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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , la Loi d'exécution du budget.
Je suis heureux de discuter des investissements prévus dans le premier budget du gouvernement actuel pour renforcer la classe moyenne et favoriser la croissance économique. Je suis fier de faire honneur à la confiance que les Canadiens ont placée dans le gouvernement.
Le budget de 2016 et le projet de loi d'exécution du budget, qui donne la priorité aux gens, font renaître l'espoir chez les Canadiens. Les mesures prévues dans le projet de loi donneront plus d'argent aux parents pour les aider à couvrir les coûts élevés associés à l'éducation de leurs enfants.
Le projet de loi fera en sorte que les Canadiens au chômage reçoivent l'appui dont ils ont besoin alors qu'ils cherchent un nouvel emploi. Il aidera les aînés à vivre dans le confort et la dignité à leur retraite. Il appuiera les anciens combattants et redonnera à ceux qui ont tant donné au service de notre pays. Bref, il s'agit de la première étape de notre plan à long terme pour faire renaître l'espoir et relancer l'économie, pour le plus grand bien de tous les Canadiens.
Le projet de loi reflète ce que les Canadiens nous ont dit. Le et moi, ainsi que de nombreux membres de notre caucus, avons sillonné le pays dans le cadre de consultations prébudgétaires sans précédent. J'ai rencontré personnellement de nombreux Canadiens, que ce soit de ma propre province, le Québec, et jusqu'à Yellowknife.
Ce que des milliers de Canadiens nous ont dit directement a servi à façonner les mesures prévues dans le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui. Voici les deux principaux messages dont on nous a fait part dans des collectivités partout au Canada. D'abord, les Canadiens nous ont dit de faire quelque chose pour les aider eux et leur famille à joindre les deux bouts. Ensuite, ils ont dit que nous devrions investir dans des mesures qui favoriseront la croissance économique, ce qui créera des emplois, assurera la prospérité et renforcera la classe moyenne et les collectivités.
Le gouvernement a écouté. Nous avons pris des mesures en fonction de ce que nous avons entendu. Ce qui en résulte, c'est le budget de 2016 et le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui.
[Français]
Le projet de loi s'appuie sur les mesures que nous avons prises dès les premiers jours de notre mandat, lorsque nous avons réduit l'impôt des Canadiens et Canadiennes de la classe moyenne partout au pays. Près de 9 millions de Canadiens et Canadiennes profitent maintenant de cette réduction d'impôt qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Cet allégement d'impôt leur permettra d'épargner, d'investir et d'assurer la croissance de l'économie canadienne.
Maintenant, par l'entremise de notre plan budgétaire visant à assurer la croissance de la classe moyenne, nous franchissons une étape encore plus importante afin de permettre aux membres de la classe moyenne et à ceux qui travaillent fort pour en faire partie de disposer de plus d'argent grâce à l'instauration de l'Allocation canadienne pour enfants.
L'Allocation canadienne pour enfants sera plus simple, entièrement libre d'impôt et mieux ciblée pour aider ceux qui en ont le plus besoin dans notre société, et elle sera globalement plus généreuse que le système de prestations pour enfants qu'elle remplace. Neuf familles sur dix recevront plus d'argent en vertu de l'Allocation canadienne pour enfants que dans le cadre du système actuel. Les familles bénéficiaires verront leurs prestations pour enfants augmenter de près de 2 300 $ en moyenne au cours de l'année de prestations 2016-2017.
Il s'agit là d'une mesure importante visant à aider les Canadiens à joindre les deux bouts. Ces fonds peuvent servir à acquitter sa facture d'épicerie, à payer les frais d'inscription au camp de soccer des enfants cet été ou à acheter des vêtements pour la prochaine saison.
En outre, grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, non seulement nous renforçons la classe moyenne, mais nous sortons des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté. Nous estimons en effet qu'environ 300 000 enfants de moins vivront dans la pauvreté en 2017 par rapport à 2014.
Avec l'adoption de ce projet de loi, à compter du mois de juillet prochain, les familles ayant des enfants âgés de moins de 18 ans recevront une prestation annuelle maximale de 6 400 $ par enfant âgé de moins de six ans et de 5 400 $ par enfant âgé de 6 à 17 ans.
Ainsi, en appuyant la loi d'exécution du budget, tous mes collègues aideront plus de parents canadiens à bénéficier d'un répit à la fin du mois et à épargner pour l'avenir de leurs enfants.
Le fait d'aider les familles à améliorer leur sort n'est qu'un élément de la loi d'exécution du budget. Celle-ci met également en oeuvre des mesures destinées à venir en aide aux personnes qui vivent des moments éprouvants en raison du contexte économique mondial difficile.
Ces mesures comprennent un soutien ciblé destiné à venir en aide aux personnes qui font face à des circonstances exceptionnelles, de sorte que les Canadiens au chômage qui se trouvent dans les régions les plus durement touchées par le ralentissement dans le secteur des produits de base disposent du soutien dont ils ont besoin pendant qu'ils cherchent un nouvel emploi.
L'adoption de ce projet de loi permettra de prolonger de cinq semaines la période de prestations régulières d'assurance-emploi de l'ensemble des prestataires admissibles des régions touchées du pays, en plus d'accorder jusqu'à 20 semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi aux travailleurs de longue date qui ont connu les hausses de chômage les plus marquées dans ces régions.
Dans le budget, 12 régions économiques de l'assurance-emploi ont été désignées comme étant admissibles à cette prolongation de la période de prestations en raison du ralentissement dans le secteur des produits de base.
Néanmoins, le gouvernement a aussi promis de surveiller la situation économique à la suite du dépôt du budget, et il a récemment donné suite à cet engagement en annonçant, dans le cadre de son évaluation, l'ajout de trois dernières régions à cette liste. Ces régions supplémentaires ainsi que les 12 régions initiales, seront visées par l'adoption de la loi d'exécution du budget.
De plus, en ce qui concerne les prestataires d'assurance-emploi de toutes les régions du Canada, le projet de loi viendra aussi réduire le délai de carence de l'assurance-emploi, qui passera, lui, de deux semaines à une semaine à compter du 1er janvier 2017.
L'objectif de cette mesure est d'alléger les contraintes financières de ceux qui ont récemment perdu leur emploi et qui en cherchent un autre. Qui plus est, grâce à l'adoption de ces dispositions législatives, les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active seront assujetties aux mêmes critères d'admissibilité que les autres demandeurs de la région où ils vivent. Cela veut dire qu'environ 50 000 Canadiens de plus deviendront admissibles à des prestations d'assurance-emploi en raison de cette mesure, qui entrera en vigueur en juillet 2016.
Les Canadiens ont toujours compris que l'on mesure l'équité d'une société à la façon dont celle-ci traite ses membres les plus vulnérables. Le budget que nous avons déposé et ses dispositions législatives témoignent justement de ces valeurs, et il ne s'agit pas seulement des personnes qui subissent la perte d'un emploi.
Cette loi d'exécution du budget contribuera à faire en sorte que les aînés canadiens puissent prendre leur retraite dans le confort et la dignité grâce à un soutien supplémentaire important à l'égard des personnes les plus vulnérables. Bien que le système de revenu de retraite du Canada soit parvenu à réduire l'incidence de la pauvreté chez les aînés canadiens, il est malheureux de constater que certains d'entre eux sont toujours plus à risque de vivre en situation de faible revenu.
Par exemple, les aînés vivant seuls sont presque trois fois plus susceptibles de vivre en situation de faible revenu que les aînés en général. Il s'agit là d'une injustice envers les personnes qui ont contribué à bâtir ce pays, et il faut la corriger. Grâce à l'adoption de cette loi d'exécution du budget, cette injustice sera corrigée. Les mesures législatives permettront d'augmenter la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti d'un montant pouvant atteindre 947 $ par année pour les aînés vivant seuls, qui sont les plus vulnérables, et ce, à compter du mois de juillet 2016.
Ces mesures viendront aussi en aide aux aînés qui dépendent presque exclusivement des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti et qui risquent donc de vivre des difficultés financières.
Grâce à cette bonification, la prestation complémentaire maximale actuelle sera plus que doublée, ce qui représente une augmentation de 10 % des prestations maximales totales du Supplément de revenu garanti auquel ont droit les aînés vivant seuls et dont le revenu est le plus faible.
En investissant plus de 670 millions de dollars par année, nous améliorerons la sécurité financière d'environ 900 000 aînés vivant seuls partout au Canada, et nous les aiderons à jouir d'une retraite sûre en toute dignité. De plus, les deux tiers des personnes qui profiteront de cette hausse sont des femmes vivant seules.
L'adoption de ce projet de loi aura aussi pour effet d'abroger les dispositions de la Loi sur la sécurité de la vieillesse qui avaient fait passer de 65 à 67 ans l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, et de 60 à 62 ans l'âge d'admissibilité aux allocations pour la période de 2023 à 2029. Le rétablissement à 65 ans de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti permettra aux Canadiens de disposer de milliers de dollars de plus, lorsqu'ils deviendront des aînés et chercheront à prendre leur retraite. Cette mesure sera, en outre, particulièrement utile aux aînés vulnérables de 65 ans et 66 ans qui dépendent des prestations de la Sécurité de la vieillesse, sans lesquelles ils feraient face à un risque beaucoup plus élevé de vivre dans la pauvreté.
[Traduction]
Comme dans le cas des aînés, ce sont quelquefois ceux qui ont donné le plus à leur pays qui font malheureusement face aux plus grandes difficultés. C’est totalement injuste. Les anciens combattants du Canada et leur famille méritent le plus profond respect et la gratitude de tous les Canadiens pour les sacrifices qu’ils ont consentis. Grâce à cette loi d’exécution du budget, nous leur donnons l’appui qu’ils méritent pour les sacrifices qu’ils ont faits.
Une fois la loi adoptée, nous ferons d’importants investissements pour garantir la sécurité financière et l’indépendance des anciens combattants handicapés et de leur famille pendant leur transition à la vie civile. Le budget prévoit rétablir l'accès essentiel aux services et assurer la sécurité financière à long terme de ceux qui ont subi de graves blessures physiques ou psychologiques dans l’exercice de leurs fonctions.
Le projet de loi modifiera la Loi sur les mesures de réinsertion et d’indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes afin d'accroître, de façon rétroactive et prospective, l'indemnité d’invalidité et les prestations connexes, comme la prestation de décès, et d’adapter l’orientation et la terminologie de l’allocation pour déficience permanente, en plus d'augmenter le montant de l’allocation pour perte de revenus à 90 %.
En conséquence, la somme de 1,6 milliard de dollars sur cinq ans sera directement versée aux anciens combattants et à leur famille, sous la forme de paiements directs bonifiés. Plus particulièrement, le projet de loi haussera la valeur de l’indemnité d’invalidité pour blessures ou maladie causées par le service jusqu'à un maximum de 360 000 $ et veillera à ce que tous les anciens combattants qui touchent cette indemnité depuis 2006 reçoivent la pleine valeur de leurs prestations bonifiées rétroactivement.
Le projet de loi majorera l’allocation pour perte de revenus qui remplace 90 % de la solde brute avant la libération d'un ancien combattant admissible. Il remplacera l'expression « allocation pour déficience permanente » par « allocation pour incidence sur la carrière » pour mieux refléter l’objectif du programme, conformément aux modifications annoncées dans le budget visant à mieux indemniser les anciens combattants dont les options de carrière ont été limitées par une maladie ou une blessure attribuable au service.
Les modifications apportées donnent suite à certains engagements pris en vertu du mandat et répondent aux recommandations des principaux intervenants, notamment à celles de l’ombudsman des vétérans. Mais surtout, ils permettent de redonner à ceux qui ont tant donné pour leur pays.
Grâce au projet de loi d'exécution du budget, le gouvernement viendra aussi en aide aux Canadiens qui voient à l'éducation de la prochaine génération de nos concitoyens. Nous savons que les enseignants et les éducateurs paient souvent de leur poche les fournitures dont ils se servent pour enrichir le milieu d'apprentissage de nos enfants. S'il est adopté, le projet de loi mettra en oeuvre un crédit d'impôt au titre des fournitures scolaires pour les enseignants et les éducateurs de la petite enfance en reconnaissance des coûts qu'ils engagent, à leurs propres frais, pour l'achat de fournitures destinées aux élèves. Ce crédit remboursable au taux de 50 % s'appliquera à un montant maximum de 1 000 $ de fournitures admissibles, comme du papier, de la colle, des casse-tête et des livres supplémentaires, en 2016 et les années subséquentes.
En terminant, les députés verront comme moi que, prises collectivement, les mesures prévues dans le projet de loi constituent une avancée majeure dans la réalisation de notre plan, qu'elles font passer les Canadiens en premier et qu'elles fournissent à ces derniers l'aide dont ils ont besoin maintenant tout en investissant de manière à assurer notre avenir pour les années et les décennies à venir.
Je suis fier d'avoir participé à son élaboration et je suis fier d'inciter aujourd'hui les députés à le mettre rapidement en oeuvre afin que les Canadiens puissent en bénéficier sans tarder. Ce faisant, ils saisiront l'occasion qui s'offre à eux de bâtir un avenir meilleur en misant sur les investissements ciblés, de venir en aide à leurs concitoyens et de stimuler l'économie canadienne.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi d'exécution du budget.
Je ferai remarquer que le député d'en face a indiqué dans l'introduction de son allocution qu'il s'agit de la Loi no 1 d'exécution du budget. Nous attendrons donc avec impatience la Loi no 2.
L'opposition officielle a eu pendant des semaines bien des occasions d'examiner la mesure législative. Nous avons également eu de nombreuses occasions d'interroger le et le gouvernement au sujet de leur plan financier. Il semble malheureusement que plus nous demandons d'explications, moins les choses deviennent claires. C'est pourquoi je veux mettre l'accent aujourd'hui sur les points qui se rapportent à la crédibilité du ministre quand il présente le budget.
Le plan, ou plutôt l'absence de plan, les prévisions du ministre et ses affirmations sont d'une importance capitale pour établir l'exactitude des chiffres que renferme le budget. Le continue de se faire bombarder de sérieuses questions au sujet de sa crédibilité financière et de son manque de transparence.
Nous, de l'opposition, aimerions bien mieux travailler avec le gouvernement pour apporter des amendements à la mesure législative. Nous ne pouvons toutefois pas appuyer un plan d'emprunt massif et de dépenses exorbitantes quand il repose sur des hypothèses aussi erronées. Dès le début, les fondements de la mesure législative n'étaient tout simplement pas solides.
Au cours de la séance du comité plénier du 30 mai, le a déclaré ceci: « Nous étions en période de faible croissance. Cela explique la situation dans laquelle nous nous trouvons. » Et le a répété l'idée selon laquelle les libéraux auraient hérité d'une situation de faible croissance. Ce n'est tout simplement pas le cas.
Les fonctionnaires du ministère des Finances ont indiqué au , dans un document d'information préparé pour lui, que la croissance du revenu réel par habitant a été plus forte au Canada que dans tous les autres pays du G7 au cours des années 2000, alors qu'elle était la plus faible pendant les années 1990. Le document indique aussi que la classe moyenne canadienne est la plus vigoureuse des pays du G7. Mais surtout, les chiffres de l'OCDE nous prouvent que le revenu était réparti également au cours de cette période.
Il est inquiétant de voir que le est tellement déconnecté de la réalité que son budget libéral repose sur une fausse prémisse. L'historique de l'économie canadienne et son état actuel sont d'importants facteurs, et les libéraux en font une caractérisation erronée. Les dépenses excessives qui sont prévues dans le budget ne conviennent pas du tout à l'état actuel de l'économie du pays. Les faits sont très clairs: nous ne sommes pas en récession. Pourtant, le gouvernement continue de faire comme si nous l'étions.
Durant le débat en comité plénier, le a aussi dit: « La revue financière de 2015 indique clairement que le gouvernement nous a laissé un déficit en mars, ce qui constitue notre point de référence initial. »
Là encore, les faits ne corroborent pas cette affirmation. Les données montrent clairement que le ministre a hérité d'un excédent du gouvernement conservateur et que ce sont réellement ses propres décisions de dépenses qui l'ont fait fondre. En 2014-2015, notre gouvernement a équilibré le budget, comme il avait dit qu'il le ferait, et il y avait un excédent de 1,9 milliard de dollars. Le directeur parlementaire du budget a confirmé que le budget de 2015-2016 du gouvernement conservateur était un budget excédentaire. Nous n'avons pas encore vu toute l'étendue de la folie du mois de mars du , mais il est clair que, dans cette course aux dépenses, il n'a pas ménagé les efforts pour dilapider l'excédent des conservateurs et il refuse d'assumer la responsabilité de ces dépenses irresponsables.
La crédibilité, c'est important, et la confiance aussi. L'incapacité du présent gouvernement à répondre à de simples questions nous amène à douter des deux.
Lorsque nous avons examiné le projet de loi d'exécution du budget et réfléchi aux témoignages entendus en comité plénier, nous avons donné au environ quatre heures pour répondre à des questions assez élémentaires au sujet de ses plans, mais nous nous sommes souvent heurtés à un mur; c'est une réaction très révélatrice des problèmes qui entourent la mise en oeuvre du budget.
Tout aussi révélatrice fut la réaction du ministre à nos questions sur le fonds de réserve de 6 milliards de dollars qu'il a intégré au budget. Durant cet échange, le ministre n'a pas su fournir le moindre détail sur les facteurs pris en considération pour déterminer la taille du fonds. J'ajouterais que l'un des témoins qui ont comparu devant le comité des finances a indiqué que le fonds de réserve reposait essentiellement sur des projections évaluant le cours du pétrole à 20 $ le baril alors que nous savons que ce ne sera pas le cas.
Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que le ministre a révélé qu'il avait déjà planifié comment dépenser les 6 milliards de dollars du fonds de réserve. Le jour suivant, lors de la période des questions, le ministre en a rajouté. Encore une fois, il s'est engagé à dépenser les 6 milliards de dollars, peu importe si c'était nécessaire ou non, plutôt qu'à les remettre aux contribuables. Ce n'est pas un comportement responsable et c'est tout simplement inacceptable.
Les gens comprendraient mieux la situation si on leur expliquait le tout en termes simples, en parlant de la façon dont ils gèrent leurs propres cartes de crédit. Prenons par exemple une personne qui demande une augmentation de 6 000 $ de sa limite de crédit. Cette personne n'a besoin de rien en particulier et elle ne sait pas encore ce qu'elle achètera, mais elle sait qu'elle achètera quelque chose et qu'elle dépensera la totalité de la somme qui lui a été accordée. À l'heure actuelle, les Canadiens qui vont à la banque pour demander un prêt doivent eux aussi expliquer pourquoi ils ont besoin de cet argent. C'est le cas tant pour les étudiants qui veulent investir dans leurs études que pour les jeunes familles qui souhaitent rénover leur maison. Toute institution financière responsable leur demandera pourquoi ils ont besoin d'un prêt.
Les Canadiens s'attendent aussi à ce que les personnes qui leur font des promesses les respectent. Les libéraux ont fait de nombreuses promesses, mais elles ne sont pas très crédibles. Ils ont manqué à leurs promesses électorales et, au bout du compte, leurs dépenses effrénées causeront du tort aux familles, aux petites entreprises et aux travailleurs canadiens, car nous savons où cela va nous mener. Ces dépenses donneront lieu à des augmentations d'impôt.
Les libéraux ont fait campagne en admettant qu'ils allaient faire des déficits, mais en promettant que ces déficits seraient modestes et ne dépasseraient pas 10 milliards de dollars. Ils ont aussi promis de réduire le ratio dette-PIB et de renouer un jour avec l'équilibre budgétaire. Or, ils étaient à peine arrivés au pouvoir qu'ils avaient déjà changé d'idée. Même si le Canada n'est pas en récession, ils ont annoncé un déficit quasiment trois fois plus élevé que promis, ils ont admis qu'ils étaient incapables d'abaisser le ratio dette-PIB et ils ont décidé qu'à bien y penser, il n'était pas vraiment nécessaire d'équilibrer le budget.
En plus de manquer à sa promesse, le ministre a, comme nous le savons, laissé entendre que les conservateurs feraient mieux d'oublier toute cette histoire d'équilibre budgétaire. Eh bien non: les conservateurs n'oublieront rien du tout parce qu'ils savent, eux, que les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls. Nous allons continuer de faire valoir nos inquiétudes et celles des Canadiens, qui n'ont que faire des promesses électorales rompues et des dépenses effrénées et qui veulent des budgets équilibrés.
Regardons d'un peu plus près certaines des promesses électorales qui ont été rompues. Les libéraux ont carrément fait voler en éclats la promesse qu'ils avaient faite aux petites entreprises de ramener leur taux d'imposition à 9 % d'ici 2019. Tout au long de la campagne électorale, ils avaient juré qu'il s'agissait d'une promesse en béton, mais aussitôt arrivés au pouvoir, ils ont fait la preuve que les petites entreprises étaient loin d'être leur priorité.
Le budget de 2016 précise que les libéraux entendent soumettre les petites entreprises à un taux d'imposition de 10,5 %, mais il annonce du même souffle que toute autre réduction du taux d'imposition des petites entreprises sera différée. Je sais ce que cela veut dire, « différer », cela veut dire: « Remettre à un autre temps; éloigner l'accomplissement, la réalisation de quelque chose. »
Lorsqu'il a comparu devant le comité des finances, le a dit n'avoir aucune autre information sur la date à laquelle cette baisse d'impôt devrait être accordée comme promis. Il a refusé d'admettre que cette mesure a été bel et bien annulée.
Le président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Dan Kelly, a aussi fait part de sa déception et de sa consternation. Selon la FCEI: « Cette décision imposera aux petites entreprises des coûts supplémentaires de plus de 900 millions de dollars par année d'ici 2019. »
Dans un rapport publié le 10 mai, le Bureau du directeur parlementaire du budget « estime que, d’ici 2020-2021, les modifications du taux d’imposition des petites entreprises annoncées dans le budget de 2016 feront diminuer le PIB de 300 millions de dollars », et que cela aura aussi un effet que les Canadiens comprendront bien, soit celui de diminuer « le niveau d’emploi de quelque 1 240 emplois ».
Le fait de ne pas offrir comme prévu la baisse d'impôt, et même de l'annuler, aura un effet à long terme sur l'emploi au Canada et sur notre PIB. Cela n'aidera certainement pas à stimuler l'économie canadienne.
Nous savons que les libéraux devront augmenter les impôts pour payer toutes ces dépenses incontrôlées. Or, quand on pense, il est très troublant et malheureux que les 700 000 propriétaires de petite entreprise qui font partie de la classe moyenne et qui emploient 95 % des travailleurs canadiens soient les premiers ciblés par le .
Quand le gouvernement augmente l'impôt des petites entreprises créatrices d'emplois, il jette un froid sur l'esprit d'entreprise des Canadiens et leur désir de réussir. Ce froid se répercute sur l'ensemble du pays et n'a rien pour aider la classe moyenne; en fait, la classe moyenne en subit le contrecoup.
Les gens de ma circonscription, le Parti conservateur et moi-même avons de nombreuses préoccupations au sujet du budget. Commençons par le déficit, pour lequel aucun plafond maximum ne semble avoir été fixé. Lors d'une entrevue fort populaire qu'il a accordée aux États-Unis, le a répondu n'avoir aucun chiffre à l'esprit lorsqu'on lui a demandé quelle somme atteindrait le déficit. Pour une gestion prudente, il faudra repasser.
Nous trouvons aussi inquiétant qu'on ramène l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. Je soulignerai deux points à ce sujet. Tout d'abord, alors qu'il y a à peine trois ans, le approuvait l'augmentation de l'âge d'admissibilité, il va maintenant dans le sens inverse. Deuxièmement, quand l'ancien gouvernement conservateur a haussé l'âge d'admissibilité, le secrétaire général de l'OCDE l'a félicité d'avoir le courage de poser un geste nécessaire, posé par 29 des 38 pays de l'OCDE.
Je m'inquiète du fait que le budget ne propose aucun plan pour la création d'emplois. Les libéraux semblent croire qu'ils peuvent faire croître l'économie en la saupoudrant d'argent. En réalité, entre le saupoudrage d'argent et la création d'un emploi, il y a loin de la coupe aux lèvres. Je trouve préoccupant qu'il n'y ait pas de plan pour favoriser la création d'emplois.
Par ailleurs, je m'inquiète vivement de l'absence de mesures visant à promouvoir les investissements d'affaires. En fait, c'est tout le contraire. La façon libérale d'encourager les investissements de la part des entreprises privées consiste à augmenter leurs impôts, à multiplier les règlements et, en ce qui concerne le transport des ressources naturelles, à instaurer des processus de prise de décision qui génèrent encore plus d'incertitude.
Voilà qui n'aide en rien notre économie. Cela n'atténue pas l'impact de la chute du cours des matières premières au pays, un phénomène sur lequel les Canadiens n'ont aucun contrôle et qui fait mal à plusieurs provinces.
Je m'inquiète aussi du fait que les libéraux abrogent la loi sur l'équilibre budgétaire, qui contient des dispositions qu'il faut prendre en considération en cas d'urgence. Les libéraux ont simplement décidé de s'en débarrasser, car ils ne veulent pas se voir restreints par une cible budgétaire que tous les ménages canadiens comprennent très bien et devraient s'efforcer d'atteindre.
Nous pouvons examiner des études produites par le bureau du directeur parlementaire du budget. L'une d'entre elles a été publiée en janvier et est très importante pour moi. Elle porte sur l'endettement des ménages au Canada. Cela peut surprendre certains d'apprendre que, selon les prévisions, le ratio dette-revenu des ménages pourrait s'élever à 174 %. C'est un pourcentage extrêmement élevé. Cela signifie que les Canadiens s'endettent davantage. Ils sont encore plus endettés qu'ils ne l'étaient avant que frappe la récession de 2008-2009. Le gouvernement, qui leur emboîte le pas et affirme que l'endettement est une bonne chose, va lui aussi s'endetter. Cependant, il ne le fait pas par lui-même. Il le fait en collaboration avec des provinces qui font exactement la même chose et qui s'endettent davantage. L'endettement des ménages augmente. L'endettement de certaines provinces augmente énormément, notamment dans ma province, l'Ontario.
En passant, l'Ontario arrive au premier rang mondial des administrations infranationales sur le plan de l'endettement. En effet, l'Ontario se classe au premier rang. C'est fantastique.
L'autre aspect de la dette dont il faut tenir compte, c'est qu'au bout du compte, l'endettement a de l'importance. Il prive un gouvernement de la souplesse nécessaire pour agir lorsque la situation économique devient très difficile.
Le budget s'attaque aussi à des crédits d'impôt que le gouvernement précédent avait instaurés afin d'aider les familles. L'un des aspects que j'aimais le plus des crédits pour la condition physique et les activités artistiques est qu'ils récompensaient les familles qui faisaient quelque chose pour aider leurs enfants à être en bonne santé à l'avenir, en les inscrivant à des cours d'arts pour favoriser leur santé mentale et en les faisant participer à des activités physiques pour favoriser leur santé physique. Le gouvernement a supprimé cette mesure incitative.
Les modifications à l'assurance-emploi sont très préoccupantes.
L'annulation de la baisse d'impôt pour les petites entreprises aura évidemment des répercussions à long terme sur l'économie canadienne.
Quand les gens se sont rendu compte que le gouvernement avait augmenté l'impôt des Canadiens à revenu élevé, bon nombre d'entre eux n'y ont pas vraiment vu de problème parce qu'ils se disaient que ces personnes gagnaient tellement d'argent qu'une telle augmentation n'importait pas. Au comité des finances, j'ai demandé aux fonctionnaires du ministre si des études avaient été menées pour déterminer si un taux d'imposition combiné supérieur à 50 % nuirait à la capacité des entreprises canadiennes d'attirer des talents de calibre mondial. Pas une seule étude n'avait été effectuée à ce sujet. Ce n'est qu'un autre exemple de l'empressement du gouvernement à mettre en oeuvre certaines parties de son programme sans même penser à toutes les conséquences.
Il y a seulement deux choses que le gouvernement réussira à faire croître dans les années à venir, soit la dette nationale et, sans l'ombre d'un doute, la taille du gouvernement. Étant originaire du Cap-Breton, je sais qu'un gouvernement omniprésent n'a pas pour mission de nous sauver. Tâchons de ne pas en venir à dépendre d'un tel gouvernement. Tâchons de subvenir à nos propres besoins avec l'aide de nos familles et de nos collectivités et ainsi mener une vie prospère et contribuer à l'économie du Canada.
Les conservateurs garderont toutes ces préoccupations à l'esprit et n'oublieront pas que les Canadiens ont voté pour la gestion financière responsable le jour des élections. Ceux qui ont voté pour les conservateurs et le NPD ont tous voté pour l'équilibre budgétaire. Nous n'oublierons pas non plus ceux qui ont voté pour les libéraux, car ils ont voté en fonction de petits déficits modérés qui devaient principalement servir à financer des projets d'infrastructure. Les libéraux semblent déjà très loin de leurs objectifs.
Nous exigerons des comptes du gouvernement. Nous nous battrons pour obtenir des réductions d'impôt, un budget équilibré et un plan qui contribuera vraiment à la croissance et à la prospérité du Canada.
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Monsieur le Président, la première chose que je peux dire à l'étape de la troisième lecture de ce projet de loi, c'est que plus ça change, plus c'est pareil.
Sous les conservateurs, nous voyions des projets de loi omnibus qui comptaient environ 175 pages et qui pouvaient parfois atteindre 500 ou 600 pages. Maintenant, il s'agit d'un projet de loi omnibus de 179 pages qui amende ou élimine 35 lois.
Le gouvernement conservateur refusait systématiquement tous les amendements proposés au Comité permanent des finances. Maintenant, le gouvernement libéral refuse systématiquement tous les amendements proposés au Comité permanent des finances. C'est du pareil au même.
À mon avis, ce projet de loi démontre clairement la raison pour laquelle les Canadiens et Canadiennes sont si cyniques vis-à-vis de la politique. Les libéraux avaient promis de faire les choses de façon différente. Or ils déposent ce projet de loi extrêmement imposant. Bien sûr, si nous avions le temps de l'étudier de façon attentive, nous pourrions peut-être nous en sortir et en faire une analyse exhaustive afin de relever ses lacunes.
Toutefois, pour se pencher sur les 179 pages du projet de loi budgétaire des libéraux, on a seulement eu deux rencontres en comité pour entendre des témoins. Ainsi, on a seulement réussi à entendre 17 témoins en comité pour discuter des éléments du projet de loi. Cela représente un témoin par tranche de 10 pages de législation. Je félicite les libéraux pour cette étude supposément exhaustive!
Certains éléments extrêmement importants de ce projet de loi ont été soulevés d'une manière extrêmement superficielle. Je pense notamment à un chapitre entier qui porte sur un mécanisme de recapitalisation des banques en cas d'échec des principales institutions ou de celles d'une importance systémique.
De prime abord, je ne m'oppose pas fondamentalement à cette disposition. Néanmoins, elle modifie entièrement la manière dont notre système bancaire peut recevoir de l'aide lorsqu'il semble être en danger, et nous espérons que cela n'arrivera pas. Elle modifie la manière dont notre système bancaire fonctionne.
Lorsque nous avons réclamé une étude plus exhaustive, les libéraux nous ont répondu que nous n'en avions pas besoin, puisque le fonctionnaire leur avait expliqué comment cela fonctionnait. Oui, c'est ce qu'ils ont dit. Si on suit cette logique jusqu'au bout, pourquoi entendre des témoins en comité? Allons simplement demander aux fonctionnaires du ministère qu'ils viennent nous expliquer ce sur quoi nous sommes sur le point de voter, puis passons au vote!
Je vois que mon collègue exprime son désaccord, mais c'est la réalité, je m'excuse. Le fonctionnaire en question, Glenn Campbell, a très bien expliqué les fondements techniques du projet de loi. Toutefois, il reste que nous n'avons pas eu la chance d'entendre un seul témoin nous parler de cette disposition importante.
L'autre élément de ce projet de loi qui aurait mérité un examen plus attentif, c'est la question de la compensation pour les anciens combattants. Au départ, cela devait faire partie d'un projet de loi séparé, mais les libéraux ont décidé de l'intégrer dans le projet de loi de mise en oeuvre du budget. À ce sujet, nous avons reçu un seul témoin, soit l'ombudsman des anciens combattants. C'est tout.
Si cela avait été étudié de manière attentive, premièrement, cela ne se serait pas retrouvé au Comité permanent des finances, mais bien au Comité permanent des anciens combattants, et deuxièmement, il y aurait eu au moins deux ou trois rencontres pour étudier précisément ces éléments. En fin de compte, pour une législation entière, nous n'avons entendu qu'un témoin en comité.
Pour résumer, pour étudier le projet de loi , nous avons eu deux jours de débat et une motion d'attribution de temps à la Chambre à l'étape de la deuxième lecture. Puis, il a été renvoyé au comité. D'ailleurs, c'était tellement urgent qu'on en a commencé l'étude en comité avant même qu'il soit adopté en deuxième lecture. Toutefois, cela ne nous a pas empêchés d'inviter des témoins à seulement deux des six rencontres du comité. Le ministre ou d'autres responsables étaient présents aux autres rencontres.
Par ailleurs, les libéraux ont rejeté l'ensemble des amendements proposés par l'opposition. Ce n'est pas comme si nous avions exagéré. Nous avions proposé 15 amendements substantiels à ce projet de loi de 179 pages. Les conservateurs en avaient proposé trois, et je sais que le Parti vert et le Bloc québécois en ont également proposé. D'ailleurs, un des amendements proposés par les conservateurs venait d'une députée qui ne siégeait pas au comité.
D'ailleurs, je vais faire une parenthèse. Encore une fois, cela démontre que les libéraux fonctionnent de la même manière que les conservateurs fonctionnaient auparavant. Ils ont introduit la même motion au Comité permanent des finances qui force les députés indépendants — donc de partis non reconnus à la Chambre — de fournir leurs amendements au comité pour qu'ils puissent en parler pendant une minute, plutôt que de pouvoir utiliser leurs droits de députés indépendants et d'introduire ces amendements à la Chambre. Ils ont fait exactement la même chose que ce que les conservateurs faisaient auparavant.
Nous avons donc étudié ces amendements et les libéraux les ont écoutés. Effectivement, ils sont tout à fait prêts à écouter l'opposition. De là à entendre ce qu'elle a à dire, à analyser et même à intégrer ce qu'elle a à dire, il faut oublier cela.
J'ai mentionné un fait intéressant dans la question que j'ai posée à la députée de , qui est porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances. Le côté libéral était complètement désorganisé lors du travail en comité. Je rappelle la question de l'assurance-emploi que le gouvernement a intégré dans le projet de loi. Encore une fois, cela n'aurait pas dû être au Comité permanent des finances d'étudier cette question, mais plutôt au Comité permanent permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. Or cela a été intégré dans le projet de loi budgétaire.
Les libéraux ont donc décidé que 12 régions au pays allaient bénéficier d'une prolongation des prestations d'assurance-emploi. Quelle est la formule? C'est une formule qui semble être un peu flexible, mais on va intégrer 12 régions, particulièrement dans l'Ouest du pays et à Terre-Neuve. On comprend que ce sont des régions durement touchées par la baisse du prix du pétrole et des matières premières, soit. Toutefois, le caractère aléatoire des critères qui ont permis à ces régions d'intégrer la liste ne nous a jamais vraiment été expliqué d'une manière formelle.
Le lui-même, au milieu du mois de mai, a annoncé que trois nouvelles régions allaient se qualifier pour cette prolongation: le Sud de la Saskatchewan, l'intérieur sud de la Colombie-Britannique et Edmonton. En comité, nous avons tenté de faire comprendre qu'au lieu d'avoir une formule aléatoire, on devrait peut-être intégrer l'ensemble des régions dans cette formule. Cela a été déclaré irrecevable, donc je ne peux pas blâmer les partis pour cela. Cependant, je ne pense pas que le gouvernement aurait été très réceptif à cette mesure.
Nous avons alors décidé d'intégrer seulement les régions qui, avant les conservateurs et avant 2012, bénéficiaient de cette prolongation de cinq semaines pour combler ce qu'on appelle le trou noir. Il s'agit de l'écart de temps entre la fin des prestations d'assurance-emploi et le début du travail, pour ceux et celles qui travaillent dans des industries saisonnières. Encore une fois, il n'y a pas eu d'écoute attentive de la part du gouvernement, mais cela a été déclaré irrecevable.
Finalement, nous avons déposé notre troisième amendement. Celui-ci visait à rappeler au gouvernement qu'il s'était engagé à inclure ces trois régions. À la Chambre, je ne peux pas expliquer de façon succincte le niveau de confusion qui existait du côté des libéraux sur cet élément, parce qu'ils semblaient avoir oublié cet engagement. Ils ne semblaient pas comprendre qu'il fallait ajouter éventuellement cet amendement en comité. Le Parti libéral n'a fait aucune proposition à ce sujet. Finalement, nous avons terminé l'étude du projet de loi article par article sans avoir d'amendement en ce sens. Il a fallu que le gouvernement libéral corrige son erreur en introduisant une telle motion, ici même, à l'étape du rapport.
En fait, je devrais spécifier qu'un amendement, et un seul, a été accepté par le comité durant le travail. C'était un amendement libéral pour corriger une erreur introduite par le gouvernement libéral dans ce projet de loi. J'y suis habitué, je l'ai vu faire pendant cinq ans, encore une fois avec les budgets conservateurs omnibus où on réalisait après coup qu'on avait mal pensé cela et qu'il fallait corriger ceci ou cela. On se retrouvait donc avec des amendements conservateurs qui étaient acceptés, mais les amendements de l'opposition ne l'ont jamais été.
En ce sens, on se retrouve devant une série de mesures. Je viens de parler des questions des anciens combattants et de la recapitalisation des banques. Ces questions auraient dû être traitées séparément. J'ai aussi parlé de l'assurance-emploi. En fait, une foule de mesures auraient dû être traitées séparément, ou avec plus d'attention que seulement avec 17 témoins pour 179 pages de texte.
Maintenant, depuis le début des débats, j'entends le côté gouvernemental dire que ce n'est pas un budget omnibus puisque toutes les mesures étaient dans le budget. Il y a en effet bien des choses dans le budget, parce qu'on parle de 500 pages dans lesquelles on peut avoir une petite ligne portant sur un programme forestier, une autre sur le CELI ou une autre sur un programme d'enseignement postsecondaire pour les communautés autochtones.
On peut introduire à peu près n'importe quoi dans un budget ou dans une loi de mise en oeuvre du budget, en arguant qu'on l'a écrit dans le budget auparavant. Cela ne fonctionne pas ainsi. D'ailleurs, les députés libéraux qui étaient ici lors du dernier Parlement étaient entièrement d'accord avec notre définition d'un budget omnibus. Je dois en citer quelques-uns.
Le député de , qui est maintenant président du Comité permanent des finances, au début du présent Parlement — c'était en avril 2016 — , écrivait que le ministère des Finances a pris l'habitude d'en mettre beaucoup dans un projet de loi de mise en oeuvre du budget. Il disait que, ce qui l'inquiète c'est qu'il peut y avoir des articles du projet de loi qui nécessitent un débat à la Chambre et qui devraient être présentés dans un projet de loi distinct.
Nous sommes tout à fait d'accord avec lui. C'est d'ailleurs le coeur de mon argument. Si l'on regarde ce qui s'est dit lors du dernier Parlement, celui qui est maintenant le président du Conseil du Trésor et député de , a dit en 2015:
Pendant des années, les conservateurs ont outrepassé les limites de l'acceptable dans une démocratie quant au respect que le gouvernement doit avoir pour le Parlement. Non contents d'avoir normalisé le recours aux projets de loi omnibus massifs, ils coupent régulièrement court aux débats à la Chambre [...]
Or, ô surprise, les libéraux ont coupé court aux débats à la Chambre et ont déposé des projets de loi massifs que nous n'avons pas pu étudier de façon attentive.
Les députés en veulent-ils d'autres? L'actuel et député de a dit:
[...] le recours par le gouvernement à des projets de loi omnibus sape le processus d’examen qui se fait en comité, et empêche le public de prendre connaissance de modifications juridiques importantes.
Ce n'est pas tout. La et députée de a dit:
Les libéraux mettront fin à l'utilisation abusive des projets de loi omnibus, qui empêchent un bon examen des mesures législatives proposées.
Je défie quelque député libéral que ce soit de venir affirmer à la Chambre qu'ils ont respecté leurs engagements en matière de clarté et pour ce qui est de permettre à ce Parlement et à ce comité de faire un examen exhaustif et approfondi et, au bout du compte, de remplir nos responsabilités comme députés siégeant au comité.
Si les députés libéraux veulent emprunter cette direction, je les enjoins d'expliquer comment un projet de loi de 179 pages pour lequel nous avons eu deux rencontres de comité avec des témoins peut constituer un examen exhaustif d'une trentaine de lois dans ce projet de loi. Je les enjoins d'expliquer comment on peut dire, en juin 2015, qu'on va mettre fin à ces énormes projets de loi parce qu'on ne peut pas avoir un examen transparent et approfondi et présenter aujourd'hui un tel projet de loi. Je défie un député libéral de venir me dire en face qu'il n'y a pas eu d'attribution de temps, ce que dénonçaient les libéraux à l'époque.
Aujourd'hui, par ce premier projet de loi de mise en oeuvre du budget, ce gouvernement est en train de montrer ce à quoi ressembleront les quatre prochaines années. Il ne semble démontrer même aucun remord d'avoir rompu ses engagements. Je pense à des engagements comme la réduction d'impôt de 11 % à 9 %. La main sur le coeur, le gouvernement allait réduire l'impôt sur les PME. Il n'y a que cet engagement qui ait été rompu, il y a aussi celui de s'assurer que le Parlement serait réparé et qu'il pourrait travailler à ce à quoi il devrait travailler: analyser cette législation et même aider le gouvernement à combler des lacunes qui peuvent se trouver dans ces projets de loi. Évidemment, le gouvernement fonctionne en fonction d'une perspective, mais certaines choses peuvent lui échapper.
Nous ne nous attendons pas à ce que les libéraux acceptent ou adoptent l'ensemble des recommandations ou des amendements que nous proposons, mais nous nous attendons à ce qu'ils aient une écoute attentive et qu'ils puissent réaliser qu'ils avaient peut-être tort ou qu'ils avaient possiblement oublié quelque chose et, au bout du compte, à ce qu'ils fassent des modifications.
J'ai donné l'exemple de trois secrétaires parlementaires. J'ai d'autres exemples de députés libéraux qui, lors du dernier Parlement, sont allés dans la même direction. Je trouve extrêmement regrettable de voir que le gouvernement agit présentement d'une manière qu'il ne semble même pas regretter ou renier.
Si le gouvernement est intéressé à changer d'idée sur ce plan, c'est-à-dire à déposer des projets de loi omnibus pour pouvoir faire comme les conservateurs l'ont fait en les adoptant plus rapidement, peut-il au moins s'assumer et le reconnaître?
Lorsqu'on parle de certains événements, le gouvernement les nie de façon incohérente et illogique.
Tout à l'heure, en réponse à une question sur la réduction d'impôt de 11 % à 9 % pour les PME, le a demandé pourquoi le gouvernement devrait respecter sa promesse s'il en a respecté d'autres. Il n'a même pas effleuré la question.
Il a mentionné que 9 millions de Canadiens auront accès à la réduction d'impôt, mais il a omis de dire que 18 millions de Canadiens n'y auront pas droit.
Il a parlé de la prestation fiscale canadienne pour enfants, alors que la question portait sur les PME. Pourtant, cette prestation n'a pas grand-chose à voir avec l'investissement dans les entreprises, particulièrement si les propriétaires de ladite entreprise n'ont pas d'enfant.
[Traduction]
Les libéraux ont un thème, une mentalité de groupe selon laquelle ils sont sans faille. En dépit de ce qu'ils ont dit au cours de la dernière campagne électorale, ils sont au pouvoir et totalement justifiés de faire ce qu'ils veulent, et l'opposition n'a pas un mot à dire, d'autant plus qu'ils forment un gouvernement majoritaire. J'en vois certains hocher la tête pour le nier. C'est ce que le Parti libéral pensait, à la dernière législature, quand il était le troisième parti, mais maintenant, ce n'est plus valide.
Quand nous siégeons au Parlement, nous représentons tous les Canadiens. Je suis fier de représenter ma circonscription. Comment puis-je retourner devant mes concitoyens pour leur dire que toutes les belles promesses selon lesquelles le Parlement allait travailler mieux et les comités pourraient accomplir le travail qu'ils sont censés accomplir ne valent plus rien? Je ne peux pas, en conscience, affirmer que le gouvernement respecte ses promesses.
Le gouvernement se targue de toutes les belles mesures que renferme le budget. Certaines sont intéressantes, et les néo-démocrates se réjouissent de leur mise en oeuvre. Je pense notamment à la suppression de la TPS sur les produits d'hygiène féminine, que nous avions réclamée à la dernière législature. Si certaines mesures sont intéressantes, d'autres auraient eu besoin d'une étude approfondie, mais n'en ont pas eu. Nous manquons à notre devoir au Parlement.
Y a-t-il un député capable de m'expliquer ce que signifient les 25 pages de dispositions de recapitalisation des banques et ce qu'elles auront comme conséquences? J'imagine que non. Y a-t-il des députés libéraux capables de m'expliquer la mécanique des changements dans les indemnités versées aux anciens combattants? Des questions ont été posées sur ce point précis parce que ce n'est pas clair pour tout le monde. Il n'est pas évident que les effets seront ceux que prétend le gouvernement libéral.
Quelqu'un peut-il m'expliquer quelle formule a été employée pour choisir les 12 régions qui bénéficieront d'une bonification des prestations d'assurance-emploi? Avant de voter oui ou non, les députés devraient se demander ce qu'ils savent à propos de ce projet de loi budgétaire. S'ils n'en savent pas beaucoup, je crains qu'ils ne soient victimes d'une mentalité grégaire. Leur équipe leur dit de voter de telle ou telle manière, de fermer les yeux et de faire confiance à leurs collègues.
En fin de compte, je m'attends à des déceptions dans les rangs libéraux. Il y aura des déceptions parce que les gens vont finir par s'apercevoir, peut-être pas maintenant, ni dans deux mois, ni l'année prochaine, mais ils vont finir par savoir si le gouvernement a respecté ses promesses et dans quels cas il n'a pas tenu parole.
Nous avons vu que le genre d'attitude qui se manifeste envers les députés de l'opposition qui s'acquittent de leurs obligations lors des travaux des comités et de la Chambre engendre une atmosphère de méfiance et que la situation peut devenir très tendue, comme cela s'est produit il y a quelques semaines.
Les néo-démocrates se réjouissent de la coopération qui a pu se développer dans certains dossiers, notamment en ce qui a trait à la composition du comité sur la réforme électorale, mais il ne faut pas que la coopération se limite à un seul cas. Nous devons collaborer et voir à ce que les comités soient capables de faire leur travail d'examen des projets de loi ministériels et de critique du gouvernement pour lui demander des comptes. Pour l'instant, ce n'est pas ce que nous observons au sein des comités.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis ravi de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui afin de parler de nouveau du projet de loi , qui porte exécution du budget fédéral de 2016.
Lors de la campagne électorale de 2015, j'étais un candidat non élu. J'avais constamment 10 points de retard dans les sondages, et il fallait que je me fie au programme de mon parti. C'était ma feuille de route, et j'ai fini par très bien la connaître et par lui faire confiance, et j'ai cherché à inspirer la même confiance chez les gens de Saint John—Rothesay.
J'ai dit aux gens de ma circonscription qu'un gouvernement libéral allait s'attaquer de front à la pauvreté intergénérationnelle qui affligeait Saint John grâce à la prestation pour enfants bonifiée qui allait sortir 300 000 enfants de la pauvreté. Je leur ai dit qu'un gouvernement libéral allait faire des investissements dans les logements abordables. Je leur ai dit que nous allions augmenter le financement pour la formation professionnelle et les entreprises sociales tout en trouvant des façons novatrices de permettre aux gens d'acquérir les compétences nécessaires à leur réussite. Je leur ai dit que nous allions offrir une meilleure aide que les gouvernements précédents pour des initiatives communautaires comme le fonds d'emprunt communautaire de Saint John et le Saint John Learning Exchange.
J'ai dit aux habitants de ma circonscription que le Parti libéral prendrait au sérieux la question du développement social. Je leur ai dit qu'il appuierait davantage l'excellent travail accompli par des gens comme Randy Hatfield, du Human Development Council, qu'il offrirait de meilleures ressources aux sans-abri par l'intermédiaire des refuges Coverdale et Outflow, des refuges pour femmes et hommes, ainsi que du refuge pour jeunes Safe Harbour, qui, après une période difficile, pourra, je l'espère, ouvrir de nouveau ses portes.
J'ai déclaré aux habitants de ma circonscription que le Parti libéral ferait des investissements historiques afin que l'on puisse apporter des améliorations essentielles et trop longtemps attendues aux infrastructures, notamment pour le traitement des eaux usées à Rothesay, et que ces investissements s'inscriraient dans un plan à long terme visant à favoriser la croissance économique.
J'ai dit aux habitants de ma circonscription qu'un gouvernement libéral appuierait des améliorations importantes aux moteurs économiques, comme le port de Saint John et le marché de Saint John.
J'ai dit aux habitants de ma circonscription qu'un gouvernement libéral réduirait les impôts de neuf millions de Canadiens afin de renforcer la classe moyenne et de laisser plus d'argent dans les poches de ceux qui dépensent et qui font tourner notre économie.
J'ai dit aux habitants de ma circonscription qu'un gouvernement libéral ferait davantage pour les aînés que l'ont fait les gouvernements précédents, tout particulièrement le parti d'en face qui formait le gouvernement précédent. J'ai dit qu'un gouvernement libéral augmenterait de 10 % le Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant dans la pauvreté.
J'ai dit aux habitants de ma circonscription qu'un gouvernement libéral investirait dans l'infrastructure sociale, notamment dans des sites touristiques comme la tour Martello de Carleton et des installations récréatives comme la Saint John Field House et l'aréna de Rothesay.
J'ai dit tout cela aux gens de ma circonscription. La plateforme de notre parti m'a servi de feuille de route. Grâce à elle, ni moi ni le Parti libéral n'avons perdu notre route. Elle nous a menés, moi et les gens de ma circonscription, vers un nouveau gouvernement qui, au lieu de chercher cyniquement à plaire à une petite base stratégique, a choisi d'élaborer et de suivre un plan qui veillerait sur tous les Canadiens.
Un bon gouvernement ne gouverne pas pour une minorité, mais pour l'ensemble de la population, toutes allégeances politiques confondues. Nous gouvernons pour les itinérants, les gens de la classe moyenne, les anciens combattants, les personnes handicapées, les riches, les Autochtones, les gens malades. Tout le monde se trouve en meilleure posture grâce à notre feuille de route, à notre plateforme de 2015.
Où sont les preuves qui le démontrent? Parlons du projet de loi d'exécution du budget, un budget qui a reçu l'approbation de la majorité des Canadiens. Les critiques eux-mêmes doivent se taire quand les véritables juges, les Canadiens, se prononcent. Le budget connaît un immense succès auprès des Canadiens. Toutes les promesses que j'avais faites aux gens de ma région ont déjà été tenues ou sont en voie d'être tenues dans les budgets des prochaines années.
Avec son premier budget, le gouvernement libéral s'attaque de front au problème de la pauvreté, comme il l'avait prévu. Je viens de Saint John—Rothesay. Je suis très fier de ma circonscription, mais on y trouve malheureusement le plus haut taux de pauvreté chez les enfants au pays. L'Allocation canadienne pour enfants aura un effet transformateur. Il s'agit d'un investissement historique de 23 milliards de dollars en faveur des Canadiens et, plus important encore, des Canadiens qui en ont le plus besoin. Depuis la création du système de soins de santé universels, aucun autre programme social n'est venu en aide à plus de familles canadiennes.
J'ai vraiment hâte au mois de juillet, et pas seulement pour célébrer la fête du Canada et profiter de l'été, ma saison préférée. J'ai hâte parce que c'est à ce moment que la nouvelle Allocation canadienne pour enfants entrera en vigueur, et que je suis impatient de voir comment elle aidera les habitants défavorisés de ma circonscription, Saint John—Rothesay.
Neuf familles sur dix recevront plus d'aide que ce qu'elles reçoivent dans le cadre des programmes existants. Une mère seule qui a un enfant de moins de 6 ans et qui gagne 30 000 $ par année recevra une prestation annuelle libre d'impôt de 6 400 $. Comme je viens de la ville canadienne où le taux de pauvreté chez les enfants est le plus élevé, je ne saurais vous dire à quel point je suis heureux pour les quartiers prioritaires de Saint John, comme le quartier 3, où un enfant sur deux vit dans la pauvreté. La moitié des enfants vivent dans la pauvreté. C'est un taux plus élevé que dans beaucoup de pays en développement. Cela ne peut pas continuer ainsi, et je suis fier de participer à ce changement historique.
Grâce à cette nouvelle allocation, de même qu'à notre stratégie de réduction de la pauvreté locale, je peux dire fièrement que nous améliorons finalement les conditions de vie dans les quartiers prioritaires de ma circonscription.
Il faut un grand changement de politique sociale pour faire reculer la pauvreté. Je crois que cet investissement historique dans les Canadiens fera enfin bouger les choses dans Saint John—Rothesay. Je suis impatient de voir combien d'enfants nous pourrons sortir de la pauvreté dans notre beau et grand pays. L'Allocation canadienne pour enfants est une mesure extrêmement porteuse qui permettra au Canada de briller.
De plus, 112 millions de dollars seront consacrés à diverses initiatives de lutte contre l'itinérance partout au Canada, ce qui est une bonne nouvelle pour les refuges et les programmes locaux. Nous aimerions voir dans quelle mesure un programme comme At Home/Chez soi, qui a fait ses preuves et qui aide les participants à quitter la rue pour s'établir dans un foyer stable, pourrait aider les sans-abri de Saint John. Nous aimerions en outre que des fonds supplémentaires soient versés aux refuges pour itinérants Outflow — pour les hommes — et Coverdale — pour les femmes —, afin qu'ils puissent poursuivre l'excellent travail qu'ils font tous les jours et continuer d'aider les personnes dans le besoin. Nous devons donner toute l'aide que nous pouvons à ces chefs de file communautaires.
S'il y a une chose dont les itinérants de notre région ont désespérément besoin, hommes comme femmes, ce sont des logements de transition. Il s'agit d'une étape cruciale entre la rue et un domicile fixe. Les logements de transition permettent à ceux qui tentent de retrouver leurs repères de délaisser les refuges et d'avoir un chez-soi bien à eux.
Le gouvernement doit s'occuper de tout le monde, pas seulement de ceux dont le vote lui semble acquis.
Grâce à ce budget, le gouvernement libéral s'acquitte de ses engagements en matière d'infrastructure. Cette année, nous investirons 11,9 milliards de dollars dans la modernisation et la remise en état de réseaux de transport en commun, de réseaux d'aqueduc et de systèmes de traitement des eaux usées, dans les logements abordables et dans la protection des infrastructures contre les effets des changements climatiques.
Ce sont de bonnes nouvelles pour les gens de ma circonscription, Saint John—Rothesay. À Saint John, 1 400 personnes sont sur la liste d'attente pour un logement abordable, et de nombreux projets sont prêts à démarrer. Le budget est une bonne nouvelle pour eux. L'usine de traitement des eaux usées de Rothesay a fait une demande de financement, tout comme la Saint John Field House. Les deux demandes sont assorties d'arguments convaincants; je n'ai aucun doute que les projets iront de l'avant.
Le gouvernement libéral consacre également 3,4 milliards de dollars sur cinq ans à l'entretien des parcs nationaux, des ports, des aéroports fédéraux et de l'infrastructure frontalière, ainsi qu'au soutien de l'assainissement des sites fédéraux contaminés dans l'ensemble du pays.
D'excellentes nouvelles ont récemment été annoncées concernant la tour Martello de Carleton, première ligne de défense de Saint John depuis 1813. Parcs Canada a entamé de grands travaux de restauration de cette fortification historique, l'une des plus importantes au Canada. C'est la plus ancienne structure de la ville. Les fonds annoncés représentent aussi d'excellentes nouvelles pour l'île Partridge, un lieu historique situé sur des terres fédérales qui a été négligé malgré son importance.
J'avais dit aux habitants de ma circonscription qu'un gouvernement libéral ferait passer le taux d'imposition de la classe moyenne de 22 % à 20,5 %. Nous avons même réussi à le faire avant le dépôt du premier budget. Pour une économie forte, il faut une classe moyenne forte.
La population de Saint John—Rothesay est composée d'un fort pourcentage d'aînés. Nous aiderons les aînés les plus vulnérables en augmentant de jusqu'à 947 $ par année le Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls.
Durant la campagne électorale, nous avons promis un changement véritable. Aujourd'hui, je suis fier de m'adresser depuis la Chambre aux habitants de ma circonscription et à tous les Canadiens. Je suis fier d'affirmer que ma feuille de route, la plateforme libérale de 2015, est une réussite. Je suis fier de notre gouvernement et du budget qu'il a déposé. Il s'agit d'un budget progressiste, innovateur et porteur de changements qui rendront le pays meilleur.
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Monsieur le Président, j'ai écouté très attentivement les députés qui se sont exprimés et je remercie de son allocution mon collègue de , qui partage son temps de parole avec moi aujourd'hui. Il est de ceux qui défendent constamment de nombreuses questions, en particulier celle de la pauvreté, qui lui tient vraiment à coeur.
J'ai aussi écouté attentivement les députés d'en face. J'avoue avoir été un peu déçue du député néo-démocrate de . J'ai trouvé plutôt choquants ses propos désobligeants, car dire que les ministériels ne font pas attention aux projets de loi et aux mesures législatives et qu'ils ne sont pas bien renseignés sur ce dont nous débattons à la Chambre, c'est insultant pour tous les députés.
Je suis très fière de mon collègue de , qui a proposé de tenir ce débat à Winnipeg. J'espère que ce sera fait parce que, à mon avis, il importe d'exposer les faits à la population et de lui donner des renseignements exacts qu'elle peut comprendre.
J'aimerais parler de quelques-unes des questions soulevées ici aujourd'hui. Tout d'abord, on a parlé de transparence et de reddition de comptes. Le gouvernement a donné l'exemple en matière de transparence. En fait, nous avons donné l'exemple dans ce domaine lorsque nous formions le troisième parti à la Chambre des communes. Nous avons été parmi les premiers députés de la Chambre à faire toute la lumière sur bon nombre des investissements financiers que nous réalisions dans nos circonscriptions. À cette époque, les néo-démocrates faisaient partie de ceux qui refusaient toute transparence relativement à une bonne partie de leurs finances. Il faut rappeler aux députés qui sont ceux qui ont lancé le mouvement en faveur de la transparence et qui continuent de donner l'exemple en matière de transparence, de réforme, de changement et de reddition de comptes à la Chambre des communes. Qui plus est, nous donnons l'exemple en matière de changement et de réforme quant à la façon dont nous communiquons avec les Canadiens. Je pense que c'est évident.
Le gouvernement est à l'écoute des Canadiens et il les comprend. Il travaille d'arrache-pied pour atteindre les objectifs qu'ils nous ont fixés.
Je puis dire avec certitude que, dans ce budget, nous avons répondu à de grands besoins qui existaient depuis très longtemps au pays. Quand j'entends les commentaires des députés qui étaient membres du gouvernement précédent, cela me rappelle à quel point on tente toujours de réécrire l'histoire.
Les faits sont éloquents. Sous la direction du gouvernement précédent, de nombreux Canadiens ont été laissés pour compte. Je précise que parmi les personnes qui m'ont chargée de les représenter, bon nombre avaient été abandonnées par le gouvernement conservateur. Je suis ici pour me faire leur porte-parole.
Je suis très fière du budget que nous avons préparé pour les Canadiens, parce qu'il ne répond pas uniquement aux demandes de ceux qui réclament le plus fort ou qui sont les mieux nantis, mais parce qu'il répond aux besoins de l'ensemble des Canadiens, y compris de ceux que le gouvernement avait laissé tomber ou laissé croupir dans la pauvreté.
Le budget répond aux besoins des Premières Nations, qui sont les premiers habitants du Canada. Je pourrais énumérer de nombreuses statistiques sur les Inuits, dont je descends. Les chiffres révèlent que 39 % des Inuits vivent dans des logements surpeuplés. Cette année, pour la première fois, le budget prévoit des investissements dans le logement pour les Inuits. Les députés d'en face entendent peut-être voter contre cette mesure mais, étant donné les statistiques, il va sans dire que je l'appuierai. Il vaut la peine de noter que la proportion de gens qui vivent dans des logements surpeuplés n'est que de 4 % chez les autres Canadiens. Il s'agit d'une différence considérable. Cependant, comme le gouvernement ne veut pas que qui que ce soit au Canada vive dans une situation précaire, il a décidé d'investir pour améliorer tous les aspects de la vie des citoyens.
Considérons également le fait que, au Canada, le taux de chômage chez les Inuits se situe à 45 % ce qui est nettement supérieur à celui d'autres segments de la population.
Je rappelle aux députés que cette situation n'est pas apparue au cours des sept derniers mois. Ce sont des écarts qui ont persisté parce que les gouvernements et députés précédents n'ont rien fait pour les combler. Nous faisons des investissements à cette fin, injectant plus d'argent dans les programmes d'immobilisations et fixant des objectifs d'emploi plus prometteurs pour les laissés-pour-compte. Encore une fois, je maintiens que nous tenons nos engagements, c'est indéniable. Nous respectons nos engagements et les promesses que nous avons faites aux Canadiens. Nous avons tout un mandat pour remplir ces promesses et ces engagements, et je peux dire que le présent gouvernement y arrivera dans ce délai.
Au cours des sept derniers mois, j'ai vu notre pays se transformer comme il ne l'avait jamais fait depuis 10 ans. J'ai vu un gouvernement qui a répondu aux besoins de base des collectivités en infrastructures. Qui, à la Chambre des communes, veut voter contre cela? J'ai vu le gouvernement injecter des sommes sans précédent dans les communautés autochtones. Je mets les députés au défi de voter contre cela. J'ai vu le présent gouvernement injecter des millions de dollars supplémentaires dans des emplois pour les étudiants. Même dans ma propre circonscription, cette année, je vois un nombre record d'emplois d'été, comme jamais auparavant. Je vois plus d'investissements dans des emplois d'été, tant dans les communautés autochtones qu'ailleurs au pays.
En examinant ce budget, je vois non seulement les objectifs concernant la classe moyenne, la façon dont nous avons aidé ces gens à améliorer leur sort ou à se tirer de la pauvreté, je vois aussi, pour la première fois dans notre pays, de nouveaux investissements dans le logement pour les Inuits et les habitants du Nord. Je vois des investissements dans le réseau routier, les transports en commun et les écoles. Nous n’avions pas vu ce type de financement depuis longtemps. Il ne faut pas oublier que nous ne pouvons pas régler en sept mois des problèmes qui perdurent depuis des décennies. Nous faisons quand même tout ce que nous pouvons pour y arriver et donner suite à notre engagement envers les Canadiens.
Je serai très fière de me lever à la Chambre pour voter en faveur de ce budget. Depuis de nombreuses années, je revendique, je lutte, je fais des représentations et j’interpelle les gouvernements pour qu’ils en fassent davantage pour aider les Canadiens des régions rurales et nordiques. Pour la première fois, je vois des mesures concrètes en ce sens. Mieux encore, je vois aussi des mesures qui répondent aux demandes de mes collègues venus ici pour faire valoir les besoins des gens qui les ont élus. Ils parlent de la croissance de nos villes d’un bout à l’autre du pays et de la nécessité d’améliorer en conséquence les transports en commun, l’infrastructure, les coopératives d’habitation et d’autres programmes de logement. Je dois dire que je suis très heureuse de voir les investissements dans ces domaines.
L'allocation pour enfants a suscité une réaction extraordinaire chez les résidants de ma province, Terre-Neuve-et-Labrador. Ils aiment la nouvelle allocation pour enfants. Elle leur offre plus d'argent dont ils peuvent se servir pour subvenir aux besoins de leur famille. Malgré ce qu'en disent ou pensent tous les députés d'en face, je les invite à lire les commentaires qu'on me fait parvenir. Je suis épatée. Les gens me parlent du montant auquel leur famille a eu droit. Voilà qui démontre concrètement comment nous apportons de vrais changements.
Bien des gens aimeraient pouvoir réécrire l'histoire. Ils aimeraient changer le fait qu'ils n'ont pas appuyé certains investissements. Comme les néo-démocrates et les conservateurs ont fait campagne sur l'équilibre budgétaire, j'aimerais aujourd'hui leur poser la question suivante. Lequel des investissements suivants voudraient-ils éliminer? Voudraient-ils que l'on cesse de tirer des enfants de la pauvreté au pays? Voudraient-ils éliminer un financement sans précédent et historique pour les peuples autochtones du Canada? Ne voudraient-ils pas résoudre les problèmes liés au transport en commun et à la surpopulation dans nos villes? J'exhorte les députés à me dire dès aujourd'hui quelles parties de ce budget qui offre des investissements dans les infrastructures et les programmes de développement social et économique ils refuseraient d'appuyer. Si les Canadiens avaient voté pour les gens d'en face, ils ne verraient pas de tels changements ni les investissements que nous allons faire dans leurs collectivités.
Encore une fois, lorsqu'on continue de faire la même chose, il faut s'attendre au même résultat. Nous faisons les choses différemment, et nous obtenons de meilleurs résultats.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi , loi modifiant certaines dispositions du budget. J'aborderai deux sujets, l'un d'eux étant la Sécurité de la vieillesse et les aspects qu'il m'apparaît important d'examiner. J'aime pouvoir participer à des conversations comme celle-là.
J'aborderai des sujets qui importent aux Canadiens, qu'ils soient jeunes ou âgés. Je parlerai d'abord des modifications apportées à la Sécurité de la vieillesse et à l'âge d'admissibilité, qu'on ramène de 67 à 65 ans.
Le a annoncé que le gouvernement apporterait ce changement en mars 2016, alors qu'il était aux États-Unis. Quand le gouvernement conservateur a porté l'âge d'admissibilité à 67 ans, en 2012, il apportait ainsi une solution très simple à un problème très complexe. Le premier ministre vient maintenant d'annuler ce changement dans le but de fournir une solution très simple à un problème très complexe. Voici certains aspects qu'il faut examiner de près.
Les États-Unis, le Danemark, l'Espagne, l'Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas et d'autres pays du monde industrialisé ont aussi augmenté l'âge d'admissibilité. De nombreux facteurs expliquent cette décision. La semaine dernière à la Chambre, j'ai participé avec le à un débat sur la Sécurité de la vieillesse. Je voulais obtenir des réponses, mais, malheureusement, je n'en ai pas obtenu. J'espère trouver des réponses aujourd'hui au fur et à mesure que nous avancerons.
J'aimerais présenter certains faits. Lorsqu'il est question de la Sécurité de la vieillesse, il faut revenir sur les raisons de sa création et sur son évolution.
Monsieur le Président, je signale que je vais partager mon temps de parole.
Dans les années 1960, on a instauré la Sécurité de la vieillesse parce que le gouvernement a constaté qu'environ 40 % des aînés vivaient dans la pauvreté. Au moment du changement, et lorsque l'âge est passé de 70 ans à 65 ans, on comptait environ six travailleurs par aîné. Aujourd'hui, le ratio est passé à quatre travailleurs par aîné et dans 20 ans, il y aura deux travailleurs par aînés recevant la Sécurité de la vieillesse.
Pour quiconque peut faire des calculs simples, la situation est très problématique. Au moyen d'un simple diagramme circulaire, on peut voir que la moitié du groupe travaille et que l'autre moitié ne travaille pas. Qui va payer pour le groupe qui ne travaille pas? Il faut en tenir compte.
Quand je suis arrivée à la Chambre, je comptais des années d'expérience dans un bureau de circonscription. De nombreuses personnes s'imaginent que l'on cotise à la Sécurité de la vieillesse ou que l'on y investit. Il faut se rappeler que les prestations de la Sécurité de la vieillesse sont puisées à même les impôts prélevés au cours de l'année visée. Ce n'est pas un régime auquel cotisent les gens, comme le Régime de pensions du Canada, les REER ou même les régimes de pension privés. Il faut donc en tenir compte dans le cadre de nos discussions.
Si l'on se reporte aux changements qui ont été apportés à la Sécurité de la vieillesse dans les années 1960, l'espérance de vie des hommes était alors d'environ 14 ans après l'âge de la retraite. Au cours de la période de 2011 à 2016, l'espérance de vie a augmenté. Pour les hommes, elle est de 21 ans après l'âge de la retraite, et pour les femmes, elle est de 25 ans après l'âge de la retraite. Après quelques décennies à peine, on constate que les gens recevant des prestations de la Sécurité de la vieillesse vivent sept ans de plus qu'auparavant.
C'est une grande transition, et nous devons reconnaître les nombreux changements qui se sont opérés depuis les années 1960, notamment l'élimination de la retraite obligatoire. Si aujourd'hui une personne sur quatre est retraitée, il nous faut prendre conscience que le recours à la Sécurité de la vieillesse sera beaucoup plus important, pendant plus longtemps, puisque les gens vivent plus vieux. En 2011, la Sécurité de la vieillesse représentait une dépense d'environ 38 milliards de dollars pour le Canada. En 2030, elle représentera 108 milliards de dollars.
Songeons maintenant au moment où il y aura deux travailleurs par retraité. Je suis ouverte à toutes les solutions. Le a dit que nous étions revenus à une solution simple, mais pas plus tard qu'hier, le comité de lutte contre la pauvreté a présenté d'excellentes solutions. Même M. Shillington, qui a témoigné devant le comité hier, a évoqué la possibilité de rehausser graduellement l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse afin de le faire passer à 67 ans, comme l'avaient proposé les conservateurs, et de ramener l'âge d'admissibilité au Supplément de revenu garanti à 60 ans. Ce sont des possibilités que nous allons étudier.
Comme la question est très complexe, il faut éviter les solutions faciles comme celle qu'a prise le gouvernement de ramener à 65 ans l'âge de la retraite en disant que tout va bien et qu'on en reparlera dans 20 ans.
Sur le même sujet, je voulais ajouter que de nombreuses femmes sont très démunies. Certaines vivent seules ou sont veuves, et je suis consciente qu'une femme âgée sur trois vit dans la pauvreté. Voilà pourquoi nous devons nous pencher sérieusement sur cette question complexe au lieu de nous contenter de la solution simpliste qui consiste à annuler la décision.
Il ne fait pas oublier que le déficit va continuer de grandir avec l'accroissement des dépenses et que ce sont les familles de la classe moyenne que le gouvernement prétend vouloir aider qui vont devoir payer la facture parce que nous n'avons pas envisagé de solutions à long terme.
J'exhorte donc le gouvernement à envisager ces solutions. Les solutions à court terme ne suffisent pas. Il nous faut aussi des solutions à long terme. Ce sont là quelques-unes de mes préoccupations.
Le déficit m'inquiète tout particulièrement. Il est souvent question de la classe moyenne; or, c'est elle qui devra se débrouiller avec un déficit énorme et une dette plus grande que ce qu'on peut imaginer à cause des dépenses débridées du gouvernement actuel.
Je vois que vous me faites signe d'arrêter, monsieur le Président.