propose que le projet de loi soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi au Canada. Je tiens également à remercier le député de d'avoir appuyé la motion en vue de la présentation de mon projet de loi.
Je suis particulièrement heureuse de débattre de mon projet de loi pendant le mois de novembre, qui, comme beaucoup le savent peut-être, est le Mois de la sensibilisation au diabète.
Plus de 11 millions de Canadiens souffrent de diabète ou de prédiabète. Un nouveau cas est diagnostiqué toutes les trois minutes, et 90 % de ces cas sont du type 2, ce qui signifie que cette maladie aurait pu être évitée par une meilleure sensibilisation, une meilleure information et de saines habitudes de vie. Le diabète est la cause de 30 % des AVC, de 40 % des crises cardiaques, de 50 % des problèmes d'insuffisance rénale qui nécessitent une dialyse et de 70 % des amputations non traumatiques de la jambe ou du pied. C'est la triste réalité. Rien que dans la région de Peel, à laquelle je suis fière d'appartenir, le taux de prévalence du diabète a plus que doublé entre 1996 et 2015.
Certains Canadiens présentent un risque accru de diabète, notamment ceux qui viennent de l'Asie du Sud, les Autochtones et les Métis. Par ailleurs, le taux de diabète est plus élevé parmi les Canadiens à faible revenu et à faible niveau de scolarité.
On ne peut régler les problèmes de santé publique complexes, tels que les maladies chroniques comme le diabète, au moyen d'une stratégie fondée sur une unique solution. Aucun organisme, aucune institution, aucun secteur de la société n'est en mesure de régler ce problème en agissant seul. Pour y arriver, il faut une collaboration entre tous les segments de la société, y compris les collectivités, le milieu universitaire, les gouvernements, le secteur caritatif, le secteur des organismes sans but lucratif et le secteur privé. C'est pourquoi le projet de loi prévoit que le ministre de la Santé doit travailler en collaboration avec les responsables de la santé provinciaux, les communautés autochtones et d'autres intervenants dans le but d'élaborer un cadre national visant à favoriser l'amélioration de l'accès à la prévention et au traitement du diabète afin d'assurer de meilleurs résultats sur la santé des Canadiens.
Dans bien des cas, on peut prévenir le diabète. Nous savons que les personnes qui ont un niveau d'activité physique de modéré à élevé, mangent sainement et ne fument pas sont moins susceptibles, dans une proportion de 82 %, d'être atteintes de diabète. Ayant moi-même été une professionnelle de la santé pendant plus de 18 ans, j'ai pu voir comment une alimentation saine et l'activité physique peuvent contribuer à la prévention de cette maladie. Luttons contre le diabète et ses complications qui mettent la vie en danger en sensibilisant les Canadiens à ses signes avant-coureurs, en les encourageant à adopter un mode de vie sain et en leur assurant l'accès aux meilleurs soins qui soient.
Cette année, on évalue à environ 30 milliards de dollars le coût des soins et des médicaments pour traiter le diabète. Il s'agit d'un énorme fardeau pour le système de santé publique, mais les coûts ne s'arrêtent pas là. Chaque fois qu'un Canadien subit un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque, cela représente un coût supplémentaire pour le système de santé qui peut entraîner des coûts à long terme. Lorsqu'un Canadien atteint d'une insuffisance rénale a besoin d'une dialyse, il y a un coût. Lorsqu'un Canadien doit tragiquement subir une amputation, il y a un coût. Il est impossible de calculer les coûts secondaires que le diabète représente pour les budgets publics, mais chaque dollar dépensé en prévention représente des économies plus importantes à long terme. Un grand nombre de ces complications peuvent être évitées grâce à des soins appropriés.
Lorsque j'ai été élue pour la première fois en 2015, un de mes objectifs était de faire connaître à Ottawa les problèmes qui touchent les Canadiens atteints de diabète et d'attirer l'attention sur la question du diabète dans son ensemble. J'ai eu l'honneur de présider le caucus multipartite sur le diabète, où nous avons entendu des défenseurs, des intervenants et des représentants d'organisations au service des diabétiques afin de mieux comprendre comment le gouvernement fédéral peut aider les Canadiens atteints de diabète.
En 2017, je me suis beaucoup déplacée pour demander à des professionnels de la santé et à des intervenants quelle était la meilleure façon de répondre aux besoins des personnes atteintes de diabète. J'ai ainsi mieux compris l'incidence du diabète dans les différentes régions du Canada. À l'issue de ces consultations, j'ai publié un rapport intitulé « Defeating Diabetes », qui fait la promotion d'une saine alimentation comme moyen de prévenir la maladie.
La même année, j'ai représenté le Canada au sommet mondial sur les politiques sur le diabète, qui s'est tenu à Rome, en Italie, où 38 pays étaient représentés. Nous avons discuté des meilleures solutions pour nous attaquer à ce problème grandissant. J'ai également participé au congrès mondial sur le diabète, qui s'est tenu à Calcutta, en Inde, où, grâce aux discussions que nous avons eues avec des dirigeants mondiaux, nous avons pu comparer des résultats de recherche et évaluer notre engagement à l'égard de la lutte contre le diabète.
Un autre aspect important du diabète que j'ai découvert lors de ces déplacements internationaux, c'est que le Canada est très respecté sur la scène internationale à ce chapitre, particulièrement pour l'invention de l'insuline. J'espère que le Canada continuera à être un fer de lance de la lutte contre le diabète pour les années à venir.
À l'échelle locale, j'ai réussi à convaincre la Ville de Brampton de proclamer le mois de novembre Mois de la sensibilisation au diabète et le 14 novembre Journée du diabète. En 2018, le caucus multipartite sur le diabète a encouragé ses collègues parlementaires à souligner le Jour du diabète sur la Colline afin de sensibiliser les Canadiens aux risques liés à cette maladie et de promouvoir la modernisation de la stratégie nationale globale en la matière. Nous avons mis sur pied une équipe mobile pour mettre l'accent sur la prévention et promouvoir le dépistage. Ainsi, tous les députés ont eu l'occasion de constater eux-mêmes les aspects du diabète afin de mieux les comprendre. Près d'une centaine de députés ont accepté de relever le défi de porter un compteur de pas et de consigner leurs progrès pendant 10 jours pour sensibiliser la population à la santé.
Au printemps dernier, j'ai participé à distance à plusieurs réunions et assemblées publiques avec Diabète Canada sur les conséquences de la COVID-19 sur les Canadiens souffrant de diabète. Bien que les personnes diabétiques ne soient pas plus susceptibles d'attraper la COVID-19, si elles l'attrapent, les adultes vivant avec le diabète courent un plus grand risque de développer des symptômes et de souffrir de complications graves. Des données plus récentes provenant de l'Alberta montrent que 42 % des Albertains qui sont morts de la COVID-19 étaient également diabétiques. Ceux qui sont infectés par le virus sont plus susceptibles de souffrir de graves complications cardiaques et respiratoires. Les risques de mortalité sont quatre fois plus élevés que chez les personnes qui ne sont pas diabétiques.
Comme de nombreux députés le savent, au printemps 2019, j'ai eu le plaisir de présenter la motion appuyée à l'unanimité visant à déclarer novembre le Mois de la sensibilisation au diabète au Canada; toutefois, il y a tellement plus à faire que de sensibiliser les gens. L'Organisation mondiale de la santé recommande que chaque pays mette en place un cadre national sur le diabète. En avril dernier, le Comité permanent de la santé a déposé un rapport qui contenait plusieurs recommandations. Entre autres, le Comité a demandé au gouvernement d'envisager un cadre pour une stratégie nationale sur le diabète. Le rapport complet décrivait déjà les mesures que le gouvernement devrait prendre dans la lutte contre le diabète.
Dans le cadre de notre étude, nous avons beaucoup entendu parler des problèmes de santé mentale qui sont souvent associés au diabète. Les diabétiques de type 2 sont plus vulnérables à la dépression. Des gens nous ont dit avoir été stigmatisés et intimidés. Ce sont là des signes généraux que les personnes sont plus à risque d'avoir à surmonter des problèmes de santé mentale, y compris l'anxiété et la dépression. Lors de nos réunions du comité de la santé, une personne diabétique nous a parlé ouvertement de son anxiété et des préjugés qu'elle subit en raison de sa maladie quand elle est en présence des membres de sa famille. Elle a dit:
« Dans ma famille, 35 personnes sont diabétiques, mais nous n'en parlons pas. Je dois cacher mes mains sous la table pour vérifier mon taux de sucre quand je suis en visite chez ma mère. Personne n'en parle, et personne ne se soigne.
L'année dernière, mon oncle est décédé parce qu'il ne soignait pas son diabète. Personne ne veut l'admettre. Ma famille ne veut pas reconnaître le diabète à cause des lourds préjugés entourant cette maladie. »
Il faut absolument éliminer les préjugés associés au diabète. La première étape essentielle consisterait à cesser de reprocher aux diabétiques d'être responsables de leur maladie. Le dépistage précoce peut prévenir les risques de complications et réduire le fardeau sur le système de santé.
Le comité de la santé a aussi pris connaissance de statistiques choquantes sur le diabète et les communautés autochtones. L'incidence du diabète est trois à quatre fois plus élevée chez les Premières Nations que dans la population canadienne en général, et beaucoup d'Autochtones risquent d'attraper cette malade. Qui plus est, les Autochtones ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 l'ont été à un plus jeune âge que les autres Canadiens. Les Autochtones dans la vingtaine qui vivent au sein de leur communauté ont 80 % plus de risques de développer la maladie au cours de leur vie, comparativement au reste de la population, dont le taux de risque se situe à 50 % pour la même tranche d'âge.
L'Association des infirmières et infirmiers autochtones du Canada a cerné plusieurs facteurs qui expliquent ces statistiques. L'isolation géographique, le manque de services de santé, l'absence d'une connexion Internet fiable qui faciliterait les soins à distance, ainsi qu'un accès restreint à des aliments nutritifs sont d'autant de facteurs qui contribuent à la prévalence du diabète dans les communautés autochtones.
Le comité de la santé a aussi recommandé au gouvernement fédéral de discuter avec les provinces de la possibilité d'offrir une couverture uniforme pour les médicaments, l'équipement et les fournitures liés au diabète, comme les lancettes, partout au Canada. À l'heure actuelle, chaque province offre une couverture différente pour les différents aspects du traitement du diabète, ce qui veut dire que les personnes qui en souffrent reçoivent un soutien différent selon leur lieu de résidence. Tous les ordres de gouvernement doivent collaborer pour trouver une solution et améliorer l'accès à un médecin de famille et à d'autres services de santé pour les gens qui vivent avec le diabète dans les régions rurales, éloignées et du Nord.
Comme je l'ai déjà dit, la population de ma collectivité, dans la région de Brampton et de Peel, a un haut taux de diabète comparé au reste du Canada. Cependant, au niveau local, nous avons de vrais champions de la lutte contre le diabète qui travaillent fort pour renverser cette tendance. Je remercie tous les intervenants du secteur privé qui font un travail phénoménal pour aider les gens atteints du diabète à Brampton, comme Medtronic et Dynacare, qui offrent des services d'analyse et des conseils pour aider les gens à gérer leur maladie.
La campagne #Dynacare4Diabetes bat actuellement son plein dans ma ville. Cette campagne vise à encourager les Bramptoniens à évaluer s'ils sont susceptibles de faire du diabète à se faire tester si tel est le cas. Pour l'occasion, des tests A1C sont offerts gratuitement.
Medtronic fait un travail remarquable en prenant soin des diabétiques.
Je tiens à remercier la présidente de Diabète Canada, Laura Syron, ainsi que la directrice des relations avec le gouvernement fédéral de l'organisme, Kimberley Hanson. J'ai été ravie de pouvoir sensibiliser la population à leurs côtés, notamment en les aidant à produire des communications multilingues pour les allophones du pays.
Je remercie également le principal organisme canadien de sensibilisation au diabète de type 1, FRDJ, de toujours avoir été là au fil des ans — et d'avoir appuyé mon projet de loi.
Je suis très fière d'avoir reçu l'appui de plusieurs autres personnes et organismes, dont la Fondation INCA, le directeur de la santé publique de Peel, le Dr Lawrence Loh, le Dr Naveed Mohammad, du complexe hospitalier William Osler, et j'en passe.
Merci aussi au conseil municipal de Brampton, qui a appuyé officiellement mon projet de loi.
Le Canada est à l'origine de nombreuses percées majeures dans le domaine de la recherche et des soins sur le diabète. Il y a 20 ans, le Dr Shapiro de l'Université de l'Alberta faisait partie de l'équipe de chercheurs qui a mis au point le protocole d'Edmonton ou la transplantation de cellules des îlots pancréatiques, qui remédie temporairement au diabète et permet aux patients de se passer des injections d'insuline. La semaine dernière, on a annoncé que son équipe pourrait être sur la voie de trouver un moyen de guérir le diabète. Ces travaux en sont encore à leurs débuts.
En 1961, des scientifiques canadiens ont découvert les cellules souches. L'année prochaine, on marquera le 100e anniversaire de la découverte historique de l'insuline, faite ici même au Canada par sir Frederick Banting. Il y a deux semaines, lors de la Journée mondiale du diabète, j'étais à London en Ontario pour participer à une cérémonie visant à y raviver la flamme de l'espoir. Cette flamme brûle de tous ses feux et elle continuera de le faire jusqu'à ce qu'on puisse guérir le diabète. Elle constitue un symbole de l'innovation canadienne. Je souhaite qu'une équipe de chercheurs canadiens s'y rende un jour pour éteindre cette flamme.
Le projet de loi changerait la vie des 11 millions de Canadiens qui vivent avec le diabète aux quatre coins du pays. En travaillant ensemble, j'ai confiance qu'un jour, nous éteindrons la flamme à la maison Banting. Ensemble, je sais que nous vaincrons le diabète.
J'encourage tous les députés de la Chambre à se joindre à moi pour favoriser l'amélioration de la vie de millions de Canadiens partout au pays.
Le Canada a donné l'insuline au monde, et il n'y a aucune raison pour qu'il ne puisse pas être à l'avant-garde de la lutte pour vaincre le diabète.
:
Madame la Présidente, je suis très heureux d'intervenir aujourd'hui à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , Loi prévoyant l’élaboration d’un cadre national sur le diabète, qui obligerait le ministre de la Santé à élaborer un cadre national pour aider à la prévention et, bien sûr, au traitement du diabète.
Il est important pour moi de participer à l'étape de la deuxième lecture de ce projet de loi parce que ma famille est concernée par cette maladie. On a diagnostiqué un diabète de type 1 chez mon fils, André, quand il avait 17 ans. Lui, ma femme et moi avons dû nous adapter à sa maladie et l'aider à comprendre ses nouvelles limites, tout en célébrant, bien sûr, ses forces.
Nous avons eu de la chance, si je puis dire, même si ce n'est pas le bon mot, que la maladie apparaisse plus tard, à un âge où André était tout à fait capable de prendre soin de lui-même et de dire ce qu'il ressentait.
Je ne peux qu'imaginer ce que ce serait avec un tout petit ou un enfant plus jeune. Un de mes amis me racontait comment c'était il y a 30 ans, quand les tests modernes de dépistage par bandelettes n'existaient pas et qu'il fallait essayer de faire une lecture de cétone à partir de la couche de son petit. Nous avons fait beaucoup de progrès, car beaucoup de diabétiques peuvent maintenant vérifier leur glycémie en continu grâce à leur téléphone intelligent. Nous avons, néanmoins, encore beaucoup à faire.
En raison de mon lien avec la maladie, je suis actif dans diverses organisations qui soutiennent les patients atteints de diabète, comme la FRDJ, l'une des nombreuses organisations qui travaillent sans relâche pour soutenir les personnes atteintes de diabète et leur famille jusqu'à ce que, enfin, on trouve un remède.
[Français]
Le mois de novembre est le Mois de la sensibilisation au diabète. Cette année, ajoutons que, l'an prochain, 2021, marquera le 100e anniversaire de la découverte de l'insuline par les Drs Charles Best et Frederick Banting.
[Traduction]
Au Canada, le diabète, qui touche plus de trois millions de personnes, ou 8 % de la population totale, est considéré comme une épidémie nationale. Lorsqu'on tient compte des personnes prédiabétiques, des aidants naturels et des familles des diabétiques, le nombre de personnes touchées grimpe à 11 millions de Canadiens, ou environ 30 % de l'ensemble de la population du pays.
Il convient de signaler que ce nombre continue d'augmenter chaque année. Même si les personnes diabétiques parviennent à avoir ce qu'ils appellent une vie normale, nous devons continuer à tenter de prévenir cette maladie et ses conséquences fâcheuses jusqu'à ce qu'on trouve un remède. Puisque le diabète touche tant de Canadiens, nous devons faire mieux que la situation actuelle et présenter une mesure législative qui répond adéquatement aux besoins des personnes diabétiques et prédiabétiques grâce à l'élaboration d'un cadre national.
Le projet de loi cherche à lutter contre le diabète au Canada en améliorant la sensibilisation, la prévention, le traitement, la recherche, la collecte de données et la formation. Il veut aussi donner suite à la Stratégie canadienne du diabète, lancée en 1999, qui visait à prévenir, à détecter rapidement et à prendre en charge le diabète et ses complications, ainsi qu'à en assurer une surveillance nationale. À cette stratégie s'est ajoutée, en 2005, la Stratégie intégrée en matière de modes de vie sains et de maladies chroniques, qui visait à promouvoir la santé de tous les Canadiens, à réduire le risque de maladies chroniques pour les personnes à risque élevé, ainsi qu'à favoriser la détection et la prise en charge précoce des maladies chroniques.
[Français]
Malgré les nombreux efforts pour mieux encadrer le diabète, un rapport publié en 2013 par le Bureau du vérificateur général indiquait que l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada estimaient que, malgré la mise en place d'activités de prévention et de contrôle du diabète, celles-ci n'étaient pas coordonnées de façon adéquate, ce qui est essentiel à la réussite de la Stratégie canadienne du diabète.
[Traduction]
Ce rapport a donné lieu à des examens au comité de la santé et, à la suite du dernier examen en 2019, le comité a présenté un rapport intitulé « Une stratégie de lutte contre le diabète au Canada ». Ce dernier suggérait fortement que le gouvernement élabore une stratégie nationale pour la prévention et la gestion du diabète.
Je me suis entretenu avec de nombreux représentants de divers organismes qui viennent en aide aux personnes qui vivent avec le diabète et qui appuient la recherche dans ce domaine, donc je sais que le projet de loi se fait attendre depuis un bon moment. Selon moi, il s'agit d'un pas dans la bonne direction.
Cependant, j'ai quelques réserves à propos du projet de loi dans sa forme actuelle, qui confère au ministre de la Santé la responsabilité de rédiger un rapport sur la mise en œuvre d'un cadre national sur le diabète sans qu'il ait besoin de consulter les parlementaires. C'est préoccupant, car la collecte de données et la recherche que prévoit ce projet de loi engendreront beaucoup de conséquences financières que les députés n'auront pas l'occasion d'examiner avant de se prononcer.
Il convient de se rappeler que lors de l'étape de la première lecture du projet de loi, qui a eu lieu en février dernier, avant le début de la pandémie de COVID-19, nous savions déjà que le gouvernement libéral avait accumulé des déficits records et atteint des niveaux d'endettement sans précédent.
De ce côté-ci de la Chambre, nous attendions avec impatience le dépôt du budget libéral au mois de mars, ce qui, évidemment, n'a jamais eu lieu. Les libéraux ont tenu les Canadiens dans l'ignorance en ce qui concerne les finances publiques du pays en raison de leur manque de transparence. C'est inquiétant de savoir qu'il aura fallu deux ans pour que le gouvernement nous présente enfin son budget en mars 2021.
[Français]
Les dépenses du gouvernement d'en face ont atteint des records sans précédent. Oui, des dépenses devraient être faites pour contrer la pandémie actuelle, mais nous savons également que certaines d'entre elles n'ont pas été faites pour le bien-être de la population canadienne. Elles ont même une odeur de scandale.
[Traduction]
Cela dit, malgré la bonne intention du projet de loi, il est difficile pour moi de l'appuyer sans en connaître toutes les implications financières. Je trouve inacceptable et irresponsable le manque de transparence continu du gouvernement en ce qui a trait aux finances du pays.
L'établissement d'un cadre national sur le diabète est sans contredit très important, mais qu'en est-il des autres maladies qui méritent également de bénéficier d'un tel cadre national? Je pense notamment aux personnes qui souffrent de fibrose kystique, de sclérose en plaques ou de parkinson. Laquelle de ces maladies mérite également un cadre national?
Malheureusement, le projet de loi présente une faiblesse que je me dois de souligner. En effet, il prévoit que le serait responsable d'établir un cadre et de le mettre en œuvre à l'échelle du pays, mais ne montre pas clairement qui remédierait aux problèmes ou répondrait aux attentes des Canadiens diabétiques ni de quelle manière cela se ferait.
[Français]
Il faut tenir compte du fait que les programmes en matière de santé relèvent essentiellement de la responsabilité des provinces et que les approches en matière de soins de santé sont différentes d'une province à l'autre.
À titre d'exemple, l'Ontario offre aux personnes atteintes de diabète de type 1 le Programme des appareils et accessoires fonctionnels, le PAFF, qui sert à aider les diabétiques à payer leurs pompes à insuline, alors qu'ailleurs au pays, le soutien financier de niveau provincial est moins généreux ou inexistant. Par conséquent, une consultation auprès des provinces et des territoires s'impose.
[Traduction]
Les conservateurs ont toujours respecté la compétence des provinces et nous la respecterons toujours. Je tiens à m'assurer que le projet de loi ne nuit pas à la façon dont chaque province ou territoire gère son système de santé. Les conservateurs ont toujours priorisé la collaboration avec les provinces et les territoires et nous sommes convaincus que cette valeur fondamentale de notre parti nous permettrait de définir des objectifs nationaux ambitieux pour ce qui est de la qualité du cadre désiré.
[Français]
Il serait plutôt adéquat d'adopter une stratégie nationale qui serait en mesure d'améliorer de manière mesurable la prévention et le traitement du diabète pour ainsi réduire le fardeau de cette maladie pour la population canadienne et pour le système de santé, qui est déjà mal en point.
[Traduction]
En tant que pays qui a à cœur la santé des Canadiens sous toutes ses formes, nous devrions permettre aux Canadiens atteints de diabète de type 1 de bénéficier du Certificat pour le crédit d'impôt pour personnes handicapées et du régime enregistré d'épargne-invalidité, ce qui constituerait un progrès important. Il s'agirait d'une mesure concrète visant à réduire les dépenses engagées par les personnes atteintes de diabète, et qui les aiderait considérablement à améliorer leur santé.
En septembre 2019, le Parti conservateur a annoncé qu'il souhaitait élargir les critères d'admissibilité au crédit d'impôt pour personnes handicapées. Cette annonce était plus particulièrement destinée aux personnes diabétiques de type 1. Diabète Canada l'a soutenu et a demandé aux autres partis de la soutenir également. Nous pensons que les diabétiques devraient avoir accès au crédit d'impôt pour personnes handicapées, et nous demandons à tous les partis fédéraux de nous appuyer.
Comme il y a des cas de diabète au sein de ma famille, je soutiens cette mesure dans un sens...
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Madame la Présidente, je prends aujourd'hui la parole à la Chambre des communes pour aborder le projet de loi , maladie dont souffrent des membres de ma famille.
Mon premier contact avec cette maladie date de mon enfance, alors qu'on m'a expliqué que la demi-sœur de mon père souffrait de diabète et qu'elle avait des problèmes liés au sucre dans son sang. Puis, adolescente, c'est ma cousine, qui a le même âge que moi, qui recevait un diagnostic de cette maladie. Comme ma mère était sa marraine, nous l'avions accompagnée, avec ma tante, dans ses mois de traitement à l'Hôpital Sainte-Justine.
Le choc était grand pour elle, alors qu'elle devait adopter de nouvelles habitudes alimentaires, se piquer plusieurs fois par jour et éviter les complications qui peuvent être associées au diabète. Une forme de révolte s'en est suivie, puisqu'elle était fatiguée d'avoir à suivre autant de règles pour réussir à contrôler son taux de glycémie.
Puis, dans les derniers mois, comme porte-parole du Bloc québécois en ce qui concerne les aînés, j'ai été naturellement interpellée sur cette question. Je vais donc rappeler, dans ce discours, ce que mon parti appuie dans ce projet de loi, tout en expliquant les effets de la pandémie sur celles et ceux qui souffrent de cette maladie. Finalement, je ferai quelques souhaits pour de meilleurs investissements en recherche, qui est la clé de la guérison.
Le texte prévoit donc l'élaboration d'un cadre national qui vise à favoriser l'amélioration de l'accès à la prévention et au traitement du diabète. Il vise à ce que le Parlement du Canada reconnaisse le besoin d'être proactif dans la lutte contre le diabète et à ce que le gouvernement du Canada élabore et mette en œuvre un cadre national sur le diabète.
Le projet de loi prévoit que la stratégie soit conçue en consultation avec les gouvernements provinciaux et le Québec. Si le projet de loi va de l'avant, le Bloc québécois doit s'assurer que la stratégie nationale reflète bien les demandes du Québec et respecte ses champs de compétence. Le projet de loi invite les parties prenantes à une conférence en vue d'élaborer un cadre national et de déterminer les grands axes qui devront y être inclus: explications sur le diabète, établissement des besoins, promotion de la recherche, promotion de l'échange de renseignements, analyse de ce qui se fait déjà en vue d'atteindre l'égalité en matière de santé, etc. Le projet de loi donne un an au gouvernement pour élaborer le cadre stratégique et cinq ans à la suite de son dépôt pour évaluer son efficacité.
Il faut savoir que cette maladie est en hausse au Canada et qu'elle représente des dépenses importantes pour les patients et pour le système. J'en profite donc pour faire un rappel bien personnel, ainsi qu'au nom du Bloc, concernant l'importance de hausser dès maintenant et sans condition les transferts canadiens en santé à 35 %. C'est la même situation au Québec, où il y a une hausse constante des cas depuis 2000.
Je vais maintenant faire un bref historique de la lutte contre le diabète au Canada. Cela a commencé dans la période de 1999 à 2005, où une première stratégie canadienne sur le diabète a vu le jour. En 2005, la Stratégie canadienne du diabète a été créée, pour être ensuite incorporée à la Stratégie intégrée en matière de modes de vie sains et de maladies chroniques.
En 2006, l'application de la Stratégie évolue vers le financement d'organismes plurisectoriels dédiés à la lutte contre les maladies chroniques. Durant cette période, plusieurs avancées sont réalisées, notamment l'autoprise en charge de la maladie grâce à l'élaboration de guides pour les personnes atteintes de diabète, le partage des informations sur la maladie grâce à la collecte des données par l'Agence de la santé publique du Canada, et le Portail canadien des pratiques exemplaires.
En 2009, l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada établissent un partenariat avec Diabetes Canada, Diabète Québec et la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile. La lutte contre le diabète passe désormais par le financement de projets de recherche et de sensibilisation du public.
Depuis 2016, la stratégie de lutte contre le diabète du Canada passe par le Centre de prévention des maladies chroniques et le Plan stratégique 2016-2019 de Santé Canada. Ce plan est très général et contient davantage des énoncés de principes que des mesures structurantes. Les éléments majeurs sont sensiblement les mêmes que ceux des plans précédents: favoriser la recherche, la collecte et le partage d'informations et mobiliser les diverses parties prenantes.
Depuis 2019, l'organisme Diabetes Canada fait la promotion de Diabetes 360o, un cadre stratégique qui demande au gouvernement fédéral d'établir et de financer une stratégie nationale.
Bien que la santé soit de compétence provinciale, le fédéral est appelé à jouer un rôle, notamment sur le plan de la prévention. L'interaction intime entre l'obésité et le diabète oblige les gouvernements à développer des stratégies afin de sensibiliser les individus à de saines habitudes de vie. Au fil du temps, plusieurs mesures ont été imaginées afin de favoriser celles-ci. Je vais en donner un aperçu.
En ce qui concerne l'étiquetage, bien qu'il y ait eu une révolution à cet égard, on se heurte systématiquement aux lobbys, comme celui des boissons, les producteurs, etc. Cette idée revient régulièrement dans les discussions. L'objectif serait de modifier l'étiquetage pour en faciliter la lecture par les consommateurs ou encore de réserver des espaces sur les boissons gazeuses pour informer le public sur les méfaits de l'obésité.
Il y a aussi la promotion de l'activité physique, qui nous tient beaucoup à cœur. Les campagnes de sensibilisation, la promotion de l'activité physique et les crédits d'impôt pour les activités sportives sont des mesures récurrentes.
Par ailleurs, il y a la promotion d'une saine alimentation, c'est-à-dire la promotion du poids santé, et le diabète forme une rigide équation à cet égard.
Bien qu'il soit parfois difficile de conjuguer les intérêts économiques et la promotion d'une saine alimentation — il n'y a qu'à penser au débat entourant le Guide alimentaire canadien —, il est néanmoins nécessaire que la population soit informée et qu'elle adopte de saines habitudes alimentaires.
J'aimerais maintenant dire un mot sur le diabète chez les Autochtones. Pour une multitude de raisons, le diabète de type 2 a une prévalence quatre à cinq fois plus élevée dans certaines communautés autochtones que dans la population en général.
Conscient du problème, le Canada a investi en moyenne 50 millions de dollars par année par l'entremise de l'Initiative sur le diabète chez les Autochtones, un programme de Santé Canada reposant sur une collaboration avec les Autochtones dans le but de réduire les inégalités en matière de santé.
Pour les communautés autochtones, la lutte au diabète se fait selon trois axes. En premier lieu, elle se fait par de la prévention sous forme de campagnes de sensibilisation sur les saines habitudes de vie afin de prévenir l'obésité et les risques liés au diabète. Elle se fait ensuite au moyen de tests annuels de dépistage pour les individus présentant des risques supplémentaires, afin de permettre les traitements le plus tôt possible et d'éviter les complications. Elle se fait finalement par le traitement, en assurant aux personnes issues des communautés autochtones et atteintes de diabète des traitements qui correspondent aux lignes directrices, afin de réduire la morbidité et la mortalité.
Quant à la cause — ou plutôt aux causes — de cette importante disparité, est-ce que l'inaction du gouvernement pour améliorer la situation des réserves autochtones pourrait y être pour quelque chose? Poser la question, c'est y répondre. Guérir, c'est bien, mais prévenir, c'est mieux.
En troisième lieu, j'aimerais rappeler les conséquences de la pandémie sur les diabétiques. Étant donné leur condition, on leur a demandé de s'isoler pour éviter d'attraper la COVID-19 et les complications qui pourraient en découler. Ils vivent aussi des répercussions économiques.
J'aimerais d'ailleurs souligner que, chez moi, dans Shefford, le Salon Santé axé sur le diabète, organisé par Les Diabétiques de la Haute-Yamaska pour sensibiliser les gens à cette maladie, a malheureusement dû être annulé en mars dernier.
Récemment, par Zoom, j'ai quand même rencontré Juliette, de l'activité Les enfants pour une guérison, organisée par l'organisme FRDJ. Je salue d'ailleurs son courage. Elle et son organisme nous ont fait trois recommandations.
La première recommandation est que le gouvernement du Canada devrait souligner le centenaire de la découverte de l'insuline en effectuant un nouvel investissement de 15 millions de dollars dans les partenariats pour vaincre le diabète, établis entre FRDJ et les Instituts de recherche en santé du Canada.
La deuxième recommandation est celle-ci: comme recommandé dans le premier rapport annuel du Comité consultatif des personnes handicapées, les Canadiennes et les Canadiens qui reçoivent des soins thérapeutiques essentiels au maintien de leur vie, dont l'insulinothérapie, devraient être admissibles au crédit d'impôt pour personnes handicapées.
Enfin, la troisième recommandation est la suivante: comme recommandé par le Comité permanent de la santé dans une stratégie de lutte pour le diabète au Canada, le gouvernement du Canada devrait investir dans la mise en œuvre d'une stratégie nationale sur le diabète, Diabète 360°, visant des résultats différents selon les types de diabète.
Nous sommes donc en faveur de l'élaboration d'une stratégie canadienne, à condition que celle-ci respecte les demandes des provinces et du Québec et le partage des compétences. Il est à noter qu'il existe déjà une conférence annuelle organisée par Diabète Canada et Diabète Québec. Nous nous demandons maintenant ce que pourrait être cette conférence supplémentaire et quels effets bénéfiques elle pourrait avoir sur le milieu.
En conclusion, c'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé de répondre à l'invitation et d'illuminer mon bureau avec de belles lumières bleues dans le cadre de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre dernier, en signe de solidarité. Agissons!
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Madame la Présidente, ces jours-ci, le monde est concentré sur la pandémie, mais cela ne veut pas dire qu'il faut oublier la multitude d'autres maladies qui peuvent frapper l'être humain. C'est pourquoi je suis heureux d'exprimer mon appui au projet de loi , qui prévoit que le doit élaborer un cadre national pour la prévention et le traitement du diabète en consultation avec les provinces, les groupes autochtones et les intervenants concernés.
J'appuie ce projet de loi parce qu'à mon avis, le Canada a vraiment besoin d'une nouvelle stratégie nationale sur le diabète. Cette stratégie devrait être fondée sur la stratégie Diabète 360° élaborée en 2018 par Diabète Canada et des dizaines d'autres groupes d'intervenants. Je pense également que le gouvernement du Canada doit appuyer des programmes, des services et des travaux de recherche dirigés par les Autochtones; faire de l'autonomie alimentaire une priorité; permettre l'accès à des options de traitement et de soins appropriées; et faire de la sensibilisation sur le diabète gestationnel et l'augmentation du nombre de cas de diabète chez les jeunes femmes autochtones.
Je suis en outre fermement convaincu que nous avons urgemment besoin d'une approche nationale de l'assurance-médicaments grâce à laquelle tous les Canadiens atteints de diabète pourraient se procurer en temps opportun les médicaments dont ils ont besoin. Cela devrait couvrir les dispositifs et les fournitures pour diabétiques, comme les bâtonnets diagnostiques, les seringues, les pompes à insuline et les systèmes de surveillance du glucose en continu.
Nous connaissons tous l'histoire de Frederick Banting et Charles Best, qui, avec leurs collègues James Collip et John Macleod, ont découvert l'insuline dans un laboratoire de l'Université de Toronto en 1921. Cette découverte a révolutionné le traitement du diabète dans le monde entier et reste l'une des découvertes médicales les plus célèbres de l'histoire du Canada et même du monde. Le diabète était autrefois une condamnation à mort pour les jeunes qui développaient la maladie, mais ils pouvaient désormais espérer vivre une vie longue et productive.
Nous sommes à la veille du 100e anniversaire de cette découverte, et on pourrait penser que nous le célébrerions avec fierté. Malheureusement, le fléau du diabète est, à bien des égards, bien pire qu'il ne l'était il y a 100 ans. Le Canada a l'un des plus piètres bilans du monde et celui-ci ne cesse d'empirer.
Toutes les trois minutes, un Canadien reçoit un diagnostic de diabète. Le nombre de Canadiens atteints de diabète a doublé au cours des 20 dernières années. À l'heure actuelle, un Canadien sur trois est diabétique ou présente un risque élevé de développer la maladie. Il s'agit d'une épidémie. Au Canada, les gens de 20 ans ont 50 % de chances de développer le diabète au cours de leur vie. Ce risque est de 80 % pour les membres des Premières Nations.
Les coûts des soins de santé attribuables au diabète atteindront les 40 milliards de dollars d'ici 2029. Le diabète cause 30 % des accidents vasculaires cérébraux, en plus d'être la cause principale de la cécité. Il est responsable de 40 % des crises cardiaques, de 50 % des problèmes d'insuffisance rénale et de 70 % des amputations de la jambe et du pied. Il réduit de 5 à 15 ans l'espérance de vie. Environ 7 000 Canadiens meurent chaque année des effets directs de cette maladie.
Heureusement, il y a un plan pour lutter contre ce fléau. Diabète Canada a élaboré une stratégie détaillée appelée Diabète 360°, qui a le potentiel de réduire considérablement le taux de diabète au pays ainsi que les répercussions importantes de cette maladie sur la santé des Canadiens. La mise en œuvre de cette stratégie va coûter de l'argent, mais c'est un investissement qui va nous rapporter au centuple en termes d'économies dans notre système de santé.
La stratégie Diabète 360° comporte quatre objectifs, soit de faire en sorte que 90 % des Canadiens aient un cadre de vie permettant de préserver le bien-être et de prévenir le développement du diabète, que 90 % des Canadiens sachent s'ils ont le diabète, que 90 % des Canadiens vivant avec le diabète prennent des mesures appropriées pour prévenir les complications du diabète, et que 90 % des Canadiens qui prennent des mesures parviennent à améliorer leurs indices de santé. La stratégie Diabète 360° doit être la base de toute stratégie nationale.
Lorsque le Dr Banting a découvert l'insuline, il a donné les droits de sa découverte à l'Université de Toronto afin que les personnes diabétiques du monde entier puissent avoir accès au médicament pouvant leur sauver la vie à un prix abordable. Cependant, les temps ont changé et de nombreux dispositifs de surveillance et d'injection sont très coûteux. Beaucoup de Canadiens souffrant de diabète ne peuvent pas se payer les médicaments, les dispositifs et les fournitures dont ils ont besoin.
Le fait que des personnes ne suivent pas leurs traitements à cause des coûts trop élevés peut entraîner des complications et des décès évitables. Voilà pourquoi il est urgent de mettre en place un régime public, universel et complet d'assurance-médicaments pour garantir à tous les Canadiens l'accès aux médicaments dont ils ont besoin en temps opportun. Comme je l'ai mentionné, cela devrait couvrir des dispositifs tels que les bâtonnets diagnostiques, les seringues, les pompes à insuline et les systèmes de surveillance du glucose en continu.
Selon un rapport produit par la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers, plus de la moitié des diabétiques du Canada — 57 % pour être exact — ne suivent pas à la lettre les traitements qui leur sont prescrits parce qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments requis.
Selon la Fédération de la recherche sur le diabète juvénile, 830 diabétiques — jeunes ou d'âge moyen — meurent chaque année faute d'avoir accès à de l'insuline. La situation serait tout autre si les Canadiens avaient tous accès aux médicaments dont ils ont besoin, mais ce n'est hélas pas le cas.
Le Canada est le seul pays doté d'un régime universel de soins de santé qui ne prévoit pas l'accès gratuit aux médicaments sur ordonnance. De 10 à 20 % des Canadiens admettent ne pas respecter leurs ordonnances parce qu'ils n'en ont tout simplement pas les moyens. Or, nous en payons tous le prix, car dans la mesure où ces gens se retrouvent plus souvent à l'hôpital, ils ajoutent de la pression sur le système de santé.
S'il se dotait d'un régime d'assurance-médicaments universel, public et à payeur unique, le Canada économiserait plus de 4 milliards de dollars par année, car les médicaments seraient alors meilleur marché. À l'heure actuelle, nous dépensons plus d'argent pour les médicaments ici au Canada qu'à peu près partout ailleurs sur la planète.
Tous les Canadiens y gagneraient si le pays se dotait d'un régime public d'assurance-médicaments, mais les diabétiques y trouveraient doublement leur compte, car ils auraient alors l'assurance de pouvoir se procurer l'insuline et l'équipement médical dont ils ont besoin pour contrôler leur maladie et rester en vie.
Le Canada peut être fier de sa contribution au traitement du diabète, avec la découverte de l'insuline, mais à l'heure actuelle, nous sommes en queue de peloton lorsqu'il s'agit de traitements, d'hospitalisations et de morts inutiles. Nous devons renverser cette tendance.
Le projet de loi y contribuerait grandement en permettant la création d'un cadre national. Cependant, pour assurer notre succès, il faut un véritable leadership de la part du gouvernement et des investissements dans les programmes de santé communautaire et dans les régimes publics d'assurance-médicaments afin de véritablement améliorer la santé des Canadiens.
J'invite tous les députés à appuyer le projet de loi et encore plus le projet de loi , qui propose un régime public universel d'assurance-médicaments et qu'a présenté mon collègue, le député de . Un tel régime permettrait d'économiser des milliards de dollars de fonds publics et par-dessous tout, de sauver des milliers de vies parmi les personnes, jeunes ou âgées, qui souffrent du diabète et d'autres maladies aux quatre coins du pays.
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Madame la Présidente, je suis honorée de prendre la parole aujourd'hui à l'appui du projet de loi d'initiative parlementaire de ma collègue de , le projet de loi , Loi prévoyant l’élaboration d’un cadre national sur le diabète. La députée fait un travail incroyable dans le dossier du diabète, et mes collègues de Brampton et moi l'appuyons sans réserve.
Le projet de loi aborde une question importante pour les résidants de ma circonscription. Si j'avais été sélectionnée dans la loterie des initiatives parlementaires, c'est une mesure que j'aurais bien aimé proposer moi-même. Je suis donc extrêmement contente de voir la Chambre étudier ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.
La question du diabète me tient à cœur. Chaque année, je me fais un point d'honneur de rencontrer Les enfants pour une guérison, de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile, afin d'écouter leurs suggestions et de faire valoir ce que peut faire le gouvernement du Canada pour aider.
Je connais bien les difficultés entourant le diabète, puisque mon meilleur ami d'enfance souffrait du diabète de type 1. Tout au long de son enfance, il a connu de nombreuses difficultés. À l'époque, je ne comprenais pas pourquoi il devait subir tout cela. À l'âge adulte, il s'est heurté à des obstacles supplémentaires. L'histoire ne se termine pas bien: il est décédé trop jeune, il y a quelques années, en raison de complications liées à cette terrible maladie.
Ma grand-mère maternelle est également morte de complications liées au diabète, et ma mère est atteinte du diabète de type 2. Je suis donc prédisposée à devenir victime de cette terrible maladie. J'ai déjà été atteinte de diabète gestationnel alors que j'étais enceinte de mon fils. Pour moi, c'est très difficile d'en parler parce que j'ai l'impression qu'il y a une stigmatisation liée au diabète. Les gens ont l'impression que c'est leur faute. En tant que mère, je sais que les mères font tout ce qu'elles peuvent pour ne pas nuire à la santé et au bien-être de leurs enfants.
Le Canada compte de nombreuses réussites incroyables dans le domaine médical, et la découverte de l'insuline est de loin la plus éclatante. Cette percée a permis un progrès énorme dans le traitement du diabète et a contribué à améliorer la qualité de vie des diabétiques au Canada et partout dans le monde. Alors que le 100e anniversaire de cette découverte approche, le Canada devrait encore une fois choisir d'être un chef de file dans le traitement des diabétiques et investir davantage dans la recherche et les mesures de prévention pour contribuer à rendre nos villes plus fortes et plus saines.
En Ontario, plus d'un million de personnes sont atteintes du diabète de type 2. La région du Grand Toronto compte à elle seule la moitié des cas de l'Ontario, et ma ville, Brampton, est connue comme la capitale du diabète au Canada. Brampton a l'un des taux les plus élevés de diabète en Ontario, à l'exception de quelques communautés autochtones, où jusqu'à un tiers des résidents souffrent de cette terrible maladie.
Au nom de résidants de Brampton-Nord et de toutes les personnes touchées par le diabète, j'espère que la Chambre appuiera le projet de loi et se prononcera en faveur d'un cadre national sur le diabète.
Au cours des 12 dernières années, la prévalence du diabète a doublé en Ontario. Pour la plupart des gens atteints, cela signifie qu'ils souffrent de la maladie comme telle, mais aussi qu'ils s'exposent à une panoplie de complications, comme un nombre plus élevé de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux et la possibilité de subir une dialyse et une amputation. Le diabète peut se répercuter dans tous les aspects de la vie d'une personne et faire en sorte qu'il lui soit plus difficile de mener ses activités quotidiennes. À Brampton, un seul hôpital pleinement fonctionnel doit traiter toutes ces complications. Brampton est en outre sous-financée au chapitre des soins de santé comparativement aux autres villes de la province.
Hélas, j'assiste à la lutte de ma propre mère contre cette maladie, depuis des années maintenant. Elle a eu une crise cardiaque récemment, alors je sais à quel point les complications peuvent devenir graves. Mon époux, qui est podiatre, m'a conté plusieurs histoires de patients qui doivent se faire amputer. Je n'avais jamais su à quel point les amputations liées au diabète étaient fréquentes.
Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que malgré des méthodes de prévention et de gestion du diabète qui ont fait leurs preuves, cette maladie se répand de plus en plus dans la société canadienne. Selon les nouvelles données tirées du Modèle canadien des coûts du diabète de 2019, à l'heure actuelle, un tiers des Canadiens sont atteints du diabète ou sont prédiabétiques. Pire encore, moins de 50 % des Canadiens savent reconnaître moins de la moitié des signes avant-coureurs de cette maladie. Un plus petit nombre encore était en mesure d'énumérer certaines des complications associées au diabète.
C'est une tendance troublante qui montre à quel point il est urgent d'élaborer une stratégie de lutte contre cette maladie. Il est indéniable qu'il faut des outils appropriés pour sensibiliser la population à la maladie, à ses causes, à ses symptômes et à ses traitements. Si nous pouvons mettre en place les politiques et les programmes qui s'imposent, nous pourrons réduire la prévalence du diabète au sein de la population et maintenir en bonne santé les personnes à risque élevé. Le Canada a besoin d'un cadre national sur le diabète, et cela ne peut pas attendre.
Voici les faits. Nous connaissons déjà les facteurs de risque qui augmentent les chances de développer le diabète.
L'obésité, aggravée par de mauvaises habitudes alimentaires et un mode de vie sédentaire, contribue grandement à l'apparition du diabète. Les possibilités de développer le diabète sont plus de sept fois plus élevées chez les personnes considérées comme obèses, et trois fois plus élevées chez celles considérées comme ayant un excédent de poids en fonction de leur indice de masse corporelle.
De plus, nous savons que les facteurs socioéconomiques ont une grande incidence sur la vie des diabétiques. Les diabétiques ayant de faibles revenus sont plus susceptibles de souffrir de complications et moins susceptibles de consulter régulièrement leur médecin que les diabétiques ayant des revenus plus élevés.
Nous savons également que les femmes enceintes atteintes de diabète sont plus susceptibles de souffrir d'un certain nombre de complications durant leur grossesse, par exemple de l'hypertension artérielle, des problèmes à l'accouchement et des mortinaissances. Plus de femmes enceintes devraient recourir à des soins prénataux et obstétricaux spécialisés, mais n'en sont pas informées. Pour une raison que j'ignore, il n'y a pas suffisamment de recherches à ce sujet.
Nous savons aussi que l'origine ethnique d'une personne y est pour quelque chose. Nous ne pouvons pas faire fi de cette réalité lorsque nous déterminons quelles communautés sont plus susceptibles de développer cette maladie. Le diabète atteint plus particulièrement certains groupes ethniques, notamment les personnes d'origine autochtone, sud-asiatique, africaine et hispanique. Lorsqu'on se penche sur les tendances en matière de diabète en Ontario, les données révèlent que la présence du diabète est beaucoup plus marquée aux endroits où vivent ces personnes présentant un risque plus élevé.
La région du Grand Toronto et celle de Brampton, en particulier, présentent des taux élevés de diversité ethnique, et nous constatons également des taux plus élevés de diabète à ces endroits. Cette susceptibilité génétique augmente le risque d'apparition du diabète, même chez les personnes plus jeunes et celles ayant un indice de masse corporelle moins élevé, ce qui signifie qu'une personne mince n'est pas à l'abri du diabète. Ainsi, il est d'autant plus important de mettre en place des campagnes de sensibilisation adaptées aux besoins de la communauté. Les gens pourraient être exposés à un risque accru de développer un diabète et ne jamais le savoir. Il est donc très peu probable qu'ils sachent quoi faire pour atténuer ces risques.
J'aimerais prendre un moment pour souligner l'excellent travail d'un militant pour le diabète dans sa collectivité, le Dr Bajaj, de la fondation Stop Diabetes. Cet organisme s'est fixé deux objectifs principaux: premièrement, réduire le fardeau du diabète qui afflige notre société grâce à une sensibilisation communautaire axée sur le mode de vie préventif et, deuxièmement, augmenter la longévité des patients vivant avec le diabète au moyen d'une combinaison de traitements médicalement éprouvés et d'un mode de vie préventif.
L'éducation et la sensibilisation doivent être menées en tenant compte du contexte culturel. En maintenant le statu quo et n'investissant pas dans un cadre national, nous laissons augmenter le taux d'incidence d'une maladie que l'on sait évitable dans certains cas si les bonnes campagnes, les bonnes politiques et les bons outils de sensibilisation sont mis en place.
Le projet de loi comprend de nombreuses recommandations. Les spécialistes nous disent que corriger les lacunes en matière d'éducation pourrait contribuer à empêcher que la maladie se développe. L'adoption du projet de loi favorisera la communication d'information et de connaissances concernant la prévention et le traitement du diabète, ce qui est essentiel. Nous pouvons enseigner aux gens comment rendre leur mode de vie plus sain grâce à une saine nutrition et à l'exercice et leur expliquer comment ces changements pourraient réduire le risque de diabète.
Les campagnes de sensibilisation devraient être adaptées aux régions et à certains groupes culturels en particulier afin de cibler les collectivités les plus vulnérables où le risque est plus élevé en raison de prédispositions génétiques. Nous devons donner aux gens les outils dont ils ont besoin pour mieux comprendre et gérer leur santé afin qu'ils agissent concrètement pour prévenir le diabète.
Le projet de loi demande également de promouvoir la recherche et d'améliorer la collecte de données sur la prévention et le traitement du diabète en réponse aux lacunes relatives à l'information. La nécessité de combler ces lacunes est claire. Comprendre pourquoi certaines femmes enceintes atteintes de diabète ne reçoivent aucun soin prénatal et obstétrique spécial est essentiel pour s'assurer que ces femmes aient accès aux ressources.
Nous avons également besoin d'informations plus fiables concernant la disponibilité de...