La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , qui portait le numéro quand il a été initialement présenté, à la fin de la dernière législature.
Je dirai d'emblée que j'appuierai cette mesure législative. À mon avis, c'est ce que fera une majorité, une très grande majorité des députés.
Dans un premier temps, j'ai écouté le débat à la Chambre concernant ce projet de loi non seulement aujourd'hui, mais aussi au cours des dernières semaines, et l'opposition a remis en question, selon moi à juste titre, certains des éléments qui l'entourent.
Comme je l'ai déjà mentionné, je crois qu'il s'agit d'une mesure législative que de nombreuses collectivités réclamaient. Je donnerai des exemples concrets concernant Stormont—Dundas—South Glengarry, mais j'ai été très découragé que le projet de loi initial soit présenté à la dernière minute, seulement quelques semaines avant la fin de la dernière législature. Cela dit, je suis bien sûr ravi de le voir de retour au cours de la présente législature.
Le syndicat national des douanes et de l'immigration a déploré le fait que les employés de première ligne n'avaient pas été consultés, puisque c'est leur travail que la nouvelle commission sera chargée d'examiner. Il me semble qu'avoir été le gouvernement, j'aurais tout naturellement inclus les syndicats concernés dans les consultations sur un projet de loi d'une telle importance.
D'un point de vue administratif, j'ai insisté plusieurs fois depuis le début du débat, il y a quelques semaines, sur l'utilité de la future commission. Celle-ci devra en effet permettre de régler concrètement — et rapidement — les plaintes dont elle sera saisie.
À vrai dire, ce ne serait pas la première fois qu'un ministère ou un organe de surveillance ferait l'objet de pareilles critiques. Si le processus traîne indûment, les plaignants risquent de ne pas faire confiance à l'organisme lui-même et de garder leurs plaintes pour eux, même quand elles sont fondées. Bref, la nouvelle commission devra être efficace.
J'ose croire que la plupart des députés qui ont abordé cette question souhaitent malgré tout que la mesure législative soit adoptée. Une fois que ce sera fait, nous pourrons faire le suivi qui s'impose pour nous assurer que la commission remplit bien le mandat que nous imaginions.
Je voudrais revenir sur l'importance de cette mesure législative, en prenant le cas spécifique de ma circonscription, Stormont—Dundas—South Glengarry. J'ai même l'audace de dire que ce projet de loi pourrait avoir davantage de répercussions pour ma circonscription que pour toute autre circonscription au pays. Je sais que cette mesure législative prévoit la surveillance de la GRC comme de l'Agence des services frontaliers du Canada, mais j'aimerais m'attarder au cas de l'Agence.
Comme les députés le savent peut-être, ma circonscription abrite un point d'entrée dans la ville de Cornwall qui traverse une communauté autochtone: le Conseil des Mohawks d'Akwesasne.
Ce point d'entrée a une situation géographique un peu particulière. Pendant de nombreuses années, il a été situé sur l'île Cornwall. En 2009, il y a eu des revendications et des négociations, de sorte que la frontière a été fermée pendant plusieurs mois jusqu'à ce qu'un nouvel emplacement soit convenu.
Bref, le point d'entrée a été déplacé de l'île Cornwall jusqu'à la ville de Cornwall. Le problème actuel, c'est que les membres des Premières Nations ainsi que les personnes qui viennent visiter Akwesasne et celles qui arrivent à Cornwall ou dans les comtés voisins à partir d'Akwesasne doivent passer par un point d'entrée pour pouvoir pénétrer en territoire canadien.
C'est le principal sujet évoqué au cours de mes entretiens avec le Conseil des Mohawks d'Akwesasne, le grand chef et les membres du Conseil, dans ma circonscription. Nous travaillons ensemble sur une foule de questions, et j'apprécie leur coopération lors de mes contacts avec eux. Nous nous occupons de certains problèmes avec Postes Canada, de revendications territoriales et de développement économique, mais leur principal souci reste le point d'entrée.
Je me suis entretenu récemment avec le grand chef Abram Benedict au sujet de ce texte de loi. Il y a près de quatre ans, le Conseil avait adressé une lettre à l'ancien ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, où il faisait valoir la nécessité de ce type de loi. Dans cette lettre figure une statistique selon laquelle 70 % du trafic quotidien qui passe par le point d'entrée de ma circonscription et qui est traité par les fonctionnaires de l'Agence des services frontaliers du Canada se compose de membres d'Akwesasne qui sont en fait des citoyens canadiens et qui vont dans la ville de Cornwall pour faire leur épicerie, faire le plein d'essence, aller dîner ou obtenir d'autres services.
Comme mes collègues peuvent l'imaginer, c'est une situation très irritante pour les résidants. Je me suis fait l'écho de ce qu'ont dit le grand chef et le Conseil, à savoir qu'il s'agit d'une barrière physique entre l'île de Cornwall, la ville de Cornwall et le reste du Canada. Pour accéder à l'autoroute 401, c'est une barrière physique, mais c'est aussi une barrière sociale, culturelle et économique pour ce qui est de la facilité de circulation.
Si j'évoque ce dossier, c'est pour parler de l'importance de ce projet de loi en raison des milliers d'interactions que les habitants d'Akwesasne ont chaque semaine avec les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada. Malheureusement, ces 10 ou 11 dernières années, il y a eu des incidents et des plaintes, mais pas vraiment de processus de surveillance permettant d'examiner et de résoudre en temps opportun les préoccupations qui ont été soulevées.
Je souligne que le conseil de bande a été proactif dans ce dossier. Au début de l'année, on a appris dans ma circonscription que le Conseil mohawk d'Akwesasne et l'Agence des services frontaliers du Canada avaient formé un partenariat dans le but d'améliorer l'expérience à la frontière. Le Seaway News et le Standard Freeholder de Cornwall ont couvert cette nouvelle dans ma circonscription. Même s'il s'agit d'un pas dans la bonne direction en matière de dialogue et de processus, on attend cet organisme de surveillance depuis longtemps dans ma collectivité.
Je devrais préciser que ce ne sont pas uniquement les habitants de l'île de Cornwall et le Conseil mohawk d'Akwesasne, mais aussi les dirigeants de la Ville de Cornwall qui souhaitent la création de cet organisme.
Pour des motifs économiques et sociaux, les propriétaires d'entreprise souhaitent une circulation fluide. Même s'il s'agit d'un pas dans la bonne direction, je vais m'assurer que les plaintes concernant les expériences et les échanges à la frontière avec les agents de première ligne de l'Agence des services frontaliers du Canada de ma collectivité et de ma circonscription seront traitées en temps opportun par cette voie.
Si les recommandations aboutissent à des solutions qui permettront d'améliorer les processus aux points d'entrée, à Cornwall par exemple, elles seront appliquées dans les meilleurs délais.
Les liens qu'entretiennent les travailleurs de l'Agence avec la région de Cornwall sont solides. En terminant, je tiens à remercier les agents de l'Agence qui travaillent en première ligne, non seulement à Cornwall et à son point d'entrée, mais aussi partout ailleurs au pays.
Ils doivent faire un travail très exigeant, souvent dans des circonstances difficiles. À Ottawa, nous discutons d'enjeux de portée nationale. Par exemple, nous parlons des armes à feu introduites en contrebande des États-Unis, ainsi que du trafic de drogue et de la traite des personnes. Les agents de l'Agence doivent faire face à un très grand nombre de problèmes afin de protéger notre pays tous les jours.
En terminant, je tiens à remercier ces travailleurs de première ligne. Le mécanisme de surveillance profitera à tout le monde, car il permettra aussi aux agents de l'Agence de bénéficier de certaines protections. J'aimerais remercier le grand chef Abram Benedict d'être venu me voir récemment pour discuter du projet de loi avec moi. Je tiens à le remercier d'avoir attiré mon attention sur cette question, de m'avoir dit ce qui se passe à cet égard dans ma circonscription et au point d'entrée et de m'avoir expliqué comment les mesures contenues dans ce projet de loi pourraient être mises en application.
J'attends cela avec impatience. À en juger par la teneur du débat ces dernières semaines, je pense que le projet de loi ira de l'avant. J'ai hâte qu'il soit renvoyé au comité. Après m'être entretenu avec le grand chef, j'espère qu'il figurera parmi les témoins. Il est en mesure de faire comprendre aux membres du comité qui étudieront le projet de loi les raisons pour lesquelles les gens de ma circonscription l'appuient, mais aussi certains des défis qui nous sont propres.
Nous allons trouver des façons de veiller à ce que l'on tende constamment, en légiférant, à améliorer les choses et à ce que ce mécanisme fonctionne vraiment, que le traitement des plaintes se fasse rapidement et qu'on arrive à des règlements et à des résultats.
Nous allons veiller à ce que ce ne soit pas seulement une tribune qui nous permet de dire qu'il y a un mécanisme de règlement des plaintes sans régler certains problèmes. Nous sommes convaincus que c'est dans l'intérêt de tous les Canadiens, dont les gens de Cornwall et la communauté des Premières Nations d'Akwesasne. Il s'agit là d'une mesure très concrète qui pourrait contribuer à faciliter la relation dans le cadre de la réconciliation.
Je suis heureux d'aborder ce sujet aujourd'hui et je suis impatient d'entendre les questions et observations de mes collègues.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet du projet de loi .
Le projet de loi dont nous sommes saisis a été présenté pendant les derniers jours de la dernière législature sous la forme du projet de loi , que les conservateurs ont appuyé à toutes les étapes du processus législatif.
En ce qui concerne la consultation, même s'il s'agit d'une mesure législative importante, le projet de loi sera sans doute perçu comme un autre échec des libéraux. Le gouvernement n'a pas tenu de nombreuses promesses qu'il a faites. À mon avis, nous verrons la même chose se reproduire avec le projet de loi .
J'aimerais, une fois de plus, faire entendre à la Chambre la voix des Wet'suwet'en, car j'estime que nous ne le faisons pas assez souvent. Je ne prétendrais jamais parler au nom des Wet'suwet'en ni à leur place, mais il est important de faire entendre leur voix à la Chambre.
Je rappelle à la Chambre et aux députés que la Chambre ne nous appartient pas. Elle ne nous appartient pas, pas plus qu'au . La Chambre appartient aux électeurs qui ont voté pour les 338 députés du Parlement. C'est la voix de ces électeurs qui compte vraiment à la Chambre.
Aujourd'hui, nous débattons du projet de loi , tandis qu'une crise secoue le pays. Au cours des dernières semaines, le n'a fait preuve d'aucun leadership.
Hier, la Chambre a été saisie d'une motion qui fera l'objet d'un vote lundi. Tous les intervenants, du côté des conservateurs du moins, on fait entendre la voix des Wet'suwet'en à la Chambre. Beaucoup de députés ont pris la parole, le poing levé, pour affirmer leur solidarité envers les Wet'suwet'en. En réalité, ils ne se font pas l'écho des Wet'suwet'en eux-mêmes.
Hier, deux chefs de ma circonscription ont communiqué avec moi. L'un d'entre eux est l'ancien chef de la nation Haisla, qui m'a suggéré de demander au à qui reviennent les droits et les titres ancestraux. Ils reviennent aux communautés autochtones.
Les Wet'suwet'en et 21 nations ont voté en faveur du projet Coastal GasLink. Ils ont voté pour que les bandes, les chefs et les conseils les représentent. Ces chefs et ces dirigeants ont choisi de sortir leurs communautés de la pauvreté. Ils ont choisi une situation économique prospère plutôt que désespérante.
Ellis Ross voulait que je demande au pourquoi tant de dirigeants à l'extérieur des Premières Nations empêchent ces dernières d'améliorer leur sort? Les Premières Nations ont voté en faveur d'un projet qui pourrait apporter tant d'espoir et offrir beaucoup de débouchés aux communautés concernées. Dans le Nord de la Colombie-Britannique, il est très rare qu'on ait des occasions de changer la donne comme celle-ci.
Hier, les libéraux ont affirmé qu'ils n'appuieraient pas notre motion parce que nous avons employé le terme « activistes radicaux ». Ils croyaient que nous parlions des Premières Nations, que nous disions que leurs membres sont des activistes radicaux.
L'autre chef m'a demandé pourquoi nous laissions les Rockfeller et la fondation Tides limiter les possibilités offertes aux Premières Nations. C'est la vérité. Il a ajouté que s'il rencontrait le premier ministre face à face, il lui dirait sa façon de penser. Je paraphrase parce que les mots exacts qu'il a prononcés seraient jugés non parlementaires.
Il est décevant qu'on réduise au silence les Wet'suwet'en qui ont voté pour sortir leurs communautés d'une situation économique catastrophique et qui ont opté pour l'espoir. On ne les écoute pas. On ne tient pas compte de leur point de vue. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
Bien que le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada et la Loi sur l’Agence des services frontaliers du Canada et apportant des modifications corrélatives à d’autres lois, soit important, nous devrions continuer à faire entendre la voix des Wet'suwet'en dans cette enceinte pour nous assurer qu'elle est entendue. C'est ce qui est important.
Par conséquent, je propose:
Que la Chambre s'ajourne maintenant.