:
J'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, l'énoncé économique de l'automne: Soutenir les Canadiens et lutter contre la COVID-19.
[Français]
À l'heure actuelle, le nombre de cas de COVID-19 connaît une montée importante à l'échelle du Canada. Nous savons que l'hiver qui s'en vient sera difficile. Pour un trop grand nombre de familles, ce sera un hiver de solitude et de deuil, mais nous savons aussi qu'après l'hiver, vient le printemps.
Le message que j'aimerais transmettre aux Canadiens aujourd'hui est que nous allons nous en sortir. Nous sommes un peuple résilient, un peuple débrouillard, et nous avons un plan.
Nous savons ce que nous devons faire pour traverser les mois sombres qui nous attendent. Nous savons ce que nous devons faire pour que notre économie puisse revenir en force, une fois que nous aurons vaincu cette pandémie.
Chaque vie perdue à cause de la COVID-19 en est une de trop. Nous devons donc redoubler nos efforts de santé publique jusqu'à ce que le virus soit maîtrisé. Nous ne pouvons laisser place à la fatigue. Nous avons maintenant de nombreux outils à notre disposition.
[Traduction]
Nous sommes mieux préparés aujourd’hui que nous l’étions le printemps dernier. Les Canadiens et les entreprises canadiennes ont maintenant accès à une gamme complète de mesures de soutien fédérales pour les aider à traverser les périodes de confinement qui leur sont imposées par des autorités de santé publique.
Nous savons comment faire rouler la majeure partie de notre économie en toute sécurité — qu’il s’agisse de la fabrication, de l’exploitation minière ou du travail qui peut être fait à distance —, et ce, même pendant que le virus continue de circuler dans nos communautés. Nous avons appris comment garder plusieurs de nos enfants à l’école.
Notre capacité de traiter cette maladie a évolué. En date de la fin novembre, plus de 5,5 millions de Canadiens avaient téléchargé l’application Alerte COVID. Nous disposons de l’équipement de protection individuelle et des ventilateurs dont nous avons besoin. Nous savons qu’il faut porter le masque, maintenir une distance de deux mètres avec les autres et nous laver les mains.
Et surtout, monsieur le Président, nous aurons bientôt accès à un très grand nombre de vaccins sûrs et efficaces. Nous ne connaissons pas la date exacte à laquelle cette pandémie prendra fin, mais nous savons qu’elle prendra fin.
Le présent énoncé économique de l’automne expose les mesures adoptées par le gouvernement du Canada pour lutter contre la COVID-19 et la vaincre, soutenir les Canadiens tout au long de cette crise et rebâtir l’économie du Canada une fois que nous aurons éradiqué le virus. Nous ferons tout ce qu'il faut pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens et les aider à rester solvables. Nous investirons dans toutes les mesures de santé publique nécessaires, et nous appuierons les familles et les entreprises canadiennes de manière réfléchie, prudente et efficace.
[Français]
Nous savons que les Canadiens ont fait des sacrifices et qu'ils continuent d'en faire en ce moment même.
De nombreux propriétaires de petites entreprises ont fermé leurs portes. Il y a encore des travailleurs sans emploi. Des parents ont dû interrompre leur carrière pour garder leur famille en santé et en sécurité. Chaque jour, à l'école, nos jeunes portent assidûment le masque pendant des heures pour contribuer à protéger leurs grands-parents. Je les en remercie.
Les Canadiens apportent leur contribution. Il va de soi que les députés de la Chambre fassent la leur, notamment en bâtissant une économie plus innovatrice, plus inclusive et plus résiliente que celle d'avant la pandémie. Depuis le début de la COVID-19, notre gouvernement n'a ménagé aucun effort pour lutter contre le virus et en atténuer les effets en utilisant tous les outils à sa disposition.
[Traduction]
En effet, 80 % de l’argent dépensé au Canada pour lutter contre le virus et appuyer les Canadiens provient du gouvernement fédéral. À ce jour, le gouvernement a acheté plus de deux milliards d’articles de protection individuelle. Et nous avons constitué un portefeuille complet de vaccins de calibre mondial.
Le gouvernement a investi plus d'un milliard de dollars dans des ententes qui lui ont permis de réserver 429 millions de doses de sept vaccins prometteurs, soit plus de dix doses pour chaque Canadien. En fait, le Canada a constitué le portefeuille de vaccins le plus diversifié et le plus exhaustif de tous les pays du monde. Tous les Canadiens peuvent être assurés qu'un vaccin sûr et efficace sera mis gratuitement à leur disposition.
Le combat contre la COVID-19 s'est déroulé sur de nombreux fronts. Nous avons investi dans les soins de santé, augmenté les capacités de dépistage et de traçage et soutenu directement les provinces et les territoires dans leur lutte contre le virus. Il s'agit d'un effort pancanadien.
[Français]
L'aide totale accordée jusqu'ici comprend 322 milliards de dollars pour l'adoption de mesures directes visant à lutter contre le virus et à aider les Canadiens et 85 milliards de dollars sous forme de reports d'impôt et de droits. Il s'agit du plus important programme d'aide économique mis en œuvre à l'échelle du pays depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le printemps dernier, les Forces armées canadiennes ont accompli un travail héroïque dans nos établissements de soins de longue durée en Ontario et au Québec et ont contribué à sauver la vie des aînés canadiens.
Au cours de l'été, nous avons annoncé plus de 4 milliards de dollars pour aider les provinces et les territoires à renforcer leur capacité de dépistage et de recherche de contacts. Cet investissement s'inscrit dans le cadre de notre accord sur la relance sécuritaire d'une valeur de 19,9 milliards de dollars.
Afin de contribuer à freiner la propagation du virus dans les communautés vulnérables, nous avons travaillé avec les Villes et les communautés pour faire en sorte que des sites d'isolements volontaires soient disponibles comme solutions de rechange au logement surpeuplé. Parallèlement à ces mesures de santé essentielles, nous avons mis en place de solides programmes économiques pour aider les Canadiens, les entreprises et les organismes de toutes les tailles à traverser cette pandémie. Ensemble, ces mesures de soutien forment un filet de sécurité complet, qui sera en place jusqu'à l'été 2021.
[Traduction]
La Prestation canadienne d'urgence, la Subvention salariale d'urgence du Canada et le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ont été rapidement élaborés et mis en place, afin que les Canadiens puissent payer leur loyer et leur hypothèque et nourrir leur famille, tout en faisant leur part pour vaincre le virus en restant chez eux.
De mars à octobre, la Prestation canadienne d'urgence a permis à elle seule de venir en aide à 8,9 millions de Canadiens. Les aînés ont reçu un complément à leur pension de la Sécurité de la vieillesse de 300 $. Les Canadiens en situation de handicap admissibles ont aussi reçu un soutien additionnel allant jusqu’à 600 $. En août, le gouvernement a annoncé la Prestation canadienne de la relance économique, la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et l'amélioration du régime d'assurance-emploi. Chacune de ces prestations sera en place jusqu'à l'automne 2021. Ces mesures constituent un filet de sécurité essentiel pour des millions de Canadiens.
Ce mois-ci, le gouvernement a lancé de nouvelles mesures pour venir en aide aux entreprises, dont une nouvelle subvention pour le loyer commercial qui sera versée directement aux entreprises. Cette semaine, les entreprises commenceront à recevoir une aide financière pouvant couvrir jusqu'à 65 % de leur loyer ou de leurs intérêts hypothécaires et qui est rétroactive au 27 septembre. De plus, les entreprises qui doivent fermer leurs portes en raison d’une ordonnance de santé publique commenceront à bénéficier d’une nouvelle mesure de soutien en cas de confinement, qui couvrira une portion supplémentaire de 25 % de leur loyer ou de leurs intérêts hypothécaires. Cela signifie que les entreprises admissibles qui font face à un confinement pourraient recevoir une aide financière qui couvrirait jusqu'à 90 % de leur loyer.
Et nous prolongeons la Subvention salariale d'urgence du Canada jusqu'en juin 2021. Ce programme a permis de protéger plus de 3,9 millions d'emplois canadiens. En décembre, les entreprises canadiennes pourront faire une demande pour un complément au programme de prêts et de subventions du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Déjà, plus de 780 000 petites entreprises d’à travers le pays ont profité du prêt de 40 000 $ offert au titre du Compte d'urgence, dont 10 000 $ de cette somme seront radiés. Le complément est un prêt supplémentaire de 20 000 $, dont la moitié sera radiée.
[Français]
Nous savons que les petites entreprises sont au cœur de nos communautés et de notre économie. Elles constituent la pierre angulaire de la classe moyenne et nous savons que les entreprises familiales ont été particulièrement touchées par cette crise. En quelques mois, la crise a mis en péril le travail de toute une vie et, souvent, de plusieurs générations. C'est pourquoi il est si important de soutenir nos petites entreprises et les familles de la classe moyenne qui les ont créées.
Ces mesures apportent une certitude économique aux Canadiens en cette période de turbulences et d'incertitudes. Elles nous aideront à passer à travers les mois d'hiver. Ces mesures sont souples et ciblées; plus les gens en ont besoin, plus elles sont généreuses. Elles constituent un complément essentiel à notre intervention en matière de santé publique. Elles permettent aux personnes et aux entreprises de faire la bonne chose, sachant qu'elles n'ont pas à choisir entre assurer la santé publique et mettre de la nourriture sur la table.
Notre engagement à l'égard des congés de maladie des employés et le soutien que nous apportons aux entreprises visées par une mesure de confinement locale sont des exemples de l'approche que nous mettons en œuvre. Pour faire face à cette virulente deuxième vague, nous prenons des mesures supplémentaires pour aider les Canadiens et les entreprises canadiennes à traverser cette épreuve et à en ressortir solvables et intacts. Nous consacrons 1 milliard de dollars à un fonds de soins de longue durée sûrs pour les provinces et les territoires. Nous effectuons de nouveaux investissements dans les équipements de protection individuelle et nous nous préparons à la plus vaste campagne de vaccination de l'histoire du Canada.
Nous fournissons de nouvelles ressources pour aider à améliorer la ventilation dans nos bâtiments publics afin de les rendre plus sûrs. Pour aider les travailleurs et les entreprises, nous ramenons à 75 % le taux maximal de la subvention salariale, car nous savons que les premiers mois de l'année sont les plus difficiles pour de nombreuses entreprises, maintenant plus que jamais.
Nous savons que les entreprises du secteur du tourisme, de l'hôtellerie, des voyages, des arts et de la culture ont été particulièrement touchées par la pandémie. Nous créons donc des mesures de soutien pour les entreprises qui en ont le plus besoin, à savoir un programme de crédit aux entreprises, assorti de prêts garantis à 100 % par l'État et de conditions favorables pour les entreprises qui ont perdu des revenus, parce que les gens doivent rester chez eux pour lutter contre la propagation du virus.
[Traduction]
La crise actuelle est le plus grand défi que notre pays ait eu à relever depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est le choc économique le plus grave que nous avons connu depuis la Grande Dépression, et la crise de santé publique la plus grave que nous ayons connue depuis la grippe espagnole, il y a cent ans. Il est important que les Canadiens sachent que le gouvernement fédéral sera là pour les aider à traverser cette crise, quoi qu'il arrive.
Aujourd'hui, j'ai parlé de la nature de la menace à laquelle nous sommes confrontés et des solutions que nous avons mises en œuvre. La lutte contre la COVID-19 se poursuit, mais il y a maintenant une lumière au bout du tunnel. Après l'hiver, vient le printemps. Les graines que nous avons semées, et que nous continuerons de semer dans les semaines et les mois à venir, pour protéger la santé des Canadiens et sauver nos emplois et nos entreprises, nous aideront à nous sortir de la récession causée par le coronavirus. Ces mesures que nous avons soigneusement mises en œuvre nous permettront d'éviter des dommages économiques à long terme qui retarderaient et affaibliraient notre reprise après la pandémie.
Je suis la fille d'un agriculteur de l'Alberta. Les agriculteurs canadiens passent l'hiver à réparer leurs tracteurs, leurs moissonneuses-batteuses et leurs semoirs, et à faire des provisions. Pendant que le sol est gelé, ils se préparent à semer après le dégel.
Comme tous ces grands agriculteurs canadiens, le travail que nous faisons aujourd'hui nous sera utile au printemps. Lorsque le virus sera maîtrisé et qu’il sera possible de faire croître notre économie de nouveau, nous déploierons un plan de relance ambitieux pour stimuler notre économie. En effectuant des dépenses de l’ordre de 3 à 4 % de notre PIB sur trois ans, notre gouvernement fera des investissements judicieux, ciblés et considérables pour créer des emplois et stimuler la croissance.
[Français]
Notre plan de relance sera conçu, avant tout, pour fournir à notre économie le soutien financier dont elle a besoin pour fonctionner à plein régime et pour empêcher que la COVID-19 entraîne des répercussions négatives à long terme sur notre potentiel économique.
Ce plan misera sur des investissements judicieux et limités dans le temps, qui peuvent être réalisés rapidement et appuyer à long terme notre prospérité commune future, notre qualité de vie, notre compétitivité et notre transformation verte.
[Traduction]
Le plan de croissance du gouvernement comprendra des investissements qui nous permettront de tenir notre engagement de créer un million d'emplois et de ramener le niveau d'emploi à ce qu’il était avant la pandémie, ainsi que de mettre en œuvre une partie des mesures de relance prévues pour stimuler l'économie canadienne: les économies supplémentaires qui se sont accumulées dans les comptes bancaires des Canadiens et dans les bilans des entreprises.
Cela favorisera la croissance économique à court terme et renforcera la compétitivité du pays à long terme. Aujourd’hui, nous présentons les mesures de ce plan que nous pouvons mettre en œuvre dès maintenant en toute sécurité. Ces mesures comprennent des investissements dans l’économie verte et la formation professionnelle, en particulier pour les jeunes et les fournisseurs de soins, la large bande en milieu rural, les infrastructures aéroportuaires, la création rapide de logements, l'autonomisation économique des communautés vulnérables, le renforcement immédiat de nos infrastructures sanitaires et sociales.
[Français]
Nous savons que la compétitivité future du Canada dépend de notre capacité de tirer parti de l'économie verte carboneutre.
Notre plan de croissance doit continuer de nous aider à faire avancer notre lutte contre les changements climatiques et à promouvoir une économie propre. Nous allons planter deux milliards d'arbres au cours des 10 prochaines années, accorder 700 000 subventions pour aider les propriétaires de maisons à effectuer des rénovations écoénergétiques et construire des bornes de recharge à l'échelle du pays pour les véhicules à émission zéro.
Ces mesures favorisent les dépenses de consommation et les investissements et contribueront à rendre notre économie plus écologique et à créer des emplois bien rémunérés.
[Traduction]
Nous sommes confrontés à une récession sans précédent. Les femmes, les jeunes, les nouveaux Canadiens, les Noirs et les Canadiens racisés ont été touchés de manière disproportionnée par la récession causée par la COVID-19. Ils représentent après tout les Canadiens les plus susceptibles de travailler dans certains de nos secteurs les plus durement touchés, notamment les soins, l'hôtellerie et la vente au détail. Et nous savons que les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont également touchés de manière disproportionnée par cette pandémie. Nos mesures de relance tiendront compte de ces conséquences particulières et viseront à y remédier. Cette récession unique exige une intervention unique.
La COVID-19 a mis en évidence et exacerbé les obstacles systémiques auxquels sont confrontés les propriétaires de petites et moyennes entreprises et les entrepreneurs noirs au Canada. Le gouvernement, en collaboration avec les institutions financières canadiennes, a donc annoncé un investissement pouvant atteindre 221 millions de dollars pour lancer le tout premier Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires du Canada. De cette somme, 93 millions de dollars seront versés par le gouvernement du Canada au cours des quatre prochaines années.
Il existe des lacunes inacceptables dans les infrastructures des communautés autochtones. Notre gouvernement propose donc d'investir 1,5 milliard de dollars, à partir de 2020-2021, pour accélérer la levée de tous les avis concernant la qualité de l'eau potable à long terme dans les communautés des Premières Nations.
La COVID-19 a été particulièrement difficile pour les jeunes enfants et leurs familles. Nous savons que de nombreuses familles de la classe moyenne ont du mal à joindre les deux bouts. Alors, pour apporter une aide immédiate aux familles ayant de jeunes enfants, notre gouvernement propose de fournir une aide supplémentaire temporaire pouvant atteindre 1 200 $ en 2021 pour chaque enfant de moins de 6 ans dans les familles à faible et à moyen revenu qui ont droit à l’Allocation canadienne pour enfants.
Nous savons que la COVID-19 a fait régresser bien des progrès réalisés par les Canadiennes au cours des dernières décennies. C'est pourquoi aujourd'hui, dans le cadre de notre engagement à l’égard d'un plan d'action pour les femmes et l'économie, nous jetons les bases d'un système d'apprentissage et de garde d'enfants pancanadien. Tout comme la Saskatchewan a montré au Canada la voie à suivre en matière de soins de santé et la Colombie-Britannique en matière de tarification de la pollution, le Québec peut nous montrer la voie à suivre en matière de garde d'enfants.
Je dis cela à la fois en tant que mère au travail et en tant que ministre des Finances: le Canada ne pourra être réellement compétitif que lorsque toutes les femmes canadiennes auront accès aux services de garde d'enfants abordables dont nous avons besoin pour soutenir notre participation à la population active de notre pays.
[Français]
C'est un programme féministe et je le dis avec fierté. C'est aussi un programme qui est logique sur le plan économique et qui est soutenu par de nombreux dirigeants d'entreprises canadiennes, des personnes qui ont été les témoins directs des conséquences de cette crise sur les femmes, leurs familles et nos enfants. Pour que tout le monde fasse mieux, il faut que chacun contribue à son plein potentiel.
[Traduction]
Alors que nous travaillons à rebâtir notre économie, nous avons la possibilité de rebâtir en mieux et de nous attaquer aux défis qui nous empêchent tous de progresser: l’itinérance. Le racisme systémique. Et la réconciliation — un travail essentiel, mais encore inachevé.
Les ralentissements économiques sont toujours particulièrement difficiles pour les jeunes. En effet, la récession causée par la COVID-19 a entraîné des répercussions néfastes dans le secteur des services où travaillent de nombreux étudiants. Entre autres mesures, le gouvernement propose de réduire la dette des étudiants en éliminant les intérêts sur la partie fédérale des prêts d'études canadiens et des prêts canadiens aux apprentis pour 2021-2022.
Je me souviens avoir eu du mal à rembourser mes propres prêts étudiants, et je suis heureuse de pouvoir contribuer à réduire le fardeau supplémentaire qui pèse sur nos jeunes, alors qu’ils continuent de faire face aux effets de la COVID-19.
Au cours des prochains mois, nous allons travailler avec les Canadiens et tenir de vastes consultations afin de concevoir un plan de croissance qui nous guidera durant la reprise et qui tracera la voie à suivre pour les années à venir.
Au début de la crise, notre pays se trouvait dans une position financière solide. Notre gouvernement était donc en mesure de prendre des mesures décisives pour aider les Canadiens et les entreprises à affronter la tempête. Et ces mesures ont été d'une grande aide. À ce jour, le Canada a récupéré près de 80 % des plus de 3 millions d'emplois perdus depuis le début de la pandémie. À titre de comparaison, les États-Unis en ont récupéré un peu plus de la moitié. Mais il nous reste encore beaucoup à faire.
Nous devons d'abord vaincre le virus. Ce n'est qu'à partir de ce moment, lorsqu’il n’y aura plus de possibilité de confinement ou de résurgence, que notre économie pourra connaître à nouveau une croissance forte, stable et à long terme. Les Canadiens comprennent que cette crise exige un soutien ciblé et limité dans le temps pour maintenir les Canadiens et les entreprises à flot et pour nous sortir de la récession causée par la COVID-19. Les mesures de soutien et les investissements énoncés dans ce plan, y compris nos mesures de relance, favoriseront une reprise résiliente et inclusive.
Des garde-fous fiscaux nous permettront de déterminer le moment où les mesures de relance prendront fin. Le gouvernement suivra les progrès réalisés par rapport à plusieurs indicateurs connexes, en tenant compte du fait qu'aucun point de données n'est une représentation parfaite de la santé de l'économie. Ces indicateurs comprennent le taux d'emploi, le nombre total d'heures travaillées et le niveau de chômage dans l'économie.
Ces données nous indiqueront quand nous aurons terminé les travaux visant à nous sortir de la récession causée par la COVID-19 et quand nous pourrons mettre fin aux dépenses de relance ponctuelles. Lorsque l'économie se sera rétablie, les mesures de relance limitées dans le temps seront supprimées et le Canada reprendra sa trajectoire financière prudente, responsable et de longue date, sur la base d'une cible financière à long terme que nous définirons lorsque l'économie sera plus stable.
[Français]
Cependant, ne nous y trompons pas: comme nous l'avons appris lors des récessions précédentes, il est plus risqué de fournir trop peu d'aide que d'en fournir trop. Nous ne répéterons pas les erreurs des années qui ont suivi la grande récession de 2008.
Dans le présent énoncé économique de l'automne, nous faisons preuve de transparence quant à l'incertitude qui persiste. Nous nous préparons à toute éventualité. Le taux d'infection, la gravité des mesures de confinement et le déploiement d'un vaccin sûr et efficace sont toutes des variables dont nous tenons compte pour établir nos perspectives économiques et tracer le chemin de la reprise.
Comme le montre notre plan financier, des jours meilleurs nous attendent, et nous pouvons nous permettre les investissements que nous devons effectuer pour les atteindre. Au début de cette année, le Canada se trouvait dans la position fiscale la plus solide de tous les pays du G7, et nous le sommes encore aujourd'hui.
Les coûts associés au service de la dette fédérale par rapport à la taille de notre économie restent à leur niveau le plus bas depuis 100 ans. Nous nous assurons de maintenir ces faibles coûts en émettant davantage de titres d'emprunt à long terme à ces taux historiquement bas.
Les Canadiens veulent un système fiscal équitable où chacun paie sa juste part, afin que le gouvernement dispose des ressources dont il a besoin pour investir dans les Canadiens et maintenir la vigueur de notre économie.
C'est pourquoi nous prenons des mesures visant à imposer la TPS et la TVH aux géants du Web multinationaux et à limiter les déductions relatives aux options d'achat d'actions dans les plus grandes entreprises.
Si c'est nécessaire, le Canada agira de façon unilatérale pour appliquer une taxe sur les grosses entreprises numériques multinationales afin qu'elles paient leur juste part, comme toute autre entreprise opérant au Canada.
[Traduction]
Notre plan de croissance est un plan de grande portée et de nature transformatrice. Est-ce que ça veut dire que les pires moments de la crise de la COVID-19 sont derrière nous? Malheureusement, non. En effet, les jours les plus difficiles pourraient avoir lieu dans les semaines et les mois à venir.
Le nombre d’hospitalisations augmente et le virus continue à faire des ravages, particulièrement chez nos aînés. C'est pourquoi nous devons redoubler nos efforts de santé publique, respecter les consignes de santé publique, pratiquer la distanciation physique, porter un masque dans les lieux publics, éviter les rassemblements sociaux et nous laver les mains. Nous devons tous faire cela. Nous pouvons sauver des vies.
Les Canadiens peuvent et doivent recourir aux programmes fédéraux qui leur sont offerts. Ce filet de sécurité a été créé pour que les gens puissent prendre les bonnes décisions afin de protéger notre santé. Si nous faisons ce qu'il faut, et nous suivons les conseils de santé publique au cours des mois à venir, nous contribuerons également au bien-être de notre économie. Et nous nous rapprocherons du jour où tous les Canadiens pourront reprendre une vie normale. Plus important encore, nous réduirons considérablement le nombre de victimes de cette maladie.
Nous vivons avec les effets de la pandémie depuis près de 10 mois maintenant et nous sommes tous épuisés. Mais nous savons aussi que des vaccins seront bientôt disponibles et que des jours meilleurs nous attendent. D’ici là, nous devons nous entraider pour passer à travers les mois d'hiver. Nos grands-parents et arrière-grands-parents ont eux aussi vécu des hivers difficiles — en temps de guerre et de dépression, dans les fermes des Prairies, dans les villages de pêcheurs du Canada atlantique et dans tout notre vaste pays. Les survivants de cette époque, qui sont aujourd'hui nos aînés les plus vulnérables, comptent sur nous pour que nous tenions le coup pendant encore quelques mois.
Nous pouvons le faire, nous devons le faire et nous le ferons. Les Canadiens ont affronté des hivers difficiles auparavant et ils en sont toujours sortis plus forts. Ce sera le cas cette fois-ci aussi.
:
Monsieur le Président, la a prouvé que son gouvernement n'avait pas de plan. Sans plan pour les vaccins, il ne peut y avoir de plan à long terme pour l'économie. Sans test de dépistage rapide distribué à grande échelle, nous passons à côté d'un outil à moyen terme essentiel.
Dans son discours, la semble se rendre compte qu'elle met l'économie sur pause. Elle va dire que nous rebâtirons l'économie une fois que nous aurons vaincu la COVID. Des tests de dépistage rapide pourraient aider à préserver l'économie et le vaccin nous aiderait à vaincre la maladie. Le gouvernement est en retard et il n'a aucun plan pour l'un ou pour l'autre. Les Canadiens devraient, d'entrée de jeu, le savoir.
Cette année a été très difficile pour les Canadiens. Nous le savons tous. Nous nous souviendrons de 2020 comme de l'année où une pandémie mondiale s'est abattue sur nous et a pris le gouvernement complètement par surprise, malgré le fait que de nombreux ministères l'aient averti pendant des mois. On se souviendra de cette année comme d'une année de saisies immobilières, de chômage croissant et d'incertitude. Pire encore, pour 12 000 familles canadiennes, ce sera une année de deuil et de tragédie.
[Français]
Cette année a été difficile pour tous, des plus jeunes aux plus âgés. On va se souvenir d'elle comme étant l'année de la pandémie qui a pris ce gouvernement par surprise. C'est une année de fermetures d'entreprises et de chômage, mais, pire encore, c'est une année de tristesse pour presque 2 000 familles canadiennes qui ont perdu un être cher.
Cependant, les Canadiens ont démontré du courage. Ils ont respecté les consignes et ont aidé les petites entreprises. Ils ont été là pour tous leurs amis et leur famille.
[Traduction]
Pendant tout ce temps, les Canadiens ont fait preuve de courage et de résilience. Ils ont respecté les directives des autorités sanitaires. Cependant, les Canadiens souffrent. Ils veulent retourner à la normale. Cet énoncé économique de l'automne montre qu'ils ne peuvent pas compter sur le gouvernement libéral pour les ramener à la normale.
Les Canadiens ne sont pas des gens difficiles. Ils se sont conformés, ils ont suivi les règles sanitaires, ils se sont serré la ceinture. Ils rassurent leurs enfants inquiets et ils prennent soin de leurs parents âgés. À ce propos, je suis vraiment content que le gouvernement libéral et le ministre aient mis en pratique ma proposition de bonifier l'Allocation canadienne pour enfants, proposition qui figurait à la page 10 de mon programme électoral. Je suis heureux que, à l'instar des milliers de membres du Parti conservateur, le Cabinet libéral l'ait lu. Je suis heureux parce qu'il s'agit d'une mesure concrète pour aider les familles, surtout les mères qui travaillent et qui jonglent avec tout cela, à traverser cette période, la plus difficile de notre époque.
Cependant, nous savons que les Canadiens ont besoin de plus. Comme je l'ai dit, les Canadiens veulent retourner à la normale. Ils n'ont posé qu'une question au gouvernement, une question toute simple: « Quel est le plan? »
Quel est le plan pour l'utilisation généralisée des tests de dépistage rapide? Quel est le plan pour la distribution des vaccins? Quand ces derniers arriveront-ils au Canada? Qui en recevra les premières doses? Avons-nous les entrepôts congélateurs nécessaires pour entreposer le vaccin qui nécessite une température de -70 degrés Celsius? Une longue liste de commandes pour 2023 ne nous aide pas à l'approche de 2021.
Cet énoncé économique de l'automne montre bien qu'il n'y a aucun plan. Alors que l'encre rouge avec laquelle est rédigé notre bilan financier tourne au cramoisi, nous faisons face à un déficit de 399 milliards de dollars, et surtout pas de 400 milliards. C'est un peu comme si on dépensait 19,99 $, et surtout pas 20 $. C'est seulement 399 milliards. Les Canadiens savent qu'à peine la moitié de cette somme a servi aux programmes d'urgence.
Le gouvernement n'offre pas de plan et il n'offre pas de clarté non plus. Ce qui est clair, étant donné à quel point il a tardé à se procurer les tests rapides et à fermer la frontière, c'est qu'il n'y a ni clarté, ni compétence.
[Français]
Quel est leur plan?
Des millions de Canadiens sont oubliés par les libéraux, et tout ce que ce gouvernement trouve à leur dire, c'est qu'il y aura plus de dettes, moins d'emplois, pas de vaccin, pas de transparence.
Pourquoi les tests rapides ont-ils mis des mois à arriver? Pourquoi toute la population n'y a-t-elle pas accès? Quand va-t-on recevoir des vaccins? Qui va être vacciné en priorité?
L'annonce d'aujourd'hui nous montre simplement que le gouvernement improvise. Les Canadiens sont tannés de l'incompétence et d'une réponse toujours tardive.
[Traduction]
Cet énoncé économique n'est qu'une autre déception. Est-ce là tout ce que les libéraux ont à dire aux milliers de travailleurs au chômage laissés pour compte par la mauvaise gestion du gouvernement? Est-ce là tout ce qu'ils ont à offrir à Chris Rigas, propriétaire du restaurant Old Firehall à Niagara, qui tire le diable par la queue à cause des restrictions? Comment cet énoncé aide-t-il Rodney et Tina Grace, qui travaillent sept jours sur sept pour garder ouvert leur hôtel Best Western à Bridgewater en Nouvelle-Écosse? En Colombie-Britannique, 30 % des entreprises de Surrey ne sont toujours pas admissibles à la subvention salariale à cause de formalités administratives et de règles imposées par le gouvernement, mais la plupart de leurs employés sont admissibles à la Prestation canadienne d'urgence. Devinez le choix que ces entreprises doivent faire.
Si le gouvernement avait passé avec les Canadiens et les propriétaires de petites entreprises ne serait-ce que la moitié du temps qu'il a consacré aux séances de photos, il saurait que les travailleurs et les propriétaires de petites entreprises veulent de la clarté. En temps de pandémie, les Canadiens ne demandent pas au gouvernement d'interdire les plastiques à usage unique. Ils demandent des précisions pour savoir quand le vaccin arrivera, comment il sera distribué, comment il sera conservé à -70 degrés Celsius et comment ils peuvent sauver leurs parents âgés qui se trouvent dans un foyer pour personnes âgées ou dans un lit d'hôpital. Le devrait remettre de l'ordre dans ses priorités.
Il est difficile de prendre le gouvernement au sérieux lorsqu'on sait comment tout cela a commencé. Nous devrions songer à quel point le Canada se porterait mieux si les libéraux n'avaient pas mis fin au système d'alerte rapide en cas de pandémie. C'est ce qu'ils ont fait en 2019, sans consulter les scientifiques ni les partis de l'opposition au Parlement.
Depuis 20 ans, le Canada disposait de l'un des meilleurs systèmes d'alerte rapide en cas de pandémie du monde. Il a contribué à freiner la propagation du virus H1N1 et du virus Ebola. Des Canadiens contribuaient à protéger d'autres personnes ailleurs dans le monde. Cependant, à cause de l'incompétence du gouvernement, le ministère concerné n'a pas aidé les Canadiens. Le gouvernement a préféré mettre fin à ce système et se fonder sur les données de sources ouvertes de la Chine plutôt que sur les données recueillies par les experts des services de renseignement canadiens. Par conséquent, nous n'avons reçu aucun avertissement à l'approche de la pandémie. D'une certaine façon, c'est comme si le gouvernement libéral avait enlevé les piles de notre détecteur de fumée.
[Français]
Le gouvernement libéral a fermé les frontières avec deux mois de retard. Il s'est comporté en girouette lorsqu'il a été question d'établir les risques de contagion entre personnes et d'imposer des mesures visant le port du masque.
Or, les conservateurs se sont montrés beaux joueurs. Nous avons essayé de travailler avec le gouvernement autant que possible. Nous avons essayé d'améliorer sa réponse erratique. Surtout, nous avons été là pour aider les travailleurs qui en avaient vraiment besoin. Nous avons voté en faveur des mesures d'urgence et des programmes pour leur venir en aide.
Le leadership du a été de dire aux gens de demander la PCU au lieu d'aider les travailleurs à garder leur emploi. Il faut vraiment vivre dans une tour d'ivoire pour penser que les Canadiens aiment cette solution. Les gens veulent travailler, pas attendre des chèques du gouvernement.
[Traduction]
La vérité, c'est que les mesures économiques prises par les libéraux ont été incohérentes et déroutantes depuis le début. Quand on examine le budget des dépenses du gouvernement libéral, on se demande pourquoi on a dépensé des dizaines de milliards de dollars de moins que nécessaire pour la subvention salariale tout en dépensant des dizaines de millions de dollars de trop pour la Prestation canadienne d'urgence. Le gouvernement n'avait aucun plan pour préserver l'économie pendant la crise causée par la pandémie. On a offert la Prestation canadienne d'urgence à des millions de Canadiens de trop, alors qu'on aurait pu maintenir des emplois en offrant une subvention salariale de façon rapide et efficace.
[Français]
Cette approche illustre parfaitement la différence entre le Parti libéral et le Parti conservateur. Les libéraux croient qu'Ottawa a toutes les réponses et doit donner des ordres. Nous croyons que les meilleures solutions arrivent quand Ottawa travaille en partenariat avec les gens sur le terrain. Nous voulons travailler avec des partenaires, pas avec des paternalistes comme le .
Si seulement les libéraux avaient un plan clair. Ce qu'on entend aujourd'hui, c'est un gouvernement en panique qui veut de l'argent pour cacher son incompétence. C’est inacceptable. Les Canadiens méritent mieux.
[Traduction]
Mon expérience dans l'armée et le milieu des affaires m'a montré que nous devons apprendre de nos revers et nos échecs. Nous devons rechercher l'excellence dans ce que nous faisons et chercher à nous améliorer continuellement. C'est ce que font les équipes, les entreprises et les organismes de bienfaisance. Alors, pourquoi le gouvernement libéral ne suit-il pas leur exemple? Il n'a même pas tiré des leçons de ce qu'il a mal fait ou de ce qu'il a trop tardé à faire lors de la première vague de la pandémie. Nous avons été les derniers à distribuer des tests de dépistage rapide et, maintenant, nous serons pratiquement les derniers à recevoir les vaccins. Des pays comptant environ 2,7 milliards d'habitants obtiendront les vaccins avant le Canada, dont bon nombre cette année, et le gouvernement ne peut même pas nous dire si nous disposons de la logistique nécessaire pour les recevoir.
Lors d'une crise, le gouvernement doit rassurer les Canadiens qui sont inquiets et gagner leur confiance. Nous devons procurer un plan, des certitudes, de la stabilité et un savoir-faire à ceux qui comptent sur nous. Les perturbations que nous observons récemment au pays sont attribuables en grande partie aux mesures malavisées prises par le gouvernement. Ce dernier a tardé à fermer la frontière, à mettre en œuvre des programmes et à distribuer des tests de dépistage rapide. Maintenant, il accuse du retard en ce qui concerne les vaccins. Alors que le préfère se comparer au pire élève de la classe pour ce qui est de la propagation de la COVID-19, je veux que le Canada cherche à être le meilleur. C'est ce à quoi les Canadiens s'attendent. Malheureusement, les Canadiens ont appris cette semaine que nous sommes loin d'être les meilleurs après le fiasco des tests rapides, qui n'est pas encore réglé. Même aujourd'hui, après son discours, la ministre refuse de nous préciser le mois où les vaccins commenceront à arriver l'année prochaine. Le gouvernement avait le devoir d'apprendre des erreurs qu'il a commises durant la première vague, mais, au lieu de cela, il ne distribuera pas les vaccins aux Canadiens en même temps que tous nos alliés les distribueront à leur population.
Le a joué la carte de la victime. Il a affirmé que le gouvernement était impuissant et que le Canada n'avait pas les moyens de fabriquer des vaccins. Non seulement cette affirmation est complètement absurde, selon les termes d'un éminent scientifique de l'Université d'Ottawa, mais elle est aussi totalement politisée et n'explique pas pourquoi des millions de gens, de l'Indonésie au Brésil, recevront les vaccins avant le Canada. Encore une fois, la vérité, c'est que le gouvernement libéral a tardé à réagir et qu'il a fait l'erreur grave, et malheureusement mortelle pour certains, de mettre tous ses œufs dans le même panier dans le cadre d'un partenariat avec la Chine. Depuis que l'entente avec CanSino est tombée à l'eau en août dernier, le gouvernement tente désespérément de rattraper le temps perdu et ne veut pas qu'on sache qu'il a des mois de retard par rapport à d'autres pays. Comme je l'ai dit plus tôt, des pays comptant 2,7 milliards de personnes recevront les vaccins avant le Canada. Nous sommes donc presque en queue de peloton.
Pendant que les Américains parlent de vaccination de masse tout au long de janvier, notre gouvernement ne fait qu'envisager de vacciner une partie de la population d'ici septembre prochain. Les Canadiens devront donc subir les risques pour la santé, les fermetures d'entreprises et l'incertitude économique pendant 10 mois supplémentaires. Les Canadiens veulent retrouver une vie normale. La aime revenir sans cesse sur l'effort pangouvernemental et la longue liste de commandes, mais il n'y a qu'un seul mot pour décrire la performance du gouvernement en ce qui concerne les vaccins: incompétence. Les Canadiens, en plein milieu de la deuxième vague, préféreraient avoir une seule dose de vaccin dans le prochain mois plutôt que de recevoir le plus grand nombre de commandes dans 18 mois.
[Français]
Ce gouvernement libéral n'inspire pas confiance, qu'il s'agisse de son achat de 370 millions de dollars pour des vêtements médicaux payés à une compagnie avec presque aucune expérience ou encore du contrat de 237 millions de dollars pour des respirateurs, contrat qu'il a octroyé à son ami Frank Baylis. Le scandale du mouvement UNIS a révélé que des amis des libéraux essayaient de profiter d'une pandémie. À un moment où la confiance des citoyens est tellement importante, les libéraux continuent d'utiliser leur liste de donateurs pour choisir de futurs juges. C'est un scandale après l'autre.
« Incertitude », « manque d'objectifs », « dépenses énormes », « traitements spéciaux pour les amis » et « déconnexion de la réalité des Canadiens », ce sont les seuls moyens de décrire ce gouvernement. Les dégâts sont réels. Des millions de gens ne leur font plus confiance et savent qu'ils ont été oubliés.
[Traduction]
Cela ne devrait pas être une surprise. L'économie canadienne montrait déjà de graves signes de faiblesse avant la pandémie. Les libéraux ont ignoré les avertissements des conservateurs et ont fièrement accusé de gros déficits structurels et augmenté les impôts en période faste, c'est-à-dire qu'ils ont appliqué des politiques idéologiques auxquelles tout le pays s'opposait, comme le projet de loi . Interdiction des pétroliers, annulation des projets de pipelines, mauvais accords commerciaux et incapacité à éviter les tarifs, tout cela a fait que le Canada avait déjà perdu 160 milliards de dollars avant la pandémie.
En l'espace de deux semaines, une grande entreprise canadienne, Teck, a annulé un projet de 60 milliards de dollars bon pour notre PIB dans l'Ouest, et le plus célèbre investisseur du monde, Warren Buffet, s'est retiré d'un projet dans l'Est dans lequel il avait investi des milliards. Le avait déjà envoyé des signes indiquant que le Canada n'était pas ouvert à la création d'emplois ni aux investissements à un moment où on en avait besoin. Il faudra un changement de gouvernement pour changer cette vision que le monde a. La Colombie-Britannique a vu une demi-douzaine de scieries fermer et la fonderie d'aluminium de Kitimat, l'une des exploitations les plus vertes du monde, a été oubliée dans l'ALENA et été une victime collatérale de la guerre des tarifs sur l'aluminium.
Le Canada était déjà à la croisée des chemins avant la pandémie et les libéraux se préparent à léguer à nos enfants, pour la première fois de notre histoire, un pays qui offre moins de possibilités et plus de divisions. Toutefois, il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi et je veux le prouver.
Les valeurs de la classe moyenne qui m'ont été inculquées en grandissant, à Bowmanville, en Ontario, et qui ont été enseignées à beaucoup de mes collègues, m'ont apprises à travailler fort, à aider mon prochain et à essayer de devenir la meilleure personne que je peux être. On m'a appris à tirer des leçons de mes échecs, à ne jamais accepter les défaites, à me retrousser les manches et à m'améliorer. Cela m'a amené à servir pendant 12 ans au sein des Forces armées canadiennes, aux côtés de certains des citoyens canadiens les plus exceptionnels que j'ai rencontrés. Cela m'a également amené à reconnaître la valeur du travail acharné et de la persévérance, ainsi que la noblesse même du travail.
Mon premier emploi au secondaire a été celui de plongeur et cuisinier en restauration rapide, et le dernier emploi que j'ai occupé avant de joindre l'armée était au sein de TransCanada à titre d'inspecteur d'oléoducs, à l'époque où cette société était encore fière d'avoir le mot Canada dans son nom. Mes collègues et moi respectons les gens qui travaillent fort pour subvenir aux besoins de leur famille, qu'il s'agisse de travailleurs d'usine en uniforme syndiqués ou d'entrepreneurs, qu'ils travaillent de nuit à Mississauga, en Ontario, ou qu'ils se lèvent à 5 heures du matin pour ouvrir leur petite entreprise au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.
C'est tout à fait noble d'être discipliné et persévérant et de travailler fort pour sa famille. C'est une qualité canadienne qu'il ne faut pas perdre. Les conservateurs se battront pour que nous ne perdions jamais de vue cette valeur fondamentale sur laquelle la société canadienne a été bâtie.
[Français]
Je crois qu'il est de mon devoir d'être un partenaire pour les provinces et les Premières Nations. Je vais être un champion des petites entreprises et des organismes à but non lucratif. Je crois en l'immense potentiel de notre énergie canadienne, de notre bois d'œuvre et de nos minéraux. Nous produisons l'énergie la plus éthique et la plus environnementale au monde, et nous voulons un plus grand engagement avec les Premières Nations pour développer cette énergie.
La réconciliation doit être plus que de belles paroles. Il ne faut pas juste regarder les erreurs du passé. Il faut avoir un plan réel pour le futur, un plan qui procure de la fierté et de la richesse durable à des communautés trop souvent oubliées. Les Cris de la Baie-James et les Hurons-Wendats, au Québec, sont un exemple pour tout le Canada.
[Traduction]
Il faut que le Canada se remette au travail. Le labeur enhardit l'âme, forge les nations et unit les familles. Or, ce sont les familles qui sont à la base de la société et qui nous rendent fiers d'être canadiens.
Prenons l'exemple de Jacqueline et Barbara et de leur boutique de décoration et de cadeaux 7Rooms Home Décor & Gifts, située à Ocean Park, en Colombie-Britannique. Elles en ont fait l'acquisition juste avant le début de la pandémie, qui a été particulièrement difficile pour les entreprises comme la leur. Pourtant, elles ont persévéré, elles ont redoublé d'ardeur, elles ont revu leur concept et elles ont pu rouvrir leurs portes dernièrement. Félicitations, Jacqueline et Barbara. Voilà un bel exemple d'esprit canadien. Ces deux femmes ne veulent pas qu'on alourdisse la dette nationale jusqu'à la prochaine génération. Elles veulent qu'on leur donne la possibilité de réussir. Elles auraient très bien pu baisser les bras, mais elles ont tenu bon. Elles sont demeurées en activité, elles se sont adaptées et elles ont affronté la tempête.
Quand j'ai interrogé la au nom des travailleurs albertains du secteur de l'énergie, elle s'est vantée du nombre d'Albertains qui ont pu toucher la Prestation canadienne d'urgence. Le problème, c'est que ce n'est pas ça que les gens veulent. Les Canadiens ne veulent pas de la PCU, ils veulent reprendre leur vie et recommencer à travailler, et c'est encore plus vrai pour les Albertains. Ils veulent que le gouvernement les aide à gagner leur vie chez eux, dans leur coin de pays, au lieu de les inciter à plier bagage et à s'exiler. On assiste à un véritable choc des visions: d'un côté, ceux qui aiment leur métier, leur carrière, et qui sont fidèles aux commerces locaux et, de l'autre, ceux que le gouvernement veut forcer à déménager pour occuper un emploi en vogue qui n'a rien à voir avec leur milieu de vie ou l'avenir du pays.
Le semble croire que tous les Canadiens peuvent travailler avec leur ordinateur portable au café du coin, mais ce n'est pas la réalité et ce n'est pas non plus ce que veulent les Canadiens. Les conservateurs sont ici pour défendre les bâtisseurs canadiens, ceux qui se salissent les mains et qui sont fiers d'accomplir du bon travail avant de rentrer chez eux le soir. Qu'ils extraient des ressources du sol au Canada ou qu'ils utilisent leur matière grise après avoir étudié au Canada, nous devons les féliciter et les aider à cet égard. Voilà pourquoi nous espérions qu'il y ait un plan pour le dépistage rapide et les vaccins. Contrairement à la , je ne veux pas que l'économie s'écroule afin de la rebâtir après la pandémie. Je veux la sauver et veiller à ce qu'elle soit plus forte après la pandémie.
Nous sommes ici pour les fabricants, l'industrie de l'aluminium et de l'acier, les propriétaires de petite entreprise et les Canadiens de première génération qui ont lancé une entreprise qui emploie désormais sept autres familles. Nous sommes ici pour les agriculteurs et les pêcheurs commerciaux. Nous sommes ici pour les entrepreneurs autochtones ainsi que les parents qui travaillent, qui doivent jongler avec la garde d'enfants et le fait de prendre le train du réseau GO pour aller travailler en ville. Nous sommes ici pour les Canadiens qui veulent retrouver leur vie et être capables de travailler fort et de léguer à leurs enfants un Canada aux possibilités illimitées. Ils méritent un gouvernement qui a une telle vision, et non un gouvernement qui accuse du retard à toutes les étapes au cours de la pire année de l'histoire contemporaine.
[Français]
Les travailleurs canadiens méritent un gouvernement qui se bat pour eux, un gouvernement qui n'est pas obsédé par l'idée de pousser nos industries à effectuer une transition en pleine pandémie, un gouvernement qui est patriotique et qui n'a pas peur de se battre sur la scène mondiale pour un accès rapide à des vaccins, un gouvernement qui sait que le Canada a une identité et une histoire et que l'on peut en être fier.
[Traduction]
Il faudra du courage pour surmonter cette crise et rebâtir l'économie. Il faudra de la détermination, de la persévérance et des décisions audacieuses, mais surtout, il faudra un plan pour tracer la voie à suivre. C'est pourquoi cette mise à jour économique s'avère si décevante. Après une période record sans budget, on nous présente aujourd'hui un budget furtif sans plan.
La COVID-19 nous a fait reculer, mais elle ne nous arrêtera pas si nous adoptons les bonnes idées et si nous avons des leaders qui ont le sens de l'éthique et des principes. Il nous faut des leaders qui comprennent la valeur d'un emploi, qu'il s'agisse d'un premier emploi à la sortie de l'école ou d'un dernier emploi avant la retraite. Le pays a besoin d'un gouvernement qui fera passer la prospérité de tous les Canadiens avant les intérêts particuliers de quelques privilégiés.
Avec un gouvernement comme celui que je viens de décrire, le Canada émergera de la pandémie de COVID-19 plus fort, plus prospère et plus déterminé que jamais auparavant. Telle est ma mission. C'est la mission de mes collègues qui sont avec moi ici aujourd'hui, et cela doit être la mission de notre pays. C'est pourquoi je suis très déçu de la mise à jour économique présentée aujourd'hui par la . Cette mise à jour ne présente pas de vision. Elle n'exprime pas de valeurs, et ne reflète notamment pas la valeur liée aux travailleurs canadiens.
L'absence d'un plan visant à résoudre les problèmes les plus critiques auxquels notre pays est confronté, durant l'une des années les plus difficiles de son histoire, ne fera qu'alimenter les craintes et les incertitudes des familles canadiennes dans tout ce grand pays.
Ce n'est pas le moment de se livrer à des expériences; il est plutôt temps de laisser la place aux leaders qui ont de l'expérience. Ce n'est pas le moment de relancer le pays à coup de slogans. C'est plutôt le moment de montrer que nous soutenons nos concitoyens. Nous devons présenter un plan pour répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui afin que demain, nos enfants aient les mêmes chances que nous avons eues.
:
Je vous remercie, monsieur le Président, car cela commençait à être difficile de parler à la Chambre parce que le chef de l'opposition officielle était en pleine discussion à voix haute avec l'un de ses députés.
Cependant, cela arrive souvent à la Chambre et je vais dire pourquoi. Lorsque l'on s'exprime en français, beaucoup de députés unilingues anglophones ne prennent pas la peine d'écouter l'interprétation. Comme ils ne comprennent pas ce qui se dit, ils tiennent leurs propres discussions en parallèle. Comme le dit le , c'est certainement un manque de respect. Je le remercie donc de sa sympathie.
Je vais reprendre ce que je disais.
Notre priorité absolue — nous nous appuyons sur ce que nous disent les gens que nous allons voir, entre autres —, c'est le financement de la santé. Toutes les provinces, le Québec au premier rang, disaient, la veille du discours du Trône, qu'il fallait mieux financer la santé. Elles avaient besoin d'un rattrapage. À peine 20 % de l'argent leur vient du fédéral et elles demandent que ce soit un peu plus le tiers, c'est-à-dire 35 %. Cela représente, si je ne me trompe pas, 28 milliards de dollars de plus.
Si la pandémie a frappé si fort dans nos Centres d'hébergement de soins de longue durée, nos CHSLD, c'est parce que le système était fragilisé. Au Comité permanent de la santé, j'ai même pu poser la question à l'administratrice en chef de la Santé publique du Canada, et elle a répondu que le système était effectivement fragilisé.
Pourquoi était-il fragilisé? Les investissements avaient été insuffisants au cours des dernières décennies. Il y a eu donc un sous-financement, et celui-ci vient essentiellement du retrait du fédéral. Si on remonte à quelques décennies en arrière, au début du programme, Ottawa finançait la moitié des dépenses en santé. Au milieu des années 1980, il est descendu à 40 % et cela a dégringolé au fil du temps. À la fin des années 1990. Ottawa a dû régler son problème de déficit en mettant la hache dans les transferts. La santé a été la première à y passer. Maintenant, à peine le cinquième des dépenses est couvert par Ottawa et le reste relève des provinces. De chaque dollar payé en taxes et en impôt, à peu près la moitié vient ici. Il serait logique que la moitié du financement de la santé vienne d'ici.
Il y a eu consensus des premiers ministres des provinces. Il n'y a pas eu une ligne à cet égard dans le discours du Trône et il n'y en a pas non plus dans ce document. Pire, dans ce document, les libéraux se vantent en disant que 80 % de l'argent consacré aux programmes mis en œuvre durant la pandémie venaient du fédéral. Je dis bravo! La marge de manœuvre est ici, mais c'est parce que 80 % des dépenses en santé viennent du Québec et des provinces qui les assument. En effet, Ottawa, qui devait remplir son rôle et donner la moitié des montants, s'est retiré.
Le premier ministre du Québec et les autres premiers ministres ne demandent pas de revenir à un investissement égal, il demande à Ottawa de donner le tiers, voire un peu plus, c'est-à-dire 35 %.
Il n'y a donc pas une ligne à ce sujet dans ce document. Il y a pire. Le gouvernement a dit qu'il allait donner 1 milliard de dollars pour les CHSLD, mais que cela serait conditionnel à la soumission de notre plan. S'il le juge acceptable, il va fournir l'argent. Malgré tout, cela va rester conditionnel au fait que nous l'aurons bel et bien dépensé en respectant son plan. Franchement! Serait-il possible de respecter les champs de compétences des provinces, à la Chambre? Que l'argent soit versé à Québec ou à Ottawa, c'est l'impôt des contribuables. Respectons les champs de compétences.
Que connaît Ottawa dans les besoins en santé, sinon le fait de les financer? C'était sa responsabilité et il ne l'assume plus. Sur le terrain, il y a nos infirmières, nos médecins et tout le système. Où est l'expertise? La seule responsabilité du fédéral dans le domaine des soins, selon moi, est celle des soins donnés aux anciens combattants. Or, lorsque l'on regarde le coût de chaque service donné, c'est deux fois et demie ce à quoi les provinces ont droit. Ce qui nous fait dire que, si c'était Ottawa qui s'occupait de la santé, on n'aurait pas les moyens d'avoir un régime public. C'est cela, le problème.
Dans ce document, non seulement il n'y a pas une cenne pour la santé, à l'exception du 1 milliard de dollars sous conditions, mais on vient nous narguer avec les normes. Le gouvernement se sert de la pandémie, donc d'une crise majeure, pour centraliser les pouvoirs en se frottant les mains. Ils vont se servir de nos faiblesses alors que nous sommes sur les genoux en ce moment. Ils vont en profiter pour tirer la couverture du pouvoir de leur côté et centraliser davantage les pouvoirs. C'est inacceptable et odieux. C'est un manque de respect. Cela ne se fait pas.
Il y a aussi les aînés, qui constituent la catégorie la plus vulnérable de la population. Dans les dernières décennies, il y a eu beaucoup de programmes pour à peu près tout le monde. Nous saluons ces programmes, évidemment, mais on a laissé tomber les aînés. On a dit non. Pendant ce temps, avec l'inflation, le coût des chambres en résidence, le prix des logements et le prix du panier d'épicerie augmentent.
Le gouvernement, lors de la campagne électorale, a dit qu'il allait bonifier la Sécurité de la vieillesse, mais seulement pour les gens de 75 ans et plus. Dans ce document-ci, il n'y a pas une cenne. Le gouvernement a même reculé sur les engagements qu'il a pris lors de la campagne électorale. Pour nous, c'était inacceptable de faire deux catégories d'aînés, soit ceux âgés de 65 à 75 ans et ceux âgés de 75 ans et plus, mais ici, il n'y a tout simplement rien. Il n'y a pas une cenne. Pourtant, il s'agit des premières victimes de la pandémie, qui se retrouvent isolées et fragilisées et qui voient leur pouvoir d'achat diminuer. On les a complètement oubliées, là-dedans. Franchement, on se serait attendu à plus et à mieux. Je suis un peu déçu, mais pas juste pour cela.
Il y a du bon, dans ce document. En fait, il n'y a pas beaucoup de choses. Ce que le document nous dit, c'est qu'il va falloir attendre le printemps pour voir le budget et ce qu'il contiendra, notamment en ce qui concerne le plan de relance. Cela dit, il y a de petits éléments qu'il faut souligner, comme l'annonce qu'on va taxer les géants du Web. Le premier juillet prochain, la TPS et les autres taxes seront perçues par les géants du Web. Québec le fait, et c'est payant. Il était temps, parce que les multinationales étrangères avaient un avantage indu par rapport à nos commerces d'ici.
:
Monsieur le Président, encore une fois, cela s'explique par le fait que la plupart des élus à la Chambre ne parlent pas le français.
Donc, plutôt que d'écouter l'interprétation au moyen de l'oreillette, ils vaquent à leurs occupations, se mettent à travailler et oublient qu'un discours a lieu. Malheureusement, c'est la situation à laquelle s'exposent trop souvent ceux qui s'expriment en français à la Chambre.
Nous sommes déçus en ce qui a trait à la santé et aux personnes vulnérables, à commencer par les aînés. Un budget devrait être déposé au printemps prochain, notamment pour le plan de relance. J'y reviendrai.
L'énoncé contient des éléments intéressants, notamment la proposition de taxer les géants du Web, ce qui permettrait enfin un peu d'équité. Le gouvernement parle même de percevoir des redevances, une sorte d'impôt ou de taxe sur le chiffre d'affaires, et ce, de concert avec l'OCDE. Si cela tarde trop, le gouvernement se propose même d'aller de l'avant quand même dans un an et des poussières. Il y a quelques milliards de dollars à percevoir de cette façon, et j'ai bien hâte que ce soit mis en place.
Il n'est pas question ici de vaincre les multinationales étrangères, loin de là. Il s'agit simplement de dire que les Amazon de ce monde, qui offrent des services de vente en ligne, seront soumises au même traitement que nos commerces au coin de la rue, qui en arrachent depuis le début de la pandémie, alors que les gens se tournent vers les achats en ligne. C'est un avantage important que nous demandions depuis longtemps. Nous l'avons obtenu et nous sommes très contents.
J'aborderai maintenant la question de l'environnement. Cela fait huit mois que nous disons que, le moment venu, l'occasion serait belle pour une relance verte. L'économiste Jeremy Rifkin parle pour sa part d'un New Deal vert. Tout cela serait bien. On se serait attendu à ce que le document d'aujourd'hui commence un peu à en parler. Cependant, le gouvernement nous dit qu'il va mener des consultations et présenter un plan de relance, mais plus tard, et que cela pourrait correspondre à 3 % ou 4 % du PIB par année pendant 3 ans.
C'est à se demander si le gouvernement n'est pas en train de se ménager une fenêtre pour dire qu'il y aura plusieurs promesses tôt ou tard, mais qu'elles seront liées à une élection. Pour qu'on ait tout ce qui est annoncé, il faudra alors à nouveau voter pour les libéraux. Pour notre part, nous serons prêts — nous le sommes déjà — si les libéraux veulent déclencher des élections sur cette question. Plus sérieusement, on se serait attendu à davantage pour l'environnement, car il y a certainement urgence.
Nous saluons le programme pour les rénovations écoénergétiques dans les résidences: 5 000 $ par résidence, qui seront offerts à un maximum de 700 000 personnes. L'enveloppe réservée aux voitures électriques commençait à s'épuiser et on la renfloue, une autre mesure que nous saluons, ainsi que les mesures relatives aux bornes de recharge.
Le gouvernement nous ressort, comme un vieux lapin sorti d'un vieux chapeau, la solution pour l'environnement: on va planter 2 milliards d'arbres, une mesure chiffrée à environ 3 milliards de dollars. Tôt ou tard, 2 milliards d'arbres seront plantés et, ainsi, tous les engagements seront tenus. On en avait parlé lors de la campagne électorale il y a un an. Or, combien d'arbres ont été plantés? C'est une question qu'on me pose dans les rangs de mes collègues et des autres partis. Combien d'arbres ont été plantés sur les 2 milliards? La réponse est: aucun.
M. Alain Therrien: Il y en a eu un et c'est mon pommier.
M. Gabriel Ste-Marie: Monsieur le Président, le leader du Bloc québécois à la Chambre annonce qu'il a planté un pommier. Il a déjà fait mieux que le gouvernement. Si l'on fait le calcul et qu'il en coûte environ 3 milliards de dollars pour 2 milliards d'arbres plantés, le gouvernement devrait verser au leader du Bloc québécois 1,50 $ et des poussières pour le dédommager.
Encore une fois, il va falloir faire beaucoup plus que cela et nous espérons que, dans le prochain budget, il y aura un vrai plan pour l'environnement. Ce sont de belles mesures que nous saluons, mais c'est vraiment insuffisant.
Plus tôt cet automne, la subvention salariale a été prolongée et quelque peu améliorée. L'essentiel des mesures qui sont annoncées dans le document d'aujourd'hui-ci bonifie la subvention salariale, ce que nous saluons, car c'est bien. Pendant la pandémie, mettre en œuvre des mesures de soutien au revenu qui permettent de maintenir les liens d'emploi est la chose à faire.
C'est la même chose pour la nouvelle Subvention d'urgence du Canada pour le loyer. La première formule de cette subvention au loyer commercial ne fonctionnait pas. Cette deuxième version a été annoncée, nous avons dit qu'elle était bien, et nous l'avons adoptée cet automne. Nous saluons cela.
Cependant, nous avions demandé à la ce que nous demandons maintenant au gouvernement, c'est-à-dire de présenter des programmes d'aide pour les industries qui en arrachent, les secteurs qui éprouvent des difficultés. Il faut avoir des programmes d'aide qui ciblent les secteurs qui sont dans une situation particulière. Nous nous attendions à ce qu'il y en ait enfin, puisqu'il y avait même eu des rumeurs à cet effet dans les médias.
Eh bien, non. On nous dit plutôt d'attendre le prochain budget, qu'il y aura quelque chose et que, d'ici là, on réfléchit. Par exemple, il y a une section sur l'aide pour l'industrie aérienne. On y retrouve les mesures qui ont été annoncées pour les aéroports, mais l'industrie aérienne, ce ne sont pas les aéroports.
La semaine passée, j'ai rencontré des représentants des aéroports, dont un représentant d'Aéroports de Montréal. Franchement, les aéroports en arrachent. Ils ont besoin de programmes. Les compagnies aériennes ont aussi besoin d'aide, mais rien n'est annoncé à leur sujet, malgré le titre trompeur. On nous dit d'attendre le prochain budget et qu'il va y avoir quelque chose. Cela fait longtemps qu'on attend cela.
De plus, le gouvernement a réussi à insérer les mots « industrie aérospatiale » une fois dans son document en disant qu'il y avait un lien avec l'industrie aérienne. Or, comme il n'y a rien pour l'industrie aérienne, il y en a encore moins pour l'industrie aérospatiale.
Pourtant, le Grand Montréal est le troisième pôle de l'industrie aérospatiale au monde, après Seattle et Toulouse. Quand on regarde ce qui se passe aux États-Unis, en France et en Europe, on constate que ces pays font des pieds et des mains pour soutenir cette industrie. C'est sûr que, si les avions ne volent pas et qu'il y a des retards dans les carnets de commandes, l'industrie en arrache. Pourtant, c'est le secteur de l'économie qui a la plus haute valeur ajoutée. Ce sont des emplois payants, c'est de l'innovation.
À Mirabel, il y a la C Series, maintenant reprise par Airbus. C'est l'avion qui consomme le moins de carburant au monde. Nous avons un petit bijou, et qu'est-ce qui est fait? Cela fait huit mois que tous les représentants de l'industrie, les grands donneurs d'ordre et les PME disent que cela prend un programme d'aide spécial. Il avait fallu faire des pieds et des mains juste pour qu'ils aient accès à la subvention salariale, parce que Québec avait investi un peu d'argent dans ce secteur pour éviter que toute l'expertise se perde, ce qu'Ottawa n'avait pas fait. Les règles des programmes faisaient en sorte que les entreprises ne pouvaient pas recevoir d'aide s'il y avait de l'argent public.
On a réussi à faire changer cela, mais cela prend maintenant un programme ciblé. On ne peut pas se permettre de perdre cette grappe. C'est le cœur de la valeur ajoutée au Québec et même au Canada. On construit des avions en Ontario, au Manitoba et un peu ailleurs aussi. Cela prend une vision de l'intérêt économique, ce qu'il n'y a pas dans ce document.
Ensuite, c'est la même chose pour le tourisme. On nous dit qu'on a prévu un peu d'argent pour cela et qu'il y aura quelque chose un jour, mais il n'y a rien, alors que c'est extrêmement important. C'est la même chose en ce qui concerne les arts. On parle d'événements en direct, mais on peut penser aux festivals et à tous les autres événements. Il y a beaucoup de secteurs touchés. Je pense aux camps de vacances. On nous contacte pour nous dire que c'est la catastrophe. C'est difficile aussi pour les érablières et les salles de réception. Cela prend des mesures ciblées. On nous dit que c'est important, mais qu'on va attendre le prochain budget. C'est un problème.
Comme je le disais plus tôt, c'est la même chose en ce qui concerne le plan de relance. En effet, on annonce qu'il y aura des vaccins. Je crois que le Canada et le Québec vont regarder le train passer pendant quelques semaines ou quelques mois parce que ce gouvernement a trop tardé et a manqué de vision. Les nouvelles d'une vaccination imminente sont arrivées, au moins chez nos voisins, et l'on peut donc commencer à se pencher sur une relance économique.
C'est une belle occasion pour donner un peu l'espoir de s'en sortir. La situation est pénible, nous en avons bavé pendant des mois, mais un éventuel vaccin nous donne l'espoir de revenir à des conditions plus normales, ouvrant de nouvelles possibilités. Malheureusement, il n'y a pas de plan de relance.
Parfois, on peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres. Je ne suis pas systématiquement d'accord avec cela, mais un exemple m'a bien fait rire dans ce document. Pour défendre sa stratégie des vaccins, le gouvernement a indiqué à la page 9 que le Canada était le pays ayant le plus d'ententes par habitant. Environ une quinzaine de pays sont nommés et, parmi ceux-ci, la Suisse a le pire bilan. Pourtant, on sait très bien que la Suisse a une capacité de production de vaccins, car beaucoup de sièges sociaux, de laboratoires, et de multinationales pharmaceutiques s'installent là-bas. Encore une fois, le gouvernement essaie de montrer que le Canada a bien fait, mais, en réalité, c'est plutôt inquiétant.
Lorsque nous avons demandé à la Dre Caroline Quach-Thanh si l'on aurait pu produire nous-mêmes nos vaccins au Québec, voire au Canada, elle a dit que la capacité de production de vaccins au Canada était nulle. Il s'en fait un peu à Toronto, chez Sanofi Pasteur, là où il y avait les laboratoires Connaught avant. Il s'en fait un peu à Québec chez GSK, mais leur production est essentiellement centrée sur les vaccins contre la grippe saisonnière, les vaccins pour enfants et ceux pour voyageurs.
Au cours des 15 dernières années, le Québec avait une forte industrie pharmaceutique et d'importants laboratoires qui auraient eu la capacité de produire rapidement des vaccins. Tout cela a été démantelé à cause de l'inaction et des choix politiques des gouvernements qui se sont succédé à Ottawa.
J'aimerais faire un retour en arrière. En 1987, lors des négociations de l'Accord du lac Meech, Québec est en position de force et réussit à bien travailler avec Ottawa pour mettre en place tout un écosystème favorisant un déploiement vraiment important de l'industrie pharmaceutique au Québec. On attire cinq multinationales, on développe une expertise et à peu près 2 000 emplois de haut niveau sont créés.
Au lendemain du référendum de 1995, Québec n'a plus de rapport de force et Ottawa se retire du dossier. Québec essaie de mettre les bouchées doubles, mais ce n'est pas suffisant: les multinationales déménagent, ferment leurs portes ou réduisent leurs emplois, l'une après l'autre. Le processus s'est accéléré dans les années 2000, mais, dès le lendemain du référendum, les choix politiques ont fait tomber cette industrie.
Puis arrive cette pandémie. Les spécialistes de la santé disent qu'il y a eu beaucoup de pandémies dans le passé, comme celle de la grippe H1N1 et celle du SRAS. Certains spécialistes disent même que nous avons été chanceux puisque le virus actuel n'est pas si mortel que ça et que, malgré la catastrophe présente, cela aurait pu être bien pire.
On a appris que le gouvernement avait fait détruire des masques, des blouses et du matériel l'année dernière en faisant fermer un centre. Du point de vue de la protection et de la sécurité de l'économie, il était inacceptable de laisser aller une industrie de pointe comme celle-là. Est-ce que c'est parce qu'elle était au Québec?
Si l'on avait préservé cette industrie, on aurait été en mesure de produire rapidement les vaccins ici même. Malheureusement, cet intérêt n'a pas été sauvegardé. C'est la tragédie de l'industrie pharmaceutique au Québec.
Je dirais que l'industrie pharmaceutique en Ontario, qui remonte à un peu plus loin, est quasiment une farce, pour paraphraser l'autre philosophe. J'en parlais tantôt.
Créés en 1913, les laboratoires Connaught ont été un chef de file reconnu partout dans le monde, un vrai super succès et une référence mondiale. Ils faisaient leurs frais et ont notamment réussi à éradiquer toutes sortes de maladies problématiques à faibles coûts. C'est eux qui ont créé l'insuline pour le diabète, et même le vaccin contre la polio en collaboration avec le Dr Salk, un Américain.
Dans les années 1970, sous Trudeau père, Connaught a été transformée en une société de développement avant d'être privatisée petit à petit, et complètement sous Mulroney en 1989, faisant du même coup perdre au Canada une capacité de production de vaccins et une expertise à faible coût. C'est la chroniqueuse du Toronto Star Linda McQuaig qui a écrit un article là-dessus en mars dernier, renvoyant à un chapitre de son livre.
Quand on veut développer l'économie, il faut une vision. Certains secteurs hyper importants et développés du Québec auraient pu nous sortir du marasme très rapidement. On a laissé cela aller et nous en payons les frais. Quand est venu le temps de négocier les vaccins, le gouvernement fédéral s'est traîné les pieds et nous en payons les frais. Le gouvernement annonce des montants pour relancer la production de vaccins, mais cela ne se produira pas avant 2023 au mieux. Pour cette fois-ci, ce n'est pas suffisant.
Souhaitons qu'on apprenne des erreurs et du laisser-aller du passé, et qu'on ne les reproduise plus. Nous voyons ce qui arrive quand c'est le voisin qui décide à notre place et que nous subissons ses choix. Il y avait des multinationales pharmaceutiques et nous avions une expertise chez nous qui nous permettait de produire des vaccins pour ailleurs dans le monde. Parce que la partie qui est décidée par notre voisin a été abandonnée, nous avons perdu tout perdu. Parce que notre voisin s'est traîné les pieds pendant les premiers mois de la pandémie, nous allons recevoir le vaccin, mais après les autres.
Les libéraux ont beau nous montrer dans ce document des tableaux qui prouvent que le Canada aurait beaucoup plus d'ententes que les autres, tout le monde sait que nous ne sommes ni en queue de peloton ni en tête de peloton pour recevoir les vaccins ici au Canada. Donc, le Québec en paie les frais.
Nous espérions que ce document parlerait du financement de la santé, mais ce sujet en est absent. Nous espérions aussi qu'il parlerait du financement pour les aînés, un engagement du gouvernement. Là encore, ce sujet en est absent.
On s'attendait à ce qu'il y ait quelque chose pour la relance, mais ce sujet est lui aussi absent, tout comme les programmes d'aide pour les secteurs qui en arrachent comme l'aérospatiale. Le résultat n'est pas très bon, mais le gouvernement pellette encore par avant et nous dit qu'il y faudra attendre le budget.
Pour l'environnement, c'est très mince et en deçà de ce à quoi on pouvait s'attendre. Ce qui est là est bien, par contre, notamment les mesures pour les voitures électriques et le programme de rénovations écoénergétiques. Ces mesures sont cependant insuffisantes.
En ce qui a trait à la justice fiscale, nous saluons les annonces selon lesquelles les géants du Web paieront leurs taxes et qu'il y aura éventuellement une redevance. Nous saluons aussi la mesure visant à limiter à 200 000 $ les déductions relatives aux options d'achat d'actions. Nous saluons le geste, même si la limite reste élevée. Il y a aussi l'allocation familiale spéciale qui n'est pas négligeable et que nous saluons.
Nous saluons aussi les déductions, allant jusqu'à 400 $, pour les frais de travail à domicile. C'est un beau geste envers les gens qui ont dû se tourner vers le télétravail et cela facilite les demandes en ce sens. La Subvention salariale est majorée à 75 % des salaires versés pour tenir compte de la gravité de la deuxième vague, ce qui est bien.
Nous allons donc attendre le dépôt du budget. Je ne suis pas certain qu'on aura à voter sur le présent document, de toute façon. À la fin, deux projets de loi sont présentés. Nous nous attendions à ce qu'il y ait une motion des voies et moyens à la fin du discours de la ministre. Selon ma compréhension des choses, cette motion devrait être présentée avant qu'on puisse présenter ou soumettre au vote ces projets de loi. Ces derniers semblent intéressants à première vue, mais nous prendrons le temps de les étudier.
On n'a pas eu de budget le printemps dernier. Le gouvernement n'a jamais autant dépensé et il faut un budget. Nous nous attendions à plus de l'énoncé d'aujourd'hui et nous sommes déçus. Le déficit est extrêmement préoccupant: 381 milliards de dollars, une somme astronomique. On n'a jamais vu cela, d'où l'importance de rendre des comptes, car c'est beaucoup d'argent. Heureusement, une grosse part de cette somme est allée à des mesures de soutien du revenu pour les gens qui perdent leur emploi et pour les entreprises, ce qui est important.
Le gouvernement doit faire preuve de transparence. On a été échaudé avec WE Charity, avec les respirateurs de l'ancien député libéral qui ne fabriquait pas de respirateurs, et avec la gestion des subventions en lien avec le conjoint de la cheffe de cabinet. Cela en fait beaucoup et il faut plus de transparence. Quatre comités ont fait des études sur ces questions, mais les membres libéraux des comités ont freiné ces études. Ce qu'on demande, c'est un comité spécial pour étudier toutes ces dépenses. Cela a été annoncé depuis le retour de la prorogation, mais les choses tardent.
Au Comité permanent des finances, les députés libéraux ont fait de l'obstruction systématique pendant des dizaines d'heures, nous empêchant ainsi d'entendre les gens parler de leurs besoins pour le prochain budget. Il est temps qu'on puisse bien travailler. Pour évaluer les dépenses, cela prend un comité spécial, car le déficit est important. Si l'argent est bien dépensé, c'est la moins mauvaise des solutions en temps de crise comme celle-ci, mais il faut qu'un comité se penche sur la question.
Je pense avoir fait le tour.
:
Monsieur le Président, je commencerai par attirer l'attention sur le fait que cette mise à jour porte en grande partie sur des événements qui se sont déroulés au cours des derniers mois. Comme les députés le savent, au début de la pandémie, le gouvernement était disposé à collaborer avec les partis de l'opposition, et les néo-démocrates ont été à la hauteur du défi.
Les députés se souviendront aussi que la première décision du gouvernement après l'éclosion de la pandémie a été d'offrir au secteur bancaire un soutien d'environ 750 milliards de dollars de liquidités. Ces fonds provenaient de diverses institutions fédérales. Ce fut une décision audacieuse, mais le gouvernement n'a pas fait preuve d'autant d'audace pour aider les Canadiens ordinaires à ce moment-là.
Nous savons tous très bien ce qu'a fait le député de . Le caucus néo-démocrate a présenté une série de propositions susceptibles d'apporter des améliorations dans la vie des Canadiens. Les choses ont été très difficiles pour les Canadiens depuis le début de la pandémie. Elles le sont encore. Nous étions d'avis qu'il nous fallait une série de mesures qui aideraient les Canadiens en difficulté à se nourrir et à garder leur toit.
Il nous fallait des mesures de soutien pour les petites entreprises. Bien souvent, les gens s'investissent à fond dans leur petite entreprise. Il faut aider ces gens à poursuivre leurs activités et leur éviter d'en venir à être obligés de fermer leurs portes définitivement et de perdre le travail d'une vie. C'est une mesure qui faisait partie de l'intervention face à la pandémie. C'est ce que nous avons proposé et poussé le gouvernement à mettre en œuvre.
Il y a eu l'intervention d'urgence. La Prestation canadienne d'urgence du gouvernement présentait une série de lacunes. Nous avons alors exercé des pressions pour qu'on adopte également une prestation d'urgence pour les étudiants et une subvention salariale de 75 %. Le député de a été très éloquent sur cette question. D'autres pays l'avaient déjà fait et nous étions convaincus que le Canada devait lui aussi offrir une subvention salariale de 75 % pour faire en sorte que les entreprises restent ouvertes et que les gens puissent continuer de travailler.
Nous avons ensuite exercé des pressions afin de faire adopter à la Chambre des mesures de soutien pour les aînés et d'instaurer un moratoire sur le remboursement des prêts d'études. Nous ne croyions pas que les étudiants devraient avoir à rembourser leurs prêts au gouvernement fédéral durant une pandémie. Nous avons réclamé des mesures de soutien pour les communautés des Premières Nations. Certains membres de notre caucus ont poussé très fortement le gouvernement à mettre en place ces mesures.
Nous avons aussi sollicité des mesures de soutien pour les personnes qui ne recevaient pas d'autres formes de soutien. C'est pourquoi nous avons réclamé des programmes comme la Prestation canadienne de la relance économique. À maintes reprises, le député de a réclamé la mise en place d'un programme national de congés de maladie. Cette initiative historique permet, pour la première fois, aux gens qui ne sont malheureusement pas capables de travailler à cause d'une maladie, ou qui craignent de contracter la COVID-19, de prendre ce congé de maladie payé et de ne pas avoir à choisir entre mettre du pain sur la table ou faire ce qui s'impose. Nous croyons que cette initiative sans précédent devrait être permanente.
Nous avons aussi proposé et réclamé des mesures de soutien sectorielles pour diverses industries. Des membres du caucus néo-démocrate, y compris le député de , qui est notre porte-parole en matière de petites entreprises, ont réclamé une subvention d'urgence pour le loyer. Nous n'avons eu de cesse de lutter pour cette mesure et d'autres pour les personnes handicapées. Dans ces deux dossiers, le gouvernement n'a fait qu'une partie de ce qui s'imposait pour fournir de l'aide et veiller à ce que ces Canadiens aient les moyens de traverser la pandémie.
En ce qui concerne la subvention d'urgence pour le loyer, le gouvernement a octroyé le contrat initial pour le programme à une société qui avait des liens avec la cheffe de cabinet du . En fait, ce programme a été mis en œuvre par une société de prêts hypothécaires commerciaux et il ciblait les propriétaires qui avaient de telles hypothèques. Il ne fait aucun doute que cette approche était inadéquate et très étrange.
Nous avons continué d'exiger un deuxième programme de subvention d'urgence pour le loyer, qui s'est révélé bien meilleur. Il n'est toutefois pas rétroactif pour couvrir le printemps et l'été derniers. Ce devrait être le cas parce qu'un grand nombre des entreprises qui ont traversé ces périodes difficiles au printemps et à l'été revivent le même scénario à l'automne. Elles ont besoin de cette marge de manœuvre et de ces mesures de soutien.
Nous continuons à faire pression sur le gouvernement pour que cette subvention au loyer soit rétroactive à partir du printemps pour les propriétaires d'entreprises qui n'ont pas pu en bénéficier parce que le programme est si compliqué. En fait, le programme est lacunaire à bien des points de vue. Les propriétaires d'entreprises qui ont été laissés pour compte seraient en mesure de bénéficier de ce nouveau programme de subvention pour le loyer, qui a vu le jour grâce aux pressions exercées par le NPD.
En ce qui concerne les personnes handicapées, j'ai exprimé ma profonde déception à la Chambre. Il a fallu exercer des pressions sur le gouvernement et le secouer alors que le secteur bancaire a reçu trois quarts de billions de dollars dès les tout premiers jours de la pandémie. Le député d', le député d' et d'autres membres du caucus néo-démocrate n'ont cessé de travailler le gouvernement au corps et, après une attente de huit mois, les libéraux ont enfin mis en place des mesures de soutien partielles. Cependant, ces mesures ne visent que les personnes qui figurent dans la base de données fédérale.
Il ne fait aucun doute que de nombreuses autres personnes handicapées ont besoin d'aide. La seule manière de les aider sera de vérifier que celles qui sont enregistrées à l'échelle provinciale dans des programmes destinés aux personnes handicapées reçoivent de l'aide: il faut donc de la planification et de la prévoyance. En bref, le NPD a contribué à la mise en place d'une série de mesures qui va changer la vie des gens, et c'est ce qu'il continuera à faire.
C'est pour cette raison que le NPD est déçu, moi y compris, de l'énoncé économique de l'automne. Selon nous, les mesures de soutien pour les personnes handicapées doivent être maintenues. Tous les Canadiens doivent avoir le sentiment d'être pris en compte et de pouvoir traverser la pandémie. Il faut aussi qu'ils aient l'impression que nous serons réellement en mesure de jeter des bases solides pour l'après-pandémie.
Les libéraux refusent toutefois de le faire. On peut constater dans l'énoncé économique de l'automne que les libéraux ont refusé d'adopter toutes les mesures productrices de recettes qui leur ont été proposées non seulement par le NPD, mais aussi par de nombreuses autres personnes avant-gardistes qui pensent à l'avenir.
Le directeur parlementaire du budget est indépendant. Tous les Canadiens peuvent se fier à ses conseils. Il a clairement dit qu'en raison de la situation financière du pays, le gouvernement n'a que deux options. L'une consiste à sabrer les services et les soutiens aux personnes, ce qui revient à faire des compressions de programmes ou à imposer l'austérité.
Les libéraux peuvent bien rire, mais ils ont ri aussi lorsqu'on a suggéré le recours à l'austérité à l'époque de Paul Martin, et nous savons tous ce que cela a donné. Les compressions de programmes ont encore des répercussions aujourd'hui. L'élimination du programme national de logement au nom de l'austérité a eu pour effet de condamner des gens à l'itinérance, car le gouvernement fédéral a cessé de bâtir des logements abordables alors que tant de Canadiens en ont besoin.
Il faut savoir analyser les détails. Le NPD ne se contente pas de prendre ce qui a été dit dans le discours, de prendre le bilan sommaire présenté dans l'énoncé économique; il examine chaque détail. L'état sommaire des transactions indique clairement que le gouvernement prévoit des coupes majeures dans les dépenses de programmes l'année prochaine. Bon nombre de ces dépenses de programmes ont été faites en raison de la COVID-19. L'intention du gouvernement n'est pas d'intervenir du côté des recettes pour mettre en place des mesures permettant de procéder à une relance durable. Il choisit plutôt de réduire les programmes d'aide sans prévoir d'autres programmes qui pourraient changer la vie des gens pour les remplacer.
Les députés savent bien que, depuis le début de la pandémie, les milliardaires canadiens ont augmenté leur fortune d'environ 53 milliards de dollars. Les grandes institutions bancaires canadiennes, qui ont reçu, dès les premiers instants de la pandémie, un renflouement massif de liquidités, devraient connaître une forte augmentation de leurs profits. Dans les prochains jours, lorsque ces institutions présenteront tour à tour leur bilan trimestriel, nous verrons à coup sûr une augmentation, comme ce fût le cas au printemps et à l'automne. Jusqu'à maintenant, elles ont réalisé des profits de 15 milliards de dollars depuis le début de la pandémie.
La raison pour laquelle 90 % des Canadiens sont favorables à un impôt sur la fortune, c'est qu'ils voient l'écart. Ils voient les milliardaires s'enrichir massivement, les profits de certains géants du Web augmenter massivement, et le secteur bancaire qui engrange des profits considérables grâce à la pandémie, alors que tant de Canadiens ont du mal à se nourrir, à joindre les deux bouts et à se loger. De nombreux petits entrepreneurs se battent pour maintenir leur petite entreprise à flot. Ils voient l'écart: les profits des banques et les milliardaires qui s'enrichissent à hauteur de plus de 53 milliards de dollars. Ils sont bien conscients des énormes sommes d'argent que nous perdons chaque année dans les paradis fiscaux.
Comme les députés le savent, le directeur parlementaire du budget, en tant que mandataire indépendant du Parlement, a informé tous les parlementaires que plus de 25 milliards de dollars s'envolent chaque année vers des paradis fiscaux étrangers. Cela signifie qu'au cours des cinq dernières années sous le gouvernement libéral, plus de 125 milliards de dollars sont allés dans les paradis fiscaux. Lorsque nous parlons du soutien dont les Canadiens ont besoin en ce moment, ce n'est pas à cela qu'ont servi les énormes sommes d'argent détournées. Elles ont plutôt servi à garnir les coffres de certaines des personnes les plus riches du Canada et de certaines des entreprises les plus rentables du pays.
N'oublions pas les géants du Web, tels que Facebook, Amazon, Netflix et Google. Au cours de la pandémie, nous avons constaté une augmentation importante des profits engrangés par ces grandes sociétés. Pourtant, elles ne paient pas d'impôt au Canada. Les mesures annoncées aujourd'hui, qui touchent seulement les questions liées à la TPS et à la TVH, sont bien timides si on les compare aux répercussions de l'exemption d'impôt dont bénéficient ces géants du Web.
De plus, nous accordons de généreuses subventions aux sociétés pétrolières et gazières. Le gouvernement souhaite engager dans le pipeline Trans Mountain des dépenses qui pourraient s'élever jusqu'à 20 milliards de dollars. Le secteur privé s'est retiré de ce projet, qui a des répercussions majeures sur le dossier de l'urgence climatique, mais le gouvernement, lui, a l'intention de le financer. Le directeur parlementaire du budget nous donnera plus de détails à ce sujet dans une semaine ou deux. En effet, il a reçu comme mandat de réaliser une étude sur le coût du projet compte tenu de l'augmentation rapide des coûts de construction. Or, nous avons ici affaire à des dépenses qui atteindront probablement 20 milliards de dollars et que le gouvernement souhaite consacrer à un projet qui n'est pas rentable. Essentiellement, ce projet anéantira tout espoir pour le Canada de respecter ses obligations à l'égard de la situation d'urgence climatique.
Ma question est très simple. Pourquoi le gouvernement semble-t-il toujours accorder la priorité aux milliardaires? Pourquoi lui est-il plus important de protéger l'accroissement de la richesse et des profits plutôt que de prendre soin des simples citoyens?
J'ai mentionné les personnes handicapées tout à l'heure. La plupart d'entre elles n'ont même pas eu accès à la prestation ponctuelle d'urgence de 600 $. Obtenir un montant de 600 $ change grandement les choses. Une personne de ma circonscription a été incapable de se procurer des médicaments pendant des mois. Avec ce 600 $, cette personne a pu avoir accès à ses médicaments pour la première fois depuis des mois.
Lorsque l'on pense que la plupart des personnes handicapées vivent ce genre de difficultés financières durant la pandémie et qu'elles ne peuvent pas toucher cette prestation ponctuelle, on voit qu'il doit y avoir des priorités plus importantes que de permettre aux milliardaires canadiens d'augmenter leur fortune de dizaines de milliards de dollars, aux banques de réaliser les profits qu'elles ont engrangés durant la pandémie et aux géants du Web ne pas payer un seul dollar en impôt des sociétés. Les priorités du gouvernement ne semblent pas du tout être en phase avec ce que la plupart des Canadiens ressentent durant la pandémie.
[Français]
C'est vraiment une question de milliards de dollars pour les milliardaires.
Lorsque l'on regarde l'ensemble de cette mise à jour économique, il y a des miettes pour les Canadiens et les Canadiennes en comparaison avec les besoins qui se font sentir. Parallèlement à cela, comme je l'ai mentionné, on ne taxe pas la richesse ni les profits excessifs, les géants du Web ne sont pas obligés de payer l'impôt des entreprises, l'énorme effet des paradis fiscaux a même un impact sur le blanchiment d'argent que l'on voit partout au pays.
De plus, le gouvernement refuse toujours de mettre en place un registre public des bénéficiaires effectifs, qui nous permettrait de mettre fin à ce blanchiment d'argent. On aurait pu et on aurait dû faire des investissements en vertu d'une approche différente à l'égard de cette mise à jour économique. Je pense notamment à des mesures comme l'assurance-médicaments, qui est réclamée un peu partout au pays. Je vais y revenir plus tard, mais, la réalité, c'est que l'assurance-médicaments est essentielle. Nous le constatons. En sortant de cette pandémie, les gens auront toujours énormément besoin de ce programme d'assurance-médicaments.
Il y a aussi les soins aux enfants et le réseau des garderies. Cela revient constamment, mais c'est une lacune de cette mise à jour économique. La situation du logement abordable est encore plus critique en ce moment, parce que tellement de Canadiens en arrachent et ont de la difficulté à accéder à un logement abordable, parce qu'il en manque partout au pays. Certains députés du Parti libéral disent que ce n'est pas grave. Je peux pointer du doigt toutes les compressions qui ont été faites sous le gouvernement de Paul Martin. Bien sûr, ces compressions continuent aujourd'hui d'avoir des répercussions sur la pénurie de logements abordables au pays.
Bien sûr, il y a l'urgence climatique. Trans Mountain nous coûtera peut-être jusqu'à 20 milliards de dollars. Le directeur parlementaire du budget a fait des estimations à cet égard, qui seront publiées dans les prochaines semaines. On a déjà parlé de près de 13 milliards de dollars auxquels s'ajoutent près de 5 milliards de dollars pour les coûts d'acquisition de la compagnie, alors que le secteur privé ne voyait aucun intérêt à Trans Mountain. Bien sûr, nous sommes dans un contexte où le gouvernement est prêt à payer, peu importe le prix, pour ce projet, même si le secteur privé ne le trouvait pas rentable et ne voulait pas s'y investir. On sait très bien que les répercussions sur le climat seront énormes.
Ce ne sont pas de petites décisions. C'est toute une série de décisions qui font en sorte que ce sont les Canadiennes et les Canadiens qui devront payer le prix de ces mauvaises décisions. Le choix est très clair: il faut accorder la priorité aux besoins des gens, et non l'accorder constamment aux compagnies qui font d'énormes profits. Il faut arrêter de penser que les milliardaires devraient passer en premier.
De ce côté-ci de la Chambre, nous rejetons la proposition selon laquelle il ne faut pas toucher aux profits excessifs, à la richesse, aux profits des géants du Web, et selon laquelle ces derniers ne devraient même pas payer un impôt relatif aux entreprises, comme tout le monde au pays le fait. Nous ne sommes pas d'accord pour dire qu'on devrait poursuivre le projet Trans Mountain, peu importe le prix climatique à payer et peu importe le prix de construction. Le secteur privé ne veut rien savoir de ce projet et ce sont les contribuables qui devront payer le prix de la construction de Trans Mountain.
C'est pour cette raison qu'on peut dire que cette mise à jour économique est extrêmement décevante. Ce gouvernement refuse de voir clair, de faire les bons investissements et de s'occuper de ses revenus. Le directeur parlementaire du budget a été très clair à cet égard: soit il faut diminuer les services aux gens et l'aide aux gens, soit il faut augmenter les revenus. Il y a des revenus manquants énormes, et le gouvernement refuse de s'en occuper.
[Traduction]
Que manque-t-il à l'énoncé économique? Comment aurait-il pu améliorer les choses?
On y trouve l'habituelle mention d'un futur régime d'assurance-médicaments, mais c'est la même chose qui se répète depuis cinq ans, et le gouvernement continue de répéter qu'il va finir par bouger. Il y a plus de 25 ans qu'on nous fait la même promesse, mais nous attendons encore le jour où l'ensemble de la population pourra compter sur un régime universel d'assurance-médicaments.
Au total, 90 % des Canadiens sont en faveur d'un régime universel et public d'assurance-médicaments, alors je crois qu'on peut parler d'un vaste consensus public. Pourquoi un tel engouement? Parce que des centaines de Canadiens meurent chaque année pour la simple raison que le Canada ne s'est pas encore doté d'un tel régime.
C'est sans parler du million de Canadiens qui ont du mal à payer les médicaments dont ils ont besoin à cause de la pandémie. Ils sont placés devant une alternative cruelle: payer l'épicerie, le chauffage ou leurs médicaments. Dans un pays aussi riche que le Canada, qu'une seule personne soit obligée de faire un choix pareil relève purement et simplement de l'irresponsabilité gouvernementale. Quand une personne se trouve aussi démunie, c'est parce que l'État en néglige les besoins de base.
Dans les faits, la création d'un régime d'assurance-médicaments ferait faire d'énormes économies aux Canadiens. Selon le directeur parlementaire du budget — un homme indépendant et apolitique qui relève du Parlement et dont les rapports valent la peine d'être lus —, on parle de 4 milliards de dollars pour l'administration publique, d'environ 6 milliards pour les entreprises et d'approximativement 5 milliards pour les contribuables qui paient leurs médicaments directement de leurs poches.
Au lieu d'indiquer la direction prise par le gouvernement, la mise à jour économique aurait plutôt dû annoncer que nous nous apprêtons actuellement à mettre en place le régime d'assurance-médicaments, que nous allons prendre les mesures nécessaires à ce chapitre et que nous allons discuter avec les provinces. Le NPD a déjà présenté un projet de loi à ce sujet, le projet de loi , qui sera mis aux voix en février. Des milliers de Canadiens ont écrit à leur député pour les exhorter à appuyer le projet de loi , qui est le cadre juridique pour le régime d'assurance-médicaments universel et administré publiquement.
Le gouvernement libéral aurait dû dire qu'il allait discuter maintenant avec les provinces parce qu'il comprend, grâce à la pandémie, qu'il est temps qu'il mette en place un régime universel d'assurance-médicaments au pays. Il s'impose depuis longtemps. Il aurait dû être mis en place il y a 50 ans, et, depuis lors, il en coûte une fortune aux Canadiens. Maintenant que nous disposons d'un projet de loi qui établirait un cadre juridique, le gouvernement aurait dû discuter avec les provinces pour négocier le cadre financier et s'assurer que l'assurance-médicaments devienne réalité en 2021. Voilà ce qui aurait dû se trouver dans la mise à jour économique.
Elle aurait également dû comprendre un engagement concret en matière de services de garde d'enfants. Les défenseurs des programmes de garderies du pays connaissent l'importance de ces services pour la prospérité économique. En fait, chaque dollar investi dans un programme national de garderies rapporte six dollars dans l'économie. Il s'agit probablement du meilleur investissement qu'un pays puisse faire. Les pays qui ont un programme universel de garderies savent que les investissements dans les services de garde d'enfants et la participation sur le marché du travail qui en découle contribuent énormément à la croissance économique.
Fort malheureusement, dans cette mise à jour économique, le gouvernement a essentiellement décidé de ne pas aller plus loin dans ce domaine, de ne pas passer à la deuxième étape. Il s'est arrêté à la première étape, jugeant que cela suffisait. Or, n'oublions pas que les familles canadiennes paient jusqu'à 2 000 $ par mois par enfant parce qu'il n'y a pas de programme de garderies. Il faut changer les choses et mettre sur pied un tel programme.
Les défenseurs des programmes de garderies nous ont dit quels étaient les investissements nécessaires. Il faudrait investir au moins 2 milliards de dollars au printemps prochain. Le gouvernement ne fournit même pas la moitié de ce montant et le gèle à un niveau bien inférieur à la somme nécessaire à un programme national de garderies.
Michelle, résidante de ma circonscription, travaille pour subvenir aux besoins de sa famille et de ses enfants. Elle dit que la recherche d'une place en garderie a été un véritable combat. Michelle a finalement réussi à trouver une place dans une garderie, qui fonctionne au maximum de sa capacité, de sorte que son enfant peut parfois y avoir accès. Néanmoins, comme tant d'autres familles à travers le pays, elle doit composer avec des frais de garderie pouvant atteindre 2 000 $ par enfant. Ils pensent que les mesures d'aide que nous proposons doivent être prises. Je suis surpris que le gouvernement n'ait pas saisi l'occasion, en cherchant à rebâtir le pays sur des bases plus solides, d'intégrer dans le cadre à venir en 2021 un régime universel d'assurance-médicaments et un programme national de garderies.
Si nous voulons rebâtir en mieux, nous devons établir un revenu de base et mettre en place les mesures dont j'ai parlé plus tôt. Nous ne pouvons pas continuer à laisser 25 milliards de dollars s'en aller dans des paradis fiscaux à l'étranger. Nous ne pouvons pas refuser de mettre en place un impôt sur la fortune, qui s'ajouterait à l'impôt sur les bénéfices, alors que les milliardaires ont augmenté leur fortune de 53 milliards de dollars pendant la pandémie. Si nous n'instaurons pas un revenu minimum garanti, cela donnera lieu, comme le gouvernement de Paul Martin l'a découvert, à des mesures d'austérité et à de compressions budgétaires.
Lorsque nous examinons dans le détail ce document, nous constatons qu'après le printemps, le gouvernement a l'intention de réduire considérablement le nombre de mesures de soutien qu'il offrira aux simples citoyens. Cela devrait nous faire tous réfléchir, car c'est exactement ce qui s'était produit lorsque Paul Martin était ministre des Finances. Il avait alors sabré les budgets du programme national de logement, qui a ensuite été aboli pendant une génération. Nous continuons de subir les contrecoups de ces coupures.
Nous devons également composer avec l'urgence climatique, qui se déroule en même temps que la pandémie. Le gouvernement procède pourtant à des investissements massifs, allant jusqu'à 20 milliards de dollars, dans le projet de pipeline Trans Mountain dont il impose l'adoption malgré les vives préoccupations soulevées par les peuples autochtones et les diverses critiques tout à fait légitimes dont le gouvernement a fait l'objet dans ce dossier. Le gouvernement ne peut pas prétendre qu'il travaille à résoudre la situation d'urgence climatique alors qu'il construit un pipeline immense qui compromettra toute autre mesure environnementale qu'il prendra.
Dans son énoncé économique, le gouvernement aurait dû annoncer qu'il ne versera pas d'autres fonds — à hauteur de 20 milliards de dollars — dans le pipeline Trans Mountain. Les libéraux auraient dû signifier leur intention de passer à une énergie propre. Les 20 milliards de dollars auraient pu servir à créer des centaines de milliers d'emplois dans les industries de l'énergie propre.
Nous savons qu'avec le changement d'administration, les prévisions les plus récentes pour les États-Unis indiquent que le secteur de l'énergie propre quadruplera au cours des dix prochaines années. Le Canada pourrait être bien placé pour en tirer profit si le gouvernement collaborait avec les provinces pour produire de l'énergie propre et garantir des investissements dans ce secteur. Malheureusement, le gouvernement libéral construit plutôt un pipeline. Cela n'a aucun sens. Cela montre que la direction que prend le gouvernement dans ce document n'est tout simplement pas viable.
Il y a aussi les questions du logement abordable et des investissements. Les solutions de logements abordables et les solutions relatives au droit au logement que les néo-démocrates ont présentées à la Chambre il y a quelques semaines sont essentielles pour répondre aux besoins des communautés autochtones. Elles sont essentielles; pourtant, on constate que l'approche adoptée par le gouvernement accorde la priorité aux besoins des Canadiens fortunés et des sociétés du pays qui réalisent les plus gros bénéfices, plutôt qu'aux besoins de tous les Canadiens, d'un océan à l'autre. C'est ce qui me déçoit le plus dans cet énoncé économique.
Il existe certaines mesures que nous pourrions tous appuyer. Ces mesures sont toutes insuffisantes par comparaison aux besoins en cette période de pandémie et à un moment où tant de Canadiens souffrent. Beaucoup de Canadiens souhaitent voir des changements au Canada, mais le gouvernement fédéral a très souvent négligé beaucoup de questions fondamentales, qu'il s'agisse de l'urgence climatique, des besoins des communautés autochtones, de la nécessité d'avoir des logements abordables ou de mettre en place un régime d'assurance-médicaments et un régime national de garde d'enfants. Voilà des besoins légitimes qui ne sont pas comblés depuis de nombreuses années, alors que le gouvernement continue d'accorder la priorité à d'autres questions. Les Canadiens comprendront, surtout lorsqu'ils en auront lu les petits caractères, que l'énoncé économique ne va pas dans le sens souhaité.
Qu'aurait annoncé le NPD aujourd'hui? Si nous avions présenté cette mise à jour économique, nous parlerions, bien sûr, des programmes que nous aurions mis en place au cours des derniers mois. Je suis persuadé que notre réponse à la pandémie aurait été différente et meilleure. Nous avons suggéré des mesures. Nous avons insisté, lutté et négocié. Résultat, une partie de ces mesures sont maintenant en place, mais pas toutes.
Certains dossiers revêtent une importance fondamentale pour nous. Premièrement, en ce qui concerne les personnes handicapées, nous aurions sollicité l'appui des provinces il y a des mois pour faire en sorte que toutes les personnes ayant un handicap au pays touchent le paiement unique offert aux personnes en situation de handicap en lien avec la pandémie. Nous nous en serions assurés. Il aurait fallu un ou deux mois de préparation, mais cela aurait amélioré les choses. Je n'en ai aucun doute.
En ce qui concerne le programme d'aide au loyer que les néo-démocrates ont réclamé avec insistance auprès du gouvernement, nous l'appliquerions rétroactivement pour toutes les entreprises qui n'ont tout simplement pas pu accéder au programme initial. Nous veillerions à ce que les entreprises puissent en bénéficier de manière rétroactive.
Nous nous assurerions que les nombreuses lacunes dans la réponse à la pandémie soient comblées. C'est un effort que nous avons entrepris. Lorsque nous avons vu les lacunes de la réponse du gouvernement, nous avons réagi, négocié et fait pression pour que le plus grand nombre possible de lacunes soient comblées. Nous aurions adopté l'approche selon laquelle tout le monde compte et nous ne devrions laisser tomber personne.
Dans l'énoncé économique d'aujourd'hui, les néo-démocrates auraient annoncé un financement suffisant pour remettre sur les rails le programme national de garderies, et pour que les parents et les familles canadiennes puissent en voir se concrétiser l'étape suivante.
S'il ne tenait qu'aux néo-démocrates aujourd'hui, nous mettrions fin aux subventions aux entreprises pétrolières et gazières, nous serions concentrés sur l'urgence climatique, nous renoncerions à payer 20 milliards de dollars pour Trans Mountain et nous veillerions à ce que l'argent serve au développement des énergies propres et à la création d'emplois. Nous investirions dans les communautés autochtones. Nous mettrions fin aux marchandages qui ont engendré tant de souffrances et de problèmes graves dans les communautés autochtones et nous mettrions en place les fonds pour les soins de santé, le logement, l'eau propre, entre autres.
Nous aurions annoncé aujourd'hui un programme de logement abordable qui garantirait le droit au logement et nous prendrions une mesure qui, à brève échéance, mettrait réellement fin à l'itinérance, qui a été exacerbée par la pandémie.
Nous aurions fait en sorte de payer toutes ces choses en mettant en place les mesures productrices de recettes dont j'ai parlé plus tôt.
Il y aurait d'abord un impôt sur les profits excessifs, comme celui qui existait pendant la Seconde Guerre mondiale. Les gouvernements canadiens de l'époque comprenaient l'importance, lorsque nous sommes tous dans le même bateau, de veiller à ce que tout le monde paie sa juste part. Nous aurions instauré un impôt sur la fortune pour que les milliardaires du Canada, qui se sont enrichis de 53 milliards de dollars pendant la pandémie, paient leur juste part. Nous nous serions aussi assurés que les géants du Web paient vraiment leur juste part d'impôt au lieu de les laisser faire ce qu'ils veulent des bénéfices mirobolants qu'ils ont engrangés pendant la pandémie.
Dans l'énoncé économique, nous aurions prévu les outils législatifs nécessaires pour sévir contre les paradis fiscaux étrangers, qui représentent une perte de 25 milliards de dollars par année, ce que les Canadiens ne peuvent tout simplement pas se permettre.
Nous aurions bâti un pays où tout le monde compte et où personne n'est laissé pour compte. Nous aurions adopté une approche bien différente dans cet énoncé économique.
:
Monsieur le Président, je veux d'abord reconnaître que je m'adresse à vous depuis le territoire traditionnel du peuple W̱SÁNEĆ et affirmer que c'est pour moi un honneur de représenter Saanich—Gulf Islands. À tous les membres du peuple W̱SÁNEĆ, je dis
Hych'ka Siem. Je veux aussi m'excuser auprès de mes amis francophones.
[Français]
Je veux toujours parler un peu en français. Le problème, c'est que, chaque fois que nous devons changer de canal, nous perdons du temps. C'est la raison pour laquelle j'ai parlé seulement en anglais pendant ce discours. J'en suis désolée.
[Traduction]
Nous avons reçu une sombre nouvelle pendant le discours d'aujourd'hui. Je veux souligner que, dès l'instant où la a pris la parole pour présenter la situation du pays, en Colombie-Britannique, la Dre Bonnie Henry révélait une sombre nouvelle: la province a battu un nouveau record la fin de semaine dernière. Pendant le week-end, 46 Britanno-Colombiens ont perdu la vie, ce qui constitue un sommet, et il y a eu 2 364 nouveaux cas. L'Alberta a également battu des records.
L'affirmation de la et vice-première ministre du Canada me tient vraiment à cœur. Nous vivons des temps difficiles. La deuxième vague de la COVID sévit présentement et elle n'a pas terminé sa crue. Il est important de reconnaître qu'il faut essayer de collaborer. Nous devons garder en tête le fait que nous sommes tous dans le même bateau — ce que semble déjà avoir oublié la législature en cours — et que les Canadiens veulent que nous collaborions.
Je tiens également à souligner qu'une page d'histoire a été écrite aujourd'hui. Je suis la première femme à prononcer un discours dans cette enceinte après la . Je reconnais que mon amie, la députée de , a posé une question. Cependant, en tant que première femme à prononcer un discours ici après la ministre des Finances, je veux signaler que c'est la première fois de l'histoire canadienne qu'une femme est ministre des Finances et présente une mise à jour économique.
Il se trouve que la première femme à occuper le poste de ministre des Finances du pays a également prononcé son discours devant le plus grand nombre de femmes députées jamais élues au Parlement fédéral. En effet, à la suite des deux récentes élections complémentaires, 100 des 338 députés sont des femmes. C'est insuffisant, mais c'est quand même une percée historique.
Les femmes croient qu'elles peuvent accomplir davantage de choses quand elles unissent leurs efforts. C'est dans cet esprit que je souhaite saluer le leadership dont a fait preuve récemment dans divers dossiers la nouvelle cheffe du Parti vert du Canada. Le hasard et la chance ont voulu qu'Annamie Paul me remplace à la tête du Parti vert. Même si j'aimerais certes que d'autres partis politiques fédéraux soient dirigés par des femmes, Mme Paul est, comme moi avant elle, la seule femme à la tête d'un parti fédéral.
Annamie Paul, fidèle à la tradition et aux valeurs du Parti vert, est montée à la ligne de front dans la lutte contre la COVID. Elle a déclaré que nous devons travailler ensemble. Nous ne pouvons pas tourner ce dossier en batailles partisanes. Je sais que la Chambre des communes fait déjà passablement preuve de partisanerie, mais j'enjoins à mes collègues de tous les partis de penser d'abord aux Canadiens et de reconnaître que nous aurons plus tard l'occasion de marquer des points au détriment des autres.
Pour l'heure, je prie les députés de travailler en collaboration et de calmer leurs ardeurs partisanes par respect pour les gens de partout au pays qui ont peur, peur d'attraper la COVID ou de voir des proches plus âgés en être atteints. Dans mon cas, puisque ma fille enseigne dans une école du système scolaire de Burnaby, je porte une attention particulière à tout énoncé économique qui dit que la ventilation s'améliorera dans nos espaces publics, car cela continue de m'inquiéter.
Je tiens à mentionner une autre femme d'une grande sagesse avant d'aborder les détails du discours. Il s'agit de Margaret Atwood. Ses propos ont porté sur l'un des thèmes dont nous avons débattu au Parlement, et ce thème est très présent dans l'énoncé économique de l'automne de la .
La question se pose à savoir si, alors que la crise de la COVID frappe, il est également possible de tenir compte de l'urgence climatique. Pendant l'été, Margaret Atwood a prononcé un discours en ligne pour les membres de l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique. À cette occasion, on lui a demandé si elle s'inquiétait du fait que la COVID avait mis la crise climatique en veilleuse — « sur le brûleur arrière », pour reprendre une expression anglaise très courante. Margaret Atwood a alors répondu qu'elle ne pouvait le confirmer pour les autres, mais que chez elle, il y a deux brûleurs à l'avant de sa cuisinière. Je tiens à m'assurer qu'alors que nous rebâtissons en mieux et que nous planifions la relance économique, nous n'oublions pas que l'urgence climatique est toujours réelle.
Nous devons veiller à ce que chaque mesure que nous prenons reflète l'urgence climatique à laquelle nous faisons face, en reconnaissant que rien ne s'est amélioré pendant que notre attention était tournée vers la COVID.
En ce qui concerne l'énoncé économique de l'automne, je dois dire que, d'une certaine manière, il trace la voie à suivre et nous donne de très bonnes indications de ce que l'on retrouvera dans le prochain budget. Nous ne savons pas quand le prochain budget sera présenté, mais il est évident que beaucoup de travail a été fait.
Je voulais en parler plus tôt, alors pardonnez-moi. Tout le monde a travaillé très fort. Je veux simplement le souligner. À Finances Canada, on a travaillé très fort. Les libéraux, les conservateurs, le NPD, le Bloc, tous les députés du Parlement ont travaillé très fort, mais Dieu sait que les fonctionnaires aussi et les gens qui, que l'on soit ou non satisfait de ce qu'ils ont fait dans l'immédiat, ont trouvé des vaccins pour les Canadiens, de l'équipement de protection individuelle, de même que des moyens de les financer et d'aller de l'avant. Je veux prendre le temps de saluer le travail acharné de tous et je veux remercier la pour son travail également.
En ce qui a trait à notre situation actuelle et à ce qu'il faut faire mieux, je suis certainement très heureuse de voir qu'enfin, après l'attente de toute une génération, comme l'a mentionné la dans son discours, nous aurons peut-être un régime décent de services de garde d'enfants. J'ignore si c'est parce que la ministre des Finances a dû rester à la maison et prendre soin de ses propres enfants malades, mais nous obtiendrons peut-être enfin un soutien adéquat pour l'éducation préscolaire et les services de garde d'enfants dans ce pays. On nous dit que l'on pourrait voir des investissements à cet effet dans le budget de 2021. Nous n'accepterons rien de moins qu'un programme complet pour les Canadiens en matière de garde d'enfants. À ce chapitre, je suis plus optimiste que je ne l'étais avant d'entendre le discours.
Je suis contente que le discours reconnaisse l'énorme quantité de travail à faire au chapitre de la réconciliation, qu'il mentionne l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et qu'il parle de mettre en œuvre certains des appels à l'action issus de cette enquête. C'est important. Nous devons tous les mettre en œuvre.
Nous cherchons à améliorer le dépistage et le retraçage des contacts. Nous devons faire plus et mieux. Le déploiement de tests de dépistage à domicile serait formidable tout comme le fait d'obtenir des résultats plus rapidement. Il en va de même sur le plan des vaccins et je propose cela dans un esprit de collaboration et de réflexion pratique sur notre position en matière de vaccins. Un sondage d'Angus Reid nous apprend que 39 % des Canadiens disent souhaiter recevoir le vaccin dès qu'il sera prêt, et 38 % affirment qu'ils aimeraient attendre avant de prendre une décision. Les gens veulent s'assurer que le vaccin est testé et qu'il pourra être administré sans danger.
J'aimerais encourager le gouvernement à réfléchir à la distribution des vaccins afin de s'assurer que nous sommes tous d'accord sur la définition de travailleurs de première ligne et sur les catégories de personnes à vacciner en priorité. Nous devons également être conscients qu'il ne serait pas vraiment sage pour le Canada de monopoliser tous les vaccins afin que chaque Canadien soit vacciné avant, disons, les travailleurs de première ligne des autres pays.
Nous devons adopter une approche sensée et veiller à ce que les vaccins soient distribués et à ce que les travailleurs de première ligne les reçoivent en premier. Par ailleurs, nous devons reconnaître que nous travaillons tous ensemble pour assurer l'innocuité et l'efficacité des vaccins livrés. Des concitoyens des deux camps me font part de leurs préoccupations, soit ceux qui veulent recevoir le vaccin rapidement et ceux qui veulent que l'on s'assure qu'il est testé adéquatement.
Je suis très encouragée que le budget prévoit davantage de fonds pour les jeunes. L'été dernier, nous avons vraiment laissé tomber les jeunes. Nous devons augmenter le nombre d'emplois d'été, comme on l'a promis dans le discours. Il y a quelques jours, ma collègue la députée de a demandé à la Chambre si le gouvernement convenait que nous devrions au moins éliminer les intérêts sur les dettes d'études. Il est très encourageant de constater qu'ils le seront pendant un an, mais éliminons-les pour de bon. Efforçons-nous d'éliminer les frais de scolarité et de donner à nos enfants un bon départ dans la vie afin qu'ils sortent de l'université sans dettes scolaires colossales, ce qui, malheureusement, est toujours le cas pour beaucoup de jeunes. Nous pouvons faire mieux pour les jeunes.
J'étais aussi très heureuse de constater qu'on a mentionné des progrès dans le dossier de l'assurance-médicaments, mais ils sont très lents. Nous avons besoin d'un régime complet d'assurance-médicaments, et il nous le faut bientôt.
J'ai trouvé encourageant qu'on parle du rééquilibrage naturel entre les combustibles fossiles et les énergies renouvelables sur les marchés. On y souligne que la situation était déjà en train de changer avant l'arrivée de la COVID. Nous assistons d'ailleurs à un désinvestissement massif dans les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables.
L'énoncé économique confirme que ce changement est bien réel, que le secteur pétrolier ne se relèvera sans doute jamais complètement et que la part des énergies renouvelables, abordables et fiables ne fera que croître. Il s'agit d'une nouvelle on ne peut plus encourageante qui devrait nous guider dès qu'il est question de climat.
Passons maintenant à l'autre urgence de l'heure, l'urgence climatique. Depuis le début de la pandémie, on recense plus d'une centaine de catastrophes climatiques et elles ont coûté la vie à 410 000 personnes un peu partout dans le monde. Pendant la même période, environ 1,4 million de personnes sont mortes de la COVID, mais les catastrophes climatiques ne sont pas près de s'arrêter et il n'existe aucun vaccin contre l'urgence climatique. Nous devons réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, et vite.
J'ai donc trouvé encourageant que l'énoncé économique soit fortement axé autour d'une stratégie verte et s'inspire considérablement de la politique du Parti vert. Cependant, ce qui me rend vraiment optimiste, c'est l'engagement d'effectuer des rénovations éconergétiques résidentielles. Il est seulement question des résidences dans l'énoncé, mais cet engagement doit s'appliquer à tous les bâtiments. Nous devons nous assurer que les propriétaires de bâtiments commerciaux et institutionnels pourront aussi investir dans ces rénovations énergétiques. Procéder à ces rénovations permettrait de réduire les émissions carboniques et donc de payer moins de taxe sur le carbone. Cela permettrait aussi de créer plus d'emplois au Canada dans tous les métiers spécialisés, comme la menuiserie, l'électricité et l'isolation. C'est un moyen d'investissement fantastique pour relancer nos économies locales et aider les quincailleries et les magasins de matériaux de construction locaux. Les rénovations éconergétiques permettent, à tous les égards, de renforcer nos économies locales.
J'ai été très encouragée de voir une amélioration des infrastructures pour les véhicules sans émissions. Je suis aussi pour qu'on plante des arbres, qu'on s'assure de choisir des essences indigènes et qu'on se rende dans les secteurs touchés par les incendies de forêt où la repousse est difficile parce que les incendies ont atteint des températures très élevées. Je pense à des régions comme celle de la vallée de la Thompson et celle du Fraser. Il y en a tellement d'autres. Le secteur de l'incendie Elephant Hill en Colombie-Britannique, par exemple, n'a toujours pas récupéré après toutes ces années. Il faut que notre stratégie de rétablissement et de protection du saumon sauvage comprenne la plantation d'arbres. Ces choses sont interreliées et il s'agit d'un moyen efficace de séquestration du carbone de l'atmosphère. J'espère que, dans le budget, les peuples autochtones seront inclus dans les stratégies de reboisement. Assurons-nous également que le programme des gardiens autochtones soit élargi et qu'il reçoive le financement nécessaire.
Je trouve très encourageant que l'on ait évoqué la tourbe, les prairies herbeuses et d'autres éléments comme solutions naturelles à la crise climatique. Pour la première fois, on dirait qu'on engagera d'importants crédits, mais il semble que ce ne sera pas suffisant. Cependant, les agriculteurs sont une partie prenante de premier plan à la solution du problème climatique. Gérer les sols de façon à favoriser leur régénération et veiller à ce que les cultures couvrent les sols en permanence pour éviter que ces derniers ne soient soufflés par les vents sont des solutions concrètes pour séquestrer le carbone, et des investissements importants devraient y être consacrés pour aider les agriculteurs tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. C'est rassurant de voir que le gouvernement semble accorder une place aux solutions vertes pour orienter ses futures actions en matière de lutte contre les changements climatiques.
Les transports en commun sont primordiaux. Je dois souligner que la première réaction de la Fédération canadienne des municipalités à cet énoncé économique est de déplorer l'insuffisance des investissements dans les municipalités canadiennes. Je le mentionne à l'intention du et du gouvernement afin que la Fédération canadienne des municipalités soit considérée comme un partenaire de premier plan. Elle dispose de données fiables, et j'ai toujours été impressionnée par la qualité de son travail. Agir en partenariat avec les municipalités a été un gage de réussite pour de nombreux gouvernements, à commencer par le gouvernement de Stephen Harper en 2008. Ses programmes sur les infrastructures ont été mis en œuvre avec l'apport des administrations municipales. Cette voie offre un grand potentiel.
Je voudrais vous faire part de mon inquiétude à propos des transports en commun. Presque chaque fois qu'il est fait mention du transport en commun, y compris dans la présente mise à jour économique, l'accent est mis sur les services en milieu urbain. Or, le Canada est aux prises avec une pénurie des services dans les communautés rurales, ce que souligne d'ailleurs le rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. La perte de Greyhound et des services d'autobus en Saskatchewan et dans les Maritimes en zones rurales a créé une véritable crise.
Alors que nous rebâtissons en mieux, j'espère que le budget, lorsqu'il sera publié en 2021, prévoira des fonds pour que les habitants des régions éloignées aient accès à des transports en commun abordables et sûrs afin que les jeunes femmes et les jeunes filles autochtones n'aient pas à faire de l'auto-stop et que les personnes âgées ne soient pas contraintes de conduire la nuit parce qu'il n'y a pas d'autre moyen de se déplacer. Nous pouvons faire mieux.
Je me réjouis de voir les références aux interconnexions du réseau électrique. Comme le souligne l'énoncé économique d'aujourd'hui, il est important que nous abandonnions le charbon et que nous décarbonisions le réseau électrique. Cependant, comme le député de l'a mentionné, l'énoncé ne mentionne pas que le fait de passer du charbon au gaz extrait par fracturation pour produire de l'électricité ne permet pas de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Cela revient au même. Nous devons donc interdire la fracturation et cesser de penser que le gaz naturel obtenu par fracturation joue un rôle quelconque dans la solution à la crise climatique.
L'énoncé économique mentionne également les réacteurs nucléaires, ou les soi-disant petits et moyens réacteurs qui existent en théorie. Il s'agit d'une proposition, d'une stratégie de marketing, pour une industrie moribonde. Il ne faut pas investir dans les mauvais projets. Nous avons gaspillé des milliards de dollars au Canada pour une stratégie de réacteurs nucléaires qui a échoué. Le fait de parler de « petits réacteurs » ou de « réacteurs modulaires » ne fait pas d'eux un bon investissement.
Nous devrions investir dans les projets qui réduisent le plus les gaz à effet de serre et créent le plus d'emplois par dollar investi. Nous devons garder ce principe à l'esprit ainsi que la rapidité à laquelle nous rentabilisons les investissements. Si nous gardons ces trois éléments à l'esprit, nous n'aurons pas besoin d'investir du tout dans le nucléaire, surtout lorsqu'il s'agit d'un projet de conception sur papier qui n'existe pas.
Que faut-il d'autre dans le prochain budget? Comme l'ont déjà souligné un certain nombre de collègues de différents partis, particulièrement les néo-démocrates et les verts, nous devons accroître les recettes. Je félicite la d'avoir indiqué que nous aurons besoin de mesures de stimulation économique pendant au moins trois ans pour permettre le rétablissement de l'économie.
Allons, instaurons un impôt sur la fortune. Les milliardaires ont empoché 53 milliards de dollars depuis le début de la pandémie. Imposons cette fortune et faisons en sorte que les Canadiens puissent se permettre le régime d'assurance-médicaments, le régime de garde d'enfants et le régime de soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu, et aussi avoir les moyens d'aider les étudiants et de prendre soin des aînés. Nous avons besoin d'un impôt sur la fortune.
J'ai signalé que nous avions besoin d'un revenu minimum garanti. En passant, je crois qu'il en est question à la page 87 de l'énoncé. On indique que beaucoup de travailleurs de la santé de première ligne occupent un emploi précaire et mal rémunéré. Il faut absolument améliorer la situation. Les travailleurs essentiels travaillent d'arrache-pied et risquent leur vie dans les établissements de soins de longue durée. Ces travailleurs de première ligne gagnent un salaire si faible que c'en est scandaleux.
Penchons-nous sur le revenu minimum garanti pour que personne ne vive sous le seuil de la pauvreté et que tous les travailleurs du Canada conservent l'argent qu'ils gagnent en plus du revenu minimum garanti, afin qu'ils ne se trouvent pas dans l'insécurité, que ce soit en matière de logement ou de soins de santé, et soient protégés. Nous devons étudier le revenu minimum garanti et en faire une réalité, tout comme l'assurance-médicaments et les services de garderie. Nous devons faire du logement un droit et faire en sorte que chaque Canadien ait un toit au-dessus de sa tête.
Il faut que les géants du numérique paient plus d'impôt. Ce qu'affirme la est encourageant, mais, comme d'autres députés l'ont souligné, c'est insuffisant s'ils ne paient pas leur part d'impôt, et seulement la TPS et la TVH, pendant plus d'un an. Nous devons commencer à réglementer et à imposer les géants du numérique, comme Airbnb, Amazon ou Google, qui menacent les industries canadiennes existantes, qu'il s'agisse des petites entreprises qui bordent les rues principales de nos villes ou de nos journaux et télédiffuseurs. Nous commençons à reconnaître la menace, mais il faut faire plus.
J'ai remarqué quelque chose d'amusant dans les questions et réponses. Mon collègue le député de a demandé au chef de l'opposition officielle ce qu'il pensait de la proposition présentée par le gouvernement à l'égard de l'énergie verte et propre. Le chef de l'opposition officielle a répondu qu'il était vraiment fier du pipeline Keystone. J'imagine que cette affirmation permet de clarifier la position des conservateurs sur le sujet.
Je vais maintenant parler de la question des combustibles fossiles et de notre façon de les financer. Il est plus que temps d'arrêter de subventionner les combustibles fossiles. Stephen Harper a promis d'arrêter de les subventionner en 2009, et les libéraux l'ont promis eux aussi dans leur plateforme en 2015. Cependant, les subventions accordées pour les combustibles fossiles ont augmenté.
Cette augmentation s'explique en partie par la difficulté de définir ce qu'est une subvention aux combustibles fossiles. En effet, le ministère des Finances a dit au vérificateur général qu'il n'était pas certain de la façon de définir ce concept. Voici comment nous le définissons. Chaque fois que nous investissons des deniers publics pour produire de l'énergie à partir des combustibles fossiles et développer cette ressource, nous subventionnons les combustibles fossiles. Nous devons donc arrêter de subventionner la fracturation. Arrêtons de subventionner le projet de gaz naturel liquéfié, comme le font, soit dit en passant, le gouvernement fédéral et celui de la Colombie-Britannique. Arrêtons de consacrer de l'argent à des pipelines. L'oléoduc Trans Mountain est la propriété exclusive de la population canadienne. À présent, les dépenses minimales engagées sont de 12 milliards de dollars. Comme l'a souligné mon collègue de , cette somme pourrait être bien plus élevée. Nous devons annuler le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. Nous serons toujours propriétaires de l'oléoduc existant. Son achat a été un gaspillage d'argent, mais l'oléoduc fonctionne et permet d'acheminer du pétrole brut vers la dernière raffinerie de Burnaby. Cela ne pose aucun problème. L'utilisation du pétrole brut cessera graduellement. Cependant, nous devons arrêter d'investir des deniers publics dans des initiatives qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre, et j'implore le d'appeler le président désigné Joe Biden. Il doit lui dire qu'il a eu une bonne idée en annulant le projet de pipeline Keystone et lui demander comment nos deux pays peuvent travailler ensemble. Il doit ajouter que nous nous réjouissons grandement de l'ajustement de la taxe sur le carbone à la frontière. De plus, le premier ministre devrait suggérer que le Canada, les États-Unis et le Mexique unissent leurs efforts pour tarifer le carbone et appliquer une taxe d'ajustement frontalier pour nous protéger contre les importations d'autres pays qui ne tarifent pas le carbone adéquatement.
L'avènement d'un nouveau gouvernement aux États-Unis et la nomination de John Kerry au poste de tsar climatique pourraient ouvrir bien des portes. Le futur gouvernement semble sérieux en affaires. Même après quatre années de Donald Trump, les États-Unis ont davantage réduit leurs émissions de gaz à effet de serre que nous. C'est dire à quel point notre bilan est lamentable. Saisissons l'occasion qui se présente à nous, appelons le futur président Biden pour lui dire que nous sommes de tout cœur avec lui, supprimons les subventions aux combustibles fossiles et agissons de concert avec nos voisins du Sud pour interdire la fracturation, car le gaz naturel obtenu par fracturation produit du méthane, et le méthane est un puissant gaz à effet de serre. Si nous voulons que nos enfants puissent vivre dans le monde que nous leur laisserons, nous devons demeurer très actifs dans ces deux dossiers-là.
Je promets de décortiquer plus en détail ce rapport, qui est lui-même extrêmement détaillé, et je sais que la cheffe et les deux autres députés de notre parti, la députée de et celui de , vont s'y atteler eux aussi. Je suis encouragée par une bonne partie de ce que je vois. Je crois que nous aurons une idée beaucoup plus claire de ce qui manque. S'il vous plaît, faisons de l'occasion qui se présente le tournant qu'elle a le potentiel d'être. Une fois que la COVID sera derrière nous, le Canada aura l'occasion de prouver au monde qu'il est capable d'agir de manière cohérente et qu'en cessant de consacrer inutilement de l'argent à un secteur d'activité qui est non seulement moribond, mais qui est dangereux pour l'humanité, il y a moyen d'augmenter sa productivité, d'être plus concurrentiel et de créer de l'emploi.
Nos enfants et notre relance doivent être au cœur de tout ce que nous faisons en tant que nation. Il faut tenir compte de l'urgence climatique, promouvoir l'équité dans le monde et éliminer la pauvreté et le racisme au Canada. Nous devons adopter, sur la scène internationale, une position qui nous permettra d'aider le monde à atteindre l'ensemble des objectifs de développement durable. Nous pouvons y arriver. Une occasion incroyable se présente à nous. J'exhorte tous mes collègues à cesser de chercher un moyen de rabaisser l'autre comme cela se fait à la période des questions et à songer plutôt à des moyens d'unir nos forces pour que le Canada fasse bonne figure.