Que, étant donné qu’un vaccin représente l’occasion de prendre le dessus sur la pandémie de COVID-19 et que l’efficacité de son déploiement est essentielle à la santé, la sûreté et la sécurité économique de tous les Canadiens, la Chambre demande au gouvernement de déposer par voie électronique, conformément à l’article 32(1) du Règlement, d’ici le mercredi 16 décembre 2020, un rapport de situation sur: a) la façon dont chaque type de vaccin sera livré en toute sécurité au Canada, entreposé et distribué à la population canadienne; b) la date à laquelle chaque type de vaccin commencera à être déployé au Canada et les taux de vaccination mensuels prévus; c) toute directive fédérale prévue en ce qui concerne le déploiement du vaccin par groupe prioritaire, comme les travailleurs des soins de santé de première ligne et les aînés; d) le plan de distribution du vaccin aux communautés autochtones, aux membres des Forces armées canadiennes et aux anciens combattants.
— Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec la fougueuse et très compétente députée de qui, depuis le début de la pandémie, contribue à ce que le gouvernement protège mieux les Canadiens.
Après 11 mois, on voit la lumière au bout du tunnel. Grâce à un travail acharné et à de la collaboration, les entreprises pharmaceutiques occidentales ont réussi à produire des vaccins sûrs et efficaces en un temps record. L'accès aux vaccins permettra de relancer l'économie et de faire en sorte que les commerces puissent enfin commencer à pousser un soupir de soulagement. La COVID-19 sera bientôt derrière nous après une année fort difficile.
[Français]
Plusieurs pays voient enfin la lumière au bout du tunnel. Des vaccins ont été développés en un temps record et de nombreux pays ont préparé un plan de vaccination.
[Traduction]
Les États-Unis prévoient que 100 millions de personnes seront vaccinées d'ici la fin de février, et que l'ensemble de la population le sera d'ici le mois de juin. Au Royaume-Uni, on commence les vaccinations la semaine prochaine. Quant à la France, elle met en branle un plan national qui prévoit que l'ensemble du pays sera vacciné d'ici juin.
Le Canada manque à l'appel dans cette liste. Pas plus tard que la semaine dernière, le et deux de ses ministres de premier plan étaient fiers d'annoncer des dates de déploiement des vaccins. Le problème, c'est qu'ils ont chacun avancé avec confiance des dates différentes. Ce manque d'uniformité de la part de ceux qui sont au sommet de la pyramide gouvernementale nationale a des répercussions bien réelles, tant sur le plan du déploiement des vaccins que sur celui de la santé des Canadiens.
Que ce soit bien clair. Nous savons comment les choses vont se passer. Tandis que nos voisins au sud vont remettre leur économie sur les rails, les Canadiens vont recevoir la consigne de rester chez eux, ce qui fait que notre économie va tourner au ralenti. Tandis que les restaurants en Europe vont rouvrir leurs portes, les petits entrepreneurs canadiens vont se faire dire qu'ils doivent attendre et réclamer la PCU ou mettre la clé sous la porte. Tandis que les aînés du Royaume-Uni seront libres de recommencer à serrer leurs petits-enfants dans leurs bras, les familles canadiennes devront continuer de voir leurs êtres chers par FaceTime, par Zoom ou à travers la fenêtre de leur maison.
Le gouvernement a pour objectif flou de vaccination le mois de septembre. Les députés devraient songer à cela un instant. Cela représente 10 mois supplémentaires d'entreprises fermées ou limitées dans leurs activités, de problèmes de santé mentale additionnels, de violence familiale et de toxicomanie. Nous avons tous appris les coûts tragiques qu'entraîne une économie sur les genoux. Tous les Canadiens veulent retrouver une vie normale.
[Français]
Alors que des pays entiers vont sortir du confinement, les Canadiens vont les regarder avec incompréhension. Pourquoi sommes-nous si en retard? Il y aura de l'incertitude au Canada. Notre économie va continuer à souffrir alors que nos voisins vont repartir en force et, surtout, des Canadiens vont devoir continuer à accompagner leur famille à l'hôpital et craindre pour leur santé. C'est profondément injuste.
[Traduction]
C'est inacceptable. Pourquoi sommes-nous si en retard? Qu'est-il arrivé?
C'est simple, le gouvernement a tergiversé. Malgré tout ce que nous savons sur la Chine communiste, malgré que nos services du renseignement aient exposé les mensonges qu'on nous a racontés sur les faux chiffres liés aux cas de COVID, et malgré les efforts concertés de l'État chinois pour contrôler le marché de l'équipement de protection individuelle, le gouvernement libéral a tout de même décidé de s'associer à la Chine pour la mise au point d'un vaccin, et ce, même si la Chine retient prisonniers nos citoyens et s'en prend à nos exportations.
Au printemps dernier, lorsque des journalistes et des députés de l'opposition ont contesté les données des libéraux sur la Chine, le gouvernement les a accusés de faire de la désinformation. Or, toutes les informations étaient factuelles et elles avaient toutes été confirmées. C'est l'incompétence du gouvernement qui est alarmante.
Comme on pouvait s'y attendre, les responsables chinois ont probablement profité des premières avancées canadiennes en matière de recherche sur les vaccins, et lorsque le moment est venu d'envoyer des échantillons au Canada, la Chine a rompu ses relations avec le pays. Après des mois à mettre tous les œufs dans le panier de la Chine, le gouvernement s'est retrouvé le bec à l'eau. Même là, après la catastrophe, le gouvernement a continué de prendre son temps. Lorsque la collaboration avec la Chine a été rompue, il était déjà trop tard pour obtenir un accès rapide aux vaccins.
[Français]
Ce gouvernement a été naïf et tous les Canadiens en paient le prix aujourd'hui. Le a insisté pour travailler avec la Chine alors que nous savons tous que ce pays ne veut pas notre bien. Le résultat est que nous et nos familles n'aurons pas de vaccin avant 10 longs mois.
Sans un plan pour les vaccins, nos entreprises n'auront pas la confiance de réinvestir dans l'économie et la frontière avec les États-Unis risque de rester fermée à cause de l'incompétence des libéraux.
[Traduction]
À l'heure actuelle, le Canada traîne de la patte derrière la plupart des pays du G7 et du G20, dont la population totale s'élève à 2,7 milliards d'habitants. Les citoyens de tous ces pays pourront-ils se faire vacciner avant les Canadiens? Nous ne le savons pas en raison du manque de transparence, de clarté et de compétence du gouvernement.
Au sein du G20, le Canada semble être le seul pays à ne pas avoir établi de plan détaillé pour la distribution des vaccins. En l'absence d'un échéancier concret pour la distribution des vaccins, les entreprises n'auront pas la confiance nécessaire pour réinvestir dans leurs activités ou pour réembaucher les travailleurs canadiens qui ont été licenciés au cours des 11 derniers mois.
En effet, sans échéancier concret concernant la vaccination, les entreprises sont laissées pour compte. Les provinces sont chargées d'une tâche impossible: établir des chaînes d'approvisionnement complexes sans délai, sans détails et sans date de livraison. Les Forces armées canadiennes ont été invitées à se tenir prêtes. Comme nous le voyons aujourd'hui, elle réplique au gouvernement qu'elle a besoin qu'on lui fournisse davantage de détails, les mêmes détails que nous demandons nous-mêmes depuis des mois. L'armée ne doit pas être brandie comme un accessoire lors de séances de photos; elle devrait plutôt être utilisée pour ce qu'elle sait faire le mieux. Le gouvernement doit fournir des instructions plus détaillées à nos militaires, et les laisser les mettre en application.
Pour dire les choses simplement, le Canada n'a toujours pas de stratégie concernant l'acquisition, le stockage et la distribution de vaccins, et sans plan pour les vaccins, il n'y a pas de plan pour l'économie. C'est pourquoi, aujourd'hui, l'opposition conservatrice présente une motion que les Canadiens méritent. Nous insistons sur la mise en place d'un plan de vaccination axé sur la transparence, la clarté et la compétence.
[Français]
Notre parti présente une motion qui va demander de la clarté et un plan à ce gouvernement. Il est temps de protéger les Canadiens.
[Traduction]
Nous demandons au gouvernement de faire passer la santé et la sécurité des Canadiens en premier et de commencer à nous dire quand chaque type de vaccin sera livré au Canada en toute sécurité, comment chaque vaccin sera stocké et quels sont les plans de distribution. Nous ne sommes pas les seuls à demander ces renseignements: les Forces armées canadiennes et le général Vance les demandent aussi. Les provinces les demandent. Pourquoi tout ce secret?
Les Canadiens méritent également de connaître la date à laquelle les premières doses de chaque type de vaccin seront administrées au Canada et la vitesse à laquelle le gouvernement s'attend à ce que les vaccinations soient effectuées. Combien de vaccinations seront effectuées par mois? Tous les autres pays du G20 publient ces informations. Pourquoi le gouvernement libéral ne les publie-t-il pas?
En ce qui concerne un plan, les provinces et les partenaires en santé dans l'ensemble du Canada doivent connaître toutes les lignes directrices fédérales prévues quant à la priorité accordée à certains groupes, comme les travailleurs de la santé de première ligne, les militaires et les aînés vulnérables. Le parle de ces sujets au cours de conférences de presse, mais il refuse de préciser un plan au milieu de la pire crise sanitaire depuis plus d'un siècle. Les Canadiens méritent de célébrer Noël en sachant qu'il existe un plan qui leur donnera des certitudes. Les familles sont en difficulté. Elles veulent reprendre une vie normale.
Le gouvernement doit également indiquer le plan pour les communautés autochtones, dont beaucoup sont éloignées; les familles des militaires, tant au pays qu'à l'étranger; et les anciens combattants. Ces trois segments de la population sont la responsabilité exclusive du gouvernement fédéral en matière de santé et ils méritent aussi un plan.
Cette motion est pleine de bon sens et elle a été présentée en toute bonne foi. Cette information est réclamée par les militaires, et c'est pourquoi nous demandons au gouvernement de la faire connaître avant Noël. Montrons à tous que le Canada sera prêt. Nous accusons peut-être un certain retard par rapport à d'autres pays, mais montrons à la planète que, le jour où le Canada aura ses vaccins, il sera prêt. J'ose espérer que le gouvernement va arrêter de traîner la patte, car après avoir tardé à fermer la frontière et à doter le pays de tests de dépistage rapide, il devrait au moins prouver aux Canadiens qu'il a un plan et leur donner l'espoir que l'année 2021 sera meilleure que celle qui s'achève.
:
Madame la Présidente, le a très bien expliqué pourquoi cette motion était nécessaire. Il a dit ce que cela signifiait d'avoir un plan pour les Canadiens, parce qu'il faut qu'on voie une issue à la crise de la COVID-19.
Je voudrais prendre une minute de mon temps de parole pour expliquer pourquoi il est important de soutenir cette motion. Le a souligné les lacunes de la réponse du gouvernement et la façon dont il panique et a expliqué la nécessité qu'il y a d'avoir des certitudes. Ce faisant, le chef de l'opposition a fait un excellent travail.
Cependant, je dois expliquer aux membres du gouvernement ce qui se passe. Une histoire est sortie aujourd'hui, et une citation d'un médecin épidémiologiste à l'hôpital d'Ottawa, Doug Manuel, circule dans les médias. Ici à Ottawa, il y a, en fait, une baisse du nombre de cas de COVID-19, ce qui est tout à l'honneur des responsables de la santé publique et de la population, mais selon Doug Manuel, cela s'explique par le nombre élevé d'employés du gouvernement qui peuvent se permettre de travailler à domicile.
Ce qui m’inquiète, c’est qu’ici, à Ottawa, beaucoup de gens prennent des décisions et se démènent et ne ressentent peut-être pas l’urgence qu’on ressent dans d’autres régions du pays. En ce moment même, des millions de Canadiens qui avaient un revenu stable, une entreprise et des espoirs il y a 11 mois n’ont plus ces espoirs maintenant.
Je ne dis pas que quelque chose va de travers avec les fonctionnaires. Je les remercie de leur travail. Cependant, la réalité est que des Canadiens souffrent. Quand le sort de sa résidence pour dire que les entreprises se porteront mieux avec des confinements prolongés, ce sont les propos d’une personne privilégiée qui ne peut pas comprendre le stress que subissent des millions de Canadiens cette année à cause des confinements, de l’incertitude et d’un gouvernement qui brasse de l’air.
C’est pourquoi la Chambre est saisie de cette motion aujourd’hui. Elle oblige le gouvernement, de bonne foi, à donner aux Canadiens une porte de sortie, un plan, une certitude.
J’ai demandé aux Canadiens, il y a une semaine environ, de me raconter ce qu’ils vivent. J’ai reçu un tas de messages. Des centaines et des milliers d’histoires sont arrivées dans mon bureau. Je veux lire un courriel.
Il dit ceci: « Fin mars, après mon congé de maternité, j’ai repris mon emploi à temps plein à un moment où je n’avais aucun accès stable à des services de garde et trois enfants à la maison, dont deux qui devaient suivre leurs cours en ligne. Ma famille s’est débattue jusqu’à ce que notre garderie rouvre. La vie ne s’est pas arrêtée avec la COVID-19. Tous les problèmes que connaissent généralement les familles n’ont fait que s’accentuer. En plus d’élever trois enfants et d’avoir un travail exigeant à temps plein, depuis la maison, et de devoir m’y retrouver dans les consignes dont on nous abreuve constamment et qui ne cessent de changer, à propos des restrictions, des réouvertures et des fermetures du printemps à l’automne, j’ai dû aussi mener une bataille juridique pour la garde des enfants dans un cadre déroutant d'audiences à distance qui a fait voler en éclats les freins et contrepoids de l’ancien système. Il en est résulté pour ma famille un stress et une angoisse décuplés. Je peux certainement dire que les confinements ordonnés par le gouvernement ont des répercussions sur ma santé et mon bien-être et sur la santé et le bien-être de ma famille. »
Elle poursuit: « Voici un résumé de ce que nous avons subi: fermeture des services de garde, pertes de revenus dans les entreprises qui forcent les employés à accepter des réductions salariales en raison du ralentissement dans le secteur de l'énergie et de la COVID-19, forte augmentation de l'anxiété à la réouverture des écoles, consignes qui varient littéralement d'un jour à l'autre et qui causent de l'anxiété et du stress aux enfants, suspension des droits conférés par la Charte et de la liberté d'association, imposition d'une limite au nombre de personnes qu'on peut recevoir chez soi, suspension de la liberté de réunion pacifique, imposition de limites relatives aux rassemblements, suspension de la liberté de circuler librement, annulation des voyages prévus et interdiction de faire des voyages et des réunions dont nous aurions pourtant besoin, augmentation du stress et de l'anxiété, impossibilité de voir des amis et des proches qui peuvent avoir besoin d'aide et qui sont isolés en raison des interdictions de déplacement, impossibilité de participer aux activités confessionnelles. »
C'est ce qui se passe sur le terrain. C'est ce qui est en jeu, sans parler du fait que des milliers de Canadiens sont morts de la COVID-19. Nous constatons des situations graves dans les foyers pour personnes âgées au pays. Tout cela nous arrive alors que le gouvernement n'est pas capable de nous donner de l'information de base sur ce qui nous attend.
Et au moment même où tous ces Canadiens m’écrivent à mon bureau, on apprend que les États-Unis vont commencer à administrer leurs vaccins. Dans l’État de New York, ça va commencer dans quelques jours, voire dans quelques heures. Au Royaume-Uni, ils ont commencé aujourd’hui. Et nous, où est notre plan? Le gouvernement a dépensé des centaines de milliards de dollars, a fermé le Parlement pendant des mois et a aboli nos institutions démocratiques, tout cela sous prétexte d’enrayer la propagation de la COVID-19, mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. C’est encore pire qu’avec la première vague. Nous ne pouvons vraiment pas continuer comme ça.
Les uns après les autres, les gens m’écrivent pour me dire qu’ils souffrent d’un trouble de santé, mais qu’ils ne peuvent pas se faire soigner à cause du confinement. D’autres m’écrivent parce qu’ils ont de graves problèmes de santé mentale. Les gens sont désespérés. Nous sommes ici à nous occuper de futilités pendant que la maison brûle. L’énoncé économique, le quasi-budget, que le gouvernement a présenté la semaine dernière n’était assorti d’aucun plan. C’était un ramassis de conjectures, comme si nous allions réussir à chasser le virus à coups de millions de dollars. Nous avons besoin d’un plan pour des choses aussi essentielles que les informations sanitaires, les tests rapides et les vaccins. Voilà la raison pour laquelle cette motion a été présentée aujourd’hui à la Chambre.
Pourquoi l'opposition officielle est-elle obligée de talonner le gouvernement pour qu’il agisse raisonnablement? Pour moi, c’est franchement un problème de manque de compétence. Nous avons vu les tergiversations de la en matière de masques et de fermeture des frontières. Elle a commencé par dire que le virus ne se transmettait pas d'une personne à l'autre, puis elle s'est ravisée et nous a annoncé qu'en fin de compte, c’était possible que la transmission se fasse. Après nous avoir appris que notre système d’alerte en cas de pandémie n’avait pas fonctionné, elle nous a conseillé de ne pas nous inquiéter parce qu'elle avait les données, quoiqu'elle n'était pas certaine s’il fallait des masques à deux ou trois épaisseurs.
C’est assez. Les gens ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école. Ils ne peuvent pas avoir accès à des services de santé mentale. Ils sont séparés de leur famille. Moi, je suis privilégiée d’être ici, à faire pression pour que certaines choses se fassent. Mais je n’ai pas vu mes enfants depuis six mois. Le gouvernement sait-il ce que c’est de rentrer dans un appartement vide, chaque soir, et de ne pas pouvoir voir ses enfants?
Je suis privilégiée d’être ici. Je continue de recevoir mon chèque de paye. Mais je voudrais savoir ce que des millions de Canadiens veulent savoir, c’est-à-dire quand je vais pouvoir voir ma belle-mère, qui a un cancer du sein au stade 4? Ma situation n’est pas unique, mais je sais que je suis privilégiée. Quand le gouvernement dit que ce sera peut-être en septembre ou en janvier et que l’opposition ne fait que se livrer à des petits jeux, je lui réponds que c’est le gouvernement lui-même qui n'est pas sérieux. Ça suffit.
Tout ce que nous demandons aujourd’hui, ce sont des informations essentielles. Quand allons-nous pouvoir recevoir ce vaccin? Une fois qu’il nous sera livré, combien de temps faudra-t-il attendre pour qu’il soit déployé dans les provinces? Quel est le plan du gouvernement fédéral pour le déployer? Le gouvernement a des comptes à rendre, et jusqu’à présent, il en a été incapable.
La motion d’aujourd’hui est très simple. Elle enjoint le gouvernement à présenter aux Canadiens un plan précis d’ici Noël, étant donné que la plupart des autres pays l’ont déjà fait parce qu’ils s’y préparent depuis des mois. Ce n’est pas une demande déraisonnable. Nous réclamons simplement des informations qui sont essentielles pour des millions de Canadiens de toutes les régions du pays et de tous les partis.
Le gouvernement va devoir s’organiser, et nous allons l’obliger à le faire.
:
Madame la Présidente, je suis fière de prendre la parole au sujet des mesures prises par le gouvernement du Canada pour assurer aux Canadiens un accès rapide à un vaccin sécuritaire et efficace contre la COVID-19. Plus de 200 candidats-vaccins contre la COVID-19 sont actuellement à divers stades de conception dans le monde. La mise au point et les essais cliniques comportent une dizaine d'étapes.
[Français]
Cette semaine, le vaccin de l'entreprise Pfizer est devenu le premier à être homologué au Royaume-Uni. Plusieurs autres fabricants devraient soumettre sous peu leurs données finales aux organismes de réglementation du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne.
[Traduction]
À l'heure actuelle, nous nous attendons à ce que des vaccins soient offerts au Canada au début de 2021. Après une longue année très difficile, il s'agit d'une bonne nouvelle à laquelle nous nous préparons depuis plusieurs mois.
Les programmes de vaccination et les processus d'approbation réglementaire du Canada sont parmi les meilleurs au monde. Nous disposons de systèmes bien établis de distribution de vaccins à la population, et nous inoculons depuis longtemps des vaccins contre diverses maladies comme la grippe, la rougeole et la polio. Nous tirerons profit de cette expérience ainsi que de l'infrastructure que nous avons construite au fil des décennies.
Au cours des derniers mois, beaucoup de choses se sont passées en coulisses pour s'assurer que le Canada est bien placé pour obtenir des vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19 et les distribuer aux Canadiens en 2021. Depuis le début de la pandémie, nous savions qu'il nous fallait mettre en place les conditions garantes de notre succès. Nous avons agi rapidement en adoptant les mesures nécessaires pour que le Canada soit prêt dès qu'un vaccin serait homologué. L'approvisionnement fait partie de ces mesures.
[Français]
Compte tenu des recommandations de groupes de travail sur le vaccin contre la COVID-19, le Canada a déjà signé des ententes avec sept entreprises différentes afin de réserver des doses de vaccin contre la COVID-19 pour les Canadiens.
Nous ne savons pas encore quel vaccin sera le plus efficace pour prévenir la transmission de la maladie. C'est pourquoi nous avons précommandé les vaccins candidats les plus prometteurs, avec la possibilité d'augmenter le nombre de doses commandées pour en avoir suffisamment pour l'ensemble de la population.
[Traduction]
De plus, le gouvernement a promis de verser 220 millions de dollars au mécanisme COVAX. Je tiens à remercier ma collègue, la , du travail qu'elle a accompli. Le COVAX, qui comprend un système de garantie de marché, est conçu pour assurer aux pays du monde entier l'accès rapide, juste et équitable aux vaccins contre la COVID-19, ce qui permettra de ralentir la pandémie.
Cette entente comprend la possibilité d'acheter des doses pour 20 % des Canadiens ainsi que l'engagement d'investir 220 millions de dollars supplémentaires pour fournir des vaccins aux pays en développement.
Maintenant que ces ententes d'achat ont été conclues, la prochaine étape consiste à s'assurer que les nouveaux vaccins sont sûrs et efficaces.
La création d'un vaccin repose sur un long processus d'une grande complexité. En temps normal, les recherches approfondies nécessaires à la création d'un produit sûr et efficace peuvent prendre des années. Nous ne sommes toutefois pas dans une époque normale, puisque nous luttons contre une pandémie et que des vies humaines sont en jeu. Le temps presse. Les scientifiques et les chercheurs se sont mis à la tâche, partout sur la planète, dans le but d'accélérer la création d'un vaccin. Pour ce travail, ils s'appuient sur la collaboration et tirent parti des dernières innovations.
[Français]
Santé Canada est l'organisme canadien de réglementation qui examine les nouveaux vaccins pour en assurer l'efficacité et la sécurité et les homologuer. Normalement, ces examens ont lieu une fois toutes les études cliniques terminées et l'ensemble des résultats communiqués.
[Traduction]
Cela dit, étant donné la situation d'urgence que crée la COVID-19, nous savons qu'il faut faire preuve de souplesse sans tarder de façon à accélérer ce processus sans compromettre la sûreté, la qualité et l'efficacité des produits. C'est pourquoi j'ai signé, cet automne, un arrêté d'urgence concernant l'importation, la vente et la publicité de drogues à utiliser relativement à la COVID-19. Cet arrêté d'urgence nous permet d'accepter des présentations en continu concernant les vaccins et les médicaments. C'est donc dire que les fabricants peuvent nous soumettre des données au fur et à mesure qu'elles sont connues.
Quand un vaccin autorisé sera utilisé dans la population, le Canada continuera de surveiller son innocuité. Ce système de surveillance après la mise en marché permet aux autorités de santé publique de réagir rapidement si les tendances évoluent ou en cas d'incidents anormaux et indésirables. À ce jour, les demandes d'homologation de vaccins contre la COVID-19 qu'a reçues Santé Canada proviennent de quatre entreprises, soit AstraZeneca, Pfizer, Moderna et, récemment, Janssen.
En même temps que nous effectuons l'examen attentif des soumissions, nous préparons la distribution et l'administration des vaccins aux Canadiens. Il s'agira d'un programme ambitieux et complexe.
Généralement, les vaccins sont envoyés directement du fabricant aux provinces et aux territoires. Cependant, certains vaccins contre la COVID-19 exigent une approche différente. En raison de leur caractère novateur, ils seront assortis d'un nouvel ensemble de considérations logistiques.
Par exemple, les vaccins qui exigent un entreposage à des températures très basses — jusqu'à -80 degrés Celsius — devront être livrés directement du fabricant au lieu d'utilisation, et c'est le fabricant qui sera responsable du transport. D'autres vaccins surgelés seront transportés par des fournisseurs de services logistiques embauchés dans le cadre d'un contrat fédéral. Ces fournisseurs assureront la livraison du lieu de fabrication à des endroits que préciseront les provinces et les territoires.
Bien sûr, cela nécessitera une excellente collaboration avec les provinces et les territoires. Le gouvernement du Canada collabore étroitement avec tous les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec d'autres partenaires de la santé publique pour faire en sorte que le processus soit rapide, équitable et bien coordonné.
[Français]
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous nous attendons à ce que des vaccins soient disponibles au début de 2021. Les stocks initiaux de vaccins seront limités et seulement trois millions de Canadiens pourront y avoir accès.
Comme le nombre de vaccins sera initialement limité, nous devrons déterminer stratégiquement qui se fera vacciner en premier.
[Traduction]
Au Canada, on s'occupe des plus vulnérables de la société. C'est pourquoi le gouvernement du Canada collabore avec des conseillers externes pour désigner les groupes hautement prioritaires qui bénéficieront le plus de la vaccination.
Le Comité consultatif national de l'immunisation est un organisme consultatif externe autonome qui fournit à l'Agence de la santé publique du Canada, en permanence et en temps opportun, des conseils médicaux, scientifiques et de santé publique indépendants, en réponse aux questions de l'Agence relatives à l'immunisation.
Le 3 novembre, le comité a publié des recommandations préliminaires sur les populations clés qui devraient être vaccinées en priorité contre la COVID-19 et a tracé les grandes lignes d'un programme de vaccination ciblé. Le comité a désigné plusieurs populations clés, notamment celles qui sont exposées à un risque élevé de décès à cause de la COVID-19 ou qui risquent de présenter des symptômes graves de la maladie. Ces populations comprennent les personnes âgées et celles ayant un état de santé à haut risque; celles qui sont les plus susceptibles de transmettre la COVID-19 aux personnes exposées à un risque élevé de maladie grave et de décès dus à la COVID-19; les travailleurs essentiels au maintien de la réponse à la COVID-19, notamment les travailleurs de la santé et les préposés aux bénéficiaires dans les établissements de soins de longue durée; les personnes dont les conditions de vie ou de travail les exposent à un risque élevé d'infection ou dont l'infection pourrait avoir des conséquences disproportionnées, y compris les membres des communautés autochtones.
[Français]
Ces recommandations aideront les responsables provinciaux, territoriaux et fédéraux à décider comment distribuer le vaccin. Il faut également noter que nous collaborons activement avec les organisations autochtones nationales pour déterminer comment distribuer le vaccin dans les communautés autochtones adéquatement et dans le respect.
[Traduction]
L'approvisionnement initial sera limité, mais je tiens à préciser qu'il y aura finalement suffisamment de vaccins pour tous les Canadiens qui souhaitent se faire vacciner. Toutefois, comme notre pays a un vaste territoire, nous devrons surmonter certaines difficultés logistiques, comme la conservation des vaccins à des températures très basses, la distance pour se rendre dans les communautés éloignées et la coordination entre les gouvernements, pour n'en citer que quelques-unes.
[Français]
Face à de tels défis, personne n'est plus efficace et n'a plus d'expérience que les Forces armées canadiennes. Depuis le début de la pandémie, les Forces armées canadiennes participent pleinement à l'intervention du gouvernement du Canada.
[Traduction]
La semaine dernière, le major-général Dany Fortin a été nommé vice-président de la logistique et des opérations à l'Agence de la santé publique du Canada, et il supervise la planification logistique. Il se joint aux 27 membres des Forces armées canadiennes qui sont déjà en détachement à l'Agence, notamment des spécialistes de la logistique, des planificateurs des opérations, des pharmaciens, des administrateurs des soins de santé, des ingénieurs et des experts en technologie de l'information. Nous remercions les Forces armées canadiennes de leur aide et leur expertise.
Par ailleurs, l'Agence de la santé publique prend également des mesures pour préparer la distribution du vaccin. La réserve a des sites dans tout le pays et a déjà commencé à distribuer les fournitures nécessaires aux provinces et aux territoires. Cela comprend des millions d'aiguilles, de seringues, de tampons alcoolisés ainsi que des congélateurs pour l'entreposage des vaccins.
Il est important de souligner que chaque gouvernement provincial et territorial est chargé de distribuer les vaccins contre la COVID-19 sur son territoire et de déterminer les groupes de la population qui recevront le vaccin en premier. Le gouvernement du Canada travaille en étroite collaboration avec les provinces et les territoires, les Premières Nations, les Inuits et les Métis pour les aider à se préparer. Il s'agit notamment de s'assurer qu'ils disposent des fournitures et de l'équipement nécessaires, car les vaccins doivent être gérés de manière sécuritaire, tout en veillant à une distribution rapide et efficace.
Les progrès que nous avons réalisés sont encourageants pour les Canadiens. Le vaccin arrive; il est à nos portes. Nous nous dirigeons vers un avenir plus sûr où les Canadiens seront plus en santé et en sécurité.
[Français]
Dans l'intervalle, nous ne pouvons pas baisser la garde. Nous devons poursuivre nos efforts et continuer de respecter l'éloignement physique, de nous laver les mains et de porter un masque. C'est d'autant plus important que le temps froid nous incite maintenant à rester à l'intérieur et que le temps des Fêtes est à nos portes.
[Traduction]
En attendant qu'un vaccin soit prêt, nous devons demeurer vigilants. Nous devons aider nos aînés. Nous devons aider nos voisins qui présentent des facteurs de risque importants. Faisons-le pour nos fournisseurs de soins de santé et nos travailleurs essentiels. Ils comptent sur nous pour les protéger. Je sais que les gens ne ménagent aucun effort, et c'est ce qu'ils doivent continuer de faire au cours des mois à venir.
Le gouvernement prend toutes les mesures nécessaires pour homologuer rapidement des vaccins sûrs et efficaces et les distribuer à toutes les personnes qui souhaitent se faire vacciner. Nous serons prêts. D'ici là, nous devons maintenir le cap et respecter constamment les mesures de santé publique parce que c'est en unissant nos efforts que nous pourrons avoir un avenir meilleur, un avenir où tout le monde est protégé contre la COVID-19.
:
Madame la Présidente, le Bloc québécois va donner son accord et voter en faveur de la motion déposée par le , parce que nous croyons qu'en toute matière, la reddition de comptes est une pratique nécessaire. Nous croyons que le Québec et les provinces, qui vont devoir gérer la distribution et l'administration des vaccins, ont besoin d'informations plus précises. La ministre ne peut pas prétendre que toute l'information nécessaire et précise circule en effet, puisque, quotidiennement, les responsables de telles questions au Québec expriment un certain désarroi quant au manque d'informations qui leur sont transmises.
Le gouvernement a une assez lourde tendance au déni. Par exemple, lorsque nous posons des questions au gouvernement en matière de transferts en santé, le nous répond, avec une obstination troublante, qu'il travaille main dans la main avec des provinces, qui, pourtant, ne disent certainement pas cela. Des provinces, la société civile, l'Assemblée nationale du Québec et le Parlement, comme on l'a entendu hier, disent qu'il y a un problème en matière de transferts en santé, mais le premier ministre s'entête à dire que tout va bien et qu'il travaille main dans la main avec des gens avec qui il n'a aucun contact constructif.
Lorsqu'on parle, par exemple, de la langue française dans les institutions de compétence fédérale, il se lève pour clamer haut et fort son amour pour la langue française, alors que tous les faits, les comportements, les reports et les livres blancs opportuns pour que ce soit après une future élection se multiplient pour démontrer qu'il y a un refus obstiné de poser des gestes en faveur de la langue française.
Lorsqu'on parle du moment où le vaccin sera disponible, on nous sort toujours une explication ou un ensemble d'explications qui, parfois, ne tiennent pas la route. Les gens ont le droit de décider s'ils trouvent que la réponse est valable ou pas. Les médias ont le droit de remettre en question la validité de la réponse fournie. L'opposition officielle et le Bloc québécois ont le droit de poser de telles questions également, parce que c'est notre travail et parce que nous entendons les gens, les acteurs et les intervenants qui vont devoir gérer l'administration du vaccin dire qu'ils n'ont pas l'information nécessaire.
Avant d'améliorer une situation publiquement et de dire qu'on va faire mieux, il faut qu'il y ait une certaine admission. Il faut que le gouvernement dise qu'il aurait bien voulu avoir le vaccin en même temps que tout le monde, mais qu'il n'a pas réussi à l'avoir en même temps que tout le monde, puis qu'il explique pourquoi il n'a pas réussi à l'avoir en même temps que tout le monde. Ensuite, il doit dire ce qu'il va faire pour le recevoir le moins tard possible après que les autres l'aient reçu.
Il y a quelque chose d'assez rudimentaire dans cette admission, parce qu'il ne s'agit pas d'une frivolité partisane. Il s'agit d'un processus pour sortir d'une crise sanitaire sans précédent qui prend quotidiennement des dizaines de vies et qui touche quotidiennement des milliers de personnes de plus. Comment peut-on prendre à la légère une question de cette importance?
L'admission est donc cruciale. Nonobstant nos enjeux politiques, je pense que la population du Québec et du Canada ne réagirait pas si mal. Elle dirait que c'est dommage et que le gouvernement aurait pu faire mieux, puis elle lui demanderait ce qu'il ferait maintenant. Les Québécois et les Canadiens réagiraient mieux que lorsqu'ils vont commencer à voir, dans les prochains jours, des gens du Royaume-Uni recevoir le vaccin, peu après les États-Unis, l'Allemagne et l'Inde, alors qu'ils vont encore regarder le point de presse du premier ministre du Québec ou du Dr Arruda sur le nombre de nouveaux cas, sur ce qu'ils n'auront pas le droit de faire à Noël et, malheureusement, sur le nombre de décès.
La comparaison va devenir criante et le gouvernement ne s'en sortira pas, toutes voiles dehors, dans la gloire et l'enthousiasme de son grand succès. Il va devenir évident que c'est un échec qu'il aurait été préférable d'admettre de façon candide plus vite.
Nous comprenons qu'on va étirer cette affaire jusqu'à la fin de la semaine prochaine, parce qu'ensuite, il n'y aura plus de reddition de comptes au Parlement avant la fin janvier, espérant que les torts, les erreurs et les mauvaises opérations de ce gouvernement passeront inaperçus.
Le délai ne peut donc pas être banal. On parle, juste au Québec, de 1 000 à 1 500 nouveaux cas par jour et de plusieurs pertes de vies. Il faut admettre cela pour réparer et pour diminuer les effets négatifs d'un discours qui, pour l'instant, ne correspond pas à la vérité.
Je suppose que le gouvernement est en train de négocier — sans le dire publiquement — avec les fabricants de vaccins pour essayer de réduire ce délai. C'est la chose à faire, mais il ne nous en parle pas. Par contre, il nous a dit quelque chose d'assez étonnant: il ne veut pas révéler combien il a payé pour les vaccins achetés jusqu'à ce jour parce que cela pourrait nuire aux négociations en vue d'en acheter d'autres.
C'est très inquiétant. Pourquoi ne veut-il pas dire combien il a payé? En quoi est-ce que cela pourrait nuire aux négociations futures, sauf s'il a payé trop cher? S'il a en effet payé trop cher parce qu'il n'avait aucun pouvoir de négociation, il est sûr qu'un futur fournisseur voudra obtenir le même montant que celui versé à une autre compagnie. J'y reviendrai. Ce sera un paramètre qui nuira à la capacité de négociation du gouvernement.
Il y a effectivement des informations de cette nature que nous ne savons pas. Le gouvernement pouvait poser un certain nombre de gestes, non pour contrôler le résultat puisque les gens de partout sur la planète attendaient, mais bien pour améliorer la probabilité que le résultat souhaité se concrétise. Puisque nous ne savons pas exactement ce qui a été fait, nous sommes obligés de remplir nous-mêmes les blancs, tout comme les médias, les chroniqueurs et les analystes.
Le gouvernement avait des options. L'une de ces possibilités était de fabriquer les vaccins ici même, ce qui faisait intervenir plusieurs variables. On comprend qu'il a voulu mettre à niveau un centre de production et que cela allait coûter un peu plus de 40 millions de dollars. Des retards se sont accumulés et cela ne se fera pas avant l'été. On comprend qu'un autre centre permet lui aussi la production de ce type de vaccin à ARN, une haute technologie relativement nouvelle, mais que cette possibilité-là devra elle aussi attendre, à juillet. Est-ce que le gouvernement aurait pu s'y prendre plus tôt ou gérer autrement le dossier de ces installations de fabrication?
Il y avait aussi la possibilité d'obtenir des licences de brevet, c'est-à-dire de négocier avec les titulaires de brevet pour en obtenir l'autorisation, moyennant redevance, de fabriquer, de reproduire ou de copier une technologie constituant de la propriété intellectuelle. Ce principe s'applique à l'industrie et aux arts également. Certains pays ont obtenu des licences de brevet visant la production de vaccins. Le Canada ne l'a pas fait. S'il l'avait fait, il aurait probablement été plus en mesure d'accélérer le processus.
Il aurait aussi pu produire des vaccins sans licence. On peut croire que ce n'est pas gentil de produire des vaccins sans licence du titulaire du brevet. Pourtant, cette possibilité existait dans les mesures d'urgence qui ont été adoptées au mois de mars, mais qui sont devenues caduques à la fin du mois de septembre. Le gouvernement ne s'est pas « bâdré » de reconduire ces mesures et de préserver le droit de l'État canadien de fabriquer ce dont il a besoin pour protéger ou sauver des vies. Il aurait pu s'arranger ultérieurement avec les titulaires des brevets. Il s'était donné le droit de le faire une fois, mais il a renoncé à ce droit.
Cela aurait été un facteur de réussite pour plusieurs raisons, notamment parce que cela lui aurait donné un levier de négociation. Lorsque le gouvernement a négocié avec les différents fabricants, il aurait pu leur dire que si l'entente n'était pas à son goût, il fabriquerait quand même le vaccin. C'est une hypothèse qu'on peut très bien envisager.
Même si le gouvernement ne nous donne pas de réponses, notre devoir est de soulever ces hypothèses. Si le gouvernement avait dit aux différents fabricants qu'il fabriquerait le vaccin de toute façon, les fabricants auraient certainement été plus accommodants quant à la date de livraison. Cependant, il n'a pas utilisé ce levier, il y a renoncé à la fin du mois de septembre après s'en être doté.
Il aurait aussi pu synchroniser son propre processus d'homologation avec celui des pays producteurs de vaccins. Je comprends très bien que le Canada a certains pouvoirs pour s'assurer de l'innocuité des produits qui circulent sur son territoire, mais le processus canadien est relativement long, voire très long ou même trop long.
Dans le cas présent, puisqu'il y a une urgence sans précédent, le gouvernement n'aurait-il pas pu décider de faire une exception et de synchroniser notre homologation avec ce qui se fait ailleurs pour être capable de procéder au même moment que quiconque, au moins en ce qui concerne l'autorisation?
Aucune de ces mesures n'est en soi une certitude ni n'offre d'absolu dans le contexte, mais chacune de ces mesures améliore la probabilité d'une livraison et d'une administration plus rapides du vaccin, ce qui est la responsabilité fondamentale de l'État.
Donc, quand le gouvernement parle de 400 millions de doses, nous comprenons que c'est une parade purement politique. Nous comprenons que le nombre de doses que nous allons avoir au cours du premier trimestre de l'année 2021, selon ce qui est garanti pour l'instant, est probablement insuffisant pour couvrir la base, la base étant, bien sûr, les gens les plus à risque de mourir ou de propager la maladie. Je présume qu'il y a des négociations, encore une fois, pour accélérer la livraison et l'obtention d'une quantité plus importante de vaccins.
Je comprends aussi que les entreprises pharmaceutiques installées au Canada ne sont pas très enthousiastes ou n'auraient pas été très enthousiastes à l'idée que le gouvernement les oblige à se mettre à produire un vaccin créé par un concurrent. Je peux comprendre cela, mais cela justifie-t-il des retards dans le traitement des citoyens du Québec et du Canada face à une maladie qui est trop souvent mortelle? Ce n'est probablement pas le cas. Cependant, ces entreprises veulent garder leurs installations pour elles, parce qu'elles pensent elles aussi qu'elles vont réussir à développer un vaccin.
Le gouvernement fait-il preuve de complaisance? Je pose la question, je ne peux pas l'affirmer. C'est une question pertinente et nous sommes là pour poser des questions. Le gouvernement a-t-il fait preuve de complaisance à l'égard des entreprises pharmaceutiques installées sur le territoire québécois et canadien qui, elles, ne voulaient pas être mises à la disposition de leurs concurrents, alors qu'elles auraient été mieux placées qu'à peu près quiconque pour procéder à des transformations de leur équipement? On ne pouvait pas savoir quand cela aurait abouti, mais on sait maintenant que cela ne peut pas aboutir, puisque cela n'est pas commencé. Y a-t-il eu une telle complaisance? La prétention d'avoir bien fait ne tiendra plus, bientôt, parce que le monde verra que des gens sont vaccinés et que d'autres gens, ici, ne le sont pas.
Un peu comme dans le cas des transferts en santé, il y a aussi des répercussions économiques importantes. Les provinces et le Québec ont besoin d'une marge de manœuvre pour contribuer à leur propre relance économique. Par exemple, les centaines de millions de dollars en transferts en santé que cela prend, ce sont des centaines de millions de dollars que le Québec utilise pour investir dans la relance de son économie.
Dans le cas présent, ce sont des travailleurs. Ce sont des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers, voire des millions de travailleurs en hôtellerie, dans la restauration ou dans le secteur industriel. Il y a aussi l'enseignement et les soins en santé mentale. Ce sont beaucoup de facteurs qui, de façon directe ou indirecte, influencent l'économie.
Je rappelle que chaque travailleur qui ne travaille pas est une dépense pour l'État. Chaque fois qu'on permet au travailleur de retourner au travail, il devient un revenu fiscal pour l'État. C'est ce que j'appelais, hier, une partie de quatre points: on enlève quelqu'un de la colonne des dépenses et on le met dans la colonne des revenus. Ce n'est même pas neutre, c'est mieux que neutre. Or le retard de six, huit ou douze semaines dans l'obtention du vaccin va retarder le retour au travail des gens et la relance de l'activité économique. C'est une conséquence qui apparaît d'autant plus grave que nous avons devant nous un gouvernement qui dit « au diable les dépenses ».
D'ailleurs, ce n'est qu'un début. Bien sûr, le budget de la grande distribution post-COVID-19 et préélectoral va être présenté en mars. Il y a quelque chose d'un peu irresponsable dans le fait d'ignorer volontairement les enjeux économiques.
Je pense que le s'enferme dans le déni. Cet entêtement est préjudiciable, comme dans le cas des transferts en santé où tout le monde est contre lui: l'Assemblée nationale du Québec, l'ensemble des premiers ministres de partout au Canada, le premier ministre du Québec, le ministre des Finances du Québec, la société civile en général. Des sondages ont même démontré que la population partage ce point de vue. Pourtant, le premier ministre continue de dire qu'il travaille main dans la main avec des gens qui regardent cette main et se disent qu'ils ne veulent pas y toucher.
C'est du déni, au même titre que lorsqu'on parle du français. Je le mentionnais tout à l'heure. Le premier ministre déclare l'amour de son gouvernement pour le français, amour dont on aurait pu d'emblée discuter, mais les gestes se révèlent bien mitigés. J'aime beaucoup mieux voir le , qui a déjà voté contre l'application de la Charte de la langue française aux entreprises privées de compétence fédérale, dire qu'il a changé d'idée sur cette question. Personnellement, je trouve que c'est correct et j'accueille cela favorablement. Toutefois, quelqu'un qui nous rit au visage dans une certaine mesure, en nous disant qu'il nous aime, mais en nous donnant tout le contraire d'une preuve d'amour, il y a du déni là-dedans.
Dans le cas du retard des vaccins, ce déni nuit à la santé des gens et les réponses du premier ministre sont déplorables.
Encore une fois, comme dans le cas des transferts en santé, il faut maintenir la pression et éviter que cela devienne exclusivement un spectacle partisan d'entrefilets de 20 secondes au bulletin de nouvelles. Si le Parlement, si les autres assemblées législatives et si la société civile mettent assez de pression sur le gouvernement, il va se rendre compte que cela va lui causer du tort au seul endroit qui a l'air de l'inquiéter: les sondages en prévision d'une campagne électorale.
Nous avons le pouvoir, tout le monde ensemble, d'exercer des pressions et de recourir à des arguments solides pour que le premier ministre et son gouvernement finissent par se rendre compte qu'ils doivent faire mieux et rendre des comptes sur les gestes qu'ils posent. Ils doivent poser des gestes beaucoup plus manifestes et réduire les délais de livraison du vaccin. Ils doivent donner de la prévisibilité aux patients, aux gens qui ont peur pour leur vie, aux familles de ces gens, à ceux qui veulent retourner à l'école dans une école et à ceux qui veulent retourner au travail dans un lieu de travail. Ils doivent aussi donner un sentiment de sécurité, sans recourir à un déni dont, tôt ou tard, le mauvais fondement sera démontré.
J'offre au gouvernement ma collaboration et je suis convaincu que tout le monde au Parlement fera de même. J'invite le gouvernement à faire preuve de transparence, de clarté, de lucidité et de compassion, et à voter en faveur de la motion des conservateurs. Ensuite, nous pourrons progresser tous ensemble vers une véritable sortie de crise.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je tiens à parler d’abord de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
[Français]
Nous vivons des temps difficiles, c'est évident. Beaucoup de gens sont inquiets, et on peut le comprendre. En effet, le gouvernement libéral n'a absolument pas assumé sa responsabilité de mettre sur pied un plan relatif à cette pandémie. En général, la peur qui existe est liée au fait que les gouvernements libéraux et conservateurs qui se sont succédé ont toujours fait payer la facture aux familles, en coupant dans les services dont elles avaient besoin. C'était l'histoire de ces deux partis.
L'autre problème, c'est que les partis libéraux et conservateurs sont trop liés avec les grandes entreprises. Dans ce cas, il est clair que le gouvernement libéral est trop lié avec les entreprises pharmaceutiques. Le et les libéraux ont donné 1 milliard de dollars de contrats à de grandes compagnies pharmaceutiques et ne se sont pas assurés que les vaccins nécessaires pour protéger les gens contre la COVID-19 peuvent être produits ici, au Canada. À cause des libéraux, les gens doivent attendre encore plus longtemps pour obtenir un vaccin. On laisse ainsi plus de gens tomber malades et potentiellement mourir de la COVID-19.
Aux États-Unis et au Royaume-Uni, des vaccins seront disponibles dès cette semaine. Pourtant, au Canada, la seule information confirmée que nous avons, c'est que nous recevrons 6 millions de doses en mars, ce qui est suffisant pour seulement 3 millions de personnes. Le problème, c'est que ce n'est même pas suffisant pour vacciner les gens de plus de 70 ans. Au Canada, 4,5 millions de Canadiens et de Canadiennes sont âgés de plus de 70 ans, sans parler des personnes à risque, comme les professionnels de la santé, les travailleurs et les travailleuses essentiels et les Autochtones. Le gouvernement doit s'assurer que le Canada a la capacité de fabriquer ici même des vaccins et des médicaments essentiels pour la population canadienne.
Cette pandémie a montré que les gens ne doivent pas dépendre de la production d'autres pays lors des situations d'urgence. À cause du manque de préparation du gouvernement libéral, les Canadiennes et les Canadiens seront obligés d'attendre encore plus longtemps pour obtenir un vaccin contre la COVID-19.
Par le passé, les gouvernements conservateurs ont privatisé les laboratoires et les fabricants de vaccin, empêchant ainsi la population canadienne d'avoir accès à un vaccin et à des médicaments essentiels. Malgré des décennies de pouvoir, les gouvernements libéraux n'ont pas restauré cette capacité à produire les vaccins et les médicaments ici, au Canada.
[Traduction]
Le fait est que le gouvernement fédéral n’a absolument pas réussi à présenter un plan. Il n’a pas de plan pour s’attaquer à l’enjeu majeur de la pandémie, à savoir le déploiement de vaccins. Les libéraux vont dire qu’ils ont le meilleur accès aux vaccins et que leur plan figure parmi les meilleurs, mais ils ne l’ont pas publié.
L’Australie, un pays qui ressemble beaucoup au Canada par ses ressources et sa taille, a publié sur son site Web l’ensemble de son plan de déploiement des vaccins. Les libéraux pourraient dire qu’ils ne savent pas quel vaccin sera efficace. L’Australie en a tenu compte. Elle a prévu tous les scénarios possibles. Si un vaccin est efficace, elle a un plan; si un autre est efficace, elle a un plan qui précise qui va l’obtenir et à quel moment. C’est ce qu’un gouvernement devrait faire.
Le gouvernement libéral a complètement échoué à présenter un plan clair. Cela ne fait aucun doute. Pire encore, tout ce que nous savons du plan du gouvernement libéral, c’est que la première ronde de vaccins, qui pourrait venir en mars, ne suffira qu’à couvrir trois millions de Canadiens.
Le recensement nous apprend que le Canada compte plus de quatre millions et demi de personnes âgées de plus de 70 ans. Il n’y a certainement pas assez de doses pour couvrir toutes les personnes âgées vulnérables, sans compter les travailleurs de première ligne et les collectivités autochtones à haut risque. Quel est le plan? Il s’agit d’une question simple à laquelle le gouvernement n’a pas répondu.
Il a échoué à présenter un plan clair indiquant quand tout le monde sera vacciné et qui sera vacciné. Les gens veulent connaître les réponses à ces questions. Ces réponses donneront de l’espoir aux Canadiens qui sont inquiets, qui se demandent ce qui va se passer et à quoi ressemblera l’avenir. Le fait que le gouvernement n’ait pas réussi à présenter un plan clair comportant des détails précis est un échec en matière de leadership.
Un autre problème que nous avons observé au début de cette pandémie tient au fait que nous ne pouvions pas produire une partie de l’équipement essentiel le plus important dont nous avions besoin. Nous avons appris que l’équipement de protection que nous devions fournir à nos travailleurs de première ligne était en nombre insuffisant. Nous comptions sur une chaîne d’approvisionnement qui était rompue, et les Canadiens n’avaient pas accès à l’équipement de protection.
Les gens étaient scandalisés d’apprendre que la 10e économie mondiale n’avait pas la capacité de produire des masques, des blouses et des produits désinfectants. Je suis très fier que des entreprises canadiennes se soient mobilisées et aient pu renverser la vapeur et commencer à produire ces produits localement, mais il s’agit d’un échec évident de politique si un pays n’est pas capable de produire l’équipement médical dont il a besoin.
Ce qui est devenu encore plus troublant, c’est que nous n’avons pas la capacité, en tant que 10e économie mondiale, de produire nos propres médicaments ou vaccins. C’est ici que nous devons être très clairs en ce qui concerne les personnes à blâmer. Il ne fait absolument aucun doute que les gouvernements conservateurs du passé ont privatisé nos entreprises publiques, les entreprises qui nous appartenaient et qui produisaient des vaccins au Canada. Les politiques des conservateurs ont concrètement éliminé toute la capacité de production de vaccins au Canada. Ils en sont responsables. De même, les libéraux ont été au pouvoir pendant des dizaines d’années et ils n’ont pas réussi à rétablir notre capacité de fabrication et de production de vaccins et de médicaments.
Je me permets de citer un exemple très clair, un exemple qui devrait faire sursauter les gens. L’une des fiertés du Canada est le fait que Connaught, une entreprise appartenant à des Canadiens, était un fabricant d’insuline. La percée médicale relative à l’insuline a été faite au Canada; c'est nous qui l'avons découverte. Nous l’avons créée et nous possédions la capacité de la produire, ce que nous faisions à un prix abordable. Par exemple, et ce n’est pas un exemple opposant le secteur public au secteur privé, mais simplement le Canada par rapport aux États-Unis, un flacon d’insuline, la version homologue, coûte 32 $ au Canada et 300 $ aux États-Unis, soit 10 fois plus. Des Américains viennent au Canada pour acheter des médicaments parce qu’ils sont beaucoup plus abordables ici. Non seulement nous avons découvert l’insuline, mais nous la fabriquions au Canada, et les conservateurs ont privatisé Connaught.
Connaught a aussi joué un rôle clé dans la découverte de nombreux vaccins. En réalité, la raison première de la création de Connaught, et je suis sûr que les députés ne manqueront pas de voir l’ironie, c’est qu’une épidémie de diphtérie a fait que les gens avaient besoin d’un vaccin. Le Canada a constaté qu’il était beaucoup trop cher à l’achat: des entreprises privées exigeaient un prix beaucoup trop élevé. Il a donc été décidé de le produire ici au Canada. L’histoire a tendance à se répéter. Nous sommes maintenant confrontés à une pandémie et nous n’avons pas la capacité de produire le vaccin dans notre propre pays. Nous devons le produire dans notre pays.
Nous devons être en mesure de rétablir notre capacité à le produire ici, chez nous. Nous devons être en mesure de produire des vaccins au Canada. C’est pourquoi les néo-démocrates proposent la création d'une société d’État, une société qui nous appartiendrait. Tout comme l’électricité et les routes nous appartiennent dans bien des provinces et des territoires, nous devrions posséder la capacité de produire des vaccins et des médicaments dans notre pays. Il en va de notre souveraineté et de notre capacité à protéger nos citoyens. Nous sommes la 10e économie dans le monde et nous devrions sans équivoque pouvoir produire des médicaments et des vaccins essentiels et vitaux dans notre propre pays. C’est ce que nous proposons. Pour réparer les torts causés par les conservateurs et les libéraux, nous devons aller de l’avant et rétablir notre capacité à produire des médicaments ici, dans notre propre pays.
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Madame la Présidente, c’est un privilège de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion importante présentée aujourd’hui par la députée de . Je pense que tous les députés seront d'accord avec moi pour dire que 2020 est une année très éprouvante, non seulement sur le plan sanitaire, évidemment, mais aussi sur le plan économique. Il est juste de dire que 2020 est sans précédent depuis un siècle car cette crise de santé publique s'accompagne d’un énorme choc économique.
Sur le plan personnel, les Canadiens connaissent d’incroyables souffrances et font d’immenses sacrifices, dans toutes les collectivités de notre pays. Plus de 12 000 familles sont endeuillées. Beaucoup de Canadiens sont isolés, séparés des membres de leur famille, les enfants de leurs parents âgés, parfois les conjoints de leur partenaire et parfois aussi les grands-parents des petits-enfants. Les personnes âgées sont seules, isolées, parfois dans des centres de soins de longue durée, séparées de leurs proches, et certaines meurent sans le réconfort de la présence de membres de la famille.
Nous avons perdu un nombre incroyable d’emplois, nous avons des problèmes de revenu et de suppression de postes, et il y a les ravages économiques que beaucoup d’entreprises ressentent dans tout le pays et qui seront ressentis pendant longtemps encore.
Cependant, il y a de l’espoir. La recherche mondiale d’un vaccin efficace se révèle très prometteuse. En plus de constituer un traitement potentiel, les vaccins sont au fond la seule manière de ramener le Canada à un semblant de vie normale. Espérons que cette nouvelle normale sera meilleure que celle qu’elle remplacera.
Dans tout le pays, les Canadiens attendent avec impatience et optimisme d’avoir accès à un vaccin, mais il est évident qu’un vaccin doit être sûr, efficace et administré au plus grand nombre, le plus rapidement possible. Pour cela, non seulement les parlementaires, mais les Canadiens ont besoin de transparence et d’information. En fait, le public y a droit. Il en a besoin. En plus du fait que les Canadiens ont le droit d'attendre du gouvernement fédéral qu'il leur fournisse l’information la plus à jour et la plus précise, il est essentiel aussi d’apaiser les craintes et la suspicion et de renforcer la confiance.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le NPD s'efforce d'être une voix optimiste et constructive qui s'appuie sur des données objectives, au Parlement et dans la société en général. Nous avons un but, qui est d’aider les Canadiens à rester en bonne santé. Sur le plan économique, le NPD est à l’origine d’au moins une dizaine de bonifications de l’aide apportée aux Canadiens, qu'il s'agisse de faire passer la PCU à 2 000 $ par mois, d'étendre l’aide aux travailleurs saisonniers et aux travailleurs à temps partiel ou de porter la subvention salariale à 75 % pour les petites entreprises. Nous avons collaboré de nombreuses autres façons productives avec le gouvernement pour améliorer ces mesures d'aide.
En ce qui concerne le volet sanitaire et les vaccins, que savons-nous pour l’instant de ce que fait le gouvernement? Premièrement, nous savons que le gouvernement libéral a refusé de rendre public le moindre contrat d’achat de vaccins. En fait, il s’est prononcé contre une motion à la Chambre qui demandait la communication de contrats, même caviardés.
Deuxièmement, après avoir promis aux Canadiens en août que nous pourrions fabriquer des vaccins au Canada, le a reconnu en novembre que nous n’en avions pas la capacité. Pire, il a dû reconnaître que cela voulait dire que les Canadiens recevraient les vaccins plus tard que les citoyens des pays qui en produisent.
Troisièmement, le gouvernement libéral n’a négocié dans aucun des sept contrats qu’il a signés avec des fabricants potentiels le droit de produire un vaccin au Canada.
Quatrièmement, aujourd’hui, 3 décembre, nous n’avons aucun plan de vaccination détaillé qui révèle comment le vaccin sera administré, par qui, ou qui sera prioritaire.
Cinquièmement, le gouvernement n’a pas reçu sur le sol canadien de vaccins prometteurs en attente de l’approbation de Santé Canada, comme la loi canadienne l’autorise expressément et comme le font d’autres pays, comme nos voisins américains.
Sixièmement, selon les meilleures informations que nous ayons, le Canada a obtenu, au plus, six millions de doses de vaccin d’ici avril, ce qui ne permet de vacciner que trois millions de Canadiens, ou 8 % de la population de notre pays. Comme le chef de notre parti l’a fait remarquer, plus de quatre millions de Canadiens ont plus de 70 ans. Ce n’est donc même pas assez pour vacciner toutes les personnes âgées de plus de 70 ans, qui sont manifestement les plus vulnérables.
Septièmement, à ce jour, nous ne savons pas quand les vaccins devraient arriver, comment ils seront distribués, quelle province en obtiendra et en quelles quantités.
Huitièmement, nous n’avons aucune date réelle en ce qui concerne l’immunité collective. Le a vaguement assuré qu’il espère immuniser la moitié de la population d’ici septembre, mais nous n’avons absolument aucune donnée factuelle ou autre qui justifie le choix de cette date.
Je sais que la vaccinologie est une science complexe. Je reconnais qu’il reste des inconnues. Nous sommes d’accord que certains plans doivent attendre l’approbation de Santé Canada. Cependant, comparons ce que fait le gouvernement à ce qui se fait dans d’autres pays pour voir ce qu’il est, en fait, possible de faire.
Aux États-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention se sont donnés jusqu’au 15 novembre pour être prêts à vacciner, avec un déploiement en 24 heures. Ils ont publié un manuel de 75 pages où tout est détaillé, y compris le recrutement des fournisseurs de vaccins, la conservation des vaccins et les groupes prioritaires. Les États-Unis ont reçu le vaccin de Pfizer pour le prépositionner, en attendant l’approbation de la FDA. Je vais ouvrir une parenthèse. Tout comme Santé Canada, la FDA n’a pas approuvé le vaccin de Pfizer. Cela n’a pas empêché les États-Unis de recevoir ce vaccin et de l’entreposer de sorte que s’il est approuvé, il pourra être aussitôt distribué. Ce n’est pas ce que le Canada a fait.
Les États-Unis comptent vacciner tous les Américains qui le souhaitent d’ici le 1er juin 2021. En fait, ils entendent vacciner 20 millions d’Américains en décembre, puis 30 autres millions par mois, ce qui veut dire qu’ils auront vacciné 110 millions de personnes, soit le tiers de leur population, quand nous aurons vacciné 8 % de la nôtre. Enfin, les Centers for Disease Control and Prevention ont signé des accords avec de grandes chaînes de pharmacies, comme CVS et Walgreens, qui aideront à la vaccination dans les établissements de soins de longue durée.
Parlons maintenant du Royaume-Uni. Il a déjà désigné 1 250 cliniques comme lieux de vaccination, en plus d'avoir établi des objectifs quant au nombre de vaccins administrés chaque semaine. Le service de santé national du Royaume-Uni a déjà commencé à fixer des rendez-vous, en commençant par les résidants des établissements de soins de longue durée, les personnes âgées de plus de 80 ans et les travailleurs sociaux et de la santé. Le gouvernement du Royaume-Uni a homologué le vaccin d'AstraZeneca, et il en recevra 800 000 doses cette semaine.
En Allemagne, le ministre de la Santé a demandé aux États de faire en sorte que les centres de vaccination soient prêts à la mi-décembre et il a établi une stratégie de vaccination nationale au début novembre. En Australie, le gouvernement a publié un plan de vaccination de 12 pages, et 30 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca sont fabriquées dans ce pays. Le Brésil, l'Inde, le Japon, l'Indonésie, la Chine, la Russie, l'Australie, la Belgique et beaucoup d'autres pays produisent des vaccins sur leur territoire. Au Canada, le affirme que nous ne le pouvons pas.
De quoi avons-nous besoin? Nous avons besoin de mesures concrètes et de transparence. Nous avons besoin d'une stratégie détaillée de vaccination et d'un échéancier précis. Il n'est pas nécessaire d'attendre les décisions en matière d'homologation de Santé Canada. Un tel plan peut et doit être établi et publié maintenant.
Les Canadiens méritent de savoir quand les premières doses arriveront, quels groupes seront vaccinés en premier, comment les vaccins seront distribués et quand tous leurs concitoyens y auront accès. Nous aimerions que le gouvernement révèle à tout le moins les grandes lignes des contrats relatifs aux vaccins. Après tout, ce sont les Canadiens qui paient.
Enfin, nous voulons établir un fabricant public de médicaments et de vaccins, une société d'État, pour remédier à cette vulnérabilité inacceptable du Canada. Ainsi, le Canada n'aurait plus jamais besoin d'attendre que la Chine ou les États-Unis lui envoient des biens essentiels comme de l'équipement médical, des fournitures, des médicaments ou des vaccins.
Nous appuyons cette motion. Obtenons de l'information transparente pour les Canadiens afin qu'ils puissent savoir ce qui se passera et que nous puissions lancer le processus de vaccination le plus tôt possible.
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Madame la Présidente, je voudrais mentionner en premier lieu que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de me lever aujourd'hui à la Chambre pour parler de notre motion, qui est importante, mais qui n'aurait pas été déposée si le et le gouvernement avaient répondu aux questions des partis de l'opposition depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Les Canadiens sont inquiets et nous le sommes aussi. Actuellement, nous sommes inquiets à cause du virus et de la pandémie, mais aussi de la façon dont ce gouvernement gère la situation. On peut donner quelques exemples de la mauvaise gestion de ce gouvernement depuis le début de la pandémie: la a permis la fermeture de notre système d'alerte de pandémie quelques mois seulement avant l'éclosion de la COVID-19; le gouvernement a envoyé en Chine des centaines de milliers de masques, de gants et de blouses qui proviennent de la réserve principale du Canada; un mois plus tard, les professionnels de la santé et les premiers répondants nous ont invités à rationner nos équipements de protection individuelle, parce qu'il en manquait pour nous.
J'ai participé au comité d'urgence de la santé qui a été créé en janvier et on y mentionnait déjà l'importance de contrôler les arrivées à la frontière. À ce moment, on nous disait qu'il n'y avait pas de problème, que tout allait bien. Il y a donc eu toutes ces questions, et on a également tergiversé en ce qui a trait au port du masque. À l'époque, la ministre de la Santé a même dit que le risque était faible. On voit que la gestion a été faite d'une façon très amateur. Il faut se le dire, tous les partis de l'opposition présentaient des arguments et des solutions dans le cadre des différents comités et ici, à la Chambre. Nous n'étions pas là pour confronter le gouvernement, mais bien pour essayer de protéger les Canadiens et d'empêcher ce virus de nuire à la santé et à l'économie canadienne, mais les propositions que nous avons faites ont souvent été rejetées du revers de la main sous prétexte que nous ne connaissions rien.
Maintenant, nous avons des questions très urgentes concernant le fameux plan, dont tout le monde parle depuis ce matin. On sait qu'on ne peut pas savoir la date précise. Dans les médias, les gens se posent des questions, mais on ne sait pas la date exacte. Toutefois, l'absence de date précise n'empêche pas de mettre en place un plan. Un plan peut être conçu et inclure des phases et un modèle qui peut être appliqué. Ce plan peut expliquer ce qui se passera à partir du premier jour, où on recevra l'autorisation de Santé Canada. Il peut expliquer comment se fera la distribution et qui recevra le vaccin en premier, à quel endroit et de quelle façon. C'est ce genre de questions simples qui méritent des réponses de la part du gouvernement.
Cette semaine, je regardais un reportage à Radio-Canada qui faisait état de la situation en Allemagne. On connaît les Allemands pour leur précision. Il suffit de penser aux voitures allemandes et à la technologie allemande. Ces gens sont très rigoureux. Leur gouvernement a justement adopté la rigueur allemande en préparant un plan. Les Allemands n'ont pas non plus la date de réception du vaccin. Ils ne le savent pas encore, mais ils savent précisément où ces vaccins seront distribués et quand. En plus, ils sont en mesure de dire que les Allemands seront vaccinés en moins de deux minutes. Ils sont précis à ce point.
D'autres pays comme la France et la Grande-Bretagne commencent à vacciner leur population et ont déjà annoncé à leurs citoyens la façon de faire. Nous ne comprenons pas pourquoi ici, chez nous, on nous dit seulement qu'on a signé le plus grand carnet de commandes de vaccins au monde. Le a affirmé à la Chambre que les autres pays étaient jaloux et se demandaient pourquoi le Canada en avait commandé autant. Le premier ministre affirme qu'on a 10 doses de vaccin par personne. C'est une ligne de communication qui a été inventée pour essayer de s'en sortir.
L'ancienne a déjà été filmée dans un bar en train de dire aux gens à ses côtés que, à la Chambre des communes, quand on répète toujours la même chose, les gens finissent par croire que c'est vrai, et qu'en faisant cela on s'assure d'ancrer son message dans la conscience collective. Depuis des semaines, la ministre de la Santé et le premier ministre nous disent que le Canada a le plus grand carnet de vaccins et qu'il est le meilleur au monde. C'est ce que le gouvernement essaie de mettre dans la tête de tout le monde. Dans l'armée, on appelle cela une opération psychologique.
Ces opérations psychologiques sont menées dans différents pays pour influencer leur population. Or on a appris dernièrement que le gouvernement voulait créer une cellule d'opérations psychologiques ici, au Canada, dans le but d'influencer les citoyens. Une chance qu'on l'a su parce que l'idée a été abandonnée. C'est grave.
Personne n'est ici pour faire des gains politiques. Nous sommes dans une pandémie mondiale. Les économies sont arrêtées. Chez nous, au Québec, les restaurants et les salles d'entraînement sont fermés. On force même les commerces à resserrer leurs règles. On demande aux gens de rester chez eux, et si la tendance se maintient, ils ne pourront même pas se voir à Noël. Il n'y a donc rien de drôle, là-dedans.
Comme je l'ai dit, nous ne sommes pas là pour faire des gains politiques. Il ne s'agit pas d'essayer de gagner le vote de telle ou telle personne aux prochaines élections. Nous voulons régler le problème. La population, nos concitoyens et nos électeurs nous demandent des réponses, quel que soit notre parti, et indirectement, les premiers ministres des provinces, qui ont le fardeau de gérer la population, nous demandent des réponses aussi. C'est le premier ministre du Québec qui s'occupe, avec son gouvernement, de mettre les règles en place, et c'est lui qui se fait taper sur la tête par des gens qui sont choqués, tannés et épuisés, ce qui est compréhensible.
Le gouvernement fédéral a donc la grande responsabilité nationale de donner la meilleure information connue. Nous avons besoin de cette information et elle doit être bonne. Si le gouvernement dit qu'il a signé l'entente sur les vaccins plus tard que prévu et qu'il les aura le 1er février, on va s'organiser pour passer à travers les deux prochains mois en sachant qu'on va les avoir le 1er février. C'est de l'information que le gouvernement ne veut sûrement pas donner, parce qu'il ne veut pas subir maintenant le ressac politique et se faire dire qu'il a été trop lent et qu'il a mal géré ses contrats et ses ententes. Là, on va devoir souffrir plus longtemps.
Cela me rappelle un discours que j'ai fait récemment et qui parlait de courage. À un moment donné, le et le gouvernement doivent avoir du courage et dire les choses telles qu'elles sont. La population n'est pas idiote. Les gens veulent savoir à quoi s'attendre, afin de prendre des mesures en conséquence.
Lorsqu'on laisse la population dans l'ignorance, c'est là que se créent différentes théories, comme des théories du complot, entre autres. Cela commence quand les gens ne savent pas ce qui se passe. Cependant, on sent que la communication d'information est une chose que le gouvernement ne veut pas faire, sauf pour ce qui est de répéter, comme je le disais plus tôt, qu'il a le plus grand lot de vaccins au monde.
À entendre le premier ministre, on pourrait vacciner quasiment 40 pays, mais la question n'est pas là. Nous sommes 38 millions de Canadiens, alors nous avons besoin de 76 millions de doses pour que tout le monde soit vacciné. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Nous voulons savoir le moment précis où nous aurons les vaccins.
Peut-être qu'on ne connaît pas la date précise, mais je suis certain qu'on en a une très bonne idée. On sait très bien que la U.S. Food and Drug Administration, ou USFDA, est sur le point de confirmer l'homologation des vaccins de Pfizer et de Moderna, et Santé Canada a déjà mentionné qu'il s'arrimait à la USFDA. On sait donc très bien que cela sera fait dans les deux prochaines semaines.
Cependant, on sait que les Américains ont signé leur contrat le 5 août et qu'ils ont donné 1,9 milliard de dollars américains à Pfizer en lui demandant de leur réserver les 100 millions de doses initiales, doses qui vont ensuite être distribuées sur le territoire américain. C'est écrit noir sur blanc dans le contrat et dans des documents officiels du gouvernement américain. De plus, ils ont demandé à Pfizer de distribuer elle-même les vaccins directement sur le territoire.
Il est donc clair que ce sont les Américains qui auront les 100 millions de doses initiales de Pfizer. C'est pour cela que nous, nous attendons en file. Lorsque nous mentionnons cela et qu'on nous dit que ce n'est pas vrai, il y a des éléments comme cela qui le confirment.
Alors, ce que je demande aujourd'hui au gouvernement, le 3 décembre, c'est de nous donner un plan clair qui nous dira ce qui va se passer après les Fêtes. Il doit nous donner une date, que ce soit vers le 15 janvier ou le 1er février, par exemple, pour que les provinces puissent s'organiser en conséquence et pour que les citoyens sachent qu'ils devront attendre, malheureusement. Cela aurait pu être mieux fait, mais pour ce qui est du côté politique, on s'occupera de faire l'évaluation du gouvernement plus tard. Aujourd'hui, ce qu'il nous faut, c'est un plan pour savoir où on s'en va dès maintenant. C'est ce que les Canadiens et tout le monde attendent.
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Madame la Présidente, c’est un plaisir de prendre la parole aujourd’hui pour parler de cette question très importante. Je tiens à remercier le chef de l’opposition d’avoir présenté cette motion aujourd’hui, alors que nous essayons d’obtenir des réponses que les Canadiens veulent désespérément entendre concernant la façon dont se fera le déploiement du vaccin contre la COVID-19. Je remercie également la ministre de la Santé de notre cabinet fantôme, la députée de , pour sa façon magistrale de défendre tous les Canadiens en tentant de savoir exactement quel est le plan du gouvernement en vue de la distribution du vaccin.
Dans mon discours d’aujourd’hui, je veux parler de la participation des Forces armées canadiennes à tout cela, et des raisons pour lesquelles on a fait appel à elles à la toute dernière minute. En réalité, c’est une question de santé publique qui devrait être traitée par l’Agence de la santé publique du Canada mais, en raison du manque de leadership du gouvernement libéral, nous faisons maintenant appel à l’armée à la dernière minute.
Il ne fait aucun doute que les Forces armées canadiennes sont une organisation étonnante qui compte certains des hommes et des femmes les plus brillants du pays. Elles ont une devise, qu'elles respectent généralement: l’échec n’est pas une option. Je peux donc comprendre pourquoi il est si tentant d'avoir recours à leurs capacités expertes, leur maîtrise de la logistique, leur matériel et leur équipement, ainsi qu'à leur capacité de déplacer du personnel, des produits et toutes sortes de matériaux différents aux quatre coins du pays. Nous savons que les plus grands Canadiens travaillent pour eux, et nous les saluons avant tout pour leur service incroyable. Cependant, hélas, ils sont appelés à nettoyer le gâchis du gouvernement libéral.
Comment est-ce possible que le gouvernement ne réussisse pas à trouver le moyen de faire distribuer des vaccins dans tout le pays?
Nous devons travailler avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour veiller à ce que les vaccins se rendent dans les collectivités, afin que nous soyons traités et guéris, débarrassés du virus, et que nous puissions rouvrir notre économie. Au lieu d’enfermer les gens, nous devrions reprendre nos activités et retrouver nos emplois. C’est ce que les Canadiens demandent, mais ils ne voient aucun leadership de la part du et du gouvernement libéral.
Nous avons appris dans les nouvelles de ce matin l’existence d’une directive du chef d’état-major de la Défense. L’opération que les militaires vont mener au nom de l’Agence de la santé publique du Canada et du gouvernement libéral s’appelle opération Vector.
Le document lui-même fait ressortir une grande partie des renseignements que nous avons demandés. Il montre qu’il n’y aura que trois millions de doses de vaccins au cours du premier trimestre de 2021, de sorte que seuls trois millions de Canadiens se verront administrer ce vaccin. Nous voyons d’après la planification que le gouvernement ne s’attend pas à ce que tous les Canadiens soient vaccinés avant la fin de 2021. Il faudra attendre 13 mois pour que tous les Canadiens soient vaccinés.
Nous savons que le gouvernement essaie de planifier la manière de relever les défis auxquels les Forces armées canadiennes doivent faire face, mais comment vont-elles déployer leurs troupes et leur équipement et s’assurer que nous acheminions les vaccins en temps voulu? Ils sont très délicats et doivent être conservés dans des supercongélateurs à une température de -70 degrés Celsius.
En outre, comment le gouvernement va-t-il gérer le déploiement du vaccin tout en s’occupant de l’opération Laser? Il demande aux Forces armées canadiennes de combler les besoins dans les foyers et les établissements de soins de longue durée de tout le pays. Ce sont elles qui prennent soin de nos proches et de nos aînés.
Comment le gouvernement va-t-il déployer l’opération Lentus? C’est une opération des Forces armées canadiennes à l'appui d'interventions d’urgence provinciales en cas d’incendies de forêt, d’inondations et de tempêtes de verglas. Nous ne savons jamais à l’avance s’il va y avoir un tremblement de terre ou un ouragan, mais les militaires sont souvent appelés pour aider les provinces, quand les bénévoles et les premiers répondants sont fatigués ou qu’ils ne sont plus capables de faire face à la tâche.
Nous avons aussi un certain nombre d’obligations internationales: l’opération Impact en Irak; l’opération Unifier en Ukraine; une présence avancée renforcée en Lettonie, qui est une mission de l’OTAN; et des participations à plusieurs missions de l’OTAN dans le monde entier, notamment la force opérationnelle maritime qui maintient en permanence au moins une ou deux frégates en mer Noire, en Méditerranée et dans la Baltique. Il faut du personnel pour toutes ces missions, mais le gouvernement a décidé de leur refiler encore plus de travail afin de camoufler toutes ses erreurs.
Le rapport du chef d’état-major nous indique également qu’ils ont déjà commencé la planification de l’opération, ce qui est une bonne nouvelle. Ils n’ont commencé que le 27 novembre et ils pensent être prêts à distribuer des vaccins dès la fin du mois, c’est-à-dire le 31 décembre. Il reste cependant encore beaucoup de questions auxquelles le gouvernement ne leur a pas donné de réponse, pas plus qu’il n’en a donné aux députés de l’opposition. Quand va-t-on recevoir les vaccins? Qui va les fournir? Quelles sont nos capacités logistiques? Qui va octroyer des contrats à des équipes logistiques privées qui ont l’habitude d’administrer ce genre de vaccins?
Nous sommes ici à attendre. Nous pensions que les Forces armées canadiennes nous auraient présenté un plan, mais ce plan ne peut pas être finalisé tant que les libéraux ne leur ont pas donné les réponses qu’ils attendent. Et le gouvernement refuse toujours de donner ces informations, il continue de tergiverser, et cela dure depuis le mois de mars, alors que nous étions en plein confinement. Nous étions au courant de l’existence de ce virus déjà en décembre 2019, et 12 mois plus tard, les libéraux ne peuvent toujours pas répondre aux questions essentielles qui concernent l’administration sécuritaire et rapide des vaccins aux Canadiens.
Les libéraux ne cessent de nous dire qu’ils planifient tout cela depuis des mois, en collaboration avec le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes. C’est ce que nous ont dit des fonctionnaires qui ont comparu au comité des comptes publics et au comité de la Défense nationale, il y a à peine deux semaines.
Le 19 novembre, le général Cadieu, directeur de l’état-major au sein de l'État-major interarmées stratégique, a comparu devant le comité. Je lui ai demandé si l'on avait un nom d'opération pour le déploiement des vaccins. Il m’a répondu que non, que cela se ferait dans le contexte de l’opération Laser. Deux semaines plus tard, nous apprenons que ce sera l’opération Vector, c’est-à-dire une nouvelle opération. Il ne pouvait pas le savoir parce que cette opération n'est prévue que depuis quelques jours.
Nous avons demandé si la Défense nationale avait amorcé des démarches en vue de faire l'acquisition de supercongélateurs pour faciliter la distribution. La réponse était négative. La sous-ministre Jody Thomas a dit qu'elle s'affairait à trouver une capacité de stockage, mais qu'il s'agit d'une capacité de stockage pour les Forces armées canadiennes, dont elles auront besoin lorsque viendra le temps de vacciner les militaires. Encore là, le ministère ignorait jusqu'à tout récemment qu'il devrait acheter des supercongélateurs.
Le major-général Dany Fortin est maintenant le commandant de l'opération Vector et en est le responsable au nom de l'ensemble du gouvernement. Ses états de service sont excellents. Lors de son témoignage au comité de la défense nationale, il a dit que le chef d’état-major et la sous-ministre ont donné des directives au ministère de la Défense nationale et aux Forces armées canadiennes pour l’adoption de mesures robustes d’atténuation des risques, afin de protéger les forces et de les préparer à mener des opérations en appui au pays. Les militaires sont prêts, mais attendent toujours les directives. C'était le 20 novembre. Le major-général a dit que si la demande venait de la Sécurité publique et que le estimait qu'il fallait les préparer, alors le chef d'état-major de la Défense préparerait ses meilleurs conseils militaires. Encore une fois, aucun conseil n'avait été fourni en date du 20 novembre.
Puis, ce matin, nous avons découvert la directive stratégique du chef d'état-major de la Défense concernant l'opération Vector, qui date du 27 novembre. Elle vient d'être publiée. Je tiens à souligner ce qu'on trouve à la page 3. Voici à quoi s'attendent les Forces armées canadiennes:
[...] les décisions nationales suivantes doivent être prises et communiquées par l'Agence de la santé publique du Canada au plus tard au début décembre 2020.
1) Répartition des doses des premiers lots de vaccins par province et territoire et sélection des groupes de Canadiens vivant à l'étranger;
2) Prestation de conseils aux provinces et aux territoires sur les populations qui devraient recevoir en priorité les premiers vaccins;
3) Désignation des points de distribution des premiers lots de vaccins;
On a demandé à la santé publique de fournir des services logistiques pour la distribution des vaccins là où elle le pouvait, et ce sont les Forces armées canadiennes qui combleraient les besoins grâce à leurs capacités de transport lourd.
Je le répète, les Forces armées canadiennes ont besoin de leadership. Elles ont besoin de certaines réponses pour pouvoir terminer leur plan afin d'être prêtes d'ici la fin décembre. Or, c'est le silence radio de la part du gouvernement libéral.
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Madame la Présidente, je suis très heureux et fier de partager mon temps de parole avec mon collègue le député de .
Huit mois après le début de la réponse du Canada à la COVID-19, nous ressentons tous le poids de la pandémie. C'est tout aussi vrai dans ma circonscription, Gatineau, d'où je parle aujourd'hui, que partout au Canada.
De nombreux Canadiens ont perdu un être cher et nous sommes de tout cœur avec eux. Des familles ont été séparées à la suite de restrictions strictes, mais nécessaires, et de nombreux moyens de subsistance sont en jeu.
La majorité des Canadiens collaborent pour aplatir la courbe et, même si nous ressentons la lassitude engendrée par les restrictions en vigueur, nous devons continuer de faire preuve de diligence à cet égard alors que nous affrontons la deuxième vague.
Dès le premier jour, notre gouvernement a pris rapidement des mesures pour aider les Canadiens les plus vulnérables et, en particulier, ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts et les petites entreprises qui tentent de survivre lors de cette période difficile. Nous continuons de le faire et, comme député, j'entends tous les jours des témoignages à ce sujet.
Le soutien accordé par notre gouvernement aux particuliers et aux entreprises permet aux responsables locaux de ne pas avoir à choisir entre la santé des Canadiens et l'économie. C'est un choix que personne ne devrait avoir à faire dans notre pays.
[Traduction]
Nous savons qu'un vaccin efficace est la seule façon de mettre fin à la pandémie. C'est pourquoi nous en avons fait une priorité absolue. Notre approche pour faire l'acquisition de vaccins est réfléchie, stratégique et exhaustive.
Je dois prendre un instant pour remercier les fonctionnaires, non seulement ceux du ministère avec lequel j'ai l'honneur de travailler, c'est-à-dire Services publics et Approvisionnement, mais aussi les fonctionnaires de toute la fonction publique qui travaillent jour et nuit pour aider le Canada et les Canadiens à traverser la pandémie — je le sais, parce que j'en représente beaucoup.
Notre objectif est d'assurer l'accès à une gamme de vaccins diversifiés afin que le Canada puisse recevoir tôt des doses de vaccins sécuritaires et efficaces. C'est précisément ce à quoi nous nous employons.
Le gouvernement a négocié des ententes avec les fabricants de sept candidats-vaccins contre la COVID-19 qui sont prometteurs. Il s'agit d'un travail complexe qui exige de la rapidité, étant donné l'énorme demande à l'échelle mondiale.
[Français]
Je vais me permettre d'expliquer le processus que suivent les spécialistes de l'approvisionnement du gouvernement pour accomplir ce travail absolument crucial.
Le groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 dirige l'obtention de vaccins au Canada. Ce groupe de travail est composé de grands experts canadiens en matière de vaccins et d'immunologie et de chefs de file de l'industrie, qui fournissent des conseils scientifiques et techniques sur les vaccins expérimentaux les plus prometteurs.
Afin de progresser le plus rapidement possible, la majorité de nos ententes avec les fournisseurs de vaccins potentiels ont d'abord été des ententes de principe. Nous avons commencé à signer ces ententes dès le mois de juillet. Cela nous a permis de garantir des doses auprès de fournisseurs de vaccins alors que nous négociions les détails en vue d'une entente d'achat définitive.
Je peux annoncer aujourd'hui que nous sommes parvenus à une entente avec six des sept fournisseurs de vaccins: Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Janssen, Sanofi—GSK et le fleuron québécois Medicago.
Les négociations en vue d'une entente finale avec Novavax progressent bien et devraient aboutir très bientôt. Grâce à ces sept ententes, les Canadiens auront accès à au moins 194 millions de doses d'un éventuel vaccin contre la COVID-19. Ces ententes nous donnent également la possibilité d'acheter jusqu'à 220 millions de doses supplémentaires. Au bout du compte, cela signifie que nous avons la possibilité d'obtenir plus de 400 millions de doses pour les Canadiens, de même que 15 millions de doses supplémentaires par l'entremise de l'initiative mondiale COVAX.
Peu importe les affirmations de l'opposition — j'en entends des vertes et des pas mûres —, notre gouvernement a signé un nombre record d'ententes avec des producteurs de vaccin potentiel. Nous avons maintenant l'un des meilleurs carnets de commandes de vaccins au monde. Bien sûr, l'opposition voudrait aussi nous faire croire que les Canadiens seront les derniers dans le monde à recevoir des vaccins. Il n'y a rien de plus faux.
En fait, plus tôt cette semaine, Noubar Afeyan, le cofondateur et président de Moderna, qui produit l'un des vaccins les plus prometteurs, a affirmé sans équivoque que non seulement le Canada n'est pas le dernier, mais qu'il est l'un des premiers pays à commander à l'avance le vaccin de Moderna. Plus important encore, il a dit que le Canada est assuré de recevoir une partie du lot initial de doses de vaccin de cette société, sous réserve de toutes les approbations requises, bien sûr.
[Traduction]
Pour ce qui est des délais, les premières livraisons d'un certain nombre de vaccins contre la COVID-19 devraient être effectuées au cours du premier trimestre de 2021. C'est ce que nous affirmons depuis un certain temps et c'est toujours le cas. Il faut comprendre que les délais pour la livraison de chaque candidat vaccin dépend de l'échéancier et des résultats des essais cliniques menés par la société, ainsi que, bien entendu, du dépôt de documents et des approbations réglementaires.
Avant qu'un vaccin candidat puisse être reçu, livré et administré aux Canadiens, il doit d'abord être homologué par Santé Canada. Le processus d'homologation de Santé Canada est un modèle d'excellence. Encore une fois, je remercie les professionnels qui travaillent sans relâche à Santé Canada. Je me plais à croire que tous les députés conviendront que, dans tout ce que nous entreprenons, la sécurité des Canadiens doit être prioritaire.
Étant donné les nouvelles encourageantes entendues récemment, nous nous attendons à ce que les candidats-vaccins les plus avancés, comme ceux de Moderna, Pfizer et AstraZeneca, soient approuvés prochainement. Une fois approuvés, les vaccins seront livrés aussitôt que possible.
[Français]
La distribution et l'administration des vaccins constituent un autre défi. Sur ce plan, notre gouvernement s'efforce de faire en sorte que les articles comme les aiguilles, les seringues et les congélateurs soient disponibles et prêts à être expédiés dès que les fabricants seront prêts à envoyer les vaccins, et nous faisons des progrès considérables.
Je peux affirmer que nous avons reçu suffisamment de ces fournitures pour administrer près de 25 millions de doses de vaccin et que d'autres fournitures arriveront chaque mois. Notre gouvernement fait aussi appel à un fournisseur de services logistiques pour assurer la distribution efficace des vaccins aux Canadiens, ce qui comprend le transport et l'entreposage. Parallèlement, nous avons acheté et reçu plusieurs congélateurs pouvant fonctionner à des températures extrêmement froides pour y entreposer des vaccins.
Nous avons lancé un processus d'approvisionnement concurrentiel pour l'achat de glace sèche afin d'assurer la distribution et l'entreposage des doses dans tout le pays.
Le moment est venu pour les Canadiens de s'unir comme ils l'ont fait au début de la pandémie pour garder la courbe plate, et l'immunisation efficace contre la COVID-19 sera l'une des plus grandes réalisations de l'histoire de ce pays. Même si cela ne se fera pas du jour au lendemain, nous voyons maintenant une issue à cette pandémie. Notre gouvernement a préparé le terrain, et nous savons que ce n'est qu'en collaborant avec d'autres et en mobilisant toutes nos ressources que nous réussirons. Nous collaborons déjà avec les provinces et les territoires en vue de la distribution ultérieure de vaccins dans tout le pays et nous veillerons à ce que les Forces armées canadiennes jouent un rôle visible et important dans cette distribution.
Nous continuons d'avancer en collaborant avec d'autres qui se consacrent uniquement au bien-être des Canadiens. Tous les citoyens de ce pays peuvent être assurés que nous nous mettrons immédiatement au travail dès qu'un vaccin sera approuvé grâce à une stratégie de vaccination solide dont tous les Canadiens peuvent être et doivent être fiers.
Nous avons fait le travail nécessaire et nous serons prêts à vacciner les Canadiens de manière efficace et efficiente afin que nous puissions mettre cette pandémie derrière nous une fois pour toutes. Lorsqu'un vaccin sera prêt, le Canada le sera aussi et nous nous en sortirons ensemble.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir intervenir pour parler de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19 en ce qui concerne l’achat de vaccins sûrs et efficaces.
Tandis que l’hiver approche et que le nombre de cas de COVID-19 atteint des sommets dans la plupart des régions du pays, les Canadiens s’inquiètent de plus en plus de la façon dont leur famille et leur collectivité vont se tirer d’affaire au cours des prochains mois tout en restant en sécurité et en santé. Le gouvernement s’est efforcé de contenir la propagation de COVID-19 depuis le tout début de cette pandémie, et je suis sûr que tous les députés peuvent convenir qu’il s’agissait de notre priorité commune la plus urgente.
Services publics et Approvisionnement Canada a un rôle à jouer dans l’achat d’équipement de protection individuelle et le gouvernement veille à ce que cet équipement parvienne à nos travailleurs de la santé de première ligne et aux autres travailleurs essentiels. Cependant, la solution à long terme a été et demeure de disposer de vaccins sûrs et efficaces et de veiller à ce que tous les Canadiens y aient accès. Sous ce rapport, comme le l’a récemment affirmé, nous voyons la lumière au bout du tunnel.
Une grande partie de cet espoir repose sur les candidats-vaccins à l’horizon et Services publics et Approvisionnement Canada, à titre de principal acheteur du gouvernement, a mené le processus visant à garantir l’accès à ces vaccins. Aujourd’hui, nous avons la liste de commandes de vaccins la plus diversifiée au monde, avec un accès à plus de doses par personne que tout autre pays, et ce n’est pas le fruit du hasard. Il a fallu le travail acharné de fonctionnaires et des approches fondées sur la science pour nous retrouver dans cette position enviable. Le gouvernement est résolu à poursuivre ce travail aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce que cette pandémie soit enfin derrière nous.
Au moment où le Canada a formulé son processus pour obtenir des vaccins, nous avons été guidés par le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19. Ses membres sont des experts de premier plan en matière de vaccination et d’immunologie et des chefs de file de l’industrie au Canada. Ils nous ont donné les meilleurs avis scientifiques et techniques sur les principaux candidats-vaccins, notamment sur ceux dont les essais étaient les plus avancés et, surtout, ceux qui seraient le plus sûrs et les plus efficaces pour les Canadiens.
Le gouvernement a tenu compte de ces avis et commencé à négocier avec les principaux fabricants de vaccins contre la COVID-19 au cours de l’été. Nous avons entamé sur-le-champ des négociations complexes pour garantir l’accès à des candidats-vaccins en concluant des accords avec ces fabricants. Nous avons conclu le premier accord avec Moderna en juillet, et les autres ont suivi. Grâce à la poursuite des négociations avec les fabricants, le gouvernement a conclu des accords avec sept d’entre eux: Moderna, Sanofi, GSK, Pfizer, Medicago, AstraZeneca, Johnson & Johnson et Novavax.
Au total, ces sept accords donneront au Canada l’accès à 194 millions de doses. Ces accords offrent aussi au Canada la possibilité d’acheter jusqu’à 220 millions de doses supplémentaires. En outre, nous avons accès à 15 millions de doses supplémentaires par l’entremise de l’initiative internationale COVAX. Cela signifie que nous avons la possibilité d’obtenir 429 millions de doses, ce qui nous procurera la latitude nécessaire pour prendre des décisions, quand nous saurons quels vaccins constitueront les meilleurs choix pour les Canadiens.
C’est un affront à nos valeureux fonctionnaires que de dire que nous n’avons pas travaillé assez fort ou assez vite pour nous procurer ces vaccins. Je peux assurer aux députés que les agents d’approvisionnement travaillent jour et nuit pour garantir que les Canadiens disposeront d’un vaccin le plus tôt possible. Les conservateurs sont manifestement plus préoccupés par leur propre discours que par la santé et la sécurité des Canadiens. Heureusement, nos fonctionnaires se préoccupent avant tout de la santé des Canadiens lorsqu’ils négocient des contrats avec des fournisseurs potentiels de vaccins.
Je suis sûr que les Canadiens comprennent que de tels accords sont assortis de conditions complexes en raison de la demande mondiale croissante et de l’offre limitée de ces vaccins. Cependant, contrairement à ce que de nombreux députés d’en face ont laissé entendre ces derniers jours, le Canada est loin d’être le dernier pays à recevoir les vaccins.
En réalité, le cofondateur et président du conseil de Moderna a récemment confirmé que nous sommes presque en tête de file, mais au lieu de fournir un soutien en cette période de besoins extraordinaires, les conservateurs préfèrent semer le doute et la confusion. De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons qu’il faut collaborer et soutenir notre fonction publique qui travaille dur au lieu de la dénigrer.
Des députés du Parti conservateur ont comparé la pandémie de COVID-19 à la grippe saisonnière à la radio. Des députés du Parti conservateur ont honteusement minimisé le nombre de décès liés à la COVID-19 en Alberta, puis tout récemment, un député du Parti conservateur a parrainé une pétition anti-vaccination, signée par 22 000 personnes qui ne croient pas aux vaccins. Répondant à des questions, le député qui a parrainé la pétition a déclaré que celle-ci soulevait de très bons points. Les habitants de ma circonscription comptent sur nos représentants élus pour obtenir des renseignements de qualité et fiables au bon moment, et non cette désinformation, cette rhétorique anti-science qu'on voit trop souvent de la part du caucus conservateur.
Comme la Chambre le sait, un vaccin efficace est la voie à suivre pour le Canada et la porte de sortie de cette pandémie pour le monde entier. Le Canada a jeté les bases du déploiement d’un vaccin d’un océan à l’autre. Nous disposons d’une liste complète, diversifiée et considérable de commandes de vaccins et nous sommes en excellente position. Bien sûr, tout candidat-vaccin doit d’abord être homologué par Santé Canada et s’être révélé sûr et efficace avant d’être administré aux Canadiens. Une fois ces homologations obtenues, nous prévoyons que les premières livraisons de vaccins contre la COVID-19 arriveront au cours du premier trimestre de 2021, ce qui, je le souligne aux députés d’en face, correspond essentiellement au même calendrier que celui de nombreux autres pays.
Comme le l’a dit, dès qu’un vaccin sera prêt, le Canada sera prêt aussi. Dès la livraison de vaccins approuvés, l’Agence de la santé publique du Canada sera prête pour les distribuer aux autorités sanitaires provinciales et territoriales. Nous nous réjouissons que le major-général Dany Fortin soit chargé de diriger la logistique des opérations de vaccination et que les Canadiens seront vaccinés dans les meilleurs délais.
Cependant, il ne suffit pas de faire livrer les vaccins. Je tiens à rappeler à la Chambre que nous avons en fait un plan de distribution et d’administration. SPAC s’est employé à ce que les biens et services essentiels à l’administration des vaccins soient aussi disponibles et prêts à être utilisés dès que les fabricants seront prêts à expédier les vaccins. En fait, le gouvernement a commencé à acheter des fournitures, comme des aiguilles et des seringues, au cours de l’été dernier. Nous en avons maintenant suffisamment pour administrer près de 25 millions de doses des vaccins, et d’autres fournitures arrivent chaque mois. De plus, SPAC a collaboré avec l’Agence de la santé publique du Canada dans un appel d'offres pour obtenir des services de logistique afin de garantir que les vaccins puissent être transportés, entreposés et distribués efficacement aux Canadiens. Ces contrats devraient être en vigueur dans les jours à venir.
Nous nous employons à ce que les vaccins puissent être entreposés à la bonne température pour qu’ils gardent leur efficacité jusqu’à leur administration. Nous avons donc acheté 26 congélateurs d’une capacité de -80 degrés centigrades et 100 congélateurs pouvant fonctionner à -20 degrés centigrades, pour conserver ces vaccins. Certains ont déjà été livrés et nous allons aussi acheter d’autres congélateurs très bientôt. En outre, nous prévoyons acheter de la glace sèche en vue de la distribution et de l’entreposage de doses de vaccins dans tout le pays.
À chaque étape, nous coordonnerons nos efforts avec les provinces et les territoires pour livrer des vaccins sûrs et efficaces à tous les Canadiens. Nous ne ménagerons pas les efforts tant que nous ne pourrons pas garantir que lorsqu’un vaccin sera prêt, le Canada le sera aussi.
Je conclurai en répétant à quel point il est important que nous poursuivions nos efforts acharnés pour mettre fin à cette pandémie, tout comme nous avons demandé aux Canadiens de faire leur part pour freiner la propagation de ce coronavirus. Les Canadiens ont toujours été capables de résister à nos hivers parce qu’ils savent que le printemps approche. Le gouvernement veut s’assurer que nos concitoyens puissent garder cette détermination et cet espoir. Grâce à nos efforts de négociation et de planification et en tenant les Canadiens au courant des progrès réels que nous avons accomplis, nous nous rapprocherons de plus en plus de la fin de cette pandémie.
Je demande à tous les députés qui siègent à la Chambre de faire partie de la solution et de mettre fin à la désinformation dans l'intérêt de l'ensemble des Canadiens.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir de pouvoir prendre la parole sur cet important sujet aujourd'hui. Je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis content de prendre la parole après le député de parce que je vais pouvoir corriger les nombreuses informations erronées dont il a parsemé son discours, qui a très probablement été écrit par un expert du Cabinet du premier ministre d'ailleurs. Il nous a expliqué que le gouvernement avait fait preuve de maestria en communiquant l'information et qu'il avait montré la voie au monde par sa réponse.
Le gouvernement s'est trompé ou a eu du retard à chaque étape du processus, et cela a entraîné de la douleur, de la souffrance et même la mort pour certains Canadiens. Les libéraux ont fermé la frontière avec des semaines de retard sur d'autres pays, comme l'Australie, qui a vu venir la pandémie et ne s'en est pas remise à des informations provenant d'autres pays, comme la Chine, mais s'est fiée à ses propres experts. C'est quelque chose que le gouvernement libéral n'a pas eu l'occasion de faire parce qu'il avait fermé le système d'alerte rapide en cas de pandémie des mois auparavant.
Le gouvernement fédéral a détruit de l'équipement de protection individuelle que nous aurions pu utiliser et il en a expédié en Chine alors que nous en avions désespérément besoin ici, nous laissant à court d’équipement. Il a donné de mauvais conseils sur les masques. Il a commencé par nous dire de ne pas porter de masque, qu’il était plus dangereux de porter un masque que de ne pas en porter. La a déclaré que la COVID-19 ne se transmettait pas d’une personne à l’autre, et que si nous voulions fermer la frontière, nous étions, en réalité, racistes.
C’était la rhétorique du gouvernement. Il n’est pas surprenant que les Canadiens n’aient pas confiance en ce que le gouvernement présente maintenant, et quand il entend le gouvernement dire « Faites-nous confiance, nous avons votre intérêt à cœur », c’est un peu difficile à croire, car chaque conseil qui a été donné au cours des 10 derniers mois a été soit erroné, soit en retard.
Le gouvernement libéral s’est trompé au sujet de la frontière. Il a été lent à la détente pour les tests rapides. Il a été, très franchement, incompétent pendant la période entre les deux vagues. Nous ne sommes pas plus avancés aujourd’hui que nous l’étions en mars, lorsque nous avons tout fermé.
M. Kevin Lamoureux: C’est une bonne chose que nous l’ayons légalisée pour vous.
M. Mark Strahl: Il va avoir son tour. Ce député saisit toujours la parole au passage, même si ce n’est que pour chahuter lorsque nous parlons de quelque chose d’aussi important.
Les libéraux veulent qu'on les félicite alors que tout ce que nous avons vu, c’est de l’incompétence et des échecs. Ces échecs, très franchement, ont de graves répercussions sur certains de nos citoyens les plus vulnérables. Il y a 12 mois, l’armée a alerté le Cabinet de cette pandémie qui se produisait en Chine. Il y a 10 mois, nous avons subi un arrêt brutal de notre économie, car nous ne savions pas grand-chose sur la COVID-19 et c’est ce que nous devions faire à ce moment-là.
Aujourd’hui, 10 mois plus tard, nous sommes toujours aux prises avec les mêmes restrictions. Ce problème est particulièrement aigu dans les établissements de soins de longue durée. C’est déchirant. C’est tragique, ce qui arrive à nos aînés dans ces établissements. Très tôt, nous avons vu l’effet dévastateur de la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée. Le gouvernement a essayé de réagir en enfermant les personnes âgées dans leur propre chambre pendant des mois. C’est ainsi qu’il a réagi, en emprisonnant les personnes âgées, loin de leurs proches.
Voilà pourquoi nous disons qu’il est crucial de déployer un vaccin maintenant, quand d’autres pays pairs le font. C’est parce que cela nous permettra d’avoir accès de nouveau aux membres de notre famille qui sont dans des établissements de soins de longue durée, qui ont été enfermés, qui angoissent et qui souffrent physiquement. Par-dessus le marché, on leur dit que des personnes qu’ils connaissent aux États-Unis, en Australie, au Brésil et ailleurs, que quelque 2,7 milliards de personnes dans tous ces pays auront accès à un vaccin avant nous.
En quoi cela est-il important? C’est important parce que nous n’obtiendrons pas le vaccin maintenant, nous ne l’obtiendrons que dans des mois. Beaucoup de ces personnes n’ont plus beaucoup de temps. C’est la tragique réalité. Elles sont enfermées loin de leur famille et des personnes qu’elles aiment au moment où elles en ont le plus besoin. C’est la raison pour laquelle je suis bouleversé. Ce n’est pas parce que je cherche à marquer des points politiques. C’est parce que 10 mois après le début de cette pandémie, nous ne sommes pas plus avancés. Les gens ne sont pas plus près de pouvoir aller voir leurs parents ou grands-parents qui sont enfermés.
Puis une épidémie se déclare dans leur établissement de soins de longue durée et peut-être qu’ils meurent seuls ou parlent à leurs proches par FaceTime au lieu de pouvoir leur tenir la main à la fin de leur vie. Voilà pourquoi chaque jour compte. Voilà pourquoi ce retard compte. Voilà pourquoi le fait de mettre tous nos œufs dans le même panier dès le départ compte. Nous arrachons des mois et du temps à des personnes à qui il n’en reste plus beaucoup. C’est inacceptable.
Les gens peuvent recevoir de l’argent. Nous avons appuyé les programmes d'aide accordés aux Canadiens qui ont perdu leur revenu, leurs possibilités d’affaires ou qui ont dû fermer leurs portes à nouveau, et pour beaucoup plus longtemps, parce qu’il n’y aura pas de vaccin viable ici au Canada après que d’autres pays l’auront obtenu. Nous ne pouvons pas donner aux gens 2 000 $ par mois et penser que cela rachète le temps perdu. Nous ne pouvons pas mettre un prix sur le temps perdu. C’est de cela qu’il est question ici, aujourd’hui.
Le gouvernement veut nous faire croire qu’il dispose d’une liste de commandes de vaccins diversifiée, mais il n'en a pas entre les mains maintenant, alors que d’autres pays déploient leurs vaccins. D’autres pays font preuve d’une grande ouverture quant aux dates de distribution du vaccin, à la manière dont il sera déployé, à qui il sera administré en premier et comment ils détermineront quelles personnes en ont le plus besoin. Au Canada, tout ce que le gouvernement nous dit, c’est de lui faire confiance. Il devait être le gouvernement le plus ouvert et le plus transparent de l’histoire du Canada. Il a obtenu un A pour l’annonce et un F pour la mise en œuvre.
Maintes et maintes fois, l’opposition a présenté à la Chambre des motions exigeant que le gouvernement informe les Canadiens, car il ne le fait pas. Il est difficile de croire que le gouvernement nous donne de bons renseignements lorsqu’il ne nous en donne aucun. Le gouvernement australien a publié son plan de distribution sur son site Web pour que tous ses citoyens puissent le voir. Notre gouvernement aime se comparer à Donald Trump, comme si c’était une sorte de niveau qu’il est très fier d’avoir dépassé.
Nous voulons faire mieux. Nous devrions nous tourner vers d’autres pays qui ont fait beaucoup mieux dans des situations semblables à la nôtre, qui ont réagi d’une manière qui permettra à leurs citoyens âgés vivant dans des établissements de soins de longue durée de voir leurs enfants et leurs petits-enfants, qui permettra aux familles de se réunir à nouveau et qui permettra aux personnes pieuses de se rassembler à nouveau dans la prière dans les lieux de culte, quelque chose qui est si important et qui fait partie intégrante de leur identité. Nous devrions faire tout cela, et pourtant, nous sommes à la traîne, mois après mois. De l’aveu même du gouvernement, seulement trois millions de doses seront disponibles au premier trimestre de 2021. Cela ne permettra même pas de vacciner les Canadiens qui ont plus de 70 ans, sans parler des autres Canadiens vulnérables.
Une fois de plus, nous demandons des renseignements pour que les Canadiens sachent quand ils pourront recevoir le vaccin s’ils le souhaitent. Le gouvernement devrait disposer de ces renseignements, même s’il semble les avoir rédigés au dos d’une serviette de table. Nous avons entendu dire aujourd’hui qu’il y a deux semaines, les militaires ne savaient pas qu’ils interviendraient dans ce dossier et qu’ils ont maintenant mis sur pied une force de déploiement rapide. C’est fantastique. L’armée fera toujours ce qu’elle est appelée à faire.
Toutefois, le gouvernement a tardé à agir parce qu’il a pris de mauvaises décisions au départ. Au lieu de se concentrer comme un laser sur cette question, il s’est attaché à faire parvenir de l’argent aux entreprises liées aux libéraux. Il s’est concentré sur le scandale de l’organisme UNIS et sur l’envoi d’argent à des personnes ayant des liens avec le Parti libéral. Il s’est concentré pendant tout ce temps sur les mauvaises choses et a donné aux Canadiens de mauvais renseignements.
Le gouvernement n’aime pas entendre cela et se demande pourquoi il est utile qu’on le lui rappelle. C’est utile parce que c’est ainsi que nous en sommes arrivés là. C’est pourquoi nous ne sommes pas là où certains autres pays du Commonwealth auxquels nous nous comparons se trouvent aujourd’hui. Nous sommes à la traîne, loin derrière. Que faire maintenant? Nous devons transmettre les renseignements aux provinces qui déploieront le vaccin lorsqu’elles sauront combien de doses elles recevront et à qui elles le donneront.
Pendant trop longtemps, le gouvernement a adopté la mauvaise approche. Il est temps qu’il commence à donner aux Canadiens les renseignements dont ils ont besoin pour que nous puissions reprendre en main notre vie et réunir à nouveau nos familles, ce que nous attendons depuis trop longtemps.
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Madame la Présidente, cette année, les Canadiens ont été confrontés à bien des difficultés. Nos aînés ont été particulièrement durement touchés, et nous demandons aujourd'hui au et à son gouvernement de les rassurer sur le fait que leur gouvernement a un plan. Nous demandons au gouvernement de faire preuve d'honnêteté et de clarté, et de démontrer qu'il possède la compétence nécessaire pour les aider à traverser cette pandémie. Les Canadiens ne méritent pas moins.
L'énoncé économique de l'automne présenté cette semaine était l'occasion rêvée de faire cela, mais les Canadiens n'y ont vu aucun plan clair concernant les vaccins, pas même un plan clair en matière de dépistage d'ici à ce qu'ils soient disponibles. En fait, le gouvernement a eu l'occasion de rassurer les Canadiens chaque fois qu'on lui a demandé s'il avait un plan, mais chaque fois, il n'a offert que des réponses évasives.
La n'a pas aimé que je lui demande si les aînés devraient attendre jusqu'en septembre 2021 pour pouvoir revoir leurs petits-enfants. Le fait est que le gouvernement n'a pas fourni cette réponse aux Canadiens. Il n'existe actuellement aucun échéancier de vaccination des populations vulnérables.
Le gouvernement libéral ne peut pas s’attendre à ce que nous lui accordions une confiance aveugle, car il ne l’a certainement pas méritée. Il ne l’a pas méritée parce que notre a fermé notre système d’alerte quelques mois à peine avant le début de la pandémie; parce que le a envoyé à la Chine des centaines de milliers d’équipements de protection individuelle que nous avions dans notre réserve, si bien que notre personnel soignant de première ligne a dû travailler sans ces équipements; parce que le gouvernement a refusé de fermer nos frontières, favorisant ainsi la propagation du virus; parce qu’il a changé plusieurs fois d’avis quant à l’utilisation du masque, et parce qu’il a retardé l’approbation des tests rapides. À cause de toutes ces défaillances, le gouvernement du Canada ne mérite pas la confiance des Canadiens, et il devrait comprendre pourquoi nous lui demandons maintenant un plan de déploiement des vaccins.
Les Canadiens n’ont toujours pas un accès adéquat aux tests rapides, qui sont pourtant un outil important pour atténuer la propagation de la COVID-19. Ces tests sont cruciaux si l’on veut soigner et isoler les malades. Le gouvernement a retardé l’approbation de ces tests rapides et, aujourd’hui, il se félicite d’avoir acheminé rapidement ces tests aux provinces. Ces tests sont en nombre tout à fait insuffisant pour être efficaces. L’administration de tests réguliers et massifs aurait changé la donne pour les personnes âgées, les personnes vulnérables, le personnel soignant de première ligne, les travailleurs essentiels et l’ensemble des Canadiens. Ces tests ont le potentiel de sécuriser grandement les établissements de soins de longue durée, qui ont été les plus touchés depuis le début de la pandémie.
L’Institut canadien d’information sur la santé a fait une analyse comparative, au printemps dernier, de l’impact de la COVID-19 sur les établissements de soins de longue durée dans les pays de l’OCDE. Dans ce rapport, le Canada enregistre la plus forte proportion de décès dans les établissements de soins de longue durée. Au Canada, 81 % des décès dus à la COVID-19 se sont produits dans ces établissements, alors que la moyenne des autres pays de l’OCDE n’est que de 38 %. Ces chiffres devraient nous faire honte. Nous nous devons de mieux protéger les personnes âgées qui sont dans ces établissements.
Maintenant que nous sommes au milieu d’une deuxième vague, la majorité des décès au Canada continuent de se produire dans les établissements de soins de longue durée, et les éclosions continuent de s’y multiplier. C’est une honte que nous n’avons pas un accès adéquat aux tests rapides, car ils permettent d’isoler les cas positifs dans ces établissements et même de prévenir des éclosions. Pour réussir à le faire, il faut que les tests rapides soient facilement disponibles. Nous en sommes loin.
Les résidants des établissements de soins de longue durée, leur famille et ceux qui les soignent méritent mieux. Il faut leur venir en aide immédiatement. Le personnel de ces établissements doit avoir accès aux ressources et aux équipements de protection individuelle nécessaires pour faire leur travail. De plus, la pénurie de main-d’œuvre dans ces établissements doit faire l’objet d’un plan précis, et pas seulement d’une solution de fortune. Il nous faut aussi un plan pour permettre le rapprochement des familles, car certaines personnes âgées ont été physiquement et socialement isolées pendant des mois, elles ont été séparées de leurs proches, de leurs amis et même, dans certains cas, de leurs voisins de couloir.
Hier soir, pendant le débat sur le projet de loi du gouvernement sur l’aide médicale à mourir, j’ai parlé de Nancy Russell, une femme âgée qui a apparemment choisi de demander l’aide médicale à mourir plutôt que d’endurer une autre période de confinement dans son établissement de soins. Son histoire est bouleversante. Je suis sûre que ce n’est pas la seule personne à souffrir de solitude pendant cette période de pandémie. Nous ne pouvons pas demander à nos personnes âgées et à nos personnes vulnérables de rester éternellement à l’écart des membres de leur famille. Elles ont déjà raté des anniversaires, des vacances et beaucoup d’événements importants. Il faut être conscient des ravages que cette pandémie peut avoir sur la santé mentale de nos personnes âgées, de nos populations vulnérables et, à vrai dire, de l’ensemble des Canadiens. Nos personnes âgées ont besoin d’espoir, tous les Canadiens en ont besoin.
Au début de la pandémie, le gouvernement avait parlé de restrictions et de confinement temporaires, pour essayer de gagner du temps. Aujourd’hui, plus de 11 mois après l’apparition du virus chez nous, cette réponse ne suffit plus. Nous savons que le dépistage massif est un facteur clé si nous voulons isoler les personnes contaminées, et que l’administration d’un vaccin sûr et efficace nous permettra vraiment de voir la lumière au bout du tunnel. Nous savons aussi qu’un vaccin sûr et efficace sera crucial pour la reprise économique. Il n’est donc pas déraisonnable de demander au gouvernement de nous présenter un plan, de dire aux Canadiens qui le veulent quand ils pourront recevoir un vaccin sûr et efficace, d’annoncer combien de doses chaque province recevra et de donner des détails sur les contrats qui ont été négociés.
Nous savons que d’autres pays ont présenté à leur population des plans détaillés, assortis d’échéanciers, pour l’administration des vaccins. Certains d’entre eux vont commencer à administrer des vaccins dans les semaines qui viennent, mais nous, nous n’avons toujours pas de plan précis. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé un accès massif au vaccin dès décembre et janvier. Nous sommes en décembre, et notre nous parle de septembre prochain. Les Canadiens ont besoin qu’on leur donne des explications, ils ont besoin de savoir ce que le gouvernement va faire d’ici là. C’est la question que tout le monde se pose.
Les premiers ministres provinciaux, qui seront chargés d’administrer le vaccin, demandent des précisions. Le premier ministre Scott Moe, de ma province, la Saskatchewan, s’est dit inquiet que le Canada soit en queue de peloton pour recevoir un vaccin. Il a ajouté qu’il n’avait pas reçu de confirmation du gouvernement fédéral que les vaccins seraient répartis en fonction du nombre d’habitants, pas plus qu’il n’avait reçu de précisions sur la date à laquelle les provinces seraient approvisionnées. Ce n’est pas le seul premier ministre provincial à poser des questions.
Cette semaine, le premier ministre Doug Ford de l’Ontario a dit:
Il me faut des réponses. J'en ai demandé au gouvernement fédéral. Nous devons savoir quand nous recevrons les vaccins, de quel vaccin il s'agit et dans quelles quantités. Il existe différents vaccins. Alors, en toute franchise, je dois dire que je ne suis pas plus rassuré que la semaine dernière.
Sandy Silver, premier ministre du Yukon, réclame une stratégie de distribution nationale.
Le Dr Robert Strang, médecin hygiéniste en chef de la Nouvelle-Écosse, a affirmé qu'il attend des directives fédérales sur des enjeux comme les groupes prioritaires, le transport et la logistique.
Les provinces ne peuvent pas poursuivre leur planification sans précisions de la part du gouvernement. Plus le gouvernement rechigne à fournir des détails, plus nous nous inquiétons, surtout lorsque les députés des banquettes ministérielles donnent des dates et des échéances contradictoires. Les Canadiens veulent retrouver une vie normale, ainsi que récupérer leur emploi et leur entreprise. Plus important encore, des vies humaines dépendent de la réponse du gouvernement à cette pandémie.
Nous sommes maintenant en décembre, et les vacances de Noël arrivent à grands pas. Les Canadiens n'ont pas besoin d'autres promesses creuses. Ils s'inquiètent pour leurs êtres chers et leur gagne-pain. Ils ont besoin d'une véritable approche Équipe Canada. Ils ont besoin d'échéances. Ils ont besoin d'un plan de distribution. Ils ont besoin de savoir qui aura accès en premier aux vaccins. Ils ont besoin de réponses. Enfin, ils ont besoin d'une voie claire à suivre.
C'est ce que les conservateurs demandent aujourd'hui: une voie claire à suivre. Nous demandons que le gouvernement libéral donne aux Canadiens les certitudes et les précisions qu'ils méritent de leur gouvernement, et qu'il gère cette crise de manière compétente.