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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de participer au débat d'aujourd'hui. Je veux féliciter mon collègue d' pour le leadership dont il fait preuve, depuis plusieurs années, à la Table ronde sur l'environnement et l'économie. Cet organisme a justement réalisé des analyses comme celles dont parlait la députée conservatrice, qui montrent que la lutte contre les changements climatiques aura un effet positif sur l'économie et sur l'environnement.
J'aimerais maintenant remercier les habitants de pour leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques et leur soutien dans tous mes efforts pour placer cet enjeu au cœur du plan d'action du gouvernement depuis maintenant huit ans.
Ma circonscription,, compte de nombreux chefs de file qui comprennent les défis que pose le changement climatique et qui se sont engagés à trouver des solutions. Qu’il s’agisse de membres de la Fondation David Suzuki, qui fait de la sensibilisation; de professeurs, qui ont fait de la recherche sur le sujet et se sont exprimés, comme le docteur Bill Rees, inventeur du concept d’empreinte carbone; d’entrepreneurs travaillant à des solutions axées sur des piles à combustible et d'autres technologies propres; de jeunes qui se sont impliqués dans de nombreuses organisations et ont frappé aux portes pour soulever le sujet du changement climatique et de son impact sur leur génération; et de gens ordinaires, dans Vancouver Quadra, cette priorité est tout en haut de la liste.
De plus, je suis émue d'intervenir pour appuyer le rôle important joué par notre gouvernement dans la conclusion de l’accord de Paris, un rôle constructif pour lutter contre le changement climatique, et de prendre la parole au lendemain de l’annonce faite par notre indiquant que le gouvernement fédéral veillera à la tarification du carbone à l'échelle nationale.
La taxe sur le carbone fait partie de la vie des Britanno-Colombiens depuis près d’une décennie. Nos citoyens en sont fiers. Ils sont fiers que cette taxe ait permis de réduire progressivement les émissions sur un certain nombre d’années. Ils sont très fiers que notre économie se soit mieux portée que dans le reste du Canada pendant la plupart de ces années. La taxe sur le carbone de la Colombie-Britannique a contribué à faire réélire le gouvernement libéral de la province pour ses troisième et quatrième mandats. C’est un modèle qui a fait ses preuves ailleurs et il était temps que le Canada se dote d’un gouvernement fédéral prêt à aller de l’avant à ce chapitre.
[Français]
Comme on le sait, nous nous sommes engagés, au cours de la dernière campagne électorale, à protéger l'environnement tout en stimulant l'économie. Nous avons promis de jouer un rôle de leader à l'échelle nationale et de nous joindre aux provinces et aux territoires afin de prendre des mesures en matière de changements climatiques, ainsi que de mettre un prix sur les émissions de carbone afin de réduire la pollution causée par le carbone. C'est exactement ce que le a annoncé hier dans notre plan.
En fait, le a positionné le Canada pour qu'il soit un chef de file mondial dans ce domaine. Regardons ce que nous avons fait au cours de la dernière année: en décembre, nous avons participé aux négociations sur la nouvelle entente historique sur le climat à la COP21, à Paris. De plus, le premier ministre a signé l'accord de Paris à New York, lors du Jour de la Terre.
[Traduction]
Les premiers ministres se sont engagés à mettre en œuvre des politiques permettant d’atteindre ou de dépasser l’objectif canadien de 2030, qui consiste à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 2005. Cinq groupes de travail participent à l'élaboration d'un cadre d’action afin que cet objectif devienne réalité.
Lors du Sommet des leaders nord-américains qui a eu lieu à Ottawa cet été, nous avons pris un engagement extraordinaire. Nous avons promis que, d'ici 2025, la totalité de l’électricité utilisée par le gouvernement dans les installations gérées par Services publics et Approvisionnement Canada, l’un des plus grands responsables de biens immobiliers du gouvernement, proviendrait de sources d’énergie propre.
Pour traduire nos engagements en gestes concrets, le s’est engagé à fournir 20 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans au titre des infrastructures vertes. De plus, le dernier budget prévoit un investissement de près de 3,5 milliards de dollars sur cinq ans pour aborder toute une gamme d’enjeux climatiques, de la pollution de l’air à la protection écologique, en passant par l’amélioration des évaluations environnementales et le rétablissement de la confiance du public.
[Français]
Nous faisons aussi des investissements pour aider le Canada à rattraper son retard dans l'économie mondiale des technologies propres.
[Traduction]
Je précise que 280 millions de dollars ont été prévus pour soutenir le développement de technologies propres et d’innovations dans ce secteur au Canada.
[Français]
Les investissements comprennent aussi 120 millions de dollars dans les réseaux de transport non polluants et les bornes de recharge; 50 millions de dollars de plus pour les technologies de développement durable au Canada; et enfin 86 millions de dollars destinés à l'efficacité énergétique et au développement de ressources énergétiques renouvelables.
Cela m'amène à parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur, parce que je m'en occupe concrètement depuis quelques mois. Il s'agit de ce que nous faisons pour réduire les émissions de carbone produites par les activités du gouvernement fédéral.
Le gouvernement fédéral est le plus grand employeur, propriétaire et acheteur au pays. En tant que tel, il peut faire une réelle différence. En mettant de l'ordre dans nos propres affaires, nous réaffirmons notre engagement envers la lutte contre les changements climatiques à l'échelle mondiale.
Dans le cadre de la Stratégie fédérale de développement durable, nous aurons une cible ambitieuse et un plan pour réduire les émissions fédérales de gaz à effet de serre.
[Traduction]
Afin d’atteindre ces cibles de réduction, nous avons annoncé, dans le budget de 2016, des investissements allant jusqu’à 2,1 milliards de dollars pour la réparation et la rénovation des nombreux édifices et propriétés du gouvernement, afin de rendre les activités gouvernementales plus vertes. Ceci inclut l’amélioration des logements des militaires, une nécessité incontournable; la mise à niveau des infrastructures frontalières; et la modernisation de la production d’énergie pour les Services de communication et de trafic maritimes.
Ce financement porte également sur une réduction significative de l’empreinte carbone et de la consommation d’énergie des édifices gouvernementaux dans la région de la capitale nationale et ailleurs. Par exemple, Services publics et Approvisionnement Canada gère six centrales de chauffage et de réfrigération qui desservent 85 édifices dans la région de la capitale nationale. Ces centrales produisent une moyenne annuelle de 117 kilotonnes de gaz à effet de serre, et elles ont besoin de rénovations majeures.
[Français]
Nous allons donc en profiter pour mettre en oeuvre des technologies plus efficientes qui réduiront à la fois nos coûts à long terme et nos émissions de plus de 45 % dans l'avenir. Par ailleurs, cela nous permettra d'étudier l'idée d'utiliser la biomasse comme source d'énergie de rechange, ce qui pourrait produire des résultats encore meilleurs.
[Traduction]
D'ailleurs, lorsque j'ai consacré une journée à en apprendre davantage au sujet du leadership en matière de réduction des émissions à l'Université de la Colombie-Britannique, dans ma circonscription, j'ai visité la nouvelle centrale électrique au biocombustible qui permet à l'université d'être en voie d'atteindre son objectif de réduire de 67 % ses émissions d'ici 2020. La lutte contre les changements climatiques vise à réduire les émissions, à économiser de l'argent et à créer des emplois.
J'ai rédigé ma thèse sur le réchauffement climatique il y a 24 ans. J'ai aidé à jeter les jalons de la lutte contre les changements climatiques en Colombie-Britannique en tant que ministre provinciale de l'Environnement pendant trois ans, et maintenant, j'ai le privilège de travailler à des solutions pour lutter contre les changements climatiques au sein du gouvernement fédéral. Je suis heureuse de dire que nous créons un plan systématique pour réduire les propres émissions de gaz à effet de serre du gouvernement. À cette fin, nous ferons l'acquisition d'outils, nous améliorerons le rendement environnemental de nos bâtiments, de notre matériel et de nos activités, nous réduirons le plus possible la consommation de carburant et les émissions de gaz d'échappement du parc de véhicules fédéral, et nous favoriserons les solutions écologiques ou à faibles émissions de carbone en matière d'approvisionnement. Le plan pourrait également inclure la réduction de l'empreinte carbone des activités des employés, telles que les déplacements professionnels et les déplacements quotidiens.
Notre réussite dépend de la collaboration des employés fédéraux, alors nous les consulterons et solliciterons leur contribution pour qu'ils puissent faire part de leurs idées. Nous étudions également les exemples de réussite à l'étranger et dans les provinces.
Nous travaillons à adopter une approche coordonnée et ambitieuse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au gouvernement fédéral, et je demande aux députés de se joindre à nous pour travailler à une économie propre et viable qui assurera l'avenir du Canada.
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Madame la Présidente, je veux parler aujourd’hui de la motion demandant à la Chambre d’appuyer la décision du gouvernement de ratifier l’accord de Paris conclu à la 21
e Conférence des parties, tenue le 22 avril dernier. Naturellement, les néo-démocrates appuieront la ratification de l’accord de Paris.
Toutefois, il serait négligent de notre part de ne pas faire état de la grande déception des Canadiens qui ont cru en la promesse de changement du , des Canadiens qui voulaient un avenir sûr et plus sain pour leurs enfants et leurs petits-enfants et des Canadiens qui savent que seules des réductions importantes des émissions de gaz à effet de serre peuvent éviter des changements climatiques catastrophiques.
Or, au lieu de respecter la promesse faite aux Canadiens et les obligations prises à l’égard des générations futures, le gouvernement libéral a adopté les objectifs nettement inadéquats qu'avait fixés le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Ainsi, le Canada ne respectera pas l’engagement qu’il avait pris auparavant à Copenhague, en plus de ne pas atteindre les objectifs de Kyoto pris par le gouvernement libéral précédent. Naturellement, ce qui est tragique, c'est que cela signifie aussi que nous ne respecterons pas la promesse de limiter l’augmentation de la température à 1,5°C faite à Paris par la .
Le Canada n’a toujours pas de plan national de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et les libéraux ne prennent pas les mesures nécessaires pour atteindre au pays les objectifs nécessaires pour satisfaire à nos obligations internationales en matière de changements climatiques, et cela comprend l’annonce concernant la taxe sur le carbone d’hier.
Il ne fait aucun doute qu’une augmentation de la taxe sur le carbone augmentera le fardeau fiscal des Canadiens. Toutefois, nous ne pouvons pas avoir l'assurance qu’une taxe sur le carbone diminuera les gaz à effet de serre. En effet, la seule façon d’atteindre cet objectif est d’instituer un système de plafonnement et d’échange.
Théoriquement, la taxe sur le carbone devait être assez élevée pour décourager les gens de faire le genre de choses qui produisent des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, le Canada dispose du meilleur modèle de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et c’est le modèle de réduction mis en place pour régler un problème qui n’était pas celui du réchauffement mondial à l’époque, mais celui des pluies acides. Au lieu du CO2, qui est le principal gaz à effet de serre, nous combattions le SO2, le dioxyde de soufre.
De grosses compagnies comme Inco avaient déclaré qu’elles ne mettraient jamais d’épurateurs dans leurs hautes cheminées parce que cela leur coûterait des millions de dollars. Madame la Présidente, dans votre coin de pays, vous savez bien que c'est la réalité. Toutefois, lorsque le Canada et les États-Unis se sont entendus pour établir un système de plafonnement et d’échange, limitant la quantité de SO2 qui pouvait être produite au fil des ans, il a été possible de régler le problème des pluies acides.
Est-ce que les députés savent pourquoi? C'est parce que des entreprises comme Inco ont été forcées, à un moment donné, de prendre une décision d'ordre commercial. Elles allaient soit devoir acheter des crédits de SO2 dans le marché créé pour cette substance, soit installer les épurateurs. L'année où il est devenu plus économique d'installer les épurateurs, c'est ce qu'elles ont fait. C'est ce que fait un système de plafonnement et d’échange. Il s'agit d'une notion complexe, mais qui donne de bons résultats.
Le Canada doit composer avec le plan des conservateurs. C'est l'approche que nous avons choisi d'adopter, et nous laisserons tomber encore une fois les générations futures parce que les libéraux n'ont pas tenu leur promesse. Nous partageons la déception des nombreux Canadiens qui ont voté pour les libéraux en pensant qu'ils obtiendraient de réels changements sur un enjeu aussi crucial que la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour finalement se rendre compte que le plan proposé par les libéraux était celui de Stephen Harper.
[Français]
Au lieu de tenir les promesses qu'ils ont faites aux Canadiens, les libéraux ont adopté les cibles complètement inadéquates des conservateurs de M. Harper, qui ne respectent même pas les engagements de Copenhague et qui brisent la promesse faite par la à Paris, soit celle d'une augmentation maximale de température de 1,5 degré Celsius.
Le Canada n'a toujours pas de plan national pour la réduction des gaz à effet de serre. Les libéraux n'ont donc pris aucune des mesures nécessaires pour atteindre les cibles ici, au pays.
Bien sûr, tout progrès en la matière est un pas dans la bonne direction, mais l'annonce d'hier ne permet certainement pas d'agir assez rapidement pour produire un résultat de réduction, et ce ne sont pas les cibles de Stephen Harper qui vont nous permettre d'y arriver.
Selon le dernier rapport d'Environnement et Changement climatique Canada, publié en février, le Canada est toujours en voie de rater les faibles cibles établies par M. Harper pour 2030. Les libéraux vont donc rater les cibles de M. Harper pour 2030. Cela date d'hier et provient d'une source neutre, soit Environnement et Changement climatique Canada.
Alors, ce que le a annoncé hier ne va pas réduire cet écart, et les cibles ne suffiront pas à nous aider à respecter les engagements internationaux que nous avons pris aux termes de l'accord de Paris.
[Traduction]
J'ai écouté attentivement l'intervention de ma collègue de la Colombie-Britannique. Elle nous a dit ce que le gouvernement allait faire pour réduire les émissions du gouvernement fédéral. Elle a parlé du parc de véhicules fédéral. C'est très intéressant.
Toutefois, l'accord signé à Paris n'avait rien à voir avec les mesures prises par le gouvernement fédéral par rapport à son parc de véhicules. L'accord signé par le gouvernement du Canada nous oblige à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il est intéressant d'entendre la députée parler des activités que le gouvernement va entreprendre, mais le paragraphe 4 de l'article 4 de l'accord de Paris exige un plan économique global pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
La députée a parlé des trois années où elle était ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique. Je la connaissais à l'époque. Nos chemins s'étaient croisés. Pendant trois ans, j'ai été ministre de l'Environnement du Québec, la plus grande province canadienne en termes de superficie et la deuxième en termes de population. Pendant chacune de ces trois années, le Québec a été en mesure de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Nous disposions d'un plan économique global en lequel nous croyions. C'est ce qui se produit quand on se sert des ressources gouvernementales afin d'obtenir de bons résultats pour l'avenir.
Malheureusement, d'autres se sont servis de cet enjeu à des fins de relations publiques, et c'est ce que les libéraux continuent de faire.
Je me souviendrai toujours de mon vieux compagnon de classe, Eddie Goldenberg, qui fit quelque chose de très inusité pour un libéral: il a dit la vérité. Il a expliqué que, lorsque les libéraux ont ratifié le protocole de Kyoto, ils n'avaient aucun plan. Il a aussi utilisé une expression savoureuse. Il a dit qu’ils avaient ratifié le protocole de Kyoto pour « galvaniser l’opinion publique », ce qui, dans son esprit sans doute, explique le fait qu'après la ratification du protocole de Kyoto, pendant que les libéraux étaient au pouvoir, nous avons raté nos cibles de 30 %. Effectivement, nous affichions l’un des pires dossiers du monde au chapitre des augmentations des émissions de gaz à effet de serre. Le Kazakhstan est l’un des rares pays à nous battre sur ce terrain. Si c’est le genre de comparaison qui plaît aux libéraux pour ce qui est du respect de nos obligations internationales, à moi, elles me déplaisent.
Je sais que les Canadiens s'attendaient à mieux. Les Canadiens qui ont voté pour le changement dans l’espoir que les libéraux susciteraient ce changement sont amèrement déçus de constater que rien n’a changé.
[Français]
En matière de lutte contre les changements climatiques, libéral ou conservateur, c'est blanc bonnet, bonnet blanc. Cependant, les libéraux le font avec le sourire et vont à Paris.
J'étais là quand le a tendu les bras et a proclamé que le Canada était de retour. Ce qu'il a omis de mentionner, c'est que le Canada était de retour avec le plan, les cibles et l'échéancier de Stephen Harper.
De plus, on a appris hier que les libéraux n'avaient même pas de plan pour atteindre les cibles de Stephen Harper. C'est cela, la réalité des libéraux. Comme d'habitude, ils savent en profiter pour améliorer leurs relations publiques. Par contre, ils ne font rien du tout pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
[Traduction]
En quoi est-ce important? Je me souviens, jeune écolier, d’avoir lu dans une encyclopédie que la fonte de la glace recouvrant le Groenland ferait augmenter énormément le niveau de la mer. Il y avait une illustration montrant toutes les grandes villes du monde qui seraient totalement submergées du fait de cette augmentation du niveau de la mer à la suite de la fonte de la calotte glaciaire du Groenland. Cette perspective m’avait terrifié, mais je me disais aussi qu'une telle chose était impossible. Pourtant, les derniers chiffres publiés la semaine dernière montrent que des centaines de milliards de tonnes de glace de la calotte du Groenland fondent, s’écoulent dans la mer, détournent les courants marins, modifient la salinité de l’eau, transforment la planète. Nous pouvons réagir, et pour cela, nous devons commencer par réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Nous avons entendu le aujourd’hui. Il n’a pas osé nier que son plan concernant les trois questions à l’étude était le plan de Stephen Harper, qu’une taxe sur le carbone ne garantirait pas une réduction des émissions et que nous ne serions pas en mesure de respecter nos obligations. Il ne pouvait pas le nier. Les autres députés l’ont constaté, tout comme moi. C’est une terrible perspective pour les générations futures.
Peu d’entre nous qui siégions ici aujourd’hui auront à subir de plein fouet les conséquences de notre inaction pour la planète. Nous avons eu notre content de propositions, de prises de position et de bons sentiments. Cela ne sert à rien. Il est temps d’agir pour contrer les changements climatiques et la seule action possible consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
[Français]
Il est possible de changer de cap, de fixer de nouvelles cibles fondées sur la science et conformes à nos engagements internationaux, d'adopter un plan national de réduction des gaz à effet de serre et de prendre immédiatement des mesures urgentes quant aux politiques internes en matière de climat afin de respecter nos obligations internationales et, surtout, nos obligations imprescriptibles envers les générations futures.
Il faut aussi transposer ces ambitions internationales en mesures politiques concrètes ici, au pays. Les néo-démocrates savent qu'il est possible de faire croître l'économie tout en protégeant l'environnement, mais ce gouvernement est en train d'échouer sur les deux plans en même temps. Jusqu'à présent, les libéraux semblent maintenir la tendance des gouvernements précédents: prendre des engagements internationaux et ne pas les respecter.
[Traduction]
Plus les jours passent et plus les décisions tombent, plus les Canadiens se demandent si les libéraux ont la moindre intention de tenir leurs promesses. Ils éprouvent de plus en plus de difficulté à établir le lien entre les paroles du et les démarches du gouvernement libéral.
Nous l'avons particulièrement constaté à la suite de la décision prise la semaine dernière d'approuver le projet de gaz naturel liquéfié de Pacific NorthWest. Je reviens encore une fois sur les propos que ma collègue libérale de la Colombie-Britannique a tenus juste avant que je prenne la parole. C'était ahurissant de l'entendre se vanter du travail fait auprès des Premières Nations. La Cour suprême exige des consultations franches et des accommodements significatifs, qu'il s'agisse du site C, qui a été approuvé par le gouvernement avant même que les tribunaux ne se prononcent, ou du projet de gaz naturel liquéfié, qui fera augmenter à lui seul toute la production de gaz à effet de serre de la Colombie-Britannique.
Les libéraux l'ont approuvé d'un trait de plume, alors que six des principales Premières Nations de la province continuent de s'y opposer. Et ils s'estiment respectueux. Nous estimons pour notre part qu'il s'agit d'un manquement éhonté aux obligations imposées par la Cour Suprême du Canada. Dans sa version actuelle, le projet de gaz naturel liquéfié de Pacific NorthWest deviendrait la plus importante source de gaz à effet de serre de tout le Canada, avec des émissions dépassant les 10 millions de tonnes.
Mes collègues du Parti conservateur se demandent quelles seraient les conséquences à l'échelle mondiale. C'est l'un des sujets de conversation préférés des conservateurs: en matière de lutte contre les changements climatiques, le Canada n'est qu'un intervenant mineur.
Et si les Canadiens avaient adopté ce point de vue lors de la Deuxième Guerre mondiale? Le Canada ne représentant qu'un faible pourcentage des forces alliées, nous serions restés chez nous. Le Canada s'est battu à l'époque, et il doit se battre aujourd'hui contre les changements climatiques.
Les libéraux ont fait miroiter une ère de renouveau dans les relations avec les peuples autochtones. Je me souviens que la semaine dernière encore, le a dépêché trois ministres à l'aéroport de Vancouver, à seulement 1 000 kilomètres de la population et du territoire qui seront directement frappés par leur décision, qui a été prise sans consultation véritable et en dépit d'une opposition notable.
Les libéraux ont promis de corriger le processus des évaluations environnementales, mais au lieu de cela, ils s'en tiennent obstinément aux promesses non tenues du gouvernement Harper. J'allais oublier, ils ont brisé une quatrième promesse. Ils menacent aussi l'habitat des saumoneaux qu'ils avaient promis de protéger.
Quatre promesses rompues en une seule décision. Voilà où en sont les libéraux en ce qui concerne l’environnement et le respect des Premières Nations. C’est pourquoi le NPD est la seule voix progressiste à la Chambre et qu'il intervient dans des dossiers clés comme celui des changements climatiques.
Il en a été de même dans le cas de plusieurs autres engagements des libéraux. On dirait presque qu’ils ont différentes catégories de promesses rompues. Ils ont promis de rétablir la livraison du courrier à domicile au Canada, et maintenant, ils prétendent que c’est dans une catégorie spéciale. Ils ne se rappellent même pas avoir fait cette promesse.
Ici, on a encore une autre catégorie de promesse. Pendant la campagne électorale, les libéraux ont promis d’établir une toute nouvelle série de cibles environnementales. Puis, une fois les élections terminées, ils ont dit qu’il s’agissait d’une toute nouvelle série de cibles polycopiées, les mêmes qu’a proposées . Ils ont simplement oublié ce mot.
[Français]
Les libéraux souligneront bientôt leur premier anniversaire au pouvoir, qui sera marqué par des promesses non tenues et des échecs en ce qui concerne les enjeux importants, comme la lutte contre les changements climatiques.
Quel meilleur exemple de promesses fondamentales brisées par les libéraux que de rappeler que ce parti qui, encore une fois, en ce qui a trait à l'image, se targue d'être le parti qui travaille pour la paix, et de contraster cela avec la réalité qu'à Genève, en Suisse, au mois d'août, le gouvernement libéral — qu'on se tienne bien — a voté contre le désarmement nucléaire. On a bien entendu. C'est un autre exemple de parole non tenue par les libéraux, et cela ne fait pas encore tout à fait un an qu'ils sont là. Toutefois, c'est fondamental. On a vu avec Kyoto que les libéraux l'ont signé aux fins de relations publiques; on l'a vu avec Copenhague à l'époque des conservateurs, et on a vu les importantes augmentations survenues par la suite.
N'oublions pas que depuis 1993, les libéraux fédéraux promettent d'agir en matière de changements climatiques. Jean Chrétien a utilisé cela pour se faire élire en 1993. Les libéraux l'ont encore utilisé aux dernières élections pour se faire élire. Ils ont tellement copié les positions du NPD que beaucoup de Canadiens se disaient que, tant qu'à se débarrasser de Harper, ils pouvaient se fier à eux. Ils ont estimé que, comme cela faisait seulement 149 ans qu'ils se faisaient berner par les libéraux, ils allaient leur donner une ultime chance.
Moins d'un an plus tard, ces gens commencent à se rendre compte qu'ils ont été bernés. Ils commencent à déchanter. Les gens qui ont voté pour les libéraux sont extrêmement déçus de constater que tout ce qu'ils ont, c'est le plan de Stephen Harper, mais avec le sourire. Malheureusement pour les générations futures, cela ne change pas d'un iota la réalité de l'augmentation des gaz à effet de serre et des changements climatiques.
Si on dépasse les 2 degrés, on atteint un point de bascule. Le réchauffement aurait des conséquences néfastes et irréversibles sur les écosystèmes et sur l'économie de la planète, mais surtout sur les êtres humains.
Toutefois, il est de plus en plus clair que même un danger aussi immédiat et aussi urgent ne suffit pas à faire agir les libéraux, au-delà des points de presse, des annonces vides, des phrases creuses, des clichés et des lieux communs.
[Traduction]
Les néo-démocrates ont toujours préconisé la prise de mesures urgentes et efficaces pour contrer le changement climatique. Nous avons proposé des politiques progressistes pour permettre au Canada de passer à une nouvelle économie vigoureuse et faible en carbone. Nous continuerons à nous battre au nom des Canadiens parce que le Canada ne peut pas se permettre d'abandonner la lutte contre les changements climatiques catastrophiques.
Les libéraux ne peuvent pas continuer à rompre leurs promesses. Leurs promesses à l'égard du changement climatique doivent être assorties de mesures pertinentes. Ils ne peuvent pas continuer à perpétuer le processus d’évaluation environnementale inefficace du gouvernement Harper. Nous nous rappelons tous ce qu’ils ont promis dans des cas comme le projet Kinder Morgan et d’autres projets en Colombie-Britannique, en particulier à l’Initiative Dogwood. Les libéraux ont promis d'instaurer un tout nouveau processus d’évaluation environnementale crédible et de reprendre ces évaluations en vertu du nouveau processus, mais ils n'ont pas tenu parole. Croyez-moi, les habitants de la Colombie-Britannique savent que cette promesse n’a pas été tenue.
Le projet Pacific NorthWest LNG a été approuvé sans un nouveau processus qui tienne compte des cibles en matière de changement climatique, voilà de quoi nous parlons. Comment les libéraux peuvent-ils approuver un ou plusieurs de ces nouveaux projets majeurs si déjà ils ne respectent pas leurs obligations internationales de réduire les émissions de gaz à effet de serre? Cela n’a aucun sens. Ils ne peuvent y arriver. Et pourtant, ils veulent nous faire croire qu’ils peuvent approuver ces nouveaux projets gigantesques — qui sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au Canada — et du même coup qu’ils respecteront leurs obligations internationales. C’est impossible. Les libéraux auraient plutôt dû tenir leur promesse d’établir un nouveau processus, de le rendre crédible et d’inclure l’analyse des gaz à effet de serre à chaque étape du processus.
L'amendement que nous avons proposé à la motion du gouvernement exige que les libéraux présentent un plan clair, incluant des cibles actualisées et des mesures précises pour respecter les engagements que le Canada a pris en vertu de l’accord de Paris, y compris nos obligations envers les Premières Nations, mais les mots ne suffisent pas. Dans le dossier des changements climatiques, nous en sommes arrivés à un point où les Canadiens n'accepteront plus de vaines promesses et le non-respect des promesses qui concernent notre avenir environnemental et économique. Les Canadiens méritent mieux. Les néo-démocrates continueront de déployer des efforts dans l’espoir de créer un meilleur avenir pour l'ensemble des Canadiens.
[Français]
En conclusion, nous, au Nouveau Parti démocratique, nous allons toujours nous tenir debout pour un réel changement environnemental au Canada. Cela commence avec un engagement pour réduire les gaz à effet de serre. C'est la seule manière d'endiguer les changements climatiques.
:
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue d'Halifax.
Je veux parler aujourd'hui d'une des questions les plus importantes qui soient: les changements climatiques. Les décisions que nous prendrons à la Chambre auront une incidence durable sur les générations futures de Canadiens, et sur les gens un peu partout dans le monde.
[Français]
En fait, les changements climatiques étaient l'une des priorités absolues du lorsqu'il a été élu. Le gouvernement s'engage à faire passer le Canada à une économie faible en carbone, plus vigoureuse et résiliente et à faire du Canada un chef de file dans la lutte contre les changements climatiques.
Notre gouvernement a également promis d'aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables à lutter contre les changements climatiques. L'année 2015 a été cruciale sur le plan des actions mondiales, notamment grâce à l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030 en septembre, et aux travaux effectués afin de conclure l'accord de Paris en décembre.
Le programme 2030 est un cadre mondial de 15 ans qui tient compte des aspects sociaux, économiques et environnementaux du développement durable, ainsi que des facteurs liés à la paix, à la gouvernance et à la justice. Le programme 2030 marque un changement dans la façon dont le monde perçoit le développement, reconnaissant que des enjeux comme l'inégalité et les changements climatiques sont importants pour les pays développés et les pays en développement et qu'il faut les résoudre tous ensemble.
[Traduction]
Le 27 novembre 2015, le a annoncé, lors de la rencontre des chefs de gouvernement des États du Commonwealth à Malte, que le Canada allait consacrer 2,65 milliards de dollars sur cinq ans à aider les pays en développement les plus pauvres et les plus vulnérables à lutter contre les changements climatiques et à s'adapter à leurs répercussions.
L'accord de Paris, qui a été adopté le 12 décembre 2015, est une entente historique qui incite tous les pays à prendre des mesures ambitieuses pour réduire les émissions de carbone et pour rendre l'économie mondiale plus résiliente aux changements climatiques. L'accord de Paris fait ressortir plus que jamais les effets des bouleversements climatiques sur la pauvreté, la sécurité alimentaire, la santé et le respect des droits de la personne.
Les pays industrialisés se sont engagés à fournir des ressources pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques. D'ailleurs, le Canada a déjà pris différentes mesures. Il a notamment versé 30 millions de dollars au Fonds pour les pays les moins avancés, qui finance les mesures d'adaptation des pays les plus pauvres et les plus vulnérables. Il a alloué 10 millions de dollars à l'Organisation météorologique mondiale pour l'aider à créer des systèmes d'alerte rapide en cas de dérèglements climatiques. Il a affecté 50 millions de dollars à l'amélioration de l'accès des pays en développement à l'assurance contre les risques climatiques, ce à quoi les pays du G7 se sont engagés. Il a alloué 150 millions de dollars au développement des énergies renouvelables en Afrique, ce à quoi les pays du G7 se sont aussi engagés. Enfin, il a annoncé le versement de 300 millions de dollars pour la première période de mobilisation des ressources du Fonds vert pour le climat, un important mécanisme financier international qui vise à soutenir les mesures de lutte contre les changements climatiques dans les pays en développement.
Les changements climatiques et l'environnement sont des points à prendre en considération dans tous les programmes de développement du Canada, et nous continuerons à travailler avec nos partenaires de développement pour les aider à s'adapter et faciliter leur transition vers une économie résiliente à faibles émissions de carbone.
La mise en oeuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 est une priorité pour la et pour tout le gouvernement. Nous sommes déterminés à réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde, notamment en recentrant notre aide au développement de manière à aider les États les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus fragiles.
Lors de ma récente visite au Guatemala, j'ai vu les effets des changements climatiques sur l'un des lacs les plus importants du pays, le lac Atitlán, qui mettent en péril le gagne-pain de milliers de familles qui vivent aux abords de ce lac.
À la fin du mois d'août, j'ai aussi vu les effets dévastateurs d'une sécheresse causée par El Niño en Éthiopie, pays qui est aux prises avec sa pire crise alimentaire en plusieurs décennies. L'absence de pluie dans la majeure partie du pays a laissé environ 18,2 millions de personnes dans le besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Le Programme de protection des moyens de production de 125 millions de dollars du Canada, qui vient d'être approuvé par le gouvernement, est l'un des moyens par lesquels nous aidons l'Éthiopie à améliorer la sécurité alimentaire, l'alimentation et le bien-être économique des ménages en présence des changements climatiques.
Le Canada a beaucoup à offrir sur le plan du savoir-faire, de l'expertise et de la technologie pour aider les plus pauvres et les plus vulnérables à s'attaquer aux changements climatiques. Les répercussions des changements climatiques que j'ai vues au Guatemala et en Éthiopie ne sont que deux exemples des changements qui s'opèrent dans le monde dans lequel nous vivons. Il est clair que les changements climatiques sont un problème mondial. Toutefois, c'est aussi un problème très local et personnel.
À la COP21, le Canada s'est joint à « Mission Innovation », un partenariat mondial qui entend doubler en cinq ans les investissements publics dans l'innovation dans le secteur des énergies propres, tout en encourageant le secteur privé à adopter des énergies propres. À partir de 2017, le Canada fournira plus de 1 milliard de dollars en quatre ans pour soutenir le développement de technologies propres au Canada, notamment dans les secteurs des forêts, des pêches, des mines, de l'énergie et de l'agriculture.
Nous allons également investir 100 millions de dollars par année afin d'aider les producteurs de technologies propres à promouvoir un environnement sain et une économie forte, et 200 millions de dollars supplémentaires pour soutenir l'innovation. Ces investissements stratégiques, qui s'inscrivent dans une ambitieuse stratégie de promotion des exportations et du commerce, nous aideront à lutter contre les changements climatiques tout en favorisant la croissance et la création d'emplois.
J'ai parlé des effets à l'étranger, mais nous savons aussi que les changements climatiques ont des répercussions sur notre propre pays. Le 4 août 2014, ma circonscription, Burlington, a reçu 190 millimètres de pluie, l'équivalent de deux mois de précipitations, en huit heures environ. Dans ma circonscription, des routes ont été inondées, des débris se sont accumulés dans des ruisseaux, et plus de 3 000 maisons ont été endommagées. Cela nous a fait prendre conscience de l'urgence de la situation. À Burlington, nous avons constaté que nous ne sommes pas à l'abri des changements climatiques.
L'été dernier, ma région a été aux prises avec le problème inverse, c'est-à-dire la sécheresse. La péninsule du Niagara a reçu 40 à 60 % des précipitations qu'elle reçoit normalement pendant cette saison. Les agriculteurs ont dit qu'il s'agissait de la pire saison depuis des décennies pour leurs cultures.
Le contraste que représente cette année d'inondation suivie d'une année de sécheresse donne un aperçu des effets que nous commençons à ressentir dans ma région. Lors du deuxième anniversaire des inondations de Burlington, plus de 200 personnes sont venues à l'assemblée publique que j'ai organisée afin de discuter des mesures prises par le gouvernement fédéral pour lutter contre les changements climatiques, ce qui représente un taux de participation sans précédent pour une assemblée publique organisée à Burlington. Cela démontre que les Canadiens estiment nécessaire que nous, législateurs et dirigeants, agissions dans ce dossier.
Voilà pourquoi je suis si fière de l'annonce faite hier par le au sujet de notre plan visant à tarifer la pollution par le carbone à compter de 2018. La tarification du carbone est l'un des moyens les plus efficaces d'inciter les Canadiens à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Notre plan prévoit des cibles nationales de réduction qui sont réalistes et réalisables tout en permettant la croissance de l'économie. Les deux vont de pair.
La tarification du carbone est l'un des nombreux moyens à notre disposition pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. À l'assemblée publique que j'avais organisée, des membres de ma collectivité ont fait d'excellentes suggestions. Ils ont été nombreux à discuter de l'importance d'avoir recours à la pensée systémique plutôt qu'à la pensée individuelle lorsqu'il s'agit de mesures liées aux changements climatiques. Il est possible de miser sur des changements systémiques structuraux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Comme 40 % de nos émissions proviennent du secteur des transports, les habitants de ma collectivité ont parlé du besoin d'examiner l'ensemble des chaînes d'approvisionnement afin de veiller à ce que les initiatives en matière de transport et d'infrastructure soient écologiques, durables et autosuffisantes.
Quant à l'accord de Paris et aux objectifs pour 2030, il faut aussi songer à des solutions locales à des besoins locaux. À l'occasion de l'assemblée publique que j'avais organisée, les résidants ont parlé de planter davantage d'arbres, de réduire le nombre de pelouses et de recourir davantage aux plantes indigènes, qui sont autosuffisantes et qui résistent à la sécheresse. On réduirait ainsi la consommation d'eau, on capturerait davantage de carbone, et il y aurait plus d'oxygène dans l'air.
Ils ont également dit qu'il faut favoriser la réduction et le recyclage des déchets de cuisine et des déchets de particules solides, étendre les programmes de compostage et bannir les sacs de plastique. Voilà des mesures simples mais importantes que nous pouvons tous prendre.
Les habitants de Burlington ont mis en lumière le fait que nous devons également veiller à ce que l'environnementalisme soit abordable pour tous les Canadiens. Les Canadiens à faible revenu doivent être inclus dans le processus. Un mode de vie vert ne doit pas être l'apanage des gens aisés.
Les électeurs de ma circonscription insistent également sur trois choses: les Autochtones peuvent aider le pays à s'adapter aux changements climatiques, on doit protéger l'air, l'eau et la terre et il faut tirer parti des connaissances et de l'expertise locales. Dans l'ensemble, nous devons veiller à ce que tous les Canadiens participent à ce processus.
Chez nous, le message était clair: le gouvernement fédéral a la possibilité de prendre les devants et d'assurer le leadership dans ce domaine. On a même laissé entendre que nous pourrions peut-être commencer par la rénovation du 24, rue Sussex et que la construction de tous les nouveaux immeubles fédéraux devrait satisfaire aux principes du Bâtiment durable ou de son équivalent.
Je sais que les problèmes environnementaux semblent parfois insurmontables, mais il y a des solutions pratiques et applicables que nous pouvons mettre en oeuvre maintenant; il faut poursuivre sur notre lancée. Nous pouvons commencer dès maintenant en ratifiant l'accord de Paris.
J'attends avec impatience de travailler à ce dossier avec mes collègues de la Chambre.
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Madame la Présidente, encore une fois, je suis honoré de prendre la parole à la Chambre pour appuyer la motion visant à ratifier l'accord de Paris, qui a été signé par le Canada le 22 avril, à New York.
Je suis aussi honoré de prendre la parole pour réclamer que les députés appuient la Déclaration de Vancouver, qui a été signée le 3 mars 2016, comme le prévoit la motion. Celle-ci invite le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires à élaborer un cadre pancanadien en matière de croissance propre et de changement climatique.
Depuis que je siège à la Chambre, j'ai parlé à maintes reprises des changements climatiques, y compris de leurs répercussions négatives sur ma ville natale, qui se trouve dans la circonscription que je représente, , en Nouvelle-Écosse. J'ai souvent dit à mes collègues que, pour moi, les changements climatiques figurent parmi les problèmes les plus urgents auxquels notre pays et le Parlement doivent s'attaquer.
C'est pour cette raison que j'ai présenté à la Chambre la motion d'initiative parlementaire M-45, qui porte sur la menace grandissante posée par les changements climatiques et exige que des analyses des émissions de GES soient effectuées pour les projets d'infrastructure financés par le gouvernement fédéral.
Je remercie tous les députés qui ont appuyé la motion M-45 et ont fait en sorte qu'elle soit adoptée mercredi dernier, et je suis aussi très heureux de constater qu'en plus d'avoir adopté la motion, la grande majorité des députés, en fait, plus des deux tiers de ceux qui étaient présents lors du vote mercredi dernier, reconnaissent qu'il est essentiel de prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques. J'espère sincèrement que les députés, qui ont déjà témoigné leur appui à de véritables mesures de lutte contre les changements climatiques, feront de même pour la motion dont nous débattons aujourd'hui. Je pense que c'est le seul choix responsable qui s'offre à nous.
Au printemps 2016, la a invité tous les Canadiens à participer à l'élaboration de la politique du Canada sur les changements climatiques. Au cours des mois qui ont suivi, des députés de toutes les régions du pays ont organisé des assemblées publiques dans leur circonscription afin d'obtenir les commentaires des électeurs. Le 28 juin, plus de 250 personnes se sont entassées dans une salle de l'Université Dalhousie pour assister à l'assemblée publique que j'ai organisée pour discuter des changements climatiques. Les échanges ont été très dynamiques et les habitants d'Halifax ont manifesté un vif intérêt à l'égard de cet enjeu.
Les participants à cette activité ont été répartis en fonction de 10 thèmes. Les résidants d'Halifax eux-mêmes ont choisi les thèmes au moyen d'une activité de sensibilisation sur les médias sociaux tenue à mon bureau la semaine précédente. Chaque groupe de 10 personnes s'est vu remettre une seule grande feuille de papier et quelques crayons-feutres. Trois questions simples sur leur thème respectif leur ont été fournies. Quelles sont vos grandes idées? Que croyez-vous que le gouvernement devrait connaître à cet égard? Quelles sont vos principales recommandations au gouvernement?
Après très peu de temps, les différents groupes ont demandé une deuxième feuille de papier, puis une troisième et même une quatrième, dans certains cas. Ils ont facilement rempli les feuilles de papier en indiquant leurs grandes idées pour lutter contre les changements climatiques. Des personnes de milieux divers, de divers groupes d'âge, de différentes allégeances politiques et ayant des expériences diversifiées ont présenté une série d'idées extraordinaires pour aider le gouvernement à lutter contre les changements climatiques. Mon équipe et moi-même avons pris en note chacune des idées mentionnées sur ces feuilles de papier et les avons transmises, mot pour mot, à la . Je les ai également affichées à l'adresse hfxclimateaction.ca.
La participation des citoyens, leur passion et les nombreux commentaires réfléchis démontrent à quel point les habitants d'Halifax ont à coeur la lutte contre les changements climatiques, mais aussi à quel point la ville veut jouer un rôle de chef de file et de partenaire, dans ce dossier qui est l'un des plus importants à l'heure actuelle pour notre gouvernement et pour la planète.
Ce n'est pas très surprenant. En effet, j'ai déjà dit qu'Halifax est au premier plan de la lutte contre les changements climatiques en raison de l'élévation du niveau de la mer et des conditions climatiques extrêmes qui en découlent. Si rien n'est fait pour mettre fin aux changements climatiques, cela aura des répercussions graves pour Halifax et toutes les collectivités que nous aimons au Canada.
Halifax, une des principales villes côtières du Canada, court un danger réel et imminent à cause de l'élévation du niveau de la mer, qui menace la qualité et la quantité de l'eau potable, de même que le statut et la viabilité d'Halifax en tant que grande ville portuaire du Canada et principal moteur économique de ma circonscription, de ma province et de l'Est du Canada.
Les changements climatiques nuiront aux habitats marins et à la viabilité commerciale de certains stocks de poisson, comme le saumon et la morue. Les infrastructures de transport se détérioreront, et l'augmentation des coûts de réparation et d'entretien des infrastructures exercera de plus en plus de pression sur les ressources publiques.
Les répercussions des changements climatiques risquent d'être tout aussi désastreuses partout au Canada, où nous sommes entourés par plus de 200 000 kilomètres de côtes. C'est là où se trouvent bon nombre de nos chères villes et collectivités et, comme la et le député de l'ont signalé, un nombre disproportionné de collectivités autochtones.
C'est pourquoi je suis en faveur de la ratification de l'accord de Paris et j'appuie la Déclaration de Vancouver. Je parlerai d'abord de l'accord de Paris.
Je vous avoue que j'étais très nerveux, en décembre dernier, lorsque notre nouvelle et notre délégation se sont rendues à Paris pour prendre part aux discussions sur le climat.
Je savais que notre délégation était solide, éminemment compétente et absolument déterminée à trouver une issue positive, mais je n'étais pas certain de la réussite des négociations qui, après tout, ne dépendait pas seulement de notre gouvernement, mais de la possibilité de trouver un consensus entre nations qui avaient chacune leurs intérêts et défis particuliers. Des tentatives précédentes avaient échoué, et je me demandais si suffisamment de choses avaient changé chez nous et dans le monde pour que les négociations de Paris soient plus fructueuses.
Grâce, en grande partie, à la , les choses ont changé et, à bien des égards, les pourparlers de Paris sur le climat se sont avérés une formidable réussite. Plus de 190 pays ont signé l'accord, acceptant chacun de faire sa part pour empêcher les températures mondiales d'augmenter de plus de deux degrés Celsius au-dessus des niveaux d'avant l'ère industrielle. À ce jour, plus de 60 pays ont ratifié l'accord, pays qui sont responsables de plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre. On a ainsi dépassé le seuil des 55 ratifications nécessaires pour l'entrée en vigueur de l'accord. Grâce à la ratification récente des pays de l'Union européenne, nous avons respecté le critère selon lequel les pays qui ratifient l'accord doivent être responsables de 55 % des émissions mondiales. Nous sommes donc sur la bonne voie.
L'accord est désormais en vigueur. La communauté mondiale avance, et nous devons nous joindre à elle.
L'accord de Paris est historique, et il est urgent de saisir les possibilités qu'il offre. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d'attendre plus longtemps avant de le ratifier et de le faire entrer en vigueur au Canada. Le climat change, et les conséquences du réchauffement mondial n'ont jamais été aussi imminentes. J'espère seulement que ce n'est pas trop tard.
Notre gouvernement a fait sa part à Paris; nous devons maintenant faire la nôtre ici, en appuyant la motion dont nous sommes saisis.
J'aimerais maintenant parler de la Déclaration de Vancouver. Au même titre que le Canada ne peut agir seul pour réduire les émissions mondiales, le gouvernement fédéral ne peut agir seul pour réduire les émissions du pays. Nous devons collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi qu'avec les groupes autochtones en vue d'établir un plan national de lutte contre les changements climatiques.
En mars dernier, dans la foulée de l'accord de Paris, les premiers ministres et des dirigeants autochtones de partout au pays se sont rencontrés à Vancouver pour discuter des changements climatiques. Les parties ont convenu de la nécessité d'une transition vers une économie à faibles émissions de carbone pour assurer une croissance durable et propre. Par conséquent, le groupe s'est engagé à élaborer, de manière concertée, un cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques.
À la conclusion des pourparlers de Vancouver, les parties ont formé quatre groupes de travail: un sur les mécanismes d'instauration d'un prix sur le carbone; un sur les technologies et l'innovation propres et sur l'emploi; un sur les possibilités d'atténuation spécifiques; et un dernier sur l'adaptation et la résilience climatique. Les conclusions de ces groupes de travail aideront à orienter le cadre pancanadien.
Je suis fier d'appuyer un gouvernement qui reconnaît la nécessité d'une collaboration intergouvernementale relativement à des dossiers tels que l'environnement. En même temps, le gouvernement fédéral a dit clairement qu'il prendrait les mesures nécessaires pour honorer les obligations du Canada sur la scène internationale.
La tarification de la pollution causée par le carbone, par exemple, est une de ces mesures, comme l'a énoncé hier le . En effet, la tarification de la pollution par le carbone était l'un des engagements de la Déclaration de Vancouver, que tous les premiers ministres ont approuvée.
Je crois que ce mécanisme peut être mis en oeuvre en collaborant avec les gouvernements provinciaux, qui prennent déjà des mesures concrètes pour réduire les émissions sur leur territoire.
Le gouvernement est fermement résolu à donner à chaque province la latitude nécessaire pour qu'elle réponde à ses besoins. Par exemple, dans ma province, la Nouvelle-Écosse, nous sommes déjà les champions de la réduction des émissions de gaz à effet de serre au pays. Si la tendance se maintient, nous devrions aisément atteindre les objectifs de réduction des émissions fixés pour 2020, soit 10 % sous les niveaux de 1990.
La tarification de la pollution par le carbone n'est qu'une mesure parmi d'autres. J'ai hâte qu'en décembre, les provinces et les territoires se réunissent de nouveau pour s'entendre sur un cadre pancanadien englobant toute la question de la croissance propre et des changements climatiques.
Comme je l'ai dit auparavant, nous devons collaborer pour trouver une solution, car personne parmi nous n'est capable de lutter tout seul contre les changements climatiques. Aucune région ni aucun pays ne peut gagner la guerre seul contre les changements climatiques. Alors, nous devons nous unir, soudés par nos intérêts communs, notre volonté commune de survie et la confiance que les Canadiens de l'ensemble du pays nous accordent pour prendre des mesures efficaces contre les changements climatiques.
Je crois que l'accord de Paris et la Déclaration de Vancouver sont nos meilleurs atouts, alors j'espère vivement que la Chambre se joindra à moi et votera pour la motion qui nous est soumise.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Il y a à peu près un an, le sillonnait le pays pour parler de l'inauguration d'une nouvelle ère de fédéralisme fondé sur la collaboration. Ce n'est pas tout: il parlait de voies ensoleillées, de consultation et de coopération. Hier, les Canadiens ont découvert ce qu'il entendait par fédéralisme fondé sur la collaboration, voies ensoleillées, consultation et coopération quand il a annoncé unilatéralement l'imposition aux provinces d'une énorme ponction fiscale fédérale.
Le a déclaré aux provinces qu'elles allaient devoir imposer une taxe sur le carbone ou adopter une forme de tarification du carbone d'ici 2018, faute de quoi le gouvernement fédéral allait le faire pour elles en imposant lui-même une taxe sur le carbone qui serait de 10 $ la tonne en 2018 et augmenterait par la suite pour atteindre 50 $ la tonne en 2022. Il n'y a eu ni consultation ni collaboration, seulement l'imposition unilatérale d'une énorme taxe par le . Parlons-en des voies ensoleillées et du fédéralisme fondé sur la collaboration.
Comment les provinces et les territoires ont-ils réagi au fédéralisme de collaboration du ? Le premier ministre Wall a dit hier qu'il avait été abasourdi par le manque de respect du envers les provinces et les territoires. Le ministre de l'Environnement du gouvernement Wall a déclaré que la Saskatchewan s'était fait rouler. Il a parlé d'une mauvaise journée pour les relations fédérales-provinciales.
Le ministre de l'Environnement du Yukon a été tellement surpris de l'annonce faite unilatéralement par le qu'il a dit avoir littéralement senti la pièce se vider de son air. Plus tard, dans la journée, la ministre de l'Environnement de la Nouvelle-Écosse a quitté la pièce pendant que la parlait et elle a été rejointe par les ministres de l'Environnement de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Saskatchewan. Voilà qui montre comment les provinces réagissent à la fameuse nouvelle ère de fédéralisme de collaboration du .
Parlant de la , qui a vu trois ministres provinciaux de l'Environnement quitter la salle où elle parlait, elle a eu l'audace, au cours de la fin de semaine, si je ne m'abuse, de qualifier de fausses les mesures sensées proposées par le précédent gouvernement conservateur de même que ses cibles. Je vais dire à la Chambre ce qui est faux. L'engagement du gouvernement libéral à suivre des voies ensoleillées est faux. L'engagement du gouvernement libéral à collaborer, à coopérer et à consulter est faux. L'engagement du gouvernement libéral à inaugurer une nouvelle ère de fédéralisme de collaboration est faux. Je vais dire ce qu'il y a d'autre de faux: c'est l'engagement du gouvernement libéral et l'engagement du Parti libéral à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela aussi, c'est faux.
Les Canadiens n'oublieront pas que c'est le même Parti libéral qui, en 1993, a fait campagne en promettant qu'en 2005, il aurait réduit les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1988. Que s'est-il passé de 1993 à 2005? Les niveaux des émissions ont crû de manière exponentielle. Et Kyoto? C'était l'engagement des libéraux à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 6 % par rapport aux niveaux de 1990. Qu'est-il advenu de Kyoto? Ce fut une promesse faite et rompue. Voilà un autre faux engagement des libéraux.
Ce qui n'est pas faux, toutefois, c'est le coût que cette énorme ponction fiscale des libéraux aurait sur les Canadiens qui travaillent fort. La famille canadienne moyenne finirait par payer jusqu'à 2 600 $ par année d'ici 2022. Ce sont 38 milliards de dollars prélevés dans les poches des Canadiens. Le premier ministre Brad Wall a dit que cette énorme ponction fiscale des libéraux était une des plus importantes hausses d'impôts de l'histoire du pays, et il a raison.
Soyons francs, l'économie canadienne ralentit, mais les temps sont particulièrement difficiles dans ma province, l'Alberta. Quelque 200 000 Albertains ont perdu leur emploi au cours de la dernière année. Le taux de chômage, le pire en 30 ans, avoisine 10 %. Le taux de chômage chez les jeunes a largement dépassé la barre des 10 %. Il est d'environ 16 %, je crois. Dans les villes comme Calgary, le taux d'inoccupation des bureaux frôle 25 %. Les temps sont durs. Les gens en arrachent.
Quelle approche le gouvernement actuel a-t-il adoptée pour affronter la situation actuelle en Alberta? Un de ses premiers gestes, à son arrivée au pouvoir, a été de mettre la hache dans le projet d'oléoduc Northern Gateway, qui aurait aidé à acheminer le pétrole albertain jusqu'aux marchés et qui aurait aidé l'Alberta à dépendre moins de ses exportations vers les États-Unis. Le gouvernement a ensuite décidé d'ajouter de nouvelles tracasseries administratives au processus d'approbation des pipelines, afin qu'il soit encore plus difficile de faire approuver ces projets, sans parler de les mettre en oeuvre. Et nous voici maintenant devant cette énorme hausse de taxe qui serait imposée aux Albertains et à l'ensemble des Canadiens. Je ne peux qu'en conclure que le gouvernement prend plaisir à s'acharner sur les Albertains alors qu'ils sont déjà à genoux.
Cependant, il aurait pu en être autrement. Le aurait pu tenir parole. Il aurait pu s'entendre avec les provinces afin de trouver une véritable solution pancanadienne. Il aurait pu travailler avec les leaders de l'industrie afin d'élaborer une véritable stratégie de réduction des gaz à effet de serre axée sur les secteurs d'activité, mais il ne l'a pas fait. Il a simplement imposé sa volonté de façon unilatérale en proposant cette énorme ponction fiscale du gouvernement fédéral.
Nous savons, hélas, que cette mesure serait nuisible. Les travailleurs et les contribuables canadiens seraient plus mal en point et plus pauvres, et le Canada ne serait pas plus près d'atteindre les cibles de l'accord de Paris.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'annoncer que mes collègues conservateurs et moi appuyons l'accord de Paris et que nous approuvons le choix du gouvernement de reprendre les objectifs de réduction des émissions fixés par le gouvernement précédent. Je me réjouis de constater que le gouvernement en poste a adopté les normes du gouvernement précédent, qui ont mené à une réduction de 1 % des émissions de gaz à effet de serre pendant la période au cours de laquelle le PIB, lui, a augmenté de 35 %, comme l'a souligné mon collègue le député de .
Pendant cette période, la part des émissions mondiales de gaz à effet de serre produites par le Canada a grandement diminué. Tous les Canadiens peuvent être fiers de cette réalisation. Nous souhaitons aussi que le gouvernement continue de protéger les forêts, les fermes et les terres humides du Canada. Ces mesures contribueront à faire du Canada un chef de file mondial dans le domaine de la séquestration du carbone.
Cela dit, mes collègues et moi ne pouvons pas appuyer le plan des libéraux, qui veulent imposer leur volonté aux provinces et instaurer une taxe sur le carbone qui nuira à l'emploi et qui causera du tort aux Canadiens les plus vulnérables. Le Canada peut prendre diverses mesures pour réduire autant que possible sa contribution aux changements climatiques mondiaux et stimuler parallèlement son économie. Cela dit, avant de poursuivre, je dois d'abord énoncer certains faits.
Notre pays s'étend de part et d'autre du continent, et nous avons besoin de vastes réseaux de transport, tant pour les marchandises que pour la population. Nous avons la chance d'avoir beaucoup de ressources naturelles, mais nous avons besoin d'une infrastructure de transport pour les acheminer vers d'autres marchés. Presque partout au Canada, l'hiver est rigoureux; les frais de chauffage doivent donc demeurer abordables.
Ensuite, le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre que l'on associe aux changements climatiques. Soulignons toutefois qu'il est aussi essentiel à tous les organismes vivants sur la Terre qui sont à base de carbone. On aurait donc tort de le présenter comme de la pollution. Ne retenons pas notre souffle en espérant l'arrivée d'une économie complètement exempte de dioxyde de carbone.
Comme la géographie et l'économie très développée du Canada exigent une importante consommation d'énergie et puisqu'une existence sans dioxyde de carbone est impossible, il s'agit de se demander comment produire et consommer de l'énergie le plus efficacement possible et en ayant le moins d'incidence possible sur les changements climatiques. Reconnaître que les composantes de l'économie mondiale sont interconnectées est un point de départ. Il faut tenir compte du cycle de vie entier de l'énergie produite et consommée et du fait que la demande énergétique mondiale continuera sans doute d'augmenter dans un avenir prévisible. Les pays comme la Chine, le Japon, l'Inde ou la Malaisie s'approvisionneront en énergie d'une manière ou d'une autre. Les combustibles fossiles sont après tout des produits fongibles. Si nous nous trouvons dans l'incapacité de leur vendre des produits énergétiques, que ce soit parce que nous n'avons pas construit de pipeline ou parce que nous avons paralysé l'exploitation des ressources par une réglementation excessive, ces pays iront simplement s'adresser à des pays dont les normes en matière d'environnement ou de droits de la personne sont faibles ou inexistantes. Si nous n'arrivons pas à acheminer les produits énergétiques vers les marchés internationaux, ce seront les pays comme l'Iran, la Russie, le Nigeria, l'Arabie saoudite et le Venezuela qui en profiteront le plus.
Si le Canada veut véritablement réduire les émissions à l'échelle mondiale, il devrait construire des pipelines pour acheminer son gaz naturel aux pays en développement afin de répondre à leurs besoins énergétiques. Il pourrait collaborer avec eux à la mise au point de nouvelles sources d'énergie afin de satisfaire la demande croissante. Si nous n'arrivons pas à le faire, d'autres pays bâtiront tout simplement des centrales thermiques au charbon, avec leur forte intensité d'émissions de gaz à effet de serre, pour produire de l'électricité. Si le gouvernement souhaite sincèrement réduire les émissions de gaz à effets de serre, il devrait cesser de discourir et travailler à l'abolition des barrières au genre d'innovations qui permettent une transition progressive vers une économie à faibles émissions de carbone.
Cela dit, aussi idéal que puisse être l'avenir des énergies renouvelables, ce serait aller vers un désastre économique que de répondre immédiatement à l'appel aux mesures extrêmes que suppose une économie sans carbone. La prospérité et le haut niveau de vie du Canada dépendent de sources d'énergie fiables, abondantes et abordables. L'augmentation du coût de l'énergie aurait des effets radicaux sur les entreprises et les familles. La population de l'Ontario en sait quelque chose. Encore la semaine dernière, un article de journal rapportait la situation d'un couple de L'Orignal dont la facture d'électricité a triplé depuis 2012. En dépit de toutes les précautions prises — une bonne isolation thermique, un thermostat maintenu à la fraîche température de 15 degrés Celsius en hiver, des pièces non chauffées —, ce couple d'aînés dépense presque autant pour se chauffer que pour louer son logement. Dans un pays comme le Canada, où les réserves d'énergie sont si abondantes, il est scandaleux qu'une politique gouvernementale irréfléchie entraîne les gens dans la pauvreté. Dans un pays développé, on ne peut pas permettre que le chauffage, la réfrigération et la possibilité de cuisiner et de s'éclairer deviennent un luxe que seuls les riches peuvent se permettre.
Le gouvernement actuel se vante de l'aide qu'il apporte aux aînés; cela ne l'empêche pas d'instaurer une taxe sur le carbone qui fera augmenter le coût de la vie. Cela semble hypocrite de se vanter d'améliorer le sort des aînés en augmentant leurs revenus, alors que l'on met en oeuvre des politiques qui font grimper les coûts. Les dépenses sont tout aussi importantes que les revenus et les finances personnelles, que les finances du gouvernement et surtout les finances des personnes à revenu fixe.
Les Albertains peinent à joindre les deux bouts et ne veulent pas de taxe sur le carbone. Quand ils ont été questionnés à ce sujet dans le cadre du projet Parlement local durant les élections de 2015, plus de 60 % des répondants ont dit qu'ils s'opposaient à une telle taxe. Je n'ai cependant pas besoin d'un sondage pour savoir que mes concitoyens s'opposent à des taxes néfastes pour l'emploi comme une taxe sur le carbone. Quand je parle à mes concitoyens de , ils décrivent les difficultés causées par les pertes massives dans l'industrie énergétique. Ils parlent de leur crainte que la taxe sur le carbone de l'Alberta entraîne des années de déclin et de compressions dans le secteur canadien de l'énergie. Ils se demandent aussi pourquoi les sociétés énergétiques canadiennes investissent au Texas quand plus de 100 000 travailleurs du secteur de l'énergie en Alberta sont au chômage.
Mes concitoyens connaissent la réponse. Ils savent que le gouvernement effraie les investisseurs en leur envoyant des messages contradictoires et en tenant des propos ambigus sur l'économie verte. Le gouvernement risque de paralyser le secteur canadien de l'énergie en imposant une taxe nationale sur le carbone. Il tente d'imposer ses volontés aux provinces en adoptant une forme de fédéralisme exécutif dur, même s'il parle sans cesse de consultation et de consensus. Un gouvernement efficace et responsable doit tenir compte des effets de ses déclarations et de ses politiques sur les familles canadiennes. Les Canadiens travaillant dans le secteur de l'énergie et dans ses industries dérivées ont besoin de travail maintenant et à l'avenir, et ils continueront d'avoir besoin de travail durant toutes les périodes de transition.
De plus, je rejette l'affirmation du gouvernement selon laquelle une taxe sur le carbone vouée à ruiner l'économie est une soi-disant solution de marché aux émissions industrielles. L'ajout d'une taxe sur tout n'a rien à voir avec le libre marché. Un système de marché, c'est lorsque l'offre et la demande déterminent naturellement les prix optimaux. Les taxes sur le dioxyde de carbone injectent une perte économique et une distorsion dans le marché, détruisant la valeur et rendant tout plus cher. Les régimes de plafonnement et d'échange ne sont pas non plus fondés sur le libre marché, puisqu'ils créent un produit virtuel et qu'ils forcent les gens à l'acheter à partir de prix obligatoires.
On peut appeler l'échange de crédits de carbone un marché, mais c'est simplement un échange de fantaisies juridiques pour éviter des amendes imposées par la loi. Hausser radicalement le prix de l'énergie risque de plonger les Canadiens dans le genre de pauvreté que le monde développé ne connaît plus depuis des décennies.
Tout comme l'innovation a mené les humains à délaisser le bois au profit du charbon pour se chauffer, à délaisser l'huile de baleine au profit du kérosène pour s'éclairer, à délaisser les chevaux à forte émission au profit des véhicules à haut rendement pour se déplacer, les véritables solutions de marché aux défis environnementaux nécessitent que le gouvernement cesse de faire obstacle aux inventeurs et qu'il leur permette de créer les technologies plus propres, plus efficaces et plus viables dont nous avons besoin. Lorsque les solutions de rechange aux combustibles fossiles deviendront plus efficaces et plus abordables qu'eux, le marché nous fera passer à une économie de l'après-combustibles fossiles.
Si le gouvernement veut vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre, il devrait d’abord cesser de prendre des égoportraits avec le gratin international et consommer moins de carburéacteur pour se rendre à des endroits fabuleux où trois fonctionnaires réclament plus de 12 000 $ en remboursement de frais de repas. Il devrait plutôt encourager les entrepreneurs et les inventeurs canadiens à créer des solutions canadiennes en réduisant les tracasseries administratives et les impôts. Il devrait respecter les compétences provinciales, tout en évitant certaines erreurs commises par des provinces dans la poursuite de leurs rêves, sans se soucier de la réalité économique. Il devrait créer les conditions requises pour faire baisser le prix des solutions énergétiques propres au lieu de faire sombrer les Canadiens dans une pauvreté énergétique en faisant grimper les prix de l’énergie. Ce ne sont peut-être pas des mesures très « sexy », elles n’offrent ni occasions de photos ni tribunes et n’attirent pas le soutien des vedettes de cinéma, mais ce sont les solutions dont ont besoin les Canadiens.
Les Canadiens méritent une approche canadienne pour relever les défis posés par les changements climatiques. Nous devons nous fixer des cibles mesurables, raisonnables et atteignables de réduction des émissions, en fonction des forces et des problèmes propres au Canada. Nous avons besoin d’une véritable coopération fédérale-provinciale-territoriale. Par conséquent, à moins que cette motion ne soit modifiée de manière à prévenir tout empiétement sur les compétences provinciales et territoriales, à écarter toute augmentation des impôts des Canadiens et à prendre en compte le sort des milliers de travailleurs du secteur énergétique au chômage dans ma circonscription, tout en rétablissant la confiance dans les investissements visant la création d’emploi, je ne peux l’appuyer.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps avec le député de .
Les gestes que nous avons posés au cours de la dernière année ont confirmé l’engagement du gouvernement à protéger notre environnement naturel et à combattre les changements climatiques.
Nous prenons des mesures pour créer les bonnes conditions afin que l’économie du Canada croisse de manière durable et que les Canadiens prospèrent. Voilà pourquoi dans son premier budget, le gouvernement a pris un engagement audacieux en investissant 3,4 milliards de dollars sur cinq ans pour rendre l'environnement plus propre et plus durable, en s’attaquant au changement climatique et à la pollution de l’air, en protégeant les zones écosensibles et en restaurant la confiance du public dans le processus d’évaluation environnementale.
Notre investissement sans précédent dans les infrastructures générera des avantages environnementaux importants. La première phase du plan d’infrastructure du gouvernement inclut 5 milliards de dollars en investissements pour l’eau, les eaux usées et les projets d’infrastructure verte dans tout le Canada.
Bien que le cadre pancanadien soit en cours de préparation, nous avons déjà annoncé notre soutien aux provinces et aux territoires qui proposent des projets pour réduire leurs émissions. À compter de 2017-2018, les provinces et les territoires auront accès à 2 milliards de dollars provenant du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone.
Nous prenons des mesures ciblées pour réduire les émissions des plus importantes sources d'émissions au Canada, soit le transport et l’énergie. Nous fournissons 56,9 millions de dollars sur deux ans pour soutenir la transition vers un secteur du transport plus propre.
Nous avons investi 139,5 millions de dollars pour mettre en œuvre des politiques et des programmes d'économie d'énergie, pour maintenir une capacité au chapitre des politiques relatives à l’énergie propre et pour lancer des projets axés sur les énergies renouvelables dans les communautés autochtones et du Nord hors réseau qui se chauffent ou s'éclairent avec le diésel ou d’autres combustibles fossiles.
Outre les mesures d’atténuation, nous appuyons des initiatives d’adaptation aux changements climatiques en lançant des programmes visant à renforcer la base scientifique qui éclaire le processus décisionnel, à protéger la santé et le bien-être des Canadiens, à améliorer la résilience des communautés autochtones et nordiques ainsi qu'à améliorer la compétitivité de secteurs clés de l’économie.
En investissant 1 milliard de dollars sur une période de quatre ans dans les technologies propres au sein du secteur des ressources, nous miserons sur les moyens technologiques et l'innovation afin de saisir les occasions d’apporter des solutions dans le monde entier et de faire du Canada un chef de file de la croissance économique propre. Nous finançons aussi des initiatives de commercialisation de technologies propres novatrices.
Le gouvernement investira par ailleurs 345,3 millions de dollars sur une période de cinq ans pour collaborer avec les provinces et les territoires à rehausser les normes qualité de l’air, à surveiller les émissions et à encourager les investissements favorisant la pureté de l’air et la santé des Canadiens.
Nous savons que les changements climatiques et la pollution atmosphérique sont des problèmes qui nuisent au monde entier; tous les pays doivent donc coopérer à leur résolution. Nous avons réservé une enveloppe de 61,3 millions de dollars sur cinq ans à la mise en oeuvre du partenariat nord-américain sur le climat, l’énergie propre et l’environnement et à la poursuite des engagements mondiaux en matière d'environnement dans le but de mener à bien les objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques et la pollution atmosphérique.
En novembre dernier, le gouvernement s’est aussi engagé à verser, dans les cinq ans à venir, la somme sans précédent de 2,65 milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques.
L’environnement est l’un des plus beaux attraits du Canada. Nous veillerons à ce que les Canadiens continuent de jouir des merveilles naturelles de leur pays pendant des générations.
Le gouvernement a aussi joué un rôle crucial dans la conservation des paysages naturels et de leur diversité. Il se concentre sur l'expansion du réseau des parcs nationaux du Canada. Davantage de Canadiens devraient pouvoir découvrir ces parcs extraordinaires et apprendre à mieux connaître l'environnement et le patrimoine du Canada. C’est pourquoi nous avons investi dans les sentiers et les routes des parcs nationaux, sans compter que, à l’occasion des célébrations du 150e anniversaire du Canada, l'entrée sera libre tout au long de 2017. Nous avons aussi affecté une somme de 16,6 millions de dollars sur cinq ans pour élargir le programme d’initiation au camping, concevoir des programmes pour raconter le Canada, encourager la narration orale autochtone et favoriser les projets écotouristiques.
Les lacs et les cours d’eau constituent aussi un aspect important de l’identité canadienne. Ils sont indispensables à l'économie. Le gouvernement a engagé la somme de 225,7 millions de dollars afin d'améliorer la prise de décisions fondées sur des données probantes en haussant l'enveloppe réservée à la recherche sur les océans et les eaux douces ainsi que de gérer et protéger la qualité de l’eau des lacs, des océans et des eaux transfrontalières. Il est aussi crucial de protéger les zones marines et côtières du Canada; c’est pourquoi nous avons affecté 81,3 millions de dollars sur une période de cinq ans au soutien des activités de conservation marine.
Les changements climatiques comptent parmi les plus grands défis de notre époque. Les initiatives de lutte contre les changements climatiques du gouvernement continueront à reposer sur le partenariat et sur la consultation en bonne et due forme. Nous avons demandé à tous les Canadiens de penser grand et de nous présenter des solutions inspirantes pour le cadre pancanadien en matière de croissance propre et de changement climatique. Leur message a été clair: les Canadiens veulent faire partie de la solution, ils ont des idées et des solutions judicieuses et ils veulent savoir comment nous aider.
Le gouvernement du Canada met ces idées à profit et prend des mesures concrètes pour s’attaquer aux causes et aux effets des changements climatiques, pour protéger les écosystèmes du pays et pour contribuer à nous assurer à tous un avenir durable et prospère.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour appuyer sans réserve l'accord de Paris et les perspectives d'avenir qu'il offre au Canada. Les changements climatiques ne se comparent à aucun autre défi auquel la Chambre ou l'humanité dans son ensemble a dû faire face. La lutte contre ce phénomène ne relève pas d'un pays ou d'une idéologie en particulier: c'est de plus en plus l'affaire de la société humaine.
Nous ne devons pas oublier comment nous en sommes arrivés là. En asséchant les marais, en rasant les forêts pluviales et en brûlant des combustibles fossiles, nous avons relâché des millions de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Allons-nous assumer nos responsabilités en tant que gardiens d'une planète fragile, que nous partageons tous, ou allons-nous simplement la laisser sombrer dans le gouffre environnemental sans même lever le petit doigt?
En tant que parlementaires, notre responsabilité consiste à faire face à ce défi planétaire et à définir le rôle que doit jouer le Canada dans la solution au problème. Au nom des résidants de Guelph, je suis ici pour dire que l'inaction n'est absolument pas une option. La collectivité de Guelph s'est mobilisée pour défendre le bien-être de l'environnement et de la planète. Les habitants de Guelph unissent leurs efforts pour aider à atténuer les effets des changements climatiques. Il suffit de penser à la remarquable Université de Guelph, qui, chaque année, assure la formation de la moitié des ingénieurs en environnement canadiens, à l'initiative communautaire de la Ville de Guelph en matière d'énergie, ainsi qu'aux résidants et aux entreprises qui se mobilisent pour économiser l'eau et l'énergie.
Dans la circonscription de Guelph, les entreprises, le gouvernement et les établissements d'enseignement cherchent toujours des façons de collaborer et d'innover. Le défi, pour nous, consiste à réduire la consommation d'énergie et d'eau par habitant de 50 % de 2006 à 2021. En raison de la loi de l'Ontario sur les zones de croissance, Guelph devra croître de 50 % pendant cette période, c'est-à-dire qu'elle devra accueillir 55 000 personnes de plus et créer 31 000 emplois supplémentaires.
Les défis de Guelph reflètent ceux de la planète entière. Notre circonscription dispose de ressources limitées dans lesquelles elle doit puiser dans le contexte actuel de croissance. L'une des seules circonscriptions de l'Ontario à ne pas pouvoir s'approvisionner dans un lac ou une rivière ou dans le fleuve, elle tire son eau d'une citerne souterraine. Elle dispose aussi de ressources électriques limitées provenant du réseau électrique et des transformateurs qui l'alimentent. Son initiative communautaire en matière d'énergie est en bonne voie d'atteindre ses objectifs.
Plus de 50 % des petites entreprises de Guelph ont modernisé leur système d'éclairage. De plus, Guelph produit plus de 10 % de l'énergie solaire de l'Ontario. Près de 70 % de ses déchets n'aboutissent pas dans un site d'enfouissement. Elle a augmenté l'efficacité de son usine de traitement des eaux usées de plus de 50 %. Les déchets solides tirés de ses installations de traitement des eaux usées peuvent maintenant servir d'engrais, et d'autres manières d'utiliser les biogaz sont à l'étude. Le dépotoir fermé utilise le méthane pour produire de l'électricité depuis plus d'une décennie et il est l'un des seuls parcs de pollinisation urbains d'Amérique du Nord.
Grâce au programme Royal Flush, les maisons de Guelph ont remplacé leurs toilettes par des modèles à débit d'eau restreint. Des programmes semblables ont été mis en place pour les laveuses à chargement frontal et les réfrigérateurs énergivores. Les gens de Guelph ne s'arrêtent cependant pas là. En fait, nous sommes impatients et nous continuerons à donner l'exemple et à nous efforcer de réduire l'empreinte carbone de notre collectivité.
Vendredi dernier, j'ai assisté à Guelph à une cérémonie d'inauguration, par la société Gatto Homes, des travaux de construction de maisons en rangée qui, une fois terminées, auront une consommation énergétique nette zéro. Ce sont des projets domiciliaires novateurs et écologiques comme celui-là qu'il nous faut pour nous attaquer sérieusement aux problèmes causés par le changement climatique et en venir à bout. Les maisons en rangée de ce projet domiciliaire net zéro, le premier du genre en Ontario, utiliseront moins de un dixième de l'énergie normalement nécessaire pour le chauffage et seront dotées de prises d'air frais qui assureront un milieu de vie sain et un confort optimal.
De son côté, la société Fusion Homes, de Guelph, a récemment reçu un prix pour son nouveau concept de maisons à consommation énergétique nette zéro d'une superficie supérieure à 2 500 pieds carrés.
La lutte contre le changement climatique ne doit pas se faire au prix du confort ou du coût. L'économie est liée à l'environnement, à la diminution des coûts du cycle de vie et, en même temps, à la réduction de notre empreinte écologique.
Comme le en a informé la Chambre lundi, il y a trois raisons simples de mettre en place une politique de tarification du carbone.
La tarification du carbone permet d'avoir des prix raisonnables et prévisibles, qui stimuleront l'innovation et encourageront les entreprises à être plus concurrentielles et à accroître leur efficience. Les mesures d'encouragement ouvrent la porte à de nouveaux projets. Un environnement propre et une économie vigoureuse vont de pair, comme je viens de le dire. La réduction de notre empreinte carbone est un avantage qui profitera aux Canadiens, surtout ceux de la classe moyenne. Les collectivités peuvent s'attendre à ce que la tarification de la pollution stimule l'innovation sur le marché et crée de nouveaux emplois intéressants dans le cadre de ce nouveau régime de tarification.
L'année dernière seulement un tiers d'un billion de dollars ont été investis dans les technologies vertes dans le monde. Faire payer la pollution est une méthode éprouvée pour dissuader les grands émetteurs de polluer davantage l'air et les eaux de la planète. Pour tout dire, neuf personnes sur dix vivent dans des régions où l'air est de piètre qualité. Tous les ans, trois millions de personnes meurent de causes attribuables à la pollution de l'air.
Pour démontrer que la tarification du carbone fonctionne, nul besoin de sortir de l'Ontario. En 2005, il y a eu 53 jours de smog à Toronto; l'année dernière, aucun. Les chiffres ne mentent pas. La tarification du carbone fonctionne.
À l'échelle locale, Guelph agit. En tant que députés, nous avons le devoir de veiller à ce que les collectivités d'un océan à l'autre aient accès à des fonds et à des conseils pour mener à bien cette tâche importante. On a accordé beaucoup d'attention à la tarification de la pollution et à la coordination des efforts avec les provinces et les territoires.
La mise en oeuvre d'une tarification de la pollution incitera les citoyens et les entreprises du pays à mettre en oeuvre des solutions créatives, comme celles qui ont été adoptées à Guelph. Des débouchés commerciaux feront également leur apparition à mesure que les entreprises de technologies vertes trouveront des moyens de réduire davantage notre empreinte carbone. En Europe, où les coûts énergétiques sont reflétés plus fidèlement dans le coût de la pollution, les collectivités ont mis en oeuvre des programmes énergétiques de district, des systèmes combinés de production de chaleur et d'électricité, ainsi que des programmes de sources d'énergie de remplacement.
J'ai récemment visité la ville de Bottrop, en Allemagne, qui compte 86 000 habitants. Bottrop s'est autoproclamée la ville de l'innovation en raison de ses efforts en matière de gestion de l'énergie et de l'eau. Les Allemands ont un mot pour les programmes qui entreront en vigueur au Canada: energiewende. C'est en apprenant de partenaires internationaux innovateurs tels que l'Allemagne que le Canada pourra atteindre les objectifs prévus dans l'accord de Paris.
Les coûts énergétiques de Guelph s'élèvent à 500 millions de dollars par année. Nos coûts énergétiques sont deux fois plus élevés qu'en Allemagne avec une consommation par habitant deux fois moins élevée. Les possibilités d'économies de coûts à elles seules représentent 250 millions de dollars par année pour notre seule collectivité. En extrapolant cette somme à l'ensemble du pays, imaginez ce qu'on pourrait faire avec tout cet argent.
Nous sommes à l'aube d'une autre grande révolution industrielle, et les habitants de Guelph ne sont que trop heureux de saisir l'occasion pour réduire de façon magistrale notre empreinte carbone et assurer la croissance de Guelph par la même occasion. L'accord de Paris permettra au Canada de jouer un rôle de chef de file dans la lutte contre les changements climatiques. J'ai donc hâte de voter en faveur de cet accord important.