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Monsieur le Président, je suis très heureux d’être dans notre nouvelle Chambre aujourd’hui. Auparavant, je m’asseyais à gauche du Président, mais maintenant, puisque c’est un peu plus grand ici, j’ai le droit de m’asseoir à droite du Président.
[Traduction]
Je suis heureux de voir la masse en bois ici aujourd'hui, car elle permet en quelque sorte de boucler la boucle entre l'ancien et le nouveau dans cette enceinte.
C'est avec plaisir que j'interviens au sujet du projet de loi , Loi concernant les épaves, les bâtiments délabrés, abandonnés ou dangereux et les opérations d’assistance. Cette mesure permettra de protéger et de préserver les écosystèmes marins du Canada ainsi que de rendre nos voies navigables plus sûres.
Il y a un an, le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre a soigneusement examiné ce projet de loi. Il a entendu plus de 20 témoins provenant de l'industrie maritime, de groupes autochtones, de la société civile et d'autres ordres de gouvernement. Le gouvernement entend travailler en partenariat avec ces intervenants clés afin d'appuyer la mise en oeuvre des mesures prévues dans le projet de loi.
Je suis ravi du travail réalisé par le comité et de l'esprit de collaboration dont il a fait preuve en adoptant six amendements, dont un avait été proposé par un député de l'opposition. Plusieurs amendements importants ont été apportés afin de protéger et de conserver les droits des propriétaires des épaves trouvées ainsi que les droits des assistants. Par exemple, le projet de loi prévoira notamment qu'un avis public indiquant qu'une épave a été signalée devra être affiché pendant au moins 30 jours. Le receveur d'épaves ne pourra pas prendre de mesures avant que ce délai ne soit écoulé. Advenant l'échec de toute autre tentative d'identifier le propriétaire ou d'entrer en communication avec lui, l'avis public augmentera les chances de trouver le propriétaire légitime et donnera à ce dernier l'occasion de revendiquer l'épave.
Je suis aussi reconnaissant au comité sénatorial des transports et des communications du travail qu'il a réalisé à l'égard de ce projet de loi. Nous sommes saisis aujourd'hui de l'amendement proposé à l'autre endroit qui vise à ce que les pouvoirs de prise de règlements concernant les épaves ayant une valeur patrimoniale s'étendent aux épaves de bâtiments et d'aéronefs militaires, de bâtiments utilisés à des fins gouvernementales et non commerciales et de bâtiments utilisés dans le cadre d'activités d'exploration de ressources minérales canadiens et étrangers. Il s'agit d'un ajout important, qui contribuera à l'atteinte de l'objet du projet de loi, soit protéger et préserver les écosystèmes marins du Canada et rendre les voies navigables plus sûres.
Les deux chambres ont procédé à une étude minutieuse du projet de loi lors de leurs débats respectifs. Je tiens à remercier les députés et les sénateurs de la diligence et de la minutie dont ils ont fait preuve pendant leur examen.
Même si la grande majorité des propriétaires canadiens de navires agissent de façon responsable et disposent adéquatement de leurs bâtiments, certains considèrent l'abandon d'un bateau délabré comme une option peu risquée et peu coûteuse. Les bâtiments abandonnés dans les eaux canadiennes posent un grave problème, car ils présentent un risque pour la sécurité, l'environnement, l'économie et la société.
La remise en état de ces navires peut s'avérer complexe et coûteuse. À l'heure actuelle, le fardeau financier retombe sur les contribuables canadiens. Grâce à ce projet de loi, le gouvernement aura plus de pouvoir pour prévenir les dangers présentés par les bâtiments abandonnés, plutôt que devoir attendre qu'un incident survienne pour réagir.
Le projet de loi aborde le problème des épaves et bâtiments abandonnés et dangereux d'une manière très complète et cherche à combler les lacunes qui existent dans le cadre fédéral actuel en la matière.
Depuis bien trop longtemps, le gouvernement fédéral a les mains liées lorsqu'un navire pose problème. Jusqu'à maintenant, le gouvernement ne disposait que d'un pouvoir limité pour s'attaquer aux conséquences néfastes liées à ces bâtiments, comme les déversements de polluants et l'entrave à la navigation. Cette mesure législative vise directement les navires et augmenterait la capacité du gouvernement de prendre des mesures proactives. Bref, il s'agit d'une mesure assez ferme. Dorénavant, le gouvernement fédéral serait en mesure d'ordonner aux propriétaires de régler les problèmes que présentent les bâtiments délabrés ou dangereux. À défaut de se conformer à cet ordre, le gouvernement fédéral se chargerait des travaux nécessaires et en imputerait les coûts aux propriétaires.
Le projet de loi interdit non seulement d'abandonner, mais également de laisser un bâtiment à la dérive pendant plus de 48 heures sans prendre des mesures pour le sécuriser. Il interdit aussi de laisser un bâtiment délabré au même endroit pendant plus de 60 jours consécutifs, sans autorisation à cet effet.
Le projet de loi propose un cadre de contrôle d'application qui prévoit des infractions et des peines sévères en cas de non-conformité.
Les ministères des Transports et des Pêches et des Océans ainsi que la Garde côtière canadienne se partageraient la responsabilité de l'application de cette loi. Pour soutenir l'application efficace de cette mesure, la Garde côtière canadienne dresse actuellement un inventaire national et établit une méthodologie d'évaluation du risque pour mieux cerner l'ampleur du problème à l'échelle nationale et pour prioriser les interventions en fonction des risques que présentent les navires. Cette approche fait fond sur les forces, le mandat et les capacités de chaque ministère.
En regroupant sous son aile les fonctions du receveur d'épaves ainsi que les dispositions de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada et de la Convention internationale de 1989 sur l'assistance qui ont trait aux épaves et à l'assistance, le projet de loi réunit en outre dans un seul texte législatif tout ce qui encadre les épaves et l'assistance. Les propriétaires de bâtiments d'une jauge brute égale ou supérieure à 300 tonnes devront en outre souscrire un contrat d'assurance ou obtenir une autre garantie financière permettant l'enlèvement de leur bâtiment si jamais il devenait une épave dangereuse.
Le projet de loi n'est qu'un des pans de la Stratégie nationale relative aux bateaux abandonnés et aux épaves du Canada, qui peut aussi compter sur deux programmes de financement à court terme destinés à aider les localités du pays à évaluer les épaves et bâtiments abandonnés sur leur territoire et à les en retirer, sur un fonds à long terme pour aider les propriétaires à enlever les bâtiments problématiques, un mécanisme amélioré d'identification des propriétaires et diverses initiatives visant à mieux faire connaître les nouvelles dispositions législatives ainsi que les mesures touchant le recyclage et la conception des bateaux.
En prenant les moyens pour que les propriétaires de bâtiments soient tenus de localiser, de marquer et, au besoin, d'enlever les épaves qui, après avoir été impliquées dans un incident maritime, présentent un danger, le Canada pourra, dès qu'il y aura adhéré, honorer les obligations prévues à la Convention internationale de Nairobi sur l'enlèvement des épaves de 2007. Les propriétaires de véhicules en fin de vie utile ne peuvent pas les laisser sur le bas-côté de la route pour que quelqu'un d'autre s'en occupe; personne n'accepterait une telle chose, alors il devrait en être de même pour les navires.
Pour terminer, je répéterai que la stratégie globale vise toutes les causes et toutes les formes de gestion irresponsable des bateaux. Les côtes et les cours d'eau du Canada font partie intégrante de la vie et de la culture des Canadiens. Ma province, Terre-Neuve, en est un parfait exemple. Les mesures prévues dans le projet de loi concernant les épaves et les bâtiments abandonnés ou dangereux contribueraient à empêcher l'abandon de bâtiments et à réduire le nombre d'épaves et de bâtiments délabrés et abandonnés dans les eaux canadiennes, pour le bien des générations futures.
Nos cours d'eau ne doivent pas servir de parcs à ferrailles pour les bateaux prêts à être retirés de la circulation ou abandonnés par un propriétaire irresponsable. Les côtes et les cours d'eau font partie du patrimoine de tous les Canadiens et ils ont une incidence fondamentale sur l'environnement, les collectivités, l'économie et notre mode de vie. J'invite donc tous les députés à appuyer le projet de loi , qui va énormément contribuer à protéger ces ressources.
Ma propre circonscription, St. John's-Est, compte un certain nombre de ports pour petits bateaux et d'anciens ports. Le problème des bateaux abandonnés, nous le connaissons bien. Presque chaque hiver, je reçois des plaintes parce que des bateaux sont laissés dans le port pour petits bateaux de Tappers Cove à Torbay sans que personne ne s'en occupe.
De plus, le gouvernement a joué un rôle charnière pour aider le port pour petits bateaux de Bauline à retirer des bâtiments délabrés et abandonnés qui s'étaient accumulés sur la rampe d'accès et qui présentaient un très grave danger pour les infrastructures. Ils constituaient également un danger pour les gens qui utilisent les rampes à des fins récréatives ou commerciales.
En outre, ces travaux coûtent cher aux ports pour petits bateaux, dont le personnel se compose souvent de bénévoles, en tout cas dans mon coin de pays. Ces gens donnent de leur temps pour rendre leur localité plus sûre et plus prospère. Ils n'ont pas nécessairement les moyens, financiers ou autres, de s'occuper des problèmes relatifs aux bâtiments délabrés ou abandonnés. Toutefois, ce qui a déjà été fait nous encourage énormément. Les responsables des autorités des ports pour petits bateaux de ma circonscription sont très heureux des mesures supplémentaires que nous prenons.
Je tiens à remercier et à féliciter l'une de mes collègues de Nouvelle-Écosse, qui est désormais . Elle s'est faite la championne de cette cause, en veillant à ce que le problème des bâtiments abandonnés soit pris à bras-le-corps non seulement dans son coin de pays, la Nouvelle-Écosse rurale, mais dans toutes les voies d'eau du pays, car c'est devenu un problème très grave.
En plus des deux ports que j'ai mentionnés, il y a aussi des problèmes à Flatrock, à Pouch Cove et à Portugal Cove—St. Philip's, ainsi que, lorsqu'il relevait du cadre d'examen fédéral et de la compétence fédérale, au port pour petits bateaux de Quidi Vidi. Cependant, le projet de loi permettrait même d'améliorer des situations comme celle du port pour petits bateaux de Quidi Vidi. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un port sous la responsabilité du gouvernement fédéral, les navires qui y sont amarrés et utilisés seraient quand même régis par le projet de loi. Les ports pour petits bateaux non financés par le gouvernement fédéral seront donc à même de nous aider à faire en sorte qu'ils ne croulent pas sous les navires négligés et abandonnés.
J'encourage de nouveau tous les députés à appuyer le projet de loi, qui a été modifié deux fois, et à veiller à ce qu'il soit adopté afin de rendre nos cours d'eau plus sûrs pendant la saison de la navigation commerciale, de la pêche et des loisirs de 2019.
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Monsieur le Président, en ce qui concerne les régions côtières et l'importante question des navires abandonnés, le député de Terre-Neuve et moi avons des points de vue similaires. J'ai quelques inquiétudes.
L'ancienne députée de Nanaimo—Ladysmith, Sheila Malcolmson, qui est la nouvelle députée provinciale de Nanaimo, a soulevé un certain nombre de points au comité des transports. Elle a présenté 13 recommandations qui ont été formulées par des collectivités côtières, de concert avec l'Islands Trust Council, les gouvernements locaux et les Premières Nations. Elles s'inspiraient toutes de modèles qui marchent dans d'autres régions du monde, comme l'État de Washington. Le gouvernement libéral a rejeté 12 des 13 recommandations. Toutes ces recommandations se trouvaient dans le projet de loi de l'ancienne députée de Nanaimo—Ladysmith, sur lequel le gouvernement a refusé que l'on vote.
C'est un peu ironique, parce que ce projet de loi-là était calqué sur le projet de loi présenté par l'ancienne députée de Cowichan—Nanaimo, Jean Crowder, que le avait appuyé quand il était dans l'opposition, comme l'avaient fait le et la . Ils avaient tous voté en faveur du projet de loi de Jean Crowder, et pourtant, ils ont fait volte-face et rejeté 12 des 13 recommandations présentées par l'ancienne députée de Nanaimo—Ladysmith, sans qu'on sache pourquoi. Les libéraux ont accéléré l'adoption d'un projet de loi incroyablement lacunaire.
Le député pourrait peut-être nous expliquer pourquoi certains membres du Cabinet libéral ont voté en faveur d'un projet de loi en 2015 et aujourd'hui, pendant la présente session du Parlement, ils rejettent ces mêmes amendements qui étaient proposés dans ce projet de loi-là. Ils ont refusé à une députée le droit de présenter d'importantes solutions exhaustives élaborées par des collectivités côtières comme celle du député. Étant donné qu'il vient lui-même d'une collectivité côtière, on pourrait croire qu'il ferait en sorte que l'opinion des collectivités côtières soit intégrée à cette mesure législative et non laissée de côté.
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Monsieur le Président, je remercie la députée de , la chef du Parti vert, de sa réflexion approfondie sur le sujet.
Jusqu'à présent, deux partis de l'opposition ont indiqué qu'ils souhaitent voir la portée du projet de loi étendue, mais qu'ils veulent aussi voir celui-ci adopté à la Chambre et mis en oeuvre. Le projet de loi comprend quelques dispositions relatives aux assurances, qui ne sont peut-être pas aussi fermes que le désire la députée de . Je sais que, dans l'industrie minière, on exige des cautions pour tout impact environnemental futur découlant des travaux d'exploitation minière, ce qui améliore considérablement ceux-ci. Il existe toutefois d'anciennes mines un peu partout au pays, y compris à Terre-Neuve-et-Labrador, notamment au Labrador, où les protections financières et les cautions liées aux futures opérations de nettoyage ne sont pas aussi rigoureuses qu'elles pourraient l'être.
Selon moi, le projet de loi est une bonne solution au problème des bâtiments abandonnés. Pourrait-il être plus ferme? Il est certain que les mécanismes d'application et le financement destiné aux ports pour petits bateaux et aux autres ports pour l'enlèvement des navires pourraient être meilleurs, mais c'est là une question qui relève du budget et qui devrait être soulevée au moment du budget.
Je sais que, dans le cadre d'un budget précédent, nous avons prévu un financement supplémentaire de 250 millions de dollars pour les ports pour petits bateaux. Je suis sûr que la députée de aurait préféré que ce soit le cas, mais ce n'était pas inclus dans le budget des services votés. Il n'en demeure pas moins qu'un financement a été prévu pour assainir ces ports, les rendre plus sécuritaires, améliorer les infrastructures et, dans certains cas, enlever des navires. Évidemment, nous aimerions aussi voir plus d'efforts en ce sens.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissante d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet de la réponse du gouvernement aux amendements que le Sénat a apportés au projet de loi , Loi concernant les épaves, les bâtiments délabrés, abandonnés ou dangereux et les opérations d'assistance. Je suis bien contente que le gouvernement accepte ces amendements et soit prêt à les intégrer au projet de loi.
Il faut remédier au problème des sépultures de guerre marines. Je parlerai plus amplement des amendements dans quelques instants, mais avant, j'aimerais récapituler comment nous en sommes arrivés là où nous en sommes.
Comme je viens de la Saskatchewan, je dois avouer que je ne connais pas très bien le dossier des épaves et des bâtiments abandonnés. Je rencontre constamment les citoyens de ma circonscription, Yorkton—Melville. Je réponds à leurs lettres et courriels et je tiens des séances de discussion ouverte partout dans ma circonscription. Je peux dire honnêtement que cette question n'a pas été soulevée une seule fois par les citoyens de ma circonscription. Il n'en demeure pas moins que les épaves et les bâtiments abandonnés constituent un problème extrêmement important pour de nombreux députés qui représentent une circonscription côtière et de nombreux citoyens qui vivent dans une région côtière. Comme le député l'a mentionné, c'est aussi un problème important dans l'ensemble des lacs et rivières du Canada. Nous sommes incroyablement privilégiés de pouvoir jouir d'autant de rives et de littoraux.
La question des épaves et navires abandonnés est une question majeure. D'ailleurs, l'importance du projet de loi a été jugée telle que celui-ci a été étudié rapidement à l'étape de la deuxième lecture afin que le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes puisse en faire l'examen immédiatement.
En tant que pays, le Canada doit protéger son littoral des effets néfastes des épaves et des navires abandonnés, qu'ils soient petits ou grands, et éviter aux contribuables les coûts et les conséquences liés à ceux-ci. Maintenant, j'aimerais aborder les amendements proposés par le Sénat au projet de loi , présentés dans la motion dont nous débattons aujourd'hui.
Pendant leur étude, les membres du comité des transports, de l'infrastructure et des collectivités ont entendu deux témoins qui ont parlé de la question des sépultures de guerre marines et de l'absence de mesures de protection au Canada pour ces sites. Les sépultures de guerre marines constituent le lieu de dernier repos de marins canadiens et de membres de la marine marchande qui ont péri en mer. J'étais très troublée d'apprendre que les sites où ont péri des soldats et des marins en mer ne jouissaient pas de la même protection que les sites comparables sur la terre ferme. D'ailleurs, présentement, rien n'empêche des plongeurs de se rendre dans ces épaves et d'y prélever des artéfacts, ou même des restes humains. Je crois qu'il s'agit d'une lacune législative et réglementaire que le Parlement et le gouvernement se doivent de corriger.
Je reviens aux deux témoins entendus par le comité. Il s'agit de Patrick White, directeur exécutif de Projet Distinction Navale, et Paul Bender, capitaine à la retraite de la marine marchande et ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale. Ces témoins estiment que les restes d'environ 1 200 marins et marins marchands canadiens reposent dans 9 épaves au fond des eaux canadiennes, internationales et étrangères. Ils ont précisé qu'aucune de ces épaves ne bénéficie de la protection nécessaire pour décourager la récupération et la profanation.
Le capitaine Bender et M. White ont présenté des recommandations précises au comité. Voici ce qu'on peut lire sur le site Web du projet Distinction navale:
Projet Distinction Navale demande [au] gouvernement et [au] Parlement du Canada [de]:
1. publier une déclaration de principe confirmant l'intention du gouvernement du Canada d'assurer une protection légale aux sépultures océaniques de guerre du Canada et de présenter une demande officielle au gouvernement du Royaume-Uni pour protéger les sépultures océaniques de guerre dans les eaux britanniques;
2. utiliser les pouvoirs législatifs et exécutifs disponibles pour assurer une protection immédiate des sépultures océaniques de guerre du Canada, à titre de mesure intermédiaire jusqu'à ce qu'une loi distincte puisse être promulguée;
3. promulguer une loi distincte pour protéger légalement les sépultures océaniques de guerre du Canada, en veillant à ce que la punition pour la profanation soit conforme à la punition pour la profanation des sépultures de guerre terrestres.
Je suis très heureuse de signaler aux Canadiens, y compris aux militaires actifs et aux vétérans, que la députée de , qui les sert à titre de ministre du cabinet fantôme en matière de transports au sein de l'opposition officielle, a présenté des amendements au projet de loi lors d'une réunion du comité des transports de la Chambre des communes. Ces amendements visaient à protéger les sépultures de guerre conformément aux recommandations des témoins.
Après avoir pris connaissance du vide juridique dans ce dossier à la suite d'une étude du projet de loi , le comité des transports a effectué une brève étude sur la question des sépultures de guerre marines. Durant l'étude, M. White et le capitaine Bender ont donné un autre témoignage sur les sépultures de guerre marines et l'absence de mesures de protection pour ces sites.
Toujours durant l'étude, des fonctionnaires du ministère de la Défense nationale, du ministère des Transports et de l'Agence Parcs Canada ont expliqué au comité comment le gouvernement du Canada pourrait combler ce vide. En se basant sur l'étude, le comité a produit un rapport intitulé « Les sépultures de guerre marines du Canada », qui contient un certain nombre de recommandations pour le gouvernement. Je vais mettre l'accent sur deux d'entre elles.
La première recommandation se lit ainsi:
Que le gouvernement du Canada rédige une nouvelle législation similaire à la Protection of Military Remains Act du Royaume-Uni afin de protéger les sépultures de guerre marines du Canada.
Quant à la deuxième recommandation, elle dit ceci:
Que le gouvernement du Canada explore l’ensemble des options offertes pour utiliser les pouvoirs législatifs et réglementaires en vigueur afin d’offrir une protection juridique immédiate aux sépultures de guerre marines, à titre provisoire jusqu’à l’adoption du nouveau projet de loi.
Ces recommandations et l'ensemble du rapport ont été appuyés par tous les membres du comité, ce qui montre que cette démarche a la faveur de tous les partis, même si on n'en a pas encore beaucoup parlé ce matin. Dans la réponse du gouvernement au rapport du comité, les ministres responsables de la défense nationale, des transports et de Parcs Canada ont indiqué que le gouvernement accepterait d'appuyer un amendement au projet de loi pour mettre en place une protection provisoire. Toutefois, le projet de loi avait déjà été adopté à la Chambre et faisait l'objet d'une étude au Sénat lorsque le comité a reçu la réponse du gouvernement.
Je suis très soulagée et heureuse que les sénateurs se soient penchés sur la question. Le sénateur Fabian Manning, de Terre-Neuve-et-Labrador, a rédigé un amendement au projet de loi qui a été adopté par le comité sénatorial, puis appuyé par le Sénat dans son ensemble. C'est grâce à cela que nous en sommes là aujourd'hui.
Je sais que j'ai souligné le travail effectué dans ce dossier par les membres du Comité des transports de la Chambre des communes, les sénateurs, le gouvernement et les défenseurs de cette cause, comme le capitaine Bender et Patrick White, mais je m'en voudrais de ne pas souligner aussi le vaste appui des Canadiens pour la prise de mesures dans cette affaire.
Des centaines de Canadiens d'un bout à l'autre du pays ont signé une pétition en ligne ainsi que des pétitions sur papier afin de demander au gouvernement d'agir. Les pétitionnaires voudraient ultimement que les mesures visant à protéger les sépultures de guerre marines du Canada fassent l'objet d'un projet de loi distinct, mais ils comprennent également qu'une protection provisoire vaut mieux que l'absence totale de protection.
J'aimerais remercier les nombreux Canadiens qui ont donné de leur temps pour faire circuler les pétitions et recueillir des signatures dans le but de porter cet enjeu à l'attention du gouvernement.
À titre de ministre adjointe du cabinet fantôme pour les Anciens Combattants, je me préoccupe énormément de la façon dont le gouvernement libéral traite les vétérans et les problèmes auxquels ils font face. Le les a conquis lors des dernières élections, en leur faisant la promesse solennelle qu'il ne les traînerait jamais devant les tribunaux et qu'il leur offrirait une pension à vie comparable à celle qui leur était versée conformément à l'ancienne Charte des anciens combattants.
Le ministre de la Justice d'alors, qui est maintenant , a repris le procès Equitas et a réintégré l'avocat qui avait été démis de ses fonctions à la demande des plaignants par l'ancien ministre conservateur des Anciens Combattants, le député de . Pour reprendre les termes des anciens combattants, ils savent maintenant qu'ils se sont fait duper. En plus de manquer à une promesse publique et écrite, le a répondu à une question posée par un ancien combattant lors d'une assemblée publique, à Edmonton, en disant que les anciens combattants en demandent plus que ce que le gouvernement est capable de leur donner.
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J'y reviens, monsieur le Président. Je ferais remarquer que, si je parlais des anciens combattants, c'était sur la question des sépultures de guerre marines, et c'est bien là le sujet du débat. Pourtant, le député d'en face n'en avait pas parlé. En revenant sur cette question qui concerne les anciens combattants, je reviens certainement à notre sujet.
Le a autorisé le versement d'une énorme somme en espèces à Omar Khadr. Il a confirmé le financement, par Anciens Combattants Canada, du traitement d'un trouble de stress post-traumatique chez quelqu'un qui n'a jamais servi une seule journée dans les Forces armées canadiennes. Cette personne a subi ce stress du fait qu'il a assassiné une policière qui n'était pas en service.
L'arriéré dans le traitement des demandes de prestations dépasse maintenant les 29 000 cas. De plus, on a retardé l'accès aux chiens d'assistance comme option de traitement des blessures mentales et physiques. Enfin, on a eu énormément de mal à amener le gouvernement à se pencher sur l'importante question du traitement de la toxicité de la méfloquine.
Toutefois, je suis ravie d'affirmer que nos alliés poursuivent la recherche scientifique dans ce dossier. Le Comité permanent des anciens combattants a maintenant convenu d'étudier les nouvelles données scientifiques obtenues par nos alliés concernant la méfloquine. C'est très bien.
Les anciens combattants s'attendent à ce que l'on valide les constatations empiriques. Il faudra maintenant terminer l'étude à temps pour soumettre un rapport et avoir une réponse du gouvernement avant que la Chambre n'ajourne ses travaux.
Je vais continuer de militer en faveur des services dont les vétérans canadiens ont besoin et des avantages qu'ils ont gagnés. Ils les méritent, et les Canadiens s'attendent à cela.
En ce qui concerne le présent débat, j'appuie avec plaisir cette mesure du gouvernement. Je tiens à remercier le d'avoir permis qu'on amende ce projet de loi afin que les sépultures de guerre marines bénéficient d'une protection temporaire.
J'espère que ce projet de loi sera adopté rapidement et que le gouvernement fera tout ce qu'il peut pour accélérer le processus d'élaboration de la réglementation afin que les lieux du dernier repos de nos marins des marines marchande et de guerre soient protégés contre toute profanation. J'aimerais remercier ces marins de la Marine royale canadienne et de la marine marchande avant de clore mon discours.
J'encourage tous les parlementaires à venir assister au défilé et aux cérémonies commémoratives de la bataille de l'Atlantique, le 5 mai prochain, au Monument commémoratif de guerre du Canada. La lutte pour le contrôle de l'océan atlantique entre les forces alliées et allemandes pendant la Deuxième Guerre mondiale a constitué la plus longue bataille ininterrompue de cette guerre. La nécessité de maintenir un approvisionnement constant en soldats et en matériel entre l'Amérique du Nord et l'Europe a amené la guerre aux portes du Canada. Des sous-marins allemands ont torpillé des navires qui étaient visibles de la côte Est du Canada, et jusque dans le fleuve Saint-Laurent.
La marine marchande du Canada, la Marine royale canadienne et l'Aviation royale canadienne ont joué un rôle clé pour remporter la victoire dans la bataille de l'Atlantique, mais au prix d'un très lourd tribut. De janvier à juillet 1942, près de 400 navires alliés ont été coulés. Plus de 1 600 membres de la marine marchande du Canada et de Terre-Neuve ont perdu la vie.
La plupart des 2 000 officiers et hommes de la Marine royale canadienne qui sont morts pendant la guerre ont perdu la vie lors de cette bataille, ainsi que les 752 membres de l'Aviation royale canadienne. De plus, 136 civils sont morts quand le traversier SS Caribou a été coulé entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve.
Ces braves hommes, qui ont fait le sacrifice ultime pour défendre le Canada, méritent nos remerciements pour le prix qu'eux et leurs proches ont payé. Nous pouvons leur rendre hommage, aujourd'hui, en parlant de cette recommandation et en appuyant ces mesures, qui assureront la protection du lieu de dernier repos de ceux qui ont péri en mer.
Nous devons nous souvenir d'eux.
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Monsieur le Président, je remercie ma collègue de son discours. Je la remercie également d’avoir parlé des vétérans et de ceux qui se sacrifient et travaillent en mer. Le NPD va appuyer les amendements du Sénat par rapport à la protection des sépultures marines dans le projet de loi .
Je voudrais savoir ce qu’elle pense du fait que le Sénat et les libéraux on refusé 12 des 13 amendements du NPD visant à améliorer le projet de loi C-64. Ces derniers ont été proposés par mon ex-collègue , à qui on avait refusé le droit de débattre de son projet de loi. Elle avait la collaboration, l’appui, l’assentiment de plusieurs communautés côtières et de plusieurs chambres de commerce, particulièrement de la Colombie-Britannique. Cela aurait permis d'améliorer ce projet de loi, qui comporte plusieurs lacunes. Par exemple, il aurait pu s’attaquer aux cas des milliers de navires abandonnés qui polluent toujours nos cours d’eau et corriger le régime d’inscription des navires pour que les propriétaires puissent être tenus responsables des bateaux abandonnés; il aurait pu retirer le fardeau financier du dos des contribuables en fixant des frais pour l’immatriculation des navires et aider ainsi à couvrir le coût de l’élimination des navires.
Je vais donner à ma collègue une idée de la situation: dans ma circonscription, Salaberry—Suroît, depuis sept ans, le navire Kathryn Spirit a été abandonné par une compagnie qui voulait le démanteler. Comme elle n’a pas pu le faire, cela a coûté 24 millions de dollars aux contribuables canadiens. Or, en vertu de ce projet de loi, la compagnie aurait eu à payer une amende.
Par contre, comme il n’y a pas de budget suffisant et qu’il manque des éléments dans ce projet de loi, on ne peut être certain que le bateau aurait pu être pris sous la responsabilité du gouvernement fédéral.
Ma collègue pense-t-elle que le gouvernement fédéral devrait améliorer son projet de loi pour faire en sorte qu’on puisse recycler le bateau en adoptant le principe du pollueur-payeur, afin que les contribuables ne paient pas à la place des propriétaires qui abandonnent leurs bateaux le long des côtes?