Que la Chambre demande au gouvernement de modifier les réductions d’impôts proposées en s’efforçant de procurer des avantages aux personnes qui gagnent moins de 90 000 $ par année et d'utiliser ces économies pour investir dans des priorités qui apportent une aide réelle aux Canadiens, y compris l’assurance des soins dentaires des familles qui n’ont pas d’assurance et dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $.
— Monsieur le Président, j'aimerais dire que je vais partager mon temps de parole avec quelqu'un qui m'inspire beaucoup, soit le député de . C'est donc lui qui aura la parole pendant la deuxième partie de mon intervention.
[Traduction]
Le NPD offre aujourd'hui l'occasion à tous les députés de s'unir pour offrir un soutien au tiers des Canadiens qui n'ont pas accès à des soins dentaires de base.
S'il adopte la motion, le Parlement demandera au gouvernement de réduire la portée des réductions d'impôts pour qu'elles ne s'appliquent qu'aux Canadiens ayant un revenu annuel d'au plus 90 000 $ et de fournir des soins dentaires de base aux Canadiens qui n'ont pas d'assurance et qui gagnent moins de 90 000 $ par année.
D'abord, je dois préciser que les Canadiens appuient déjà cette politique. Selon un sondage réalisé l'an dernier, 86 % des Canadiens appuient la fourniture de soins dentaires pour les Canadiens qui n'ont pas d'assurance. Le Royaume-Uni et l'Union européenne ont un régime couvrant les soins dentaires de base à 100 %. Si l'on omet les jeunes qui ont la chance d'être couverts par un régime provincial, l'absence d'un régime national d'assurance de soins dentaires au Canada touche six millions de Canadiens.
[Français]
Cela veut dire que des millions de Canadiens vont être touchés par la motion présentée par le NPD aujourd'hui. Des millions de Canadiens vont pouvoir accéder à des soins dentaires à la suite de l'adoption de cette motion.
[Traduction]
Voyons un peu ce que vivent les Canadiens qui n'ont pas accès aux soins dentaires de base dans ce pays. J'aimerais répéter ce que m'a dit Jonathan, un habitant de ma circonscription, qui travaille au salaire minimum, à propos de l'importance d'un régime de soins dentaires au pays.
Jonathan travaille au salaire minimum et n'a pas les moyens de payer le nettoyage dont il a besoin dans le cadre des soins dentaires de base. Il a souvent des douleurs à cause de bactéries qu'il a dans la bouche. Il a essayé de mettre suffisamment d'argent de côté pour payer les soins dentaires de base dont il avait besoin, mais alors, sa voiture est tombée en panne. Il en avait besoin pour son travail, et il a donc dû faire un choix difficile entre son moyen de transport et des soins dentaires de base. Il ne pouvait tout simplement pas avoir les deux.
Il a tenté d'emprunter de l'argent, mais cela n'a pas marché non plus: il ne peut simplement pas se permettre d'être pris dans un cycle d'endettement. Il s'est renseigné sur les régimes d'assurance dentaire, et sa famille aussi, mais les tarifs sont tout simplement prohibitifs.
Tous les mois, au Canada, la moitié des familles sont à 200 $ de l'insolvabilité. Jonathan et sa famille sont dans cette situation. Un écart de 100 $ ou de 200 $ par mois peut faire la différence entre avoir les moyens ou non de se procurer des aliments, de se loger et de payer les factures sans trop s'endetter. Ces gens n'ont pas les moyens de se payer un régime de soins dentaires.
Les familles canadiennes sont les plus endettées du monde industrialisé, et le taux d'endettement des ménages canadiens a maintenant atteint un sommet sans précédent. Nombre de Canadiens sont dans la même situation que Jonathan d'un bout à l'autre du pays.
Ce que je devrais dire à propos de Jonathan, c'est que, en plus de vivre avec la douleur et avec la difficulté de trouver les ressources nécessaires pour se payer des soins dentaires de base, il dit aussi avoir honte parce que ses dents cassées et la grande douleur qu'il ressent l'empêchent tout simplement de sourire. L'adoption de la motion d'aujourd'hui redonnerait le sourire à Jonathan et à six millions d'autres Canadiens. C'est extrêmement important.
Je vais maintenant parler de la situation d'une femme que j'appellerai Elsie. Elle ne veut pas que j'utilise son vrai nom parce qu'elle est employée par une grande entreprise très prospère et que ses heures de travail sont maintenues juste en deçà du nombre requis pour qu'elle soit admissible au régime de soins dentaires de l'employeur. Elle travaille dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie. Ses dents sont tout simplement en train de pourrir, mais elle n'a pas accès aux soins dentaires de base dont elle a désespérément besoin.
[Français]
Je vais aussi parler de ce que j'ai vu à l'Université de Montréal, il y a quelques années. La Clinique dentaire de l'Université de Montréal offre des soins dentaires gratuits dispensés par des étudiants de la Faculté de médecine dentaire qui apprennent le métier de dentiste.
Heureusement, grâce à l'Université de Montréal, des soins dentaires sont fournis, mais il y a une liste d'attente. Des gens font la file pour y avoir accès, et, souvent, ces gens sont en douleur à cause d'un manque de capacité de soins dentaires de base dans ce pays.
Le problème est là, que l'on parle de Jonathan, d'Elsie ou de tous ces gens-là qui font la file, non seulement à l'Université de Montréal, mais partout au pays. Quand il y a des cliniques dentaires gratuites, les gens sont là, car ils cherchent désespérément à obtenir ces soins dentaires dont ils ont tellement besoin.
[Traduction]
J'ai récemment rencontré des représentants de travailleurs de la Colombie-Britannique, dont David Black — un de mes patrons, comme il habite la circonscription de New Westminster—Burnaby —, ainsi que des agents correctionnels, des travailleurs du commerce et un enseignant. Ils se sont tous rendus à mon bureau. J'ai parlé du fait que le NPD allait présenter la motion d'aujourd'hui. Ils m'ont répondu que c'était une idée merveilleuse qui pourrait véritablement améliorer les conditions de vie au Canada. Ils m'ont ensuite demandé à quel régime de soins dentaires les députés avaient droit. J'ai dû leur dire que les députés s'étaient accordé un régime approprié et efficace qui couvre tous les besoins de base.
Voici ce que ces travailleurs, qui sont ici aujourd'hui, ont à dire à tous les députés par mon entremise: si les députés méritent un régime de soins dentaires, ce devrait aussi être le cas de tous les Canadiens des quatre coins du pays.
[Français]
Sur la question des coûts, les gens vont peut-être se demander combien coûtera ce régime de soins dentaires. Le directeur parlementaire du budget nous a déjà dit qu'il en coûtera 800 millions de dollars par année. Le montant de la première année sera plus élevé, bien sûr, parce qu'il y a des besoins qui doivent être comblés, mais cela devrait se situer autour de 800 millions de dollars — 814 millions de dollars, la première année.
Quand on regarde ces montants et qu'on les compare à l'ensemble du budget fédéral, on remarque qu'ils ne sont pas énormes. Quand on regarde l'ensemble des changements que le gouvernement veut mettre en place sur le plan fiscal, on parle ici de quelque chose qui se paie tout seul.
[Traduction]
Pourquoi? Parce que nous savons déjà, grâce aux urgentologues canadiens, que des dizaines de millions de dollars sont consacrés chaque année à des soins de dernière minute prodigués dans des salles d'urgence par des médecins non qualifiés. Les gens qui ont désespérément besoin de soins dentaires se rendent à l'urgence, où on leur donne des pilules ou des analgésiques pour les aider à passer à travers les prochains jours.
Les urgentologues nous disent que nous avons besoin de soins dentaires de base au Canada, et que l'absence de ces soins coûte plus de 150 millions de dollars par année au système de santé. Nous payons déjà les coûts de ces soins d'urgence, de même que les coûts engendrés par l'incapacité de personnes comme Jonathan et Elsie d'aller travailler à cause de la douleur qu'elles ressentent. Les six millions de Canadiens n'ayant pas accès à des soins dentaires représentent une énorme charge pour l'économie nationale et notre qualité de vie, sans parler des répercussions qu'a sur eux l'absence de tels soins.
Il est bien sûr logique de plafonner les modifications fiscales et de s'assurer que tous les Canadiens bénéficient de soins dentaires de base. Cela va de soi. Les députés doivent appuyer cette idée. Nous devons faire en sorte que tous les Canadiens aient accès à des soins dentaires de base.
:
Madame la Présidente, aujourd'hui, nous parlons d'une possibilité de vraiment transformer la vie des Canadiens.
Mon collègue nous a parlé des cas de certaines personnes, mais ce sont des millions de Canadiens qui n'ont pas accès à des soins dentaires. Le gouvernement libéral propose un allégement fiscal qui profiterait surtout aux personnes qui gagnent plus de 100 000 $. Si nous ciblons la mesure pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin — les personnes qui gagnent moins de 90 000 $ —, nous pouvons dégager assez d'argent pour aider les 4,3 millions de Canadiens qui ont besoin de soins dentaires.
C'est ce que nous proposons aujourd'hui. Dans chacune des circonscriptions du pays, cette mesure transformerait la vie des gens qui n'ont pas accès aux soins dentaires dont ils ont besoin.
Je repense à une dame que j'ai croisée sur la rue à Vancouver. Elle s'est approchée de moi en se mettant la main sur la bouche. Elle m'a dit qu'elle m'avait entendu parler des soins dentaires. Je lui ai dit que nous voulions faire en sorte que les gens soient couverts. Elle m'a dit qu'elle n'avait jamais pensé avoir un jour les moyens d'obtenir les soins dentaires dont elle avait besoin. Elle m'a dit que, depuis qu'elle avait atteint l'âge où elle n'était plus couverte par le régime de ses parents, elle ne pouvait plus se permettre d'aller chez le dentiste, que ses dents étaient maintenant en très mauvais état et que cela la gênait. Elle avait peur de postuler pour un nouvel emploi; elle pensait qu'on ne l'embaucherait pas quand on verrait l'état de ses dents. Elle avait fait de son mieux, mais elle avait besoin de soins dentaires qu'elle ne pouvait pas se permettre.
Je pense à elle et aux nombreux autres Canadiens qui n'ont pas les moyens de prendre soin de leurs dents et je me dis que, dans un pays aussi riche que le nôtre, cela ne devrait pas être le cas.
Je pense à ce que nous pourrions faire si nous faisions un meilleur choix. Nous avons le choix. Le gouvernement libéral fait un choix: il décide, aujourd'hui, de faire cadeau de milliards de dollars à des gens qui n'en ont pas besoin. Il choisit d'aider ceux qui n'ont pas vraiment besoin d'être aidés. Le gouvernement libéral fait un choix, et nous lui demandons de faire un meilleur choix. Nous pourrions utiliser l'argent de l'allégement fiscal proposé aujourd'hui pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Concentrons nos efforts sur ces gens. Si nous le faisons, nous dégagerons l'argent nécessaire.
Parlons de ces choix.
L'allégement fiscal proposé par le gouvernement fédéral coûtera plus de 6 milliards de dollars. S'il modifiait cette initiative pour cibler les familles qui en ont le plus besoin, il pourrait libérer 1,6 milliard de dollars. Le directeur parlementaire du budget a calculé le montant qui serait nécessaire pour couvrir les familles qui ne sont pas assurées. Il a conclu que cela coûterait un peu plus de 800 millions de dollars par année. Le coût serait plus élevé la première année, car de nombreux Canadiens qui n'ont pas accès à des soins dentaires s'empresseraient de se faire soigner. Il en coûterait 1,8 milliard de dollars la première année, mais ce montant se stabiliserait à environ 800 millions de dollars par la suite. C'est énorme.
J'aimerais que l'on pense à tous les Canadiens qui, en ce moment, n'ont pas les moyens de se faire soigner les dents. S'ils se présentent aux urgences parce qu'ils ont mal aux dents, ils se font dire que l'hôpital ne peut rien faire pour eux. On leur remet des analgésiques et on les renvoie chez eux avec un problème dentaire qui persiste toujours. Quand on y pense, c'est incroyable que l'on puisse aller à l'hôpital pour subir une opération cardiaque complexe ou pour faire rebâtir nos articulations, mais que l'on se fasse renvoyer à la maison avec des analgésiques lorsqu'on a un problème dentaire. Pour de nombreux Canadiens, c'est la seule solution. Nous devons changer cela.
Il y a quelques mois, une femme s'est présentée à mon bureau. Elle ne voulait pas me dire son nom parce qu'elle avait honte de sa situation. Elle avait un problème dentaire. Cependant, sa réalité était encore plus crève-cœur. Elle n'avait pas les moyens de payer les médicaments pour traiter une maladie qui l'affligeait et, en raison des complications de cette maladie, elle avait perdu des dents. Elle souffrait. Cette femme avait deux problèmes: premièrement, elle ne pouvait pas payer ses médicaments; deuxièmement, elle ne pouvait pas se payer des soins chez le dentiste. En la regardant, je réalisais à quel point nous échouons en tant que société. Elle pensait que c'était de sa faute. Elle m'a confié qu'elle voulait travailler fort, qu'elle ne voulait pas qu'on lui fasse la charité, et qu'elle était venue à mon bureau afin de trouver une solution pour aller de l'avant.
Je lui ai affirmé que ce n'était pas sa faute, qu'elle n'avait rien à se reprocher. Les décisions horribles que nous avons prises ont fait en sorte que ses médicaments et ses soins dentaires n'étaient plus couverts. Nous pouvons changer cette réalité.
[Français]
Aujourd'hui, nous avons l'occasion d'apporter un changement. Le gouvernement libéral propose un changement fiscal et nous proposons une solution. Si cette mesure cible les personnes qui en ont le plus besoin, nous pourrons mettre en place un programme de soins dentaires, afin d'aider les familles qui n'ont pas accès à ces soins dont elles ont tellement besoin.
Nous avons observé les décisions et les choix du gouvernement libéral. Précédemment, les libéraux ont dépensé des millions de dollars d'argent public au bénéfice d'entreprises comme Loblaws et Mastercard. Ils décident souvent d'aider les plus riches. Le changement proposé par les libéraux va lui aussi aider les gens qui gagnent plus de 100 000 $.
Nous proposons de réduire ce changement et de cibler les gens qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire les gens qui gagnent moins de 90 000 $. Si nous adoptons cette mesure, nous pourrons mettre en place un programme de soins dentaires dont près de 4,3 millions de Canadiens et de Canadiennes bénéficieront.
Nous savons qu'il s'agit d'un besoin au Québec. Certains Québécois ont des problèmes dentaires, mais ils n'ont pas suffisamment d'argent pour accéder aux services dentaires. Nous voulons changer cela. Grâce à un programme fédéral, ces gens pourraient avoir accès aux soins dentaires, ce qui changerait la vie de plusieurs personnes.
Il s'agit d'une option, d'une solution et d'un choix. Nous pouvons le faire. Je demande à tous les députés de la Chambre de penser aux familles de leur circonscription qui ont besoin de soins dentaires, mais qui n'ont pas les moyens de les payer, et de se demander comment nous pouvons les aider. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de les aider.
[Traduction]
Je songe aux choix que nous avons faits et à la possibilité qui s'offre à nous. La motion dont la Chambre est saisie représente un geste concret que nous pourrions poser dès maintenant.
J'aimerais que les députés libéraux, que tous les députés, en fait, songent aux habitants de leur circonscription, aux familles, aux jeunes qui sont sans avantages sociaux et qui n'en auront jamais de leur vie. J'aimerais qu'ils songent à l'économie des petits boulots et au fait que pour de nombreux jeunes gens, ce rêve de bénéficier d'avantages sociaux incluant une assurance dentaire ne sera jamais à leur portée, ne deviendra jamais une réalité pour eux.
Nous devons à ces jeunes gens de faire quelque chose pour les aider. Ils méritent de pouvoir prendre soin de leurs dents. Ils méritent de pouvoir vivre en santé. Leur santé dentaire est directement liée à leur bien-être et à leur santé en général. Nous pouvons changer les choses dès maintenant.
Je vais expliquer tout cela au gouvernement une fois de plus.
Le gouvernement libéral propose un changement fiscal, un allégement fiscal destiné aux Canadiens les plus riches, à ceux qui gagnent plus de 100 000 $. Faisons en sorte que ce changement fiscal bénéficie aux familles qui en ont le plus besoin, celles qui gagnent moins de 90 000 $. Avec l'argent ainsi dégagé, instaurons un régime national d'assurance dentaire qui donnera un coup de pouce aux familles, qui permettra aux jeunes qui n'en ont pas les moyens d'obtenir les soins dentaires dont ils ont besoin. Un tel régime permettrait aussi aux travailleurs qui ont un emploi sans avantages sociaux de savoir qu'ils pourront prendre soin de leurs dents. Cela changerait la vie de tellement de Canadiens. Il s'agit là d'un choix concret que nous pouvons faire immédiatement pour aider les gens.
Je demande au gouvernement libéral de faire ce qui s'impose et de cibler des mesures fiscales destinées à aider les familles dans le besoin, d'instaurer un régime national d'assurance dentaire pour donner un coup de pouce aux familles et permettre aux gens d'avoir accès à des soins dont ils ont désespérément besoin.
Voilà le choix qui s'offre à nous aujourd'hui. Je demande à tous les députés de la Chambre de voter en faveur de ce choix.
:
Madame la Présidente, c’est un plaisir pour moi de me lever à la Chambre aujourd’hui pour parler du bilan de notre gouvernement, des investissements que nous avons faits dans les Canadiens, incluant les Canadiens de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour s’y joindre, et des baisses d’impôt pour la classe moyenne que nous avons faites en 2015, ainsi que celles que nous avons proposées en 2019.
L’économie est forte et en croissance. Notre bilan démontre qu’en investissant dans les Canadiens, nous pouvons avoir un effet sur la vie de tous les jours des Canadiens, tout en faisant croître l’économie. Toutefois, nous sommes aussi très conscients que, malgré tout, trop de Canadiennes et de Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois.
Depuis le début de notre premier mandat en 2015, notre plan met l’accent sur l’investissement dans les Canadiens et dans leurs communautés. Nous investissons dans les choses dont les gens ont besoin pour bâtir un avenir meilleur pour eux et leur famille. Nous investissons dans la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour s’y joindre. Nous savons qu’une classe moyenne forte mène à une économie forte. Cela mène à une économie qui profite à tout le monde. Notre plan fonctionne.
[Traduction]
Au cours de notre dernier mandat, une des premières mesures que nous avons prises a été d’offrir à la classe moyenne un allégement fiscal qui profite à plus de neuf millions de vaillants travailleurs canadiens. Nous avons aussi instauré l’Allocation canadienne pour enfants, qui fournit un supplément financier aux familles en ayant le plus besoin. Ce faisant, nous avons aidé à sortir un million de personnes de la pauvreté, dont 334 000 enfants, à qui nous avons permis de connaître un meilleur départ dans la vie.
J’aimerais parler de la façon dont cette mesure particulière a aidé les enfants dans ma circonscription. Ottawa—Vanier est l’une des circonscriptions les plus diversifiées au Canada. En fait, je dis souvent qu’elle représente à elle seule la diversité de notre nation. Certains de ses habitants ont des revenus parmi les plus élevés au Canada, tandis que d'autres ont des revenus parmi les plus faibles. Voilà pourquoi l’Allocation canadienne pour enfants compte tant pour mes électeurs. Dans la circonscription d’Ottawa—Vanier, plus de 15 000 enfants en bénéficient.
Notre gouvernement a aussi rehaussé le Supplément de revenu garanti en vue d’aider les aînés à faible revenu à joindre les deux bouts. En collaboration avec nos partenaires provinciaux, nous avons renforcé le Régime de pensions du Canada de manière à ce que les travailleurs canadiens aient plus d’argent à la retraite. Je suis certaine que tous les députés se réjouiront des données nationales sur la pauvreté qu’a publiées hier Statistique Canada et qui montrent que 73 000 aînés ont été tirés de la pauvreté depuis 2015.
De plus, notre gouvernement comprend que les petites entreprises sont le catalyseur de notre économie. C’est pourquoi nous réduisons leurs impôts pour aider les entrepreneurs à faire croître leurs entreprises et à créer plus d’emplois intéressants et bien rémunérés. Cette mesure a été bien accueillie, et les propriétaires de petites entreprises ont répondu à l'appel. Depuis 2015, plus d’un million d’emplois, à temps plein pour la plupart, ont été créés au Canada.
J’aimerais aussi souligner l’engagement de notre gouvernement à s’assurer que tous les Canadiens ont un chez-soi sûr. Notre gouvernement a mis en place la première Stratégie nationale sur le logement au pays. Nous avons financé la construction de logements abordables dans les collectivités d’ici et nous avons offert un incitatif à l’achat d’une première propriété pour faciliter la vie aux personnes qui acquièrent leur première habitation.
[Français]
Nous avons réalisé d'énormes progrès en travaillant de concert avec les Canadiennes et les Canadiens. Nous avons écouté les demandes des Canadiens, afin que nous puissions faire croître une économie qui fonctionne pour tout le monde.
Grâce à nos investissements et au travail acharné des Canadiens, l'économie de notre pays est forte et croissante. Au cours des quatre dernières années, les Canadiennes et les Canadiens ont créé plus de 1 million emplois, et une plus forte croissance des salaires a permis à plus de gens d'améliorer leur situation. Cependant, nous savons qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
[Traduction]
Au cours des derniers mois, avant le dépôt du budget de 2020, je me suis entretenue avec des Canadiens et des intervenants de Montréal, Windsor, Regina, Winnipeg, Kenora et d'ailleurs afin de comprendre les besoins des Canadiens de différentes régions du pays. Il en est ressorti que trop de Canadiens peinent encore à joindre les deux bouts.
L'augmentation du coût de la vie a des répercussions pour les Canadiens d'un peu partout au pays. Ceux-ci savent ce que c'est de voir son gagne-pain menacé par les difficultés économiques qui sévissent dans le monde. Ils s'inquiètent de ce que l'avenir leur réserve, à eux et à leur famille, et nous le comprenons.
Les Canadiens m'ont dit que, pour eux, une bonne qualité de vie consiste à ne pas vivoter dans l'attente du prochain chèque de paie, à être en bonne santé, à vivre en sécurité dans une société où on célèbre la diversité. C'est aussi l'accès à un logement de qualité, à des services de garderie et à l'éducation, et des chances de réussite pour tous.
Nous avons accompli beaucoup de progrès au cours des quatre dernières années. En effet, nous avons fait croître l'économie tout en assurant la prospérité de la classe moyenne. Toutefois, nous sommes conscients qu'il y a encore beaucoup de pain sur la planche.
La croissance économique et la qualité de vie se renforcent mutuellement. Nous ne pouvons soutenir l’une longtemps sans l’autre. Nous devons penser à l’avenir de nos collectivités, à la lutte contre les changements climatiques et à la protection de l’environnement, et à la poursuite de la réconciliation avec les peuples autochtones. Tant que ces défis sont à relever, le gouvernement continuera de chercher à aider les Canadiens à les surmonter. C’est pourquoi il estime essentiel de rendre le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens. C’est une de ses priorités depuis quatre ans et cela continuera de l’être.
Nous voulons une croissance économique qui profite à tous, pas seulement aux riches. En investissant dans la classe moyenne et en la renforçant, nous stimulons l’économie au profit de tous.
[Français]
Notre projet d'augmenter le montant personnel de base rendrait le coût de la vie plus abordable pour un plus grand nombre de Canadiens en leur permettant de conserver une plus grande part de ce qu'ils gagnent. Cela signifie qu'ils auront plus d'argent dans leurs poches. J'aimerais prendre une minute pour expliquer comment nous atteindrons cet objectif et comment cette mesure additionnelle bénéficiera à près de 20 millions de Canadiennes et de Canadiens.
Comme mes honorables collègues ici présents le savent, pour aider tous les Canadiens à satisfaire leurs besoins fondamentaux, aucun impôt fédéral n'est perçu sur un certain montant du revenu qu'une personne gagne. Ce montant s'appelle le montant personnel de base, ou le MPB. Selon les règles actuelles concernant le MPB, les Canadiennes et les Canadiens pourront gagner près de 12 300 $ durant l'année d'imposition 2020 avant d'avoir à payer de l'impôt fédéral sur le revenu.
[Traduction]
Le gouvernement a proposé en premier lieu de réduire les impôts de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour y accéder en portant le montant personnel de base à 15 000 $ d’ici 2023. Nous proposons également de faire passer le montant de deux autres avantages fiscaux du même genre à 15 000 $ d’ici 2023, à savoir le montant pour époux ou conjoint de fait et le montant pour une personne à charge admissible.
Cette augmentation sera étalée sur quatre ans et commencera en 2020. Comme je l’ai dit tout à l’heure, elle réduira les impôts de près de 20 millions de Canadiens. Surtout, elle signifiera que près de 1,1 million de Canadiens supplémentaires ne paieront plus du tout d’impôt sur le revenu fédéral d’ici 2023.
Pour que cet allégement fiscal profite aux personnes qui en ont le plus besoin, nous éliminerons progressivement les avantages du montant personnel de base augmenté. J’expliquerai ce que cela signifie en réalité pour les particuliers et les familles.
Cela veut dire que le contribuable qui gagne 50 000 $ par an paiera moins d’impôts à partir de 2020 et économisera près de 300 $ en 2023. Autrement dit, un couple dont l'un des conjoints travaille à plein temps et gagne 40 000 $ par année tandis que l’autre travaille à temps partiel et gagne 20 000 $ par année économisera près de 600 $ d’ici 2023. Un couple ayant un seul salaire et un enfant pourrait économiser près de 600 $ en 2023. Une famille monoparentale ayant droit au montant pour une personne à charge admissible en plus du montant personnel de base pourrait économiser près de 600 $ en 2023.
Au total, la mesure remettra 3 milliards de dollars dans les poches des ménages canadiens en 2020, montant qui passera à 6 milliards d’ici 2023. Cet argent rendra le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens et alimentera la croissance économique. Ce sont 6 milliards de dollars qui s’ajoutent au soutien que nous avons déjà apporté au cours des quatre dernières années.
[Français]
À la suite de la baisse d'impôt pour la classe moyenne, de la mise en place de l'Allocation canadienne pour enfants et des hausses proposées du montant personnel de base, une famille typique de quatre personnes pourrait avoir plus de 2 300 $ de plus dans ses poches en 2020, en comparaison avec 2015. Lorsque les modifications au montant personnel de base auront été entièrement mises en œuvre, cette famille pourrait avoir dans ses poches plus de 2 800 $ de plus comparativement à 2015.
Quand on parle d'investissement dans les Canadiens, c'est ce que l'on veut comme résultat. Grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, une mère seule ou un père seul qui travaille, qui a deux enfants et qui gagne 30 000 $ par année touche maintenant 3 000 $ de plus en prestations chaque année comparativement au système précédent de prestations pour enfant. Ces changements permettront à un plus grand nombre de familles de se procurer des choses qui auront une incidence réelle sur l'avenir de leurs enfants, comme des aliments sains, des inscriptions à des activités sportives, à des camps d'été ou à des cours de musique, ou encore, des vêtements chauds pour l'hiver.
Puisque nous avons bonifié le Supplément de revenu garanti, près de 900 000 personnes profitent maintenant d'une meilleure sécurité du revenu. De ce nombre, 70 % sont des femmes.
Le Supplément de revenu garanti amélioré a contribué à sortir 73 000 aînés vulnérables de la pauvreté. Grâce à la mise en œuvre de la toute première Stratégie nationale sur le logement du Canada, un investissement de 40 milliards de dollars sur 10 ans qui permettra à plus de Canadiens de trouver un logement, les besoins de 530 000 familles en matière de logement seront apaisés et l'itinérance chronique diminuera de 50 %.
Nous continuerons d'investir dans les gens et dans les choses qui leur permettent de profiter d'une meilleure qualité de vie. Les quatre dernières années ont démontré ce qui peut arriver lorsque nous mettons les Canadiennes et les Canadiens de la classe moyenne au cœur de nos décisions et que nous investissons dans les choses qui facilitent leur vie.
Nous avons vu que plus d'argent aux familles, un plus grand nombre de bons emplois, des communautés plus accueillantes et moins de personnes vivant dans la pauvreté contribuent à notre croissance économique.
[Traduction]
Je n’aime pas me répéter, mais il me semble important de souligner, en anglais et en français, les résultats du travail du gouvernement pour rendre le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens. Grâce à la baisse d’impôt pour la classe moyenne, à l’Allocation canadienne pour enfants et aux changements proposés au montant personnel de base, une famille type de quatre personnes pourrait avoir plus de 2 300 $ de plus dans ses poches cette année, par rapport à 2015. Une fois que les changements proposés au montant personnel de base seront totalement appliqués, la famille pourrait avoir au moins 2 800 $ de plus dans ses poches, par rapport à 2015.
Ces changements concernent les Canadiens qui en ont le plus besoin. L’effet de notre plan sur la pauvreté infantile et les aînés dans le besoin est évident et démontré. Nous savons ce qu’il reste à faire pour améliorer la qualité de vie des Canadiens.
Notre façon de structurer les changements apportés au montant personnel de base montre bien que nous nous employons à cibler nos efforts pour qu’ils soient aussi efficaces que possible.
Si nous mettons l’accent sur le logement et la fiscalité, c’est en raison de la souplesse qu'accordent aux Canadiens les changements dans ces domaines. En réduisant les impôts de ceux qui en ont besoin et en versant directement aux parents et aux aidants naturels l’Allocation canadienne pour enfants, nous donnons aux Canadiens les moyens d’apporter les changements qui leur paraissent nécessaires.
Nous continuerons aussi de travailler avec les peuples autochtones afin d'améliorer la qualité de vie de leurs familles et de leurs collectivités. Nous nous appuierons sur les progrès accomplis pour tous les Canadiens et nous utiliserons l'argent là où nous pourrons obtenir des résultats concrets. Nous le ferons de manière financièrement responsable et de façon à continuer de réduire la dette fédérale par rapport à la taille de notre économie.
Le ratio de la dette nette par rapport au PIB du Canada est faible et viable, ce qui place notre pays dans une situation enviable, surtout par rapport aux autres pays du G7. Notre endettement relativement faible nous confère un réel avantage concurrentiel que le gouvernement entend bien maintenir. Même si notre économie se porte bien, nous devons être prêts à réagir à tout problème qui se poserait. Nous devons continuer de renforcer la confiance qu'inspire l’économie canadienne et faire en sorte que le reste du monde continue de considérer le Canada comme un pays où il fait bon vivre, travailler et investir.
Les trois agences de notation les plus reconnues attribuent au Canada une cote de crédit AAA, ce qui montre que la solidité de l’économie canadienne ne fait pas de doute dans l'esprit des autres. Nous avons pris des mesures dès le début de notre mandat précédent pour que la fiscalité des entreprises soit plus concurrentielle au Canada. Afin qu’il soit plus facile aux petites entreprises de prospérer et de créer plus d’emplois, nous avons réduit deux fois leur fardeau fiscal. Grâce aux mesures fédérales et provinciales, c'est au Canada que les investissements des entreprises sont soumis au taux global d'imposition le plus faible, parmi les pays du G7.
[Français]
L'objectif de notre gouvernement est de préserver ces avantages concurrentiels alors que nous prenons des mesures pour rendre le coût de la vie plus abordable et pour investir dans les Canadiens. Nous bâtissons une économie qui fonctionne pour tout le monde.
Nous savons ce qui peut se produire lorsque nous investissons dans les Canadiennes et les Canadiens: ils en tirent profit en y ajoutant leur travail acharné. Le résultat qui en découle est une économie forte et croissante qui a généré plus de 1 million d'emplois et qui affiche un taux de chômage se situant à des creux historiques, et le tout en seulement quatre ans.
Il s'agit de changements réels qui contribuent à améliorer la qualité de vie et le bien-être de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens. Faciliter la tâche aux Canadiennes et aux Canadiens pour qu'ils améliorent leur sort est au cœur même de notre plan pour la prospérité de la classe moyenne.
Je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de discuter de cet important sujet aujourd'hui. J'invite maintenant mes collègues à me poser des questions.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de partager aujourd’hui mon temps de parole avec le député de .
J’aimerais remercier mes amis du NPD d’avoir présenté cette motion et de nous donner l’occasion de parler du bilan d’échec du gouvernement fédéral en matière de politique fiscale.
Comme certains députés le savent, j’aime écouter de la musique, notamment des groupes comme The Guess Who, qui se trouvent être originaires de chez moi, Winnipeg, et les Beatles ainsi que des artistes comme Jim Croce et Frank Sinatra, pour n’en nommer que quelques-uns. Quand des artistes ont eu une carrière assez longue, ils sortent généralement un album de leurs plus grands succès. Aujourd’hui, j’aimerais produire un album des grands succès du gouvernement libéral. Selon moi, un titre tout indiqué serait « Les plus grands succès de la politique fiscale ratée des libéraux ».
Cet album n’est pas censé être encore sorti, mais je passerai les quelque neuf prochaines minutes à en donner un avant-goût à mes collègues. Le premier titre de cet album, l’un de mes préférés, est « Le budget s’équilibrera tout seul », écrit par le chantre du politiquement correct lui-même, le .
Dans la foulée, il a augmenté les impôts des familles à faible revenu et déclaré ensuite qu’elles ne paient aucun impôt, apparemment sans savoir qu'elles en paient. En cette période de prospérité économique, les libéraux accumulent des déficits massifs sans fin qui obligeront les Canadiens à payer encore plus d’impôts.
Les cotisations au Régime de pensions du Canada sont plus élevées. Les libéraux ont aussi éliminé le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants et le crédit d’impôt pour les activités artistiques des enfants, rendant plus difficile pour les jeunes familles de se permettre ces programmes importants. En dépit du fait que leur mantra est devenu « faible teneur en carbone », ils ont éliminé le crédit d’impôt pour le transport en commun, ce qui signifie que moins de gens peuvent se permettre une carte d’abonnement. Ils versent 600 millions de dollars aux médias, choisissant les gagnants et les perdants — un plan orwellien, assurément, que tous les Canadiens devraient rejeter. Il n’est pas étonnant que la moitié des Canadiens se disent à 200 $ de l’insolvabilité chaque mois. Ils sont littéralement acculés à la faillite.
Il y a aussi la taxe sur le carbone, une énorme ponction fiscale qui rend la vie encore plus chère pour tout le monde et qui ne réduit en rien les émissions. Lors des dernières élections, les conservateurs ont proposé un véritable plan de protection de l’environnement, comprenant des mesures comme le crédit d’impôt pour les rénovations écoresponsables qui aurait incité les Canadiens à rendre leur maison plus éconergétique. Il aurait stimulé les technologies propres, faisant du Canada un chef de file mondial. Depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir, 81 % des Canadiens à revenu moyen voient leurs impôts augmenter.
En ce qui concerne l’environnement, je suis heureux de constater que davantage de Canadiens ont voté pour le plan environnemental du Parti conservateur du Canada que pour celui de n’importe quel autre parti. Notre plan, à l’encontre de celui des libéraux, ne prévoyait pas de taxe injuste sur le carbone qui pénalise les Canadiens dans leurs activités quotidiennes. Surtout, compte tenu des hivers que nous avons au Manitoba, une taxe sur le carbone ne ferait que pénaliser les gens qui doivent chauffer leur domicile lorsqu’il fait -30 degrés Celsius.
Un certain répit éventuel se dessine à l’horizon. Hier, la Cour d’appel de l’Alberta a déclaré la taxe sur le carbone inconstitutionnelle. J’espère que le gouvernement fédéral écoutera la Cour d’appel et en respectera la décision et la compétence. Voici ce qu'on peut lire dans cette décision majoritaire de 4 voix contre 1: « Cette loi est un cheval de Troie constitutionnel ». Ce sont des mots forts de la part du tribunal. La Cour ajoute: « Presque tous les aspects du développement et de la gestion des ressources naturelles des provinces […] seraient soumis à la réglementation fédérale ».
Le succès suivant de la liste est « l'aide sociale pour les milliardaires ». En voilà un concept! On taxe les pauvres pour payer les riches. Les libéraux sont comme un Robin des Bois inversé. Robin des Bois volait les riches pour donner aux pauvres et, pour une raison ou une autre, les libéraux font l’inverse. Ils taxent les pauvres, les acculant à la faillite, et donnent l’argent aux milliardaires.
Ils ont donné 12 millions de dollars à Loblaws pour des réfrigérateurs. Je pense que Loblaws peut se permettre d’acheter ses propres réfrigérateurs éconergétiques. J’ai vérifié et, à 16 heures hier, la capitalisation boursière de Loblaws était de 25,2 milliards de dollars. Il y a aussi les 40 millions de dollars donnés à BlackBerry. À 16 heures hier, la capitalisation boursière de BlackBerry était de 4,2 milliards de dollars.
Ensuite, il y a mon préféré, ce que j’appelle le tiercé des 50 millions de dollars. Cinquante millions de dollars ont été donnés à MasterCard; à 16 heures hier, la capitalisation boursière de MasterCard s’élevait à 322,8 milliards de dollars. Ensuite, 50 millions de dollars sont allés à l’Office de secours et de travaux des Nations unies, qui ne cesse de financer des activités antisémites. Enfin, il y a les 50 millions de dollars qui sont allés à un animateur de télévision de fin de soirée, Trevor Noah, par gazouillis.
Cinquante millions par-ci, cinquante millions par-là et cinquante millions ailleurs. Je me demande qui sera le prochain gagnant.
Je connais plusieurs organisations qui pourraient utiliser cet argent. Peut-être que si elles le demandent gentiment au , il leur enverra une autre promesse de 50 millions de dollars par gazouillis. Cela vaut la peine d’essayer.
Ensuite, il y a l’ARC. Le gouvernement devrait avoir pour devise: « Payez-nous plus; nous vous traiterons moins bien. » Dans le récent rapport intitulé « Mieux servir les Canadiens », l’ARC révèle que 83 % des Canadiens ont eu une expérience qui ne répondait pas à leurs besoins. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a attribué la note D à l’ARC, et 41 % des personnes qui ont appelé l’ARC ont reçu des renseignements incomplets ou incorrects, une triste chose assurément.
N’eût été des pressions exercées par le Parti conservateur sur le gouvernement, nous aurions eu des politiques comme la réduction de 80 à 20 % de l’admissibilité au crédit d’impôt pour personnes handicapées pour les diabétiques de type 1. Par ailleurs, en octobre 2017, l’ARC a tenté de traiter les rabais accordés aux employés comme des avantages imposables, s’en prenant aux serveurs et aux serveuses, ainsi qu'aux restaurants pour leurs rabais. En décembre 2016, on a appris que les libéraux envisageaient de taxer les régimes de soins de santé et dentaires offerts par les employeurs.
Parlons maintenant des modifications apportées à la fiscalité des petites entreprises. Au milieu de l’été de 2017, quand les Canadiens profitaient du beau temps avec leurs familles, le gouvernement a décidé de proposer en catimini des modifications fiscales, pensant que personne n’y prêterait attention. Ces changements allaient changer radicalement la vie de milliers de propriétaires de petites entreprises et de leur famille. Oui, les petits entrepreneurs faisant partie de la classe moyenne ou travaillant fort pour en faire partie se sont fait couper l’herbe sous le pied.
Le gouvernement a tenté d’augmenter de 73 % l’impôt sur les investissements des petites entreprises, a modifié l’impôt sur le fractionnement des revenus et des revenus passifs et a refusé de faciliter la vente intergénérationnelle des entreprises familiales, rendant ainsi la vente d’une entreprise à un étranger plus onéreuse qu’à un membre de la famille. Les députés se souviennent du beau temps que j’ai mentionné? Pendant que les Canadiens dégustaient une bonne bière froide au soleil, qu’a fait le gouvernement? Il a aussi augmenté la taxe sur la bière. C’est un sacrilège. Je ne peux pas penser à quelque chose de plus canadien qu’une bonne bière froide.
Plus récemment, le gouvernement a proposé un plafond de déductibilité des intérêts pour les entreprises. Ce serait un désastre pour toutes les entreprises et cela aurait des répercussions graves sur le marché pour les banques, les sociétés de placement immobilier, les titres cotés en bourse, les fonds de pension, et j’en passe.
Je vais conclure maintenant, mais j’aimerais faire une confidence aux députés d’en face. Mon but aujourd’hui était non seulement de parler de la motion du NPD, mais aussi de critiquer les mesures de politique fiscale malencontreuses du gouvernement et de finir en beauté.
Somme toute, la proposition des libéraux d’augmenter le montant personnel de base est un beau geste. Les conservateurs pensent que les Canadiens devraient payer moins d’impôts et en avoir plus pour leur argent. Ils méritent d’améliorer leur sort et pas de tout juste s’en sortir.
Il n’est pas facile de trouver une citation humoristique sur les impôts, mais je crois que j’en ai une. La voici: « La chose la plus difficile à comprendre au monde, c’est l’impôt sur le revenu. » Qui a dit cela? Le plus grand génie du XXe siècle, Albert Einstein, auteur de la théorie de la relativité. Cet homme est le père de la physique moderne et il ne parvenait pas à comprendre le code fiscal. Ce qu’il nous faut vraiment, c’est une simplification fiscale et une réforme complète de la fiscalité, pas des mesures de politique fiscale au compte-gouttes, comme ce qui est proposé.
Qu’obtenons-nous en contrepartie de ces impôts exorbitants? Nous avons des déficits galopants, un budget qui, contrairement à ce que pense le , ne s’équilibre pas, et des Canadiens à moins de 200 $ de l’insolvabilité à la fin du mois. À croire que plus nous payons, moins nous en obtenons. Les miettes et la demi-tasse de café par semaine que les libéraux proposent à 20 millions de contribuables ne soulageront guère l’énorme fardeau fiscal dont le gouvernement accable les Canadiens.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la motion du NPD concernant le plan libéral visant à faire passer le montant personnel de base de 12 298 $ à 15 000 $.
Avant d’aborder le fond de la motion, comme c’est la première fois que j’ai l’occasion de prendre la parole à la Chambre depuis les dernières élections, je tiens à remercier les électeurs de St. Albert-Edmonton pour leur vote de confiance. C’était un vote de confiance écrasant de 61 %, soit 16 % de plus qu’en 2015 et j’en suis très ému.
Cela n’aurait pas été possible sans toutes les personnes qui ont travaillé assidûment durant ma campagne, qui ont cru en moi. Même si je ne peux les nommer toutes, je vais en nommer deux qui ont travaillé plus que tout le monde, à part peut-être moi-même; ce sont mes parents, Tom et Rita Cooper. En fait, ils ont peut-être travaillé plus fort que moi.
Je dis à tous les habitants de St. Albert-Edmonton, comme je l’ai fait lors de la dernière législature, que, même si je ne suis pas parfait, je ferai de mon mieux pour présenter leurs problèmes et leurs priorités ici, à la Chambre, et être leur voix à Ottawa.
Pour en revenir à la motion présentée à la Chambre et à la question de l’augmentation du montant personnel de base de 12 298 $ à 15 000 $, je me permets de dire qu’il ne s’agit là que d’un gadget fiscal libéral pour la classe moyenne. C’est un gouvernement qui parle beaucoup de la classe moyenne. En effet, le a même nommé une ministre responsable de la prospérité de la classe moyenne afin de démontrer l’intérêt apparent qu’il a pour les Canadiens de la classe moyenne et à quel point il est attentionné et généreux.
Il est certes intéressant de constater que, quand la ministre a comparu devant le comité des finances, elle n’a pas pu expliquer son mandat. Mon collègue le député d’ lui a posé la question et encore aujourd’hui en Chambre, on lui a demandé de définir ce qui constitue un Canadien de la classe moyenne. Elle n’a pas su répondre. Quoi qu’il en soit, je m’écarte du sujet, car il n’en demeure pas moins que, malgré toutes les paroles, ce ne sont pas les mots qui comptent, mais les actes, et ceux du gouvernement ont toujours pour résultat de rendre la vie moins abordable pour les Canadiens de la classe moyenne.
C’est certainement une drôle de façon pour le gouvernement de montrer qu’il se soucie beaucoup de la classe moyenne. Après tout, c’est un gouvernement qui a supprimé les crédits d’impôt dont bénéficiaient les Canadiens de la classe moyenne. C’est un gouvernement qui a supprimé le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants, le crédit d’impôt pour les activités artistiques des enfants, le crédit d’impôt pour les manuels scolaires, le crédit d’impôt pour les transports en commun, et j’en passe.
Cependant, pour ne pas être en reste, le gouvernement a décidé d’augmenter le Régime de pensions du Canada, en prélevant 2 200 $ dans le portefeuille de la famille canadienne type de la classe moyenne. Voilà une façon d’exprimer son amour pour la classe moyenne, de la ponctionner et de prendre de l’argent dans son portefeuille.
Bien sûr, il y a la taxe massive sur tout, la taxe sur le carbone, que la Cour d’appel de l’Alberta a qualifiée de « cheval de Troie constitutionnel », comme mon ami le député de l’a souligné pas plus tard qu’hier. Néanmoins, le gouvernement tient fermement à imposer une taxe massive aux Canadiens de la classe moyenne. Le gouvernement dirait: « Pas de souci, soyez heureux, nous avons réduit l’impôt de la classe moyenne ».
Nous avons entendu la évoquer la réduction d’impôt pour la classe moyenne des libéraux, ce qui semble une bonne idée.
Qui pourrait être contre une réduction d’impôt pour la classe moyenne? Comme pour toute chose, le diable est dans les détails. Par exemple, si un Canadien gagnait entre 62 000 $ et 78 000 $, combien économiserait-il grâce à la réduction d’impôt que les libéraux accorderaient à la classe moyenne? Cela me semble être un Canadien de la classe moyenne. La réponse est 117 $. S’agit-il de 117 $ par jour, par semaine ou par mois? Non, c’est 117 $ par an. Combien cela représente-t-il par semaine? La réponse est 2,25 $, ce qui ne permet même pas d’acheter un café ordinaire de très grand format chez Tim Hortons. Voilà pour la soi-disant réduction d’impôt pour la classe moyenne des libéraux. Il s’agit d’une entourloupette fiscale des libéraux pour la classe moyenne, pour ne pas être en reste par rapport à la plus récente entourloupette fiscale des libéraux pour la classe moyenne consistant à augmenter le montant personnel de base.
À mon avis, l’augmentation que les libéraux proposent, c’est trop peu, trop tard. Trop tard, parce que les Canadiens n’en verraient pas le plein bénéfice avant quatre ans. Trop peu, parce que d’ici là, l’inflation aura effacé une grande partie de cette augmentation. Même si les bénéfices pour les Canadiens ne sont pas très importants, compte tenu de l’inflation, le gouvernement parle de 550 $ ou 600 $ pour la famille canadienne moyenne. C’est moins que les 800 $ d’augmentations d’impôts en moyenne, et non de diminutions, que les Canadiens de la classe moyenne ont subies sous les libéraux. Cet avantage nominal pour certains Canadiens de la classe moyenne aura un coût énorme.
Selon le directeur parlementaire du budget, le coût de cette entourloupette fiscale des libéraux pour la classe moyenne s’élèvera à 21 milliards de dollars, alors que le gouvernement enregistre un déficit de 26,6 milliards de dollars, soit 7 milliards de dollars de plus que prévu, avec près de 30 milliards de dollars de déficit pour les exercices à venir, sans fin en vue. La a parlé du point d’ancrage budgétaire du gouvernement, le ratio de la dette au PIB qui, selon elle, est en baisse, sauf qu’en réalité, il a augmenté cette année, passant de 30,8 % à 31 %, et c’est avant de prendre en compte les 55 milliards de dollars de promesses de dépenses que les libéraux ont faites lors des dernières élections.
Ce que les Canadiens de la classe moyenne méritent, c’est de l’action. Ils méritent plus qu'encore des paroles. Ils méritent plus que des promesses creuses. Ils méritent mieux que de la poudre aux yeux. Les Canadiens méritent un allégement fiscal général. Les conservateurs s’y sont engagés. C’est quelque chose que nous avons l’intention de faire si les Canadiens nous donnent leur confiance, ce qui devrait se produire, je crois, et le plus tôt sera le mieux.
Entretemps, nous demanderons des comptes au gouvernement parce qu’il a rendu la vie plus chère pour les Canadiens ordinaires, tout en hypothéquant les générations futures du Canada en augmentant les impôts, les déficits et la dette.
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Madame la Présidente, j'aimerais partager mon temps de parole avec mon collègue et ami le député de .
Le Bloc québécois est un parti social-démocrate. Nous avons à cœur l'importance de redistribuer la richesse et d'assurer une égalité des chances. Nous sommes tout à fait favorables au principe d'un impôt progressif qui, à notre avis, devrait même l'être davantage. L'idée en est que les plus fortunés contribuent davantage au financement des services publics, qui sont universels et utilisés par tous.
À ce sujet, nous déplorons le fait que les grandes banques canadiennes ne sont pas suffisamment imposées. Ces entreprises ne pourraient pas déménager dans un autre pays; il s'agit d'un marché protégé. De plus, je ne saurais passer sous silence le fait que ces multinationales et ces banques ont toujours légalement recours aux paradis fiscaux, ce qui fait en sorte qu'elles ne contribuent pas au revenu collectif à la hauteur de leur moyen. C'est le reste de la population qui écope puisqu'elle reçoit moins de services de qualité, tout en payant davantage d'impôts, de taxes et de frais.
Évidemment, nous jugeons important d'avoir des soins de santé de qualité. À notre avis, une personne qui tombe malade a des besoins fondamentaux auxquels il faut répondre de façon universelle. Malheureusement, le sous-financement actuel fait souvent que la population n'a pas pleinement accès aux soins nécessaires. Cela vaut aussi pour les médicaments et pour les soins dentaires. Le fait que, encore aujourd'hui, une personne aux prises avec des problèmes dentaires ne puisse pas être soignée et consulter un dentiste n'a pas de bon sens. Ces problèmes sont souvent très douloureux.
La motion qui est proposée aujourd'hui pose un problème. Les soins dentaires font partie des soins de santé, et ces derniers relèvent d'un champ de compétence exclusif des provinces et du Québec. Le rôle d'Ottawa en ce qui concerne les services publics et la santé est de les financer à la hauteur de ses moyens, une chose qu'Ottawa ne fait plus depuis trop longtemps. On peut se souvenir que le problème remonte à 1996; bizarrement, c'était après le référendum au Québec.
Pour régler son problème d'endettement, Ottawa a décidé de faire des coupes massives dans les transferts en santé, en services sociaux et en éducation. Pourtant, ce sont les secteurs dont les dépenses augmentent le plus rapidement, comme on peut le constater dans les budgets de Québec et des provinces: les dépenses en santé et en éducation augmentent année après année, mais, malheureusement, Ottawa finance de moins en moins ces domaines.
À l'origine, Ottawa s'était engagé à financer la moitié des dépenses en santé. Chaque fois que Québec dépensait 1 $, Ottawa devait dépenser 1 $. Cette égalité a été complètement éradiquée à la fin des années 1990 et, depuis, la part du fédéral ne cesse de reculer d'une année à l'autre, peu importe le gouvernement au pouvoir à la Chambre. Même si les sommes versées chaque année augmentent, le pourcentage de la participation du gouvernement fédéral recule sans cesse. Québec demande actuellement qu'Ottawa finance à tout le moins le quart des dépenses. Or, nous sommes vraiment en deçà de cela et le pourcentage continue de reculer chaque année.
Lors de la dernière législature, le gouvernement libéral avait pompeusement annoncé un plan de réinvestissement en santé. En fin de compte, il ne s'agissait que d'annuler les coupes des conservateurs et d'ajouter quelques miettes, tout en s'ingérant de nouveau dans ce champ de compétence. À l'époque, le ministre de la Santé à Québec, le Dr Gaétan Barrette, avait même accusé le gouvernement libéral en poste à Ottawa de faire preuve de fédéralisme prédateur. Venant d'un ministre libéral à Québec, ce n'était pas peu dire.
Cela fait consensus à Québec. Chaque année, le gouvernement du Québec demande à Ottawa de faire un réinvestissement annuel de 6 % pour effectuer un rattrapage qui ramènerait la part du fédéral au quart des dépenses en santé. Il y a aussi consensus parmi les gouvernements des provinces, qui réclament tous une augmentation annuelle de 5,2 % des dépenses fédérales en santé. Entre le Québec et les provinces, tous s'entendent pour dire qu'il est important que le fédéral fasse du rattrapage.
À ce chapitre, il faut tenir compte du vieillissement de la population, puisque les aînés reçoivent davantage de soins de santé et que cela coûte plus cher. D'un autre côté, en éducation, ce sont évidemment les plus jeunes qui en reçoivent plus, ce qui est logique.
D'autre part, le directeur parlementaire du budget a effectué plusieurs mises à jour de son « Rapport sur la viabilité financière de 2018 ». Il remarque que la marge de manœuvre financière se trouve ici, à Ottawa, et qu’il n’y a plus de marge de manœuvre dans les provinces, à tel point que même si le gouvernement choisissait de s’endetter massivement et de faire augmenter la dette, il aurait les moyens de ne pas faire augmenter la dette. En se projetant dans l'avenir, le directeur parlementaire du budget prévoit qu’Ottawa aura complètement remboursé sa dette alors que les provinces crouleront encore sous des dettes énormes, et ce, parce que les besoins de financement en santé et en éducation vont en augmentant, mais qu’Ottawa contribue de moins en moins. C’est tout un problème.
La motion que nous débattons ici empiète sur les champs de compétence des provinces. Nous ne sommes pas contre l’idée de financer les soins dentaires, mais pour nous, c’est une décision qui appartient à Québec, qui manque d'argent pour financer l’ensemble des services généraux en santé. Quand on pense à l’assurance-médicaments, le Québec a un programme qui fonctionne, même s'il est loin d’être parfait. Évidemment, il faudrait aussi avoir un programme de soins dentaires, mais ce n’est pas ici que nous devrions en discuter. En effet, notre rôle ici est de décider d’augmenter le financement de la santé pour que les provinces puissent aller de l’avant avec leurs programmes.
J’aimerais lire un bref texte qui est en lien avec cela. J’aurai une question pour les députés ensuite.
Cette asymétrie vis-à-vis du Québec peut notamment s’appliquer concrètement par un droit de retrait avec compensation. Ce droit de retrait s’applique lorsque le gouvernement fédéral, par lui-même ou avec l’accord d’autres provinces, intervient dans des champs de juridiction exclusive des provinces (notamment la santé et les services sociaux, l’éducation, les politiques familiales, le logement, l’infrastructure municipale, etc.). Dans ce cas, il ne devrait pas y avoir de conditions ou normes appliquées au Québec sans son consentement, obtenu après consultation et négociation. Le principe de droit de retrait avec compensation est très important, puisqu’il permet de concilier l’exercice du pouvoir fédéral de dépenser pour les provinces qui le désirent avec le respect des compétences constitutionnelles du Québec.
On l’aura deviné, je lisais un extrait de la Déclaration de Sherbrooke de la section Québec du Nouveau Parti démocratique du Canada, adoptée en 2005. Or, même après avoir adopté ces principes, le NPD propose aujourd'hui au Parlement une motion qui empiète directement sur les champs de compétence des provinces, sans y inclure le fait que Québec devrait automatiquement avoir un droit de retrait avec pleine compensation si le gouvernement fédéral mettait en œuvre cette mesure.
Malheureusement, cette façon de faire n’est pas nouvelle pour ce parti. Si l’ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, était parmi nous aujourd’hui, il serait en mesure de nous rappeler combien de fois de telles motions ont été déposées qui empiétaient sur les champs de compétence des provinces.
Pour résumer, le Bloc québécois est un parti social-démocrate. Nous croyons à des services publics de qualité, mais le rôle de la Chambre est de financer la santé. Il appartient ensuite à Québec de décider comment investir cet argent: dans les urgences, dans les soins dentaires ou dans l’assurance-médicaments. Ce n’est pas le rôle de la Chambre d’empiéter sur les champs de compétence des provinces. C’est pourquoi nous rejetterons la motion qui est débattue aujourd’hui.
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Madame la Présidente, j'ai pris connaissance de la motion de mon honorable collègue de . Je dois me confesser à cette honorable Chambre: cette motion m'a fait voyager.
Pendant un instant, j'ai eu l'impression que j'étais à l'Assemblée nationale du Québec ou dans l'assemblée législative d'une province canadienne. C'était tellement irréel que j'ai demandé à mon adjoint de me pincer. Je lui ai demandé si c'était Québec solidaire qui venait de déposer une motion à la Chambre des communes. Il m'a répondu que non, c'était le NPD.
Dans ces circonstances, avant même d'expliquer ce que je pense du libellé de la motion, je veux rappeler à la Chambre que nous sommes en 2020. Que l'on débatte encore d'une motion relative à une compétence provinciale à Ottawa est d'une tristesse incroyable. C'est un manque de respect pour les législateurs qui devraient légitimement prendre ces décisions-là selon leurs valeurs et leurs moyens. Je ne sais pas si l'on connaît l'expression « chassez le naturel et il revient au galop », mais on est face à une application parfaite de ce concept.
Le NPD, en 2005, après 45 belles années à se battre pour une centralisation des compétences législatives à Ottawa, adoptait la fameuse Déclaration de Sherbrooke où il disait reconnaître le fédéralisme asymétrique et souhaitait permettre au Québec un droit de retrait systématique.
Aujourd'hui, cinq ou six élections plus tard, avec un député chez nous, ils ont fait une croix sur le Québec et son droit légitime de légiférer dans les matières qui le regardent.
Le NPD et le député de New Westminster—Burnaby savent parfaitement que la santé ne relève pas de la compétence fédérale. Malgré cela, ils cherchent encore à imposer des programmes sociaux que le Québec et les provinces canadiennes sont habilités à mettre en place s'ils le veulent bien.
Personne ici n'est contre la tarte aux pommes. J'adore la tarte aux pommes. Personne ici n'est contre les pandas. Nous aimons tous les pandas. Toutefois, imposer une couverture de soins dentaires par le truchement — je présume — de la Loi canadienne sur la santé, c'est avant tout outrepasser la Constitution qui nous permet d'être ici; d'ailleurs, le Québec ne l'a jamais signée.
J'ai choisi, il y a quelques secondes, le verbe « présumer ». Ce n'est pas une coïncidence, parce que cela m'amène à mon deuxième point. Je pense que cette motion est si vague que l'on se croirait mené en bateau sur une mer agitée.
Le libellé de la motion indique de mettre en place une assurance dentaire pour les familles dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $. Il nous dit également qu'on doit s'efforcer de procurer des avantages aux personnes qui gagnent moins de 90 000 $ par année. En tout respect, c'est rédigé de façon assez imprécise qu'on y voit presque un message contradictoire. On n'a pas besoin de beaucoup d'imagination. On va prendre un cas facile, un cas que je connais très bien: le mien, il y a environ une quinzaine d'années.
J'avais 23 ans. Je venais de connaître ma meilleure année de carrière en cinéma. Je faisais du cinéma depuis quatre ans. Oui, j'ai gagné plus de 90 000 $, cette année-là. Je me suis acheté un triplex avec ma sœur en copropriété. Puis, ma conjointe, Mylène, a donné naissance à notre garçon Émile Duceppe, notre premier enfant. Ma conjointe était aux études cette année-là. L'année suivante, en 2004, j'ai gagné à peu près 30 000 $ parce que j'étais pigiste. J'étais travailleur contractuel.
Comme ma conjointe était toujours aux études, que j'avais une hypothèque à payer et que nous avions un jeune garçon à élever, s'il m'était arrivé une malchance avec mes dents, on aurait pris en compte mes revenus de l'année précédente et je n'aurais pas eu droit à l'assurance dentaire proposée aujourd'hui.
Je suis désolé, j'ai perdu le fil de mes pensées. Quelqu'un que je connais est dans la place et cela m'a stressé un peu.
Une voix: Est-ce moi?
M. Alexis Brunelle-Duceppe: Non, madame la Présidente, ce n'est pas mon collègue.
Donc, nous n'étions pas riches, mais nous vivions bien. Selon le NPD, je n'aurais pas eu droit à l'assurance dentaire. Or c'est exactement pour cette raison que ce sont le Québec et les provinces canadiennes qui sont les mieux placés pour élaborer des politiques sociales. Ce sont les provinces qui gèrent ce genre de chose. Ce sont elles qui sont les plus proches des gens et qui doivent administrer le programme. Ce sont elles qui ont un scalpel législatif, et non un bazooka.
Encore une fois, il n'y a pas de respect pour les législateurs dont c'est le véritable rôle dans ce domaine.
Pendant que le NPD veut donner des ordres au Québec et aux provinces, ces dernières ne demandent qu'une seule chose au gouvernement, soit une hausse des transferts en santé de 5,2 % par année. Les provinces ne demandent pas un nouveau programme de soins qu'elles se feraient enfoncer dans la gorge, elles demandent une hausse des transferts en santé de 5,2 % par année. Ce n'est pas sorcier.
Pendant que les systèmes de santé partout au Canada croulent sous la pression du vieillissement de la population, le NPD parle de soins dentaires dans la mauvaise assemblée.
L'Assemblée nationale du Québec a même adopté à l'unanimité une motion qui demande au gouvernement fédéral de faire sa juste part en santé. C'est le monde à l'envers. Pendant que le gouvernement du Québec estime que le déficit des transferts en santé sera de 13,7 milliards de dollars d'ici à 2027, le NPD s'acharne à parler de couvertures de soins avant même de savoir comment on va les payer.
La part de la contribution fédérale en santé était de 23 % en 2018. Aujourd'hui, elle est de 21 % et, en 2027, elle sera d'à peine plus de 20 %. Le vrai problème du gouvernement fédéral n'est pas les détails de la couverture des soins. Le problème, c'est que la Chambre ne contribue pas aux coûts des soins de santé qui augmentent. Pire encore, elle s'en désengage graduellement depuis des décennies, qu'importe la couleur des gouvernements.
À l'heure où je m'adresse à la Chambre, les transferts fédéraux en santé n'augmentent que de 3 % par année. C'est moins que l'augmentation des coûts liés au système de santé. C'est donc l'équivalent d'un recul.
Les transferts en santé devraient être sans condition. Québec est la seule à pouvoir juger de ses priorités. Ces transferts devraient surtout être suffisants pour soigner notre monde.
Le comble de cette motion, ce n'est pas juste que le Québec n'en veut pas, c'est aussi que des syndicats considèrent que les programmes qui émanent du fédéral sont de l'ingérence. Tant la FTQ que la CSN, lors de la consultation nationale sur la mise en œuvre d'un régime d'assurance-médicaments en 2018, trouvaient essentiel de tenir compte des spécificités et de l'autonomie du Québec.
Je me permets de citer un passage de leur lettre-mémoire qui récapitule bien la situation et qui s'applique également en l'espèce. Cela intéressera certainement nos collègues du NPD.
En matière de santé, le gouvernement fédéral n'a cessé de s'ingérer dans les champs de compétence des provinces, et ce, depuis les débuts de l'État providence. La Loi canadienne sur la santé en fait foi, considérant que l'un de ses objectifs consiste à établir les conditions que les provinces doivent respecter pour obtenir du financement fédéral.
Plus loin, on lit également la chose suivante:
[...] nos deux organisations [la FTQ et la CSN] ne peuvent passer sous silence la participation décroissante du palier fédéral dans le financement du système de santé. Plutôt que de négocier un nouvel accord sur les transferts en santé, comme promis en campagne électorale, le gouvernement libéral a plutôt opté pour un maintien des réformes conservatrices qui limitent la hausse des transferts à la croissance du PIB avec un plancher de 3 % par année. Auparavant, ces augmentations s'élevaient à 6 % par année.
Enfin, on peut également lire ceci:
Pour assurer la pérennité du système de santé québécois, le gouvernement fédéral doit d'abord relever sa contribution au financement de la santé à un niveau adéquat.
La question de la couverture des médicaments, c'est à peu près la même que celle des soins dentaires. Le gouvernement fédéral ne peut pas magasiner à la place des provinces quand il ne paie pas sa juste part du système actuel. Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne.
Je vais conclure mon discours, puisque je suis certain que mes collègues sont impatients de débattre sérieusement de cette question avec moi.
La Chambre prend son précieux temps pour discuter d'une proposition, mais peut-on au minimum respecter le partage des compétences législatives? Nous avons été élus pour cela.
Le Bloc a envie de travailler en collaboration. Nous aimons cela et nous l'avons prouvé la semaine passée. Or quand on nous fait travailler sur des libellés un peu vagues et incongrus qui sont rédigés presque expressément pour être rejetés par certains groupes parlementaires, je trouve que la pertinence de nos débats en prend un petit coup.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de pouvoir parler de la motion dont la Chambre est saisie. Cette motion demande au gouvernement de réaffecter une partie des ressources qui seront consacrées à une réduction d’impôt pour ce qu’il appelle la classe moyenne à des gens qui en ont vraiment besoin et qui n'ont pas d'assurance dentaire.
Je suis vraiment heureux de participer à ce débat historique. Il n’arrive pas souvent que les députés de la Chambre des communes aient l’occasion d’adopter une résolution qui profiterait à des millions de Canadiens aujourd’hui et à l’avenir. Nous faisons là un premier pas pour rehausser l’égalité dans notre pays, l’égalité dans un enjeu qui est extrêmement important pour les Canadiens.
Les soins dentaires sont des soins de base pour les gens qui peuvent se les payer. Leur revenu leur permet de se payer le nettoyage de leurs dents, les examens annuels, les radiographies, au besoin, et tous les soins qui en découlent.
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je suis très heureux de le faire et j’ai hâte d’entendre son allocution.
Comme moi et d’autres membres de notre caucus, il préconise l’accès à des soins dentaires de qualité pour tous les Canadiens. Cela devrait déjà faire partie de notre système de santé. En fait, en 1964, il avait été prévu que l’assurance-maladie inclue les soins dentaires, mais l'idée a été abandonnée pendant les négociations, de sorte que ces soins n'ont pas fait partie de la mesure adoptée.
Nous sommes devant une disparité. Lorsqu’une personne se casse le poignet, elle peut aller à l’hôpital ou chez un médecin et se faire mettre un plâtre. Elle peut suivre les traitements de physiothérapie nécessaires à l’hôpital. On s’occupe d’elle. Toutefois, lorsque les gens ont une carie, qu’ils se cassent une dent ou qu’ils ont besoin de soins pour assurer leur santé bucco-dentaire, ils doivent payer. Pourquoi? C'est parce que l'on a renoncé à la promesse et déçu l’espoir d’un système de santé général qui comprendrait des soins dentaires. Évidemment, l’assurance-médicaments faisait également partie du plan original.
Il y a des générations, le grand chef, le premier chef du NPD national nouvellement formé, Tommy Douglas, a fait campagne pendant de nombreuses décennies pour assurer une plus grande égalité dans l’accès aux soins de santé pour les Canadiens. C’est exactement ce que vise cette motion.
Au moment de faire campagne, c’est une idée que nous avons voulu mettre de l’avant. Nous avons fait campagne là dessus. Nous en avons parlé. Les gens étaient très intéressés pour des raisons qui me semblaient assez évidentes, sachant, et je suis certain que les députés le savent aussi, que lorsqu’on parle de la classe moyenne dans ce pays, il s’agit d’une notion assez vague. Je ne pense pas que la ministre puisse nous dire qui cela inclut.
Les gens qui ne reçoivent pas de soins dentaires et qui n’ont pas les moyens d’en recevoir savent qui ils sont et ne pensent pas qu’ils font partie de la classe moyenne. Ils savent qu’ils ne sont pas en mesure d’avoir ce que les autres ont et ce à quoi ils ont droit. Cette motion ferait en sorte que ces gens auraient le droit de recevoir des soins dentaires au même titre que tout le monde.
Nous présentons cette motion en raison du plan du gouvernement libéral, qui a promis une réduction d’impôt pour la classe moyenne. Qu’est-ce que les libéraux veulent dire par là? Nous ne le savons pas, mais nous savons que le plan proposé par les libéraux coûtera plus de 6 milliards de dollars par année une fois qu’il sera pleinement opérationnel. Ces 6 milliards de dollars représentent beaucoup d’argent. Il s’agit essentiellement de l’argent que versent les contribuables sous forme d’impôts et que le gouvernement propose de dépenser à même les recettes générales pour accorder une réduction d’impôt à certains.
Cette réduction d’impôt profiterait aux gens qui gagnent jusqu’à 130 000 $ par année. Il s’agit d’un avantage qui se chiffre à 347 $ par année au maximum, je crois. Cette somme irait aux gens qui se trouvent dans la tranche de revenu supérieure. Plus on descend dans l’échelle des revenus, plus l’avantage diminue. Lorsqu’on descend sous les 40 000 $, je pense qu’il est à peu près nul.
À qui profite cette mesure? Est-ce qu’elle profiterait aux gens qui n’ont pas de revenu pour payer des impôts? Profitera-t-elle aux gens qui n’en ont pas besoin?
Les libéraux ont beau dire qu’ils réduiront les impôts de la classe moyenne, et ils tiendront leur promesse, mais ce Parlement est censé travailler de concert. Nous pourrions améliorer considérablement ce plan en permettant aux libéraux de réduire les impôts, mais nous devons nous demander pourquoi ils font profiter de cette mesure les personnes qui gagnent 90 000 $ et plus par année. Cette somme de 300 $ ou de 340 $ au maximum, ne changera pas leur vie. Oui, ils aimeraient peut-être avoir 300 $, qui n’en voudrait pas? Cependant, je doute qu’ils en aient autant besoin que les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer des soins dentaires et qui n’y ont pas accès. Ce montant pourrait changer la vie de ces personnes.
Je le dis parce que les soins dentaires sont extrêmement importants pour la santé et le bien-être d’une personne. Non seulement sont-ils importants pour la santé et le bien-être, mais pensons aux enfants qui grandissent sans avoir accès à des soins dentaires, cette carence a une incidence sur leur bien-être, leur santé, leur digestion et leur situation sociale.
Tous les députés de la Chambre savent qu’il existe un profond fossé dans ce pays. Un fossé entre les gens qui ont une bonne dentition et ceux qui n’ont pas accès aux soins dentaires essentiels pour s’occuper de leur santé buccodentaire. Ce n’est pas juste. Il y a là une grande inégalité. C’est l’un des aspects les plus inéquitables du régime de soins de santé du Canada parce que la plupart des soins dentaires ne sont pas couverts par l’assurance-maladie publique. Certains soins d’urgence le sont. Si une personne souffre d’un abcès dentaire parce qu’elle n’a pas reçu les soins dentaires dont elle avait besoin, parce qu’elle n’a pas pu faire traiter ses caries, elle n’a d’autre choix que d’attendre et d’endurer la douleur. Elle peut se présenter à une urgence où le médecin lui extraira sa dent d’urgence, ce qui coûtera plusieurs centaines de dollars au régime de soins de santé. Et cette personne se retrouvera avec une dent en moins et en souffrira le reste de sa vie.
C’est ça la réalité. C’est une situation injuste et inutile. C’est une inégalité que nous pouvons corriger. À la Chambre des communes, nous avons l’occasion aujourd’hui d’adopter une résolution qui nous permettra de le faire. Nous n’avons pas besoin d’accorder un allégement fiscal de 300 $ à une personne qui a un revenu de 125 000 $ par année. Nous devons cependant veiller à ce que tout le monde ait un accès équitable aux soins de santé.
Au cours de la campagne électorale, nous avons annoncé notre plateforme et ce programme en particulier. Des gens m'abordaient dans la rue. Ils en avaient entendu parler et voulaient en savoir plus. Ils pensaient que c’était un excellent programme. Je ne veux pas trop entrer dans les détails, mais les gens me montraient leurs dents et me demandaient si je pensais qu’ils pourraient obtenir un emploi compte tenu de l’apparence de leur dentition. C’est la réalité. Les gens savent qu’ils sont exclus du marché du travail et de certaines activités sociales à cause de leur dentition. Le piètre état de la dentition affecte la vie de bien des façons.
Je me souviens d’un homme âgé de 70 ans environ qui pleurait presque en me racontant qu’il avait eu le cancer et que cela lui avait causé de graves problèmes dentaires. Il a dû se faire remplacer ou obturer quelques dents. Il croyait que certains traitements seraient remboursés par la province, mais ce n’était pas le cas. Il a dû payer lui-même pour cela. Il a dû attendre deux ans pour économiser suffisamment d’argent pour faire réparer ses autres dents. C’était terrible. Il n’était intéressé ni à voter ni à participer. Je lui ai dit que pour faire changer la situation, il fallait voter pour quelque chose qu’il voulait et dont il avait besoin. J’espère qu’il l’a fait. Je n’ai pas vérifié auprès de lui par la suite.
L’occasion nous est offerte aujourd’hui de souscrire à ce programme. Je fais appel à tous les députés. C’est une véritable occasion historique pour les députés, toutes allégeances confondues, de collaborer pour adopter un programme qui améliorerait la vie de millions de Canadiens.
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Madame la Présidente, c’est un grand honneur pour moi de prendre de nouveau la parole à la Chambre au nom de mes merveilleux concitoyens de Cowichan—Malahat—Langford.
J’entame ma cinquième année à la Chambre et, depuis que je suis ici, je n'ai rien connu d’autre qu’un gouvernement libéral. J’ai toutefois travaillé pour un ancien député lorsque les conservateurs étaient au pouvoir.
Au cours des dernières années, j’ai vu le gouvernement libéral faire un certain nombre de choix. Je vais commencer par ce qu’il appelle une baisse d’impôt pour la classe moyenne, qui a en fait envoyé la part du lion des avantages aux personnes qui gagnent des salaires dans les six chiffres. Je me souviens avoir dit à l’époque aux députés libéraux qu’ils s'accordaient la baisse d’impôt maximale et que les gens qui gagnaient le revenu médian, qui est d’un peu plus de 40 000 $ par année, ne recevraient rien. Il s’agit simplement d’une correction pour le compte rendu.
Il y a aussi les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, et les libéraux n’ont mis en œuvre qu’une poignée de ces 94 appels à l’action. Le gouvernement a choisi de dépenser des milliards de dollars de l’argent des contribuables pour acheter le pipeline TMX. Ses cibles climatiques sont inadéquates. Il tergiverse au sujet de l’assurance-médicaments. Aujourd’hui, il accorde un appui tiède à la proposition du NPD sur les soins dentaires.
Gouverner, c'est faire des choix. Des propos du regretté Jack Layton me viennent à l'esprit. Il a affirmé que nous ne pouvions pas nous contenter d'être le parti de l'opposition et que nous devions aussi être le parti des propositions. C'est exactement l'objectif de la motion d'aujourd'hui. Le NPD présente à la Chambre une motion qui aurait des avantages réels et tangibles pour les nombreux Canadiens qui souffrent parce qu'ils n'ont pas accès à des soins.
Je reviens au discours du Trône, où il est fait allusion aux soins dentaires en ces termes:
Le gouvernement est réceptif aux nouvelles idées provenant de tous les parlementaires, les parties intéressées, les fonctionnaires et les Canadiens — des idées comme les soins dentaires universels méritent d’être étudiées, et j’encourage le Parlement à le faire.
Nous étudions la question. Nous faisons exactement ce que la gouverneure générale a demandé. En fait, selon un sondage d'IPSOS mené l'an dernier sur l'offre de soins dentaires, 86 % des Canadiens seraient en faveur d'un régime public de soins dentaires pour ceux qui n'ont pas d'assurance. Voilà une majorité très confortable de Canadiens qui y sont favorables. Je sais que, quelle que soit l'allégeance politique de leur représentant, des gens de toutes les circonscriptions du pays ont besoin de soins dentaires. Ils souffrent en raison d'une mauvaise santé bucco-dentaire.
Notre proposition est très simple. L'une des premières mesures que le gouvernement libéral a déclaré qu'il prendrait portait sur l'impôt. Essentiellement, les libéraux veulent augmenter graduellement le montant personnel de base afin que le montant que l'on peut déduire du revenu imposable passe à 15 000 $ d'ici 2023. Pour les particuliers dont le revenu annuel est de 150 000 $, l'augmentation sera éliminée progressivement.
Cette mesure profitera surtout aux gens qui gagnent un salaire dans les six chiffres. Le NPD propose de modifier cette mesure en la limitant plutôt aux particuliers qui gagnent 90 000 $ par année ou moins, autrement dit, les gens qui en ont réellement besoin.
Le directeur parlementaire du budget estime que, si la modification fiscale proposée par les libéraux englobe les revenus qui peuvent atteindre jusqu'à 150 000 $, en 2024-2025, elle aura coûté 6,2 milliards de dollars au Trésor canadien lorsque toutes ses répercussions se seront fait sentir. Je rappelle à tous les députés que les modifications fiscales coûtent de l'argent. Si nous accordons un bénéfice plutôt limité à des personnes qui n'en ont pas besoin, quel bénéfice concret accordons-nous à la société canadienne?
Entretemps, beaucoup de Canadiens n'ont pas la moindre assurance dentaire. Ils n'ont pas accès aux soins bucco-dentaires. Une véritable occasion s'offre à nous, soit prendre une mesure, la modifier légèrement afin qu'il y ait toujours une modification fiscale et investir les économies réalisées dans un régime national de soins dentaires pour aider les gens qui en ont besoin.
J'aimerais lire la motion d'aujourd'hui pour les citoyens de ma circonscription. La motion dit:
Que la Chambre demande au gouvernement de modifier les réductions d’impôts proposées en s’efforçant de procurer des avantages aux personnes qui gagnent moins de 90 000 $ par année et d'utiliser ces économies pour investir dans des priorités qui apportent une aide réelle aux Canadiens, y compris l’assurance des soins dentaires des familles qui n’ont pas d’assurance et dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $.
Examinons les statistiques pour comprendre pourquoi cette proposition est si importante. Nous savons que les visites à l'urgence pour des problèmes dentaires coûtent chaque année au moins 155 millions de dollars aux contribuables. Selon Statistique Canada, en 2018, 35,4 % des Canadiens ont déclaré ne pas avoir d'assurance de soins dentaires. De plus, 22,4 % des Canadiens, ce qui représente environ 6,8 millions de personnes, ont déclaré qu'ils évitent d'aller chez le dentiste en raison des coûts.
Les études portant sur la santé confirment qu'il existe un lien entre la mauvaise santé bucco-dentaire et les problèmes de santé graves, notamment les maladies cardiovasculaires, la démence, les infections respiratoires, les complications liées au diabète, les complications liées à l'insuffisance rénale, l'accouchement prématuré et le faible poids à la naissance.
Il faut envisager d'effectuer des investissements ciblés qui auront une véritable incidence sur la société. Oui, au départ, cela va coûter cher, puisqu'une grande portion de la population devra se prévaloir de soins avant de rattraper la norme. Toutefois, avec le temps, ces coûts vont diminuer. De plus, l'amélioration générale du niveau de santé permettra de réaliser des économies du côté du système de santé.
C'est une véritable occasion de nous mobiliser pour améliorer le sort des Canadiens. J'invite les députés à examiner la situation dans leur circonscription, à considérer ce que vivent un si grand nombre de citoyens et à améliorer la vie de ces gens en adoptant la présente motion. Un choix s'offre à nous. Allons-nous consacrer le temps limité qui nous est accordé en cet endroit à donner de l'argent à des gens qui n'en ont pas besoin ou allons-nous le consacrer à concrétiser cet investissement de sorte que les Canadiens obtiennent l'aide dont ils ont besoin?
J'ai écouté le débat aujourd'hui, et les députés qui sont intervenus avant moi ont rapporté beaucoup d'histoires personnelles et de discussions avec des habitants de leurs collectivités qui, embarrassés par leur dentition en très mauvais état, se sentaient obligés de se couvrir la bouche ou avaient eu d'autres complications au fil du temps les forçant à se rendre à l'hôpital à maintes occasions.
À bien des égards, la santé bucco-dentaire demeure encore et toujours une question de classe. Les gens qui ont les moyens, qui ont un bon revenu ont de bonnes dents. Les gens qui n'ont pas ce genre de moyens ont, en général, une mauvaise santé bucco-dentaire. C'est l'occasion de permettre aux gens de grimper l'ascenseur social, de leur donner la possibilité d'aller de l'avant, d'avoir suffisamment confiance en eux pour chercher à décrocher un nouvel emploi, d'être plus ouverts et d'être des membres à part entière de la société.
Notre régime de soins dentaires ici, au Parlement, est très généreux. Le fait est que nous sommes très privilégiés. Nous touchons un excellent salaire. Les prestations d'assurance-maladie et d'assurance dentaire dont nous bénéficions sont incroyables. Comment pouvons-nous accepter, en tant que parlementaires, que, d'un côté, nous nous octroyions ce régime, et de l'autre, nous hésitions à l'accorder aux habitants de nos circonscriptions en raison des coûts?
Pouvons-nous honnêtement dire aux habitants de nos circonscriptions qu'en tant que députés, nous méritons ces soins dentaires, mais qu'eux, non? Je ne pense pas que beaucoup d'entre nous le puissent. Si je pensais cela, je réfléchirais à deux fois avant de continuer à siéger dans cet endroit, parce que les habitants de ma circonscription pourraient bien avoir une meilleure idée.
Je sais que mon temps de parole touche à sa fin. Je terminerai, néanmoins, en implorant tous mes collègues, quel que soit leur parti politique, d'examiner sérieusement cette proposition, de penser aux bienfaits qu'elle procurerait aux Canadiens, de profiter de l'occasion pour unir nos efforts dans ce Parlement minoritaire, d'adopter la motion et de faire en sorte de donner aux Canadiens un régime de soins dentaires, lequel aura un effet réel et mesurable sur leur vie.
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Madame la Présidente, c’est toujours un plaisir de prendre la parole à la Chambre au nom des habitants de Winnipeg-Nord. J’interviens pour faire quelques observations qui sont assez largement acceptées, à tout le moins par mes collègues libéraux. À mon avis, en mettant nos efforts en commun, de part et d’autre de la Chambre, nous avons réussi à dégager un consensus à l'égard de bonnes initiatives.
Je diviserais ce dont nous discutons aujourd’hui en deux questions. La première est celle de l’assurance dentaire. Selon le député qui a la parole, les néo-démocrates et les bloquistes passent assez de temps à parler de l’assurance dentaire. Les conservateurs, quant à eux, ont une fixation sur les impôts. J’ai de bonnes nouvelles pour l’opposition officielle et mes amis néo-démocrates. J’espère pouvoir aborder ces deux questions.
Je vais commencer par parler des élections de 2015. En 2015, le gouvernement a changé de cap avec le actuel. C’était un changement pour la première fois après de nombreuses années sous Stephen Harper. Je sais que je devrais être prudent lorsque je dis cela, parce que cela a tendance à effrayer certaines personnes. Lorsque Stephen Harper était premier ministre, il était très rare pour nous de voir quelque chose de progressiste se produire, que ce soit en matière de soins de santé ou d’environnement ou dans tout autre domaine.
Depuis 2015, nous avons eu, pour la première fois depuis de nombreuses années, l’occasion de constater des progrès dans un certain nombre de domaines. Je suis notamment très fier de la question de l’assurance-médicaments. Pendant de nombreuses années, j’ai siégé dans l’opposition à la Chambre des communes. Pendant encore plus d’années, j’ai siégé dans l’opposition à l’Assemblée législative du Manitoba. Les soins de santé étaient une question très importante. Les soins dentaires étaient aussi une question importante, même à l’époque. En 2015, le Cabinet du et l’ensemble du gouvernement souhaitaient que le Comité permanent de la santé se penche sur un programme national d’assurance-médicaments, ou quelque chose de cette nature, en vue d’offrir des médicaments plus abordables aux Canadiens de toutes les régions du pays.
Comme les députés le savent, le comité permanent a produit un excellent rapport. J’ai eu l’occasion d’examiner quelques-unes de ses observations, et depuis quelques années, nous voyons beaucoup de lobbying. Un bon pourcentage de ce lobbying s’est fait, très efficacement, depuis la publication de ce rapport. Des syndicats et, surtout, mes concitoyens me l’ont mentionné. Jour après jour, au cours de la dernière session, j’ai présenté des pétitions réunissant des centaines de signatures d’habitants de Winnipeg-Nord qui réclamaient un programme national d’assurance-médicaments.
Nous devons reconnaître que ce n’est pas aussi simple que certains voudraient le faire croire. Les néo-démocrates nous disaient alors qu’il suffisait d’un coup de baguette magique et nous aurions un programme national d’assurance-médicaments. Ils savent que ce n’est pas le cas. Il ne suffit pas de claquer des doigts pour que les choses se mettent en place. Nous devons collaborer avec les différents ordres de gouvernement. Nous devons essayer de présenter nos arguments et, au bout du compte, la création d’un régime d’assurance-médicaments demandera beaucoup de travail.
Nous avons investi littéralement des dizaines de millions de dollars pour faire avancer ce projet, pour arriver à mettre en place un programme national d’assurance-médicaments. Je ne me rappelle pas avoir entendu de débats aussi sérieux sur la possibilité d'un programme national d’assurance-médicaments, et sur l’idée sous-jacente, avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, il y a quatre ans. Je suis heureux de voir les progrès que nous avons accomplis. Nos ministres de la Santé ont influé très positivement sur la réduction du coût des médicaments, notamment pour les hôpitaux et les établissements, par la façon dont nous achetons les médicaments prescrits.
Nous sommes saisis d'une motion qui porte en partie sur un régime d'assurance dentaire. Là encore, le NPD vit dans un monde utopique. Mes amis disent souvent que les néo-démocrates ressemblent à des libéraux pressés. Il s’agit de ce genre de chose qu’il ne suffit pas de souhaiter pour qu’elle devienne réalité. Nous devons faire le travail préparatoire. Le a adressé à la une lettre de mandat dans laquelle il lui demande de voir comment nous pourrions élargir le débat sur l'assurance-médicaments pour inclure les soins dentaires.
Le Comité permanent de la santé va étudier la question. Quand j’ai posé une question au député néo-démocrate, il a répondu que les comités permanents rédigent toutes sortes de rapports et ainsi de suite. Depuis quatre ans, le gouvernement montre qu’il prend très au sérieux la question de l’assurance-médicaments. Non seulement elle est mentionnée dans la lettre de mandat de la , mais un comité permanent va se pencher dessus. Si c’est faisable, nous sommes intéressés.
Nous savons que ce ne sont pas tous les Canadiens qui ont un régime de soins dentaires. Nous savons aussi que, s’il y a des avantages directs à une couverture des soins dentaires, nous devons trouver la meilleure façon d’en créer une pour les personnes qui auront besoin de ce service à l’avenir.
Dans la lettre de mandat de la ministre de la Santé, lors des travaux du Comité permanent de la santé et dans le cadre de diverses discussions, on a soulevé la question de l'assurance-médicaments à maintes reprises. J'ai eu l'occasion d'en parler souvent à la Chambre. J'ai même eu l'occasion de parler des soins dentaires. J'en ai discuté avec les résidants de ma circonscription.
Le demande aux députés de notre parti de prendre le pouls de la population. Que ce soit dans l'enceinte de la Chambre, lors des travaux des comités ou pendant les réunions de caucus, il veut que nous fassions entendre ce que les gens demandent et ressentent dans les circonscriptions. Il veut s'assurer que les préoccupations des électeurs parviennent jusqu'à Ottawa pour que nous puissions mieux les comprendre. Tout n'est pas décidé dans la bulle d'Ottawa.
C'est pourquoi nous avons vu nombre de mesures progressistes de la part du gouvernement, non seulement pour améliorer les soins de santé et protéger l'environnement, mais aussi pour que le Canada se développe grâce aux infrastructures. Nous pourrions également parler du Régime de pensions du Canada.
Lorsqu'il est question de l'assurance-médicaments ou d'un régime de soins dentaires, il faut discuter et collaborer avec les provinces, car la santé est un champ de compétence qui relève d'elles. Les députés du Bloc québécois l'ont déjà souligné à plusieurs reprises. Il y en a qui comprennent la nécessité de collaborer avec les intervenants, en particulier avec les provinces.
J'ai un excellent exemple de notre capacité à faire avancer un autre dossier progressiste: le Régime de pensions du Canada. Pendant des années, Stephen Harper ne s'en est pas occupé. Il n'a absolument rien fait. Plusieurs années avant qu'il ne devienne premier ministre, on pouvait même se demander s'il appuyait un tel régime et son objectif.
En quelques années, par l'entremise du et d'autres membres du Cabinet, en collaboration avec les provinces, nous sommes parvenus à obtenir une entente pour bonifier le Régime de pensions du Canada. Les travailleurs d'aujourd'hui auront plus d'argent au moment de la retraite. Voilà un exemple qui montre très bien comment le gouvernement gère les questions qui ont une importance cruciale pour les Canadiens. Ce sont des questions qui retiennent notre attention.
Je vais maintenant m'adresser aux députés conservateurs, qui parfois sous-estiment ce que nous avons pu accomplir. Nous avons apporté des changements progressistes au régime fiscal et à la redistribution de ce que j'appellerais la richesse au Canada.
Il faut se rappeler que quelques mois après les élections de 2015, l'une des toutes premières mesures législatives que nous avons présentées — et je sais que la Chambre est au courant — accordait un allégement fiscal à la classe moyenne du Canada. C'était une baisse d'impôt. À l'époque, les conservateurs ont voté contre ces allégements fiscaux pour la classe moyenne. Voilà qui est digne de mention: les conservateurs affirment qu'ils veulent des allégements fiscaux, mais lorsqu'ils peuvent voter en faveur de telles mesures, que font-ils? Ils s'y opposent en bloc.
Nous avons ensuite entendu les gens nous dire que le centile le plus riche de la population canadienne devait payer un peu plus d'impôts. Nous avons donc soumis au vote une mesure pour augmenter les impôts du centile le plus riche. Non seulement les conservateurs ont étonnamment voté contre cette mesure, mais le NPD a fait de même.
C'est pourquoi la motion d'aujourd'hui me paraît singulière. Les néo-démocrates affirment que nous devrions nous garder d'accorder un allégement fiscal à certains contribuables et employer plutôt l'argent ailleurs. J'ai déjà entendu ce type de demande. Ils croient que nous devrions prélever des impôts par-ci par-là, sur les bénéfices des entreprises ou ailleurs, puis faire apparaître les résultats voulus d'un claquement de doigts.
Lors des élections de 2015, les néo-démocrates ont proposé une stratégie sur le logement de plusieurs millions de dollars. Nous avons proposé une stratégie sur le logement de plusieurs milliards de dollars qui est une première et qui s'étend sur 10 ans. C'est la plus grande somme consacrée au logement. Comment les néo-démocrates ont-ils réagi à la nouvelle? Ils ont dit que ce n'était pas suffisant; pourtant, c'est 10 fois plus que le montant qu'ils ont proposé lors des élections. C'est lors de ces élections qu'ils ont plaidé pour l'équilibre budgétaire. Je pense que c'est parce qu'ils ont le sentiment que, quelles que soient les mesures prises par le gouvernement, ils doivent essayer d'aller plus loin. Si nous disons que nous allons construire 1 000 maisons, ils diront qu'ils vont en construire 5 000. Si nous disons que nous essayons de lancer un programme national d'assurance-médicaments, ils diront non seulement que c'était leur idée, mais aussi qu'ils s'attendent maintenant à un programme national de soins dentaires. Pour le NPD, ce n'est jamais assez. J'en ai été témoin lorsqu'ils étaient au pouvoir au Manitoba.
En effet, lorsque j'étais à l'Assemblée législative du Manitoba, c'était tout le contraire. C'est peut-être difficile à croire, mais je pense que le gouvernement manitobain de l'époque a accordé six réductions d'impôts aux sociétés en 15 ans. C'est plus que ce que les conservateurs ont fait. Je dirais que le NPD n'est pas du tout le même dans l'opposition que lorsqu'il est pouvoir.
La a bien décrit la situation en parlant de ce que nous avons pu accomplir, globalement, en travaillant avec les Canadiens au cours des dernières années. Il y a eu l'allégement fiscal pour la classe moyenne et l'augmentation de l'impôt du 1 % le plus riche du Canada. Nous avons bonifié l'Allocation canadienne pour enfants. Comme je l'ai souvent dit à la Chambre, dans le cadre de ce programme, plus de 9 millions de dollars sont versés tous les mois dans Winnipeg-Nord pour aider les enfants. Il y a eu l'augmentation du Supplément de revenu garanti, qui a permis, dans la circonscription de Winnipeg-Nord seulement, de sortir des centaines de personnes âgées de la pauvreté. Statistique Canada vient de publier un rapport indiquant que le nombre de personnes sorties de la pauvreté en trois ans dépasse le million. C'est du jamais vu dans l'histoire du Canada.
Ce bilan me dit que le gouvernement fait bien les choses et que, en travaillant avec les Canadiens, nous améliorons leur situation.
Lorsque nous songeons à l'importance de prendre les mesures qui s’imposent et nous voyons à quoi servent l’argent des contribuables, les allégements fiscaux, la bonification de l’Allocation canadienne pour enfants et notre programme pour les aînés, nous constatons qu’ils viennent directement en aide aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Ce faisant, nous accroissons le revenu dont ils disposent, ce qui, du coup, leur permet de dépenser davantage dans leurs collectivités.
Cette mesure en elle-même contribue à la croissance économique. Voilà pourquoi le et d’autres libéraux diront que, en soutenant notre classe moyenne et en lui donnant des forces, nous renforçons notre économie. Encore une fois, les faits sont éloquents. En travaillant avec les Canadiens, nous avons créé plus d’un million d’emplois depuis 2015, dont la plupart sont à temps plein. Je serais prêt à comparer notre bilan avec celui de Stephen Harper n’importe quand et à n’importe quel égard.
M. Tony Baldinelli: Faites-le.
M. Kevin Lamoureux: Le député n’a peut-être pas intérêt à m’encourager trop rapidement à le faire, car les membres de son parti perdront la face s’ils acceptent le défi.
Madame la Présidente, prenons les politiques qui ont été mises en place, ce sont des programmes progressistes. Il y a par exemple le Régime de pensions du Canada et les mesures budgétaires, comme les réductions d’impôt. Si nous examinons les investissements dans les Canadiens, en particulier les sommes record consacrées aux infrastructures, on peut voir que, contrairement à l’ancien gouvernement, nous croyons vraiment aux infrastructures. Une bonne infrastructure sert bien l’économie. Nous le savons.
De ce côté-ci, nous le comprenons. En nous attaquant à ces trois domaines, nous avons vu au cours des dernières années une économie qui se porte plutôt bien. Celle-ci a généré un nombre record d’emplois et permis de faire baisser le taux de chômage à des niveaux historiques dans certaines régions du pays. C’est le genre de choses qui ont un impact positif sur les Canadiens.
Dans le dernier budget, il est question de faire passer le montant personnel de base d’un peu plus de 12 000 $ à 15 000 $ au cours des prochaines années. Les conservateurs diront que ce n’est pas une réduction d’impôt. Je dis toujours qu’une réduction d’impôt, c'est une réduction d’impôt. Il s'agit bien d'une réduction d’impôt. Ces personnes paieront moins d’impôt, et ce sera encore une fois la conséquence directe d’une initiative libérale. Cette initiative a été intégrée et sera bientôt mise en œuvre. Nous allons voir des choses merveilleuses dans un avenir assez proche. C’est le genre de mesures qui nous maintiendront sur la voie actuelle.
Nous tous, ici, comprenons l’importance de travailler avec les Canadiens, de consulter nos concitoyens et de trouver des idées qui, en fin de compte, se concrétiseront de différentes manières au moyen de projets de loi, de motions budgétaires et simplement de la politique gouvernementale en général. Nous sommes en contact avec les ministres et notre contribution est directe, que ce soit à la Chambre, dans notre caucus ou dans un comité permanent.
Je m’en tiendrai là, mais je suis d’avis que nous verrons que ce n'est qu'un début quand nous aurons l’occasion d’examiner le prochain budget.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole aujourd'hui avec le député de .
Je veux remercier mes collègues néo-démocrates d'avoir utilisé leur première journée de l'opposition afin d'exhorter le gouvernement à travailler en collaboration avec les autres partis pour les Canadiens de la classe moyenne.
Dans ce contexte de gouvernement minoritaire, les libéraux ont un choix. Ils peuvent soit accorder un allégement fiscal aux gens qui gagnent plus de 90 000 $ par an, soit offrir une assurance des soins dentaires aux familles dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $. À la place des libéraux, je sauterais sur l'occasion de collaborer avec les autres partis pour faire quelque chose de bien pour les Canadiens. Nous offrons ici aux libéraux la possibilité de faire quelque chose d'autre que de donner quelques dollars supplémentaires à des gens qui n'ont pas vraiment besoin de cet argent.
À l'heure actuelle, des millions de Canadiens sont laissés pour compte. Ils n'ont pas les moyens d'aller chez le dentiste. Nous savons que cela exerce d'immenses pressions sur nos salles d'urgence. Chaque année, les urgences dentaires nous coûtent 155 millions de dollars. Notre motion propose des mesures préventives. En effet, nous n'aurions pas à dépenser cette somme si les personnes ayant besoin de soins dentaires y avaient accès.
En fournissant un accès aux soins buccodentaires, nous pourrions aussi prévenir d'autres graves problèmes de santé, comme des maladies cardiovasculaires, la démence, des infections respiratoires, des complications liées au diabète ou à l'insuffisance rénale, des naissances prématurées ou encore l'insuffisance pondérale à la naissance.
Nous devons commencer à protéger tous les Canadiens, surtout les plus vulnérables d'entre eux. J'ai passé beaucoup de temps dans ma circonscription, Edmonton Strathcona. C'est une circonscription très diversifiée qui compte un grand nombre d'étudiants et une population de différentes situations socioéconomiques. Je suis allée à la rencontre des gens et j'ai été très étonnée de voir à quel point la population est en faveur d'un régime de soins dentaires.
Ce que je trouve intéressant, c'est que les gens qui tireraient parti d'un tel régime ne sont pas les seuls qui l'appuient. Des Canadiens de tous les horizons économiques, qu'ils aient les moyens ou non de payer eux-mêmes leurs soins dentaires, reconnaissent que nous avons l'obligation de voir à ce que tout le monde puisse obtenir ces soins.
J'en ai justement discuté avec un jeune père qui habite dans ma circonscription. Il vit dans une jolie maison avec ses deux filles et il gagne un salaire qui lui permet de mener une vie plus que confortable. Il m'a longuement expliqué pourquoi il tenait à ce que tous ses concitoyens aient accès gratuitement aux médicaments et aux soins de santé, y compris aux soins dentaires et aux services de santé mentale. Je lui ai alors demandé pourquoi il s'en faisait autant pour les soins dentaires, puisqu'il avait de toute évidence l'argent nécessaire pour amener ses filles chez le dentiste. Sa réponse était tellement brillante que mes collègues n'auront sans doute pas le choix d'en reconnaître le bien-fondé. Selon cet homme, son bien-être à lui et celui de ses enfants n'est possible que si le pays et les Canadiens vont bien eux aussi. Il tenait à ce que les enfants qui fréquentent la même école que ses filles aient eux aussi accès à un dentiste.
Si bon nombre de Canadiens peuvent se montrer aussi généreux que ce jeune père et comprendre que nous avons l'obligation de représenter les Canadiens et de faire ce qu'il y a de mieux pour le Canada, j'ai beaucoup de mal à concevoir que ce concept échappe à certains de mes collègues. D'un océan à l'autre, la mise sur pied d'un régime national d'assurance dentaire reçoit énormément d'appuis, et la majorité des Canadiens qui nous ont confié la tâche de les représenter ici veulent que le pays se dote d'un tel régime. De quel droit pourrions-nous nous opposer à la création d'un régime national d'assurance dentaire alors que les gens qui nous ont élus en réclament un?
Les gens l’ont déjà mentionné, mais il nous faut aussi parler brièvement du fait que les libéraux affirment qu’il n’y a pas de financement pour les choses dans lesquelles ils ne veulent pas investir, alors qu’il y en a toujours — j’ai bien dit toujours — pour les choses qu’ils jugent importantes. Ce n’est pas la première fois que les députés l’entendent dire, mais Loblaws n’a pas besoin de l’argent des contribuables. Mastercard non plus. Ce sont les jeunes familles, celles qui n’ont pas les moyens de se payer des soins dentaires, qui en ont besoin, ainsi que les étudiants à l’université et les familles qui ont du mal à joindre les deux bouts dans ma province, où 19 000 personnes ont été licenciées en janvier. Ces personnes ont besoin de soutien. Elles en ont besoin pour pouvoir bénéficier de soins dentaires.
Notre province présente son budget aujourd’hui, et les choses ne vont pas s’améliorer. Il y a des gens qui souffrent en Alberta, et c’est une mesure concrète en faveur de laquelle tous les députés et moi-même pouvons militer au nom de nos concitoyens.
J’aimerais aussi prendre un instant pour faire remarquer à mes collègues conservateurs que des millions de Canadiens n’ont pas d’assurance dentaire, mais que ce sont les riches qui bénéficient le plus des réductions d’impôt des libéraux. Les conservateurs parlent beaucoup de défendre les travailleurs canadiens. Je présume donc qu’ils appuieront notre plan pour limiter les réductions d’impôt des riches et investir les économies qui en résulteront dans un régime de soins dentaires qui profitera à des millions de travailleurs au Canada.
Je suis tellement fière d’être une néo-démocrate, de représenter la circonscription d’Edmonton Strathcona et d’avoir un plan qui aiderait immédiatement 4,3 millions de personnes et ferait épargner à notre système de santé des dizaines de millions de dollars chaque année. Il est temps que nous commencions à prendre des mesures concrètes pour répondre aux besoins des Canadiens ordinaires et que nous commencions à faire des investissements qui leur sont profitables. Les soins dentaires sont des soins de santé. Les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre prendre soin de leurs dents et prendre soin de leur santé.
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Madame la Présidente, c'est toujours un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre pour représenter les gens de Timmins—Baie James.
Pour ceux qui nous regardent à la maison, nous discutons aujourd'hui d'un problème pour lequel le gouvernement libéral s'était engagé à travailler en collégialité, dans ce parlement minoritaire, afin de trouver des solutions, et sans que nous ayons à nous engueuler. Toutefois, comme nous le voyons depuis le début de ce débat, les libéraux s'opposent farouchement à une solution raisonnable. On veut remédier à un problème grave: l'absence de soins dentaires pour un nombre toujours grandissant de Canadiens au pays.
Je discutais avec une jeune femme l'autre jour qui a dit quelque chose que je trouve très percutant. Elle a dit qu'au Canada actuellement, la ligne de fracture économique se trouve entre ceux qui ont accès à des soins dentaires et ceux qui n'y ont pas accès. Ceux qui n'y ont pas accès en savent les dangers, et cela peut se répercuter sur leur estime de soi. En faisant du porte-à-porte dans ma communauté et dans ma région, j'ai vu les conséquences que cela entraîne de ne pas avoir accès à des soins dentaires. Dans les belles régions du Grand Nord, dans les communautés cries, la crise liée aux soins dentaires constitue un problème médical grave.
Que proposons-nous? Chaque fois que nous faisons une suggestion raisonnable, les libéraux disent « Encore une idée farfelue du NPD. Rien n'est jamais assez bon pour eux ». Ils nous disent de continuer d'appuyer les libéraux, qui font de grandes promesses, mais qui ne les concrétisent jamais. Ils ont promis d'établir un programme d'assurance-médicaments il y a si longtemps que, si je me souviens bien, j'étais enfant à l'époque. Je l'étais à tout le moins émotionnellement. Ils promettent encore de le créer, mais il faut simplement attendre encore un peu.
Il y a une belle analogie à faire avec une miche de pain. Pourquoi se battre pour une grosse miche de pain? Nous pouvons la couper en deux, en donner la moitié à Galen Weston et dire à tous les autres que nous les aimons et prenons soin d'eux. Les libéraux prennent si bien soin de nous qu'ils nous ont donné une . S'il s'agissait d'un jeu à boire et qu'il fallait prendre une gorgée chaque fois que le disait « classe moyenne » et « ceux qui veulent en faire partie », les gens s'effondreraient à la fin d'une allocution de quatre minutes d'un député ministériel.
Je dis cela très sérieusement, car le a grandi au sein d'une classe moyenne très différente de celle de mon père et de ma mère. Je ne connais pas la classe moyenne de la Ville de Mont-Royal où il a grandi, mais mes parents viennent de familles de mineurs en roche dure. Ma mère a quitté l'école à l'âge de 15 ans et s'est trouvé un emploi. Mon père a quitté l'école à l'âge de 16 ans et s'est trouvé un emploi. Il a fini par faire partie de la classe moyenne à 40 ans, lorsqu'il a pu aller à l'université. Ma mère tapait ses notes quand il rentrait à la maison après avoir fait un trajet de nuit de 12 heures en autobus jusqu'à Timmins. Une fois son diplôme universitaire en poche, il est devenu professeur d'économie. Il faisait maintenant partie de la classe moyenne.
La classe moyenne signifiait que mon père pouvait acheter une petite maison. Elle n'était pas grande, et il lui a fallu 25 ans pour rembourser l'hypothèque. Nous avions une voiture, et lorsqu'elle a rendu l'âme, elle est simplement restée dans l'allée. Mon père n'en a jamais acheté une autre. La classe moyenne signifiait que ses enfants pouvaient aller à l'école et terminer leurs études sans dette, car il avait un emploi d'été. C'était ça, la classe moyenne.
Lorsqu'on demande à la ce qu'est la classe moyenne, elle cherche ses mots, elle dit que c'est pour les gens qui ont des choses. C'est tout? Elle dit que c'est pour les gens dont les enfants jouent dans une équipe de hockey. Qu'en est-il des familles dont les enfants ne jouent pas dans une équipe de hockey? Et des familles dont les parents cumulent trois emplois à temps plein sans parvenir à payer le loyer?
Ces familles font partie de l'économie des petits boulots. Le , qu'on peut certainement qualifier de ministre appartenant au segment du 1 % le plus riche, nous dit qu'il faut s'y habituer, que c'est la nouvelle norme. Ce n'est pas la nouvelle norme. C'est le résultat direct des politiques économiques délibérées des libéraux et des conservateurs qui, tour à tour, ont mis à mal cette classe moyenne jadis forte qui constituait l'assise du moteur économique du Canada.
Quand on parle de soins dentaires aujourd’hui, alors que les gens doivent choisir entre payer le loyer, s’occuper de leurs enfants, faire réparer leur voiture pour aller travailler ou prendre soin de leurs dents, on se trouve dans une réalité économique fort différente. Quelle est la solution? C’est assez simple. Les libéraux, chaque fois qu’ils ignorent quoi faire, donnent de l’argent aux riches en nous disant que nous en profiterons tous. La première chose que le a faite a été de consentir une baisse d’impôts à la classe moyenne et à ceux qui veulent en faire partie. Autrement dit, les personnes qui gagnent 150 000 $ par an vont adorer les libéraux, et celles qui en touchent 40 000 $ devront se contenter de belles paroles.
Le ministre des 1 % le plus riche nous a accordé 14 milliards de dollars en baisses d’impôt depuis cinq ans. Il s’agit là d’un manque à gagner en recettes publiques qui aurait pu être investi dans des domaines que les libéraux disent soutenir, comme l’assurance-médicaments, ou qui auraient pu servir à contrer la terrible pénurie nationale de logements. Les libéraux nous répètent toujours que le dossier du logement bénéficiera du plus important et du plus incroyable investissement de tous les temps, mais ils n’y consacrent tout simplement pas d’argent. Ils n’ont même aucune idée où se trouve l’argent, parce qu’ils l’ont distribué en baisses d’impôt.
Qu’en est-il de leur dernière réduction d’impôt? Les individus qui gagnent 150 000 $ par an en seront fort aises, mais ceux qui gagnent moins n’en retireront à peu près rien, voire rien du tout. La solution de rechange raisonnable consiste à dire que les personnes qui gagnent 90 000 $ ou plus n’ont pas besoin de cet argent supplémentaire, et à verser ce montant dans un fonds national pour les soins dentaires qui profitera à 1,4 million de Canadiens.
Ces chiffres semblent effaroucher les libéraux. Ils étaient toutefois peu effarouchés quand ils ont versé 4,5 milliards de dollars à Trans Mountain pour enterrer le problème. Ils nous ont ensuite acheté un pipeline, et ils décaissent maintenant 1 milliard de dollars tous les quelques mois, sans que cela leur pose un problème. Ils n’ont pas eu à l’évaluer; ils n’ont pas eu à le chiffrer. Maintenant, ils demandent comment chiffrer un programme national de soins dentaires. Ce que nous savons, c’est que beaucoup de gens y recourront la première année, mais que son coût se stabilisera ensuite à quelque 800 millions de dollars par an.
Il est assez clair que si nous décidons de ne plus accorder d’avantages aux riches, aux bien nantis, et que nous établissons un régime de soins dentaires, de nombreux Canadiens s’en porteront mieux. C’est faisable; c’est une question de volonté politique.
L’autre question a trait aux champs de compétence fédérale et provinciale.
[Français]
Il est évident que le Québec a beaucoup de crédibilité en ce qui concerne l'offre de services aux citoyens et aux citoyennes. Le NPD soutient le principe de fédéralisme asymétrique. Si le gouvernement du Québec décidait d'offrir un programme, ce serait possible pour lui d'élaborer un plan et de recevoir les fonds du gouvernement fédéral. C'est raisonnable.
[Traduction]
Aux autres provinces, comme l’Alberta de Jason Kenney, qui aimeraient avoir un régime national de soins dentaires pour ensuite donner les fonds à des cadres de l'industrie pétrolière, nous dirions non, que l’argent doit servir pour des soins dentaires. Nous devons protéger les droits des citoyens à cet égard. Si nous voulons changer la façon dont nous utilisons les impôts pour aider les gens, nous devons garantir que cet argent est utilisé à bon escient.
Au cours des 16 années que j’ai passées à la Chambre, j’ai assisté à une détérioration continuelle de la classe moyenne au moyen de politiques adoptées délibérément, comme celles qui ont graduellement refilé les droits de scolarité universitaires aux étudiants année après année, de sorte que les étudiants se retrouvent maintenant avec une dette de 50 000 $ ou de 60 000 $ à 100 000 $ qu’ils n'arrivent pas à rembourser. J’ai vu l’essor de la prétendue économie des emplois précaires, qu’on appelle ainsi parce qu’elle favorise les entreprises étant donné qu'elle les dispense de respecter des normes d’emploi. Ces coûts représentent un fardeau écrasant pour la jeune génération. J’ai assisté à la hausse des prix du logement dans les zones urbaines et les régions rurales comme la mienne; il y a à l’heure actuelle 2 000 sans-abri dans la région de Timmins, une localité de 44 000 personnes. Malgré que nous ayons beaucoup de bénévoles, ils ne peuvent pas faire face à cette crise sans un investissement national. Qu'obtenons-nous du gouvernement? Il dit que nous bénéficions du plus grand investissement national dans le logement de tous les temps, sauf que nous ne voyons pas le moindre bâtiment.
C’est une question de choix. Il faut choisir d’investir dans le logement. Il faut choisir d’investir dans les étudiants. Il faut choisir d’investir dans les infrastructures. Actuellement, le choix est évident: il faut choisir de ne pas donner aux riches et d’élaborer un plan pour créer un régime national de soins dentaires.
J’invite mes collègues libéraux à faire ce qui est juste, à travailler avec nous et à montrer que les députés, même dans une situation de gouvernement minoritaire, peuvent travailler ensemble.