Bonjour, madame la présidente, mesdames les vice-présidentes et tous les membres du Comité. Je m'appelle Jay Famiglietti. Je suis directeur exécutif du Global Institute for Water Security à l'Université de la Saskatchewan, où je suis titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 en hydrologie et télédétection. Je suis également l'organisateur en chef de la Journée de l'eau sur la Colline qui se déroule aujourd'hui et qui rassemble à Ottawa 24 scientifiques provenant de 14 universités et de sept provinces différentes qui sont venus discuter avec vous de notre science, la science de l'eau.
Nous venons vous communiquer directement nos données scientifiques parce qu'elles sont convaincantes, parce que c'est notre devoir de vous tenir informés, et parce que nous voulons que vous sachiez que nous sommes là pour vous. Si vous avez besoin d'information sur un sujet lié à l'eau, n'hésitez pas à communiquer avec nous.
Dans le cadre de mes recherches, j'utilise des satellites et j'élabore des modèles informatiques pour effectuer un suivi de l'évolution de la disponibilité de l'eau douce partout dans le monde. Les cartes que vous voyez à l'écran ont été produites par mon équipe et nos collaborateurs à l'aide d'un satellite de la NASA appelé GRACE, l'acronyme de Gravity Recovery and Climate Experiment. GRACE, en orbite de 2002 à 2017, jouait plus le rôle d'une balance que d'un satellite ordinaire, que l'on pourrait comparer à une caméra spatiale. GRACE effectuait littéralement une pondération des régions du globe qui recevaient plus d'eau — en bleu — et de celles qui en recevaient moins — en rouge.
En gros, ce que l'on voit se dessiner sur la carte c'est une situation où les régions à haute et à basse altitude dans le monde, les régions déjà humides, deviennent encore plus humides — le bleu pâle à l'arrière-plan — et les régions à moyenne altitude, les régions déjà sèches, deviennent encore plus sèches — le rouge et l'orange pâles à l'arrière-plan. On voit ensuite sur la carte ce que j'appelle « les points chauds liés aux problèmes d'eau ». Il s'agit des endroits où il y a trop d'eau — les zones en bleu foncé —, où, par exemple, la gravité des inondations s'accroît, et des endroits où il n'y a pas suffisamment d'eau — les zones en rouge foncé —, où les sécheresses s'accentuent, ou encore où il y a une surexploitation des eaux souterraines.
La carte nous montre ensuite que l'humain est à l'origine de l'évolution rapide de la situation de l'eau douce en raison, par exemple, des changements climatiques, qui provoquent la fonte des nappes glaciaires du Groenland et de l'Arctique et des glaciers alpins, comme ceux qui se trouvent en Alaska et en Colombie-Britannique, ce qui contribue à l'élévation du niveau des mers et influe sur les débits d'eau dans nos rivières.
Vous pouvez aussi voir quelques points rouge foncé dans les régions à latitude moyenne sur la planète, notamment en Californie, au Texas, au Moyen-Orient, en Inde, au Bangladesh, à Pékin, et à plusieurs autres endroits. Ces points témoignent principalement de la disparition des eaux souterraines dans les principaux réservoirs aquifères du monde. En effet, dans la plupart des régions, les eaux souterraines font l'objet d'un surpompage extrême pour irriguer la production alimentaire mondiale. Partout dans le monde, un manque profond de gouvernance et de gestion à cet égard permet à cette surexploitation de se poursuivre presque sans relâche. Ce qu'il faut retenir de cette carte, c'est que non seulement notre approvisionnement en eau est menacé, mais aussi notre sécurité alimentaire.
Le Canada n'est pas à l'abri de ces problèmes. Son approvisionnement en eau est, lui aussi, moins assuré qu'on ne le croit en général. Quand on regarde la carte, on peut voir les répercussions de la fonte des glaces dans l'Ouest canadien, le Nord et le Nord-Est, et les effets cumulatifs des inondations partout en Alberta et dans l'ouest de la Saskatchewan. Cela rejoint les prévisions des modèles climatiques, soit que les changements climatiques se répercuteront comme suit au Canada: fonte des glaces et du pergélisol, saisons nivales plus courtes et plus de chutes de pluie que de chutes de neige en montagne, et tout cela va provoquer des changements dans l'écoulement fluvial et la disponibilité de l'eau douce pour la population, pour l'agriculture et l'environnement, de même qu'accentuer les oscillations entre inondations et sécheresses.
Qui plus est, ce phénomène est déjà en cours, et à un rythme plus rapide que nos modèles le prévoyaient. La situation évolue si rapidement que nous n'avons pas le temps de nous y préparer. Les scientifiques canadiens spécialistes de l'eau comme mes collègues et moi travaillons à poursuivre nos observations et à en préparer de nouvelles, et nous allons vous en parler aujourd'hui. Nous réfléchissons à leurs répercussions et à la meilleure façon de préparer le Canada à un approvisionnement en eau plus complexe et à une production alimentaire et d'énergie aussi plus complexe à l'avenir. Nous envisageons des solutions comme la planification intégrée des bassins hydrologiques, la création de modèles prévisionnels des inondations et de la disponibilité en eau et en eaux souterraines à l'échelle nationale, et l'établissement de nouveaux paradigmes de gouvernance mondiale des eaux souterraines ou la création d'un organisme canadien de l'eau pour éviter la fragmentation de son processus de gestion, qui est si fréquente dans les pays développés et qui nuit à l'urgent besoin de remédier aux nombreux problèmes que l'on voit apparaître sur la carte.
Je terminerai en disant que l'évolution rapide des changements dans la situation de l'eau douce présente assurément de nombreux défis, mais elle nous offre aussi l'occasion de montrer qu'un pays comme le Canada peut être un chef de file mondial dans la gestion durable de l'eau à l'échelle nationale et planétaire.
Merci.
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Merci beaucoup. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui en compagnie des membres du Comité.
Je m'appelle Dave Rudolph. Je suis hydrologue des eaux souterraines à l'Université de Waterloo. Je vais vous parler aujourd'hui de trois éléments importants concernant les ressources en eaux souterraines du Canada.
Les eaux souterraines sont en train de devenir l'une des ressources naturelles les plus stratégiques du Canada, en raison de leur influence sur des sujets d'actualité liés à l'environnement et au développement durable. Pourtant, c'est probablement la ressource que l'on connaît le moins, et s'il en est ainsi, c'est notamment parce qu'on a tendance à ne pas s'inquiéter de ce qu'on ne voit pas.
Je vais faire un survol de l'utilisation actuelle des eaux souterraines au Canada, pour vous donner une idée de l'utilisation qu'en font les Canadiens. Ensuite, je vais vous parler de diverses questions liées à des problèmes émergents qui ont des répercussions écologiques sur les eaux souterraines à l'échelle nationale et qui auront des répercussions économiques et sociales sur une grande variété d'enjeux, et je vais vous en donner quelques exemples. Enfin, j'ai quelques recommandations qui pourraient nous aider à demeurer proactifs dans la gestion de nos eaux souterraines à l'avenir.
Comme vient de le mentionner M. Famiglietti, à l'échelle mondiale, les eaux souterraines constituent une énorme partie de l'eau douce accessible. Environ 95 % à 98 % de cette eau douce se trouvent dans la réserve d'eau souterraine. Cette eau est disponible partout dans le monde et on en dépend beaucoup.
Au Canada, entre les années 1970 et 2015, notre dépendance aux eaux souterraines est passée de 10 % à 33 %. Dans ce court laps de temps, les eaux souterraines sont devenues progressivement pour nous une ressource importante. Environ 10 millions de Canadiens utilisent chaque jour les eaux souterraines. Nous nous attendons à ce que cette dépendance augmente, mais dans des proportions quelque peu variables au pays.
À l'Île-du-Prince-Édouard et au Yukon, par exemple, l'approvisionnement est utilisé à 100 %. Dans les provinces des Prairies, on parle de 30 %; en Ontario, probablement de 30 % à 40 %. Cela vous donne une idée de son importance partout au pays.
Comme vous avez pu le voir il y a quelques instants, nous avons des preuves claires que les eaux souterraines seront un élément déterminant pour nous aider à atténuer les effets des changements climatiques provoqués par le réchauffement de la planète. Elles nous aideront à maintenir la croissance économique que nous souhaitons et un bon niveau de vie pour les futures générations, mais nous aurons des défis à relever, et je vais en nommer quelques-uns.
Le premier défi est lié à une exploitation des ressources et une gestion de l'utilisation des terres qui, pendant des décennies, ont entraîné une dégradation lente et constante de la qualité des eaux souterraines. La situation commence maintenant à menacer l'approvisionnement en eau des villes et la santé des écosystèmes partout au Canada. La progression est lente, mais le problème est maintenant à nos portes.
Voici quelques exemples de problèmes particuliers que vous connaissez sans doute: les produits dégivrants répandus sur les routes en milieu urbain, qui sont particulièrement nuisibles; la gestion des éléments nutritifs en agriculture; et les sites d'activités minières et pétrolières abandonnés au Canada.
Le deuxième défi est lié à l'émergence de nouveaux contaminants, auxquels nous n'aurions sans doute jamais pensé auparavant. L'un d'entre eux tout particulièrement prévalant de nos jours est un ensemble de substances appelées perfluoroalkylées ou polyfluoroalkylées, ou PFAS. Il se peut que vous ayez déjà entendu ce terme. Elles sont très souvent détectées dans l'environnement, ont tendance à se bioaccumuler, et nous ne savons pas encore comment les traiter et quels sont les dangers qu'elles peuvent avoir sur la santé. La situation est en train d'évoluer très rapidement. Au cours des derniers mois seulement, le département américain de la Défense a investi 100 millions de dollars dans la recherche sur les PFAS. Les eaux souterraines semblent être l'une des principales motivations à cet égard.
Le troisième défi que je vais vous mentionner ce matin est le recensement des centaines de milliers de puits de pétrole et de gaz abandonnés au pays, qui présentent tous un danger potentiel pour les eaux souterraines. Ici même en Ontario, nous avons 25 000 ce ces puits abandonnés, un fait vraiment peu connu. Ils se trouvent sous les Grands Lacs, sur leur pourtour, et partout dans la province. Ce genre de menace n'est pas très bien compris. Leur legs économique et environnemental est encore à l'étude.
Enfin, l'un des plus grands défis liés à la gestion des eaux souterraines est le fait qu'il s'agit, bien entendu, d'une compétence partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, ce qui complique sa gestion à long terme. Toutefois, en raison de l'importance stratégique de ces eaux au pays et de l'évolution rapide de la situation, le leadership du gouvernement fédéral est maintenant essentiel pour agir.
À ce sujet, je vais vous signaler deux documents importants que le gouvernement fédéral a produits au cours des dernières années.
En 2003, Ressources naturelles Canada a mis sur pied un comité national chargé d'élaborer un cadre canadien de collaboration sur les eaux souterraines. Ce document est une très bonne feuille de route en matière de gouvernance. Il est encore d'actualité et a obtenu une reconnaissance internationale. Il est utilisé dans de nombreuses régions du monde. J'ai tenté de vous en trouver une version dans les deux langues officielles, mais je n'ai pu mettre la main que sur la version en anglais. Il se trouve toutefois en ligne sur le site Web de Ressources naturelles Canada.
Le deuxième est un document que le gouvernement fédéral a commandé au Conseil des académies canadiennes en 2009 et qui s'intitule « La gestion durable des eaux souterraines au Canada ». C'est une excellente source d'information. Je vous ai apporté les versions en anglais et en français. Je vais les laisser à la présidente à la fin de la journée. Je répète qu'il a été préparé par le Conseil des académies canadiennes.
Ces deux documents sont encore tout à fait pertinents aujourd'hui, et ils contiennent une foule de renseignements utiles. Nous devrons revoir certains sujets en raison des changements dont je vous ai parlé.
En terminant, j'aimerais formuler quelques recommandations.
Je pense que les eaux souterraines doivent faire partie intégrante de toutes nos discussions sur l'environnement et le développement durable au Canada, en particulier dans le contexte de la création d'une agence canadienne de l'eau. Les eaux souterraines jouent un rôle important.
À mon avis, une option que nous avons actuellement est de créer un autre comité national qui serait chargé d'évaluer l'état actuel des eaux souterraines au pays, ainsi que de conseiller les autorités gouvernementales fédérales et provinciales pour mettre sur pied l'agence canadienne de l'eau, en s'appuyant sur les deux excellents documents que j'ai mentionnés — et qui constituent un très bon point de départ — et de l'expertise en hydrologie et en eaux souterraines qui se trouve dans nos universités, au sein du gouvernement et dans le secteur privé, une expertise reconnue mondialement.
Merci beaucoup.
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Merci, madame la présidente, et mesdames et messieurs les membres du Comité, de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
Je m'appelle Amina Stoddart. Je suis professeure adjointe au Centre for Water Resources Studies du département de génie civil et des ressources de l'Université Dalhousie.
De concert avec mes collègues du Centre for Water Resources Studies, je travaille en étroite collaboration avec les collectivités, les responsables des services publics d'eau et d'égout, les ingénieurs consultants et les fournisseurs de technologie dans le secteur de l'eau pour trouver des solutions aux problèmes de traitement de l'eau potable et des eaux usées.
À titre d'exemple, je dirige actuellement un partenariat de recherche avec le service d'eau et d'eaux usées Halifax Water en vue d'optimiser le traitement des eaux usées pour satisfaire à la réglementation fédérale sur les systèmes d'effluents des eaux usées, ainsi que de répondre aux nouvelles priorités dans le traitement des eaux usées. Cette recherche met à profit un partenariat de recherche à long terme sur le traitement de l'eau potable entre l'Université Dalhousie et Halifax Water, dont j'ai eu la chance de faire partie en tant que chercheuse.
Il est bien connu et établi que les changements climatiques ont des répercussions sur la quantité d'eau. Pensons aux pénuries d'eau provoquées par les sécheresses, ou à sa surabondance liée aux inondations et à l'élévation du niveau de la mer. Ils ont aussi toutefois des répercussions sur un autre aspect de l'eau moins apparent et mal compris, soit sa qualité.
Par le passé, les usines de traitement des eaux et des eaux usées ont été conçues de façon à respecter la réglementation, le principal objectif étant de veiller à ce que l'eau potable traitée qui sorte du robinet ou les eaux usées qui sortent des tuyaux d'effluents ne dépassent pas certaines concentrations précises liées à divers paramètres de qualité, comme je vais vous l'expliquer.
Toutefois, une telle approche ne tient pas compte des changements qui peuvent survenir au fil du temps dans la qualité de l'eau en raison des changements climatiques. La qualité de l'eau d'où provient notre eau potable, comme un lac ou un puits, joue un rôle essentiel dans la performance de nos usines de traitement de l'eau et a des répercussions sur la qualité de l'eau qui sort du robinet. Les variations liées aux saisons sont prises en compte, mais les changements à long terme qui transforment subtilement nos sources d'eau potable ne le sont tout simplement pas dans les modèles de conception actuels. Pourtant, cela a bel et bien des répercussions sur la qualité de notre eau.
En 2017, notre équipe a publié une recherche qui montre que le fardeau opérationnel dans les installations de traitement des eaux s'est accru parce que les changements climatiques régionaux ont eu des répercussions sur la qualité de nos sources d'eau sur une période de 15 ans. Nos recherches révèlent qu'en raison de la hausse du pH de l'eau et des concentrations de matières organiques naturelles dans l'eau résultant des changements climatiques, une usine de traitement de l'eau potable doit presque maintenant utiliser quatre fois plus de produits chimiques pour répondre aux normes. Le transport supplémentaire que cela nécessite fait augmenter les coûts, de même que la quantité de déchets. Autrement dit, les changements climatiques diminuent la qualité de l'eau dans nos sources d'eau et accroissent les émissions de gaz à effet de serre.
Précisons que ces changements dans la qualité de l'eau étaient à peine perceptibles sur une base quotidienne, mais qu'ils ont été très importants en les observant sur plus d'une décennie, et que nous ne prévoyons pas un revirement, mais plutôt une accélération du phénomène. Nous effectuons actuellement une étude à plus grande échelle en collaboration avec Halifax Water et d'autres services publics, notamment le département de la protection de l'environnement de New York et Tampa Bay Water, de même qu'avec des collègues chercheurs du Royaume-Uni. Le consensus général est que les usines de traitement de l'eau potable et des eaux usées font face à un problème imminent.
Ainsi, pour s'adapter aux changements climatiques, les services publics devront se tourner vers des systèmes modulaires et pouvoir compter sur des flux de données solides pour gérer leurs activités de manière éclairée.
Notre équipe de recherche travaille donc à l'élaboration de solutions modulaires qui peuvent être utilisées au besoin pour aider les services publics à relever les défis posés par la qualité de l'eau et à atteindre leurs objectifs en la matière.
Au sujet des flux de données, un très petit nombre de mesures sont normalement effectuées pour se conformer à la réglementation, en dépit du fait que ce sont des millions de litres d'eau qui sont traités quotidiennement. Ainsi, un avis d'ébullition d'eau, par exemple, ne repose souvent que sur quelques mesures de la concentration de coliformes dans l'eau.
Pour remédier à la situation, notre équipe de recherche s'est beaucoup intéressée à l'intelligence artificielle afin d'obtenir de solides données pour appuyer la prise de décisions et contribuer à améliorer la qualité de l'eau dans le cadre d'une stratégie de gestion des risques.
La tâche ne sera pas facile, mais la création possible d'une agence nationale de l'eau envoie un message clair que l'on est conscient du problème et que l'on entend faire de la qualité de l'eau une priorité pour les Canadiens.
En terminant, je tiens à mentionner qu'en tant que professeure adjointe, je suis au début de ma carrière de chercheuse. Il est clair toutefois que les répercussions déjà profondes que les changements climatiques ont sur la qualité de l'eau vont guider mes travaux de recherche pendant ma carrière.
Je vous remercie encore une fois de votre invitation. Je serai heureuse de poursuivre le dialogue avec vous.
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J'aimerais poursuivre sur la lancée de M. Redekopp.
À votre avis, l'agence canadienne de l'eau devrait-elle tout englober? Ce qui m'intéresse avant tout ici, c'est son processus de création.
Doit-elle tout englober dès le départ? Vous disiez qu'il fallait réunir les universités et les provinces, tous les acteurs, et procéder à des études. Est-ce la stratégie que nous devrions adopter? Si c'est le cas, la question qu'il faut se poser ensuite est de savoir ce que l'on veut inclure, car, comme vous le savez, les enjeux liés à l'eau évoluent si rapidement qu'on pourrait continuer d'élargir la portée de l'agence. La meilleure stratégie à adopter serait-elle de procéder à petites doses en se concentrant sur quelques problèmes comme les prévisions climatiques ou la prévision des inondations?
Jeudi dernier, j'ai assisté à une séance d'information du Centre météorologique canadien, et je me disais qu'il y avait là une foule de sujets pour occuper l'agence canadienne de l'eau pendant un bon bout de temps, avec des résultats concrets à la clé, si on veut.
Ce que je cherche ici, c'est à avoir votre avis sur la forme que devrait prendre l'agence canadienne de l'eau, et comment nous y prendre pour y arriver. Commençons-nous par quelque chose de petit ou y allons-nous pour la totale en partant?
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C'est une excellente question.
C'est l'un des défis que comporte la gestion des eaux souterraines, et cela l'a toujours été. C'est un problème qui n'existe pas seulement au Canada. J'ai travaillé en Californie pendant un certain temps, où les initiatives fédérales et étatiques soulèvent des problèmes très similaires.
Aux États-Unis, le gouvernement fédéral compile les données et les rend disponibles, comme M. Famiglietti l'a mentionné, et je pense que le gouvernement fédéral est le seul à pouvoir rassembler l'information et à la mettre à la disposition des autorités provinciales pour favoriser une bonne prise de décisions.
L'agence canadienne de l'eau, comme vous l'avez suggéré, pourrait contribuer à l'atteinte des priorités provinciales. Si on part de l'endroit où travaille Mme Stoddart en allant vers l'ouest — en passant par le Québec, l'Ontario, le Manitoba —, on constate que les provinces font face à des problèmes très différents. Les inondations sont un problème grave dans certaines régions. Ailleurs, les problèmes sont liés à l'abandon des puits de pétrole, tandis que dans le Nord, c'est la fonte très rapide du pergélisol qui déstabilise l'infrastructure.
Au sein du gouvernement canadien, Ressources naturelles Canada, Environnement Canada, Agriculture Canada et la foresterie mènent tous des recherches sur l'eau et produisent une quantité phénoménale de données sur divers sujets. En rendant le tout accessible aux autorités provinciales pour les aider dans leur prise de décisions, le gouvernement pourrait jouer, en quelque sorte, un rôle de coordination.
J'aime bien votre idée de se concentrer sur quelques enjeux prioritaires.
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Merci, madame la présidente.
Nous sommes heureux de témoigner devant le Comité ce matin. L'intérêt que les parlementaires portent à notre travail a beaucoup d'importance pour nous.
Je suis accompagné aujourd'hui de Kimberley Leach, qui est la directrice principale responsable d'un grand nombre de nos audits sur l'environnement et le développement durable.
Si vous le voulez bien, j'aimerais d'abord donner un bref historique de la fonction de commissaire à l'environnement et au développement durable.
L'idée de doter le Canada d'une sorte de « vérificateur général de l'environnement » remonte à 1987, avec l'important rapport de la Commission Brundtland. Ce rapport présentait pour la première fois le concept de développement durable, qui a ensuite fait l'objet d'autres discussions au Sommet de la terre de Rio, en 1992. Le poste de commissaire à l'environnement et au développement durable a été créé en 1995, au sein du Bureau du vérificateur général du Canada, par une modification de la Loi sur le vérificateur général.
[Français]
Les modifications à la Loi ont aussi entraîné la création de deux nouveaux mécanismes gouvernementaux, à savoir les stratégies ministérielles de développement durable et les pétitions en matière d'environnement. J'y reviendrai brièvement.
Permettez-moi maintenant de vous donner un aperçu de notre mandat.
Le commissaire est nommé par le vérificateur général. Il offre aux parlementaires de l'information objective et factuelle, ainsi que des avis d'experts sur les mesures prises par le gouvernement fédéral pour protéger l'environnement et favoriser le développement durable.
D'abord, nous effectuons des audits de performance sur des questions liées à l'environnement et au développement durable. Dans le cadre de ces audits, nous examinons si les activités et programmes des organismes fédéraux sont gérés en accordant toute l'importance voulue à l'économie, à l'efficience et aux effets sur l'environnement. Les audits de performance que nous présentons au Parlement sont fondés sur les mêmes processus, normes d'audit et méthodes que pour les audits de performance du vérificateur général.
Nous gérons aussi le processus de pétitions en matière d'environnement, qui permet à la population canadienne d'obtenir directement des ministres fédéraux des réponses à des questions précises de compétence fédérale relatives à l'environnement et au développement durable.
Nous examinons également la stratégie globale de développement durable du gouvernement fédéral et formulons des commentaires à ce sujet. De plus, nous surveillons dans quelle mesure les ministères et organismes fédéraux contribuent à l'atteinte des cibles et des objectifs définis dans la Stratégie fédérale de développement durable, et nous en rendons compte.
Le commissaire fait rapport au Parlement au moins une fois par année au nom du vérificateur général.
[Traduction]
Outre ces responsabilités, le commissaire aide le Bureau du vérificateur général du Canada à intégrer, s'il y a lieu, les questions relatives à l'environnement et au développement durable dans tous les travaux qu'il effectue pour le Parlement. Cela comprend la prise en considération des objectifs de développement durable des Nations Unies, lors de la sélection et de la conception des audits de performance. En septembre 2015, le Canada et 192 autres pays se sont engagés à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies ainsi que ses 17 objectifs de développement durable.
En 2018, nous avons audité l'état de préparation du Canada à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Nous avons conclu que le gouvernement du Canada n'était pas préparé adéquatement pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030. Aucune structure de gouvernance n'avait été mise en place à cet égard, et les consultations et mesures de mobilisation nationales favorisant l'approche du Canada demeuraient limitées. Il manquait aussi un plan de mise en œuvre assorti d'un système pour évaluer et surveiller les progrès à l'échelle nationale et pour présenter des rapports à cet égard.
Les objectifs de développement durable demeureront un secteur prioritaire pour l'ensemble des travaux du Bureau du vérificateur général du Canada. Par exemple, nous travaillons actuellement à un audit sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui devrait être prêt à être déposé cet automne. J'attends avec intérêt de rendre compte au Parlement des progrès accomplis par le gouvernement pour atteindre ses objectifs.
Madame la présidente, nous serons toujours heureux de discuter avec le Comité de nos travaux antérieurs, entre autres de nos divers rapports sur les changements climatiques. Ce secteur restera prioritaire pour les travaux du commissaire. Je tiens également à mentionner que nous présenterons un rapport au Parlement plus tard ce printemps sur le transport des marchandises dangereuses.
[Français]
Comme toujours, nous demeurons à la disposition du Comité en tout temps. L'attention que le Comité accorde à nos rapports renforce la reddition de comptes. Cela vous permet, en tant que parlementaires, d'inviter les hauts fonctionnaires à comparaître devant vous pour répondre à vos questions au sujet de nos constatations et expliquer comment ils comptent suivre vos directives et nos recommandations.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je veux simplement m'assurer que vous avez devant vous le diaporama que nous avons remis au greffier pour qu'il le distribue.
[Français]
Merci de nous avoir invités à comparaître et à parler des travaux des subsides. Je ferai un bref exposé sur le déroulement des travaux des subsides, sur les rôles du Conseil du Trésor, de son président et de son secrétariat, ainsi que sur les dates et documents importants.
[Traduction]
Comme bon nombre de gens ici abordent pour la première fois les budgets des dépenses et les subsides, la diapositive 2 est utile, car elle explique que la Constitution et la Loi sur la gestion des finances publiques exigent que le Parlement approuve toutes les dépenses du gouvernement.
Nous classons les dépenses en fonction du genre de loi utilisée pour les approuver. Ce que nous appelons les « dépenses votées » sont approuvées au titre de la loi de crédits de l'année concernée. En vertu des lois de crédits, le Parlement approuve des sommes « pouvant aller jusqu'à tel montant » et impose des conditions sur l'utilisation des fonds. Pour leur part, les dépenses législatives sont approuvées au titre de lois autres que les lois de crédits. Les montants à dépenser ou la période au cours de laquelle ils peuvent être utilisés peuvent être limités ou non.
Pour éclairer les parlementaires dans le cadre de l'examen des projets de loi de crédits, les documents des budgets des dépenses, qui fournissent des détails sur les dépenses prévues, sont déposés au Parlement. Le Conseil du Trésor, son président et son secrétariat ont tous un rôle à jouer dans l'élaboration de ces documents et d'autres facettes des activités relatives aux subsides.
Le président du Conseil du Trésor dépose un certain nombre de documents au Parlement, soit les budgets principaux des dépenses et les budgets supplémentaires des dépenses. Il y a quelques semaines, nous avons déposé le budget supplémentaire des dépenses (B), qui constitue le dernier budget supplémentaire des dépenses de l'exercice 2019-2020. Le budget principal des dépenses a été déposé la semaine dernière, jetant les bases des dépenses pour l'exercice 2020-2021.
Les plans et les rapports sur les résultats ministériels, dans lesquels les ministères font rapport sur les résultats pour l'exercice 2018-2019, ont été déposés il y a quelques semaines. Ces rapports font état des résultats pour la première année d'application de la nouvelle politique sur les résultats instaurée en 2017. Il s'agit de la première année antérieure faisant l'objet d'un rapport sur les résultats ministériels.
Les plans ministériels pour 2020-2021, qui visent à fournir des informations supplémentaires et à corroborer les renseignements du budget principal des dépenses déposé la semaine dernière, ont été déposés ce matin. Les parlementaires auront accès aux deux genres de documents afin d'effectuer leur étude des dépenses prévues en 2020-2021.
À la fin de l'année — une fois que l'année est terminée, donc —, le ministère et le ministre des Finances déposent ou publient le rapport financier annuel, après quoi suit le dépôt des comptes publics, lesquels font rapport sur l'année écoulée. Les comptes publics de l'exercice 2018-2019 ont été publiés après les élections, en décembre.
[Français]
Le Conseil du Trésor joue un rôle décisionnel central dans l'activité d'approvisionnement du gouvernement. Il étudie en détail les propositions de dépenses des ministères et des organismes, et les approuve.
Le Secrétariat appuie de la façon suivante le Conseil et le président dans le cadre des travaux des subsides.
Le Secrétariat prépare les documents budgétaires et donne des conseils sur la planification ministérielle et la production des rapports sur les résultats. Il supervise les fonds gérés par l'administration centrale qui peuvent être affectés à d'autres organisations tout au long de l'exercice financier. Il passe en revue les propositions des dépenses pour en garantir l'efficacité et l'efficience, ainsi que leur alignement sur les priorités gouvernementales.
[Traduction]
La diapositive 4 est utile, car elle énumère les étapes du processus des subsides. On utilise souvent indifféremment « budget des dépenses » et « subsides », mais sachez que les subsides ne sont que le processus global par lequel on demande des fonds au Parlement pour financer les activités du gouvernement.
Avant que les postes budgétaires figurent dans le budget des dépenses, on demande l'approbation du Conseil du Trésor par voie de présentation ou, dans le cas d'un simple ajustement, comme un transfert ou un financement déjà approuvé, d'aide-mémoire. Les budgets des dépenses peuvent être déposés à chacune des trois périodes de subsides établies par le Règlement de la Chambre des communes. Ils sont déposés avant le projet de loi de crédits afférent pour permettre aux parlementaires de l'examiner. Quand vous voyez le livre bleu, il s'agit du document d'étude. Suivra le projet de loi de crédits, qui est en fait le projet de loi qui est déposé et mis aux voix à la Chambre.
Dans le cadre de l'examen des budgets des dépenses, le président du Conseil du Trésor et les fonctionnaires du Secrétatiat du Conseil du Trésor peuvent témoigner devant le Comité afin de traiter des budgets des dépenses pour l'ensemble du gouvernement et des plans propre à notre ministère. Je présume que des fonctionnaires et le de l'Environnnent viendront parler des budgets des dépenses. Ils le feront plus tard cette semaine, je pense. Cela s'inscrit dans le processus. D'autres ministres et fonctionnaires peuvent comparaître devant les comités responsables de l'examen de leurs budgets afin d'en corroborer l'information.
Le dernier jour réservé à l'opposition au cours de la période de subsides, les projets de loi de crédits sont déposés et mis aux voix à la Chambre, puis au Sénat. Ils entrent en vigueur le jour de la sanction royale. De plus, le gouverneur général signe un mandat autorisant les dépenses, qui seront payées à même le Trésor. Ce n'est qu'une fois que ce mandat est signé que les ministères peuvent accéder aux fonds prévus.
Si vous regardez la diapositive 5, vous verrez qu'elle répond à la question qu'on nous pose souvent afin de comprendre et de suivre les autorisations budgétaires au cours de l'exercice. Si on revient en arrière, le budget principal des dépenses est déposé en vertu du Règlement actuel, le 1er mars de chaque année, et présente le financement pour toute l'année qui vient.
Le budget principal des dépenses s'accompagne de deux projets de loi de crédits distincts; nous procédons donc en deux étapes pour accéder au financement. Ce que nous appelons les « crédits provisoires », lesquels doivent être approuvés avant la fin de mars, accordent aux organisations suffisamment de ressources pour se rendre à la fin de juin, et ce, dans le but de leur fournir du financement pour les trois premiers mois de l'exercice, jusqu'à ce qu'un deuxième projet de loi de crédits complétant les subsides puisse être déposé en juin pour fournir le reste des ressources prévues dans le budget principal des dépenses. Les parlementaires disposent ainsi de plus de temps pour examiner les documents.
Les plans ministériels sont déposés peu après le budget principal des dépenses, comme cela a été le cas aujourd'hui. Ils fournissent des détails sur les objectifs et les activités prévus, ainsi que sur les ressources financières et humaines afférentes. Quant aux budgets supplémentaires des dépenses, le budget supplémentaire des dépenses (A), le premier à être déposé, est habituellement déposé au printemps, le budget supplémentaire des dépenses (B) l'est généralement à l'automne, et le budget supplémentaire des dépenses (C) l'est en hiver.
Les budgets supplémentaires des dépenses — vous pouvez vous attendre à ce qu'il y en ait deux ou trois pour la plupart des exercices — présentent des besoins en ressources supplémentaires qui s'ajoutent aux montants figurant dans le budget principal des dépenses. Il s'agit souvent de nouvelles dépenses annoncées dans le budget fédéral ou de modifications au financement déjà approuvé, comme des transferts entre organisations ou entre crédits.
Les crédits centraux du Conseil du Trésor appuient ce dernier dans son rôle d'employeur de la fonction publique et de gestionnaire des finances. Les fonds prévus dans ces crédits sont répartis entre les organisations au cours de l'exercice et assortis de conditions précises. Par exemple, le report de crédits permet aux organisations d'accéder, jusqu'à une certaine limite, aux fonds non dépensés l'année précédente.
À la fin de l'exercice, comme je l'ai souligné plus tôt, les comptes publics font état des autorisations totales et des dépenses réelles, alors que les rapports sur les résultats ministériels portent sur les réalisations par rapport aux objectifs fixés dans les plans ministériels.
Enfin, nous avons un site Web appelé InfoBase du GC, une sorte de guichet unique à consulter si vous cherchez à comprendre les programmes de financement par ministère, la répartition des fonds, ainsi que les ressources et les équivalents temps plein soutenant ces activités. Par la suite, quand nous mesurons les résultats et que le gouvernement dépose des plans ministériels et les rapports sur les résultats ministériels, vous pouvez visiter un portail sur les résultats afin d'effectuer des recherches par indicateur pour savoir ce qu'il se passe pour un ministère. Vous y trouverez notamment des données d'ensemble par ministère.
J'accorde un temps disproportionné à ce site, car il s'agit d'un outil extrêmement utile pour comprendre le processus des subsides et les rouages du gouvernement. Il contient une abondance de renseignements et est fort convivial. L'OCDE le cite régulièrement en exemple au chapitre des pratiques exemplaires. Nous avons cet outil, les États-Unis ont l'USAspending, et chaque pays, chef de file de la gestion d'un Trésor central et de la reddition de comptes, dispose d'un système semblable. Cet outil vise globalement à fournir des renseignements aux Canadiens et aux parlementaires pour que vous puissiez formuler de meilleures questions et analyser les dépenses qui vous sont présentées dans les documents des budgets supplémentaires des dépenses et des budgets principaux des dépenses.
Pourquoi ne m'arrêterais-je pas là? Je répondrai avec plaisir aux questions que vous pourriez avoir.
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On a deux systèmes de comptabilité. On a un système de comptabilité d'exercice pour dresser le bilan financier. Lorsqu'on examine le budget, on examine la situation économique, les prévisions fournies par les prévisionnistes du secteur privé, les indicateurs tels que la croissance du PIB nominal, les niveaux du PIB nominal, les taux d'intérêt, les taux d'emploi, le prix du pétrole — tous des éléments différents qui entrent en ligne de compte dans une projection financière du bilan, mais selon une méthode de comptabilité d'exercice.
À un niveau très élevé — et je vais peut-être trop simplifier la situation —, prenons la télévision devant moi, qui vaut peut-être 1 000 $. Selon la comptabilité de caisse, vous aurez peut-être besoin de 1 000 $ la première année pour pouvoir acheter cette télévision. Dans le milieu des estimations, dans le milieu de l'approvisionnement, nous exerçons nos activités selon la comptabilité de caisse, avec les ministères et autres organismes. Lorsque nous vous fournissons des documents budgétaires et demandons l'approbation du Parlement, c'est selon la comptabilité de caisse. Selon la méthode de la comptabilité d'exercice, c'est un peu différent. Cette télévision peut avoir une durée de vie de 10 ans, si bien que c'est 100 $ par année sur 10 ans. L'incidence fiscale est donc de 100 $ par opposition à 1 000 $.
Là encore, c'est un exemple qui est simplifié à l'extrême, mais qui vous explique qu'il existe une distinction entre la comptabilité d'exercice et la comptabilité de caisse. Le budget se base sur la comptabilité d'exercice et fournit non seulement les prévisions en matière de dépenses gouvernementales, mais aussi les changements dans les prévisions pour, par exemple, l'équilibre financier — l'excédent ou le déficit prévu dans une année donnée — à partir des prévisions d'exercice. Cependant, du point de vue de l'approvisionnement, nous présentons essentiellement le budget principal des dépenses et le budget supplémentaire des dépenses dans lesquels nous demandons l'argent dont nous avons besoin pour mener nos activités.
Lorsqu'on examine le document budgétaire de l'an dernier, on constate qu'il incluait une réconciliation entre la comptabilité de caisse et d'exercice sur une base globale pour expliquer comment le budget est passé de 300 milliards à 360 milliards de dollars selon la méthode de comptabilité d'exercice.