propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je présente le projet de loi C-246, Loi sur la modernisation des mesures de protection des animaux, en vue d'améliorer les dispositions législatives canadiennes relatives au bien-être des animaux.
On me demande souvent ce qui m'a poussé à présenter ce projet de loi.
Premièrement, le bien-être des animaux me tient à cœur. Hier, c’était la fête des Mères, et je remercie ma mère de m’avoir inculqué la valeur du respect, notamment à l'endroit des animaux. Deuxièmement, bon nombre des résidants de ma circonscription se soucient du bien-être des animaux. Je pourrais faire des blagues sur le pourcentage de personnes qui sont propriétaires d'un chien dans ma circonscription, mais, lorsque nous avons demandé aux gens de nous présenter des idées pour un projet de loi, nous avons reçu plus de communications sur le bien-être des animaux que sur tout autre sujet. Troisièmement, je m’intéresse aux idées qui transcendent les lignes de parti traditionnelles et je crois que le bien-être des animaux est une question qui préoccupe tous les Canadiens, des agriculteurs aux propriétaires d’animaux de compagnie en passant par les chasseurs et les pêcheurs, toutes allégeances politiques confondues.
Je respecte énormément les députés d' et de de même que les anciens ministres de la Justice McLellan, Cauchon et Cotler. Chacun d'eux a présenté des dispositions presque identiques pour moderniser et renforcer le Code criminel.
Ces modifications ciblent la cruauté envers les animaux, par exemple les combats d'animaux et les usines à chiots, et non pas l'utilisation des animaux.
Le projet de loi vise trois objectifs: premièrement, interdire l'importation d'ailerons de requin; deuxièmement, interdire l'importation et la vente de fourrure de chat et de chien et rendre obligatoire un étiquetage indiquant la source de la fourrure; troisièmement, moderniser et renforcer les infractions relatives à la cruauté envers les animaux prévues dans le Code criminel.
En ce qui concerne les nageoires de requin, on estime que plus de 70 millions de requins sont tués chaque année pour leurs nageoires. La pratique est cruelle: on coupe les nageoires et on relâche dans l'océan la bête encore vivante, qui coule et se noie. À la cruauté s'ajoute le gaspillage.
Le Canada interdit le prélèvement de nageoires à l'intérieur de ses frontières depuis 1994, mais nous demeurons complices de cette pratique cruelle. Le Globe and Mail a rapporté récemment que, l'année dernière seulement, les Canadiens ont importé plus de 300 000 livres d'ailerons de requin. Nous représentons entre 1,5 % et 2 % du marché mondial. Le projet de loi interdirait l'importation ou la tentative d'importation d'ailerons de requin au Canada.
Ces modifications ont été rédigées en fonction des conseils du personnel de la Bibliothèque du Parlement et des conseillers législatifs. S'il existe une meilleure façon de répondre aux préoccupations, je demande que ces questions soient tranchées au comité.
Je veux remercier tout particulièrement le député de d'avoir porté cette question à l'attention de la Chambre en 2013. Son projet de loi a été rejeté par une faible majorité à l'étape de la deuxième lecture. Je crois qu'il est temps de corriger cette erreur.
Les Canadiens d'un bout à l'autre du pays sont d'accord. Nous voulons protéger les océans du monde. Selon un sondage mené en 2013, 81 % des Canadiens interrogés souhaitent qu'on interdise l'importation d'ailerons de requin. Des interdictions similaires ont été imposées à l'initiative de membres de la communauté chinoise, y compris la conseillère Kristyn Wong-Tam, qui a contribué à faire interdire les ailerons de requin à Toronto en 2011. De telles interdictions ont été décrétées à l'instigation de sénateurs sino-américains à Hawaï et en Californie. De plus, les commerces et le gouvernement chinois sont en train de mettre fin à la vente de ce produit.
Au besoin, je suis ouvert à un changement qui limiterait l'interdiction aux pays qui n'ont pas les mêmes règles que nous avons ici, au Canada, à savoir que le requin doit être débarqué avant que ses nageoires soient enlevées.
Par ailleurs, le projet de loi interdirait l'importation et la vente de fourrure de chat et de chien et il exigerait aussi l'apposition d'étiquettes indiquant la source de la fourrure. Les grandes entreprises, comme Canada Goose, se conforment déjà à cette pratique exemplaire. Encore une fois, si certains députés ont des réserves à propos du libellé de cette disposition, celles-ci pourront être abordées lors de l'étude en comité.
Une pétition électronique qui a été signée par plus de 13 000 personnes a été présentée à la Chambre. Les pétitionnaires demandent au gouvernement d'interdire l'importation et la vente de fourrure de chat et de chien. De telles mesures ont déjà été adoptées par l'Union européenne et par les États-Unis, et il est temps que le Canada leur emboîte le pas.
Enfin, en ce qui concerne les modifications au Code criminel, on m'a posé des questions au sujet de la signification du nouveau sous-alinéa 182.1(1)a), selon lequel toute personne qui, volontairement ou sans se soucier des conséquences de son geste, cause de la douleur ou des souffrances inutiles à un animal commet une infraction. Cette disposition n'aurait pas d'incidence sur les pratiques liées à l'utilisation des animaux. Je le sais, car la même disposition figure dans le Code depuis des décennies sans jamais avoir empêché l'utilisation des animaux. Certains ont laissé entendre, à tort, que le terme « sans se soucier des conséquences » a été ajouté. C'est complètement faux. L'article 429 du Code applique déjà le terme « sans se soucier des conséquences » aux infractions existantes liées à la cruauté envers les animaux.
Je vais maintenant expliquer en quoi mon projet de loi modifierait le Code. Premièrement, il éliminerait les échappatoires liées aux combats d'animaux. À l'heure actuelle, les personnes qui tirent profit d'un combat d'animaux ne commettent pas d'acte criminel. C'est la même chose pour celles qui entraînent ou qui élèvent des animaux pour le combat. Le projet de loi érigerait ces activités en infractions.
Deuxièmement, la mesure législative éliminerait une échappatoire dans la définition du terme « bestialité ».
En Australie, toute activité sexuelle avec un animal est un crime. Au Canada toutefois, en raison d'une décision récente de la Cour d'appel de la Colombie-Britannique, la bestialité, aux termes du Code criminel, requiert une pénétration. La Cour a déclaré qu'il incombe au Parlement de modifier expressément le Code s'il juge qu'un changement est nécessaire. Voilà exactement ce que vise à faire le présent projet de loi: ériger en crime tout comportement sexuel avec un animal.
Troisièmement, le projet de loi créerait une nouvelle infraction pour le fait de tuer sauvagement ou cruellement un animal afin de remédier à une échappatoire en vertu de laquelle un juge a acquitté un propriétaire qui a tué son chien à coup de bâton de baseball parce que le chien est décédé sur-le-champ et qu'il n'y avait aucune preuve de douleur et de souffrance. Le libellé a été rédigé par le ministère de la Justice en 1999, et l'ancien ministre de la Justice, M. Cauchon, a déclaré catégoriquement qu'une telle modification n'aurait aucune incidence sur les pratiques liées à l'utilisation des animaux. Lorsque je l'ai consulté, le ministère de la Justice actuel n'avait pas la moindre préoccupation concernant cette partie du projet de loi.
De façon raisonnable, l'étape de l'étude en comité remédiera à toute préoccupation relative à des conséquences imprévues. Nous pourrons entendre des experts en droit criminel, et si les modifications proposées risquent plausiblement d'avoir une incidence sur les pratiques acceptées liées à l'utilisation des animaux, le libellé devra être modifié ou une liste d'exemptions ajoutée de manière à annuler cet effet. J'accepte cela.
Je suis prêt à apporter des amendements raisonnables, et je l'ai souvent dit. Mes beaux-parents me déshériteraient si mes changements empêchaient l'agriculture, la pêche ou la chasse, puisqu'ils sont propriétaires d'une ferme près de Sarnia depuis 1834. En tant qu'avocat, je ne crois pas que le Code criminel doive servir à réglementer des pratiques acceptées. Il est là pour punir la conduite répréhensible et immorale dans notre société. Si j'avais voulu viser l'agriculture, je l'aurais fait par l'entremise de la Loi sur l'inspection des viandes ou de la Loi sur la santé des animaux, pas du Code criminel.
Quatrièmement, le projet de loi permettrait aux juges d'interdire à une personne de posséder des animaux si elle était reconnue coupable de cruauté envers les animaux pour une deuxième fois, ce qui permettrait d'être plus sévère envers ceux qui maltraitent les animaux.
Cinquièmement, le projet de loi modifierait l'actuelle infraction de cruauté envers les animaux, qui passerait de la négligence volontaire à la négligence grave, un critère appliqué à toutes les autres infractions de négligence criminelle en vertu du Code criminel, ce qui permettrait de moderniser la loi. Le critère actuel de négligence volontaire rend parfois les poursuites difficiles. En vertu d'un critère de négligence grave, il n'y a pas d'élément moral associé à l'infraction, et la Couronne doit uniquement prouver que l'acte de cruauté envers les animaux est le résultat d'une conduite qui constitue un écart par rapport à la norme. Cette norme demeure très élevée. Les maladresses, l'incompétence et les erreurs ordinaires ne seront pas criminalisées.
La condamnation de parents albertains qui n'ont pas fait voir leur enfant malade par un médecin pendant deux semaines et demie et qui ont eu recours à des remèdes naturels jusqu'à ce que l'enfant meure est un exemple récent de négligence criminelle. Pour qu'il y ait négligence criminelle et que la censure morale par l'entremise d'une sanction pénale soit appropriée, il faut un écart important avec ce qui est généralement accepté dans notre société.
Enfin, mon projet de loi ferait passer les animaux de la partie du Code criminel portant sur les biens à une nouvelle partie intitulée « Infractions contre les animaux ». Il s'agit d'un changement symbolique. Les animaux demeureront un bien en vertu de la loi, mais on reconnaîtrait que les animaux ne sont pas des biens au même titre qu'une table, par exemple. Le projet de loi permet de reconnaître qu'une infraction contre un animal est répréhensible parce qu'il est inacceptable de maltraiter des animaux, et non parce qu'il est inacceptable d'endommager le bien d'autrui, qui se trouve à être un animal.
La Criminal Lawyers' Association a déjà déclaré devant le comité que l'abrogation des dispositions sur les crimes de cruauté envers les animaux de la partie du Code criminel portant sur les biens ne ferait disparaître aucun motif de défense. C'est un point important. Lorsque le comité sénatorial a étudié la question, la Fédération des pêcheurs et des chasseurs de l'Ontario et la Poultry Welfare Association ont toutes deux retenu les services d'avocats pour les représenter. Selon eux, le seul problème juridique que causerait l'abrogation de ces dispositions de la partie du Code criminel portant sur les biens serait la possible disparition de la défense d'apparence de droit. Ils ont proposé un amendement qui corrigerait la situation. Cet amendement, je l'ai intégré à la nouvelle version de l'article 182.4 que propose mon projet de loi. Comme je l'ai déjà dit, je suis ouvert à ce que le projet de loi soit amendé pour régler tout autre problème. Je rappelle en outre que ce projet de loi n'a pas pour but d'interdire l'utilisation socialement acceptable des animaux.
Beaucoup d'organismes appuient ma mesure législative.
Je suis fier de dire, tout d'abord, que le Centre canadien de sensibilisation à la maltraitance appuie le projet de loi. Cet organisme de bienfaisance national a pour mandat de réduire les cas de mauvais traitement envers des enfants et leurs répercussions en informant et en sensibilisant la population. Selon le directeur de la sécurité publique du Centre, John Muise, qui est aussi un ancien enquêteur de police à la retraite et un ancien membre de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, la recherche confirme les liens entre la cruauté envers les animaux et d'autres formes de violence, dont la maltraitance des enfants.
Le Centre canadien de sensibilisation à la maltraitance est favorable à l'approche ciblée qu'adopte le projet de loi quant à certains aspects précis. Mentionnons aussi que cette mesure législative, lorsqu'elle sera adoptée, comblera le vide juridique relativement aux activités sexuelles avec des animaux, qu'un agresseur sexuel d'enfants a déjà exploité avec succès. Les responsables du Centre estiment que ce projet de loi d'initiative parlementaire est digne de l'appui de tous les partis et ils sont impatients de comparaître devant le comité pour l'appuyer.
Deuxièmement, l'Association canadienne des médecins vétérinaires appuie le projet de loi. L'ACMV est la voix nationale et internationale des vétérinaires du Canada. L'ACMV écrit: « Les praticiens vétérinaires sont souvent les premiers professionnels à examiner un animal victime de violence. L'ACMV continue d'appuyer les efforts visant à renforcer les dispositions actuelles du Code criminel sur la cruauté envers les animaux [...] approuve fortement l'adoption du projet de loi C-246 à l'étape de la deuxième lecture et espère avoir l'occasion de donner son point de vue plus en détail lors des audiences du comité. »
Troisièmement, les sociétés d'assistance aux animaux et les SPCA de tout le pays sont en faveur de ce projet de loi. La SPCA de Montréal a dit: « Les cas de négligence sévère [...] ne sont malheureusement pas rares et des changements doivent être faits afin de faciliter la poursuite de ces infractions. »
La SPCA de la Colombie-Britannique dit que « [l]e projet de loi élimine les échappatoires relatives au combat d'animaux et fait en sorte que la cruauté envers les animaux soit considérée comme une négligence grave, pour qu’il soit plus facile, par exemple, d’entamer des poursuites à l’égard des conditions malsaines dans les usines à chiots ».
La Fédération des sociétés canadiennes d'assistance aux animaux a écrit à tous les députés pour exprimer son appui au projet de loi. Tous les ans, les SPCA et les sociétés d'assistance aux animaux enquêtent sur plus de 45 000 plaintes de cruauté et de négligence envers des animaux. Comme organismes chargés par les gouvernements et les Canadiens de faire respecter la loi, les sociétés membres de la Fédération sont régulièrement témoins des répercussions des articles inadéquats et vétustes du Code criminel du Canada sur la cruauté envers les animaux.
Cette mesure législative n'est pas nouvelle. Les modifications au Code criminel ont été initialement rédigées par le ministère de la Justice en consultation avec des organismes qui font une utilisation des animaux. Une mesure législative presque identique a été adoptée à l'étape de la troisième lecture à trois reprises à la Chambre et une fois au Sénat, sous réserve de modifications mineures qui avaient été proposées.
Un grand nombre de députés actuels ont voté en faveur de cette mesure législative, dont la , le , le , le , le ainsi que les députés de , , , , , , et .
Le projet de loi de l'époque intégrait les idées de traitement sauvage et cruel, d'excuse légitime et de négligence grave.
Ce projet de loi n'a pas été appuyé uniquement par des députés qui font partie de nos collègues actuels, mais aussi par des groupes d'utilisateurs des animaux. Par exemple, la Fédération canadienne de l’agriculture a appuyé le projet de loi en 2004, et une vaste coalition de groupes du secteur animalier a écrit une lettre datée du 22 novembre 2004 au ministre de la Justice de l'époque, Irwin Cotler, afin d'appuyer le projet de loi. La lettre était signée entre autres par la British Columbia Cattlemen’s Association, la Canadian Cattlemen's Association, l'Association canadienne pour la science des animaux de laboratoire, la Fédération canadienne du mouton, les Producteurs laitiers du Canada, la Manitoba Cattle Producers Association et l'Ontario Farm Animal Council. Voici ce que disait la lettre:
Les secteurs animaliers du Canada, au nom desquels nous signons la présente lettre, souhaitent que l'on modifie dans les meilleurs délais les dispositions du Code criminel concernant la cruauté envers les animaux. Notre coalition nationale représente plus d'un million de Canadiens et se joint à d'autres personnes pour appuyer l'amélioration des dispositions juridiques relatives à la cruauté envers les animaux. Nous voulons en particulier que soient présentées de nouveau et adoptées les mesures qui étaient prévues dans le projet de loi C-22 [...]
Nous espérons que, grâce au consensus déjà atteint à l'époque de l'important projet de loi C-22, un projet de loi semblable sera présenté et adopté dès possible.
Le projet de loi , que je parraine, est semblable au projet de loi C-22. Voici ce qu'en disait en 2004 Peter Adams, le député qui représentait alors Peterborough, une circonscription en partie rurale et en partie urbaine:
[Cette mesure] est importante pour tous ceux qui se soucient du bien-être des animaux. Elle l'est tout autant pour le propriétaire d'un animal de compagnie que pour l'exploitant agricole qui soigne son bétail. [...]
Elle ne fait qu'adapter au XXIe siècle des dispositions antérieures visant la protection des animaux.
C'était il y a 12 ans, pourtant ces observations sont tout aussi vraies aujourd'hui.
Lorsque la Chambre vote sur un projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, elle se prononce sur les objectifs du projet de loi. J'ai décrit ces objectifs et répété que le projet de loi était conçu pour ne pas nuire aux pratiques d'utilisation des animaux. J'invite les députés à appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, de manière à ce que le comité puisse se pencher comme il se doit sur les objections, les questions et les éventuelles erreurs dans la rédaction du texte de loi.
Je demande aux députés leur appui pour que nous améliorions nos lois protégeant le bien-être des animaux.
:
Je vous remercie, monsieur le Président. Le député de prendra lui aussi la parole.
Ma circonscription est surtout agricole. En plus de produire des céréales et des oléagineux, nos terres font bien vivre les éleveurs de bétail et de porc. Nous avons aussi la chance de compter de vastes habitats naturels et de nombreux lacs où pratiquer la chasse, la pêche et le piégeage, trois activités essentielles à notre mode de vie et au secteur touristique.
C'est en utilisant judicieusement nos ressources — qu'il s'agisse du poisson ou de la faune — et en ayant recours à des méthodes efficaces, humaines et écologiques d'élevage que nous réussissons à faire rouler l'économie de notre région et à préserver notre mode de vie. C'est mon devoir, en tant que député, de défendre vigoureusement notre mode de vie contre le douteux projet de loi .
Qu'on se comprenne bien: nous accordons tous une grande importance au bien-être des animaux, mais il ne faut pas confondre bien-être des animaux et droits des animaux. Que ce soit aux échelons provincial ou fédéral, la législation canadienne sur le bien-être des animaux est très bien. Le projet de loi , lui, n'est rien de moins qu'un cheval de Troie visant à accorder des droits aux animaux.
L'objectif premier des tenants du mouvement pour les droits des animaux est on ne peut plus clair: ils veulent qu'on cesse toute utilisation animale, point à la ligne. L'organisme Animal Justice Canada, qui appuie sans réserve le projet de loi , a pour objectif « de modifier les lois canadiennes afin que les animaux aient de véritables droits, y compris celui d'être représentés devant les tribunaux et de jouir des droits et libertés qui font que la vie vaut la peine d'être vécue ».
Le groupe PETA a affiché la banderole suivante sur la page d'accueil de son site Web: « Les animaux ne nous appartiennent pas et nous n'avons pas à les utiliser comme nourriture, vêtements, sujets d'expérimentation ou divertissement, ni à [les tuer]. » Que dire de sa fameuse phrase-choc: « Qu'il s'agisse de douleur, d'amour, de joie ou de solitude [...] un rat, un cochon, un chien ou un enfant, c'est du pareil au même. »
De nombreux autres groupes de défense des droits des animaux poursuivent les mêmes objectifs et appuient eux aussi le projet de loi . Qui se ressemble s'assemble.
Le Code criminel du Canada et les lois provinciales comportent déjà des dispositions rigoureuses qui criminalisent les différents types de cruauté et de négligence animales. Or, l'interprétation qu'en donnent les tribunaux depuis des dizaines d'années indique qu'elles ne visent pas à interdire les comportements socialement acceptables et légaux que sont la chasse, la pêche, la recherche médicale et l'abattage.
Qu'y changerait le projet de loi ? Je m'intéresse ici aux dispositions du Code criminel et non aux chats, aux chiens et aux ailerons de requin.
Premièrement, les infractions à l'endroit d'un animal ne seraient plus considérées comme des actes concernant certains biens. Le projet de loi retirerait ces infractions de la section du Code criminel portant sur les actes concernant certains biens pour les inclure dans la section portant sur les infractions contre la personne. Ce changement indiquerait que les animaux, au lieu d'être considérés comme une sorte de biens, pourraient plutôt bénéficier de droits semblables à ceux des personnes.
Deuxièmement, pour ce qui est de causer à un animal ou de permettre que lui soient causées « de la douleur, des souffrances ou des blessures inutiles », il était déjà interdit de le faire « volontairement », mais le nouvel article 182.1 prévoit maintenant une infraction pour toute personne qui agit « sans se soucier des conséquences de son acte ». La gamme des gestes considérés criminels s'en trouverait élargie.
Troisièmement, le projet de loi créerait deux infractions criminelles concernant le fait de tuer un animal. Voici ce que dit le paragraphe 182.1(1):
Commet une infraction quiconque, volontairement ou sans se soucier des conséquences de son acte:
b) tue sauvagement ou cruellement un animal — que la mort soit immédiate ou non — ou, s’il en est le propriétaire, permet qu’il soit tué ainsi;
c) tue un animal sans excuse légitime;
Ce critère, « sauvagement ou cruellement », n'a aucun antécédent, ni dans la législation canadienne, ni dans la jurisprudence. Ce langage n'existe dans aucune loi du Royaume-Uni, de l'Australie ou des États-Unis. Il créerait une nouvelle infraction très vaguement définie. Par exemple, la méthode de cuisson qui consiste à bouillir les homards vivants serait-elle criminalisée?
Aucune disposition du Code criminel porte actuellement sur le fait de tuer un animal. Les infractions en question reposent sur la cruauté. Le nouveau critère obligerait les tribunaux à déterminer la méthode d'exécution employée et à conclure, en l'absence d'excuse légitime, qu'elle constitue un crime si elle répond au critère en question. Aucune excuse légitime n'est définie aux termes du projet de loi .
Selon leur interprétation par les tribunaux, ces deux dispositions sont susceptibles de criminaliser de nombreuses activités récréatives, agricoles, commerciales et scientifiques, notamment les activités de recherche médicale et d'abattage casher et halal.
Quatrièmement, on ajoute la norme de la négligence. En relâchant le critère assorti à l'infraction — qui passerait de « volontairement » dans la disposition en vigueur à « par négligence » aux termes du projet de loi —, nous risquons de criminaliser encore bien d'autres types de comportement.
Il convient de signaler qu'une personne qui serait condamnée en vertu des dispositions élargies du projet de loi aurait un casier judiciaire pour le reste de ses jours, ce qui nuirait à ses déplacements à l'étranger et à ses perspectives d'emploi.
Il ne serait plus nécessaire de prouver qu'une personne a fait preuve sciemment de cruauté envers un animal pour la condamner; il suffirait de montrer qu'elle a tout simplement été maladroite, incompétente ou malchanceuse. Par exemple, cet article pourrait avoir des conséquences pour quiconque renverse accidentellement un animal au volant d'un véhicule. Il s'agirait d'un vaste élargissement de la responsabilité criminelle, qui s'appliquerait dorénavant à des secteurs d'activité qui ne devraient pas être visés par le droit criminel ou qui sont déjà réglementés en vertu d'autres dispositions législatives fédérales ou provinciales en vigueur.
Cinquièmement, les infractions énumérées ne prévoient aucune exemption précise pour les cas de conduite légitime.
L'article 182.4 du projet de loi enlèverait toute efficacité aux moyens de défense en common law prévus aux paragraphes 8(3) et 429(2) du Code criminel. Toutefois, il s'agit de moyens de défense qui s'appliquent à la perpétration de l'infraction; le projet de loi n'empêcherait pas que les activités par ailleurs légitimes soient criminalisées en vertu du Code criminel.
Les activités par ailleurs légitimes, comme l'élevage, la chasse, la pêche, le piégeage et la recherche médicale, devraient être clairement énumérées dans le projet de loi, de telle sorte qu'elles ne soient pas exclues totalement du Code criminel ni criminalisées.
Le projet de loi pourrait aussi soulever des problèmes constitutionnels. Toutes les provinces disposent de lois sur la cruauté envers les animaux. Je les ai toutes lues. Le fait qu'une loi fédérale criminalise une activité réputée légitime et réglementée en vertu d'une loi provinciale donnerait lieu à des problèmes constitutionnels liés à la validité des dispositions législatives en question. C'est une autre raison pour laquelle il faut énoncer clairement et précisément les activités par ailleurs légitimes qui ne sont pas criminalisées.
Le Code criminel contient des dispositions qui criminalisent certains actes ou comportements. La portée de ses dispositions est suffisamment large pour permettre l'application de la loi, mais elle est aussi assez précise pour cibler des actes particuliers. Le problème, c'est que ce projet de loi ne cible pas des actes précis. Étant donné le libellé flou du projet de loi, on ne sait pas vraiment quels actes pourraient être considérés comme étant criminels. Le projet de loi ne contient même pas de liste des activités qui seraient autorisées.
De nombreuses personnes pensent à tort que le projet de loi porte sur une question qui oppose les régions rurales aux régions urbaines ou qu'il touche uniquement à la chasse, à la pêche, au piégeage et à l'élevage. S'il était adopté, le projet de loi pourrait toucher tous les Canadiens.
Considérons la recherche médicale. Les groupes de défense des droits des animaux s'opposent presque tous, sinon tous, à la recherche médicale sur des animaux. Il faut être conscient que les percées les plus importantes dans le domaine médical découlent de ce genre de recherche. Environ 60 % de la recherche sur les maladies cardiovasculaires se fait sur des animaux. La Fondation des maladies du coeur fait remarquer ceci sur son site Web:
Au fil des 60 dernières années, nous avons réalisé des progrès absolument remarquables dans le domaine des maladies cardiovasculaires; on le remarque notamment par une baisse des taux de décès associés à ces maladies de plus de 75 %. Cette diminution est attribuable en grande partie à des avancées [...]
Je tiens à signaler que les techniques chirurgicales sont toutes mises au point et expérimentées sur des animaux avant d'être appliquées aux humains. Nous, les humains, sommes grandement redevables aux animaux sacrifiés pour que nous puissions vivre.
Comme des centaines de milliers de Canadiens, je suis en vie aujourd'hui grâce aux progrès réalisés dans le domaine du traitement des maladies cardiovasculaires à la suite d'expériences sur des animaux. Mettre fin à la recherche médicale sur des animaux revient essentiellement à faire une croix sur les percées médicales qui sauvent des vies. Ce n'est acceptable ni pour moi, ni pour qui que ce soit.
Certains groupes demandent l'arrêt des expériences sur des animaux, alors que d'autres souhaiteraient aller encore plus loin et intenter des poursuites vexatoires contre ceux qui utilisent les animaux de cette manière. Leurs campagnes ont eu des effets dévastateurs dans les collectivités rurales et éloignées, comme celles que représente le , et d'autres qui vivent du piégeage et de la chasse au phoque. Ces collectivités sont représentées par des députés de tous les partis.
Je n'approuve pas la cruauté délibérée contre les animaux; cependant, les mots sont importants, et je crains que, tel qu'il est rédigé, le projet de loi mette dans une situation juridique précaire ceux qui font une utilisation légitime et nécessaire des animaux au lieu de s'attaquer à ceux qui font volontairement souffrir des animaux.
Je ne peux pas, en conscience, voter en faveur d'une mesure législative qui pourrait paralyser la recherche médicale sur les animaux, peut-être ériger en infractions l'élevage et le piégeage et mettre en danger des activités de plein air traditionnelles, comme la chasse et la pêche, et bien d'autres utilisations légitimes des animaux essentielles à notre bien-être et à notre économie.
Je demande à mes collègues de tenir compte de ces préoccupations sérieuses et de voter contre le projet de loi .
:
Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole pour appuyer le projet de loi . Je salue le député de du leadership dont il a fait preuve en ramenant cette question à la Chambre. J'utilise le terme « ramenant » parce que, au fil des ans, il y a eu trois initiatives sur cette question présentées, sous différentes formes, par des partis différents. Il est logique de regrouper et de moderniser nos lois sur la cruauté envers les animaux, et je félicite le député de ses efforts en ce sens.
J'ai appuyé avec fierté ce projet de loi, et je tiens à préciser très clairement que, puisqu'il s'agit d'un projet de loi d'initiative parlementaire, les députés adopteront des positions différentes à son égard. Toutefois, comme mon collègue de l'a signalé, son projet de loi sur l'importation des ailerons de requin au Canada a été rejeté par seulement cinq voix. J'espère sincèrement que nous ne raterons pas l'occasion de faire ce qui s'impose cette fois-ci.
Nous pouvons être fiers que le présent projet de loi s'inspire du travail de tant d'autres et de différents partis à la Chambre. Une partie de ce projet de loi donnerait suite à une initiative prônée par mon collègue, le député de , visant à mettre en oeuvre une mesure bénéficiant d'un large appui des Canadiens et qui n'a que trop tardé, à savoir l'interdiction de l'importation des ailerons de requin.
Les députés ont été choqués d'entendre qu'environ 100 millions de requins sont tués chaque année uniquement pour leurs nageoires, et que l'on se débarrasse du reste de leur carcasse. On leur coupe les nageoires dorsales, et on rejette dans l'océan les requins ensanglantés — souvent encore vivants —, qui coulent au fond de l'eau et se noient. À cause de cette pratique, le tiers de toutes les espèces de requins sont menacées d'extinction. Au Canada, les ailerons d'espèces en voie de disparition et quasi menacées sont consommés régulièrement. Les Canadiens sont meilleurs que cela.
Notre écosystème océanique a évidemment besoin des requins. Les requins sont des superprédateurs essentiels. Pourtant, leurs populations s'effondrent. Il s'agit d'une crise de conservation internationale. Nous devrions tous nous inquiéter de cette pratique, et nous devrions agir rapidement pour mettre en oeuvre des mesures qui élimineront le commerce d'ailerons de requin obtenus illégalement.
Plusieurs villes canadiennes ont emboîté le pas et ont tenté d'interdire la vente et la consommation des ailerons de requin. Cependant, en 2012, un tribunal a déterminé que ces interdictions outrepassaient les compétences des municipalités. Depuis que les interdictions imposées par les municipalités ont été levées, la consommation d'ailerons de requin a augmenté de 85 000 livres au Canada. C'est pour cette raison que le projet de loi propose l'adoption d'une loi fédérale appropriée. Je tiens donc à féliciter mon collègue d'avoir porté cet enjeu à l'attention des parlementaires afin que nous puissions prendre les mesures qui s'imposent. Le Canada doit faire preuve de leadership sur la scène mondiale pour mettre fin à cette pratique cruelle en interdisant l'importation d'ailerons de requin. Notre pays peut et doit cesser de jouer un rôle dans le commerce des ailerons de requin.
Je tiens à souligner que je suis extrêmement fier du travail accompli par un groupe appelé Fin Free, par des groupes scolaires partout au pays et surtout, par Margaret McCullough, une enseignante de l'École Glenlyon Norfolk School, à Victoria. Elle a mobilisé les enfants, qui se sont opposés au commerce des ailerons de requin à l'échelle municipale, provinciale et fédérale et ont réclamé que l'on interdise l'amputation des nageoires de requin, une mesure qui a bien failli être adoptée lors de la dernière législature. J'ai rencontré ces élèves à plusieurs reprises et je peux garantir aux députés que leur dévouement à cette cause est une véritable source d'inspiration.
Ces élèves travaillent dur pour que cette mesure attendue depuis longtemps devienne réalité, ils ont rencontré des représentants élus et des propriétaires d'entreprise, et ils ont participé à un film documentaire sur les nageoires de requin. Grâce à leurs efforts, et au travail de milliers d'autres comme eux au Canada, nous sommes venus si près en 2013; à cinq votes près, comme je l'ai dit. Je sais que nous pouvons apporter ce changement pour ces enfants ainsi que pour tous ces gens à la grandeur du pays qui réclament que nous, Canadiens, fassions notre part pour attaquer de front cette crise de conservation internationale.
Le projet de loi mettrait également à jour les infractions canadiennes existantes de cruauté envers les animaux. Comme le député de l'a fait remarquer, ces infractions n'ont pas fait l'objet d'une mise à jour de fond depuis 1892. Même si je sais que l'intention du député est d'adapter les lois anticruauté au XXIe siècle, je me contenterais de les adapter au XXe siècle. D'ailleurs, selon Camille Labchuk, directrice administrative d'Animal Justice, le projet de loi aiderait le Canada à se défaire de sa réputation de pays occidental ayant les pires lois de protection des animaux et nous aiderait à faire un premier pas dans la bonne direction.
Non seulement ces mesures visant à lutter contre la cruauté envers les animaux ont été déjà proposées à la Chambre par des députés de plus d’un parti, mais elles ont aussi été adoptées par la Chambre à pas moins que trois occasions différentes. Je reconnais que ce projet de loi soulève l’inquiétude de certaines personnes, qui craignent qu’il n’ait un impact sur les millions de Canadiens qui, chaque année, aiment s’adonner à la chasse, au piégeage et à la pêche. On m’a toutefois assuré que ce n’était ni l’intention ni l’objectif du projet de loi, qui ne vise à interdire que les activités criminelles impliquant des actes de cruauté à l’égard des animaux.
J’ai pris le temps d’examiner le projet de loi, et je peux vous dire que je n’ai aucune raison de douter de ce qu’ont dit à la Chambre le ministre et les fonctionnaires du ministère de la Justice, aussi bien en 2002 qu’en 2005, à savoir que ces amendements n’auront aucun impact sur les activités licites qui concernent les animaux, notamment la chasse, le piégeage et la pêche.
Il suffit de se reporter aux articles du Code criminel pour voir comment ces infractions sont définies et appliquées. Selon l’article 444 du Code, celui qui tue des bestiaux sans excuse légitime commet une infraction. Selon l'article 445.1, celui qui cause de la douleur, de la souffrance ou des blessures injustifiées à un animal commet une infraction. Il est bien entendu que ces dispositions ne sont ni destinées ni applicables à l’agriculture, la pêche, la chasse ou la recherche, comme d’aucuns l’ont prétendu tout à l’heure.
Nous espérons que ce projet de loi pourra être envoyé en comité sans tarder, où il sera examiné plus en détail, avec l’aide de spécialistes du droit pénal. Nous verrons bien si le ministère de la Justice a raison, ce dont je ne doute pas. Pour le moment, s’il faut présenter des amendements, le député de a dit clairement qu’il serait prêt à les examiner. Personnellement, j’ai l’intention d’en proposer un à ce moment-là, dont le texte sera très simple: « Il est entendu que ce projet de loi n’a aucun impact sur la chasse, la pêche et le piégeage. »
Avons-nous besoin d’autre chose?
Ma province, la Colombie-Britannique, ajoute toujours dans ses textes de loi la clause « il est entendu que », pour s’assurer que les projets de loi relatifs à l’aménagement des terres ou au développement des ressources n’empiètent pas sur les droits ancestraux ou les droits issus de traités. Cette clause est typique dans les projets de loi de ma province, les gens y sont habitués.
Il faut bien comprendre, et le ministère de la Justice l’a dit clairement, que les dispositions concernant les actes de cruauté à l’égard des animaux n’ont aucun des effets dénoncés par mon collègue du Parti conservateur.
Deuxièmement, le député a dit clairement qu’il serait prêt à examiner un amendement de ce genre, ce qui écarterait toute inquiétude de la Chambre à ce sujet. Par conséquent, rien ne nous empêche d'aller de l'avant. Cela concerne, après tout, ceux qui veulent lutter contre les actes de cruauté volontaires ou insouciants à l’égard des animaux. Aucun argument sérieux ne permet de contester l’analyse faite par le ministère de la Justice, à savoir que ces dispositions n’ont aucun effet sur les activités licites concernant des animaux.
La dernière partie du projet de loi, c’est-à-dire la troisième, est relativement simple. Elle interdit la vente de fourrure de chat et de chien au Canada, et exige l’identification de l’origine de tous les produits de fourrure. C’est ce que prévoit déjà la législation aux États-Unis et en Europe. Cette mesure, qui a déjà rallié le soutien de dizaines de milliers de Canadiens au moyen d’une pétition électronique, comme cela est désormais possible en vertu de notre Règlement, est absolument nécessaire si l’on veut éviter que ne se reproduisent des histoires d’horreur comme celle qu’a révélée le Toronto Star en 2012, lorsque le journal a découvert que de la fourrure de chien et de chat servait à fabriquer des jouets pour enfants.
En conclusion, j’estime que le projet de loi propose des mesures qui n’ont que trop tardé. Ces mesures sont raisonnables, d’autant plus qu’elles ont déjà été examinées, voire adoptées, par la Chambre dans le passé.
Le texte mérite d’être étudié davantage, et il le sera en comité, si nous nous entendons, afin que nous fassions le nécessaire pour moderniser nos lois sur la cruauté envers les animaux, notamment pour résoudre le problème des nageoires de requin ainsi que celui de la fourrure de chien et de chat.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi , lequel a été présenté par mon ami, le député de , dans le but de muscler notre législation afin de mieux protéger les animaux.
Le projet de loi a trois objectifs. Le premier, dont a déjà parlé le député de , consiste à interdire l’importation de nageoires de requin en modifiant la Loi sur les pêches ainsi que la Loi sur la protection des espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial.
La pratique qui consiste à couper les nageoires des requins vivants et à les rejeter à la mer, où ils coulent jusqu'au fond et sont condamnés à mourir de suffocation ou à servir de proies à d’autres prédateurs, est une pratique cruelle, sans compter que c'est du gaspillage. Certes, cette forme de pêche permet aux bateaux de faire plus de profit, mais elle est cruelle en plus de représenter du gaspillage.
Le projet de loi vise à modifier la Loi sur les pêches en interdisant l’enlèvement des nageoires de requin. Je me permets de vous faire remarquer que cette pratique est déjà interdite au Canada, conformément aux conditions d’utilisation des permis délivrés par le Règlement de pêche (dispositions générales). Toute violation de ces conditions lors de la pêche au requin constitue une infraction passible de poursuites, conformément à la Loi sur les pêches. À cet égard, l’amendement proposé risque de porter à confusion ou de faire double emploi.
Le deuxième objectif du projet de loi consiste à interdire la vente de fourrure de chat ou de chien en modifiant la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation et à rendre obligatoire la mention du type de fourrure sur l'étiquette en modifiant la Loi sur l'étiquetage des textiles. Il est bien connu que j'aime les chiens, alors je suis en faveur des recommandations de mon collègue visant à préciser davantage les dispositions relatives à l'utilisation de ces produits et à élargir les mesures de protection afin qu'elles restent adéquates.
Ce qui me préoccupe le plus, dans les modifications que mon collègue propose d'apporter au Code criminel, ce sont les articles qui visent à moderniser les dispositions du Code criminel sur la cruauté envers les animaux.
Je conviens que les dispositions actuelles sur la cruauté envers les animaux devraient être réformées en profondeur. Je félicite d'ailleurs le député de de tout ce qu'il a fait pour attirer l'attention sur cette importante question. Je crois toutefois que la entreprendra une révision plus globale du Code criminel pendant son mandat et j'estime que la modification des dispositions relatives à la protection des animaux devrait d'abord faire l'objet de vastes consultations publiques.
Le projet de loi créerait deux infractions. La première, définie dans la nouvelle version du paragraphe 182.1(1), concerne le fait de tuer ou de blesser un animal. La disposition dit ceci:
(1) Commet une infraction quiconque, volontairement ou sans se soucier des conséquences de son acte:
a) cause à un animal ou, s’il en est le propriétaire, permet que lui soient causées de la douleur, des souffrances ou des blessures inutiles;
b) tue sauvagement ou cruellement un animal — que la mort soit immédiate ou non — ou, s’il en est le propriétaire, permet qu’il soit tué ainsi;
Je crois que les modifications proposées par mon collègue de ont beaucoup de mérite, mais je voulais aussi faire part à la Chambre de certaines préoccupations soulevées par mes collègues ailleurs au pays.
La première qui a été portée à mon attention concerne les conflits et les exemptions dans le projet de loi. Le projet de loi ne contient pas une liste d'exemptions pour les activités légales, comme l'élevage de bétail, la chasse, la pêche, le trappage, la recherche médicale, etc. Le projet de loi pourrait créer par inadvertance un conflit juridique en rendant illégales des activités légalement réglementées du simple fait qu'elles existent.
En outre, le projet de loi soulève des questionnements quant à sa constitutionnalité en ce qu'il pourrait, dans les faits, rendre la chasse, la pêche, le trappage, l'élevage de bétail et d'autres activités anciennes et autochtones illégales parce qu'elles pourraient être jugées brutales ou cruelles ou qu'elles pourraient supposer, de par leur nature, une certaine indifférence des conséquences.
Le nouveau critère de l'insouciance, qui a été ajouté à celui de l’intention relativement à la douleur, aux souffrances ou aux blessures inutiles infligées à un animal en vertu de l’article 182.1 proposé, complète et développe la définition du type de conduite susceptible d’être considérée comme criminelle, comme, par exemple, dans le cas d’une personne qui comprend qu’il existe un risque d’occasionner de la douleur et de la souffrance, mais qui prend quand même ce risque. Cette question préoccupe beaucoup les chasseurs, les trappeurs et les pêcheurs de tout le pays, puisqu’il s’agit d’un risque inhérent à la nature même de leurs activités. Même en pratiquant ces activités en toute légalité et selon des pratiques socialement acceptées, que ce soit à des fins sportives, commerciales ou dans le cadre d’un mode de vie traditionnel, ces adeptes pourraient se trouver en situation de violation de la loi.
J’ai écouté très attentivement les commentaires de mon collègue, qui nous a donné l’assurance que ces dispositions ne toucheraient pas les activités traditionnelles, mais il reste que leurs conséquences possibles soulèvent des préoccupations tout à fait légitimes partout au pays. Par conséquent, j'informe la Chambre que je ne peux pas appuyer le projet de loi dans sa forme actuelle.
Je sais que beaucoup d’intéressés partout au pays craignent que ces nouvelles infractions concernant la mise à mort cruelle ou sauvage d’un animal n’aillent trop loin et n’englobent les pratiques traditionnelles d’abattage des animaux. Je sais que, lorsque ces questions ont été discutées à la Chambre, on a fourni beaucoup de garanties visant à rassurer les députés, mais le public demeure tout de même très inquiet.
Les Canadiens qui aiment bien chasser et pêcher ou ceux qui élèvent et abattent des animaux à des fins alimentaires sont profondément préoccupés par le fait que ces pratiques puissent faire partie des nouvelles infractions, et ce, en dépit des garanties fournies par mon collègue. Étant donné les vives préoccupations qui avaient été exprimées lors des débats sur un projet de loi semblable, je pense qu’il serait plus approprié de mener de vastes consultations auprès de la population canadienne avant de poursuivre avec des modifications législatives.
La plupart des Canadiens, je crois, sont d’accord pour dire que les animaux méritent notre protection, indépendamment de tout intérêt matériel qu’ils peuvent présenter. Je ne suis certainement pas contre la nécessité d’adopter des mesures législatives fortes pour protéger les animaux. Des études ont montré qu’une personne qui maltraite un animal est beaucoup plus susceptible de faire la même chose à des humains. Il y a aussi des recherches qui ont établi un lien entre les personnes qui maltraitent les animaux et l’incidence de la violence familiale.
Cependant, je suis persuadé que les aspects du projet de loi sont délicats et appropriés du point de vue du droit criminel. Selon moi, toute réforme du Code criminel à l’égard des infractions de cruauté envers les animaux doit faire l’objet d’une vaste consultation publique et d’études plus approfondies.
La cruauté envers les animaux est un problème social important qui mérite une réponse législative exhaustive. Seule une consultation publique à grande échelle nous permettra de mener à bien ce dossier. Le mieux, pour le moment, est d’attendre la future révision du Code criminel. De cette manière, nous pourrons écouter les doléances des Canadiens qui s’adonnent à des activités légitimes de chasse, de pêche, d’élevage, de recherche médicale et ainsi de suite, et nous pourrons tenter d’y répondre.
Nous voulons nous assurer que tout changement législatif éventuel soit équilibré et n’empiète pas sur les droits des Canadiens qui pratiquent ces activités, des activités qui, outre qu’elles représentent des activités traditionnelles, contribuent à une grande partie de notre économie. Les Canadiens ont des sentiments très forts à l’égard de ces activités.
Les Canadiens qui s’adonnent à ces activités traditionnelles ne veulent pas avoir l’impression que les améliorations que nous apporterons au Code criminel les rendront plus susceptibles d’être poursuivis en justice. À mon avis, faire ces changements dans le contexte d’un projet de loi d’initiative parlementaire et de ses processus connexes est quelque chose de trop difficile. La meilleure voie à suivre est de procéder à une révision approfondie du Code criminel afin de permettre la tenue de consultations.
J’espère que nous pourrons débattre à fond de cette question à la Chambre.
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Monsieur le Président, en suivant le débat de ce matin, je me rends compte à quel point bon nombre de députés sont passionnés par cette question.
Je tiens à remercier mon collègue d’en face, que j’ai été amené à mieux connaître par notre travail au comité de même que dans des fonctions extérieures. Je respecte tout à fait la personne. Je respecte son droit à déposer ce projet de loi et à faire en sorte qu’il soit débattu. Personnellement, j’aurais préféré que nous n’ayons pas à tenir ce genre de discussion, parce que je crois que les changements proposés à la loi pourraient avoir des répercussions pour les électeurs que je représente. Il est très courageux — et je dis cela avec le plus grand respect, surtout pour un nouveau député — de déposer un projet de loi d'initiative parlementaire que je juge à la fois vaste et ambitieux. Il y a lieu d’en féliciter le député. Nous ne savons pas quelle sera la décision finale, et nous allons voir comment les choses vont se dérouler.
Je tiens aussi à remercier le secrétaire parlementaire d’avoir indiqué, je suppose au nom du gouvernement, que la façon dont nous allons traiter de cette question se ferait dans le plus grand respect. Je vais vous donner quelques exemples concernant le projet de loi. Je ne suis pas en total désaccord avec cette mesure et je ne me pose pas de question sur les conséquences envisagées, mais plutôt sur les conséquences imprévues. C’est précisément ce dont je vais parler.
Le projet de loi a une portée très étendue. Il y est question d’enlèvement des nageoires de requin. Nous savons cependant, pour l'avoir appris dans le cadre de débats tenus sur cette question lors de législatures antérieures, que le Canada interdit déjà cette pratique dans ses eaux et que sa réglementation interdit également l’importation d’ailerons de requin. Toutefois, si à un moment donné la Chambre souhaite adopter ce texte de loi, je ne serais pas personnellement touché.
D’ailleurs, en ma qualité de zoologiste détenteur d’un diplôme en pêches et sciences aquatiques, je comprends l’importance de l’écosystème, de toute la chaîne alimentaire. Je sais que les prédateurs supérieurs ont leur place dans cet écosystème et je comprends que nous voulions éviter l’extinction de n’importe quelle espèce à cause de ce genre de pratique de prélèvement. Je serais, pour le moins, ouvert à ce genre de choses. Je pourrais très bien accepter ce point de vue. Si l’auteur du projet de loi s’en était uniquement tenu à ce genre de choses, j’aurais même pu en arriver à appuyer son texte.
Cependant, le projet de loi parle aussi de chats et de chiens en proposant une modification qui fait vibrer des cordes sensibles. J’en vois déjà certains imaginer que leur chien de poche pourrait être tué pour sa fourrure. Et je dis cela en tant que propriétaire d’animal de compagnie. J’ai toujours eu des chiens, depuis tout jeune, puisque j’ai grandi dans une famille d’éleveurs de bovins, dans le centre de l’Alberta, et que nos chiens à nous étaient employés de façon bien différente de ce qu’on connaît ailleurs.
C’étaient des chiens de travail. Nous les adorions, nous les respections et ils nous respectaient, mais nous avions, avec les Blue Heeler et nos autres chiens, des relations radicalement différentes qui donnaient de bons résultats à la ferme, parce qu’ils nous aidaient à rassembler les troupeaux, à protéger notre cheptel et ainsi de suite. La relation était tout à fait différente. Quand nos chiens se comportaient bien et qu’ils travaillaient bien, ils étaient récompensés. Quand ils se comportaient mal et qu’il fallait les corriger, nous appliquions les méthodes nécessaires pour les remettre dans le droit chemin. On apprend ce genre de chose dans les centres de dressage de chiens ou ailleurs.
Quoi qu’il en soit, ces chiens-là n’avaient rien à voir avec le chien de poche que j’ai depuis que je réside en ville. Malheureusement, comme il n’y avait plus assez de place pour tous les enfants à la ferme, je me suis retrouvé en ville où, depuis, j’ai un chien de poche. Ma relation avec cette chienne est radicalement différente de celle que j’avais avec les chiens de ma jeunesse. Ainsi, je ne voudrais certainement pas qu’une telle chose se produise, mais c’est moi qui ai le pouvoir de choisir; je suis le propriétaire de cette chienne, je suis son maître et je peux décider si elle se retrouvera dans un autre type de situation. J’ai ce pouvoir et cette responsabilité et je prends soin de la chienne de la famille. Je ne connais pas une seule famille qui n’aime pas son animal de compagnie. Si elle me regarde à la télévision, elle ne comprend pas un traître mot de ce que je dis, mais au moins elle me reconnaît à l’écran.
Ce qui me préoccupe dans ce projet de loi, c’est qu’il cherche à tout homogénéiser. On y part du principe que n’importe quel animal fait partie de la même expérience. Par exemple, pour les personnes qui ont toujours vécu en ville — et je ne dis pas cela de façon condescendante — et qui ont eu des chiens de poche toute leur vie, la façon de percevoir l’animal de compagnie peut être radicalement différente de celle des gens qui travaillent dans une exploitation agricole. C’est la seule raison pour laquelle je soulève cela.
Et puis, je suis chasseur et pêcheur. J’ai passé des années à étudier. J’ai un diplôme de zoologiste en pêches et sciences aquatiques. J’ai aussi un diplôme d’agent de conservation. J’ai passé des années à effectuer des recherches sur les poissons. J’ai passé des années à travailler comme agent de conservation, à protéger l’environnement, la faune et nos ressources, et je suis très fier de tout ce que j’ai accompli.
J’affirmerais que la vaste majorité des gens avec qui j’ai travaillé au sein de ce milieu sont parmi les personnes les plus éthiques et les plus responsables que j’ai rencontrées. À la lecture des dispositions de ce projet de loi, où l’on définit l’infraction comme étant le fait de tuer un animal sauvagement, en le brutalisant ou sans se soucier des conséquences de son acte, ces personnes pourront se demander si elles ne risquent pas de se retrouver en prison pour avoir pris un doré et l’avoir assommé dans le bateau avant de le rapporter à la maison.
Le parrain du projet voudrait nous faire croire qu’il n’en est rien, et je crois en sa bonne foi. Cela dit, comment le savoir avec certitude? En voici un exemple.
Les défenseurs des droits des animaux saisissent chaque occasion possible de faire avancer leur cause. Cela ne pose aucun problème. C’est leur droit. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, tant que cela est permis par la loi. Nous vivons dans une société libre et ouverte, et c’est leur droit d’agir ainsi. Cependant, voici un exemple de situation où les choses peuvent déraper. Cela concerne le secteur agricole.
Nous savons qu’ils installent parfois des caméras dans les installations d’élevage pour parvenir à certaines fins. Parfois le résultat est positif et parfois il ne l’est pas. Je peux cependant affirmer qu’un certain nombre d’électeurs sont venus à moi pour me signaler, documents à l’appui, que leur exploitation faisait l’objet de harcèlement de la part de certains. Il s’agit de personnes qui arrivent sur les lieux en voiture, qui se garent en toute légalité en bordure de la route, puis qui photographient et documentent les pratiques d’élevage. J’ai moi-même entendu des appels et des enregistrements de personnes qui avaient laissé des messages de menace sur la boîte vocale d’exploitations familiales sous prétexte que le type d’élevage pratiqué par ces exploitations ne leur plaisait pas. Ce sont les mêmes personnes qui œuvrent auprès d’organismes comme PETA ou tout autre groupe de défense des droits des animaux. Je ne prétends pas que toutes ces personnes poursuivent les mêmes objectifs, mais il y en a certainement qui utilisent ce genre de méthodes et de techniques pour intimider, voire pour entraîner la fermeture des exploitations agricoles. Ces gens deviennent les détenteurs autoproclamés du droit d’agir au nom du reste de la société au regard de telles questions et recourent à ces méthodes dans la poursuite de leurs propres intérêts.
Bien honnêtement, je crains que si le projet était adopté dans sa forme actuelle, nous donnerions énormément d’occasions et de raisons à d’innombrables personnes d’invoquer la loi. Elles auraient simplement besoin d’un juge coopératif et d’un simple cas de négligence.
À l'heure actuelle, pour qu'on puisse inculper une personne d'infraction criminelle, la situation doit répondre à des critères très exigeants. C'est tout à fait normal, puisque les infractions criminelles sont des infractions graves. Selon les dispositions du projet de loi, une légère négligence pourrait être traitée comme une infraction criminelle. Comment cela est-il possible?
L'extrait que voici est tiré de la section sur la peine:
[...] s’il est le propriétaire d’un animal ou la personne qui en a la garde ou le contrôle, l’abandonne volontairement ou sans se soucier des conséquences de son acte [— « sans se soucier des conséquences » n'est défini nulle part —] ou, par négligence, omet de lui fournir la nourriture, l’eau, l’air, l’abri et les soins convenables et suffisants;
Peut-être considérera-t-on que le propriétaire n'a pas fourni des soins suffisants s'il n'a pas brossé le poil de son chien. Il risquerait alors de se retrouver avec un casier judiciaire.
Ces éléments font frémir d'horreur non seulement certains secteurs de l'industrie, mais aussi la communauté des chasseurs et des pêcheurs.
Nous souhaitons tous que les animaux soient protégés par des normes solides. Certaines parties du projet de loi amélioreraient leur bien-être. Ainsi, je trouve tout à fait inacceptable, comme le député, d'élever des animaux pour les combats, les paris ou autre chose du genre, et je crois que presque tous les Canadiens abonderaient dans le même sens. Si le projet de loi s'en tenait là, je suis certain que le député aurait l'appui d'une forte majorité à la Chambre. J'espère, sans méchanceté, que la trop vaste portée du projet de loi l'empêchera de passer à l'étape de la deuxième lecture.
J'ai été ravi d'entendre le secrétaire parlementaire affirmer qu'il faudrait beaucoup plus de rigueur et de consultations pour voir à ce que tous les intervenants concernés aient leur mot à dire. Les Premières Nations n'ont aucunement participé à ces travaux. En ce qui concerne la fourrure des chiens et des chats, par exemple, les Premières Nations utilisent traditionnellement la fourrure de chiens huskys dans la confection de certains vêtements. Quel serait l'effet du projet de loi sur cette pratique?
Nous connaissons déjà la campagne ambitieuse contre la chasse au phoque. L'utilisation de l'hakapik est une méthode avalisée par les vétérinaires. Toutes les données scientifiques dont nous disposons indiquent que c'est une bonne méthode, mais elle a été tout de même vertement critiquée dans les médias du monde entier, ce qui a entraîné une croissance exponentielle de la population de phoques le long des côtes de l'Atlantique, en plus de causer des ravages dans l'économie, en particulier parmi les populations côtières vulnérables, qui ont besoin de cette activité traditionnelle pour vivre.
Beaucoup de gens utilisent des animaux, notamment les agriculteurs, les éleveurs et les autres personnes qui tirent leur subsistance de la nature. Les Premières Nations ne sont pas les seules dans ce cas. Tout ce monde veut avoir l'assurance que les députés comprennent les risques graves auxquels le projet de loi pourrait les exposer.
Je félicite mon collègue d'avoir présenté le projet de loi, mais, en mon âme et conscience, il m'est impossible de l'appuyer.
Je devrais signaler à la Chambre que mon collègue et moi avons discuté de son projet de loi. Il a eu la noblesse de venir m'en parler parce qu'il était au courant de mon point de vue sur la question. Je lui ai indiqué respectueusement que je ne pouvais pas appuyer son projet de loi. Par conséquent, il ne sera aucunement surpris de constater que j'ai pris la parole à ce sujet aujourd'hui.
Les éleveurs, les agriculteurs, les chasseurs et les pêcheurs pourront toujours compter sur moi pour défendre leurs intérêts. Je veillerai toujours à ce que nous préservions les activités traditionnelles et je m'opposerai à tout changement susceptible d'avoir des conséquences nuisibles imprévues sur ces secteurs économiques, comme ce pourrait être le cas si ce projet de loi était adopté.