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Monsieur le Président, aujourd'hui, nous avons l'occasion de réfléchir à la conjoncture économique actuelle. Pour ce faire, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Commençons par la fable de la cigale et des fourmis:
C'était en hiver; leur grain étant mouillé, les fourmis le faisaient sécher. Une cigale qui avait faim leur demanda de quoi manger.
Les fourmis lui dirent: « Pourquoi, pendant l'été, n'amassais-tu pas, toi aussi, des provisions? »
« Je n'en avais pas le temps, répondit la cigale: je chantais mélodieusement. » Les fourmis lui rirent au nez: « Eh bien! dirent-elles, si tu chantais en été, danse en hiver. »
Les fourmis s'étaient montrées responsables. Elles savaient que le soleil d'été ne durerait pas et que l'été n'était qu'une des saisons de l'année. Elles avaient travaillé fort pour accumuler du grain et le mettre de côté en prévision des temps difficiles qui ne manqueraient pas d'arriver, elles le savaient. Qu'a fait la cigale? Elle s'est dit que le soleil ne cesserait jamais de briller, que la vie serait toujours aussi facile, et qu'il était donc inutile qu'elle fasse quoi que ce soit à part danser, chanter et jouer.
Il n'y a pas si longtemps encore, le soleil brillait sur l'économie mondiale. Tout allait très bien en 2016, en 2017 et en 2018. L'économie américaine était florissante et connaissait même la meilleure croissance des 20 dernières années. Les prix des produits de base s'étaient remis de la baisse subie en 2014, et les taux d'intérêt étaient aussi bas qu'on pouvait l'espérer. On pourrait presque dire que les astres étaient parfaitement alignés pour produire une croissance élevée et des taux d'intérêt faibles, ce qui rendait l'économie plus lumineuse que jamais.
Les conservateurs ont alors dit: « Faisons comme les fourmis et profitons-en pour mettre du grain de côté car le soleil ne brillera pas indéfiniment. » Les libéraux ont répondu que nous devrions plutôt danser, chanter et dépenser. Ils ont dit que nous devrions vider les coffres et ne pas nous soucier des années de vaches maigres, car tout allait bien. Ils ont dit que c'était l'occasion de gaspiller et de célébrer, dans un moment d'autocongratulation, toutes ces richesses qui tombaient du ciel.
Les conservateurs ont prévenu que l'hiver finirait par arriver, que des problèmes finiraient par survenir et que nous voudrions alors nous tourner vers ces coffres débordants afin de pouvoir traverser les mois sombres et froids jusqu'à ce que le printemps revienne et que l'économie soit de nouveau florissante. Bien entendu, les ministériels, en face, ont dit non et ont déclaré préférer continuer de dépenser.
Qu'ont fait les libéraux? Année après année depuis leur arrivée au pouvoir, ils ont enregistré des déficits plus élevés que ce qu'ils avaient promis. Ils ont dit que les déficits ne dépasseraient jamais 10 milliards de dollars par année, mais ils ont atteint 29 milliards de dollars. Ils ont dit qu'ils allaient renouer avec l'équilibre budgétaire en 2019. Ce n'est pas ce qui s'est passé. Maintenant, ils prévoient que le budget ne sera jamais équilibré. Sous leur direction, le pays ajoutera 100 milliards de dollars à la dette nationale.
Voilà ce qu'ils ont fait pendant que le soleil brillait comme si les lois économiques des quatre saisons avaient été abolies, que les temps difficiles n'allaient jamais revenir et qu'il suffisait de chanter, de danser et de dépenser. Il semble que l'hiver soit bel et bien arrivé.
À 9 h 30 ce matin, j'ai lu un article de Bloomberg News. On pouvait y lire ce qui suit:
Les marchés canadiens ont subi des attaques sur tous les fronts lors de la chute des cours du pétrole qui a secoué l'ensemble du pays, l'un des plus dépendants des prix des ressources naturelles parmi le Groupe des Sept.
Les indices boursiers ont chuté de 10 %, la baisse la plus importante depuis octobre 1987. La valeur du dollar canadien a été fragilisée, et le rendement des obligations du gouvernement a dégringolé pour atteindre des niveaux plus bas que jamais. Les investisseurs évaluent avec beaucoup de pessimisme une économie qui a dégagé de peine et de misère une faible croissance au quatrième trimestre et qui est déjà aux prises avec le coronavirus.
J'insiste sur un point de l'article de Bloomberg: au cours des trois derniers mois de 2019, nous avons enregistré une croissance de 0,3 %. C'était avant les barrages illégaux et l'arrivée du coronavirus qui a ensuite eu des répercussions économiques mondiales.
Je reviens à l'article de Bloomberg:
L'effondrement des cours du pétrole portera un autre coup dur à ce pays dépendant des ressources naturelles. Le secteur de l'énergie y représente environ 9 % du produit intérieur brut et une part inégalée du marché boursier, soit 15 %.
Il ne faut pas oublier qu'il s'agit du secteur que le a affirmé vouloir éliminer progressivement, et il semble sur la bonne voie pour y parvenir.
Il n'y a pas que les fourmis qui n'aimeraient pas l'approche adoptée par le gouvernement lorsque les choses allaient bien. Il en irait de même pour M. Keynes, le célèbre économiste que les gens de la gauche essaient aujourd'hui de s'approprier. Dans sa grande œuvre Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, il expliquait que, quand l'économie se porte bien, les gouvernements devraient dégager d'importants excédents et payer la dette afin de se constituer un coussin qui leur permettra de stimuler l'économie quand les choses vont moins bien. C'est exactement ce qu'avait fait le gouvernement conservateur précédent.
Pendant ses deux premières années au pouvoir, il a remboursé presque 40 milliards de dollars sur la dette sous Stephen Harper et Jim Flaherty. Il faut reconnaître que messieurs Chrétien et Martin avaient fait la même chose pendant les années précédentes. Cette décision de payer la dette a préparé le pays pour l'hiver qui allait venir. Lorsque celui-ci est arrivé, et ce fut tout un hiver, le Canada était mieux préparé à y faire face que tout autre pays du G7. Nous avons essuyé cette tempête hivernale de taille mieux que quiconque parce que nous avions amassé d'amples provisions grâce aux excédents dégagés par une planification responsable et le labeur des mois d'été.
Étant donné que le gouvernement actuel a fait le contraire, nous entrons dans cette période hivernale ci affaiblis et vulnérables. Maintenant qu'il nous a mis dans cet état de grande faiblesse et de grande vulnérabilité, que pouvons-nous faire pour traverser l'hiver? Les conservateurs ont un plan.
Ce plan vise à réduire le fardeau fiscal des travailleurs et des entrepreneurs pour stimuler le marché de l'emploi, l'esprit d'entreprise, les investissements et la consommation. Il éliminerait les obstacles nuisant à l'exploitation des ressources imposés par les projets de loi et , qui nous empêchent d'abord de construire des pipelines pour les acheminer vers la côte Pacifique et, ce faisant, d'expédier nos ressources à partir cette côte.
Nous aurions besoin d'une règle de réduction des formalités administratives de type deux pour un. Autrement dit, si le gouvernement présente une nouvelle règle économique, il doit en abroger deux afin d'éliminer les formalités administratives qui freinent l'économie.
Nous remplacerions le gaspillage engendré par l'aide aux sociétés parasites, notamment les millions de dollars accordés à Bombardier, à Loblaws, à Mastercard et à BlackBerry, par des baisses d'impôt pour l'ensemble des entrepreneurs afin qu'ils libèrent leur potentiel de création de richesse pour nous permettre de traverser ces temps difficiles. Autrement dit, nous voulons libérer la grande et redoutable puissance de la libre entreprise, qui est la seule source de prospérité qui nous permettra de traverser cette période difficile.
Nous croyons qu'il faut planifier de manière responsable pour les problèmes à venir. Cette planification n'a pas eu lieu. Par conséquent, les conservateurs prennent une fois de plus les devants en proposant un plan responsable qui permettra au Canada de traverser les périodes difficiles et de surmonter les difficultés et aux Canadiens de réaliser leur plein potentiel de façon à ce que toute personne qui travaille fort puisse réaliser ses rêves.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au nom des résidants de ma circonscription sur cette motion très importante qui a été présentée par le député de et que j'ai eu le privilège d'appuyer.
Dans le cadre de mes consultations continues auprès des électeurs et de mes interactions avec eux, j'écoute les préoccupations de tous les gens d'Edmonton Mill Woods. Une des préoccupations qu'ils expriment le plus souvent est leur incapacité à trouver du travail, surtout dans le secteur de l'énergie.
Pas plus tard que cette fin de semaine, j'ai entendu l'histoire de James, un résidant de ma circonscription qui commence à peine à fonder sa famille. Il avait un excellent emploi, bien rémunéré, avec des avantages sociaux. Il travaillait pour une entreprise qui poursuivait ses activités en Alberta depuis plus de 25 ans. Malheureusement, il a été mis à pied, car l'entreprise a dû fermer ses portes pour aller s'installer aux États-Unis.
Depuis plus d'un an, James n'arrive pas à trouver du travail en raison de la situation économique qui règne en Alberta. Le ralentissement économique nuit directement à son niveau de vie. Les difficultés comme celles de James engendrent de la frustration, du désespoir et un sentiment d'impuissance qui sont à l'origine de la crise d'unité nationale dans l'Ouest canadien.
Pire encore, un nombre sans précédent de petites entreprises déclarent faillite. Les Canadiens ont vu le gouvernement augmenter les taxes et dépenser inutilement l'argent des contribuables, tout en accumulant d'énormes déficits. Les Canadiens sont inquiets, et avec raison.
Nous sommes ici aujourd'hui pour participer à un débat important. Nous demandons au gouvernement de fournir tout document concernant des avertissements ou des craintes de ralentissements économiques, leurs effets potentiels sur le cadre financier ou des avis ou recommandations sur la façon d’y faire face; que les documents soient remis à la Chambre dans les 45 jours suivant l’adoption de la présente motion.
Nous réclamons tout document préparé depuis novembre 2015, car la situation économique actuelle n'est pas apparue soudainement du jour au lendemain. Les experts sont nombreux à avoir lancé des avertissements au fil des années.
Ce sont non seulement les habitants de ma circonscription d'Edmonton Mill Woods, mais aussi toute la population de l'Alberta qui ont subi les répercussions que les décisions du gouvernement libéral ont eues sur l'économie. L'Alberta a connu des pertes d'emplois durant quatre mois consécutifs à la fin de l'année dernière. On parle de près de 10 000 emplois perdus sur une période de quatre mois. Ce sont 10 000 familles chez qui un être cher est revenu à la maison avec l'annonce dévastatrice qu'il ou elle venait de perdre son emploi.
Les investissements fuient l'Alberta parce que les règlements qui étouffent le secteur énergétique rendent la construction de pipelines presque impossible au Canada. Au lieu d'alléger le fardeau réglementaire et d'adopter des règles judicieuses qui rendraient le Canada plus attrayant pour les investisseurs, le gouvernement a imposé le plus lourd fardeau réglementaire qui soit à l'égard des travaux. Par conséquent, dans le secteur pétrolier et gazier du Canada, des projets de près de 200 milliards de dollars ont été annulés, et 200 000 travailleurs ont perdu leur emploi au cours des cinq dernières années.
Des mesures comme le projet de loi , surnommé « anti-pipelines », et le projet de loi , le moratoire relatif aux pétroliers, ont ciblé injustement l'Alberta et paralysé son économie. On peut voir les effets de ces mesures législatives et du peu de confiance qu'inspire le gouvernement. Pour citer un exemple récent, rappelons que Teck a décidé de ne pas donner suite au projet de mine Frontier, qui aurait créé 7 000 emplois en construction et 2 500 emplois à long terme, en plus d'apporter des milliards de dollars d'investissements.
Les investissements continuent de fuir le Canada alors que la demande de pétrole est en pleine croissance à l'échelle mondiale. Les investissements étrangers au Canada ont diminué de plus de 50 % depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuel . On peut penser à la décision récente de Warren Buffet, qui s'est retiré d'un projet de gaz naturel liquéfié de 9 milliards de dollars au Québec parce qu'il était peu impressionné de voir comment le gouvernement gère les barrages ferroviaires illégaux et le désastre qui touche les infrastructures.
Ces effets négatifs sont encore aggravés par l'alourdissement du fardeau fiscal par les libéraux. Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, en 2015, 81 % des Canadiens à revenu moyen paient davantage d'impôts, une augmentation qui, dans le cas de l'impôt sur le revenu, atteint 840 $ par famille, en moyenne.
Que ce soit par l'annulation de l'allégement fiscal pour les familles, des crédits d'impôt pour les activités artistiques et sportives des enfants ou des crédits d'impôt pour les études et les manuels scolaires, le gouvernement a trouvé le moyen d'augmenter le fardeau fiscal de tous les Canadiens. En raison de ces politiques, 48 % des Canadiens sont à 200 $ de ne pas pouvoir payer leurs factures et rembourser leurs dettes. Un tiers des Canadiens sont fauchés à la fin du mois, sont incapables d'effectuer leurs paiements et s'endettent encore plus. À leurs préoccupations croissantes s'ajoute la crainte que leur inspire le gouvernement en gérant l'économie de manière aussi lamentable.
La réalité est aussi dure pour les entreprises. Celles-ci se font imposer de nouvelles taxes sur le carbone et elles doivent cotiser davantage au Régime de pensions du Canada et à la caisse de l'assurance-emploi. Des milliers d'entreprises de proximité de notre magnifique pays ne sont plus admissibles au taux d'imposition des petites entreprises ou ne peuvent plus en bénéficier autant qu'avant. Tandis que les autres pays du G7, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont tous entrepris des réformes fiscales majeures au cours des dernières années afin de simplifier leur code fiscal et de diminuer les impôts en général, le Canada poursuit sur sa lancée, dans la direction opposée, en alourdissant les impôts et la réglementation, en asphyxiant l'économie et en gaspillant l'argent des contribuables.
Le gouvernement alourdit ainsi le fardeau fiscal tout en augmentant les dépenses publiques à un niveau sans précédent. Pendant les quatre premières années du gouvernement libéral, le a ajouté plus de 72 milliards de dollars à la dette nationale, et ce, après avoir fait cette promesse pendant les débats de 2015: « Je regarde les Canadiens droit dans les yeux et je suis honnête avec eux comme je l'ai toujours été. Nous avons dit que nous sommes résolus à avoir des budgets équilibrés, et c'est vrai. Nous rétablirons l'équilibre budgétaire en 2019. »
Or, la réalité, en cette fin de l'exercice financier 2019-2020, c'est qu'il y aura un autre déficit et que près de 100 milliards de dollars auront été ajoutés à la dette nationale. Rien ne laisse entendre que les dépenses ont stimulé la croissance économique de quelque façon que ce soit.
D'ailleurs, ces dépenses inconsidérées n'ont pas donné grand-chose. Pensons au programme d'infrastructures de 187 milliards de dollars, qui, selon le directeur parlementaire du budget, ne s'est pas traduit par une augmentation des projets d'infrastructure au Canada parce que le plan d'infrastructures n'existait pas. Pensons aussi aux 40 millions de dollars qui ont été versés à BlackBerry, alors que le PDG de l'entreprise a admis ouvertement qu'il n'en avait pas besoin, aux 12 millions de dollars accordés à Loblaws pour que cette entreprise, qui a fait des profits de plusieurs centaines de millions de dollars l'année dernière, puisse s'acheter de nouveaux réfrigérateurs, ou encore au cadeau de 50 millions de dollars à Mastercard. Voir de tels exemples, cela n'a pas de prix.
Les Canadiens en sortent encore perdants lorsqu'ils voient l'argent qu'ils ont durement gagné être dilapidé en subventions à des entreprises bien vues des libéraux. Comparons cela avec le plan conservateur que mon collègue de a proposé.
Nous sommes le parti qui défend les intérêts des contribuables et, en tant que tel, nous avons élaboré un plan en cinq étapes axé sur les réductions d'impôts pour les travailleurs et les entrepreneurs qui vise à éliminer progressivement le déficit, à supprimer la paperasse bureaucratique pour libérer les entreprises, à mettre fin à la politique des largesses envers les entreprises chouchoutes des libéraux ainsi qu'au gaspillage libéral dont nous sommes témoins depuis quatre ans. C'est le genre de mesures dont nous avons besoin pour que notre économie continue à fonctionner, et c'est pour cette raison que nous proposons cette motion.
Je suis fier d'appuyer cette motion à la Chambre aujourd'hui. Les Canadiens ont constaté que le gouvernement a augmenté les impôts, dépensé sans compter et accumulé des déficits colossaux. Les Canadiens s'inquiètent pour l'économie, et à juste titre, étant donné la sombre réalité que reflètent les marchés boursiers aujourd'hui. Les libéraux n'ont pas mis à profit la période de vaches grasses, ce qui nous place dans une position de faiblesse et de vulnérabilité face à la tourmente économique.
Au lieu de rembourser la dette, le gouvernement l'a alourdie alors que le climat mondial était à la stabilité et à la prospérité; il a dépensé comme jamais auparavant. La croissance économique au Canada a ralenti pour atteindre 0,3 % au cours du quatrième trimestre, le pire résultat en presque quatre ans, et cela, c'était avant qu'on ne ressente les répercussions des barrages illégaux et du coronavirus. Les barrages ont contribué à freiner notre économie pendant des semaines et ils ont eu un effet sur les petites entreprises partout au pays. Les impôts vertigineux, les dépenses inconsidérées et les déficits colossaux dont le est responsable ont placé le Canada dans une position de faiblesse et de vulnérabilité incroyable, au moment où se profile l'éventualité très probable d'une récession d'origine purement canadienne.
Tandis que nous continuons d'observer les répercussions de ces barricades illégales sur l'économie canadienne et que l'inquiétude quant aux répercussions de la COVID-19 s'intensifie, il est temps que le gouvernement fasse enfin preuve de transparence envers les Canadiens, qu'il nous fournisse ses plans concernant des avertissements ou des craintes de ralentissements économiques et leurs effets potentiels sur le cadre financier, ainsi que des avis et des recommandations sur la façon d’y faire face. Les Canadiens redoutent ce qui les attend. Les habitants de ma circonscription, Edmonton Mill Woods, de l'ensemble de l'Alberta et des quatre coins du pays n'en peuvent plus de la position de faiblesse et de vulnérabilité qu'ils doivent au gouvernement.
Les conservateurs du Canada ont un plan pour favoriser l'essor de l'économie nationale, récompenser l'ardeur au travail, éliminer le gaspillage et permettre aux Canadiens de réaliser leur plein potentiel. Nous continuerons de parler au nom des vaillants entrepreneurs et des Canadiens, qui ne manquent pas de cœur à l'ouvrage, et d'exiger que les libéraux remettent notre économie sur les rails afin que nos concitoyens puissent retourner au travail.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir d'intervenir à la Chambre, et, en l'occurrence, de contribuer au débat qui porte en grande partie sur la santé financière et économique de notre pays en cette période difficile et incertaine à l'échelle mondiale.
Le parrain de la motion s'est donné beaucoup de mal pour rabaisser la performance de l'économie canadienne dans le but de se faire du capital politique. Je suis en désaccord sur la grande majorité des points qu'il a soulevés au cours de son allocution. Il est donc quelque peu paradoxal que je prévoie soutenir cette motion, car les documents susceptibles d'être présentés ne sont pas des documents que nous avons intérêt à cacher à l'opposition ni à la population canadienne.
Je souhaite à présent aborder certains thèmes clés qui permettront de donner un aperçu du contexte économique et financier actuel, de souligner plusieurs nouveaux défis auxquels l'économie canadienne est confrontée, et de présenter certaines des mesures que nous avons mises en place ces dernières années. Ces mesures ont donné des résultats bien au-delà de ce que je croyais possible lorsque j'étais candidat durant la campagne électorale fédérale de 2015.
J'estime d'abord utile de décrire le contexte dans lequel nous nous trouvons.
Financièrement parlant, le Canada est en excellente posture par rapport aux autres pays développés. Il a tout ce qu'il faut pour surmonter les obstacles qui se pointent maintenant à l'horizon.
La théorie voulant que nous soyons au contraire incapables de surmonter ces mêmes obstacles sous prétexte que nous aurions dépensé de manière inconsidérée repose tout simplement sur de fausses prémisses. Personnellement, je suis persuadé qu'il s'agit d'une simple tactique pour marquer des points en misant sur la désinformation, plutôt que d'arguments de fond qui contribuent à la vigueur du discours démocratique au Canada.
Les bases de l'économie canadienne sont solides. La croissance de l'emploi se maintient à un niveau extraordinaire depuis plusieurs années, et ce sont les Canadiens à faible revenu et ceux de la classe moyenne qui en profitent le plus, ce qui est tout aussi important. Grâce aux mesures prises pour rendre l'économie canadienne plus concurrentielle, c'est la santé financière de tout le pays qui s'est améliorée.
La saine gestion économique a toujours été une priorité pour le gouvernement. La lettre de mandat que le a adressée au précise justement que ce dernier doit continuer de réduire la dette en fonction de l'économie et préserver le pouvoir financier du pays au cas où il aurait à faire face à un ralentissement économique.
Nous prévoyons investir dans les Canadiens afin de favoriser la croissance, et ce, tout en veillant à conserver une marge de manœuvre financière suffisante pour fonctionner si jamais la situation exigeait un changement de cap. La chose prudente à faire sur le plan financier consiste parfois à tirer parti des occasions d'investissement qui existent.
Si on regarde la situation de l'économie canadienne à l'heure actuelle, on peut voir que le ratio dette-PIB diminue et devrait continuer de le faire. C'est le meilleur ratio dette-PIB du G7. Le Canada est l'un des deux seuls pays du G7 à avoir une cote de crédit AAA, la cote la plus élevée pouvant être attribuée par une des grandes agences de notation. Il n'y a actuellement qu'une dizaine de pays dans le monde qui ont une cote de crédit aussi élevée.
Qui plus est, dans les budgets fédéraux que nous présentons, nous parons à toute éventualité afin de pouvoir faire face à des événements qui n'étaient pas nécessairement prévisibles au moment de l'élaboration du budget, plus précisément aux problèmes qui pourraient se présenter, mais qui n'étaient pas apparents le jour de la présentation du budget. Voilà une des mesures que nous prenons pour faire face aux nouveaux problèmes. Je vais maintenant en aborder quelques-uns.
Bien entendu, la propagation de la COVID-19 — ou coronavirus, comme l'appellent la plupart des ménages canadiens — ces dernières semaines n'était pas un phénomène évident il y a quelques mois. Quand nous nous sommes rendu compte qu'il fallait lutter contre ce problème, nous avons réagi de façon professionnelle à chaque étape du processus.
Dans un dossier comme celui du coronavirus, je tiens à préciser que, bien qu'il s'agisse également d'un enjeu économique, notre priorité absolue consiste à protéger la santé des Canadiens. Je suis épaté par le leadership de l'Agence de la santé publique du Canada et par le degré de collaboration qui existe avec nos partenaires internationaux, qu'il s'agisse du G7 ou du FMI sur le plan économique, ou de l'Organisation mondiale de la santé au chapitre de la santé publique. Je suis aussi épaté par l'excellente coordination entre les ministères fédéraux qui est assurée par le Centre des opérations du gouvernement et qui a été déclenchée ces dernières semaines par la situation de la sécurité publique, ainsi que par la coordination qui est assurée par l'Agence de la santé publique en ce qui a trait aux efforts déployés par les provinces et les territoires pour se conformer aux mesures mises en place par le gouvernement fédéral.
Je remercie les travailleurs de première ligne qui protègent avec diligence la santé des Canadiens. Grâce à leur professionnalisme et à leur excellent travail, ma famille et moi pouvons dormir sur nos deux oreilles, sachant que nous sommes entre bonnes mains.
Je tiens à reconnaître que, bien qu'il s'agisse avant tout d'un enjeu de santé publique, de telles menaces posent aussi, évidemment, certains défis sur le plan économique. Il n'est pas nécessaire d'avoir une boule de cristal pour savoir que le prix des produits de base baisse lorsque la demande d'une région chute de façon si spectaculaire que cela a soudainement des répercussions sur les pays qui produisent ces produits. Le secteur des métaux et le secteur pétrolier et gazier, dont l'économie canadienne dépend depuis très longtemps, ont été touchés de façon particulièrement sévère par ceci.
Nous constatons également que les secteurs des voyages et du tourisme peuvent subir un sérieux contrecoup lorsque les pays touchés émettent des avis aux voyageurs. Cela peut aussi avoir des répercussions économiques à l'échelle locale. Dans les prochains mois, ma province, la Nouvelle-Écosse, était censée accueillir le championnat international de hockey féminin. Malheureusement, pour des raisons de santé et de sécurité publiques, l'événement a dû être annulé. Cette annulation aura de fâcheuses répercussions économiques sur les collectivités qui se réjouissaient d'accueillir ce tournoi.
Il y a aussi des répercussions économiques sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Par exemple, les entreprises canadiennes qui ne peuvent obtenir le matériel dont elles ont besoin pour fabriquer leurs produits peuvent se trouver dans l'incapacité d'approvisionner leurs clients habituels ou devoir débourser plus d'argent pour assurer la continuité de leurs opérations. Nous sommes conscients que les phénomènes de portée mondiale peuvent avoir de très grandes répercussions sur le Canada et aussi avoir une incidence sur le niveau général de confiance des entreprises et des consommateurs. Ces phénomènes peuvent faire prendre à ces derniers certaines décisions en matière de dépenses différentes de celles qu'ils auraient prises en temps normal.
L'une des mesures que nous avons prises pour surveiller les répercussions économiques de l'épidémie est de s'assurer que le Canada dispose des ressources nécessaires pour que les interventions en matière de santé publique demeurent de calibre mondial. Nous continuerons aussi à surveiller les répercussions sur les entreprises et les travailleurs et à veiller à ce que les mesures que nous adoptons permettent à l'économie canadienne de continuer à fonctionner à plein rendement.
Le prochain budget fédéral contient un plan pour accroître le montant du rajustement en fonction des risques afin de prévoir les répercussions potentielles que cette maladie pourrait avoir sur l'économie du pays. Nous pouvons examiner les barrages qui ont récemment fait l'objet d'un examen approfondi à la Chambre lors d'un certain nombre de débats en réponse aux manifestations liées à la question des droits fonciers sur le territoire des Wet'suwet'en dans l'Ouest canadien.
[Français]
Nous avons également pris des mesures pour remédier aux répercussions économiques des barrages ferroviaires. S'il y a une grande leçon à tirer des dernières semaines, c'est que la voie vers la réconciliation avec les peuples autochtones ne ressemble pas à une ligne droite. Cette voie exige du dévouement et un travail acharné. Elle exige aussi de reconnaître qu'il reste beaucoup à faire. C'est un processus de guérison qui passera par de bons jours et des moins bons. Nous devons continuer à faire preuve de détermination.
Le Canada est un pays commerçant et c'est par rail qu'une grande quantité de nos marchandises parviennent aux marchés mondiaux. Bien qu'il soit trop tôt pour connaître l'incidence complète des barrages, nous savons qu'ils ont posé des défis importants et provoqué une frustration considérable pour les entreprises et les gens. Nous devons garder à l'esprit le fait que beaucoup de Canadiens dépendent des réseaux de transport ferroviaires pour obtenir des produits de première nécessité comme les aliments, pour se rendre au travail ou rentrer chez eux tous les jours, ou pour gagner leur vie.
Des milliers de travailleurs ont été mis à pied et bon nombre éprouvent encore des difficultés. Les effets sont réels et immédiats. Notre gouvernement travaille 24 heures sur 24 pour atténuer les risques économiques que posent ces barrages, mais aussi pour s'assurer d'avoir une solution durable.
Dès le début, nous savions que nous ne pouvions pas prendre des raccourcis et que le dialogue, si difficile soit-il, était la voie à suivre. Bien que de nombreuses personnes critiquent notre approche, elle porte des fruits. Le service ferroviaire a repris en grande partie. Les gens qui ont été mis à pied sont en voie d'être réembauchés. La plupart des barrages ont été démantelés. Le a adopté la bonne approche, selon moi, même si d'autres politiciens ont proposé des solutions simples à un problème très complexe.
[Traduction]
L'économie canadienne est aux prises avec un nouveau problème. Je ne sais même pas si « nouveau » est le bon mot, car nous sommes au courant depuis si longtemps. Je ne peux pas passer sous silence les dangers que représentent les changements climatiques non seulement pour l'environnement, mais aussi pour l'économie du pays.
Je n'arrive pas à croire qu'on doute encore que l'activité industrielle humaine est la cause première des changements climatiques. De surcroît, en tant que représentant qui se soucie de cette question, je trouve simplement inacceptable que nous débattions encore à la Chambre du rôle significatif que le Canada peut jouer dans la lutte contre les changements climatiques. Nous ne pouvons pas régler les problèmes économiques du pays sans nous occuper des dangers que représentent les changements climatiques.
Les Canadiens en ressentent les effets: des ondes de tempête en Nouvelle-Écosse, des inondations au Nouveau-Brunswick, des vagues de chaleur au Québec et en Ontario, des sécheresses dans les Prairies, des feux de forêt dans l'Ouest et la fonte des glaciers dans le Nord. Les changements climatiques ont de véritables conséquences sur le mode de vie auquel nous sommes habitués et l'économie des provinces.
Évidemment, il y a là aussi un impact économique direct. Lorsque des représentants du Bureau d'assurance du Canada ont témoigné devant le comité des finances dans le cadre des consultations prébudgétaires, ces derniers ont attiré l'attention sur le fait que, dans les années 1990, les pertes occasionnées par les phénomènes météorologiques extrêmes avoisinaient les 100 millions de dollars. Or, l'année dernière, elles avoisinaient les 2 milliards de dollars, une somme 20 fois plus élevée. Je ne mets pas en doute la sincérité de leurs intentions. Toutefois, je crois qu'ils ne sont pas seulement motivés par le désir d'agir dans l'intérêt de la planète et de l'environnement pour le bien-être commun, car, en tant que représentants du secteur de l'assurance, ils s'intéressent aussi aux résultats. Si on tient compte du facteur monétaire, nous constatons que les coûts grimpent en flèche parce que la vie sur Terre s'est transformée. Nous pouvons relever ces défis. Par ailleurs, les représentants du Bureau d'assurance du Canada ont attesté que, pour chaque dollar en perte assurée, trois dollars en pertes non assurées sont épongés par les contribuables à l'heure actuelle, que ce soit à l'échelon municipal, provincial ou fédéral. Il s'agit du même groupe de personnes qui doivent payer de leur poche beaucoup plus qu'ils le devraient en raison de l'inaction dans le dossier de la lutte aux changements climatiques depuis des décennies.
Le fardeau financier ne se limite pas uniquement à l'atténuation des risques de catastrophes ou à l'intervention en cas d'inondations. Les possibilités économiques perdues entrent aussi en ligne de compte. Si l'on prend l'exemple des feux de forêt dans l'Ouest, nous sommes à même de constater que les répercussions sur la production, y compris dans le secteur de l'énergie, sont désastreuses.
Puisque je représente la Nouvelle-Écosse, je suis très préoccupé par ce qui est arrivé il y a quelques années à la pêche au homard dans l'État du Maine, à cause du réchauffement océanique. Je crains que les pêcheurs de homards de la Nouvelle-Écosse subissent des conséquences semblables, à moins que nous prenions des mesures bientôt. J'espère qu'il n'est pas déjà trop tard.
En traitant des changements climatiques, il faut aussi garder d'autres aspects à l'esprit, en plus du défi de l'économie. D'après Marc Carney, l'ancien gouverneur de la Banque du Canada et le gouverneur actuel de la Banque d'Angleterre, il existe une énorme occasion économique — une possibilité de croissance du marché mondial de 26 billions de dollars.
Le monde évolue, et nous devons décider si nous voulons évoluer avec lui. Si nous acceptons le changement en participant à la transition, nous nous positionnerons à l'avant-garde d'une vague de croissance économique dont nous ne pouvons pas en ce moment envisager l'ampleur.
D'ailleurs, on peut déjà en voir les débuts aujourd'hui. Dans ma circonscription, le groupe d'entreprises Trinity participe à des initiatives visant l'efficacité énergétique. Au début, c'était un atelier de deux employés; aujourd'hui, le groupe emploie des dizaines de personnes pour aider les propriétaires de maisons à réduire leurs coûts énergétiques et, du coup, leurs émissions.
Il y a des investissements dans les infrastructures vertes qui créent de l'emploi et font travailler des gens tout en prévenant les conséquences les plus négatives que pourraient avoir les changements climatiques pour les générations futures. Des investissements sont aussi consacrés à la recherche au Flux Lab de l'Université St. Francis Xavier, près de chez moi. L'un des professeurs, M. David Risk, a participé à la découverte d'une nouvelle technologie de détection de fuites de gaz qui aide les entreprises énergétiques à réduire leurs émissions. Cette découverte a créé de l'emploi non seulement dans son laboratoire, mais aussi auprès des grands producteurs d'énergie du Canada qui ont adopté cette technologie.
Nous avons mis en place le premier plan d'action national sur le climat et plus de 50 mesures. Nous prévoyons qu'ils favoriseront une croissance de l'économie verte.
Cela dit, la croissance économique est une chose, mais il faut aussi voir à ce qu'elle profite aux Canadiens ordinaires. Pour stimuler l'économie, nous avons investi dans l'infrastructure, ce qui a pour effet de créer de l'emploi et de renforcer les collectivités, et nous avons aussi investi dans l'innovation en passant par les universités, comme je l'ai déjà dit. Nos démarches ont aussi entraîné des investissements du secteur privé.
Nous avons modifié les règles d'immigration pour éviter que des employeurs ratent des occasions de croissance parce qu'ils ne trouvent pas de travailleurs dans leur région. Nous avons investi dans le commerce pour stimuler la croissance économique. Résultat: le Canada est maintenant le seul pays du G7 à bénéficier d'un libre accès aux marchés de tous les autres pays du G7.
Nous avons fait passer le taux d'imposition des petites entreprises de 11 à 9 %, soit le taux le plus faible parmi les pays du G7. Nous avons également mis en place des règles qui bonifient dès maintenant la déduction pour amortissement accéléré à l'intention des entreprises qui investissent pour accroître leur production et créer des emplois.
Quel a été le résultat de ces investissements? Il y a plus de 1,2 million de nouveaux emplois dans l'économie canadienne, dont plus de 30 000 ont été créés le mois dernier. Le taux de chômage n'a jamais été aussi bas: il y a plus de Canadiens qui ont un travail aujourd'hui qu'à peu près à n'importe laquelle autre époque de notre histoire depuis qu'on a commencé à tenir des statistiques à cet égard. Cependant, le fait d'entendre que des emplois ont été créés au Canada ou que notre PIB a bel et bien augmenté est une maigre consolation pour quelqu'un qui vit dans la pauvreté ou qui peine à répondre aux besoins de sa famille.
C'est pourquoi nous avons instauré des politiques comme l'Allocation canadienne pour enfants, qui a mis fin à l'envoi de chèques pour la garde d'enfants à des millionnaires et grâce à laquelle neuf familles canadiennes sur dix ont plus d'argent dans leurs poches. C'est pourquoi, dès notre arrivée en 2015, notre priorité a consisté à diminuer l'impôt de neuf millions de Canadiens de la classe moyenne et à augmenter celui du 1 % le plus riche. C'est pourquoi nous avons présenté, dès notre réélection en 2019, une mesure pour réduire l'impôt de 20 millions de Canadiens et éliminer complètement l'impôt fédéral pour plus d'un million de Canadiens à faible revenu. C'est pourquoi nous avons fait passer l'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. C'est pourquoi nous avons majoré de 10 % le Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu vivant seuls. C'est pourquoi nous avons bonifié le Régime de pensions du Canada afin que les personnes âgées puissent jouir de leur retraite en toute quiétude et dans la dignité, des mesures auxquelles le Parti conservateur s'oppose, d'après ce que j'entends. C'est pourquoi nous nous attaquons au problème des frais de scolarité et améliorons le Programme canadien de bourses aux étudiants, en modifiant le délai de remboursement des dettes d'études. C'est pourquoi nous avons doublé la portée du programme Emplois d'été Canada, afin d'offrir des emplois à un plus grand nombre de jeunes.
Malgré ce que laissent entendre les députés d'en face en jouant habilement avec les statistiques, lorsque nous tenons compte de l'ensemble des mesures que nous avons prises, nous constatons plutôt que, en moyenne, les ménages canadiens disposent maintenant de 2 000 $ de plus qu'avant notre arrivée au pouvoir. Plus important encore, comme nous l'avons constaté récemment, plus d'un million de Canadiens sont sortis de la pauvreté dans les dernières années. Nous avons d'ailleurs réussi à obtenir la plus forte réduction du taux de pauvreté jamais observée au pays sur une période de trois ans. Parmi les personnes qui vivaient dans la pauvreté il y a seulement quatre ans et demi et qui en sont maintenant sorties, on compte environ 334 000 enfants. C'est le genre de politique que nous devrions crier sur tous les toits et qui montre comment on peut gérer efficacement les retombées de la croissance économique pour aider les Canadiens.
L'attaque menée par les conservateurs contre l'économie canadienne ne constitue pas en soi un plan économique. Les faits sont là: nous avons une croissance de l'emploi que la majorité des gens auraient cru impossible lors de l'arrivée au pouvoir des libéraux, à la fin de 2015. Plus important encore, nous avons vu que l'ensemble des Canadiens, plutôt que seul le centile le plus riche, bénéficie de cette croissance. En outre, plus de Canadiens sont sortis de la pauvreté que presque tous les députés de la Chambre auraient pu l'imaginer il y a quatre ans et demi.
Nous avons réussi à faire tout cela, tout en maintenant un cadre financier solide qui nous permet de réagir à la nouvelle dynamique de l'économie mondiale. Si les députés ne veulent pas me croire sur parole, je les invite à lire le rapport du directeur parlementaire du budget, qui a confirmé ce que je viens de dire il y a quelques semaines à peine.
Oui, le monde évolue et oui, il y a des défis à surmonter, mais le Canada est à la hauteur de la tâche et le demeurera tant que nous resterons au pouvoir.
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Madame la Présidente, j'aimerais d'abord vous informer que je vais partager mon temps de parole avec mon estimée collègue la députée de . C'est un honneur pour moi d'assurer sa première partie.
Sur une note plus sérieuse, la conjoncture économique mondiale est mauvaise. Ce matin, les bourses de New York et de Toronto ont suspendu momentanément leurs échanges à cause d'une chute trop importante des cours, que l'on a aussi pu constater à la fermeture des bourses européennes. C'est très inquiétant et cela serait dû à la panique provoquée par le krach pétrolier, lui-même découlant de la menace que le coronavirus fait peser sur l'économie mondiale à l'heure actuelle. J'ajouterais que, même avant ces deux événements négatifs qui ont plombé les cours boursiers, l'économie mondiale commençait à donner des signes d'un certain ralentissement. On pouvait voir qu'elle battait de l'aile.
Selon des statistiques largement reprises, la croissance mondiale a été plutôt faible en 2019, soit de 2,9 %. Or, il est généralement entendu que lorsque la croissance est de 2,5 % ou moins, les risques d'une récession mondiale sont sérieux. Cela ne va donc pas bien. La situation est également difficile en Europe et elle l'était même avant que ne surviennent les problèmes liés au coronavirus. C'est la même chose en Asie, notamment au Japon, en Chine ou dans les pays voisins.
En Amérique du Nord, la situation est moins mauvaise, mais la croissance est faible et, puisque l'économie mondiale est interconnectée, les risques sont réels. On a souvent l'impression que les crises économiques, de quelque importance qu'elles soient, surviennent tous les 10 ans environ. D'ailleurs, la dernière remonte à 2008-2009.
L'économie mondiale bat de l'aile et elle subit maintenant des chocs externes qu'on n'avait pas vus venir, soit le coronavirus et l'effondrement des cours du pétrole, ainsi que leurs répercussions. Le coronavirus engendre de la peur, laquelle provoque une baisse d'activité dans le secteur du tourisme un peu partout dans le monde. Certaines grandes régions, comme en Italie ou dans le berceau de l'infection en Chine, sont mises en quarantaine. On peut donc s'attendre à un ralentissement supplémentaire et, puisque l'économie — tant locale que mondiale — est interconnectée, ces chocs devraient avoir des répercussions négatives sur l'ensemble des secteurs économiques.
Si les fondements économiques étaient bons, il ne s'agirait que d'un choc passager et l'économie reviendrait à un taux normal de croissance après quelques mois. Cependant, comme je viens de le dire, il y a déjà des signes d'un ralentissement économique sérieux. La conjoncture actuelle pourrait donc être suffisamment grave pour ébranler l'économie et nous plonger dans une phase du cycle qui commence par « r » et qui n'est pas « ralentissement ».
Les problèmes dans l'industrie du tourisme, les confinements et la baisse des dépenses personnelles mèneraient à une baisse de la demande pouvant engendrer une crise économique, un scénario classique. Je suis certain que mon collègue pourra nous parler un peu plus tard aujourd'hui de l'analyse keynésienne et des solutions possibles. J'y serai, car ce sera très intéressant, et j'invite tous mes collègues à y assister.
Dans son analyse de la conjoncture actuelle, le réputé économiste de Harvard Kenneth Rogoff propose un nouvel élément en suggérant qu'il pourrait aussi y avoir un risque de crise dans l'offre, le coronavirus pouvant provoquer un recul de cette dernière. L'économie mondiale est tellement interconnectée et les chaînes d'approvisionnement tellement diversifiées qu'un confinement dans une région donnée — disons en Chine — pourrait ralentir la production d'une composante qui entre dans la fabrication d'une voiture, de matériel de transport, ou autre. Le fait qu'un seul maillon flanche pourrait donc freiner, voire paralyser, toute la chaîne de production dans un secteur économique donné. Cette possibilité est inquiétante et l'économiste Rogoff en rajoute.
L'économie chinoise est deux fois plus importante aujourd'hui que lors de la crise du SRAS en 2003. Chacune de ses composantes est surendettée. Si on prend les individus, les entreprises et les administrations locales, chacune de ces entités a besoin de revenus qui entrent de façon courante pour pouvoir faire leurs paiements étant donné qu'elles sont toutes surendettées et que l'effet de levier est trop utilisé. Cela présente un risque vraiment préoccupant si une zone est confinée. Les gens, les entreprises, les municipalités ne seront plus en mesure d'effectuer leurs paiements et cela pourrait provoquer une crise de liquidités. On connaît l'importance de la Chine aujourd'hui dans l'économie mondiale. Cela pose des risques très préoccupants.
Il pourrait y avoir un ralentissement causé par une baisse de la demande, mais aussi causé par l'offre. On connaît la base de la théorie économique: un recul de l'offre peut entraîner une baisse de la production liée à une augmentation des prix et du niveau de l'inflation. C'est particulièrement préoccupant parce que les outils traditionnels pour se sortir des récessions peuvent être moins efficaces en raison de cette possible inflation.
Si nous avons connu une inflation si faible au cours des dernières décennies, c'est parce que l'objectif premier de la plupart des banques centrales est de maintenir l'inflation dans une fourchette de 1 % à 3 %. Je rajouterais que c'est aussi à cause de l'augmentation des échanges commerciaux à l'échelle mondiale. Toute cette interconnexion a entraîné une diminution des coûts de production dans chaque secteur et cela pourrait expliquer pourquoi l'inflation n'a pas grimpé. Or, si la panique s'installe à cause du coronavirus et que les pays se mettent à fermer leurs frontières, les gains attribuables à l'augmentation du commerce international pourraient être freinés et causer un problème d'inflation.
Comme je le disais, l'économie mondiale montrait des signes de ralentissement et nous faisons face à deux chocs: le coronavirus et le krach pétrolier. Cela peut être temporaire; souhaitons-le. Cependant, c'est hyper important que les différents gouvernements dans le monde prennent des mesures concrètes pour qu'on puisse s'en sortir le plus rapidement possible. Ces chocs sont suffisamment sérieux pour marquer le début d'une crise et c'est très préoccupant.
Évidemment, le gouvernement devra utiliser ses outils traditionnels. On a vu la Banque du Canada, qui est indépendante du gouvernement, annoncer une baisse du taux directeur. Il y a aussi les dépenses publiques. Tantôt, le secrétaire parlementaire nous disait qu'il était important de maintenir le système de santé canadien au meilleur niveau à l'échelle planétaire.
Le système de santé canadien, c'est d'abord le système de santé québécois et celui des provinces. Cela relève de la compétence des provinces. Le rôle du gouvernement fédéral est de financer adéquatement le système de santé, conformément à ses engagements précédents. Or, on voit exactement le contraire. Je rappellerais que l'ancien ministre des Finances à Québec qui était du Parti libéral avait accusé ce gouvernement de faire du fédéralisme prédateur parce qu'il n'honorait pas les engagements de mieux financer le système de santé. Cela n'est pas peu dire. Il n'y a toujours pas d'entente sur le logement social entre Québec et Ottawa. Pour ce qui est des infrastructures, l'argent n'est pas débloqué. Ces outils fondamentaux seraient utiles présentement puisque nous devons faire face à un choc, mais le gouvernement a fait en sorte que le processus s'embourbe. On ne va pas aussi rapidement que l'on voudrait.
Aucune réponse à court terme n'est très efficace pour stimuler l'offre lors d'un ralentissement. La crise est une excellente occasion pour se tourner vers l'économie de l'avenir. Le secrétaire parlementaire parlait de l'économie de la transition. À mon avis, il faut vraiment emboîter ce pas et arrêter de s'entêter à rester dans l'économie du siècle dernier. Le cours du pétrole vient de baisser. Cela n'a pas de bon sens que ce secteur soit celui qui est le plus soutenu par ce gouvernement. On parle de 20 milliards de dollars et plus avec les dépassements de coûts. C'est ce qui a été annoncé il y a un an et des poussières. On est encore tourné vers le passé. Il faut diversifier l'économie, et le Québec a tout pour réussir dans l'économie de la transition.
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Madame la Présidente, j'exprimerai d'une part notre position sur la motion et d'autre part je livrerai aussi mes réflexions sur cette demande.
En tant que porte-parole du Bloc québécois en matière d'accès à l'information et à l'éthique — je tiens à le dire — il me paraît important d'expliquer en quoi consiste, à mes yeux, cette motion.
Tout d'abord, comme on l'a dit à quelques reprises aujourd'hui, le Bloc québécois est évidemment en faveur de la motion proposant qu'un ordre de la Chambre soit donné en vue de la production de tous les documents produits par tout ministère, organisme ou société d'État depuis le 4 novembre 2015. Il est clair que les documents produits par tout ministère doivent être divulgués et disponibles à tous les parlementaires.
Bien que je sois une nouvelle parlementaire en cette 43e législature et que j'aie beaucoup à apprendre, il n'en demeure pas moins qu'il y a des éléments fondamentaux que nous devons respecter afin d'être transparents, clairs, intelligibles et non opaques. Il faut une parfaite accessibilité de l'information dans les domaines qui regardent l'opinion publique. La définition du dialogue, c'est une conversation entre deux ou plusieurs personnes sur un sujet défini.
La Loi sur l'accès à l'information oblige les ministres à communiquer de façon proactive les documents d'information au moment de leur entrée en fonction, dans les 120 jours civils suivant leur nomination. Il y a aussi les titres et les numéros de suivi des notes préparées à leur intention par une institution fédérale, pour la période des questions, et ce, dans un délai de 30 jours civils. Les documents d'information préparés à l'intention des ministres en vue de leur comparution devant le Parlement doivent être publiés dans les 120 jours civils suivant leur comparution.
Actuellement, aucune politique ne prévoit la divulgation proactive de ces documents. Les demandeurs doivent faire une requête pour avoir accès à tous ces documents en vertu de la loi. Ils doivent ensuite obtenir une réponse dans un délai de 30 jours, à moins d'une prorogation justifiée par les circonstances.
En matière de divulgation proactive, la Loi sur l'accès à l'information prévoit donc des délais qui sont dans l'ensemble beaucoup plus longs que le délai de 30 jours accordé pour donner suite à une demande d'accès. Elle autorise les institutions à ne pas donner suite à une demande de documents lorsque ceux-ci ont déjà été rendus publics. La commissaire n'obtient aucun pouvoir de surveillance sur les documents qui doivent être communiqués de façon proactive, y compris l'application des exceptions. Il s'agit d'un recul par rapport au droit actuel.
La commissaire recommande d'étendre le champ d'application de la loi aux cabinets des ministres, aux organisations qui soutiennent le Parlement et aux organismes de soutien administratif des tribunaux, avec l'ajout d'une exception visant à prévenir une atteinte au privilège parlementaire et d'une exclusion visant à prévenir la violation de l'indépendance judiciaire.
Le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique a formulé la même recommandation lors de la dernière législature, il y a quelques mois, avec une exclusion concernant les fonctions parlementaires.
Aujourd'hui, on devrait parler davantage de l'urgence de modifier cette loi qui comporte des failles. Avec tous ses éléments, voici où nous en sommes relativement à cette demande de divulgation. Je vais présenter cela sous un autre angle. Que l'on parle de loi ou pas, je pense qu'il est question ici de transparence tout simplement. La transparence est une attitude qui permet la clarté, l'intelligibilité, la parfaite accessibilité de l'information dans les domaines qui concernent l'opinion publique. C'est une fois qu'on a réussi à avoir cela que le dialogue peut s'entamer. J'ai entendu à plusieurs reprises, ces derniers temps, le gouvernement parler de dialogue.
Je m'attends donc à ce que, en passant par la transparence, un dialogue puisse réellement s'installer. N'oublions pas que celle-ci contribue à augmenter le niveau de confiance et qu'elle augmente significativement le niveau des échanges.
J'aimerais vous faire part d'un exemple de transparence et de ses bienfaits. Au début des années 2000, je travaillais dans une usine de transformation de la matière ligneuse. C'était une usine centenaire de plus de 200 employés. Je travaillais alors pour le président-directeur général des communications. Bien que cette usine appartenait à des actionnaires privés et qu'elle n'était pas une organisation publique, nous avions pris la décision de divulguer l'ensemble des résultats financiers de l'entreprise, qu'ils soient bons ou mauvais, et ce, de façon régulière.
Tous ont été surpris de connaître ces chiffres. Plusieurs réactions se sont manifestées. Plusieurs ne croyaient pas que la conjoncture économique pouvait les toucher à un tel point. Ils avaient l'impression que, si cela se poursuivait, l'entreprise allait vraiment devoir poser des gestes, et cela risquait de leur faire mal.
Quel a été le résultat? La qualité des produits a significativement augmenté. Cela a permis un rattrapage relativement aux ventes et à l'exportation, lesquels exigeaient davantage de qualité dans une situation où le marché évolue énormément.
La transparence a donc fait prendre conscience à l'ensemble des membres de l'entreprise des conséquences qu'ils pouvaient subir. Nous n'avons même pas eu besoin d'exiger des employés qu'ils maximisent leurs efforts pour surmonter les défis causés par le ralentissement du marché.
À l'inverse, que s'est-il passé lorsque nous avons présenté des résultats un peu plus positifs? Cela a rassuré les employés sur la santé de l'entreprise et la pérennité des emplois. De plus, la productivité a augmenté; le personnel avait envie de continuer dans cette voie, en espérant bénéficier un jour ou l'autre d'une bonification salariale.
De côté du Bloc québécois, nous œuvrons pour les contribuables, nous ne gérons pas de fonds privés.
Une journée comme celle-ci ne devrait-elle pas plutôt servir à débattre de préoccupations fondamentales où la sécurité, la santé et la prospérité de nos concitoyens seraient au cœur de nos discussions, de notre dialogue?
Je n'ose même pas faire le calcul de ce que cela nous coûte, en ce lundi 9 mars, pendant que nous débattons d'une requête qui devrait être de toute façon acceptée par le gouvernement.
Pour toutes ces raisons, je pense que nous devrions davantage débattre de questions fondamentales, c'est-à-dire la prospérité, le mieux-être collectif et la pérennité de nos industries.
En terminant, j'ose espérer que la motion d'aujourd'hui, comme toute autre motion de ce type, ne fasse désormais plus partie d'une requête aussi officielle, et que nous pourrons dès maintenant travailler ensemble sur des problématiques urgentes et importantes. Autrement, je pourrais penser qu'il existe des documents d'intérêt public qui ne peuvent pas être divulgués entre nous.
Ne soyons pas surpris d'entendre dire que le gouvernement, par son manque de transparence, nous cache des choses. C'est exactement dans ces moments-là que nous nous éloignons tous, comme parlementaires, du mieux-être commun, alors que c'est ce pour quoi nous avons été élus.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec un député très dynamique, le député de , qui assurera la deuxième moitié de l'intervention du NPD en ce premier tour.
Il ne fait aucun doute que le NPD appuiera la motion. Nul député qui se respecte ne pourrait s'opposer à la transparence ni à l'obtention de renseignements sur les mesures prévues par le gouvernement pour faire face à un ralentissement économique.
Comme l'ont indiqué un certain nombre de députés, il est vraiment malheureux qu'il faille proposer une telle motion de l'opposition pour obliger le gouvernement à produire des renseignements qu'il devrait fournir aux parlementaires de toute façon. Cela devrait faire partie intégrante de la démocratie canadienne. Que le gouvernement soit majoritaire ou minoritaire, la transparence et la divulgation complète des renseignements sont toujours de mise.
Je suis heureux de voir que, après de nombreuses années d'absence de transparence et de réticence à communiquer ce genre d'information sous le gouvernement Harper, mes collègues conservateurs semblent avoir appris leur leçon. C'est très encourageant. Espérons que le gouvernement libéral a aussi appris sa leçon et que nous verrons enfin la transparence à laquelle ont droit non seulement les parlementaires, mais aussi l'ensemble des Canadiens.
Il est particulièrement à propos de parler aujourd'hui des mesures que le ministère des Finances ou d'autres ministères peuvent avoir prises en prévision d'un ralentissement économique, quand bien des gens se rendent compte de la menace que représente la COVID-19. Malheureusement, cette maladie se propage dans certains pays et fait tragiquement de nombreuses victimes. Nous devons être informés des conséquences économiques de la propagation de ce virus et des mesures prévues par le gouvernement pour faire face au ralentissement économique qui y est lié.
J'aimerais aborder deux aspects des ralentissements économiques. Qu'il soit question de la COVID-19, de la chute du prix du pétrole ou de n'importe quoi d'autre, deux considérations doivent se retrouver au cœur des délibérations du Parlement.
[Français]
Quand on parle de ralentissement économique, on oublie toujours de parler des effets sur M. et Mme Tout-le-Monde. Depuis plusieurs années, les Canadiens et les Canadiennes connaissent une diminution de leur qualité de vie. Il n'y a aucun doute là-dessus. On a vu les coupes dans les services, et aujourd'hui il y a un manque dans les services offerts à la population.
En réalité, les effets économiques de ce ralentissement font que le niveau d'endettement des familles canadiennes est le plus élevé de tous les pays industrialisés. Ces dettes sont causées par le manque de prévoyance du gouvernement fédéral. Quand on observe les effets du ralentissement économique sur les finances des familles ordinaires, on réalise que la moitié des familles canadiennes sont à 200 $ près d'être incapables de payer leurs factures mensuelles.
[Traduction]
Il faut tenir compte de ces deux éléments et du fait que le niveau d'endettement des ménages canadiens est le plus élevé parmi les pays industrialisés, et certainement le plus élevé de l'histoire canadienne. Par ailleurs, tous les mois, la moitié des familles canadiennes sont à 200 $ de l'insolvabilité. Il faut se demander pourquoi, lorsqu'on parle de ralentissement économique, on ne dit pas que la situation des familles canadiennes n'a jamais été aussi précaire.
La qualité de vie des Canadiens s'est détériorée au cours des dernières décennies. La crise du logement fait en sorte que des dizaines de milliers de Canadiens n'ont même pas un toit sur la tête. Près de sept millions de Canadiens ne peuvent se procurer les médicaments dont ils ont besoin pour rester en santé et, dans bien des cas, pour rester en vie. Des millions de Canadiens n'ont pas accès à des soins dentaires de base.
Il y a deux semaines, nous avons parlé à la Chambre de l'importance de pouvoir bénéficier de soins dentaires de base plutôt que de baisses d'impôt pour ceux qui gagnent des salaires dans les six chiffres. Même si le gouvernement a voté contre cette idée, elle a quand même touché une corde sensible parmi la population. La semaine dernière, alors que nous étions dans nos circonscriptions, mes concitoyens m'ont en effet parlé de l'importance d'instaurer des soins dentaires de base au Canada.
Les communautés autochtones sont dans un état déplorable à cause du manque d'investissements.
On parle du ralentissement économique, mais que celui-ci découle de la COVID-19 ou de toute autre chose, les Canadiens ont en fait l'impression qu'on ne leur accorde pas la priorité depuis des décennies.
Selon le directeur parlementaire du budget, chaque année, ce sont 26 milliards de dollars qui se retrouvent dans des paradis fiscaux. Les sociétés riches et rentables s'en servent pour y placer impunément de l'argent à l'étranger, de l'argent qui devrait rapporter de l'impôt et être investi pour le bien de tous. Le secteur bancaire a reçu d'importants cadeaux, tout comme Loblaws, qui a reçu 12 millions de dollars pour un réfrigérateur. Il y a eu bien d'autres cas encore d'aide aux entreprises parasites.
Cela montre simplement à quel point le gouvernement actuel et le gouvernement précédent ont cessé de répondre aux besoins des Canadiens. En ce qui a trait aux ralentissements économiques, il faut d'abord et avant tout accorder la priorité aux familles canadiennes, commencer à investir dans l'assurance-médicaments, les soins dentaires de base et le logement abordable et veiller à ce que les investissements dont les communautés autochtones sont privées depuis des décennies soient enfin faits. Ce sont toutes des choses qui vont contribuer à remédier au ralentissement économique que vivent les familles canadiennes.
J'aimerais maintenant parler d'un autre élément crucial. Le problème des changements climatiques a des répercussions profondes sur l'économie canadienne. Il y a deux semaines, des représentants du Bureau d'assurance du Canada ont comparu devant le comité des finances, où ils ont parlé d'un passif assuré de 5 milliards de dollars par année et de coûts économiques également de 5 milliards de dollars par année. Il s'agit donc d'une facture de 10 milliards de dollars attribuable aux changements climatiques, facture qui ne cesse de s'alourdir. Comme les députés le savent, la Table ronde sur l'environnement et l'économie prévoit que la facture s'élèvera à 45 milliards de dollars par année au cours des 20 prochaines années.
Quand on parle de ralentissement économique, il est plus important que jamais dans l'histoire du pays d'assurer la transition nécessaire afin que l'on s'occupe convenablement des travailleurs et que l'on investisse dans l'énergie verte. Au lieu de cela, le gouvernement a décidé de dépenser plus de 17 milliards de dollars pour subventionner le fiasco du pipeline Trans Mountain, un projet qui n'est pas rentable. Comme ce pipeline ne pouvait tout simplement pas être construit par le secteur privé, le gouvernement a pris la relève et dépense sans compter dans ce projet. Avec une facture se chiffrant à 17,1 milliards de dollars, c'est un projet déficitaire. Plus de 100 millions de dollars ont été engloutis l'an dernier. Pendant les travaux du comité des finances, j'ai demandé au quel montant maximal le gouvernement était prêt à investir dans Trans Mountain, soit 25 ou 30 milliards de dollars, ou encore s'il n'y avait aucune limite. Il n'a pas pu me répondre.
À une époque où nous constatons les conséquences et le ralentissement économiques liés aux changements climatiques et où il est crucial d'investir dans l'énergie propre et la transition de l'économie, nous voyons plutôt le gouvernement actuel, comme le gouvernement précédent, donner de l'argent aux lobbyistes du secteur pétrolier et gazier. Le gouvernement semble prêt à consentir des subventions illimitées au secteur pétrolier et gazier au lieu de les réduire et de les orienter plutôt vers l'énergie propre. Je sais que les travailleurs du secteur énergétique albertain aimeraient que ces investissements soient faits dans les sources d'énergie propre. Je sais aussi qu'ils souhaitent qu'on investisse dans les 100 000 puits de pétrole obturés en Alberta et en Saskatchewan, ainsi que dans l'énergie géothermique, qui présente un potentiel immense. Au lieu de cela, le gouvernement gaspille des dizaines de milliards de dollars pour soutenir Trans Mountain.
Ce sont les questions qui se posent lorsque nous parlons du ralentissement économique. Nous devons commencer à faire ces investissements pour opérer la transition dès maintenant, alors que le ralentissement économique lié aux changements climatiques nous frappe. Nous devons commencer à réinvestir dans les familles afin qu'elles ne soient plus laissées pour compte. C'est la raison d'être de la motion M-1, une motion d'initiative parlementaire concernant un New Deal vert, dont le Parlement est saisi et que nous espérons mettre aux voix cette année.
C'est ce genre de mesures qui amélioreront la vie des familles et protégeront notre pays et notre planète. J'espère sincèrement que les effets des changements climatiques et le ralentissement économique qui en découle sont pris au sérieux par tous les députés.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre au sujet de cette motion.
Comme les députés l'ont entendu, le Nouveau Parti démocratique appuie la motion, qui demande au gouvernement de veiller à ce que la Chambre reçoive les documents concernant des avertissements de ralentissements économiques, leurs effets potentiels sur le cadre financier ou des avis ou recommandations sur la façon d'y faire face.
La motion à l'étude ne pourrait pas arriver à un meilleur moment puisque, aujourd'hui même, le TSX est tombé à son niveau le plus bas depuis 1987 et les prix du pétrole ont chuté d'environ 30 %. Les craintes et l'incertitude associées à la COVID-19, cette maladie à coronavirus qui se répand à l'échelle mondiale, ont des conséquences. Quand on voit le prix du pétrole subir une telle dégringolade, on sait que le secteur de l'énergie perdra des milliers d'emplois. Cette situation aura des répercussions sur les familles et les collectivités de l'Alberta et de partout au pays, puisque des gens de partout viennent en Alberta pour travailler dans les exploitations de sables bitumineux. La situation touchera les personnes vulnérables qui ont du mal à joindre les deux bouts. On sait que l'endettement des ménages grimpe en flèche et que 50 % des Canadiens sont à 200 $ de l'insolvabilité. Ces gens ressentiront rapidement les effets de la situation actuelle.
Dans ma circonscription, 10 000 emplois dépendent du tourisme. Comme on peut l'imaginer, les gens craignent fortement que la crise mondiale nuise aux voyages et au tourisme.
Je m'inquiète beaucoup pour les plus vulnérables, notamment ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir un logement. Le gouvernement s'est engagé à loger 50 % des sans-abri au cours des 10 prochaines années. De toute évidence, c'est insuffisant. Il y a des gens qui n'ont pas assez d'argent pour payer leurs médicaments et doivent choisir entre payer le loyer, se nourrir ou faire exécuter leur ordonnance. Il y a des gens qui n'arrivent pas à se trouver un emploi parce qu'il leur manque des dents ou qui souffrent en permanence parce qu'ils n'ont pas accès aux soins dentaires dont ils ont besoin. Le gouvernement n'a toujours pas présenté un plan pour aider ces gens très vulnérables et les Canadiens ordinaires qui s'efforcent de joindre les deux bouts.
Le coût du logement monte en flèche. Cela touche les personnes de même que le milieu des affaires dans nos collectivités. Le logement abordable est la principale préoccupation de chacune des six chambres de commerce de ma circonscription. Ce problème limite la croissance. Même les propriétaires de petites entreprises ont de la difficulté à trouver un endroit où vivre. Le gouvernement n'a pas répondu à ces grandes préoccupations que les gens nous ont communiquées et que nous avons soulevées à Ottawa.
Nous sommes en situation de crise climatique. Le GIEC a exhorté tous les gouvernements de cette planète extraordinaire que nous partageons à réduire les émissions mondiales de 40 % d'ici 2030, et le gouvernement du Canada n'a toujours pas de plan pour atteindre cette cible déterminante. Nous avons 12 ans pour le faire, mais rien n'a été fait en ce sens.
Nous n'avons pas accru notre résilience en diversifiant notre économie de manière à nous protéger lorsque les cours des matières premières s'effondrent, comme on le constate aujourd'hui. Nous voyons plutôt des riches, des PDG et de grandes entreprises qui reçoivent des cadeaux. Loblaws et Mastercard ont reçu respectivement 12 millions de dollars et 50 millions de dollars en cadeau. Pendant ce temps, Mastercard continue d'imposer aux petits entrepreneurs des frais de transaction parmi les plus élevés du monde. Le gouvernement a proposé un taux volontaire de 1,4 % pour les frais d'interchange, alors que le pourcentage est de 0,5 % en Europe et de 0,3 % en Australie. Le gouvernement continue sans cesse de protéger les grandes entreprises, de maintenir l'échappatoire fiscale des options d'achat d'actions pour les PDG et de soutenir les paradis fiscaux, qui nous font perdre annuellement 26 milliards de dollars qui pourraient servir à financer un régime de soins dentaires abordables pour les Canadiens.
Nous savons que le gouvernement a maintenu les mêmes transferts en santé que ceux proposés sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, ce qui contribue au sous-financement chronique du système de santé. Les hôpitaux sont débordés. Les régions rurales peinent à attirer des médecins ou à investir dans les réseaux de soins de santé primaires, qui sont absolument essentiels pour que le système de santé puisse servir les Canadiens plus efficacement.
Le gouvernement verse des transferts en santé insuffisants, ce qui a des effets bien réels pour les personnes les plus vulnérables, surtout les aînés et les personnes qui ont des problèmes de santé. Nous devrons bientôt faire face à une crise. Le coronavirus est sur le point de frapper le pays, et le système de santé canadien n'est pas prêt à le gérer comme il le devrait. C'est une situation qui aurait pu être atténuée si seulement nous avions cessé de faire des cadeaux aux entreprises et d'aider les riches à transférer leur argent à l'étranger.
Nous savons que les conservateurs réduisent sans cesse les services. Nous sommes donc inquiets. Y a-t-il un plan économique pour maintenir les services et aider les gens qui peinent à joindre les deux bouts? Les néo-démocrates cherchent un plan qui opérera véritablement une transition. Nous parlons du système de santé, et le gouvernement devrait saisir l'occasion pour bonifier les transferts aux provinces. Le pays serait ainsi mieux préparé à gérer une crise comme celle du coronavirus.
Nous avons besoin d'une assurance-médicaments. Les néo-démocrates ont présenté les coûts du régime qu'ils proposent. Ils ont montré que, au bout du compte, il permettrait d'économiser en plus d'éviter que les gens soient obligés de faire des choix difficiles.
Nous avons présenté à la Chambre une proposition visant l'instauration d'un régime national de soins dentaires, proposition qui a été rejetée par les libéraux. Elle aurait plafonné la réduction d'impôt destinée à la classe moyenne pour les gens qui gagnent plus de 90 000 $ par année afin que toutes les personnes ayant un revenu annuel inférieur reçoivent les soins dentaires dont elles ont besoin. Les libéraux ont raté là toute une occasion. Une telle initiative aurait été bonne pour le PIB. Elle aurait allégé le fardeau des petites entreprises qui veulent offrir des assurances privées à leurs employés, mais qui n'ont pas les moyens de le faire. Elle aurait réduit le nombre de jours de travail perdus et elle aurait permis aux employeurs de prendre soin de leur atout principal: leurs employés. Nous savons qu'il s'agit là de possibilités d'investissement cruciales.
Nous entendons beaucoup parler de la crise du logement. Hier, en route pour Ottawa, je suis tombé sur mon bon ami Thomas au poste d'essence. Thomas est sans abri depuis près d'un an. Il m'a dit qu'il n'y a tout simplement nulle part où vivre et qu'il est incapable de trouver un bon emploi. Thomas est Autochtone, et le gouvernement ne dispose toujours pas d'une stratégie sur le logement en milieu urbain ou rural pour les Autochtones.
Dans ma circonscription, il y a des Canadiens ordinaires qui ont deux ou trois emplois et qui n'arrivent pas à se trouver un logement. Les parents seuls sont les plus vulnérables à cette réalité. Le gouvernement parle de son plan de logement, mais ce dernier traîne encore. Le plan de logement devrait être financé dès le départ, pas ultérieurement. Les néo-démocrates exhortent le gouvernement à accélérer ses investissements pour aider les personnes les plus vulnérables.
En ce qui concerne l'énergie propre, c'est maintenant que le gouvernement doit présenter un plan d'urgence pour que les Canadiens soient en mesure de composer avec la baisse des cours des matières premières, et investir dans l'avenir des Canadiens en misant sur l'énergie propre et une banque climatique, comme nous l'avons proposé dans notre campagne. Le gouvernement pourrait financer une banque climatique et l'énergie propre dans l'ensemble du pays, notamment dans les régions qui seront les plus durement touchées par la chute du prix du pétrole.
Les électeurs de ma circonscription attendent désespérément des fonds pour le rétablissement des stocks de saumon. Le gouvernement doit investir dans l'avenir et faire le nécessaire pour que le saumon redevienne aussi abondant qu'auparavant. C'est nécessaire pour notre économie et notre sécurité alimentaire, sans oublier notre écosystème et notre culture. Port Alberni, qui est le seul port en eau profonde de la côte ouest de l'île de Vancouver, veut un dock flottant. Un investissement de la sorte contribuerait à atténuer l'achalandage des docks flottants, un problème manifeste de l'Oregon jusqu'en Alaska. Il s'agit d'une occasion de créer des emplois.
Mon collègue de a parlé de communautés autochtones qui se font livrer du diésel. Il y a une communauté appelée Hesquiat qui collabore avec le gouvernement, mais le processus traîne en longueur. C'est le moment d'investir dans des communautés comme celle-là, pour qu'elles puissent laisser tomber le diésel au profit d'énergies propres. Ces communautés sont en attente de ces investissements stratégiques importants.
Concernant la lutte contre les incendies, nous savons que la saison des incendies approche. Nous devons investir dans les moyens de lutte contre les incendies afin d'être prêts à intervenir partout au pays lorsque la situation l'exige. Nous avons besoin d'un plan stratégique. Dans ma circonscription, il y a une entreprise dynamique appelée Coulson Aviation, avec laquelle le gouvernement a déjà fait de l'excellent travail. C'est l'occasion pour nous de continuer sur cette lancée.
Nous avons besoin d'un plan dès maintenant pour faire face à la crise actuelle. Les néo-démocrates demandent au gouvernement de faire ce qu'il faut et de présenter un plan d'aide d'urgence qui profitera aux Canadiens.
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Madame la Présidente, si le mot figure dans la liste de termes inappropriés, je le retirerai.
Les gestes sont plus éloquents que les paroles, et les Canadiens se méfient beaucoup des efforts qui visent à inciter à la haine et à la suspicion. Les Canadiens ne sont pas un peuple violent et il est temps que le Parti libéral cesse de se servir des citoyens respectueux des lois, comme les propriétaires d'armes à feu, pour stimuler sa base militante de gauche. Les libéraux doivent arrêter de gaspiller l'argent des contribuables pour créer des problèmes qui ne font que semer la division.
La motion d'aujourd'hui exige que des renseignements dont la collecte a été payée avec l'argent des contribuables soient rendus publics. En fonction des renseignements accessibles, je comprends que le gouvernement refuse d'être ouvert et transparent avec les Canadiens lorsque je vois d'où il paie pour ses conseils.
L'ancienne ministre de l'Environnement a pris la décision de créer l'Institut canadien pour des choix climatiques et de lui verser 20 millions de dollars des poches des contribuables pour un rapport étayant son point de vue. Je cite une analyse indépendante de l'observateur averti Parker Gallant, avec qui je n'ai aucun lien de parenté, sur ce que ces 20 millions de dollars en fonds publics ont coûté aux Canadiens:
À lire le rapport intitulé « Les principaux risques des changements climatiques pour le Canada » publié en juillet 2019 par le « comité d'experts » sur les « risques posés par les changements climatiques et les possibilités d'adaptation », on pourrait croire que le rapport intitulé « Tracer notre voie » récemment publié par l'Institut canadien pour des choix climatiques, l'ICCC, constitue une mise à jour, mais ce n'est pas le cas! La mise en parallèle des deux rapports met en évidence les mots de l'ancienne ministre de l'Environnement [...] qui avait affirmé que « [lorsqu'on] parle plus fort, qu'on répète et qu'on se concentre sur un thème, les gens finissent par croire ce qui est dit sans poser de question ». Le rapport récemment rendu public par l'ICCC est un exemple concret d'application de cette citation et les contribuables ont donné 20 millions de dollars à l'ICCC pour qu'il s'assure que nous croyions « ce qui est dit sans poser de question ».
Le « comité d'experts » qui a pondu le premier rapport fait partie du « Conseil des académies canadiennes ». Ce conseil, formé en 2002, ne survit depuis 18 ans que grâce à un financement public de 45 millions de dollars. Il doit produire cinq rapports chaque année sur demande du gouvernement fédéral. Le rapport sur les risques des changements climatiques pour le Canada a été produit en réponse directe à une demande du Conseil du Trésor du Canada. Sept des membres du « comité d'experts » et des « participants aux ateliers » du Conseil des académies canadiennes font partie du groupe « d'experts » de l'ICCC et huit de ces experts de l'ICCC sont également cités en référence dans le rapport du Conseil des académies canadiennes. Un de ces experts est Blair Feltmate, président de l’Intact Centre de l'Université de Waterloo. Inutile de rappeler que les deux rapports reposent en grande partie sur les renseignements de l'industrie de l'assurance quant à l'augmentation des réclamations causée par les « changements climatiques ». Les deux rapports font état de catastrophes à venir et font des comparaisons similaires avec des événements survenus dans le passé qu'ils attribuent aux « changements climatiques ». Parmi ces événements, notons les incendies de forêt de Fort McMurray, qui auraient causé des réclamations d'assurance qu'on évalue à 1,4 milliard de dollars. Un reportage de la CBC concernant les incendies affirmait pourtant que « les enquêteurs en incendies de forêt de la province ont établi que l'incendie avait probablement été provoqué par ”l'activité humaine” ».
À la page 2 du rapport du Conseil des académies canadiennes se trouve une carte du Canada montrant dix des « principaux risques des changements climatiques pour le Canada » et l'un d'eux indique que la « [b]aisse du niveau d'eau des Grands Lacs nuit au transport maritime, à la production hydroélectrique et aux activités récréatives ». Comme je l'indiquais plus haut, le rapport du Conseil a été publié en juillet 2019, deux ans après qu'on ait dit aux Ontariens que le lac Ontario venait de connaître une crue « qui ne survient que tous les 100 ans ». Des inondations encore plus importantes sont survenues en 2019 et ont fracassé les records. Apparemment, les « experts » qui ont produit le rapport n'étaient pas au courant de ces événements forts médiatisés et ils n'ont rien mentionné au sujet du « plan de 2014 »!
Pour les Canadiens qui n'en ont pas entendu parler, le Plan 2014 est la politique du gouvernement fédéral visant à créer 26 000 hectares, ou 64 000 acres, de terres humides en inondant des propriétés situées dans le bassin hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, qui comprend le bassin versant de la rivière des Outaouais. Qu'arrive-t-il quand des propriétaires qui ont été durement touchés par des inondations catastrophiques osent remettre en question la politique libérale visant à inonder leur domicile? Ils se font violemment critiquer par les personnes soigneusement choisies par le gouvernement libéral pour faire la promotion de cette politique.
Pierre Béland, coprésident canadien de la Commission mixte internationale, est l'une des trois personnes nommées par les libéraux à la Commission pour surveiller la politique d'inondation de ces derniers. J'ai trouvé très insultant qu'il dise à la présidente bénévole de United Shoreline Ontario de se la fermer. Après qu'on a dénoncé son commentaire, il a présenté des excuses bidon et rejeté du revers de la main les préoccupations des victimes d'inondations, ce qui a été encore plus insultant.
À titre d'information, voici la réponse donnée au président Béland par la présidente d'un groupe de victimes d'inondations qui tente de se faire entendre de façon équitable par un gouvernement insensible qui a dépensé 20 millions de dollars en deniers publics pour se faire dire que le problème des Grands Lacs, c'est qu'ils n'ont pas assez d'eau.
« Oui, vous avez profondément offusqué [...] la femme, la mère, la propriétaire, la victime d'inondations, la bénévole, la défenseure en moi, mais aussi la Canadienne qui a le droit d'être entendue et qui ne mérite pas d'être ignorée par les personnes au pouvoir. Je vous remercie de m'avoir expliqué la raison pour laquelle je méritais tant votre réaction. Nous considérons que notre position est raisonnable et fondée sur des données probantes. Nous demandons un juste équilibre. La description que vous faites de mon interprétation de la situation comme étant biaisée n'est que votre opinion. En réponse à vos allégations, nous indiquons que le chiffre 250 est concevable, même si nous expliquons que personne ne peut faire de prédictions. Si vous écoutez l'enregistrement des événements qui se sont tenus à Toronto et à Kingston cette semaine, vous entendrez mot pour mot — et c'est répété à tous les événements —, « Il faut prévoir le pire et espérer que tout ira pour le mieux. » Vous devriez peut-être réfléchir au fait que le secteur de la navigation commerciale a un intérêt exclusif tout comme celui de l'hydroélectricité. De plus, tous deux reçoivent un énorme financement et ont un pouvoir incroyable et ont accès à la Commission mixte internationale et aux médias. L'organisme United Shoreline Ontario n'est pas financé ni représenté et est épuisé à force d'essayer désespérément de se faire entendre. Le ton désinvolte, misogyne et irrespectueux de votre courriel ne fait que confirmer que l'opinion de United Shoreline Ontario n'est ni respectée ni reconnue. Je quitterai mes fonctions au sein de l'organisme le 1er mai, après que le président canadien de la Commission mixte internationale ait suggéré que je prenne une pause. »
M. Béland, nommé par les libéraux, a perdu toute crédibilité auprès des Canadiens.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui au sujet de l'importante motion de l'opposition. Pour nous rafraîchir la mémoire, je vais en relire le libellé. Je crois qu'il est essentiel que l'on soumette à la Chambre les documents « concernant des avertissements ou des craintes de ralentissements économiques, leurs effets potentiels sur le cadre financier ou des avis ou recommandations sur la façon d’y faire face », produits par tout ministère, organisme ou société d’État depuis 2015. Voilà ce dont nous discutons aujourd'hui.
En 2015, le a promis qu'il n'accumulerait que quelques modestes déficits de 10 milliards de dollars avant de rétablir l'équilibre budgétaire en 2019. Les députés se souviennent-ils de cette promesse? De tout petits déficits, puis tout baignerait dans l'huile en 2019.
Nous savons ce qui s'est produit. Les déficits budgétaires se sont révélés de loin supérieurs à 10 milliards de dollars par année. L'année 2019 est derrière nous et, malgré les promesses formulées, l'équilibre budgétaire est loin d'être rétabli. Durant les quatre années de son premier mandat, le a fait gonfler la dette nationale de plus de 72 milliards de dollars. C'est une véritable honte. La Banque du Canada vient d'abaisser radicalement ses taux d'intérêt, invoquant de sombres perspectives économiques pour le Canada et le monde entier.
Un gouvernement responsable nous aurait préparés à un ralentissement. Un gouvernement responsable aurait mis de l'argent de côté en cas d'imprévu. Or, la situation actuelle est certainement imprévue. La situation financière est absolument désastreuse. Un gouvernement responsable aurait réduit la dette en période de croissance économique. Or, le gouvernement libéral ne s'est pas montré responsable. Au lieu de faire preuve de leadership, les libéraux en ont rajouté en faisant d'autres dépenses inutiles. Ils ont appelé cela des investissements et investir dans les Canadiens.
Pensons à certains de ces judicieux investissements. Les libéraux ont donné 50 millions de dollars à Mastercard, une multinationale qui a fait des profits de 16 milliards de dollars en 2019 seulement. Ils ont donné 12 millions de dollars à Loblaws pour que l'entreprise s'achète de nouveaux réfrigérateurs. Ils ont essentiellement décidé d'accorder une aide financière de plus de 600 millions de dollars aux médias. Fait encore plus absurde, ils ont dépensé 1 900 $ pour des effigies en carton du . Est-ce là une utilisation judicieuse des fonds publics? Après avoir fait fuir les investisseurs, les libéraux ont dépensé plus de 12 milliards de dollars pour le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain, qui n'a toujours pas été lancé. Pensons aussi aux 256 millions de dollars que les libéraux ont donnés à la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures pour que l'on construise des pipelines en Asie. On dirait que les projets de pipeline étrangers sont les seuls que les libéraux sont capables de mener à bien.
Il y a aussi le programme d'infrastructure de 186 milliards de dollars, qui s'est avéré un échec monumental. D'ailleurs, le vérificateur général se penche actuellement là-dessus à cause du manque de transparence et de responsabilité dont les libéraux ont fait preuve envers les Canadiens. Bref, les libéraux n'ont pas su gérer l'argent des contribuables canadiens de façon responsable. À cause de cet échec, le Canada est beaucoup plus vulnérable aux ralentissements économiques mondiaux. C'est ce que nous constatons en ce moment même.
Les Canadiens dans l'ensemble du pays font de grands efforts pour vivre selon leurs moyens. Ils savent qu'il n'est pas judicieux d'accumuler des dettes avec des cartes de crédit parce que cela les empêcherait de faire face aux dépenses imprévues. Or, c'est exactement ce que les libéraux font au Canada. Les libéraux ont choisi la voie facile plutôt que de faire ce qu'il y a de mieux pour notre pays.
Comparons leur feuille de route à celle de l'ancien gouvernement conservateur.
Avant la récession mondiale de 2008-2009, les conservateurs avaient remboursé plus de 37 milliards de dollars sur la dette. Cela a donné au gouvernement la flexibilité nécessaire pour affronter les défis financiers engendrés par la récession. C'est pour cette raison qu'au Canada la récession a été moins forte et plus courte que dans tous les autres pays du G7.
Dans un rapport de 2010, Philip Cross, qui était alors analyste économique en chef à Statistique Canada, a dit ce qui suit:
Une raison expliquant la faiblesse relative de la récession observée au Canada tenait à ce qu’il était en meilleure position pour faire face à la récession mondiale que d’autres grandes économies occidentales, principalement grâce aux épargnes telles qu’elles sont reflétées dans notre bilan national.
Il a ajouté ceci:
[...] la bonne santé des bilans du Canada a permis au pays d’endurer la récession et d’entrer en phase de reprise. La récession a été plus courte et moins forte au Canada que dans d’autres pays du G7, en partie parce que le flux de crédit n’a pas été perturbé comme il l’a été dans d’autres pays, et que l’épargne a permis de financer les dépenses lorsque les revenus ont temporairement baissé.
Il s'agissait là d'une bonne politique financière du gouvernement conservateur.
Toutefois, le gouvernement libéral a délibérément fait le contraire. On dirait un mauvais épisode de Seinfeld. C'est pourquoi, lors des campagnes électorales de 2015 et de 2019, les conservateurs ont promis aux électeurs qu'ils agiraient de façon responsable en équilibrant le budget. En effet, nous savions qu'un gouvernement responsable devait être préparé à affronter une récession mondiale.
Il faut maintenant payer les pots cassés. Nous voyons actuellement les effets du ralentissement de l'économie mondiale. Pas plus tard qu'aujourd'hui, les marchés boursiers ont dégringolé. Les transactions ont même été interrompues. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les perspectives économiques sont très sombres. Or, les libéraux devront faire face à cette situation à partir d'une position de faiblesse. Un véritable leadership exige de faire preuve d'une certaine prudence sur le plan financier.
Même si les libéraux ont gaspillé des milliards de dollars, ils n'ont pas assuré la réalisation des projets clés qui auraient aidé les Canadiens à traverser cette tempête. Le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain est encore loin d'être achevé. De plus, les projets Énergie Est et Northern Gateway ont tous les deux été annulés à cause des libéraux. Quant au projet Frontier de la société Teck, qui promettait la création de milliers d'emplois et la génération de milliards de dollars de revenus, il n'a jamais vu le jour à cause des tergiversations et des atermoiements du gouvernement. Même Warren Buffett retire son argent d'un projet québécois en invoquant « le contexte politique canadien ».
Au total, plus de 160 milliards de dollars d'investissements sont passés à la trappe pendant le mandat du . C'est la conséquence directe des politiques que lui et le gouvernement libéral ont mises en place.
Prenons, par exemple, le projet de loi , ou projet de loi anti-pipelines, qui complique la construction des pipelines. Nombreux sont ceux qui disent ne pas comprendre comment il serait possible de construire un nouveau pipeline dans le cadre de ce nouveau processus réglementaire. Tout le monde s'est dit contre cette mesure législative, notamment les gouvernements provinciaux, l'industrie, les collectivités et les groupes autochtones. Les libéraux sont pourtant quand même allés de l'avant avec ce projet de loi néfaste.
En fin de compte, nous devons revenir à la responsabilité fiscale, à des budgets équilibrés et au remboursement de la dette. Ce qui se passe aujourd'hui est un désastre.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis très heureux d’avoir l’occasion aujourd’hui de répondre à la motion du député sur l’économie.
Comme les députés le savent, le gouvernement libéral a défendu son plan pour bâtir une économie qui fonctionne pour tout le monde, et son plan fonctionne. Depuis que nous avons présenté notre plan en 2015, nous avons investi dans les Canadiens et leurs collectivités, dans ce dont les gens ont besoin pour bâtir un meilleur avenir pour eux et leurs familles et dans tout ce qui crée de nouvelles possibilités pour les Canadiens et qui appuie une forte croissance économique.
L’une des premières mesures prises par notre gouvernement a été d’instaurer une réduction d’impôt pour la classe moyenne, dont ont bénéficié plus de neuf millions de vaillants Canadiens.
Nous avons introduit l’Allocation canadienne pour enfants, qui permet d'apporter une aide accrue aux familles qui en ont le plus besoin. Ce faisant, nous avons contribué à sortir plus de 330 000 enfants de la pauvreté et leur avons donné un meilleur départ dans la vie.
Nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti afin d’offrir aux personnes âgées seules à faible revenu une plus grande sécurité financière à la retraite. Nous avons amélioré le Régime de pensions du Canada en collaborant avec nos partenaires provinciaux pour que les travailleurs canadiens aient plus d’argent pour leur retraite.
Nous avons réduit les impôts des petites entreprises, qui sont passés de 11 % à 9 %, afin d’aider les entrepreneurs à faire croître leurs entreprises et à créer davantage de bons emplois bien rémunérés dans nos collectivités et dans tout le pays.
Grâce à la toute première Stratégie nationale pour le logement du Canada, nous avons contribué à rendre l’achat d’une première maison plus abordable. Nous avons investi dans la construction de plus de logements abordables dans les collectivités de partout au Canada. Dans ma circonscription, tout particulièrement, nous avons créé plus de 2 000 logements subventionnés dans plus de 2 000 nouvelles unités de construction dans le cadre de notre Stratégie nationale pour le logement.
Grâce au travail acharné des Canadiens et à ces investissements, l’économie canadienne est résiliente. Les Canadiens ont créé plus d’un million de nouveaux emplois au cours des quatre dernières années et une forte croissance des salaires a permis à un grand nombre de personnes d'améliorer leur situation. Toutefois, nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire.
Les gens s’inquiètent du coût de la vie. Ils s’inquiètent de la situation économique mondiale et de la façon dont les choses évoluent à l’extérieur de nos frontières. Ils s’inquiètent de l’impact que cela aura sur leurs foyers et leurs collectivités. C’est pourquoi je tiens à dire clairement aujourd’hui que tant que ces efforts et ces types de changements existeront, notre gouvernement continuera à travailler pour aider les Canadiens à les surmonter.
Augmenter le montant personnel de base pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et stimuler l’économie est un des meilleurs moyens d’y parvenir. C’est pourquoi nous avons proposé de porter le montant personnel de base à 15 000 $ d’ici 2023, ce qui profitera à plus de 20 millions de Canadiens. Ainsi, près de 1,1 million de Canadiens supplémentaires ne paieront plus d’impôt fédéral sur le revenu en 2023. Le gouvernement remettra trois milliards de dollars dans les poches des ménages canadiens en 2020, et ce montant passera à six milliards de dollars d’ici 2023. Cet argent contribuera à rendre la vie plus abordable et à maintenir la croissance de l'économie canadienne. Il s'ajoute à l’aide que nous avons déjà fournie au cours des quatre dernières années.
Nous investissons dans les Canadiens pour stimuler la croissance économique. Grâce à la réduction d’impôt pour la classe moyenne, à l’Allocation canadienne pour enfants et aux changements que nous avons proposés au montant personnel de base, une famille type de quatre personnes pourrait avoir 2 300 $ de plus par année dans ses poches comparativement à 2015. Quand les changements proposés au montant personnel de base auront été pleinement mis en œuvre, en 2023, la somme additionnelle que cette même famille pourrait avoir dans ses poches, comparativement à 2015, pourrait dépasser les 2 800 $. Ces changements signifient qu'un plus grand nombre de familles auront de l'argent pour assurer un meilleur avenir à leurs enfants. Elles pourront leur acheter des aliments sains et des vêtements chauds pour l’hiver. Elles pourront les inscrire à des cours de sport et de musique.
Nous aidons aussi les Canadiens et l’économie avec la toute première Stratégie nationale pour le logement du Canada, à laquelle nous consacrons 55 milliards de dollars sur dix ans. Cette stratégie permettra à un plus grand nombre de Canadiens d’avoir un domicile. Un total de 530 000 familles pourront désormais se payer un logement adéquat, et l’itinérance chronique sera réduite de 50 %.
Grâce au Supplément de revenu garanti augmenté, près de 900 000 aînés, dont environ 67 % sont des femmes, jouissent maintenant d’une plus grande sécurité du revenu, ce qui a permis à 50 000 aînés vulnérables de sortir de la pauvreté.
Ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont nous investissons dans les gens ainsi que dans tout ce qui fait croître l'économie et offre aux gens une meilleure qualité de vie. Les quatre dernières années ont prouvé que notre plan fonctionne. Les familles disposent de plus d’argent pour contribuer à la croissance de l’économie, les collectivités offrent une meilleure qualité de vie, il y a plus de bons emplois et plus d’un million de personnes ne vivent plus dans la pauvreté.
Face aux changements mondiaux actuels, nous continuerons de réaliser notre plan d’une manière financièrement responsable. Nous continuerons à réduire la dette fédérale par rapport à la taille de l'économie canadienne.
Le directeur parlementaire du budget a conclu que les dépenses actuelles du gouvernement sont viables à long terme et que notre plan financier nous donne la marge de manœuvre nécessaire pour faire face à des défis nouveaux et évolutifs et pour maintenir la croissance de l'économie. Le ratio de la dette nette par rapport au PIB du Canada reste faible et est sur une trajectoire descendante, ce qui nous donne un avantage par rapport à nos partenaires du G7. Le niveau d’endettement relativement faible du Canada constitue un véritable avantage concurrentiel, et le gouvernement est pleinement déterminé à le maintenir.
Même si l'économie du pays se porte bien, nous devons être prêts à relever tous les défis qui pourraient se présenter. Nous devons poursuivre notre travail pour que l’économie canadienne inspire de plus en plus confiance. Nous devons veiller à ce que le monde continue à considérer le Canada comme un bon endroit pour investir.
Seulement onze pays ont une cote de crédit AAA, et le Canada en fait partie. Cette excellente cote illustre la confiance qu'inspire la vigueur de l'économie canadienne. Nous avons renforcé cette confiance en rendant les entreprises canadiennes plus concurrentielles. Comme je l'ai déjà dit, nous avons réduit le taux d'imposition des petites entreprises à deux reprises, en le faisant passer de 11 % à 9 %, ce qui les a aidées à prospérer et à créer plus d'emplois. Aujourd'hui, grâce aux mesures prises par les gouvernements fédéral et provinciaux, le taux d'imposition général du Canada sur les investissements des nouvelles entreprises est le plus faible du G7.
Nous allons miser sur ces avantages, les maintenir, pour nous assurer que l'économie canadienne demeure vigoureuse dans le contexte des défis actuels. Nous allons poursuivre notre travail pour veiller à ce que tous les Canadiens bénéficient de cette croissance: nous allons rendre la vie plus abordable et investir dans les nouveaux débouchés, investir dans les Canadiens.
Nous avons vu ce qui se produit quand nous investissons dans les Canadiens. L'aide que nous leur apportons, conjuguée à leur travail énergique, se traduit par une économie vigoureuse et en croissance.
Fort de plus d'un million de nouveaux emplois en seulement quatre ans et de taux de chômage et de pauvreté remarquablement bas, le gouvernement continuera de déployer son plan pour la prospérité de la classe moyenne dans les années à venir.
J'aimerais remercier le député de cette occasion de clarifier les choses. Je remercie aussi mes collègues qui sont intervenus plus tôt au sujet de notre plan. Je le répète, ce plan fonctionne grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, aux baisses d'impôt pour la classe moyenne, à la réduction du taux d'imposition des petites entreprises, qui est passé de 11 % à 9 %, et au fait d'avoir fait du Canada un endroit où investir dans les entreprises afin qu'elles puissent croître et prendre de l'expansion. Nous entendons continuer d'investir dans les Canadiens afin que cette prospérité se poursuive non seulement à court terme, mais aussi pour les générations futures.
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Madame la Présidente, je suis vraiment heureuse que nous ayons ce débat à la Chambre aujourd'hui. Il est très intéressant d'entendre les députés parler de l'économie. C'est un enjeu très important pour leur circonscription respective.
Dans la mienne, l'abordabilité et la réduction de la pauvreté chez les enfants sont des questions qui reviennent fréquemment. Nous débattons de bon nombre de ces questions aujourd'hui, et c'est très utile.
Lorsque j'ai lu le libellé de la motion, j'ai été déçue que cette dernière soit très axée sur l'obtention d'informations liées à de mauvaises nouvelles. Nous devons certainement être au courant des ralentissements, mais si nous souhaitons tracer la voie à suivre, nous devons également connaître nos bons coups.
Le verre peut être à moitié plein ou à moitié vide. Nous devons nous concentrer sur son contenu. Examinons-le pour voir ce qu'il contient et ce que nous pouvons en faire.
Je dois admettre que les événements récents nous placent dans une situation exceptionnelle. Nous devons tenir compte de cette réalité lorsque le gouvernement établit le budget et lorsque nous examinons ce dernier. Penchons-nous également sur le chemin que nous avons parcouru et la direction dans laquelle nous allons.
Aujourd'hui, nous sommes aux prises avec des défis que nous n'aurions jamais pu prévoir l'automne dernier. La situation internationale a beaucoup évolué au cours des derniers mois, mais nous sommes dans une bonne position pour aborder le nouveau cycle budgétaire en dépit de tout ce qui s'est passé. Nous sommes convaincus que nous pouvons continuer à investir dans les Canadiens et à préserver leurs emplois. Je sais qu'il s'agit d'une question qui revêt une grande importance pour tous les députés à la Chambre.
Nous avons de solides assises économiques. De nombreux députés qui ont pris la parole avant moi l'ont souligné. L'économie du Canada est saine et croît à un rythme rapide. Comme d'autres personnes l'ont indiqué, on s'attend à ce que l'économie du Canada affiche le taux de croissance le plus rapide de tous les pays du G7.
J'aimerais commencer par une mesure qui, selon moi, a eu la plus grande incidence sur ma collectivité, sur la ville de Toronto et partout au pays. Il s'agit de l'Allocation canadienne pour enfants, qui vise la pauvreté chez les enfants. Cette mesure a eu des effets formidables, dont on ne parle pas assez.
Lorsque je m'entretiens avec des gens de la collectivité, ils me disent qu'ils constatent l'effet de la mesure dans leur propre vie. Ils peuvent acheter des vêtements chauds à leurs enfants durant l'hiver, leur offrir une alimentation saine et les inscrire à des programmes.
C'est une chose qui me touche de près. En effet, avant d'être élue, je me souviens d'une conversation mémorable avec une femme qui m'a fait comprendre ses besoins. Cette femme voulait inscrire sa fille au soccer.
À l'époque, le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants existait. Le problème, c'est que la femme n'avait pas l'argent en main pour payer les frais d'inscription ou acheter des souliers de soccer. Ainsi, le crédit d'impôt ne l'a guère aidé et sa fille n'a pas pu jouer au soccer. C'est vraiment terrible que cette femme ait eu à faire un choix entre offrir une alimentation saine ou inscrire son enfant au soccer, ce qu'elle n'a pas pu faire.
J'entends parfois des députés d'en face évoquer le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants. Ce crédit n'aidait pas les gens de ma collectivité qui ont du mal à joindre les deux bouts. Par contre, l'Allocation canadienne pour enfants permet aux gens de garder plus d'argent dans leurs poches. Elle a une incidence réelle sur la pauvreté chez les enfants et les familles partout au pays.
L'Allocation canadienne pour enfants est non imposable et est indexée. C'est ce que réclamaient les militants qui luttent contre la pauvreté. Maintenant, les personnes comme celle dont je parlais se trouvent dans une meilleure situation parce que l'argent va directement dans leurs poches. Elle ne dépend pas de certaines activités. L'Allocation canadienne pour enfants améliore directement le sort des enfants pauvres au pays.
Dans une enquête publiée en février 2019, Statistique Canada constate que, en 2017, le revenu médian après impôt des familles canadiennes et des personnes hors famille a augmenté de 3,3 %, après deux années sans croissance. Cette augmentation est en partie attribuable à une hausse des salaires payés par les employeurs canadiens, et en partie à l'Allocation canadienne pour enfants.
Étant donné que je m'intéresse beaucoup à la politique alimentaire, l'une des choses que j'ai trouvé les plus intéressantes était l'incidence de l'Allocation canadienne pour enfants sur l'insécurité alimentaire au Canada. Soit dit en passant, lorsque j'ai parlé avec des gens qui travaillent dans des banques alimentaires locales et des programmes de soutien alimentaire, ils m'ont dit que les familles avec des enfants étaient moins nombreuses à recourir aux banques alimentaires. C'est incroyable!
Ce qui était vraiment important pour moi, c'était de voir qu'une étude avait été réalisée sur cette question précise. Valerie Tarasuk est une experte en sécurité alimentaire de l'Université de Toronto. En collaboration avec Erika M. Brown de l'Université de la Californie à Berkeley, elle a mené une étude sur la réduction du nombre de familles vivant dans une situation d'insécurité alimentaire grave depuis l'instauration de l'Allocation canadienne pour enfants.
Dans leur conclusion, elles affirment ceci:
[...] après la mise en œuvre de l'Allocation canadienne pour enfants, nous avons constaté des améliorations en matière de sécurité alimentaire chez les ménages canadiens avec des enfants de toutes les tranches de revenu. La probabilité de souffrir d'insécurité alimentaire grave a beaucoup diminué, et la diminution a été plus marquée parmi les ménages moins bien nantis, ce qui donne à penser que les ménages vulnérables ont bénéficié de manière disproportionnée de l'Allocation canadienne pour enfants et, plus particulièrement, des hausses des prestations pour enfants au Canada.
Tant que l'Allocation canadienne pour enfants sera indexée à l'inflation [...] la situation devrait continuer de s'améliorer.
C'est formidable. Si on s'intéresse à la sécurité alimentaire et à ces questions, c'est une conclusion qui est très importante.
Qui plus est, Statistique Canada a récemment mis en ligne le Tableau de bord officiel de la pauvreté au Canada, qui donne un aperçu de la sécurité du revenu et de la pauvreté au pays. Il indique que le taux de pauvreté au Canada est passé de 12,1 % en 2015 à 8,7 % en 2018.
Il reste encore beaucoup à faire. Je disais que la question était de savoir si le verre est à moitié vide ou à moitié plein. Il reste encore de l'espace pour le remplir. Toutefois, les députés ont pu constater d'énormes répercussions dans leur propre circonscription. J'en ai certainement vu dans la mienne. Je constate qu'il y a encore des besoins, mais aussi que la situation s'est concrètement améliorée. Je tiens à poursuivre mes efforts en ce sens de concert avec mes collègues libéraux et mes collègues d'en face parce que tous les députés sont ici pour renforcer leur circonscription. C'est ce que nous souhaitons tous.
Je suis très heureuse que nous soyons ici aujourd'hui pour parler de l'économie et de son incidence dans les collectivités. Nous devons continuer à en parler.