:
Honorables députés, je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 15e réunion du Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19. Cette réunion sera hybride. Les membres du Comité seront présents par vidéoconférence ou en personne.
[Traduction]
Un rappel qu’afin de pouvoir éviter des problèmes de son, les membres qui participent en personne ne devraient pas se joindre à la vidéoconférence. Afin d’assurer que ceux qui se joignent à la réunion par vidéoconférence puissent être vus et entendus par ceux qui sont en Chambre, deux écrans ont été installés en Chambre de chaque côté du fauteuil du Président et les députés en Chambre pourront écouter l’audio sur le parquet, ou celui de l’interprétation avec les oreillettes à leur pupitre.
[Français]
Je vous prie d'attendre que je vous donne la parole en vous nommant avant de commencer à parler. S'il vous plaît, veuillez adresser vos remarques à la présidence.
[Traduction]
Pour ceux qui participent par vidéoconférence, je voudrais vous rappeler de bien vouloir laisser votre micro en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Aussi, veuillez noter que si vous désirez parler en anglais, vous devrez choisir le poste anglais. Si vous désirez parler en français, vous devrez choisir le poste français. Si vous comptez intervenir dans les deux langues, vous devriez changer le canal d’interprétation pour la langue correspondant à la langue que vous utilisez.
[Français]
Si des députés qui participent par vidéoconférence doivent demander la parole en dehors de la période d'intervention qui leur est réservée, ils doivent activer leur microphone et invoquer le Règlement. Ceux qui sont à la Chambre peuvent se lever comme à l'habitude.
[Traduction]
Veuillez noter que la réunion d’aujourd’hui sera télévisée, tout comme une séance typique de la Chambre.
[Français]
Nous allons maintenant procéder aux annonces ministérielles.
J'invite le très honorable premier ministre à prendre la parole.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Traduction]
Je me lève aujourd’hui pour parler de ce que tant de personnes de couleur vivent au quotidien.
Au cours des derniers jours, nous avons vu des reportages horribles sur les violences policières perpétrées contre des hommes et des femmes noirs au sud de la frontière, mais il ne s’agit pas d’incidents isolés ou de problèmes « d’ailleurs ». Les préjugés, la discrimination et la violence sont une réalité vécue par beaucoup trop de gens. Ils découlent de systèmes qui, bien trop souvent, tolèrent, normalisent, commettent et perpétuent les inégalités et l’injustice à l’égard des personnes de couleur.
Au Canada, nous ne sommes pas des spectateurs préoccupés qui se contentent de regarder ce qui se passe à côté. Nous sommes directement touchés. Les appels à la justice, à l’égalité et à la paix trouvent un écho dans nos communautés, car le racisme contre les Noirs se manifeste ici, partout au pays, chaque jour.
C’est une chose à laquelle notre propre personnel, nos ministres et nos collègues sont confrontés même dans cette enceinte. Ces derniers jours, ils m’ont raconté nombre de ces histoires personnelles. Je ne parle pas seulement d’actes de violence, mais aussi de microagressions, que beaucoup d’entre nous ne voient peut-être même pas. C’est la réalité quotidienne de beaucoup trop de Canadiens racialisés, et il faut que cela cesse.
Pour ce qui est d’être un allié, j’ai commis de graves erreurs dans le passé, erreurs que je regrette profondément et dont je continue à tirer des enseignements. Je tiens à remercier mes collègues, les chefs de communauté et mes concitoyens de m’avoir ouvert les yeux sur ce qui se passe réellement dans nos communautés et de m’avoir aidé à mieux comprendre à la fois les privilèges et le pouvoir. Je ne suis pas parfait, mais ne pas être parfait n’est pas une excuse pour ne pas faire ce qu’il faut. Ce n’est pas une excuse pour ne pas se lever, se défendre les uns les autres et être un allié.
Je sais que pour beaucoup de gens qui nous écoutent en ce moment, la dernière chose que vous voulez entendre est un autre discours sur le racisme de la part d’un politicien blanc. Je ne suis pas ici aujourd’hui pour décrire une réalité que je ne connais pas ou pour parler d’une douleur que je n’ai pas ressentie. Je suis ici parce que je veux que vous sachiez que notre gouvernement est à l’écoute. Nous entendons vos appels en faveur de la justice, de l’égalité et de la responsabilité. Nous reconnaissons votre frustration, votre colère, votre chagrin. Nous vous voyons.
[Français]
Depuis notre arrivée au pouvoir, notre gouvernement a posé plusieurs gestes concrets pour combattre le racisme envers les Noirs, la discrimination systémique et l'injustice d'un bout à l'autre du pays.
Nous travaillons directement avec les communautés et leurs leaders pour combler les écarts qui persistent chez nous. Par exemple, nous avons accordé 9 millions de dollars pour soutenir les programmes destinés aux jeunes Canadiens noirs. Nous avons fait des investissements importants pour permettre à l'Agence de la santé publique du Canada d'offrir plus de services de santé mentale à ceux qui ont subi du racisme ou un traumatisme intergénérationnel. Nous aidons les organismes communautaires à obtenir du financement pour acheter du matériel ou louer de l'espace. De plus, nous avons créé le Secrétariat de lutte contre le racisme, qui dispose d'une enveloppe de 4,6 millions de dollars pour éliminer les obstacles systémiques, notamment en matière d'emploi, de justice et de participation sociales, qui perpétuent l'injustice.
Nous avons fait des progrès, mais nous savons que le travail est loin d'être terminé.
[Traduction]
Au cours des cinq dernières années, notre gouvernement a travaillé avec les communautés pour reconnaître les injustices et y remédier. Nous avons pris des mesures pour soutenir les organisations communautaires, investir dans de meilleures données et lutter contre le racisme. Bien que nous ayons fait des progrès, il reste encore fort à faire, car le fait est qu’au Canada, le racisme contre les Noirs est réel. Les préjugés inconscients sont réels. La discrimination systémique est réelle. Pour des millions de Canadiens, c’est leur réalité quotidienne, vécue. La douleur et les dommages qu’elle cause sont également réels.
Monsieur le président, chaque Canadien qui a ressenti le poids de l’oppression, chaque étudiant qui a le courage de réclamer un avenir meilleur, chaque personne qui manifeste, affiche, lit et se bat, de Vancouver à Halifax en passant par Montréal, attend plus que le statu quo. Elle s’attend à plus et mérite mieux.
[Français]
Le gouvernement du Canada a beaucoup de travail à faire, mais nous sommes prêts. Nous sommes prêts à travailler avec nos collègues de l'opposition, les leaders communautaires et les Canadiens pour faire de notre pays un endroit plus égal et plus juste. Le racisme n'a jamais sa place chez nous, et nous allons tout faire pour l'éradiquer, d'un océan à l'autre.
Merci, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Au cours de la semaine dernière, nous avons tous été touchés par le meurtre déchirant de George Floyd aux États-Unis. La vidéo est pénible à regarder. Personne ne devrait jamais avoir à appeler à l’aide pendant qu’un crime est commis sous les yeux d’autres membres des forces de l’ordre.
[Français]
La tragédie a déclenché des marches, des occupations de lieux, des protestations et, malheureusement, des émeutes. Cependant, j'espère qu'elle a surtout suscité des conversations. Le racisme est réel, douloureux et inacceptable.
[Traduction]
Personne ne devrait jamais se sentir en danger à cause de la couleur de sa peau, surtout en présence de policiers qui ont le devoir et la responsabilité de faire respecter la loi pour tous.
Ici au Canada, nous avons la chance de vivre dans un pays qui est accueillant, tolérant et inclusif. Le Canada a été un phare de liberté pour tant de personnes qui ont fui l’esclavage pendant la guerre de Sécession. Notre nation a énormément bénéficié de l’apport de grands Canadiens qui ont surmonté les préjugés et la discrimination pour servir leurs communautés et faire du Canada un pays meilleur: Lincoln Alexander, élu sous la bannière conservatrice en 1968, a été le premier député noir et le premier ministre noir; John Ware est né dans l’esclavage en Caroline du Sud, mais, après la guerre de Sécession, il a joué un rôle de premier plan dans l’introduction du bétail en Alberta et a été le fer de lance de l’élevage qui allait devenir l’épine dorsale de la province; Josiah Henson a échappé à l’esclavage pour devenir un homme d’affaires prospère en Ontario; et, bien sûr, Viola Desmond a contesté la ségrégation en Nouvelle-Écosse.
Tout au long de l’histoire, les Canadiens noirs n’ont pas seulement construit cette nation grâce à leurs contributions; ils ont également représenté le Canada avec excellence et fierté sur la scène mondiale, comme Harry Jerome, qui a représenté le Canada lors de trois Jeux olympiques et a remporté une médaille de bronze en 1964. Il a ensuite été enseignant en Colombie-Britannique, où il a de nouveau servi avec excellence pour tenter de créer un monde meilleur pour la prochaine génération. Tout au long de notre histoire, les Canadiens noirs ont mis leur vie en danger pour leurs concitoyens, en servant courageusement dans le monde entier au sein de nos forces armées.
Bien que nous puissions souligner avec fierté de nombreux événements de notre histoire, cela ne veut pas dire que nous avons un bilan parfait, ni que nous sommes immunisés contre la menace du racisme ou que le racisme contre les Noirs n’est qu’un problème américain. Le Canada a connu ses propres épisodes sombres de racisme qui ne peuvent être ignorés, et pas seulement par le passé, malheureusement. Chaque jour, des gens sont victimes de discrimination ou de racisme sous une forme ou une autre.
Tout au long de cette pandémie, nous avons constaté une montée inquiétante du racisme anti-asiatique. Personne ne devrait être attaqué dans sa communauté ou pris pour cible dans le bus à cause de la couleur de sa peau. Les lieux de culte ne devraient pas non plus être cambriolés et profanés, comme la synagogue de Montréal.
[Français]
Les conservateurs condamnent tous les actes d'antisémitisme, de racisme et de discrimination. Dans un pays pacifique et libre comme le Canada, il n'y a absolument pas de place pour l'intolérance, le racisme ou l'extrémisme de quelque nature que ce soit.
[Traduction]
Mais la violence et la destruction que nous avons vues en réaction ne sont pas la solution. Des millions de personnes manifestent pacifiquement à travers les États-Unis et au Canada, et nous devons toujours protéger les droits des personnes qui protestent pacifiquement et dans le respect de la loi pour une juste cause et les distinguer de ceux qui exploitent les tragédies pour commettre des actes de violence.
Le frère de M. Floyd, Terrence, a déclaré que la violence ne ramènerait pas son frère. Au contraire, il a appelé à la paix et à la justice et a exhorté les foules à s’éduquer et à voter. Cette tragédie, monsieur le président, est un message fort sur la façon dont chacun d’entre nous peut utiliser ses droits démocratiques pour apporter des changements.
Dans un pays pacifique et libre comme le Canada, il n’y a absolument pas de place pour l’intolérance, le racisme et l’extrémisme, quels qu’ils soient. Nous ne sommes pas nés en croyant que nous sommes meilleurs les uns que les autres. Nous sommes tous créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, de sorte que nous sommes tous égaux. Une valeur infinie existe en chacun de nous.
Le Canada est un pays incroyablement diversifié. C’est une nation d’immigrants qui se trouve sur les territoires traditionnels des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Des vagues de nouveaux arrivants sont venues au Canada pour y trouver une vie meilleure, car notre pays est bâti sur des fondations solides comme le roc, des valeurs durables, des institutions démocratiques, la primauté du droit et des droits de la personne fondamentaux et universels.
[Français]
Tous sont venus ici parce que le Canada est bâti sur des valeurs solides, des institutions démocratiques et un respect de la primauté du droit ainsi que des droits de la personne fondamentaux et universels.
[Traduction]
Nous devons absolument protéger ces valeurs, car c’est ce qui nous distingue. Elles permettent au Canada d’offrir ce que tant d’autres pays ne peuvent tout simplement pas offrir.
Certains disent que la diversité est notre force, et c’est vrai, mais cela ne donne pas une image complète. La diversité découle de notre force, et notre force est, et a toujours été, notre liberté.
C’est la liberté pour les gens de préserver et de transmettre leurs traditions culturelles et la possibilité de vivre en paix avec ceux qui les entourent; la liberté de vivre sa vie dans l’égalité devant la loi, quelle que soit sa race ou son origine ethnique; et la liberté économique que tant de gouvernements dans le monde refusent à leur population.
C’est cette liberté économique qui garantit que le travail acharné porte ses fruits. Elle donne aux gens la possibilité de travailler pour réaliser leurs rêves et de choisir leur propre voie dans la vie. Ensemble, des générations de Canadiens dont les racines remontent à des pays du monde entier ont fait du Canada véritablement le plus grand pays du monde, le vrai Nord, fort et libre.
[Français]
Afin de garantir que notre peuple reste libre, nous devons continuer à lutter contre les atteintes à nos libertés, y compris le racisme et toute forme de brutalité et d'injustice au Canada et partout dans le monde. Les droits des minorités doivent être protégés. La liberté de religion doit être protégée. La liberté d'expression et le droit de manifester pacifiquement doivent être protégés.
[Traduction]
Comme l’a dit John Diefenbaker, « Je suis un Canadien... libre de parler sans crainte, libre de pratiquer mon culte... à ma façon, libre de défendre ce que je pense être juste, libre de m’opposer à ce que je crois être faux, libre de choisir ceux qui gouverneront mon pays. Cet héritage de liberté, je m’engage à le préserver pour moi-même et pour toute l’humanité ».
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
George Floyd n'est pas une victime du racisme; il est une victime de plus du racisme. Dans un moment de crise où l'outrage a raison de la prudence et de la peur de la maladie chez des milliers de personnes, qui, malgré tout, s'emparent de la rue pour exprimer ce sentiment d'outrage, nous, ici, en politique, devrons être prudents, encore une fois, quant au choix des mots que nous emploierons. En effet, nous sommes particulièrement portés à donner aux propos d'autrui un sens autre que celui qu'il aurait voulu leur attribuer.
Aujourd'hui, notre devoir — et je dirais presque notre seul devoir — est d'exprimer notre solidarité, notre tristesse, notre indignation et notre colère, mais surtout — et en disant cela, je pense à tous mes amis et connaissances appartenant à la merveilleuse communauté noire du Québec et de l'Amérique — notre amitié. Nous devons essayer d'être entendus de tous les humains. Chaque fois qu'on parle de cela, une petite partie de moi fait surface, celle de l'anthropologue non pratiquant, mais impénitent, qui veut nous rappeler que les races n'existent pas. Il s'agit de la fréquence de manifestations de certains traits génétiques favorisés par la géographie et l'histoire, qui, à leur tour, façonnent des cultures.
Le racisme s'exprime d'abord et avant tout par l'agression contre ce que l'on présume être la culture d'autrui, la différence. Chaque fois que la différence fait peur, c'est, bien sûr, une fois de trop. Nous devons apprendre à vivre l'égalité dans la diversité, est en soi une chose extraordinaire. Les gouvernements d'Amérique ont tous été racistes. Leur racisme s'est forcément exprimé, à un moment donné de leur histoire, dans leurs institutions. Il y a laissé des traces. C'est la seule chose qu'on a le droit d'appeler « racisme systémique » ou « discrimination systémique ».
Je m'inquiète lorsque quiconque laisse entendre que nous sommes tous et collectivement portés à faire de la discrimination systémique ou lorsque quiconque prétend être un rempart de vertu entre nous et les victimes. Je pense que le gouvernement canadien n'est pas raciste, que le gouvernement québécois ne l'est pas et que les gouvernements de nos municipalités ne le sont pas non plus.
Je crois cependant qu'il peut rester dans nos institutions des traces de choses odieuses qui colorent nos relations avec des gens d'origines différentes ou avec des gens qui étaient ici bien avant nous. Le racisme systémique existe donc probablement. Il ne doit pas dénoncer les individus, mais inciter à relire nos règles pour en extirper ce qu'il pourrait y rester de discriminatoire. Ce jour appartient à George Floyd. Ce jour appartient aux Noirs des États-Unis. Ce jour appartient aux Noirs du Québec et du Canada.
On ne fait pas de politique aux portes des funérailles: on se recueille, on laisse s'exprimer l'indignation et la tristesse. On laisse la rue à ceux qui ont besoin de parler d'une seule voix, dans la paix. Tout ce qui est paisible est légitime. Rien de ce qui est violent n'est légitime.
Le a exprimé le désir de mettre en vigueur des mesures concrètes pour lutter contre le racisme. La première doit être de manifester notre solidarité et notre amitié. Je lui propose une mesure bien concrète, à savoir de traiter en priorité et defaçon accélérée les dossiers des demandeurs de statut de réfugié — surtout haïtiens, surtout noirs, mais aussi d'autres origines — qui ont exprimé, en se portant en première ligne, leur désir de participer à la nation québécoise.
Il en a le pouvoir et le devoir, et, s'il a besoin du Parlement, faisons-le demain ou tout de suite. Ainsi, les mots deviendront des gestes et la suite n'en sera que plus crédible. En attendant, notre devoir est de nous dresser pour ceux qui ont peur et contre ceux qui leur font peur.
Merci, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Un très grand nombre de Canadiennes et de Canadiens ont été ébranlés en voyant la violence entourant le meurtre de George Floyd. Le meurtre de George Floyd nous rappelle durement que le racisme à l'égard des Noirs est encore bien présent et qu'il frappe dur.
Le racisme envers les Noirs n'est pas présent seulement aux États-Unis; il l'est également ici, au Canada. Le racisme systémique envers les Noirs, les Autochtones et bien d'autres minorités visibles est bien présent: profilage racial, inégalités économiques, inégalités sociales, discrimination à l'embauche, banalisation de la violence, incarcération excessive, et j'en passe. Les choses n'avancent pas, parce que les gouvernements, les uns après les autres, préfèrent les belles paroles aux gestes concrets. Quand vient le temps d'agir, ils n'en ont pas le courage, ils n'en ont pas la volonté.
Les gens ressentent beaucoup de douleur et de frustration. Or nous pouvons transformer cela en gestes et en justice. Nous ne devons pas nous contenter d'en appeler à la paix. Je crois que nous devons en appeler à la justice. La justice est la seule voie vers la création d'un monde meilleur.
[Traduction]
Lorsque les gens du monde entier ont vu le meurtre de George Floyd, ils ont tous été bouleversés. C’était glaçant, la violence désinvolte du racisme contre les Noirs, l’impitoyable suppression de la vie d’un autre être humain. Nous en avons été profondément blessés. Nous avons ressenti de la douleur, de la tristesse, de la colère, et à juste titre. Nous ressentons de la frustration.
Ce n’est pas seulement un problème américain. C’est tout autant un problème canadien, et quelque chose qui continue d’exister dans tout le pays. Le racisme contre les Noirs et le racisme contre les Autochtones sont réels. Les gens ont subi des violences. Des Autochtones et des Noirs ont subi des violences et ont été tués par la police ici au Canada. Je pense à Regis Korchinski-Paquet, à Toronto, et aux appels pour que justice lui soit rendue. Une femme noire transsexuelle a été tuée dans des circonstances suspectes lors d’une interaction avec la police. Je pense à Stewart Kevin Andrews, un jeune Autochtone tué lors d’une interaction avec la police à Winnipeg.
Voilà ce qui explique la colère et la frustration: combien d’autres personnes doivent mourir avant que l’on agisse? Combien d’autres discours seront prononcés? Combien d’autres manifestations doivent avoir lieu avant que quelque chose ne soit fait? Combien de fois encore les gens vont-ils implorer qu’on les laisse respirer? Combien de fois encore vont-ils supplier qu’on les laisse vivre?
Ce dont nous parlons, c’est de la dignité humaine fondamentale. Combien d’autres voix doivent demander, exiger, implorer, supplier que soit respectée la dignité humaine fondamentale? Les gens sont en colère. Ils ont le sentiment que c’en est assez. Pourquoi doivent-ils continuer à demander? Pourquoi les Noirs, pourquoi les Autochtones doivent-ils continuer à demander d’être traités comme des êtres humains? Pourquoi?
Vous savez, les gens en ont fini avec les beaux discours, en particulier les beaux discours des personnes au pouvoir qui pourraient faire quelque chose à ce sujet dès maintenant si elles le voulaient.
Je me trouve dans une salle de pouvoir, la Chambre des communes, avec un premier ministre qui a le pouvoir non seulement de dire de belles paroles, mais aussi de prendre des mesures concrètes. Le premier ministre de ce pays a le pouvoir d’aller au-delà des belles paroles et des beaux discours et de faire quelque chose.
Je n’ai pas toutes les réponses. Je ne pense pas qu’une seule personne les ait. Nous allons devoir trouver ces solutions ensemble, mais il y a certainement des choses que nous savons.
Martin Luther King a déclaré: « La vraie paix n’est pas seulement l’absence de tension, c’est la présence de la justice ». C’est ce dont nous avons besoin. Nous avons besoin de justice.
Killer Mike a recommandé avec insistance que les gens planifient, complotent, élaborent des stratégies, s’organisent et se mobilisent ensuite. Cardi B a déclaré ce qui suit: « Une autre façon pour le peuple de prendre le pouvoir — je ne veux pas tout politiser, mais c’est ce que c’est — c’est en votant. »
Alors, pour quoi allons-nous voter? Nous voterons pour qu’un gouvernement prenne des mesures.
Je me tourne vers le , dans ce hall du pouvoir: s’il croit que la vie des Noirs est importante, s’engagera-t-il à mettre fin au profilage racial dans notre pays? Si le premier ministre croit que la vie des Noirs est importante, s’engagera-t-il à mettre fin à la surveillance policière excessive du corps des Noirs? Si le premier ministre croit, s’il croit vraiment, que la vie des Noirs est importante, s’engagera-t-il à mettre fin à la surincarcération des Noirs dans ce pays? Si le premier ministre croit vraiment que la vie des Noirs est importante, s’engagera-t-il à veiller à ce qu’il y ait des données fondées sur la race pour prendre de meilleures décisions? S’engagera-t-il à garantir l’accès à l’éducation et aux ressources en matière de santé?
Le a le pouvoir de faire toutes ces choses en ce moment. Il doit simplement passer à l’action.
Si le croit vraiment que la vie des Autochtones est importante, alors là aussi, le premier ministre doit s’engager aujourd’hui à mettre fin au profilage racial des Autochtones, à la surveillance policière excessive des Autochtones et à la surincarcération des Autochtones. Si le premier ministre croit vraiment que la vie des Autochtones est importante, il pourrait cesser de traduire les enfants autochtones en justice; il pourrait cesser de retarder les appels à la justice pour les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues. Si le premier ministre croit que la vie des Autochtones est importante, il pourrait assurer l’accès à l’eau potable, à la justice, à l’éducation et au logement dès maintenant.
Les gens sont en colère parce qu’ils sont frustrés et en ont fini avec les belles paroles. Les gens sont en colère parce qu’ils en ont fini avec les beaux discours des personnes au pouvoir qui pourraient agir pour changer les choses dès maintenant. Les gens ne veulent pas la paix. Ils ne veulent pas d’une absence de tension. Les gens veulent la présence de la justice. Les gens veulent que justice soit faite. Les gens méritent que justice soit faite. Les gens ont besoin de justice, et la justice est ce qu’ils obtiendront. Rien de moins n’y fera.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
C’est en effet une journée difficile. C’est une semaine difficile. Ces dernières semaines ont été difficiles.
Je me tiens ici et je veux commencer par reconnaître que nous nous trouvons tous sur le territoire traditionnel des peuples algonquins, et dire à nouveau meegwetch, un jour comme celui-ci où nous abordons une question vraiment douloureuse qui dépasse la partisanerie et qui devrait nous unir en tant que personnes qui disent ne pas pouvoir tolérer le racisme, pas dans ce pays. Mais nous savons que ce problème existe chez nous.
Comme le vient de le dire,
[Français]
« Le racisme n'a jamais sa place chez nous ».
[Traduction]
Mais nous savons qu’il est là et nous savons qu’il vit parmi nous.
Au cours de cette pandémie, nous sommes confrontés à deux virus dangereux et invisibles. L’un est la COVID-19 et l’autre, que nous avons toléré bien trop longtemps, est la haine raciale, le discours haineux et le racisme contre les Noirs. Oui, la vie des Noirs est importante. Je ne veux rien faire d’autre que de le scander ici, jusqu’à ce que nous soyons tous unis pour dire: « La vie des Noirs est importante ».
« Le meurtre de George Floyd nous rappelle exactement ce que mon collègue du Bloc Québécois a affirmé:
[Français]
« George Floyd n'est pas une victime du racisme; il est une victime de plus du racisme. »
Il y a victime sur victime, sur victime.
Ces victimes ont un nom. Nous ne devons pas oublier leurs noms.
[Traduction]
La première fois qu’un Noir est mort en prononçant les mots « je ne peux pas respirer » remonte à 2014, et cet homme s’appelait Eric Garner. Sa mère a été interviewée cette semaine. Imaginez ce qu’elle doit traverser en ce moment parce qu’une vidéo montre que George Floyd est également mort en disant « je ne peux pas respirer », et les gens qui l’empêchaient de respirer, ses meurtriers, étaient des policiers. Dans le cas d’Eric Garner, les policiers ont été licenciés, mais n’ont jamais fait face à des accusations. Dans le cas du meurtre de George Floyd, des accusations ont été portées contre au moins un de ses meurtriers, mais cela n’atténue en rien la douleur et, comme mon collègue du NPD l’a déclaré, cela n’étanche pas non plus la soif de justice, parce que c’est ce que les gens réclament. Ils réclament que justice soit faite.
Les noms ne cessent de défiler. Il a fallu que j’effectue une recherche parce que je me demandais quand ce pauvre jeune homme qui joggait avait été assassiné par un père et son fils qui le pourchassaient à bord d’une camionnette. Il a été tué en février par un policier à la retraite et son fils qui se promenaient en camionnette. Breonna Taylor de Louisville a été assassinée dans sa propre maison par des policiers qui croyaient qu’elle cachait des drogues. Ils ont fouillé sa maison, mais n’en ont pas trouvé.
Bon sang, qu’est-ce qui permet que cela survienne encore et encore?
J’ai consulté un site appelé « Just Security », et j’ai pensé que les paroles de la journaliste Mia Bloom, qui se trouve à être canadienne, étaient plutôt claires en ce qui concerne les facteurs de risque qui mettent votre vie en péril aux États-Unis d’Amérique, mais aussi Canada: « conduire en état de négritude, jogger en état de négritude, faire des reportages en état de négritude, observer des oiseaux en état de négritude ou vendre de la limonade en état de négritude » peut vous coûter la vie.
Beaucoup trop souvent, les tueurs portent des uniformes. Je tiens à revenir sur les paroles « faire des reportages en état de négritude », car c’est un autre aspect que nous avons observé au cours des quatre derniers jours et que nous n’avions jamais vu auparavant, c’est-à-dire le ciblage délibéré de journalistes par la police. Plus de 100 journalistes ont été blessés aux États-Unis au cours des quatre derniers jours, et une femme a perdu un œil. Ces blessures sont graves. Parfois, des journalistes se mettent en travers d’émeutes ou d’autres événements, mais ce qui se passe en ce moment est différent. C’est une tout autre chose.
Il semble que, lorsque nous faisons des discours ou prononçons de belles paroles pour dénoncer le racisme à la Chambre, nous le faisons dans le cadre d’un genre de cycle. Après le meurtre de Colten Boushie, nous avons parlé du racisme contre les Autochtones. Nous avons discuté de la menace qui pèse sur nos frères et sœurs autochtones partout au pays, lesquels affrontent eux aussi le racisme quotidiennement. Nous avons parlé du fait que les Autochtones sont représentés dans nos prisons d’une façon disproportionnée.
Il y a à peine une journée, on a publié le rapport sur la mort de Dale Culver à Prince George, aux mains d’agents de la GRC de Prince George. Ce jeune Autochtone était âgé de 35 ans, et il a été aspergé de gaz poivré jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Dans cette affaire, des accusations seront portées. Voilà la recommandation qui vient d’être émise.
Nous traversons des périodes séquentielles pendant lesquelles nous pouvons soutenir que l’islamophobie n’est pas acceptable. Six musulmans ont été assassinés pendant qu’ils priaient à Québec. Nous pouvons tous prendre la parole pour dire que nous dénonçons l’islamophobie ou pour dénoncer la violence faite aux transgenres qui sont assassinés.
Nous dénonçons l’antisémitisme lorsque nous voyons des graffitis gribouillés sur la porte de la maison d’un rabbin d’Ottawa. Nous le dénonçons, mais pouvons-nous nous attaquer aux causes profondes de l’antisémitisme?
Comme l’honorable chef du Parti conservateur l’a mentionné, dernièrement, nous remarquons une montée du racisme anti-asiatique.
Nous voyons tout cela se produire, et nous voulons être de bons alliés. Nous voulons être un bon allié de la famille de Regis Korchinski-Paquet.
Je suis une femme privilégiée, et je dois ce privilège à un hasard de naissance. Je suis né de parents blancs, et j’ai le privilège d’être blanche.
Nous devons étudier notre privilège. Nous devons reconnaître ce privilège et, comme le l’a dit, nous devons admettre que nous ne sommes pas parfaits. Toutefois, cela ne nous autorise pas à ignorer que nous devons prendre la parole et dénoncer les injustices.
Je suis assise très près de mon collègue, notre ministre — je prononce votre nom à voix haute, mais vos gazouillis m’ont émue aux larmes. Cet homme bien fait face à du racisme dans sa propre circonscription, et des gens se détournent de ses trois beaux garçons noirs, serrent leurs sacs à main ou s’inquiètent légèrement lorsque des enfants sont aux alentours. Cela ressemble exactement à ce que le vient de qualifier de « microaggressions », que bon nombre d’entre nous peuvent ne même pas remarquer.
Nous pouvons examiner notre propre conduite et notre propre comportement et, pendant que nous observons tous ces événements qui surviennent et que nous nous demandons ce que nous pouvons faire à ce sujet, je tiens à dire que, lorsque nous voyons un tourmenteur ou lorsque nous entendons un discours haineux, nous devons prendre la parole. Nous devons nous exprimer et signaler le fait que le président des États-Unis fomente la haine et la violence. Il est honteux et choquant que le président saisisse une bible, puis qu’il demande que des gaz lacrymogènes soient utilisés pour déplacer des personnes qui manifestaient paisiblement sur une rue de Washington afin qu’il puisse poser avec une bible devant une église épiscopale.
L’évêque de l’Église épiscopale de Washington a fait la déclaration suivante, parce qu’elle est une bonne alliée:
Nous n’appuyons nullement la façon incendiaire dont le président a réagi à une nation blessée et endeuillée. Par souci de fidélité envers notre Sauveur qui a mené une vie non violente et qui a fait preuve d’un amour altruiste, nous nous rallions à ceux qui demandent justice pour la mort de George Floyd.
Voilà ce que nous devons faire à la Chambre. Nous devons reconnaître les injustices et demander justice pour les femmes et les filles autochtones assassinées ou disparues, pendant que le rapport portant sur ces femmes traîne toujours un an plus tard.
Nous devons défendre la justice, et nous devons étudier un fait très inquiétant. En 2006, le FBI des États-Unis a prévenu les Américains que des groupes suprémacistes blancs ciblaient des services de police et que certains de leurs membres entraient au service de ces organisations. Si nous cherchons à agir réellement et à déterminer les mesures que nous pouvons prendre à la Chambre, je demande que nous lancions une enquête et un examen visant à éradiquer les groupes suprémacistes blancs au Canada, et à les désigner tels qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire une menace terroriste au sein de notre société. Nous devons nous assurer que leurs membres ne font pas partie de nos services de police, car s’il y a quelque chose de plus effrayant qu’un suprémaciste blanc qui porte une arme à feu, c’est un suprémaciste blanc en uniforme qui porte une arme à feu.
Demandons à Dieu de permettre qu’il y ait des mesures que nous puissions prendre. Demandons à Dieu de permettre que nous nous aimions les uns les autres et que nous prenions soin les uns des autres, quelle que soit la couleur de notre peau. Prions pour les États-Unis d’Amérique. C’est un pays qui est en train de se déchirer, et cette déchirure est le fait de gens qui, en ce moment, devraient consoler les Américains, les diriger et les inspirer.
Priez. Priez pour le Canada. Priez pour chacun de nos magnifiques bambins noirs de sexe féminin et masculin, pour les magnifiques bambins autochtones de sexe féminin et masculin et pour les enfants asiatiques. Où que vous regardiez, portez-vous à la rencontre des gens et soyez un bon allié. Prenez la parole, et déclarez: « Je vais faire un bouclier de mon corps pour vous protéger contre les policiers ». Nous devons être de bons alliés. En ce moment, nous ne faisons que prononcer de belles paroles.
Je vous remercie de votre attention.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis honoré de vous parler d'un valeureux guerrier.
Stephan Lavoie avait fait le choix de dire merci à la vie. Depuis plusieurs années, il se servait de son combat contre le cancer, qu'il menait avec l'aide de produits naturels seulement, pour veiller à l'amélioration des services et des soins oncologiques, particulièrement dans les régions éloignées des grands centres.
Maire de Preissac, dans la MRC d'Abitibi, Stephan Lavoie est décédé hier. Je voudrais adresser mes condoléances à sa femme, Anabelle, à toute sa famille et spécialement à sa fille, Astrid, âgée de seulement 20 mois.
Par son humanisme, Stephan Lavoie était un guerrier, un visionnaire et une grande source d'inspiration pour nous tous. À mes yeux, il était surtout le modèle parfait du père engagé et aimant.
J'ai aussi une pensée pour les citoyens et les citoyennes de Preissac, à qui il laisse un héritage dynamique, ainsi que pour les leaders de la communauté d'Abitibi.
Lors de notre première conversation, il m'a dit la phrase suivante, et j'espère que la Chambre en laissera résonner l'écho à jamais: toutes nos décisions doivent être prises en fonction de nos enfants.
Stephan, repose en paix, cher ami.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens tout d’abord à remercier le gouvernement d’avoir écouté les propositions que j’ai formulées, il y a quelques semaines, concernant la prolongation des prestations pour les Canadiens vulnérables qui n’auraient pas été en mesure de produire leur déclaration de revenus avant la date limite de cette semaine. C’est un soulagement pour des millions d’aînés qui ont accès au Supplément de revenu garanti et des millions de parents qui touchent la prestation fiscale pour enfants et le crédit pour la TPS. Ces gens savent maintenant qu’ils ont un peu de temps et de protection et qu’ils ne seront pas privés de leurs prestations.
J’espère réussir un deuxième coup aujourd’hui, mais je ne veux pas mettre la pression sur le ministre de la Sécurité publique.
J’aimerais renchérir sur les observations faites la semaine dernière par Mme Gladu, ma collègue de Sarnia—Lambton, au sujet de la réunification familiale entre Canadiens et Américains. Beaucoup de gens dans ma circonscription se trouvent dans une telle situation, d’où leur inquiétude.
J’appuie sans réserve — à l’instar, je crois, de tous les autres députés — l’idée de prolonger les restrictions applicables aux déplacements. Toutefois, cela fait maintenant trois mois que de nombreux conjoints ne se sont pas vus, et il y a des enfants canadiens et américains en situation de garde partagée qui n’ont vu qu’un seul de leurs parents, d’un côté ou de l’autre de la frontière.
Après avoir déclaré pendant des mois que la réunification des familles n’était pas considérée comme un déplacement essentiel, le premier ministre et le ministre lui-même disent maintenant que ce l’est, et je leur en suis reconnaissant.
Le ministre acceptera-t-il la proposition raisonnable et équitable que nous avons présentée dans notre lettre, la semaine dernière, pour exempter les conjoints, les enfants et les personnes ayant des besoins médicaux qui doivent traverser la frontière, dans les deux sens, avec les pièces justificatives nécessaires, afin que nous puissions réunir les gens avec leur famille?
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Merci, monsieur le président.
George Floyd, Ahmaud Arbery, Nicholas Gibbs, Colten Boushie, Tina Fontaine, Alain Magloire et Breonna Taylor ne sont pas tous nés du même côté de la frontière, mais ils ont tous perdu la vie à cause d'un même ennemi cruel: le racisme.
Nous ne pouvons pas, ici au Canada, penser que nous sommes meilleurs lorsque nous voyons les grands titres de notre voisin. Nous ne pouvons pas faire abstraction de notre histoire, passée ou présente.
Dans le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées, on affirme que les femmes et les filles autochtones ont été victimes d'un génocide canadien.
En 2018, un rapport a révélé qu'une personne de race noire avait près de 20 fois plus de risques qu'une personne de race blanche d'être abattue par la police de Toronto. De plus, un rapport de 2019 a révélé l'existence de préjugés systémiques contre les personnes noires et autochtones au sein du Service de police de Montréal.
La vie des Noirs compte, elle aussi, et la vie des Autochtones compte, elle aussi.
Je demande à la , conformément à son mandat, ce que notre gouvernement a l'intention de faire exactement maintenant pour lutter contre le racisme qui existe au sein de ses institutions. Si le Secrétariat de lutte contre le racisme a, en fait, été créé, quelles sont les priorités?