propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, tout d'abord, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur les terres ancestrales des Algonquins.
Aujourd'hui, j'ai le privilège de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui vise à modifier la Loi sur la citoyenneté. Une fois adoptée, cette mesure législative modifiera le serment de citoyenneté afin de garantir que les Autochtones aient la place qui leur revient dans la déclaration solennelle faite par les nouveaux arrivants lorsqu'ils sont accueillis dans la famille canadienne.
Au moyen de ce projet de loi, le gouvernement poursuit son engagement à donner suite aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, en particulier à l'appel à l'action no 94. Comme les députés le savent, un projet de loi identique à celui-ci avait été présenté lors de la dernière législature; cependant, nous n'avons pas pu le faire adopter avant la dissolution du Parlement.
[Français]
Je vais me permettre de dire pourquoi je pense qu'il est important de le souligner. Le gouvernement a proposé de présenter cet amendement depuis un certain temps, presque un an, dans le cadre de nos efforts globaux pour faire avancer la réconciliation de façon significative.
[Traduction]
Il faut déployer beaucoup d'efforts. Le renouvellement de la relation avec les Autochtones doit reposer sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat. Nous avons adopté ces principes afin de favoriser l'élaboration concertée de lois et de politiques qui permettront, notamment, de protéger les langues, les traditions et les institutions autochtones.
Ces progrès signifient-ils que notre travail est terminé? Bien sûr que non. Comme le montre l'actualité, il reste des problèmes aussi complexes qu'urgents à résoudre. Qui plus est, nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière.
[Français]
J'espère que nous saisirons le présent comme une occasion de débattre de manière constructive de ce projet de loi en commençant par un accord entre tous les partis selon lequel les modifications proposées ici à la Loi sur la citoyenneté sont une étape essentielle de plus sur la voie de la réconciliation.
[Traduction]
Avant de parler du contenu du projet de loi, je crois nécessaire d'insérer l'appel à l'action no 94 dans son contexte historique.
Comme on l'a mentionné lors de la publication du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, trop de Canadiens connaissent mal la tragédie des pensionnats autochtones ou n'en savent rien du tout. La sensibilisation insuffisante de la population à l'arrachement systémique des enfants à leur famille est lourde de conséquences. Auparavant, les survivants étaient contraints par la honte à garder le silence, mais des milliers d'entre eux ont raconté à la Commission les douloureuses expériences qu'ils ont vécues dans les pensionnats. Ce travail a contribué à l'ouverture d'un dialogue important sur ce qui est nécessaire pour guérir.
En tant que Canadiens, nous avons beaucoup à apprendre en écoutant la voix des Autochtones. C'est dans cet esprit de partage, de savoir et d'apprentissage que nous présentons ce projet de loi afin que les nouveaux Canadiens commencent à comprendre, dès qu'ils deviennent des citoyens, que l'histoire des peuples autochtones fait partie de la mosaïque canadienne. L'histoire des Premières Nations, des Inuits et des Métis fait partie intégrante de l'histoire du Canada.
[Français]
C'est pourquoi l'approche que nous adoptons avec ce nouveau serment est si importante. Ce geste proposé aujourd'hui est une étape de plus pour restaurer une relation autrefois harmonieuse.
[Traduction]
Le sénateur Sinclair a déclaré:
Les gestes sont plus éloquents que les mots. En réalité [...] nous nous attendons à des mesures rassembleuses, des mesures qui secouent les gens et leur font prendre conscience qu'il y a un processus en cours auquel ils doivent prendre part.
Avec le projet de loi, nous répondons à l'exhortation du sénateur Sinclair en modifiant le serment de citoyenneté pour qu'il soit plus inclusif et qu'il contribue à transformer du tout au tout la nature de nos relations avec les peuples autochtones.
Pendant des centaines d'années, même avant les pensionnats autochtones, les Autochtones ont fait l'objet de discrimination dans toutes les facettes de leur vie. Le gouvernement actuel croit fermement qu'il faut reconnaître les injustices du passé et envisager une nouvelle relation fondée sur les droits inhérents des peuples autochtones. Le projet de loi que nous présentons aujourd'hui contribue à préparer le terrain pour ce faire.
Une fois adopté, le nouveau serment de citoyenneté sera libellé comme suit:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Je souligne que, pour arriver à ce libellé, le gouvernement a fait appel à des dirigeants autochtones ainsi qu'à des organismes autochtones nationaux. Mon ministère a entrepris les consultations en 2016 auprès de l'Assemblée des Premières Nations, de l'Inuit Tapiriit Kanatami et du Ralliement national des Métis. Nous avons aussi fait appel à des membres de la Coalition sur les revendications territoriales, un organisme qui représente les organismes signataires de traités modernes et les gouvernements autochtones du Canada.
[Français]
Bien que les trois organisations soutiennent de façon générale l’intention de l’appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, des efforts supplémentaires étaient de toute évidence nécessaires pour rendre le serment aussi précis et inclusif que possible.
[Traduction]
Les parties consultées n'étaient pas toutes du même avis sur la formulation à adopter. Néanmoins, nous pensons sincèrement que nous en sommes arrivés à un texte qui inclut le mieux possible les expériences des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ce qui donne suite et à l'appel à l'action no 94 et aux éléments fondamentaux qui sont ressortis des consultations menées par mon ministère. Ainsi, nous proposons à la Chambre aujourd'hui un serment de citoyenneté qui inculque le principe de la réconciliation aux nouveaux citoyens.
De nombreuses générations d'immigrants ont contribué à faire du Canada ce qu'il est aujourd'hui. Peu importe la région du pays, il est difficile de trouver une famille dont une des générations n'est pas arrivée de l'étranger. L'obtention de la citoyenneté est une étape importante du parcours d'un grand nombre de ces familles. Près de 85 % des nouveaux arrivants deviennent d'ailleurs des citoyens. Au cours de la dernière décennie, le Canada a accueilli presque 1,7 million de nouveaux citoyens. Je suis ministre depuis peu, mais j'ai déjà eu l'occasion de participer à un certain nombre de cérémonies de citoyenneté aux quatre coins du pays et je peux dire que c'est particulièrement touchant.
[Français]
J’ai pu voir la fierté sur le visage de nouveaux citoyens et tout l’engagement que représente ce serment dans les démarches pour s’établir dans un nouveau pays d’adoption.
[Traduction]
Le serment de citoyenneté est une déclaration hautement publique qui fait partie intégrante du processus d'acquisition de la citoyenneté. Il consacre l'engagement à l'égalité, à la diversité et au respect dans une société ouverte et libre. Qui plus est, au moment où ils prêtent serment, les nouveaux citoyens acceptent l'héritage de ceux qui les ont précédés et les valeurs qui caractérisent le Canada. Quand un immigrant acquiert la citoyenneté canadienne, notre histoire devient sienne, et son histoire s'intègre à la nôtre. Dorénavant, cette histoire collective fera en sorte que les nouveaux arrivants reconnaissent et affirment les droits ancestraux et les droits issus de traités des peuples autochtones. Les Premières Nations du Canada ont chacune une histoire unique qui s'inscrit dans le passé, le présent et l'avenir de notre pays.
[Français]
Nous avons parcouru un long chemin et avons encore du travail à faire. Le but de ce projet de loi est donc double. Premièrement, notre objectif est de faire en sorte que les nouveaux Canadiens reconnaissent les contributions importantes des peuples autochtones au Canada. Le gouvernement réaffirme également son attachement à la réconciliation et à une relation renouvelée avec les peuples autochtones.
[Traduction]
Nous devons continuer d'avancer ensemble.
[Français]
Nous avons écouté et appris. Nous travaillons ensemble pour prendre des mesures concrètes pour construire un avenir meilleur et une nouvelle relation, et cela comprend la reconnaissance des peuples autochtones dans le serment de citoyenneté.
[Traduction]
Notre objectif consiste à rebâtir la relation avec les peuples autochtones, à partir de ses fondements mêmes. Toutefois, cette transformation profonde devra être axée sur le respect mutuel, la détermination et la patience.
Il faudra écouter nos partenaires autochtones ainsi que les communautés et les jeunes des Premières Nations, apprendre d'eux et mettre en œuvre des mesures décisives à la lumière du message que nous aurons entendu; autrement dit, il faut bâtir la confiance et veiller à la guérison. Il faudra également faire tout en notre pouvoir pour soutenir le droit inhérent à l'autodétermination des peuples autochtones, afin d'assurer à l'ensemble des Canadiens un meilleur avenir.
Ensemble, nous pouvons bâtir un meilleur Canada, et c'est ce que nous ferons, mais nous n'y arriverons que dans le cadre d'un partenariat honnête et en bonne et due forme avec les peuples autochtones, qui sont vraiment les mieux placés pour savoir ce dont leurs communautés ont besoin.
En conclusion, force est de reconnaître que nous sommes confrontés à des défis. Néanmoins, cette mesure législative offre une excellente occasion d'améliorer nos relations pour l'avenir.
Je suis impatient de collaborer avec l'ensemble des députés de la Chambre dans ce dossier. J'ose espérer que nous trouverons des motifs communs d'appuyer ce projet de loi, qui constitue un important pas en avant, bien que modeste, vers la réconciliation.
:
Madame la Présidente, il est très difficile de se concentrer sur les travaux de la Chambre aujourd'hui après avoir eu, cette fin de semaine, une autre preuve désastreuse que le gouvernement libéral est incapable de maintenir la paix, l'ordre et une bonne gouvernance.
L'entreprise Teck Resources Limited s'est retirée d'un projet de 20 milliards de dollars qui avait déjà franchi plusieurs évaluations environnementales. Le projet bénéficiait de l'appui enthousiaste des communautés autochtones auxquelles seraient revenue une bonne partie des retombées économiques et des quelque 7 000 emplois en construction et 2 500 emplois du côté de l'exploitation. Le projet avait de plus le soutien des gouvernements provinciaux, des entreprises et de l'industrie, puisqu'il aurait injecté 70 milliards de dollars dans l'économie du pays. L'entreprise s'est retirée parce que le gouvernement libéral s'empêtre dans des politiques contradictoires à propos de l'environnement et du développement des ressources, et ne pouvait pas garantir que cette anarchie ne nuirait pas au projet. C'est un coup dur pour l'économie de l'Alberta, l'économie canadienne et le concept du maintien de la paix, de l'ordre et d'une bonne gouvernance.
Cela dit, je passe maintenant au projet de loi à l'étude.
C'est pour moi un honneur d'intervenir à la Chambre pour parler de l'importance, en fait du caractère sacré, du serment que prêtent les nouveaux citoyens de notre merveilleux pays, le Canada. Le serment actuel est une promesse à la fois courte, concise, simple et profonde, par laquelle les nouveaux citoyens s'engagent à observer fidèlement toutes les lois du Canada. C'est une déclaration de patriotisme et de loyauté.
Il m'apparaît pertinent, dans le cadre de notre étude du projet de loi , de revenir un peu sur l'histoire.
Bien que le Canada ait 152 ans, ce n'est qu'en 1931 qu'il est devenu largement indépendant du Royaume-Uni, sous le gouvernement conservateur de R. B. Bennett. Les citoyens du Canada sont tout de même demeurés des sujets britanniques, et les gens qui venaient d'un autre pays du Commonwealth n'avaient pas à prononcer le serment d'allégeance. En 1946, les députés du Parlement canadien ont adopté la Loi sur la citoyenneté canadienne alors qu'ils se trouvaient dans l'édifice du Centre, cet édifice situé tout près d'ici et qui est actuellement en rénovation.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est-à-dire quelques années avant l'entrée en vigueur de la Loi sur la citoyenneté canadienne en 1947, je suis arrivé au Canada au Quai 21, à Halifax, avec ma mère, une infirmière de l'armée canadienne, à bord d'un navire-hôpital de la Croix-Rouge circulant en convoi, le Lady Nelson. Mes parents étaient tous les deux Canadiens: mon père était capitaine dans l'armée canadienne et ma mère était infirmière lieutenante affectée à l'équipe de chirurgie plastique du Service de santé de l'Armée royale canadienne. Je suis né dans un hôpital de l'armée canadienne à Bramshott, dans le Sussex.
Dans le cadre de toutes ces circonstances, j'ai passé mon enfance et le début de ma vingtaine à croire que j'étais un citoyen canadien. J'ai servi dans la Marine royale canadienne, pour une très courte période seulement, à mon grand regret, puis dans la Réserve de l'Armée canadienne, et j'ai prêté à chaque fois le serment de loyauté à la Reine et au Canada. De plus, j'ai voté à deux élections canadiennes. Ce n'est qu'en 1966, lorsque j'ai demandé mon premier passeport afin de pouvoir me rendre au Vietnam à titre de journaliste pigiste, que j'ai découvert que je n'avais pas droit à un passeport canadien puisque, n'étant pas arrivé au Canada avant 1947, je n'étais pas citoyen canadien.
Heureusement, dans les années 1960, ce type de naturalisation pouvait se faire très rapidement. Après un très bref délai, j'ai pu enfin prêter officiellement le serment d'allégeance et devenir ainsi officiellement un citoyen canadien. J'ai reçu un passeport et j'ai pu commencer à reprendre ma vie.
Le serment de citoyenneté n'a été inscrit dans la loi qu'en 1977, à la suite d'une modification à la Loi sur la citoyenneté. Pour la première fois, la reine Elizabeth fut citée comme étant la reine du Canada, conformément au statut de monarchie constitutionnelle du pays.
Madame la Présidente, je vous assure que je vais arriver bientôt aux modifications proposées aujourd'hui au serment de citoyenneté, modifications qui ont été proposées à diverses occasions par des gouvernements libéraux depuis 1977. Ces changements ont toujours été jugés controversés et soit ils ont été abandonnés, soit ils sont morts au Feuilleton.
Au milieu des années 1990, le ministre libéral de la Citoyenneté et de l'Immigration, Sergio Marchi, a chargé un groupe d'écrivains canadiens de composer un nouveau serment qui aurait outrageusement éliminé toute référence à notre monarque constitutionnel, la reine Elizabeth. Heureusement, le premier ministre libéral, Jean Chrétien, dans un moment de lucidité exceptionnelle, a dit au ministre Marchi de mettre en veilleuse cette proposition, qui a été abandonnée.
Toutefois, comme les députés le savent, les libéraux adorent remanier les mesures législatives. Pas conséquent, quelques années plus tard, Lucienne Robillard, une autre ministre libérale, a essayé de se débarrasser de l'allégeance non pas à la reine cette fois, mais à ses héritiers et successeurs, ce qui a amené de nombreux Canadiens à croire que notre monarchie constitutionnelle pourrait prendre fin à sa mort. Ce projet de loi, le , est mort au Feuilleton du Sénat lorsque des élections ont été déclenchées. Deux autres mesures semblables, les projets de loi et , n'ont pas connu davantage de succès. En fait, le projet de loi C-18 n'a jamais franchi l'étape de la deuxième lecture à la Chambre.
Ce qui nous amène au projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui et qui vise encore une fois à modifier la Loi sur la citoyenneté.
La lettre de mandat du comprend 12 tâches précises, dont certaines ont donné du fil à retordre à ses deux prédécesseurs au cours de la dernière législature.
Le a reçu pour instruction de remédier au flux continu d'immigrants illégaux à la frontière sud du Canada — plus de 16 000 l'an dernier —, et d'inviter les États-Unis à combler les lacunes de l'entente sur les tiers pays sûrs. Alors que l'arriéré des demandes d'asile, dont la plupart sont susceptibles d'être rejetées, approche les 90 000 cas et ne cesse d'augmenter, le ministre s'est vu confier la mission de réduire les délais de traitement. En outre, le a demandé au ministre de faire progresser les réformes concernant le système d'octroi de l'asile, et de mettre en œuvre un processus spécial de détermination du statut de réfugié destiné à offrir un refuge aux personnes en danger, qu'il s'agisse de défenseurs des droits de la personne, de journalistes ou de travailleurs humanitaires. Alors que les provinces, les collectivités, les chambres de commerce, ainsi que les entreprises et les industries partout au pays réclament un traitement plus rapide et plus efficace des immigrants permanents, le ministre a été chargé de fournir son aide dans ce domaine également.
La lettre de mandat du contient d'autres instructions, mais son premier projet de loi se trouve en fin de liste des lettres de mandat. Le projet de loi est pratiquement le même projet de loi que le projet de loi , incorporé dans le processus législatif au cours des derniers jours de la dernière législature, en juin. À l'époque, il n'y avait pas de temps pour en débattre, ou pour amorcer une étude en comité. Ce projet de loi n'avait absolument aucune chance d'être adopté lors de cette législature; il s'agissait simplement d'un engagement électoral.
Nous sommes maintenant saisis du projet de loi . Voici le serment de citoyenneté dans sa forme actuelle, tel que je l'ai entendu prononcé à maintes reprises au fil des ans lorsque j'ai assisté à des cérémonies de citoyenneté à titre de journaliste et de député:
Je jure (ou j'affirme solennellement) que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen(ne) canadien(ne).
Comme je l'ai indiqué au début de mon intervention, ce serment est une promesse relativement courte, concise et simple, mais profonde que font les nouveaux citoyens d'observer fidèlement les lois du Canada, sans exception.
Une fois modifié tel que le propose le ministre, le serment serait libellé comme suit:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d'observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Le gouvernement affirme que l'ajout de ces 23 mots fait suite à une recommandation de la Commission de vérité et réconciliation. En fait, la commission a uniquement recommandé l'ajout de 9 mots au serment de citoyenneté, plus précisément « y compris les traités conclus avec les peuples autochtones ». Bref, que 9 ou 23 mots soient ajoutés au serment, voyons les personnes qui prononceraient ces mots, en l'occurrence les nouveaux Canadiens qui prêteraient ce nouveau serment plus long qui est proposé dans le projet de loi.
Je suggère à mes collègues ici présents à la Chambre de fermer les yeux pendant un instant, si je ne les ai pas déjà plongés dans un état de somnolence. Je suis persuadé qu'ils peuvent imaginer une scène familière. Imaginons un groupe de 40 à 60 hommes, femmes et enfants, accompagnés d'autant d'amis et de parents, regroupés dans une salle de conseil municipal, une salle d'audience ou une salle de réunion dans un édifice historique ou dans un parc national.
Un juge de la citoyenneté entre dans la salle, souvent accompagné d'un ou deux membres de la Gendarmerie royale du Canada et, depuis quelques années, très souvent, par un représentant autochtone de la région ou de la province. On chante l'hymne national du Canada, peut-être avec un peu plus d'enthousiasme qu'à d'autres occasions. Certains versent quelques larmes de joie par anticipation.
Il y a peut-être une cérémonie traditionnelle de purification où l'on brûle de la sauge, du cèdre, du tabac ou d'autres plantes afin de purifier l'événement. Des paroles inspirantes sont prononcées par le juge de la citoyenneté qui préside la cérémonie et par d'autres personnes importantes. Ils parlent de l'importance de l'événement, de l'histoire du Canada, peut-être de leurs propres expériences, et du serment que tous s'apprêtent à prononcer ensemble.
Imaginons un instant les visages pleins d'espoir des participants qui représentent des races, des religions, des cultures, des communautés et des pays plus ou moins éloignés qui sont venus au Canada dans toute une variété de circonstances. Ce sont peut-être des migrants économiques ou des réfugiées venus rejoindre des membres de leur famille arrivés avant eux. Ce sont peut-être des travailleurs ou des étudiants étrangers qui sont tombés amoureux du Canada et qui ont décidé d'y rester pour y bâtir leur vie en tant que citoyens.
Toutefois, devenir citoyen ne se résume pas à une cérémonie d'une heure ou à une seule journée. On n'y arrive pas du jour au lendemain. La cérémonie est la culmination de plusieurs années de préparation, y compris le temps nécessaire pour accumuler le nombre d'années exigées pour obtenir la résidence permanente, pour apprendre l'une ou l'autre des langues officielles du Canada et pour étudier les documents et les données dans le manuel Découvrir le Canada ou les fichiers audio connexes, accessibles sur le site Web.
Ce guide est une mine de renseignements sur l'histoire du Canada, les responsabilités et les obligations liées à la citoyenneté, les droits inscrits dans la Constitution et l'importance de la primauté du droit. Ce manuel est une lecture essentielle pour les nouveaux Canadiens, non seulement pour le contenu historique, mais aussi pour les exemples de questions d'examen qu'il fournit afin de les aider à se préparer à l'examen pour la citoyenneté.
Le guide offre des informations détaillées sur les Premières Nations du Canada. Comme l'explique la section sur les peuples autochtones, les ancêtres des Premières Nations « sont venus d’Asie il y a plusieurs milliers d’années ». Il explique que les peuples autochtones étaient établis ici « bien avant l’arrivée des premiers explorateurs européens en Amérique du Nord. Les cultures vivantes et diversifiées des Premières Nations étaient enracinées dans des croyances religieuses liées à leur relation avec le Créateur, avec leur milieu naturel et avec les autres Autochtones ».
Le guide présente également, d'une manière facile à comprendre, les informations suivantes:
Les droits autochtones et les droits découlant de traités sont énoncés dans la Constitution canadienne. Les droits territoriaux ont été garantis pour la première fois par la Proclamation royale de 1763, du roi George III, qui établissait les bases de la négociation des traités avec les nouveaux arrivants — traités qui n’ont pas toujours été respectés.
Le guide traite des conséquences des maladies transmises par les Européens sur la culture autochtone ainsi que de la façon dont l'arrivée des négociants en fourrures, des missionnaires, des soldats et des colons européens a modifié à jamais le mode de vie autochtone.
En se préparant à l'examen, les futurs citoyens découvrent Joseph Brant, un militaire loyaliste mohawk et dirigeant politique durant la Révolution américaine, le chef Tecumseh et les Shawnees qu'il a dirigés aux côtés des forces britanniques durant la guerre de 1812, le combat de Louis Riel pour les droits des Métis, de même que son procès et son exécution en 1885.
Le manuel raconte presque deux siècles d'injustice et de mauvais traitements infligés aux enfants dans les pensionnats autochtones, ainsi que la violence physique et l'oppression culturelle qu'ils ont subies. Le manuel rappelle au lecteur qu'en 2008, à Ottawa, le gouvernement fédéral, alors dirigé par le premier ministre conservateur Harper, a présenté des excuses officielles aux anciens élèves. En outre, le manuel définit les trois groupes distincts qui composent les peuples autochtones du Canada.
Le Parti conservateur appuie pleinement les droits issus des traités et le processus de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada. Les conservateurs appuient les mesures concrètes qui favorisent la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada, et qui visent à leur offrir de l'eau potable, des logements sûrs, une éducation, des services de santé et des possibilités économiques, et à modifier la Loi sur les Indiens, laquelle empêche de nombreuses Premières Nations de décider elles-mêmes de leur avenir.
Le Parti conservateur respecte pleinement les traités, qui sont inscrits dans le corpus législatif du Canada. Le Parti conservateur appuie le règlement des obligations issues de traités qui n'ont pas été respectées dans le processus de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.
Depuis que le gouvernement a proposé de nouveau de modifier la Loi sur la citoyenneté, il y a une semaine, j'ai reçu des messages d'habitants de ma circonscription, et de bien plus loin, qui soutiennent que cette initiative est une mesure purement symbolique des libéraux qui, comme d'habitude, veulent se donner une image vertueuse et faire de la politicaillerie. Ces gens réclament le rejet de cette mesure législative.
Je ne peux pas me prononcer sur les motifs du gouvernement libéral parce que les incohérences et les contradictions caractérisent le processus législatif et décisionnel en matière de politique publique. Toutefois, je peux dire que je me suis fréquemment élevé à la Chambre contre des propositions — émanant très souvent du gouvernement libéral — qui avaient comme effet d'alourdir des articles de la loi, du Code criminel, clairement rédigés en y ajoutant des précisions inutiles.
Dans le cadre de ce débat, je tiens à préciser clairement qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter au serment de citoyenneté 23 mots qui, à mon avis, sont redondants. Si nous devons ajouter une partie sur les Premières Nations, pourquoi n'ajoutons-nous pas aussi des parties sur le bilinguisme officiel, la vie privée, la sécurité nationale, l'antisémitisme?
Par conséquent, je propose l'amendement suivant:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « la Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-6, Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté (appel à l’action numéro 94 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada), car les nouveaux citoyens promettent déjà d’observer fidèlement les lois du Canada lorsqu’ils prêtent le serment de citoyenneté et le projet de loi ne fait rien pour appuyer la prise de mesures concrètes en vue de favoriser la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada. »
:
Madame la Présidente, depuis des générations, le Canada accueille de nouveaux arrivants venus du monde entier qui apportent leur contribution à ce magnifique pays qui est le nôtre. Le Canada accueille sans hésitation les gens qui fuient les difficultés politiques, économiques et sociales, ainsi que ceux qui cherchent une occasion d'améliorer leur sort et celui de leur famille.
La société canadienne, mosaïque multiculturelle s'il en est, a été modelée par des personnes venues de tous les horizons, qui ont choisi de vivre ensemble librement, dans la paix et le respect de tous. En les accueillant dans notre pays bien-aimé, nous cherchons à perpétuer et à entretenir cette tradition de diversité et d'inclusion au profit de tous ceux qui souhaitent faire du Canada leur foyer.
À l'ouverture du débat sur le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté (appel à l’action numéro 94 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada), nous devons reconnaître l'histoire coloniale du Canada. De nombreux chapitres de cette histoire illustrent la façon dont le Canada a légiféré et fait preuve de discrimination à l'encontre de la communauté des minorités ethniques.
Les Chinois qui étaient là avant moi ont participé à la construction du chemin de fer qui relie les quatre coins du Canada. Ils ont dû souffrir pour que je puisse intervenir ici, aujourd'hui. Ils ont tout sacrifié, et certains ont payé de leur sang. Lors de la construction du chemin de fer, on leur a confié les tâches les plus dangereuses, et, même s'ils étaient considérés comme des « étrangers », ils se sont battus pour le Canada. La discrimination et la maltraitance qu'ils ont subies nous couvrent de honte.
Les aînés m'ont dit que c'étaient les Autochtones, qui étaient eux-mêmes victimes de discrimination, qui ont manifesté leur appui aux Chinois. Ils les ont hébergés, nourris, vêtus, soignés, et ils leur ont procuré un sentiment d'appartenance et les ont traités de façon humaine. En réalité, ils ont été maintes et maintes fois un exemple d'humanité pour le monde entier. Ce sont pourtant les gens qui ont été victimes de la colonisation, ceux qui ont eux-mêmes traversé de grandes difficultés et beaucoup souffert de discrimination.
Bref, je suis très reconnaissante aux peuples autochtones de leurs enseignements, de leur gentillesse et de leur humanité. Quel privilège pour moi d'apprendre d'eux, de les appuyer, de les remercier et d'être reconnaissante des enseignements qu'ils nous ont transmis à tous, soit de s'encourager les uns les autres, de défendre les terres, de reconnaître que l'eau est source de vie et que la Terre mère est sacrée. Ces enseignements nous apprennent à être unis de cœur.
Je ne suis pas autochtone, mais je me tiens à leurs côtés en tant qu'alliée. Voilà pourquoi le projet de loi à l'étude est si important. En tant que colons, nous devons apprendre et comprendre l'histoire coloniale du Canada.
Le projet de loi modifierait le texte du serment de citoyenneté que prêtent les néo-Canadiens pour répondre à l'appel à l'action no 94 de la Commission de vérité et réconciliation et faire référence aux traités avec les peuples autochtones.
Le serment de citoyenneté révisé se lirait comme suit:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Je suis fière de prendre la parole ici à la Chambre pour appuyer le projet de loi .
Le serment de citoyenneté marque un moment important dans le parcours des nouveaux Canadiens. Il s'accompagne à la fois de privilèges et de responsabilités. Il est absolument essentiel que les nouveaux Canadiens comprennent et respectent les droits constitutionnels des peuples autochtones. D'ailleurs, tous les Canadiens ont le devoir de se renseigner sur ces droits, selon moi.
Pendant trop longtemps, des gouvernements successifs ont multiplié les déclarations idéalistes et répété qu'ils établiraient une relation de nation à nation avec les peuples autochtones et qu'ils prendraient la réconciliation au sérieux. Cependant comme on le sait, ces promesses n'ont jamais été respectées et les gens ont été terriblement déçus.
Nous avons tous entendu le gouvernement libéral actuel affirmer qu'il ferait les choses différemment. Nous voulions vraiment le croire. Il lui a toutefois fallu cinq ans pour présenter le projet de loi à l'étude alors qu'il le qualifiait de prioritaire. Cette mesure propose un changement simple mais important. Pendant la dernière législature, plus précisément le 3 mai 2016, j'ai présenté au comité un amendement visant à apporter ce changement à un autre projet de loi sur l'immigration, qui portait aussi le numéro . Le comité a malheureusement rejeté mon amendement, le jugeant hors contexte.
Pendant la dernière législature, l'ancien député Romeo Saganash a écrit à l'ancien ministre de l'Immigration, en avril 2017, afin de lui offrir le soutien du NPD en vue de l'adoption de cette mesure. Cette offre de collaboration n'a pas été prise en considération. Ce projet de modification a été mentionné dans la lettre de mandat de l'ancien ministre de l'Immigration, mais aucune mesure n'a été prise jusqu'aux derniers jours de la législature avant les élections. Le projet de loi ne s'est même pas rendu jusqu'à l'étape de la deuxième lecture.
Il est évident que les libéraux voulaient seulement montrer de façon plus ou moins subtile, à l'approche des élections, qu'ils ont tenté d'apporter ce changement. Si les libéraux prennent autant de temps pour ajouter une ligne au serment de citoyenneté, peut-on s'étonner qu'ils échouent aussi lamentablement à établir une nouvelle relation de nation à nation avec les peuples autochtones?
Jusqu'à présent, on a donné suite à seulement 9 des 94 appels à l'action, ou 10 avec ce projet de loi. On peut dire que, pour quelqu'un qui s'empresse d'affirmer que cette relation est la plus importante, le premier ministre avance plutôt à pas de tortue. Cela représente 2,25 appels à l'action par année. À ce rythme, il faudra environ 38 ans avant qu'on donne suite à tous les appels à l'action. La réconciliation devra donc attendre à 2057.
Eva Jewell et Ian Mosby, des chercheurs du Yellowhead Institute, ont qualifié de « lamentable » le bilan des libéraux pour ce qui est de donner suite aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.
Les Canadiens commencent à accepter notre passé colonial et réclament un Canada où les droits des Autochtones sont reconnus et respectés. Le gouvernement libéral continue de désavantager délibérément les Autochtones, et les Canadiens d'un bout à l'autre du pays s'en rendent compte. Au pays, 25 % des Autochtones vivent dans la pauvreté. Pourtant, les Autochtones ne représentent que 5 % de la population du Canada. C'est épouvantable! La proportion est encore pire chez les enfants autochtones: 47 % d'entre eux vivent dans la pauvreté. Dans les réserves, la proportion passe à 53 %.
Nous continuons de voir des Autochtones empoisonnés parce qu'ils n'ont pas accès à de l'eau potable. Ce qui représente une nécessité pour tous les autres Canadiens n'est pas offert à certaines collectivités autochtones. Ce qui constitue un droit fondamental de la personne est bafoué pour les Autochtones.
Il est dégoûtant que le gouvernement libéral traîne les enfants autochtones en cour. Il a fait l'objet de neuf ordonnances de non-conformité. Pourtant, 13 ans plus tard, le gouvernement libéral continue d'en appeler d'une décision du Tribunal canadien des droits de la personne selon laquelle le gouvernement du Canada a, « délibérément ou de façon inconsidérée », fait subir un traitement discriminatoire aux enfants autochtones. Le grave sous-financement du système d'aide à l'enfance dans les réserves nuit aux enfants des Premières Nations, qui sont maintenant punis par la négligence continue du gouvernement. Au lieu de fournir des fonds pour aider les enfants autochtones, le gouvernement a, à ce jour, dépensé près de 10 millions de dollars en frais juridiques dans un combat visant à leur refuser leurs droits. Si la relation de nation à nation avec les peuples autochtones est la relation la plus importante pour les libéraux, alors pourquoi le n'honore-t-il pas la décision du Tribunal canadien des droits de la personne et ne cesse-t-il pas de traîner les enfants autochtones en cour?
L'approche coloniale du gouvernement pour répondre aux manifestations des Wet'suwet'en continue d'être au cœur de l'actualité canadienne. Vendredi, le a formulé des commentaires irréfléchis et irresponsables. Il a indiqué que le gouvernement a tenté par tous les moyens de nouer le dialogue. Quelle farce! Il cherche à fuir ses responsabilités depuis le début.
Lorsque les chefs héréditaires ont demandé à rencontrer le premier ministre il y a quelques semaines, ce dernier a refusé. D'ailleurs, ce n'est pas avant le 18 février dernier qu'il a reconnu qu'il s'agissait d'un conflit de nation à nation. Maintenant, il a le culot de dire que sa patience a des limites. Ce n'est pas grave que les peuples autochtones attendent depuis 150 ans que justice soit faite.
Il s'agit d'un échec sur le plan du leadership et d'un échec sur le plan de la réconciliation. Il est temps que le réalise qu'il est loin d'avoir épuisé toutes les tentatives de dialogue. Il est nécessaire d'élaborer un plan exhaustif et crédible de désescalade et de dialogue pour pouvoir ouvrir un dialogue constructif en vue d'une résolution.
Les chefs héréditaires ont affirmé qu'ils ne négocieraient pas s'ils ont un fusil sur la tempe. Ils veulent que la GRC se retire et que le projet soit suspendu.
Comme le rapport de données techniques final concernant Coastal GasLink a été rejeté par le gouvernement de la Colombie-Britannique, tous les ordres de gouvernement ont maintenant l'occasion de désamorcer la situation. Le a affirmé que la balle était dans le camp des chefs héréditaires. Je crois qu'elle est plutôt dans le sien.
Les déclarations irresponsables qu'il a faites vendredi dernier n'ont fait qu'empêcher une résolution pacifique de la crise. Il devrait s'ouvrir les yeux. Il devrait s'inspirer des mots qui ont été ajoutés au serment prononcé par les nouveaux arrivants et tout faire pour s'assurer que le Canada respecte ses obligations en matière de droits des Autochtones, telles qu'elles sont énoncées à l'article 35 de la Constitution: « Les droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada sont reconnus et confirmés. »
Le devrait également savoir que l'article 10 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones exige le respect du principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause. L'arrêt historique dans l'affaire Delgamuukw rendu par la Cour suprême du Canada, le plus haut tribunal au pays, a réaffirmé les droits des Autochtones.
Les gens qui répètent sans cesse l'expression « primauté du droit » doivent tenir compte de l'ensemble des lois. Le Canada doit cesser de se servir de la primauté du droit comme excuse pour s'en prendre aux peuples autochtones. Le Canada a besoin d'un qui prend ses responsabilités et qui fait preuve de leadership.
Je rappelle à tout le monde que, il y a environ 40 ans, lorsque Pierre Elliott Trudeau était premier ministre, le Canada a refusé de reconnaître les titres autochtones.
L'ancien juge Thomas Berger avait été nommé par Jean Chrétien, le ministre des Affaires indiennes de l'époque, pour mener une enquête publique sur la proposition de gazoduc dans la vallée du Mackenzie. Thomas Berger a déclaré ceci: « À mon avis, il faut régler les revendications foncières des Autochtones avant de construire un pipeline [...] »
Le Canada traverse une période cruciale de son histoire.
Les députés se souviennent-ils de la campagne électorale des libéraux? « Choisir d'avancer » qu'ils disaient. La situation avance-t-elle? À un moment où il est essentiel que le gouvernement réaffirme fermement son engagement à l'égard de la réconciliation avec les Autochtones, les libéraux vont retarder la présentation de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones à la Chambre. Cela montre la vraie nature du . Quand vient le temps de prendre position, les droits des Autochtones sont constamment relégués au second plan. La justice pour les Autochtones peut attendre. C'est le message que le premier ministre envoie.
Pour jeter de l'huile sur le feu, les conservateurs tiennent des propos qui ne sont pas utiles. Plus ils dénoncent les manifestants en les qualifiant de criminels et de radicaux, plus ils mettent le feu aux poudres.
Peter MacKay, qui est candidat à la direction du Parti conservateur, a encouragé récemment les gens à se faire justice eux-mêmes en félicitant des groupes d'extrême droite qui ont des liens avec le mouvement des gilets jaunes. De tels propos sont extrêmement irresponsables. Le fait de féliciter des groupes d'extrême droite qui demandent ouvertement qu'on ait recours à la violence contre les manifestants ne fera qu'aggraver la situation. Il est très décevant de voir un candidat à la direction du Parti conservateur adopter une telle approche.
De plus, le chef actuel du Parti conservateur, qui croit que l'utilisation de la violence est la solution à privilégier, a eu le culot de dire aux manifestants autochtones de prendre conscience de leurs privilèges.
Molly Wickham, porte-parole du camp Gidim'ten des Wet'suwet'en, a très bien répliqué à ces propos en déclarant: « Tout le Canada est subventionné par les Autochtones. Toutes les industries et toutes les infrastructures de transport du Canada existent parce que les Autochtones se sont fait voler leurs terres [...] Il est absolument raciste et absurde de dire que les défenseurs des terres autochtones sont des personnes “privilégiées” quand on sait que de nombreuses communautés autochtones sont privées de droits de la personne et de services fondamentaux. »
Tout le monde invoque la primauté du droit à tout bout de champ. Mais de quelle version de la primauté du droit s'agit-il? Le gouvernement ne peut pas choisir les lois qu'il faut respecter et celles dont on peut faire fi. Le gouvernement va-t-il continuer d'invoquer la primauté du droit simplement pour répondre à ses intérêts ou tiendra-t-il enfin compte de l'histoire coloniale du Canada et des décisions marquantes qui ont fait jurisprudence et défendu les droits des Autochtones, comme l'arrêt Delgamuukw?
Il s'agit de la discrimination et des mauvais traitements dont sont victimes les Autochtones depuis plus de 150 ans.
Il suffit de regarder ce qui se passe autour de nous. Le week-end dernier, à Toronto, des milliers de personnes ont manifesté leur solidarité à l'endroit des Wet'suwet'en. Dans ma circonscription, Vancouver-Est, il s'est tenu aussi de nombreuses manifestations. Lors d'un rassemblement organisé devant l'hôtel de ville de Vancouver par Dakota Bear et sa famille, de nombreuses personnes se sont montrées solidaires des Wet'suwet'en.
Le message est fort et clair. Le moment est venu pour le Canada de se positionner du bon côté de l'histoire. Le Canada doit dorénavant intégrer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones à ses lois s'il veut faire avancer les choses. Je cite les déclarations du chef Stewart Phillip à l'intention des médias:
Il faut maintenant aller au-delà des lieux communs et des discours éloquents sur l'intention d'appliquer la Déclaration des Nations unies aux échelons fédéral et provincial. Il faut travailler à une réforme législative, à l'élaboration de politiques et de règles qui stipulent très clairement que l'ensemble de la population — y compris les chefs héréditaires et le conseil de bande élu — peut participer à un exercice visant à exprimer son soutien ou sa désapprobation à l'égard de projets de grande envergure de mise en valeur de ressources.
Nous n'y sommes pas encore. Les sociétés et les gouvernements tentent de prendre des raccourcis et nous nous retrouvons devant les tribunaux et sur le terrain, à défendre les lois autochtones.
Il ajoute ceci:
[...] la réconciliation ne peut se faire à la pointe d'un fusil. Ce n'est pas en jetant en prison des matriarches, des aînés et des enfants que nous arriverons à nous réconcilier. Nous ne parviendrons pas à la réconciliation en envoyant par hélicoptères des forces paramilitaires de la GRC, équipées pour le combat, entourer les campements [...]
Si des hélicoptères atterrissaient dans votre cours, que des équipes de policiers armés jusqu'aux dents commençaient à envahir votre jardin et qu'ils vous traînaient de force hors de votre maison, permettez-moi de vous dire que vous seriez un peu contrariés.
C'est l'histoire du Canada. C'est le colonialisme. C'est une histoire que les nouveaux arrivants doivent apprendre. Le gouvernement du Canada est à un moment décisif où il peut prouver qu'il a à cœur le sort du peuple autochtone, prouver qu'il prend la réconciliation au sérieux et prouver une fois pour toutes qu'il va honorer les droits des peuples autochtones et travailler avec eux d'égal à égal dans la nouvelle relation de nation à nation.
Je cite de nouveau le grand chef Stewart Phillip:
La loi stipule clairement que des consultations considérables et approfondies doivent avoir lieu, mais qu'il faut également qu'un consentement soit obtenu. Les deux parties, soit les dirigeants élus et traditionnels, doivent s'entendre.
Il s'agit d'une occasion de voir si le gouvernement saura tenir ses promesses. J'invite le premier ministre à en profiter pour ne pas limiter son engagement au projet de loi C-6, mais aussi de prendre des mesures pour véritablement réinventer la relation de nation à nation, afin que les enfants autochtones ne fassent plus l'objet d'un litige devant les tribunaux, que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones soit enfin appliquée comme promis et que le premier ministre engage personnellement un dialogue responsable avec le peuple des Wet'suwet'en. Nous attendons tous que le gouvernement fasse ce qui doit être fait en honorant les droits des Autochtones et en respectant la souveraineté et les droits fondamentaux de la personne de tous les peuples, y compris les peuples autochtones. Il est temps d'agir maintenant, et le monde nous regarde. Il ne faut pas se contenter de dire aux néo-Canadiens comment nous pouvons honorer les droits des peuples autochtones; il est temps que le gouvernement prenne cette question au sérieux et le démontre.
Le NPD appuie le projet de loi et ne cesse de demander au gouvernement de mettre en application tous les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. Le NPD respecte le travail du juge Murray Sinclair, de Cindy Blackstock et de mon ancien collègue, le député Romeo Saganash. Pour reprendre les propos du juge Sinclair: « Le chemin que nous parcourons est tout aussi important que notre destination. On ne peut pas prendre de raccourci. Lorsqu'on cherche la vérité et la réconciliation, il faut passer par toutes les étapes. »
Il est temps que tous les ordres de gouvernement se mettent au travail pour franchir toutes les étapes.
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Madame la Présidente, le présent projet de loi C-6 dont nous débattons aujourd'hui est essentiellement une réactualisation du projet de loi de la 42
e législature qui n'est jamais arrivé à terme.
Le projet de loi propose un changement au serment de citoyenneté rédigé en annexe à l'article 24 de la Loi sur la citoyenneté. L'article 1 propose la modification du texte de l'annexe, c'est-à-dire un nouveau texte pour le serment de citoyenneté, incluant l'affirmation solennelle.
Pour faire une mise en contexte rapide, commençons par dire que le projet de loi C-6 se fonde sur les consultations qui ont été menées auprès des immigrants et des immigrantes et des partenaires autochtones.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada, la CVR, a présenté son rapport final en six volumes ainsi que 94 appels à l'action. Pendant six ans, la CVR a entendu près de 6 500 témoins des quatre coins du Canada et du Québec afin de faire la lumière sur les séquelles laissées par les pensionnats indiens et de faire avancer le processus de réconciliation entre les peuples autochtones et les autres Canadiens.
Pour donner suite à la publication de ce rapport, le gouvernement fédéral s'est engagé à mettre en œuvre les appels à l'action qui relève de sa compétence. Comme je l'ai déjà mentionné, la modification suggérée dans le projet de loi C-6 répond à l'appel à l'action no 94 de la Commision de vérité et réconciliation du Canada. La formulation proposée par le rapport de la Commission est la suivante:
Nous demandons au gouvernement du Canada de remplacer le serment de citoyenneté par ce qui suit: Je jure (ou affirme solennellement) que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada, y compris les traités conclus avec les peuples autochtones, et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Ensuite, en 2017, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a tenu des groupes de discussions avec des nouveaux immigrants et des nouvelles immigrantes bien établis à propos du libellé du serment de citoyenneté que propose la Commission de vérité et réconciliation du Canada dans ses appels à l'action. La réaction générale des groupes de discussion s'est avérée positive, mais certains participants ont fait valoir que la version modifiée du serment devrait s'accompagner de mesures satisfaisantes de formation des nouveaux arrivants sur les peuples autochtones et les traités. D'autres ont exprimé des doutes sur la modification parce qu'elle pourrait créer un précédent pour d'autres groupes qui voudraient être mentionnés dans le serment.
En collaboration avec les ministères des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord Canada, IRCC a aussi mené des consultations auprès de l'Assemblée des Premières Nations, du Ralliement national des Métis et de l'organisme Inuit Tapiriit Kanatami. Il faut dire que la version du serment qui est proposée dans les appels à l'action a aussi suscité quelques réserves dans les médias. Certains se demandent si les citoyens sont en mesure d'observer fidèlement les traités conclus avec les peuples autochtones. D'autres contestent le fait que le serment ne parle pas des milliers de citoyens autochtones qui appartiennent à des nations n'ayant pas signé de traité.
Le 28 mai 2019, le ministre de l'Immigration et des Réfugiés et de la Citoyenneté a présenté à la Chambre des communes le projet de loi venant modifier le serment de citoyenneté et l'affirmation solennelle, ce qui exige de modifier la Loi sur la citoyenneté. Aucune modification n'a été apportée au serment de citoyenneté depuis plus de 40 ans. Il est important de savoir que le serment de citoyenneté est une déclaration solennelle par laquelle le demandeur jure allégeance ou affirme qu'il portera allégeance à la reine du Canada. Il s'agit de l'exigence juridique ultime à satisfaire pour obtenir sa citoyenneté canadienne.
Le serment de citoyenneté qui figure actuellement à l'annexe de la Loi sur la citoyenneté est libellé ainsi:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Avec l'adoption du projet de loi dont nous débattons aujourd'hui, la nouvelle formulation du serment de citoyenneté serait la suivante:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Pour sa part, l’affirmation solennelle actuelle est rédigée ainsi:
J’affirme solennellement que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Elle deviendrait:
J’affirme solennellement que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j’observerai fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Il est important de noter que le libellé que propose le projet de loi et que suggérait le projet de loi diffère de celui que recommande la Commission de vérité et réconciliation du Canada, en ce sens qu’il ne parle pas des traités conclus avec les peuples autochtones, mais des droits ancestraux ou issus de traités des Premières Nations, des Inuits et des Métis reconnus et confirmés à l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
Les droits ancestraux sont des droits collectifs que détiennent intrinsèquement les peuples autochtones du fait qu’ils étaient historiquement les occupants des terres. Il peut s’agir notamment d’un titre ancestral sur une terre, du droit à l’autonomie gouvernementale, du droit à être sur une terre, du droit à des ressources ou des droits socioculturels. Les droits issus de traités désignent plutôt les droits définis dans les traités historiques ou modernes qui ont été négociés entre la Couronne et des groupes autochtones précis.
Le Bloc québécois reconnaît la légitimité et la pertinence d’introduire une référence aux droits autochtones dans le serment de citoyenneté. Nous reconnaissons aussi les nations autochtones pour ce qu’elles sont: des nations. Au chapitre des relations gouvernementales, le Bloc préconise une approche globale qui favorise le règlement d’ententes de nation à nation. La reconnaissance devrait être le point de départ de toute volonté de réconciliation.
Or, si l'article 35 de la Constitution canadienne reconnaît les droits ancestraux existants ou issus de traités, elle ne définit pas la fédération comme une association libre entre nations égales. Contrairement au projet canadien, le projet d’indépendance du Québec promu par le Bloc québécois propose que les nations autochtones soient au nombre des peuples fondateurs d’un Québec souverain, et que ce dernier soit fondé sur une réelle association basée sur le respect mutuel et l’égalité.
Si le Canada se présentait comme une association entre peuples libres et égaux, il serait plus aisé de demander aux nouveaux arrivants, à l’occasion de la prestation de leur serment de citoyenneté, de s’engager à respecter les droits fondamentaux de chaque peuple fondateur. Le Canada ayant plutôt choisi, sans le consentement du Québec, de se présenter comme une nation majoritaire et multiculturelle au sein de laquelle les cultures nationales sont réduites au rang de folklores régionaux, les efforts déployés par le gouvernement fédéral pour respecter les peuples sont en quelque sorte toujours malaisants.
Ainsi, en ce qui concerne le serment de citoyenneté, le Bloc québécois ne s’oppose pas à l’inclusion d’une reconnaissance des droits autochtones ancestraux ou issus de traités. Il en salue même le principe et la sincère volonté, mais il tient à mettre en lumière le fait que cet ajout constitue un détour qui ne serait pas nécessaire si le Canada était un État qui reconnaissait à priori dans sa loi fondamentale les nations qui le constituent.
On est donc en droit de se demander, en tout respect et en toute reconnaissance pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis, quel égard le gouvernement libéral manifeste envers les Québécois et les Québécoises lorsqu’il se propose de demander aux nouveaux arrivants de s’engager à respecter les droits des nations qui forment ensemble leur société d’accueil.
En terminant, puisque le Bloc québécois en appuie le principe, il votera en faveur du projet de loi .
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Madame la Présidente, nous sommes réunis aujourd'hui afin d'échanger sur le projet de loi .
Le projet de loi donne suite à l'appel à l'action no 94 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et propose un changement au serment de citoyenneté qui est rédigé en annexe à l'article 24 de la Loi sur la citoyenneté. Tout d'abord, l'article 1 du projet de loi propose la modification du texte en annexe, c'est-à-dire un nouveau texte pour le serment de citoyenneté incluant l'affirmation solennelle.
Comme on l'a dit tantôt, le nouveau serment proposé par le gouvernement libéral serait libellé comme suit:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
On ajoute cet amendement à l'affirmation solennelle.
Comme l'a dit ma collègue, le Bloc québécois appuie le principe du projet de loi C-6. Nous reconnaissons la légitimité et la pertinence d'introduire une référence aux droits autochtones dans le serment de citoyenneté.
En revanche, je tiens à dire qu'il y a quelque chose de contradictoire dans le discours du gouvernement libéral.
Pourquoi reconnaître à la pièce les différentes nations du Canada plutôt que de reconnaître l'entièreté de ces nations et d'affirmer leur égalité politique?
Si le Canada se présentait comme une association de peuples libres et égaux, il serait évidemment plus aisé de demander aux nouveaux arrivants, à l'occasion de leur serment de citoyenneté, de s'engager à respecter les droits fondamentaux de chaque peuple fondateur. En tant que porte-parole du vivre-ensemble, je crois que nos propos doivent être réellement inclusifs.
J'aimerais également soulever le fait que le gouvernement n'a pas retenu la formulation avancée par la Commission de vérité et réconciliation. Pourtant, elle me paraissait très claire et bien formulée. Je pense que la rédaction et la formulation du serment de citoyenneté sont d'une importance capitale, en particulier eu égard à son caractère solennel et symbolique et, surtout, à la valeur immense que revêt, pour un nouveau citoyen, cette dernière étape à franchir avant l'octroi de la citoyenneté.
Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas retenu la formulation proposée par la Commission de vérité et réconciliation?
Si la formulation devait être modifiée pour y inclure les droits ancestraux, n'existerait-il pas une formulation possible qui n'aurait pas laissé entendre, comme le fait la présente formulation, que la Constitution est une loi parmi tant d'autres?
J'aimerais bien avoir des réponses à ces questions.
J'aimerais également citer le :
Le serment est une déclaration solennelle que tous les nouveaux arrivants récitent lors de la cérémonie de citoyenneté. Avec cette modification au serment, nous marquerons une étape importante vers la réconciliation, et ce, en encourageant les nouveaux Canadiens à comprendre et à respecter pleinement le fait que les peuples autochtones et leur histoire sont une partie importante du tissu et de l'identité du Canada.
Loin de moi l'idée de vouloir mettre en opposition les différentes nations du Canada, bien au contraire. Je suis en faveur de leur réelle reconnaissance et en faveur de l'égalité entre les peuples. Je me dis simplement que les nouveaux arrivants saisiraient plus aisément l'histoire du Canada si nous les invitions à reconnaître l'apport de tous les peuples fondateurs.
Le fait français, le fait britannique, ainsi que l'histoire des Premières Nations, des Inuits et des Métis méritent tous d'être connus et reconnus.
D'ailleurs, c'est ce qu'a souligné, contrairement au ministre libéral, l'honorable sénateur Murray Sinclair, qui a agi comme co-commissaire à la Commission de vérité et réconciliation. Ce dernier a affirmé: « La réconciliation nécessite qu'une nouvelle vision voie le jour; une vision fondée sur un engagement au respect mutuel. » L'ouverture d'esprit et la sensibilité du sénateur vis-à-vis de la reconnaissance de toutes les nations du Canada sont manifestes. Je tiens à les saluer.
Le Canada ayant choisi de se présenter comme une nation majoritaire et multiculturelle au sein de laquelle les cultures nationales sont réduites au rang de folklores régionaux, les efforts déployés par le gouvernement fédéral pour respecter les peuples sont en quelque sorte toujours malaisants. Je ne dis pas que les efforts déployés aujourd'hui ne sont pas les bons. Je dis qu'ils seraient plus aisés si le fédéralisme canadien était un fédéralisme asymétrique dont le fondement même serait l'égalité des peuples.
Le Bloc québécois reconnaît les nations autochtones pour ce qu'elles sont: des nations. Au chapitre des relations gouvernementales, le Bloc préconise une approche globale qui favorise le règlement d'ententes de nation à nation. La reconnaissance devrait être le point de départ de toute volonté de réconciliation.
Or, si la Constitution canadienne reconnaît les droits ancestraux existants ou issus de traités conformément à l'article 35, elle ne définit pas la fédération comme une association libre entre nations égales.
Contrairement au projet canadien, le projet d'indépendance du Québec promu par le Bloc québécois propose que les nations autochtones soient au nombre des peuples fondateurs d'un Québec souverain et que ce dernier soit fondé sur une réelle association basée sur le respect mutuel et l'égalité.
Parce que je suis en accord avec le gouvernement, j'en appelle à voter en faveur du projet de loi. Le Bloc québécois est solidaire des efforts déployés pour que les droits ancestraux issus de traités soient reconnus. Le Canada a beaucoup de chemin à faire pour se réconcilier avec les nations autochtones et le Bloc québécois souhaite se faire l'allié de cette démarche.
Par contre, nous savons que le Québec aura une approche différente, parce que nous n'avons pas peur de proposer des changements de fond et d'agir sur les fondements mêmes de nos institutions publiques. De toute manière, lorsque le Québec sera souverain, nous serons appelés chez nous à rédiger notre propre serment de citoyenneté. Celui-là ne contiendra pas de références à la monarchie et à la Couronne, évidemment. Il affirmera que le peuple est le seul dépositaire des pouvoirs publics. Il rendra justice aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis, de même qu'aux cultures britanniques et françaises.
Je salue le gouvernement pour sa volonté d'appliquer les recommandations du rapport de la Commission de vérité et réconciliation. Je souhaite réellement au Canada de réussir à avancer dans sa démarche.
Pour ma part, je crois que l'indépendance du Québec devrait être une occasion pour le peuple québécois de faire son propre effort de réconciliation avec les nations autochtones, et je crois qu'il sera indispensable que ces dernières soient assises à la table lorsque nous rédigerons notre constitution. J'ai l'intention d'être assise à cette table et de participer à ouvrir un chapitre nouveau dans notre histoire. Je vais tout faire pour que cette nouvelle histoire, celle du futur, soit exempte des injustices du passé.
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Madame la Présidente, je souhaite souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel de la nation algonquine.
J’aimerais ajouter que je vais partager mon temps avec le député de .
Je suis ici aujourd’hui pour discuter des modifications que le gouvernement suggère d’apporter au serment de citoyenneté du Canada. Tous les immigrants doivent prêter le serment de citoyenneté lorsqu’ils deviennent citoyens canadiens. Ce serment définit les responsabilités, obligations et loyautés que chacun reconnaît à titre de fier nouveau Canadien.
Combien de néo-Canadiens savent que notre pays a été fondé sur une amitié, un respect et des obligations mutuels issus de traités? Mes ancêtres, et les ancêtres d'autres personnes ont signé ces traités afin que tous puissent comprendre comment nous pouvons coexister. Au Canada, cela signifie que nous sommes tous gouvernés par un traité et que nous sommes tous dans la même situation.
Comme l’a dit Martin Luther King, Jr., « [n]ous sommes tous venus sur des navires différents, mais nous sommes maintenant dans le même bateau ».
Sur l’île du Cap-Breton, d’où je viens, et dont je représente les communautés, l’immigration au Canada n’est pas une statistique nationale abstraite. Elle est essentielle à notre avenir. Les habitants de ma circonscription comptent sur l’immigration pour avoir une économie locale vigoureuse, qui est confrontée à deux problèmes croissants, soit le vieillissement de la population et l’exode des jeunes. En clair, ma circonscription a besoin de l’immigration pour prospérer, pour que les entreprises locales continuent de vendre des biens et d'avoir une main-d’œuvre, et pour disposer de l'assiette fiscale nécessaire pour financer les services locaux. En fait, pour chaque 1 000 familles de nouveaux immigrants qui choisissent de s’établir dans la région, nos collectivités produisent directement de nouvelles dépenses d’une valeur de 73 millions de dollars. Il s’agit de sommes importantes dépensées au Cap-Breton.
En 2019, l'Université du Cap-Breton se classait au troisième rang des universités accueillant le plus grand nombre d’étudiants internationaux dans la région du Canada atlantique. Dans le cadre d’un sondage, 88 % de ces étudiants ont indiqué prévoir présenter une demande de visa de travail postdiplôme, et 35 % ont déclaré vouloir ouvrir leur propre entreprise au Cap-Breton. Il s’agit de nouveaux Canadiens, attirés par la région, qui souhaitent continuer de vivre, de travailler et de s’enraciner sur notre île. Je leur souhaite la bienvenue.
J’accueille les nouveaux Canadiens comme notre grand chef micmac Henri Membertou a accueilli les nouveaux arrivants français à Port-Royal, sur la rive Sud de la Nouvelle-Écosse, il y a 400 ans. Notre grand chef a pris les nouveaux arrivants français sous son aile et leur a montré comment survivre et prospérer dans leur nouvel environnement. De nombreux autres chefs autochtones partout au Canada ont formé des alliances avec les nouveaux arrivants à l’échelle de ce vaste territoire que nous appelons aujourd’hui le Canada.
Il est important d’accroître la sensibilisation à notre histoire commune et à la manière dont les peuples autochtones ont aidé à bâtir notre superbe pays. La Constitution du Canada reconnaît trois groupes distincts: les Premières Nations, les Inuits et les Métis. La réconciliation avec les peuples autochtones demeure l’une des grandes priorités du gouvernement. Nous allons continuer d’aller de l’avant à titre de partenaires engagés.
Il est temps de reconnaître les contributions des peuples autochtones dans l'édification d'un Canada fort et inclusif. Il est temps d’accroître la sensibilisation à notre histoire commune et au fait que notre pays a été fondé sur des principes d’harmonie et de coexistence, et sur le fait que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons ensemble.
Les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation sont importants pour guider les Canadiens sur le chemin de la réconciliation. En gardant les 94 appels à l’action à l’esprit, nous cherchons à accroître la sensibilisation et à bâtir un Canada plus fort et plus uni.
Cela nous amène à la question des changements que le gouvernement suggère d’apporter à la formulation actuelle du serment de citoyenneté. Avec ce projet de loi, le gouvernement tient compte de l’un des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation qui visent l’immigration, les réfugiés et les candidats à la citoyenneté.
Selon l’appel à l’action numéro 94, le gouvernement du Canada doit modifier le serment de citoyenneté afin d’y ajouter une référence aux traités conclus avec les peuples autochtones. Selon les consultations que nous avons tenues avec les organisations autochtones nationales, il est évident que la phrase « traités conclus avec les peuples autochtones » recommandée par la Commission peut être élargie pour respecter et inclure tous les peuples autochtones.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a consulté d'autres ministères et des organismes autochtones nationaux sur le libellé du serment de citoyenneté. Par conséquent, pour répondre à l'appel à l'action de la Commission — sans oublier les engagements pris dans le discours du Trône de 2019 et la lettre de mandat du —, le projet de loi modifierait le libellé du serment de citoyenneté ainsi:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
La version révisée du serment reconnaît un éventail de droits qui sont détenus par les peuples autochtones. Tout changement au serment de citoyenneté exige une modification à la Loi sur la citoyenneté et est assujetti au processus parlementaire.
Comme il est dit dans la lettre de mandat que le a adressée au ministre, le gouvernement s'engage à achever les travaux législatifs liés aux changements à apporter dans le but de concrétiser les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. La Commission a fait un travail remarquable, d'un océan à l'autre, avec des milliers d'Autochtones du Canada. Ses appels à l'action tracent un important plan pour la réconciliation au Canada. C'est la raison fondamentale pour laquelle nous proposons ces changements aujourd'hui.
Je vais conclure en invitant les députés à réfléchir à certains points.
L'histoire des peuples autochtones du Canada est riche et diversifiée. Depuis des temps immémoriaux, c'est-à-dire avant l'histoire écrite ou orale, les peuples autochtones ont accueilli les nouveaux Canadiens. L'histoire du Canada est celle des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Les peuples autochtones ont contribué à créer le Canada que nous connaissons et aimons aujourd'hui et ils joueront un rôle important dans l'avenir du pays.
J'insiste sur le fait qu'il faut profiter de l'occasion pour à la fois reconnaître le passé du pays et renouveler nos relations avec les peuples autochtones en nous fondant sur les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. Le changement apporté au serment de citoyenneté constitue un pas important dans cette voie.
Grâce à ce projet de loi et à d'autres mesures, tous les Canadiens peuvent entreprendre, ensemble, le chemin vers la réconciliation afin que nous laissions un héritage digne de ce nom aux générations futures.
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Madame la Présidente, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur les terres ancestrales des Algonquins.
L'histoire des Autochtones du Canada remonte à très loin dans le passé, bien avant l'arrivée des premiers Européens au pays.
Les Autochtones ont joué un rôle prépondérant dans l'histoire du Canada et ils constituent un pilier solide de notre société. On parle ici de paroles qui sont prononcées pendant les nombreuses cérémonies de citoyenneté qui se tiennent partout au pays. Prêter le serment de citoyenneté est une étape essentielle du processus à suivre pour devenir citoyen canadien. Il s'agit en fait de la dernière étape. Pendant la cérémonie, les participants acceptent les droits et les responsabilités qui découlent de la citoyenneté en prêtant le serment de citoyenneté, après quoi ils deviennent des citoyens canadiens et reçoivent un certificat de citoyenneté.
J'ai eu le privilège d'assister à de nombreuses cérémonies de citoyenneté à Surrey et de souhaiter la bienvenue à de nouveaux groupes de citoyens dans notre grand pays. Ce projet de loi revêt une importance particulière pour Surrey, puisque cette ville abrite la plus grande population autochtone en milieu urbain de la Colombie-Britannique et qu'elle accueille de nouveaux voisins canadiens qui décident de s'y installer. Il est important à la fois pour les néo-Canadiens et les personnes qui sont nées ici d'apprendre à connaître les Autochtones et leur histoire.
Le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté, relativement à l'appel à l'action numéro 94 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, vise à modifier le serment de citoyenneté du Canada pour y inclure une mention explicite de la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits ancestraux ou issus de traités des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
La modification proposée est un reflet de l'engagement du gouvernement du Canada envers la réconciliation et le renouvellement de la relation avec les peuples autochtones, une relation fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat. Elle s'inscrit dans les mesures adoptées par le gouvernement pour donner suite aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. Les changements constituent une étape importante et nécessaire de la réalisation du programme général du Canada pour concrétiser la réconciliation et renforcer la précieuse relation du pays avec les peuples autochtones.
La modification du serment de citoyenneté proposée par le gouvernement permettrait aux nouveaux Canadiens de bien comprendre et de reconnaître que les peuples autochtones jouent un rôle important dans l'histoire et l'identité du Canada. Le nouveau serment de citoyenneté montrerait en outre que nous nous attendons à ce que les nouveaux Canadiens comprennent les peuples autochtones et leurs droits constitutionnels.
Aucune relation n'est plus importante pour le gouvernement du Canada que celle qu'il entretient avec les peuples autochtones. Ensemble, le Canada et les peuples autochtones façonnent une relation renouvelée fondée sur la reconnaissance des droits, la confiance, le respect et un réel esprit de collaboration. C'est pourquoi, aux quatre coins du pays, le Canada et les peuples autochtones travaillent ensemble pour combler l'écart qui existe entre la qualité de vie des Autochtones et celle des non-Autochtones.
D'importants progrès ont été réalisés. Les trois derniers budgets ont consacré 16,8 milliards de dollars d'argent frais aux peuples autochtones, et les dépenses prévues en 2020-2021 seront de 34 % supérieures à celles de 2015, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Le budget de 2019 constitue la prochaine étape sur la voie vers la réconciliation et un avenir meilleur pour les Autochtones et tous les Canadiens.
Étant donné que j'ai siégé au Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration pendant quatre ans et que je siège actuellement au comité du commerce international, ce projet de loi me tient particulièrement à cœur. C'est la première fois dans l'histoire des accords de libre-échange conclus par le Canada que l'on inclut une exception générale pour que le gouvernement soit en mesure de respecter ses obligations juridiques envers les Autochtones conformément à l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et d'autres ententes d'autonomie gouvernementale.
Lors des négociations entourant l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, la consultation des communautés autochtones a été l'une des priorités absolues du Canada. Pour assurer la protection des intérêts commerciaux des Autochtones, l'Accord comprend des dispositions qui reconnaissent l'importance d'accroître la mobilisation de ces derniers.
L'Accord maintient les réserves, les exceptions et les exclusions traditionnelles du Canada dans de nombreux domaines, notamment le commerce des services et les investissements transfrontaliers, les ressources naturelles, l'environnement et les sociétés d'État. En faisant la promotion de l'entrepreneuriat et des entreprises autochtones, le gouvernement aidera les Premières Nations, les Inuits et les Métis à contribuer pleinement à la prospérité économique du Canada et à en tirer profit. Il s'agit d'une mesure essentielle pour favoriser la réconciliation et l'autodétermination.
Tous les enfants canadiens méritent d'avoir véritablement une chance égale de réaliser leur plein potentiel, peu importe où ils habitent. Grâce à sa collaboration continue avec des partenaires autochtones et inuits, le gouvernement travaille à éliminer les obstacles à l'accès aux soins de santé de qualité et aux aides sociales adaptées à la culture, dont les enfants ont besoin pour réussir. De plus, un financement fondé sur les distinctions rendra les études postsecondaires plus accessibles aux étudiants autochtones, inuits et métis, dont il favorisera la réussite scolaire.
Le gouvernement prend également des mesures pour aider les communautés à se réapproprier, à revitaliser, à conserver et à renforcer les langues autochtones ainsi qu'à perpétuer des histoires et des traditions culturelles. Pensons notamment à l'adoption du projet de loi , Loi concernant les langues autochtones, qui, depuis l'an dernier, protège 90 langues autochtones actuellement parlées au Canada.
Même si le chemin de la réconciliation est long, le gouvernement, par ses actions et ses interactions, continuera d'y avancer avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Comme je l'ai dit, les changements proposés au serment dont il est question aujourd'hui représentent un grand pas nécessaire pour faire avancer le dossier plus vaste de la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada. Ces changements montrent aux nouveaux Canadiens — à tous les Canadiens, en fait — qu'existe un respect profond envers les peuples autochtones, tout en soulignant que les histoires des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont indissociables de la société et de l'identité canadiennes.
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Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi . Bien qu'elle soit brève et simple, cette mesure législative nous amène à nous pencher sur tout un éventail de questions liées à notre accueil des nouveaux arrivants, au processus d'obtention de la citoyenneté et à la réconciliation avec les peuples autochtones. Il y a de nombreux points différents à soulever dans le cadre de cette discussion.
Petite mise en contexte d'abord: un nombre considérable de recommandations a été formulé à l'issue des travaux de la Commission de vérité et réconciliation, travaux qui avaient suivi les excuses présentées par l'ancien premier ministre Stephen Harper, qui avait travaillé avec les autres partis.
Mes collègues d'en face criaient à propos de quelque chose qui ne s'était peut-être pas passé, mais ils devraient se rappeler que cette démarche avait été une démarche commune. Tous les partis y avaient travaillé ensemble, mais la démarche s'est déroulée et a été engagée sous le leadership de Stephen Harper.
Lorsque nous parlons de réconciliation avec les peuples autochtones, nous parlons de la liste de recommandations qui a découlé de ce processus. Certaines des recommandations portent sur des questions très vastes, importantes et difficiles concernant la justice et la santé ou sur une réorientation politique claire. D'autres portent sur des questions de dénominations et de symboles. Je conviens tout à fait que ces mesures et discussions symboliques sont importantes. Nous ne devrions pas les rejeter entièrement. La manière dont nous reconnaissons verbalement certaines choses, comme le serment de citoyenneté et d'autres aspects symboliques, n'est pas sans importance.
Cependant, la reconnaissance symbolique devrait constituer une étape ou une partie d'un processus menant à un changement plus substantiel, un lien plus important et une réconciliation. Il est regrettable que le gouvernement se concentre exclusivement sur les petits aspects symboliques de la situation au lieu de prendre des mesures concrètes.
En plus de parler du projet de loi, je veux me concentrer sur les types de mesures de fond requises pour faire avancer un programme de réconciliation.
Pour les gens qui viennent de se joindre à nous, je précise que le projet de loi accomplirait une chose simple. Il modifierait le serment que les nouveaux Canadiens prêteraient lorsqu'ils deviendraient citoyens canadiens. Le serment actuel dit simplement ceci:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Il s'agit d'un serment général. Il mentionne la reine et la notion du respect des lois et des obligations. Le texte est clair, beau et simple, mais il ne précise pas trop les lois dont il est question. La modification propose d'inclure un élément spécifique dans le serment. Le nouveau serment serait libellé comme suit:
Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d’observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits — ancestraux ou issus de traités — des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Il existe de nombreux aspects de l'histoire et de l'identité du Canada, et cette modification amène un aspect très important: les engagements pris dans le cadre des traités dont nous faisons tous partie dans nos relations avec les peuples autochtones.
La modification se rapporte à la recommandation numéro 94 du processus de la Commission de vérité et réconciliation, mais elle ne la suit pas à la lettre. On y lit:
Nous demandons au gouvernement du Canada de remplacer le serment de citoyenneté par ce qui suit:
Je jure (ou affirme solennellement) que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j’observerai fidèlement les lois du Canada, y compris les traités conclus avec les peuples autochtones, et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.
La recommandation numéro 94 va dans la même direction que le projet de loi, mais elle est beaucoup plus simple et plus claire. Elle n'est pas aussi longue et elle ne nomme pas tous les groupes autochtones: les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Elle utilise le qualificatif « autochtones ».
Par conséquent, on peut envisager trois options dans ce dossier: le serment actuel, le serment modifié que propose le gouvernement et celui que propose la Commission de vérité et réconciliation. Il va sans dire qu'il existe aussi une foule d'autres possibilités.
On pourrait également envisager de reconnaître la dualité linguistique, l'identité multiculturelle et souligner l'importance de la liberté, des droits de la personne, de la démocratie et de la primauté du droit. On pourrait aussi ajouter divers autres éléments très importants pour l'identité canadienne et la nation que nous formons aujourd'hui.
Toutefois, il existe un processus, autre que le serment de citoyenneté, qui permet aux nouveaux venus au Canada de découvrir divers aspects de l'identité canadienne, notamment par la lecture. Je songe notamment au guide de la citoyenneté. Dans la recommandation numéro 93, la Commission de vérité et de réconciliation demande précisément au gouvernement d'examiner la trousse d'information pour les nouveaux arrivants, afin que le guide de citoyenneté relate une histoire qui « reflète davantage la diversité des peuples autochtones du Canada, y compris au moyen d'information sur les traités et sur l'histoire des pensionnats ».
Il va sans dire que cette demande est importante. Dans un guide de citoyenneté, il n'y a pas lieu de rechercher la brièveté et la simplicité. Dans ce genre de document, on peut fournir davantage d'information et d'explications et il vaudrait la peine d'améliorer le guide actuel. J'estime qu'il y aurait consensus à cet égard au moins parmi les députés qui siègent à la Chambre des communes.
Les efforts du gouvernement portent une fois de plus sur une proposition à caractère symbolique. Il ne retient pas exactement la proposition faite, mais il présente un projet de loi prévoyant une modification du serment de citoyenneté.
Que devons-nous en conclure?
Premièrement, reconnaître entièrement notre histoire en tant que peuple au Canada est un principe très important. À l'origine, on présentait notre histoire nationale comme le récit de l'union de deux nations: les Français et les Anglais. Cela faisait partie de la dynamique à l'époque de la Confédération. Or, bien d'autres peuples ont été intégrés au Canada, et pas vraiment avec leur consentement.
Il y avait les Autochtones, dont le statut à titre de nations distinctes n'était pas reconnu à l'époque. De plus, comme certains en ont parlé récemment, une bonne partie de l'Ouest canadien n'a pas négocié son inclusion dans la Confédération. Le territoire a plutôt été acheté, puis on y a défini des frontières et le gouvernement fédéral a conservé une partie de ce qui, autrement, était des pouvoirs provinciaux.
En tant qu'habitant de l'Ouest canadien qui se soucie des préoccupations des Autochtones, je comprends que la description de notre passé comme étant l'histoire d'une dualité culturelle et de l'union de deux nations ne reflète pas l'expérience canadienne dans toute son ampleur et dans toute sa diversité.
Est-il important de refléter cela dans l'information que nous véhiculons par divers moyens à des fins éducatives, notamment à l'intention des nouveaux arrivants? Absolument. Tous les députés souhaitent que les nouveaux arrivants apprennent ces renseignements importants sur l'histoire du Canada et l'identité canadienne. Ils apprennent de nos réussites et de nos erreurs du passé et ils arrivent ainsi à mieux comprendre ce que signifie être Canadien.
Nos fondateurs avaient raison de nous percevoir comme une nation multiculturelle, mais, en même temps, une nation civique commune. Nous devons avoir une identité civique commune découlant d'une compréhension de notre histoire fondée sur certaines valeurs communes. L'importante relation entre nous tous et les Autochtones qui vivent au Canada fait partie de cette histoire. Par conséquent, cette reconnaissance et cette appréciation sont très importantes.
Je sais que le processus d'obtention de la citoyenneté soulève parfois un débat.
Dans une entrevue accordée au New York Times, il y a quelques années, le a décrit le Canada comme un État postnational où il n'y a pas d'identité profonde ni de courant dominant. Je ne suis pas d'accord. Il est vrai que nous n'appartenons pas tous au même groupe ethnique ou religieux, mais nous avons bel et bien une identité civile commune.
Ceux qui soulignent l'importance de discuter des effets des injustices sur les peuples autochtones dans le cadre du processus d'accueil des nouveaux arrivants défendent l'idée importante selon laquelle les Canadiens ont une identité civile commune, et celle-ci doit évoluer de manière à tenir compte à la fois des réussites et des échecs de notre passé et de la façon de progresser. L'idée d'une identité civile commune est un aspect important à considérer dans le cadre du débat sur cette proposition.
Ce qui me décourage le plus dans le contexte actuel, c'est qu'il y a un besoin urgent que le gouvernement agisse. Il doit poser des gestes concrets pour améliorer les conditions économiques et ainsi améliorer à bien des égards les conditions de vie des Autochtones du pays. Nous avons beaucoup débattu de cette question en particulier la semaine dernière.
Il y a des projets d'exploitation des ressources naturelles dans des régions éloignées qui sont largement appuyés par les communautés autochtones. Sans vouloir débattre de certains barrages ou de certaines politiques en particulier, je dirais qu'il y a évidemment beaucoup de mécontentement dans ma circonscription et dans ma province à cause de ce qu'il est advenu du projet Frontier de la société Teck.
La question qui se pose est de savoir si nous voulons être le genre de pays où les Autochtones ont le droit d'exploiter des ressources, d'accepter des projets, de signer des accords avec des entreprises, puis de voir ces projets se concrétiser quand ils bénéficient de l'appui des peuples autochtones locaux. On a beaucoup discuté des droits des peuples autochtones, à juste titre. Nous devons prendre en compte, dans cette discussion, le droit à exploiter des ressources et à soutenir des projets.
Nous aurions dû tirer des leçons de notre passé colonial, une époque où les gens ne pouvaient parler en leur nom propre, car d'autres le faisaient à leur place.
Ceux qui, aujourd'hui, prétendent parler au nom des peuples autochtones, mais qui ne savent pas, en fait, ce que ces peuples autochtones veulent ni où se trouvent leurs intérêts font preuve d'une mentalité colonialiste. Dans d'autres parties du pays, par exemple, des manifestants et des militants se disent opposés aux projets d'exploitation par solidarité avec le peuple wet'suwet'en, alors que celui-ci, dans sa grande majorité, a dit, par la voix de ses représentants élus, être en faveur de ces projets.
Ce n'est pas de la solidarité de prétendre parler au nom d'un groupe dont on ne fait pas partie et d'aller à l'encontre de ses souhaits; c'est du colonialisme. Nous devons être conscients de la différence. La solidarité, c'est quand des gens amplifient la voix des personnes qui expriment leurs préoccupations. L'opposition aux désirs de ces communautés n'est pas une forme de solidarité, mais de colonialisme. Nous avons eu beaucoup de problèmes dans le passé quand des dirigeants, des activistes et des citoyens non autochtones n'ont pas saisi la différence entre ces deux concepts. Les personnes ayant une mentalité colonialiste qui croient que les gens peuvent seulement être en faveur du développement pour des raisons pécuniaires ont une attitude paternaliste, même si elles sont motivées par de bonnes intentions. Nous aurions dû apprendre que les bonnes intentions ne sont pas suffisantes pour favoriser les relations entre le gouvernement et les peuples autochtones.
Nous devons défendre les droits des Canadiens autochtones d'exploiter les ressources, d'aller de l'avant avec des projets qu'ils appuient et qui leur permettraient de profiter d'emplois et de débouchés au sein de leurs propres communautés. Sans ces emplois et ces débouchés, ces personnes sont contraintes d'accepter un niveau de vie bien inférieur à celui des autres Canadiens ou, sinon, de quitter leur communauté pour s'installer dans un centre urbain.
Ce sont là des enjeux réels, fondamentaux et, j'ajouterai, difficiles du processus de réconciliation. Comment pouvons-nous ouvrir un dialogue constructif avec les représentants élus des peuples autochtones pour leur dire que, même s'il n'y a pas unanimité, les gens doivent pouvoir aller de l'avant lorsqu'il existe un vaste consensus?
Je constate que les députés libéraux et ceux du NPD ont soulevé la question de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Les conservateurs appuient en principe les objectifs énoncés dans la majeure partie du document, mais nous sommes très préoccupés par les cadres juridiques qui l'entourent. Chacun des cadres qui ont été présentés à la Chambre par le passé et qui indiquent que chaque communauté doit donner son consentement préalable librement et en connaissance de cause ont eu pour effet d'accorder un droit de veto à ces communautés.
Selon moi, dans un pays démocratique, si la majorité des communautés et des particuliers sont favorables à un projet et que ce dernier jouit d'un immense appui, les représentants élus des peuples autochtones devraient avoir le droit de réaliser les souhaits de la majorité. Évidemment, nous défendons les droits de la minorité lorsqu'il y a atteinte aux droits d'une personne, mais quand on parle de politique économique et de développement, nous avons l'impression que les droits des communautés autochtones devraient comprendre le droit de la majorité d'exprimer sa volonté et d'aller de l'avant.
Le cadre prévu aux termes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones soulève des inquiétudes en ce sens, et c'est pourquoi je me suis opposé à un projet de loi d'initiative parlementaire portant là-dessus lors de la dernière législature. Il faut régler ces enjeux. Si la majorité des communautés autochtones rejettent un projet particulier dans leur région, il faut tenir compte de leurs récriminations et respecter leur volonté. En revanche, si la majorité des communautés autochtones sont favorables à un projet, il faut respecter leur volonté et aller de l'avant.
Voilà quelques-unes des questions de fond dont il est essentiel de tenir compte, mais le gouvernement manque de leadership à cet égard. Le Canada est en train de devenir un pays où il est très difficile de construire quoi que ce soit, où on annule des projets par crainte qu'un petit nombre de manifestants mettent des bâtons dans les roues des promoteurs. Des projets qui sont bons pour l'économie et pour l'environnement et qui reçoivent l'appui des Autochtones ne voient tout simplement pas le jour. Des entreprises vont donc décider d'investir ailleurs, et les véritables victimes de ces décisions seront les Canadiens vulnérables. Chacun de ces projets pourrait permettre à des gens d'occuper un emploi et d'assurer l'éducation de leurs enfants.
Ces discussions sont cruciales pour notre économie, pour l'environnement et pour notre relation avec les Autochtones. Je supplie la Chambre de se concentrer sur ces questions fondamentales afin que nous puissions faire preuve de leadership et établir des cadres qui donnent aux communautés autochtones le droit d'exploiter leurs ressources, d'aller de l'avant et d'accéder à la prospérité économique.
Ce faisant, nous devons toujours nous efforcer de créer une société inclusive où les nouveaux arrivants comprennent l'histoire et les traditions des peuples autochtones et où tous ceux et celles qui sont nés ici prennent le temps d'approfondir l'histoire du pays.
Je ne pense pas que c'est en changeant une ligne dans le serment de citoyenneté, surtout d'une manière qui ne concorde pas avec les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation, que nous allons avancer sur ces questions de base. Comme je l'ai dit au départ, même si les discussions symboliques ont leur place, l'urgence de la situation actuelle, l'inertie du gouvernement, l'absence d'un plan sur la suite des choses, tout cela nuit à de nombreux Autochtones au pays, aux gens qui dépendent de l'exploitation des ressources naturelles, aux gens qui dépendent du transport ferroviaire.
Il faut que le Canada soit un pays qui peut construire des choses, un pays où nous pouvons avancer ensemble. Ce serait une tragédie si le pays qui a réussi à construire un chemin de fer transcontinental n'était pratiquement plus en mesure de faire approuver quelque grand projet d'intérêt national que ce soit, surtout quand ces projets ont l'appui de la majorité des Autochtones du pays.
Ce sont là des questions que nous devons régler sans retard.
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Madame la Présidente, d'entrée de jeu, j'informe la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je tiens également à souligner que nous sommes réunis aujourd'hui sur les terres ancestrales de la nation algonquine.
Je suis ravi d'avoir l'occasion d'intervenir à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , une mesure qui propose des modifications au serment de citoyenneté pour reconnaître l'importance du rôle des peuples autochtones au Canada.
Les modifications proposées visent quatre objectifs très importants. Premièrement, elles reconnaissent que les Autochtones ont contribué de façon substantielle à l'histoire du Canada et à la formation de l'identité de notre nation. Deuxièmement, elles reflètent l'engagement du gouvernement à l'égard de la réconciliation. Troisièmement, elles rappellent à l'ensemble des Canadiens qui prêtent le serment de citoyenneté que la reconnaissance des droits ancestraux et issus de traités des peuples autochtones constitue une responsabilité inscrite dans la Constitution. Quatrièmement, elles incitent l'ensemble des Canadiens à s'engager à l'unisson sur la voie de la réconciliation.
Pour devenir citoyens de cette grande nation qui est la nôtre, les nouveaux arrivants de 14 ans ou plus que le gouvernement accepte d'accueillir comme citoyens doivent prêter le serment de citoyenneté. À cette occasion, ils jurent d'observer fidèlement les lois du Canada et de remplir loyalement leurs obligations en tant que Canadiens. Le serment de citoyenneté comporte seulement quelques mots, mais ce sont des mots qui ont une signification profonde. C'est un important symbole des valeurs que nous partageons comme citoyens du Canada.
Lorsque les nouveaux arrivants prononcent le serment de citoyenneté, ils font une promesse solennelle à leurs concitoyens canadiens. Ils déclarent publiquement qu'ils se joignent à la famille canadienne et qu'ils s'engagent à en respecter les valeurs et les traditions.
L'immigration a façonné le Canada, qui est actuellement formé de citoyens issus de plus de 200 groupes ethniques. Treize de ces groupes ethniques comptent plus d'un million d'habitants. En ce moment, plus du cinquième des Canadiens ne sont pas nés au Canada. Ces gens ont choisi d'immigrer au Canada. Le fait que le Canada possède l'un des taux de naturalisation les plus élevés au monde témoigne de la valeur qu'on accorde à notre citoyenneté. Au cours des 10 dernières années, le Canada a accueilli près de 1,7 million de nouveaux citoyens.
Le Canada est conscient des importantes contributions des Autochtones tout au long de son histoire. Les Premières Nations, les Inuits et les Métis ont tous joué un rôle dans l'édification d'un Canada plus fort. Les Autochtones continueront de jouer un rôle crucial dans notre avenir commun.
Les modifications que le gouvernement propose au serment de citoyenneté permettraient aux néo-Canadiens d'apprécier et de respecter pleinement l'importance des Autochtones dans l'histoire et l'identité canadiennes. Le nouveau serment de citoyenneté tiendrait aussi compte de nos attentes envers les néo-Canadiens, qui doivent bien comprendre les Autochtones et leurs droits constitutionnels. Ainsi, le nouveau serment proposé permettrait aux nouveaux citoyens de mieux comprendre les importantes contributions des Autochtones tout en reflétant l'engagement du gouvernement à l'égard de la réconciliation, ce qui m'amène à mon deuxième point.
Le gouvernement s'est engagé à établir avec les peuples autochtones une nouvelle relation fondée sur le respect, les droits, la coopération et le partenariat. Le nouveau serment de citoyenneté proposé est une réponse à un appel à l'action de la Commission de vérité et réconciliation ainsi que le résultat de consultations auprès d'organisations autochtones nationales. Le texte révisé rappelle aussi à tous les Canadiens que la reconnaissance des droits ancestraux et issus de traités n'est pas qu'un simple geste politique ou administratif, mais bien une responsabilité enchâssée dans notre Constitution, ce qui m'amène à mon troisième point.
La Constitution du Canada reconnaît et confirme les droits des Autochtones, mais le gouvernement estime que tous les Canadiens doivent mieux comprendre le rôle que les Autochtones ont joué dans l'histoire et la culture du Canada. Que l'on soit né ici ou que l'on ait décidé de devenir citoyen, en tant que Canadiens, nous respectons les libertés et les droits fondamentaux, nous partageons une valeur commune, soit l'égalité, et nous célébrons nos différentes cultures, traditions et langues. Ces traditions et ces cultures comprennent celles des Autochtones.
Tous les Canadiens devraient prendre part au processus de réconciliation. Les nouveaux citoyens peuvent aussi y prendre part, d'où mon quatrième point. Il est essentiel que tous les Canadiens progressent ensemble sur la voie de la réconciliation afin que nous laissions un bel héritage aux générations futures.
Grâce aux changements apportés au serment de citoyenneté, profitons de l'occasion pour reconnaître le passé du pays et établir avec les Autochtones une nouvelle relation fondée sur les droits inhérents, le respect et le partenariat. Le gouvernement est fier de proposer des modifications historiques au serment de citoyenneté afin que les néo-Canadiens puissent aussi promettre d'observer fidèlement les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaît et confirme les droits issus des traités des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Avec des institutions autochtones solides, nous contribuerons aux efforts importants visant à combler l'écart socioéconomique et à favoriser le développement de communautés autochtones vigoureuses pour les générations futures.
J'exhorte les députés à se joindre à moi pour appuyer cette mesure législative cruciale à l'étape de la deuxième lecture.