Que le Comité permanent de la santé reçoive instruction de mener une étude sur la situation d’urgence à laquelle les Canadiens font face avec la deuxième vague de la pandémie de la COVID-19, et que cette étude évalue et examine tout enjeu pertinent, y compris, sans s’y limiter:
a) l’approbation des tests de dépistage rapide à domicile, le processus d’approvisionnement ainsi que le calendrier et les protocoles de distribution;
b) le processus de développement et d’approbation des vaccins, les calendriers d’achat et le protocole de distribution;
c) les directives fédérales en matière de santé publique et les données utilisées pour les informer afin d’assurer une plus grande clarté sur l’efficacité;
d) les protocoles actuels en lien avec la COVID-19 des établissements de soins de longue durée de compétences fédérales;
e) la disponibilité de thérapies et de dispositifs de traitement pour les Canadiens ayant reçu un diagnostic positif de la COVID-19;
f) le système d’alerte rapide du Réseau mondial d’information en santé publique (RMISP);
g) les progrès réalisés par le gouvernement dans l’évaluation des tests rapides avant ou après l’arrivée des voyageurs;
h) l’offre de congés payés pour les personnes qui en ont besoin, y compris celles qui doivent être en quarantaine et qui font un isolement volontaire;
i) la suffisance des paiements des transferts aux provinces en matière de santé à la lumière de la crise de la COVID-19;
j) les répercussions du recours par le gouvernement aux conseils de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au début de 2020 sur la décision de retarder la fermeture des frontières et la recommandation de porter des masques pour limiter la propagation de la COVID-19 au Canada;
k) la stratégie de communication de l’Agence de la santé publique du Canada relativement à la COVID-19;
l) le développement, l’efficacité et l’utilisation des données liées à l’application Alerte COVID du gouvernement;
m) le degré de préparation du Canada pour faire face à une autre pandémie;
n) la disponibilité d’équipement de protection individuelle (EPI) au Canada et un examen de la réserve d’urgence d’EPI entre 2015 et aujourd’hui;
o) le protocole de recherche des contacts du gouvernement, y compris les options envisagées, la technologie, les délais et les ressources;
p) la prise en considération et la décision du gouvernement de ne pas invoquer la Loi fédérale sur les mesures d’urgence;
q) cette étude commence au plus tard sept jours après l’adoption de la présente motion;
r) le Comité présente ses conclusions à la Chambre une fois l’étude terminée et, nonobstant l’article 109 du Règlement, le gouvernement donne une réponse complète à ces conclusions dans un délai de 30 jours;
s) les témoignages et la documentation reçus par le Comité pendant son étude de la réponse du Canada à l’éclosion du coronavirus entreprise à la première session de la 43e législature soient pris en considération pour l’étude actuelle;
t) chaque parti représenté au Comité ait droit à un témoin par panel d’une heure, et à deux témoins par panel de deux heures;
u) un ordre de la Chambre soit émis pour la production de l’ensemble des notes de service, courriels, documents, notes ou autres dossiers du Cabinet du premier ministre, du Bureau du Conseil privé, du Cabinet du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, du Cabinet de la ministre de la Santé, de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada, relatifs aux options, aux plans et aux préparatifs du RMISP depuis le 1er janvier 2018;
v) un ordre de la Chambre soit émis pour la production d’une copie de toutes les communications entre le gouvernement et l’OMS sur les options, les plans ou les préparatifs pour toute opération future, ou l’absence d’opération, du RMISP depuis le 1er janvier 2018;
w) un ordre de la Chambre soit émis pour la production de l’ensemble des notes de services, courriels, documents, notes ou autres dossiers du Cabinet du premier ministre, du Bureau du Conseil privé, du Cabinet de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, du Cabinet de la ministre de la Santé, de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada, relatifs aux plans, aux préparatifs, aux approbations et à l’achat de produits de dépistage de la COVID-19, y compris les tests, les réactifs, les écouvillons, le matériel de laboratoire et tout autre matériel relatif aux tests et aux applications utilisés dans le cadre du diagnostic de la COVID-19 depuis le 19 mars 2020;
x) un ordre de la Chambre soit émis pour la production de l’ensemble des notes de service, courriels, documents, notes ou autres dossiers du Cabinet du premier ministre, du Bureau du Conseil privé, du Cabinet de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, du Cabinet de la ministre de la Santé, de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada, relatifs aux plans, aux préparatifs et à l’achat d’EPI, y compris les blouses, les gants, les masques, les respirateurs, les visières et les écrans faciaux depuis le 19 mars 2020;
y) un ordre de la Chambre soit émis pour la production de l’ensemble des notes de services, courriels, documents, notes ou autres dossiers relatifs au Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 et de ses sous-comités;
z) un ordre de la Chambre soit émis pour la production de l’ensemble des notes de service, courriels, documents, notes ou autres dossiers relatifs à la stratégie du gouvernement du Canada concernant la distribution et la stratégie de surveillance des vaccins contre la COVID-19, y compris, mais sans s’y limiter, l’échéancier prévu pour la distribution à l’échelle nationale d’un vaccin homologué contre la COVID-19 et l’établissement des priorités quant à la vaccination de certains groupes de la population;
aa) tous les documents émis en vertu de cet ordre soient (i) classés par ministère et remis au Bureau du légiste et conseiller parlementaire dans les 15 jours suivant l’adoption de cet ordre, (ii) approuvés à des fins de protection de la vie privée et de la sécurité nationale et, en ce qui a trait au paragraphe y) seulement, caviardés en outre de l’information dont on pourrait raisonnablement s’attendre que la divulgation entraverait des négociations contractuelles ou autres entre le gouvernement du Canada et une tierce partie, par le légiste et conseiller parlementaire dans les sept jours suivant la réception des documents, (iii) une fois approuvés, déposés sur le bureau par le Président à la première occasion et renvoyés en permanence au Comité permanent de la santé;
bb) dans les sept jours suivant le dépôt des documents en vertu du paragraphe aa), la ministre de la Santé, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie soient convoqués pour témoigner séparément devant le Comité permanent de la santé pendant au moins trois heures chacun.
— Monsieur le Président, la motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui porte probablement sur l'enjeu le plus crucial que le Parlement puisse étudier en ce moment, puisqu'il s'agit de la façon dont nous agirons, tous ensemble, pour résoudre la crise de la COVID-19. Ces temps-ci, on peut voir le nombre de cas grimper dans l'ensemble du pays, un sujet d'inquiétude pour les provinces, les lieux de travail, les écoles et tout le monde. Une fois de plus, des villes de partout au pays imposent des restrictions. Des gens perdent leur emploi et d'autres sont séparés de leurs proches.
Il faut trouver une façon de fonctionner dans ce contexte, puisqu'on ne sait pas quand un vaccin sera disponible. Il nous faut une meilleure stratégie que l'arrêt de l'économie, les quarantaines perpétuelles et l'isolement à perpétuité. C'est dans cette optique que la motion à l'étude a été élaborée. Elle a été proposée au comité de la santé il y a près de deux semaines, mais des députés libéraux lui ont fait obstruction.
En passant, je partagerai mon temps de parole avec le chef de l'opposition.
La Chambre est maintenant saisie de cette motion, une motion simple, qui dresse une liste de tous les points que le Parlement devrait avoir pour tâche d'examiner. Nous souhaitons ainsi découvrir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, de façon à pouvoir avancer et procurer de la certitude aux Canadiens.
J'avais préparé un discours pour aujourd'hui, mais j'ai reçu un appel d'une amie intime de Montréal qui m'a annoncé que sa mère, Antonietta Ferri, est décédée de la COVID-19. Les circonstances qui ont entraîné sa mort auraient pu être évitées si nous avions eu un meilleur plan. Les parents âgés de mon amie ont tout fait correctement. Ils se sont complètement isolés, mais ils ont été infectés par une personne qui prenait soin d'eux. Ils avaient de bonnes intentions, mais ils n'ont pas eu accès à un test de dépistage et ignoraient qui les avait infectés. Ils ont dû se séparer durant l'hospitalisation. Les députés peuvent-ils imaginer endurer de telles souffrances et difficultés tout en étant séparés de leurs conjoints de plusieurs décennies? Les membres de la famille ne peuvent pas être aux côtés de leur père parce qu'ils n'ont pas accès à des tests de dépistage.
Lorsque Barb m'a raconté sa situation hier soir, je me suis dit: « Voilà pourquoi il nous faut la motion. » Nous devons tous travailler là-dessus en ce moment. La motion n'a rien de partisan. Elle porte seulement sur ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce que nous avons fait et ce que nous avons omis de faire, les pratiques exemplaires dans le monde et la façon procéder pour la suite des choses.
J'ai été très déçue en lisant la réaction des libéraux dans les médias hier soir et ce matin. Je vais passer en revue les arguments qu'ils ressasseront assurément aujourd'hui et je vais les réfuter.
Premièrement, les libéraux diront que la motion est injuste pour les fonctionnaires. J'ai un grand respect pour la fonction publique du Canada. Ses membres travaillent sans relâche en ce moment et je suis convaincue qu'aucun d'entre eux ne souhaite être injuste envers les Canadiens en ne fournissant pas l'information au Parlement. Nous devons analyser ces renseignements. Le dernier budget remonte à presque deux ans. La prorogation a empêché les comités de siéger. Il est plus que temps de donner aux députés de toutes les affiliations accès à cette information pour que nous puissions déterminer la meilleure voie à suivre.
Deuxièmement, les libéraux soutiendront que la motion paralyserait le gouvernement. J'ai lu cela dans un article de La Presse canadienne aujourd'hui. Soyons clairs. Les seules personnes qui paralysent le gouvernement sont les membres du Parti libéral du Canada. Ils ont fermé le Parlement pendant la pandémie, ont prorogé le Parlement et font maintenant de l'obstruction au comité de la santé à l'égard de cette motion. S'ils souhaitaient réellement étudier la pandémie ou y faire face, comme l'a dit le dans sa motion plus tôt cette semaine, ils vont appuyer la présente motion et faire en sorte qu'elle soit adoptée.
Le recours au Règlement que le a soulevé ce matin concernant l'impossibilité de produire ces documents relève du débat. Si les libéraux pensent que c'est impossible, ils doivent fournir une explication, débattre des raisons de cette impossibilité, puis proposer une motion qui fera l'objet d'un débat à la Chambre en vue de leur rappeler la raison d'être de cette institution. Le rôle de la Chambre consiste à tirer les choses au clair et à aller de l'avant, et non à se contenter de dire que cela dérange le de répondre à des questions.
Je leur rappelle que la Chambre a un rôle à jouer et qu'il est tout à fait juste de poser des questions comme celle à laquelle La Presse canadienne n'a pas reçu de réponse hier. Il s'agit d'une question simple: qui obtient le test rapide, quand et selon quels critères? L'Agence de la santé publique du Canada et la n'ont même pas pris la peine de rendre l'appel, nous avons donc besoin de ces documents. Nous devons faire le travail. Nous avons besoin de certitude. C'est pourquoi nous l'exigeons aujourd'hui. Il n'y a rien de partisan dans la motion.
La motion prévoit simplement que le comité de la santé étudie la situation alors que la pandémie se poursuit. Pour ce faire, nous avons besoin de renseignements afin de savoir qui inviter à témoigner et où chercher. Pendant des mois, nous n'avons pas pu nous pencher sur la situation et il n'y a eu aucun avancement dans le dossier des tests de dépistage rapide. Nous ignorons où est passé l'équipement de protection personnelle d'une valeur de 1 milliard de dollars parce que les libéraux nous empêchent de le savoir. Nous avons besoin de précisions. Il faut adopter la motion pour prévoir les prochaines étapes. Si nous ignorons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et que nous ne sommes pas en mesure d'obtenir les réponses à des questions fondamentales, alors il nous est impossible de prévoir les prochaines étapes comme le gouvernement devrait le faire.
Hier, le a demandé aux conservateurs s'ils faisaient confiance au gouvernement. La motion a fait l'objet d'un vote de confiance. Comment les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie peuvent-elles nous inspirer confiance si nous ne pouvons même pas les examiner? C'est ce qui se passe depuis quelques mois: la fermeture du Parlement, la prorogation du Parlement, les comités qui ne siègent pas ou dont les travaux sont paralysés, en particulier celui de la santé. Comment les Canadiens peuvent-ils savoir si le gouvernement libéral est digne de confiance?
Bien évidemment, les libéraux veulent que tout le monde leur fasse confiance et pense qu'ils sont formidables. Ils veulent que tout se déroule à merveille, mais des questions de base demeurent sans réponse. La réalité, c'est que les tests rapides ne sont pas largement disponibles au Canada. J'invite les gens à l'écoute à essayer de subir un test de dépistage de la COVID-19 et d'obtenir les résultats en 15 minutes. Je mets au défi tous ceux qui regardent le débat. C'est tout simplement impossible.
Il a fallu que le Parlement se mette à poser des questions sur le sujet pour que le gouvernement reconnaisse enfin, du bout des lèvres, que c'était un problème. Voilà qui illustre toute l'importance du Parlement et de cette motion. C'est important pour des gens comme mon amie Barb et sa mère, Antonietta, qui a perdu la vie. Il faut poser ce type de questions. Barb a besoin que justice soit faite. Il faut tout mettre en œuvre pour que cette situation ne se répète pas aux quatre coins du pays.
Au-delà des allégeances politiques, personne ne peut accepter qu'un comité ne puisse pas étudier des renseignements de base sur la pandémie. Les demandes de documents que nous présentons sont tout à fait raisonnables pour permettre aux Canadiens de bien comprendre ce qui se passe. Par exemple, nous tentons de comprendre pourquoi le gouvernement a mis fin au système d'alerte rapide en cas de pandémie. Nous cherchons à savoir si cette décision a eu des répercussions sur la propagation de la COVID-19 et si elle a mené le gouvernement à s'appuyer sur les données de l'Organisation mondiale de la santé au lieu de l'information déjà accessible au pays.
Les libéraux disent que tout va bien, mais ils changent de conseils comme de chemises. Ils n'ont pas dit en quoi consistent les pratiques exemplaires, et ils ne disent pas non plus à qui ils se fient pour émettre leurs conseils. Comment les Canadiens pourraient-ils suivre les conseils du gouvernement si le gouvernement ne leur dit pas à qui il se fie et pourquoi? On a posé une question semblable au pendant la conférence de presse ce matin. On lui a demandé à qui il se fiait. À qui se fie le gouvernement? J'aimerais le savoir. J'aimerais pouvoir consulter les documents pertinents.
Qu'y a-t-il d'autre dans cette motion? Nous voulons connaître les processus d'approvisionnement du gouvernement concernant le matériel comme l'équipement de protection individuelle. Nous voulons en savoir davantage sur l'approvisionnement en vaccins et les moyens que compte prendre le gouvernement pour les distribuer. Nous voulons savoir ce qui se passe avec tout cela. Nous voulons de l'information au sujet du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19.
À tous ceux qui écoutent et qui ont déjà entendu le , le ou le affirmer que tout cela est déraisonnable, je tiens à dire que la seule raison qui explique leur position, c'est qu'ils ont quelque chose à cacher. Le temps des cachettes est terminé. Ils ont fermé la Chambre pendant des mois. Il est temps que le Parlement reprenne les rênes. S'ils sont persuadés que tout va bien, il n'y aura rien d'autre dans ces documents que des preuves qu'ils disent vrai.
Nous n'avons pas d'intentions malveillantes en demandant cette information. Nous souhaitons simplement montrer aux Canadiens que le Parlement cherche à trouver la meilleure formule pour l'avenir. À l'heure actuelle, absolument rien ne permet d'affirmer que tout va bien, mais nous n'accusons personne. Cependant, le nombre de cas de COVID-19 est à la hausse, des établissements ferment et le Parlement doit s'acquitter de sa tâche qui consiste notamment à examiner minutieusement les dépenses de centaines de milliards de dollars faites pendant cette crise, pour savoir si elles ont été judicieuses. Il ne suffit pas que les libéraux nous demandent de les croire sur parole. Il nous incombe de scruter ces dépenses. C'est pour cela que les Canadiens nous paient.
Quand le gouvernement parle d'adopter une approche « Équipe Canada », je suis partante. Obtenons ces documents, attelons-nous à la tâche et amorçons cette étude en comité.
:
Monsieur le Président, puisque les tests de dépistage rapide ont été commandés, on peut dire que ma collègue la députée de , qui est la ministre du cabinet fantôme responsable de la santé, est en fait la ministre de la Santé, car on aurait dû prendre cette mesure il y a des mois, et on l'a fait seulement quand l'opposition a commencé à faire des pressions en ce sens. Je l'en félicite.
La Chambre des communes n'a pas siégé pendant six mois. Le a ensuite prorogé le Parlement. Aucun budget n'a été présenté depuis près de deux ans. Les libéraux nous empêchent de poser des questions en comité. Qu'est-ce que nous demandons aujourd'hui? Que le comité de la santé puisse simplement se pencher sur la plus grave crise sanitaire de l'histoire du pays!
[Français]
Quelle horreur! Nous avons des questions raisonnables sur la santé et le bien-être des Canadiens.
[Traduction]
Ils ne veulent même pas nous laisser parler de la pire crise que le pays ait connue. Ils disent qu'il faudrait imprimer beaucoup trop de documents.
Ma famille a été directement touchée par le virus et, heureusement, Rebecca et moi nous en sommes sortis. Nous avons eu de bons conseils de la part des autorités de santé publique à Ottawa. Nos enfants, grâce à la distanciation, ont eu la chance de ne pas contracter le virus. Ils ont été testés plusieurs fois et ils sont maintenant de retour à l'école.
Nous avons également subi l'incertitude causée par les directives du gouvernement, puisque ce dernier a changé plusieurs fois son fusil d'épaule quant à ses consignes fondamentales à la population. Comme les Canadiens partout au pays, nous avons fait la queue pendant des heures, parce que le n'a pas donné suite aux promesses faites en mars concernant les tests de dépistage rapide et le traçage. Le gouvernement a tardé à fermer la frontière ce qui a augmenté la propagation du virus et le nombre de cas de transmission communautaire. Nous devons en tirer des leçons.
[Français]
Ma famille et moi avons vécu les longues files d'attente pour les tests. Nous avons vécu le stress des informations contradictoires et nous avons affronté la COVID-19 elle-même. Heureusement, notre santé s'est vite améliorée. Nous avons été chanceux.
Je pense toutefois aux milliers de Canadiens qui ont perdu un être cher, à tous ceux qui seraient encore parmi nous si nous avions été mieux préparés. Ce sont ces familles qui me motivent à demander des comptes, et ce sont tous les propriétaires de PME en difficulté qui m'encouragent à trouver de meilleures solutions.
[Traduction]
Comme je l'ai dit, le Parlement ne siégeait pas pendant le pic de la pandémie, mais il siège maintenant et il a la responsabilité de s'assurer que le Canada retienne les leçons de la première vague. Certaines parties de la province vivent une deuxième vague et il est évident que le gouvernement n'a rien appris. Nous demandons simplement que le comité de la santé de la Chambre et les Canadiens de toutes les allégeances politiques puissent étudier la situation afin que le Canada fasse de son mieux pour répondre à la crise, pas qu'il soit dernier de classe.
Comme je l'ai dit, le gouvernement semble se complaire dans les comparaisons avec nos voisins du Sud et avec ceux qui ont le moins bien réagi. Nous devrions nous comparer aux meilleurs. C'est ce que j'ai toujours fait personnellement et je sais que mes collègues en font autant. Depuis le début, l'ensemble de la réponse du gouvernement est déconnectée, tardive, lente et confuse. C'est pour cette raison qu'il ne veut pas qu'on lui pose de questions.
Comme hier, quand les libéraux ne voulaient pas répondre aux questions sur l'attribution de millions de dollars à des proches et amis du et à une poignée de privilégiés au sein du Parti libéral, ils ne veulent maintenant pas répondre aux questions sur le bien-être des Canadiens. Les Canadiens devraient s'en inquiéter. La devrait s'en inquiéter, car son devoir est de faire rapport au Parlement et de rendre des comptes. Seule l'arrogance des libéraux peut leur laisser croire qu'ils peuvent se soustraire à répondre aux questions, et que les choses ne pourraient pas être mieux faites tout simplement parce que c'est le Parti libéral qui est au pouvoir. Les Canadiens en ont assez que les libéraux estiment que tout leur est dû et qu'ils soient si arrogants.
Lorsque j'étais dans les Forces armées canadiennes, nous procédions à un bilan des leçons retenues: le compte rendu après action. Dans le secteur privé, il y a ce qu'on appelle l'amélioration des processus. Il existe même des systèmes comme la méthode Six Sigma, et j'en passe. Toutes les organisations sérieuses de ce monde savent tirer des leçons de leurs décisions et veiller à faire mieux la prochaine fois. Dans l'armée, c'est carrément une question de vie ou de mort. Dans une pandémie, c'est aussi une question de vie ou de mort.
[Français]
C'est la raison de ce débat d'aujourd'hui. Nous devons apprendre des leçons de la première vague de cette pandémie. C'est pourquoi nous allons continuer à poser des questions raisonnables pour la santé et le bien-être des Canadiens. C'est notre rôle.
[Traduction]
Cela fera une bonne évaluation du travail de la . Je suis heureux qu'elle soit ici. En janvier, cinq ministères du gouvernement fédéral connaissaient les risques que posait la pandémie. Les Forces armées canadiennes, les Affaires étrangères, Travaux publics, le Conseil privé et le Cabinet du étaient tous au courant des risques. Or, ils n'ont rien fait. Nous aurions été mieux préparés si, l'année précédente, les libéraux n'avaient pas démantelé le système d'alerte du renseignement. Le Réseau mondial de renseignement de santé publique faisait pourtant figure de modèle sur la scène mondiale avant que les libéraux n'y mettent fin et remplacent les données de nos experts par celles de la Chine. Nous étions mal préparés lorsque la pandémie a frappé. Les libéraux ont de plus ignoré les premiers signaux d'alerte reçus. C'est un fait qu'ils avaient été avertis. Des fournisseurs m'avaient informé que la Chine stockait de l'équipement de protection individuelle à la fin janvier et au début février.
Or, qu'a fait le gouvernement? Il a envoyé de l'équipement de protection individuelle à la Chine, ce qui est probablement la décision la plus idiote prise par un gouvernement durant une pandémie.
Ensuite, comme je l'ai dit ce matin à ma conférence de presse, les libéraux ont tardé à fermer les frontières. Depuis le Moyen-Âge, la fermeture des frontières a été une stratégie pour empêcher la propagation des pandémies. La devrait lire un peu sur l'histoire. Lorsqu'on n'est pas sûr de la façon dont une maladie se propage, le gouvernement devrait donner la priorité à la santé publique des Canadiens plutôt que de piétiner et de se fier à ses amis de Pékin. La ministre a dit qu'il n'y avait pas eu de transmission d'humain à humain et qu'il n'y avait pas lieu de fermer les frontières. À certaines occasions, elle a même accusé les journalistes et les députés de l'opposition d'intolérance pour avoir posé des questions à ce sujet. Là encore, on pouvait constater l'arrogance du gouvernement.
Nous nous souvenons tous des revirements sur la question des masques. Beaucoup de gens se sont posé des questions sur l'utilisation des masques en Europe. C'est Facebook qui leur a dit qu'ils devraient changer de position sur le port du masque. Les gens partageaient des renseignements et des pratiques exemplaires, faute de renseignements de la part du gouvernement.
Ensuite, bien sûr, on arrive aux provinces, qui sont en première ligne. Puisque le gouvernement a fermé les frontières deux mois trop tard, la transmission communautaire à Montréal, Toronto et Vancouver est surtout issue, à l'origine, des vols en provenance de la Chine, de l'Iran et de l'Italie. L'inaction du gouvernement fédéral a favorisé la transmission communautaire. Cette même lenteur à agir pour obtenir des tests de dépistage rapide, jusqu'à ce que ma collègue de commence à faire des pressions, fait en sorte que les aéroports canadiens sont moins équipés que ceux de la plupart de nos alliés de l'OCDE. L'Italie dispose de tests de dépistage rapide dans certains de ses aéroports. J'aimerais que le gouvernement cesse de se contenter du strict minimum et qu'il cherche ce qu'il y a de mieux pour la santé et le bien-être des Canadiens. C'est ce que fait l'opposition: elle demande des comptes au gouvernement, elle pose des questions et elle exige de meilleures mesures.
[Français]
Cette motion va analyser la justesse des niveaux actuels de transferts fédéraux aux provinces en santé. En effet, ce n'est pas normal que le fédéral n'aide pas plus les provinces au milieu d'une pandémie.
Le comité devra aussi analyser l'application Alerte COVID pour s'assurer que les messages sont envoyés dans les deux langues nationales. C'est une attente des Québécois, de tous les Canadiens et des communautés francophones d'un océan à l'autre.
[Traduction]
Je voudrais remercier ma collègue de d'avoir fait en sorte que le gouvernement cherche toujours à faire mieux et ne se contente pas de piètres résultats. Cherchons toujours à faire mieux. C'est ce que nous disons tous à nos enfants, mais les libéraux ne veulent même pas qu'on leur pose de questions.
Je le demande encore aux Canadiens. Le , qui a admis ne pas avoir consulté la Dre Tam avant de menacer de déclencher des élections, adopte une attitude cavalière envers la santé des Canadiens pour essayer de sauver sa peau d'un point de vue politique. En tant que parlementaires, on nous envoie à Ottawa pour poser des questions. Nous faisons aujourd'hui une modeste proposition: que le comité de la santé analyse notre réponse à la pire crise de la santé de toute l'histoire du Canada. Est-ce vraiment déraisonnable?
Je suis fier de cette équipe. Elle représente le gouvernement en attente qui fera pression pour qu'on fasse mieux. Il est toujours possible de faire mieux et nous voulons nous en assurer aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion proposée par la députée de . Comme la députée, je suis très inquiète pour les Canadiens en cette crise sanitaire sans précédent.
L'émergence de la COVID-19 a changé notre façon de vivre, de travailler et d'interagir avec nos proches et nos amis. Nous n'aurions jamais imaginé un tel bouleversement de nos vies et de nos collectivités il y a un an.
Après la première vague, le nombre de cas a diminué pendant l'été, ce qui a donné un peu de répit au Canada dans la lutte contre ce terrible virus. Cependant, à l'automne, le nombre de cas a recommencé à grimper, d'abord chez les jeunes. Les autres segments de la population ont ensuite été touchés, y compris les aînés, ce qui est particulièrement alarmant étant donné qu'ils sont les plus à risque de mourir de la COVID-19.
La plupart des Canadiens sont inquiets, et beaucoup sont frustrés que notre pays, comme beaucoup d'autres dans le monde, constate une recrudescence de la maladie. À l'approche de l'hiver, les Canadiens cherchent de l'information. Ils veulent des faits. Ils veulent savoir ce qui se passe et ce que nous ferons, en tant que dirigeants et citoyens, pour nous protéger les uns les autres.
[Français]
Malheureusement, il y a beaucoup de fausses informations qui circulent en ligne et dans les médias sociaux. Cela amplifie l'inquiétude que beaucoup de gens ressentent en ce moment. Plus tôt cette semaine, la Dre Tam a parlé des fausses informations qui se propagent plus vite que le virus lui-même.
[Traduction]
C’est un phénomène dangereux. Nous devons lutter tous ensemble contre la désinformation. C’est la raison pour laquelle il est crucial d’avoir un solide leadership en santé publique pendant une pandémie de coronavirus et de garder confiance en nos chercheurs, nos scientifiques et nos spécialistes. L’Agence de la santé publique du Canada a toujours fait preuve d’un solide leadership depuis les premiers rapports sur la pandémie de COVID-19, à la fin de décembre. L’Agence a donné aux Canadiens des consignes claires et directes sur la façon de protéger leur santé et celle des autres.
L’une des tâches cruciales de l’Agence a été de mobiliser tous les responsables de la santé publique du Canada afin de coordonner la réponse de notre pays. Les provinces et les territoires ont resserré leurs mesures afin de contenir la propagation du virus, ont déclaré l’état d’urgence, ont fermé des écoles et des garderies, et ont pris d’autres mesures d'aide publiques. Ils ont préparé leurs hôpitaux, tout en continuant d’assurer les services nécessaires, d’accroître le nombre de lits en soins intensifs et de s’assurer qu’ils avaient le matériel dont ils avaient besoin pour faire face à toutes les situations. À tous les paliers, les gouvernements ont pris toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs citoyens.
Le Canada a réussi à adopter une approche organisée et concertée, dans laquelle les partenaires travaillent ensemble et s’entraident. En fait, c’est grâce à cette collaboration que nous pouvons répondre précisément aux besoins des Canadiens en leur donnant les outils, le soutien, les informations et la confiance dont ils ont besoin pour ralentir la propagation du virus.
[Français]
Pendant la première vague, notre gouvernement a agi rapidement pour aider les Canadiens. Nous avons mis plus de ressources en ligne pour les aider à prendre soin de leur santé mentale. Nous avons aussi développé des applications pour les informer et mieux combattre le virus. En mai dernier, nous avons confirmé un investissement de 240,5 millions de dollars pour travailler avec les provinces et les territoires et rendre les services de santé virtuels plus disponibles.
[Traduction]
Les outils virtuels permettent aux Canadiens d’obtenir les services de santé dont ils ont besoin, par téléphone, par messagerie texte ou par vidéoconférence. Ces outils leur permettent également d’avoir accès à des services de spécialistes, en ces temps incertains. Les outils virtuels, notamment l’appli mobile Canada COVID-19, leur permettent aussi d’avoir accès à des informations fiables, de suivre l'évolution de leurs symptômes et d’apprendre à se protéger en période de pandémie.
Nous savons également que la COVID-19 peut avoir des répercussions sur la santé mentale des Canadiens et notamment sur leur niveau de stress. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé Espace mieux-être Canada, un portail en ligne gratuit qui offre aux Canadiens qui en ont besoin des services d'aide virtuels en matière de santé mentale, de consommation de substances et de mieux-être.
Notre gouvernement travaille de concert avec les provinces et les territoires, les innovateurs et d’autres acteurs pour accompagner l’expansion rapide des services de soins virtuels et pour faciliter l’accès des Canadiens et de leurs familles aux outils qui sont disponibles. C’est un volet important de la démarche adoptée par notre gouvernement pour assurer la protection des Canadiens.
Depuis des mois, des équipes de chercheurs du monde entier rivalisent d’efforts pour mettre au point un vaccin contre la COVID-19. Certains vaccins candidats en sont aujourd’hui à la phase trois des essais cliniques, qui est la dernière étape avant leur approbation éventuelle. J’aimerais aujourd’hui faire le point sur ce que nous avons fait pour garantir aux Canadiens un approvisionnement en vaccins contre la COVID-19.
Santé Canada a reçu des demandes d’autorisation de la part de trois laboratoires: de Pfizer Canada et BioNTech SE, de Moderna et d'AstraZeneca, qui travaille en collaboration avec l’Université d’Oxford. Des études sur la fiabilité et l’efficacité de ces trois vaccins ont déjà commencé et se poursuivront au fur et à mesure que d’autres données seront disponibles. Ce sont là des étapes très importantes avant d’en arriver à un vaccin et nous espérons recevoir bientôt des demandes d’autorisation d’autres fabricants.
Santé Canada est doté d’un système d’examen scientifique rigoureux et indépendant, afin de garantir que les vaccins sont fiables et efficaces pour prévenir la maladie qu’ils ciblent. Les décisions sont toujours fondées sur des données scientifiques probantes. Santé Canada n’autorisera un vaccin qu’après un examen rigoureux de ses propriétés et après s’être assuré que les avantages sont nettement supérieurs aux risques éventuels.
Pendant que les travaux se poursuivent du côté des vaccins, nous adoptons aussi, dès leur invention, de nouveaux outils qui nous aideront à vivre en sécurité avec la COVID-19. Il s’agit notamment de tests de dépistage rapides et efficaces. Santé Canada travaille avec célérité pour améliorer les tests de diagnostic et de contrôle rapides au point de service reposant sur des technologies de détection d'acide nucléique et d'antigène, afin de répondre aux besoins du Canada en matière de dépistage sans compromettre les normes de sécurité, d’efficacité et de qualité.
En date du 21 octobre, Santé Canada avait autorisé deux tests d’antigène pour le diagnostic de la COVID-19, le Panbio d’Abbott et le système Bd Veritor. Le test d’antigène fait partie des technologies émergentes qu’on peut utiliser pour déterminer si une personne est infectée par la COVID-19. Le test détecte des protéines précises associées au virus. Les échantillons pour ces tests doivent être prélevés par écouvillonnage nasal, les résultats sont connus en moins de 20 minutes, et le test doit être réalisé par un professionnel de la santé. Jusqu’à présent, Santé Canada a autorisé la vente au Canada de 41 dispositifs de dépistage de la COVID-19, et la liste complète figure sur son site Web, avec le nom de nombreux autres dispositifs à l’étude.
Par ailleurs, en ma qualité de ministre de la Santé, j’ai signé un arrêté d’urgence qui permet d’avoir accès plus rapidement à des trousses de dépistage de la COVID-19. Cet arrêté fait suite à celui que j’ai signé en mars, qui autorisait l’importation à titre exceptionnel de produits relatifs à la COVID-19. Lorsque des médicaments manquent, Santé Canada peut maintenant approvisionner autrement et légalement le marché canadien en médicaments. Il en va de même pour les appareils médicaux. Santé Canada fait également de son mieux pour établir un plan afin que notre pays ait toutes les chances possibles d'avoir accès à des médicaments pour traiter et prévenir la COVID-19 quand ceux-ci seront sur le marché.
La santé et la sécurité des Canadiens sont prioritaires pour le gouvernement. Avant qu’un test de dépistage soit autorisé au Canada, il est soumis à une évaluation rigoureuse dans le cadre du processus réglementaire de Santé Canada, afin de s’assurer que son innocuité, son efficacité et sa qualité sont suffisamment démontrées. Nous sommes toujours en contact avec des organismes de réglementation internationaux afin de pouvoir partager ces connaissances sur les nouveautés en matière de dépistage. Nous communiquons de manière proactive avec des entreprises dont les technologies de dépistage ont été approuvées par d’autres organismes de réglementation et nous les invitons à demander une autorisation au Canada.
Nous nous sommes également engagés à collaborer avec les autres pays pour endiguer cette pandémie, parce que notre gouvernement est bien conscient que nous n’y arriverons pas sans cela. Nous aidons un grand nombre d’organisations qui se livrent à une course inouïe pour mettre au point des vaccins candidats. Le mois dernier, le gouvernement a alloué 440 millions de dollars à COVAX Facility. Sur ce montant, 220 millions de dollars permettront au Canada de disposer d'options supplémentaires pour l'achat de doses de vaccin destinées à la population. Les 220 millions restant permettront de financer l’achat de doses pour les pays à revenus faibles et moyens dans le cadre d’un mécanisme de garantie de marché. Nous avions auparavant versé une contribution initiale de 25 millions de dollars à COVAX Facility.
En se joignant à cette initiative, le Canada accompagne financièrement les efforts collectifs qui sont déployés en vue de mettre au point un vaccin fiable, efficace et accessible contre la COVID-19, pour 172 pays participants. Ce mécanisme permettra aussi au Canada de se prévaloir d’options supplémentaires de doses de vaccin pour sa propre population. Cette approche s’ajoute aux ententes bilatérales que nous avons négociées avec des fabricants de vaccins, et elle nous permet de diversifier nos investissements dans plusieurs projets potentiels, étant bien entendu qu’en aidant les autres pays à combattre la COVID-19, nous renforçons aussi la protection du Canada et des Canadiens, car ce virus ne connaît pas de frontières.
Le gouvernement veille également à ce que les personnels soignants et les travailleurs de première ligne aient les équipements de protection individuelle, le matériel médical et les fournitures dont ils ont besoin pour faire leur travail. Nous le faisons en regroupant nos achats avec les provinces et les territoires, en renforçant notre capacité de production intérieure et en trouvant de nouvelles solutions pour prolonger la durée de vie des produits. Nous avons agi avec une grande célérité pour allouer aux provinces et aux territoires les équipements de protection individuelle, le matériel médical et les fournitures. Je tiens à remercier mes collègues, les ministres de la Santé de tout le pays, de s’être entendus sur une approche qui est appuyée par tous les paliers de gouvernement.
[Français]
Nous avons aussi accéléré le processus de fabrication d'équipements au pays pour répondre à nos besoins maintenant et planifier l'avenir.
Services publics et Approvisionnement Canada travaille directement avec des fournisseurs de partout au pays pour trouver l'équipement de protection et l'équipement médical nécessaires pour protéger les Canadiens et les travailleurs de la santé.
[Traduction]
Pendant la première vague de la COVID-19 au Canada, les établissements de soins de longue durée ont enregistré un nombre de cas excessivement élevé et, malheureusement, de nombreux décès.
Début avril, l’Agence de la santé publique du Canada a publié des lignes directrices sur la prévention et le contrôle de la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée, afin d’assurer la protection sanitaire des résidents et des personnels soignants de ces établissements. Les lignes directrices sont assorties de recommandations pour accompagner les efforts des services de santé publique des provinces et des territoires, afin de prévenir et de contrôler les infections. Ces lignes directrices ont été élaborées en collaboration avec le Comité consultatif national sur la prévention et le contrôle des infections, et elles ont reçu l’aval du Comité consultatif spécial pancanadien.
En avril également, les Forces armées canadiennes ont reçu une demande d’assistance pour aider à soigner nos aînés les plus vulnérables qui étaient atteints de la COVID-19. Les Forces armées canadiennes ont déployé du personnel qui a été affecté à des établissements de soins à long terme au Québec et dans la région du Grand Toronto, dans le cadre de l’Opération LASER.
Les militaires ainsi déployés ont travaillé en étroite collaboration avec le personnel des établissements en contribuant aux activités quotidiennes, en renforçant les mécanismes de contrôle et de prévention des infections, et en fournissant l’appui et le réconfort nécessaires. Je tiens à remercier les militaires des Forces armées canadiennes qui ont fait preuve d’une générosité et d’une amabilité incroyables.
Il est crucial, alors que nous entrons dans la deuxième vague de la pandémie, de travailler de concert pour protéger les aînés résidant dans des établissements de soins de longue durée. C’est pourquoi les responsables de la santé publique surveillent de près les cas de COVID-19 au Canada et réfléchissent aux restrictions sanitaires nécessaires pour protéger les personnes vulnérables. Cependant, l’épidémiologie de la COVID-19 est différente d’un endroit à l’autre, ce qui signifie que l’approche ne sera pas la même partout au Canada et qu’il faudra l’adapter aux problèmes et aux contextes particuliers de la maladie dans chaque province et territoire.
Cet été, le gouvernement a annoncé une entente avec les provinces et territoires qui s’accompagne d’une enveloppe de 19 milliards de dollars pour protéger la santé des Canadiens, pour leur permettre de reprendre le travail en toute sécurité et pour se préparer à un rebond de l'épidémie. L’Accord sur la relance sécuritaire comprend des investissements dans des domaines prioritaires dans les six à huit prochains mois, notamment dans l’aide aux plus vulnérables, dont les aînés dans les établissements de soins de longue durée et les maisons de retraite.
Le Canada a réussi à renforcer très rapidement la surveillance de la santé publique en ce qui concerne la COVID-19, notamment sa capacité de suivi du nombre de cas, des tendances dans le temps, de la gravité des cas et des caractéristiques démographiques des cas. Ces données sont communiquées au public, avec des mises à jour régulières sur le site Web canada.ca/covid-19/coronavirus. Je suis très heureuse que tous les ordres de gouvernement travaillent en aussi étroite collaboration pour partager cette information et fournir rapidement des données probantes, ce qui non seulement éclaire et soutient les interventions en matière de santé publique, mais permet aussi d’avoir accès à des chercheurs et à des scientifiques qui étudient la COVID-19 dans le contexte canadien et apportent des très précieuses données probantes qui peuvent influencer nos interventions futures.
La pandémie de COVID-19 a montré qu’il est nécessaire d’améliorer les systèmes de données canadiens sur la santé publique, y compris pour ce qui est de la rapidité, de l’exhaustivité et de la précision. Les systèmes de données canadiens sur la santé souffrent de problèmes systémiques qui ne sont pas nouveaux, notamment en ce qui concerne les ressources et la capacité, l’infrastructure de TI et la clarté, et la gouvernance des données. Nous devons cependant progresser dans ces domaines, car non seulement le palier fédéral, les provinces et les territoires ont une obligation de recueillir des données et d’en faire bon usage, mais leurs citoyens ont besoin de ces données pour continuer d’être en sécurité.
En outre, les 19 milliards de dollars investis dans l’Accord sur la relance sécuritaire, qui prévoit des fonds pour l’augmentation du dépistage, la recherche des cas contacts et la gestion des données, y compris de l’argent pour faire en sorte que les aînés soient en sécurité dans les établissements de soins de longue durée en améliorant les protocoles suivis pour les maladies infectieuses. Notre objectif est que le Canada dispose des données nécessaires pour repérer, prévenir et surveiller tout problème de santé actuel et futur, et y répondre, de même que protéger la santé des Canadiens et soutenir l’économie.
Dans tout le Canada, tous les ordres de gouvernement cherchent par tous les moyens à ralentir la propagation du virus, mais en fait, les décisions et les choix individuels ont également des répercussions importantes sur la santé et la sécurité publique. Le gouvernement du Canada adresse toujours le même message aux Canadiens: « Protégez-vous et protégez les autres, lavez-vous les mains, pratiquez la distanciation sociale, restez chez vous si vous êtes malade, et portez un masque. » Tout cela aide à gérer la propagation du virus. Aussi, téléchargez l’application Alerte COVID pour aider à ralentir la propagation.
Je suis tellement fière des Canadiens et des sacrifices qu’ils font pour la sécurité de tous. Nous ne devons pas relâcher nos efforts tant qu’il ne sera pas possible d’assouplir peu à peu et en toute sécurité les mesures en place actuellement.
Ce n'est qu'un aperçu de ce que fait le gouvernement pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens dans le contexte de la COVID-19. Comme on peut l'imaginer, un travail incroyable s'effectue en coulisses avec nos nombreux partenaires de tous les ordres de gouvernement et, bien sûr, avec des chercheurs et des scientifiques qui donnent généreusement temps et énergie pour aider les Canadiens. Tout ce travail permet d'approfondir de jour en jour notre compréhension du virus. Il nous fournit également les données scientifiques nécessaires pour guider et améliorer les interventions, les décisions et la planification en matière de santé publique aux niveaux local, national et international.
Nous avons découvert ce virus au cours de l'année dernière. Et nous avons appris que si on baisse la garde trop tôt, la COVID-19 frappera certainement de nouveau. Il faut donc poursuivre des efforts vigoureux dans le secteur de la santé publique pour réduire la transmission du virus et en minimiser l'incidence globale sur les Canadiens, notamment sur les plans social et économique. Il faut également planifier et se préparer pour l'avenir, car il y a encore tellement de choses qu'on ignore au sujet de la COVID-19. Au fur et à mesure que la situation évolue, il faut adapter notre réponse.
En conclusion, je trouve malheureux que la députée de ait rédigé cette motion de telle sorte que le gouvernement ait de la difficulté à y donner suite. Selon notre analyse initiale de la motion, ce sont les personnes même qui travaillent jour et nuit à la réponse du Canada qu'il faudra retirer de leurs tâches actuelles. En fait, en ces temps difficiles, la députée préfère que, au lieu de travailler ensemble pour protéger la population, ils se consacrent plutôt à des tâches inutiles qui n'aideront en rien les Canadiens à traverser les prochains mois, et ce à un moment où les cas de COVID-19 explosent partout au pays et posent des défis sans précédent aux Canadiens.
Nous devons nous concentrer sur ce qui compte à l'heure actuelle. On ne procède pas à un bilan alors que la bataille fait rage. Je peux assurer à tous les députés que le gouvernement du Canada continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir et dans son champ de compétence pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être des Canadiens pendant cette période difficile et éprouvante.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Les premières paroles que j'ai prononcées à la Chambre à la reprise des travaux parlementaires concernaient les patients qui avaient été frappés de plein fouet par la COVID-19. J'avais exprimé ma compassion pour les familles, pour ceux qui ont encore des séquelles de la maladie et pour ceux qui en sont décédés. J'avais aussi exprimé une pensée particulière pour les patients atteints de maladies autres que la COVID-19, parce qu'il y a effectivement des effets collatéraux à cette pandémie.
Aujourd'hui est une journée de l'opposition, au cours de laquelle nous traitons d'une motion qui aurait dû être adoptée le 9 octobre dernier. Je salue tous les patients atteints d'une maladie rare qui, n'eût été l'obstruction systématique des représentants du Parti libéral, attendaient le 9 octobre dernier que notre comité adopte la motion que j'avais déposée concernant les nouvelles lignes directrices du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés.
Si elle avait été adoptée, nous aurions pu inviter ces patients à venir nous dire comment ces lignes directrices bouleversent leur vie, leur droit à la vie et l'accès à ces médicaments innovants. Je salue ces patients, parce qu'on oublie souvent tous ceux qui, présentement, subissent les effets collatéraux de cette crise sanitaire mondiale sans précédent.
Je souhaite que cette motion soit adoptée par la Chambre et que mes collègues libéraux s'affranchissent du pouvoir de l'exécutif. Pour s'asseoir dans cette Chambre, il faut d'abord être élu comme représentant du peuple. Puisque la démocratie repose sur le pouvoir législatif — et non sur le pouvoir exécutif —, je demande aux députés du Parti libéral de jouer leur rôle de législateur en leur qualité de représentants du peuple et de prendre leurs distances par rapport aux exigences du gouvernement. Je leur demande de se mettre à faire le même travail que celui que nous faisons du côté de l'opposition: étudier la gestion de cette pandémie par le gouvernement libéral et demander des comptes plutôt que de se faire les valets du pouvoir exécutif.
Je demande que la Chambre adopte cette motion afin que le Comité permanent de la santé puisse passer à autre chose. Depuis le 9 octobre, je me serais attendu à ce que les représentants du Parti libéral soient prêts, aux réunions suivantes, dont celle de lundi dernier, à nous présenter des amendements. Le nous avait dit qu'il serait bien utile de faire preuve d'un peu plus de souplesse sur la question des délais: qu'attend-il pour proposer des amendements à ce sujet?
Nous sommes donc obligés ce matin de discuter à la Chambre d'une motion qui aurait déjà dû être adoptée. Pendant la première vague de la pandémie, il existait effectivement un esprit de collaboration entre les collègues: nous cherchions des solutions et nous cherchions à comprendre ce à quoi nous avions affaire et comment nous pouvions aider à surmonter cette pandémie. Tous les experts qui étaient alors venus nous voir nous avaient dit qu'il y aurait très rapidement une deuxième vague et que cette deuxième vague serait peut-être encore plus mortelle, plus difficile à surmonter. Pourquoi? C'est parce qu'il n'y a présentement pas de vaccin, ni de médicament ou de test sérologique fiable.
On ne gère donc que le temps et l'espace: l'espace de deux mètres et le temps pour se rapprocher d'un vaccin. Tant que nous n'avons pas cela, nous sommes effectivement vulnérables. Or, on a dépensé beaucoup d'argent. On a dépensé des milliards de dollars, et c'est correct parce qu'il faut soutenir les gens et l'économie. Sur les 340 milliards de dollars, à peine 2 % sont allés à la santé, alors que nous traversons la pire crise sanitaire de la planète. Il y a un problème.
Le directeur parlementaire du budget dit qu'il faut faire attention, parce que si on fait encore des déficits de 340 milliards de dollars pendant les deux prochaines années, il y aura de sérieux problèmes. Or, pour passer au travers de cette crise, il faut distinguer les investissements ponctuels, ou les dépenses ponctuelles, des investissements durables qui permettent de nous remettre sur pied. Les transferts en santé, qui sont justement un des points à l'ordre du jour de cette motion, constituent une grosse partie de la solution pour affronter les prochaines pandémies — parce qu'il y en aura d'autres.
Depuis la reprise des travaux, le gouvernement libéral joue une petite partie de matamore. Il dit que nous avons échoué dans les CHSLD et qu'il a été obligé d'envoyer son armée. À ce propos, les contribuables québécois paient cette armée. On l'envoie parfois faire les mêmes missions à l'étranger; il était tout à fait raisonnable de lui demander de venir nous aider sur le terrain.
On manquait d'équipement de protection individuelle. Les préposés aux bénéficiaires, les travailleurs de première ligne n'étaient pas correctement protégés au départ, parce qu'il y avait une pénurie. On a appris très rapidement que la réserve nationale était vide. On a appris aussi qu'on a envoyé de l'aide ailleurs, parce qu'on était certain qu'on ne serait jamais touché. Pendant 25 ans, on a sabré les transferts en santé. Quand on administre la santé et que les besoins sont sur son terrain, cela fait qu'on essaie de ménager la chèvre et le chou et d'aller au plus pressant. Malheureusement, des employés devaient travailler dans deux ou trois CHSLD pour joindre les deux bouts. En pandémie, cela n'aide pas sur le plan de la contagion croisée.
Je veux bien que nous fassions tous un examen de conscience et que nous prenions nos responsabilités. Nous sommes capables de nous imposer nous-mêmes des normes, pour veiller à ce qu'on ne délaisse plus jamais nos aînés dans nos CHSLD. Cela est clair. Nous sommes capables de prendre nos responsabilités, mais nous ne voulons pas que quelqu'un qui a manqué à sa parole pendant 25 ans vienne nous dire comment travailler et comment faire ce qui est bon pour nous. En plus, il dit qu'il va prendre de l'argent pour mettre en place des normes. Il ne sait même pas de quoi il parle quand il parle de normes, parce que le dossier des CHSLD n'est pas pareil dans toutes les provinces. Je lui dis bonne chance, rien qu'à voir la différence qu'il y a entre le Québec et l'Ontario. Il n'a même pas l'expertise et surtout pas la compétence.
Comme la santé préoccupe tout le monde, les gouvernements fédéraux veulent avoir leur mot à dire. Toutefois, cela fait déjà 25 ans qu'ils auraient dû décider de respecter leur parole et donner l'argent qu'il faut pour prendre soin de nos gens. C'est notre argent qu'ils doivent nous redonner. Nous voulons des transferts à hauteur de 35 % et non de 22 %. Là, on s'en va vers 18 %. Il y a 22 milliards de dollars à rattraper dès maintenant. Le fédéral dit tout le temps qu'il donne beaucoup. Pourtant, les provinces donnent 188 milliards de dollars, et le fédéral, 42 milliards de dollars.
Il y a un manque et il est temps que le fédéral contribue, au lieu de nous faire la leçon. Ce serait bien que le gouvernement nous dise maintenant qu'il rassurera l'ensemble des réseaux, qu'il investira et qu'il répondra présent à la demande du front commun du Québec et des provinces pour qu'on puisse enfin rétablir nos réseaux et prendre soin de notre monde au Québec et ailleurs.
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Monsieur le Président, faire face à une pandémie n'est pas une chose habituelle.
La dernière pandémie, la grippe espagnole, date de plus de 100 ans. Évidemment, personne ici n'a connu cette période, pas même le député de , malgré ce que certains peuvent penser. Quand bien même nous aurions voulu apprendre de cette dernière grande pandémie, cela aurait été difficile, puisque le contexte et les réalités étaient différents à l'époque.
Au cours des derniers mois, nous avons traversé de grands chambardements, et ce, à tous les égards, que ce soit sur le plan personnel, social, économique, technologique ou autre. Nous nous sommes unis et nous avons travaillé coude à coude. Il a fallu agir rapidement pour aider nos concitoyens. Lors de mes discussions avec des représentants du Regroupement des gens d'affaires de Beauport, on m'a dit que les programmes n'étaient pas parfaits, mais qu'il fallait faire vite.
Le combat n'est pas gagné: le virus est toujours présent. Nos concitoyens ont encore besoin d'aide et de soutien, et ils ont besoin d'être rassurés sur l'avenir. Avons-nous tout ce qu'il nous faut pour faire face à une autre vague ou à une éventuelle pandémie? Comment pouvons-nous nous assurer de faire face aux besoins du domaine de la santé et de la population en général, sans nous endetter au-delà de nos capacités de remboursement? Comment pouvons-nous garder la tête haute et demeurer un pays conscient de ses besoins et de ceux d'autres pays moins favorisés?
Ma formation première est l'enseignement de l'histoire et de la géographie au secondaire. Connaître notre histoire nous permet d'apprendre de nos bons et de nos moins bons coups, tant en tant qu'être humain qu'en tant que société. Connaître et comprendre son passé, même récent, permet de ne pas répéter certaines erreurs et de bâtir sur nos réussites. Pour bien le faire, nous avons besoin, comme l'historien, de plus d'une source d'informations. Aujourd'hui, mon but est de faire comprendre l'importance de la planification, de l'écoute et de la collaboration.
Je vais me permettre de faire un retour en arrière. En octobre et novembre 2019, alors que plusieurs d'entre nous, dont moi, commencions à peine à nous familiariser avec nos responsabilités et nos devoirs de députés, nous apprenions qu'une nouvelle maladie faisait rage à Wuhan, en Chine. La maladie était tellement contagieuse que les autorités ont décidé assez rapidement de complètement fermer la ville. D'ailleurs, un des premiers dossiers dont j'ai eu à m'occuper avait trait au rapatriement. Je me suis assurée qu'une fois que le citoyen était revenu, ce dernier allait se mettre en quarantaine. Je me suis aussi assurée qu'il avait accès à un réseau d'aide pendant les 14 jours de quarantaine.
Peu de temps après, nous apprenions que les autorités chinoises avaient fait construire deux hôpitaux en un temps record. À ce moment, j'ai commencé à me poser des questions sur notre niveau de préparation. Qu'avons-nous appris de la crise du SRAS, à Toronto? De quoi aurons-nous besoin? L'avons-nous? Si nous ne l'avons pas ou si nous n'en avons pas assez, comment ferons-nous pour l'obtenir? Pouvons-nous le produire? En combien de temps? À quels coûts? Nos infrastructures en santé sont-elles prêtes? Nos infrastructures gouvernementales sont-elles prêtes? Quel est le plan pour aider la population à surmonter le confinement?
En somme, je me demandais si le Canada avait un plan d'urgence. Quiconque me connaît sait que je me pose toujours 15 000 questions. Malheureusement, aujourd'hui, je ne peux pas dire que nous avions un plan, et ce, malgré que nous ayons vécu la crise du SRAS et que nous ayons eu l'occasion quasi inespérée d'être avertis de ce qui se passait ailleurs dans le monde.
D'urgence, nous avons établi des contacts avec des fournisseurs asiatiques afin d'obtenir des masques chirurgicaux et des masques N95, des gants en latex et en nitrile ainsi que des jaquettes. La population a répondu « présente ». Les distilleries se sont mises à transformer leur production d'alcool en désinfectant. Dans Beauport—Limoilou, la Distillerie Stadaconé l'a fait; à Saint-Augustin-de-Desmaures, la Distillerie Vice & Vertu l'a fait.
D'autres ont transformé leurs chaînes de production manufacturière pour produire des respirateurs. À Montréal, une coopérative de couturières a réussi à recruter des couturières et à produire des milliers de masques. Des individus tels que mon ami Daniel Carré ont utilisé leur propre imprimante 3D pour créer des visières de protection. Non seulement les partis qui siègent à la Chambre ont travaillé coude à coude, mais la population l'a fait également.
Sur le plan de l'approvisionnement, le processus de dotation des contrats a été raccourci afin de répondre rapidement à la demande. Cependant, force est de constater que, malgré toute la bonne volonté, il y a eu des écarts. Nous devons apprendre de ces écarts pour ne plus les reproduire. Il en va non seulement de la protection de la santé de nos concitoyens, mais aussi de la protection des finances publiques. Après tout, n'oublions jamais que l'argent dépensé vient de quelque part; il vient des taxes et de l'impôt que les gens paient.
L'approvisionnement est un dossier complexe; il demande d'avoir les yeux et la tête partout, puisque tous les ministères et tous les services ont des besoins qui impliquent d'établir des contrats avec des fournisseurs de biens et de services.
L'histoire nous a appris qu'en temps de crise, il survient des passe-droits dont la population ne se rend compte qu'une fois la crise finie. Or, il faut éviter de tels passe-droits et nous devons conserver la confiance de la population envers nos institutions et envers notre travail.
Ce dont nous avons besoin, je l'ai déjà dit, comprend notamment l'équipement de protection individuelle. Je ne referai pas toute la liste. Chaque semaine, les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires avaient des téléconférences avec Services publics et Approvisionnement Canada pour suivre l'état de l'approvisionnement et pour poser des questions. Ils voulaient notamment savoir pourquoi on ne favorisait pas davantage l'approvisionnement auprès de fournisseurs du Québec et du Canada, et on leur a répondu que c'était à cause d'un manque de ressources.
Comment s'organiser pour les avoir, dans ce cas? Quels sont les plans pour réduire notre dépendance envers la Chine? Pourquoi deux avions sont-ils revenus vides? Pourquoi recevons-nous tant de matériel non conforme? Ne peut-on pas le tester directement là-bas plutôt que de le faire ici? Combien de compagnies ont des contrats d'approvisionnement actuellement? Comment se fait-il que 2 millions de masques aient tant traîné dans un entrepôt qu'ils étaient périmés depuis cinq ans? Ne peut-on pas avoir un plan d'acquisition et de renouvellement des stocks?
Il n'y a toujours pas de réponse à certaines de ces questions dans un pays pourtant doté d'un plan « fait au Canada ». Il serait intéressant d'avoir un plan d'urgence « fait au Canada » et nous avons les capacités d'innovation pour le faire.
Pour combattre un virus, nous avons besoin de recherche sur l'ARN du virus, sur les réactions immunitaires et sur les traitements et les vaccins. Au début de la pandémie, tout le monde s'entendait pour dire qu'il faudrait éviter que les pays industrialisés monopolisent l'accès au vaccin. Tout le monde s'entendait pour dire qu'il y aurait un risque de monopole si les gouvernements investissaient sans droit de regard de l'argent public directement dans des entreprises privées. Tout le monde s'entendait pour dire que les études devraient être menées en collaboration et qu'elles ne devraient pas donner lieu à une nouvelle forme de compétition entre les pays. Le « boys club » des chefs d'État devient lassant: on est passé de « mon missile est plus gros que le tien » à « mon pays peut produire un vaccin plus vite que le tien ». Ne pourrait-on pas collaborer pour faire changement? Ce serait plus agréable.
Le Canada a annoncé en avril qu'il allait investir dans la recherche d'un vaccin fait ici. Le lendemain de l'annonce, une compagnie de la Colombie-Britannique recevait de l'argent. On crée soudainement un comité — pouf! — et aucune autre compagnie ne reçoit d'argent. Cela a pris des mois avant que des entreprises québécoises et d'ailleurs au Canada ne reçoivent des subventions pour la recherche d'un vaccin. Pendant ce temps-là par contre, des contrats étaient signés avec des compagnies étrangères. Pourrait-on voir ces contrats avec ces compagnies étrangères?
Parlons des tests rapides. On a investi dans une compagnie qui devait créer des tests rapides. De mémoire cependant, les tests coûtaient 8 000 $ chacun et avaient une marge d'erreur trop élevée. Qu'arrive-t-il avec ce contrat? La compagnie continue-t-elle ses recherches? On ne le sait pas. Nous avons besoin de tests rapides et nous venons d'apprendre que nous en avons 100 000 sous la main. C'est génial, sauf que ça ne représente que cinq jours de tests pour l'Ontario et le Québec. Après, il n'y en a plus.
Je continue avec les respirateurs. Un consortium canadien s'est formé pour créer des respirateurs innovateurs nécessitant moins de pièces et coûtant moins cher. Qu'arrive-t-il de ce projet? On ne le sait pas. Par contre, nous avons appris que deux gars ont créé une compagnie et sont devenus multimillionnaires 10 jours plus tard. Ce n'est plus le rêve américain, c'est maintenant le rêve canadien! Combien parmi nous sont capables de créer une compagnie et de devenir multimillionnaires au bout de 10 jours? Nous ne serions pas beaucoup.
Je donnais juste quelques exemples et je pourrais continuer pendant 30 minutes: je suis professeure et je suis habituée à parler pendant une heure.
Je disais que l'approvisionnement est un gros dossier, mais c'est également un dossier chaud. C'est le dossier où seront révélées chacune des lacunes et des erreurs de procédure, le dossier qui montrera chaque aspect du processus qui doit être changé. C'est le dossier des scandales qui éclatent au grand jour.
Pour parler franc, mes concitoyens et moi en avons soupé, de ces scandales; nous en avons ras le pompon. Tout comme moi, mes concitoyens veulent que nous agissions avec honnêteté et transparence. Ce sont non seulement des valeurs qui me sont personnelles, mais aussi ce que mes concitoyens exigent de moi. J'ose espérer que l'honnêteté et la transparence sont des valeurs qui sont aussi chères aux députés du gouvernement et à leurs concitoyens.
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Madame la Présidente, à titre de porte-parole du NPD en matière de santé, c'est un honneur de débattre de la motion à l'étude au nom de mes collègues.
Tous les députés s'entendent généralement pour dire que, depuis le début de 2020, la COVID constitue le plus grand défi de santé publique auquel le pays est confronté. Il s'agit de la pandémie la plus grave des 100 dernières années à l'échelle mondiale. Elle a une incidence marquée sur la santé de la population et a déjà causé 10 000 décès au Canada. La pandémie bouleverse les activités de la société et elle a, évidemment, un effet catastrophique sur l'économie du pays et sur le bien-être financier de millions de Canadiens. Elle entraîne de graves bouleversements et a des conséquences émotives, physiques et sociales. Elle met aussi en lumière des failles importantes du système de santé.
En mars, pendant la dernière session parlementaire, le comité de la santé a commencé à examiner, dans les grandes lignes, la pandémie et la réponse du gouvernement à la pandémie. Nous avions pour tâche d'examiner tous les enjeux relatifs à la COVID-19. Nous avons eu deux réunions par semaine, presque chaque semaine, jusqu'à la mi-juillet. Nous avons entendu beaucoup d'experts et d'intervenants, soit quelque 170 témoins: des épidémiologistes, des experts en maladies infectieuses, des responsables de la santé publique, des professionnels de la santé de toutes les disciplines, des représentants syndicaux, des urgentologues, des chercheurs et des responsables internationaux. Voici quelques-unes des failles que leurs témoignages ont révélées.
Les Canadiens ont été horrifiés de voir les conditions lamentables dans lesquelles vivaient un grand nombre de personnes âgées. Ce fut une véritable hécatombe: 80 % des décès dus à la COVID-19 au Canada se sont produits dans des établissements de soins à long terme. C’est le pourcentage le plus élevé parmi tous les pays de l’OCDE. La situation était si grave qu’il a fallu faire intervenir l’armée en Ontario et au Québec. Les militaires ont fait des rapports détaillés sur des centaines d’exemples de mauvais traitements et de négligence à l’égard des personnes âgées, qui allaient de la malnutrition à l’alimentation forcée, en passant par la négligence. Des aînés étaient laissés seuls pendant des heures, alors qu’ils pleuraient de douleur, qu’ils macéraient dans leurs propres excréments, qu’ils étaient entassés à quatre dans une chambre sans aucun mécanisme adéquat de contrôle des infections, qu’on leur administrait des médicaments périmés et qu’on les laissait mourir seuls, sans qu'ils puissent voir leur famille.
Tout cela a mis au jour la fragilité, l’inefficacité et l’iniquité des avantages sociaux en matière de santé liés aux emplois. Des millions de Canadiens ont vu disparaître leur couverture pour des médicaments d’ordonnance, des soins dentaires et des services sanitaires connexes de toutes sortes. Ils se sont ajoutés aux dizaines de millions de Canadiens qui n’ont jamais été assurés pour les médicaments que leur médecin leur prescrit et pour les soins dentaires dont ils ont désespérément besoin. Le gouvernement actuel et tous ceux qui l’ont précédé, au niveau fédéral, ont toléré cette situation.
Ces rapports ont également mis au jour la mauvaise planification des gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé depuis 10 ans, lesquels n’ont pas su préparer le Canada à une grave situation d’urgence sanitaire. Les Canadiens ont été choqués de voir que les professionnels de la santé, les infirmières, les aides-soignants, le personnel hospitalier et les premiers intervenants ne disposaient pas de l'équipement de protection personnelle de base comme les masques, les gants et les blouses, parce qu’il y avait une pénurie au Canada en raison d’une mauvaise planification.
Nous savons que le gouvernement a dû se débarrasser de plus de 2,5 millions de pièces d’équipement de protection personnelle parce qu’on les avait laissées dans un entrepôt jusqu'à ce qu'elles deviennent périmées, à cause de la négligence des gouvernements conservateurs et libéraux qui ne s’étaient pas souciés de mettre en place un système de gestion et de contrôle des inventaires pour la réserve nationale d’urgence. Nous avons également frôlé une pénurie de respirateurs, et il s'en est fallu de peu que nos médecins des soins intensifs doivent faire un choix terrible, que certains pays ont dû faire d’ailleurs, entre ceux qui pouvaient voir accès à l’intubation nécessaire pour leur sauver la vie et ceux qui ne le pouvaient pas.
Des études ont mis au jour les effets délétères de plusieurs décennies de politique commerciale néolibérale, qui ont rendu le Canada vulnérable et tributaire de pays comme la Chine et les États-Unis de Donald Trump pour s’approvisionner en produits et équipements médicaux de base qui étaient faits à l’étranger par des fabricants bas de gamme, sans aucune considération pour les risques que cela faisait peser sur la santé des patients canadiens qui en avaient besoin. Ces études ont également montré que le gouvernement libéral a pris la décision inexplicable et irresponsable de démanteler son excellent système d’alerte sanitaire d’urgence, le Réseau mondial d’information en santé publique, quelques mois seulement avant l’apparition de la pandémie au Canada, ce qui aurait pu nous faire épargner du temps, de la préparation et, en fait, de nombreux décès au Canada. Tout cela a fait ressortir l'ineptie de la décision prise au départ par le gouvernement conservateur de M. Harper de limiter les transferts en santé aux provinces à 3 %, alors que le coût des soins de santé au Canada augmente en moyenne de 5,2 % par an, ce qui a créé un problème de sous-financement chronique et de plus en plus grave de nos systèmes de santé provinciaux. Cette politique a été reconduite par le gouvernement libéral, qui avait pourtant promis de faire mieux, mais qui a simplement continué de sous-financer le secteur de la santé, avec les effets délétères que l’on connaît.
Pourquoi cette motion a-t-elle été présentée devant la Chambre des communes? Au moment de l’ajournement estival, le comité de la santé était en train de préparer un rapport et des recommandations au gouvernement, suite aux excellents renseignements qu’il avait reçus. Puis, le gouvernement a prorogé le Parlement à la mi-août. Cela a mis fin aux travaux du comité de la santé, et de tous les autres, et a effacé tous les témoignages qui avaient été recueillis.
À la reprise des travaux en septembre, nous avons dû recommencer à zéro. Nous avons eu un nouveau discours du Trône. Nous avons dû reconstituer les comités, réélire des présidents et des vice-présidents, adopter des règles de fonctionnement, et décider des travaux que nous voulions entreprendre.
J’aimerais faire une pause un instant pour parler de l’impact positif que les néo-démocrates ont eu sur le discours du Trône du point de vue de la santé. En collaborant avec le gouvernement, tout en défendant les intérêts des Canadiens, et pas ceux de notre parti, nous avons réussi à modifier le programme libéral qui proposait au départ d’accorder des congés de maladie seulement à ceux qui étaient atteints de la COVID-19 ou qui attendaient un diagnostic, si bien que le programme est maintenant accessible à tous les Canadiens qui ont une condition médicale les rendant plus vulnérables à la COVID-19. C’est ainsi que le nombre de Canadiens bénéficiant de congés de maladie est passé de quelques milliers à plusieurs millions, et cela, grâce au travail du NPD. Je m’en réjouis, notamment en tant que porte-parole en matière de santé, car il est très important que les Canadiens puissent s’absenter du travail lorsque leur santé le nécessite, surtout lorsqu’il s’agit d’une maladie infectieuse.
À cause de la prorogation décidée par les libéraux, le comité de la santé n’a pu se réunir que deux fois entre juillet et aujourd’hui, le 22 octobre. En ma qualité de porte-parole du NPD en matière de santé, je tiens à dénoncer publiquement cette prorogation inutile et inspirée de motifs politiques, qui a été manifestement imposée pour empêcher des comités d’enquêter sur divers scandales politiques du gouvernement libéral, y compris l’affaire UNIS. Je le dis parce que, dans une situation de pandémie mondiale, chaque journée, chaque semaine et chaque mois comptent. Les Canadiens s’attendent avec raison à ce que les gens qu’ils ont élus s’occupent avant tout de leurs besoins en matière de santé et d'économie, et non des intérêts partisans du , du Parti libéral ou de sa famille. Le comité de la santé a perdu un temps précieux, non seulement pour demander des comptes au gouvernement sur les décisions qu’il a prises, mais aussi pour formuler des recommandations constructives susceptibles d’améliorer le système de prestation des soins de santé aux Canadiens.
Que s’est-il passé au comité de la santé au cours des deux dernières réunions? Les libéraux ont proposé d’étudier des aspects précis de la pandémie, dont ses répercussions uniquement sur les établissements de soins de longue durée et uniquement sur la santé mentale, d'effectuer une étude distincte pour chacune de ces questions et de se limiter à ces deux questions. Il n’a pas du tout été question des témoignages que nous avions recueillis avant l’ajournement, sans doute parce qu’on avait prévu de ne pas en tenir compte. Les libéraux n’ont pas fait non plus de suggestions quant à la production de documents qui pourraient faciliter le travail du comité.
Au nom du NPD, j’ai donné avis de trois motions proposant une étude de ce qui suit, dans cet ordre. Premièrement, j’ai proposé de continuer notre étude sur la COVID-19, en adoptant tous les témoignages que nous avons entendus en 2020, afin de ne pas perdre cette information tout à fait essentielle. J’ai proposé de continuer notre étude sur la COVID-19, sans en limiter la portée, et de nous concentrer sur tout sujet de préoccupation.
J’ai également proposé de ne pas revenir sur des domaines déjà passés au crible et de se concentrer plutôt sur les questions les plus importantes et les plus productives pour préserver et protéger la santé des Canadiens aujourd’hui, que voici: où en est-on avec la mise au point de vaccins et l’accès des Canadiens à des vaccins éventuels? Quel sera le protocole de distribution des vaccins? Où en sont les traitements potentiels pour les personnes infectées par la COVID-19? Cette question est particulièrement importante, si jamais aucun vaccin n’est bientôt mis au point. Pourquoi les libéraux ont-ils démantelé le Réseau mondial d’information en santé publique et, surtout, qu’est devenu ce système d’alerte rapide essentiel? Que faut-il prendre en considération et de quelles ressources a-t-on besoin pour affronter la deuxième vague, qui est manifestement déjà là, et peut-être une troisième vague l’an prochain?
Où en est-on avec le dépistage et la recherche des contacts? On nous répète que ce sont deux éléments essentiels pour remporter toute bataille contre la transmission du virus. Est-il possible de définir des protocoles sûrs pour aider à réunir les familles cruellement séparées depuis des mois? Comment utiliser au mieux les meilleures données scientifiques et les conseils fondés sur des données probantes, qu’ils viennent d’organismes internationaux de la santé, d’autres pays ou de l’intérieur du Canada? Je propose que ce soit la priorité du comité de la santé, car la crise de la COVID est sans aucun doute le problème de santé le plus important qui frappe actuellement notre pays.
Par ailleurs, j’ai également donné avis de deux autres motions sur des domaines importants que nous devons, à mon sens, étudier après que nous aurons terminé notre examen sur la COVID, peu importe quand. Le premier est le régime universel de soins dentaires, c'est-à-dire un service assuré pour tous les Canadiens, parce qu’environ 12 millions de Canadiens n’ont aucune assurance soins dentaires. Beaucoup d’autres ont une assurance insuffisante pour un aspect de la santé qui est depuis trop longtemps ignoré et traité comme une question personnelle pour les riches ou les personnes qui peuvent s’offrir cette couverture.
J’ai également proposé d’étudier la santé des Autochtones parce qu’ils se classent au dernier rang pour pratiquement tous les paramètres importants de la santé. Tous les parlementaires devraient avoir honte d’une telle statistique.
Du point de vue de la procédure, j’ai déposé deux motions pour demander la communication de documents au comité. Il s’agit de documents nécessaires pour comprendre les activités très secrètes du groupe de travail sur les vaccins nommé par les libéraux, qui est composé à la fois de représentants de l’industrie et d’entreprises qui n’ont pas déclaré leurs conflits d’intérêts, alors même qu’ils recommandent au gouvernement d’investir dans certains vaccins. L’autre motion concerne des détails sur le plan du gouvernement pour la vaccination des Canadiens, le jour où nous disposerons d’un vaccin.
J’exprimerai aussi ma déception que la ait refusé de répondre à ma question à la Chambre quand je lui ai demandé si les Canadiens auraient accès gratuitement aux vaccins. Le NPD est d’avis que ce devrait être le cas par souci de justice sociale et pour des motifs de santé publique. Les conservateurs ont déposé aujourd’hui à la Chambre une motion qui va dans ce sens.
Que s’est-il passé au comité? Les libéraux ont retardé l’examen de cette motion en faisant valoir qu’elle est trop vague, puis qu’elle n’est pas assez inclusive. Ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Ils ont refusé catégoriquement de communiquer au comité quelque document que ce soit en prétendant principalement que leur gouvernement et les fonctionnaires sont beaucoup trop occupés pour qu’on leur demande de réunir ces données pour le Parlement.
Ils ont utilisé le temps précieux du comité de la santé pendant une pandémie pour faire obstruction en parlant pendant des heures afin d’éviter que cette motion soit mise aux voix, car ils savaient qu’une majorité des membres du comité et des partis, à savoir le Parti conservateur, le Bloc québécois et le NPD, l’approuvait. Rien n’a donc été fait sur le fond aux deux premières réunions du comité de la santé parce que les libéraux ont refusé de respecter la volonté de la majorité.
Je soulignerai maintenant deux faits importants. Premièrement, nous sommes en situation de gouvernement minoritaire. En 2019, les Canadiens, dans leur infinie sagesse, ont jugé bon de ne donner de majorité gouvernementale à aucun parti. Autrement dit, les Canadiens ont décidé démocratiquement que nous devions travailler ensemble afin de former une majorité sans égard à l'affiliation politique. Aucun parti ne peut opposer de veto dans ce Parlement.
Deuxièmement, le Parlement a besoin de la coopération des partis et des parlementaires. Les Canadiens veulent que nous fassions en sorte que le Parlement fonctionne. Ils s’attendent à ce que nous mettions de côté notre méfiance partisane, au moins dans une certaine mesure, pour arriver aux compromis nécessaires que dictent la raison et l’équité. Par conséquent, nous avons l’intention, avec mes collègues du NPD, d’appuyer cette motion parce qu’elle exprime la volonté de la majorité des membres du comité de la santé.
Nous l’appuyons parce qu’elle replace la COVID-19 dans son juste contexte, c’est-à-dire comme la priorité numéro un du comité de la santé. Je l’appuie parce qu’elle permettrait au comité de focaliser son attention sur tout secteur qui nous paraît important, comme c’était déjà le cas lors de la première session. Elle permettrait à chaque parti de convoquer un nombre égal de témoins à chaque réunion, ce qui nous permettrait d’entendre des points de vue divers et variés et de convoquer des témoins qui représentent les domaines qui nous intéressent plus particulièrement. Elle permettrait aussi à chaque parti de convoquer des témoins dans les domaines qu’ils veulent mettre en lumière, que ce soient les tests rapides, la santé mentale, les soins de longue durée ou le développement de vaccins. Toutes ces priorités ont été identifiées par les partis en comité, y compris par les libéraux.
La motion permettrait au comité d’avoir accès aux documents qui sont raisonnablement nécessaires pour lui permettre de demander des comptes au gouvernement. Au sujet de la divulgation de documents, le s’est engagé auprès des Canadiens, lors de son élection en 2015, à avoir un gouvernement « ouvert par défaut ». Il s’est engagé à ne plus museler les scientifiques et les fonctionnaires. Il a aussi promis que son gouvernement serait transparent et qu’il n’aurait pas recours aux stratagèmes du secret et du caviardage qui étaient devenus la marque de commerce du gouvernement Harper qui l’avait précédé.
Comme les temps ont changé! Que de fois cet engagement a été rompu par le gouvernement libéral qui, aujourd’hui, ne cesse de refuser de produire des documents, les caviarde lourdement et viole les consignes selon lesquelles ce caviardage doit être fait par le conseiller juridique parlementaire et pas par des fonctionnaires. Cela ne peut pas durer.
Les comités ont le droit et le devoir d’ordonner la production de documents non caviardés ou tout au moins caviardés dans les formes. C’est un pouvoir essentiel que les comités détiennent depuis longtemps dans un gouvernement démocratique et responsable. Il est crucial de pouvoir demander des comptes au gouvernement. Lorsque le gouvernement refuse de divulguer des documents ou qu’il les caviarde lourdement, comme cela arrive malheureusement trop souvent avec ce gouvernement libéral qui veut éviter des scandales politiques, il ne fait qu’entacher sa propre réputation et saper l’autorité du Parlement.
Contrairement à ce que les libéraux ont prétendu et qu’ils vont certainement continuer de prétendre aujourd’hui, la divulgation de documents au Parlement n’est pas un fardeau supplémentaire qu’on inflige aux fonctionnaires uniquement quand ça arrange le gouvernement ou que les documents n’ont pas beaucoup d’importance. C’est un devoir crucial qui incombe en tout temps à tout gouvernement honnête et responsable.
J’observe que cette motion autorise le caviardage pour des raisons relatives à la sécurité nationale, à la protection de la vie privée et, dans le cas du groupe de travail sur les vaccins, à la protection de l’intégrité des négociations contractuelles et autres. Je pense que nous sommes prêts à prendre en considération d’autres amendements, si les libéraux font des propositions raisonnables. La divulgation de ces documents correspond à une demande tout à fait raisonnable et responsable du comité de la santé, dans l’exécution de son mandat.
En résumé, mes collègues NPD et moi-même avons l’intention d’appuyer fièrement cette motion, tout en regrettant d’avoir dû la faire remonter jusqu’à la Chambre. Je tiens à remercier ma collègue de d’avoir pris l’initiative de la présenter aujourd’hui.
J’ai hâte de travailler avec elle et avec tous mes collègues du comité de la santé, dans l’intérêt de tous les Canadiens. Nous faisons cela parce que la santé des Canadiens est notre souci principal, et parce que l’intégrité du Parlement, que sous-tendent les valeurs de transparence, de reddition de comptes, de démocratie et de bonne gouvernance, l’exige.
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Madame la Présidente, je suis ravi d'aborder cet enjeu très important. En fait, je crois qu'aucun autre enjeu n'est plus important que l'étude sur la pandémie de COVID-19 et ses répercussions sur les Canadiens.
Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Avant d'entrer dans le vif de mon intervention d'aujourd'hui, je tiens à dire que j'ai écouté avec intérêt les arguments du Parti libéral en réponse aux allocutions de notre et de la députée de à l'ouverture de ce débat. Je trouve qu'il est complètement ridicule d'entendre la affirmer que le gouvernement libéral ferait preuve d'irresponsabilité s'il changeait de tactique au beau milieu du combat. Je suis très heureux que sir Julian Byng et Arthur Currie n'aient pas partagé le point de vue des libéraux. Lorsque la bataille de la crête de Vimy faisait rage et que des centaines de milliers de soldats mouraient, ils ont inventé le barrage roulant au milieu des combats afin de prendre le contrôle de la crête de Vimy. Je demande à la de revoir sa position à ce sujet et peut-être s'inspirer de L'Art de la guerre de Sun Tzu et non du colonel Custer lorsqu'elle met la vie des Canadiens en danger.
De nombreux députés libéraux disent que cette motion entraînerait la divulgation de secrets commerciaux de sociétés et d'ententes conclues avec des sociétés canadiennes. Détail intéressant, il y a quelques jours seulement, un arrêté d'urgence a été signé pour accorder à la le pouvoir de demander à des sociétés et à des entreprises pharmaceutiques du Canada de fournir des documents relativement à la COVID-19. Quelle hypocrisie!
Pourquoi la soutient-elle ici aujourd'hui que nous ne devrions pas demander des documents du gouvernement parce que ceux-ci n'ont pas d'importance alors qu'elle se donne elle-même de nouveaux pouvoirs pour faire exactement la même chose auprès de sociétés et d'entreprises pharmaceutiques canadiennes?
Les libéraux soutiennent qu'en demandant ces documents, nous allons rendre les ententes publiques; la ministre va faire exactement la même chose. Encore une fois, quelle hypocrisie!
Les habitants de ma circonscription me disent qu'ils veulent une stratégie. Ils veulent que le gouvernement libéral nous dise comment il entend gérer la crise de la COVID et la pandémie. Quand le a prorogé, cette mesure était la dernière étape d'une façon de faire très prévisible. Lorsque les Canadiens ont eu le plus besoin de leurs élus pour les aider à faire face à l'une des plus graves menaces que nous ayons connues en une génération, cette pandémie, le a commencé par fermer le Parlement, puis il l'a prorogé. Maintenant que nous sommes enfin de retour, il bloque le travail des comités: l'éthique, les finances et, maintenant, la santé. Ensuite, quand il n'obtient pas ce qu'il veut, il menace de tenir des élections en pleine pandémie.
Quand la prorogation a été décidée, l’idée était de repartir à zéro, c’est-à-dire de revenir en sachant clairement la direction que prendrait le Canada. Il n’en est rien. Nous avons perdu des mois de temps parlementaire pour rien. Tout ce que nous avons vu dans le discours du Trône, ce sont des promesses libérales non tenues, mais ressassées. Nous n’avons vu aucun plan en ce qui concerne l’accès aux vaccins ou l’accès à des tests de dépistage rapide. La seule chose que nous voyons pour l’instant avec le gouvernement libéral, c’est la planification d’une autre série de fermetures d’entreprises dans tout le Canada. Notre économie n’en a pas les moyens. Les fermetures ne peuvent pas être la seule solution de rechange, nous ne pouvons pas nous le permettre. D’autant que nous savons que d’autres pays utilisent d’autres solutions.
L’Allemagne, le Japon, l’Autriche et l’Islande utilisent tous une technologie des tests de dépistage rapide et ils réduisent la durée de la quarantaine pour que les entreprises restent ouvertes, tout comme les écoles, pour que les familles ne soient pas séparées, pour que les régions et les collectivités restent reliées entre elles, et pour pouvoir relancer le transport aérien et le tourisme. Cependant, au Canada, nous sommes nettement à la traîne par rapport à d’autres pays. Nous utilisons la quarantaine de 14 jours que la plupart de nos partenaires n’utilisent pas. En fait, plus de 80 pays utilisent cette nouvelle technologie, mais le Canada n’en fait pas partie. Il est très difficile pour nous de retourner voir nos concitoyens et de leur dire, « Vous savez quoi? D’autres pays ont cette technologie ». Nous ne sommes pas obligés d’en passer par 14 jours de quarantaine ou des fermetures. La plupart des entreprises n’y survivront pas.
Comment pouvons-nous regarder nos concitoyens en face et leur dire que nous pourrions utiliser cette technologie de tests de dépistage rapide, ou même des tests réalisés à la maison, mais que nous préférons ne pas le faire? Cette décision témoigne d’un complet décalage avec ce qui se passe dans nos collectivités. Je vais vous donner un petit exemple. Dans ma circonscription, Foothills, comme beaucoup de mes collègues dans la leur, j’ai mis sur pied un groupe de travail pour la relance économique. Nous avons interrogé des centaines d’entreprises de la circonscription. Nous voulions leur offrir un guichet unique auquel poser des questions, autrement dit, être une ressource au sujet des programmes fédéraux et provinciaux, afin qu’elles sachent ce qui leur est proposé. Ce que j’ai trouvé très intéressant, quand nous avons interrogé ces entreprises, c’est que moins de 30 % d’entre elles ont eu accès, ou droit, à des programmes fédéraux comme le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, le Programme de subvention salariale ou même le programme de subvention au loyer, dont nous savons que c’est un parfait échec. Depuis des mois, les libéraux promettent de modifier ces programmes pour les rendre plus généralement accessibles.
Ce n'est pourtant pas ce qui se passe au sein de ma circonscription, une collectivité rurale du Sud de l'Alberta où ce type d'entreprises n'ont pas accès aux programmes en question. Ce dont ces entreprises ont besoin, c'est de pouvoir demeurer ouvertes et de maintenir les emplois de leurs travailleurs afin qu'ils puissent continuer à subvenir aux besoins alimentaires de leur famille. Le dépistage rapide est un exemple parfait de la façon dont nous pourrions y parvenir. Je m'interroge sur le fait que cette technologie est utilisée dans d'autres pays, mais pas ici au Canada. C'est le principe de base de la motion dont il est question aujourd'hui. Nous souhaitons nous pencher sur ce qui a mené à la situation que nous vivons actuellement. Quelles décisions le gouvernement libéral a-t-il prises pour nous amener au point où nous en sommes?
Nous pouvons nous servir de cette motion comme point d'ancrage pour la suite. Quelle technologie permettant de fabriquer des vaccins a été examinée? Sommes-nous près de pouvoir effectuer du dépistage rapide, ou du dépistage à domicile? Quelles ont été les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale? Voilà les enjeux dont nous voulons débattre, et qui ont été discutés de manière bien timide au comité de la santé.
Or, à quoi avons-nous eu droit jusqu'à maintenant? À de l'obstruction ridicule de la part des députés libéraux au comité de la santé. On nous a dit que ces documents représentaient trop de travail, que le week-end de l'Action de grâces devrait être un congé et qu'on n'avait vraiment pas envie de faire cela maintenant.
Ces membres du comité de la santé savent-ils seulement pourquoi ils sont ici? Ils ont été élus pour se rendre à la Chambre des communes et pour se mettre au travail. Tant pis s'il faut passer un week-end ou une soirée de séance à lire des documents qui s'avèrent pertinents pour la santé et la sécurité des Canadiens. C'est justement pour cela qu'on nous a envoyés ici et les excuses ne tiennent pas.
Deux autres membres libéraux du comité de la santé ont dit que les caractères du texte des motions étaient trop petits et qu'ils n'arrivaient pas à les lire. Est-ce une blague? Étaient-ils vraiment sérieux? Il suffit d'agrandir l'image. Ils disent qu'accéder à ces documents demandera trop de temps aux fonctionnaires. Je suis très fier de ce que font les fonctionnaires depuis le début de la pandémie et de la façon dont ils ont répondu aux demandes. Pour créer certains des programmes, il aurait normalement fallu des mois, voire des années, mais les fonctionnaires ont réussi à le faire parfois en quelques jours, et même en quelques heures. Je les en félicite. Cependant, il est possible de marcher et de mâcher de la gomme en même temps, et il ne faut pas beaucoup de temps pour faire une recherche sur l'ordinateur et appuyer sur « imprimer ». C'est ce que nous demandons aux fonctionnaires de faire dans ce dossier. Je comprends que la tâche est lourde, mais je suis prêt à m'occuper d'examiner ces documents. Que les libéraux bloquent l'accès à ces renseignements essentiels pour les Canadiens est inacceptable. Il est crucial que nous gardions les entreprises ouvertes et que nous permettions à l'industrie aérienne de redécoller. Ce qui est évident, c'est que les tests de dépistage rapide ouvriraient la voie à la relance économique.
En terminant, je trouve extrêmement frustrant que les libéraux bloquent ce débat, cette discussion et cette étude d'une grande importance au comité de la santé, mais il semble que l'hostilité du gouvernement à l'égard de la vérité n'ait d'égal que le penchant du pour les manquements à l'éthique et la corruption.
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Madame la Présidente, je tiens à souligner l'excellente intervention de mon collègue albertain.
Dans le fond, il nous dit que le travail le plus important que nous avons à faire à la Chambre, c'est d'accompagner la population canadienne et de prendre des mesures efficaces pour contrer la pandémie.
C'est exactement ce dont il est question aujourd'hui. La motion qui est à l'étude vise essentiellement à demander au Comité permanent de la santé de tout faire pour que la réponse du gouvernement soit efficace. Nous devons poser des gestes efficaces pour lutter contre la pandémie et faire preuve de transparence.
Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est le manque de transparence et de mesures efficaces pour lutter contre la pandémie. Est-ce que chaque député est d'accord aujourd'hui pour dire que nous sommes au Parlement canadien pour nous assurer que le gouvernement vient en aide aux entreprises?
Je pense par exemple à Autocar Excellence de Bellechasse, une entreprise qui a de beaux autocars flambants neufs à Bellechasse, mais qui ne peut s'en servir pour des raisons évidentes. Je pense aussi à la société Prevost de Sainte-Claire, qui fabrique ces autocars, pour lesquels la demande est très faible alors que la pandémie repart de plus belle.
Notre rôle à nous est d'atténuer les conséquences de la pandémie, particulièrement en matière de santé. Le Comité permanent de la santé a un travail important à faire et c'est ce qu'on lui demande aujourd'hui. Malheureusement, on voit que les libéraux semblent cacher quelque chose. Dans le fond, s'ils sont si fiers de leur gestion de la pandémie, ils devraient nous ouvrir leurs livres pour nous permettre de voir ce que nous pouvons améliorer et comment.
Il faut dire qu'au mois de janvier, quand les conservateurs sonnaient l'alarme pour annoncer ce qui s'en venait, la disait que la fermeture de la frontière n'était pas un outil très efficace pour lutter contre la pandémie. Or, c'est par la frontière que la pandémie est arrivée. Dès le départ, le gouvernement s'est fait prendre les culottes baissées, comme on dit par chez nous.
Ce que nous voulons, c'est pouvoir mieux réagir. Lors de la première vague, les mesures qui ont été prises étaient improvisées, privant les gens de leur motivation à conserver leur emploi.
Ensuite, les libéraux ont commencé à donner des contrats à leurs petits amis. Hier, nous avons tenu un vote sur l'affaire WE Charity. Lorsque les libéraux ont senti la soupe chaude en comité, ils ont fermé le Parlement et le ministre des Finances a démissionné. Hier, ils ont brandi l'ultime menace, celle de déclencher une élection générale. Comme le disait mon collègue, les libéraux disaient « WE » à un scrutin destiné à cacher un scandale.
Nous voulons aller au fond des choses en exigeant de la transparence et en luttant efficacement contre la pandémie. C'est notre travail en tant que parlementaires. Les députés, qu'ils soient bloquistes ou néo-démocrates, disent aujourd'hui qu'ils veulent travailler ensemble pour s'assurer que la réponse du gouvernement est efficace.
Le gouvernement nous a présenté un discours du Trône cet automne dans lequel il y avait beaucoup de priorités. Encore une fois, cependant, il allait dans toutes les directions en ne proposant rien de clair ni de mesures efficaces de dépistage.
Or, nous voulons de telles mesures. À l'heure actuelle, certaines personnes reçoivent un diagnostic de COVID-19 et doivent rester chez elles. Plus vite on pourra dépister les cas, plus vite on pourra permettre à ces personnes de continuer à faire rouler l'économie: pensons notamment ici aux gens qui ont des enfants.
On passe sous silence tous les effets indirects de cette pandémie. Pensons à l'isolement que vivent les aînés et bien des personnes. C'est la raison pour laquelle le gouvernement doit avoir la réponse la plus efficace possible. Nous, les députés conservateurs et des autres partis de l'opposition sommes prêts à travailler pour mettre en place des mesures efficaces. Malheureusement, comme je le disais, nous nous heurtons à l'opacité du Parti libéral, lequel semble vouloir cacher quelque chose.
Dans l'actualité cette semaine, on apprenait que des amis du Parti libéral avaient obtenu des contrats d'approvisionnement pour de l'équipement médical vendu pratiquement au double du prix courant. On comprend donc que les libéraux veulent cacher des choses.
Il n'y a pas que des vies qui sont en jeu, il y a aussi les montants colossaux qui sont investis présentement pour lutter contre la pandémie. C'est une raison de plus pour faire preuve de vigilance et mettre en place des mesures efficaces. Le cafouillage libéral dans la gestion de la pandémie rend le travail de l'opposition encore plus important.
Malheureusement, comme on le voit bien, les partis ont les mains liées, parce que les libéraux semblent avoir quelque chose à cacher.
Ce qu’on demande dans la motion d’aujourd’hui, c’est de mettre en place des outils efficaces. Que ce soit en Alberta, au Québec ou ailleurs, on a besoin de mesures ciblées, qu’il s’agisse du dépistage, de vaccins efficaces ou de traitements, afin d’aider les provinces et le réseau de la santé, qui est fortement éprouvé, à relever ce défi.
Au moment où ils disaient qu’il n’y avait pas de menace, les libéraux ont envoyé du matériel médical en Chine. C’est un peu choquant. Ils ont envoyé des centaines de milliers de masques, de gants et de blouses de notre réserve à l’étranger. Quelques semaines ou quelques mois plus tard, nous étions en pénurie. De plus, on avait un système d’alerte précoce en cas de pandémie, mais il a été fermé avant la pandémie.
Alors, non seulement le gouvernement n’a pas mis les bons outils en place, mais il a pris des mesures qui se sont avéré contre-productives. C’est pourquoi il est important de laisser le Comité permanent de la santé faire son travail. À partir de maintenant, comment peut-on travailler de manière constructive pour faire en sorte que le gouvernement ait une réponse efficace pour contrer la pandémie et soutenir les entreprises, les familles, le réseau de la santé et les provinces?
Nous croyons qu’il est important de s’assurer que la frontière est étanche. On a encore vu, cette semaine, des milliardaires américains venir se promener dans des foyers d’infection. Comment se fait-il que la du Canada ait laissé ces gens entrer et constituer un risque pour les autres, alors qu’on sait que les Canadiens sont confinés et qu’on limite leurs activités? De plus, les Canadiens qui reviennent ici doivent se mettre en quarantaine. Nous ne voulons pas qu’il y ait deux poids, deux mesures. Ce sont des questions légitimes que se posent les députés de l’opposition. Nous demandons des réponses au gouvernement et nous faisons face à un mur opaque.
Au sujet du masque, d’ailleurs, le gouvernement disait au départ qu’on ne savait pas si c’était efficace. En fait, il déconseillait même le port du masque, alors qu’on sait maintenant que c’est un outil qui sert à mettre toutes les chances de son côté. Justement, ce que nous voulons faire au Comité permanent de la santé, c’est mettre toutes les chances de notre côté pour qu’on ait des mesures efficaces.
Par ailleurs, nous voulons accélérer les mécanismes de dépistage. Je reviens là-dessus, car c’est important. Comme mon collègue le mentionnait, plusieurs pays ont un ensemble de mécanismes permettant aux gens d’obtenir un diagnostic rapidement et de prendre les mesures nécessaires lorsqu’ils ont une raison de croire qu’ils ont contracté la COVID-19. Comme on le dit, le temps, c’est de l’argent. À cause de la lenteur de sa réponse, le gouvernement perd un temps fou.
Je demande donc à mes collègues libéraux s’ils sont prêts, aujourd’hui, à dire: travaillons ensemble pour lutter contre la pandémie et prendre des mesures efficaces. Nous, nous sommes prêts à faire le travail. Nous tendons la main au gouvernement en disant: travaillons ensemble. Nous vivons une période exceptionnelle, c’est-à-dire une crise sanitaire. C’est le temps de se serrer les coudes, de travailler ensemble et d’avoir un Parlement qui fonctionne.
Pourquoi les libéraux refusent-ils cette main tendue visant à faire en sorte que la pandémie ne soit plus qu’un mauvais souvenir?
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je voudrais commenter aujourd'hui la motion hyper-partisane de nos collègues conservateurs.
Je suis fière de siéger au comité de la santé depuis le début de la pandémie. Le comité travaille fort pour étudier la COVID-19 et la réponse du gouvernement. Depuis janvier, il a tenu 34 réunions et entendu 171 témoins dans le cadre de son étude sur la COVID-19. La motion n'a pas pour objectif de continuer le bon travail qui est effectué pour les Canadiens, mais plutôt de pousser le comité de la santé à s'enliser dans des tâches contre-productives et sans fin.
L'opposition affirme qu'elle agit dans l'intérêt des Canadiens. Cependant, dans le cadre des discussions sur la motion, je voudrais revenir sur certains propos de la députée de sur Facebook. Je vais lire les titres des vidéos Facebook de la députée avant de parler du comité de la santé. Je veux donner une idée aux députés du ton qu'elle emploie pour s'adresser à son public. Elle publie une vidéo sur une « Alerte aux élections surprises » avec un lien vers son site Web. Elle ajoute ensuite une vidéo intitulée « Le point sur les élections surprises », une autre sur le même sujet, puis une alerte aux élections en bonne et due forme: « Vote de confiance sur le scandale entourant Trudeau — pour tout savoir sur ce qui se passe à Ottawa!!!! ».
J'entends la députée affirmer que nous devrions travailler main dans la main. Nous sommes prêts à travailler main dans la main pour le bien des Canadiens.
J'aimerais sincèrement qu'on m'explique ce qui tracasse la députée. Si les conservateurs se souciaient vraiment des soins de longue durée ou même des transferts en santé aux provinces, ils saisiraient le comité de la santé d'études portant là-dessus.
Les députés d'en face ne pensent à rien d'autre qu'à faire de la petite politique. De ce côté-ci, nous préférons penser au bien-être des Canadiens. Comme beaucoup l'ont dit avant moi, ce qui s'est produit dans les établissements de soins de longue durée pendant la première vague de la COVID-19 est sans aucun doute une tragédie. Je crois que la majorité des députés en conviennent.
Qu'on imagine donc ma déception quand j'ai constaté que les établissements en question sont seulement mentionnés au passage dans la motion à l'étude. Il ne s'agit que d'un sujet parmi les 16 qui y sont abordés. C'est aussi décevant que lorsque la députée de en a saisi le Comité permanent de la santé, puisque là aussi, les soins de longue durée étaient enterrés parmi 16 sujets différents. Ce qui s'est produit dans ces établissements mérite une étude à part entière du Comité.
Cette motion obligerait le Comité à se lancer dans une étude sans fin sur des problèmes qui touchent surtout la circonscription de la députée. Bon nombre de députés s'en soucient aussi. Enfin, peut-être que, pour certains députés conservateurs, il s'agit d'un sujet important.
Dès notre toute première réunion, les libéraux ont présenté au comité une motion visant à étudier l’incidence de la COVID-19 sur la santé mentale, et ma motion vise à étudier son incidence sur les soins de longue durée. Tout en respectant les compétences provinciales, nous voulons continuer à faire du bon travail pour les Canadiens au comité, ce que cette motion déraisonnable ne permet pas.
La situation dont ont fait état les Forces armées canadiennes dans cinq foyers de soins de longue durée en Ontario est très préoccupante et troublante. L'un d’eux est situé dans la collectivité de Brampton-Sud que je représente. Cette situation est le résultat d’une tendance à négliger les établissements de soins de longue durée en Ontario et n’est en aucun cas excusable. L’utilisation inadéquate de l’équipement de protection individuelle, les mauvais traitements infligés aux résidents et les mauvaises conditions des installations sont inacceptables.
J’aimerais remercier les Forces armées canadiennes pour les services qu’elles ont rendus au Canada et pour le courage dont elles ont fait preuve en présentant ce rapport. C’est à nous, les élus, de faire partie de la solution à ce problème. Plus de 80 % de tous les décès liés à la COVID-19 sont survenus dans des foyers de soins de longue durée. Nos aînés méritent beaucoup mieux que le traitement qu’on leur a réservé.
Dans certains foyers, plus du tiers des résidents sont décédés. Plus de 1 900 personnes âgées sont mortes au cours de la première vague dans des foyers de soins de longue durée en Ontario seulement. Cela ne veut pas dire que tous les établissements de soins de longue durée sont mauvais. En fait, il y a beaucoup d’excellentes installations partout au pays. En Ontario, des décès ont été enregistrés dans seulement 60 % des foyers, et la moitié des décès se sont produits dans seulement 23 foyers de la province.
Il s’agit de déterminer ce qui n’a pas fonctionné dans les foyers où la COVID-19 a causé la mort, en respectant dans bien des cas les compétences provinciales, ce que ma motion au comité de la santé reconnaît. Il est extrêmement important d’analyser comment nous pouvons mieux protéger nos aînés à l’avenir. Le gouvernement fédéral et moi, en tant que députée, n’avons aucun intérêt à empiéter sur les compétences des provinces en matière de soins de longue durée. Ce problème remonte à loin et la COVID-19 nous fournit à tous l’occasion d’intervenir et de dire que nous ne permettrons plus que les aînés soient traités d’une façon qu’ils ne méritent pas.
Nous sommes maintenant frappés par la deuxième vague. Nous voyons des cas commencer à se répandre dans les foyers de soins de longue durée. Les experts sonnent encore une fois l’alarme.
« Je trouve la situation absolument terrifiante et je m'inquiète beaucoup », a dit le Dr Amit Arya, un médecin spécialiste des soins palliatifs de longue durée qui a été directement témoin de la dévastation causée par la première vague dans les établissements de la région du grand Toronto. « Il faut comprendre que le secteur des soins de longue durée n'est pas un univers parallèle. Une propagation accrue de la COVID-19 dans la collectivité augmente le risque d'une éclosion dans les établissements de soins de longue durée. »
En Ontario seulement, on compte 71 éclosions dans des foyers de soins de longue durée. Le gouvernement fédéral a envoyé la Croix-Rouge en renfort dans sept établissements d'Ottawa et plus de 600 travailleurs de la Croix-Rouge pour venir en aide à 25 foyers de soins de longue durée du Québec.
Au cours du mois dernier, il y a eu 40 décès attribuables à la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée en Ontario, dont sept au cours de la semaine dernière seulement. La situation est loin d'être résolue et montre à quel point il est important que le comité de la santé lui accorde l'attention qu'elle mérite.
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude aux héros qui œuvrent dans les établissements de soins de longue durée. Ils ne ménagent aucun effort pour appuyer les résidents et je les en remercie. En cette période difficile, les Canadiens sont reconnaissants du travail accompli pour protéger les aînés.
Cela dit, nous avons tous entendu parler de la pénurie de personnel en Ontario et dans le reste du pays. Il faut étudier ce problème afin d'éviter que se reproduise la situation tragique du printemps dernier. Cela relève de la compétence provinciale, mais, comme le gouvernement l'a indiqué, la situation nous concerne tous.
Certaines provinces ont été proactives dans ce dossier, et c'est formidable. Depuis le début, les provinces adoptent différentes approches pour protéger les résidents des centres de soins de longue durée. Par exemple, le Québec a lancé une campagne de recrutement en juin afin d'embaucher et de former des milliers de préposés et de nommer un gestionnaire par centre de soins de longue durée pour superviser les mesures relatives à la COVID-19. Il serait bénéfique de tirer parti des connaissances des spécialistes du Québec et des autres provinces afin de savoir quelles sont les mesures de protection qui sont prises dans les centres de soins de longue durée alors que le pays est confronté à la deuxième vague de COVID-19.
La COVID-19 a aussi de graves conséquences pour la santé mentale des Canadiens. La solitude a aussi des répercussions sur les Canadiens. Selon de récents résultats de recherche du Centre de toxicomanie et de santé mentale, une partie importante de la population éprouve des problèmes de santé mentale. Mon collègue le député de a présenté une motion au comité pour que l'on étudie les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être des Canadiens.
Cette pandémie qui passe inaperçue est un autre problème dont bien des gens de ma circonscription m'ont fait part. Michelle, une résidante de ma circonscription, Brampton-Sud, a deux parents âgés qui sont en centre de soins de longue durée. Elle milite pour des changements dans ces centres depuis le début de la pandémie. Elle a travaillé avec d'autres familles qui sont dans une situation semblable, et elle a même obtenu 70 000 signatures dans le cadre d'une pétition visant à réclamer une intervention de tous les gouvernements. Les gens comme Michelle comptent sur nous pour que nous prenions les bonnes décisions pour leurs familles.
Bien qu'une modeste partie de cette motion vise à ce qu'on étudie dans une certaine mesure la situation des centres de soins de longue durée, ce problème mérite à lui seul une étude au comité de la santé.
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Madame la Présidente, depuis le début de la pandémie, le Comité permanent de la santé a consacré de nombreuses heures de travail à l'obtention de témoignages d'intervenants de partout au Canada concernant les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Je suis fier de ce que nous avons accompli et surtout de notre façon de collaborer pour accomplir notre travail et aider les Canadiens.
Bien des choses ont changé depuis le début de la pandémie. Même si certains ont affirmé leur intention de collaborer, il n'y a pas eu de gestes pour le prouver. Je suis frustré et déçu par la nouvelle approche des conservateurs au sein du Comité permanent de la santé. Nous n'étions pas toujours du même avis avant, mais il a toujours été clair que tous les membres du Comité avaient comme objectif d'être productifs plutôt que de tomber dans la partisanerie.
La motion dont nous sommes saisis établit 16 domaines à étudier et demande la production de six rapports. Je le répète: elle établit 16 sujets d'étude. Elle empêchera le comité d'étudier en profondeur ces sujets, d'examiner les questions clés et de faire comparaître d'importants témoins de partout au Canada.
Au début de l'année, le comité de la santé a tenu 34 réunions dans le cadre desquelles nous avons entendu 171 témoins et reçu 51 mémoires couvrant bon nombre de questions importantes. Cependant, une seule de ces 34 réunions que nous avons tenues au cours du printemps et de l'été a porté sur la santé mentale. Si cette réunion nous a ouvert les yeux, elle n'a certainement pas suffi à nous permettre de mieux comprendre la situation à laquelle nous étions confrontés en ce qui concerne la santé mentale des Canadiens.
Dans cette optique, lorsque nous nous sommes réunis à nouveau le 9 octobre, j'ai présenté une motion au comité afin d'étudier les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être de la population canadienne. Cette motion recommandait entre autres de se pencher sur la situation des peuples autochtones, des Canadiens radicalisés et des populations vulnérables. Elle visait également à examiner l'efficacité et la disponibilité des services de santé mentale en ligne, et la manière dont le gouvernement pourrait aider les provinces et les territoires. J'ai été déçu lorsque ma collègue de a proposé d'ajourner le débat sur cette étude — sans même nous fournir l'occasion de discuter de son importance —, afin que sa motion puisse être présentée. Néanmoins, elle a pris la peine d'affirmer ceci:
Je trouve vraiment que l'esprit de la motion dont nous sommes saisis est très encourageant. J'essaie de ne pas parler publiquement de ma vie personnelle, mais étant moi-même séparée de ma famille en raison des mesures prises pour lutter contre la COVID-19, je comprends les répercussions que certaines de ces mesures ont sur la santé mentale. J'ai discuté avec d'autres personnes qui sont dans une situation semblable à la mienne, et je sais que c'est difficile, et ce n'est qu'un groupe de personnes. Des gens ont perdu leur emploi ou sont victimes de violence conjugale ou ont des problèmes de santé mentale. Il est certainement important que notre comité se penche sur le sujet.
Toutefois, le 19 octobre, la santé mentale n'était que l'un des 17 points de la motion présentée par la députée. Un seul point sur les 17 à l'étude.
La motion d'aujourd'hui ne parle pas de santé mentale. C'est inacceptable, mais il semble bien que c'est là toute l'importance que ma collègue accorde à la santé mentale: elle ne vaut pas la peine qu'on en parle. La députée de trouve ma motion encourageante. Je lui en sais gré, mais j'aimerais pouvoir en dire autant de la motion présentée au comité et de celle qui fait l'objet du débat d'aujourd'hui. Je dirais plutôt qu'elles me découragent et qu'elles démontrent une totale indifférence envers les Canadiens en ces temps difficiles.
Il ne fait aucun doute que la COVID-19 est l’un des plus grands défis que nous ayons jamais eu à relever. D’un bout à l’autre du pays, nous prenons connaissance de nombreuses données empiriques au sujet du risque accru que peuvent courir certaines personnes en ce qui a trait à la dépression, à la détresse psychologique, à la toxicomanie et au trouble de stress post-traumatique en raison de la pandémie. Sur le plan de la santé mentale, de nombreux experts ont qualifié cette situation de deuxième pandémie, ce qui décrit bien la gravité de la situation. Il va donc sans dire que la santé mentale doit être une priorité pour nous tous en ce moment.
Nous avons besoin d’une stratégie éclairée en matière de santé mentale et nous devons surtout agir pendant que nous en avons le temps, avant que la crise ne s’aggrave. Je ne dis pas que c’est la seule bonne idée à approfondir, et encore moins le principal problème, qui résulte de la pandémie. L’art du travail en comité et du compromis consiste à travailler en équipe dans l’intérêt supérieur des Canadiens en établissant les priorités à étudier.
Nous sommes saisis aujourd’hui d’une motion qui établit 16 domaines d’étude et six demandes de production de documents. Une motion générale et globale comme celle-ci prive le comité de la possibilité de se concentrer comme il se doit sur des aspects prioritaires comme ceux recommandés par les 171 témoins que nous avons entendus plus tôt cette année. Les études de moindre envergure ont ceci de bon qu’elles nous permettent de formuler des recommandations bien éclairées et ciblées qui auront une incidence réelle sur la vie des Canadiens. Une portée aussi vaste qui cible 16 domaines d’étude affaiblit notre capacité en ce sens.
Je suis sincèrement préoccupé par le fait que sur les 16 domaines d’étude dont nous sommes saisis aujourd’hui, il n’est aucunement question d’examiner les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être des Canadiens. C’est inacceptable. Il n’est pas non plus question d’examiner les répercussions de la pandémie sur les groupes à risque élevé, comme les Autochtones, les Canadiens racialisés et les populations vulnérables. Nous devons tenir compte de ces groupes afin d’élaborer des programmes qui les aideront efficacement.
Comme je l’ai déjà dit et comme je le répéterai encore, si nous établissons de trop nombreux objectifs, 16 en l’occurrence, nous n’en réaliserons aucun. Les députés veulent-ils savoir ce qui n’est pas considéré comme une priorité dans la motion présentée aujourd’hui? Je vous le donne en mille: la santé mentale des Canadiens en cette période éprouvante.
Je n'appuierai pas la motion et j'espère que mes collègues feront de même. Les députés qui siègent à la Chambre ont l'occasion de prendre une longueur d'avance sur cette deuxième pandémie, mais la proposition présentée aujourd'hui ne permettra pas d'y arriver. Or, si nous ne prenons pas les mesures appropriées maintenant, alors que nous le pouvons, nous serons tous responsables des conséquences qui en découleront, particulièrement ceux qui décident d'aller de l'avant sans accorder à cette question l'attention qu'elle mérite. Cette deuxième pandémie ne disparaîtra pas avec un vaccin, mais nous pouvons certainement faire des progrès si nous collaborons et nous employons d'abord et avant tout à trouver la meilleure façon de soutenir les Canadiens.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravi d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour parler de notre motion de l'opposition et pour dire, en toute sincérité, que le gouvernement a raison de vouloir parler de la pandémie de COVID-19 et des mesures prises pour aider tous les Canadiens à surmonter ces moments difficiles. Cependant, j'ai trouvé intéressant de constater que, en dépit de leurs affirmations, les libéraux invoquent toutes les excuses possibles afin de s'opposer à nos efforts pour examiner la réponse du gouvernement à la COVID-19.
Je tiens à remercier notre ministre du cabinet fantôme pour la santé, la députée de , de son excellent travail dans ce dossier. Les libéraux traquent sa page Facebook à la recherche de citations pour trouver des raisons de ne pas l'appuyer. Cependant, de ce côté-ci de la Chambre, nous l'idolâtrons. Il semble que les ministériels l'idolâtrent aussi, puisqu'ils suivent ses faits et gestes à la trace depuis quelques jours. Je pense que cela en dit long sur la nécessité d'être de retour au Parlement pour poser des questions difficiles.
Dans le cadre de mes fonctions antérieures, avant de devenir député, j'ai occupé avec fierté le poste de maire du canton de North Dundas, juste au sud d'Ottawa, et de membre des Comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry. Je sais ce que c'est que de gouverner. Un examen minutieux et une reddition de comptes sont des éléments clés du travail municipal, et ils sont essentiels au moment de prendre des décisions difficiles.
Oui, nous traversons une période éprouvante et notre parti et le Parlement ont réagi en aidant les Canadiens à obtenir l'aide dont ils ont besoin. Toutefois, un élément clé du travail dans l'opposition consiste à poser des questions embêtantes, à procéder à des examens rigoureux et à obtenir toute l'information que les Canadiens méritent de connaître. N'oubliez pas que nous n'avons jamais vu autant d'argent être dépensé en si peu de temps.
Nous sommes maintenant en pleine deuxième vague, et je suis heureux d'appuyer cette motion, qui porte sur la façon de la traverser et d'aider les Canadiens. Comme je l'ai dit hier soir lorsque j'ai accordé des entrevues aux médias et parlé à des électeurs de ma circonscription au téléphone, cette motion nous aide à progresser et à améliorer notre intervention face à la COVID-19 en prenant un peu de recul et en examinant les dépenses et la façon dont les choses ont été faites. Le comité de la santé est l'endroit tout désigné pour cela. Je suis également d'accord avec mon collègue de pour dire que nous devons saisir la Chambre de cette question, puisque les libéraux font de l'obstruction au sujet de la COVID-19 au comité de la santé.
Nous devons procéder à un examen attentif et obtenir les documents, mais pas seulement ceux que le gouvernement veut bien nous soumettre. Nous avons besoin de tous les documents pertinents pour faire une évaluation et une analyse, passer par le légiste et suivre la procédure, et nous assurer de ne rien laisser au hasard. Il est vrai que la liste des documents demandés est assez longue, mais des centaines de milliards de dollars ont été dépensés au cours des sept derniers mois. Or, c'est la raison d'être du Parlement que d’examiner attentivement ces dépenses et c’est l’essence même de notre travail dans l'opposition. Nous travaillons en collaboration lorsque c'est possible, mais nous examinons aussi la situation de près et nous exigeons des réponses.
Je peux maintenant nommer Bill Morneau à la Chambre parce qu'il n'est plus ici. Un thème clair est ressorti de son témoignage, et c'est l’obstruction systématique. Il faisait comme si rien de spécial ne s'était passé. Quelques mois plus tard, il a commencé à voir les choses sous un autre angle, et il n’est aujourd’hui plus le ministre des Finances du Canada, ni le député de Toronto-Centre, où se déroule d'ailleurs actuellement une élection partielle. C’est lorsque nous, dans l'opposition, avons l'occasion de poser des questions embêtantes, de creuser et d'examiner un dossier de près que nous pouvons faire ressortir la vérité, au lieu de nous contenter du portrait idyllique que l’on préfère toujours nous présenter.
Aujourd'hui, j'aimerais surtout parler de la lenteur avec laquelle on teste la population. Nous avons longuement interrogé les libéraux à ce sujet pendant la période des questions, et les médias en ont aussi parlé. Plus important encore, les Canadiens s'en rendent bien compte. Pourquoi une telle lenteur? C'est un échec monumental du gouvernement, pour les petites entreprises, les parents, les étudiants et tout le monde. Les premiers cas de COVID-19 ont été signalés au pays il y a des mois. Nous avons collaboré avec des pays du monde entier, comme le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, en échangeant par exemple des renseignements nationaux. Nous avons une bonne relation de travail avec eux dans ce dossier, mais lorsqu'il s'agit d'approuver des tests rapides, ces pays y sont parvenus il y a des mois, tandis qu'on ne trouve toujours pas de tests ici au Canada. Nous avons accumulé des mois de retard. Les conservateurs ont raison de se demander ce qui a pu si mal tourner. Pourquoi accusons-nous des mois de retard? Lorsque nous collaborons avec ces pays, pourquoi ne pouvons-nous pas échanger certaines des pratiques exemplaires observées en matière de santé dans le contexte de cette grave crise économique et sanitaire à laquelle nous sommes confrontés?
Nous avons besoin de tout le monde, nous devons avoir accès à l’information et nous devons pouvoir exercer des pressions sur le gouvernement pour qu’il traite cette question avec toute l’urgence qu’elle mérite.
Lorsque j’interviens à la Chambre, j’essaie toujours de rendre compte de la situation à Stormont—Dundas—South Glengarry. Laissez-moi vous raconter l’histoire de Krista et de Mike O’Neill du pub O’Neill à Long Sault. Les autorités de la santé publique de l’est de l’Ontario envisagent depuis quelques jours de revenir à la phase 2 dans notre région. L’appel à l’aide des entreprises a été très émouvant et impressionnant, et Mike et Krista ont publié un message à ce sujet sur la page Facebook de leur établissement. Quand j’ai imprimé le message hier soir, il avait déjà suscité 1 200 partages. Il y est question du désespoir et de la frustration des petites entreprises comme la leur. La seule idée de revenir en arrière dans les mesures de confinement et de ne pas pouvoir garder leurs portes ouvertes les fait paniquer et craindre de faire faillite.
Je veux simplement souligner leur travail, leurs efforts et le stress qu’ils subissent et mentionner que même si les tests, les centres de dépistage et les interventions de première ligne sont gérés au niveau provincial, c’est Santé Canada qui ne réussit pas à offrir de bonnes options à des entreprises comme le pub O’Neill à Long Sault. Si les entreprises avaient accès à des options de test rapide, comme dans beaucoup d’autres pays avancés depuis des mois, elles pourraient se servir de cet outil pour tester leurs employés tous les jours et justifier le fait de rester ouverts et de demeurer en affaires. C’est la situation à laquelle les gens sont confrontés, et c’est la frustration qu’ils éprouvent, parce que cette technologie, ces progrès et tout ce processus ne sont pas disponibles ici.
Nous avons vu des files d’attente de voitures à Casselman, dans l’est de l’Ontario. À Winchester, le centre de dépistage a reçu un vendredi matin 1 000 appels téléphoniques lorsque la vague a frappé. La façon dont le gouvernement gère ces options de dépistage et ces approbations n’est pas viable. Nous voulons avoir accès aux documents pertinents. Nous voulons voir ce qu’ils ont fait, ou plutôt ce qu’ils n’ont pas fait, pour mettre en place un processus adéquat, afin de faire une différence concrète pendant la deuxième vague. J’ai hâte d’obtenir des réponses à ces questions difficiles pour le bien d’un tas de gens.
J’ai parlé de l’industrie de la restauration dans ma circonscription. Je pense au Glen Stor Dun Lodge à Cornwall ou à la Hartford Retirement Residence à Morrisburg. S’ils avaient accès à des tests rapides maintenant, comme dans beaucoup d’autres pays, et si ces tests étaient approuvés, je pense que les gens se sentiraient beaucoup plus à l’aise au cours des prochains mois, alors que nous entrons dans cette deuxième vague.
Je veux aussi parler de la frustration que j’éprouve à l’égard de l’approche que j’appelle Kumbaya adoptée par le gouvernement ces derniers temps, c’est-à-dire l’apparence de collaboration avec les provinces, les territoires et tous les intervenants, et le climat extraordinaire qui semble exister. Il y a eu des progrès. Nos collègues de ce côté-ci de la Chambre ont appuyé les mesures qui s’imposaient, mais je tiens aussi à souligner que, lorsqu’il est question de tests rapides, les commentaires de nos partenaires provinciaux sont loin d’être positifs.
Le gouvernement du Manitoba a publié un communiqué pour exhorter le gouvernement fédéral à l’aider en ne bloquant pas ses travaux sur les tests rapides. Le fait de devoir supplier pour cela au moyen d’un communiqué ne témoigne pas de relations de travail saines axées sur la collaboration et une bonne communication.
Il y a environ un mois, j'ai cité le premier ministre de l'Ontario, qui a parlé de l'échec des tests de dépistage rapide. Il participait à une activité à Huntsville, où il a exprimé avec passion sa frustration entourant les retards qu'il a subis à cause de Santé Canada. Je tiens à lire ce qu'il a dit à la Chambre pour que les Canadiens constatent que la situation n'est pas tout à fait rose et qu'elle n'est pas parfaite. Nous devons poser des questions difficiles.
Il a déclaré ceci:
S'il y a des files d'attente, c'est tout simplement à cause de Santé Canada. Nous attendons depuis des mois les tests de dépistage de l'antigène et les tests salivaires. Que Dieu les bénisse, les fonctionnaires travaillent fort, mais ils doivent faire avancer ce dossier. Cette situation touche tout le système. En ce moment, rien n'est plus important pour les Ontariens que de faire approuver les tests par Santé Canada. Je n'ai rien entendu à ce sujet, rien du tout, c'est le silence radio. Comment voulez-vous que nous élaborions un plan?
Sur une question aussi fondamentale, nous devons avoir accès à tous les documents, et non seulement à ceux que les libéraux veulent nous fournir, pour connaître toute l'histoire et, surtout, pour pouvoir préconiser les mesures à prendre afin de traverser la deuxième vague. Nous devons aussi renvoyer cette question au comité de la santé afin d'obtenir des résultats pour les Canadiens.
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Madame la Présidente, je vais prendre le temps, comme mon collègue de vient de le faire, de remercier mon amie et collègue la députée de d'avoir rédigé cette motion.
En très peu de temps, elle a braqué les projecteurs sur le grand manque de préparation initial du gouvernement libéral pour gérer la pandémie. Maintenant, la députée de confirme ce que la majorité d'entre nous soupçonnaient depuis le début, soit que la n'avait aucun plan pour la deuxième vague.
En ce moment même, des milliers de Canadiens font la file pour subir un test de COVID-19. En fait, mes collègues du Manitoba et moi avons écrit une lettre à la pour lui exprimer à quel point nous sommes déçus que, malgré l'autorisation de tests rapides, le Manitoba n'y ait pas accès à cause du gouvernement.
Dans certains cas, des gens attendent des heures dans l'espoir de subir un test. Certains recevront des résultats demain pendant que beaucoup d'autres devront attendre des jours. En ce moment, toute l'industrie canadienne du transport aérien bat de l'aile, et le gagne-pain de ses employés est menacé. Pas plus tard qu'hier, beaucoup d'entre eux se trouvaient à l'extérieur du Parlement pour protester contre le gouvernement libéral.
Les libéraux nous disent qu'ils ont un plan. Qu'ils essaient donc de dire cela aux employés des entreprises de transport aérien qui ignorent si un emploi les attendra toujours après la pandémie! Qu'ils essaient de dire cela aux personnes qui n'ont pas vu leurs proches depuis des mois parce que les libéraux n'ont toujours pas trouvé de moyen de les réunir sans compromettre la sécurité des Canadiens!
Je veux m'assurer que les personnes qui nous regardent en ce moment savent pourquoi nous débattons de cette motion. En tant que membre du comité de la santé, j'ai maintenant assisté à deux réunions, d'une durée totale d'environ quatre heures, durant lesquelles les députés libéraux ont fait de l'obstruction pour épuiser le temps alloué à ces réunions. Pourquoi ces députés libéraux font-ils de l'obstruction? Simplement parce que ces embêtants députés de l'opposition souhaitent accéder à l'information et aux documents que réclament les Canadiens.
La motion dont nous débattons ici aujourd'hui est quasi identique à celle que nous avons tenté de mettre aux voix au comité de la santé. Or, comme les députés libéraux refusent de laisser le comité soumettre la motion à un vote, nous consacrons une journée de l'opposition à la cause.
Quels sont les documents que nous demandons à voir auxquels la et les députés libéraux ne veulent pas que nous ayons accès? Commençons par le compte rendu des communications entre le gouvernement et l'Organisation mondiale de la santé. Qu'est-ce que le gouvernement savait et quand l'a-t-il appris? De nombreux Canadiens pourraient être intéressés d'apprendre que les députés de l'opposition n'ont aucune idée des renseignements internes communiqués au gouvernement du Canada par l'Organisation mondiale de la santé.
Compte tenu des graves inquiétudes qui ont été soulevées quant à l'influence de la Chine sur les affaires de l'Organisation mondiale de la santé, les Canadiens ont le droit de savoir si la ministre était préoccupée face aux premiers renseignements qu'elle a obtenus ou si elle les mettait en doute. Nous n'avons aucune idée de ce que l'Organisation mondiale de la santé a dit à la . Nous ne savons pas si la ministre de la Santé a mis en doute ces renseignements. Nous ne savons pas non plus si la ministre de la Santé a agi de manière décisive pour vérifier l'état des stocks d'équipement de protection individuelle ou d'autre matériel nécessaire.
Ce que nous savons, par contre, c'est que, malgré les éclosions en Chine et dans de nombreux autres pays, la s'entêtait à répéter à la Chambre que le risque était faible. Je veux savoir sur quels renseignements elle se basait à ce moment pour arriver à cette conclusion.
En vue du présent débat, j'ai relu le compte rendu de la réunion du comité de la santé du 3 février, notamment en ce qui concerne la préparation du Canada face à la COVID-19. La présidente de l'Agence de la santé publique du Canada affirmait ceci:
Le système de santé publique du Canada a tout ce qu'il faut pour gérer les cas venant de l'étranger et empêcher la propagation au Canada.
Nous savons maintenant que cela était faux. Le Canada n'avait pas suffisamment d'équipement de protection individuelle. Le gouvernement a laissé des gens entrer au pays sans les soumettre à des mesures de contrôle supplémentaires et en se contentant de leur demander s'ils avaient visité la province d'Hubei.
La présidente de l'Agence de la santé publique du Canada a ajouté ceci:
Le système fonctionne comme il se doit pour protéger les Canadiens contre ce nouveau coronavirus, et le risque pour les Canadiens au Canada reste faible.
J'aimerais bien que ce soit le cas. J'aurais aimé que notre système soit équipé pour affronter ce qui s'est abattu sur nous. Au moment de la réunion du comité du 3 février, la COVID-19 était déjà présente dans 27 autres pays. Des dizaines de milliers de personnes avaient déjà contracté la maladie et beaucoup d'entre elles y avaient succombé.
J'aimerais rappeler à la Chambre les mesures que le gouvernement a prises à ce moment-là. En date du 3 février, les agents des services frontaliers dans seulement trois aéroports au Canada demandaient aux passagers s'ils avaient visité la province d'Hubei.
Dans sept autres aéroports, les passagers pouvaient se présenter à un kiosque électronique s’ils s'étaient rendus dans la province de Hubei. Je tiens à remercier mon collègue libéral de qui se trouvait à cette réunion de comité et qui a posé une excellente question sur le processus de dépistage. Il voulait savoir si, pour effectuer un bon dépistage, l’ASFC demandait aux passagers s’ils avaient visité d’autres provinces en Chine que celle de Hubei. On lui a répondu que non, l’ASFC demandait seulement aux passagers s’ils avaient visité Hubei. Je n’en reviens pas!
Cette réponse a aussi troublé mon collègue de , qui a réagi en disant: « D'après ce que j'en comprends, deux autres provinces comptent près de 900 cas. Un certain nombre d’autres en compte plus de 500. Depuis quelques jours, le nombre de cas a un peu plus que doublé. C'est assez spectaculaire ».
Il a ensuite posé la question suivante: « Si j'ai bien compris, aux États-Unis, les autorités demandent à tous ceux qui reviennent de Chine de s’imposer volontairement une quarantaine de deux semaines [...] Est-ce que le Canada a envisagé de faire de même, de demander à toutes les personnes qui reviennent de Chine de s’imposer la même période d'isolement? » N’oubliez pas que cette réunion avait lieu le 3 février. Quelle excellente question! Malheureusement, on lui a répondu que le gouvernement ne recommandait aux gens que de limiter leurs contacts avec autrui s’ils étaient allés dans la province de Hubei.
Je commence à me demander une chose: si le député de avait été notre ministre de la Santé, n’aurions-nous pas été beaucoup mieux préparés?
L’autre élément de notre motion dont je veux parler, ce sont nos efforts pour obtenir plus d’information et pour connaître la façon dont le gouvernement a agi et continue d’agir pour ce qui est de l’achat de produits de dépistage de la COVID-19.
Comme beaucoup l’ont entendu dire, nous n’avons toujours pas un accès généralisé à des trousses de dépistage rapide. Pas plus tard qu’hier, le gouvernement a annoncé qu’il avait reçu sa première commande, mais on ne sait toujours pas comment il entend distribuer ces trousses. La a tenu des propos contradictoires sur les tests de dépistage rapide. Pour un gouvernement qui vient d’en acheter 100 000 de ces tests, pourquoi la ministre a-t-elle dit, il y a quelques semaines à peine « bon nombre de pays ayant utilisé des tests de dépistage rapide de la sorte ont observé une hausse du nombre d'éclosions »? Elle a ajouté « il existe, ailleurs dans le monde, des exemples fortement médiatisés de cas où les tests de dépistage rapide créent en fait de la confusion et augmentent le risque d’infection ».
Ce ne sont pas les commentaires d’une observatrice. Ils proviennent de la seule personne au pays qui est censée diriger la réponse du gouvernement fédéral à la COVID-19. La ministre pense peut-être que les Canadiens ne prêtent pas attention à ce qui se dit à la Chambre, mais je peux lui assurer qu’ils nous écoutent. Il est très déconcertant de constater qu’alors que le gouvernement semble avoir plié sous les pressions et acheté des trousses de dépistage rapide, la ministre sème le doute, et nous ne savons plus si nous pouvons faire confiance à ces tests. C’est en soi très troublant. Je me demande si la ministre a fait ces affirmations parce qu’elle n’a pas aimé les questions que lui a posées la députée de , ou si les fonctionnaires de son ministère lui ont demandé de dire cela. Qui sait? Je tiens cependant à aller au fond des choses.
En terminant, j’implore mes collègues de voter en faveur de la motion. Examinons les mesures à prendre afin de présenter les meilleures recommandations possibles au gouvernement. Le plus tôt sera le mieux. Les Canadiens comptent sur nous.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de partager mon temps de parole avec ma collègue la députée d'.
[Traduction]
Je suis ravi d'avoir l'occasion d'intervenir à la Chambre pour discuter de la motion présentée par la députée de Calgary Nose Hill.
Comme nous le savons tous, l'actuelle pandémie constitue la plus grave crise de santé publique à laquelle le Canada ait jamais été confronté. Nous avons adopté une approche à la fois proactive, efficace et transparente. Surtout, nous avons adopté une approche axée sur la collaboration, une approche Équipe Canada qui, à mon humble avis, ne se reflète pas dans la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui. Nous avons toujours veillé à informer fréquemment les parlementaires et la population canadienne du travail que nous faisons.
Depuis le début de cette crise, le gouvernement reste focalisé sur un objectif: prendre soin des Canadiens. Ils peuvent compter sur nous. Rien n'a été plus important pour nous que de veiller à ce que les Canadiens bénéficient de l'aide dont ils ont besoin pour traverser la pandémie tout en restant en bonne santé et en sécurité.
Une dimension importante des mesures prises par le gouvernement pour relever les défis de cette crise a consisté à se procurer l'équipement dont les Canadiens ont besoin pour se protéger contre la COVID-19. Le gouvernement, grâce aux efforts remarquables des responsables de l'approvisionnement, a travaillé d'arrache-pied ces derniers mois pour mettre en place une stratégie solide visant à procurer de l'équipement à ceux qui en ont le plus besoin. J'en profite pour les remercier, et j'aimerais souligner certains efforts en particulier.
[Français]
Je salue également les gens de ma circonscription, Gatineau, qui, comme partout dans la région de la capitale nationale et au Canada, s'affairent jour et nuit pour nous aider à traverser la pandémie.
[Traduction]
Je soulignerai également les efforts extraordinaires que nous avons déployés pour faire preuve de transparence envers les Canadiens concernant les marchés publics.
[Français]
Depuis le début de la pandémie, les fonctionnaires de Services publics et Approvisionnement Canada travaillent jour et nuit pour acquérir de l'équipement de protection individuelle.
Cet équipement comprend des masques, des respirateurs N95, des écrans faciaux, du désinfectant pour les mains ainsi que des blouses et des gants de protection. Au total, nous avons acquis plus de 2 milliards de pièces d'équipement de protection individuelle et nous continuons à en recevoir d'autres chaque jour. Nous faisons tout pour acquérir le matériel nécessaire à l'administration des tests de dépistage de la COVID-19, dont les trousses de dépistage, les écouvillons et les réactifs.
Pour obtenir de telles quantités en si peu de temps, notre gouvernement a adopté une double approche. Au début de la pandémie, nous avons dû composer avec un marché volatil, dans lequel de rares ressources faisaient l'objet d'une concurrence mondiale féroce. Nous avons dû nous montrer agressifs dans nos démarches d'approvisionnement, souvent auprès de nouveaux fournisseurs. Nous avons également dû mettre en place des chaînes d'approvisionnement, organiser la logistique de l'entreposage et de l'expédition et nous assurer que les produits correspondaient aux normes de Santé Canada.
[Traduction]
Ensuite, tout en continuant à faire affaire avec des entreprises étrangères, nous nous sommes aussi tournés vers les fabricants et les fournisseurs nationaux. Nous avons lancé un appel à l'action aux entreprises canadiennes, et des milliers d'entre elles ont répondu. Ces entreprises se sont mobilisées pour contribuer à l'effort national et ont modifié leurs chaînes de montage pour concevoir des produits entièrement nouveaux, afin que nous puissions établir des chaînes d'approvisionnement sûres ici même au Canada. Cette mobilisation sans précédent de l'industrie manufacturière nationale a permis non seulement de sauver des vies, mais aussi de maintenir des emplois et de contribuer à notre économie au moment où notre pays en avait le plus besoin.
Grâce à cette stratégie, plus de 40 % de la valeur des contrats s'applique à des produits fabriqués au Canada, comme les blouses chirurgicales, les masques non chirurgicaux, les écrans faciaux et le désinfectant pour les mains. L'importante contribution des fournisseurs nationaux s'ajoute aux livraisons régulières d'équipement de protection individuelle que nous continuons à recevoir de l'étranger, et cela se poursuivra encore pendant des mois.
[Français]
L'achat d'équipements de protection ne permettra pas de traverser la pandémie. Nous ne pourrons pas la surmonter tant que nous n'aurons pas un vaccin sûr et efficace.
Je tiens à assurer à la Chambre que le gouvernement se prépare avec diligence. Au moment où nous aurons des vaccins homologués, on pourra commencer la vaccination de la population canadienne d'un océan à l'autre. Comme nous avons dû le faire lors de l'acquisition d'équipements de protection individuelle au pays et à l'étranger, nous devons nous montrer agressifs dans les négociations entourant l'accès au vaccin potentiel.
Une fois de plus, le Canada doit composer avec un marché volatil. Nous devons être prêts à faire face à l'imprévu. Même si nous ne connaissons pas encore les vaccins qui réussiront les essais cliniques et qui seront homologués, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre. Nous prenons donc les décisions entourant l'achat des vaccins en nous fondant sur l'avis et les recommandations du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 ainsi que sur les données scientifiques les plus récentes.
[Traduction]
À ce jour, nous avons signé des ententes avec six entreprises qui développent certains des candidats vaccins les plus prometteurs: Johnson & Johnson, Novavax, Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Sanofi et GlaxoSmithKline. De plus, le gouvernement continue à négocier d'autres ententes tant avec des fournisseurs nationaux qu'internationaux afin d'assurer l'approvisionnement d'un éventuel vaccin.
Nous savons que pour redoubler d'efforts afin de réduire au minimum la transmission communautaire, il est plus important que jamais de dépister le virus et de retracer les personnes qui pourraient l'avoir contracté. Pour ce faire, nous cherchons des méthodes de dépistage rapide pour répondre aux besoins urgents des provinces et des territoires afin de réduire le délai d'attente des résultats. Cette solution est essentielle pour endiguer la propagation du virus.
En plus des ententes bilatérales conclues directement avec des sociétés pharmaceutiques, nous collaborons également avec nos partenaires mondiaux pour lutter contre le virus. Le gouvernement investit dans la Facilité COVAX de Gavi, un mécanisme d'approvisionnement de groupe qui a pour but d'acheter des vaccins contre la COVID-19 et de les distribuer équitablement partout dans le monde. Nous ne pouvons pas lutter contre la pandémie uniquement à l'échelle nationale. Nous savons que, pour traverser cette crise, nous avons aussi un rôle à jouer pour protéger d'autres pays.
[Français]
Je tiens à réitérer l'engagement de notre gouvernement à mener de manière transparente et responsable les achats de fournitures pour la lutte contre la COVID-19 en donnant aux députés de la Chambre ainsi qu'à toute la population canadienne le plus d'informations possible sur les efforts que nous déployons à cet égard. Étant donné qu'il y a pénurie dans le monde entier des fournitures que nous achetons et que nous nous retrouvons en concurrence avec d'autres administrations publiques, il n'a pas toujours été possible de divulguer immédiatement certains détails confidentiels concernant les contrats. Cela demeure le cas.
Quoi qu'il en soit, je suis heureux d'informer la Chambre que nous avons pris plusieurs mesures pour divulguer le plus d'informations possible. Par exemple, sur le site Web de notre ministère, les Canadiens peuvent se renseigner sur les achats, les livraisons de fourniture les plus essentielles, ainsi que les noms des fournisseurs et la valeur des contrats concernant les achats liés à la COVID-19. De plus, nous informons régulièrement la population canadienne des ententes que le gouvernement du Canada conclut pour obtenir l'accès aux vaccins les plus prometteurs qui sont actuellement mis au point dans le monde. Nous l'informons également des ententes qui sont signées pour obtenir l'accès aux solutions de dépistage les plus efficaces possible, car la technologie évolue rapidement. Je suis fier des efforts que notre gouvernement déploie pour tenir la population canadienne informée de la façon dont nous acquérons ces fournitures dont nous avons tant besoin.
[Traduction]
Stopper une pandémie nécessite le travail et la détermination de tous les Canadiens. Nous avons réalisé des progrès importants à tous les égards, mais notre travail est loin d'être terminé. Maintenant que beaucoup de régions du pays se trouvent dans la deuxième vague de la pandémie, nous savons qu'il faut reprendre les mesures qui nous permettent de réduire la transmission communautaire et d'aplanir rapidement la courbe.
[Français]
Pour soutenir ces mesures, notre gouvernement continuera de s'assurer que la population canadienne a accès à de l'équipement de protection, à des solutions de dépistage et, éventuellement, à un vaccin sûr et efficace. Les Canadiens et les Canadiennes comptent sur le gouvernement pour faire tout ce qui est en son pouvoir pour les aider à faire face à cette pandémie. Nous y parviendrons grâce à nos activités et à nos stratégies d'approvisionnement.
[Traduction]
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement saisit toutes les occasions de collaborer avec le secteur privé, les provinces et les fournisseurs, mais aussi avec les Canadiens, qu'il a mis au défi de trouver des façons innovatrices d'assurer l'approvisionnement intérieur. Je rappelle que les fabricants de pièces d'automobile ont annoncé aujourd'hui que des entreprises de partout au pays ont tout laissé tomber pour sauver des vies en fabriquant des fournitures médicales essentielles et en les offrant à tous les gouvernements du pays, quelle que soit leur allégeance. Nous avons réussi ce tour de force ensemble. Le voilà, l'esprit d'Équipe Canada.
Or, la dernière chose que souhaite Équipe Canada, c'est de repartir à zéro avec une motion qui ratisse beaucoup trop large et qui nous ramènerait à la case départ. Cette motion tombe dans la microgestion et demande au gouvernement de consacrer tout son temps à récupérer des documents au lieu de songer à la santé des Canadiens et aux problèmes de santé publique. Le gouvernement sera toujours transparent et prêt à collaborer et il sera toujours là pour défendre les intérêts des Canadiens.