La Chambre reprend l'étude, interrompue le 31 janvier, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je pensais simplement souligner l'importance du projet de loi dont nous débattons aujourd'hui. L'Accord Canada—États-Unis—Mexique permettra notamment de moderniser l'ancien accord de libre-échange qui existait à l'échelle de l'Amérique du Nord. Ce sera très certainement avantageux pour les travailleurs, les entreprises et les collectivités de notre pays.
Il faut reconnaître que le Canada dépend énormément du commerce. Grâce au commerce, nous pouvons continuer d'appuyer et, souvent, de faire progresser la classe moyenne. C'est une chose à laquelle le gouvernement accorde une grande importance depuis qu'il a pris le pouvoir en 2015. Nous savons que miser sur la classe moyenne du Canada et soutenir celle-ci est bon pour l'économie canadienne. Les deux secteurs en profiteront.
Différentes approches en matière de politiques publiques permettent d'obtenir ce résultat. Parmi les mesures que nous avons mises en œuvre, mentionnons la conclusion d'accords de libre-échange qui nous permet de trouver de nouveaux marchés et de faire croître l'économie. Je ferai remarquer aux députés des deux côtés de la Chambre que le gouvernement est très progressiste en prenant des mesures précises à l'égard des accords de libre-échange.
De fait, quand on pense à l'accord conclu avec l'Union européenne — qui vise, je crois, 28 pays —, au Partenariat transpacifique et à quelques autres accords plus modestes, comme l'accord commercial avec l'Ukraine ou l'Organisation mondiale du commerce, de même qu'aux mesures législatives présentées par le présent gouvernement il y a quelques années, nous constatons que le gouvernement reconnaît vraiment l'importance du commerce. J'en ai eu confirmation en fin de semaine à Winnipeg, où l'entreprise New Flyer vient de conclure un contrat pour la vente et l'exportation aux États-Unis d'autobus électriques, 100 au total, si je ne m'abuse.
Que les chiffres soient exacts ou pas, un grand nombre d'entreprises dans tout le Canada ont grand besoin des marchés d'exportation. S'agissant des États-Unis, nous parlons de milliards de dollars, soit 9 milliards de dollars par jour d'échanges commerciaux entre nos deux pays. Nous tenons beaucoup à garantir notre accès à ces marchés et la meilleure façon d'y parvenir est de conclure ce genre d'accords commerciaux.
La beauté de l'accord tient du fait que les Canadiens et divers intervenants, des organisations, des organismes sans but lucratif, les gouvernements et tous les partis politiques se sont vraiment impliqués au cours des deux dernières années et demie afin d'aboutir au produit final, dont nous débattons aujourd'hui.
J'ai suivi attentivement le débat et entendu les préoccupations soulevées par les députés d'en face, mais, selon moi, dans l'ensemble, on n'aurait pas pu offrir un meilleur accord aux Canadiens. Comme toujours, les partis de l'opposition veulent croire qu'ils auraient pu faire mieux. Je comprends cela. Mais, au bout du compte, l'accord que nous présentons par l'intermédiaire du projet de loi à l'étude est le meilleur accord pour le Canada, et les Canadiens de toutes les régions en profiteront directement. J'ai trouvé très encourageant de voir les conservateurs, les néo-démocrates et les députés du Parti vert appuyer la motion des voies et moyens liée au projet de loi.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui au sujet du nouvel ALENA, l'Accord Canada—États-Unis—Mexique.
Les néo-démocrates comprennent que les États-Unis sont le plus important partenaire commercial du Canada et que les échanges commerciaux qui découleront de l'accord dont nous discutons aujourd'hui sont essentiels au succès économique du Canada. Depuis la signature de l'accord de libre-échange initial, les exportations canadiennes vers les États-Unis sont passées de 110 milliards de dollars en 1993 à 349 milliards de dollars en 2014. Cependant, il est essentiel que la richesse produite grâce à ces échanges crée de bons emplois pour les travailleurs canadiens et qu'elle ne serve pas seulement les intérêts d'une minorité de bien nantis.
Lors de la signature de l'accord initial en novembre 2018, le Nouveau Parti démocratique a soulevé de sérieuses préoccupations concernant la manière dont le nouvel accord commercial aborde les droits des travailleurs et la réglementation environnementale. Malheureusement, ce sont les démocrates étatsuniens, plutôt que le gouvernement libéral, qui ont dû tenir tête à l'administration Trump et lutter pour ces changements importants.
J'aimerais utiliser le temps qui m'est accordé aujourd'hui pour parler de trois grands sujets préoccupants. Premièrement, je mentionnerai deux industries de ma circonscription, Skeena—Bulkley Valley, qui, selon moi, auraient dû bénéficier davantage de l'accord signé par le gouvernement. Deuxièmement, je traiterai du fait que l'accord ne fait pas participer les Premières Nations et qu'il ne respecte pas leurs droits. Troisièmement, je ferai part de nos réflexions sur le processus secret employé par le gouvernement pour négocier de tels accords.
Bien que certains secteurs connaissent un bon essor et créent de l'emploi et des débouchés dans le Nord de la Colombie-Britannique, d'autres industries traversent une période difficile. Il a notamment beaucoup été question, à la Chambre, des effets qu'aurait l'accord sur le secteur de l'aluminium.
Le secteur canadien de l'aluminium est le cinquième en importance sur la scène mondiale. Il produit 2,9 millions de tonnes d'aluminium primaire par année, une production dont l'empreinte carbone est moindre que celle d'autres producteurs mondiaux.
C'est dans ma circonscription, dans le Nord de la Colombie-Britannique, que se trouve la seule aluminerie de l'Ouest canadien. L'aluminerie Rio Tinto de Kitimat emploie plus de 1 000 travailleurs et injecte plus de 500 millions de dollars par année dans l'économie de la province. Ceux qui connaissent Kitimat vous le diront: on ne peut surestimer le rôle crucial que joue l'aluminerie dans la collectivité. C'est elle qui a mené, en grande partie, à la fondation et au développement de la communauté dans les années 1950. Récemment, les travailleurs de Kitimat ont passé plus d'un an à craindre pour l'avenir de leur communauté en raison des droits de douane sur l'acier et l'aluminium imposés illégalement par les États-Unis. Ces droits étaient toujours en vigueur, et mes concitoyens se demandaient toujours s'ils continueraient d'avoir du travail, quand le gouvernement a signé le nouvel ALENA.
L'inaction du gouvernement dans le secteur de l'aluminium a coûté cher. Selon les estimations, plus de 1 000 emplois auraient disparu dans l'ensemble du pays. Pendant que le gouvernement célèbre l'élimination de ces droits de douane, il y a encore des travailleurs de l'aluminium dans ma circonscription qui se disent préoccupés.
Les États-Unis ont indiqué sans équivoque qu'ils étaient prêts à rétablir les droits de douane à tout moment. Il suffirait que le président Trump constate une hausse des importations d'aluminium pour qu'il décide d'imposer ces droits de nouveau. Malheureusement, cet accord ne contient aucune définition de ce qui constituerait une hausse des importations. Il y aurait donc des incertitudes constantes pour les travailleurs de ma circonscription, que cet accord soit ratifié ou non.
J'ai aussi entendu des gens qui sont préoccupés par les dispositions de l'accord commercial modifié en ce qui concerne les règles d'origine dans le secteur de l'automobile. La Chambre en a discuté dans les derniers jours. L'accord exige que 70 % de l'acier et de l'aluminium employés dans la fabrication des automobiles proviennent de l'Amérique du Nord. Cependant, personne ne semble s'être donné la peine de se demander à combien s'élève le pourcentage actuel dans l'industrie. Sans cette information, comment les Canadiens peuvent-ils savoir si l'imposition de ce seuil stimulera l'industrie ou sera simplement un filet de sécurité?
En plus, l'exigence selon laquelle 70 % de l'aluminium doit être d'origine nord-américaine est encore une fois affaiblie par l'absence d'une définition de ce qu'on entend par « nord-américaine ». Pour ce qui est de l'acier, l'accord précise que « pour que l'acier puisse être considéré comme étant originaire aux termes du présent article, tous les procédés de fabrication de l'acier doivent avoir lieu sur le territoire de l'une ou de plusieurs des parties, à l'exception des procédés métallurgiques comportant l'affinage des additifs d'acier [...] ».
Ces procédés de fabrication comprennent la première fusion et le premier brassage et se poursuivent jusqu'à l'étape du revêtement, mais pour l'aluminium, aucune précision de la sorte n'est incluse. Cela veut-il dire que les fabricants mexicains de pièces automobiles pourraient importer des lingots d'aluminium bon marché de Chine sans enfreindre la règle des 70 %? Si c'est le cas, on peut se demander s'il est pertinent d'inclure la disposition des 70 % dans l'accord.
Il semble que des dispositions moins contraignantes sur l'aluminium aient servi de monnaie d'échange pour la conclusion de cet accord, une concession qui crée un risque réel pour l'économie de la région que je représente. Si cet accord doit être ratifié, les travailleurs de ma circonscription méritent de savoir ce que le gouvernement prévoit exactement pour protéger les travailleurs de l'aluminium et accroître le marché pour l'aluminium canadien.
Les gens de ma circonscription m'ont aussi parlé de leur inquiétude au sujet du bois d'œuvre. Dans Skeena—Bulkley Valley, le secteur forestier emploie pas moins de 3 500 personnes. Or, pour de nombreuses localités, la chute du prix du bois d'œuvre a entraîné une période difficile. Il y a eu des mises à pied, des réductions des heures de travail et des fermetures d'usine partout dans le Nord de la Colombie-Britannique. En cette période difficile, nous aurions eu besoin d'un gouvernement fédéral du côté des travailleurs forestiers, mais tel n'a pas été le cas.
Le maintien du mécanisme de règlement des différends de l'ALENA est un aspect essentiel et positif du nouvel accord afin que le Canada puisse continuer de réclamer un arbitrage indépendant lorsque les États-Unis cherchent à imposer des droits de douane sur le bois d'œuvre canadien. Cela dit, il n'y a pas grand-chose d'autre dans cet accord pour le secteur forestier. Depuis que l'accord sur le bois d'œuvre précédent est arrivé à échéance, en octobre 2015, nous avons désespérément besoin d'une nouvelle entente pour assurer aux travailleurs forestiers qu'ils continueront d'avoir accès au marché américain. C'est tout le contraire qui s'est passé: l'administration Trump a imposé des droits de douane sur le bois d'œuvre.
Il semble que, pendant tout ce temps passé à Washington, il n'a jamais été question d'essayer d'obtenir un accord équitable dans le différend sur le bois d'œuvre, mais nous ne le saurons jamais compte tenu du manque de transparence du processus de négociation. J'aurais pensé qu'une solution dans ce dossier aurait été une priorité dans des négociations commerciales avec les États-Unis.
Les droits des Autochtones sont une autre question qui me préoccupe relativement à ce nouvel accord. En 2017, le gouvernement libéral a promis de négocier tout un chapitre dans cet accord afin de défendre les droits des Autochtones, ici aussi, le résultat est décevant. C'est tellement décourageant de voir que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones n'est même pas mentionnée dans cet accord alors que nous travaillons à la réconciliation avec les peuples autochtones an Amérique du Nord. Encore une fois, on constate que le gouvernement a fait passer les intérêts des grandes entreprises avant ceux des peuples autochtones, qui veulent être traités de façon juste et respectueuse sur leurs propres terres.
Pour terminer, j'aimerais parler de la façon dont cet accord a été négocié.
Tout le long des négociations, les libéraux nous ont dit qu'il s'agissait du meilleur accord possible. Puis les démocrates, aux États-Unis, ont réussi à produire les importants changements que les libéraux considéraient comme impossibles à obtenir. Aujourd'hui, d'autres secteurs expriment de nouvelles inquiétudes et encore une fois, les Canadiens ont du mal à se faire entendre. Les habitants du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique ont l'impression que le gouvernement ne les écoute tout simplement pas.
Les gens craignent à juste titre qu'un accord d'une telle importance pour l'économie canadienne soit adopté sans examen approfondi. Comment se fait-il que les Canadiens en sachent plus sur la stratégie et les objectifs de négociation de notre partenaire commercial que sur ceux de leur propre gouvernement?
À l'avenir, il faudrait que le gouvernement canadien montre qu'il veut vraiment changer la manière dont il négocie les accords commerciaux internationaux. Trop souvent, ces accords sont concoctés derrière des portes closes sans que les Canadiens ordinaires aient grand-chose à dire. Le gouvernement doit s'engager à promouvoir la transparence et à donner la parole aux travailleurs les plus touchés par ces accords commerciaux, et pas seulement aux groupes de pression à la solde des grandes entreprises qui seront les premiers à en bénéficier.
C'est pourquoi les néo-démocrates sont en faveur d'une étude approfondie de cet accord ainsi que de l'instauration d'un processus transparent en ce qui concerne le déroulement des transactions commerciales, qui obligera le gouvernement à rendre davantage de comptes et permettra au Parlement de jouer un rôle plus significatif que celui de simple chambre d'approbation. Nous le devons aux Canadiens.
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Madame la Présidente, j'interviens aujourd'hui en tant que députée de Humber River—Black Creek et présidente du Comité permanent du commerce international pour parler en faveur de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique et inviter mes collègues à appuyer cette mesure législative.
J'aimerais souligner le dévouement des membres du Comité envers leurs concitoyens et leur pays, quel que soit leur parti politique. J'ai hâte de travailler avec eux à mesure que nous franchirons les étapes du processus parlementaire. Tous les députés m'ont bien indiqué qu'ils souhaitaient par-dessus tout collaborer, coopérer et travailler ensemble en comité afin de faire le travail pour lequel nous avons été élus, et de bien le faire.
Pendant plus d'un an, le Canada a négocié fort pour conclure un accord de libre-échange plus moderne avec les États-Unis et le Mexique. Pendant cette période, les représentants du gouvernement ont consulté plus de 47 000 Canadiens et plus de 1 000 parties intéressées provenant de tous les secteurs de l'économie canadienne pour faire en sorte que l'accord conclu représente les intérêts supérieurs de l'ensemble des travailleurs et des entreprises du Canada. Les travailleurs canadiens et leur famille étaient au centre de nos pensées tout au long des négociations. Nous devions protéger leurs emplois, protéger la planète et veiller à ce que l'accord permette de faire croître notre économie.
À ces égards, l'accord que nous avons conclu est gagnant. Le nouvel ALENA garantit les quelque 2 milliards de dollars d'échanges commerciaux transfrontaliers quotidiens ainsi qu'un accès sans droits de douane à notre principal partenaire commercial. Il protège les emplois canadiens. Je suis encouragée par le débat animé que les députés tiennent à la Chambre ainsi que par l'engagement et l'intérêt dont ils font preuve. Je sais qu'ils souhaitent tous protéger les travailleurs canadiens et assurer la croissance de l'économie. En cette époque particulièrement turbulente sur le plan de la politique mondiale, j'aimerais remercier mes collègues d'avoir su faire preuve de retenue à tous points de vue chaque fois que c'était possible et de maintenir les niveaux de respect et de bienséance qui sont de mise à la Chambre. J'espère que cela se poursuivra.
N'oublions pas que la négociation d'accords commerciaux aussi lourds de conséquences que peut l'être celui avec les États-Unis et le Mexique se fait toujours dans un climat tendu et difficile. Rappelons-nous par exemple l'attitude des parties lors de la négociation du premier ALENA. Les Canadiens redoutaient les répercussions de celui-ci sur l'économie nationale, mais aussi sur leur identité. Or, non seulement ces craintes étaient infondées, et c'est tant mieux, mais nous avons constaté avec les ans que l'ALENA est au cœur même de nos relations commerciales avec les États-Unis et le Mexique et figure parmi les principaux moteurs économiques du pays. Je suis sincèrement convaincue que, même si le débat actuel peut parfois donner lieu à certaines prises de bec, nous finirons par tous avoir la même opinion de l'accord à l'étude, c'est-à-dire un accord porteur qui favorisera directement la prospérité économique du Canada.
De l'agriculture à l'aluminium en passant par l'automobile, tous les secteurs d'activité de l'économie canadienne en sortiront gagnants. Je rappelle que nous avons réussi à défendre la gestion de l'offre pour les produits laitiers, la volaille et les œufs contre ceux qui voulaient à tout prix la voir disparaître. Nous avons ouvert de nouveaux marchés pour le sucre raffiné et la margarine et nous avons protégé l'équivalent de milliards de dollars en échanges commerciaux dans le domaine agricole et agroalimentaire. Je suis bien placée pour le savoir, puisque l'ancien ministre de l'Agriculture en a abondamment parlé à l'époque.
Pour ce qui est de notre secteur industriel, nous avons réussi à obtenir une garantie particulièrement avantageuse contre l'application possible de l'article 232 relatif aux droits de douane appliqués sur les véhicules et les pièces automobiles. Je m'en voudrais de ne pas rappeler aux députés que nous sommes le seul pays du G7 à bénéficier de ce type de protection.
Nous avons renforcé les mécanismes de protection de la main-d’œuvre, ce qui nous a valu les félicitations des travailleurs syndiqués. Le président d'Unifor, Jerry Dias, a donné son appui à cet accord, signalant qu'il est plus avantageux que celui signé par le Canada en 1994. Nous avons fait en sorte que des obligations de travail exécutoires soient incluses dans le nouvel accord afin de protéger les travailleurs contre la discrimination en milieu de travail, notamment la discrimination fondée sur le sexe. Les améliorations apportées aux droits des travailleurs mexicains contribueront à uniformiser les règles du jeu pour les travailleurs canadiens, en particulier dans le secteur de l'automobile.
Dans ma circonscription, Humber River—Black Creek, des entreprises comme Etobicoke Ironworks subissent la pression des droits de douane imposés sur l'acier et l'aluminium canadiens. Ces droits de douane nuisent à leur compétitivité, tant à l'étranger qu'au pays. J'ai eu la chance de visiter les installations d'Etobicoke Ironworks l'année dernière et j'ai pu constater de visu l'importance du travail accompli par cette entreprise, mais aussi à quel point ces droits de douane nuisent à sa compétitivité et à sa capacité de planifier l'avenir.
Grâce à cet accord et au fait qu'elle a l'assurance que ses produits sont protégés, Etobicoke Ironworks peut continuer à innover, à renforcer sa capacité opérationnelle et à fournir au Canada, aux États-Unis et au Mexique de l'acier et de l'aluminium canadiens de grande qualité.
Toutefois, nous n'avons pas seulement assuré la protection des travailleurs et des contribuables canadiens dans les secteurs névralgiques de l'acier et de l'aluminium. La disposition sur le règlement des différends entre les investisseurs et l'État dans l'ALENA initial était un mécanisme qui permettait aux entreprises de poursuivre le gouvernement du Canada. Ce mécanisme a coûté aux contribuables canadiens plus de 300 millions de dollars en pénalités et en frais juridiques. Il a fait passer les droits des sociétés devant ceux des gouvernements souverains. Cette disposition n'existe plus maintenant. Grâce à l'élimination du mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et l'État, le droit du gouvernement de réglementer dans l'intérêt public, particulièrement en ce qui concerne la protection de la santé publique et de l'environnement, a été considérablement renforcé.
Le climat est en train de changer. Nous le savons depuis fort longtemps sans pour autant avoir pris les mesures nécessaires. L'élection et la réélection de l'actuel gouvernement sont sans aucun doute attribuables à son engagement à protéger l'environnement. À ce sujet, certains des gains les plus importants dans le nouvel ALENA sont probablement les protections environnementales qu'on y a incluses.
Au lieu de l'entente parallèle distincte concernant l'environnement, le nouvel ALENA comporte un chapitre consacré à la protection de l'environnement. Nous disposons désormais de normes beaucoup plus rigoureuses et exécutoires en matière de pollution de l'air et des mers.
C'est un bon accord pour les travailleurs de l'automobile parce que les droits de douane seront levés, pour les producteurs laitiers parce qu'ils conservent la gestion de l'offre, et pour les Autochtones parce qu'ils peuvent garder leur culture et leurs terres. C'est un bon accord pour l'ensemble des Canadiens de toutes les allégeances politiques qui ont exprimé leur appui à cet accord. Le premier ministre Moe de la Saskatchewan, le premier ministre Kenney de l'Alberta et le premier ministre Legault du Québec ont aussi exprimé leur appui. Les dirigeants politiques du pays s'accordent pour dire que c'est un bon accord.
D'importants intervenants tels que le Congrès du travail du Canada, le Conseil canadien des affaires et l'Association canadienne des producteurs d'acier se sont également prononcés en faveur d'une ratification rapide de cet accord.
Il aurait été impossible d'en arriver à cet accord sans le travail d'autant de personnes ayant les mêmes visées. Comme beaucoup d'autres l'ont dit à juste titre, il s'agissait d'un effort pancanadien, et j'ai bon espoir que nous verrons davantage cet esprit de coopération canadienne au cours de la présente législature.
Je hâte d'entendre ce que mes collègues en pensent.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre pour poursuivre le débat sur le projet de loi , concernant la mise en œuvre du nouvel ALENA entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
Comme c'est la première fois de la présente législature que je dispose d'un peu de temps pour prendre la parole à la Chambre, je voudrais en profiter pour remercier brièvement les gens de Perth—Wellington de m'avoir fait l'honneur de m'accorder un deuxième mandat pour les représenter à Ottawa. Si les 105 000 habitants de Perth—Wellington me sont chers, je veux en remercier quatre en particulier: mon exceptionnelle épouse, Justine, ainsi que nos trois enfants, Ainsley, Bennett et Caroline. Depuis plus de quatre ans, ils sont mes plus grands et enthousiastes partisans, et leur soutien est indéfectible.
Le bilan du Parti conservateur en matière de commerce international est éloquent. La dernière fois que celui-ci a été au pouvoir, le gouvernement a négocié des accords commerciaux avec plus de 40 pays. Nous sommes conscients de l'importance du commerce à l'échelle mondiale et, dans ma merveilleuse circonscription, Perth—Wellington, nous reconnaissons l'importance du commerce international pour l'industrie agricole locale et pour l'industrie manufacturière, alors ce nouvel accord suscite aussi des préoccupations à ce chapitre.
On dirait que les libéraux ne sont pas tout à fait conscients de leur situation minoritaire et qu'ils ne comprennent pas que pour négocier et conclure ce genre d'accords commerciaux, ils ont fondamentalement besoin de l'appui des partis de l'opposition, et non seulement de l'appui de leur parti. Il serait donc imprudent de compter sur nous qui formons l'opposition officielle pour approuver aveuglément n'importe quel projet de loi, surtout un projet de loi comme celui-là. L'opposition officielle ne votera pas docilement pour la ratification d'un accord, sans que certaines mesures soient prises et sans qu'on nous fournisse certaines informations.
Cela dit, nous reconnaissons la stabilité que procure un accord commercial continental comme celui du nouvel ALENA. Ma circonscription, Perth—Wellington, est à l'intérieur des terres et n'est pas adjacente à la frontière qui sépare le Canada de ses amis du Sud, mais nos industries sont d'envergure mondiale. Elles dépendent des accords commerciaux leur permettant d'exporter leurs produits partout dans le monde.
Il faut savoir que le comté de Perth se situe au premier rang dans la province pour la production de porc et le comté de Wellington, au troisième. Ensemble, les deux comtés ont un cheptel de plus de 100 000 bovins, ce qui les place au cinquième rang pour la production bovine. Les terres agricoles de Perth—Wellington sont vraiment parmi les plus fertiles au monde. Elles se vendent jusqu'à 25 000 $ l'acre. D'après ce qu'on raconte, le prix des terres s'approcherait des 30 000 $ l'acre en raison de la qualité des terres agricoles de Perth—Wellington.
La production de poulet des comtés de Perth et de Wellington représente près du quart de toute celle de l'Ontario. Du côté de la production d'œufs dans la province, les zones 6 et 7 comptent plus de 800 000 et de 1,7 million de poules pondeuses respectivement. L'industrie laitière de la circonscription est énorme. Il y a plus de producteurs laitiers dans Perth—Wellington que dans toute autre circonscription du pays. Donc, quand il est question d'accords commerciaux et d'agriculture, Perth—Wellington est vraiment au cœur des discussions à l'échelle internationale.
Cela dit, il n'y a pas que l'agriculture, il y a aussi la fabrication de pièces automobiles. Ce secteur occupe une place importante dans la circonscription, à Stratford et dans diverses autres localités, comme Palmerston, Arthur, Listowel et St. Marys. La stabilité que représente cet accord commercial est donc importante.
Par ailleurs, cet accord commercial ne s'est pas fait sans concessions. En règle générale, les concessions accordées lors d'un processus de négociation doivent être contrebalancées par des gains. Nous avons multiplié les concessions, mais tout ce que nous obtenu en retour, c'est le maintien du statu quo. Nous n'avons pas obtenu l'accès à de nouveaux marchés. Nous n'avons pas pu améliorer les perspectives d'expansion à l'échelle mondiale des agriculteurs, des familles d'agriculteurs et des fabricants de pièces d'automobile de Perth—Wellington. Par contre, nous avons été témoins de nombreuses concessions, dont une ouverture de 3,6 % du marché du lait et des produits laitiers et l'élimination des classes de lait 6 et 7. Nous nous retrouverons avec des exportations de produits laitiers potentiellement limitées, le tout dans un contexte où les importations de produits laitiers en provenance des États-Unis totalisent 619 millions de dollars.
Dans le cadre de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, 10 millions de douzaines d'œufs supplémentaires vont être importées au Canada. Cinquante-sept tonnes métriques supplémentaires de produits de l'industrie du poulet vont être importées au Canada, soit près du double de ce qui avait été négocié dans le cadre du Partenariat transpacifique.
Pour ce qui est de la souveraineté, le Canada devra obtenir la permission d'un autre pays, les États-Unis, avant d'envisager la possibilité de conclure des accords commerciaux avec des pays qui n'ont pas une économie de marché. C'est un enjeu qui préoccupe les gens partout au pays, dont les résidants de Perth—Wellington.
Malgré les concessions, malgré les débouchés auxquels le pays a renoncé, qu'a-t-il obtenu en échange? Aucun accord n'a été conclu dans le dossier du bois d'œuvre, ce qui est pourtant réclamé depuis le début de la législature précédente pour venir en aide au secteur forestier. Les dispositions d'achat aux États-Unis ont été reconduites dans le nouvel accord. Contrairement au Canada, le Mexique a réussi à négocier un chapitre particulier sur ces dispositions.
Des inquiétudes ont aussi été soulevées au sujet de l'industrie de l'aluminium. Mon collègue le député de défend ardemment ce dossier, non seulement pour les résidants de sa circonscription, mais aussi pour l'industrie de l'aluminium dans son ensemble. Il a proposé des solutions concrètes pour répondre à ces inquiétudes. Il défend à merveille les gens de Chicoutimi—Le Fjord, ainsi que les intérêts de ce secteur.
Le commerce est important, surtout dans le cadre de la relation entre le Canada et les États-Unis. Selon les estimations de divers organismes, dont la Chambre de commerce du Canada, la valeur des échanges bilatéraux s'élève à 627,8 milliards de dollars par année, dont environ 320 milliards de dollars au titre des exportations canadiennes et environ 307 milliards au titre des importations au Canada.
C'est important pour l'industrie, mais cela nous ramène au contexte du gouvernement minoritaire et aux renseignements importants dont tous les partis ont besoin, mais surtout les partis d'opposition, pour mettre en œuvre cet accord commercial.
Le 12 décembre, des députés de l'opposition officielle ont rencontré des membres du personnel et des députés ministériels. Ils ont demandé des renseignements très précis sur les répercussions économiques qu'aurait l'accord commercial sur des secteurs particuliers. Nous sommes maintenant le 3 février et nous attendons toujours ces renseignements.
D'ailleurs, le 28 janvier, le sujet a été soulevé pendant la période des questions et la responsable a affirmé que l'économiste en chef d'Affaires mondiales Canada préparait l'analyse des répercussions économiques et essayait d'obtenir l'information. Toutefois, les libéraux ne nous ont toujours pas fourni l'information demandée et ils continuent de nous demander de ratifier l'accord commercial alors que nous ne disposons pas de tous les renseignements nécessaires pour le faire.
À titre d'opposition officielle, il nous incombe d'analyser chaque mesure législative présentée à la Chambre, particulièrement quand il s'agit d'une mesure comme celle-ci, qui aura des répercussions considérables et durables sur l'économie du pays et sur l'ensemble des provinces et des territoires, y compris dans ma circonscription, Perth—Wellington. Pour bien faire cette analyse, nous devons disposer des renseignements nécessaires.
Le gouvernement doit donc nous fournir les évaluations de l'incidence économique qu'aurait l'accord sur l'industrie laitière, les denrées soumises à la gestion de l'offre, l'industrie de l'aluminium et le secteur des pièces d'automobiles, dans nos circonscriptions et dans l'ensemble du pays.
Je suis fier de notre bilan des négociations, qui n'a rien à envier à aucun autre. Cela dit, nous ne pouvons pas rester passifs et ratifier l'accord tant que les parlementaires n'auront pas reçu les renseignements mentionnés. Je me réjouis de poursuivre les débats à ce sujet. J'attends aussi avec impatience que des intervenants et des représentants des principaux secteurs témoignent devant le comité et nous disent quel sera, à leur avis, l'effet de cet accord commercial sur le pays et sur l'économie. Le gouvernement ne nous a toujours pas fourni les renseignements requis.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole ce matin pour appuyer l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, c'est-à-dire le projet de loi .
J'aimerais commencer en soulignant le fait que nous nous trouvons sur les terres ancestrales des Algonquins.
Je profite de l'occasion pour remercier la et son équipe exceptionnelle pour les efforts qu'ils ont déployés afin d'obtenir cet accord pour le Canada. Il y a eu beaucoup de moments d'angoisse, mais la ministre a travaillé assidûment et avec détermination pour obtenir non pas n'importe quel accord, mais le meilleur accord qui soit pour tous les Canadiens.
Le nouvel Accord Canada—États-Unis—Mexique représente une grande victoire pour les entreprises canadiennes, l'emploi au Canada et le Canada dans son ensemble. Il contribue à renforcer la détermination du gouvernement à intensifier les échanges commerciaux du Canada à travers le monde grâce à des accords comme l'Accord économique et commercial global, l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et le nouvel ALENA. Cet accord contribuera à l'expansion de la classe moyenne et à la création de nouveaux emplois ici même, au Canada. Cet accord profite à toutes les régions du Canada et à de nombreux secteurs.
Le commerce est maintenant plus important que jamais. L'accès à d'autres marchés libres de droits de douane permet au Canada d'être plus compétitif à l'échelle mondiale. Cela apporte aussi des garanties et de la prévisibilité aux entreprises.
Avec l'accord, plus de 500 millions de Nord-Américains pourraient bénéficier de l'établissement d'une zone commerciale sans précédent dans le monde où l'on pourrait commercer et circuler librement. Vendredi dernier, un bon allié du Canada, le Royaume-Uni, a quitté l'Union européenne, dont il était membre depuis 47 ans. Nous savons que nombre d'ententes commerciales sont conclues dans bien des régions du monde. Le Canada et l'Amérique du Nord pourraient saisir cette occasion pour réaffirmer l'importance des liens réciproques entre les peuples, pour resserrer ces liens et pour faire fond sur les énormes avantages économiques dont nous avons profité pendant 24 ans dans le cadre de l'ALENA.
À bien des égards, ce projet de loi permettrait d'apporter nombre d'améliorations considérables par rapport à l'ALENA. J'aimerais souligner quelques aspects clés de l'accord.
Premièrement, on a beaucoup parlé de l'agriculture et de la question très importante de la gestion de l'offre. Ces questions étaient au cœur de nos négociations sur cet accord. Nous pouvons d'ailleurs constater que la gestion de l'offre est protégée dans le cadre de cet accord. Les agriculteurs pourront donc continuer de profiter des politiques déjà en place. Évidemment, cet accord ouvrirait quelque peu le marché à d'autres intervenants, mais le système de gestion de l'offre serait essentiellement maintenu pour tous les agriculteurs concernés.
C'est un aspect important, car, en 2017, la valeur des échanges bilatéraux dans le secteur agricole a atteint 63 milliards de dollars dans le cas des échanges entre le Canada et les États-Unis, et 4,6 milliards de dollars pour ce qui est des échanges entre le Canada et le Mexique. Mis ensemble, ces marchés ont une valeur de près de 70 milliards de dollars. Ces échanges assurent une certaine sécurité aux agriculteurs canadiens. Évidemment, nous allons indemniser ceux qui subiront des pertes, et nous allons commencer à offrir des chèques dès ce mois-ci.
Le secteur automobile est très important pour notre économie. Il est garant de retombées économiques partout au pays, en particulier en Ontario et à Scarborough, où l'on retrouve de nombreux travailleurs de l'automobile et beaucoup d'emplois liés à ce secteur.
Nous avons perdu de nombreux emplois au cours des 25 dernières années. J'ai grandi dans un secteur appelé le Golden Mile, qui se trouve à distance de marche de mon appartement. Dans ce secteur, on retrouvait les usines de Ford, de GM et de bien d'autres constructeurs et fournisseurs automobiles. Bon nombre de ces emplois sont partis ailleurs au fil des ans.
L'essentiel, ici, c'est que l'industrie automobile demeure forte au Canada. Nous voyons les pressions qui existent en Europe. L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni peinent à conserver une industrie automobile forte. Je crois que le présent accord permettra de faire en sorte que l'industrie automobile canadienne demeure forte et florissante, et continue d'offrir des emplois bien rémunérés pour les Canadiens.
Comme les députés le savent, le 30 novembre dernier, le gouvernement a signé un accord parallèle qui nous protège essentiellement contre les droits de douane qui pourraient être imposés au titre de l'article 232 sur les véhicules et les pièces automobiles. C'est essentiel pour la protection des emplois liés à l'automobile. Le Canada est, dans les faits, le seul pays du G7 à bénéficier d'une telle protection, et celle-ci nous permettra réellement de faire progresser le secteur automobile.
Je vais parler brièvement de l'exception culturelle qui a été négociée dans le cadre de cet accord.
J'étais auparavant secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien, et à ce titre j'ai rencontré de nombreux intervenants du secteur culturel. Nos industries culturelles sont source de plus de 650 000 emplois de qualité pour la classe moyenne, dont 75 000 emplois au Québec seulement. C'est une industrie qui pèse 53,8 milliards de dollars.
Cette industrie représente une part importante de notre économie et de notre identité sociale. Les dispositions de l'exception culturelle permettront à nos industries culturelles de poursuivre leurs activités sans diluer leur capacité de création de contenu. Cela constitue un élément vraiment important de cet accord.
Lorsque la ministre et le gouvernement ont parlé de la protection de l'environnement, de l'égalité des sexes et des droits des travailleurs, beaucoup de gens se sont montrés sceptiques. Certains ont été très critiques en disant que les discussions entourant un accord de libre-échange ne devraient pas englober des questions pouvant sembler accessoires. Je suis fier de dire que le gouvernement a tenu son bout à l'égard de ces enjeux.
Nous savions alors — et c'est toujours notre conviction — qu'il est possible d'adopter de bonnes politiques commerciales et sociales simultanément et de faire progresser les nombreuses valeurs importantes dont le Canada fait la promotion dans le cadre d'accords commerciaux. L'accord dont il est question aujourd'hui nous montre comment il est possible d'y arriver.
Sur le plan de l'environnement, pour la première fois, nous veillons à préserver la qualité de l'air et à lutter contre la pollution marine. Nous pensons que les engagements en faveur de niveaux élevés de protection de l'environnement constituent une partie importante non seulement de cet accord en particulier, mais aussi de tous les accords commerciaux. Ils protègent les travailleurs et la planète.
En ce qui concerne l'égalité des sexes, nous avons travaillé dur pour parvenir à un bon accord qui profite à tout le monde, mais surtout pour faire en sorte que les dispositions qui protègent les droits des femmes, des minorités et des Autochtones ainsi que l'environnement soient encore plus solides que celles contenues dans les accords auxquels le Canada est actuellement partie prenante. Nous avons également inclus la protection des droits des travailleurs afin de garantir l'existence de normes minimales en la matière dans les trois pays signataires.
Je pense que c'est ce qui fait que, pour diverses raisons, cet accord a l'appui de différents milieux au Canada. Le premier ministre Moe de la Saskatchewan, par exemple, a dit que la signature de l'Accord États-Unis—Mexique—Canada était une bonne chose pour la Saskatchewan et le Canada. Pour sa part, Hassan Yussuff, le président du Congrès du travail du Canada, a déclaré: « L'AEUMC comprend les bonnes dispositions sur le travail, y compris des dispositions protégeant les travailleuses et les travailleurs contre la discrimination fondée sur le sexe ».
Pour terminer, je tiens à souligner que c'est une étape très importante pour ce qui est de protéger l'économie du pays, de créer des emplois pour la classe moyenne, de permettre aux entreprises canadiennes de soutenir la concurrence et d'assurer aux Canadiens l'accès à ce marché de 500 millions de personnes. C'est une étape importante pour l'économie canadienne.
J'espère que tous les partis appuieront cet accord. Aucun accord n'est parfait, mais celui-ci présente suffisamment d'avantages pour de nombreux secteurs et le pays en général pour mériter le soutien de tous les partis.
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Madame la Présidente, le sujet est lourd et large. Je vais me contenter aujourd'hui d'aborder ce sujet en parlant uniquement de la règle relative au produit d'origine. Je vais faire un bref historique afin de comprendre d'où cela vient, pourquoi c'est important et comment cette entente menace actuellement l'industrie de l'aluminium au Québec.
D'abord, les ententes modernes sont nées avec la Communauté économique européenne, issue du traité de Rome en 1957. À l'époque, les parties concernées avaient fait une union douanière où l'on pouvait faire circuler les biens à l'intérieur de leurs pays sans tarifs douaniers.
Ces six pays pouvaient faire circuler les biens et services sans qu'il y ait d'entrave au commerce. Par contre, quand ils négociaient avec les autres pays, un seul négociateur parlait au nom de cette communauté. Cette décision avait été prise à l'époque afin de rivaliser davantage avec les Américains dans le cadre du GATT, entre autres. Ce n'était pas compliqué pour eux. Je vais prendre un exemple qui est simple à comprendre. Selon cette entente, si une voiture japonaise voulait entrer dans ces six pays, elle faisait face aux mêmes tarifs pour les six pays. Il n'y avait pas d'avantage quelconque à entrer dans un pays pour ensuite se propulser dans un autre pays. À l'époque, c'était la façon de procéder.
L'accord Canada—États-Unis signé et mis en œuvre en 1989 est un peu différent. Le Canada et les États-Unis avaient décidé de fusionner leurs marchés afin qu'il n'y ait pas d'entrave au commerce entre ces deux pays. On ne pouvait pas imposer des tarifs douaniers sur des produits qui partaient du Québec ou du Canada pour aller aux États-Unis.
Prenons le même exemple de la voiture japonaise qu'on voulait exporter aux États-Unis. Les Américains avaient le droit de décider de façon autonome que les produits en provenance du Japon ne rentreraient pas chez eux. Dans une zone de libre-échange, la voiture japonaise pouvait donc entrer au Canada et ensuite bénéficier d'une passe gratuite pour aller vers les États-Unis. Évidemment, ce n'était pas respectueux et cela ne correspondait pas aux volontés des gens qui avaient signé l'entente.
Pour se protéger de cela, les Américains et les Canadiens avaient dit aux Japonais, entre autres, que, s'ils voulaient profiter de cette gratuité douanière d'un pays à l'autre, ils devaient produire la voiture au Canada pour ensuite pouvoir l'exporter sans entrave vers les États-Unis. Pour qu'une voiture puisse passer aux États-Unis, la règle du produit d'origine disait qu'il fallait qu'elle soit produite au minimum à 50 % à l'intérieur des frontières du Canada.
Avec l'entrée en scène du Mexique en 1994, cette valeur est montée à 62,5 %. Aujourd'hui, on a une zone de libre-échange où trois pays ont une certaine souveraineté relativement à ce qui se passe à l'étranger. Actuellement, deux pays sur trois produisent de l'aluminium: le Canada et les États-Unis. Le Mexique n'en produit pas. Il y a un producteur étranger, qui est la Chine. En l'espace de cinq ans, elle a augmenté sa production de 48 %. Elle produit quatre fois plus d'aluminium que le deuxième plus gros producteur au monde. On fait donc face à quelqu'un de costaud. Elle produit 15 fois plus d'aluminium que nous. Ce pays fait du dumping, c'est connu.
Le dumping signifie de produire des biens et de les vendre à un prix inférieur aux coûts de production. Il y a plusieurs raisons qui incitent la Chine à faire cela, mais une des raisons fondamentales est qu'en arrivant dans un pays, elle peut tuer la concurrence et prendre toute la place. Elle peut ensuite monter ses tarifs et augmenter ses marges de profit.
C'est le jeu de ceux qui font du dumping. En tant que producteurs d'aluminium, le Canada et les États-Unis ont adopté une loi antidumping, puisqu'ils en ont le droit, afin de protéger leur marché. La solution pour la Chine était donc de passer par le Mexique. Le Mexique ne produit pas d'aluminium et n'a pas besoin de cette loi antidumping pour protéger son marché. En deux mois, entre mai et juillet 2019, les Chinois ont augmenté leurs exportations d'aluminium de 240 % vers le Mexique. Ce n'est pas parce qu'ils s'habillent en Robocop, c'est parce qu'ils ont découvert le pot aux roses. Les Chinois vendent leur aluminium aux Mexicains qui transforment ensuite cet aluminium en pièces d'aluminium, lesquelles traversent la frontière vers les États-Unis et le Canada.
Ils ne pourraient pas faire traverser l’aluminium à la frontière, parce que nous avons des lois antidumping. Pour le Mexique, c’est une façon de prendre un produit issu du dumping et de le faire passer dans des marchés qui sont censés être protégés contre le dumping. Pour faire passer cet aluminium, pour favoriser les emplois au Mexique et pour favoriser la production chinoise, qui est la plus polluante au monde, on transforme l’aluminium en pièces d’automobile faites avec cet aluminium. Le stratagème a bien fonctionné: entre mai et juillet, il y a eu une augmentation de 260 % des exportations de pièces d’aluminium du Mexique vers les États-Unis. Le stratagème est connu, le stratagème est payant, le stratagème est là, et il faut absolument l’enrayer.
L’entente ne fait rien à cet égard. Étant donné que le Canada, et surtout le Québec, dépend beaucoup de la production de l’aluminium, on a prononcé de belles paroles et on a sorti le violon pour endormir les gens. On a dit qu’on avait besoin de 70 % de pièces d’aluminium produites au Mexique, au Canada ou aux États-Unis dans la production d’automobiles. Ce que je viens d’expliquer est appuyé par des chiffres, et les chiffres sont têtus. Or les chiffres nous permettent de constater que ce stratagème va perdurer avec cette entente commerciale.
On nous parle beaucoup de Donald Trump. Tout le monde a peur de Donald Trump. Dans le fond, le gouvernement n’a pas plié devant Donald Trump, il a plié devant le Mexique, qui a décidé de produire des pièces d’automobile avec de l’aluminium chinois ayant fait l'objet de dumping. Il nous passe cela sous le nez et pense que nous ne verrons rien. Nous l’avons vu, le stratagème. D'ailleurs, nous l’avons dénoncé à maintes reprises, parce que l’aluminium est la deuxième exportation en importance au Québec. C’est un marché extrêmement important pour nous. Il suffit d’aller au Lac-Saint-Jean ou d’aller visiter des alumineries au Québec, sur la Côte-Nord ou ailleurs, pour constater le nombre de travailleurs qui œuvrent dans ce secteur. Ceux-ci occupent des emplois bien rémunérés. On parle de plus de 30 000 emplois directs et indirects, et c’est sans parler des agrandissements qui étaient prévus. C’est l’héritage que nous offre le gouvernement, au moyen d'une entente qui a été mal ficelée. Ces gens ont été incapables de négocier, peut-être parce qu’on est habitué à faire des concessions. Or c’est le Québec qui fait tout le temps des concessions. C’est fatigant. Nous le savons, c'est toujours le Québec qui doit faire des concessions.
Or nous nous levons et nous déclarons que cette entente doit être modifiée. Il faut s’entendre. Je sais qu’on n’ira pas renégocier et rouvrir l’entente, mais on peut faire certaines choses. Nous sommons le gouvernement de faire ses devoirs, parce que des emplois au Québec en dépendent, parce que la deuxième exportation en importance au Québec en dépend et parce que des régions en dépendent.
C’est pour cela que le Bloc se lève. Nous sommes « sur le bon picot ». Nous sommes certains de défendre les intérêts du Québec. C’est pour cela que nous avons été élus et c’est pour cela que nous allons nous battre tout au long de la législature.
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Madame la Présidente, je prends la parole à la Chambre aujourd'hui parce que j'ai le devoir de demander des comptes aux libéraux au sujet du nouvel ALENA, qu'ils ont accepté et qu'ils nous demandent maintenant de ratifier. Je signale que, bien qu'ils nous demandent de le ratifier le plus rapidement possible, ils n'ont pourtant toujours pas fourni les documents demandés, notamment l'analyse coûts-avantages.
J'entends voter pour la ratification de l'entente parce que l'industrie, particulièrement le secteur de l'automobile, a besoin de certitudes pour que les Canadiens continuent à travailler et que l'on obtienne de nouveaux investissements. Malheureusement, c'est trop tard pour Oshawa. Même si cet accord commercial comporte des lacunes, les certitudes qu'il apporte permettront de garder nos entreprises exportatrices au Canada et, souhaitons-le, de mettre fin à quatre années turbulentes.
Lorsque le est arrivé au pouvoir, le Partenariat transpacifique et l'Accord économique et commercial global étaient prêts à être signés. Nous entretenions de bonnes relations avec la Chine et l'Inde. Il était question de conclure un accord commercial avec chacune de ces économies en croissance.
Or, tant la Chine que l'Inde ne veulent rien savoir du , et le nouveau Partenariat transpacifique n'est qu'un pâle reflet de sa version initiale. Les États-Unis n'en font pas partie. Pour un joueur de baseball, une moyenne au bâton d'un sur quatre, c'est normal, mais pour le premier ministre, c'est épouvantable.
Le gouvernement a commis des erreurs à chaque occasion possible sur la scène mondiale. En fait, tout cela aurait pu être évité il y a cinq ans par la signature du Partenariat transpacifique d'origine, en 2015 ou 2016. Le Partenariat transpacifique devait nous ouvrir certains des plus grands marchés du monde, à raison de plus de 1,2 milliard de personnes. Le Canada est maintenant signataire d'une nouvelle version de cet accord, mais il y a un signataire qui brille par son absence: les États-Unis.
Dans sa forme originale, le Partenariat transpacifique était la renégociation de l'ALENA, étant donné que le Mexique et les États-Unis en étaient tous les deux parties. Il réglait de grands enjeux bilatéraux et, surtout, multilatéraux. L'un des principaux objectifs du Partenariat transpacifique était de contrer l'expansionnisme économique rapide de la Chine, qui s'exacerbe de jour en jour. Le tente de composer avec la situation qu'il a créée alors que la Chine domine désormais grâce à son pouvoir économique.
J'ai pris la parole à la Chambre au cours du dernier mois de la législature précédente pour signaler que le aurait pu éviter les quatre dernières années de turbulence attribuable à la renégociation de l'ALENA en signant simplement le Partenariat transpacifique initial. En réponse, le député de a complètement ignoré le passé en déclarant: « Mon collègue prétend que si nous avions ratifié le PTP, nous aurions résolu un grand nombre de problèmes, mais les États-Unis se sont retirés du PTP. » Les libéraux adoptent encore cette position aujourd'hui. Ils semblent incapables de se rappeler que le premier ministre a refusé à plusieurs reprises de ratifier le Partenariat transpacifique initial.
Le 6 octobre 2015, près de deux semaines avant les élections de 2015, les ministres de chacun de 12 signataires se sont réunis pour annoncer la fin des négociations relatives au Partenariat transpacifique. Il ne restait au qu'à apposer sa signature sur le document.
Comme l'a rapporté Bill Curry le 15 novembre 2015, 14 mois avant l'assermentation du président Trump, le meilleur ami du premier ministre à l'international, Barack Obama, était aux Philippines et il a mentionné le Canada en déclarant qu'ils étaient tous deux sur le point de signer le Partenariat transpacifique. Hélas, le n'a pas signé.
Passons rapidement à mars 2016, encore neuf ou 10 mois avant l'arrivée au pouvoir du président Trump. Cette fois-ci, le disait avoir bon espoir que le différend sur le bois d'œuvre serait résolu en l'espace de quelques semaines ou d'un mois, grâce au Partenariat transpacifique — un sentiment partagé par le président Obama pendant la première visite officielle du premier ministre à la Maison-Blanche. Malheureusement, encore une fois, le premier ministre n'a rien signé. Même en négociant avec le président le plus progressiste dans l'histoire récente des États-Unis — le meilleur ami du premier ministre —, il a refusé de signer l'entente parce que ce n'était pas assez progressiste pour lui.
Mettons de côté l'étalage des vertus du Partenariat transpacifique. Celui-ci était important parce qu'il devait résoudre bon nombre de questions qui n'ont toujours pas été réglées. Par exemple, grâce à lui, il n'y aurait plus eu de problèmes concernant les droits de douane sur l'acier et l'aluminium imposés en invoquant l'article 232. La signature de ce partenariat aurait mis fin à cette débâcle qui dure depuis des années, avant même qu'elle ne commence.
Le président Trump a peut-être pu renégocier un accord commercial avec deux autres pays, comme il l'a fait avec l'ALENA, mais il l'a fait au cours des deux dernières années. Cela aurait été presque impossible de tenter de négocier un accord commercial avec 11 autres signataires; le Partenariat transpacifique initial était un modèle pour que cet accord aille de l'avant. Si le avait signé le Partenariat transpacifique dès le départ, nous aurions probablement pu éviter le gâchis qu'il a créé.
À cause de sa façon de traiter le Partenariat transpacifique, le s'est attiré les foudres des autres dirigeants mondiaux pour la première fois, mais pas pour la dernière. Après qu'il eut retardé le Partenariat transpacifique, un nouveau président, le président Trump, s'est installé au Bureau ovale, et il a retiré les États-Unis du partenariat.
Les autres pays ont poursuivi le processus sans les États-Unis. En 2017, ils étaient prêts à signer. Les dirigeants se sont même regroupés dans une pièce pour souligner ce moment historique, mais le a, une fois de plus, choisi de briller par son absence et de ne pas signer.
Le était introuvable; il ne s'était tout simplement pas présenté. C'est l'une des nombreuses fois où le premier ministre a laissé tomber le Canada dans le domaine du commerce international et s'est attiré la colère de nos partenaires mondiaux.
Les dirigeants des pays qui souhaitaient signer le Partenariat transpacifique ont été outrés par son comportement. Des hauts fonctionnaires australiens ont comparé l'absence du à un « sabotage du Partenariat transpacifique », selon le National Post. Un fonctionnaire a même déclaré au réseau australien ABC News que le Canada avait floué tout le monde. Ses propos reflétaient toute l'exaspération des Australiens.
Le a signé la nouvelle version de l'accord par la suite, mais il avait déjà attisé la colère des dirigeants mondiaux, et les États-Unis s'étaient déjà retirés du partenariat.
Le pire était encore à venir. En 2017, quand le président Trump a fait savoir officiellement qu'il comptait renégocier l'ALENA, son administration a communiqué une liste de dispositions et d'enjeux qu'elle souhaitait renégocier. Elle mentionnait notamment la gestion de l'offre et les règles d'origine. Le gouvernement libéral a répondu qu'il était résolu à promouvoir un programme soi-disant progressiste, mais il n'a rien dit à propos des priorités mentionnées par les États-Unis.
C'est ainsi qu'a été lancé un processus de négociation que nos homologues américains ont abandonné afin de discuter de l'accord dans ses moindres détails avec le Mexique, sans contribution du Canada. En raison de l'incompétence du gouvernement, le Canada se trouve avec un accord où certaines normes et provisions sont maintenues, mais qui ne renferme aucun gain par rapport à la version initiale de l'ALENA.
Il s'agit essentiellement d'un accord entre le Mexique et les États-Unis dont nous ne faisons partie que parce que le Mexique a pris le Canada en pitié. L'équipe de négociation des libéraux a été forcée de s'asseoir à la table des enfants tandis que les adultes réglaient les détails.
Je n'ai jamais été premier ministre de ce magnifique pays, mais nul besoin d'être un génie pour comprendre que si on manque son coup dans un dossier comme le Partenariat transpacifique, on doit au moins faire un effort pour se racheter. Toutefois, le a décidé de ne pas mettre fin au différend sur le bois d'œuvre et a empiré encore plus nos relations commerciales avec des nations de la région Indo-Pacifique, comme la Chine et l'Inde.
Plutôt que de trouver une solution au différend sur le bois d'œuvre et d'obtenir des exemptions à la politique d'achats aux États-Unis, le a jugé logique de céder la souveraineté du Canada aux États-Unis. Par exemple, si le Canada souhaite signer un accord commercial avec un pays sans économie de marché comme la Chine, il doit maintenant demander la permission des États-Unis. Aux dernières nouvelles, le Canada était un pays fort et puissant qui pouvait agir sans s'adresser à papa d'abord.
Je pourrais comprendre que le n'ait pas confiance en ses capacités en tant que décideur, mais renoncer à la souveraineté du pays n'est pas une solution. Le premier ministre doit comprendre que c'est le gagne-pain des gens qu'il met en jeu lorsqu'il ne cesse de commettre des erreurs qui peuvent être facilement évitées. À Oshawa, nous en sommes particulièrement conscients, puisque l'usine d'assemblage locale n'a pas reçu de nouvelle affectation. Oshawa a fait les frais des tergiversations du premier ministre.
Pendant que nous débattons de la version actuelle du projet de loi, certains problèmes demeurent. Par exemple, le 12 décembre, des députés du caucus conservateur ont demandé la publication d'un rapport d'étude sur les répercussions économiques du nouvel ALENA. La demande a été présentée il y a 54 jours, et nous n'avons toujours pas vu le rapport.
De ce côté-ci de la Chambre, nous avons voulu savoir quand ce rapport sera publié. Comme d'habitude, le et le gouvernement ont évité de répondre à la question. C'est pourtant une question simple qu'on ne devrait pas esquiver. Le rapport d'étude sur les répercussions économiques fournira de plus amples renseignements sur les effets de l'accord. La question demeure: qu'est-ce que les libéraux ont à cacher?
Cette étude est importante parce que les Canadiens méritent un accord commercial qui sera bénéfique à tous. Par exemple — et c'est quelque chose de bien important dans ma collectivité —, selon l'accord, 40 % des voitures produites au Mexique doivent être fabriquées par des travailleurs qui gagnent au moins 16 $ l'heure, ce qui laisse cependant supposer que les emplois dans le domaine de la construction automobile vont migrer vers le Nord. Combien d'emplois devraient être créés au Canada? C'est impossible à savoir parce que l'étude sur les répercussions économiques n'a pas été publiée. Par ailleurs, quel effet cela aura-t-il sur le prix des voitures? Nous ne savons pas non plus parce que les libéraux refusent de rendre cette étude publique.
Cela dit, j'ai l'intention d'appuyer l'accord en dépit de ses lacunes, qui s'expliquent par les mauvaises décisions prises par le . Les premiers ministres, les petites entreprises, les agriculteurs et les manufacturiers ont, en effet, besoin de certitudes pour pouvoir reprendre leurs activités quotidiennes. Les entreprises canadiennes n'en peuvent plus d'attendre le retour de la stabilité pour faire des investissements et prendre des décisions pour leur subsistance. Il faut un accord pour les Canadiens, et c'est pourquoi j'ai l'intention d'appuyer l'accord.
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Madame la Présidente, c'est avec un grand plaisir que je me lève à la Chambre pour la première fois en 2020. De surcroît, je le fais alors que vous assumez la présidence de cette auguste Chambre. Je m'en réjouis, et je vous remercie de me donner la parole.
Je suis très heureux d'être ici pour présenter à la Chambre des communes un résultat important dans le domaine culturel que le gouvernement a obtenu avec le nouvel ALENA, aussi appelé l'ACEUM.
Le Canada a réussi à maintenir dans l'accord l'exception générale pour les industries culturelles, une disposition clé conçue pour préserver la souveraineté culturelle du Canada. Cela constitue un aspect important de l'ALENA original.
L'exception générale pour les industries de la culture préserve entièrement la latitude dont dispose le Canada pour adopter et maintenir des programmes et des politiques qui soutiennent la création et la diffusion des expressions ou du contenu artistique canadiens, notamment dans l'environnement numérique.
Dès le début des négociations, notre gouvernement a clairement exprimé sa volonté de maintenir l'exception culturelle et n'a pas renoncé à cet objectif durant l'entièreté des négociations, avec le résultat que l'on connaît aujourd'hui. L'exception culturelle est une question d'intérêt national qui bénéficie d'un appui massif de la part des industries culturelles du Canada, et très certainement de celles du Québec, de l'ensemble des provinces et des territoires ainsi que de plusieurs administrations municipales et locales.
Je suis très fier aujourd'hui de dire que le Canada s'est battu avec acharnement à la table de négociation pour qu'en fin de compte nous atteignions nos objectifs dans le secteur culturel en préservant l'exception culturelle.
Pourquoi est-ce si important? Alors que les pays deviennent de plus en plus intégrés sur le plan économique, les différentes nations ont besoin de cultures et d'expressions culturelles nationales fortes pour préserver leur souveraineté et leur sentiment d'identité.
Le Canada est fier de sa diversité culturelle. Nous sommes fiers de notre patrimoine, de nos récits, de notre culture et de notre population. En tant que Québécois, je peux dire que nous avons une culture très riche, que nous exportons largement un peu partout sur la planète. Cela est aussi vrai pour l'ensemble du pays. Il faut en être fier et c'est là où l'exception culturelle est vitale. Nous devons préserver la vitalité de cet important secteur. J'y reviendrai, non seulement au point de vue de l'identité de la fibre canadienne, mais également au point de vue économique avec ses retombées très importantes.
Nous comprenons que la culture est importante sur de nombreux plans: elle contribue à bâtir nos sociétés, elle renforce la cohésion sociale et la fierté, elle soutient la prospérité économique, elle fait partie intégrante de qui nous sommes en tant que Canadiens et elle enrichit nos vies.
Historiquement, la culture a toujours été traitée différemment dans les accords de libre-échange du Canada. Depuis l'accord bilatéral conclu entre le Canada et les États-Unis en 1988, l'approche adoptée par le Canada consiste à exclure les industries culturelles des obligations qui découlent des accords de libre-échange.
Grâce à l'exception culturelle garantie par le nouvel accord, le droit du Canada de poursuivre ses objectifs en matière de politique culturelle est protégé. Ce résultat consolide les avantages conférés par l'accord de libre-échange Canada—États-Unis d'origine et l'ALENA original.
Or le nouvel ACEUM reconnaît le droit du Canada de promouvoir ses industries culturelles au moyen de diverses mesures incitatives comme des subventions, des allègements fiscaux, des règlements et d'autres mesures de soutien. C'est là où l'exception culturelle est tellement importante.
Il est également important de souligner que l'exception relative aux industries culturelles est technologiquement neutre, c'est-à-dire qu'elle s'applique à la fois à l'environnement physique et à l'environnement numérique. En raison de sa portée horizontale, elle prévaut sur les disciplines commerciales rattachées aux industries culturelles dans tous les chapitres du nouvel accord, y compris le chapitre sur le commerce numérique.
La définition des industries culturelles du Canada tient compte du rôle de premier plan que jouent maintenant les plateformes en ligne canadiennes et non canadiennes dans la distribution du contenu culturel canadien. C'est pourquoi nous avons travaillé d'arrache-pied pour que l'exception culturelle s'applique pleinement à l'environnement en ligne. Au cours des négociations, il était primordial que soit reconnue et préservée la capacité d'action nécessaire pour adopter des mesures visant à promouvoir les expressions culturelles canadiennes dans le monde numérique en vertu du nouvel accord.
L'environnement numérique évolue rapidement, et il est dans l'intérêt du pays de maintenir ses options stratégiques ouvertes dans l'avenir, en particulier dans un contexte où on est en train de réexaminer la Loi sur la radiodiffusion, la Loi sur les télécommunications et la Loi sur la radiocommunication.
À cet égard, le pays a non seulement préservé ses programmes et ses politiques en vigueur, mais il s'est aussi assuré une marge de manœuvre pour pouvoir intervenir de façon stratégique à l'appui des industries culturelles dans l'avenir. Au fil des ans, l'approche du Canada en matière de culture dans les accords de libre-échange a joué un rôle déterminant dans la promotion des industries culturelles nationales du Canada, contribuant ainsi à la croissance économique, à la création d'emplois et à la prospérité. Parce que la musique, la télévision, le cinéma et la littérature ne sont pas seulement des divertissements, mais, comme je le mentionnais plus tôt, comme ils sont également essentiels à notre qualité de vie, ils représentent une grande industrie et un pan important de notre économie.
Collectivement, les industries culturelles du Canada représentent plus de 660 000 emplois et contribuent à hauteur de 53 milliards de dollars à notre économie. En 2017, les industries culturelles ont été à l'origine d'environ 3 % du PIB canadien et d'exportations d'une valeur de près de 16 milliards de dollars.
Les industries culturelles ont beaucoup à offrir au monde. Il suffit de penser à Céline Dion, à Drake et à The Weeknd, qui propulsent le Canada sur la scène internationale. Nous sommes un pays exportateur de culture et je pense qu'il faut s'en réjouir. Le Québec a des cinéastes de grand mérite, comme Xavier Dolan, Denis Villeneuve et Jean-Marc Vallée, qui ont atteint une renommée internationale grâce à leur talent et à leurs histoires. La liste est encore longue.
Il est de notre responsabilité collective en tant que gouvernement de soutenir cette industrie qui est à la base de notre identité nationale et de créer les conditions nécessaires pour épauler les talents d'aujourd'hui et aider ceux de demain à s'épanouir.
En même temps, j'aimerais souligner que les industries culturelles dynamiques du Canada sont prêtes à faire des affaires. Au cours des dernières années, par exemple, le Canada est devenu la « Hollywood du Nord » grâce à son climat de production cinématographique accueillant, à son infrastructure de production de classe mondiale — y compris une main-d’œuvre qualifiée — et à des crédits d'impôt stratégiques. Il n'est pas surprenant qu'au cours des cinq dernières années seulement, le nombre de productions étrangères tournées au Canada ait augmenté de 160 %, plus rapidement qu'aux États-Unis ou au Royaume-Uni.
Notre engagement à protéger la culture va bien au-delà des accords de libre-échange. Le Canada est un défenseur mondial de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée par l'UNESCO en 2005. Celle-ci reconnaît la double valeur économique et sociale des biens et des services culturels et réaffirme le droit des gouvernements à adopter des politiques culturelles qui leur sont propres.
De plus, le gouvernement a fait le plus important réinvestissement dans les secteurs canadiens des arts et de la culture non seulement depuis plus de 30 ans, mais aussi de tous les pays du G7, précisément pour mettre en place les outils permettant de soutenir l'ensemble de l'écosystème culturel du Canada. Je n'en suis pas peu fier. C'est l'une des premières choses que nous avons faites quand nous sommes arrivés au pouvoir en 2015, dès le budget de 2016, alors que le secteur culturel avait été durement éprouvé pendant la décennie conservatrice précédente.
Je crois qu'il est important de démontrer notre soutien, et ce, d'autant plus quand on constate la valeur non seulement sociale, mais aussi économique de la culture. Nous savons que l'argent investi génère des retombées tant pour l'emploi que pour le PIB. Cette industrie représente 3 % de notre PIB, ce qui est énorme. Il est important que le gouvernement soutienne nos créateurs de contenu, nos artistes, nos artisans et nos industries culturelles canadiennes, si vitales.
J'aimerais réitérer que le volet culturel du nouvel accord représente une victoire importante pour le milieu culturel canadien et pour tous les Canadiens. En effet, ces derniers continueront d'avoir accès à des expressions culturelles riches et diversifiées dans tous les médias et sur tous les supports.
À l'avenir, nous continuerons de conter nos histoires et d'exprimer notre culture dans toute sa diversité et sur toutes les plateformes. Je pense que l'ensemble des députés à la Chambre devraient se réjouir que le Canada ait réussi, en dépit de négociations ardues, à préserver l'exception culturelle de notre pays et à s'assurer qu'elle s'applique à l'ère du numérique.
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Madame la Présidente, comme c'est la première fois que je peux officiellement m'adresser à la Chambre dans le cadre d'un débat, j'aimerais prendre un instant pour remercier les extraordinaires habitants de Red Deer—Mountain View de leur appui aux dernières élections. Personne ne peut penser se faire élire sans l'aide de personne. Voilà pourquoi, outre les nombreux bénévoles qui m'ont prêté leur concours, je tiens à remercier ma famille dévouée, qui est à mes côtés depuis le début. Ma femme Judy, notre fils Devin, notre fille Megan, notre gendre Hanno et nos petits-enfants, Julian, Serena et Conrad, sont une source d'inspiration pour moi. C'est pour eux que j'ai embrassé la cause publique.
J'ai la chance d'avoir pu compter sur de nombreuses personnes exceptionnelles pour me guider tout au long de mon aventure politique. Depuis 12 ans que je suis ici, le même sentiment de devoir et de privilège m'envahit chaque fois que j'entre ici. Je repense à l'amour, à l'ardeur, aux aspirations de mes parents, de mes frères, de ma famille, de mes collègues et de mes amis ainsi qu'à tous les conseils qu'ils m'ont prodigués et je me dis que je dois être à la hauteur de l'honneur qu'ils me font en me permettant de les représenter.
Pendant la dernière législature, j'ai eu l'honneur de siéger au comité du commerce international. Les membres de ce comité ont pu voir le processus de négociation d'un point de vue particulier et ont eu de nombreuses occasions de rencontrer des parlementaires du monde entier, dont ceux des États-Unis.
J'ai également eu l'honneur d'accompagner le premier ministre Harper à Londres dans les derniers jours de la négociation de l'Accord économique et commercial global, où il y a eu des discussions avec les producteurs, les fabricants et les distributeurs canadiens qui voulaient faire des affaires avec leurs homologues européens.
Le Canada est un pays commerçant. Le Parti conservateur est véritablement le parti du commerce. On pouvait le voir au respect que les dirigeants du monde témoignaient au premier ministre Harper. Je trouve dommage de voir que le gouvernement libéral actuel essaie constamment de minimiser l'excellent travail de l'ancien gouvernement conservateur et tente désespérément de s'attribuer le mérite des accords commerciaux.
Le gouvernement actuel a reçu l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne sur un plateau d'argent. Le n'a eu qu'à attraper la balle du coup de circuit frappé par le gouvernement Harper et à la signer à sa place.
L'insistance dont le gouvernement a fait preuve pour rouvrir certaines parties de l'Accord a semé une certaine confusion parmi nos partenaires commerciaux et mis au jour des incohérences et des faiblesses que d'autres signataires ont rapidement mises à profit. Cette faille a incité un partenaire européen, l'Italie, à instaurer des barrières non tarifaires injustifiées à l'endroit du blé dur canadien. Cette manœuvre avait pour but de nous diaboliser pour notre utilisation de pesticides, ce qui est ironique venant d'une région où on utilise de trois à six fois plus d'herbicides que les cultivateurs canadiens. Comme le gouvernement actuel, faute de stratégie, a été incapable d'aider nos agriculteurs, le reste de la planète a considéré cela comme une faiblesse de sa part.
Les agriculteurs canadiens ont été des victimes involontaires une autre fois lorsque le gouvernement a choisi d'envoyer un gazouillis en arabe au sujet de problèmes internes en Arabie saoudite, chose qui se faisait auparavant de façon professionnelle par les voies diplomatiques appropriées.
Un comportement tout aussi inexplicable du a pratiquement créé une catastrophe dans nos relations avec le Vietnam à un moment où les tensions étaient fortes après le retrait des États-Unis des discussions sur le Partenariat transpacifique. Comme ce partenariat était un modèle pour le renouvellement de l'ALENA et qu'il était très près de se concrétiser en juillet 2015, c'est avec incrédulité que nous avons vu le premier ministre mettre une fois de plus notre position en péril en faisant un scandale pendant ces négociations. Conséquence directe ou non de ce comportement, le Canada doit maintenant composer avec une autre barrière commerciale non tarifaire avec le Vietnam, qui nuit une fois de plus à nos exportations agricoles.
Puis, il y a eu les problèmes avec l'Inde. Lors de la dernière étape de son voyage commercial au sein de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, le comité du commerce se trouvait en Malaisie lorsque des médias du monde entier ont fait état des frasques du en Inde. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous avons tous été plongés dans l'embarras. Comme si les histoires de costumes ne suffisaient pas, on a aussi appris toutes sortes de choses au sujet de la liste des invités, et le premier ministre indien a été snobé.
Le Canada a toujours eu des accords avec l'Inde en ce qui concerne les exportations de légumineuses canadiennes, mais ces accords nécessitaient une vigilance constante. Le gouvernement a failli à la tâche, et nous voici soudainement pris avec un incident international: une nouvelle barrière commerciale non tarifaire qui met les producteurs de légumineuses du Canada en péril. Ce marché de plusieurs milliards de dollars a fait à son tour les frais d'une stratégie gouvernementale incohérente et dépourvue à la fois d'expertise et d'orientation.
Malheureusement, les Canadiens ne sont plus surpris par ce genre de bêtes erreurs de la part du . Sa maladresse affecte également nos relations avec nos voisins du Sud. On a pu le constater lorsque le premier ministre, qui ne pensait pas qu'on pouvait l'entendre, s'est permis un commentaire déplacé au sujet du président américain. Ses déclarations irresponsables ont enflammé notre relation avec les États-Unis, dans un contexte où nous aurions dû nous pencher sur les irritants que l'on pouvait désamorcer.
Cette fanfaronnade a peut-être été un sujet de fierté au Cabinet du premier ministre, mais elle a eu pour fâcheux résultat que l'administration américaine a perdu le respect qu'elle avait pour son allié traditionnel et qu'elle a arrêté de l'écouter.
Cette situation a aggravé les problèmes liés aux droits de douane sur l'acier et l'aluminium, qui ne se réglaient pas, et a ralenti toute intervention dans le dossier du bois d'œuvre. De plus, dans les négociations du nouvel ALENA, les États-Unis ont raffermi leur position quant à l'industrie laitière.
Les problèmes que nous avons avec la Chine aujourd'hui sont complexes, et j'espère que notre équipe diplomatique réussira à les régler. Dans le dossier du commerce, les préoccupations que nous avons aujourd'hui ont été exacerbées par la réaction impulsive du gouvernement sur la scène internationale à l'égard de graves problèmes commerciaux et par d'importants faux pas diplomatiques, gracieuseté du gouvernement actuel.
Si le Canada n'entend pas régler le problème des barrières non tarifaires avec les pays que j'ai mentionnés tout à l'heure, le gouvernement chinois est convaincu qu'il ne fera rien non plus pour les restrictions qu'il impose sur les importations. Le canola, le porc et le bœuf allaient devenir des pions dans ce débat. Compte tenu des développements actuels entourant l'accord entre les États-Unis et la Chine, nous nous retrouvons dans la position de l'observateur. Bien franchement, aucun de ces importants partenaires commerciaux n'a de temps à nous accorder. Nous ne sommes plus la puissance moyenne et discrète que nos voisins américains et le gouvernement chinois consultaient lorsque des problèmes survenaient. L'ego des dirigeants et de l'administration des trois pays dominent désormais le débat, et ce sont les Canadiens qui en souffrent le plus.
Alors où en sommes-nous dans le cadre du nouvel ALENA? Nous avons toujours eu des relations solides avec nos voisins du Sud et nous devons continuer à valoriser ces partenaires de confiance au moyen d'un accord de libre-échange solide et réfléchi. Toutefois, ce faisant, nous ne devons pas oublier les travailleurs canadiens et leur expertise, les fabricants et leur capacité concurrentielle dans le secteur des matières premières, les agriculteurs et leur production alimentaire de classe mondiale, ainsi que l'industrie des ressources naturelles canadiennes et son empreinte respectueuse de l'environnement.
Ce sont ces personnes et ces industries dans lesquelles elles travaillent dur que tout accord de libre-échange doit prendre en considération. Dans le cadre des discussions nationales en cours, nous entendons beaucoup parler des pratiques environnementales des industries minières, pétrolières, gazières, agricoles et forestières du Canada ainsi que d'autres utilisateurs industriels, et nous pensons naïvement que c'est une question qui importe au reste du monde.
En tant que Canadien de l'Ouest, j'aimerais que nous utilisions notre bilan environnemental pour convaincre les autres pays d'adopter des pratiques exemplaires et pour préconiser notre expertise afin que le monde entier la remarque. Malheureusement, de nombreux concurrents mondiaux dans le domaine de l'exploitation des ressources naturelles ont trouvé des alliés parmi les opposants à l'exploitation, qui ont infiltré les partis politiques, les activistes écologiques honnêtes et le système d'éducation, tout cela pour donner une image négative des industries des ressources naturelles.
En Alberta, nous n'avons pas cherché à obtenir un traitement de faveur du gouvernement fédéral pour que nos gros émetteurs puissent déverser de réels polluants dans l'atmosphère ou pour avoir la permission de déverser des eaux d'égout brutes dans nos rivières. Nous avons plutôt mis en place des critères environnementaux stricts qui tiennent compte de notre géographie, du potentiel de nos ressources naturelles dans les secteurs forestier et agricole, et de notre désir de tirer parti de toutes les ressources pour le bien de la nation. Nous voulions faire notre part.
Est-ce que l'une ou l'autre de ces choses semblent importer aux militants écologistes qui feront tout en leur pouvoir pour mettre un terme à l'exploitation de nos ressources tout en fermant les yeux sur le sabotage économique éhonté et les catastrophes environnementales que l'on constate chez nos concurrents? Non, mais, dans l'Ouest, nous continuons d'aller de l'avant en dépit de ces attaques parce que nous savons que c'est ainsi que nous pouvons contribuer à bâtir une nation.
Nous défendrons les producteurs d'aluminium du Québec respectueux de l'environnement parce que nous sommes fiers de ce qu'ils produisent et parce que c'est la chose à faire. Nous défendrons notre secteur du pétrole et du gaz naturel, car, ce faisant, nous pouvons contribuer au remplacement d'énergie peu réglementée et suspecte pour l'environnement de la part d'autres fournisseurs mondiaux parce que c'est ce qu'il faut faire. Nous défendrons nos travailleurs du secteur forestier et nous défendrons nos excellents agriculteurs et éleveurs, qui produisent la meilleure nourriture du monde en laissant une empreinte écologique extrêmement faible parce que c'est la chose à faire.
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Madame la Présidente, je remercie le Parti libéral de partager son temps de parole avec moi pour me permettre d'exprimer mon point de vue dans le cadre de cet important débat sur le nouvel ALENA ou, comme on l'appelle maintenant, l'ACEUM.
Dans un premier temps, je félicite l'équipe de négociateurs canadiens d'avoir conclu cet accord avec l'administration américaine qui, pour le moins qu'on puisse dire, n'est pas une interlocutrice facile.
Cet accord n'est pas parfait. En qualité de parlementaires, nous sommes appelés à choisir entre l'ancienne version de l'ALENA et sa nouvelle mouture. L'ALENA initial a permis de créer une chaîne d'approvisionnement intégrée qui bénéficie aux entreprises et aux entrepreneurs. Malheureusement, cet accord comporte de nombreuses lacunes qui ont engendré et accéléré les inégalités.
Depuis plus d'une décennie, le Parti vert réclame la renégociation de l'ALENA et la suppression des dispositions qui posent problème. À notre avis, les mécanismes de règlement des différends entre les investisseurs et les États et la disposition de proportionnalité constituent les pires éléments de l'accord initial. Heureusement, ils ne figurent pas dans l'ACEUM. Les dispositions sur le règlement des différends investisseurs-États qui figuraient dans l'ALENA permettaient aux entreprises étrangères de réclamer auprès de tribunaux d'arbitrage privés une indemnisation financière des contribuables lorsque la législation et la réglementation d'un pays nuisaient à leurs profits. Le Canada est le pays qui a été le plus poursuivi aux termes de ces dispositions de l'ALENA et les contribuables canadiens ont payé des millions de dollars à des entreprises américaines. Cependant, aucune société canadienne n'a réussi à obtenir une indemnisation du gouvernement américain.
Pendant plus de 10 ans, je me suis efforcé de sensibiliser les gens aux problèmes créés par les dispositions sur le règlement des différends entre les investisseurs et l'État. Ces dispositions sont antidémocratiques et font obstacle aux bonnes politiques publiques et aux bonnes protections environnementales, y compris en matière de lutte aux changements climatiques. Je suis heureux de constater que les dispositions sur le règlement des différends entre les investisseurs et l'État ont été retirées de l'ACEUM. C'est une bonne chose. J'aimerais qu'on retire ces dispositions de tous les accords de libre-échange et traités d'investissement que le Canada a signés. Elles devraient d'ailleurs être exclues de tout accord futur.
Selon la disposition de proportionnalité de l'ALENA, le Canada devait exporter la même proportion de ressources énergétiques que la moyenne des trois années précédentes, et ce même en cas de crise de l'énergie. Le Mexique s'opposait à l'ajout de cette disposition. Le Canada, le pays le plus froid des partenaires de l'ALENA, avait abandonné trop de contrôle sur son secteur de l'énergie. Heureusement, la disposition de proportionnalité a été retirée de l'ACEUM. C'est aussi une bonne chose.
Le maintien de l'exception sur les exportations massives d'eau est encourageant, et l'exception culturelle canadienne reste intacte. Je considère aussi cela comme des gains.
Le Parti vert croit dans des accords commerciaux justes et équitables qui ne profitent pas des normes moins élevées en matière de main-d’œuvre, de santé, de sécurité ou d'environnement dans d'autres pays, ou qui entraînent un abaissement des normes canadiennes. Bien réalisés, les échanges commerciaux peuvent être un moyen efficace d'améliorer les conditions des gens et de la planète plutôt que d'entraîner un nivellement par le bas.
Les accords de libre-échange ont permis à des entreprises de tirer parti de normes et de salaires inférieurs aux nôtres ailleurs. Bien des emplois canadiens se sont retrouvés au Mexique dans le cadre de l'ALENA pour cette raison. Cela a affaibli les secteurs de la fabrication et du textile canadiens et a entraîné la perte de centaines de milliers d'emplois bien rémunérés au pays. Au moment de la négociation et de la signature de l'ALENA, on avait promis aux Canadiens que cet accord serait bon pour la prospérité du pays. En fait, l'ALENA a permis aux riches d'accroître leur richesse au détriment des travailleurs canadiens qui, eux, n'ont pas vu leur salaire augmenter.
Lorsque j'étais observateur international des droits de la personne dans les années 1990, j'ai accompagné des militants pour les droits des travailleurs qui voulaient essayer de syndiquer les travailleurs des ateliers de misère du Guatémala où étaient produits des biens bon marché pour le marché nord-américain. Le simple fait qu'on essayait de syndiquer les travailleurs a entraîné de l'intimidation, de la violence, des disparitions et des meurtres. Ce n'est pas ainsi que doit fonctionner le commerce international. Je suis heureux de voir que l'Accord Canada—États-Unis—Mexique resserrerait l'application des normes du travail au Mexique, garantirait la liberté d'association et le droit à la négociation collective aux travailleurs mexicains et contribuerait à renforcer le mouvement syndical dans ce pays. L'Accord prévoit un mécanisme d'intervention rapide en cas de violation des droits des travailleurs.
Ces normes du travail sont renforcées dans la nouvelle version améliorée de l'Accord grâce aux efforts des démocrates aux États-Unis qui n'étaient pas satisfaits de la première version signée parce que celle-ci ne prévoyait ni des normes du travail ni un mécanisme d'application de ces normes acceptables.
Les démocrates ont aussi réussi à annuler la prolongation des brevets des médicaments biologiques prévue dans la première version de l'Accord. En plus de permettre aux consommateurs canadiens d'économiser, ce changement fera baisser ce qu'il en coûtera pour doter le Canada d'un régime universel d'assurance-médicaments.
Heureusement que le Parlement canadien ne s'est pas précipité pour ratifier la première version signée de l'Accord, car nous pouvons désormais bénéficier des changements importants apportés par les démocrates américains.
Les dispositions relatives aux règles d'origine ont elles aussi été améliorées. La proportion de contenu nord-américain requis pour qu'un bien soit considéré comme d'origine nord-américaine a été rehaussée. Le texte prévoit désormais que les automobiles doivent comporter 70 % d'acier et d'aluminium provenant d'Amérique du Nord, mais s'il garantit que l'acier sera produit dans l'un des trois pays signataires, il n'exige rien de tel pour l'aluminium, ce qui est déplorable.
La gestion de l'offre dont jouissent les producteurs de lait et de volaille demeurera intacte, sauf que les produits laitiers en provenance des États-Unis pourront dorénavant être importés au Canada. Il s'agit d'un coup dur pour la pérennité des fermes canadiennes, et les agriculteurs d'ici devront être indemnisés.
De nombreux produits laitiers d'origine américaine contiennent en outre une hormone de croissance bovine génétiquement modifiée, la rBGH, qui est interdite au Canada. Il nous faudra donc légiférer afin d'interdire les produits américains contenant cette hormone ou à tout le moins d'exiger qu'ils soient étiquetés en conséquence.
L'Accord Canada—États-Unis—Mexique présente quelques avancées en matière de protection de l'environnement. Les pays signataires se sont engagés à respecter les obligations qui leur incombent en vertu d'un certain nombre de traités multilatéraux sur l'environnement qu'ils ont signés. Ces accords sont tous exécutoires. Cependant, l'Accord ne mentionne pas les changements climatiques ni l'obligation pour les trois pays de respecter leurs engagements dans le cadre des accords sur le climat. Les objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques fixés à Paris sont contraignants, mais il n'existe aucun mécanisme d'application ni aucune sanction dans le cas des pays qui ne respectent pas leurs engagements.
L'intensification du commerce des biens accélérera les changements climatiques. L'une des meilleures façons de lutter contre les changements climatiques, c'est de faire en sorte que l'économie soit aussi locale que possible. C'est particulièrement vrai dans le cas des produits agricoles. Les échanges commerciaux superflus, comme l'importation de marchandises qui peuvent facilement être produites à l'échelle locale, n'ont aucun sens.
L'Accord Canada—États-Unis—Mexique suscite d'autres préoccupations. Il ne règle pas le conflit du bois d'œuvre qui dure depuis des décennies entre le Canada et les États-Unis. Pour assurer la pérennité de l'industrie forestière canadienne, il est nécessaire d'obtenir un accord adéquat sur le bois d'œuvre.
Le chapitre sur les bonnes pratiques de réglementation suscite également des préoccupations. Qui décide de ce qui constitue une bonne pratique de réglementation? Ce processus mettra-t-il en cause uniquement les entreprises et les gouvernements, ou bien fera-t-il aussi appel aux organismes de la société civile qui représentent les travailleurs, les consommateurs et les défenseurs de l'environnement?
La prolongation de la période visée par le droit d'auteur, qui passera de 50 à 75 ans après le décès de l'auteur, est un changement inutile.
Il est paradoxal d'entendre les conservateurs se plaindre de ne pas avoir suffisamment d'accès pendant le processus de négociation et de devoir étudier un accord qui est un fait accompli. Cela en dit vraiment long sur l'absence d'un processus clair et transparent de négociation des accords commerciaux. Le processus de négociation de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique comprenait des séances d'information pour un groupe élargi d'intervenants, qui ne se limite pas aux entreprises et aux sociétés qui ont été consultées dans le passé. Il s'agit d'une amélioration, mais il y a encore du travail à faire pour rendre le processus de négociation des accords commerciaux plus transparent. Il est inacceptable que les Canadiens et les parlementaires qui les représentent ne puissent participer à un débat sur les mérites d'un accord commercial qu'une fois qu'il a été achevé et signé.
Tant les libéraux que les conservateurs se sont plaints de la nature secrète du processus de négociation lorsqu'ils formaient l'opposition. Les verts estiment que nous devrions suivre le même processus que l'Union européenne pour négocier des accords commerciaux. Nous devrions avoir une discussion et un débat ouverts et transparents sur les objectifs du Canada avant le début des négociations. Ce débat devrait se poursuivre pendant les négociations et après leur conclusion. De plus, une analyse socioéconomique des répercussions et des avantages potentiels d'un nouvel accord commercial devrait être mise à la disposition de tous les Canadiens.
Depuis des années, je m'oppose haut et fort au modèle de libre-échange des entreprises. Par conséquent, les gens qui me connaissent se demanderont peut-être pourquoi j'ai l'intention d'appuyer l'Accord Canada—États-Unis—Mexique. Ce n'est pas un accord parfait, le processus de négociation est boiteux et nous pouvons et devons faire mieux, mais il faut faire un choix entre conserver l'ancien ALENA imparfait et ratifier la nouvelle version améliorée. Il est préférable de faire un pas en avant plutôt que de maintenir le statu quo.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'intervenir au sujet de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique.
Je me réjouis qu'au terme d'un processus long et pénible, les choses aient enfin abouti. Les parlementaires ont maintenant la possibilité d'étudier le nouvel accord et de faire en sorte que le libre-échange avec nos partenaires du continent profite toujours à tous les Canadiens.
Des centaines de milliers d'emplois au Canada dépendent du commerce international, dont l'Accord de libre-échange nord-américain constitue un élément essentiel. En fait, un Canadien sur cinq qui occupe un emploi au Canada doit son emploi à cet accord.
Toutefois, nous avons intérêt à mettre à jour périodiquement des accords comme l'ALENA. Les choses évoluent constamment, ce qui nous oblige à revoir et à adapter les accords existants. Toutefois, en ce qui concerne la plus récente renégociation, le s'est montré un peu trop empressé lorsqu'il s'est dit tout à fait disposé à renégocier l'ALENA avec le nouveau président Donald Trump.
J'ai été quelque peu surpris quand le a choisi d'engager le Canada dans cette renégociation, alors que tout le monde savait que les États-Unis étaient surtout préoccupés par leur relation avec le Mexique. Le Canada s'est soudain laissé entraîner dans ce qui a donné lieu à plusieurs années de négociations particulièrement longues et houleuses. Heureusement, il semble que nous soyons arrivés vers la fin de cette étape.
Je suis conscient que les membres de l'équipe de négociation ont consacré de longues heures à cette tâche, et je tiens à remercier nos fonctionnaires pour les efforts qu'ils ont déployés. Je me rends compte qu'ils sont menottés et qu'ils ne peuvent pas travailler dans l'environnement qui leur convient ni utiliser les outils dont ils ont besoin. Toutefois, je suis convaincu qu'ils ont travaillé sans relâche et qu'ils ont fait de leur mieux pour obtenir le meilleur accord pour le Canada.
Fait particulièrement décourageant, pendant ce processus, nombre d'erreurs graves nous ont rendu la tâche encore plus difficile. Par exemple, le est allé à New York, la ville natale du président Trump, pour donner un discours dans le cadre de la cérémonie de collation des grades d'une université. Naturellement, il a pris le temps de poser pour des photos. L'une des photos prises pendant cette visite s'est retrouvée sur la couverture du magazine Rolling Stone. Je pense que je ne ferai jamais la couverture de ce magazine, mais je suis sûr que c'est tout un exploit. Pire encore, l'article du Rolling Stone présentait le comme un adversaire du président, ce qui donnait l'impression que le voyage n'était qu'une occasion de faire affront au président des États-Unis. Pourquoi le a-t-il couru le risque d'insulter le président pendant que le Canada menait des négociations difficiles avec son pays et que des emplois canadiens étaient en jeu?
J'ai eu l'occasion de négocier bien des ententes commerciales. Au fil des années, j'ai appris que la meilleure façon de conclure une bonne entente est de créer des liens avec la personne avec qui on fait affaire, de bâtir une relation fondée sur la confiance et le respect mutuels, et de ne pas croire qu'on peut obtenir un accord juste et équitable en énervant et en intimidant l'autre personne.
Sans surprise, les faux pas et les difficultés qui ont marqué cette renégociation se sont traduits par certains reculs dans l'accord. Je parle du fait que les libéraux ont laissé tomber les agriculteurs soumis à la gestion de l'offre et les producteurs d'aluminium d'ici. Il y a aussi eu des occasions manquées: aucune avancée pour régler le conflit sur le bois d'œuvre, pour répondre à la disposition privilégiant l'achat de produits américains ou pour mettre à jour la liste des professionnels admissibles à des permis temporaires afin de refléter l'économie du XXIe siècle. Ce ne sont là que quelques exemples.
La semaine dernière, au moment de la signature à la Maison-Blanche, le président Trump a affirmé qu'il s'agissait de l'accord commercial le plus important, le plus juste, le plus équilibré et le plus moderne jamais obtenu. Au Canada, les libéraux n'ont pas utilisé les mêmes qualificatifs. À mon avis, ils sont loin d'être aussi sûrs d'avoir signé un accord aussi juste, équilibré et moderne qu'ils l'auraient souhaité. La façon dont ils parlent de cet accord en particulier le montre bien.
Malgré tout, compte tenu du ralentissement et de la vulnérabilité de l'économie canadienne, un accès limité aux marchés américains ne ferait qu'affaiblir davantage les exportations et les investissements commerciaux. Le libre-échange avec notre voisin du Sud ouvre des débouchés pour l'ensemble des Canadiens, et nous devons en tirer parti tout en travaillant à résoudre les problèmes que les libéraux ont créés avec cet accord.
De ce côté-ci de la Chambre, au Parti conservateur, nous sommes fiers de représenter le parti des échanges commerciaux. C'est, bien sûr, un gouvernement conservateur qui a élaboré le premier accord de libre-échange avec les États-Unis, à l'origine d'une activité économique accrue et de la création d'emplois au cours des dernières décennies.
Les échanges commerciaux bilatéraux transfrontaliers entre le Canada et les États-Unis s'élèvent à environ 2 milliards de dollars par jour, ce qui signifie que les États-Unis sont notre plus important partenaire commercial. Ces échanges représentent 75 % de toutes les exportations canadiennes. De fait, depuis la mise en œuvre de l'ALENA d'origine, plus de cinq millions d'emplois ont été créés. Si on inclut le Mexique, les échanges entre les trois pays ont quadruplé pour atteindre 1,2 billion de dollars par an. Les conservateurs sont donc convaincus qu'un bon accord est synonyme de croissance, d'investissements et de prospérité potentiels en permanence.
Comme tous les Canadiens, je veux le meilleur accord qui soit pour nos familles, nos travailleurs et nos entreprises. Il est important d'avoir un bon accord de libre-échange en place, mais il doit être dans l'intérêt des Canadiens. Le fait est que l'incurie dont les libéraux ont fait montre dans le dossier de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique va coûter cher aux contribuables. Nous devons maintenant nous assurer que les entreprises, les industries et les secteurs de notre économie qui ont été négligés par cet accord fassent un atterrissage en douceur.
J'aimerais parler brièvement des secteurs assujettis à la gestion de l'offre, à savoir les industries du lait, du poulet, des œufs et des produits dérivés des œufs, de la dinde et des œufs d'incubation de poulet à chair.
Dans ma circonscription du Manitoba, il y a la plus forte concentration d'agriculteurs soumis à la gestion de l'offre de toute la province. Il va sans dire que ces personnes ne sont pas que de simples agriculteurs. Ils sont des piliers des collectivités du Sud-Est du Manitoba. Ils participent activement à leurs collectivités. Ce sont des employeurs. Ce sont eux qui font de ma circonscription, Provencher, la plus généreuse de tout le Canada, après Abbotsford, si l'on en croit les chiffres de Statistique Canada sur les dons de bienfaisance. Nous en sommes très fiers.
Le succès de cette circonscription, considérée comme très charitable, s'explique en partie par le fait que notre secteur de la gestion de l'offre y contribue grandement. Cependant, le gouvernement libéral a malheureusement laissé tomber les habitants de cette région. Dans ce nouvel accord, les libéraux ont convenu d'ouvrir 3,6 % du marché canadien afin d'accroître les importations de produits laitiers. C'est plus que ce qui était prévu dans le Partenariat transpacifique.
En ce qui concerne la gestion de l'offre, il ne faut pas oublier qu'en vertu du Partenariat transpacifique, les États-Unis faisaient partie de cet accès au marché canadien. Au lieu de faire marche arrière lorsque les Américains se sont retirés du Partenariat transpacifique et que nous avons finalement signé l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, le Canada a conservé l'accès au marché canadien pour les pays asiatiques. Maintenant, en plus de tout cela, les Américains se prévalent d'un accès élargi au marché, à raison de 3,6 %, ce qui prive les producteurs canadiens d'un débouché pour leurs produits. Je suis persuadé que les secteurs assujettis à la gestion de l'offre ne considèrent pas que le nouvel ALENA est une amélioration.
Aux termes de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, le Canada adoptera des contingents tarifaires qui procureront aux producteurs laitiers des États-Unis un accès au marché des produits laitiers au Canada. Cela s'applique au lait, au lait concentré, au lait en poudre, à la crème et à la crème en poudre, au babeurre et même à la crème glacée. L'Accord prévoit également des seuils précis pour les concentrés de protéines de lait, le lait écrémé et les préparations pour nourrissons. Lorsque les seuils d'exportation de ces produits sont dépassés, le Canada sera tenu d'ajouter des droits aux exportations dépassant les seuils, ce qui haussera encore plus le prix de ces produits.
Les producteurs laitiers du Canada prévoient des pertes annuelles de 190 millions de dollars et que le plafonnement des exportations leur coûtera 50 millions de dollars supplémentaires. De surcroît, les transformateurs de produits laitiers canadiens estiment qu'ils subiront des pertes annuelles de 300 millions à 350 millions de dollars. C'est non négligeable. C'est beaucoup d'argent qu'il faudra trouver ailleurs pour compenser.
Les producteurs canadiens de poulet aussi seront négativement touchés. Aux termes du nouvel accord, le Canada laissera 47 000 tonnes métriques de poulet en provenance des États-Unis entrer au pays libres de droits de douane, et ce, dès la première année suivant la ratification. Par la suite, ce volume augmentera à près de 63 000 tonnes métriques par année.
Malgré tout cela, les conservateurs sont un parti de libre-échange et demeurent résolus à trouver une solution. La plupart des grandes associations d'industrie souhaitent que la Chambre ratifie l'accord. Personne ne réclamait vraiment ces changements, mais ils font partie de la réalité à laquelle nous devons faire face. J'examine certainement l'Accord Canada—États-Unis—Mexique avec lucidité. Toutefois, vu l'importance du libre-échange pour tant d'industries et tant d'emplois au pays, nous ne pouvons tout simplement pas nous en passer.
Les conservateurs seront là pour exiger des comptes des libéraux et veiller à ce que ceux qui sont négativement touchés par cet accord aient les outils dont ils ont besoin pour survivre aux conséquences.
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Madame la Présidente, étant donné qu'il s'agit de la première fois que je prends la parole depuis le début de la présente législature, je tiens à profiter de l'occasion pour remercier les résidants et les familles de Mississauga-Est—Cooksville. Je les remercie de leur appui, de leur confiance et de leur foi en un avenir meilleur, et je les remercie de m'avoir confié un deuxième mandat. De plus, je m'en voudrais de ne pas remercier mes plus grands partisans, c'est-à-dire mon épouse Christina et mes fils jumeaux, Sebastien et Alexander.
Quand j'ai l'occasion de faire des visites dans les écoles, j'ai la chance de rencontrer de nombreux enfants, comme des filles qui adorent les sciences et qui rêvent de devenir la scientifique qui découvrira un remède au cancer, et des garçons qui aiment jardiner et qui deviendront les agriculteurs qui cultiveront les aliments sains et sûrs que nous mangerons demain. C'est pour eux que nous travaillons.
Nous travaillons pour les personnes âgées qui ont peiné et travaillé d'arrache-pied pour faire du Canada le pays qu'il est. Nous voulons les aider à continuer de vivre dans la dignité et le respect. Nous travaillons pour donner aux nouveaux arrivants au Canada l'occasion de participer pleinement et de réaliser leurs rêves canadiens.
Je ne suis pas le seul à avoir ses aspirations. J'ai entendu tous les députés de tous les partis les exprimer.
L'intersection des rues Hurontario et Dundas, dans ma circonscription, est surnommée « les quatre coins » parce que, quelle que soit l'heure du jour, on peut y voir des gens des quatre coins du monde. Ces gens sont venus ici pour partager nos buts et nous aider à les atteindre, et parce qu'ils croient aux valeurs qui sont chères aux yeux des Canadiens, les mêmes qui nous unissent nous et qui unissaient les générations qui nous ont précédés, comme la paix, la démocratie, la liberté, la justice inhérente à la primauté du droit, la sécurité, l'égalité des chances, le travail d'équipe, l'amitié et la confiance.
Remontons un peu dans le temps et revenons à la campagne électorale de 2016, aux États-Unis. C'est dans les débats entre candidats que l'ALENA a été remis en question pour la première fois. Nous savons tous que, de menace, cette perspective est vite devenue une réalité, mais le Canada a décidé de se retrousser les manches et de s'atteler à la tâche. Nous avons fait front commun grâce à Équipe Canada. La population, le monde des affaires, les syndicats, les pouvoirs publics, les peuples autochtones ainsi que des acteurs de tous les secteurs de l'économie, y compris les milieux agricole, manufacturier et environnemental: tout le monde s'est serré les coudes pour défendre nos acquis et améliorer ce qui pouvait l'être.
Les Canadiens ont cru à notre plan de match. Ils étaient convaincus du bien-fondé de notre démarche. Ils croyaient surtout que c'était possible, que nous pouvions signer un accord où chacun trouverait son compte. Les Canadiens y croyaient, et nous, nous avons réussi notre pari.
Je souhaite remercier le et la de leurs efforts pour amener les députés, tous partis confondus, à coopérer. Nous prenons toute la mesure de cette réussite.
Je suis reconnaissant d'avoir eu la chance de faire partie du comité du commerce international et, à ce titre, de sillonner le pays et d'écouter les Canadiens et les intervenants. Nous avons reçu 47 000 mémoires sur le nouvel ALENA pour que cet accord soit bon pour le Canada et les Canadiens et que nous puissions tous prospérer grâce à un commerce libre et équitable.
Les efforts n'étaient pas limités au Canada. Nous sommes allés aux États-Unis, par l'intermédiaire du comité et des cabinets des ministres. De nombreux députés ont eu l'occasion de s'entretenir avec des sénateurs et des représentants. Nous avons pu échanger avec nos alliés, les Américains, sur l'importance névralgique de cet accord, non seulement pour nous, mais aussi pour les États-Unis et le Mexique, dans la création d'un bloc commercial qui nous a apporté à tous tant de prospérité.
Je tiens à remercier Steve Verheul et les négociateurs exceptionnels du Canada, qui étaient à la table des négociations et qui se sont montrés intraitables en ce qui a trait à nos valeurs. Ils savaient que nous étions prêts à apporter des changements et des améliorations ainsi qu'à moderniser l'accord, et c'est ce que nous avons fait. Nous y sommes arrivés grâce à la voix des députés et grâce aux intervenants ainsi qu'en menant beaucoup de consultations et en écoutant la population.
C'est ce qui distingue cet accord, qui a placé le Canada dans une position enviable en en faisant le seul pays du G7 à disposer d'accords avec les pays riverains du Pacifique, l'Europe et l'Amérique du Nord. Il touche 1,5 milliard de personnes. La région économique visée représente un marché de 23 billions de dollars, et 2 milliards de dollars circulent entre les États-Unis et le Canada chaque jour.
Cet accord est positif pour tout le monde. Il s'agit d'un accord progressiste qui tient compte des Autochtones, du secteur culturel, de l'environnement et du secteur de la main-d'œuvre, autant d'éléments que d'autres personnes croyaient absolument hors de portée. Toutefois, nous avons adopté une approche progressiste. Grâce à ce plan, à ce processus, et à notre conviction qu'il s'agissait de la bonne façon de procéder, nous avons été en mesure de conclure cet accord intéressant pour tous les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays.
C'est pour cette raison que je suis tellement fier du travail que nous avons tous accompli. En disant cela, je m'adresse aux députés des deux côtés de la Chambre parce que les observations de l'opposition, qui comptait bon nombre de sceptiques, ont joué un rôle important. Elles ont contribué à donner forme à l'accord actuel, qui tient compte d'une grande partie d'entre elles.
Dans ma circonscription, Mississauga-Est—Cooksville, j'ai rencontré des parties intéressées, des propriétaires de PME, mais aussi de grandes entreprises et j'ai entendu des réactions positives au sujet des chaînes d'approvisionnement et de la part des nombreux employés qui travaillent pour ces entreprises. Les gens disent que nous avons bien accompli notre mission.
Cela a été difficile. Bien souvent, nous ne savions pas si nous finirions par conclure un accord, mais nous y sommes parvenus. Nous en sommes maintenant à une étape où nous devons tous travailler ensemble au Parlement. Nous unissons nos efforts parce que cela nous donne l'occasion de débattre de l'accord et de parler des nombreux gains et avantages qui profiteront aux Canadiens dans tous les secteurs d'activités. C'est aussi l'occasion de réfléchir au fait que nous avons un très bon accord pour les Canadiens et d'en discuter.
J'ai entendu certains des débats et certaines des questions qui ont été posées et auxquelles les députés ont répondu. Je vois toujours le verre comme étant à moitié plein. J'ai entendu parler des choses que nous pourrions améliorer à l'avenir, et je suis d'accord. Nous pouvons toujours faire mieux. Il est toujours possible de faire mieux. Nous le savons. Il est formidable d'avoir la chance de débattre et d'entendre les députés proposer des améliorations qui nous serviront plus tard.
En ce moment, nous devons également nous entendre pour dire que nous avons tous travaillé fort et fait preuve d'écoute. Nous devons faire aboutir cet accord pour assurer la prospérité de tous les Canadiens et de toutes les entreprises, pour leur apporter la stabilité qu'ils recherchent depuis très longtemps. Cet accord modernisé est bon pour les Canadiens. Il va apporter la prévisibilité et la stabilité dont les entreprises et les travailleurs ont besoin.