La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour discuter du nouvel ALENA et de l'importance de cet accord pour ma circonscription, Foothills, ainsi que pour l'ensemble du pays.
Je serai très clair. Je vais parler du contexte qui nous a menés là où nous en sommes. Bien franchement, beaucoup des parties intéressées avec qui je fais affaire dans le domaine de l'agriculture, qu'il s'agisse d'agriculteurs, d'éleveurs de bétail ou de transformateurs d'aliments, appuient l'accord et réclament son adoption, tout comme les conservateurs.
Nous sommes le parti du libre-échange. L'ALENA initial, qui a ouvert des perspectives économiques inédites au Canada, notamment dans les domaines de la fabrication, de la production, de l'énergie et, bien sûr, de l'agriculture, a vu le jour sous un gouvernement conservateur.
C'est également sous un gouvernement conservateur, celui-là dirigé par Stephen Harper, que nous avons signé des accords de libre-échange avec plus de 40 pays, donnant aux entreprises canadiennes accès à plus d'un milliard de nouveaux consommateurs. Jamais les entreprises canadiennes n'avaient joui de telles perspectives économiques auparavant.
J'aimerais donner une brève leçon d'histoire. L'ancien gouvernement conservateur a négocié l'accord de libre-échange avec l'Union européenne de même que le Partenariat transpacifique. Toutefois, les erreurs géopolitiques du gouvernement libéral actuel ont presque bousillé ces accords commerciaux si essentiels, ce qui aurait coûté extrêmement cher à l'économie canadienne.
En somme, le Partenariat transpacifique devait représenter une renégociation de l'actuel ALENA. Nous avons négocié cet accord avec le président Barack Obama, aux États-Unis, probablement le président le plus progressiste de l'histoire américaine. Toutefois, lorsque le actuel et le gouvernement libéral ont pris le pouvoir, cet accord ne semblait plus assez progressiste pour eux. Le premier ministre n'a pas daigné assister à la cérémonie de signature, ce qui a créé une situation embarrassante pour le Canada. Son absence a gêné nos alliés. C'était tellement inapproprié que le Canada a failli ne pas faire partie des premiers pays signataires du Partenariat transpacifique.
Cependant, le comportement embarrassant adopté par le durant ce projet a mené à quatre années supplémentaires d'incertitude pour l'économie canadienne. Le premier ministre a également déclaré qu'il était plus que disposé à renégocier l'ALENA avec le nouveau président, Donald Trump. C'est là que nous éprouvons des réserves.
Lorsque le gouvernement conservateur précédent a négocié le Partenariat transpacifique et l'accord de libre-échange avec l'Union européenne, Gerry Ritz, l'ancien ministre de l'Agriculture, et le député d', qui était alors ministre du Commerce international, ont pris soin, à toutes les étapes, de rencontrer régulièrement leurs collègues de l'opposition et de les informer périodiquement du processus, des concessions ainsi que des avantages et des inconvénients en cause. Qui plus est, tous les groupes d'intervenants s'intéressaient aussi vivement aux accords et ils étaient inclus dans les discussions. Ce n'est pas du tout ce que fait le gouvernement libéral actuel.
Du début à la fin des négociations du nouvel ALENA, nous avons été tenus dans l'ignorance. Tout ce que nous demandions, c'était de pouvoir faire preuve de diligence raisonnable en examinant l'accord dans le détail. Conséquemment, les gens peuvent comprendre pourquoi les députés conservateurs ne sont pas prêts à se rallier aux libéraux en appuyant le nouvel accord sans faire preuve de diligence raisonnable, sans le soumettre à un examen minutieux.
Pendant les débats des derniers jours à propos du nouvel ALENA, les libéraux ont affirmé que c'était un excellent accord, meilleur que tous ceux que nous avons eus par le passé, et ils nous ont demandé de leur faire confiance. Ils n'ont toutefois pas gagné la confiance qu'ils nous demandent de leur accorder. Ils n'ont pas gagné celle des députés conservateurs ni, assurément, celle des intervenants, particulièrement ceux du secteur agricole, qui nous ont demandé d'exercer une diligence raisonnable et d'examiner ce processus avec tout le soin nécessaire.
Regardons un peu pourquoi des intervenants nous demandent de bien examiner tout cela et pourquoi ils s'inquiètent de ce que les libéraux pourraient tenter de faire passer dans l'ALENA. Les libéraux n'ont pas gagné la confiance de nombreux intervenants, particulièrement dans le secteur agricole.
Le gouvernement libéral avait promis d'examiner en détail les programmes de gestion des risques de l'entreprise et d'élaborer un nouveau programme financièrement prometteur, accessible et efficient à l'intention des agriculteurs canadiens, mais il ne l'a pas fait. Il n'a pas tenu parole.
C'est aussi un gouvernement libéral qui avait promis aux transformateurs laitiers un programme d'indemnisation pour les précédents accords de libre-échange. Il a toutefois renié sa promesse. Il n'y a pas le moindre programme d'indemnisation pour les transformateurs laitiers. Il n'a pas tenu parole, encore une fois.
Le gouvernement a raté une échéance cruciale pour soumettre une demande de statut de risque négligeable à l'Organisation mondiale de la santé animale en ce qui concerne l'encéphalopathie bovine spongiforme. Il s'agit d'une grave erreur.
La ministre de l'Agriculture, la ministre du Commerce international, la ministre de la Santé et le ont tous failli à la tâche. Comment est-il possible de rater une échéance attendue depuis 11 ans? À cause de cela, les éleveurs de bovins en Ontario se retrouvent dans une situation précaire, car en plus d'une capacité d'abattage affaiblie, ils n'ont plus que très peu d'options pour exporter leurs produits du bœuf.
Si le gouvernement libéral avait respecté l'échéance — il n'avait qu'à présenter un avis de motion auprès de l'Organisation mondiale de la santé animale pour lui signaler que le Canada allait présenter une demande cette année —, cela aurait créé de nouveaux débouchés pour les éleveurs de bovins de l'Ontario. Malheureusement, le gouvernement ne l'a pas fait. Il ne s'est même pas excusé et il n'a jamais admis qu'il avait commis une erreur. C'est une erreur qui a eu des répercussions dévastatrices sur les éleveurs de bovins de l'Ontario et du reste du Canada aussi. Le gouvernement a raté une échéance importante.
Par ailleurs, les libéraux ont imposé une taxe sur le carbone punitive au secteur agricole canadien. La a avoué cette semaine qu'elle ne recueillait aucune donnée concernant l'impact de la taxe sur carbone sur les agriculteurs canadiens.
Les gens peuvent voir pourquoi les acteurs du secteur agricole canadien de partout au pays s'interrogent sur la capacité du gouvernement libéral à exercer une diligence raisonnable relativement à l'accord succédant à l'ALENA. Comme je le dis depuis le début, la vaste majorité de ces acteurs veulent que le nouvel accord entre en vigueur, mais ils ne souhaitent pas que nous donnions notre aval aussi vite que possible. Ils veulent que nous examinions tous les volets de l'accord avant de voter pour sa ratification.
La saison des récoltes a été infernale pour le secteur agricole canadien et nous avons entendu beaucoup d'acteurs de ce secteur nous le confirmer. Je voudrais lire quelques citations montrant pourquoi les producteurs canadiens sont sur leurs gardes quant aux intentions des libéraux.
Voici ce que dit Bill Campbell, le président de l'association Keystone Agricultural Producers:
Nous maintenons fermement notre position: les agriculteurs doivent être exemptés de payer la taxe sur le carbone relativement à leurs dépenses de séchage du grain et de chauffage des granges et des autres bâtiments de ferme [...] Le filet de sécurité fédéral s'appliquant désormais au Manitoba, les agriculteurs devront assumer des coûts sans pouvoir en tenir compte dans leurs prix, qui leur sont dictés par les cours internationaux, dans une économie mondialisée.
Voici maintenant ce qu'a déclaré cette semaine Jeff Nielsen, des Producteurs de grains du Canada:
Le gagne-pain des agriculteurs a beaucoup souffert de la récolte de 2019, et aucune région du pays n'a été épargnée [...] Outre les récoltes qui sont restées dans les champs, les agriculteurs, qui tenaient à ce qu'au moins une partie de leurs récoltes puisse être mise en marché, ont dû dépenser une fortune pour faire sécher leurs grains en raison de la taxe fédérale sur le carbone [...] Ces frais finissent par s'additionner, mais ce n'est pas à nous de faire les frais de l'incurie gouvernementale [...] Tous les types de carburant utilisés à des fins agricoles doivent être entièrement exemptés pour éviter que les agriculteurs ne se retrouvent devant une nouvelle crise et pour qu'ils aient les ressources dont ils ont besoin pour faire ce qu'ils savent faire le mieux.
On voit bien pourquoi les agriculteurs du pays sont inquiets: ils ne font pas confiance au gouvernement libéral.
Les libéraux répètent ad nauseam que le nouvel ALENA vaut mieux que le précédent, mais avant de nous prononcer, nous voulons saisir toutes les occasions de le passer en revue.
Comme bon nombre de mes collègues le martèlent depuis une semaine, nous n'avons pas cessé de réclamer une analyse des répercussions économiques du nouvel accord et nous avons demandé qu'on nous fournisse les données sur lesquelles s'appuient les libéraux pour nous demander de le signer, mais nous attendons encore.
Comme je l'ai déjà dit, la différence frappante entre le gouvernement conservateur et le gouvernement libéral dans le cadre de la négociation de ces accords de libre-échange est que le gouvernement conservateur veillait à ce que l'opposition soit associée à toutes les étapes du processus, à ce qu'elle soit bien informée de toutes les décisions prises et à ce que les parties prenantes soient présentes à la table. Toutefois, les parties prenantes et l'opposition n'ont pas eu les mêmes possibilités en ce qui concerne cet accord.
En tant que représentants élus, nous avons l'obligation de faire preuve de diligence. C'est ce que les électeurs exigent de nous. Ils se méfient de ce que cet accord peut leur réserver. Ils s'en méfient d'autant plus qu'il s'agit d'un accord commercial avec l'un de nos plus importants partenaires commerciaux, les États-Unis.
En matière d'agriculture, nous devons avoir la certitude que le nouvel ALENA est source de stabilité et de bons échanges commerciaux avec le Mexique et les États-Unis, deux de nos plus importants partenaires commerciaux. Dans ma circonscription de Foothills, mes résidents l'exigent, c'est ce qu'ils veulent.
Le commerce libre et équitable est une priorité absolue pour nous, conservateurs, et certainement aussi pour nos électeurs.
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Madame la Présidente, c'est avec un grand plaisir que je prends la parole à la Chambre au sujet du nouvel ALENA. Je voudrais commencer en illustrant l'importance de cet accord.
Plus de 400 000 personnes franchissent quotidiennement pour leur travail la frontière entre le Canada et les États-Unis. Des biens d'une valeur de 2,4 milliards de dollars traversent la frontière chaque jour. Au Canada, environ 2 millions d'emplois sont directement liés au libre-échange avec les États-Unis. Enfin, depuis la signature de notre accord avec le Mexique en 1993, il y a aujourd'hui six fois plus d'échanges avec ce pays qu'il n'y en avait cette année-là.
[Traduction]
Examinons la raison pour laquelle nous avons renégocié l'ALENA. Le président des États-Unis a été élu en disant que l'ALENA était le pire accord jamais conclu. Il était inévitable que n'importe quel gouvernement canadien allait devoir renégocier l'ALENA avec les États-Unis.
À mon avis, l'actuel gouvernement du Canada a accompli un travail exceptionnel en concluant un meilleur accord que l'ancien ALENA dans presque tous les domaines. C'est sensationnel, compte tenu de la différence de taille entre le Canada et les États-Unis. La population des États-Unis est à peu près neuf fois plus nombreuse que celle du Canada.
Malheureusement, même si le Canada est le principal partenaire commercial des États-Unis dans la grande majorité des États et que des millions d'emplois étatsuniens reposent sur l'ALENA, nos voisins du Sud connaissent beaucoup moins l'importance de la relation commerciale entre nos deux pays que les Canadiens.
En conséquence, l'équipe de négociateurs a dû faire face à de nombreuses difficultés lors des négociations, notamment sensibiliser les Étatsuniens sur l'importance de leur relation commerciale avec le Canada. Une autre a été de comprendre le système aux États-Unis, où l'administration est dirigée par un parti et où c'est l'autre parti qui détient la majorité à la Chambre des représentants.
Nous sommes maintenant arrivés à un point où le Mexique a ratifié le nouvel ALENA, le Congrès des États-Unis a adopté le projet de loi, et le président américain a donné son aval pour ratifier l'accord. Au Canada, nous avons maintenant une décision à prendre: allons-nous suivre les États-Unis et le Mexique en ratifiant l'accord? Je dirais que oui, nous devons le faire.
Je vais parler de quelques domaines dans lesquels le Canada a résolument défendu sa position lors des négociations de l'ALENA.
Tout d'abord, parlons du chapitre 19, le mécanisme de règlement des différends. Nous avons tous entendu les Américains sans cesse remettre en question le chapitre 19, en essayant de l'éliminer du nouvel ALENA. En effet, dans l'accord initial entre le Mexique et les États-Unis, ce chapitre n'y était pas. Le Canada a veillé à ce que le chapitre soit conservé, nous laissant un mécanisme de règlement des différends avec les États-Unis, ce dont nous avons désespérément besoin pour traiter avec un partenaire commercial qui est beaucoup plus imposant que nous.
Au cours de ces négociations, nous avons réussi à protéger la gestion de l'offre, que les Étatsuniens, qui y ont vu une des questions clés de l'accord, nous ont demandé d'abroger. Nous avons également gagné dans cet accord en obtenant l'ajout de nouveaux chapitres sur la main-d’œuvre et l'environnement, qui ne faisaient pas partie de l'ancien accord et qui seront bénéfiques pour les travailleurs canadiens et pour l'environnement. En fait, avec les changements apportés en raison des demandes des démocrates au Congrès américain, les mécanismes d'application des chapitres sur la main-d’œuvre et l'environnement sont maintenant mieux qu'ils ne l'étaient dans l'accord initial.
En tant que secrétaire parlementaire de la ministre de l'Emploi, je suis très heureux des chapitres sur la main-d’œuvre dans l'ALENA. Les normes du travail dorénavant établies dans l'ALENA sont progressives et pleinement exécutoires. Elles permettent d'uniformiser les règles du jeu pour les entreprises et les travailleurs canadiens — une amélioration importante comparativement à l'ALENA initial parce qu'elles protègent les travailleurs migrants et les syndiqués, en plus d'empêcher l'importation des produits ayant été fabriqués par le travail forcé. Elles permettent aussi d'exiger des mesures pour protéger les travailleurs contre la discrimination; d'assurer que les lois et les politiques qui protègent les droits de travailleurs, comme le droit à la négociation collective et à la liberté d'association, soient inscrits; d'offrir aux entreprises canadiennes l'occasion de croître; et de garantir aux travailleurs une chance équitable de profiter des avantages du libre-échange. C'est vraiment impressionnant.
De plus, pour que les automobiles soient admissibles à un certificat de l'ALENA, 70 % des pièces utilisées doivent avoir été fabriquées en Amérique du Nord, donc au Canada, aux États-Unis ou au Mexique. Cette obligation ne figure pas dans la version actuelle de l'ALENA. C'est un changement très important pour les fabricants de pièces du Canada qui œuvrent dans le secteur de l'automobile, et il couvre aussi l'acier et l'aluminium. Soixante-dix pour cent des pièces doivent être fabriquées en Amérique du Nord.
Je comprends les préoccupations exprimées au sujet de l'aluminium. Il faut toutefois garder à l'esprit que les exigences sont passées de 0 % à 70 %. Par ailleurs, dans le cas des pièces fabriquées au Canada et aux États-Unis, les mesures antidumping s'appliquent. Les producteurs canadiens d'aluminium sont donc en bien meilleure posture qu'auparavant, et ce, même si certains craignent que le Mexique utilise de l'aluminium chinois. Ce scénario n'est pas celui qu'on souhaite, mais il est possible et se produit probablement à l'heure actuelle. L'accord n'y change rien. Il signifie simplement que, désormais, 70 % des pièces doivent être fabriquées en Amérique du Nord.
Je reconnais que l'accord indique que les pièces doivent être fondues et coulées en Amérique du Nord dans le cas de l'acier et pas dans le cas de l'aluminium, mais ces dispositions entreront en vigueur dans sept ans. Nous avons sept ans pour trouver des façons d'améliorer les choses du côté de l'aluminium. Il n'en demeure pas moins que les fournisseurs d'aluminium bénéficient maintenant de meilleures protections que sous l'ancien ALENA. Il s'agit d'un gain, et non d'une perte.
Autre point important: un pourcentage considérable des pièces devront dorénavant être fabriquées par des travailleurs payés plus de 16 $ l'heure. Voilà qui est important, car cela signifie que les usines du Mexique où la main-d'œuvre est bon marché ne pourront plus produire des pièces admissibles dans le cadre de l'ALENA en dessous de ce seuil. Ainsi, plus d'emplois seront maintenus au Canada et aux États-Unis plutôt que d'être relocalisés au Mexique. C'est là une des victoires formidables de l'accord. Le Canada a créé un groupe de travail avec le Mexique en vue d'améliorer les normes et les conditions de travail. Le Mexique devra entreprendre une réforme du travail, notamment dans les secteurs qui sont cruciaux pour la mise en œuvre du nouvel ALENA. Le groupe de travail bilatéral Canada-Mexique sur le travail offrira de l'expertise canadienne pour mettre en commun les pratiques exemplaires du Canada et renforcer notre coopération avec le Mexique. Il réunira des experts canadiens et mexicains qui contribueront à mettre en œuvre les nouvelles protections et normes prévues dans le nouvel ALENA. Lorsqu'on pense aux diverses formes que l'ALENA aurait pu prendre et à la position de négociation initiale des États-Unis, on réalise que le nouvel accord commercial aurait pu rendre les choses très difficiles pour les Canadiens. Le Canada a créé une équipe en réunissant des professionnels de la fonction publique et des représentants du gouvernement qui s'occupent de ce dossier, ainsi que bien d'autres personnes qui ont contribué au processus, dont de nombreux membres de l'ancien gouvernement conservateur qui ont aidé l'actuel gouvernement à négocier l'ALENA. Tous ont parlé de l'ancien premier ministre Brian Mulroney, qui a été étroitement lié au processus, et de Rona Ambrose, l'ancienne chef intérimaire du Parti conservateur. Ce fut un véritable effort d'équipe canadien, comme il se doit. En effet, il est primordial de procéder ainsi quand il s'agit de mettre au point un accord commercial d'une telle importance pour l'économie, les emplois et les travailleurs canadiens.
[Français]
Il est primordial que nous ayons une équipe du tonnerre qui vient de partout au pays, qui est composée de gens du milieu de travail, d’employeurs, de syndicats, de personnes de tous les différents groupes, y compris le gouvernement, l’opposition et tout le monde. Je crois que le travail accompli par la Freeland et toute son équipe a été incroyable.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cet enjeu névralgique pour l'économie et la politique étrangère du pays. Je sais qu'il revêt aussi de l'importance pour mes concitoyens.
Nous discutons du nouvel ALENA. Je tiens à préciser clairement dès le début que le Parti conservateur et moi-même sommes très favorables au libre-échange. Nous sommes le parti du libre-échange, et il est important d'examiner comment nous en sommes arrivés là. Cependant, je veux d'abord souligner notre engagement envers le libre-échange, plus particulièrement en Amérique du Nord. Mon parti veut que des accords de libre-échange soient conclus, et que ces accords soient dans l'intérêt du Canada.
Revenons quelques décennies en arrière, à l'époque où je suis né. Certains députés se souviendront que le libre-échange était le principal enjeu des élections de 1988. En effet, un débat faisait rage pour déterminer si le libre-échange avec les États-Unis était avantageux pour le Canada. Le Parti libéral et le NPD, eux, croyaient que cela entraînerait l'éviscération du Canada et que, comme John Turner l'avait dit à l'époque, cela aurait pour effet de transformer notre pays en colonie des États-Unis.
Je suis content de constater que, dans ce dossier comme dans beaucoup d'autres, notre parti, était du bon côté de l'histoire et a montré qu'il avait raison en ce qui concerne cet enjeu-là. Aujourd'hui, il n'y a peut-être pas de consensus universel quant à l'importance des accords de libre-échange, mais il y a un large consensus.
Même si les libéraux et d'autres reconnaissent plus volontiers que le libre-échange est une bonne chose pour le Canada, il est manifeste que, même aujourd'hui, les conservateurs ont négocié des relations commerciales avec d'autres pays avec beaucoup plus d'enthousiasme et d'énergie que les autres. Notre bilan en fait foi.
Sous le gouvernement de Stephen Harper, le Canada a conclu des accords commerciaux avec des pays qui représentent plus de 60 % du PIB mondial; je songe notamment au Partenariat transpacifique et à l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. Nous avons aussi mené des négociations commerciales avec toute une série de pays un peu plus petits, certes, mais quand même très importants.
Lors de la dernière législature, le gouvernement s'est réjoui de ses succès en matière d'échanges commerciaux alors qu'en réalité, il n'a fait que régler les détails d'accords négociés sous la direction des conservateurs. Les libéraux n'ont pas bloqué le progrès en marche et ils méritent nos applaudissements pour cela.
Encore aujourd'hui, on constate que les conservateurs déploient beaucoup plus d'énergie pour soutenir et obtenir des accords de libre-échange. Nous savons que les échanges volontaires entre peuples libres sont le fondement de la prospérité, ici et partout dans le monde. Du moment que ces échanges volontaires se font entre des peuples libres et qu'ils profitent aux travailleurs canadiens, le gouvernement n'a pas à empêcher les gens à faire du commerce transfrontalier.
Nous avons devant nous la question de l'ALENA. Pour la mettre en contexte, il y a eu l'élection d'un président américain qui a affirmé vouloir renégocier l'ALENA. Certaines de ses positions étaient à des années-lumière des objectifs des Canadiens et des intérêts du Canada.
Le gouvernement libéral présente maintenant comme des gains le fait de ne pas avoir cédé sur tous les points. Il dit: « Nous aurions pu perdre ceci, mais nous n'avons pas perdu cela. » Heureusement que les négociateurs n'ont pas dit: « Vous pouvez avoir tout ce que vous voulez. » Ce qui est sûr et certain dans cet accord et sa version finale, c'est que le gouvernement est parti de la situation initiale et des demandes faites au Canada et qu'il a négocié une nouvelle situation entre les deux. Au bout du compte, le Canada a malgré tout perdu du terrain dans la défense de ses intérêts.
Le gouvernement libéral soutient, quoiqu'il ne le dise pas de façon explicite, que c'était inévitable. Il ne le dit peut-être pas directement, mais il laisse entendre que le contexte était difficile et que, dans ces conditions, c'est le mieux qu'il a pu faire. La prise de diverses décisions politiques stratégiques n'a pas aidé.
Je crois que le gouvernement aurait pu, dès le départ, mettre l'accent sur les emplois au Canada et les travailleurs canadiens. Il aurait pu définir plus clairement et plus tôt dans le processus les priorités qui allaient dans le sens de l'intérêt du Canada plutôt que de mettre l'accent sur des questions de valeur plus symbolique.
Je crois également que le gouvernement aurait pu éviter de se montrer aussi directement et indûment hostile. Évidemment, il m'arrive de ne pas approuver les politiques de divers gouvernements et je l'exprime sans gêne, y compris à la Chambre. Toutefois, j'estime que le gouvernement aurait pu faire mieux pour éviter de provoquer inutilement les autres parties et d'attirer l'attention sur lui plutôt que sur les travailleurs canadiens et les perspectives qui s'offrent à eux.
On nous demande maintenant d'adopter cet accord. Je continue de croire qu'il aurait pu être nettement meilleur, mais on nous dit que c'est à prendre ou à laisser. Il serait peut-être bon de rappeler au gouvernement qu'en contexte minoritaire, il doit négocier. C'est ce qu'ont fait nos partenaires, y compris aux États-Unis, où les règles en vigueur ont obligé le président à négocier les détails du nouvel ALENA avec les membres du Congrès.
Le gouvernement libéral est en position minoritaire, c'est-à-dire qu'il a remporté la victoire sans remporter la majorité des voix aux dernières élections. En fait, les libéraux ont obtenu environ le tiers des votes, c'est-à-dire moins que les conservateurs. La chose responsable à faire quand on dirige un gouvernement minoritaire et qu'on souhaite faire approuver un accord commercial, c'est de faire participer directement les membres du cabinet fantôme et les députés en général à la discussion et de leur laisser la chance de se faire entendre, de proposer des idées, et non de se contenter d'annoncer à ses opposants qu'ils seront mis au courant des détails une fois que le processus sera terminé.
Il se trouve que les députés conservateurs ont beaucoup défendu les intérêts nationaux. Ils ont passé du temps aux États-Unis pour y cultiver nos relations avec ce pays, pour défendre le commerce canado-américain et pour souligner l'importance de ces questions. Malgré cela, nous ne sommes toujours pas suffisamment informés ni invités à prendre part à des discussions à un degré qui serait automatiquement considéré comme normal dans la vaste majorité des assemblées législatives des pays démocratiques.
Je demanderais au gouvernement de s'efforcer d'améliorer les choses. S'il veut que les accords de ce genre soient couronnés de succès lorsque le parti ministériel est minoritaire au Parlement, il doit comprendre que l'opposition a la responsabilité d'examiner attentivement ces accords dans l'intérêt du pays et tout particulièrement dans l'intérêt des travailleurs canadiens.
Dans le contexte commercial, nous devons réfléchir à la compétitivité de notre pays. Puisque nous faisons du commerce international, nous devons inévitablement réfléchir à la compétitivité de notre économie par rapport à celles des autres pays. C'est l'une des raisons pour lesquelles je considère le projet minier de Teck Resources comme très important, en Alberta.
Nous devons nous assurer que l'économie se développe. Nous devons voir à ce que l'Alberta puisse développer son secteur des ressources naturelles. Le projet de Teck Resources Limited, d'une valeur de 20,7 milliards de dollars, pourrait donner lieu à une production de 260 000 barils de pétrole brut par jour. Ce serait très bon pour l'économie canadienne. Ce serait très bon pour notre compétitivité. Ce serait très bon pour la création d'emplois et de débouchés économiques en Alberta.
Je tiens à exprimer clairement mon ferme soutien à ce projet. Or, il y a des messages ambigus et des hésitations de la part du gouvernement. Le a déclaré que le Cabinet pouvait décider d'améliorer le projet de loi, de le rejeter ou de le retarder. En effet, les libéraux ont laissé entendre qu'ils pourraient subordonner cette décision à certaines mesures stratégiques prises par d'autres ordres de gouvernement.
En réalité, ce projet a déjà fait l'objet d'une évaluation rigoureuse. C'est un projet qui est bon pour l'économie canadienne, et je pense qu'il est conforme à nos engagements environnementaux, dans la mesure où le monde continuera à consommer du pétrole et où nous devrions favoriser le développement de nouvelles technologies pour améliorer nos performances environnementales. Dans ce contexte, et compte tenu du soutien important que les communautés autochtones apportent à ce projet, j'espère que le gouvernement le soutiendra.
C'est l'un des nombreux exemples d'enjeux importants pour notre économie nationale et pour le maintien de sa compétitivité. J'espère que le gouvernement tiendra compte de mon appui au projet, ainsi que de celui d'autres députés et certainement de tout le caucus conservateur.
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Madame la Présidente, je suis honoré de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui afin de prononcer mon premier discours officiel. En tant que député de Brampton-Est, j'aimerais saisir l'occasion pour remercier les citoyens de ma circonscription de m'avoir fait confiance pour représenter leurs intérêts ici, à Ottawa. Je remercie également ma famille, en particulier mon épouse, Jo, et mes deux filles, Ayva et Maya.
Ces 11 dernières années, j'ai travaillé à titre de conseiller dans le domaine du commerce international auprès d'entreprises d'un océan à l'autre. Je suis donc reconnaissant d'avoir aujourd'hui l'occasion de parler du projet de loi , Loi portant mise en œuvre de l'Accord entre le Canada, les États-Unis d'Amérique et les États-Unis mexicains. Je sais que cet accord procurera aux entreprises la stabilité voulue pour qu'elles puissent poursuivre leurs activités commerciales et continuer d'investir dans de bons emplois pour la classe moyenne au Canada. Le Canada effectue chaque jour plus de 2 milliards de dollars d'échanges commerciaux et compte d'innombrables chaînes d'approvisionnement intégrées avec ses voisins du Sud. Il est donc évident que les entreprises canadiennes dépendent d'une relation commerciale fiable et stable avec les États-Unis et le Mexique.
Dans ma circonscription, Brampton-Est, le commerce international est très important pour les familles. Le corridor commercial dans ma circonscription est synonyme de stabilité pour de nombreux Canadiens; il leur permet d'avoir un emploi bien rémunéré et de nourrir leur famille. J'ai pu constater que beaucoup d'entreprises dépendent de l'existence d'un accord de libre-échange avec les États-Unis. À Brampton, l'industrie du transport, particulièrement l'industrie du transport par camion, dépend beaucoup du commerce avec les États-Unis. Cet accord commercial donnera aux entreprises la stabilité dont elles ont besoin pour continuer d'investir dans leurs activités et créer des emplois pour la classe moyenne.
Le nouvel ALENA permettra aux entreprises canadiennes de conserver un accès préférentiel à un marché de près d'un demi-milliard de consommateurs. Cet accord est le fruit d'un effort de collaboration robuste à la table de négociation fondé sur l'opinion de plus de 47 000 Canadiens. Nous avons également discuté avec plus de 1 300 intervenants, notamment de petits entrepreneurs, des groupes autochtones, des entrepreneures, des universitaires et des jeunes. Grâce aux Canadiens qui nous ont donné leur opinion, nous sommes arrivés bien préparés pour les négociations et, au bout du compte, nous avons obtenu un accord profitable pour les familles de la classe moyenne et pour le Canada.
Cet accord commercial amènera plus d'occasions, de sécurité et d'accès au marché pour les industries canadiennes. Ce nouvel accord progressiste représente une occasion en or de croissance et d'expansion pour le secteur automobile canadien. Les règles d'origine plus strictes dans le secteur automobile feront en sorte que les retombées de l'accord demeurent en sol nord-américain et que les règles soient les mêmes pour tous, au profit des travailleurs canadiens bien rémunérés.
Ce nouvel accord pourrait entraîner une augmentation de la production automobile en Amérique du Nord, notamment au Canada. De plus, cet accord crée des possibilités d'approvisionnement pour de nombreux fabricants de pièces canadiens. La force de la main-d'œuvre hautement qualifiée du Canada et la capacité des travailleurs canadiens à produire des véhicules de haute qualité confèrent depuis toujours un avantage au secteur canadien de l'automobile.
Pour les travailleurs de l'automobile de l'Ontario, ce nouvel accord préserve des chaînes d'approvisionnement transfrontalières cruciales au secteur automobile. Il encourage la production de véhicules au Canada et améliore considérablement les droits des travailleurs mexicains, ce qui donne aux travailleurs canadiens la possibilité de soutenir la concurrence sur un pied d'égalité. Jerry Dias, d'Unifor, a déclaré que le nouvel accord est bien meilleur que celui qui a été ratifié il y a 24 ans.
Tout au long des négociations du nouvel ALENA, le Canada s'est battu avec acharnement pour que les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium canadiens soient abolis, et il a réussi. Le Canada est maintenant le seul grand producteur d'aluminium au monde qui n'est pas assujetti aux droits de douane américains. C'est une excellente nouvelle pour les Canadiens. Ce succès est le fruit d'une intervention ferme et mesurée dans le cadre de laquelle nous avons versé 2 milliards de dollars en soutien aux travailleurs et aux entreprises canadiennes, et eu des centaines d'interactions avec les fonctionnaires américains.
Le nouvel ALENA sert l'intérêt des producteurs d'acier et d'aluminium de tout le Canada. Jean Simard, le président et directeur général de l'Association de l'aluminium du Canada, a même déclaré ceci: « Nous pensons que l'ACEUM est la voie à suivre. »
Catherine Cobden, présidente de l'Association canadienne des producteurs d'acier, a déclaré: « La mise en œuvre de l'ACEUM est essentielle pour accroître la compétitivité des industries sidérurgiques canadiennes et nord-américaines et garantir l'accès aux marchés dans un contexte de problèmes et d'incertitudes persistants en matière commerciale à l'échelle de la planète. »
Disons les choses telles qu'elles sont. Des générations et des générations de Canadiens retireront des avantages cruciaux et un accès crucial aux marchés grâce à cet accord modernisé, accord dont tous les Canadiens devraient se sentir particulièrement fiers. Le nouvel ALENA respectera les ententes en matière d'agriculture signées entre le Canada, les États-Unis et le Mexique et contribuera à consolider une industrie nord-américaine déjà intégrée.
Nous avons travaillé d'arrache-pied pour que l'agriculture sorte gagnante, notamment grâce à l'accès à de nouveaux marchés sous la forme de quotas non frappés de tarifs douaniers pour le sucre raffiné, les produits composés de sucre et certains produits laitiers. Nous avons mis sur pied un comité moderne sur les échanges de produits agricoles, qui se penchera sur les problèmes et les entraves aux échanges commerciaux et fournira des lignes directrices en matière de biotechnologie agricole afin de promouvoir l'innovation, la transparence et la prévisibilité. Plus de 50 % des exportations canadiennes d'aliments sont destinées aux États-Unis.
Voilà pourquoi le nouvel ALENA est tellement important. Il garantirait que nos agriculteurs et nos producteurs continuent d'avoir l'accès nécessaire pour vendre leurs biens de l'autre côté de la frontière et ainsi contribuer à faire croître l'économie canadienne.
Au début des négociations relatives à l'accord, les objectifs des États-Unis étaient axés sur la priorité d'éliminer ce qui restait des tarifs douaniers du Canada sur les importations américaines de produits laitiers, de volaille et d'œufs. Grâce à notre approche ferme lors des négociations, le Canada a maintenu ces tarifs en place pour les générations futures, tout comme nous respectons notre engagement à indemniser pleinement et équitablement les producteurs et les transformateurs de produits laitiers, de volaille et d'œufs pour les répercussions qu'ils auraient pu subir en raison d'autres accords commerciaux, comme l'AECG et le PTPGP. Nous ferons exactement la même chose une fois que l'ACEUM sera pleinement ratifié.
Essentiellement, la ratification de l'ACEUM est une bonne nouvelle pour les centaines de milliers d'emplois dans le secteur agricole qui dépendent d'un accès sans droits de douane à notre partenaire commercial le plus important. Sur la scène nationale, le statut du Canada est une question non partisane. Le succès du pays bénéficie à nous tous, d'une manière ou d'une autre.
Le premier ministre Moe de la Saskatchewan s'est déclaré en faveur du nouvel ALENA. Il a dit que la signature de l'ACEUM était une bonne nouvelle pour la Saskatchewan et pour le Canada.
Le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, s'est dit soulagé par la conclusion d'un nouvel accord de libre-échange nord-américain.
Le premier ministre Legault du Québec, qui est conscient de l'importance de l'accord commercial pour le Québec et le Canada, a déclaré: « le Bloc québécois doit défendre les intérêts des Québécois et c’est dans les intérêts des Québécois que cette entente soit ratifiée, adoptée. »
Qu'il s'agisse des agriculteurs de l'Alberta, des travailleurs du secteur automobile à Windsor, des producteurs d'aluminium au Québec ou d'entrepreneurs de St. John's, Brampton ou Vancouver, le nouvel ALENA profite aux Canadiens de partout au pays.
Tout au long du processus de négociation de l'ALENA, le principal objectif du Canada est demeuré le même: faire en sorte que le nouvel accord soit avantageux pour tous les Canadiens. Cet objectif a été pleinement atteint et j'en suis fier. En ratifiant le nouvel accord commercial, je n'ai aucun doute que nous nous rapprocherons des objectifs stratégiques du Canada par l'adoption d'une approche concertée pour la gestion et le maintien de nos relations économiques avec nos deux principaux alliés.
Mon intervention a porté sur seulement quelques-unes des principales réussites du nouvel ALENA, mais je tiens aussi à souligner certains résultats révisés de l'accord qui sont remarquables, notamment dans les domaines de l'environnement, l'énergie, la culture, les relations autochtones et l'équité hommes-femmes. À tous les égards, il s'agit d'un bon accord pour le pays et donc un bon accord pour tous les Canadiens. Les parlementaires canadiens de toutes les allégeances politiques doivent comprendre qu'il faut faire abstraction de la politique et toujours donner la priorité aux intérêts des Canadiens.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui au sujet de l'ALENA, mais j'en profite aussi pour remercier la présidence de m'avoir permis de vivre une expérience unique, soit celle d'occuper le fauteuil aux côtés de certaines des personnes les plus importantes de l'histoire du Canada.
Les conservateurs sont le parti du libre-échange. Cela ne fait aucun doute. Notre parti est responsable de la négociation de certains des accords commerciaux les plus importants de l'histoire du Canada. On ne saurait trop en souligner l'importance. L'économie d'aujourd'hui doit beaucoup à l'excellent travail des anciens premiers ministres conservateurs. Tout cela se répercute d'ailleurs sur nos vies quotidiennes, notre productivité et nos salaires.
Comme je connais l'importance du libre-échange, je signale aujourd'hui que j'ai l'intention d'appuyer le chapitre 7 de l'ALENA, mais j'ai tout de même de sérieuses réserves, parce que le nouvel ALENA va avoir des répercussions importantes sur l'industrie de l'aluminium et l'industrie forestière, ainsi que sur le secteur laitier et les autres secteurs soumis à la gestion de l'offre, qui sont très importants pour les gens de ma circonscription.
L'unité nationale est une question qui devrait être au cœur de tous nos débats. Les députés des autres provinces ont le devoir de tendre la main. En tant que député de l'Ontario, j'estime que je dois tenir compte du point de vue des députés et de nos frères et sœurs du Québec, et leur dire que, selon moi, cet accord aurait des répercussions injustes et démesurées sur cette province.
En 2019, une petite entreprise qu'on appelle SNC-Lavalin était au cœur de bien des discussions. La décision du de demander à la procureure générale de conclure un accord de suspension des poursuites avec cette entreprise a eu d'importantes répercussions au Canada. Évidemment, partout dans le monde, le Canada est vu comme un modèle de vertu, d'honneur et d'espoir. Malheureusement, les gestes qu'il a posés ont quelque peu terni sa réputation.
Le rapport du commissaire à l'éthique a révélé que le a enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts en tentant d'influencer la procureure générale. Le premier ministre a reconnu que des erreurs avaient été commises, mais il a dit qu'il refusait d'en assumer l'entière responsabilité, faisant valoir qu'il tâchera toujours de protéger les emplois au Québec. Cette affirmation est très troublante, car elle laisse entendre qu'il est prêt à tout faire pour protéger ne serait-ce qu'un seul emploi au Québec. Est-il prêt à mettre en péril l'un des principes les plus sacrés, la primauté du droit, simplement pour protéger un emploi au Québec? Il semble que oui.
Par ailleurs, on a découvert que cette affirmation reposait sur une fausseté, puisque le PDG de SNC-Lavalin a dit qu'aucun emploi au Canada ne dépendait de la conclusion d'un accord de suspension des poursuites.
Le affirme qu'il défendra les emplois du Québec, mais cette affirmation a perdu toute crédibilité avec la signature du chapitre 7 de l'ALENA. C'est tout simplement le pire accord qui soit pour les Canadiens, un accord affaibli. Ses conséquences négatives toucheront de façon disproportionnée le Canada rural et le Québec.
Le secteur laitier est d'une immense importance dans l'économie de ma circonscription, Northumberland—Peterborough-Sud. On y trouve 66 fermes laitières qui produisent plus de 34 millions de litres de lait pour notre collectivité. On m'a répété mille et une fois — notamment pendant la campagne, quand un agriculteur m'a dit qu'il ne demandait rien d'autre —, qu'il fallait arrêter de considérer l'avenir des agriculteurs, leur gagne-pain, comme le premier élément à sacrifier pendant les négociations. Les agriculteurs valent mieux que cela et méritent mieux.
L'industrie laitière du Québec a aussi une envergure considérable. Ses quelque 8 000 fermes laitières comptent en moyenne 55 vaches chacune et produisent 3 milliards de litres de lait, ce qui représente environ 30 % de la production agricole totale du Québec. Le chapitre 7 de l'ALENA portera un coup dur à l'industrie laitière, dont le marché sera réduit de près de 4 %. Le Canada essuie cette perte sans avoir obtenu de compensation équivalente de la part des États-Unis, puisqu'il est difficile pour nos producteurs de se tailler une place sur les marchés américains et européens.
Comme beaucoup de députés le savent sans doute, l'accès à ces marchés est bloqué par des barrières tarifaires et non tarifaires. La norme de pasteurisation des États-Unis en est un excellent exemple. En effet, à cause de considérations techniques sur le marché, il est presque impossible pour les producteurs canadiens d'atteindre cette norme. Pourtant, le lait au Canada est sûr, peut-être plus que n'importe où dans le monde. La seule raison pour laquelle les États-Unis imposent cette norme à nos producteurs est pour bloquer leur entrée sur le marché américain. Pourquoi n'avons-nous réalisé aucun progrès dans ce dossier majeur?
Il y a un problème qui est peut-être aussi grave que la réduction du quota et de la taille du marché: l'élimination des classes de lait 6 et 7. Le lait produit par nos merveilleuses vaches est transformé en de nombreux produits différents, tels que de la crème, du lait entier et du lait écrémé. Or, le marché pour le lait écrémé est limité. Les classes 6 et 7 permettraient au lait écrémé d'être vendu à des prix concurrentiels. En l'absence de ces classes, le lait écrémé devient invendable et pourrait devenir un sous-produit gaspillé, ce qui ferait grimper son coût et pourrait même restreindre son marché.
Ce n'est pas un bon accord pour l'industrie laitière. Ce n'est pas un bon accord pour les producteurs laitiers du pays. On aurait pu obtenir un meilleur accord pour le pays. Je ne suis pas le seul à dire que ce n'est pas un bon accord pour nos producteurs laitiers. Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec, a déclaré que l'accord est mauvais pour l'industrie canadienne et que le premier ministre a négocié à genoux — et c'est une façon généreuse de dire les choses.
Il ne fait aucun doute que l'accord va causer des torts à l'industrie laitière et au secteur de la gestion de l'offre. Cependant, la gestion de l'offre est un excellent système pour l'économie canadienne. C'est aussi un excellent système pour les consommateurs canadiens. Au Canada, le lait est de qualité exceptionnelle et il est parmi les plus sûrs au monde. J'ai donc été choqué d'entendre plus tôt aujourd'hui un député libéral affirmer que la gestion de l'offre n'est pas un bon système pour les consommateurs. C'est totalement et objectivement faux.
Quand on regarde cet accord, on constate que la gestion de l'offre a perdu des plumes. C'est évident, parce que le gouvernement a laissé entendre qu'il y aurait un programme d'indemnisation. Cependant, quand je discute avec les agriculteurs, ils disent qu'ils ne veulent pas d'une autre aumône du gouvernement. Ils veulent qu'on les laisse tranquilles de sorte qu'ils n'auront pas à craindre que, la prochaine fois qu'un libéral ira négocier un accord de libre-échange, la première concession soit faite sur le dos des agriculteurs canadiens. Ce n'est pas correct et c'est injuste.
En ce qui concerne les répercussions pour le secteur de l'aluminium, je dois dire que les députés ministériels ont fait un travail de communication pitoyable. Plutôt que de nous mettre à contribution, à titre d'opposition, de partenaires, ils ont tenté d'éviter de le faire. Je vais donc me charger de donner l'heure juste aux députés. Si le secteur de l'aluminium est mieux protégé, c'est parce qu'il n'y avait pas de protection auparavant. Cependant, les libéraux doivent reconnaître que, en vérité, cette protection est minée, voire rendue inutile, par le fait que l'aluminium n'a pas à être fondu ou coulé en Amérique du Nord. J'étais bien content d'entendre des députés d'en face le reconnaître, mais ils auraient dû le faire bien avant plutôt que d'essayer d'esquiver ces questions.
À l'avenir, lorsque les députés ministériels communiqueront avec les partis de l'opposition, je leur demanderais de simplement reconnaître les problèmes liés aux pertes au lieu d'essayer de les passer sous silence. Lorsqu'on déploie trop d'efforts pour faire accepter son idée, cela constitue de la malhonnêteté intellectuelle et entraîne un climat de méfiance, ce qui n'est jamais très utile, surtout en situation de gouvernement minoritaire.
Je demande également au gouvernement qu'il fasse preuve de transparence et qu'il réponde aux questions suivantes.
Quelles seront les répercussions économiques des dispositions liées au chapitre 7 de l'ALENA? Les libéraux connaissent les chiffres. Nous aimerions qu'ils nous les communiquent.
En quoi consiste le programme d'indemnisation pour les producteurs laitiers? Combien de millions de dollars l'industrie laitière perdra-t-elle à cause de cet accord?
À quel point le marché de l'aluminium est-il exposé au dumping de pays étrangers? Pourquoi n'a-t-on pas accordé les mêmes protections à l'industrie de l'aluminium qu'à l'industrie de l'acier? Si cela avait été le cas, quel serait l'avantage économique?
Cet accord prouve sans l'ombre d'un doute que les libéraux ne défendront pas les emplois au Québec si cela signifie qu'ils doivent s'atteler à la difficile tâche de négocier avec le président Trump. Ils n'agissent que lorsque c'est politiquement rentable.
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Madame la Présidente, nous discutons aujourd'hui dans cette enceinte du nouvel accord de libre-échange nord-américain. Qu'on l'appelle l'ALENA 2.0, l'Accord États-Unis—Canada—Mexique ou l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, cet accord est le résultat de l'excellent travail de Canadiens de toutes les allégeances politiques qui provenaient du monde des affaires, du secteur agricole, des syndicats et d'autres milieux. Ils ont uni leurs efforts dans l'intérêt du Canada et ont fait front commun au sein d'Équipe Canada, de manière à pouvoir conclure un accord qui préserve notre accès à notre marché d'exportation le plus important ainsi que les millions d'emplois qui en dépendent.
Au cours de ces négociations, plus de 47 000 Canadiens ont communiqué leur point de vue à l'équipe des négociateurs, y compris plus de 1 300 personnes représentant les PME, les groupes autochtones, les femmes d'affaires, le milieu universitaire et les jeunes. Le conseil consultatif non partisan incluait les anciens ministres conservateurs Rona Ambrose et James Moore, le stratège néo-démocrate Brian Topp et des dirigeants du monde syndical et de l'industrie. Leurs conseils et leurs perspectives nous ont permis de conclure cet accord.
Je voudrais remercier la pour son travail de chef de file et sa détermination à mener à bien les négociations. Dans des circonstances difficiles, elle a réussi à obtenir un accord qui, en plus de préserver notre accès au marché, nous fait faire des progrès tangibles dans des domaines comme la protection des droits des femmes et des minorités, un accord qui contient des chapitres plus solides que jamais sur les droits des travailleurs et sur l'environnement.
Quand il se fait de manière équitable, le libre-échange permet de créer les emplois de qualité dont les familles de la classe moyenne ont besoin.
Ma ville compte de nombreuses industries lourdes qui ont besoin des marchés étrangers, et plus particulièrement nord-américains, pour écouler leurs marchandises. Les économies du Canada, des États-Unis et du Mexique sont tellement intégrées qu'un même article peut traverser la frontière plusieurs fois avant la fin du projet auquel il est destiné.
Falcon Fasteners est une entreprise de Scarborough qui vend ses clous partout en Amérique du Nord. Qu'il s'agisse de clous vrillés ou en lanières, si ça existe, Falcon les fabrique probablement. À sa fondation, en 1956, deux personnes suffisaient à faire rouler l'entreprise, alors qu'aujourd'hui, elle est un chef de file nord-américain, et tout ça à partir de Scarborough. Or, si Falcon a besoin du marché nord-américain pour vendre ses clous, elle doit aussi pouvoir se procurer de l'acier à bon prix pour les fabriquer. C'est ce que lui permettra le présent accord commercial, en plus de l'aider à continuer de croître.
De nombreuses entreprises de Scarborough comptent sur les marchés étrangers pour faire des affaires.
Berg Chilling Systems a vendu des centaines de systèmes industriels de refroidissement à des clients situés dans plus d'une cinquantaine de pays. Les trains d'atterrissage fabriqués à la succursale de Héroux Devtek de Scarborough sont vendus partout dans le monde. Pensons aussi à eCamion et à ses solutions énergétiques modulaires de pointe ainsi qu'aux solutions et services informatiques de Cableshoppe, qui compte des clients des deux côtés de la frontière.
Ce ne sont là que certaines des entreprises établies à Scarborough qui exportent leur expertise et leurs technologies de pointe au Canada et partout dans le monde. L'adoption rapide de cet accord leur procure la confiance nécessaire pour continuer à effectuer des investissements, à prendre de l'expansion et à créer plus d'emplois de qualité, sachant qu'elles peuvent être concurrentielles grâce à des règles prévisibles et équitables. L'objectif ne se limitait pas à obtenir n'importe quel accord; il s'agissait d'obtenir un accord avantageux.
Parlons maintenant de l'égalité des sexes. Par exemple, pour la première fois, cet accord comprend des dispositions exécutoires qui protègent les droits des femmes et des minorités, en plus d'inclure des obligations en matière de travail concernant l'élimination de la discrimination fondée sur le genre. Il s'agit également du premier accord commercial international à reconnaître l'identité de genre et l'orientation sexuelle comme motifs de discrimination dans le chapitre sur le travail.
Pourquoi l'égalité des sexes est-elle si importante? Selon un rapport du McKinsey Global Institute, l'égalité économique des femmes permettrait d'augmenter le PIB du Canada de 150 milliards de dollars d'ici 2026. Toutefois, les femmes se heurtent à des obstacles qui nuisent à leur pleine participation au marché du travail, comme la discrimination fondée sur le sexe et le manque de formation.
La participation accrue des femmes à l'économie mondiale est avantageuse pour nous tous.
Parlons maintenant de la protection de l'industrie culturelle canadienne.
Les Canadiens sont fiers à juste titre de leur milieu artistique et culturel. Il s'agit d'une industrie d'une valeur de 53,8 milliards de dollars, qui représente plus de 650 000 emplois de qualité appuyant des familles de la classe moyenne partout au pays. Cette industrie ne se résume pas aux acteurs que nous voyons à l'écran ou aux artistes dont nous écoutons la musique en continu. Elle englobe aussi des milliers de techniciens et professionnels qui appuient les créateurs.
En maintenant son exception culturelle, le Canada dispose de la flexibilité nécessaire pour adopter et maintenir des programmes et des politiques favorisant la création, la distribution et le développement de l'expression ou du contenu artistique canadien, notamment dans l'environnement numérique. C'est important en cette ère de diffusion en continu. C'est pourquoi nous avons insisté pour protéger l'exception culturelle et l'intérêt économique du Canada. Les industries culturelles canadiennes sont de calibre mondial, et nous allons toujours défendre notre souveraineté culturelle.
Parlons maintenant de la protection de l'environnement.
Mes concitoyens sont très préoccupés par les changements climatiques et souhaitent que le Canada et le reste du monde fassent tout en leur pouvoir pour protéger le climat et la planète pour les générations futures. Je suis heureuse de constater que le nouvel ALENA contient un chapitre exécutoire sur l'environnement, qui remplace un accord parallèle. Ce chapitre vise à maintenir la qualité de l'air et à lutter contre la pollution marine au Canada, aux États-Unis et au Mexique.
Pourquoi des protections environnementales ont-elles leur place dans un accord commercial? Elles visent à uniformiser les règles du jeu et à protéger la planète en protégeant les travailleurs dans les trois pays. Les engagements en vue de maintenir des mesures de protection environnementale élevées sont une partie importante des accords commerciaux.
Au Canada, il n'existe peut-être pas d'industrie plus intégrée des deux côtés de la frontière que celle de l'automobile. Les usines d'automobiles du Canada fabriquent plus de deux millions de véhicules chaque année. Le secteur de l'automobile est la plus importante industrie d'exportation du Canada. Il emploie plus de 525 000 personnes et injecte 18 milliards de dollars par année dans l'économie. Le Canada est un chef de file mondial des nouvelles technologies automobiles, comme les matériaux légers, les systèmes évolués de sécurité, les logiciels, la cybersécurité et les groupes motopropulseurs de remplacement. Le libre-échange est essentiel à l'industrie automobile, et les nouvelles règles d'origine prévues dans cet accord commercial uniformisent les règles du jeu pour les travailleurs canadiens bien rémunérés.
Nos négociateurs ont réussi à obtenir une lettre d'accompagnement, qui est déjà entrée en vigueur. Il s'agit d'une garantie avantageuse contre l'application possible de l'article 232 relatif aux droits de douane appliqués sur les véhicules et les pièces automobiles. Le Canada est le seul pays du G7 à disposer d'une telle protection.
Il s'agit d'un excellent accord pour les travailleurs, mais les députés n'ont pas à me croire sur parole. Jerry Dias, d'Unifor, l'un des plus grands syndicats du Canada, a déclaré que cet accord est bien meilleur que celui qui a été signé il y a 24 ans.
Hassan Yussuff, du Congrès du travail du Canada, a déclaré que cet accord « comprend les bonnes dispositions sur le travail, y compris des dispositions protégeant les travailleuses et les travailleurs contre la discrimination fondée sur le sexe ».
Ce n'est pas seulement les travailleurs qui y adhèrent: les entreprises aussi.
Voici ce qu'a déclaré le Conseil canadien des affaires: « Nous félicitons le gouvernement d'avoir réussi à négocier une entente globale de grande qualité à propos du commerce nord-américain. »
Le premier ministre Moe, en Saskatchewan, considère que cet accord commercial est une bonne chose pour la Saskatchewan et le Canada. Le premier ministre Kenney, en Alberta, a déclaré qu'il était soulagé qu'un nouvel ALENA ait été négocié.
Le nouvel ALENA défend les intérêts des agriculteurs canadiens, renferme de nouvelles mesures de protection pour le secteur automobile du pays, protège notre culture et établit de nouvelles normes du travail liées à l'égalité des genres et aux droits des minorités, de même que des mesures de protection de l'environnement.
Ayons un débat rigoureux. Mettons en œuvre cet accord commercial. Permettons au Canada de poursuivre sa croissance économique. Nous avons ici un accord progressiste qui sera bon pour notre économie pendant très longtemps.
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Madame la Présidente, c'est la première fois que je prends la parole durant cette législature.
J’aimerais donc chaleureusement remercier les électeurs de Manicouagan de m’avoir fait solidement confiance pour un nouveau mandat. Je tiens aussi à remercier l’équipe qui m’a accompagnée tout au long des derniers mois: ma famille, mon conjoint, mes trois enfants Loïc, Charlotte et Ulysse, mes amis, les gens qui travaillent avec moi et ceux qui veulent servir la Côte-Nord de façon digne, intègre et énergique pour faire progresser notre région et le Québec. C’est donc avec humilité et respect, mais aussi avec conviction et détermination que je livrerai tous les combats qui me seront confiés par les Nord-Côtiers et les Québécois.
Nous débattons aujourd’hui un projet de loi qui pourrait substantiellement influencer l’économie québécoise pour la prochaine décennie, voire les prochaines décennies. Le projet de loi aura des répercussions majeures sur le Québec, en particulier à cause du volume très élevé des exportations québécoises vers les États-Unis.
Nous faisons affaire depuis plus de trois siècles avec les Américains et nos relations commerciales ont été le plus souvent bénéfiques au développement de l’économie du Québec. En fait, c’est près de 70 % de nos exportations qui sont destinées à notre voisin du Sud. Le seul État de New York reçoit d'ailleurs environ 10 % de toutes nos exportations mondiales, tout comme le petit État du Kentucky avec ses 4 millions d’habitants.
Considérant l’importance d’un accord de libre-échange sur le destin économique du Québec, il est possible d'affirmer qu'il incombe à chacun des députés de la Chambre de prendre le temps d'examiner attentivement l’ensemble des détails de l’entente et de s’assurer que toutes ses victimes ont une tribune pour nous expliquer les conséquences nocives de l’adoption du projet de loi C-4 sur leur industrie.
Il est tout à fait normal de souhaiter « un débat complet, franc et vigoureux », comme l’a dit la . Penser que l’on puisse se passer de discussions sérieuses, légitimes et donc nécessaires sur les effets négatifs du projet de loi C-4 sur le Québec et ses régions, sur la stabilité du commerce international, sur les pratiques déloyales en matière d’importation et sur l'environnement équivaut à manquer de respect aux électeurs du Québec et aux travailleurs des industries laitière et de l’aluminium.
Je parle en particulier des travailleurs de l’aluminium, non seulement parce qu’il y a deux alumineries dans ma circonscription et que l’une d’elles est la plus grande en Amérique, mais aussi parce que je suis à même de concevoir les conséquences de l'accord sur mes citoyens.
On parle de l’aluminium parce que ce secteur économique est crucial pour le Québec. La vitalité de la Côte-Nord, du Saguenay—Lac-Saint-Jean et du Québec passe par de bons emplois. Or, dans sa forme actuelle, l’accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique compromet pas moins de 60 000 emplois dans le secteur de l’aluminium.
On conviendra qu’il est difficile d'affirmer que l'on veille au développement économique du Québec si l'on accepte sans négociations sérieuses un accord de libre-échange qui, selon une étude d’impact du Groupe Performance Stratégique, a le potentiel de compromettre gravement la réalisation de six projets majeurs dans le secteur de l’aluminium au Québec, représentant des investissements de 6,2 milliards de dollars. Cette étude d’impact évalue que ces investissements privés pourraient générer plus de 16 milliards de dollars en retombées économiques entre 2020 et 2029, 16 milliards de dollars dont le Québec devrait se priver pendant les 10 prochaines années.
Il faut savoir que la seule et unique raison mettant en péril ces investissements au Québec est que le gouvernement n’a pas pris en considération les intérêts des Québécois en signant cet accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
Le gouvernement ne se rend peut-être pas compte de l’importance du développement des régions et de l’occupation du territoire. Même si le dit avoir obtenu des garanties en vertu desquelles 70 % des pièces en aluminium utilisées dans la production des automobiles en Amérique du Nord proviendront bel et bien de l’Amérique du Nord, il reste qu'il a oublié de prendre le temps d’exiger, comme il l’a fait pour l’acier, que l’aluminium contenu dans ces pièces provienne lui aussi de l’Amérique du Nord. Pire, il s’amuse avec les chiffres, ce qui ne fait qu’induire les gens en erreur.
Ce manque de sérieux et de confiance en l’intelligence des électeurs de la part du premier ministre laisse la porte grande ouverte à l’importation par les usines de pièces automobiles mexicaines d’aluminium provenant de la Chine et cela, même si les tribunaux du Canada et des États-Unis ont jugé que l’aluminium chinois faisait l’objet de dumping.
Tel qu'il est rédigé, l’ACEUM permet à l’aluminium chinois d’inonder le marché nord-américain malgré les droits antidumping du Canada et des États-Unis. Il suffira que l'aluminium transite par le Mexique pour y être transformé afin de gagner le droit de contourner les protections que nous avons mises en place collectivement. Autrement dit, nous risquons d'avoir des pièces de voiture supposément nord-américaines, mais qui contiennent de l’aluminium made in China.
Pour que le libre-échange soit réel et profitable à tous, on doit impérativement rendre impossibles les pratiques commerciales déloyales comme le dumping.
Le fait de tolérer que les pièces automobiles construites avec de l'aluminium chinois soient considérées comme nord-américaines est au surplus une insulte à l'expertise québécoise dans le secteur de l'aluminium, notamment parce que l'aluminium d'ici est le plus vert au monde. Demandons aux Québécois si, comme les libéraux, ils pensent que de l'aluminium chinois, c'est de l'aluminium québécois. C'est aberrant.
En effet, l'aluminium primaire produit au Québec génère respectivement 67 % et 76 % moins de gaz à effet de serre que celui produit au Moyen-Orient et en Chine. Il est aussi incohérent qu'un gouvernement qui travaille activement à fermer les centrales au charbon sur le territoire canadien soit aussi enclin à encourager l'aluminium chinois, considérant que 90 % de l'électricité utilisée dans le cadre de sa production provient du charbon.
Ainsi, le fait d'accorder la même protection à l'aluminium que ce qui a été octroyé à l'acier n'est pas simplement une décision relevant de l'économie. C'est une décision politique.
Si le gouvernement avait considéré au minimum les intérêts du Québec, de son économie, de ses régions et de ses travailleurs, jamais il n'aurait accepté que l'ensemble des concessions du présent accord se fasse au détriment du Québec. Si l'équipe du premier ministre est réellement là pour les Québécois, il doit défendre le Québec avec la même vigueur qu'il a défendu l'acier de l'Ontario.
Le Bloc québécois refuse que tous les compromis faits pour le traité de libre-échange reposent sur les épaules de secteurs clés de l'économie québécoise, et c'est pour cela que même si le Bloc québécois est favorable au libre-échange, il ne peut pas appuyer le projet de loi . Le Bloc invite les députés à ne pas accepter aveuglément un projet qui est profondément injuste pour les Québécois.
Si c'était le Québec qui avait négocié l'accord, il l'aurait négocié selon ses intérêts et jamais il n'aurait compromis la croissance de secteurs importants et névralgiques de son économie.
Nous parlons ici de ma circonscription et de mes électeurs. On conviendra donc certainement qu'on ne peut pas laisser le gouvernement sacrifier les travailleurs de l'industrie de l'aluminium de chez nous juste pour faire plaisir aux intérêts économiques ontariens. Le Bloc québécois est le seul parti à défendre intégralement les intérêts des Québécois, et j'en suis.
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Madame la Présidente, je suis ravie de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre des communes au sujet du projet de loi . Nous sommes tous très fiers de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique. Je félicite la de son travail remarquable et la remercie du temps qu'elle y a consacré ainsi que de son dévouement envers le Canada, qui se reflète dans chaque chapitre et chaque ligne de l'Accord.
C'est la première occasion qui m'est donnée depuis l'élection de remercier les citoyens de ma circonscription de m'avoir appuyée et de m'avoir élue à la Chambre des communes pour les représenter au cours du présent mandat. Je les remercie de me faire confiance et d'appuyer le programme auquel nous avons travaillé ensemble pour les gens de Labrador. Je remercie certainement les nombreux bénévoles qui ont contribué à ma campagne et à celle des autres candidats. En tant que parlementaires, nous savons à quel point l'appui des collectivités et des citoyens est important. Le travail des bénévoles est si essentiel pour véhiculer nos messages en période électorale.
Comme la plupart des députés le savent, je viens d'une province qui dépend énormément de l'exploitation pétrolière et gazière. Nous sommes très fiers de l'industrie que nous avons bâtie. Nous savons que le secteur de l'énergie est, en soi, une industrie qui a permis au Canada de se développer. C'est un produit d'exportation crucial, et il s'agit de l'un des éléments qui ont été négociés dans l'accord commercial avec les États-Unis et le Mexique.
Je représente l'une des circonscriptions où l'on produit le plus d'énergie hydroélectrique au Canada. Grâce à des partenariats avec Hydro-Québec, elle est aussi en mesure d'exporter une importante quantité d'énergie aux États-Unis. Ma circonscription est également le plus important exportateur de minerai de fer et l'un des plus importants exportateurs de nickel au Canada. Nous savons combien il est important de conclure de bons accords commerciaux. Nous savons à quel point il est important d'avoir des alliés et des marchés d'exportation solides. Cela se traduit par la création d'emplois au pays et le renforcement de l'économie et aide de nombreuses familles de travailleurs dans bien des secteurs industriels.
La conclusion de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique constitue un moment remarquable pour le Canada. Selon moi, cet accord est avantageux pour tous les Canadiens, dans tous les secteurs.
J'aimerais parler du secteur de l'énergie parce que c'est un des secteurs qui ont une importance vitale pour les économies canadienne et nord-américaine. Nos ressources naturelles placent le Canada parmi les plus grands producteurs d'énergie au monde. Je suis très heureuse de représenter une circonscription et une province qui contribuent d'une manière significative à cette production d'énergie sur le marché mondial.
En 2018, le secteur énergétique canadien comptait plus de 270 000 emplois directs et plus de 550 000 emplois indirects, ce qui est vraiment impressionnant quand on pense que ces emplois ne sont générés que par ce secteur particulier. Si on inclut les activités indirectes, le secteur représente 11 % du produit intérieur brut nominal du pays. Il était donc essentiel que les besoins du secteur soient particulièrement pris en compte lors des négociations. Ce devait être une priorité.
On trouve des dispositions encadrant le commerce des produits énergétiques au Canada ainsi que dans d'autres régions dans l'ensemble de l'accord, et pas seulement dans un seul chapitre. On en parle en divers endroits de l'accord.
Ces dispositions portent sur plusieurs choses. Elles portent notamment sur le traitement national et l'accès aux marchés, dont nous avons beaucoup entendu parler lors des discussions sur un grand nombre d'autres secteurs des ressources. Elles concernent aussi les règles d'origine pour le secteur de l'énergie, l'administration des douanes et la facilitation des échanges, ainsi que le commerce transfrontalier en matière de services et d'investissement.
Des engagements pris dans l'ALENA original ont été réitérés afin que les exportations de produits énergétiques canadiens puissent continuer à être exemptées des droits de douane aux États-Unis et au Mexique, ce qui est d'une importance cruciale pour l'industrie. Les produits énergétiques importés au Canada continueront eux aussi à bénéficier de cette exemption, ce qui permettra aux importateurs d'avoir accès à ces produits sans devoir payer des droits de douane. Nous savons que c'est essentiel à la survie et à la stabilité des investisseurs et des secteurs des ressources.
Je ne vais pas parler en détail de chacun de ces secteurs, mais je vais en dire un peu plus sur les règles d'origine parce que l'Accord Canada—États-Unis—Mexique répond à une demande que l'industrie canadienne avait depuis longtemps. Elle voulait qu'on se penche sur une question très technique portant sur un diluant, un liquide à base de pétrole qui est souvent ajouté au pétrole brut pour en faciliter l'écoulement dans les oléoducs. Cette utilisation entraînait plus de 60 millions de dollars par année en frais et en droits de douane pour les exportateurs canadiens, un fardeau considérable. On jugeait cette mesure inutile. Pendant longtemps, les exportateurs ont donc exercé des pressions pour qu'elle soit retirée parce qu'elle représentait un coût énorme pour les entreprises canadiennes. Selon le nouvel accord, cette question en particulier, par rapport aux règles d'origine, a été réglée, ce qui se traduit par un gain financier pour le secteur canadien de l'énergie.
En plus des dispositions au sujet de l'énergie un peu partout dans l'accord, le Canada et les États-Unis ont signé une lettre d'accompagnement bilatérale sur la coopération et la transparence dans le secteur de l'énergie. Je le souligne parce que les États-Unis, comme nous l'avons tous dit et reconnu à maintes reprises, sont le principal partenaire commercial du Canada dans cette industrie, comme c'est aussi le cas pour beaucoup d'autres secteurs des ressources. En fait, les États-Unis ont reçu 89 % des exportations totales d'énergie du Canada en 2018. Je le répète: 89 % des exportations totales du Canada.
En raison de l'importance de cette relation et du niveau d'intégration de nos économies, l'Accord Canada—États-Unis—Mexique comprend de nouvelles dispositions concernant les mesures de réglementation et dans le domaine de l'énergie et leur transparence. Ces dispositions sont particulièrement adaptées aux échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis. La lettre d'accompagnement qui a été signée comprend un engagement à mettre en place des dispositions qui aideront les intervenants canadiens à obtenir des garanties supplémentaires et à jouir d'une transparence accrue par rapport au processus d'autorisation afin qu'ils puissent accéder au secteur de l'énergie des États-Unis.
Les deux parties ont convenu de publier immédiatement cette information. Elles se sont entendues sur les modalités entourant le processus de demande, les paiements monétaires et les délais applicables. Toutes ces dispositions offrent de la stabilité et des garanties à l'industrie. Les investisseurs pourront donc conclure des ententes décisives en connaissant toutes les limites et les conditions applicables, et ce, sans s'exposer à des changements imprévus. Ce seul aspect était essentiel pour l'industrie. Les intervenants de l'industrie ont été ravis de voir que cela faisait expressément partie des sujets de négociation entre le Canada et les États-Unis.
Je sais qu'il me reste peu de temps et que nous devons conclure, mais je serais heureuse de participer de nouveau à ce débat à une autre occasion pour continuer de parler des dispositions de l'accord qui touchent le secteur de l'énergie et celui des exportations.
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Madame la Présidente, je voudrais tout d'abord exprimer mon ferme appui aux principes du libre-échange. L'ALENA initial, mis en place par un gouvernement conservateur, a été un moteur de croissance économique entre nos trois pays pendant des générations. Cet accord est important, et je l'appuie en principe. Cependant, en raison de la mauvaise gestion des libéraux, cet accord n'est pas aussi avantageux qu'il aurait pu l'être. En effet, il est truffé de lacunes qui risquent de mettre en péril de nombreux secteurs de l'économie canadienne. Par ailleurs, les investissements étrangers au pays dépendent d'un climat de certitude, et cet accord offre davantage de certitude que nous en avons à l'heure actuelle.
Sous la direction du gouvernement libéral actuel, les investissements commerciaux sont dans l'impasse, et les investisseurs se tournent de plus en plus vers les États-Unis en raison des baisses d'impôt audacieuses de ce pays. Le Canada doit adopter un régime fiscal concurrentiel, mais on voit bien que ce n'est nullement l'intention du gouvernement, qui a plutôt augmenté les impôts. Les accords commerciaux permettent de créer un climat de certitude qui stimule l'économie. Cet accord, comme tous les accords, n'est pas parfait, et si les libéraux pensent que les conservateurs vont se contenter de l'approuver aveuglément, ils se trompent magistralement.
Mes collègues ont été nombreux à souligner les lacunes de cet accord. J'aimerais m'attarder à un élément dont on a moins parlé, mais qui touche une question cruciale pour l'avenir de la créativité et de la croissance économique canadiennes: la protection du droit d'auteur. Le comité de l'industrie a consacré une bonne partie de la dernière année à l'étude du cadre canadien en matière de droit d'auteur et des améliorations qui pourraient y être apportées. Nous avons déposé notre rapport et je suis très fier du travail rigoureux que nous avons fait. J'espère que le gouvernement acceptera presque toutes les recommandations. Une chose que nous n'avons pas recommandée est de faire passer la durée de la protection générale du droit d'auteur au Canada de l'équivalent de la vie de l'auteur plus 50 ans à l'équivalent de la vie de l'auteur plus 70 ans. La durée de la protection du droit d'auteur au Canada est conforme à la Convention de Berne et a toujours été adéquate. Je suis d'avis que le maintien des droits exclusifs sur une œuvre pendant 50 ans après la mort de son auteur est tout à fait approprié et suffisant. Il n'y a pas lieu de prolonger ce délai.
Pendant l'étude sur le droit d'auteur, nous avons entendu beaucoup de points de vue pour et contre la prolongation de la durée du droit d'auteur. En même temps, nous savions que le texte de l'Accord États-Unis—Mexique—Canada exigeait que le Canada prolonge la durée du droit d'auteur comme le voulaient les États-Unis. Ce n'était pas une surprise, parce que cette exigence figurait dans le Partenariat transpacifique avant que les États-Unis se retirent de cet accord. Je m'attendais donc à ce que le texte du projet de loi qui vise à mettre en œuvre l'Accord États-Unis—Mexique—Canada ou l'Accord Canada—États-Unis—Mexique dont nous débattons aujourd'hui contienne la prolongation de la durée générale du droit d'auteur. Je suis vraiment surpris, mais très soulagé de constater qu'il n'y a aucune mention de cette prolongation dans le projet de loi. Je sais qu'il y a des aspects qui prolongent la durée dans certaines sphères, notamment l'enregistrement sonore et les œuvres cinématographiques, mais on ne mentionne aucune prolongation générale qui ferait passer la durée du droit d'auteur à 70 ans après la mort de l'auteur.
Je ne pense pas que ce combat soit fini, puisque l'existence de la période de transition signifie que la durée sera probablement prolongée dans le cadre de la réforme éventuelle de la Loi sur le droit d'auteur qui découlera du rapport du comité, mais pour l'instant, la durée demeure la même. J'espère que le gouvernement lira le rapport du comité de l'industrie et cherchera à atténuer les dommages que l'Accord États-Unis—Mexique—Canada pourrait causer à la loi canadienne sur le droit d'auteur.
Pourquoi prolonger la durée du droit d'auteur n'est-il pas la bonne chose à faire? Parce que, si le Canada prolonge la durée générale de 20 ans, il y aura un trou noir d'une durée équivalente où aucune œuvre n'entrera dans le domaine public. Pendant deux décennies, aucune œuvre ne sera mise à la disposition des Canadiens, peu importe le format, sans l'autorisation des détenteurs de droits. Cette mesure jettera un grand froid sur l'innovation et la créativité au pays.
L'objet du droit d'auteur est de garantir que les créateurs d'une œuvre profitent des avantages de leur dur labeur et de leur créativité sans craindre de se faire voler. Protéger une œuvre pendant toute la vie de son créateur et 50 ans après sa mort pour que ses descendants puissent en profiter est une bonne idée. En voulant prolonger cette durée de 20 ans, on détourne l'objet du droit d'auteur.
Aucun artiste ne refuse de créer une œuvre parce que seulement trois générations de ses descendants, au lieu de quatre, en détiendront les droits. Prétendre le contraire est absurde. Les artistes créent parce qu'ils aiment ce qu'ils font et qu'ils veulent présenter leurs œuvres au monde. La seule raison de prolonger la durée des droits d'auteur, c'est pour que les détenteurs de droits, souvent de grandes sociétés, puissent continuer à tirer profit de cette propriété intellectuelle pendant des décennies.
J'ai déjà eu envie de traiter le gouvernement d'« organisation à la Mickey Mouse », mais ce serait injuste. Après tout, Mickey Mouse est un modèle d'efficience et d'efficacité quand il s'agit d'élargir la protection du droit d'auteur, et je n'utiliserais jamais les termes « efficience et efficacité » pour décrire le gouvernement.
Chaque fois qu'approche l'échéance des droits d'auteur associés à d'anciens dessins animés de Disney, le Congrès américain prolonge les droits, tout simplement. Il l'a fait en 1976, l'année de ma naissance. Il l'a aussi fait en 1998 et le fera probablement encore dans quelques années.
La prolongation de la durée du droit d'auteur ne vise pas à protéger les artistes. Il s'agit plutôt de protéger les grandes entreprises qui détiennent les droits d'auteur pendant plusieurs décennies après le décès de l'artiste. Voici un exemple de ce que peuvent faire les grandes entreprises au moyen de la législation sur la propriété intellectuelle. Cette situation s'est produite dans ma circonscription, dans la vallée de l'Okanagan.
Un petit café appartenant à une famille, en affaires depuis cinq ans, doit maintenant changer de nom à cause d'une poursuite intentée par une entreprise multimilliardaire. Je crois que le café pourrait gagner la cause s'il était prêt à se battre, mais la famille n'a carrément pas les moyens de lutter contre une immense entreprise. Bref, il y a des risques à accorder aux détenteurs de droits plus de pouvoirs en matière de propriété intellectuelle. Ils peuvent ensuite s'en servir pour matraquer les petites entreprises et les créateurs indépendants.
L'éminent spécialiste canadien des droits d'auteur Jeremy de Beer, qui a témoigné dans le cadre de l'examen de la Loi sur le droit d'auteur, a déclaré que le chapitre sur la propriété intellectuelle de l'accord commercial représentait un gain pour les États-Unis. Heureusement, malgré la mauvaise gestion des négociations par les libéraux, le Canada a pu préserver le régime d'avis et éviter de devoir appliquer un mécanisme d'application du droit d'auteur à la manière américaine, ce qui ne serait pas souhaitable.
Au cours des prochains mois et des prochaines années, nous devrons unir nos efforts pour tâcher d'atténuer les conséquences néfastes du chapitre de cet accord portant sur la propriété intellectuelle, chapitre que les libéraux ont accepté. J'espère seulement que nous pourrons veiller à ce que le contenu produit au Canada et à l'étranger reste ouvert et accessible, de manière à ce que l'innovation et la créativité ne pâtissent pas de cet accord.
Le Canada était parvenu à se doter d'une loi sur le droit d'auteur qui était distincte de celle des États-Unis et qui était supérieure à celle-ci à bien des égards, selon moi. Malheureusement, ce ne sera plus le cas car cet accord prévoit une harmonisation forcée de notre cadre juridique avec celui des États-Unis, ce qui sera mauvais pour les consommateurs et les créateurs canadiens.
Il y a une autre question que je voudrais aborder aujourd'hui. Elle est extrêmement importante dans ma circonscription, et c'est celle du bois d'œuvre. Plus tôt cette année, plus de 200 emplois se sont envolés de Kelowna, en Colombie-Britannique, lorsque la scierie Tolko a fermé ses portes après des décennies d'activité. Les entrepreneurs en exploitation forestière, leurs fournisseurs et les entreprises tierces du secteur en ont subi les contrecoups. Pourtant, le gouvernement libéral est resté muet au sujet du bois d'œuvre. Il n'y avait rien à ce sujet dans la lettre de mandat du en 2015, et il n'y a toujours rien dans sa plus récente lettre de mandat.
Lors d'une récente conférence téléphonique entre le et le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, quel sujet n'a pas été abordé? Le bois d'œuvre. Pourquoi? Qu'est-ce qui pousse le gouvernement libéral à toujours laisser de côté la question du bois d'œuvre? Rappelons-nous que, comme il n'y a pas d'entente dans ce secteur, les entreprises canadiennes ont commencé à s'établir et à investir aux États-Unis. Ce sont des emplois et des occasions qui nous échappent, pendant que le gouvernement libéral ferme les yeux. C'est pour cette raison que le libre-échange est important.
Si le Canada n'est pas concurrentiel et qu'il fait les mauvais choix, ce sont ses partenaires commerciaux qui en profiteront à ses dépens. C'est pour cette raison que le présent accord est imparfait. Cependant, malgré les problèmes évidents de l'accord en ce qui concerne le droit d'auteur et le bois d'œuvre, j'appuie son renvoi au comité.
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Madame la Présidente, le Canada a fait front commun et il s'est montré un fin négociateur. Grâce à des représentants de la sphère politique, de la fonction publique et de nombreuses parties prenantes, nous sommes parvenus à moderniser l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
Ainsi, nous avons garanti le maintien, au bas mot, de centaines de milliers d'emplois ici, au Canada. Nous avons établi un marché plus sûr pour l'économie de demain et la future croissance économique du pays. Il faut bien comprendre que les échanges commerciaux entre les États-Unis et le Canada représentent plus de 2 milliards de dollars par jour.
Cet accord est important, ce qui ne devrait surprendre personne à la Chambre. Nous pouvons constater l'appui dont il bénéficie dans toutes les régions du pays, dans l'ensemble des secteurs.
Les syndicats, les entreprises, les organismes sans but lucratif, les provinces et les diverses administrations ont reconnu toute l'importance de la modernisation que nous avons réalisée. Un groupe de gens formidables se sont occupés des négociations. Nous avons un et une qui étaient résolus à obtenir des résultats.
Nous avons été chercher de solides appuis auprès de personnes et de groupes pour faire en sorte que les intérêts des Canadiens fassent partie des discussions et soient protégés.
La gestion de l'offre est un bon exemple. Il y avait énormément de pression. Que ce soit dans l'accord en question ou dans des accords commerciaux que l'actuel gouvernement a conclus précédemment, avec l'Union européenne ou dans le cadre du partenariat transpacifique, nous avons toujours clairement exprimé notre intention de protéger la communauté agricole du Canada, en particulier les producteurs laitiers et les autres producteurs, au moyen de la gestion de l'offre.
Dans certains cas, il y aura une forme de dédommagement, mais il ne fait aucun doute que la gestion de l'offre et les industries qui sont d'une importance vitale pour de nombreuses régions du pays ont été protégées.
L'autre jour, lorsque nous avons tenu le vote sur la motion de voies et moyens, j'ai été agréablement surpris. Lorsque les votes ont été comptés, nous avons constaté que des députés des partis libéral, conservateur, néo-démocrate et vert ont appuyé l'accord. À mes yeux, c'est une réalisation considérable. Il faudrait retourner très loin en arrière pour voir toutes ces entités politiques voter en faveur d'un pacte commercial, si cela s'est déjà produit.
Il s'agit d'une réalisation importante. Je tiens à dire à mes collègues du Bloc québécois de ne pas perdre espoir. Ils ont soulevé beaucoup de préoccupations, surtout concernant l'industrie de l'aluminium. Ils verront, à l'étape de la deuxième lecture, que cette industrie est beaucoup mieux protégée qu'elle ne l'était par l'accord commercial initial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Pour la première fois, des garanties ont été mises en place.
En dressant la liste des promoteurs de l'adoption du projet de loi, nous constatons que non seulement le premier ministre du Québec, mais aussi presque tous les autres premiers ministres provinciaux l'appuient. Je connais d'autres premiers ministres, comme Jason Kenney, qui ont dit que cet accord doit être adopté.
En tant que gouvernement, il y a une raison pour laquelle nous avons réussi aussi bien à créer bien plus qu'un million de nouveaux emplois en un peu plus de quatre ans. Nous comprenons à quel point il est important de bien élaborer les politiques publiques et dans quelle mesure elles peuvent produire les résultats désirés par les Canadiens.
Nous le constatons dans les allégements fiscaux, dans les politiques sociales progressistes telles que l'Allocation canadienne pour enfants, les politiques en faveur des personnes âgées et les politiques d'infrastructure.
Je dirais que notre engagement à développer le commerce mondial a été sans égal, surtout par rapport au nombre d'habitants. Le Canada excelle. Voilà le genre d'initiatives qui changent la vie quotidienne des Canadiens, quel que soit l'endroit où ils vivent au pays. C'est le genre de choses qui contribuent à augmenter le revenu disponible, à dynamiser notre économie et à donner plus d'espoir aux générations futures.
En examinant cet accord commercial, je pense souvent à John Crosbie, qui avait fait remarquer qu'il n'avait pas vraiment lu l'accord initial conclu avec les États-Unis. J'ai confiance dans nos négociations. J'ai suivi l'actualité, tout comme les autres députés de l'opposition, et j'ai eu l'occasion de dialoguer longuement avec les parties prenantes et d'autres personnes. Je suis absolument convaincu qu'il s'agit d'un bon accord, et je me réjouis de poursuivre mon discours lundi.