ensuite, on a des cibles, mais pas de plan. Je pense que c'est un leitmotiv du gouvernement, puisqu'il n'a pas de plan pour l'environnement non plus. Pourtant, les libéraux se sont fait élire en 2015 en disant: on a un plan, on a un plan, on a un plan. Aujourd'hui, il n'y a pas de plan, il n'y a pas de plan, il n'y a pas de plan. Je pense que je vais faire une publicité avec cela.
Ensuite, va-t-on aider les plus vulnérables à avoir accès plus facilement aux services de santé? Non. Il n'y a pas de plan pour l'assurance-médicaments non plus, alors qu'on sait que, selon les prévisions les plus prudentes, on pourrait économiser 3 milliards de dollars par année. Il y en a, des investissements en santé qui pourraient se faire avec cet argent.
Quelles sont les autres mesures pour diminuer de façon draconienne nos émissions de CO2 ou de méthane dès cette année? Il n'y a rien. Va-t-on aider les régions rurales à faire la transition écologique, à développer des transports en commun, à rendre leurs maisons moins énergivores ou à utiliser l'énergie solaire ou éolienne? Non.
Est-ce qu'on va aider les grandes entreprises à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre avec des plans restrictifs? Non, bien sûr, il n'y a pas de plan. Est-ce que l'administration fédérale va enfin avoir des plans chiffrés concernant la façon dont elle va évaluer ses émissions de gaz à effet de serre à la baisse? Non, il n'y a pas de plan là non plus.
D'autre part, on a dit qu'il y avait beaucoup d'initiatives citoyennes engagées. Au Québec, plusieurs artistes, scientifiques, économistes et citoyens ont signé le Pacte pour la transition. On a beaucoup reproché aux jeunes de la génération millénaire de ne pas s'engager dans plusieurs domaines, mais hier, ce sont des jeunes qui ont compris que le gouvernement ne faisait rien pour l'environnement, alors que le groupe ENvironnement JEUnesse a déposé un recours contre le gouvernement fédéral pour son inaction en matière d'environnement.
Je m'arrête ici parce que je n'ai plus de temps, mais cela montre à quel point l'environnement est important pour les jeunes de 35 ans et moins et à quel point c'est absurde que le gouvernement achète un pipeline de 4,5 milliards de dollars avec l'argent des contribuables.
Cela n'a rien donné en matière de plans et d'investissements pour les générations actuelles et à venir, afin d'assurer la viabilité de la planète. C'est une honte.
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Monsieur le Président, c'est avec honneur que je me lève à la Chambre pour parler de notre mise à jour concernant le budget.
Je n'ai pas eu l'occasion de poser une question à ma collègue qui a parlé juste avant moi. Il me semble qu'elle a été un peu injuste envers le programme Brancher pour innover. On a investi 500 millions de dollars au Canada, et le CRTC va investir encore plus pour créer le backbone, comme on le dit en anglais, du système.
C'est vrai qu'avec les cartes, il y a des défis. Cependant, le CRTC ainsi que le ministère de l'Innovation est toujours ouvert à l'idée de retracer les cartes pour mieux brancher les Canadiens et les Canadiennes.
On a investi 100 millions de dollars au Québec, et j'étais présent lors de plusieurs annonces. Je peux assurer la députée et la Chambre qu'on est en train de mieux brancher les gens, car cela est devenu nécessaire dans notre pays.
[Traduction]
Je prends quelques instants pour parler de certaines dispositions de la mise à jour économique concernant la propriété intellectuelle, dans le contexte où nous avons dû nous attaquer au déficit de l’innovation, un autre déficit hérité du gouvernement précédent.
Pendant 10 ans, le gouvernement précédent, celui de Stephen Harper, n’a pas investi dans la recherche fondamentale et dans l’innovation. Nous avons donc, à plusieurs égards, pris du retard par rapport à nos voisins et à la concurrence. Nous avions déjà pourtant fait bonne figure dans ce domaine.
Nous avons maintenant rajusté le tir grâce à des investissements historiques considérables, tant dans la recherche fondamentale axée sur la curiosité que dans les ressources humaines et la technologie, afin de faire du Canada un chef de file mondial dans divers secteurs numériques, dans la nouvelle économie, l’intelligence artificielle et la formation, des enfants jusqu’aux personnes âgées, le perfectionnement et le recyclage, pour que nous soyons en mesure d’en tirer profit.
Tout cela est encadré par la Stratégie en matière de propriété intellectuelle, que nous avons annoncée plus tôt en 2018. Cette stratégie pousse vraiment les citoyens et les inventeurs canadiens à réfléchir au fait que la propriété intellectuelle fait partie de la façon dont ils monnayent leurs investissements. Je sais que le ministre se plaît à dire, avec raison, que les entreprises qui pensent à la propriété intellectuelle ont tendance à être plus rentables et à faire meilleure figure. Nous tentons manifestement d'étayer cette assertion à l'aide d'une foule de politiques dans la Stratégie en matière de propriété intellectuelle ainsi que dans l'énoncé économique de l'automne.
Je tiens d'abord à dire quelques mots au sujet du régime d’avis et avis, de même que sur les améliorations que nous y avons apportées. Le régime d’avis et avis est une invention canadienne intéressante. C'est Daniel Gervais, l'un de mes anciens collègues, qui travaillait à l'Université d'Ottawa à l'époque et qui travaille maintenant à l'Université d'Amsterdam, qui l'a inventé. L'idée, c'est que les fournisseurs de services Internet ne devraient pas être tenus responsables des violations des droits d'auteur qui sont commises sur Internet lorsqu'ils servent seulement d'intermédiaire. Cette idée cadre bien avec le principe traditionnel sous-jacent de la neutralité du Net.
Voici ce que l'on fait: on permet aux détenteurs de droits d'auteur d'indiquer à un fournisseur de services Internet que quelqu'un a présumément violé leurs droits d'auteur par l'entremise de son architecture. Ensuite, on demande au fournisseur de services Internet d'intervenir d'une façon donnée afin qu'il conserve son immunité.
Aux États-Unis, les Américains ont réagi avec ce qu’on appelle un avis et retrait, en vertu duquel un titulaire de droit d’auteur dit au fournisseur de services Internet qu’il y a eu violation. Pour que le fournisseur de services Internet conserve son immunité, il retire tout simplement l’œuvre.
Ce système a été largement critiqué aux États-Unis parce qu’on en abusait. Les gens alléguaient qu’il y avait eu violation du droit d’auteur dans toutes sortes de cas, alors qu’il n’y en avait pas eu du tout. Cela a eu pour effet de réduire les gens au silence, ou d’avoir un effet paralysant sur la liberté d’expression, entre autres.
La réaction du Canada a été très bonne. Dès que nous recevions une de ces allégations, nous demandions au fournisseur de services Internet de geler l’information, de l’archiver, puis d’aviser la personne qui avait affiché le contenu qu’il y avait eu violation. Nous pouvions ainsi à la fois préserver l’information et permettre au titulaire du droit d’auteur d’intenter des poursuites devant les tribunaux s’il le désirait. Notre système judiciaire est très fiable, et nous obtenions le résultat désiré sans les abus du système d’avis et de retrait.
Ce qui a commencé à se produire au Canada, et je l’ai moi-même constaté à plusieurs reprises en enseignant, c’est que les titulaires de droits américains, par l’entremise de cabinets d’avocats américains, alléguaient souvent qu’il y avait eu violation du contenu au Canada. Ils envoyaient alors une lettre aux gens pour leur dire qu’ils avaient violé le droit d’auteur et qu’ils seraient poursuivis à moins de payer x milliers de dollars en cliquant sur le lien indiqué. Malheureusement, un certain nombre de personnes ne se sont pas rendu compte que ce genre de réclamation contrevenait aux lois canadiennes et elles ont payé. Nous essayons d’entraver les initiatives de ces chasseurs de brevets en uniformisant les lettres utilisées dans le régime d’avis et avis et en interdisant toute exigence de règlement monétaire dans ces lettres.
Les fournisseurs de services Internet du Canada nous ont également dit qu’il leur était difficile de conserver et d’archiver toutes les demandes. Par conséquent, en uniformisant le formulaire, nous réduisons les coûts et nous encourageons les fournisseurs canadiens de services Internet à se conformer au système.
C’est un bon système. Nous l’améliorons en uniformisant les coûts, en les rendant plus équitables et en empêchant les chasseurs de brevets d’abuser du système.
Je suis très fier de la et de son équipe, qui ont réussi à préserver le régime d’avis et avis en renégociant l’accord de libre-échange avec le Mexique et les États-Unis. Le Canada a ainsi effectué un ajout important au droit d’auteur international. Je suis heureux que nous ayons pris des mesures pour l’améliorer, à la lumière des consultations que nous avons tenues. Ces principes ont été largement partagés et ont fait l’objet d’un vaste consensus.
Nous améliorons également le régime de brevets, ce qui appuiera le milieu de l'innovation au Canada. Nous permettons l'expérimentation à l'égard de l'objet d'un brevet, ce qui ne constitue pas une contrefaçon. On a dit que le régime de brevets représente toute une aubaine: une personne peut obtenir un monopole pour une période d'une vingtaine d'années sur une invention après avoir rendu publics ses rouages. C'est vrai. Nous ne voulons pas que des gens violent les droits économiques d'un détenteur d'un brevet. Cependant, ce n'est pas une infraction dans les cas d'expérimentation parce qu'il ne s'agit pas d'un droit absolu. Un chercheur peut mener des expériences sur l'objet d'un brevet afin de créer une invention ou d'en améliorer une autre. Nous avons reconnu ce fait dans le projet de loi.
Les permis représentent une composante essentielle du régime de brevets. Pour cette raison, nous avons également protégé les titulaires qui obtiennent un permis sur un brevet important pour leurs propres processus et inventions. Ainsi, dans les cas où l'entreprise se retrouve en état d'insolvabilité, déclare faillite ou se place sous la protection contre les créanciers, le titulaire du permis ne perd pas le droit d'utiliser celui-ci.
Passons aux marques de commerce. Nous ajoutons la mauvaise foi comme motif d'opposition à l'enregistrement d'une marque de commerce. Cette mesure s'inscrit également dans les efforts que nous menons pour atteindre nos objectifs.
Des collègues et moi-même avons parlé d'un nouveau collège des agents de brevets et des agents de marques de commerce pour améliorer la qualité des conseils et des services donnés. C'est une autre mesure qui appuiera les innovateurs canadiens.
Enfin, nous avons apporté des améliorations majeures au fonctionnement de la Commission du droit d'auteur, qui joue un rôle central pour les détenteurs et les utilisateurs de droits en ce qui concerne l'établissement des droits et des tarifs à l'avenir. Si le processus gagne en rapidité et en efficacité pour devenir de loin supérieur, tout le monde en profite.
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Monsieur le Président, ce budget s’appuie sur les budgets précédents pour protéger l’environnement et renforcer l’économie. Les résultats sont assez éloquents. À 3 %, le Canada affiche la plus forte croissance économique des pays du G7. Au cours des trois dernières années, 550 000 emplois ont été créés au Canada et le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis 40 ans. Plus de Canadiens travaillent, les salaires augmentent et la confiance des entreprises est forte. Le budget de 2018 est la prochaine étape de notre plan visant à donner à tous les Canadiens une chance réelle et équitable de réussir.
En Colombie Britannique, nous comprenons l’importance des mesures visant à protéger nos océans et à assurer la vigueur et la biodiversité de l’écosystème. Le Canada compte sur des côtes et des eaux sûres et saines pour le commerce, la croissance économique et la qualité de vie et nous reconnaissons que l’océan occupe une place spéciale dans les traditions et les cultures des Canadiens, en particulier des peuples autochtones.
Je suis très heureuse de parler des modifications législatives au Plan de protection des océans qui permettraient de mieux protéger le milieu marin et de renforcer la sécurité maritime afin de favoriser une navigation sécuritaire et respectueuse de l’environnement.
L’adoption de ces modifications renforcerait les mesures de protection afin de mieux protéger les milieux marins, y compris les populations de baleines en voie de disparition, contre les répercussions du transport maritime. Elles permettraient une intervention plus proactive, rapide et efficace en cas de déversement de pétrole dans les eaux canadiennes. Elles moderniseraient la Caisse d’indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires du Canada qui prévoirait une indemnisation illimitée pour les victimes et les intervenants en cas de déversement d’hydrocarbures provenant d’un navire, et elles appuieraient la recherche et l’innovation afin de renforcer la sécurité maritime et la protection de l’environnement.
Le gouvernement est totalement déterminé à assurer la durabilité du saumon sauvage du Pacifique et reconnaît que cet engagement exige des mesures continues pour porter des fruits. Reconnaissant l’importance des pêches pour l’ensemble de l’économie canadienne et à la mesure du Fonds des pêches de l’Atlantique, ce budget créerait un fonds d’innovation et de rétablissement du saumon en Colombie Britannique, qui comprendrait une contribution de cinq millions de dollars au Fonds de dotation pour le saumon du Pacifique en 2018-2019. De plus, le gouvernement s’est engagé à assurer la pérennité des stocks de poissons sauvages et investirait 107 millions de dollars pour appuyer les efforts d’évaluation et de rétablissement des stocks d’un océan à l’autre.
Les Canadiens s’inquiètent beaucoup de voir les populations de baleines menacées. Nous engagerions 61 millions de dollars pour aider les baleines à se rétablir, qui s’ajouteront aux investissements d’environ 800 millions de dollars effectués jusqu’à maintenant dans le cadre du Plan de protection des océans ainsi qu’aux 167 millions de dollars prévus dans le budget de 2018 pour protéger les baleines en voie de disparition. Les mesures supplémentaires annoncées aujourd’hui seraient axées sur l’augmentation de l’approvisionnement alimentaire pour les baleines, sur la réduction des perturbations causées par le bruit des navires et sur la lutte contre les contaminants océaniques. Ces mesures renforceront l’ensemble de nos efforts. Le gouvernement mène des initiatives soutenues et à long terme pour contribuer au rétablissement des populations de baleines.
Le plastique dans l’océan menace les baleines et de nombreuses autres espèces. Dans ma circonscription, le Centre d’entreprise des sciences du Pacifique, situé dans le secteur riverain de Vancouver-Ouest, a accueilli Vortex, une exposition d’art de l’artiste de renommée internationale Douglas Coupland, commandée par l’Aquarium de Vancouver pour attirer l’attention sur l’ampleur de la catastrophe mondiale des plastiques jetés dans les océans. Coupland a recueilli des déchets de plastique sur les rives de Haida Gwaii, que la plupart des gens considèrent comme une aire naturelle vierge. En quelques mois, il a monté une exposition qui se trouve aujourd’hui à l’Aquarium.
Le Centre d’entreprise des sciences du Pacifique travaille en partenariat avec le Coastal Ocean Research Institute, à l’Aquarium, sur des recherches en laboratoire sur la distribution des microplastiques et sur leurs impacts dans les milieux marins. C’est vraiment important parce que, sous le gouvernement précédent, la viabilité à long terme de ce laboratoire du MPO dans le secteur riverain de Vancouver-Ouest était gravement menacée. Aujourd’hui, nous élargissons la portée de la recherche scientifique et des partenariats sur la santé des océans.
Nous savons que la pollution n’est pas gratuite. Nous en payons les coûts sous forme de tempêtes, d’inondations, de sécheresses, de feux de forêt et de chaleurs extrêmes. Voilà pourquoi nous fixons un prix partout au Canada sur ce que nous ne voulons pas, la pollution. Cela nous permettra d’obtenir ce que nous voulons vraiment, qui est de réduire les émissions, d’assainir l’air et de créer des débouchés commerciaux.
La Colombie-Britannique est un chef de file de la tarification de la pollution depuis 2008. Nous y réussissons en Colombie-Britannique, et nous savons sur quoi repose ce succès, qui est sur le point de devenir le succès du Canada.
J’aimerais partager les résultats d’un rapport auquel j’ai participé en 2015. Il porte sur les facteurs de succès de la Colombie-Britannique. Premièrement, nous avons constaté qu’il est tout à fait possible de tarifer la pollution tout en faisant prospérer l’économie. Deuxièmement, il faut un solide engagement politique. Troisièmement, il faut que le système demeure simple et qu’il ait une vaste portée. Quatrièmement, il faut qu’au début, le prix ne soit pas élevé. Cinquièmement, il faut s’engager à respecter le calendrier des augmentations de prix dès le premier jour. Sixièmement, la neutralité fiscale assure la durabilité de cette tarification. Septièmement, la tarification de la pollution ne suffit pas; elle doit s’insérer dans un ensemble de politiques sur les changements climatiques. Huitièmement, il faut se préparer à contrer une opposition bruyante dont les arguments ne seront pas fondés sur des faits. Enfin, il faut s’attendre à produire un environnement plus propre, à améliorer la réputation du pays et à développer un secteur de technologies propres florissant. Voilà où ce budget mènerait notre pays.
Nous appuyons également la transition vers une économie plus propre en offrant une déduction pour amortissement accéléré au titre du matériel d’énergie propre. Afin d’accroître les investissements dans le secteur des technologies propres, le gouvernement propose que le matériel désigné de production d’énergie propre soit immédiatement admissible à la passation en charges immédiate. Avec ce changement, le coût du matériel de production d’énergie propre serait admissible à une déduction fiscale complète l’année où il a été utilisé par l’entreprise. Ce changement favoriserait les investissements dans la création d’emploi pour la classe moyenne et aiderait le Canada à atteindre ses objectifs climatiques.
L’énoncé économique de l’automne proposait deux autres modifications importantes au régime fiscal du Canada pour accroître la confiance des entreprises. Premièrement, le fait de permettre aux entreprises de déduire immédiatement le coût de la machinerie et de l’équipement utilisés pour la fabrication et la transformation de biens stimulerait de nouveaux investissements et appuierait l’adoption de technologies et de procédés de pointe. Deuxièmement, l’instauration de l’incitatif à l’investissement accéléré et de la déduction pour amortissement accéléré pour les entreprises de toutes tailles, dans tous les secteurs de l’économie qui font des investissements en capital, stimulerait l’investissement au Canada en renforçant, à un moment opportun, la confiance des investisseurs.
À ces nouvelles mesures incitatives s’ajoute le renforcement des accords de libre-échange par notre gouvernement, auquel je suis très fière d’avoir participé. Le Canada occupe une place privilégiée sur l’échiquier international. Bordé par la plus grande économie du monde, au sud, il entretient par ailleurs des liens commerciaux, économiques et historiques étroits avec l’Europe, à l’est, et des liens solides avec les pays à forte croissance de l’Asie-Pacifique, à l’ouest.
La conclusion réussie d'un nouvel accord États-Unis-Mexique-Canada, de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne et de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, fait du Canada le seul pays du G7 à avoir conclu des accords de libre-échange avec tous les autres membres du G7. Ensemble, ces pays représentent les deux tiers du PIB mondial. L’engagement permanent du gouvernement à l'égard de la libéralisation des échanges avec les pays du monde entier, y compris ceux qui ont un marché émergent en plein essor, contribuera à renforcer et à faire croître encore davantage la classe moyenne et favorisera la croissance économique à long terme de manière à ce que tous les Canadiens en profitent.
Le principe du salaire égal pour un travail de valeur égale est sensé et juste. Nous sommes très fiers d’aller de l’avant avec une mesure proactive sur l’équité salariale. C’est un moyen clé pour le gouvernement d’honorer sa promesse à l’égard de l’égalité entre les sexes. Les travaux sont en cours et les consultations auprès des parties intéressées – employeurs, syndicats et autres experts – sur les principaux éléments du régime d’équité salariale proactif sont terminées. En 2018, notre gouvernement présentera un projet de loi sur l’équité salariale proactive pour les travailleurs des secteurs sous réglementation fédérale.
Alors que nous nous employons à protéger l’environnement et à bâtir une économie robuste et résiliente, il importe de se rappeler que nous avons amélioré la situation des familles canadiennes. Au cours de l’exercice 2017-2018, 9 650 familles de ma circonscription ont reçu l’Allocation canadienne pour enfants; 16 060 enfants ont profité d’un peu plus de 57 millions de dollars de prestations dans le cadre de l’Allocation canadienne pour enfants. Depuis la présentation de ce projet de loi en 2016, cette allocation a permis de sortir de la pauvreté plus d’un demi-million de personnes dont 300 000 enfants. Nous estimons important de soutenir la classe moyenne du Canada, c’est pourquoi nous avons créé l’Allocation canadienne pour enfants. L’été dernier, nous avons bonifié l’Allocation canadienne pour enfants pour tenir compte du coût de la vie deux ans avant la date prévue dans notre pan initial, de façon à ce que les familles puissent suivre le rythme.
Ce budget met le gouvernement sur la bonne voie. Nous tenons compte de l’environnement et de l’économie. Nous tenons compte de l’importance d’une classe moyenne forte et de ce dont chaque Canadien a besoin pour vivre au XXIe siècle.