Que la Chambre: a) salue le travail extraordinaire des travailleuses et des travailleurs de la santé (notamment les médecins, infirmières, infirmiers et préposés) pendant la pandémie de COVID-19, particulièrement auprès des personnes âgées, mais aussi auprès de toute la population; b) reconnaisse le courage et les sacrifices exigés tant pour eux que pour leurs familles pour être en première ligne; c) souligne le travail du Québec et des provinces pour répondre à la crise sanitaire et constate les effets directs sur leurs budgets respectifs; d) demande au gouvernement d’augmenter de façon significative et durable les transferts canadiens en santé avant la fin de 2020 afin de soutenir les efforts des gouvernements du Québec et des provinces, des travailleurs de la santé et de la population.
— Monsieur le Président, il n'y a pas beaucoup de hasard dans la vie. Le fait que notre motion porte essentiellement sur la compassion que nous devons avoir non seulement envers les gens qui sont victimes de la maladie, mais aussi envers les gens qui, en première ligne, jour après jour, y compris durant la période des Fêtes, vont continuer à fournir tous leurs efforts et à s'exposer sans égard au risque qu'ils prennent eux-mêmes, ce n'est pas un hasard.
Nous sommes au lendemain du dépôt de l'énoncé économique du gouvernement libéral. Ce n'est pas non plus un hasard si le gouvernement libéral a déposé un énoncé économique disant que la grande cuillère d'huile de foie de morue est pour tout de suite. Il faut ouvrir grand la bouche et on nous envoie 380 milliards de dollars de déficit dans la gorge. On dit qu'il ne faut pas nous occuper de cela, car jamais on ne paiera.
Habituellement, lorsque l'on s'engage et que l'on dit tout de suite que l'on ne paiera jamais, c'est parce qu'on pense que quelque chose nous libérera de la dette. Dans le cas du gouvernement actuel, il ne sera effectivement plus là. Ce gouvernement va créer une dette, qui est peut-être à certains égards justifiée, mais, qui l'est peut-être beaucoup moins compte tenu du procédé. Pour reprendre l'expression consacrée, elle est simplement « pelletée en avant ». J'invite tout le monde à s'imaginer l'exercice de pelleter en avant. Cela devient lourd et long, mais ce sont d'autres personnes qui vont tenir la pelle.
Le gouvernement nous passe le déficit tout de suite. Au printemps, lorsque l'on va avoir commencé à distribuer et à administrer un vaccin, les gens vont oublier qu'ils le reçoivent 6 ou 12 semaines après que les autres. Ils vont avoir un peu moins peur. On passe le déficit aux gens pendant qu'ils ont peur afin qu'ils trouvent cela justifié.
Ensuite, au printemps, au moment du budget, on va annoncer des cadeaux, mes amis. Cela n'aura plus de bon sens. Le Noël que nous n'aurons pas eu le 25 décembre, nous l'aurons à la fin de mars. Cela va revoler partout.
Évidemment, on comprend que c'est un exercice à caractère électoral. Des analystes autres que moi le disent. D'emblée, je dis que cela m'amuse beaucoup. Si, en marchant sur les responsabilités provinciales, en méprisant les valeurs et la langue du Québec et en ne donnant pas aux Québécois et aux aînés du Québec les moyens dont ils ont besoin pour protéger leur santé, le gouvernement pense qu'il se monte un programme électoral, j'ai des petites nouvelles pour lui: c'est le nôtre qu'il est en train de monter. Nous allons dénoncer cela. Nous allons présenter l'autre solution et nous allons toujours préserver les pouvoirs du Québec en matière de santé.
Plus tôt, je disais à un journaliste que si nous avions lui et moi un besoin urgent de 10 $ et que nous avions chacun 5 $, je lui donnerais mes 5 $ si la question relevait de ses compétences. Ainsi, il sauverait notre mise à tous les deux puisque ce serait son expertise.
Or, un gouvernement fédéral qui n'administre pas d'hôpitaux, qui ne gère pas d'infirmières ou de médecins ou qui n'est pas celui qui a embauché les préposés n'a pas l'expertise en matière de gestion de système de santé. Non seulement il garde ses 5 $, mais il garde ceux de l'autre. Nous sommes censés trouver cela normal. C'est utiliser les craintes et la peur des gens à des fins politiques.
On ne le dira jamais assez dans cet énoncé économique, il y a quelque chose de purement humain là-dedans.
Depuis le mois de mars, nous sommes en pandémie. Les gens les plus fragiles et les plus exposés sur le plan de la santé et qui risquent le plus de perdre la vie lorsqu'ils sont exposés au coronavirus sont les aînés. Les gens dont le pouvoir d'achat n'a pas augmenté — hormis tous ceux qui nous envoient des lettres nous disant qu'ils avaient eu une augmentation de 0,61 $ imposable, quelle insulte! —, ceux dont le pouvoir d'achat a été le plus réduit parce que les aliments coûtent plus cher, que les déplacements sont plus complexes ou qu'ils recourent à la livraison, ce sont encore une fois les aînés. Ceux qui souffrent le plus de l'isolement sont les aînés. Les problèmes de détresse et de santé mentale ne sont pas réservés aux adolescents qui émergent dans la vie adulte. Les personnes âgées ont aussi des problèmes de santé mentale.
Quelle est l'aide supplémentaire accordée aux aînés dans l'énoncé économique?
On n'accorde aucune somme d'argent. Ce n'est pas rien. En fait, c'est rien.
Pour ce qui est des soins, le gouvernement affirme être disposé à verser 1 milliard de dollars sur environ 380 milliards de dollars, auxquels s'ajouteront les coûts de la relance. Ce sera lors de la campagne électorale, on l'a compris. On offre de verser 1 milliard de dollars sur les 380 milliards de dollars à la condition que les provinces, telles des Vercingétorix de la santé, déposent leurs pouvoirs aux pieds du premier ministre Jules et disent qu'il est désormais le patron de santé. Cela se peut qu'Astérix n'aime pas cela. Or le principe est le suivant: on demande aux provinces de renoncer à leurs pouvoirs en santé en échange d'un chèque. Cela n'a pas de bon sens, mais c'est cela, le plan.
J'ai vu des gens dire que ce n'était pas l'énoncé économique du calcul, mais l'énoncé économique du cœur. Je n'y crois pas. Si on avait du cœur, on prendrait soin des gens les plus fragiles et les plus vulnérables. On ne ferait pas de l'intrigue politique de bas étage en retenant les ressources nécessaires au système de santé et à la qualité de vie minimale de nos aînés, qui vont passer Noël à se bercer tout seuls en regardant la télévision. Ces gens n'ont-ils honte de rien? Moi, je trouve cela grave.
Parlons rapidement de la santé. On avait entendu dire que, le 5 décembre, il y aurait une rencontre entre le premier ministre du Canada, le premier ministre du Québec et les premiers ministres des provinces et des territoires pour parler de transferts en santé. On avait déjà pensé que la allait amener le à des considérations plus valables. On constate un peu le contraire. Le premier ministre a annoncé qu'il arrivait les mains vides pour parler de toutes sortes d'autres choses. Pour être sûr de ne pas se faire achaler après la rencontre, il l'a reportée à la fin de la session à Ottawa. Comme c'est commode. Donc, les partis de l'opposition n'auront pas l'occasion de questionner le gouvernement sur le fait qu'il se sera présenté dans une rencontre avec les premiers ministres les mains vides, si ce n'est des conditions pour obtenir une partie de l'argent qui leur est dû. C'est l'instrumentalisation à des fins de centralisation politique d'une crise grave et du malheur des gens pour ouvrir une fenêtre électorale où on va jouer le Canada contre le Québec. On va les mettre à leur place. Cela a déjà fonctionné et cela pourrait fonctionner encore. Nous sommes là et cela pourrait aussi ne pas fonctionner.
Il fallait parler de relance économique. L'énoncé économique d'hier remet ce sujet à plus tard, parce que, maintenant, on annonce la mauvaise nouvelle du déficit, qui avait déjà été largement préparée, on le savait. On dit aux gens que ce n'est pas grave parce que les taux d'intérêt sont bas et que c'est le temps de remplir les cartes de crédit. On ramasse la carte de crédit du Québec et des provinces et on s'en va au Costco. On remplit le panier. On se construit un programme électoral avec l'argent du Québec et des provinces.
Quand on s'approchera de la fenêtre électorale, on va déposer un budget dans lequel on va annoncer plusieurs choses. Cela n'aura plus de bon sens, tout ce qu'on va annoncer. Le problème, c'est que cela ne fonctionne pas ainsi.
La relance économique peut passer par plusieurs éléments. Je vais en nommer trois. On ne sera pas surpris de m'entendre reparler de l'aide aux aînés, parce que, dans les régions du Québec, et je présume que c'est la même chose dans les régions du Canada, les aînés dépensent leur argent au quotidien. Même que, présentement, un grand nombre d'entre eux en manquent. Tout cet argent sera rapidement injecté dans l'économie des régions, contribuant ainsi à la relance rapide de l'économie lorsqu'on sortira de la pandémie. Si les libéraux sont incapables de leur venir en aide faute d'une âme et un cœur, qu'ils le fassent parce qu'ils ont une calculatrice. C'est de l'argent investi dans la relance.
Même l'argent que nous demandons pour le système de santé du Québec et des provinces, c'est de l'argent qui est investi dans la relance, parce que les services doivent être rendus. Si les 200 millions de dollars du fédéral destinés aux provinces ne sont pas envoyés à Québec, cette province devra prendre l'argent ailleurs.
Les 200 millions de dollars que Québec va devoir prendre ailleurs pour les mettre dans le système de santé ne seront pas utilisés par le premier ministre Legault ou le ministre Fitzgibbon pour relancer l'économie du Québec, pour soutenir les entreprises du Québec, pour faire émerger les entreprises du Québec d'une crise qui aura été catastrophique.
Les transferts en santé, c'est donc de l'argent qui doit être libéré pour permettre au Québec de participer à sa relance économique.
Bien sûr, il y a la relance au sens classique du terme. Nous allons injecter des sommes d'argent importantes pour stimuler l'activité économique. Le principe de base est toujours le même: chaque personne qui travaille est une dépense de moins et un revenu fiscal de plus pour l'État. Au hockey, ce serait un gain de quatre points.
Il faut ramener le monde au travail dans l'hébergement, les arts, le tourisme, le secteur industriel, l'ensemble des services publics et la restauration. Cela fait beaucoup de gens qui vont retourner travailler d'un seul coup, mais il faut de la prévisibilité pour y parvenir. C'est simple: si les gens ne connaissent pas la nature du plan de relance économique du gouvernement, ils ne peuvent pas s'y préparer. Cependant, le gouvernement semble vouloir se le garder pour pouvoir, quelque temps en mars, déposer un budget qui lui permettra de dire à quel point il est beau, bon et fin pour les entreprises.
Nous serons en train d'émerger de la COVID-19, parce que les gens les plus fragiles et qui risquent davantage d'y perdre la vie auront été vaccinés, les travailleurs de première ligne auront été vaccinés, et une grosse partie du travail aura été fait — plus tard qu'aux États-Unis, qu'en Allemagne, qu'au Royaume-Uni et qu'en Inde, mais cela aura été fait. Le gouvernement va donc arriver avec un ensemble de bonnes nouvelles qui lui ouvriront une fenêtre électorale, mais, en attendant, les entreprises ne savent pas comment s'organiser.
Le gouvernement dit qu'il a agi en débloquant 25 milliards de dollars. De ce montant de 25 milliards de dollars, 15 milliards vont au maintien de la Subvention salariale, ce qui va faire plaisir au NPD et au Parti vert. Les 10 milliards de dollars qui restent sont consacrés à d'autres mesures dont certaines sont très bonnes, comme le soutien au programme pour l'achat de véhicules électriques ou les immeubles écoénergétiques. L'ensemble des mesures sont intéressantes, mais ce montant de 10 milliards de dollars sur un total de 400 milliards de dollars nous fait comprendre que le gros de la mise à jour économique ne va pas à la relance.
Outre la sincère compassion que nous ressentons au quotidien pour nos aînés et nos malades, nous avons une crainte, celle que le gouvernement fédéral s'ouvre une fenêtre électorale sur le crédit du Québec. Je le répète. Si le plan du gouvernement fédéral est de marcher sur les compétences du Québec, de marcher sur les intérêts et la qualité de vie des aînés, et de marcher sur les valeurs et la langue des Québécois, il se pourrait que les Québécois n'aiment pas beaucoup son plan. Il se pourrait donc que nous soyons de nouveau ici, au moins autant que maintenant, ou peut-être bien plus, pour y répondre.
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Madame la Présidente, je suis un peu troublé. Mon collègue m'a dit trop de bons mots. Je soupçonne qu'on a mis quelque chose dans son café.
D'abord, pour ce qui est de l'enjeu très important des demandeurs d'asile, le Bloc québécois, par la voix de la députée de Saint-Jean, en effet, a exprimé de la compassion à de nombreuses reprises.
J'ai le plus profond respect pour les gens qui quittent une situation difficile, qui ont le courage d'aller ailleurs et, une fois rendus, consacrent leur temps à démontrer à la société d'accueil qu'ils veulent s'y investir. On a vu des gens s'exposer dans des conditions souvent terribles et ne pas toujours être très bien traités.
Aujourd'hui, alors que ce gouvernement prétend que toute notre attention doit se porter sur la pandémie — sauf dans la petite pièce d'en arrière où on prépare les élections —, ce n'est pas le temps de consacrer des ressources du gouvernement, quelles qu'elles soient, à expulser des gens. Il faut absolument que ce soit maintenu et que, sauf exception rarissime, ces gens soient les bienvenus et invités à s'intégrer. D'ailleurs, le jour où ils prêteront serment, s'ils le font au Québec, il faudrait qu'ils soient tenus de le faire en démontrant une connaissance minimale du français.
Je vais poursuivre rapidement en parlant de deux autres enjeux.
Premièrement, les transferts en santé sont évidemment importants, mais le respect des compétences du Québec en matière de services de garde, de soins de longue durée aux aînés et d'assurance-médicaments le sont tout autant.
Deuxièmement, il reste encore quelques petits pas à faire au député de Rosemont—La Petite-Patrie, mais, ma foi, à tout pêché miséricorde.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue et ami le député de .
J'ai toujours dit que la santé et la sécurité des Canadiens étaient trop importantes pour en faire des outils de politique partisane. Ce n'en est pas le temps. Nous devons collaborer pour aider l'ensemble des Québécois et des Canadiens. La meilleure façon de le faire, c'est en s'écoutant et en s'accordant du temps et en dialoguant.
Je l'ai dit, et nous l'avons tous dit, la santé et la sécurité des Canadiens étaient au cœur de nos préoccupations au cours des derniers mois. Elle l'était, elle l'est et elle continuera de l'être. C'est cela, notre priorité. Je l'ai dit et je le répète: nous serons toujours là pour protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens.
Avant d'aller plus loin, je tiens à souligner le travail des travailleurs de la santé et le sacrifice incroyable qu'ils ont fait pendant la pandémie. Je pense aux médecins, aux infirmières, aux aide-soignants et aux préposés aux bénéficiaires. Ces gens sont la pierre angulaire de notre système de santé. Je tiens à les remercier du fond du cœur. De la même manière, je veux souligner l'important travail des autres qui sont là avec eux et à qui on pense moins. On les voit moins, aussi. Ils sont peut-être un peu plus à l'ombre, mais je pense aux gardiens de sécurité, aux concierges et à tout ce personnel de soutien qui permet à notre système de santé de continuer à évoluer. Ils sont dans l'ombre, mais il ne faut pas les oublier.
Je tiens à ce que l'on pense à eux également dans toutes nos discussions et tous nos débats. Ces gens sont en première ligne. Ce personnel de soutien renonce à du temps qu'ils pourraient passer avec leurs familles pour s'occuper des nôtres, de nos parents et de nos grands-parents. Ils mettent leur propre vie en danger pour protéger l'ensemble de la collectivité.
À tous les professionnels de la santé et tous ceux qui œuvrent dans le domaine de la santé, jour et nuit, d'un océan à l'autre, je tiens à les remercier du fond du cœur.
Je veux aussi souligner le travail de nos forces armées, de nos soldats. Je veux souligner la contribution qu'ils ont apportée auprès de nos aînés dans nos CHSLD, au Québec et en Ontario. Je veux aussi souligner le travail de la Croix-Rouge, qui est encore là au moment où on se parle, sur le terrain, pour prêter main-forte aux hommes et aux femmes qui travaillent auprès de nos personnes âgées. Tous les jours, ils font un travail extraordinaire pour aider pour soigner et accompagner nos parents et nos grands-parents.
Je l'ai répété plusieurs fois: aider nos personnes les plus vulnérables n'est pas une question de champs de compétences. Aider nos aînés n'est pas une question de champs de compétences. Nos aînés ne sont pas un paragraphe ou une ligne dans la Constitution. Ce sont nos aînés. Ce sont ceux qui nous ont mis au monde. Ce sont eux qui ont bâti cette société. On doit tous, collectivement, être là pour eux.
Je dois dire que je trouve cela déplorable et trouve même un peu « poche » que les députés du Bloc québécois veuillent faire des chicanes plutôt que de travailler ensemble pour les Canadiens. Je trouve ça « poche ». Ils essaient de créer de fausses chicanes avec Québec, mais il n'y en a pas. Nous nous entendons, nous collaborons, nous travaillons ensemble et nous nous parlons quotidiennement, que ce soit à partir des différents bureaux de ministres ou de députés ou qu'il s'agisse de personnel politique. Nous avons bien collaboré avec l'ensemble des provinces depuis le début de la pandémie. Nous continuons de bien collaborer avec les provinces, incluant le Québec, mais mes amis du Bloc québécois ne veulent pas l'entendre. Pourtant, c'est la réalité. Cela fonctionne bien.
Est-ce parfait? Non. C'est le propre d'une fédération, de notre fédération. Nous sommes capables de travailler ensemble, parce que nous avons à cœur l'intérêt des populations.
Il est important de mentionner que nous sommes là pour les provinces et les territoires. Nous avons été là, nous sommes là et nous continuerons d'être là.
C'est pour cela que nous avons versé 41,9 milliards de dollars aux provinces et aux territoires, cette année, et que nous allons verser 235 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Cette pandémie, qui est horrible et difficile, fait ressortir au moins une chose positive, et c'est cette volonté de travailler ensemble et cette capacité à le faire.
C'est comme cela, par exemple, que nous avons réussi à faire des investissements historiques de 19 milliards de dollars en vertu de l'Accord sur la relance sécuritaire pour aider l'ensemble des provinces.
Par exemple, cela comprend, 700 millions de dollars pour appuyer le système de soins de santé, 500 millions de dollars pour aider les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et d'itinérance, 740 millions de dollars pour contrôler et prévenir les infections dans les centres de soins de longue durée, les soins à domicile et les soins palliatifs.
Ce sont des choses extrêmement concrètes. Ces sommes s'ajoutent à d'autres investissements qui ont déjà été faits en santé dans le cadre de la pandémie, notamment 500 millions de dollars pour les besoins les plus pressants du système de soins de santé et 240 millions pour les soins virtuels et les outils numériques, qui jouent un rôle de plus en plus important dans le système de santé.
Qu'est-ce que cela veut dire concrètement pour le Québec? Pour le Québec, cela veut dire 675 millions de dollars pour le dépistage, la recherche de contacts et la gestion des données, qui sont absolument fondamentaux lorsqu'on veut vaincre une pandémie. Ce sont 270 millions de dollars pour aider le système de santé à traverser la crise et 166 millions de dollars pour les populations les plus vulnérables. Ce sont des sommes concrètes pour le Québec. C'est encore 675 millions de dollars pour les équipements de protection individuelle; on sait à quel point ces équipements jouent un rôle fondamental auprès des travailleurs de la santé.
On peut penser aussi à tout le reste: les services de garde, les congés de maladie et le transport en commun. Tout cela est devenu également essentiel pendant la pandémie. C'est pour cela que nous avons mis 1,5 milliard de dollars sur la table. En tout, nous avons versé plus de 3 milliards de dollars au Québec en lien avec la santé et la sécurité des Québécois, et cela s'ajoute aux transferts en santé courants.
Pas plus tard qu'hier, la a annoncé de nouvelles sommes qui témoignent de notre engagement très concret envers la santé et la sécurité de tous les Canadiens.
Je vais les énumérer rapidement. Il s'agit de 1 milliard de dollars pour améliorer la situation dans les centres de longue durée, les CHSLD. Cela représente plus d'argent pour la ventilation, l'embauche de plus d'employés et un meilleur contrôle des infections. Tout cela est absolument essentiel pour la lutte contre cette pandémie.
Il s'agit de plus d'argent pour les tests rapides, l'équipement de protection individuelle et, évidemment, l'achat de vaccins. Nous avons acheté ou réservé 400 millions de doses de vaccins, ce qui représente 10 doses par Canadiens. C'est plus que n'importe quel autre pays au prorata de leur population. Nous travaillons depuis des mois avec l'ensemble des provinces pour préparer la distribution des vaccins.
Quand le Bloc québécois parle de financement en santé, je pense qu'on peut s'entendre pour dire que nous avons été présents, que nous sommes encore présents et que nous allons continuer de l'être pour tout le monde.
Je dis donc à mes amis du Bloc québécois que nous avons été là pour tout le monde, y compris pour le Québec.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour participer à cette importante discussion au sujet du Transfert canadien en matière de santé, ou TCS, et du financement des soins de santé.
Notre gouvernement s'est engagé à améliorer le système de soins de santé afin qu'il puisse répondre aux besoins des Canadiennes et des Canadiens aujourd'hui et à l'avenir. Notre système doit s'adapter s'il veut fournir de meilleurs soins et de meilleurs résultats à un coût abordable, vu le vieillissement de la population, l'augmentation des taux de maladies chroniques et la pression financière liée aux nouveaux médicaments et aux nouvelles technologies.
Depuis le début de la pandémie mondiale du coronavirus, notre gouvernement a continué à jouer un rôle proactif de leadership et à échanger avec les provinces et les territoires pour les épauler dans leurs efforts de réaction à cette crise. Plus précisément, notre gouvernement a investi plus de 19 milliards de dollars pour aider les provinces et les territoires à relancer leur économie en toute sécurité. Ce montant comprend: 500 millions de dollars pour aider à garantir que les systèmes de soins de santé seront prêts à faire face aux futures vagues du virus; 740 millions de dollars pour les Canadiennes et les Canadiens vulnérables, y compris les personnes en établissement de soins de longue durée et de soins palliatifs ainsi que les bénéficiaires de soins à domicile, qui risquent de souffrir de cas plus graves de COVID-19; et 500 millions de dollars pour soutenir et protéger les personnes confrontées à des difficultés liées à la santé mentale, à la toxicomanie ou à l'itinérance.
Notre gouvernement soutient également les services de soins virtuels et de dépistage en ligne afin de soulager les services d'urgence et de favoriser la distanciation physique. Nous avons investi 240 millions de dollars dans la création d'outils de soins virtuels et de soins en santé mentale afin d'appuyer les provinces et les territoires dans ce travail. Cette somme s'ajoute aux 500 millions de dollars issus du Fonds de réponse à la COVID-19, qui ont été versés plus tôt cette année aux provinces et aux territoires afin de les aider à répondre aux besoins critiques des systèmes de soins de santé et de soutenir les efforts d'atténuation.
Ces fonds ont été fournis à titre de complément unique au Transfert canadien en matière de santé. Celui-ci est le principal mécanisme de financement fédéral destiné au soutien du système de soins de santé au Canada. Il permet de fournir un financement prévisible et à long terme aux provinces et aux territoires. En 2020-2021, notre gouvernement fournira près de 42 milliards de dollars d'aide en espèces aux provinces et aux territoires par l'intermédiaire du TCS. Cela représente en moyenne plus de 23 % des dépenses de santé prévues par les gouvernements provinciaux et territoriaux. En 2020-2021, la province du Québec recevra 9,4 milliards de dollars du TCS.
Le TCS est appelé à augmenter chaque année en fonction des taux de croissance de l'économie, avec une augmentation minimale d'au moins 3 % par année. Au cours des cinq prochaines années, le financement du TCS aux provinces et aux territoires devrait dépasser les 200 milliards de dollars. Ces fonds sont alloués aux provinces et aux territoires sur une base égale par habitant, ce qui garantit un traitement comparable à tous les Canadiens et les Canadiennes, quel que soit leur lieu de résidence.
La Loi canadienne sur la santé établit les critères et les conditions que les provinces et les territoires doivent remplir pour recevoir leur pleine contribution financière au titre du TCS. Au-delà du lien avec la Loi canadienne sur la santé, le TCS est inconditionnel et donne aux provinces et aux territoires la flexibilité de décider de la meilleure façon de répartir ces fonds afin de répondre aux besoins en soins de santé de leurs résidants et de leurs collectivités.
J'aimerais prendre un peu de temps pour parler de l'histoire de l'évolution du TCS. L'arrangement actuel de financement global flexible dans le cadre du TCS diffère considérablement du régime de subventions de contrepartie qui existait dans les premiers temps de l'assurance-maladie. Avant 1977, le gouvernement fédéral égalait, à un taux de 50 %, des dépenses provinciales et territoriales admissibles pour les médecins et les hôpitaux. Toutefois, les dépenses pour ces postes ne représentaient qu'environ trois quarts des dépenses de santé totales des provinces et des territoires.
En d'autres termes, l'accord de contrepartie d'avant 1977 ne couvrait pas les autres dépenses de santé, comme les produits pharmaceutiques, les soins à domicile, la santé mentale ou d'autres services de santé connexes qui commençaient à représenter une portion croissante des dépenses de santé des provinces et des territoires. Comme nous le savons, ces composantes des dépenses de santé ont augmenté au fil des ans. La part des dépenses consacrée aux médecins et aux hôpitaux a diminué et représente aujourd'hui moins de 60 % des dépenses en santé des provinces et des territoires.
Même au cours de la première période de contrepartie des dépenses admissibles, les transferts fédéraux n'ont jamais réellement représenté une part de 50 % des dépenses consacrées aux médecins et aux hôpitaux. Ils représentaient moins de 37 % des dépenses totales en santé des provinces et des territoires. Au fur et à mesure de l'évolution du système de santé, toutes les parties concernées ont convenu qu'un système de financement plus souple était nécessaire pour aider les provinces et les territoires à répondre à leurs propres priorités en matière de soins de santé, et non seulement pour contribuer au paiement de la facture des services des médecins et des hôpitaux.
Dans le cadre de l'accord de 1977 sur le Financement des programmes établis, ou FPÉ, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu d'abandonner les subventions antérieures de contrepartie à parts égales en faveur d'un système plus souple de transferts en bloc ou en espèces. Cela signifie qu'au lieu de voir le gouvernement fédéral égaler les dépenses des provinces et des territoires en matière d'hôpitaux et de médecins, les provinces et les territoires ont reçu un transfert en espèces à dépenser sur un plus large éventail de priorités en matière de soins de santé.
Plus important encore, dans notre contexte, l'accord FPÉ comprenait une disposition qui prévoyait que le gouvernement fédéral transfère en permanence une marge fiscale ou des points aux provinces et aux territoires. Ce transfert de points d'impôt signifiait que le gouvernement fédéral réduisait ses taux d'imposition de manière permanente, tandis que les provinces et les territoires augmentaient les leurs du même montant, ce qui n'avait finalement aucune incidence nette sur la facture du contribuable. Plus précisément, c'est 13,5 points de pourcentage de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et un point de pourcentage de la marge d'imposition des sociétés qui ont été transférés aux provinces et aux territoires. Au lieu que le gouvernement fédéral perçoive les impôts et leur transfère les recettes, les provinces et les territoires peuvent désormais percevoir ces recettes eux-mêmes et les dépenser comme bon leur semble.
En 1977-1978, la valeur du transfert de point d'impôt était égale à environ 22 % des dépenses des provinces et des territoires en matière d'hôpitaux et de médecins, le régime public d'assurance-maladie, tandis que le transfert en espèces pour la santé représentait 33 %, soit un total combiné de 55 %. Le transfert en espèces représentait alors proportionnellement près de 25 % des dépenses totales de santé des provinces et des territoires. Ce seuil, qui est la référence pour la contribution fédérale en espèces, était reconnu depuis longtemps et jusqu'à récemment par les provinces et les territoires eux-mêmes.
Comme je l'ai mentionné, le TCS représente actuellement plus de 23 % du total des dépenses en santé des gouvernements provinciaux et territoriaux. Cependant, le financement fédéral de la santé pour les provinces et les territoires ne se limite pas au TCS. Une grande partie du financement lié à la COVID-19, y compris les fonds de l'Accord sur la relance sécuritaire, qui sont spécifiquement destinés à la santé, sera transférée directement aux provinces et aux territoires.
Outre les mesures extraordinaires que le gouvernement a adoptées pour aider les provinces et les territoires ainsi que toute la population canadienne à affronter la pandémie de coronavirus, le gouvernement fédéral apporte un soutien supplémentaire considérable et continu en matière de soins de santé. Il s'agit notamment des investissements effectués sous le précédent mandat lorsque, en août 2017, toutes les provinces et tous les territoires se sont entendus sur un financement fédéral de 11 milliards de dollars sur 10 ans pour améliorer les soins à domicile et les services de santé mentale. L'ajout de ces fonds à eux seuls porte la contribution fédérale aux dépenses en santé provinciales et territoriales à près de 25 %. Le gouvernement fournit également des fonds directs importants en matière de soins de santé par l'intermédiaire de sa responsabilité de protection et de promotion de la santé, y compris la réglementation. Il soutient la santé publique, la recherche et les organisations de santé pancanadiennes, ainsi que la prestation des services de soins de santé à des groupes spécifiques tels que les populations autochtones. En plus des dépenses fédérales directes et des transferts fiscaux provinciaux et territoriaux, le gouvernement fournit également une aide aux particuliers et aux entreprises par l'intermédiaire du régime fiscal.
Je terminerai sur ce qui suit.
En conclusion, notre système de santé doit être amélioré dans certains domaines. Cependant, notre expérience passée nous montre que ces améliorations ne peuvent être obtenues en ajoutant simplement plus d'argent. Le Canada est l'un des pays qui dépensent le plus dans le domaine de la santé, et pourtant, nous n'obtenons pas le type de résultats dont les Canadiennes et les Canadiens ont besoin et qu'ils méritent.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de Colombie-Britannique, la députée de .
J'aurais aimé poser une question au ministre libéral. Nous sommes en pleine pandémie, et c'est vrai que l'environnement dans lequel on vit est perturbé. J'aimerais démontrer que le gouvernement peut non seulement transférer des fonds, mais il peut aussi poser des gestes pour aider les provinces. Il aurait pu poser ces gestes.
Aujourd'hui, nous sommes ici pour débattre une motion présentée par le Bloc québécois. Les trois premiers volets soulignent le travail des travailleuses et des travailleurs dans le domaine de la santé et le courage et le sacrifice dont ces gens ont fait preuve.
Comme parlementaire, je ne peux qu'ajouter ma voix à celles de l'ensemble des parlementaires. Je suis sûr de parler en leur nom quand je dis que nous sommes fiers du travail qui se fait dans nos centres hospitaliers. J'ai visité l'Hôtel-Dieu de Lévis, en fin de semaine. J'ai pu voir aussi le personnel de sécurité, qui, sur une base quotidienne, est en contact avec le virus. Il fait quand même son travail. Cela pose des défis humains importants.
Je pense, par exemple, à mon conseiller financier dont la conjointe travaille avec les Sœurs de la Charité de Québec, où il y a un autre foyer d'éclosion à Québec. Elle a elle-même été touchée, elle est donc en quarantaine. Je pense aussi aux gens qui travaillent dans les résidences pour aînés comme la Résidence le Royal, à Saint-Anselme.
C'est déjà exigeant de travailler dans un milieu où on donne beaucoup de soins de base, et cela pose davantage de difficultés quand il y a des contraintes. Je salue tous ces gens. Nous avons beaucoup d'admiration pour eux. Nous espérons que Noël va arriver pour leur donner un répit, même si c'est aussi une période occupée pour eux.
D'entrée de jeu, j'aimerais dire à mes collègues du Bloc et aux gens qui nous écoutent que je suis fier d'avoir fait partie d'un gouvernement qui, même pendant une récession économique, a bonifié les transferts en santé.
Effectivement, soyons très clairs, nous estimons que le gouvernement fédéral a un rôle significatif à jouer pour soutenir les efforts des provinces pour maintenir leur réseau de santé. C'est la raison pour laquelle nous sommes en faveur de la motion présentée par le Bloc québécois. Il faut que le gouvernement fédéral continue à fournir aux provinces des transferts considérables et durables dans le domaine de la santé.
Nous apprécions le travail qui est fait, mais, comme je le mentionnais au début de mon allocution, nous vivons une période particulière. Présentement, ce qui est extrêmement important, et ce sur quoi nous questionnons le gouvernement à chaque occasion qui nous est offerte, c'est qu'il nous dise à quel moment les Canadiens vont avoir accès aux vaccins.
C'est important. Nous sommes encore dans la deuxième vague. Il y a beaucoup d'incertitudes pour le temps des Fêtes. C'est important pour les Canadiens et pour les entreprises. Par exemple, dans le secteur touristique, nos restaurants sont fermés. C'est important pour eux d'avoir une lueur d'espoir et d'avoir un échéancier. Présentement, nous sommes dans une obscurité totale.
Le gouvernement ne nous donne aucun indice. Tout ce que nous savons, c'est qu'il a réservé un très grand nombre de vaccins. Il y en a pour s'en mettre à peu près sur toutes les parties du corps. Le problème, c'est qu'on ne sait pas quand cela arrivera. C'est ce que nous demandons humblement au gouvernement au nom de la population canadienne.
Peut-on nous dire à quel moment les vaccins vont commencer à être distribués au pays?
C'est important parce que les gens l'attendent pour reprendre le cours des choses. En même temps, il y a les fameux tests de dépistage rapide. Plus vite on peut savoir si on est porteur, mieux c'est pour tout le monde. On ne sait pas si on a le virus, ou si un proche l'a ou non, ou si on a été en contact avec le virus ou si on en est porteur. On veut le savoir. Encore là, il y a beaucoup de lenteur dans le déploiement de tests de dépistage rapide.
Nous l'avons mentionné: il y a des pays où le dépistage rapide existe depuis des lunes. Sur le plan du vaccin, on le sait, il y a des pays comme le Mexique qui y ont accès. Nous en sommes heureux pour nos partenaires mexicains. Nous avons des ententes commerciales avec eux. Par contre, nous voudrions aussi avoir accès aux vaccins, comme les Américains et beaucoup d'Européens, et comme des centaines de millions de personnes dans le monde. Nous estimons que les Canadiens sont en droit d'avoir accès au vaccin.
Il est évident que les libéraux doivent faire un effort particulier pour ce qui est des tests de dépistage rapide et des équipements de protection individuelle.
Malheureusement, on a vu le gouvernement faire le contraire et jeter des stocks ou en envoyer à l'étranger au début de la pandémie. Ce sont vraiment des choses que l'on déplore.
De plus, je représente Bellechasse et je pense à la municipalité d'Armagh, où se trouvait un hôpital. Lorsque les libéraux ont voulu rétablir l'équilibre budgétaire, ils ont coupé dans les transferts de santé. Je tiens à rappeler que nous, les conservateurs, avons augmenté les transferts en santé et que nous avons retrouvé l'équilibre budgétaire pendant la récession économique.
Malheureusement, les libéraux semblent avoir beaucoup de travail à faire pour avoir un plan financier, c'est-à-dire un plan d'équilibre budgétaire, sans en même temps de nouveau pelleter les problèmes dans la cour des provinces comme ils l'ont fait dans le domaine de la santé en coupant les transferts. Cela a causé les conséquences que l'on vit encore aujourd'hui. Maintenant, il n'y a plus d'hôpital à Armagh. Les libéraux ont coupé.
Quel est le corollaire de cela? Hier, il y a eu un énoncé économique et, ce matin, les journaux publient des chiffres très importants pour ce qui est du déficit. Or, qui dit déficit dit remboursement, lorsque l'orgie de dépenses sera finie à un moment donné.
Dans le passé, on a déjà vu les libéraux couper les transferts en santé aux provinces et, hier, on a vu poindre une augmentation des taxes. En effet, le gouvernement va commencer à taxer les services numériques. Le gouvernement a tellement dépensé qu'il se demande comment il va faire pour rééquilibrer son budget. Cependant, comme il n'a fourni ni cibles budgétaires, ni plan pour lutter contre la pandémie, ni plan pour gérer les finances publiques, il ne semble pas s'en préoccuper.
Le gouvernement nous fait des plans pour le développement durable et pour l'environnement. Dans le développement durable, cependant, il y a d'un côté l'économie et, de l'autre, l'environnement. Les deux doivent être menés de façon durable. Actuellement, on constate que le gouvernement nous entraîne vers un mur et cela est préoccupant. Même si le gouvernement vote en faveur de la motion que nous débattons aujourd'hui, il risque d'être incapable d'honorer son engagement parce qu'il va avoir pris une trajectoire financière plutôt dangereuse.
Il faut rappeler que le Canada a actuellement le taux de chômage le plus élevé parmi les pays du G7 et qu'il est le seul pays à ne pas avoir de plan de relance de l'économie. Cela est important parce que, pour soutenir notre système de santé et nos transferts sociaux, nous avons besoin de remettre notre économie sur les rails, ce dont nous n'avons aucun signe à l'heure actuelle. Pourquoi se retrouve-t-on dans cette situation? Cette question est préoccupante, car, dans le fond, les libéraux auraient pu poser des gestes pour soulager la pression sur le système de santé. La meilleure piastre que l'on peut investir est celle que l'on ne dépense pas.
L'une des responsabilités du gouvernement fédéral est de protéger la frontière. Dès le début de l'année, les conservateurs ont dit au gouvernement qu'il y avait un problème en Chine. Malheureusement, le gouvernement a permis à 50 000 personnes en provenance de la Chine d'entrer au pays, avec le résultat que l'on sait: le virus s'est propagé. De plus, le gouvernement a mal communiqué avec les douanes, qui ont donc laissé au printemps des gens sortir du pays, puis y revenir, avec les conséquences que cela a eues, notamment sur le système de santé québécois. Tout cela est de la mauvaise gestion qui, sans avoir de rapport direct avec la santé, a des répercussions sur la santé.
Je l'ai mentionné plus tôt: 16 tonnes d'équipement essentiel ont été envoyées à la Chine au début de la pandémie. Quelques mois plus tard, on se demandait où trouver des masques. Maintenant, on en porte tous et il y a même des couturiers qui en font de très beaux. On en a beaucoup, mais il aurait été très utile d'en avoir dès le début puisqu'on sait qu'ils sont efficaces.
En conclusion, nous allons soutenir la motion. Cependant, puisqu'on est en situation d'urgence, nous demandons au gouvernement de nous dire aujourd'hui à quel moment on aura les vaccins. Nous lui demandons aussi d'aider les provinces à fournir des tests de dépistage rapide et, en particulier, d'aider nos provinces dans la gestion critique des CHSLD. Nous lui demandons enfin de jouer son rôle fédéral et de soutenir le réseau de la santé, ce qui passe par l'établissement de cibles budgétaires. À ce sujet, nous avons hâte de voir le gouvernement libéral remettre les pendules à l'heure.
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Madame la Présidente, je remercie les députés bloquistes d'avoir présenté aujourd'hui cette importante motion, qui est tout à fait à propos en ce 1
er décembre. Une grande partie de la population se prépare pour la période des Fêtes, qui cette année sera accompagnée d'un lot de défis extraordinaires. J'espère donc sincèrement que cette mesure de soutien de la part de tous les parlementaires aura une incidence positive. Je pense surtout aux tests de dépistage rapide et aux vaccins qui, espérons-le, seront accessibles le plus rapidement possible de façon à ce que l'on voie la lumière au bout du tunnel.
Cette motion comporte trois parties et je les aborderai séparément. La première reconnaît le travail exceptionnel des travailleurs de la santé, notamment les médecins, les infirmiers et les préposés aux bénéficiaires. J'aimerais souligner que de nombreuses autres catégories de travailleurs contribuent aussi au bon fonctionnement de notre système de santé, comme les équipes responsables du blanchissage et du nettoyage ainsi que tous les autres travailleurs qui jouent un rôle essentiel, notamment dans les laboratoires, pour maintenir notre système de santé sur les rails. Ces gens font également un travail exceptionnel dans des circonstances vraiment difficiles.
La motion parle aussi des personnes âgées, ainsi que de toute la population. Nous savons que les établissements de soins de longue durée se heurtent à de nombreuses difficultés et que des tragédies s'y sont produites lors de la première vague. Malheureusement, nous n'avons pas tiré les leçons nécessaires de la première vague pour faire face adéquatement à la deuxième vague dans ces établissements et dans l'ensemble de la population. De nos jours, les travailleurs de la santé publique sont débordés, car ils doivent procéder à un grand nombre de tests de dépistage et de recherches de contacts. Dans certaines provinces, ils ne sont même plus en mesure de remplir leur vocation première.
Ce n'est pas comme si ces travailleurs de la santé participaient à un marathon, où ils savent la distance qu'il leur reste à parcourir. On leur demande de déployer des efforts incroyables sans qu'ils sachent où se trouve la ligne d'arrivée. Cela commence certes à être très éprouvant pour eux. Encore une fois, nous devons saluer leur travail extraordinaire.
Nous arrivons également à un point où il faudra prendre de nombreuses décisions difficiles. Au début, la question était de savoir comment utiliser l'équipement de protection individuelle, dont nos stocks étaient limités. Le Canada aime croire qu'il s'en tire très bien comparativement à nos voisins, les États-Unis, mais selon une étude récente d'un centre de recherche en santé de Washington, à la mi-décembre, l'incidence de la COVID-19 par rapport au nombre d'habitants sera pire au Canada qu'aux États-Unis. Je ne suis pas certaine que nous puissions être aussi fiers que nous le croyons de la manière dont nous avons réagi à cette crise lorsque nous nous comparons aux États-Unis et à leurs statistiques, car en ce moment, notre situation est loin d'être aussi reluisante.
Les gens voient des patients sous oxygène et croient que les hôpitaux disposent de quantités d'oxygène infinies, mais hier, en Alberta, on a envoyé une note de service pour conscientiser le personnel quant à l'importance d'utiliser l'oxygène de façon mesurée parce qu'il s'agit d'une ressource limitée. Nous avons beaucoup parlé des respirateurs, mais je ne crois pas que nous ayons fait grand cas de l'oxygène disponible. Lorsque le nombre de cas montera en flèche en décembre, les unités de soins intensifs dans certaines provinces risquent de se retrouver dans des situations problématiques.
La deuxième partie de la motion souligne le courage et les sacrifices des travailleurs de première ligne et de leur famille. Comme je l'ai déjà mentionné à la Chambre, j'ai déjà été infirmière et j'ai des amis, d'anciens collègues et des membres de ma famille qui travaillent dans le domaine de la santé.
Je donne un exemple personnel des difficultés avec lesquelles doivent composer les travailleurs de la santé. Mon fils travaille dans le Nord comme infirmier et participe aux évacuations médicales. Aujourd'hui, il est parti pour le Nord. Il devra demeurer en isolement pour les cinq prochaines semaines, à moins d'être appelé à intervenir dans le cadre d'une situation urgente. Dans le Nord, il fait noir toute la journée. Mon fils n'est pas autorisé à sortir de la maison, car, évidemment, il faut protéger les collectivités où il se rend.
Il se rend dans les collectivités, mais, à moins qu'il ait à répondre à une urgence, il restera à la maison à attendre un appel. Nous savons tous qu'Internet n'est pas facilement accessible dans le Nord. Sa compagne travaillera durant la période des Fêtes et devra faire face aux difficultés immenses qui accompagnent le travail dans une salle d'urgence et une unité de soins intensifs dans une petite localité et les visites de parents et amis.
Dans 100 Mile House, les travailleurs veulent protéger leur famille. Ils restent donc à l'hôtel. L'accès aux tests de dépistage rapide n'est pas suffisant pour répondre aux besoins. Puisqu'ils ne veulent pas exposer leurs grands-parents, leurs parents et leurs enfants au virus, ils passent de nombreuses nuits à l'hôtel. Qui n'a pas lu ou entendu d'histoires de membres du personnel infirmier qui utilisent FaceTime pour que des membres de la famille puissent dire au revoir à un patient, de médecins, vêtus d'un uniforme de protection complet, qui téléphonent aux proches ou aux parents d'un patient, à qui ils tiennent la main? C'est extrêmement difficile.
On demande aux Canadiens de demeurer à la maison et de porter le masque et c'est ce qu'il faut faire. Il est nécessaire de porter le masque. Même si le masque ne nous protège pas beaucoup, ce n'est pas si difficile de le porter dans les magasins ou dans les endroits publics. Franchement, lorsque l'on songe à ce que les professionnels de la santé doivent porter et affronter, je suis d'avis que c'est la moindre des choses de demander aux Canadiens de porter le masque.
La motion concerne le travail des provinces. Ce sont elles, évidemment, qui sont responsables des soins de santé. Elles ont besoin d'un financement durable et de ressources à long terme. J'aimerais soulever une préoccupation concernant l'énoncé économique de l'automne qu'on nous a présenté hier. Le montant d'un milliard de dollars prévus pour les soins de longue durée sera bien accueilli par de nombreuses provinces, j'en suis persuadée, mais il aurait été beaucoup plus logique d'utiliser cet argent entre la première et la deuxième vague de la pandémie. Le gouvernement aurait pu réaliser d'importants investissements pour améliorer les mesures de prévention des infections. Ce milliard de dollars est essentiel et les provinces se réjouiront de le recevoir, mais n'est-il pas un peu trop tard? Fidèle à ses habitudes d'être en retard, ce milliard de dollars aurait dû être utilisé entre la première et la deuxième vague.
En ce qui concerne les vaccins, le gouvernement n'aurait pas dû conclure d'entente avec la Chine, car ce pays démontre depuis plusieurs années qu'il n'est pas un partenaire fiable. Le gouvernement aurait dû regarder ailleurs. Nous avons entendu parler de ce partenariat qui est tombé à l'eau, et maintenant nous savons que le Canada recevra le vaccin après de nombreux autres pays.
Les tests de dépistage rapide ne sont pas une solution miracle, mais ils sont un outil à notre disposition. Pourquoi ne pas faire passer des tests de dépistage rapide aux travailleurs de la santé et faire en sorte que les politiques tiennent compte des résultats des tests? Ce n'est pas un système parfait, mais cela permettrait d'améliorer grandement la qualité de vie de ces travailleurs en ce moment.
J'espère que tous les députés appuieront la motion pour saluer le travail et le courage extraordinaires des travailleurs de la santé. Plus important encore, nous avons un travail à faire, soit d'obtenir des vaccins et d'en préparer la distribution. Bien franchement, l'approche adoptée par le gouvernement a laissé tomber les Canadiens, à bien des égards. Je pense notamment à l'échec du système de surveillance de la santé, au fait que le gouvernement a dit pendant trop longtemps aux Canadiens que la COVID-19 ne représentait qu'un faible risque, qu'il a refusé de fermer les frontières, qu'il s'est traîné les pieds pour obtenir des tests de dépistage rapide, qu'il n'a pas envisagé l'utilisation des tests à domicile jusqu'à tout récemment et qu'il manque de préparation pour la distribution des vaccins.
Les statistiques commencent à être très inquiétantes. Nous devons aller de l'avant pour le bien de nos travailleurs de la santé et de tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, d'entrée de jeu, je vous signale que je vais partager mon temps de parole avec mon illustre collègue de Vancouver Kingsway.
J'ai été assez ravi d'entendre la dernière collègue du Parti conservateur qui, dans son allocution, a parlé de ce qui, selon moi, est au cœur de la motion. Cela a un peu disparu en cours de route parmi les débats importants que nous avons aujourd'hui. Je parle des professionnels de la santé, soit les travailleuses et les travailleurs de la santé. Depuis maintenant neuf mois, ils travaillent d'arrache-pied pour prendre soin de nous, essayer de sauver des vies et de sauver la situation. Ils se lèvent tous les matins, parfois tous les soirs ou toutes les nuits pour être au chevet des gens qui ont attrapé la COVID-19. Ces gens font des sacrifices absolument incroyables et ils sont là pour nous.
Une des très bonnes questions que nous devons nous poser en tant que parlementaires est la suivante: sommes-nous là pour eux? Est-ce que les gouvernements conservateurs et libéraux successifs ont été là pour les professionnels de la santé, les travailleuses et les travailleurs de notre système de santé?
Je voulais y revenir, parce que c'est une question fondamentale dans laquelle le gouvernement fédéral a un rôle à jouer. Ces gens sont sur la ligne de front. Ils mettent littéralement leur vie et leur santé en jeu. On l'a vu: ceux qui côtoient les malades et les personnes infectées peuvent attraper le virus, tomber malades ou contaminer des gens de leur famille, par exemple, leur conjoint ou conjointe. Cela s'est produit.
Je voudrais prendre une minute pour attirer notre attention sur une catégorie très particulière de ces travailleuses et de ces travailleurs de la santé, qui sont nos « anges gardiens ». C'est comme cela que nous les avons appelés pendant un certain temps. Ils sont les réfugiés ou les demandeurs d'asile qui se sont volontairement inscrits pour travailler dans nos CHSLD, dans nos hôpitaux ou dans nos cliniques pour essayer de soigner des gens. Plusieurs sont tombés malades ou, parfois, ont apporté le virus dans leur foyer, ce qui a fait que leur conjoint est décédé. Il y a des histoires à fendre le cœur.
Nous avons travaillé très fort pour avoir un programme pour régulariser leur statut, c'est-à-dire leur donner la possibilité d'avoir la résidence permanente, vu tout le travail qu'ils ont fait dans notre réseau de la santé. Ce programme a été annoncé au mois d'août dernier. À ce jour, absolument rien n'a été fait. Il semble y avoir un blocage. Au départ, nous voulions que ce soit pour tous les travailleurs essentiels, c'est-à-dire ceux qui ont travaillé dans les pharmacies, les épiceries, mais aussi pour ceux qui n'ont pas nécessairement donné de soins directs, mais qui étaient là, dans le système de la santé, par exemple dans les cuisines ou comme gardiens de sécurité. Même pour ceux qui donnaient des soins directs, on n'a pas encore réussi à mettre ce programme en place.
Hier, il est arrivé quelque chose d'extrêmement grave. Sans crier gare, alors que c'était le jour de la mise à jour économique, l'Agence des services frontaliers du Canada a annoncé qu'elle allait reprendre les renvois et les déportations. On a promis ou laissé entendre à des gens qu'ils allaient obtenir leur résidence permanente, mais, puisque le programme n'existe pas encore réellement sur le terrain, certains risquent d'être déportés, alors qu'ils sont venus nous aider dans nos CHSLD et dans notre système de santé. Je trouve cela odieux. En temps de pandémie, on ne devrait jamais déporter des gens, surtout pas ceux qui sont venus nous aider.
Cela dit, je reviens aux professionnels et aux travailleuses et aux travailleurs de la santé. A-t-on été là pour eux?
On leur a donné des conditions de travail déplorables. Quand on regarde les salaires des préposés aux bénéficiaires, les horaires de travail des infirmiers et des infirmières, la lourdeur de la tâche ou les heures supplémentaires obligatoires, on se rend compte qu'on n'a pas créé des conditions attrayantes pour occuper certains types d'emploi, notamment les moins bien payés.
En temps de crise et de pandémie, on a vu un manque de ressources humaines. Si les gouvernements des provinces et du Québec avaient eu les moyens de mieux traiter ces gens, on aurait probablement eu moins eu de problèmes de rétention de la main-d'œuvre et d'attraction pour que les gens viennent travailler. Si les conditions de travail sont pénibles et qu'on gagne 12 ou 13 $ l'heure, cela ne donne pas vraiment envie d'aller travailler.
Si les provinces ont été incapables de donner de bonnes conditions de travail à ces gens ou n'ont pas eu les ressources suffisantes pour le faire, c'est en bonne partie parce qu'on a coupé dans les transferts en santé aux provinces. C'est une responsabilité partagée des conservateurs et des libéraux.
J'ai posé une question un peu plus tôt au député qui s'en est sorti avec une espèce de pirouette.
Il y a quelque chose d'absolument irréalisable dans la situation actuelle, et la motion en parle. En effet, lorsque le gouvernement conservateur de Steven Harper a été élu, les transferts en santé, qui augmentaient de 6 % par année auparavant, ont été réduits à une augmentation de 3 % par année. Cela a donc créé un manque à gagner d'environ 36 milliards de dollars pour les provinces sur une période de 10 ans.
Malheureusement, malgré toutes leurs belles promesses, les libéraux du premier ministre actuel ont reconduit la même entente avec 3 % d'augmentation par année, alors que les coûts réels des systèmes de santé sont de 5,4 % par année, comme l'a mentionné mon collègue de un peu plus tôt aujourd'hui. Il y a donc une impossibilité. Ce n'est ni viable ni durable.
Il faut commencer à redonner aux provinces les capacités de bien rendre des services à la population. Cela nécessite que le fédéral assume son rôle, qui est d'augmenter les transferts en santé. C'est absolument essentiel. On ne peut pas éviter cela, sinon, on ne rend pas justice aux travailleurs et aux travailleuses de la santé et on est incapable de leur donner de bonnes conditions de travail.
Il faut donc accorder une hausse des transferts en santé. On me dira qu'une augmentation de 6 % par année, ce n'est pas viable pour le trésor public. Alors, que faut-il faire? Le NPD a des propositions intéressantes et uniques à la Chambre, comme l'idée complètement folle d'aller chercher l'argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez ceux qui en ont tellement qu'ils ne savent plus quoi en faire.
Notre parti est le seul à dire qu'on pourrait créer un impôt sur la fortune. Les gens qui ont plus de 20 millions de dollars de biens et d'actifs pourraient payer une petite surtaxe de 1 % par année. Ce n'est rien d'exagéré. On irait chercher plusieurs centaines de millions, voire des milliards de dollars. Pourquoi ne pas créer un impôt sur la fortune? Cela ne fera mal ni à la classe moyenne, ni aux travailleurs et aux travailleuses. Ces gens-là sont tout à fait capables de le payer.
Il y a également des compagnies qui ont fait des profits démesurés depuis le début de cette pandémie. Pourquoi ne pourrait-on pas, de manière temporaire peut-être, établir un impôt spécial sur les profits excessifs ou démesurés de certaines grandes compagnies qui, sérieusement, s'en sont mis plein les poches? On pense ici évidemment aux géants du Web, que ce soit Netflix ou que ce soit Amazon, dont les profits ont littéralement explosé.
J'aimerais dire un mot à propos d'Amazon. L'organisme Oxfam soulignait récemment que si Jeff Bezos donnait maintenant une prime de 105 000 $ à chacun de ses 876 000 employés, il serait encore aussi riche qu'avant le début de la pandémie. Cela montre à quel point la pandémie a profité à certaines compagnies. Au NPD, on dit qu'on pourrait mettre ces compagnies à contribution; ce qu'on ne fait pas encore.
J'ai un autre élément important à aborder avant de terminer. J'ai été très déçu de la mise à jour économique d'hier en ce qui concerne les géants du Web. Le gouvernement nous dit qu'il va appliquer la TPS aux géants du Web. C'est une bonne chose, parce que nous le demandons et que ce n'est qu'équité et justice. Cela dit, percevoir la TPS, cela veut dire la percevoir auprès des consommateurs. Ce sont les clients qui vont payer la TPS. C'est correct parce que c'est équitable, mais en même temps, cela ne coûte absolument rien aux géants du Web, c'est le consommateur qui paie.
Soudainement, le gouvernement nous dit que les géants du Web vont payer de l'impôt non pas au mois de janvier prochain, mais dans 13 mois. On leur donne un répit d'un an encore avant de devoir payer leur impôt au Canada. De plus, on ne sait pas s'ils vont payer leur impôt parce que la a dit qu'ils en paieraient si c'était nécessaire.
Cela fait des années que les géants du Web ne paient pas d'impôt au Canada, ce qui est un scandale absolu; les paradis fiscaux continuent d'exister; et le gouvernement libéral ne fait absolument rien.
Soyons sérieux! Allons chercher l'argent là où il est, augmentons les transferts en santé et payons convenablement les travailleurs et les travailleuses qui soignent nos personnes malades.
Encore une fois, je les remercie du fond du cœur et je leur tire mon chapeau. Je leur dis qu'on devrait faire mieux. Avec un gouvernement néo-démocrate, nous ferons mieux.
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Madame la Présidente, je suis vraiment heureux d'être présent à la Chambre pour parler de l'importante motion à l'étude, car le pays avait besoin d'une telle motion, qui tombe à point nommé. La motion demande différentes choses importantes et tout à fait louables. Elle demande que nous saluions le travail extraordinaire des travailleuses et des travailleurs de la santé, notamment les médecins, infirmières, infirmiers et tous les professionnels de la santé pendant la pandémie de COVID-19.
La motion nous demande de reconnaître le courage et les sacrifices exigés des travailleurs de première ligne du secteur de la santé et de leur famille pour prodiguer les très importants soins de santé sur lesquels bon nombre d'entre nous comptent. Elle souligne le travail accompli par toutes les provinces pour répondre à la crise sanitaire. Elle demande au gouvernement fédéral d'augmenter de façon significative et durable les transferts canadiens en santé avant la fin de l'année.
Je voudrais d'abord saluer le travail et les sacrifices extraordinaires accomplis par les travailleurs de la santé de la Colombie-Britannique, en commençant par la docteure en chef et directrice de la santé publique de la province, la Dre Bonnie Henry. Le leadership dont elle a fait preuve dans sa réponse à la COVID-19 a été encensé partout sur la planète. Sa capacité à transmettre des informations complexes sur la situation sanitaire de façon claire et non infantilisante a notamment été saluée.
Sous la direction de la Dre Henry, la Colombie-Britannique a pris l'initiative de mettre en œuvre une stratégie de dépistage, de distanciation physique et de mesures de contrôle dans les établissements de soins de longue durée plus rapidement que toute autre province au pays. Le leadership de la Dre Henry, son expertise et son souci sincère de la sécurité des Britanno-Colombiens ont également suscité un sentiment de confiance qui a contribué à favoriser la collaboration du public tout au long de la pandémie, ce qui est d'une importance capitale en ce moment.
Lorsque la Dre Henry a déclaré une urgence sanitaire officielle le 17 mars dernier, elle a terminé sa première déclaration par la phrase qui a été entendue d'innombrables fois dans toute la Colombie-Britannique depuis: « C'est le moment d'être bon, d'être calme et d'être prudent. »
Sous la direction de la Dre Henry il y a les dizaines de milliers, voire les centaines de milliers de travailleurs de la santé et leur famille qui ont tant fait pour assurer la sécurité des Canadiens et des Britanno-Colombiens.
Je tiens à souligner tout particulièrement le travail des syndicats des professionnels de la santé en Colombie-Britannique également. Ils ont joué un véritable rôle de leader pendant la crise.
Selon l'Institut canadien d'information sur la santé, 19,4 % des personnes infectées par la COVID-19 au Canada étaient des travailleurs de la santé, soit près d'un cinquième des cas à l'échelle nationale en date du 23 juillet. Ce pourcentage est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale.
Le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Colombie-Britannique rapporte que 40 % de ses membres affirment souffrir de dépression grave et que 60 % sont en voie d'être atteints du trouble de stress post-traumatique. Selon Christine Sorensen, la présidente du syndicat, les infirmières et infirmiers de la Colombie-Britannique ne sont pas en bonne santé en ce moment. Ils sont surchargés. Ils sont en détresse émotionnelle, car ils essaient de gérer toutes les implications personnelles et professionnelles de la COVID, comme nous tous, tout en devant se présenter au travail et être exposés quotidiennement à la COVID. Soit dit en passant, cette description du stress et du danger que connaissent les infirmières et infirmiers de la Colombie-Britannique s'applique dans tout le pays, dans chaque province et territoire et dans chaque collectivité.
La Dre Kathleen Ross, présidente des Doctors of BC, a déclaré que l'épuisement professionnel des médecins représentait un problème avant la pandémie et que ce problème s'est aggravé. Elle dit ceci:
À l'approche de la deuxième vague, nous devons continuer à reconnaître que beaucoup d'entre nous se remettent encore de la première vague […] La pandémie a certainement exigé de tous les fournisseurs de première ligne, y compris les médecins, qu'ils assument leurs responsabilités et contribuent à la capacité d'intervention, c'est-à-dire la capacité de se présenter et de travailler plus fort.
Les professionnels de la santé ne sont pas les seuls à porter le fardeau. Les travailleurs de première ligne essentiels du secteur de la santé, tels que les préposés aux bénéficiaires, les équipes de nettoyage et d'entretien et le personnel administratif, ont fait d'énormes sacrifices pour assurer le fonctionnement du système tout au long de la pandémie de COVID-19.
Je salue notamment les aides-soignants, non seulement dans les centres de soins de longue durée, mais aussi dans les hôpitaux. Ces travailleurs font une contribution extrêmement importante. Ils s'occupent de nos proches au moment où ceux-ci sont le plus vulnérables. C'est un travail difficile exigeant des compétences particulières et de la compassion. C'est également un travail sous-payé dont la valeur est sous-estimée.
Je profite de l'occasion pour souligner que, sous l'impulsion du meilleur ministre provincial de la santé du pays, Adrian Dix, le gouvernement néo-démocrate de Colombie-Britannique a rapidement et vigoureusement reconnu la contribution de ces travailleurs.
Qu'a fait le gouvernement de la Colombie-Britannique dès le début de la pandémie? Ce fut le premier gouvernement provincial à interdire que les aides-soignants se déplacent d'un établissement de soins à un autre. Certaines personnes avaient parfois deux ou trois emplois à temps partiel. Compte tenu de la difficulté et de la précarité de leur travail et de l'absence de prestations, il était très difficile pour certains aides-soignants d'élever leur famille, sans compter qu'ils étaient également considérés comme un vecteur de transmission.
Cependant, comme il fallait soutenir cette initiative financièrement, le gouvernement néo-démocrate de Colombie-Britannique a dégagé 10 millions de dollars par mois pour augmenter les salaires des aides-soignants et créer des emplois à plein temps. Cette mesure a été bénéfique non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour les patients. Les travailleurs pouvaient en fait avoir un emploi à plein temps à un seul endroit et bénéficier d'avantages sociaux. Bref, cette mesure a permis de fournir aux résidents le type de soins requis, et aux travailleurs la sécurité qui leur faisait défaut.
Le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique a aboli la loi libérale à l'origine de la crise. Je parle ici du projet de loi 29, qui a été adopté par le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique en 2002. Cette mesure législative s'en prenait aux syndicats et aux conventions collectives des professionnels de la santé. De plus, le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique a augmenté le nombre d'heures consacrées aux soins, a limité la pratique des chambres partagées pour les personnes âgées, a accru le nombre d'établissements de soins de santé à but non lucratif et a procédé à un plus grand nombre d'inspections dans les établissements de soins de longue durée. Voilà un exemple de ce qu'un gouvernement provincial — un gouvernement néo-démocrate — peut accomplir lorsqu'il fait preuve de leadership et accorde la priorité aux soins de santé.
Le 23 mars dernier, le gouvernement de cette province a également approuvé une réserve pour éventualités de 5 milliards de dollars destinée à la lutte contre la pandémie de COVID-19. Cette réserve a permis de financer de nombreuses mesures, par exemple: l'embauche de responsables de la recherche de contacts; le versement de fonds supplémentaires dans les établissements de soins de santé de longue durée; l'appui aux initiatives en matière de santé mentale; le financement accru des soins de longue durée; et, comme je l'ai dit plus tôt, l'augmentation du nombre d'heures consacrées aux soins des résidants, le partage limité des chambres et le nombre accru d'établissements de soins de santé de longue durée à but non lucratif. Ces mesures ont été mises en place par la Province de la Colombie-Britannique depuis le printemps dernier.
Le gouvernement fédéral, pour sa part, n'a toujours pas pris de telles mesures importantes. J'ai été déçu hier de voir que l'énoncé économique ne contenait toujours pas de lignes directrices nationales sur les établissements de soins de longue durée.
La motion demande aussi au gouvernement fédéral d’augmenter de façon significative et durable les transferts canadiens en santé avant la fin de 2020.
Lorsque l'assurance-maladie a été créée au Canada, le gouvernement fédéral a convenu d'assumer 50 % des coûts encourus par les provinces et les territoires. Lors d'une conférence des premiers ministres en 1976, le premier ministre Pierre Trudeau a proposé de remplacer ce partage des coûts à parts égales par un nouveau régime de subventions globales, exposant ainsi les provinces et les territoires à de possibles compressions unilatérales de la part du fédéral au cours des décennies suivantes, compressions que des gouvernements libéraux et conservateurs subséquents ont effectivement effectuées. Aujourd'hui, la part du gouvernement fédéral dans les dépenses globales en matière de santé au Canada a chuté de 50 % qu'elle était à l'origine à environ 22 %.
Cherchant à être réélu en 2011, Stephen Harper avait promis de négocier un accord en matière de santé avec les provinces et les territoires. Il n'a jamais donné suite à cette promesse. Son ministre des Finances, Jim Flaherty, a plutôt annoncé que lorsque l'accord de 2004 prendrait fin, en 2014, le facteur de progression des transferts en santé resterait bloqué à 6 % jusqu'en 2017, puis qu'il n'augmenterait pas de plus de 3 % au cours de la décennie suivante. Les libéraux actuellement au pouvoir avaient promis de corriger la situation, mais ils ont plutôt adopté les compressions de Harper.
L'impact de toutes ces manœuvres est clair: le coût des soins de santé au Canada augmente au rythme d'environ 5,4 % par année. Si le gouvernement fédéral augmente les transferts de 3 %, il est clair que cela entraînera des problèmes financiers et des réductions de services à long terme. De plus, le Conference Board du Canada prévoit que la pandémie de COVID-19 entraînera une hausse globale de 6,5 % à 8,4 % des dépenses en matière de soins de santé. Il est donc plus important que jamais de procéder à un rajustement.
Il est temps que le gouvernement fédéral joigne le geste à la parole, qu'il inverse la tendance à la baisse de longue date des transferts fédéraux en santé et qu'il commence à redresser la barre afin d'atteindre la cible de 50 % des dépenses pour que tous les Canadiens puissent bénéficier d'une couverture pour les médicaments, les soins dentaires, les soins de longue durée, les soins de santé mentale, les soins oculaires et les soins auditifs.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à vous informer que je vais partager mon temps de parole avec mon estimée collègue de , qui fera un discours des plus intéressants comme à son habitude.
La motion que le Bloc québécois présente aujourd'hui vise d'abord à dire un immense merci aux travailleuses et aux travailleurs — évidemment, il s'agit surtout de travailleuses — qui se retrouvent aux premières lignes en pleine pandémie dans notre système de santé, que ce soit dans les CHSLD ou dans les hôpitaux un peu partout.
Ces gens vivent des conditions très difficiles et une grande insécurité. À la toute dernière minute, on peut leur dire qu'ils doivent faire un deuxième quart de travail puisqu'il manque de personnel. Ils sont toujours directement exposés à la COVID-19 et doivent composer avec la constante insécurité d'être contaminés ou de contaminer leur famille. Ils vivent dans l'incertitude et font un sacrifice incroyable tous les jours depuis plusieurs mois. Nous leur tirons notre chapeau et nous les remercions du fond du cœur en leur disant qu'ils comptent beaucoup.
La pandémie actuelle, un drame que l'on vit tous, a révélé à quel point notre système de santé est fragilisé. Ce dernier s'est retrouvé dans cet état après des décennies de sous-financement de la part d'Ottawa. Peu importe le parti au pouvoir, la façon de faire a toujours été de se désengager et de financer de moins en moins, ce qui a fragilisé le système de santé et mené au manque de ressources que l'on connaît, entre autres dans les CHSLD. Cela explique en grande partie les drames qu'on a vécus lors de cette pandémie.
Cet automne, le CHSLD Saint-Eusèbe, au centre-ville de Joliette, a lui aussi vécu des moments difficiles. Nous tenons à saluer et à remercier les travailleuses et les travailleurs qui sont aux premières lignes pour s'occuper des patients.
Je n'ai pas de mots pour décrire l'attitude arrogante et méprisante du gouvernement à la Chambre à l'égard des provinces et de Québec. Ce gouvernement nous dit que c'est de notre faute si cela va mal et que nous n'avons pas bien joué notre rôle. Ce gouvernement prétend qu'il aurait mieux fait et il continue ses visées centralisatrices en voulant accaparer les responsabilités et les pouvoirs des provinces sous prétexte qu'il saura mieux faire.
Tout cela a lieu alors que le gouvernement fédéral n'assume pas bien son rôle et ses responsabilités. On peut penser à l'approvisionnement en vaccins qui est, à mon avis, une catastrophe lorsqu'on se compare aux autres pays; on en aura la preuve au cours des prochaines semaines et des prochains mois. On peut aussi penser au contrôle des frontières au début de la pandémie, qui a été très mal géré.
Hier, le gouvernement a annoncé sa mise à jour économique et il est évident qu'il continuera de s'immiscer dans les champs de compétence des provinces, tout en ne finançant pas davantage la santé. Pourtant, je m'attendais à ce que la mise à jour économique propose enfin un important rattrapage. J'aurais aimé qu'on reconnaisse enfin que cela fait 25 ans qu'Ottawa se désengage et ne contribue pas.
Or, tout ce que nous avons eu, c'est une promesse d'un milliard de dollars pour les CHSLD, soit environ un quatre centième du déficit, qui est rendu à 382 milliards de dollars.
Si seulement ce gouvernement pouvait nous laisser appliquer nos normes. La semaine dernière, lors de son discours en soirée à la Chambre pendant la réunion du comité plénier, la est revenue à la charge en disant que son gouvernement allait imposer des normes pancanadiennes. Comme si ce qu'il manque dans les CHSLD et dans les soins de santé, ce sont des normes supplémentaires!
Lors de la première vague de la COVID-19 au printemps, des militaires ont été déployés dans les CHSLD pour apporter leur aide. Or, selon les rapports des Forces armées canadiennes, ce n'est pas le manque de règles et de normes qui a causé la crise dans les CHSLD, c'est le manque de ressources.
Pourquoi y avait-il un manque de ressources? C'est parce que le système de santé a été fragilisé. Pourquoi le système de santé a-t-il été fragilisé? Parce que le gouvernement à Ottawa se dit depuis 25 ans qu'il ne jouera pas sa partition. Comment va-t-il régler le déficit? C'est en réduisant le financement de la santé. Tant pis! Les gens iront se plaindre aux gouvernements du Québec et des provinces. C'est Jean Chrétien qui disait cela à une rencontre du G7 à l'époque. Ses homologues disaient qu'ils allaient imposer des mesures d'austérité et qu'ils avaient plein de manifestants devant leur Parlement. Jean Chrétien leur répondait qu'il n'avait pas ce problème, qu'il coupait le financement aux provinces et que les gens allaient manifester devant l'Assemblée nationale et les parlements des différentes provinces. Il riait de cela, sauf qu'on a coupé dans l'essentiel.
À l'origine et jusqu'à la fin des années 1970, l'accord était que la moitié des dépenses en santé allait être financée par Ottawa. C'était un critère tout à fait logique. Quand les contribuables paient leurs taxes et leurs impôts, ils en paient à peu près la moitié à Québec ou aux provinces et l'autre moitié à Ottawa. Après cela, c'est normal qu'on se partage moitié-moitié le financement de la santé.
Pour régler son déficit, Ottawa a dit qu'il ne jouerait plus son rôle. Sa part est descendue et est rendue à 21 ou 22 %. C'est nettement insuffisant. Alors que la capacité fiscale, le surplus ou la marge de manœuvre se trouve à ce Parlement-ci, Ottawa se sert de sa marge de manœuvre pour investir dans des programmes qui lui donnent davantage de visibilité. Ottawa n'écoute pas la population qui dit que la santé est sa priorité et qu'elle a besoin d'avoir un financement de la santé. Peu importe le parti au pouvoir, Ottawa refuse cela. Cela est inacceptable, c'est déplorable.
Pour comble d'insulte, dans l'énoncé économique d'hier, le gouvernement se vante en disant que, dans chaque tranche de 10 $ injectés pour se sortir de la pandémie, 80 % viennent du gouvernement fédéral. Il se pète les bretelles avec cela.
Il omet de rappeler que tout cela va sur la dette et que, au bout du compte, ce sont les contribuables qui vont devoir le rembourser. Il ne dit pas non plus, et je trouve cela particulièrement insultant, que c'est exactement l'inverse en santé. Ottawa fournit à peine plus de 20 % du financement de la santé. Il se dégage une marge de manœuvre, puis il demande qu'on regarde comment il est bon pendant la pandémie. La marge de manœuvre est ici, les besoins sont dans le système de la santé. Nos travailleuses et nos travailleurs font des miracles, ils vivent dans des conditions très difficiles pour pallier cela et le gouvernement a une attitude hautaine qui consiste à dire qu'il va montrer ce qui est bon et qu'il connaît cela. Il méprise le Québec, il méprise les provinces. C'est inacceptable, il faut que cela change.
Je m'attendais à ce que cela change dans l'énoncé économique. Évidemment, c'est une mauvaise surprise. Peut-être que cela va changer lors de la rencontre avec les premiers ministres des provinces. Cette rencontre a été finalement annoncée aujourd'hui. Elle aura lieu le 10 décembre, quand nous aurons pratiquement fini de siéger. Nous ne pourrons pas questionner le gouvernement au sujet de cette rencontre, mais j'espère qu'un important rattrapage va se faire.
Plus tôt cet avant-midi, le ministre des Finances du Québec a commenté l'énoncé d'hier. Évidemment, il a dit à quel point il était déçu. Il trouve vraiment inacceptable qu'Ottawa impose des normes aux provinces. Cela ne respecte pas les champs de compétence. Il faut que cela change. La rencontre du 10 décembre est une occasion. Souhaitons que ce ne soit pas une occasion manquée, même si le premier ministre a déclaré qu'il en avait déjà fait pas mal pour la santé. Dans son esprit, les provinces sont assez financées en matière de santé. Le a publié un gazouillis disant que de toute façon plein d'autres sujets seraient abordés lors de cette rencontre. Il tient à diluer l'importance du financement de la santé.
Est-ce qu'Ottawa fera comme d'habitude en nivelant par le bas et en essayant de diviser les provinces? Quand les provinces sont en difficulté financière, il y en a toujours certaines qui acceptent de plier à faible coût. Au bout du compte, le Québec se retrouve isolé et le seul à porter la demande, et le système de santé continue d'être sous-financé.
Il est temps que cela change.
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Monsieur le Président, en présentant notre motion, je ressentais une fierté, parce qu'elle est empreinte de bienveillance et de reconnaissance. Ce matin, je me demandais qui pourrait bien être contre cela, parmi les parlementaires à la Chambre.
Si je dis que c'est de la bienveillance et de la reconnaissance, c'est parce qu'elle souligne le travail du personnel en soins de santé qui œuvre dans l'ensemble des établissements de santé. C'est parce qu'elle reconnaît le courage et le sacrifice du personnel, mais aussi parce qu'elle souligne le travail du Québec et des provinces pour répondre à cette pandémie, une crise sans précédent, et constate — les termes sont importants — les effets directs de celle-ci sur leurs budgets respectifs. La bienveillance et la reconnaissance, ce n'est pas les pointer du doigt ou les regarder de travers et penser qu'ils ont mal géré la crise. C'est tout le contraire.
En quatrième lieu, la motion demande que l'on reconnaisse une fois pour toutes que le Québec et les provinces ont compétence exclusive en matière de prestation et d'organisation des soins et des services. Cela signifie qu'on doit soutenir et financer les systèmes de santé de chaque province de façon stable et durable, en fonction de leurs réels besoins. Finalement, ce sont quatre recommandations qui témoignent de ce qui devrait être fait.
Par ailleurs, il faut reconnaître les travailleurs de la santé, qui sont majoritairement des femmes. Ce sont des infirmières, des infirmières auxiliaires, des préposées aux bénéficiaires, des médecins, des ambulanciers, des techniciens médicaux, soit ceux qui ont analysé les résultats des tests partout, le personnel de soutien qui entretient nos établissements de santé, le personnel en alimentation, les professionnels de la santé, que ce soit les psychologues, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes ou les travailleurs sociaux, etc.
C'est un ensemble de personnes qui prennent soin des gens au quotidien. Elles ont été au front et elles y sont toujours, malgré le fait que l'ensemble des besoins reposent sur leurs épaules. Ces gens sont convaincus de la nécessité de leur travail et de l'effet positif qu'il a, mais en même temps, ils souffrent. Souvent, ils craignent pour leur vie et celle de leurs proches. Ils sont épuisés, et les statistiques le démontrent. Ils n'auront peut-être même pas de congé pendant les Fêtes. Malgré tout, le personnel est au front et il va continuer de l'être.
Je suis infirmière de formation. J'ai pratiqué ce métier pendant une dizaine d'années dans le domaine qu'on appelle maintenant les soins critiques. J'ai donc eu un parcours où j'ai pris soin des gens, et j'étais fière de le faire. J'ai aussi été leader syndicale. J'ai représenté des travailleuses et des travailleurs dans le secteur de la santé. Il s'agissait de reconnaître leur travail et leur expertise, ce qui ne signifie pas seulement de nommer des anges gardiens, même si c'est affectueux. Il s'agissait de reconnaître leur apport et leur expertise.
Au Québec, 80 % des dépenses en soins de santé sont liées aux ressources humaines. Ce sont des personnes qui donnent des services, et c'est surtout grâce à elles si nous avons des services de qualité. Elles méritent donc plus que notre respect. On devrait avoir encore plus de respect pour elles en sachant qu'elles restent debout malgré leur épuisement et qu'elles vont au front pour réclamer de meilleures conditions de travail. C'est tout à leur honneur, et elles vont continuer.
Quand on affame les provinces et qu'on réduit leurs moyens de garantir des soins publics de santé de qualité, on les met à la merci du pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral, pouvoir qu'il s'arroge en pilant trop souvent sur les besoins des provinces.
Si le pacte conclu à l'époque de financer les besoins en santé à hauteur de 50 % avait été respecté, on n'entendrait pas le gouvernement aujourd'hui nous expliquer qu'il a mis 19 milliards de dollars ici, 600 millions de dollars là, qu'il a donné des masques, etc. Tout ce dont ont besoin les personnes qui portent des masques, des visières, des gants et des blouses, c'est d'avoir le financement nécessaire pour pouvoir donner des soins de qualité aux gens. Elles n'ont pas besoin qu'on leur donne plein de chiffres. Je vous rappelle que ce sont des citoyennes et des citoyens de vos circonscriptions. Comme nous, ils s'attendent à recevoir des soins de qualité. C'est la responsabilité du fédéral.
Vous avez oublié d'en parler dans votre énoncé budgétaire d'hier. Toutes les provinces ont dit unanimement au gouvernement fédéral — je ne vois pas pourquoi quelqu'un ici serait contre cela — qu'elles ont besoin d'un financement durable et prévisible sur lequel elles peuvent compter. Elles ne veulent pas se demander chaque fois ce que le gouvernement va faire. Elles ne veulent pas se sentir obligées de quêter de l'argent. Ce sont nos taxes et nos impôts. C'est de l'argent qui nous est dû.
La semaine prochaine, le 10 décembre, il y aura un son de cloche unanime. On va réclamer les subsides nécessaires et les moyens d'agir. C'est sur cela qu'on doit pouvoir compter.
Le Québec a qualifié de demi-victoire la dernière entente fédérale de transfert aux provinces, et pour cause. Pour l'une des premières fois, on a plutôt privilégié des ententes bilatérales. On a appliqué le principe « diviser pour mieux régner ». Tout le monde est perdant, dans cette dernière entente. Chaque province est actuellement très sous-financée dans le domaine de la santé.
La nature a horreur du vide. Il y a peut-être des choix qui ne seront pas faits par les provinces. On parle beaucoup de privatisation des soins de santé. On peut le dénoncer, et c'est dénoncé par les provinces. Ce n'est pas le choix qu'on devrait faire. On a dû faire des coupes faute de financement, de rigueur et de volonté politique des gouvernements d'honorer leur engagement. Cela les sert.
Voici notre message au gouvernement. D'ici 2020, mettons fin à ces basses manœuvres. Si l'on considère importantes la santé et la sécurité des citoyennes et des citoyens, donnons aux provinces les moyens d'agir non pas à la pièce, mais de façon durable.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous aviser que je partagerai mon temps de parole avec mon honorable collègue de .
Je tiens à remercier tout le monde d'avoir soulevé cette question si importante à la Chambre des communes et de lui accorder une attention nationale. Ceci me touche personnellement étant donné que je suis le secrétaire parlementaire de la et que nous avons été fortement sollicités pendant la pandémie.
La pandémie est particulièrement difficile pour tout le monde, mais elle l'est encore plus pour ceux et celles qui sont au front et qui se battent quotidiennement pour aider les gens et sauver des vies. Sans se poser de questions, les travailleurs de la santé sont montés au front avec un seul objectif: protéger les Canadiens et les Canadiennes. Le prix qu'ils ont à payer est immense. Certains ont même fait le sacrifice ultime et ont payé de leur vie.
Sans leur travail acharné depuis le début de la pandémie, le nombre de morts qu'on pourrait déplorer dans la population aurait été encore plus grand. Je n'ai pas de mots pour les remercier. Nous avons une dette immense envers eux, dont nous ne pourrons jamais nous acquitter.
Depuis le début de la pandémie, notre gouvernement a soutenu la population et a travaillé en collaboration avec les provinces. Nous avons mis en place la Prestation canadienne d'urgence pour aider les gens qui avaient perdu leur emploi. Nous avons investi 500 millions de dollars par l'entremise de partenaires pour aider les aînés et d'autres personnes à obtenir des fournitures et des services essentiels comme la livraison d'épicerie. En juillet, nous avons versé un paiement unique non imposable de 300 $ aux aînés qui étaient admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse et de 200 $ pour les plus vulnérables, c'est-à-dire aux personnes âgées admissibles au Supplément de revenu garanti.
Nous avons collaboré avec les provinces et les territoires pour nous assurer de la sécurité des résidants et du personnel dans les centres de soins de longue durée. Quand les provinces nous ont appelés à l'aide, nous avons répondu présent. Des membres des Forces armées canadiennes ont été déployés dans plus de 50 établissements de soins de longue durée au Québec et en Ontario. Nous avons également publié des lignes directrices pour ce type d'établissements afin de prévenir et de contrôler les infections à la COVID-19.
Nous investissons des milliards de dollars dans l'achat d'équipement de protection individuelle pour les travailleurs de la santé, y compris ceux assurant les soins de longue durée. D'ailleurs, la nouvelle Réserve d'urgence pour les services essentiels garantira qu'il y aura toujours de l'équipement de protection individuelle et d'autres fournitures essentielles pour ceux et celles qui s'occupent de nos aînés.
Dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire, 740 millions de dollars seront investis dans des mesures de contrôle et de prévention des infections et dans les centres de soins de longue durée, c'est-à-dire dans la population vulnérable. Nous avons aussi fourni 3 milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour augmenter les salaires des travailleurs essentiels à faible revenu comme les préposés aux soins de longue durée.
Notre gouvernement a pris des mesures exhaustives pour améliorer la qualité de vie de nos aînés. Cela s'ajoute à l'attention que nous avons portée aux personnes âgées depuis que nous avons été élus.
Depuis 2015, notre gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour améliorer la qualité de vie de nos aînés partout au pays. Grâce à nos initiatives, de nombreuses personnes âgées ont pu joindre les deux bouts, obtenir les soins dont elles ont besoin et rester actives dans leur communauté. Parmi ces mesures, nous avons rabaissé de 67 ans à 65 ans l'âge d'admissibilité à la pension de la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti, et ce, dès le début de notre mandat. Nous avons ainsi remis des milliers de dollars dans les poches des nouveaux aînés.
Nous avons également investi pour assurer aux aînés une plus grande sécurité de revenu, notamment en augmentant le Supplément de revenu garanti et l'exemption du revenu du SRG. Nous avons travaillé de concert avec le gouvernement du Québec pour l'harmonisation du Régime de rentes du Québec. Nous poursuivons nos efforts en lien avec le Régime de pensions du Canada, notamment en augmentant de 50 % la prestation annuelle maximale du RPC que nous avons mise en place.
À la Chambre, le Bloc québécois nous reproche de petites augmentations, alors que ses députés savent très bien que ce sont des ajustements à ces montants et que ce ne sont pas des augmentations. Ils jouent sur les mots afin de mal informer nos aînés du Québec et du Canada.
Le leadership de notre gouvernement et la collaboration avec les provinces prouvent qu'il est possible d'établir des normes nationales au bénéfice des aînés et de la population tout en respectant les champs de compétence des provinces.
Par ailleurs, nous savons à quel point il est important d'aider les aînés à vivre plus longtemps chez eux. C'est pourquoi nous avons investi 6 milliards de dollars supplémentaires dans les soins à domicile et dans les soins de proximité, ainsi que dans les services de soins palliatifs.
Depuis le discours du Trône, notre gouvernement s'engage à continuer de fournir le soutien dont les aînés et les travailleurs essentiels ont besoin. Nous allons travailler en collaboration avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales en matière de soins de longue durée afin que les aînés bénéficient du meilleur soutien possible. Nous avons une bonne collaboration avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec le Québec.
De plus, nous nous sommes engagés à accélérer les mesures visant à mettre en place un programme national et universel d'assurance-médicaments, en collaboration avec les provinces et les territoires. Nous sommes également engagés à proposer des modifications au Code criminel afin de pénaliser explicitement ceux qui négligent les aînés dont ils ont la charge, mettant ainsi en danger nos aînés.
Hier, notre gouvernement a présenté une mise à jour sur l'énoncé économique de l'automne 2020. Nous savons que le Canada lutte contre une deuxième vague virulente de la COVID-19. Nous sommes mieux préparés que nous l'étions ce printemps. Nous avons appris des choses. Nous avons l'équipement de protection individuelle dont nous avons besoin pour protéger les infirmières et les infirmiers, les médecins, les travailleurs de première ligne, et notre gouvernement s'en procure encore plus. C'est pour cela que nous allons créer un nouveau fonds pour la sécurité des soins de longue durée de 1 milliard de dollars, qui aidera les provinces et les territoires à protéger les personnes en soins de longue durée et à soutenir la prévention et le contrôle des infections. C'est du transfert en santé.
Nous nous sommes engagés à verser 38,5 millions de dollars pour soutenir une formation maximale de 4 000 stagiaires dans le domaine des services de soutien à la personne — c'est du transfert en santé — afin de remédier à la grave pénurie de main d'œuvre dans les soins de longue durée et les soins à domicile.
Le gouvernement propose d'investir 150 millions de dollars pour aider la Croix-Rouge canadienne. C'est du transfert pour aider notre population et nos aînés, ainsi que pour aider d'autres organismes à constituer et à maintenir une main d'œuvre humanitaire afin de fournir une capacité de pointe en réponse à des éclosions de la COVID-19.
Nous allons investir 6,4 millions de dollars pour étendre l'initiative du SLD+ de la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé. Encore une fois, c'est pour aider la province de Québec et toutes les provinces du Canada.
Tous les Canadiens et les Québécois peuvent être assurés que le gouvernement continuera de collaborer étroitement avec les provinces, les territoires, les municipalités et les communautés autochtones à la mise en place d'une intervention pancanadienne contre la pandémie. Il reste encore du travail à faire, mais les mesures ambitieuses de notre gouvernement changent vraiment les choses dans la vie de nos aînés. Comme les mesures prises pendant la pandémie ont permis de venir en aide à des millions de gens, nous serons toujours là pour les Canadiens et les Québécois.
Les relations sont bonnes avec le Québec. Même si le Bloc québécois aimerait que nous soyons en chicane avec le Québec, nous serons toujours là pour les Canadiens et les Québécois durant cette pandémie.
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Monsieur le Président, tout d'abord, j'aimerais profiter de l'occasion pour remercier et saluer tous les travailleurs en santé dans ma circonscription de Châteauguay—Lacolle. Ils font un merveilleux travail sur le terrain, dans les CLSC et à notre cher Hôpital Anna-Laberge.
Depuis le mois de mars, les Québécoises et les Québécois et le gouvernement du Québec ont pris des mesures individuelles et collectives pour ralentir et contenir la propagation de la COVID-19. Ces actions ont été renforcées grâce à la collaboration étroite et continue qui existe entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
Le gouvernement du Canada a toujours été fier de soutenir la prestation de services de santé aux Québécoises et aux Québécois. En 2020-2021, notre gouvernement a octroyé plus de 9,42 milliards de dollars au Québec par l'entremise du Transfert canadien en matière de santé, ce qui représente une augmentation de 3,4 % par rapport à l'année précédente, et 1,1 milliard de dollars de plus que ce que le Québec a reçu en 2016-2017. Cela représente 23 % des dépenses totales du gouvernement du Québec en matière de santé.
Le 16 juillet, le du Canada et le premier ministre du Québec, ainsi que les autres premiers ministres provinciaux, ont annoncé qu'ils avaient conclu l'Accord sur la relance sécuritaire. Cet accord prévoit plus de 19 milliards de dollars d'investissements fédéraux pour aider les provinces et les territoires, dont le Québec, à redémarrer leur économie en toute sécurité au cours des mois suivants, tout en rendant le Canada plus résistant à d'éventuelles futures vagues du virus.
En plus des 500 millions de dollars transférés aux provinces et territoires au début de l'année pour aider leur système de santé pendant la première vague de la pandémie de la COVID-19, l'Accord sur la relance sécuritaire comprend 700 millions de dollars supplémentaires pour aider à garantir que les systèmes de santé au Canada soient prêts à faire face aux résurgences et aux futures vagues de la COVID-19. Cela se traduit par plus de 270 millions de dollars en nouveaux fonds pour le gouvernement du Québec, afin de continuer à répondre aux besoins des Québécoises et des Québécois et de préserver la capacité de son système de santé.
Depuis le début de la pandémie, nous nous sommes également engagés à soutenir les efforts des gouvernements provinciaux, y compris celui du Québec, en matière de dépistage, de recherche des contacts et de collecte de données. À cette fin, notre gouvernement a octroyé plus de 775 millions de dollars pour soutenir les efforts du gouvernement du Québec en matière de dépistage, de recherche des contacts et de collecte de données.
En plus, en mai 2020, le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada ont annoncé qu'ils avaient conclu un accord pour soutenir le gouvernement provincial dans la recherche des contacts. À l'heure actuelle, Statistique Canada a augmenté sa capacité à 1 980 appels par jour pour le Québec.
Nous soutenons également les services de soins virtuels et de dépistage en ligne afin de soulager les services d'urgence et de favoriser la distanciation physique. Nous avons ainsi investi 240 millions de dollars pour mettre sur pied des soins virtuels, afin d'aider les provinces et les territoires à effectuer cet important travail. Cette somme comprend 150 millions de dollars cette année pour les provinces et territoires, afin de les aider à accélérer leurs travaux visant à accroître l'accessibilité des soins virtuels, tout en protégeant la vie privée des Canadiennes et des Canadiens. Plus de 28 millions de dollars du total des fonds mis à disposition pour les soins virtuels ont été octroyés au gouvernement du Québec.
Nous nous sommes également engagés à protéger les populations les plus vulnérables, y compris les personnes en établissement de soins de longue durée et celles qui reçoivent des soins à domicile. Cela se poursuivra dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire.
Le gouvernement fédéral a pris un certain nombre de mesures pour répondre aux défis importants auxquels sont confrontés les établissements de soins de longue durée, au Québec et dans tout le pays, afin d'éviter d'autres tragédies comme celles qui se sont produites au printemps.
Nous avons fait appel aux hommes et aux femmes des Forces armées canadiennes lorsque nous avons pris connaissance des situations difficiles dans les établissements de soins de longue durée, en Ontario et au Québec. Voilà l'aide qui a été nécessaire pour stabiliser ces situations pendant les mois d'été.
Après la fin de la mission des Forces armées canadiennes, nous avons travaillé avec la Croix-Rouge canadienne pour continuer à soutenir les provinces et les territoires confrontés à des éclosions dans leurs établissements de soins de longue durée. À ce jour, un total de 1 553 membres du personnel de la Croix-Rouge canadienne ont été engagés dans les établissements de soins de longue durée, au Québec. Ce sont 582 membres du personnel de la Croix-Rouge qui sont toujours actifs dans la province pour aider à réduire l'incidence des éclosions actuelles et futures dans les établissements de soins de longue durée.
De plus, jusqu'à 3 milliards de dollars du financement fédéral sont fournis aux provinces et aux territoires pour soutenir l'augmentation des salaires des travailleurs essentiels à faible revenu, ce qui peut comprendre les travailleurs de première ligne dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée.
L'Accord sur la relance sécuritaire prévoit un financement supplémentaire de 740 millions de dollars pour venir en aide aux Canadiens et aux Canadiennes les plus vulnérables, notamment ceux qui reçoivent des soins de longue durée, des soins à domicile et des soins palliatifs, qui risquent de souffrir de cas plus graves de la COVID-19. Ces fonds vont soutenir des mesures progressives de prévention et de contrôle des infections afin de protéger les personnes qui reçoivent des soins de longue durée et celles qui reçoivent des soins à domicile et des soins palliatifs. Ces nouveaux fonds, dont plus de 166 millions de dollars sont octroyés au Québec, s'ajouteront aux mesures de soutien financier convenues entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec.
Ces mesures précédentes ont été définies dans un accord bilatéral, en 2017, et permettent de soutenir des soins à domicile et des soins de proximité, ainsi que des services de santé mentale et de toxicomanie. Le montant de ces mesures est mis à jour annuellement et est fondé sur les estimations de la population. À l'heure actuelle, le total théorique pour le Québec s'élève à plus de 10,48 milliards de dollars sur 10 ans, dont 1,35 milliard de dollars pour les soins à domicile et 1,13 milliard de dollars pour la santé mentale.
L'Accord sur la relance sécuritaire augmentera ces mesures de soutien et comprendra 500 millions de dollars consacrés à l'aide aux Canadiennes et aux Canadiens qui sont confrontés à des difficultés liées à la santé mentale et à la consommation problématique de substances.
Je n'ai pas beaucoup de temps, mais je veux mentionner que nous avons investi plus de 46 millions de dollars pour lancer le programme Espace mieux-être Canada. Il s'agit d'un nouveau portail en ligne qui donne accès à un réseau virtuel de soutien psychosocial. Espace mieux-être Canada est le premier programme national de ce type à offrir un accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à des ressources, des outils et des aides gratuites et fondées sur les données probantes. Ce sont des ressources très importantes pour soutenir les services de santé provinciaux, tels que ceux offerts par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Ils vont de l'auto-évaluation et du soutien par les pairs à des séances confidentielles avec des travailleurs sociaux, des psychologues et d'autres professionnels.
Depuis le début de la pandémie, nous sommes très fiers de soutenir les efforts au Québec, et, comme mon collègue vient de le dire, nous avons des ententes de collaboration très agréables avec le premier ministre du Québec concernant tout le travail que nous faisons ensemble.
Nous sommes fiers de la collaboration que nous avons constatée entre notre gouvernement, le gouvernement du Québec, les administrations municipales de cette province ainsi que d'autres intervenants-clés, tout au long de cette pandémie, et nous poursuivrons cette approche à l'avenir pour mieux reconstruire.
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Monsieur le Président, je veux vous informer que je vais partager mon temps de parole avec le fabuleux, magnifique et extraordinaire député de Montarville.
Je commence mon discours par des mots chaleureux que je veux offrir à tout le personnel salarié qui travaille dans l'ensemble du réseau public québécois. En temps normal, sans pandémie, l'approche de Noël est une période difficile, parce que tout le monde veut partir en vacances, les horaires sont difficiles à faire et c'est difficile de contenter tout le monde. Cette année, ce personnel soignant à tous les niveaux, tant à l'entretien qu'à l'animation et aux loisirs, va vivre un Noël assez spécial.
C'est la même chose pour les patients qui vont vivre un Noël très spécial en ne recevant peut-être pas toute la visite qu'ils aimeraient recevoir.
Je remercie spécialement le personnel des groupes communautaires. On les oublie, parce qu'on parle beaucoup de CHSLD, de CLSC et de soins à domicile. Or on ne parle pas assez du personnel des groupes communautaires, du réseau communautaire qui est là aussi en complémentarité du réseau public et en partenariat avec lui. Ces bénévoles et ces citoyens aident les autres à passer de meilleurs moments et leur donnent des services. Je leur dis donc des mots chaleureux en guise de soutien. Nous savons que ce n'est pas facile. Les groupes communautaires qui étaient aux services essentiels n'ont pas eu de répit depuis le mois de mars. Ils se sont adaptés rapidement, ils ont changé leur manière de faire pour continuer à donner des services aux gens qui en avaient besoin.
On parle beaucoup des besoins des aînés dans le cadre de la pandémie. Ils ont été durement touchés, et je dirais qu'ils ont été les plus durement touchés par cette pandémie. On parle comme s'il n'y avait que cela, mais il faut reconnaître que les conditions de soins en CHSLD ont été la grande faiblesse dans cette pandémie.
J'ai dit à plusieurs reprises que j'ai eu l'occasion de travailler au service des aînés, particulièrement en gestion d'hébergement pour les aînés. C'est une grande partie de ma vie professionnelle. Je peux assurer une chose à la Chambre — je pense que ma collègue de Châteauguay—Lacolle l'a dit tantôt —, certains CHSLD n'ont pas connu l'hécatombe qu'ont connue d'autres secteurs ailleurs au Québec, parce qu'il y avait suffisamment de personnel et un bon encadrement. Par contre, ces gens sont épuisés aujourd'hui. Depuis le mois de mars, ils travaillent sans relâche et sans congés, ils font des heures supplémentaires parfois obligatoires et continuent d'offrir des soins à nos aînés.
Les CHSLD sont encadrés par de nombreuses normes québécoises et ils doivent s'y conformer. Ils sont inspectés et évalués régulièrement par le ministère. Dans notre jargon, nous appelons cela des visites ministérielles. Nous appelons cela obtenir son agrément d'Agrément Canada. En CHSLD, il y a des normes pour diminuer la médication des aînés, dont la prescription des psychotropes. Il y a des normes pour diminuer les mesures de contrôle, anciennement appelées des mesures de contention. Les CHSLD ont beaucoup de cibles de performance en qualité à atteindre pour pouvoir passer une visite ministérielle ou obtenir la mention d'Agrément Canada.
Il n'y a donc aucun besoin de normes pancanadiennes pour améliorer la qualité de la dispensation des soins dans les CHSLD. C'est hors de tout doute. D'ailleurs, le premier ministre du Québec l'a dit tantôt aux médias, les normes pancanadiennes pour encadrer et gérer nos CHSLD sont inacceptables. Cela ne respecte pas les champs de compétence et, disons-le, ce n'est pas Ottawa qui donne des services directs aux aînés, aux jeunes et aux itinérants, c'est le personnel embauché et encadré par une convention collective, qui est gérée et négociée avec le gouvernement du Québec. Ce n'est pas du tout l'ajout de normes qui va faire en sorte que, tout à coup, du personnel va apparaître dans les CHSLD, et que la qualité des services va devenir extraordinaire. Elle est déjà extraordinaire.
Ce qui manque, ce sont des bras, c'est assez clair. Il manque de travailleurs à tous les niveaux. Évidemment, il manque de fonds pour engager ce personnel supplémentaire. Surtout, il ne faut pas ignorer qu'il y a actuellement une pénurie de main-d'œuvre. Il manque de personnes qui souhaitent devenir préposés aux bénéficiaires. On parle beaucoup des préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD, mais il ne faut pas oublier que des auxiliaires familiaux et sociaux donnent aussi des services à domicile. On a aussi de la difficulté à en recruter.
Ce ne sont pas des normes qui vont régler le problème des CHSLD, des soins à domicile ou de la prestation de différents services aux populations qui en ont besoin au Québec et dans les provinces. Il faut plutôt augmenter la capacité financière pour mieux organiser les services et répondre aux besoins.
On ne sera pas étonné d'entendre que cela passe par de meilleurs transferts fédéraux aux provinces, comme nous l'avons répété beaucoup aujourd'hui. Le Québec doit faire des choix déchirants. Il n'a pas la capacité financière nécessaire parce qu'Ottawa la lui a retirée au fil des années. D'année en année, les transferts fédéraux en santé aux provinces ont été tellement réduits, tant par les conservateurs que par les libéraux, qu'aujourd'hui, ils ne correspondent plus qu'à environ 21 % des besoins.
J'ai écouté les débats. On dit souvent que le Bloc cherche la chicane. Je ne cherche pas la chicane. Tantôt, j'ai lu une petite publication du ministre des Finances de l'Ontario, où il dit espérer que les parlementaires appuieront la motion du Bloc. C'est par les transferts en santé du fédéral au Québec et aux provinces qu'on va augmenter la capacité de celles-ci de mieux répondre aux besoins de leur population. Les experts, les pros de l'organisation des services de soins de santé, ce sont eux qui voient quels sont les besoins. On parle souvent d'approche descendante. Ce n'est pas au fédéral que les besoins s'expriment et ce n'est pas lui qui donne les services. Il n'a donc pas l'expertise ni la connaissance du terrain nécessaires pour donner de l'argent avec conditions pour mettre en place des programmes.
Je suis passionnée par le sujet, et je dois dire deux choses. Premièrement, il ne faut pas oublier que le réseau de la santé ne se limite pas aux services aux aînés. Ces services sont importants, mais d'autres secteurs de soins sont aussi importants, notamment ceux qui concernent l'itinérance, la santé mentale et les problèmes de dépendance. Les groupes communautaires se démarquent par leur innovation et leurs pratiques, qui sont souvent étudiées à l'international. La pratique québécoise en intervention est très suivie.
Je répète que le gouvernement du Québec doit faire des choix déchirants. On sait que 45 % du budget annuel du Québec est consacré à la santé. Forcément, il doit augmenter sa capacité.
J'implore mes collègues députés du Québec de comprendre et d'utiliser leur leadership pour convaincre le gouvernement qu'il fait fausse route en voulant empiéter sur les champs de compétence du Québec et en voulant imposer des normes. On joue avec les mots. Je suis certaine que le leader adjoint du gouvernement me le dira tantôt. On sait que les libéraux ne veulent pas les imposer. Aucun gouvernement provincial ne va accepter de participer à une négociation sur des normes pancanadiennes en santé pour les CHSLD. Il n'y en a aucun. Si cela ne fonctionne pas, on ne peut pas l'imposer.
Je demande la collaboration de tous les députés du Québec qui siègent à la Chambre pour faire front commun avec le premier ministre du Québec, qui demande et exige le respect des compétences de sa province, et qu'on laisse tomber cette idée d'imposer des normes pancanadiennes pour les CHSLD.
:
Monsieur le Président, je veux remercier ma formidable collègue, ma lumineuse collègue de de sa présentation des plus élogieuses. Fort heureusement, je portais mon masque; autrement tout le monde m'aurait vu rougir.
Comme on le sait sans doute, le rouge ne me va pas très bien. Cela ne fait pas partie de ma palette de couleurs, quoique j'ai l'habitude de dire que, le rouge, il vaut mieux le porter ou le consommer que le subir.
Cela dit, pas plus tard qu'hier, vers 20 heures, mon vis-à-vis le a publié le gazouillis suivant:
Le 10 décembre, le pm — que je ne nommerai pas, puisque le Règlement m'en empêche — et moi-même rencontrerons les premiers ministres du Canada pour discuter de notre lutte commune contre la COVID-19, du renforcement des soins de santé ainsi que de la logistique et distribution des vaccins.
Outre le fait de savoir quand elles vont pouvoir enfin commencer à vacciner les gens et quand les vaccins seront finalement disponibles, la principale demande des provinces et du Québec, c'est l'augmentation substantielle des transferts en santé. Or, ce qui est formidable, dans cette déclaration de la part du ministre des Affaires intergouvernementales, c'est que cette invitation a été lancée, alors que le du Canada s'était assuré d'arriver à la réunion les mains vides.
Pourquoi s'était-il assuré d'arriver à la réunion les mains vides? C'est que, l'après-midi même, la a pour ainsi dire fait la description de la façon dont elle allait utiliser l'argent qu'elle n'a pas, de comment elle allait faire en sorte de dépenser cet argent qu'on emprunte. Surprise, il n'y avait pas une cenne de prévue pour les transferts aux provinces.
Imagine-t-on le ridicule de la situation? Nous vivons une crise sanitaire sans précédent et le gouvernement fédéral ne trouve pas le moyen de répondre à cette demande élémentaire des provinces et du Québec voulant qu'on augmente les transferts pour leur permettre de faire face non seulement à cette pandémie, mais à la gestion au quotidien des soins de santé sur leur territoire.
On constate que le gouvernement préfère investir ailleurs. Il préfère investir dans un système « national ». Comme le disait ma collègue de Salaberry—Suroît et comme le disait l'ancien chef du Bloc québécois, M. Lucien Bouchard, il y a deux pays dans ce pays. On n'a évidemment pas la même définition de ce qui est national. Pour ce qui est d'un système national de garde à l'enfance. Le Québec est déjà doté d'un tel service, parce que nous en avons fait le choix, comme le soulignait ma collègue.
En ce qui concerne les normes nationales pour les soins de longue durée pour nos aînés, on se demande ce qui a amené le gouvernement fédéral à se dire qu'il faudrait investir dans des normes plutôt que dans la santé. Il va imposer des normes aux provinces et au Québec dans un secteur auquel le gouvernement fédéral ne connaît absolument rien. Le gouvernement fédéral n'a absolument aucune compétence en la matière, mais il prétend qu'il sait comment cela marche et il va dire aux provinces et au Québec comment cela fonctionne.
Qu'est-ce qui a amené le gouvernement fédéral à se dire qu'il fallait qu'il intervienne? Selon lui, les provinces ont été tellement négligentes qu'il a fallu envoyer les Forces armées. C'est comme si les Forces armées pouvaient intervenir, sur le plan humanitaire, seulement à l'étranger. Je veux juste rappeler à nos collègues que les Québécoises et les Québécois paient pour cette armée. Quand on en a besoin, il est normal qu'elle puisse intervenir.
Revenons sur l'intervention des Forces armées canadiennes. Il est intéressant de constater que ces dernières ne recommandent pas du tout au gouvernement fédéral de faire ce qu'il s'apprête à faire. En effet, elles lui disent plutôt qu'il existe déjà tant et plus de normes et que le problème n'est pas là.
Le problème, c'est le personnel, ce sont les paires de bras disponibles et qualifiées. Dans le rapport, il est écrit: « Selon nos observations, le besoin criant des CHSLD est au niveau du personnel avec formation médicale ». Le réseau, le Québec et les autres provinces n'ont pas besoin de normes, mais de ressources.
Ce qui est arrivé dans les CHSLD du Québec et les établissements de soins de longue durée de toutes les autres provinces depuis le printemps est le résultat de la négligence du gouvernement fédéral. On me demandera comment cela peut être. C'est fort simple. Le gouvernement fédéral avait convenu au départ de fournir 50 % du financement des soins de santé, mais il n'investit pas un sou dans les soins de longue durée pour les aînés.
Le résultat des coupes fédérales effectuées dans le financement est que 80 % à 85 % des frais pour les soins de longue durée sont assumés par le gouvernement du Québec et le reste par les usagers eux-mêmes. Pour assumer ces quelque 85 % des frais, le gouvernement du Québec est obligé de piger dans les rares ressources qui lui restent pour les soins de santé après les compressions budgétaires successives du gouvernement fédéral. Si le gouvernement fédéral avait maintenu sa contribution à 50 %, les gouvernements du Québec et des provinces auraient disposé de davantage de ressources pour être en mesure de s'occuper adéquatement des soins de longue durée. Cependant, le gouvernement fédéral a choisi de se désengager.
C'est pourquoi nous sommes un peu terrifiés quand le gouvernement fédéral nous dit qu'il veut imposer de nouvelles normes, assorties d'une enveloppe budgétaire. Nous savons qu'il finira par retirer cette enveloppe, mais sans retirer ses normes. En effet, le gouvernement fédéral a maintenu ses exigences en vertu de la Loi canadienne sur la santé même s'il ne fournit plus que 20 % du financement des soins de santé au Canada.
Je vais conclure en revenant sur le libellé de la motion. Cette dernière propose que la Chambre « salue le travail extraordinaire des travailleuses et des travailleurs de la santé (notamment les médecins, infirmières, infirmiers et préposés) pendant la pandémie de COVID-19, particulièrement auprès des personnes âgées, mais aussi auprès de toute la population ». Nous nous entendons tous et toutes sur cela.
La motion propose aussi que la Chambre « reconnaisse le courage et les sacrifices exigés tant pour eux que pour leurs familles pour être en première ligne ». Nous ne pouvons pas être en désaccord avec cela non plus.
La motion propose que la Chambre « souligne le travail du Québec et des provinces pour répondre à la crise sanitaire et constate les effets directs sur leurs budgets respectifs ». Il est sûr que la pandémie a un effet direct sur les finances du Québec et des provinces. Le gouvernement fédéral peut bien ne pas le reconnaître, mais c'est un fait.
Finalement, la motion propose que la Chambre « demande au gouvernement d'augmenter de façon significative et durable les transferts canadiens en santé avant la fin de 2020 afin de soutenir les efforts des gouvernements du Québec et des provinces, des travailleurs de la santé et de la population ». Il est possible que ce dernier point suscite un certain désaccord.
J'ai entendu les discours de mes collègues du Parti libéral jusqu'à présent. Je dirais simplement à ces collègues que, même si le dernier élément de la motion ne les satisfait pas vraiment, ils doivent voter en faveur de cette motion pour au moins deux raisons. La première est que cela respecte la Constitution imposée par le Parti libéral du Canada au Québec. La seconde est que cela respecte la parole du gouvernement fédéral, qui s'était engagé à l'époque à assumer 50 % de la facture des soins de santé.
:
Monsieur le Président, je suis très content de pouvoir communiquer mes opinions et, bien sûr, parler de ce que vivent les travailleurs de première ligne du domaine de la santé dans ma circonscription.
[Traduction]
Je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Il ne fait aucun doute que la pandémie est sans précédent. C'est un défi pour tout le pays. C'est un défi pour les familles et les particuliers. Les familles et les communautés ont uni leurs efforts. C'est très important de le souligner, et je tiens à les remercier.
Les travailleurs de la santé sont l'épine dorsale des efforts de lutte contre la pandémie. Ils ont joué — et continuent de jouer — un rôle extrêmement important. Je tiens également à remercier les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral de leur excellent travail, une approche Équipe Canada, pour ainsi dire.
Je souhaite également mentionner les personnes qui nous ont aidés à traverser la pandémie: les travailleurs de première ligne, les travailleurs de la santé, le personnel dans les établissements de soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées, les militaires, même les employés dans les stations-service, les dépanneurs et les épiceries, qui ont tous joué un rôle on ne peut plus important. Je tiens à remercier et à souligner certaines d'entre elles dans ma circonscription.
Je tiens à remercier les infirmiers qui travaillent dans les établissements suivants: Ocean View Manor, à Eastern Passage; Ivy Meadows, à Beaver Bank; et Sagewood, à Sackville. Ils ont fait — et continuent de faire — un travail extraordinaire. J'aimerais saluer tout particulièrement certaines personnes que j'ai rencontrées pendant l'été, au cœur de la pandémie. Je pense à Sabrina, du dépanneur de Beaverbank, qui a soutenu sa communauté. Sans oublier VJ, du dépanneur Cooks, à Middle Sackville, et Sandra, de la boutique By the Ocean Art, à Eastern Passage. Tellement de gens et de groupes ont mis la main à la pâte. Je tiens à les remercier. C'est extrêmement important.
Certains organismes ont également joué un rôle crucial. Par exemple, le Boys & Girls Club, à East Preston, qui a livré des boîtes-repas; le Lions Christmas Express, à Fall River; le Beacon House, à Sackville; la banque alimentaire communautaire d'Eastern Passage-Cow Bay; et le musée du patrimoine de Waverley. Tous ces organismes remarquables ont dû faire les choses autrement pour offrir leur aide, et ils ont fort bien réussi.
Je tiens également à rendre hommage à certains bénévoles, comme Stefanie, de Porters Lake, qui a organisé la course de cinq kilomètres pour la société Craig's Cause, qui lutte contre le cancer du pancréas. Je la félicite de son Ieadership. Je pense aussi à Sandra MacDonald-Miles, de Fall River, qui a recueilli plus de 800 livres de nourriture pour les Néo-Écossais. Ce sont là des histoires formidables, et je suis convaincu que tous les députés en auraient aussi à raconter.
Je veux remercier les entreprises qui ont dû faire les choses autrement pour assurer leur survie. Elles ont dû trouver des moyens d'augmenter leurs revenus tout en réduisant leurs dépenses. Certaines d'entre elles ont même réorienté leurs activités à la suite de l'appel de notre pour trouver des façons différentes d'aider les Canadiens durant la pandémie. En Nouvelle-Écosse, Stanfield's a modifié sa production pour fabriquer des blouses. À Dartmouth, Spring Loaded s'est mise à fabriquer des écrans faciaux. Ces entreprises sont très importantes.
Je veux remercier le gouvernement d'aider les gens, y compris les personnes âgées, grâce à divers programmes: la PCU, la subvention salariale, la subvention pour le loyer, les paiements aux aînés et le programme pour les handicapés. Je ne dirai jamais assez à quel point ces programmes sont importants. En tant que député, j'étais vraiment fier que le gouvernement mette en place ces programmes, et ensuite d'entendre des députés de partout au pays proposer des ajustements pour que les programmes répondent encore mieux aux besoins des Canadiens et des entreprises.
La deuxième partie de mon discours concerne les soins de santé et la collaboration avec les provinces et les territoires.
J'aimerais remercier l'Agence de la santé publique du Canada. Elle a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement, les provinces et les territoires, nos partenaires internationaux et les organisations qui s'occupent de la santé à l'échelle internationale. C'est un incroyable réseautage qui nous a été bénéfique pendant toute la pandémie et qui continuera à l'être par la suite.
Les soins de santé sont un domaine très important pour les Canadiens de l'Atlantique en Nouvelle-Écosse, tout comme le transfert en santé, car c'est dans notre province qu'il y a le plus grand nombre de personnes âgées. Comme le financement est basé sur la population plutôt que sur le ratio, c'est un problème pour nous. Toutefois, il faut reconnaître que le gouvernement a investi non seulement dans l'accord sur les transferts en santé, mais aussi dans les soins à domicile. C'est ce que les Canadiens ont souligné essentiellement.
En Nouvelle-Écosse, les grandes priorités sont la santé mentale, l'assurance-médicaments, les stratégies en matière de démence et les médecins de famille. Le gouvernement travaille très dur dans ces domaines pour aider les Canadiens et il planche notamment sur des normes nationales pour les soins de longue durée et la santé mentale, qui sont des enjeux majeurs.
En ce qui concerne l'aide aux provinces, je ne saurais trop remercier le gouvernement pour l'Accord sur la relance sécuritaire de 19 milliards de dollars, auxquels viennent s'ajouter 2 milliards pour l'éducation, ce qui est un gros investissement, pour aider au dépistage, fournir des moyens et de l'équipement de protection individuelle.
Maintenant, nous investissons dans des places en garderie, comme les députés l'ont entendu dire hier, et c'est très important.
Je tiens à remercier les Forces armées canadiennes de leur aide. Lorsque nous recevrons le vaccin, les Forces armées canadiennes viendront nous épauler pour la distribution.
[Français]
J'aimerais rappeler des éléments très importants au Bloc québécois, qui ne cesse de parler de champs de compétence parce que la situation le met mal à l'aise.
Je vais lui dire ce qu'il en est vraiment. Notre gouvernement fédéral doit faire respecter des normes et il a l'obligation d'assurer des soins de santé uniformes et les mêmes droits à tout le monde partout au pays. Il faut arrêter des gens comme le premier ministre Jason Kenney de l'Alberta, qui cherche à privatiser les soins de santé. Nous sommes en train d'investir pour les aînés et pour les services de garde, qui sont aussi très importants. Nous devons nous assurer que nous avons des normes.
C'est là que le Bloc québécois semble faire fausse route. Nous pouvons parler au nom du Québec, car notre Parlement représente tout le Canada et nous avons des responsabilités. Il n'y a pas que le Bloc québécois qui détient la vérité en ce qui concerne les appuis nécessaires.
Je suis un peu déçu de mon collègue de , que j'admire. Il a donné deux discours. Lors de celui de la semaine dernière sur la langue française, il n'a pas exprimé beaucoup d'émotion et je ne sais pas pourquoi. Encore aujourd'hui, en présentant sa motion, il était un peu vague.
Je vois que mes amis du Bloc québécois, que j'aime beaucoup, continuent d'appuyer les conservateurs. Je me demande si quelque chose de nouveau va se passer dans la nouvelle année. Est-ce que le Bloc québécois et les conservateurs vont s'allier? Y aura-t-il une coalition gouvernementale entre le député de et le député de ?
Je me pose la question parce que cela commence à devenir de plus en plus évident que le Bloc québécois n'a pas beaucoup de marge de manœuvre tandis que les conservateurs, eux, aiment tout à coup tout le monde et souhaitent de plus en plus aider les gens. Pourtant, si l'on s'en souvient bien, pendant longtemps, les conservateurs ne faisaient que faire des coupes budgétaires en santé.
Notre gouvernement a rétabli les investissements en santé. Nous continuons de faire ces investissements, non seulement en vertu des ententes en vigueur, mais aussi dans tous les autres secteurs qui sont importants pour les Canadiennes et les Canadiens.
Encore une fois, je ne suis pas en train de faire un discours pour le compte du Bloc québécois, mais je m'inquiète de voir où il s'en va.
Lorsque les conservateurs fédéraux étaient au pouvoir en 2011, le ministre ontarien de la Santé de l'Ontario a dit:
[Traduction]
« ... c'est une offre fédérale unilatérale [...] Cette année, pour Noël, nous aurons un morceau de charbon. »
[Français]
Le gouvernement de l'Ontario trouvait que les conservateurs fédéraux avaient une approche unilatérale, mais la situation est tout à coup différente lorsqu'on parle des champs de compétence. Pour notre part, notre gouvernement est un gouvernement national. Nous sommes là pour tous les Canadiens, pour les familles, pour les organisations. Nous sommes là pour tout le monde partout au pays.
Nous allons assurer la mise en œuvre de normes acceptables afin que les droits des aînés soient respectés, qu'ils habitent au Québec, en Alberta, en Nouvelle-Écosse ou au Nouveau-Brunswick.
:
Monsieur le Président, les Canadiens et les Canadiennes sont très fiers de leur système public de soins de santé. Au Québec, nous sommes chanceux d'avoir l'un des systèmes les plus progressistes et les plus complets du pays.
Avant de rentrer dans les détails de notre collaboration avec le gouvernement du Québec ainsi qu'avec tous les gouvernements provinciaux en matière de santé, j'aimerais tout d'abord m'adresser aux travailleurs de la santé.
Ces temps-ci, on parle souvent de chiffres, par exemple du nombre de cas et des montants d'argent, comme je le ferai très bientôt. Cependant, notre système de santé est composé d'êtres humains, d'hommes et de femmes, de Québécois et de Québécoises, de Canadiens et de Canadiennes. Je pense entre autres à tous ceux qui travaillent dans les centres de dépistage gratuit, à Outremont, à Côte-des-Neiges et dans le Plateau et Mile-End. Je pense également au personnel du CHUM, du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, de l'Hôpital général juif et du Centre hospitalier de St. Mary.
Les infirmières travaillent jour et nuit, tout comme les médecins et les chirurgiens, les préposés, les réceptionnistes, ainsi que ceux qui font le ménage et la cuisine. Ils sont tous fatigués. Cela fait plus de neuf mois qu'ils font face à une crise sanitaire. Nous reconnaissons tous leur travail, et leurs demandes pour obtenir davantage de ressources sont plus que légitimes. C'est pourquoi le gouvernement fédéral a consacré 3 milliards de dollars pour bonifier le salaire de nos travailleurs essentiels.
La motion qui est devant nous contient quatre éléments. Vous ne trouverez pas beaucoup de collègues pour qui les trois premiers éléments posent le moindre problème. Je ne manquerai jamais une occasion de remercier nos travailleurs de première ligne et de saluer les sacrifices qu'ils ont dû faire et qu'ils continuent de faire. Par contre, pour ce qui est du quatrième élément de la motion, qui nous demande essentiellement de fournir des chèques en blanc aux provinces, je me pose des questions.
Notre gouvernement est déterminé à collaborer avec l'Assemblée nationale ainsi qu'avec tous les gouvernements provinciaux et territoriaux pour améliorer l'accès aux soins pour tous. C'est dans ce contexte que notre gouvernement a annoncé qu'il entamait des négociations avec les provinces sur les soins de santé et les transferts. Cette rencontre est d'ailleurs prévue pour le 10 décembre, dans une dizaine de jours à peine.
Certes, la pandémie de la COVID-19 a mis en évidence l'importance d'avoir des systèmes de santé solides et résistants. Elle a montré que les systèmes de santé doivent être plus que flexibles et capables d'atteindre les personnes dans leur foyer et dans leur collectivité.
Le gouvernement du Canada s'est engagé à travailler en partenariat avec les provinces et les territoires pour renforcer les soins de santé grâce à des investissements ciblant les soins virtuels, les soins à domicile, les CHSLD, le milieu communautaire, ainsi que les services en santé mentale et en toxicomanie. C'est un véritable effort pancanadien pour offrir les meilleurs soins possible aux Canadiens. C'est une collaboration sans précédent entre les différents niveaux de gouvernement.
Rappelons-le: durant les neuf derniers mois, le gouvernement fédéral a déjà offert un soutien direct aux provinces totalisant plus de 24 milliards de dollars. Autrement dit, en neuf mois, 24 milliards de dollars des coffres du fédéral ont été dirigés vers les gouvernements provinciaux.
En fait, si nous considérons non seulement les transferts aux provinces, mais bien tous les programmes, durant les neuf derniers mois, le gouvernement fédéral a fourni presque 85 % du financement pour soutenir les Canadiens, y compris bien sûr les Québécois et les Québécoises, afin de lutter contre la pandémie. Cela comprend également plus de 25 milliards de dollars alloués précisément pour lutter contre la COVID-19, protéger la santé des Canadiens et favoriser une relance sécuritaire.
On parle de plus que 4 milliards de dollars pour l'achat d'équipement de protection individuelle, de plus de 4 milliards de dollars pour aider les provinces à accroître leur capacité de dépistage, de 2,3 milliards de dollars pour le transport en commun dans nos municipalités, de plus de 1 milliard de dollars pour la recherche médicale, et bien plus encore.
En tant que mère de famille, j'aimerais aussi souligner le transfert aux provinces de 2 milliards de dollars pour le retour sécuritaire en classe, dont la moitié a été transférée au mois de septembre.
Alors que nous entendons souvent des arguments relatifs à la compétence exclusive des provinces en matière d'éducation, je ne me souviens pas d'avoir entendu beaucoup de bruit en rapport à ce transfert qui, je rappelle, vient avec certaines conditions.
Tous ces investissements ciblés s'ajoutent au financement que notre gouvernement fédéral fournit déjà aux provinces et aux territoires par l'intermédiaire du Transfert canadien en matière de santé, que j'appellerai le TCS. En 2020-2021, le gouvernement transférera près de 42 milliards de dollars de financement par l'intermédiaire du TCS pour soutenir les systèmes de santé provinciaux et territoriaux, soit un total de plus de 200 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
Évidemment, il faudrait également se rappeler les prêts de 20 milliards de dollars d'investissement dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire. Ces investissements, venant encore une fois des coffres du gouvernement fédéral, ont permis d'augmenter le transfert de notre gouvernement en matière de santé fourni aux provinces de plus de 23 % par rapport au TCS. C'est une augmentation de 23 %.
En ciblant les investissements sur des priorités précises, notre gouvernement aide les provinces à élargir l'accès aux services là où ils sont le plus nécessaires. Par exemple, nous savons que la pandémie crée une crise de santé mentale. Notre gouvernement investit dans les services en santé mentale et en toxicomanie pour aider les provinces à mettre en œuvre des initiatives qui élargissent l'accès des enfants et des jeunes aux services communautaires en santé mentale, qui diffusent des modèles communautaires de soins en santé mentale fondés sur des données probantes et des modèles d'intervention appropriée sur le plan culturel qui sont intégrés aux services de santé primaire, et augmentent la disponibilité des services communautaires intégrés en santé mentale et en toxicomanie pour les personnes ayant des besoins complexes en matière de santé.
Les Canadiens et les Canadiennes attendent des gouvernements qu'ils obtiennent collectivement des résultats concrets. En conséquence, les ministres de la Santé se sont engagés à mesurer leur rendement et à rendre compte des résultats obtenus par ces investissements. Encore une fois, c'est en concertation avec le gouvernement du Québec que nous avons développé cette approche, qui comprend des conditions et des cibles claires.
Des accords bilatéraux avec les provinces sont une façon ciblée de concentrer les efforts sur les secteurs des systèmes de soins de santé où les ressources sont les plus nécessaires. Nos investissements ciblés contribuent à mettre les soins de santé sur la voie de la durabilité à long terme. Maintenant, les accords bilatéraux sur les soins virtuels aident les provinces et territoires à accélérer leurs travaux. Pour compléter les efforts déployés par ces initiatives, notre gouvernement continuera de travailler en collaboration avec les provinces et les territoires afin d'améliorer l'accès aux médecins de famille et aux équipes de soins primaires, d'accroître la capacité de fournir des soins de santé virtuels et de renforcer le régime d'assurance-maladie.
Nous sommes impatients de continuer à travailler avec le gouvernement du Québec et ceux de tous les gouvernements provinciaux et territoriaux pour apporter des changements significatifs à nos systèmes de santé afin de mieux soutenir les Canadiens et les Canadiens de tout le pays.